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- RAPPORTS DES LABORATOIRES

SÉRIE : GÉOTECHNIQUE - MÉCANIQUE DES SOLS - SCIENCES DE LA TERRE


GT-35

Contrôle du compactage
des remblais au moyen
du pénétrodensitographe LPC
le PDG 1000
Alain QUIBEL

Avril 1989
MINISTÈRE DE L'ÉQUIPEMENT, DU LOGEMENT,
DES TRANSPORTS ET DE LA MER
LABORATOIRE CENTRAL DES PONTS ET CHAUSSÉES
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14-20 Boulevard Newton, Cité Descartes, Champs sur Marne
F-77447 Marne la Vallée Cedex 2
Contact : diffusion-publications@ifsttar.fr
Alain QUIBEL
Ingénieur
Centre d'expérimentations routières de Rouen
B.P. 245/Grand-Quevilly

~R E S U K E

Le pénétrodensitographe LPC ou PDG 1000 est


l'appellation du pénétromètre dynamique lorsqu'il est utilisé
pour contrôler le compactage des remblais.

Cette possibilité résulte d'une expérimentation im-


portante, initiée dans le cadre des remblais de tranchées peu
profondes, et poursuivie dans le contexte plus général de
remblais de plusieurs mètres de hauteur.

L'appareil fournit en temps réel un profil des


enfoncements par coup en fonction de la profondeur, dont
l'interprétation est immédiate lorsque le classement RTR* des
sols traversés est connu : des valeurs-seuil dépendant de la
nature et de l'état hydrique sont mises en mémoire dans un
micro-calculateur. Ainsi est-il possible de connaître à par-
tir du profil, en plus de la position des intercouches,
l'importance des éventuelles insuffisances de compactage, et
donc de conclure sur la qualité réalisée.

La méthode n'a pas le degré de précision d'une


double sonde Y , mais peut avantageusement être utilisée sur
des types d'ouvrages présentant habituellement une forte in-
suffisance de compactage tranchées, remblais derrière
O.A,.... Elle peut également, sur des remblais en grande
masse, permettre de vérifier l'homogénéité du compactage et
détecter les points faibles, sa rapidité d'exécution rendant
possible la réalisation d'un nombre de points élevé .

* Recommandation pour les Terrassements routiers, LCPC-SETRA, 1976

Action de recherche pluriannuelle (AR): 15


Techniques de mise en oeuvre et d'amélioration des sols
Fiche d'action élémentaire de recherche (FAER): 1 15 05 6
Le compactage
.
somma1re

Présentation 4

Références bibliographiques 8

Notations et unités 9

1 - LE PRINCIPE DE LA MESURE 11

2 - L'APPAREIL 18

3 - LE LOGICIEL 19

4 - L'INTERPRÉTATION 20

5 - LA PRÉCISION 24

6 - LES APPLICATIONS 29

7 - EXEMPLES PROVENANT DE CAS RÉELS


DE CONTROLE DE CHANTIER 31

8 - CONCLUSIONS 34

Annexes:
- Les droites-seuil en partie supérieure
- Les droites-seuil en partie profonde

Ce document est propriété del' Administration et ne peut être reproduit, même partiellement,
sans l'autorisation du Directeur du Laboratoire central des Ponts et Chaussées
(ou de ses représentants autorisés).
1989 · LCPC

ISBN 2-7208-3567·6
...J

P RE S E NT AT I 0 N

Marc SCHAEFFNER
Chargé de mission "Terrassements"
Division Géotechnique
Géologie de l'Ingénieur-Mécanique des roches
Laboratoire central

Le contrôle du compactage des remblais est une opé-


ration complexe, mais capitale vis-à-vis de
l'évaluation de la qualité de ces ouvrages, sur la-
quelle d'importantes études ont été et sont encore
menées dans la plupart des pays industrialisés.

En France, après avoir, durant les années 60, étu-


dié et proposé toute une panoplie de méthodes et
d'appareils permettant de contrôler à posteriori la
compacité d'un remblai ou d'une partie de remblai
[ 1 J. force a été de constater que cette démarche
était à terme, vouée à l'impasse compte tenu :

• de l'accroissement constant des cadences de chan-


tier,

• de l'extrême variabilité des matériaux rencon-


trés, en particulier sur les chantiers linéaires et
surtout de l'inadaptation des essais de laboratoire
aux dimensions réelles des matériaux utilisés.

Une démarche fondamentalement différente a alors


été imaginée. Elle a consisté à définir ob-
jectivement les modalités de compactage à appliquer
dans chaque cas de chantier, caractérisées par la
nature et l'état du Cou des> matériaucx>
terrassées> et par le type du Cou des>
compacteurCs> utilisées>.

Ces modalités sont exprimées par les paramètres, à


présent bien connus e et Q/S C-> et le contrôle du

C*> e : épaisseur maximale d'une couche d'un maté-


riau que peut compacter un compacteur donné .

QIS : ratio du volume mis en oeuvre rapporté à la


surface balayée par le compacteur. Ce ratio est in-
versement proportionnel au nombre de passes de
compacteur à appliquer sur le couche d'épaisseur e.

4
compactage se fait alors par la vérification en
continu du respect de l'application de ces modali-
tés, vérification qui se fait avec une commodité et
un coût sans commune mesure avec les méthodes de
contrôles à posteriori évoquées précédemment.
La publication en 1976 des 3 premiers fascicules de
la R.T.R. (2) et en 1979 du 4e fascicule relatif en
contrôle à officialiser cette démarche et l'on a pu
croire un temps qu'elle apportait une solution
quasi-définitive au problème du contrôle du
compactage des remblais.
En fait, après un recul de plus de 10 années, on
dispose de nombreuses observations montrant que
cette méthode n'apporte dans certains cas, dont le
nombre va croissant, qu'une garantie "de papier"
sur la qualité du compactage, ceci pour la double
raison
que la méthode n'est pas Cou mal> adaptée au cas
des remblais d'accès difficile <fond de remblai
dans une vallée, remblai contigu aux ouvrages, rem-
blai de tranchée ...
Ces cas étaient d'ailleurs explicitement signalés
dans le fascicule 4 de la R.T.R>.
mais surtout que, pour la grande masse des rem-
blais, on observe progressivement une perte de com-
pétence et Cou> de rigueur dans la vérification
opérationnelle des modalités de compactage, notam-
ment en ce qui concerne l'identification des maté-
riaux, condition "sûre qua non" de la validité de
la méthode.
Ces observations ont donc conduit à "remettre
l'ouvrage sur le métier" pour trouver les moyens de
remédier à cette situation, et c'est ainsi que l'on
a été amené à concevoir, dès le début des années
80, deux nouveaux matériels
Le premier est la Double Sonde Gamma "Terrasse-
ments" avec ses dispositifs de forage, de mesure
d'entraxe et de contrôle neutronique de teneur en
eau associés (4) [9]. Ce matériel, dont les perfor-
mances et la finesse de résolution sont uniques à
l'heure actuelle, permet de réaliser une diagraphie
de densité au travers d'un remblai, sur plusieurs
mètres de profondeur.
Les interventions sont lourdes de mise en oeuvre,
et par conséquent coûteuses. Ceci conduit à les ré-
server aux actions d'expertise, en cas de litige
important, et aux études générales <modalités de
compactage de matériaux particuliers ou avec des
engins nouveaux, suivi dans le temps de la

5
densification de remblais, etc ... >.
Le second matériel est précisément le
pénétrodensitographe P.D.G. 1000 qui réalise, lui
aussi, une diagraphie sur plusieurs mètres
d'épaisseur mais cette fois, non plus de densité,
mais de résistance à l'enfoncement, résistance qui
est ensuite traitée en relation avec le taux de
compactage par l'intermédiaire d'un logiciel origi-
nal intégrant les différentes lois densités
enfoncement déterminées expérimentalement pour tou-
tes les classes de nature et d'état des sols pré-
vues dans la classification R.T.R. Ce matériel
peut, en quelque sorte, être considéré comme le sy-
métrique de la double sonde "Terrassements" en ce
sens qu'il possède une remarquable facilité
d'utilisation et une rapidité de fourniture des ré-
sultats intéressantes, mais qu'il présente, en con-
trepartie, une précision sensiblement plus faible.

