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OUVRAGES D’ART

LES EQUIPEMENTS DE PONTS

1.Introduction
Les équipements de tablier interviennent dans l'ouvrage à 3 niveaux: conception, calcul et vie de l'ouvrage.

Les principaux équipements sont:


- les revêtements de tablier (chape d'étanchéité et couches de roulement),
- les dispositifs de retenue,
- les appareils d'appui,
- les joints de chaussée,
- les corniches,
- les dispositifs d'évacuation des eaux,
- les perrés,
- les équipements des trottoirs et des pistes cyclables.

2.Les revêtements de tablier


Ils sont composés d'une chape d'étanchéité et d'une couche de roulement.
La chape d'étanchéité est chargée d'interdire la pénétration des eaux plus ou moins agressives dans la structure
du tablier (béton ou métal).
La couche de roulement a pour objet d'assurer la protection mécanique de la chape vis-à-vis de la circulation
routière.

2.1 Les étanchéités sur support béton


a. Les étanchéités à base d'asphalte coulé
Ces étanchéités sont les plus classiques (épaisseur=30mm pour les cas courants., 35mm pour les ouvrages
importants et chargés en poids lourds).

Ils sont constituées de 2 couches: (fig 1)


1ère couche (fonction étanchéité): asphalte pur : 8mm ou asphalte pur/élastomère: 4mm.
2ème couche (fonction. protection): asphalte gravillonné: 22 ou 26 mm
Une variante consiste â remplacer la 1ère couche d'asphalte par une feuille préfabriquée (=2,4t/m3)

Fig 1

b. Les étanchéités par film mince adhérent au support


Ces couches d'étanchéité sont à base de résines (époxydiques ou polyuréthanne) mises en œuvre en 2 couches (la
première après une couche d'imprégnation éventuelle et la deuxième avant polymérisation complète de la 1ère
couche). Un sablage est ensuite appliqué pour constituer un bon accrochage de la couche de roulement.
D'un coût élevé, ces étanchéités nécessitent un état de support quasi-parfait et ne tolèrent pas de circulation de
chantier.

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c. Les étanchéités à base de feuilles préfabriquées
Les feuilles sont constituées de bitume (souvent modifié aux élastomères) armé d'une résille en fibre de verr e
ou de polyester et parfois revêtues d'une protection en gravillonnage.
L'application se fait par soudage au chalumeau sur le support. Transversalement les feuilles se recouvrent sur
10cm environ.
Les feuilles non auto-protégées reçoivent ensuite une protection en asphalte gravillonné.
Le coût est assez modéré, mais la faible épaisseur de la chape nécessite de mettre en oeuvre le plus rapidement
possible la couche de roulement pour éviter:
- les dégradations causées par la circulation de chantier,
- les bulles et cloques générées par l'ensoleillement.

2.2 La couche de roulement


Cette couche est constituée d'un tapis en enrobés bitumineux de 7 à 8 cm d'épaisseur ( (moy=2,4t/m3). Elle n'est
pas étanche, donc il faut se préoccuper de collecter et évacuer les eaux qui circulent à l'interface avec
l'étanchéité.

La couche de roulement donne le profil en long définitif de l'ouvrage et sert souvent à « gommer » les
irrégularités du support en béton. L'épaisseur peut être ainsi assez variable par rapport à l'épai sseur théorique,

D'autre part. des rechargements de chaussée peuvent intervenir ultérieurement. Il est donc nécessaire de tenir
compte au niveau du projet:
- d'une variation possible de ± 20% si le chargement est inclus,
- d'une variation possible de ± 40% à -20% si la couche n'en comporte pas.

Fig 3

3. Les dispositifs de retenue

Ils sont destinés à retenir les piétons (garde-corps) et les véhicules en perdition (glissières et barrières).

