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Les Ondes De Louis De Broglie-

Equation De Schrödinger

LES ONDES DE L OUIS DE B ROGLIE


E QUATION DE S CHRÖDINGER

I- I NTRODUCTION

Les notions quantiques vues jusqu’à présent et qui sont basées sur les
hypothèses de Bohr et sur le principe de correspondance constituen t la vieille
théorie. Cette vieille quantique se basait sur les résultats de la mécanique classique,
parmi lesquels on choisit seulement certaines grandeurs qui puissent vérifier
certaines conditions de quantification.

La détermination des règles de quantification est le problème central de la


vieille mécanique quantique. Dans la recherche des bonnes règles de quantification,
le principe de correspondance joue un rôle actif. Or ces règles de quantification
apparaissent comme des restrictions purement formelles imposées à la mécanique
classique. Aucune raison profonde pour l’existence de ces règles n’est proposée. On
n’arrive pas non plus à comprendre comment on peut concilier la notion de
trajectoire avec celle de la quantification de l’énergie. En effet, le concept de
trajectoire implique qu’une particule a, à tout instant, une position, une quantité de
mouvement et une énergie qui sont bien définies. Que se passe-t-il, alors, lorsque la
particule fait une collision avec un atome ou lorsqu’elle change de niveau d’énergie ?
L’énergie change alors de façon soudaine et, cela, de façon instantanée ! En fait,
postuler la quantification de l’énergie revient à renoncer au concept classique de
trajectoire. Nous allons voir que c’est le prix à payer pour comprendre les
phénomènes microscopiques.

Vers 1925, ces critiques étaient très fortement ressenties par les physiciens
travaillant sur la théorie quantique. On assiste alors à la deuxième révolution des
quanta : l’œuvre simultanée des deux physiciens Louis De Broglie et Werner
Heisenberg, auxquels on peut ajouter entre autres, Erwin Schrödinger et Paul Dirac.
Ces personnages historiques constituent les piliers de la nouvelle théorie des quanta :
la mécanique quantique, qui présente une approche plus cohérente et satisfaisante des
problèmes quantiques.

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II- L ES ONDES DE LA MATIERE DE L OUIS D E B ROGLIE .

A- Relation de de Broglie pour les ondes de la matières

En 1925, le physicien français, Louis de Broglie émet l’hypothèse que la


matière, tout comme la radiation électromagnétique, peut être associée à un
phénomène ondulatoire. Pour associer une longueur d’onde à ces "ondes de matière",
De Broglie généralise les relations d’Einstein pour le photon et postule ainsi que
l’énergie totale et la quantité de mouvement de la particule matérielle sont reliées à
la fréquence et à la longueur d’onde de l’onde de matière par les relations :

p   k et E   (1)

qu’on peut formuler autrement :

A toute particule matérielle de masse m et de vitesse v, est associée une onde


de longueur d’onde , définie par la relation de L. De Broglie, soit:

h h (2)
 
p mv

Cette relation constitue le départ de la nouvelle théorie quantique.

Quel sens physique donner à ces ondes ? Existent-elles réellement ?


La particule est-elle quelque part dans l’onde ?
Exemple :
i- Objet macroscopique : Une balle de base-ball de masse m = 1 Kg, ayant une
vitesse de v = 10 m/s, aura pour longueur d’onde associée  = 6.6 10 -25 Å.
Cette longueur d’onde est beaucoup trop petite pour être mesurable car on n’a tout
simplement pas d’objets physiques sur lesquels la diffuser,    balle ( désigne la
dimension).
ii- Objet microscopique : Un électron (masse m 0 = 9.1 10 -31 Kg) accéléré par une
différence de potentiel de 100 V, aura pour longueur d’onde associée  = 1.2 Å. de
telles ondes, ou leurs effets, peuvent être détectées. Il est utile de se rappeler que la
diffraction, aspect typique du comportement ondulatoire commence à être observable

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lorsque la dimension caractéristique du système physique (la taille des obstacles qui
diffusent les ondes, la largeur de la fente dans une expérience de diffraction, etc.) est
plus petite ou du même ordre de grandeur que la longueur d’onde de l’onde
incidente, c’est le cas de cette exemple (  ~  électron ).

B- Quantification de la matière et la relation de L. de Broglie:

Pour donner un sens physique à l’onde de matière, Louis De Broglie incline à


croire que l’onde et la particule coexistent, l’onde pilotant la particule.

La vague pilote le bouchon

Louis De Broglie s’intéresse à l’atome d’hydrogène décrit par le modèle de


Bohr, mais en renonçant au concept classique d’une trajectoire autour du noyau. Et
puisque l’électron est un corpuscule attaché à une "onde de matière", il lui associé
une fonction d’onde  et considère la propagation de cette onde autour d’une orbite
fictive r.

Fig 1: Electron gravitant autour du noyau d’une manière ondulatoire

Louis de Broglie remarqua que lorsque le mouvement de l’onde  associée à


l’électron est un mouvement désordonné, alors l’onde  s’amortit ; dans ce cas les

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ondes qui arrivent au point P ont toujours des phases décalées, on dira que nous
avons des interférences destructives, ce qui correspond à :

2  rn  n  (3)
où  est la longueur d’onde de la matière associée à l’électron en mouvement autour
du noyau.
Dans le cas où l’égalité (3) ne serait pas vérifiée, l’onde y revient au point P
avec la même phase, on dira que nous avons des interférences constructives, elle ne
se détruit pas et on aura :

2  rn  n  (4)

On dit que dans ce cas : une onde stationnaire s’établit autour de l’orbite r n .

