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UNIVERSITE AUBE NOUVELLE


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COURS D’OPTIQUE
PARCOURS: L1 AGRO, BIO, GAM,
IAA
ANNEE UNIVERSITAIRE: 2018-2019

Enseignant : Pr Samuel OUOBA

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Cours d’Optique : 2018 - 2019 Enseignant : Pr OUOBA

Chapitre 1 : Généralités sur l’Optique


1.1. Introduction
1.1.1. Aspect ondulatoire de la lumière
L’optique était initialement destinée à l’étude des phénomènes perçus par l’œil humain. Les
termes « optiques » et « lumière » doivent être généralisés à d’autres récepteurs tels la plaque
photographique, la peau, les radiotélescopes… qui détectent aussi des rayonnements non
visibles par l’œil : Infrarouge, Ultraviolet, radio.

Au cours du 17ème siècle, deux théories s’affrontent pour expliquer les phénomènes observés à
savoir la théorie corpusculaire de Newton et la théorie ondulatoire de Huyghens et Fresnel.

Ces théories ont été confirmées par la suite (Hertz, Maxwell, Einstein).
La lumière se propage sans support matériel nécessaire (à la différence du son). Elle est
caractérisée en tant qu’onde électromagnétique par :
- sa fréquence ν (fixée par la source et donc indépendante du milieu de propagation) qui est
le nombre d’oscillations par seconde de l’onde, ou sa période

qui est la durée d’une oscillation.


- sa longueur d’onde λ qui est la distance parcourue pendant une période. Dans le vide, on a

= =

Remarque: La couleur d’une radiation dépend de sa fréquence.

1.1.2. Propagation rectiligne et diffraction de la lumière


1.1.2.1.Propagation rectiligne

Dans le vide ou dans l’air, la lumière se propage en ligne droite avec une vitesse c = 3.108 m/s
quelle que soit la couleur.

Dans un milieu transparent et homogène la lumière se propage également en ligne droite mais
avec une vitesse qui dépend de la couleur. Par exemple, dans un milieu transparent et
homogène, la vitesse VR de la radiation rouge est différente de la vitesse VB de la radiation
bleue.

1.1.2.2.Diffraction
Lorsqu’un faisceau lumineux rencontre un obstacle ou une ouverture dont les dimensions sont
voisines de sa longueur d’onde, la lumière ne se propage plus en ligne droite : il y a
diffraction : le faisceau s’élargit.

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1.1.3. Interférences de deux ondes lumineuses

Il y a interférences en tout point d'un milieu où se superposent deux ondes de même nature et
de même fréquence.

Les interférences s’observent avec deux sources lumineuses cohérentes c’est-à-dire de même
fréquence et possédant une différence de phase constante (voire nulle si les deux sources sont
en phase).

La façon habituelle d'obtenir deux sources lumineuses cohérentes consiste à utiliser deux
images d'une même source (miroirs de Fresnel) ou à éclairer deux fentes avec la même source
(fentes d'Young).

Remarque : On ne peut pas observer d’interférences avec deux sources différentes, même si
elles sont synchrones c'est-à-dire même si elles émettent une seule et même fréquence (même
couleur), car leur phase est aléatoire. Il faut utiliser deux images d’une même source car alors
les "sauts de phase" de la première source sont reproduits par la deuxième source.

1.1.4. Indice de réfraction d’un milieu transparent


Dans un milieu matériel, si la vitesse de propagation v de l’onde dépend de sa fréquence (et
donc de λ), on dit que le milieu est dispersif.
Le vide, pour lequel la célérité c est indépendante de la fréquence, est non dispersif.
Par définition, l’indice de réfraction absolu d’un milieu est
=
Comme ≤ ⇒ ≥ (n est un nombre sans unité).
Dans les milieux dispersifs, puisque v dépend de λ, n en dépend aussi. Pour de nombreux
matériaux transparents, n suit la loi de Cauchy :
= +
où d et e sont des constantes. L’indice augmente donc lorsque la longueur d’onde diminue.
Dans le tableau ci-dessous, on donne quelques indices de différents milieux correspondants à
une longueur d’onde moyenne du spectre visible (λ = 0,6 μm):

vide 1 (par définition)


air 1,000293 (en général on prend nair = nvide)
eau 1,33
verre ordinaire 1,50
diamant 2,40

Remarque : Lorsqu’une onde se propage dans différents milieux, sa fréquence ν ne change


pas, car elle caractérise la source. Par contre, comme la vitesse de propagation varie, sa
longueur d’onde λ change

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/
= = = =

1.2. Principe de Fermat


Enoncé : Le trajet emprunté par la lumière entre deux points est tel que le temps de parcours
est extremum (maximum ou minimum).
= =
Δℓ est le chemin optique, il est donc également extremum.
Cela implique que dans un milieu homogène (n = constante), la lumière se propage en ligne
droite.
Lorsque le milieu est inhomogène (n ≠ constante), les rayons lumineux sont courbés.
Exemple : L’indice de l’atmosphère varie en fonction de l’altitude, ce qui permet, comme on
le verra plus tard, de donner une explication du phénomène des mirages et du retard apparent
du coucher du soleil.
Conséquence du principe de Fermat :
Le trajet pour aller d’un point A à un point B étant de durée extremum, il l'est aussi pour aller
de B à A. C’est le principe du retour inverse de la lumière.

1.3. Lois de Snell-Descartes


1.3.1. Enoncés
La lumière se propage donc en ligne droite dans un milieu homogène, lorsqu’elle rencontre un
deuxième milieu homogène, elle change de direction et donne généralement lieu à une onde
réfléchie et à une onde réfractée.
La surface de séparation entre deux milieux transparents est appelée dioptre.

Première loi :
Les rayons réfléchi et réfracté sont dans le plan d’incidence (plan défini par la normale à la
surface et le rayon incident).
Deuxième loi :

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Les rayons incident et réfléchi sont symétriques par rapport à la normale =

=
Troisième loi :
Les directions des rayons incident et réfracté sont telles que et sont
situées de part et d’autre de la normale.

