Vous êtes sur la page 1sur 9

MPSI 1 Ondes et signaux Lycée CARNOT - DIJON

I LOIS DE BASE DE L’OPTIQUE

La lumière
L’optique est l’étude des phénomènes perçus par l’œil et dus à la lumière. On ne s’intéressera ici qu’à la
description ondulatoire de la lumière, pas à la description corpusculaire.
I.1.1 Célérité de la lumière, dispersion

L’onde lumineuse monochromatique est une onde progressive sinusoïdale, caractérisée par sa fréquence :  = (ou sa
2
1 2
période T = = ), indépendamment du milieu dans lequel elle se propage ;
 
c
au contraire, la longueur d’onde  = cT = en dépend par l’intermédiaire de

la célérité c, on pourra caractériser l’onde par sa longueur d’onde dans le vide
ou dans un milieu particulier.
c
On définit également l’indice optique : nmilieu = vide ,
cmilieu
où cvide est la célérité de l’onde lumineuse dans le vide (Fixée par décret
lors du 17ème congrès des poids et mesures à 299 792 458 ms−1) et cmilieu sa
célérité dans le milieu considéré : ainsi, nair  1 ; neau = 1,33 ; nverre  1,5 à 1,8.
La traversée de la matière provoque un "tassement" de la longueur d’onde par Isaac NEWTON reprend en1671 les expériences de MARCI
 de décomposition de la lumière blanche par un prisme et en
rapport à ce qu’elle est dans le vide, en effet  milieu = vide . donne le premier l'interprétation
nmilieu
nmilieu (et donc cmilieu) dépendent également, dans un milieu donné, de la fréquence de
l’onde. Cela constitue le phénomène de dispersion1.
On obtient ainsi la décomposition de la lumière blanche par un prisme :
 (vide),en nm  400 500 590 630 750
couleur ultraviolets2 bleu jaune rouge infrarouges
On retiendra les ordres de grandeurs suivants :   5.1014 Hz et 0  600 nm.
Une source lumineuse se caractérise par son spectre, qui est la représentation de l’intensité
lumineuse en fonction de la fréquence. Celui-ci peut être continu ou discret.
Les spectres continus correspondent généralement à l'émission d'un corps porté à une température élevée, assimilable à un
corps noir :

Grâce à des lampes à décharges, on peut obtenir des spectres de raies,


caractéristiques de l'élément employé :

1
Le phénomène de dispersion s’observe dans la nature : les arcs en ciel en sont un exemple
2
L’énergie étant proportionnelle à la fréquence (relation de PLANCK, E = h), les ultraviolets sont plus énergétiques que les infrarouges.
LOIS DE BASE DE L’OPTIQUE I-1
MPSI 1 Ondes et signaux Lycée CARNOT - DIJON

I.1.2 Diffraction

I.1.2.a Propagation au voisinage d'un obstacle


Dans un milieu linéaire homogène et isotrope une onde se propage en ligne droite. Mais que se passe-t-il lorsqu'elle rencontre
un obstacle au cours de sa propagation ?
I.1.2.b Cas des ondes sonores
On entend les personnes parlant à l'intérieur d'une pièce alors que l'on se trouve à l'extérieur et qu'on ne les voit pas. L'onde a
donc dû être déviée à la traversée de l'obstacle.
I.1.2.c Cas des ondes lumineuses
Un faisceau laser est dirigé sur une fente. On observe un ensemble de taches lumineuses sur un écran.

I.1.2.d Observations sur une cuve à ondes


On génère une onde plane et on interpose une fente : plus la fente est étroite, plus le phénomène est important.

Fente large

Diffraction de vagues
Fente étroite

LOIS DE BASE DE L’OPTIQUE I-2


MPSI 1 Ondes et signaux Lycée CARNOT - DIJON

I.1.2.e Loi de diffraction par une fente


Lorsqu'une onde traverse une ouverture de taille comparable à
la longueur d'onde elle est diffractée.

