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UE: IUT GCI 51.

EC: GCI 513


PHOTOGRAMMETRIE, SIG ET
GPS

LICENCE DE TECHNOLOGIE EN GENIE CIVIL


(GCI)

NIVEAU 3
SEMESTRE 5

VOLUME HORAIRE : 24 heures

EQUIPE PEDAGOGIQUE :
M. NJITEU CYRILLE
CONTENU

1ère Partie : SIG : Notions fondamentales

I. Concepts fondamentaux des systèmes d’informations géographiques


I.1 Définitions
I.2 Structure d’un SIG
I.3 Fonctionnalités d’un SIG
I.4 Les données dans les SIG
I.4.1 Modes d’acquisition de données
I.4.2. Types de données dans un SIG
I.4.2.1 Données spatiales
I.4.2.2 Données associées
I.4.3. Modes de données dans les SIG
I.4.3.1 Mode vecteur
I.4.3.2 Mode raster
I.5. Domaines d’application des SIG
1.6. Mise en place d’un SIG
2ème Partie : Travaux pratiques : Prise en main de quelques logiciels de dessin
2.1 traitement d’image à l’aide du logiciel Adobe Illustrator
TP 01 : Présentation de l’interface Adobe Illustrator
TP N°02 : affichage des cartes et réalisation des calques
TP N°03 : Types de fichiers SIG
3eme partie. PRINCIPE FONDAMENTAUX DE LA TELEDETECTION SPATIALE
TRAVAUX PRATIQUES
3.1. Réalisation des levés altimétriques GPS au sein du Campus II de l’université
3.2. Traitement d’image à l’aide du logiciel Surfer
TP N°04 : Présentation de l’interface
TP N°06 : Chargement de la base de données
TP N°07 : Mise en forme d’une carte
I. Etiquetage d’une carte
3.3. Initiation au traitement et à l’analyse des images satellites
TP 08 : Requêtes et langage SQL
TP N° aperçu des missions satellites et portées actuelles en cartographie
TP. Visualisation des bases de données satellite et extraction des couches
TP. Prise en main des logiciels de type SIG (Global Mapper, ENVISAT et ArcGIS et GMT)
INTRODUCTION GENERALE

Parce que les systèmes d’information géographique (SIG) intègrent progressivement l’héritage de la
production cartographique classique, ils sont souvent assimilés ou réduits àdes outils de cartographie
assistée par ordinateur. Parce qu’ils reposent nécessairement sur la technologie informatique, ils sont aussi
parfois assimilés à des ordinateurs spécialisés, à leurs périphériques et à leurs données.
En réalité, la dimension technique, économique et sociale des SIG va bien au-delà de ces aspects concrets
et visibles de leurs activités, et il est important de recadrer celles-ci en rappelant les concepts généraux
qui sont à la base des SIG.
Voici donc un polycopié à l’évidence utile. Il est consacré à l’étude des différents concepts autour de
l’information géographique. Il prend en compte le fait que les étudiants seront confrontés lors de leurs
futures activités à des problématiques de gestion d’information géographique.
Le polycopié présente les différentes clés qui leur permettront de remplir soit des fonctions techniques
autour du SIG soit de gérer des projets traitant de données géographiques sans avoir à les manipuler
(gestion de prestataires, maîtrise d’ouvrage, management d’équipe SIG, composante SIG d’un projet plus
général, etc.).
Ainsi à l’issue de ce cours, les étudiants seront capables de:

- Comprendre la notion de l’information géographique numérique


- Comprendre les concepts de bases des SIG
- Découvrir les fonctionnalités des SIG
- Utiliser efficacement les outils SIG de traitements de données urbaines mis à leurdisposition
dans le cadre de leur vie professionnelle
- Découvrir la variété de domaines d’application
- Pratiquer sur un ensemble de logiciels de type SIG
Pour illustrer les différents concepts abordés en cours, les TPs réalisés permettent de se confronter
concrètement aux concepts et aux respects de certains principes communs à tous les logiciels de gestion
de l’information géographique.
I. CONCEPTS FONDAMENTAUX DES SYSTEMES D’INFORMATIONS
GEOGRAPHIQUES

Dans cette partie, il nous est apparu utile d’introduire quelques notions essentielles sur les systèmes
d’information géographique. Le concept de système d’information géographique (SIG) est apparu
dans les années 1960-1970. Depuis ce temps, des définitionsplus ou moins similaires et cohérentes
ont fait leur apparition. Afin de bien situer le rôle et l’usage d’un SIG, nous allons également en
préciser sa définition. Signalons qu’il n’existe pas encore une définition claire et communément
admise par l’ensemble de la communautéscientifique. La plupart des définitions citées sont plutôt
d’ordre général et couvrent un largespectre de sujets et d’activités.

I.1 DEFINITIONS

Un système d’information géographique (SIG) est un système informatique permettant à partir de


diverses sources, de rassembler et organiser, de gérer, d’analyser et de combiner, d’élaborer et de
présenter des informations localisées géographiquement contribuant notamment à la gestion de
l’espace. Un système d’information géographique est aussi un système de gestion de base de données
pour la saisie, le stockage, l’extraction, l’interrogation, l’analyse et l’affichage de données localisées.
C’est un ensemble de données repérées dans l’espace, structuré de façon à pouvoir en extraire
commodément des synthèses utiles à la décision.
Un système d’information géographique, comme le monte la figure 1.1, est un ensemble
d’équipements informatiques, de logiciels et de méthodologies pour la saisie, la validation, le stockage
et l’exploitation de données, dont la majorité est spatialement référencée, destinée à la simulation de
comportement d’un phénomène naturel, à la gestion et l’aide à ladécision.

Figure 1.1 : Composantes d’un SIG


http://www.afigeo.asso.fr/les-sig.html

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Un système d’information géographique peut être aussi défini par les questions auxquelles il apporte des
réponses: Où ? Quoi ? Comment ? Quand ? Et si?