Si n1< n2, le rayon réfracté se rapproche de la normale (i2< i1).


Si n1 > n2, le rayon réfracté s’écarte de la normale (i2>i1).
Remarque : Soit un dioptre séparant par exemple l’air d’indice n1= 1, d’un milieu d’indice n2.
Si on éclaire le dioptre avec une lumière comportant plusieurs longueurs d’onde (lumière
polychromatique), puisque n2 dépend de la longueur d’onde λ, i2 en dépendra également.
Applications : Dispersion de la lumière par un prisme, par des gouttelettes d’eau (arc-en-ciel).

1.3.2. Discussion
• n1< n2
Lorsque → , = = ⇒ = < 1. i2 tend vers un angle iℓ qu’on
appelle angle de réfraction limite et qui est défini par = .

• n1> n2
La direction du rayon réfracté est définie par =
= %< 1&, = . Si i1 augmente
'
Pour i1= iℓ tel que vaut 1, c'est-à-dire que
encore, soit > , on obtient > . = , ce qui est impossible. Il n’existe alors

réflexion %i = i &.
pas de rayon réfracté. On dit qu’il y a réflexion totale. Cette réflexion totale suit les lois de la

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1.3.3. Applications
• Prismes à réflexion totale permettant de dévier à angle droit ou de redresser une image.
Utilisés dans les jumelles ou les appareils photos dits reflex.
Exemple : n1= 1,5 ; n2= 1 ⇒ = = = , +++ ⇒ = , , -°.
,*
Dans les cas ci-dessous i vaut 45° et est donc supérieur à iℓ, il y a réflexion totale.

Exercice d’application 1
Au XVIIe siècle Fermat a énoncé un principe qui permet aujourd’hui de comprendre l’optique
des rayons lumineux : « La lumière se propage d’un point vers un autre sur une trajectoire
telle que la durée du parcours soit minimale ». Nous nous proposons de reprendre cette notion
dans un cadre un peu différent.
Un maître nageur, initialement en A sur la plage, doit sauver un nageur qui se noie en B dans
la mer. Sa vitesse de marche sur le sable est V1 tandis que sa vitesse de nage est V2 (V2<V1)
1) Quel chemin le maître nageur devra-t-il prendre, le plus rapide ou bien le plus court ?
2) Exprimer cette condition et retrouver la loi de Descartes relative à la réfraction.

Exercice d’application 2
Un rayon lumineux dans l’air tombe sur la surface d’un liquide ; il fait un angle α=56° avec le
plan horizontal. La déviation entre le rayon incident et le rayon réfracté est θ=13, 5°. Quel est
l’indice n du liquide ?

Exercice d’application 3
Un rayon lumineux est constitué de la superposition de deux couleurs ou radiations, rouge et
violette. Ce rayon se propage dans un verre dont les indices pour la lumière rouge et la
lumière violette sont respectivement égaux à nr = 1,595 et nv = 1,625. Ce rayon arrive sur la
surface de séparation avec l’air.
1) Calculer les angles d’incidence critique pour les lumières rouge et violette dans ce verre.
2) a) quelle(s) couleur(s) observe-t-on dans l’air si le rayon arrive dans ce milieu sous un
angle d’incidence i = 35° ?
b) Même question si le rayon arrive sous un angle d’incidence i = 38,5.
3) Quel est l’intérêt de ce type de montage ?
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Chapitre 2 : Les Systèmes optiques


2.1. Notions d’objet et d’image
Un objet lumineux est un ensemble de points sources qui émettent de la lumière. Ils peuvent
produire de la lumière par eux-mêmes (soleil, lampe, flamme), ce sont alors des sources
primaires. Ils peuvent également la renvoyer (tout objet éclairé par le soleil), ce sont alors des
sources secondaires.
Un appareil ou système optique est un ensemble de milieux transparents séparés par des
surfaces dioptriques ou réfléchissantes.
Soit un point objet A et un système optique (S). Si les rayons issus de A (ou se dirigeant vers
A) traversent (S) et convergent vers A’ (ou semblent issus de A’), A’ est appelé image de A.
Un objet et une image peuvent être de nature réelle ou virtuelle:
Objet réel : La lumière provient réellement de A (on peut toucher A).
Image réelle : La lumière passe effectivement par A’ (on peut visualiser A’ sur un écran)

Objet virtuel : A est le point de rencontre d’un faisceau de rayons convergents coupé par le
système optique.
Image virtuelle : A’ est le point d’où semblent provenir les rayons émergeant du système
optique.

On parle également d’espace objet réel, d’espace objet virtuel, d’espace image réelle,
d’espace image virtuelle.

2.2. Stigmatisme
Un système optique (S) est stigmatique lorsque à chaque point A d’un objet correspond un
point A’ de l’image. On dit que A et A’ sont conjugués dans (S). Autrement dit, tous les
rayons issus de A qui traversent (S) passent par A’ : Il y a stigmatisme absolu.
On parle de stigmatisme approché lorsque tous les rayons passent au voisinage de A’.

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2.3. Dioptre sphérique


2.3.1. Définition et notations :
Un dioptre sphérique sépare deux milieux d'indice différents n1 et n2, et possède un rayon de
courbure R (Figure suivante). Remarquons que le dioptre plan est un dioptre sphérique dont le
rayon de courbure est infini.

C centre du dioptre
S sommet du dioptre
R = rayon de courbure. R, compte tenu de sa définition, peut être positif ou négatif.
(Cx) axe principal ou axe optique

2.3.2. Image d'un point

Soit un point A de l'axe principal. Pour construire l'image A' de A, prenons un rayon issu de
A, frappant le dioptre en I (Figure ci – dessus). Dans l'exemple donné, n1 < n2. Si l'on
considère un élément infinitésimal du dioptre autour de I, cet élément peut être considéré
comme plan. La loi de Descartes indique que le rayon réfracté se rapprochera de la normale.
Le rayon réfracté semble provenir d'un point A' de l'axe (Cx). A' est l'image de A par le
dioptre, puisqu'un rayon provenant de A et passant par S émerge sans être dévié. Notons que
A' est plus proche de S que A.

