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CHAP. 2.

TECHNIQUES MACROSCOPIQUES D’ETUDE DES


MINERAUX DES ROCHES

1) CRITERES ORGANOLEPTIQUES
a) Toucher
b) Vue
c) Goû t
d) Odeur
2) CRITERES PHYSIQUES
a) Minéraux Solubles
b) Minéraux Perméables
c) Minéraux imperméables
3) CRITERES RETICULAIRES
e) Forme
f) Macle
g)Clivage
h)Cassure
L’étude macroscopique des
minéraux est basée sur
l’analyse des critères
organoleptiques, physiques
et réticulaires.
1) Caractères organoleptiques
Les caractères organoleptiques
sont toutes les descriptions des
caractéristiques physiques de la
matière, telles qu'elles sont perçues
par les sens, le goût, sa texture, son
odeur, sa couleur ou sa
température.
On qualifie d'organoleptique tout ce qui
est susceptible d'exciter un récepteur
sensoriel.
On va distinguer : le
toucher, la dureté, la
vue, le gout, l’odeur.
a) Le toucher : permet d’évaluer
grossièrement la dureté et la texture
des minéraux et des roches.
- La dureté est une qualité
physique indiquant la
résistance au toucher, à la
pression, au choc et à l'usure ;
elle caractérise le minéral, le
métal, les matériaux, l'eau et
les aliments.
La dureté est définie comme la
résistance qu’oppose un corps
à la destruction mécanique de
sa structure.
Un minéral est plus dure que
celui qu’il raie et plus fragile
que celui qui le raie.
La dureté d'un
minéral est sa
capacité à résister à
l'abrasion ou à la
rayure.
On se réfère à l’échelle de
Mohs qui est une échelle
empirique correspondant
à 10 minéraux étalons
choisis pour repérer la
dureté des minéraux.
L'échelle de Mohs fut
inventée en 1812 par le
minéralogiste allemand
Friedrich Mohs afin de
mesurer la dureté des
minéraux. Elle est basée sur
dix minéraux facilement
disponibles.
- La texture représente le mode
d’arrangement des minéraux à
l’échelle de l’échantillon ou de
la lame mince d’une roche.
Les textures sont très variées et
dépendent des types roches, selon
qu’on a une roche sédimentaire,
volcanique, plutonique ou
métamorphique.
La dureté peut aussi évaluer le
taux de compacité ou
d’agrégation d’une roche, si la
roche est pulvérisante ou non.
 Le talc est doux,
 La pierre ponce est â pre
(rugueuse, rude),
 Le sable est meuble,
 Le granite est compact.
- La densité : c’est le poids du
minéral rapporté au poids du
volume égal d’eau.
La densité des minéraux varie de 1,5
à 8. La densité des minéraux est une
propriété mesurable, elle est une
constante physique qui caractérise
un minéral donné.
Beaucoup de minéraux ont une densité
qui se situe autour de 2,7 gr/cm3, soit 2,7
fois plus lourd qu'un volume égal d'eau.
Mais certains ont une densité faible,
comme le sel qui a une densité de 2,1;
d'autres se situent à l'autre extrême,
comme la galène (sulfure de plomb)
avec une densité de 7,5 et l'or dont la
densité est de 19,3.
- La granulométrie et l’état
d’agrégation peuvent s’apprécier
différemment pour les roches
consolidées et les roches meubles.
Les roches consolidées ont un
aspect massif avec ou non des
structures de déformation.
Les roches meubles sont étudiées
par tamisage.
b) La vue
Les caractères définis par
la vue sont l’éclat et la
couleur .
On appelle éclat d’un minéral la
perception visuelle de la manière
dont un minéral réfléchit la
lumière. En général il est
proportionnel à l’indice de
réfraction. C’est le rapport entre la
quantité de lumière réfléchie et
la quantité de lumière reçue.
On distingue trois types
principaux d'éclat :

 Éclat métallique
 Éclat submétallique
 Éclat non métallique
- Éclat métallique : caractérisé
par un fort pouvoir réflecteur (0,4
à 0,6) de la surface et une forte
absorption de la lumière dans le
volume du minéral.
Minéraux opaques : les métaux
natifs, les sulfures et sulfosels et
quelques oxydes métalliques.
L'indice de réfraction est
supérieur ou égale à 3
- Éclat submétallique : c'est
l'éclat de certaines espèces
minérales qui ne réfléchissent
pas la totalité de la lumière, et
dont l'indice de réfraction est
entre 2,6 et 3.
Exemple : cuprite (2,85), cinabre
(2,9), hématite (3,0)
Minerai de fer de couleur rougeâtre ou brune