Le phénomène de diffraction se manifeste par un étalement 


angulaire du faisceau après l'ouverture, avec un demi-angle a
d'ouverture  dont l'ordre de grandeur est lié à la taille caractéristique
de l'ouverture a et à la longueur d'onde  par la relation :


sin 
a

Dans le cas de la diffraction d'un faisceau laser par une fente, 


cela correspond à la dimension de la tache centrale.

I.1.3 Notion de rayon lumineux


La notion de rayon lumineux est une notion intuitive très
ancienne, inspirée par des observations de phénomènes
naturels (voir photo ci-contre).
Comment obtenir un rayon lumineux ? L'idée la plus
simple semble être de diriger un faisceau lumineux sur un
diaphragme dont on réduit l'ouverture pour ne laisser passer
qu'un rayon. Malheureusement, nous avons constaté au
chapitre précédent que, dès que le diamètre du trou atteindra
l'ordre de grandeur de la longueur d'onde du faisceau
lumineux, le phénomène de diffraction va provoquer un
étalement angulaire du faisceau, soit tout le contraire de l'effet
recherché.

En négligeant dans l'expérience précédente le phénomène


de diffraction, l'énergie lumineuse se trouve contenue dans le
cylindre délimité par le diaphragme.
On appelle rayon lumineux la droite que l'on peut imaginer en réduisant les dimensions du diaphragme tout en
négligeant la diffraction. Le rayon lumineux s'identifie alors à la normale à la surface d'onde.
Il s'agit là d'une idéalisation puisque, dans la pratique, on ne peut négliger le phénomène de diffraction que
lorsque les dimensions du diaphragme sont très supérieures à la longueur d'onde.
L'optique géométrique est donc l'approximation aux très faibles longueurs d'onde de l'optique ondulatoire.

I.1.4 Propagation dans un milieu homogène et isotrope


Un milieu est dit homogène s'il possède la même composition et les mêmes propriétés en tout point .
Il est dit isotrope si ces propriétés sont les mêmes dans toutes les directions de l'espace .
De nombreuses observations (ombres projetées, par exemple) conduisent à penser, et nous l'admettrons, que la lumière se
propage de façon rectiligne dans un milieu homogène et isotrope. Les rayons lumineux sont donc des droites.

LOIS DE BASE DE L’OPTIQUE I-3


MPSI 1 Ondes et signaux Lycée CARNOT - DIJON

Traversée d'un dioptre, lois de Snell-Descartes


Les lois de SNELL3-DESCARTES4, issues d'observations
expérimentales et confirmées ensuite par la théorie, régissent la marche
d'un rayon lumineux à la traversée d’un dioptre5, c’est-à-dire une surface
qui sépare deux milieux d’indices optiques différents ; nous les
admettrons ici.
On observe généralement trois rayons :
le rayon incident qui, venant du premier milieu rencontre le dioptre
le rayon réfléchi qui ne traverse pas le dioptre
le rayon réfracté, qui correspond à la propagation éventuelle dans le
second milieu (celle-ci n'existe pas toujours)
René DESCARTES

