Vous êtes sur la page 1sur 20

Chapitre II: Les interférences lumineuses

CHAPITRE II : LES INTERFERENCES LUMINEUSES

I. Introduction :
Le phénomène d’interférences lumineuses est un phénomène qui peut avoir lieu
lors de la superposition de deux ou plusieurs ondes lumineuses dans une région de
l’espace. Ce phénomène ce manifeste par une variation de l’intensité lumineuse d’un
point à l’autre du plan d’observation.
Cas de deux ondes non synchrones-approximation scalaire
Considérons le cas simple de deux ondes lumineuses non synchrones
et qui se superposent en un point M
de l’espace. L’intensité résultante en ce point est donnée par :

Prenons maintenant la moyenne temporelle pour obtenir l’intensité de l’onde


résultante. Rappelons au passage que

et donc l'intensité résultante

or de même
donc
Lorsque deux ondes non synchrones se superposent, l’intensité qui en résulte est
simplement la somme des intensités de chacune des ondes.
Cas de deux ondes synchrones- notation complexes
On va considérer deux ondes planes synchrones
Dans le cas où
Chapitre II: Les interférences lumineuses

on posera
notons au passage que deux ondes polarisées perpendiculairement ne peuvent
interférer , car dans ce cas .

si maintenant les deux sources possèdent la même polarisation.

L’intensité de l’onde résultante est donc, en générale, différente de la somme de


celles des ondes composantes à cause de la présence du terme en . Ce
terme est appelé terme d’interférence.

Si les deux ondes sont issues d’une même source S, suivant deux
trajets différents (SIM) et (SJM), les phases et des ondes au point
M (par rapport à la phase de l’onde source) sont données par (chap 1) : I M
et
où (SIM) et (SJM) sont les chemins optiques S
Soit : J
où  est la différence de marche entre les deux trajets considérés.
D’où :

si alors

II. Définitions :
 On appelle champ d’interférence la région de l’espace où les ondes issues
des sources cohérentes se superposent : c’est également la zone de
recouvrement des faisceaux issus de ces sources.

zone d'interférence
Chapitre II: Les interférences lumineuses

 Le lieu des points d’égale intensité est appelé frange d’interférence.


 Les franges d’intensité maximale ( sont appelées
franges brillantes. Ces franges sont telles que :
ou encore : où est un entier m  Z
 Les franges d’intensité minimale ( ) sont appelées
franges sombres. Ces franges sont telles que :
ou encore : où est un entier m  Z
Si l’intensité minimale est nulle les franges sont dites noires.
 La distance entre deux franges voisines de même nature (brillantes ou
sombres) est appelée interfrange.
 Le rapport p est appelé ordre d’interférence.
est entier ( ) pour les franges brillantes et demi-entier
( ) pour les franges sombres.
 On appelle visibilité (ou contraste) des franges le rapport :
on peut facilement montrer que l'intensité s'écrit de la manière suivante en
fonction de

les figures ci dessous montrent comment le contraste des franges varie avec 

Remarque :
La visibilité est comprise entre 0 et 1 ( si Imax = Imin : les franges ne sont
pas visibles ; et si Imin = 0 : les franges sont parfaitement visibles). Plus
est grand, plus les franges sont mieux visibles.
Chapitre II: Les interférences lumineuses

Conditions d’interférence :
Pour observer les interférences, certaines conditions doivent être satisfaites : Les
sources S1 et S2 doivent synchrones Les vibrations issues de et
doivent être cohérentes c'est-à-dire que = (au cours du
temps).
Expérimentalement, ces conditions sont réalisées lorsque les deux sources S1 et S2
sont les images d’une même source ponctuelle et monochromatique. Les divers
systèmes interférentiels que nous allons voir ont une caractéristique commune : ils
donnent d’une source ponctuelle unique deux images et (réelles ou virtuelles)
qui constituent alors des sources cohérentes.
III. Impact de la cohérence de la source sur les interférences :
III.1. Cohérence temporelle :
En générale, le manque de cohérence des sources affecte la visibilité des franges et
peut même les faire disparaitre.
Supposons que la source présente une bande spectrale de largeur ∆ au voisinage d’une
fréquence . Nous admettons que les diverses fréquences correspondent à des sources
incohérentes et que l’intensité lumineuse est constante à l’intérieur de la bande spectrale de
largeur ∆ .

