Vous êtes sur la page 1sur 96

revue technique des entreprises de travaux publics

Travaux maritimes et fluviaux. LES ENROCHEMENTS ET 
LA GRAVE BITUME : TERMINAL MeTHANIER DE DUNKERQUE. 
QUAI FLUVIAL POUR LA PLATEFORME MULTIMODALE DU HAVRE. 
projet OFON 2. Un quai de forte capacite a Cherbourg. 
GORGON Australie. OPTIMISATION DES TECHNIQUES DE 
FORAGE EN TRAVAUX MARITIMES. PROJET ECODREDGE-MED. 
Brest : Appontement flottant de nouvelle generation 

Travaux maritimes et fluviaux


des fregates FREMM. LE PORT ET LA VILLE DE POINTE-NOIRE
n° 905 avril / mai 2014

avril / mai 2014
905
revue technique des entreprises de travaux publics

Crochet d’une
des grues de 7 000 t
du navire de levage
amiral S7000 de
Saipem
© SAIPEM
editorial
revue technique des entreprises
de travaux publics
n° 905 avril / mai 2014

Directeur de la publication
Bruno Cavagné Le TRAMAF : un syndicat très actif
Directeur délégué
Rédacteur en chef
Michel Morgenthaler
3, rue de Berri - 75008 Paris
Tél. : +33 (0)1 44 13 31 03 Enfin, le TRAMAF participe à la création de guides
Email : morgenthalerm@fntp.fr spécifiques à l’usage des maîtres d’ouvrage, des
Comité de rédaction maîtres d’œuvre et des entreprises dans les
Hélène Abel (Ingérop), Jean-Bernard domaines règlementaires de sécurité.
Datry (Setec), Philippe Gotteland
(Fntp), Jean-Christophe Sous l’impulsion d’un nouveau bureau, le syndicat
Goux-Reverchon (Fntp), Laurent
Guilbaud (Saipem), Ziad Hajar connait un réel essor depuis quelques années et
(Eiffage TP), Florent Imberty met donc en œuvre des actions importantes pour
(Razel-Bec), Claude Le Quéré (Egis), rendre service à ses adhérents et, par là même,
Louis Marracci (Bouygues TP),
Stéphane Monleau (Soletanche Bachy), à l’ensemble de la communauté œuvrant dans
Jacques Robert (Arcadis), Claude le domaine de la voie d’eau et du portuaire.
Servant (Eiffage TP), Philippe Vion
(Systra), Michel Morgenthaler (Fntp) Il convient de relever, parmi les grandes actions
Ont collaboré à ce numéro récentes, la collaboration élargie avec le CETMEF
Rédaction (CEREMA), et en particulier la participation au
Monique Trancart, Marc Montagnon
groupe français de normalisation européenne sur
Service Abonnement et Vente
Com et Com les enrochements, la mise en commun des métho-
Service Abonnement TRAVAUX dologies de dragage et la rédaction d’articles pour
Bât. Copernic - 20 av. Édouard Herriot
© DR

92350 Le Plessis-Robinson
la revue technique Maritime et Fluviale.
Tél. : +33 (0)1 40 94 22 22 Le TRAMAF participe également aux groupes de

À
Fax : +33 (0)1 40 94 22 32
Email : revue-travaux@cometcom.fr l’occasion de ce nouveau numéro consa- travail techniques sur les aménagements portuaires
France ( 9 à 10 numéros) : 190 € TTC cré aux travaux maritimes et fluviaux, c’est et mène une réflexion sur la constitution des ports
International ( 9 à 10 numéros) : 240 € tout naturellement que j’ai souhaité revenir du futur avec l’AIPCN ( PIANC ). Il travaille en colla-
Enseignants ( 9 à 10 numéros) : 75 € sur le rôle et les différentes actions du boration avec VNF et GEODE (Groupe d’Études et
Étudiants ( 9 à 10 numéros) : 50 €
Prix du numéro : 25 € (+ frais de port) TRAMAF, le syndicat des Travaux Maritimes et d’Observation sur le Dragage et l’Environnement )
Multi-abonnement : prix dégressifs Fluviaux qui regroupe la plupart des entreprises en vue de fournir un avis technique commun à
(nous consulter)
travaillant, en France, dans les domaines du dra- la DGPR, notamment sur le stockage à terre des
Publicité
Emmanuelle Hammaoui gage ou des travaux de génie civil maritimes et produits de dragage non dangereux et non inertes.
9, rue de Berri fluviaux. Enfin, il a joué un rôle central dans la création d’un
75008 Paris
Tél. : +33 (0)1 44 13 31 41 Dès sa création, le syndicat s’est donné plusieurs Certificat de Qualification Professionnelle de bat-
Email : ehammaoui@fntp.fr objectifs visant à défendre les intérêts des entre- tage : ce diplôme imaginé par le TRAMAF a fait
Site internet : www.revue-travaux.com prises adhérentes, valoriser leurs savoir-faire et l’objet d’une validation préalable par le ministère
Réalisation et impression favoriser une réflexion commune sur l’avenir des de l’Éducation Nationale (CPNE ) en décembre 2010
Com’1 évidence métiers maritimes et fluviaux. et a déjà permis de qualifier 30 salariés des entre-
Siège : Immeuble Louis Vuitton
101, avenue des Champs-Élysées Parmi ces missions, nous pouvons citer la mise en prises adhérentes.
75008 PARIS Ainsi le TRAMAF, fort de ses 34 entreprises adhé-
Tél. bureaux : +33 (0)2 32 32 03 52 place d’une politique de qualification des niveaux de
Email : compétences de chacune des entreprises et la rentes, apporte la dimension « entreprise » à
revuetravaux@com1evidence.com création d’identifications professionnelles adaptées de nombreuses réflexions techniques engagées
La revue Travaux s’attache, pour l’information aux métiers correspondants. Les membres du par les ministères ou les autorités concernées.
de ses lecteurs, à permettre l’expression de
toutes les opinions scientifiques et techniques.
TRAMAF collaborent également avec le CETMEF Il permet ainsi une évolution importante des façons
Mais les articles sont publiés sous la ( CEREMA ) sur certains sujets techniques et avec de procéder et des normes intéressants les
responsabilité de leurs auteurs. L’éditeur se
réserve le droit de refuser toute insertion, jugée l’INSEE et la FNTP pour l’adaptation des formules constructions fluviales, portuaires et maritimes
contraire aux intérêts de la publication. de révision de prix. Le syndicat organise des réu- avec le souci permanent de la sécurité des sala-
Tous droits de reproduction, adaptation, totale
ou partielle, France et étranger, sous quelque nions avec le MEDDE pour échanger sur les textes riés, de la pertinence des dimensionnements et
forme que ce soit, sont expressément réservés relatifs au dragage et au traitement des produits de la recherche du juste prix.
(copyright by Travaux). Ouvrage protégé ;
photocopie interdite, même partielle pollués, régissant nos activités. Il s’implique socia-
(loi du 11 mars 1957), qui constituerait
contrefaçon (code pénal, article 425). lement et travaille à la mise en place d’une politique
de formation ( qualification professionnelle ) du per- Philippe GOULLEY
Editions Science et Industrie SAS Secrétaire-membre du Conseil
9, rue de Berri - 75008 Paris
Commission paritaire n°0116 T 80259 sonnel des entreprises adhérentes. d'Administration du TRAMAF
ISSN 0041-1906

Liste des annonceurs : SMA BTP, 2e de couverture - BALINEAU, P.15 - CNETP, P.16 - STRRES, 3e de couverture -
PRO BTP, 4e de couverture

avril / mai 2014 Travaux n° 905 1


2
Travaux n° 905
avril / mai 2014
maritimes
Travaux
et fluviaux
GORGON Australie : Une jetée GNL dans un parc naturel australien © Saipem
04 Album

18
08 ActualitÉ
Entretien avec
Yves Lalaut
Grand Port Maritime de Dunkerque.
Croissance industrielle contrôlée
dans une optique de développement
durable

22 CESIM : L’expertise subaquatique


et l’ingénierie maritime

28
ENROCHEMENTS
ET GRAVE BITUME
dans les ouvrages maritimes
du terminal méthanier
de Dunkerque

36
QUAI FLUVIAL
pour la plateforme multimodale
du Havre

42
L’installation
de plateformes
offshore
au Nigéria sur le projet OFON 2

48
Un quai de forte
capacité
à Cherbourg

54
GORGON
Australie
Une jetée GNL dans
un parc naturel australien

62
OPTIMISATION DES
TECHNIQUES DE FORAGE
en travaux maritimes

68
PORT CAMARGUE :
PROJET ECODREDGE-MED
Un concept inédit de dragage
et de valorisation des sédiments

74
Appontement flottant
de nouvelle génération
pour l’accueil des frégates
multi-missions FREMM à Brest

81
Trésors de nos archives :
LE PORT ET LA VILLE
DE POINTE-NOIRE
Numéro hors série « Colonial » - 1931

avril / mai 2014 Travaux n° 905 3


4 Travaux n° 905 avril / mai 2014
L’album
Port de Sept-
Îles, golfe du
Saint-Laurent
Port de Dégrad-
des-Cannes,
estuaire du
Mahury
Forage en grand
diamètre dans
les terrains durs

Balineau est à son


affaire sur le forage des roches
en grand diamètre, dont les
techniques se divisent en deux
grandes familles : le forage en
rotation en circulation inverse
et les techniques dérivées du
marteau fond de trou, illustrées
par deux réalisations récentes.
La grande photo illustre la
circulation inverse en terrain
de Rc = 150 MPa, utilisée
pour l’installation de 130 pieux
Ø 1,2 m à Ø 1,8 m au port de
Sept-Îles au Québec. La petite
photo montre un cluster-drill
qui a réalisé les ancrages
Ø 1,2 m dans le substratum de
Rc = 180 MPa sous les pieux
des quais du port de Dégrad-
des-Cannes en Guyane.
(voir article page 62).
© Balineau

avril / mai 2014 Travaux n° 905 5


6 Travaux n° 905 avril / mai 2014
L’album
À Brest
un appontement
flottant
de nouvelle
génération
pour les frégates
multi-missions
FREMM

Les nouvelles
frégates européennes FREMM,
longues de 142 m, nécessitent
un appontement compatible avec
le haut niveau de service de ces
navires, assurant l’accessibilité
quelle que soit la marée dont
l’amplitude est de 8,40 m. La
structure réalisée est innovante
avec son double pont en béton
armé et son système d’amarrage
sur musoir spécifique de 14 m
de diamètre. L’ouvrage est un
caisson flottant monolithique
de 160 m de long par 17 m de
large, avec un tirant d’eau de
3,40 m, un franc-bord de 1,50 m
et une superstructure de type
dalle sur poutres et poteaux,
de 14 m de large et 2,80 m
de haut. L’ouvrage a été conçu
par Ingérop.
(voir article page 74).

© Ingérop
© ESID BREST - JL Deniel

avril / mai 2014 Travaux n° 905 7


a c t u a l i t É

Mieux évaluer la durabilité


des géosynthétiques
Savoir ce que deviennent les géosynthétiques implantés dans des propriétaires d'un ouvrage ont pris question « les membranes sont-elles suf-
ouvrages était le thème de la journée technique du Comité français conscience de la nécessité d'avoir des fisamment résistantes pour écarter tout
des géosynthétiques, le 25 mars. La qualité de la pose est centrale. retours de terrain, note M me Touze-Foltz. risque de rupture ? », phénomène invi-
Des sites nous ont été ouverts. Nous sible mais qui peut ouvrir la voie à une
avons prélevé des produits pour voir com- pollution du sol ou d'une nappe, inquié-
ment ils avaient vieilli. Nous pouvons tudes exprimées par usagers et riverains.
constater ce que sont réellement deve- à Optimistes
nues des géomembranes après vingt ans En ce qui concerne le marché des géo-
de pose. Avec des données relevées en synthétiques, « fabricants et metteurs en
plusieurs endroits, nous pouvons tirer des œuvre restent optimistes sur leur déve-
conclusions, ce qui, dans certains cas, loppement et le potentiel de ce dévelop-
peut amener à se passer des essais en pement, constate Yves Durkheim, vice-
laboratoire, ou en tout cas, à affiner les président du CFG. Les acteurs n'ont pas
méthodes. » En effet, les géosynthétiques encore fait le tour de toutes les innova-
sont soumis en laboratoire à des tions. Le secteur se maintient à un certain
contraintes imitant au mieux le terrain niveau d'activité malgré une baisse du
mais des incertitudes persistent sur leur marché de la construction en 2013.
extrapolation in situ. Selon nos indicateurs, le chiffre d'affaires
© Irstea

à Géomembrane de 40 ans est stable. La plus grande confiance


L'Institut de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et À la journée technique du 25 mars, Lae- accordée à ces matériaux perçus comme
l'agriculture prélève des géotextiles pour observer leur évolution dans le temps. titia Van Schoors et Matoren Khay ont moins nouveaux favorise le développe-

«
exposé leur démarche de rapprochement ment d'applications plus sophistiquées. »
entre essais en laboratoire et observa- Le renforcement de sols par des géo-
La durabilité des géosynthétiques d'autres matériaux. La journée technique tions sur des cas réels à propos de géo- grilles, des tissés, des tricotés, et le drai-
dans les ouvrages est une question dresse un état des lieux des résultats de textiles en polyester. nage par des géocomposites continuent
récurrente posée par les maîtres d'ou- recherche récents et donne les réponses Parmi les autres interventions de cette de rencontrer un certain succès tout
vrage et les utilisateurs, informe Nathalie que nous avons sur les caractéristiques journée, citons celle sur l'étude de la comme l'étanchéité, application ancienne
Touze-Foltz pour justifier le choix de ce intrinsèques des matériaux, le choix des durabilité d'une double étanchéité par mais toujours bien présente.
thème à la journée technique du 25 mars ouvrages et la pose. » géomembrane datant de 40 ans par
par le Comité français des géosynthé- à Se passer des essais Jean-Pierre Giroud et Jean-Pierre Gourc. Pour en savoir plus :
tiques (CFG) dont elle est membre du en laboratoire Une autre communication, celle sur la www.rencontresgeosynthetiques.org n
conseil d'administration. Cette question a L'évaluation de la durabilité des géosyn- durabilité de géomembranes en PEHD (1)
L e LCPC est devenu l'Institut français des sciences
déjà été abordée en 2008 par le Labora- thétiques s'enrichit grâce aux observa- utilisées pour le stockage de déchets non et technologies des transports, de l'aménagement
toire central des ponts et chaussées (1). tions de matériaux déjà installés. « Ces dangereux par Fabienne Farcas et Natha- et des réseaux après sa fusion début 2011 avec
l'Institut national de recherche sur les transports
Depuis, les laboratoires ont étudié dernières années, les fabricants et les lie Touze-Foltz, apporte des réponses à la et leur sécurité.

Certifier les contrôleurs extérieurs

L e contrôle des installations comportant


des géosynthétiques constitue un autre
sujet de préoccupation des acteurs et des
celle des géotextiles, des géomembranes,
du soudage, de la responsabilité de chan-
tier, et à la qualification des entreprises
se soumettre à un contrôle indépendant
qui a l'avantage de permettre une répa-
ration immédiate en cas de dégât.
riaux une fois posés pendant les phases
ultérieures du chantier. n

utilisateurs. Il se peut que ce soit le thème qui appliquent les géomembranes. Les problèmes peuvent provenir de (1)
P artenaires de l'Asqual : Comité français des
de la prochaine journée technique orga- Le contrôle, non obligatoire, tombe parfois conditions météorologiques inadéquates géosynthétiques, Association française des produc-
nisée en 2016 par le Comité français des aux oubliettes ou se trouve gravement au moment de la pose, de mauvaises teurs de géotextiles et produits apparentés (AFPGA),
celle des producteurs de géomembranes (Aprodeg)
géosynthétiques (CFG). amputé, selon trois experts en la matière : soudures, de la non protection des maté- et celle des applicateurs (Afag).
« Nous travaillons aujourd'hui sur la cer- Yves Gérard, Jean-Frédéric Ouvry, et Lau-
tification des organismes de contrôle des rent Sauger.
installations après nous être attachés à à Bâtir un référentiel
celle de la qualité des produits et à celle Un contrôle des installations est indispen- Appel à communications
de leur mise en œuvre, avec l'Association sable depuis le projet jusqu'à la réalisa-
Les prochaines rencontres géosynthétiques auront lieu du 24 a 26 mars
pour la promotion de la qualité (Asqual), » tion. Afin que tout le monde s'entende sur
2015 à la Rochelle (Charente-Maritime). Les personnes qui souhaitent y
développe Yves Durkheim, vice-président une mission de contrôle efficace, il est
présenter une communication peuvent la proposer au Comité français
du CFG, une des associations parte- nécessaire de bâtir un référentiel. En pra-
des géosynthétiques le 15 mai 2014 au plus tard.
naires (1) de l'Asqual. Celle-ci, créée en tique, le contrôle intervient parfois trop
1983, participe à l'élaboration de la cer- tard, a posteriori. Or, intervenir par la suite www.cfg.asso.fr.
tification des géosynthétiques que ce soit sur des désordres coûte plus cher que de

8 Travaux n° 905 avril / mai 2014


a c t u a l i t É

Fret ferroviaire : Améliorer


les chantiers
rapprocher offre et demande ferroviaires
SNCF Infra a signé une

L e ministère des Transports a fait


connaître ses mesures pour rappro-
cher l'offre et la demande de fret ferro-
charte de bonnes pratiques
avec la Fédération nationa-
le des travaux publics et le
viaire lors la deuxième conférence sur la Syndicat des entrepreneurs
relance du fret, le 12 février. À caractère de travaux de voies ferrées
immédiat, elles émanent de cinq groupes de France. La démarche,
de travail mis en place après la première complétée par un guide,
conférence en septembre 2013. vise à optimiser l'achat et
L'État cherche à enrayer la baisse de ce la réalisation de travaux.
moyen de transport de marchandises Les partenaires s'engagent

© Médiathèque SNCF-Ludovic Gra


dont la part n'était plus que de 10 % en à produire chaque chantier
2012 contre 16,6 % en 2000. Il a donc en sécurité. Par exemple,
décidé de préfigurer et d'expérimenter les délais entre attribution
des clusters (groupes d'acteurs locaux) du marché et début des
sur des territoires volontaires afin de faire travaux seront suffisants
émerger un modèle économique adapté pour que les entreprises
localement.
Train de fret sur l'itinéraire entre Perpignan (Pyrénées-Orientales)
s'organisent au mieux et
à Deux observatoires et le Luxembourg. respectent les règles de
Seront créés deux observatoires : un de sécurité.
la demande confié au réseau des Les sociétés seront sensibi-
chambres de commerce et d'industrie, et sonnes et des marchandises. Y figurent en entretien des voies, les interfaces ter- lisées à la qualité d'exécu-
un second, de la performance des sillons les matériels qui optimisent l'intermoda- restres nécessaires aux convois ferro- tion et à l'importance de
fret, piloté par Réseau ferré de France et lité, les procédés et outillages innovants viaires, etc. n ne pas porter atteinte à
avec des entreprises du secteur. la régularité de circulation
Le fret ferroviaire sera le thème d'un évé- des trains.
nement annuel. Première édition : 2015. Les travaux seront bien
Les grands ports maritimes devront inté- Fonds Croissance Rail préparés afin de tirer parti
grés dans leur projets stratégiques de au mieux des périodes qui
2014 des objectifs de développement du BPIfrance, filiale de la Caisse des dépôts et de l'État, a constitué un fonds leur sont réservées.
fret par train et se doter d'une instance d'investissement de 40 millions d'euros avec quatre acteurs de la filière Face aux aléas du chantier,
de coordination de cette activité avec RFF ferroviaire : Alstom Transport, la SNCF, Bombardier Transport et la Régie une gestion dynamique
et les régions. autonome des transports parisiens (RATP). des marchés sera assurée.
à Groupe réglementation et normes Ce fonds baptisé Croissance Rail « a pour mission d'investir en tant Les travaux supplémentaires
Enfin, un nouveau groupe de travail sera qu'actionnaire minoritaire des tickets de 1 à 4 millions d'euros dans des pourraient être contractua-
chargé de simplifier la réglementation et entreprises performantes ayant une activité significative dans le ferro- lisés par des avenants ou
les normes. viaire en France et qui présentent un potentiel de croissance en France et des prix provisoires, et leur
Signalons l'appel à manifestation d'intérêt à l'international, » ont précisé les ministères du Redressement productif règlement, accéléré.
sur le transport ferroviaire géré par et des Transports, fin 2013.
l'Ademe dont la 2 e clôture intermédiaire Renouveau
intervient le 30 septembre ( clôture finale Cette création entend notamment faire émerger des entreprises de taille minier
le 1er avril 2015 ). Cet AMI couvre les sys- intermédiaire qui se développent à l'international. Le 11 février, le ministre
tèmes et matériels à l'usage des per- du Redressement productif
a octroyé un permis de
recherches de mines d'or et
d'argent à Variscan Mines
La mobilité intelligente avance dans le Maine-et-Loire.
Le 21 février, il a annoncé
la création d'une Compa-

P lus de 3 000 véhicules communicant


avec la route seront déployés en Île-
de-France, à Bordeaux et en Isère, sur
4 milliards d'euros de CA par an
à
Les transports intelligents qui favorisent
l'utilisation de n'importe quel moyen ou
d'un grand calculateur d'itinéraire natio-
nal multimodal accessible sur smart-
phone. Il en a confié la conduite à
gnie nationale des mines
de France*. La CMF
accompagnera l'exploi-
2 000 km de voies équipées pour cela. combinaison de moyens pour aller d'un l'Agence française pour l'information mul- tation du sous-sol en mé-
Ainsi les automobilistes peuvent-ils être point A à un point B, grâce en particulier timodale et la billettique. Mise en applica- tropole et en outre-mer,
avertis d'accidents et changer leur itiné- à de l'information numérique, représen- tion en 2015. et jusqu'en Asie centrale
raire, par exemple, et signaler eux- tent un marché de 4,5 milliards d'euros Des recommandations sur l'ouverture des et en Amérique du Sud.
mêmes des obstacles en précisant leur de chiffre d'affaires par an, selon le données publiques dans le domaine des
position. État, collectivités et construc- ministère des Transports. Ils sont princi- transports seront débattues avec le sec- * Cf. www.batiactu.fr
teurs investiront 20 millions d'euros dans palement entre les mains de PME dont le teur en octobre 2014.
ce projet dont il a été question à la confé- nombre est estimé entre 500 et 1 000. Enfin, les acteurs des transports intelli-
rence nationale sur les transports intelli- à Calculateur d'itinéraire national gents seront regroupés au sein d'une
gents, le 11 février. L'État a lancé en mars la construction « fabrique de la mobilité 2.0 ». n

avril / mai 2014 Travaux n° 905 9


a c t u a l i t É

Ingénierie :
grand prix 2014
Érosion et submersion marine
Les candidats au Grand font cause commune
prix national de l'ingénierie
2014 ont jusqu'au 27 mai
à midi pour déposer leur
dossier. Le concours est
A fin de préserver les côtes des inon-
dations et du recul inhabituel des
terres, le gouvernement a pris des
munes ont été identifiées. » Plusieurs
objectifs sont visés. Les risques naturels
seront mieux intégrés dans la recompo-
© C. Degardin/Syndicat mixte Baie de Somme-Grand littoral picard

organisé par le ministère mesures annoncées en janvier par sition spatiale des territoires littoraux.
de l'Écologie (Medde) et Frédéric Cuvillier, alors ministre délégué Autrement dit, il s'agit de planifier la relo-
celui du Redressement aux Transports, à la Mer et à la Pêche, calisation à long terme des activités et
productif en partenariat en déplacement à Cayeux-sur-Mer des biens menacés. Les opérations de
avec Syntec-Ingénierie. (Somme). Au-delà des choix d'urbanisme protection artificielle ne seront envisagées
Le projet présenté doit être et d'aménagement, « il faut prévoir sur que sur les secteurs à très forte densité
exceptionnel par la qualité le long terme les conséquences de ceux d'occupation ou d'intérêt stratégique,
de conception, de conduite, relatifs à la protection du littoral et de ses sans écarter l'éventualité de leur dépla-
ou ses innovations, concer- usages, et son adaptation aux phéno- cement.
ner les infrastructures, mènes naturels, a-t-il souligné. (...) L'élé- Les plans de prévention des risques litto-
la construction, les systèmes vation du niveau de la mer va augmenter raux prendront en compte conjointement
complexes, des produits ou les risques de submersion et pourrait les aléas submersion et érosion.
process industriels. Il peut fragiliser de nombreuses digues et ainsi Les écosystèmes - zones humides, dunes,
être en cours de réalisation submerger les polders arrière-littoraux. etc. - qui dissipent l'énergie de la mer,
ou achevé. Construction d'un épi en palplanches (...) Il est nécessaire de favoriser la cohé- seront bien entretenus voire restaurés.
http://www.cgedd. couronnées de béton, en février, rence et la coordination entre lutte contre à Cartographie de l'aléa érosion
developpement-durable.gouv.fr à Cayeux-sur-Mer (Somme), pour l'érosion et prévention de la submersion. L'État souhaite engager ses finances en
réduire l'érosion du bord de mer. (...) Un certain nombre d'actions com- priorité sur les secteurs à érosion forte.
Iso 9001 Pour cela, il va « déterminer en 2014 une
pour l'École méthode pour construire des indicateurs
des Ponts nationaux homogènes permettant de
L'École des Ponts ParisTech Les digues reviennent aux communes suivre le trait de côte ; d'ici à la fin de
a obtenu la certification l'année, il sera produit une première car-
qualité Iso 9001 (version La gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations dont tographie de l'aléa d'érosion côtière avec
2008). Cette certification, les digues sont confiées aux communes par la loi de modernisation prise en compte des écosystèmes exis-
menée par l'Afnor, couvre de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles du tants, avec une prévision à dix, quarante
l'ensemble de ses activités. 27 janvier ( n°2014-58, articles 56-58 et 59 ). Pour les collectivités les plus et quatre-vingt-dix ans. »
petites, le relais pourra être pris par un établissement public de coopé- Un quart des côtes françaises reculent en
Formation ration intercommunale qui décidera des investissements pour entretenir métropole, soit 1 720 km, et un dixième
les retenues et en prévoir de nouvelles*. Il pourra collecter une taxe qui
canalisateurs gagne sur la mer par sédimentation ou
ne devra pas dépasser 40 euros par an par foyer sur la facture d'eau.
Canalisateurs de France effondrement calcaire, soit un peu plus de
Au ministère de l'Économie d'en déterminer le montant.
rappelle qu'ont lieu à partir 700 km. Près de 10 000 ha de zones
de mai 2014 cinq sessions * Source : Le Monde, 16-17 février 2014. urbanisées sont situées à moins de 50 m
de formation au certificat d'une côte en recul. n
de qualification profession-
nelle en adduction d'eau
potable ou en assainisse-
ment, pour des compa- Numérique : 56 départements prêts
gnons ou des poseurs.
Ce certificat s'adresse à à se raccorder
des professionnels confir-
més.Les sessions se tien-
nent à Paris (21 mai),
Lyon (18 juin), Toulouse
(15 octobre), Rennes
D u monde, il y en a eu, à la première
conférence annuelle de la mission
France Très haut débit, en février, au
tements porteurs de 45 projets d'initiative
publique ont déposé une demande de
subvention à ce fonds pour un montant
(5 novembre) et Metz ministère du Redressement productif (1). de 940 millions d'euros qui correspond à
(14 novembre). Quatre cents personnes du privé et des une dépense totale de 4 milliards par les
www.cfcegletons.com collectivités locales ont montré tout l'in- collectivités.
térêt qu'elles portaient au projet de Vu cet enthousiasme, l'État se trouve
raccorder d'ici à 2022 80 % des foyers dans l'obligation de compléter le fonds en
français en fibre optique à 100 méga- transformant des sommes dédiées à des
bits par seconde et 20 % en solutions prêts bonifiés pour les opérateurs en sub-
autres - câble en cuivre en version vention publique. La location de la fré-
© Orange

modernisée ou communication sans fil - quence hertzienne, dont les modalités


à 30 mégabits. restent à fixer, viendra également alimen-
Le guichet du Fonds pour la société ter le fonds. n Les foyers seront raccordés en
numérique ouvert en mai 2013 a été fibre optique ou avec des solutions
(1)
C f. Le quotidien de la Gazette des communes meilleur marché.
fortement sollicité. Cinquante-six dépar- (web), 11 février 2014.

10 Travaux n° 905 avril / mai 2014


a c t u a l i t É

Projet de terminal méthanier à Marseille Effort de


modernisation
du réseau

U n terminal méthanier est en projet


dans le Grand port maritime de Mar-
seille ( Bouches-du-Rhône). Baptisé Fos
ferré
Réseau ferré de France et
SNCF Infra ouvrent mille
Faster, il a démarré en 2009, a donné lieu chantiers de modernisation
à débats publics en 2010-2011, à des du réseau en France,
études d'impact en 2012 en vue des conformément au plan

© Fos Faster LNG Terminal


autorisations administratives d'exploiter. dévoilé en septembre 2013.
La demande de permis de construire a L'Île-de-France qui con-
été déposée en septembre 2013. S'il centre 70 % des voyageurs
franchit toutes les étapes préalables à sa quotidiens fait l'objet
réalisation, il sera prêt pour 2020 après d'un programme fiabilité
quatre ans de chantier.
Vue d'artiste de la première phase de Fos Faster dans le port de Fos-Marseille
2014-2020 avec, pour 2014,
La société Fos Faster LNG Terminal porte (Bouches-du-Rhône). un investissement d'un
le projet. Elle est entre les mains de la milliard d'euros contre
Société des pétroles Shell et de Vopak 550 millions en 2012.
LNG Holding BV, exploitant de terminaux du voisin Electrabel pour regazéifier son servira mais le site sera multiclient. »
de stockage dans les ports. Le GPMM lui GNL. Ce qui rabaisse le rejet d'eau de Fos Faster est estimé à 700 millions d'eu- Électricité :
loue un terrain de 90 hectares sur la mer de ces deux industriels à une tem- ros sans compter les aménagements hausse de
presqu'île du Caban à Fos-sur-mer. pérature proche de celle du prélèvement. réalisés par le port et ceux de Gaz de l'hydraulique
Le projet initial prévoyait la création d'une Le terminal aura une capacité de traite- France pour connecter la distribution au La production d'électricité
plate-forme remblayée, abandonnée suite ment de 8 milliards de mètres cubes qui terminal. La décision finale d'investisse- d'origine hydraulique
au débat public, notamment à cause des peut doubler, et deux réservoirs de ment sera prise en 2015, année de l'ap- ( barrages) a augmenté de
nuisances liées à de tels travaux. Sa relo- 180 000 m 3, avec la possibilité d'en pel d'offres pour la mise en œuvre du 20 % en 2013 par rapport à
calisation, plus au nord sur un terrain implanter quatre. projet dont les spécificités opérationnelles 2012, selon le bilan annuel
existant, réduit son impact paysager et à Appel d'offres en 2015 ont été définies par le maître d'ouvrage. de Réseau de transport
visuel. Les réservoirs auront une hauteur Il pourra réceptionner des navires métha- Signalons que Elengy (1) à travers Fosmax d'électricité (RTE).
limitée. niers de toutes tailles. LNG dont elle détient 72 % du capital avec Celle issue d'énergies nou-
Toujours pour atténuer les inquiétudes « Il s'agit de créer une porte d'entrée Total ( 28 %), prévoit de doubler la capacité velles renouvelables a,
apparues dans le débat public, Fos Faster au sud de l'Europe pour acheminer du de son terminal de Fos Cavaou. n quant à elle, crû de 8,1 %.
étudie la récupération de l'eau de refroi- GNL, explique Philippe Cracowski, pré- Du côté de la consomma-
dissement de la centrale à cycle combiné sident de la société de projet. Shell s'en (1)
Elengy, filiale de GDF Suez ( 70 %) et Total ( 30 %). tion d'électricité, les indus-
triels ont diminué la leur
de 2,5 %. Globalement, la
consommation des Français
Industrialiser un habitat autonome augmente toujours mais
un peu moins qu'avant :
+ 0,3 % en 2013 contre
autonomes en énergie grâce à des éner- + 1 % par an les années
gies renouvelables dont des éoliennes sur précédentes.
le toit, du stockage d'énergie et de faibles
besoins en chauffage. Également au pro- Eiffage
gramme : l'optimisation de la gestion des au Sénégal
déchets. Le groupe Eiffage va cons-
Le projet baptisé ABC pour Bâtiment truire, exploiter et entretenir
autonome pour les citoyens (1) vise aussi un tronçon de 16,5 km à
une maîtrise des coûts par la standardi- quatre voies de l'autoroute
sation de la construction. De plus, « au- qui reliera Dakar (Sénégal)
© Valode et Pistre architectes

delà d'une approche purement technique, à l'aéroport international


un enjeu essentiel d'ABC réside dans Blaise Diagne, en chantier.
l'association des habitants tout au long Eiffage Sénégal et Eiffage TP
du processus en vue de leur appropriation ont signé un contrat de
des spécificités et innovations du projet, » 121 millions d'euros.
est-il écrit dans un communiqué commun
aux deux signataires.
Simulation de l'intégration d'un habitat autonome en eau et énergie
à Grenoble (Isère). à Produits d'exportation
À terme, un tel démonstrateur débou-
chera sur une industrialisation et éven-

L a Ville de Grenoble ( Isère ) et Bouygues


Construction vont réaliser un îlot d'ha-
bitat offrant un haut niveau de confort
partenariat de recherche, développement
et innovation pour construire un démons-
trateur expérimental avec le cabinet d'ar-
tuellement un savoir-faire exportable dans
les pays où l'implantation de réseaux
d'eau et d'énergie serait trop coûteuse. n
avec une faible emprunte écologique. chitectes Valode et Pistre.
Dans ce but, elles ont signé fin janvier un L'îlot regroupe 90 logements collectifs (1)
En anglais : Autonomous Building for Citizens.

avril / mai 2014 Travaux n° 905 11


a c t u a l i t É

Digues en
construction
Une piscine se mue en centre aquatique
à la Réunion
Une route digue va être Le centre aquatique, baptisé Aqualun', est
construite entre La Grande- proche des établissements scolaires et
Chaloupe (Saint-Denis-de- jouxte les jardins du château de Lunéville.
la-Réunion) et La Possession Arcos Architecture l'a donc intégré dans
à l'ouest. Il s'agit en réalité cet environnement notamment par une
© Arcos Archiecture

de quatre tronçons à deux façade en béton matricé à effet pierre,


fois trois voies totalisant approuvée par l'architecte des bâtiments
3 700 m dont la construc- de France.
tion a été lancée fin 2013. La charpente intérieure est en bois ainsi
Le département de la Réu- La piscine de Lunéville (Meurthe-et-Moselle) est restée en centre-ville
que les panneaux acoustiques et l'ha-
nion et la région Réunion à proximité des écoles. Le grand bassin est extérieur, hiver comme été. billage intérieur. L'eau de vidange des
en ont confié le chantier à bassins et les eaux pluviales sont récupé-
un groupement d'entrepri- rées notamment pour alimenter les bas-
ses avec GTOI, filiale
réunionnaise de Colas,
mandataire (60 %), SBTPC,
L e centre aquatique de Lunéville au sud
de Nancy ( Meurthe-et-Moselle ), a
ouvert en février. Il s'agit en réalité de la
d'un cloître et la protègent du vent. Ce
bassin en plein air ne devrait pas être un
gouffre énergétique grâce au puisage
sins du château.
à Près de 13 millions d'euros
La communauté de communes a confié
filiale de Vinci Construc- réhabilitation de la piscine datant des d'une eau à 21°C à 300 m dans la nappe la délégation de service public du centre
tion, et Vinci Construction années 1960. La Communauté de com- phréatique, eau tiède gratuite qui contri- à Espacéo, filiale de Spie Batignolles
Terrassement. munes du Lunévillois ( 30 000 habitants ) bue aussi au chauffage de l'intérieur du Concessions. La concession de vingt-cinq
Ces digues sont conçues a voulu que l'équipement sportif reste en centre. De plus, une couverture thermique ans s'étend de la conception à l'exploita-
pour résister aux contrain- centre-ville tout en le mettant aux normes le recouvre dès fermeture au public. tion et inclut le financement. L'exploitant
tes maritimes dont la houle et en élargissant la palette d'activités. Aux Quant à la piscine de 25 m, ses parois fait son affaire des revenus et des
cyclonique centennale. deux bassins de 25 et 50 m, s'ajoutent ont été rénovées par un doublage en inox. dépenses. La collectivité en devient pro-
Environ 24 000 blocs de 4 à de la balnéothérapie avec un bassin de à Façade en béton matricé priétaire en fin du contrat.
11 m 3 forment leur carapace. 100 m 2 ainsi qu'un centre de remise en La chaudière de 750 kW utilise du bois Coût de l'équipement : 12,7 millions
Un mur dit chasse-mer vient forme. déchiqueté qui provient à 80 % du dépar- d'euros HT dont 9,1 de travaux. L'opéra-
les consolider. La piscine de taille olympique ( 50 m ) est tement. Elle chauffe l'air, l'eau et égale- tion reçoit une subvention d'équipement
Il mesure 90 cm d'épaisseur conservée en extérieur. Elle est ouverte ment un petit réseau de chaleur vers une d'un peu plus de 3 millions ( Département,
à sa base et monte jusqu'à toute l'année avec une eau à 28°C. Des salle polyvalente. En été, des chaudières Région, État, Fonds européen de dévelop-
12 m de haut. bâtiments bas l'encadrent à la manière à gaz prennent le relais. pement régional ). n
Il sera construit par plots
de 11,50 m à 13,50 m en
fonction des profils.
Les travaux de 530 millions Franchissement fluvial par téléphérique
d'euros seront finis en 2018.

