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Dr Alexis Drouard
MP2I, 2021-2022
1. Le spectre électromagnétique
La lumière est constituée d’une infinité d’ondes électromagnétiques2 2
Il s’agit d’oscillations couplées d’un
aussi appelées radiations. Chacune d’entre elles est caractérisée par champ électrique et d’un champ mag-
nétique se propageant dans l’espace.
une longueur d’onde dans le vide. L’ensemble de ces ondes constitue
le spectre électromagnétique, au sein duquel on distingue différents
domaines. Le domaine visible, qui ne représente qu’une infime partie
de ce spectre, correspond aux ondes perceptibles par l’oeil humain.
Ainsi, chaque couleur que l’on perçoit est associée à une longueur
d’onde dans le vide bien précise comprise entre 380 et 750 nm.
2. Célérité de la lumière
Les rayons lumineux se déplacent à une vitesse qui dépend du milieu
de propagation. Dans le vide, la célérité de la lumière vaut :
.
c = 299 792, 458 km.s−1
Dans le vide, il s’agit d’une constante qui ne dépend pas de la radiation
lumineuse, i.e. de la couleur. On dit que le vide est un milieu non
dispersif.
Dans un milieu matériel transparent, la lumière est ralentie par la Milieu nλ=587,6nm
présence de matière. Elle se propage à une célérité v < c. Cela conduit
Vide 1
à introduire l’indice de réfraction n, une quantité sans dimension qui Air 1,0003
s’exprime : Eau 1,33
Verre 1,52 - 1,66
Diamant 2,42
. c
n= Table 1: Ordres de grandeurs d’indices
v
de réfraction.
p Application : calculer la vitesse d’un rayon lumineux jaune dans Figure 5: Comparaison des relations
un morceau de verre de quartz ( A = 1, 4580, B = 0, 00354 µm2 ).
de dispersion de Sellmeir et de Cauchy
avec des mesures expérimentales sur du
verre BK7.
formation des images 6
u : R −→ R
A −→ A0
l’infini lorsque les rayons lumineux qu’il émet vers le système optique
arrive sur ce dernier en un faisceau parallèle.
2. Notion de stigmatisme
Une image idéale doit être semblable à l’objet à un rapport de simil-
itude près, sans quoi elle est floue17 . Cela signifie que la relation 17
On parle d’aberrations géométriques
de conjugaison doit être une application bijective : à chaque point car la forme du système est responsable
de la déformation. Il existe aussi
objet doit correspondre un unique point image et réciproquement. les aberrations chromatiques, liées
Autrement dit, tous les rayons lumineux issus d’un même point objet au phénomène de dispersion, qui
produisent des images irisées.
doivent concourir en un unique point de l’image. On parle de con-
dition de stigmatisme. L’obtention d’un stigmatisme rigoureux étant
formation des images 11
extrêmement rare18 , il est seulement possible de s’en approcher (c f . ac- l’unique système optique rigouresue-
18
tivité numérique Problème de stigmatisme). Pour cela on considère des ment stigmatique est le miroir plan.
L’image du point F est à l’infini, F’ est l’image d’un objet à l’infini. Les
foyers ne sont donc pas conjugués l’un de l’autre.
n0 n n0 n
− = =−
H 0 A0 HA H 0 F0 HF
F 0 A0 · FA = HF · H 0 F 0
Précisons que les longueurs introduites sont surmontées d’une barre
horizontale pour préciser leur caractère algébrique : elles possèdent
un signe dépendant de l’orientation choisie pour l’axe optique. Les
démonstrations reposent sur des considérations de géométrie euclidi-
enne. Ces relations se déclinent en une variété de formes simplifiées
en fonction du système optique centré que l’on considère.
1. Généralités
Un miroir est une surface dont le pouvoir réflecteur est proche de
l’unité. Les miroirs usuels sont réalisés par pulvérisation d’un dépôt
métallique (e.g. argent, aluminium) d’une épaisseur inférieure au mi-
cromètre sur une surface vitrée. Les miroirs de meilleure qualité sont
obtenus par évaporation sous vide. Pour contrôler le pouvoir réflecteur
et obtenir des miroirs semi-transparents, on agit sur l’épaisseur du
dépôt métallique. Le dépôt est protégé avec un vernis pour prévenir
les risques d’oxydation. La principale complexité dans la fabrication
d’un miroir réside dans la correction des réflexions et réfractions liées
à l’épaisseur du verre qui peuvent aboutir à la formation d’images
multiples.
formation des images 13
2. Le miroir plan
Considérons un miroir plan 19 et un objet ponctuel A. On appelle H 19
un système optique est qualifié de
le projeté orthogonal de A sur le plan du miroir. L’image A0 de A plan si la dimension caractéristique
des aspérités de surface est inférieure
satisfait la relation de conjugaison du miroir plan : à la longueur d’onde du rayonnement
considéré
H A = AH 0
L’image d’un point est son symétrique par rapport au plan du miroir.