- Où ? Où cet objet, ce phénomène se trouve-t-il ? Plus généralement, où se trouvent tous les objetsd'un
même type ? Cette interrogation permet de mettre en évidence la répartition spatiale d'un objet.

Où se trouve l’échangeur ?

- Quoi ? Que trouve-t-on à cet endroit ? Il s'agit de mettre en évidence tous les objets ouphénomènes présents
sur un territoire donné.

Quel est le nom de l’autoroute ?

- Comment ? Quelles relations existent ou nonentre les objets et les phénomènes ? C'est la
problématique de l'analyse spatiale.

Comment est organisée la circulation

- Quand ? A quel moment des changements sontintervenus? Quels sont l'âge et l'évolution de
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tel objet ouphénomène ? C'est la problématique de l'analyse temporelle.

Depuis quand cette bretelle est-elle en service ?

- ET SI ? Que se passerait-il si tel scénario d’évolution se produisait ? Quelles conséquences affecteraient


les objets ou phénomènes concernés du fait de leur localisation ?

Si l’autoroute s’élargi, quelles sont les populations qui risquent d’être le plus touchées (population à
moins de 300 mètres de l’autoroute) ?

Un SIG répond à 5 fonctionnalités (les 5 A) :

• Abstraction : modélisation de l'information,


• Acquisition : récupérer l'information existante, alimenter le système en données,
• Archivage : stocker les données de façon à les retrouver et les interroger facilement,
• Analyse : réponses aux requêtes, cœur même du SIG,
• Affichage : restitution graphique.
En d’autres termes, un SIG est un environnement informatisé d’analyse d’une informationspatiale
numérisée.

I.2 STRUCTURE D’UN SIG


La figure 1.2 met en évidence quatre groupes de fonctionnalités au-dessous d’une couche d’applications:
l’acquisition des données géographiques d’origines diverses, la gestion pour le stockage et la recherche des
données, l’analyse spatiale pour le traitement etl’exploitation et enfin la présentation des résultats sous forme
cartographique.

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SIG : Cours et travaux pratiques

Figure 1.2 : Structure d’un SIG (Abdelbaki C., 2012)

I.3 FONCTIONNALITES D’UN SIG


Un SIG complet, permettra non seulement de dessiner puis tracer automatiquement leplan,
mais en outre :
- De disposer les objets dans un système de référence géographique, de les convertir d’unsystème
à un autre.
- De rapprocher entre elles deux cartes (deux plans) de sources différentes, de faciliter leur
superposition comme c’est illustré dans la figure 1.3.

Figure 1.3. Superposition sous un SIG

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SIG : Cours et travaux pratiques
- De corriger certains contours de la moins fiable en reprenant les coordonnées correspondantes
de la plus fiable.
- D’extraire tous les objets géographiques situés à une distance donnée, d’un carrefour,d’une
route ou des rives d’un lac.
- D’extraire tous les objets situés dans un périmètre donné comme c’est présenté dans la figure
1.4.

Figure 1.4. Exemple de sélection (Mihoubi et abdelbaki, 2003)

- De fusionner tous les objets ayant une caractéristique commune, par exemple lesparcelles
adjacentes ayant la même densité de surface bâtie.
- De déterminer, sur un réseau, l’itinéraire le plus court pour aller d’un point à un autre.

I.4 LES DONNEES DANS LES SIG


Le premier aspect auquel on pense quand on évoque la notion de logiciel decartographie
informatique ou de système d’information géographique est celui de manipuler les données. Dès lors,
un certain nombre de questions se posent : Comment l’information contenue dans une carte peut-elle
être stockée dans un ordinateur? Quelles sont les données traitées par les SIG ? La section suivante
apporte les réponses aux différentes questions posées et met le point sur les modes d’acquisition de
données dans un SIG.

I.4.1 Modes d’acquisition de données


Dans la pratique, les données géographiques proviennent de sources différentes, ont des
modes d’acquisition différents, sont sus des médias différents, on dit qu’elles sont multi-sources.
Certaines données sont directement mesurées sur le terrain (levés topographiques) ou captées à
distance (système de positionnement Global GPS, photos aériennes, images satellitaires), ou saisies à
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SIG : Cours et travaux pratiques
partir de cartes ou de plans existants, ou récoltéespar des organismes de production de données et
ensuite importées. Il s’agira d’intégrer ces données hétérogènes, car de qualité, de fiabilité, de
précision et d’extensions spatiales bien différentes. Nous présentons dans ce qui suit les principales
méthodes d’acquisition de données.

a. Numérisation
La numérisation (digitalisation ou vectorisation) permet de récupérer la géométrie des objets
disposés sur un plan ou une carte préexistante comme illustré dans la figure 1.5.

Figure 1.5. Opération de digitalisation

https://docs.qgis.org/2.8/fr/docs/gentle_gis_introduction/data_capture.html
http://www.forumsig.org/showthread.php/37012-Vente-Table-%C3%A0-digitaliser

Elle consiste à faire évoluer un curseur sur un plan posé sur une table à digitaliser et préalablement calé
en coordonnées. La table est réceptive aux signaux électriques émis par le curseur. Elle peut localiser ces
signaux sur le plan de la table avec une précision de l’ordredu dixième de millimètre. La figure 1.6 présente
un exemple d’extraction des couches et la figure 1.7 présente le résultat de la digitalisation.

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SIG : Cours et travaux pratiques

Figure 1.7. Exemple d’un résultat de digitalisation

a. Balayage électronique (scannérisation)


Le balayage électronique (réalisé avec un scanner) est un autre moyen de saisir unplan existant (figure
1.8). Il est plus rapide que la digitalisation manuelle.