L es deux rives de la Recouvrance à


Brest ( Finistère ) seront reliées par un
téléphérique fin 2015 dans un quartier en
par an au rythme de 650 par heure et par
voie. Il fonctionnera tous les jours et pas-
sera toutes les cinq minutes. Les travaux
également mis en service en 2015. En
2018, ce sera le tour d'un centre national
des arts de la rue baptisé le Fourneau.
rénovation urbaine. Brest Métropole a préparatoires ont démarré début 2014. Seront également construits 560 loge-
choisi cette solution de 15 millions d'eu- à Promontoire de 30 m de haut ments et des surfaces de bureau et de
ros HT (1) plutôt qu'un pont transbordeur L'opération urbaine de Recouvrance, sur commerce. Le chantier du quartier a
- une nacelle traverse entre deux un promontoire rocheux de 30 m de haut, commencé en 2012. n
pylônes - estimé à 40-60 millions, un couvre 16 hectares. Outre le téléphérique, (1)
 ors frais de maîtrise d'ouvrage et hors études
H
pont routier levant à 30-50 millions ou une médiathèque et un multiplexe seront non techniques.
encore des passerelles levantes, à
20-23 millions. Une fois en service, il
émettra moins de gaz à effet de serre
qu'un tram.
Ce transport de voyageurs par câble vien-
dra désenclaver le futur quartier des
Capucins bâti sur les anciens ateliers de
l'Arsenal, site de construction navale
jusqu'en 2004, à l'ouest du centre.
Actuellement, des bus roulent sur le pour-
tour de la zone et deux ponts franchissent
le fleuve à ses deux extrémités.
© Colas

Le téléphérique dont le fournisseur n'avait


© Éric Rhinn

La route digue à l'ouest de pas encore été désigné début avril,


Saint-Denis-de-la-Réunion mesurera 460 m de long et fonctionnera
devra résister à la houle à une hauteur maximum de 60 m. Visualisation d'une des deux stations du futur téléphérique, celle de Siam
centennale. centre ville, en rive gauche de la Recouvrance.
Il pourra transporter 675 000 passagers

12 Travaux n° 905 avril / mai 2014


a c t u a l i t É

Immeuble isolé par l'extérieur Éclairage public


sur sol clair
Un revêtement routier spécial
tenue au feu, l'accès des pompiers a été associé à un éclairage
étant difficile. Ces habitations HLM sont public performant à Limoges
restées occupées pendant les travaux qui (Haut-Vienne) afin d'abaisser
ont duré un an de 2012 à 2013. la consommation d'électricité
L'Atelier du pont, architecte, a opté pour des lampadaires sans perdre en
de l'isolation par l'extérieur afin de limiter qualité. Le système Lumiroute
le dérangement. de l'entreprise Malet a été un
La laine de roche de 15 cm d'épaisseur des 4 lauréats de l'Innovation
est protégée d'un bardage en acier forte- routière du ministère de l'Éco-
ment nervuré recouvert d'une peinture logie, en 2011, démarche
grise dorée selon l'orientation et la pilotée par le Service d'études
lumière. Les fenêtres ont été changées. sur les transports, les routes
À l'avant de ces façades isolées, ont été et leurs aménagements.
ajoutés des balcons eux-mêmes abrités Son principe : l'éclairage est
du soleil par une résille. d'autant plus efficace que la
Le nouvel immeuble répond aux exi- lumière est bien réfléchie par
gences du Plan climat patrimoine de la le sol. En octobre 2013, Malet
Ville de Paris de ne pas consommer plus et Spie Batignolles énergie et
de 80 kWh/m 2/an en réhabilitation. l'éclairagiste Thorn ont installé
à Gain de surface le Lumiroute sur deux sections
L'ensemble a gagné 227 m 2. Les travaux de 200 m d'une quatre voies
ont coûté 1,8 million d'euros HT. France à l'entrée de Limoges.
Habitation, maître d'ouvrage, a fait appel, Le revêtement routier de la
© Luc Boegly

outre à l'Atelier du pont, au bureau première se constitue d'un


d'études techniques EVP, à l'économiste enrobé à granulats et liants
Les façades ont été isolées par de la laine de roche derrière un bardage d'acier.
RPO et à un bureau spécialisé en haute synthétiques clairs avec ajout
Des balcons ont été ajoutés. qualité environnementale Plano2. de dioxyde de titane ; celui
Les travaux ont été confiés à Eiffage, de la seconde, d'un enrobé
entreprise générale. Les bardages laqués bitumineux hydro décapé.

U n immeuble de 56 logements datant


des années 1970 à Paris ( 20 e ) a été
réhabilité. Construit sur dalle avec trois
niveaux de parking, il ne pouvait recevoir
que des solutions légères et constituées
de matériaux ayant une très bonne
sont fournis par Arcelor Mittal qui se lance
depuis quelque temps sur le marché de
l'isolation. n
La chaussée est éclairée par
des lampadaires de 9 m de
haut à leds, placés dos à dos
sur le terre-plein central du
boulevard. Les usagers de la
route sont appelés à donner
Essai de béton fibré en mer leur avis par internet.

L a Direction technique eau, mer et


fleuves ( DTEMF ) teste l'application de
bétons fibrés ultra performants ( BFUP ) en
ont une résistance mécanique et à la
déformation intéressantes, et sont imper-
méables sur le très long terme. La signa-
dans deux, cinq et dix ans pour vérifier
l'absence de pénétration de chlorures et
de sulfates dans le BFUP. n
mer. La DTEMF n'est autre que le Centre lisation en mer est soumise à de fortes
d'études techniques maritimes et fluviales contraintes mécaniques de houle et de
(Cetmef ) intégré en janvier dans le Centre vent, et physico-chimiques ( formation de
d'études techniques sur les risques, l'en- sulfates et chlorures ).
vironnement, la mobilité et l'aménage- L'été dernier, une tourelle de 4 m de haut
ment (Cerema) avec dix autres services par 3 m de diamètre, porteuse de signa-
de l'État. lisation, a été recouverte d'une coque de
Cet essai sur un établissement de signa- 60 mm d'épaisseur d'un BFUP conçu
lisation maritime mobilise également le spécialement. Elle est implantée en rade
Laboratoire de maintenance, construction de Lorient ( Morbihan ).
et sécurité des ouvrages de l'École poly- à Suivi régulier
technique de Lausanne (Suisse) et Un coffrage métallique a été héliporté sur
Lafarge. Le laboratoire utilise ces bétons la tourelle puis rempli de béton par le
depuis 2004 en réhabilitation de ponts. Si même moyen en une quinzaine de rota-
le test réussit, il ouvre la voie à des appli- tions à partir d'un camion toupie sta-
cations sur tous les ouvrages maritimes tionné au plus près sur la côte, à Gâvres.
© DTEMF-Cerema

ou portuaires. Cinq mètres cubes ont été coulés en deux


Les BFUP semblent a priori adaptés aux heures.
chantiers en mer dont l'accès dépend de Du béton a été prélevé lors du coulage
la marée et de la météo, car ils s'appli- afin de déterminer ses caractéristiques La tourelle située en rade de Lorient (Morbihan) a été recouverte d'une coque
quent rapidement en faible épaisseur. Ils mécaniques. Des carottes seront extraites en béton fibré haute performance.

avril / mai 2014 Travaux n° 905 13


a c t u a l i t É

Produits
de cure
Énergie : coupler météo et stockage
du béton
Grace Produits de Cons- panneaux photovoltaïques  - et pouvoir
truction propose deux ainsi réinjecter au mieux l'énergie stockée
produits de cure de bétons par la batterie dans le réseau, » détaille
ou de mortiers. La cure Stéphane Biscaglia, ingénieur réseaux
limite l'évaporation de intelligents et stockage à l'Ademe (1).
l'eau pendant le durcisse- Le projet est développé à l'île de la Réu-
ment, ce qui réduit la nion qui produit 30 % de son électricité
porosité, les risques de par les ER depuis fin 2011. Pour atteindre
fissuration et de farinage. 50 % en 2020, il est nécessaire de stoc-
Le Pieri Easy Cure forme ker l'énergie ainsi produite pour les
un film imperméable sur usages de nuit ou par mauvais temps. En
les surfaces verticales ou effet, en l'absence de puissance tampon,
inclinées, ou les bétons les centrales thermiques seraient alors
verticaux fraîchement sur-sollicitées. Le potentiel de stockage
démoulés ou encore, les pourra s'enrichir à l'avenir de stations
colorés sur lesquels il ne marines de transfert d'énergie par pom-
© EDF/DR

tâche pas. page (2).


Quant au Pieri Cure & Fix, Les données météo de cette station à la Réunion permettent de faire appel
à Pas de difficulté technique
il a deux fonctions : la cure au stockage d'électricité dès baisse de production par le solaire, de jour. L'expérimentation ( 2009 -2013 ), d'un
et la recouvrabilité de sur- montant de 5 millions d'euros, a reçu une
faces horizontales comme aide de l'Ademe de 700 000 euros pour
les chapes, dalles et dallages.
Il n'a pas besoin d'être
éliminé avant peinture ou
É lectricité de France teste avec l'Agence
de l'environnement et de la maîtrise de
l'énergie un système qui optimise l'injec-
d'électricité par les énergies renouve-
lables combinée à un stockage d'électri-
cité sur une batterie, ici une NaS (sodium-
la batterie et de 500 000 pour le logiciel
de prévision. « Depuis, preuve a été faite
que cette technologie de stockage dyna-
collage car il fait aussi office tion d'électricité d'origine renouvelable souffre) de 1 MW. Il comprend une station mique fonctionne et qu'elle sait répondre
de couche d'accrochage. ( ER ) dans le réseau. Baptisé Pégase météo dont les données servent à à des besoins réels, ajoute M. Biscaglia.
- Prévision des énergies renouvelables et enclencher ou non le stockage d'énergie, Les freins à son déploiement dans le
garantie active pour le stockage d'éner- en temps réel et pendant la journée. contexte insulaire ne sont donc pas tech-
gie -, il a été retenu dans le cadre de « Il s'agit d'obtenir des prévisions météo- niques mais économiques et réglemen-
l'appel à projets bioressources, industries rologiques très fines, d'une dizaine de taires. » n
et performance de 2010. minutes à une heure, pour anticiper les
À travers Pégase, il s'agit de valider l'uti- fluctuations de la production - dues par (1)
Cf. Ademe & vous, n°70, novembre 2013.
lisation des prévisions de production exemple au passage de nuages sur les (2)
Cf. Actualité de Travaux 903, janvier-février 2014.

Renforcement de talus de chemin de fer

U n talus qui monte jusqu'à 10 m de


haut vient d'être consolidé sur la ligne
de trains entre Mommenheim et Sarre-
guemines ( Moselle ).
La voie ferrée montrait de graves fai-
blesses : une importante fissure et des
tassements au droit de la culée du viaduc
© Grace

de franchissement du cours d'eau la


Sarre à Wittring.
Le Easy Cure s'applique
par pulvérisateur sur le Le talus a été renforcé par un mur poids
béton à traiter. gabion. Cette solution a été choisie car
elle ne nécessitait pas l'interruption de la
circulation des trains.
© Aquaterra Solutions

Elle se passe de fondations. Elle est


modulaire, ce qui facilite le raccordement
aux ouvrages en place.
Aquaterra Solutions, qui l'a fournie, a
donc mis en œuvre des panneaux électro Les gabions s'adaptent au terrain sans nécessiter de fondations.
soudés en fils Galfan de 4,5 mm de dia-
mètre avec une maille de 100 mm
par 100 pour ce qui ne se voit pas : l'ar- 100 mm - pour les faces apparentes. confié la maîtrise d'œuvre études à
rière, le fond et les cloisons intermé- Le pôle ingénierie de Metz de Réseau Infraingenierie et la réalisation des tra-
diaires. La maille est plus serrée - 50 par ferré de France, maître d'ouvrage, a vaux à l'entreprisse SETP. n

14 Travaux n° 905 avril / mai 2014


a c t u a l i t É

15 mai 2014 : Forum des Travaux Publics

L e 15 mai prochain, la Fédération


Nationale des Travaux Publics orga-
nise le Forum des Travaux Publics à
à Partenaires du quotidien.
Sur 6 000 m 2, tous les acteurs de la filière
(dirigeants d’entreprises, donneurs
à La gestion proactive des réseaux
d’eau ;
à Engins de chantier et prévention :
bonnes pratiques et nouvelles solu-
tions...
Lors de la séance plénière, Bruno CAVA-
la Halle Freyssinet à Paris, sous la d'ordre, pouvoirs publics, étudiants, par- les vertus de la concertation ; GNÉ, président de la FNTP, sera interviewé
bannière « Répondre aux enjeux de tenaires TP, médias) pourront s’informer à Granulats : des exemples d’éco- par Stéphane SOUMIER ( BFM ) et donnera
demain ». et échanger autour des solutions pour responsabilité partagée ; sa vision des Travaux Publics et des
Paris, lundi 24 mars 2014 - Le forum construire un avenir durable. Une ving- à Comment faire des clauses d’insertion grands défis qui attendent la profession.
s'articulera autour de 4 espaces fédéra- taine d’ateliers-débats porteront sur l’en- un outil gagnant pour tous les De nombreuses animations émailleront
teurs reflétant les différentes facettes des semble des préoccupations des adhé- acteurs ? cette journée (défilé de mode des EPI, job
Travaux Publics : rents de la FNTP, comme par exemple : à Former et embaucher en période de dating, studio TV / Radio, simulateurs d’en-
à L’innovation au cœur, à Départements et infrastructures, au crise : s’adapter aux besoins des gins...) qui se clôturera dans la bonne
à Créateurs d’avenir, service de la cohésion territoriale et entreprises ; humeur avec un spectacle de Nicolas
à Acteurs responsables, sociale ; à Associer les salariés au capital : CANTELOUP. n

avril / mai 2014 Travaux n° 905 15


B i b l i o g r a p h i e

Principes de l'expertise préalable

L e référentiel sur l'expertise préalable


est un guide pour la réalisation des
missions d'identification et de valorisation
Numéroté 6109, ce document de
21 pages en grand format de CNPP Edi-
tions donne un fil conducteur pour établir
tiques et le savoir-faire des principaux
organismes dont c'est la spécialité.

des biens dans le contexte d'assurance un rapport d'expertise de qualité.


de bâtiment et de matériels. Le guide est fondé sur les bonnes pra- www.cnpp.com n

Bonnes pratiques de la ville numérique

L e Guide des bonnes pratiques de la


ville numérique fournit une vision
d'ensemble des projets numériques dans
entreprises de services du numérique,
éditeurs de logiciels et sociétés de
conseil en technologies.
diants en sciences politiques. Le baro-
mètre recense les projets, leur avance-
ment et les modes de gestion adoptés
que les villes sont de plus en plus auto-
nomes.
Le guide de 28 pages est conçu aussi
une agglomération avec une méthodolo- Le syndicat a estimé nécessaire de pro- par les collectivités. pour les responsables locaux et pour
gie d'approche. poser de l'organisation, des formations et Il constate que le développement des l'État. Il liste les projets sans citer les
Il a été créé par le comité du même nom des informations dans ce domaine suite outils numériques se fait parfois de villes concernées.
de Syntec Numérique, organisation pro- à son baromètre des villes numériques manière désordonnée, sous la pression
fessionnelle regroupant 1 200 sociétés, lancé en 2011 et réalisé par des étu- d'évolutions techniques incessantes alors www.syntec-numerique.fr n

16 Travaux n° 905 avril / mai 2014


a c t u a l i t É

agenda

ÉvÉnementS • 3 au 5 septembre Érosion littorale : bâtiment et des travaux publics


Ingénierie pour le progrès, Pascale Got, députée de Giron- à la suite de Paul Duphil.
• 21 au 23 mai la nature et l'être humain de, et Chantal Berthelot, dépu- Il est aussi vice-président de
Sommet du forum international Lieu : Madrid (Espagne) tée de Guyane, ont été nom- la commission nationale sur
des transports www.iabse.org mées co-présidentes du Comité les conditions de travail santé-
Lieu : Leipzig (Allemagne) national de suivi de la stratégie sécurité de la FNTP.
FormationS nationale relative à l'érosion
http://2014.
littorale adoptée en 2012 pour Port du Havre :
internationaltransportforum.org une mise en œuvre en 2015. Emmanuèle Perron a été élue
• 10 et 11 juin
Contrats Fidic ou d'inspiration présidente du conseil de sur-
• 3 au 5 juin Eurovia :
anglo-saxonne en France ou veillance du Grand port mari-
Expoblogaz (filière Pierre Anjolras devient PDG
à l'international d'Eurovia. Il succède à Jacques
time du Havre (GPMH). La vice-
méthanisation) Lieu : Paris présidente de NGE succède à
Tavernier. Cette nomination fait
Lieu : Paris (Porte de Versailles) http://formation-continue.enpc.fr Vianney de Chalus qui devient
de M. Anjolras un membre du
www.bepositive-events.com comité exécutif de Vinci. vice-président du conseil du
• 23 et 24 juin GPMH.
• 4 au 6 juin Financement de
Optimiser le montage la protection sociale : Port de Marseille-Fos :
Carrefour international du bois opérationnel et financier
Sur désignation du Mouvement Le conseil de surveillance du
Lieu : Nantes d'un projet d'aménagement
des entreprises de France (Me- Grand port maritime de Mar-
www.timbershow.com Lieu : Paris
def), Jean-François Pilliard a seille a élu Jean-Marc Forneri,
http://formation-continue.enpc.fr
été nommé par le Premier mi- président, et Delphine André,
• 11 au 13 juin nistre, membre du Haut conseil vice-présidente. Par ailleurs, il
Salon Smart Grids • 1er juillet du financement de la protec- a donné un avis favorable à la
Lieu : La Défense (Cnit) Pratiques de base en métrologie tion sociale. proposition du ministère des
www.sgparis.fr Lieu : Poitiers (Vienne) Transports de désigner Chris-
Idrrim :
www.lne.fr tine Cabau-Woehrel, présidente
Bruno Lhuissier, directeur des
• 12 au 14 juin politiques publiques, des pro- du directoire.
Espace BTP, NominationS
grammes et de la production RATP :
matériel de chantier du Centre d'expertise pour
Autoroutes : Franck Avice est membre du
Lieu : Genas (Rhône) les risques, l'environnement, la
www.espace-btp.fr Christian Descheemaeker préside mobilité et l'aménagement (Ce- comité exécutif de la Régie au-
désormais la Commission natio- rema), a été nommé vice-prési- tonome des transports pari-
nale des marchés des sociétés dent de l'Institut des routes, siens. Il est chargé des ser-
• 30 juin au 2 juillet
concessionnaires d'autoroutes ou des rues et des infrastructures vices, de la relation client et des
Eurodyn, 9 e conférence d'ouvrages d'art. Il est conseiller pour la mobilité. Il succède à espaces.
internationale sur maître à la Cour des comptes. Éric Le Guern.
la dynamique de structures Société du Grand Paris :
Bouygues Construction : Jacques Tavernier préside dé-
Lieu : Porto (Portugal) Étienne Guyot est remplacé à
Damien Rebourg est le directeur sormais le comité scientifique
www.iabse.org et technique de l'institut. la présidence du directoire par
de la communication de la filiale Philippe Yvin.
• 1er et 2 juillet du groupe Bouygues. JCB :
Spie :
Colloque national biomasse Croissance Rail : Suite au départ en retraite du
Lieu : Paris PDG du groupe JCB, John Pat- Alfredo Zarowsky devient di-
Pierre Farin, qui a été responsable
www.colloque-biomasse.fr terson, Arjun Mirdha est nom- recteur général adjoint chargé
à la direction des acquisitions du
mé PDG pour l'Amérique du de la stratégie et du développe-
ou www.enr.fr groupe Egis, a été nommé direc-
Nord. ment du groupe spécialisé
teur d'investissements du fonds
Metsä Wood : dans les services énergie et
• 16 au 18 juillet Croissance Rail créé fin 2013 pour
communications.
Passerelles soutenir la filière ferroviaire fran- Arnaud Le Gall devient direc-
Lieu : Londres (Angleterre) çaise. teur commercial et marketing Ville durable :
www.iabse.org ERDF : du fabricant de produits de
Le Premier ministre a confié à
structure de bâtiment en bois.
Le directoire d'Électricité réseau Roland Peylet, conseiller d'État,
• 31 août au 5 septembre distribution France est désormais OPPBTP : la coordination des initiatives
68 e semaine du Rilem présidé par Philippe Monloubou Jean-Claude Guyard a été élu gouvernementales sur la ville
Lieu : Sao Paulo (Brésil) qui remplace Michèle Bellon, re- président de l'Organisme pro- durable dont celle d'un institut
www.rilem.org traitée. fessionnel de prévention du sur ce thème.

avril / mai 2014 Travaux n° 905 17


Travaux
maritimes
et fluviaux

Grand Port Maritime de Dunkerque


Croissance industrielle contrôlée
dans une optique de développement durable
Entretien avec Yves Lalaut, directeur de l’Aménagement et de
l’Environnement du Grand Port Maritime de Dunkerque (GPMD),
membre du directoire. Propos recueillis par Marc Montagnon

Après une année 2012 exceptionnelle liée aux travaux


du terminal méthanier, le programme d’investissements
du Grand Port Maritime de Dunkerque s’est poursuivi en
2013 sur un rythme soutenu avec un montant total de
46,5 M€. Le programme d’investissements prévu pour
2014 s’établit à 53,4 M€, marquant la volonté du port
de poursuivre une politique active de développement
et d’adaptation de ses infrastructures. Les opérations
prévues sous le vocable CAP Port Ouest entreront cette
année dans une phase concrète, avec le lancement
des appels d’offres de l’opération d’agrandissement du
cercle d’évitage, la finalisation des études portant sur
l’extension du terminal à conteneurs et l’étude de créa-
tion d’un nouvel appontement au nord du quai à pondé-
© Marc Montagnon
reux ouest (QPO).

Y
ves Lalaut, directeur de l’Amé- À quel stade d’avancement se Dunkerque LNG, avec un à trois mois de la plate-forme afin de protéger les
nagement et de l’Environne- situent les travaux du terminal d’avance par rapport au planning ini- zones d’exploitation d’éventuels fran-
ment du Grand Port Maritime méthanier qui a constitué l’un tial. Au-delà des zones livrées à l’opé- chissements par la mer. Ces ouvrages
de Dunkerque, fait le point sur des investissements les plus rateur, restait en 2013 à terminer le de génie civil ont été achevés en juillet.
les opérations les plus significatives lourds réalisés par le port dragage du bassin ainsi que les digues Les derniers travaux de Dunkerque-
réalisées en 2013 et présente les plans de Dunkerque en 2012 ? intérieures et extérieures. Ces presta- Port pour cette opération consistent
d’action et la stratégie de développe- Les travaux du terminal méthanier de tions ont été réceptionnées au mois à réaliser 6,7 ha de bassins d’eau
ment durable de l’établissement pour Dunkerque-Port ont été réalisés majori- de mars. À la demande de l’opérateur, salée, de part et d’autre du canal des
les années à venir en levant le voile sur tairement en 2012. Toutes les parcelles Dunkerque-Port a également réalisé dunes, qui s’insèrent dans les 77 ha de
les projets à plus long terme. ont été livrées en 2012 /début 2013 à des murs chasse-mer en périphérie mesures compensatoires globales du

© GPMD

18 Travaux n° 905 avril / mai 2014


projet. Ces bassins seront réalisés en en cohérence avec le territoire, qu’il
2014, en fonction de la fourniture des soit de proximité avec la Communauté
argiles issues du creusement du tunnel urbaine de Dunkerque ou, plus lointain,
sous l’avant-port Ouest par Dunkerque avec la région.
LNG. Ils devraient permettre le station-
nement des limicoles [ petits échassiers Quelles sont les grandes lignes
- NDLR ] dans des conditions favo- du Plan d’Aménagement et de
rables d’alimentation et de tranquillité, Développement Durable dans
principalement en halte migratoire et lequel s’est engagé le port ?
en hivernage, ainsi que le développe- Dunkerque-Port s’est engagé dans
ment d’une flore halophile, la salicorne l’élaboration d’un Plan d’Aménage-
d’Europe, notamment, et d’une faune ment et de Développement Durable
benthique [ habitant les fonds marins - ( PA2D ) qui a fixé un certain nombre
NDLR ] abondante. Au-delà des travaux d’orientations stratégiques pour une
du port, la construction des installations économie portuaire « verte » et socia-
industrielles se poursuit avec une date lement responsable. Celle-ci prend en
prévisionnelle de mise en service fixée compte l’adaptation nécessaire aux
à fin 2015. changements climatiques, notamment
Le port de Dunkerque en bref vis-à-vis de la diminution des émissions
Quelles sont les grandes orienta- industrielles et des gaz à effet de serre.
tions stratégiques du GPMD pour Situé sur la Mer du Nord, à seulement 1h30 de navigation de la route Également, elle met en œuvre une stra-
les années à venir ? maritime la plus fréquentée du monde ( 600 navires par jour ), le Port de tégie d’élargissement de l’hinterland par
Dunkerque dispose d'une excellente accessibilité nautique et d'une
L’ambition du GPMD est d’afficher la massification des flux, qu’il s’agisse
réserve d'espace importante.
Dunkerque-Port sur la scène interna- d’un report modal vers le fer et la voie
Ses installations lui permettent de recevoir tous les types de marchandises
tionale comme le port Nord de France, et les plus grands navires. Il s'étend sur une longueur de 17 km et d’eau, ou vers le maritime - c'est-à-
avec un objectif de développement de comporte deux entrées maritimes : l'une à l'est, la plus ancienne, derrière dire le Short Sea Shipping - qui permet
solutions logistiques et d’actions mul- les écluses, limitée aux navires de 14,2 mètres de tirant d'eau, avec une d’éviter le transport par la route, d’un
timodales. cargaison de 130 000 t ( le Port Est ), l'autre à l'ouest, plus récente, ouverte port à un autre, au niveau européen.
Le port de Dunkerque est déjà le pre- sans contrainte d’heure, d’écluse ou de marée, qui permet d'accueillir des
mier port ferroviaire de France avec un navires minéraliers jusqu'à 22 mètres de tirant d'eau, de 300 000 t de port Un port est avant tout un outil
report modal sur le fer très important. en lourd à pleine charge ( le Port Ouest ). industriel. Comment conciliez-
Il est également le premier port fluvial La circonscription du port s'étend sur 7 000 hectares, sur lesquels sont vous son développement et
de la région puisqu’il est raccordé implantées dix communes ( Dunkerque, Saint-Pol-sur-Mer, Fort-Mardyck, votre souci de vous engager
Grande-Synthe, Mardyck, Loon-Plage, Gravelines, Craywick, Saint- également dans une démarche
Georges-sur-l'Aa et Bourbourg ).
environnementale ?
Localisé à 40 kilomètres de Douvres en Angleterre, à 10 kilomètres de la
Quand on parle de développement
frontière belge, à proximité de la métropole lilloise et au centre du triangle
Bruxelles / Londres / Paris, Dunkerque est la plate-forme idéale pour durable, cela concerne l’environne-
1- Le terminal ment, en l’occurrence la préservation
ArcelorMittal. la massification et l'éclatement des marchandises en Europe.
de la biodiversité dans toutes ses com-
2- Le terminal posantes mais aussi une plus grande
Transmanche :
540 000 unités ouverture sur la ville, sur l’aggloméra-
(camions et au canal à grand gabarit Dunkerque d’entrée sur un système logistique de tion et sur le territoire, au travers d’une
remorques) Escaut, prolongé vers la Belgique et le plateformes intégrées. gouvernance partagée.
et 2,3 millions Rhin et donc l’Europe. Il a mis en place Dunkerque-Port a également un Le port travaille déjà dans ce sens au
de voyageurs
en 2013. des partenariats avec les plateformes objectif de port fiable et moteur du travers de conventions avec les diffé-
3- L’une multimodales intérieures, de Lille, de territoire par les infrastructures dont il rents acteurs pour gérer les interfaces,
des darses Dourges et, tout récemment, de Valen- est doté et leur qualité, dans le cadre travailler en commun sur le développe-
du port Est. ciennes. Dunkerque est donc le port d’une gestion financière équilibrée et ment industriel.

© GPMD © GPMD

2 3

avril / mai 2014 Travaux n° 905 19


Travaux
maritimes
et fluviaux

Il y a déjà eu, dans le passé, le transfert Dans le plan de développement


d’un certain nombre de zones du port durable s’inscrit la question de
à la ville : ce fut le cas des espaces Le Grand Port Maritime la massification des transports
sur lesquels s’est développé le projet de Dunkerque en chiffres avec la volonté d’augmenter les
Neptune. parts modales du ferroviaire et
Plus récemment, le môle 1 du port Est • 3 e port de France par le trafic global du fluvial par rapport à la route.
a été transféré à la CUD qui réhabilite • 7 e port du Range Nord Des actions ont-elles pu déjà se
les bâtiments existants - en particulier • Trafic 2013 : 43,6 millions de tonnes concrétiser dans ce domaine ?
la Halle au Sucre - ou se réapproprie • 1er port français d’importation de minerais et de charbon Je vais vous citer un exemple : depuis
les espaces libérés. Nous préparons le 26 octobre 2013, la société Nord
• 1er port français d’importation des fruits en conteneurs
actuellement le transfert du môle 2, Ports Shuttle ( NPS ), dont le port est
également dans le port Est. • 1er port français pour ses acheminements par voie ferrée actionnaire, a mis en service une
Nous allons également développer une • 2 e port français pour les échanges avec la Grande-Bretagne navette fluviale conteneurisée reliant
ouverture sur la population afin qu’elle deux fois par semaine le Terminal des
soit associée à nos projets et s’appro- Flandres ( TdF ) de Dunkerque-Port,
prie mieux le port et ses activités. Lille Conteneurs Terminal ( LCT ) et Lille
La norme est actuellement de 1 g / ml. Comment le port, très industria- Dourges Conteneurs Terminal ( LDCT )
Dans la pratique, sur quelles L’une des solutions est de recourir lisé par essence et en perpé- par un service dédié aux chargeurs
actions concrètes le PA2D à des moteurs fonctionnant au gaz tuelle évolution au niveau des du Nord-Pas de Calais, jour A / jour B.
met-il l’accent ? naturel liquéfié (GNL). La construc- infrastructures, s’intéresse-t-il L’objectif de ce service est d’offrir une
Le PA2D du port est basé sur 26 tion sur le port du terminal méthanier à la protection du patrimoine prestation à la fois économique et éco-
mesures opérationnelles qui com- est l’occasion d’aménager un poste naturel ? logique en continuité directe de l’offre
portent chacune des actions dans d’avitaillement permettant d’alimenter Dans les dernières années, le port a de lignes maritimes conteneurisées
différents domaines : l’écologie indus- les navires qui passeront au GNL en élaboré et mis en œuvre un schéma faisant escale à Dunkerque, entre les
trielle, l’adaptation au changement cli- soutes. directeur du patrimoine naturel ( SDPN ) terminaux du port et les deux princi-
matique, la protection du patrimoine L’adaptation au changement clima- qui définit, au travers d’une « trame pales plates-formes intérieures multi-
naturel, mais également en matière tique, c’est également la prise en verte et bleue » cohérente sur le port, modales de la métropole lilloise.
d’éco-responsabilité impliquant l’en- compte des risques d’inondation, que les zones à protéger et les espaces Ce service est proposé sur la base
semble des agents du GPMD. ce soit par les eaux continentales ou réservés à des développements futurs. d’une prestation quai / quai, sans trans-
L’écologie industrielle comprend des par les eaux maritimes. Ce schéma existe et il faut le faire vivre port routier. Les conditions d’exploita-
actions visant, entre autres, la réduc- Le port se situe à l’aboutissement en le mettant en œuvre progressive- tion de ce service de transport fluvial
tion des risques technologiques et d’une très importante zone poldéri- ment. ont été étudiées afin de permettre
la mise en place d’une « économie sée, se développant de Saint-Omer Nous travaillons également, par des l’émergence d’une offre de transport
circulaire ». à la côte, entre Calais et Dunkerque, actions sur l’assainissement portuaire, multimodal compétitive sans retour du
L’adaptation au changement clima- sur laquelle vivent environ 500 000 à l’amélioration de la qualité de l’eau. conteneur vide au port d’origine, grâce
tique revêt plusieurs aspects : réduc- personnes avec un système dit de De même, le schéma directeur des à la création de dépôts de conteneurs
tion des émissions atmosphériques « wateringues », c’est-à-dire de dragages définit les règles de gestion vides par les compagnies maritimes
et, notamment, celles provenant des chenaux d’acheminement des eaux des sédiments de dragage. Le port par- dans les terminaux intérieurs de Lille
navires pour lesquels la réglementa- de l’intérieur vers des stations de ticipe aussi à la recherche de solutions et Dourges, ouverts à tous les opéra-
tion s’est renforcée récemment avec pompage qui les rejettent en mer au de valorisation des sédiments qui ne teurs logistiques.
la directive « soufre » qui impose en niveau des ports. sont pas immergeables en mer.
particulier, dans la zone relativement En sens inverse, nous luttons égale- Dernier point : en tant que port, nous Quelles sont les actions
fermée que constituent la Manche ment contre les submersions marines somme opérateur principal pour du GPMD dans le domaine de
et la Mer du Nord, une réduction à avec des ouvrages qui protègent aussi l’élaboration du document d’objectif la responsabilité sociale et envi-
0,1 g / ml de soufre des émissions de bien le port qu’une partie des zones ( DOCOB ) de la zone « Natura 2000 ronnementale des entreprises ?
soufre, ce qui va conduire les arma- urbanisées, notamment la digue des en mer » des bancs de Flandre qui Dunkerque-Port est déjà certifié
teurs à transformer leur modèle de Alliés sur laquelle des travaux sont est une aire marine protégée ( AAP ) au ISO 9001 et nous avons engagé une
fonctionnement énergétique. actuellement en cours. large de Dunkerque. démarche de certification environne-

