Vous êtes sur la page 1sur 6

ANATOMIE DE LA CONJONCTIVE

I.GENERALITE :
1. définition :
La conjonctive est une muqueuse tapissant la face postérieure des paupières et se réfléchissant sur la face
antérieure du globe (bulbaire).
Elle se continue avec la peau au niveau du bord libre, avec la cornée au niveau du limbe scléro cornéen et avec
l'épithélium des points lacrymaux.
La partie bulbaire et la partie palpébrale se réunissent au niveau des culs-de-sac conjonctivaux ; et délimitent
entre elles une cavité virtuelle, la cavité conjonctivale
2. Intérêts :
 Anatomique : structure de transition entre l’élément cutané et l’épithélium cornéen.
 Physiologique : assure la sécrétion lacrymale de base par les glandes lacrymales accessoires.
 Chirurgical : voie d’abord du segment postérieur, elle pose des problèmes de chirurgie réparatrice.
 Pathologique : la pratique des biopsies et des empreintes conjonctivales dans le diagnostic de
nombreuses affections (sarcoïdose, syndrome sec…)

II. EMBRYOLOGIE :
Le développement de la conjonctive est lié à celui des paupières à partir de l’épiblaste.
La constitution du sac conjonctival s’achève au huitième mois de gestation.

III. ANATOMIE DESCRIPTIVE :

1- Conjonctive palpébrale :Tapisse la face post des paupières. Mince et transparente, on lui distingue 3 parties
 Conjonctive marginale : débute au bord libre en arrière de la ligne des orifices des glandes de
Meibomius ; s’étend sur 1 à 2 mm à la face postérieur des paupières jusqu’au sillon sous tarsal
Dans cette portion marginale l épithélium est de type malpighien stratifié non kératinisé
 Conjonctive tarsale : très vascularisée, adhère intimement au tarse (il n y a pas de plan de clivage).
Elle présente, au bord orbitaire du tarse, des petites élevures séparées par des sillons, c’est la zone des
plateaux et des gouttières de Virchow.
 Conjonctive orbitaire : plus épaisse, plissée et mobile sur les couches sous jacentes. Elle s'étend du
tarse au cul-de-sac. Elle entre en rapport avec le muscle de Müller qui vient s’insérer au bord supérieur
du tarse.
A ce niveau existe, entre muscle de Muller et conjonctive un espace, ou une dissection soigneuse peut
pratiquer un clivage dans une intervention pour ptôsis par exemple.

1
2- les Cul-de-sac conjonctivaux : A leur niveau que la conjonctive se réfléchie. Ils présentent un feuillet
antérieur palpébral, un sommet et un feuillet postérieur bulbaire. On distingue 4 cul-de-sacs :

 Cul-de-sac supérieur ou fornix supérieur :


 Le feuillet antérieur : tapisse la face post du tendon du muscle de Muller et en dehors il est en
rapport avec la face post de la glande lacrymale palpébrale.
 Le sommet du cul de sac : est distant du limbe de 8 à 10 mm, il reçoit une expansion de releveur
de la paupière supérieure et du droit supérieure, dans la partie temporale s’abouchent, sur 12 à
14 mm selon une ligne concave en bas et en dehors, les canaux lacrymaux.
 Le feuillet postérieur : recouvre à distance l’insertion sclérale du droit sup et ses expansions
latérales.
 Cul-de-sac externe :
 Le feuillet antérieur : répond en avant au raphé constitué par le ligament palpébrale canthal ext.
 Le fond du cul-de-sac : est à 14 mm du limbe, il est profond, adhèrent au rebord orbitaire ext.
 Le feuillet postérieur : est en rapport avec l’insertion sclérale du muscle droit ext et de son
expansion orbitaire.

 Cul-de-sac inférieur : est a 8mm du limbe, il rentre en rapport avec le muscle droit inférieur
 Le feuillet antérieur : recouvre l’expansion palpébrale du muscle droit inférieur.
 Le sommet du cul-de-sac :à 8 mm du limbe adhère à une expansion de la gaine du droit inf .
 Le feuillet postérieur : recouvre l’insertion sclérale du droit inférieur et ses expansions latérales,
qui forment avec les expansions aponévrotiques du petit oblique le ligament de LOCKWOOD
 Cul-de-sac médial : occupé par la caroncule et le repli semi-lunaire;
 La caroncule : est une petite saillie rougeâtre, située dans l'angle interne entre les portions
lacrymales des 2 paupières. Elle comprend des follicules pileux atrophiés avec leurs glandes
sébacées et des glandes lacrymales accessoires (tubulo-acineuses et à mucus
 Le repli semi-lunaire : est un repli de la conjonctive situé en dehors de la caroncule ayant une
concavité ext. Il serait le rudiment d’une 3ème paupière qu'on retrouve chez certains animaux
Ces 2 formations sont attachées au muscle droit médial par des expansions fibreuses.

