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La lumière
L’optique est l’étude des phénomènes perçus par l’œil et dus à la lumière. On ne s’intéressera ici qu’à la
description ondulatoire de la lumière, pas à la description corpusculaire.
I.1.1 Célérité de la lumière, dispersion
L’onde lumineuse monochromatique est une onde progressive sinusoïdale, caractérisée par sa fréquence : = (ou sa
2
1 2
période T = = ), indépendamment du milieu dans lequel elle se propage ;
c
au contraire, la longueur d’onde = cT = en dépend par l’intermédiaire de
la célérité c, on pourra caractériser l’onde par sa longueur d’onde dans le vide
ou dans un milieu particulier.
c
On définit également l’indice optique : nmilieu = vide ,
cmilieu
où cvide est la célérité de l’onde lumineuse dans le vide (Fixée par décret
lors du 17ème congrès des poids et mesures à 299 792 458 ms−1) et cmilieu sa
célérité dans le milieu considéré : ainsi, nair 1 ; neau = 1,33 ; nverre 1,5 à 1,8.
La traversée de la matière provoque un "tassement" de la longueur d’onde par Isaac NEWTON reprend en1671 les expériences de MARCI
de décomposition de la lumière blanche par un prisme et en
rapport à ce qu’elle est dans le vide, en effet milieu = vide . donne le premier l'interprétation
nmilieu
nmilieu (et donc cmilieu) dépendent également, dans un milieu donné, de la fréquence de
l’onde. Cela constitue le phénomène de dispersion1.
On obtient ainsi la décomposition de la lumière blanche par un prisme :
(vide),en nm 400 500 590 630 750
couleur ultraviolets2 bleu jaune rouge infrarouges
On retiendra les ordres de grandeurs suivants : 5.1014 Hz et 0 600 nm.
Une source lumineuse se caractérise par son spectre, qui est la représentation de l’intensité
lumineuse en fonction de la fréquence. Celui-ci peut être continu ou discret.
Les spectres continus correspondent généralement à l'émission d'un corps porté à une température élevée, assimilable à un
corps noir :
1
Le phénomène de dispersion s’observe dans la nature : les arcs en ciel en sont un exemple
2
L’énergie étant proportionnelle à la fréquence (relation de PLANCK, E = h), les ultraviolets sont plus énergétiques que les infrarouges.
LOIS DE BASE DE L’OPTIQUE I-1
MPSI 1 Ondes et signaux Lycée CARNOT - DIJON
I.1.2 Diffraction
Fente large
Diffraction de vagues
Fente étroite
sin
a
Willebrord SNELL n1
r
ère
1 loi de DESCARTES : Les rayons incidents, réfractés, réfléchis, sont dans un même i1
plan, appelé plan d’incidence ou plan incident qui est défini par le rayon incident et la Dioptre
normale au dioptre6 au point d’incidence. n2
2ème loi : loi de la réfraction et de la réflexion
Les rayons réfractés vérifient : n1 sin i1 = n2 sin i2 i2
Le rayon réfléchi vérifie : r = −i1
(on peut obtenir cette loi à partir de celle de la réfraction, en considérant que, pour le
rayon réfléchi, n2 = −n1).
Les angles, qui sont des angles orientés donc algébriques, sont définis par rapport à la normale au dioptre au point considéré.
Ces lois ne font en aucun cas intervenir le sens de propagation : si un rayon lumineux a suivi un certain trajet dans un certain
sens, un autre rayon peut suivre le même trajet dans l'autre sens : c'est le Principe de retour inverse de la lumière.
Remarques :
* Les rayons se rapprochent de la normale quand on passe d’un milieu moins réfringent à un milieu plus réfringent (Le schéma
ci-dessus a été fait dans le cas n2 > n1).
* Dans ce cas, il existe un angle limite de réfraction pour un rayon qui arrive tangent au dioptre. Dans le cas inverse (où l'on
passe d'un milieu plus réfringent à un milieu moins réfringent), il existe donc une incidence imax pour laquelle le rayon réfracté fait
un angle de /2 avec la normale ; pour une incidence plus grande, on assiste à une réflexion totale, il n'y a plus de rayon réfracté.
