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M. BELMAIN
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Administrateur délégué : Editorial
Philippe AUSSOURD par P. GADONNEIX 9
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des Ponts et Chaussées
Le secteur de la construction
Rédacteurs en chef : mécanique
par J. NETTER 10
Olivier HALPERN
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des Ponts et Chaussées Les diesels marins
Benoît WEYMULLER par G. DUREAULT 12
Ingénieur
des Ponts et Chaussées Evolution future des turbines à
vapeur et des cycles à combusti-
Secrétaire générale ble fossile
de rédaction : par G. RIOLLET et J.C. FRANC . 1 4
Brigitte LEFEBVRE du PREY
Les turbines hydrauliques
Assistante de rédaction : parF.deVITRY 20
Eliane de DROUAS

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Bulletin d e l'Association Nationale des
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et Chaussées n'est pas responsable des opinions
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dans les articles qu'elle publie. bi-étage réglable - Photo Neyrpic. Présentation du Livre
"PONTS de FRANCE" 28
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C H A U D I È R E S A HUILE, E T C .
EDITORIAL
par Pierre GADONNEIX,
Directeur des industries Métallurgiques, Mécaniques et Electriques

A en croire certains, la mécanique serait largement liés à la qualité des outils de exporte aujourd'hui la moitié de sa pro-
le symbole même de l'industrie tradi- production dont elle dispose. duction et qu'elle est, avec un solde
tionnelle : automatisation des structu- commercial de 15 milliards de francs, au
Et si ces outils sont acquis à l'étranger, il
res du fait de la prédominance des PMI, second rang, derrière la construction
importance du savoir-faire transmis en est clair que l'industrie qui les emploie
se trouve de fait, liée aux technologies automobile, des industries qui appor-
atelier, faible pénétration des technolo- tent leur contribution à notre balance en
gies nouvelles, absence de séries du fait dont disposent ses concurrents interna-
tionaux. devises.
de l'extrême variété des demandes de la
clientèle. — La mécanique connaît depuis quel- La mécanique française doit poursuivre
ques années une évolution technique de sa progression et, à cette fin, s'adapter
La mécanique, par tous ces traits, ne première importance ; et le rapport de au défi technique que j'évoquais plus
serait ainsi, dans cette fin de siècle l'Académie des Sciences consacré à haut.
dominée par l'informatique et l'électro- cette industrie a eu raison de souligner
nique, qu'un héritage des précédentes que la mécanique sera confrontée, à C'est pour la machine-outil, l'objet du
révolutions industrielles. coup sûr, au cours de l'actuelle décen- plan adopté par le Gouvernement à la
nie, à une véritable mutation, tant de fin de 1981.
En fait, la réalité est tout autre, à deux ses produits du fait de "l'invasion" de C'est tout le sens, d'une façon plus
titres au moins : l'électronique et des microprocesseurs, large, du programme "productique" en
— La mécanique est si peu une indus- que de ses méthodes de production cours de préparation ; dans cette vaste
trie du passé, qu'on constate une avec toutes les techniques assistées par action en faveur de l'automatisation des
étroite corrélation entre le degré de ordinateur. moyens de production, la mécanique
développement industriel d'un pays et occupera une position de choix, puis-
Cela ne reléguera en rien la mécanique
l'importance de sa mécanique ; l'exem- que c'est elle qui fournira l'essentiel des
ple allemand est présent à tous les au rang des industries accessoires.
L'Académie qui a fortement insisté sur nouveaux matériels.
esprits, mais il est loin d'être unique :
les mécaniques américaine, japonaise et ce point, l'a illustré par de nombreux Enfin, plus généralement, tous les
italienne ont connu, au cours des der- exemples montrant que dans les ensem- efforts de développement et de moder-
nières années, un développement à due bles complexes, la partie la plus délicate nisation des équipements industrie/s en
proportion de la croissance de leurs à concevoir et à fabriquer relève de la France devront pouvoir s'appuyer sur
économies respectives, tandis que la mécanique. une industrie mécanique nationale forte
mécanique anglaise régressait parallèle- et dont les performances à l'exportation
ment aux difficultés économiques de ce démontrent la compétitivité.
pays.
La mécanique française n'est pas à
Cette corrélation n'a rien d'étonnant : la l'écart ce ce grand mouvement d'évolu-
mécanique s'identifie, pour une très tion. Elle a, en particulier, poursuivi
large part, à l'industrie des biens d'équi- depuis dix ans, un remarquable effort
pement. Or, les gains de productivité et d'ouverture vers les marchés étran-
la compétitivité d'une industrie sont très gers ; on ne sait pas assez qu'elle m
Le secteur de la
construction mécanique
par J. NETTER,
Sous-Directeur des Matériels d'Équipement
à la Direction des Industries Métallurgiques, Mécaniques et Électriques

Le secteur de la mécanique, constitué de Cette grande diversité des industries méca- mier plan qu'elle occupe ne doit pas pour
plus de 12 000 entreprises, qui emploie niques explique sa grande et nécessaire autant masquer un certain nombre de pro-
573 000 personnes et réalise un chiffre capacité d'adaptation et, dès lors sa forte blèmes. La mécanique allemande produit
d'affaires de 156 milliards de francs dont souplesse. un volume double de la mécanique fran-
49 % à l'exportation est caractérisée par L'évolution en volume de la production des çaise et la mécanique japonaise en est le tri-
son extręme diversité qui en rend malaisée industries mécaniques, moyenne ( + 5,8 % ple (marché intérieur très porteur). Il reste
une description précise — d'autant qu'au par an) jusqu'en 1968, s'est accélérée entre donc un chemin important à faire pour se
cours des années de nombreux secteurs à 1968 et 1973, ( + 8,9 % par an) grâce à un rapprocher de nos concurrents principaux.
base de mécanique sont devenus autono- essor des exportations, si bien qu'au terme L'écart sera déjà partiellement comblé lors-
mes, comme la construction automobile, la de cette période le solde de la balance exté- que la mécanique française aura réussi à
construction aéronautique... rieure de ce secteur est enfin devenu posi- reconquérir une partie de son marché inté-
tif. Depuis 1974 on assiste à une stagnation rieur. Car il y a là un paradoxe évident lors-
Il n'est guère plus facile de délimiter les de la production qui, sur une base 100 en que l'on constate que pour un chiffre
industries mécaniques par les techniques et 1974, est passée en volume à l'indice 98,7 d'affaires de 156 milliards de francs (1981)
les procédés mis en śuvre que par une en 1980 et 96,6 en 1981, tandis que l'excé- dont 78,7 milliards de francs à l'exporta-
analyse de leurs clientèles. C'est en effet dent de la balance commerciale a connu tion, le marché intérieur est pénétré à hau-
l'ensemble des secteurs économiques qui une croissance remarquable de 3,6 milliards teur de 61,4 milliards de francs par l'indus-
sont intéressés par des produits aussi de francs en 1974 à 11,8 milliards de francs trie étrangère (soit 44 % du marché). Ce
variés que les biens d'équipement (chau- en 1980 et 17,3 milliards de francs en 1981, ratio est d'autant plus préoccupant que le
dronnerie, moteurs Diesel, robots, lami- donnant ainsi à la mécanique le second taux de pénétration étranger ne dépassait
noirs, compresseurs, turbines, matériels solde excédentaire dans l'industrie après pas 35 % il y a une dizaine d'années. Pour-
MTPS, machines spéciales pour de nom- l'automobile (23,4 milliards de francs en tant les industries mécaniques françaises
breuses industries...) les fournitures indus- 1981). sont compétitives comme en témoigne une
trielles (boulons, fűts, boîtes de conserve, analyse des pays clients : les pays de
visserie,...) les biens de consommation l'OCDE représentent 49 % de nos exporta-
(coutellerie, quincaillerie, mobilier métalli- Il faut souligner à cet égard la contribution tions, dont 11,5 % pour la RFA et 21 %
que, outillage à main et agricole...) primordiale des biens d'équipement à cet pour le reste de la CEE.
excédent commercial : 11,5 milliards de
Leur secteur client se répartit ainsi (en francs en 1980, et 14,7 milliards de francs Il y a vraisemblablement deux raisons prin-
1981)... en 1981. cipales à cette situation particulière de la
les industries mécaniques elles-męme 18 % mécanique française.
les autres industries 39 % Ainsi la mécanique française occupe au- Tout d'abord la diversité du secteur et la
l'agriculture et les e
jourd'hui le 6 rang dans le monde avec 4 % prépondérance des PMI ne facilitent pas la
industries alimentaires 12 % de la production mondiale derrière les présence active sur un ensemble suffisam-
les ménages 10 % Etats-Unis, l'URSS, le Japon, la RFA, et la ment vaste de produits, laissant ipso facto
le secteur tertiaire 9% Grande-Bretagne. la place aux concurrences étrangères.
le bâtiment et le génie civil 8%
Evolution du volume de production en 1981
les administrations 4% Ensuite et peut-ętre malheureusement sur-
par rapport à 1980 des industries mécani-
100 % ques étrangères : tout, nombreux sont les clients français qui
Réparties sur l'ensemble du territoire natio- ont tendance simultanément sinon à suré-
RFA - 2,7 % valuer la qualité des produits importés du
nal les entreprises du secteur sont pour la France - 2,4 %
plupart des PMI. Celles qui emploient plus moins à sous-évaluer la compétitivité dans
Italie - 2,3 % tous les sens du terme des produits de la
de 500 salariés n'en regroupent que le tiers RU - 9,8 %
des effectifs et réalisent 42,7 % du chiffre mécanique française, cette attitude étant le
USA + 4,9 % résultat hélas classique des décalages entre
d'affaires. Les entreprises de 10 à 200 sala- Japon + 12,4 %
riés occupent environ la moitié de l'effectif. les images de marques et les réalités.
La sous-traitance (10 % des emplois) as- Cette évolution générale des industries Toutefois les derniers chiffres connus peu-
sure environ 10 % du chiffre d'affaires... mécaniques françaises et la place de pre- vent laisser espérer une certaine évolution
des attitudes męme s'il est encore trop tôt Les Pouvoirs publics en sont bien cons- Ce nouvel effort qui va ętre demandé à la
pour en juger. Ainsi si pour l'ensemble de la cients. C'est pourquoi depuis plusieurs mécanique française ne doit toutefois pas
mécanique le rythme de croissance en vo- années ont été mises en place des procédu- faire oublier les très nombreux produits de
lume des importations était dans les an- res maintenant bien connues, notamment la mécanique française dont la technologie
nées 78 à 80 supérieur à celui des exporta- au travers de l'ADEPA (Agence pour le est mondialement reconnue et dont cer-
tions, en 1981 les importations ont diminué développement de l'Automatisation). tains font l'objet d'articles dans cette męme
de 1,7 % (presque comme le marché inté- revue.
rieur) tandis que les exportations ont pour-
suivi leur croissance ( + 4 %). L'année 1983 verra le jour d'un plan "Pro-
ductique" dont le cadre s'il déborde de la
Un autre sujet d'inquiétude a trait aux mécanique devrait induire cependant des
investissements : 6,2 milliards de francs en répercussions importantes dans ce secteur.
1981 soit 4 % du montant des facturations,
ce qui correspond à une diminution de
12 % par rapport à 1980. Une telle baisse
s'explique par la réduction des marges La production touche à la définition de
d'autofinancement, que l'on estime ętre système de production de manière globale
passées de 4,5 % à 3,3 % du chiffre et intégrée et a pour objet d'articuler dans
d'affaires en 1980 et 1981, liée à l'accroisse- un ensemble cohérent toutes les fonctions
ment des frais financiers qui atteindraient d'une unité de production de la conception
4,2 % du CA contre 2,7 % seulement en à la fabrication. Les industries mécaniques
1978. Parallèlement les industries mécani- seront donc concernées aussi bien comme
ques ne font pas un effort suffisant (en productrices des constituants de base
moyenne) dans le domaine de la Recherche (moteurs, variateurs, transmissions, robots,
et du Développement. Elles y ont consacré machines d'assemblage...) que comme
en 1981 1,1 milliard de francs (soit 0,8 % fournisseurs de système de production
du CA), alors qu'en RFA, rapporté à un automatisée (machines outils à comman-
męme CA l'effort en recherche est le dou- des numériques, machines spécialisées...).
ble de celui des entreprises. Le secteur Ce plan, dont les grandes lignes sont en
mécanique en RFA étant deux fois plus cours d'élaboration, devrait jouer un rôle
important qu'en France, l'écart en matière moteur pour la relance de l'investissement
de recherche est donc en définitive de 1 à 4. en particulier dans le secteur de la mécani-
que.
C est dire la nécessité d'une accélération
massive de la R et D dans la mécanique qui Les industries mécaniques françaises qui
comparativement aux industries de pointe tiennent une place importante au niveau N B : Les chiffres statistiques définitifs
na pas été suffisamment soutenue en mondial, traversent une période d'adapta- pour l'année 1982 ne sont pas encore dis-
France à la différence de ce qui s'est passé tion due à l'irruption de nouvelles techni- ponibles.
dans les grands pays industriels (RFA, ques et à l'apparition de nouveaux acteurs Des estimations permettent cependant de
Japon, USA). sur le marché international. Elles ont dire que la production des IMTM a baissé
besoin, pour réussir cette adaptation, d'un en volume de 0,7 % ; les importations ont
L'amélioration de la compétitivité des diffé- marché intérieur soutenu, qui constitue continué de baisser surtout dans le domaine
rentes industries françaises passe en effet pour elles la "base de départ" indispensa- des biens d'équipements industriels ; les
a u
ne manière générale par la mise en ble pour réaliser un nouveau bond en avant investissements ont régressé par rapport à
śuvre de biens d'équipement ou d'ensem- à l'exportation. Ce plan Productique a bien 1981 d'au moins 5 %. Le solde de la ba-
e d e D i e n
r s d'équipements (ateliers flexi- cet objectif de rompre ce cercle vicieux lance commerciale est toujours excéden-
, es Par exemple) performants et incluant volume/pénétration du marché national et taire mais en diminution par rapport à 1981
e s
technologies sophistiquées. volume d'exportation. (3 milliards de Francs).

