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Le lagunage
Vu le faible débit d'eaux usées à traiter, ce mode de traitement propose un avantage car la
lagune peut aussi servir de bassin tampon (stockage). Le traitement des eaux usées génère une
grande quantité de boues qu'il convient de stocker jusqu'à leur dégradation. Le lagunage est
une technique très répandue de stockage lorsque l'on dispose d'une grande surface. Ce procédé
assure une bonne dépollution (très bonne élimination des germes pathogènes et des pollutions
azotées et phosphorées).
On confine un terrain que l'on excave de 0.5 à 1.5 mètres. On alimente ensuite les bassins
ainsi créés en boues. Après un dernier traitement, l'effluent liquide en sortie a la qualité
requise pour être rejeté dans le milieu naturel et les boues déshydratées peuvent être
réutilisées.
Les boues dans la lagune sont soumises aux conditions atmosphériques (ensoleillement, vent)
et sont ainsi partiellement séchées. Un temps de séjour dans la lagune de 2 à 3 ans peut
permettre d'atteindre une siccité d'environ 35% (consistance d'un sol). Le processus de
décomposition des boues est naturel mais on peut augmenter sont rendement en implantant
des végétaux (des joncs par exemple).
Types de lagunage
Le choix s'opère selon les conditions de l'effluent et les moyens mis en oeuvre. Il existe
différents types de lagunes :
• le lagunage aérobie
• le lagunage anaérobie
la lagune est plus profonde et cela entraîne une plus grande prolifération des algues. Le
temps de séjour est plus important.
• le lagunage calme
il associe les deux types de lagunes précédents : l'alimentation en oxygène se fait par
une culture d'algues et de bactéries. La biomasse formée décante et s'accumule in situ.
Dans notre cas, pour des raisons de facilité de mise en œuvre et de maintenance, nous nous
limiterons à l'étude du lagunage calme.
Fonctionnement
On associe généralement 3 lagunes en série pour traiter la pollution : la première, qui couvre
la moitié de la superficie totale, assure la majeure partie de la dépollution, les deux autres
servent de traitement de finition avant rejet dans le milieu naturel. Le principe de la
dépollution est l'oxydation des matières polluantes sous l'action conjuguée de l'oxygène de
l'atmosphère, des algues et de la microflore présente. La dégradation se fait selon le schéma
suivant:
La transformation par voie aérobie des substances entrantes peut se modéliser comme suit :
On peut observer une stratification en oxygène dans la lagune qui va déterminer l'activité
microbienne mise en jeu :
• la zone supérieure en contact avec l'atmosphère où l'on observe une dégradation rapide
de la matière organique en CO2, H2O, phosphates et sulfates
• la zone inférieure : la matière organique se stabilise dans une couche limite sous
l'action des bactéries anaérobies avant d'être dégradée en éléments plus simples qui
remonteront en surface.
Dimensionnement
La charge polluante (en accord avec les valeurs fixées de pollution entrante) nous donne une
estimation large de la surface de la lagune. En considérant qu'il faut de 10 à 20 m2 de surface
de lagune par Equivalent-Habitant, on peut estimer la surface nécessaire au traitement
comprise entre 10 000 et 20 000 m2 (environ 1100 EH). Il faut se rendre compte que ces
valeurs doivent être pondérées par le fait que les seules données accessibles pour cette
estimation sont celles utilisées en Europe. On peut supposer, au vue de la faible quantité d'eau
disponible pour la population du camp et de l'utilisation qui en est faite, que l'estimation faible
(10 000 m2) sera dans notre cas une surestimation de la surface nécessaire.
Nous nous sommes placés dans le cas d'une lagune calme qui ne nécessite donc pas d'élément
d'aération et s'avère plus facile à gérer. Elle s'applique particulièrement bien aux températures
élevées. Son abattement est de 70 % pour la Demande Chimique en Oxygène (DCO) et de 80
% pour les Matières En Suspension (MES) au bout de deux jours.
Q : débit (m3/jour)
t : temps de séjour
calcul de la surface de la lagune:
Le débit à traiter est très faible (200 m3/jour) et l'on s'est fixé comme valeur de concentration
en DBO (x0) de 350 mg/L (valeur pour un léger surdimensionnement). La charge organique
superficielle limite de la lagune est extrapolée à partir de la littérature : Cs= 0.25 kg de
DBO/m2/j. Il faut respecter le signe de l'inégalité de sorte à avoir conjointement les processus
de dégradation aérobie et anaérobie.