soit une fréquence

l'intensité
Chapitre II: Les interférences lumineuses

A un facteur près, cette expression et celle donnée par une source ponctuelle ne
différent que par le terme .
Calculons le contraste :
Si  est très petit  1 Quand on élargit la bande spectrale, diminue, les franges
disparaissent pour : l'ordre de la frange
Donc la première disparition des franges d’interférence se produira pour un ordre
d’interférence p tel que : soit temps de cohérence
Plus ∆ est petit, plus le temps de cohérence est grand et plus l’ordre d’interférence que
l’on peut observer pour un donné est élevé. La plus grande différence de marche
pouvant encore assurer les interférences est donnée par la relation :
longueur de cohérence

Cas particulier :
1/ Source émettant deux radiations voisines :
Dans ce cas, les deux systèmes de franges données par les deux radiations et
ont même aspect, mais ne coïncident pas. Au point d’abscisse = 0,  = 0
pour les deux radiations et . Les deux ondes produisent donc des franges
brillantes en ce point. En un point de l’écran :
Si (entier), on dit qu’il y a concordance en un point entre les
systèmes de franges (c'est-à-dire une frange brillante de la vibration coïncide
avec une frange brillante de la vibration ).
Il y a discordance au point dans le cas où une frange brillante coïncide avec
Chapitre II: Les interférences lumineuses

une frange sombre . Dans ce cas :


2/ Franges en lumière blanche :
La différence de marche en un point où deux ondes interfèrent est , qui dépend
de la position de ce point. La différence de phase des ondes en ce point est
, qui dépend à la fois de et de la longueur d’onde . Lorsqu’on
réalise des interférences en lumière blanche, chaque longueur d’onde crée son
propre système de franges qui se superpose à ceux des autres longueurs d’onde
: pour chaque longueur d’onde, on a :

Au centre de la figure d’interférence, et les interférences sont constructives


pour toutes les longueurs d’ondes : on voit une frange blanche. Lorsque
augmente un peu, les interférences sont destructives pour certaines longueurs
d’onde, et constructives pour d’autres. On observe des teintes colorées appelées
teintes de Newton. Elles apparaissent pour des différences de marche de 0,1 µ
à 5 µ . Lorsque est plus importante, on observe une couleur blanche appelée
blanc d’ordre supérieur. De nombreuses longueurs d’ondes sont absentes du
spectre du blanc d’ordre supérieur car il leur correspond des interférences
destructives : le spectre est composé de fines raies colorées et de fines raies
sombres alternées.
III.2. Cohérence spatiale :voir TD2

IV. Interférences non localisées :


Selon le dispositif interférentiel utilisé, les figures d’interférence peuvent être
observées dans tout un volume de l’espace ou sur une surface particulière. Dans ce
dernier cas les interférences sont dites localisées et dans le premier cas elles sont
dites non localisées.

IV. 1. Etude d’un dispositif à interférences non localisées : les trous d’Young
Le dispositif des trous d’Young est l’un des premiers dispositifs interférentiels
classiques permettant d’obtenir des interférences non localisées. Il est composé de
deux petits trous T1 et T2, très proches l’un de l’autre, percés dans un écran opaque.
Chapitre II: Les interférences lumineuses

Eclairées par une source ponctuelle S, dite source primaire, les deux trous se
comportent comme des sources ponctuelles (dites sources secondaires) cohérentes
dont l’origine des faisceaux de lumière qu’elles émettent est le phénomène de
diffraction (voir chapitre 3).