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Dans le cas présenté ci-dessus, n1 > n2. L'image A' de A, toujours virtuelle, est repoussée vers
l'avant.

2.3.3. Relation de conjugaison avec origine au sommet


Dans les conditions de Gauss, c'est à dire pour des angles incidents très petits (I est proche
de S) on montre que la relation aux points conjugués encore appelée relation de conjugaison

/ / / −/
est donnée par :
− =
01 01′ 04
Cette relation est appelée relation de conjugaison avec origine au sommet.

2.3.4. Foyers d'un dioptre sphérique et distances focales


Le foyer image F' d'un système optique quelconque est l'image d'un objet situé à l'infini. De la
même manière, le foyer objet F est le lieu d'occupation d'un objet dont l'image est à l'infini.


Si A est à l'infini alors A’ est en F' ; la relation de conjugaison devient :
− =
56′ 57
/
D’où
08′ = 04
/ −/

9′ = 08′
On défini ainsi la distance focale image f’ par :


Si A’ est à l'infini alors A est en F ; la relation de conjugaison devient :
=
56 57

/
D’où
08 = 04
/ −/

9 = 08
On défini ainsi la distance focale objet f par :

9+9 =:
Remarque :

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2.3.5. Vergence

/′ /
La vergence V d’un dioptre sphérique est définie par :
;= =−
9 9
Dans le système international d’unité, la vergence s’exprime en dioptries symbole <

Remarque

Si ; > 0 le dioptre est dit convergent


Si ; < 0 le dioptre est dit divergent
-
-

2.3.6. Grandissement transversal


Par définition, pour un dioptre sphérique, le grandissement transversal Gt ou γ est défini par :
1′A′ 41′
>? = @ = =
1A 41
On montre que le grandissement transversal γ peut également s’écrire de la façon suivante :
/01′
@=
/′01

2.3.7. Construction de l'image d'un objet transversal


Pour déterminer l'image d'un objet AB, il faut au moins deux rayons. Il existe, pour les
dioptres sphériques, trois rayons particuliers :
- Un rayon qui passe par le centre C n'est pas dévié.
- Un rayon qui passe par le foyer objet F (si F est en avant du dioptre) ou qui passerait par
F (si F est en arrière du dioptre) ressort parallèlement à l'axe optique (Figures suivantes).
- Un rayon parallèle à l'axe optique ressort en convergeant vers F' (si F' est en arrière du
dioptre) ou en divergeant, le rayon semblant provenir de F' (si F' est en avant du dioptre).
Selon les valeurs des indices, ou la nature du dioptre (convexe ou concave), l'image peut être :
- réelle ou virtuelle.
- droite (γ > 0) ou renversée (γ < 0).
- agrandie ou réduite.

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2.4. Dioptre plan


Le dioptre plan est un dioptre sphérique dont le rayon est infini. C’est une surface plane
dioptrique séparant deux milieux transparents homogènes d’indices n1 et n2. La relation aux

/ /
points conjugués pour un tel dioptre s’écrit :

=
01 01′

On montre que le dioptre plan n’est pas rigoureusement stigmatique pour un point objet
quelconque car la position de l’image A’ dépend de l’angle d’incidence i1. Il y a stigmatisme
rigoureux pour les points de la surface du dioptre et pour les points situés à l’infini.

HA = 0 ⇒ HA’ = 0
HA → ∞ ⇒ HA’ → ∞

En dehors de ces points, on peut avoir stigmatisme approché lorsque l’angle d’incidence i1 est
faible (i1≤10°) : on est donc dans l’approximation de Gauss.
L’image d’un objet AB parallèle à la surface du dioptre, est A’B’ parallèle à la surface, car

EEEEEE
AH = BH’ et A’H = B’H’). Le grandissement est alors :
C′D′
B= =
EEEE
CD

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NB : L’objet et l’image sont toujours du même côté du dioptre, ils sont donc de nature
différente.

2.5. Miroirs sphériques :


2.5.1. Définition et notations
Un miroir sphérique a une surface réfléchissante et, comme le dioptre sphérique, un rayon de
courbure (Figure)

2.5.2. Relation de conjugaison avec origine au sommet


Contrairement au dioptre sphérique, un seul milieu intervient d'indice n. Il n'est pas nécessaire
de redémontrer la relation. Il suffit de remarquer que le miroir est un dioptre dont le deuxième
milieu aurait pour indice –n, le signe « moins » assurant le retour des rayons après réflexion.
La relation établie au 2.3.3) devient :
+ =
01 01′ 04

2.5.3. Foyers d'un miroir sphérique


Comme dans le § 1.4., il faut faire tendre l’image et l’objet vers l'infini (Figure ci – dessous)

04
pour trouver successivement la position des foyers objet F et image F'. Il vient :

08 = 08′ =
Comme le montre la relation ci-dessus, le résultat est beaucoup plus simple que dans le cas
d'un dioptre sphérique.

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2.5.4. Grandissement transversal Gt ou γ

1′A′ 41′ 01′


Le grandissement transversal est défini par

@ = >? = = =−
1A 41 01

81′ 84 81′ 80
On montre également que :

>? = − =− ou >? = =
84 81 80 81

2.5.5. Construction de l'image d'un objet dans une position quelconque


L'image B' d'un point B situé hors de l'axe est à l'intersection de tous les rayons réfléchis
correspondant à tous les rayons incidents issus de B.
On choisit deux rayons incidents dont les réfléchis sont faciles à déterminer parmi les quatre
suivants:
- BI parallèle à l'axe se réfléchit en passant par le foyer image F'.
- BJ passant par F' se réfléchit parallèlement à l'axe principal.
- BK passant par C se réfléchit sur lui-même.
- BS se réfléchit symétriquement par rapport à l'axe principal.

