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Lycée Europole - R.

Vidonne 1

TS - Cours sur le logarithme népérien


Fonction carrée et racine carrée
Considérons les fonctions

f : R+ → R+ g : R+ → R +

x 7→ x2 x 7→ x

Dans un repère orthonormal, les courbes Cf et Cg représentatives des fonctions f et g sont symétriques
par rapport à la première bissectrice ∆ dont une équation est y = x.

Notons M un point du plan situé sur Cf et M 0 son symétrique par rapport à ∆.


Notons TM la tangente à Cf au point M . Notons TM 0 la tangente à Cg au point M 0 .
0
Alors TM et TM sont symétriques par rapport à ∆.
On a pour tout x, y positifs l’équivalence suivante


y = x2 ⇐⇒ y=x
y = f (x) ⇐⇒ g(y) = x

On dit que g est la fonction réciproque de f . Ce sont des bijections de R+ dans R+ . (voir le livre p. 142)
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Définition du logarithme népérien

Définition 1
Nous avons dans le chapitre dévolu à l’exponentielle réelle que l’exponentielle réalisait une bijection de
R dans R+ ∗ . Sa bijection réciproque s’apppelle le logarithme népérien. Elle est notée ln. Elle donc est
défine sur R+ ∗ , et elle est à valeur dans R. La représentation graphique du logarithme népérien admet
l’axe des ordonnées comme asymptote verticale.

Nous avons donc  


x
y = e
 ln y = x

y positif non nul ⇐⇒ y positif non nul
 
x réel x réel
 

On a aussi
1. quel que soit x ∈ R on a ln (ex ) = x.
2. quel que soit y ∈]0, +∞[ on a eln(y) = y.
Exemple 1
1. l’équation ex = −1 n’a pas de solution. Donc ln n’est pas définie en −1.
2. l’équation ex = 1 a une et une seule solution qui est : x = 0.
3. l’équation ex = 2 possède une et une seule solution x0 . Donc on a : ln(2) = x0 ' 0, 60 . . .

Tableau de variation du logarithme népérien :


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Premières propriétés du logarithme népérien


Théorème 1
Propriété fondamentale du logarithme népérien : quels que soient a et b réels strictements positifs on a

ln(a b) = ln(a) + ln(b).

Démonstration : Comme a > 0 il existe α ∈ R tel que eα = a ⇐⇒ α = ln a. Comme b > 0 il existe β ∈ R tel
que eβ = b ⇐⇒ β = ln b. Ce qui nous permets d’écrire
 
ln(ab) = ln eα eβ
 
= ln eα+β d’après la propriété fondamentale de l’exponentielle.
= α + β d’après la définition de ln
= ln a + ln b.

Corollaire 1
Quels que soient x et y strictement positifs et n entier relatif
 
1
1. on peut écrire ln = − ln(y).
y
 
x
2. on peut écrire ln = ln(x) − ln(y).
y
3. on peut écrire ln (xn ) = n ln(x).
√  1
4. on peut écrire ln x = ln(x)
2

Démonstration : 1. Calculons pour x > 0


 
1
0 = ln(1) = ln x ×
x
 
1
= ln(x) + ln d’après la propriété fondamentale du logarithme népérien.
x
 
1
Nous pouvons donc en déduire que ln = − ln(y).
y
2. Calculons :
   
x 1
ln = ln x ×
y y
 
1
= ln (x) + ln d’après la propriété fondamentale du logarithme népérien
y
= ln x − ln y en vertu du point précédent.

3. Comme on a x > 0 il existe y ∈ R tel que ey = x. On peut alors calculer :

ln (xn ) = ln ((ey )n ) = ln (ey n ) = y n = n y = n ln(x).

4. Calculons
√  √ 
2
ln x = ln x = 2 ln x

En tirant parti du point précédent, ce qui permet de conclure.


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Exemple d’équations et d’inéquations comportant des logarithmes né-


périens
Exemple 2
Considérons l’équation (E) suivante :

ln(x + 2) + ln(x − 1) = ln(2x + 10).

Etape 1 : quand est-ce que cette expression a un sens ?


Il faut simultanément que

[x + 2 > 0] et aussi [x − 1 > 0] et aussi [2x + 10 > 0]

Ce qui est équivalent à


[x > −2] et aussi [x > 1] et aussi [x > −5]
ce qui est équivalent à x > 1. Autrement dit, notre expression a un sens uniquement lorsque
x ∈]1, +∞[.
Etape 2 : résolution de l’équation.On a

(E) ⇐⇒ ln [(x + 2)(x − 1)] = ln(2x + 10) et x ∈]1, +∞[


⇐⇒ (x + 2)(x − 1) = (2x + 10) et x ∈]1, +∞[
⇐⇒ x2 − x − 12 = 0 et x > 1
⇐⇒ [(x = −3) ou (x = 4) et x > 0]
⇐⇒ x = 4.

