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Conception des Ponts

Projet de définition d’un pont courant


Plan
1- Définition de la brèche.

2-Possibilités d’implantation des appuis.

3- Les principes de choix de la structure.

4- Les principaux types de ponts courants.


1- Définition de la brèche.

L'analyse des données conduit à définir la brèche à


franchir.
Une brèche est la raison même de l'existence de
l'ouvrage . Elle résulte de la topographie du site, de
la ligne rouge du projet et des caractéristiques des
obstacles à franchir, ce qui conduit à une longueur
minimale de l'ouvrage.
Ces obstacles peuvent être issus :
- De contraintes naturelles : un cours d'eau, un thalweg, la présence d'un sol
compressible impropre à la construction d'un remblai, .

un cours d'eau

un thalweg
une zone de terrain compressible
- De contraintes fonctionnelles : un gabarit de voie routière ou ferrée, une
surlargeur de visibilité, les données liées au maintien d'une communication
adaptée à la faune sauvage, ...
- De contraintes d'environnement (contraintes d'emprises, contraintes
hydrauliques, ...), architecturales ou d'exploitation (doublement routier à
terme, ...).

Exemple de brèche issue de la combinaison de plusieurs contraintes


2-Possibilités d’implantation des appuis.
Les appuis d'un pont assurent la liaison mécanique entre le tablier et le sol
d'appui. Ils se composent des piles, culées ou piédroits en élévation, et de
leurs fondations associées.
Leur conception est tributaire, par nature, de la qualité des sols d'appuis
mais peut également être influencée par les conditions de liaison au tablier
(encastrement par exemple).

Les appuis d'un pont courant


Principe d'implantation des appuis
Le choix définitif de l'implantation des appuis
résulte d'une analyse multi-critères visant à
comparer, pour chacune des solutions
d'implantation d'appuis envisagées, et en respect
du programme défini par le maître d'ouvrage, le
mode, les difficultés techniques, l'impact sur le
milieu physique et naturel, et le coût de réalisation
des appuis mais aussi de la structure du tablier
qu'ils se destinent à porter.
En pratique, l'implantation des appuis d'un ouvrage est un
processus itératif, qui commence, après analyse des
contraintes de projet, par la détermination de la brèche à
franchir qui donne la position des appuis d'extrémité.
Elle se poursuit par la recherche des zones possibles
d'implantation des appuis intermédiaires, qui définit
naturellement les portées de l'ouvrage et permet d'envisager
les différents types de structures possibles pour le tablier.
Cette démarche balaie l'ensemble des données de projet
précédemment décrites, en particulier :
- topographie du site,
- la géologie, géotechnique,
- l'hydrologie, l'hydraulique.
- les réseaux, l'urbanisation, les servitudes diverses,
- la forme des appuis prévus,
- l'analyse technico-économique,
- l'évolution à terme des caractéristiques des voies
franchies .
3- Les principes de choix de la structure
Le but ne consiste pas de formuler des recettes permettant le choix de la
structure. Par contre, on mettra l’accent sur les principes de conception d'un
ouvrage qu'il convient de respecter pour définir le domaine des solutions
possibles, sachant que, bien entendu, le choix est souvent multiple

Le bon choix dans le respect des contraintes


Le critère principal permettant de définir le domaine
d'emploi des différents ponts est la portée déterminante,
c'est à dire la plus grande des longueurs entre appuis
consécutifs. Mais il est évident que d'autres critères
interviennent dans le choix comme les possibilités de
construction, les caractéristiques géométriques en plan, la
largeur du tablier, la hauteur disponible, la nature des
terrains de fondation son mode de fonctionnement et son
aptitude à résister aux efforts exceptionnels et accidentels.
Du point de vue de la structure, les éléments principaux de

choix du concepteur consistent à définir:

- le nombre de travées,

- leurs longueurs et le balancement des travées,

- l'élancement du tablier,

-le type de structure, tant longitudinalement que

transversalement en se basant sur les domaines d'emploi

usuels des structures.


Choix du nombre de travées
Le choix du nombre de travées vise à optimiser le coût de
réalisation du tablier et des appuis. Plus il y a d'appuis
intermédiaires, plus on diminue la portée déterminante et donc
le coût du tablier, mais on augmente bien entendu le coût du
poste appuis. Il faut cependant respecter les contraintes
d'implantation des piles et la hauteur disponible pour le tablier
entre le profil en long du pont et les gabarits. En effet, pour une
structure donnée, plus la portée déterminante est importante et
plus l'épaisseur du tablier augmente. Le choix du nombre de
travées peut également être décidé pour des questions d'aspect.
Distribution des travées (longueurs et balancement)

La distribution des travées est régie par la combinaison des


contraintes d'implantation des appuis, du fonctionnement mécanique
du tablier, de l'esthétique de l'ensemble et de l'économie de chaque
solution.
Pour les ouvrages constitués de travées indépendantes multiples, on
cherche à réaliser des portées égales de façon à s'orienter vers un
processus de construction plus industriel car répétitif et souvent plus
économique. Il s'agit essentiellement des ouvrages à poutres
préfabriquées en béton précontraint par pré-tension ou pour des portées
plus grandes par post-tension. Ces solutions permettent une bonne
standardisation grâce à la préfabrication de poutres identiques.
Pour les structures continues de hauteur constante, d'un
point de vue purement mécanique et économique, on
s'efforce aussi de réaliser des travées intermédiaires
sensiblement identiques, appelées travées courantes, afin
d'homogénéiser les efforts tout le long de l'ouvrage. Les
travées de rive sont en général plus courtes que les travées
intermédiaires puisque l'on ne bénéficie de la réduction
d'efforts due à la continuité sur appui que d'un seul coté de la

travée. C'est pourquoi le balancement α de l'ouvrage


(rapport entre la portée d'une travée de rive et celle de la
travée adjacente) est limité supérieurement à 0,80 environ.
Ce rapport α peut varier de 0,60 à 0,70 pour les tabliers de
hauteur variable ou bénéficiant d'un effort de compression
longitudinale par précontrainte pour les ponts dalles de type
PSIDP ou PSIDN ou, au moins partiellement, par
fonctionnement structurel comme dans le cas des ponts à
béquilles de type PSBQ . Une liberté un peu plus grande est
donnée aux ponts mixtes acier-béton puisque la répartition des
matières s'adapte plus aisément aux variations de sollicitations
sans pénaliser l'économie du projet.
Dans tous les cas, il convient de donner à la travée de rive une longueur
suffisante pour éviter les soulèvements d'appui sur culée lorsque les
charges d'exploitation agissent sur la travée adjacente. On retient alors une
valeur minimale du balancement α de 0,55.

