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Faculté des Sciences

Département de Physique

Kénitra, Maroc

Filières : SMP/SMC (S2)

Module : Électrostatique  Électrocinétique

Année universitaire : 2019/2020

1
OBJECTIF ET CONTENU DU COURS

OBJECTIF

Ce cours décrit un certain nombre de notions et lois fondamentales de l'électricité et doit


permettre à l’étudiant d’appliquer ces lois à la résolution d’exercices et problèmes proposés.

Ce module comporte deux parties : l’Électrostatique et l’Électrocinétique

CONTENU

PARTIE I : ELECTROSTATIQUE

I) Notion de charge électrique (4)

1. Définition et propriétés
2. Distribution de charges

II) Forces électrostatiques (6)

1. Loi de coulomb
2. Principe de superposition

III) Champ électrostatique (9)

1. Définition
2. Champ créé par une charge ponctuelle
3. Champ créé par plusieurs charges ponctuelles
4. Champ crée par une distribution continue de charges
5. Lignes de champ

IV) Théorème de Gauss (12)

1. Enoncé
2. Intérêt et utilisation du théorème de Gauss
3. Exemples d’application du théorème de Gauss

V) Potentiel électrostatique (18)

1. Circulation de E
2. Potentiel

3. Equipotentielles

2
VI). Dipôle électrostatique(21)

VII) Conducteur à l’équilibre (25)

1. Définitions
2. Propriétés d’un conducteur en équilibre électrostatique
3. Champ au voisinage d’un conducteur en équilibre : Théorème de Coulomb
4. Pression électrostatique
5. Pouvoir de pointes

6. Capacité d’un conducteur en équilibre

VIII) Influence électrostatique et condensateurs (29)

1. Phénomène d’influence
2. Capacités et coefficients d’influence d’un système de conducteurs en équilibre électrostatique
3. Les condensateurs

IX) Energie électrostatique (36)

1. Travail et caractère conservatif de la force électrostatique


2. Energie potentielle d’une charge dans un champ électrostatique
3. Energie potentielle d’interaction de deux charges
4. Energie potentielle d’interaction de n charges
5. Energie d’une distribution continue de charges
6. Energie d’un système de conducteurs chargés en équilibre électrostatique
7. Energie d’un condensateur chargé
8. Localisation de l’énergie électrostatique

PARTIE II : ELECTROCINETIQUE

I) Introduction au courant électrique (40)

1. Rupture d’un équilibre électrostatique, courant électrique


2. Obtention d’un régime permanent
3. Sens conventionnel du courant électrique
4. Intensité de courant
5. Densité de courant
6. Loi d’ohm
7. Loi de Joule
8. Générateur
9. Récepteur
10. Loi d’Ohm généralisée
11. Loi de Pouillet

II) Etude de réseaux (46)

1. Définitions
2. Différence de potentiel
3. Lois de Kirchhoff
4. Théorème de superposition
5. Théorème de Thévenin
6. Théorème de Norton
7. Théorème de Kennelly

3
Travaux dirigés (53)

PARTIE I : ELECTROSTATIQUE

L’électrostatique, comme l’indique son nom, s’intéresse à l'étude des phénomènes électriques
créés par des charges au repos dans un milieu de référence donnée. Lorsque les charges sont
en mouvement, on parle soit d'électrocinétique ou d'électromagnétisme.

I) Notion de charge électrique

1. définition et propriétés

L'étude des phénomènes d'électrisation a amené à attribuer à un corps électrisé une charge
électrique notée q ou Q.
L'électrisation peut avoir lieu par frottement, contact, influence, compression
(piézoélectricité), chauffage (pyroélectricité),…...
Il existe deux sortes de charges électriques appelées conventionnellement charge positive et
charge négative.
Les charges du même signe se repoussent et les charges de signes opposés s'attirent.
La charge électrique d'un système est une grandeur extensive et conservative, de plus elle est
invariante par changement de référentiel. L'unité de charge électrique est le coulomb C.

La charge électrique est quantifiée: elle peut se mettre sous la forme: q =  n e où n est un
entier et e charge élémentaire égale à 1.6022 x 10-19 C (électron: charge –e ; proton: charge e)
2. Distribution de charges
L’étude des propriétés physiques des corps chargés électriquement nécessite une description
mathématique de la répartition des charges.
a- Notion de charge ponctuelle
Une charge ponctuelle est une charge qui existe en un point de l’espace. En réalité, ce n’est
qu’une approximation. Une charge peut être considérée comme ponctuelle si elle occupe un
volume dont les dimensions sont très inférieures aux distances d'observation. La charge
élémentaire est une excellente approximation d'une charge ponctuelle.
b- Distribution discrète de charges ponctuelles

4
C’est un ensemble de charges discernables par un observateur. Pour une distribution
discontinue ou discrète de n charges : q1, q2,…..qn , la charge totale q sera :
n
q= 
i=1
qi

c- Distribution continue de charges


D’un point de vue microscopique, la charge électrique est portée par des particules
élémentaires extrêmement petites. D’un point de vue macroscopique, cependant, on peut
souvent considérer que la charge électrique est distribuée de façon continue. Ceci suppose que
l’on se situe à des échelles beaucoup plus grandes que les dimensions des particules.
Une distribution de charge continue peut être volumique, surfacique ou linéique. Une
distribution de charge peut être constante (distribution uniforme) ou variable.
* Distribution volumique
Lorsque les charges sont réparties dans un volume, tel qu’une sphère, on parlera d’une
distribution volumique de charges. Dans ce cas, on définit une densité volumique de charges
dq
 (à ne pas confondre avec la masse volumique) telle que : = ( s’exprime en C m-3).
d
→ La charge dq portée par un élément de volume d  sera alors donnée par dq = d 
→ La charge totale contenue dans le volume  s’obtient en sommant l’ensemble des volumes

