Vous êtes sur la page 1sur 150

Chapitre I.

Introduction Générale : La lumière et l’Optique géométrique

A L’usage des étudiants


 du cycle de Licence en Sciences Physiques et Mathématiques
 des Classes Préparatoires en Sciences Physiques et Mathématiques pour l’entrée en troisième
année des Grandes Ecoles d’Ingénieur

2mee édition

Par

David YEMELE
Docteur d’Etat ès Sciences
Professeur des Universités

Faculté des Sciences


Université de Dschang

Année académique 2019-2020

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang


1
Chapitre I. Introduction Générale : La lumière et l’Optique géométrique

Code COURS PHY152


Intitulé : Optique Géométrique :
Nombre crédits : 06
PROGRAMME
Chapitre I: Introduction générale : la lumière et l’optique
Géométrique

Chapitre II : Principes fondamentaux de l’optique géométrique


Chapitre III : Application des lois de Snell-Descartes au dioptre
plan, au miroir et au prisme.

Chapitre IV : Le dioptre sphérique : traitement classique.


chapitre V : Approximation linéaire de l’optique géométrique :
optique paraxiale

Chapitre VI : Application de l’optique Paraxiale : Systèmes


particuliers
Chapitre VII : l’œil humain et la vision
Chapitre VIII : Instruments d’optique
Chapitre IX : Photométrie.

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang


2
Chapitre I. Introduction Générale : La lumière et l’Optique géométrique

CHAPITRE I
INTRODUCTION GENERALE :
LA LUMIERE ET L’OPTIQUE GEOMETRIQUE.
I. Introduction.
Le mot optique est la transcription du mot grec qui signifie « je vois » et nous rappelle
qu’à l’origine on ne distinguait pas nettement l’étude des sens de la vue de celle de la lumière.
Aujourd’hui, c’est l’optique physiologique qui s’occupe des sensations visuelles. L’optique
tout court est la partie de la physique qui étudie la lumière et sa relation avec les objets. Dans
ce cours, nous appliquons l’optique à des sources lumineuses du domaine visible. Cependant,
l’optique ne se limite pas seulement aux phénomènes lumineux proprement dits mais englobe
aussi les rayonnements invisibles comme l’infrarouge (IR), l’ultraviolet (UV), les rayons
X,…, qui obéissent aux mêmes lois. La lumière pourra donc être éventuellement définie dans
un sens plus large que celui de rayonnement visible.
Historiquement, l’optique couvre trois domaines différents : l’optique géométrique,
l’optique ondulatoire et l’optique quantique, qui sont apparus dans cet ordre de leur difficulté
croissante tant expérimentalement que mathématique. Il ne s’agit pas d’outils contradictoires,
mais de trois visions différentes des mêmes phénomènes. L’optique géométrique n’est pas
autre chose qu’une méthode de calcul simple s’appliquant sous certaines conditions.
Comme nous le verrons plus loin, l’optique géométrique est construite de manière logique et
rigoureuse moyennant quelques principes comme, par exemple, le principe de propagation
rectiligne de la lumière.
II. Développement Historique : qu’est ce que la lumière.
Depuis belle lurette, les hommes sont familiers avec la lumière, mais on peut se poser la
question de savoir qu’est-ce que la lumière ? En d’autres termes par quel processus voyons-
nous ? La réponse à cette question dépend de l’époque. Dans son acception la plus courante,
la lumière est un phénomène physique qui peut produire une sensation visuelle .

1- Lumière et optique géométrique.


La théorie de l’optique géométrique date du XVIIIe siècle. Elle est la plus simple des
théories optiques et reste basée sur les faits observés.
Premier constat : Pour qu’un objet soit vu, il faut qu’il envoie quelque chose qui est reçu
par l’œil. Ce fait qui parait évident a mis des siècles pour être admis universellement.

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang


3
Chapitre I. Introduction Générale : La lumière et l’Optique géométrique

Certains ayant longtemps pensé que l’œil envoyait quelque chose sur l’objet et le palpait en
quelque sorte. L’utilisation des détecteurs lumineux autre que l’œil (plaque photo, cellule
photoélectrique,…) rend aujourd’hui tangible le fait que c’est l’objet qui envoie de la lumière.
Deuxième constat : la lumière se propage en ligne droite et cela suggère l’existence de
rayons lumineux. Il suffit pour s’en convaincre, de regarder la lumière solaire tombant dans
une pièce obscure et poussiéreuse ou encore tombant dans votre cuisine le grand matin
pendant que votre marmite est sous le feu de bois. Les pinceaux lumineux sont alors
matérialisés. On peut également s’en rendre compte en voyant les projecteurs dans les salles
de cinéma ou à la télévision. Il est plus évident de s’en rendre compte à partir d’un pinceau
laser.
Troisième constat : Deux faisceaux lumineux qui se croisent n’ont pas d’interaction. Ce
fait a mis des siècles pour paraître moins évident. En effet, deux faisceaux lumineux lasers
interfèrent quand ils se croisent. Ceci est lié à la cohérence du faisceau lumineux. Dans notre
expérience quotidienne des phénomènes optiques, on constate que les faisceaux lumineux
ordinaires se croisent sans se modifier.
Ces constatations ont permis de formuler les trois lois empiriques simples, qui forment la
base de l’optique géométrique :
 Loi de propagation rectiligne.
On peut le vérifier en plaçant un objet opaque entre une source et un écran.

Figure 1.1. Ombre portée par un objet opaque placé entre une source ponctuelle et un écran.
 Loi de réflexion

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang


4
Chapitre I. Introduction Générale : La lumière et l’Optique géométrique

 Loi de réfraction.

2- Optique corpusculaire et optique ondulatoire


a- Théorie corpusculaire de Newton.
Pour Newton, la lumière est considérée comme un flot de particules de lumière (on les a
appelées photons dans la théorie quantique) émis à grande vitesse à partir de la source. Dans
les milieux homogènes transparents, ces particules ne sont soumises à aucune force et se
propage donc en ligne droite. Près de la limite de séparation de deux milieux des forces à
courte portée produisent la réflexion et la réfraction. La théorie mécaniste de Newton peut
parfaitement rendre compte de l’optique géométrique et des phénomènes de réflexion et
réfraction bien qu’elle nécessite l’introduction de nombreuses hypothèses non naturelles..
Cependant, cette théorie mécaniste de Newton n’a pas permis d’expliquer le phénomène
d’interférences lumineuses, de diffraction et de polarisation.
b- Théorie ondulatoire de Huygens.
La théorie ondulatoire de la lumière exposée par Huygens au XVIIè siècle commença à
être prise en considération lorsqu’en 1803, Thomas Young exposa le résultat d’une expérience
qu’il avait faite avec une source monochromatique. Il montra que la lumière présentait un
aspect interférentiel analogue à celui produit par des ondes acoustiques (rides circulaires à la
surface de l’eau, par exemple). Plus tard Fresnel et Arago montrèrent expérimentalement que
la lumière issue de Spath d’Islande est polarisée et par conséquent que la lumière ne peut être
une vibration longitudinale comme le son, mais une vibration transversale. Ainsi donc la
lumière serait caractérisée par une déformation optique perpendiculaire à la direction de
propagation de l’onde. Ces travaux permirent aussi de déterminer expérimentalement la
vitesse de propagation de cette onde lumineuse : c  3  108 ms1 . Mais il a fallu attendre les
travaux de Maxwell sur les ondes électromagnétiques pour confirmer que la lumière est une
onde électromagnétique.

III. La lumière comme onde électromagnétique


1- Définition
Une onde électromagnétique est la superposition de deux “perturbations”, l’une
 
électrique (Champ électrique E ) et l’autre magnétique (induction magnétique B ),
rectangulaires et interdépendantes se propageant de proche en proche et situés dans un plan
normal à la direction de propagation.

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang


5
Chapitre I. Introduction Générale : La lumière et l’Optique géométrique

2- Lumière monochromatique et l’équation d’onde.


La théorie électromagnétique assigne au vecteur champ électrique le rôle du vecteur

lumineux E et l’identifie à la vibration transversale de Fresnel. Son module est noté E. une
telle onde se propageant à la vitesse v pourra avoir la forme générale :
x
E  A cos[ (t  )   ] , (3.1)
v
si l’on se déplace vers les x positifs. Si l’on se déplace plutôt vers les x négatifs, alors on
remplacera (t  x / v) par (t  x / v) . De cette expression quelques remarques peuvent être faites :
 Dans cette expression, A est l’amplitude de l’onde.
  est la pulsation. Elle est reliée à la période T et à la fréquence  par les relations :
2 1 
T ( en s),    (en Hz). (3.2)
 T 2
x
 La quantité    est la phase spatiale de l’onde au point x.
v
 La distance entre deux maxima consécutifs de l’onde, notée  , est telle que :
 v v
 2    2 ou encore   vT  . (3.3)
v  
Cette quantité désigne la longueur d’onde et représente la longueur parcourue par l’onde en
une période temporelle T. C’est aussi la période spatiale de l’onde.
 Dans le vide, la vitesse de propagation de la lumière est :
v  c  299 792 458 ms1 . (3.4)
 La valeur de  caractérise complètement les radiations électromagnétiques et l’œil
humain n’est sensible qu’aux radiations électromagnétiques comprises entre 400 nm et
800 nm .
 Considérons une onde plane polarisée rectilignement (c’est-à-dire que le vecteur
électrique garde une direction rectiligne dans le temps) de vecteur lumineux donné par
l’équation (3.1). En dérivant cette expression par rapport au temps, on a :
2E x
 (2 )2 A cos[2 (t  )   ]  (2 )2 E . (3.5a)
t 2
v
De même, en dérivant par rapport à x, on a :

2E  2   2 


2 2
x
   A cos[2 (t  )   ]    E , (3.5b)
x 2
 v  v  v 
En comparant les deux expressions (3.5a) et (3.5b), on a :

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang


6
Chapitre I. Introduction Générale : La lumière et l’Optique géométrique

2E 2E  2 


2

  2 2
E et    E,
t 2
x 2
 v 
et en éliminant E, on obtient l’équation régissant la vibration E :
2E 1 2E
  0. (3.6).
x 2 v 2 t 2
C’est une équation aux dérivées partielles linéaire, ce qui entraîne le principe de
superposition. Ce principe stipule que : « Quand plusieurs ondes se propagent
simultanément dans un même milieu, la déformation résultante en un point est la somme
des déformations correspondantes à chacune des ondes ».
Si la propagation se fait non suivant x, mais plutôt suivant une direction quelconque
repérée par (x,y,z), il suffira de remplacer
2E 2E 2E 2E
par    E ,
x 2 x 2 y 2 z 2
où  est le Laplacien. L’équation générale correspondante est alors :
1 2E
E  2 2  0 . (3.7)
v t

NB. L’onde électromagnétique étant la superposition des vecteurs champ électrique E et
 
induction magnétique B , on peut écrire une équation analogue à (3.7) pour le champ B . On
définira en toute généralité la propagation d’une onde électromagnétique par l’équation aux
dérivées partielles
1  2
  2 2  0 , (3.8)
v t
 
où  représente aussi bien le champ électrique E que l’induction magnétique B . On montre
que cette équation admet plusieurs solutions parmi lesquelles les ondes planes et les ondes
sphériques.
3- Solution Ondes planes.
x
Cherchons les solutions de l’équation (3.8) sous la forme onde plane, c’est-à-dire  (t  ) .
v
Pour cela posons :
x x
p  t  et q  t  . (3.9)
v v
En reportant dans l’équation précédente et après quelques calculs, cette équation devient :
 2
 0, (3.10)
pq

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang


7
Chapitre I. Introduction Générale : La lumière et l’Optique géométrique

dont la solution générale est :


x x
 ( x, t )    ( p)    (q)    (t  )    (t  ) . (3.11)
v v
D’une manière générale, la solution onde plane de l’équation (3.8) est :
 
r .u r .u
 ( x, y, z, t )    (t  )    (t  ). (3.12)
v v
Cette onde est caractérisée par le fait que l’état ondulatoire pour tous points pour lequel

r .u  cste , (3.13)
est un plan. Une onde plane monochromatique se propageant vers les r positif à la vitesse v
peut donc s’écrire sous la forme :

 r .u
 (r .u , t )  A cos[ (t  )  ] . (3.14)
v
 
En posant r .u  k .r , (3.15)
v
c’est-à-dire, en introduisant le vecteur d’onde :
   2  2 
k  u u u, (3.16)
v vT 
on obtient l’expression d’une onde plane monochromatique se propageant vers les r positifs :
 
 (r .u , t )  A cos(t  k .r   ) , (3.17)
où A et  sont des constantes.
La surface d’onde ou surface équi-phase vérifie l’équation :

 k .r    cste , (3.18)
dont la solution est un plan se déplaçant à la vitesse
 2 
v     v. (3.19)
k kT T
C’est la vitesse de phase. On constate dont que la vitesse de propagation v d’une onde
monochromatique plane intervenant dans l’équation d’onde (3.8) n’est rien d’autre que la
vitesse de phase de l’onde, ou vitesse de déplacement de la surface d’onde  .
4- Onde sphérique
Les solutions ondes sphériques sont des solutions de l’équation (3.8) ayant une symétrie

sphérique, c’est-à-dire ne dépendant que du module du vecteur r . En cherchant ce type
d’onde, on aboutit à l’équation :
 2 (r ) 1  2 (r )
 2  0, (3.20)
r 2 v t 2

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang


8
Chapitre I. Introduction Générale : La lumière et l’Optique géométrique

dont la solution générale est de la forme


r r
 (r , t )  S (t  )  S (t  ) . (3.21)
v v
Cette expression est la somme d’une onde divergente ou progressive (S+) et d’une onde
convergente ou onde régressive (S_). On montre mathématiquement que la solution onde
divergente est de la forme :
r v r 1 r
S (t  )  2 f (t  )  f ' (t  ) . (3.22)
v r v r t v
En prenant f (t  r / v) sous forme sinusoïdale,
r A r
f (t  )  sin[2 (t  )] , (3.23)
v 2 v
On a l’expression de l’onde sphérique sinusoïdale divergente :
A1 r A r
 (r , t )  sin[2 (t  )]  2 cos[2 (t  )] . (3.24)
2r 2
v r v
Cette expression vérifie l’équation générale de propagation (3.20) écrite en coordonnées sphériques.
 Très loin de la source, on peut négliger le terme A/r devant le terme A/r  et l’onde
sphérique divergente se comporte comme
A r
 r   cos[2 (t  )] . (3.25)
r v
 Très proche de la source, c’est l’inverse qui se produit, le terme A/r  devient
négligeable devant le terme A/r :

A r
 r 0  sin[2 (t  )] . (3.27)
2r 2
v
On peut donc constater qu’entre un point
voisin de la source et un point très éloigné
de celle-ci, il existe un déphasage de  / 2
puisque :
r r 
cos[2 (t  )]  sin[2 (t  )  ]
v v 2
.
Ainsi, entre deux points M1 et M2 on a le déphasage
2r2 2r1  2 
2  1      (r2  r1 )  , (3.28)
  2  2
Soit une différence de marche d telle que

d  r1  r2  . (3.29)
4

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang


9
Chapitre I. Introduction Générale : La lumière et l’Optique géométrique

IV. Bref aperçu sur les Ondes électromagnétiques.


Dans cette section nous proposons de montrer que les ondes électromagnétiques obéissent
à l’équation de propagation (3.8). Pour cela nous partons des équations de Maxwell.
1. Equation de propagation
Les équations de Maxwell ont été obtenues dans les années 1860 par Maxwell après avoir
complété les travaux de Faraday et d’Ampère. En absence des sources de champ, ces
équations se mettent sous la forme :
 
  B       E
E   , (a) .E  0 , (b) .B  0 , (c) et   B   0 0 (d) (4.1)
t t
Ces équations définissent les champs électrique et magnétique en l’absence des sources de
champ, c.à.d. en l’absence des charges électriques. La perméabilité
1
magnétique 0  4  101 , et la perméabilité électrique  0   10 9 du vide vérifient la
36
relation c 2  1/  0 0 avec c  299 792 458 ms1 , valeur de référence.
En prenant le rotationnel de l’équation (3.30a), et en tenant compte de l’équation
       
(3.30d) et du fait que   (  E )  (.E )  2 E , on obtient :

2  2E
 E   0 0 2  0 . (4.2)
t
En appliquant la même démarche sur l’équation (3.30d), on obtient une équation similaire
pour le champ magnétique :

2 2B
 B   0 0 2  0 . (4.3a)
t

En rapprochant ces deux équations de l’équation d’onde (3.8), on constate que les champs E

et B se propagent à la vitesse
v  c  1 /  0 0 , (4.3b)

dans le vide. Notons que le fait que cette vitesse ait été identique à la vitesse de la lumière
mesurée expérimentalement a été la preuve la plus éclatante que la lumière est une onde
électromagnétique.
 
Les équations (4.1) permettent aussi de montrer que les champs E et B sont
transversaux, c’est-à-dire que :
   
k .E  0 et k .B  0 , (4.4)

où k est le vecteur d’onde du champ électromagnétique défini par l’équation (3.16). De plus
 
on montre que les champs E et B vérifient la relation de structure :

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang


10
Chapitre I. Introduction Générale : La lumière et l’Optique géométrique

 
 k E
B , soit B  E / v , (4.5)

où v est la vitesse de l’onde.
Dans un milieu isotrope transparent, non conducteur et non magnétique, la
perméabilité électrique du milieu  diffère de celle du vide et on introduit une perméabilité
 
électrique relative    0 r . Dans ce milieu, l’équation de propagation des champs E et B

devient, par exemple pour E :
 
2  2E  2  1 2E
 E   r  0 0 2  0   E  2 2  0 , (4.6)
t v t
avec
1 c
v  . (4.7)
 r 0 0 r
Cette relation définit un indice de réfraction absolu :
c
n  r . (4.7)
v
L’onde plane monochromatique transportant ce champ sera :
  
E  E0 cos(t  k .r   ) , (4.8)
avec
 c
v   k  nk0 , (4.9)
k n

avec k0  , le vecteur d’onde dans le vide. La longueur d’onde dans le milieu est alors :
c
2 2 0
   (4.10)
k k0 n n
A partir de cette relation, on démontre que
la longueur d’onde dans un milieu d’indice n est égale à la longueur d’onde dans le vide
divisée par l’indice de réfraction.

3. Spectre des ondes électromagnétiques.


Les ondes électromagnétiques couvrent une très large gamme de fréquences, depuis les ondes
radios, dont la fréquence est voisine de 100 Hz, jusqu’aux rayons  de très haute énergie de

fréquence 1019 Hz provenant de l’espace interstellaire ou du soleil. Dans le vide ou dans la


matière, les ondes électromagnétiques obéissent à une même classification selon la valeur de

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang


11
Chapitre I. Introduction Générale : La lumière et l’Optique géométrique

leur fréquence  , présentée dans le tableau. On peut choisir de définir les différentes parties
du spectre électromagnétique par leur longueur d’onde; cependant, cette distinction dépend de
la relation qui lie  à  et donc du milieu dans lequel l’onde se propage.

Fréquence Longueur d’onde Type d’ondes Domaine d’utilisation


  1/ T (Hz) 0 (m), dans le
vide.
10  103 30  103 Ondes Hertziennes

0.5  106 600 Grandes ondes Ondes Radios, Téléphonie

1.5  106 200 Petites ondes

6  106 50 Ondes intermédiaires

3  107 10 Ondes courtes

3  108 1 Ondes très courtes

2  109 15  102 Ondes ultracourtes Radar, four micro-onde

3  1011 1.  103 (micro-ondes)

3  1011 1.  103
3.75  1014 0.8  106 Infrarouges (IR)

3.75  1014 0.8  106


7.5  1014 0.4  106 Visible (lumière)

7.5  1014 0.4  106


3  1016 10  109 Ultraviolets (UV)

3  1016 10  109
3  1019 0.01  109 Rayons X

Rayons  Médecine,
3  1019 0.01  109
énergie nucléaire
3  1022 1.0  1014 Rayons cosmiques
Tableau 1.1. Spectre des ondes électromagnétiques.

Il ressort de ce tableau que la lumière que nous voyons n’est qu’une petite partie du vaste
spectre électromagnétique. Très souvent, elle résulte de la superposition de plusieurs ondes
électromagnétiques monochromatiques (lumière polychromatique), la lumière blanche étant la
superposition de toutes les lumières colorées. Dans le vide, les longueurs d’onde des

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang


12
Chapitre I. Introduction Générale : La lumière et l’Optique géométrique

radiations visibles sont comprises entre environ   400 nm pour le violet et   800 nm
pour le rouge. En fait, ces limites varient selon l’acuité visuelle de l’œil de l’observateur et
selon l’intensité perçue.

4. la lumière dans les milieux matériels.


Nous avons vu que les ondes électromagnétiques étaient caractérisées par leur
fréquence, mais aussi par leur longueur d’onde. La fréquence est indépendante du milieu de
propagation ; par contre, la longueur d’onde est modifiée car la vitesse de propagation de
l’onde varie en fonction du milieu de propagation : v=c/n.
De manière générale, l’indice n dépend aussi de la longueur d’onde de la lumière qui
traverse le milieu du fait que  r varie en fonction de  . Ce phénomène est appelé dispersion
optique et peut être quantifié dans les verres transparents par la loi de Cauchy :
A2 A3 A4 A5
n 2  A0  A12     +…
2
4
6
8
Le tableau ci-contre donne les valeurs des indices de l’eau et d’un verre pour quelques
longueurs d’onde caractéristiques de l’émission de certains atomes :
Longueur d’onde 0.486 (bleu de 0.589 (jaune d du 0.656 (raie C de
 (m) l’hydrogène) sodium) l’hydrogène)
Indice de l’eau 1.3371 1.3330 1.3311
Indice du verre 1.5157 1.5100 1.5076
Tableau 1.2. Longueur d’onde caractéristique de l’émission de quelques atomes.

V. Préoccupations de l’optique géométrique


L’optique géométrique développée entre le XIIè et le XVIIIè siècle est une approximation
justifiée quand les dimensions du système optique étudié sont grandes devant la longueur
d’onde de la lumière qui s’y propage. Par exemple, l’optique géométrique explique
parfaitement l’arc-en-ciel provoquée par les grosses gouttes de pluie, alors qu’elle est
incapable d’expliquer les auréoles appelées couronnes qui apparaissent autour des
lampadaires plongés dans le brouillard. Elle ne rend pas compte non plus de phénomènes à
une échelle microscopique tel que la diffraction ou les interférences produites par exemple
quand la lumière passe à travers des orifices réduits, ce qui montre que le principe de
propagation rectiligne n’est plus vérifiée et doit être abandonné, ces derniers phénomènes
s’expliquent dans le cadre de l’optique ondulatoire.

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang


13
Chapitre I. Introduction Générale : La lumière et l’Optique géométrique

En fait, l’optique géométrique ignore complètement les phénomènes de composition


des ondes et se borne à additionner des ondes indépendantes ; c’est la raison pour laquelle la
longueur d’onde intervient rarement dans la description de la propagation, si ce n’est
éventuellement à travers l’indice absolu du milieu ou pour distinguer un rayonnement d’un
autre. L’optique géométrique ignore également la notion de photons car l’énergie véhiculée
par l’onde n’a pas d’influence sur son caractère de propagation.
Enfin, l’optique géométrique utilise des sources. D’une manière générale, le mot
source désigne tout ce qui envoie de la lumière à travers un dispositif optique ; la distinction
classique entre source primaire et source secondaire n’a donc pas d’importance. Par exemple,
la lune et les planètes sont des sources secondaires en ce sens où elles émettent pas
directement de la lumière, mais réfléchissent la lumière reçue du soleil, dite source primaire.

Le tableau ci-dessous donne les trois grandes subdivisions de l’optique.


Optique géométrique Optique ondulatoire Optique quantique
Validité Dimensions du système Dimensions du Dimensions du
grand devant la longueur système de l’ordre système petites devant
d’onde du rayonnement de grandeur de la la longueur d’onde du
longueur d’onde du rayonnement
rayonnement
Préoccupations - Rayons lumineux - ondes lumineuses Processus atomiques
- Réflexion - Vibrations -Vibrations
- Réfraction électriques électromagnétiques,
- Dispersion - interférences. - Champ électrique et
- Photométrie -diffraction magnétique
- Diffusion
- polarisation
Apparition XV III è siècle XIXè siècle XXè siècle

Tableau 1.3. Grands domaines de l’optique.

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang


14
Chapitre I. Introduction Générale : La lumière et l’Optique géométrique

Exercice de Travaux dirigés :


Série I.
Exercice I. QCM, choisir la meilleure dans un milieu d’indice absolu n=1.5.
réponse Quelle est sa longueur d’onde  (m) :
1- les ondes électromagnétiques a)- 6.1022 m , b)- 6.6.107 m , c)- 1.5.106 m .
sinusoïdales sont des phénomènes
périodiques caractérisés par leur période 7- une onde polychromatique est composée
T(s) ou leur fréquence  (Hz) . de
a) T  2 , b) T  1/( 2 ) , c) T  1/  . a)- aucune longueur d’onde. B)- une seule
2- Les ondes électromagnétiques longueur d’onde, c)- plusieurs longueurs
sinusoïdales sont classées dans le vide en d’onde.
fonction de leur fréquence  (Hz) ou de 8- le domaine du visible comprend les
leur longueur d’onde  (m) , on a : longueurs d’onde  (m) du domaine :

a)-   c , b)   c ,c)-   c . a)- 103 à 0.8.106 , b)- 0.4.106 à 0.8.106 ,


3- soit une onde électromagnétique c)- 0.4.106 à 108 .
sinusoïdale du domaine du visible dont la 9- comment sont les dimensions du
longueur d’onde dans le vide est système par rapport à la longueur d’onde
  600nm . Que vaut sa pulsation   qui se propage, pour que l’emploi de
(rad/s) ? l’optique géométrique soit valide ?
14 15
a)- 1.2.10 rad / s , b)- 3.14.10 rad / s , a)-  << dimensions du système, b)-
c)- 1.13.103 rad / s .  =dimensions du système, c)-  >>
4- dans un milieu matériel transparent, dimensions du système.
isotrope et homogène la lumière se 10- Quel mot permet de retenir les sept
propage à la vitesse V telle que : couleurs de l’arc-en-ciel que notre œil
a)- V<c, b)- V=c, c)- V>c. distingue ?
5- Quelle est la relation entre la vitesse de a) ZIBUJON, b)- ZONJOUR, c)-
propagation de la lumière dans le vide c et VIBUJOR.
celle dans un milieu matériel, d’indice
absolu n, V ? Exercice II.
a)-V=c, b)- V=nc, c)- V=c/n. 1- Montrer que l’équation d’onde
6- Une onde électromagnétique sinusoïdale 1  2
  0
de fréquence   3.1014 Hz se propage v 2 t 2

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang


15
Chapitre I. Introduction Générale : La lumière et l’Optique géométrique

admet une solution onde sphérique b)- le soleil a un diamètre angulaire de 30’.
vérifiant l’équation : B, le haut de la tête, donne donc une
 2 (r ) 1  2 (r ) pénombre de longueur CC’ où C et C’ sont
 2  0,
r 2 v t 2 les ombres formées respectivement par les
2- En déduire que l’onde progressive rayons provenant de la base du soleil (300
suivante : de hauteur) et par les rayons lumineux
r v r 1 r provenant du haut du soleil. Calculer cette
 (t  )  f (t  )  f (t  ) ,
v r 2
v r t v longueur.
est solution de l’équation d’onde c) quelle est la longueur de la pénombre
précédente. formée au niveau de la taille D (AD=1m) ?
Exercice III. Exercice V.
Une onde lumineuse a pour expression : Un disque opaque D de 1cm de diamètre
E  E0 cos[15 .10 (10 t  0.5x)] .
6 8
est placé à 1m d’une source ponctuelle S.
Déterminer : on place un écran E à 3m de la source.
1- la pulsation  ainsi que la fréquence  Quelle est :
de cette radiation lumineuse. a) la structure de l’ombre sur l’écran ?
2- son vecteur d’onde et sa vitesse de b) la dimension de l’ombre ?
propagation. Quelle est la direction de c) l’angle au sommet  du cône
propagation de l’onde ? d’ombre ?
3- l’indice absolu n du milieu dans lequel Exercice VI
elle se propage Le tableau ci-dessous donne les valeurs de
l’indice de l’eau et du verre pour trois
4- sa longueur d’onde dans le vide 0 et longueurs d’onde données. Sachant que la
dans le milieu considéré  ainsi que sa loi de dispersion s’écrit :
A
couleur. n 2  A0  A12  22 ,

où  est exprimée en microns, calculer pour
Exercice IV. l’eau et le verre les valeurs A0 , A1 et A2 .
Le soleil est à une hauteur h=30° au-dessus  (m) 0.486(bleu de 0.589 0.656(raie C
l’hydrogène) (jaune ) l’hydrogène)
de l’horizon. Un individu de hauteur
Indice de 1.3371 1.3330 1.3311
AB=1.08m regarde son ombre projetée sur l’eau
le sol horizontal. Indice du 1.5157 1.5100 1.5076
a)-quelle est la longueur AC de l’ombre ? verre

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang


16
Chapitre II : Principes fondamentaux de l’optique géométrique

CHAPITRE II :
PRINCIPES FONDAMENTAUX DE L’OPTIQUE GEOMETRIQUE

I. Quelques définitions.
1- Milieux homogène et non homogène.
 Un milieu est dit homogène lorsque ses propriétés physiques ne varient pas d’un
point à l’autre dans le dit milieu.
Ainsi, Dans un milieu homogène, l’indice de réfraction reste constant en tout point.
Exemple; l’air.
 Un milieu qui n’est pas homogène est dit hétérogène ou non homogène. Ses
propriétés varient d’un point à l’autre dans le milieu. Exemple : solution
inhomogène dans un récipient.

2- Milieux isotrope et anisotrope.


 Un milieu isotrope est un milieu dont les propriétés physiques ne dépendent pas
d’une direction donnée. En d’autres termes, ses propriétés sont identiques dans
toutes les directions de l’espace.
Dans un milieu homogène et isotrope, la vitesse de propagation ne dépendra pas de sa
direction de propagation. Exemple : lame de verre de plexiglas, d’eau, d’alcool, de benzène,
 Par contre, lorsque les propriétés physiques d’un milieu dépendent d’une
direction choisie, on dit que le milieu est anisotrope. Exemple : Lame de spath d’Islande, Quartz,
etc.
3- Milieu transparent, opaque et translucide.
 Un milieu transparent est un milieu qui se laisse traverser par la lumière ; la forme
et la couleur des objets restant inchangées.
 Un milieu translucide se laisse traverser par la lumière, mais déforme les objets.
 Un milieu opaque est un milieu qui arrête ou absorbe la totalité de la lumière qui la
traverse.
 Un milieu est dit absorbant lorsqu’il absorbe une partie de la lumière qui le traverse.
4- Dioptre.
On appelle dioptre toute surface séparant deux milieux optiquement différents
(d’indices différents). Il peut se présenter sous plusieurs formes ; planes, sphériques, …, etc.

