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1.1. Le béton
Le béton utilisé dans la précontrainte doit être de très bonne qualité pour
plusieurs raisons :
le béton, en durcissant dans le moule (coffrage) court le risque de
fissuration, car le moule gène les déformations de retrait ;
pour éviter cette fissuration, il faut que le béton soit très tôt
précontraint ;
l’effort de précontrainte étant très élevée, le béton court les risques de
fissuration et de perte de résistance aussi bien au niveau des sections
courantes qu’au niveau des ancrages ;
pour éviter ces effets de la précontrainte, il faut que le béton ait une
résistance très élevée au moment de la précontrainte, c’est-à-dire au
moment de la mise en tension des armatures ;
les charges extérieures destinées à neutraliser une partie importante des
contraintes dans le béton sont encore incomplètes ou absentes
complètement.
Le module de déformation du béton est évalué par les mêmes expressions ; ici,
en précontrainte, c’est le module de déformation sous charge instantanée
(module d’élasticité instantané) qui est utilisé ; à l’âge j, il est égal à :
où, r est le retrait final du béton (20 …. 50 .10 -3, en général) ; r(t) est une
fonction du temps telle que 0 r(t) 1 et :
r(t) = , (3.5)
où, t est l’âge du béton ; B est la section droite de la pièce et u est le périmètre
de la section droite en contact avec le milieu extérieur.
Comme cela a été déjà dit, pour empêcher le retrait du béton, il faut vite
effectuer la précontrainte. Signalons également qu’après la précontrainte, les
déformations de retrait du béton provoquent une diminution de la tension dans
les armatures tendues.
Les fils peuvent être ronds lisses ou non lisses, c’est-à-dire nervurés, crantés ou
ondulés pour améliorer leur adhérence en cas de précontrainte par prétension.
Ils sont utilisés dans les deux cas de précontrainte : prétension et post –
tension.
Les barres peuvent être aussi ronds lisses ou nervurées pour améliorer leur
adhérence. Elles sont utilisées aussi bien en prétension qu’en post – tension.
Les torons sont des fils enroulés hélicoïdalement les uns sur les autres ou autour
d’un fil central en une ou plusieurs couches. Les torons les plus courants sont à
sept (7) fils. Ils sont désignés par la lettre T suivi de la valeur (approximative)
du diamètre en mm, par exemple T13.
Le temps influe sur le niveau des contraintes dans les armatures tendues et
cette influence est souvent appelée loi des temps. Dans la pratique, on évalue ces
pertes pour un temps égal à 500 000 heures, soit 57 ans (selon le BPEL, normes
Françaises).
Les pertes dues aux contraintes initiales sont, généralement linéarisées. Aussi, la
température est un facteur qui accélère la relation des contraintes.
Le tableau 3.1 donne les classes d’armatures et les catégories d’armatures qui s’y
attachent, quant au tableau 3.2, elle donne les caractéristiques des armatures
utilisées en post – tension ; il s’agit, ici, des armatures de production française.
Signalons que l’acier des câbles de précontrainte très fortement tendus est
exposé à un phénomène appelé corrosion sous tension qui provoque une rupture
fragile et brutale (sans qu’on ne puisse remarquer cela) contre laquelle il doit
être très protégé. Cette protection peut être faite par injection de mortier de
ciment fortement basique. Rappelons que ce phénomène n’a rien à voir avec la
corrosion habituelle par oxydation de l’acier qui est ici aussi présente.
Fig. 3.3.
e = Ep (3.14)
où, bj est la variation de contrainte du béton sous l’effet des actions
permanentes à l’âge j ; kj est le coefficient tel que kj = 0,5 dans le cas où la mise
en tension des autres câbles est comprise dans les actions permanentes et kj =1,0
dans le cas contraire ; Ep st le module d’élasticité de l’armature précontrainte.
e = (3.15)
où, max est la valeur extrême de la contrainte dans le béton qui varie dans le
temps pour plusieurs raisons (nouvelles charges permanentes, pertes de tension,
etc…).
Rappelons que la température influe sur les pertes de tension par relaxation des
armatures. Ainsi, la perte de tension finale d’une armature soumise à une
température proche de la température climatique peut être exprimée par la
formule suivante :
p = 6p1000 i (3.22)
où, p1000 est la perte relative de tension observée à 1000 heures mesurée à 20°C
d’une éprouvette initialement tendue avec une force de 0,7Fr (ici, p1000 est en
unité ; le résultat est divisé par 100 si p1000 est en pourcentage) : pour les
armatures à relaxation normale (RN), on a p1000 = 8 % ; pour les armatures à très
basse relaxation (TBR), on a p1000 = 2,5 % ; fprg est la valeur garantie de la limite de
résistance des armatures : fprg = fr/sp ; i est la contrainte initiale, généralement i
= 0,6 … 0,8 fprg ; o – coefficient dépendant du type d’armatures : o = 0,30 pour les
armatures à relaxation normale (RN) ; o = 0,43 pour les armatures à très basse
relaxation (TBR).