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9 Fonctions usuelles
1 Logarithme et exponentielle
2 Fonctions circulaires inverses
3 Fonctions hyperboliques et hyperboliques inverses
1. Logarithme et exponentielle
1.1. Logarithme
Proposition 65
1
ln0 (x) = (pour tout x > 0) et ln(1) = 0.
x
De plus cette fonction vérifie (pour tout a, b > 0) :
1. ln(a × b) = ln a + ln b,
2. ln( a1 ) = − ln a,
3. ln(a n ) = n ln a, (pour tout n ∈ N)
4. ln est une fonction continue, strictement croissante et définit une bijection de ]0, +∞[
sur R,
Fonctions usuelles 149
ln x
0 1 e x
Remarque
ln(x)
loga (x) =
ln(a)
Démonstration
Rx 1
L’existence et l’unicité viennent de la théorie de l’intégrale : ln( x) = 1 t dt. Passons aux propriétés.
y
1. Posons f ( x) = ln( x y) − ln( x) où y > 0 est fixé. Alors f 0 ( x) = y ln0 ( x y) − ln0 ( x) = x y − 1x = 0. Donc
x 7→ f ( x) a une dérivée nulle, donc est constante et vaut f (1) = ln( y) − ln(1) = ln( y). Donc
ln( x y) − ln( x) = ln( y).
2. D’une part ln(a × a1 ) = ln a + ln a1 , mais d’autre part ln(a × a1 ) = ln(1) = 0. Donc ln a + ln a1 = 0.
3. Similaire ou récurrence.
4. ln est dérivable donc continue, ln0 ( x) = 1x > 0 donc la fonction est strictement croissante.
Comme ln(2) > ln(1) = 0 alors ln(2n ) = n ln(2) → +∞ (lorsque n → +∞). Donc lim x→+∞ ln x =
+∞. De ln x = − ln 1x on déduit lim x→0 ln x = −∞. Par le théorème sur les fonctions continues
et strictement croissantes, ln :]0, +∞[→ R est une bijection.
5. lim x→0 ln(1x+ x) est la dérivée de ln au point x0 = 1, donc cette limite existe et vaut ln0 (1) = 1.
6. ln0 ( x) = 1x est décroissante, donc la fonction ln est concave. Posons f ( x) = x−1−ln x ; f 0 ( x) = 1− 1x .
Par une étude de fonction f atteint son maximum en x0 = 1. Donc f ( x) Ê f (1) = 0. Donc
ln x É x − 1.
1.2. Exponentielle
Fonctions usuelles 150
Définition 58
y exp x
0 1 x
Proposition 66
Remarque
La fonction exponentielle est l’unique fonction qui vérifie exp0 (x) = exp(x) (pour tout x ∈ R) et
exp(1) = e. Où e ' 2, 718 . . . est le nombre qui vérifie ln e = 1.
Démonstration
a b = exp b ln a
¡ ¢
Fonctions usuelles 151
Remarque
p 1
a = a 2 = exp 21 ln a
¡ ¢
–
p 1
– n a = a n = exp n1 ln a (la racine n-ième de a)
¡ ¢
– On note aussi exp x par e x ce qui se justifie par le calcul : e x = exp x ln e = exp(x).
¡ ¢
Proposition 67
ln x exp x
lim =0 et lim = +∞.
x→+∞ x x→+∞ x
xa (a > 1)
y exp x
x
xa (a < 1)
ln x
0 1 x
Démonstration
p
ln x
1. On a vu ln x É x − 1 (pour tout x > 0). Donc ln x É x donc p
x
É 1. Cela donne
³p ´
2 p p
ln x ln x ln x ln x 1 2
0É = =2 =2 p p É p
x x x x x x
x ln(exp x) ln u
= =
exp x exp x u
ln u x
lorsque x → +∞ alors u = exp x → +∞ et donc par le premier point u → 0. Donc exp x → 0 et
exp x
reste positive, ainsi lim x→+∞ x = +∞.
Fonctions usuelles 152
Mini-exercices
arccos x π
y
+1
π
x 2
−π −π 0 π π
2 2
x
−1 cos x −1 0 1
Autrement dit :
Si x ∈ [0, π] cos(x) = y ⇐⇒ x = arccos y
Démonstration
cos(arccos x) = x
=⇒ − arccos0 ( x) × sin(arccos x) = 1
−1
=⇒ arccos0 ( x) =
sin(arccos x)
−1
=⇒ arccos0 ( x) = p (∗)
1 − cos2 (arccos x)
−1
=⇒ arccos0 ( x) = p
1 − x2
Le point crucial (∗) se justifie ainsi : on démarre de l’égalité cos2 y + sin2 y = 1, en substituant
y = arccos x on obtient cos2 (arccos x) + sin2 (arccos x) = 1 donc x2 + sin2 (arccos x) = 1. On en déduit :
p
sin(arccos x) = + 1 − x2 (avec le signe + car arccos x ∈ [0, π]).
