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Prérequis
• Intégrales simples, doubles et triples
• Notion de gradient d’un champ vectoriel
• Systèmes de coordonnées cartésiennes, cylindriques et sphériques
Objectifs Spécifiques
• Savoir décrire une distribution continue de charges et en calculer la charge totale.
• Déterminer le champ créé par une ou plusieurs charges ponctuelles, par une distribution continue de
charges.
• Connaitre la notion de lignes de champ vectoriel.
• Utilisation des propriétés de symétrie et d’invariance d’une distribution continue de charges et du
théorème de Gauss pour déterminer le champ électrostatique créé par une distribution continue de
charge.
I. Introduction
L’interaction électromagnétique est une des quatre interactions fondamentales : ces interactions
régissent à elles seules tous les phénomènes physiques de l’univers. Les trois autres interactions connues
sont la gravitation (qui se manifeste surtout avec des corps massiques), l’interaction forte (celle qui assure
la cohésion des noyaux des atomes) et l’interaction faible (qui permet notamment les réactions nucléaires).
Les interactions faibles et fortes n’agissent qu’a très courtes distances, leurs effets ne dominent qu’à
l’intérieur des noyaux des atomes, lors de l’interaction des particules élémentaires. Les interactions
gravitationnelle et électromagnétique sont actives sur de grande distance.
L’électromagnétisme consiste en l’étude des phénomènes qui font intervenir des corps chargés en
mouvement (courants électriques, antenne radio …). On se restreint, pour l’instant, aux phénomènes
indépendants du temps ce qui permet de séparer l’étude des effets magnétiques et électriques. Ce cours
aborde l’électrostatique, c’est-à-dire l’étude du champ électrique produit par des charges immobiles.
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L’électrostatique traite de l’interaction des charges électriques au repos placées dans le vide. Le champ
électrique est appelé champ électrostatique s’il est invariant dans le temps.
I. Loi de Coulomb
1. Charges électriques
Certains phénomènes d’électrisation, notamment l’électrisation par frottement, ont été observés depuis
longtemps, dès l’époque de la Grèce antique (VIIe siècle av. J.-C.). Lorsque l’on approche un bâton de
verre frotté avec un morceau de soie ou les cheveux il attire des petits bouts de papiers. Lors du frottement
du verre par la soie, un transfert de particules chargées, même en très petite quantité, a pu avoir lieu et le
bâton est chargé.
En électrostatique, l’objet est une particule chargée, mesurée en coulomb (C) dans le système international.
La charge électrique d’un corps représente la quantité d’électricité portée par ce corps. Cette charge est un
multiple de la charge élémentaire.
a. Charges ponctuelles
On dit que nous sommes en présence d’une charge ponctuelle, si les dimensions du corps électrisé sont de
dimensions assez petites de telle sorte qu’il peut être assimilé à un point dans l’espace (Ce qui est analogue
à l’hypothèse du point matériel en mécanique). Dans le cas contraire, on a une distribution (répartition)
continue de charges.
q = dv = v
v
2
• Distribution surfacique de charges
Si l’on a, non un volume, mais une surface chargée, on parle de densité surfacique ou superficielle de
charge. Soit une surface S qui porte une charge q, dS un élément de cette surface porte la charge dq. La
densité surfacique ou superficielle de charge notée est la quantité définie par l’expression :
dq
(M ) =
ds
La charge totale portée par la surface chargée sera :
q = ds
s
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2. Loi de coulomb, interaction électrostatique
Soient deux charges q1 et q2 placées dans le vide respectivement aux points A1 et A2. Pour un observateur
au repos, la charge q1 exerce sur q2 une force F1/ 2 appliquée au point A2, portée par la droite (A1 A2) et
inversement proportionnelle au carrée de la distance qui les sépare. De même, q2 exerce sur q1 une force
F2 / 1 appliquée au point A1. Cette force est attractive si les charges sont de signes contraires et répulsive si
elles sont de même signe.
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q1 : charge active
q2 : charge passive
Il est bien évident que les rôles de q1 et q2 peuvent être inversés. Les notions de charges active et passive
sont donc essentiellement relatives.
