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ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE D’ANTSIRANANA


BP.0 – 201 – ANTSIRANANA – MADAGASCAR
e-mail : espunivantsiranana@gmail.com
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Par :
Mr RAZAFINDRAMARO Augustin Borgeot

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POUR GC2 ESP ANTSIRANANA
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CHAPITRE I - TERMINOLOGIE ET EXPLOITATION ROUTIERE

I.1. La route

Etymologiquement, le mot « route » vient du latin « rupta », au sens du terme « via rupta » qui veut dire

« voie frayée » :

« via » qui veut dire « voie » désigne toute installation permettant la circulation des personnes et des objets

sur terre, sur l’eau et dans les airs.

« rupta » peut être interprété comme « aménagé sur le sol » et par extension « carrossable ».

De cette analyse, on peut définir la route comme un équipement (ou installation) destiné à assurer sur le sol

le passage des véhicules terrestres transportant d’un lieu donné à un autre, des personnes et/ou des biens

matériels.

L’Association Mondiale de la Route connue sous le sigle AIPCR (Association Internationale Permanente des

Congrès de la route) définit la route comme « Voie de communication utilisant une assise stabilisée autre

que des rails ou des pistes pour avion, destinée essentiellement à l'usage des véhicules routiers

automobiles ».Le terme « assise stabilisée » a été introduit pour pouvoir distinguer les pistes et les
chemins qui sont des voies moins importantes, généralement non revêtues.

Le petit Larousse définit la route comme « Voie de communication terrestre carrossable établie en dehors des

agglomérations ». Cette définition vient du fait qu’en agglomération, les routes bordées de constructions

diverses prennent souvent les noms de rues, ou avenues ou boulevards ou places, etc…

L’ensemble des routes constitue le réseau routier, qui est un élément du patrimoine national

La voirie désigne souvent une partie plus locale (municipale par exemple) du réseau routier
Actuellement, on parle de temps à temps d’autoroutes, de véloroutes, etc…

AUTOROUTES VELOROUTES

Chaussées séparées, échanges dénivelées, terre-plein


central, Bandes d’arrêt d’urgence, haut niveau de service,
signalisation spécifique, perturbation de l’extérieur mal
acceptées, vitesse minimale dans les conditions normales
de circulation et sur la voie de gauche : 80km/h.

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I.2. Les véhicules et le Trafic

Dans le domaine de transport, le véhicule peut se définir comme un engin mobile, qui permet de déplacer

des personnes ou des charges d'un point à un autre.

Le Trafic est le nombre de passages de véhicules dans une période donnée. Cette grandeur est utilisée pour

le choix des niveaux de service d'une route. La méthode pour l’obtention des informations relatives au

passage des véhicules s’appelle Comptage. On distingue le comptage manuel et le comptage automatique.

Un essieu est un ensemble de deux ou plusieurs roues se trouvant approximativement sur un axe commun

orienté transversalement à la direction du mouvement du véhicule. On distingue :

l’essieu simple qui est un essieu isolé dont l'axe est distant de plus de 2 m de l'un quelconque des axes des

essieux du véhicule ;
le groupe d’essieux qui est un ensemble de plusieurs essieux d'un même véhicule dont les distances

successives sont inférieures à 2 m. On peut citer l’essieu tandem (groupe de 2 essieux) et l’essieu tridem

(groupe de 3 essieux)

La roue est l’organe reliant le véhicule à la chaussée. Elle assure la transmission des charges à la chaussée

et conditionne ainsi la tenue de route. On distingue :

La roue isolée qui est une roue unique située sur un demi-essieu

La roue jumelée qui est un ensemble de deux roues situées sur un demi-essieu

I.3. La route à Madagascar

I.3.1. Le réseau routier Malagasy

LA LOI N° 98-026 Portant refonte de la Charte Routi ère classe le patrimoine routier Malagasy en 3

catégories à savoir :

- le réseau des routes nationales ;

- le réseau des routes provinciales ;

- le réseau des voies communales.

le DECRET N° 99-776 portant refonte du classement des Routes Nationales dénombre jusqu’à 11849 km le

linéaire des Routes Nationales dont :

- 2 560 comme Routes Nationales Primaires

- 4 691 comme Routes Nationales Secondaires

- 4 598 comme Routes Nationales Temporaires


Le Décret n° 99-777 portant classement des Routes P rovinciales compte 17 497 km de Routes

Provinciales.

La carte représentant les routes Nationales à Madagascar vous est fournie dans ce cours. Sont fournis aussi
la Charte Routière (LOI N° 98-026), le DECRET N° 99-776 et le DECRET N° 99-777

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NB :

 Les attentions des étudiants sont attirées sur le fait que ces lois et décrets peuvent être mis à jour

 Des Routes Nationales Secondaires peuvent être revêtues ou en terre ;

 Des Routes Nationales Temporaires peuvent aussi être revêtues ou en terre : Par exemple, la RNT

3a Vohidala – Amparafaravola qui est revêtue ;

I.3.2. Problématiques du réseau routier

Le Fonds d’Entretien Routier n’a vu le Jour qu’en 1997 (Loi 97-035 du 11/11/97), devenant fonctionnel à partir

de 1999. Or d’un autre coté les trafics n’ont cessé d’augmenter en intensité et en fréquence depuis la

naissance du réseau routier.

== > Le réseau routier construit à grands frais s’est alors détérioré rapidement.

A partir de 2002, lorsque l’Etat a beaucoup plus penché vers la politique d’aménagement routier, des

entretiens courants et périodiques ont été réalisés. Malheureusement ces entretiens ordinaires ne suffisaient

plus à eux seuls à remettre en état le réseau routier Malagasy puisque l’état des dégradations de certaines

routes est très avancé. Des solutions de réhabilitation et / ou de reconstruction ont été alors décidées avec

un coût trois ou cinq plus élevé que ce qu’aurait coûté un entretien effectué en temps utile.

== > Pour un pays à capacité financière limitée comme le Notre, Il n’est pas étonnant si de nombreux

itinéraires se trouvent encore dans un état délabré. Beaucoup restent à faire en ce qui concerne les

infrastructures routières.

Etat du sous-secteur des routes rurales de Madagascar et liens macro-économiques.

Le sous-secteur des routes rurales de Madagascar comprend un réseau d’environ 40.000 Km, dont l’état et

les caractéristiques varient énormément. On peut diviser ce réseau en deux sous-réseaux : 1) 11.000 Km de

routes rurales classées d’intérêt provincial.