3.1 Les garde-corps


La conception des garde-corps doit respecter les exigences du règlement de charge des ponts-routes (titre Il du
fascicule 61 du CPC) qui définit les efforts à prendre en compte et les caractéristiques géométriques minimales.
Hauteur minimale = max (1,20m ; 0,95 + 0,005H ± 0,05m)

H: hauteur en mètre au dessus du sol (ou de l'eau)


Vides au dessous de 0,60m ne doivent pas permettre de faire passer un cylindre de >0,15m (sécurité des
enfants).

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Le SETRA a standardisé un certain nombre de garde-corps de façon à simplifier la tâche des projeteurs mais
surtout à en abaisser le coût en généralisant leur fabrication:

 série S (passage Supérieur),

- en acier: S8 (fig 4)
- en alliage d'aluminium: S9 ou S10 (photo 5)
Cette série est souvent préférés en raison de l’absence d’entretien anti-corrosion.

Fig 4

Photo 5

 série I (passage Inférieur)


Cette série est réservée aux trottoirs de service non admis à la circulation piétonne publique.
Le garde-corps entre dans l'aspect final de l'ouvrage car placé en rive du tablier et perçu de près par les
usagers. Il est donc fréquent qu'une recherche soit menée en vue d'améliorer les modèles existants et de créer
un. modèle particulier adopté à l’ouvrage (sur lequel on veut attirer l’attention) (photo 6).

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Photo 6
3.2 Les glissières
Le rôle des glissières est de retenir les véhicules légers. Les glissières sont classées en glissières rigides et
glissières souples,

a. Les glissières rigides


Ces glissières sont réalisées en béton. Elles fonctionnent en réalité en guide-routes. Leur rigidité limite leur emploi au
milieu urbain où la vitesse est modérée.(fig 7)

Fig 7

Fig 7

b. Les glissières souples métalliques

Ce sont les glissières les plus utilisées.


Ils sont constituées d'un élément de glissement, d'un écarteur et d'un montant placé tous les 4m.

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La glissière peut être:
- simple (fig 8a), si elle est disposée côté droit du tablier ou côté gauche en bordure d’un vide central assez large (fig
9).

- double (fig 8b), si elle est dispensée côté gauche en terre plein central comportant un vide étroit (fig10).

Les glissières métalliques ont un fonctionnement différent des précédentes: le véhicule est repris au niveau de sa
carrosserie et la glissière se déforme latéralement en formant "une poche" qui absorbe une partie de l'énergie
cinétique.

Les efforts transmis à la structure sont, suivant l'inertie des profils utilisés en montant de:
- moment d'axe longitudinal: 15 à 19 KN.m
- montent d'axe transversal : 3,5 à 6,2 KN.m

Fig 8 A Fig 8 B

Fig 9 A Fig 9 B

Fig 10
A

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Fig 10
3.3 Les barrières
A l'origine les barrières étaient classées en 3 catégories:
- Barrière légère: retenir un véhicule de 3,5 tonnes lancé à 80 Km/h sous incidence de 30°
- Barrière normale: retenir un véhicule de 12 tonnes lancé à 70 Km/h sous incidence de 20°.
- Barrière lourde: retenir un véhicule de 38 tonnes lancé à 70 Km/h sous incidence de 20°.

En réalité:
il n'existe à ce jour aucune barrière lourde agréée.
les barrières légères sont très peu utilisées car d'un niveau de sécurité mal défini.
En fait les barrières les plus utilisées sont des barrières normales, mais cela ne veut pas dire qu’elles soient toutes
équivalentes, certaines ont en réalité une capacité de retenue supérieure à leur classe d’agrément.

a. Les barrières normales à muret béton

Ce sont les plus anciennes, importées des USA:


- barrière BN1 ou muret cafifornien (fig 11)
- barrière BN2 ou muret Général Motors (fig 12).