AN:
S > 280 m2
calcul du volume:
Il n'y a pas de données pour accéder au temps de séjour dans le cas du lagunage anaérobie : on
le fixe de manière empirique. Nous avons pris comme valeur t = 60 jours, en tenant compte
de la pollution moindre de l'effluent et en le surévaluant (sécurité). L'ordre de grandeur est
respecté mais les conditions atmosphériques locales devraient assurer une dépollution efficace
en moins de temps. Toutefois, le temps de séjour en lagunage étant difficilement maîtrisable,
nous l'avons légèrement surévalué.
AN:
V = 12 000 m3
calcul de la profondeur:
AN:
On se fixe une surface de 10 000 m2 (un hectare).
H = 1.2 m2
Remarques
• il faut curer les lagunes périodiquement (tous les 7 à 10 ans) pour éviter une
accumulation trop importante
• le désherbage est obligatoire pour éviter une trop grande prolifération des algues (qui
empêchent un bon transfert d'oxygène)
• traitement des odeurs si il y a lieu (ce phénomène est généralement limité au début de
l'activité de la lagune)
Le coût est faible comparé à une filière de traitement classique (entre 20 et 50 % du coût d'une
station d'épuration) ; il est plus lié aux travaux de génie civil (terrassement) que cette
technique nécessite qu'au fonctionnement à proprement parler (4 % du coût équivalent pour
une station).
De plus, les boues récupérées peuvent être valorisées comme amendement agricole
(maraîchage,...).
Dans notre cas, il n'est pas nécessaire de faire trois lagunes en série (faible pollution et faible
surface), si ce n'est dans le cadre d'une gestion des sols dans le camp de réfugiés.
Au service de l'eau...
LAGUNAGE AÉRÉ
INTRODUCTION
Le traitement des eaux résiduaires en milieu rural s'est longtemps fait par lagunage
naturel. Ce procédé immobilise une surface au sol de 10 à 15 m 2 minimum par
équivalent habitant et, malgré tout le soin apporté à sa conception, la lagune
naturelle peut générer des émanations olfactives en été. Il faut aussi tenir compte du
fait des variations de rendement en fonction des conditions climatiques. Les petites
stations d'épuration conçues sur la base d'un bassin à boues activées, imposent
beaucoup d'entretien et sont exposées à des perturbations dues aux surcharges
concentrées accidentelles qui font décroître considérablement le rendement
épuratoire pendant une longue période. Dans les années 70, le choix s'est porté sur
la construction de grosses stations. Ces installations convenablement dimensionnées
et bien entretenues réalisent de bons rendements épuratoires et restent peu
sensibles aux fluctuations des différentes charges. Dans ce cas, il faut faire de gros
investissements en pose de canalisations sans oublier l'entretien et leur inspection
périodique. D'autre part, le groupage modifie les débits des cours d'eau naturels du
bassin versant. La solution la plus économique tant en investissement qu'en
entretien en milieu rural, serait de réaliser l'épuration des eaux usées à l'endroit
même où elles sont produites. Le lagunage aéré, dans ce cas, donne les meilleurs
résultats. Il se caractérise par une utilisation fiable et un faible entretien, tout en
supportant des pointes de charge. La lagune aérée satisfait en tous temps aux
conditions minimales requises suivant § 7a de la WHG (loi allemande sur l'eau). Les
eaux pluviales peuvent être traitées simultanément en utilisant les lagunes comme
bassin tampon. L'aération artificielle permet de ramener la surface au sol de 2 à 3
m²/EH, c'est à dire entre 5 et 10 fois moins que le lagunage naturel. Le coût du génie
civil est relativement faible et l'implantation de lagunes aérées peut s'intégrer
facilement dans le milieu naturel.
DESCRIPTIF DU PROCÉDÉ
L'épuration mécanique des eaux usées se fait dans une ou plusieurs lagunes aérées
suivies d'un ou de deux bassins de finition.
BASES DE DIMENSIONNEMENT
En ce qui concerne les méthodes employées pour l'aération des lagunes, les
différences se situent au niveau du mode d'introduction de l'oxygène et du schéma
de circulation. Avec les turbines flottantes, l'eau est projetée en l'air et s'oxygène au
contact de l'air. Ces appareils ne sont pas très silencieux et génèrent des
émanations olfactives ainsi que des phénomènes "aérosol". D'autre part, en période
hivernale ils aident au refroidissement de l'effluent et en cas de gel doivent être
arrêtés. Les turbines flottantes ne conviennent donc qu'à un degré limité, c'est la
raison pour laquelle la préférence est donnée aux systèmes d'aération par fines
bulles. Dans le cas de l'aération sous pression, les coupoles en céramique ou les
tubes perforés répartissent l'air sous forme de fines bulles. Le brassage et
l'homogénéisation se font uniquement par les conséquences de l'action de la pompe.