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SIG : Cours et travaux pratiques

Figure 1.8. Extrait d’une carte scannée

b. Photogrammétrie
La photogrammétrie aérienne est utilisée de façon systématique pour constituer les cartes à moyenne échelle. Elle
est retenue également dans les pays dont la couverture cartographique et géodésique est déficiente et utilisée pour
la constitution de plans à grandeéchelle pour un coût qui peut être très avantageux. La figure 1.9 présente un
exemple de photos aériennes.

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SIG : Cours et travaux pratiques

Mesurer l’espace à partir de photographies permet de construire un modèle dense de la topographie. Cependant,
comme une photographie est un enregistrement plan et déformé d’un environnement 3D, une seule image ne suffit
pas à reconstituer les 3 dimensions de l’espace. Pour permettre cette reconstruction 3D, chaque point du terrain
doit être visible sur au moins deux photographie prises depuis deux points de vue différents.

L’exploitation de ces deux (voir plus) images par des procédés photogrammétriques permet alors de retrouver la
position et la forme de l’objet étudié en se servant de la parallaxe de manière similaire à la vision humaine.

Pour mesurer l’espace à l’aide de procédés photogrammétriques, il faut des images avec du recouvrement (tous
les points du terrain doivent être visibles dans au moins deux images) pour permettre l’extraction de données en 3
dimensions, mais également des éléments de localisation afin de mettre à l’échelle et de localiser le modèle 3D
calculé. La photogrammétrie est donc utilisée pour propager les coordonnées de quelques points connus à
l’ensemble des points de la scène.

Une tâche fondamentale de la photogrammétrie consiste alors à définir la relation entre les coordonnés d’un point
dans les différentes images et ses coordonnées sur le terrain. Cette relation est appelée formule image ;

Pour établir la formule image on définit :


- (O, X, Y, Z) un repère terrain
- (o, x, y, z) un repère image tel que (o, x, y) soit confondu avec le plan de l’image.
On note alors :
- M = (X, Y, Z)T les coordonnées d’un point du terrain dans le repère terrain et m = (x, y, 0) T son image dans

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SIG : Cours et travaux pratiques

la photographie exprimée dans le repère image.


En constatant que m appartient à la droite (SM) et au plan de la photographie on peut extraire la formule image :

Avec k le troisième unitaire formant la base du repère image et R la matrice rotation de passage du repère terrain
au repère image.
Une fois la formule image établie, on se sert de cette formule en deux étapes :
(1) Référencement des images
Il s’agit de déterminer l’orientation des images, c’est-à-dire la position (S) et l’orientation (R) des caméras dans le
repère terrain à l’instant de prise de vue. Pour référer les images, il faut disposer de points d’appui qui sont visibles
dans les images et dont les coordonnées terrain sont connues.
(2) Exploitation photogrammétrique
Une fois les images orientées, la formule image peut être utilisée pour la modélisation 3D de la scène. Pour cela
un modèle numérique de surface (MNS) est dérivé de la formule image et des orientations des images. Une mise
en correspondance permet de trouver pour une sélection de points d’une image maîtresse leurs homologues dans
les autres images (images esclaves). L’application de la formule image pour l’image maîtresse et chaque image
esclave ainsi que l’intersection des faisceaux obtenus permettent de calculer les coordonnées 3D dans le référentiel
terrain de tous les points sélectionnés dans l’image maîtresse.
Cette mise en correspondance peut être réalisée soit par un opérateur utilisant ses capacités de vision
stéréoscopiques (saisie photogrammétrique), soit de façon automatique par un algorithme de corrélation d’images.
La mise en correspondance automatique est réalisée par corrélation dense de vignettes extraites de chaque image.
Le coefficient de corrélation entre deux vignettes x et y est donné par :

La mise en correspondance automatique consiste alors à calculer, pour chaque point de l’image maîtresse, le
coefficient de corrélation avec les points d’une région homologue approchée de l’image esclave.

L’utilisation de prises de vues stéréoscopiques et d’éléments de localisation dans un procédé photogrammétrique


permet une modélisation 3D dense (MNS) de la surface topographique à un instant donné.

La photogrammétrie permettant le calcul de MNS à une date donnée, il est possible d’en dériver des déformations
en comparant deux MNS réalisés à deux dates distinctes. Toutefois pour mesurer un déplacement de la zone
d’étude en 3 dimensions, il est indispensable de savoir quel point du second MNS correspond à quel point dans le

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SIG : Cours et travaux pratiques

MNS initial.
Or la mise en correspondance dans des nuages de points 3D est problématique et la recherche de points homologues
entre deux dates nécessite une étape supplémentaire : une mise en correspondance inter-date dans des images 2D.
Pour la calculer on peut utiliser soit des ortho-images (images corrigées pour être superposables à une carte), soit
des images acquises à deux dates avec des paramètres de prise de vue voisins. Dans tous les cas la mise en
correspondance est effectuée par corrélation dense. En couplant la mise en correspondance inter-date 2D et les
MNS 3D calculés pour chaque date, un déplacement 3D peut alors être extrait.

Figure 1.9. Calcul des déplacements 3D à partir d’une corrélation 2D et de deux MNS.

c. Images satellitaires (télédétection)


La télédétection est un moyen très commode de créer les données à introduire dans les SIG. Il s’agit en
effet d’utiliser, dans des conditions particulières et rigoureuses, soit les photographies aériennes, soit les
images enregistrées et transmises par satellite comme c’estillustré dans la figure 1.10.

Figure 1.10. Exemple d’image satellite

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SIG : Cours et travaux pratiques

d. Import de fichiers
C’est une façon de réduire les coûts de saisie et de récupérer des données existantes et de les
convertir au format, au système d’unités et au système de projection souhaités comme c’est illustré
dans la figure 1.11. Pour cela, on utilise des interfaces qui permettent:
- soit de transformer directement les données dans le format interne du SIG récepteur grâceà des
bibliothèques de conversions à ce format interne.
- soit de passer par l’intermédiaire d’un format d’échange reconnu, par une fonction d’importation
de données du SIG récepteur.