3- Conjonctive bulbaire :
Mince et transparente, elle est en rapport avec le globe oculaire et présente 2 parties :
 Portion sclérale : s'étend du cul-de-sac conjonctival jusqu'à environ 3 mm de la cornée, elle est
séparée de la capsule de Ténon sous jacente par le tissu sous conjonctival. Dans cet espace chemine les
artères et les veines conjonctivales postérieures
A ce niveau, la conjonctive est aisément mobilisable sur les plans profonds ; il existe un plan de clivage
entre la conjonctive et la capsule de Tenon
 Portion limbique ou péri cornéenne : réalise un anneau de 3 mm de large qui entour la cornée. Ici la
conjonctive adhère fortement à la capsule de tenon. si l’on incise la conjonctive a ce niveau , on ne
trouvera de plan de clivage facile a suivre qu’ entre le plan conjonctive-capsule de Tenon fusionnées et la
sclérotique .

2
IV. HISTOLOGIE :
La conjonctive est une muqueuse constituée d’un épithélium et d’un chorion sous-jacent, ce type histologique
de base va se trouver modifié en plusieurs régions en raison de la transition entre les structures cornéennes et
la peau.
La muqueuse conjonctivale typique se trouve au niveau de la partie tarsale et orbitaire de la conjonctive
palpébrale, et à la partie sclérale de la conjonctive bulbaire.
1. Epithélium : Il est de type cylindrique avec 2 assises :
 Assise profonde : composée d'une à trois couches cellulaires cubiques à noyau ovale et horizontale,
reposant sur une membrane basale
Au niveau du limbe, cette région devient fortement digitée.
 Assise superficielle : faite de cellules hautes cylindriques avec quelques villosités à leur surface.
a noyau ovale et vertical.
Par endroits, on retrouve des cellules caliciformes, cellules sécrétantes réparties de façon inégale sur la
conjonctive, concentrées dans la partie bulbaire et nasale. Elles sont souvent isolées parfois groupés en
îlots situés dans les couches moyennes et superficielles de l'épithélium.
D'autres cellules se trouvent dans l'épithélium comme les lymphocytes, les cellules de Langerhens qui
sont disséminés, alors que les mélanocytes prédominent prés du bord libre et repli semi-lunaire.
2. Tissu conjonctif :
 Couche superficielle adénoïde : une couche conjonctive lâche, infiltré par de nombreux éléments
cellulaires (lymphocytes, plasmocytes, histiocytes, mastocytes, fibrocytes…).
 Couche profonde fibreuse : Formée de trousseaux denses de fibres collagènes entremêlées de fibres
élastiques, renforcées au niveau du fornix par les expansions aponévrotiques des tendons des muscles
droits, elle manque au niveau de la conjonctive tarsale.
3. Zones de transition :
 Dans la portion marginale : A l’épithélium kératinisé des paupières fait suite un épithélium
pavimenteux stratifié non kératinisé, les cellules basales deviennent cubiques, l’épithélium cylindrique
de la conjonctive apparaît au niveau du pli sous-tarsal, la transition assez brusque est surtout marquée
par une différence de niveau.
 Au niveau des culs-de-sacs conjonctivaux: L’épithélium devient plus épais avec des assises de cellules
polygonales intermédiaires formant 6 à 8 couches cellulaires, le chorion est plus épais et riche en
formations lymphatiques.
 Au niveau du limbe : Les cellules caliciformes disparaissent, les couches cellulaires augmentent pour
atteindre une dizaine,
C est dans cette région qu’on trouve particulièrement des mélano blastes ; cependant, surtout dans la
race pigmentée, on peut en trouvé dans toute la conjonctive bulbaire ; ce pigment est élaboré par les
cellules de Langerhans.
Le chorion ne renferme plus de couche adénoïde et tend à disparaître.

