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Lycée Louis-Le-Grand, Paris Pour le 02/10/2014

MPSI 4 – Mathématiques
A. Troesch

DM no 3 : Applications, relations

Correction du problème 1 – Tout d’abord, remarquez que tout ce qu’on expose se passe dans Ω : on n’étudie pas
les relations ∼ et R sur tous les ensembles. En effet, par définition, une relation est définie sur un ensemble, (ou entre
deux ensembles). Or, la collection de tous les ensembles ne forme pas un ensemble. C’est la raison de la restriction de
l’étude à Ω.
1. (a) Montrons que ∼ est une relation reflexive, symétrique et transitive :
• Reflexivité : Soit E un ensemble de Ω. Alors idE : E → E est une bijection, donc E ∼ E.
• Symétrie : Soit E et F deux ensembles de Ω tels que E ∼ F . Il existe alors une bijection ϕ : E −→ F .
On a alors une bijection ϕ−1 : F −→ E, ce qui prouve que F ∼ E.
• Transitivité : soit E, F et G des ensembles de Ω tels que E ∼ F et F ∼ G. Alors il existe deux bijections
ϕ : E → F et ψF → G. La composée de deux bijections étant une bijection, ψ ◦ ϕ est une bijection de E
dans G. Ainsi, E ∼ G.
Par conséquent, ∼ est une relation d’équivalence sur Ω.
On remarque sans problème que R est reflexive (car id est injective) et transitive (car la composée de deux in-
jections est une injection). En revanche, en général, R n’est ni une relation d’ordre, ni une relation d’équivalence
car :
• la symétrie n’est pas assurée : l’existence d’une injection f : A → B n’induit en général pas l’existence
dune injection g : B → A (prendre f l’injection canonique d’inclusion entre {1} et {1, 2}, il ne peut pas
exister d’injection dans l’autre sens pour des raisons de cardinaux)
• l’antisymétrie n’est pas assurée : on peut avoir ERG et GRE sans avoir E = G. Prendre par exemple,
E et G de mêmes cardinaux mais distincts l’un de l’autre, et considérer une bijection entre les deux ainsi
que sa réciproque.
(b) Soit (E, E ′ , F, F ′ ) ∈ Ω4 tels que E ∼ E ′ et F ∼ F ′ , et ERF . Alors, il existe deux bijections ϕ : E −→ E ′ et
ψ : F −→ F ′ , ainsi qu’une injection i : E −→ F . On obtient alors une injection j : E ′ −→ F en considérant
la composition suivante, constituée de fonctions injectives (les bijections étant des injections :
ϕ−1 i ψ
E ′ −→ E −→ F −→ F ′ .

Ainsi, E ′ RF ′ .
(c) On définit sur Ω̃ la relation S par :

∀(X, Y ) ∈ Ω̃, XSY ⇐⇒ ERF,

où E et F sont des représentants quelconques des classes X et Y (c’est-à-dire E ∈ X et F ∈ Y , X et


Y étant deux classes d’équivalences pour la relation ∼). Cela définit correctement la relation S car cette
définition est indépendante du choix des repréentant E et F des classes d’équivalence X et Y , d’après la
question précédente.
2. Il s’agit de la caractérisation de l’injectivité et de la surjecivité par inversibilité à gauche et à droite respective-
ment :
• Si ARB, il existe une injection f : A → B, donc inversible à gauche. Soit g : B → A un inverse à gauche, on
a donc g ◦ f = idA , et idA étant surjective, g est surjective. Ainsi, B est plus puissant que A.
• Si A est plus puissant que B, il existe f : A → B surjective, dont un inverse à droite est g = B → A (l’existence
de cet inverse à droite nécessitant l’axiome du choix d’après le cours). On a alors f ◦ g = idB , qui est injective,
donc g est injective. Ainsi, B est moins puissant que A.
3. Théorème de Bernstein

(a) • Il faut montrer que R ∪ h(E) ⊂ E. Cela est évident, car R ⊂ E, et h étant une application de E dans
E, son image h(E) vérifie h(E) ⊂ E. Ainsi, l’union de ces deux ensembles vérifie encore : R ∪ h(E) ⊂ E.
Cela prouve que E est dans F .

