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UNIVERSITE ABOU BEKR BELKAID ANNEE UNIVERSITAIRE 2021/2022

FACULTE DE MEDECINE
DEPARTEMENT DE MEDECINE
MODULE : HISTOLOGIE
PREMIERE ANNEE MEDECINE

LES TISSUS MUSCULAIRES

LES OBJECTIFS:
⮚ Définir les tissus musculaires et distinguer les différentes fibres musculaires.
⮚ Décrire les caractéristiques structurales de la cellule musculaire lisse.
⮚ Décrire la structure et la fonction des cellules musculaires striées squelettiques.
⮚ Connaître les caractéristiques histologiques du tissu myocardique.

1. INTRODUCTION :
- Le tissu musculaire se définit par ses propriétés contractiles et est responsable de tous les mouvements du
corps. Il renferme des éléments spécialisés, les cellules musculaires ou myocytes, caractérisés par la
présence de filaments intracytoplasmiques contractiles, principalement constitués d'actine et de myosine.
- Il existe 3 types de tissus musculaires qui diffèrent par leur développement, leur localisation, leur structure
microscopique, leur innervation et leur fonction :
⮚ Le tissu musculaire lisse. Il est associé aux viscères et aux vaisseaux. Sa contraction est sous la
dépendance du système nerveux végétatif.
⮚ Le tissu musculaire strié squelettique. Il est contrôlé par le système nerveux cérébro-spinal et est à
commande volontaire.
⮚ Le tissu musculaire strié cardiaque. Sa contraction est rythmique involontaire.

2. LE TISSU MUSCULAIRE LISSE :


Il est très répandu dans l'organisme.
Il est principalement localisé dans la paroi des vaisseaux et des viscères et participe aux grandes fonctions de
l'organisme, comme la digestion, la respiration et la circulation sanguine.
Sa contraction est involontaire et lente.

2.1.La cellule musculaire lisse : leiomyocyte :


C’est une cellule fusiforme, mesurant 20 à 200 μm de long et 5 à 10 μm d'épaisseur.
Le noyau est unique, ovoïde et central. Il est allongé et nucléolé.
En microscopie photonique, le cytoplasme apparaît clair et éosinophile, sans striations.
Le cytoplasme peut être subdivisé en myoplasme et sarcoplasme. Il renferme un cytosquelette organisé.

2.1.1. Le sarcoplasme :
Il est pauvre en myoglobine. Les muscles lisses sont des muscles blancs.
La majeur partie du sarcoplasme est centrale, disposée en cônes aux 2 extrémités du noyau.
Il renferme :
- Un appareil de Golgi, quelques lysosomes, quelques enclaves lipidiques.
- Du glycogène.
- Un réticulum granuleux peu développé dans la cellule mature.
- Des mitochondries, assez nombreuses et courtes.
- Un réticulum lisse, moins organisé que dans le muscle strié, mais possédant la même fonction. Il accumule le
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calcium. Les citernes sont principalement longitudinales et en périphérie de la cellule. Elles renferment une
protéine fixant le calcium, la calséquestrine.
2.1.2. Le myoplasme :
Il occupe la périphérie de la cellule et n'est apparent qu'en microscopie électronique.
Il est constitué de filaments d'actine et de myosine qui ne présentent pas l'arrangement régulier observé dans
le
muscle strié. L'actine est 15 fois plus abondante que la myosine.
- Les filaments d’actine ont un diamètre de 6 à 7 nm et une longueur de 1 μm. Ils sont dépourvus de
troponine,
remplacée par deux protéines régulatrices, la caldesmone et la calponine.
- Les filaments de myosine sont épais (15 à 30 nm de diamètre) et courts. Ils présentent des têtes de myosine
sur toute leur longueur.

2.1.3. Le cytosquelette : 
Il est constitué par des filaments intermédiaires et par les corps denses.
- Les filaments intermédiaires forment un réseau dans l'ensemble du cytoplasme.
- Les corps denses sont les zones d'ancrage des filaments d'actine et de myosine. Ils sont situés contre la face
interne de la membrane plasmique et disséminés dans le cytoplasme aux zones de croisement des filaments
intermédiaires.