Figure 1.11. Exemple d’importation de fichiers vers le SIG

I.4.2. Types de données dans un SIG


Généralement pour qu’un objet spatial soit bien décrit et prêt à être utilisé par un SIG,trois informations
doivent être fournies:
- sa position géographique dans l’espace

- sa relation spatiale avec les autres objets spatiaux : topologie


- son attribut, c’est à dire ce qu’est l’objet avec un caractère d’identification (code)
Les systèmes d’information géographique permettent de traiter les données spatiales etassociées
(figure 1.12).

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SIG : Cours et travaux pratiques

I.4.2.1 Données spatiales


Elles déterminent les caractéristiques spatiales d’une entité géographique où sontreprésentés et
identifiés tous les éléments graphiques:
- La localisation : coordonnée par rapport à une échelle graphique de référence.
- La forme: point, ligne, surface.
- La taille: longueur, périmètre, surface.
Les informations font référence à des objets de trois types (figure 1.13):

- Point: est désigné par ses coordonnées et à la dimension spatiale la plus petite.
- Ligne: a une dimension spatiale constituée d’une succession de points proches les uns desautres.
- Polygone (zone ou surface): est un élément de surface défini par une ligne fermée ou laligne qui
le délimite.

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SIG : Cours et travaux pratiques

I.4.2.1 Données associées


Les données associées des entités géographiques permettent de compléter la représentation
géométrique de l’entité spatiale. Chaque élément de l’espace reçoit un code d’identification qui peut
être numérique ou littéral (figure 1.14). Ce code constitue en quelque sorte une étiquette caractérisant
le point, la ligne ou le polygone. Parmi ces donnéesil faut distinguer :

a) Données de classification: Ces données permettent de ranger le point isolé, la ligneouverte


ou la ligne fermée, dans une catégorie: limite administrative, contour de parcelle, bordure de trottoir,
arbre d’alignement, conduite de réseau d’eau... Souvent ces distinctions seront prises en compte par
l’organisation même du travail de saisie. Tout se passe, commesi l’on distinguait plusieurs couches
d’informations, que l’on saisit successivement.

b) Données d’identification: Ces données permettent d’individualiser chaque objet figurant sur
le plan: nom propre de l’objet, par exemple nom de la commune ou numéro permettant de l’identifier:
numéro de parcelle, numéro de vanne...

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SIG : Cours et travaux pratiques

Figure 1.14 : Notion de couches de données http://www.seos-project.eu/modules/agriculture/agriculture-c03-


s01.fr.html

a) Données attributaires: Ces données viennent apporter une information supplémentaire,


propre à chaque objet identifié: le propriétaire de la parcelle, le diamètre dela conduite d’eau...

Souvent ces informations sont déjà disponibles sur des fichiers informatiques, où elles sont liées à
l’identifiant de chaque objet.
En général, la classe d’objet est déterminée, au moins en partie, par le processus de digitalisation, les
identifiants étant introduits souvent en bloc à la fin.

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SIG : Cours et travaux pratiques

I.4.2. Modes de données dans les SIG


La reprise de documents cartographiques existants sur support papier en vue de les introduire dans un
SIG, pouvait recourir à des techniques différentes: la digitalisation et le balayage électronique par
exemple. Le premier conduit directement, comme c’est illustré à la figure 1.16, à des données
cartographiques numériques de type vecteur, la seconde à desdonnées tramées.

I.4.3.1 Mode vecteur


Ce mode répond au souci de représenter un objet de manière aussi exacte que possible. Pour transformer un objet
réel en une donnée à référence spatiale, on décompose le territoire en couches thématiques (figure1.17) (relief,
routes, bâtiments…) structurées dans des bases de données numériques.

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SIG : Cours et travaux pratiques

Figure 1.17 : Décomposition du monde réel en couches d’information


http://seig.ensg.ign.fr/, http://www.sigma972.org/def_1.html

Une couche réunit généralement des éléments géographiques de même type.


Les éléments géographiques (objets spatiaux) peuvent être représentés sur une carte par des points, des
lignes ou des polygones (figure 1.18).

Les avantages du mode vecteur sont:


- Une meilleure adaptation à la description des entités ponctuelles et linéaires.

- Une facilité d’extraction de détails.

- Une simplicité dans la transformation de coordonnées.


- Les inconvénients du mode vecteur sont:

- Les croisements de couches d’information sont délicats et nécessitent une topologieparfaite.

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SIG : Cours et travaux pratiques

I.4.3.2 Mode raster


Le mode trame ou raster est également appelé modèle matriciel. Contrairement au mode vecteur qui ne
décrit que les contours, le mode raster décrit la totalité de la surface cartographique point par point (Figure
I.19). Il est utilisé principalement dans les systèmes à balayage (scanners, capteurs en télédétection ...).

Les avantages du mode raster sont :


- Meilleure adaptation à la représentation des détails surfaciques.
- Acquisition des données à partir d’un scanner à balayage.

- Meilleure adaptation à certains types de traitements numériques: filtres, classifications Les


inconvénients du mode raster sont:
- Mauvaise adaptation à la représentation des détails linéaires.

- Obligation de parcourir toute la surface pour extraire un détail

- Impossibilité de réaliser certaines opérations topologiques, la recherche du plus courtchemin


dans un réseau par exemple.

Ces deux modes sont complémentaires. Le raster est mieux adapté à certains types d’applications
(télédétection) et apporte une réponse économique à certains besoins.
L’exploitant d’un réseau pourrait par exemple se contenter de scanner des fonds de plans en les
conservant au format raster et on numérisant par-dessus son réseau en mode vecteur (quinécessite une
définition par formes géométriques). Le vecteur correspond à l’ensemble des besoins courants en
gestion de données localisées.