L'objet du rapport de K. A. QUIBEL est de présenter


la synthèse des études qui ont abouti à la mise au
point de ce second matériel ; le lecteur pressé
pourra utilement se reporter aux conclusions qui
résument de manière particulièrement claire :
- les étapes successives de l'étude,
- la description du matériel,
- son domaine d'application,
- sa précision et les conditions à satisfaire pour
valider l'interprétation des mesures.

Ayant rappelé les circonstances qui ont motivé la


genese de ce nouveau matériel, on pourrait arrêter
là cette présentation, mais je souhaite cependant
terminer en insistant sur le point qui me paraît
être fondamental dans cette étude, même s'il a été
évoqué dans le rapport.

Ce point est - on ne le rappellera jamais assez


que dans les sols compactés, non-saturés, les rela-
tions taux de compactage - résistances mécaniques
sont éminemment complexes car la résistance mécani-
que d'un sol dépend, le plus souvent bien davan-
tage, de sa nature et de son état d'humidité Csuc-
cion> que de sa densité.

Le gros travail expérimental réalisé par le C.E.R.


afin d'établir ces relations pour les différentes
natures et états des sols doit donc être mis tout
particulièrement en lumière, même si l'existence de
la classification R.T.R. des sols en a beaucoup fa-
cilité l'organisation.

Il s'agit, à ma connaissance, du premier travail


cohérent permettant de valider l'interprétation

6
d'une mesure de résistance mécanique en termes de
taux de compactage sur des sols compactés
non-saturés .

Il découle de cet aspect capital au moins trois co-


rollaires :

• le premier est évidemment la nécessité de connaî-


tre l'identité précise des différents sols traver-
sés par la diagraphie et, à cet égard, on peut re-
gretter qu'un dispositif de prélèvement mécanique
<tarière, carottier, benne preneuse ... l n'ait pas
été étudié pour être couplé à l'appareil.

• le second est l'obligation d'une réflexion systé-


matique lors de l'interprétation de chaque
''pénétrogramme" qui doit s'appuyer sur la connais-
sance du comportement particulier de chaque classe
de sol pour tenir compte des inévitables écarts en-
tre le sol réellement rencontré et le sol de réfé-
rence pour lequel les droites-seuil ont été éta-
blies.

Il est clair que cette réflexion ne peut être con-


duite que par un géotechnicien expérimenté.

• le troisième corollaire enfin est la nécessité


pour les utilisateurs de poursuivre l'affinage de
la méthode en n'hésitant pas à recourir à des plan-
ches d'essais s'appuyant sur des mesures à la
double sonde, notamment au stade des épreuves de
convenance. Cette nécessité se justifie d'autant
plus que la révision de la R.T.R., en cours actuel-
lement, conduira à quelques modifications dans la
classification des sols proposée ·en 1976.

Les enseignements ainsi obtenus devront être


périodiquement rassemblés, synthétisés et intégrés
dans le logiciel d'interprétation.

Si ces différentes nécessités s'avèrent pouvoir


être correctement satisfaites dans la pratique, on
peut prédire un large développement à ce nouveau
matériel étant donné sa rapidité de mise en oeuvre
et de fourniture des résultats. En particulier dans
l'optique de l'application des Plans d'Assurance
Qualité CP.A.Q.l aux travaux de terrassements ; on
imagine aisément l'intérêt que peut présenter ce
matériel pour l'exécution du contrôle extérieur du
Maître d'Oeuvre, le contrôle interne de
l'entreprise pouvant alors s'intéresser essen-
tiellement au respect des modalités d'utilisation
des ateliers de mise en oeuvre.

7
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

[1] Le contrôle des terrassements - BLPC n° 46 - réf. 845


juillet - août 70

[2] Recommandation pour les Terrassements Routiers -


Fascicules 1 à 4 - LCPC - SETRA - 1976 Cen cours de révi-
sion>

[3] Note Technique pour le compactage des remblais de tran-


chée. LCPC - SETRA - janvier 1981

[4] K. SCHAEFFNER - A. QUIBEL - Progrès récents dans le con-


trôle du compactage des remblais et des couches de forme:
La double sonde grande épaisseur, le pénétromètre dynami-
que - Revue Générale des Routes n° 623 - octobre 1985

[5] A. QUIBEL - Contrôle à posteriori du compactage des tran-


chées essais comparatifs des différentes méthodes -
juillet 1982 Ccompte rendu d'essais interne>

[6] A. QUIBEL - Utilisation d'un pénétromètre dynamique pour


le contrôle du compactage des tranchées - Définition des
paramètres optimaux - juin 1983 <comptes rendus d'essais
internes>

[7] A. QUIBEL - Utilisation d'un pénétromètre dynamique pour


le contrôle du compactage des tranchées - Interprétation
des mesures et méthodologie de contrôle - décembre 1983
Ccomptes rendus d'essais internes>

[8) A. QUIBEL - Utilisation du pénétromètre dynamique LPC


pour le contrôle du compactage à grande profondeur -
Etablissement des droites de refus et de référence -
Expérimentation d'une masse tombante plus élevée -
décembre 1986 <compte rendu d'essais interne>

[9] La double sonde gamma et le dispositif de forage associé


BLPC n° 120 - juillet - août 82

8
NOTATIONS ET UNITES

K Ckgl masse tombante du pénétromètre dynamique

h Cern) hauteur de chute

s ccm 2 l section de la pointe

M' CKgl masse morte battue

e Crnrnl enfoncement par coups de la pointe

qd Cba~s) résistance dynamique unitaire

Da droite de refus
droites-seuil, dont la position
est définie par les valeurs du
o•• ~ droite de référence paramètre enfoncement par coup e

W C%l teneur en eau

T (%) taux de compactage

différents niveaux de qualité de compactage


correspondant respectivement aux exigences
habituelles en couche de base, couche de
fondation * , couche de forme (100 % Y dOPNl
et remblai C95 % Y dOPNl

* double condition en densité moyenne et densité en fond de


couche

9
Vue d'ensemble du pénétromètre dynamique LPC

10
1 - LE PRINCIPE DE LA MESURE APPLIQUEE AU CONTROLE DU COMPAC-
TAGE

1-1- Paramètres influents

Sous l'effet des chocs répétés produits par une


masse tombante sur une enclume, la pointe conique en bas du
train de tiges, solidaire de cette enclume, pénètre dans le
sol avec un enfoncement e à chaque coup qui dépend
principalement de :

la masse tombante M
la hauteur de chute h pour le
la section de la pointe S, matériel
et sa forme

la nature
l'état d'humidité pour le
le taux de compactage T sol
s
On peut donc écrire pour un pénétromètre dynamique
avec ses caractéristiques propres :

e = f CT, Nature, état)

Le paramètre "degré de co•pactage" ne peut


donc être contrôlé que si l'influence de la nature et de
l'état du sol sur l'enfoncement de la pointe, est déter-
minée. Ces deux derniers facteurs ont une influence
importante comme le montre la figure 1 :

~
Limon Sable Grave Argile
peu peu argileuse à
t plastique argileux silex
IJOPN - 2 9.4 1 5. 9 6 . .3 4.6

IJOPN + 2 2.3. 5 .3 1 . 5 21 . 8 15.6

Figure 1 Exemples d'enfoncement de la pointe Cmm> pour un


coup, à une profondeur de 40 cm, pour divers sols
compactés à 95 ~ '! d OPN

11
1-2- Utilisation de la classification RTR

On utilise le fait que la nature et l'état des sols


sont "param,tr's" d'après la classification des sols de la
Recommandation pour les Terrassements Routiers, reprise éga-
lement dans la Note Technique pour le Compactage des Remblais
de Tranchée. Cette classification paraît adaptée pour expli-
quer les variables nature et état :
plus simplifiée en nombre de cas de nature, elle aurait
conduit à un contrôle moins fiable à cause de l'influence
intra-classe du sol : à même taux de compactage, des résul-
tats pénétromètriques trop différenciés auraient été obte-
nus, pour des sols situés aux extrêmes d'une même classe.

plus détaillée, la procédure expérimentale "d''talonnage",


effectuée pour de nombreux cas de compactage avec diverses
natures et états de sols, et au moyen de la double sonde Y
intervenant à proximité du pénétromètre dynamique, aurait
été alourdie.