Balancement de travées
Lorsque divers impératifs conduisent à prévoir une travée de

rive très courte, donc un rapport α inférieur à 0,55, il est


nécessaire de prendre des dispositions pour empêcher les
soulèvements d'appui d'extrémité . Il est alors possible de lester
le tablier, de l'ancrer, d'avoir recours à du béton léger ou de
prévoir des appuis inversés. Dans tous les cas on évite d'avoir
des réactions d'appui dont le sens s'inverse sous chargements
extrêmes au droit des culées . Un tel fonctionnement serait en
effet préjudiciable à la pérennité des appareils d'appui et des
joints de chaussée (dont on connaît le coût important
d'entretien).
D'une manière générale, deux cas de figure se présentent :
- Lorsque la longueur totale du pont est fixée (implantation des culées),
et si la position des appuis intermédiaires est indifférente, on a intérêt à
limiter la portée déterminante dont dépendent directement les efforts et
donc les quantités de matière à mettre en œuvre . On retient alors un
balancement voisin du maximum pour la structure envisagée.

Cas où la longueur du pont est fixée ( Travées de rives


relativement longues)
Gammes de portées et élancements :
- Au contraire, si la portée déterminante est fixée, par une contrainte
de gabarit par exemple, les travées de rive n'ont qu'un rôle
d'équilibrage et d'accès à la travée principale . On a alors intérêt à choisir
un balancement minimal conduisant à des travées de rive courtes et donc
à une longueur totale d'ouvrage plus réduite.

Cas où la portée déterminante du pont est fixée


Travées de rives relativement courtes

A noter que Le choix du balancement peut également résulter de critères


esthétiques en fonction des particularités de la brèche.
Elancement
On définit l'élancement comme le rapport entre la hauteur
du tablier et la portée principale. On distingue les élancements
sur pile et à la clé lorsque le tablier est de hauteur variable.
Pour chaque type de structures, il existe un domaine
d'élancement économique, issu de l'expérience et susceptible
d'évolution en fonction de la conjoncture économique et des
caractéristiques des matériaux utilisés.
Ce paramètre permet donc de choisir une portée admissible pour
une hauteur utile fixée ou inversement de déterminer une
épaisseur de tablier pour une portée donnée .
Structure longitudinale

Le fonctionnement mécanique de l'ouvrage intervient également dans sa


conception. On peut distinguer les cadres (PICF), les passages voûtés (PIV), les
portiques simples (PIPO ou portique mixte acier-béton) ou doubles (POD), les
dalles ou poutres isostatiques et les dalles ou poutres continues.
Parmi les paramètres intéressants on retient :
- l'utilisation d'une hyperstaticité du système pour réduire les efforts et par
conséquent les quantités de matière mises en œuvre (pont cadre, portique ou
poutre continue),
- la déformabilité du système pour s'adapter à d'éventuels mouvements de
fondation (tassement) sans préjudice pour la structure, obtenue par des structures
minces, donc souples,
- la suppression des appareils d'appui et des joints de chaussée dans le cas des
ponts cadres et des portiques.
Structure transversale
Pour les ouvrages de faible portée, les gains de matière qui seraient
permis par le choix d'une section transversale performante du point
de vue mécanique seraient limités et ne compenseraient pas le coût
de réalisation de formes complexes. On préfère donc des formes
simples, plus économiques, même si elles n'apparaissent pas
optimales sur le plan mécanique.
Au fur et à mesure de l'augmentation de la portée, afin de ne pas
être trop pénalisé par les charges permanentes, il faut choisir des
structures plus légères, ou augmenter les caractéristiques
mécaniques de la section en concentrant la matière sur les fibres
extrêmes.
On passe ainsi :
- des ponts en dalle rectangulaire, utilisés de façon classique jusqu'à des
portées d'une vingtaine de mètres (cadres et portiques en béton armé,
ponts à poutrelles enrobées, ponts dalles en béton armé),
- aux dalles à larges encorbellements et aux dalles nervurées permettant
d'atteindre des portées de 25 à 35 mètres (PSIDP),
- puis aux ponts à nervures, véritables poutres rectangulaires sous
chaussée, utilisés de façon classique pour des portées de 30 m à 50 m,
- et plus généralement aux ponts à poutres sous chaussée : en béton
précontraint pour des portées de 30 m à 50 m (VIPP) et en ossature
mixte acier-béton pour des portées plus importantes encore .
Conseils pour le choix de la structure

L'importance ou l'absence de contraintes peut favoriser certaines


solutions par rapport à d'autres .
Lorsqu'il n'y a aucune contrainte particulière de construction, il faut
privilégier les solutions construites sur cintre qui sont les plus
économiques. Il en sera de même pour franchir des cours d'eau qui
peuvent être facilement détournés pendant les phases de travaux. Lorsque
des contraintes de chantier existent sous l'ouvrage (ouvrage enjambant
une voie de circulation, un cours d'eau non déviable), que le sol est de
mauvaise qualité et qu'il présente de forts risques de tassements, il
convient de privilégier :
- de construire sur un cintre s'appuyant sur les appuis définitifs ; On