Il faut noter que et sont dans le même état vibratoire puisqu’ils proviennent du
même front d’onde; en ce sens il y a division du front d’onde. Par conséquent, le
déphasage en M entre les ondes issues de et s’écrit

IV. 1. 1. Champ d’interférence :


Le champ d’interférence est donné par l’intersection des deux faisceaux diffractés
par T1 et T2 (figure CI DESSOUS). Ce champ est donc le volume commun aux des
deux cônes de sommets T1 et T2.
Puisque le champ d’interférence est un volume de l’espace, le dispositif des trous
d’Young est bien un dispositif à interférences non localisées.

Faisceau diffracté
par T1

T1 Champ
S d’interférence
T2

Ecran Faisceau diffracté Ecran


opaque par T2 d’observati
on

IV. 1. 2. Forme des franges d’interférence :


Pour déterminer la forme des franges d’interférence il faut partir de l’équation
Chapitre II: Les interférences lumineuses

mathématique qui traduit la définition d’une frange d’interférence : la différence de


marche  est une constante ( = cste). Les franges d’interférence sont donc telles
que :
où M est un point de l’intersection de l’écran d’observation avec le champ
d’interférence.
Si M est un point quelconque de l’espace, l’équation ci-dessus est l’équation
d’hyperboloïdes de foyers T1 et T2 .

T1

 = 0 est le plan perpendiculaire à T1T2. =0

T2

Donc, la forme des franges d’interférence est donnée par l’intersection de ces
hyperboloïdes avec l’écran d’observation : la frange centrale ( = Cste = 0) est un
segment de droite et les autres franges sont des arcs de cercles dont le rayon de
courbure diminue au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la frange centrale.
En général, l’écran d’observation est placé à une très grande distance (par rapport
à la distance entre les deux trous) pour avoir des faisceaux diffractés de directions
voisines et le champ d’interférence est limité par la cohérence temporelle de la
source; ce qui fait que seules les premières franges, de part et d’autre de la frange
centrale, sont observables avec une forme pratiquement linéaire (segments de
droites perpendiculaires à T1T2).

Frange sombre

Frange centrale

Frange brillante

Remarque :
Chapitre II: Les interférences lumineuses

Si on remplace les trous T1 et T2 par des fentes F1 et F2 parallèles et la source


ponctuelle S par une source fine parallèle à F1 et F2 (fente F éclairée par une source
de lumière) le dispositif est appelé dispositif des fentes d’Young. Ce dispositif donne
une figure d’interférence similaire à celle obtenue à l’aide du dispositif des trous
d’Young mais avec des franges plus intenses.
IV. 1. 3. Calcul de l’interfrange et de l'intensité :
Pour déterminer l’interfrange, il faut connaître les positions des franges brillantes
ou celles des franges sombres. Or, ces positions sont liées à la différence de marche
. Donc, pour calculer l’interfrange, il faut déterminer la différence de marche.
Si la source primaire S est placée sur la médiatrice à T1T2 , la différence de
marche , en un point M d’abscisse x, est donnée par :

En général, la distance D de l’écran d’observation au plan contenant les deux trous


T1 et T2 est très grande devant la distance d entre T1 et T2 (de sorte que les
directions des rayons qui se superposent en M soient voisines) et devant x (de sorte
que  reste inférieure à la longueur des trains d’ondes).

M
(x
)
T1 x

d 
S
N O
H
T2
D

Donc, l’angle  est un angle petit. Or, les angles et sont des
angles égaux (car ce sont des angles à cotés perpendiculaires). Donc, est
un angle petit.
D’où :
Les franges brillantes sont donc telles que :
Les franges sombres sont telles que :
Chapitre II: Les interférences lumineuses

Où m est un entier ( m  Z ).
L’interfrange i est donc donnée par :