Leur inconvénient majeur est leur poids ( 600 daN,/ml), leur agressivité vis à -vis des véhicules légers et leur coût.

b. Les barrières normales métalliques

On distingue 2 types
- barrière BN4 (BN: Barrière Normale)
- barrière BNIBV (BNBV: Barrière Normale à Barreaudage Vertical) (fig 13).
La BN4 est la barrière normale la plus répandue. Elle est constituée de montants mécanosoudés en tôle d'acier et de 3
lisses en tube d'acier. L'ensemble est galvanisé. D’un poids faible (65daN/ml). elle est beaucoup moins agressive que
les BN1 et BN2 car les lissent absorbent une partie de l'énergie des véhicules en se déformant plastiquement.

La barrière BNBV (fig 16) a été élaborée pour une implantation exclusivement sur des ouvrages urbains. Son intérêt
esthétique est malheureusement compensé par une forte agressivité des lames verticales qui se comportent mis à vis
des véhicules un peu comme une "râpe à fromage" ainsi que par son coût élevé.

c. Les barrières normales BN3 (fig 14)


Cette barrière permet d'aller au-delà des performances des autres barrières normales. Constituée d'un "chapelet" de
poutres en béton assemblées par un câble de précontrainte et posées sur des supports espacés tous les 2,50m.
L'ensemble fonctionne par inertie et subit un débattement au moment d'un choc énergique: elle a donc besoin d'une
surlargeur du tablier (de l'ordre de 1,20m par rapport à une BN4) et par ailleurs doit être complétée par un garde-
corps de service à l'arrière.
Son poids ( 630daN/ml), son encombrement et son coût la réserve aux implantations en rives de tablier où
la chute d'un poids lourd pourrait être catastrophique (ponts sur voies ferrées très fréquentées, par
exemple).

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Fig 11 Fig 12

Fig 12

Fig 14 Fig 13

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Fig 15

Fig 16

d. Les efforts communiquées aux structures par les barrières


Les barrières sont ancrées dans les encorbellements latéraux des tabliers et en cas de choc, ceux -ci ne
doivent pas se rompre, la barrière doit constituer, au niveau de ses attaches, un fusible

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Les efforts statiques équivalents à considérer sont les suivants:.

3.4 Le choix d'un dispositif de retenue


Le choix est important car il conditionne la largeur de tablier et, dans le cas d'utilisation de barrières, son
épaisseur en extrémité de l'encorbellement.

Le projeteur dispose d'une méthode d i t e "des indices de danger" (exposée d le dossier pilote GC77 du
SETRA) qui consiste à évaluer:

1) les risques de sortie de route d’un véhicule


- trafic (VL,PL) VL : véhicules légers PL : poids lourds
- caractéristiques géométriques de la chaussée (tracé en plan, profil en long, présence de carrefour)
2)la gravité d'une chute de véhicule (par rupture du dispositif de retenue)
- cours d'eau profond
- chute importante (hauteur de brèche)
- conséquences de la chute sur les tiers (voies ferrées, voiries très chargées.....)

En fonction de l'indice final obtenu, le dispositif de retentie en définitive pourra être:


garde-corps simple, glissière +garde-corps, barrière simple ou glissière + barrière (fig 17)

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Fig 17

4. Les appareils d'appui

Les appareils d'appui permettent de transmettre les réactions horizontales et verticales du tablier. On distingue 4
types:
- les sections rétrécies de béton (appui Freyssinet),
- les appareils en élastomère fretté,
- les appareils d'appui spéciaux,
- les appareils d'appui métalliques.
4.1 Les sections rétrécies de béton

Les articulations Freyssinet, autrefois largement utilisées se font de plus en plus rares de nos jours, Elles se
présentent sous la forme d’une section de béton, linéaires ou ponctuelles, traversée par des aciers appelés goujons
(fig 18).

Fig 18

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Le béton du noyau, soumis à une pression de 20 à 25 MPa sous charge permanente, est plastifié. L'intégrité est
assurée par les aciers de frettage (justification et conception obéissent au BAEL91 Art.A.8.4.)