Willebrord SNELL n1
r
ère
1 loi de DESCARTES : Les rayons incidents, réfractés, réfléchis, sont dans un même i1
plan, appelé plan d’incidence ou plan incident qui est défini par le rayon incident et la Dioptre
normale au dioptre6 au point d’incidence. n2
2ème loi : loi de la réfraction et de la réflexion
Les rayons réfractés vérifient : n1 sin i1 = n2 sin i2 i2
Le rayon réfléchi vérifie : r = −i1
(on peut obtenir cette loi à partir de celle de la réfraction, en considérant que, pour le
rayon réfléchi, n2 = −n1).
Les angles, qui sont des angles orientés donc algébriques, sont définis par rapport à la normale au dioptre au point considéré.
Ces lois ne font en aucun cas intervenir le sens de propagation : si un rayon lumineux a suivi un certain trajet dans un certain
sens, un autre rayon peut suivre le même trajet dans l'autre sens : c'est le Principe de retour inverse de la lumière.
Remarques :
* Les rayons se rapprochent de la normale quand on passe d’un milieu moins réfringent à un milieu plus réfringent (Le schéma
ci-dessus a été fait dans le cas n2 > n1).
* Dans ce cas, il existe un angle limite de réfraction pour un rayon qui arrive tangent au dioptre. Dans le cas inverse (où l'on
passe d'un milieu plus réfringent à un milieu moins réfringent), il existe donc une incidence imax pour laquelle le rayon réfracté fait
un angle de /2 avec la normale ; pour une incidence plus grande, on assiste à une réflexion totale, il n'y a plus de rayon réfracté.
Ce phénomène est mis en application en particulier dans les prismes à réflexion totale et dans les fibres optiques pour le guidage
d'un rayon lumineux.

Ordres de grandeur : Indices de différents matériaux pour vide = 589 nm (source : Wikipedia)

Matériau Vide Air Hélium Hydrogène Dioxyde de carbone Eau Ethanol


n 1 1,000 293 1,000 036 1,000 132 1,000 45 1,333 1,36
Matériau Huile d'olive Glace PMMA (Plexiglas) Verre crown (typique) Verre flint (typique) Diamant
n 1,47 1,309 1,49 1,52 1,66 2,417

Autres phénomènes affectant la lumière


I.3.1 Absorption
L'intensité lumineuse décroît lors de la propagation dans un milieu
matériel. La loi de décroissance étant en général une loi exponentielle7
fonction de la quantité de matière traversée et dépend de la longueur
d'onde. Ce phénomène est lié à celui de la dispersion évoqué ci-après. Il
est responsable de la couleur des objets dans bon nombre de cas.
I.3.2 Diffusion
Les objets sont vus par l'œil parce qu'ils émettent de la lumière :
certains en émettent directement (lampes, étoiles,…), d'autres ne le font Eclipse de Lune du 15 juin 2011
qu'à condition qu'ils soient éclairés : ils réémettent alors de la lumière dans La couleur rouge de la Lune vient du fait que, étant dans le cône
toutes les directions, c'est le phénomène de diffusion. d'ombre de la Terre, elle est éclairée par la lumière du Soleil,
diffusée par l'atmosphère terrestre.

3
Willebrord SNELL van ROIJEN (Leiden, 1580 – id., 1626) : mathématicien néerlandais. Il a découvert les lois qui portent son nom en 1621 mais c'est
Huygens qui le fit savoir dans son ouvrage Dioptrica en 1703.
4
René DESCARTES (La Haye en Touraine, 1596 – Stockholm, 1650) : philosophe et mathématicien français.
5
Du grec  litt. « voir à travers »
6
La normale au dioptre au point incident est la normale au plan tangent au dioptre en ce même point.
7
La loi de Beer-Lambert vue au lycée en est un exemple
LOIS DE BASE DE L’OPTIQUE I-4
MPSI 1 Ondes et signaux Lycée CARNOT - DIJON

Stigmatisme et approximation de GAUSS


On s’intéressera dans un premier temps uniquement à des systèmes centrés, c’est à dire possédant une symétrie
de révolution autour d’un axe.
I.4.1 Source ponctuelle - Objet lumineux
On appelle source ponctuelle un objet émettant de la lumière, vu par l’œil sous un angle inférieur à 1 minute d’arc8
( 3.10−4 rad). Un objet lumineux (de dimension finie) peut être considéré comme un assemblage de sources ponctuelles
juxtaposées, indépendantes les unes des autres.
On distingue également les sources primaires qui émettent la lumière (soleil, lampes,…) des sources secondaires qui
réémettent la lumière issue des sources primaires (par exemple un arbre éclairé par le soleil).
I.4.2 Notion d’image
Le rôle des instruments d'optique est de fournir des représentations
homothétiques appelées images, d'ensemble de points lumineux appelés
objets.