Pour les besoins en tranchées, une classe de maté-


riau a simplement été ajoutée pour distinguer de la classe
des sols Cnormalement roulés) D2, les graves-propres qui ont
une fraction concassée, telles qu'elles sont fréquemment ap-
provisionnées depuis les carrières en tant que matériau de
substitution de tranchées, leur propreté étant d'ailleurs à
vérifier. CDans la version révisée de la classification RTR
ces matériaux concassés apparaitront de manière spécifique
dans la nouvelle classe ""at,riaux rocheux">.
Dans ce cadre, ce sont plus de trente planches ex-
périmentales qui ont été effectuées en fosse au C.E.R. pour
l'établissement des valeurs-seuil en profondeur de moins d'un
mètre, complétées par des essais en chantier.

En plus grande profondeur, sept cas de sol ont été


testés jusqu'à 2.50 m environ. La double sonde Y est alors
utilisée avec l'appreil de mesures de distances afin de con-
server une grande précision Créf [4]).

1-3- Choix de l'enfoncement par coup pour exprimer les


résultats

Le paramètre retenu pour l'expression des résultats


en fonction de la profondeur est l'enfoncement par coup Ce ;
mml. On s'écarte de ce point de vue de celui habituellement
employé en mécanique des sols, qui est le nombre de coups né-
cessaire pour réaliser un enfoncement de 10 cm, celui-ci
étant ensuite transformé en valeur de résistance de pointe
Cqd ; bars>.

12
Ceci se justifie par les raisons suivantes
le contrôle du compactage ne porte pas uniquement sur la
densification réalisée : le contrôle des épaisseurs réelle-
ment mises en oeuvre est primordial, car il est la cause
principale des insuffisances constatées. La discrimination
des interfaces est d'autant meilleure qu'on choisit le pas
de mesure le plus petit avec la profondeur, c'est-à-dire
l'enfoncement par coup. La méthode de travail par pas de
10 cm ne peut donc être retenue.

de la même man1ere qu'on cherche à éviter l'amalgame entre


portance et compactage effectué, encore trop souvent ob-
servé dans la littérature française et étrangère à propos
des essais de plaque, il a paru intéressant de retenir un
paramètre qui soit plus "neutre" qu'une résistance mécani-
que exprimée en bars, Ctout en sachant que portance et
compactage sont liés par des lois complexes et mal connues
dans lesquelles le degré de saturation et la nature argi-
leuse de la fraction fine ont une importance capitalel.

En effet, en supposant que l'hypothèse du frotte-


ment latéral nul est vérifiée, l'application de la formule
dite des Hollandais donne :

Mgh M

e s M+M'

avec qd en bars

e en mm

K et K' en kg
q = 9.81 m/s 2

h en cm

s en cm 2

.f CP), où f CP) est uniquement fonc-


Donc qd = tion des caractéristiques du
e pénétromètre

Ces caractéristiques ont été déterminées préala-


blement à l'établissement des valeurs-seuil, après avoir
testé différents pénétromètres dynamiques commercialisés.

13
1-4- Choix des paramètres du pénétromètre dynamique

Les contraintes prises en compte à ce stade, dans


le contexte du contrôle du compactage des tranchées peu pro-
fondes, ont été :

d'avoir un enfoncement par coup qui ne soit pas trop élevé,


en moyenne, d'une part pour la discrimination assez pré-
cise des épaisseurs de couches élémentaires, et d'autre
part pour éviter en cas d'insuffisance de compactage
d'avoir un enfoncement trop brutal, mal maîtrisé, qui en-
dommage le réseau posé.

d'avoir un diamètre de pointe suffisant pour ausculter des


sols de granulométrie 0/100, mais non excessif pour pouvoir
intervenir dans les tranchées étroites Clargeur inférieure
à 0.30 ml.

Par rapport au pénétromètre dynamique LPC, déve-


loppé au CECP, on a donc cherché le compromis entre la ré-
ponse aux contraintes ci-dessus, et la conservation dans la
mesure la plus large possible des caractéristiques normali-
sées employées sur l'appareil, dans le souci de le rendre
aisément opérationnel dans les de~x types d'application : mé-
canique des sols et contrôle du compactage, par les labora-
toires utilisateurs.

La section de pointe de 30 cm 2 c0 61 .8 mm> est trop


importante, en particulier pour répondre au deuxième point
des contraintes exposées. Une pointe plus petite, de 0 45 mm
C15.9 crn 2 > permet d'avoir un appareil adapté, en conservant
la hauteur de chute habituelle et la masse tombante la plus
faible.

Pointe fixe Pointe perdue

Figure 2 Pointe fixe et pointe perdue 0 45 mm

14
Les caractéristiques opérationnelles en contrôle de
compactage sont donc fixées comme suit :

H = 36.5 kg Cpetite masse du pénétromètre>

h = 75 cm Chauteur de chute standard>

s pointe = 45 mm

La pointe est conique à 45° et légèrement débordante


es train de tiges= 40 mm>. Deux modèles sont
utilisables Cfig 2>:

pointe fixe pour les faibles profondeurs. Elle com-


porte à la transition des e 45 et 40 mm une partie
à rainures parallèles à l'axe destinée à faciliter
la remontée de la pointe.
pointe perdue pour les grandes profondeurs

La masse morte battue est de 23 kg, plus 4 kg par


tige - allonge de 1 m.

Nota : Extensions possibles

L'énergie unitaire f !Pl d'un tel pénétro1ètre vaut 10.36 J/c1 2 sans allonge et 9.71 J/cm 2
avec une allonge.

Avec les unités habituelles <qd : bars et e : 11>, on peut donc écrire approxi1ative1ent pour
les deux mètres supérieurs :

1000
si l'on souhaite estimer qd (1)
e

L'expression en enfoncement par coup, et la comparaison à des valeurs-seuil, sont spécifiques


à ce type de pénétromètre.

Cela peut être un inconvénient par rapport à l'expression en q4, plus "universelle", si l'on
désire faire intervenir d'autres types de pénétromètres. Kais ce problème doit être nuancé avec les
éléments suivants :

1 Kgh K
- la relation qd = - •f !Pl avec f !Pl
e S K+K'
qui est appelée énergie unitaire, permet par la théorie, et en première approche, de caler un ma-
tériel par rapport à un autre, en procédant par homothétie des valeurs-seuil d'enfoncement par coup
dans le rapport des énergies unitaires : f !P matériel "X"l

f !P matériel de base>

- cependant il ne paraît pas souhaitable de multiplier ou de banaliser les caractéristiques possibles


des pénétromètres dynamiques intervenant pour contrôler le compactage. En effet la formule des

15
Hollandais (et par suite la relation ci-dessusl est théorique. Dans la dernière partie du
rapport, les résultats expérimentaux tendraient à montrer qu'en modifiant sensiblement l'énergie uni-
taire, l'incidence sur les enfoncements par coup est quelque peu différenciée suivant qu'il s'agit
d'un sol fin ou d'un sol c2 par exemple, la moyenne du rapport des enfoncements par coup, tous sols
confondus, rejoignant toutefois le rapport des énergies unitaires.
Si donc, un pénétromètre léger CIO kgl était jugé utile sur des sables ou des sols fins,
pour des raisons de coût par exemple, ou encore si un pénétromètre avec une énergie plus forte
que celui retenu était envisagé (pour une grande rapidité d'auscultation sur des remblais com-
pacts et d'épaisseur importantel, il conviendrait d'être prudent dans l'exploitation théorique des
résultats par homothétie, comme exposé ci-dessus. Au cas où la demande se confirmerait (ce n'est
pas le cas actuellementl, il faudrait d'abord retenir un modèle donné Cdans la configuration lé-
gère, autant que dans la hautel et prévoir une étape, indispensable, de confirmation expérimentale
des seuils, seulement amorcée.

La version lourde, par exemple, toujours avec un diamètre de pointe 1 45 mm, consisterait à
utiliser la masse :

B = 63.5 kg !masse moyennel, la hauteur de chute étant toujours 75 cm.