notera que la structure porteuse du cintre est intégrée à l'ouvrage dans le cas
des poutres métalliques ou en béton,
- de construire sur cintre à proximité de la brèche puis de mettre en place
l'ouvrage par levage, poussage ou rotation,
- de recourir à la préfabrication : poutres préfabriquées mises en place par
levage.
Des contraintes liées à la sécurité en phase de travaux peuvent conduire :
- à augmenter les portées pour éviter des fouilles de fondation à proximité des
zones circulées,
- à limiter, voire à interdire les manutentions au dessus des voies circulées,
- à construire en sur-gabarit, à rechercher une épaisseur minimale du tablier
pour ne pas engager le gabarit de circulation en construction.
L'adaptation aux contraintes géométriques du tracé :
- les ponts dalles ou les cadres s'adaptent mieux au biais et à la courbure
que les ponts à poutres,
- les ouvrages coulés sur cintre s'adaptent mieux aux géométries
complexes (variations de largeur, géométrie en plan, . . .,),
- les ouvrages voûtés et à une moindre échelle les ponts cadres, voire les
portiques peuvent supporter un remblai.
Dans tous les cas, l’ingénieur doit garder à l'esprit que l'intérêt de recourir
à des ouvrages courants types provient de la bonne connaissance du
comportement de ces structures, dont les pathologies courantes sont
connues et peuvent être évitées par des contre-mesures connues, et que les
guides spécifiques de conception décrivent largement . Ces structures sont
caractérisées par leur robustesse
4- Les principaux types de ponts courants.
Les ponts cadres et portiques en béton armé
Les ouvrages à une travée de type pont cadre
ou portique constituent la majorité des franchissements en
passages inférieurs lorsque la voie franchie est de largeur
modérée et lorsque le biais n'est pas trop accusé. Lorsque
la dimension de la brèche franchie est plus importante, il
peut être avantageux d'avoir recours à un ouvrage double,
de conception analogue à celle d'un ouvrage à une travée.
Ces ouvrages se présentent comme une ouverture
rectangulaire dans le talus, assortie de murs de tête
destinés à soutenir les terres à proximité de l'ouvrage.
Ils sont dans leur majorité coulés en place, mais
peuvent s'adapter à une préfabrication totale ou partielle.
33
P.I.C.F.
Passage Inférieur en Cadre Fermé
Morphologie

34
I- Traverse inférieure ; II- Gousset de la traverse inférieure ; III- Piédroit ;
IV- Gousset de la traverse supérieure ; V- Traverse supérieure ; VI- Mur
console ; VII- Semelle du mur en retour ; VIII- Voile du mur en retour ; IX-
Semelle du mur en aile ; X- Voile du mur en aile ; XI- Corbeau de la dalle de
transition ;
9-Dalle de transition
35
La fondation est un radier général, formant
traverse inférieure, qui est coulé en première phase sur un
béton de propreté. Les piédroits verticaux, coulés en
deuxième phase, soutiennent les terres et font office de culées
incorporées. Ils supportent la traverse supérieure coulée en
troisième phase qui constitue le tablier.

Pont cadre de type PICF


36
Disposition des murs de tête

Murs en aile

Murs en retour 37
38
Abaques donnant les épaisseurs du piédroit et de la traverse inférieure
en fonction de l’ouverture biaise et du module de pseudo-élasticité du sol
(ESOL)
39
Eléments de prédimensionnement des cadres:

 L’épaisseur de la traverse supérieure est donnée par la formule suivante


(avec un minimum de 30cm):

Où l désigne l’ouverture biaise de l’ouvrage

 Les épaisseurs des piédroits et de la traverse inférieure sont


données par des abaques en fonction de l’ouverture du cadre et
des caractéristiques du sol.
 Si l’ouvrage supporte un remblai, on majore les valeurs
obtenues par la formule suivante:

40
A défaut de valeur plus représentatives, Esol, tirée d’essais en place,
on pourra adopter les valeurs indiquées dans le tableau ci-après,
qui, bien que très approximatives, sont néanmoins suffisantes pour
un dimensionnement des épaisseurs.

Valeur de ESOL en MPa en fonction des sols d’assises sous les PICF

Les dimensions des goussets du PICF sont présentées ci-après :

41
Exemple de ferraillage des piédroits

42
Principe de ferraillage traverses

Ouvrages peu biais Ouvrages biais et peu large


(70Gr) (<70Gr et <0.5)

Ouvrages
biais et
large
(<70Gr
et >2)

43
44
Le PIPO (Passage Inférieur en Portique Ouvert) est

un portique en béton armé, en forme de U renversé . Les

jambes du U, qui constituent les piédroits, sont reliés par la

traverse, qui fait office de tablier.

45
Les portiques en béton armé
P.I.P.O.
Domaine d’emploi :

Pour les passages inférieurs d’autoroutes.


Petites portées de 10 à 20 m.
Gabarit ne dépassant pas 10m.
Sols ne présentant pas de risque de tassements différentiels.

Conception générale :

Ils sont composés d’une partie horizontale, appelée traverse, et


d’appuis verticaux appelés piédroits.
Des goussets sont prévus à la jonction entre la traverse et les piédroits.
Ils sont souvent fondés sur des semelles superficielles.
Des murs en retour ou des murs en ailes désolidarisés du portique sont
prévus pour retenir les remblais.

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P.I.P.O.
Passage Inférieur en Portique Ouvert
Morphologie

47
1- Corniche ; 2- Garde corps ; 3- Trottoir ; 4- Glissière ; 5- Bordure de
trottoir ; 6- Caniveau ; 7- Couche de chaussée ; 8- Chape d’étanchéité ; 10-
Masque drainant ; 11- Barbacanes ; 12- Perré ; 13-Accôtement ; 14- Talus ;
15- Descente d’eau ; 16- Regard ; 17- Fossé
48
PIPO - Domaine d’emploi

 Portée 8m – 10m à 20m


 Élancement important : l/40+0,100
 Biais modéré (> 65 grades)
 Bon sol pour fondations superficielles (2 à 3 bars)
 Remplais modéré jusqu’à 1 m

49
50
Eléments de prédimensionnement des portiques:
 L’épaisseur de la traverse supérieure est des piédroits est
donnée par la formule suivante (avec un minimum de 30cm):

Où l désigne l’ouverture biaise de l’ouvrage


 Si l’ouvrage supporte un remblai, on majore les valeurs
obtenues par la formule suivante:

 L’épaisseur des semelles peut être prise égale à celle des


piédroits sans descendre au dessous de 60cm
 La largeur et l’excentrement de la semelle sont données
par des abaques en fonction de l’ouverture du portique de
la profondeur d’ancrage et des caractéristiques du sol
51
Notation pour la conception des
semelles d’un PIPO

Largeur et
excentrement
des semelles
d’un portique
pour une fiche D
de 2,0 m

52
Lors de l’emploi de ces courbes, nous tirons l’attention pour les remarques
suivantes :
 La partie des courbes située à droite du trait vertical correspond au
domaine normal des PIPO.
 La partie des courbes située à gauche peut comporter des valeurs devant
faire l’objet d’une détermination plus fine.
 Lorsque la largeur de la semelle est inférieure à 1,5 m, il faut faire
attention à la stabilité des piédroits lors de la construction. Dans ce cas,
il suffit d’augmenter la pression admissible q’max pour obtenir une
largeur d’environ 1,5 m.

