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RAPPORTS DES LABORATOIRES
SÉRIE : CONSTRUCTION ROUTIÈRE
CR-3

Communication des LPC au


symposium international
sur la portance des routes
et des chaussées d'aérodromes
Trondheim (Norvège) juin 1982

Octobre 1983
MINISTÈRE DE L'URBANISME ET DU LOGEMENT - MINISTÈRE DES TRANSPORTS
LABORATOIRE CENTRAL DES PONTS ET CHAUSSÉES
SOMMAIRE

Page

La situation actuelle dans le domaine de


l'auscultation des chaussées en France
M. Boulet, J.-c. Gramsammer 3

Utilisation des mesures d'appareils d'aus-


cultation pour l'étude des renforcements
des chaussées françaises
J.-P. Marchand 23

Traitement automatique des résultats de


mesure en continu. Application aux mesures
de déflexion
M. du Mesnil-Adelée, J. Peybernard 37

Ce document est propriété de !'Administration et ne _peut être reproduit, même par_tiellement,


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(ou de ses représentants autorisés).
© 1983-LCPC

Publié par le LCPC, 58 bd Lefebvre - 75732 PARIS CEDEX 15 sous le numéro 3509
Dépôt légal : octobre 1983

ISBN 2-7208-3509-9
LA SITUATION ACTUELLE DANS LE DOMAINE

DE L'AUSCULTATION DES CHAUSSEES EN FRANCE

Michel BOULET
Jean-Claude GRAMSAMMER
Michel BOULET
Chef de la Section Caractéristiques de Surface

Jean-Claude GRAMSAMMER
Ingénieur
Section Mécanique des Chaussées

Laboratoire Central des Ponts et Chaussées


Centre de Nantes - B.P. 19 - 44340 BOUGUENAIS

Résumé

Ces dernières années, l'état français a consenti un effort financier


sans précédent pour la modernisation de son réseau routier fortement endom-
magé par les rigueurs de l'hiver 1962 - 1963.

Afin de préserver le capital ainsi investi et de veiller au maintien


d'tm. niveau de service élevé, il a été mis en place lllle politique d'entre-
tien aussi préventif que possible, à partir de 1972.

Cette politique est surtout axée sur une surveillance périodique de


l'état des chaussées au moyen d'appareils d'auscultation qu'il a fallu créer
ou adopter aux chaussées modernes comportant des couches épaisses de maté-
riaux traités.

Le présent article est consacré au développement de tous ces nouveaux


moyens d'investigation qui opèrent tant dans le domaine structurel que dans
le domaine des caractéristiques de surface des chaussées.

- 4 -
LA SITUATION ACTUELLE DANS LE DOMAINE DE L'AUSCULTATION

DES CHAUSSEES EN FRANCE

I - INTRODUCTION

Au cours de l'hiver 1962 - 1963, la France voyait son réseau rou-


tier se dégrader gravement, certains grands axes routiers se trouvant même
paralysés.

Pour éviter le retour à une telle situation, le pays s'est doté


d'un réseau routier bien adapté à l'agressivité du trafic lourd actuel et
aux nouvelles exigences des usagers en matière de confort et de sécurité.

Afin de préserver le capital considérable ainsi investi et un ni-


veau de service élevé de ces chaussées, la Direction des Routes a mis en pla-
ce une politique d'entretien préventif des chaussées neuves ou renforcées.

Cette politique d'entretien repose surtout sur une surveillance


périodique des chaussées, surveillance qui est exercée par les Laboratoires
Central et Régionaux des Ponts et Chaussées au moyen d'appareils d'ausculta-
tion à grand rendement destinés à évaluer l'évolution des caractéristiques
structurelles et superficielles des chaussées.

II - LES APPAREILS A GRAND RENDEMENT

Pour les caractéristiques structurelles, les Laboratoires disposent


des différents types de déflectographes, appareils qui mesurent la déflexion
en continu à la cadence de quelques 10 000 mesures par jour. La mesure est faite
en continu grâce aux mouvements de va et vient d'une poutre de mesure sous le
camion. Il existe plusieurs types de déflectographes adaptés aux différents
niveaux de déformabilité des chaussées. La dernière version est le déflecto-
graphe 04 (photo n° 1) destiné aux chaussées très peu déformables.

- 5 -
1 1'

Figure 1 - Le déflectographe 04

Ce type de chaussée constitue l'essentiel des chaussées neuves


ou renforcées du schéma directeur f~ançais. Aux faibles déflexions sont asso-
ciées des zones d'influence très étendues des charges rendant toutes mesures
de déflexion problématiques avec des moyens classiques de type poutre Benkel-
man, par exemple. Pour pallier ces difficultés le déflectographe 04 est équi-
pé d'une poutre de mesure dont la géométrie fait l'objet de la figure 2.

- 6 -
r
1
6750 ,J

L
1 }
!4250
B

2550
c
'
1 1

A 1

cb
1
1
1 c
A
B
B c :
1zéro de ta chaussée
1
1

Figure 2 - Géométrie de la poutre du déflectographe 04

Cette solution est en fait un compromis. Les patins de mesure c


se trouvent obligatoirement en début de mesure dans la zone ,ci• influence de
l'essieu arrière. Pour compenser cette perte de déflexion d 0 , la position du
point avant A a été choisie de telle façon que le mouvement de ce point A,
au cours de la mesure, confère au plan de référence BAB une rotation qui ma-
jore la déflexion d'une quantité à peu près égale à la perte initiale, d 0 •

Des mesures comparatives effectuées avec des moyens de référence


absolus ont permis de vérifier la bonne précision de ce système dans le do-
maine des très faibles déflexions.

Les autres performances des déflectographes 04 sont sensiblement


les mêmes que celles des versions antérieures quoiqu'il faille encore signa-
ler une évolution actuelle de la chaîne d'acquisition de données avec l'ins-

- 7 -
tallation, à bord des déflectographes, de micro-ordinateurs capables d'ef-
fectuer in situ un traitement élaboré des mesures.

Actuellement, 11 déflectographes 04 sont en service sur le terri-


taire.

Un second appareil à grand rendement, indicateur d'une évolution


structurelle est le GERPHO (photo 3)

Photo 3 - LE GERPHO. Groupe d 'Examen Routier par Photographie

Cet appareil effectue un relevé photographique continu de la


surface de la chaussée sur une largeur de 4,60 m. Il est équipé d'une camé-
ra à défilement continu asservi à la vitesse du véhicule.

- 8 -
Le schéma de principe de l'appareil fait l'objet de la figure 4

Avence du rtlm Olophr191N ,


V
200 :1 ~tln<Jul1ire
y liJ , O,J • 23 mm
Asservissement Asservissement

-
caméra Film rumtinf
lumière
CMn.,• .trn'O Lig/lt.,...
!il
1ysmn ,:\
:1
! 1
Il

- Défilement de la cnauS1H • V
Pr"''"""' "'""'"'I

Figure 4 - Schéma de principe du GERPHO

L'appareil fonctionne de nuit à la vitesse de 60 km/heure. Au


laboratoire, les résultats sont transposés sur un support informatique au
moyen de tables de visualisation.

L'intérêt essentiel de cet appareil est de fournir un document


objectif de l'état de surface ~'une chaussée à une date donnée. La compa-
raison entre des relevés photographiques effectués à des époques diffé-
rentes constitue un moyen très sélectif pour juger.de l'évolution d'une
structure routière.

Etant donné sa grande vitesse de mesure il n'existe, en France,


qu'un seul appareil.

- 9 -
En ce qui concerne les caractéristiques superficielles, il existe
un appareil destiné aux mesures d'uni à la vitesse de 72 km/heure. Il s'agit
de l'analyseur du profil en long, l'APL 72, constitué par deux remorques de
mesure tractées par un véhicule rapide (photo 5)

Photo 5
l'APL 72 Bitrace

Chaque remorque est constituée d'une roue palpeuse en contact avec


la chaussée et la mesure consiste à enregistrer les débattements angulaires
du bras porte-roue de la roue palpeuse par rapport à une référence ma.tériali-
sée par un pendule horizontal lent. Ce principe de mesure est schématisé par
la figure 6 :

Figure 6 - Principe de la roue palpeuse de l'APL 72

- 10 -
L'exploitation des mesures ·ë.boutit à une note d'uni donnée dans
trois gammes de longueur d'onde par sections de 200 m de chaussée.