11
Les diesels marins
Georges DUREAULT
Directeur du Groupe Diesel
Alsthom-A tlantique

Jusqu'à une période relativement récente, nécessitant une puissance ne dépassant On a donc vu les constructeurs de moteurs
dont la fin se situe à l'issue du premier choc pas 5 000 chevaux, et restant bien souvent se livrer à une course acharnée aux diminu-
pétrolier, les moteurs diesel étaient un des à proximité de leur pays d'origine. tions de consommation : les consomma-
moyens, le plus important certes, mais seu- A l'inverse, le coűt de développement et le tions spécifiques moyennes qui étaient
lement l'un des moyens, utilisés pour la faible nombre des moteurs lents pouvant encore de l'ordre de 150 grammes par che-
propulsion des navires ; la course au gigan- ętre fabriqués apportent une diminution val heure en 1976 sont maintenant compri-
tisme avait jusque là permis aux gros turbo- considérable du nombre de marques de ces ses entre 120 et 130 grammes par cheval
réducteurs de prendre une place impor- moteurs ; le choix stratégique de tout pays heure et on peut facilement supposer
tante dans la propulsion des navires mar- industriel de pouvoir fabriquer les moteurs qu'elles vont continuer à diminuer.
chands, et la course à la performance mas- qui sont nécessaires à ses chantiers, con-
sique avait permis aux turbines à gaz de duit alors à une politique de licence extrę-
prendre une place également importante mement développée ; il y a encore deux Mais, cette diminution devient de plus en
dans certains domaines de la Marine Mili- ans seulement, trois marques de moteurs plus difficile et nécessite, par exemple, des
taire. existaient de manière significative sur le augmentations importantes de pression de
plan mondial ; à la suite de la restructura- combustion qui posent des problèmes mé-
Depuis la crise de l'énergie, on peut dire tion entre l'Allemand Man et le Danois Bur-
que le rendement thermique particulière- meister & Wain, seules restent en compéti-
ment élevé du moteur diesel l'a rendu sans tion deux marques, le moteur Sulzer et le
concurrence aucune dans le domaine de la moteur BW.
Marine Marchande ; en Marine Militaire, le
diesel conquiert régulièrement des places Entre ces deux extręmes, le moteur semi-
par rapport à la turbine à gaz.
rapide, dont les coűts de développement
On peut donc aujourd'hui assimiler les deux sont également importants, mais qui dis-
termes : propulsion marine et moteurs die- pose en dehors de la Marine, d'un marché
sel. non négligeable avec les petites centrales
électriques, se présente de manière inter-
Par contre, lorsqu'on parle de moteurs die- médiaire : quelques marques peu nom-
sel, on peut parler de choses aussi différen- breuses arrivent à vivre avec un réseau de
tes qu'un moteur de quelques dizaines de licenciés faible ou nul, et une marque est
chevaux ou d'un moteur de quelques dizai- largement leader sur ce marché avec un
nes de milliers de chevaux ; sans parler des réseau de licenciés important : il s'agit de la
plus petits d'entre eux dont le domaine est marque Pielstick, propriété de la filiale
très spécifique, on distingue les moteurs S.E.M.T. de la société française Alsthom-
dits "rapides" (vitesse de rotation supé- Atlantique ; cette marque qui s'appuie sur
rieure ou égale à 750 tours), des moteurs un gros fabricant français et sur un impor-
"semi-rapides" (vitesse de rotation com- tant réseau mondial de licenciés, est très
prise entre 400 et 600 tours) et les moteurs largement leader dans ce domaine.
"lents" (dont la vitesse est inférieure à
environ 250 tours/minute). Nous allons, par la suite, évoquer les appa-
Le panorama industriel mondial, sur ces reils propulsifs relatifs aux navires impor-
trois types de moteurs, est tout à fait diffé- tants, pour ne pas dire "intercontinen-
rent, et ceci provient en particulier du coűt taux".
de développement et des séries possibles :
plus le moteur grossit plus son coűt de Comment se présentent aujourd'hui les
développement est élevé et plus les séries évolutions de ces moteurs diesel comme
possibles deviennent faibles. système de propulsion ? Pour répondre à E G 2A
cette question, il faut revenir à ce que nous SCHEMA D'INSTALLATION
évoquions au début de cet article, à savoir
En ce qui concerne le moteur rapide, il y a le problème de l'énergie : à l'heure actuelle,
donc un grand nombre de fabricants dans et compte tenu des cours mondiaux, le
le monde, et ceci d'autant plus que ces mo- poste combustible représente environ 50 %
teurs ont également des utilisations en très des charges d'exploitation d'un navire : il
grande série dans d'autres domaines, no- est donc évident que le problème essentiel
tamment la traction ferroviaire. qui se pose est celui d'économiser l'éner- Schéma 1
Ils sont adaptés à la propulsion de navires gie.

12 PCM - FÉVRIER 19SLJ


tallurgiques ou technologiques de plus en traînant chacun un alternateur de 1 500 — Un autre système a été mis au point par
plus complexes. KW. Ces moteurs sont également conçus N i p p o n K o k a n K a b u s h i k i K a i s h a qui est
D'autres voies font donc actuellement pour brűler un combustible de 380 cSt ; un des licenciés japonais de la marque
l'objet de recherches de la part des cons- — un alternateur de 950 KW entraîné par Pielstick :
tructeurs et ces voies ne touchent plus seu- le réducteur ; L'appareil propulsif est constitué d'un
lement le moteur mais atteignent la notion — un convertisseur statique de fréquence. moteur 14 PC4 détaré à la puissance de
de "système". 16 700 ch afin de réduire la consommation
Les pompes à eau et à huile sont entraînées spécifique à l'allure d'exploitation, d'un
par le moteur à travers un multiplicateur et réducteur réduisant la vitesse de 400 à 64
Pour préciser ce que nous entendons par un accouplement débrayable. Un moteur
"système", nous citerons quelques exem- tr/mn, d'une hélice à pas variable, d'un
électrique entraîne ces pompes dès que la turbo-alternateur de 800 KW alimenté par
ples : vitesse est inférieure à 70 % de la vitesse une chaudière de récupération utilisant les
— L e s y s t è m e E G 2A, mis en place par la nominale. calories des gaz d'échappement et de l'air
Société Alsthom Atlantique : quatre porte- de suralimentation.
conteneurs de 1 000 TEU et 26 400 tonnes
Le système EG 2A est réversible. Si néces- Le bilan de vapeur de chauffage est réduit
de port en lourd ont été mis en service en-
saire, l'alternateur attelé peut ętre utilisé en grâce à l'utilisation, pour le conditionne-
tre février et juin 1982.
moteur transmettant à l'arbre d'hélice la ment, des calories de l'eau de réfrigération
Chaque navire est équipé d'un moteur 10 puissance électrique fournie par les deux de cylindres. L'excès d'énergie électrique
PC4 Semt-Pielstick développant 12 000 ch moteurs PA6 L. Le moteur principal étant récupérée assure un appoint à la propulsion
à 386 tour/mn, entraînant une hélice fixe à débrayé, le système peut ętre utilisé grâce à un moteur électrique attelé au
77 tr/mn. comme unité de propulsion de secours. réducteur qui peut ętre utilisé également en
Cette installation évite la duplication des alternateur, le cas échéant.
Le moteur brűle un combustible de 380 cSt auxiliaires de l'appareil propulsif et la salle
de port à port. Compte tenu de la présence de machines est ainsi simplifiée. De manière plus générale, sont actuelle-
de containers réfrigérés, la récupération de Le système EG 2A fournit l'électricité ment en cours de développement, des
calories du moteur principal n'aurait pas nécessaire aux besoins du bord à la mer systèmes très perfectionnés de récupéra-
suffi pour assurer le besoin en électricité. pour une vitesse d'hélice comprise entre 70 tion d'énergie permettant d'obtenir l'en-
La solution retenue est montrée sur la fi- et 100 % de la vitesse nominale. Entre 50 et semble de l'énergie électrique du bord à
gure 1. Elle comprend : 70 %, une puissance limitée peut néan- partir des moteurs principaux, par l'inter-
— 2 moteurs 6 PA6 L Semt-Pielstick en- moins ętre produite par le système EG 2A. médiaire de chaudières de récupération uti-
lisant les calories des gaz d'échappement
ou de l'eau de refroidissement, ceci per-
mettant de supprimer ou de réduire à leur
rayage
plus simple expression les groupes électro-
gènes de bord.

Cette méthode a également le grand avan-


tage d'éviter d'avoir à bord deux types de
combustibles puisque les groupes électro-
gènes utilisent généralement un combusti-
ble plus léger que les moteurs principaux.
Elle nécessite pour chaque navire consi-
déré, une étude tout à fait approfondie du
mode de propulsion choisi, le moteur semi-
rapide qui permet une récupération plus im-
portante que le moteur lent sera particuliè-
rement intéressant si les KW obtenus per-
mettent de faire toute la puissance électri-
que nécessaire au bord.

Une autre grande voie de développement


est liée non plus à la quantité mais à la qua-
lité du combustible nécessaire : plus un
combustible est lourd et plus il contient
d'impuretés, moins il est cher : il est donc
nécessaire d'utiliser dans les diesels marins,
des combustibles de plus en plus lourds et
de plus en plus mauvais ; ceci impose des
systèmes de traitement de combustible de
plus en plus développés et entraîne des
problèmes de fiabilité dus à l'usure plus
grande que ces combustibles apportent à
certains éléments constitutifs du moteur.
Il y a lieu de noter, à ce sujet, que la Semt-
Pielstick dispose d'un banc d'essai de com-
bustibles lourds, certainement le premier
réalisé dans le monde, lui permettant, non
eitbrayage seulement de faire tous les essais nécessai-
Document SEMT. res mais encore de montrer aux différents
armateurs les résultats de ces essais.

17
NOUVEAU SYSTEME DE PROPULSION ECONOMIQUE N.K.K.
pour des navires minéraliers/vracquiers de 140 000 DWT, livrés en 1982
aux armements Showa-Line et N.Y.K.-Line Ev
des t
c
1- Moteur SERT PÎELSTICK f{KK type 14 PC4 V
Chaudière de récupération sur gaz d'échappement
3- Craudięre a u x i l i a i r e
à cor
4- Turbo-çiënérateur
5- Moteur électrique attelé
6- Production d ' a i r conditionne
7- Générateur d'eau douce
- Pompe 5 vitesse variable
Directeur Teck
Réchauffeur/réfrigérant d ' a i r
ro
Professeui

Fig. 2 Document SEMT. Ingénieur au Serviez

A plus long terme, il faut enfin prévoir des On voit ainsi que, à partir de la technique
combustibles de substitution. Ces combus- du moteur diesel qui est une technique
tibles pourraient, soit ętre brűlés directe- ancienne et dont les données de base sont
ment dans le moteur, soit ętre transformés relativement simples, on arrive aujourd'hui
en gaz pauvre par l'intermédiaire d'une ins- à des développements termo-dynamiques,
tallation gazogène et brűlés dans un mo- métallurgiques, technologiques et d'auto- Cet article, nous le pensons, pré
teur type dual fuel ; il est prématuré de par- matisme qui ont amené cette technique à sente un intérêt particulier au
ler de ces différentes possibilités, mais elles conquérir pratiquement le monopole de la
propulsion marine, et qui permettent moment où Alsthom-Atlantique rési
font l'objet de recherches approfondies de
la part des principaux dieselistes et on peut d'entrevoir encore de nombreux progrès et lie la licence BBC concernant les
supposer que, avant la fin du siècle, ces de nouveaux développements. groupes turbo-alternateurs à vapeur
techniques auront pris leur place. qui lui avait été apportée en 1 9 7 7
avec l'usine CEM du Bourget.
Enfin, il faut également considérer le souci
des armateurs, comme de tout industriel, De męme, le développement de cette opti-
de limiter au maximum les frais du chapitre misation devrait permettre, par le contrôle
"équipage" : ceci impose un développe- d'un certain nombre de données en fonc-
ment de l'automatisation qui permet égale- tionnement, d'améliorer l'entretien préven-
ment d'obtenir une optimisation de la con- tif et, par là-męme, le degré de disponibilité Il faut d'ailleurs remarquer que tous
duite. des installations. les groupes pour centrales à com-
bustible fossile que construit actuel
lement Alsthom-Atlantique ainsi que
le modèle de 1 5 0 0 M W commandé
par EDF pour son nouveau palier
nucléaire sont entièrement conçus
selon la technique issue en 1 9 7 1 de
la mise en commun par Râteau et
Alsthom de leurs expériences consi
dérables dans le domaine des turbi
nés à action.

C'est donc un constructeur qui a eu


l'occasion de réunir plusieurs gran
des traditions technologiques qui
évoque ici l'avenir probable de ses
équipements.

14 PCM - FÉVRIER
en élevant la pression et la température en

>lution future sortie chaudière, mais aussi en utilisant une


organisation du cycle à double resurchauffe.
Deux réalisations hardies furent, à cette

irbines à vapeur
époque, les centrales américaines de Philo
et d'Eddystone, qui répondaient aux carac-
téristiques suivantes :
- Philo (125 MW) : 210 bar - /

t des cycles 538 C


- Eddystone (325 MW) : 345 bar -
C.
Ces tranches d'avant-garde connurent de
/

ibustible fossile sérieux déboires, surtout dans les parties


de leur chaudière exposées aux hautes
températures, et ne purent ętre exploitées
qu'au prix d'une forte indisponibilité et, en
G. RIOLLET abaissant la température haute du cycle.

iue des turbines à vapeur Alsthom-Atlantique, Aussi, dans les exécutions qui suivirent, la
l'École Centrale des Arts et Manufactures tendance mondiale fut de se replier vers un
domaine mieux abrité des aléas techniques.
et J.-C. FRANC On limita la température à 565 C et la pres-
sion à 240 bar ; la double resurchauffe ne
es Calculs Thermodynamiques Alsthom-Atlantique fut que rarement mise en śuvre.
Simultanément, s'instaura une longue pé-
riode, précédent 1973, oů le cours du pé-
trole devint suffisamment bas pour retirer
1 — Introduction 2 — La renaissance tout attrait à des caractéristiques plus per-
des centrales à hautes formantes mais plus coűteuses en investis-
caractéristiques de vapeur sement.
et l'incidence sur la Ainsi, les centrales actuellement les plus ré-
pandues fonctionnent-elles sur un cycle à
La demande sans cesse croissante d'éner-
construction des turbines simple resurchauffe avec une pression
gie d'une part, la limitation et l'inégale ré- d'admission comprise entre 165 et 185 bar
partition des ressources mondiales d'autre et une température de 540 C.
part, devaient fatalement aboutir à la crise 2-1 — E x p é r i e n c e e t i n t é r ê t d e s h a u t e s Heureusement, il existe au-delà de ce stan-
énergétique actuelle. Cette situation favo- caractéristiques de vapeur dard des expériences industrielles suffisam-
rise une recherche intensive de diverses so- ment nombreuses et d'assez longue durée
lutions, visant à économiser les combusti- Jusque vers les années 1960, des travaux pour que le retour, à des cycles plus pous-
bles primaires ; c'est ainsi que l'on assiste à avaient été menés, de par le monde, pour sés, puisse ętre envisagé sans appréhen-
un regain d'intéręt pour les machines ther- améliorer le rendement des cycles à vapeur sion.
miques à haut rendement.