2.1.4. Le sarcolemme :
Il est doublé extérieurement par une membrane basale.
La membrane plasmique présente des zones spécialisées, mais pas de tubule T :
- Les Caveolae groupés entre les corps denses en microscopie électronique.
- Les nexus : par endroits, la membrane basale s'interrompt et les membranes plasmiques des 2 cellules
voisines s'accolent. Les nexus permettent la transmission de la contraction entre cellules voisines.

2.2. Organisation des tissus musculaires lisses :

2.2.1. Les cellules musculaires isolées :


Elles sont situées au sein du tissu conjonctif :
- Dans les capsules d'enveloppe contractile de certains organes comme la rate.
- Dans le stroma conjonctif : dans la prostate, dans les corps caverneux.
- Dans le tissu sous cutané du scrotum, du mamelon.
- Dans le chorion des villosités intestinales (muscle de Brücke).

2.2.2. Les cellules associées en faisceaux :


Les extrémités des cellules sont au niveau de l'équateur des cellules voisines.
Entre les cellules, l'espace conjonctif est fin. C'est l'équivalent de l'endomysium du muscle strié, mais il n'est
pas vascularisé.
Les faisceaux s'associent entre eux par l'intermédiaire du périmysium, constitué de tissu conjonctif plus épais,
plus dense et vascularisé.
Parfois, les faisceaux forment de petits muscles individualisés comme le muscle arrecteur du poil (muscle
horripilateur).
Le plus souvent les faisceaux s'associent pour former les tuniques musculaires, rencontrées dans la paroi des
vaisseaux, des voies digestives, respiratoires, urinaires et génitales.

2.2.3. La vascularisation :
- La vascularisation sanguine :
Elle est peu riche. Les artérioles venant du conjonctif voisin alimente un réseau capillaire anastomosé à mailles
allongées qui entoure les faisceaux musculaires. Les capillaires sont situés dans le périmysium, mais ne
pénètrent jamais à l'intérieur des faisceaux.
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- La vascularisation lymphatique :
Quelques capillaires lymphatiques naissent dans le périmysium.

2.2.4. L’innervation :
Elle est assurée par le système nerveux autonome. Les fibres sont amyéliniques et les axones se terminent par
de petits boutons au niveau desquels le médiateur est libéré.
2.4. Histophysiologie :
❖ Le Ca++ est le médiateur intracellulaire de la contraction. Il se lie à la calmoduline et le complexe ainsi
formé active une kinase qui assure la phosphorylation de la myosine. Le site d'interaction avec l'actine se
démasque alors, permettant la liaison entre les deux types de filaments.
❖ La contraction est :
- Lente, soutenue (de quelques secondes à quelques minutes)
- Puissante : 1 kg/cm² de tissu musculaire
- Périodique et rythmée.

3. LE TISSU MUSCULAIRE STRIE SQUELETTIQUE :


A l'état frais, le tissu musculaire squelettique apparaît rouge : Il est bien vascularisé et les cellules renferment
un pigment rouge, la myoglobine.
La dissociation du tissu donne des fibres, généralement très longues, qui correspondent aux cellules
musculaires ou rhabdomyocytes.
Ces éléments sont associés à du tissu conjonctif pour former des organes, les muscles striés squelettiques. Ce
sont des organes de la vie de relation, à commande volontaire. Ils sont très nombreux et la plupart sont
raccordés aux os par des tendons. De ce fait, le tissu musculaire strié squelettique participe à la constitution
de l'appareil locomoteur.

Les rhabdomyocytes constituent la plus grande partie du tissu et se caractérisent par :


- La présence de striations transversales,
- La multiplicité des noyaux dans une même cellule,
- Leur contraction rapide.