L'énergie unitaire f (Pl vaut alors 20 J/cm 2 entre 2 et 3 m de profondeur !1 à 2


tiges-allonges incluses dans ft'l. On pourrait donc avec ce pénétromètre estimer qd par l'expression :

2000
~ : (2)
e

Cette version a commencé d'être testée en grande profondeur. Il n'apparaît cependant pas
nécessaire de la développer dans l'immédiat.

La dénomination de cet outil de contrôle de compactage est le pénétrodensitographe, par le


fait qu'il ressort en temps réel le profil pénétrométrique et que ce dernier est comparé à des
seuils établis par rapport à des valeurs de densités. En abrégé, et complété avec les chiffres
1000 et 2000 des formules !1l et !2l des 2 versions, l'appareil pourrait être appelé le PDG 1000,
ou 2000, suivant le cas.

1-5- Droite de refus et droite de référerice

Pour une classe de nature de sol et une sous-classe


d'état Cpour les sols sensibles à l'eaul, et pour une qualité
de compactage donnée, les valeurs-seuil en partie supérieure
consistent en une DROITE DE REFUS Cfig. 3J étabie par régres-
sion multiple entre les enfoncements par coup e d'une part,
et les taux de compactage T et la profondeur Z d'autre part,
selon la formulation :

Log e = a Z + b T + C. Le système de coordonnées CLog e, Zl


est adapté de manière à fournir des prof ils pénétrométriques
ressemblant aux courbes habituelles de densité en fonction de
la profondeur.

16
e{mm) 50 7.o 10

profil \ partie.
pénétrométrique supérieure

intercouche
Droite de
REFERENCE
Droite de
REFUS
1rn

couche trop
épaisse partie
(insuffisance prof onde
de compactage)

Figure 3 Schéma de principe d'un contrôle de compactage au


moyen du pénétromètre dynamique Cun seul sol, et
qualité unique>

Le taux de compactage qui sert à déterminer la


droite de refus est celui obtenu expérimentalement en bas de
couche lorsque l'on applique correctement les conditions de
compactage énoncées dans la Note Technique "Tranchées". (3)

La droite de refus peut être accompagnée d'une


DROITE DE REFERENCE, qui lui est parallèle, déterminée pour
le taux de compactage moyen obtenu dans les mêmes conditions.

Les conditions d'interprétation du profil pénétro-


métrique obtenu sont exposées en détail § 4.

En partie profonde l'influence du paramètre


profondeur n'est plus ressentie. La valeur-seuil Cde refus>
consiste donc en une demi-droite verticale, déterminée par
régression simple entre e et T pour les mêmes conditions de
taux de compactage. La partie verticale et la partie oblique
se rejoignent en un point de profondeur Zc différente suivant
les cas de sols, mais située généralement dans la fourchette
de 50 cm à 1 m.

Les valeurs-seuil, déterminées comme indiqué au


§1-2 sont incluses dans le micro-ordinateur qui effectue le
traitement des mesures cvoir §3J.

17
En partie profonde, théoriquement, l'adjonction de
rallonges de tiges c= 4 kg> modifie la masse morte battue par
paliers de 1 m.
Il a été calculé qu'entre 1 m et 5 m de profondeur,
les valeurs - seuil devraient de ce fait être diminuées de 15 %
c20 mm à 1 m - - -> 17 mm à 5 m>. Ceci a été pour l'instant
négligé compte tenu de l'utilisation actuelle des
pénétromètres, et de la faible incidence sur le résultat
C15 % correspondraient à entre 1 et 2 % de taux de
compactage>. Ce léger biais ne peut en outre pas pénaliser le
réalisateur de l'ouvrage.

On retiendra que pour des contrôles au-delà de 5


mètres de profondeur, l'incidence des tiges-allonges devrait
être prise en compte pour au contraire éviter l'emploi de
valeurs-seuil qui deviendraient trop laxistes par rapport à
la qualité recherchée.
'
A ces profondeurs importantes, il convient de
veiller également à ce que les éventuels frottements latéraux
le long du train de tiges, malgré la pointe légèrement
débordante, soient négligeables et ne biaisent pas la mesure .

2 - L'APPAREIL

Avec le choix des paramètres opérationnels cité


précédemment c§1 .4>, l'appareil consiste en une remorque
d'environ 500 kg, tractable par fourgon ou break utilitaire
(accessoires = 200 kg, dont le groupe hydraulique> ; le break
ayant l'avantage, au moins en zone urbaine, de manoeuvrer
plus aisément aux endroits choisis pour les mesures.

Capteur potentiométrique Valise d'acquisition et


d'enfoncement en haut de mât de traitement des données
Figure 4 : Vues de détail du pénétromètre dynamique utilisé
en contrôle de compactage

18
Positions des ~~cites de refus et référence en fuartie profonde!
(les droites verticales sont caractérisées par leur abscisse en
enfoncement par coup ; en mm) •

QUALITE q4

SOLS DR DRéf
REFUS REFERENCE

Al - A2 - CV~ E 60
30
15
25
13
7
B1 25 10
h 40 15
B:.! m 25 10
1s 15 7
B3 20 9
40 15
84 - B5 - B6'- A3
{: 20
12
9
6
h 35 17
C1 - C2
1m
s
18
10
30
9
5
15
01 - 02
02 1/2 conc._o 3 20 9

• CV a cendres volantes.

39
Publié par le LCPC, 58 bd Lefebvre - 75732 PARIS CEDEX 15 sous le numéro 3567
Dépôt légal : avril 1989

40
A. N N E .X E s

- Les droites-seuil en partie supérieure

- Les droites-seuil en partie profonde

Remarque Dans le cadre de la rev1s1on de la Recommandation pour les


Terrassements Routiers, les modifications apportées au clas-
sement géotechnique des sols entraineront une actualisation
des tableaux fournis aux pages suivantes.

37
.i

Pcsition des droites de refus et de référence (points de pas-


sage en enfoncements par coup en mm, à 20 cm et 60 cm de profondeur) ,
1 en partie supérieure...:.1

QUJILITE q4 QUALITE q3
DR DRéf DR DRéf
IlEFUS REFERENCE REFUS REFERENCE

Ath ou A2h
Alm ou A2m
SOLS z=20cm z=60cm
74
37
55
28
z'=20cm z=60cm
30
15
22,5
11,5
..
z=20 cm z=60cm z=20cm z=60cm
38
23,5
28
17, 5
19
12
6
14,5
9
4,5
Als ou A2s 18,S 14 8 6 12 9
Bt 56 33 32 18,S 32 18,S 18 10,5
B2h 98 58 43 25 tt 50 30 26 15
Blm 5~ 35 26 15 38 22 19,S 11, 5
B2s 36 21 19 11 24 14 14 8
83
B4h ou B5h
B4m ou B5m
57
87
44
34
52
26
24
41
20,5
14
24
12
. 32
46
30,5
19
27
18
15
2J,5
15,5
9
13,S
9
3,5
B4s ou B5s 17,5 10,5 7,5 4,5 13 8 6
B6h ou A3h 61 48 28 21,5 ~ 31 24,5 16,5 13
BGm ou A3m 31 24,5 14 11 21 16,5 11 9
B6S
C1h ou C2h
C1m ou C2m
14
47,5
24,S
10
40
20,5
7
25
13
4,5
20,5
10,5
. 11
29
1~
9
23,5
15,5
5,5
15
10
4,5
13
8,5
c1s ou C2s 12 10 6 5 10 8,5 5 4 1

01 70 4U 50 28 50 27,5 36,5 20,S


89 62 43 30 43 30 20,5 14,5
02 sableuse
80 38 35 16 35 16 15 7
02 semi-concassée
45 30 21 14 23 15,5 11 7,5
03
CVh
cvm (1'1'")
148
74
80
40
70
35
40
20
• 64
42
36
24
30
20
16,5
11
CVs 37 20 17,5 10 21 12 9 5

tif- Modification d'état postérieur


(_.,"If-) CV = cendres volantes au compactage. (Les conditions
de portance peuvent être
insuffisantes) .
Les chiffres ci-dessus s'appliquent pour un remblai en masse, ou pour un
remblai de tranchée dont la largeur est supérieure à 0,30 m.

cas des tranchées étroites : Pour une largeur de 15 cm, on multiplie les
valeurs ci-dessus par les pourcentages suivants :
DR DRéf
z = 20an z = 60c.m z = 20(m z = 60c"'
70 ' 70 ' 50 ' 50 '
• Entre 15 cm et 30 cm de largeur, une interpolation linéaire est faite
par le logiciel.

