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1.Introduction
Les équipements de tablier interviennent dans l'ouvrage à 3 niveaux: conception, calcul et vie de l'ouvrage.
Fig 1
La couche de roulement donne le profil en long définitif de l'ouvrage et sert souvent à « gommer » les
irrégularités du support en béton. L'épaisseur peut être ainsi assez variable par rapport à l'épai sseur théorique,
D'autre part. des rechargements de chaussée peuvent intervenir ultérieurement. Il est donc nécessaire de tenir
compte au niveau du projet:
- d'une variation possible de ± 20% si le chargement est inclus,
- d'une variation possible de ± 40% à -20% si la couche n'en comporte pas.
Fig 3
Ils sont destinés à retenir les piétons (garde-corps) et les véhicules en perdition (glissières et barrières).
- en acier: S8 (fig 4)
- en alliage d'aluminium: S9 ou S10 (photo 5)
Cette série est souvent préférés en raison de l’absence d’entretien anti-corrosion.
Fig 4
Photo 5
Fig 7
Fig 7
- double (fig 8b), si elle est dispensée côté gauche en terre plein central comportant un vide étroit (fig10).
Les glissières métalliques ont un fonctionnement différent des précédentes: le véhicule est repris au niveau de sa
carrosserie et la glissière se déforme latéralement en formant "une poche" qui absorbe une partie de l'énergie
cinétique.
Les efforts transmis à la structure sont, suivant l'inertie des profils utilisés en montant de:
- moment d'axe longitudinal: 15 à 19 KN.m
- montent d'axe transversal : 3,5 à 6,2 KN.m
Fig 8 A Fig 8 B
Fig 9 A Fig 9 B
Fig 10
A
Fig 10
3.3 Les barrières
A l'origine les barrières étaient classées en 3 catégories:
- Barrière légère: retenir un véhicule de 3,5 tonnes lancé à 80 Km/h sous incidence de 30°
- Barrière normale: retenir un véhicule de 12 tonnes lancé à 70 Km/h sous incidence de 20°.
- Barrière lourde: retenir un véhicule de 38 tonnes lancé à 70 Km/h sous incidence de 20°.
En réalité:
il n'existe à ce jour aucune barrière lourde agréée.
les barrières légères sont très peu utilisées car d'un niveau de sécurité mal défini.
En fait les barrières les plus utilisées sont des barrières normales, mais cela ne veut pas dire qu’elles soient toutes
équivalentes, certaines ont en réalité une capacité de retenue supérieure à leur classe d’agrément.
Leur inconvénient majeur est leur poids ( 600 daN,/ml), leur agressivité vis à -vis des véhicules légers et leur coût.
On distingue 2 types
- barrière BN4 (BN: Barrière Normale)
- barrière BNIBV (BNBV: Barrière Normale à Barreaudage Vertical) (fig 13).
La BN4 est la barrière normale la plus répandue. Elle est constituée de montants mécanosoudés en tôle d'acier et de 3
lisses en tube d'acier. L'ensemble est galvanisé. D’un poids faible (65daN/ml). elle est beaucoup moins agressive que
les BN1 et BN2 car les lissent absorbent une partie de l'énergie des véhicules en se déformant plastiquement.
La barrière BNBV (fig 16) a été élaborée pour une implantation exclusivement sur des ouvrages urbains. Son intérêt
esthétique est malheureusement compensé par une forte agressivité des lames verticales qui se comportent mis à vis
des véhicules un peu comme une "râpe à fromage" ainsi que par son coût élevé.
Fig 12
Fig 14 Fig 13
Fig 16
Le projeteur dispose d'une méthode d i t e "des indices de danger" (exposée d le dossier pilote GC77 du
SETRA) qui consiste à évaluer:
Les appareils d'appui permettent de transmettre les réactions horizontales et verticales du tablier. On distingue 4
types:
- les sections rétrécies de béton (appui Freyssinet),
- les appareils en élastomère fretté,
- les appareils d'appui spéciaux,
- les appareils d'appui métalliques.
4.1 Les sections rétrécies de béton
Les articulations Freyssinet, autrefois largement utilisées se font de plus en plus rares de nos jours, Elles se
présentent sous la forme d’une section de béton, linéaires ou ponctuelles, traversée par des aciers appelés goujons
(fig 18).
Fig 18
Les inconvénients:
- la difficulté de leur remplacement lorsqu'ils sont détériorés (on préfère, actuellement, prévoir d’emblée des
appareils en élastomère fretté).
