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Le premier pont réalisé l'a été en Algérie sur l'Oued FEDDA en 1936, ensuite le pont de Luzancy
(France) de 55 m de portée en 1946 et puis les 5 ponts sur la Marne (France) construits de 1946 à
1950.
Le véritable début de l'utilisation des ponts précontraints remonte en fait aux années 60: la première
Instruction Provisoire sur le béton Précontraint (l’IP1) date de 1965.
La théorie du Béton Précontraint utilise le paramètre "rendement" des sections. Celui -ci est
défini comme étant le rapport = I/B.v.v', ( I est l'inertie de la section, B son aire et v et v' les
distances du centre de gravité aux fibres extrêmes de la poutre).
Le principe est que plus la portée est importante plus on doit utiliser des sections avec des
rendements élevés.
On utilisera le Béton Précontraint à partir de portées L supérieures à 12 mètres avec des dalles
de sections rectangulaires dont le rendement est de 0.33 jusqu'à des poutres d'une portée
isostatique maximale de 50m pour lesquelles on utilisera des poutres à "haut rendement" =0.55
ou même des caissons =0.60.
(P.S.I.D.P. Passages Supérieurs et Inférieurs en Dalle Précontrainte dans la nomenclature des ouvrages types du SETRA).
Ph 2 Ph 3
- pour toute géométrie et topographie sauf lorsqu'il y a des déblais assez importants,
- la longueur optimale de la travée de rive L' doit être L'/L # 0.6 (L portée d'une travée
intermédiaire) dans le cas d'un ouvrage réalisé sur T.N. ou en remblai,
- dans le cas de forts déblais on est obligé de réaliser une travée de rive plus longue ce qui
entraîne une surabondance par rapport à l'équilibre nécessaire entre la travée de rive et
la travée intermédiaire, on n'est plus à l'optimal économique,
- c'est une solution intéressante dans le cas de forts biais,
- les ouvrages ainsi réalisés ont une épaisseur minimale.
C'est la solution la plus économique.
Choix de 3 travées: (figure 6, schéma 2)
- il est intéressant lorsque le terre-plein central d'une autoroute est inférieur à 3,50m car
dans ce cas il y a difficulté à implanter un appui intermédiaire,
- pour une raison analogue il est utilisé dans le cas de franchissement de chaussées
bidirectionnelles,
- il est avantageux dans le cas de grands déblais.
Ce type d'ouvrage est donc d'un emploi très spécifique.
le SETRA propose des abaques de pré-dimensionnement d'un pont dalle en BP. La figure 7 donne l'épaisseur
économique d'un pont dalle de 4 travées symétriques en BP. Les figures (8 à 10) donnent le dimensionnement
économique des ponts dalles pleines et des dalles à encorbellement latéral, respectivement pour le cas de
2,3 et 4 travées. Avec θ =lrive/lcent
fig 7
Dalle trapézoïdale
fig 11
fig 12
Par l'allégement qu'apportent les encorbellements à la structure, ce type de tablier permet d'atteindre des
protées déterminantes de l'ordre de 30m. Le recours à des encorbellements latéraux est souvent dicté par des
considérations d'ordre esthétique. Pour des calculs de dimensionnement faits par les méthodes usuelles, il
convient de respecter les conditions suivantes :
o La largeur de la nervure "Ln" doit rester supérieure à la moitié de la largeur totale "L T" du pont, c.à.d.,
Ln ≥ 0,5 LT
o La largeur droite de l'encorbellement "Le" doit être inférieure au 1/5 de la portée de la travée lc, c.à.d.,
Le ≤ 0,2 lc
o La dalle rectangulaire équivalente (même inertie et même épaisseur que la section réelle), élargie de 5%
de chaque côté, doit couvrir entièrement la largeur chargeable "Lch" de la chaussée,c.à.d.,
o Pour l'encorbellement, l'inclinaison de la sous-face aura une valeur telle qu'elle réserve une section
suffisante pour l'encastrement. La valeur de cette inclinaison par rapport à l'horizontale, suivant la
largeur de l'encorbellement et l'épaisseur de la dalle, sera le plus souvent comprise entre 1/20 et 1/10.
fig 13
Conception de l'encorbellement
Les dalles élégies (ou évidées) sont des dalles dont on réduit le poids propre en disposant, à l'intérieur
du coffrage des buses longitudinales réalisées en matériaux divers (carton, fibrociment, béton
comprimé, bois, polystyrène expansé, feuillard métallique). La présence des élégissements diminue assez
sensiblement le poids propre sans diminuer sensiblement l'inertie de la section puisqu'on enlève de la
matière dans la zone de la fibre moyenne.