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Méthode de calcul

 Transversalement : calcul de répartition transversale des


sollicitations entre les poutres par la méthode de Guyon
Massonnet
 Longitudinalement : calcul RDM (portique) pour la détermination
des moments fléchissant et des efforts tranchants.
 Calcul BAEL pour la détermination du ferraillage longitudinal
et transversal.
 En plus de la charge permanente et de la surcharge routière, il y
a lieu de tenir compte de la poussée des remblais sur les
piédroits avec deux coefficients de poussée min=0.25 et max=
0.5.
 Les murs en retour et en ailes sont calculés comme des
murs de soutènements.

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P.O.D. Portique Ouvert Double

55
La traverse constituant le tablier est d'épaisseur constante.
Chacun des piédroits fait office de culée incorporée et est
fondé individuellement sur semelles superficielles, si le terrain
le permet, ou, par l'intermédiaire de fondations profondes (une
ou deux files de pieux forés verticaux ou deux files
convergentes de pieux inclinés battus), si le sol est de
mauvaise capacité portante .

Portique de type PIPO


56
Portique de type PIPO

L'optimum, en ce qui concerne la longueur des deux travées,


consiste à prévoir des travées sensiblement égales . Par
ailleurs, du point de vue esthétique, une trop grande
dissymétrie est à éviter.
57
Portique double de type POD

58
Ces ouvrages présentent de nombreuses
similitudes et les points qui suivent sont communs aux trois
types.
- Des goussets assurent un encastrement des traverses
supérieure ou inférieure sur les piédroits. Leurs dimensions
sont à adapter à l'ouverture de l'ouvrage.
- Des consoles courtes (corbeaux) permettent l'appui de la
dalle de transition lorsqu'il en est prévu.
- Lorsque la voie portée est large (chaussée autoroutière à
chaussée séparée), on réalise deux ouvrages indépendants,
portant chacun une chaussée de l'autoroute. Au niveau de la
traverse supérieure, on dispose une grille centrale sous la
forme d'un caillebotis métallique sur la zone du terre-plein
central de la voie portée, ce qui présente en outre l'avantage
d'éclairer sous le cadre.

59
Les ouvrages sont complétés par des murs de tête

qui soutiennent les terres du remblai de la voie portée. Deux

solutions peuvent être envisagées, selon qu'on réalise des

murs en retour, parallèles à la voie portée, dans le

prolongement de la corniche du cadre ou des murs en aile,

présentant généralement un angle compris entre 30 et 60

degrés par rapport à ces piédroits.

L'aspect de l'ouvrage est très influencé par son

ouverture ainsi que par ses murs de tête (orientation, type et

dimensions).

60
Murs en aile et murs en retour

61
Les murs de tête sont fondés sur des semelles
superficielles lorsque le terrain le permet, ou sont fondés sur
pieux. Leurs niveaux de fondations peuvent être différents de
ceux du cadre ou du portique. Dans le cas des cadres, du fait
de la présence de la traverse inférieure, il est possible de
concevoir des murs en retour suspendus et liés
mécaniquement au cadre.
Ces murs sont le plus souvent réalisés en béton
armé, qu'ils soient coulés en place ou préfabriqués, mais on
rencontre également des solutions à base de palplanches
métalliques, de murs en terre armée, parfois de gabions.

62
Conception d’un POD
 Les semelles présentent une largeur de 1,1 de celles du PIPO (piédroits).
Alors que pour la pile centrale l’épaisseur est de 50 cm pour une
longueur totale  35m. Sinon, l’épaisseur de la pile est égale à celle
de la traverse sans dépasser 70 cm.
 La traverse est posée sur la pile à travers un appui qui est considéré
comme une articulation type Freyssinet (rotule dans les
hypothèses de calcul). Ces articulations, de 7 cm de largeur
généralement, sont au nombre de 3 pour un tablier de largeur droite
 9m et au nombre de 4 pour les autres cas.

Schéma de l’appui de la traverse sur la pile centrale pour un POD


63
Récapitulation concernant les PICF-PIPO
 Domaine d’emploi :

 Pour les passages inférieurs d’autoroutes,


 Petites portées de 8m à 20m,
 Pour les PICF : portée inférieure ou égale à 12m
 Sols ne présentant pas de risque de tassements différentiels.

 Conception générale:

 Ils sont composés d’une partie horizontale, appelée traverse, et d’appuis


verticaux appelés piédroits.
 Des goussets sont prévus à la jonction entre la traverse et les piédroits.
 Ils sont souvent fondés sur des semelles superficielles.
 Des murs en retour ou des murs en ailes désolidarisés du portique sont prévus
pour retenir les remblais
PICF-PIPO : Règles de pré-dimensionnement

 Les épaisseurs des piédroits, de la traverse, des semelles et des murs sont
données par des abaques en fonction :

 de l’ouverture du portique,
 de la portance du sol,
 et de la hauteur du remblai sur la traverse.

 Elles varient, en général, de 0.35m à 0.70m, et même plus si la traverse


supporte une grande hauteur de remblai et le sol présente de faible
caractéristiques géotechniques.
Méthodologie
 Guides du SETRA
 Guide de conception
 Règles de dimensionnement et Abaques

 Programmes PICFEL-PIPOEL
 Dimensionnement détaillé
 Optimisation béton
 Efforts
 Ferraillage
 Dessin
 Programme CHAMOA
 Abaques CHAMOA

66
Les ponts dalles armés ou précontraints
Les ponts dalles en béton armé ou en béton
précontraint représentent la grande majorité des passages
supérieurs d'autoroute. De part la simplicité de leur forme, les
coffrages et le façonnage des ferraillages sont facilement
réalisés, ce qui se répercute favorablement sur les coûts.
Ainsi, même si ces ouvrages consomment un peu plus de
béton (20 à 30 %) que les ponts à poutres, ils se révèlent
particulièrement économiques dans la gamme des portées
moyennes. Du point de vue esthétique, leur faible épaisseur
leur confère une ligne particulièrement discrète.

67
Morphologie d'un pont dalle

68
2 .1 –Morphologie
Il s'agit d'une dalle de hauteur constante dont
la coupe transversale du tablier est dans sa forme la plus
simple de section rectangulaire.
La section dite rectangulaire comprend en fait
des chanfreins d'extrémité plus ou moins importants qui
forment des encorbellements massifs. Ce type de dalle
pleine convient pour des portées n'excédant pas 15 mètres
voire à la limite 20 mètres, car devenant trop lourde.