Ce phénomène est mis en application en particulier dans les prismes à réflexion totale et dans les fibres optiques pour le guidage
d'un rayon lumineux.
Ordres de grandeur : Indices de différents matériaux pour vide = 589 nm (source : Wikipedia)
3
Willebrord SNELL van ROIJEN (Leiden, 1580 – id., 1626) : mathématicien néerlandais. Il a découvert les lois qui portent son nom en 1621 mais c'est
Huygens qui le fit savoir dans son ouvrage Dioptrica en 1703.
4
René DESCARTES (La Haye en Touraine, 1596 – Stockholm, 1650) : philosophe et mathématicien français.
5
Du grec litt. « voir à travers »
6
La normale au dioptre au point incident est la normale au plan tangent au dioptre en ce même point.
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La loi de Beer-Lambert vue au lycée en est un exemple
LOIS DE BASE DE L’OPTIQUE I-4
MPSI 1 Ondes et signaux Lycée CARNOT - DIJON
A A'
Objet
Instrument Image
d'optique Une anamorphose ne constitue pas une représentation
homothétique de l’objet, celui-ci est déformé
Les rayons lumineux issus de chaque point de l'objet subissent dans Œuvre de l’artiste hongrois István Orosz
l'instrument une succession de réfractions et/ou de réflexions et interagissent
avec un détecteur (œil, caméra, pellicule, écran,...).
I.4.3 Notion de stigmatisme
Le stigmatisme correspond à l’existence d’une relation bijective entre les points de l’objet et ceux de l’image.
Lorsque tous les rayons issus d'un point objet A émergent de l'instrument en convergeant vers un point A', on
dit que A' est l'image conjuguée de A ou que l'instrument est stigmatique pour le couple de points AA'.
Un système optique est aplanétique lorsque, d’un objet plan normal à l’axe optique, il donne une image plane normale à l’axe
optique (cette notion n’apparaît plus dans le programme officiel).
I.4.4 Espace objet - espace image
L'instrument d'optique sépare l'espace en deux régions : l'espace objet réel et virtuel (ou espace image réel et virtuel).
On qualifie de réel un point par lequel passe effectivement un rayon lumineux et de virtuel un point par lequel il passerait en
le prolongeant.
Pour se fixer les idées,
Espace objet un miroir plan donne d'un
Espace objet virtuel A
réel objet réel une image A'
virtuelle :
Espace image
Espace image virtuel
réel
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On appelle minute d’arc un angle correspondant à 1/60 de degré. De la même façon, on définit de la même façon la seconde d’arc qui correspond à 1/60
de minute
LOIS DE BASE DE L’OPTIQUE I-5
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Par application des lois de la réflexion, tout se passe comme si les rayons
réfléchis étaient issus d’un point virtuel A’, symétrique de A par rapport au
miroir :
Le miroir plan est le seul instrument d'optique qui soit rigoureusement
stigmatique pour tous les points.
A'
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Carl Friedrich GAUSS (Brünswick, 1777 – Göttingen, 1855) : mathématicien, astronome et physicien allemnd.
LOIS DE BASE DE L’OPTIQUE I-6
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On peut retenir comme valeurs typiques : rc ≈ 50 m (≈ 10 m pour les fibres monomodes, voir ci-après ; peut aller jusqu’à
200 m), nc = 1,62, rg = 125 m et ng = 1,52.
Les fibres optiques sont utilisées pour l’éclairage, la fibroscopie (imagerie médicale par exemple) et les télécommunications
optiques ; dans ce dernier cas, le matériau privilégié est la silice.
I.7.2 Cône d’acceptance
On souhaite que les rayons lumineux entrant I1
dans la fibre soient guidés par celle-ci avec un Entrée Gaine
minimum de pertes. En particulier, on ne souhaite Vers la
pas qu’une partie du rayon soit réfractée lorsqu’il O i1 i2 = i1 sortie
entre en incidence avec la gaine : il doit donc y avoir 1 i
H1 2
réflexion totale au niveau des points d’incidence (I1, Cœur
I2, …).
I2
Cela entraîne une condition sur la valeur de
l’angle avec lequel le rayon est en incidence avec
la face d’entrée de la fibre : en effet, conformément aux lois de Descartes, une augmentation de l’angle entraîne une augmentation
de l’angle 1 et, corrélativement, une diminution de l’angle i1. Il existe donc une valeur maximale max de l’angle pour qu’il
puisse y avoir réflexion totale en I1.