© GPMD © GPMD

4 5

20 Travaux n° 905 avril / mai 2014


mentale ISO 14001. Nous allons éga- tement des contrôles vétérinaires. déreux Ouest et l’extension quai de théorique actuelle de 600 000 EVP
lement lancer un plan d’action éco- Pour en terminer avec les investisse- Flandre au terminal conteneurs. à 900 000 EVP afin de répondre au
responsable et nous développons des ments ou les études prévus en 2014, L’intérêt d’élargir le cercle d’évi- développement de cette activité qui
partenariats avec l’université et avec il convient aussi de citer l’entretien tage à l’entrée du bassin de l’Atlan- a connu une croissance de + 12 %
des laboratoires de recherche régio- des infrastructures et du patrimoine tique, en portant son diamètre de en 2013.
naux avec comme objectif de favoriser portuaires avec, notamment, la réno- 495 à 650 mètres, est d’améliorer
l’emploi dans les domaines de l’activité vation de l’assainissement et des les conditions d’accès et la sécurité À plus long terme, des aménage-
portuaire et maritime. Par ailleurs, en terre-pleins du terminal multivracs et des manœuvres des navires les plus ments supplémentaires pour-
matière d’ouverture et de partenariat du quai de Grande-Synthe, la valori- importants, de près de 400 mètres, raient-ils être réalisés ?
avec la ville, nous avons passé des sation des sédiments de dragage non qui peuvent y accoster à tout moment : Nous menons actuellement les études
conventions avec la Communauté immergeables, la mise en œuvre, pour en effet, le port Ouest de Dunkerque pour préparer un débat public relatif
Urbaine de Dunkerque afin de gérer le compte de l’État, de la deuxième est un port à marée sans écluse et à l’aménagement futur, dans le port
et coordonner la politique portuaire phase du programme de confortement bénéficie de profondeurs qui permet- Ouest, de nouveaux bassins principale-
et urbaine sur les espaces ville / port et, de la Digue des Alliés, la constitution du tent d’y accéder même à marée basse. ment orientés vers le trafic conteneurs.
plus globalement, de valoriser le patri- dossier de saisine de la Commission Par ailleurs, sur la façade Mer du Nord, Les différentes alternatives de creu-
moine maritime, la culture portuaire Nationale du Débat Public pour le projet exception faite de Rotterdam, il est le sement de ces nouveaux bassins
et l’ouverture sur la population. de nouveaux bassins « Cap 2020 » et plus rapidement accessible au niveau seront présentées au printemps 2014
Ce plan de développement et d’amé- les études portant sur l’accueil d’acti- nautique parce qu’il est également le - avantages, inconvénients, opportu-
nagement durable sera présenté à la vités portuaires et industrielles liées à plus proche du rail principal de navi- nité - par rapport à l’évolution que nous
validation, en mars 2014, lors du pro- l’éolien offshore. gation : le temps de déviation par rap- prévoyons des trafics, en particulier des
chain conseil de surveillance. port à ce rail (entrée + sortie), n’est trafics conteneurs.
Au-delà de 2014, quelles actions que de 3 heures, contre 7 heures pour Deux options sont actuellement à
D’autres projets pourraient-ils pourraient être engagées rapi- Le Havre, 7h30 pour Zeebruge et l’étude : l’option « Atlantique » concerne
entrer en phase, sinon de réali- dement qui contribueraient Felixstowe et 15 heures pour Anvers. la prolongation du bassin Atlantique
sation, au moins d’approbation au développement des activités La deuxième opération consiste à déjà existant. Une autre solution serait
par le conseil de surveillance du GPMD ? réaliser un appontement supplémen- de creuser de nouveaux bassins dans
dès 2014 ? Pour les années 2014-2018, nous taire, dans la prolongation du quai à des espaces qui sont aujourd’hui réser-
Un projet important concerne le réa- avons regroupé un ensemble d’opé- pondéreux Ouest, qui sera dédié à du vés pour des extensions portuaires
ménagement des espaces du terminal rations sous le vocable « CAP Port rechargement de navires. Nous avons ( option Baltique-Pacifique ).
Transmanche visant à simplifier ses cir- Ouest ». Cette appellation recouvre actuellement des quais qui permettent
cuits d’accès et de sortie, à réorganiser trois projets structurants : l’agrandis- d’accueillir, en déchargement, les plus À quelle échéance les trois
toute la chaîne de contrôles à l’entrée sement du cercle d’évitage, la création gros minéraliers existants. La tendance projets principaux de « CAP Port
du terminal et les lignes d’attente avant d’un appontement au quai à pon- actuelle montre une augmentation des Ouest » pourraient-ils voir leur
l’accès dans les navires au départ vers opérations de transbordement vers des réalisation ?
l’Angleterre. navires plus petits qui vont desservir Le projet d’élargissement du cercle
La sortie des véhicules sera également d’autres ports d’Europe de l’Ouest. d’évitage est engagé ; il est le plus
fluidifiée en évitant les points de conflit Cet appontement permettrait de maxi- avancé et devrait pouvoir être mis
avec la circulation portuaire locale. 4- Le terminal miser l’utilisation des quais actuels en en service en 2016. Les deux autres
En gagnant du temps dans les opé- minéralier dans eau profonde pour les gros bateaux nécessitent des discussions avec les
rations de chargement /déchargement le port Est. en déchargement et d’avoir, en même opérateurs afin de vérifier leur dimen-
des navires, ceci devrait permettre 5- Vue générale temps, un quai supplémentaire pour les sionnement au regard des prévisions
d’augmenter légèrement le nombre du port Est. navires plus petits de type « Panamax » de trafic sur le « range européen ».
des rotations offertes au départ de 6- Le terminal en rechargement. L’objectif de mise en service de ces
Dunkerque-Port. des Flandres. La troisième opération concerne la deux opérations est de mi-2016
Autre réalisation décidée pour 2014 : 7- Le chantier du création d’un poste à quai supplé- à début 2017. Nous avons besoin
nouveau terminal
la construction d’un poste d’inspection méthanier en mentaire au terminal conteneurs de ces aménagements pour attirer de
frontalier, aux normes européennes, phase terminale pour des navires de 18 000 EVP. Elle nouveaux trafics. Ils sont au cœur de
pour augmenter la capacité de trai- de génie civil. permettra d’augmenter sa capacité notre projet stratégique. m

© GPMD © GPMD

6 7

avril / mai 2014 Travaux n° 905 21


Travaux
maritimes
et fluviaux

© Cesim
1

CESIM
L’expertise subaquatique et
l’ingénierie maritime
Reportage de Marc Montagnon

Cesim est un cabinet d’expertise subaquatique et d’ingénierie maritime. Son domaine d’activité couvre
l’ensemble des opérations nécessitant une intervention dans l’eau, en mer ou à terre, par des sca-
phandriers, des robots immergés filoguidés, des caméras acoustiques sous-marines. du plus simple
au plus compliqué : de l’inspection de la coque du bateau de France 3 ( Thalassa) ancré sur la Seine
à Paris au pied de la Maison de la Radio, à celle, dans des conditions difficiles, de la digue du port
de Sète, à l’aide du système Echoscope ® et du procédé de sismique réflexion. Son créateur, Patrick
Vurpillot, ingénieur ESTP/ FEANI est également scaphandrier et expert près le Ministère des Trans-
ports et de l’Équipement et expert près la Cour d’Appel de Bordeaux. Il nous présente les spécificités
de cette entreprise familiale qu’il dirige avec son fils Romuald.

C
’est après 17 ans passés d’expertise basé à Paris - 2A 2G - 1- Un ROV (Re- De l’expertise
dans l’entreprise Balineau, qu’il rachète en 2003. Il s’agissait mote Operated à la conception
spécialisée de longue date d’une entreprise en nom personnel Vehicle), mini Cesim connaît un développement
sous marin
dans les travaux fluviaux et qui, pour des raisons fiscales est filoguidé avec rapide puisque son chiffre d’affaires
maritimes, qu’il a repris son indé- transformée en SARL en 2007 avec moteur de qui était, à l’époque de la reprise de
pendance en créant Cesim, Cabinet le choix d’une raison sociale plus propulsion et 2A 2G, proche de 100  000  euros est
d’Expertise Subaquatique et d‘Ingé- « parlante », en rapport avec son moteur vertical. passé en 2013, sous la nouvelle rai-
nierie Maritime en 2007 avec, pour activité principale : les travaux d’ex- son sociale, à plus de 300 000 euros
point de départ, un petit cabinet pertise subaquatique. avec des pointes, les années fastes,

22 Travaux n° 905 avril / mai 2014


© Marc Montagnon
à plus de 500 000 euros. Dans l’his- l’autre diagnostic, expertise et inspec-
toire de la société, un autre événement tion d’ouvrages dans l’eau.
est intervenu en 2008 avec la reprise «  Elles vont d’ailleurs connaître pro-
du bureau d’études Seamar Enginee- chainement, l’une et l’autre, indique
ring, spécialisé dans la conception Parick Vurpillot, une extension de leurs
d’ouvrages portuaires et de protection domaines d’intervention avec la mise
côtière. au point en commun d’un département
Les deux entreprises sont co-gérées dédié à la déconstruction d’anciennes
par Patrick Vurpillot et son fils Romuald. installations pétrolières offshore, essen-
Elles emploient une petite vingtaine de tiellement au large de l’Afrique dans
personnes dont une dizaine est basée un premier temps ».
à Izon, près de Bordeaux, au siège de Cesim apporte son expertise du milieu
l’entreprise qui abrite également, outre sous-marin et Seamar celle de bureau
les bureaux et les installations infor- d’études de structures pour proposer
matiques, un atelier de transformation, 2 des méthodes de démantèlements
adaptation, préparation et réparation compatibles avec les exigences envi-
des différents matériels. Qu’il s’agisse ronnementales en vigueur.
des caméras acoustiques, des sonars
Cesim en bref
et des équipements de plongée, tous Cabinet d’Expertise Subaquatique et d’Ingénierie Maritime, Cesim réalise : Deux axes d’expertises
les matériels sont contrôlés systéma- L’activité propre de Cesim s’articule
• E xpertises subaquatiques,
tiquement dans les installations d’Izon autour de deux axes : les expertises de
• E xpertises de coques,
avant chaque nouvelle opération. conformité et les expertises judiciaires.
• Inspections d’ouvrages dans l’eau,
L’entreprise dispose de plusieurs Dans le premier cas, cela s’applique
bateaux en aluminium, suffisam- • Interventions en milieu confiné, aux demandes de l’administration ou
ment légers pour être tractés par un •B  ilan d’état des ouvrages immergés, des institutions de dresser un bilan des
fourgon et malgré tout suffisamment •A  ssistance à maîtrise d’œuvre, ouvrages dont elles assurent la gestion,
vastes pour abriter en toute sécurité •R  econstruction de quais. ainsi qu’aux demandes des entreprises,
les équipes de plongées et leurs équi- Il met en œuvre à cet effet des équipements de pointe tels que les logiciels des assureurs, voire de celles de par-
pements. Autocad ®, Plaxis ®, Rido ® et Talren ®, Sonarwize ®. ticuliers. L’expertise de Cesim est alors
« Il n’est pas inutile de rappeler qu’un Dans le domaine de l’expertise proprement dite, Cesim effectue des pres- complétée par des propositions de Sea-
plongeur professionnel -  un scaphan- tations en matière d’analyse de pathologie et d’auscultation d’ouvrages mar au niveau des éventuelles réhabili-
drier - est un spécialiste dans le milieu par procédés non destructifs. tations ou renforcements.
sous-marin, précise à ce sujet Patrick La société est membre de l’Association des Experts Européens Agréé Dans le second cas, il s’agit d’ex-
Vurpillot. Il effectue des explorations, AEXEA, certifiée ISO 9001 et dispose de l’agrément du bureau Veritas pertises auprès des tribunaux civils -
des interventions en eaux profondes, pour la plongée professionnelle, les inspections de coques et les mesures grande instance, commerce et adminis-
ou des inspections de conformité. d’épaisseurs. tratif - plus rarement de la Cour Pénale,
Sa vie ne tient qu’à un fil. Il travaille au en cas d’accident, partout en France.
fond de l’eau, dirigé et surveillé depuis C’est dans ce cadre que Patrick Vur-
la surface. C’est un métier géré par des pillot est expert près la Cour d’Appel
règles très strictes qui demande une 2- De gauche à 3  ans au Congo, 18  mois en Sierra de Bordeaux ainsi d’ailleurs que près le
excellente condition physique et une droite : Romuald Leone, 12  mois au Liberia. Seamar Ministère des Transports et de l’Équipe-
habilitation à la plongée sous-marine Vurpillot et Pa- réalise 95 % de son chiffre d’affaires à ment. Mais il précise à ce sujet : « Quel
trick Vurpillot.
professionnelle délivrée par l’INPP de l’étranger. Pour Cesim, cela se répartit que soit le demandeur et le problème à
Marseille (1) ». 3- Très légers, en 70 % en France et 30 % à l’étranger. examiner, nous nous efforçons d’inter-
les bateaux de
Les autres personnels sont expatriés Cesim peuvent Les activités de Seamar Engineering et venir prioritairement en médiateur, pour
dans plusieurs pays, avec des contrats être tractés sur de Cesim sont parfaitement complé- rechercher de préférence une solution
dont la durée est adaptée à l’impor- route par un mentaires  : d’un côté, conception de amiable afin d’éviter un recours devant
tance des travaux  : 4  ans au Bénin, simple fourgon. structures portuaires et maritimes, de la justice ».
© Cesim

avril / mai 2014 Travaux n° 905 23


Travaux
maritimes
et fluviaux

© Cesim
4 5

Au Liberia et en Sierra Leone, il s’agit


4- La flotte d’expertises sur des appontements
de bateaux pétroliers vieillissants ; au Congo, cela
en aluminium concerne un sinistre sur un nouveau
de Cesim à quai en construction présentant des
l’ancrage dans désordres importants. Au Maroc, l’ex-
le port de Sète. pertise concernait un quai endommagé
5- Cesim dis- suite à la collision par un navire de
pose également commerce.
d’un pont flot-
En Mauritanie, l’intervention de Cesim
tant léger et de
canots rapides est relative à l’état d’un appontement
gonflables. pétrolier indispensable à l’alimentation
en hydrocarbures du pays.
© Cesim

6- Un scaphan-
6 drier en cours Au Bénin, dans le port de Cotonou, les
d’inspection travaux étaient préalables à l’installa-
avec équipe- tion d’une unité flottante de stockage
Tenant compte des nouvelles tech- Vehicle ), contrôles dans l’eau par ment télépho- de gaz.
niques d’imagerie sous-marine qui magnétoscopie. nique (micro
et écouteurs)
constitue l’un de ses axes de déve- dans le casque. Interventions spécifiques
loppement, Cesim est de plain-pied Présence significative en France
7- La digue
dans le domaine des technologies de en Afrique en accropodes En France, et toujours dans le domaine
nouvelle génération : géophysique par À l’étranger, Cesim travaille dans plu- ayant fait l’objet de l’expertise, Cesim est intervenu
sismique réflexion, caméra acous- sieurs états africains : le Bénin, le Congo, d’une inspection récemment sur divers ouvrages de
tique  3D, sonar à haute résolution le Liberia, le Maroc, la Mauritanie, la dans le port la Marine Nationale.
avec visualisation  3D, sous-marins Sierra Leone, pour des diagnostics de Sète. Le domaine nucléaire n’est pas exclu :
filoguidés ROV ( Remote Operated maritimes et inspections sous-marines. par exemple, l’entreprise a été rete-
© Cesim

24 Travaux n° 905 avril / mai 2014


8- Principe de nue pour constater des dégâts sur
fonctionnement les canaux d’amenée et de rejets dans
d’un équipe- le nord de la France.
ment de sis-
Certains contrats se limitent à des mis-
mique réflexion
avec ses trois sions de courte durée mais qui peuvent
composants déboucher sur des réalisations impor-
principaux. tantes  : à Fort-de-France, à la suite
9- Sur le chan- d’une inspection sur un quai militaire,
tier du prolonge- Seamar a proposé un projet de répara-
ment de la ligne tion en collaboration avec Ginger, dont
12 du métro les travaux viennent d’être réalisés par
à Aubervilliers, l’entreprise Balineau.
le ROV est prêt
© Cesim

à être descendu Au Liban, à quelques kilomètres au


8
dans la galerie sud de Beyrouth, Cesim et Seamar
immergée. ont été consultés pour la surveillance
10- Le bilan La sismique « réflexion » de travaux dans le cadre de la pose
d’état des ou- d’un émissaire en mer de rejet des
vrages repré- La sismique « réflexion » consiste en une reconnaissance des sous-sols eaux d’une station d’épuration  : le
sente une acti- marins en profondeur par émission / réception d’ondes sismiques géné- chantier concernait un ouvrage de plus
vité importante rées par un canon à air et qui, après avoir été réfléchies sur les diffé- de 1 000  m de longueur descendant
pour l’entrepri- rentes interfaces du fond, sont enregistrées par des capteurs spéciaux jusqu’à une profondeur de 30 m sous
se : ici, un quai - hydrophones - contenus dans une flûte tractée à l’arrière d’un navire.
de la Marine l’eau.
La profondeur des interfaces rencontrées est définie en fonction des
Nationale à
Fort de France. vitesses de propagation calculées pour les milieux traversés. Expertises terrestres
11- Inspection Ce système portatif est constitué de trois composants principaux dont sur ouvrages immergés
de la coque un catamaran qui supporte le canon et d’un émetteur / récepteur contrô- Les expertises peuvent également
du bateau de lant l’énergie de la source sismique et d’une flûte modulable en longueur s’appliquer à des ouvrages terrestres
France 3 (Tha- comprenant 24 hydrophones. soumis à ces accidents géologiques  :
lassa) au pied La gestion des mesures, l’enregistrement et le post-traitement sont réa- il s’agit, par exemple, d’anciennes car-
de la Maison lisés grâce au logiciel d’acquisition et traitement des datas SonarWize ®.
de la Radio, rières de la région bordelaise, laissées
à Paris. Les applications de la sismique réflexion sont multiples : profils sis- à l’abandon et dans lesquelles des
miques marins, lacustres et fluviaux ; reconnaissance des fonds avant éboulements ont pu être constatés
12- Inspection
dragage, étude géotechnique de site, indentification des lits sédimen- grâce à la mise en place d’une expé-
d’un terminal
pétrolier à taires et du bedrock, reconnaissance pour l’implantation des pipelines. dition spéléologique et l’utilisation de
Nouadhibou. sous-marins filoguidés, de pompes,
© Cesim

9 10
© Cesim

11 12

avril / mai 2014 Travaux n° 905 25


Travaux
maritimes
et fluviaux

de traceurs dans des galeries inondées et son avec grand écran de retrans-
où il aurait été risqué d’intervenir avec mission, entre la surface, le bateau, les
des moyens humains. plongeurs et le matériel d’inspection.
Il s’est agi là d’une véritable expédition Une opération montée avec des pro-
spéléologique sous marine. fessionnels de l’événementiel, avec
Dans la région parisienne, dans le les mêmes moyens techniques, toutes
cadre du prolongement de la ligne 12 proportions gardées, que ceux d’une
du métro, les travaux impliquaient la arrivée d’étape du Tour de France ou
mise en œuvre d’un tunnelier qui devait d’un spectacle de variété. m
passer entre le canal Saint-Denis et un
filler d’alimentation en eau du nord et 1- INPP : Institut National de la Plongée professionnelle.
de l’est de la ville de Paris, en diamètre
1 200  mm. Le maître d’ouvrage a
confié à Cesim l’inspection de la gale-
13- Schéma
rie en béton qui abritait le filler à une d’installation
quarantaine de mètres de profondeur et de fonction-

© Cesim
et du filler lui-même. L’opération a été 13 nement de la
effectuée à l’aide de plongeurs alimen- caméra acous-
tés en air depuis la surface et d’un mini tique 3D.
sous-marin filoguidé pour les zones Le système Echoscope ® 14- Tableau
d’alimentation
où l’accès était trop exigu. en air des
Sonar à haute résolution permettant une visualisation 3D en temps réel,
Dans la Région Languedoc-Roussillon, plongeurs avec
le système Echoscope ® peut être mis en œuvre sur un navire, sur un
Cesim a réalisé l’expertise sous-marine indicateur de
« ROV » *, sur le bras d’un engin ou encore directement par un plongeur. profondeur.
d’une grande digue en accropodes
avec l’aide d’une caméra acoustique Grâce à une caméra acoustique 3D, il donne une visualisation précise 15- Équipement
géoréférencée et autorise des prises de mesure grâce à des données de téléphonie
et d’un sous-marin filoguidé. Ce sys-
référencées, même dans des conditions de turbidité ou de courantologie avec un plongeur.
tème permet d’obtenir des images 3D
importantes. 16- Une régie
même dans le cas de conditions diffi- « classique »
ciles comme c’était le cas à Sète. Parmi ses applications : inspection d’ouvrages maritimes et fluviaux
d’opération
(quais, digues, ducs d’Albe, plateformes, piles de ponts...), contrôle pour les équipes
Il s’agissait, en l’occurrence, d’une
de travaux ( pose de blocs, implantation de pipelines, exploration et de Cesim : écran
expertise judiciaire et les avocats
recherche, notamment, d’épaves ). vidéo, poste
tenaient absolument à assister en direct de pilotage d’un
à l’opération. À cet effet, Cesim a mis * ROV : Remote Operated Vehicle.
ROV, téléphone
en place sur le site une liaison image avec le plongeur.

© Cesim

15
© Cesim

14 16

26 Travaux n° 905 avril / mai 2014


complétez votre collection DE revue technique des entreprises de travaux publics

890 - TRANSPORTS, routes 891 - patrimoine 892 - SPÉCIAL LGV Rhin- 893 - international 894 - TRAVAUX SOUTERRAINS
et terrassements & réhabilitation rhône

895 - Travaux maritimes 896 - ouvrages d’art 897 - Sols & Fondations 898 - spécial bétons 899 - ville durable -
et fluviaux énergies non polluantes

900 - international 901 - TRANSPORTS, routes 902 - SPÉCIAL stades 903 - patrimoine 904 - TRAVAUX SOUTERRAINS
et terrassements & réhabilitation

Bon de commande
À renvoyer à : Com et Com - Service Abonnements TRAVAUX - Bât. Copernic - 20 av. Édouard Herriot - 92350 Le Plessis-Robinson
Tél. : +33 (0)1 40 94 22 22 - Fax : +33 (0)1 40 94 22 32 - Email : revue-travaux@cometcom.fr

Je commande les numéros JE vous indique mes coordonnées :


suivants (cochez les cases de votre choix
en indiquant le nombre d’exemplaires) : Nom Prénom
890 x ___ 891 x ___ 892 x ___ Entreprise Fonction
893 x ___ 894 x ___ 895 x ___ Adresse
896 x ___ 897 x ___ 898 x ___ Code postal Ville
899 x ___ 900 x ___ 901 x ___ Tél. : Fax :
902 x ___ 903 x ___ 904 x ___ Email : Merci de ne pas communiquer mon adresse mail.
Soit un montant total de : Je joins mon règlement d’un montant de e TTC par Chèque à l’ordre de ESI
__________numéros x 25 e =___________e ATTENTION : tous les règlements doivent être libellés exclusivement à l’ordre de ESI
(Pour une commande de plus de 20 numéros le prix
passe de 25 e à 20 e l’unité. Pour plus de 100 numéros Je réglerai à réception de la facture Date, signature et cachet de l’entreprise obligatoire
commandés le prix est de 17 e l’unité. Pour les auteurs
de la revue le prix est de 15 e l’unité). Je souhaite recevoir une facture acquittée

Offre valable jusqu’au 31/12/14. Conformément à la Loi «informatique et des libertés» du 06/01/78, le droit d’accès et de
rectification des données concernant les abonnés peut s’exercer auprès du service abonnements. Ces données peuvent
être communiquées à des organismes extérieurs. Si vous ne le souhaitez pas, veuillez cocher cette case
avril / mai 2014 Travaux n° 905 27
Travaux
maritimes
et fluviaux

1
© DK LNG – Hopi production

ENROCHEMENTS ET GRAVE BITUME


DANS LES OUVRAGES MARITIMES
DU TERMINAL MÉTHANIER
DE DUNKERQUE
AuteurS : Frédéric CARON, GPMD - Valérie LEFEBVRE-MIGNON, Maîtrise d’œuvre, Arcadis - Kobbe PEIRS, Sodraco -
François QUANDALLE, Bouygues - Alan CORLAY, Colas

Dans le cadre de l’aménagement des infrastructures maritimes du Terminal Méthanier de Dunkerque


sous Maîtrise d’Ouvrage du Grand Port Maritime de Dunkerque, il a été construit 4 740 m de digues
de protection. Ces digues sont destinées à protéger contre la houle la plateforme recevant les
réservoirs de gaz et le poste d’amarrage afin de lui garantir un taux de disponibilité supérieur à 99 %.

un terminal méthanier tructures portuaires ayant été achevés 1- Vue générale de stockage de 13 Gm 3/an ( 20 % de
à dunkerque en août 2013. de synthèse du la consommation française et belge) et
Porté par trois maîtres d’ouvrage, terminal fini.
Comme déjà indiqué dans la revue accueillera les plus gros méthaniers de
Travaux numéro  897 «  Sols & Fon- Dunkerque LNG pour le Terminal en 270 000 m 3 de capacité. Les instal-
dations  » de juin 2013, le nouveau lui-même, le GPMD pour les infras- 1- General lations s’étendent sur une plateforme
overview of the
terminal méthanier est en construction tructures portuaires et GRT gaz pour finished terminal. de 56 ha dont un tiers est gagné sur
depuis 2011 dans l’avant-port Ouest le raccordement, il offrira fin 2015, lors la mer par remblais hydrauliques. Elles
de Dunkerque, les travaux des infras- de sa mise en service, une capacité comprennent trois réservoirs de 90 m

28 Travaux n° 905 avril / mai 2014


2- Vue générale
du terminal
au 01/07/2013.
3- Coupe en
travers de la
digue en enro-
chements DPP.
4- Coupe en
travers de la
digue en sable
DEX-ER.

2- General view
of the terminal
on 01/07/2013.
3- Cross section
of the DPP riprap
breakwater.
4- Cross section
© GPMD – Happy days

of the DEX-ER
sand breakwater.

de diamètre, les unités de regazéifica- les protections l’avant-port ouest, ouvrages en les besoins et objectifs
tion, les conduites cryogéniques, les côtières enrochements (dont 440 m en des protections
installations de sécurité ( pomperies, Trois digues de protection côtière ont Xblocs) entre la cote du plafond côtières
torchères, etc.), le tunnel et le puits de été construites : de dragage à -15 CM jusqu’à Les fonctions principales des protec-
pompage pour l’amenée d’eau chaude à 2 260 m de protections côtières la cote d’arase du terminal à tions côtières sont de :
en provenance de la centrale nucléaire extérieures ( DEX ) en enroche- +10 CM ; à Assurer la stabilité des talus de
de Gravelines, eau chaude permettant ments ou sous la forme de digues à 250 m de digue de protection du la plateforme en sable soumis à
le processus de regazéification du GNL. en sable revêtues de béton bitu- poste méthanier ( DPP ), tenon per- la houle et limiter les risques d’éro-
Une darse protégée, draguée à la cote mineux ; pendiculaire à la jetée du Clipon sion ;
-15 CMG, accueille l’appontement des à 2 230 m de protections côtières dont le musoir est fondé à la cote à Protéger la plateforme vis-à-vis
méthaniers (figures 1 & 2). intérieures ( DIN ) à la darse de -15 CM. des franchissements ;

Coupe en travers de la digue en enrochements DPP

3
© DR

Coupe en travers de la digue en sable DEX-ER

4
© DR

avril / mai 2014 Travaux n° 905 29


Travaux
maritimes
et fluviaux

6
© GPMD – Happy days

à Garantir la pérennité des limites de franchissement imposés par la 5- Implantation Étant donné les conditions de houle et
de cette plateforme ; Maîtrise d’Ouvrage (débits nuls à très des modèles de séisme, le choix a été préférentielle-
à Protéger le poste d’amarrage vis- faibles sous conditions centennales physiques réalisés ment porté sur les digues en enroche-
par Oceanide.
à-vis de la houle pour garantir avec surcotes millénales) et en prenant ments qui représentent 90 % du linéaire
6- Quai temporaire
un taux de disponibilité supérieur en compte la surélévation du niveau de pour (dé)charge- total de digues construites, le choix de
à 99 % ( downtime < 1 % ). la mer à hauteur de 0,40 m dûe au ment d’enroche- la nature des matériaux de noyau et
changement climatique. ments sur stocks. de la nature des enrochements ayant
prédimensionner Deux types de digue ont été retenus : été fait en fonction de l’exposition à
et optimiser à Des digues à talus conventionnels 5- Location of the la houle.
En plus d’un dimensionnement clas- avec un noyau en sable ou tout-venant physical model Le choix vers une digue en sable revêtu
sique vis-à-vis des conditions méca- de carrière, protégé par une carapace produced by de grave bitume a été guidé par la
Oceanide.
niques et sismiques, les protections en enrochements naturels ou artificiels nécessaire optimisation des matériaux
6- Temporary quay
côtières ont d’abord été dimension- de type Xblocs (figure 3) ; for loading and disponibles sur site ( le sable de plage )
nées vis-à-vis des conditions hydrau- à Des digues en sable revêtu de grave unloading riprap et l’homogénéité du raccordement avec
liques tout en respectant les critères bitume (figure 4). to and from stock. la digue du Ruytingen existante.

Implantation des modèles physiques réalisés par OCEANIDE

5
© DR

30 Travaux n° 905 avril / mai 2014


© GPMD – Happy days

7a 7b

En phase Avant-Projet, après prédimen- traduire les enjeux ment bitumineux, mais aussi faciliter la trepreneur de proposer une méthode
sionnements analytiques, 9 modèles pour le contrat mise en œuvre du rideau de pied et mécanique permettant :
physiques en canal à houle 2D ont de travaux de sa butée en enrochements à l’abri à D’éviter un refroidissement trop
permis d’optimiser les profils de digue. Concernant la réalisation de la digue de la houle, le type de protection étant rapide des enrobés pendant la mise
En phase Projet, 4 modèles physiques extérieure en sable revêtu en grave laissé au libre choix de l’Entrepreneur en œuvre ;
en cuve à houle 3D ont permis l’étude bitume ( DEX-ER ), le Maître d’œuvre en fonction de ses moyens et de son à D’éviter la ségrégation ;
des singularités (musoirs, raccorde- s’est attaché à rappeler la nécessité retour d’expérience. à De réduire au strict minimum le
ment, ... ) et de valider globalement les d’une protection provisoire pour proté- Concernant la mise en place et le nombre des joints de reprise ;
ouvrages et leurs murs chasse-mer ger d’une part les travaux de réglage / compactage du revêtement bitumineux à D’aboutir à un nivellement satis-
(figure 5). compactage du sable / pose du revête- proprement dit, il était demandé à l'En- faisant et un surfaçage parfait de
la couche apparente.
De façon plus générale et en raison du
7a & 7b- Plate- caractère en grande partie maritime
forme de fabri- des travaux d’enrochements, le Maître
cation et de
stockage des d’œuvre s’est attaché, pour la rédaction
Xblocs. du contrat de travaux :
8- Localisations à À bien cadrer le phasage général en
possibles des ayant au préalable bien posé l’en-
dommages. chaînement des diverses tâches de
9- Planche traitement / dragage / travaux d’en-
d’essai de pose
des Xblocs. rochements, ceci pour permettre
de communiquer aux autres inter-
7a & 7b- Xbloc venants les différentes dates de
production libération d’emprise ou de mises
and storage à disposition ;
platform.
à À laisser cependant une certaine
8- Possible latitude dans le choix des procédés
damage
locations. de mise en œuvre afin de permettre
9- Xbloc laying aux entreprises spécialisées d’expri-
test section. mer leur savoir-faire avec le maté-
© GPMD – Sodraco

riel qu’elles maîtrisent ;


à À inciter à une optimisation des
9 délais.

Localisations possibles des dommages la réponse


en groupement
Les sociétés Sodraco ( membre du
groupe Jan De Nul ), Bouygues TP, Colas
et Ménard se sont unis en groupement
pour répondre aux différents enjeux du
projet.
Dans ce groupement :
à Sodraco avait la responsabilité des
travaux de dragage et de construc-
tion des digues en enrochements ;
à Bouygues TP, des ouvrages en
8
© DR

béton et des Xblocs ;

avril / mai 2014 Travaux n° 905 31


Travaux
maritimes
et fluviaux

à Colas, de la digue en sable revêtue


en grave bitume ;
à Menard, des traitements de sols.

les protections côtières


en enrochements
Fourniture d’enrochements
Au total, 9 catégories d’enrochements
naturels ont été utilisées pour le pro-
jet : du 60-300 kg au 6-10 t pour un
total de 1 000 000 t d’enrochements
( en plus des 540 000 t de tout-venant
calibré du noyau des digues ).
Ces enrochements provenaient en
majorité des carrières françaises, sauf
pour une partie ( environ 35 % ) d’origine
norvégienne, de manière à pouvoir réa-
liser le programme strict des travaux.
Ainsi, la cadence de fourniture moyenne
a pu être de 5 à 6 mille tonnes d’en-
rochements par jour, avec quelques
périodes à presque 10 000 t / j.
Les enrochements étaient tous stockés
sur site à proximité de deux quais tem-

© GPMD – Happy days


poraires (figure 6).