La symétrie axiale étant une transformation bijective, chaque point
d’un objet possède un unique point image : le stigmatise du miroir
plan est rigoureux.
On constate que l’image donnée par le miroir plan conserve les dimen-
sions de l’objet, conformément au fait que la projection orthogonale est
une isométrie. Il est possible de le vérifier en calculant le grandisse-
ment γ dans les deux configurations :
. A0 B0 . A0 B0
γtransversal = =1 γlongitudinal = = −1
AB AB
formation des images 14
|γ| = 1
1. Généralités
Une lentille est un système centré résultant de l’association de deux
dioptres généralement sphériques. Les lentilles ont la propriété de
dévier les rayons lumineux grâce au double phénomène de réfraction
qui se produit sur les deux dioptres consécutifs.
Figure 17: Définition des rayons de
Une lentille est dite mince si son épaisseur est très inférieure aux courbures, de l’épaisseur e, des centres
rayons de courbures des dioptres et de la distance entre les deux cen- et des sommets d’une lentille. Une
lentille mince vérifie e << R1 , e << R2
tres. Dans ce cas on confond les deux sommets avec le centre optique et e << |C1 C2 |.
O de la lentille. On distingue les lentilles minces à bords minces dites
convergentes et celles à à bords épais, dites divergentes.
V= 1
f0 = − 1f car f 0 = − f
. A0 B0
γt =
AB
. A0 B0 OA0
γt = =
AB OA
1 1 1
− =
OA 0 OA 0 f0
Insistons sur le fait que les longueurs utilisées dans cette relation sont
des valeurs algébriques, c’est-à-dire possédant un signe. En effet, un
axe optique est orienté dans le sens de propagation de la lumière.
Démonstration :
F 0 A0 · FA = f f 0 = − f 02
Démonstration :
FO F 0 A0
= ⇐⇒ F 0 A0 · FA = f f 0
FA FO 0
F 0 A0 · FA = f f 0 ⇒ ( F 0 O + OA0 )( FO + OA) = f f 0
⇒ ( f + OA0 )( f 0 + OA) = f f 0
⇒ f f 0 + f OA + f 0 OA0 + OA · OA0 = f f 0
⇒ f 0 (OA0 − OA) + OA · OA0 = 0
OA · OA0
⇒ f0 =
OA − OA0
OA − OA0 1
⇒ = 0
OA · OA0 f
1 1 1
⇒ − =
OA 0 OA f0
1 1 1
− = ⇔ F 0 A0 · FA = f f 0
OA 0 OA 0 f0
1. Description physiologique
L’œil est un globe sphérique d’environ 25 mm de diamètre qui est
recouvert d’une membrane blanche (le sclérotique). La seule portion
de membrane transparente (la cornée) est située à l’avant. La cavité
est remplie de substances également transparentes (humeur aqueuse
et corps vitré) séparées par une lentille complexe (le cristallin) de fo-
cale variable. Le flux lumineux entrant dans l’œil peut être régulé
grâce à une membrane colorée retractable (l’iris), qui joue le rôle de
diaphragme en modifiant la dimension du trou central (la pupille). Le
fond de l’œil (la rétine) est tapissé de cellules photoréceptrices25 . La 25
La limite de flux lumineux nécessaire
vision diurne est assurée par des cellules sensibles aux couleurs (les à l’envoi d’une impulsion luminuse
est de l’ordre de 5 à 10 photons. Les
cônes), tandis que la vision nocturne fait intervenir des cellules pé- cellules sensibles aux couleurs possè-
riphériques26 très sensibles mais indifférentes aux couleurs (les bâton- dent un maximum de sensibilité dans le
jaune, entre 500 et 550 nm.
nets). Les informations collectées par l’œil sont transférées au cerveau 26
ce qui explique que l’on voit mieux
sous forme d’impulsions électriques par le nerf optique. sur les côtés la nuit.
e = 3 · 10−4 rad.
formation des images 23
2. Accomodation
Pour qu’un objet soit vu nettement par un observateur, il faut que
l’image de cet objet se forme sur la rétine. Ainsi, l’œil doit adapter
la distance focale du cristallin en fonction de la distance à laquelle
l’observateur porte son regard. Cette modification27 de la distance fo- 27
grâce aux muscles ciliaires
cale du cristallin est appelée accomodation.