Exercice d’application 1
Un observateur regarde un poisson nager dans un aquarium contenant de l’eau d’indice n=4/3.
Le poisson se trouve à la distance h = 20 cm d’une des faces de la vitre. On négligera dans les
calculs l’épaisseur de la paroi de l’aquarium.
1) A quelle distance h’ de la vitre l’observateur voit-il le poisson ?
2) Déterminer le rapprochement relatif (h-h’)/h

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Exercice d’application 2
On considère un système centré constitué d’un cylindre en verre d’indice n. Les extrémités du
cylindre sont limitées par les deux demi-sphères de rayon R1=S1C1 (face d’entrée) et R2=S2C2
(face de sortie) où S1 et S2 sont les intersections de l’axe optique x’x du système avec
respectivement la face d’entrée et la face de sortie. Le système est plongé dans l’air d’indice
égal à 1. On donne la distance S1S2=2R1

foyer image 6 du dioptre de sommet S1.


1) Déterminer la position, par rapport à S1 du

Calculer la valeur numérique de 5 6 .


S1 S2
x' x
2) Définir le foyer image F’ du système et
déterminer sa position. Calculer la valeur
numérique de S2F’.
3) Montrer que la position du foyer image F’ ne varie pas lorsque l’indice n varie légèrement
au voisinage de la valeur n = 1,5.

A.N.: R1 = 14 cm, R2 = R1/7 = 2 cm, n=1,5

Soit un miroir convexe de rayon 57 = +60 IJ. Quelle est la position de l’image A’B’, sa
Exercice d’application 3

1) l’objet AB est tel que 5K = −30 IJ


nature et le grandissement transversal correspondant dans les deux cas suivants

2) l’objet KM est tel que 5K = 15 IJ. Peut-on se servir de la question précédente pour éviter

3) Trouver la position de l’objet AB qui conduit à un grandissement transversal OP = −


les calculs ?

Quelle est sa nature ?


NB : On fera une figure à l’échelle pour chacune des questions.

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Chapitre 3 : Les lentilles minces


Une lentille est un système optique où le milieu transparent et homogène est limité par deux
surfaces dioptriques en général sphériques. La droite qui joint les centres de ces deux sphères
est appelé axe optique de la lentille.

On se limitera au cas où les lentilles sont plongées dans deux milieux extrêmes identiques (en
général de l’air).

3.1. Les différents types de lentilles


3.1.1. Les lentilles à bords minces

Le tracé des normales à la surface des dioptres à l’entrée et à la sortie, ainsi que l’application
de la 3ème loi de Descartes montrent facilement qu’un faisceau incident parallèle à l’axe
optique est transformé en un faisceau convergent. Il s’agit donc de lentilles convergentes.
On peut retrouver que les lentilles à bords minces sont convergentes en construisant un prisme
s’appuyant sur les faces d’entrée et de sortie, la base étant située vers le côté de l’axe optique.

3.1.2. Les lentilles à bords épais

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De la même façon que précédemment, on montre facilement qu’un faisceau incident parallèle
à l’axe optique est transformé en un faisceau divergent. Il s’agit donc de lentilles divergentes.
On peut également assimiler l’ensemble des deux dioptres à un prisme, la base étant cette fois
située à l’opposé de l’axe optique.

3.2. Les lentilles minces


3.2.1. Définitions
Une lentille est mince si son épaisseur, distance entre les sommets des deux dioptres S1 et S2
est très petite devant les rayons de courbure S1C1 et S2C2 des deux dioptres.
Les sommets S1 et S2 sont pratiquement confondus, on les appelle S, sommet de la lentille.

3.2.2. Centre optique


Au voisinage de S, la lentille peut être assimilée à une lame à faces parallèles très mince, donc
les rayons émergents dans ce voisinage sont parallèles aux rayons incidents, et la translation
étant très petite (puisque l’épaisseur de la lame est très petite), on peut considérer que les
rayons passant par S ne sont pas translatés.
Le sommet S est donc un centre optique, on le note souvent O.

3.2.3. Foyers – Distances focales


Etant donné qu’il n’y a pas en général stigmatisme rigoureux pour un dioptre plan, ni pour un
dioptre sphérique (à admettre), il n’y a pas de stigmatisme rigoureux pour une lentille. On se
placera donc dans les conditions de Gauss pour avoir un stigmatisme approché.
On remarquera qu’il y a stigmatisme rigoureux pour les points appartenant à la surface de la
lentille.

3.2.3.1.Foyer image – foyer objet


Un rayon incident parallèle à l’axe optique, après traversée de la lentille coupe l’axe optique
au foyer image F’. (Ou semble provenir de F’ si la lentille est divergente).
Un rayon émergent parallèle à l’axe optique provient d’un rayon qui coupe l’axe optique au
foyer objet F. (Ou semble couper l’axe en F si la lentille est divergente).
Les foyers d’une lentille convergente sont réels.

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Les foyers d’une lentille divergente sont virtuels

- La distance focale image est Q = RS′ EEEEE


3.2.3.2.Distance focales

- La distance focale objet est Q = RS EEEE


Pour définir f et f’ une convention de signe est nécessaire
• On prendra un axe orienté dans le sens de propagation de la lumière incidente (souvent de
la gauche vers la droite). Toutes les grandeurs seront repérées avec un signe, à partir d’une
origine généralement prise en O.
• Pour repérer le sens des images par rapport à celui des objets, on oriente aussi l’axe
vertical (souvent vers le haut), son origine étant sur l’axe optique.