Graphite à éclat submétallique


- Éclat non métallique :
c’est l’éclat des minéraux
transparents ;
il est subdivisé en plusieurs
types :
Éclat vitreux : c'est l'éclat typique
du verre et des minéraux dont
l'indice de réfraction est compris
entre 1,3 et 1,9.
Ce groupe comprend 70 % des
minéraux, près que tous les silicates,
les carbonates, les phosphates, les
sulfates, les halogénures, oxydes et
hydroxydes de cations légers comme
aluminium et magnésium ;
Eclat Vitreux
Éclat adamantin : c'est l'éclat
brillant typique du diamant et
des minéraux dont l'indice de
réfraction est compris entre
1,9 et 2,6 ;
le pouvoir réflecteur est
compris entre 0,1 et 0,2.
Eclat Adamantin
Exemples : zircon (1,92-1,96),
cassitérite (1,99-2,09), soufre
(2,4), sphalérite (2,4), diamant
(2,45), rutile (2,6).
Quand l'éclat adamantin est
accompagné de couleur
jaune ou marron on parle
d'éclat résineux.
Éclat nacré : l'éclat nacré
est le résultat d’une
structure fibreuse fine.
Les minéraux à éclat nacré
ont des propriétés optiques
ressemblant à celles des
vêtements en soie.
éclat nacré
Éclat perlé : l'éclat perlé est
typique des micas ; souvent,
les minéraux à éclat perlé ont
une tonalité iridescente.
C’est la propriété de certaines
surfaces qui semblent changer
de couleur selon l'angle de vue
ou d'illumination.
Éclat cireux : le minéral
apparaît comme s’il était
couvert d’une couche de
cire.
Éclat Mat : éclat faible de
minéraux surtout terreux
(kaolinite,
montmorillonite)
caractéristique des minéraux
semi-transparents
- La couleur : c’est l’un des
critères les plus apparent et
attractif des minéraux, or s’il
est vrai que certains minéraux
ont leur couleur propre, bon
nombre n’ont pas une couleur
qui leur soit attitrée.
mais il ne constitue pas un
critère sû r, car une même
espèce minérale peut avoir
plusieurs couleurs
(exemple le feldspath peut
être rose et blanc).
Le quartz est transparent,
blanc, violet, jaune orangé,
noir fumé.
De même des espèces
minérales différentes
peuvent avoir la même
couleur (la calcite et le
quartz sont blancs
translucides).
Disthène Hauyne
Orthose rose
Orthose blanche

Plagioclase blanc
Calcite blanche
Toutefois, certains minéraux ont
une coloration caractéristique qui
peut aider à leur détermination,
par exemple :
- la pyrite est jaune laiton,
- la chalcopyrite est jaune à reflet
rouge et bleu,
- la galène est gris de plomb,
la pyrite est jaune laiton, l’or des fous
la galène est gris de plomb

La sillimanite incolore souvent blanc,


la chalcopyrite est jaune à reflet rouge et bleu teinté (jaune, vert, brun...)
- la malachite est verte,
- l’olivine est jaune/vert olive,
- le pyroxène est noir charbon,
- le grenat est rouge brique,
- la biotite est noir brillante,
- la muscovite est en paillettes
translucide,
- le disthène et l’haüyne sont
bleus.
Mica noir : biotite
Grenat brut du Brésil rouge brique

Mica blanc : muscovite


Pyroxène : noir charbon
Amphibole: noir verdâtre Olivine : vert / jaune olive

la muscovite est en paillettes translucides


L’andalousite (variété Chiastolite) Rose,
brun, blanc, gris, violet, jaune, vert ou
bleu
Prisme à section carrée, ce minéral est
indicateur de métamorphisme à basse
température et basse pression
c) Le goût
Une roche a une saveur si elle
a des minéraux solubles.