En combinant les relations (2) et (4) on retrouve la quantification du moment


cinétique de l’électron de l’atome d’hydrogène postulé par N. Bohr :

m v rn  n  (5)

La quantification des niveaux d’énergies de l’atome est liée à la réalisation


d’une onde stationnaire associée à l’électron

C- Diffraction des électrons :

Pour tester l’hypothèse de Louis de Broglie, une


expérience diffraction des ondes de matière a été réalisée par
les physiciens C. J. Davisson et Germer et une autre par G.P.
Thomson en même temps (1928). Ces expériences ont montré
hors de tout doute que l’électron a bel et bien un
comportement ondulatoire.

L’expérience de Davisson et Germer consistait à accélérer des électrons par


une différence de potentiel de façon à leur communiquer une énergie cinétique et
donc une longueur d’onde bien définie ; Le faisceau est dirigé vers le cristal du
nickel, qu’on suppose formé par des plans atomiques équidistants de distance d, et
l’on mesure l’intensité du faisceau diffusé par ce dernier selon différents angles.

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Fig. 2 : Diffraction électronique

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Les résultats expérimentaux concernant la diffraction des électrons mon trent que :
1. Lorsque l’énergie des électrons est fixée, l’intensité diffusée montre un maximum
important pour un certain angle, d’autre en quantité minimale suivant d’autres
directions.
2. Si on fixe l’angle d’incidence et qu’on varie la différence de potentie l qui
accélère les électrons, il apparaît un maximum d’intensité à une certaine
différence de potentiel, V.
Les directions d’intensité maximale définissent justement les directions
suivies lors de la diffraction des rayons électromagnétiques, à condition d ’avoir la
même longueur d’onde  . Pour justifier cette assertion, il suffit de calculer la
longueur d’onde de Louis De Broglie associée aux électrons diffusés et celle obtenue
à partir de la loi de Bragg donnant la condition d’interférence constructive lors d’une
diffraction des rayons électromagnétiques par le même cristal. La loi de Bragg est
donnée par :
2 d sin(  )  n  ; n = 1, 2, 3 … (6)
où  est l’angle entre l’onde incident et la famille de plan considérée, et n donne
l’ordre de la diffraction.
En utilisant la relation (2), la longueur d’onde associée à chaque électron
diffusé est :
h h h 1 (7)
  
p 2m E 2me V

où e est la charge de l’électron, m sa masse et E énergie communiquée à l’électron


par la différence de potentiel V.
L’étude du spectre de diffraction montre que l’intensité maximale apparaît
pour une différence de potentiel de V = 54 V et un angle  = 50°, on trouve en
prenant n = 1 et d = 0.91 Å pour le cristal de nickel utilisé dans l’expérience (d ayant
été obtenu par les rayons X), que:

   (8)
  2 d sin    2 d sin    1.65 Å
 2 
Or, la longueur d’onde de Broglie correspondant à une énergie cinétique 54eV
est  = 1.65 Å. L’accord avec l’expérience est impressionnant et confirme l’existence
des ondes de matière de Louis De Broglie.
Le phénomène de diffraction obtenu avec les électrons est analogue à celui des
rayons X. A la différence des rayons X qui permettent l’étude de la structure
profonde de la matière, la diffraction électronique permet l’étude superficielle de

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celle-ci. Cette propriété ondulatoire dont sont dotés les électrons (corpuscules) a
permet la création du microscope électronique.

III- E QUATION DE S CHRÖDINGER ET FONCTION D ’ ONDE : En utilisant deux concepts


totalement opposés : le concept corpusculaire, qui décrit la microparticule
comme est une quantité de matière avec une certaine extension (une taille)
bien définie, et le concept ondulatoire, qui la décrit comme une onde (ou
superposition d’ondes) qui peut être complètement délocalisée et emplir tout
l’espace. Bien que ces deux concepts soient totalement opposés, les
expériences nous empêchent de n’en garder qu’un seul. Il nous est impossible
de revenir à une théorie purement ondulatoire pour expliquer le comportement
de la lumière et en même temps il nous est impossible de ne la considérer que
comme un gaz de photons. Nous devons donc, en quelque sorte, tenter de
réconcilier les points de vue ondulatoire et corpusculaire en cherchant une
solution quantique qui permet de considérer qu’onde et particule sont deux
manifestations possibles de ce que nous appelons une microparticule . Selon le
type d’expérience (ou de mesure en langage quantique) que nous faisons, nous
déterminons l’apparition d’un comportement ou d’un autre, mais jamais des
deux à la fois. Ainsi, il n’y a pas de contradiction dans le fait de garder ces
deux concepts car ils ne se révèlent jamais simultanément.

Selon l’interprétation de Copenhague, notre connaissance de la réalité


physique se limite aux mesures que nous pouvons faire sur un système physique. Des
questions comme : quel est l’état d’un système avant la mesure, quelle position ou
quantité de mouvement avait la particule avant la mesure sont considérées comme
non physiques ! Comme tout se limite à la mesure, des concepts comme la position
ou la quantité de mouvement n’ont de sens physiques que si nous définiss ons
comment nous les mesurons (on parle alors de définition opératoire).

