Vous êtes sur la page 1sur 27

OUVRAGES D’ART

LES APPUIS DE PONTS

I. INTRODUCTION

 Les appuis résultent du processus de conception du pont. Le processus de conception d'un pont commence
généralement par l'implantation des culées.

Les culées: sont les appuis extrêmes de l'ouvrage. Les culées raccordent l'ouvrage aux accés (remblais ou
terrain naturel), elles subissent des actions (poussée des terres, écoulement d'eaux provenant du tablier,...).

Une mauvaise conception peut conduire à des désordres difficiles à réparer d'où on s'attache à leur donner des
dimensionnements généreux et à soigner leurs dispositions constructives.

Les piles: sont liées au type du tablier qu'elles reçoivent et à son mode constructif. Les piles peuvent aussi
participer au fonctionnement mécanique du tablier (cas où le tablier est partiellement ou totalement encastré
sur les piles).

II. LES CULEES

II-1.Fonctions

Une culée est appelée à assurer deux fonctions principales:


 Fonction mécanique :
 transmission des réactions du tablier au sol de fondation
 transmission de la poussée des terres au sol de fondation
 limitation des déplacements horizontaux et verticaux vis-à-vis:
o du comportement mécanique du tablier
o du fonctionnement des équipements: appareils d'appui, joints de chaussée.

 Fonction entretien
 la culée doit permettre l'accès et l'entretien des équipements spécifiques: appareils d'appui,
gargouilles des évacuations des eaux.

 Pour les grands ouvrages, la culée permettre l'accés à l'intérieur de l'ouvrage et permettre un
certain nombre d'opérations liées à la présence de réseaux ou à l'entretien et à la visite de la
structure du tablier.

ENSIT-GC (AM) ouvrages d’art Page 1


II-2.Conception des culées:

a.Tête des culées:

 Généralement la tête des culées est invariable et ne dépend que du type de tablier qu'elle reçoit:

 cas des ouvrages courants (fig 1).


 Le sommier d'appui doit permettre l'implantation des appareils d'appui et des vérins permettant de
les changer ou de peser les réactions d'appui.

 Le mur garde-grève: généralement réalisé en dernière phase, doit résister aux efforts:
o de poussée de terres,
o de freinage des essieux qui roulent dessus,
o des réactions de blocage de la dalle de transition.

Dalle de transition : évite le tassement en « marche d’escalier » du remblai.

cm )

Fig 1

=> cas des grands ouvrages (fig 2):


- Le vide entre garde-grève et about du tablier doit être suffisamment important pour permettre le
passage d'un homme.
- Pour les ponts caissons à précontrainte extérieure, ce vide est beaucoup plus important car il faut
constituer une chambre de tirage des câbles et permettre le logement des vérins de mise en tension.

ENSIT-GC (AM) ouvrages d’art Page 2


Fig 2a

Fig 2b

b.Les culées enterrées


b1.Morphologie
Elles sont peu sollicitées par la poussée des terres (avec lesquelles elles présentent des organes de
raccordement minimales); elles assurent donc une fonction porteuse du tablier essentiellement.

ENSIT-GC (AM) ouvrages d’art Page 3


 Ouvrages en déblai

Culée sur rocher: ce cas exceptionnel permet de limiter la culée à sa plus simple expression, le sommier d'appui
est bétonné directement sur le rocher.

Culée sur fondations profondes (fig3):


Selon l'importance des sollicitations horizontales de la culée par le tablier (présence ou non d'appuis
intermédiaires susceptibles de reprendre une partie des efforts de freinage,...), on fondera la culée sur une
deux files de pieux.

Fig 3

 Ouvrages en remblai

Culées sur fondations profondes (fig 3)


On réalise le remblai au préalable le plus en amont possible de l'exécution des pieux de façon à avoir absorbé la
majeure partie des tassements du remblai et surtout des couches sous-jacentes dont la médiocre compacité
aura conduit à adopter des fondations profondes. Dans le cas où le délai d'exécution ne permet pas d'attendre, il
faudra prendre en compte, dans la justification des pieux, les efforts de frottement négatif et poussées
parasites.