Dalle à encorbellements massifs

69
La dalle à larges encorbellements latéraux
s'impose pour des portées dépassant une vingtaine de mètres
et jusqu'à une trentaine de mètres. Elle présente de plus
l'intérêt esthétique d'une épaisseur apparente fortement
réduite. Elle est surtout employée pour les dalles
précontraintes .

Dalle à encorbellements minces

70
2 .2 –Domaine d'emploi
Les dalles en béton armé sont utilisées pour les portées les
plus modestes qui sont comprises entre 6 et 18 mètres . Les
dalles précontraintes le sont entre 14 et 25 mètres, voire 30
mètres.
Etant coulés sur cintres, ces ouvrages peuvent avoir une
géométrie en plan assez complexe, cependant les
programmes de calcul ne sont adaptés que pour un biais
modéré (φ ≥ 65 grades) et une faible courbure (rapport de la
portée sur le rayon de courbure ≤ 0,2 radians). Dans le cas
d'ouvrage à courbure et biais prononcés, il est nécessaire de
recourir à des méthodes de calculs plus adaptées, par
exemple le programme MRB du SETRA ou un calcul aux
éléments finis.

71
Exemple de pont dalle

72
Des variantes de construction consistent en un
phasage de bétonnage pour les ouvrages importants et, plus
rarement, en une mise en place par déplacement,
essentiellement par poussage.
Le balancement de l'ouvrage (rapport de la
travée de rive à la travée adjacente) ne doit pas descendre en
dessous de 0,60 pour éviter les soulèvements d'appui sur
culées lorsque la travée centrale est chargée. Il peut être
compris entre 0,60 et 0,85. Au delà de 0,85, outre l'aspect
esthétique peu satisfaisant, les efforts sont mal équilibrés
entre les travées et cela conduit à une majoration des aciers.

73
Récapitulation PSI-DA
 Domaine d’emploi :

 Pour les passages supérieurs d’autoroutes,


 Pour le franchissement des petits cours d’eau,
 Petites portées: entre 6m et 15m pour une seule travée et jusqu’à 20m pour
plusieurs travées.

 Conception générale:

 Dalle rectangulaire,
 Dalle avec encorbellements latéraux (très courante) . Elle permet
l’allégement du tablier, et le rend plus esthétiques.
PSI-DA : Règles de pré-dimensionnement

 Elancement :
 - 1/20 pour une travée indépendante,
 - 1/26 pour 2 travées,
 - 1/28 pour trois travées

 Balancement optimal : 0.8.

 Pour la dalle à encorbellement latéraux :


 Largeur de la nervure : ≥ à la moitié de la largeur du tablier,
 Epaisseur de l’encorbellement : 25 cm à l’extrémité libre.
PSI-DP
 Domaine d’emploi :

 Pour les passages supérieurs d’autoroutes,


 Pour le franchissement des petits cours d’eau,
 Moyennes Portées : entre 18m et 30m.

 Conception générale:

 Dalle rectangulaire,
 Dalle avec encorbellements latéraux (très courante) . Elle permet l’allégement
du tablier, et le rend plus esthétiques.
PSI-DP : Règles de pré-dimensionnement

 Elancement :
 - 1/25 pour une travée indépendante,
 - 1/28 pour 2 travées,
 - 1/33 pour trois travées

 Balancement optimal : 0.65 à 0.85.

 Pour la dalle à encorbellement latéraux :


 Largeur de la nervure : ≥ à la moitié de la largeur du tablier,
 Epaisseur de l’encorbellement : 25 cm à l’extrémité libre.
Données complémentaires

78
79
Conception générale :
Ce sont des ouvrages de formes simples, robustes et monolithiques
Ils peuvent être :
 Dalles rectangulaires : modèle de base
 Dalles avec encorbellements latéraux (le Type le plus courant) : pour
alléger le tablier, augmenter la portée déterminante et rendre le tablier
plus esthétique.
 Dalles élégies : valables pour les ponts en béton précontraint
uniquement. Les élégissements réalisés au niveau de la fibre
moyenne de la dalle par des buses allègent le tablier et permettent
des portées déterminantes pouvant aller jusqu’à 35m.
 Dalle nervurées : valables pour les ponts en béton
précontraint. Le comportement mécanique des
nervures se rapproche de celui des poutres et permet des portées
déterminantes pouvant aller jusqu’à 50m.

80
Dalle élégie

81
 Eléments de
prédimensionnement :
Elancement
Dalle armée 1/22 pour une travée indépendante, 1/23 pour 2 travées,
1/28 pour trois travées
Dalle précontrainte 1/23 pour une travée indépendante, 1/28 pour 2 travées,
1/33 pour trois travées
Balancement
Le rapport de la travée de rive à la travée centrale doit être compris entre 0.6 et 0.9

Dalle à encorbellements latéraux


Largeur de la nervure > la moitié de la largeur totale LT
Ln

Largeur de > 0.2 la portée biaise la plus longue


l’encorbellement Le
Epaisseur de 25 cm à l’extrémité libre
l’encorbellement

82
Pont dalle à encorbellement latéral

Conception de l'encorbellement

La dalle rectangulaire équivalente, c’est-à-dire la dalle de même


inertie et de même épaisseur que la section réelle, élargie de 5%
de chaque côté, doit couvrir entièrement la largeur chargeable de
la voie portée Lch.
(1+0,1) LT, é q  Lch

83
Adaptation du type, du nombre de nervures et choix entre
hauteur variable et hauteur constante.

84
Dalles Nervurées:
Domaine d’emploi

85
Dalles Nervurées:
Domaine d’emploi

86
Avantage d’un pont dalle:

-Réalisation facile
-Esthétique

Inconvénients:
- Consommation relativement élevée en Acier et en béton;
- Demande d’échafaudage;
- Ne s’apprète pas à la préfabrication vue sa lourdeur.

87
Principe de ferraillage

Biais modéré (70 Gr si PSIDP et >80 Gr si PSIDA)

88
Biais prononcé (<70 Gr )

89
Principe de câblage

90
En ce qui concerne les dalles précontraintes, leur câblage longitudinal
est filant d’une extrémité à l’autre.
Ce câblage est complété par un ferraillage passif comprenant:
• Un ferraillage longitudinal de peau pour pallier les effets du
retrait qui risque de fissurer la section avant la mise en
précontrainte;
• Un renfort longitudinal de part et d’autre des appuis continus;
• et enfin un ferraillage transversal analogue à celui des ponts
dalles en béton armé.