1
• Montrons que R ∪ h(A) ⊂ A.
∗ Soit M ∈ F . Alors, par définition de F , R ∪ h(M ) ⊂ M . En particulier, R ⊂ M . Cette inclusion étant
T
vraie pour tout M ∈ F , on en déduit que R ⊂ M = A.
M∈F
∗ L’image d’une intersection est incluse dans l’intersection des images, donc
!
\ \ \
h(A) = h M ⊂ h(M ) ⊂ M = A.
M∈F M∈F M∈F

La dernière inclusion provient du fait que les éléments de F vérifient R ∪ h(M ) ⊂ M , donc h(M ) ⊂ M .
∗ Les deux inclusions R ⊂ A et h(A) ⊂ A amènent : R ∪ h(A) ⊂ A, donc A ∈ F .
(b) Soit M ∈ F , et soit M ′ = R ∪ h(M ). De manière évidente, R ⊂ M ′ . De plus, comme M ′ ⊂ M (car M ∈ F ),
on a :
h(M ′ ) ⊂ h(M ) ⊂ R ∪ h(M ) = M ′ .
On en déduit bien R ∪ h(M ′ ) ⊂ M ′ , donc M ′ ∈ F .
(c) On note B = ∁E A, A′ = f (A) et B ′ = g −1 (B).
• D’après la question (a), on sait déjà que R ∪h(A) ⊂ A. Par ailleurs, A étant dans F , d’aprsè (b), R ∪h(A)
aussi, et donc, R ∪ h(A) étant un des termes de l’intersection, on obtient
\
A⊂ M ⊂ R ∪ h(A)
M∈F

Les deux inclusions amènent l’égalité R ∪ h(A) = A .


• On montre la double-incusion :
∗ Soit x ∈ B ′ . Alors g(x) ∈ B, donc g(x) ∈ ∁E A. Or, d’après le point précédent, en prenant les complé-
mentaires :
∁E A = ∁E R ∩ ∁E h(A) = g(F ) ∩ ∁E h(A).
Ainsi, g(x) ∈ g(F ) ∩ ∁E h(A), et notamment, g(x) 6∈ h(A) = g ◦ f (A). Par conséquent, x 6∈ f (A), donc
x 6∈ A′ , donc x ∈ ∁F A′ .
Par conséquent, B ′ ⊂ ∁F A′
∗ Réciproquement, soit x 6∈ A′ . Alors x 6∈ f (A), donc g(x) 6∈ h(A). De plus, g(x) ∈ g(F ), donc par
définition de R, g(x) 6∈ R. Ainsi, g(x) 6∈ R∪h(A) = A, d’où g(x) ∈ B. Par conséquent, x ∈ g −1 (B) = B ′ .
Ainsi, ∁F A′ ⊂ B ′ .
Les deux inclusions précédentes montrent que B ′ = ∁F A′ .
(d) • Tout d’abord f est bien définie, puisque f (A) ⊂ A′ . On a même f (A) = A′ , par définition de A′ , donc
f ′ (A) = A′ , ce qui prouve la surjectivité de f ′ . D’autre part, f ′ étant la restriction d’une application
injective, elle est aussi injective. Ainsi, f ′ est bijective .
• Faisons de même pour g. Tout d’abord, B ′ = g −1 (B), donc g(B ′ ) ⊂ B. Ainsi, g ′ est bien définie. De plus,
g ′ étant la restriction d’une application injective, elle est encore injective. Enfin, soit y ∈ B. Or :
B = ∁E A = ∁E (R ∪ h(A)) = g(F ) ∩ ∁E h(A).
En particulier, y ∈ g(F ), donc g −1 ({y}) 6= ∅. Or, g −1 ({y}) ⊂ g −1 (B) = B ′ . Donc il existe x ∈ B ′ tel que
g(x) = y. Cela montre la surjectivité de g ′ .
On en déduit que g ′ est bijective .
(e) Soit :
ϕ: E −→ (
F
f ′ (x) si x ∈ A
x 7−→
(g ′ )−1 (x) si x ∈ B.
Cette application est bien définie du fait que A et B sont complémentaires l’un de l’autre, et que g ′−1 est
bien définie, puisque g ′ est bijective.
De plus, on peut en définir une réciproque ψ :
ψ: F −→ (
E
(f ′ )−1 (y) si y ∈ A′
y 7−→
g ′ (y) si y ∈ B ′ .