Remarque : la loi de coulomb est une loi empirique et c’est le principe fondamental de l’électrostatique.
On dit qu’en une région de l’espace existe un champ électrostatique, si une charge électrique placée en un
point de cette région est soumise à une force de nature électrostatique. Le mot ‘’électrostatique’’ signifie
que les charges sont immobiles par rapport au référentiel de l’observateur, conformément au principe de
Coulomb.
Soit une charge active q1 placée en A. On se propose de trouver le champ E qu’elle crée en un point M.
1 q1q2
F1/ 2 = u AM
4 0 AM 2
Comme par définition :
F1/ 2 = q2 E
On a :
1 q1
E (M ) = u AM
4 0 AM 2
La seule présence d’une charge électrique q1 dans une région de l’espace suffit à rayonner un champ
électrostatique dont l’intensité dépend de cette charge. Si la charge q1 est située en A, elle rayonne en un
point M situé à une distance r un champ.
Si la charge source ( q1 )est positive, E et u sont de même sens, le champ électrostatique est centrifuge
(c’est-à-dire fuit q1 ). Si la charge source ( q1 ) est négative, E et u sont de sens opposés, le champ
Le principe de superposition dit que le champ électrostatique résultant créé en un point M de l’espace par
un ensemble de n charges ponctuelles qi placées respectivement aux points Ai est la somme vectorielle des
AM
1 qi Ai M
E (M ) = Ei = ui , avec ui =
i =1
4 0 i =1 i
2
Ai M
ui , est toujours dirigé de Ai vers M (sur le cas de la figure, q1 et q3 sont positives, q2 est négative).
Application 3
Soient deux charges électriques ponctuelles portées par un axe (Ox) : +q en B ( + a ) et −q
en A ( −a ) .Exprimer le champ électrique créé M ( x ) par cette distribution, M appartenant à l’axe (Ox).
1. Pour x a
2. Pour −a x a
3. Pour x −a
1 dq 1 dq
dE = u E = dE = u
4 0 r² 4 0 r²
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1. Distribution volumique de charge
Soit un élément de volume dv centré sur un point A ou la densité de charge est .Cet élément de volume
porte la charge dq = dv assimilable à une charge ponctuelle. Cette charge élémentaire crée donc en M un
L’intégrale doit être étendue à tout l’espace occupé par la charge. Le champ E créée par l’ensemble de la
distribution de charges sera :
1 dv
dE ( M ) = u
4 0 r 2
1 dv
E = dE = .u
v 4 0 v r²
1 dS
dE = u
4 0 PM ²
1 dS
E = dE = u
s 4 0 s PM ²
1 dl
dE = .u
4 0 PM ²
1 dl
E = dE = PM ² .u
4 0
L
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V. Lignes de champ électrostatique
De manière générale, la représentation d’un champ vectoriel fait appel à la notion de ligne de champ. La
présence d’un champ électrostatique est difficile à visualiser. Grâce aux lignes de champ, on a une idée de
la cartographie du champ électrostatique dans une région de l’espace. Une ligne de champ est une ligne
orientée dans le sens du champ électrostatique.En chaque point de celle-ci, le champ électrostatique est
tangent.
La valeur du champ électrostatique peut varier le long d’une ligne de champ, les lignes de champ ne
permettent donc que de connaitre la direction du champ. Cependant, dans une région vide de charge, plus
les lignes de champ sont serrées, plus le champ électrostatique est intense.
On observe que le champ est radial et centrifuge si la charge est positive. Evidemment, si l’on inverse le
signe de la charge, les lignes de champ sont radiales et orientées vers la charge.
Figure : Ligne de champ pour deux charges ponctuelles opposées(a) et pour deux charges identiques(b)
Le système formé par les deux charges ponctuelles de signe opposé, q et –q, s’appelle un doublet
électrostatique. La cartographie du champ montre que les lignes de champ partent de la charge positive
pour converger vers la charge négative sans jamais se refermer.
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VI. Symétries et invariances
La connaissance des symétries et invariances que présentent les sources, permet de déduire certaines
caractéristiques du champ résultant.