Les bougies filtrantes sont réparties sur une grande surface. De bons résultats sont
aussi atteints avec un type d'aérateurs en ligne munis d'un déflecteur. Dans ce cas,
le brassage est important si la géométrie du bassin se prête au système. La
régulation de l'apport d'oxygène s'effectue, le plus souvent, par un échelonnement de
compresseurs d'air. Ces derniers doivent être installés dans un bâtiment. En plus
d'une aération par fines bulles, les aérateurs par aspiration réalisent un brassage et
une homogénéisation intenses des eaux résiduaires. Ces appareils, particulièrement
avantageux dans ce cas, génèrent d'une façon efficace une circulation dirigée dans
le bassin (par exemple les aérateurs à vis hélicoïdale FUCHS). De ce fait, en
bassins, où l'hydraulique a été bien étudiée, la puissance spécifique nécessaire se
situe entre 1 et 2 W/m3. L'apport d'oxygène régulier, un brassage uniforme et une
circulation horizontale du volume total des bassins seront atteints grâce à l'utilisation
de ce type d'aérateur. Par contre, avec les turbines créant une circulation dans
toutes les directions et brassant le volume essentiellement dans le sens vertical, la
zone homogénéisée n'a qu'un diamètre de 4 à 6 fois la profondeur du bassin
(exemple : pour une profondeur de 2 à 3 mètres, le diamètre de cette zone se situe
entre 10 et 15 mètres, en fonction du rendement réel de l'aérateur). L'utilisation de
ces appareils implique une répartition de la puissance totale en installant une série
d'aérateurs de petite taille, et un calcul basé sur une puissance spécifique d'au moins
5 W/m3. Pour les aérateurs à aspiration, l'apport d'oxygène peut s'effectuer d'une
manière optimale en faisant fonctionner facilement ces derniers d'une façon
intermittente (asservissement par horloge et (ou) par oxymètre à seuils).
Comparativement aux bassins à boues activées, les lagunes aérées produisent peu
de boues (environ 10 à 20 % par rapport aux bassins à boues activées). Avec un
grand recul, il a été constaté qu'en lagunage aéré, le curage des boues ne se fait que
tous les 6 à 10 ans. Les lagunes suivantes présentent des durées de stockage
infiniment plus longues. Le sable et les boues décantées en tête de lagune primaire
doivent être évacuées plus souvent, de ce fait, il est recommandé d'aménager cette
zone en la renforçant et en la réalisant plus profonde. Pour aspirer ces matières
décantées, on utilise des camions citernes équipés d'une pompe à vide sans crainte
de détérioration du fond de la zone d'entrée.
Depuis quelque temps, il est demandé, voire imposé une élimination de l'azote et du
phosphore.
Élimination du phosphore
Dans les eaux usées brutes, le phosphore est présent en partie dans la matière
organique et en partie dans les phosphates inorganiques. Dans l'effluent, par contre,
il se présente à concurrence de 80 à 90 % à l'état d'orthophosphate (P0 4 3-). Les
orthophosphates peuvent être éliminés par précipitation chimique en utilisant
principalement des sels de fer ou d'aluminium et parfois de la chaux. En lagunage
aéré, de très bons résultats sont obtenus en injectant des réactifs dans le canal
reliant les deux lagunes aérées. Les précipités produits se déposent lentement avec
le phosphate fixé dans le fond du deuxième bassin d'aération. L'élimination du
phosphore réduit en grande partie la prolifération d'algues en bassin de finition.
D'autre part, la floculation et la précipitation éliminent des eaux usées les matières
fines en suspension.
Cette phase peut-être réalisée indépendamment de la lagune aérée
RÉSUMÉ
Dans le cas ou une phase de nitrification est demandée, il faut disposer en aval des
bassins d'aération, une installation à lits bactériens. L'injection de floculants
précipitants répond à l'élimination des phosphates.
Lagunage aéré de Loupershouse
Bases de dimensionnement
Données de base
gramme
Charge spécifique 60 60 60
DBO5/EH/j
Nombre de lagunes - 1 2 2
3 3
W/EH 4
Puissance spécifique (lagune 1) (lagune 1)
1 à 3 W / m3
1.5 1.5
W/m3 -
(lagune 2) (lagune 2)
Système à 2 cascades
Système à 3 cascades