Les angles sont considérés tous positifs.
Commençons par écrire la relation de Descartes en O : n0 sin = nc sin 1 . Or, le triangle OI1H1 étant rectangle en H1,
sin 1 = cosi1 , on a donc n0 sin = nc cos i1 . La condition de réflexion totale en I1 s’écrit : i1 > ilim avec ilim vérifiant nc sin ilim = ng
ng ng
soit encore ilim = arcsin ou sin i1 . Tous les angles étant compris entre 0 et , cos i1 = 1 − sin 2 i1 . Par suite, la condition
nc nc 2
n n ng
2 n2 − n2
cherchée sur l’angle est donc : sin c 1 − sin 2 ilim = c 1 − ou encore arcsin .
c g
n0 n0 nc n0
Tous les rayons susceptibles d’être guidés dans la fibre optique en subissant des réflexions totales à l’interface cœur/gaine,
n2 − n2
sont donc contenus dans un cône de demi-angle au sommet max = arcsin . Ce cône est appelé cône d’acceptance.
c g
n0
10
Seules certaines incidences sont permises : en effet, on peut assister à des interférences entre les différentes ondes lumineuses qui interdisent la transmission
de certaines d’entre elles par la fibre optique ; l’étude correspondante sort largement du cadre de ce cours
LOIS DE BASE DE L’OPTIQUE I-7
MPSI 1 Ondes et signaux Lycée CARNOT - DIJON
Calculons le temps de parcours de la fibre de longueur L par le rayon correspondant à l’angle 1 : partant de la relation
OH1 L
OI1 = , pour une fibre de longueur L, le trajet parcouru par ce rayon aura une longueur 1 = ; la vitesse de la lumière
sin i1 sin i1
c nL
dans le cœur de la fibre est , soit un temps de parcours t1 = c .
nc c sin i1
nL
Le temps de parcours minimal correspond au rayon pour lequel = 0 et donc i = soit tmin = c
2 c
ng
Le temps de parcours maximal correspond au rayon pour lequel = max et alors i = ilim avec sin ilim = ; par suite,
nc
nc2 L n L n
tmax = . La différence extrême de temps de parcours est donc t = tmax − tmin = c c − 1 .
cng c ng
Cet écart a pour effet d’augmenter la durée d’une impulsion lumineuse envoyée dans la fibre. Or les signaux transmis dans
les fibres optiques pouvant être des signaux numériques constitués de successions d’impulsions lumineuses, cette augmentation
peut conduire à un brouillage de celles-ci rendant l’information transportée incompréhensible.
Intensité lumineuse Intensité lumineuse
Temps Temps
Entrée Sortie
Le phénomène de dispersion intermodale étant d’autant plus marqué que la fibre est longue, on privilégie pour les
transmissions à grande distance les fibres monomodes dans lesquelles, comme leur nom l’indique, un seul mode est possible.
On notera que d’autres phénomènes peuvent être à l’origine d’une perte de qualité du signal lors de la propagation dans la
fibre :
❖ La dispersion chromatique : aucune radiation n’étant parfaitement monochromatique, la dépendance de l’indice
optique avec la longueur d’onde conduit également à une dispersion,
❖ L’absorption dans le matériau utilisé pour le cœur,
❖ …
Annexe : Programme officiel
Notions et contenus Capacités exigibles
1.1. Formation des images
Sources lumineuses.
Modèle de la source ponctuelle monochromatique. Caractériser une source lumineuse par son spectre.
Spectre Relier la longueur d’onde dans le vide et la couleur.
Modèle de l’optique géométrique Définir le modèle de l’optique géométrique.
Notion de rayon lumineux. Indice d’un milieu transparent. Indiquer les limites du modèle de l’optique géométrique.
Réflexion - Réfraction. Lois de Descartes. Établir la condition de réflexion totale.
Conditions de l’approximation de Gauss et applications
Stigmatisme.
Miroir plan. Construire l’image d’un objet par un miroir plan.
Conditions de l’approximation de Gauss. Énoncer les conditions de l’approximation de Gauss et ses
conséquences.