38
Il est dénommé pénétrodensitographe ou PDG 1000,
parce que
La pénétration a été étalonnée en fonction de la densité.
L'appareil comporte un système d'acquisition et de traite-
ment Cmicro et imprimante dans une valisel qui permet la
sortie du graphe des résultats simultanément à la mesure.
L'interprétation est immédiate sur le terrain, dès lors que
le classement RTR Cnature et étatl des sols aux divers ho-
rizons en fonction de la profondeur a été effectuée au
préalable.
De par les contacts avec le C.E.C.P. de Rouen dès
la seconde étape de l'étude, le pénétromètre dynamique LPC
Cméca solsl et le PDG 1000 Ccontrôle de compactage) peuvent
donc être un appareil unique Cau diamètre de pointe et au lo-
giciel de traitement prèsl, ce qui évite de doubler
l'équipement au niveau d'un laboratoire.

Le créneau opérationnel du PDG 1000 peut être ré-


sumé ainsi

L'emploi est possible sur des sols de granulométrie jusqu'à


100 mm Céventuellement jusqu'à 150 mm : interpréter avec
prudence).

La profondeur d'action commence entre 10 et 20 cm et peut


aller jusqu'à 5 m. Une profondeur d'action supérieure est
envisageable, mais on manque d'expérimentations dans ce do-
maine. Il faut prendre garde à ce que des déviations de ti-
ges n'induisent pas de frottement latéral important.

On est garanti que si un résultat à très grande


profondeur en l'état actuel est mauvais, la conclusion est
sûre. Par contre, un résultat trouvé favorable mais avec
frottement du train de tiges peut masquer une insuffisance de
densité. En fonction de la demande à grande profondeur, et
suivant les observations effectuées, on pourrait envisager de
rechercher des dispositifs de réduction du frottement laté-
ral.
Les cibles privilégiées du contrôle sont les remblais
d'accès difficile qui sont généralement le siège
d'insuffisances de compactage importantes tranchées,
remblais derrière culées ou ouvrages, prern1eres couches
d'un remblai mis en oeuvre au fond d'un thalweg ... etc ...
D'autres utilisations sont envisageables homogénéité du
compactage dans le prof il en travers de remblais courants
cexamen relatif), respect des épaisseurs de couches, sé-
lection des endroits où un autre moyen de contrôle Cden-
sitél doit intervenir.

Le classement RTR des sols auscultés est indispensable.


S'il est connu avant le contrôle, l'interprétation est im-
médiate au moment de l'exécution des profils de mesure.

35
Dans le cas contraire, des prélèvements de sols doivent
être effectués à proximité des endroits contrôlés
Ctarièrel, pour le réaliser. On conçoit ainsi tout
l'intérêt qu'il y a d'adjoindre au PDG 1000 un dispositif
de prélèvement mécanique des matériaux sur la hauteur
d'investigation recherchée Ctarière, carottier etc ... l
Il est important de considérer que le PDG 1000 n'a pas la
prétention de détecter de faibles insuffisances de qualité
de compactage C2 à 3 X de densité par exemple>. Ceci tient
au fait que les droites-seuil sont établies par classe et
sous-classe de sol, constituant une certaine fenêtre, et
qu'il a été pris soin de ne pas conclure à tort cmauvais
quand le résultat réel est bon> pour tout sol à l'intérieur
de cette fenêtre. Le PDG 1000 est capable de déceler d'une
façon sûre des insuffisances de taux de compactage de 6 X
ou plus en bas des couches, alors que la pratique des con-
trôles montre que des insuffisances jusqu'à 20 X existent
dans certains cas de tranchées.

La recherche d'une précision plus grande dans le contrôle


nécessite de faire appel à des moyens plus sophistiqués
Cdouble sonde Y l. Ceci implique toutefois que la référence
Proctor soit faisable.

Les expérimentations en station d'essai ne pouvant être


multipliées en trop grand nombre, il est souhaitable que
l'appareil franchisse une période probatoire de 2 - 3 ans,
durant laquelle les utilisateurs répercuteraient au C.E.R.
leurs différentes observations, notamment les problèmes
d'interprétation éventuels posés par tel ou tel sol. On re-
commande pour des sols bien particuliers Cex · sables
homométriquesl de procéder à une vérification des
droites-seuil, par une confrontation avec des mesures de
densité effectuées au moins 0.30 m en dessous de la surface
du sol.

Des essais en nombre limité ont été effectués avec


une masse tombante plus lourde CK = 63.5 kg, masse standard
moyenne du pénétromètre dynamique LPCl.

Il ne semble pas qu'il y ait nécessité pour le mo-


ment d'envisager l'emploi de cette masse, qui conduit à des
enfoncements par coup élevés Centre 50 et 100 mm> sur les
sols humides, mais dont l'intérêt serait d'effectuer plus ra-
pidement des auscultations à grande profondeur sur des sols m
ou S. Il faut toutefois noter que, dans le temps de
réalisation d'un point de mesure, la part du temps hors bat-
tage Croise en station, entrée des données, replil est généra-
lement prépondérante par rapport au temps de battage propre-
ment dit.

Cependant en fonction des avis des utilisateurs,


ceci pourrait être réalisé. Quelques essais complémentaires
seraient alors à prévoir pour préciser l'interprétation.

36
.J

ENFONCEMENTCmm/eoup) 2Cem)
100 50 20 10 s 2

10
20
30
40
1
50.
J 60
.1 70
J 80
J 90
J 100

~
110
120
130
140

~
150
160
1/0
1 180
ï 190
'
..J 200

210
220
230
240
250
260
! 270
ï... 280
1
"'1 290
- 300

Figure 12 Matériau B. devenant C2 m en profondeur. Le


compactage est correct à l'exception d'une couche
plus épaisse que les autres, causant une zone in-
suffisante vers 1.50 m. Celle-ci est toutefois
très limitée et ne saurait avoir de conséquences
graves

33
B - CONCLUSIONS

Les pénétromètres dynamiques ont déjà fait l'objet,


dans certains domaines, d'utilisations au titre de la
caractérisation du compactage. Citons par exemple le domaine
de l'agriculture Ccompactage des semelles de labour>, celui
des sols fins ccentre de Recherches Routières Belge> avec des
pénétromètres légers, ou encore des matériaux graveleux, avec
diverses caractéristiques d'appareils CAllemagne>.

Ils n'avaient pas bénéficié jusqu'à présent d'étude


telle que celle décrite dans le rapport, aboutissant à un ap-
pareil capable de tenir compte de la nature et de l'état des
sols auscultés pour interpréter le résultat vis-à-vis de la
densification exclusivement.

Les étapes successives de l'étude ont été

La comparaison de différentes méthodes au sens large, sup-


posées permettre un contrôle du compactage de tranchées à
faible profondeur c~ 1 m>.

L'optimisation des paramètres du pénétromètre dynamique


pour intervenir dans ce domaine.

La recherche d'une méthode d'interprétation : étalonnage du


pénétromètre dynamique par rapport à la double sonde Y
pour les diverses classes et sous-classes de sol de la RTR,
à faible profondeur.

L'extension au domaine des tranchées et terrassements à


grande profondeur.

Les paramètres de l'appareil sorit

- masse tombante K = 36.5 kg Cpetite masse du


pénétromètre dynamique LPC)

- hauteur de chute h = 0.75 m Cstandard>

- diamètre de pointe : 0 45 mm, permettant d'intervenir


dans les tranchées étroites Cavec un facteur de cor-
rection entre 30 et 15 cm de largeur>

34
7 - EXEMPLES PROVENANT DE CAS REELS DE CONTROLE DE CHANTIER

Les figures 10, 11 et 12 montrent différents résul-


tats de compactage assez caractéristiques obtenus en plu-
sieurs endroits d'un remblai de tranchée d'assainissement en
sol 8:31 <plus, parfois, C:zml, compacté par un rouleau RV:z
<largeur de tranchée : = 2.50 m au niveau du tuyau 0 1600, et
plus de 3 m en tête - profondeur de la génératrice supérieure
du tuyau: 3 m à 3.50 m.