91
Zone de chevêtre incorporé

En raison de l’importance des efforts de flexion mais aussi d’effort


tranchant et de torsion qui se développe aux voisinage des appuis, on
renforce le ferraillage transversal dans les zones dites de chevêtre
incorporé 1,2,4,5,6.
L’étendue de ces zones est fonction de l’espacement des appareils
d’appuis et du biais.

92
Méthode de calcul
• Transversalement (flexion globale) : calcul de répartition
transversale des sollicitations entre les poutres par la méthode de
Guyon Massonnet.

• Longitudinalement : calcul RDM (poutres en flexion, lignes


d’influence..) pour la détermination des moments fléchissant et des
efforts tranchants.

• Calcul BAEL pour la détermination du ferraillage longitudinal


et transversal pour la ponts en béton armé.

• Calcul BPEL pour la détermination du câblage et du ferraillage passif et


la vérification des contraintes pour les ponts en béton précontraint.

• Pour les ouvrages à biais prononcé (<65 gr pour les ponts en béton
armé et <50gr pour le béton précontraint) , la dalle est calculée en tant
que plaque par la méthode de réflexion biharmonique.

93
Méthodologie Ponts dalles

• Guides du SETRA
• Guide de conception des ponts dalles, dossier PSIDN 81, PSBQ 67
• Guide et programme de calcul
• PSIDAEL, PSIDPEL, MCPEL
• Programme CHAMOA

94
Les Ponts à poutres

en béton armé:

Pont à poutres BA PSIBA

en béton précontraint:

Précontrainte par post-tension : VIPP


Précontrainte par pré-tension : PRAD

à poutrelles métalliques:

Pont à Poutrelles Enrobées : PPE

95
Tabliers de ponts à poutres en béton armé

 Domaine d’emploi :
 Pour les passages supérieurs d’autoroutes et pour le franchissement des cours
d’eau moyens.
 Petites et moyennes portées : 15m à 30m.
 Conception générale :
 Le tablier est constitué d’une série de poutres solidarisées par un hourdis
supérieur et des entretoises sur appuis

 Les poutres sont de hauteur constante et peuvent comporter des talons

 Les âmes peuvent être élargies au voisinage des appuis

 L’épaisseur de l’hourdis est constante.

 Le tablier est souvent à travées indépendantes car elles s’accommodent


d’un tassement différentiel éventuel et se prêtent bien à la préfabrication.

96
Morphologie

97
I- Poutres ; II- Hourdis en encorbellement ; III- Hourdis
intermédiaire ; IV- Sous-face de poutres ; V- Talon de
poutres ; VI-Ame de poutre ; VII- Entretoise d’appui ; VIII-
Entretoise intermédiaire ; IX- Montant d’appui

98
PSIBA : Passages Supérieurs ou Inférieurs à poutres en Béton Armé

99
Coupes transversales
10
0
 Eléments de prédimensionnement :

Encorbellement: Le = bp/2 à bo/2


10
1
 Eléments de
prédimensionnement : Poutres
Elancement 1/15 pour une travée indépendante, 1/20
(hp/Lc) pour des travées continues
Entraxe b0 2.50m à 4.00m
Epaisseur des constante =40cm pour L≤20 m
âmes bp variable de 25cm en travée à 40cm sur appuis pour L>20
Table de Largeur 1.00m
compression
Talon Hauteur 0.25m, largeur entre 0.5 et 0.6m
Hourdis
Epaisseur hd Entre 16 cm et 20 cm selon l’espacementdes
poutres. Généralement 18cm
Entretoises
Hauteur Hauteur des poutres – (hauteur des talons ou 15 à
20cm)
Epaisseur Entre 20 et 40 cm. Généralement 40cm. 10
103
hgi

bt

Dimensions du talon

104
Sections en Té
A B

C E F D

G H

lt

On appelle :
-"table de compression" ou tout simplement "table" la partie ABCD de la poutre
-"nervure" la partie EFGH
Méthode de
1- Calcul des poutres :
calcul

• Transversalement : calcul de répartition transversale des sollicitations entre les


poutres par la méthode de Guyon Massonnet
• Longitudinalement : calcul RDM (poutres en flexion, lignes d’influence..) pour la
détermination des moments fléchissant et des efforts tranchants.
• Calcul BAEL pour la détermination du ferraillage longitudinal et transversal.

2- Calcul du hourdis:
• Calcul en flexion locale : l’hourdis est considéré comme une dalle
appuyée simplement sur les poutres et les entretoises. La détermination
des efforts peut se faire à l’aide des abaques de pigeaud ou celle de pucher.
• Les sollicitations sont données par les abaques de THENOZ consignées dans le
bulletin technique n°1 du SETRA « Calcul des hourdis de ponts routier».
• Calcul en flexion globale (flexion qu'aurait endossée l'entretoise intermédiaire si
elle existe)
• Vérification du poinçonnement sous une charge locale.
106
3- Calcul des entretoises

• Elles ne sont pas des éléments porteurs. Elles sont calculées au


vérinage (soulèvement du tablier pour le remplacement des appareils
d’appuis)
• Elles sont calculées vis à vis de la flexion et du cisaillement
• Elles sont considérées comme des poutres continues appuyées sur les
vérins
• Elles sont soumises à leur poids propre et aux charges permanentes
transmises par les poutres.

107
Exemple: schéma de vérinage dans le cas de l’emploie de deux vérins

Dans ce cas, l’entretoise est calculée comme une poutre isostatique avec
deux consoles. Elle reçoit son poids propre gent, qui est une charge répartie et
le poids transmis à travers les poutres principales Gp, qui est une charge
concentrée.
108
Les ponts à poutres préfabriquées précontraintes

Les tabliers à poutres préfabriquées

précontraintes appartiennent à deux grandes familles, selon

que les poutres sont précontraintes par câbles (VIPP), ou par

fils adhérents (PRAD).

Les poutres des VIPP (Viaducs à travées

Indépendantes à Poutres Préfabriquées), sont précontraintes

par des câbles de post-tension, mis en tension après que le

béton ait acquis une résistance suffisante. Ce type de tablier

constitue une des premières applications de la précontrainte.

109
Tablier de type VIPP

110
Dans le cas des poutres PRAD (Précontrainte
par Adhérence), la précontrainte est réalisée par des torons
adhérents au béton, mis en tension avant bétonnage, et
relâchés lorsque le béton a acquis une résistance suffisante .