Les centrales de production d'électricité, Fig. 1


qui occupent une position privilégiée au
sein des systèmes énergétiques, n'échap- AMELIORATION DU RENDEMENT DES CENTRALES A VAPEUR
pent pas à ce phénomène. Mais alors que
les paramètres thermodynamiques des cen- M
trales nucléaires sont directement tributai- rz
res de la technologie des réacteurs et qu'ils
resteront, pour cette raison, longtemps
cantonnés dans leur domaine actuel, le
cycle des centrales qui brűlent un combus-
tible fossile : charbon, gaz ou pétrole appa-
raît comme largement ouvert à de réelles 650 - 600 - 565'
améliorations. „ 650- 565 - 565'
A ce propos, il faut noter que la crise de 3x600°
l'énergie a fait redécouvrir toute l'impor- 600 - 565 - 565°
tance du charbon comme étant le plus
abondant et le meilleur marché des com-
bustibles fossiles.
Dans l'évolution future des centrales fossi-
les et de leurs composants, deux axes se
dégagent, l'un orienté vers l'obtention de
cycles à hautes caractéristiques de vapeur
et l'autre vers les cycles combinés oů turbi-
nes à vapeur et turbines à gaz se conju-
guent pour une amélioration notable du
rendement. 300 500
PCM - FÉVRIFR 1983 15
Ainsi, Alsthom-Atlantique a construit pour TURBINE DE 6 0 0 MW SUPERCRITIQUE A DOUBLE RESURCHAUFFE
Électricité de France, 32 machines de 250
MW et 600 MW qui fonctionnent à 565 C, MODULE HP1 - HP2
tant à la surchauffe qu'à la resurchauffe. La
majorité de ces tranches atteignent mainte-
nant 100 000 heures de service sans que
l'on puisse déceler, par rapport aux centra-
les à 540 C, un supplément d'indisponibi-
lité dont la température de 565 C serait
responsable.
De la męme manière, les chaudières à cir-
culation forcée, auxquelles il faut nécessai-
rement recourir, pour produire de la vapeur
à une pression supercritique — c'est-à-dire
supérieure à 225 bar — , ont accumulé dans
le monde entier un nombre suffisant de
références pour que l'on soit statistique-
ment en mesure d'affirmer que leur fiabilité
est absolument identique à celle des chau-
dières à ballon, plus couramment utilisées
dans les conditions souscritiques.

La figure 1 indique le gain relatif de rende- Fig. 2.


ment que procurent de hautes caractéristi-
ques de vapeur, en prenant pour base de
comparaison, le cycle à simple surchauffe TURBINE DE 6 0 0 MW SUPERCRITIQUE A DOUBLE RESURCHAUFFE
165 bar - C, considéré comme
représentatif de la pratique actuelle. MODULE MP

2-2 — Le cycle supercritique à double


resurchauffe : 250 bar/3 x 565
Dans le nouveau contexte économique
d'un combustible cher, la première étape
de l'évolution des centrales consiste à tirer
parti des améliorations, déjà éprouvées, et
que l'on trouve rassemblées dans un cycle
à double resurchauffe à 250 bar /
. On recueille ainsi un gain relatif de
rendement d'environ 6 %.
Dans son catalogue, Alsthom-Atlantique
dispose de turbines adaptées à ces condi-
tions thermodynamiques et qui ne font
appel qu'à des modes constructifs validés
par une longue pratique.
La figure 2 montre le module combiné HP1-
HP2 d'une unité de 600 MW fonctionnant
sur le cycle supercritique qui vient d'ętre
Fig.
défini.
Ce module reçoit la vapeur vive dans la
veine HP1 et, après la première resur- CLIMATISATION DES ADMISSIONS DE TURBINE A 5 6 5 C
chauffe, dans la veine HP2. On y reconnaît
la construction traditionnelle à double
enveloppe, oů chaque corps tant interne ADMISSION HP ADMISSION MP
qu'externe possède toujours un plan de
VAPEUR PRELEVEE
joint horizontal boulonné, qui facilite les SUR UN ETAGE INTERMEDIAIRE HP
opérations d'entretien.
Le module MP de cette machine, oů la va- VERS RECHAUFFEUR
peur pénètre après la seconde resur-
chauffe, est représenté à la figure 3. On re-
marque le tracé à simple flux qui, par le
grand allongement des ailettes, assure à
cette partie de la turbine un rendement
isentropique de détente voisin de 0,95.
Pour s'accommoder en toute sécurité de la
température de 565 C, la machine com-
porte à ses trois admissions HP1, HP2 et
MP, les męmes dispositifs de climatisation
schématisés sur la figure 4, qui ont prouvé Fig.

Ď6 PCM - FÉVRIFR 1983^i


leur efficacité sur les turbines exposées à MODULE HP D'UNE TURBINE SUPERCRITIQUE
cette température.
A 3 5 0 BAR ET 6 5 0 C
2-3 - L e c y c l e 310 b a r - C

Sur la voie de centrales plus performantes


et, au-delà de cette première étape, dont la
f
fiabilité est d'ores et déjà garantie, on peu
envisager un nouveau pas en avant.
L'idée de base est de ne recourir à aucun
mode constructif nouveau, mais de faire
porter l'extrapolation sur l'emploi des maté-
riaux. L'on a retenu des métaux existants,
qui seront placés dans des conditions oů ils
n'ont pas encore subi l'épreuve d'un ser-
vice industriel de longue durée, mais qu'ils
sont, d'après la connaissance actuelle de Fig.
leur propriété, parfaitement aptes à suppor-
ter.
En étendant, dans la turbine, l'usage des
aciers 12 Cr et des alliages réfractaires du CYCLE DE TURBINE A GAZ
type Nimonic et, en faisant plus amplement
appel, dans la chaudière au potentiel des AVEC RECUPERATION DE LA CHALEUR D'ECHAPPEMENT
aciers austénitiques, l'on est ainsi autorisé
CKÎ C (1085 C)
à élever à 600 C la température haute du TEMPERATURE
cycle. ABSOLUE
Si, comme le suggère la f i g u r e 1 , l'on ex-
ploite le fait qu'un accroissement de tem-
pérature rapporte déjà une part sensible de
son plein effet en ne l'appliquant qu'à
l'admission de vapeur vive et, si l'on aug-
D ( 5 2 0 C)
mente parallèlement la pression, on est
conduit à une proposition de caractère très (33CVC) Q RECUPERATION
réaliste qui est concrétisée par le cycle 310
bar - C.
Le rendement d'une telle centrale se place
8 % au-dessus de la référence actuelle, et —
l'on peut, dès maintenant, se porter fort de
VERS SOURCE FROIDE
sa rentabilité. La turbine correspondante
ferait appel aux modes constructifs qui ont
déjà été décrits et, sa souplesse de con-
duite ne serait pas altérée.

2-4 — L e s p e r s p e c t i v e s à l o n g t e r m e Fig.

Une troisième étape, qui amène à viser plus


haut dans l'échelle des températures, prend joint horizontal ; le rotor est constitué par moyenne d'échange avec la source chaude
le visage d'une véritable discontinuité tech- des disques austénitiques soudés entre s'en trouve nettement relevée.
nologique, car il devient nécessaire de eux. Dans une turbine à gaz moderne, comme la
recourir à des matériaux existants dans des TG 9000 E construite par Alsthom-Atlanti-
conditions d'emploi jusqu'ici inexplorées. que, l'apport de chaleur s'effectue en effet
Sans doute, la température de 650 C ap- entre 330 C, à la sortie du compresseur, et
porte-t-elle un gain potentiel de rendement 3 — Les cycles combinés 1 085 C à l'entrée de la turbine (figure 6) ;
de 10 % et plus, mais une expérimentation donc à une température moyenne qui ex-
de longue durée, devient nécessaire pour cède 700 C. Celle-ci est nettement supé-
garantir en toute sécurité le haut degré de rieure à la température moyenne d'échange
disponibilité qui est naturellement exigé des Pour créer des centrales à haut rendement, avec la source chaude dans un cycle à va-
centrales thermiques et pour confirmer la la seconde voie est celle des cycles combi- peur, oů elle se situe actuellement vers
validité économique de telles installations. nés gaz - vapeur. 375 C.
Cependant, pour ce domaine de caractéris- — En second lieu, la pénalité majeure, qui
tiques de vapeur, Alsthom-Atlantique a 3-1 — P r i n c i p e d u c y c l e c o m b i n é g a z - frappe le rendement de la turbine à gaz,
conçu un module HP, représenté à la figure vapeur lorsqu'elle est seule, et qui tient à ce qu'elle
5, capable de recevoir la vapeur vive à la rejette à l'atmosphère des gaz très chauds,
température de 650 C et à une pression Associer un cycle à vapeur et un cycle à souvent à plus de 500 C, peut ętre en
maximale de 350 bar. gaz est un moyen extręmement efficace de grande partie supprimée en récupérant l'es-
créer un système énergétique à haut rende- sentiel de cette chaleur sensible dans le
Dans sa partie la plus chaude, le corps in- cycle à vapeur.
terne en acier austénitique se présente sous ment parce que :
la forme d'une enveloppe cylindrique sans — En tout premier lieu, la température On transforme ainsi une perte à la source
froide en un échange Q. interne au système Dans le cas d'une récupération de chaleur CYCLE CR
global. par la chaudière à vapeur, la turbine à gaz
AVEC CHAUDIERE A LIT j
joue, vis-à-vis de cette dernière, le double
3-2 — L e s p r i n c i p a u x c y c l e s c o m b i n é s
rôle de ventilateur de soufflage et de ré-
chauffeur d'air. Les gaz d'échappement TG - TURBINE A GAZ
sont introduits dans le foyer oů ils servent TV - TURBINE A VAPEUR
Il existe plusieurs schémas thermodynami- de comburants. CL - CHAMBRE DE COMBUSTION A LIT FLUIDIS!
ques qui associent une turbine à gaz avec CLA - CHAUDIERE A LIT ATMOSPHERIQUE
une centrale à vapeur dans le but de pro- La chaleur des gaz d'échappement peut
D - DEPOUSSIEREUR
duire de l'énergie de base. Ces schémas également ętre récupérée dans le poste
peuvent ętre regroupés en deux familles : d'eau oů elle réchauffe l'eau d'alimentation
de la chaudière, en parallèle avec les souti-
— les cycles VEGA (Vapeur Et Gaz) liés à rages habituels de la turbine.
des chaudières de récupération ;
— les cycles combinés liés à des chaudiè- 3-3 — U t i l i s a t i o n d u charbon
res à combustion. dans les cycles combinés

D a n s l e s c y c l e s V E G A , la turbine à gaz
Dans le contexte économique actuel et fu-
joue le rôle central, en fournissant la ma- tur, qui sera marqué par un retour vers le
jeure partie de la puissance totale. Les fu- charbon, le plus abondant et le moins cher
mées d'échappement de la turbine à gaz des combustibles fossiles, la turbine à gaz
traversent une chaudière de récupération, ne pourra faire bénéficier pleinement les
et cèdent ainsi une grande partie de leur centrales de son apport thermodynamique
chaleur, par convection, à un cycle eau- que, si elle est elle-męme capable de con-
vapeur. La vapeur ainsi produite alimente sommer du charbon, soit en le brűlant di-
une turbine, à basses caractéristiques de rectement, soit après transformation par
vapeur, dont la puissance est approximati- une voie chimique. CYCLE COMBINE AMONT il
vement la moitié de la puissance produite
3-3-1 — En principe, la technique du lit (CHALEUR RECUPGA
pour la turbine à gaz (figure 7).
fluidisé ouvre la première de ces deux voies
Bien entendu, plusieurs modules turbines à en donnant la possibilité d'utiliser directe-
gaz - chaudière de récupération peuvent se ment le charbon. Dans un appareil, qui joue
juxtaposer. Ainsi le cycle VEGA 209 E, con- le rôle de chambre de combustion, le char-
çu par Alsthom-Atlantique se compose de bon finement broyé brűle dans un courant
deux turbines à gaz 9000 E fournissant une d'air oů il se trouve maintenu en suspen-
puissance de l'ordre de 200 MW, et d'une sion.
turbine à vapeur d'environ 100 MW, soit un
Cet état du lit ne reste stable que si la tem-
total proche de 300 MW. Le rendement de pérature des grains en combustion est infé-
tels cycles, peut dépasser de 4 à 5 % selon rieure à la température de fusion des cen-
le combustible utilisé, produisant la męme
dres ; sinon, il y a bouillonnement avec pré-
puissance et utilisant le męme combustible. cipitation et envolées.
Les cycles combinés associés à des De ce fait, la température de combustion
chaudières à combustion, se caractéri- ne peut dépasser une valeur extręme de
sent par la matière dont la chaleur à l'échap- 930 C et, pour régler son niveau il faut pla-
pement de la turbine à gaz est récupérée cer dans le lit un faisceau de tubes par-
par le cycle à vapeur. couru par un fluide de refroidissement, qui

SCHEMA DE PRINCIPE D'UN CYCLE VEGA

TV - TURBINE A VAPEUR
TG - TURBINE A GAZ
peut ętre de l'air ou de l'eau, si le lit fluidisé
CR - CHAUDIERE DE RECUPERATION
est employé comme chaudière à vapeur.
C - COMPRESSEUR Après un dépoussiérage rigoureux, qui
CC - CHAMBRE DE COMBUSTION pose actuellement de sérieux problèmes,
CD - CONDENSEUR les fumées pénètrent dans la turbine à gaz.
CH - CHEMINEE
Dans une première configuration (figure 8),
les gaz s'échappant de la turbine à gaz sont
introduits dans le foyer de la chaudière à
vapeur, tandis que les fumées de cette
chaudière sont refroidies par l'eau du cycle
à vapeur.
La turbine à gaz qui produit un peu plus de
20 % de la puissance totale, reçoit après
mélange, à une température d'environ 870 C,
les produits de la combustion et l'air qui a
traversé le faisceau noyé dans le lit.
En supposant que l'on mette en śuvre le
cycle à vapeur de référence 165 bar - /