A- Notion de la fonction d’onde de la matière et son interprétation


statistique :
L’hypothèse de Louis de Broglie a permet d’associer une onde à toute
particule (à priori quelle que soit sa taille). Cette hypothèse est une généralisation
des relations d’Einstein pour les photons. De ce fait, on peut dire que :

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- A toute particule d’énergie E et impulsion p , comme pour un photon, on


 
associe une fonction d’onde  r ,t ou  k ,  

Par exemple, pour une particule libre, l’énergie et la quantité de mouvement


sont bien définies et on peut supposer que la fonction d’onde correspondante doit
être une onde plane reliant les variables corpusculaires et ondulatoires (puisque
l’équation (1) prédit que la fréquence et le vecteur d’onde sont liés) :

  
 r,t  Aexp i k.r w.t  (9)

La généralisation de cette assertion stipule que l’appareil mathématique de la


mécanique quantique repose sur l’affirmation que l’état du système peut être décrit
par une fonction bien déterminée (en général complexe pour des systèmes se trouvant
dans des potentiels) : la fonction d’onde.

La question qu’on peut se poser : quelle est l’utilité de cette fonction d’onde
dans l’étude des systèmes quantiques ? Autrement dit, quelle interprétation peut
acquérir cette fonction d’onde ?
Pour répondre à cette question, rappelons que l’explication apportée à
l’apparition des franges d’interférences est liée à l’intensité lumineuse  
I r ,t
représentant le nombre moyen de photons par unité de temps frappant une unité
d’aire de l’écran ; cette intensité représente donc la probabilité de trouver un photon
en un point M, au temps t, elle est proportionnelle à l’amplitude au carré de la
fonction d’onde. Puisque les systèmes quantiques sont dotés aussi bien des propriétés
corpusculaires qu’ondulatoires, on peut alors, et par analogie, dire que l’amplitude de
la fonction d’onde  au carré est reliée à la probabilité de localiser la particule en
un certain point M de l’espace à un instant t.

L’interprétation universellement admise pour la fonction d’onde  qui a été


formulée par Max Born, abandonne une partie de la causalité au sens classique
(principe selon lequel tout phénomène a une cause). Dans cette formulation, les
notions classiques de trajectoires et vitesses associés à des particules n’ont plus de
sens (dorénavant il faut éviter d’en parler !). Max Born propose en 1926 que le
module au carré de la fonction d’onde  soit proportionnel à la probabilité de
localiser la particule en un certain point r de l’espace lorsqu’on fait la mesure au

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 
temps t. Plus précisément,  r ,t est une amplitude de probabilité et  r ,t   2
une

densité de probabilité. Il faut comprendre cette interprétation dans un sens

 
statistique, c’est à dire que  r ,t
2
ne décrit pas en réalité un système unique mais

une assemblée de systèmes identiques. Il s’ensuit que la probabilité de localiser une


particule, à un instant t, dans un élément de volume d  est :

   
dP r ,t   r ,t
2
d
(10)

Le principe de causalité en mécanique classique stipule que la connaissance de


l’état d’un système à un instant t, au travers des équations de mouvement, détermine
complètement son état aux instants ultérieurs. En mécanique quantique, il va tout
autrement : si à un instant t une mesure physique correspond à un état donné, une
mesure à un instant ultérieur peut conduire à des résultats différents. Il y a dans ce
sens indéterminisme. Ces résultats apparaissent avec une probabilité qui est
déterminé par la fonction d’onde au travers de l’équation de Schrödinger. Nous ne
sommes pas en principe certain du résultat que nous l’allons obtenir lors de la
mesure. La mécanique quantique ne donne qu’une probabilité d’obtenir tel ou tel
résultat. Ainsi, au concept classique de la trajectoire il faut à présent substituer la
notion d’état quantique dépendant du temps. Cet état est caractérisé par la fonction

d’onde   r ,t  .
 

B- Equation de Schrödinger :

La fonction d’onde  détermine complètement l’état d’un système physique


en mécanique quantique. Cela signifie que la donnée de cette fonction à un certain
instant non seulement elle décrit toutes les propriétés du système à cet instant, mais
encore détermine son comportement à tout instants ultérieurs ; évidemment, il faut
voir cette détermination au sens statistique, probabiliste. Mathématiquement, cette
circonstance se traduit par le fait que la valeur de la dérivée de  par rapport au

temps ( ) doit, à chaque instant, être déterminée par la valeur de la fonction
t
d’onde  elle-même à cet instant et, en vertu du principe de superposition, cette

dépendance doit être linéaire. Cette évolution temporelle ( ) a été formulée par
t
Schrödinger sous forme d’un postulat.

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Il est à noter cependant que l’équation de Schrödinger peut être obtenue
rigoureusement à partir de la formulation de Feynman basée sur la notion
d’intégrales de chemin (hors programme).

L’équation postulée par Schrödinger a été induite par des arguments par
analogie et de nature heuristique ; la justesse de cette équation est justifiée par ses
conséquences. En outre, elle doit satisfaire les conditions suivantes :
- Le principe de superposition : si   et   sont deux solutions de cette
équation cherchée, alors toute combinaison linaire de ces deux solutions
(de type    +    ) est également solution.
- L’homogénéité de l’équation.
- L’équation doit être de premier ordre en t.
- L’équation doit satisfaire le principe de correspondance : dans certains
conditions, pour des systèmes formés d’un grand nombre, la mécanique
quantique doit tendre asymptotiquement vers la mécanique classique : il
y’a une certaine analogie entre certaines équations de la mécanique
quantique et celles de la mécanique classique.