- les efforts horizontaux liés aux variations linéaires du tablier sont majorés par absence de souplesse horizontale,
Ces appareils sont constitués d'un empilage de feuilles de caoutchouc synthétique (néoprène généralement) et de
tôle d'acier faisant office de frettes.
Fig 19
L'intérêt de ces appareils réside dans leur souplesse vis à vis des charges horizontales, verticales et des rotations.
Toutefois leur fonctionnement normal génèrent en leur sein des contraintes de cisaillement qu’il y a lieu de limiter
pour éviter leur déchirure (fig 20).
Fig 20
Dans le cadre des justifications, on peut citer les quelques règles suivantes :
La durabilité des appareils en élastomère fretté es! directement liée aux bonnes conditions de leur environnement.
On s'attachera particulièrement à les mettre hors d’eau au moyen de bossages généreux et de bonnes dispositions
de drainage des sommiers d'appui. (Moyennant cela, un appareil d'appui de ce type doit pouvoir durer plus de 20
ans).
ENSIT :GC 2012-2013 Ouvrages d’art (AM) Page 12
4.3 Les appareils d'appui spéciaux
Lorsque les déplacements relatifs tablier/appui deviennent trop importants pour que la distorsion de l'appareil
suffise, on a recours aux appareils d'appui spéciaux.
Ils sont constitués d'un coussin en élastomère confiné dans une enceinte étanche métallique réalisée par un pot et
un couvercle formant piston (fig 21). L’élastomère soumis à une pression de l'ordre de 20 à 25 MPa se comporte un
peu comme un liquide, ce qui permet au couvercle d'effectuer des rotations modérées (0,01rd) dans toutes les
directions.
Fig 21
Les appareils sont de 3 types:
- fixes: dans ce cas le couvercle est solidaire du tablier, (fig 23)
- mobile unidirectionnel (fig 24), dans ce cas le couvercle reçoit une feuille de téflon avec des alvéoles remplis de
graisse surmontée par une plaque de glissement guidée dans une direction par une clavette centrale ou par des
épaulements latéraux, (fig 25).
- mobile multidirectionnel: se distingue du précédent par l'absence de guidage axial ce qui permet les
mouvements dans toutes directions. (fig 26)
Fig 23 Fig 24
Fig 25 Fig 26
Le recours aux appareils spéciaux est nécessaire lorsque les descentes de charge excèdent 12 MN (ce qui
correspond à un appareil en élastomère fretté de 0,90x0,90 m) ou lorsque l'on souhaite ne pas venir remplacer
l’appareil d'appui trop souvent (conditions d'accès difficile par exemple).
La gamme des charges verticales reprises va de 1 à 35 MN; la charge horizontale que peut reprendre ce type
d'appareil est de 0,1V si V<-5MN et 0,05V si V>5MN. Le coefficient de frottement est de l'ordre de 3 à 4%.
Fig 27 Fig 28
Fig 29
Il est important de libérer le Jeu de ces effets pour éviter de dégrader les structures en établissant des
coupures aux extrémités du tablier. Ces coupures sont équipés de joints de chaussée dont l'objet est de rendre
sûr et confortable le franchissement par les véhicules.
Fig 30
- les joints à ponts souples à bande (fig 31) : le néoprène armé dans un sens peut se distordre.
Fig 31
Fig 32
Fig 33 Fig 34
Fig 35
Elles ont un rôle éminemment esthétique: elles constituent la rive terminée des tabliers et doivent pour cela
présenter une ligne impeccable et "accrocher" la lumière sur des parements agréables. Elles ont en outre à.
assurer une fonction de larmier définitif, pour éviter les coulures d'eau inesthétiques en sous-face du tablier.
Les corniches peuvent être:
- en béton, coulées en place,
- en béton, préfabriquées puis scellées,
- en métal,
- en béton de fibre,
- en polyester armé de fibre de verre.
Fig 38
Fig 39
La fixation des corniches se fait. après pose sur un mortier de réglage qui corrige les imperfections du profil du
tablier, par coulage d’une contre-corniche de solidarisation (fig 41).
Fig 41
Fig 42
Fig 43
Ces corniches sont légères. esthétiques et facilement remplaçables. Il faut toutefois prendre garde dans la mise
en œuvre des matériaux d'assemblage (boulonnerie, supports) de ne pas mettre en contact des métaux de
potentiels électriques éloignés, ce qui conduirait à leur corrosion sous l'action des couples galvaniques qui
prennent naissance en présence d'eau.