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SIG : Cours et travaux pratiques

1.5. DOMAINES D’APPLICATION DES SIG (TPE)


Les approches ont mis en évidence le fait qu’un système d’information géographiqueest un
outil de gestion et d’aide à la décision. C’est un outil de gestion pour le technicien quidoit au quotidien
assurer le fonctionnement d’une activité.
Le SIG doit aussi être un outil d’aide à la décision pour le décideur (directeur, administrateur)qui doit
bénéficier de sa puissance et disposer de cartes de synthèses pour prendre les meilleures décisions.
C’est cette finalité qui permet d’employer le terme de système d’information et de donner aux SIG
les domaines d’applications suivants (figure 1.20):

Pour les grandes échelles


- La gestion foncière et cadastrale (recensement des propriétés, calcul de surfaces)
- La planification urbaine (plan d’occupation des sols et d’aménagement)
- La gestion des transports (voies de circulations, signalisation routière)
- La gestion des réseaux (assainissement, AEP, gaz, électricité, téléphone ...)
- La gestion du patrimoine (espaces verts, parcs, jardins ...)
Les applications topographiques (travaux publics et génie civil)

Pour les échelles moyennes et petites


- Les études d’impact (implantation d’un centre commercial ou d’une école)
- Les études d’ingénierie routière (constructions de routes ou d’autoroutes)
- Les applications liées à la sécurité civile (prévention des risques naturels et
technologiques).
- La gestion des ressources naturelles (protection de l’environnement, étudesgéologiques,
climatologiques ou hydrographiques).

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SIG : Cours et travaux pratiques

1.6. MISE EN PLACE D’UN SIG


D’une manière générale, la mise en œuvre d’un SIG peut être faite avec différents logiciels parmi lesquels
les quatre suivants constituent les plus utilisés : Geoconcept, ArcView, ArcGis, QGIS et MapInfo.
D’autres logiciels de programmation tels que GMT sont de plus en plus sollicités. Tous ces logiciels ont
une même vocation : apporter des réponses à la problématique spatiale grâce à des analyses
cartographiques ou des thématiques. Les fonctionnalités techniques sont très proches les unes des autres.
Ces logiciels s’adaptent à des usages dans les divers domaines, mais leur choix devra être éclairépar :
• son cout dépendant évidemment du budget alloué au projet du SIG.

• l’ergonomie de son interface.

• la nécessité de former les chargés d’études pour sa prise en main.

• ses atouts en termes d’apport de solutions d’analyses.

• les possibilités d’échanges de données.

• la compatibilité de ses supports de données avec d’autres.

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SIG : Cours et travaux pratiques

TRAVAUX PRATIQUES : INITIATION AUX


TRAITEMENT D’IMAGES ET A LA
DIGITALISATION DES CARTES
SIG : Cours et travaux pratiques

PARTIE III : NOTIONS DE TELEDETECTION SPATIALE

1. DEFINITION

La télédétection spatiale est une technique qui, à l’aide d’un ou plusieurs capteurs, permet
d’acquérir de l’information sur un objet, surface ou phénomène sans contact direct avec eux. L’œil
humain est un capteur qui intercepte le rayonnement visible. Ce rayonnement, transformé en
impulsions électriques par des cellules photo-réceptrices spécialisées, est envoyé et reçu par le
cerveau qui l’interprète et en tire de l’information. C’est le même concept de la télédétection
spatiale qui englobe tout le processus qui consiste à capter et à enregistrer l'énergie d'un
rayonnement électromagnétique émis ou réfléchi, à traiter et à analyser l'information, pour ensuite
mettre en application cette information.

2. PROCESSUS DE LA TÉLÉDÉTECTION SPATIALE


SIG : Cours et travaux pratiques

2.1. Source d’énergie et d’illumination

A l'origine de tout processus de télédétection se trouve nécessairement une source d'énergie pour
illuminer la cible.

Premièrement, une source d'énergie sous forme de rayonnement électromagnétique est


nécessaire pour illuminer la cible, à moins que la cible ne produise elle-même cette énergie.
Les deux composantes du rayonnement électromagnétique sont la longueur d'onde et la fréquence. La
longueur d'onde équivaut à la longueur d'un cycle d'une onde, ce qui correspond à la distance entre
deux crêtes successives d'une onde. La longueur d'onde est représentée habituellement par la lettre
grecque lambda (λ), et est mesurée en mètres ou en l'un de ces sous-multiples tels que les nanomètres
(nm, 10-9 mètre), micromètres (µm, 10-6 mètre) ou centimètres (cm, 10-2 mètre). La fréquence
représente le nombre d'oscillations par unité de temps. La fréquence est normalement mesurée en Hertz
(Hz) (c.-à-d. en oscillations par seconde) ou en multiples de Hertz. La formule suivante illustre la
relation entre la longueur d'onde et la fréquence :

La longueur d'onde et la fréquence sont donc inversement proportionnelles:


SIG : Cours et travaux pratiques

C = λν

λ = longueur d’onde
ν = fréquence
c = vitesse de la lumière

Le spectre électromagnétique s'étend des courtes longueurs d'onde (dont font partie les rayons
gamma et les rayons X) aux grandes longueurs d'onde (micro-ondes et ondes radio). La
télédétection utilise plusieurs régions du spectre électromagnétique.