Les inconvénients:
- la difficulté de leur remplacement lorsqu'ils sont détériorés (on préfère, actuellement, prévoir d’emblée des
appareils en élastomère fretté).
- les efforts horizontaux liés aux variations linéaires du tablier sont majorés par absence de souplesse horizontale,

4.2 Les appareils d'appui en élastomère fretté (fig 19)

Ces appareils sont constitués d'un empilage de feuilles de caoutchouc synthétique (néoprène généralement) et de
tôle d'acier faisant office de frettes.

La fabrication actuelle est normalisée et elle met en œuvre:


n frettes métalliques (épaisseur ts=2,3 ou 4 mm)
n-1 feuilles élastomères (épaisseur t=8, 10, 12 et 15 mm)
2 feuilles extérieurs d’épaisseur t/2

Fig 19

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Le tableau ci-joint donne les dimensions normalisées qu'il est conseillé de retenir.

L'intérêt de ces appareils réside dans leur souplesse vis à vis des charges horizontales, verticales et des rotations.
Toutefois leur fonctionnement normal génèrent en leur sein des contraintes de cisaillement qu’il y a lieu de limiter
pour éviter leur déchirure (fig 20).

Fig 20

Dans le cadre des justifications, on peut citer les quelques règles suivantes :

 2 MPa  moy  15 MPa,


risque de cheminement écrasement de l'appareil

 a/10  T épaisseur total d’élastomère  a/5 (plus petite dimension en plan)


mauvaise répartition des contraintes flambement

La durabilité des appareils en élastomère fretté es! directement liée aux bonnes conditions de leur environnement.
On s'attachera particulièrement à les mettre hors d’eau au moyen de bossages généreux et de bonnes dispositions
de drainage des sommiers d'appui. (Moyennant cela, un appareil d'appui de ce type doit pouvoir durer plus de 20
ans).
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4.3 Les appareils d'appui spéciaux
Lorsque les déplacements relatifs tablier/appui deviennent trop importants pour que la distorsion de l'appareil
suffise, on a recours aux appareils d'appui spéciaux.
Ils sont constitués d'un coussin en élastomère confiné dans une enceinte étanche métallique réalisée par un pot et
un couvercle formant piston (fig 21). L’élastomère soumis à une pression de l'ordre de 20 à 25 MPa se comporte un
peu comme un liquide, ce qui permet au couvercle d'effectuer des rotations modérées (0,01rd) dans toutes les
directions.

Fig 21
Les appareils sont de 3 types:
- fixes: dans ce cas le couvercle est solidaire du tablier, (fig 23)
- mobile unidirectionnel (fig 24), dans ce cas le couvercle reçoit une feuille de téflon avec des alvéoles remplis de
graisse surmontée par une plaque de glissement guidée dans une direction par une clavette centrale ou par des
épaulements latéraux, (fig 25).
- mobile multidirectionnel: se distingue du précédent par l'absence de guidage axial ce qui permet les
mouvements dans toutes directions. (fig 26)

Fig 23 Fig 24

Fig 25 Fig 26

Le recours aux appareils spéciaux est nécessaire lorsque les descentes de charge excèdent 12 MN (ce qui
correspond à un appareil en élastomère fretté de 0,90x0,90 m) ou lorsque l'on souhaite ne pas venir remplacer
l’appareil d'appui trop souvent (conditions d'accès difficile par exemple).
La gamme des charges verticales reprises va de 1 à 35 MN; la charge horizontale que peut reprendre ce type
d'appareil est de 0,1V si V<-5MN et 0,05V si V>5MN. Le coefficient de frottement est de l'ordre de 3 à 4%.

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4.4 . Les appareils d'appui métalliques
Utilisés autrefois sur les ponts métalliques, ils ont tendance à céder la place aujourd'hui aux appareils en
élastomère fretté ou spéciaux. Certains constructeurs métalliques leur gardent encore la préférence et réalisent
alors eux-mêmes des appareils fixes, mobiles à balancier ou mobiles à rouleau (fig 27, 28 & 29).