Au niveau des mesures d'adhérence à grand rendement, il est fait


appel à un appareil d'origine britannique, le SCRIM ( Sideway Force Coefficient
Routine Investigation Machine) qui mesure à 60 km/heure le coefficient de
frottement transversal (C.F.T.) avec un pas de 20 mètres. L'essai consiste
à mesurer la réaction transversale (force perpendiculaire au plan de la roue)
d'une roue bloquée faisant un angle de 2og avec la trajection du véhicule
porteur. L'essai est effectué sur chaussée arrosée avec une roue équipée d'un

pneu lisse. (photo 7)

Photo 7
Le SCRIM
Appareil de mesure
de l'adhérence

Là aussi les résultats sont enregistrés sur support informatique


~our traitement immédiat à bord ou traitement différé au laboratoire.

L'interprétation des mesures réalisées avec certains des appa-


reils décrits précédemment exige une bonne connaissance des caractéristiques
géométriques de la route, de son environnement et de ses équipements. A cette
fin, i l existe deux autres appareils à grand rendement.

Le premier est le dispositif Gyros constitué essentiellement par


une plate-forme gyroscopique d'avion (type Mirage III) embarquée dans unvéhi-
cule dont la suspension est bloquée en cours de mesure. La plate-forme fournit
en permanence les angles cte cap de roulis et de tangage, les données étant
enregistrées sur bandes magnétiques. La vitesse de mesure est de l'ordre de
25 km/heure. Le traitement sur ordinateur permet de restituer les profils en

- 11 -
long des tracés en plan, les devers, le calcul des distances de visibilité,
les zones d'accumulation d'eau, etc •..

Le second appareil, le Cameroute, permet lui de relever l'environ-


nement et les équipements de la route tels qu'ils sont vus par le conducteur.
L'appareil effectue un relevé photographique systématique de la route à un
pas constant choisi entre 10 et 50 m. Pour cela le Cameroute est équipé d'une
caméra grand angle munie d'un chargeur de grande capacité. Ce dispositif per-
met notamment le relevé de la signalisation horizontale, de la largeur des
voies de circulation, de la nature et de la largeur des accotements, etc •..

III ~ UTILISATION DES APPAREILS A GRA..~D :RENDEMENT

Les modalités d'utilisation des appareils à grand rendement, dans


le cadre de l'entretien, sont les suivantes :

- Le point zéro : C'est l'auscultation d'une chaussée neuve ou


renforcée au début de sa mise en service. Le point zéro permet d'apprécier
les caractéristiques initiales d'une chaussée qui serviront de référence
pour les auscultations ultérieures. Le point zéro consiste aussi à regrouper
le maximum de renseignements sur les conditions de mise en oeuvre, les épais-
seurs, etc ...

Cette masse de renseignements que constitue le point zéro est un


apport précieux pour les études ultérieures que pourrait nécessiter l'évolu-
tion de la chaussée.

- La surveillance systématique de routine. C'est de loin l'utili-


sation principale des appareils d'auscultation à grand rendement. En principe
les mesures de déflexion sont effectuées tous les 4 ans, les mesures d'uni au
même rytlune et les mesures d'adhérence tous les 2 ans.

La surveillance de routine permet de détecter l'évolution anormale


d'un indicateur d'état (déflexion, note d'uni, CFT, dégradations) et cela dé-

- 12 -
clenche sur la section concernée un autre type d'auscultation dite ausculta-
tion fine ou pathologique.

Cette auscultation fine a pour but de déterminer les causes de


l'anomalie constatée et éventuellement en apporter le remède en donnant la
nature des travaux à effectuer.

Dans ce domaine de l'auscultation pathologique, les laboratoires


disposent d'un nouvel arsenal de moyens adaptés à tel ou tel problème. Parmi
les dernières innovations, il faut citer :

- Les mesures de l'ovalisation permettant d'obtenir les mêmes ren-


seignements que ceux que fournirait une jauge de déformation noyée dans le
corps de chaussée.

L'essai d'ovalisation consiste à mesurer les variations de diamè-


tre d'un trou de carottage lors du passage d'un essieu de 13 tonnes. Ces va-
riations de diamètre dans les directions longitudinale, transversale et obli-
que se font au moyen d'un support de capteurs de déplacements qui est mis
aisément en place dans le trou de carottage.

Le schéma de principe de la mesure fait l'objet de la figure 8

- 13 -
Displacement transducer
Transducer slaved power.supply and
to movement of load indication unit with
analog di play
Programmable
mea uring unit

Disp!acementtr nsducer
on support

Recorder

"Load moveiœnt measurement


'-~~~power supply unit

Figure 8 - Schéma de 1 'appareillage de mesure d'ovalisation

A l'aide de modèles mathématiques moyennant certaines approxima-


tions on détermine les déformations EL et ET qui se produiraient en l'ab-
sence de cavité.

Des mesures comparatives effectuées avec des jauges noyées dans


la chaussée ont aboutit à des résultats très voisins.

- Le Collographe, appareil d'auscultation dynamique en continu


dont le but est la localisation de défauts dans un corps de chaussée comme
les décollements entre couches, la fissuration, ou des décohésions très
limitées dans l'espace (photo 9)

- 14 -
Photo 9 - Le Collographe

L'appareil peut également mettre en évidence des variations d'é-


paisseur du co~ps de chaussée ou de qualité mécanique des matériaux consti-
tuant ce corps de chaussée.

L'appareil est dérivé d'un petit compacteur vibrant qui sert d'é-
metteur, la vibration étant transmise à la chaussée par l'intermédiaire de
bandages souples. Le signal est capté par un capteur roulant à une trentaine
de centimètres devant la charge vibrante. Ce signal est filtré puissamment
par un dispositif calé sur la fréquence d'émission. A l'aide d'un enregis-
treur, asservi au déplacement du Collographe, on visualise une tension con-
tinue dont le niveau est proportionnel à la déflexion dynamique.

Le Collographe fonctionne à 50 Hz à un effort dynamique crète de


3000 Newton environ. Suivant les états de surface des chaussées la vitesse
de mesure de l'appareil est comprise entre 1 et 4 km/heure.

- 15 -
Le Collographe est essentiellement utilisé dans le domùine qua-
litatif pour le repérage de défauts dans un corps de chaussée, défauts qui
ne se sont pas encore manifestés en surface.

L'exemple de la figure 10 en est une illustration.

L'intérêt essentiel du Collographe réside dans le fait qu'il ef-


fectue une auscultation intégralement en continu et qu'il met en évidence
des défauts qui ne sont pas décelables par les simples mesures de déflexion.

4 Collographes sont actuellement en service en France.

- Le vibreur haute cadence (photo n° 11) qui par un moyen non


destructif permet de déterminer les caractéristiques mécaniques in situ et
les caractéristiques géométriques d'un corps de chaussée, ceci en l'espace
d'une minute.

Figure 11 - Le vibreur haute cadence

- 16 -
Figure 10 - Exemple d'utilisation du COLIDGRAPHE dans le cadre de
la détection de défauts non encore apparus en surface.

10m
! !l l
ETAT DE FISSURATION AU MOMENT DE L'ESSAI LE 29/05/80

- ----. ·-····· . . .. . ....................-......................... ·-·


10m

RESULTATS DE L'ESSAI LE 29/05/80

l 10m
1 ! ! ! 1

ETAT DE FISSURATION 2 ANS APRES LE 10/0 2/ 8 2

- 17 -
Le vibreur haute cadence est constitué par deux capteurs et d'un
vibreur qui effectue un balayage rapide en fréquence dans la gamme 600 -
10 000 Hz~ au pas de 20 Hz. A chacune des quelques 500 fréquences utilisées
on mesure le déphasage ~~entre les deux capteurs, ce qui permet d'associer,
à chaque fréquence, une longueur d'onde et une vitesse de propagation. L'es-
sai qui ne dure guère plus d'une minute et est entièrement automatisé par un
transféromètre associé à un calculateur qui restitue les résultats sous la
forme habituelle des courbes de dispersion, vitesse de propagation en fonc-
tion de la longueur d'onde.