Le calcul analytique des champs électrostatiques créés par des distributions de charges n’est pas toujours
aisé et le recours à des considérations de symétrie peut s’avérer incontournable. En effet la cartographie des
lignes de champ reflète la géométrie de la distribution de charges au sein du système. Au préalable à toute
détermination de grandeurs électriques, il convient de procéder à une analyse de la symétrie du système de
charges. Cette approche permet de prévoir la symétrie des champs électrostatiques créés par le système,
c’est-à-dire de prévoir que E ne dépend pas explicitement de certaines coordonnées du point M et
qu’une ou deux composantes de E dans une base appropriée sont nulles.
Comme le paragraphe précédent le montre, il ne semble pas évident de calculer des champs
électrostatiques. En effet, selon la distribution continue de charges qui est à l’origine du champ, apparait
dans le calcul du champ électrostatique des intégrales doubles ou triples.
De plus, le champ électrostatique en un point M de l’espace possède plusieurs composantes et dépend de
plusieurs paramètres :
1. Invariances
Les invariances permettent d’éliminer des coordonnées dont dépend le champ électrostatique en un
point M. Il y a invariance lorsque la vue de la distribution est identique en un point M et un point M’
(M’obtenu par translation ou rotation depuis M), ou bien si le champ électrostatique calculé en M et en
M’est identique.
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En coordonnées cartésiennes E ( M ) devient :
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2. Symétries et antisymétries
Le plan π2 ( M , er , ez ) est lui aussi un plan de symétrie pour la distribution, le champ dE doit être contenu
dans ce plan : il ne peut donc pas avoir de composantes selon e . Donc le champ dE n’a qu’une seule
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Figure 2.12 : ¨Antisymétrie et condensateur
VII. Calcul du champ électrostatique par la méthode intégrale : exemple du fil infini
Nous utilisons la première méthode qui permet de calculer le champ électrostatique créé par une
distribution continue de charge. Ce n’est pas la plus simple, mais nous pouvons mener le calcul à son terme
grâce à la détermination préalable des symétries et invariances.
- Pour ce qui est des invariances, le fil étant infini, la distribution est invariante si l’on se translate le long
du fil. Le fil étant dirigé suivant Oz, la coordonnée z est éliminée. Aussi, la distribution est inchangée par
rotation autour du fil, la coordonnée est éliminée.
Ainsi : E ( M ) = Er (r )er + E (r )e + Ez (r )ez
- Pour ce qui est des symétries (confère VI.2.1), le fil admet deux plans de symétrie, ce qui élimine les
composantes suivant e et suivant ez .
Ainsi : E (r ) = Er ( M )er
dq PM
dE ( M ) = u , or R=PM et u = donc
4 0 R 2
PM
dz
dEr (r ) = dE ( M ).er = PM .er
4 0 PM 3
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Figure 2.13 : Paramétrage du fil
Dans la configuration de la figure 2.13, trois paramètres ( R, z, ) jouent le même rôle, celui de situer le
point P par rapport à l’origine du repère : nous allons en garder un seul, l’angle .
PM .er = R cos = r
r r
On a aussi : cos( ) = R= et : z = r.tan( ) soit dz = r.d tan( ) , dz = r. 1 + tan 2 ( ) d et
R cos( )
r
finalement dz = d et l’équation (*) devient :
cos 2 ( )
r
d
cos 2 ( ) cos( )d
dEr (r ) = dE ( M ).er = .r =
r 3
4 0 r
4 0
cos ( )
3
cos( )d 2
cos( )d 2
cos( )d
Er (r ) = = = 2 , soit Er (r ) = 2 sin( )02 et Er (r ) =
fil
4 0 r 4 0 r 0
4 0 r 4 0 r 2 0 r
−
2
Le champ électrostatique créé par un fil infini s’écrit : E ( M ) = er
2 0 r
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VIII. Théorème de Gauss
Ce théorème permettra un calcul plus aisé à condition que les symétries de la distribution soient suffisantes.
1. Enoncé
Le flux sortant du vecteur champ électrostatique E à travers une surface fermée S est proportionnel à la
somme des charges électriques Qint contenue dans le volume que délimite la surface S.
