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LIVRET

PÉDAGOGIQUE
NIVEAU 1
La collection des livrets pédagogiques de l’Institut National de Gemmologie,
intitulée « Le métier de Gemmologue », est composée de 4 tomes
correspondant aux quatre niveaux de formation préparant au certificat
de Gemmologue. Ces livrets pédagogiques sont des outils de travail
destinés aux apprenants. Chaque livret a été conçu de telle sorte
que l’apprenant puisse prendre des notes et rédiger des fiches de travail
sur les gemmes analysées durant les travaux pratiques. Les livrets sont
ainsi enrichis au fur et à mesure de la formation et sont conservés
par l’apprenant.

Le cœur du métier de gemmologue consiste à déterminer la nature


et l’authenticité des pierres gemmes (diamant, rubis, émeraude, saphir,
topaze, quartz, tourmaline…), des perles (fines ou de cultures), des pierres
dites décoratives (jaspe, amazonite, lapis-lazuli…) et des matières organiques
(corail, nacre, écaille…), afin de permettre leur identification. Il doit être capable
de différencier les imitations et synthèses qui existent de ces pierres, grâce
à différents tests de laboratoire effectués à l’aide d’instruments spécifiques
comme la loupe, la binoculaire, le réfractomètre, le polariscope, la lampe
UV, la balance hydrostatique… Il doit également être capable de reconnaître
les métaux précieux (or, argent, platine…) des alliages (or blanc, or rouge…),
ainsi que les différents poinçons de contrôle, de maître ou de titre. Il allie
ainsi des compétences techniques et scientifiques.

Le futur gemmologue, dans son travail, est soumis à une obligation


de moyens et non de résultats. Suivant les instruments dont il dispose,
il pourra ou non affiner la détermination des gemmes qui lui sont confiées.

La vocation des livrets pédagogiques est de permettre au futur gemmologue


de se constituer un référentiel d’analyse qu’il enrichira tout au long
de ses « rencontres » avec de nouvelles gemmes. Les définitions
et commentaires donnés dans le présent livret sont donnés à titre
d’information dans le cadre de cours de gemmologie de l’ING et ne doivent
en aucun cas être considérés comme ayant valeur juridique. Le lecteur
est invité à se référer aux textes juridiques en vigueur.

Le livret 1 a été élaboré par l’équipe pédagogique de l’ING, coordonné


et finalisé par la direction pédagogique.

5
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S O M M A I R E
INTRODUCTION À LA GEMMOLOGIE 8

DÉFINITIONS (CF. RÉGLEMENTS CIBJO) 11

COURS 1 : SUBSTITUTS ET SYNTHÈSES 12


13 I. Pierres Artificielles
A. Le verre

15 II. Pierres Composites


A. Les doubles grenat - verre
B. Les doubles émail

19 III. Pierres synthétiques : Méthode par fusion à sec dans la flame


A. Description du procédé
B. Corindon synthétique

COURS 2 : LES INCLUSIONS DES GEMMES


NATURELLES 24
25 I. Les inclusions solides
A. Les cristaux de forme trapue
B. Les cristaux de formes lamellaire
C. Les cristaux aciculaires
D. Les fibres

28 II. Les inclusions liquides et gazeuses


A. Cristaux négatifs
B. Canaux
C. Lacunes et givres

31 III. Les particularités de cristallisation


A. Des zones d’accroissement droites qui suivent
les étapes de la croissance du cristal
B. Inclusions sous la forme de plan
C. Perturbations de croissance

COURS 3 : LES FAMILLES DES GEMMES 34

COURS 4 : NOTIONS DE CRISTALLOGRAPHIE 38


39 I. Classification morphologique des cristaux
A. Gemmes amorphes
B. Gemmes cristallisées
C. Gemmes micro cristallisées
D. Roches
E. Comportement de la lumière au sein d’une gemme

47 II. Le polariscope
A. Principe
B. Pratique : le polariscope
6
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COURS 5 : PRINCIPE DE RÉFRACTION
DE LA LUMIÈRE 52
54 I. Un peu de physique
A. Lois se Snell - Descartes
B. La réflexion totale interne

59 II. Refractomètre : méthode
60 III. Les conseils et les limites

COURS 6 : LA BIREFRINGENCE,


LE DOUBLAGE ET LA DISPERSION 62
63 I. La birefringence
64 II. Le doublage
66 III. La dispersion

COURS 7 : LE PLEOCHROÏSME 68


69 I. Gemmes isotropes
70 II. Gemmes anisotropes uniaxes
71 III. Gemmes anisotropes biaxes
72 IV. Principe du dichroscope

COURS 8 : POIDS, DENSITÉ, DURETÉ 74


75 I. Poids
76 II. Densité
77 III. Dureté

LEXIQUE 80

LIVRES RECOMMANDÉS PAR L’ING 87

SITOGRAPHIE 87

7
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INTRODUCTION
À LA GEMMOLOGIE

Le Premier ministre,

Sur le rapport du ministre de l’économie, des finances et de l’industrie et de la garde des sceaux,
ministre de la justice,

Vu la HTUdirective 98/34UTH/CE du Parlement européen et du Conseil du 22 juin 1998 prévoyant une procédure
d’information dans le domaine des normes et réglementations techniques et des règles relatives aux services
de la société de l’information, et notamment la notification no 99/0233/F du 10 mai 1999 à la Commission
des Communautés européennes ;

Vu le HTUcode de la consommationUTH, notamment ses articles L. 214-1 et L. 214-2 ;

Vu le code des douanes, notamment son article 38 ;

Le Conseil d’Etat (section des finances) entendu,

Décrète :

Art. 1er. - Les dispositions du présent décret s’appliquent aux matières et produits suivants :
- pierres gemmes formées dans des gîtes naturels ;
- pierres synthétiques, pierres artificielles et imitations de pierres gemmes ;
- matières organiques d’origine végétale ou animale, traditionnellement utilisées en joaillerie ;
- perles fines ;
- perles de culture ;
- imitations de perles fines et de perles de culture,
quels que soient leur origine, leur provenance et l’emploi auxquels ils sont destinés.

Art. 2. - Est complétée par la mention « traité » ou par l’indication du traitement, sous réserve des exceptions
prévues à l’article 3 ci-après, la dénomination des pierres gemmes, matières organiques, perles de culture
et perles fines qui ont subi, selon le cas, un traitement par irradiation, par laser, par colorant, par diffusion
en surface, par emplissage, éventuellement à titre de résidu d’un traitement thermique, de matières étrangères
incolores solidifiées dans les cavités extérieures qui présentent des ruptures de réflexion visibles à la loupe
de grossissement 10 fois, ou par toute autre méthode de laboratoire modifiant leur apparence, leur couleur
ou leur pureté.

Art. 3. - L’apposition de la mention « traité » ou l’indication du traitement n’est pas obligatoire pour les pierres
gemmes, matières organiques, perles fines et perles de culture ayant subi les pratiques lapidaires traditionnelles
suivantes :
- une imprégnation par une substance incolore fluide ;
- un traitement thermique, sous réserve que les éventuels résidus de chauffage en surface ne provoquent
pas de rupture de réflexion visible à la loupe de grossissement 10 fois ;
- un blanchiment sans adjonction de produits colorants ou de vernis.

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Art. 4. - Les qualificatifs suivants complètent respectivement la dénomination des matières et produits
mentionnés ci-dessous :
- « reconstituée » pour les pierres obtenues par fusion partielle, par agglomération ou frittage de matières
naturelles pour former un tout cohérent ;
- « composite » pour les pierres qui sont des corps cristallisés ou amorphes composés de deux ou plusieurs
parties assemblées non par la nature mais par collage ou par tout autre procédé. Leurs composants sont soit
des pierres naturelles, soit des pierres synthétiques, soit des produits chimiques ;
- « synthétique » pour les pierres qui sont des produits cristallisés ou recristallisés dont la fabrication provoquée
totalement ou partiellement par l’homme a été obtenue par divers procédés, quels qu’ils soient, et dont
les propriétés physiques, chimiques et la structure cristalline correspondent pour l’essentiel à celles des pierres
naturelles qu’elles copient ;
- « artificiel » pour les produits cristallisés sans équivalent naturel connu ;
- « d’imitation » pour les produits artificiels qui imitent l’effet, la couleur et l’apparence des pierres naturelles
ou des matières organiques, ou d’autres produits artificiels, sans en posséder les propriétés chimiques
ou les propriétés physiques ou la structure cristalline.
L’emploi des termes : « élevé », « cultivé », « de culture », « vrai », « précieux », « fin », « véritable », « naturel »
est interdit pour désigner les produits énumérés au présent article .