Déroulement du chantier
La construction des différentes protec- 10
tions côtières a demandé beaucoup
d’ingéniosité de la part de l’entreprise
et une forte exigence en matériel, ceci 10 - Camera
pour répondre aux différentes exi- ultrason 3D
gences suivantes : « Échoscope »
à Une grande diversité de coupes monté sur un
bras au-dessus
types au sein même des différentes du Xbloc à
sections des 2,6 km de digues inté- installer.
rieures ; 11- Vue des
à Des raccordements souvent compli- Xblocs sous-
qués entre deux sections ; marins avec
« l’échoscope ».
à Une amplitude des marées très
importante ( souvent plus de 6 m ).
Pour chaque section, Sodraco a dû 10 - "Echoscope"
3D ultrasonic
développer différentes procédures et camera mounted
phasages de construction. on an arm above
Une supervision intense de ces travaux the Xbloc to be
a été nécessaire pour garantir la qualité installed.
requise. 11- View
of undersea
Xblocs with the
Les Xblocs "Echoscope". 11
La fabrication des Xblocs © DR

Le chantier du Terminal Méthanier


a nécessité la fabrication et mise en
œuvre d’environ 3 000 Xblocs. Celle-ci a permis la fabrication de à Le poste de l’après-midi destiné à ( T° max < 70°C, T° cœur - T° peau
Le Xbloc est un produit breveté par 30 blocs par jour, au moyen de 30 cof- la fin des opérations de coffrage et le < 20°C ).
DMC ( Delta Marine Consultant ), déjà frages de fabrication spécifiques. Les bétonnage des 30 blocs sur la ligne 2. Les contrôles
utilisé sur plusieurs ouvrages dans le travaux ont été réalisés sur 2 postes : Le béton a fait l’objet d’une formula- Le cahier des charges des contrôles
monde. Il s’agit d’un bloc de béton à Le poste du matin destiné au décof- tion spéciale par la direction technique imposé par le détenteur du brevet
non armé ayant une géométrie à frage des blocs coulés la veille sur la de Bouygues TP, lui permettant de ( DMC ) a requis une organisation consé-
6 branches et qui existe en plusieurs ligne 1, nettoyage des moules et mise répondre aux critères : quente pour en assurer le suivi et la
tailles. Le projet a été réalisé avec des en place des coffrages sur la ligne 2. à   De montée en résistance très traçabilité :
blocs de 6 m 3. En parallèle, les blocs coulés l’avant- rapide ( 6 MPa à 18 h pour ouverture à Marquage de chaque bloc ;
Une plate-forme de fabrication consti- veille sur la ligne 2 sont mis en stock des coffrages et 12,5 MPa à 28 h pour à 1 fiche de contrôle par bloc ( suivi
tuée de deux lignes de production a afin de pouvoir utiliser cette ligne de le transport ) ; bétonnage, état des lieux au décoffrage
été créée sur le site par Bouygues TP production ( délai de séchage de 28 h à De maîtrise de la montée en tem- ( perte de matière, fissures, voir détail
Régions France (figures 7a & 7b). minimum avant déplacement ) ; pérature selon les critères du CCTP ci-après ) )  ;

32 Travaux n° 905 avril / mai 2014


à  Éprouvettes de contrôle tous les Planche d’essai d’essai a été réalisée à sec sur la à La position de chaque Xbloc en
50 m 3 ( traction et compression ) ; de pose des Xblocs plateforme en sable, en respectant les section courbe, qui devait être bloqué
à   1 Mesure thermique ( thermo- Afin de familiariser les opérateurs de caractéristiques des sections réelles dans la carapace par d’autres Xblocs et
couples ) tous les 600 blocs ; grue et pour s’assurer que l’équipe soit (figure 9) : par contact avec la sous-couche.
à 2 carottages mécaniques et 1 pe- capable de placer les Xblocs selon les à  Les enrochements de pied et de L’installation sous l’eau a été particu-
sée tous les 80 blocs. spécifications prescrites, une planche talus ( 1-3T )  ; lièrement difficile et a nécessité l’utili-
L’entreprise DMC a séparé virtuelle- à La pente du talus ( 1.5H / 1V ). sation d’un système de sonar « échos-
ment un Xbloc en 4 zones (figure 8) : Contrôle de la pose sous l’eau cope », notamment pour la pose des
les surfaces courantes (A ), les angles La pose des Xblocs devait suivre stric- Xblocs des deux premières rangées.
intérieurs ( B ), les angles extérieurs ( C ) tement le plan de pose préparé par Le système « échoscope » donne des
et le nez ( D ). 12- Vue en plan DMC. images en temps réel de la situation
Pour chaque zone, DMC a établi des cri- des digues L’approbation de chaque section de sous eau et assiste le conducteur de la
tères et des niveaux pour chaque type extérieures. pose dépendait de : grue dans la pose du Xbloc pour satis-
de dommage. Ces critères ont été utili- 13- Coupe en à La densité de pose relative, qui faire aux critères exigés.
sés pour concevoir la Fiche de Contrôle travers de la devait se rapprocher de la densité Les données du système étaient trans-
digue DEX-ER.
qui a retenu 4 niveaux possibles d’un de pose théorique (entre 98 % et mises du sondeur vers la cabine du
dommage : « Négligeable », « Accep- 105 %)  ; conducteur, le châssis du capteur étant
table », « À réparer » ou « À rejeter ». 12- Plan view à  La position de chaque Xbloc en positionné à environ 2 m au-dessus
of outer break-
Au total, pour le projet, on retiendra waters. section courante, qui devait être bloqué du bloc (figures 10 & 11).
que 2 872 Xblocs ont été posés, pour 13- Cross section par deux autres Xblocs de la rangée
2 959 fabriqués, soit 87 u de réserve. of the DEX-ER supérieure et par contact avec la sous- la digue en sable
3 blocs ont été refusés. breakwater. couche ; revêtue en grave bitume
Présentation générale
La digue en Enrobés DEX-ER relie la
digue du Ruytingen existante, elle
Vue en plan des digues extérieures aussi en enrobés, à la nouvelle digue
DEX-NPLA réalisée en enrochement
(figure 12). Avec une longueur de
470 mètres, les conditions de site et
la compatibilité de raccordement avec
la digue existante ont conduit à retenir
la structure suivante (figure 13) :
à Remblais en sable de dune du site
( 70 000 m 3 de remblais D1) ;
à Géotextile ( 25 000 m 2 )  ;
à couche de forme en GNT 1/40
( 6 000 m 3 )  ;
à Revêtement en grave bitume
( 20  000 T )  ;
à Protection en pied par un rideau de
palplanches et une butée en enro-
chements.

Les planches d’essais


12
© DR

En laboratoire, il a été réalisé plusieurs


formulations d’enrobés en variant les
Coupe en travers de la digue DEX-ER dosages des différents constituants
( mélange granulaire adapté, sable roulé
et bitume classique ) de manière à obte-
nir une compacité supérieure à 95 % de
la compacité « référence Duriez » ( exi-
gence du CCTP ), une bonne maniabilité
pour faciliter la mise en œuvre et une
bonne tenue à l’eau de l’ouvrage au vu
de sa future utilisation.
Les formulations donnant les moulages
d’enrobés ayant la meilleure compacité
( le minimum de pourcentage de vides )
mesurée par pesée hydrostatique, ont
été retenues.
Pour la mise en œuvre, les probléma-
tiques rencontrées concernaient l’ap-
plication des enrobés sur une pente de
25 %, et avec des épaisseurs élevées
13
© DR

( 50  cm ).

avril / mai 2014 Travaux n° 905 33


Travaux
maritimes
et fluviaux

15
© DR

Pour optimiser la qualité et le rende- Déroulement du chantier, 14a & 14b- à En pied de digue jusqu’à la cote +8
ment de la mise en œuvre, Colas Nord matériel, cadences Finisseur. CMG ( partie immergée de la digue ),
Picardie a utilisé un finisseur spécifique En phase  1, l’entreprise Sodraco a 15- Finisseur avec une sous-couche GB 0 / 31,5
(figures 14a & 14b) avec : mis en place un dispositif provisoire de en descente. sur 30 cm et une couche de sur-
à Inclinaison du bac moteur via un protection par palplanches de la future face GB 0 / 20 sur 20 cm ;
système réglable ; digue DEX-ER. 14a & 14b- à Au-dessus de +8 CMG ( partie
à Bac d’alimentation de grande capa- En phase 2, Colas et l’entreprise EPV Finisher. émergée ), avec la seule couche de
cité et incliné ( 25 t ) ; ont réalisé des remblais techniques en 15- Finisher surface GB 0/20 sur 20 cm.
descent.
à Allègement de la table ( suppression sable de catégorie D1, issu du dragage Les enrobés mis en place à l’aide du
de l’hydraulique ) ; en mer, à l’aide de pelles à chenilles, finisseur adapté, alimenté à l’aide d’un
à Optimisation de la table pour amé- Dumper et Bull. Le compactage du alimentateur continu FRANEX, ont été
liorer l’étanchéité du revêtement sable a été réalisé en utilisant un com- réalisés à une cadence journalière de
via un redan compacté à la plaque pacteur V5 avec une teneur en eau du Un système de filtre en sable fin a 300 à 400 t (figure 15).
vibrante tirée par le finisseur. sable maitrisée. également été mis en place en pied,
Pour le compactage en forte épais- En phase 3, après la mise en œuvre devant le rideau de palplanches pour Les contrôles
seur, il a été utilisé un compacteur d’un géotextile de séparation, la couche éviter que le noyau en sable ne se vide Pour le sable à mettre en remblai, des
tandem de type VT2, et les épais- de forme en GNT 1/40, spécialement sous l'effet des gradients hydrauliques contrôles d’identification usuels hebdo-
seurs des couches ont été adaptées formulée pour l’occasion, a été appli- liés à la marée. madaires ont été réalisés ( granulomé-
afin de garantir un pourcentage de quée à l’aide d’un Bull D6N équipé En phase 4, deux structures différentes tries, densités Proctor, teneur en eau
vide faible. d’un GPS. d’enrobés ont été mises en place : et argilosité ) pour permettre sa classi-

14a 14b
© DR

34 Travaux n° 905 avril / mai 2014


fication suivant la norme NF P 11 300
du guide Setra GTR.
Le contrôle de mise en œuvre s’est
effectué par mesure des densités au
gammadensimètre, le CCTP exigeant
une compacité supérieure à 95 % de
l’OPN. Toutes les zones non conformes
en compactage ont été purgées. Il a
été ainsi effectué 36 interventions, avec
près de 380 points de densité réalisés.
Pour la GNT 1/40 mise en œuvre sur
un géotextile ( en 2 fois 30 cm ), seuls
des contrôles granulométriques d’iden-
tification ont été réalisés, à raison d’un
contrôle pour 1 000 t.
Les contrôles de l’application des
enrobés se sont déroulés d’une façon
classique, identiques aux suivis de
chantiers d’enrobés routiers, avec des
contrôles de fabrication de l’enrobé
( contrôles granulométriques et teneurs
en liant pour vérifier la conformité par 16a
rapport au marquage CE ) par réalisa- © DR

tion d’extraction grâce à une infratest et


des contrôles de densité en place. 16a & 16b-
Au total, ont été réalisés : Compactage
à 50 extractions d’enrobés ( soit une et revêtement
extraction par journée d’applica- fini.
tion, soit environ une toutes les
400 tonnes appliquées ) ; 16a & 16b-
à Plus de 300 points de densité au Compacting
and finished
gammadensimètre. surfacing.
Des reprises de structure ont été néces- 16b
saires afin de répondre à l’ensemble
des spécifications (figures 16a & 16b).
- La validation des procédures de
Le retour d’expérience mise en œuvre de l’enrobé par
à Une telle digue en sable revêtue en l’intermédiaire de planches d’es-
Principaux intervenants
grave bitume, avec des pentes à sais ( nombre de couches, épais- pour les travaux
25 % (4H / 1V ), n’a pas été réalisée seur, nombre de passe du com- d’infrastructure portuaire
en France depuis plusieurs décen- pacteur, type de compacteur... ) ;
nies. Elle a nécessité : à La principale contrainte a résidé Maîtrise d’Ouvrage : Grand Port Maritime de Dunkerque
- Une étude de formulations d’en- dans l’application d’enrobés en Maîtrise d’œuvre : Arcadis
robés permettant de garantir les plein hiver ( conditions hivernales
Groupement d’Entreprises : Sodraco / Colas / Ménard / Bouygues TPRF
exigences du CCTP ; difficiles ) dans le nord de la France
- Une adaptation du matériel de sur le littoral où le vent amplifie Coordonnateur SPS : Apave
pose ; l’effet des basses températures. m

abstract
RIPRAP AND BITUMEN TREATED BASE LAS ESCOLLERAS Y LA GRAVA-BETÚN
MATERIAL IN THE MARITIME STRUCTURES EN LAS OBRAS MARÍTIMAS DE LA TERMINAL
OF THE DUNKIRK LNG TANKER TERMINAL METANERA DE DUNKERQUE
Frédéric CARON, GPMD - Valérie LEFEBVRE-MIGNON, Arcadis - Kobbe PEIRS, Frédéric CARON, GPMD - Valérie LEFEBVRE-MIGNON, Arcadis - Kobbe PEIRS,
Sodraco - François QUANDALLE, Bouygues - Alan CORLAY, Colas Sodraco - François QUANDALLE, Bouygues - Alan CORLAY, Colas

As part of maritime infrastructure development for the LNG Tanker En el marco del acondicionamiento de las infraestructuras marítimas
Terminal for the contracting authority Grand Port Méthanier de Dunkerque, de la Terminal Metanera bajo la Dirección de Obra del Gran Puerto Metanero
4,740 metres of breakwaters were constructed, 3,880 m in natural riprap, de Dunkerque, se han construido 4.740 m de diques de protección, 3.880 m
440 m in artificial riprap ( Xblocs) and 420 m in bitumen treated base material. de escolleras naturales, 440 m de escolleras artificiales ( Xbloques) y 420 m
These breakwaters are designed to provide protection against the swell for the de grava-betún. Estos diques de protección están destinados a proteger contra
platform receiving the gas tanks and the berth to ensure it of an availability rate el oleaje la plataforma que recibe los depósitos de gas y el atracadero para
exceeding 99%. m garantizarle una tasa de disponibilidad superior al 99%. m

avril / mai 2014 Travaux n° 905 35


Travaux
maritimes
et fluviaux

1
© Photothèque EMCC

QUAI FLUVIAL POUR LA PLATEFORME


MULTIMODALE DU HAVRE
AuteurS : Luc BARBOT, manager de projet, ARCADIS - Jean Pierre DROUAUD, adjoint au directeur travaux, ARCADIS -
Mickaël AUZAS, directeur travaux, EMCC

AFIN DE PERMETTRE L’ACHEMINEMENT ET LE TRANSPORT DES CONTENEURS SUR LA FUTURE PLATEFORME


MULTIMODALE DU HAVRE, UN QUAI DE 400 M DE LONG A ÉTÉ CONSTRUIT. CET OUVRAGE, CONSTITUÉ D’UN RIDEAU
DE PALPLANCHES TIRANTÉ, SOUTIENT LA PLATEFORME ARRIÈRE SUR 8 M DE HAUTEUR. CETTE PLATEFORME,
QUI ACCUEILLERA DES VOIES FÉRRÉES ET DES CONTENEURS, REPOSE SUR UN RÉSEAU D’INCLUSIONS RIGIDES.

la plateforme une alternative aux transports routiers. à Une zone de stockage trimodale de contexte
multimodale Située sur un terrain de 95 hectares, 2 600 conteneurs manutentionnés géotechnique
La plateforme multimodale du Havre est la plateforme comprend principalement : par des reach stackers ; Le site de la plateforme multimodale
située au pied du pont de Normandie le à Une cour fluviale de 400 m de long, à Puis une zone de bâtiments pour longe la rive nord du Grand Canal du
long du Grand Canal. desservie par navette ferroviaire, l’accueil, le local social et un hangar Havre est inscrit dans la paléo-vallée
Cette plateforme, qui est réalisée par avec deux portiques à bec et un quai pour l’entretien des reach stackers de la Seine qui a été comblée par
Projenor dans le cadre d'un contrat de fluvial en palplanches métalliques ; et des locomotives. un complexe alluvionnaire fluvio-marin
promotion immobilière pour compte de à Une cour ferroviaire de 750 m, Le projet prévoit donc, pour la créa- au cours du Quaternaire en suivant une
LH2T, a pour objectif d’accompagner comportant huit voies ferrées et une tion de la cour fluviale et l’accueil des sédimentation d’estuaire. Grâce à ce
la montée en puissance de Port 2000, zone de stockage de conteneurs ; barges, la construction d’un quai en système de sédimentation, on rencon-
et surtout d’optimiser la gestion des à Un faisceau de réception ferroviaire palplanches métalliques et l’aména- tre une alternance de matériaux limo-
flux de marchandises en prévoyant un électrifié de douze voies de 750 m gement des berges en enrochements neux, argileux et de sédiments sableux.
lieu de regroupement tout en offrant de long ; (figures 2 et 3). À partir des résultats des différentes

36 Travaux n° 905 avril / mai 2014


© Photothèque ARCADIS

2 3

campagnes géotechniques réalisées 2- Pose des organiques ( épaisseur moyenne 5,5 m à  Puis le substratum constitué de
sur le site, la succession stratigraphique défenses et à 6 m au droit du quai ) ; marnes argileuses ou de sables de
finalisation
du site serait la suivante, à partir du du dragage. à  Les dépôts d’estuaire et marins l’Albien.
terrain naturel et vers le bas : 3- Le quai avec définis comme les Sables gris-vert Les terrains sont baignés par une nappe
à Une couche de terre végétale sur ses défenses ( S2 ) qui sont moyennement compacts à phréatique, dont le toit est situé dans
une épaisseur moyenne de 10 cm à d'accostage. compacts et dont l’épaisseur moyenne le niveau limoneux récent de surface.
15 cm ; 4- Coupe type est comprise entre 12,5 m et 13 m Cette nappe est limitée géographique-
à  Une première couche ( S0 ) de du quai. dans la zone du quai ; ment par le Grand Canal au sud et par
sable assez propre de faible épaisseur à  Les sédiments fins continentaux le canal du Havre au nord. En relation
2- Placing pro-
( épaisseur moyenne 0,7 m au droit tection systems correspondant à des silts et sables directe avec ces canaux, elle constitue
du quai ) correspondant probablement and finalisation fins plus ou moins argileux ( L3 ), dont une nappe alluviale dont le niveau pié-
à des remblais provenant du dragage of dredging. l’épaisseur moyenne est de l’ordre de zométrique est influencé par celui du
du canal ; 3- The quay with 7,5 m au droit du quai ; Grand Canal. Cette nappe est également
à Les dépôts récents ( L1) correspon- its mooring pro- à Les sédiments grossiers continen- influencée par les eaux météoriques qui,
tection systems.
dant à une alternance de sable très fin taux appelés les Graves de fond ( G4 ), par transmissivité verticale au sein des
4- Typical cross
à moyen, de silts plus ou moins argileux section of the de 7 m d’épaisseur en moyenne au terrains de surface, apporte une alimen-
et d’argile silteuse avec des passées quay. droit du quai ; tation complémentaire en eau.

Coupe type du quai


© Photothèque ARCADIS

avril / mai 2014 Travaux n° 905 37


Travaux
maritimes
et fluviaux

solution retenue
La solution choisie pour concevoir
le quai est un rideau de palplanches
retenu par une rangée de tirants ancrés
sur un contre-rideau arrière ( figure 4).
Les palplanches du rideau principal
sont constituées de profilé type AZ17-
700 de 11,9 m de longueur. Le contre-
rideau, distant de 16,35 m en arrière
du rideau principal, est constitué de
profilés type AZ12-770 de 8,5 m de
longueur. La liaison entre le rideau prin-
cipal et le contre-rideau est assurée au
moyen de tirants passifs de 60 mm de
diamètre, de nuance Fe500, articulés
aux deux extrémités. Une lierne métal-
lique est disposée sur le rideau principal
et sur le contre-rideau pour permettre
l’accroche des tirants et la répartition
des efforts (figure 7). L’espacement
des tirants est adapté de manière à
permettre la réalisation, dans un deu-
xième temps, de pieux en béton de
820 mm et de 1 020 mm de diamètre
qui servent de fondation à la longrine
du chemin de roulement des portiques.
Pour limiter les phénomènes de cor-
rosion, les tirants ont été disposés à la
cote de +6,8 CMH afin d’être constam-
ment sous le niveau de la nappe et du
marnage du canal.
La poutre de couronnement sera éga-
lement poursuivie, côté canal, sous le
niveau des plus basses eaux du canal
(+6,8 CMH ) afin de limiter la corrosion
du rideau de palplanches.
Pour s’affranchir de la durée de pré-
5
chargement des terrains, qui n’était pas

5- Battage des
palplanches.
6- Réalisation
des inclusions
rigides.
7- Mise en place
des tirants et
des liernes.
8- Mise en place
des liernes.
Figures 5, 6, 7 & 9 © Photothèque ARCADIS - Figure 8 © Photothèque EMCC

9- Tirants et
liernes sur le 6 7
contre-rideau.

5- Driving sheet
piling.
6- Execution of
rigid inclusions.
7- Installing tie
anchors and
connecting ribs.
8- Placing
connecting ribs.
9- Tie anchors
and connecting
ribs on the coun-
ter-curtain. 8 9

38 Travaux n° 905 avril / mai 2014


10
© Photothèque ARCADIS

compatible avec le planning des tra- Mur de quai sont fixés sur les liernes métalliques
vaux dans le secteur du quai, un réseau 10- Terrassement et rideau d’ancrage à la cote de +6,8 CMH ( figures 7, 8
d’inclusions rigides a été disposé, sous entre rideaux de Compte tenu de la topographie du et  9 ).
palplanches.
le niveau des tirants, entre les cotes site, les travaux de mise en œuvre des Ces travaux, se déroulant sous le
+6,4 CMH et -1,1 CMH. Les inclu- 11- Dispositif de palplanches sont réalisés par battage niveau de la nappe, ont été réalisés à
pointes filtrantes.
sions rigides de 0,34 m de diamètre depuis le terre-plein. l’abri d’un rabattement de nappe par
sont constituées de béton et disposées Le battage est effectué au vibrofonceur pointes filtrantes disposées suivant
10- Earthworks
suivant un maillage de 2,4 m x 2,4 m between sheet à l’aide d’un mât de battage. Cette deux lignes parallèles ( figure 11 ).
entre le rideau principal et le contre- piling curtains. technique permet de se passer d’un Pour la protection des éléments métal-
rideau ( figure 6 ). Un matelas de répar- 11- Well points guide rigide ( figure 5 ). liques de la structure du quai, en com-
tition, constitué de grave recyclée 0 / 80 system. Une fois les rideaux de palplanches plément de la perte d’épaisseur prise
et d’un géotextile Rock PEC 50 / 55, est mis en œuvre, les tirants d’ancrage en compte dans les calculs, il est prévu
mis en place entre les cotes +6,4 CMH un dispositif de protection cathodique
et +6,8 CMH. Au final, les terrains, © Photothèque ARCADIS par anodes sacrificielles.
devant le rideau principal et dans le Ainsi, pour la structure principale du
canal, seront dragués afin de réaliser quai, la protection vis-à-vis de la corro-
une aire d’accostage et d’amarrage sion est assurée comme suit :
des porte-conteneurs à une cote de à Pas d’exposition d’éléments métal-
+1,8 CMH. Les talus des deux berges liques en contact direct avec l’eau
seront protégés par des enrochements du canal et de la nappe dans les
de 0,5 à 1 tonne. zones de marnage ;
à Protection cathodique dans les
déroulement zones immergées ( épaisseur sacri-
du chantier ficielle en complément ) ;
Travaux préparatoires à Épaisseur sacrificielle pour les
Les travaux sont réalisés dans un site autres zones.
sensible et des mesures spécifiques
sont prises pour la protection de l’en- Terrassement
vironnement. La préparation de la zone et remblaiement
de travail, comprenant le décapage et Les terrassements entre les deux
le stockage de la terre végétale, est rideaux de palplanches ont été réa-
faite hors période de nidification. Après lisés avec l’aide de pelles de 36
le réglage des plateformes, les pal- tonnes, à l’abri d’un rabattement de
planches sont disposées sur les zones nappe constitué de pointes filtrantes
décapées avant leur mise en œuvre. 11 ( figure  10 ).

avril / mai 2014 Travaux n° 905 39


Travaux
maritimes
et fluviaux

© Photothèque ARCADIS
12 13

Une plateforme de travail a été confec- l’inter-rideau. Pour améliorer la répar- d’accès au plan d’eau et le système
tionnée en fond de fouille afin de tition des charges sur les inclusions de défense d’accostage constitué
permettre la réalisation des travaux rigides, un géotextile, de type Rock 12- Plateforme par trente-neuf défenses cylin-
d’amélioration de sol par inclusions PEC 50/ 55, est disposé au milieu du de travail pour driques de 1 000 mm de diamètre
rigides ( figure  12 ). matelas de répartition. inclusions (figure 3).
rigides.
Une fois les travaux d’inclusions La poutre de couronnement a été
13- Ferraillage
rigides et de pose des tirants réalisés, Poutre de couronnement de la poutre de réalisée à terre à l’aide d’un outil de
le remblaiement de la fouille est effec- Le quai est équipé, en partie supé- couronnement. coffrage mobile, guidé depuis la plate-
tué avec les matériaux fournis par le rieure, d’une poutre de couronnement 14- Bétonnage forme de l’inter-rideau. Les banches en
GPMH ( Grand Port Maritime du Havre ) en béton armé qui assure les fonctions de la poutre de pied de poutre, côté canal, sont main-
et provenant des travaux de dragage principales suivantes : couronnement. tenues par des entretoises fixées aux
de Port 2000. Le matériau est consti- à Rigidité d’ensemble du quai ; palplanches, l’outil permet d’effectuer
tué d’un sable plus ou moins silteux de à Protection du rideau principal, sur 12- Work des coulées de 20 m (figures 13 et 14).
classe B1 à B5 suivant la classification la zone de marnage, pour limiter platform for La retombée de la poutre de couronne-
du guide des terrassements routiers rigid inclusions.
la corrosion ; ment, côté canal, a été arasée à la cote
( GTR ). à Transmission des efforts d’amar- 13- Capping de +6,7 CMH afin d’englober la tête
beam reinfor-
Afin d’assurer leur parfaite mise en rage aux structures d’ancrage du cing bars. des tirants et de réduire la corrosion de
œuvre et leur compactage, les rem- quai ; 14- Capping cet élément.
blais ont été mis en place par couches à Accueil des apparaux de quai et des beam concre- Préalablement à la mise en œuvre du
de 25 cm d’épaisseur compactées à équipements tels que les bollards, ting. béton, l’écrou rotulé de la tête de tirant
l’aide d’un cylindre mixte ( bille / pneus ) les bornes d’alimentation en eau est noyé dans un tube PVC rempli de
type cc501 sans vibration du cylindre douce et électricité, les échelles mousse expansive pour donner au
pour les premières couches au-dessus
des tirants, et par couches de 35 cm
à 45 cm ensuite.

Inclusions rigides
Pour améliorer les sols et minimiser les
tassements de la plateforme en arrière
du quai sous les surcharges d’exploi-
tation des conteneurs, un réseau d’in-
clusions rigides a été réalisé suivant
un maillage de 2,4 m x 2,4 m.
Les inclusions rigides, réalisées en
béton C20/25, ont un diamètre de
34 cm et une longueur variant de 5 m
à 8,7 m suivant le niveau de la plate-
forme et la nature des terrains
Les inclusions sont mises en œuvre
par vibrofonçage d’un tube muni d’un
clapet en pointe. Le béton est injecté à
la remontée du tube et recépé à frais
( figure  6 ).
© Photothèque EMCC

Un matelas de répartition de 40 cm


d’épaisseur, en grave recyclée
0 / 80 mm, s’intercale entre les inclu-
sions et les remblais de remplissage de 14

40 Travaux n° 905 avril / mai 2014


des matériaux se fait au moyen de
conduites flottantes depuis la drague
jusqu’à la berge, puis au moyen de
conduites fixes à terre jusqu’à la zone
de stockage.
Le refoulement des eaux d’exhaure
après assèchement des matériaux est
effectué gravitairement, après réalisa-
tion de mesures de vérification du taux
de pollution.
Les talus constituant les berges de part
et d’autre du quai sont protégés par
un lit d’enrochement de 500 / 1 000 kg
après mise en place d’un géotextile
Tencate P60.
© Photothèque ARCADIS

Finitions
Prochainement, les travaux de pose
des anodes sacrificielles par plongeurs
15 termineront les travaux du quai.
Les travaux d’ensemble de la plate-
forme continueront dans le secteur de
tirant la faculté de s’ajuster au sein de sur les emprises nécessaire à la la cour fluviale, avec d’autres marchés,
la poutre de couronnement, notamment manœuvre des navires. par l’aménagement du terre-plein.
lors de la libération de la butée pendant 15- Mise Le raccordement du plafond de dra- Les travaux restant à réaliser sont :
en œuvre des
les opérations de dragage. enrochements. gage aux berges existantes est réalisé à Les pieux de fondation des lon-
avec une pelle grand bras par le biais grines du chemin de roulement,
Dragage 15- Placing de talus dressés à une pente de 5 H  / 1V ainsi que les longrines ;
L’objectif des opérations de dragage riprap. (figure 15). à La voirie pour les poids lourds et
consiste à garantir un plafond de dra- Le volume total du dragage est de les reach stackers, y compris son
gage minimal à la cote de +1,8 CMH, 128 000 m 3. assise traitée au liant pour atteindre
Le dragage a été réalisé d’une part de une portance de classe PF3 ;
manière nautique au moyen d’une dra- à Les voies ferrées entre les longrines
gue suceuse refouleuse de 12 pouces, du chemin de roulement ;
Principales quantités et d’autre part de manière terrestre
au droit de l’ancienne berge jusqu’au
à Les travaux de réseaux de récupé-
ration des eaux pluviales, d’électri-
Structure du quai niveau d’eau du canal avec un échelon cité, d’alimentation des portiques et
Palplanches AZ 17-700 : 344 u de 11,9 m ( 299 t ) de pelle mécanique 954. L’ensemble d’éclairage ;
des matériaux excavés est stocké, par à Et, pour finir, la mise en place des
Palplanches AZ 12-770 : 308 u de 8,5 m (190 t )
refoulement, dans un bassin confec- deux portiques à bec sur les che-
Tirants : 196 u ( 65 t ) tionné à l’ouest du site. Le transport mins de roulement. m
Liernes : 1 139 m (162 t )
Béton : 1 300 m 3
Acier béton armé : 153 415 kg

Terrassement - Dragage - Inclusions rigides Principaux Intervenants


Déblai : 20 000 m  3
MaÎtres d’ouvrages : LH2T et Projenor
Remblai : 27 000 m 3 MaÎtre d’œuvre : Arcadis
Dragage : 187 000 m 3 Entreprises : Emcc (Quai - Marché n°7), Visdragage ( Dragage -
Inclusions rigides diamètre 34 cm : Marché n°8 ), Valerian ( Inclusions Rigides - Marché n°1- sous-traitant
3 800 u de 5 m à 8,7 m de longueur Keller )

abstract
RIVER QUAY FOR THE MULTIMODAL MUELLE FLUVIAL PARA LA PLATAFORMA
PLATFORM OF LE HAVRE MULTIMODAL DE LE HAVRE
Luc BARBOT, ARCADIS - Jean Pierre DROUAUD, ARCADIS - Mickaël AUZAS, EMCC Luc BARBOT, ARCADIS - Jean Pierre DROUAUD, ARCADIS - Mickaël AUZAS, EMCC

For container routing and transport on the future multimodal platform Con objeto de permitir el envío y el transporte de los contenedores en
of Le Havre, a quay 400 metres long was built. This structure, consisting la futura plataforma multimodal de Le Havre, se ha construido un muelle
of a sheet piling curtain restrained by tie anchors, supports the rear platform de 400 m de longitud. Esta obra, constituida por una pantalla de tablestacas
over a height of 8 metres. The platform, which will receive railway tracks and sujeta por tirantes, sostiene la plataforma trasera a 8 m de altura. Esta
containers, rests on a system of rigid inclusions. m plataforma, que acogerá vías férreas y contenedores, se apoya en una red de
inclusiones rígidas. m

avril / mai 2014 Travaux n° 905 41


Travaux
maritimes
et fluviaux

1- Installation
de l'Upper Mo-
dule du Quartier
Vie OFQ.

1- Installation
of the Upper
Module of
the OFQ living
quarters.

© SAIPEM

42 Travaux n° 905 avril / mai 2014


L’installation de plateformes
offshore au Nigéria sur
le projet OFON 2
AuteurS : Ludovic Lamberdière, Chef de Projet, Saipem sa - Vincent Bischoff, Installation Manager, Saipem sa

FIN 2013, UNE FLOTTE DE BATEAUX TRAVAILLANT POUR SAIPEM A ÉTÉ MOBILISÉE VERS LE CHAMP PÉTROLIER
OFFSHORE DE OFON AU NIGÉRIA POUR Y INSTALLER DEUX PLATEFORMES PERMETTANT D’ACCROÎTRE LA
PRODUCTION DE PÉTROLE DU CHAMP EXISTANT ET D’EXPLOITER SON GAZ. LES PLATEFORMES ONT ÉTÉ
PRÉFABRIQUÉES AU NIGÉRIA, AU CONGO ET EN EUROPE. UNE FOIS INSTALLÉES, ELLES ONT ÉTÉ REMISES À TOTAL
QUI EST L’EXPLOITANT DU CHAMP.

foncent profondément dans le sol


jusqu’aux couches portantes, servant
ainsi de fondations à la plateforme ;
à Une ou plusieurs plateformes ( decks
ou encore modules ), préfabriquées
à terre, puis installées au-dessus
du jacket, en appui sur les piles, qui
regroupent sur plusieurs niveaux les
équipements et installations néces-
saires au procédé de traitement du
pétrole brut, les modules de contrôle et
de commande et, sur une plateforme
dédiée, le quartier d’habitation.
En 2005 Saipem signe un contrat avec
Total pour le transport et l’installation de
deux plateformes du nouveau complexe
(figure 4) :
a- Le jacket nommé OFP2 sera fabri-
qué par Saipem, sur sa base de
Port-Harcourt au Nigéria.
b- Les piles d’OFP2 seront fabriquées
par un sous-traitant de Saipem en
Allemagne.
c- Les éléments de la plateforme OFQ
© SAIPEM

2 seront fabriqués par des sous-


traitants de Total : à Fos-sur-Mer en
France pour deux decks, à Lagos
le contexte 2- Situation l’on rencontre dans le Golfe de Guinée, au Nigéria pour un troisième deck,
Le champ pétrolier de Ofon est exploité du champ OFON une plateforme est traditionnellement et à Port-Harcourt pour les deux
dans le Golfe derniers decks ainsi que pour le
en partenariat avec la Nigerian Natio- de Guinée.
constituée comme suit :
nal Petroleum Corporation ( NNPC ) à Un jacket, structure métallique qui jacket et ses piles.
par Total depuis 1997. Il se situe à repose sur le sol marin et émerge d- Les nouvelles plateformes de tête de
2- Location of
environ 50 km des côtes nigérianes, the Ofon field de l’océan pour servir de support à puits, le système sous-marin ainsi
par une quarantaine de mètres de in the Gulf of la plateforme, appelée deck (figure 1) ; que le deck d’OFP2 seront fabri-
fond (figure 2). Dans ces faibles pro- Guinea. à  Des pieux battus (piles), qui tra- qués et installés par d’autres sous-
fondeurs et avec le type de sols que versent les jambes du jacket, et s’en- traitants de Total.

avril / mai 2014 Travaux n° 905 43


Travaux
maritimes
et fluviaux

des spécificités tien font donc en permanence


Un tel projet est gouverné par les la navette entre le champ offshore
contraintes suivantes : et ces bases logistiques.
a- De nombreuses autorisations admi- - L’embarquement / débarquement
nistratives doivent être accordées, et de l’équipage de la S7000 sont
l’obtention du feu vert pour la réalisa- des opérations soigneusement
tion peut prendre plusieurs années, préparées à l’avance. Lors de
même après la signature du contrat. la mobilisation qui s’est faite à
Ainsi ce contrat signé en 2005, Abidjan en Côte d’Ivoire, 250 per-
n’a-t-il été effectif qu’en 2011. sonnes venant des quatre coins du
b- La détermination du navire d’instal- monde ont été transférées à bord
lation conditionne un grand nombre avec deux hélicoptères, la S7000
de paramètres clés du projet. Le étant trop grosse pour entrer dans
choix du navire de levage amiral de un port d’ Afrique de l’Ouest. Cette
Saipem, la S7000, pour effectuer 3 opération a duré un jour et demi.
© SAIPEM
les travaux a ainsi permis d’élimi- Durant les opérations d’installa-
ner les problèmes de capacité de tion, un bateau rapide de transfert
levage et de réduire le planning e- Une bonne organisation logistique du personnel commençant ou
d’installation. La S7000 est l’un des est un autre facteur clé de la réus- 3- Le jacket terminant sa rotation a effectué
plus puissants navires d’installation site d’un tel projet : OFP2 et ses plusieurs voyages entre Douala
au monde, avec ses deux grues - Prise en compte des délais de piles. au Cameroun et le champ Ofon
de 7000 t de capacité chacune dédouanement qui peuvent être 4- Carte (environ 200  km). Ces transferts
du complexe
( figure 5) (le navire pourrait soule- de plusieurs semaines pour les pétrolier de permanents de personnel requiè-
ver la tour Eiffel). Elle est également équipements venant en dehors du Ofon. rent une gestion précise des visas
équipée de 3  robots sous-marins Nigéria. et une excellente organisation.
pouvant travailler en grande pro- - Les navires d’opération requièrent 3- OFP2 jacket f- Les bateaux travaillent 7 jours sur 7
fondeur, pilotés par des techniciens une base logistique à terre pour and its piers. et 24 h sur 24, une grande flexibilité
spécialisés depuis le bord de la recevoir les éléments à installer, 4- Map of et une grande réactivité sont néces-
S7000, d’un système perfectionné mais également pour la nourriture the Ofon oil saires pour éviter toute interruption
de positionnement dynamique lui fraîche, le gaz, le fuel, les ordures, complex. du travail. Malgré la préparation
permettant de maintenir sa position les imprévus. Des navires de sou- minutieuse, des problèmes survien-
sans ancres. Elle offre 9 000  m 2
de pont et 725  lits. Son équipage
est expérimenté. Sa coque semi-
submersible garantit une bonne carte du Complexe pétrolier de ofon
stabilité à la houle. Lors des opéra-
tions d’installation, elle est ballastée
pour atteindre un tirant d’eau de
27,5 m. La S7000 peut être équipée
d'une tour de pose de pipeline en
grande profondeur.
c- Le coût important des moyens
d’installation mis en jeu -  plu-
sieurs centaines de milliers d’eu-
ros par jour - pousse à réduire au
maximum la durée des opérations
offshore. Plusieurs jours de travail
à terre sont souvent nécessaires
pour limiter certaines tâches en mer
à quelques heures.
d- La santé et la sécurité étant les
valeurs primordiales dans l’indus-
trie pétrolière, toutes les mesures
sont mises en place pour limiter
les risques  : certificat médical,
stage de formation sécurité off-
shore obligatoire, alcool interdit,
incitations à un mode de vie sain.
Pour intervenir plus rapidement en
cas de problème, un médecin est
mobilisé à bord et un hélicoptère est
disponible, les systèmes de commu-
nication sont clarifiés et testés, des
© SAIPEM

exercices d’évacuation sont réguliè-


rement effectués. 4

44 Travaux n° 905 avril / mai 2014


5
© SAIPEM

nent immanquablement tels que 5- S7000, coordination étroite avec les équipes nation entre co-contracteurs et une
les avarie des navires de ravitaille- le navire amiral de Total est menée, elle s’appuie sur gestion documentaire très rigou-
ment (câble bloqué dans l’hélice, de Saipem avec des analyses de risques réalisées reuse.
en premier plan
collisions, etc.). Il faut alors trouver sa tour de pose en commun.
rapidement des solutions. De même de pipeline. i- Le projet a nécessité la synergie de la fabrication
les imprévus techniques lors de 6- Les piles plusieurs centres de compétences Les piles
l’installation des structures deman- du jacket. de Saipem : Paris pour la coordina- Les calculs géotechniques et le design
dent des réponses rapides, avec un 7- Le jacket tion et l’ingénierie d'installation et de la plateforme ont montré que cha-
soutien H24 de Paris, notamment OFP2 prêt à de transport, Londres pour la partie cune des 8 piles du jacket OFP2 devait
pour réaliser ou valider des calculs pour recevoir technique spécifique à la S7000, avoir une longueur de 191 m.
de structures. sa plateforme et bien sûr Lagos et Port-Harcourt Pour permettre sa mise en œuvre avec
g- En accord avec la loi nigériane, Sai- de production. pour l'ingénierie de fabrication et le les grues de la S7000, chaque pile est
pem augmente à chaque nouveau soutien aux opérations au Nigéria. constituée de 3  sections, les plus
projet la participation de la main 5- S7000, Saipem's j- Le jacket OFQ et ses 4 piles, ainsi grandes ayant 93 m de long, 1,8 m
d’œuvre et des fournisseurs locaux. flagship, with, que les 5  modules d’OFQ, sont de diamètre et 6,3  cm d’épaisseur,
in the foreground,
h- Les nouvelles structures devant être its pipeline laying fabriqués et chargés sur les barges pour un poids de 260 t (figure 6).
installées à proximité du complexe tower. de transport par un autre sous-trai- Les tôles constituant les piles ont été
actuel de Ofon, qui est en exploi- 6- The jacket piers. tant de Total. Ce type de montage coupées et roulées à Rostock (Alle-
tation, des arrêts de sa production de projet avec de multiples acteurs, magne), l’élingage nécessaire pour
7- The OFP2 jacket
sont programmés pour assurer ready to receive crée de nombreuses interfaces phy- lever les piles offshore a été mis en
la sécurité. Afin de réduire au maxi- its production siques et techniques qui nécessitent place avant le départ de la barge vers
mum la perte d’exploitation, une platform. également une excellente coordi- le champ.
© SAIPEM

6 7

avril / mai 2014 Travaux n° 905 45


Travaux
maritimes
et fluviaux

Le jacket
Le jacket d’OFP2 a été fabriqué par la
base vie et base de fabrication de Sai-
pem à Port-Harcourt.
La base de Port Harcourt est la plus
grande usine de fabrication d’Afrique,
dédiée aux structures pétrolières. 3 000
Personnes et 150 expatriés y travaillent
en pointe.
Le jacket a été fabriqué avec environ
un million d’heures et 2 années de tra-
vail. Ce cube de 50 m de côté (56 x 49
x 48 m) pèse près de 2 000 t (figure 7).