On peut donc franchir des portées plus importantes que le pont-dalle classique: jusqu'à 25 m en hauteur
constante et jusqu'à 35 m avec inertie variable au voisinage des appuis intermédiaires. Ce type de
structure est né du désir de franchir les plates-formes autoroutières sans appuis sur le TPC afin de
bien dégager la perspective de ces plates-formes.
MODE DE CONSTRUCTION:
Ces ouvrages sont uniquement coulés en place sur "cintre". Un "cintre" est un moule reposant sur des
poutres et des tours provisoires (figure 15).
fig 15
La réalisation en une seule phase, monolithique, est un gage de robustesse. C'est une méthode
traditionnelle à la quelle les entreprises sont rodées. Le béton est coulé en continu, il provient donc
d'une même fabrication et a partout le même âge ce qui lui donne une bonne homogénéité d'aspect.
INCONVENIENTS:
L'étaiement classique entraîne un encombrement au sol important, peu commode s'il faut dégager des
gabarits durant la construction: voie, cours d'eau etc...
Le coffrage sur étaiement ou poutrelles fléchit il est donc nécessaire de prévoir une contreflèche
pour obtenir le profil en long souhaité et cela n'est pas toujours aisé à réaliser avec précision.
Cette procédure de construction se retrouvera aussi dans le cas des ponts-dalles nervures que l'on
examinera ultérieurement.
DETERMINAT'ION DE LA PRECONTRAINTE:
Ces ouvrages sont du type "poutre continue à câbles filants" (figure 16).
On utilisera une méthode de calcul dite "interne" appelée "méthode de Fauchart (Annales de
l'ITBTP mai 1968). Celle-ci permet de déterminer la section et le tracé des câbles à mettre en
œuvre.
Dans le sens transversal on aura des armatures classiques de béton armé. La détermination de la
répartition transversale des efforts pourra être effectuée en utili sant la méthode de Guyon-
Massonet qui assimile la dalle à une série de poutres parallèles infiniment rapprochées.
Pour un estimatif rapide on peut évaluer les quantités d'acier à 15 à 30 kg/m 2 d'armatures de
précontrainte et 15 à 25 kg/m 2 d'armatures passives.
Dimensionnement:
Portée de 24 , mètres => nécessité de larges encorbellements.
3 travées => h>= (1/28)*24 m= 0.85 m,
prenons 80 cm (très larges encorbellements).
l'<l/2=B/4=11/4=2.75m
l' < D/5 = 24/5 = 4.80 m O. K.
Bords de dalle: minimum 25 cm pour pouvoir encastrer
la barrière de sécurité. figure 18
Caractéristiques mécaniques:
B=7.228m 2 ,v=0.355m,v'=0.445m,IG,=0.3579m,
=> =0.297
Dalle rectangulaire équivalente:
B e = 12*IG/h 3 = 8.39 m,
Largeur chargeable L c =10-2*0.5=9 m (2 dispositifs rigides)
=> 1 .1 * B e =9.23 > L c =9 m O. K..
Ph 20
Dans ce domaine là on gardera une inertie constante, au delà on devra faire varier l'inertie
linéairement ou paraboliquement.
fig 21
Critères complémentaire::
fig 22
fig 23
fig 24
fig 26
fig 27
Pour les ponts à nervures étroites la nécessité d'encastrement à la torsion sur appui impose la mise en
place d'entretoises en béton armé.
La hauteur de l'entretoise he doit être > à 0.5 h, h hauteur du tablier, pour les appuis extrêmes et 0.8
h pour las appuis intermédiaires. Son épaisseur varie de 50 cm pour les appuis intermédiaires à 30 cm
pour les appuis de rive.
Les figures 28 et 29 représentent les entretoises à mettre en place dans le cas, respectivement, de
nervures épaisses et étroites.
fig 29
La détermination de la précontrainte se fera, comme pour les ponts-dalles, par la méthode de calcul
des poutres continues à câbles filants (méthode de Fauchart). Le; tracé général du câblage est le
même mais plusieurs lits sont nécessaires pour pouvoir respecter des conditions pratiques de facilité
de bétonnage.
Les ratios courants d'armatures sont, pour celles de précontrainte, de 30 à 50 kg/m3 dans le cas de
nervures étroites et de 20 à 35 kg/m3 dans le cas de nervures larges. pour les armatures passives on
aura respectivement environ 120 et 90 kg/m3.
La figure 30 représente les coupes types d'un PSIDN avec la représentation des armatures.
fig 30
METHODE D'EXECUTION:
Ce type d'ouvrage est généralement coulé sur cintre comme indiqué pour les ponts-dalles.
soit travée par travée, de point de moment nul en point de moment nul, sur cintre ou à l'aide
d'un équipage mobile (figure 31), les câbles devant être alors raboutés entr'eux (figure 32).
fig 32
II: LA PREFABRICATION :
LES PONTS A POUTRE SOUS CHAUSSEE
fig 1
Ph 2
- la pré-tension ou précontrainte par adhérence, d'utilisation beaucoup plus récente et basée sur le dossier
pilote PR.AD.
fig 3
Ph 4
On dispose des poutres préfabriquées sous la chaussée, poutres solidarisés entr'elles par un
hourdis coulé en place et qui constitue la dalle de circulation.
