Cours d’histologie 2ème année faculté de médecine Annaba Dr.

Ziem S
Ganglion lymphatique et tissu 2022-2023
lymphoïde associe aux muqueuses

République algérienne démocratique et populaire

Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique

Université Badji mokhtar-ANNABA-

Faculté de médecine –ANNABA-

LABORATOIRE D’HISTOLOGIE-EMBRYOLOGIE

ET DE CYTOGENETIQUE

Polycopie

Ganglion lymphatique et tissu lymphoide associé aux

muqueuses

A l’usage des étudiants de 2 ème année médecine

ELABORE PAR : Dr ZIEM S

Année universitaire : 2022-2023

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Ganglion lymphatique et tissu 2022-2023
lymphoïde associe aux muqueuses

Ganglion lymphatique et tissu lymphoïde

associé aux muqueuses

Ganglion lymphatique

1- INTRODUCTION-DEFINITION :fig1
Les ganglions lymphatiques sont de petits organes réniformes encapsulés, localisés sur le
trajet des gros vaisseaux lymphatiques qui convergent pour former des troncs plus larges,
comme dans le cou, les régions axillaires et inguinales, les hiles pulmonaires, les régions
para-aortiques et les articulations des membres.

Leur taille est liée à leur degré de stimulation immunitaire, elle varie de quelques
millimètres à plusieurs centimètres (adénopathie).

Les ganglions lymphatiques ont deux fonctions principales étroitement reliées entre
elles :

- Filtration de la lymphe.
- Réponse immunitaire aux antigènes et cellules anormales retrouvés dans la
lymphe.

2- Origine embryologique :
Vers le 3ème mois du développement fœtal, des cellules mésenchymateuses envahissent
les sacs lymphatiques transformés en grappes de ganglions lymphatiques pour former la
capsule et la trame conjonctive des ganglions.

Une artère afférente pénètre le parenchyme ganglionnaire pour se résoudre en un réseau

capillaire qui se jette dans une veine efférente.

3- Structure histologique :
Sur le plan histologique, le ganglion lymphatique est formé de :

- Une capsule et d’une charpente conjonctive.

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- Un parenchyme.

3.1. La capsule et la charpente conjonctive : fig2

Le ganglion lymphatique est délimité par une mince capsule conjonctive, dense, fibro-
élastique, entourée d’un tissu adipeux et perforée sur sa face convexe par les vaisseaux
lymphatiques afférents à valves anti-reflux (flux unidirectionnel).

De la face interne de la capsule partent des travées conjonctives incomplètes qui divisent le
parenchyme ganglionnaire en compartiments et se condensent en un noyau fibreux à la face
concave pour former le hile. Ce dernier est traversé par un ou deux vaisseaux lymphatiques
efférents, une artériole et une veine.

Entre les différents compartiments délimités par les travées conjonctives, s’étend la trame
réticulaire.

La trame réticulaire assure un rôle de soutien au tissu lymphoïde et un rôle fonctionnel.

Elle est constituée d’un fin réseau à large mailles de fibres de réticulines associe à de grandes
cellules étoilées. Ces dernières sont :

* Des cellules conjonctives : fibroblastes chargées de la production des fibres réticulées.

*Des cellules dendritiques : grandes cellules étoilées à prolongements cytoplasmique
interconnectés par des desmosomes.
Leur membrane comporte des fractions d’antigènes liées aux immunoglobulines.
Sont rôle est de capter les complexes antigène-anticorps
Elles sont particulièrement localisées dans la zone corticale, les sinus lymphatiques et les
centres clairs des follicules.
*Des cellules dendritiques interdigitées : Elles présentent un noyau encoché à chromatine
fine, des granulations éosinophiles et des prolongements sans jonctions avec les cellules
voisines. Elles sont situées dans les zones T-dépendantes (zone paracorticale).
Elles captent les antigènes qu’elles réduisent en petits fragments peptidiques et les fixent sur
les sites de liaison du CMH.

3.2. Le parenchyme ganglionnaire :

Il est subdivisé en trois zones concentriques : fig3

3.2.1. La zone corticale : comprend : fig4

-Le sinus sous –capsulaire ou marginal : siège immédiatement sous la capsule.