1 1
∆C = −
Dm DM
formation des images 24
3. Amétropies et corrections
Une ammétropie est un défaut de l’œil qui lui empêche de former des
images nettes lorsqu’il est au repos. Cela peut provenir d’un cristallin
trop convergent (myopie), pas assez convergent (hypermétropie) ou
d’un cristallin déformé (astigmatie).
1. Généralités
La plupart des systèmes optiques consiste en l’association de plusieurs
lentilles placées les unes à la suite des autres. Lorsque l’on sépare
d’une distance e deux lentilles minces de vergences respectives V1 et
V2 , la vergence totale V du système obtenu par cette association vérifie
formation des images 25
la formule de Gullstrand :
e
V = V1 + V2 − V V2
n 1
.
En introduisant la quantité ∆ = F10 F2 appelée intervalle optique, la
formule de Gullstrand devient :
1 1 1 e f 20 + f 10 − e ∆
0
= 0 + 0 − 0 0 = 0 0 = 0 0
f f1 f2 f1 f2 f1 f2 f1 f2
.
∆ = F10 F2 = F10 O1 + O1 O2 + O2 F2 = − f 10 + e − f 20
L L
1
A −→ 2
A1 −→ A0
L L
1
F −→ 2
A1 = F2 −→ A0∞
La relation de conjugaison de Newton au niveau de L1 permet alors de
déduire la position du foyer objet F du système par rapport au foyer
objet F1 :
− f 10 2
F1 F =
∆
L L
1
A∞ −→ A1 = F10 −→
2
A0∞
formation des images 26
Terminons enfin par le cas des systèmes afocaux29 , pour lesquels les 29
le suffixe latin a privatif, sans foyer
foyers F10 et F2 sont condondus : car ceux-ci sont à l’infini.
L L
1
A∞ −→ 2
A1 −→ A0∞
L’image d’un objet à l’infini par un système afocal est envoyée à l’infini30 , 30
situation idéale pour observer en
on a ∆ = 0 ou encore f 0 = ∞. En outre, le diamètre du faisceau paral- gardant l’œil au repos.
2. La lunette
Les lunettes sont des systèmes optiques permettant d’observer des
objets lointains. Elles sont constituées de deux lentilles minces conver-
gentes placées de telle manière que le foyer principal image de la pre-
mière et le foyer principal objet de la seconde coïncident (c f . activité
expérimentale Lunettes et astronomie). Cette configuration particulière
permet d’envoyer à l’infini l’image d’un objet lui même à l’infini. Il
s’agit d’un système afocal, c’est-à-dire que ses deux foyers principaux
sont situés à l’infini.
L’image obtenue est vue sous un angle θ 0 plus grand que l’angle θ sous
lequel on voit l’objet sans la lunette. Une lunette est caractérisée par
un grossissement intrinsèque qui dépend uniquement des focales :
Amateur Professionel
. θ0 f0
G= = 10 f 10 70 cm 20 cm
θ f2 f 20 2 cm 2 cm
|G| 35/70 1000
On distingue les lunettes terrestres, utilisées pour regarder à l’horizon, Table 3: Ordres de grandeurs des
distances focales images dans une
et les lunettes astronomiques, dédiées à l’observation du ciel. La dif- lunette.
férence réside dans la prise en compte ou non du problème de l’inversion
de l’image. Ainsi, les lunettes terrestres sont équipées soit de deux
lentilles convergentes et d’un redresseur d’images (e.g. dans les jumelles),
soit l’objectif est une lentille convergente et l’oculaire est une lentille
divergente (e.g. lunette de Galilée).
3. Le microscope
Un microscope est un système optique permettant d’observer de très
petite taille. Ils sont constitués de deux lentilles convergentes. Con-
trairement aux lunettes, il n’y a aucune coïncidence de foyers mais
la distance entre les centres optiques des deux lentilles, appelée in-
tervalle optique, est fixe. Lorsque le système est placé à une cer-
taine distance de la lentille objectif, une image à l’infini est formée par
l’oculaire, permettant à un œil au repos d’observer l’objet grossi.
On remarque que l’image obtenue est vue sous un angle θ 0 plus grand
que l’angle θ sous lequel on voit l’objet sans le microscope. On peut
montrer que le grossissement du microscope s’exprime :
θ0 ∆
G= = 0 0 = γ1 G2
θ f1 f2
Références :