2.2. Arcsinus
La restriction
π π
sin| : [− , + ] → [−1, 1]
2 2
est une bijection. Sa bijection réciproque est la fonction arcsinus :
π π
arcsin : [−1, 1] → [− , + ]
2 2
y
π
2 arcsin x
y
+1 sin x x
−1 0 1
x
−π −π 0 π π
2 2
−π
2
−1
¡ ¢
sin arcsin(x) = x ∀ x ∈ [−1, 1]
arcsin sin(x) = x ∀ x ∈ [− π2 , + π2 ]
¡ ¢
Si x ∈ [− π2 , + π2 ] sin(x) = y ⇐⇒ x = arcsin y
1
arcsin0 (x) = p ∀ x ∈] − 1, 1[
1 − x2
2.3. Arctangente
La restriction
π π
tan| :] − , + [→ R
2 2
Fonctions usuelles 154
−π π x
−π
2
π
2
3π
2
y
π
2
arctan x
0 x
−π
2
tan arctan(x) = x ∀ x ∈ R
¡ ¢
arctan tan(x) = x ∀ x ∈] − π2 , + π2 [
¡ ¢
Si x ∈] − π2 , + π2 [ tan(x) = y ⇐⇒ x = arctan y
1
arctan0 (x) = ∀x ∈ R
1 + x2
Mini-exercices
p p p
2 3
1. Calculer les valeurs de arccos et arcsin en 0, 1, 12 , 2 , 2 . Idem pour arctan en 0, 1, 3
et p1 .
3
2. Calculer arccos(cos 73π ). Idem avec arcsin(sin 73π ) et arctan(tan 73π ) (attention aux inter-
valles !)
3. Calculer cos(arctan x), cos(arcsin x), tan(arcsin x).
³ ´
4. Calculer la dérivée de f (x) = arctan p x 2 . En déduire que f (x) = arcsin x, pour tout
1− x
x ∈] − 1, 1[.
5. Montrer que arccos x + arcsin x = π2 , pour tout x ∈ [−1, 1].
Fonctions usuelles 155
e x + e− x
ch x =
2
La restriction ch| : [0, +∞[→ [1, +∞[ est une bijection. Sa bijection réciproque est Argch : [1, +∞[→
[0, +∞[.
y
chx
shx
y
1 argshx
argchx
1
0 1 x
0 1 x
e x − e− x
sh x =
2
sh : R → R est une fonction continue, dérivable, strictement croissante vérifiant lim x→−∞ sh x = −∞
et lim x→+∞ sh x = +∞, c’est donc une bijection. Sa bijection réciproque est Argsh : R → R.
Proposition 68
– ch2 x − sh2 x = 1.
– ch0 x = sh x, sh0 x = ch x.
– Argsh : R → R est strictement croissante et continue.
– Argsh est dérivable et Argsh0 x = p 12 .
p x +1
– Argsh x = ln x + x2 + 1 .
¡ ¢
Fonctions usuelles 156
Démonstration
1 1 1
Argsh0 x = =q =p
ch(Argsh x) 2 x2 + 1
sh (Argsh x) + 1
p
– Notons f ( x) = ln x + x2 + 1 alors
¡ ¢
1 + p x2 1
x +1
f 0 ( x) = p =p = Argsh0 x
2
x+ x +1 2
x +1
Comme de plus f (0) = ln(1) = 0 et Argsh 0 = 0 (car sh 0 = 0), on en déduit que pour tout x ∈ R,
f ( x) = Argsh x.
sh x
th x =
ch x
y
argthx
y
−1 0 1 x
1 thx
0 x
−1
ch2 x − sh2 x = 1
Fonctions usuelles 157
ch(a + b) = ch a · ch b + sh a · sh b
ch(2a) = ch2 a + sh2 a = 2 ch2 a − 1 = 1 + 2 sh2 a
sh(a + b) = sh a · ch b + sh b · ch a
sh(2a) = 2 sh a · ch a
th a + th b
th(a + b) =
1 + th a · th b
ch0 x = sh x
sh0 x = ch x
1
th0 x = 1 − th2 x =
ch2 x
1
Argch0 x = p (x > 1)
x2 − 1
1
Argsh0 x = p
x2 + 1
1
Argth0 x = (| x| < 1)
1 − x2
p
Argch x = ln x + x2 − 1 (x Ê 1)
¡ ¢
p
Argsh x = ln x + x2 + 1 (x ∈ R)
¡ ¢
1 1+ x
µ ¶
Argth x = ln (−1 < x < 1)
2 1− x
Mini-exercices
1. Dessiner les courbes paramétrées t 7→ (cos t, sin t) et t 7→ (ch t, sh t). Pourquoi cos et sin
s’appellent des fonctions trigonométriques circulaires alors que ch et sh sont des fonc-
tions trigonométriques hyperboliques ?
e ix + e− ix
2. Prouver par le calcul la formule ch(a + b) = . . . En utilisant que cos x = 2 retrouver
la formule pour cos(a + b).
3. Résoudre l’équation sh x = 3.
sh(2 x)
4. Montrer que 1+ch(2 x) = th x.
5. Calculer les dérivées des fonctions définies par : th(1 + x2 ), ln(ch x), Argch(exp x),
Argth(cos x).