A A'

Objet
Instrument Image
d'optique Une anamorphose ne constitue pas une représentation
homothétique de l’objet, celui-ci est déformé
Les rayons lumineux issus de chaque point de l'objet subissent dans Œuvre de l’artiste hongrois István Orosz
l'instrument une succession de réfractions et/ou de réflexions et interagissent
avec un détecteur (œil, caméra, pellicule, écran,...).
I.4.3 Notion de stigmatisme
Le stigmatisme correspond à l’existence d’une relation bijective entre les points de l’objet et ceux de l’image.
Lorsque tous les rayons issus d'un point objet A émergent de l'instrument en convergeant vers un point A', on
dit que A' est l'image conjuguée de A ou que l'instrument est stigmatique pour le couple de points AA'.
Un système optique est aplanétique lorsque, d’un objet plan normal à l’axe optique, il donne une image plane normale à l’axe
optique (cette notion n’apparaît plus dans le programme officiel).
I.4.4 Espace objet - espace image
L'instrument d'optique sépare l'espace en deux régions : l'espace objet réel et virtuel (ou espace image réel et virtuel).
On qualifie de réel un point par lequel passe effectivement un rayon lumineux et de virtuel un point par lequel il passerait en
le prolongeant.
Pour se fixer les idées,
Espace objet un miroir plan donne d'un
Espace objet virtuel A
réel objet réel une image A'
virtuelle :

Espace image
Espace image virtuel
réel

Les différents cas possibles sont récapitulés ci-dessous :


Miroir plan

objet réel / image réelle


objet virtuel / image réelle

8
On appelle minute d’arc un angle correspondant à 1/60 de degré. De la même façon, on définit de la même façon la seconde d’arc qui correspond à 1/60
de minute
LOIS DE BASE DE L’OPTIQUE I-5
MPSI 1 Ondes et signaux Lycée CARNOT - DIJON

objet réel / image virtuelle objet virtuel / image virtuelle

I.4.5 Stigmatisme approché


D'une façon générale pour les instruments d'optique, tous les rayons issus d'un point
objet émergent de l'instrument en étant tangents à une surface appelée caustique, d’où la
formation d’une tâche sur l’écran placé dans l’espace image objet réel. (caustique découle
d'un verbe grec signifiant brûler, cette dénomination rappelle qu'il s'agit d'une mince caustique
région de forte accumulation d'énergie lumineuse). instrument
En considérant les rayons paraxiaux issus de A, c’est à dire qui sont faiblement
déviés, donc avec des angles
d’incidences faibles, on voit
qu’ils vont passer au
voisinage d’un point A’, dans
la région ou la caustique
présente une section
minimale, qu’on va
considérer comme étant
l’image de A.
Cette approximation ne
Exemples de caustiques obtenues dans la vie courante
pose aucun problème tant que Sources : http://philippe.boeuf.pagesperso-orange.fr, http://solid.rayform.ch , https://pixabay.com
la dimension de la tâche
(section de la caustique au voisinage de A') ne dépasse pas celle d’un récepteur élémentaire.
En effet, quel que soit le type de récepteur (œil, capteur CCD, pellicule argentique,..), les récepteurs élémentaires qui le
composent (cellules de la rétine, pixels, grains,..) ont une taille non nulle On peut former des images “correctes” et on parle alors
de stigmatisme approché.
Conditions de Gauss9
Nous nous intéressons ici aux systèmes optiques dits "centrés", c'est à dire qu'ils possèdent
un axe de révolution appelé axe optique.
Nous admettrons que, pour obtenir une image nette (image semblable à l’objet point par point)
d’un objet (plan et perpendiculaire à l’axe optique du système), les conditions suivantes, dites
conditions de Gauss, doivent être réunies :
➢ les angles d'incidence des rayons par rapport à l'axe optique de l'élément sont faibles
➢ le point d'incidence est proche de l'axe optique.
On parle de rayons paraxiaux. Carl Friedrich GAUSS
Dans ces conditions, on se trouve en situation de stigmatisme approché.
Le miroir plan
A