Un minéral peut donc être :


- Salé (Halite NaCl),
- Amer (Epsonite),
- Caustique (Natron).
Le chlorure de sodium est un
composé chimique ionique de
formule NaCl. On l'appelle plus
communément sel de table ou sel
de cuisine, ou tout simplement sel
dans le langage courant
Le sulfate de magnésium est un
composé chimique minéral
anhydre de formule MgSO4
communément appelé sel anhydre
d'Epsom à saveur amer.
Ce minéral évaporite de
genèse secondaire
constitue des formations
rocheuses, fragiles, tendres
et très légères, solubles
dans l'eau, au goû t amer et
salé
Le natron ou atroun désigne d'abord
un minéral, le carbonate de sodium
décahydraté de formule chimique
Na2CO. 10 H2O. Mais c'est aussi une
roche évaporitique qui a la singulière
propriété, en présence d'eau ou
d'humidité, de développer à sa
surface le minéral natron (souvent
accompagné de diverses impuretés).
Natron : incolore à blanc, blanc grisâtre, gris à jaune suivant impuretés
Il existe des minéraux qui
happent la langue ou
provoquent un effet de pile
électrique (Sylvine/Sylvite :
chlorure de potassium) ou qui
sont piquantes (salmiac :
chlorure d’ammonium)
La sylvine, encore dénommée
sylvite ou sel amer, est une espèce
minérale de la famille des
halogénures ou chlorures.
Il s'agit d'un minéral typique des
roches évaporites à base de
chlorure de potassium de formule
KCl
Sylvine cristallisée
Le chlorure d'ammonium est un solide
ionique de formule chimique NH4Cl.

salmiac cristallisé
salmiac en poudre

salmiac : chlorure d’ammonium


d) L’odeur :
certains minéraux ont une odeur
caractéristique.
- La pyrite par broyage dégage une
odeur de soufre.
- Le soufre a une odeur d’œuf pourri
- Le pétrole et le bitume ont une
odeur d’essence.
Certaines roches volcaniques
récentes dégage une odeur de soufre.
2) Les critères physiques
En fonction du comportement du
minéral vis-à -vis de l’eau, on
distingue :
- les minéraux solubles, exemples
- les minéraux perméables
exemples
- et les minéraux imperméables,
exemples.
3) Les critères réticulaires
Ce sont les critères qui font
intervenir la distribution des
atomes.
Il s’agit de la structure intime
du minéral définie par la forme,
la macle et la cassure.
a) La forme :
La forme du minéral résulte de
l’arrangement géométrique des atomes.
Elle est caractéristique du minéral. En
effet, les minéraux cristallisent dans
systèmes qui diffèrent les uns des autres
par leur forme : cubique, hexagonale,
orthorhombique, rhomboédrique,
quadratique, triclinique et monoclinique.
b) La macle
Deux cristaux d’un même cristal
peuvent se développer
simultanément de façon symétrique
et former une macle qui est souvent
caractéristique d’un minéral.
On va distinguer la macle simple de
l’orthose, la macle albite
polysynthétique, la macle h1, etc …
c) Le clivage
Les clivages sont des plans de
faiblesse parallèles et rectilignes, ils
sont caractéristique de chaque
minéral.
Ce sont des plans de clivages.
Clivages simples des micas, double
clivages des pyroxènes et
amphiboles, etc …
d) La cassure
Certains minéraux n’ont pas
de clivages et peuvent se
casser sans une orientation
préférentielle.
La cassure désigne l'aspect de
la surface d'un minéral qui,
après avoir été soumis à une
contrainte, se brise en
présentant des surfaces de
fractures irrégulières, dans des
directions quelconques.
On distingue plusieurs forme de
cassures :
•conchoïdale = en forme de coquille
(style palourde, mollusque bivalve)
•irrégulière = sans forme précise
•écailleuse = intermédiaire des deux
précédentes (esquilleuse)
Casure esquilleuse :  lorsque la
cassure est écailleuse ou esquilleuse
ou en éventail, la taille est difficile.

Le jaspe a une cassure esquilleuse


Quartz  : la cassure n'ayant pas
de plan de faiblesse à exploiter
(plan de clivage), pas de formes
géométriques définies, le
quartz présente une cassure
conchoïdale.
Le quartz qui montre une
cassure conchoïdale.
cassure conchoïdale d’une obsidienne
Merci de votre attention

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