Les plus petites longueurs d'onde utilisées pour la télédétection se situent dans l'ultraviolet.
SIG : Cours et travaux pratiques

La lumière que nos yeux (nos tout premiers "capteurs de télédétection") peuvent déceler se
trouve dans ce qui s'appelle le "spectre visible". Les longueurs d'onde visibles s'étendent de 0,4 à
0,7 mm
SIG : Cours et travaux pratiques

L'infrarouge s'étend approximativement de 0,7 à 100 µm, ce qui est un intervalle environ
100 fois plus large que le spectre visible. L'infrarouge se divise en deux catégories: IR réfléchi et
IR émis ou thermique. Le rayonnement dans la région de l'infrarouge réfléchi est utilisé en
télédétection de la même façon que le rayonnement visible. L'infrarouge réfléchi s'étend
approximativement de 0,7 à 3 µm. L'infrarouge thermique est très différent du spectre visible et
de l'infrarouge réfléchi. Cette énergie est essentiellement le rayonnement qui est émis sous forme
de chaleur par la surface de la Terre et s'étend approximativement de 3 à 100 µm.
SIG : Cours et travaux pratiques

La région des hyperfréquences suscite beaucoup d'intérêt en télédétection. Cette région


comprend les plus grandes longueurs d'onde utilisées en télédétection et s'étend
approximativement de 1 mm à 1 m. Les longueurs d'onde les plus courtes possèdent des propriétés
semblables à celles de l'infrarouge thermique, tandis que les longueurs d'onde les plus grandes
ressemblent aux ondes radio. La nature particulière des hyperfréquences et l'importance qu'elles
revêtent pour la télédétection au Canada, nous ont incités à leur consacrer un chapitre entier du
présent cours.
SIG : Cours et travaux pratiques

2.2. Interaction Rayonnement – Atmosphère

Durant son parcours entre la source d'énergie et la cible, le rayonnement interagit avec
l'atmosphère. Une seconde interaction se produit lors du trajet entre la cible et le capteur.
SIG : Cours et travaux pratiques

Avant que le rayonnement utilisé pour la télédétection n'atteigne la surface de la Terre, celui-ci
doit traverser une certaine épaisseur d'atmosphère. Les particules et les gaz dans l'atmosphère
peuvent dévier ou bloquer le rayonnement incident. Ces effets sont causés par les mécanismes de
diffusion et d'absorption. La diffusion se produit lors de l'interaction entre le rayonnement incident
et les particules ou les grosses molécules de gaz présentes dans l'atmosphère. Les particules dévient
le rayonnement de sa trajectoire initiale. Le niveau de diffusion dépend de plusieurs facteurs
comme la longueur d'onde, la densité de particules et de molécules, et l'épaisseur de l'atmosphère
que le rayonnement doit franchir.

La diffusion

Il existe trois types de diffusion:

La diffusion de Rayleigh

Elle se produit lorsque la taille des particules est inférieure à la longueur d'onde du rayonnement.
Celles-ci peuvent être soit des particules de poussière ou des molécules d'azote ou d'oxygène. La
diffusion de Rayleigh disperse et dévie de façon plus importante les courtes longueurs d'onde que les
grandes longueurs d'onde. Cette forme de diffusion est prédominante dans les couches supérieures de
l'atmosphère. Ce phénomène explique pourquoi nous percevons un ciel bleu Durant
SIG : Cours et travaux pratiques

la journée. Comme la lumière du Soleil traverse l'atmosphère, les courtes longueurs d'onde
(correspondant au bleu) du spectre visible sont dispersées et déviées de façon plus importante que
les grandes longueurs d'onde. Au coucher et au lever du Soleil, le rayonnement doit parcourir une
plus grande distance à travers l'atmosphère qu'au milieu de la journée. La diffusion des courtes
longueurs d'onde est plus importante. Ce phénomène permet à une plus grande proportion de
grandes longueurs d'onde de pénétrer l'atmosphère

La diffusion de Mie

On parle de diffusion de Mie lorsque les particules sont Presque aussi grandes que la longueur
d'onde du rayonnement. Ce type de diffusion est souvent produite par la poussière, le pollen, la
fumée et l'eau. Ce genre de diffusion affecte les plus grandes longueurs d'onde et se produit surtout
dans les couches inférieures de l'atmosphère où les grosses particules sont plus abondantes. Ce
processus domine quand le ciel est ennuagé.

La diffusion non-sélective

La diffusion non-sélective se produit lorsque les particules (les gouttes d'eau et les grosses
particules de poussière) sont beaucoup plus grosses que la longueur d'onde du rayonnement. Ce
type de diffusion est appellée diffusion "non-sélective", car toutes les longueurs d'onde sont
dispersées. Les gouttes d'eau de l'atmosphère dispersent le bleu, le vert, et le rouge de façon
Presque égale, ce qui produit un rayonnement blanc (lumière bleue + verte + rouge = lumière
blanche). C'est pourquoi le brouillard et les nuages paraissent blancs.

L'absorption

L'absorption survient lorsque les grosses molécules de l'atmosphère (ozone, bioxyde de carbone et
vapeur d'eau) absorbent l'énergie de diverses longueurs d'onde.
L'ozone absorbe les rayons ultraviolets qui sont néfastes aux êtres vivants. Sans cette couche de
protection dans l'atmosphère, notre peau brûlerait lorsqu'elle est exposée au Soleil.
La vapeur d'eau dans l'atmosphère absorbe une bonne partie du rayonnement infrarouge de grandes
longueurs d'onde et des hyperfréquences de petites longueurs d'onde qui entrent dans l'atmosphère
(entre 22µm et 1m).
SIG : Cours et travaux pratiques

2.3. Interaction Rayonnement – cible

Le rayonnement qui n'est pas absorbé ou diffusé dans l'atmosphère atteint et interagit avec la
surface de la Terre. Lorsque l'énergie atteint la cible, la surface peut absorber (A) l'énergie, la
transmettre (T) ou réfléchir (R) l'énergie incidente. L'énergie incidente totale interagira avec la
surface selon l'une ou l'autre de ces trois modes d'interaction ou selon leur combinaison. La
proportion de chaque interaction dépendra de la longueur d'onde de l'énergie, ainsi que de la nature
et des conditions de la surface.

