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Gestion de l’eau à Belval

Chapitre 5

Gestion de l’eau à Belval

Paul Schosseler

Stefanie Seiffert

Julien Farlin

Introduction

Le cycle urbain de l’eau et ses différentes composantes, à savoir l’approvisionnement en eau potable,
le traitement des eaux usées ou encore la gestion des eaux de pluie, sont souvent peu pris en compte
dans la planification, la construction et le fonctionnement de bâtiments. On part du principe que l’eau
potable propre dépend intégralement du réseau de distribution tandis que les eaux usées et les eaux
de pluie seront traitées par les infrastructures centralisées. Les difficultés causées par les
changements climatiques dans l’approvisionnement en eau potable, ainsi que les inquiétudes
croissantes liées à la qualité des réserves d’eau potable au Luxembourg rendent pourtant nécessaire
une réorientation de la gestion des ressources précieuses. L’élimination des eaux résiduelles par les
canalisations et leur traitement en station d’épuration génèrent des coûts élevés, lesquels ont un
impact sur les utilisateurs de l’eau et les responsables de sa pollution, dans le cadre de la mise en
œuvre de la loi européenne cadre sur l’eau.

Enfin, le marché économique de l’eau est lié à des impacts environnementaux secondaires qui ne sont
pas négligeables. Pour certains, le conditionnement et la distribution de l’eau, ainsi que le traitement
des eaux résiduelles nécessite un apport important en énergie, pour d’autres l’élimination des boues
d’épuration se fait de plus en plus par incinération. Cette pratique permet d’éliminer la trace de
substances chimiques dans le cycle de l’eau, comme par exemple des restes de médicaments.
Néanmoins des nutriments précieux comme l’azote, le phosphore et le potassium sont perdus.

En prenant cela en considération, repenser la gestion courante de l’eau et les immeubles de prestation
de services, et intégrer de nouvelles conceptions dans la phase de planification a du sens. Les
immeubles ont une très longue phase d’utilisation et des changements fondamentaux dans les
installations existantes sont ultérieurement pratiquement impossibles. C’est pourquoi une attention
particulière doit être portée à la phase de planification, ainsi que sur la minimisation des prix de
fonctionnement liés à la consommation d’eau, comme cela se fait déjà pour la consommation
énergétique. Au contraire d’un bâtiment privé, la consommation d’eau pour laver le linge ou pour les
douches d’un immeuble de prestation de services joue un rôle négligeable.

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Gestion de l’eau à Belval

La majorité de l’eau sera utilisée pour les chasses d’eau des toilettes et le transport de matières
fécales. Une importante économie est possible à l’aide de certaines mesures techniques, ou la
possibilité de substituer l’eau potable par de l’eau de pluie.

Mis à part une gestion responsable de l’eau dans un bâtiment, le cycle urbain de l’eau peut être
influencé positivement avec des mesures d’exploitation de l’eau de pluie. Les diverses mesures d’une
gestion durable de l’eau dans et autour d’un immeuble de prestation de services seront décrites ci-
dessous, notamment les techniques innovantes et écologiques dans les sanitaires.

D’abord, les contraintes majeures pour la gestion des eaux pluviales sur les terrains de Belval seront
présentées. En suite, la gestion de l’eau dans le bâtiment va être présentée, autant que l’aspect
énergétique du cycle de l’eau. La troisième partie du chapitre va parler de la gestion de l’eau en
dehors des bâtiments. Les points importants seront récapitulés dans un tableau. Plus d’informations
techniques sont présentés dans un dernier tableau à la fin du document.

Conditions cadres à Belval

Quelques conditions cadres ayant un impact direct sur les concepts de la gestion de l'eau dans les
nouveaux quartiers de Belval sont présentées, aussi bien pour les promoteurs privés que publics. Le
caractère d'avant-garde du projet Belval exigeait en effet un traitement exhaustif des options offertes
pour la gestion durable des ressources en eau.

• Une partie de l'écoulement de surface est récupéré par Arcelor Mittal dans des
étangs de refroidissement et utilisée pour la production d’acier. Cette utilisation
industrielle ainsi que toutes mesures ultérieures d’exploitation de l’eau de pluie
doivent être contrôlées.