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang 17


Chapitre II : Principes fondamentaux de l’optique géométrique

II. Principe de propagation rectiligne de la lumière.

1- Notion de rayon lumineux.


Considérons l’expérience de la figure
2 du chapitre 1. Un objet opaque
placé entre une source ponctuelle et
un écran produit une zone d’ombre à
l’écran dont les contours peuvent être
délimités par des droites issus de la
source et rasant les bords de l’objet.

Figure 2.1a. Un objet opaque placé entre la


source ponctuelle et l’écran crée une zone
d’ombre.
Si au lieu d’utiliser une source
ponctuelle on utilisait une source
étendue, on observerait en plus
d’une zone d’ombre une zone de
pénombre.
Ces deux expériences
montrent que la lumière se
propage en ligne droite. D’où
l’énoncé suivant :
Figure 2.1b. Cas d’un objet étendu : Pénombre

La lumière se propage en ligne droite dans le vide ou dans tout milieu transparent et
homogène.
Pour matérialiser le trajet suivi par la lumière d’un point à l’autre, on utilise la notion de
rayon lumineux. Ainsi :
Un rayon lumineux est une représentation géométrique du trajet suivi par la
lumière pour aller d’un point à un autre. C’est une droite orientée dans le sens de
propagation de la lumière.
Il découle de ce qui précède que le principe de propagation rectiligne et la notion de
rayon lumineux permettent, de prévoir les conditions de visibilité d’un objet.
L’ensemble des rayons lumineux issus d’un point ou d’un objet est un faisceau
lumineux. Il est généralement représenté par deux rayons limitant le faisceau.

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang 18


Chapitre II : Principes fondamentaux de l’optique géométrique

2- Peut-on isoler un rayon lumineux ?


Pour répondre à la question, considérons l’expérience ci-dessous constituée d’une
source ponctuelle éclairant un diaphragme percé d’une ouverture circulaire. Lorsque le
diamètre de l’ouverture, a, est suffisamment grand devant la longueur d’onde du rayonnement
( a   ), on observe une tache éclairée sur l’écran placé derrière le diaphragme, dont la
largeur respecte bien le principe de propagation rectiligne de la lumière (Fig2.2a).

Figure 2.2a. Figure 2.2b : Figure de diffraction

Lorsqu’on réduit le diamètre de l’ouverture de telle sorte que a soit de l’ordre de la


longueur d’onde de la lumière utilisée ( a   ), on observe plutôt des franges circulaires
alternativement brillantes et obscure sur l’écran.
Conclusion : Lorsque la lumière traverse une ouverture très étroite de l’ordre de  , on
n’obtient plus un rayon lumineux mais un faisceau divergent : ce phénomène est connu sous
le nom de diffraction. Il est donc impossible d’isoler un rayon lumineux.

III. Les lois de Snell - Descartes.


1- Formulation du problème.

Considérons deux milieux transparents


homogènes (1) et (2), séparés par une
surface  , un rayon lumineux se propageant
dans le milieu (1) et tombant sur  (rayon
incident SI ) au point I. Le point I est appelé
point d’incidence. Ce rayon se divise en deux à
la traversée de  :
Figure 2.3. Dioptre optique.
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang 19
Chapitre II : Principes fondamentaux de l’optique géométrique

 Un rayon renvoyé par la surface et qui se propage vers le milieu de départ :


c’est le rayon réfléchi ( rayon IR).
 Un rayon qui pénètre dans le milieu (2) suivant une direction très bien définie :
c’est le rayon réfracté (rayon IR’)
 NN’ est la normale en I au dioptre  .
 Le plan (SI,IN) est le plan d’incidence : c’est le plan contenant le rayon
incident et la normale au dioptre en I.
 L’angle i  (SIN ) est l’angle d’incidence.

 L’angle i'  ( NIR) est l’angle de réflexion

 L’angle r  ( N ' IR') est l’angle de réfraction


2- Enoncé des lois.
a)- Lois de réflexion
 1ere loi : le rayon réfléchi est dans le plan d’incidence
 2eme loi : L’angle d’incidence est égal à l’angle de réflexion.
i  i' (3.1)
b)- lois de la réfraction.
 1ere loi : le rayon réfracté est dans le plan d’incidence.
 2eme loi : il existe un rapport constant entre les angles d’incidence et de réfraction.
Ceci se traduit par :
sin i n
 cste  2  n1 sin i  n2 sin r . (3.2)
sin r n1
IV. Principe de Fermat
1- Notions de surface et vecteur d’onde.
Nous avons vu au chapitre précédent que la lumière se comportait commet une onde. Ainsi, une
lumière monochromatique (lumière ayant une seule couleur) plane peut se mettre sous la forme :
E  E0 cos[t   ( x, y, z )] , (4.1)

avec   2  2 / T et  ( x, y, z ) un champ scalaire définissant la phase spatiale de


l’onde.
Par définition, on appelle surface d’onde l’ensemble des points de l’espace qui à
instant donné présente le même déphasage  (   cste ). Ces points vérifient l’équation
différentielle

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang 20


Chapitre II : Principes fondamentaux de l’optique géométrique

d ( x, y, z )  0 . (4.2)
Or nous savons que :

d  grad ( ).dr , (4.3)
d’où :

grad ( ).dr  0 . (4.4)

En posant k , le vecteur d’onde :

k  grad ( ) , (4.5)
l’équation précédente devient :
 
k .dr  0 . (4.6)

On en déduit que le vecteur d’onde k
est toujours perpendiculaire à la

surface d’onde car dr est un vecteur
2-sur
pris Chemin optique
la surface d’onde. Figure 2.4 :
a)- Définition
On considère un rayon lumineux (AB)
contenant deux points voisins M et M’ tel que
 
MM '  dlu où u est le vecteur unitaire
tangent au rayon lumineux au point M.
Soit v la vitesse de l’onde au point M.
le temps mis par l’onde pour aller de M à M’
Figure 2.5

est dt  dl / v . Cette expression peut encore s’écrire


c dl ndl
dt    cdt  ndl . (4.7)
v c c
Soit dL=cdt, la distance qu’aurait parcourue l’onde dans le vide pendant le même temps, de
l’équation (4.7), on a :
B
dL  ndl  LAB   ndl . (4.8)
A

La distance LAB est appelée chemin optique de A à B. D’où la définition :


Le chemin optique LAB entre deux points A et B est la longueur parcourue par la
lumière dans le vide pendant le même temps qu’elle mettrait à parcourir le trajet AB
dans le milieu considéré.

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang 21


Chapitre II : Principes fondamentaux de l’optique géométrique

Si le milieu est homogène, l’indice reste constant sur le rayon et LAB  n AB .


b)- Chemin optique et déphasage.
Considérons maintenant la différence entre les points A et B du rayon lumineux (Fig.2) :
B B

A
d   B   A   .udl ,
A
k (4.9)

  
Comme k est tangent au rayon lumineux, k  ku et
B B
 B   A   kdl  k0  ndl  k0 LAB , (4.10)
A A

car k  2 / v  2n / c  nk0 , où k0 est le vecteur d’onde dans le vide.

3- Enoncé du Principe de Fermat.


Une méthode élégante pour étudier le trajet d’un rayon lumineux réfracté et/ou réfléchi
par un dioptre a été suggérée par Pierre et Fermat en 1658. Elle s’intéresse au temps de
propagation plutôt qu’au trajet géométrique suivi par la lumière et définie ainsi le principe de
moindre temps.
Enoncé :
 Pour aller d’un point à un autre, la lumière suit, parmi toutes les
trajectoires possibles, celle dont le temps de parcours est extrémal.
Cet énoncé est équivalent au deuxième énoncé ci-dessous :
 Le trajet effectivement suivi par la lumière pour aller d’un point à un
autre est celui pour le chemin optique est extrémal (ou stationnaire).
Application : milieu homogène.
Le chemin optique est défini par :
B
LAB   ndl . (4.11)
A

Dans un milieu homogène, n est constant et par conséquent :


B
LAB  n  dl  nAB  L  n ( AB)  0 , soit AB  AB . (4.12)
A

Ainsi, la lumière se propage en ligne droite dans un milieu homogène.

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang 22


Chapitre II : Principes fondamentaux de l’optique géométrique

Exercice d’application.
Un rayon rayon lumineux quitte le point
A et arrive au point B ou C après s’être
réfracté et/ou réfléchi en I sur le dioptre plan.
Les quatre points A, I , B et C définissent un
plan que l’on choisira comme étant (ox, oy).
Connaissant les coordonnées de départ
A(o,yA) et d’arrivées B(xB, yB) et C(xC,yC) :
1- déterminer le point I(x,o) qui vérifie
le principe de Fermat en considérant la
réflexion sur le dioptre

Figure 2.6
2-Reprendre la question 1) en considérant plutôt la réfraction sur le dioptre.
Solution :
1- Soit t le temps mis par la lumière pour aller de A à B.
AI IB AI  IB
t   , (E1)
v v v
Or

AI  x 2  y A2 et IB  ( xB  x)2  yB2 , (E2)


d’où

x 2  y A2  ( xB  x) 2  yB2
t= . (E3)
v
Le temps mis pour aller de A à B devant être extrémal, on a dt=0, soit :
t t
dt  dx  0   0. (E4)
x x
On en déduit :
x xB  x
 , (E5)
x 2  y A2 ( xB  x) 2  yB2

On en déduit que le temps t est extrémal si


sini=sini’  i=i’. (E6)
On retrouve la deuxième loi de Descartes sur la réflexion.
2- Soit t’ le temps mis par la lumière pour aller de A à C :

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang 23


Chapitre II : Principes fondamentaux de l’optique géométrique

AI IC c c
t  , avec v1  et v 2  . (E7)
v1 v 2 n1 n2
Or

AI  x 2  y A2 et IC  ( xc  x)2  yc2 , (E8)

d’où

x 2  y A2  ( xC  x) 2  yC2
t' n1  n2 . (E9)
c c
Le temps t’ mis pour aller de A à B devant être extrémal, on a dt’=0, soit t ' / x  0 , c’est-à-
dire :
n1 x n2 xC  x
  0. (E10)
c x 2  y A2 c ( xC  x) 2  yC2

On en déduit :
x xC  x
n1  n2 , (E11)
x 2  y A2 ( xC  x) 2  yC2

On en déduit que le temps t est extrémal si


n1 sin i  n2 sin r . (E12)
On retrouve la deuxième loi de Descartes sur la réfraction. Donc il y a une équivalence entre
le principe de Fermat et les lois de Snell - Descartes.

4- Principe de Fermat et lois de Snell-Descartes.


Considérons le dioptre  ci-contre et
(AB) le chemin optique de A à B. Nous
allons étudier de quelle manière se propage
la lumière d’un point A vers un point B
fixés après s’être réfracté au point I dont on
ne connaît pas avec précision la position.
Plusieurs chemins (positions) sont à priori
possible (Voir Fig.2.7 ). Nous allons
utiliser le principe de Fermat pour
déterminer le trajet effectivement suivi par Figure 2.7. Réfraction d’un rayon lumineux
la lumière pour aller de A à B .

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang 24


Chapitre II : Principes fondamentaux de l’optique géométrique

Le chemin (AB) est :


(AB)=(AI)+(IB)= n1[ AI ]  n2[ IB] . (4.13)
Or de A à I et de I à B on est dans un milieu homogène, donc :
 
[ AI ]  AI .u et [ IB]  IB.u ' . (4.14)
D’où,
 
( AB )  AI .un1  IB.u ' n2 . (4.15)
La variation de (AB) due au déplacement de I vers I’ est :
   
d ( AB)  d ( AI ).un1  n1 AI du  d ( IB).u ' n2  n2 IB.du ' . (4.16)
    
Or, u 2  1  2u.du  0 , c’est-à-dire que u  du . Comme,
 
AI  AIu  AI .du  0 . (4.17)
On en déduit que :
 
d ( AB)  d ( AI ).un1  d ( IB).u ' n2 . (4.18)
Suivant la figure, on a :

d IB  IB' IB  dI et d AI  AI '  AI  II '  dI . (4.19)
D’où :
  
d ( AB)  (n1u  n2u ' ).dI . (4.20)
Le trajet (AB) est extrémal si d(AB)=0, d’où la relation
  
(n1u  n2u ' ).dI  0 . (4.21)
Ainsi,
  
dI  II '  n1u  n2u ' , (4.22)
c’est-à-dire
  
n1u  n2u '  u0 . (4.23)
On obtient ainsi la 1ere loi de Descartes pour la réfraction à savoir : le rayon réfracté et le
rayon incident sont dans le même plan; le plan d’incidence.
A partir de l’équation (4.23), on a :
n1u  n2u'  u0  u0  u0  0 . (4.24)
On en déduit que
   
n1u  u0  n2u 'u0 . (4.25)
   
Etant donné que a  b  ab sin(a, b ) , on a :

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang 25


Chapitre II : Principes fondamentaux de l’optique géométrique

       
n1u  u0  n1 sin(u , u0 )  n1 sin i , et n2u 'u0  n2 sin(u ' , u0 )  n2 sin r . (4.26)
On en déduit que
n1 sin i  n2 sin r . (4.27)

On retrouve la deuxième loi de Descartes relative à la réfraction.


NB. On aurait pu retrouver les lois de Descartes relatives à la réflexion si au lieu de prendre B
dans le milieu 2 on considérait plutôt le rayon réfléchi dans le milieu 1 ; d’où l’équivalence
entre les lois de Snell-Descartes et le Principe de Fermat.
V. Principe de Huygens
1- Enoncé du principe.

Considérons une source lumineuse qui émet un


très court pulse (éclair lumineux). A un certain
instant que nous prendrons comme instant initial
t=0, le front d’onde a atteint une sphère  de
rayon a. la déformation optique est alors
confinée dans une couche d’épaisseur  en
arrière de la surface  . Le principe de Huygens
Figure 2.8
stipule que :

Dans l’intervalle de temps t= 0 à t   / v ; la déformation optique passe à travers la


surface  . Durant cet intervalle de temps, les différents points de  se comportent
comme des sources secondaires de vibration et les surfaces d’ondes secondaires sont des
sphères de rayon vt .
2- Propagation d’une onde sphérique.
La déformation optique correspondant à chaque onde secondaire est confinée dans une
couche sphérique d’épaisseur  . Elle est positive dans certaines parties de ce volume,
négatives ailleurs.

A l’instant t, les fronts d’ondes secondaires


forment une famille de sphères d’enveloppe  ,
de rayon a  vt et ' de rayon a  vt .
Le volume entre ces deux sphères est la
région de l’espace où les ondes secondaires se
recouvrent (Fig2.9).
Dans une couche d’épaisseur  derrière  , la
superposition des ondes secondaires donne une Figure 2.9
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang 26
Chapitre II : Principes fondamentaux de l’optique géométrique

déformation correspondante à l’onde primaire au temps t. Une déformation prendrait

naissance également dans une couche  adjacente à ' si l’intensité des ondes secondaires, en
arrière de  n’était pas nulle. Dans tout le reste du volume compris entre  et ' , les
contributions positives et négatives des ondes secondaires se détruisent exactement.
3- Application : construction géométrique du rayon réfracté.
Soit  la surface du dioptre de forme quelconque. D’après le principe d’Huygens, dès
que les points de  sont atteints par le front d’onde, ils deviennent centres secondaires
d’émission.
Soit  l’enveloppe des ondelettes centrées sur  . Ces ondelettes sont un rayon
1  v1t  (c / n1 )t . Les prochaines ondelettes se produisent dans le second milieu d’indice
n2 . Leurs rayons valent  2  v2t  (c / n2 )t , ce qui correspond au rapport de rayons
1 /  2  n2 / n1 . L’enveloppe de ces ondelettes donne une surface d’onde ' qui est la surface
d’onde réfractée.
Pour obtenir le rayon réfracté, on applique le théorème de Malus qui stipule que la
propagation de la vibration lumineuse s’effectue le long des rayons lumineux qui sont des
courbes orthogonales aux surfaces d’onde.

Considérons pour cela le cas d’un dioptre


plan de surface  et soit I le point de
rencontre du rayon incident avec le dioptre.
De I comme centre, on trace deux cercles
de rayons n2 et n1 . La tangente en A au
cercle n2 donne le plan d’onde  . La

tangente au cercle n1 passant par K donne le


plan d’onde ' , donc le rayon réfracté.
Fig.2.10
On peut remarquer que

AI BI
sin i  et sin r  , (5.1)
IK IK
On en déduit que
sin i AI n2
   n1 sin i  n2 sin r . (5.2)
sin r BI n1
C’est-à-dire qu’on a la 2ème loi de Descartes relative à la réfraction.

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang 27


Chapitre II : Principes fondamentaux de l’optique géométrique

VI. Expression mathématique du principe de Huygens et de Malus : Equation


d’Euler.
1- Expression mathématique du principe d’Huygens.

Considérons la surface d’onde  0 à

l’instant initial t0 (et le rayon


lumineux qui lui est orthogonal) et
la surface d’onde  à l’instant
t  t0   (et le rayon lumineux

orthogonal à  ). On désigne par u
le vecteur unitaire porté par le rayon
lumineux, ds un élément de
longueur pris sur la trajectoire du
rayon lumineux.
On peut remarquer que : Figure 2.11

  dr
ds  dr .u  u  . (6.1)
ds
Evaluons maintenant le chemin optique L entre les points A0 de  0 et A de  :
A
L   nds , (6.2)
A0

ou encore sous sa forme différentielle (chemin optique élémentaire)



dL  nds  ndr .u . (6.3)
L L L  
Or , dL  dx  dy  dz  L.dr . (6.4)
x y z
Des relations (6.3) et (6.4), on a :
     
L.dr  ndr .u  (L  nu ).dr  0 . (6.5)

Cette relation étant vérifiée quelque soit dr , on a :
   
L  nu  0  L  nu . (6.6)

 
 2 
En élevant au carré, on a : L  (nu )2 , soit :
2
 L   L   L 
2 2

n          .
2
(6.7)
 x   y   z 
Cette équation aux dérivées partielles est la formulation mathématique du principe de
Huygens. Elle est connue sous le nom d’équation eikonale.

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang 28


Chapitre II : Principes fondamentaux de l’optique géométrique

Sa solution L( x, y, z )  0 représente la surface d’onde à l’instant initial et l’équation


(6.7) détermine sa position à un instant ultérieur. A l’instant t, l’équation du front d’onde est :
L( x, y, z)  cste . (6.8)
Les rayons lumineux sont des trajectoires normales aux surfaces d’onde  définies par
L( x, y, z)  cste . C’est l’expression mathématique du théorème de Malus.
2- Equation d’Euler : Equation fondamentale de propagation.
a- Equation fondamentale.
Pour déterminer l’équation régissant la propagation d’un rayon lumineux, nous partons de
l’équation (6.6). en projetant suivant les axes, et en les différentiant, on a pour l’axe des x :
 L    L  
d     .dr , (6.9)
 x   x 
et en divisant par ds , on a:

d  L    L  dr   L  
     .   .u . (6.10)
ds  x   x  ds  x 
En tenant compte de l’équation (6.6), on reporte u dans l’équation précédente et on obtient :

d  L    L  L 1    L  L   L  L   L  L 
    . =           . (6.11)
ds  x   x  n n  x  x  x y  x  y z  x  z 

En intervertissant les dérivées des 2è et 3è termes, on a :

d  L  1    L  L   L  L   L  L 
           =
ds  x  n  x  x  x x  y  y x  z  z 

d  L  1   L   L   L  
2 2 2

           . (6.12)
ds  x  2n x  x   y   z  
 
A partir de l’équation eikonale (6.7) on a :
d  L  1  2 n
 
ds  x  2n x
n 
x
 
. (6.13)

On peut donc déduire la relation régissant les autres composantes (y et z) :

d  L  n d  L  n
   et   . (6.14)
ds  y  y ds  z  z

Par conséquent,
d  n  n  n  
L  ex  ey  ez  n . (6.15)
ds x y z
 
Comme L  nu , on en déduit que :

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang 29


Chapitre II : Principes fondamentaux de l’optique géométrique

d  
nu   n . (6.16)
ds
C’est l’équation fondamentale de propagation d’un rayon lumineux ou équation d’Euler.
b- Cas d’un milieu homogène.
Dans un milieu homogène (indice n constant), l’équation de propagation se simplifie en :
d  
n u   0 . (6.17)
ds

Comme la dérivée du vecteur u est nulle, on en déduit que ce vecteur est constant en module
et en direction. D’où le théorème : Dans un milieu d’indice constant, la trajectoire d’un rayon
lumineux est rectiligne.
c- Milieu d’indice variable.
Explicitons maintenant, l’équation (6.16) en différentiant chacun des termes du
premier membre :

d  du  dn
nu   n  u. . (6.18)
ds ds ds
Or
 
du eN
 , (6.19)
ds R
où R est le rayon de courbure de la trajectoire
 
et en le vecteur orthogonal à u et contenu dans
Figure 2.12
le plan de la trajectoire. On a :

   
du  dn  eN  dn 
d 
nu   n  n  u.  n  n  u.  n  n  n.en . (6.20)
ds ds ds R ds R
Le premier membre étant positif (n/R>0), le second membre l’est aussi, ce qui indique que la

concavité de la trajectoire du rayon lumineux est toujours dirigée dans le sens du vecteur n .
d- Exemple d’application.
La loi de variation de l’indice d’un milieu est donnée par :
dn k3
 , (E1)
dz n
où, k3 est une constante. Déterminer la trajectoire suivie par un rayon lumineux dans ce
milieu.
Solution.
L’équation fondamentale s’écrit :

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang 30


Chapitre II : Principes fondamentaux de l’optique géométrique

d  
nu   n . (E2)
ds
En projection sur les axes, on a :
d  dx  n d  dy  n d  dz  n
n   , n   , et n   . (E3)
ds  ds  x ds  ds  y ds  ds  z
 
Car u  dr / ds . Dans notre milieu, on a donc :
d  dx  d  dy  d  dz  k3
n   0,  n   0 , et n   . (E4)
ds  ds  ds  ds  ds  ds  n
Les deux premières équations nous donnent :
dx dy dy
n  k1 et n  k2   k2 / k1 , (E5)
ds ds dx
Soit :
y  (k 2 / k1 ) x  cste . (E6)
On en déduit que la projection de la trajectoire sur xOy est donc une droite. Ainsi, la
trajectoire lumineuse est plane (plan perpendiculaire à xOy).
La troisième équation de (E4) peut encore s’écrire en faisant intervenir dx/dx :
d  dz  k3 dx d  dz dx  k3 dx d  dz dx  k3
n    n   n  (E7)
ds  ds  n dx ds  ds dx  n ds dx  dx ds  n
En substituant dx / ds par son expression (E5), on a :
k1 d  dz k1  k 3 d  dz  k 2 k
n     1  3. (E8)
n dx  dx n  n dx  dx  n n
On en déduit l’équation suivante :
k12 d 2 ( z ) k3 d 2 ( z ) k3 k
2
  2
 2  k  z  x 2  k 0 x  z0 . (E9)
n dx n dx k1 2
La trajectoire du rayon lumineux dans le plan (x,z) est une parabole dont la concavité est
tournée vers les z croissants : c’est le phénomène de mirage. Un observateur qui a l’habitude
de voir les rayons lumineux en ligne droite observe une image renversée ce qui lui fait penser
qu’il s’agit d’une image obtenue par réflexion dans un miroir plan comme une nappe d’eau,
ce qui n’est pas le cas.
VII. Formation d’images.
1- Définition
Soit A un point jouant le rôle de source lumineuse. Si après les changements de direction
provoqués par le système optique S, les rayons issus de A passent tous par (ou semble tous
provenir d’) un même point A’, celui-ci est dit image de A à travers le système optique S.

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang 31


Chapitre II : Principes fondamentaux de l’optique géométrique

2- image réelle - objet réel.


On appelle objet réel tout point lumineux envoyant de la lumière sur la face d’entrée d’un
système optique. Il doit donc être en avant de la face d’entrée du système optique. Ainsi
l’espace se trouvant en avant du système optique est dit espace-objet réel.

Figure 2.13. Formation d’image : Espace objet et espace image.

On appelle image réelle le point de rencontre des rayons lumineux sortant d’un système et
provenant (ou semblant provenir) d’un même point objet. C’est une image palpable, c’est-à-
dire qui peut être visualisé au moyen d’un écran placé au point où se rencontre ces rayons
émergents du système optique. Ainsi, une image réelle doit donc se former en arrière de la
face de sortie du système optique. Cet espace est appelé espace-image réel.
3- Objet virtuel, image virtuelle.
Si le système optique S intercepte un faisceau convergent en un point A, l’objet A est dit
virtuel car l’interposition de S supprime l’existence du point objet A. mais les rayons qui
frappent S continuent à converger en ce point. Le point A est donc un objet virtuel pour le
système optique S. L’espace situé en arrière du système optique S est donc un espace-objet
virtuel.

Figure 2.14. Espaces objet et image


virtuels imagertuel
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang 32
Chapitre II : Principes fondamentaux de l’optique géométrique

Si les rayons émergent en passant par un point A’, le point A’ est dit image réel de
l’objet virtuel A (Fig2.14a). Si par contre les rayons émergents divergent en sortant de S
(Fig2.14b), l’image sera virtuelle car ces rayons semblent plutôt provenir d’un point A’ qui
ne peut être recueilli sur un écran. Une image virtuelle n’est donc pas palpable. L’espace
situé en avant de la face d’entrée du système optique où se serait formé A’ est donc un
espace-image virtuel.
4- Stigmatisme et aplanétisme
a- stigmatisme.
Un système est dit rigoureusement stigmatique si tous les rayons issus d’un point objet A
émergent du système optique en passant par un même point image A’. On dit que le système
est stigmatique pour le couple de point A et A’.
En général, le stigmatisme rigoureux n’est réalisé que pour des systèmes bien particuliers
et pour certains couples de points. Le théorème de Malus donne la condition de stigmatisme :

(AA’) =cste. (7.1)


En d’autres termes, le chemin optique
pris le long de tout rayon joignant A
et A’ doit être le même. Ainsi les
chemins (1), (2) et (3) doivent être
identiques. Figure 2.15. Stigmatisme rigoureux.

Dans la pratique, les milieux matériels considérés sont toujours constitués par des milieux
homogènes successifs séparés par des surfaces appelées dioptre et catadioptres. Dans ces
conditions, la propagation s’effectue en ligne droite dans chaque milieu homogène et :

nds   ni Ai Bi ,
B
A
i
(7.2)

où Ai Bi représente un trajet rectiligne. Ainsi, la condition (7.2) pourrait encore s’écrire


lorsque le rayon passe d’un milieu optique à un autre :
n AI  n' IA'  cste . (7.3)

b- Applanétisme.
 Définition : Un système est dit aplanétique pour le couple de points axiaux A
et A’ lorsqu’il est non seulement stigmatique pour A et A’, mais aussi pour les couples de
points B et B’ voisins de l’axe dans les plans de front passant par A et A’.

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang 33


Chapitre II : Principes fondamentaux de l’optique géométrique

 Relation d’Abbe.
Soit un système optique S séparant deux milieux d’indices n et n’. Considérons une section
plane contenant les points A et B. Les points A et A’ sont stigmatiques. On se pose la
question de savoir quelle condition faut-il remplir pour que B’ soit image de B comme A’
l’est pour A ?
Pour répondre à cette question, considérons les chemins optiques (AA’) et (BB’) :
(AA’)=(AI)+(II’)+(I’A’)=Cste1. (7.4)
(BB’)=(BJ)+(JJ’)+(J’B’)=ceste2,
et
(AA’)-( BB’)=(AI)-(BJ)+(II’)-(JJ’)+(I’A’)-(J’B’)=Cste,
avec Cste=cste1-cste2. Or :

 
( AI )  n AI .u et ( BJ )  n BJ .u ,
Et par suite

( BJ )  ( AI )  n AH  n AB sin  .
De même,
( I ' A' )  ( J ' B' )  n' A' B' sin  ' .
On en déduit : Figure 2.16.

(( AA' )  ( BB' )  ( AI )  ( BJ )  ( I ' A' )  ( J ' B' )  Cste (7.5)


Soit :
(( AA' )  ( BB' )  n AB sin   n' A' B' sin  '  Cste . (7.6)
Si on prend les rayons axiaux,    ' 0 , il en résulte que Cste=0. On en déduit la relation
d’Abbe :
n AB sin   n' A' B' sin  '  Cste , (7.7)
Qui traduit aussi la condition d’aplanétisme.
Si on appelle  le grandissement linéaire,

A' B'
  , (7.8)
AB
et G le grandissement angulaire :
sin  '
G , (7.9)
sin 

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang 34


Chapitre II : Principes fondamentaux de l’optique géométrique

la relation d’Abbe prend la forme simple :


n indice du milieu objet
G   . (7.10)
n' indice du milieu image
c- Stigmatisme approché : Approximation de Gauss.
En général il est presque impossible de réaliser un stigmatisme rigoureux; mais à cette
impossibilité, l’imperfection des détecteurs d’images comme l’œil et la plaque
photographique offre une compensation. Tous deux ont une structure granulaire si l’un de ses
éléments est touché par la lumière en un seul de ses points, l’élément entier est impressionné.
L’image d’un point est donc considérée comme ponctuelle tant qu’elle ne dépasse pas les
dimensions d’un élément sensible (communément appelé Pixel).
On peut par conséquent, se contenter d’un stigmatisme approché. Ainsi, un système
sera considéré comme stigmatique si les rayons issus d’un point A passent suffisamment près
de A’ pour que l’écart n’apparaisse pas sur le récepteur.

Un système optique centré réalisera le stigmatisme approché pour tous les points de l’axe
à condition que les rayons cheminent au voisinage de l’axe : c’est la condition de Gauss.
En d’autres termes les angles  et  ' doivent rester petites, ainsi sin    et la
relation d’Abbe devient :
n AB  n' A' B' '  Cste , (7.11)
qui est la condition d’aplanétisme de Lagrange - Helmholtz. Soit :

 ' A' B' n


G   . (7.12)
 AB n'
Cette dernière relation est très importante en optique matricielle.

