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Coagulation Traitement des eaux

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Floculation usées

Le lagunage

Vu le faible débit d'eaux usées à traiter, ce mode de traitement propose un avantage car la
lagune peut aussi servir de bassin tampon (stockage). Le traitement des eaux usées génère une
grande quantité de boues qu'il convient de stocker jusqu'à leur dégradation. Le lagunage est
une technique très répandue de stockage lorsque l'on dispose d'une grande surface. Ce procédé
assure une bonne dépollution (très bonne élimination des germes pathogènes et des pollutions
azotées et phosphorées).
On confine un terrain que l'on excave de 0.5 à 1.5 mètres. On alimente ensuite les bassins
ainsi créés en boues. Après un dernier traitement, l'effluent liquide en sortie a la qualité
requise pour être rejeté dans le milieu naturel et les boues déshydratées peuvent être
réutilisées.
Les boues dans la lagune sont soumises aux conditions atmosphériques (ensoleillement, vent)
et sont ainsi partiellement séchées. Un temps de séjour dans la lagune de 2 à 3 ans peut
permettre d'atteindre une siccité d'environ 35% (consistance d'un sol). Le processus de
décomposition des boues est naturel mais on peut augmenter sont rendement en implantant
des végétaux (des joncs par exemple).

Types de lagunage

Le choix s'opère selon les conditions de l'effluent et les moyens mis en oeuvre. Il existe
différents types de lagunes :

• le lagunage aérobie

on maintient l'oxygénation nécessaire à la dégradation de la pollution de l'effluent par


des organes d'aération qui assurent aussi le mélange du milieu.

• le lagunage anaérobie

la lagune est plus profonde et cela entraîne une plus grande prolifération des algues. Le
temps de séjour est plus important.

• le lagunage calme
il associe les deux types de lagunes précédents : l'alimentation en oxygène se fait par
une culture d'algues et de bactéries. La biomasse formée décante et s'accumule in situ.

Dans notre cas, pour des raisons de facilité de mise en œuvre et de maintenance, nous nous
limiterons à l'étude du lagunage calme.

Fonctionnement

On associe généralement 3 lagunes en série pour traiter la pollution : la première, qui couvre
la moitié de la superficie totale, assure la majeure partie de la dépollution, les deux autres
servent de traitement de finition avant rejet dans le milieu naturel. Le principe de la
dépollution est l'oxydation des matières polluantes sous l'action conjuguée de l'oxygène de
l'atmosphère, des algues et de la microflore présente. La dégradation se fait selon le schéma
suivant:

• eaux usées + oxygène => boues + effluent traité

La transformation par voie aérobie des substances entrantes peut se modéliser comme suit :

• acides aminés => CO2 + NH3 (ammoniac)


• (CH2O)n + n O2=> n CO2 + n H2O
• azote d'origine organique (N) => NH3 => NO2 (dioxyde d'azote) => NO3- (nitrate)
• soufre d'origine organique (S) => SO42- (sulfates)
• phosphore d'origine organique (P) => H3PO4 (acide phosphorique) => PO42-
(phosphate)

On peut observer une stratification en oxygène dans la lagune qui va déterminer l'activité
microbienne mise en jeu :

• la zone supérieure en contact avec l'atmosphère où l'on observe une dégradation rapide
de la matière organique en CO2, H2O, phosphates et sulfates
• la zone inférieure : la matière organique se stabilise dans une couche limite sous
l'action des bactéries anaérobies avant d'être dégradée en éléments plus simples qui
remonteront en surface.

Dimensionnement

La charge polluante (en accord avec les valeurs fixées de pollution entrante) nous donne une
estimation large de la surface de la lagune. En considérant qu'il faut de 10 à 20 m2 de surface
de lagune par Equivalent-Habitant, on peut estimer la surface nécessaire au traitement
comprise entre 10 000 et 20 000 m2 (environ 1100 EH). Il faut se rendre compte que ces
valeurs doivent être pondérées par le fait que les seules données accessibles pour cette
estimation sont celles utilisées en Europe. On peut supposer, au vue de la faible quantité d'eau
disponible pour la population du camp et de l'utilisation qui en est faite, que l'estimation faible
(10 000 m2) sera dans notre cas une surestimation de la surface nécessaire.