⇒ Pour une lentille convergente f’ > 0 et f < 0


⇒ Pour une lentille divergente f’ < 0 et f > 0.
Expression des distances focales
On admet la relation suivante :

− = % − &T − V = ⇒ EEEEE EEEE


RS = −RS
Q′ EEEEEE EEEEEE
RU RU Q
(On prendra garde à la convention de signe pour EEEEEE EEEEEE)
RU et RU
Remarques :
- n dépend de λ, donc f’ aussi. Le foyer image dans le rouge est différent du foyer image
dans le jaune, ou dans le bleu. Il existe donc ce que l’on appelle les aberrations
chromatiques.
- On appelle souvent ‘distance focale’ d’une lentille, sa distance focale image f ’.

- On appelle ‘vergence’ d’une lentille, la grandeur U = Q . La distance focale f’ s’exprimant


en mètres, C s’exprime en m-1 ou en dioptries (abréviation : δ).
- F et F’ sont les conjugués de points situés à l’infini, ils ne sont pas conjugués entre eux.

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3.2.4. Image d’un objet étendu perpendiculaire à l’axe optique


On admettra que la lentille est aplanétique : c’est à dire qu’il y a stigmatisme pour A et A’
situés sur l’axe et aussi pour B et B’ situés respectivement près de A et A’ dans les plans de
front passant par A et A’.

3.2.5. Constructions
On utilise les propriétés données dans le paragraphe précédent :
• Un rayon incident parallèle à l’axe sort en passant par F’.
• Un rayon incident passant par F sort parallèlement à l’axe.
• Un rayon passant par O n’est pas dévié.
- Deux des trois rayons suffisent pour déterminer B’
- A’ s’obtient en abaissant la perpendiculaire passant par B’
Différents cas peuvent se présenter : Objet réel, objet virtuel, image réelle, image virtuelle.
Image droite, renversée.

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On retiendra que :
- Si l’image et l’objet sont de même nature, ils se situent de part et d’autre de la lentille,
l’image est alors renversée.
- Si l’image et l’objet sont de nature différente, ils sont situés du même côté de la lentille,
l’image est alors droite.

3.2.6. Relation de conjugaison - Relient la position de l’objet à celle de


l’image.
• Origine au centre optique.

Les relations dans les triangles semblables donnent :


EEEE WU
WR EEEE EEEE
RU EEEE
WU
= =
EEEE
SR EEEECR EEEEE EEEEE
RS′ RC′

EEEE RU
WR EEEE EEEE
WU
Une addition membre à membre permet d’écrire :
X− + EEEE =
Y WU + =
EEEE
RC EEEEE
RC′ EEEE
SR RS′ EEEEE RS′
EEEEE
On obtient alors :
− + =
EEEE
RC EEEEE
RC′ EEEEE
RS′
que l’on écrit souvent :
− + =
Z Z′ Q′

Z = EEEE EEEEE
RC, Z = RC EEEEE
Q = RS′
avec

• Origines aux foyers.

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EEEE
SR EEEE
SR EEEE
CS EEEEE RS′
RS′ EEEEE S′C′
EEEEE
Les relations dans les triangles semblables donnent également :

= = = =
EEEE
WR EEEEEE
D′C′ EEEE
CD EEEE
RU CD EEEEEE
EEEE D′C′
Une multiplication membre à membre donne immédiatement :
EEEEE = CS
EEEE RS′
SR EEEEE
EEEE S′C′
EEEE, on obtient QQ = SC
ou encore, avec Q = RS EEEEE
EEEE S′C′
(Remarquons que EEEE EEEEE < et donc EEEE
RS RS′ SC et EEEEE
SC′ sont de signes contraires).

3.2.7. Relation de grandissement


• Origine au centre optique.

EEEEEE
C′D′ EEEEE
RC′ Z′
On a :

B= = =
EEEE
CD EEEE
RC Z
• Origines aux foyers (Formule de Newton).

Q S′C′
On a :

B=− =−
EEEE
SC Q′
EEEE EEEEE
(Remarquons que SC et SC′ sont toujours de signe opposés).

3.3. Association de lentilles minces


Les relations de conjugaison que nous avons vues précédemment sont valables dans
l’approximation de Gauss. Dans la pratique, les rayons lumineux ont souvent une inclinaison
supérieure à 10° par rapport à l’axe optique. La solution consiste donc à interposer un
diaphragme, or diaphragmer trop a pour effet de baisser la luminosité. Il faut donc se résoudre
à se placer hors des conditions de Gauss, mais cela entraîne l’apparition d’aberrations de
sphéricité (image et objet non homothétiques – non semblables).
On a également vu qu’il apparaît des aberrations chromatiques lorsque l’on utilise de la
lumière polychromatique : f’ dépend de λ, donc p’ = p’(λ).
Pour éliminer plus ou moins correctement ces aberrations on est amené à associer les lentilles
minces.

3.3.1. Système de deux lentilles non accolées


De nombreuses combinaisons sont possibles. Deux cas sont présentés :
- Deux lentilles convergentes

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L’image intermédiaire A’B’ formée par la première lentille convergente est réelle et est

supérieure à Q + Q l’image finale est réelle et droite.


reprise comme objet réel par la seconde lentille. Si la distance O1O2 entre les deux lentilles est

- Une lentille divergente et une lentille convergente


L’image intermédiaire virtuelle A’B’ est reprise comme objet réel par la lentille convergente
pour donner l’image réelle renversée A’’B’’.

Soient deux lentilles minces : l’une (LC) est convergente de distance focale image Q , l’autre
Exemple : système afocal

(LD) est divergente de distance focale image Q . Les deux lentilles sont disposées sur le même
axe optique de façon à ce que le foyer image de (LC) coïncide avec le foyer objet de (LD). Un
faisceau de rayons lumineux parallèle à l’axe optique du système est envoyé sur (LC). Le
faisceau émergent est parallèle à l’axe optique ; on dit que le système constitué par
l’association est afocal.