La solution x = −3 ne convient pas car il faut que x ∈]1, +∞[.


Etape 3 : bilan : l’équation (E) possède une unique solution qui est x = 4.
Exemple 3
Considérons l’équation (E) suivante :

ln [(x + 2)(x − 1)] = ln(2x + 10).

Etape 1 : quand est-ce que cette expression a un sens ?


Il faut simultanément que (x+2)(x−1) > 0 et x > −5. Le produit est un trinôme du second degré qui
est du signe de a = 1 à l’extérieur de ses racines. Autrement dit, ce trinôme est strictement positif pour
x ∈] − ∞, −2[ ∪ ]1, +∞[. Finalement, l’expression initiale à un sens pour x ∈] − 5, −2[ ∪ ]1, +∞[.
Etape 2 : résolution de l’équation. On a

ln [(x + 2)(x − 1)] = ln(2x + 10) et x ∈] − 5, −2[ ∪ ]1, +∞[


⇐⇒ (x + 2)(x − 1) = (2x + 10) et x ∈] − 5, −2[ ∪ ]1, +∞[
2
⇐⇒ x − x − 12 = 0 et x ∈] − 5, −2[ ∪ ]1, +∞[
⇐⇒ [(x = −3) ou (x = 4)] et x ∈] − 5, −2[ ∪ ]1, +∞[
⇐⇒ x = −3 ou x = 4. et x ∈] − 5, −2[ ∪ ]1, +∞[

Etape 3 : bilan : l’équation (E) possède donc deux solutions : S = {−3 ; 4}.
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Exemple 4
Considérons l’inéquation (E) suivante :

ln(x + 2) + ln(x − 1) > ln(2x + 10).

Nous avons vu que cette expression avait un sens pour x > 1.

(I) ⇐⇒ ln [(x + 2)(x − 1)] > ln(2x + 10) et aussi (x > 1)


⇐⇒ (x + 2)(x − 1) > (2x + 10) et aussi (x > 1)
2
⇐⇒ x − x − 12 > 0 et aussi (x > 1)
⇐⇒ (x + 3) (x − 4) > 0 et aussi (x > 1)

Le trinôme (x + 3) (x − 4) est du signe de a (qui vaut ici 1) à l’extérieur de ses racines −3 et +4.

(I) ⇐⇒ (x ∈] − ∞ ; −3 [∪] 4 ; +∞ [) et aussi (x > 1)


⇐⇒ x ∈] 4 ; +∞ [

Finalement l’ensemble des solutions de l’inéquation (I) est S =] 4 ; +∞ [.

Dérivabilité du logarithme népérien, premières conséquences


Théorème 2
La fonction ln est dérivable pour tout x ∈]0, +∞[ et on a ln0 (x) = x1 .

Démonstration : La courbe représentative de l’exponentielle possède une tangente en chaque point, car l’exponen-
tielle est partout dérivable. Par symétrie par rapport à la première bissectrice d’équation y = x on en déduit que
la courbe représentative de la fonction ln possède une tangente en chacun de ses points, donc la fonction ln est
dérivable. 1 D’après le cours sur l’exponentielle, la tangente à la courbe représentative de l’exponentielle en un
1. On utilise ici le résultat suivant qui est admis : soit f une fonction dérivable sur un intervalle I ouvert, on a : f est dérivable en
x0 ∈ I si et seulement si Cf admet une tangente au point M (x0 ; f (x0 )).
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point M (a, ea ) coupe l’axe des abscisses en a − 1. Le nombre dérivé de la fonction ln en un point b est la pente
de la tangente Tb à la courbe représentative de ln au point d’abscisse b. Soit

∆y a − (a − 1) 1
nombre dérivé de ln en b = pente de Tb = = = .
∆x b−0 b
Ceci prouve que ln0 (x) = 1
x
.

Démonstration : Voici une autre preuve, peut-être plus dans le goût de la terminale S. Soit α > 0 et β = ln(α).
Soit a > 0 et b = ln(a). Comme le logarithme est dérivable sur ]0, +∞[ il est aussi continu sur cet intervalle.
Par conséquent on a
(α → a) ⇒ (β → b) .
En réalité on a une équivalence, mais nous n’en avons pas besoin ici. Remarquez que l’on peut écrire :
ln a − ln α b−β
= b
a−α e − eβ
1
= eb −eβ
b−β

Tout ceci nous permets d’écrire ce qui suit

ln a − ln α 1 1 1
lim = lim eb −eβ
= =
α→a a−α β→b eb a
b−β

Pour une autre preuve, voir la page 175 du livre.