- L'inclinomètre destiné surtout aux mesures de rayon de courbure.

Il s'agit simplement d'un capteur sismique délivrant une tension


proportionnelle à l'angle qui fait la structure, sur laquelle il repose, par
rapport à l'horizontale. La résolution de ce capteur étant de l'ordre de la
seconde d'arc, on obtient aisément avec celui-ci la courbe dérivée première
de la ligne d'influence d'un jumelage de 6,5 tonnes. On obtient ainsi par
lecture pratiquement directe le rayon de courbure et, par intégration, la
déflexion.

Pour les caractéristiques de surface, toujours dans le domaine de


l'auscultation pathologique, parmi les dernières innovations, on peut citer :

- Le Drainoroute qui mesure en continu la drainabilité superfi-


cielle d'un revêtement.

Le principe du Drainoroute est schématisé sur la figure 12

- 18 -
-~~-----~·----------- - - - - - - - - - - ------- -
j une tian plate

Water supply
swivel arm line

Nozzle
Travel
.Pad
pavement
~' :;::.,· . . . . . . " ..... _..:,.· ..... ,<··:.··.;:·., ..-.... ·: ...... :.

--------------------------~-- -~-

Figure 12 - Schéma de principe du drainoroute

L'appareil mesure le débit d'un écoulement d'eau, à pression


constante, à travers un orifice calibré dans un patin en contact avec la
chaussée. Le débit est lié à la surface de contact entre le patin et la
chaussée donc à la texture superficielle du revêtement

Dans sa version actuelle l'appareil permet la mesure en continu


à 15 km/heure, les débits d'eau s'échelonnant entre 100 et 500 litres/heure.

- L'APL 25 qui restitue le profil en long réel de la chaussée,


la mesure s'effectuant à 22 km/heure.

Il s'agit de la même remorque de mesure que celle de l'APL 72.


L'appareil prend en compte les longueurs d'onde comprises entre 0,25 et
15 mètres. L'exploitation la plus classique consiste à calculer un coeffi-
cient APL par tronçons de 25 mètres.

- 19 -
- L'orniéromètre (photo 13)" est composé par 7 roues palpeuses
réparties dans le sens transversal sur une largeur de 1,61 m. La mesure
consiste à déterminer, tous les 20 mètres de chaussée, la différence d'al-
titude entre la roue la plus basse et la roue la plus haute. L'objectif
n'est pas un relevé précis des profils en travers mais la détection rapi-
de de zones à uni transversal insuffisant. L'appareil est actuellement au
stade du prototype, la vitesse de mesure visée étant 60 km/heure.

Figure 13 - L'orniéromètre

Outre les applications opérationnelles des mesures à grand ren-


dement dans le cadre de l'entretien, il faut citer l'alimentation d'une
banque de données routières qui collationne tous les résultats de mesure
et les classe par itinéraire, les informations étant complétées par des
indications concernant le trafic, les accidents, la structure des chaussées,
etc ...

- 20 -
Actuellement l'application la plus importante de cette banque de
données routières est la restitution sous forme de schémas itinéraires tra-
cés automatiquement de la totalité des renseignements concernant la route.

Ces schémas itinéraires constituent l'outil de travail des ingé-


·nieurs routiers chargés de la surveillance et de l'entretien des chaussées
du réseau routier français.

IV - CONCLUSIONS

La connaissance de l'état du réseau routier à une date donnée,


tant au plan structurel qu'au plan des caractéristiques de surface est main-
tenant une réalité grâce à l'utilisation des appareils d'auscultation à
grand rendement.

A partir des résultats de mesure, suivant une méthodologie d'in-


terprétation on peut dire que tel ou tel itinéraire est bon, mauvais ou en
train d'évoluer. Eventuellemen~ toujours à partir des résultats fournis par
les appareils à grand rendement,on déclenchera des auscultations de type
pathologique limitées à quelques sections représentatives de l'itinéraire
pour préciser le diagnostic.

Ceci est un premier point pratiquement résolu.

Un autre problème intéressant au plus haut point les gestionnaires


d'un réseau routier est de connaître ce que l'on peut définir sous le terme
de "capacité restante''. d'une chaussée en bon état apparent. Cela relève cette
fois de moyens d'auscultation plus analytiques et ceci d'autant plus que l'on
a affaire à des structures composites. Certains appareils intervenant dans
le cadre de l'auscultation pathologique et décrits dans cet article peuvent
déjà répondre au problème mais il est certain qu'il reste beaucoup à faire
dans ce domaine. Ceci suppose encore des efforts de recherche nonnégligeables

- 21 -
aboutissant à des appareils de complexité croissante utilisant de nouveaux
principes physiques et des technologies très évoluées (laser, micro-ondes,
radar, chocs ... ).

Toutes ces directions font l'objet d'actions de recherche ac-


tuelles.

- 22 -
UTILISATION DES MESURES D'APPAREILS
D'AUSCULTATION POUR L'ETUDE DES RENFORCEMENTS
DES CHAUSSEES FRANCAISES

Jean-Pierre MARCHAND
Jean-Pierre MARCHAND
Ingénieur E.N.P.C.
Section Mécanique des Chaussées
Division Structures et Caractéristiques des Chaussées
Laboratoire Central des Ponts et Chaussées
Centre de Nantes - B.P. 19 - 44340 BOUGUENAIS

Résumé

La méthode d'auscultation des chaussées françaises, avant travaux, se


déroule en quatre phases :

1. Recueil des informations à caractère continu et report sur le schéma


d' i tinérài re.

2. Analyse de ces informations et découpage en zones horoogènes.

3. Choix et étude des sections témoins.

4. Analyse des informations recueillies sur sections témoins.

Si la démarche est analogue pour les chaussées semi-rigides et les


chaussées souples, la troisième phase - réduite pour ces dernières - est
indispensable pour les chaussées à assises traitées car elle conditionne la
connaissance de la structure et de l'origine des dégradations.

Dans cet article la mesure de la déflexion est considérée comme cri-


tère d'homogénéïté en vue du découpage en zones ; étant toujours un indi-
cateur de mauvaise qualité, elle nécessite en plus une analyse visuelle
poussée dans le cas de structures traitées.

P'our ces types de chaussées, l'auteur présente deux essais complémen-


taires (le vibreur léger et la mesure du produit Rd) qui, grâce à l'expé-
rience acquise en France, permettent d'avoir des renseignements sur les
zones fragiles pour l'établissement d'un diagnostic.

L'examen simultané de tous ces résultats d'essais est facilité par


une "grille de référence" qui fait partie d'un document de synthèse appe-
lé fiche d'analyse.

- 24 -
I. Introduction

En France, l'examen d'une chaussée relève d'un des cas sui-


vants

a) une auscultation de caractère général qui fournit une ap-


préciation de l'état global d'un réseau routier

b) une auscultation de type pathologique qui établit une des-


cription clinique d'un itinéraire donné avant travaux ;

c) une auscultation préventive qui devient un outil de détec-


tion des premiers signes de dÉgradations des chaussées neuves ou ren-
forcées.

Pour chacun de ces types d'auscultation, le poids accordé aux


différents paramètres n'est pas le même. Présentement, on a retenu de
décrire l'auscultation pathologique car elle requiert une analyse
complète et parce qu'elle conditionnera la nature des travaux ult~­
rieurs.

2. Méthodologie d'auscultation des chaussées françaises

Les nombreuses routes auscultées en France et les grands tra-


vaux de renforcement réalisés depuis une quinzaine d'années ont con-
duit à dégager des principes d'auscultation qui ont été mis progres-
siveme.,nt au point [a] [11].
La méthode du réseau des Laboratoires des Ponts et Chaussées
comprend quatre phases.

2.1. Première phase Recueil des informations à caractère continu.


Pendant cette première phase on procède :
- au recueil des renseignements sur l'historique de la chaussée,
à la mesure de la déflexion avec le déflectographe,[2]
- aux observations sur l'environnement de la chaussée,
- au relevé des dégr~cations.