Art. 5. - L’emploi des termes : «semi-précieux» et «semi-fins» est interdit pour désigner toutes les matières
et produits mentionnés à l’article 1er.

Art. 6. - Les termes : «perle» ou «perle fine» sont réservés à des concrétions naturelles sécrétées
accidentellement, sans aucune intervention humaine, à l’intérieur de mollusques sauvages.

Art. 7. - Sont dénommées «perles de culture» les perles dont la formation dans un mollusque vivant
est provoquée artificiellement par l’intervention de l’homme, par quelque moyen que ce soit.
Ces perles de culture sont dites «perles de culture sciées 3/4 ou sciées 1/2», selon leurs formes, lorsqu’elles
ont été sciées ou meulées.
Elles sont dénommées «perles de culture composées» lorsqu’elles résultent de l’assemblage par l’homme
de la partie supérieure d’une perle de culture avec une ou plusieurs parties inférieures de même nature
ou de toute autre matière.

Art. 8. - Sont dénommées «perles d’imitation» :


- les perles entièrement ou partiellement fabriquées par l’homme, copiant l’apparence, la couleur et l’effet
des perles naturelles ou de culture mais ne possédant pas leurs propriétés physiques ou chimiques ou leur
structure cristalline, même si des matières naturelles ont été utilisées ;
- les perles de culture traitées par dépôt d’un enduit quelconque à la surface, notamment d’un vernis plastique ;
- les produits ressemblant à une perle dont les couches extérieures ne sont pas entièrement le résultat
d’une sécrétion naturelle intervenue à l’intérieur du mollusque producteur.

Art. 9. - Il est interdit d’importer, de détenir en vue de la vente, de mettre en vente, de vendre ou de distribuer
à titre gratuit les matières et produits mentionnés à l’article 1er sous une dénomination autre que celle prévue
aux articles 2 à 8 du présent décret.
Cette dénomination est indiquée sur les étiquettes accompagnant le produit et sur tout document commercial
ou publicitaire s’y référant.

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Art. 10. - Pour les produits mentionnés à l’article 2, une fiche d’information décrivant les traitements appliqués,
autres que les pratiques mentionnées à l’article 3, leurs effets et les précautions à prendre dans l’entretien
de la pierre, de la matière organique ou de la perle est mise à disposition du consommateur préalablement
à la vente, puis lui est remise avec la facture.
Pour les produits mentionnés à l’article 3, les consommateurs sont informés, par affichage sur les lieux de vente,
que certaines pierres gemmes ont pu faire l’objet de pratiques lapidaires traditionnelles, par utilisation de fluides
incolores et chauffage, et que les perles ont pu faire l’objet d’un blanchiment. Cet affichage doit être parfaitement
lisible de l’endroit où la clientèle est habituellement reçue. Lorsque ces produits sont proposés au consommateur
selon une technique de communication à distance, la même information figure sur l’offre de contrat de vente
à distance.

Art. 11. - Les dispositions du présent décret ne s’opposent pas à la mise sur le marché en France des produits
légalement fabriqués et commercialisés dans un autre Etat membre de l’Union européenne ou de l’Espace
économique européen qui assure un degré de protection et d’information du consommateur équivalent à celui
du présent décret.

Art. 12. - LeHTU décret no 68-1089 UTHdu 29 novembre 1968 portant règlement d’administration publique
pour l’application de la loi du 1er août 1905 modifiée sur la répression des fraudes et des falsifications
en ce qui concerne le commerce des pierres précieuses et des perles est abrogé.

Art. 13. - Le présent décret entrera en vigueur le 1er février 2002.

Art. 14. - Le ministre de l’économie, des finances et de l’industrie, la garde des sceaux, ministre de la justice,
la secrétaire d’Etat au budget, le secrétaire d’Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à l’artisanat
et à la consommation et le secrétaire d’Etat à l’industrie sont chargés, chacun en ce qui le concerne,
de l’exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Fait à Paris, le 14 janvier 2002.

Par le Premier ministre : Lionel Jospin

Le ministre de l’économie, des finances et de l’industrie : Laurent Fabius

La garde des sceaux, ministre de la justice : Marylise Lebranchu

La secrétaire d’Etat au budget : Florence Parly

Le secrétaire d’Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à l’artisanat et à la consommation :


François Patriat

Le secrétaire d’Etat à l’industrie : Christian Pierret

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DÉFINITIONS
( c f. R ÉG L E M E N TS C I BJ O )

Les produits artificiels :

Le terme « artificiel » qualifie les produits fabriqués partiellement ou entièrement par l’homme.

Les pierres d’imitation :

Les pierres d’imitation sont des copies de pierres naturelles ou synthétiques, ou des produits
fabriqués entièrement ou partiellement par l’homme.

Ces pierres imitent l’effet, la couleur et l’apparence des pierres naturelles ou synthétiques
sans en posséder les propriétés chimiques et/ou les propriétés physiques et/ou la structure
cristalline.

Les pierres composites (assemblées) :

Les pierres composites sont des corps cristallisés ou amorphes composés de deux
ou plusieurs parties assemblées non par la nature mais par collage ou par tout autre
procédé artificiel.

Leurs composants sont soit des pierres précieuses ou fines, soit des pierres synthétiques,
soit des produits chimiques.

Les pierres synthétiques :

Les pierres synthétiques sont des produits cristallisés ou recristallisés dont la fabrication,
provoquée totalement ou partiellement par l’homme, a été obtenue par divers procédés,
quels qu’ils soient.
Leurs propriétés physiques et chimiques et/ou leur structure cristalline correspondent
pour l’essentiel à celles des pierres naturelles qu’elles copient.

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COURS 1 :
SUBSTITUTS
ET SYNTHÈSES
I. PIERRES
ARTIFICIELLES

Définition : contrefaçons de pierres naturelles fabriquées par l’homme, elles n’ont pas les propriétés physiques,
chimiques de la pierre naturelle imitée.

A. Le verre

Imitation la plus ancienne, de réalisation simple, le verre est composé principalement de silice amorphe (SiO2),
c’est-à-dire n’ayant aucune structure cristalline interne.
Ce produit artificiel peut avoir toutes les couleurs, être transparent (les objets sont visibles à travers la matière),
translucide (une certaine quantité de lumière est transmise) ou opaque (aucune lumière n’est transmise).

Verre à paillon : verre avec application de peinture dorée ou argentée sur la culasse.
Strass : verre contenant du plomb ou des oxydes métalliques.
Cristal : verre contenant entre 17 et 24 % de plomb.

Identification :

Bulles de formes variées, rondes ou allongées, en chapelet (photo 1)



Traces de fusion ou figures d’écoulement (replis de matière, comme un Sirop dans l’eau, photo 2)

Oeil du verrier (grain de silice non fondue, photo 3)

Égrisures (rayures) par manque de dureté (dureté = 5,5 à 6, cf. Cours 8)

Manque de vivacité

Photo 1 : bulle dans un verre vert (grossissement x45, coll. ING)

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Photo 2 : traces de fusion et bulles dans un verre incolore
(grossissement x25, coll. ING)

Photo 3 : « Oeil du verrier » dans un verre incolore


(grossissement x25, coll. ING)

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II. PIERRES
COMPOSITES

Définition : pierre composée de 2 ou plusieurs parties (naturelles, synthétiques, etc.) assemblées par collage
ou tout autre procédé artificiel.