Nous nous sommes placés dans le cas d'une lagune calme qui ne nécessite donc pas d'élément
d'aération et s'avère plus facile à gérer. Elle s'applique particulièrement bien aux températures
élevées. Son abattement est de 70 % pour la Demande Chimique en Oxygène (DCO) et de 80
% pour les Matières En Suspension (MES) au bout de deux jours.

Les formules utilisées pour le dimensionnement sont les suivantes:

avec S : surface (m2)

Q : débit (m3/jour)

x0: concentration en substrat en entrée (kg de DBO/m3)

Cs: charge organique superficielle limite d'une lagune (kg de DBO/m2/jour)

avec V: volume (m3)

t : temps de séjour
calcul de la surface de la lagune:
Le débit à traiter est très faible (200 m3/jour) et l'on s'est fixé comme valeur de concentration
en DBO (x0) de 350 mg/L (valeur pour un léger surdimensionnement). La charge organique
superficielle limite de la lagune est extrapolée à partir de la littérature : Cs= 0.25 kg de
DBO/m2/j. Il faut respecter le signe de l'inégalité de sorte à avoir conjointement les processus
de dégradation aérobie et anaérobie.

AN:

S > 280 m2

calcul du volume:
Il n'y a pas de données pour accéder au temps de séjour dans le cas du lagunage anaérobie : on
le fixe de manière empirique. Nous avons pris comme valeur t = 60 jours, en tenant compte
de la pollution moindre de l'effluent et en le surévaluant (sécurité). L'ordre de grandeur est
respecté mais les conditions atmosphériques locales devraient assurer une dépollution efficace
en moins de temps. Toutefois, le temps de séjour en lagunage étant difficilement maîtrisable,
nous l'avons légèrement surévalué.

AN:

V = 12 000 m3

calcul de la profondeur:

AN:
On se fixe une surface de 10 000 m2 (un hectare).

H = 1.2 m2

Remarques

Les travaux de génie civil inhérents à ce type de traitement sont importants :

• il convient de choisir un terrain imperméable (argile) ou sinon de le rendre étanche


• il faut respecter la pente des talus de 1/3
• il faut enfin grillager le pourtour de la lagune
L'injection des eaux usées se fait par le fond des bassins et dans la partie centrale de la lagune.
Les orifices de distribution sont multiples et toujours noyés.
Les lagunes assurent un rendement en dépollution de l'ordre de 80 à 90 % et plus
particulièrement un taux d'élimination de l'azote d'environ 30 %.

Un entretien régulier est cependant nécessaire afin d'assurer un bon fonctionnement de la


lagune :

• il faut curer les lagunes périodiquement (tous les 7 à 10 ans) pour éviter une
accumulation trop importante
• le désherbage est obligatoire pour éviter une trop grande prolifération des algues (qui
empêchent un bon transfert d'oxygène)
• traitement des odeurs si il y a lieu (ce phénomène est généralement limité au début de
l'activité de la lagune)

Le coût est faible comparé à une filière de traitement classique (entre 20 et 50 % du coût d'une
station d'épuration) ; il est plus lié aux travaux de génie civil (terrassement) que cette
technique nécessite qu'au fonctionnement à proprement parler (4 % du coût équivalent pour
une station).

De plus, les boues récupérées peuvent être valorisées comme amendement agricole
(maraîchage,...).

Dans notre cas, il n'est pas nécessaire de faire trois lagunes en série (faible pollution et faible
surface), si ce n'est dans le cadre d'une gestion des sols dans le camp de réfugiés.
Au service de l'eau...

LAGUNAGE AÉRÉ

Une solution de traitement des eaux usées en milieu rural

Traduction de l'article "Abwasserreinigung in belüfteten Teichen" de la revue W.W.T.


- 01/94
Auteurs : Dr. Ing. Tillmann EBERS - Dipl. Ing. Leonhard FUCHS - Dipl. Ing (FH)
Hermann BUBINGER