élémentaires : q =  d 
Pour une distribution uniforme, on a :  = cte → q = 

* Distribution surfacique
Lorsqu’une des trois dimensions d’un corps chargé est très faible devant les deux autres, on

l’assimile à une surface chargée S. Dans ce cas, on définit une densité superficielle de charges
dq
 telle que :  = ( s’exprime en C m-2).
ds
→ La charge dq portée par l’élément de surface ds de la surface chargée est : dq =  ds

→ La charge totale portée par la surface S s’obtient en sommant l’ensemble des surfaces
élémentaires q =  ds
Pour une distribution uniforme, on a  = cte → q = s
* Distribution linéique

5
Lorsqu’un corps chargé possède une dimension dominant les 2 autres, on peut modéliser ce
corps par un fil. La distribution est dite linéique et il est alors commode de définir une densité
dq
linéique de charges notée λ telle que : = ( s’exprime en C/m)
dl
→ La charge élémentaire est : dq = dl

→ La charge totale q portée par la ligne de longueur l s’obtient en sommant les charges de
l’ensemble des longueurs élémentaires : q =  dl
Si la ligne est uniformément chargée, on a  = cte → q = l
Remarque : Seule la distribution volumique qui correspond à une réalité physique. Les
distributions surfacique et linéique ne sont que des modèles.

II) Forces électrostatiques


1. Loi de coulomb

Inspiré de la théorie de la gravitation établie par Newton en 1687, Coulomb postule et


vérifie expérimentalement en 1785 la loi exprimant les interactions qui s'exercent entre deux
charges ponctuelles au repos dans un référentiel lié à l’observateur.
On considère deux charges ponctuelles q1 et q2 placées à une distance r l’une de l’autre aux

points M1 et M2. La charge q2 en M2 est soumise à une force F12 exercée par la charge q1.

Cette force est dirigée suivant le vecteur unitaire u12 .

q1q 2 M 1M 2
F12 = u
2 12 ,
où u12 = vecteur unitaire (de norme 1) porté par la droite
4 0 r M 1M 2

M1M2 est dirigé de M1 à M2, r = M 1M 2 et 0 appelée constante de permittivité du vide telle


1
que = 9109 SI
4 0

De même la charge q2 exerce une force F21 sur la charge q1

q 2q1
F21 = u 21
4 0 r 2

6
M2
q2

M2

q2 M1
q1 M1
q1

Remarques :

- Les 2 forces sont égales et opposées (principe d’action et de réaction) et s’exercent suivant
la direction joignant les 2 charges en interaction.

Si q1 et q2 ont un même signe, on a répulsion.

Si q1 et q2 sont de signes contraires, on a attraction.

- Unités : Dans (SI), F en Newton (N), q1 et q2 en Coulomb (C), r en mètre (M).

2. Principe de superposition

La force avec laquelle interagissent deux charges n’est pas affectée par la présence d’une
troisième charge. Il y a donc indépendance des effets.

a- Distribution discontinue de charges

Soient n charges ponctuelles q1, q2,…..qn placées dans le vide. La force résultante F exercée
par ces charges sur une charge q0 placée dans le même milieu est la somme des forces

F 10 , F 20 ,……. F n 0 exercées par chacune des charges q1, q2 ,…..qn sur q0, soit :

n
q0 qi
F =  Fi 0 =  ui 0
1 4 0 ri 0 2

b- Distribution continue de charges

*Distribution linéique

7
Soit un fil conducteur uniformément chargé de densité linéique . La force élémentaire

dF exercée par un élément dl du fil contenant la charge dq considérée comme ponctuelle sur
une charge q0 est :

q 0 dq
dF = u avec dq = dl
4 0 r 2

La force totale F exercée par le conducteur AB sur la charge q0 est :

q0 dl
F = d F =  u
4 0 r 2

Pour = cte

q0 dl
F = 
4 0 r 2
u

* Distribution surfacique

Même raisonnement que précédemment

q 0 dq
dF = u avec dq =  ds
4 0 r 2

La force totale F exercée par la surface chargée S sur la charge q0 est :

q0  ds
F=
4 0  r2
u

* Distribution volumique

q 0 dq
dF = u avec dq = d 
4 0 r 2

q0 d 
4 0  r 2
La force totale F = u

Remarque
La loi de Coulomb et le principe de superposition sont la base de l’électrostatique

8
III) Champ électrostatique
1. Définition
Notion de champ

Un champ est une propriété de l’espace, c’est à dire une grandeur physique définie en tout point M
d’une région de l’espace. On distingue deux types de champs : Les champs scalaires et les champs
vectoriels.

Champ électrostatique

On dit qu'en une région de l'espace existe un champ électrostatique si une charge électrique

placée en un point de cette région est soumise à une force électrostatique. Le champ

électrostatique est une mesure de l’effet de la charge sur l’espace environnant.

2. Champ créé par une charge ponctuelle


Si on « favorise la perturbation » que crée q1 dans l’espace où se trouve q2, on a

q1q 2
F12 = u12 = q 2 E 1 (M 2 )
4 0 r 2

E 1 (M 2 ) est le champ électrostatique créé par la charge q1 au point M2.


De manière générale, une charge ponctuelle q placée en un point O crée en un point M le
q OM
champ électrostatique E = u , où r = OM et u =
4 0 r 2
OM

M
E
M E
O
E
E
O
O
q0
O
q0

E se dirige vers q0 et s’éloigne de q0

Si r → , E → 0 et si r → 0 , la charge n’est plus considérée ponctuelle

3. Champ créé par plusieurs charges ponctuelles

9
1 qi
Chaque charge qi placée en un point Pi , produit en M un champ E i = ui
4 0 ri 2

Pi M
Avec ri = Pi M et u i =
Pi M

Le champ résultant en M sera :

1 qi
E = Ei → E =
4 0
r 2
ui
i

Ainsi, le champ produit par les n charges est la somme des champs créés par chacune des
charges agissant seule.