Ouvrage PRAD

111
Les ponts à poutres préfabriquées précontraintes

Domaine d’emploi :

 Pour les grandes portées de 30 à 50m.


 Pour les sites disposant d’une place suffisante derrière la culée pour
l’aire de préfabrication , de stockage et de lancement.
 Lorsque le nombre de poutres a préfabriqué est suffisant
 pour justifier le coût du matériel nécessaire à la construction.
2
Conception générale :
Le tablier est constitué d’une série de poutres solidarisées par un
hourdis et des entretoises sur appuis.
Le hourdis peut être généralisé et coulé au dessus des poutres ou
intermédiaire entre les tables de compressions des poutres.

Les poutres sont de hauteur constante.

Les âmes sont élargies au voisinage des appuis.

L’épaisseur de l’hourdis est constante.

Le tablier est à travées isostatique.


Les poutres sont indépendantes et le hourdis est continu sur une
longueur pouvant aller jusqu’à une centaine de mètres avant d’être séparé
par un joint de chaussée.
Morphologie
générale d’un tablier
 Eléments de prédimensionnement :
Poutres
Elancement (h/L) 1/16 à 1/18
Entraxe 2.50m à 3.50m
Epaisseur des âmes variable de (22cm si coffrage vibrant 25cm si vibration avec aiguilles
) en travée à 40cm sur appuis
Largeur de la table ≥ 0.6 hauteur de la poutre
de compression

Talon Largeur variant de 60 à 90cm pour des entraxes allant de 2.5 à 3.5 m
Hourdis
Epaisseur Entre 18 cm et 24 cm selon l’espacement des poutres et le dispositif
de retenue qu’il supporte.

Entretoises
Hauteur Hauteur des poutres – (épaisseur des talons ou 15 à 20cm)
Epaisseur Entre 20 et 40 cm. Généralement 40cm.
Prédalles
Hauteur 6 cm
Portée Entre 0.6 et 1 m

5
Elancement des ponts à poutres précontraintes par pré-tension
Dimensionnement des ponts à poutres en béton précontraint
Récapitulation VIPP
 Domaine d’emploi :

 Pour moyenne et grandes portées de 30 à 50m,


 Pour les sites permettant l’installation de l’aire de préfabrication (site
dégagé et facile d’accès)

 Conception générale:

 Les poutres principales ont une hauteur constante,


 Les âmes peuvent être élargies au voisinage des appuis,
 L’épaisseur de l’hourdis (général ou intermédiaire) est constante.
 Le hourdis est continu sur une longueur pouvant aller jusqu’à une centaine
de mètres avant d’être séparé par un joint de chaussée.
VIPP : Règles de pré-dimensionnement
 Poutres principales :
 Elancement : 1/17,
 Balancement optimal : 1,
 Entraxes entre poutres : entre 2,50m et 3,50m,
 Epaisseur des âmes : épaisseur variable linéairement de 25cm en travée
à 40cm sur appuis,
 Table de compression : ≥ 0.6 hauteur de la poutre,
 Talon : Largeur variant de 60 à 90cm selon l’espacement des poutres.
 Hourdis :
 Epaisseur entre 18 cm et 24 cm selon l’espacement des poutres et le
dispositif de retenue qu’il supporte,
 Pré-dalles : hauteur de 6cm.
 Entretoises :
 Epaisseur entre 20 et 40cm,
 Hauteur = Hauteur des poutres – (Epaisseur des talons ou 15 à 20cm).
Récapitulation PRAD
 Domaine d’emploi :

 Pour petite et moyenne portées de 10 à 30m,


 Pour les sites permettant l’installation de l’aire de préfabrication.

 Conception générale:

 Les poutres principales ont une hauteur constante,


 Les âmes peuvent être élargies au voisinage des appuis,
 L’épaisseur de l’hourdis (général ou intermédiaire) est constante.
PRAD : Règles de pré-dimensionnement
 Poutres principales :
 Elancement : 1/20,
 Balancement optimal : 1,
 Entraxes entre poutres : entre 0,80m et 1m,

 Hourdis :
 Epaisseur entre 16 cm et 20 cm selon l’espacement des poutres et le
dispositif de retenue qu’il supporte,
 Pré-dalles : hauteur de 6cm.

 Entretoises :
 Epaisseur entre 20 et 40cm,
 Hauteur = Hauteur des poutres – (Epaisseur des talons ou 15 à 20cm).
Entretoises

Entretoises: Amorces et parties coulées en place


(Coupe transversale du tablier)

Rôle:
• Vérinage du tablier pour remplacement des appareils d’appuis;
• Répartition des charges entre les poutres;
• Encastrement des poutre à la torsion.
Principe de câblage des poutres
Déviations dans le plan horizontal: nécessaires au centrage du câble dans
l’âme avant relevage, habituellement réalisées par deux paraboles
tangentes.
Zone d’about
L’extrémité des poutres appelée zone
d’about est une zone relativement complexe:

Il y a la jonction avec les entretoises;


L’ancrage de nombreux câbles inclinés;
Et la zone d’appui sur le chevêtre par
l’intermédiaire d’un appareil d’appui.
Encoches
des câbles relevés

Les câbles relevés sont ancrés dans des encoches situées en fibre supérieure
de la table de compression des poutres.
15
Principe de
ferraillage
d’une poutre
Principe de ferraillage de la zone
d’about (seuls les aciers de
diffusion sont représentés (voir
annexe 4 du BPEL).
Aciers d’équilibre général de diffusion pure
 Permettent de coudre l’effort tangent horizontal du à la
discontinuité de l’effort de précontrainte sollicitant plusieurs
plan horizontaux de l’âme ou sollicitant le plan vertical de la
jonction âme-table de compression.
 A l’arrière de l’about sont placées les armatures participant à la
reprise des efforts de diffusion des forces de précontrainte.
• Zone d’about:
(5) Cadre verticaux assurant la couture de l’âme;
(6) Aciers horizontaux qui coudent l’effort tangent de diffusion
sollicitant le plan de jonction de la table de compression et de
l’âme;
(7) Armature longitudinales de la fibre inferieure renforcées pour
assurer la couture du coin inferieur de la poutre et participe à
l’équilibre de la bielle d’effort tranchant;
(8) Frettage au droit de l’appareil d’appui pour la diffusion
correcte de la réaction d’appui
Ferraillage du hourdis sur coffrage perdus