A ce stade, il existe une méthode codifiée qui propose des rè-


gles d'identification et de classement des dégradations : le catalo-
gue de dégradations des chaussées [12]. Ce relevé peut se faire selon
les cas, manuellement ou semi-automatiquement à l'aide du GERPHO
(Groupe d'Examen Routier par Photographie) {3]

Pour faciliter l'exploitation de toutes ces informations et


mettre sous une forme homogène les études effectuées par les diffé-
rents laboratoires, un document de travail type a été conçu : le sché-
ma d'itinéraire (fig. 1). Dans ce document sont reportés sous forme
synthétique les renseignements sur la géométrie, la déformabilité
sous charge, l'entretien, l'état visuel et la structure de la chaus-
sée.

En outre, pour les chaussées souples ces renseignements sont


complétés par des sondages (un tous les kilomètres).

2.2. Deuxième phase : Analyse des informations à caractère continu :

Dans l'optique d'une réalisation des travaux par zones, on vi-


se à réaliser un découpage de l'itinéraire en tronçons homogènes par
leurs paramètres.

Dans ce but des critères de jugement ont été choisis. Ils font

- 25 -
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311 i
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Fig. l Schéma d'itinéraire.

26
intervenir l'état de dégradation de. la chaussée (aspect visuel), sa
qualité mécanique (déflexion), son adéquation au trafic (stru~ture
théorique). Pour chaque critère et pour les différentE types de
chaussées, des seuils limites ont été définis afin de pouvoir attri-
buer à la chaussée une appréciation (bon, moyen.mauvais) qui permet
de la juger. Après cette classification on procède à l'établissement
de zones "considérées comme homogènes" sur des longueurs de 2 à 5 km.

Chaque section homogène est ainsi caractérisée par :


- une définition de la composition de la chaussée et une idée de son
comportement à partir des observations externes.
- lEs types de problèmes qu'elle pose et qui nécessitent une connais-
sance plus grande de la structure pour mieux expliquer son comporte-
ment.

2.3. Troisième phase : Choix et étude des sections témoins.

Cette phase est généralement réduite pour les chaussées sou-


ples, car elle se limite le plus souvent à l'examen des points singu-
liers ou au contrôle de la représentativité de la mesure de déflexion.

Par contre, elle est d'une grande importance pour les chaus-
sées semi-rigides car elle permet
-deprocéder aux vérifications nécessaires sur la structure réellement
en place.
- de réaliser les investigations permettant d'apporter des éléments
de répoGse aux questions que l'on se pose dans le cas de chaque sec-
tion homogène.

Dens tous les cas il faut faire appel à des observations in-
ternes ou des essais spécifiques à chaque problème.

Ces essais spécifiques ont un caractère ponctuel et amènent


à choisir des cections courtes d'environ 500 m - appelées sections
témoins - dans les sections homogènes.

Parmi les essais les plus couramment utilisés pour l'étude


d'une section témoin on peut citer :
- la mesure du rayon de courbure et du produit Rd [ 1 J,
- le mesure de rigidité au vibreur léger [7]
- le carottage et l'examen des carottes.

A ce stade de l'étude, on rassemble tous les résultats des


essais ponctuels pour porter un jJgement sur la zone homogène.

2.4. Quatrième phase Analyse des iGformations recueillies sur les


sections.

L'examen simultané des résultats ponctuels permet d'expliquer


le bon ou le mauvais comportement de la chaussée et de déceler les
raisons des défauts éventuels. On repère les paremètres qui mettent
le plus· en évidence le défaut ou son explication, et on vérifie que
les jugements portés sur eux sont bier. identiques sur la section té-
moin et la zone homogène.

Parmi les critères de jugement cités précédemment, la défle-


xion joue un rêle particulier car elle est le critère de déformabilité
le plus commode à appréhender.

- 27 -
3. Utilisation de la déflexion
Si la mesure de la déflexion est ancienne, son utilisation
comme critère d'homogénéité remonte en France à 1965 et a été possi-
ble grâce au déflectographe ; depuis cette date les Laborctoires des
Ponts et Chaussées ont effectué plus de 200 COD km de mesures (fig.
2 et 3) avec actuellement plus de 30 déflectographes en service en
Métropole .[9,1~

km

200000

km
...J
1 1

r
150000
1500

100000 10000

50000
------
-.::
""'
,_...
--""' -
""'""' "' """
50CO

OOOOOQ
0 0 0 0 0 0
'J"\ 0 C'I. ..::r ...:;i N
"°: -~ -.~ ::,. . -~ ?a C'\

65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 OO 10 11 n n 1~ 15 16 n 78 79 80 anntts

Fig. 2 - Nombre cumulé des kilomètres de mesures Fig. 3 - Nombre cumulé des kilomètres
de déflexion (nombre de déflectographes en ser- renforcés dans le cadre des "renforce-
vice) . ments coordonnés''.
Cette mesure est réalisée en bord de chaussée, de préférence
dans les deux sens si les trafjcs sont différents, et avec certaines
précautions :
- en dehors des périodes de gel car les valeurs de déflexion risquent
d'être anormalement basses
- en dehors des périodes de fortes chaleurs ou de sécheresse car la
portance du sol peut se trouver considérablement améliorée et non re-
présentative d'un état normal.

Reportée sur le schéma d'itinéraire décrit précédemment, la


déflexion est comparée avec les critères historiques visuel et struc-
turel. C'est à ce niveau qu'il convient d'analyser différemment les
mesures sur chaussées souples et semi-rigides.

3.1. Côs des chaussées souples

Obtenue de façon continue, la déflexion permet d'une part de


déceler les points singuliers anormalement élevés, qui nécessiteront
un traitement local, d'autre part de définir les zones homogènes. En
effet, en supposant que dans une zone homogène la suite des valeurs
est aléatoire et issue d'une population normale, la déflexion se dé-
finit de deux manières
- par sa valeur caractéristique m+2a (moyenne+ deux écarts types),
qui renseigne sur le couple support-chaussée
- ~ar sa dispersion qui permet le découpage en zone homogène,
D'une façon générale, on peut dire que la déflexion est un
indicateur global de qu2lité et de comportement.
- 28 -
• dans le cas des chaussées souples traditionnelles la déflexion est
un bon reflet du comportement du sol support.
• c'est un indicateur de mauvaise qualité : à des déflexions élevées
correspondent généralement des chaussées insuffisantes en qutlité ou
en épaisseur pour un trafic donné (la réciproque étant fausse).

Lors de l'opération ttrenforcements coordonnés'' qui a concerné


tout le réseau rcutier national, des critères de choix avaient conduit
à retenir les valeurs caractéristiques suivantes (dans les conditions
de trafic françaises : 10 % de poids loures, trafic identique dans
les deux sens).

Trafic (V/j) m+ 2 a (10- 2 mm)


> 6000 100
3000-6000 125
1500-3000 150
< 1500 200

Tableau I - Valeurs caractéristiques


maximales de la déflexion en fonction
du trafic pour le renforcement des
chaussées souples.

A l'heure actuelle, l'évolution des structures et des maté-


riaux utilisés a mené aux indications suivantes ~our les zones pouvant
présenter des problèmes [14].

Trafic ( *) Déflexion (10- 2 mm)

750-2000 30-40
300-750 40-50
150-300 50-70
50-150 70-90
( * )Trafic poids lcurds (en moyenne journa-
lière annuelle) de la vcie la plus chari;ée
pendant l'année de la mise en service.

Tableau II - Déflexion caractéristique en


fonction du trafic pour les chaussées à
couche de base traitée aux liants hydrocar-
bonés.

- 29 -
3.2. Cas des chaussées semi-rigides
Comme dans le cas des chaussées souples, la déflexion est un
indicateur de mao~aise qualité de l'assise traitée : à des valeurs
élevées correspondent une mauvaise assise traitée. Mais compte tenu
des valeurs de déflexion assez basses sur ce type de chaussée, il
n'est pas opportun de raisonner sur la base des valeurs caractéristi-
ques m+. 2cr au niveau d'un premier repérage. C'est plutôt l'analyse vi-
suelle qui doit prédominer car les variations de l'amplitude et la
régularité des signaux sont révélateurs de la qualité de l'assise
traitée.

Dans le cas français, on a abouti aux règles suivantes pour


le découpage en zones homogènes (tableau III).