Par application des lois de la réflexion, tout se passe comme si les rayons
réfléchis étaient issus d’un point virtuel A’, symétrique de A par rapport au
miroir :
Le miroir plan est le seul instrument d'optique qui soit rigoureusement
stigmatique pour tous les points.
A'

9
Carl Friedrich GAUSS (Brünswick, 1777 – Göttingen, 1855) : mathématicien, astronome et physicien allemnd.
LOIS DE BASE DE L’OPTIQUE I-6
MPSI 1 Ondes et signaux Lycée CARNOT - DIJON

La fibre optique à saut d’indice


I.7.1 Description
Une fibre optique à saut d’indice est un dispositif à géométrie cylindrique,
constitué d’un cœur cylindrique transparent de rayon rc et d’indice nc, entouré par une
gaine coaxiale également transparente, de rayon rg et d’indice ng. L’ensemble est inséré
dans une enveloppe (non représentée sur le schéma ci-dessous) chargée de protéger le
dispositif d’un point de vue mécanique et optique.
Milieu
extérieur : rg Gaine
indice n0
ng
rc
nc
Cœur

On peut retenir comme valeurs typiques : rc ≈ 50 m (≈ 10 m pour les fibres monomodes, voir ci-après ; peut aller jusqu’à
200 m), nc = 1,62, rg = 125 m et ng = 1,52.
Les fibres optiques sont utilisées pour l’éclairage, la fibroscopie (imagerie médicale par exemple) et les télécommunications
optiques ; dans ce dernier cas, le matériau privilégié est la silice.
I.7.2 Cône d’acceptance
On souhaite que les rayons lumineux entrant I1
dans la fibre soient guidés par celle-ci avec un Entrée Gaine
minimum de pertes. En particulier, on ne souhaite Vers la
pas qu’une partie du rayon soit réfractée lorsqu’il O i1 i2 = i1 sortie
entre en incidence avec la gaine : il doit donc y avoir 1 i
 H1 2
réflexion totale au niveau des points d’incidence (I1, Cœur
I2, …).
I2
Cela entraîne une condition sur la valeur de
l’angle  avec lequel le rayon est en incidence avec
la face d’entrée de la fibre : en effet, conformément aux lois de Descartes, une augmentation de l’angle  entraîne une augmentation
de l’angle 1 et, corrélativement, une diminution de l’angle i1. Il existe donc une valeur maximale max de l’angle  pour qu’il
puisse y avoir réflexion totale en I1.
Les angles sont considérés tous positifs.
Commençons par écrire la relation de Descartes en O : n0 sin  = nc sin 1 . Or, le triangle OI1H1 étant rectangle en H1,
sin 1 = cosi1 , on a donc n0 sin  = nc cos i1 . La condition de réflexion totale en I1 s’écrit : i1 > ilim avec ilim vérifiant nc sin ilim = ng
ng ng 
soit encore ilim = arcsin ou sin i1  . Tous les angles étant compris entre 0 et , cos i1 = 1 − sin 2 i1 . Par suite, la condition
nc nc 2

n n  ng 
2  n2 − n2 
cherchée sur l’angle  est donc : sin   c 1 − sin 2 ilim = c 1 −   ou encore   arcsin  .
c g

n0 n0  nc   n0 
Tous les rayons susceptibles d’être guidés dans la fibre optique en subissant des réflexions totales à l’interface cœur/gaine,
 n2 − n2 
sont donc contenus dans un cône de demi-angle au sommet max = arcsin   . Ce cône est appelé cône d’acceptance.
c g

 n0 

I.7.3 Dispersion intermodale


Dans certaines fibres optiques dites
I1
multimodales, plusieurs rayons lumineux peuvent
être guidés dans la fibre, correspondant à des angles
d’incidence différents sur la face d’entrée. O i1
A chaque angle d’incidence, correspond ce 1 H1
qu’on appelle un mode10.
2
Il est évident que les rayons des différents
modes ne parcourent pas des trajets de même
longueur à l’intérieur de la fibre et, s’ils sont entrés
simultanément (ils peuvent tous appartenir à un même faisceau lumineux par exemple), ils ne ressortiront au même instant à l’autre
extrémité de la fibre. Cela constitue le phénomène de dispersion intermodale.