• En outre, les quantités minimales et maximales du débit d’eau en provenance du site


sont fixées, sous condition d'une renaturation du Dipbach et de la viabilisation des
zones d’urbanisation Sommet et Nonnewissen.

• À cause de leur pollution par des déchets toxiques, les terrasses des hauts
fourneaux et de square mile seront sigillées. Les terrains non cultivés à l’ouest du site
ont également des capacités d’infiltration réduites à cause de leur substrat glaiseux.

De ces restrictions découle la nécessité d’élaborer un concept général d’exploitation des eaux de pluie
qui prend en compte les besoins de l'ensemble des acteurs. Le plan de viabilité existant d’AGORA met
déjà l’accent sur l'utilisation de bassins de rétention à l'air libre (p. ex. Fontaine en escalier). Surtout
dans les zones densément construites des terrasses des hauts fourneaux et de square mile, le
nombre d’espaces verts créés doit être aussi important que possible afin d'assurer un microclimat
agréable (évapotranspiration des plantes et toits verts). Le concept général devra fixer le cadre d'une
utilisation additionnelle d’eau de pluie en vue d’une économie d’eau potable. Pour des raisons
écologiques, l’utilisation industrielle de l’eau de pluie doit avoir la priorité.

La version finale devra entre autre aborder les points suivants: éventuels frais
supplémentaires occasionnés par les mesures proposées, propositions concernant la mise
en œuvre (p. ex. la formation du personnel de nettoyage), propositions particulièrement

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adaptées aux bâtiments (ou aux types de bâtiments), exemples de systèmes innovants s'étant
révélés adaptés aux conditions luxembourgeoises, et les conditions générales particulières touchant
aux terrasses des hauts fourneaux et du Square Mile.

Cycle de l’eau interne du bâtiment

L'eau potable au Luxembourg provient pour 2/3 environ des eaux souterraines et pour 1/3 du barrage
de la Haute-Sûre. Le captage des eaux souterraines se fait soit au niveau de sources en écoulement
libre, soit par forage des couches plus profondes. L'eau est alors pompée du réservoir souterrain
jusqu'à la surface. Le traitement et la distribution de l'eau, ainsi que les investissements dans les
infrastructures, l'utilisation de produits chimiques et la consommation énergétique dépendent donc du
type de captage. Le traitement des eaux de surface entraîne de loin les coûts les plus importants.

De différents points de vue, les économies d'eau potable sont logiques. D'une part, elles permettent de
réduire les prélèvements d'eaux du réseau hydrographique et des nappes phréatiques en partie très
fragiles au Luxembourg. D'autre part, elles diminuent l'impact sur l'environnement occasionné par le
traitement et de la distribution.

La consommation en eau potable dans les bâtiments peut être réduite soit par des mesures
techniques, soit par substitution de l’eau potable pour certaines fonctions par des eaux usées de
moindre qualité (chasse d'eau, arrosage, climatisation, etc) La diminution de la consommation d'eau
potable ainsi que le recyclage des différents circuits d'eau dans les bâtiments, permettent une
diminution du volume des eaux usées. Dans un contexte de hausse du prix de l'eau, de telles
solutions peuvent se révéler financièrement intéressantes.

Diminution de la consommation en eau

Les mesures techniques utilisées déjà habituellement et qui permettent une diminution de la
consommation en eau potable sans modifications majeures des réseaux d'adduction d’eau potable et
d’eau usée sont:

- Robinetterie à faible débit d’eau (limiteur de débit sur les robinets et douches)
- Chasse d'eau à volume réduit équipée de deux boutons-poussoirs (max 3/6 litres) ou d'un bouton-
poussoir avec une fonction d'arrêt.
-
Appareils économiseurs d’eau (lave-vaisselle pour la cuisine) 1
- Urinoirs sans eau (particulièrement rentables en cas d’un nombre important d'utilisateurs)
Parmi les mesures nécessitant d'importantes modifications des installations sanitaires et de la
tuyauterie lors de la planification, on compte:

- l'utilisation de l'eau de pluie pour l’arrosage des espaces verts2, pour l'alimentation des chasses
d'eau ou pour la production de froid
- les toilettes «Low Flush» ayant une consommation d’eau très réduite (2/4 litres),
- les toilettes séparatrices et les toilettes sous vide