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang 35


Chapitre II : Principes fondamentaux de l’optique géométrique

Exercices. Travaux Dirigés


Série II.
Exercice I : QCM. d’incidence i avec la normale à la surface
1- Parmi toutes les trajectoires de séparation, le rayon réfracté r :
possibles pour aller d’un point à un autre, a) n’existe plus au dessus d’une valeur
la lumière suit le chemin limite de i ; b) existe toujours, variant de 0
a) - qui a la distance de parcours à 90° ; c) existe toujours, mais atteint une
minimale ; b) qui a le temps de parcours valeur limite.
minimal ; c) qui a le temps de parcours
extrémal. Exercice II. Deux morceaux de verre
2- Si un rayon lumineux dans un taillés sous forme de triangles rectangles et
premier milieu fait, à l’arrivée sur une isocèles d’indice respectifs N et n ont leur
surface de séparation avec un deuxième face AB commune.
milieu plus réfringent, un angle
d’incidence i avec la normale, sa trajectoire
fait après la surface un angle r tel que :
a) r<i ; b) r=i ; c) r>i.
3- Si un rayon lumineux se propage
vers un milieu moins réfringent avec un
angle d’incidence i avec la normale à la
Un rayon incident frappant la face AD
surface de séparation, sa trajectoire fait
sous une incidence normale, se réfracte en
après l’obstacle un angle r de telle manière
que : I1 , se réfléchit en I 2 puis ressort en I 3

a) r<i ; b) r=i ; c) r>i. sous l’incidence i. Les valeurs de N et n


4- Si un rayon lumineux se propage sont telles que la réflexion soit totale en
vers un milieu plus réfringent en faisant un I2 .
angle d’incidence i avec la normale à la a) Ecrire la relation de Descartes aux
surface de séparation, le rayon réfracté r : points I1 et I 3 .
a) n’existe plus au dessus d’une valeur b) Quelle relation vérifient les angles
limite de i ; b) existe toujours, variant de 0 r et  ;  et  ?
à 90° ; c) existe toujours, mais atteint une
c) Quelle relation vérifient N et n pour
valeur limite.
que la réflexion soit limite en I 2 ? calculer
5- Si un rayon lumineux pénètre dans
N, r,  ,  et i pour n  3 / 2 quand cette
un milieu moins réfringent avec un angle

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang 36


Chapitre II : Principes fondamentaux de l’optique géométrique

condition limite est réalisée. On appelle


N 0 cette valeur limite de N. Pour que la

réflexion soit totale en I 2 , N doit-il être

plus grand ou plus petit que N 0 ?


d) Ecrire la relation vérifiée par N et n
pour que l’angle i soit nul. Que vaut N ?
b) que valent r’ et i’ ? exprimer la
Exercice III. déviation D en fonction de r et i. existe-t-il
Un bloc de verre d’indice n a la forme d’un un minimum de déviation ?
demi-cercle de rayon R. dans sa section Comment apparaît la goutte d’eau éclairée
droite qui est un demi-cercle de centre O, par un faisceau de rayons parallèles quand
on envoie un rayon SI dont l’angle on est placé du coté du point J ? dans
d’incidence est i. Exprimer x  OI en quelle condition peut-on observer ce
fonction de n, R et i pour que le rayon qui phénomène ?
a traversé le bloc de verre soit parallèle à c) une partie du rayonnement se réfléchit
SI. en J à l’intérieur de la goutte et ressort en
K ? que valent r’’ et i’’ ? Exprimer la
déviation D’ en fonction de i et r. montrer
qu’il existe un minimum de déviation
donné par :

4  n2 D ( 4  n 2 )3
sin i  et cos m  .
3 2 27n 4
Calculer Dm , r et i au minimum de
déviation. Dans quelles conditions
Exercice IV.
observe-t-on ce phénomène ?
Un rayon lumineux arrive en I à la surface
d) l’indice n varie de 1.329 à 1.343 entre le
d’une goutte d’eau sphérique de rayon R et
rouge et le bleu. En déduire l’expression de
d’indice n=4/3. Le rayon traverse la goutte
d Dm /dn au minimum de déviation (i est
et frappe la paroi de la goutte à nouveau en
J sous une incidence r’. constant, seul r varie) et calculer la largeur

a) le rayon réfracté en I existe-t-il angulaire de l’arc-en-ciel.

toujours ? que vaut r quand i=90° ?

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang 37


Chapitre II : Principes fondamentaux de l’optique géométrique

Exercice V. Réfraction limite. pénètre dans la fibre au point O (figure ci-


On mesure l’indice de réfraction n d’un dessous). Soit i l’angle d’incidence.
liquide à l’aide d’un réfractomètre de
Pulfrich.

a) tous les rayons qui atteignent une face


de la fibre y pénètrent-ils ? Peut-on définir
1. En vous aidant de la figure ci-dessus, un angle limite, et dans quel milieu ? Faire
expliquer le principe de la mesure. Peut-on l’application numérique.
mesurer n’importe quelle valeur d’indice ? b) Montrer que tous les rayons qui
2. Exprimer n en fonction de l’indice pénètrent dans la fibre au point O sont
connu N du support et de l’angle i. guidés par réflexion totale sur l’interface
3. Application numérique. On prend âme-gaine à condition qu’ils soient
N  1.626  0.001 et i  60  2' . Calculer contenus dans un cône de demi angle
n et les incertitudes absolue et relative sur d’ouverture i0 (angle d’acceptance de la
sa valeur.
fibre) que l’on déterminera. Quel est alors
l’angle maximal r0 que font les rayons
Exercice VI. Réfraction dans une fibre
réfractés avec l’axe de la fibre ?
optique.
c). Application numérique. Calculer i0 et
Une fibre optique est constituée d’un
cylindre droit homogène, isotrope, sin i0 (ouverture numérique de la fibre),
transparent et non dispersif, de rayon a , de quand n1  1.460 et n2  1.456 .
longueur L , d’axe Ox, d’indice de 2. La fibre est éclairée avec une source de
réfraction n1 supérieur à 1, appelé âme (ou lumière ponctuelle S placée au point O. A
cœur) de la fibre, entouré d’une gaine un instant que l’on prendra comme origine
cylindrique de même axe, également des dates, on l’allume, puis on l’éteint à
homogène, isotrope et d’indice n2  n1 . l’instant t  T1 (durée d’éclairement).
1. la face d’entrée de la fibre étant plane, a) A partir de quel instant t2 un
on s’intéresse à un rayon lumineux qui observateur verra-t-il la lumière sortir de la

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang 38


Chapitre II : Principes fondamentaux de l’optique géométrique

fibre (on pourra considérer le rayon « le petite différence   i  i0 entre la distance


plus rapide ») ? zénithale exacte et la distance zénithale
b). pendant quelle durée T2 la face de observée i0 .
sortie de la fibre sera-t-elle alors éclairée 1. on suppose que les lieux des points
(on pourra imaginer le parcours du rayon d’égal indice sont des plans horizontaux,
qui traverse la fibre le plus lentement) ? approximation légitime si la distance
c). En déduire l’expression de zénithale ne dépasse pas une certaine
l’élargissement temporel T de valeur. Montrer, à partir des équations
l’impulsion lumineuse émise par la source. d’Euler, que la quantité nsin i est alors un
d). Application numérique. Calculer t 2 , T2 invariant.
1
et T avec L  10 m , c  3.10 ms , et
8
2. En déduire la valeur de  pour
T1  10 ms . n0  1.0003 et i0  45 .
3. déterminer la forme de la trajectoire si
Exercice VII. Réfraction atmosphérique. l’indice de l’air varie suivant la loi
D’un point O de la terre où l’indice de l’air n( z )  n2  bz , dans laquelle b est une
est n0 , on mesure la distance zénithale constante.
d’une étoile, c’est-à-dire l’angle que fait la
direction de cette étoile avec la verticale
OZ du point O. Du fait de la variation de
l’indice de l’air avec l’altitude, il y a une

Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang 39


Chapitre III : Application des lois de Snell-Descartes : Dioptre plan, Miroirs et Prisme

CHAPITRE III
APPLICATIONS DES LOIS DE SNELL-DESCARTES AUX
DIOPTRE PLAN, MIROIRS ET PRISME.

I. Miroirs plans.
1. Définition
Un miroir plan est une plaque de verre plus ou moins épaisse sur laquelle une couche
d’étain ou d’aluminium et une couche de cuivre ou de plomb sont appliquées chimiquement
sur l’une des faces.
Le verre sert de support et de protection à la couche réfléchissante d’aluminium alors
que le cuivre ou le plomb rend le miroir complètement opaque. La couche d’aluminium est
généralement assez mince pour être partiellement transparente. Ainsi un miroir sans couche
de cuivre ou de plomb peut être utilisé pour espionner quelqu’un à partir d’une pièce sombre.
Le miroir est sans doute le système optique le plus utilisé dans la vie courante. Ainsi,
on les rencontre dans les appareils de haute technologie, en optique, en astronomie, et en
médecine. Pour ces utilisations, on les fabrique un peu différemment, ainsi, d’autres métaux
comme l’argent ou l’or qui offrent un meilleur pouvoir de réflexion que l’aluminium sont
utilisés. En médecine, les miroirs multicouches sont beaucoup plus utilisés dans le domaine de
la chirurgie.
2. Image d’un objet à travers un miroir.

Soit AB un objet. Choisissons un point objet


A et traçons deux rayons particuliers.
Le premier rayon AI, perpendiculaire
au miroir, se propage suivant la normale. Il
est réfléchi en I et se propage dans la
direction opposée au rayon incident.
Le deuxième rayon, AJ, fait un angle
d’incidence i avec la normale au miroir en I,
il se réfléchit à la surface du miroir avec le
même angle d’incidence (2è loi de Descartes
relative à la réflexion).
Le prolongement des deux rayons réfléchis
Figure 3.1. Image A’B’ du segment AB.
se coupe en A’, image de A. Cette image

40
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre III : Application des lois de Snell-Descartes : Dioptre plan, Miroirs et Prisme

formée par l’intersection des prolongements de rayons physiques ne peut être obtenue sur un
écran : c’est donc une image virtuelle.
On peut réaliser la même construction avec le point B qui donne une image virtuelle B’.
On obtient finalement le segment A’B’, image du segment AB.
 On constate alors que le plan du miroir est la médiatrice des segments AA’ et BB’ :
l’image et l’objet sont donc symétriques par rapport au plan du miroir.
A' B'
 L’objet AB et l’image ont donc le même grandissement transversal cad que  1.
AB
 Quelque soit l’angle d’incidence i, tous les rayons issus de A ou de B ont leur image
en A’ ou B’ : le stigmatisme est donc rigoureux. On dit alors que le miroir plan est un
système optique rigoureusement stigmatique.
3. rotation du miroir.
a- Rotation du rayon réfléchi.
Lorsqu’on fait tourner le miroir, les rayons réfléchis tournent en même temps : l’image de
l’objet tourne avec le miroir. Il s’agit ici de définir la relation existante entre angle de rotation
du miroir et angle de rotation du rayon réfléchi.
Pour cela, considérons un miroir plan, initialement en position horizontale. Tournons-
le d’un angle  (voir Figure 3.2.) Le miroir s’est alors déplacé de la position M1 à la position
M2. Un rayon incident atteint respectivement les deux miroirs en I1 puis I 2 . Le prolongement
des deux rayons réfléchis par les miroirs M1 et M2 se coupent au point P et font entre eux un
angle  . Les deux normales qui se coupent en N font entre elles un angle  . Pour déterminer

l’angleA partir
en fonction de NI
du triangle 1 I 2 , on a :
, considérons les triangles NI1I 2 et PI1I 2 .
  i1  (  i2 )   . (1.1)
A partir du triangle PI1I 2 , on a :

  2i1  2(  i2 )   . (1.2).
2
Des relations (1.1) et (1.2), on obtient :
  i2  i1 et   2(i2  i1 ) .
On en déduit :
  2 . (1.3)
Ainsi, si le miroir tourne d’un angle  ,
le rayon réfléchi tourne d’un angle 2 ,
Figure 3.2. Rotation du rayon réfléchi à la suite
c’est-à-dire le double de l’angle de rotation de la rotation du miroir.
du miroir.

41
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre III : Application des lois de Snell-Descartes : Dioptre plan, Miroirs et Prisme

b- Rotation de l’image
On considère deux miroirs justapposés M 1 et M 2 faisant entre eux un angle  (voir Figure
3.3) il s’agit de définir la relation qui existe entre l’angle  formé par ces deux miroirs et
l’angle  formé par l’image leur image.

Soit S1 et S2 les images


respectives d’un point source S par
rapport aux miroirs M 1 et M 2 , et I un
point pris sur l’arrête formé par ces deux
miroirs et formant le point d’incidence.
Un rayon lumineux issu de S fait, avec la
normale au miroir M 2 , un angle i .
Considérons les triangles SIS1 et SIS2 .
A partir du triangle SIS1 , on a :
2(  i)     . (1.4)
Figure 3.3. Miroirs de Fresnel : rotation de
l’image d’un objet S.
A partir du triangle SIS2 , on a :
2i       . (1.5)
En soustrayant membre à membre ces deux équations, on obtient la relation :
  2 . (1.6)
On en déduit que lorsque le miroir tourne d’un angle  son image tourne d’un angle double.
Donc l’image d’un objet formé par un miroir tourne deux fois plus vite que le miroir. On peut
également constater que les distances S1I , S 2 I et SI sont identiques. Ainsi, l’objet S et les
images S1 et S 2 sont sur un cercle de centre I et de rayon SI .
4. Exemple d’application : comment choisir un miroir. (exercice XII)
Solution.
1- Deux méthodes sont possibles pour placer les points I et J correspondant
respectivement aux bords supérieur et inférieur du miroir.
 Soit représenter A’ et B’, les symétriques de A et B ;
 Soit représenter O’ le symétrique de l’œil O. L’angle IO’J contient le champ de
vision de l’observateur.
2- A’B’ est le symétrique de AB par rapport au plan du miroir. Par application du
théorème de Thalès, on a :
42
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre III : Application des lois de Snell-Descartes : Dioptre plan, Miroirs et Prisme

A' B' B' B NB


  IJ  A' B' .
IJ NB B' B
Or B’B=2NB, on en déduit :
AB
IJ  .
2
A.N. IJ  90 cm .
De même,
NB NJ
 
B' B B' O'
NB B' O' BO
NJ  B ' O'   .
B' B 2 2
A.N. NJ  84 cm .
Ainsi, la hauteur minimale du
miroir doit être égale à la moitié de la
Figure 3.4. Image du personnage à travers le
taille du personnage. Le point le plus miroir.
bas du miroir doit être situé à 84 cm du
sol.

3- Pour traiter cet exercice, on a utilisé une position quelconque du personnage. Par
conséquent, qu’il s’éloigne ou se rapproche ne modifie pas le résultat trouvé. En d’autres
termes, l’observation de son image ne modifie pas les dimensions du miroir, par contre
l’observateur verra de façon plus précise certains détails de sa physionomie s’il est plus
proche du miroir.
II. Dioptre plan et lame à faces parallèles.
1. Dioptre plan.
a- relation de conjugaison.
Un dioptre plan est une surface plane séparant deux milieux homogènes d’indices
différents. Dans cette sous-section, Il s’agit de déterminer l’image d’un point objet A1 à
travers ce système optique.
Considérons pour cela la figure ci-contre. Le premier rayon A1H , perpendiculaire au
plan du dioptre  , se propage selon la normale. Il pénètre dans le second milieu sans être
dévié, c’est-à-dire, dans la même direction que le rayon incident.
Le deuxième rayon, A1I , fait un angle d’incidence i1 avec la normale au miroir en I, il
se propage dans le second milieu en faisant un angle i2 avec la normale.

43
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre III : Application des lois de Snell-Descartes : Dioptre plan, Miroirs et Prisme

Le prolongement des deux rayons


réfractés se coupe en A2 , image de
A1 . Cette image est virtuelle car elle
ne peut être recueillie sur un écran.
Pour établir la relation de
conjugaison, considérons les triangles
A1HI et A2 HI . Nous obtenons :

HI HI
tgi1  , et tgi2  . (2.1)
HA1 HA2 Figure 3.5. Image d’un point formé par le
dioptre plan
La deuxième loi de Descartes nous
permet d’écrire :

n1 sin i1  n2 sin i2 . (2.2)


Des relations (2.1) , il vient :

tgi1 HA2 sin i1 cos i2 HA2


 , soit  . (2.3)
tgi2 HA1 sin i2 cos i1 HA1

En utilisant la relation (2.2), on a :


n2 cos i2
HA2  HA1 , (2.4)
n1 cos i1

qui est la relation liant l’objet A1 à son image A2 .

Il ressort de cette relation que l’image A2 dépend de l’objet A1 , mais aussi de l’angle
i1 . Ainsi, tous les rayons issus de l’objet A1 (d’inclinaison différente) ne forment pas tous
leur image en A2 , c’est-à-dire, ne semblent pas tous provenir de A2 . Les conditions de
stigmatisme rigoureux ne sont donc pas vérifiées pour le dioptre plan. Le dioptre plan n’est
pas rigoureusement stigmatique.
Cependant, si l’on se place dans les conditions de faible angle d’incidence i1 , on peut
faire un développement limité de cosinus à l’ordre 2 et obtenir :
n2
HA2  HA1 . (2.5)
n1

Cette relation est indépendante de l’angle d’incidence i1 . Ainsi, il y a donc stigmatisme


approché. En pratique, ce stigmatisme est obtenu en diaphragmant le dioptre pour ne laisser

44
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre III : Application des lois de Snell-Descartes : Dioptre plan, Miroirs et Prisme

passer que de rayons de très faibles angles d’incidences. On parle encore de rayons paraxiaux.
On est donc dans les conditions d’approximation de Gauss.
Dans ces conditions, la relation de conjugaison est :
n2 n
 1  0. (2.6)
HA2 HA1

On peut aisément vérifier que lorsque HA2   , on a HA1   . On en déduit que les foyers
optiques de ce système sont à l’infini. Le dioptre plan est donc un système optique afocal.
b- objet étendu : grandissement.
Considérons maintenant un objet étendu A1B1 . Les relations établies pour A1 restent
également valables pour B1 . Ainsi, à partir de la figure ci-contre, on peut écrire :
n2 cos i2
HA2  HA1 , (2.7a)
n1 cos i1
et
n2 cos i2
HB2  HB1 . (2.7b)
n1 cos i1
En utilisant la loi de Chasles, on a :
A2 B2  A2 H  HB2 , on en déduit :

A2 B2 
n2 cos i2
n1 cos i1

HB1  HA1  2 
n cos i2
n1 cos i1
A1B1

. Pour des faibles angles d’incidence, le Figure 3.6


grandissement longitudinal est alors :

A2 B2 n2
   . (2.8)
A1B1 n1
On peut aisément vérifier que le grandissement transversal est égal à 1. Ainsi, si l’indice du
milieu image n2 est supérieur à l’indice du milieu objet n1 , alors l’image parait plus gros.
Dans le cas contraire l’image paraîtra plus mince. L’objet sera donc déformé.

2. Lames à faces parallèles.


Considérons une lame à faces parallèles d’indice n et d’épaisseur e séparant deux
milieux d’indice n1 et n2 . Il s’agit de déterminer l’image A2 d’un point objet A1 , donné par
ce système optique. Nous supposerons que sont vérifiées les conditions de Gauss.

45
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre III : Application des lois de Snell-Descartes : Dioptre plan, Miroirs et Prisme

La figure ci-contre montre qu’il y aura deux dioptres : le dioptre n1 -n et le dioptre n- n2 .

Soit A0 l’image de A1 formée par le dioptre n1 -n. Son expression est :

n1 n n
   0  H1 A0  H1 A1 . (2.9
H1 A1 H1 A0 n1
En considérant le dioptre n- n2 , on a :
n n n
  2  0  H 2 A2  2 H 2 A0 .
H 2 A0 H 2 A2 n

(2.10)
Or,
H1 A2  H1H 2  H 2 A2  e  H 2 A2 . (2.11)
En reportant (2.10) dans (2.11) on obtient :
Figure 3.7. Image d’un point objet A donnée
n2 par une lame à faces parallèles.
H1 A2  e  H 2 A0 . (2.12)
n

De même,
H 2 A0   H1H 2  H1 A0  e  H1 A0 . (2.13)
En reportant (2.9) dans cette relation (2.13) on obtient :
n
H 2 A0  e  H1 A1 . (2.14)
n1
En reportant la relation (2.14) dans (2.12), on a :

n2  n
H1 A2  e    e   H1 A1 . (2.15)
n n1 

De cette relation, on déduit que :


 n  n
H1 A2  e1  2   2 H1 A1 . (2.16)
 n  n1
On peut vérifier que si e  0 , on retrouve bien la relation de conjugaison du dioptre plan.
Ainsi, la lame introduit une translation de l’image de e(1  n2 / n) .

On peut aussi calculer la distance séparant l’objet de l’image. Comme A1 A2  A1H1  H1 A2 ,


soit :

 n  n 
A1 A2  e1  2    2  1 H1 A1 . (2.17)
 n   n1 

46
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre III : Application des lois de Snell-Descartes : Dioptre plan, Miroirs et Prisme

Si n2  n1 la lame induit une translation de l’image de la quantité A1 A2  e(1  n1 / n) . En


d’autres termes la lame introduit un retard équivalent à la marche
  n A1 A2  e(n  n1 ) . (2.18)
Cette propriété fait que la lame soit très souvent utilisée dans des dispositifs optiques
comme un objet de retard.

III. Le prisme.
1. définition.

Un prisme est un milieu homogène,


souvent fait en verre, transparent et limité
par deux dioptres plans non parallèles,
appelées faces d’entrée et de sortie du
prisme.
L’intersection de ces deux dioptres
Figure 3.8a. Prisme posé sur sa section
plans forme l’arrête du prisme et l’angle principale
entre les deux plans forme l’angle A du
prisme. La troisième face dont les bords
sont généralement parallèles, est appelée
base du prisme. Elle se distingue souvent
des deux autres faces car elle est dépolie
(Figure 3.8).
Le plan principal du prisme est un
Figure 3.8b. Prisme posé sur sa base.
plan normal à l’arrête du prisme.

La figure 3.9 montre un prisme


d’angle A dans le plan principal. Ce plan
constitue le plan d’incidence. On peut y
voir apparaître la face d’entrée et la face
de sortie définie suivant le sens de la
lumière.

Figure 3.9. Prisme dans sa section principale.

47
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre III : Application des lois de Snell-Descartes : Dioptre plan, Miroirs et Prisme

2. Influence d’un prisme sur la marche d’un rayon lumineux : formules du prisme.
a- Etude de la marche d’un rayon lumineux.
Le chemin suivi par un rayon incident à travers un prisme est parfaitement décrit à partir des
lois de Snell-Descartes appliquées à chaque changement du milieu, c’est-à-dire à chacune des
deux faces rencontrées. L’indice absolu du prisme est n. ce prisme de verre est plongé dans
un milieu extérieur d’indice 1.

Considérons un rayon incident, issu d’une


source monochromatique, placé dans le plan
principal. Il arrive sur la face d’entrée du
prisme sous un angle i , puis se réfracte. Le
rayon réfracté I1I 2 fait un angle r avec la
normale en I1 vérifiant la relation
sin i  n sin r . (3.1)
Figure 3.10. Marche d’un rayon lumineux
Ce rayon réfracté existe toujours tant que à travers un prisme d’indice n.

n  1 . Sa valeur limite est sin r  1/ n et correspond à un angle d’incidence rasant ( i  90 ).

Le rayon I1I 2 frappe la face de sortie du prisme en I 2 avec un nouvel angle


d’incidence r ' par rapport à la normale de ce dioptre. Il ne peut être réfracté que si et
seulement si l’angle d’incidence r ' est inférieur à l’angle d’incidence limite r ' donné par

sin r '  1/ n . Le rayon émergent sort du prisme en I 2 avec un angle i ' par rapport à la
normale donné par :
sin i'  n sin r ' . (3.2)
Dans le cas contraire ( r '  r ' ), le rayon I1I 2 est totalement réfléchi vers sa base.

Dans les triangles I1I 2 A ou I1I 2 J , on trouve aisément


r  r'  A . (3.3)
L’angle I1 JI 2 étant égal à   A . On en vient au trois premières formules du prisme données
par les équations (3.1), (3.2) et (3.3). Ces formules permettent de déterminer complètement le
trajet d’un rayon lumineux à travers un prisme si l’angle A du prisme, l’indice de réfraction n
et l’un des quatre angles sont connus.
b- Déviation du prisme.
Le trajet du rayon lumineux représenté sur la figure 3.10 montre qu’il existe de manière
générale, un angle de déviation D entre les rayons incidents et émergents. Cette déviation est

48
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre III : Application des lois de Snell-Descartes : Dioptre plan, Miroirs et Prisme

définie comme étant l’angle formé par le rayon émergent et le prolongement du rayon
incident. On peut ainsi décomposer cette déviation en deux déviations élémentaires :
D  D1  D2 , (3.4)

où D1 est la déviation imposée au rayon incident par le premier dioptre (face d’entrée) :
D1  i  r , (3.5)
et D2 la deuxième déviation imposée au rayon I1I 2 par le second dioptre (face de sortie) :
D2  i'r ' . (3.6)
Des relations (3.4) à (3.6), et en tenant compte de la relation (3.3), on obtient :
D  i  i' A . (3.7)
Cette formule peut être aussi obtenue en examinant le triangle I1I 2 K . Elle constitue la 4e
formule du prisme. Ces formules se résument comme suit :
sin i  n sin r , sin i'  n sin r ' , r  r '  A et D  i  i' A .
Elles constituent les quatre formules du prisme.
3. Etude de la déviation en fonction de l’angle du prisme.
Il s’agit de déterminer le comportement du rayon émergent (c’est-à-dire de la déviation D)
lorsque l’angle A du prisme varie. Pour ce faire, nous réécrivons les quatre formules du
prisme.
sin i  n sin r (a), sin i'  n sin r ' , (b) r  r '  A (c), et D  i  i' A (d). (3.8).
En différentiant la relation (3.8d), on obtient :
dD di '
dD  di  di'dA  di'dA ,    1. (3.9)
dA dA
Car di=0 ( l’angle d’incidence ne varie pas). En différentiant la relation (3.8c), on a :
dA  dr  dr '  dr ' , (3.10)
Car si i est constant, r l’est aussi car l’indice n est aussi constant. En différentiant la relation
(3.8b), on a :
di' cos r ' di'
cos i' di'  n cos r ' dr '  n  . (3.11)
dr ' cos i' dA
Des relations (3.9) et (3.11), on obtient
dD cos r '
n 1. (3.12)
dA cos i'
Comme r ' est toujours inférieur à i ' car cos i'  cos r ' , on a :
cos r ' cos r '
1 n  n  1. (3.13)
cos i ' cos i'

49
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre III : Application des lois de Snell-Descartes : Dioptre plan, Miroirs et Prisme

On en déduit que dD / dA  0 quelque soit l’angle du prisme et l’angle d’incidence. En


conclusion, l’angle de déviation est une fonction croissante de l’angle A du prisme.

4. Etude de la déviation en fonction de l’angle d’incidence.


Le point de départ reste les quatre formules du prisme (3.8). En différentiant les équations (a)
et (b), on a :
di cos i  n cos rdr , et cos i' di'  n cos r ' dr ' . (3.14)
On en déduit :
di cos i cos rdr
 . (3.15)
di' cos i' cos r ' dr '
En différentiant la relation (c ), on a :
dr  dr '  0  dr  dr ' . (3.16)
En reportant ce résultat dans (3.15), il vient :
di cos i' cos r
 . (3.17)
di' cos i cos r '
De la relation (3.8d), on a :
dD di ' dD cos i cos r '
 1   1 . (3.18)
di di di cos i' cos r
L’étude expérimentale montre qu’il existe généralement un minimum de déviation lorsque i
varie. Pour rechercher analytiquement ce minimum, nous résolvons l’équation dD/di=0. soit :
cos i' cos r  cos i cos r ' . (3.19)
En élevant cette relation au carré et en passant au sinus, on a :
sin 2 r  sin 2 i' sin 2 i' sin 2 r  sin 2 r ' sin 2 i  sin 2 i sin 2 r ' . (3.20)
En utilisant les deux premières formules du prisme (3.8a) et (3.8b) dans (3.20) après les avoir
élevées au carré, on obtient :

sin 2 r  sin 2 r '  r  r ' ou r  r ' .


Or si r  r ' , la relation (3.8c) donne A=0,
ce qui n’est pas vraie. Donc la seule solution
possible au minimum de déviation est :
r  r '  rm  A  2rm  rm  A / 2. (3.21)
De plus, si r  r ' , alors les deux premières
formules du prisme (3.8a) et (3.8b)
conduisent à : Figure 3.11. Variation de la déviation D en
i  i'  im . (3.22) fonction de l’angle d’incidence pour
plusieurs valeurs de l’angle du prisme. 50
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre III : Application des lois de Snell-Descartes : Dioptre plan, Miroirs et Prisme

D’où l’expression de la déviation minimale :


Dm  i  i' A  2im  A . (3.23)

On en déduit l’expression de l’angle d’incidence connaissant le minimum de déviation Dm :

Dm  A
im  . (3.24)
2
Application : mesure de l’indice d’un prisme.
Cette étude permet le plus souvent de faire une mesure précise de l’indice d’un prisme.
En effet, au minimum de déviation D= Dm , la relation (3.8a) devient :

sin im  n sin rm . (3.25)

En reportant dans cette équation rm et im par leurs expressions (3.21) et (3.24), on obtient :

 D  A
sin  m 
n  2 
. (3.26)
 A
sin  
2
On peut aisément vérifier que lorsque n est mesuré à partir d’un goniomètre, son incertitude
est :
A  A
n  n cotg  . (3.27)
2 2
Remarque. Pour que la déviation D existe, il faut déjà que le rayon émerge du prisme. C’est-à-
dire que r '  r ' avec r '  arcsin(1/ n) , l’angle limite de réfraction. Or, A=r+r’, d’où, r’=A-r

r '  r '  A-r< r ' . Au minimum de déviation r=r’ par conséquent

A  rm  r '  A  2r 'm  2 arcsin(1/ n) . (3.28)

5. Etude de la déviation en fonction de l’indice du prisme : dispersion


Si l’on utilise plusieurs sources monochromatiques, chacune ayant une longueur d’onde
déterminée, on peut ainsi mesurer pour chacune des sources mesurer l’indice du milieu par la
méthode de déviation minimale (3.26) et établir ainsi la loi de dispersion du prisme.
Si l’on irradie le milieu avec une source polychromatique (lumière blanche par exemple)
on observe en sortie des rayons émergents dans des directions différentes directement reliées à
la valeur de la longueur d’onde  utilisée. Il s’agit dans ce paragraphe d’établir
analytiquement l’expression de la variation de la déviation en fonction de  . Pour cela, le
point de départ reste les quatre formules du prisme.