Remarque :
Attention de bien additionner les champs de manière vectorielle.
4. Champ créé par une distribution continue de charges
Pour calculer le champ créé par une distribution continue de charges, on découpe la
distribution en éléments (d ou ds ou dl). Chacun de ces éléments contient une charge dq
suffisamment petite pour être considérée comme charge ponctuelle, donc le champ créé en un
point M par l’élément du domaine délimité autour d’un point P:

1 dq
dE = u
4 0 r 2

PM
avec r = PM et u =
PM

 Cas d’une distribution de charges linéique.

Un élément de longueur dl en un point P porte la charge dq = dl assimilable à une charge


1 dl
ponctuelle. Cette charge crée en M un champ élémentaire : d E =  u
4 0 r2

1 dl
Le champ créé en M par toutes les charges du fil sera : E =
4 0  r2
u

 Cas d’une distribution de charges surfacique

10
1 ds
L’élément de charge dq crée en M un champ : d E =  u
4 0 r2

1 ds
Le champ créé par toutes les charges de la surface sera : E =
4 0   r 2
u

 Cas d’une distribution de charges volumique

De même, dans ce cas le champ créé par toutes les charges réparties dans le volume , sera :

1 d
E=
4 0   r2
u

Remarque :

Méthodologie de calcul de E :
o Décomposer la distribution en éléments de distribution "ponctuels".

o Calculer d E

o Calculer E = d E
o En fait E est défini par ses 3 composantes qu'il faut calculer séparément. Plutôt que de

calculer les 3 composantes de E , il peut être plus facile de rechercher la direction de E

puis de calculer simplement son module ; ceci est possible du fait que le champ E "a la
symétrie" de la distribution de charges.

5. Lignes de champ
Le concept de lignes de champ est très utile pour faire une représentation spatiale d’un champ
de vecteurs.
a- Lignes de champ : Courbes tangentes en tout point au champ électrostatique. Elles
caractérisent la direction et le sens du champ électrique.

Elles servent à visualiser la répartition du champ électrique autour d’une charge source

b- Equation des lignes de champ : si dl est un élément d’une ligne de champ, on a :

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dl //E → E  dl = 0 , on obtient ainsi une équation différentielle dont la (les) solution(s)
sont les lignes de champ.

Exemple : Lignes de champ produites par une charge ponctuelle négative isolée

Remarques
• Les lignes de champ électrostatique partent toujours d’une charge positive et aboutissent à
une charge négative.
• Les lignes de champ ne se croisent jamais. En fait, si elles se rencontrent, la charge test
serait soumise à deux forces différentes.
• Là où le champ est intense, les lignes de champ sont serrées.
IV) Théorème de Gauss
1. Flux du champ électrostatique
La notion de flux est toujours associée avec une surface S (de façon explicite ou
implicite).
a-Flux élémentaire du champ électrostatique

Le flux élémentaire de E à travers une surface élémentaire dS est par définition

b- Flux du champ à travers une surface S

 =  E.dS
S

 est une grandeur algébrique positive ou négative suivant l’orientation de dS par rapport à

E.

En tout point de la surface, l’élément de surface noté dS est un vecteur de longueur dS

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perpendiculaire à la surface S. Si S est fermée (c-à-d une surface qui entoure complètement un
volume fini), nous prenons obligatoirement dS orienté vers l’extérieur de la surface fermée.

1. Enoncé
Le flux du champ électrique à travers une surface fermée quelconque (appelée surface de
Gauss) est égal à la somme de toutes les charges intérieures à cette surface divisée par la
permittivité du vide 0

q
 E / SG =  E • dS = int érieures
( qintérieures : charges intérieures à SG seulement)
SG 0
Remarques :

*SG: surface fermée (délimite un volume; elle possède un intérieur et un extérieur), imaginaire
(n’a aucune réalité physique). Cette surface est choisie en fonction du problème considéré.

* On définit dS comme étant un vecteur dont le module est l’aire représentée


par dS et dont la direction est perpendiculaire à la surface dS . Comme la surface de Gauss

est une surface fermée, on convient de définir l’orientation du vecteur normal dS vers
l’extérieur de la surface.
* Dans le cas d’une distribution continue de charges, on remplace  q int érieures


par dq où dq = dl ou dq =  ds ou dq = d  selon le type de distribution.

* En utilisant le théorème de Green-Ostrogradsky, le théorème de Gauss peut s’écrire en



forme différentielle : div E =
0

2. Quand et comment utiliser le théorème de Gauss ?

Lorsqu'on dispose de distributions très symétriques ou infinies (en général si le champ ne


dépend que d’une seule variable d’espace), il est souvent plus simple d'utiliser le théorème de
Gauss pour calculer le champ électrique à une certaine distance de la distribution.

En pratique, l’utilisation judicieuse du théorème de Gauss repose sur les 3 points suivants :

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* L’utilisation des symétries et invariances de la distribution de charges pour trouver la

direction de E et la dépendance de son module  E  .

* Le choix d’une surface de Gauss passant par M et pour laquelle le champ est soit

perpendiculaire à cette surface, c'est-à-dire parallèle au vecteur dS (dans ce cas E .dS =

EdS ), soit parallèle à la surface , c'est-à-dire perpendiculaire à dS (dans ce cas E .dS = 0 )

* Sur la (ou les) partie(s) de surface où E est parallèle à dS , le module de E doit être

constant. Alors, sur celle(s)-ci :  E dS = E  dS


3. Considérations de symétrie et des invariances
Les considérations de symétrie et des invariances d’une distribution de charges électriques
permettent de déterminer par calcul, en un point quelconque de l’espace, la direction du
champ électrique E créé par cette distribution et les variables d’espace dont il dépend.

Si la distribution de charges reste inchangée par une symétrie plane alors le champ E est
inclus dans ce plan pour tout point M du plan.