2) quelque 29.000 Km de routes rurales non classées d’intérêt local. En dépit de la prolifération des projets

de routes rurales, le gouvernement malgache est parfaitement conscient que l’état général de ces dernières

est fortement dégradé. A présent, 90% environ des quelques 40.000 Km sont en état médiocre.
En plus du manque de services agricoles et l’infrastructure complémentaire dans les zones rurales, les coûts

élevés des transports et l’accès difficile aux zones à potentiel élevé ont, dans une certaine mesure, retardé

ou supprimé la réaction de l’offre globale à l’amélioration des signaux donnés par les prix. Les
répercussions du coût élevé des transports sont particulièrement sensibles à Madagascar, étant donné que

le secteur agricole compte pour plus de 40% du P.N.B ; emploie plus de 80% de la population active et

représente pas moins de 80% de recettes en devises.


L’insuffisance des transports réduit les augmentations prévues des prix à la ferme et oblige, par suite, les

paysans à pratiquer l’agriculture de subsistance. Par ailleurs, les coûts élevés des transports empêchant les

produits de consommation essentiels et les intrants agricoles d’atteindre les zones à potentiel agricole. Le
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manque d’intrants aggrave en particulier les risques liés à l’accroissement de la production des cultures

d’exportation qui sont fortement tributaires d’intrants. Ceci a un effet néfaste sur un environnement agricole

comme celui de Madagascar qui n’est déjà que trop orienté sur l’économie de subsistance.

Source : Extrait du Manuel pratique de formation pour personnel d’encadrement de l’entreprise, dans

le cadre de la coopération au développement entre Madagascar et la Norvège (NORAD), écrit par


Franco Olivier et Marc Van Imschoot.

I.3.3. Rôle de l’Etat

Il appartient à l’Etat d’offrir aux citoyens des infrastructures de qualité afin d’inciter ces derniers à mener une

activité productive. Il finance alors le projet routier soit par une Ressource Propre Interne (RPI), soit par le

biais d’un financement extérieur.

Par exemple (d’après Art 14 du DECRET N°98/268 Portant statut du FONDS D’ENTRETIEN
ROUTIER), le Fonds d’Entretien Routier ou FER puise ses ressources par :
- Tout ou partie des prélèvements effectués sur les prix des carburants et des lubrifiants ;

- Toutes redevances sur les charges à l’essieu ;


- Toutes redevances liées à l’usage de la route ;

- Toutes contributions destinées à l’entretien routier que pourraient lui verser l’Etat, les Collectivités

Territoriales Décentralisées et les Bailleurs de Fonds tant intérieurs qu’extérieurs.


NB : On parle souvent de RER (Redevance d’Entretien Routier) et de TPP (Taxes sur les Produits

Pétroliers).

En fonction de la capacité financière de l’Etat et l’objectif même du Projet et d’autres facteurs tels que
normes et qualités souhaitées, délai d’exécution etc…, deux approches peuvent être choisies :

- Approche Haute Intensité d’Equipement (HIEQ) :

Avantages Inconvénients

- Qualité meilleure - Comparativement cher

- Rapidité dans la réalisation - Demande des équipements lourds et


Matériaux importés

- Approche Haute Intensité de Main d’œuvre (HIMO)

Avantages Inconvénients

- Valorisation des ressources locales, création - Qualité comparativement moindre

de l’emploi, Promotion des PME - Délai d’exécution élevé

- Ne demande pas un investissement


comparativement élevé

NB : La combinaison des 2 approches peuvent aussi être envisagée

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I.4. La Route et l’Economie

La route a une influence sur l’économie : la performance d’une activité dépend essentiellement de la
productivité. Or, la qualité des infrastructures de transport a un impact sur cette productivité. En effet, en

réduisant les coûts de transports, les réseaux routiers facilitent la mobilité des facteurs de production,

diminuent les distances (en facteur temps) et leur impact entre lieux de production et de consommation.
Il existe une autre fonction économique exercée par la route : l'activité qu'elle génère pour sa construction et

son entretien.

I.5. La Route et l’aménagement du territoire

La route modifie l'organisation du territoire. La route est donc un outil d’aménagement du territoire.

A l’échelle locale (agglomérations), elle modifie les distances entre bassins d'activités et l'habitat.

Au niveau du district, la qualité du réseau routier a une deuxième incidence, elle permet de ralentir l'exode
rural en maintenant l'accès aux équipements socio-culturels pour les habitants des villages.

A l'échelle régionale et inter-régionale, l'existence de réseau routier de qualité est un facteur facilitant

l'implantation d'activités économiques.

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CHAPITRE II - LA CHAUSSEE

II.1. Terminologie usuelle

La chaussée désigne :

1- Partie de la route affectée à la circulation des véhicules.

2- Ensemble des couches de matériaux mises en place sur le fond de forme (ou plateforme support

de chaussée) pour supporter la circulation des véhicules. Dans ce cas on l’appelle aussi corps de

chaussée ou structure de chaussée. Elle comprend généralement, du bas vers le haut :

 couche de fondation,

 couche de base,

 couche de surface.

ROUTE ET SON ENVIRONNEMENT

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Chapitre 2 6
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PROFIL TYPE D’UNE ROUTE REVETUE

PROFIL TYPE D’UNE ROUTE NON REVETUE

NB : Une seule couche sur la plate forme support appelée COUCHE DE ROULEMENT ;
La route empierrée appartient à la catégorie des routes non revêtues.

EXEMPLE D’AMENAGEMENT D’UNE ROUTE 2x2 VOIES (géométrie)

Accotement Chaussée T.P.C Chaussée Accotement


Berme B.D.D B.D.G B.D.G B.D.D Berme

m m m m

Largeur Roulable B.M. Largeur Roulable

Plate-forme

T.P.C. : terre-plein central


m : marquage au sol

B.D.G. : bande dérasée de gauche BM : Bande Médiane B.D.D. bande dérasée de Droite

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Chapitre 2 7
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• Accotement

Bandes latérales situées de part et d’autres de la chaussée, revêtue ou non.

Fonction : Il fournit un épaulement pour la chaussée et permet le stationnement ou éventuellement la

circulation des véhicules en cas d'urgence.

• Assiette

Zone comprise entre le sommet de talus de déblais et au pied de remblais.


• Axe (de la route)

Ligne médiane de la chaussée. Pour les profils en toit, elle correspond au plus haut point du profil en

travers de la chaussée.

• Berme

Espace horizontal, généralement engazonné, faisant partie de l’accotement mais non roulable.

Fonction : Elle supporte d’éventuels panneaux de signalisation et équipements tels que glissière de sécurité

• Bombement

Forme en toit donnée au profil en travers d'une chaussée en alignement droit.

Fonction : pour accélérer l'évacuation des eaux de pluie.


NB : Pour les Routes revêtues les pentes transversales de part et d'autre de l'axe de la

chaussée sont raccordées par une courbe de raccordement circulaire ou parabolique.

Sur les routes non revêtues, il s'agit d'un profil en toit comportant 2 pentes transversales, sans
raccordement.

Dans les virages prononcés, le bombement est remplacé par un devers, pente transversale

unique du bord extérieur du virage (point le plus haut) au bord intérieur (point le plus bas).