Le déphasage est

l'intensité lumineuse au point M(x) sera, sachant que

IV. 1. 4. Figure d’interférence en lumière blanche :


Si le dispositif est éclairé par une source de lumière blanche, chaque longueur
d’onde donne son propre système de franges (il n’y a pas d’interférence entre les
ondes de longueurs d’onde différentes) avec un interfrange différent. La figure ci-
après représente les variations de l’intensité lumineuse en fonction de la différence
de marche  pour différentes longueurs d’onde du spectre visible.
En x = 0, la différence de marche  est nulle quelque soit . Donc, la frange
centrale (en x = 0) est une frange brillante pour toutes les longueurs d’onde. Cette
frange qui contient toutes les longueurs d’onde est donc blanche. Lorsqu’on s’écarte
de cette frange centrale, les franges brillantes pour les différentes longueurs d’onde
ne coïncident plus ; ce qui fait que les premières franges du voisinage de la frange
centrale ont un aspect coloré.
Puisque l’interfrange augmente avec la longueur d’onde, les premiers minimums
1 1
d’intensité (franges d’ordre et  ) sont obtenus pour les faibles longueurs d’onde
2 2
(couleur bleue) ; ce qui fait que les bords de la frange centrale brillante sont
rougeâtres. Au delà des premières franges sombres (de part et d’autre de la frange
centrale), c’est la couleur bleue qui commence à apparaître.
Chapitre II: Les interférences lumineuses

Loin de la frange centrale, au delà des quelques premières franges (  3m ), les
franges brillantes pour une longueur d’onde donnée coïncident avec les franges
noires d’autres longueurs d’onde de sorte que l’on observe plus que du blanc qui ne
contient pas toutes les longueurs d’onde (blanc d’ordre supérieur). L’absence de ces
longueurs d’onde est désignée par des cannelures noires (franges noires pour ces
longueurs d’onde) et le spectre de la lumière blanche dans laquelle il manque ces
longueurs d’onde est dit spectre cannelé. Les positions x de ces cannelures et les
longueurs d’onde  qui manquent sont telles que la différence de marche est un
multiple demi-entier de  :

IV. 2. Autres dispositifs à interférences non localisées :


De nombreux dispositifs se ramènent à l’expérience des trous d’Young. Il s’agit, dans
tous les cas, de produire à partir d’une source ponctuelle, deux sources secondaires
par division du front d’onde
IV. 2. 1. Miroirs de Fresnel :
Ce dispositif est composé de deux miroirs plans M1 et M2, qui ont une arête
commune de trace O et qui sont légèrement inclinés, l’un par rapport à l’autre, d’un
petit angle .

Champ
S d’interférence

M1
 Ecran
O M2 d’observation
S1
S2
Chapitre II: Les interférences lumineuses

Eclairé par une source ponctuelle S (ou par une source fine parallèle à l’arête
commune), ce dispositif donne deux images virtuelles S1 et S2 (images de S par les
deux miroirs) qui constituent les deux sources cohérentes qui permettent d’obtenir un
phénomène d’interférence. Le champ d’interférence, entre les ondes réfléchies par
les deux miroirs, est l’intersection des deux faisceaux réfléchis par M1 et M2. La
source S et ses images S1 et S2 se situent sur le cercle de centre O et de rayon OS.
La figure d’interférence obtenue à l’aide de ce dispositif est analogue à celle
obtenue à l’aide du dispositif des trous d’Young.
on a
IV. 2. 2. Bi-lentille de Billet :
Ce dispositif est composé de deux demi-lentilles L1 et L2 décalées, l’une par
rapport à l’autre, perpendiculairement à l’axe optique, d’une petite distance a = O1O2.
Ecran
d’observation
L1
F
’ S1
O Champ
S 1
O2 d’interférence
S2

L2 D
p'
p'
Eclairé par une source ponctuelle S, ce dispositif donne deux images S 1 et S2
(images de S par les deux demi-lentilles) qui constituent les deux sources
cohérentes qui permettent d’obtenir le phénomène d’interférence. Le champ
d’interférence est l’intersection des deux faisceaux émergents à travers les deux
demi-lentilles.
les triangles SO1O2 et SS1S2 sont semblables, on a

