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NOTICE GENERALE

(D 60)

Sommaire

1ntroduction 3

Réalisation de l'essai pressiométrique 3

2 Analyse des résultats obtenus 7

• 3 Calcul de la force portante 15

4 Calcul du tassement d'une fondation 30

5 Estimation des tassements différentiels


et valeurs admissibles 38

Conclusions

Annexes (formant documents séparés)

Calcul rapide de la force portante ou de la fiche d'un pieu (D 32)


Calcul d'un dé de fondation (D 33)
Calcul rapide de la force portante d'une paroi moulée (D 35)
Estimation rapide des tassements (D 37)
Détermination de la poussée (D 38)
3

1ntroduction

Cette note générale constitue un résumé des règles 1. Réalisation de l'essai pressiométrique
techniques suivies par les ingénieurs et techniciens
spécialisés dans l'emploi des méthodes pressiomé- 1.1. Appareillage
triques. Elle a été rédigée pour être incorporée aux
rapports d'études de sols de fondations et pour per- L'appareil pressiométrique (fig. 1) est constitué
mettre au lecteur la totale compréhension du d'une sonde cylindrique dilatable radialement que
dossier sans pour autant en surcharger la présen- l'on descend dans le sol au niveau de l'essai et d'un
tation. appareillage de mesure restant en surface. La sonde
constituée cie trois collules exerce sur la paroi du
En premier lieu sont énoncées les règles pratiques forage, au niveau de la cellule centrale de mesure,
pour la réalisation des forages et des essais pressio- des pressions riçjourcusement uniformes selon\une
métriques auxquelles doivent se conformer les son- progression arithmétique. Les déplacements de
deurs et géotechniciens. Le matériel de forage et la cette paroi qui en résultent sont lus (fig. 2) ou enre-
méthode d'essai utilisée doivent en effet être adap- gistrés pour chacune des pressions en fonction du
tés à la nature d.u terrain et au caractère de l'étude. temps .

Ensuite sont précisées les règles d'exploitation des Les organes de mise en pression et de régulation,
résultats basées sur la théorie pressiométrique et sur sont d'origine pneumatique. Les informations con-
l'expérience de très nombreux essais en vraie gran- cernant les défornntions elu sol sont transmises hy-
deur. Ces règles concernent les cas les plus usuels au drauliquement et r.lpparaissf-~nt sur un volumètre de
point de vue études de sol : immeubles, ponts, ré- haute précision. Clwque appareil est muni d'une
servoirs. série de sondes ayant des dimensions adaptées aux
diamètres de forane les plus courants, et caracté-
Des notices spéciales sont ensuite présentées pour risées par leur diamètre nominal.
les études particulières : calculs de la stabilité des
digues et remblais routiers, pieux soumis à des ef-
forts horizontaux, rideaux de palplanches· métalli- Dian1ètre . Diamètre du foraqe
Code (mm)
ques, parois moulées, pylônes, fondations soumi- de la sonde -
DCDMA (rn rn)
ses à des efforts alternés ou à des vibrations, fon- rn m. max.
1-----1---'-· - - - ------·---·-
dations sur terrains rocheux, tunnels, barrages, rou-
tes, etc ... EX 32 34 38
~····--·--
------·-----
Enfin dans une sene d'annexes sont donnés des
abaques permettant le ca leu 1 rapide des forces por-
tantes et des tassements.
AX

BX
44

58
46

60
52]
66
---- --
Rappelons que l'essai pressiométrique est essentiel- NX * (72) 74 74 80
lement un essai de chargement in-situ effectué au
sein même du terrain grâce à la réalisation préalable
d'un forage. L'analyse de chacun des diagrammes
* Il existe 2 types de sondes NX à cellule centrale
effort·déformation obtenu à chaque mètre de pro-
courte ou à cellule centrale longue.
fondeur permet de déterminer les caractéristiques
mécaniques du sol et d'effectuer les calculs de fon-
dation.
4