On réalise ainsi des travées indépendantes que l'on peut ensuite rendre éventuellement solidaires
grâce à des continuités d'appui en Béton Armé.
La coupe classique d'un tel type de tablier est détaillée sur la figure 30.
DOMAINE D'EMPLOI
Aux alentours de 25 mètre, il se trouve en concurrence avec les poutres à fils adhérents dont on
parlera ultérieurement.
Leur portée la plus économique se situe dans les 35 m. La gamme de portée idéale est entre 30 et
40 mètres lorsque l'utilisation de cintres est impossible (ex: viaducs d'accès aux grands ouvrages,
construction sur brèches importante, en site fluvial ou maritime).
En plus, pour que l'emploi de la précontrainte soit économique, le nombre total des poutres de
l'ouvrage (Np) est recommandé être supérieure à 12.
Si Np < 40, on recommande d'utiliser un coffrage en bois dans le cas contraire on aura recours à un
coffrage métallique.
Comme dans le cas des ponts à poutres en BA, la conception ancienne de la poutraison fait intervenir
les entretoises intermédiaires (une à mi-travée. deux aux quarts de travée). Alors que la conception
moderne élimine les entretoises intermédiaires en ne laissant que ceux sur appui qui vont intervenir
lors du vérinage.
Il est préférable que l'ouvrage reste mécaniquement droit (emploi de piles marteaux) sinon les
entretoises sont biaises et leur réalisation très délicate.
Ils peuvent être courbes (rayon minimale courbure en plan de 500 à 600 mètres), dans ce cas les
poutres sont placées suivant une ligne polygonale, seul le débord du hourdis adopte la courbure
(figure 5).
fig 6
ASPECT ECONOMIQUE:
La préfabrication nécessite:
- une aire de préfabrication et de stockage des poutres,
- des engins de levage importants,
- des coffrages élaborés et coûteux,
- des systèmes d'étuvage du béton afin de pouvoir accélérer la rotation des coffrages.
II faudra donc qu'il y ait UN NOMBRE IMPORTANT DE POUTRES.
- 2° mise en tension de quelques câbles, le plus tôt possible, pour permettre le décoffrage et la
manutention des poutres (la précontrainte doit être au moins suffisante pour reprendre le poids
propre, en réalité on essaye d'aller au delà car ce sont les câbles les plus efficaces et l'on tend
environ 2/3 des câbles de précontrainte, ce sont les câbles de "première famille", ils sont ancrés aux
abouts des poutres (figure 8),
- 6°coulage du hourdis,
- 8° mise en tension des câbles de "seconde famille" qui sont obligatoirement relevés en travée
fig 7
fig 9
Hourdis intermédiaire:
Il est coulé dans le prolongement des membrures des poutres.
Les coffrages sont fixés sur les poutres préfabriquées
Figure 11
1- hourdis intermédiaire et entretoises coulés en place
2- poutre et amorces d'entretoise préfabriquées
L'inconvénient en est un risque de fissuration au niveau des reprises de bétonnage ce qui rend
conseillé l'utilisation d'une précontrainte transversale du hourdis ce qui est une solution coûteuse.
Il est coulé sur l'ensemble des poutres, on a donc une structure finale parfaitement monolithique.
On utilise pour le coulage des coffrages perdus non participants (dallettes). Cela impose d'avoir des
membrures supérieures de poutres plus larges.
Figure 12
1- hourdis et entretoise coulés en place
2- poutre et amorces d'entretoise préfabriquées
Le poids total préfabriqué est plus important mais le hourdis peut être réalisé en béton armé ce
qui est une économie par rapport à la solution précédente.
Chaque procédé présente ses avantages et ses inconvénients. lorsque les prédalles sont de type
participantes, elles doivent être en BA. Dans le cas contraire, elles peuvent être en amiante ciment,
jouant un rôle d'un coffrage perdu. Dans ce cas, les tables de compression des poutres sont larges
afin de réduire la portée des prédalles. Le type le plus employé est celui d'un hourdis général en BA
coulé sur prédalle non participante.