IV. 2. 3. Bi-lentille de Meslin :


Ce dispositif est composé de deux demi-lentilles L1 et L2 décalées, l’une par
rapport à l’autre, parallèlement à l’axe optique, d’une distance a = O1O2 .
Chapitre II: Les interférences lumineuses

Eclairé par une source ponctuelle S, ce dispositif donne deux images S 1 et S2


(images de S par les deux demi-lentilles) qui constituent les deux sources
cohérentes qui permettent d’obtenir le phénomène d’interférence. Le champ
d’interférence est l’intersection des deux faisceaux émergents à travers les deux
demi-lentilles.
L1
F1’ F2’

O2 S1 S2
S
O1 Champ
d’interférence
Ecran
L2 d’observation
l'écran étant perpendiculaire aux sources S1 et S2, on observe des anneaux
d'interférences.

Rappel:
Quelques systèmes optiques introduisent un déphasage supplémentaire de  :

Ce chemin optique supplémentaire est introduit dans les trois cas suivants :
 Lors de la réflexion d’une onde sur un miroir
 Lors de la réflexion d’une onde sur un dioptre dont l’indice du milieu
d’incidence est inférieur à celui du milieu d’émergence
 Lors du passage d’une onde par un point de convergence (foyer image d’un
système convergent)
En général, la différence de marche  entre deux trajets (ou rayons lumineux) est
donc donnée par la somme de la différence de marche géométrique g et de la
différence de marche physique p :

V. Interférences localisées :
Les interférences sont dites localisées si la figure d’interférence n’est observable
que sur une surface particulière de l’espace. Dans ce cas, le dispositif interférentiel
considéré est appelé dispositif à interférence localisée.
Chapitre II: Les interférences lumineuses

V. 1. Etude d’un dispositif à interférence localisée : la lame à faces parallèles


Considérons une lame à faces parallèles transparente, d’épaisseur e et d’indice n,
éclairée par une source de lumière monochromatique de longueur d’onde . Chaque
train d’ondes (ou rayon) incident donne deux séries d’une infinité de trains d’ondes
cohérents qui se superposent à l’infini (rayons parallèles) ou au plan focal image
d’une lentille convergente : la première série est réfléchie par la lame et la seconde
est transmise à travers la lame .

transmis
Rayons
Rayons réfléchis

(1) (n) (1)


5 2 R6T2I0
R T I0 R4T2I0
R3T2I0
R2T2I0
RT2I0
T2I0
RI0
J2
H J TI K1
1 0
I0
Rayon incident

Si I0 est l’intensité de l’onde incidente, les intensités des ondes réfléchies sont RI 0,
RT2I0, R3T2I0, R5T2I0, … R(2N+1)T2I0 et celles des ondes transmises sont T2I0, R2T2I0,
R4T2I0, R6T2I0, … R2NT2I0 où R et T sont respectivement les coefficients de réflexion et
de transmission (en intensité) du dioptre air/lame. En incidence quasi-normale, ces
coefficients sont donnés par : et
conséquence: Une lame transparente éclairée par une source, donnera lieu en
réflexion à un phénomène d’interférence que l’on peut décrire par une interférence à
deux ondes cohérentes issues d’une division d’amplitude.

V. 1. 1. Calcul de l’intensité résultante :


Pour un angle d’incidence donné, la différence de marche  entre deux rayons
transmis (ou réfléchis, à l’exception des deux premiers a cause du déphasage
physique  introduit par la réflexion en J1) voisins est constante. Donc, le déphasage
 correspondant est constant. Si on prend comme origine des phases la phase de
l’onde transmise en K1 (pour les ondes transmises), la phase des ondes
Chapitre II: Les interférences lumineuses

composantes varie en progression arithmétique de raison . D’autre part, l’amplitude


de ces ondes varie en progression géométrique de raison R (division d'amplitude).
En représentation complexe, l’onde résultante par transmission est donc donnée
par :

Cette somme représente la somme d’une suite géométrique de premier terme


et de raison . Donc :

L’intensité de l’onde transmise résultante est donc :

Or, N tend vers l’infini (il y a une infinité de rayons transmis pour chaque rayon
incident). Donc, l’intensité transmise résultante est donnée par :

car : R est inférieur à 1 et la fonction cos((N+1)) est bornée.