Chaussées épaisses
Epaisseur totale supérieure à 60 cm (1)
ou
Assise traitée supérieure à 30 cm
1
Déflexion en un point Déflexion en un point Déflexion en un point
inférieure à 20/100 mm comprise entre 20/ 100 mm supérieure à 40/lOOmm
et 40/100 mm
Risque peu probable Risque notable de problè- Mauvaisa assise trai-
de problèmes dans mes dans l'assise trai- tée : portance et rigi-
l'assise traitée tée : hétérogénéité, dé- dité insuffisantes, dé-
gradatio~s localisées, gradation par décohé-
interfaces ••. si on
i

( 1) y compris l'ancienne chaussée dans le cas d'un renforcement.


\

Autres chaussées 1
Epaisseur totale inférieure à 60 cm(l)
ou
Assise traitée inférieure à 30 cm

Déflexion en un point Déflexion en un point Déflexion en un point


inférieure à 40/lOOmm comprise entre supérieure à 60/lOOmm
40/100 mm et 60/lOOmm

Risque peu probable Risque notable de pro- Mauvaise assise


de problèmes dans blèmes dans l'assise traitée : décohé-
l'assise traitée. traitée : toutes dé gr a- si on
dations possibles
(1) y compris l'ancienne chaussée dans le cas d'un renforcement.

Tableau III - Chaussées à assises traité~aux liants hydrauliques. Signification


des mesures de déflexion au déflectographe 03.

Après ce découpage en zones homogènes, on procède à des essais


complémentaires sur les sections témoins. En plus des carottages qui
fournissent des indications précises sur la nature et l'épaisseur
réelle des couches de chaussées et parfois sur les liaisons aux inter-
faces de couches,il existe d'autres essais ponctuels.
- 30 -
4. Essais comolémentaires sur sections témoins

Parmi ces essais deux sont fréquemment utilisés


- la mesure du rayon de courbure et le produit du rayon de courbure
par la déflexion (Rd).
- la mesure de rigidité au vibreur léger.
4.1. Produit Rd

Nous rappelons le fonctionnement théorique de cet essai qui


se révèle particulièrement adapté aux chaussées semi-rigides.

Si on assimile une chaussée à assise traitée à un bicouche


(fig. 4) défini par l'épaisseur H1 de l'assise (déterminée par carot-
tage) et les modules E 1 de l'assise et E2 du sol, il existe une rela-
tion univoque entre le rapport E 1 /E 2 et le produit Rd, pour les va-
leurs usuelles d'épaisseur H1 (fig. 5).

Rd

0 w; ,----.,---.--.--:--.---...---...--,~.J.O
0
T
.9..
2
'~ N
I~

1,0

o,H

o, ~

Fig. 4 - Schéma d'un bicouche. .S.


10 20 )0 <:2

Fig. 5 - Etude théorique de la variation


du produit Rd en fonction du rapport des
modules d'un bicouche pour quelques va-
leurs de l'épaisseur du bicouche.

De la même façon, la connaissance de H1 , de R et de d permet


de situer le rapport E 1 /E 2 et l'allongement relatif st à la base de
l'assise.

L'essai Rd est utile car il donne des renseignements sur les


zones fragiles qui correspondent à une diminution de E 1 /E 2 et une
augmentation de €t,

L'expérience acquise en France a permis un étalonnage des va-


leurs Rd pour les chaussées semi-rigides (fig. 5).

Bien que les mesures du produit Rd soient surtout utilisées


pour la surveillance des chaussées neuves ou renforcées avec des cou-
ches de base rigidifiées, elles trouvent une application dans le cas
des chaussées souples à renforcer, pour apprécier la qualité du corps
de chaussée et déceler les points faibles (tableau IV).

- 31 -
Cas des chaussées épaisses Cas des autres chaussées
épaisseur totale supérieure à 60 cm épaisseur totale inférieure à 60 cm
ou ou
assise traitée supérieure à 30 cm assise traitée inférieure à 30 cm

R (m) A (rn)

CD
CD
1 000

©
100
d 1/IOOmm d l/lOOmm

zo JO 40 50 60 70 10 30 40 50 60 10 80 90 IOO 100

Zone 1 : Assises traitées de bonne tenue sur un support correct Zone 3 : Assise traitée douteuse
Zone 2 : Assise traitée dégradée sur un support correct Zone 4 : Assise traitée et support défectueux

Fig. 6 - Interprétation de la mesure du produit Rd : références pratiques.

R X d
Indication
m X 1/100 de mm

- support défectueux et corps de chaussée


en mauvais état, ou
::::: 4 000
- support de qualité moyenne et corps de
chaussée pollué
::::: 5 500 - corps de chaussée en bon état

> 8 000 - épaisseur importante de matériaux bitu-


mineux ou couche traitée aux liants
hydrauliques

Tableau IV - Tableau de référence des chaussées souples.

4.2. Vibreur léger

L'utilisation du vibreur léger dans les études de renforceme~t


permet d'attribuer un critère de qualité aux matériaux de chaussée
concernés (vitesse de Rayleigh) et de définir un critère "épaisseur
utile de couches, d'une manière non destructive).

Son interprétation peut être délicate lorsqu'on rencontre des


structures trop hétérogènes, des problèmes d'accrochage entre couches,
des fissures, etc.
- 32 -
Grâce à l'expérience acquise en France, un étalonnage des va-
leurs des vitesses de Rayleigh a été mis au point afin de juger de
la qualité des matériaux mis en place (tableau V ). Il convient de no-
ter que cet essai est mieux adapté aux couches traitées aux liants
hydrauliques et n'a surtout qu'un aspect qualitatif pour les chaus-
sées souples.

Nature du matériau Vitesse de Etat présumé du


Rayleigh (m/s) matériau

Grave traitée aux liants hydrau- < 1400 mauvais


liques (après délai normal de 1400 à 1700 moyen
prise et de durcissement) > 1700 bon

Sable traité aux liants hydrau- < 1200 mauvais


liques (après délai normal de 1200 à 1500 moyen
prise et de durcissement) > 1500 bon

Enrobé (à 15 °C) < 1200 mauvais - fissuré


1200 à 1600 bon
> 1600 mauvais _surcompac-

Grave concassée < 300 mauvais


> 300 bon

Grave naturelle < 200 mauvais


> 200 bon

Tableau V - Tableau de référence pour le jugement de qualité des matériaux.

Nous pouvons également citer deux autres essais récents très


prometteurs sur sections témoins :
- l'ovalisation [10Jqui permet de mesurer les variations d'une couche
cylindrique (ovalisation d'un trou de carottage) au passage d'une
charge lourde. Les résultats obtenus se traduisent en termes de dé-
formations (ou de contraintes) dans les couches liées.
- le collographe [ s]qui est une charge vibrante roulante permettant
une auscultation intégralement en continu. Cet appareil, en cours de
diffusion depuis 1979 à des fins d'expérimentation plus complète, per-
met le repérage des fissures de l'assise traitée qui n'ont pas enco-
re traversé le revêtement et fournit une information quantitative sur
la qualité de liaison entre l'assise et le revêtement.

5. Exemples d'utilisation des essais et seuils de références


des assises traitées

Pour procéder à un examen simultané de l'ensemble des résul-


tats d'essais, afin d'aboutir à un diagnostic fiable, une "grille de
référence" a été dressée. Elle fait apparaître schématiquement les
résultats de mesures d'essais (déflexion, produit Rd, vibreur léger,
(carottage) au regard des cas types de dégradations éventuelles des
assises traitéEs:
- assises traitées de bonne qualité Chaussées épaisses
Autres chaussées
- 33 -
-assises traitées déficientes dégradation sans perte de cohésion
dégradation avec perte de cohésion
(fig. 7)
dégradation d'interface base-roule-
ment sous dimensionnement (fig. 7).

© 0
Cm/o

] ~
O'!.GlllAOATION

AVEC
\ l•c@.
PERTE

COHESION
oe

20/100 mm c.. ~
40/100 mm CH 8
Pk
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Fig. 7 - Exemples de grille de référence pour l'analyse des sections témoins.


(A) Chaussées épaisses.
@) Autres chaussées.

Cette grille de référence est un élément de la fiche d'analy-


se qui rentre dans l'élaboration d'un document de synthèse.