Culées sur fondations superficielles (fig 4 & fig 5)


Dans la conception générale d'une pile-culée fondée superficiellement, on s'attache à:
- assurer une descente de charge la plus directe possible
=> nombre de poteaux = nombre d'appareils d'appui.
- supporter les effets du remblaiement ultérieur et les énergies transmises par les compacteurs =>
rigidité et robustesse des éléments.
- répartir les descentes de charge sur le sol de fondation => une nervure de raidissage peut s'imposer.

ENSIT-GC (AM) ouvrages d’art Page 4


Fig 4

Fig 5
La construction de la culée se fait selon les étapes successives suivantes:
=> réalisation de la semelle
=> réalisation de la nervure (éventuellement)
=> réalisation des poteaux
=> réalisation du sommier
=> Construction du tablier
=> réalisation des murs garde-grève et en retour
=> remblaiement.

b2.Implantation de la tête d'une culée enterrée

La fig 6 donne un certain nombre d'indications pour réaliser l'implantation relative culée/terrassement.
La culée n'est définitivement fixée qu'après avoir choisi un type de tablier et son épaisseur.

ENSIT-GC (AM) ouvrages d’art Page 5


Fig 6

b3.Prédimensionnement des culées enterrées

 Sommier (Chevêtre)
Epaisseur
Cas des petits ouvrages
de 0,60 à 0,70 m si les appareils d'appui sont à l'aplomb des poteaux
de 0,90 m à 1 m le cas contraire.
Cas des grands ouvrages
varie couramment de 0,60 m à 1,20 m; (on peut retenir 1/6 de l'entraxe entre voiles
porteurs).

Largeur
elle dépend de l'ensemble des cotes fonctionnelles. Pour les culées fondées sur fil unique de pieux forés, il est
bon que les efforts de flexion soient sensiblement équilibés en tête des pieux (fig.7.).

ENSIT-GC (AM) ouvrages d’art Page 6


Fig 7

 Poteaux (petits ouvrages)


-Section carré; mini: 0,50 x 0,50 m
-Section circulaire ; mini :  0,60 m

 Voiles porteurs (grands ouvrages)

e= max (0,60m; H/8)


h0 = largeur du sommier
hM  B - (0,60 à 1,30 m)

ENSIT-GC (AM) ouvrages d’art Page 7


 Murs en retour (fig 8 et 9)

Ils ont une fonction essentiellement esthétique, surtout pour les grands ouvrages pour lesquels il est agréable de
montrer la structure des appuis d'extrémité.

L'épaisseur dépend essentiellement des dispositifs de retenue :


En cas d'implantation d'une barrière, l'épaisseur sera de 30 à 40 cm
Dans le cas contraire et pour les murs peu hauts (petits ouvrages) on peut descendre à 0,20 m

Fig 8

Fig 9

ENSIT-GC (AM) ouvrages d’art Page 8

Fig 9
 Exemples de piles-culées (fig 10 et 11).

Fig 10
Fig 11

ENSIT-GC (AM) ouvrages d’art Page 9


c. Les culées remblayées

c1. Morphologie (fig 12)


Une culée remblayée assure une fonction mécanique double:
- fonction porteuse du tablier
- fonction soutènement des remblais d'accés.
Le mur de front assure à la fois la fonction porteuse du tablier et le soutènement des terres sur la largeur du
tablier.

Fig 12

Les murs de tête peuvent être de 2 types (fig 13)


 murs en retour: sont disposés parallèlement à l'axe du pont (disposition la plus fréquente)
 murs en aile: disposés parallèlement à l'axe de la culée ou présentant un lèger angle formant "entonnement"
vis à vis de la circulation sous le pont. Cette disposition peut s'imposer dans le cas où, au delà du tablier, la
chaussée s'incurve ou comprend un carrefour qui exclut les murs en retour.