© SAIPEM
Lors de sa conception initiale il avait été 9
optimisé pour être installé par un navire
plus limité en capacité de levage que
la S7000, ce qui a deux conséquences
importantes :
à La diminution de la surface de sa
base, permettant un gain de poids
dans l'air, augmente son enfoncement
dans le sol marin. Des obturateurs sont
donc insérés dans les jambes du jac-
ket afin de lui apporter de la flottabilité,
le temps de l’installation des piles. Son
poids sera ensuite transmis aux piles
par soudage.
à La rigidité de la structure principale
rendue trop faible pour que toutes ses
structures soient installées avant qu’il
ne soit dans l’eau. Des caissons et une
protection devront être installés en mer,
une fois le jacket en place.

le transport

© SAIPEM
Le transport 8 10
par cargo-barge
Une cargo-barge est un bateau de
transport sans système de propulsion Les transports 8- Chargement L’arrimage du colis à lever est alors
et sans personnel à bord. Elle comporte du projet du jacket OFP2 coupé, et la grue de la S7000 est
( Port-Harcourt ).
des réservoirs de ballastage qui per- Le choix a été fait de transporter toutes connectée au colis (figure 9). Après le
mettent de l’équilibrer avant son départ. les structures à installer par cargo-barge. 9- Crochet levage (figure 10) la S7000 se déplace
d'une des grues
Elle doit être tirée par un remorqueur. à Cinq cargos-barges ont donc été de la S7000. jusqu’au lieu d’installation et pose
Les différentes étapes de transport mobilisées : 10- Levage le colis.
d’un colis par cargo-barge sont les - deux de 120 m de long en Europe, du jacket OFQ. Les piles et les modules s’appuient
suivantes : - une de 90 m au Congo, sur les guides des structures sur
à La barge est préparée pour recevoir - et deux de 90 m au Nigéria. 8- Loading lesquelles elles sont déposées,
le colis : elle est nettoyée de tous obs- à  Dix remorqueurs ont été utilisés the OFP2 jacket ce qui garantit leur positionnement.
tacles, elle est ballastée pour le charge- pour manipuler les barges et assurer ( Port Harcourt ). Le positionnement des jackets est plus
ment, les poutres servant à transférer les autres transports entre le champ 9- Hook of one délicat et toute l’expérience de l’équi-
les charges du colis à la structure de offshore et les bases logistiques nigé- of the cranes page est nécessaire pour les posi-
la barge sont mises en place. rianes d’Onne et de Port-Harcourt. of the S7000. tionner dans une tolérance de 1,5  m
à Le chargement est effectué, soit en à Des bateaux de sécurité ont assuré 10- Lifting autour de la position cible, déterminée
the OFQ jacket.
soulevant le colis avec une grue, soit les escortes des barges et des remor- par rapport aux plate-formes du com-
en déplaçant le colis par multi-roues queurs. plexe existant.
(figure 7) (des remorques qui se posi- à Un bateau de transport de person- b- Le battage
tionnent sous le colis et le soulèvent nel capable d’accueillir 90  passagers de bateaux qui durera 40  jours avec Le marteau hydraulique utilisé pour
légèrement à l’aide de vérins). et d’atteindre la vitesse de 35 nœuds principalement : battre les piles a un poids de 171 t et
à Le colis est sécurisé sur la barge a fait la navette entre la S7000 dans a- Des opérations de levage une longueur de 16 m. Il peut délivrer
(un gros colis sera soudé à la barge). le champ d’Ofon et le port de Douala La cargo barge est maintenue en une énergie à l’impact de 1 000 KJ
à La barge est ballastée pour le trans- au Cameroun. place par un remorqueur à l’avant et (figure 11).
port. un autre à l’arrière, à plus de 500 m de Chacune des 8 piles d’OFP2 a été
à  La barge quitte le quai, parfois l’installation la zone d’installation et de la plateforme battue à une profondeur de 135 m
assistée de plusieurs remorqueurs et L’arrivée de la S7000 dans le champ existante. La S7000 s’approche et se (figure 3). Les 4  piles d’OFQ ont été
pousseurs. d’Ofon, marque le début d’un ballet connecte à la barge. battues à une profondeur de 119 m.

46 Travaux n° 905 avril / mai 2014


11
© SAIPEM

Au total environ 100 000  coups de tuée dans le pays d’installation ; 11- Installation s’effectue sans problème, car les prio-
marteau ont été donnés. - La recherche d’amélioration du des piles du rités et contraintes d’une fabrication
jacket OFQ.
c- Le soudage et le coupage délai, en profitant de plusieurs et d’une installation sont divergentes.
Les sections de piles doivent être sou- chantiers effectués en parallèle. 12- Le complexe Saipem a donc vérifié et approuvé
de Ofon.
dées les unes aux autres après cou- Pour exemple, l’Upper Module (élément le design de la connexion entre les
page de leur extrémité. le plus important du quartier vie) a été modules ainsi que les tolérances d’ins-
Les jackets sont finalement soudés aux réalisé par un autre contractant sur un 11- OFP2 Jacket tallation. La présence sur les différents
piling.
piles et les modules sont soudés entre yard nigérian à Lagos. L’implication de chantiers des ingénieurs méthodes et
12- OFON Field
eux suivant les exigences de qualité Saipem consiste alors à s’assurer que Complex. ingénieurs opérations en discussion
contraignantes propres à l’offshore. l’empilage du module sur le précédent permanente avec le co-contracteur était
L’équipe de soudage à bord de la primordiale pour éviter les obstructions
S7000 était ainsi composée de plus dans l’environnement des connexions.
de 100 personnes.
d- Quartier vie OFQ finalement
L’installation du quartier de vie illustre La S7000 et les derniers remor-
les défis propres à ce type de projet, queurs et barges ont quitté le champ
comme le management des interfaces le 12 décembre (figure 12), après une
techniques. Ainsi qu’il a été précisé plus campagne d’installation très satisfai-
haut, le deck du quartier vie OFQ a été sante : pas d’accident, un jour d’avance
découpé en 5 modules et fabriqué sur sur le planning, pas de problème de
3 sites différents en France et au Nigé- qualité. L’un des principaux facteurs de
ria ; ceci pour diverses raisons : ce succès est l’expérience de Saipem,
- La volonté de Total et de Saipem qui a fait de ces gros projets dans
de répondre à la demande de ren- des environnements difficiles l’une de
forcer la part des travaux effec- 12 ses spécialités. m
© SAIPEM

abstract
INSTALLATION OF OFFSHORE PLATFORMS LA INSTALACIÓN DE PLATAFORMAS OFFSHORE
IN NIGERIA ON THE OFON 2 PROJECT EN NIGERIA EN EL PROYECTO OFON 2
Ludovic Lamberdière, Saipem sa - Vincent Bischoff, Saipem sa Ludovic Lamberdière, Saipem sa - Vincent Bischoff, Saipem sa

In November and December 2013, a fleet of vessels working for Saipem En noviembre y diciembre de 2013, una flota de barcos que trabajaba para
was mobilised on the Ofon oil field in Nigeria to install a new offshore living- SAIPEM fue movilizada en el campo petrolero de OFON, en Nigeria, para instalar
quarters platform and the foundation structures of a new platform for process una nueva plataforma offshore de área de vivienda, así como las estructuras de
units in order to increase oil production at the complex and exploit the gas that cimentación de una nueva plataforma para las unidades de proceso, con objeto
was previously burned. This forty-day installation campaign was the culmination de aumentar la producción de petróleo del complejo y explotar el gas que
of several years of preparation, with subcontractors and the production yards, anteriormente se quemaba. Esta campaña de instalación de cuarenta días marca
of structures located in Nigeria, France, the Netherlands, Germany and the la culminación de varios años de preparación con los subcontratistas y los
Congo. The installed platforms were delivered to Total, operator of the field, astilleros de fabricación de las estructuras situados en Nigeria, Francia, Holanda,
who will complete, connect and commission them. m Alemania y el Congo. Las plataformas instaladas se entregaron a Total, operador
del campo, que las completará, conectará y pondrá en servicio. m

avril / mai 2014 Travaux n° 905 47


Travaux
maritimes
et fluviaux

Un quai de forte capacité


à Cherbourg
Auteur : Quentin Desjars, Ingénieur Travaux, Soletanche Bachy France

LE PORT DE CHERBOURG S’INSCRIT DANS LE DÉVELOPPEMENT DE L’INDUSTRIE DES ÉNERGIES MARINES RENOU-
VELABLES AVEC LA CONSTRUCTION D’UN QUAI DE FORTE CAPACITÉ POUR CHARGER LES FUTURES ÉOLIENNES.
LA SOLUTION TECHNIQUE retenue comprend deux RIDEAUX DE PAROIS MOULÉES. CES TRAVAUX SONT réalisés
AVEC D’IMPORTANTS MOYENS, SELON UN PHASAGE COMPLEXE. BARGES, DRAGUE, GRUES ÉQUIPÉES DE BENNES
MÉCANIQUES ET ENGINS DE TERRASSEMENT SONT à l'œuvre POUR OFFRIR AU PORT DE COMMERCE UN QUAI
DIGNE DES ÉOLIENNES GÉANTES À VENIR.

48 Travaux n° 905 avril / mai 2014


introduction 1- Quai des Fla- Déjà, quelques localisations de futurs le quai avant de les embarquer à bord
Le contexte mands existant champs d’éoliennes offshore ont été d’une barge. Cette dernière installe
et digue tempo-
PNA, Ports Normands Associés, est raire émergente. retenues par les autorités : Fécamp, ensuite, en mer, les mâts et les pales
le propriétaire et gestionnaire des ports Courseulles-sur-Mer, Saint-Nazaire et des éoliennes.
2- Plate-forme
de Cherbourg et Caen-Ouistreham. de forage pour Saint-Brieuc. Par ailleurs, le raz Blan- Le projet d’allongement du quai des
La région Basse-Normandie, le Conseil le déroctage chard et le raz de Barfleur, tous deux Flamands répond au besoin d’avoir
Général de la Manche, la Communauté du rocher. à la pointe du Cotentin, sont des zones un quai capable de supporter 15 t / m 2.
Urbaine de Cherbourg ainsi que PNA, 3- Drague à pelle à très forts courants, sites potentiels À proximité de ce quai, les fonds marins
l’autorité portuaire, ont unanimement chargeant un pour les hydroliennes. Ainsi, que ce soit doivent atteindre une certaine cote.
chaland à clapet.
décidé de faire bénéficier Cherbourg pour l’éolien ou l’hydrolien, la position Pour ce qui concerne la souille, la fosse
du développement de l’industrie des 1- Existing Quai
de Cherbourg est stratégique. Le port creusée et draguée devant le quai doit
énergies marines renouvelables ( EMR ). des Flamands de commerce de Cherbourg est actuel- permettre l’accostage de navires à
Les EMR sont les énergies renouve- and emerging lement doté du quai des Flamands fort tirant d’eau. Pour ce qui concerne
lables issues du milieu marin, qui com- temporary (figure 1), un quai danois de 360 m le cercle d’évitage, une zone circu-
prennent notamment l’éolien offshore breakwater. construit dans les années 1980. Ce laire approfondie est nécessaire aux
et l’hydrolien. 2- Drilling dernier offre une portance de 5 t / m 2. manœuvres des bateaux.
platform for
Ces modes de production d’électricité, rock excavation. L’industrie de l’éolien offshore réclame Par ailleurs, un terre-plein de deux hec-
sont appelés à se développer dans les 3- Shovel un quai de portance 15 t / m 2. tares doit être gagné sur la mer, cette
années à venir, encouragés par les poli- dredger loading Ce chiffre est requis pour aligner les surface étant localisée entre le terre-
tiques publiques. a hopper dredger. éoliennes de 150 mètres debout sur plein existant et le tracé du quai à venir.

© Photothèque SBF

2
© Photothèque SBF

1 3
© Photothèque SBF

avril / mai 2014 Travaux n° 905 49


Travaux
maritimes
et fluviaux

4
© Photothèque SBF

Le projet Lorsque la digue atteint un certain Les deux machines sont utilisées
L’appel d’offres initial proposait un niveau, les travaux sont poursuivis à la en parallèle pour l’excavation des
ouvrage de type quai danois. Au terme marée avec des moyens de terrasse- 4- Chalands et panneaux de paroi moulée. Entre le
plateformes de
de différents tours de consultation, le ment terrestres : tombereaux et pelle. forage en rade quai principal et le « retour sud »,
groupement constitué de Soletanche Cette phase est achevée quand une de Cherbourg. la paroi moulée varie d’une épaisseur
Bachy France et Atlantique Dragage digue de 25 m de large est montée à 5- Quai existant 1 200 mm à 22 m, à une épaisseur
( groupe Boskalis ) a remporté le projet la hauteur du quai existant. au premier plan, 1 000 mm à 18 m. Ceci représente
avec une variante. Dans la solution rete- Ces travaux ont eu lieu entre février digue temporaire au total 14 000 m 3 de béton armé
nue, le quai est constitué d’un double 2013 et août 2013. émergente. et 1 700 t d’acier. La paroi moulée
rideau de parois moulées, liaisonnées constitue une enceinte étanche. Cette
par des tirants. Paroi moulée 4- Barges and caractéristique est importante pour
Les travaux sont à réaliser selon et terrassements drilling platforms le terrassement qui suit.
in the Cherbourg
3 phases alternant travaux maritimes La digue temporaire est ensuite occu- roadstead. Les cages d’armatures sont assem-
et travaux à terre. Ceci est détaillé dans pée par l’atelier de paroi moulée. Sole- 5- Existing quay blées sur place. Elles contiennent des
le paragraphe suivant. tanche Bachy France mobilise pour in the foreground, réservations pour l’ancrage des tirants
l’occasion deux outillages (figure 6) : emerging tempo- (figure 7).
phasage des travaux une grue équipée d’une benne méca- rary breakwater. La réalisation de la paroi moulée a eu
Première phase de dragages nique et une autre grue équipée d’une lieu d’octobre 2013 à février 2014.
Le chantier démarre avec l’intervention benne hydraulique. La butée de la paroi moulée dans le
d’Atlantique Dragage et de moyens substratum rocheux est assurée par
nautiques conséquents : deux foreu- des pieux-racines. Ceci signifie que la
ses sur plates-formes autoélévatrices paroi moulée est fichée dans le rocher
(figure 2), une drague à pelle et des et ancrée ultérieurement à l’aide de
chalands à clapets (figure 3). pieux métalliques inclus pour moitié
Atteindre les profondeurs demandées dans la paroi et pour moitié dans le
pour le cercle d’évitage et la souille rocher.
nécessite d’éliminer une épaisseur de Ainsi, un atelier de petite perforation
rocher variant de 0 à 6 m. À l’aide d’une succède à l’atelier de paroi moulée. On
foreuse sur plateforme, ce schiste sain réalise les pieux dans des réservations
est miné suivant un maillage défini par laissées dans les cages.
ses caractéristiques mécaniques. Après
explosion, le schiste dérocté, maniable Génie civil
avec un godet, est chargé à bord de La partie béton s’achève avec le cou-
chalands (figure 4). Ceux-ci viennent se lage d’une poutre de couronnement
positionner au droit de la digue à ériger au droit de la paroi moulée recépée
et libèrent le matériau au fond de l’eau. (figure 8). Cet ouvrage linéaire de
La succession de ces clapages conduit hauteur 1,20 m et de largeur 2,40 m
à l’élévation de la digue. constitue la poutre de quai définitive.
La digue est en forme de « L ». Cette poutre supporte les apparaux de
La grande partie mesurant 220 m est quais (nez de quai, ancrages pour bol-
orientée nord / sud comme le quai des lards ou défenses d’accostage).
Flamands existant et son allongement À l’avant du quai, en parallèle de la
à réaliser. La petite partie en retour réalisation de la poutre, des massifs
de 130 m, est orientée ouest / est et en béton armé sont réalisés, fixés à
appelée « retour sud ». Ainsi, la digue la paroi moulée tous les 16 m.
se raccorde sur l’existant en ses deux Ils contiennent les ancrages des
extrémités : d’une part sur le quai des défenses d’accostage et transmettent
Flamands (en son extrémité nord ), les efforts d’accostage à la paroi moulée.
d’autre part à l’extrémité est du « retour À l’heure où cet article est écrit, le
sud » au terre-plein existant qui est un chantier est dans la phase de réalisa-
talus couvert d’enrochements (figure 5). 5 tion du génie civil.
© Photothèque SBF

50 Travaux n° 905 avril / mai 2014


Terrassements, Équipement du quai
butons et tirants Propos recueillis par Stéphane Monleau Après cette dernière phase de dragage,
Une fois le génie civil achevé, une pre- auprès de Jean-Michel Sevin, directeur général les apparaux de quai sont installés :
mière phase de terrassement entre les de Ports Normands Associés échelles, bollards, défenses d’accos-
parois moulées avant et arrière amène tage.
la plateforme à un niveau de 5 mètres Les énergies marines renouvelables (EMR) consti-
sous le quai. On met alors en œuvre tuent un enjeu majeur pour le développement in- problèmes
les butons métalliques entre les parois dustriel français, mais également une excellente rencontrés
moulées. illustration de l’engagement du pays dans la voie Dans cette partie, quelques problèmes
Préalablement au terrassement, un sys- spécifiques de ce chantier vont être
du développement durable.
tème de pompage et de rabattement de présentés.
nappe est mis en œuvre pour garantir Grâce à sa position au cœur du marché des fu-
le travail à sec entre les parois moulées. tures fermes éoliennes et hydroliennes françaises Mouvements de terres
Quelques palplanches métalliques et britanniques, le port de Cherbourg présente En première phase de travaux, l’entre-
définitives sont battues constituant les tous les avantages pour accueillir les activités prise de dragage est en charge d’ériger
rideaux arrière des parois moulées dans industrielles et logistiques de la filière. Ainsi, PNA une digue temporaire.
les angles. s’est très tôt investi pour comprendre les besoins des industriels et éner- Les matériaux composant la digue sont
Un second terrassement entre les géticiens et pour garantir à temps les infrastructures indispensables à issus des dragages et des déroctages.
butons amène la plateforme à un niveau l’accueil des projets industriels. La paroi moulée devra ensuite être réa-
de 10 m sous le quai. Les réservations « Positionner le port de Cherbourg comme 1 er espace portuaire français lisable au sein de cette digue.
dans les parois sont découvertes. pour les EMR constitue le projet stratégique de Ports Normands Associés. » Le groupement s’adapte de manière
On installe alors des tirants à extrémités souligne Jean-Michel Sévin, Directeur Général de PNA, propriétaire du très pratique à la géologie rencontrée.
refoulées entre les parois. Ces barres port. Doté d’atouts portuaires indéniables comme son accessibilité sans Par exemple, les sédiments vaseux ne
de diamètre 100 mm ou 90 mm sont peuvent être utilisés en l’état.
contrainte, ses disponibilités foncières et ses terrains très peu compres-
en deux ou trois parties et réglables par Les caractéristiques mécaniques de
sibles pouvant supporter des charges lourdes propres à la filière EMR,
l’intermédiaire d’un manchon central. ce matériau le rendent impropre à une
Cherbourg a su convaincre les industriels et énergéticiens de l’éolien et de
Les tirants sont posés tous les 1,60 m. utilisation en remblai.
l’hydrolien de venir s’implanter sur le port. « C’est un projet passionnant que
Après serrage de ces pièces démarre La paroi moulée ne peut pas non plus
nous menons en collaboration avec les industriels, mais également une op-
le remblaiement avec compacteur. être réalisée dans le schiste dérocté
Par niveaux successifs, on remet en portunité rare pour le territoire bas-normand » précise Jean-Michel Sévin. pur. En effet, ce dernier est un matériau
place les matériaux enlevés en phase Un travail qui se concrétise aujourd’hui au travers de 2 projets majeurs ouvert dans lequel la boue de forage
de terrassement. À la cote des butons, s’inscrivant sur une durée de 4 années, et pour lesquels 100 M€ sont ne tient pas, comme l’atteste un essai
les butons provisoires sont remplacés investis : réalisé en avril 2013.
par des tirants définitifs. • Les travaux d’allongement du quai des Flamands, désormais Un matériau plus fermé, sableux, est
Cette phase s’achève lorsque la pla- bien engagés, utilisé.
teforme est remblayée 1 m sous le • Puis, l’extension des terre-pleins de 39 hectares en grande rade. Ainsi, de manière linéaire le long de
niveau du terre-plein final ; la seconde la paroi moulée, une tranchée dans
phase de dragage peut démarrer. En respectant le calendrier de son programme d’aménagement, en dotant le matériau rocheux est constituée et
le port de Cherbourg d’un quai sur mesure et en portant le foncier dédié aux comblée de sable (figure 9).
Dragage de seconde phase EMR à près de 100 hectares, PNA se positionne aujourd’hui comme candi- Ce procédé permet d’assurer que, sur
L’entreprise de dragage fait son retour dat aux nouvelles implantations industrielles et logistiques des secteurs de la plus grande partie de sa hauteur,
pour terrasser l’avant du quai et com- l’éolien et de l’hydrolien. « Notre objectif est de proposer une offre adaptée la paroi moulée est perforée dans un
bler le bassin entre la digue en « L » et aux industriels et énergéticiens de la filière, en augmentant nos capacités matériau sableux sans fuite de boue.
le terre-plein existant. Une combinaison face à un marché en développement. », conclut Jean-Michel Sévin. L’une des contraintes du projet est qu’il
de moyens nautiques et de moyens ter- faut être conservatif vis-à-vis des mou-
restres est utilisée. vements de terres.
Lors de la livraison du projet, la plate- Le volume total de terres déplacées
forme ( hors génie civil ) est 50 cm plus V correspond au volume de terrain à
bas que le niveau d’exploitation pour mettre en œuvre pour remplir le terre-
la mise en place des réseaux par PNA plein de 2 ha gagné sur la mer jusqu’au
avant pose de la couche de forme. nouveau quai en paroi moulée.

avril / mai 2014 Travaux n° 905 51


Travaux
maritimes
et fluviaux

© Photothèque SBF
7

6- Outillages pour que l’atelier de paroi moulée qui


de paroi moulée : avance sur le quai principal ne soit pas
benne méca- immobilisé.
nique et benne
hydraulique.
Interfaces entre
7- Équipement
d’une cage les intervenants
9 Les successions d’intervenants diffé-
de paroi moulée.
8- Ferraillage rents créent autant d’interfaces qui sont
de la poutre des points sensibles du projet.
Ce volume est déterminé par la bathy- sud ». Cette emprise de 25 m permet de quai. Au paragraphe précédent, il a été
métrie avant les travaux et les proprié- la réalisation de la paroi avant et de 9- Tranchée expliqué pourquoi la digue réalisée par
tés des matériaux de remblais avec, la paroi arrière sur le quai principal. de sable pour Atlantique Dragage devait être compo-
en paramètre d’ajustement, la cote du En revanche, sur le « retour sud », la la paroi moulée. sée de sable au droit de la paroi moulée
cercle d’évitage. digue doit être élargie. Ainsi des phases réalisée par Soletanche Bachy.
Avec le critère conservatif des mou- de terrassements et remblaiements 6- Diaphragm Un autre point concerne l’ancrage de la
vements de terre, ce même volume V intermédiaires sont-elles rendues wall tools: paroi moulée qui doit être réalisé dans
correspond également au volume maxi- nécessaires. mechanical grab le rocher sain. Par ailleurs, juste devant
mal de la digue temporaire érigée. Ainsi Sur le quai principal on démarre par and hydraulic la paroi moulée du quai se trouve la
grab.
la digue a une taille maximale définie, la paroi avant, qui fait face à la mer. souille, zone en eau la plus profonde du
non par les besoins de la paroi moulée, Dès que la paroi moulée est achevée 7- Equipment for projet en phase exploitation. Le minage
a diaphragm wall
mais par le volume V calculé. sur un linéaire suffisant ce mur consti- reinforcing cage. du rocher a nécessairement lieu avant
De manière concrète, ceci signifie que tue un rideau d’étanchéité. Derrière, la réalisation de la paroi moulée pour
8- Reinforcement
la digue temporaire mise à disposition la plateforme de travail est abaissée et of the quay permettre le dragage après l’achè-
pour les travaux de paroi moulée a une les matériaux déplacés pour élargir la beam. vement de la paroi moulée. La cote
largeur de 25 m sur l’axe de l’allon- digue sud (figure 10). Le phasage des 9- Sand du rocher sain étant dépendante du
gement du quai des Flamands et une opérations est serré ; la plateforme du trench for the minage, les profondeurs et maillages
largeur de 10 m sur l’axe du « retour « retour sud » doit être prête à temps diaphragm wall. des tirs se doivent d’être affinés le long

52 Travaux n° 905 avril / mai 2014


de la paroi moulée. Une autre interface sement avant les poses de tirants, et
importante concerne les entreprises en remblaiement après la pose des tirants.
charge des terrassements terrestres, Tout retard d’un intervenant impacte
du génie civil, de la pose des butons directement l’autre.
et de la pose des tirants. Les interven-
tions sont liées : terrassement avant conclusion
et après les poses de butons, terras- Le projet de l’Allongement du Quai des
Flamands est un projet d’avenir pour
le Port de Cherbourg et le territoire bas-
normand. Fort d’une localisation géo-
10- Mouve- graphique stratégique, le port a choisi
ments de terres, de se donner un second avantage pour
© Photothèque SBF

digue terrassée profiter du développement des éner-


à l’arrière. gies marines renouvelables : un quai de
11- Benne portance 15  t / m 2. Ce projet ambitieux
10 mécanique.
voit se succéder différentes phases
de travaux avec d’importants moyens
10- Earth move- techniques déployés (figure 11).
ments, terraced
embankment Les travaux sont en cours. Bientôt les
at the rear. mâts des éoliennes viendront s’aligner
11- Mechanical sur le nouveau quai du Port de Cher-
grab. bourg. m

PRINCIPALES QUANTITÉS
Quai :
• Allongement du Quai des Flamands : 220 m de quai avec une souille
de 22 m de profondeur.
• Retour sud : 100 m de quai avec une souille de 18 m de profondeur.
Dragage : 200 000 m 3 pour réaliser un terre-plein de 2 ha.
Paroi moulée : 14 000 m 3 de béton.
24 mois de travaux

INTERVENANTS
Maître d’ouvrage : Ports Normands Associés
Maître d’œuvre : Ports Normands Associés
Assistant Maître d’ouvrage : Artelia
Coordinateur Sécurité et Protection de la Santé :
© Photothèque SBF

Bureau Veritas
Entreprise : groupement de Soletanche Bachy France (mandataire)
et Atlantique Dragage (groupe Boskalis)
11

abstract
A LARGE-CAPACITY QUAY UN MUELLE DE GRAN CAPACIDAD
IN CHERBOURG EN CHERBURGO
Quentin Desjars, Soletanche Bachy Quentin Desjars, Soletanche Bachy

Ports Normands Associés, the port authority owning the ports of Caen- Ports Normands Associés, autoridad portuaria propietaria de los puertos
Ouistreham and Cherbourg, has decided to equip the commercial port of de Caen-Ouistreham y Cherburgo, ha decidido equipar el puerto comercial
Cherbourg with a quay of bearing capacity 15 tonnes /sq.m. This structure will de Cherburgo con un muelle de una capacidad de carga de 15 t /m 2. Esta obra
be used for loading offshore wind turbines. The contract was won by the se utilizará para las cargas de aerogeneradores offshore. El consorcio formado
consortium consisting of Soletanche Bachy and Atlantique Dragage (Boskalis por Soletanche Bachy y Atlantique Dragage ha obtenido el contrato. Las obras
Group). The works require substantial facilities provided by various contractors. requieren medios importantes que proceden de diferentes participantes.
Through rock excavation by dredging, a temporary breakwater was erected in La excavación en roca, cuyos productos son dragados, permite levantar un
which two diaphragm wall curtains were executed. After connecting these dique temporal en el que se realizan dos pantallas de pared moldeada. Después
curtains with tie anchors and backfilling, a final dredging phase uncovered the de la unión de estas pantallas con tirantes y relleno, una última fase de dragado
diaphragm wall quay. This project is intended for handling wind turbine masts. m descubre el muelle de pared moldeada. Este proyecto está destinado a
la manutención de mástiles de aerogeneradores. m

avril / mai 2014 Travaux n° 905 53


Travaux
maritimes
et fluviaux

GORGON Australie : Une jetée GNL


dans un parc naturel australien
AuteurS : Olivier GUINET, Directeur de Projet, Saipem sa - David FRONTINI, Construction Manager, Saipem sa

Le Terminal GNL (Gaz Naturel Liquéfié) et sa jetée, situés sur Barrow Island à 70 km au large de la côte
ouest de l’Australie, constitue le plus important projet d’exploitation de ressources naturelles
en Australie et aussi l’un des plus complexes en raison, notamment, des contraintes environnemen-
tales. Le projet Gorgon, opéré par la filiale australienne du groupe Chevron, est mené en partena-
riat par Chevron Australie (47,3 %), ExxonMobil (25 %) Shell (25 %), Osaka gas (1,25 %), Tokyo Gas (1 %)
et Chubu Electric Power (0,417 %). Saipem, associée en consortium avec Leighton (Australie), a signé
avec Chevron Australia et Kellogg JV le 11 novembre 2009 le contrat clé en main de réalisation de
la jetée de chargement de GNL de GORGON.

© Saipem

54 Travaux n° 905 avril / mai 2014


le contexte navires, pontons sont soumis à des
Contexte Géographique inspections et traitement sanitaires
Barrow Island, deuxième île d’Australie systématiques avant leur importation
par sa superficie ( 23 600 ha) est éloi- ou arrivée sur l’île.
gnée du continent et des principaux Une réglementation similaire est appli-
centres urbains et d’approvisionne- quée aux personnes et à leurs biens.
ments (2h de la ville de Perth par avion
et 4h de Dampier par bateau). Contexte logistique
Autre spécificité, l’île se situe dans Une autre contrainte est la limitation
une région impactée par les cyclones de l’espace disponible « réservé » au
pendant une période de 6 mois allant terminal et à sa jetée (1,3 % de la sur-
de novembre à avril, ayant enregistré 2 face de l’île) ainsi que le nombre limité
© Saipem
notamment en 1996 le record terrestre de personnes pouvant travailler sur l’île.
de vents établi à 408 km/h.
Lors de l’année 2013, le projet a enre- 1- Barge gée pour la reproduction des tortues le concept technique
gistré le passage de 5 évènements d'installation marines. Pour satisfaire ces différentes condi-
des structures.
cycloniques de moyenne intensité. Afin de préserver la biodiversité, le tions et spécifications, Saipem a pro-
2- La jetée de gouvernement d’Australie Occidentale posé un choix technique mixte asso-
Barrow Island.
Contexte Environnemental a développé des mesures très conser- ciant une base béton, des supports
Cette île est enregistrée, par les auto- vatoires de quarantaine, de protection métalliques et des structures modu-
1- Structure
rités australiennes, comme Réserve installation et de gestion de l’environnement, en laires, préfabriqués en dehors de Bar-
naturelle « Classe A » dans laquelle barge. particulier lors des activités de travaux row Island sur des sites de production
évoluent 24 espèces endémiques. 2- The Barrow maritimes. Pour satisfaire à ces règles délocalisés en Asie ou aux environs
Elle est reconnue comme zone proté- Island jetty. strictes, les équipements, matériaux, de Perth.

avril / mai 2014 Travaux n° 905 55


Travaux
maritimes
et fluviaux

La conception du projet tient compte en 3- Carte


particulier, des conditions cycloniques des unités
exceptionnelles avec des vents de plus de fabrication.
de 300 km/ h, des conditions de houle 4a- Chargement
des structures
jusqu’à 10 m et des contraintes envi- support
ronnementales limitant, entre autres, de travées
l’utilisation de techniques de forage en Indonésie.
et de battage. 4b- Structures
supports de
Description de l’ouvrage travées.
La jetée du projet Gorgon mesure 4c- Travées rou-
2 100 m de long (figure 2). Elle est tières chargées
sur cargo barge.
positionnée dans la continuité d’une
5- Travées rou-
digue de 2 000 m. À son extrémité, tières sur le yard
une plateforme de contrôle des opé- PTH en Indonésie.
rations et deux plateformes de charge-
ment de GNL et condensats permettent 3- Map of manu-
l’accostage de 2 navires de 125 000 à facturing units.
215 000  m 3, assurant ainsi l’exporta- 4a- Loading the
tion de 15 millions de tonnes de GNL span support
et 300 térajoules équivalents de gaz structures
domestique par an. in Indonesia.
Ces plateformes sont équipées de 4b- Span support
structures.
bras de chargement et sont reliées par
18 passerelles à 17 dauphins d’amar- 4c- Road spans
loaded on cargo
rage munis de crocs largables. Un sys- barge.
tème de positionnement des navires et 5- Road spans
© Saipem
d’aide à la navigation ainsi que 2 tours in the PTH Yard
d’accès y sont également installés. 3 in Indonesia.