Principe de
continuité
apparente par
dallette de
continuité (cote
indicatives)
Avantages et inconvénients des ponts à poutres
préfabriquées en béton précontraint
Avantages :
 • Permettent de grandes portées.
 • S’affranchissent des cintres et des échafaudages
 • Sont d’une exécution rapide et maîtrisée du fait de la
standardisation des éléments et de la répétitivité des
opérations.
Inconvénients :
• Manquent d’esthétique à cause de la retombée importante des
poutres.
• Ne sont envisageables que pour des sites de projet assez
dégagés et faciles d’accès
Méthode de calcul

• Transversalement : calcul de répartition transversale des


sollicitations entre les poutres par la méthode de Guyon
Massonnet
• Longitudinalement : calcul RDM (portique) pour la
détermination des moments fléchissant et des efforts
tranchants.
• La précontrainte est estimée par la formule P=3.5 d L² / h. –
Avec :
• d : entraxe des poutres
• L : portée de la travée
• h : hauteur de la poutre
• Calcul BPEL pour la détermination du câblage
et du
ferraillage passif et la vérification des contraintes.
Ponts métalliques

Les progrès constants accomplis dans la fabrication


d’aciers de caractéristiques mécaniques élevées,
régulières et garanties par des normes, dans l’amélioration
des techniques d’assemblage et dans les méthodes de
montage ont permis aux structures métalliques d’avoir un
excellent rapport poids/performance.

La simplification des formes par l’adoption d’ossatures


mixtes constituées par une dalle en béton armé associée à
deux ou plusieurs poutres métalliques en I a permis de
consolider cet atout.
Différentes parties d’un pont métallique

La couverture : qui reçoit directement les


charges d’exploitation
Le système porteur comprenant les poutres
principales et les poutres transversales (entretoises ou
pièces de pont).
0
 Les couvertures les plus courantes sont les dalles en béton
armé participantes, parfois dotées d’une précontrainte transversale, et
les dalles orthotropes.

 La liaison des dalles en béton aux poutres métalliques est assurée par
des connecteurs principalement constitués par des cornières ou des
goujons verticaux soudés sur les semelles supérieures des poutres.
 Les dalles orthotropes sont constituées d’une tôle continue,
encore appelée tôle de platelage ou tôle de roulement, de 12
ou 14 mm d’épaisseur minimale, raidie selon deux directions
perpendiculaires : par des pièces de pont dans le sens transversal
et par des raidisseurs équidistants (plats, cornières, augets) dans le
sens longitudinal.
L’avantage essentiel de la dalle orthotrope par rapport à une dalle
en béton, outre sa rapidité de montage, réside dans sa légèreté,
mais elle est coûteuse et son domaine d’emploi est plutôt réservé
aux ponts de grande portée (où le gain de poids est
particulièrement intéressant), aux ponts de moyenne portée,
lorsque les conditions de gabarit exigent un ouvrage très élancé, et
aux viaducs métalliques démontables.
CONNEXION (goujons)
Les systèmes porteurs les plus courants sont les poutres
(en I, à âme pleine ou en caisson)
Ils couvrent une large gamme de portées (jusqu’à 160 m en
travée indépendante )
Les poutres en I peuvent être placées sous la chaussée ou
latéralement au-dessus de la chaussée lorsque se posent
des problèmes de hauteur libre à dégager au- dessus de
l’obstacle franchi.
Plus rarement, on recourt à des poutres en treillis, que l’on
place également en position latérale au-dessus de la chaussée.
Ponts à poutres en I
• La gamme usuelle des portées de ces ponts va de 30 à 110 m
environ pour les travées continues et de 25 à 90 m environ pour
les travées indépendantes.
• Si le tablier est plutôt large (au-delà de 13 m environ), la
solution la plus courante consiste à connecter
longitudinalement une dalle en béton (20 à 24 cm d’épaisseur)
aux deux poutres et transversalement à des pièces de pont
espacées de 4 m environ : on obtient un pont mixte à pièces de
pont.
Dans le cas contraire, on peut connecter la dalle (25 cm
d’épaisseur en zone courante) seulement sur les deux poutres
porteuses espacées d’environ 0,55 fois la largeur de la dalle et
reliées par des entretoises : on obtient un pont mixte à
entretoises
Vue de la charpente métallique
Ponts à poutres en forme de caissons

On a recourt aux caissons lorsqu’il est nécessaire de


disposer d’une section fermée pour résister à la torsion.
Ce cas se présente notamment lorsque le tracé en plan de
l’ouvrage est courbe, ou lorsqu’il est nécessaire
d’avoir des appuis intermédiaires ponctuels afin de
limiter l’emprise des piles (site urbain, voies ferrées, etc.).
Une section rigide à la torsion peut être nécessaire
également pour faciliter la mise en place de grandes
travées.
Par ailleurs, les caissons offrent une bonne résistance à
la corrosion (les surfaces extérieures sont lisses et les
surfaces intérieures protégées) et une esthétique
agréable due à des volumes nets.
Mais ils sont, sauf exception, plus coûteux que les poutres en I
car ils nécessitent une plus grande quantité d’acier et des
opérations d’usinage plus lourdes. Ils ne sont compétitifs que s’ils
peuvent être entièrement préfabriqués en atelier puis
transportés sur le site d’un seul tenant, ce qui implique une
largeur nette inférieure à 5 m.

La dalle en béton armé s’appuie seulement sur les parois du


caisson si celui-ci n’est pas trop large, ou simultanément sur les
parois du caisson et sur les éléments transversaux dans le cas
contraire.
Si le tablier est très large, il peut être avantageux de prévoir
plusieurs caissons de taille réduite afin de diminuer la quantité
d’acier des semelles inférieures.
L’élancement d’une poutre-caisson mixte dépend de la
largeur de la plate-forme : il est de l’ordre de 1/36 pour un
tablier de hauteur constante et de 12 m de largeur.
Caisson avec éléments transversaux

Mono-caisson avec consoles


Vue d’un caisson métallique
LES TABLIERS DES PONTS
Tabliers des grands ouvrages

La zone de trait la plus épaisse représente le domaine d’emploi le plus


courant. Il est à noter que les ponts suspendu sont absents de ce tableau, leur
domaine d’emploi principal étant celui des très grandes portées.
Domaine d 'emploi des principaux types d'ouvrages courants

158
Ponts en béton armé ou précontraint

159
Ponts métalliques

160
163
/21

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