18 PCM - FÉVRIER 1 9 8 3 ^
INE AVAL gain de rendement reste comparable à celui
recueilli avec une récupération en chau- 4 — Conclusion
IDISE ATMOSPHERIQUE dière.
Si l'on se propose d'évaluer l'intéręt des
3-3-2 — Pour bâtir des cycles combinés qui nouveaux systèmes énergétiques qui con-
consomment du charbon, une autre voie somment du charbon en jugeant d'abord
consiste à transformer celui-ci en un com- :
leur rendement, la gazéification suscite de
bustible gazeux par l'intermédiaire d'une toute évidence les plus grands espoirs. Elle
synthèse chimique. l'emporte en effet sur le lit fluidisé qui limite
Cette opération qui porte le nom de "ga- la température supérieure du cycle. Cepen-
zéification", consiste à faire réagir ensem- dant, l'on sait bien, qu'en matière de pro-
ble, sans apport de chaleur, du charbon, de duction d'énergie quelques défaillances
l'oxygène ou de l'air, et de l'eau. Il faut mécaniques de courte durée suffisent pour
ensuite épurer parfaitement le gaz avant de ruiner inexorablement les avantages de ren-
pouvoir le brűler dans une turbine à gaz (fi- dement męme les plus séduisants ; l'avenir
gure 10). appartient donc avant tout aux dispositifs
Cependant, l'épuration nécessite obligatoi- qui sont les mieux armés pour accéder à la
rement un refroidissement préalable et maturité industrielle et seule aujourd'hui la
cette opération engendre un lien thermody- centrale à vapeur à double resurchauffe à
namique supplémentaire, puisque le souci 250 bar et 565 C a acquis une telle qualité.
d'un rendement élevé conduit à récupérer
la chaleur de refroidissement. Celui-ci, re- Lorsque l'on s'efforce dans cette optique
—CHARBON cueilli dans un échangeur, s'ajoute à la cha- d'évaluer les difficultés technologiques qui
leur d'échappement de la turbine à gaz, qui se profilent sur la voie des nouveaux systè-
est reçue dans une chaudière de récupéra- mes, force'est de constater que le lit flui-
HAUDIERE ATMOSPHERIQUE tion, pour constituer les calories arrivant à disé devra franchir de sérieux obstacles ; il
NS LE POSTE D'EAU) la source chaude du cycle à vapeur. Veste en particulier à bien dépoussiérer le
Le rendement global d'une telle centrale gaz, à éviter la corrosion des tubes placés
dite à gazéification intégrée dépend direc- dans le lit, et à maîtriser la conception d'ap-
tement de la température maximale que la pareils de grande puissance. Par contre, la
turbine à gaz peut accepter, selon qu'elle gazéification fournit dès maintenant un
se situe comme aujourd'hui à 1 085 C ou combustible très propre et comme elle
comme bientôt, à 1 150 C, ou enfin à occupe dans la chimie de conversion du
1 450 C avec les machines refroidies à charbon un point de passage obligé, com-
l'eau qui devraient apparaître vers 1990. mun à différents procédés, son développe-
ment bénéficiera d'un ressort économique
Les rendements attendus s'établissent puissant qui laisse bien augurer de son ave-
ainsi : nir.

Température à l'entrée Gazéification


de la turbine à gaz A l'oxygène A l'air
1085 C 37,5 % 38,7 %
1150 C 39,5 % 39,3 %
1450 C = 41 à 43 % « 41 à 43 %
N

CYCLE COMBINE A GAZEIFICATION INTEGREE


(SCHEMA DE PRINCIPE)

540 C et, que l'on utilise en tant que chau-


dière un appareil à lit fluidisé atmosphéri-
que qui présente l'intéręt de produire, sans
le besoin d'une épuration chimique finale,
des fumées conformes aux normes de pro-
tection de l'environnement, le rendement
global peut ętre estimé à 38 %.
Une centrale classique aurait, pour les
męmes conditions de vapeur, un rende-
ment de 37 %.
Selon un second mode d'association, la
chaleur à l'échappement de la turbine à gaz
sert à réchauffer l'eau qui alimente la chau-
dière à vapeur (figure 9).
Ce mode de réalisation, plus simple, pré-
sente la possibilité de rendre, si nécessaire,
leur autonomie à la turbine à gaz et au cycle AIR
a va
Peur. Bien que légèrement inférieur, le Fig. 10 CR - CHAUDIÈRE DE RÉCUPÉRATION
Les turbines hydrauliques
par F. de VITRY
Directeur Général de NEYRPIC

Activité traditionnelle, considérée par tions entraînant des sollicitations hydrody- — les turbines-pompes biétages réglables
beaucoup, il y a une dizaine d'années, namiques importantes ; pour des hauteurs de chute pouvant aller
comme sans grand avenir, l'industrie fran- jusqu'à 1 400-1 500 m. Ce dernier type de
çaise des turbines hydrauliques est, en fait, — les turbines-pompes multiétages à ailet- machines présente par rapport aux turbines-
en pleine évolution. Parmi les raisons qui tes fixes dont l'utilisation peut ętre envisa- pompes multiégages à ailettes fixes le dou-
expliquent ce changement : gée pour des hauteurs de chute dépassant ble avantage d'une modulation fine de la
largement 1 500 m. Au-delà des quatre pre- puissance et d'une plus grande facilité de
— la vocation de l'hydraulique s'est beau- mières machines de ce type déjà en service démarrage en pompe. La turbine-pompe
coup élargie. Sa souplesse, face aux fluc- à la Coche (Savoie), douze autres sont en prototype du Truel sur le Tarn (38 MW -
tuations de la demande d'électricité en fait 3
cours de construction : 8 de 152 MW (17 m /s
3
6,6 m /s sous 388 m) est la seule réalisation
un complément de plus en plus indispensa- sous 826 m) à Grand-Maison sur l'Eau-d'Olle de ce type dans le monde. Les études rela-
ble de l'énergie thermique et notamment de 3
(Isère) et 4 de 156 MW (11,7 m /s sous tives à des machines de 300 MW sous
l'énergie nucléaire. D'oů l'importance des 1 187 m) à Bissorte-sur-l'Arc (Savoie) ; 1 000 m sont très avancées. Parmi les pro-
programmes récents d'EDF en suréquipe-
ments de centrales existantes et en,stations
de pompage pour stockage de l'énergie ;
— l'importance des investissements
hydroélectriques au niveau mondial d'ici la
fin du siècle (et męme au-delà) et la volonté
de l'industrie française d'y participer active-
ment ;
— la nécessité de développer des produits
nouveaux pour répondre aux besoins du
marché.

Quelques exemples concrets pour illustrer


cette mutation.

Turbines-pompes
hautes chutes
pour le stockage d'énergie

Pour remplacer les groupes ternaires (turbi-


nes, pompes, alternateurs-moteurs) primi-
tivement utilisés pour l'équipement des
hautes chutes, trois types de machines
sont en cours de développement :

— les turbines-pompes monoétage régla-


ble. En France, l'équipement le plus récent
est celui de Montézic sur la Truyère (Avey-
ron) en cours de mise en service, avec 4
3
turbines-pompes de 230 MW (52 m /s sous
une chute de 388 m). Cette technique est
pour l'instant utilisable jusque vers 650-
700 m. Son domaine s'étendra vraisembla-
blement jusqu'à 800 m et peut-ętre męme
au-delà. La souplesse de ces machines
monoétage réglable peut ętre explicitée à
partir de l'exemple de la centrale de Revin
dans les Ardennes. Chacune des 4 turbines-
pompes de 200 MW de cette centrale peut
ętre démarrée jusqu'à 12 ou 15 fois par jour
pour des fonctionnements ne durant par-
fois que quelques minutes avec des transi-

20 PCM - FÉVRIER 1983


blęmes importants qu'il a fallu résoudre :
efforts de pression à reprendre par les bou-
lonnages de fixation des fonds de l'ordre de
20 000 tonnes, compromis hydraulique-
mécanique nécessitant l'emploi d'aciers à
caractéristiques élevées, disposition et di-
mensionnement de la ligne d'arbres, des
paliers et du pivot...

Groupes bulbes

Mis au point en France, vers les années


1950, pour l'aménagement économique
des basses chutes, les groupes bulbes ont
permis l'équipement du site marémoteur de
la Rance et des grands fleuves français.
Jusqu'à présent, le domaine d'utilisation
correspondait à des chutes comprises entre
8 et 20 m. Parmi les innovations récentes
ou en cours de développement :

La Coche - Roues de turbine-pompe multiétage à ailettes fixes.

— la mise au point de multiplicateurs de sipi et l'Ohio par flottaison avant d'ętre


vitesse fiable. Dans le cas de très basses échouée à son emplacement définitif.
chutes, il devient alors possible d'utiliser
des alternateurs rapides, performants et
beaucoup moins encombrants. Les progrès
réalisés dans la conception des multiplica- Turbines Francis
teurs permettent d'envisager des puissan-
ces unitaires jusqu'à au moins 40 MW (pro- de très grandes dimensions
jets de bulbes marémoteurs) ;

— la préfabrication de l'usine sous forme Les puissances unitaires des grandes turbi-
de barge entièrement équipée dans un nes Francis sont passées en moins de deux
chantier. La première réalisation mondiale décennies de 200 MW à plus de 800 MW.
de ce type, la centrale de Love - Vanceburg L'exemple de la centrale d'Itaipu, à la fron-
(3 bulbes de 24,3 MW sous 8,60 m) a été tière entre le Brésil et le Paraguay, près des
mise en service aux États-Unis en 1982. En chutes d'Ignaçu est d'actualité. Cette cen-
provenance du chantier de Saint-Nazaire, trale sur le Rio Parana, dont la retenue vient
avec des groupes bulbes Neyrpic-Alsthom, d'ętre mise en eau, est équipée de 18 grou-
l'usine a traversé l'Atlantique sur un navire pes fournissant 740 MW de puissance no-
semi-submersible puis remonté le Missis- minale sous 118 m de chute. Le débit d'une
K m
- . f é v r i e r 1983 21
Love-Vanceburg. Barges contenant les groupes bulbes au départ de Saint-Nazaire.
3
seule turbine est de 700 m /s, c'est-à-dire Pour répondre à cette demande nouvelle,
plus que le module de la Seine à Rouen. La qui ne s'est véritablement concrétisée qu'à maine avec une seule personne qualifiée.
roue Francis de 8,60 m de diamètre pèse partir de 1980, les constructeurs ont dű
300 tonnes. Les études hydrauliques et les concevoir des matériels sensiblement diffé- Afin d'ętre à męme de garantir des rende-
essais sur modèle réduit réalisés par Neyrpic rents de ceux qui leur étaient demandés ments exceptionnellement élevés et d'ex-
ont permis d'atteindre des rendements de jusqu'à présent par leurs clients des pays cellentes qualités d'exploitation, les équi-
95 %. développés. Les critères de rusticité, de pes d'ingénieurs et de techniciens de Neyr-
maintenance réduite, de facilité de mon- pic ont dű se maintenir ou se porter à la
tage, de fonctionnement en réseau isolé, pointe du progrès dans de nombreuses dis-
etc., ont pris une importance qu'ils n'avaient ciplines :
pas jusque là.
Mîniturbines — en mécanique des fluides avec l'établis-
La photo ci-contre montre plusieurs turbi-
nes d'une gamme normalisée utilisable sement de méthodes performantes de cal-
sous des basses chutes (5 à 20 m) pour des cul des écoulements dans les turbomachi-
L'augmentation du prix du pétrole a consi- puissances comprises entre 0,3 MW et 1,2 nes (programmes quasi tridimensionnels et
dérablement renforcé l'intéręt des minicen- MW selon les modèles. Ces turbines qui programmes tridimensionnels) ;
trales hyrdroélectriques, notamment dans ont rencontré beaucoup de succès (plus de — en mécanique des structures avec la
les pays en voie de développement non 50 en commande) sont mises en service en mise au point de nombreux programmes
producteurs ou peu producteurs d'hydro- 14 mois avec une livraison sur châssis per- pour les calculs statiques et dynamiques
carbures. mettant un montage en moins d'une se- des composants de turbines ;

22 PCM - FÉVRIER 1983,


Itaipon - Roue de turbine Francis. — en essais sur modèles réduits avec des
mesures précises et des systèmes de traite-
ment de données permettant d'analyser
des phénomènes plus ou moins perma-
nents ou fortement perturbés ;
— en conception assistée par ordinateur
avec, en particulier, la mise au point d'un
système bien adapté à la définition des sur-
Miniturbines normalisées en cours de montage en atelier. faces complexes et d'un très bon pro-
gramme de maillage automatique tridimen-
sionnel ;
— en procédés de fabrication applicables à
des pièces de grandes dimensions (25 m
d'encombrement et plus) et de formes
complexes avec souvent des soudures de
forte épaisseur (200 à 300 mm) à réaliser en
automatique et avec des tolérances d'usi-
nage très serrées ;
— en système de réglage et de commande
continus ou numériques d'une très grande
fiabilité ;
— etc.
La variété des compétences scientifiques et
techniques de haut niveau nécessaire pour
mener à bien les études et la fabrication des
turbomachines hydrauliques, confirme une
nouvelle fois que l'innovation doit trouver
sa place tout autant dans les industries
mécaniques "classiques" que dans les sec-
teurs dits "de pointe". Le titre du présent
article : "La turbine hydraulique" aurait
très bien pu ętre accompagné d'un sous-
titre : industrie évolutive et multidiscipli-
naire.
La Vie du Corps des Ponts et Chaussées
S
E8GS CMSI

KOLM

Le
bonheur-liberté
BOUDDHISME PROFOND ET MODERNITÉ

T e c h n i q u e , bonheur, liberté
(à propos du livre Le bonheur-liberté)

* Presses Universitaires de France, 1982.