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3.3.2. Système de lentilles accolées


Lorsque l’on associe plusieurs lentilles, tant que l’épaisseur totale est faible, on a :
pour la 1èab lentille: − + = m
Z Z Q k
k
[pour la 2èhb lentille: − + = la somme membre à membre donne +
Z Z l Q Z Z′
k
pour la nèhb lentille: − + = k
Z i Z Q j

=s
Q
t
On a donc, pour une association de n lentilles accolées :

u = su
t
Exemple : La correction des aberrations chromatiques peut se faire avec un ‘achromat’ qui est
l’association d’une lentille convergente et d’une lentille divergente d’indice différent. Par
exemple : une lentille convergente en crown (verre ordinaire) d’indice n ≈1,5 et une lentille
divergente en flint (verre ‘cristal’ au plomb) d’indice n ≈1,7.

Remarques
- En pratique, l’achromatisme n’est pas parfaitement réalisé sur tout le spectre visible.
- L’ophtalmologiste détermine quels verres correcteurs ordonner en accolant des verres de
vergences différentes : il réalise toutes les combinaisons possibles par superposition.
- Les associations permettent d’améliorer les performances, notamment le grandissement,
d’une lentille unique : par exemple le microscope ou la lunette astronomique.
- Les instruments d’optique sont souvent de conception compliquée, car ils sont corrigés
des aberrations géométriques et chromatiques. Néanmoins, on peut comprendre leur
fonctionnement et leurs propriétés en les assimilant à une lentille mince ou à une
association de deux lentilles minces.

Exercice d’application 1
Comment choisir une lentille pour obtenir d’un objet réel situé à 1 mètre de la lentille, une
image réelle deux fois plus grande ?

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Exercice d’application 2
Comment choisir une lentille pour obtenir d’un objet réel situé à 1 mètre de la lentille, une
image virtuelle deux fois plus grande ?

Exercice d’application 3
Un objet AB de 3 cm est placé à 8 cm devant une lentille convergente de distance focale 20
cm.
1) Déterminer la position et la nature de son image.
A travers cette lentille, on veut obtenir d’un objet réel une image réelle quatre fois plus grande
que l’objet.
2) A quelles distances de l’objet faut-il placer la lentille et l’écran

Exercice d’application 4
On considère une lentille mince convergente L de centre optique O et de distance focale f’. sur

EEEE. L’image A’ de A à travers la lentille est repérée


cet objet par rapport à la lentille par v = wK
l’axe optique de L, on dispose d’un petit objet ponctuel lumineux A ; on repère la position de

EEEEE.
par v′ = wK′
EEEEE en fonction de x et de f’.
1) a) Etablir la relation donnant la quantité x = KK′
b) Tracer la courbe représentant y en fonction de x.
2) a) Donner l’expression du grandissement γ en fonction de x et de f’.
b) Tracer la courbe de γ en fonction de x.
3) a) En déduire y en fonction de γ et de f’.
b) Tracer la courbe de variation de y en fonction de γ. Préciser notamment les valeurs de y
pour lesquelles γ = 1 et γ = -1.

On accole deux lentilles minces convergentes L1 et L2 de distances focales y ′ et y ′ .


Exercice d’application 5

L1 L2

1) Appliquer la relation de conjugaison de chaque lentille et trouver la focale y′, de la lentille


équivalente à L1 et L2, en fonction de y ′ et y ′ .
2) En déduire l’expression de la vergence V, du système étudié, en fonction de y ′ et y ′ .
3) Faites l’application numérique pour les questions 1) et 2) sachant que y ′ = 20 IJ et
y ′ = 10 IJ
4) Un objet A (réel) est situé à gauche de L1 et L2 à une distance d du point O. On appelle

a) Déterminer le grandissement z du système en fonction de {.


A’ l’image de A à travers les deux lentilles accolées.

b) En déduire la valeur de { pour laquelle le grandissement z n’est pas défini.

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Chapitre 4 : L’œil
4.1. Anatomie sommaire de l’œil
Les rayons lumineux reçus par l’œil traversent une succession de milieux transparents
assurant la formation des images et comprenant :
- La cornée : membrane épaisse et résistante ;
- L’humeur aqueuse : liquide clair d’une épaisseur d’environ 4 mm ;
- La pupille qui régule la lumière pénétrant dans l’œil grâce à une ouverture circulaire de
diamètre variable (entre 2 et 8 mm).
- Le cristallin : lentille biologique convergente qui permet la mise au point de l’image,
son épaisseur varie grâce aux muscles ciliaires (muscles du cristallin) qui le supportent ;
- L’humeur vitrée : substance gélatineuse ;
- La rétine : membrane sur laquelle a lieu l’impression de la lumière au fond de l’œil. Elle
est constituée de milliards de cellules photosensibles (les bâtonnets et les cônes).
La rétine transmet des influx nerveux par le nerf optique jusqu’au cerveau.

NB : Pour qu’un objet soit vu nettement, il faut que l’image se forme sur la tache jaune.

4.2. L’œil réduit : un modèle optique de l’œil


Le rôle des différents organes précédents permet d’établir un modèle optique de l’œil appelé
œil réduit dans lequel (voir schéma ci – dessous):

- La pupille est modélisée par un diaphragme ;


- Le cristallin est modélisé par une lentille convergente de distance focale f ’ variable ;
- La rétine est modélisée par un écran.

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La distance entre la lentille (cristallin) et le fond de l’œil (rétine) est fixe et vaut environ
d = 16 mm.
Pour qu’un objet soit vu de manière nette il faut que son image se forme sur la rétine.
L’image qui se forme sur la rétine est une image réelle et renversée, c’est le cerveau qui
renverse les images et rétablit le sens réel.