L’application ψ est bien définie car B ′ = ∁F A′ . De plus :

2
• ∗ si x ∈ A, alors ϕ(x) = f ′ (x) ∈ A′ , donc ψ ◦ ϕ(x) = (f ′ )−1 ◦ f ′ (x) = x ;
∗ si x ∈ B, alors ϕ(x) = (g ′ )−1 (x) ∈ B ′ , donc ψ ◦ ϕ(x) = g ′ ◦ (g ′ )−1 (x) = x ;
ainsi, pour tout x ∈ E, ψ ◦ ϕ(x) = x ;
• ∗ si x ∈ A′ , alors ψ(x) = (f ′ )−1 (x) ∈ A, donc ϕ ◦ ψ(x) = f ′ ◦ (f ′ )−1 (x) = x ;
∗ si x ∈ B ′ , alors ψ(x) = g ′ (x) ∈ B, donc ϕ ◦ ψ(x) = (g ′ )−1 ◦ g ′ (x) = x ;
ainsi, pour tout x ∈ E, ϕ ◦ ψ(x) = x.
Par conséquent, ϕ et ψ sont réciproques l’une de l’autre, ce qui justifie que ϕ est une bijection .
La conclusion est bien que E et F sont équipotents .
(f) Soit X et Y dans Ω̃ et E et F des représentants des classes d’équivalences X et Y . On a alors :
• Reflexivité : Soit X ∈ Ω̃, et E un représentant de la classe X. La fonction idE : E −→ E est injective,
donc ERE donc XSX.
• Antisymétrie : Soit X et Y dans Ω̃ et E et F des représentants des classes d’équivalences X et Y .
Supposons que XSY et Y SX. Il existe donc deux injections i : E −→ F et j : F −→ E. D’après la
question précédente, on en déduit que E et F sont équipotents, donc E ∼ F , donc X = Y .
• Transitivité : soit X, Y et Z dans Ω̃, de représentants E, F et G. On suppose que XSY et Y SZ. Alors
il existe des injections i : E −→ F et j : F −→ G. Ainsi, j ◦ i est une injection de E dans G, donc ERG,
donc XSZ.
Ainsi, S est une relation d’ordre .
4. Cardinal de R et cardinal de P(n).
(a) La fonction x 7→ tan πx + 12 est strictement croissante sur ]0, 1[, continue, de limites respectives −∞ et


+∞ en 0 et 1. Ainsi, il s’agit d’une bijection de ]0, 1[ sur R, d’après le théorème de la bijection. On en


déduit que ]0, 1[ et R sont équipotents, donc que [0, 1] est plus puissant que R. L’injection canonique de
[0, 1] dans R montre que [0, 1] est moins puissant que R. Ainsi [0, 1] et R sont équipotents.
(b) Soit A un sous-ensemble de N. On définit f (A) le réel dont le développement en base 2 est donné par :

f (A) = 0.x0 x1 . . . xn . . .2 ,

où pour tout i ∈ N, xi = 1A (i). Ainsi, le chiffre d’indice i est égal à 1 si et seulement si i ∈ A. Cela définit
une fonction f : P(N) −→ [0, 1]
Cette fonction est surjective, car étant donné un réel x dont le (ou plutôt « un ») développement binaire
est
x = 0.x0 x1 . . . xn . . .2 ,
on peut considérer l’ensemble A des indices i tels que xi = 1. On a alors A ⊂ N, et f (A) = x.
En revanche, f n’est pas injective, du fait de l’existence de deux développements binaires possibles de
certains nombres (comme pour les décimaux), l’un terminant par une infinité de 0, l’autre par une infinité
de 1.
(c) On construit g : P(N) −→ [0, 1] par
3
g(A) = 0.x0 x2 . . . xn . . . ,
où comme précédement, xi est égal à 1 si et seulement si i ∈ A, et à 0 sinon.
Cette fois, g n’est évidemment pas surjective (tous les nombres ayant un 2 dans leur développement ternaire,
et ne terminant pas par une infinité de 2 ne sont clairement pas dans l’image de g)
En revanche, g est injective, car pour chaque nombre pouvant admettre 2 représentations ternaires différentes
(l’une terminant par des 0, l’autre terminant par des 2), seule une de ces deux représentations est dans
l’image de g.
(d) La fonction f étant surjective, P(N) est plus puissant que [0, 1]. La fonction g étant injective, P(N) est
moins puissant que [0, 1]. On en déduit que P(N) et [0, 1] sont équipotents, et donc, d’après la question 6a,
P(N) et R sont équipotents .
5. (a) Tout d’abord, montrons que 6 est bien une relation d’ordre sur F . Soit (f, g, h) ∈ F 3 .
• On a Ef ⊂ Ef , et f|Ef = f , donc f 6 f . Donc 6 est reflexive.
• Si f 6 g et g 6 f , alors Ef ⊂ Eg et Eg ⊂ Ef , donc, d’après le principe de double-inclusion, Ef = Eg .
Par ailleurs, on a alors
g = g|Eg = g|Ef = f.
Ainsi, f = g. On en déduit que 6 est antisymétrique.