10
Seules certaines incidences sont permises : en effet, on peut assister à des interférences entre les différentes ondes lumineuses qui interdisent la transmission
de certaines d’entre elles par la fibre optique ; l’étude correspondante sort largement du cadre de ce cours
LOIS DE BASE DE L’OPTIQUE I-7
MPSI 1 Ondes et signaux Lycée CARNOT - DIJON

Calculons le temps de parcours de la fibre de longueur L par le rayon correspondant à l’angle 1 : partant de la relation
OH1 L
OI1 = , pour une fibre de longueur L, le trajet parcouru par ce rayon aura une longueur 1 = ; la vitesse de la lumière
sin i1 sin i1
c nL
dans le cœur de la fibre est , soit un temps de parcours t1 = c .
nc c sin i1
 nL
Le temps de parcours minimal correspond au rayon pour lequel  = 0 et donc i = soit tmin = c
2 c
ng
Le temps de parcours maximal correspond au rayon pour lequel  = max et alors i = ilim avec sin ilim = ; par suite,
nc
nc2 L n L n 
tmax = . La différence extrême de temps de parcours est donc t = tmax − tmin = c  c − 1 .
cng c  ng 
Cet écart a pour effet d’augmenter la durée d’une impulsion lumineuse envoyée dans la fibre. Or les signaux transmis dans
les fibres optiques pouvant être des signaux numériques constitués de successions d’impulsions lumineuses, cette augmentation
peut conduire à un brouillage de celles-ci rendant l’information transportée incompréhensible.
Intensité lumineuse Intensité lumineuse

Temps Temps

Entrée Sortie
Le phénomène de dispersion intermodale étant d’autant plus marqué que la fibre est longue, on privilégie pour les
transmissions à grande distance les fibres monomodes dans lesquelles, comme leur nom l’indique, un seul mode est possible.
On notera que d’autres phénomènes peuvent être à l’origine d’une perte de qualité du signal lors de la propagation dans la
fibre :
❖ La dispersion chromatique : aucune radiation n’étant parfaitement monochromatique, la dépendance de l’indice
optique avec la longueur d’onde conduit également à une dispersion,
❖ L’absorption dans le matériau utilisé pour le cœur,
❖ …
Annexe : Programme officiel
Notions et contenus Capacités exigibles
1.1. Formation des images
Sources lumineuses.
Modèle de la source ponctuelle monochromatique. Caractériser une source lumineuse par son spectre.
Spectre Relier la longueur d’onde dans le vide et la couleur.
Modèle de l’optique géométrique Définir le modèle de l’optique géométrique.
Notion de rayon lumineux. Indice d’un milieu transparent. Indiquer les limites du modèle de l’optique géométrique.
Réflexion - Réfraction. Lois de Descartes. Établir la condition de réflexion totale.
Conditions de l’approximation de Gauss et applications
Stigmatisme.
Miroir plan. Construire l’image d’un objet par un miroir plan.
Conditions de l’approximation de Gauss. Énoncer les conditions de l’approximation de Gauss et ses
conséquences.
Relier le stigmatisme approché aux caractéristiques d’un
détecteur.
Modèles de quelques dispositifs optiques Établir les expressions du cône d’acceptance et de la dispersion
La fibre optique à saut d’indice. intermodale d’une fibre à saut d’indice.