• Couche d’assise :

Ensemble couche de Base + couche de Fondation

Fonction : elle apporte la résistance mécanique aux charges verticales, répartissant les pressions sur la
plate-forme support de chaussée afin de limiter les déformations à ce niveau au seuil admissible

 Couche de base

Couche supérieure de l'assise, reposant sur la couche de fondation et supportant la couche de


surface.

 Couche de fondation

Couche inférieure de l'assise, reposant sur le fond de forme et supportant la couche de base.
• Couche de surface:

Ensemble couche de revêtement + couche de liaison

 Couche de revêtement
Couche directement en contact avec les pneumatiques des véhicules.

Fonction : assure les fonctions d’adhérence avec les pneumatiques, elle doit résister aux actions

directes du trafic et du climat et protéger (par imperméabilisation) le corps de chaussée


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Chapitre 2 8
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 Couche de liaison

Couche se trouvant entre la couche de base et la couche de revêtement

Fonction : assure l’adhérence entre le revêtement et la couche de base

• Couche de forme

Couche de matériaux disposée entre le sol naturel ou le remblai et le corps de la chaussée

Fonction : assure la transition entre sol et corps de chaussée. A court terme (pendant les travaux), elle offre

une qualité de nivellement permettant la circulation des engins pour les approvisionnements en matériaux de

construction. A long terme (Fonctionnement mécanique de la chaussée), elle rend plus homogène les

remblais ou le terrain en place


• Chaussée ou radier submersible

Chaussée construite à travers les cours d'eau, normalement hors d'eau mais submergée en période de

hautes eaux. Au stade primaire de l'aménagement, comportant seulement la mise en place de pierres non

jointoyées on parlera de Gués.

• Déblai

Excavation dans le terrain naturel, limitée par des talus qu’on appelle « talus de déblai »

• Emprise

Surface de terrain affecté à la route ainsi qu’à ses dépendances, propriété de l'autorité gestionnaire de la

route.
Réserve d'emprise d'une route

La réserve d'emprise d'une route est une bande de terrain coaxiale à la route, dont la largeur est

fixée par l’ORDONNANCE N° 60-166 et qui a pour vocation de recevoir les travaux
l'élargissement ultérieur.

Largeur de la réserve d'emprise

La largeur de la réserve de l'emprise est fixée comme suit, à l'extérieur des Communes de plus de
4.000 habitants et de celles qui disposent d'un plan d'urbanisme :

Route Nationale ..................................................... 30 mètres

Routes Provinciales ................................................20 mètres


Dans les Communes de plus de 4.000 habitants et celles qui disposent d'un plan d'urbanisme, la

largeur de la réserve d'emprise sera fixée par le plan d'urbanisme.

• Fond de forme  plate forme support de la chaussée

Surface supérieure des terrassements ou de la couche de forme, sur laquelle sera mise en place la

chaussée.

• Fossé
Canal longitudinal, creusé le long d'une route pour recueillir et évacuer les eaux de ruissellement.

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Chapitre 2 9
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• Plateforme

1 – la Surface de la route affectée à l'usage public, comprenant la chaussée et les accotements.

== > plateforme = chaussée + Accotement

2 – Elle désigne aussi la Surface directement en dessous du corps de la chaussée.

Pour la structure sans couche de forme, la plate forme est la surface supérieure de la PST (Partie

Supérieure de Terrassement) appelée aussi Arase de Terrassement qui constituera alors la

plate forme support de la chaussée

Par contre, pour la structure avec couche de forme, la plate forme est la surface supérieure

de la couche de forme qui constituera la plate forme support de la chaussée

• Remblai

Masse de terre mise en place au-dessus du terrain naturel.

• Risberme

Espace horizontal ménagé sur un talus, pour adoucir sa pente.

Fonction : améliorer la stabilité d’un talus ; retenir les éboulements et les chutes de pierre.

• Talus
Surface de sol présentant un angle naturel ou artificiel par rapport à l'horizontale, et délimitant déblais et/ou

remblais.

• Trottoir

En agglomération et sur les ponts, l'accotement est aménagé et est affecté à la circulation des piétons. On parle alors

de Trottoir.

Exemple de profil en travers au droit d’un ouvrage d’art

(1) (2) (3) (CHAUSSEE) (3) (2) (1)

(LARGEUR ROULABLE)

(1) : Garde-corps et/ou dispositif de retenue

(2) : Trottoir ou bute – roues

(3) : Bande dérasée

• Voie (de circulation)

Partie de la chaussée, généralement définie par des marquages horizontaux correspondant à la

circulation en file unique, unidirectionnelle des véhicules.

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Chapitre 2 10
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II.2. Vue d’ensemble sur le fonctionnement des chaussées (Point de vue structurale)

II.2.1. Observations

Auparavant, la route ne différaient que peu par rapport aux surfaces qui la bordaient. Avec un nivellement
acceptable, on peut circuler aisément sur ces routes. Mais le problème arrive quand les sols mouillés

devenaient glissant et bourbiers.

D’où l’idée de mettre de matelas (lit) de pierre dont le mérite était d’être moins sensible à l’eau. Elle s’est

développée à l’époque des Romains pour donner naissance à la « chaussée Romaine ».

JOINT

DALLE DE PIERRE OU SUMMUM DARSUM

BETON DE CHAUX OU NUCLEUS

DECHETS DE PIERRES OU RUDUS

Les chaussées de l’époque étaient déjà constituées de plusieurs couches, comparables avec les chaussées

modernes en béton (couches de forme, couche de fondation et dalle de revêtement). Cette technique a

évolué vers la chaussée en pavé et puis la route empierrée en Macadam et le cloutage.


Avec le développement des engins lourds au xx éme siècles, d’autres phénomènes se sont apparus :

• apparition des nids de poule

• poinçonnement du hérisson et effondrement de la chaussée aux premières pluies.


Alors, des changements se sont encore imposés. Des changements qui ont aboutis jusqu’à la structure

multicouche actuelle, constituée de bas en haut par une couche de fondation, couche de base et couche de

revêtement.

II.2.2. Interprétations

• Le poids des véhicules est transmis au sol support sous forme de pression par l’intermédiaire des

pneumatiques. S’il n’y a pas d’écran (le corps de la chaussée) interposé entre les pneumatiques et
le sol support, ce dernier n’arrive pas à supporter la pression du pneu, entrainant l’apparition des

ornières. Ce phénomène est d’autant plus important quand les sols support deviennent mouillés.

• Mais quand une structure de chaussée est interposée entre le sol support et les pneumatiques,
cette structure contribue à la répartition des charges sur une plus grande surface de la plate forme

de telle manière que la pression au niveau de la plate forme soit inférieure à la contrainte admissible

du sol support.