© Saipem

4a 4b
© Saipem

4c 5

56 Travaux n° 905 avril / mai 2014


© Saipem

6 7
© Saipem

8a 8b

Associé à la jetée, le projet comprend 6- Chargement support reposent à la fois des travées et de productivité, qui ont ensuite
également : d'une lyre pour les réseaux de tuyauteries de GNL, été transportées par barges jusqu'à
à La construction d’un quai de de tuyauteries condensats, système incendie, diesel, Perth ( Australie) ;
sur le yard KHL
déchargement de 170 m, constitué en Malaisie. etc. et des travées pour les circulations à Les travées routières et piétonnes
de caissons circulaires de 12,5 m 7- Jacket des routière et piétonne. (figure 9) ;
de diamètre permettant l’approvi- plateformes de Cette jetée a requis environ 350 000 à Les 1 310 dalles béton, intégrées
sionnement du terminal pendant et chargement sur heures de travail toutes disciplines dans les travées routières.
après les travaux de construction ; le yard Saipem confondues allant de l’ingénierie aux Kencana (  M alaisie  ) a produit
en Indonésie.
à La fabrication et l’installation des achats en passant par les méthodes, 14 000 t de structures métalliques :
pieux délimitant le chenal d’accès 8a & 8b- Structure les études navales, le suivi des sous- à L’assemblage des travées et l’ins-
des plateformes
pour les navires ; de chargement traitants, etc., réalisées principalement tallation des conduites ainsi que
à Les pontons flottants pour l’amar- sur le yard Saipem chez Saipem à Paris, le reste dans ses la fabrication de ces modules ont
rage des remorqueurs lors de la en Indonésie. bureaux en province ( Lorient, Brest, fait appel à un nombre d’activités
phase d’exploitation. Pau, Lyon ) et aussi à Lima au Pérou. très variées telles que soudure
6- Loading acier, soudure inox, galvanisation,
Principe de Construction a piping loop Préfabrication peinture, isolation des lignes cryo-
La jetée est constituée de 54 caissons in the KHL Yard La préfabrication s’est répartie géogra- géniques GNL, etc., respectant les
in Malaysia.
en béton circulaires, dont le diamètre phiquement entre l’Indonésie, la Malai- critères de qualité en accord avec
7- Jacket of loa-
varie entre 20,5 m et 26 m pour une ding platforms sie et la région de Perth en Australie, les standards requis par l’indus-
hauteur comprise entre 6 et 8 m, et in the Saipem sur 4 unités principales de production trie GNL et les spécifications des
2 caissons rectangulaires de 23 m par Yard in Indonesia. (figure 3). normes australiennes (figure 10).
28 m. Ces caissons sont complètement 8a & 8b- Struc- PT Hanjung à Sumatra (Indonésie) Saipem Karimun ( Indonésie) a pro-
immergés une fois installés. ture of loading a produit un total de 19 000 t de struc- duit 4 600 t de structures métalliques:
Des structures métalliques sur pieux platforms in tures métalliques et 5 400 m 3 de béton: à Les plateformes de chargement,
the Saipem Yard
sont scellées dans les caissons, dans in Indonesia. à Les structures métalliques suppor- les pieux délimitant les chenaux
les réservations prévues à cet effet. tant les travées, assemblées à l’en- d’accès et les pontons flottants pour
Sur ces structures métalliques formant vers pour des raisons de sécurité les remorqueurs ( figures 6 & 7 ).

avril / mai 2014 Travaux n° 905 57


Travaux
maritimes
et fluviaux

© Saipem
10

© Saipem
9 11

AMC à Perth (Australie) : Ainsi, par exemple, des procédures 9- Retournement prédéfinie pour la mise en flottaison
à Fabrication des caissons béton particulières de ballastage des pontons des structures des caissons (figure 11). La structure
supports de
( 56 unités, 50 700 m 3 ) ; ont été développées afin d’éviter toute travées sur le compartimentée des caissons en béton
à Opérations de retournement des contamination des eaux environnantes yard AMC à Perth. et un ballastage préliminaire à l’eau de
structures supportant les travées à de Barrow Island avec des eaux prove- 10- Chargement mer permettent d’assurer leur stabilité
l’aide d’un portique ( 500 t ) et leur nant d’autres écosystèmes. des caissons sur et leur flottabilité durant leur remor-
scellement dans les caissons ; navire semi-sub- quage jusqu'à leur emplacement final.
mersible sur le
à Mise en place des accès tempo- Mise en place des caissons yard AMC à Perth. Des treuils permettent à l’opérateur de
raires et colonnes de ballastage des La mise en place des caissons respecte 11- Caissons
contrôler la position du caisson pendant
caissons pour opérations d’immer- 5 étapes successives : sur barge semi- la phase d’immersion en s’aidant des
sion. Le nettoyage : Préalablement à l’ins- submersible à informations données par les GPS et
Au total, 33 voyages transocéaniques tallation des caissons, le fond marin est Barrow Island. ainsi d’installer le caisson avec une pré-
depuis l’Asie ont été nécessaires pour nettoyé de ses sédiments pour assurer 9- Overturning cision de +/- 20 cm. En parallèle, l’im-
acheminer les modules ou structures un appui homogène. span support mersion est contrôlée depuis une barge
prêtes à installer et 17 voyages depuis L’assise  : Pour chaque caisson, une structures in avec une table de commande indi-
Perth par barge semi-submersible pour assise en ballast est préparée à l’aide the AMC Yard quant pour chaque cellule du caisson
in Perth.
les caissons béton (figure 11). d’un niveleur hydraulique sous-marin. les volumes d’eau pompés en temps
L’adaptation des méthodes de travail Cet équipement est contrôlé depuis 10- Loading réel. Les colonnes de stabilité assurent
caissons on
sur les unités de fabrication, en respec- une barge en surface et inspecté par semi-submer- l’équilibre et le contrôle des transferts
tant les exigences de la quarantaine, des plongeurs. Le nivellement a été sible vessel in d’eau jusqu’à l’immersion complète du
a donc permis d’éviter la propagation atteint avec une précision inférieure the AMC Yard caisson à des profondeurs variant entre
in Perth. -5,00 et -16,00 m (figures 12 & 13).
de végétaux et d’organismes terrestres à +/- 50 mm.
et marins allochtones, considérés L’immersion : À leur arrivée à Barrow 11- Caissons Au plus fort de l’activité de mise en
on semi-submer-
comme nocifs pour l’environnement Island les barges semi-submersibles sible vessel at place, ce sont jusqu'à 9 caissons qui ont
particulier de Barrow Island. sont ballastées suivant une séquence Barrow Island. été installés sur une période de 30 jours.

58 Travaux n° 905 avril / mai 2014


© Saipem

12 13
© Saipem

14 15

La protection  : pour éviter les phé- 12- Installation en 2 lignes parallèles comprenant, mière travée reliant la jetée à la digue :
nomènes d’affouillement, des enroche- des caissons. pour l’une, 35 travées routières et, 90 m de long pour un poids de 542 t.
ments jusqu’à 6 t sont mis en place au 13- Immersion pour l’autre, 50 modules contenant Les opérations de levage et leur prépa-
pied des caissons à l’aide d’une pelle des caissons. les conduites pour liquides et gaz ration sont assurées par 150 personnes
hydraulique à grappin (figure 15). 14- Installation (figure 19). vivant à bord du navire assurant la
des enroche-
Le ballastage : Le caisson est ensuite ments. Des lyres de dilatation pour absorber les continuité 24h /24, 7 j / 7.
rempli de minerai de fer (magnétite), 15- Ballastage
différentiels thermiques des conduites Une fois les travées installées, les opéra-
d’une densité intrinsèque de 4 t / m 3, des caissons. GNL et des zones de croisement sont tions de soudure et de boulonnage des
à l’aide d’un convoyeur positionné sur disposées le long de la jetée tous les conduites (15 par travée) peuvent être
une barge. Ce matériau a été sélec- 12- Installing 230 m (figure 17). effectuées. Plus de 1 100 joints sont
tionné pour réduire les volumes à the caissons. Une fois les caissons mis en place et nécessaires pour raccorder l’ensemble
mettre en place dans les cellules du 13- Immersion ballastés, le niveau final des structures du réseau de tuyauterie de la jetée.
caisson et permettre d’atteindre des of caissons. supports est ajusté afin d’assurer un De la même façon, la continuité de l’ac-
cadences maximales de 1 700 t par 14- Installing niveau horizontal fini à +/- 5 mm. cès routier est assurée par des dalles
poste (figure 14). Tous les matériaux riprap. Ces structures sont alors prêtes à de transition et la mise en place de
tels que ballast, minerai de fer ou 15- Caisson recevoir les travées. Ces dernières 2 000  m 3 de béton sur les plateformes
enrochements sont chargés depuis ballasting. d’une longueur de 70 m en moyenne de chargement.
le port de Dampier et transportés par sont mises en place à l’aide d’une Toutes les activités, marines et ter-
barges jusqu'à Barrow Island après des barge équipée d’une grue de 1 100 t restres, sont réalisées en continuité
contrôles de quarantaine rigoureux. (figure 16). 7 j / 7, de jour comme de nuit. De ce fait,
À ce jour 78 des 137 levages lourds en raison d’une forte concentration de
Installation incluant plateformes opérationnelles, de tortues marines sur Barrow Island, des
des superstructures chargement, dauphins d’amarrage et règles très strictes sur les éclairages
La jetée, située à 15 m au dessus passerelles d’accès ont été effectués. ont été imposées par le client Chevron
du niveau de la mer, est configurée Le plus imposant a été celui de la pre- et par le gouvernement australien.

avril / mai 2014 Travaux n° 905 59


Travaux
maritimes
et fluviaux

16a

16b

© Saipem

17 18

En effet les bébés tortues utilisent la nationale, mais également la démo- 16a & 16b- Jetée. Tous les collaborateurs sont transfé-
lumière des étoiles et de la lune pour bilisation des barges en cas d’alerte 17- Lyre rés en avion depuis Perth ( logistique
rejoindre la mer. Pour éviter de les cyclonique. Pendant la même période de dilatation assurée par Chevron) et logés sur des
désorienter, tous les éclairages sur les près de 4 000 personnes ont travaillé de tuyauteries. barges-hôtels ou sur la barge principale
lieux d’opérations ont dû répondre à sur les différents sites de fabrication et 18- Installation de levage.
d'une travée
des critères spécifiques de longueur de construction en Europe, en Asie et routière.
Le partenariat avec une entreprise
d’onde et d’intensité. en Australie, dont 800 personnes sur australienne a permis de mieux
Barrow Island. appréhender les problématiques spé-
16a & 16b- Jetty.
les moyens maritimes Les équipes opérant sur Barrow cifiques à ce pays comme la gestion
et les hommes Island travaillent en mode FIFO ( Fly 17- Piping ex- des syndicats, le recrutement de per-
pansion loop.
Lors de la phase d’activité maximale, In / Fly Out ) comme la grande majo- sonnel spécialisé et la mobilisation
18- Installing
le projet a mobilisé jusqu'à 83 navires rité des personnes employées sur des a road span. d’équipements maritimes conformes
et pontons incluant 17 remorqueurs projets miniers, pétroliers ou gaziers aux conditions et règlements propres
assurant la logistique locale et inter- en Australie. à l’Australie.

60 Travaux n° 905 avril / mai 2014


19
© Saipem

qualité, sécurité 19- La flotte


et l’engagement pour de navires en
un projet zéro accident
tête de jetée. Principales quantités
Afin de répondre aux exigences et
19- The fleet 37 600 t de structures métalliques
objectifs du Projet Gorgon, Saipem et
Leighton ont mis en place des pro-
of vessels 57 100 m 3 de béton
at the head
grammes d’encadrement, formation, of the jetty. 35 000 m de conduites et tuyauteries
prévention et contrôle dans le domaine 261 000 t de matériaux
de la Qualité et plus particulièrement
de la Sécurité.

conclusion Principaux intervenants


Par sa complexité et le choix technique et des sites de production, la jetée du Client : Chevron Australia
proposé respectant un environnement projet Gorgon est unique. Elle a néces-
Entreprises : Consortium Saipem sa / Saipem Portugal Commercio
protégé, par le nombre et la diversité sité l’expertise de nombreuses équipes
Maritimo and Leighton Contractors Pty Ltd (Australie)
des moyens maritimes utilisés, par la chez Saipem en études, méthodes,
multiplicité des activités de construction fabrication et construction. m

abstract
GORGON AUSTRALIA: AN LNG JETTY PROYECTO GORGON Australia
IN AN AUSTRALIAN NATURAL PARK MUELLE DE CARGA DE GAS NATURAL LICUADO
Saipem sa : OLIVIER GUINET - DAVID FRONTINI Saipem sa : OLIVIER GUINET - DAVID FRONTINI

The Gorgon Project Jetty, located on Barrow Island 70 km from the coast El proyecto Gorgon Jetty, ubicado en la isla Barrow a 70 km de la costa
of Western Australia and forming part of the Gorgon LNG Terminal, has been de Australia Occidental y parte de la terminal GNL de Gorgon, fue confiado por
entrusted by Chevron to the Saipem SA/SPCM/Leighton consortium. Chevron al consorcio de empresas Saipem SA / SPCM / Leighton. El muelle con
The 2,100-metre jetty employs a unique and complex design based on una longitud de 2.100 m es único y cuenta con un diseño complejo basado en
56 concrete caissons supporting 37,600 tonnes of pipe racks and roadways 56 cajones de hormigón que soportan 37.600 toneladas de tubería y pavimento
manufactured in yards located in Indonesia, Malaysia and Australia. m fabricados en astilleros ubicados en Indonesia, Malasia y Australia. m

avril / mai 2014 Travaux n° 905 61


Travaux
maritimes
et fluviaux

1
© Balineau

OPTIMISATION DES TECHNIQUES


DE FORAGE EN TRAVAUX MARITIMES
Auteur : Hervé DUPLAINE, président, BALINEAU

CERTAINES TECHNIQUES DE FORAGE EN ROCHE DURE, ROTATION EN CIRCULATION INVERSE ET CLUSTER DRILL,
ONT GRANDEMENT PROGRESSÉ AU COURS DES DERNIÈRES années. UN TOUR D’HORIZON DE CES AMÉLIORATIONS
EST DRESSÉ AU TRAVERS DE DEUX CHANTIERS RÉCENTS : LE QUAI MULTI-USAGERS DU PORT DE SEPT ÎLES
AU QUÉBEC POUR LA PREMIÈRE TECHNIQUE ET LE QUAI PÉTROLIER DU PORT DE DEGRAD DES CANNES EN GUYANE
POUR LA SECONDE.

L
a maîtrise du forage de petit diamètres sont généralement com- 1- Quai multi-usa- le rocher et ancrés au moyen de
diamètre destiné aux travaux pris entre 1 et 3 mètres. Jusqu’à un gers de Port de Sept- micropieux ou encore d’utiliser des
îles, structure en
de micropieux, d’injection, de passé récent les techniques étaient attente de pose de pieux forés à l’aide d’une technique
tirants d’ancrage ou de recon- relativement limitées en nombre et la dalle supérieure. traditionnelle jusqu’au rocher et de
naissance de sol permet, depuis en puissance : forage en rotation, les prolonger par des micropieux
longtemps, de traverser aisément carottage, trépan, pré-minage. Cela 1- Multi-users quay formant des racines comme on peut
tout type de formation y compris un a souvent contraint les concepteurs at Port de Sept-îles, le voir sur la figure 2. Cette solution
Structure pending
substratum rocheux très résistant. d’ouvrages maritimes à utiliser des placing of the top présente l’inconvénient de faire inter-
Pour les pieux et ducs d’Albe, les ouvrages poids en béton posés sur slab. venir plusieurs types de machines

62 Travaux n° 905 avril / mai 2014


Exemple de solution Principe
pour ancrer un pieu dans un rocher résistant de la circulation inverse

2 3
© Balineau © Bermingham

de forage différentes et de multiplier 2- Exemple de une force d’appui sur l’outil de forage tés dans le cluster de manière à
le nombre de phases, allongeant ainsi solution pour adéquats. ce qu’ils couvrent l’intégralité de la
les délais d’exécution, tout en pré- ancrer un pieu surface de forage lors de la rotation
dans un rocher Le fluide de forage est envoyé par
sentant des modes de transfert de résistant. l’espace annulaire du forage et les de ce dernier (figure 8). Les marteaux
charges parfois discutables. 3- Principe de sédiments sont renvoyés à la surface n’ont pas besoin d’être entraînés
Au cours des cinq dernières années la circulation par l’intérieur du train de tiges comme en rotation de manière individuelle.
les techniques de forage de roche en inverse. indiqué sur la figure 3. À titre d’exemple un cluster drill de
gros diamètre ont évolué très rapi- Les techniques de forage basées 1 220 mm comporte 9 marteaux.
dement en termes de puissance de 2- Example sur l’utilisation d’un ou plusieurs Au-delà de 1 600 mm de diamètre,
forage, permettant ainsi aux concep- of a solution marteaux fond-de-trou permettent un trou pilote suivi d’un alésage au
teurs de ne plus être limités par les for anchoring de reculer les limites de résistance diamètre souhaité (3 mètres maxi-
a pile in a hard
difficultés de forage. rock. à des valeurs allant jusqu’à plus de mum) est généralement nécessaire
Ces techniques de forage se divisent 3- Counter- 500 MPa, tout en permettant, pour pour rester dans des débits raison-
en deux grandes familles : le forage flush drilling certaines techniques, de forer avec nables d’air comprimé.
en rotation en circulation inverse et principle. un diamètre légèrement supérieur Ces techniques sont en effet très
les techniques dérivées du marteau au diamètre extérieur du tube métal- consommatrices en énergie du fait
fond de trou. lique, permettant ainsi un chemisage de l’importante demande en air com-
Le forage en rotation en circulation simultané du forage. primé (100 m 3/ min en 1 200 mm de
inverse existe depuis longtemps, au Il est intéressant de noter que la ré- diamètre par exemple) mais permet-
travers d’ateliers très lourds qui sont sistance a peu d’influence sur la tent de forer des terrains que l’on
fixés au sommet d’un tubage pro- vitesse d’avancement de ces outils : ne pouvait pas forer à des cadences
visoire. Les inconvénients majeurs pression simple se situe idéalement l’augmentation de résistance va sur- économiques avec des techniques
étaient la lenteur de la méthode due en dessous de 135 MPa. Au-delà, tout entraîner une usure plus impor- plus traditionnelles.
aux manipulations du train de tiges la productivité diminue rapidement tante de ceux-ci. Au final, la consommation totale reste
(éléments courts et lourds) et à la avec la résistance et la limite éco- Jusqu’à un diamètre de 1 200 mm constante : ce que l’on consommait
nécessité de mettre en œuvre une nomique est de l’ordre de 200 MPa. on peut envisager de travailler en quelques jours est consommé en
longueur suffisante de tubage de tête Exceptionnellement, on trouve des avec un taillant unique pleine face. quelques heures.
pour reprendre un couple et un appui exemples jusqu’à 300 MPa. Au-delà, l’utilisation d’un cluster Nous allons maintenant exposer les
sur l’outil élevés. La méthode consiste à forer à l’aide comprenant plusieurs marteaux de détails d’un chantier caractéristique
Cette technique permet de forer des d’un outil composé de molettes en petite taille (6 à 8 pouces) est indis- récent pour chacune de ces tech-
roches dont la résistance à la com- appliquant un couple de rotation et pensable. Les marteaux sont implan- niques.

avril / mai 2014 Travaux n° 905 63


Travaux
maritimes
et fluviaux

Plan masse du quai multi-usagers

4
© Balineau

Exemple de chantier à un groupement Pomerleau-Bermin- 4- Plan masse Dans un premier temps, les tubes
de forage en circulation gham. Balineau a apporté une assis- du quai multi- métalliques ont été mis en place par
usagers.
inverse : Port de Sept-îles tance technique à Bermingham sur vibration au moyen d’un vibreur HPSI
au Québec cette opération. 1600 ( moment d’excentricité 184 mkg )
Le port de Sept-îles est situé à Pointe L’ouvrage est un appontement et doit 4- Layout plan jusqu’au toit rocheux à l’aide de guides
of the multi-
Noire sur la rive gauche de l’estuaire supporter les efforts d’accostage et user quay. métalliques sur pieux provisoires. Ces
du Saint-Laurent dans la province de d’amarrage des navires aboutissant à guides permettant de positionner l’inté-
Québec. Début 2012 l’autorité por- une conception basée sur des pieux de gralité des pieux d’une même file.
tuaire a lancé un appel d’offres pour la grand diamètre dont certains doivent Les tubes ont ensuite été forés jusqu’au
construction d’un nouveau quai multi- être inclinés. L’approche permet d’at- rocher au moyen de bennes bi-câbles
usagers, ouvrage sur pieux constitué teindre une zone dont la bathymétrie à Quai Leffer LKG1-180, pour des questions
d’une approche de 420 m de long et garantit le tirant d’eau des navires pré- 88 pieux en tubes métalliques de dia- de rapidité d’exécution et pour concen-
d’un quai de 450  m de long offrant vus pour le quai. Un total de 130 pieux mètre extérieur 1 829  mm épaisseur trer le temps de forage des appareils
deux postes à quai pour un budget total métalliques forme l’ouvrage avec la 25,4  mm d’une longueur de 48 à lourds sur les terrains qui les néces-
de 220  millions de dollars canadiens. décomposition suivante : 60 mètres dont certains inclinés à 1 : 6. sitaient.
La vocation première de cet ouvrage à Approche On trouvera sur la figure  4 un plan La principale amélioration apportée
est la manutention de minerai de fer 24 pieux en tubes métalliques de dia- masse du chantier où sont dessinés par rapport aux méthodes classiques
avec une capacité de 50 000  tonnes mètre extérieur 1 219  mm épaisseur l’approche et le quai principal. consiste à avoir la tête de forage qui
par an. Le marché a été attribué début 19,5 mm d’une longueur de 13 à 33 m L’installation des pieux de diamètre n’est plus fixe par rapport à la tête de
septembre 2012 à l’entreprise cana- 18 pieux en tubes métalliques de dia- 1 829  mm a débuté la dernière pieu mais mobile sur une glissière.
dienne Pomerleau qui a sous-traité la mètre extérieur 1 524  mm épaisseur semaine de février 2013 pour se ter- Cette pratique, dénommée «  single
mise en place des pieux métalliques 25,4 mm d’une longueur de 36 à 54 m miner début novembre 2013. pass  » permet de réaliser l’intégralité

64 Travaux n° 905 avril / mai 2014


de la longueur du forage sans aucune mobile aurait imposé l’utilisation d’une
manœuvre de train de tige. La sup- plate-forme autoélévatrice. Il permet
pression de ces manœuvres liées au par ailleurs de libérer la grue du ponton
montage et démontage du train de tige pour réaliser d’autres tâches pendant
génère un gain de temps considérable. le temps de forage.
La méthode single pass peut être mise Les sédiments de forage et l’eau de cir-
en œuvre au moyen d’un mât adapté culation étaient pompés dans une barge.
sur une grue mobile ou d’un mât pen- Cette méthode présente l’inconvénient
dulaire qui vient se fixer en tête de de stocker de grands volumes de mé-
pieu. Un autre avantage réside dans lange eau / sédiments. La granulométrie
la réduction des risques d’accidents, des sédiments, constitués de sable
non négligeable. grossier, permet une séparation facile de
Sur le chantier de Sept-Îles, une foreuse l’eau et des sédiments à l’aide d’unités
composée d’un mât Bermingham L27 classiques de traitement par criblage et
et d’une tête de rotation Bermingham cyclonage, réduisant ainsi les capacités
BHD 80 ( couple 11 tm, poussée 50 t ) de stockage nécessaires. C’est certai-
et un train de tige de 500 mm de dia- nement une des prochaines évolutions
mètre est fixée sur le pieu. L’ancrage attendues dans ce domaine. L’étude de
de 3 m dans le rocher est réalisé par sol fournie au marché indiquait que la
forage en circulation inverse. Un plan roche à forer devait avoir une résistance
du système de solidarisation du mât au à la compression simple de 100 MPa
tube est montré en figures  5a et 5b. au maximum. Les outils de forage ont
Ce type de mât facilite le positionne- donc été conçus pour travailler jusqu’à
ment de l’appareil de forage sur le une résistance de 135 MPa. Les pre-
pieu à forer dans un environnement miers forages se sont révélés catastro-
nautique. Un mât monté sur une grue phiques en terme de vitesse de péné-
tration : de l’ordre de 15 cm par heure
au lieu des 50 cm par heure prévus et
l’usure des molettes a été telle qu’un
outil ne finissait pas un pieu.
5a & 5b- Mât Une campagne de reconnaissance
de forage. complémentaire a été réalisée en ur-
gence. Les échantillons prélevés dans
5a & 5b- les nouveaux sondages ont montré
Drilling mast. que la résistance de la roche était en
fait plus proche, comme l’indique la
figure 6, de 150 MPa en moyenne que
des 90 annoncés.
© Balineau

5a De nouveaux outils, que l’on peut voir


sur la figure 7, ont ainsi été fabriqués
pour s’adapter à cette augmentation
Mât de forage imprévue de résistance. La pratique
de cette technique implique la parfaite
maîtrise de la conception des outils de
forage. En effet, ces outils ne sont pas
disponibles en rayon mais sont conçus
et réalisés par les entreprises spéciali-
sées dans cette technique de forage.
Ces nouveaux outils ont permis d’at-
teindre les cadences prévues à l’ori-
gine et de terminer l’ouvrage tel que
l’on peut le voir sur la figure 1. Ce sont
par contre trois ateliers de forage qui
auront finalement été mis en œuvre
pour rattraper le retard au démarrage.

Exemple de chantier
de forage au cluster drill :
le quai pétrolier du port
de Dégrad des Cannes
Trois des quais de ce port ont été réha-
bilités au cours des quatre dernières
années avec des pieux forés à l’aide de
© Balineau

cluster-drills : les quais N°1 et 2 ainsi


5b que le quai pétrolier.

avril / mai 2014 Travaux n° 905 65


Travaux
maritimes
et fluviaux

Avant ces trois derniers chantiers les la rotation du cluster par l’intermé-
pieux étaient battus au refus et prolon- diaire d’un train de tige alimenté en
gés par des micropieux racines du fait air comprimé. Le nombre de marteaux
de la résistance élevée du substratum et la charge d’eau nécessitent un
rocheux. volume d’air important de l’ordre de
L’expérience acquise sur le chantier du 120 000  l/ mn. L’ancrage de 3 à 4  m
quai N°1 a permis d’éviter toute phase est réalisé en moyenne dans la journée,
de mise au point de la méthode qui le temps de forage pur étant de 3 à
a ainsi été reproduite intégralement. 4  heures. Là encore la technique du
Les incertitudes sur ce genre d’opé- « single pass » est utilisée pour suppri-
ration portent généralement sur le mer les manœuvres de tige et réduire
débit et la pression d’air nécessaires ainsi le temps de forage.
au bon fonctionnement du cluster drill. à  Le tube définitif est alors posi-
Il vaut mieux viser toujours au-dessus tionné dans le forage, puis scellé avec
des recommandations du constructeur du béton sur la hauteur de l’ancrage
pour pallier des pertes de charge qu’il augmentée d’un mètre. Dans une deu-
est difficile d’estimer a priori. La géo- xième phase, l’espace annulaire entre
logie de la zone est caractérisée par 6 la gaine perdue et le tube du duc-
© Balineau
un substratum de roches éruptives et d’Albe est rempli au coulis jusqu’au
cristallines de type diorite à gros grains niveau du terrain naturel. La gaine
noirs et blancs avec des filons ( dykes ) à  Une gaine perdue métallique en perdue est ensuite recépée.
de dolérite, roche éruptive micro-cris- diamètre 1 400 mm est vibrofoncée au 6- Résistance
talline de couleur noire. De façon géné- refus, puis curée au trépan émulseur à la compres- Conclusion
rale, le substratum rocheux du site est jusqu’à la roche saine. sion simple Les techniques de forage en terrain
très fracturé en sa partie et altéré sous à  Le forage dans la roche (diorite de la roche. dur font l’objet d’une évolution perma-
différentes formes allant de la roche et dolérite) est ensuite réalisé à l'aide 7- Outil de nente : forage en single pass aussi bien
faiblement altérée à l'arène granitique d'un cluster drill de diamètre 1 220 mm forage circula- pour la rotation en circulation inverse
tion inverse.
constituée de sables argileux hétéro- regroupant 9 marteaux fond de trou 6 " que pour le cluster-drill, utilisation du
gènes. Dès que l'on atteint la roche équipés de taillants 8 " (figures 8 et 9). principe de la circulation inverse sur
saine, les valeurs de résistance à la Une cloche à sédiments est positionnée 6- Simple les cluster-drills ( permettant de ne
compressive
compression simple montent à environ au-dessus du cluster pour permettre la strength of plus avoir à remonter l’outil pour vider
180  MPa. Les sédiments marins, qui récupération des cuttings (figure  10). the rock. la cloche à sédiments et de limiter
recouvrent le substratum sur quelques La roche est réduite à l’état de sable 7- Reverse les chocs sur les taillants à chaque
dizaines de centimètres sont consti- grossier. circulation manœuvre), utilisation de marteaux
tués d’argile bleue et de sables plus ou L’outil est monté sur une foreuse de drilling tool. dont l’alimentation se coupe, notam-
moins argileux. type Casagrande B125 qui entraine ment en cas de frappe à vide.

© Balineau

66 Travaux n° 905 avril / mai 2014


© RocDrill

© Balineau
8 10

8- Face du Les techniques de forage au marteau


cluster drill. fond de trou avec tubage simultané
9- Cluster-drill progressent également avec une aug-
en diamètre
1 220 mm. mentation des diamètres proposés.
10- Ouverture
La limite de 1  000 mm de diamètre a
de la cloche été maintenant repoussée à 1  600 mm
à sédiments. et, sous la pression du monde des
énergies marines renouvelables, nous
8- Front surface pouvons nous attendre à de nouveaux
of the cluster progrès en termes de diamètre maxi-
drill.
mum.
9- Cluster drill
of diameter Ces avancées techniques permet-
1 220 mm. tent aux concepteurs d’agrandir la
10- Opening the palette des choix possibles pour leurs
sediment bell. ouvrages. m

Les principaux intervenants


Quai multi-usagers de Sept-Îles
Maître d’Ouvrage : Port de Sept-Îles
Entreprise Générale : Pomerleau
Pieux : groupement Pomerleau-Bermingham

Port de Dégrad des Cannes


Maître d’Ouvrage : Grand Port Maritime de Guyane
Maître d’œuvre : Egis
© Balineau

Entreprise Générale : groupement Balineau-Etpo


9

abstract
OPTIMISATION OF DRILLING TECHNIQUES OPTIMIZACIÓN DE LAS TÉCNICAS
IN MARITIME WORKS DE PERFORACIÓN EN TRABAJOS MARÍTIMOS
Hervé DUPLAINE, BALINEAU Hervé DUPLAINE, BALINEAU

In the past five years, large-diameter drilling techniques (1 to 3 m ) in hard Durante los cinco últimos años, las técnicas de perforación de gran
ground have made great progress. Reverse circulation rotary drilling and diámetro (de 1 a 3 m) en terreno duro han progresado considerablemente.
techniques based on the use of one or more down-the-hole drills with or Las perforaciones en rotación con circulación inversa y las técnicas basadas
without simultaneous tubing make it possible to drill hard rocks of simple en la utilización de una o varias perforadoras neumáticas de percusión con
compressive strength ranging from 100 to 500 MPa. Two recent port projects entubado simultáneo o no, permiten perforar rocas duras cuya resistencia a
carried out with these techniques are described, together with recent and la compresión simple está comprendida entre 100 y 500 MPa. Se presentan
ongoing developments. This progress means that the designers of maritime dos obras portuarias realizadas recientemente con estas técnicas, así como las
structures are no longer limited in their choice of foundations. m evoluciones más novedosas y las que se están poniendo a punto. Gracias a
estos progresos, los proyectistas de obras marítimas ya no estarán limitados
en la elección de cimentaciones. m

avril / mai 2014 Travaux n° 905 67


Travaux
maritimes
et fluviaux

PORT CAMARGUE :
PROJET ECODREDGE-MED.
Un concept inédit de dragage
et de valorisation des sédiments
AuteurS : Caroline JUANOLE, Ingénieur Etudes, EMCC - Michel Cavaillès, directeur de Port Camargue -
Nadège ARTIGUE, Chargée de communication, EMCC

LE PORT DE PLAISANCE DE PORT CAMARGUE, CRÉE EN 1969, S’EST ENGAGÉ DEPUIS LES ANNÉES 2000, DANS UNE
DÉMARCHE ENVIRONNEMENTALE QUI A ABOUTI, EN 2010, AU LANCEMENT DU PROJET DE R&D ECODREDGE-MED
PORTANT SUR LE DRAGAGE. SÉLECTIONNÉ DANS LE CADRE D’UN APPEL À PROJET NATIONAL DE R&D, LE PROJET
ECODREDGE-MED A PERMIS DE LANCER, EN JANVIER 2014, UN PREMIER CHANTIER EXPÉRIMENTAL DE DRAGAGE
De PORT CAMARGUE. LA MÉTHODE DE DRAGAGE EST INNOVANTE MAIS SURTOUT LES MATÉRIAUX EXTRAITS SONT
POTENTIELLEMENT RéEMPLOYES LOCALEMENT. CE PROCESSUS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE EST TRANSPOSABLE
À D’AUTRES PORTS DE MÉDITERRANÉE.

genèse du projet consiste à suivre le comportement des matériaux dragués et limitant le stoc- à Le projet rassemble sur un même
ecodredge-med ouvrages dans lesquels les matériaux kage provisoire à terre de matériaux train de barges une drague aspiratrice,
Le projet ECODREDGE-MED s’articule seront réutilisés et à évaluer les impacts pollués par des éléments toxiques. des unités de calibrage des sédiments,
autour de trois grandes étapes. Dans environnementaux, économiques et Le troisième point à respecter consistait des unités de stockage des matériaux
un premier temps, la mise au point des sociaux de ce projet. à valoriser les matériaux extraits non calibrés et un ponton diffuseur. Cette
différents process, avec la caractérisa- pollués sur un site basé à proximité organisation exclusivement nautique
tion des matériaux et le montage admi- principes et innovations du port. Pour ce faire, l’étroite collabo- permet non seulement de ne pas frac-
nistratif. Aux termes de cette phase, du projet ration des partenaires du consortium tionner l’opération sur plusieurs sites
le chantier expérimental peut démar- Dès le lancement du projet ECO- ainsi que la complémentarité de leurs ( dragage / stockage / traitement ), mais
rer afin de valider les choix techniques DREDGE-MED, le consortium devait compétences ont permis de lancer un également de ne pas consommer d’es-
pour le dragage et la valorisation des répondre à trois impératifs, interdi- chantier expérimental reposant notam- pace littoral urbanisé ou protégé pour
matériaux extraits. La dernière étape sant notamment tout rejet en mer des ment sur deux principes novateurs : stocker les sédiments extraits. L’avan-

68 Travaux n° 905 avril / mai 2014


1
© Brice Rémy

tage de cette solution exclusivement 1- Vue aérienne déroulement été réalisées sur les zones à draguer,
nautique permet également, en fonction de Port Camar- du chantier pilote afin d’apprécier les qualités physico-
gue.
du site de valorisation, d’effectuer une L’objectif de Port Camargue est de chimiques des sédiments à extraire.
partie du transport des matériaux par 2- Méthodologie retrouver, après plus de quarante En fonction des résultats d’analyses
de dragage et de
barge, et ainsi d’éviter les nuisances traitement des années d’exploitation, une profondeur sur les différents échantillons préle-
habituelles des transports routiers (bruit, sédiments issus moyenne de 3,5 m dans les quatre vés, différentes conclusions quant à
dégradations des chaussées, émission des chenaux. principaux chenaux de navigation qui la nature et la classification des maté-
de gaz à effet de serre...) (figure 2). desservent le port et les zones tech- riaux ont été dressées.
à La valorisation des matériaux suit 1- Aerial view of niques, soit une surface de dragage à  Les éléments fins ou vasards,
les règles suivantes : enlèvement et Port Camargue. de 10,4 ha. inférieurs à 80 microns, se situant
réutilisation des matériaux valorisables 2- Dredging au droit des zones techniques, sont
à l’échelle locale, dépôt sur les fonds and treatment Les travaux fortement contaminés par des pollu-
methodology for
du port des matériaux les moins conta- sediments from préliminaires ants métalliques (cuivre, TBT, plomb,
minés et évacuation vers un centre de the channels. Préalablement au démarrage du pro- zinc), dont la présence est directe-
traitement agréé des matériaux les plus jet, et conformément aux arrêtés en ment liée aux travaux d’entretien des
pollués. vigueur, des séries de carottages ont bateaux.
© photothèque Emcc

avril / mai 2014 Travaux n° 905 69


Travaux
maritimes
et fluviaux

La contamination est ici supérieure


au niveau N2, suivant les niveaux de
référence définis dans les arrêtés du
09/08/2006 et du 23/12/2009.
à Les éléments fins ou vasards, infé-
rieurs à 80 microns, présents dans les
chenaux du port contiennent du cuivre
et, sur deux points spécifiques, du TBT
( trybuthylétain ). La contamination est ici
comprise entre les niveaux N1 et N2.
à  Les éléments plus grossiers ou

© photothèque Emcc
sableux supérieurs à 80 microns sont
exempts de toute contamination supé-
rieure au seuil N1. La présence non
significative de polluants est directe- 3
ment liée à la taille des particules de
sédiments qui ne permet pas la fixation
des contaminants tels que les métaux
Drague aspiratrice stationnaire
lourds et les micropolluants organiques.
Les conclusions émises ci-dessus, ainsi
que l’exploitation des bathymétries du
port, permettent de valoriser les quan-
tités à draguer suivant leur degré de
contamination :
à Volume de matériaux à draguer :
40 000  m 3 ;
à Volume de matériaux supé-
rieurs à 80 microns valorisables :
28 000  m 3 ;
à Volume de matériaux inférieurs à
80 microns redéposés sur le fond
du port : 10 000 m 3 ;
à Volume de matériaux inférieurs à
80 microns contaminés et éva-
cués vers un centre de traitement :
2 000  m 3.