3.1. Le rhabdomyocyte :
Le rhabdomyocyte est un cylindre de 20 à 100 μm de diamètre.
Sa longueur varie, selon sa localisation, de quelques millimètres (muscles oculomoteurs) à plusieurs
centimètres. Elle atteint ou dépasse 30 cm dans le muscle couturier.
Le myocyte renferme de nombreux noyaux, allongés suivant l'axe de la cellule, et situés à la périphérie,
plaqués contre la face interne de la membrane plasmique. Le nombre de ces noyaux est fonction de la
longueur de la cellule.

3.1.1. Le myoplasme :
Les myofibrilles sont très nombreuses. Elles occupent l'espace central de la cellule.
Ce sont des cylindres de 1 à 2 μm de diamètre qui s'étendent sur toute la longueur de la cellule et lui
confèrent une double striation, visible en microscopie photonique dès le faible grossissement après coloration
à l'hématoxyline-éosine :
- Striation longitudinale, peu apparente.
- Striation transversale, nette, avec une alternance régulière de bandes sombres et de bandes claires.

En microscopie photonique, le regroupement des myofibrilles constitue en coupe transversale les champs de
Conheim, et en section longitudinale, les colonnettes de Leydig.
Les myofibrilles polarisent la lumière au niveau des bandes sombres, appelées bandes A (ou anisotropes). Les
bandes claires ne dévient pas la lumière : Ce sont les bandes I (isotropes).
Les myofibrilles sont des empilements réguliers de structures élémentaires cylindriques, les sarcomères ou
cases musculaires de Krause.
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Structure du sarcomère :
Le sarcomère est l'unité contractile. Il mesure environ 2,5 μm de long, mais sa longueur est variable suivant
l'état de contraction du muscle.
Le sarcomère est limité par les 2 stries Z, situées au milieu de la bande claire.
Au milieu du sarcomère, se situe la bande sombre, A. Elle a une longueur constante de 1,5 μm. Elle est centrée
par un espace clair, la bande H (de Hensen), elle même centrée par une fine ligne sombre, la ligne M.
Les myofibrilles sont constituées de filaments protéiques : Les filaments de myosine et les filaments d'actine.
Ces filaments sont rectilignes et parallèles les uns aux autres, orientés suivant l'axe de la cellule. Leur
disposition détermine la structure du sarcomère et l'aspect microscopique des myofibrilles.
Ces deux types de filaments sont associées à d'autres protéines filamenteuses qui constituent le "squelette du
sarcomère".
- Les filaments de myosine(54% des myofibrilles) sont épais (15 nm) et mesurent 1,5 μm de long. Ils sont situés
dans la bande A
- les filaments d’actine (25% des myofibrilles) sont plus fins (7 nm de diamètre) et mesurent 1 μm de long.
Ils s'insèrent sur la strie Z, s'étendent sur toute la longueur de la bande I et pénètrent dans la bande A
jusqu'à la bande H.
Sur les coupes transversales en microscopie électronique, l'organisation du sarcomère apparaît également très
régulière.
o Structure des filaments de myosine :
Au niveau de la ligne M, les filaments de myosine face à face sont reliés entre eux par le myomésine et la
M-protéine.
Un filament est constitué par l'assemblage de 300 molécules de myosine, alignées parallèlement.
Chaque molécule de myosine a un poids moléculaire voisin de 450 000 Da. Les têtes, bilobées, sont du côté
opposé à la ligne M et fontsaillie à l'extérieur du filament. Elles sont disposées en hélice avec un pas de 43 nm.
Par digestion à la trypsine, la molécule se scinde en 2 parties :
- La méromyosine légère qui correspond à la partie rectiligne de la molécule. Elle comprend deux chaînes
identiques en enroulement spiralé.
- La méromyosine lourde (environ 300 000 Da) qui correspond à la tête et au col de la molécule. Elle comprend
2 sous-unités parallèles et l'extrémité de la molécule de myosine est bilobée. C'est au niveau des têtes que se
situent les sites de liaison avec l'actine et l'activité ATPasique de la molécule.
o Structure des filaments d’actine :
Au nombre de 6 autour de chaque filament de myosine (dans la bande A), ils sont constitués de 3 types de
molécules :
⮚ La tropomyosine est une protéine filamenteuse, longue de 40 nm, elle comprend 2 chaînes
longitudinales spiralées.
⮚ L’actine F (filamenteuse) est formée par l'association de monomères d'actine G (actine globulaire).
Chaque monomère possède un site de fixation pour la myosine. l'actine filamenteuse forme deux
chaînes en enroulement spiralé.
⮚ La troponine est fixée à l'extrémité de chaque molécule de tropomyosine. Elle est constituée de 3 sous
unités :
- Tnt qui se fixe sur la tropomyosine
- Tnc qui fixe les ions Ca++
- Tni, liée à l'actine au repos, inhibant l'interaction de l'actine avec la myosine.