Relier le stigmatisme approché aux caractéristiques d’un
détecteur.
Modèles de quelques dispositifs optiques Établir les expressions du cône d’acceptance et de la dispersion
La fibre optique à saut d’indice. intermodale d’une fibre à saut d’indice.
I.8.1 HISTORIQUE :
❖ Antiquité : les lois de la réflexion sont connues, le phénomène de réfraction est connu mais pas les lois qui le
régissent ; diverses théories de la vision s’affrontent chez les philosophes grecs
❖ IXème s. : Ibn Sahl, savant arabe aurait découvert les lois de la réfraction, décrites dans son ouvrage
"Sur les instruments ardents", sans que cela soit connu en occident.
al-Kindi (?, Bagdad 866) publie neuf ouvrages d’optique
❖ Xéme s. : al-Haytham (Bassorah 965, Le Caire 1039) écrit le "Kitâb al-manâzir", traduit
en latin ("Opticae Thesaurus", litt. Discours de la lumière) par un inconnu et publié en Europe
en 1572 seulement. Il est un des premiers à considérer l'œil comme récepteur et non comme
émetteur ; il interprète le phénomène de réfraction comme étant lié à la différence de propagation
dans les différents milieux traversés.
❖ XIIIème s. : Apparition des premières lentilles convergentes utilisées comme lunettes pour
la correction de la presbytie et de l'hypermétropie.
Thierry de Freiberg (1250, 1310) à la suite de Roger Bacon (1219, 1292) donne
Al Haytham
une interprétation de l'arc en ciel. Cela est fait parallèlement au moyen orient par al-Shirazi et al-Farizi.
Witelo (1230, 1275), physicien polonais, publie des tables précises de réfraction,
non connues alors en Europe occidentale.
❖ ~1500 : Léonard de Vinci étudie la chambre noire, déjà étudiée par al-Farizi, et établit un
parallèle entre son fonctionnement et celui de l'œil.
❖ 1572 : Publication à Bâle par Risner d'un ouvrage rassemblant les travaux d'al-Haytham
et de Witelo.
❖ 1604 : Johannes Kepler (1571, 1630) publie "ad Vitelionem paralipomena, quibus
astronomiae pars optica traditur" (paralipomènes à Witelo où est enseigné la partie optique de
l'astronomie), ouvrage très riche, où entre autres choses, il étudie la réfraction dans les lentilles, et
se penchant sur d'autres formes que la sphère, découvre et nomme les foyers des côniques.
❖ ~1610 : Galilée réalise ses premières observations à l'aide d'une lunette astronomique Witelo
vraisemblablement fabriquée en Hollande.
❖ 1620 : Le hollandais Snell (1591, 1626) découvre les lois de la réfraction.
❖ 1637 : Descartes (1596, 1650) les redécouvre.
❖ 1657 : Pierre de Fermat (1608, 1665) énonce son principe selon lequel la lumière suit un
trajet pour aller d'un point à un autre minimisant le temps de parcours ; il démontre alors les lois de la
réfraction.
❖ 1665 : HOOKE propose une théorie ondulatoire de la lumière (vibrations à haute fréquence
se propageant). Cette théorie est reprise par HUYGENS mais réfutée par Newton (adepte d’une théorie
corpusculaire).
❖ 1666 : Newton (1642, 1727) décompose la lumière blanche avec un prisme et en donne P. de Fermat
l'interprétation.
❖ 1672 : Newton construit son premier télescope à miroir parabolique pour s'affranchir des
problèmes d'aberrations chromatiques rencontrés dans les lunettes.
❖ 1757 : Réalisation par l'opticien anglais John Dollond du premier objectif achromatique.
❖ Début 19ème : YOUNG reprend la théorie ondulatoire de la lumière et explique les phénomènes
d’interférences. Puis FRESNEL faisant la synthèse de ses travaux et de ceux d’HUYGENS, explique
les phénomènes de diffraction.
❖ 1876 : Maxwell montre que la lumière est une onde électromagnétique. C’est une onde
transversale représentée par un champ électrique E et un champ magnétique B qui se propagent dans
l’espace. [n : direction de propagation]
E Thomas Young
n
B