Chantier pilote de dragage


et de traitement des
sédiments issus des chenaux
La méthode d’extraction retenue
concernant le dragage des sédiments
non pollués ou faiblement contaminés
est le dragage hydraulique. Ce principe
est basé sur la dilution des sédiments
avec l’eau permettant au mélange ainsi
© photothèque Emcc

créé d’être pompé et refoulé via des


conduites. Ces travaux s’effectuent à
l’aide d’une drague aspiratrice station-
naire (figure 3). L’extraction hydraulique 4
utilise un dispositif de cutter qui crée
une agitation des particules et leur mise
en suspension. En cas de présence de gage dans son avancement. Elle per- 3 & 4- Drague lement drague / ponton de traite-
produits bruts, le cutter, placé au bout met également de s’affranchir d’une aspiratrice sta- ment ;
d’un bras articulé nommé « élinde », installation à terre des équipements tionnaire utilisée à Mise en place du ponton déposeur
pour le dragage
permettra la désagrégation de ces dans le but de limiter les éventuelles des sédiments (figure 8) sur zone de dépôt ;
matériaux (figure 4). nuisances. pas ou peu à Connexion des conduites de refou-
Le matériel de prétraitement /dégrillage / La méthodologie de dragage des contaminés. lement entre les 2 pontons.
dessablage (figure 5) nécessaire à la 38 000  m 3 est la suivante : Dès que cet atelier est opérationnel
récupération de matériaux valorisables à Mise en place de la drague sur la 3 & 4- Stationary pour le démarrage des opérations
est installé à bord d’un ponton flottant zone à traiter ; suction dredger de dragage, les interventions simul-
(figure 6). Cette configuration de chan- à Mise en place du ponton de trai- used for dredging tanées des différents postes sont les
sediments that
tier, avec un prétraitement sur ponton tement et d’un chaland à couple are not or not suivantes :
des matériaux dragués, permet de (figure 7) dans le chenal principal ; greatly contami- à Extraction des matériaux à l’aide
suivre en permanence le poste de dra- à Connexion des conduites de refou- nated. du cutter de la drague, pompage

70 Travaux n° 905 avril / mai 2014


© photothèque Emcc

5 6
© photothèque Emcc

7 8

et refoulement vers le ponton de 5- Unité de trai- parois coniques des hydrocyclones. tité de matériaux à extraire ( 2 000 m 3 ),
traitement ; tement mobile Les sables tombent en continu dans de la distance réduite entre les points
à Dégrillage et dessablage des maté- installée sur des chalands au moyen de bandes de dragage et de rejet et du type de
le ponton lors
riaux provenant de la drague par de la seconde transporteuses. Ces bandes transpor- traitement et de stockage de ces maté-
l’unité de traitement installée sur phase de travaux. teuses à déversement permettent de riaux, considérés comme très pollués.
le ponton ; 6- Ponton sur le- s’affranchir d’une pelle mécanique de Pour cette zone, la technique de dés-
à Gerbage des sables dans le chaland quel sera installé chargement, dans un souci d’optimi- hydratation des sédiments par sacs
à couple à l’aide de la sauterelle le matériel de pré- sation des coûts. En fin de parcours, géotextiles, couplée à un dégrillage et
traitement, dégril-
embarquée ; lage et déssablage. les sables présentent une granulométrie dessablage des sédiments dragués, est
à Refoulement des eaux chargées 7- Chaland à cou-
comprise entre 4 mm et 80 µm et sont retenue (figure 10).
en parties fines ( inférieures à ple permettant de ensuite évacués du site de traitement La première étape consiste à créer
80 microns ) vers le ponton dépo- stocker les maté- par chaland. un bassin de ressuyage équipé d’une
seur. riaux extraits. membrane étanche, dans lequel les
La première opération de traitement 8- Schéma Chantier pilote de dragage sacs géotextiles sont placés. Ces der-
consiste à cribler les matériaux dragués de principe du et de traitement niers présentent une longueur de 55 m
ponton déposeur.
afin d’éliminer la part de macro déchets des sédiments issus pour 9 m de largeur et pour une capa-
ou refus ( bois, plastiques, pierres...) qui des zones techniques 1 et 2 cité de rétention de 700 m 3 par sac.
devront être gérés comme des déchets 5- Mobile treat- Ce chantier pilote utilise une technique Afin d’assurer une bonne circulation
ment unit installed
industriels banals ( DIB ). Cette opération on the pontoon plus classique, mais tout aussi tech- des eaux de ressuyage à l’intérieur du
de dégrillage est opérée par le groupe during the second nique, de traitement des sédiments. bassin, un vide de 50 cm est maintenu
de prétraitement ( GP ) assimilable à un work phase. Avec seulement 2 000 m 3 dragués, de part et d’autre de chaque sac géo-
crible vibrant. Le diamètre de passage 6- Pontoon on la part de matériaux fortement pol- textile. Deux pompes sont réparties sur
des grilles du GP sera réglé sur 4 mm. which the preli- lués reste en effet très limitée et le linéaire du bassin afin de renvoyer les
La seconde opération permet de récu- minary treatment, permet donc l’installation de matériel eaux de ressuyage vers les décanteurs
screening and
pérer la fraction valorisable des maté- desanding et de zones de stockage à terre, sur techniques avant rejet au port.
riaux dragués à savoir le sable. equipment will une faible surface, sans incidence sur En amont de ce dispositif de stockage
Le dessablage est également réalisé be installed. la préservation du littoral. des matériaux, une unité de dégrillage
sur le groupe de prétraitement au 7- Coupled barge Le dragage des deux surfaces for- et dessablage est implantée.
moyen du module composé de deux capable of storing tement polluées, situées en zones Elle permet l’optimisation des quanti-
extracted mate-
hydrocyclones. rials. techniques 1 et 2, s’effectue à l’aide tés de matériaux fortement contaminés
Basée sur la force centrifuge, cette d’une drague aspiratrice de plus faible à évacuer en centre de traitement et
8- Block diagram
séparation aura pour effet de plaquer of the treatment rendement (figure 9). Le choix de cette une valorisation des sables supérieurs
les éléments denses (sables) sur les pontoon. machine se justifie par la faible quan- à 80 microns non pollués.

avril / mai 2014 Travaux n° 905 71


Travaux
maritimes
et fluviaux

La déshydratation des sédiments et Ce projet vise à rétablir l’altimétrie


leur conditionnement en sacs géotex- naturelle du terrain et à créer un cordon
tiles sont obligatoirement couplés à dunaire en bordure de plage.
la technique de floculation en ligne Les matériaux calibrés et stockés dans
des matériaux. des chalands sont transférés vers
Le floculant ainsi obtenu, mis en un poste d’accostage où ils sont repris
contact avec le mélange "eau + au moyen d’une pelle et transportés
boues", va engendrer une aggloméra- par camions.
tion des particules de boues entre elles.
Cet agglomérat de particules, appelé Matériaux faiblement
floc, possède une masse suffisante contaminés
pour pouvoir décanter. La séparation Cette part de matériaux représente
entre la phase liquide représentée par un volume de l’ordre de 10 000 m 3.
l’eau et la phase solide représentée par La fraction vaseuse ( fines inférieures
les boues se fait alors quasi instantané- à 80 microns) issue du dragage est
ment. Les floculants concentrent des déposée sur le fond du port, dans des
polluants éventuellement présents dans zones préalablement draguées et défi-
les particules draguées et permettent 9 nies en amont. Cette opération est réa-
© photothèque Emcc
une épuration de l’eau contenant des lisée au moyen d’un ponton déposeur,
particules en suspension, sur lesquelles auquel est suspendu un tube doté d’ou-
des polluants sont fixés. Le floculant composé en partie de sable issu vertures spécifiques (dimensionnées en
se désagrège dans l’eau au bout d’une du traitement, fonction du débit de refoulement et de
courte période et reste sans effet pour - réaliser la réfection de 600 m de 9- Drague la concentration en matières solides
aspiratrice
l’écosystème aquatique. voies piétonnes et cyclables, grâce de plus faible de l’eau de rejet ). Ce dispositif, équipé
Chaque sac possède plusieurs che- au moyen d’un matériau stabilisé rendement. d’une enveloppe géotextile avec jupes
minées de remplissage. Ces points de composé à 70 % de sable issu latérales, favorise le nivellement des
remplissage permettent de remplir les du traitement. 9- Smaller- fines sur le fond et évite leur remise en
sacs de façon homogène. Les sédi- à 27 000 m 3 de sable sont également capacity suc- suspension. L’atelier flottant est déplacé
ments, après floculation, sont retenus prévus pour la renaturalisation de l’an- tion dredger. au fur et à mesure de l’avancement des
dans les sacs géotextiles de par leur cien hôpital du Grau du Roi, zone située travaux de dragage.
diamètre. Les eaux clarifiées, épurées à environ 8 km du point d’extraction.
de matières en suspension, s’écoulent Matériaux pollués
librement des sacs et sont renvoyées Le dragage des zones techniques 1
vers les décanteurs techniques du et 2 représente un volume de maté-
port. La concentration en matières en
suspension des autres sorties dans
Le projet ECODREDGE-MED riaux de l’ordre de 2 000 m 3. La part
des matériaux inférieurs à 80 microns
le bassin de ressuyage est contrôlée en quelques mots et fortement pollués est collectée par
en permanence par l’intermédiaire filtration, séchée, puis évacuée vers un
ECODREDGE-MED est un projet collaboratif initié par la Régie Autonome
d’une sonde de turbidité. centre de traitement agréé.
qui gère le port de plaisance de Port Camargue. Il bénéficie de l’appui
Une phase de ressuyage des sédiments
d’entreprises qualifiées (Razel-Bec, BRL- Ingénierie, Sols Méditerranée) et
s’opère ensuite. La porosité des sacs de laboratoires de recherche de l’école des mines d’Alès et de l’université suivi scientifique
permet un drainage des eaux et donc de Montpellier II (Hydro sciences et IRD-ECOSYM). Toutes ces entités sont Le suivi scientifique fait partie inté-
une déshydratation importante. implantées en Languedoc-Roussillon. L’entreprise EMCC, leader français grante du projet ECODREDGE-MED.
Une pompe de vidange du fond de des travaux de dragage, appartenant au Groupe Vinci, vient compléter Il est assuré par les partenaires du pro-
bassin est laissée en place au cours le consortium. jet et passe entre autres par l’étude :
de la déshydratation afin d’optimiser le Le projet porte sur le développement d’une nouvelle « éco-technologie » à De la caractérisation des états
ressuyage. Une fois le ressuyage des de l’eau, spécifiquement adaptée à la problématique du dragage in situ avant, pendant et après dragage
sédiments effectué, les sacs peuvent des sédiments de ports, avec valorisation en ligne des matériaux condi- ( redistribution de la pollution, impact
être éventrés à la pelle mécanique. tionnés. Son principal objectif est de limiter au maximum l’incidence des sur l’eau et les organismes aqua-
Les matériaux sont repris puis chargés dragages sur l’environnement avec un coût de travaux maîtrisé. tiques) ;
dans des camions d’évacuation afin Le projet ECODREDGE-MED a été retenu dans le cadre de l’appel à projet à De l’origine des contaminants ;
d’être orientés vers les filières d’élimi- national de R & D des pôles de compétitivité. À ce titre, il a le soutien tech- à Des équipements, process de dra-
nation. nique du pôle de Compétitivité Eau et le soutien financier du FUI - Fond gage et conditionnement des maté-
Unique Interministériel. riaux dragués ;
devenir des matériaux Le coût global du projet s’élève à 4 112 000 €, dont 2 500 000 € ( part à De la filière d’utilisation des maté-
Matériaux non pollués Régie Autonome de Port Camargue) pour la réalisation d’un chantier riaux dragués et conditionnés en
La valorisation des 28 000 m 3 de maté- expérimental sur le Port Camargue, portant sur le dragage de 40 000 m 3 terrassement et béton ;
riaux sableux, supérieurs à 80 microns, de sédiments, y compris l’élimination des déchets les plus pollués. à De la conception des ouvrages ;
est réalisée suivant deux scénarios : Les aides financières s’élèvent 1 880 000 €, elles sont accordées par à Du suivi structurel des ouvrages,
à 1 000 m 3 de sable seront réutilisés le FUI, le FEDER, OSEO et la Région Languedoc-Roussillon. de la qualité des bétons et du suivi
pour : environnemental.
- effectuer un test qui consistera à Au terme du projet, une compilation
créer une plateforme de 70 m 2 sur des résultats obtenus et une synthèse
la digue Nord de Port Camargue, détaillant les différents travaux sera
réalisée à partir de béton de sable établie et diffusée.

72 Travaux n° 905 avril / mai 2014


conclusion : que le procédé choisi est socialement Actuellement, le chantier expérimental mobilisation de l’espace à terre ;
une véritable avancée acceptable. L’ensemble de la phase toujours en cours, permet de montrer à La réduction du coût des travaux
technologique pour administrative s’est déroulée sans que ce nouveau process embarqué de de dragage ;
l’ensemble des ports aucun souci vis-à-vis de la popula- dragage, séparation et conditionnement à Le calibrage des sédiments sur
Le projet ECODREDGE-MED visait à tion locale, des usagers du port et des des sédiments portuaires répond plei- le site même de dragage, permet-
mettre au point une technique de dra- associations de protection de l’environ- nement aux objectifs définis dans le tant ainsi de séparer, dès le début
gage des sédiments des ports, avec nement. projet ECODREDGE-MED. Il a notam- du process, les éléments fins et les
valorisation en ligne des matériaux Ce premier résultat tient au fait qu’au- ment permis plusieurs avancées sur éléments plus grossiers non conta-
conditionnés. Son principal objectif cun matériau de dragage contaminé des points de blocage existants : minés, favorisant ainsi la valorisa-
étant de limiter au maximum l’incidence par un polluant n’est rejeté dans le à L a possibilité de draguer des tion et la réutilisation des matériaux
des dragages sur l’environnement avec milieu naturel terrestre ou marin. sédiments de port en limitant la extraits. m
un coût de travaux maîtrisé.
Ainsi, cette technique inédite intéresse
tous les ports qui sont confrontés à la
valorisation ou à l’élimination de sédi-
ments de dragage par voie terrestre,
10- Déshydra-
tation des sédi- Principales quantités
c’est-à-dire la quasi-totalité des ports ments par sacs
géotextiles. MONTANT DU PROJET DE R&D ECODREDGE-MED : 4 112 000 €
dont les sédiments sont contaminés par MONTANT DU CHANTIER EXPERIMENTAL : 2 500 000 €
les peintures antifouling et notamment
10- Sediment DURÉE DU PROJET : 4 ans
les ports de plaisance. dehydration
Le chantier expérimental de Port by geotextile PROFONDEUR DE DRAGAGE : - 3,5 m NGF
Camargue a d’ores et déjà montré bags. VOLUME DES MATÉRIAUX À DRAGUER ET À TRAITER
DANS LE CADRE DU CHANTIER PILOTE : 40 000 m 3
SUPERFICIE DE LA ZONE D’INTERVENTION : 10,4 ha

Principaux intervenants
Maître d’ouvrage : Régie Autonome du port de plaisance
de Port Camargue
Partenaires financiers : Fond Unique Interministériel (FUI) /
OSEO / FEDER / Région Languedoc Roussillon
Maître d’œuvre : Régie Autonome du port de plaisance
de Port Camargue
Membre du consortium :
© photothèque Emcc

• Entreprises : Razel-Bec, BRL-Ingénierie, Sols Méditerranée, EMCC


• L aboratoires de recherche de l’école des mines d’Ales
et de l’université de Montpellier II : Hydro Sciences et IRD-Ecosym
10

abstract
PORT CAMARGUE: ECODREDGE-MED PROJECT PORT CAMARGUE: PROYECTO ECODREDGE-MED.
A novel concept for dredging and Un concepto inédito de dragado y
recycling of sediments valorización de los sedimentos
C. JUANOLE, EMCC - M. Cavaillès, Port Camargue - N. ARTIGUE, EMCC C. JUANOLE, EMCC - M. Cavaillès, Port Camargue - N. ARTIGUE, EMCC

In January 2014, Ecodredge-Med, a research & development project on port En enero de 2014, el proyecto de investigación y desarrollo sobre el dragado
dredging initiated by the Port Camargue marina, launched an experimental de puertos Ecodredge-Med, iniciado por el puerto deportivo de Port Camargue,
sediment dredging and treatment project. Via this pilot project, the objective permitió lanzar una obra experimental de dragado y tratamiento de los
for Port Camargue was to regain an average depth of 3.5 m in the four main sedimentos. En esta obra piloto, el objetivo para el Port Camargue era encontrar
navigation channels providing access to the technical areas. Apart from these una profundidad media de 3,5 m en los cuatro canales de navegación
channel deepening works, the feature of the project is to innovate in terms principales que comunicaban las zonas técnicas. Más allá de estas obras de
of dredging methodology, by bringing together on a single barge train all profundización, el proyecto tiene la particularidad de innovar en términos de
the equipment necessary for dredging and for the storage and treatment of metodología de dragado, reuniendo en un mismo tren de barcazas todos los
sediments, thus limiting the onshore storage areas. Lastly, and above all, equipos necesarios para el dragado, el almacenamiento y el tratamiento de los
in this way the extracted materials can be incorporated as a potential sand sedimentos, limitando así las zonas de almacenamiento en tierra. Por último,
resource for local projects. Controlled recycling of the conditioned materials y sobre todo, permite integrar los materiales extraídos como un recurso potencial
thus forms part of a sustainable development process, transposable to other de arena para obras locales. Así, la reutilización controlada de los materiales
Mediterranean ports. m acondicionados permite inscribirse en un proceso de desarrollo sostenible,
extrapolable a otros puertos del Mediterráneo. m

avril / mai 2014 Travaux n° 905 73


Travaux
maritimes
et fluviaux

1- 26 juillet
2012, remor-
quage de l’ap-
pontement en
sortie de Penfeld.
1- 26 July 2012,
towing the
landing stage
leaving the river
Penfeld.

1
© ESID Brest

Appontement flottant
de nouvelle génération
pour l’accueil des frégates
multi-missions FREMM à Brest
AuteurS : Yves Stassen, directeur de projet, Ingérop - Viviane Thomas, représentant du conducteur d’opérations, ESID Brest -
Jean-Baptiste Bouyer-Charier, représentant du mandataire du groupement - Yves Robin, directeur de projet, DCNS

La Base Navale de Brest accueille les nouvelles frégates européennes multi-missions. De nouveaux
appontements flottants à double pont en béton armé ont été conçus et réalisés pour respecter
un cahier des charges particulier d’amarrage, d’avitaillement et de fonctionnement tout temps.

le contexte européennes multi-missions FREMM destiné aux principales fonctions sui- Charier (mandataire), Ingérop (ingénie-
de l’opération ( figure 2). Ces appontements sont des- vantes : accostage et amarrage des rie), Charier GC (génie civil, dragage),
L’Établissement du Service d’Infrastruc- tinés à remplacer les lignes existantes navires, embarquement et débarque- Demathieu & Bard (génie civil), Ducrocq
ture de la Défense (ESID) de Brest a au quai des flottilles, au sein de la Base ment des piétons, accessibilité aux Ingénierie et Process (construction
lancé en février 2009 un appel d’offre Navale de Brest (figure 3 ). véhicules lourds et légers, raccorde- métallique), DCNS (réseaux, mainte-
pour la conception, la réalisation, Le cahier des charges fonctionnel établi ment aux réseaux et servitudes du nance).
l’entretien et la maintenance de deux par la Marine laissait aux entreprises navire ( hydrocarbure et électricité haute Il a proposé un projet innovant sur le
lignes d’accostage et de stationnement candidates une large initiative dans tension en particulier ). Le groupement principe d’un ouvrage flottant en béton
dédiées à l’accueil des futures frégates la conception d’un ouvrage prototype d’entreprises lauréat est composé de armé à double pont.

74 Travaux n° 905 avril / mai 2014


© DCNS
des exigences à Ergonomie des interfaces apponte-
fonctionnelles ment / navire.
spécifiques aux fremm L’ouvrage est ainsi constitué (figure 4) :
Les lignes d’accostage existantes sont à D’un caisson flottant monolithique
constituées d’appontements métal- en béton armé, de 160 m de long
liques ancrés sur chaînes et acces- par 17 m de large, avec un tirant
sibles par une passerelle véhicules et d’eau de 3,40 m et un franc-bord
piétons depuis le quai des flottilles. de 1,50 m,
Elles ont pour fonctions principales : à D’une superstructure également
1- l’accostage et l’amarrage des navires, en béton armé, de type dalle sur
2- l’embarquement et le débarquement poutres et poteaux, de 14 m de
de piétons, 3- l’avitaillement des navires large et 2,80 m de haut.
(vivres, fluides, énergies, ...), 4- le rac- 2 L’appontement est implanté à 30 m du
cordement aux réseaux de courants quai des flottilles, perpendiculairement
faibles, 5- le stockage temporaire avant à celui-ci. Il est amarré sur chaînes
embarquement ou débarquement. semi-tendues : 1- côté nord sur le
Elles permettent d’accueillir les frégates quai existant, moyennant la création
actuellement en service, d’une longueur de massifs d’ancrage spécifiques,
de 139 m pour un déplacement de 2- côté sud sur un ouvrage gravitaire
4 800 t sous tirant d’eau de 6 m. circulaire, baptisé « caisson musoir ».
Les nouvelles frégates multi-missions Le pont supérieur est accessible aux
( FREMM ) de la Marine nationale, appe- piétons et véhicules par une passerelle
lées au service actif pour l’année 2012, métallique supportant également le
atteignent une longueur de 142 m pour passage des réseaux. Le pont inférieur
un déplacement de 6 200 t sous tirant est accessible aux piétons par escaliers
d’eau de 8 m. Ces évolutions majeures depuis le pont supérieur.
de la flotte justifient le remplacement et
l’évolution des appontements. Principe de séparation
Outre les fonctions dévolues aux lignes des flux
existantes, le programme de l’opéra- 3 La séparation des flux sur deux ponts
© Google maps
tion exprimait une attente particulière superposés indépendants offre un
sur : 1- l’accessibilité de véhicules niveau de sécurité et d’ergonomie élevé
lourds et légers à tout moment quel de fort marnage ( 8,4 m dans la rade de les principes directeurs à l’ensemble des usagers.
que soit le niveau de la mer, 2- l’accès Brest). L’accessibilité des appontements de la conception Le pont supérieur est accessible aux
aux réseaux et servitudes (distribution flottants peut se trouver fortement Conception générale piétons et aux véhicules. Il est entière-
hydrocarbure, électricité basse et haute compromise dans les cas extrêmes de L’analyse du cahier des charges a ment dégagé de toute servitude tech-
tension 6,6 kV 60 Hz, réseaux d’eau et marée notamment pour les véhicules conduit le groupement à proposer une nique. Il est destiné à l’avitaillement des
d’air comprimé, évacuation des rési- lourds. La base militaire devant être conception innovante basée sur le prin- navires par camions et grues mobiles,
dus de fond de cale et des eaux usées), opérationnelle 24 h / 24, ce critère d’ac- cipe d’un appontement à double niveau à l’accès à bord des équipages et au
3- l’ergonomie générale de l’ouvrage et cessibilité était prépondérant. de pont. Cette conception est guidée stockage temporaire de colis avant ou
plus particulièrement de son interface Les exigences de circulation des véhi- par les objectifs suivants : après débarquement (figure 5).
avec le navire. cules sur l’appontement combinées à à Séparation, rationalisation des flux Le pont inférieur est destiné au per-
La problématique principale à résoudre la présence de nombreux réseaux et (personnel, véhicules, réseaux), sonnel d’exploitation. Il supporte l’en-
dans le cadre de ce nouveau pro- servitudes des navires constituaient un à Accessibilité permanente depuis semble des équipements nécessaires
gramme d’appontements était l’acces- second point sensible de la conception le quai des flottilles, quel que soit aux servitudes du navire (lamanage,
sibilité par tous temps dans une zone fonctionnelle de l’ouvrage. le niveau de marée, alimentation en fluides et énergies,

2- Nouvelle fré-
gate européenne
multi-mission
FREMM.
3- Situation
du projet : quai
des flottilles.
4- Principaux
éléments du
projet.

2- New FREMM
European multi-
mission frigate.
3- Project
location: Quai
des Flottilles.
© Charier

4- Main elements
of the project. 4

avril / mai 2014 Travaux n° 905 75


Travaux
maritimes
et fluviaux

© Charier
5 7

local de transformation électrique).


Il se décompose en une travée centrale
dédiée à l’implantation de l’ensemble
des réseaux, deux coursives latérales
offrant un espace de travail à l’abri
des intempéries et enfin deux coursives
de lamanage à ciel ouvert (figure 6).

Accessibilité permanente
Le cahier des charges exige l’acces-
sibilité permanente de l’ouvrage aux
véhicules, avec une pente maximale

© Charier
de 13 % sur la passerelle d’accès, quel
que soit le niveau de marée ( figure 7 ). 6
Les contraintes altimétriques pour la
conception de l’ouvrage d’accès sont
les suivantes : des FREMM, qui permet l’utilisation de tacle et permettant une libre circulation. 5- Grue mobile
à Niveau du quai des flottilles coupées de faible dénivelée et de faible Les points de raccordement aux diffé- en service sur
le pont supé-
+ 8,50 m CM, encombrement. Sur le pont inférieur, les rents réseaux de servitude sont, quant rieur de l’appon-
à Niveau de plus basse mer coursives de lamanage sont conçues à à eux, éloignés du front d’accostage et tement.
0.00 m CM, ciel ouvert, en débord de 1,50 m par disposés à l’abri des intempéries sous 6- Organisation
à Niveau de plus haute mer rapport au pont supérieur. Cette dispo- la dalle du pont supérieur. du pont inférieur
+ 8,40 m CM. sition offre aux lamaneurs la visibilité de l’apponte-
Le pont supérieur de l’appontement nécessaire sur le navire et le milieu envi- Valorisation des matériaux ment.
s’élève à 4,30 m au dessus du niveau ronnant lors des opérations d’accostage de dragage 7- Passerelle
d’eau (1,50 m de franc-bord du et d’amarrage. Par ailleurs, les raccor- L’opération a nécessité la réalisation de d’accès, situa-
tion à mi-marée
pont inférieur + 2,80 m de hauteur dements du navire aux servitudes se travaux de dragage afin de garantir une (passerelle
de superstructure). Il se positionne fait au niveau du pont inférieur laissant hauteur d’eau suffisante pour le station- horizontale).
ainsi à un niveau moyen (mi-marée à le pont supérieur dégagé de tout obs- nement des FREMM à marée basse. 8- Principales
+ 4,20 m CM) identique à celui du quai étapes de
des flottilles (+ 8,50 m CM). construction
et d’installation
Cette disposition limite à ± 4,20 m, des ouvrages.
aux plus fortes marées, la dénivelée à
franchir pour l’accès à l’appontement.
5- Mobile crane
La pente admissible de 13 % est alors in operation on
respectée avec une passerelle de the upper deck
courte longueur ( 35 m ) qui présente le of the landing
double avantage d’une emprise limi- stage.
tée sur l’appontement avec libération 6- Organisation
de la zone d’accès au pont arrière des of the lower
deck of the
FREMM et d’une conception structu- landing stage.
relle simplifiée permettant, notamment, 7- Access gan-
de s’affranchir d’un appui intermédiaire. gway, situation
at mid-tide (hori-
Ergonomie de l’interface zontal gangway).
navire / appontement 8- Main stages
L’accès des équipages à bord des in construction
© Google Earth

and installation
navires est facilité par le niveau élevé of the structures.
du pont supérieur au-dessus du plan
d’eau, proche de celui du pont arrière 8

76 Travaux n° 905 avril / mai 2014


© Ingérop
© Charier

9 10
© Ingérop

© Charier
11 12

9- Radier Les matériaux extraits sont, au titre de sition par la maîtrise d’ouvrage. Cette en Penfeld et installation à son empla-
réalisé à 100 %, la réglementation, considérés comme forme de radoub offre des dimen- cement définitif au quai des flottilles,
élévation des remorquage de l’appontement vers un
premiers voiles. des déchets dont la filière de destina- sions suffisantes pour la construc-
tion constitue un enjeu environnemental tion simultanée des deux ouvrages. poste d’attente provisoire à l’épi 3 situé
10- Novembre
2011 - Réalisa- important. Une centrale de traitement Son implantation en rive droite de la face au quai des flottilles, installation et
tion de la dalle équipée pour limiter le risque pyrotech- rivière Penfeld, relativement éloignée du amarrage de l’appontement à sa posi-
supérieure nique a permis la valorisation partielle débouché dans la rade, a cependant tion définitive, mise en place de la pas-
du caisson. de 2 000 m 3 de ces matériaux en rem- nécessité une analyse rigoureuse des serelle. La construction des ouvrages a
11- Octobre 2011 blai de lestage du caisson musoir. conditions de remorquage des ouvrage, débuté en mars 2011 dans la forme 4.
- Réalisation du l’un, le caisson musoir, présentant un La structure du caisson flottant de l’ap-
caisson musoir
en coffrage construction tirant en flottaison important et l’autre pontement est principalement consti-
glissant. de l’ouvrage des dimensions d’ensemble rendant tuée d’un radier de 30 cm d’épaisseur,
12 & 13- 27 avril Les ouvrages en béton armé ( appon- le cheminement délicat. La figure 8 de voiles périphériques de 35 cm,
2012 - Mise en tement et caisson musoir ) ont été illustre les principales étapes de l’opé- de voiles de cloisonnement intérieurs
eau de la forme construits au sein de la Base Navale de ration : travaux de construction au bas- de 25 cm et d’une dalle de couverture
de radoub.
Brest, dans la forme 4 mise à dispo- sin 4, remorquage du caisson musoir de 25 cm. La dalle de couverture est
épaissie aux extrémités ( 60 cm) afin de
9- Foundation supporter les équipements d’amarrage
raft fully
completed, de l’appontement. Le caisson est cloi-
raising the first sonné en 12 alvéoles indépendantes
shear walls. garantissant le maintien en flottaison de
10- November l’ouvrage en cas d’avarie. L’ensemble
2011 - Execution de l’ouvrage a été réalisé en coffrage,
of the caisson's moyennant la mise en œuvre d’un
top slab.
béton auto-plaçant pour les voiles ver-
11- October
2011 - Execution ticaux présentant une hauteur relative-
of the pier-head ment importante (de l’ordre de 5 m) et
caisson in sliding des densités d’armatures importantes
formwork. dans certaines zones (figures 9 & 10).
12 & 13- 27 April Pour la réalisation du caisson musoir
2012 - First filling ( diamètre 14 m hauteur 21 m, voile
of the dry dock.
circulaire d’épaisseur 40 cm ), l’entre-
© Charier

prise a retenu la méthode de coffrage


13 glissant (figure 11).