Si la distribution de charges change de signe par une symétrie plane, alors le champ E est
orthogonal à ce plan pour tout point M du plan.
Si la distribution de charges est invariante par une rotation ou une translation, la valeur du
champ E ne dépend pas de la coordonnée correspondante.
Remarques :

Les invariances et symétries des causes doivent se retrouver dans les effets produits (principe
de Curie).
Les invariances par translation ne concernent que les distributions infinies.
4. Exemples d’application du théorème de Gauss

a- Sphère uniformément chargée en volume

Calcul de E créé par une sphère de rayon R et du centre O chargée en volume, en un point M
tel que OM = r.

- Symétrie et invariance de la distribution :

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Symétrie : Tout plan contenant la droite OM est plan de symétrie → E devant appartenir à
l’intersection de tous ces plans est donc porté par OM (radial)

Invariance : Il y a invariance de la distribution par toute rotation autour de O → Le champ


électrique ne dépend pas des variables angulaires ; il ne peut donc dépendre que de r .

Ainsi, pour une sphère présentant une symétrie sphérique, On a : E est radial et ne dépend
que de r → E = E (r )e r

- Choix de la surface de Gauss : On choisit la surface d’une sphère de centre O et de rayon

r =OM

- Calcul du flux :  =  E ds =  Eds = E  ds = Es = E 4 r


2

Théorème de Gauss

 =E 4 r2 =
q int érieures

0

r
1er cas: r R q intérieures =  4/3 r3 → E =
3 0
er

4
R 3 R 3 Q
2eme cas : r R q intérieures =Q→ E = 3
4 0 r 2
er =
3 0 r
e ou bien
2 r
4 0 r 2
er

Remarques :
*Le champ électrique à l'extérieur de la sphère est identique à celui qui serait créé
par une charge ponctuelle Q placée au centre de celle ci.

*Le champ est continu à la traversée de la surface de la sphère chargée en volume

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E(r=R-) = E(r= R+)

b- Cylindre infini

On considère un cylindre illimité de rayon R uniformément chargé en surface. On appelle σ la


densité surfacique de charges.

Considérons un point M quelconque de l’espace

- le plan contenant M et orthogonal à l’axe est plan de symétrie des charges, donc plan de
symétrie des champs.
- le plan contenant M et l’axe est plan de symétrie des charges

-Ainsi le champ E (M) est porté par l’intersection de ces deux plans, ie. est porté par e r
La distribution de charges est invariante par rotation autour de l’axe du cylindre et par
translation le long de cet axe, donc E ne dépend que de r .E(M)=E(r)

Finalement, le champ E (M) est tel que : E (M) = E (r)er


Ceci nous amène à choisir comme surface de Gauss un cylindre de hauteur h coaxial au
cylindre chargé et passant par M tel que : OM = r.

- Calcul du flux

 Sg ( E ) =  E.dS =  E.dS +  E.dS +  E.dS
Sg S inf S lat S sup

Pour Sinf et Ssup on a : E.dS = 0 car E ⊥ dS

Pour Slat on a : 
Slat
E.dS =  E.dS = E 2 rh car E dS
Slat

Théorème de Gauss

 = E 2 rh =
q int érieures

0

Il y a deux cas :

R
Si r > R : dq = σ dS, donc qint = σ 2π Rh. → E = e
 0r r

- Si r < R : qint = 0, donc E = 0

Remarques :

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Attention : On ne peut pas prendre comme surface de Gauss un cylindre infini !

Le champ n’est pas défini sur le cylindre à cause de la modélisation surfacique. Pour
connaître le champ dans la surface, il faudrait changer d’approximation et considérer une
approximation volumique.

c-Plan infini uniformément chargé

On considère un plan P infini ayant une densité surfacique de charge uniforme 

 
k j

O i
P

Un point M de l’espace est repéré par ses coordonnées cartésiennes x, y, z dans le repère
  
(O, i , j , k ) .

Calcul de E (M )

Symétries et invariances

Pour utiliser le théorème de Gauss, il nous faut d’abord connaître les propriétés de symétrie

du champ E . Tous les plans perpendiculaires au plan infini P sont des plans de symétrie de

celui-ci : E appartient aux plans de symétrie, il est donc perpendiculaire à P. Si ce plan est
  
défini par les vecteurs (i , j ) , alors E ( M ) = E z ( x, y, z )k . Par ailleurs, l’invariance par
 
translation selon x et y nous fournit E ( M ) = E z ( z )k . Le plan P est lui-même plan de
symétrie, donc E(z) est impaire.

Surface de Gauss

Etant donné ces propriétés de symétrie, la surface de Gauss la plus adaptée est un cylindre de
sections perpendiculaires au plan.

Ssup

Slat
S
P
Sinf
S sup : Surface supérieure horizontale d’aire S dans le plan de côte z  0

S lat : Surface latérale du cylindre parallèle à k

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S inf : Surface horizontale d’aire S dans le plan de côte − z .
S tot = S inf + S lat + S sup est une surface fermée.


 Sg ( E ) =  E.dS =  E.dS +  E.dS +  E.dS
Sg S inf S lat S sup

 E.dS =  E.dS = ES
Sinf Ssup
car E // dS

 E.dS = O
S lat
car E ⊥ dS

Donc, d’après le théorème de Gauss :

 = 2 E(z) S =
 q int érieures soit 2E ( z)S =  S
0 0

Donc : E ( z ) = .
2 0
 
 2 k si z  0

Ainsi, E ( M ) =  0
− 
 k si z  0
 2 0

On a une discontinuité du champ en 0, E =
0

Remarques :
- Le champ ne varie pas avec la distance, cela résulte du caractère infini du plan chargé.
- En réalité, il n’existe pas de distribution plane de dimensions infinies. Cependant, la
distribution plane est considérée comme infinie si on ne considère que des points dont la
distance à la surface chargée est petite par rapport aux dimensions de celle-ci.