3
• Si f 6 g et g 6 h. Alors Ef ⊂ Eg ⊂ Eh , donc Ef ⊂ Eh . De plus,

∀x ∈ Ef , h(x) = g(x) = f (x),

la première égalité provenant du fait que x ∈ Eg et h|Eg = g, la seconde provenant du fait que g|Ef = f .
Ainsi, f 6 h. Donc 6 est transitive.
On en déduit que 6 est une relation d’ordre sur F .
Soit maintenant un sous-ensemble G totalement ordonné de F . Définissons :
[
E0 = Eg .
g∈G

Soit alors f0 la fonction définie sur E0 de la façon suivante : soit x ∈ E0 . Il existe alors g ∈ G tel que x ∈ Eg .
On définit f0 (x) = g(x). Cette définition ne dépend pas du choix de g, car si h est une autre fonction de G
telle que x ∈ Eh , on aura soit g 6 h, soit h 6 g, donc, dans les deux cas, g et h coïncident sur Eg ∩ Eh .
Comme x ∈ Eg ∩ Eh , on a bien g(x) = h(x). Ainsi, la fonction f0 est bien définie, et cela indépendamment
du choix de g effectué.
Par ailleurs, f est injective, car si x et y sont dans E0 et tels que f (x) = f (y), on a l’existence de g et h
dans G tels que x ∈ Eg et y ∈ Eh . Comme g 6 h ou h 6 g, on a soit Eg ⊂ Eh , soit Eh ⊂ Eg . Pour se
fixer les idées, supposons que Eg ⊂ Eh , l’autre cas étant similaire. On a alors (x, y) ∈ Eh2 , et h(x) = h(y).
Comme h est injective, x = y. Ainsi, f est injective.
Par construction pour tout g ∈ G, Eg ⊂ E0 = Ef0 . De plus, ce qu’on vient de faire montre que pour tout
x ∈ Eg , f0 (x) = g(x), donc f0 | Eg = g. On a donc montré que pour tout g ∈ G, g 6 f0 . Ainsi, f0 est un
majorant de G.
Par conséquent, F est inductif .
On déduit alors du lemme de Zorn que F admet un élément maximal f
(b) Soit f l’élément maximal de F trouvé dans la question précédente.
• Si Ef = E, alors f est une fonction injective de E dans F . On en déduit que E est moins puissant que
F , donc ERF .
• Sinon, on montre par l’absurde que f est surjective. En effet, supposons que f ne soit pas surjective.
Comme Ef 6= E, il existe x0 tel que x0 ∈ E \ Ef ; comme f n’est pas surjective, il existe y0 ∈ F | Im(f ).
Alors on construit un prolongement f˜ de f sur Ef ∪ {x0 } par :
(
f (x) si x ∈ Ef
∀x ∈ Ef ∪ {x0 }, f˜(x) =
y0 si x = x0 .

Alors f˜ est clairement injective. On a donc f˜ ∈ F , et le façon immédiate, on obtient f 6 f˜, et f 6= f˜.
cela contredit la maximalité de f .
Ainsi, f est surjective, donc F RE.
Concusion : ERF ou F RE .
(c) On en déduit évidemment que pour toutes classes cardinales E et F , on a soit ESF ou F SE. On savait
déjà que S est un ordre. On en déduit donc que c’est un ordre total .

Correction du problème 2 – Treillis et algèbres de Boole

Partie I – Treillis

1. Soit (E, 6) un ensemble totalement ordonné. Soit (x, y) ∈ E 2 . Comme E est totalement ordonné, on a x 6 y et
y 6 x. Ainsi, dans les deux cas, le sous-ensemble {x, y} admet un minimum et un maximum, donc une borne
supérieure et une borne inférieure. Ainsi, (E, 6) est un treillis.
2. (i) Soit (x, y) ∈ N∗ . Alors un entier z de N∗ minore x et y si et seulement si z | x et z | y ; le plus grand des
minorants existe, et est par définition le pgcd de x et y (le « plus grand » est ici à prendre au sens de la
divisibilité et non de la relation usuelle sur N∗ , mais cela revient au même ici, tous les diviseurs commun
de x et y divisant le pgcd). Ainsi, {x, y} admet une borne inférieure, et x a y = pgcd(x, y) .
Un raisonnement similaire amène l’existence de la borne supérieure, et x ` y = ppcm(x, y) .
Ainsi, N∗ muni de la relation de divisibilité est un treillis .