Son paroi est constituée de cellules endothéliales tandis que son lumière est traversée par de
fines bandes de réticulines qui supportent les macrophages et les cellules dendritiques et
ralentissent le flux lymphatique.

Il se continue par le sinus radié appelé aussi trabéculaire ou inter-folliculaire.

-Le tissu lymphoïde : siège dans les mailles de la trame réticulaire, en étroit contact avec la
lymphe.

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Les lymphocytes de cette zone sont essentiellement de type B, organisées en de nombreux
amas cellulaires sphériques appelées follicules lymphoïdes (zones B-dépendantes).
Les follicules lymphoïdes primaires sont formés de petits lymphocytes au repos, dont la
chromatine nucléaire condensée est à l’origine de la coloration sombre.
Les follicules secondaires stimulés par un antigène, présentent un centre clair appelé centre
germinatif.
Le centre germinatif est le lieu de prolifération des lymphocytes B et leur transformation en
plasmocytes et cellules B mémoires, on trouve aussi des cellules dendritiques et des
macrophages à corps tingibles dont le cytoplasme renferme des corps apoptotiques des
lymphocytes qui ont échoué dans la synthèse d’anticorps de haute affinité.
Le centre germinatif est entouré d’une couronne cellulaire sombre, faite de petits
lymphocytes naïfs, de cellules dendritiques et de macrophages et quelques cellules Th.

3.2.2. La zone paracorticale :

La zone paracorticale est organisée en tissu lymphoïde diffus entre les follicules lymphoïdes
et la médullaire, constitué essentiellement de lymphocytes T (zone T-dépendante) et de
cellules dendritiques interdigitées.
3.2.3. La zone médullaire : fig5
La médullaire comprend des cordons médullaires en continuité avec la zone paracorticale et
un sinus médullaire.

- Le sinus médullaire : est un réseau de larges canaux lymphatiques anastomosés, bordés de

cellules endothéliales discontinues et entourés de cellules réticulaires et de macrophages.

-Les cordons médullaires : ils siègent entre les lacunes du sinus médullaire et sont constitués
d’une charpente réticulaire abritant entre ces mailles des plasmocytes producteurs d’anticorps
et des macrophages.

4- Vascularisation et innervation:fig6
4.1. Vascularisation lymphatique :
La lymphe pénètre dans le parenchyme ganglionnaire par les vaisseaux lymphatiques
afférents, elle circule dans les sinus sous-capsulaire, trabécullaire et marginale avant d’être
évacuer par les vaisseaux efférents du hile.

4.2. Vascularisation sanguine :

L’irrigation sanguine du ganglion lymphatique est assurée par une ou plusieurs artères
pénétrant au niveau du hile et se distribuant dans les travées conjonctives avant d’entrer dans
les cordons médullaires et gagnent la corticale ou elles se dispersent en un réseau capillaires
au niveau des follicules corticaux.

Les capillaires sont drainés dans les veinules post-capillaires à endothélium haut (VEH)
caractérisé par leurs cellules endothéliales cubiques dans la zone paracorticale. Ces veinules
se jettent dans des petites veines qui quittent le ganglion par le hile.

Les lymphocytes pénètrent dans le ganglion lymphatique principalement par le système

artériel et y accèdent au parenchyme à travers les parois des veinules post capillaire à
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endothélium haut de la zone paracorticale en reconnaissant des molécules d’adhérence
complémentaires à la surface des lymphocytes et des cellules endothéliales.

Ces molécules diffèrent d’un groupe ganglionnaire à un autre ainsi les lymphocytes de la peau
rejoignent leurs ganglions lymphatiques régionaux puis retournent vers les tissus cutanés. On
appelle ce phénomène : homing

4.3. Innervation :
L’innervation est assurée par des nerfs sympathiques, amyélinisés vasomoteurs.

5- Histophysiologie:
Le ganglion lymphatique assure :

1- Une fonction de filtration : l’organe et capable d’arrêter les corps étrangers.

2- Une fonction d’immunité :
 Non spécifique : assurée par la phagocytose des corps étrangers par les macrophages.
 Humorale : capacité d’élaboration d’anticorps circulants par les plasmocytes.
 Cellulaire : capacité de rejet de greffes par les lymphocytes.