V) Potentiel électrostatique

1. Circulation de E
Rappelons l’expression de la force exercée par la charge q en O sur la charge q’ en M

F = q ' E (M )

Calculons le travail de F encore appelé circulation de F

W =  FdOM = q '  EdOM

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Intéressons nous à la circulation de E entre 2 points quelconques A et B

B B B
q q 1 1 1
 Ed OM =  4 r
A A 0
2
e r dr e r = 
A
4 0 r 2
dr =
4 0
q( − )
rA rB

La circulation de E est indépendante du trajet suivi entre A et B. Elle ne dépend que des
positions A et B.

Le principe de superposition permet de généraliser ce résultat à une distribution de charges


quelconque.

2. Potentiel
B


La circulation de E peut donc s’écrire : E (M )d OM =V (A ) −V (B )
A

Où V est une fonction appelée potentiel électrostatique

 Dans le cas particulier de la charge ponctuelle, on écrit :

q
V (r ) = + Cte
4 0 r
avec r = OM distance entre O (position de la charge) et M ( point d’observation)
- Le potentiel est défini à une constante près. On prend souvent comme convention : V= 0 à
l’infini, ce qui correspond à Cte = 0.

- Le potentiel est une grandeur scalaire algébrique non défini au point où se trouve la charge
- En fait, seules les variations de V (la ddp) qui sont mesurables et qui ont un sens physique.

- Connaissant le potentiel, on peut en déduire le champ par la relation E = − gradV

- Un champ de vecteur E à circulation conservative est un champ gradient

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 Potentiel créé par une distribution de charges
De même que le champ électrique créé en un point par un ensemble de charges est la somme
des champs créés par chaque charge prise individuellement, le potentiel créé en un point par
un ensemble de charges est la somme des potentiels créés par chaque charge prise
individuellement. On retrouve donc des expressions similaires à celles du champ électrique, à
la nuance près qu'il ne s'agit pas de sommes de vecteurs... c'est plus facile à calculer.
Pour une distribution de charges discontinue

1 qi
V (M ) =
4 0
r
i

Pour une distribution volumique

1 d 
4 0  PM
V (M ) =

Pour une distribution surfacique

1  ds
V (M ) =
4 0  PM
Pour une distribution linéique

1 dl
V (M ) =
4 0  PM
3. Equipotentielles

On appelle équipotentielle, une surface sur laquelle le potentiel a la même valeur. Elle est
donc définie par V(M) = Cte ,M

Pour tout parcours situé sur la surface équipotentielle, . Cela montre que
tout situé sur la surface équipotentielle est perpendiculaire à .

Les équipotentielles sont donc des surfaces perpendiculaires aux lignes de champ.

Exemple : surfaces équipotentielles autour d'une seule charge ponctuelle

20
VI) Dipôle électrostatique

1. Définition

Un dipôle électrostatique est constitué de deux charges opposées, séparées d'une distance
d = 2a très petite devant la distance d'observation (voir figure).

On définit le vecteur moment dipolaire du dipôle électrostatique (vecteur dirigé de la

charge négative vers la charge positive) :


Son unité dans le système SI est le coulomb mètre (C.m) mais, compte-tenu des ordres de
grandeur, on préfère souvent donner les moments dipolaires en debye de symbole D :

1 D = 3,336.10-30C. m

2. Potentiel créé par le dipôle

On calcule le potentiel créé par le dipôle en un point M de l'espace.


On a une symétrie de révolution autour de l'axe (Oz) : on choisit dans le plan des deux
charges :
On se place dans le cadre de l'approximation dipolaire (la distance à laquelle on observe le
champ créé par le dipôle est très grande devant ses dimensions) : donc a/r 1
Potentiel au point M est (principe de superposition) :

21
Avec :

D’après la relation de Chasles :

En élevant au carré

On calcule ensuite :

Comme a/r  1, on peut effectuer un développement limité au 1er ordre en a/r sachant que

On btient :

De la même manière (il suffit de remplacer par et donc par ):

Ainsi

D’où le potentiel

En introduisant p= aq, on aura :

En notant

22
3. Champ électrostatique créé par un dipôle

La relation permet de calculer le champ

Comme V ne dépend que de r et  seules les composantes Er et E sont non nulles

Par conséquent :

D’où

Ou encore

   
 3( P  r )r − r 2 P
E (M ) =
4 0 r 5

Cette formule peut ainsi être utilisée dans n’importe quel système de coordonnées : r = OM et
r = OM .

4. Lignes de champ et surfaces équipotentielles d’un dipôle

a- Lignes de champs

Elles sont définies par l’équation avec

D’où

La résolution de cette équation donne : R=Ksin2

23
b-Equipotentielles

Elles sont définies par l’équation :

p cos 
V ( M ) = cte  = cte  r 2 = K ' cos 
4 0 r

5. Mouvement du dipôle dans un champ uniforme

On considère un dipôle dans une région de l’espace où règne un champ électrique uniforme

Eo :

Le dipôle est soumis aux deux forces et de résultante nulle


Le dipôle est globalement soumis à un couple de forces dont le moment par rapport à O vaut :

Soit :

Finalement :

Sous l'effet d'un champ électrique, le dipôle se met à tourner afin de s'aligner selon le sens du

champ ( et dans le même sens, position d'équilibre stable) :

24
VII) Conducteur en équilibre électrostatique
1. définitions

 Un conducteur est un milieu matériel qui contient une grande quantité des charges
électriques libres. Ces charges peuvent se déplacer facilement sous l’action d’un champ
extérieur quelque soit son intensité, même très faible. Ces charges peuvent être des électrons
(cas des métaux), des ions (cas des électrolytes), des ions ou des électrons (cas des plasmas)

 Equilibre électrostatique : Un conducteur électrique en équilibre électrostatique est un


conducteur pour lequel les charges libres sont en moyenne fixes.

2. Propriétés d’un conducteur en équilibre électrostatique

 Champ électrique
Pas de déplacement de charges, ce qui revient à dire que les charges ne sont soumises à
aucune force → F = q E = 0 → E = 0

Le champ électrique est nul à l’intérieur d’un conducteur en équilibre


*Potentiel électrique
D’après la définition du potentiel électrique, on a, à l’intérieur d’un conducteur à

l’équilibre : E = − gradV , E = 0 → V = cte

Le potentiel électrique est uniforme au sein du conducteur à l’équilibre. Autrement dit, le


conducteur à l’équilibre est un volume équipotentiel.