avril / mai 2014 Travaux n° 905 77


Travaux
maritimes
et fluviaux

© Charier
14

© Charier
15 16

L’élévation de l’ouvrage a été réalisée 14- 5 juin 2012 - à des pieux de guidage provisoires Côté nord, l’appontement est amarré
en continue sur une durée de 5 jours. Remorquage du ( figure 15 ) sur un lit de ballast parfaite- sur des massifs réalisés dans le quai
caisson musoir.
La superstructure de l’appontement ment réglé à 15-20 m de profondeur. des flottilles. Ces massifs sont fondés
est constituée de 4 files de poteaux, 15- Ballastage
du caisson Principales étapes du ballastage : sur des micropieux forés au travers
de poutres longitudinales et trans- musoir. 1- Ballastage complet à l’eau de mer des caissons constituant le quai des
versales et d’une dalle de couverture 16- Massif d’an- afin de garantir la réversibilité de l’opé- flottilles et ancrés dans le substratum
d’épaisseur 30 cm dimensionnée pour crage sur le quai ration en cas d’implantation hors tolé- rocheux. Ces massifs sont conçus
supporter une charge de patin de grue des flottilles. rances de l’ouvrage, 2- ballastage par pour reprendre les efforts ELU ( 350 t
de 40 t. 17- Amortisseur un remblai de carrière sur une hauteur par chaîne ) du système d’amarrage de
La réalisation de la superstructure, sur cardan. de l’ordre de 25 % de la hauteur du l’appontement ( figure  16 ).
nécessitant un étaiement sur la dalle caisson afin de permettre le pompage Le remorquage de l’appontement
14- 5 June 2012 -
supérieure du caisson, a été effectuée Towing the pier- de l’eau de mer sans remise en flot- depuis le basin 4 vers le quai des
au fur et à mesure de l’avancement de head caisson. taison du caisson, 3- pompage de flottilles a été réalisé en deux temps :
cette dernière. 15- Ballasting l’eau de mer du caisson, 4- ballastage libération du bassin 4 et stationnement
Suite à ces travaux de construction et à the pier-head jusqu’à l’arase supérieure du caisson provisoire à l’épi 3 le 26 juillet 2012,
la réalisation des dragages nécessaires caisson. au moyen des matériaux de dragage puis transfert vers son emplacement
au quai des flottilles, les ouvrages ont 16- Anchoring déshydratés, 5- réalisation de la dalle définitif en septembre 2012 après
été mis en flottaison par mise en eau block on Quai
des Flottilles. de couverture en béton armé. finalisation de l’ensemble des travaux
de la forme de radoub le 27 avril 2012, Ce caisson musoir permet d’assurer préalables nécessaires au quai des
17- Shock absor-
en vue de leur remorquage et de leur ber on cardan l’amarrage de l’appontement à son flottilles ( dragages, installation du cais-
installation à leur emplacement définitif shaft. extrémité sud. son musoir et réalisation des massifs
(figures 12 & 13). d’ancrage ) (figure 1).
Le remorquage du caisson musoir a © Charier L’amarrage de l’appontement à sa
constitué une étape délicate du projet position définitive au quai des flottilles
compte-tenu de son tirant d’eau impor- est assuré au moyen de chaînes semi-
tant au regard de la profondeur d’eau tendues montées sur appareils amor-
en Penfeld, d’une par, et de son fardage tisseurs. Les longueurs de ces chaînes
important, d’autre part. sont ajustées de manière à autoriser
À la date du 5 juin 2012, les remor- les mouvements verticaux de l’apponte-
queurs de la Base Navale de Brest ont ment sous l’effet de la marée ( ± 4,20 m
mené à bien cette opération, grâce à un par rapport au niveau moyen ) tout en
coefficient de marée important associé limitant les excursions dans le plan
à des conditions météorologiques favo- horizontal sous l’effet des actions exté-
rables (figure 14). rieures ( houle, vent, actions du navire à
Après purge des matériaux compres- l’accostage et à l’amarrage). La liaison
sibles, le caisson musoir a été mis en de ces chaînes sur l’appontement est
place avec une tolérance de 3 cm grâce 17 assurée par des appareils amortisseurs

78 Travaux n° 905 avril / mai 2014


18 19
© DCNS © Ingérop

montés sur cardans. Ces appareils, 18- 7 septembre


basés sur la technologie des amortis- 2012 - Char-
seurs viscoélastiques, sont dimension- gement de la PRINCIPALES QUANTITÉS
passerelle sur la
nés pour absorber les énergies induites barge « Dino II ». Appontement en béton armé :
sous conditions extrêmes d’accostage 19- Passerelle en • 160 m de long x 17 m de large x 8,50 m de hauteur hors tout
ou d’amarrage (figure 17). service entre le • Volume béton 3 250 m 3
Suite à l’amarrage de l’appontement en quai des flottilles • Armatures 900 t
position définitive, une dernière étape et l’appontement.
Caisson musoir :
majeure de l’opération a consisté en • 14 m de diamètre x 21 m de hauteur
l’installation de la passerelle d’accès. 18- 7 September
2012 - Loading • Volume de béton 530 m 3
Cette passerelle, d’un poids de l’ordre • Armatures 100 t
the gangway
de 90 t, est fixée sur un appui de type on the "Dino II" Ancrages : 4 chaînes principales dimensionnées pour des efforts de 350 t
rotule côté quai des flottilles et repose barge.
sur l’appontement par l’intermédiaire Passerelle routière : portée 30 m
19- Gangway
de galets coulissant le long de deux in operation
rails de guidage. between Quai
La mise en place de la passerelle a des Flottilles and
the landing stage. INTERVENANTS
été réalisée par DCNS au moyen de la
barge de forte capacité « Dino II » selon Maître d’ouvrage : Marine Nationale
la méthodologie suivante (figures 18 Maître d’ouvrage délégué : ESID Brest
& 19) : 1- chargement de la passerelle tement, 5- enlèvement de la barge. Conduite d’opération : ESID Brest
sur l’extrémité de la barge en forme Suite à l’installation de la passerelle, les Mouvements portuaires : Base Navale de Brest
de radoub, 2- acheminement et posi- travaux d’installation et de raccorde- Groupement de conception, réalisation, maintenance :
tionnement de la barge entre le quai ment des réseaux ont pu être finalisés Charier (mandataire), Charier GC, DCNS, Demathieu & Bard, Ducrocq, Ingérop
des flottilles et l’appontement à marée au quai des flottilles.
AMO technique : Artelia
haute, 3- abaissement de la barge avec L’ouvrage a été réceptionné fin 2012
la marée et mise en place de la passe- et mis en service le 14 janvier 2013, Contrôle technique : Apave
relle dans la rotule côté quai, 4- mise à l’occasion de l’accueil de la FREMM coordinateur SPS : Dekra
en appui de la passerelle sur l’appon- « Aquitaine ». m

abstract
NEW-GENERATION FLOATING LANDING STAGE MUELLE DE ATRAQUE FLOTANTE DE NUEVA
FOR BERTHING OF FREMM MULTI-MISSION GENERACIÓN PARA RECIBIR FRAGATAS
FRIGATES IN BREST MULTIMISIÓN FREMM EN BREST
Y. Stassen, Ingérop - V. Thomas, ESID Brest - J.-B. Bouyer-Charier - Y. Robin, DCNS Y. Stassen, Ingérop - V. Thomas, ESID Brest - J.-B. Bouyer-Charier - Y. Robin, DCNS

The Quai des Flottilles in Brest was not equipped to receive the new Dado que el muelle de flotillas en Brest no estaba equipado para recibir
FREMM European frigates, 142 m long and requiring a landing stage las nuevas fragatas europeas FREMM, de una eslora de 142 m, necesitaba
compatible with these ships' high service level. Accessibility to the quay must un muelle de atraque compatible con el elevado nivel de servicio de estos
be ensured irrespective of the sea level. The structure executed is innovative, barcos. La accesibilidad debía estar garantizada independientemente del nivel
with its double reinforced concrete deck and its special pier-head mooring del mar. La estructura realizada es innovadora con su pontón doble de hormigón
system. The structure consists of a monolithic floating caisson 160 m long and armado y su sistema de amarre en cabeza de muelle específica. Así, la obra
17 m wide, with a draught of 3.40 m, a freeboard of 1.50 m and a superstructure está formada por un cajón flotante monolítico de 160 m de largo y 17 m
formed of a slab on beams and columns, 14 m wide and 2.80 m high. m de ancho, con un calado de 3,40 m, un francobordo de 1,50 m y una
superestructura de tipo losa sobre vigas y postes de 14 m de ancho y 2,80 m
de altura. m

avril / mai 2014 Travaux n° 905 79


Travaux
maritimes
et fluviaux

Passez votre publicité dans


pour un maximum d’impact
revue technique des entreprises de travaux publics

sur les acteurs de la profession des travaux publics


viaduc de millau © cevm

■ Notre lectorat
41 % - Maîtres d’ouvrage, Maîtres d’œuvre,
Bureaux d’études, Laboratoires de recherche,
Architectes, Conseils généraux et régionaux,
Collectivités locales et territoriales.
5 % - Enseignement. NOS TARIFs 2014
Surface Prix ( HT ) Format ( L x H )
54 % - Entreprises : Grands groupes / PME.
2 e couverture * 3 390 E
■ éditeur 3 e couverture * 2 980 E 215 x 315 mm
Travaux est une publication 4 e couverture * 3 660 E
de la Fédération Nationale Page * 2 650 E 215 x 315 mm
des Travaux Publics (FNTP) 1/2 page 1 630 E 185 x 121 mm
qui regroupe 20 Fédérations
régionales et 17 syndicats
1/4 page 1 150 E 90,5 x 121 mm
professionnels des travaux publics. Recto/ Verso 2 680 E
Encart Nous consulter
4 pages 4 110 E
■ diffusion 1 page 2 690 E
Publi rédactionnel Nous consulter
9 à 10 numéros par an, de 70 à 100 pages, 2 pages 5 315 E
diffusés par abonnement - distribution dans les Rubrique 102 E Par ligne /rubrique /an
manifestations professionnelles, mise à disposi- Répertoire des fournisseurs
Module 235 E Par cm /colonne /an
tion du public dans les institutions officielles.
* Prévoir 5 mm de fond perdu sur les 4 côtés et ne pas mettre d e texte ou logo à moins de 15 mm des bords gauche et droite
Tirage : 2 000 exemplaires.
Diffusion internationale : 1 800 exemplaires.
■ Renseignements techniques Dégressifs de surface :
- 2 à 4 pages : 6 %
■ Ligne éditoriale Remise des éléments d’impression : 5 semaines avant parution.
- 5 à 7 pages : 9 %
Documents d’impression acceptés dans les formats : PDF, - 8 à 10 pages : 12 %
Travaux est un mensuel technique et profes-
JPEG, Photoshop EPS ou TIFF(sans compression) avec une défini- Emplacement préférentiel : + 15 %
sionnel qui s’adresse à tous les acteurs de la
tion de 300 dpi. Dégressifs d’insertions :
profession des travaux publics : entreprises,
bureaux d’études, maîtres d’ouvrages, maîtres Délai d’annulation : 2 mois avant parution. - 2 à 4 insertions : 3 %
d’œuvre, fabricants de matériel, chercheurs, Frais techniques (PAO) : à la charge de l’annonceur. Nous pouvons - 5 à 7 insertions : 6 %
étudiants, importateurs, exportateurs, etc. nous charger de la réalisation de votre annonce avec les éléments - 8 à 10 insertions : 9 %
Les articles sont rédigés par des directeurs de que vous nous remettrez. Ces travaux sont dans ce cas facturés en Règlement : 30 jours, à l’ordre de :
projets, des ingénieurs et chefs d’opération, sus, avec la première parution. Forfait pour la modification d’une ESI, 9 rue de Berri - 75008 Paris.
ainsi que par des autorités scientifiques. Chaque adresse, d’un numéro de téléphone, etc. : 63 E HT. Conditions de vente sur demande.
numéro comporte un éditorial signé par une
personnalité et, le plus souvent une interview
d’une autre personnalité et un reportage sur
une entreprise ou un fournisseur indépendant. Votre contact Emmanuelle Hammaoui, chef de publicité
Plusieurs pages d’actualités et un calendrier des 9, rue de Berri - 75008 Paris - France
80 Travauxviennent
manifestations n° 905 compléter l’information.
avril / mai 2014 Tél. : +33 (0)1 44 13 31 41 - Email : ehammaoui@fntp.fr
Trésors de nos archives :
LE PORT ET LA VILLE DE POINTE-NOIRE
(AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE)
Par M. BLOSSET, Ingénieur des Ponts et Chaussées,
Ingénieur en chef de Travaux Publics des Colonies -
SCIENCE ET INDUSTRIE numéro hors série « Colonial » - 1931
Recherche d’archives par Paul-Henri Guillot, documentaliste-archiviste, FNTP

P
ointe-Noire est aujourd’hui Pointe-Noire doit son nom à un petit
une ville de plus d’un million cap de grès coquilliers imprégnés
d’habitants et le grand port de bitume. Le pétrole n’est pas loin
de la République du Congo mais, à l’époque, ce qui intéresse la
dont la capitale est Brazzaville. Les puissance coloniale est de relier par
pétroliers Total et ENI y ont pris leurs chemin de fer le bassin du Congo à
quartiers. la côte atlantique.
Pierre Savorgnan de Brazza a été Cet article de 1931 reflète bien l’es-
en 1883 le premier commissaire du prit des grands ingénieurs des colo-
gouvernement français de l’ouest nies, embrassant largement tous les
africain. aspects de leur mission.
Il sera, jusqu’en 1897, commis- En premier il fallait s’installer : un
saire général au Congo réunissant wharf pour débarquer, un télégraphe,
le Gabon au Moyen-Congo. Ce une école, une église, un palais de
Moyen-Congo correspond géogra- justice, une poste, une ambulance et
phiquement à la République du ...un « dancing ». On parle d’une
Congo actuelle. factorerie ; qui sait encore ce
En 1910 est réalisée la mission qu’est une factorerie ? Les passa-
hydrographique du lieutenant de gers étaient souvent transbordés en
vaisseau Audouin, qui a pour but de pinasse ou en panier, cauchemar
reconnaître la côte atlantique entre des dames. Mais les techniques de
le Gabon et le Cabinda pour repérer construction portuaire décrites n’ont
les mouillages. pas fondamentalement changé.

abstract
TREASURES FROM OUR ARCHIVES: TESOROS DE NUESTROS ARCHIVOS:
THE PORT AND TOWN OF POINTE-NOIRE EL PUERTO Y LA CIUDAD DE POINTE-NOIRE
(FRENCH EQUATORIAL AFRICA). (ÁFRICA ECUATORIAL FRANCESA).
SCIENCE ET INDUSTRIE SPECIAL ISSUE SCIENCE ET INDUSTRIE EDICIÓN ESPECIAL
« Colonial » - 1931 « Colonial » - 1931
M. BLOSSET M. BLOSSET

Pointe-Noire is today a city of more than one million inhabitants and Actualmente, Pointe-Noire es una ciudad que cuenta con más de un
the main port of the Republic of the Congo, whose capital is Brazzaville. The oil millón de habitantes y con el gran puerto de la República del Congo, cuya
companies Total and ENI have taken up quarters there. Pierre Savorgnan de capital es Brazzaville. Las compañías petroleras Total y ENI se han instalado.
Brazza was in 1883 the French government's first commissioner for western En 1883, Pierre Savorgnan de Brazza fue el primer comisario del gobierno
Africa. Until 1897, he was commissioner general in the Congo, uniting Gabon francés del oeste de África y, hasta 1897, fue comisario general del Congo,
and the Middle Congo. This Middle Congo corresponds geographically to the uniendo Gabón al Congo Medio. Este Congo Medio corresponde geográficamente
present-day Republic of the Congo. In 1910, navy lieutenant Audouin carried a la actual República del Congo. En 1910 se realizó la misión hidrográfica del
out a hydrographic assignment in order to reconnoitre the Atlantic Coast between teniente de navío Audouin, que tenía como finalidad reconocer la costa atlántica
Gabon and Cabinda to identify places for anchorage. Pointe-Noire owes its name entre Gabón y Cabinda para localizar los fondeaderos. Pointe-Noire debe su
to a small cape of shelly sandstone impregnated with bitumen. Oil was not far nombre a un pequeño cabo de lumaquelas impregnadas de asfalto. El petróleo
away, but, at that time, what interested the colonial power was to link the Congo está cerca pero, en aquella época, lo que interesaba a la potencia colonial era
Basin to the Atlantic Coast by railway. This article from 1931 is a good reflection comunicar por ferrocarril la cuenca del Congo con la costa atlántica.
of the way of thinking of the great engineers in the colonies, extensively covering Este artículo de 1931 refleja perfectamente el espíritu de los grandes ingenieros
all aspects of their mission. First they had to become set up: a wharf de las colonias, abarcando ampliamente todos los aspectos de su misión.
to disembark, a telegraph, a school, a church, a court-house, a post office, En primer lugar, había que instalarse: un muelle para desembarcar, un telégrafo,
an ambulance and... a dance-hall. The trading post was called a "factorerie", una escuela, una iglesia, un palacio de justicia, un servicio de correos, una
a term hardly anyone knows today. Passengers were often transhipped in ambulancia y una "sala de baile". Hablamos de una factoría; ¿quién sabe ahora
a pinnace or in a basket, which was a nightmare for the ladies. But the port qué es una factoría? El trasbordo de pasajeros solía realizarse en pinaza o en
construction techniques described have not fundamentally changed. m barco cesta, una pesadilla para las damas. Pero las técnicas de construcción
portuaria descritas no han cambiado sustancialmente. m

avril / mai 2014 Travaux n° 905 81


Travaux
maritimes
et fluviaux Trésors de nos archives

82 Travaux n° 905 avril / mai 2014


Trésors de nos archives

avril / mai 2014 Travaux n° 905 83


Travaux
maritimes
et fluviaux Trésors de nos archives

84 Travaux n° 905 avril / mai 2014


Trésors de nos archives

avril / mai 2014 Travaux n° 905 85


Travaux
maritimes
et fluviaux Trésors de nos archives

86 Travaux n° 905 avril / mai 2014


Trésors de nos archives

avril / mai 2014 Travaux n° 905 87


Travaux
maritimes
et fluviaux Trésors de nos archives

88 Travaux n° 905 avril / mai 2014


Trésors de nos archives

avril / mai 2014 Travaux n° 905 89


Travaux
maritimes
et fluviaux

répertoire des fournisseurs


Materiel de terrassement n Niveleuse n Tombereau
automotrice automoteur
VOLVO articulé WIRTGEN
Fraiseuses sur roues et sur chenilles
CONSTRUCTION EQUIPMENT - VOLVO
Recycleurs à froid / Stabilisatrices de sol
Machines à coffrage glissant / Mineurs de surface
EUROPE SAS CONSTRUCTION EQUIPMENT - Outils au carbure Betek/Sitek
VÖGELE
37, avenue Georges Politzer - BP 117 EUROPE SAS Finisseurs sur pneus et sur chenilles / Alimentateurs
78192 Trappes Cedex 37, avenue Georges Politzer - BP 117 HAMM
Rouleaux tandem vibrants
Tél. 01 30 69 28 28 78192 Trappes Cedex Compacteurs à pneus
Fax 01 30 69 83 39 Tél. 01 30 69 28 28 Compacteurs monocylindre vibrants
KLEEMANN
www.volvoce.com Fax 01 30 69 83 39 Installations de concassage mobiles et fixes / cribles
Distributeur exclusif pour la France des épandeurs
n Pelle hydraulique www.volvoce.com de liants pulvérulents
STREUMASTER série SW
sur chenilles n Chargeuse WIRTGEN FRANCE
VOLVO pelleteuse BP 31633 – 7, rue Marc Seguin
95696 Goussainville Cedex
CONSTRUCTION EQUIPMENT - (Backhoe loader) Tél. : 01 30 18 95 95 – Fax : 01 30 18 15 49
E-mail : contact@wirtgen.fr
EUROPE SAS VOLVO www.wirtgen.fr
37, avenue Georges Politzer - BP 117 CONSTRUCTION EQUIPMENT -
78192 Trappes Cedex EUROPE SAS Metalliance
Tél. 01 30 69 28 28 37, avenue Georges Politzer - BP 117 ZI de la Saule - BP 111
Fax 01 30 69 83 39 78192 Trappes Cedex 71304 Montceau Cedex
www.volvoce.com Tél. 01 30 69 28 28 Tél. 03 85 57 01 34
n Équipements Fax 01 30 69 83 39 Fax 03 85 57 88 73
pour engins www.volvoce.com
n machine pour
de terrassement la stabilisation
materiel de levage et le recyclage
ONE -TP.COM et de manutention
1 Place du 8 Mai 1945 de chaussées
60119 Neuville Bosc rabaud
Tél. 01 30 37 06 26 Bellevue - 85110 Sainte-Cécile
nC
 hargeuse
Fax 01 34 40 01 44 Tél. : 02 51 48 51 58
sur pneumatiques
Fax 02 51 40 22 97
Bobcat Europe  ateriel pour la production
M www.rabaud.com
J. Huysmanslaan 59 B d’air comprime et travaux info@rabaud.com
1651 Lot - Belgique d’abattage
Tél. 00 32 2 371 68 11
Coffrages et Etaiements
Fax 00 32 2 371 69 00 n Marteau BRISE-roche PERI S.A.S.  ATeRIEL TOPOGRAPHIQUE -
M
hydraulique Z.I. Nord - 34/36, rue des Frères Lumière LASER - GUIDAGE D’ENGINS
VOLVO 77109 Meaux cedex

CONSTRUCTION EQUIPMENT - Atlas Copco forage Tél. : 01 64 35 24 40 - Fax : 01 64 35 24 50 n travaux


F PERI/5.077

peri.sas@peri.fr
EUROPE SAS et démolition SA www.peri.fr
souterrains
37, avenue Georges Politzer - BP 117 ZI du Vert Galant - 2, av. de l’Eguillette
78192 Trappes Cedex BP 7181 - Saint-Ouen-l’Aumône
Tél. 01 30 69 28 28 95056 Cergy-Pontoise Cedex Materiel pour la construction
Fax 01 30 69 83 39 Tél. 01 39 09 32 22 et l’entretien des routes
www.volvoce.com Fax 01 39 09 32 49
n Mini-pelle n Pelle hydraulique
sur pneumatiques n Levée
VOLVO Bathymétrique
CONSTRUCTION EQUIPMENT - VOLVO
EUROPE SAS CONSTRUCTION EQUIPMENT -
37, avenue Georges Politzer - BP 117 EUROPE SAS
78192 Trappes Cedex 37, avenue Georges Politzer - BP 117
Tél. 01 30 69 28 28 78192 Trappes Cedex
2, avenue du Général de Gaulle
Fax 01 30 69 83 39 Tél. 01 30 69 28 28 91170 VIRY CHATILLON

www.volvoce.com Fax 01 30 69 83 39 Tél. : 01 69 57 86 00 - Fax : 01 69 96 26 60


www.bomag.com
www.volvoce.com

90 Travaux n° 905 avril / mai 2014


Ce guide renseigne sur les productions des fournisseurs de matériel, équipement ou services. Si vous désirez être répertoriés
dans ces rubriques, adressez-vous à : Emmanuelle Hammaoui - 9, rue de Berri - 75008 Paris - Tél. : +33 (0)1 44 13 31 41 -
Email : ehammaoui@fntp.fr - Tarif : 100 E HT par ligne et par rubrique ou 230 E HT le cm colonne pour une année de parution.

 ateriel de concassage -
M n DÉSABLEUR  ATeRIEL POUR TRAVAUX
M n Engin
broyage - criblage DE BOUES SOUTERRAINS de boulonnage
Sotres Atlas Copco forage
Parc Européen des entreprises et démolition SA
BP 80072 - Rue Richard Wagner ZI du Vert Galant
63200 RIOM 2, av. de l’Eguillette
Tél. 04 73 15 36 00
BP 7181 Saint-Ouen-l’Aumône
Fax 04 73 15 36 20
95056 Cergy-Pontoise Cedex
n Sondeuse Tél. 01 39 09 32 22
de reconnaissance Fax 01 39 09 32 49
et foreuse en rotation
n engin
Atlas Copco de foration
forage et démolition SA
ZI du Vert Galant Atlas Copco forage
2, av. de l’Eguillette - BP 7181 et démolition SA
nP
 oste d’égouttage Saint-Ouen-l’Aumône ZI du Vert Galant
des sables 95056 Cergy-Pontoise Cedex 2, av. de l’Eguillette
avec Traitement Tél. 01 39 09 32 22 BP 7181 Saint-Ouen-l’Aumône
des eaux de lavage Fax 01 39 09 32 49 95056 Cergy-Pontoise Cedex
n Pompes à boues Tél. 01 39 09 32 22
Sotres
Parc Européen des entreprises Fax 01 39 09 32 49
Atlas Copco Metalliance
BP 80072 - Rue Richard Wagner forage et démolition SA ZI de la Saule
63200 RIOM ZI du Vert Galant BP 111 MATERIEL POUR TRAITEMENT
Tél. 04 73 15 36 00 2, av. de l’Eguillette - BP 7181 71304 Montceau Cedex DE LA TERRE
Fax 04 73 15 36 20 Tél. 03 85 57 01 34
Saint-Ouen-l’Aumône
95056 Cergy-Pontoise Cedex Fax 03 85 57 88 73
n installations
 mobiles
de concassage-criblage Tél. 01 39 09 32 22 n BERLINE
Fax 01 39 09 32 49
Gravel Patry SA
1 Chemin de Villers à Combault n presse d’injection 24, rue du 8 mai 1945
94420 Le Plessis Trevise 95340 Persan
Tél. 01 45 94 59 53 Atlas Copco Tél. 01 39 37 45 45
Fax 01 45 94 59 83 forage et démolition SA Fax 01 39 37 45 44 Bureau etudes
ZI du Vert Galant www.patry.fr
2, av. de l’Eguillette - BP 7181
 ateriel flottant et materiel
M Saint-Ouen-l’Aumône TECHNICRIBLE
de plongee pour travaux 95056 Cergy-Pontoise Cedex Zone industrielle
fluviaux et maritimes Tél. 01 39 09 32 22 81150 LAGRAVE
Fax 01 39 09 32 49 Tél. 05 63 81 41 57
n ponton
 métallique Fax 05 63 81 41 56
démontable
Materiel special pour n LOCOTRACTEUR
LEDUC T.P la pose de canalisations DE MANœuVRE
1, rue de Folenrue
27202 VERNON cedex Patry SA
Tél. 02 32 51 74 97 24, rue du 8 mai 1945
Fax 02 32 51 57 18 95340 Persan
Tél. 01 39 37 45 45
Fax 01 39 37 45 44
 ateriel de sondage, forage,
M
www.patry.fr
fondations speciales
et injection n Machine d’attaque Materiel de production,
ponctuelle à fraise de transformation
n TRANCHEUSE (radiale-tangentielle) et de distribution de l’energie
MARAIS CONTRACTING Metalliance SDMO INDUSTRIE
SERVICES ZI de la Saule 12 Bis, rue de la Villeneuve BP 241
1, rue Pierre et Marie Curie BP 111 29272 Brest cedex
ZA “Les portes d’Anjou” - BP 20 71304 Montceau Cedex Tél. 02 98 41 41 41
49430 DURTAL Tél. 03 85 57 01 34
Tél. 02 41 96 16 90 Fax 02 98 41 13 10
Fax 03 85 57 88 73
Fax 02 41 96 16 99

avril / mai 2014 Travaux n° 905 91


matériel pour les travaux publics
Choisissez vos rubriques et soyez présent pendant 1 an dans tous les numéros de Travaux. Pour tout contact, appelez :
Emmanuelle Hammaoui - 9, rue de Berri - 75008 Paris - Tél. : +33 (0)1 44 13 31 41 - Email : ehammaoui@fntp.fr

Materiel d’alimentation en eau n


Elévateur hydraulique à nacelle Materiel de concassage - Materiel flottant
et d’epuisement n
Grue automotrice sur pneumatiques broyage - criblage et materiel de plongee pour
n
Grue auxiliaire de véhicule travaux fluviaux et maritimes
n
Pompe à diaphragme n
Grue routière n
Alimentateur à mouvement alternatif
n
Pompe basse pression pour eaux n
Grue sur chenilles n
Alimentateur à tablier métallique n
Chaland métallique automoteur
chargées n
Grue à tour (montage par éléments) n
Alimentateur vibrant n
Drague à cuillère (Dipper-dredge)
n
P
ompe haute pression, lavage, n
Grue à tour (dépliage automontable) n
Broyeur à barres n
Drague à godets, stationnaire
lançage n
Plate-forme élévatrice n
Broyeur à percussion à axe vertical n
Drague suceuse porteuse
n
alimentation grande hauteur n
Broyeur à percussion à marteaux n
rague suceuse refouleuse
D
n
Pompe pour rabattement de nappe Materiel pour la construction n
Concasseur à mâchoires stationnaire avec désagrégateur
n
Pompe submersible et l’entretien des routes n
Concasseur à percussion à battoirs n
Moto-propulseur amovible
n
Concasseur à tambour de frappe n
Ponton métallique démontable
Materiel de battage et d’arrachage n
Alimentateur de finisseur n
C
oncasseur giratoire n
Ponton de servitude
n
Balayeuse portée ou semi-portée (primaire, secondaire) n
Remorqueur
n
Marteau n
Balayeuse ramasseuse automotrice n
C
oncasseur giratoire
n
Mouton n
Balayeuse tractée (secondaire, tertiaire) Materiel de sondage, forage,
n
vibrateur de fonçage et d’arrachage n
C
iterne mobile de stockage n
Concasseur mobile sur chenilles fondations speciales et injection
et de chauffage des liants n
Crible vibrant
Materiel pour la production d’air n
C
ompacteur automoteur à pieds n
Décanteur égoutteur à aubes n
Benne pour parois moulées
comprime et travaux d’abattage dameurs n
Détecteur de métaux n
Désableur pour boues
n
Compacteur automoteur à pneus n
Laveur débourbeur n
Foreuse tarière sur porteur
n
Chariot de forage (wagon drill) n
Compacteur automoteur mixte n
Malaxeur à tambour n
Foreuse tarière (montage sur grue)
n
C
ompresseur à vis sur roues n
C
ompacteur statique automoteur n
P
oste d’égouttage des sables avec n
Foreuse tarière pour pose de poteaux
- insonorisé tandem traitement des eaux de lavage n
Pompe à boues
n
E
lectro-compresseur, semi-fixe n
Compacteur vibrant automobile, n
Séparateur extracteur magnétique n
Pompe pour Jet-grouting
- insonorisé monocylindre vibrant - lisse et pieds n
T
ransporteur, cribleur mobile à n
Presse d’injection
n
Marteau brise-roche hydraulique dameurs - ligne motrice à 2 pneus courroie (Sauterelle-cribleuse) n
S
ondeuse de reconnaissance
n
Pince et cisaille de démolition n
Compacteur vibrant automoteur n
T
ransporteur mobile à courroie et foreuse en rotation
tandem - 1 et 2 cylindres vibrants (Sauterelle)
Materiel de terrassement n C ompacteur vibrant, guidage à main Materiel special
et duplex Materiel pour la fabrication, pour la pose de canalisation
n
Chargeuse sur chenilles n Compacteur vibrant tracté, le transport et la mise en place
n
Chargeuse sur pneumatiques monocylindre, lisse ou pieds dameurs des betons, mortiers et enduits n Cintreuse hydraulique
n
C
hargeuse pelleteuse n Dépoussiéreur à tissu filtrant
n
Clamp intérieur avec avance
(Backhoe leader) n
Autobétonnière automatique
n Dépoussiéreur à voie humide
n
écapeuse automotrice avec ou
D n Doseur à pulvérulents n
Bétonnière n Fonceur à percussion, fusée
sans autochargeur (Motorscraper) n Epandeur latéral n
Bétonnière portée (Truck mixer) n Fondoir à brai
n
Mini-pelle (élargisseur de route) n
Centrale mobile et semi-mobile n Forage dirigé (installation)
n
Moto-basculeur n Finisseur n
Coffrage (banche) n Foreuse horizontale à tarière
n
Niveleuse automotrice n Fraiseuse automotrice n
Dessacheuse automatique n Groupe autonome de soudage
n
Pelle à câbles sur chenilles et retraitement de chaussées n
Dragline n Mandrin de cintrage
n
Pelle hydraulique sur pneumatiques n Gravillonneur automoteur n
Echafaudage auto-élévateur n Remorque porte-touret
n
Pelle spéciale avancement au pas n Gravillonneur porté n
Machine à projeter le béton n
Tracteur sur chenilles poseur de
n
T
ombereau automoteur n
Malaxeur à axes horizontaux canalisations (Pipetayer - Side-boom)
n Machine à coulis bitumineux
à châssis rigide à froid n
Malaxeur à axe vertical n
Trancheuse
n
Tombereau automoteur articulé n Machine pour fabrication n
Pompe à béton de chantier n
Treuil à cabestan
n
Tracteur industriel et forestier 4 x 4 de bordures et caniveaux n
Pompe à béton sur porteur
n
T
racteur sur chenilles (Bouteur, n
S
ide-boom : voir tracteur sur Materiel pour travaux souterrains
n Malaxeur continu à froid
Bulldozer) n Malaxeur discontinu d’enrobage chenilles, poseur de canalisations
n
Tracteur sur pneumatiques n
Tapis distributeur de béton n
Berline
n Matériel de répandage n
C
hargeuse à action continue,
et gravillonnage intégré n
Transporteur à air comprimé
Materiel de transport routier n
Trémie agitatrice à béton simple à bras de ramassage ou godet
n Pilonneuse
n
C
hargeuse sur pneumatiques charge
n Plaque vibrante n
Trémie agitatrice à béton relevable
n
Camionnette tous chemins 4 x 4 < 3,5 t et roule, articulée moteur diesel
n Pulvérisateur mélangeur
n
Engin de boulonnage
n
Camion tous chemins 4 x 4 > 3,5 t (retraitement de chaussée) Materiel de production,
n
Camion tous chemins 6 x 4 - 6 x 6 - 8 x 6 de transformation n
Engin de foration
n Répandeur doseur de pulvérulents n
n
Remorque pour transport d’engins n Répandeuse de liants (équipement)
et de distribution de l’energie Erecteur de cintre
n
Semi-remorque à benne n
Foreuse aléseuse
n Sableuse-saleuse
n
n
S
emi-remorque pour transport n Sécheur
n
Groupe électrogène à moteur diesel Locotracteur diesel
d’engins n
P
oste mobile de livraison type n
Locotracteur électrique
n Tambour sécheur avec tambour
n
achine d’attaque ponctuelle
M
n
V
éhicule tracteur de semi-remorque enrobeur séparé
extérieur
4x4 n Tambour sécheur enrobeur
n
P
oste mobile de transformation type à fraise (radiale-tangentielle)
n
V
éhicule TRACTEUR de semi-remorque extérieur n
Microtunnelier
à contre courant
6x4-6x6 n
T
ransformateur triphasé pour cabine n
Robot de bétonnage
n Tambour sécheur enrobeur
n
T
ombereau automoteur pour travaux
à flux parallèles
MatEriel de levage et de manutention Baraquements souterrains
n Tambour sécheur enrobeur
n
Transporteur malaxeur
à enrobage séparé double tambour
n
scenseur mixte
A n
Baraquement métallique démontable n
Trémie de stockage de déblais
concentrique
(matériaux et personnel) n
Baraquement mobile de chantier n
Tunnelier
n Trémie de stockage d’enrobés
n
n
C
hariot élévateur de chantier
n Trémie de stockage de produits
Wagon autoremplisseur encastrable
à portée fixe
stabilisés
n
C
hariot élévateur de chantier
n Trémie prédoseuse à granulats
à portée variable
n Vibreuse surfaceuse de béton à
coffrage glissant (Slip form paver)

92 Travaux n° 905 avril / mai 2014


revue technique des entreprises de travaux publics

Travaux maritimes et fluviaux. LES ENROCHEMENTS ET 
LA GRAVE BITUME : TERMINAL MeTHANIER DE DUNKERQUE. 
QUAI FLUVIAL POUR LA PLATEFORME MULTIMODALE DU HAVRE. 
projet OFON 2. Un quai de forte capacite a Cherbourg. 
GORGON Australie. OPTIMISATION DES TECHNIQUES DE 
FORAGE EN TRAVAUX MARITIMES. PROJET ECODREDGE-MED. 
Brest : Appontement flottant de nouvelle generation 

Travaux maritimes et fluviaux


des fregates FREMM. LE PORT ET LA VILLE DE POINTE-NOIRE
n° 905 avril / mai 2014

avril / mai 2014
905
revue technique des entreprises de travaux publics

Crochet d’une
des grues de 7 000 t
du navire de levage
amiral S7000 de
Saipem
© SAIPEM

Vous aimerez peut-être aussi