1
Des informations concernant les équipements écologiques se trouvent par exemple sur www.oekotopten.lu
2
Lors de la planification du parc on devra choisir des types des plantes et de couverture végétale conforme
ne nécessitant aucun arrosage en été. Pour plus d'informations à ce sujet, voir la brochure
«Landschaftsgerechte und ökologische Wohnbaugebiete» du Ministère de l'Environnement

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- le traitement des eaux grises et - utilisation p. ex. pour les chasses d'eau3
Une description détaillée des mesures techniques simples se trouve dans le tableau sur page 46 ou
directement dans le guide pour la construction durable (www.crtib.lu/leitfaden). Dans la suite du
présent document, seul deux points importants seront abordés: l'hygiène et la consommation
d'énergie. Ni la réduction de la consommation de l’eau potable ni sa substitution par de l’eau brute ne
doivent poser des problèmes d'hygiène dans le réseau d’alimentation en eau potable et dans le
traitement des eaux usées. Le dimensionnement des réseaux doit être adapté au plus faible débit afin
d'éviter des temps de stagnation trop longs dans le circuit d'adduction d’eau potable, ou des dépôts
dans les canalisations. Dans le cas d'installations sanitaires à très faible consommation d’eau, un
système spécial d’accélération du débit des eaux usées est à prévoir.

Pour optimiser l'écoulement de l’urine dans l'urinoir sans eau et par conséquent éviter l'obturation de
la tuyauterie, la forme, le diamètre et la pente des tuyaux d'écoulements doivent êtres choisis
correctement. Au contact d’eau calcaire, l'urine forme un dépôt minéral (même l’urine non diluée
précipite à cause de la variation de pH due à la dégradation de l’urée. Le mélange d’urine avec de
faibles volumes d'eau calcaire produit des dépôts plus durs et plus importants. Un rinçage vigoureux
élimine les précipités et empêche l'obturation des tuyauteries). Par conséquent, il convient d'éviter
d'évacuer de faibles quantités d'eau (par exemple avec des lavabos montés en série) par le tuyau
d'évacuation. Une pente suffisante des tuyaux et une courte distance d'écoulement de l’urine jusqu'au
collecteur principal (chasses d’eau montées en série) sont recommandées. Des informations ainsi que
des valeurs de référence sur ce sujet peuvent être obtenues auprès des fabricants d'urinoirs sans
eau.

Comme mentionné en introduction, économiser de l’eau potable c’est économiser de l’énergie (moins
de traitement et moins de nettoyage). Dans le bâtiment l’eau du robinet se réchauffe de 15 à 20
degrés jusqu'à la température ambiante, par exemple dans les réservoirs de chasse d’eau et soustrait
ainsi de l’énergie au bâtiment. Des temps de passage courts et des faibles volumes permettent de
réduire ces effets. Si le bâtiment consomme en outre de grands volumes d’eau chaude, la
récupération de la chaleur des eaux usées peut être d’un certain intérêt.

Substitution par l’eau de pluie et de l’eau grise

En cas d'utilisation de l’eau de pluie et de l’eau grise, de l’énergie supplémentaire, par exemple pour
l'alimentation des pompes du circuit secondaire, doit être générée. Afin de diminuer la consommation
énergétique, les distances de pompage doivent être aussi courtes que possible (notamment les
toilettes situées en position centrale et alimentées à l'eau de pluie). Les pompes doivent également
être dimensionnées correctement et la pression du circuit secondaire doit être conforme aux besoins.
La pression est moins élevée pour une chasse d'eau que pour un urinoir, ce qui rend l’utilisation d’eau
de pluie en combinaison avec des d'urinoirs sans eau intéressante d'un point de vue énergétique.

Lorsqu’il existe un circuit secondaire pour l'eau de pluie ou l'eau grise il faut veiller à la stricte
séparation des circuits et à leur marquage approprié (voir aussi DIN1988). Pour éviter tout problème

3
L'eau grise est produite en faible quantité dans les immeubles de bureaux dépourvus de douches
communautaires ou de cuisines. Contrairement à l’eau de pluie, l’eau grise est produite de manière quasi
continue. L’eau grise ne contenant pas de matières fécales peut être traitée par des stations d'épuration de
petites dimensions.