par Serge-Christophe KOLM

Comprendre sa situation dans le Nos monde est


prouesses techniques sont filles du
l'un des besoins les plus fondamentaux de
développement économique et de la con-
chaque homme. Cela lui permetnaissance de donner scientifique. Le développement
du sens à ce qu'il perçoit, à ce qu'il est, à ce
économique et l'innovation technique
cette philosophiequi hégémonique
qu'il fait. Cette compréhensionleabsente sous-tend ou est le fruit du capitalisme et du
stoïcisme grec et latin. Cette pen
même troublée, c'est l'angoisse. marché,Présente donc de la liberté d'échanger raît comme (les la principale matrice
et claire, c'est en particulier une efficacité
économies à planification centralisée dernité.sont Individualisme, liberté i
accrue dans l'action. nées bien après et se fondent largement poussée surà l'extrême, quête du bon
l'imitation
L'homme moderne a des besoins particuliè- technique) ; le temps charnière
mocratie, égalité, sont dans les a
e e

rement aigus en cette matière, parce est ici la fin du 18 siècle et le début du 19
qu'il des. stoïciens ; causalité, idée de loi
vit dans un monde et une société àLatrans- science, elle, est fille de la libertéfique,
e
de pen-sont dans leurs explicati
formation rapide, à extrêmes interdépen-sée, et on peut désigner le 16 siècle fluence comme du stoïcisme sur le mond
dance économique et divisions du début
travail de son
et essor moderne. Mais la libéra-
derne, pour toutes ces idées, s'es
des savoirs, gavés d'information tion galo-
est plus généralement la clef par la plus ex-
de multiples voies à diverses p
pante, mais dotés aussi à la fois d'une plicative con- de l'histoire de l'ensemble des as-
Plusieurs de ces voies passent par l
naissance unique du passé et du pects
besoin du monde moderne : libertés tianisme. civi- Pour commencer, le st
e

pressant de prévoir l'avenir, et visant ques conquises au 19 siècle dans nos


Saint pays
Paul donne à cette secte d
d'abord des valeurs abstraites etet a-cultu- dont l'extension ailleurs est l'un élu des l'idée
pro- d'homme universel, do
relles comme le bonheur, ou la liberté blèmes qui actuels essentiels, libérations mauté de natio-
l'individu, de possibilité d
charge en outre de responsabilité. nales, liberté politique qu'est la démocratie, et il en fait ainsi une religion univers
liberté de sentir venant en diverses Maisbouf- d'où viennent ces idées stoïci
fées (Renaissance, Romantisme, Pour années
leur essence 20 centrale, se
Et, sans doute, plus que tout autre a ce
et 60 de ce siècle, etc. ), libérations succes- vraisemblance, de pensées très
besoin l'homme central de la modernité, sives à l'égard des structures familiales, li- où il est né, à l'époque he
dans l'Asie
celui qui se tient et agit au carrefourbération
de ses contre la contrainte d'ignorance
tique, quand des Grecs et des Indie
troix axes moteurs : la connaissance tech-
par l'éducation et la découverte, habitent
grâce à comme sujets des mêm
nique, /'économie, la responsabilité celasociale.
multiples libérations que constituent res. Mais aussi de philosophes gr
Il valait donc la peine d'étudier cette les diverses
ques- augmentations de possibilités deux siècles plus anciens, comm
tion, et il était nécessaire, pour bien fournies
le faire, par les techniques, libération res-
et Pythagore, également d'Asie,
d'aller jusqu'aux limites du problème sentieà àla l'égard des "lois de la nature" ment où, aussi, des Grecs et des In
fois dans la psychologie où il se pose (dont,et comme chacun sait, "on ne sont se libère
sujets du même empire (le pe
dans l'histoire qui a fait ce monde qu'enet nous- leur obéissant"), libération des con-
comparaison très précise des idé
mêmes, c'est-à-dire en profondeur trainteset dans de la misère ou du manque par le
l'extraordinaire proximité de celle
le temps. développement économique, etc. ciens (et autres de leur époque), de
C'est l'une des raisons essentielles qui gore, d'Heraclite, avec celles de
m'ont conduit à faire un pas de plus àCes libertés sont le plus souvent celles
partir sophies d'in- d'origine indienne que so
de ma formation technique et de mondividus, mé- de sorte que cette montée nisme de la li- et surtout le bouddhisme,
tier d'économiste, pour mener une bertétrèsest aussi celle de l'individualisme.
lon- ment sur Le les sujets de la libération, du
gue enquête dans les champs de la pas suivant de l'enquête nous mène
philoso- heur, vers de l'individu
le et de l'homme un
phie, de l'histoire et des connaissances e
12 siècle les en Europe, départ de l'aventure de la causalité et du sentiment de "loi
plus profondes du psychisme humain. continue Le moderne, quand, villes, turelle",
bourgeoi- de la métempsycose (com
sies, universités, franchises, taphore
résultat est l'ouvrage Le bonheur-liberté*, techniques, du fonctionnement de l'e
éducation,
qui a aussi un sous-titre qui s'éclairera plus prennent chez nousCes leur philosophies
essor. sont fondées aux
bas. Encore un grand pas, et nous voici en réaction
dans radicale contre l'hin
l'antiquité, que redécouvrent sans des castes,
cesse autour de l'an 500 avant n
Résumée le plus possible, l'enquête histori-
ces renaissances successives ère, de quand
l'Occi- vivent aussi Pythagore
que s'est déroulée de la façon suivante.
dent, avec, dans ses huit derniers clite, quand naît la philosophie g
siècles.
quand d'autres gigantesques progrès et li-
bérations culturels explosent en Perse, en
Israël et ailleurs : ce moment est le cœur du
prodigieux "âge axial" où aboutissent tou-
tes les racines connues du monde moderne.
Ce bouddhisme est d'ailleurs toujours
Les fils de la mémoire
vivant, en tradition continue ininterrompue l'homme, cet animal informatique
depuis cette époque. Et c'est par des voies
historiques parfaitement connues qu'il en par André-Georges BONNET
est venu à marquer profondément l'esprit
de toute la moitié orientale de l'humanité, Éditions Flammarion
dont il constitue soit presque tout soit une
partie essentielle de la culture (l'hindouisme
n'a chassé le bouddhisme des Indes qu'en
assimilant de larges pans). On ne En peut 1963,pas A. Thiebault, ICPC, définissait bien d'un seul et même cerveau,
comprendre l'Asie sans connaître André-Georges le boud- Bonnet, à propos Georges d'un arti- Bonnet rejoint là les thè
dhisme. J'ajouterai que si les seules cle régions
qu'il venait de publier comme Laborit." u n e
dont l'économie continué à croître p e r s o n n dansa l i t é a t t a c h a n t e e t a f f i r m é e , L'ordinateur, c'est en fait une disso
notre crise actuelle sont explicitement t r a v a i l l e u r a ceth a r n é , d o u é d ' u n r e m a r - artificielle de la partie supérieure
fortement bouddhistes (Japon,q Corée, u a b l e e s p r Tai- i t d ' a n a l y s e s y s t é m a t i q u e , veau qui est mise en machine ave
wan, Hong Kong, Singapour, zones M . B o urbai-
n n e t p r é s e n t e ici a v e c b r i o e t multiplication absolue de son pote
nes de Thaïlande et de Sri Lanka), ces n'est o u s u n e p l u m e r e m a r q u a b l e u n e s y n - de fonctionnement et de traiteme
sans doute pas fortuit. t h è s e d e l ' e n s e m b l e d e s p r e m i e r s p o n t s - l'information (un ordinateur puissa
t y p e s p o u r a u t o r o u t e s r é e l l e m e n t s t a n - toute l'œuvre de Balzac en moins
De plus, le bouddhisme est un enseigne- d a r d i s é s e t p e n s é s r a t i o n n e l l e m e n t minute i). Mais le cerveau supérie
ment extrêmement hiérarchiséc osurm mlee plan ils d o i v e n t l'être a u p a y s d e tionnant séparé, ne risque-t-on pas d
de la connaissance et de "l'avancement", D e s c a r t e s " . tir à une déshumanisation de la ration
et son plus haut niveau, le "bouddhisme et l'auteur d'expliquer : " P o u r u n o r d i
profond" (ou analytique, ou scientifique) V i n g t a n s p l u s tard, R o b e r t C l a r k e é c r i t t e u r s t r a t é g i q u e d e la p o l i t i q u e d e dis-
est aussi la partie la plus avancéed de a n toute
s le M a t i n : " o n n e c o m p t e p l u s l e s s u a s i o n , u n m i l l i o n d e m o r t s p a r la
la pensée orientale. Ce "bouddhisme l i v r e s s upro- r l ' h o m m e e t l ' i n f o r m a t i q u e . d é f l a g r a t i o n i m m é d i a t e d ' u n e b o m b e
fond" est une philosophie psychologique, L e s fils d e la m é m o i r e d ' A n d r é - G e o r g e s H , c e n ' e s t q u ' u n n o m b r e d e s e p t chif-
un savoir sur le psychisme sans pareil B o n n e t edes t l e p l u s r i c h e , l e p l u s d e n s e , fres d a n s l e s é q u a t i o n s , u n a u t r e m i l -
loin dans le monde, assorti de techniques le p l u s clair a u s s i q u i s o i t p a r u d e p u i s l i o n d a n s la s e m a i n e q u i suit, c ' e s t
mentales d'auto-connaissance l o n etg t d'auto-
e m p s " . u n a u t r e n o m b r e . C e n e s e r a j a m a i s
formation. Ce n'est en rien une religion. l ' e f f r o y a b l e c h e m i n d e c r o i x d ' u n e ville
Bel esprit en vérité, qu'André-Georges c o m m e L y o n a g o n i s a n t d a n s l e s b r û l u -
La philosophie bouddhique (du sanskrit Bonnet : séduisant, pointu, rationnel
b o u d d h i , sagesse, connaissance pro-mais en même temps sensible r e s e t l e s s en y n c o p e s . L e r é g u l a t e u r n a t u -
diable, r e l d e l a p e nets é e h u m a i n e q u i é t a i t s o n
fonde) ne peut manquer d'interpeller forte-
plein d'humour. é m o t i v i t é , la r e c h e r c h e d u plaisir, la
ment l'homme moderne qui en prend con-
naissance, à tel point qu'elle paraît Alorsfaite ces fils de la mémoire, déjàf ulei t titre e d e v a n t la d o u l e u r , d i s p a r a i t s a n s
pour répondre à ses questions les intrigue.
plus pro- Comment faut-il le lire, r lee t filo u ou r , les i l ' o r d i n a t e u r " o p è r e t o u t
fondes. Le bouddhisme se définitfils comme ? Au début le on serait tenté de lire s e u lel " . fil,
"
moyen de diminuer-les souffrances que l'onet insa- tient, tel le fil d'Ariane pour Par avan- ailleurs, pour André-Georges
tisfactions, ce qui ressemble, en plus cer à petits intel- pas dans le dédale informati- la pensée étant basée sur la mémo
ligent, à notre recherche du bonheur. que, et puis Il petit à petit la filiation n de la
' y a p a s d e c r é a t i o n s a n s m é m o i r e " , il
propose pour cela la libération, machine
écho de et de l'homme s'impose. rejoint d'ailleurs là des thèses phil
notre obsession. ques deanciennes, puisqu'on retr
L'ambiguïté est bien sûr une espièglerie
psychi- C'est une provocation àmodèle
Mais il met l'accent sur la libérationl'auteur. l'ordina- de cette pensée sous la fo
L a t h é o r i e d e l a r é m i n i s c e n c e " chez
teur, cette "pauvre" machine qui " saisit
que, à l'égard des désirs insatisfaisab/es, des
des illusions pénibles, des mytheslangages asservis-forme/s et non la signification Platon des (cf. Le Menon), que se passer
sants : précisément la liberté que langages, qui saisit le signifiant et non le l'homme aura mis sa mémo
nous lorsque
n'avons pas encore su conquérir.signifié. Il propose Impossible donc de traduire de lui-même, le titre ne pensera-t-ilplus, n
à cette fin des moyens tout à fait ration-du livre en informatique dans son il ambi- plus de jugements, de projets,
ne/s, des méthodes mentales tout guïté. à fait Mais cette joie un peu naïve niveau du collectif, les peuples ou les é
scientifiques, appliquant donc gamin nos techni- qui a fait une bonne farce risquent-ils
à la pas de tomber dans une d
ques généra/es les plus efficaces au champ
machine, cet humour un peu désabusé, dance totale ?
où nous en avons le plus besoin, est-ce où notrela seule arme qui nous reste Va-t-on face assister à à une mue de notre
progrès est le plus en retard grâcel'ordinateurà notre ? Car le propos d'André- ture ? " A l a q u e s t i o n v o u s a v e z d i t c u l -
prodigieuse avancée par ailleurs Georgesdans les Bonnet est d'analyser t lau r menace e ? l ' i n f o r m a t i q u e s o r t la m i t r a i l l e u s e
sciences de la matière et leurs applications.
que représente l'ordinateur dansd ela société s e s i m p r i m a n t e s e t r é p o n d p a r le
Enfin, sa très radicale théorie du moderne, "soi" (je, à partir de l'analogie du fonction- d i l e m m e d e l ' i n d i v i d u e t d u g r o u p e " .
moi) permet de résoudre les contradictionsnement de la machine et du cerveau Paranoïa
humain,collective ou schizophré
les plus cruelles de la pensée occidentale,
puisque l'homme, lui-même est devenu duelle ? un
comme celle entre la causalité,animal le détermi- informatique grâce au pithécanth- L'informatique, renouvelle-t-elle,
nisme, d'un côté, et la liberté de l'autre,
rope. En effet, en inventant le pré-langage, prétend André-Georges Bonnet
donc entre la science et la liberté,avec ou celles environ une vingtaine de syllabes menaceà symboliste : faire de l'ho
gui peuvent surgir, avec parfois des 1 700 consé- générations de nous (l'auteur hochet utilisecreux du savoir. Pérem
quences historiques gigantesques, la génération entre la comme unité de mesure André-Georges à Bonnet n'affirme
liberté et le bonheur. remonter le temps), ce mammifère mieux supé- interroger, et la question qu
rieur a fait accéder le cerveau humain cosmique, à un risque bien de rester un
Donc, compréhension de notre fonctionnementsituation et de type informatique. tion sans réponse.
de notre histoire, connaissance de la moitié
orientale de l'humanité, solutionC'est de problè- le développement des parties Au fil supé- des pages, André-Georges B
mes personnels, sociaux et culturels rieures parmi du cerveau qui est le support capte de la notre attention, il séduit, il a
ifs plus graves : raisons pour connaître rationalité le et du cerveau informatique, fois, il dérange ce souvent. Il marche
bouddhisme profond", ses idées, développement
leur ef- se surimposant rement au cerveau hors des sentiers battus,
primitif qui règle la vie (sensations,
fet et leur histoire, les réflexions et proposi- offre affecti- un ouvrage original qui vaut d
tions qu'il peut inspirer ou fonder. vité,m motricité, survie, etc..) mais et médité. il s'agit M.C.