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Chapitre 2 11
SCHEMA DE PRINCIPE

CORPS DE CHAUSSEE

PLATE FORME SUPPORT DE CHAUSSEE PLATE FORME SUPPORT DE CHAUSSEE PLATE FORME SUPPORT DE CHAUSSEE

CHAUSSEE SOUPLE CHAUSSEE SEMI-RIGIDE CHAUSSEE RIGIDE

-
P

COMPRESSION

TRACTION

La répartition des charges au niveau de la plate-forme est La multiplicité des liaisons diffuse les charges en les La présence de la dalle en béton de

étalée mais de façon différentielle ; la pression au dessous de réduisant au niveau de la plate-forme, mais en développant ciment diffuse véritablement la
la charge est encore importante des contraintes de traction dans les matériaux traités pression au niveau de la plate-forme.
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La diffusion de pression diffère par sa nature et son intensité selon que l’on ait à faire à une couche

granulaire non traité, ou à une dalle en béton.

 On parle de chaussée souple quand la couche d’assise de la chaussée (couche de base et couche
de fondation) a été réalisée en matériaux souples (Matériaux granulaires GCNT – Grave

Concassée Non Traitée- par exemple).

 On parle de chaussée rigide quand la couche d’assise de la chaussée a été réalisée à l’aide des

matériaux rigides (en Béton et dont la condition de rigidité est vérifiée).

 On parle de chaussée Semi-rigide quand la couche d’assise de la chaussée (couche de base et

couche de fondation) a été réalisée avec des matériaux traités ou stabilisés (Sol ciment ou sol

chaux en fondation et Grave bitume en couche de Base).

Remarques

• Les couches de roulement les plus utilisés sont :

 Les Bétons Bitumineux (BB), qui sont des mélanges de liant hydrocarboné (bitume) et de

granulats, chauffés et malaxés dans une centrale d’enrobage, puis transportées et mises en

œuvre sur la chaussée. Il en existe plusieurs familles, par exemple le BBSG (BB Sémi-Grénus

5 à 9 cm), le BBM (BB Mince 3 à 5 cm), le BBDr (BB Drainant).

 Les Enduits Superficiels constitués d’une alternance de couches de liant bitumineux et de

gravillons, répandues directement sur la chaussée.

• La route non revêtue appartient à la catégorie de chaussée souple puisqu’il s’agit d’une route en

terre réalisée en employant le sol naturel du tracé, éventuellement surmontée d’une couche de

roulement soit en Matériaux Sélectionnés (MS), soit en empierrement.

II.3. Les différentes familles de structure de chaussée

La structure de la chaussée est liée au niveau d’aménagement de la route. Dans cette optique, on distingue

3 catégories de route :

- La piste ou route en terre non améliorée correspondant au caractère non permanent de la route
- La route améliorée correspondant au caractère permanent mais non définitif de la route

- La route revêtue correspondant au caractère définitif de la route

II.3.1. La piste ou route en terre non améliorée

Il s’agit du premier stade de route permettant la circulation automobile mais encore aléatoire surtout pendant

la période de pluies car le tracé est encore le résultat d’un débroussaillage sur le terrain naturel avec un

minimum de terrassement. Les matériaux que l’on puisse utiliser pour la structure de chaussée sont ceux
que l’on trouve sur le tracé de la route. Le franchissement des cours d’eau se fait « à gué » ou tout

simplement à l’aide des ouvrages provisoires.

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Chapitre 2
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II.3.2. La route améliorée

A ce stade, la surface de la route est déjà recouverte par des matériaux d’apport comme couche de

roulement ; les cours d’eau sont franchis à l’aide des ouvrages permanents ; le tracé et le profil en long sont
déjà améliorés par des terrassements. La circulation y est quasi-permanente grâce à la stabilisation

mécanique de la couche de roulement. Cette catégorie de route regroupe les routes en graveleux

(latéritiques, pouzzolanes, matériaux coquilliers, matériaux coralliens,…), les routes à couche de roulement
en cloutage,les routes à couche de chaussée en macadam à l’eau , les routes en pavé

II.3.3. La route revêtue

Lorsque le trafic s’accroit davantage, on intérêt à construire différentes couches au-dessus de la pate-forme

avant de mettre en œuvre les revêtements bitumineux. On distingue parmi cette catégorie de route, on

distingue :

- Les chaussées souples caractérisées par une couverture bitumineuse mince

(moins de 15 cm), parfois réduite à un enduit superficiel, reposant sur une ou

plusieurs couches de matériaux granulaires non traités ;

- Les chaussées bitumineuses épaisses constituées d’une couche de revêtement

bitumineuse sur un corps de chaussée en matériaux traités aux liants

hydrocarbonés, fait d’une ou deux voire trois couches. Par rapport aux chaussées

souples, elles se différencient par une épaisseur des matériaux bitumineux plus

importante. ;

- Les chaussées à assises traitées aux liants hydrauliques comportant encore une

couche de surface bitumineuse mais l’assise de la chaussée est faite en

matériaux traités aux liants hydrauliques disposés en une ou 2 couches ;

- Les chaussées à structure mixte comportant une couche de surface et une couche

de base en matériaux bitumineux sur une couche de fondation en matériaux traités

aux liants hydrauliques.

- Les chaussées à structure inverse – peu utilisées – comportant entre la couche de

fondation en matériaux traités aux liants hydrauliques et les couches supérieures


bitumineuses, une couche supplémentaire de matériaux granulaires ayant pour

fonction d’éviter la remontée des fissures de la couche de fondation.

- Les chaussées en béton de ciment. Ces structures comportent une couche de

béton de ciment de 15 à 40 cm d'épaisseur,éventuellement recouverte d'une

couche de roulement mince en matériaux bitumineux.La couche de béton repose

soit sur une couche de fondation, soit directement sur le la Plate-forme support de
chaussée. La dalle de béton peut être continue avec un renforcement longitudinal

("béton armé continu"), ou discontinue avec ou sans éléments de liaison aux joints
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Chapitre 2
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CHAPITRE III - Les Tracés d’une route et le terrassement routier

Pour représenter graphiquement une route, on a recours aux 3 types de tracés suivant: Le tracé en plan, le

Profil en long, le Profil en travers. S’agissant de dessin, ils doivent respecter une certaine forme de
présentation selon les normes. Ils servent entre autres à l’évaluation des volumes des sols soit à apporter

soit à enlever pour la réalisation du projet. Cette évaluation s’appelle Cubature de Terrassement.

III.1. Les Tracés d’une route

III.1.1. Le Tracé en plan

C’est la projection de la route sur un fond de plan topométrique. On y représente au moins les informations

suivantes :

- Origine, extrémités et autres points ou endroits jugés essentiels à la compréhension du projet.

- Localisation des profils en travers

- Les talus

- Le repérage des différents ouvrages de génie civil

- Le sens d’écoulement des eaux dans les fossés et les ouvrages de recueillement.