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d'hygiène, l’installation et la maintenance régulière de l’installation doivent être assurées par une
entreprise spécialisée.

C'est également le cas pour les appareils de traitement de l’eau potable au sein du bâtiment comme
filtre à eau, échangeur d’ions etc.

Pour éviter tout changement de couleur en cas d'utilisation de l’eau de pluie, il convient de veiller à la
propreté des surfaces de récupération (toits uniquement) ainsi qu'au choix des matériaux de
construction utilisés, lesquels ne doivent pas transmettre de substances à l’eau de pluie (voir aussi
chapitre 2.1). L’utilisation de l’eau de pluie en combinaison avec une toiture verte n’est pas
recommandée pour ce cas précis, même s’il elle est sans risque d'un point de vue sanitaire.

Tableau 5.1. Résumé pour économiser de l’eau

Recommandation Remarques

• Robinetterie à faible débit d’eau • Attention à la pose et aux diamètres des


(robinet, éco-toilettes) tuyaux en vue d'un rinçage efficace

• jusqu’à 50% de réduction sur la


consommation d’eau dans les bâtiments
publics

Cycle de l’eau externe du bâtiment

La construction d’un bâtiment et l'imperméabilisation des surfaces naturelles par les toits, par les
trottoirs et par les chemins d’accès et piétonniers qui s'ensuit, perturbent de manière importante le
cycle naturel de l’eau de pluie. L’eau de pluie ne peut plus s'infiltrer ni s'évaporer, mais est rapidement
évacuée dans les canalisations mixtes du réseau luxembourgeois. Le mélange des eaux de pluie et
des eaux usées provoque de larges variations de la quantité des eaux usées et une dilution
importante, ce qui a un impact négatif sur l’efficacité des processus de traitement dans les stations
d’épuration.

Des déversoirs doivent être prévus afin d'assurer l'évacuation des eaux de pluie lors de fortes averses,
ce qui a pour conséquence une évacuation d'eau non traitée dans les cours d'eaux. Afin d'éviter cette
situation et de protéger les cours d'eau du Luxembourg, des bassins de rétention sont construits.
Leurs coûts de construction et d'opération sont élevés.

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Gestion de l’eau à Belval

Par des raisons écologiques, une réorientation est nécessaire dans la gestion de l’eau de pluie au
Luxembourg. Le cycle naturel de l’eau de pluie doit être préservé, notamment lors de la construction
de bâtiments neufs (état d'un « pré vert»). Autrement dit: la goutte de pluie, qu'elle tombe sur un toit,
un trottoir ou un chemin, doit si possible être retenue à la surface et être reprise par la terre, les
plantes ou un ruisseau, au lieu de disparaître dans un puits en béton.

L’eau de pluie excédentaire ne doit pas être mélangée aux eaux usées, mais être transmise à la
rivière proche.

L’Administration des Eaux a fait élaborer un guide pour la gestion durable de d’eau de pluie dans les
régions urbaines du Luxembourg, décrivant dans le détail les différentes mesures d’une gestion de
l’eau pluviale proche de la nature et fournissant des notices explicatives concrètes sur sa planification
et sa réalisation pratique4. Les recommandations importantes concernant la planification du bâtiment
et du terrain sont résumées dans les paragraphes suivants.

Pour une gestion de l'eau de pluie proche de la nature, le principe «éviter avant d'infiltrer, avant de
retenir, avant de déverser» est essentiel. Les priorités de la gestion, résumées par le graphique, sont
les suivantes: Tout d'abord, l'écoulement de surface de l'eau de pluie doit être réduit au minimum (par
exemple en augmentant l'évaporation grâce à des espaces et des toits verts). Le ruissellement restant
doit pouvoir s'infiltrer (par exemple sur des surfaces aménagées non minéralisées). Si cela s'avère
impossible, l'écoulement de l'eau pluviale doit être retardé et évacué séparément des eaux usées
(rétention provisoire en bassins, en étang ou en citerne). L'évacuation retardée constitue également
une mesure de protection des crues.

Les différentes mesures ne doivent pas seulement être considérées de manière isolée, mais peuvent
et doivent être combinées. Certaines d'entre elles remplissent également plusieurs fonctions
simultanément. Ainsi, une cuvette emmagasine l'eau de pluie, lui permet de s'infiltrer localement et de
s'épurer lors de son passage dans la partie biologiquement active du sol.