51
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre III : Application des lois de Snell-Descartes : Dioptre plan, Miroirs et Prisme

En différentiant la première relation (3.8a) (i restant constant car la variation de l’indice ne


modifie pas l’angle d’incidence), on a :
dn sin r  n cos rdr  0 . (3.29a)
La deuxième donne :
cos i' di'  dn sin r 'n cos r ' dr ' . (3.29b)
La troisième donne aussi :
dA  dr  dr ' 0  dr  dr ' , (3.29c)
car l’angle du prisme ne varie pas lorsque n varie. La quatrième relation conduit à :
dD di '
dD  di'   . (3.29d)
dn dn
A partir de la relation (3.29b), on a :
di' sin r ' cos r ' dr '
 n . (3.30)
dn cos i' cos i' dn
Des relations (3.29a) et (3.29c) on a :
dr sin r dr '
  , (3.31)
dn n cos r dn
En reportant cette relation dans (3.30), et compte tenu de (3.29d), on obtient :
dD sin r ' cos r ' sin r
 n
dn cos i' cos i' n cos r
Soit :
dD sin r ' cos r ' sin r sin r ' cos r  cos r ' sin r sin(r 'r )
    .
dn cos i' cos i' cos r cos i' cos r cos i' cos r
On en déduit :
dD sin A
 . (3.32)
dn cos i' cos r
ou encore
dD sin A dn
 (3.33)
d cos i' cos r d
Généralement le prisme est utilisé au minimum de déviation. Ainsi nous allons donc calculer
cette dispersion au voisinage de ce minimum de déviation, ce qui donne :
dD sin A dn
 , (3.34a)
d  A  Dm   A  d
cos  cos 
 2  2
ou encore

52
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre III : Application des lois de Snell-Descartes : Dioptre plan, Miroirs et Prisme

 A
2 sin  
dD
  2  dn . (3.34b)
d  A  Dm  d
cos 
 2 
En prenant par exemple la loi de Cauchy :
A1
n  A0  , (3.35)
2
on trouve :
 A
4 sin  
dD A
  31 2 . (3.36)
d   A  Dm 
cos 
 2 
Cette expression montre qu’à la sortie du prisme, les différentes radiations sortent dans des
directions différentes et que si  augmente ( d  0 ) alors dD<0 car A1  0 ; la déviation D
diminue.
Conséquence : les radiation de petites longueur d’ondes (comme le bleu   400 nm ) sont
plus déviées que les radiations de grande longueur l’onde (comme le rouge   800 nm ).
6. Mesure pratique de l’angle A du prisme.
a- méthode de recherche des normales des faces du prisme.

En pratique on mesure l’angle A


du prisme à l’aide d’un goniomètre. On
repère les positions angulaires des
normales des deux faces (entrée et
sortie) à l’aide de la lunette du
goniomètre. Une fois fait, on peut alors
ensuite déterminer sur le goniomètre
l’angle   A que font entre elles
chacune de ces deux normales aux
faces du prisme (voir figure 3.12). on Figure 3.12. Prisme sur le plateau d’un
en déduit l’angle A du prisme. goniomètre

b- Méthode de demi faisceaux réfléchis.


Cette méthode consiste à envoyer un pinceau de lumière sur l’arrête A du prisme (voir figure
3.13). Deux pinceaux réfléchis formant un angle X sont obtenus et proviennent de la réflexion

53
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre III : Application des lois de Snell-Descartes : Dioptre plan, Miroirs et Prisme

du pinceau incident sur les faces d’entrée et de sortie du prisme à cette intersection A. on peut
donc à partir de la relation liant l’angle A du prisme et X, déterminer l’angle A du prisme.
Pour déterminer cette relation, on constate que :

i  i' A    2 ,
 
  i et  '   i'
2 2
x  A  '.
De ces trois relations, on obtient :
X  2 A  A  X / 2 . (3.37)

Figure 3.13. Mesure de l’angle A du prisme par la


méthode de double faisceau réfléchi.

Donc, il suffit de repérer les positions angulaires de ces deux pinceaux réfléchis par les faces
d’entrée et de sortie et, ensuite déterminer sur le goniomètre l’angle x que font ces deux
pinceaux réfléchis entre eux. On enduit l’angle A du prisme qui est la moitié de cet écart
angulaire.

7. prismes particuliers.
a- Prisme de petit angle.
Lorsque l’angle du prisme A est faible et que l’angle d’incidence i l’est aussi, alors les quatre
formules du prisme (3.8) peuvent être approchées par :
i  nr (a), i'  nr ' , (b) r  r '  A (c), et D  i  i' A (d). (3.38)
Des relations (a), (b) et (c) on a : i  i'  nA . La déviation devient alors :
D  (n  1) A . (3.39).
On peut vérifier que cette relation correspond au minimum de déviation dans le cas de petits
angles.
b- Prime à réflexion totale.
 Préliminaires.
Nous avons étudié à la section précédente un prisme dont la base, dépolie, ne
permettait pas de laisser sortir le rayon et n’était donc pas exploitable. Ainsi, le rayon
émergent, qui ne peut sortir que par la deuxième face du prisme, n’existe que pour certaines
incidences. Il est alors dévié par rapport au rayon incident d’une quantité D  i  i' A .
54
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre III : Application des lois de Snell-Descartes : Dioptre plan, Miroirs et Prisme

Si par contre la base du prisme est poli comme les deux autres faces, on peut exploiter
la situation de réflexion totale sur la deuxième face du prisme. Ainsi, le rayon peut sortir par
exemple par la base. On définit dans ce cas une autre formule de déviation entre le faisceau
incident et le faisceau émergent. Un prisme utilisé dans ces conditions est appelé prisme à
réflexion totale.
Dans les instruments d’optique, ces prismes sont largement utilisés, comme
redresseurs d’images par exemple, où ils remplacent les miroirs très onéreux. Nous présentons
dans cette sous-section quelques exemples de prismes à réflexion totale.
 Prisme isocèle à angle droit.
Les prismes isocèles à angle droit ont deux côtés égaux. L’angle A vaut 45° de telle
sorte manière qu’un rayon en incidence normale sur l’une des faces du prisme frappe
l’hypoténuse avec un angle de 45° ; il est alors en réflexion interne totale (par exemple, pour
un milieu d’indice 1.5, l’angle limite vaut 41.8°). Le rayon réfléchi vers la base traverse
normalement celle-ci. On constate donc que le rayon incident et le rayon émergent du prisme
font entre eux un angle de 90° (Figure 3.13a).

Figure 3.14. a) Prisme isocèle à angle droit ; b) deux prismes isocèles à angle droit accolés
par leur base.
* De tels prismes peuvent être utilisés comme miroir dans lesquels l’intégralité du
faisceau est réfléchie.
* L’ensemble de ces deux prismes (Fig.) provoque une déviation à 180° ; c’est ce
procédé qui est utilisé dans les jumelles.
 Prisme d’Amici.
C’est un prisme à angle droit dont l’hypoténuse a été remplacée par une arrête à 90° sur
laquelle il y a réflexion interne. Il a une forme compliquée et permet d’inverser
simultanément la gauche et la droite d’une part, le haut et le bas d’autre part.

55
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre III : Application des lois de Snell-Descartes : Dioptre plan, Miroirs et Prisme

Figure 3.15. (a) Prime d’Aminci et (b) Prisme de Dove.


 Prisme de Dove.
C’est un prisme qui sert à tourner une image tout en conservant le même sens de propagation.
La longueur du prisme est de cinq à six fois plus importante que sa largeur. L’hypoténuse qui
correspond à la plus grande face est utilisée en réflexion totale. Du fait de la géométrie du
système, les faces d’entrée et de sortie se comportent de façon totalement symétrique l’une
par rapport à l’autre : dans ces conditions, l’angle d’incidence sur la face d’entrée est égal à
l’angle de sortie sur la deuxième face.

56
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre III : Application des lois de Snell-Descartes : Dioptre plan, Miroirs et Prisme

Exercices de Travaux Dirigés.


Exercice I.
Calculer l’angle limite dans le diamant d’indice n2  2.42 , puis dans un verre spécial
d’indice 1.80, ces deux matières baignant dans un milieu d’indice n1  1.50 .
Exercice II. Lois de Descartes et dioptre plan.
On considère deux milieux 1 et 2 homogènes, isotropes, séparés par une surface plane. On
note n1 et n2 les indices respectifs de chacun, avec n1  n2 . On s’intéresse à l’image
éventuelle A2 dans le milieu 2 d’un point A1 du milieu 1 par la surface plane (il s’agit d’un
dioptre plan).
1) Rappeler les lois de Descartes pour la réfraction.
2) On considère deux rayons lumineux passant par A1 , l’un orthogonal au dioptre et l’autre

faisant un angle i1 avec sa normale. Quel est le cheminement dans le milieu 2 de chacun des
deux rayons (on fera un schéma)? En déduire la nature de cette image et qualitativement la
position du point A2 .
3) on appelle H et H ' les intersections respectives de chacun des rayons avec le dioptre. On
oriente sa normale et on note p1 et p2 les abscisses de A1 et A2 , soit p1  HA1 et p2  HA2 .

Déterminer l’expression de p2 en fonction de p1 et i1 .


4) On souhaite que les conditions de stigmatisme approché soient réalisées pour les points
A1 et A2 .
a) Rappeler précisément ce que sont les conditions de stigmatisme rigoureux et de
stigmatisme approché.
b) Montrer que les conditions de stigmatisme rigoureux ne sont jamais réalisées pour le
dioptre plan.
c) Montrer qu’il est possible de réaliser celles de stigmatisme approchée à condition que les
rayons passant par A1 fassent un petit angle avec la normale au dioptre. Exprimer alors p2 en
fonction de p1 : c’est la formule de conjugaison du dioptre plan.
d) quels sont les grandissements transversal et longitudinal de ce système optique ? Peuvent-
ils être égaux ? Quelle en est la conséquence.

Exercice III.
Pour une observation axiale, une bille se trouve au fond d’une cuve de profondeur D pleine
d’eau. A quelle hauteur du fond de la cuve parait-elle placée ?

57
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre IV : Le dioptre sphérique : traitement classique

Exercice IV.
On regarde normalement à travers une lame à faces parallèles un point marqué sur la face
inférieure à cette lame. Ce point parait à 8 cm au-dessous de la face supérieure. On immerge
cette lame dans une cuve d’eau et le point paraît à 20 cm en dessous du niveau de l’eau.
Quelles sont les épaisseurs du verre et de l’eau si les indices respectifs sont de 1.52 et 1.33 ?
Exercice V.
Vous êtes à la surface de l’eau et vous observez un poisson de longueur L nageant à la
profondeur h  1 m . Soit T sa tête et Q sa queue. L’indice de l’eau est n=1.33.
a) déterminer géométriquement la position de l’image T’ de T formée par le dioptre plan air-
eau en utilisant le rayon vertical passant par T et un rayon faisant un angle i avec la verticale.
Calculer la profondeur h' de l’image T’ avec deux angles d’incidence 10° et 30°. Que
constatez-vous ? Quelles sont les conséquences et pourquoi voit-on les poissons nettement ?
b) déterminer la profondeur h' dans le cadre de l’approximation de Gauss. Faire le même
calcul si le poisson est à 4 m de profondeur.
c) un observateur est à la surface de l’eau et regarde un poisson de 1 m de longueur situé à 1m
de profondeur. En absence d’eau, lorsqu’il est juste à la verticale, il verrait ce poisson sous un
angle  . Sous quel angle  ' le voit-il depuis la surface de l’eau ?
Exercice VI.
En regardant depuis le bord d’un récipient de hauteur h sous une incidence i, une longueur
OA est cachée. Quelle est la longueur cachée quand on regarde de la même manière le
récipient plein d’un liquide d’indice n ? Calculer cette longueur avec n  2 , i  45 et
h  1m . Faites l’expérience en plaçant une pièce de monnaie au fond du récipient. Quand on
remplit le verre, la pièce devient visible.

Exercice VII.
On pique au centre d’un bouchon circulaire en liège d’épaisseur négligeable et de rayon R
une aiguille. L’ensemble flotte sur un liquide d’indice n . Quelle doit être la dimension de
58
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre IV : Le dioptre sphérique : traitement classique

l’aiguille pour qu’elle soit invisible pour un observateur placé à la surface ? Faire un schéma
indiquant clairement le trajet d’un rayon lumineux.

Exercice VIII.
1) Démontrer que la translation subie par un rayon lumineux traversant une lame à faces
parallèles d’épaisseur e et sous incidence i est donnée par
sin(i  r )
d e ,
cos r
où r est l’angle de réfraction. A.N. e=8.0cm ; i=45° et n=1.5.
2) Un rayon lumineux tombe sous incidence de 60° sur une lame à faces parallèles d’indice n
et d’épaisseur e sur un écran placé loin de la lame et perpendiculaire au rayon incident. On
observe un cercle lumineux si la lame est animée d’un mouvement rapide de rotation autour
du rayon incident. Calculer le rayon du cercle. n  3 , e  3 cm .

Exercice IX
Montrer qu’une lame à faces parallèles d’épaisseur e et d’indice n baignant dans deux milieux
d’indice différents est équivalente à un dioptre plan dont on donnera les caractéristiques.

Exercice X.
On considère un prisme d’angle A et d’indice n. les angles d’incidence et d’émergence sont
désignés par i et i’ et les réfractions successives par r et r’. Démontrer que pour tout i on a la
relation :
(i  i' ) ( D  A) A (r  r ' )
cos sin  n sin cos
2 2 2 2
Montrer que connaissant Dm et A on peut déduire aisément l’indice du prisme. Avec quelle

précision n est-il connu si les angles sont mesurés au goniomètre dont l’incertitude est de 30' '
par lecture ? (Précisez le mode de mesure rentrant dans vos considérations). Calculer alors n
et n . Application numérique. A  59,648 , Dm  3854'30' ' .

Exercice XI
Pour mesurer l’angle A d’un prisme au laboratoire, on envoie un faisceau de rayons parallèles
sur son arrête. L’écart angulaire entre les rayons réfléchis sur les deux faces du prisme est
X=159°.

59
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre IV : Le dioptre sphérique : traitement classique

- Montrer que X=2A et en déduire l’angle A du prisme.


- Si les mesures sont faites à 30’ près, en déduire la valeur de A . Réécrire A avec son
incertitude.
NB. On indiquera clairement sur un schéma les divers rayons qu’on peut obtenir.

Exercice XII.
On recherche quelle doit être la hauteur minimale d’un miroir qui, fixé verticalement sur un
mur, permet à une personne de 1.80m de s’observer entièrement (des pieds à la tête), les yeux
de l’observateur sont situés à environ 12 cm en dessous du sommet de son crâne.
1. schématiser la situation et représenter les rayons lumineux qui permettent à
l’observateur de voir le sommet A de sa casquette et la base B de ses pieds. On désignera par
I et J respectivement les bords supérieur et inférieur du miroir et O la position de l’œil de
l’observateur.
2. Déterminer la hauteur minimale que doit avoir le miroir pour que cette observation
soit possible ainsi que la hauteur à laquelle doit se trouver la base du miroir.
3. l’observation de son image est-elle modifiée si l’observateur s’éloigne ou se rapproche
du miroir ?

Exercice XIII. Séries d’images dans un système de deux miroirs plans.


On considère deux miroirs plans M et M’ dont les faces réfléchissantes sont en regard.
1) les miroirs M et M’ sont parallèles et distants de e (fig1.(a))

Fig1.(a)
Un objet ponctuel A entre M et M’ est à la distance z de M (z<e). le point A donne deux
séries d’images A1 , A2 , A3 , …, AN , … et A'1 , A'2 , A'3 ,…, A'N … sur l’axe Az normal aux
miroirs ; la première série correspond aux rayons réfléchis d’abord sur M et la seconde série
aux rayons réfléchis d’abord sur M’.

60
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre IV : Le dioptre sphérique : traitement classique

Déterminer, en fonction de z et e, les abscisses de ces deux séries d’images, comptées


à partir de A (près de l’origine), et notamment, déterminer les abscisses des images AN et

A'N suivant que N est pair ou impair.


2) les miroirs M et M’ forment un angle    / n (Fig.1(b))

Fig1.(b)
a) déterminer la déviation D d’un rayon incident, d’incidence quelconque, ayant subi une
réflexion sur chacun des deux miroirs.

b) Déterminer les positions angulaires ( OA, OAN ) et ( OA, OA'N des images AN et A'N d’un

objet ponctuel A situé entre M et M’ et repéré par l’angle (OA, M )   ; on distinguera


encore deux séries d’images ( A1 , A2 , A3 , …, AN , … ) et ( A'1 , A'2 , A'3 ,…, A'N …).

61
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre IV : Le dioptre sphérique : traitement classique

CHAPITRE IV
LE DIOPTRE SPHERIQUE :
TRAITEMENT CLASSIQUE.
IV. Introduction.
On entend par dioptre sphérique l’ensemble de deux milieux d’indices différents séparés
par une surface sphérique. Le dioptre sphérique est l’élément constitutif fondamental de tout
système optique centré car, tout système optique quelconque résulte de l’association de
dioptres et de miroirs.
Le dioptre sphérique est
caractérisé par son axe principal, qui est
l’axe perpendiculaire au plan de base,
son sommet S, son centre C et l’angle
d’ouverture  .
Lorsque la lumière passe du
milieu 1 au milieu 2, le milieu 1
d’indice n1 est appelé milieu objet
tandis que le milieu 2 d’indice n2 est Figure 4.1. Le dioptre sphérique.
le milieu image.

V. Invariant fondamental

Soit A2 l’image du point objet A1 par le


dioptre sphérique et I le point d’incidence
sur le dioptre (figure 4.2).
Considérons les triangles CA1I et CA2 I .
On a respectivement :

CA1 IA1
 , (2.1)
sin i1 sin 
et de façon analogue :
Figure 4.2. Dioptre sphérique avec n1  n2
.
CA2 IA2
 . (2.2)
sin i2 sin 
En faisant le rapport membre à membre de ces deux équations, nous avons :

62
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre IV : Le dioptre sphérique : traitement classique

CA1 sin i2 IA1


 . (2.3)
CA2 sin i1 IA2
Comme les angles d’incidence et de réfraction vérifient la loi de Snell - Descartes :
n1 sin i1  n2 sin i2 , (2.4)
ce rapport devient :

CA1 n1 IA1 CA CA
  n1 1  n2 2 . (2.5)
CA2 n2 IA2 IA1 IA2
On en déduit que la quantité

CAi
ni  cste , (2.6)
IAi
est une constante. C’est l’invariant fondamental du dioptre sphérique.

VI. Stigmatisme rigoureux : points de Weierstrass.


Pour qu’il y ait stigmatisme rigoureux, il faut et il suffit que les points A1 et A2 soient
conjugués quelque soit l’inclinaison des rayons sur l’axe, c’est-à-dire quelque soit  . Pour
déterminer ces points, nous partons de l’invariant fondamental qui donne :

CA1 CA
n1  n2 2 , (3.1)
IA1 IA2

 Si le point objet A1 se trouve au centre du dioptre ( A1 =C), alors le point image A2 se


trouve aussi au centre ( A2 =C). Alors, la relation (3.1) est vérifiée pour tous les points I,
c’est-à-dire quel que soit l’ouverture  du dioptre. Le point C est donc sa propre image par
rapport au dioptre sphérique. Le dioptre est donc rigoureusement stigmatique par rapport au
point C.
 Nous allons maintenant chercher les autres points rigoureusement stigmatiques. Pour
cela, plaçons I au sommet S du dioptre. Ainsi, on a :

CA1 CA
n1  n2 2 , (3.2)
SA1 SA2
Et on en déduit :

SA2 n2 CA2
 . (3.3)
SA1 n1 CA1

63
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre IV : Le dioptre sphérique : traitement classique

Comme nous recherchons 2 points


particuliers A1 et A2 , il nous faut une
deuxième équation. Pour cela, plaçons le
point I en S’ diamétralement opposé à S
(Figure 4.3). Nous obtenons la relation :

S ' A2 n CA2
 2 . (3.4)
S ' A1 n1 CA1
Le signe «- » introduit ici tient du fait que
les mesures algébriques SA1 et S ' A1 sont
Figure 4.3. Dioptre sphérique avec n1  n2 .
se signes opposés (voir figure) tandis que
les autres quantités gardent leur signe.

Des relations (3.3) et (3.4), on a :

SA2 S ' A2 n2 CA2


  .
SA1 S ' A1 n1 CA1
Or, nous avons :

SA2 S ' A2 SA2  S ' A2 SA2  S ' A2


   .
SA1 S ' A1 SA1  S ' A1 SA1  S ' A1
On en déduit donc :

SA2  S ' A2 n2 CA2 SA2  S ' A2 n2 CA2


 , (a) et  (b), (3.5)
SA1  S ' A1 n1 CA1 SA1  S ' A1 n1 CA1
En utilisant la relation de Chasles, on a :
SA2  S ' A2  SC  CA2  S ' C  CA2  2CA2 , (3.6a)

SA2  S ' A2  SC  CA2  S ' C  CA2  2SC  2CS , (3.6b)


De même,
SA1  S ' A1  SC  CA1  S ' C  CA1  2CA1 , (3.7a)

SA1  S ' A1  SC  CA1  S ' C  CA1  2SC  2CS . (3.7b).


Des relations (3.5a), (3.6b) et (3.7a), nous avons :

n2 CA2 CS n1
  CA2   CS . (3.8)
n1 CA1 CA1 n2

De même, des relations (3.5b), (3.6a) et (3.7b), on a :

64
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre IV : Le dioptre sphérique : traitement classique

n2 CA2 CA n
  2  CA1   2 CS . (3.9)
n1 CA1 CS n1

Ainsi, les points conjugués et rigoureusement stigmatiques, A1 et A2 , vérifient les relations :


n2 n
CA1   CS et CA2   1 CS . (3.10)
n1 n2
Ces points vérifient aussi la relation :
2
CA1.CA2  CS . (3.11)

Les points S, A1 , A2 , S’ et C sont appelés points de Weierstrass ou de Young. Ils forment une
division harmonique.
Remarques.
 Si n1  n2 , alors le point objet A1 est extérieur à SS’ et le point image A2 est entre le
centre C et S’.
 Si n1  n2 , le point objet A1 est situé entre le centre C et S’ et le point image A2 est
extérieur à SS’ .
 Aux points de Weierstrass, on a :

CA1 n22 n CA1 n2 IA1


 2  1   . (3.12)
CA2 n1 n2 CA2 n1 IA2

Ainsi, ces points vérifient :


n1 IA1  n2 IA2  0 ,  I . (3.13)
Cette propriété est utilisée dans l’objectif du microscope qui, admettant de rayons de très
grande ouverture ne fonctionne pas dans les conditions d’approximation de Gauss.

IV. Stigmatisme approché.


1- Préliminaires.
Dans le paragraphe précédent, nous venons de voir que le dioptre sphérique n’est pas
rigoureusement stigmatique sauf pour deux points particuliers. Il s’agit dans cette section de
chercher les conditions pour un stigmatisme approché. Pour cela, considérons une fois de plus
le schéma de la figure 4.2 et posons :
CA1  x1 , CS   et CA2  x2 . (4.1)
Dans le triangle A1IC , on a :

IA1  IC  CA1 = IA1  CI  CA1  IA12   2  x12  2x1 cos  . (4.2)

65
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre IV : Le dioptre sphérique : traitement classique

Dans le cas de faible ouverture du dioptre (conditions de Gauss),  est faible et


cos   1   2 / 2 . On en déduit que

2 x1 2 
IA1    x1  1 
2
2
. (4.3)
   x1  

En orientant I A1 comme SA1 , c’est-à-dire, SA1  SC  CA1  x1   , on a :

 x1 2 
I A1    x1 1  2
. (4.4)
 2  x1  
Au deuxième ordre près (c’est-à-dire en ne considérant que des termes linéaires en  ), on
obtient :
I A1  x1    SA1 et I A2  x2    SA2 . (4.5)
Dans ce cas ( I  S ) et l’invariant fondamental (2.5) prend la forme:

CA1 CA
n1  n2 2 . (4.6)
SA1 SA2
On constate que dans ces conditions la relation liant l’objet à l’image est indépendante de
l’angle d’incidence i1 . On en déduit que : Il y a stigmatisme approché pour tout point de
l’espace qui n’envoie sur le dioptre sphérique qu’un pinceau lumineux dont le rayon moyen
lui est normal, c’est-à-dire formé de rayons paraxiaux.
2- Equation de conjugaison : origine au centre C.
Nous partons de l’invariant fondamental avec I  S ( c’est-à-dire nous nous plaçons dans les
conditions de Gauss) :
CA1 CA 1 SA1 1 SA2
n1  n2 2   .
SA1 SA2 n1 CA1 n2 CA2

En utilisant la relation de Chasles, on a :


SA1  SC  CA1 et SA2  SC  CA2 ,
En reportant ces expressions dans la
relation précédente, on a :

1 SC  CA1 1 SC  CA2 Figure 4.4. Grandissement linéaire.



n1 CA1 n2 CA2

Soit :
1 SC 1 SC 1 1
   .
n1 CA1 n2 CA2 n2 n1

66
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre IV : Le dioptre sphérique : traitement classique

Et sous une forme plus convenable :


n1 n n n
 2  1 2. (4.7)
CA2 CA1 CS
Cette équation décrit la relation de conjugaison du dioptre avec origine au centre C. le grandissement
linéaire peut se déduire de la figure 4.4. En effet, à partir des triangles CA1B1 et CA2 B2 , on a :

A2 B2 CA2
   . (4.8)
A1B1 CA1
En utilisant la relation (4.6), nous obtenons :

A2 B2 CA2
   (4.9)
A1B1 CA1
En résumé, nous avons la relation de conjugaison (4.7) et le grandissement transversal (4.9).
3- Equation de conjugaison : origine au sommet S.
Le point de départ reste encore l’invariant fondamental avec I=S (4.6), c’est-à-dire :

CA1 CA
n1  n2 2 . (4.10)
SA1 SA2

En introduisant le segment SC dans cette relation et en utilisant la relation de Chasles,


c’est-à-dire :
CA1  CS  SA1 et CA2  CS  SA2 , (4.11)
On obtient :

CS  SA1 CS  SA2
n1  n2 , (4.12)
SA1 SA2
Après réorganisation, on a :
n2 n n n
 1  2 1. (4.13)
SA2 SA1 SC
Le grandissement transversal est alors :

A2 B2 CA2
   (4.14)
A1B1 CA1
En utilisant l’invariant fondamental, on a :

n1 SA2
  . (4.15)
n2 SA1

En résumé, la relation de conjugaison avec origine au sommet ainsi que le grandissement


transversal sont donnés par :

67
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre IV : Le dioptre sphérique : traitement classique

n2 n n n n SA
 1  2 1 et   1 2 . (4.16)
SA2 SA1 SC n2 SA1

Ces deux relations nous permettront de déterminer la position de l’image ainsi que son
grandissement linéaire ou transversal.

4- Eléments cardinaux du dioptre sphérique.


a- définition.
On appelle éléments cardinaux d’un système optique centré des points du plan, des
droites ou des domaines dont les propriétés permettent de construire facilement les images
d’objets ou les trajets des rayons lumineux à travers un système optique.
b- foyer objet et plan focal objet.
Par définition, le foyer objet F1 est le point de l’axe dont l’image est à l’infini. A partir de
la relation de conjugaison (4.16), nous avons :
n2 n1 n n n1
  2 1  SF1   SC . (4.17)
 SF1 SC n2  n1

Cette relation définit la position du point focal objet par rapport au sommet du dioptre
sphérique.
Le plan focal objet est le plan de front passant par le foyer focal objet.
Propriétés : -Tout point du plan focal objet est un foyer secondaire. En effet, tout
faisceau de rayons incidents parallèles entre eux possède un émergent qui converge vers un
point du plan focal image.
- Tout point du plan focal objet émet des rayons dont les émergents sont
parallèles entre eux.

c- foyer image et plan focal image.


Par définition, le foyer image F2 est le point de l’axe image d’un point de l’axe situé à
l’infini. A partir de la relation de conjugaison, on a donc :
n2 n1 n2  n1 n2
   SF2  SC . (4.18)
SF2  SC n2  n1

Le plan focal image est le plan de front passant par le foyer focal image.
La relation (4.18) définit la position du point focal image par rapport au sommet du dioptre
sphérique.

68
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre IV : Le dioptre sphérique : traitement classique

Figure 4.5 (a) foyer objet et (b) foyer image d’un dioptre convergent.

d- points et plans principaux.


On appelle plans principaux, un couple de plan conjugué pour lesquels le grandissement
linéaire est 1.
Les points principaux H1 et H 2 sont les points d’intersection des plans principaux avec
l’axe principal.
Pour le dioptre sphérique, nous avons :

A2 B2 n1 SA2 n
    SA2  2  SA1 . (4.19)
A1B1 n2 SA1 n1

En reportant dans la relation de conjugaison (4.16), on a :


n1  1 
SA1    1 SC . (4.20)
n2  n1   
Si   1 , alors A1  H1 . Il vient de la relation précédente que SH1  0 . De la relation

(4.19), on déduit que SH 2  0 . On conclut que le point principal objet H1 et le point

principal image H 2 sont confondus avec le sommet S du dioptre ( H1  H 2  S ).

e- Distance focale.
Par définition, la distance focale objet est la mesure algébrique f1  H1F1 et la distance

focale image celle de la quantité f 2  H 2 F2 .

69
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre IV : Le dioptre sphérique : traitement classique

Pour un dioptre sphérique, comme les points principaux sont confondus avec le
sommet du dioptre, on a :
n1 n2
f1  SF1   SC et f 2  SF2  SC . (4.21).
n2  n1 n2  n1
De cette relation on a :
f1 n
 1 et SF1  SF2  SC . (4.22)
f2 n2
On en déduit que les foyers sont situés de part et d’autre du sommet du dioptre et que la
somme algébrique des distances focales objet et image est une constante indépendante de la
nature du milieu.
 Si SC  0 (dioptre convexe) et n1  n2 alors SF1  0 et SF2  0 ; le foyer
objet est dans l’espace objet et le foyer image est dans l’espace image. C’est
un dioptre convergent car, les dioptres à foyers réels sont dits dioptres
convergents.
 Si SC  0 (dioptre concave) et n1  n2 alors SF1  0 et SF2  0 . le foyer objet
est dans l’espace image et le foyer image est dans l’espace objet. les foyers
sont donc virtuels et le dioptre est dit divergent.
La vergence d’un système optique est la quantité :
n2
C , (4.23)
f2
et s’exprime en dioptries (  ). Pour le dioptre sphérique, cette vergence est :
n2  n1
C . (4.24)
SC
NB. Cette vergence est aussi parfois appelée puissance d’un système optique et se note P ou
D. On utilise parfois le qualificatif distance focale pour désigner la distance focale image
d’un système optique. Dans ce cas on la note f . Notons aussi que l’orientation de SC
suit celle de la lumière.
f- Points nodaux.
C’est un couple de points conjugués de l’axe tel qu’à tout rayon incident passant par le point
nodal objet ( N1 ) correspond un émergent passant par le point nodal image ( N 2 ) et parallèle à
l’incident.
Pour le dioptre sphérique, on peut remarquer ce point nodal n’est rien d’autre que le
centre C du dioptre sphérique.

70
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre IV : Le dioptre sphérique : traitement classique

N1  N2  C .