Reperage
des profils
Courbe P42
de niveau
R=150
P41
P40
P39

Extrait d’un tracé en plan

III.1.2. Le profil en travers

C’est une coupe suivant un plan vertical perpendiculaire à l'axe du tracé en plan, sur laquelle on représente

le Terrain Naturel et le projet (Fig A). La largeur du profil en travers est toujours supérieure ou égale à la

largeur de l’emprise (ou à la limite à l’assiette). On distingue alors le profil en déblai, le profil en remblais, le
profil mixte (Fig B).

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Chapitre 3 15
POUR GC2 ESP ANTSIRANANA
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Dans un stade avancé du projet, on complète le profil en travers d’une route par des informations relatives à

chaque assise de structure (Fig C).

Plan de
comparaison Profil remblai Profil deblai Profil mixte
(100)
Projet
T.N.
10.00

10.00
distance TN
0.00

3.40
1.10

Projet
3.90

6.00
T.N. Projet
T.N.

168.50 10.00
Distances Projet
4.50

167.15 167.15 2.70


165.99 6.55

167.15 168.70 0.00

7.54
4.50
5.00
5.50
168.60

169.00

Altitudes TN
166.05

169.90
165.40

167.15

167.15

166.65
165.65
Altitudes Projet

(A) (B)

Profil n° :0009
Abscisse : 80.00 m
Cote projet :101.51 m
Echelle :1/200
Plan de compariason : 95 m
100.77 -12.37 100.68 -12.50 99.15 -12.52

Abscisses
terrain
99.00

98.80

Cotes

100.68 12.50 98.80


98.84
98.81
101.18 -11.75
101.24 -11.00
99.15 14.79

Abscisses
100.18 -8.80 100.88 -8.80 101.33 -8.80

100.41 -1.50 101.11 -1.50 101.51 -1.50


101.52 -1.20

101.24 11.00
100.77 12.37 101.18 11.75
101.51 0.00

8.80 100.88 8.80 101.33 -8.80


101.52 1.20
1.50

98.75 15.39
Projet
100.41 1.50 101.11 -1.50 101.51

Cotes
100.93 -7.30

terrain
Assise 1
Cotes
100.01 -13.51

100.12 -10.60

Abscisse
100.12 10.60

100.01 13.51

Assise 2
Cotes
100.18

(C)

III.1.3. Le profil en long

C’est une coupe verticale effectuée en suivant l’axe du tracé en plan. Sur cette coupe nous porterons les

cotes du terrain naturel et celle du projet. On y représente au moins les informations suivantes :

- Origine, extrémités et autres points ou endroits jugés essentiels à la compréhension du projet ;


- Echelle des longueurs et échelle des altitudes (échelle des altitudes = 5 à 10 fois échelle de

longueur) ;

- Plan de comparaison (plan horizontal de référence sur le dessin);

- Lignes représentant le Terrain naturel et l’axe de la route (traditionnellement en rouge) ;

- Numéro des profils, les distances partielles et les distances cumulées correspondantes ;

- Cotes du Terrain naturel et du projet à chaque profil en travers ;


- Les caractéristiques du projet telles que les déclivités (pente, rampe, raccordement circulaire), les

alignements et courbes, les dévers gauche et droit

______________________________________________________________________________________
Chapitre 3 16
Exemple d’un Tracé en plan avec courbes de niveau
Exemple d’un Profil en long
POUR GC2 ESP ANTSIRANANA
______________________________________________________________________________________

III.2. Cubature de Terrassement

III.2.1. Principe

Il s’agit de l’évaluation des volumes des terres soit à apporter, soit à enlever, pour la réalisation du projet.

Cette opération est menée grâce à l’évaluation


- des surfaces de remblai ou de déblai obtenues par le profil en travers

- des distances entre profil en travers, indiquées par le profil en long.

Dans la pratique, pour le calcul du volume de terrassement, la méthode exposée suivante est applicable
quand le terrain est supposé régulier entre 2 profils en travers successifs. La précision du calcul dépendra

du nombre de profils en travers.

III.2.2. Méthode de calcul

PROFIL FICTIF

Sf=0

   
 

2
  0
′ 
′
2
0   
′′ 
′′
2
   
 

2
   
 

2

            


 
 
′ +
′′ +
 +

    
Qui peut encore s’écrire
      ′   ′  ′′   ′′           
  
         
2 2 2 2 2 2

______________________________________________________________________________________
Chapitre 3 19
POUR GC2 ESP ANTSIRANANA
______________________________________________________________________________________

Le calcul peut être ramené sous forme de tableau et de la manière suivante :

Distances Longueur Déblai Remblai


N° profils
partielles d’application Surf en m2 Volume en m3 Surf en m2 Volume en m3

1 =(0+30)/2=15 15 =15*15 0

30

2 (30+15)/2=22.5 67 1507.5 2

15

Pf1 =(15+10)/2

10

40

10

VOLUME TOTAL EN m3

III.2.3. Mouvement des terres

Pour pouvoir optimiser le calcul, de façon à avoir un coût minimal de terrassement, les résultats des calculs

seront présentés sous forme de schéma récapitulatif comportant en abscisse l’axe du projet et en ordonnée,
les différents volumes des terres déplacés (déblai au-dessus et remblais en dessous). Le tracé d’une épure

de terrassement consiste à indiquer les transports des terres qui doivent être effectués sur un chantier de

terrassement, étant donné d’ailleurs que ce transport représente une part importante du coût du projet.

______________________________________________________________________________________
Chapitre 3 20
POUR GC2 ESP ANTSIRANANA
______________________________________________________________________________________

Dépôt

100 m3 à 400m 100m3 à 50m

Déblai Déblai Déblai

130 m3 550 m3
210m 3

800 m3 250m3 420 m 3

Remblai Remblai Remblai


N° Profil

100

101

105

110

112

500
120

350

400

500
30
Distance

0
cumulée

Pour pouvoir déterminer le mouvement de terres optimal, on cherche à minimiser la distance moyenne de

transport pour différents mouvements techniques possibles. La méthode de l’épure de LALANE est une

méthode parmi tant d’autres pour l’étude de l’épure de terrassement. Cette méthode fait intervenir la notion

de moment de transport et la distance moyenne de transport.