Remarque :
- La pupille permet d’augmenter la netteté de l’image et de contrôler l’intensité
lumineuse arrivant sur la rétine afin que celle-ci ne soit pas endommagée. Par forte
luminosité, la pupille est presque fermée et dans l’obscurité elle est presqu’ouverte.
- Pour qu’un objet soit vu nettement, il faut que l’image se forme sur la tache jaune, il faut
donc que l’objet se situe au voisinage de l’axe optique et possède un faible diamètre
apparent α.
- L’image est réelle, puisque située sur la rétine, renversée si l'objet est réel (elle serait
droite si l'objet était virtuel).

Quelle que soit la distance OA, la distance OA’ est constante, donc la distance focale de l’œil
réduit doit varier avec la position de l’objet (voir la relation de conjugaison ci-dessous)
− + =
EEEE
RC EEEEE EEEEE
RC′ RS′
- Pour un œil normal au repos, l’image d’un objet situé à l’infini est nette, car le plan focal
image de l’œil coïncide avec la rétine.

4.3. Accommodation
Lorsque l’objet vient à distance finie, le cristallin se bombe sous l’action des muscles ciliaires
et la distance focale de l’œil diminue (le cristallin devient plus convergent) de façon que
l’image puisse se former sur la rétine. C’est le phénomène d’accommodation.
Cette accommodation a des limites car le cristallin ne peut pas augmenter trop sa vergence :
La plus petite distance à laquelle l’œil peut voir un objet net est la distance minimum de
vision distincte.
L’objet est alors situé au Punctum proximum PP.

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Pour un adulte jeune, le PP est à environ 25 cm, pour un enfant, il est à ≈ 8 à 10 cm, pour une
personne plus âgée (≈ 40 ans), il est situé à ≈ 35 à 40 cm.
On appellera EEEEE|
= R|
Le point de l’axe optique le plus éloigné possible que l’œil au repos voit nettement est le
Punctum remotum PR.
EEEEEE
On appellera W = R| }.

On appelle pouvoir d’accommodation C = u|| − u|} (en dioptries) où u|| et u|} sont les
Pour un œil normal, D → - ∞.

vergences du cristallin quand il met au point respectivement sur PP et sur PR.


Puisque

u|| = =− +
Q′ EEEEE|
R| EEEE
R}
Et

u|} = =− +
Q" EEEEEE
R|} EEEE
R}

EEEE est la distance du centre optique du cristallin à la rétine, on obtient immédiatement :


Où R}
u|| − u|} = − + =− + =C
EEEEE| EEEEEE
R| R|} W
On appelle aussi A l’amplitude dioptrique d’accommodation.
Si le PR est à l’infini on a :

C=−

En général, A diminue avec l’âge, mais est la même quelque soit le type d’œil (normal,
myope,…).

4.4. Profondeur de champ


L’œil est capable de voir nettement simultanément des objets situés à des distances
différentes. L’explication est la même que pour l’appareil photographique :
• Le rôle de la pellicule est joué ici par la rétine et le grain de la pellicule est remplacé par
les cellules sensibles que sont les cônes et bâtonnets. Si l’image d’un point est une tâche
qui ne couvre qu’une seule cellule, l’image est perçue comme étant ponctuelle. Deux
points d’un objet peuvent être distingués si leurs images se forment sur deux cellules
distinctes (en fait, il faut même une cellule entre deux).
• Le diaphragme est ici l’iris : plus il est fermé, plus la profondeur de champ est grande.
Etant donné que le diamètre de l’iris dépend de la quantité de lumière incidente, on voit
plus nettement en pleine lumière.

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4.5. Défauts de vision


4.5.1. La myopie
Un œil myope est trop convergent : Au repos, pour la vision à l’infini, son foyer image est en
avant de la rétine. L’œil est trop long.

Il ne peut voir nettement qu’en rapprochant l’objet. Son Punctum remotum PR est à distance
finie.

L’amplitude dioptrique d’accommodation Am pour l’œil myope étant à peu près la même que
An, celle d’un œil normal, on a :

− + =− +
W • W•
ou encore
≈ − %< 0 •‚ ƒ„‚… W → −∞&
W• •

Ceci entraîne • > . Le Punctum proximum PP est donc plus près (puisque • et sont
négatifs).

On corrige la myopie en plaçant devant l’œil une lentille divergente Ld dont le foyer image S
est placé en PR. L’image à travers le verre correcteur d’un objet situé à l’infini est virtuelle et
située en |} ⇒ Q = W %< 0&

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4.5.2. L’hypermétropie
L’œil n’est pas assez convergent : Au repos, pour la vision à l’infini, son foyer image est
derrière la rétine. L’œil est trop court.
L’œil ne peut pas voir un objet réel sans être constamment obligé d’accommoder.

Sans accommoder, pour obtenir une image sur la rétine qui est en avant de F’, il faut un objet
virtuel, le Punctum remotum PR est donc virtuel.

Le pouvoir d’accommodation étant toujours à peu près le même que pour un œil normal
(An=Ah), on a :
≈ − %> 0&
W‡ ‡
Ceci entraîne ‡ < c’est à dire que le Punctum proximum PP est plus éloigné (puisque
‡ et sont négatifs).

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On corrige l’hypermétropie en plaçant devant l’oeil une lentille convergente L dont le foyer
image S est placé en PR.

4.5.3. La presbytie
Avec l’âge, l’œil perd ses capacités d’accommodation (Ap ≠ An). Le Punctum remotum ne
bouge pas, mais le Punctum proximum s’est éloigné car la distance focale minimum du
cristallin a augmenté (le cristallin ne peut plus se bomber suffisamment).

Si l’on souhaite observer un objet AB situé plus près que PP, il faut rajouter une lentille
correctrice convergente Lc. La lentille doit être telle que l’image A’B’ de l’objet AB soit au
PP de l’œil non corrigé.

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Puisque le pouvoir d’accommodation de l’œil corrigé reste inchangé, le PR de l’œil corrigé se


rapproche. Les lunettes correctrices sont alors souvent des demi-verres : l’utilisateur regarde
au travers ou non selon qu’il désire voir de près ou de loin.