4. Glandes de la conjonctive : ce sont des formations glandulaires annexés à la conjonctive et qui jouent un
rôle dans sa lubrification.
 Les glandes séreuses : Constituent les glandes lacrymales accessoires dont le canal excréteur
s’abouche dans la conjonctive. On distingue :
1. Les glandes de Wolfring-Ciaccio : glandes lacrymales accessoires ; Siègent entre le bord
périphérique du tarse et le cul-de-sac conjonctival.
2. Les glandes de Krause : siègent au niveau du cul-de-sac.
 Glandes à mucus : Ce sont les mucocytes qui dégénèrent après avoir secrété.
 Glandes de Henle : situé au niveau du bord supérieur de la conjonctive tarsale ; ce sont des
invaginations de la muqueuse dans le chorion ; ces invaginations en forme de tubes plus ou moins
ramifie

3
V.VASCULARISATION DE LA CONJONCTIVE :

1. Vascularisation artérielle : est assurée par les palpébrales et les ciliaires antérieures

a)-Artères conjonctivales postérieures : Proviennent des artères palpébrales sup et inf


La vascularisation palpébrale forme à la face antérieure du tarse une arcade externe au bord orbitaire et
une arcade interne située près du bord ciliaire.
 De l’arcade externe naissent : des branches qui traversent le muscle de Muller, contournent le
bord supérieur du tarse et descendent à sa face postérieure,
 De l’arcade interne partent des branches qui contournent le bord libre du tarse et s’étalent à sa
face postérieure
L’ensemble de ces 2 systèmes forme un plexus rétro tarsien qui irrigue la conjonctive tarsienne
 De l’arcade externe partent également : des branches pour les culs-de-sac et des branches
ascendantes qui contournent le fornix pour passer dans la conjonctive bulbaire, ce sont les
artères conjonctivales postérieures proprement dite qui s’épuisent prés du limbe, elles sont bien
visible au biomicroscope

b)-Artères conjonctivales antérieures :


Les ciliaires antérieures (qui cheminent dans le plan sous ténonien) donnent avant de pénétrer dans le
globe les artères conjonctivales antérieures qui se dirigent en avant vers le limbe donnant :
 des branches antérieures pour le plexus péri cornéen
 des branches récurrentes pour la conjonctive limbique
 des branches récurrentes qui vont s’anastomoser avec les artères conjonctivales postérieures

remarque : il existe au niveau de la conjonctive des anastomoses artério veineuses ;certain artérioles


peuvent se terminer directement dans des veines

2. Vascularisation veineuse :
 Le réseau conjonctival post se draine vers les veines palpébrales et, de là, dans les veines ophtalmiques
supérieure et inférieure,
 Les veines ant rejoignent les veines ciliaires antérieures qui s’abouchent aux veines des muscles droits.

3. Vascularisation lymphatique : Il existe deux systèmes :


 Un réseau superficiel sous-épithélial et un réseau profond qui draine le précédent et siège dans la
couche fibreuse.
 Les troncs lymphatiques internes se drainent dans les ganglions sous maxillaires
 Les troncs lymphatiques ext se drainent dans les ganglions prétragiens et parotidiens superficielles.

4
VI. INNERVATION :

1. Innervation sensitive : très développé, elle est assurée par

 Branche ophtalmique de Willis du nerf trijumeau :


o Le nerf lacrymal : pour le 1/3 ext de la conj palpébrale et la 1/2 ext de la conj bulbaire.
o Le nerf Nasal : pour le 1/3 int de la conj palpébrale et la 1/2 int de la conj bulbaire.
o Le nerf frontal : pour la partie moyenne de la conjonctive palpébrale supérieure.
 Nerfs ciliaires antérieurs : qui donnent le plexus cornéen innervant la conjonctive limbique.
 Nerf sous-orbitaire : branche du nerf maxillaire supérieur, participe à l’innervation de la partie
moyenne du cul-de-sac conjonctival inférieur.

Les terminaisons se font le plus souvent sous forme de pelotons qui revêtent l’aspect de peloton isolé ou
de corpuscule de KRAUSE ; il peut y avoir aussi des terminaisons variqueuses ou en grappe
L’innervation est très riche au niveau du bord libre, du bord supérieur du tarse et de la conjonctive
bulbaire

2. Innervation sympathique : Représentée par des fibres amyéliniques au niveau des parois vasculaires.
3. Innervation parasympathique : L’existence de fibres parasympathiques issues du nerf facial et
accompagnant les vaisseaux conjonctivaux à été confirmée, notamment au niveau de la conjonctive limbique

5
6

Vous aimerez peut-être aussi