PCM — F F V R I P R 1QQQ 25
DECISIONS
M. Jean-Claude SCHUHL, IPC, à la direc- remis à la disposition de son administration
tion départementale de l'équipement des d'origine et affecté au SETRA, départe-
er
Bouches-du-Rhône, est à compter du 1 ment ouvrages d'art.
M. René MOINARD, IPC, à la direction de décembre 82, pris en charge par la ville de Arręté du 10 février 1983.
er
la construction est à compter du 1 février Marseille pour y exercer les fonctions de
1983, pris en charge par la société anonyme Directeur de l'architecture au sein de la M. Alain VILLARET, ICPC, Directeur
immobilière d'économie mixte du Fond des direction générale des services techniques départemental de l'équipement des Bou-
Groux à Malakoff, pour y exercer les fonc- de la ville. ches-du-Rhône, est à compter du 20 sep-
tions de Directeur. Arręté du 24 janvier 1983. tembre 1982, détaché auprès du Ministère
Arręté du 5 janvier 1983. de la recherche et de l'industrie en qualité
M. Philippe RAULIN, IPC, en service déta- de délégué aux affaires régionales.
M. François LE PICARD, IPC, adjoint au ché auprès de Gaz de France est à compter Arręté du 17 février 1983.
er
Dr. départemental de l'équipement de du 1 octobre, maintenu dans la męme
l'Oise est à compter du 16 janvier 83 chargé position pour une période de 5 ans éven-
par intérim des fonctions de Directeur tuellement renouvelable à la société SOFRE- M. Barthélémy RAYNAUD, IPC, est à
er

départemental de l'équipement de l'Oise. GAZ. compter du 1 décembre 1982, placé en


Arręté du 11 janvier 1983. Arręté du 31 janvier 1983. service détaché auprès de la commune de
Paris pour une période de 5 ans, sur un
emploi de Directeur Général de la Ville de
M. Michel GIACOBINO, IPC, chef de M. Pierre CATELLA, ICPC en service déta- Paris pour y ętre chargé des fonctions de
l'atelier central de l'environnement à la ché auprès du Ministère de la Santé, est à directeur de la construction et du loge-
er
délégation de la qualité de la vie, est à compter du 1 février 83, réintégré dans ment.
er
compter du 1 février 83 mis à la disposi- son corps d'origine en vue d'un détache- Arręté du 17 février 1983.
tion du Ministère de la Recherche et de ment auprès de la Confédération nationale
l'Industrie auprès du Directeur Général de du crédit mutuel pour y exercer des fonc-
l'Industrie pour exercer les fonctions de tions de direction. M. Bernard LARROUTUROU, IPC, est à
er

secrétaire permanent adjoint du plan cons- Arręté du 31 janvier 1983. compter du 1 février, pris en charge par
truction. l'institut national de recherche en informa-
tique et automatique (INRIA) en qualité
Arręté du 11 janvier 1983. M. François HANUS, IPC, en disponibilité
er
chercheur.
est à compter du 1 novembre 82, réinté- Arręté du 17 février 1983.
M. Maurice PRUVOST, IPC, Directeur des gré en vue d'un détachement pn qualité
Études à l'École Nationale des Ingénieurs d'ingénieur conseil auprès du Crédit Lyon-
des travaux publics de l'État est à compter nais. M. Bernard SCHAER, IPC, à la direction
er
du 1 mars 83 mis à la disposition de l'insti- Arręté du 31 janvier 1983. départementale de l'équipement de Meur-
er

tut de recherche des transports en qualité the-et-Moselle est à compter du 1 février


d'adjoint sectoriel au chef du centre d'éva- 83, pris en charge par la SNCF.
M. Jean-Claude GAZE AU, IPC, à la Direc- Arręté du 17 février 1983.
luation et de recherche des nuisances et de tion départementale du Val-de-Marne, est à
l'énergie (CERNE). er
compter du 1 février 83, mis à la disposi-
Arręté du 11 janvier 1983. tion du Ministère de la recherche et de
l'industrie, pour y ętre chargé de la direc-
M. Jean LEFEBVRE de la BOULAYE, tion des industries chimiques textiles et NOMINATIONS
IPC, en disponibilité est à compter du 1 er
diverses de la sous-direction chimie organi-
décembre 82 réintégré dans son adminis- que-caoutchouc et plastiques. Les IPC, dont les noms suivent, affectés
tration d'origine et affecté à la direction de Arręté du 3 février 1983. provisoirement à l'ENPC reçoivent à comp-
l'urbanisme et des paysages en qualité er
ter du 1 février 1983 les affectations sui-
d'adjoint au sous-directeur des opérations M. Pierre AVRIL, IGPC, à l'inspection vantes :
d'urbanisme. générale de gestion est à compter du 1 er

Arręté du 12 janvier 1983. janvier 1983, chargé conjointement avec


e e
M. DELAUNAY des 7 et 8 circonscrip- M. Alain GAUTIER, ICPC, à la direction
M. Emile QUINET, ICPC, chef du service tions territoriales d'inspection générale. départementale de l'équipement des Alpes-
er

d'analyse économique et du plan est à Arręté du 3 février 1983. Maritimes, est à compter du 1 février
compter du 16 janvier 83 réintégré dans son 1983, nommé chef du service maritime de
corps d'origine et affecté à l'école Natio- M. Jean-Pierre WEISS, IPC, en service navigation du Languedoc-Roussillon.
nale des Ponts et Chaussées en qualité détaché auprès de l'assistance publique de Arręté du 27 janvier 1983.
d'enseignant chercheur, pour exercer les er
Paris, est à compter du 1 janvier 1983,
fonctions de chef du département d'ensei- réintégré dans son administration d'origine M. Pierre DONJON de SAINT-MARTIN,
gnement de recherche d'économie et de en vue d'un détachement auprès de l'asso- ICPC, adjoint au directeur départemental
sciences sociales. ciation française des célébrations nationa- de l'équipement du Puy-de-Dôme, est à
Arręté du 14 janvier 1983. les pour y exercer les fonctions de directeur er
compter du 1 mars 83, nommé direc-
général des travaux de la mission d'études teur départemental de l'équipement de la
M. Philippe ARTO, IPC, en stage post- et de préfiguration de l'exposition univer- Mayenne.
scolaire aux USA, est à compter du 1 er selle. er
Arręté du 1 février 1983.
décembre 82, mis à la disposition du Minis- Arręté du 8 février 1983.
tère de la recherche et de l'industrie en qua- MM. Pierre ARISTAGHES : Service Cen-
lité de chargé de mission au sein du service M. Emmanuel BOUCHON, IPC, mis à la tral Technique des Ports Maritimes et des
financement. disposition du Ministère de la recherche et Voies Navigables - Division Ports Mariti-
Arręté du 24 janvier 1983. er
de l'industrie, est à compter du 1 février, mes.
p r . M — F É V R I E R 1QR3 J
Jean-Marc BONNET : Direction Dépar-
tementale de Meurthe-et-Moselle - Chargé
du Groupe "Grands Travaux". J. Berthier, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées
Bernard CAILLAUD : Maintenu à l'ENPC est nommé
jusqu'au 30 juin 1983 inclus. Directeur des Routes
Alain CORFDIR : Service Technique des
Phares et Balises - Chargé de l'arrondisse-
ment opérationnel. Né le 7 décembre 1933.
Antoine DAMBRINE : Direction des Rou-
tes - Sous-Direction des Études et des Pro- CARRIÈRE
grammes, chargé du Bureau "Affaires Ur-
baines". — Arrondissement de Saint-Quentin du service
des Ponts et Chaussées de l'Aisne jusqu'en no-
Marc DELAYE : Direction Départementale vembre 1961.
de l'Équipement de l'Yonne - Chargé de — Laboratoire Central des Ponts et Chaussées de
l'arrondissement fonctionnel. Paris jusqu'en septembre 1973, d'abord comme
Antoine FREROT : Direction de la Préven- responsable de recherches dans le domaine de la
tion des Pollutions pour ętre mis à la dispo- technique routière, de la mécanique des roches,
sition du Centre d'Enseignement et de Re- de la construction des tunnels, puis à partir de
cherche de l'ENPC (CERGRENE).
Jacques FRIGGIT : Maintenu à l'ENPC 1967, comme adjoint au Directeur chargé des laboratoires régionaux.
jusqu'au 31 mars 1983. — Service régional de l'Équipement de la région parisienne (devenu ensuite
Direction Régionale de l'Équipement d'Ile-de-France) jusqu'en décembre 1976,
Damien LAMBERTON : Affecté à l'ENPC comme responsable de la division technique : réalisation de très grands ouvra-
(Centre d'Enseignement et de Recherches ges d'art, premiers ouvrages français de protection contre le bruit, mise en place
de Mathématiques appliquées, CERMA). de systèmes de surveillance et de régulation du trafic sur les pénétrantes auto-
Daniel PENDARIAS : Direction Régionale routières, première expérience française de contrôle d'accès sur l'autoroute A1.
de l'Équipement "Champagne-Ardennes" - — Directeur du SETRA, Service d'Études Techniques des Routes et Autorou-
Chargé de mission auprès du Directeur. tes, chargé de toutes les études générales relatives au réseau routier national et
Hervé PHILIPPE : Direction Départemen- au réseau autoroutier.
tale de l'Équipement de l'Aube - Chargé de
l'arrondissement opérationnel. DECORATIONS
Olivier PIET : Service de la Navigation du — Chevalier du mérite (décret du 24 mai 1972).
Nord et du Pas-de-Calais - Chargé de l'ar- — Chevalier de la légion d'honneur (décret du 3 avril 1980).
rondissement technique de Douai.
Gilles PINDAT : Direction de l'Administra-
tion Générale - Chargé de mission au sein
de la Mission "Tęte Défense".
Bernard SCHWOB : Direction Départe-
mentale de l'Équipement du Haut-Rhin - Michel Fève, I n g é n i e u r G é n é r a l d e s P o n t s e t C h a u s s é e s
Chargé de l'arrondissement fonctionnel. est nommé à la SNCF Directeur Général adjoint,
Arręté du 24 février 1983. chargé des affaires commerciales
M. Raymond DELATRONCHETTE, IGPC,
chargé de la Division Études de Réseaux
Urbains (DERU) à la Direction Régionale de Né le 26 avril 1931.
l'Équipement "Ile-de-France" est, à comp-
er
ter du 1 mars 1983, nommé au sein du CARRIÈRE
męme service Conseiller Technique auprès
du Directeur Régional de l'Équipement "Ile- — D'octobre 1957 à mai 1961, affecté au Service
de-France". Ordinaire et Maritime des Ponts et Chaussées de
Arręté du 28 février 1983. Bougie (Algérie).
— De mai 1961 à novembre 1962, Directeur des
Travaux du Port Autonome d'Alger.
M. François LEVY, IGPC, à la mission spé-
— De novembre 1962 à juillet 1968, affecté au
cialisée d'Inspection "Urbanisme" est, à
er Service Maritime du Nord, puis au Port Auto-
compter du 1 mars 1983, nommé Prési-
nome de Dunkerque à sa création.
dent de la Section "Urbanisme, Architec-
ture et Habitat" du Conseil Général des
D'abord Directeur de l'Outillage puis Directeur de l'Exploitation du Port.
Ponts et Chaussées.
— De juillet 1968 à mars 1971, Conseiller Technique au Cabinet du Ministre de
Arręté du 15 mars 1983.
l'Équipement, chargé des problèmes d'équipement.
— Depuis mars 1971, Directeur des Routes et de la Circulation Routière (Minis-
M. Jean-Claude DEMOUY, IPC, à la Di- tère des Transports).
rection Départementale de l'Équipement du
er
Pas-de-Calais, est, à compter du 1 janvier
1983, nommé au sein de la męme Direc- DÉCORATIONS
tion, Ajoint au Directeur, chargé des Pro- — Chevalier de l'ordre national du mérite (décembre 1969).
grammes. — Chevalier de l'ordre national de la légion d'honneur (mars 1975).
Arręté du 16 mars 1983. — Officier de l'ordre national du mérite (octobre 1977).
— Commandeur de l'ordre national du mérite (juillet 1982).

mÊM\\ iTT ni 11 Z L
La présente réunion est pour moi l'occasion
de vous dire quelques mots au sujet de no-
tre école à laquelle vous avez bien voulu
aujourd'hui par votre présence confirmer
l'intéręt que vous portez. Notre école est en
pleine mutation. Les réflexions qui ont été
menées depuis plusieurs années débou-
chent maintenant sur une réforme pro-
fonde de son système d'enseignement qui,
MUTATIONS PROMOTIONS plus encore que par le passé, s'attachera à
conférer aux études le haut niveau scientifi-
que et technique qui a fait son renom — en
Les ingénieurs en chefs des PC dont les accordant une place accrue à la recherche
noms suivent, sont promus Ingénieurs — ainsi qu'à veiller à l'épanouissement de
généraux des PC. la personnalité de chaque étudiant en le
M. Henri COLIN, IPC, à la direction dépar- MM. Jacques MICHEL mettant notamment en étroit contact dès
tementale de l'équipement de la Dordogne Alphonse FOLACCI son passage à l'école avec les réalités socio-
est muté à la direction départementale de Robert VION économiques des milieux professionnels
l'équipement de la Guadeloupe, en qualité Marcel DUSSINE dans lesquels il est appelé à intervenir.
d'adjoint au Directeur. Henri BOUMENDIL Au-delà de la formation initiale, l'école se
Arręté du 18 février 1983. Marcel PRADE préoccupe, de manière croissante, de la re-
Raymond DELATRONCHETTE. cherche. Dans ce but, en plus des centres
Arręté du 19 janvier 1983. déjà existants pour lesquels l'école est as-
M. Jean-Michel LANNUZEL, IPC, à la
direction départementale de l'équipe- sociée à d'autres établissements d'ensei-
er
ment du Finistère est à compter du 1 avril gnement supérieur, l'école a ces dernières
1983, muté à la direction départementale années créé des centres propres de recher-
de l'équipement d'Ille-et-Vilaine, en qualité DÉCÈS che, qui s'attachent à concilier recherche
d'adjoint au Directeur. théorique et applications concrètes.
Arręté du 3 féyrier 1983.
Nous avons le regret de faire part du décès | L'École a également largement développé
M. Christian BOURGET, IPC, au CETE de de nos camarades | son action de formation continue tant en
er
| Eugène HOFFMAN, le 3 janvier 1983
Lyon, est à compter du 1 février 1983, France qu'à l'étranger, et comme pour la
j André LESBRE, le 17 janvier 1983.
muté à la direction régionale de l'équipe- recherche, en collaboration avec l'Associa-
ment Ile-de-France pour y ętre chargé du tion des anciens élèves. Par cette action
groupe Informatique régional. | Nous présentons à leurs familles toutes nos l'école assume le rôle qui est le sien en ma-
Arręté du 4 février 1983. | condoléances. _ tière de formation et de diffusion nationale
et internationale des techniques françaises.
La publication d'ouvrages écrits constitue
tout naturellement le prolongement d'une
telle activité. La sortie de l'ouvrage qui est
aujourd'hui l'occasion de nous réunir en re-
P R É S E N T A T I O N DU LIVRE présente un évident témoignage. Ponts de
e
France est en effet le 40 ouvrage édité par
" P O N T S DE F R A N C E " les Presses de l'École Nationale des Ponts
et Chaussées.