A. Les doubles grenats - verre

Description : Une fine lamelle de grenat est mise en contact sur une masse de verre artificiel encore en fusion.
L’ensemble est taillé de telle sorte que le grenat occupe la partie supérieure de la pierre (photo 4).

Photo 4 : doublets grenat-verre bruts (coll. ING)

Différentes possibilités : C’est la couleur du verre qui donne la couleur de l’ensemble du doublet (la couleur
du grenat apparaît peu). Un verre incolore donnera un doublet grenat – verre incolore, ancienne imitation
du diamant.

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Identification :

Cerne rouge (pierre placée à l’envers sur un fond blanc)



Différence de vivacité de part et d’autre du plan de contact

Bulles organisées sur un plan (le plan de «collage»)

Aiguilles de rutile et cristaux dans le grenat. C’est le signe d’une pierre naturelle (photo 5 et 6)

Présence simultanée de bulles et d’inclusions dans la pierre

Indices de réfraction différents entre la table et la culasse

Photo 5 : inclusion dans la lame de grenat avec les bulles du verre en dessous
(grossissement x40, coll. ING)

Photo 6 : inclusion d’aiguilles de rutile dans un grenat avec les bulles du verre
(grossissement x45, coll. ING)

16
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B. Les doublets émail

Description : ils sont constitués de 2 pierres incolores soudées par un émail coloré. Toutes les couleurs d’émail
peuvent être utilisées mais principalement le vert, le violet et l’orange (photo 7).

Les matières utilisées pour les doublets peuvent être le quartz, le béryl et le spinelle synthétique de procédé
Verneuil (photo 8).

Photo 7 : doublet émail quartz (gauche) et doublet émail spinelle


synthétique (droite), coll. ING

Photo 8 : doublet émail quartz brut avec l’émail coloré visible


(grossissement x20, coll. ING)

17
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Identification :

Feuilletis incolore (pierre observée de profil, à la loupe)



En immersion, l’illusion optique est atténuée, seule la lame d’émail apparaît (photo 9).

Bulles au niveau de la zone d’assemblage (pouvant former des trouées incolores, photo 10).

Photo 9 : émail d’un doublet émail visible en immersion

Photo 10 : bulles trouant l’émail (grossissement x45, coll. ING)

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III. PIERRES
SY N T H ÉT I Q U ES

MÉTH ODE PA R FUS ION À SEC


DA NS L A FL AM M E
(PROCÉ DÉ VE RNE UI L )

Définition générale d’une synthèse : cristal créé artificiellement possédant les mêmes propriétés physico-
chimiques que les pierres naturelles.

A. Description du procédé

Schéma du dispositif du procédé Verneuil

19
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Description : Le chalumeau oxhydrique permet une forte élévation de la température (2100°C environ).
Le matériau fondu tombe goutte-à-goutte sur un germe et va former une «bouteille» caractéristique
de cette fabrication (photo 11). On pourra y tailler plusieurs pierres (photo 12).

Photo 11 : poires ou bouteilles Verneuil (coll. ING)

B. Corindon synthétiques

Photo 12 : corindons synthétiques Verneuil taillés (coll. ING)

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Identification :

Zones de croissance courbes parallèles entre elles pouvant être de couleurs alternées (photo 13)

Bulles de formes variées, qui lorsqu’elles sont très petites, se regroupent en nuage suivant la courbure
de croissance, dites bulles en « virgule »..

Bulles télescopées orientées toujours perpendiculairement aux zones de croissance courbes (photo 14).

Photo 13 : Zones de croissance courbes dans un corindon


synthétique, procédé Verneuil (grossissement x30)

Photo 14 : Bulle téléscopée perpendiculaire aux zones


de croissance courbes dans un corindon synthétique Verneuil
(grossissement x15, coll. ING)

21
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C. Spinelle synthétique

Il est possible d’obtenir toutes les couleurs par le même procédé de fusion de type Verneuil
(très exceptionnellement rouge)

Identification :

Bulles plus aplaties, déformées et groupées



Bulles télescopées fréquentes (photo15)

Bulles déchiquetées

Les zones courbes sont absentes car il y a un recuit de la synthèse.

Photo 15 : Bulle téléscopée dans un spinelle synthétique,


procédé Verneuil (grossissement x20, coll. ING)

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COURS 2 :
LES INCLUSIONS
DES GEMMES
NATURELLES
I . L ES I N C LUS I O N S
SOLIDES

A. Les cristaux de forme trapue

Définition : ce sont des solides étrangers présents dans la pierre, révélés par leur forme géométrique. Par
exemple, de l’apatite dans le saphir hôte (photo 16).

Photo 16 : cristal d’apatite dans un saphir


(grossisement x20, coll. ING)

L’érosion a pu effacer les angles et les arêtes ; ils sont alors arrondis, mais leur aspect mat et leur contour peu
marqué les différencient des bulles brillantes et contrastées.

25
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B. Les cristaux de forme lamellaire

Définition : ce sont des cristaux plans, des lamelles, comme des micas. Ils peuvent être d’aspect miroitant
en lumière réfléchie (photo 17).

Photo 17 : inclusion d’hématite sous la forme de lamelle


dans un « quartz strawberry » (grossissement x45, coll. ING)

C. Les cristaux aciculaires

Définition : ce sont des aiguilles cristallines longues ou courtes qui se croisent dans certaines pierres naturelles.
Sur des plans, elles suivent la cristallisation de la gemme et peuvent se croiser selon des angles précis.
Par exemple, les aiguilles de rutile dans les corindons sont placées sur un même plan dans trois directions
différentes (croisées à 60°, photo 18). En nombre suffisant, elles provoquent un effet lumineux en étoile sur la
pierre, l’astérisme.
Ces cristaux sont aussi appelées soies dans les corindons et peuvent avoir un aspect irisé (photo 19).

Photo 18 : aiguilles de rutile dans un rubis croisées à 60°


(grossissement x30, coll. ING)

26
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Photo 19 : soies irisées dans un saphir

D. Les fibres

Description : cristaux allongés et courbes, les fibres peuvent se présenter en touffe (exemple : fibres
de chrysotile (fibres d’amphibole serpentinisées), en « queue-de-cheval », dans le grenat démantoïde originaire de
l’Oural (photo 20)).

Photo 20 : fibres de chrysotile dans un grenat démantoïde (grossissement x45)

27
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I I . L ES I N C LUS I O N S
L I Q U I D ES ET G AZ E US ES

Lors de la formation de la gemme, des vides, ou cavités, peuvent se créer suite à des modifications
des conditions de croissance

A. Cristaux négatifs

Lorsque les inclusions ont la même forme géométrique que le cristal hôte, ce sont des cristaux négatifs.

B. Canaux

Lorsque ces cristaux négatifs sont fins et allongés, ils deviennent des canaux (photo 21). Ils sont orientés selon
l’axe de croissance privilégié du cristal et sont parallèles entre eux.

Photo 21 : canaux parallèles dans une émeraude


(grossissement x20, coll. ING)

28
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C. Lacunes et givres

Définition : Les lacunes sont des cavités plane. Du liquide se trouve fréquemment dans les lacunes.

La présence d’une bulle de gaz, ou libelle, dans une cavité contenant du liquide donnera à l’inclusion le nom de 2
phases ou biphase (photo 22).

Photo 22 : inclusions biphases dans une aigue-marine


(grossissement x60, coll. ING)

L’inclusion peut comporter 3 phases.

Dans certaines pierres, la concentration saline permet l’apparition d’un cristal cubique de sel. On se trouve
en présence de 3 éléments : liquide – gaz – solide, c’est une inclusion triphase.

Un ensemble d’inclusions liquides prend l’aspect d’un givre.

29
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Certaines pierres ont des givres de formes particulières :

givres en fouillis: « trichites » de la tourmaline, « jardins » pour l’émeraude

givres en « aile d’insecte » ou « aile de papillon » dans les saphirs

givres en zébrures de l’améthyste (photo 23)

Photo 23 : givres en zébrures dans une améthyste


(grossissement x20, coll. ING)

30
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I I I . L E S PA R T I C U L A R I T É S
D E C R I S TA L L I SAT I O N

Elles sont liées à la croissance du cristal et se retrouvent dans la gemme taillée. Ce sont :

A. Des zones d’accroissement droites qui suivent les étapes de la croissance du cristal

Quand elles forment des angles entre elles, elles sont dites en «chevrons «. Elles consistent en de fines lignes
ou bandes de couleur alternées (photo 24).