Les appareils de mesure actuellement en service geable sur les mesures, si les terrains sont pulvéru·
appartiennent au type G, caractérisé par deux tubu- lents.
lures d'alimentation eau et air concentriques pour
r<'"luire les dilatations parasites, ce qui permet d'é- Par contre, les terrains limoneux ou argileux, spé-
tendre leur plage d'utilisation aux rochers résistants cialement au-dessus de la nappe, ne sont pas tota·
(module E supérieur ti 200.000 bars). lernent insensibles au battage, au fonçage statique
et même aux vibrations ; il est' donc déconseillé
L'équipement standard des sondes avec des gaines d'enfoncer la sonde ainsi pour les études très pré-
ù lamelles métalliques permet de tester la majorité cises de tassement, car il peut en résulter une alté-
des sols. ration des caractéristiques élastiques des terrains ;
ces méthodes restent néanmoins valables pour la
Dans le cas des sols très compressibles caractérisés majorité des études de fondation ; elles n'entraî-
par une pression limite inférieure à 1,5 bar, il con- nent en tout cas pas de modification de la résistan-
vient d'utiliser une membrane et une gaine très sou- ce à la rupture.
ples ;rvec inertie totale inférieure à 0,6 bar; c'est le
cas rlOur les vases et tourbes. 7.2.2. La sonde peut être descendue dans les fora-
ges exécutés au préalable, soit par perforation à
A l'inverse pour les modules très élevés (supérieurs l'aide d'un super-marteau à air comprimé en pre-
ù 20.000 bars), on emploiera des gaines et mem- nant soin d'utiliser une boue de bentonite dès
brane~; résistantes, étalonnées au préalable ; ces qu'on abandonne le soufflage à l'air, soit en rota-
rnernbr<mes sont caractérisées par une compressi- tion avec un outil plein et injection de bentonite
bilit<\ plus faibles et plus régulière. (voir D/10). Le matériel de sondage classique uti-
lisé pour prise d'échantillons de laboratoire n'est
Lorsque la variation de volume correspondant à pas toujours adapté au forage pressiornétrique, car
une différence de 1 bar devient inférieure à il conduit souvent à un remaniement du terrain en
O,!i cm3 (module supérieur à 4.000 bars). on doit raison de sa faible vitesse d'avancement, de lq, cir-
utiliser le shunt volumétrique qui multiplie par 50 culation de l'eau de forage sous pression le long de
l;r sensibilité des lectures de volume. la paroi extérieure du carottier et des vibrations du
train de tiges. Nos foreuses type D9000 sont parti-
Il convirmt enfin de signaler la possibilité d'uti- culièrement bien adaptées.
lisai ion d'un appareillage plus simple appelé mini-
pre,;,;romètre ct qui est adapté au contrôle du corn- Les essais suivent immédiatement chaque passe de
fl<JCiaqe el aux investigations de sol à faible profon- forage qui doit être elle-même limitée à une lon-
deur ; le,; .sondes utilisées dans ce cas sont plus gueur variant de 3 à 30 rn selon la sensibilité et la
courie:> ct correspondent aux diamètres de 22 et nature du terrain.
:32 111111.
Pour les tourbes et les argiles sensibles, des précau-
1.2. Gém!ralités sur la mise en place de la sonde tions particulières doivent être prises et les rnétho·
pressiornétrique des d'exécution soigneuses (tarière à injection de
bentonite) sont souvent préférables (manuelles ou
1.2.1. Drms les terrains meubles boulants immer- 09000).
qô,; (sables, sables et graviers sous l'eau)·, la sonde
doit ütre enfoncée, soit par battage comme dans le 7.2.3. Les bancs de sable et graviers très compacts
«~)Lmcl;rrd Penetration Test)), soit par pression sta-
nécessitent une solution mixte de forage et de bat-
tiquo cornme dans l'essai au pénétromètre, soit en-
tage. Le tube fendu est soit introduit par vibration
core par vibration. La sonde pressiométrique est dans un forage pilote de longueur réduite effectué
protùqùe par un tube de battage spécial fendu selon au super-marteau, soit descendu en même temps
4 r\ G qônératrices pour permettre les dilatations · que le taillant de forage. Dans le premier cas, les
r;Hii;iles de l'appareil. Cette mise en place provoque
essais pressiornétriques sont faits à l'avancement,
un dôplacement du terrain et une légère cornpac-
dans un tube fendu battu, dans le second au fur et
tion ù la base; celle-ci n'a qu'une influence.négli-
è mesure que l'on remonte le tubage.
5

VOLUMETRE

. CONTROLEUR
PRESSION-VOLUME

GAZ COMPRIMË
TUBES PLASTIQUES
COAXIAUX
/
SURFACE DU SOL

... -....... CELLULE DE GARDE

SONDE CELLULE DE MESURE


·---- 1--------------·---- - -········------

---
/
A~

-".
--
/f'-----1

FIG. 1
r-
-
...."0 r--
r--

"'
..."' pi r-
"
J~
"" r--
r--

r- ~~
Temps
"'-...'-
'- Fig. 2a
"
'-...
'- \__
'-
\.___

'