4.6. Pouvoir séparateur de l’œil


Soit A’B’ l’image rétinienne nette d’un objet AB (situé à une distance supérieure à d, position
du Ponctum proximum) de diamètre apparent α. L’œil distingue les points A et B si A’ et B’
sont sur les cellules sensibles séparées par au moins une cellule.

Etant donnée la dimension des cellules, la distance entre A’ et B’ doit être supérieure ou égale
à 46 10-4 mm.
C′D′ ,+ i,
ˆ ‰ = = ≈ Š i, ‹ ≈ ‰ ≈ ′
RC′ +
Le pouvoir séparateur de l’œil (ou limite de résolution angulaire) est donc de l’ordre de 3 10-4
radians.
Deux points A et B seront donc vus séparément par l’œil si leur distance angulaire est
CD
supérieure à α. Au mieux, ˆ ‰ = RC ≈ ‰ ⇒ CD = ‰ RC
La dimension ABmini est donc obtenue pour la plus petite distance OA possible, donc
l’observateur va placer l’objet à son PP.
Pour une distance minimum de vision distincte d = 25 cm on aura ABmini = 75 μm.
Pour d = 15 cm on aura ABmini = 45 μm.
Le pouvoir de résolution angulaire est donc meilleur pour un œil myope.

Exercice d’application 1
Optiquement l'œil humain peut être réduit à une lentille convergente (le cristallin) placée à
17 mm d'un écran (la rétine).
1) Déterminer la vergence d'un œil (normal) au repos : c'est-à-dire observant à l'infini.
2) Pour voir nettement un objet proche, l'œil accommode : les muscles ciliaires augmentent
la courbure du cristallin afin que l'image se forme sur la rétine.
Calculer la vergence de l'œil observant un objet placé à 25 cm de son cristallin.

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Exercice d’application 2
Un œil normal modélisé (œil réduit) représenté ci-contre a une profondeur de 17,0 mm ; il
réalise l'image A' d'un objet A lointain. Sa distance focale est aussi 17,0 mm.
On considère un œil réduit hypermétrope dont la profondeur est 17,0 mm et dont la distance
focale est 17,6 mm.
1) Réalisez le même schéma pour l’œil réduit hypermétrope ; pourquoi la vision est-elle alors
floue ?
2) Déterminez la vergence de l’œil normal, puis celle de l’œil hypermétrope.
3) Quel type de lentille faut-il utiliser pour corriger l’œil hypermétrope ? En supposant que
les vergences s'additionnent, quelle est la vergence de la lentille correctrice à utiliser ?

A lointain F’ A’
O

Exercice d’application 3
Soit le cristallin de l’œil assimilé à une lentille biconvexe d’indice n = 1,56 et de rayons
R1= R2= R variables, pour permettre l’accommodation, R varie de 1,46 cm à 1,63 cm, la
distance de centre optique du cristallin à la rétine étant de 15 mm.
1) Calculer les distances focales limites correspondant aux deux rayons limites.
2) Quel est l’intervalle de vision distincte de cet œil ? Quel est la déficience de cet œil ?

Cet œil utilise une lentille convergente de 20 δ; on place l’œil à 5 cm de la lentille.


1) Calculer le nouvel intervalle de vision distincte.
2) Calculer la distance qui sépare le PR du PP (corrigés). Dans ce cas, comment s’appelle
cette distance ?
3) Quel est le nom donné à ce type de lentille ?

Exercice d’application 3
1) Une lentille mince convergente L, de centre O et de foyer image F’, donne d’un objet
(réel) A1B1, situé à 45 cm de L, une image réelle A0B0 sur un écran E situé à d = 1, 67 cm
de L.
a) Construire A0B0 sur la figure donnée en annexe.
b) La distance focale de L est-elle supérieure ou inférieure à d ? L’évaluer. (On

remarquera que 1,67 = Ž)

2) Pour obtenir sur l’écran E une image réelle d’un objet AB à l’infini, on place, devant la
lentille L, à une distance D de L inférieure à 45 cm, une lentille mince L1 de centre O1 et
de foyer image 6 .
Quelle doit être la nature (convergente ou divergente) de L1 ? Quelle relation doit-il y avoir
entre sa distance focale y = w 6 et D ?

(Il est conseillé de placer la lentille L1 sur la figure donnée en annexe. . .)


3) L1 est en fait accolée à la lentille L (D = 0, O1 confondu avec O).
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a) Quelle doit être la valeur de y ?


b) Les lentilles minces L et L1 accolées, sont équivalentes à une lentille mince L0 unique,
de centre O, de foyer image 6• de distance focale y• = w6• . Quelle est la valeur de
y• ?
Vérifier que l’on a :
1 1 1
= +
w6• w6′ w6

4) Le cristallin d’un œil est assimilé à une lentille mince L convergente, et la rétine est
représentée par un écran E placé à la distance fixe d=1,67 cm de L. La faculté
d’accommodation de l’œil se traduit par une distance focale variable de L, comprise
entre y• , distance focale du cristallin au repos, et y‘ , distance focale du cristallin contracté
au maximum.
L’œil est myope. Son punctum remotum, position de l’objet vu nettement lorsque le cristallin
est au repos, se trouve à 45 cm de l’œil.
a) Quelle est la valeur de y• ?
b) L’amplitude d’accommodation A de l’œil, définie par K = ” − ” est égale à
’“ ’•
4.10−2 cm−1.
Quelle est la valeur de y‘ ?
5) Pour corriger l’œil myope de la question précédente, on utilise une lentille de contact (donc
accolée au cristallin) L1.
a) Quelle soit être la valeur de la distance focale de L1 pour que l’œil corrigé voie, sans
effort (cristallin au repos), un objet placé à l’infini ?
b) Quelle est la distance minimum `a laquelle doit se trouver un objet AB pour qu’il soit
vu avec netteté par l’œil corrigé accommodant au maximum?

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