Cette fiche comprend :


1. Les mesures de déflexion
2. Les résultats du produit Rd
3. Les résultats du vibreur léger
4. Les carottages effectués
5. L'aspect visuel et les dégradations
6. Le diagnostic fourni par la grille de référence.

6. Conclusion
Au cours des années, une approche rationnelle pour l'établis-
sement d'un diagnostic pouvant conduire à des travaux a été élaboré
cette approche a nécessité des moyens et des matériels adaptés. Si
les principes de base sont similaires pour les chaussées souples et
semi-rigides, la troisième phase de l'auscultation est primordiale
pour ces dernières car elle aboutit à la connaissance de la structu-
re et de l'origine des dégradations - pour les chaussées souples
cette phase a seulement un rôle de complément.

C'est dans le domaine de l'auscultation des chaussées à assi-


ses traitées que des outils nouveaux sont mis au point et se révèlent
utiles : collographe, mesure d'ovalisation, vibreur à haute cadence.
En effet, si des réponses de caractère presque général existent dans
le contexte français pour les chaussées souples [13], les solutions
de réparations pour les chaussées semi-rigides relèvent encore bien
souvent de l'étude particulière, avec l'emploi relativement développé
du c a 1cu1 rationne 1 [ 4,5 J.
- 34 -
REFERENCES
l AUTRET,P., "Utilisation du produit Rd pour l'auscultation des
chaussées à couche de base traitée", Bulletin de Liaison Labo.
Routiers P. et Ch., n° 42, déc. 1969, pp. 67-80.

2. AUTRET ,P., "Evolution du déflectographe Lacroix. Pourquoi ?. "


Bulletin de liaison des Laboratoires des P. et Ch, n° 60,
'
juil.-aoat 1972, pp. 11-17.

3 AUTRET, P., BOUTONNET, M. et RODRIGUEZ, M., "Groupe d'examen


routier par photographie", Bulletin de liaison des Laboratoires
des P. et Ch., n° 71, mai-juin 1974, pp. 11-21.

4 AUTRET, P., de BOISSOUOY, A., et MARCHAND, J.P., "ALIZE III


Practice or how ta introduce experimental value obtained from
the observation of in situ behaviour of materials and their
mechanical properties measured in a laboratory into the theore-
tical structural design model "Proceedings of the Fifth inter-
national conference on the structural design of asphalt pave-
ment, Delft, 1982 (à paraître).

5 BONNOT, J., AVTRET, P. et de BOISSOUDY, A., "Design of asphalt


ove r 1 a y s for pavement" , Pro ce e ding s of the Four th internat ion a 1
conference on the structural design of asphalt pavement, Ann
Arbor, Michigan, vol. l, 1977, pp. 557-588.

6 BOULET, M. et GRAMSAMMER, J.C., "Pavement survey as a mean ta


define a road network preventive maintenance policy", "Procee-
din s of the Fifth international conference on the structural
design of asphalt pavement, Delft, 1982 (à paraître •
7 GUILLEMIN, R. et GRAMSAMMER, J.C., "Dynamic non-destructive
testing of pavements in France", Proceedings of the third inter-
national conference on the structural design of asphalt pave-
ment, Grosvenor House, London, vol. I, 1972, pp. 1167-1178.

8 LCPC., Guide pour l'auscultation des chaussées à assises trai-


tées aux liants hydrauliques, Paris, 1979.

9 LEGER, Ph.et AUTRET, P., "The use of deflexion measurements for


the structural design and supervision of pavements" Proceedings
of the third international conference on the structural design
of as ph al t pave 111 en t , Gros v en e r Hou se , London , vol . I , 19 7 2 ,
PP. 1188-1205.

J0 PEYRONNE, C. et KOBISCH, R., "L'ovalisation : une nouvelle mé-


thode de mesure des déformations élastiques", Bulletin de Liai-
son des Laboratoires des P. et Ch., n° 102, juil.-août 1979,
pp. 59-72.
11 SAUTEREY,R. et AUTRET, P. (sous la direction de), Guide d'aus-
cultation des chaussées so~les, Eyrolles, Paris, 1977.

12 SETRA-LCPC, Catalogue de dégradations de chaussées, Paris,


19 7 2.

13 SETRA-LCPC, Guide technique pour le dimensionnement des renfor-


- 35 -
cements de chaussées souples , Paris , 19 7 8 •

14 SETRA-LCPC, ~uide technigue pour l'entretien préventif du ré-


seau routier national, Paris, 1979.

15 SIFFERT M., "Le fichier des déflexions des chaussées du ré-


seau routier français", Bulletin de liaison des Laboratoires
des P .. et Ch., n° 83, mai-juin 1976, pp. 127-136.

- 36 -
ÎRAITEMENT AUTOMATIQUE DES RESULTATS
DE MESURE EN CONTINU
APPLICATION AUX MESURES DE DEFLEXION

Michel du MESNIL-ADELEE
Jean PEYBERNARD
Michel du MESNIL-ADELEE
Chef de la Section Mécanique des Chaussées
Laboratoire Régional de Rouen
Chemin de la Poudrière.,. B.P. 24 7 - 76120 LE GRAND QUEVILLY

Jean PEYBERNARD
Ingénieur
Section du Génie Physique
Laboratoire Central des Ponts et Chaussées
58 boulevard Lefebvre - 75732 PARIS CEDEX 15

Résumé

L'article présente une méthode de traitement des enregistrements de me-


sures en continu et son application à l'analyse des mesures de déflexion sur
chaussées souples.

La méthode de traitement permet de découper l'enregistrement en "zones


statistiquement homogènes". Pour ce faire, on émet l'hypothèse que dans une
zone homogène la suite des valeurs du paramètre mesuré est distribuée suivant
une loi de Gauss. La recherche des zones utilise une technique de dichotomie
fondée sur les propriétés de composition de la variance.

A l'issue du traitement, l'enregistrement est donc découpé en un cer-


tain nombre de zones que l'on caractérise par la valeur moyenne et l'écart
type du paramètre mesuré.

- 38 -
1. INr~ODUCfION

Le rôle important dévolu au paramètre déflexion dans l'appré-


ciation du comportement mécanique des chaussées souples a conduit les
laboratoires routiers français à améliorer depuis plusieurs années le
matériel de mesure et les moyens d'acquisition des données.

Si le développement des matériels, tel le déflectographe LACROIX


a été rapide, les méthodes d'eÀ-ploitation des mesures ont, par contre,
peu évolué.

Compte tenu, d'une part, du grand nombre de valeurs enregistrées


par journée de wBsures (de l'ordre de 6000 au déflectographe) et, d'autre
part, de la finalité de ces mesures, les utilisateurs sont contraints de
découper les enregistre~ents obtenus en zones élémentaires.

Si l'on esti~e, que le découpage doit être effectué sur des


valeurs brutes du paramètre enregistré, il peut alors, suivant les cas,
être réalisé à partir de différents critères :

- tous les x mètres


- suivant une distance à choisir et pré-affichée.

Ces critères, bien qu'objectifs, ne donnent pas toujours satis-


faction en raison de la validité statistiquecontestable des résultats
obtenus. En effet, les déflexions moyennes et les écarts-types calculés
sur chacune des zones élémentaires n'ont de signification que si les
échantillons sont issus de populations normales. De plus, on perd une
partie de l'infoYJ11ation en continu.

- 39 -
Pour éviter cet inconvénient, le technicien routier peut décou-
per l'enregistrement par zones lui semblant à priori homogènes. Outre le
caractère fastidieux d'tm tel travail, c'est son côté subjectif qui devient
alors contestable.

Pour tenter d'améliorer l'utilisation de ces moyens de mesure


et d'auscultation en continu et à grand rendement, la recherche d'tme
méthode objective de découpage des enregistrements continus en zones homo-
gènes nous a paru nécessaire.

C'est pourquoi, pour être pleinement efficace, l'effort concer-


nant les matériels a été complété par tme recherche sur des méthodes de
dépouillement automatiques et performantes.

Cor.ipte tenu de la nature des données, les outils classiques du


traitement du signal et de l'analyse statistique semblaient tout à fait
adaptés à l'eÀ'}Jloitation de ces mesures en continu.