Dans le męme esprit l'école s'appuie égale-


ment sur les supports audiovisuels pour
Discours d e Jacques T A N Z I faire connaître les techniques et les compé-
tences des organismes français concernés
D i r e c t e u r d e l'E.IM.P.C. tant dans notre pays qu'à l'étranger. L'en-
semble de cette activité, renforcée par les
réformes en cours à l'école confirme que
notre action s'inscrit bien dans le cadre de
Mesdames, Messieurs, l'avant-projet de loi d'orientation de l'en-
seignement supérieur élaboré sous l'auto-
En tant que Directeur de l'École Nationale i rite de Monsieur Alain Savary, Ministre de
des Ponts et Chaussées, je suis très heu- l'Éducation Nationale.
reux de vous accueillir aujourd'hui, en vous Avant de vous projeter l'allocution filmée
remerciant très vivement d'avoir bien voulu de Monsieur Charles Fiterman, nous avons
accepter si nombreux l'invitation qui vous a cru intéressant de vous présenter un exem-
été faite de célébrer avec nous la publica- ple concret de l'activité audiovisuelle de
tion de l'ouvrage Ponts de France. l'école sur le thème des ouvrages d'art qui
Monsieur Charles Fiterman, Ministre d'État, nous réunit aujourd'hui. Ce document de
Ministre des Transports, avait bien voulu 12 minutes, qui porte sur le thème des
accepter de présider personnellement la ponts poussés, a été conçu et réalisé en
présente manifestation ; malheureusement étroite concertation avec plusieurs grandes
il s'est trouvé dans l'obligation il y a 48 heu- entreprises françaises de travaux publics et
res d'accepter de participer à une réunion avec les conseils du Service d'Études Tech-
intergouvernementale qui se déroule à niques des Routes et Autoroutes.
cette heure-ci à Bruxelles. Il a tenu toute-
fois à ętre des nôtres par l'image et par la
voix et a à cet effet enregistré hier soir
męme une allocution filmée qui vous sera
projetée d'ici quelques minutes. Il a par ail-
leurs demandé à son Directeur de Cabinet,
Monsieur Claude Martinand, de prononcer
en son nom le discours qu'il avait préparé à
votre intention. Jacques Tanzi.
A Paris, sont organisés régulièrement des
colloques internationaux regroupant plu-
Discours de Guy G I R A U D A T sieurs centaines d'experts du monde en-
tier.
Président A A - ENPC En mai 1984, aura lieu le colloque "Routes
et Développement", auquel, Monsieur le
Ministre, vous avez bien voulu accorder
Monsieur le Ministre d'État, Je disais tout à l'heure notre Maison fidèle votre patronage.
L'École Nationale des Ponts et Chausées, à sa vocation originelle et fière de son évo-
lution. Mais la transmission des connaissances et
sa Direction, ses Élèves et ses Anciens Élè- des techniques suppose des véhicules...
ves sont particulièrement heureux de vous Il est un domaine particulier oů l'École a
souhaiter la bienvenue dans ces murs et nettement marqué ses capacités d'adapta- Demain, sans doute, nous développerons
très fiers du témoignage d'intéręt et de tion. Je veux parler de la formation conti- l'audiovisuel ; nous avons d'ailleurs com-
nue, et de son prolongement dans l'action mencé avec un montage "Ouvrage d'Art"
sympathie que votre présence veut bien
internationale. réalisé en étroite synergie avec l'Adminis-
leur manifester. Soyez-en vivement remer-
tration et les entreprises, (synergie et...
cié. Un établissement d'enseignement supé- participation).
Je saluerai aussi les nombreuses personna- rieur comme le nôtre ne peut remplir vala-
blement sa mission en limitant ses efforts Mais le livre restera un véhicule privilégié de
lités qui nous ont fait l'honneur de répon-
aux trois ou quatre années pendant lesquel- la culture et du savoir.
dre à notre invitation.
les ses élèves le fréquentent. "Ponts de France" est à ce jour le fleuron
Fière de son âge notre École l'est encore
L'ayant compris très tôt, l'École des Ponts de nos Presses encore adolescentes et
plus d'avoir su tout à la fois rester fidèle à
a mis en place et développé un Départe- c'est pourquoi nous tenions à donner quel-
sa vocation originelle et s'adapter aux évo-
ment consacré à la Formation Continue. que importance aux débuts officiels de
lutions incessantes.
celles-ci et à la présentation de celui-là.
Fidèle à sa vocation, elle fournit à la Nation
les cadres techniques supérieurs en charge Ayant ouvert sa formation initiale à de Il faut féliciter très sincèrement l'équipe
de son équipement, au sens le plus large du nombreux étudiants étrangers, l'École se qui, sous la direction de Monsieur l'Ingé-
terme. devait de développer de męme le côté inter- nieur Général Guy Grattesat a composé cet
national de la formation continue. hymne à l'ouvrage d'art :
Assure à ses élèves un très haut niveau
scientifique dans les disciplines fondamen- Les sessions classiques sont bien entendu Auguste Arsac, Anne Bernard-Gely, Jean
tales ; l'approfondissement d'un domaine ouvertes à tous. Mais deux types d'action Berthier, Georges Darpas, Michel Lauras,
technique particulier résolument ancré spécifiques concernent l'étranger. Maurice Le Franc, Jean Mesqui, Georges
dans le concret ; de solides bases d'écono- Reverdy, Jacques Roche.
mie et de gestion ; et aussi une large ouver- A la demande de gouvernements ou d'ad-
ministrations, des cycles particuliers sont Ils ont tous, je crois, bien mérité notre
ture vers les divers aspects des rapports reconnaissance.
sociaux. organisés en France pour les Ingénieurs des
pays concernés, francophones et voisins Je n'aurai garde d'oublier Monsieur Fève à
tels l'Algérie. qui ce livre doit beaucoup, et pas seule-
Mais la formation de nos Ingénieurs serait ment la préface.
incomplète si elle ne comportait pas un vo- En outre, l'École organise chaque année de
let d'enseignement par et à la recherche, "Ponts de France".
10 à 20 sessions à l'étranger, en langue
forme privilégiée de travail personnel en française ou anglaise, en étroite liaison Hymne à l'ouvrage d'art, hymne aussi à
profondeur et creuset des futures techno- avec gouvernements, administrations ou l'innovation, au génie de nos prédéces-
logies de pointe. établissements d'enseignement supérieur. seurs.
"Ponts de France", ce livre qui nous réunit Les thèmes choisis le sont par nos partenai- Alors poursuivons dans la voie de nos An-
aujourd'hui, est un hymne à l'esprit d'inno- res, et les programmes arrętés en commun. ciens et que vivent les Ponts !
vation de nos prédécesseurs.
Et je crois profondément l'innovation tout à
la fois fille et mère de la recherche. Photo OROP
Dans une économie mondialement pertur-
bée, face à la montée de la concurrence de
pays, encore pour quelque temps, moins
industrialisés que nous, il est vital de pré-
server et accroître notre avance scientifique
et technique partout oů cela se peut.
Pour qu'il en soit ainsi tous les efforts doi-
vent ętre faits en harmonieuse conver-
gence.
Notre École quant à elle participe à des
Centres de Recherche communs tel celui
de géologie de l'Ingénieur avec l'École des
Mines, ou le Laboratoire Mécanique des
Solides, avec l'École Polytechnique et à
nouveau l'École des Mines.
Nous entendons poursuivre ces efforts, en
conservant notre personnalité spécifique
mais, en développant notre coopération
avec les autres organismes du "Secteur" :
Ecole des TPE, CSTB, IRT, CETUR.
Et bien sűr, de façon toute privilégiée, avec
notre "grand garçon" le LCPC.

L Ecole se sent vocation à ętre partie pre-


nante aux programmes mobilisateurs de
recherche dans les domaines de sa compé-
tence tel celui sur les transports terrestres
Que vous évoquiez. Monsieur le Ministre
d
'Etat, ce 24 mai à Nantes.

29
Discours de Claude MARTINAND
Directeur de Cabinet
du Ministre des Transports

M o n s i e u r le P r é s i d e n t , — un livre de culture et d'art. S'adressant à d'entretien des ouvrages d'art auxquels


M o n s i e u r le D i r e c t e u r , un public très large, je ne doute pas, en toutes les études économiques nous con-
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, particulier, qu'il donne envie à certains de duisent à apporter une attention accrue et
nos jeunes de s'orienter vers des carrières renouvelée.
Je voudrais tout d'abord, au nom du Minis- techniques indispensables à la nation et à Dès lors, une école comme celle-ci doit
tre d'État, Ministre des Transports, vous participer ainsi a leur tour à la poursuite naturellement former — c'est sa vocation
remercier de votre invitation et saluer à d'une tradition, au développement d'un — des spécialistes de haut niveau dans le
mon tour les nombreuses personnalités ici savoir-faire, déjà si riches. domaine du génie civil et tout spécialement
présentes. Cela m'amène tout naturellement à dire un dans le secteur des ouvrages d'art, qui
C'est pour moi un grand plaisir de revenir mot des problèmes pour une part nouveaux nous rassemble aujourd'hui.
aujourd'hui dans cette École que je connais qui nous sont aujourd'hui posés au plan de
bien puisque j'ai représenté les ingénieurs la formation et de la recherche.
des Ponts et Chaussées à son Conseil de Nous vivons en effet, vous l'avez évoqué, MM. Josse - Fève - Gerbaldi - Marti
Perfectionnement durant neuf ans, et d'y M. le Président, dans un monde en muta-
revenir en particulier à l'occasion de la tion. Les contraintes liées à la crise, l'aigui-
publication de cet ouvrage, "Ponts de sement de la concurrence internationale, la
France", qui témoigne et illustre des plus nécessité de promouvoir progressivement
beaux fleurons de ses anciens élèves. un nouveau type de croissance, des exi-
gences qui s'affirment plus fortement en
Je sais la somme de travail que représente matière de préservation de l'environne-
un tel ouvrage. Le résultat en est tout à fait ment, de lutte contre les nuisances, de
remarquable, et le Ministre m'a chargé d'en sécurité, tout cela comporte des implica-
féliciter en son nom toute l'équipe qui y a tions directes et importantes dans un sec-
participé, sous la direction de Guy Gratte- teur comme le nôtre et appelle à dévelop-
sat et avec le soutien actif de Michel Fève. per un effort sans précédent, qui soit à la
fois un effort d'adaptation et d'innovation.
Collectif, cet ouvrage l'est aussi par
l'ampleur et l'intéręt de l'śuvre dont il rend
compte : il met en effet en évidence la ri- Cet effort doit, à notre sens, répondre à
chesse tout à fait exceptionnelle de notre trois exigences essentielles que le Ministre
patrimoine, les efforts persévérants, les vient d'aborder dans son propos et que
évolutions, les progrès dont il témoigne ; la vous me permettrez de développer briève-
contribution irremplaçable de quelques ment devant vous :
grands noms comme Navier, Eiffel, Sé- La première exigence réside, me semble-t-
journe, Perronet, Freyssinet ou Caquot ; et il, dans un élargissement du champ des
de manière générale, la place qu'a su pren- compétences.
dre notre pays, au tout premier rang, dans
la conception et la construction des ouvra- Notre administration a dans ce domaine
ges d'art et des infrastructures de trans- forgé au cours des temps un réseau sans
ports en général. égal dans la plupart des pays appuyé sur les
grands services techniques du Ministère
A une époque oů les préoccupations d'in- des Transports et l'armature solide des
sertion de ces infrastructures dans leur en- laboratoires des Ponts et Chaussées, des
vironnement sont plus sensibles, ce livre Centres d'Études Techniques de l'Équipe-
contribuera à mieux faire connaître le beau ment et des Directions Départementales de
métier d'ingénieur constructeur, de bâtis- l'Équipement.
seur. Il témoigne de ce que la maîtrise
d'une technique, c'est aussi l'aptitude à Ce réseau doit ętre maintenu à un excellent
construire des ouvrages qui soient beaux et niveau de compétence, pour permettre à
hardis, et qui participent pleinement à l'État d'assumer ses responsabilités de maî-
l'aménagement et à la mise en valeur du ca- tre d'ouvrage des infrastructures nationa-
dre qui les entoure. les. Il doit aussi faire face à des tâches dont
l'importance est appelée à croître, par
Livre sur les ouvrages d'art, ce livre est exemple en matière de gestion du patri-
aussi — et ce n'est pas son moindre mérite moine, de surveillance, de préservation et
Mais en męme temps, dans le contexte que devoir en męme temps contribuer à leur ori- Celle-ci joue en effet — et est appelée à
je viens de rappeler, oů les aspects techni- ginalité et à leur richesse. Et je sais que jouer — un rôle essentiel. Elle constitue en
ques et économiques sont multiples et ten- c'est là une préoccupation d'ores et déjà outre une occasion privilégiée d'échanges
dent à s'interpénétrer, nous devons avoir le prise en compte dans la réorganisation en entre gens de provenances et d'expérien-
souci de former des ingénieurs généralis- cours des enseignements de l'ENPC. ces diverses, en activité dans des situations
tes, ou des "gestionnaires", au service des variées, dans le secteur privé comme dans
décideurs et de la collectivité dans son en- le secteur public, mais tous animés du
semble. La recherche de solutions à ce problème, męme souci et du męme besoin de mieux
Cette dualité d'objectifs entre la volonté de en męme temps que la nécessité d'une maîtriser leur technique, maîtrise qui est
maîtriser des domaines toujours plus larges mise à jour constante des connaissances, devenue plus que jamais une śuvre collec-
et de posséder des secteurs difficiles com- doit aussi conduire à développer l'effort tive.
plique évidemment la conception de nos engagé dans le domaine de la formation
écoles d'ingénieurs, mais elle me paraît c o n t i n u e
- Photo OROP Disant cela, je pense notamment aux ingé-
nieurs de l'administration dont il est sans
doute souhaitable — et nous entendons y
veiller — qu'ils puissent encore davantage
participer à ce mouvement de formation
continue et au carrefour d'expériences qui
peut l'entourer.

La seconde exigence, c'est l'exigence d'un


effort important dans le domaine de l'Inno-
vation et de la Recherche, effort dans le
cadre duquel une École comme celle-ci a
naturellement un rôle à jouer.
Vous avez rappelé, Monsieur le Président,
que le développement de cet effort de re-
cherche était une des priorités que s'était
fixé ce Gouvernement, et c'est une priorité
qui vaut tout particulièrement dans un sec-
teur oů nous avons une place de choix à
défendre et qui est, au demeurant un des
premiers secteurs industriels à l'exporta-
tion.

Nos techniques doivent sans cesse s'adap-


ter, pour répondre aux préoccupations du
monde d'aujourd'hui : performances tech-
niques, économies d'énergie, économie de
matériaux, préoccupation d'environne-
ment, techniques plus simples notamment
pour l'exportation, sűreté d'exécution et
amélioration des conditions de travail de
ceux qui participent aux réalisations.

Nous nous devons de maîtriser tous ces


aspects, afin d'ętre toujours mieux à męme
de répondre aux aspirations et aux exigen-
ces d'aujourd'hui, et de préparer dans les
meilleures conditions celles de demain.