L'utilisation de l'eau de pluie peut dans certaines circonstances jouer un rôle de stockage, mais doit en
premier lieu être considérée comme remplacement de l'eau potable (voir plus haut).

Mesures architecturales à respecter

Les mesures de construction pour la gestion des eaux de pluie à respecter afin d'éviter dommage à
l’environnement, l'homme ou aux installations d'épuration sont groupés sous quatre thèmes:

1. Infiltration et protection de l'eau potable

Comme mentionné dans l'introduction, la majeure partie de l’eau potable du Luxembourg est tirée des
nappes aquifères, et plus particulièrement du grès du Luxembourg. Les roches saturées sont
habituellement protégées par une couche de terre d’une épaisseur de plusieurs mètres qui dépollue
l’eau de pluie infiltrée de manière naturelle.

4
Prochainement disponible sous forme de document électronique sur www.eau.public.lu

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Gestion de l’eau à Belval

La protection assurée par cette couche de terre peut-être amoindrie par des travaux d'aménagement
(par exemple lors de travaux en sous-sol), ce qui peut entraîner une contamination chimique directe
de l’eau souterraine et par conséquent de l’eau potable, lorsque le bâtiment est situé près d’une
source d’eau potable. Ainsi, l'infiltration d’eau pluviale est interdite (sauf mesures de traitement
coûteuses) dans les zones de protection des eaux souterraines pour raisons sanitaires bien qu'elle
soit utile d'un point de vue écologique.

2. Drainage des eaux souterraines

Le drainage des eaux de caves et de parkings souterrains constitue une seconde source de pollution
pour les eaux souterraines.

Ainsi, l’eau est pompée afin d'éviter l'ennoyage des fondations, ce qui abaisse le niveau de la nappe.
En plus de son coût énergétique élevé le pompage constitue une perturbation importante de l’équilibre
hydrique naturel. En outre, l’eau souterraine propre est souvent déversée dans les canaux
d'évacuation mixte, surchargeant ainsi l'ensemble du système d'épuration de manière comparable à
l’eau de pluie. Des types de construction appropriés «cuveaux blancs ou noirs», doivent permettre de
renoncer complètement aux drainages. S'ils restent inévitable, l’eau drainée doit être évacuée vers les
canalisations d’eau pluviale (si existant) ou à défaut, vers des cuvettes ou des branchements
superficiels.

3. Bassins découverts et erreurs de branchements

L'évacuation de l’eau de pluie excédentaire, c'est à dire celle qui ne peut ni être infiltrée ni être
évaporée d'un terrain construit, doit dans la mesure du possible s’effectuer en surface. Ceci a non
seulement une plus-value urbaine, mais permet également un contrôle visuel des erreurs de
branchements des canalisations d’eaux usées (par exemple des chasses d'eau) sur le réseau
d'évacuation de l’eau de pluie et en particulier sur le canal d’eau de pluie de la canalisation de
séparation.

4. Matériaux de construction et eau de pluie

Finalement il faut tenir compte que l’eau de pluie peut transporter divers produits toxiques provenant
de l'air ou du lessivage des toits et des chemins, notamment après de longues périodes sèches. L’eau
de pluie devra donc être évacuée dans les cours d'eaux uniquement après traitement préalable (par
exemple après traitement naturel par décantation dans une cuvette enherbée).

Le type des matériaux de construction peut aussi avoir un impact majeur sur la qualité de l’eau de
pluie. Les pluies acides sont agressives et peuvent dissoudre les métaux des couvertures de toit. Un
toit en cuivre par exemple présente un large potentiel de pollution du cycle de l’eau, puisque le cuivre
dissout dans l’eau s'avère toxique et s’accumule dans les boues d’épuration, rendant celles-ci
inutilisable pour l’agriculture.

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Gestion de l’eau à Belval

Des informations sur des matériaux de construction non polluants peuvent être trouvées dans le guide
sur la gestion de l’eau de pluie ou dans le guide susmentionné pour la construction durable
(www.crtib.lu/leitfaden).

Factsheet: Cycle de l’eau interne du bâtiment


Réduction de consommation d’eau ou substitution avec eau de pluie ou eau grise.