L’intensité Ir de l’onde résultante par réflexion, peut être calculée à partir de I t ou
directement à partir des ondes composantes réfléchies.

V. 1. 2. Calcul du déphasage :


La différence de marche entre deux rayons transmis voisins est donnée par :

Or :

e
(1 (n (1
) ) )
K2
J2 K H1
J1 K1
r
i
Chapitre II: Les interférences lumineuses

et
D’où :

en utilisant la loi de Descartes

D'où le déphasage

Remarques :
 La première réflexion (sur le dioptre air/verre) introduit un chemin optique

supplémentaire car l’indice du milieu d’incidence (l’air) est supérieur à celui
2
du milieu d’émergence (le verre).
 Les réflexions à l’intérieur de la lame n’introduisent pas de chemin optique
supplémentaire car l’indice du milieu d’incidence (le verre) est supérieur à
celui du milieu d’émergence (l’air).
 La différence de marche est constante si l’angle d’incidence i (ou l’inclinaison
des rayons incidents) est constant. Donc, chaque inclinaison donne une
frange et les franges sont dites : franges d’égale inclinaison.

V. 1. 3. Forme des franges d’interférence :


Le lieu des points d’égale intensité est tel que (ou ) est une constante. Donc, i
est une constante. Si la lame est éclairée par une source ponctuelle S, i est constant
sur la surface du cône de sommet S et de demi-angle au sommet i.
Chapitre II: Les interférences lumineuses

Cette figure admet un axe de symétrie de révolution qui est l’axe perpendiculaire à
la lame et passant par S. Donc, l’ensemble des points d’égale intensité sur l’écran
d’observation (parallèle à la lame) placé à l’infini (très éloigné de la lame) ou au plan
focal image d’une lentille convergente est un cercle dont le centre appartient à l’axe
de révolution. Les franges d’interférence obtenues à l’aide de ce dispositif sont donc
des anneaux (ou des portions d’anneaux selon l’emplacement de l’écran et de la
source) dont le centre appartient à l’axe perpendiculaire à la lame et qui passe par S.

Remarques :
 L’ordre d’interférence est maximum en . C’est l’ordre de la tache
centrale.

 Si p0 est entier, la tache centrale est brillante sur la figure d’interférence par
transmission et sombre sur la figure d’interférence par réflexion.
 Les deux figures d’interférence, par transmission et par réflexion, sont
complémentaires : si un anneau d’ordre p est brillant sur l’une des deux
figures, l’anneau de même ordre est sombre sur l’autre figure.

V. 1. 4. Effet de la largeur de la source :


Si la lame est éclairée par une source large, celle-ci constitue une infinité de
sources ponctuelles incohérentes qui émettent des rayons parallèles sous la même
incidence i. Ces sources étant incohérentes, chacune donne son propre système de
franges et les intensités s’ajoutent. Les franges deviennent donc plus intenses que
celles obtenues avec une source ponctuelle.
V. 1. 5. Observation des franges d’interférence :
Les franges étant localisées à l’infini, on peut les observer directement à l’œil nu
(qui en forme une image nette sur la rétine) ou à l’aide d’une lentille convergente qui
en donne une image réelle dans son plan focal image.
Pour observer les franges d’interférence par réflexion, on utilise une lame semi-
Chapitre II: Les interférences lumineuses

transparente Ls, inclinée de 45° par rapport à la lame, qui permet d’éviter la lumière
issue de la source.