INTRODUCTION

Le traitement des eaux résiduaires en milieu rural s'est longtemps fait par lagunage
naturel. Ce procédé immobilise une surface au sol de 10 à 15 m 2 minimum par
équivalent habitant et, malgré tout le soin apporté à sa conception, la lagune
naturelle peut générer des émanations olfactives en été. Il faut aussi tenir compte du
fait des variations de rendement en fonction des conditions climatiques. Les petites
stations d'épuration conçues sur la base d'un bassin à boues activées, imposent
beaucoup d'entretien et sont exposées à des perturbations dues aux surcharges
concentrées accidentelles qui font décroître considérablement le rendement
épuratoire pendant une longue période. Dans les années 70, le choix s'est porté sur
la construction de grosses stations. Ces installations convenablement dimensionnées
et bien entretenues réalisent de bons rendements épuratoires et restent peu
sensibles aux fluctuations des différentes charges. Dans ce cas, il faut faire de gros
investissements en pose de canalisations sans oublier l'entretien et leur inspection
périodique. D'autre part, le groupage modifie les débits des cours d'eau naturels du
bassin versant. La solution la plus économique tant en investissement qu'en
entretien en milieu rural, serait de réaliser l'épuration des eaux usées à l'endroit
même où elles sont produites. Le lagunage aéré, dans ce cas, donne les meilleurs
résultats. Il se caractérise par une utilisation fiable et un faible entretien, tout en
supportant des pointes de charge. La lagune aérée satisfait en tous temps aux
conditions minimales requises suivant § 7a de la WHG (loi allemande sur l'eau). Les
eaux pluviales peuvent être traitées simultanément en utilisant les lagunes comme
bassin tampon. L'aération artificielle permet de ramener la surface au sol de 2 à 3
m²/EH, c'est à dire entre 5 et 10 fois moins que le lagunage naturel. Le coût du génie
civil est relativement faible et l'implantation de lagunes aérées peut s'intégrer
facilement dans le milieu naturel.

DESCRIPTIF DU PROCÉDÉ

L'épuration mécanique des eaux usées se fait dans une ou plusieurs lagunes aérées
suivies d'un ou de deux bassins de finition.

Épuration mécanique des eaux résiduaires

En venant du réseau, elles arrivent sans pré-épuration mécanique, directement dans


la lagune primaire aérée. Il n'y a pas de dégrillage ni dessableur donc peu
d'entretien. En réalisations plus importantes, à partir de 1000 EH, il y a lieu d'étudier
une pré épuration mécanique. Les sables et boues lourdes décantent dans la zone
d'entrée, tandis que les autres solides se répartissent dans l'ensemble du bassin
primaire. Les matières flottantes sont retenues par une paroi plongeante située en
tête de lagune primaire. L'élimination de ces flottants se fait en ratissant la surface de
l'eau. Les substances putrescibles sont dégradées et stabilisées par voie aérobie.
Les émanations olfactives sont neutralisées irrémédiablement grâce au courant
d'eau chargé d'oxygène en contact avec les boues décantées.

Épuration biologique des eaux résiduaires

Le processus d'épuration biologique en lagunes aérées est comparable à celui qui se


déroule dans un cours d'eau chargé. A la différence des installations à boues
activées, la biomasse active se présente sous la forme d'une végétation fixe (sessile)
dans le fond du bassin. Les conditions nécessaires à une dégradation biologique
poussée de la pollution dissoute et de la stabilisation suffisante des boues décantées
par voie aérobie sont les suivantes : un apport suffisant d'oxygène une circulation
efficace de la masse d'eau une homogénéisation des eaux usées dans le bassin ceci
afin d'éviter les "zones mortes" et assurer un échange entre les eaux à traiter et le
film biologique du fond du bassin. La majeure partie des substances organiques est
déjà dégradée biologiquement dans le bassin primaire. Une quantité correspondante
de boues excédentaires s'y dépose avec les boues décantées au fond du bassin.

BASES DE DIMENSIONNEMENT

Le dimensionnement des lagunes aérées de traitement d'eaux résiduaires se calcule