Seules les droites de refus ont été portées.


ENFONCEMENTCmm/coup) 2Ccm)
100 50 20 10 5 2
10
~ 20
30
~ -.;_lft:I
40
~ ~
50
60
=e= .70
.;K 80
90
~
100
"'
r;;,
110
120
130
J 1
140
150
! 160
J 170

J 180
i90
>
? ~ 200

> 210

~
220
230
S.
ç ...1
240
250

<
1
....1
1
2è0
1 ~-()
~.:.. ·

23ü
~ 190
1

...: 380
Figure 10 Très bon compactage sur les 1 .50 m supérieurs. Le
fond n'a par contre pas été mis en oeuvre par
couches, et une zone de forte insuffisance existe
sur le dernier mètre ausculté

31
ENFON,CEMEtHEmm/C'OUP l. 2Ccm)
1'00 50 20 10 5 2

10
-;. 20
/ 30

·---
r>
<i
40'
· 50

___?
.>-- 60
70
80
90
100
110
120
J 130

JJ 140
150
lô0
J 170
J 180
...• 11 190

~
2tl0
211(1
220

J 230
240
~
...,j
1
250
2se
270
1: 280
~
< _,.
...
' 290
::00
~...,
,.,
-. 310
3213
...,1 33e

Figure 11 Compactage correctement réalisé sur les 80 pre-


miers cm. Kise en oeuvre soignée par couches
d'environ 30 cm jusqu'en profondeur, mais énergie
de compactage insuffisante Cnombre de passes> sur
chacune d'elles

32
6 - LES APPLICATIONS

La méthode a été au départ développée pour le con-


trôle du compactage des remblais de tranchée à faible profon-
deur CBO cm - 1 m>. Elle est maintenant étendue au domaine
des remblais courants.

Ceci pose le problème de quelle limite en


profondeur s'accorde-t-on ?.

Jusqu'à 5 m de profondeur, il a été dit qu'en théo-


rie le peu d'influence de la variation de la masse morte bat-
tue ne posait pas de problème. En pratique il faut veiller à
ce que l'hypothèse de frottement latéral négligeable du train
de tiges soit vérifiée, ce qui conduit par exemple sur des
sols du type c à s'arrêter sur un point de mesure où la dé-
viation de la pointe dans le mètre supérieur, due à un gros
élément, est excessive, et refaire la mesure 1 ou 2 m plus
loin.

Au-delà de 5 m, la prudence dans l'interprétation


des résultats obtenus est nécessaire : il peut y avoir tra-
duction plus optimiste que la réalité Cenfoncements par coups
diminués par les facteurs exposés ci-dessus>, mais lorsque la
traduction des résultats est insuffisante Cà gauche de la
droite de refus>, il n'y a aucun risque à conclure à
l'insuffisance de compactage.

Dans le domaine de la grande profondeur, les ap-


plications visées sont donc principalement :

- les tranchées profondes cassainissement, .. ,)

- les remblais d'accès difficile, sujets à des manques de


compactage parfois très importants Cderrière culées
d' 0. A ... >

- les remblais courants. Dans ce cas le pénétromètre peut


être utile pour :

vérifier l'homogénéité du compactage, par des mesures


réparties sur le prof il en travers par exemple Cplan
de balayage des compacteurs>

29
détecter les zones faibles pour faire intervenir
d'autres types de contrôle Cdensités> uniquement à ces
endroits .

. contrôler les épaisseurs des couches, à posteriori.

Il faudra en fonction des risques encourus par


l'ouvrage, et compte tenu des niveaux de détection
d'insuffisance vus à la figure 9, établir pour chaque cas si
le pénétromètre peut agir seul, ou bien est une méthode
d'accompagnement d'un autre contrôle, dont il allège le con-
tenu, et cible mieux les emplacements.

D'après les exper1ences menées ou suivies par le


C.E.R., le pénétromètre a actuellement un rôle significatif
dans le contrôle des tranchées peu profondes Céquipements des
PTT en appareils, demandes de contrôles par les villes, con-
duisant à l'application des réfections définitives sous con -
dition de résultat favorable>.

Il est particulièrement utile au contrôle des tran-


chées profondes où l'on a pu observer sur des chantiers lo-
caux combien était défectueuse la qualité du remblaiement
Cenfoncements par coup parfois supérieurs à 100 mm>. Les pro-
fondeurs de ces contrôles ont atteint 3 à 4 m.

Enfin, il n'a pas encore été utilisé sur des rem-


blais en pleine masse, au titre du contrôle du compactage.

Il serait intéressant, dans ces derniers cas,


qu'après l'équipement des laboratoires avec ces appareils, il
y ait en retour des observations qui permettent de vérifier
que l'adoption des valeurs-seuil préconisées en annexe
Cp. 35> convient bien aux classes de sols rencontrées, et
qu'elles puissent être entérinées, ou modifiées si nécessaire
Caprès un complément d'expérimentation>, après une période
probatoire de 2 à 3 ans.

30
5-4- Evaluation de la prec1sion globale. et comparaison
avec les mesures de densité <double sonde Y>

En résumé, les éléments précédents permettent de


dresser le graphique figure 9, mettant en comparaison la ca-
pacité à détecter les insuffisances de compactage en remblais
des méthodes de contrôle au pénétrodensitographe et à la
double sonde y. Dans cette figure, le contexte est celui
d'une mesure courante considéré ponctuellement Cune mesure,
un niveau de profondeurl. La double sonde Y permet évidemment
une conclusion plus fine lorsque les conditions d'exécution
du contrôle sont adaptées au problème posé <moyenne d'un cer-
tain nombre de mesuresl.

Echelle en degré d'insuffisance par qualité exigée


rapport à une qualité exigée, à une (valeur de ( d)
profondeur donnée
- 20 7.
~........__

matériau sans
____ - 8 7.

< 50 7. du 1
nom~re
-57.-37.
1---....---'
1
1 Un
+

cent ôle "continu"


compactage de passes 1 fest pré érable, du fait
1 1 que 3 7. de déficit en
1 densité correspondent
1 à un no bre de passes
PDG 1000 1
1 moitié.
1
1
1
1
1 _____..,,
1
1 Interpr té ponctuellement,
DS y : le cont ôle à posteriori

~h/~~~fü~
e de ne pas per-
e eie conclure
f icativement dans
ce d maine

Figure 9 Interprétation pour un endroit d'une seule


mesure : domaines de détection du pénétro-
densitographe et de la double sonde Y sur sols
"proctorisables"

27
sur les sols "proctorisables", CD peu élevéJ on ne doit
guère se tromper en affirmant que le pénétrodensitographe
détecte d'une façon certaine un manque de densité de 6 Z ou
plus à une profondeur donnée. Les insuffisances entre 4 et
6 Z ont une bonne probabilité d'être ressenties mais cela
reste à confirmer par un autre moyen.

En comparaison, la double sonde y précise de


l'ordre de 1 zen reproductibilité, a dans le contexte des
sols cités, compte tenu des incertitudes sur les mesures
conjointes Cdistance entre tubes, teneur en eau, ré-
férence ProctorJ, une marge d'au maximum 3 Z dans laquelle
la conclusion relative à l'obtention à une profondeur du
résultat a un risque de ne pas être significative.

sur les sols dont la correction du Proctor peut être jugée


limite Crefus à 20 mm compris entre 20 à 35 Z, soit en gé-
néral D = 40 à 60 mmJ ; à moins d'utiliser un essai Proctor
géant, on surestime souvent la référence Proctor au cours
de la correction, et on est obligé de prendre des précau-
tions supplémentaires dans les conclusions issues des mesu-
res de densité.