III.3. Les engins de Terrassement

III.3.1. Les Pelles hydrauliques

Pelle chargeuse, sur chenille, en

retro, qui charge les matériaux sur

une benne

Elles sont souvent utilisées pour l’extraction et le chargement des matériaux. Elles peuvent être sur chenilles

ou pneumatiques ; en retro ou en butte selon la position du godet


______________________________________________________________________________________
Chapitre 3 21
POUR GC2 ESP ANTSIRANANA
______________________________________________________________________________________

III.3.2. Les niveleuses

Engin équipé d’une lame orientable


pour le décapage et le nivellement des

terres

Niveleuse équipée d’une lame et d’un

scarificateur (le scarificateur est utilisé

pour désagréger les matériaux en place


Lame

Scarificateur

III.3.3. Bull dozer

Sur chenille, les matériaux sont

poussés par la lame sur une distance

ne dépassant pas 50 m

______________________________________________________________________________________
Chapitre 3 22
POUR GC2 ESP ANTSIRANANA
______________________________________________________________________________________

III.3.4. Scraper ou décapeuse

Engin constitué par une benne

surbaissée permettant d’araser le sol


par raclage. Les matériaux sont

transportés dans la benne du scraper –

distance de transport entre 50 et 2000m

III.3.5. Les compacteurs

Compacteurs à pneu (Pi)

Pour terrassement moyen ou pour des matériaux routiers « à surfacer »

Classification d’après la charge par Roue (CR) :


25  !  40 ≔$ %

40  !  60 ≔$ %

! ' 60 ≔$ %

______________________________________________________________________________________
Chapitre 3 23
POUR GC2 ESP ANTSIRANANA
______________________________________________________________________________________

Compacteurs statiques

• A cylindre lisse :

De moins en moins utilisés sauf pour le cylindrage des enduits superficiels ou des enrobés très minces
<4cm.
• A pieds dameurs :

Pour gros terrassement souvent tandem


)
Classification selon la charge statique moyenne par unité de largeur où
*

M1 : Masse totale s’appliquant sur la génératrice d’un cylindre en kg

L : Longueur de la génératrice du cylindre en cm


)1 -.
30   60 +,  $ %1
* /0

) -.
60   90 +, /0 $ %2
*

Compacteurs vibrants

• A cylindre lisse :
)
Classement effectué à partir du paramètre
*
23 et d’une valeur minimale pour 3

M1 : Masse totale s’appliquant sur la génératrice d’un cylindre en kg

L : Longueur de la génératrice du cylindre en cm


A0 : Amplitude théorique à vide de la vibration en mm

Cinq classes V1 à V5 avec 2 sous classes VMi (vibrant mono-cylindre ) et VTi (Vibrant tandem)

• A pieds dameurs :

Cinq classes aussi en se servant des paramètres précédents, VP1à VP5, monocylindre ou Tandem

Plaques vibrantes

Utilisation pour des petits travaux ou à proximité d’ouvrages

Classement à partir de la pression statique sous la semelle Mg /S en Kpa.


Mg : poids de la plaque

S : surface de contact plaque-sol

Classification de PQ1 à PQ4 Mais le GTR ne prend en compte que PQ3 et PQ4

5.
10   15 +, 67 $ %8

5.
' 15 +, 67 $ %8


______________________________________________________________________________________
Chapitre 3 24
POUR GC2 ESP ANTSIRANANA
______________________________________________________________________________________

CHAPITRE IV - LA ROUTE ET L’ASSAINISSEMENT

IV.1. INTRODUCTION

L'EAU EST LE PREMIER ENNEMI DE LA ROUTE

Dans le domaine routier, l’eau se présente soit sous forme superficielle soit sous forme d’eau d’infiltration.

Que ce soit la première ou la deuxième, elle crée des dégâts. Il faut alors bien comprendre ce que c’est un

assainissement routier et ne jamais oublier le principe fondamental « maintenir la chaussée hors d’eau ».

IV.2. Les eaux superficielles

On distingue les eaux superficielles sur la chaussée et les eaux superficielles à côté de la chaussée

IV.2.1. Les eaux superficielles sur la chaussée

Ce sont les eaux qui sont sur la partie circulable de la route. Elles sont à l’origine du phénomène
d’aquaplanage c-à-d le glissement du véhicule sur la chaussée en présence d’eau. D’autre part , à cause

des eaux superficielles sur la chaussée, la visibilité des conducteurs des véhicules qui suivent un autre se

trouve diminuée, surtout si le véhicule avant est un camion.


 Il faut alors que ces eaux quittent rapidement la surface de la chaussé et s’en éloigner facilement.

IV.2.2. Les eaux superficielles à côté de la chaussée

Ce sont les eaux venant de la chaussée et celles en provenance de l’environnement extérieur, dont
l’écoulement normal est gêné par la présence de la route (ce sont des eaux des champs, des ruisseaux, des

nappes).

Sans dispositifs d’évacuation adéquate, ces eaux trouveront des chemins qui pourraient être néfastes à la
chaussée ; par exemple au pied des talus de déblais, ou bien sous les remblais ou tout simplement sur la

chaussée.

 Il est donc nécessaire de trouver pour ces eaux des cheminements faciles et résistants à l’érosion.

______________________________________________________________________________________
Chapitre 4 25
POUR GC2 ESP ANTSIRANANA
______________________________________________________________________________________

IV.3. Les eaux d’infiltration

On distingue :

Les eaux d’infiltration dans le corps de chaussée et les eaux d’infiltration sous le corps de chaussée

IV.3.1. Les eaux d’infiltration dans le corps de chaussée

Quelle qu’en soit la nature, le revêtement de la surface d’une route n’est jamais totalement étanche. Sa

perméabilité croît avec son vieillissement. L’eau peut s’infiltrer dans le corps de la chaussée soit par sa

surface, soit par la rive. Dans le cas d’une chaussée souple, la présence d’eau dans la chaussée diminue
les frottements entre les granulats et la diffusion des pressions devient faible. Dans le cas des chaussées en

matériaux traités, la cohésion entre les différents constituants devient moindre. En somme, l’eau ne doit ni

s’arrêter sur la chaussée ni passer à travers le corps de chaussée.

 Il faut empêcher l’eau de pénétrer dans le corps de chaussé par imperméabilisation et par

évacuation rapide des eaux de la surface de la chaussée.

IV.3.2. Les eaux d’infiltration sous le corps de la chaussée

L’eau s’infiltre facilement sous la chaussée par les rives. Les nappes souterraines peuvent aussi remonter

et atteindre la plate-forme de la chaussée. Cette dernière se ramollit et sa portance diminue, entraînant une

ainsi une fatigue prématurée du corps de la chaussée parce qu’il travaille beaucoup plus que prévu.

 Il faut réduire la présence d’eau dans plate-forme support de chaussée en veillant à ce que les eaux

superficielles ne pénètrent pas sous la chaussée et en soutirant, collectant et évacuant les eaux

profondes .

IV.4. L’assainissement routier

L’assainissement de la route a pour but d’éloigner l’eau de la chaussée en vue d’assurer de bonnes
conditions de viabilité et de sauvegarder l’ouvrage routier tout en préservant les milieux récepteurs de ces

rejets. Il est constitué d’un ensemble de dispositifs complémentaires permettant de collecter, de faire

transiter et d’évacuer l’eau. Cet ensemble de dispositifs est connu sous le nom de « système
d’assainissement ». Lors de leurs conceptions, les ouvrages d’assainissement doivent être correctement

dimensionnés pour évacuer rapidement toute l’eau qu’ils reçoivent.