/iussi, nous sommes-nous orientés vers la !'lise au point d'une


méthode permettant de détecter les variations du par<U'lètre mesuré dans
un enregistrement. Cette rréthode associée à un critère d'homogénéité devan
conduire au découpage de l'enregistrement en zones homogènes.

2. PRINCIPE DE L'\ METI-IODE

2. 1. Nature des données

Les enregistrements en continu de la déflexion d'tme chaussée


sont calstitués de séries de données indépendantes.

Les mesures sont réalisées environ tous les 3,4 mètres pour les
déflec:tographes à châssi.s court et 3,9 mètres pour les déflectographes
à châssis long.

La nature des données et le type de problème posé nous ont


orientés vers le choixde méthodes statistiques, dans le but de mettre
au point illle technique capable de découper l'enregistre~Bnt en un certain
nombre de zones telles (\Ue :

- 40 -
1. L'écart entre les valeurs moyennes du paramètre de deux zones succes-
sives soit significatif pour le contrôle réalisé ;

2. La dispersion du paramètre dans chaque z.one ait un sens.

Pour atteindre ces deux objectifs, il est nécessaire de disposer,


d'l.Ille part, d'lme méthode capable de déceler dans l'enregistrement les
variations significatives du paramètre mesuré, et, d'autre part, d'lm
critère d'homogénéité découlant d'l.Ill ensemble d'hypothèses sur la nature
statistique de la variable. considérée.

2.2. Technique du découpage en zones homogènes

2.2. 1. Critère d'hornDgénité et test associé

Le choix d'lm critère d'homogénéité repose sur lil1 certain nom-


bre d'hypothèses quant à la nature du paramètre étudié. Ainsi le résultat
de la mesure de la déflexion d'une portion de chaussée est lié à un no111bre
important de facteurs (nature et épaisseur de la structure de chaussée,
drainage, typologie du trafic routier, etc •. )

Etant donné le grand nombre de causes de variations de ce para-


mètre et, compte tenu de l'expérience acquise, il nous a paru raisonnable
de faire l'hypothèse suivante :

Dans l.Ille "zone homogène" la sui te des valeurs de déflexion


observ~es est aléatoire et gaussienne.

Pour conclure qu'lme zone est homogène, il faut donc disposer


d'une méthode de test. Nous avons choisi le test du carré moyen des dif-
férences successives qui est particulièrement bien adapté à l'étude du
caractère aléatoire et gaussien d'une suite d'observations.

TEST DU CARRE :UYEN DES DIFFERE~ŒS SUCCESSIVES


===============================================
Soient n valeurs d'un paramètre xj ; 1 :s J '.:'. n et -x la
valeur moyenne des n obsenrations.

-
X

- 41 -
Si les résultats de n mesures supposés appartenir à une popula-
tion normale apparaissent de façon aléatoire, alors la quantité :

n-1
l (xj+1 - xj) 2
j=1
r = .l
2 n
2
l (x.
J
- X)
j=1

a une valeur probable égale à 1.

Une valeur de r nettement inférieure à 1 indique tme progression


continue des mesures des variations périodiques lentes ou des groupe:::ients
anormaux ; tandis qu'tme valeur de r nettement supérieure à 1 indique des
fluctuations rapides.

La variable r peut être considérée co:r.1J11.e aléatoire quand on


multiplie au hasard les prélèvements de n valeurs dans tme population
normale.
Pour tme valeur den donnée, des tables fournissent les limites
r
a et r 1-a telles que
Prob (r < ra ) = Prob (r > r
1-a ) = au niveau de probabilité p= 1-a

Si r a ~ r ~ r 1-a la suite peut être considérée coI!lllle apparte-


nant à Lme population normale : on dira alors que la zone est homogène.

Si r < ra on admettra que la sui te contient des variations lentes


ou des groupef!",ents anonnawc.

Si r > r 1-a on dira <.{Ue la suite contient des fluctuations


rapides.

D'autre part, si n > 25, la quantité

- 42 -
suit une loi nonnale réduite. A partir der on calcule u que l'on compare
aux limites u Cl et u 1- ( l de la loi nonnale réduite.

Par suite, corrnne dans le cas précédent

Si u a < u< u 1-a la suite appartient à une population normale la zone

est homogène ;

Si u > u
1-a on détecte des variations périodiques lentes ou des
groupements anonnaux ;

Si u < u on met en évidence des fluctuations rapides.


a

Re.ma/tq u.e. a Jte.ptLé-6 e.n:te. le. W qu.e. d 'a.6 6..lJt.me.tL à. J:.011.J:. qu.e.. la. -6 u..U:.e. n. 'e..oi:.
pa6 ,{_).,,!Ju.e. d'll.Yl.e. popu...la.t.<.on notLmaJ.e..

Si l'on met en évidence des fluctuations rapjdes non aléatoires


dans l'enregistrement, on signale ce fait et on arrête le traitenent.
Notons que sur l'ensemble des cas étudiés, nous n'avons jamais observé
ce type de. phénomène.

Par contre, si 1 1 on détecte la présence :::le \C?.riations lentes ou


de ::;=oupements de points, on <lécoupe l '2nregist,:e1TI.er,t à l'aide d'une
technique que no<.:S allons décrire.

2. 2. 2. ~€thode de découpage

On a mis au point une méthode de dichotomie utilisant les pro-


priétés Je composition de la variance.
soie. unenre-
~iscreœ.enc .::on-
::e-:lan c d?.ux ~o­
nes de :loyem::es
2~:ie zone crès différences
!ère zone

abscisse
i de la oes~re

Il s 1 agit de trouver une 11.éthode pennettant de déte11niner


l'indice i du point frontière entre les deux zones.

Soit n le noniJ1re total de mesures dans 1 enregistrel'1ent 1

et x la v::tleur moyenne
n
l Xj
n
j =1

- 43 -
Soit S la sorrane des carrés des écarts entre les mesures et
la valeur moyenne n
s =l
j =1

S peut être décomposée en une somme de 4 tennes en fonction des


moyennes x et x des mesures dans les deux zones.
1 2

1ère zone i points 1 < j < i moyenne x 1

2ème zone n-i points i +1< j < n moyenne X


2
i n
X =1 l x. X --- l X·
1
j=1
J 2 (n-i) j=i+1 J

i :1
2 I - 2
s= l (X·
J
x ) + (x · ·- x ) + i
1 . . 1 J 2
j =1 J=1+

1
Il
Posons W = l + l (x. - x
1 2
)2
j=1 j=i+1

,.,
et B =l ( -X - -X ~; 2 + (n-1·) Cx - x )-
1 2

W représente la sorrane des carrés des écarts intra zone.


B représente la somme des carrés des écarts inter zone.

S est une constante pour un enregistrement donné, mais les valeurs de B et


varient si i varie. Intuitivement, on comprend que le point i frontière
1'!

entre les deux zones correspond au maximum de la valeur du rapport B/W.

Exprimons B et \\' sous des fonnes différentes sachant que les


termes

p - 2
I (xk - x ) peuvent être décomposé'~ comme suit
k=1

- 44 -
p p p p
l (xk - X) 2 = l xk 2 - p x2 = l xk2 - ..!. ( ~ xk) 2
k=1 k=1 k=1 p k=1

alors

n 2 1 i 2
W =l xj - -:- ( L
xj)
j=1 l j::1

n i 2 1 n 2
B = (l X.) 2 + ..!_ ( l
X. ) + - ( Xj.) l
n j=1 J i j=1 J (n-i) j=i+1

Si l'on fait un changement d'origine sur les variables initiales xj


en posant

Y·J = xj - X (on centre les variables)

n i n
alors Y·J = 0 par suite y.
l l Y·1 = -I 1
j=1 j=1 j=i+1

Les expressions de il! et B deviennent


n 2
w = l Y·J 2 _n_ ( li y.)
i (n-i) J
j =1 j =1

B=

n 2
pour lm enregistrement donné = cte et (l y.)
J
= 0

donc \Il = cte - g (i) et B = g (i)


..... i y.) 2
avec g (i) a
--- (
l J
i(n-i)
j=1

- 45 -
Le rapport B est maximum si B est maximum et Wminimum, donc g (i) est
w
ma.x.imum.
La frontière entre les delLX zones est donc l'abscisse du point
pour lequel g (i) est maximum.