Pour les corindons, attention à ne pas confondre les zones droites ou en chevrons des pierres naturelles
des zones courbes des synthèses Verneuil.

Photo 24 : zones droites en chevron dans un saphir naturel


(grossissement x45)

B. Inclusions sous la forme de plan

Des plans miroitants biens délimités forment des rectangles brillants en lumière réfléchie : ce sont principalement
des plans de croissance, des plans de diaclases (fractures ouvertes), des décollements ou des plans de macle.

31
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C. Perturbations de croissance

Les plans peuvent se succéder et former un ruban plissé appelé perturbation de croissance (photo 25).

Photo 25 : perturbations de croissance dans une topaze


(grossissement x30, coll. ING)

Ces inclusions ne sont pas limitatives, mais représentent les caractéristiques essentielles des pierres étudiées
en première année à l’ING.

32
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Système Principales provenances
Famille Variétés - couleurs Composition chimique
cristallin (liste non exhaustive)

Incolore, bleu, violet, vert, jaune, Colombie, Angleterre, France,


Fluorite polychrome
Fluorure de calcium Cubique
Brésil

Rouge, orange, rose, violet,


bleu, noir (pléonaste), Oxyde d’aluminium et de Myanmar (Birmanie), Pakistan,
Spinelle peu de vert magnésium
Cubique
Sri Lanka, Madagascar, Russie
Exceptionnellement incolore

Almandin (rouge violacé)


Pyrope (rouge feu)
Spessartite (orange) Silicate d’aluminium
Bohême, Inde, Brésil, Afrique
Grenat Grossulaire (incolore, jaune Cubique du Sud, Madagascar, Kenya,
pâle, vert : tsavorite, orange : Tanzanie, Russie, Italie
Silicate de fer et de calcium
hessonite)
Andradite (vert : démantoïde,
noir : mélanite)
1/incolore à jaune
2/ couleurs : rose, bleu, mauve, Carbone + éléments traces Afrique, Russie, Australie,
Diamant jaune, vert, orange, rouge, brun, (azote, bore…)
Cubique
Canada, Brésil
noir
Incolore à bleu (traitement
Sri Lanka, Thaïlande,
Zircon thermique), vert, brun, rouge, Silicate de zirconium Quadratique
Madagascar
jaune, orange

Emeraude : vert émeraude (Cr)


Aigue-marine : bleu Silicate d’aluminium Brésil, Colombie, Afrique,
Héliodore : jaune d’or
Beryl Morganite : rose
et de béryllium Hexagonal Russie, Madagascar, Inde et
Al2 Be3 Si6 O18 Pakistan
Goshénite : incolore
Béryl vert : vert (Fe

1/ monocristallisé, quartz :
- Améthyste : violette
- Citrine : jaune
- Cristal de roche : incolore Hexagonal/
-Quartz rose : rose Oxyde de silicium Rhomboédrique Madagascar, Brésil, Inde,
Silice ————— SiO2 ———— France
2/ microcristallisé : calcédoine, microcristalisé
agate, jaspe
3/ à inclusions
4/ chatoyants
Toutes couleurs :
- Rubellite : rouge
- Indigolite (indicolite) : bleu Silicate complexe composé
Brésil, Madagascar,
Tourmaline - Achroïte : incolore principalement d’aluminium, de Rhomboédrique
Sri Lanka, Russie
- «Melon d’eau» : rose et vert bore, de silicium
- Paraïba : bleu ou vert «néon»
(Cu)
Rubis : rouge (+ Cr)
Rubis : Myanmar, Thaïlande,
Saphir : bleu (+ Fe + Ti)
Sri Lanka, Afrique, Cambodge,
Saphirs de couleur : rose,
Oxyde d’aluminium Vietnam
Corindon orange, jaune, violet, vert, noir,
Al2O3
Rhomboédrique
Saphirs : Myanmar, Thaïlande,
Padparadsha (rose-orange)
Sri Lanka, Cachemire,
Leucosaphir ou saphir blanc :
Australie, Madagascar
incolore

Incolore, bleu ciel à vif


(irradiée), jaune, rose, orange Silicate d’aluminium Brésil, Sri Lanka, Russie,
Topaze Topaze impériale : jaune orangé et de fluor
Orthorhombique
Madagascar, Pakistan
+ pointe de rose

Ile de Zabargad (Mer Rouge),


Silicate de fer
Peridot Vert jaune, vert olive, vert brun
et de magnésium
Orthorhombique Brésil, Arizona, Australie,
Afrique, Myanmar
- Jaune, jaune vert, vert,
incolore (rare)
Oxyde d’aluminium Russie, Brésil, Sri Lanka,
Chrysoberyl - Œil de chat : chatoyant
et de béryllium
Orthorhombique
Madagascar
- Alexandrite : couleur
changeante selon lumière.

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COURS 3 :
LES FAMILLES
DE GEMMES
Les familles sont classées par systèmes cristallins et eindices de réfraction croissants.

Cr : chrome ; Fe : fer ; Ti : titane ; Al : aluminium ; O : oxygène ; Si : silicium ; Be : béryllium

Structure Structure
Structure microcristallisée
amorphe monocristallisée
Calcédoines Agates Jaspes

Silice translucide de couleur unie


Silice + argiles =
Chrysoprase : verte
Quartz : Silice translucide opaque de toutes
Verre naturel : Cornaline : orange
avec zonations, les couleurs sauf
Obsidienne Sardoine : brune
Cristal de roche : incolore ponctuations, bleu
(brun à noir), Onyx : noire et opaque ou bandes
Améthyste : violette veines,
etc.. noires et blanches
Citrine : jaune polymorphes Héliotrope : jaspe
Calcédoine : bleu gris
Amétrine : jaune et violet et de couleurs sanguin
Opale
Quartz : brun variées (vert ponctué
En lumière transmise,
Quartz rose de rouge)
Verre des nodules et/ou de légères
Prasiolite : verte
artificielle zonatinos sont parfois visibles
Morion : noir

Quartz (silice) mono ou microcristallisée à inclusions de :

rutile : « quartz cheveux de Vénus » oxydes de manganèse : « agate dentritique ou herborisée »


tourmalline : « quartz fléches d’amour » asbeste (amiante) : « quartz oeil de chat »
chlorite : « agate mousse » crocidolite (amphibole bleue) : « oeil de faucon »
fuchsite : « aventurine verte » crocidolite dorée : « oeil de tigre »
hématite : « aventurine brune » crocidolite rougeâtre : « oeil de taureau »
dumortiérite : « aventurine bleue » crocidolite + oxyde de fer : « oeil de fer »

35
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NOM DES FACETTES POUR LE DIAMANT

NOM DES FACETTES POUR LES PIERRES DE COULEUR

36
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LES FORMES DE TAILLE À FACETTE OU «BRILLANT»

FORMES DE TAILLE À DEGRÉS

FORME CABOCHON

37
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COURS 4 :
NOTIONS
DE CRISTALLOGRAPHIE
I . C L A S S I F I C AT I O N
MORPHOLOGIQUES
D E S C R I S TA U X

A. Gemmes amorphes

Gemmes n’ayant pas de structure cristalline propre, les éléments sont répartis sans ordre (ex : opale, obsidienne,
ambre…).

Ces matières sont isotropes.

B. Gemmes cristallisées

Les éléments composant la gemme sont disposés de manière ordonnée cela signifie qu’un même motif est répété
à l’identique selon un réseau régulier. La plus petite partie du réseau permettant de recomposer l’empilement
est appelée une maille élémentaire ou maille cristalline.

Une maille cristalline est définie par :

- 3 longueurs : a, b et c
- 3 angles : , α,β et γ

39
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1 E R GROUPE

Système cubique : diamant, grenat, spinelle, fluorite (photo 26)

Cube et formes dérivées : octaèdre, rhombododécaèdre

a=b=c

α = β = γ = 90°

Ces gemmes issues du système cubique sont isotropes.

