Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
II: LA PREFABRICATION :
LES PONTS A POUTRE SOUS CHAUSSEE
- la post-tension, solution employée depuis longtemps, spécifiée par le dossier pilote de SETRA V.I.P.P.
(Viaduc Isostatique à Poutres Précontraintes Préfabriquées),
fig 1
- la pré-tension ou précontrainte par adhérence, d'utilisation beaucoup plus récente et basée sur le dossier
pilote PR.AD.
fig 2
fig 4
On réalise ainsi des travées indépendantes que l'on peut ensuite rendre éventuellement solidaires
grâce à des continuités d'appui en Béton Armé.
La coupe classique d'un tel type de tablier est détaillée sur la figure 5.
DOMAINE D'EMPLOI
Aux alentours de 25 mètre, il se trouve en concurrence avec les poutres à fils adhérents dont on
parlera ultérieurement.
Leur portée la plus économique se situe dans les 35 m. La gamme de portée idéale est entre 30 et
40 mètres lorsque l'utilisation de cintres est impossible (ex: viaducs d'accès aux grands ouvrages,
construction sur brèches importante, en site fluvial ou maritime).
Si Np < 40, on recommande d'utiliser un coffrage en bois dans le cas contraire on aura recours à un
coffrage métallique.
Comme dans le cas des ponts à poutres en BA, la conception ancienne de la poutraison fait intervenir
les entretoises intermédiaires (une à mi-travée. deux aux quarts de travée). Alors que la conception
moderne élimine les entretoises intermédiaires en ne laissant que ceux sur appui qui vont intervenir
lors du vérinage.
Il est préférable que l'ouvrage reste mécaniquement droit (emploi de piles marteaux) sinon les
entretoises sont biaises et leur réalisation très délicate.
Ils peuvent être courbes (rayon minimale courbure en plan de 500 à 600 mètres), dans ce cas les
poutres sont placées suivant une ligne polygonale, seul le débord du hourdis adopte la c ourbure
(figure 6).
fig 5
fig 6
ASPECT ECONOMIQUE:
La préfabrication nécessite:
- une aire de préfabrication et de stockage des poutres,
- des engins de levage importants,
- des coffrages élaborés et coûteux,
- des systèmes d'étuvage du béton afin de pouvoir accélérer la rotation des coffrages.
- 2° mise en tension de quelques câbles, le plus tôt possible, pour permettre le décoffrage et la
manutention des poutres (la précontrainte doit être au moins suffisante pour reprendre le poids
propre, en réalité on essaye d'aller au delà car ce sont les câbles les plus efficaces et l'on tend
environ 2/3 des câbles de précontrainte, ce sont les câbles de "première famille", ils sont ancrés aux
abouts des poutres (figure 8),
- 6°coulage du hourdis,
- 8° mise en tension des câbles de "seconde famille" qui sont obligatoirement relevés en travée
fig 7
fig 9
Hourdis intermédiaire:
Figure 12
Le poids total préfabriqué est plus important mais le hourdis peut être réalisé en béton armé ce qui
est une économie par rapport à la solution précédente.
Chaque procédé présente ses avantages et ses inconvénients. lorsque les prédalles sont de type
participantes, elles doivent être en BA. Dans le cas contraire, elles peuvent être en amiante ciment,
jouant un rôle d'un coffrage perdu. Dans ce cas, les tables de compression des poutres sont larges afin de
réduire la portée des prédalles. Le type le plus employé est celui d'un hourdis général en BA coulé sur
prédalle non participante.
ELEMENTS DE DIMENSIONNEMENT:
fig 13
Epaisseur du hourdis:
Elle est fonction de:
- l'espacement entre poutres,
- l'existence d'un entretoisement transversal encaissant la torsion,
- le fonctionnement du hourdis suivant qu'il est en béton armé ou en béton précontraint
Soit L la portée; transversale entre nus des goussets hauts des poutres, on doit retenir comme
épaisseur de hourdis:
Entretoisé Non entretoisé
Hourdis B.P. L/l4 L/13
Hourdis B.A. L/16 L/15
Leur espacement est défini par un entr'axe compris entre 2.5 et 3.5 mètres
b0 = 2,50 à 3,50 m (exceptionnellement 4,50m).
c= 0,60 à 0,80 m
Ainsi, on peut estimer le ferraillage de la précontrainte pour en déduire son emplacement dans le
talon (respecter les distances nécessaires) et puis pré-dimensionner le talon.