Le pénétrodensitographe, sur ces mêmes sols, a une


marge de détection que l'on peut situer à 6 à 8 Z à un ni-
veau donné cmajoration de la marge précédente en raison
d'hétérogénéités granulométriques possibles).

sur les sols "non proctorisables" avec 50 < D < 100 à


150 mm, les contrôles de densité sont délicats à inter -
préter. On peut dire que le pénétrodensitographe du fait
de l'établissement des droites-seuil par rapport aux den-
sités obtenues lorsque l'on applique effectivement les
conditions de compactage de la Note Technique, détecte à
coup sûr des insuffisances sévères.
La moindre précision de celui-ci par rapport aux
mesures gamma tend donc à s'estomper dans de cas.

Il est utile de rappeler que des insuffisances en


bas de couches épaisses, de 10 à 15 Zen densité, sont as-
sez largement répandues dans les travaux de tranchées par
exemple.

28
5-2- Sensibilité de l'enfoncement par coup aux varia-
tions de densité
Il a été déterminé que dans l'expression reliant
l'enfoncement par coupe au taux de compactage T, d'un sol
sensible à l'eau :

W teneur en eau
Log e = m. LI + a z + b T + c
profondeur Cen partie z
supérieure
avec m, a, b, c, coefficients de la régression,
le coefficient b, variable suivant les natures de sols, vaut
en moyenne 0.04. Ceci permet Cdans un cas moyen)
d'effectuer une correspondance entre le manque de taux de
compactage Cpar rapport à un seuil donné qil et le facteur
multiplicatif de l'enfoncement par coup :

·-
- 5 z - 10 z - 15 z - 20 z
e
k = 1. 6 2.5 4.0 6.3

ENFONCEMENT Caiavcoup)

l0B SB 2B lB s 2
0
2B
4B
6B
e0

120
l4B
160
190

20B
220

'- ~::~~~~~~~~~...~248
268
29B
B11 4
l--~....L-=:::::=::!:1~~.J.-~--1.~~~300
PROFONDEUR <ca>
Figure 8 Reproductibilité de profils pénétrométriques sur
un massif multicouche homogène, avec insuffisance
de compactage

25
5-3- Fluctuations à l'intérieur d'une classe ou d'une
sous-classe de sol

L'incertitude du résultat, en raison de la


représentativité du sol dans la classe de nature et la
sous-classe d'état dans lequel il est placé, a pu être esti-
mée pour le paramètre état : le coefficient m vaut en moyenne
+ 0.100. (1 % de T.E. supplémentaire multiplie e par 1.25).
On rappelle qu'on a tenu compte de ce facteur dans le posi-
tionnement des droites-seuil, déterminées relativement à la
borne haute des T.E. de la sous-classe considérée afin de ne
pas être pénalisante à tort. Cela a comme contrepartie
d'offrir une marge de sous-compactage possible non décelable
à 100 % de probabilité, si le sol est du côté de la borne
basse des T.E. de la sous-classe.

Le maximum de la marge peut être estimée par la va-


riation moyenne du taux de compactage ayant la même incidence
sur "e" que la variation de T.E. possible à l'intérieur d'une
sous-classe d'état : sachant que si l'on est à la transition
exacte entre deux sous-classes d'état Cà± 0.5 % d'une borne
de T.E. par exemplel il a été précédemment recommandé de
moyenner les valeurs-seuil des deux sous-classes, la four-
chette de T.E. dans une sous-classe, est généralement de 2 X.
A ces 2 X de T.E. correspondent une fluctuation de "e" dans
un rapport de Cl .25) 2 soit ::: 1.6, c'est-à-dire que la marge
de sous-compactage non décelable, en bas de couche d'un sol
plutôt sec dans sa sous-classe, est de 5 X, d'après le ta-
bleau §5-2.

Il faut ajouter que si à cause de cette marge, une


insuffisance de compactage n'est pas décelable à 100 X de
probabilité, elle l'est à une probabilité d'autant plus
grande que l'on s'approche des 5 X d'insuffisance de
compactage cités. La décision de faire intervenir un appareil
de contrôle gamma pourra le cas échéant être prise si l'on
requiert plus de précision.

En ce qui concerne l'influence de la variabilité de


nature d'un sol à l'intérieur d'une même classe, aucune re-
cherche n'a été pratiquée. Une telle recherche suppose qu'on
prenne en compte le fait que l'application des mêmes condi-
tions de compactage à tous les sols d'une même classe ne con-
duit pas nécessairement aux mêmes taux de compactage Cce qui
est vrai également pour les teneurs en eaul, et nuance donc
les conclusions dans le bon sens.

En faisant l'hypothèse que la compactabilité et la


pénétrabilité varient dans le même sens, un sol V plus faci-
lement compactable qu'un sol X, et ayant reçu la même énergie
de compactage pourra être porté à un taux de compactage TV
supérieur à rx. Le sol V est plus facilement pénétrable que X
Cà même teneur de compactage), mais TV > TX que les résultats
pénétrornétriques tendent à se rapprocher en définitive.

26
rect, ou si elle est faible, amener éventuellement des moyens
complémentaires ccontrôles de densité> pour établir plus
finement le respect de qualité exigée. A titre indicatif une
insuffisance de 3 Z en taux de compactage peut signifier en
moyenne, à épaisseurs de couches respectées, un nombre de
passes réel sur chantier moitié de celui exigé.
Il faut souligner que dans le cas où le profil
pénétrométrique obtenu ne déborde pas à gauche de DR, mais en
est proche, on ne peut pas conclure sans risque de se tromper
à un non-respect des conditions de compactage, mais on ne
peut pas non plus affirmer que la qualité est atteinte.
L'espace entre DR et DR•r• est une zone de doute vis-à-vis
des insuffisances modérées de la qualité.

4-3- Remarques

Pour que la conclusion effectuée soit correcte, il


faut être assuré, pour les matériaux sensibles à l'eau Cpos-
sédant des sous-classes d'état> que l'on se réfère au jeu de
droites DR, DR•r relatives à l'état hydrique au moment du
contrôle. En cas de contrôle à posteriori éloigné dans le
temps par rapport à la réalisation du chantier, il est néces-
saire de contrôler l'état hydrique du matériau.

La figure 7, donnant une représentation possible du


positionnement des droites COR, DRerl pour deux états diffé-
rents d'un même sol, justifie cette nécessité.

1
\
\
1 état m.
1
\
1
1
état S.
1
1
\
1 Le prof il CPl est jugé correct dans
\
1 le cas où le sol est à l'état met
\1 insuffisant dans le cas où il est à
1
1
l'état S.
1
1
1
1
\
'
M$. \ \DMr

Figure 7 Influence de la prise en compte de l'état


hydrique sur les conclusions

23
Dans le cas hydrique situé précisément à la fron-
tière entre deux états, on devra comparer le prof il
pénétrométrique aux deux jeux de droites respectifs, avant de
conclure. Si besoin est, on en tracera la moyenne.
La qualité q2 Cqualité de compactage relative à la
couche de fondationl ne s'applique qu'à un matériau de réta-
blissement de chaussée non traité, mais élaboré au niveau de
la courbe granulométrique. Deux cas sont prévus matériau
entièrement concassé et matériau semi-concassé.

Ce n'est pas le domaine d'action préférentiel du


pénétromètre dynamique, car les moyens de contrôle de densité
sont à ce niveau largement plus adaptés, mais dans le cas des
tranchées peu profondes C< 1 ml, où q2 se rencontre sur une
partie proportionnellement importante, la demande .de sa prise
en compte a été formulée. Il convient d'interpréter avec pru-
dence.
La mobilisation de la pointe du pénétromètre fait
de toute manière qu'une partie supérieure doit être écartée
de toute interprétation : elle est de 5 à 10 cm dans les
meilleurs cas Csols cohérentsl et jusqu'à 30 cm environ dans
les cas les plus défavorables Csables sans cohésionl.

5 - LA PRECISION

5-1- Reproductibilité des mesures

Elle a été testée sur un massif de sol multicouche,


aussi homogène que possible au plan du matériau. Une popula-
tion de 6 points de contrôle a été réalisée, l'espacement mi-
nimal entre les points étant de 1 m.

Les résultats sont représentés figure 8. La struc-


ture est constituée de 4 couches de 60 cm de grave sableuse
0/40 classée 83 C5.9 Z < 80 µ - ES piston = 36l : chaque cou-
che est compactée par 4 passes de plaque pq2 Ccas
d'insuffisance volontaire par rapport à une qualité q. qui
nécessiterait 5 passes en 35 cm d'épaisseurl.