Photo 26 : octaèdres de fluorite (coll. ING)

40
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Photo 27 : cubes de pyrite (coll. ING)

Photo 28 : diamant octaédrique

Photo 29 : grenat brut rhombododécaèdre

41
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2 E GROUPE

Système quadratique : zircon

Prisme droit à base carrée.

a=b≠c

α = β = γ = 90°

Système hexagonal : béryl, quartz

Prisme droit à base hexagonale.

a=b≠c

α = β = 90°

γ = 120°

Photo 30 : béryl brut (coll. ING)

42
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Système rhomboédrique : calcite, tourmaline, corindon

Rhomboèdre.

a=b=c

α = β = γ ≠ 90°

Photo 31 : cristal de saphir jaune du Sri Lanka


(coll. ING)

Photo 32 : rhomboèdre de calcite


(coll. ING)

Ces gemmes sont anisotropes uniaxes


43
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3 E GROUPE

Système orthorhombique : péridot, topaze, chrysobéryl

Prisme droit à base rectangle.

a≠b≠c

α = β = γ = 90°

Photo 33 : cristal de topaze (coll. ING)

Système monoclinique : orthose, diopside, spodumène

Prisme oblique à base rectangle, cristal de diopside.

a≠b≠c

α ≠ β = γ = 90°

44
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Système triclinique : axinite, disthène, labradorite

Prisme oblique sur toutes les arêtes.

a≠b≠c

α ≠ β ≠ γ ≠ 90°

C. Gemmes micro cristallisées

Ces gemmes sont constituées de microcristaux de même nature agrégés entre eux (ex : calcédoine).

D. Roches

Ces gemmes sont constituées de cristaux de natures différentes agrégés entre eux (ex : lapis-lazuli).

45
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E. Comportements de la lumière au sein d’une gemme

Un milieu est isotrope lorsque les propriétés de la lumière qui le traverse sont identiques quelle que soit
la direction sous laquelle on observe ce milieu.
Dans le cas contraire, on parle d’anisotropie du milieu.

Isotrope : Un rayon lumineux qui pénètre dans un cristal isotrope sera dévié et ralenti. On parle aussi
de monoréfringence.

Anisotrope : la lumière se propage avec une vitesse qui varie suivant sa direction de vibration dans le cristal.
Un rayon lumineux qui pénètre dans un cristal anisotrope sera divisé en deux rayons réfractés et polarisés à 90°,
on parle de biréfringence.

46
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II. LE POLARISCOPE

A. Le principe

Le polariscope est un outil simple et utile en gemmologie dans la détermination du caractère optique d’une
gemme. Il permet de définir si une pierre est isotrope (monoréfringente) ou anisotrope (biréfringente).

Un polariscope est composé de trois éléments principaux :


- une source lumineuse ;
- un filtre polarisant appelé le polariseur ;
- un autre filtre polarisant appelé l’analyseur ;

Les filtres polarisants sont constitués d’une feuille de plastique transparente contenant des cristaux
microscopiques d’iodosulfates de quinine orientés suivant une même direction. Placé devant une source
lumineuse, un polarisant ne transmettra donc que des ondes lumineuses vibrant dans un même plan.
En superposant un deuxième filtre orienté identiquement, la lumière, polarisée par le premier filtre, traversera
sans encombre le deuxième filtre, on dit alors que les filtres sont en position parallèle. Lorsque le deuxième filtre
est pivoté de 90°, les ondes lumineuses polarisées par le premier filtre sont ensuite absorbées par le second
filtre, on dit alors que les filtres sont en position croisée. La lumière est polarisée par un filtre polarisant puis
arrêtée par une deuxième lame dont les plans de polarisation sont perpendiculaires à ceux de la première lame.

Lorsqu’une pierre taillée ou brute est positionnée entre les deux filtres polarisant croisés, elle va agir sur le trajet
de la lumière.

Si la gemme est isotrope, elle va rester toujours éteinte, les rayons polarisés vont juste être déviés et ralenti.

Si la gemme est anisotrope, les rayons vont être divisés en deux rayons polarisés à 90°. La pierre va alors
s’allumer et s’éteindre tous les quarts de tour.

La lumière doit pouvoir traverser la pierre, c’est pourquoi le polariscope n’est utilisable qu’avec
les gemmes transparentes à translucides.

47
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Description :

B. Pratique : le polariscope

Observations au polariscope
Photo 33 : cristal de topaze (coll. ING)

Résultats observés Type de pierre Exemples de pierres

Amorphes: verre, opale, résine


Pierre toujours éteinte Pierre isotrope: amorphe ou cubique
Cubiques: diamant, grenat, spinelle …

Uniaxes: béryl, corindon, quartz,


La pierre s’éteint et s’claire 4 fois Pierre anisotrope uniaxe ou biaxe tourmaline, zircon …
lors de sa rotation complète Biaxes: chrysobéryl, péridot, topaze …

Pierre constamment éclairée Pierre microcristalline Agate, agates …

48
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Anomalies :

Anomalies d’observation

Verre: ombres mouvantes ou croix fixe,


centre sombre- bord clair (très rare)
Artificielles et synthétique Verneuil: hyperboles (photo 34)
Spinelle syn. Verneuil: ombre fixe sous forme de trame fibreuse (photo 36)
Pierres isotropes Pierres isotropes avec inclusions anisotropes: seules les inclusions rétablissent
tous les ¼ de tour (photo 37)

Toutes les pierres isotropes peuvent présenter des anomalies

Pierres dont la table est perpendiculaire à l’axe d’isotropie: phénomène


Pierres anisotropes d’irisation
-> regarder la pierre de profil afin de retrouver le ¼ de tour

-Doublet grenat-verre toujours éteint, le doublet émail/spinelle synthétique peut


présenter des anomalies.
Cas Particuliers -Le ¼ de tours est difficile à observer pour les pierres foncées.
-Les pierres très givreuses, isotropes ou anisotropes, peuvent rester éclairées
constamment.

N.B. : ne pas hésiter à changer la position de la pierre afin de l’observer dans toutes les directions
et surtout bien vérifier la position croisée des filtres polarisant.

Photo 34 : anomalies du verre au polariscope (hyperboles)

49
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Photo 35 : anomalie du verre : centre sombre, bords clair

Photo 36 : anomalie du spinelle synthétique en trame fibreuse

Photo 37 : grenat isotrope avec des inclusions anisotropes,


seules les inclusions rétablissent tous les 1/4 de tour

Photo 38 : citrine au polariscope, rétablit tous les 1/4 de tour


50
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Photo 39 : irisations lorsque la table d’une pierre anisotrope uniaxe est taillée
perpendiculairement à l’axe optique (ici un quartz).

Photo 40 : anomalies de polarisatino du grenat.

Photo 41 : calcédoine au polariscope, elle rétablit constamment la lumière

51
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COURS 5 :
PRINCIPE
DE LA RÉFRACTION
DE LA LUMIÈRE
Le réfractomètre est un instrument efficace basé sur une méthode simple pour déterminer le ou les indices
de réfraction ainsi que le caractère optique des gemmes.

On appelle réfraction le changement de direction que subit un rayon lumineux en passant d’un milieu optique
donné à un autre.

Ce changement est dû à une modification de la vitesse de propagation à partir du point, appelé point d’incidence,
où le rayon lumineux incident frappe l’interface. Par analogie, on peut apparenter le phénomène de réfraction
à la chute d’un corps dans de l’eau. En effet, lors de sa rencontre avec le plan d’eau, sa vitesse diminue
brusquement. En réalité la totalité de la lumière ne pénètre pas dans le second milieu pour être réfracté;
une fraction subit le phénomène de réflexion.

Sous certaines conditions que nous préciserons dans la suite, le faisceau peut subir une réflexion totale.
53
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I . U N P E U D E P H YS I Q U E

Un rayon lumineux qui passe d’un milieu à un autre est en partie réfracté et en partie réfléchi.
La réfraction est un phénomène de déviation et de changement de vitesse d’une onde lorsqu’elle change
de milieu. La réfraction survient généralement à l’interface (ou dioptre) entre deux milieux différents.