*Densité volumique de charges

q int
D’après le théorème de Gauss on a :  E dS = 0 d’où  = 0 →  q int = 0 →  = 0
0

25
Ainsi, la densité volumique de charge est nulle. Cela signifie, que si le conducteur fut
initialement chargé, cette charge ne peut se répartir qu’à la surface du conducteur lorsque
celui-ci est à l’équilibre.

Conducteur en équilibre

électrostatique
Eint = 0

Vint = Cte

=0

Remarque

Les mêmes propriétés sont aussi valables pour un conducteur creux ; le champ est nul dans le
conducteur et la cavité qui constituent un même volume équipotentiel. Les charges sont
localisées à la surface externe du conducteur. Du point de vue électrique, tout se passe comme
si la cavité n’existait pas : un conducteur creux se comporte comme un conducteur plein ayant
exactement même forme.

Application d’un conducteur creux :

La cage de Faraday : C’est une cage métallique qui permet d’effectuer des mesures à l’abri des champs
extérieurs. Inversement, ces mesures ne perturbent pas des expériences menées à l’extérieur.

3. Champ au voisinage d’un conducteur en équilibre : Théorème de Coulomb


Enoncé : Au voisinage de la surface d'un conducteur chargé en équilibre, le champ

électrostatique est perpendiculaire à cette surface et vaut .
0
Démonstration :

Soit un conducteur en équilibre chargé avec une densité . M un point très près de la surface
du conducteur et dS un élément de surface entourant le point M.
26
+
+ + E
n dS
M
+ +
+ +
E = 0
+ 
V = Cet +

+ =0 0
+
+
charge interne
+ +
+
:  dS

Surface de Gauss : la base dS + la surface latérale S L + la surface  ( est à l’intérieur du


conducteur)

 = ds + SL +  

SL = 0 ( E est tangent à la surface latérale SL)

  = 0 ( E = 0 à l’intérieur du conducteur)

 ds =  EdS = ES ( E / / dS )

q int S
Appliquons le théorème de Gauss : ES =  =  =
0 0

σ
Donc au voisinage immédiat de la surface S : E = n où n est un vecteur unitaire normal
ε0
à la surface S et dirigé vers l'extérieur de S.

4. Pression électrostatique

Soit un conducteur en équilibre, et un élément de surface dS portant la charge dq =  dS

Les charges  ds sont soumises au champ créé par les (Q- ds ) charges et par toutes les
charges réparties dans l’espace. Donc les charges dq =  ds son soumises à une force :

dF
dF =  dS E 2 → pression P = =E2
dS
Calcul de E 2 par superposition

27
σ
Le champ créé par les  dS charges en A est: E1 = n (disque circulaire en un point
2ε o
infiniment proche de sa surface)

σ
Le champ créé par le conducteur en A est : E = n (théorème de Coulomb)
εo

σ 2
Le champ créé par les (Q-dS) charges : E 2 = E − E 1 → E 2 = n →P=
2ε o 2 0

5. Pouvoir des pointes.


À proximité d’une pointe, le champ électrostatique est très intense. Cela résulte du fait que la
densité surfacique de charges est très élevée au voisinage d’une pointe.

Ce phénomène peut être expliqué en considérant deux sphères conductrices de rayons R1 et R2


(R2R1), reliées par un long fil conducteur mince (voir figure). De ce fait, les deux sphères
sont portées au même potentiel ; et comme elles sont très éloignées l’une de l’autre (pas
d’influence), on peut écrire :

V1 = V2 →

Pour des raisons de symétrie, les charges sont réparties uniformément à la surface de chaque
sphère (1 et 2 sont constantes). Il s’en suit que :

Cette dernière équation montre que la sphère ayant le plus petit rayon porte la plus grande
densité de charges. Ce résultat se généralise à un conducteur de forme quelconque et explique
le pouvoir ionisant d’une pointe.

Application.

28
Le pouvoir de pointe est utile pour faciliter la décharge de l’électricité ; c’est le rôle des
paratonnerres qu’on place sur les édifices pour les protéger contre la foudre.

6. Capacité d’un conducteur isolé


Définition :
La capacité d’un conducteur mesure son aptitude à stocker une quantité de charge Q sous un
Q
potentiel électrique V donné. Elle se calcule par : C = et se mesure en Farad (F). Cette
V
grandeur ne dépend que de la géométrie du conducteur.

Exemple : Expression de la capacité d’une sphère conductrice de centre O et de rayon R

Considérons une sphère conductrice en équilibre portant une charge totale Q.

O Q
R

Q est répartie sur la surface avec une densité constante .


Le potentiel est constant à l’intérieur et sur la surface de la sphère.
Calculons V au centre de la sphère :

1 ds 1 Q Q
V =
4 0   =
R 4 0 R   ds = 4 R 0
→C =
V
= 4 0 R

Ordre de grandeur : La capacité de la terre (R= 6400 Km) est C = 710 F

VIII) Influence électrostatique et condensateurs


1. Phénomène d’influence

a- Influence subie par un conducteur isolé

Considérons deux conducteurs A et B. L’un est chargé (positivement pour fixer les
idées) et l’autre isolé et neutre. Si l’on approche le conducteur chargé vers le conducteur
neutre, le champ électrique créé par A va éloigner les charges positives et attirer les charges
négatives.