au moyen de la charge volumique et du temps de séjour. L'ATV recommande, dans
son feuillet A201, de considérer une charge volumique en DBO5 25 g/m3 jour
correspondant à un volume spécifique 2,4 m 3/EH. En phase d'aération, même avec
un apport important d'eaux parasites, le temps de séjour ne doit pas être inférieur à 5
jours. D'autre part, le besoin spécifique brut en oxygène pour dégrader les
substances polluantes est basé à 1,5 kg 02/kg DBO5. En pratique, suivant les études,
on atteint de bons résultats en disposant les aérateurs dans la lagune primaire de
telle sorte que l'ensemble de l'apport d'oxygène s'effectue dans la zone la plus
chargée. Concernant la circulation et l'homogénéisation, une puissance spécifique de
1 à 3 W/m3 est nécessaire. La puissance varie en fonction du système d'aération et
de la forme du bassin. Il est conseillé de fractionner le volume à aérer. La première
étape correspondant à 60 % et la seconde de 40 % du volume total. Cette solution
est plus efficace qu'en abaissant la charge volumique. Le temps de séjour favorise
une biocénose avec un meilleur rendement. D'autre part, cette répartition de la
puissance d'aération permettra de ne pas rendre obsolète les qualités épuratoires de
la station lors de la vidange de lagune. Les installations à une seule étape aérée sont
réalisables dans le cas d'un nombre de raccordements réduits et alimentés par un
réseau unitaire. Dans ce cas précis, la charge volumique à considérer ne dépasse
pas 20 g DBO5/m3 jour. Le temps de séjour en bassins de finition varie de 1 à 2 jours,
correspondant à un volume spécifique de 0,3 à 0,5 m 3/EH. En station équipée d'une
seule lagune aérée, il faut dimensionner d'une manière un peu plus importante le
bassin de finition. A noter que le temps de séjour trop long en bassin de finition peut
favoriser la prolifération d'algues.

AÉRATION DES LAGUNES

En ce qui concerne les méthodes employées pour l'aération des lagunes, les
différences se situent au niveau du mode d'introduction de l'oxygène et du schéma
de circulation. Avec les turbines flottantes, l'eau est projetée en l'air et s'oxygène au
contact de l'air. Ces appareils ne sont pas très silencieux et génèrent des
émanations olfactives ainsi que des phénomènes "aérosol". D'autre part, en période
hivernale ils aident au refroidissement de l'effluent et en cas de gel doivent être
arrêtés. Les turbines flottantes ne conviennent donc qu'à un degré limité, c'est la
raison pour laquelle la préférence est donnée aux systèmes d'aération par fines
bulles. Dans le cas de l'aération sous pression, les coupoles en céramique ou les
tubes perforés répartissent l'air sous forme de fines bulles. Le brassage et
l'homogénéisation se font uniquement par les conséquences de l'action de la pompe.
Les bougies filtrantes sont réparties sur une grande surface. De bons résultats sont
aussi atteints avec un type d'aérateurs en ligne munis d'un déflecteur. Dans ce cas,
le brassage est important si la géométrie du bassin se prête au système. La
régulation de l'apport d'oxygène s'effectue, le plus souvent, par un échelonnement de
compresseurs d'air. Ces derniers doivent être installés dans un bâtiment. En plus
d'une aération par fines bulles, les aérateurs par aspiration réalisent un brassage et
une homogénéisation intenses des eaux résiduaires. Ces appareils, particulièrement
avantageux dans ce cas, génèrent d'une façon efficace une circulation dirigée dans
le bassin (par exemple les aérateurs à vis hélicoïdale FUCHS). De ce fait, en
bassins, où l'hydraulique a été bien étudiée, la puissance spécifique nécessaire se
situe entre 1 et 2 W/m3. L'apport d'oxygène régulier, un brassage uniforme et une
circulation horizontale du volume total des bassins seront atteints grâce à l'utilisation
de ce type d'aérateur. Par contre, avec les turbines créant une circulation dans
toutes les directions et brassant le volume essentiellement dans le sens vertical, la
zone homogénéisée n'a qu'un diamètre de 4 à 6 fois la profondeur du bassin
(exemple : pour une profondeur de 2 à 3 mètres, le diamètre de cette zone se situe
entre 10 et 15 mètres, en fonction du rendement réel de l'aérateur). L'utilisation de
ces appareils implique une répartition de la puissance totale en installant une série
d'aérateurs de petite taille, et un calcul basé sur une puissance spécifique d'au moins
5 W/m3. Pour les aérateurs à aspiration, l'apport d'oxygène peut s'effectuer d'une
manière optimale en faisant fonctionner facilement ces derniers d'une façon
intermittente (asservissement par horloge et (ou) par oxymètre à seuils).

TRAITEMENT DES EAUX PLUVIALES


Du fait du temps de séjour important (10 jours) et de la faible charge entrante, les
lagunes aérées ont un pouvoir tampon élevé face aux pointes de pollution.
Contrairement aux installations à boues activées, il n'y a pas de risque
d'entraînement de la biomasse active en cas de forte charge hydraulique. Ainsi, les
eaux pluviales sont faciles à traiter. Équipé d'un limiteur de débit, le bassin primaire,
par temps de pluie, joue le rôle de bassin de retenue. Son volume sera dimensionné
conformément à la norme ATV feuillet A128.