LOIS DE BASE DE L’OPTIQUE I-8


MPSI 1 Ondes et signaux Lycée CARNOT - DIJON

I.8.1 HISTORIQUE :
❖ Antiquité : les lois de la réflexion sont connues, le phénomène de réfraction est connu mais pas les lois qui le
régissent ; diverses théories de la vision s’affrontent chez les philosophes grecs
❖ IXème s. : Ibn Sahl, savant arabe aurait découvert les lois de la réfraction, décrites dans son ouvrage
"Sur les instruments ardents", sans que cela soit connu en occident.
al-Kindi (?, Bagdad 866) publie neuf ouvrages d’optique
❖ Xéme s. : al-Haytham (Bassorah 965, Le Caire 1039) écrit le "Kitâb al-manâzir", traduit
en latin ("Opticae Thesaurus", litt. Discours de la lumière) par un inconnu et publié en Europe
en 1572 seulement. Il est un des premiers à considérer l'œil comme récepteur et non comme
émetteur ; il interprète le phénomène de réfraction comme étant lié à la différence de propagation
dans les différents milieux traversés.
❖ XIIIème s. : Apparition des premières lentilles convergentes utilisées comme lunettes pour
la correction de la presbytie et de l'hypermétropie.
Thierry de Freiberg (1250, 1310) à la suite de Roger Bacon (1219, 1292) donne
Al Haytham
une interprétation de l'arc en ciel. Cela est fait parallèlement au moyen orient par al-Shirazi et al-Farizi.
Witelo (1230, 1275), physicien polonais, publie des tables précises de réfraction,
non connues alors en Europe occidentale.
❖ ~1500 : Léonard de Vinci étudie la chambre noire, déjà étudiée par al-Farizi, et établit un
parallèle entre son fonctionnement et celui de l'œil.
❖ 1572 : Publication à Bâle par Risner d'un ouvrage rassemblant les travaux d'al-Haytham
et de Witelo.
❖ 1604 : Johannes Kepler (1571, 1630) publie "ad Vitelionem paralipomena, quibus
astronomiae pars optica traditur" (paralipomènes à Witelo où est enseigné la partie optique de
l'astronomie), ouvrage très riche, où entre autres choses, il étudie la réfraction dans les lentilles, et
se penchant sur d'autres formes que la sphère, découvre et nomme les foyers des côniques.
❖ ~1610 : Galilée réalise ses premières observations à l'aide d'une lunette astronomique Witelo
vraisemblablement fabriquée en Hollande.
❖ 1620 : Le hollandais Snell (1591, 1626) découvre les lois de la réfraction.
❖ 1637 : Descartes (1596, 1650) les redécouvre.
❖ 1657 : Pierre de Fermat (1608, 1665) énonce son principe selon lequel la lumière suit un
trajet pour aller d'un point à un autre minimisant le temps de parcours ; il démontre alors les lois de la
réfraction.
❖ 1665 : HOOKE propose une théorie ondulatoire de la lumière (vibrations à haute fréquence
se propageant). Cette théorie est reprise par HUYGENS mais réfutée par Newton (adepte d’une théorie
corpusculaire).
❖ 1666 : Newton (1642, 1727) décompose la lumière blanche avec un prisme et en donne P. de Fermat
l'interprétation.
❖ 1672 : Newton construit son premier télescope à miroir parabolique pour s'affranchir des
problèmes d'aberrations chromatiques rencontrés dans les lunettes.
❖ 1757 : Réalisation par l'opticien anglais John Dollond du premier objectif achromatique.
❖ Début 19ème : YOUNG reprend la théorie ondulatoire de la lumière et explique les phénomènes
d’interférences. Puis FRESNEL faisant la synthèse de ses travaux et de ceux d’HUYGENS, explique
les phénomènes de diffraction.
❖ 1876 : Maxwell montre que la lumière est une onde électromagnétique. C’est une onde
transversale représentée par un champ électrique E et un champ magnétique B qui se propagent dans
l’espace. [n : direction de propagation]
E Thomas Young

n
B

LOIS DE BASE DE L’OPTIQUE I-9

Vous aimerez peut-être aussi