29
Conclusion :

le phénomène d’influence ne modifie pas la charge totale d’un conducteur isolé, mais modifie
uniquement la répartition de cette charge sur sa surface et donc son potentiel.
Remarque : si le conducteur B était initialement chargé, il conserve la même charge mais la
répartition en surface serait modifiée.

b- Influence subie par un conducteur maintenu à un potentiel constant

Si maintenant, le conducteur B est relié à la Terre dont le potentiel est nul, les charges
positives vont être neutralisées par des charges provenant de la terre. Le résultat est que le
conducteur B sera chargé négativement : on dit que le conducteur s’est chargé par influence
partielle
Conclusion :
Dans ce cas, le phénomène d’influence ne modifie pas le potentiel du conducteur, mais
modifie sa charge totale et la répartition de cette charge.

c- L'influence totale

Maintenant, examinons le cas particulier où le conducteur influencé B entoure le conducteur


influençant A. Dans ce cas, toutes les lignes de champ issues de A arrivent sur B et c’est ainsi
qu’il apparaît, par influence totale, une charge Q' = - Q sur la surface intérieure de B.

30
Pour la charge de la face extérieure de B, cela dépend de sa charge initiale et de son état (isolé
ou maintenu à V constant). On distingue 3 cas :

1èr cas : B isolé et initialement neutre. Puisque la charge totale doit rester nulle, il apparaît sur
la face externe la charge +Q

2ème cas : B isolé et porte initialement une charge Q’ → il apparaît sur sa face externe la
charge Q + Q’

3ème cas : B relié au sol → aucune charge sur sa face externe.

Dans ces conditions, les 2 conducteurs sont en influence totale.

2. Capacités et coefficients d’influence


Considérons n conducteurs portés aux potentiels V1, V2,…. Vn ; et portant les charges Q1,
Q2,…. Qn. On montre que les charges Q1, Q2,…. Qn sont des fonctions linéaires des potentiels
des conducteurs :
Q1 = C11V1+ C12V2 +…. C1nVn, Q2 = C21V2+ C22V2 +…. C2nVn ,………., Qn = Cn1V1+ Cn2V2
+…. CnnVn
Ou, sous forme matricielle,

D’une façon générale on a les propriétés suivantes


Les coefficients Cij sont les coefficients d’influence entre conducteurs : Cij = Cji < 0, les
coefficients Cii sont les capacités des conducteurs en présence des autres conducteurs : Cii >0
Remarque :
La capacité Cii du conducteur i en présence des autres conducteurs est différente de sa capacité
Ci lorsqu’il est seul dans l’espace.
3. Les condensateurs
a- Définition

31
* Un condensateur est formé de deux conducteurs en influence totale. Les deux conducteurs
sont appelés armatures du condensateur.

-Q1
Q1

Qext

* On appelle charge du condensateur, la charge Q1 de son armature interne.


Soient V1 et V2 les potentiels respectifs des armatures interne et externe.

Q1
Le rapport C = est appelé capacité du condensateur.
V 1 −V 2
Représentation symbolique :

b- Calcul de capacités
* Méthode générale

- On calcule le champ E entre les armatures (en utilisant le théorème de Gauss),


2
- On calcule la circulation du champ d’une armature à l’autre, V 1 −V 2 = 
1
E dl

Q1
Connaissant la charge Q1 =  ds , on calcule C = V 1 −V 2

* Condensateur plan

e
e 2
0
1

- On fait en sorte de pouvoir négliger les effets de bord (anneau de garde…)



Entre les armatures E est uniforme : E = u z
0
2  
- On a 1
E  dl = V1 − V2 soit E e =V 1 −V 2

32

Donc e =V 1 −V 2
0
D’autre part une portion du conducteur de surface S porte la charge Q =  S , ce qui donne :

0S  0S
Q= (V1 − V2 ) d’où C =
e e
Remarque

Pour augmenter C il faut remplacer le vide par de la matière, c'est-à-dire  0 par  0 r

* Condensateur sphérique

R2
R1

Par symétrie sphérique, E est radial et son module ne dépend que de r.


  Q1 
Donc E = E (r )ur = ur (en utilisant le théorème de Gauss)
4 0 r 2
2  
On a :  E  dl = V1 − V2
1

Q1 dr 2 Q1  1 1 
Donc
4 0 r2
1
= V1 − V2 , soit  −  = V1 − V2
4 0  R1 R2 
RR
Donc C = 4 0 1 2
R2 − R1
Remarque :
4R 2 S
Si e = R2-R1 R1 R2 → R1  R2 on a C =  0 =  0 et on retrouve un condensateur
e e
plan

* Condensateur cylindrique

Par symétrie cylindrique, E est radial et son module ne dépend que de r.

33
h

R2
R1

- On calcule d’abord le champ électrostatique entre les armatures :

Q
E = E (r )u r = ur
2 .h  0 r

- On calcule la d.d.p. entre les armatures :

R2
ln
2   R1
On a  E  dl = V1 − V2 soit (V 1 −V 2 ) = Q
1 2 0 h

2 0 h
On en déduit : C =
ln RR12

Remarque

e
Si R2 = R1 + e avec  1 , on a
R1
R2  e  e
ln = ln1 +  
R1  R1  R1
2 .R1h  0 S
Donc ici encore C =  0 =
e e
c- Groupements de condensateurs
Un condensateur est caractérisé par sa capacité et la d.d.p qu’il peut supporter.
Objectif du groupement de condensateurs :
- avoir un condensateur capable de supporter les d.d.p élevées ou avoir un condensateur de
capacité très grande.

* Groupement en série

C1 C2 Ci Cn
A B
Q −Q Q −Q Q −Q Q −Q

C B
A
Q −Q
34
Dans ce groupement tous les condensateurs portent la même charge Q.
La d.d.p entre A et B est la somme des Vi :
VA-VB = V1 +……. Vi +….. Vn = Q/C1 + … Q/Ci +….. Q/Cn
Le condensateur équivalent aura la même charge Q sous la d.d.p VA-VB de l'ensemble en
série. Sa capacité C est donnée par : VA-VB = Q/C d’où

n
=
1 1
C i=1 Ci

Ce groupement permet de diviser la d.d.p totale en fractions supportables par chaque


élément.