L’indice de réfraction est un rapport de vitesse :

La vitesse de la lumière dans l’air est c = 300 000 km/s.


En traversant une pierre gemme, elle est ralentie (dans le diamant vdiamant= 124 000 km/s).
Soit pour le diamant n = 300 000/124 000 = 2,419

Ce calcul étant très compliqué, il peut se substituer à un autre calcul plus simple : La mesure de l’angle i lorsque
le rayon incident est dévié à l’intérieur du matériau.

54
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A. Lois de Snell - Descartes

Loi commune à la réflexion et à la réfraction :


Le rayon incident, le rayon réfléchi et le rayon réfracté sont situés dans un même plan, le plan d’incidence.

Loi spécifique la réflexion :


Le rayon réfléchi est symétrique au rayon incident par rapport à la normale à l’interface. L’angle de réflexion i’1
est opposé à l’angle d’incidence i1

55
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Loi spécifique à la réfraction :
L’angle d’incidence i1 et l’angle de réfraction i2 vérifient la relation suivante :

Si n2 > n1, alors i2 < i1: le milieu 2 est alors qualifié de plus réfringent que le milieu 1.

Le rayon dans le milieu le plus réfringent est plus proche de la normale au dioptre au point d’incidence que
le rayon dans le milieu le moins réfringent.

Par ailleurs, il faut noter qu’il y a toujours une partie du rayonnement qui est réfléchie sur un dioptre. Il se peut
néanmoins que le rayon soit totalement réfléchi, on parle alors de réflexion totale.

56
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B. La réflexion totale interne

La réflexion totale interne est le principe de base des réfractomètres en gemmologie.

En écrivant sin(i2) = n1/n2 × sin(i1), on constate que si le rayon passe dans un milieu d’indice de réfraction plus
élevé que celui dont il provient, son inclinaison par rapport à la normale au dioptre est diminuée. Inversement,
quand il passe dans un milieu d’indice plus faible, son inclinaison est augmentée.

Dans ce dernier cas, où n1 est supérieur à n2, il existe alors un angle d’incidence limite i1lim au-delà duquel il se
produit nécessairement une réflexion totale, car le rayon réfracté ne peut plus exister.

RÉFLEXION TOTALE
SI N1 > N2

Il existe un angle limite l1lim où le rayon lumineux


incident n’est pas réfracté

Dans le cas du réfractomètre à RTI, les deux milieux utilisés sont :


- un verre très dense optiquement (n2) (Indice de réfraction 1,96)
- la gemme λ (n1)

Le verre dense, taillé et poli sous forme d’hémicylindre, possède un fort pouvoir de dispersion, c’est pour cela
que la lumière incidente utilisée est une lumière monochromatique jaune émettant à 589 nm (nanomètres), auquel
cas la lumière blanche serait dispersée dans les couleurs du spectre, c’est-à-dire un arc-en-ciel, et l’indice serait
illisible.

La lumière incidente traversant l’hémicylindre (n2) atteint l’interface entre les deux milieux à un certain angle.
Selon les propriétés des gemmes, les angles critiques à partir desquels il y aura une RTI seront différents.

Lorsque le rayon incident (R1) atteint la surface entre les deux milieux à un angle (I2) inférieur à l’angle critique
(Ic), il est réfracté (R1’) dans la gemme et sera en quelque sorte « perdu ».

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Lorsque le rayon incident (R2) atteint la surface entre les 2 milieux à l’angle critique (Ic), il n’est ni réfracté
ni réfléchi à l’intérieur mais va suivre l’interface entre les deux milieux (R2’).

Lorsque le rayon incident (R3) atteint la même surface à un angle supérieur à l’angle critique (Ic), il se réfléchit
à l’intérieur de l’hémicylindre avec le même angle que l’angle d’incidence (R3’).

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II. RÉFRACTOMÈTRE :
MÉTHODE

A. Principe du réfractomètre

Sur une échelle graduée située à l’intérieur du réfractomètre apparaissent deux zones : Une zone claire
correspondant aux rayons qui auront subi la RTI, et une zone sombre correspondant aux rayons dont une partie
aura été réfractée, «perdue». La limite entre les deux zones correspond à l’angle critique (Ic) et indique l’indice
de réfraction de la gemme testée.

B. Conditions d’utilisation

Afin de faciliter le contact entre les deux milieux, on utilise un liquide de contact, l’iodure de méthylène
ou diiodométhane saturé en soufre, qui possède un indice de réfraction de 1,79 environ. Tous les matériaux
qui sont au-delà de cet indice sont qualifiés «hors échelle», indice supérieur à 1,80 et restent donc illisibles,
l’échelle est sombre (diamant / certains grenats / zircon / moissanite synthétique…).

Le liquide d’indice pour le réfractomètre doit être déposé sur le prisme en petite quantité (une tête d’épingle)
pour une utilisation optimale. En plaçant la pierre sur le joint optique, l’application d’une petite pression
sur la pierre permet d’étaler le liquide pour assurer le contact entre la gemme et le prisme.

On prend alors la ou les mesure(s) d’indice(s) en lisant directement sur l’échelle graduée la limite entre les deux
zones de lumière. On fait ensuite pivoter la pierre d’un quart de tour puis on reprend les indices, et ainsi de suite
jusqu’à avoir fait une rotation complète de la pierre sur elle-même.

59
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I I I . L ES CO N S E I LS
ET LES LIMITES

Le seul inconvénient pour ce matériel est que la gemme étudiée doit avoir au moins une facette plane et polie
pour pouvoir tirer le maximum d’information lors de l’utilisation du réfractomètre.
La gemme doit être idéalement bien taillée, les surfaces lisses, sans aspérités et préférablement planes.
Elle peut être transparente, translucide ou opaque.
Un matériau brut, s’il présente des faces de prismes ou de pyramides ou autre, suffisamment lisses, peut
également être testé.

Avant toute prise d’indices au réfractomètre, il est important de bien nettoyer le prisme de l’appareil
ainsi que la facette de la gemme étudiée.

C’est un liquide toxique par contact, inhalation ou ingestion. Des précautions doivent ainsi être prises à savoir
éviter de s’en mettre sur la peau ou faire les prises d’indice dans des endroits ventilés, par exemple.

Les verres des réfractomètres sont de faible dureté et en conséquence, fragiles. Il est obligatoire de tourner
la pierre avec précaution en la soulevant légèrement. Tout faux mouvement peut rayer le verre et endommager
définitivement le réfractomètre. Nettoyer soigneusement le verre après usage avec un papier absorbant et alcool.

60
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COURS 6 :
LA BIRÉFRINGENCE,
LE DOUBLAGE
ET LA DISPERSION
I. LA BIRÉFRINGENCE

Définition : c’est l’écart maximum entre les deux indices de réfraction dans une gemme anisotrope.

Cas d’une tourmaline :

Cas d’une topaze :

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II. LE DOUBLAGE

Le doublage est une conséquence de la biréfringence. La décomposition d’un rayon lumineux en deux rayons
provoque un dédoublement de l’image. Ce dédoublement est d’autant plus visible que la biréfringence est forte.
Le doublage est un déplacement latéral de l’image.

Dans une pierre anisotrope uniaxe taillée perpendiculairement à son axe d’isotropie, le doublage ne sera pas
visible par la table. On pourra l’observer par la couronne au travers d’une facette (photo 42).

Photo 42 : doublage des arêtes et d’une fracture


dans un péridot

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Plus la pierre est importante, plus le doublage est visible. Ainsi, une pierre de faible biréfringence
mais volumineuse pourra montrer un doublage.

Le doublage est une preuve de la biréfringence (anisotropie) d’une pierre. Il permet de différencier un grenat
(isotrope) d’un zircon (anisotrope).