ENSIT-GC (AM) ouvrages d’art Page 10


Fig 13

En revanche, ils sont obligatoirement désolidarisés de la culée tandisque les murs en retour, s'ils ne sont pas
trop longs, peuvent en être solidaires et outre l'économie de fondation qu'ils permettent, participent à la
stabilité en faisant contre-poids vis à vis de la poussée des terres.

Le mur de front est encastré sur une semelle de fondation superficielle, exceptionnellement sur une semelle de
liaison de fondations profondes (pieux forés ou barrettes) à condition que la hauteur ne soit pas trop importante
(6 à 7 m de différence de hauteur des terres) pour que la fondation ne devienne pas monstrueuse.

c2. Cinématique de construction: La construction du tablier intervenant après la première phase de


remblaiement, la culée devre être justifiée sans l'action stabilisatrice, dans cette situation de construction
(fig14).

Fig 14

ENSIT-GC (AM) ouvrages d’art Page 11


c3. Implantation d'une culée remblayée: Elle est beaucoup plus libre que celle d'une culée enterrée. Les murs
de tête sont dessinés pour maintenir correctement les terres.

c4. Prédimensionnement des culées remblayées

 mur de front: l'épaisseur doit être comprise entre 0,80 et 1,20 m avec un minimum absolu de 0,70 m. Elle
est généralement surabondante mécaniquement mais ce sont plus des considérations de rigidité qui la
déterminent.

 semelle de fondation:
- superficielle => emin ~ épaisseur du mur de front.
- sur pieux => emin ~ max (1,2 , épaisseur mur de front)

 Les murs en aile: ils obéissent à la conception des murs de soutènement (fig15).

Fig 15

 Les murs en retour (fig.16)

Fig 16

ENSIT-GC (AM) ouvrages d’art Page 12


d. Les culées creuses
Les culées creuses ressemblent à une boite renversée comportant un mur de front, des murs en retour et un
platelage supérieur. Ces culées constituent une variante particulière de culée remblayée dont le remblai, taluté à
l'intérieur, n'agit pas sur le mur de front.
Ces culées étaient utilisées autrefois pour les remblais de grande hauteur afin de limiter les effets de la
poussée des terres. Actuellement, on préfère rallonger le tablier et prévoir une culée enterrée.

e. Les culées à contrepoids


Ce sont des culées particulières destinées à recevoir une réaction négative permanente du tablier. Elles doivent
avoir une conception très "rustique", mobilisant si possible la gravité (par béton de lest, semelles chargées par
les terres,....) plutôt que de faire appel à la précontrainte. Il est à noter que ce type de culée est rare zt ne fait
pas l'objet de règles de dimensionnement types.

C. LES PILES

C1. Les têtes de piles (fig17)


La tête des piles doit recevoir:
- Les appareils d'appui définitifs (lorsque le tablier n'est encastré sur elles),
- Les éventuels appareils d'appui provisoires,
- Les emplacements des vérins pour:
- le changement des appareils d'appui;
- le pesage des réactions d'appui,
- le transfert des appuis provisoires aux appuis définitifs

ENSIT-GC (AM) ouvrages d’art Page 13


Fig 17

C2. Le corps des piles


Le corps des piles comprend les chevêtres éventuels, les fûts et les organes de liaison à la fondation.
Les fûts doivent satisfaire:
- La résistance mécanique aux différentes actions
- L'esthétique
Les actions mécaniques sont assez différentes selon que l'on a affaire à un ouvrage courant ou à un grand
ouvrage :
Dans le premier cas, les actions prises en considération sont les actions accidentelles dues au choc de
camion, les efforts qui proviennent des réactions horizontales et verticales du tablier.

Dans le second cas, aux actions transmises par le tablier s'ajoutent celles induites:
- par le mode constructif du tablier (pont poussée, ponts en encorbellement successifs);
- aux effets du vent en phase de construction (piles de grande hauteur),
- aux chocs de bateau.

Pour des raisons économique, les piles de grande hauteur sont évidés.