Fig 27 Fig 28

Fig 29

5. Les joints de chaussée


5.1 Généralités
Les tabliers subissent des variations dimensionnelles dues au retrait et fluage (pour les ouvrages en béton) et à
la température. Par ailleurs, les charges d'exploitation conduisent à des déplacements: translation (sous l'effet
du freinage, de la force centrifuge ou du vent) et rotation des sections d'extrémité.

Il est important de libérer le Jeu de ces effets pour éviter de dégrader les structures en établissant des
coupures aux extrémités du tablier. Ces coupures sont équipés de joints de chaussée dont l'objet est de rendre
sûr et confortable le franchissement par les véhicules.

Le joint de chaussée devra donc répondre:


 à une classe de trafic, définie par l'intensité de ce dernier évalué en PL-MJA (poids lourds journalier moyenne
annuelle) de la voie la plus chargée:
50 v/j < T3 < 150 v/j
150 v/j < T2 < 300 v/j
300 v/j < T1 < 750 v/j
785 v/j < T0 < 2000 v/j

=> à un souffle, caractérisé par l'écart obtenu entre l'ouverture maximale et M i n i m a l e


=> à d'autres considérations telles que:
- l'étanchéité,
- la démontabilité et la possibilité de le rehausser.
- le réglage de l'ouverture à la pose,
- la possibilité d'absorber un souffle vertical (en cas de vérinage par exemple).

Mais les paramètres fondamentaux sont le souffle et la classe du trafic associé.

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5.2 Les différents types de joints
On distingue 4 grandes familles:

a. Les joints à ponts souples


Parmi lesquels on différencie:
-les joints à ponts souples appuyés (fig 30) : le pont appuyé est constitué d’un complexe acier +élastomère. Le
souffle peut aller de 25 à 600 mm. Seuls les FT 30, 50, 75 bénéficient à l'heure actuelle d'un avis technique.

Fig 30

- les joints à ponts souples à bande (fig 31) : le néoprène armé dans un sens peut se distordre.

Fig 31

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b. Les joints à ponts en porte à faux (fig 32)
Ils sont constitués de dents imbriquées, ils permettent un souffle de 160 à 1000 mm

Fig 32

c. Les joints à lèvres avec remplissage du vide (fig 33 & 34)


=>Les lèvres sont constituées de profilés métalliques en acier ou alliage d'aluminium, en élastomère ou encore en
mortier de résines.
=> Le remplissage du vide est assuré par un profil en élastomère. L’élastomère permet des souffles de 50 à 100 mm.

Fig 33 Fig 34

d. Les joints non apparents à revêtement


Les joints non apparents modernes sont issus des progrès de la technique routière en matière de bitume élastomère
à haute performance . En fait, ces joints sont constitués d'une substitution sur une certaine largeur du complexe
étanchéité-roulement (au droit de la coupure, évidement) par des matériaux coulés en place: bitume-élastomère +
granules. Les fabricants sont EUROJOINT (joint THORMA), FREYSSINET (VIAJO INT), RCA (Polyjoint).
Ils sont donnés pour une souffle de 20mm sous trafic T 0. Ils sont étanches, économiques et confortables. Ils
présentent, par contre, l'inconvénient de ne pouvoir être réglés à la pose (puisque coulés) et présentent une
certaine sensibilité de l’orniérage (fig 35).

Fig 35

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6. Les corniches

Elles ont un rôle éminemment esthétique: elles constituent la rive terminée des tabliers et doivent pour cela
présenter une ligne impeccable et "accrocher" la lumière sur des parements agréables. Elles ont en outre à.
assurer une fonction de larmier définitif, pour éviter les coulures d'eau inesthétiques en sous-face du tablier.
Les corniches peuvent être:
- en béton, coulées en place,
- en béton, préfabriquées puis scellées,
- en métal,
- en béton de fibre,
- en polyester armé de fibre de verre.