En se basant sur le travail de Louis de Broglie, Schrödinger pose l’équation


d’onde de matière d’une microparticule de masse dans un potentiel V r ,t :  
  
 r ,t (11)
     
2
i  r ,t  V r ,t  r ,t
t 2m

où  est le Laplacien

Cette équation peut s’écrire également sous la forme suivante :

i
 
 r ,t
 
 H  r ,t
(12)
t

où H est un opérateur linéaire qu l’on interprétera plus tard comme l’opéra teur
Hamiltonien du système. Nous reviendrons sur la notion de l’opérateur plus tard.

Remarquons que cette expression (12) est valable quel que soit le nombre de
particules et la fonction d’onde  est alors associée au système total. Il n’y a qu’une

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seule la fonction d’onde  pour l’ensemble de toutes les particules constituant le
système.

 
Cette fonction  r ,t doit vérifie la condition de normalisation :

  2

  r ,t d r  1
3 (13)

traduisant la certitude de trouver la microparticule dans tout l’espace en tout temps,


puisque la particule n’est ni émise ni absorbée (on rappelle que nous ne traitons pas
le cas du photon dans ce cours et que nous ne considérons que la théorie quantique
non-relativiste).

L’équation de Schrödinger contient une dérivée première dans le temps de


sorte que si la fonction d’onde est connue au temps t 0 ; il est possible de la déterminer
complètement à tout instant ultérieur. La fonction d’onde, et donc la probabilité,
évoluent de façon tout à fait déterministe comme cela a été cité par Born : le
mouvement d’une particule est un processus aléatoire, mais la probabilité elle -même
se propage selon les lois de la causalité.

Une autre façon de dire la même chose est de noter qu’en mécanique classiqu e, une
connaissance de l’état du système au temps t nous permet de prédire son
comportement ultérieur. En mécanique quantique, le principe d’indétermination,
comme nous le verrons, nous empêche de connaître exactement le système au temps
t; il nous est donc impossible de prévoir avec certitude son comportement ultérieur,
mais les grandeurs moyennes associées à notre système sont prévisibles.

C- Description quantique d’une microparticule : Notion du paquet d’ondes

1- Vitesse de phase pour une onde plane :

Une microparticule libre est une particule sur laquelle n’agit aucune force,
l’équation de Schrödinger s’écrit alors comme suit :

i
 
 r ,t

2
 
 r ,t
(14)
t 2m

La fonction d’onde correspondante s’écrit :

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  
 r ,t  A exp k .r  w.t  (15)

C’est une onde plane monochromatique qui représente une vibration de


longueur d’onde  et se propageant dans la direction de son vecteur d’onde k à une
vitesse constante. La vitesse considérée est la vitesse des plans d’égale phase ou
vitesse de phase qui est donnée par la relation :

 E (16)
v  
k p

relation dans laquelle nous avons tenu compte de la généralisation des relations de
Planck–Einstein à une microparticule.

Par exemple, pour un photon, la relation de dispersion est  = c k et donc la


vitesse de phase de l’onde lumineuse est égale à la vitesse de la lumière, v = c. Pour
la microparticule matérielle, cependant, l’énergie d’une particule libre vaut :

p 2 2k 2 k 2 (17)
E   
2m 2m 2m

et la vitesse de phase est :

 k p v (18)
v    
k 2m 2m 2

où v  p m v est la vitesse de la particule.

La vitesse de l’onde plane que nous avons associée à notre particule ne


correspond pas à la vitesse réelle de la particule ! Il y a donc un problème à
représenter une particule matérielle par une onde plane. Effectivement, le calcul de la

densité de probabilité  r ,t   2
donne une valeur constante |A| 2 , c’est à dire que la

particule peut être trouvée en n’importe quel point de l’espace à un instant t au lieu
de se trouver en un certain endroit plus ou moins localisé de l’espace : L’onde plane
ne nous donne donc aucune information sur la position de la particule ! En outre, la
condition de normalisation n’est pas vérifiée et pire encore l’intégrale diverge. En
conclusion : L’onde plane ne peut pas représenter une microparticule.

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2- Vitesse de groupe d’une superposition d’ondes :

Essayons de représenter la microparticule en superposant des ondes planes de


différentes longueurs d’ondes voisines, c’est-à-dire en formant un paquet d’ondes.
Considérons la fonction d’onde obtenue en superposant deux fonctions d’ondes
planes ayant des vecteurs d’onde et des pulsations très proches (pour simplifier on
travaille dans un espace unidimensionnel et on suppose que ces ondes ont la même
amplitude) :

 x ,t    1 x ,t   2 x ,t  (19)

avec

  k      (20)
 1  x ,t   A exp  i  k 0   x  0   .t 
  2   2   

  k     
 2  x ,t   A exp  i  k 0   x  0   .t 
  2   2   

La partie réelle de l’onde totale est donnée par :

 k   (21)
  x ,t   2 A cos x t  cosk 0 x   0 t 
 2 2 

que nous avons représentée sur la partie droite de la figure suivante :

Fig. 3 : Superposition des deux et sept ondes planes respectivement

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Elle est constituée d’une oscillation rapide (longueur d’onde  0 = 2  /k 0 ), modulée
par une enveloppe variant lentement avec la longueur d’onde :

2 (22)
e   
k / 2

 E
L’oscillation rapide se propage à la vitesse de phase v   : Les nœuds
k p
de l’enveloppe sont aux positions x qui satisfont à l’équation :
k   (23)
x t  2 n  1
2 2 2

soit :

   2 (24)
x2n1  t
 2 2  k

La modulation (l’enveloppe) se déplace donc à la vitesse de groupe, v g , donnée par :


d x  (25)
vg  
d t k

Passant à la limite  0 et  k 0 , on obtient :

  k p (26)
vg    v
k m m

Il s’ensuit que c’est la vitesse de groupe et non la vitesse de phas e qui décrit
la vitesse de microparticule matérielle. Dans un espace tridimensionnel la vitesse de
groupe s’écrit :