ENSIT-GC (AM) ouvrages d’art Page 14


a. Les corps de pile des ouvrages courants

Les fûts sont du type poteaux ou voiles

 Poteaux
Section: carrée, rectangulaire ou circulaire
Dimension minimale: 0,50m (carré ou rectangulaire)
 0,60m (circulaire).
Si les poteaux sont exposés à un choc de véhicule, il est prudent d'augmenter ces dimensions et de ne pas
descendre en dessous de 0,70 m (section carrée) et  0,80 m (section circulaire)
Les poteaux peuvent être reliés en tête par un chevêtre.

 Voiles (fig 18)


Leur forme peut être très variée au gré des volontés architecturales.
La largeur des voiles dépend du nombre et de l'espacement des appareils d'appui reçus par chacun d'entre eux.
L'épaisseur minimale des voiles est une question esthétique.
Le nombre de voiles dépend de la largeur biaise du tablier et de la volonté de transparence recherchée: pour un
pont très large il sera nécessaire d'éviter l'effet de "mur" produit par un voile unique.

Les voiles ne sont généralement pas reliés en tête par un chevêtre.

Fig 18

 Chevêtre de liaison (fig19)


Ce chevêtre peut avoir une fonction mécanique directe s'il est destiné à répartir dans les fûts la réaction du
tablier apportée par des appareils d'appui nombreux: Dans ce cas le chevêtre doit également recevoir 2 files
d'appui (dans la disposition classique où les travées sont isostatiques)

La largeur minimale est alors d'environ 1m et l'épaisseur peut être prise égale à:
fûts-poteaux: max(0,60; e/6) e = entraxe des poteaux
fûts-voiles : max(0,60; e1/5) e1 = distance entre nus des voiles

ENSIT-GC (AM) ouvrages d’art Page 15


Si le chevêtre n'a pas de fonction porteuse directe du tablier et qu'il joue un rôle de raidissage longitudinal de
la pile, les dimensions ci-dessus peuvent être réduites à:

0,50 à 0,60 m pour la largeur et l'épaisseur (le plus souvent c'est la question esthétique qui fixe le choix).

Fig 19

 Liaison fûts/fondation
Cette liaison doit permettre une bonne répartition des efforts apportés par les fûts à la fondation et dépend de
la présence d'un ou plusieurs fûts.
- Dans le cas d'un fût unique (voile), celui-ci s'encastre directement dans la semelle (voir fig.20).
- Dans le cas de fûts multiples, la longueur de la semelle et la hauteur de l'ensemble raidisseur+semelle sont
données dans la figure suivante (fig 21):

Fig 20

ENSIT-GC (AM) ouvrages d’art Page 16


Fig 21

Exemples de piles d’ouvrages courants (fig 22 et 23).

ENSIT-GC (AM) ouvrages d’art Page 17


Fig 22

ENSIT-GC (AM) ouvrages d’art Page 18


Fig 23

b. Les corps de pile des grands ouvrages.

 Piles des viaducs à poutres précontraintes (VIPP)


=> épaisseur équivalente de béton ~ 50 cm
Ces poutres sont appuyées à chaque extrémité sur un appareil d'appui.
Pour les lignes d'appui intermédiaires, on a donc 2 files dont l'espacement minimal est de l'ordre de 1,50m qui
nécessitent un chevêtre de largeur approximative de 2m.
La forme des piles dépend de la largeur du tablier et de sa hauteur au dessus du terrain naturel:

 piles marteaux
Elles permettent un gain d'espace au sol (appréciable en zone urbaine) si la hauteur sous le chevêtre permet de
loger le gabarit des véhicules (camions, trains) et par ailleurs leur aspect peut être assez esthétique (fig24).

ENSIT-GC (AM) ouvrages d’art Page 19


Fig 24

Quant la pile n'est pas trop haute (<15 à 20m) il n'est pas souhaitable d'évider le fût, car l'économie réalisée en
béton ne compense pas la complication de l'exécution. Par contre cela peut devenir intéressant au-delà (fig25).