L'absorption (A) se produit lorsque l'énergie du rayonnement est absorbée par la cible, la
transmission (B) lorsque l'énergie du rayonnement passe à travers la cible et la réflexion (C)
lorsque la cible redirige l'énergie du rayonnement. En télédétection, on mesure le rayonnement
réfléchi par une cible.
La réflexion spéculaire et la réflexion diffuse représentent deux modes limites de réflexion de
l'énergie.
Une surface lisse produit une réflexion spéculaire, c'est-à-dire que toute l'énergie est redirigée dans une
même direction (comme c'est le cas d'un miroir). La réflexion diffuse se produit quand la surface est
rugueuse, ce qui redirige l'énergie uniformément dans toutes les directions. La plupart
SIG : Cours et travaux pratiques

des objets de la surface terrestre se situent entre ces deux extrêmes. La façon don’t une cible
réfléchit le rayonnement dépend de l'amplitude de la rugosité de la surface par rapport à la longueur
d'onde du rayonnement incident. Si la longueur d'onde du rayonnement est beaucoup plus petite
que la rugosité de la surface ou que la grosseur des particules qui composent la surface, la réflexion
diffuse domine. Par exemple, un sable fin paraît uniforme aux rayonnements à grandes longueurs
d'onde, mais rugueux aux longueurs d'onde visibles.

Application:

La végétation: la chlorophylle, une molécule que nous retrouvons à l'intérieur des feuilles, absorbe
fortement le rayonnement aux longueurs d'onde du rouge et du bleu, mais réfléchit le vert. Les
feuilles, qui contiennent un maximum de chlorophylle en été, sont donc plus vertes pendant cette
saison. En automne, les feuilles qui contiennent alors moins de chlorophylle, absorbent moins de
rouge, et paraissent donc rouges ou jaunes (le jaune est une combinaison des longueurs d'onde du
vert et du rouge). La structure interne des feuilles en santé agit comme un excellent réflecteur
diffus pour les longueurs d'onde de l'infrarouge. Si nos yeux pouvaient percevoir l'infrarouge, les
feuilles paraîtraient très éclatantes sous ces longueurs d'onde. Les scientifiques utilisent d'ailleurs
l'infrarouge pour déterminer l'état de santé de la végétation.
SIG : Cours et travaux pratiques

L'eau: l'eau absorbe davantage les grandes longueurs d'onde du rayonnement visible et du proche
infrarouge. Ainsi, l'eau paraît généralement bleue ou bleu-vert car elle réfléchit davantage les
petites longueurs d'onde, elle paraît encore plus foncée si elle est observée sous les longueurs
d'onde du rouge ou du proche infrarouge. Lorsque les couches supérieures de l'eau contiennent des
sédiments en suspension, la transmission diminue, la réflexion augmente et l'eau paraît plus
brillante. La couleur de l'eau se déplacera légèrement vers les plus grandes longueurs d'onde. Nous
confondons parfois l'eau qui contient des sédiments en suspension avec l'eau peu profonde et
claire, car ces deux phénomènes paraissent très semblables. La chlorophylle dans les algues
absorbe plus de bleu et réfléchit plus de vert. L'eau paraît donc plus verte quand elle contient des
algues. L'état de la surface de l'eau (rugueuse, lisse, vagues, débris flottants, etc.) peut aussi susciter
des problèmes dans l'interprétation à cause de la réflexion spéculaire et des autres influences sur
la couleur et la brillance.
SIG : Cours et travaux pratiques

Détection passive et active

Nous avons vu que le Soleil est une source d'énergie ou de rayonnement pratique pour la
télédétection. L'énergie du Soleil est soit réfléchie (la portion visible) ou absorbée et retransmise
(infrarouge thermique) par la cible.
Les dispositifs de télédétection qui mesurent l'énergie disponible naturellement sont des capteurs
passifs. Le capteur passif peut seulement percevoir l'énergie réfléchie lorsque le Soleil illumine la
Terre. Il n'y a donc pas d'énergie solaire réfléchie le soir, tandis que l'énergie dégagée
naturellement (l'infrarouge thermique) peut être perçue le jour ou la nuit.
Un capteur actif produit sa propre énergie pour illuminer la cible: il dégage un rayonnement
électromagnétique qui est dirigé vers la cible. Le rayonnement réfléchi par la cible est alors perçu et
mesuré par le capteur. Le capteur actif a l'avantage de pouvoir prendre des mesures à n'importe quel
moment de la journée ou de la saison. Les capteurs actifs utilisent les longueurs d'onde qui ne sont pas
produites en quantité suffisante par le Soleil telles que les hyperfréquences ou pour mieux contrôler la
façon dont une cible est illuminée. Par contre, les capteurs actifs doivent produire une
SIG : Cours et travaux pratiques

énorme quantité d'énergie pour bien illumine une cible. Le laser fluoromètre et le radar à synthèse
d'ouverture (RSO) sont des exemples de capteurs actifs.

2.4. Enregistrement du signal par le capteur satellitaire (D)

Une fois l'énergie diffuse ou émise par la cible, elle doit être captée à distance (par un capteur qui
n'est pas en contact avec la cible) pour être enfin enregistrée.

2.5. Transmission, réception et traitement (E)

L'énergie enregistrée par le capteur est transmise, souvent par des moyens électroniques, à une station
de réception où l'information est transformée en images (numériques ou photographiques). L'énergie
enregistrée par le capteur est transmise, souvent par des moyens électroniques, à une station de
réception où l'information est transformée en images (numériques ou photographiques).

2.6. Interprétation, Analyse et Application (F)

Une interprétation visuelle et/ou numérique de l'image traitée est ensuite nécessaire pour extraire
l'information que l'on désire obtenir sur la cible. La dernière étape du processus consiste à utiliser
l'information extraite de l'image pour mieux comprendre la cible, pour nous en faire découvrir de
nouveaux aspects ou pour aider à résoudre un problème particulier.