4
(ii) Soit (Y, Z) ∈ P(X). Alors les minorants U de Y et Z sont les ensembles tels que U ⊂ Y et U ⊂ Z. Ils
vérifient tous U ⊂ Y ∩ Z, et Y ∩ Z vérifie bien Y ∩ Z ⊂ Y et Y ∩ Z ⊂ Z. Ainsi, Y ∩ Z est le plus grand des
minorants de Y et Z. On en déduit que la borne supérieure de Y et Z existe, et Y a Z = Y ∩ Z .
On montre par le même raisonnement que Y et Z admettent une borne supérieure, et Y ` Z = Y ∪ Z .
Ainsi, (P(x), ⊂) est un treillis .
3. • Puisque ∅ ∈ P(X), et pour tout Y ∈ P(X), ∅ ⊂ Y , ∅ est le minimum de P(X).
Puisque E ∈ P(X) et pour tout Y ∈ P(X), Y ⊂ E, E est le maximum de P(X).
Ainsi, P(X) est borné , et en utilisant les notations introduites, 0 = ∅, et 1 = E.
• Soit Y ∈ P(E), et définissons Y c = ∁X Y . On a alors

Y a Yc = Y ∩Yc = ∅ =0 et Y ` Y c = Y ∪ Y c = E = 1.

Ainsi, P(X) est complémenté .


• D’après le cours, l’intersection est distributive sur l’union et vice-versa, donc P(X) est distributif .
4. Soit (E, 6) un treillis borné, complémenté et distributif.
(a) • Soit x ∈ E. Comme 0 est le minimum de E, le seul minorant de 0 est 0, et c’est aussi un minorant
de x. Ainsi, l’ensemble des minorants de 0 est {0}, qui admet un plus grand élément, à savoir 0. Ainsi,
xa0=0
• De même, les majorants de x et 0 sont tous supérieurs à x et x lui-même est un majorant de x et 0.
Ainsi, il s’agit du plus petit. Donc x ` 0 = 0 .
• De même, les minorants de x et 1 sont tous inférieurs à x et x lui-même est un minorant de x et 1 (puisque
1 est le maximum). Ainsi, il s’agit du plus grand. Donc x a 1 = x .
• Enfin, le seul majorant de 1 est 1 lui-même, qui est aussi majorant de x, donc x ` 1 = 1 .
(b) Soit (x, y, z) ∈ E 3 et m = inf(inf(x, y), z), m′ = inf(x, inf(y, z)).
• On a m 6 inf(x, y) et m 6 z, et comme inf(x, y) 6 x et inf(x, y) 6 y, on a m 6 x, m 6 y et m 6 y. Des
deux dernières inégalités, on tire que m est un minorant de {y, z}, donc, par définition, m 6 inf(y, z).
Cette inégalité, associée à m 6 x montre que m est un minorant de {x, inf(y, z)}, donc, par définition,
m 6 m′ .
• Le même raisonnement montre que m′ 6 m.
Ainsi, inf(inf(x, y), z) = inf(x, inf(y, z)) , soit (x a y) a z = x a (y a z) .
(c) Soit x′ et x′′ deux complémentaires de x, et soit y = (x a x′ ) ` x′′ .
• Par définition d’un complémentaire, on a y = 0 ` x′′ = x′′ .
• Par ailleurs, par distributivité,

y = (x ` x′′ ) a (x′ ` x′′ ) = 1 a (x′ ` x′′ ) = x′ ` x′′ .