5- Construction géométrique.
Pour construire géométriquement l’image A2 B2 d’un objet A1B1 , on cherche l’intersection de
deux rayons lumineux parmi les trois suivants (Figure 4.) :
 Le rayon passant par le centre optique qui n’est pas dévié.
 Le rayon parallèle à l’axe dans le milieu objet qui émerge en passant (ou en
semblant passer) par le foyer image.
 Le rayon passant par le foyer objet ( ou semblant y provenir) et qui émerge
parallèlement à l’axe optique.

Figure 4.6. Construction de l’image A2 B2 d’un objet A1B1 . Cas d’un dioptre convergent.

6- Equation de conjugaison : origine aux foyers.


Nous partons de la relation de conjugaison avec origine au sommet du dioptre :
n2 n n n
 1  2 1. (4.25a)
SA2 SA1 SC
Nous savons que :
n1 n2
f1  SF1   SC et f 2  SF2  SC . (4.25)
n2  n1 n2  n1
C’est-à-dire :
1 n n 1 f n
 2 1 et 1   1 . (4.26)
f1 n1 SC f2 n2
En utilisant ces relations dans l’équation (4.25a), on a :
f2 f
 1  1. (4.27)
SA2 SA1
De même, en utilisant la relation de Chasles, on a :

71
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre IV : Le dioptre sphérique : traitement classique

SA1  SF1  F1 A1 et SA2  SF2  F2 A2 . (4.28)


En reportant ces expressions dans (4.27), et en développant on a :
f1 ( f 2  F2 A2 )  f 2 ( f1  F1 A1 )  ( f1  F1 A1 )( f 2  F2 A2 ) . (4.29)
D’où la relation de conjugaison :
F1 A1.F2 A2  f1 f 2 , (4.30)
bien connu sous le nom de relation de Newton.
Pour déterminer le grandissement linéaire, on considère les triangles A1B1F1 et F1SJ de la
figure (4.6). On a :

SJ SF1
 avec SJ  A2 B2 . (4.31)
A1B1 A1F1
On en déduit :

A2 B2 SF1 SF1  f1 AF
       1 2. (4.32)
A1B1 A1F1 A1F1 A1F1 f2

En résumé, les formules de Newton s’écrivent :

A2 B2  f1 AF
F1 A1.F2 A2  f1 f 2 et     1 2. (4.33)
A1B1 A1F1 f2

7- Exemple d’application.
On considère un dioptre sphérique dont les caractéristiques sont les suivants : Indice du
milieu objet n1  1 , indice du milieu image n2  1.5 , et courbure SC  15 cm .
a- déterminer la position des foyers objets et image du dioptre par rapport au sommet S.
b- quelles sont les distances focales objet et images du dioptre ? et sa vergence ?
c- calculer et construire dans chaque cas la position et le grandissement transversal de
l’image A' B' d’un objet AB situé respectivement à 60cm et 15cm en avant du
dioptre.
Solution :
a- position des foyers.
La relation de conjugaison avec origine au foyer nous permet d’écrire que :
n2 n n n
 1  2 1 . (*)
SA' SA SC
On en déduit les positions F et F’ des foyers objet et image :
n1 n2
SF   SC et SF '  SC .
n2  n1 n2  n1

72
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre IV : Le dioptre sphérique : traitement classique

Application numérique. SF  30 cm . SF '  45 cm .

On peut vérifier que SF  SF '  SC  15 cm .


b- distances focales.
Par définition, la distances focales objet et image sont données par :
f  HF et f '  H ' F ' .
Comme les points principaux objet et image sont confondus, dans le cas d’un dioptre
sphérique, avec le sommet S du dioptre : on en déduit que :
f  SF et f '  SF ' . A.N. f  30 cm et f ' 45 cm .
La vergence est par définition :
n2
C . A.N. C  3.33
f'
c- Position de l’image.
Nous pouvons utiliser la relation de conjugaison (*). Cependant, comme nous connaissons
déjà les distances focales, on peut utiliser la relation de conjugaison suivante :

f f' f' n SA'


  1  SA'  . Le grandissement est   1 .
SA SA' f n SA
1 2
SA
A.N. Pour SA  60 cm on a SA'  90 cm . On a une image réelle car elle est située en
arrière du dioptre. Le grandissement   1 ; L’image est renversée et a la même hauteur que
l’objet.
Pour SA  15 cm l’image est à SA'  45 cm . On a une image virtuelle car elle
située en avant du dioptre.   2 . L’image est droite et deux plus grande que l’objet.

Figure E1. Trajet d’un pinceau lumineux issu de B dans les deux cas : l’échelle
suivant x est 15cm pour un segment.

73
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre IV : Le dioptre sphérique : traitement classique

V. Cas particuliers
5. Dioptre de rayon courbure infini : dioptre plan.
Lorsque le rayon de courbure de la surface sphérique est infini, on obtient une surface
plane et le centre C est rejeté à l’infini ( SC   ). Ainsi, le dioptre sphérique de rayon de
courbure infini est un dioptre plan.
Dans ce cas particulier, la relation de conjugaison du dioptre avec origine au sommet S
prend la forme :
n2 n
 1  0, (5.1)
SA2 SA1
On retrouve bien la relation de conjugaison du dioptre plan établie au chapitre précédent où S
est la projection orthogonale de l’objet A1 sur le dioptre plan.
Le grandissement transversal est :

A2 B2 n1 SA2
   . (5.2)
A1B1 n2 SA1
De la relation de conjugaison, on a :
n2
SA2  SA1 . (5.3)
n1
En reportant dans cette expression dans (4.2), on obtient :

n1 n2 SA1
   1. (5.4)
n2 n1 SA1

On conclut que le grandissement transversal d’un dioptre plan vaut 1. L’image est donc de
même grandeur transversale que l’objet mais de nature virtuelle. Ce résultat a déjà été trouvé
au chapitre précédent. Notons aussi que les foyers de ce dioptre sont rejetés à l’infini.
6. Miroir sphérique

Pour traiter le cas de miroir sphérique on


peut s’inspirer des résultats obtenus dans le
cadre du dioptre sphérique.
En effet, en observant la figure ci-
contre ainsi que les lois de Snell – Descartes
relatives à la réflexion et à la réfraction,
notamment : Figure 4.7. Réflexion et réfraction sur un
dioptre.
n1 sin i  n2 sin r . (5.5)
On se rend que compte la loi sur la réfraction
74
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre IV : Le dioptre sphérique : traitement classique

peut se ramener à la loi sur la réflexion (l’angle de réflexion est égale à l’angle d’incidence
en valeur absolue et en valeur algébrique, l’angle d’incidence est l’opposé de l’angle de
réflexion) en posant tout simplement n2  n1 ainsi, la relation (5.5) devient :

n1 sin i  n1 sin r  sin i   sin r : (5.6)


Soit :
r  i . (5.7)
On retrouve bien la 2ème loi de Descartes sur la réflexion. On conclut qu’on peut retrouver les
résultats du miroir sphérique en appliquant tout simplement cette simplification aux résultats
du dioptre sphérique.
 Relation de conjugaison et grandissement linéaire.
Ceci étant, pour la relation de conjugaison avec origine au sommet S, on aura donc :
1 1 2
  , (5.8)
SA2 SA1 SC
et le grandissement transversal :

A2 B2 SA
   2. (5.9)
A1B1 SA1
La relation de conjugaison avec origine au centre C est :
1 1 2
  , (5.10)
CA2 CA1 CS
et le grandissement transversal :

A2 B2 CA2
   . (5.11)
A1B1 CA1
 Position des foyers.
Le foyer objet est défini par :

n1 SC
f1  SF1   SC  f1  SF1  , (5.12)
n2  n1 2
et le foyer image est :

n2 SC
f 2  SF2  SC .  f 2  SF2  . (5.13)
n2  n1 2

On conclut que les foyers objet et image sont confondus ( F1  F2 ) et placés au milieu du

segment SC .
f1  f 2  SC / 2  f . (5.14)

75
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre IV : Le dioptre sphérique : traitement classique

 Formules de Newton.
Dans le cas où les origines sont aux foyers, on a les formules suivantes pour le dioptre
sphérique:

A2 B2  f1 AF
F1 A1.F2 A2  f1 f 2 et     1 2. (5.15)
A1B1 A1F1 f2

Ce qui se réduisent à :

A2 B2 f AF
F1 A1.F2 A2  f 2 , et     2 2 , (5.16)
A1B1 A1F1 f

pour le miroir sphérique.

76
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre IV : Le dioptre sphérique : traitement classique

Exercices de Travaux Dirigés


Exercice I. Dioptres sphériques 1.5, contient à 1cm de son centre, une
convergents et divergents. petite bulle d’air de 2 mm de diamètre.
A- Dioptre convergent. Quelles sont la position et la grandeur de
On donne n1  1 (air ou vide), n2  2.33 l’image de la bulle pour un observateur qui
(indice du Sulfure de Zinc (ZnS) ), regarde la sphère le long d’un diamètre
SC  2cm. passant par la bulle d’air ? On fera le
calcul pour les deux positions possibles de
1) calculer SF et SF ' . En déduire les
l’observateur.
distances focales.
2) Calculer la puissance P de ce
Exercice III.
dioptre.
Etablir à partir des relations de
3) Tracer ci-dessous la marche des
conjugaison du dioptre plan et du dioptre
rayons pour les diverses positions de
sphérique, l’équation de conjugaison d’une
l’objet et compléter le tableau selon le
lentille demi-boule d’indice n , d’épaisseur
modèle (nature objet, SA (cm), SA’ (cm),
SC  e , plongée dans l’air.
 , nature image). Pour les cas suivants de
la position de l’objet : SA=-4cm, -0.5cm, Exercice IV.
+1cm, +2cm, +3.5 cm. La hauteur de On considère un système optique d’indice
l’objet est de 2cm. On prendra pour
échelle : suivant x 2 graduations pour 1cm, n, d’épaisseur e  S1S2 dans l’air,
et suivant y 1graduation pour 1cm. constitué par deux dioptres sphériques de
4) Comparer le signe du sommet S1 et S 2 . Soient C1 et C2 les
grandissement avec la nature de l’objet et centres de courbure des dioptres respectifs.
de l’image (Réelle ou virtuelle). On pose S1C1  R1 et S2C2  R2 . On
B- Dioptre divergent. n1  n2 . suppose que S 2 est confondu avec C1 .
On donne n1  2.33 et n2  1 (air ou vide), Calculer la position des foyers objet
SC  2cm. et image de chacun des dioptres en
5) calculer SF et SF ' . En déduire les fonction de n, R1 et R2 .
distances focales. Quelle relation doit-il exister entre
6) Calculer la puissance P de ce n, R1 et R2 pour qu’un rayon incident
dioptre en dioptries. parallèle à l’axe de la lentille, émerge
7) Tracer ci-dessous la marche des parallèle à l’axe après traversée de la
rayons pour les diverses positions de lentille ?
l’objet et compléter le tableau selon le Application Numérique. n  3 / 2, et
modèle (nature objet, SA (cm), SA’ (cm), R1  3 cm .
 , nature image). Pour les cas suivants de
la position de l’objet : SA=-2cm, +1cm, Exercice V.
+2cm, +3.5 cm et +5.5 cm. La hauteur de Calculer et construire géométriquement
l’objet est de 2cm. On prendra pour l’image, position et grandeur, d’un objet
échelle : suivant x 2 graduations pour 1cm, virtuel situé à 50 cm d’un miroir convexe
et suivant y 1graduation pour 1cm. de rayon de courbure R  2 m .
8) Comparer le signe du
grandissement avec la nature de l’objet et Mêmes questions pour un miroir concave
de l’image (Réelle ou virtuelle). de rayon de courbure R  20 cm .

Exercice II. Exercice VI. Dioptre sphérique et


Une sphère de verre de 4 cm de principe de Fermat. Stigmatisme –
diamètre, dont l’indice de réfraction est Conditions d’Abbe et de Herschell.

77
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre IV : Le dioptre sphérique : traitement classique

Soit un dioptre sphérique de centre soit également stigmatique pour le couple


O, de rayon R  OS , qui sépare deux de points conjugués C et C’ situés sur l’axe
milieux homogènes d’indices n et n' . Une et voisins de A et A’.
source ponctuelle A est placée sur l’axe du
dioptre à la distance a=AS du sommet S. Exercice VII. Dioptre sphérique et
Au rayon incident AI, issu de A, lentille mince.
correspond un rayon émergent qui coupe Dans cet exercice, on établit les relations
l’axe en A’ ( A' S  a' ) ; le point de conjugaison du dioptre sphérique qui
d’incidence I est repéré par l’angle sont à la base de toute l’optique
géométrique dans l’approximation de
  (CS , CI ) . On supposera a  a'  R et Gauss. On démontre ensuite celles d’une
n'  n . lentille mince.
1) calculer le chemin optique On considère deux milieux
L()  [ AIA' ] qui sépare A et A’. transparents 1 et 2, isotropes, d’indices de
2) a) en déduire la relation entre a, a’, R, réfraction respectifs n1 et n2 , séparés par
n, n’ et  imposée par le principe de une surface ayant la forme d’une calotte
Fermat. sphérique d’axe de révolution z' z et
b) Déterminer (en fonction de R, n et n’) orientée du milieu 1 vers le milieu 2. on
les abscisses a et a’ des points conjugués note R le rayon de courbure de ce dioptre,
(A,A’) pour lesquels le dioptre réalise un C le centre de la sphère à laquelle il
stigmatisme rigoureux ; en déduire le appartient (point de l’axe z' z ) et S son
chemin optique qui sépare ces points. sommet (c’est l’intersection du dioptre et
Application Numérique : on donne R= de son axe de révolution). La concavité du
6cm ; n=1 ; n’=1.50 ; calculer a et a’.
dioptre est ici telle que l’on a CS  R  0
3) a) quelle relation (condition d’Abbe)
(voir Figure ci-dessous).
doit lier n, n’, AB , A' B' et les angles
orientés  et  ' (Fig. E1) pour que le
système rigoureusement stigmatique pour
le couple (A,A’) soit également
stigmatique pour le couple de points
conjugués B et B’, voisins de A et A’ et
situés dans un plan de front ( AB  axe et
A' B'  axe ).

Soit un point A1 de l’axe z' z se trouvant


dans le milieu 1. On s’intéresse à un rayon
lumineux que ce point envoie vers le
milieu 2. le rayon rencontre la surface
sphérique au point I que l’on repère par
l’angle  . Le rayon (incident) A1I , fait
un angle i1 avec la normale d’incidence
CI , le rayon réfracté lors de la traversée
Figure E1. de la surface fait un angle i2 avec la
normale d’incidence et semble provenir du
4) Quelle relation (condition de point A2 de l’axe z' z .
Herschell) doit lier n, n’, AC , A'C ' ,  et 1) Ecrire les lois de Descartes pour la
 ' pour que le système rigoureusement réfraction. On suppose que la construction
stigmatique pour le couple de point (A,A’)
78
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre IV : Le dioptre sphérique : traitement classique

de la figure est correcte ( i1 < i2 ). Lequel des forme sphérique, de même axe de
deux indices n1 ou n2 a-t-il la valeur la révolution z' z et de rayons de courbure
plus élevée ? respectifs R1  C1S1 et R2  C2 S2 (de
2) Enoncer les conditions de stigmatisme signes quelconques). C’est un système
entre deux points conjugués. Les appliquer centré et z' z est appelée axe optique. Il est
pour les points A1 considéré comme objet toujours orienté positivement dans le
et A2 comme image. Dans quelle même sens de parcours de la lumière. On
dit que la lentille est mince lorsque l’on
approximation sont-elles vérifiées pour un
peut confondre les deux sommets S1 et S 2
objet étendu ?
3) on rappelle que dans un triangle des deux dioptres en un unique point O
quelconque ABC d’angles respectifs aux appelé sommet de la lentille. On utilise une
sommets  ,  , et  on a les relations : lentille mince dans les conditions de
Gauss.
BC AB AC
  . a) compte tenu des résultats des questions
sin  sin  sin  précédentes, établir l’équation qui relie les
abscisses p d’un point A et p’ de son image
A’ par la lentille. C’est la relation de
conjugaison de la lentille mince lorsque
l’origine est prise au sommet.
b) en déduire les positions de ses deux
foyers principaux, objet F et image F’.
c) donner l’expression des distances
focales objet f  OF et image f '  OF '
Montrer que la quantité nCA/ IA est de cette lentille en fonction de n, R1 et R2 .
conservée dans le changement de milieu. Réécrire alors la relation de conjugaison de
Cette quantité est appelée invariant la lentille.
fondamental du dioptre sphérique.
4) Le dioptre sphérique est utilisé dans les
conditions de Gauss. On prend le sommet d) On introduit les abscisses q  FA et
S comme origine de l’axe z' z et on note q'  F ' A' . Etablir la relation de
p1 et p2 les abscisses de A1 et A2 : conjugaison aux foyers, dite de Newton,
p1  SA1 et p2  SA2 . reliant q , q ' , f et f ' .
a) établir une équation reliant p1 , p2 , n1 , e) Définir un critère quantitatif permettant
d’établir le caractère convergent ou
n2 et le rayon de courbure R du dioptre. divergent d’une lentille mince.
C’est la relation de conjugaison avec f) On considère les lentilles suivantes :
origine au sommet dite relation de biconvexe, biconcave, ménisque
Descartes. convergent, ménisque divergent, plan
b)Etablir la relation de conjugaison avec concave, plan convexe. Faire un schéma de
origine au centre, reliant x1  CA1 , ces lentilles, puis conclure quant au
x2  CA2 , n1 , n2 et R . C’est la relation de caractère globalement convergent de
chacune d’elles. Donner une méthode
conjugaison avec origine au centre.
expérimentale simple permettant de
5) application : établissement des relations
déterminer immédiatement le caractère
de conjugaison d’une lentille mince
d’une lentille.
utilisée dans l’air (milieu d’indice égal à
l’unité). Une lentille est un milieu
transparent, homogène et isotrope,
d’indice n , limité par deux surfaces de

79
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

CHAPITRE V :
APPROXIMATION LINEAIRE DE L’ OPTIQUE
GEOMETRIQUE : OPTIQUE PARAXIALE
I Rappels.
Au chapitre précédent, nous avons mentionné que l’un des objectifs poursuivis par
l’optique géométrique était de déterminer l’image d’un objet à travers un système optique.
Cette image est la région de l’espace (aussi ponctuelle que possible) où convergent tous les
rayons issus d’une source. Si tous les rayons issus d’une source convergent vers une région
aussi ponctuelle que possible, on dit qu’il y a stigmatisme rigoureux ou absolu, ou encore
stigmatisme tout court. Comme ce stigmatisme n’est réalisé que pour les miroirs plans ou
pour un des points particuliers d’un dioptre sphérique, on aura alors un stigmatisme approché
chaque fois que :
 Le faisceau lumineux est de faible ouverture.
 Les angles d’incidence sur les dioptres sont assez faibles.
 Le principe de la propagation rectiligne est assuré.
Lorsque toutes ces conditions sont vérifiées, on est dans l’approximation de Gauss ou
approximation de l’optique géométrique.

II. Fonction différence de Phase.


Nous considérons un système optique séparant 2 milieux d’indice n1 et n2 . Un rayon

lumineux issu d’un point A1 du milieu 1 se propage dans la direction repérée par u1 et passe

par un point A2 suivant la direction u2 dans le milieu 2. Les points A1 et A2 ont pour
coordonnées respectives ( x1, y1, z1 ) et ( x2 , y2 , z2 ) .

Figure 5.1. Cheminement d’un rayon lumineux à travers le système (S).

80
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

Le rayon lumineux émis par A1 dans le milieu (1) a pour phase  ( x1 , y1, z1 ) et pour vecteur
d’onde
 2 
K1  grad  n1u1 . (2.1)
0
Dans le milieu (2), le rayon le rayon lumineux passant par A2 a pour phase  ( x2 , y2 , z2 ) et de
vecteur d’onde :
 2 
K 2  grad  n2u2 . (2.2)
0
Nous définissons la fonction différence de phase entre les points A1 et A2 par

   ( A2 )   ( A1 ) . Sachant que par définition du déphase spatial, on a  (M )  K .r , nous
pouvons écrire l’expression de  comme suit :
2    
 (n2u2 .r2  n1u1.r1 ) , (2.3)
0
 
où r1 et r2 sont les vecteurs positions, par rapport à une origine O, des points A1 et A2 ,
 
respectivement : r1  OA1 et r2  OA2 . La quantité 2 / 0 étant une constante indépendante
du milieu de propagation de l’onde lumineuse, on peut délibérément l’omettre et écrire que :
   
  n2u2 .r2  n1u1.r1 .
La variation de cette fonction est :
       
d  n2u2 .dr2  n1u1.dr1   n2du2 .r2  n1du1.r1 . (2.4)
Le premier terme entre parenthèses est la variation radiale tandis que le second terme décrit la
variation angulaire de la différence de phase.

III. Fonction angulaire  .


Soit d la variation angulaire de la fonction différence de phase. Cette variation
s’écrit :
   
d  n2du2 .r2  n1du1.r1 . (3.1)
 
Soit ( 1 , 1 ,  1 ) et (  2 ,  2 ,  2 ) les composantes respectives des vecteurs unitaires u1 et u2 .
En les utilisant dans la relation (3.1), il vient :
d  n2 x2d 2  y2d2  z2d 2   n1 x1d1  y1d1  z1d 1  . (3.2)
 
Les vecteurs u1 et u2 étant unitaires, leurs composantes vérifient la relation :

12  12   12  1 et  22  22   22  1 . (3.3)


81
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

Par conséquent,
1d1  1d1   1d 1  0 et  2d 2  2d2   2d 2  0 . (3.4)
Ainsi, on peut exprimer les composantes d1 et d 2 en fonction de d i et d i :

1d1  1d 1  d  d
d1    et d 2   2 2  2 2 . (3.5)
1 1 2 2
En reportant cette expression dans (3.2) on obtient :

   d  d      d  d  
d  n2  x2  2 2  2 2   y2 d 2  z2 d 2   n1  x1  1 1  1 1   y1d1  z1d 1  ,
  2 2     1 1  
En regroupant les termes qui varient dans le même sens, on a :
             
d  n2  y2  x2 2 d 2   z2  x2 2 d 2   n1  y1  x1 1 d1   z1  x1 1 d 1  . (3.6)
 2    2    1   1  

Cette relation décrit la variation angulaire en fonction des cosinus directeurs des angles et des
cordonnées du point objet A1 et du point image A2 .

IV. Application au dioptre sphérique : Fonction différence de phase.


Considérons le schéma de la figure 5.1 suivante dont le système optique considéré est
un dioptre sphérique.

Figure 5.2 : Dioptre sphérique.

Soit H la projection de I sur l’axe et O l’origine du repère prise au sommet S du


dioptre :

82
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

 
OI  OH  HI  OHi  HI j . (4.1)
 
En rapprochant A1 et A2 en I, on obtient r1  r2  OI et la fonction différence de phase
devient :
 
  n2u2  n1u1 OI . (4.2)
Comme
 OH  R(1  cos  )    cos 1   2  cos  2
    1 
OI   , u1  , et u2  , (4.3)
     sin      sin 
 HI  R sin    1 1  2 2

On obtient :
  R(n2 2  n11 )(1  cos )  R(n2 2  n11 ) sin  . (4.4)
Comme le rayon vecteur est une constante, alors la fonction différence de phase (4.4) se réduit
à sa seule composante angulaire et on peut écrire :

 (n2 2  n11 )(1  cos  )  (n2  2  n11 ) sin  . (4.5)
R
Lorsque les rayons sont faiblement inclinés, l’angle d’ouverture du dioptre reste faible et on
peut faire un développement limité de (4.5) à l‘ordre 2 en  . En effet, on a :
2 1
sin    , cos   1  ,  i2  i2  1  i  1  i2  1  i2 , i=1 et 2. (4.6)
2 2
En reportant ces expressions dans (4.5) et en ne gardant que les termes d’ordre 2 nous avons :
 2
 (n2  n1 )  (n2  2  n11 ) . (4.7)
R 2
 
Soient 1 et  2 les angles que font respectivement les vecteurs u1 et u2 . On peut donc
calculer les composantes de ces vecteurs comme suit :
1
 i  cos i  1  i2 et 1  sin 1  1 , pour i=1,2. (4.8)
2
En comparant cette expression à l’expression (4.6), on obtient :
1  1 et 2   2 (4.9)
Ainsi, on peut donc remplacer l’angle que fait le rayon incident avec l’axe principal dans le

plan méridien avec la coordonnée de ui suivant y, à savoir  i .
D’autre part, en considérant le triangle (A1 C I), on a :
i1  1   . (4.10)
En considérant le triangle (A2C I), on a :
83
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

i2   2   . (4.11)
D’autre part, nous avons la relation de Descartes :
n1 sin i1  n2 sin i2 , (4.12)
Et pour de faibles angles :
n1i1  n2i2  n1 1     n2 2    . (4.13)
On en déduit :
n11  n2  2
n11  n2 2  n2  n1     . (4.14)
n2  n1
En reportant (4.14) dans (4.7), on obtient :

 1 n1 1  n2  2 
2

 . (4.15)
R 2 n1  n2
Cette fonction décrit la partie angulaire de la fonction différence de phase  d’un dioptre

sphérique de rayon R  SC  OC .

V. Optique Paraxiale : relation de conjugaison et matrice de transfert


1- Optique paraxiale.
Considérons un rayon lumineux de direction quelconque traversant un système optique
quelconque. La fonction angulaire  relative au trajet du rayon lumineux est généralement

très compliquée car dépendant des cordonnées 1 ,  2 ,  1 et  2 des vecteurs unitaires u1 et

u2 . Si le système est centré,  doit présenter une symétrie de révolution autour de l’axe
 
optique. Si on suppose que les directions u1 et u2 sont voisines de l’axe, on peut alors faire un

développement limité de  au voisinage de  0 . Par suite de cette symétrie, ce développement

limité de  ne comportera pas les termes de premier ordre :

  0  
a 2
2
 b
2
 
1   12  c1 2   1 2    22   22 . (5.1)

Par suite,
d  a1  c2 d1  a 1  c 2 d 1  b2  c1 d2  b 2  c 1 d 2 . (5.2)
En identifiant (3.6) à (5.2), on obtient :
 
a1  c 2   n1 y1  x1 1  ; (5.3a)
 1 

84
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

 
a 1  c 2   n1 z1  x1  1  , (5.3b)
 1 

 
b 2  c1   n2  y2  x2  2  , (5.3c)
 2 

 
b 2  c 1   n2  z2  x2  2  . (5.3d)
 2 
Comme les directions sont proches de l’axe, on a en première approximation
1   2  1 et les relations (5.3) précédentes deviennent :
 Pour les rayons incidents :
n1 y1  (n1x1  a)1  c2 ; (5.4a)
n1z1  (n1x1  a) 1  c 2 , (5.4b)
 Pour les rayons émergents :
n2 y2  (n2 x2  b)2  c1 ; (5.5a)
n2 z2  (n2 x2  b) 2  c 1 . (5.5b)

2- Relation de conjugaison.
 
Soit s1  A1B1 un objet lumineux situé dans le milieu objet d’indice n1 et s2  A2 B2 son

image dans le milieu d’indice n2 . Les points A1 et A2 ont pour cordonnées respectives
( x1 , 0, 0) et ( x2 , 0, 0) . Les points B1 et B2 ont pour coordonnées ( x1 , y1 , z1 ) et ( x2 , y2 , z2 ) .
 
Ainsi les vecteurs s1 et s2 ont pour coordonnées :
 
s1  (0, y1, z1 ) et s2  (0, y2 , z2 ) . (5.6)

Cette relation montre que ces deux vecteurs sont perpendiculaires à l’axe. Soit les vecteurs u1

et u2 directions des rayons incident et émergent. On peut les décomposer comme suit :
     
u1  u01  w1 et u2  u02  w2 , (5.7)
avec
 
u01  (1  1, 0, 0) , u02  ( 2  1, 0, 0) , (5.8)
et
 
w1  (0, 1,  1 ) , w2  (0, 2 ,  2 ) . (5.9)
 
Dans les relations (5.4) et (5.5), on retrouve les composantes des vecteurs s et w . Ainsi ces
deux équations peuvent être réécrites comme suit :

85
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

  
n1s1  (n1x1  a)w1  cw2 ; (5.10a)
  
n2 s2  (n2 x2  b)w2  cw1 (5.10b).
A partir de ce système d’équations (5.10), on peut obtenir la relation milieu objet-milieu
image. Pour cela, à partir de (5.10a) on a :
 (n x  a)  n1 
w2  1 1 w1  s1 . (5.11)
c c
En reportant cette expression dans (5.10b), on obtient :
 
 (n2 x2  b)(n1 x1  a) w1  n1s1   (n x  b)(n1 x1  a)  c 2  ( n x  b) 
n2 s2   cw1 = 2 2 w1  n1 2 2 s1 .
c c c
Soit,
 (n x  b)(n1 x1  a)  c 2  ( n x  b) 
n2 s2  2 2 w1  n1 2 2 s1 . (5.12)
c c
On peut écrire les relations (5.11) et (5.12) sous forme matricielle :
 
 s2   s1 
    M    ,
 w2   w1 
où (M) est appelé matrice de transfert donnée par
 n1 (n2 x2  b) (n2 x2  b)(n1 x1  a)  c 2 
 
 n2 c n2c 
M   . (5.13)
 
 n1 (n1 x1  a) 
 c c 
 
Il y a stigmatisme lorsqu’à un objet donné correspond une et une seule image, en d’autres
 
termes, l’image s2 doit être indépendant de la direction du rayon incident w1 . Pour qu’il en
soit ainsi, de la relation (5.13), on note qu’il suffit que :
(n2 x2  b)(n1x1  a)  c2  0 . (5.14)
La relation (5.14) est appelée relation de conjugaison du système optique. Si cette relation
est vérifiée, on réalise alors le stigmatisme approché et le déterminant de M est alors :
n1
det(M ) = . (5.15)
n2
Nous avons ainsi établi la correspondance entre le milieu objet et le milieu image grâce à la
matrice de transfert M. Quand B1 et B2 sont conjugués, on a :

86
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

 n1 (n2 x2  b) 

 s2   n c
0   s 
   2
 1
     . (5.16)
w    
 2  n1 (n1 x1  a)   w1 
 c c 

Notons que les constantes a, b et c sont caractéristiques d’un système optique.


Conséquences.
 
 L’image s2 d’un objet s1 perpendiculaire à l’axe optique est elle aussi perpendiculaire
 
à l’axe optique et parallèle à l’objet ( s2 // s1 ).
 