1 (27)
v g  grad k    grad p  E 

3- Représentation de la particule par un paquet d’ondes :

Malgré le fait que nous avions retrouvé la vitesse corpusculaire à partir de la


nouvelle théorie quantique, nous ne nous sommes pas encore arrivés à vérifier la
relation(13). Pour remédier à ce problème, nous allons supposer, comme c’est le cas
pour la lumière, que la fonction d’onde est une superposition d’o ndes infiniment
voisines qui décriront notre microparticule :

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n   n   (28)
  x ,t    x ,t    A
n n expi k n x   n t 
n   n  

2 n 2 n
avec kn  et n 
. La fonction d’onde ainsi présentée est une
 T
décomposition en série de Fourrier, l’ensemble des valeurs A n est appelé spectre de
Fourier de  ( x ,t ) .

Dans notre exemple de superposition de deux ondes planes, nous voyons que
envllope   k min  où  k m i n est la plus petite différence entre les vecteurs d’ondes de
la série.

Il est clair que si nous voulons obtenir la représentation d’une particule


matérielle, nous devons faire en sorte que la fonction d’onde ne se répète pas c’est -
à-dire qu’elle soit localisée dans l’espace.

Pour cela, il faut prendre  k min  0, comme peut le montrer l’exemple de la


figure 2 pour la superposition de sept ondes planes ; soit combiner des vecteurs
d’onde infiniment proches ce qui revient à passer à l’intégrale de Fourier, on montre
dans ce cas là, que la fonction d’onde  ( x ,t ) s’écrit comme suit :

1  (29)
  x, t      k , t  exp i  k x   t  dk
2 

L’expression générale de la fonction d’onde dans tout l’espace s’écrit :

 
 r, t 
 2  
1
  k , t  exp i  k r   t  d
3/2 R  3

3
k
(30)

   
où  k ,t , transformé de Fourier de  r ,t , définit l’amplitude spectrale de la fonction
d’onde décrivant la microparticule, elle est donné par la relation suivante :

 
 k, t 
1
 2   
3/2 R 3   
 r , t exp  i k r   t  d 3 r
  (31)

 
Comme c’est le cas pour  r ,t , l’amplitude spectrale  k ,t acquit elle aussi  
une interprétation statistique il s’ensuit que :

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   
dP k ,t   k ,t
2
d3k
(32)

définit la probabilité de trouver la particule avec un certain vecteur d’onde compris

entre k et k  d k .à l’instant t, c’est-à-dire que  k ,t   2


puisse être considérée comme

une densité de probabilité dans l’espace des k . Tout comme la position exacte de la
particule ne peut être connue, mais seulement la probabilité que la particule soit
trouvée en un certain point de l’espace, il en va de même pour sa quantité de
mouvement p   k . Elle non plus ne peut être connue de façon exacte. Dans une
série d’expériences avec des systèmes identiques, il y aura une distribution des
valeurs mesurées pour la quantité de mouvement, de même qu’il y aura une
distribution des valeurs mesurées pour la position.

Remarque : si  r ,t   est connue en tout point de l’espace,  


 k ,t
2
l’est

également. Une seule fonction détermine la probabilité d’une mesure de la position et


de la quantité de mouvement. Ces deux mesures sont intimement liées.

4- Exemples de paquets d’ondes :

- Onde plane tronquée :

Considérons une microparticule représentée par l’onde plane tronquée définie


par :

 A exp  i k0 x  si x  a
 (33)
  x, 0   

 0 si x  a

Cette onde tronquée (Fig. 4) peut être obtenue par superposition d’une infinité
d’ondes planes. Le calcul de sa transformée de Fourier donne l’amplitude spectrale :

1 exp  i  k  k0  x  sin  k  k0  a 


a (34)
1
  k , 0   dx
a 2a 2  a  k  k0  a

L’allure de l’amplitude spectrale  (Fig.4) nous montre que c’est une fonction
centrée autour de k=k 0 et ayant une largeur. Si on définit la demi-largeur de la
fonction  (x,0) comme étant  x = a et la demi-largeur de sa transformée de Fourier

M.daoud Page 16/ Chapitre II


Les Ondes De Louis De Broglie-
Equation De Schrödinger
comme étant la distance du maximum central au premier zéro soit,  k =  /a, on
trouve que ;

 x  k  (35)

Ce type de relation est une propriété des transformées de Fourier.


Fig.4 : Parties réelles de l’onde plane tronquée et de sa transformée de Fourier

Si on voulait construire un paquet d’ondes plus localisé dans l’espace,  x


serait plus petit, mais  k plus grand car il nous faudrait combiner beaucoup plus
d’ondes planes pour y arriver. La largeur de la fonction  (k,0) est inversement
proportionnelle à celle de la fonction  (x,0): Notez aussi que le produit  x  k ne
dépend pas de la valeur a, la largeur de notre fonction  (x,0) initiale.