• Ainsi, x′′ = x′ ` x′′ , donc x′′ est un majorant de x′ et x′′ . En particulier, x′′ > x′ .
• En intervertissant les rôles de x′ et x′′ , il vient x′ > x′′ .
• L’antisymétrie de la relation d’ordre amène alors x′ = x′′
On en déduit que le complémentaire xc est unique .
(d) • Pour la première identité, il suffit de montrer que xc ` y c est LE complémentaire de x a y. Pour cela
on a deux vérifications à faire, en utilisant l’associativité des bornes supérieures (de même type), la
commutativité, et la distributivité :
∗ (x a y) a (xc ` y c ) = (x a y a xc ) ` (x a y a y c ) = (0 a y) ` (x a 0) = 0 ` 0 = 0.
∗ (x a y) ` (xc ` y c ) = (x ` xc ` y c ) a (y ` xc ` y c ) = (1 ` y c ) a (1 ` xc ) = 1 a 1 = 1.
on en déduit que (x a y)c = xc ` y c
• Par unicité du complémentaire, on voit immédiatement que x est le complémentaire de xc , donc (xc )c = 0.
Cela nous dispense de refaire tout l’argument pour obtenir la deuxième loi de De Morgan ; on peut la
retrouver à partir de la première :

(x ` y)c = ((xc )c ` (y c )c )c = ((xc a y c )c )c = (xc a y c ).

On a bien obtenu : (x ` y)c = xc a y c

5
5. (a) Soit x ∈ E.
• x + 0 = (x a 0c ) ` (xc a 0) = (x a 1) ` 0 = x, donc x + 0 = x .
• x × 1 = x a 1 = x donc x × 1 = x
• x2 = x a x = x, donc x2 = x
• x + x = (x a xc ) ` (xc a x) = 0 ` 0 = 0, soit : x + x = 0 .
(b) • Les opérations ` et a (correspondant aux bornes inférieures et supérieures) sont commutatives. On en
déduit facilement la commutativité de + .
• Soit (x, y, z) ∈ E. On a

(x + y) + z = ((x a y c ) ` (xc a y)) + z


= (((x a y c ) ` (xc a y)) a z c ) ` (((x a y c ) ` (xc a y))c a z
= (x a y c a z c ) ` (xc a y a z c ) ` ((xc ` y) a (x ` y c )) a z
= (x a y c a z c ) ` (xc a y a z c ) ` (xc a y c a z) ` (x a y a z).

Cette expression étant symétrique en x, y et z, on obtient la même chose en intervertissant l’ordre initial
des variables, donc, en utilisant la commutativité déjà justifiée,

(x + y) + z = (y + z) + x = x + (y + z).

Ainsi, + est associative .


• L’ associativité de × n’est rien d’autre que l’associativité des bornes inférieures qu’on a déjà utilisé dans
l’argument précédent.
• Soit (x, y, z) ∈ E 3 . On a alors :

x × (y + z) = x a ((y a z c ) ` (y c a z)) = (x a y a z c ) ` (x a y c a z)

D’autre part :

x × y + x × z = ((x a y) a (x a z)c ) ` ((x a y)c a (x a z))


= (x a y a xc ) ` (x a y a z c ) ` (xc a x a z) ` (y c a x a z)
= 0 ` (x a y a z c ) ` 0 ` (x a y c a z)
= (x a y a z c ) ` (x a y c a z)

Ainsi, on a bien la distributivité x × (y + z) = x × y + x × z .

Partie II – Algèbres de Boole

1. Cela provient de la partie précédente, P(X) étant un treillis borné complémenté et distributif. Le complément
correspondant à la complémentation usuelle dans P(X), on se rend compte que l’addition correspond à la
différence symétrique. La dernière question de la partie I permet alors d’affirmer que
P(X) muni de △ et ∩ est une algèbre de Boole .
On a déjà dit que 0 = ∅ et 1 = E.
2. (a) On a :
x + y = (x + y)2 = x2 + xy + yx + y 2 = x + xy + yx + y,
d’où 0 = xy + yx .
(b) i. En particulier, pour y = 1, on obtient x + x = 0, donc x = −x
ii. En combinant les deux derniers résultats, pour tout (x, y) ∈ A2 , xy = −yx = yx, donc × est commutative .
3. On définit sur A une relation par :
∀(x, y) ∈ A, x 6 y ⇐⇒ xy = x.
(a) • Soit x ∈ A, on a x2 = x, donc x 6 x. Ainsi, 6 est reflexive.
• Soit (x, y) ∈ A2 tels que x 6 y et y 6 x. Alors xy = x et yx = y. Comme xy = yx, on en déduit que
x = y. Ainsi, 6 est antisymétrique.