S
Lame
Ls
Ecran L

45°

V. 1. 6. Interférence en lumière blanche : (couleur des lames minces)


Si une lame mince transparente est éclairée par une lumière blanche, on peut
observer de belles teintes désignées par les teintes de Newton. Ces teintes ne sont
observables que pour des épaisseurs e de l’ordre des longueurs d’onde  du visible
(e de l’ordre du micromètre). En effet :
 Si e est très supérieur à , l’ordre maximum ( ) devient très grand et les
anneaux deviennent tellement serrés qu’on ne peut plus distinguer les
anneaux brillants de couleurs différentes ; ce qui fait que la lame paraît
blanche (blanc d’ordre supérieur) par transmission et par réflexion.
 Si e est de l’ordre du micromètre, les anneaux deviennent moins serrés de
sorte que les anneaux brillants de couleurs différentes deviennent
distinguables et la lame paraît colorée par transmission et par réflexion : c’est
le phénomène de coloration des lames minces par interférence.
En incidence quasi-normale ( ), la différence de marche  est pratiquement
égale à 2ne. Donc, pour une épaisseur pratiquement nulle,  est pratiquement nulle
(pour toutes les longueurs d’onde) et l’intensité réfléchie est nulle ( ) alors que
l’intensité transmise est maximale ( ) ; ce qui fait que, la lame de très faible
épaisseur (e presque nulle) paraît noir par réflexion et blanche par transmission. Si e
augmente (à partir de la valeur 0), la première longueur d’onde qui donne un
maximum d’intensité par transmission ( pour le premier ordre) est du côté des
Chapitre II: Les interférences lumineuses

faibles longueurs d’onde ; on observe alors une coloration bleue, verte, jaune,
orange puis rouge. Si la lame est observée par réflexion, cet ordre est inversé : on
commence par observer une coloration rouge, orange, jaune, verte puis bleue.

Remarque :
Ces teintes s’observent, par temps de pluie, sur les couches d’huile flottantes sur
les flaques d’eau et sur les bulles de savon.

V. 2. Autres dispositifs à interférences localisées :


V. 2. 1. Lame coin : (coin de verre)
Une lame coin est une lame à faces planes légèrement inclinées l’une par rapport
à l’autre de sorte que leurs prolongement se coupent pour former un coin. Si la lame
coin est éclairée par un faisceau de lumière parallèle (incidence constante) quasi-
normal, on obtient des franges d’interférence localisées près de la face arrière de la
lame : chaque rayon incident R donne deux rayons réfléchis (sur les deux faces de la
lame) R1 et R2, quasiment parallèles, qui se coupent près de la face arrière.

R1
R2 Air (1)
R

 Verre (n)
O
Air (1)

Donc, la différence de marche  est donnée par :


où e est l’épaisseur de la lame (qui est variable) et est la différence de marche
physique introduite par la réflexion vitreuse sur la face avant de la lame.
Cette différence de marche est constante si e est constante. Or, e est constante si
la distance du point d’interférence au coin (de trace O) est constante. Donc, les
franges d’interférence sont des segments de droites parallèles au coin.
V. 2. 2. Dispositif de Newton :
Chapitre II: Les interférences lumineuses

Le dispositif classique de Newton est composé d’une lentille plan convexe dont la
face convexe est posée sur une lame de verre à faces parallèles. On observe le
phénomène d’interférence entre les ondes réfléchies sur la face convexe de la lentille
et celles réfléchies par la face avant de la lame : chaque rayon incident R donne
deux rayons réfléchis R1 et R2 dont les prolongements se coupent au point
d’interférence M situé près de la face convexe de la lentille .

R2 R
R1

Lentille plan-convexe
M
J Lame à faces parallèles

Puisque le rayon de courbure de la lentille est très grand devant son épaisseur, R 1
et R2 sont presque parallèles et la différence de marche  est donnée par :

où e est l’épaisseur du coin d’air formé par la face convexe de la lentille et la face
avant de la lame, et est le chemin optique supplémentaire introduit par la réflexion
vitreuse sur la lame.
Puisque l’épaisseur du coin d’air est constante sur tout cercle centré sur l’axe
optique de la lentille, qui est un axe de symétrie de révolution du système, les
franges d’interférence sont des anneaux centrés sur cet axe (anneaux de Newton).

Vous aimerez peut-être aussi