Les extrêmes de la fourchette des prof ils pénétro-


rnétriques obtenus, qui montrent tous sans arnbiguité les
intercouches, sont dans un rapport des enfoncements par coup
de 1 .6. Imputé en totalité au paramètre densité, cette
dispersion correspondrait à t 0.05 Ct 2.5 Z en taux de com-
pactage), ce qui est compatible avec l'ordre de grandeur des
dispersions observées en place pour ce type de sol.

On constate, que tous les 6 points concluent à un


refus pour chacune des 3 couches les plus profondes. La cou-
che en surface serait jugée non satisfaisante d'après 3
points, les 3 autres points frôlant la droite de refus sans
déborder Csimple probabilité d'insuffisancel.

24
X X

Assez bl)nne
probabili t6
d'obtention
de la qualité.
Oualitf pouvant êtr s'il y a insuffis
elle est faible.
Des •esures de d~n~i~~
peuvent éventuell~Ment
être faites pour affine
la conclusion.
~fus D~fus
X X

© 0
Faible d'obtention Insuffisance en Fon
de la qualité. de tranchée (cas où n
Une insuffisance a pu aller jusqu'en
Faible à •oyenne Fond). Le compactage
du lit de pose est en
peut exister.
cause. Au~essus, le
Des ~esures de densitf co•pactage du rellblai
sont utiles pour précise est jugé satisfaisant.
ce cas.

ce
Yz
X X

Cas d1insuffisM1ce
c... ~ fi•,.f~c~:!~
sance 1arqufe de
-

de co11pacta9e conce tage, rfalisf -.n une


~eule couche. Jes
nant le •atériau de tasse1ents ultf-
relllblai cependant rieurs i111port.,ts
réalisé en 2 couches. se produiront.

"Z.

Figure 5 Représentation de prof ils pénétrométriques


possibles en partie supérieure, et conclusions à
en tirer Ccas de tranchées peu profondes>

21
chette de cas possibles en T.E., on dira en termes
probabilistes que la droite de refus DR est située de telle
rnan1ere qu'un profil pénétrométrique la débordant à gauche
Cvers les enfoncements par coup plus élevés) traduit une pro-
babilité très faible de conclure à tort que la qualité est
insuffisante.

Cas m qualité + classement du matériau

matériau de chaussée
semi-concassé
0,30 - - · - - -

matériau X
0,\:10-----

matériau X

1,60 - . ---

matériau Y (ex : X
dans une sous-classe
d;état plus sèche)

Arret programmé .
10 à 15 cm au-dessus
de la canalisation

Figure 6 Cas-type : droite de refus dans un ouvrage consti-


tué de plusieurs matériaux <assemblage des seg-
ments pour chacune des zones en profondeur>

4-2- Par rapport à la droite de référence <optionnel>

La droite de REFERENCE, Da•e est telle qu'un sol


"centr~". de par son identification dans la classe Cet la
sous-classe> considérée, présente, lorsque la qualité est at-
teinte, un profil pénétrométrique cadré sur Da•e• sans jamais
atteindre Da Crefusl.

L'utilité de la droite de référence est de complé-


ter la simple démarche rejet-acceptation, par une visualisa-
tion du degré de probabilité de réalisation de qualité, grâce
à l'écartement entre DR et Da•e· On pourra alors, si cette
probabilité est jugée forte, conclure à un compactage cor-

22
Une automatisation du traitement a été recherchée.
Les capteurs qui permettent l'acquisition des données consis-
tent

- en un capteur unique de déplacement pour traduire à la


fois, l'enfoncement par coup, et par leur cumul la profon-
deur atteinte.

Celui-ci est placé en haut du mat, et il est actionné en


rotation Ccapteur potentiométrique> par la crémaillère
située derrière la tige de battage.

- en un capteur Cpressostat> s~r le circuit hydraulique de


commande de la chaine entrainant la masse tombante, desti -
née à gar~ntir, après chaque coup, l'intervalle de temps
~tile au traitement par le calculateur, jusqu'au coup
suivant.

La cadence de battage est d'environ 40 coups/mn.

Une notice détaillée sur le matériel est fournie


par le CECP par type d'utilisation Cmécanique des sols ou
contrôle du compactage>. La partie descriptive n'est poursui-
vie dans le présent document que vis-à-vis du traitement ef-
fectué.

3 - LE LOGICIEL
Il comporte en mémoire les positions des
droites-seuil Ccf §1-5> pour chaque classe de sol et qua-
lité. De ce fait, le processus est le suivant

Avant le battage en place, on entre au clavier :

la désignation du point de mesure Cn°, localisation,


date, ... >

les caractéristiques successives par tranches des matériaux


traversés et les qualités exigées Cq2 niveau de
compactage relatif à une couche de fondation, q3 id.,
couche de forme, q .. : id., remblais Ccf page "notations et
unités">. On suppose ici que le chantier ait été suivi,
ou que des sondages avec prélèvement de matériaux aient été
réalisés au préalable pour classement.

Dans ce cas de figure, une fois les données en-


trées, l'imprimante commence à tracer les axes de coordonnées
du graphe et place les droites-seuil correspondant aux don-
nées fournies. Seule la droite de refus est obligatoire. Le
tracé de la droite de référence en plus est donc effectué
suivant un choix proposé. Ensuite le battage est lancé et le
prof il pénétrométrique se trouve tracé en temps réel cvoir
fig. 3 et les exemples donnés au § 7>. L'interprétation,
quant à elle, est immédiate Ccf § 4>.

Dans le cas ou la rubrique "mat,riau" ne peut pas

19
être renseignée Cidentifications et classements faits
ultérieurement>, l'utilisation des droites-seuil en mémoire
n'est pas mise en application sur le chantier. Les axes sont
tracés et le prof il se dessine en temps réel commme précédem-
ment. Il faudra après coup reporter manuellement les
droites-seuil, à partir des tableaux fournis en annexe, lors-
que l'on connaîtra le classement des sols.

La mémorisation du prof il pénétrométrique obtenu ne


peut être assurée alors que l'on passe à l'exécution d'un
autre point de mesure. Par contre, un duplicata à l'issue du
profil est possible.

4 - L'INTERPRETATION

La position du prof il pénétrométrique obtenu par


rapport aux droites de refus et de référence permet de juger
de la qualité obtenue. Les quelques cas-type Cfig. 5l indi-
quent la conclusion à apporter dans des cas élémentaires, à
faible profondeur c~ 1 m) •

La figure 6 montre le tracé du seuil de refus à


grande profondeur, lorsque l'on est en présence de divers
matériaux et qualités Ccas volontairement complexe>.

Le fait que les droites-seuil se prolongent verti-


calement à partir d'une certaine profondeur ne change évidem-
ment pas la façon d'interpréter le profil par rapport à
celles-ci.

4-1- Par rapport à la droite de refus

La droite de REFUS, Da sanctionne une insuffisance


de qualité lorsque le profil pénétrométrique prend localement
des valeurs plus élevées que Da Cdéb6rdement à gauche> : on
peut dans ce cas conclure qu'il y a non-respect des condi-
tions de compactage.

Dans le détail, il faut reconnaître qu'une classe


de sol, et une sous-classe d'état représentent en fait un
"cr,neau" dans lequel peuvent entrer plusieurs sols quelque
peu différents, pour lesquels le même résultat en densité
peut conduire à des prof ils pénétrométriques légèrement dé-
calés.

Il a été tenu compte de ce fait dans


l'établissement des valeurs-seuil, dans le souci de ne pas
conclure à tort, s'il y a insuffisance de qualité.
C'est-à-dire par exemple que pour une sous-classe d'état m,
la droite de refus est déterminée pour la valeur de teneur en
eau en frontière haute, de même que pour la sous-classe h,
celle-ci est déterminée pour une teneur en eau élevée non
compatible avec le passage de compacteurs, ou non compatible
également avec l'obtention de la densité au degré de satura-
tion maximal es~= 95 à 100 %). Donc puisqu'il y a une four-

20

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