3. AVANTAGES DE LA TELEDETECTION

La télédétection présente plusieurs avantages, qui peuvent être complémentaires aux mesures du
terrain:
En termes de couverture spatiale: la télédétection couvre des étendues considérables de la
terre ou des planètes. L’information peut être représentée dans l'espace par le biais des systèmes
d'information géographiques (SIG), révélant les géométries spatiales qui ne sont pas souvent
apparentes lorsque l'information est fournie sous forme de tableaux. Lorsque l’accès à
l’information classique est difficile voire impossible pour des raisons politiques ou militaires.
En terme de couverture temporelle: les observations de télédétection peuvent être
répétitives, permettant de contrôler les pratiques des gestionnaires et d'évaluer l'impact des
interventions.
En termes de précision: l'information peut être très précise par rapport à certain type de
mesures au sol. Les données obtenues par télédétection sont objectives et ne sont pas basées sur
des opinions.

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4. LE GPS

Le GPS (Global Positioning System) est un système de navigation et de positionnement par


satellite, qui a été développé par les Etats-Unis pendant les 20 dernières années. Il fonctionne
grâce à 24 satellites qui tournent autour du globe sur 6 orbites différentes, à une distance
d'environ 22000 kms. Avec un récepteur GPS, les signaux des satellites peuvent être reçus
partout, gratuitement et à tout moment pour déterminer une position.

Le principe du GPS se base sur la triangulation. La réception des signaux émis par au moins
4 satellites permet la localisation (du récepteur GPS) dans l'espace en 3 dimensions (longitude,
latitude et altitude). La précision du positionnement se situe, depuis le 1er mai 2001, dans 95%
des cas, dans un cercle d'un radius de 7 m. Celle-ci est généralement supérieure à l'exactitude
du tracé des cartes à échelle 1:50.000. Si nécessaire, cette précision peut encore être améliorée
en utilisant un système différentiel.
Dans un système différentiel, on place un récepteur GPS sur un point avec des coordonnées
connues. On enregistre ensuite avec un deuxième récepteur GPS les coordonnées d'un point
inconnu. En faisant un ajustement entre les deux enregistrements on obtient une précision de
l'ordre du mètre, voire du millimètre.

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Principe des deux types de positionnement en utilisant le GPS

.
Dans notre domaine d'application (géologie, mine et pétrole, Travaux Public et
Batiment), le GPS est utilisé non pas comme instrument de navigation (comme c'est le cas
dans la marine ou l'aviation) mais comme outil de terrain pour localiser des objets par
leurs coordonnées (limites d'un camp, par exemple). C'est donc un instrument de levé
cartographique proche des opérations de cadastrage mais infiniment plus rapide puisqu'on
peut connecter le récepteur GPS par un câble avec l'ordinateur, décharger les points enregistrés
et les visualiser directement dans un SIG. Les points servent ensuite dans le SIG soit comme
nouvelle couche d'information soit pour modifier ou actualiser des couches d'information
existantes. Les deux exemples suivants illustrent ce type d'application.

Même si les cartes ne sont plus mises à jour, elles comportent des informations importantes,
par exemple sur la topographie et l'hydrographie, et ont un intérêt historique.

Des copies de ces cartes sont heureusement conservées dans les cartothèques des pays
développés. Il a ainsi été possible de scanner, mosaïquer et intégrer ces documents dans la base
de données géographiques.

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Pour actualiser le réseau routier, le GPS a été utilisé. Ainsi, il suffit de prendre une voiture,
de circuler sur les routes qui ne sont pas dessinées sur la carte topographique, d'enregistrer des
points GPS dans un certain intervalle et de les transférer dans l'ordinateur.

On peut ensuite connecter les points dans le SIG et actualiser la couche "route". Après
l'intégration de l'information géographique, le SIG donne la possibilité d'associer à chaque route
des données attributives, par exemple l'état de la route. C'est en principe une procédure qui
devrait être appliquée lors de la première visite d'un site choisi pour accueillir des réfugiés.
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Superposition de la carte topographique au 1/50000


avec le réseau routier actualisé par l'utilisation du GPS

Le GPS a été aussi utilisé pour cartographier les surfaces mises à disposition pour l'accueil
des réfugiés et la localisation des infrastructures.

L'intégration des points GPS dans un SIG offre, dans ce domaine d'application, la possibilité
de calculer la surface utilisée par les réfugiés pour l'agriculture. Cette information pourra ensuite
être associée avec des données démographiques afin de calculer la densité de la population ou

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la surface disponible pour chaque famille. La représentation cartographique de ces informations
aide à signaler des disparités entre les sites d'accueil des réfugiés.

La carte servira finalement comme information de base aussi bien pour une évaluation de la
situation que pour les aménagements futurs.

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Carte réalisée à l’aide des levés GPS

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TRAVAUX PRATIQUES : PAR DES LEVES GPS, REALISER UNE CARTE D’OCCUPATION DU
SOL AU SEIN DE L’INSTITUT UNIVERSITAIRE ET TECHNOLOGIQUE (IUT-DOUALA) 43

TRAVAUX PRATIQUE : PAR DES LEVES ALTIMETRIQUES GPS, REALISER UNE CARTE
TOPOGRAPHIQUE MONTRANT LES VARIATIONS D’ALTITUDE AU SEIN DU CAMPUS 2 DE
L’UNIVERSIT2 DE DOUALA

TRAVAUX PRATIQUES : TELEDETECTION ET CONCEPTION DES MODELES DE


SURFACE TERRESTRE EN TROIS DIMENSIONS

Les premières illustrations peuvent être obtenues dans le site Réfugiés au Kenya et en
Ouganda (ird.fr)

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