______________________________________________________________________________________
Chapitre 4 26
IV.4.1. Quelques terminologies usuelles

FOSSE SAIGNEE TETE DE TRAVERSEE

EXUTOIRE

Traversée

Pente

DRAIN ACCOTEMENT DERASE AVALOIR


POUR GC2 ESP ANTSIRANANA
______________________________________________________________________________________

IV.4.2. Le système d’assainissement

Le système d’assainissement est un ensemble de dispositifs complémentaires permettant de collecter, de

faire transiter et d’évacuer l’eau. Les éléments principaux qui constituent ce système sont :

• La forme en pente donnée au profil en travers et au profil en long.

• Les saignées

• Les caniveaux et avaloirs

• Les descentes d’eau

• Les drains
• Fossés latéraux et fossés de crêtes

• Les ouvrages de traversée tels que buses et dalots

• Les ouvrages de traitement


• Les exutoires

IV.4.2.1. Les formes en pente

Ce sont les bombements pour les alignements droits et les dévers pour les courbes. Longitudinalement, il

s’agit de la pente donnée au profil en long. Ces pentes sont dictées par les normes de conception
géométrique d’une route que nous verrons en troisième année. Disons tout simplement que ces pentes

jouent aussi un rôle dans la sécurité et confort des usagers de la route.

IV.4.2.2. Les saignées


Ce sont des abaissements localisés d’un accotement surélevé, permettant à l’eau qui s’écoule sur la

chaussée de rejoindre le fossé. Compte tenu de son orientation plus ou moins perpendiculaire à la

chaussée, les saignées constituent un danger pour tout véhicule qui s’engage sur l’accotement. Pour réduire

ces risques, les dispositions suivantes sont habituellement adoptées :


• Profil en travers évasé, pente 20%

• Largeur de fond de saignées de l’ordre de 30 à 70 cm

• Pente du fond suivant la longueur : 5%


NB : Une saignée mal faite peut favoriser la rétention d’eau en bord de chaussée et provoquer un

affaissement de rive par infiltration.

IV.4.2.3. Les caniveaux


Les caniveaux sont des ouvrages préfabriqués ou maçonnés, soigneusement jointoyés destinés à recueillir

et écouler les eaux superficielles le long de la chaussée. Ils sont soit indépendants soit jumelés à une

bordure de trottoir.

Les caniveaux à grilles sont des ouvrages ouverts à leur partie supérieure et recouverts d’une grille en
métal ou en béton. Ils assurent à la fois le rôle d’avaloirs longilignes et d’ouvrages de transport. Ils

remplacent les fossés pour recevoir les eaux de surface de la chaussée mais ils ne drainent pas. On les
______________________________________________________________________________________
Chapitre 4 28
POUR GC2 ESP ANTSIRANANA
______________________________________________________________________________________
installe aussi parfois à l'entrée de propriétés riveraines bâties pour éviter l'écoulement des eaux du domaine

public vers le domaine privé ou vice-versa. La résistance des caniveaux doit être adoptée aux charges qu'ils

sont susceptibles de supporter.

IV.4.2.4. Les avaloirs


Un avaloir est un ouvrage qui permet à l'eau s'écoulant sur la chaussée (le plus souvent le long d'un

caniveau) de descendre dans un ouvrage situé à un niveau inférieur et généralement enterré (collecteur,
buse de traversée,... ).

Ses fonctions principales sont de :

L'entonnement de l'avaloir peut être :


• situé dans le même plan que la chaussée. Il est alors recouvert d'une grille métallique destinée à

arrêter les corps étrangers et à permettre le passage des véhicules,

• encastré dans une file de bordures de trottoir.


NB : L'avaloir doit remplir toutes ses fonctions sans atteinte à la sécurité des usagers

IV.4.2.5. Les descentes d’eau

Une descente d'eau est un ouvrage mis en place à la surface d'un talus ou enterré, permettant de canaliser

les eaux provenant du haut de talus et de les écouler vers un ouvrage situé en contrebas.
On distingue selon leur emplacement les descentes d'eau de talus de remblai et les descentes d'eau de

talus de déblais et selon leur nature les descentes d'eau de surface et les descentes d'eau enterrées.

IV.4.2.6. Les drains


Un drain est une canalisation souterraine dont les parois sont perméables à l'eau. Il sert à capter et à

évacuer l'eau en excès dans le sol.

On distingue selon leur nature les drains en tube en béton ou en terre cuite, perforés et les drains sous

forme de tranchées remplies des matériaux drainants

IV.4.2.7. Les fossés

Un fossé est une sorte de canal implanté parallèlement à la route pour faciliter l’écoulement des eaux.

NB : le fossé est nécessaire pour la route mais il peut être dangereux pour l'usager. Il constitue un obstacle

pouvant guider les véhicules vers les têtes de buse.

On distingue :

• selon l’emplacement les fossés de crêtes de talus ou tout simplement fossés de crête, les fossés

de bord de plate forme ou fossés latéraux et les fossés de pieds de remblais ;

• selon la forme les fossés en U, en V , rectangulaires et trapézoïdaux ;

• selon la profondeur les fossés peu profonds appelés cunettes quand leur forme est en "U" ou en

"V" très évasée, les fossés courants (40 à 60 cm de profondeur) et les fossés profonds quand la profondeur

dépasse 60 cm.

______________________________________________________________________________________
Chapitre 4 29
POUR GC2 ESP ANTSIRANANA
______________________________________________________________________________________
• selon la présence ou non d'un revêtement les fossés revêtus de béton (préfabriqué, coulé en

place) d'enrobés bitumineux ou de géomembranes • et les fossés non revêtus ;

• selon les matériaux les fossés bétonnés et les fossés maçonnés.

IV.4.2.8. Les ouvrages de traversée


Les traversées sont des canalisations enterrées en travers d'une route ou d'une entrée de riverains. Elles

permettent le maintien du réseau hydrographique naturel (au droit des grosses arrivées d'eau), elles
permettent aussi aux eaux collectées par les fossés de franchir la chaussée en souterrain.

Les ouvrages de traversées courants sont les buses et les dalots. Les buses sont des conduites sous

chaussée de forme circulaire. On distingue les buses métalliques et les buses en béton, les diamètres
minimaux admis étant de 600 mm pour le besoin d’entretien et pour éviter une obstruction prématurée.

Les dalots sont des ouvrages à section rectangulaire ou carré qui permettent comme les buses d’assurer le

passage d’eau sous la chaussée. Ils sont constitués par des murs verticaux appelés piédroits sur lesquels
une dalle en béton armé. Les piédroits sont fondés soit sur deux semelles distinctes soit sur une semelle

unique, appelée communément radier général.