Fonctionnement du sarcomère :
Aspects morphologiques :
Au cours de la contraction, Le sarcomère peut raccourcir de 40% au maximum.
La longueur de la bande A ne varie pas. En revanche, la bande I se raccourcit. Les filaments d'actine pénètrent
plus ou moins loin entre les filaments de myosine. Au maximum, les bandes I et H disparaissent presque
totalement.
Aspects biochimiques :
Tout se passe à la zone d'interaction entre les têtes de myosine et les filaments d'actine.
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Au repos, la sous-unité Tni de la troponine est liée à l'actine.
- La contraction est déclenchée par les ions Ca++.
La fixation de Ca++ sur la sous-unité Tnc de la troponine provoque la rupture de la liaison entre l'unité TnI et
l'actine et modifie la conformation de la molécule. La tropomyosine se déplace légèrement, permettant le
contact actine-myosine et la levée de l'inhibition de l'activité ATPase de la tête de myosine. L'hydrolyse d'une
molécule d'ATP en ADP fournit l'énergie nécessaire à la mobilisation de la tête de myosine qui interagit avec
l'actine, réalisant une traction sur le filament d'actine (d'environ 10 nm).
.

3.1.2. Le sarcoplasme :
Entre les myofibrilles, le sarcoplasme est fin. Il est surtout visible en périphérie, autour des noyaux.
● Les différents constituants :
- Les mitochondries (sarcosomes) :
Elles sont allongées suivant le grand axe de la cellule, situées entre les myofibrilles et le long de la membrane
plasmique, à proximité des noyaux.
- L’appareil de Golgi :
Il est fragmenté, avec des éléments à proximité de chaque pôle des noyaux.
- Les polysomes et le réticulum granuleux :
Peu abondants, ils se retrouvent en périphérie de la cellule.
- Les enclaves intracytoplasmiques sont variées :
Outre des vacuoles de pinocytose, il existe de petites vacuoles lipidiques.