- Paquet d’ondes gaussien :

Un paquet d’ondes gaussien est une fonction d’onde d’enveloppe gaussienne


telle que :

 x  x0 2  (36)
 x ,0   A exp  expi k0 x 
 2 2 

Cette fonction représente une onde plane de vecteur d’onde k 0 , laquelle est
modulée par une enveloppe gaussienne centrée en x = x 0 . Il est naturel de prendre
comme demi-largeur de cette fonction  x =  car en x = x 0 +  , la fonction  (x,0)
est tombée à 1 / e de son amplitude maximale, A. La transformée de Fourier de
 (x,0) est donne l’amplitude spectrale:

M.daoud Page 17/ Chapitre II


Les Ondes De Louis De Broglie-
Equation De Schrödinger

exp i k x 
a

2   2 (37)
 k ,0     x ,0  d x  A exp k  k0 exp i k  k0  x0 
a 2  2 

Notez que le paquet d’ondes obtenu, en représentation k, est centré autour du


vecteur d’onde k 0 . Cela revient à dire que l’onde plane avec le vecteur d’onde k 0 a la
plus grande amplitude dans notre paquet d’ondes. Les ondes avec un k plus petit ou
plus grand que k 0 sont aussi contenues dans  (x, t), mais elles ont moins de poids.

Si on définit la demi-largeur de la fonction  (k,0) de la même manière que la


fonction d’onde  (x,0) on obtient  k =  /  , ce qui donne :

 x  k 1 (38)

Le produit  k  x est encore une fois indépendant de la largeur de notre


fonction de départ  k =  /  de sorte que, plus on localise le paquet d’ondes dans
l’espace x plus la paquet d’ondes en k s’élargit.


Fig.5 : Parties réelles du paquet d’onde gaussienne et de sa transformée de Fourier

Comme nous l’avons écrit auparavant, la relation  x  k = cte est une propriété
des transformées de Fourier. On peut montrer que, peut importe la fonction  (x,0);
on a toujours :

 x k  1 (39)

La borne minimale  x  k  1 est atteinte par la fonction gaussienne. Nous verrons


un peu plus loin dans ce chapitre que cette propriété des transformées de Fourier est
à la base du principe d’indétermination d’Heisenberg.

M.daoud Page 18/ Chapitre II


Les Ondes De Louis De Broglie-
Equation De Schrödinger
5- Étalement du paquet d’onde dans le temps :

Considérons la propagation du paquet d’ondes gaussien dans le temps ; à un


instant t ultérieur, la fonction d’ondes associée à notre microparticule s’écrit :

1
a   2  k  k0 2  (40)
  x,t    exp    exp  i  k x  ( k ) t   d k
2 a  2 

La relation de dispersion (k) dépend en général du milieu de dans lequel se


propage le paquet d’onde. Dans le cas de notre microparticule son expression s’écrit

E p2 k2 (41)
 (k )   
2m 2m

La fonction d’onde s’écrit alors :

1   k 2 t 
a
 2 t  2   k0 t   (42)
  x,t   exp i  k0 x  0    exp    i  K  exp i  x 
m  
K dK
2   2 m   a   2 2m    

avec K=k-k 0

L’intégrande contient le terme oscillant exp i  x  k0 t   . Lorsque


 K
k t
x  0 , ce
  m   m
terme vaut 1, et l’intégrale est maximale puisque les différentes contributions
k0 t
s’additionnent en phase. Au contraire, si x s’éloigne trop de ; le terme
m
  k0 t   oscille rapidement avec K et l’intégrale diminue rapidement. Il
exp  i  x 
m  
K
 
est donc clair que  (x; t)est maximale lorsque :

k0 t (43)
xmax   vg t
m

On montre, après avoir explicité l’intégrale dans la relation (41), que la


solution :

  k02 t   
  x,t     x,t  exp i  k0 x   
  m 2 

M.daoud Page 19/ Chapitre II


Les Ondes De Louis De Broglie-
Equation De Schrödinger
  2  t  
2

   x  vg t   1  i  
(44)
2 /    m  2  
  x,t   exp   
 t 
1/ 4
 2 2
 
  2  2  1  2 t 4  
2 2

 0
k x  4 
 m 2
     m   


t
tan( ) 
m 2

La partie réelle de cette solution est représentée par la figure suivante :

Fig. 4 Evolution du paquet d’onde gaussien dans le temps

Evolution du paquet d’onde gaussien dans le temps, montre un étalement du


paquet d’onde avec diminution de son amplitude. L’enveloppe du paquet d’ondes est
donnée par la partie réelle de la gaussienne dans l'équation (43) :

 
2
 x  v g t 2 
    x ,t   
exp   (45)
envloppe
  2t 2 
1/ 4
 2  2t 2 
 1  2 4   2  1  2 4  
 m    m 

La largeur un paquet d’ondes se propageant à la vitesse v g , est une fonction du


temps. Si nous prenons encore une fois  x, la demi-largeur, comme étant définie par
la position à laquelle la fonction tombe à 1 e de son amplitude maximale, nous
aurons :

2 2
t (46)
 x t    x  0 1 avec  x(0) = 
m2  4

ainsi, la largeur de la fonction augmente continuellement avec le temps ! A titre


d’exemple :

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Les Ondes De Louis De Broglie-
Equation De Schrödinger
– à t = 0, un électron libre dans l’espace est concentré dans un volume de l’ordre de
grandeur de la taille d’un atome soit  x(0) =10 -8 cm. Au bout d’une seconde,
l’équation (43) nous indique que la taille de l’électron serait d’environ 1000 km !
La fonction d’onde a donc littéralement explosée. Ceci doit en réalité
s’interpréter comme le fait que 1 seconde soit un temps extrêmement long à
l’échelle atomique et qu’un électron libre aussi bien localisé à t = 0 met un temps
beaucoup plus court à avoir une probabilité de présence appréciable à des
distances de l’ordre de grandeur des distances atomiques, et même à des
distances macroscopiques (comme la taille d’un cristal).