6.1 Les corniches en béton

a. Les corniches coulées en place


Elles sont utilisées pour les petits ouvrages en béton.
Constituées du même béton que celui du tablier, les possibilités de variation des parements sont donc limitées:
bruts de décoffrage, désactivés ou sablés. Par ailleurs étant bétonnées en 2 ème phase sur le tablier, elles sont
relativement assujetties en plan et en profil en long aux défauts géométriques de ce dernier (fig 38).

Fig 38

b. Les corniches préfabriquées


Elles sont réalisées en usine selon un module de 2 mètres environ si elles reçoivent un garde-corps, de 2,50
mètres environ si elles doivent ménager le passage du dispositif d'ancrage d'une barrière BN4.
Les possibilités de forme, de couleur et de texture sont évidemment très larges en raison de la préfabrication et
elles sont largement exploitées par les architectes (fig 39 & 40).

Fig 39

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Fig 40

La fixation des corniches se fait. après pose sur un mortier de réglage qui corrige les imperfections du profil du
tablier, par coulage d’une contre-corniche de solidarisation (fig 41).

Fig 41

6.2 Les corniches métalliques


Les corniches soin réalisées en tôle d'alliage d'aluminium ou d'acier galvanisé Une couleur est donnée par laque
polyester cuite au four. La tôle est :
 soit tendue sur des supports métalliques fixés en rive de tablier au moyen d'un dispositif spécifique (fig 42).

Fig 42

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 soit plissée (pour la rigidifier) et rivetée sur des supports métalliques (fig 43).

Fig 43

Ces corniches sont légères. esthétiques et facilement remplaçables. Il faut toutefois prendre garde dans la mise
en œuvre des matériaux d'assemblage (boulonnerie, supports) de ne pas mettre en contact des métaux de
potentiels électriques éloignés, ce qui conduirait à leur corrosion sous l'action des couples galvaniques qui
prennent naissance en présence d'eau.

6.3 Les corniches en béton de fibre


Elles sont élaborées par éléments préfabriqués en usine de longueur 2 à 2 ,50 m, puis fixés au tablier par des
supports métalliques. Les éléments sont constitués de mortier (sable+ciment) armé de fibre de verre de 15 à 25
mm d'épaisseur, mis en oeuvre par projection au moyen d'un pistolet mélangeur sur un moule. La fibre de verre
utilisée est traitée spécialement (addition de zirconium) pour résister à l'attaque du ciment. L'inconvénient de ce
matériau est son vieillissement qui conduit à une perte de sa résistance (mais surtout de sa résilience) qui
contribue à une certaine fragilité. Il faut donc dans les utilisations en éléments soumis à des efforts notoires
(corniches-caniveaux par exemple). L'intérêt de ces corniches est la variété des formes possibles, la légèreté
tout en conservant un aspect "béton". La fixation des éléments doit tenir compte de variations dimensionnelles
(retrait-température) en interposant de place en place des attaches "glissantes". La fig44 donne un exemple de
corniche en CCV (composite Ciment Verre).

Fig 44

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6.4 Les corniches en polyester armé de fibre de verre
Ces corniches, apparues récemment sur le marché, font appel à un matériau déjà ancien dans ses applications en
construction navale, automobile ou aéronautique. Il s'agit d'un composite résine polyester et fibre de verre
déposé au pistolet sur un moule.
Au préalable aura été appliqué un «gel-coat», film de résine pure colorée qui donnera l'aspect final parfaitement
lisse du parement (fig 45).

Fig 45

6.5 Choix d'un type de corniche


Le choix est essentiellement architectural. Doivent intervenir également le poids (la légèreté des corniches
métalliques, CCV ou polyester armé, est un avantage pour les tabliers des grands ponts dans la lutte contre le
poids mort) mais également le coût, la pérennité et la -facilité de remplacement.