ÉLIMINATION DES BOUES D'ÉPURATION

Comparativement aux bassins à boues activées, les lagunes aérées produisent peu
de boues (environ 10 à 20 % par rapport aux bassins à boues activées). Avec un
grand recul, il a été constaté qu'en lagunage aéré, le curage des boues ne se fait que
tous les 6 à 10 ans. Les lagunes suivantes présentent des durées de stockage
infiniment plus longues. Le sable et les boues décantées en tête de lagune primaire
doivent être évacuées plus souvent, de ce fait, il est recommandé d'aménager cette
zone en la renforçant et en la réalisant plus profonde. Pour aspirer ces matières
décantées, on utilise des camions citernes équipés d'une pompe à vide sans crainte
de détérioration du fond de la zone d'entrée.

ÉPURATION POUSSÉE DES EAUX RÉSIDUAIRES

Depuis quelque temps, il est demandé, voire imposé une élimination de l'azote et du
phosphore.

Oxydation et élimination de l'azote

Chaque habitant produit 10 à 12 g d'azote par jour. En conditions normales de


lagunage aéré, le rendement spécifique de nitrification est de 1 g NH4 - N/m² jour. Il
faudrait donc une surface spécifique de 10 m²/EH. Toutefois, nous ne disposons que
de 1,5 à 2 m²/EH, cette surface est insuffisante pour le développement des bactéries
nitrifiantes en lagunage aéré. C'est pourquoi l'azote contenu dans les effluents ne
pourra être oxydé qu'en petite quantité. L'agrandissement nécessaire des bassins
pour la nitrification est en contradiction avec l'énorme besoin de surface au sol et à la
pollution secondaire éventuellement générée par le développement d'algues. Dans le
cas, où une nitrification est nécessaire en lagunage aéré, il faut réaliser un autre
système. Des lits bactériens ou des lits immergés sont bien appropriés. Depuis de
nombreuses années, ce procédé est utilisé en Bavière en lagunages naturels. Les
résultats obtenus sont excellents et une valeur en sortie # 15 mg/l pour la DBO 5.
Néanmoins, en période estivale, il peut se produire, dans les décanteurs en amont,
un processus de putréfaction créant des émanations olfactives. L'action combinée de
lagunes aérées avec une installation particulière à lits immergés, suivie d'un bassin
de finition ou d'une installation de lits de contact dans le dernier bassin aéré, offre de
plus grands avantages. Les charges peuvent s'élever à 1,5 à 2 g NH4 - N/m² jour
puisque la nitrification se fait avec les eaux usées épurées mécaniquement et en
grande partie biologiquement. Il est à noter que la phase de nitrification est
particulièrement favorable grâce au pouvoir tampon élevé des bassins d'aération
d'où sort un débit constant d'eau avec une charge régulière.
Une installation de lagunage aéré incluant une phase de nitrification devrait donc
comporter : 1 pré épuration mécanique (dégrilleur, tamis....) 2 bassins aérés 1 phase
nitrification et au moins 1 bassin de finition L'épuration mécanique des eaux
résiduaires par sédimentation et la dégradation biologique poussée des matières
polluantes organiques dissoutes se font dans les deux premiers bassins aérés. Le
fonctionnement en retenue est recommandé pour l'homogénéisation du volume et le
traitement simultané des eaux pluviales. Le fractionnement du volume aéré permet
de contourner l'un des deux bassins aérés sans compromettre d'une façon
importante la phase de nitrification lors du curage d'une lagune par exemple. La
nitrification, qui prépare les surfaces de développement nécessaires aux bactéries
nitrifiantes, s'effectue à l'aide de lits immergés en rotation ou d'une installation de lits
de contact en matière synthétique constamment immergés et activés par une
aération sous pression. L'installation de lits de contacts fixes dans un troisième
bassin aéré est encore une autre solution. Si en plus d'une oxydation poussée, on
veut procéder à une dénitrification d'azote, il faut faire suivre la phase de nitrification
par une recirculation des eaux nitrifiées en tête du bassin aéré primaire. L'absence
d'oxygène dissous crée la dissociation du nitrate en azote gazéifié et en oxygène
fixé. L'épuration finale, c'est à dire l'épuration fine des eaux résiduaires s'effectue
dans un ou deux bassins de finition.