6
• Soit (x, y, z) ∈ A3 tels que x 6 y et y 6 z. On a alors xy = x et yz = y, d’où xz = (xy)z = x(yz) = xy = x.
Ainsi, x 6 z. Donc 6 est transitive.
Il s’agit donc d’une relation reflexive, antisymétrique et transitive, donc d’une relation d’ordre sur A .
(b) Pour tout x ∈ A :
• 0 × x = (0 + 0) × x = (0 × x) + (0 × x) = 0, d’après 2(b)(i). Donc 0 6 x.
On en déduit que 0 est le minimum de A .
• x × 1 = x par définition, donc x 6 1. Ainsi, 1 est le maximum de A .
(c) • On a (xy)x = yx2 = yx = (xy), donc xy 6 x ;
• De même xy 6 y. Ainsi, xy est un minorant de x et de y.
• Soit z 6 x et z 6 y. Alors zx = z et zy = z, d’où zxy = zy = z, donc z 6 xy.
• On en déduit que xy est le plus grand des minorants de x et y, donc la borne inférieure (ce qui montre
son existence) : xy = x a y .
(d) On raisonne de même :
• x(x + y + xy) = x2 + xy + x2 y = x + xy + xy = x, donc x 6 x + y + xy.
• De même y 6 x + y + xy, donc x + y + xy est un majorant de x et y.
• Soit z tel que x 6 z et y 6 z. Alors xz = x et yz = y. On a alors :

(x + y + xy)z = xz + yz + xyz = x + y + xy.

On a donc x + y + xy 6 z.
• Ainsi, x + y + xy est le plus petit des majorants, donc la borne supérieure (qui existe donc) : x ` y =
x + y + xy.
(e) • La commutativité et l’associativité de a découlent immédiatement de l’associativité et de la commuta-
tivité du produit de A (hypothèse et question 2(b)).
• L’expression de la loi ` et la commutativité de × et + amène de façon immédiate la commutativité de
`.
• Soit (x, y, z) ∈ A3 . On a :

x ` (y ` z) = x ` (y + z + yz) = x + (y + z + yz) + x(y + z + yz) = x + y + z + yz + xz + xy + xyz.

En développant de même (x ` y) ` z, on obtient la même expression d’où l’associativité.


• Soit (x, y, z) ∈ A3 . On a
∗ x ` (y a z) = x + yz + xyz,
∗ (x ` y) a (x ` z) = (x + y + xy)(x + z + xz) = x2 + xz + x2 z + yx + yz + xyz + x2 y + xyz + x2 yz =
x + yz + xyz,
d’après les relations x2 = x et x + x = 0. Ainsi, on obtient la même chose, donc ` est distributive sur a.
• Soit (x, y, z) ∈ A3 . On a
∗ x a (y ` z) = x(y + z + yz) = xy + xz + xyz,
∗ (x a y) ` (x a z) = xy + xz + xyxz = xy + xz + xyz.
On en déduit que a est distributif sur `.
(f) Soit x ∈ A. On recherche y tel que xy = 0 et x + y + xy = 1, donc xy = 0 et x + y = 1, ce qui incite à
définir y = 1 − x = 1 + x. Montrons que ce choix convient :
• x a (1 + x) = x(1 + x) = x + x2 = x + x = 0 ;
• x ` (1 + x) = x + (1 + x) + x(1 + x) = 1 + x + x = 1.
Ainsi, 1 + x est bien le complémentaire de x : xc = 1 + x .
Ainsi, toute algèbre de Boole peut être muni d’une relation d’ordre qui en fait un treillis borné complémenté distributif.
La réciproque avait été établie dans la partie I.

Partie III – Description des algèbres de Boole finies


Soit A une algèbre de Boole finie.
1. Soit x ∈ A non nul. Si x est un atome, x est minoré par lui-même.
Supposons que x n’est pas un atome et soit m(x) l’ensemble des minorants stricts de x. L’ensemble m(x) \ {0}
est non vide puisque a n’est pas un atome. Il admet un élément minimal, car sinon, partant d’un élément

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b1 ∈ m(x) \ {0}, n’étant pas minimal, on pourrait trouver b2 ∈ m(x) \ {0} tel que b2 < b1 , puis de la même
manière b3 < b2, et ainsi, construire une suite infinie b1 > b2 > b3 > · · · > bn > . . . d’éléments deux à deux
distints, ce qui contredirait le fait que A est fini.
Ainsi, m(x) − {0} admet au moins un élément minimal a. Son seul minorant strict dans m(z) est donc 0 (qui est
minorant de tout élément). Ainsi, a est un atome. Comme il est dans m(x), il minore a.
Tout élément x non nul de A est donc minoré par un atome .
2. (a) Soit (x, y) ∈ A2 , et a un atome de A. Supposons que a 6 x ` y et a
x. De la dernière propriété, on tire
a 6= a a x. Mais comme a a x 6 a, et que les seuls minorants de a sont a et 0, on en déduit que a a x = 0.
Ainsi, de la première inégalité et de la distributivité, on tire :

a = a a (x ` y) = (a a x) ` (a a y) = 0 ` (a a y) = a a y.