7. Les dispositifs d'évacuation des eaux


L'évacuation des eaux des tabliers est un problème crucial dont la bonne résolution conditionne directement la
pérennité de l'ouvrage. En outre, la sécurité des usagers est également en jeu par la présence d'eau sur la
chaussée.

L’eau tombée sur le tablier ruisselle d'abord sur la chaussée vers les caniveaux par la pente transversale (2,5% au
minimum pour les revêtements bitumineux) appelés dévers. Elle chemine ensuite dans ce caniveau selon la rente
longitudinale de l’ouvrage vers les exutoires, Pour éviter la formation de "flaches" conduisant à des zones de
rétention, il est bon de donner un profil en long convexe au tablier, ou en cas de pente uniforme prolongée de lui
donner une valeur minimale de 8 à 10 mm/m (fig 46 & 47).

Fig 46

Fig 47

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7.1 Evacuation des eaux de ruissellement
Les eaux de ruissellement parvenues dans le caniveau peuvent être évacuées de 2 façons:
=> au moyen de gargouilles de traversée du tablier,
=> au moyen d'une "corniche caniveau" .

a. les avaloirs « gargouilles" »


IIs sont disposés tous les 20 à 30 m sur le caniveau et plus spécialement en point bas des tabliers, si possible avant
le franchissement du Joint de chaussée.
Les avaloirs sont de différents types (fig. 48 & 49) et peuvent comporter ou non une grille.

Fig 48 Fig 49

La section de l'avaloir peut être dimensionnée, en avant-projet, ne prenant autant de cm2 qu'il y a de m2 dans
l'impluvium intéressé. Les diamètres courants vont de 120 à 250 mm.

Le rejet des eaux parvenues dans l’avaloir petit être direct (en chute libre) ou, après une déviation dans une
canalisation, raccordé à un ouvrage de rétention et de traitement.

Si le rejet direct est possible (les considérations de protection de l'environnement interviennent), il faut s'assurer
que le tuyau de chute déborde suffisamment par rapport aux structures pour qu'aucune coulure ne vienne nuire à
l'aspect et à la pérennité de l'ouvrage.
Si le rejet direct n'est pas possible il faut conduire les eaux vers un réseau au moyen de collecteurs apparents dont
l'esthétique peut se discuter (fig 50).

Fig 50

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b. les corniches-caniveaux
A cause des inconvénients présentés par les gargouilles, on peut être amené à projeter un ouvrage d'assainissement
intégré à la corniche du tablier et qui présente une section hydraulique suffisante pour acheminer la totalité du
débit! des eaux à l'extrémité de l'ouvrage: ce sont les corniches caniveaux. Les fig 51 & 52 donnent 2 exemples
d'ouvrages de ce type, l’une en béton, l’autre en métal.

Fig 51

Fig 52

7.2 Evacuation des eaux de percolation du revêtement


Un enrobé (béton bitumineux), aussi dense soit-il, n'est jamais étanche. Il en résulte que les eaux le percolant
circulent à l'interface constituée avec la chape d'étanchéité. Cette eau progresse ensuite vers les points bas où
elle rencontre des obstacles à son écoulement:
 transversalement, par le caniveau fil d'eau,
 longitudinalement, par le joint de chaussée.

Cette eau doit être captée et évacuée au moyen de drains d'interface noyés dans le corps du revêtement (fig 53 &
54).

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Fig 53

Fig 54

8. Les perrés
Ces équipements se rencontrent sur les talus implantés sous les travées de rive: la végétation ne pouvant pas
reprendre par absence de précipitation et de lumière, il est nécessaire de les minéraliser.

8.1 Surface à équiper: la fig.55 résume les dispositions à retenir

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Fig 55

8.2 Matériaux
Ils peuvent être divers:
- dallettes en béton préfabriquées,
- pavés en béton ou en terre cuite,
- maçonneries de pierre naturelle,
- maçonnerie de galets,
- tapis de gabions.