Qint
=
S
E.next dS =
0
Remarque : la surface S est une surface purement géométrique appelé surface de Gauss. Son choix se fait
arbitrairement mais de façon judicieuse, ce qui permet un calcul facile et rapide du champ électrostatique
en tout point de l’espace. La surface passera par le point où l’on souhaite calculer l’expression du champ
électrostatique.
On choisit :
• Une surface sphérique si le système chargé présente une symétrie sphérique.
• Une surface cylindrique si le système chargé présente une symétrie cylindrique ou s’il est filiforme.
= E.n
S
ext dS
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Figure 2.14 : Fil et théorème de Gauss
La surface de Gauss choisie est composée de trois portions de surface notées S1, S2 et S3. Il faut donc
théoriquement calculer trois flux et les additionner :
1 = E.next1dS1 , 2 =
S1
E.n
S2
ext 2 dS2 et 3 = E.n
S3
ext 3 dS3
= 3 = Er (r ) dS = Er (r ).2 rh
S3
4. Il faut également calculer la charge contenue à l’intérieur du volume délimité par la surface de Gauss :
Le fil porte la densité linéique de charge , le cylindre est de hauteur h donc la charge contenue dans
celui-ci est Qint = .h
Si Qint est la charge totale intérieure au volume τ avec la densité ρ on a : Qint = d
Qint
E.ndS =
Qint 1
Le théorème de Gauss = dévient div( E )d = = d soit
S 0 0 0
div( E ) =
0
Cette relation signifie que les charges électriques sont les sources du champ électrostatique.
Si ( )
0 div E 0 les lignes de champ « divergent », par contre si 0 div E( ) 0 et les lignes de
champ « convergent ».
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3.2 Notion d’angle solide
u.ds u.n
Ou d = 2
= ds (angle solide élémentaire sous lequel du point, on voit la surface élémentaire)
r r2
On convient d’algébriser d de la manière suivante : on appelle face nord de ds la face par laquelle sort le
vecteur normal n ,face sud l’autre face. d , est positif si de O, on voit la face sud de ds, dans le cas
contraire d est négatif.
E dl = 0 .
(c)
Le théorème de Stokes permet d’écrire
(C )
E.dl = rot ( E ).ndS or .dl =0 soit
E rot ( E ).ndS = 0
S
(C )
rot ( E ) = 0
Cette relation signifie que les lignes de champ électrostatiques ne se referment pas sur elles même.
3.5 Résumé
Les deux équations fondamentales de l’électrostatique dans le vide sont :
E.ndS = d
Théorème de Gauss pour E 1
div( E ) =
0 0
S
M 1M 2
Avec u = vecteur unitaire orienté de M1 vers M2, G = 6, 67.10-11N.m2.kg−2 la constante de
M 1M 2
gravitation universelle.
Cette force est formellement analogue à la force électrostatique. La seule différence provient du fait qu’une
masse est toujours positive tandis qu’une charge peut être négative ou positive : la force
gravitationnelle est toujours attractive tandis que la force électrostatique est attractive lorsque les charges
sont de signe opposé et répulsive sinon.
2) Champ de gravitation
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Comme pour la force électrostatique, on peut donc introduire la notion de champ. Le champ de gravitation
créé en M2 par une masse ponctuelle m1 située en M1 s’écrit donc :
m1
A1 ( M 2 ) = −G u
( M 1 M 2 )2
Comme le champ électrostatique, ce champ ne dépend pas de la masse m2 mais uniquement de l’endroit où
elle se trouve.
Enoncé : Le flux du champ gravitationnel à travers une surface fermée S est égal au produit de la masse
totale contenue à l’intérieur de la surface S par −4π fois la constante de gravitation universelle G :
= A.n
S
ext dS = −4 GM int
Remarque : Bien que les phénomènes soient différents, il y a une analogie formelle entre le champ
électrostatique et le champ de gravitation. Nous pourrons appliquer les résultats issus de l’électrostatique
au cas de la gravitation, en respectant les correspondances du tableau :
Electrostatique Gravitation
Charge q Masse m
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