Fig 25

 piles portiques

Lorsque le tablier est très large, la tenue de la pile-marteau sous charges excentrées devient problématique. La
pile peut être alors constituée par un portique composé de fûts coiffés en tête par un chevêtre (fig26).
Si la plate-forme est très large (autoroute complète), 2 portiques peuvent être accolés.
Lorsque la hauteur des piles devient très importante, les fûts peuvent être évidés, en forme de caisson, ou être
de section en H.

ENSIT-GC (AM) ouvrages d’art Page 20


Fig 26

Piles de ponts poussés en béton

Le tablier des ponts poussés est généralement plus lourd que celui des ponts à poutres (épaisseur équivalente de
béton ~ 0,85m) mais c'est surtout du mode d'exécution du tablier que les piles tirent leur particularité:
- efforts horizontaux de poussage importants (4 à 10% de la réaction de poussage),
- nécessité de guider latéralement le tablier et de le soulever éventuellement pour annuler les
déformations imposées aux appuis pendant le poussage.

La conception de la tête de pile doit être particulièrement adaptée :


- dispositif de guidage et de recalage latéral
- dispositif de glissement et de recalage longitudinal de la tête de pile
Fig 26
Dans le cas des ponts-dalles poussés, la tête des piles doit ménager:
- les bossages d'appui définitifs
- le logrnent des selles de glissement
- le dispositif de guidage latéral
ENSIT-GC (AM) ouvrages d’art Page 21
 Piles de ponts construits sur cintres autolanceurs

Deux types de cintres autolanceurs sont utilisés:


- Les cintres "par dessous", destinés à la réalisation de dalles nervurées et dont les poutres doivent
s'appuyer sur la tête de pile directement ou(et) au moyen de corbeau provisoire; dans ce cas le dessin de la pile
doit tenir compte de l'encombrement des poutres.

- Les cintres "par dessus": les poutres du cintre sont situés au dessus du tablier et les coffrages leur
sont suspendus. ils ne posent pas de problème particulier car le coffrage s'ouvre au passage des piles.

Piles de ponts construits par encorbellements succéssifs,

Ces ponts sont les plus fréquemment réalisés parmi les grands ouvrages d'art en béton. La conception des piles
dépend de plusieurs facteurs dont le plus important est le mode de liaison du tablier à la pile: appui simple,
encastrement partiel, encastrement total.

Ponts simplement appuyés sur pile


La. tête de pile doit loger: les appareils d'appui définitifs, les calages provisoires, les emplacements de vérins de
réglage de fléaux et de transfert des appuis provisoires aux appuis définitifs-, éventuellement les câbles de
clouage du fléau (si la stabilité des fléaux ne peut pas être obtenue an début par des palées provisoires
extérieures à la pile). Dans ce cas la largeur minimale de la tête de pile est de l'ordre de 2,50 à 3m pour un
ouvrage de travée principale jusqu'à 100m. Dés que le voussoir sur pile est achevé, la stabilité des fléaux est
assurée par des palées extérieures.

Si la pile est de grande hauteur, il est difficile et peu économique de mettre en place des palées et la stabilité
est obtenue à partir de deux files de câbles aussi distantes que possible et ancrées dans le fût.
Pour des piles de plusieurs dizaines de mètres de haut, la largeur courante est de 4 à 5m.

La géomètrie du fût de pile peut être assez variée. Il faut toutefois éviter de créer une impression de fragilité
en prenant des sections trop grêles à la base.
Par ailleurs la concentration des efforts est peu favorable à leur bonne transmission dans la fondation.

Exemples: fig..27, 28 et 29.