Mesures simples: Robinetterie à faible débit d’eau, appareils économiseurs d’eau (lave-vaisselles,
etc.), Urinoirs sans eau

Mesures avancées: L'utilisation de l'eau de pluie pour l’arrosage et pour l'alimentation des chasses
d'eau ou pour la production de froid ; les toilettes «Low Flush» (2/4 litres), les
toilettes séparatrices et les toilettes sous vide, le traitement des eaux grises et -
utilisation p. ex. pour les chasses d'eau
Applications: Robinetterie à faible débit: sans restrictions
L'utilisation de l'eau de pluie pour la chasse et urinoirs sans eau préférés pour
bâtiments de services
Utilisation d’eau grise dans bâtiments qui produisent de quantités substantielles
(cantines, complexes de sports avec douches)

Coûts supplémentaires Robinetterie à faible débit d’eau: zéro (niveau de technologies d’aujourd’hui)
d’investissement:
Urinoirs sans eau: zéro (évite les chasses électriques, nécessite aucune chasse
d’eau)
Toilettes „Low Flush“: minimal, dépend du modèle
Toilettes séparatrices: 100-200 Euros / unité, dépend du modèle
L'utilisation de l'eau de pluie:
- système central (ca. 30 Toilettes): 15'000 - 20'000 Euros
- système dé-central (maison unifamiliale): 3'000 – 5'000 Euros

Recommendations: Attention : pendant la pose de la conduite d’eau (à courte distance pour eau usé)
et sélection du diamètre (risque de blocage)
Séparation stricte des circuits d’eaux (protection d’eau potable)
Système central pour utilisation d’eau = meilleur que système décentral
(dimension, entretien, mais attention à la distance de conduite)
Sélection de matériaux appropriés pour la collecte de l’eau de pluie
Formation de personnel pour l’entretien et nettoyage

Exemples: www.crte.lu/mmp/online/website/content/water/76/203/index_DE.html
Analyse de la Situation concernant l’usage de l’eau de pluie au Luxemburg,
évaluation de l’efficience écologique et économique du cas „Nonnewisen“ (Marc
Jacoby, Diplomarbeit, 2004)
Urinoirs sans eau: école „Albert Wingert“ à Schifflange, Cinéma „Utopolis“
Luxemburg-Kirchberg, Atert-Lycée Redange

Documentation: www.crte.lu/mmp/online/website/content/water/76/128/index_DE.html

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Gestion de l’eau à Belval

Factsheet: Cycle d’eau externe des bâtiments


Gestion de l’eau de pluie proche des cycles naturels: évaporation, (infiltration), rétention
ouverte et évacuation.
Le concept intégral doit répondre aux besoins de tous les acteurs, particulièrement de tous les
usages industriels, et les besoins de la qualité et quantité du cours du Dipbach

Mesures appropriées Toits et surfaces vertes


(Implémentation dépend du
Utilisation d’eau de pluie dans les bâtiments publics
concept intégral):
Rétention ouverte et évacuation des eaux de pluie

Applications: Bâtiments publics et lotissements privés

Coûts supplementaires de Toits verts extensifs: 20 à 40 €/m2 ; intensifs valeur d’orientation 90


l’investissement: €/m2 (dépends de la nature de la plantation). Comparaison: coûts
de production d’un toit plat conventionel: 10 à 20 €/m2
Avantages toit vert: durée de vie sans doute double, isolation
thermique et acoustique
Rétention ouverte et évacuation: une canalisation souterraine peut
devenir superflue, ce qui peut même apporter des épargnes

Recommendations: Eviter drainage d’eau souterrain. Si absolument nécessaire,


conduite d’eau souterraine dans la conduite ouverte pour l’eau de
pluie.
Utilisation de matériaux de construction qui ne donnent pas de
résidus toxiques à l’eau de pluie (protection d’eau naturels) ou
mènent à la coloration de l’eau de pluie (p.e. toits de bitume)

Exemples: Exhibition OAI – CRTE/CRP Henri Tudor sur l’écofoire 2007: La


gestion durable des eaux de pluie
www.aliai.lu/rt/rt20073/rt20073g.pdf

Documentation: www.eau.public.lu/actualites/2008/3/journee_eau/Leitfaden_pdf.pdf
www.crtib.lu/leitfaden

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