8.3 Pose
A l'exception des tapis de gabions qui se posent directement sur le terrain réglé. les perrés se mettent en oeuvre
sur lit de mortier de pose après réalisation préalable d'une fondation. en béton de 10 cm environ d’épaisseur, armée
par un treillis soudé anti-fissuration.

8.4 Descentes d'eau sur perrés


Les eaux parvenues aux culées (gargouilles ou caniveau de percolation des joints de chaussée) sont évacuées au
moyen de descentes intégrées au perré qui peuvent être constituées d'éléments préfabriqués (tuiles emboîtables,
demi-buses) ou maçonnés en place(fig 56, 57 & 58). Les descentes sont ensuite raccordées aux fossés ou
collecteurs de la plate-forme routière inférieure.

Fig 56

Photo 57 Photo 58

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On peut également, si les descentes à l'air libre sont jugées inesthétiques, prévoir une conduite noyée dans le
remblai et raccordée directement au collecteur d'assainissement.
Le diamètre doit être suffisant pour éviter tout colmatage (250 ou 300).

9. Les trottoirs et pistes cyclables sur ouvrage

9.1 Les trottoirs

Ils sont destinés à permettre le franchissement des piétons en leur assurant une certaine protection vis-à-vis
des véhicules obtenue généralement par une surélévation du trottoir qui fait ainsi office de bute-roues,

La largeur des trottoirs est fonction de l'importance du trafic piétons. En rase campagne un trottoir d'un mètre
peut suffire tandis qu'en zone urbaine il faut au moins 1.50m pour permettre le croisement des deux voitures
d'enfant. Pour certains ouvrages très urbains, la largeur peut excéder facilement 2 mètres.

La surélévation du trottoir n'est pas obtenue par épaississement de la structure du tablier. En réalité on procède
de 2 façons:
=> trottoirs sur caniveau
=> trottoirs avec réservations et béton de remplissage.

a. Trottoir sur caniveau


Un exemple est donné en fig 59.

Avantages:
Caniveau technique confortable et accessible par dépose de la dallette.

Inconvénients
Fragilité de la dallette vis à vis des essieux lourds, nécessite de rajouter 2 relevés d'étanchéité supplémentaires
et contre bordure constituant un point faible dans l'étanchéité.

b. Trottoir avec réservations et béton de remplissage (fig 60)

Avantages:
- un seul relevé d'étanchéité  étanchéité plus efficace,
- trottoir solide (à condition de ne pas trop "truffer" le trottoir de fourreaux) et de mettre en place une
armature (treillis soudé par exemple).

Inconvénients
- Il faut prévoir dès le départ les réservations pour réseaux actuels et futurs,
- poids plus important dû ait béton de remplissage  à réserver aux portées moyennes.

9.2 Les pistes cyclables


Lorsqu'une piste cyclable est accolée à la chaussée sur le tablier, il est nécessaire de créer une séparation physique
par un dispositif approprié plutôt que de surélever l'ensemble de la piste cyclable, afin de ne pas apporter trop de
poids sur l'ouvrage. En effet, la largeur d'une piste cyclable bidirectionnelle est d'au moins 3 m.

Le dispositif généralement retenu est un séparateur en béton type GBA (glissière en béton adhérent) coulé
directement sur les chaussées ou sur la chape d'étanchéité. Dans ce cas il est nécessaire de prévoir des ouvertures
dans le séparateur pour permettre l’écoulement des eaux de tablier.

La fig.61, présente les dispositions retenues pour une piste cyclable implantée sur un pont. Un trottoir borde en
outre la piste. Celui-ci a été prévu avec des bordures assez basses pour banaliser l'espace piètons/cyclistes afin de
ne pas trop grever la largeur du tablier déja très importante (22 mètres).

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Fig 59

Fig 60

Fig 61

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