D'autre part le SETRA (VIPP) recommande de prendre les dimensions ci-après du talon:
fig 15
Les goussets inférieurs auront une pente en arctg 3/2 (56°) => tg = 1 à 1,5
2
1 LT .l c avec Kt =950 à 1200.
bta .
N p h 2p . K t
Le choix de K t influence la valeur du rendement de la
section, . Celui est défini par:
I
B.v.v'
où I: Moment d'Inertie de la section par rapport à
l’axe x passant par son c.d.g.
B: Aire de la section
v et v': position du c.d.g. G
Les coffrages métalliques, plus coûteux, sont rentables à partir d'une quarantaine de poutres à
préfabriquer.
L'épaisseur de la membrure supérieure sera choisie conformément aux valeurs de la figure 16.
Nota: La largeur des âmes pourra soit être constante tout le long de la poutre, soit être constante
entre le 1/4 et les 3/4 de la travée et varier linéairement jusqu'aux appuis ou bien avoir une
discontinuité d'épaisseur au 1/4 et au 3/4. toutes ces variations sont bien sûr liées à la reprise de
l'effort tranchant.
DONNEES STATISTIQUES:
Les aciers de béton armé représentent environ 60 kg/m 3 dans la poutre et 60 à 80 kg/m 2 dans le hourdis
en béton armé.
MORPHOLOGIE DU TABLIER
La conception de la structure met en œuvre :
- des poutrelles préfabriquées uniformément réparties sous la chaussée.
- une dalle coulée en place sur coffrage perdu, généralement des dallettes en béton armé, assure la
solidarisation des poutrelles en participant à la flexion générale.
- des entretoises également coulées en place peuvent être prévue notamment au niveau de s appuis pour
assurer la reprise des efforts transversaux.
Nota: On peut, sur le même principe, utiliser des poutrelles préfabriquées en Béton Armé.
Dans le sens longitudinal ce type de construction est utilisable aussi bien en structure isostatique sur
appuis simples qu'en structure continue. On verra ci-dessous, les moyens d'assurer cette continuité.
Section transversale:
On peut utiliser des poutrelles régulièrement espacées (figure 17) ou des poutrelles jointives. Toutefois
cette dernière solution n'est plus guère utilisée.
Les poutrelles peuvent avoir des profils très divers: section en I, section rectangulaire ou trapé zoïdales.
Ces différents profils sont illustrés par les coupes de la figure 18.
Deux facteurs guident leurs conceptions: l'éventuelle continuité de l'ouvrage et le parti retenu dans la
conception du chevêtre d'appui sur pile.
Structures isostatiques:
La première solution, la plus simple, consiste à disposer le chevêtre de la pile sous le tablier comme
illustré sur la figure 19.
Remarques:
- on notera la continuité de la dalle au niveau des appuis, en effet l'utilisation, dans ce cas, d'une coupure
réelle munie d'un joint de dilatation est totalement abandonnée,
- si le pont est courbe l'utilisation d'un chevêtre à largeur variable permet d'utiliser néanmoins des
poutrelles de longueur constante (deuxième schéma de la figure 19),
- le feutre ou le polystyrène disposé au droit de l'appui sous le hourdis permet d'assurer la souplesse
nécessaire à la non prise en compte de la continuité.
fig 19
La seconde solution est d'incorporer le chevêtre dans l'épaisseur des poutrelles (figure 20).
fig 20
Par contre elle est plus coûteuse car elle impose des abouts de poutres sophistiqués.
Structures continues:
Il faut assurer alors non pas la continuité de la dalle (elle était assurée dans le cas précédent) mais la
continuité mécanique entre poutrelles.
Celle-ci est réalisée (figure 21) par le clavage du vide sur appui entre les poutrelles et par le
coulage en continuité de la dalle.
La couture de la partie supérieure, soumise à un moment négatif, étant assurée par des aciers
de continuité de type béton armé.
fig 21
Il est nécessaire d'utiliser, en phase de construction, des appuis provisoires du type "boîte
à sable" pour reposer les poutrelles. Après bétonnage de la continuité on transfère l'appui à
un appui néoprène unique.
On peut aussi réaliser la continuité mécanique en raboutant les aciers de précontrainte par
manchonnage (figure 22).
fig 22