– Une masse de 10 -3 g localisée dans un volume de 10 -9 m 3 à t = 0


(  x(0) ~ 10 -3 m). La même formule nous donne que le paquet d’ondes associé à
cette masse aura doublé en environ 10 15 années ! Ceci nous montre que nous
pouvons négliger en toute quiétude les effets quantiques lorsqu’on considère des
objets macroscopiques. Il est clair d’après ce calcul que nous ne pouvons pas
égaler particule et paquet d’ondes.

6- Principe d’indétermination de Heisenberg :

L’idée maîtresse sur laquelle est basée l’interprétation de la fonction d’onde


c’est l’indéterminisme que présente une microparticule, Il semble en effet que
le comportement individuel d’une particule microscopique comme l’électron soit
imprévisible. Cependant lorsqu’une mesure est faite sur un très grand nombre
d’électrons, le comportement ondulatoire de l’électron est manifeste. Autrement dit,
nous ne pouvons faire que des prédictions de type probabiliste sur le comportement
de l’électron ou d’une particule en général.

Nous avons vu que la construction d’un paquet d’ondes pour décrire une
particule localisée dans une région de l’espace, présentait une extension spatiale que
nous avons notée  x et qui correspondait à un maximum de probabilité de présence
de la particule dans cette région. Nous dirons que  x correspond à l’incertitude sur
la position de la particule, autour de x = x 0 , obtenue par des mesures adéquates faites
en principe sur un très grand nombre de particules identiques (on parle d’une
statistique au sens de Gibbs). D’autre part, la probabilité de mesurer la quantité de
mouvement de la particule montre qu’elle correspond également à une fonction ayant
une certaine largeur  p. Encore une fois, cette largeur signifie que si nous mesurons
la quantité de mouvement de la particule sur un grand nombre de particules, il y a

M.daoud Page 21/ Chapitre II


Les Ondes De Louis De Broglie-
Equation De Schrödinger
une grande probabilité pour que les résultats obtenus soient compris entre p0   p 2
et p0   p 2 où p0 correspond à la valeur moyenne de la quantité de mouvement .

En outre, nous avons vu que les largeurs  x et  k sont reliées par la relation
 x  k  1 et comme p  k cette relation peut s’écrire  x  p  . Le signe 
indique que la grandeur du produit est une quantité de l’ordre  , en plus elle dépend
de la définition de la largeur des fonctions. Si, donc, nous décidons de minimiser
l’incertitude,  x, sur la position en prenant un paquet d’ondes plus localisé dans
l’espace, il s’ensuit que nous aurons une plus grande incertitude,  p, sur sa quantité
de mouvement.

Énoncé du Principe d’indétermination d’Heisenberg.

Si une mesure de la position est faite avec une précision  x; et si une mesure
« simultanée” de la quantité de mouvement est faite avec une précision  p,
alors le produit des deux incertitudes ne peut jamais être plus petit qu’un
nombre de l’ordre de  :

x  p   (47)

De même, si l’énergie d’un système est mesurée avec une précision  E; alors le
temps caractéristique de l’évolution du système,  t doit satisfaire

 E t   (48)

Et de façon plus générale, si  q est l’incertitude sur la mesure d’une


coordonnée q; et  p l’incertitude sur la mesure de sa quantité de mouvement
conjuguée, alors

q  p   (49)

Comme application du principe d’indétermination de Heisenberg nous


consultons les deux exemples suivants :

- Un grain de poussière dont le diamètre serait de l’ordre de 1  et de masse


m = 10 -15 Kg, animé d’une vitesse v = 10 3 m/s. Si l’on mesure sa position à 0.01 
près, par exemple, l’incertitude sur son impulsion serait de l’ordre
 p   m v  10 26 Kg m s , soit  p p  10 8 . Nous voyons que la relation

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Les Ondes De Louis De Broglie-
Equation De Schrödinger
d’indétermination n’introduit pratiquement aucune restriction dans ce cas car, en
pratique, un appareil de mesure est incapable d’atteindre cette précision relative.
Quantiquement, on décrira le grain de poussière par un paquet d’ondes dont la
vitesse de groupe est v = 10 -3 m/s et l’impulsion moyenne p = 10 -18 Kg m/sec. Mais
on peut alors prendre pour ce paquet d’ondes une extension spatiale  x et une
dispersion en impulsion,  p, tellement petites qu’elles sont totalement
inappréciables. Le maximum du paquet d’ondes représente alors la position du grain
de poussière, et son mouvement est identique à celui du corpuscule classique.
- Le modèle de Bohr décrit un électron atomique comme une particule
classique. Les orbites permises sont définies par des règles de quantification posées à
priori. Montrer que la relation d’indétermination nous fait rejeter l’image semi -
classique des orbites de Bohr.
D- Notion d’opérateur et principe de correspondance

l’équation de Schrödinger (équ.12) est une équation à dérivés partielles,


comme nous l’avons constaté, elle peut s’écrire sous la forme :

   (50)
i   t  H   0
 

Dans cette écriture, on dit que le terme entre crochet est un opérateur qui agit sur la
fonction d’onde 

– Définitions :

a- On dit que A est un opérateur si elle transforme une fonction d’onde y d’un
certain espace fonctionnel F en une et une seule fonction  bien déterminée du
même espace :

 
A
  A  F (51)

b- A est un opérateur linéaire si et seulement si :

A  1    2  A 1   A 2 (52)

– Exemples d’opérateurs :

a) les opérateurs différentiels :

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Les Ondes De Louis De Broglie-
Equation De Schrödinger

  (53)
A : 
A
 
x x

b) Opérateurs multiplications :

A  f ( x )  : 
A
  f ( x ) (54)

c) Opérateurs translations :

AT( a ) : 
A
  T ( a )   x  a  (55)

– Opérations d’algèbre sur les opérateurs:

A partir de certains opérateurs linéaires, on peut former de nouveaux


opérateurs linéaires

a) Multiplication d’un opérateur par une constante :

 A  A (56)

b) Somme de deux opérateurs :

 A  B  A  B (57)

c) Produit des deux opérateurs :

 A B  A  B  (58)

Remarques importants :

Le produit de deux opérateurs n’est pas commutatif.