65
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III. LA DISPERSION

La dispersion est la variation de l’indice de réfraction en fonction de la longueur d’onde. C’est ce qu’on appelle
le feu des pierres précieuses.
Plus la dispersion est grande, plus les couleurs rouge et bleu sont séparées. Les pierres à grande dispersion
sont le rutile synthétique, le diamant, le grenat démantoïde...

66
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COURS 7 :
LE PLÉOCHROÏSME
I. GEMMES
ISOTROPES

Le rayon n’est pas dédoublé, quelle que soit la direction selon laquelle il traverse le cristal. L’absorption
de la lumière est la même au travers de chacune de ces faces. La couleur observée est la même, la pierre
est monochroïque.

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II. GEMMES
ANISOTROPES UNIAXES

Dans la direction de l’axe d’isotropie, la pierre est isotrope, une seule couleur est visible (la couleur du rayon
ordinaire). Dans les autres directions, deux couleurs sont visibles (la couleur du rayon ordinaire et celle du rayon
extraordinaire). La pierre est dichroïque.

L’œil perçoit le mélange de ces deux rayons en une seule couleur.

70
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III. GEMMES
ANISOTROPES BIAXES

Dans les trois directions d’observation, trois couleurs sont présentes juxtaposées deux à deux, la pierre
est trichroïque

Confusion : différencier le pléochroïsme de la polychromie.

Le pléochroïsme est lié à la décomposition des rayons lumineux et est visible à l’aide d’un dichroscope en
fonction de la direction d’observation (dichroïsme et trichroïsme).
Lorsque ce phénomène est visible à l’oeil nu, on parle alors de polychroïsme.

La polychromie est la multiplicité des couleurs dans une même pierre (tourmaline «melon d’eau», amétrine).
Elle est visible dans la plupart des directions d’observation.

71
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I V. P R I N C I P E
DU DICHROSCOPE

Le dichroscope est l’instrument du gemmologue permettant de différencier les couleurs du pléochroïsme présent
dans une pierre de couleur anisotrope. Il existe 2 types de dichroscope: le dichroscope à filtres et le dichroscope
à calcite.

Principe du dichroscope à filtres polarisants :

En plaçant deux filtres polarisants côte à côte et dans des plans de polarisation à 90°, chacun des rayons issus
de la pierre est filtré séparément. Chaque lame laisse apparaître la couleur du rayon qui la traverse.

Principe du pléochroïsme

Principe du dichroscope avec deux filtres polaroïds

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Principe du dichroscope à calcite :

La forte biréfringence de la calcite permet de séparer les deux rayons réfractés par la gemme et donc de voir
les deux couleurs de pléochroïsme côte à côte.

Principe du dichroscope à calcite

Utilisation : toujours regarder les couleurs du pléochroïsme dans trois directions de l’espace afin de voir
si la pierre est dichroïque ou trichroïque.
L’intensité du phénomène observé est plus ou moins marqué. Il peut être faible, net, fort, intense.
COURS 8 :
POIDS, DENSITÉ,
DURETÉ
I. POIDS

Le poids d’une gemme taillée était autrefois comparé à celui des graines locales comme celles du caroubier
(arbuste méditerranéen). Depuis 1909, le carat métrique, du nom de la graine de caroubier, a été adopté
légalement par la France pour la mesure du poids des gemmes.

Le poids est toujours exprimé en carat: 1 ct = 0,2 g.

On l’exprime avec au moins deux décimales arrondies si la troisième est un neuf (ex : 1, 639 ct sera arrondi
à 1,64 ct).

75
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II. DURETÉ

La dureté d’une gemme est jugée par son aptitude à résister à la rayure.

Le corindon rayera toute pierre de dureté égale ou inférieure comme le quartz, mais pas les pierres de dureté
supérieure comme le diamant. Il sera aussi rayé par lui-même.

Echelle de Mohs (échelle qualitative)

1 – Talc : friable sous l’ongle


2 – Gypse : rayé par l’ongle
3 – Calcite : rayé par une pièce de monnaie
4 – Fluorite : facilement rayable par une lame de couteau
5 – Apatite : rayé au couteau
6 – Orthose : rayé avec une lime
7 – Quartz : raye avec une vitre
8 – Topaze : rayé par des outils au tungstène
9 – Corindon : rayable par du carbure de silicium
10 – Diamant : rayé par un autre diamant

76
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III. DENSITÉ

La densité ou masse spécifique d’une pierre, exprimée sans unité, est égal au rapport entre le poids d’une gemme
et celui d’un volume égal d’eau pure (par définition deau = 1).

poids de la pierre
d=
poids du même volume d’eau

La densité peut être estimée de deux façons différentes :

PRIN CIPE D ES LIQUEURS D ENSES

La gemme est placée dans un liquide de densité 3,32 (diiodométhane pur). Si la densité de la gemme
est inférieure à 3,32, elle va remonter et flotter. Si la gemme a une densité proche de 3.32, elle va rester
en suspension. Si elle est supérieure, la pierre va couler.

Par exemple, la tourmaline (d=3,09) flotte alors que la topaze (d=3,52) coule dans le 3,32).
> cela nous donne uniquement une estimation quant à la densité de la pierre.

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La densité peut être estimée de deux façons différentes :

PRIN CIPE D ES LIQUEURS D ENSES

La gemme est placée dans un liquide de densité 3,32 (diiodométhane pur). Si la densité de la gemme
est inférieure à 3,32, elle va remonter et flotter. Si la gemme a une densité proche de 3.32, elle va rester
en suspension. Si elle est supérieure, la pierre va couler.

Par exemple, la tourmaline (d=3,09) flotte alors que la topaze (d=3,52) coule dans le 3,32).
> cela nous donne uniquement une estimation quant à la densité de la pierre.

Exemples de gemmes plongées


dans le liquide 3,32

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BA L A N CE HYD ROSTATIQUE

Elle nous permet de calculer la densité de la gemme avec une bonne précision.

La masse mesurée dans l’eau représente la masse de la pierre dans l’air à laquelle est soustrait la masse
du volume de liquide déplacé par la pierre (Théorème d’Archimède). Il nous reste alors à appliquer la formule
suivante:

masse dans l’air


d=
(masse dans l’air-masse dans l’eau)

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LEXIQUE
Se dit d’une loupe dont le verre laisse passer la lumière blanche sans la décomposer
Acrhomatique et qui ne modifie pas la couleur de la pierre observée

Aile de papillon Inclusion caractéristique des corindons. (anglais : fingerprint)

Amorphe Etat de la matière caractérisé par l’absence de structure cristalline périodique

Particularité des systèmes cristallins, sauf le système cubique, à posséder des propriétés optiques
Anisotropie différentes dans toutes les directions.

Phénomène visible au polariscope. Survient lors de la présence de tensions internes dans une pierre
Anomalies de polarisation isotrope (verre ou spinelle synthétique, par exemple). Se traduit visiblement par la forme
d’une croix, d’ombres mouvantes, etc.

Aplanétique Se dit d’une loupe qui ne déforme pas l’apparence de la pierre observée.

Artificiel Produit chimique fabriqué partiellement ou totalement par l’homme.

Biaxe Cristal possédant 2 axes optiques (systèmes: orthorhombique, monoclinique et triclinique).

Biphase Inclusion constituée d’une cavité remplie d’un liquide dans lequel flotte une libelle (bulle de gaz).

Propriété des minéraux anisotropes de dédoubler, polariser et réfracter différemment les rayons
Biréfringence lumineux qui les traversent. Traduit visuellement dans la pierre par un doublage des arêtes plus
ou moins fort.

Définit le comportement d’une gemme à l’égard de la lumière qui la traverse: isotropie, anisotropie
Caractère optique uniaxe, anisotropie biaxe.

Unité internationale de mesure de poids métrique utilisée pour les gemmes. Un carat correspond
Carat à 0,20 gr.

Appareil à flamme sous pression associant et contrôlant la combustion de l’hydrogène


Chalumeau oxhydrique et de l’oxygène. Permet d’obtenir des températures supérieures à 2000°C nécessaires à la fusion
de l’alumine pour la fabrication des corindons synthétiques.

81
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Chevron Figures angulaires de croissance parallèles aux faces naturelles du cristal hôte.