* Groupement en parallèle
C1
Q1 −Q 1
C2
A Q2 −Q 2 B

Ci
Qi −Q i

Cn
Qn −Q n

C
A B
Q −Q
Dans ce groupement tous les condensateurs ont la même d.d.p V=VA-VB à leurs bornes.
Le condensateur équivalent aura la charge Q = Q1+…….. Qi +…… Qn sous la d.d.p V. Sa
capacité C est donnée par :
Q = CV= C1V+…….CiV+……..CnV = (C1+…….Ci+…………Cn) V d’où pour un
groupement en parallèle de n condensateurs, la capacité du condensateur équivalent sera :

35
n
C = C
i=1
i

d- Condensateur avec diélectrique


En général, les armatures d’un condensateur sont séparées par un matériau isolant de
constante diélectrique relative importante qui accroît la capacité du condensateur
C = C0
où C est la capacité du condensateur avec un isolant entre les armatures, et C0 sa capacité
lorsqu’il n’y a rien entre les armatures « du vide ».

=0r est la permittivité absolue de l’isolant

0 est la permittivité absolue du vide.

r sans unité, est la permittivité relative de l’isolant ou constante diélectrique, elle ne dépend
que de la nature de l’isolant.

IX) Energie électrostatique


1. Travail et caractère conservatif de la force électrostatique

Une charge q placée en M dans un champ électrostatique E subit la force


électrostatique F = q E . Pour un déplacement élémentaire de q, le travail élémentaire de la

force électrostatique vaut W = Fdl = q Edl = −qdV , d’où pour un déplacement fini

de A à B : W A →B = q (V −V )
A B

Ce travail ne dépend pas du chemin suivi: la force électrostatique est conservative.

2. Energie potentielle d’une charge dans un champ électrostatique

La force électrostatique étant conservative, le travail est égal à la variation d’une fonction
énergie potentielle Ep définie par E p = qV . D’où : W = Ep et F = − grad Ep (cette

relation équivaut à E = − gradV ) .

Interprétation physique de Ep:

lors du déplacement d’une charge q de l’infini (où il n’y a pas d’autres charges) en un point
M, le travail à fournir par l’opérateur W s’identifie à l’énergie potentielle de la charge en M.

36
En effet, le travail fourni par l’opérateur est égal à l’opposé du travail de la force
électrostatique

W →M = q (V () −V (M )) = −qV (M ) , d’où W op = qV (M ) = E p (M )

Par ailleurs, un déplacement spontané d’une charge q s’effectue dans le sens des énergies
potentielles décroissantes jusqu’à une position d’équilibre stable (Ep minimale)

3. Energie potentielle d’interaction de deux charges

Dans une région vide de charges, on amène une charge q de l’infini en un point A. On n’a à
fournir aucun travail puisque absence de champ (pas de charges). Ensuite, on amène de
l’infini une charge q au point B. Dans ce cas, on doit fournir le travail qB VA(B) où VA(B)

représente le potentiel électrostatique dû à la charge A, soit V A (M ) =


qA . Ainsi le
4 0 rA M

travail qu’on doit fournir vaut Ep =


q B q A . On remarque que cette expression est
4 0 rA B
symétrique entre A et B, on l’écrit :

(q AV B (A ) + q BV A (B ))
Ep = car q AV B (A ) = q BV A (B )
2

4. Energie potentielle d’interaction de n charges

On peut généraliser la relation précédente de Ep pour un système de 2 charges à un système


1 n
de n charges q i placées respectivement aux points A i : Ep = q iV i (Ai ) où
2 i =1
qj
V i (Ai ) =  avec rij = A i A j (potentiel créé en Ai par toute les autres charges)
j i 4 0 rij

5. Energie d’une distribution continue de charges


Si nous avons une distribution continue de charges au lieu d’avoir des charges discrètes, nous
1 j=N
remplaçons simplement la somme de l’équation W =  q V par l’intégrale
2 j=1 j j
correspondante.

1
2
On a donc, pour une distribution continue : W = Vdq

37
avec dq = dl ou dq =  ds ou dq = d  suivant le type de distribution

6. Energie d’un système de conducteurs chargés en équilibre électrostatique


Cas d’un seul conducteur

La charge portée par un conducteur est surfacique, caractérisée par sa densité . On a


1
2 
W = V ds

et puisque la surface est équipotentielle, toutes les charges sont au même potentiel V, donc
1 1
W =
2
V   ds = 2 QV
1 1 1Q2
Or Q=CV, donc W = QV = CV =
2

2 2 2C

Cas d’un système de n conducteurs

1
W =
2
QiV i
7. Energie d’un condensateur chargé

On appelle énergie d’un condensateur chargé, l’énergie qu’il est susceptible de libérer lors de
sa décharge, c’est à dire lorsqu’on ramène sa tension à zéro, en reliant les deux armatures par
un fil conducteur par exemple.

L’énergie d’un condensateur dont les charges des armatures sont respectivement +Q et –Q et
sont aux potentiels V1 et V2, a pour expressions :

1 1 1Q2
W = Q (V 1 −V 2 ) = C (V 1 −V 2 ) 2 =
2 2 2C

8. Localisation de l’énergie électrostatique

L’énergie électrostatique provient de la force électrostatique donc du champ électrostatique.


L’énergie électrostatique est donc localisée dans l’espace où existe le champ électrostatique
c'est-à-dire entre les armatures du condensateur (et non sur les armatures où le champ est nul).

Exemple : condensateur plan

38
Dans ce cas on a E = (V1 − V2 ) / e

L’énergie est localisée entre les armatures c.à.d. dans le volume :  = S .e

 0s1  0S  0E 2  0E 2
Puisque C = et W = C (V 1 −V 2 ) , donc W = = =
2

e 2 eE 2e 2 2Se 2

dW  0 E 2
On définit la densité d’énergie par : = (énergie par unité de volume)
d 2

A partir de la densité d’énergie on peut calculer l’énergie W par :

 0E 2
W =  d
2

39

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