A l'exportation, nous nous devons égale-


ment de maintenir en permanence notre
i00
EMIS ° 31
MM. Giraudat, Martinand et Tanzi. Photo OROP
avance technologique et d'apporter une ca- Ouverture nécessaire en effet pour répon- — nous entendons y travailler — à se déve-
pacité d'innovation constante afin d'assu- dre à des aspirations, à des besoins natio- lopper, sur des bases d'intéręt mutuel.
rer notre compétitivité face à une concur- naux qui se développent en męme temps On ne peut de ce point de vue que se félici-
rence de plus en plus vive. qu'ils se diversifient. ter des actions entreprises dans ce domaine
Compte tenu de ces objectifs qui sont les Je parlais tout à l'heure du réseau de com- par l'École Nationale des Ponts et Chaus-
nôtres, on ne peut que se féliciter de pétence si indispensable pour l'État. Il l'est sées, et des projets qu'elle prépare pour
l'action engagée par la Direction des Rou- aussi tout naturellement pour les collectivi- l'avenir.
tes, sous l'impulsion de Michel Fève à qui je tés locales, en particulier dans le cadre du
tiens ici à rendre hommage, ou encore des mouvement de décentralisation qui est en- Je sais que, de manière générale, les exi-
dernières réalisations françaises à l'étran- gagé et qui répond à une nécessité écono- gences, les finalités que je viens d'évoquer
ger, postérieures à la rédaction de l'ou- mique, sociale, humaine. sont d'ores et déjà largement prises en
vrage "Ponts de France" et qui témoigne
de la haute technicité de notre'outil techno- compte parJ'École Nationale des Ponts et
Dans cette perspective, et au-delà de tout Chaussées, dans ce męme mouvement qui
logique et de sa capacité d'évolution.
esprit de normes, il convient, dans un souci la conduit à aller de l'avant pour rester
A titre d'exemple, je voudrais saluer la mise évident d'efficacité, dans la clarté des res- fidèle à la riche tradition dont elle est l'héri-
au point du nouvel appareil d'auscultation à ponsabilités et dans un effort de chacun tière. Je vous assure, au nom du Ministre
accélération linéaire mis au point par le la- pour adapter ses méthodes de travail, de des Transports, que dans cette voie, vous
boratoire de Blois qui devrait ętre opéra- présenter un outil technique loyal et com- trouverez toujours notre soutien, nos en-
tionnel début 1984 et placer alors la techni- pétent, et de lui permettre de jouer pleine- couragements, et pour la part qui dépend
que française à la pointe des réalisations ment son rôle dans la permanence et la de nous, notre aide.
mondiales en la matière, en permettant continuité du service public.
l'auscultation des points en béton par ra- Souhaitant plein succès à la diffusion de ce
diographie ou radioscopie dans des condi- beau livre qui nous a été présenté aujour-
Cette ouverture doit aussi se traduire vers
tions inconnues à ce jour. d'hui, plein succès à la poursuite de votre
les bureaux d'études ou les entreprises pu-
C'est donc là un effort qu'il convient de bliques et privées, afin de conférer à l'ad- activité au service du pays, je vous remer-
poursuivre et de développer. ministration une dynamique et un rôle de cie de votre aimable attention.
Troisième exigence enfin pour la formation soutien de l'activité nationale.
de nos ingénieurs et des hauts cadres de Ouverture nécessaire enfin, sur les réalités
l'administration : s'ouvrir toujours mieux internationales, et dans le cadre d'une coo-
sur le monde qui nous entoure. pération technique qui est encore appelée
Discours de Charles FITERMAN
Ministre d'État, Ministre des Transports

Monsieur le Président,
Monsieur le Directeur,
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

Je voudrais très vivement et très sincère- tres que j'ai appréciées dans ce magnifique qui oublient quelquefois un peu l'homme.
ment m'excuser de ne pas pouvoir partici- ouvrage collectif que vous venez d'éditer Or précisément, cette tradition pour moi et
per personnellement à cette cérémonie de sous la direction de Monsieur Grattesat. ce que je retrouve, dans ce livre, c'est à la
présentation de votre livre "Ponts de Cette tradition, elle ne me paraît pas univo- fois la rigueur scientifique, la haute maîtrise
France". Comme vous le savez, à l'heure que, parce que comme on le sait, lorsqu'on technologique et dans le męme temps la re-
oů cette cérémonie se déroulera, je serai à parle des ingénieurs des Ponts et Chaus- cherche du beau, de la dimension humaine
Bruxelles, participant à une réunion de la sées, on en dresse quelquefois un tableau de la qualité et c'est tout cela qui fait que
commission des Transports de la commu- un peu unilatéral : c'est la technique, c'est nos ponts, ces ponts de France, consti-
nauté européenne. Cette réunion est une la compétence, mais un peu sèche disons, tuent le plus souvent de véritables ouvra-
réunion extraordinaire, elle a été fixée ré-
cemment, et de plus c'est seulement au vu
de l'examen des dossiers et des différents Charles Fiterman. Studio OROP
problèmes que la décision a été prise en
dernière minute de ma participation. Les
emplois du temps des ministres ont de ces
contraintes. Alors je voudrais vous dire et
je suis heureux que cette occasion m'en ait
été donnée que je regrette de ne pas pou-
voir ętre parmi vous, je le regrette parce
que j'aurais voulu profiter de cette occasion
pour manifester l'intéręt que j'ai pris à tous
ces contacts, à toutes ces relations que j'ai
pu établir depuis près de deux ans que je
suis dans ce ministère avec tous ces Ingé-
nieurs des Travaux Publics que je n'avais
pas eu, ou très peu, l'occasion de rencon-
trer jusqu'ici et que j'ai maintenant rencon-
trés parce qu'ils sont naturellement nom-
breux dans ce ministère, dans l'administra-
tion à tous les niveaux. Je peux dire très
franchement que j'ai apprécié leur haute
compétence, leur qualification, leur effica-
cité, leur sens élevé du service public ; et
disons, j'ai eu particulièrement l'occasion
de le faire puisque j'ai à mes côtés, comme
vous le savez, comme directeur de mon
cabinet, après qu'il ait été directeur adjoint,
Claude Martinand qui est l'un d'entre vous
et que j'ai prié de me représenter auprès de
vous et de s'adresser à vous en mon nom.
Parlons de votre livre "Ponts de France" et
pour ce faire, permettez-moi de consulter
mon papier, parce que j'ai pris quelques
notes, je voudrais dire que cela me paraît
d'abord ętre le témoignage, l'illustration de
cette grande tradition qui est celle d'une
école, la vôtre, plus de deux fois centenaire
et c'est cette illustration, c'est cette tradi-
tion que j'évoquais d'ailleurs. Il y a un ins-
tant à travers ces qualités qui sont les vô-
resses
B
de l'école nationale des

onts et chaussées
vient de paraître

collection tradition technique


Ponts de France
Sous la d i r e c t i o n de G u y Grattesat
Préface de M i c h e l Fève
PONTS 1 v o l u m e 2 1 x 2 9 , 7 r e l i é sous j a q u e t t e , 2 9 4 p a g e s , 3 1 9 i l l u s t r a t i o n s , 1 9 8 2
de ISBN 2 - 85978 - 030 - 0

FRANCE Destiné au grand public comme aux praticiens, cet ouvrage prés
lection de pontsfrançaisremarquables à divers titres. Retenus po
térêt historique, architectural, technique ou économique, ces p
toutes les époques et de toutes les régions de France. Les nombre
trations proviennent aussi bien d'archives anciennes, et notam
ancien de l'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées (gravures,
res), que de collections de photographies récentes, recueillies par
prises ou des administrations.
Les textes, rédigés par des ingénieurs, des architectes ou des histo
techniques, s'appuient largement sur l'iconographie pour prés
langage accessible à tous, l'évolution du mode de conception et
des ponts.
Référence : 1029 Prix : 1 9 0 F

collection transports

La demande de transport
De la modélisation des trafics à l'appréhension des besoins
Sous la d i r e c t i o n d ' E m i l e Q u i n e t
Présentation de Pierre Giraudet
1 v o l u m e b r o c h é 17 x 2 4 , 3 2 3 pages, 1 9 8 2 ISBN 2 - 85978 - 021 - 1
L'évaluation des besoins est le premier maillon logique de la chaî
vestigations en matière de transport ; elle constitue une préoccu
manente des décideurs publics et privés et a toujours fait l'objet de
ses études scientifiques. Celles-ci prennent actuellement des orie
velles sur lesquelles il était intéressant de faire le point.
Cet ouvrage, qui présente les comptes-rendus du premier cycle
Séminaire d'Economie des Transports organisé sous l'égide de
nale des Ponts et Chaussées, fait part de l'expérience et des rech
meilleurs spécialistes français et étrangers en ce qui concerne l'a
des besoins de transports.
Référence : 1016 Prix : 225 F

b o n de c o m m a n d e à retourner à :
Presses d e l ' E c o l e N a t i o n a l e des P o n t s e t Chaussées
2 8 r u e des S a i n t s - P è r e s 7 5 0 0 7 P a r i s

Nom :
Fonction :
Organisme :
Adresse :

Référence Titre Prix unitaire Quantité Montant total


1029 Ponts de France 190 F
1016 La demande de transport 225 F
M o n t a n t t o t a l de la c o m m a n d e
J o i n d r e le r è g l e m e n t p a r c h è q u e à T o r d r e de « A n c i e n s E N P C Formation Permanente»
( u n e f a c t u r e « a c q u i t t é e » v o u s sera e n v o y é e ) .
ges d'art au sens le plus précis et le plus teurs de l'activité et de la vie du pays, et tion de votre livre et en souhaitant qu'il
profond du terme. Rien n'est plus actuel nous devons prendre en compte, s'agissant connaisse la plus large diffusion qu'il
que cette tradition, ce souci de concilier le par exemple des choix à opérer en matière mérite, que vous trouverez toujours en
progrès de l'environnement, cette synthèse de transports, des éléments sociaux, éco- moi, comme je me suis efforcé de l'ętre
nécessaire entre la technique et l'huma- nomiques, humains, des aspirations, des depuis que j'assume ma responsabilité un
nisme. besoins qui sont de plus en plus diversifiés. interlocuteur attentif à vous apporter mon
soutien, sachant que votre école saura
Tout cela exige à la fois des formations jouer, dans l'avenir comme par le passé, un
Mais face aux problèmes, à la concurrence rôle qui est conforme à l'importance de sa
que nous avons à affronter dans le monde d'un très haut niveau scientifique et aussi
un élargissement des compétences, un ef- mission.
difficile que nous connaissons et en męme
temps un monde passionnant parce qu'il y fort sans cesse renouvelé d'adaptation,
a beaucoup à faire, la fidélité à une telle tra- d'ouverture sur le monde, d'innovation, de
dition ne saurait naturellement ętre recherche. Je sais que ce sont là des préoc-
synonyme de repli sur le passé ou de rou- cupations qui sont d'ores et déjà largement
tine. C'est d'autant plus vrai dans un prises en compte dans l'activité de l'école
domaine comme celui des travaux publics, nationale des Ponts et Chaussées.
oů nous devons travailler sur le moyen et
sur le long terme, et oů nous avons une Je voudrais vous assurer, par ces simples
place parmi les toutes premières à défendre mots, en vous remerciant une nouvelle fois
dans le monde. Il y a de plus une interdé- de m'avoir permis de participer tout de
pendance croissante des différents sec- męme grâce à la technique à la présenta-

Photo OROP
-
resses
B
de 1 école nationale des

ônts et chaussées
E n vente :
par correspondance aux — d a n s les l i b r a i r i e s s p é c i a l i s é e s
Presses d e l ' E c o l e N a t i o n a l e des P o n t s e t C h a u s s é e s
2 8 r u e des S a i n t s - P è r e s 7 5 0 0 7 P a r i s

collection tradition technique


Construction d'un pont sous la Renaissance :
le Pont Neuf de Toulouse
CONSTRUCTION D'UN PONT Par R e n é L o t t e
SOUS LA RENAISSANCE 1 v o l u m e b r o c h é 1 7 x 2 4 , 1 7 9 p a g e s , 13 p l a n c h e s h o r s - t e x t e , 1 9 8 2
Le Pont Neuf de Toulouse ISBN 2 - 85978 - 044 - 0
Toulouse a toujours été un point privilégié pour la traversée de la Ga
romaine, il y existait un pont à l'emplacement approximatif du futu
de. Puis à une époque inconnue, cet ouvrage fut remplacé par le Pon
dont l'histoire fut marquée par une catastrophe qui fit date dans les
saines...
La construction du «Pont Neuf» sur la Garonne à Toulouse, dit aus
s'est étendue sur une période de 90 ans, de 1542 à 1632. Il est arrivé jusqu'à
que, et a été classé «monument historique» en 1932. Entre 1937 et 194
l'objet de travaux de reprise en sous-œuvre qui ont abouti à une réfec
fondations primitives. L'auteur qui a participé activement à la con
a pu faire d'intéressantes observations sur la consistance des ouvr
de la construction aux XVIème et XVIIème siècles.
Référence : 1045 Prix franco : 120 E

collection génie civil


Le béton hydraulique :
connaissance et pratique
Sous la direction de J a c q u e s B a r o n et R a y m o n d S a u t e r e y
1 v o l u m e b r o c h é 2 1 x 2 9 , 7 , 5 6 0 pages, 1 9 8 2 ISBN 2 - 85978 - 033 - 5
Les récents progrès de la chimie et de la mécanique du béton perm
les traditionnelles «recettes de cuisine» et assurent le lien entre l'
LE BETON et les aspects pratiques de la fabrication du béton.
HYDRAULIQUE La première partie de l'ouvrage traite des constituants (ciment, g
connaissance et pratique vants). La seconde, du béton frais (étude des suspensions, man
pntsSçhawssées porosité, fabrication et contrôle). La troisième traite de la prise (P
son pâte-granulats et traitements thermiques).
Les quatrième et cinquième parties présentent les propriétés du bé
mécanique : modèles et études expérimentales, rupture, propa
et fatigue ; les autres aspects concernent les propriétés thermiqu
radiation, et... esthétiques du béton. La dernière partie traite de la
réparations du béton.
Référence : 1017 Prix franco : 480 F

bon de commande à retourner aux


Presses d e l ' E c o l e N a t i o n a l e des P o n t s e t C h a u s s é e s
2 8 r u e des S a i n t s - P è r e s 7 5 0 0 7 P a r i s

Nom :
Fonction :
Organisme
Adresse :

Référence Titre Prix unitaire Quantité Montant total


1045 L e P o n t N e u f de T o u l o u s e 120 F
1017 Le béton hydraulique 480 F
M o n t a n t t o t a l de l a c o m m a n d e

J o i n d r e le r è g l e m e n t p a r c h è q u e à l ' o r d r e de « A n c i e n s E N P C - F o r m a t i o n P e r m a n e n t e »
( u n e f a c t u r e « a c q u i t t é e » v o u s sera e n v o y é e ) .

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LA
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Pont-à-Mousson, 91 avenue de la Libération, 4 X 54017 NANCY Cedex - Tél. : (8) 396.81.21
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travers 27 licenciés implantés dans la
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de propulsion en marine marchande et militaire, ATLANTIQUE
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