Le glycogène est retrouvé à proximité des mitochondries. Il est dégradé lors de l'activité musculaire.
La myoglobine est libre dans le sarcoplasme. C'est une protéine qui fixe l'oxygène pour le restituer aux
mitochondries. La myoglobine est proche de l'hémoglobine, mais reste sous forme de monomères. C'est elle
qui est responsable de la couleur rouge du tissu musculaire.
- Le réticulum est principalement lisse :
Il ne se voit bien qu'en microscopie électronique. Il est très organisé et participe à la constitution de l'appareil
sarco-tubulaire du myocyte.
● L’appareil sarco-tubulaire :
C'est un système de tubes membranaires, entourant les myofibrilles. Il a un rôle fondamental dans la
commande de la contraction musculaire. Il est formé d'un double réseau de tubules.
- Les tubules T
La membrane plasmique s'invagine à intervalles réguliers pour former dans le cytoplasme de petits tubes
transversaux (d'où le nom de tubules T) qui entourent chaque myofibrille.
- Les tubules L
Ils sont constitués par le réticulum lisse de la cellule. Ce sont des manchons fenêtrés peu épais, qui entourent
totalement les myofibrilles entre les tubules T. Sur coupes longitudinales, ces manchons se présentent comme
de petits tubes longitudinaux (d'où le nom) de 30 à 60 nm, situés le long des myofibrilles.
De part et d'autre du tubule T, le réticulum se termine par une citerne transversale légèrement dilatée (de 40 à
100 nm). (Dans les citernes transversales, le calcium est concentré et se retrouve sous forme de petits cristaux
d'oxalate de Ca)
Ainsi, sur coupe longitudinale, on trouve au niveau de la jonction A-I, 3 lumières de tubes superposées. Le
tubule T est au milieu. C'est la triade. Il y en a 2 par sarcomère chez l'homme.
- Le rôle du système sarco-tubulaire
La stimulation nerveuse de la fibre musculaire crée, au niveau de la plaque motrice, une dépolarisation
membranaire qui se propage le long de la fibre. Cette onde de dépolarisation se transmet également le long
de la membrane plasmique à l'intérieur des tubules T.
Au niveau de la triade, les trois tubes sont couplés. La dépolarisation du tubule T entraîne la libération dans le
sarcoplasme du calcium contenu dans les citernes du réticulum.
Les ions Ca++ diffusent alors dans l'épaisseur des myofibrilles. Ils se lient à la troponine des filaments d'actine
et déclenchent la contraction.
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Le calcium est le médiateur intracytoplasmique de la contraction musculaire.
3.1.3. Le sarcolemme :
La membrane plasmique du rhabdomyocyte renferme des glycoprotéines trans-membranaires spécifiques, les
sarcoglycanes.
Le sarcolemme porte des récepteurs de l'insuline et des protéines assurant le transport facilité du glucose.

3.2. Les rhabdomyocytes des fuseaux neuromusculaires :


Au sein du muscle strié squelettique, il existe de petites structures sensorielles fusiformes qui renseignent
l'organisme sur l'état de tension de l'organe. Ces fuseaux neuromusculaires sont entourés d'une mince capsule
conjonctive. A l'intérieur, il existe quelques cellules musculaires fusales, associées à des fibres nerveuses
sensorielles. Leurs myofibrilles sont périphériques et leurs noyaux sont centraux et volumineux.
- Les cellules à chaîne nucléaire : Elles renferment 10 à 20 noyaux alignés enune travée centrale.
- Les cellules à « sac nucléaire » : Elles renferment près de 100 noyauxgroupés en amas.

3.3. Le muscle strié squelettique :


Les rhabdomyocytes ne sont jamais isolés.
Ils sont associés à du tissu conjonctif, des vaisseaux et des nerfs pour former un muscle. Le corps musculaire
est la partie contractile du muscle. Il se prolonge à chaque extrémité par un tendon.
3.3.1. Organisation du corps musculaire :
- L’endomysium est l'espace conjonctif très fin entre les basales de 2 cellules voisines. Il renferme des
capillaires et quelques fibres conjonctives (collagènes et fibres réticulées) qui solidarisent les myocytes les
uns aux autres.
- Plusieurs myocytes se regroupent en faisceaux limités et entourés par du tissu conjonctif plus dense, le
périmysium.
- La périphérie de l'organe est limitée par une aponévrose fibreuse, l’épimysium.

3.3.2. La jonction myotendineuse :


Les tendons assurent la jonction du muscle avec les os ou le cartilage en s'insérant au niveau du périoste ou du
périchondre.
Les fibres collagènes des tendons adhèrent fortement aux lames basales qui doublent les cellules musculaires.
Aux extrémités des myocytes, elles s'enfoncent dans de profonds replis du sarcolemme et de la basale.