ENSIT-GC (AM) ouvrages d’art Page 22


Fig 27

ENSIT-GC (AM) ouvrages d’art Page 23


Fig 28

ENSIT-GC (AM) ouvrages d’art Page 24


Fig 29

Ponts partiellement encastrés sur pile (fig 30)


Lorsque la hauteur des piles et la portée du tablier augmentent en concomitance, il peut être intéressant de
dédoubler la file d'appui ce qui permet de réaliser un encastrement partiel:
- diminution des moments en travée
- "filtrage"` des efforts transmis d'unetravée à l'autre.
cela oblige à recourir à des appareils d'appui en élastomère fretté ("sandwiches" de caoutchouc et de tôles
d'acier) qui possèdent une certaine souplesse axiale. Mais cette dernière évolue dans le temps et n'est pas
parfaitement connue, il faut donc introduire une fourchette de valeur dans les calculs.

Ponts totalement encastrés sur pile


Quand les piles deviennent très haute, il devient possible et intéressant d'encastrer le tablier sur les piles:
- la hauteur des piles leur confère une souplesse qui permet d'y limiter les efforts
- l'encastrement soulage les efforts en travée et permet de résoudre radicalement le problème de stabilité
du fléau en cours d'exécution.
La solution la plus utilisée consiste à projeter une pile en 2 fûts minces parallèles; le dédoublement assure
l'encastrement et la faible épaisseur des voiles donne la souplesse cherchée.

ENSIT-GC (AM) ouvrages d’art Page 25


Fig 30

 Construction (les fûts de pile de grande hauteur

On procède selon deux techniques:

Technique des coffrages "dits glissants":


Il s'agit d'un procédé consistant à couler en continu, par extrusion du béton à travers un outil qui progresse
en s'appuyant sur le béton inférieur qui a commencé à durcir. Ce procédé pose tr ois problèmes:
- la qualité du béton de surface est altérée par le frottement du coffrage et il faut donc neutraliser
une épaisseur de 4cm au contact avec le coffrage, cela conduit à devoir projeter une épaisseur minimale de
paroi de 35 à 40 cm au minimum.
- les parements obtenus ne sont pas d'une qualité exceptionnelle,
- si la pile ne peut élevée pendant la durée d'une semaine ouvrable, il peut y avoir des difficultés
d'ordre administratif (durée du travail).

-
Technique des coffrages "dits
Fig 30grimpants" .
On procède par levées successives de bétonnage (2,50m à 3m) l'outil coffrant n'étant mobile que pendant le
transfert vers la levée suivante. Cette technique ne présente pas de problème particulier et même si elle n’est
pas, à priori, aussi rapide que la précédente, on lui donnera la préférence car elle permet d'obtenir un
meilleur qualité.

ENSIT-GC (AM) ouvrages d’art Page 26


 Piles des ponts métalliques
La conception des piles d'ouvrages métalliques (tout acier ou ossature mixte) doit tenir compte de mode de
mise en oeuvre du tablier qui se fait, très généralement, par lançage. Il est donc nécessaire que la tête
d'appui comporte un espace suffisant pour loger:
en définitif - les appareils d'appui définitifs
- les emplacements de vérinage
en provisoire - les chaises à galet de lançage
- les codages et emplacements de vérinage

Par ailleurs, pour les ponts-mixtes, il peut s'avérer intéressant de procéder à des dénivellations du tablier sur
pile de façon à comprimer la dalle en béton pour limiter sa fissuration. Cette dénivellation peut aller de 0,50m
à 2m selon l'importance de l'ouvrage. Elle nécessite donc de placer provisoirement le tablier au dessus de sa
position définitive d'une valeur correspondante puis, après avoir réalisé la dalle en béton, à descendre à la
position définitive.

Il faudra donc placer l'ouvrage sur des empilements de cales dont les dimensions en plan doivent être
généreuses pour éviter tout déversement. Généralement les chaises de lançage sont placées sur ces
«camarteau » puis déposées après vérinage.

En dehors de ces problèmes constructifs, les piles de ponts métalliques ne présentent pas de caractère
particulier et ne diffèrent pas fondamentalement des piles des autres ouvrages.

Fig 31

ENSIT-GC (AM) ouvrages d’art Page 27

Vous aimerez peut-être aussi