 Lorsque s1 =0 alors s2 =0, ainsi, lorsque l’objet B1 est sur l’axe, son image B2 est
aussi sur l’axe. La relation
 n ( n x  b) 
s2   1 2 2 s1 , (5.17)
n2 c
Montre que tout rayon incident contenu dans le plan méridien donne un rayon émergent
contenu dans ce même plan.
 Définitions.
On appelle grandissement linéaire  le rapport

s2 n (n x  b) n1 c
    1 2 2  . (5.18)
s1 n2 c n2 n1 x1  a
On appelle grandissement angulaire ou rapport de convergence ou grossissement, le
rapport

w nx a
G  2  1 1 , (5.19)
w1 c

lorsque s1  0 . A partir de ces définitions, on peut réécrire la relation matricielle (5.16)
comme suit :
 
 s2   0   s1 
   n    ,
   1
(5.20)
w  G  
 2  c   w1 

Et par conséquent :
n1
det(M )  G  . (5.21)
n2
 Formule de Lagrange Helmholtz
Des formules du grossissement (5.19) et du grandissement linéaire (5.18), on a :
87
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers


A2 B2 w2 n1
G  .  . (5.22)
A1B1 w1 n2
On en déduit :
 
n2 A2 B2 .w2  n1 A1B1.w1 (5.23)
Cette relation est bien connue sous le nom de relation de Lagrange-Helmholtz.

VI. Eléments cardinaux des systèmes centrés.


g- Rappel sur quelques Définitions.
On appelle éléments cardinaux d’un système optique centré des points du plan, des
droites ou des domaines dont les propriétés permettent de construire facilement les images
d’objets ou les trajets des rayons lumineux à travers un système optique.
Un système centré est un ensemble de milieu dioptrique séparé par les surfaces sphériques
ou planes de révolution autour d’un axe central. Un tel système lorsqu’il comporte des miroirs
est dit catadioptrique.
La correspondance objet-image est unique lorsque nous avons rempli la loi de
conjugaison.
La relation de Lagrange Helmholtz est valable de proche en proche dans une association
de systèmes optiques. Par exemple dans le système suivant, elle est valable entre 1 et 2,
ensuite 2 et 3, 3 et 4, 4 et 5, 5 et 6.

Figure 5.3. Association de systèmes optiques

2- systèmes dioptriques à foyer.


a- foyers objet et image.
Par définition, le foyer objet F1 est le point de l’axe dont l’image est à l’infini. On a
toujours la relation de conjugaison :
(n2 x2  b)(n1x1  a)  c2  0 , (5.24)
On en déduit :
88
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

c2
(n1 x1  a)   . (5.25)
(n2 x2  b)

Lorsque x2   , on a x1  xF1 :
a
OF1  xF 1  . (5.26)
n1
Cette relation définit la position du point focal objet par rapport à une origine O.
Le foyer image F2 est le point de l’axe, image d’un point de l’axe situé à l’infini. A
partir de la relation de conjugaison, on a donc :
c2
(n2 x2  b)   . (5.27)
(n1 x1  a)

Lorsque x1   , on a x2  xF 2 :
b
OF2  xF 2   . (5.28)
n2
h- relation de conjugaison avec origine aux foyers.
Soit A1 et A2 deux points conjugués. Posons :

F1 A1  1  x1  xF1 et F2 A2   2  x2  xF 2 . (5.29)

Le produit  1. 2 est donné par :

a b c2
 1. 2  ( x1  xF 1 ).( x2  xF 2 )  ( x1  ).( x2  ) = . (5.30)
n1 n2 n1n2
On en déduit donc que :
c2
 1. 2   . (5.31)
n1n2
i- Plans focaux.
Le plan focal objet est le plan de front passant par le foyer focal objet. Le plan focal image est
le plan de front passant par le foyer focal image.
Propriétés : -Tout point du plan focal objet est un foyer secondaire. En effet, tout faisceau
de rayons incidents parallèles entre eux possède un émergent qui converge vers un point du
plan focal image. De même, tout point du plan focal image émet des rayons dont les
émergents sont parallèles entre eux.

89
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

j- points et plans principaux.


On appelle plans principaux, un couple de plan conjugué pour lesquels le grandissement
linéaire est 1.
Les points principaux H1 et H 2 sont les points d’intersection des plans principaux avec
l’axe principal.

Par définition, H1K1  H 2 K 2 car :

H 2 K2
   1.
H1K1
Or d’après la relation (5.18) donnant le
grandissement linéaire, on a :

s2 n (n x  b) n1 c
    1 2 2  =1 Fig.5.4. Points et Plans principaux
s1 n2 c n2 n1 x1  a
De cette expression, le point H1 vérifie la
relation :

c a
xH 1  OH1   . (5.32)
n2 n1
De la même façon, l’abscisse du point principal image est :
c b
xH 2  OH 2    . (5.33)
n1 n2
k- Distance focale.
 Par définition, la distance focale objet est la mesure algébrique f1  H1F1 et la

distance focale image la mesure algébrique de la quantité f 2  H 2 F2 . Pour un système centré,


on a :
c c
f1  H1F1  xF 1  xH 1   et f 2  H 2 F2  xF 2  xH 2  . (5.34)
n2 n1
On en déduit :
c c c2
f1   , f2  et f1. f 2   (5.35)
n2 n1 n1n2
 La convergence d’un système optique est la quantité :
n2
C . (5.36)
f2

90
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

Elle est exprimée en dioptrie (  ).


NB. Cette vergence est aussi parfois appelée puissance d’un système optique et se note P ou
D. On utilise parfois le qualificatif distance focale pour désigner la distance focale image
d’un système optique. Dans ce cas on la note f ou  .
l- Points nodaux.

C’est un couple de points conjugués de l’axe


tel qu’à tout rayon incident passant par le point
nodal objet ( N1 ) correspond un émergent
passant par le point nodale image ( N 2 ) et
parallèle à l’incident. Ainsi, le grossissement
G doit être égal à 1. À partir de l’équation
Figure 5.6.
(5.19), on a :
n1 x1  a c
  1, (5.37)
c n2 x2  b

D’où,
c a
xN 1  ON1   (5.38a)
n1 n1
et
c b
xN 2  ON2    . (5.38b)
n2 n2
Remarques :
c
 F1 N1  xN 1  xF 1   f 2 distance focale image.
n1
c
 F2 N 2  xN 2  xF 2    f1 distance focale objet.
n2

 H1N1  H1F1  F1 N1  f1  f 2 et H 2 N2  H 2 F2  F2 N 2  f1  f 2 .

On en déduit que H1 N1  H 2 N 2 . Par conséquent, si n1  n2 on a f1   f 2 et

H1 N1  H 2 N2  0 . On en déduit que lorsque les milieux extrêmes sont identiques les points
nodaux sont confondus avec les points principaux respectifs.

91
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

g- Formule de conjugaison avec origines aux points principaux.


Nous partons de la relation de conjugaison avec origine aux points O donnée par (5.24):
(n2 x2  b)(n1x1  a)  c2  0 ,
A partir de cette équation il est aisé de montrer que
c2
F1 A1.F2 A2    f1 f 2 . (5.39)
n1n2
Cette équation donne la relation de conjugaison avec origine aux foyers. C’est la relation de
Newton.
Si nous posons :
p1  H1 A1 et p2  H 2 A2 , (5.40)
la relation (5.39) devient :
F H  p . F H
1 1 1 2 2 
 p2  f1 f 2   f1  p1 
.  f 2  p2   f1 f 2 ,
Après un réarrangement, on obtient :
f1 f 2
  1. (5.41)
p1 p2
C’est bien la relation de conjugaison avec pour origine les points principaux.
Le grandissement linéaire,  , est donné par :

s2 n (n x  b) n1 c
    1 2 2  .
s1 n2 c n2 n1 x1  a

Etant donné que x1  a / n1  F1 A1 , que x2  b / n2  F2 A2 , on a :


f1 f1 f1  f1 / p1
     .
F1 A1 F1H1  H1 A1  f1  p1  f1 / p1  1

Or, 1  f1 / p1  f 2 / p2 . On en déduit que :


 f1 / p1  f1 / p1 p2 n1
    .
 f1 / p1  1 f 2 / p2 p1 n2
d’où l’expression du grandissement linéaire ou transversal :
n1 p2
  . . (5.42)
n2 p1

Lorsque les milieux extrêmes sont identiques ; n1  n2    p2 / p1 .

92
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

h- Construction géométrique de l’image d’un point.


Pour construire géométriquement l’image A2 B2 d’un objet A1B1 , on cherche l’intersection des
deux rayons lumineux suivants (Figure 5.7) :
 Le rayon parallèle à l’axe dans le milieu objet qui émerge en passant (ou en
semblant passer) par le foyer image.
 Le rayon passant par le foyer objet (ou semblant y provenir) et qui émerge
parallèlement à l’axe optique.

Figure 5.7. Construction de l’image A2 B2 d’un objet A1B1 .

VII. Association de deux systèmes centrés.


1- Détermination des foyers.
a- Foyer objet.
Par définition, le foyer objet F est le point de l’axe dont l’image se trouve à l’infini.
En d’autres termes, le rayon émis par ce point doit avoir son émergent du système associé
parallèle à l’axe optique. Pour que cet émergent soit parallèle à l’axe, il faudrait que le rayon
émis par le point focal objet F sorte du système (1) en passant par le foyer objet du second
système noté F2 . Ainsi, le foyer objet F du système associé est le conjugué de F2 par
rapport au système (1) ou encore F est l’objet dont l’image par S1 donne F2 . En utilisant la

relation de conjugaison avec origines aux foyers de S1 , on a :


f1. f1 '
F1 F .F1 ' F2  f1 . f1 '  F1F  . (5.43)
F1 ' F2
En posant :
  F1 '.F2 , (5.44)
On en déduit que :

93
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

f1. f1 '
F1F  . (5.45)

La quantité  est appelée intervalle optique tandis que l’équation précédente donne la
position du foyer objet F du système résultant par rapport au foyer objet du système 1.

b- Foyer image.
Par définition, Le foyer image F’ du système optique résultant est l’image d’un objet
placé à l’infini. Si cet objet est placé à l’infini, alors son image à travers le système optique
(1) est son foyer image F1 ' . En d’autres termes F’ est le conjugué optique de F1 ' par rapport
au système S 2 . D’où la relation :
f2 f2 '
F2 F1 '.F2 '.F '  f 2 f 2 '  F2 '.F '  . (5.46)
F2 F1 '
On en déduit que
f2 f2 '
F2 '.F '   . (5.47)

Cette relation donne la position du foyer image F’ du système résultant par rapport au foyer
image du système optique 2.

2- Distance focale du système optique associé.


Nous partons de la matrice de transfert d’un système centré :
 n1 (n2 x 2  b) 
 n c
0   0
M  2  ou encore M    (5.48)
 n1 (n1 x1  a)   n/c G
 c 
 c 
Sachant que la distance focale d’un système optique est f ' c / n , où n est l’indice du milieu

f1 (n1 x1  a) n1 a
objet, que    et  ( x1  )   1 / f 2 , on peut réécrire cette matrice
F1 A1 c c n1

comme suit :
 '/ f ' 0 
M   , (5.49)
  1/ f '  / f ' 

avec   FA et  '  F ' A' .


En posant maintenant :

 1  F1 A ,  1 '  F1 ' Ai et  2  F2 Ai ,  2 '  F2' A' , (5.50)


94
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

la matrice de transfert du système associé (1)+(2) sera :


   2 ' / f2 ' 0     1 ' / f1 ' 0 
M  (M 2 )(M1 ) =  * . (5.51)
  1/ f 2 '  2 / f 2 '    1 / f1 '  1 / f1 ' 
Après calculs, on obtient :
  2 ' 1 ' 
 0 
 f 'f' 
M  2 1 . (5.52)
 '  2  1 2 
 1 
 f 2 ' f1 ' f 2 ' f1 ' 

En identifiant les éléments de la matrice résultante à la matrice (5.49), on déduit que :

1  '1  2 F '1 Ai  F2 Ai F1 ' F2 


     .
f' f1 ' f 2 ' f1 ' f 2 ' f1 ' f 2 ' f1 ' f 2 '
D’où,
f1 ' f 2 '
f '  . (5.53)

Cette relation définit la distance focale image du système optique résultant de l’association.
Etant donné que f / f '  n / n' , on en déduit que la distance focale objet est :
n' 
f  . , (5.54)
n f1 ' f 2 '

où f  HF et f '  H ' F ' .

3- Calcul de l’intervalle optique et Formule de Gullstrand


Par définition l’intervalle optique est   F1 ' F2 . En appliquent la relation de Chasles à cette
expression, on a :
  F1 ' H1 '  H1 ' H 2  H 2 F2 =  f1 'e  f 2 , (5.55)

e  H1 ' H 2 . (5.56)
En reportant cette expression dans (5.53), nous obtenons :
1  f1 'e  f 2 1 e n 1
     i
f' f1 ' f 2 ' f 2 ' f1 ' f 2 ' n' f1 '
Soit :
1 1 ni 1 e
   .
f ' f 2 ' n' f 1 ' f 1 ' f 2 '

95
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

En multipliant cette expression par n' , nous obtenons :


n' n ' ni n' e
   .
f ' f 2 ' f1 ' f1 ' f 2 '
En utilisant les convergences des systèmes élémentaires associés, on a :
e
C  C2  C1  C1C2 , e  H1 ' H 2 .
ni
Cette formule porte le nom de formule de Gullstrand et permet de calculer la vergence d’un
système à partir des vergences des systèmes qui le constituent.

VIII. Systèmes afocaux.


1- Définition
Un système est dit afocal lorsque ses foyers sont rejetés à l’infini. C’est par exemple le cas
d’un dioptre plan.
2- Propriétés.
 Si les foyers d’un système sont rejetés à l’infini, l’image d’un point placé à l’infini est
à l’infini. Ainsi le grandissement transversal qui est le rapport entre la position de
l’image sur la position de l’objet est constant :   cste .

Figure 5.8.
3. Formules de conjugaison.
Considérons un système afocal (S), AB un objet et A’B’ son image par (S). Soit un point
O de l’axe et H un point pris sur le rayon incident comme indiqué sur le schéma ci-dessous.

Figure 5.9.
96
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

La formule de Lagrange - Helmholtz s’écrit :


n ABu  n' A' B'u' .
Les angles étant faibles, tgu  u . Ainsi :

O' H ' A' B' OH AB


tgu '  u '   et tgu  u   .
O' A' O' A' OA OA
En utilisant ces expressions, la formule de Lagrange-Helmholtz devient :
AB A' B' O' A' A' B' A' B' O' A'
n AB  n' A' B' n  n'  n'  2  n .
OA O' A' OA AB AB OA
On en déduit que :
n' 2
O' A'   OA .
n
Cette relation donne la position de l’image lorsque celle de l’objet est connue. On peut
remarquer qu’elle dépend aussi du grandissement transversal  du système optique.

97
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

CHAPITRE V I:
APPLICATION DE L’OPTIQUE PARAXIALE : SYSTEMES
PARTICULIERS

I. Le dioptre sphérique : Eléments cardinaux


1- Fonction angulaire : constantes caractéristiques.
2-
Comme déjà mentionné au chapitre
précédent, le dioptre sphérique est le
système élémentaire de base de tout
système optique. La figure ci-contre
(Fig.6.1) est un dioptre sphérique de centre
C, de sommet S et de rayon R  SC . Ce
dioptre sépare deux milieux optiques
Figure 6.1. Dioptre sphérique.
d’indice n1 et n2 .

 
Les vecteurs u1 et u2 ont pour coordonnées ( 1  1, 1 ,  1 ) et (  2  1,  2 ,  2 ). Les points
objet A1 et image A2 ont pour coordonnées ( x1 ,0,0 ) et ( x2 , 0, 0 ) tandis que les points B1 et

B2 ont pour coordonnées respectives ( x1, y1, z1 ) et ( x2 , y2 , z2 ) .


D’après les calculs faits au chapitre précédent, la fonction angulaire  pour le dioptre
sphérique est donnée par :

R n11  n2  2  R  n12 2 n2 
2
 =  1  n1n2 1 2  2  22  . (1.1)
2 n1  n2 n1  n2  2 2 
Dans ce cadre de l’optique paraxiale et pour un système de révolution comme le dioptre
sphérique, la fonction angulaire s’écrit de façon générale :

  0  
a 2
2
 b
2
 
1   12  c1 2   1 2    22   22 . (1.2)

où les coefficients a , b et c sont les constantes caractéristiques du système optique étudié, et


où les quantités ( 1  1, 1 ,  1 ) et (  2  1,  2 ,  2 ) sont les cosinus directeurs, supports
respectivement des rayons incidents et émergents.
98
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

La relation de conjugaison d’un tel système est :


(n2 x2  b)(n1x1  a)  c2  0 . (1.3)
Il découle des relations (1.1) et (1.2) que les es constantes a, b, et c, caractéristiques du dioptre
sphérique, ont pour expression :
n12 n22 n1 n2
aR , bR , c  R . (1.4)
n1  n2 n1  n2 n1  n2
Mentionnons que pour établir la relation (1.1), l’origine O du repère a été prise en S. Ainsi,
on aura x1  OA1  SA1 et x2  OA2  SA2 .
2- Points focaux
a- Point focal objet F1
Le point focal objet est un point de l’axe optique dont l’image est à l’infini. Ainsi, à partir
de la relation de conjugaison (1.3), nous avons :
c2
(n1 x1  a)   .
(n2 x2  b)

Lorsque x2   , x1  xF1 et le second membre est nul. On en déduit :


a n1
xF 1  R .
n1 n1  n2
Soit :
n1
SF1  R . (1.5)
n1  n2
Cette relation définit la position du foyer principal objet par rapport au sommet du dioptre.
b- point focal image F2
Le point focal image est un point de l’axe optique image d’un objet placé à l’infini. Ainsi, de
la relation de conjugaison (1.3) on a :
c2
(n2 x2  b)   .
(n1 x1  a)

Lorsque x1   , x2  xF 2 et le second membre est nul. On en déduit :


b n2
xF 2    R .
n2 n1  n2
Soit :
n2
SF2   R . (1.6)
n1  n2

99
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

Cette relation définit la position du foyer principal image par rapport au sommet du dioptre.

3- Points principaux objet et image.


Le point principal objet est l’intersection du plan objet principal avec l’axe principal. Le
plan principal étant un plan dont le grandissement est égal à 1. Or par définition le
grandissement linéaire est :

s2 n (n x  b) n1 c
    1 2 2  . (1.7)
s1 n2 c n2 n1 x1  a
Si   1 , alors, de la seconde expression de (1.7), on a :
c a
xH 1  OH1  SH1   . (1.8)
n2 n1

En remplaçant a et c par leurs expressions (1.4), on trouve xH 1  0 , soit H1  S .


En considérant la première expression de (1.7), on a :
c b
xH 2  SH 2    . (1.9)
n1 n2

En remplaçant b et c par leurs expressions (1.4), on trouve xH 2  0 , soit H 2  S . Il résulte


des relations (1.8) et (1.9) que les points principaux sont confondus au sommet du dioptre
sphérique.
Conséquences :
 Distance focales. Par définition la distance focale objet est la mesure
algébrique f1  H1F1 . Comme H1  S on en déduit de la relation (1.5) que :
n1
f1  S1F1  R . (1.10)
n1  n2
De la même façon, de la relation ( 1.6) la distance focale image est :
n2
f 2  SF2   R . (1.11)
n1  n2

 Points Nodaux. Nous avons démontré au chapitre précédent que H1 N1  H 2 N 2 .

Comme H1  S = H 2 alors cette relation devient SN1  SN 2 , on en déduit que

N1  N 2 . Ainsi, pour un dioptre sphérique, les points nodaux sont confondus.

100
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

Par ailleurs H1 N1  f1  f 2  SC  SN1 , soit N1  C . On conclut que les points


nodaux sont confondus au centre C du dioptre sphérique.
N1  N2  C . (1.12)

4- Relation de conjugaison.
Nous savons que
f1 f 2
  1. (1.13)
p1 p2

Avec p1  S1 A1 et p2  S2 A2 pour le dioptre sphériques. En remplaçant f1 et f 2 par leurs


expressions, on trouve :
n1 n2
R R
n1  n2 n1  n2 n n n n
 1  1  2  1 2
p1 p2 p1 p2 R

En remplaçant p1 et p2 par leurs expressions, on obtient finalement :


n1 n n n
 2  1 2. (1.14)
SA1 SA2 SC
C’est la relation de conjugaison du dioptre sphérique avec origine au sommet du dioptre.
Notons qu’on retrouve ici tous les résultats précédemment obtenus à partir du traitement
classique du dioptre sphérique.

II. Les lentilles.


1- Définition et classification
a- Définition
On appelle lentille un milieu transparent homogène d’indice absolu n , par exemple du
verre, délimité par deux surfaces dont l’une au moins est sphérique, l’autre pouvant être
plane. Une lentille a, comme un disque, un axe de révolution (c’est l’axe optique) et un centre
(c’est son centre optique).
On distingue six cas possibles de lentilles. On les identifie facilement par leurs bords car
certains ont des bords minces tandis que d’autres ont des bords épais.

b- Les lentilles à bords minces.


101
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

Les lentilles à bords minces sont bombées, plus minces aux bords qu’au centre. La figure 6.2
suivante montre 3 lentilles à bords minces.

Figure 6.2. Lentilles à bords minces.

c- Les lentilles à bords épais.


Ce sont des lentilles dont les bords sont épais comme on peut le voir sur la figure 6.3 ci-
dessous. Les lentilles à bords minces sont généralement convergentes alors que les lentilles à
bords épais sont divergentes.

Figure 6.3. Lentilles à bords épais.

On classe les lentilles en deux catégories : les lentilles minces et les lentilles épaisses.

2- Les lentilles épaisses : Caractéristiques optiques


a-Préliminaires
Considérons le système constitué de deux dioptres sphériques séparant trois milieux
successifs d’indices respectifs n1 , n et n2 , comme le montre la figure 6.4. Pour chaque
dioptre on exprimera les distances focales en fonction des indices et des rayons de courbure.
 Pour le dioptre n1  n , on a comme distances focales objet et image :
102
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

n1 n
f1  R1 ; f1 '   R1 ; R1  S1C1 . (2.1)
n1  n n1  n

 Pour le dioptre n  n2 , on a
comme distances focales objet et image :
n
f 2  R2 ;
n  n2
n2
f 2 '   R2 ;
n  n2

R2  S2C2 .
Figure 6.4. Système optique.
L’intervalle optique  est donné par :

  F1 ' F2  F1 ' H1 '  H1 ' H 2  H 2 F2 =  f1 'e  f 2 , (2.2)

où e  H '1 H 2 est l’interstice. Dans le cas de dioptres sphériques, H1  H '1  S1 et

H 2  H '2  S2 . D’où l’interstice ici est e  S1S2 .

b. Foyer objet.
Pour déterminer la position du foyer objet, nous exploitons la relation :
f1 f1 '
F1F  . (2.3)

En substituant les différentes grandeurs par leur expression, on obtient la position du foyer
objet de la lentille par rapport au foyer objet F1 du premier dioptre. On peut aussi calculer F
par rapport au sommet S1 du dioptre d’entrée. En effet,

F1F  F1S1  S1F   f1  S1F . (2.4)


On en déduit :
f1 f1 '
S1F  f1  . (2.5)

c. Foyer image.
Pour déterminer le foyer image, nous exploitons la relation :
f2 f2 '
F2 ' F '   , (2.6)

et par conséquent la position du foyer image par rapport au sommet S 2 du dioptre de sortie est

103
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

f2 f2 '
S2 F '  f 2 ' . (2.7)

d- Distance focale
Par définition, la distance focale image de l’association de deux dioptres sphériques est :
f1 ' f 2 '
f '  . (2.8)

Sachant que
f n
 1, (2.9)
f' n2
on peut déterminer la distance focale objet à partir de cette expression si la distance focale
image est connue.

e- Centre optique.
Le centre optique d’un système est par définition un point O de l’axe tel que pour tout
rayon intérieur passant par O correspond un émergent parallèle au rayon incident.

Figure 6.5. Centre optique de l’association de deux dioptres sphériques.


Les lois de Descartes nous donnent :
n1 sin i  n sin r et n sin r '  n2 sin i' ,
Comme le rayon incident est parallèle au rayon émergent, on a i  i' et les relations ci-dessus
nous donnent :
sin r ' n2
 .
sin r n1
De même, à partir des triangles C2I’O et C1IO de la figure 6.5, on a :

104
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

sin r ' sin  sin r sin 


 et  .
OC2 I ' C2 OC1 I ' C1
De ces deux relations, on a :

sin r ' OC1 IC1 n OC1 IC1


  2 
sin r OC2 I ' C2 n1 OC2 I 'C2

Si les indices des milieux extrêmes sont identiques, on a alors :

OC1 IC1
 . (2.10)
OC2 I 'C2

Or, IC1  S1C1  R1 et IC2  S2C2  R2 , on en déduit que :

OC1 SC OC1  S1C1 OS1


 1 1   . (2.11)
OC2 S2C2 OC2  S2C2 OS2
C’'est - à - dire:

OC1 OS1 R1 OS R OS2  OS1 R2  R1


   1 1  1 1   , (2.12)
OC2 OS2 R2 OS2 R2 OS2 R2

S1S2 R2  R1 e
  OS2  R2 .
OS2 R2 R2  R1

On en déduit la position du centre optique par rapport au sommet du dioptre S 2 :


e
OS2  R2 .
R2  R1

Ainsi, le centre optique O est un point fixe et O1 et O2 peuvent être considérés comme des
points nodaux.

Exemple 1:
On considère le système constitué de deux dioptres sphériques séparant trois milieux
successifs d’indices respectivement égaux à 1, n et 1. Calculer la vergence  de cette lentille.
Les distances focales des deux dioptres sont :
1 n n 1
f1  R1 ; f1 '   R1 ; f 2  R2 ; f 2 '   R2 ; (2.13)
1 n 1 n n 1 n 1
En appliquant la formule de Gullstrand, on obtient:
1 1  n  1
2
1
  (n  1)   + e . (2.14)
f'  R1 R2  nR1R2

Exemple2 : Déterminer les éléments cardinaux de la lentille boule sphérique de rayon R


105
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

3- Les lentilles minces : Caractéristiques optiques


a- conditions de minceur.
Une lentille est dite mince lorsque les deux conditions suivantes sont remplies :
e  R1 et e  R2 . (2.15a)

Nous avons démontré au paragraphe précédent que :


e
OS2  R2
R2  R1

On en déduit que, pour que O soit confondu à S 2 il faudrait que :

e  S1C1  S2C2  R2  R1 . (2.15b)

Lorsque les deux conditions sont remplies, alors la lentille sera représentée par une droite
perpendiculaire à l’axe. Pour éviter de dessiner des symboles différents pour les six modèles
de lentilles, on utilise un symbole pour les lentilles minces convergentes et un autre pour les
lentilles minces divergentes (Figure 6.6). L’orientation rappelle que la lentille convergente a
des bords minces alors que la lentille divergente a des bords épais.

Figure 6.6. Symboles d’une lentille mince convergente et d’une lentille mince
divergente.

b- distance focale et vergence.


Pour calculer la distance focale on part de la relation :
f1 ' f 2 ' 1   f 'e  f 2 1 f e
f '    = 1 =  2  . (2.16)
 f' f1 ' f 2 ' f1 ' f 2 ' f 2 ' f1 ' f 2 ' f1 ' f 2 '
Comme,

106
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

f1 / f1 '  n1 / n et f 2 / f 2'  n / n2 , (2.17)


On obtient :
1 1 n e
   . (2.18)
f ' f 2 ' f1 ' n2 f1 ' f 2 '

En multipliant cette expression par n2 , on obtient :


n2 n2 n en2
   . (2.19)
f ' f 2 ' f1 ' f1 ' f 2 '
En remplaçant les distances focales par leurs expressions, on obtient :
n2 n  n1 n  n2 e(n  n2 )(n1  n)
   . (2.20)
f' R1 R2 R1R2 n

Si les milieux extrêmes sont identiques et d’indices égaux à ne alors, on obtient :

1 1  e(n  ne ) 2
 n  ne    
ne
. (2.21)
f'  R1 R2  R1R2 n

Si en plus la lentille est mince, alors on peut négliger le dernier terme devant le premier et
écrire la vergence comme suit :
1 1 
 n  ne    (en dioptries)
ne
C (2.22)
f'  R1 R2 
Ainsi, la vergence d’une lentille mince d’indice n plongé dans un milieu d’indice ne , est :

ne
C  C1  C2 , (2.23)
f'
où C1 et C2 sont les vergences des deux dioptres en association.
N.B. Lorsque C  0 la lentille est convergente tandis que pour une lentille divergente C<0.
La distance focale objet s’obtient à partir de la relation :
f / f '  n1 / n2 . (2.24)
Lorsque les milieux extrêmes sont identiques alors f   f ' .
c- Relation de conjugaison.
Nous avons démontré à la section précédente que la relation de conjugaison d’un
système optique était :
f' f
  1,
p' p

107
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

avec p  HA et p'  H ' A' . Dans le cas de lentilles minces, les points principaux coïncident

avec le centre optique O de la lentille, c’est- à- dire p  OA et p '  OA' .


Si les milieux extrêmes sont identiques et ont pour indice 1, on obtient alors:
1 1 1
  . (2.25)
p' p f '
Comme les milieux extrêmes sont identiques, le grandissement transversal ou linéaire est :

A' B' p'


   , (2.26)
AB p
Mentionnons aussi que la relation de conjugaison avec origine aux foyers est :
FA. F ' A'   f '2 . (2.27)
d- construction d’images.

III. Focométrie.
1- Définition.
La focométrie est l’ensemble des méthodes de détermination expérimentale des éléments
cardinaux des systèmes centrés.
2- Principe.
De manière générale, la relation de conjugaison nous permet de chercher expérimentalement
les distances focales. On peut se servir de la relation de Newton (relation de conjugaison avec
origine aux foyers) :
FA.F ' A'   f '2 , (3.1)
pour déterminer la position de ces distances focales.
a- Cas d’une lentille mince convergente.
Lorsque la lentille est mince et convergente, pour déterminer la distance focale on utilise la
méthode d’auto-collimation. On a donc une source que l’on peut déplacer le long de l’axe. Le
miroir plan est situé juste après (collé à) la lentille. Lorsque la source est au point F, l’image
de la source se forme sur lui-même comme le montre la figure ci-contre.

108
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

Figure 6.7. Image d’une source S placée au foyer objet d’une lentille convergente
Les milieux extrêmes étant identiques, on aura f '   f .

b- Cas de lentilles minces divergentes.


Dans le cas de lentilles divergentes, on se sert d’une lentille auxiliaire L1 convergente pour
former l’image réelle T de la source S. On place cette lentille divergente et on la déplace avec
derrière elle un miroir qui réfléchit les rayons. L’image T de la source S sera alors confondue
avec F : OT  OF .

Figure 6.8. Méthode d’auto-collimation dans le cas d’une lentille divergente.

4- Quelques méthodes applicables aux lentilles minces.