Élimination du phosphore

Dans les eaux usées brutes, le phosphore est présent en partie dans la matière
organique et en partie dans les phosphates inorganiques. Dans l'effluent, par contre,
il se présente à concurrence de 80 à 90 % à l'état d'orthophosphate (P0 4 3-). Les
orthophosphates peuvent être éliminés par précipitation chimique en utilisant
principalement des sels de fer ou d'aluminium et parfois de la chaux. En lagunage
aéré, de très bons résultats sont obtenus en injectant des réactifs dans le canal
reliant les deux lagunes aérées. Les précipités produits se déposent lentement avec
le phosphate fixé dans le fond du deuxième bassin d'aération. L'élimination du
phosphore réduit en grande partie la prolifération d'algues en bassin de finition.
D'autre part, la floculation et la précipitation éliminent des eaux usées les matières
fines en suspension.
Cette phase peut-être réalisée indépendamment de la lagune aérée

RÉSUMÉ

Le lagunage aéré est un système performant et économiquement très favorable pour


l'épuration biomécanique des eaux usées produites en milieu rural. Ce procédé
s'intègre facilement dans le site environnant. Les frais d'exploitation sont réduits car il
n'y a pas d'élimination en continu des matériaux de dégrillage, de sable et de boues,
correspondant à la partie la plus importante des frais de maintenance et d'entretien.
Le temps de séjour prolongé des eaux résiduaires en lagunage aéré permet d'obtenir
une qualité constante de l'effluent traité, même en cas de pointes de pollution ou de
charge hydraulique momentanée.

Dans le cas ou une phase de nitrification est demandée, il faut disposer en aval des
bassins d'aération, une installation à lits bactériens. L'injection de floculants
précipitants répond à l'élimination des phosphates.
Lagunage aéré de Loupershouse

Lagune aérée - capacité 2100 EH

Vue partielle lagune aérée - capacité 500 EH

Zone d'entrée de lagune aérée


Vue partielle deuxième lagune aérée

Bases de dimensionnement

Données de base

EXEMPLE EXEMPLE EXEMPLE


PARAMÈTRES UNITÉ
1 2 3

Capacité EH 500 1250 2500

Débit d'eau usée spécifique l/EH/j 150 150 150


Volume d'eau usée m3/j 75 187.5 375

Volume d'eau parasite


m3/j 75 187.5 375
(100%)

gramme
Charge spécifique 60 60 60
DBO5/EH/j

Charge totale kg DBO5/j 30 75 150

Dimensionnement des lagunes aérées

PARAMÈTRES UNITÉ EXEMPLE 1 EXEMPLE 2 EXEMPLE 3

Charge volumique kg DBO5/m3/j 0,02 0,03 0,03

Volume de la lagune m3 1500 2500 5000

Volume spécifique m3/EH 3 2 2

Nombre de lagunes - 1 2 2

Volume lagune 1 m3 1500 1500 3000

Volume lagune 2 m3 - 1000 1000

Forme de la lagune - ronde rect. ou ovale rect. ou ovale

Profondeur m 2,50 2,50 2,50

Pente talus - 1:2 1:2 1:2

Rapport longueur/largeur - - 1,5 / 1 1,8 : 1

Dimensionnement des installations d'aération

PARAMÈTRES UNITÉ EXEMPLE 1 EXEMPLE 2 EXEMPLE 3

O2 load kg O2/kg DBO5 > ou = 1,5 > ou = 1,5 > ou = 1,5


kg O2/j > ou = 45 > ou = 112.5 > ou = 225
Besoin en oxygène
kg O2/h > ou = 1,9 > ou = 4,7 > ou = 9,4

3 3
W/EH 4
Puissance spécifique (lagune 1) (lagune 1)
1 à 3 W / m3
1.5 1.5
W/m3 -
(lagune 2) (lagune 2)

Puissance dans lagune 1 kW 2,0 3,75 7,5

Puissance dans lagune 2 kW - 1,5 3,0

Type d'aérateur lagune 1 - 1 WBL-I 2 WBL-II 2 WBL-IV

Type d'aérateur lagune 2 - - 1 WBL-IS 2 WBL-IS

Installation pour 500 EH


Installation pour 1250 EH

Installation pour 2500 EH

Réacteur à lits immergés pour réaliser la phase séparée de nitrification en


lagunage

Système à 2 cascades
Système à 3 cascades

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