2.3. Algorithme du découpage en zones homogènes

L'algorithme de découpage en zones horrDgènes combine le critère


d'homogénéité et la méthode de découpage.

1ère étape : On applique le test d'homogénéité à l'ensemble de l'enregis-


trement. Si le test montre que la suite des mesures répond au critère d'ho-
mogénéité, on passe à l'enregistrement suivant, sinon on débute la 2ème
étape.

2ème étape : Si le test indique que l'enregistrement contient des varia-


tions lentes ou des groupements anomaux, on met en oeuvre la méthode de
découpage.

Pour lil1 enregistrement contenant n mesures, on calcule les


valeurs des n-1 fonctions g(i)

g(i) = Il ~ y. ) 2 ~ i~ n-1
i (n-i) j =1 J

x. valeur mesurée
J
-x valeur moyenne des mesures

L'enregistrement est découpé en deux ~ones, la limite entre les


deux zones correspond au point i tel que g (i) est maximum.

1ère zone i points coT11pris entre les abscisses 1 et i.

2ème zone n-i points coJî1Pris entre les'abscisses i+1 et n .

.3ème étape·: 0n applique le test d 'hoT'logénéité aux delLX zones détenninées


précédernrr.ent.

- 46 -
Si les zones répondent au critère d'homogénéité, on arrête le
traitement, sinon elles sont redécoupées, on retourne donc à l'étape 2
en posant :

pour la 1ère zone z. = Y· - Y1 1 'S· j ~ i


J J '
Y1 valeur moyenne des Y·J dans la zone

pour la 2ème zone z. = Y·J - y i + ~ j ~ n


J 2'

Yz valeur moyenne des Yj dans la zone 2.

L'algorithme conduit donc à un découpage de l'enregistrement


en zones homogènes au sens du critère que nous avons défini, c'est-à-dire
que dans chaque zone, la suite des valeurs du paramètre peut être consi-
dérée au risque a comme aléatoire et appartenant à·lll1e population normale.
Chaque zone est caractérisée par le; valeurs de ses abscisses, la valeur
moyenne et l'écart-type.

3. APPLICATION DE LA HETHODE

3. 1. Rappel sur la méthodologie des études de renforcement des


chaussées souples.

La mesure de déflexion joue lll1 rôle important dans le choix de


la solution de renforcement d'lll1e chaussée. Dans 80 % des cas, elle traduit
fidèlement le comportement mécanique d'lll1e chaussée souple; la nesure étant
réalisée en continue, elle devrait faciliter l'identification des sections
de chaussées relevant de la même solution de renforcer.ient.

Cepend.:1.Ilt ce serait lll1e erreur d'utiliser seuleIT~nt la mesure


de déflexion pour décider du renforcement à réaliser, car, d'lD1e part, cett
mesure traduit lll1 état mais ne l'explique pas et, d'autre part, dans 20 %
des cas elle n'est que peu ou pas liée au comportement mécanique de la
chaussée.
L'étude du renforcement d'une chaussée utilise l'ensemble de
dorJ1ées suivantes
- l 'estin:ation de la portmce de la chaussée par la mesure de la
Jéflex:ion au défl ectographe L\CROIX
- 47 -
- le relevé des dégradations de surface par examen visuel;
- l'étude de la constitution du corps de chaussée et du sol support
par sondage ;
- l'analyse de l'entretien pratiqué sur la chaussée depuis sa construc-
tion ou son dernier renforcement;
- la typologie du trafic routier (nombre et charge des véhicules).

Ces paramètres sont reportés sur lill document de synthèse appelé


schéma itinéraire.

A partir de ce doctnnent, on aborde la phase d'étude du dimension-


nement du renforcement, qui consiste à détenniner les portions de chaussées
susceptibles de recevoir le même renforcement, tant du point de vue de
l'épaisseur à mettre en oeuvre que de la technique à utiliser.

DépouilleMent des mesures de déflexion

Le dépouillement des mesures de déflexion doit conduire à


l'identification de portions de chaussées homogènes en comportement mécani-
que sous une charge. On qualifie alors chaque zone par sa déflexion caracté
ristique qui est égale à la déflexion moyenne dans la zone plus 2 fois
l'écart-type.
Précéderrnnent, on exploitait les mesures de déflexion en calculant
la déflexion caractéristique sur des sections de 200 mètres par pas glis-
sants de 20 mètres. nutre le fait que cette méthode de traitement lisse
très fortement les informations contenues dans l'enregistrement continu
et cache donc les singularités locales, elle ne résoud pas le problème
de l'identification objective des sections homogènes en comportement
mécanique.

La méthode d'exploitation des mesures que nous proposons, utilise


complètement l'information en continu et conduit à un découpage de l'itiné·
raire en zones homogènes en comportement car dans chaque zone les valeurs
de déflexion appartiennent, au seuil de risque fixé dans le test d'homogé-
néité, à une même population statistique.

- 48 -
Par suite, le choix de la valeur a du seuil de risque du test
d'homogénéité est essentiel et conditionne la qualité des résultats donnés
par la méthode. En effet, une valeur trop grande de a conduit à un décou-
page en un très grand nombre de zones de longueurs réduites, pour lesquelles
des solutions de renforcement différentes ne s'L~posent pas compte tenu
des faib}es écarts entre les valeurs des déflexions caractéristiques. A
l'opposé, une valeur trop faible de a ne permet pas de déceler finement
les variations du paraI'l.ètre mesuré, notamment les singularités locales et
conduit à un découpage en un petit nombre de zones de grandes loni3Ueurs et
d'écarts types élevés.
Des essais pratiques a partir de mesures réelles déjà exploitées
par les méthodes antérieures ont permis de choisir la valeur de a adaptée
au traitement des mesures de déflexion, soit a= 0,001.

Un exemple de traitement d'un enregistrement de mesure de


déflexion est présenté figure 1.

3.3. Exploitation des mesures de déflexion découpées en zones


homogènes.

Le traitement des enregistrements de déflexion par la méthode de


découpage en zones homogènes conduit à une interprétation rigoureuse et
objective des mesures.

L'exploitation de l'enregistrement découpé en zones homogènes


reste simple et consiste à calculer la valeur de la déflexion caractéris-
tique dans chaque zone. ;'-·fi'lis cette méthode de traitement des données ne
donne pas d'information sur l'état de la structure. Aussi la recherche des
solutions de renforcement reste le fruit de l'analyse combinée de l'ensemble
des facteurs qualifiru1t la chaussée : état de surface, nature de la structur
entretien, typologie du trafic et déflexion caractéristique.

4. CONCLUSIONS

La méthode de traitement que nous venons de présenter répond bien


aux critères de rigueur, d'objectivité et d'efficacité que nous nous étions
fixés et constitue donc un outil supplémentaire d'aide à l'interprétation
des enregistre~:ients de mesure de la déflexion.

- 49 -
Outre les mesures de déflexion, cette méthode est utilisée
depuis le début de l'année 1981 pour le traitement des enregistrements
de mesure de densité (contrôle du compactage) et nous étudions actuelle-
ment ses possibilités d'emploi pour le dépouillement des mesures de l'uni
et du coefficient de frottement trffilsversal.

De part son principe, cette méthode peut être appliquée à des


données autres que celles fournies par les appareils à grand rendement
et dans d'autres domaines que celui de l'auscultation des chaussées, pourvu
qu'elles présentent t.m caractère aléatoire. Cependant, il faut dans chaque
nouveau domaine choisir t.m critère d'homogénéité adapté au type de mesures
considéré.

Cette méthode de traitement des données présente d'autant plus


d'intérêt
- que le nombre de mesures est important, rendant l'exploitation
manuelle longue et fastidieuse ;

- que les résultats des mesures sont enregistrées sur un support


informatique.

- 50 -
I:IGIJR.E J - Exe1nple de trai.temen.t d'un enregistrement de déflexion par Li méthode de découpage en zones homogènes
longueur de chaussée auscultée : 1300 mètres.
Les traits indiquent les limites des zones - les traits pointillés courts indiquent la valeur moyenne
Les traits pointillés longs indiquent plus ou moins un écart type.

350.

280.

210.
\Jl

140.(}

-------
?0.

860 ;300 350


• 100 160 a00
60

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