Cette égalité implique que a 6 y .


Commet pourrait-on appeler ce résultat ? Lemme d’Euclide par exemple ?
(b) Récurrence immédiate ! Le cas n = 1 est trivial, le cas n = 2 (utilisé explicitement dans la preuve de
l’hérédité) découle de la question précédente, et l’hérédité est immédiate.
3. Soit E l’ensemble des atomes de A, et h : A −→ P(E) définie par :

∀x ∈ A, h(x) = {a ∈ E | a 6 x}.

(a) Nous rappelons que a est l’intersection dans P(E), et X c représente ∁E X. Nous avons donc à vérifier que
pour tout (x, y) ∈ A2 , h(x a y) = h(x) ∩ h(y), et h(xc ) = ∁E h(x).
• On a :

h(x a y) = {a ∈ E | a 6 x a y} = {a ∈ E | a 6 x et a 6 y} = {a ∈ E | a 6 x}∩{a ∈ E | a 6 y} = h(x)∩h(y).

• ∗ Par ailleurs étant donné a ∈ h(xc ), on a a 6 xc . Si on avait aussi x 6 x, on aurait a 6 x a xc = 0,


donc a 6 0, puis a = 0 (0 étant l’éménet minimum). Cela contredit le fait qu’un atome est non nul.
Ainsi, a
x, donc a 6∈ h(x), donc a ∈ ∁A h(x). On en déduit une première inclusion h(xc ) ⊂ ∁E h(x).
∗ Réciproquement, soit a ∈ ∁E h(x). Alors a
x. Mais comme a 6 x ` xc = 1, on déduit de la question
précédente que a 6 xc , d’où a ∈ h(xc ). On a donc la seconde inclusion ∁E h(x) ⊂ h(xc ).
∗ Des deux inclusions, il vient l’égalité h(xc ) = ∁E h(x)
Ainsi, h est un homomorphisme d’algèbres de Boole
(b) Soit X = {a1 , . . . , ak } ∈ P(E), et x = a1 ` · · · ` ak ∈ A.
• Soit a ∈ h(x). On a donc a 6 a1 ` · · · ` ak , et comme a est un atome, on déduit de la question 2(b)
qu’il existe i ∈ [[1, k]] tel que a 6 ai . Comme ai est un atome, a = ai ou a = 0, ce dernier étant impossible
puisque a est un atome. Ainsi, a = ai , donc a ∈ X. On a donc h(x) ⊂ X.
• Réciproquement, tout élément ai de X vérifie ai 6 x, car ai est un des termes de la série de bornes
supérieures définissant x. Ainsi, comme les ai sont des atomes, ai ∈ h(x). On en déduit que X ⊂ h(x).
• Des deux inclusions, il vient l’égalité : h(x) ⊂ X
• Tout sous-ensemble (non vide, et nécessairement fini puisque A l’est) X de P(E) admet un antécédent x
par h ; c’est le cas aussi de X = ∅, dont un antécédent est 0 (seul élément de A n’étant pas minoré par
un atome). Ainsi, h est surjective .
(c) C’est un peu plus délicat. Soit (x, y) ∈ A2 tels que x 6= y. Alors x a y 6= x ou x a y 6= y (sinon, on aurait à
la fois x 6 y et y 6 x, donc x = y) On peut supposer sans perte de généralité que x a y 6= x. Considérons
alors :
x = x a 1 = x a (y ` y c ) = (x a y) ` (x a y c ).
Puisque x a y 6= x, on ne pet pas avoir x a y c = 0. Ainsi, d’après la question 1, il existe un atome a
minorant x a y c . On a alors a ∈ h(x) et a ∈ h(y c ) = ∁E h(y), donc a 6∈ h(y). On a donc démontré que
h(x) 6= h(y).
Puisque pour tout (x, y) ∈ A2 , x 6= y entraîne f (x) 6= f (y), f est injective .
Ainsi, h est un homomorphisme injectif et surjectif, donc h est un isomorphisme d’algèbres de Boole.
Toute algèbre de Boole finie est donc isomorphe à l’algèbre des parties de l’ensemble de ses atomes.

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