Il existe plusieurs méthodes parmi lesquelles la méthode d’auto-collimation déjà exposé,
la méthode des plans conjugués, la méthode de Bessel ainsi que la méthode de Silbermann.
a- Méthode des plans conjugués.
La méthode des plans conjugués consiste à utiliser la relation de conjugaison
1 1 1
  , (3.2)
p' p f '

109
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

avec p  OA et p'  OA' . On peut donc tirer p’ :


1 1 1
  . (3.3)
p' p f '
En posant x  1/ p et y  1/ p' , on obtient :
y  xC, (3.4)
Où C=1/f’ est la vergence de la lentille. En représentant graphiquement on a une droite de
pente 1 et dont l’ordonnée à l’origine est C  1/ f ' .

Figure 6.9. Méthodes des droites de pentes extrémales.


La mesure expérimentale de C1 et C2 par la méthodes des droites de pentes extrémales nous
permet d’obtenir :
C1  C2 C2  C1
C ; C  . (3.5).
2 2
Ces deux relations permettent de calculer la vergence avec son incertitude.
b- Méthode de Bessel.
 condition de réalisation.
On fixe l’objet et l’écran sur un l’axe optique et sur un banc optique. En déplaçant la
lentille entre l’objet et l’écran, il est possible d’obtenir une image sur celui-ci pour deux
positions d’abscisses d1 et d 2 de la lentille, comme l’illustre la figure suivante.

110
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

Figure 6.10. Pour deux positions différentes de la lentille on observe une image à
l’écran.
Soit O l’une des deux positions de la lentille. On a : p  OA et p'  OE . Ainsi,

D  AO  OE   p  p' . (3.6)
Or, l’image et l’objet vérifient la condition :
1 1 1 pf '
  ,  p'  . (3.7)
p' p f ' p f'
En reportant dans la relation (3.6) on a :
pf '  p 2  pf ' pf '
D  p   . (3.8)
p f' p f'
On obtient l’équation de second degré suivante :
p 2  Dp  f ' D  0 . (3.9)
Dont la solution n’est possible que si son discriminant est positif :
  D2  4 f ' D  0  D  4 f ' . (3.10)
Ainsi, si D  4 f ' , alors l’équation () aura 2 solutions :

 D  D( D  4 f ' )  D  D( D  4 f ' )
p1  O1 A  et p2  O2 A  . (3.11)
2 2
En reportant cette expression dans (3.7), nous obtenons les deux positions de l’image :

p1 f ' D  D( D  4 f ' )
p'1    =  p2 , (3.12)
p1  f ' 2
et

p2 f ' D  D( D  4 f ' )
p '2      p1 . (3.13)
p2  f ' 2

 Principe ou Mode opératoire.


Soit d  O1O2 , la distance séparant les deux positions successives de la lentille. Si D  4 f ' ,
on peut écrire :
d  O1E  EO2  p1 ' p2 '  p'1  p1  D( D  4 f ' ) . (3.14)
A partir de cette relation on a :
d 2  D( D  4 f ' ) . (3.15)
On en déduit que :

111
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

D2  d 2
f ' . (3.16)
4D
Ainsi, en mesurant la valeur de d ainsi que celle de D on peut donc avoir accès à la
valeur de la distance focale de la lentille ainsi que son incertitude.

c- Méthode de Silbermann.
Cette méthode consiste à rechercher la position de l’objet pour laquelle le grandissement
de l’image est égal à 1.
IV. Association de lentilles : Doublet.
1- Définition.

Figure 6.11. Association de lentilles minces.

Un doublet optique est une association de deux lentilles minces L1 et L2 placées dans un
même milieu et dont les distances focales images f1 ' et f 2 ' ainsi que l’intervalle entre les

deux lentilles e  O1O2 vérifient la relation :


f1 ' e f 2 '
   a, (4.1)
m n p
où a est un facteur d’échelle. Un tel doublet est donc caractérisé par les 3 entiers m, n et p et
se nomme généralement doublet ( m, n, p ).
2- Eléments cardinaux
Si on introduit l’intervalle optique   F1 ' F2 , les positions des foyers F et F’ du doublet
sont déterminés par les relations de Newton (origines aux foyers) :
F1F   f '12 /  , F2 F '  f 22 /  .
Si le foyer objet est réel (F en avant de L1 ), le doublet est positif, et si le foyer objet F est
virtuel (F en arrière de L1 ), le doublet est négatif.
La distance focale image f ' d’un doublet est donnée à partir de la formule de Gullstrand :

112
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

1 1 1 e
   . (4.2)
f ' f 2 ' f1 ' f1 ' f 2 '
Les points principaux H et H ' sont déterminés à partir des relations :
f '  H ' F ' et f  HF . (4.3)
Les points nodaux N et N ' sont obtenus en considérant les relations :
FN  f ' et F ' N '  f . (4.4)

Exercices de Travaux Dirigés.


Exercice I. Dioptre sphérique.
On considère un dioptre sphérique de centre C, de sommet S déparant deux milieux d’indices
n et n’. on pose SC  R .
1- Réécrire la fonction angulaire relative au dioptre sphérique et celle relative à tout système
centré ayant un axe de révolution. A partir de ces deux fonctions et dans le cadre de
l’optique paraxiale, déterminer les constantes a , b , et c de la relation de conjugaison :
(nx  a)(n' x'b)  c 2  0 .
3- éléments cardinaux du dioptre. Sachant que S a été pris pour origine :
a- déterminer la position des foyers F et F’ du dioptre.
b- Déterminer la position des points principaux H et H’ .
c- Déterminer les distances focales objet et image f et f’ du dioptre. Trouver deux relations
simples liant ces distances focales.
d- Déterminer les points nodaux N et N’.
4- un objet A est repéré par   FA .
a- Déterminer la position de l’image A’ de cet objet.
b- Quels sont le grandissement linéaire  , le rapport de convergence G, et le grandissement
d '
axial g ax ? On rappelle que g ax  .
d
5- Application numérique (schéma obligatoire). R  25 cm ; n 1 ; n' 1.52 ;

FA  5 cm .

Exercice II. Doublet de dioptre sphérique : lentille.

113
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

1) Rappeler à partir de la formule de conjugaison du dioptre sphérique d’indices n1 et n2 , de


sommet S1 et de centre de courbure C1 , les expressions donnant la position des foyers objet et
image et les distances focales du dioptre ( S1 est pris pour origine). Trouver deux relations
simples liant ces distances focales.
Un système optique est taillé dans un milieu d’indice ni . Il possède deux faces sphériques

de rayon de courbure R1  S1C1 et R2  S2C2 où C1 et C2 sont respectivement les centres de

courbure des faces (1) et (2). Les deux sommets S1 et S 2 sont séparés par S1S2  e . La
première face baigne dans l’air et la deuxième face dans un milieu d’indice n' .
2-Représenter ce système pour R1  10 cm , R2  10 cm et e   2 cm . Quelle est sa
particularité ?
3- Déterminer en fonction de R1 , R2 , n et e :
a- la position des foyers objet et image,
b- la position des points principaux,
c- les distances focales objet et image,
d- la position du centre optique O du système par rapport à S1 .
e- Les positions des points nodaux O1 et O2 .
4- Faire une application numérique intégrale de la question précédente pour ni  1.5 et

n' 1.35 .

Exercice III. Lentille mince et association de lentilles.


On considère une lentille mince (ménisque à bords minces) d’indice n et de rayons de
courbure R1 et R2 baignant dans un milieu d’indice n' .
1) dans quelles conditions une lentille peut-elle être déclarée mince ?
2) calculer la vergence  de la lentille, les distances focales f et f ' ainsi que les
positions des foyers objet et image F et F’ en fonction de R1 , R2 , n et n' .
3) Déterminer la position des points principaux H et H’ et des points nodaux N et N’ en
fonction des mêmes paramètres.
4) Faire un schéma précis du système pour n  1.5 , n' 1 , R1  3 cm et R2  6 cm .

5) Quelle est la position de l’image d’un objet A de l’axe optique tel que FA  5 cm ?
faire un schéma clair.

114
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

6) On joint au système une deuxième lentille mince convergente de distance focale 5 cm .


A quelle distance de O centre optique de la première lentille faut-il placer la lentille pour que
tout rayon lumineux incident parallèle à l’axe ait son émergent qui lui est aussi parallèle ?
Quelle est la nature du nouveau système ?
7) Quelle est l’image par ce système du foyer objet F de la lentille ?
On donne le grandissement linéaire  de ce système égal à 3. Quelle est la position A" de
l’image de A par ce système composé ?

Exercice IV. Equivalence Dioptre sphérique – lentille mince


Montrer qu’une lentille mince d’indice n baignant dans deux milieux extrêmes d’indices
différents est équivalente à un dioptre sphérique dont on précisera les caractéristiques. .

Exercice V. Lentille boule.


On considère une boule sphérique de rayon R et d’indice n plongé dans l’air. Déterminer les
éléments cardinaux de ce système optique.

Exercice VI. Doublet de lentille.


Un doublet optique est une association de deux lentilles minces L1 et L2 de distances
focales images f1 ' et f 2 ' et dont les centres O1 et O2 sont séparés par une épaisseur e . Il est
caractérisé par trois nombres entiers ( m, n, p ) tels que :
f1 ' e f 2 '
   a,
m n p
où le facteur d’échelle a est positif.
On considère le doublet (4 , 1 , -2).
1- déterminer en fonction de a :
a- les positions des foyers objet et image du système.
b- La distance focale du système.
c- La position des plans principaux du système.
2- Trouver la position et le grandissement linéaire de l’image d’un objet placé devant L1 , en
un point de l’axe situé à une distance d  6a du foyer objet de L1 .
3- Faire un schéma en plaçant tous ces points et en prenant a comme unité.

115
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

4- On remplit l’espace entre les deux lentilles avec un liquide transparent d’indice
n  1.25 . Quelle est la nouvelle distance focale du système ?

Exercice VII. Mesure de distance focale.


On considère une lentille mince convergente. On veut déterminer la distance focale image
f ' en effectuant des mesures sur un banc optique. Plusieurs méthodes sont à tester et à
comparer. Dans chacune, l’axe optique est orienté dans le sens de parcours de la lumière et on
note O le centre optique de la lentille, A et A’ les points de l’objet AB et de son image A’B’
situés sur l’axe.
1- Méthode des plans conjugués.
On place la lentille, l’objet et un écran de telle sorte que l’on visualise sur l’écran l’image de
cet objet pour plusieurs positions de celui-ci. Le point O sert d’origine de l’axe.
Pour l’objet et l’image, chacune des positions relevées est connue avec une incertitude
absolue de 5 mm (cette incertitude incluant les erreurs de lecture sur l’axe et de mise au point
de la netteté). On obtient le tableau de valeurs suivant, dans lequel on a relevé l’abscisse p de
l’objet A et celle p’ de son image A’ en centimètres.
P -12 -15 -20 -25 -30 -35 -40
P’ 60.5 29.9 20.2 16.5 15.2 13.8 13.5
a- pour chacune de ces sept mesures calculer la distance focale image f’ de la lentille et
l’incertitude f ' associée. Peut-on connaître avec précision f ' ? commenter cette première
méthode.
b- Tracer la courbe 1/ p'   (1/ p) . Quelle est sa pente théorique ? en déduire une mesure
de la distance focale image et l’incertitude associée. Commenter.
2- Méthode de Bessel.
Cette fois-ci, on fixe l’objet et l’écran sur l’axe optique. Le premier sert d’origine et le second
est placé à une distance L de l’objet, l’incertitude sur cette distance étant de 2 mm . En
déplaçant la lentille entre l’objet et l’écran, on obtient une image sur celui-ci pour deux
positions d’abscisses d1 et d 2 de la lentille.
a- montrer que pour que deux images puissent être observées sur l’écran lorsque l’on
déplace la lentille, il faut que la distance L satisfasse une condition que l’on énoncera. On
supposera cette condition réalisée dans la suite de cette question 2.
b- Quelle est l’expression de f ' en fonction de d1 et d 2 ?

116
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

c- On a mesuré d1  36.3  0.5 cm et d2  13.7  0.5 cm (on compte les incertitudes de


lecture et de mise au point). Calculer f ' et l’incertitude associée. Commenter.
3- Méthode de Silbermann.
On fixe l’objet dont la position est prise comme origine de l’axe optique. On recherche les
positions de la lentille et de l’écran telles que l’image sur l’écran possède la même dimension
que l’objet tout en étant inversée (grandissement égal à -1). On note d la distance objet-
lentille et L la distance objet-écran.
a- donner l’expression de f ' en fonction de d , puis de L.
b- on mesure L  40.3 cm avec une incertitude de 5 mm (comprenant la lecture et la
mise au point de la netteté et de la taille identique de l’image). en déduire la valeur de f ' et
l’incertitude associée. Commenter.
4- Méthode par auto-collimation.
On accole un miroir plan à la lentille et la méthode consiste à faire apparaître l’image de
l’objet par le système lentille - miroir sur l’objet lui-même.
a- quelle est l’expression de la distance objet-lentille d lorsque la mise au point a été
effectuée ?
b- on mesure d  10.2 cm avec une incertitude de 5 mm . En déduire la valeur de f ' et
l’incertitude associée. Commenter.
5- Comparer les diverses méthodes de détermination de la distance focale image.
Exercice VIII. Aberration chromatique.
On considère une lentille mince biconvexe de centre optique O dont chacune des faces est
une portion de sphère de même rayon R1  20 cm . L’indice n1 de réfraction du verre de la
lentille varie en fonction de la longueur d’onde  approximativement suivant la formule de
Cauchy :
B1
n1  A1  ,
2
avec A1  1.5 et B1  4.5 1015 m2 .

1- Démontrer que la distance focale image positive f '  OF ' d’une lentille biconvexe
dont les faces ont même courbure s’exprime en fonction de leur rayon (considéré comme
R
grandeur positive) par la formule f '  .
2(n  1)

117
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

2- On suppose que la lentille fonctionne dans les conditions de Gauss. Rappeler ce que
sont « les conditions dites de gauss », leur nécessité et leur mise en œuvre.
3- Quelle est la plage de longueurs d’ondes de la lumière visible ? quelles sont les
couleurs associées ? qu’est ce que la lumière blanche ?
4- On considère un point objet situé à l’infini et émettant de la lumière blanche.
Déterminer en fonction de R1 , des longueurs d’onde extrêmes v (limite ultraviolette) et r

(limite infrarouge) et des constantes A1 et B1 du verre l’expression de la longueur d du


segment de l’axe optique se trouvant éclairé, c’est-à-dire la longueur du segment sur lequel
s’étalent les images géométriques de cet objet. le phénomène mis en évidence dans cette
question est appelé aberration chromatique. Faire l’application numérique. Commenter.
5- On accole une seconde lentille à la première, la seconde présentant une même
courbure, de rayons R2 pour une face et  R2 pour l’autre (l’axe optique est orienté), et un
B2
indice n2 vérifiant la même formule de Cauchy n2  A2  , avec A2  1.7 et
2
B2  1.0 1014 m2 . Par ailleurs, on précise que la distance focale image f ' résultante pour
une association de deux lentilles accolées de distances focales images respectives f '1 et f '2
est donnée par :
1 1 1
  .
f ' f '1 f '2

Comment doit-on choisir R2 pour corriger l’aberration chromatique ? Faire l’application


numérique. Commenter.
6- La correction de la question précédente ayant été effectuée, quelle est la distance
focale image de l’ensemble ? Faire l’application numérique. Quel résultat aurait-on obtenu si
les deux lentilles avaient été constituée du même verre ( n1  n2 ) ?

118
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

CHAPITRE V II:
L’ŒIL HUMAIN ET LA VISION

I. Introduction.
L’œil par sa structure optique (Figure 7.1) est une association complexe de dioptres
séparés par des milieux transparents d’indices différents. La présentation que nous en faisons
ici concerne essentiellement l’œil humain ou celui des mammifères en général, doué d’une
faculté d’accommodation par modification de la distance focale image du système optique.
Dans ce cas, l’image nette d’un objet se forme toujours sur la rétine, quelle que soit sa
position, sans qu’il y ait de modification de la position des éléments optiques de l’œil.
D’autres animaux comme les poissons modifient la mise au point uniquement par
déplacement du cristallin; les insectes par contre n’ont pas de véritable système optique; le
signal lumineux arrivant directement à la cellule nerveuse au fond de l’alvéole.
On définit la résolution de l’œil par sa capacité à séparer deux points rapprochés ; ceci
revient à considérer la séparation entre deux cellules nerveuses voisines. Nous allons donner
sommairement la description d’un œil normal pour en dégager la structure optique et
présenter ensuite les moyens de corriger ses éventuels défauts (oeils presbyte, myope ou
hypermétrope).

II. Chaîne visuelle.


La chaîne visuelle comprend l’œil et les voies optiques.
1- structures anatomiques et rôles fonctionnels.
a- structure anatomique.
L’œil, d’un volume de l’ordre de 7 cm3 , est un système optique qui a une forme
approximativement sphérique. Il comprend :
 une membrane blanche et flexible (tunique externe fibreuse) de 12 mm de rayon
environ, appelée sclérotique. En avant, cette tunique est interrompue par la cornée
transparente ayant une forme bombée et qui constitue la fenêtre d’entrée de l’œil. La
transparence de la cornée est maintenue par l’humidité causée par les glandes lacrymales dont
le liquide est étalé par le clignement des paupières.
 Une tunique moyenne vasculaire pour l’apport nutritif, la choroïde, qui forme en avant
le corps ciliaire et l’iris.

119
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

 Une tunique interne faite de tissus nerveux, la rétine, de très faible épaisseur, 0.5 mm ,
et qui présente deux zones particulières ; la tache aveugle et le fovéa. La rétine joue le rôle
de détecteur de lumière.
 Le contenu de l’œil est constitué de trois milieux transparents très réfringent : le
cristallin d’indice 1.42, l’humeur aqueuse d’indice 1.337, en avant, le corps vitré ou humeur
vitré d’indice 1.337.

Figure 7.1. Coupe sagittale de l’œil humain.


b- Rôles fonctionnels.
Certains éléments de la chaîne visuelle ont un rôle d’adaptation à l’environnement tandis
que d’autres ont un rôle de transduction.
 Rôle adaptatif
Iris : la cornée est partiellement recouverte par l’iris, qui est une membrane contractile percée
d’un trou appelée pupille. Cette pupille dont le diamètre est variable (2 à 8 mm) permet de
contrôler le flux de lumière entrant dans l’œil. Dans l’obscurité, elle s’ouvre au maximum
pour ne devenir qu’une très petite ouverture en présence de la lumière intense.
Cristallin : élément optique complexe se trouvant en arrière de la cornée, le cristallin joue un
rôle important dans la vision. Ses déformations permettent une adaptation géométrique
de telle sorte que la formation de l’image des objets se fera toujours sur la rétine située
à environ 25 mm derrière la cornées, quelque soit leur position (avec des limites

120
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

physiologiques). On dit que le cristallin est doué d’un pouvoir d’accommodation dû


à l’action des muscles auxquels il est attaché. Il est opaque aux rayonnements
ultraviolets, alors que la rétine y est sensible. De ce fait, il participe à l’élaboration de
la partie visible du spectre électromagnétique.
 Rôle de transduction
La rétine et les voies optiques : la rétine est un tissu nerveux sensible et est très fragile,
seulement collée par la pression interne contre la sclérotique. C’est pourquoi une baisse de
tension en perturbe le fonctionnement, pouvant provoquer des décollements. Sa structure est
schématisée sur la figure suivante. On distingue deux grandes familles de terminaisons
nerveuses :
- les cônes. Ils sont sensibles aux couleurs ; leur dérèglement s’appelle le daltonisme,
du nom du célèbre physicien John Dalton atteint de ce défaut de vision. Leur
fonctionnement nécessite une forte luminosité, ce qui les rend inopérants la nuit. Ils
sont de distribution inégale et sont très nombreux au centre de la rétine où nous avons
la plus grande acuité visuelle et où se forment les images.
- Les bâtonnets, insensibles aux couleurs ; ils permettent de détecter de très faibles
luminosités grâce à un fonctionnement en chaîne. C’est le système qui est utilisé en
vision nocturne quand le niveau de visibilité est très faible pour que les cônes soient
activés.
Ces terminaisons nerveuses sont rassemblées en un cordon, le nerf optique, auquel elles
transmettent l’information de nature électrique. Le nerf optique « sort » de l’œil par un orifice
appelé tache aveugle.
Caractéristiques des cellules nerveuses.

Cellules BATONNETS CONES

Nombre 130.106 couleur de la rétine 7.106


Topographie périphérie fovéa
Vision nocturne diurne

Sensibilité grande, sauf dans le rouge faible

Acuité spatiale faible forte


Variance spectrale vision non colorée vision colorée trichrome

Adaptation importante et lente faible et rapide

121
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

Pigment un seul trois pigments

2- Schéma optique de l’œil : Les milieux transparents de l’œil.


L’examen de la structure de l’œil montre qu’il est composé de trois dioptres sphériques
séparés par des milieux transparents d’indices différents. Ces trois dioptres sont constitués par
la cornée et par les deux faces du cristallin.

Figure 7.2. Milieux transparents de l’œil.

Figure 7.3. Schéma optique de l’œil.


En effet, avant d’arriver à la rétine, la lumière traverse une succession de dioptres :
- le dioptre cornéen (air - cornée), d’indices n1  1 , n2  1.33 , de rayon de courbure
R1  8 mm . Sachant que la relation de conjugaison d’un dioptre sphérique avec origine
au sommet S est :
n1 n n n
 2  1 2.
SA1 SA2 SC
On en déduit que la distance focale objet est

122
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

n1 n
S1F1  f1  R1  R1  24.24 mm ,
n1  n2 n  n'
la distance focale image
n2 n'
S1F '1  f1 '   R1   R1  32.24 mm ,
n1  n2 n  n'
et par conséquent la vergence ou puissance dioptrique
n2 n'n
Cco    41.25  .
f '1 R

- les dioptres cristallins (antérieur et postérieur) dont l’association a la forme d’une


lentille biconvexe de rayons R'1  10 mm et R'2  6 mm , d’indice nc  1.42 plongé dans un

milieu d’indice n' 1.33 . A partir de la formule de Gullstrand, la distance focale image de
cette association est :

1  1 1  (n  1) 2
 (nr  1)    e2 r  18.133  0.288  17.845 ,
f '2  R'1 R'2  nr R'1 R'2

avec nr  nc / n'  1.42 / 1.33  1.068 et e2  4 mm . On a donc f 2'  56.04 mm . Comme les
milieux extrêmes sont identiques d’indice n’, alors la distance focale objet est l’opposé de la
distance focale image et les points principaux sont confondus au points nodaux. De plus,
comme le terme d’épaisseur e2 est très faible comparé au premier terme, on a donc une

lentille mince convergente dont le centre S 2 est le milieu du segment S '1 S '2 :

S2 F '2  f '2  56.04 mm , S2 F2  f 2  56.04 mm


et de vergence :
n'
Ccr   23.73 .
f '2
On obtient ainsi un œil simplifié qui est un doublet constitué d’un dioptre sphérique et
d’une lentille mince d’interstice e  5.6 mm .

123
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

Figure 7.4. œil simplifié.


Les éléments cardinaux de ce doublet peuvent donc être calculés à partir des formules du
chapitre précédent. L’intervalle optique est donc :
  F '1 F2   f '1  f 2  e  82.68 mm .
Les distances focales du doublet sont :
f '1 f '2 f f
f ' H ' F'    21.85 mm et f  HF  1 2  16.43 mm .
 
Comme f’ est positif, on en déduit que le doublet est convergent de puissance
n'
Ctot   60  .
f'
Les positions des foyers sont calculées à partir des formules :
f '2 f 2 f' f
F2' F '    37.98 mm , F1F  1 2  9.45 mm .
 
On peut donc calculer la distance HH ' entre les points principaux :
HH '  HF  FF1  F1S1  S1F '1  F '1 F2  F2 S2  S2 F '2  F '2 F '  F ' H '

 f  FF1  f1  f '1   f 2  f '2  F '2 F '  f '  0.17 mm .

Comme HH '  0.17 mm  H ' F '  21.85 mm , on en déduit que le doublet est équivalent
à une lentille mince convergente de sommet H’. De même, comme
S1H '  S1F '1  F '1 F2  F2 S2  S2 F '2  F '2 F '  F ' H '  1.81 mm ,
Les points principaux H et H’ sont pratiquement confondus 2mm derrière la cornée.
Un œil normal, utilisé sans accommodation, est donc équivalent à une lentille convergente
de sommet H’ placée à 2 mm du sommet S1 de la cornée, de vergence C  60  . La relation
de conjugaison est :
f' f n' n
 1    C
p' p p' p

avec C  n' / f ' , p  HA et p'  H ' A' , n=1 et n’=1.33. Sachant que pour un œil normal,
l’image d’un objet placé à l’infini se forme dans le plan de la rétine, on en déduit que la
distance cornée rétine S1E  S1H '  H ' E  S1H '  H ' F '  24 mm est une constante.

124
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

Figure 7.6. Positions des éléments cardinaux de l’œil réduit normal. Les distances sont
données en millimètre. La lentille équivalente est donc placée à 2 mm derrière la cornée.

L’utilisation de cet oeil réduit permettra une description facile des anomalies de
l’accommodation.

III. Œil normal : Accommodation


1. Définitions et propriétés
Pour voir nettement un objet, son image doit se former sur la rétine. Pour placer, dans une
certaine marge, les images sur la rétine, sans déplacement des éléments optiques, l’œil doit
accommoder. Soit P0  1/ p0 , la proximité de la rétine, et P1  1/ p1 , la proximité d’un objet
donné, on a :
n' P0  P1  C .

On rappelle que P1  0 et que P0  0 . Puisque P0 est une constante fixée par la taille de

l’oeil, la variation de la proximité P1 nécessitera une adaptation de la puissance C : c’est le


phénomène d’accommodation. Cette puissance variera entre un maximum et un minimum
notés Cmax et C0 . L’amplitude de variation donnée par :

Amax  Cmax  C0 ,
s’appelle amplitude maximale d’accommodation ; elle évolue à partir de 14 dioptries en
décroissant avec l’âge (presbytie).

Tableau II. Evolution avec l’âge de l’amplitude d’accommodation de l’œil normal


Age 10 20 30 40 50 70
Amplitude
maximale 14 10 7 4.5 1 0.25
D’accomodation
Amax ( )

Les mécanismes de l’accommodation reposent sur :

125
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

 la diminution des rayons de courbure antérieure et postérieure du cristallin. Sa


puissance passe ainsi de 21,7  à 28,3  et de 60 à 65,7  pour l’oeil global. Toute
l’amplitude d’accommodation n’est pas expliquée, donc il existe aussi
 une augmentation de l’indice moyen du cristallin avec la courbure par modification
relative des structures lamellaires du cristallin.
Ainsi, l’ œil normal (emmétrope) est un système optique de vergence variable.

2. Conséquences sur l’oeil normal : Punctum Remotum (PR) et Punctum Proximum


(PP)
Comme la vergence C évolue entre deux valeurs, la proximité, et la position des
objets, évoluent aussi. Pour une accommodation minimum, l’oeil verra l’objet le plus éloigné
possible (Remotum) et pour une accommodation maximum, l’objet le plus proche possible
(Proximum). Ainsi on entendra par Punctum Remotum, la limite de la distance maximale de
vision distincte et par Punctum Proximum la limite de la distance minimale de vision
distincte. Au-delà de ces deux limites, l’œil n’accommode plus : les objets sont vus flous.
A l’état normal, on dit que l’oeil est emmétrope, la puissance est telle qu’un objet à
l’infini est vu net sans accommoder, donc : P1  PR  0 , ce qui entraîne

n' P0  C0 .

On dit que le punctum remotum est situé à l’infini (PR   ).


Lorsque l’accommodation est maximum, le point le plus proche, punctum proximum
(PP), est tel que :
n' P0  PP C max ,

Comme, n' P0  C0 , car P0 qui est la proximité de l’image est toujours constante et égale à
l’inverse de la distance lentille- rétine, on en déduit que :
C0  PP C max  PP  (Cmax  C0 )   Amax
Ainsi, la proximité du proximum est l’opposé de l’amplitude maximale d’accommodation
d’un œil, soit :
1
PP   .
Amax

Pour un œil dont cette limite varie entre 60 et 64 , on a Amax  4 et PP  25 cm .
Le tableau précédent peut être utilisé pour calculer le PP en fonction de l’age.
126
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

IV. Les amétropies sphériques


1. Définitions
Lorsque le punctum remotum n’est plus à l’infini, on parle d’amétropie; il existe alors une
anomalie de vergence de l’oeil qui est trop ou pas assez convergent, l’oeil est dit myope, ou
hyperope. La myopie, ou l’hyperopie, sera quantifiée par l’écart à la normale sans
accommodation, soit :
C0, M  C0,E  cM et C0, H  C0,E  cH , (4.1)

cM et cH sont respectivement positif et négatif.

2. Conséquences sur les positions des Remotum et Proximum


a- Oeil myope
Si la vergence est plus forte (myopie) que ce qui est nécessaire pour que l’image se
forme sur la rétine quand l’objet est à l’infini, on a la proximité du remotum qui est non nul.
En effet, la relation de conjugaison du système en l’absence d’accommodation est :
n' P0  PR  C0, M . (4.2)

Or, n' P0  C0, E , on en déduit :

C0, E  PR  C0, M  PR  C0, E  C0, M  cM . (4.3)

La proximité du remotum est donc négative ( PR  0 ) ;. Le Punctum Remotum d’un sujet


myope est donc réel, situé en avant de l’oeil. La proximité de ce remotum est donc l’opposé
de l’écart de vergence à la normale lié à la myopie.
Lorsque l’oeil accommode, le proximum est déterminé par la relation de conjugaison:
n' P0  PP  Cmax, M  PP  n' P0  Cmax, M  (Cmax, M  C0, E ) . (4.4)

Soit :
PP  (Cmax, M  C0, E ) . (4.5)

On remarque que La proximité du Proximum est toujours négative puisque


Cmax, M > C0, M > C0, E . En soustrayant (4.3) de (4.5), on a :

PR  PP  C0, E  C0, M  (Cmax, M  C0, E )  Cmax, M  C0, M , (4.6)

soit :
PR  PP  Amax, M . (4.7)

127
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

Remarque. Notons que cette formule est aussi valide pour l’oeil emmétrope, cependant elle
se simplifie car PR  0 :

 PP  Amax, E . (4.8)

b- œil hyperope
Si la vergence est plus faible (hyperopie) que ce qui est nécessaire pour que l’image se
forme sur la rétine quand l’objet est à l’infini, on a la proximité du remotum qui est non nul.
Comme c’était déjà le cas d’une myopie. La relation de conjugaison du système en l’absence
d’accommodation est :
C0, E  PR  C0, H , (4.9)

et par conséquent:
PR  C0, E  C0, H  cH . (4.10)

La proximité du remotum est encore l’opposé de l’écart à la normale lié à l’hyperopie mais
comme cH est négatif, on voit bien que le remotum est virtuel , donc positive ( PR  0 ) ;. Le
Punctum Remotum d’un sujet hyperope est donc virtuel et situé en arrière de la rétine.
Lorsque l’oeil accommode, le proximum est déterminé par la relation de
conjugaison:
n' P0  PP  Cmax, H  PP  n' P0  Cmax, H  (Cmax, H  C0, E ) ; (4.11)

soit :
PP  (Cmax, H  C0, E ) . (4.12)

Tant que Cmax, H  C0, E , le proximum est réel, sinon, son abscisse devient positive et il est

alors virtuel (voir plus loin).