ELEMENTS DE DIMENSIONNEMENT:
hourdis
d (about)
hd
entretoise d'appui
be he hp
poutre principale
lc
fig 13
Coupe longitudinale
Epaisseur du hourdis:
Elle est fonction de:
- l'espacement entre poutres,
- l'existence d'un entretoisement transversal encaissant la torsion,
- le fonctionnement du hourdis suivant qu'il est en béton armé ou en béton précontraint
Nota: dans le cas de hourdis entretoisés (qui sont de moins en moins utilisés) on place 5 entretoises: 2
sur les appuis, 1 au 1/4, 1/2 et 3/4 de la travée. Leur épaisseur habituelle est de 30 cm.
Ltr Lr Ltr
bt
hd
d
c 1/15 8 cm
1/1
ba hp
h2
h1
bta
Le b0 b0 b0 Le
Coupe transversale
Section transversale d’un tablier d’un pont à poutres en BP
fig 14
pour le cas d'un hourdis général coulé sur prédalle non participante
Leur espacement est défini par un entr'axe compris entre 2.5 et 3.5 mètres
b0 = 2,50 à 3,50 m (exceptionnellement 4,50m).
h d = b0/16.
c= 0,60 à 0,80 m
Le volume du talon est dimensionné par l'encombrement des câbles de précontrainte. La force
totale de précontrainte peut être évaluée par la formule:
b0 .lc2
F 3,5. (en KN)
hp
Ainsi, on peut estimer le ferraillage de la précontrainte pour en déduire son emplacement dans le
talon (respecter les distances nécessaires) et puis pré-dimensionner le talon.
D'autre part le SETRA (VIPP) recommande de prendre les dimensions ci-après du talon:
fig 15
2
1 L .l avec Kt =950 à 1200.
bta . 2T c
N p h p .K t
Le talon aura une largeur comprise entre 60 et 80 cm et une hauteur comprise entre 15 et 30 cm,
la condition pratique étant de pouvoir y loger tous les câbles en milieu de travée.
Les coffrages métalliques, plus coûteux, sont rentables à partir d'une quarantaine de poutres à
préfabriquer.
fig 16
Nota: La largeur des âmes pourra soit être constante tout le long de la poutre, soit être
constante entre le 1/4 et les 3/4 de la travée et varier linéairement jusqu'aux appuis ou bien
avoir une discontinuité d'épaisseur au 1/4 et au 3/4. toutes ces variations sont bien sûr liées à la
reprise de l'effort tranchant.
DONNEES STATISTIQUES:
Les aciers de béton armé représentent environ 60 kg/m 3 dans la poutre et 60 à 80 kg/m 2 dans le hourdis
en béton armé.
MORPHOLOGIE DU TABLIER
La conception de la structure met en œuvre :
- des poutrelles préfabriquées uniformément réparties sous la chaussée.
- une dalle coulée en place sur coffrage perdu, généralement des dallettes en béton armé, assure la
solidarisation des poutrelles en participant à la flexion générale.
- des entretoises également coulées en place peuvent être prévue notamment au niveau des appuis
pour assurer la reprise des efforts transversaux.
Nota: On peut, sur le même principe, utiliser des poutrelles préfabriquées en Béton Armé.
Dans le sens longitudinal ce type de construction est utilisable aussi bien en structure isostatique sur
appuis simples qu'en structure continue. On verra ci-dessous, les moyens d'assurer cette continuité.
Section transversale:
On peut utiliser des poutrelles régulièrement espacées (figure 17) ou des poutrelles jointives.
Toutefois cette dernière solution n'est plus guère utilisée.
Les poutrelles peuvent avoir des profils très divers: section en I, section rectangulaire ou
trapézoïdales. Ces différents profils sont illustrés par les coupes de la figure 18.
Structures isostatiques:
La première solution, la plus simple, consiste à disposer le chevêtre de la pile sous le tablier comme
illustré sur la figure 40.
Dans ce cas, pour pouvoir disposer les appuis néoprènes, une largeur de chevêtre d'au moins 80 cm est
nécessaire.
fig 18
La seconde solution est d'incorporer le chevêtre dans l'épaisseur des poutrelles (figure 20).
fig 20
Par contre elle est plus coûteuse car elle impose des abouts de poutres sophistiqués.
Il faut assurer alors non pas la continuité de la dalle (elle était assurée dans le cas précédent) mais la
continuité mécanique entre poutrelles.
Celle-ci est réalisée (figure 21) par le clavage du vide sur appui entre les poutrelles et par le
coulage en continuité de la dalle.
La couture de la partie supérieure, soumise à un moment négatif, étant assurée par des
aciers de continuité de type béton armé.
fig 21
Il est nécessaire d'utiliser, en phase de construction, des appuis provisoires du type "boîte
à sable" pour reposer les poutrelles. Après bétonnage de la continuité on transfère l'appui à
un appui néoprène unique.
On peut aussi réaliser la continuité mécanique en raboutant les aciers de précontrainte par
manchonnage (figure 22).
fig 22