DALLE

PIEDROITS

SEMELLE RADIER

CONSTITUTION D’UN DALOT

IV.4.2.9. Les ouvrages de traitement

Il importe de veiller à la qualité des eaux rejetées au milieu naturel et de se prémunir contre une pollution ou

une inondation accidentelle. Selon le risque, le volume d'eau évacué, son débit, la qualité du milieu
d'accueil, la construction d'un ou plusieurs des ouvrages suivants pourra s'avérer utile :

Les bassins de stockage

Ce sont des bassins généralement étanches dont l'évacuation est assurée par une canalisation de faible
diamètre. On les appelle aussi bassins tampons, bassins de retenue, bassins d'orage, bassins écrêteurs de

crue. Il a pour rôle de recueillir l'eau de ruissellement des bassins versants et les eaux d'assainissement de

la route. Ces bassins peuvent également jouer un rôle de décantation.


Les bassins déshuileurs

Ce sont des bassins équipés d'une ou plusieurs cloisons siphoïdes.

Rôle : arrêter, par siphon, les liquides (huiles, carburants,...) et particules plus légers que l'eau

______________________________________________________________________________________
Chapitre 4 30
POUR GC2 ESP ANTSIRANANA
______________________________________________________________________________________
Les bassins filtrants :

Ce sont des bassins remplis de matières filtrantes (le plus souvent du sable). L'évacuation est assurée par

un drain situé sous le bassin. Ils sont généralement associés à un bassin décanteur et déshuileur.

Rôle : ils assurent la filtration des particules les plus fines restées en suspension après décantation et

déshuilage.

IV.4.2.10. Les exutoires


L'exutoire constitue le lieu où sont finalement évacuées les eaux d'assainissement de la route. Il s'agit donc

soit du domaine privé, soit du domaine public fluvial ou maritime; mais il peut aussi s'agir du domaine public

routier quand les eaux sont évacuées par infiltration. On peut citer les puisards qui sont des puits couverts
placés plus ou moins profondément dans le sol et qui est destinés à recevoir les eaux de pluie. Ils sont

composés de matériaux drainants. On peut aussi citer les mares qui sont des espaces bas naturels ou des

"réserves" artificielles qui ont généralement été implantées dans des endroits où il était difficile d'évacuer les
eaux de ruissellement (souvent un point bas). Elles servent parfois de "réserve incendie" dans les

communes où le débit du réseau d'eau potable est parfois insuffisant.

IV.4.2.11. Quelques plans types

Les plans types suivants servent à comprendre tout simplement les différents ouvrages d’assainissement
habituels. Ils ne peuvent être utilisés à d’autres fins autres que la compréhension. En tout cas, un calcul

hydrologique et hydraulique s’impose avant de dimensionner un ouvrage d’assainissement.

______________________________________________________________________________________
Chapitre 4 31
VUE EN PLAN
Ech : 1/50
DALOT 80X80
B

30

30
40
A

1.00

1.60

1.00
80
40
30

30
B
30 100 30 Variable 30 160

Tête et piedroits en
maçonnerie des moellons
30
20 30 25 75 30
COUPE A-A
2 1

20
40

40
40

20

80
Z AM
80
Z AV
1.00

P: 1 %

40
20

20

20
20

Radier en maçonnerie de moellons (ép : 20 cm)

45
Béton de propreté Q 200 (ép : 5 cm)
Chape Q:400
30 100 30 Variable 1.40 20

COUPE B-B
1.60

20
80
5 20

40 80 40
CHAPITRE V - Les dépendances et les équipements routiers

Le niveau de service d’une route, qui peut être défini comme l’aptitude de celle-ci à satisfaire les

besoins des usagers, dépend de la qualité des éléments qui la composent : Chaussée, dépendances,
équipements …

V.1. Les dépendances

V.1.1. Définitions

Les dépendances sont l’ensemble des surfaces qui font partie de l'emprise routière à l'exception des
chaussées. Elles se subdivisent en deux catégories :

- celles qui sont directement associées au fonctionnement de la route (accotements, fossés,

TPC, ...) ;

- celles qui accompagnent la route (talus, surlargeurs, délaissés).

[D’après le dictionnaire de l’entretien routier de l’observatoire National de la route Français]

Elles peuvent classées en trois zones distinctes :

- Zone Proche (ou Zone A) située à proximité immédiate de la chaussée correspondant à la

bande d’arrêt ;

- Zone intermédiaire(ou Zone B) correspondant au reste de l’accotement (quand celui-ci a une

largeur supérieure à celle de la zone A) et au fossé ;

- Zone lointaine (ou Zone C) c'est-à-dire le reste des dépendances jusqu’à la limite de l’emprise

correspondant au talus, les délaissés,…

V.1.2. Fonctions

Elles assurent, de manière complémentaire ou indépendante quatre types de fonctions :

- technique : épaulement des chaussées, évacuation des eaux, support de signalisation et de


réseaux,..

- routière : sécurité, guidage, lisibilité, confort, agrément, ... ;

- écologique : écran à certaines nuisances, refuges de la faune et de flore, ... ;


- paysagère : mise en scène des régions traversées, création et valorisation de paysages

propres à la route

En résumé, les dépendances jouent un rôle très important pour la bonne tenue de la chaussée et pour
la sécurité des usagers. Actuellement, on parle de temps à temps de « dépendances vertes ». La

végétation qui recouvre les dépendances constitue, de plus, un élément d’agrément dans les

parcours.

Chapitre IV – Page 33
V.2. Les équipements routiers

V.2.1. Définitions

La route une fois réalisée doit être « habillée » grâce à des équipements routiers répondant aux
objectifs suivants : sécurité, organisation, amélioration et confort. On distingue généralement

- les équipements statiques dont les messages et fonctions sont qualifiés d’invariables. Ils

regroupent la signalisation horizontale, la signalisation verticale, les équipements de balisage,

les barrières de sécurité et les équipements divers tels que les clôtures, les écrans

antiéblouissement, etc.

- les équipements dynamiques dont les messages et fonctions sont qualifiés de variables et qui

regroupent les signalisations lumineuses et les panneaux à messages variables,…

Notons que les exigences en matière d’équipements sont différentes en fonction du type de route :

- Autoroutes ou Routes nationales ou Routes Provinciales

- Une voirie urbaine ou route en rase campagne

En agglomération par exemple, les équipements de type Ralentisseurs, éclairages sont fréquemment

rencontrés

Notons également que les équipements doivent recevoir les autorisations des autorités compétentes

avant d’être installés sur le réseau routier. Les étudiants sont incités à consulter les plans types

correspondants.

V.2.2. Fonctions

Les équipements de la route assurent des fonctions telles que :

- prescription,
- alerte à l'usager,

- retenue des véhicules,

- repérage géographique,
- guidage,

- secours aux usagers,

- service à l’usager,
- information des usagers,

- gestion du trafic

- autres fonctions (protection des usagers contre l'éblouissement, protection des usagers contre
les intrusions),

Un équipement peut assurer une ou plusieurs fonctions.

Chapitre IV – Page 34

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