Tissu lymphoide associe aux muqueuses (MALT)

1. Introduction :
Le tissu lymphoïde associe aux muqueuses (MALT : Mucosa-Associated Lymphoid Tissue)
est présent dans la paroi des muqueuses tapissant les cavités ouvertes, comme le tractus
gastro-intestinal (GALT : Gut- Associated Lymphoid Tissue) et l’appareil respiratoire
(BALT : Bronchus- Associated Lymphoid Tissue).

La masse de ce tissu constitue un organe lymphoïde étendu contenant jusqu’à 70% des
cellules immunitaires de l’organisme.

Il se présente sous forme d’un infiltrat diffus, ou d’agrégats volumineux non encapsulés tels
que les nodules lymphoïdes, les amygdales et les plaques de Peyer.

2. Structure histologique :
2.1. Tissu lymphoïde diffus:
Il est constitué d’une population cellulaire dispersée dans le chorion des muqueuses.

Les lymphocytes sont principalement de type B donc certains maturent en plasmocytes

sécréteurs d’anticorps de toutes catégories avec prédominance d’IgA.

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Il y a une prédominance des lymphocytes T dans l’intestin et le colon.

2.2. Follicules lymphoïdes :

Les nodules lymphoïdes sont localisés tout le long des muqueuses.

Ils ressemblent aux follicules des ganglions lymphatiques, mais ils sont dépourvus de capsule.

Ils assurent une immunité à médiation humorale et cellulaire cytotoxique.

Leur centre germinatif renferme une trame réticulaire sur laquelle sont fixés des macrophages,
des cellules dendritiques et des clones de lymphocytes B.

3.3. Amygdales palatines :fig7

Les amygdales palatines sont des volumineuses masses de tissu lymphoïde, partiellement
encapsulées, situées prés de la base de la langue.

Elles forment avec les amygdales linguales, pharyngées et les végétations adénoïdes l’anneau
ou cercle lympho-épithéliale de Waldeyer.

Les amygdales palatines sont constituées d’une bande de lymphocytes libres et de nombreux
follicules lymphoïdes comprenant généralement des centres germinatifs.

Le tissu lymphoïde est entouré par le tissu conjonctif dense du chorion de la muqueuse qui
s’oppose à la diffusion des infections amygdaliennes.

Le tissu lymphoïde est recouvert par un épithélium pavimenteux stratifié de la cavité buccale
qui s’invagine profondément pour former des cryptes borgnes infiltrées de lymphocytes.

3.4. Plaques de Peyer :fig8

Les plaques de payer sont des volumineux agrégats lymphoïdes disséminés dans la muqueuse
de l’intestin grêle, prédominants dans l’iléon, ou elles font saillie par leur dôme dans la
lumière intestinale.

Le dôme des agrégats est formé par des petits lymphocytes B, sous le dôme se trouve des
lymphocytes T et des veinules à endothélium haut. Leur centre germinatif contient des grands
lymphocytes B en mitose.

De nombreux lymphocytes infiltrent l’épithélium de surface. Certaines cellules épithéliales

appelées cellules M jouent assure le rôle d’une cellule présentatrice d’antigènes (CPA), elles
sont responsables du transfert des antigènes de la lumière intestinale vers les plaque de Peyer.

Les cellules M présentent de nombreux microplis à leur face apicale et une poche intra-
épithéliale en regard de leur membrane basale poreuse.

Rôle des cellules M :

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Les poches intra-épithéliales transportent les lymphocytes B, T, les cellules dendritiques ainsi
que les antigènes et les micro-organismes de la lumière par transcytose.

Les cellules dendritiques présentent l’antigène aux lymphocytes helper, qui activent les
lymphocytes B immunocompétents.

Les lymphocytes B activés quittent la poche intra-épithéliale et gagne le centre germinatif des
agrégats lymphoïdes ou ils se divisent et se différencient en plasmocytes producteurs d’IgA.

Les IgA sont libérés dans la lumière intestinale par transcytose dans les entérocytes à fin de se
fixer sur les antigènes dangereux et les neutraliser.

Fig1 : organisation générale Fig2 : organisation générale de la charpente conjonctive Fig3 : organisation générale du tissu
lymphoïde

Fig5 : structure histologique de la médullaire Fig6 : vascularisation sanguine et lymphatique

Fig4 : structure histologique de la zone corticale

Palatine : structure Fig 8 : plaque de Payer : organisation