Matériau composé de 2 ou plusieurs parties, identiques ou différentes (naturelles, synthétiques,


Composite etc.), assemblées par collage ou tout autre procédé artificiel.

Ensemble des facettes de la partie supérieure entourant la table d’une pierre taillée. Compte 32
Couronne facettes dans la taille brillant du diamant (dénommées bézels, haléfis, étoiles).

Solide polyédrique dont la forme géométrique est déterminée par la disposition périodique
Cristal de ses constituants chimiques (brique ou maille élémentaire).

Cristal négatif Lacune de cristallisation dont les contours indiquent la forme initiale du cristal qui les abrite.

Ensemble des facettes de la partie inférieure d’une pierre taillée. Compte 24 ou 25 facettes
Culasse pour la taille brillant du diamant. Préférentiellement appelé «pavillon» dans les pierres de couleur.

Poids par unité de volume (masse volumique) ramené à la masse volumique de l’eau à 25°C. Indique
Densité combien de fois la masse du minéral est plus lourde que le même volume d’eau.

Propriété des minéraux anisotropes uniaxes de montrer au dichroscope deux couleurs différentes
Dichroïsme suivant la direction de l’observation.

Appareil optique muni de filtres polarisants croisés et accolés sur un même plan et permettant
Dichroscope de dissocier les différentes couleurs d’une gemme dichroïque ou trichroïque.

Dispersion Effet d’étalement des couleurs du spectre de la lumière blanche lié à la réfraction.

Doublage Perception d’une image dédoublée dans un cristal biréfringent.

Doublet Pierre composite comprenant deux parties assemblées par collage, parfois trois (triplet).

Dureté Résistance à la rayure et à l’usure entre deux matériaux solides différents.

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Echelle de dureté relative établie par Mohs comprenant 10 minéraux de référence classés du plus
Echelle de Mohs tendre au plus dur (de 1 à 10).

Egrisure Eclatement physique accidentel plus ou moins important sur les arêtes des pierres.

Petite face plane d’une pierre taillée. La taille brillant du diamant en comporte 57
Facette (58 si il y a une colette) .

Feuilletis Surface périphérique de séparation entre la couronne et la culasse d’une pierre de couleur facettée.

Givre Lacune cristalline de forme irrégulière en inclusion dans une pierre.

Pierre qui n’a que les apparences de la gemme qu’elle copie sans en posséder les propriétés
Imitation physiques, chimiques et optiques.

Désigne les corps solides, liquides ou gazeux piégés par la croissance d’un cristal hôte. Comprend
Inclusion les lacunes et autres particularités cristallines, les reliquats, bulles de gaz, etc.

Indice de réfraction Rapport des vitesses des rayons lumineux dans des milieux différents.

Interférence Effet visuel lié à la diffraction de la lumière dans ou entre des microfractures, clivages, etc.

Irisations Décomposition de la lumière observée au polariscope. Fréquentes dans l’axe optique.

Propriété des substances amorphes et des cristaux appartenant au système cubique à posséder
Isotropie les mêmes caractéristiques optiques dans toutes les directions.

Jardin Désigne les inclusions fluides et les fractures naturelles entremêlées des émeraudes.

Libelle Bulle de retrait apparue lors du refroidissement du liquide fossile contenu dans un cristal négatif.

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Série de liquides de densité connue utilisée pour établir par comparaison la densité approximative
Liquides denses des gemmes.

Lentille optique pour l’observation des gemmes. Grossissement conseillé : 10x. Doit être aplanétique
Loupe et achromatique.

Solide composé d’un agglomérat naturel de minuscules cristaux non-orientés (calcédoines


Microcristallisée par exemple).

Propriété des minéraux isotropes à montrer une seule et même couleur quelque soit la direction
Monochroïsme de l’observation.

Oeil du verrier Grain de silice non fondu.

Opaque Se dit d’un corps qui ne laisse pas passer la lumière.

Assemblage de minéraux identiques ou différents résultant de processus de cristallisation


Paragène (pression/température) variables.

Pléochroïsme Propriété des gemmes anisotropes à posséder plusieurs colorations visibles au dichroscope.

Poids spécifique Rapport du poids et de l’unité de volume.

Appareil utilisé pour déterminer, grâce à la lumière polarisée (filtre polarisant parallèle au filtre
Polariscope analyseur), le caractère optique des gemmes: isotropie, anisotropie.

Polychroïsme Phénomène désignant les différentes couleurs visibles à l’œil nu d’une pierre biréfringente.

Polychromie Variations colorées dans un même cristal.

Réfraction Résistance optique qu’un milieu transparent offre à la pénétration de la lumière.

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Réfractomètre Appareil servant à mesurer les indices de réfraction.

Rondiste Surface périphérique de séparation entre la couronne et la culasse d’un diamant.

Amas de fines aiguilles réfléchissantes de rutile présentes dans les corindons et les grenats
Soies et donnant dans la couleur de la pierre un aspect soyeux.

Cristal créé artificiellement par l’homme possédant, à quelques fluctuations près, les mêmes
Synthèse propriétés physiques, chimiques et optiques que son homologue naturel.

Classement des formes naturelles des cristaux sur la base de leurs caractéristiques de symétrie.
Système cristallin Comprend 7 systèmes: cubique, quadratique, hexagonal, rhomboédrique, orthorhombique,
monoclinique, triclinique.

Table Facette principale et la plus importante d’une pierre taillée.

Se dit d’un corps laissant passer la lumière sans permettre toutefois de distinguer nettement
Translucide la forme ni la couleur des objets placés derrière.

Transparent Se dit d’un corps laissant passer la lumière et permettant de voir nettement au travers.

Propriété des minéraux anisotropes biaxes à montrer trois couleurs différentes suivant la direction
Trichroïsme de l’observation.

Inclusion (visibles dans des émeraudes ou fluorites de Colombie) contenant un liquide, un solide
Triphase cristallisé et une bulle de gaz.

Se dit d’un cristal dont la cristallisation s’est faite autour d’un axe de croissance unique
Uniaxe (systèmes : quadratique, hexagonal, rhomboédrique).

Créateur d’un procédé de synthèse par fusion dans la flamme (1885) sur un germe avec lequel
Verneuil (Auguste) ont été obtenus les premiers corindons synthétiques.

Plans de croissance successifs d’un cristal révélés par des séries de lignes droites. Ces lignes
parallèles aux faces du cristal hôte signifient des modifications dans l’apport des colorants naturels.
Zones de croissances Les chevrons marquent le positionnement des angles des faces. Ces lignes sont concentriques dans
les produits synthétiques obtenus par fusion dans la flamme (procédé Verneuil).

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LIVRES
RECOMMANDÉS
PAR L’ING

SITOGRAPHIE
Association Française de Gemmologie, 1992, Gemmes, Edition AFG, 220 pages.

Barriand P. - Poirot J.P., 2004, Larousse des Pierres Précieuses, réédition de 1998,
284 pages.

Lagache H., de Tugny A., 1979, Initiation à la gemmologie, réédité en 1996, 88 pages.

Lagache H., 2001, Initiation à la Gemmologie, éditions Gypsy Graphic, Paris, 121 pages.

Payette F., 2009, La gemmologie : notions, principes, concepts, éditions Fischer Presses,
227 pages.

Schumann W., 2009, Guide des pierres précieuses fines et ornementales, éditions
Delachaux et Niestlé, Paris, 79 pages.

Schubnel H.-J., 1981, Larousse des minéraux, Librairie Larousse, 364 pages.

Schubnel H.-J., 1972, Pierres précieuses du monde entier, Horizon de France, Paris, 192
pages.

Schubnel H.-J., 1997, Les Pierres précieuses, P.U.F., 4ème édition, 128 pages.

Voillot P., 2002, A la poursuite des pierres précieuses, Privat, 155 pages.

Voillot P., 2004, Pierres précieuses et terres d’aventure, Hermé, 191 pages

www.geminterest.com

www.gemmes-inclusions.com

www.diamants-ccip.fr

www.gemmology.org

www.fieldgemology.org

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