3.3.3. La vascularisation :
Vascularisation sanguine :
Le muscle strié squelettique est richement vascularisé.
- Les artères abordent le corps musculaire par l'extérieur, se ramifient dans le périmysium pour alimenter les
capillaires de l'endomysium.
- Les capillaires forment un réseau anastomosé à mailles rectangulaires qui entoure chaque fibre musculaire.
Les capillaires se drainent dans le réseau veineux. Il présente une distribution inverse de celle des artères.
Vascularisation lymphatique :
Les vaisseaux lymphatiques apparaissent dans le conjonctif du périmysium. Le réseau capillaire lymphatique
sedraîne par les troncs lymphatiques valvulés des tissus voisins.

3.3.4. L’innervation du muscle :


Il y a une innervation à la fois motrice et sensitive, dépendant du système nerveux cérébro-spinal.
3.3.4.1. L’innervation motrice :
C'est une innervation cholinergique.
Elle commande la contraction.
Elle conditionne le développement musculaire et prévient l'atrophie musculaire. Si on supprime la stimulation
du muscle, il perd rapidement sa force et son volume.
Les axones myélinisés des neurones moteurs cérébro-spinaux se ramifient dans le périmysium pour donner de
nombreuses ramifications terminales.
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❖ L’unité motrice :
Toutes les cellules innervées par le même neurone se contractent simultanément.
L'ensemble constitué par 1 motoneurone, son axone et les cellules musculaires innervées porte le nom d'unité
motrice.
Les extrémités des axones se terminent au contact des myocytes au niveau de zones spécialisées, les jonctions
neuromusculaires ou plaques motrices.
❖ La plaque motrice : synapse neuromusculaire :
L'axone perd sa gaine de myéline peu avant d'aborder la plaque motrice. Il reste entouré de cellules de
Schwann qui recouvrent la face externe de la plaque motrice.
La terminaison nerveuse dilatée est appelée "bouton terminal". Elle est riche en mitochondries et en vésicules
synaptiques renfermant de l'acétylcholine (neuromédiateur).
La synapse neuromusculaire proprement dite comprend 3 éléments :
- La région pré-synaptique, nerveuse. Elle est limitée par la membrane plasmique de l'axone qui prend le nom
de membrane pré-synaptique. Les vésicules synaptiques contenant le neuromédiateur (acétylcholine) sont à
proximité de la membrane.
- La fente synaptique. C'est un espace de 60 nm renfermant du matériel amorphe résultant de la fusion
des basales de l'axone et du myocyte.
- La région post-synaptique, musculaire. A ce niveau le sarcolemme présente de profonds replis qui
s'enfoncent dans le cytoplasme. Il porte des récepteurs spécifiques de l'acétylcholine et également une
enzyme, l'acétylcholinestérase, qui dégrade le neuromédiateur. Les récepteurs sont codés par le noyau du
rhabdomyocyte le plus proche, sous l'effet de facteurs produits par le neurone.

3.3.4.2. L’innervation sensitive :


Elle informe en permanence le système nerveux central sur l'état de tension et de contraction du muscle. Elle
est associée à 2 structures spécialisées : les fuseaux neuromusculaires et les organes neurotendineux. Ils sont
tous les deux sensibles à l'étirement.

4. LE TISSU MYOCARDIQUE :
Il s'agit du tissu musculaire strié constituant le myocarde. C'est le plan moyen, musculaire, de la paroi
cardiaque.
Au microscope photonique, le myocarde est organisé en travées anastomosées. Chaque travée est composée
de cellules myocardiques alignées, réunies entre elles par des lignes sombres, les stries scalariformes, qui sont
des zones de jonctions intercellulaires.
Les cellules musculaires cardiaques, ou cardiomyocytes, ont une activité contractile rythmique et spontanée.

4.1. Le cardiomyocyte :
La cellule myocardique se différencie de la cellule musculaire striée squelettique par :
- Son noyau, unique ou parfois double, allongé suivant l'axe de la cellule et central.
- La position centrale, périnucléaire du sarcoplasme, abondant, riche en mitochondries.
- Inversement, la position périphérique des myofibrilles.
- La présence de jonctions intercellulaires caractéristiques.
Chaque cellule, cylindrique, mesure 5 à 20 μm de diamètre.