Corollaire 2
La fonction logarithme népérien est strictement croissante sur ]0, +∞[. Autrement dit, pour tous
u, v ∈]0, +∞[ avec u < v on a ln u < ln v.

Corollaire 3
On a    
ln x ln(1 + h)
lim = 1 ainsi que lim =1
x→1 x−1 h→0 h

Démonstration : Pour la première limite, on a


     
ln x ln x − 0 ln x − ln(1) 1
lim = lim = lim = ln0 (1) = = 1
x→1 x−1 x→1 x−1 x→1 x−1 1

Pour la deuxième ligne on a


     
ln(1 + h) ln(1 + h) − 0 ln(1 + h) − ln(1) 1
lim = lim = lim = ln0 (1) = = 1
h→0 h h→0 h h→0 h 1

Corollaire 4
Pour tout h ∈] − 1, 1[ on a ln(1 + h) = h + h p(h) avec p(h) qui tend vers zéro quand h tend vers zéro.

Démonstration : Posons pour h ∈] − 1, 1[ :


(
ln(1+h)
h
− 1, si h ∈] − 1, 0[∪]0, 1[
p(h) =
0, si h = 0.
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Alors la fonction p(h) est bien définie, et d’après le corollaire précédent, p(h) tend vers zéro quand h tend vers
zéro. De plus on a

ln(1 + h)
p(h) = − 1 avec h ∈] − 1, 0[∪]0, 1[
h
⇒ hp(h) = ln(1 + h) − h avec h ∈] − 1, 0[∪]0, 1[
Remarquons que cette dernière égalité reste vraie pour h = 0 donc
hp(h) = ln(1 + h) − h avec h ∈] − 1, 1[
⇒ hp(h) + h = ln(1 + h) avec h ∈] − 1, 1[

Corollaire 5
Soit f une fonction définie sur un intervalle I ouvert de R tel que pour tout x ∈ I on aie f (x) > 0. Alors
0
0
[ln(f (x))] = ff (x)
(x)
.

Démonstration : Posons ( (
u(x) = ln(x) u0 (x) = x1
on a
v(x) = f (x) v 0 (x) = f 0 (x)
D’après le théorème relatif aux limites de fonctions composées on a
1
[ln(f (x))]0 = [u ◦ v]0 (x) = u0 (v(x)) × v 0 (x) = u0 (f (x)) × f 0 (x) = × f 0 (x).
f (x)

Théorèmes de comparaison
Théorème 3
On a
 
ln x
lim = 0+ lim (x ln x) = 0−
x→+∞ x x→0+

Démonstration : Pour la première limite


On a
ln x ln x 1
= ln x = eln x
x e
ln x
Et l’on sait d’après le cours portant sur l’exponentielle que
 u
e
lim = +∞.
u→+∞ u

Comme la fonction ln tend vers l’infini en l’infini, on a


  !
ln x 1 1
lim = lim eln x
= = 0+ .
x→+∞ x ln x→+∞ +∞
ln x

pour la deuxième limite. Pour x > 0 posons y = x1 . Remarquons que lorsque x tend vers zéro, alors y tend
vers +∞. cette remarque nous permet d’écrire que
      
1 1 1 ln (y)
lim (x ln x) = lim ln = lim − ln y = lim − = 0−
x→0+ y→+∞ y y y→+∞ y y→+∞ y
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Corollaire 6
Soit n un entier positif non nul . On a :
 x
e
lim = +∞ ainsi que lim (xn ex ) = 0+
x→+∞ xn x→−∞
 
ln x
lim (xn ln x) = 0− ainsi que lim = 0+
x→0+ x→+∞ xn

Démonstration : Pour la première limite, on a


 x
e
lim ln
x→+∞ xn
= lim (ln ex − ln xn )
x→+∞

= lim (ln ex − n ln x)
x→+∞

= lim (x − n ln x)
x→+∞
 
ln x
= lim x 1 − n
x→+∞ x
ln x
or d’après le théorème précédent on a lim = 0+ d’où
x→+∞ x
 x
e
lim ln = +∞
x→+∞ xn

Comme l’exponentielle tend vers +∞ en +∞ et sachant que eln x = x on obtient la limite demandée. Pour les
autres limites, voir page 165.

Logarithme décimal
Pour les besoins d’autres sciences, on est amené à poser
Définition 2
Pour tout nombre réel x strictement positif on a

ln(x)
log(x) = .
ln(10)

Par exemple, on a log 10 = 1, on a log(100) = 2, on a log(0, 1) = −1 . . .

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