Fig 44
Fig 45
L’eau tombée sur le tablier ruisselle d'abord sur la chaussée vers les caniveaux par la pente transversale (2,5% au
minimum pour les revêtements bitumineux) appelés dévers. Elle chemine ensuite dans ce caniveau selon la rente
longitudinale de l’ouvrage vers les exutoires, Pour éviter la formation de "flaches" conduisant à des zones de
rétention, il est bon de donner un profil en long convexe au tablier, ou en cas de pente uniforme prolongée de lui
donner une valeur minimale de 8 à 10 mm/m (fig 46 & 47).
Fig 46
Fig 47
Fig 48 Fig 49
La section de l'avaloir peut être dimensionnée, en avant-projet, ne prenant autant de cm2 qu'il y a de m2 dans
l'impluvium intéressé. Les diamètres courants vont de 120 à 250 mm.
Le rejet des eaux parvenues dans l’avaloir petit être direct (en chute libre) ou, après une déviation dans une
canalisation, raccordé à un ouvrage de rétention et de traitement.
Si le rejet direct est possible (les considérations de protection de l'environnement interviennent), il faut s'assurer
que le tuyau de chute déborde suffisamment par rapport aux structures pour qu'aucune coulure ne vienne nuire à
l'aspect et à la pérennité de l'ouvrage.
Si le rejet direct n'est pas possible il faut conduire les eaux vers un réseau au moyen de collecteurs apparents dont
l'esthétique peut se discuter (fig 50).
Fig 50
Fig 51
Fig 52
Cette eau doit être captée et évacuée au moyen de drains d'interface noyés dans le corps du revêtement (fig 53 &
54).
Fig 54
8. Les perrés
Ces équipements se rencontrent sur les talus implantés sous les travées de rive: la végétation ne pouvant pas
reprendre par absence de précipitation et de lumière, il est nécessaire de les minéraliser.
8.2 Matériaux
Ils peuvent être divers:
- dallettes en béton préfabriquées,
- pavés en béton ou en terre cuite,
- maçonneries de pierre naturelle,
- maçonnerie de galets,
- tapis de gabions.
8.3 Pose
A l'exception des tapis de gabions qui se posent directement sur le terrain réglé. les perrés se mettent en oeuvre
sur lit de mortier de pose après réalisation préalable d'une fondation. en béton de 10 cm environ d’épaisseur, armée
par un treillis soudé anti-fissuration.
Fig 56
Photo 57 Photo 58
Ils sont destinés à permettre le franchissement des piétons en leur assurant une certaine protection vis-à-vis
des véhicules obtenue généralement par une surélévation du trottoir qui fait ainsi office de bute-roues,
La largeur des trottoirs est fonction de l'importance du trafic piétons. En rase campagne un trottoir d'un mètre
peut suffire tandis qu'en zone urbaine il faut au moins 1.50m pour permettre le croisement des deux voitures
d'enfant. Pour certains ouvrages très urbains, la largeur peut excéder facilement 2 mètres.
La surélévation du trottoir n'est pas obtenue par épaississement de la structure du tablier. En réalité on procède
de 2 façons:
=> trottoirs sur caniveau
=> trottoirs avec réservations et béton de remplissage.
Avantages:
Caniveau technique confortable et accessible par dépose de la dallette.
Inconvénients
Fragilité de la dallette vis à vis des essieux lourds, nécessite de rajouter 2 relevés d'étanchéité supplémentaires
et contre bordure constituant un point faible dans l'étanchéité.
Avantages:
- un seul relevé d'étanchéité étanchéité plus efficace,
- trottoir solide (à condition de ne pas trop "truffer" le trottoir de fourreaux) et de mettre en place une
armature (treillis soudé par exemple).
Inconvénients
- Il faut prévoir dès le départ les réservations pour réseaux actuels et futurs,
- poids plus important dû ait béton de remplissage à réserver aux portées moyennes.
Le dispositif généralement retenu est un séparateur en béton type GBA (glissière en béton adhérent) coulé
directement sur les chaussées ou sur la chape d'étanchéité. Dans ce cas il est nécessaire de prévoir des ouvertures
dans le séparateur pour permettre l’écoulement des eaux de tablier.
La fig.61, présente les dispositions retenues pour une piste cyclable implantée sur un pont. Un trottoir borde en
outre la piste. Celui-ci a été prévu avec des bordures assez basses pour banaliser l'espace piètons/cyclistes afin de
ne pas trop grever la largeur du tablier déja très importante (22 mètres).
Fig 60
Fig 61