 A B   B A (59)

A titre d’exemples, vérifier que l’opérateur multiplication par une fonction



 f ( x ) et l’opérateur différentiel  x  ne commutent pas.

– Règles de correspondances et quantifications :

M.daoud Page 24/ Chapitre II


Les Ondes De Louis De Broglie-
Equation De Schrödinger
La théorie des ondes de matières nous a permis de d’écrire l’équation de
d’onde d’une particule libre sous la forme d’une superposition d’ondes planes :

 E  3
    p,t  exp i  p r 

1 (60)
 r,t 
2  
3/ 2 R 3
 
t d p


La fréquence E est lié au vecteur d’onde par la relation liant l’impulsion à


l’énergie :

p2 (61)
E
2m

En supposant que les conditions de convergences sont requises, ce qu’est le


cas pour les fonctions de carrée sommable, on montre que (voir TD) :

  E 
   
1 (62)
 2   R
2
 2  r,t  p  p,t exp i  p r  t d 3 p
  
3/ 2 3

En prenant la dérivée partielle par rapport au temps des deux membres de l’équation
(60), nous aurons :

 
 r,t   E 
i
t 2
1
 
3/ 2 R 3  
E p,t exp i  p r  t  d 3 p
   (63)
  E 
 
2
1 p
 
  p,t exp i  p r  t  d 3 p
2   
3/ 2 3
R 2m

Des ces deux dernières équations on retrouve l’équation de Schrödinger pour


une particule libres, soit :
 r,t    (64)
 
2
i  r,t
t 2m

Cette manière de reconstituer l’équation de Schrödinger pour une


microparticule libre nous assure qu’elle satisfait le principe de correspondance. En
fait, l’analogie formelle avec la mécanique classique est effectivement réalisé :
l’équation (équ.63) est en quelque sorte la traduction quantique de l’équation
(équ.61), l’énergie et l’impulsion étant représentés dans ce langage quantique par des
opérateurs différentielles agissant sur la fonction d’onde  suivant la règle de
correspondance suivante :

M.daoud Page 25/ Chapitre II


Les Ondes De Louis De Broglie-
Equation De Schrödinger


E  i
t
(65)
p  
i

A cette règle de correspondance, la symétriesation des termes linéaires en p


est, comme nous le verrons plus tard, une condition indispensable à la cohérence de
l’interprétation statistique de la fonction d’onde. Le cas d’une particule dans un
champ électromagnétique est un exemple de système où cette manipulation doit être
faite.

M.daoud Page 26/ Chapitre II


Les Ondes De Louis De Broglie-
Equation De Schrödinger

Avant d’entamer ce très important chapitre, donnons un résumé de l’essentiel


de la dualité onde-corpuscule :
– Tous les objets de la nature sont composés de particules élémentaires qui ne
peuvent être divisées. Tous ces objets élémentaires peuvent manifester un
comportement ondulatoire et un comportement corpusculaire. Ces deux
comportements sont complémentaires.
– Les objets élémentaires sont discrets et indivisibles. Ils peuvent être comptés
(c’est la propriété particulaire par excellence). Tous les électrons, par exemple,
ont la même masse et la même charge. Les photons sont plus subtils, mais tous les
photons d’une énergie donnée sont des objets discrets et indivisibles.
L’indivisibilité n’est pas incompatible avec la création ou la destruction de la
particule. Les photons peuvent être générés et annihilés, tout comme les autres
particules.
– Le comportement corpusculaire apparaît lorsqu’il y a interaction alors que le
comportement ondulatoire gouverne la propagation de l’électron.
– A l’échelle microscopique, la propagation de toutes les particules élémentaires a
un caractère ondulatoire. Cela implique que toutes les particules sont capables
de montrer des effets d’interférence et de diffraction qui caractérise les ondes.
– La probabilité d’observer la particule électron en un certain point de l’écran doit
être reliée d’une certaine façon à l’intensité de l’onde telle qu e calculée par la
théorie ondulatoire.
– A une échelle microscopique, une particule élémentaire n’a pas de trajectoire au
sens classique du terme.
– La dualité onde-corpuscule des objets élémentaires se manifeste aussi pour les
objets composés. Le comportement d’un objet composé devient indiscernable de
celui d’un objet élémentaire lorsque l’énergie de l’objet composé n’est pas
suffisante pour exciter ses degrés de liberté interne ou pour le briser en
particules plus petites. L’objet composé agit alors comme un objet indivisible
avec une longueur d’onde donnée par la relation de de Broglie où m est
maintenant la masse de l’objet composé. Lorsque l’énergie cinétique de l’objet
composé excède la limite mentionnée ci-dessus, le comportement de l’objet est
plus compliqué car il devient alors nécessaire de tenir compte des interactions
entre ses différentes parties.

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