4.1.1. Le myoplasme :
Les myofibrilles sont périphériques.
Les myofibrilles sont comparables à celles des muscles striés squelettiques. Toutefois, les filaments d'actine
sont dépourvus de nébuline.

4.1.2. Le sarcoplasme :
- Les mitochondries : Elles sont nombreuses et petites.
- Le glycogène : Il est plus abondant que dans le muscle squelettique.

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- Les autres constituants du sarcoplasme : On retrouve de la myoglobine, abondante, de petites vacuoles
lipidiques, des cytochromes et de la phosphocréatinine. Le cytoplasme peut renfermer des pigments
de lipofuscine.
- Le système sarco-tubulaire diffère de celui du muscle squelettique :
* Les tubules T (transverses)
Ils sont plus larges. Ils sont en regard de la strie Z et non de la jonction A-I.
* Les tubules L (longitudinaux)
Formés par le réticulum sarcoplasmique, ils sont moins développés que dans le muscle strié squelettique. Ils
s'étendent entre les myofibrilles et sous le sarcolemme. Ils sont plus nombreux, plus irréguliers et de plus petit
diamètre que les tubules T. Ils se rassemblent en regard de la srie Z en une citerne transversale unique, en
rapport avec le tube T.
Chaque tubule T est associé à une seule citerne transversale. On parle de diade.

4.1.3. Le sarcolemme :
Les jonctions intercellulaires :
Au sein des travées, les cellules sont réunies par des jonctions intercellulaires spécifiques, visibles en
microscopie photonique, constituant les stries scalariformes. Elles ont un aspect d'un escalier.
En microscopie électronique, les cardiomyocytes ont des extrémités ramifiées, unies par les disques
intercalaires.
La membrane des stries scalariformes présente 3 dispositifs de jonction :
- Des Zonula adhaerens dont la cohésion nécessite la présence de Calcium.
- Des desmosomes, qui maintiennent la cohésion entre les cellules et nécessitent également la présence de
Calcium.
- Des Nexus, situés sur les portions latérales des disques intercalaires.

4.2. Organisation tissulaire du myocarde :


A la coupe, le myocarde apparaît très vascularisé et constitué de travées anastomosées, séparées par de fines
travées d'endomysium qui renferment des fibres collagènes, les capillaires et parfois quelques histiocytes.
Il n'y a pas d'enveloppe conjonctive bien définie entre les faisceaux (on ne décrit pas de périmysium ni
d'épimysium).

4.2.1. Vascularisation :
La vascularisation sanguine est très riche. Ces capillaires cheminent parallèlement aux travées dans
l'endomysium.
La circulation artérielle d'apport est dépourvue d'anastomose, d'où le risque d'infarctus en cas d'insuffisance
du débit vasculaire.

4.2.2. Innervation :
Le système nerveux végétatif exerce une influence sur le rythme des contractions cardiaques :
schématiquement, le parasympathique, cholinergique, diminue la fréquence cardiaque. L'orthosympathique,
adrénergique, augmente cette fréquence.

4.3. Les cellules cardionectrices :


Elles forment le tissu nodal. Il s'agit de myocarde spécialisé constituant le système d'excitation et de
conduction du cœur (activité intrinsèque).
Les cellules cardionectrices sont spécialisées dans l'automatisme et dans la conduction de la contraction.
Dans la paroi de l'atrium droit, les cellules cardionectrices forment les nœuds :
Noeud de Keith et Flack
Noeud d'Aschoff-Tawara.

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Au niveau des ventricules, les cellules cardionectrices sont organisées en faisceaux au sein du myocarde. Le
faisceau de His dans la cloison interventriculaire est relié au nœud d'Aschoff-Tawara et ses branches se
poursuivent dans les parois ventriculaires par le réseau de Purkinje.

BIBLIOGRAPHIE

Jean Foucrier. Histologie (EdiScience2014).


PCEM - Histologie générale - Les tissus musculaires/Faculté de Médecine de Brest

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