En combinant avec la formule du Remotum, on a :
PR  PP  Amax, H . (4.13)

Remarque. On peut noter que la myopie ou l’hyperopie n’est pas due à une variation
physiologique de l’œil, ainsi, l’amplitude maximale d’accommodation des yeux de ces sujets
reste donc égale à celle d’un œil emmétrope ( Amax  Amax, H  Amax, M ). Ainsi la largeur de la

bande de vision distincte reste inchangée aussi bien pour un œil myope que pour un œil
hyperope (voir Fig.7.7).

128
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

3. La presbytie : variation physiologique de l’accommodation


Avec l’age, le cristallin durcit et devient moins déformable, ce qui provoque une
difficulté d’accommodation ( Cmax diminue) et vers l’age de 40 ans, l’œil devient presbyte.
Classiquement, la vergence de l’œil au repos n’est pas affectée, par conséquent, le remotum
reste à la même place. Comme Amax  PR  PP , on constate donc que PP augmente, or un
nombre négatif (cas général du proximum) qui s’accroît évolue vers zéro, donc la position du
proximum s’éloigne de l’oeil.
Ce résultat sera le même pour le sujet myope ou hypermétrope. Dans ce dernier cas, il
peut exister une variante fâcheuse. En effet, la hiérarchie des valeurs de vergence est :
Cmax, H  C0, E  C0, H .

Au cours du vieillissement, l’accommodation peut chuter d’une façon telle que :


Cmax, H  C0, E  C0, H .

Dans ce cas, on a PP  0 et le proximum est à l’infini. Si l’accommodation continue à baisser,


on a PP >0 et le proximum devient virtuel (comme le remotum).

4. L’espace visuel : représentation synthétique des notions précédentes

129
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

VI. Origine et correction des amétropies

1-origine
Chez le sujet emmétrope, la puissance du dioptre oculaire et le diamètre antéro-
postérieur sont adaptés. Dans le cas de l’amétropie, cette corrélation est perdue et deux cas de
figure peuvent se présenter :
- myopie : le diamètre antéro -postérieur de l’oeil est trop long, l’image d’un objet situé à
l’infini se forme en avant de la rétine. C’est une désadaptation du couple vergence longueur
de l’oeil.
- l’hypermétropie : le diamètre antéro-postérieur de l’oeil est trop court , l’image d’un objet
situé à l’infini se forme en arrière de la rétine. C’est une désadaptation inverse du couple
vergence longueur de l’oeil.
Très généralement, le but de la correction est de créer une image du monde extérieur
telle qu’elle se situe dans l’espace amétrope. Cette transformation doit respecter quelques
points particuliers. Puisque l’oeil emmétrope voit net à l’infini sans accommoder, la
transformation doit permettre une vision nette, sans accommoder, d’un objet situé à l’infini.
Le verre correcteur doit constituer l’image de cet objet dans le plan du punctum remotum. Le
principe de la correction implique donc que le foyer image de la lentille soit au punctum
remotum de l’oeil à corriger.
Chez l’amétrope :
 PRA  cA
Pour corriger l’amétrope, il faudrait que la proximité du Remotum de l’œil corrigé ( PRC ) soit
nulle :
 PAC  0  cA  cC  cC  cA  PAC
où c A et cC désignent respectivement l’écart de vergence lié à l’amétropie et la vergence des
verres correctrices à apporter pour que le PR du sujet se retrouve à l’infini.
2- Correction de la myopie
Dans le cas de la myopie, l’œil est trop convergent et il faudra donc une lentille de
vergence négative (lentille divergente) pour corriger le défaut.
Un objet situé à l’infini, vu à travers une lentille divergente, a une image, virtuelle,
formée en avant de la lentille correctrice. La puissance de celle-ci est calculée pour que
l’image devienne un objet pour l’oeil, située au Punctum Remotum.
Après correction de la myopie, pour une accommodation maximum, le Punctum
Proximum est repoussé de façon telle que :

130
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

Amax  PR, M  PP, M  PR, M , L  PP, M , L .

L’effet de la lentille est donc de restaurer un Espace Optique Apparent (EOA) compatible
avec les distances présentes dans l’espace du sujet. L’Espace Optique Réel (EOR) de l’oeil est
celui balayé par les images vues par la lentille correctrice. Le PR passe d’une distance finie à
une distance infinie tandis que le PP s’éloigne de l’oeil.

Figure 7.8. Espace optique après correction de la myopie.

3- Correction de l’hypermétropie
Dans le cas de l’hyperopie, l’œil n’est pas assez convergent et il faudra donc une
lentille de vergence positive (lentille convergente) pour corriger le défaut.
Un objet situé à l’infini, vu à travers une lentille convergente, a une image, réelle,
formée en arrière de la lentille correctrice. La puissance de celle-ci est calculée pour que
l’image devienne un objet pour l’oeil, située au Punctum Remotum.
Après correction, pour une accommodation maximum, le Punctum Proximum est
rapproché de façon telle que :
Amax  PR, H  PP, H  PR, H , L  PP, H , L

L’effet de la lentille est donc de restaurer un Espace Optique Apparent compatible avec les
courtes distances présentes dans l’espace du sujet. L’Espace Optique Réel de l’oeil est celui
balayé par les images vues par la lentille correctrice. Le PR passe d’une distance finie,
virtuelle, à une distance infinie, mais sans nécessiter d’accommodation, tandis que le PP
s’approche de l’oeil.

Figure 7.8. Espace optique après correction de l’hyperopie.

131
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

4- Correction de la presbytie chez l’emmétrope


Le principe est de rapprocher le Punctum Proximum qui tend à s’éloigner avec la perte
d’accommodation. On peut considérer deux cas :
 soit, on désire rétablir une continuité de l’espace optique total (apparent avec et réel
sans verres) avec l’espace optique réel,
 soit on désire ramener l’espace optique apparent dans une zone proche de l’oeil pour
des besoins professionnels, par exemple.
Dans le premier cas, le remotum de l’espace apparent est amené sur le proximum de l’espace
réel. Prenons un exemple : C0 = 60 , A = 10, donc PR  0 et PP  10 . Le PR est à l’infini

et le PP à - 1/10, soit 10 cm en avant de l’oeil. Lorsque l’accommodation tombe à 1 , le


proximum devient - A’, soit - 1, le PP passe à 1 m en avant de l’oeil. Si je souhaite avoir le
PR corrigé à 1 m en avant, j’aurai une vergence totale (oeil + verre = 61 ), et un nouveau
proximum tel que A’ = R - P’ et P’ = -2, soit un PP à 50 cm en avant de l’oeil.

5- Correction de la presbytie chez le myope


En prenant l’exemple d’un oeil ayant 5 d’excédent de vergence et une
accommodation de 10 , on a PR = - 5 et PR = -0,20 m et PP = -15 et PP = - 0,07 m. Quand

on corrige l’amétropie avec un verre divergent de - 5 , le remotum passe à l’infini et le


proximum à 0,1 m. Lorsque l’accommodation tombe à 1 , le proximum avec les verres
initiaux, passe à 1 m (0,17 m sans aucune correction). Si on ajoute un verre convergent de +1
, le remotum a une proximité de - 1 . Le proximum est tel que PP = - 2, soit PP = - 0,5 m.
Dans ces conditions, le sujet voit net :
 de l’infini à 1 mètre avec les verres corrigeant sa myopie,
 de 1 m à 0,5 m avec ses verres corrigeant myopie et presbytie,
 de 0,2 à 0,17 m sans verres.
Dans ces conditions, il existe un espace optique réel non inclus dans l’espace optique
apparent, d’où l’intérêt des verres à foyers variables.

132
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

Exercices de Travaux Dirigés


Exercice I.
1- Quelles sont les parties de l’œil qui jouent le rôle de lentille ? d’écran ? de
dioptre ?
2- Pourquoi un œil doit-il accommoder ? comment cela est-il réalisé ?
3- On considère un œil normal (emmétrope) dont le PP se situe à 15 cm. Entre
quelles limites varient : - la distance focale, la vergence ?
4- Cet œil observe les caractères d’imprimerie d’un journal situé à 25 cm. –
calculer sa distance focale, cette image est-elle droite ou renversée ? quel est le
rôle du cerveau ? un caractère d’imprimerie mesure 4.0mm de hauteur, quelle
est la hauteur de son image sur la rétine ?
5- Un œil myope est-il plus ou moins convergent qu’un œil normal ? un sujet a
son PP se situant à 1 cm et son PR à 20 cm. Entre quelles limites varient la
distance focale et la vergence de l’œil myope.
6- Citer d’autres défauts de l’œil.

ExerciceII.
Les caractéristiques essentielles du dioptre équivalent à l’œil d’un sujet sont les
suivantes : la vergence totale de l’œil réduit D  60 , d’indice n2=1.336, le sommet de la

cornée S0 est à une distance S0 S du sommet du dioptre de 2 mm. Le rayon de courbure R est
de 5.6 mm, la distance entre la cornée et la rétine étant L=S0E =27 mm, et l’amplitude
maximale d’accommodation A  10 . (Indice de l’air, n1=1).
5) calculer la position de l’image F2 d’un objet situé à l’infini.
6) En déduire le type éventuel d’amétropie présentée par le sujet.
7) Calculer la proximité R du remotum.
Le second sujet a des caractéristiques telles que S0 F2  L . L’œil est trop long pour sa
vergence, ou si l’on préfère trop convergent pour sa longueur. L’image d’un point à
l’infini se forme en avant de la rétine. C’est la caractéristique d’un œil myope.
8) Ce sujet souffre t-il d’amétropie ? laquelle et pourquoi ?
9) Déterminer la position de ce remotum chez les trois sujets, par rapport à S.

Exercice III
133
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

Un menuisier de 50 ans présente un degré d’amétropie R=2  . Son amplitude


d’accommodation est de A=2  .
1- Quelles sont les anomalies dioptriques (amétropie ou non) présentées par ce sujet ?
Déterminer la position du punctum remotum R, du punctum proximum P, et du point
B pour la vision duquel l’œil utilise la moitié de son accommodation maximale.
2- Quelle est la vergence D1 du verre de contact permettant la correction de l’amétropie
présentée par ce sujet ? Déterminer la position des points R1, P1, B1, ayant la même
signification que les points R, P, et B de la première question. Quelle pathologie
présente le menuisier muni de ses verres correcteurs ?
3- On veut corriger la vision de près de ce menuisier pour lui permettre la vision à la
distance de travail (PB2=50cm) en utilisant la moitié de son amplitude
d’accommodation maximale. Calculer la vergence D2 des verres de contact à
prescrire, et la position des points R2,P2, B2 ayant la même signification que les points
R, P, B de la première question. Quelle pathologie présente le menuisier muni de ses
verres correcteurs de vergence D2 ?

134
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

CHAPITRE V III:
LES INSTRUMENTS D’OPTIQQUE
I. La loupe
1. Définition.
La loupe est un instrument d’optique constitué d’une lentille mince et utilisé de telle sorte
que l’objet visé soit situé entre la loupe et son foyer. L’image obtenue dans ce cas est donc
virtuelle. La figure ci-contre illustre la nature de cette image

2. Latitude de mise au point

Pour qu’un objet soit vu nettement, il faut que l’image formée par la loupe soit entre le
Ponctum Proximum et le Ponctum Remotum de l’observateur. La distance entre les deux
positions extrêmes de la loupe correspondant à ces points est appelée latitude de mise au
point.

3. Puissance et grossissement

La puissance de la loupe est définie par la formule mathématique


'
P
AB
Cette expression dépend des conditions d’aberration. En effet, soit C la position de l’œil et
  A' C , la distance d’observation de l’image comme l’indique la figure ci-dessous :

Fig. Schéma optique d’une loupe.

135
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

En faisant intervenir le grandissement transversal de l’image, Il vient que :

' ' A' B'


P  
AB A' B' AB
Or d’après les résultats des chapitres précédents, la position et la grandeur de l’image A' B'
sont reliés d’après newton par la formule :
A' B' F ' A'
FA  F ' A'  ff ' et 
AB f'
On en déduit que :
' ' F ' A'
P  
AB A' B' f'
D’après le schéma et comme l’angle  ' est en général faible, nous avons :
A' B'
tan  '   '  .
CA'
On en déduit donc que
' 1

A' B' CA'
et par conséquent
1 F ' A'
P  .
A' C f'

De même, d’après la loi de Chasles F ' A'  F ' C  CA' . Ainsi, en appelant a la distance entre
l’œil de l’observateur et la position du foyer image, càd F ' C  a , on obtient :
1 1  a
P (a   )  1   .
f ' f '  
Le grossissement G de la loupe est défini par la relation
'
G .

Cette expression peut aussi être écrite en fonction de la puissance P. ainsi, on aura :
' AB
G   Pd ,
AB 
où d représente la distance d’observation de l’objet à l’œil nu.
Il apparait clairement que la puissance et le grossissement d’un objet dépendent de
l’instrument d’optique à travers la distance focale f’, mais aussi des conditions d’observation
notamment la position de l’œil, la distance minimum de vision distincte et autre.

136
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

Cas particulier.
Lorsque la pupille de l’œil est au voisinage du foyer image de la lentille ( F ' C  a  0 ),
la puissance obtenue est appelée puissance intrinsèque et donnée par :
1
Pi  .
f'
De même, lorsqu’on fixe la distance d à la valeur du PP d’un œil normal, on obtient :
1
Gc  Pd  0.25Pi 
4f'
car d=25cm. Ce grossissement particulier est appelé grossissement commercial de la loupe.

Exemple :

II. Le microscope

1. Description

Tout comme la loupe, le microscope est destiné à l’observation des détails des objets très
petits non observables à l’œil nu. Il permet d’obtenir des puissances bien plus élevés que la
loupe. Cette amélioration est due à l’existence de deux systèmes associés dans le microscope.
Ces deux systèmes sont :
 Un objectif qui donne une image réelle agrandie intermédiaire A1 B1
 Un oculaire qui donne de l’image A1 B1 une image A' B' à l’infini, vue par l’œil sous
l’angle  ' (observation sans fatigue ou sans accommodation)

Figure . Schéma optique d’un microscope optique


L’objectif et l’oculaire sont deux systèmes épais centrés de même axe. L’objectif est
convergent, de faible distance focale (en général quelques millimètres) et fonctionne avec une
ouverture importante qui dépasse les conditions de l’optique paraxiale. On utilise de ce fait les
propriétés d’aplanétisme du couple de points de Weistrass. Les aberrations sont corrigées par
l’emploi de plusieurs lentilles. L’objectif peut être en contact par sa face avant avec un liquide
(objectif à immersion).

137
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

L’oculaire qui sert de loupe est aussi un système de plusieurs lentilles, en général un
doublet achromatique. Il travaille dans les conditions de Gauss et se trouve à une distance de
15 à 18cm de l’objectif. Sa distance focale est de l’ordre du centimètre.

Exemple d’application : Déterminons les éléments cardinaux d’un microscope dont


l’objectif a une distance focale f1 '  0.5cm , l’oculaire une distance focale f 2 '  1cm et un

interstice e  H '1 H 2  15cm .


 Distance focale :
D’après la formule de Gullstrand, on a :
1
C  C1  C2  eC1C2  .
f'
A.N. C  2700 , f '  0.37mm et f  nf ' où n est l’indice du milieu dans
lequel baigne la face antérieure de l’objectif. On peut constater que ce microscope
tout comme les microscopes en général est un système divergent.
* Points focaux objet F et image F’.
Le foyer objet F est l’image dans l’objectif de l’oculaire et d’après la relation de
conjugaison de Newton, nous avons :
F1F . F1 ' F2   f '21
Or
  F '1 F2  F '1 H1 '  H1 ' H 2  H 2 F2   f1 'e  f 2
On en déduit :
F1 F   f '21/   0.18mm car   13.5cm
Le foyer image F’ est l’image de F’1 dans l’oculaire tel que
F2 F1 ' . F2 ' F   f '22 .
soit
F2 ' F  f '22/   0.74mm

2. Champ

Le diaphragme d’ouverture est situé en général dans l’objectif. Son conjugué dans l’espace
image, la pupille de sortie, est appelée cercle oculaire. C’est en effet dans ce champ plan que
l’observateur place la pupille d’entrée de son œil, il voit ainsi tout le champ de l’instrument.

138
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

Sa position est voisine du foyer image de l’oculaire et aussi du foyer image du microscope.
On peut donc montrer que le cercle oculaire est :
n sin u
R ,
P
Où nsin u représente l’ouverture numérique et P la puissance du microscope. La mise au
point s’effectue en déplaçant l’ensemble du microscope par rapport à l’objet. Elle est très
faible (quelques microns). Elle nécessite un objet très plan, perpendiculaire à l’axe de
l’appareil (utilisation d’une platine pour supporter l’objet).

3. Puissance et grossissement

Par définition, la puissance est donnée par la formule :


'
P .
AB
En faisant intervenir l’image intermédiaire A1 B1 qui est en fait l’objet pour l’oculaire, on a :

' ' A1B1


P    Poculaire   objectif
AB A1B1 AB
avec
A1 B1 ' 1  a
 objectif  et Poculaire  = 1  
AB A1 B1 f '   
Comme la pupille de l’observateur est très proche de F’, a est négligeable devant  , et
quelque soit la mise au point, la puissance de l’instrument se confond à la puissance
intrinsèque, caractéristique de l’instrument :
1
Pi  .
f'
Dans l’exemple précédent, on a donc une puissance de 2700 dioptries.
Tout comme la loupe, le grossissement du microscope est donné par la relation :
'
G .

Cette expression peut aussi être écrite en fonction de la puissance P. ainsi, on aura :
' AB
G   Pd .
AB 
Pour un punctum proximum à 25cm on introduit le grossissement commercial
Pi
Gc  Pd  0.25Pi  .
4

139
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

Dans le cas de l’exemple précédent, on obtient un grossissement de 675.


4. Pouvoir séparateur.
Le pouvoir séparateur est la qualité essentielle d’un microscope. Il est déterminé par
l’ouverture de son objectif et la longueur d’onde de la lumière utilisée. Les images A et B sont
séparés si

AB  1.22 .
2n sin u
Il vient qu’on peut augmenter le pouvoir séparateur en augmentant la quantité nsin u . Pour
cela, on utilise un objectif à immersion (rôle de n) et on essaie d’accroitre u tout en corrigeant
les aberrations. On peut aussi diminuer la longueur d’onde  .
Pour que le pouvoir séparateur de l’appareil ne soit pas limité par l’œil, il faut
travailler dans les conditions de puissance voisine de sa puissance optimum, et on montre que
cette puissance optimum exprimée en dioptries est
P0  4000n sin u

140
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

CHAPITRE V III:
LES INSTRUMENTS D’OPTIQQUE
III.LA LOUPE
1. Définition.
La loupe est un instrument d’optique constitué d’une lentille mince (en général une lentille
convexe) et utilisé de telle sorte que l’objet visé soit situé entre la loupe et son foyer. L’image
obtenue dans ce cas est donc virtuelle. La figure ci-dessous illustre la nature de cette image

Fig1. Quelques photographies de loupe et Schéma optique d’une loupe.

2. Latitude de mise au point

Pour qu’un objet soit vu nettement, il faut que l’image formée par la loupe soit entre le
Punctum Proximum et le Punctum Remotum de l’observateur. La distance entre les deux

141
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

positions extrêmes de la loupe, correspondant à ces points, est appelée latitude de mise au
point. Pour une loupe donnée, cette latitude est donc fonction de chaque individu.

3. Puissance et grossissement

La puissance de la loupe est définie par la formule mathématique :


'
P
AB
Cette expression dépend des conditions d’aberration. En effet, soit C la position de l’œil et
  A' C , la distance d’observation de l’image comme l’indique la figure 1 ci-dessus. En
faisant intervenir le grandissement transversal de l’image, Il vient que :

' ' A' B'


P   .
AB A' B' AB
Or, d’après les résultats des chapitres précédents, la position et la grandeur de l’image A' B'
sont reliés d’après newton par la formule :
A' B' F ' A'
FA  F ' A'  ff ' et  .
AB f'
On en déduit que :

' ' F ' A'


P   .
AB A' B' f'
D’après le schéma et comme l’angle  ' est en général faible, nous avons :
A' B'
tan  '   '  .
CA'
On en déduit donc que
' 1

A' B' CA'
et par conséquent
1 F ' A'
P  .
A' C f'

De même, d’après la loi de Chasles F ' A'  F ' C  CA' . Ainsi, en appelant a la distance entre
l’œil de l’observateur et la position du foyer image, càd F ' C  a , on obtient :
1 1  a
P (a   )  1   .
f ' f '  

142
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

Le grossissement G de la loupe peut aussi être déterminé en fonction des


caractéristiques de l’objet. En effet, ce grossissement est le rapport
'
G .

Cette expression peut aussi être écrite en fonction de la puissance P. ainsi, on aura :
' AB
G   Pd ,
AB 
où d représente la distance d’observation de l’objet à l’œil nu, soit d  AC .
Il apparait clairement que la puissance et le grossissement d’un objet dépendent de
l’instrument d’optique à travers la distance focale f’, mais aussi des conditions d’observation
notamment la position de l’œil, la distance minimum de vision distincte et autre.
Cas particulier.
Lorsque la pupille de l’œil est au voisinage du foyer image de la lentille ( F ' C  a  0 ),
la puissance obtenue est appelée puissance intrinsèque et donnée par :
1
Pi  .
f'
De même, lorsqu’on fixe la distance d à la valeur du PP d’un œil normal, on obtient :
1
Gc  Pd  0.25Pi 
4f'
car d=25cm. Ce grossissement particulier est appelé grossissement commercial de la loupe.
Exemple :
IV. LE MICROSCOPE

5. Description et schéma d’un microscope

Tout comme la loupe, le microscope est destiné à l’observation des détails des objets très
petits non observables à l’œil nu. Il permet d’obtenir des puissances bien plus élevés que la
loupe. Cette amélioration est due à l’existence de deux systèmes associés dans le microscope.
Ces deux systèmes sont :
 Un objectif qui donne une image réelle agrandie intermédiaire A1 B1

 Un oculaire qui donne de l’image A1 B1 une image A' B' à l’infini, vue par l’œil sous
l’angle  ' (observation sans fatigue ou sans accommodation)

143
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

Différentes partie d’un microscope


1. oculaire
2. tube porte-oculaire
3. révolver
4. potence
5. objectifs
6. pinces valets
7. platine
8. condensateur
9. vis micrométrique
10. vis micrométrique
11. Lampe ou miroir.

Fig2. Schéma d’un microscope optique.


L’objectif et l’oculaire sont deux systèmes épais centrés de même axe. L’objectif est
convergent, de faible distance focale (en général quelques millimètres) et fonctionne avec une
ouverture importante qui dépasse les conditions de l’optique paraxiale. On utilise de ce fait les
propriétés d’aplanétisme du couple de points de Weistrass. Les aberrations sont corrigées par
l’emploi de plusieurs lentilles. L’objectif peut être en contact par sa face avant avec un liquide
(objectif à immersion).

L’oculaire qui sert de loupe est aussi un système de plusieurs lentilles, en général un
doublet achromatique. Il travaille dans les conditions de Gauss et se trouve à une distance de
15 à 18cm de l’objectif. Sa distance focale est de l’ordre du centimètre.

6. Principe d’un microscope optique de base

144
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

Le microscope optique se base sur les lentilles pour obtenir une image agrandie de
l'échantillon à observer.
L'objet à observer est placé devant la première lentille appelée « objectif ». Si l'objet
est au-delà de la distance focale, cela forme une image réelle inversée et de taille différente ;
l'image est plus grande que l'objet si celui-ci est situé à une distance inférieure au double de la
distance focale de l'objectif.
La deuxième lentille est l'oculaire : elle est positionnée de sorte que l'image soit dans
son plan focal. Ainsi, l'œil observe une image « à l'infini », donc en relâchant les muscles
chargés de l'accommodation, ce qui représente un meilleur confort visuel.
Il s'agit d'un système centré dioptrique, composé en partie de doublets pour en corriger
certaines des aberrations optiques.
A contrario d'autres systèmes optiques qui sont définis par leur grossissement optique
(télescope) ou leur grandissement (appareil photographique), le terme approprié, pour le
microscope, est sa puissance, rapport de l'angle, sous lequel est vu l'objet à travers
l'instrument, à la longueur de cet objet.
La technique d'illumination la plus utilisée en microscopie à champ large classique est
l'illumination de Köhler, qui garantit une qualité d'image optimale.

145
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

7. Exemple d’application : Déterminons les éléments cardinaux d’un microscope dont


l’objectif a une distance focale f1 '  0.5cm , l’oculaire une distance focale f 2 '  1cm

et un interstice e  H '1 H 2  15cm .


 Distance focale :
D’après la formule de Gullstrand, on a :
1
C  C1  C2  eC1C2  .
f'
A.N. C  2700 , f '  0.37mm et f  nf ' où n est l’indice du milieu dans lequel
baigne la face antérieure de l’objectif. On peut constater que ce microscope tout comme les
microscopes en général est un système divergent.
 Points focaux objet F et image F’.
Le foyer objet F est l’image dans l’objectif de l’oculaire et d’après la relation de
conjugaison de Newton, nous avons :
F1F . F1 ' F2   f '21
Or
  F '1 F2  F '1 H1 '  H1 ' H 2  H 2 F2   f1 'e  f 2
On en déduit :
F1 F   f '21/   0.18mm car   13.5cm
Le foyer image F’ est l’image de F’1 dans l’oculaire tel que
F2 F1 ' . F2 ' F   f '22 .
soit
F2 ' F  f '22/   0.74mm

8. Champ

Le diaphragme d’ouverture est situé en général dans l’objectif. Son conjugué dans l’espace
image, la pupille de sortie, est appelée cercle oculaire. C’est en effet dans ce champ plan que
l’observateur place la pupille d’entrée de son œil, il voit ainsi tout le champ de l’instrument.
Sa position est voisine du foyer image de l’oculaire et aussi du foyer image du microscope.
On peut donc montrer que le cercle oculaire est :
n sin u
R ,
P

146
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

Où nsin u représente l’ouverture numérique et P la puissance du microscope. La mise au


point s’effectue en déplaçant l’ensemble du microscope par rapport à l’objet. Elle est très
faible (quelques microns). Elle nécessite un objet très plan, perpendiculaire à l’axe de
l’appareil (utilisation d’une platine pour supporter l’objet).

9. Puissance et grossissement

Par définition, la puissance est donnée par la formule :


'
P .
AB
En faisant intervenir l’image intermédiaire A1 B1 qui est en fait l’objet pour l’oculaire, on a :

' ' A1B1


P    Poculaire   objectif
AB A1B1 AB
avec
A1 B1 ' 1  a
 objectif  et Poculaire  = 1  
AB A1 B1 f '   
Comme la pupille de l’observateur est très proche de F’, a est négligeable devant  , et
quelque soit la mise au point, la puissance de l’instrument se confond à la puissance
intrinsèque, caractéristique de l’instrument :
1
Pi  .
f'
Dans l’exemple précédent, on a donc une puissance de 2700 dioptries.
Tout comme la loupe, le grossissement du microscope est donné par la relation :
'
G .

Cette expression peut aussi être écrite en fonction de la puissance P. ainsi, on aura :
' AB
G   Pd .
AB 
Pour un punctum proximum à 25cm on introduit le grossissement commercial
Pi
Gc  Pd  0.25Pi  .
4
Dans le cas de l’exemple précédent, on obtient un grossissement de 675.
10. Pouvoir séparateur.

147
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

Le pouvoir séparateur est la qualité essentielle d’un microscope. Il est déterminé par
l’ouverture de son objectif et la longueur d’onde de la lumière utilisée. Les images A et B sont
séparés si

AB  1.22 .
2n sin u
Il vient qu’on peut augmenter le pouvoir séparateur en augmentant la quantité nsin u . Pour
cela, on utilise un objectif à immersion (rôle de n) et on essaie d’accroitre u tout en corrigeant
les aberrations. On peut aussi diminuer la longueur d’onde  .
Pour que le pouvoir séparateur de l’appareil ne soit pas limité par l’œil, il faut
travailler dans les conditions de puissance voisine de sa puissance optimum, et on montre que
cette puissance optimum exprimée en dioptries est
P0  4000n sin u

148
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

ANNEXE : Microscope commercial

La plupart des cellules sont trop petites pour être observées à l'oeil nu. Le microscope
optique permet d'obtenir des grossissements de l'ordre de 1000 à 1500 fois.

Dans le cadre de la microscopie optique classique, la préparation observée est déposée sur
la platine 7 du microscope. Posée sur une plaquette de verre appelée "porte objet" et
couverte d'un "couvre objet", la préparation est maintenue en place par deux pinces valets
6.

La lumière fournie par une lampe ou un miroir 11, est concentrée par une lentille appelée
"condensateur 8" avant de traverser l'objet.

La lumière transmise est captée par l'un des objectifs 5 du microscope (qui en compte
généralement plusieurs, de puissances différentes). Ces objectifs sont montés sur une pièce
tournante appelée revolver 3.

Finalement, l'image agrandie par l'objectif parcourt le tube porte-oculaire 2 et est encore
magnifiée par l'oculaire 1 sur lequel l'observateur pose son oeil.

Le grossissement de l'oculaire multiplié par celui de l'objectif fournissent le grandissement


total de l'image par le microscope.

La mise au point s'effectue à l'aide d'une ou plusieurs vis de réglage: vis macrométrique 9
pour le réglage grossier, vis micrométrique 10 pour le réglage fin.

L'ensemble des pièces qui constituent le microscope est fixé à la potence 4, par laquelle il
est aisé de le saisir.

Une autre caractéristique importante du microscope est son pouvoir de résolution. Il s'agit
de la plus petite distance entre deux points qu'il soit possible de distinguer à l'aide du
microscope. Le pouvoir de résolution des meilleurs microscopes voisine les 0,2 µ.

Rétablis la légende du schéma de microscope ci-dessus. Chacun des éléments qui figure sur
l'illustration est indiqué en gras dans le texte.

149
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang
Chapitre VI : Application de l’optique paraxiale : systèmes particuliers

150
Cours d’optique géométrique, Licence I de Physique, Université de Dschang

Vous aimerez peut-être aussi