Phase
pse;,;,~cioé~la;·t: ique:

1
1

1
1
Fig. 2b
1
1

'"c >....
0 1

'"'
u~ Fig. 2c
~~~~~=I~=1l_j_j__l_j__L___ Pression
U-~ ~ 1
(!;> Pression
de fluage Fig. 2
7

1.3. Reconnaissance de la nature du sol. 1.4.2. L'essai lui-même est normalisé et doit être
réalisé avec dix paliers égaux de mise en charge (on
Comme nous le verrons plus loi n, la forme des tolèrera de 6 à 14 paliers) jusqu'à obtention de la
courbes pressiométriques, les valeurs des pressions rupture). Les lectures de déformations en fonction
limites et de fluage, celles des modules et les rap- du temps sont faites pour chaque pa lier à 30
ports du modu le à la pression li mite (cf 2.4) don- secondes et une minute après la fin de la mise
nent des indications précises sur la nature même en pression (fig. 2).
des couches traversées. Ces résu ltats sont comp lé-
tés grâce aux échantillons obtenus à la tarière, à 1.4.3. Pou r obten ir une cou rbe de chargement
l'aide de carottiers battus, ou tout simplement aussi comp lète que possible, le volume mesuré doit
grâce à l'examen des déblais. Par ailleurs, on note atteindre 700 cm3 si p1 < 8 bars et 600· m3 si
les vitesses d'avancement de l'out il ou le nombre de 8 <. p1 < 15 bars. Dans ie~ autres cas l'essa i doit être
coups du mouton pour enfoncer le train de so nde ; poursuivi jusqu'à 20 à 25 bars de pression dans
on obtient ainsi sans frais supp lémentai res des ren- les sols et jusqu 'à 50 bars à 70 bars dans les roches.
seignements sur la fragilité du terrain ou la présence
de rognons résistants~ 2. Ana lyse des résultats obtenus

Lorsque la géologie du terrain est particul ièrement 2.1. Caractéristiques mesurées


délicate, on complète l'investigation par un forage
complémenta ire de simple reconna issance géolog i- A part ir des diagrammes de chargement ainsi obte-
que avec prélèvement d'échantillons. nus à chaqu e niveau, on calcule les caractéristiques
méca ni ques essentielles du terra in : module de dé-
1.4. Réalisation de l'essai formation et pression limite de rupture.

1.4.1." L'essai standard doit êt re effectué moins de 2.1.1. Le module pressiométrique E est un modu-
24 heures après la perforation, sauf dans le cas de le de distorsion du terrain mesuré dans un champ
sondes battues où le risque de reman iement du ter- de contrainte déviatorique ; il caractérise la phase
rain par absorption de l'eau du forage n'est pas à pseudo-élastiqu e de l'essa i. Il ne faut évidemment
craindre. Toutefois des .tolérances de quelques jours pas le confond re avec le module oedométrique (me-
peuvent être adm ise~ pour les forages réalisés sans suré dans un champ de contrainte isotropique ou
eau (tarière à main, perforation à l'air comprimé sphérique), bien que des relations expérimenta les
avec soufflage d'air) au-dessus du niveau de la nap- précises existent entre eux, comme nous le verrons
pe phréatique. plus loin. Le module de distorsion joue un rôle es-
sentiel dans les calculs des tassements des fonda-
Quelle que soit l'investigation, les essais sont effec- t ions et généralement plus important que le module
tués systématiquement mètre par mètre de manière oedométriqu e.
à suivre avec précision les variations de résistance
du terrain avec la profondeur. Aucune discontinui- 2.1.2. La pression limite théorique PL correspond
té n'est tolérée ; les mesures sont ai nsi pratique- par définition à l' état limite de rupture du terrain
ment continues et permettent d'obtenir des rensei- lorsque celui-ci est soumis à une pression uniforme
gnements comp lets sur les différentes couches. croissant e sur la paroi d'une cavité cyl indrique.
Cette caractéristique mécanique fondamentale in-
Il faut insister sur la nécessité d'un profi l pressio- tervient dans tous les ca lcu ls de stabilit é de fonda-
métrique continu dès la surface du terrain naturel, tio n effectués selon les méthodes pressiométriques.
quelle que soit la profondeur prévue a priori pou r
les fondations et ceci pour avoir une meilleure com- 2. 1.3. L'essai permet aussi de calculer d'autres ca-
préhension du site par l'étude complète des diffé- ractéristiqu es du sol : pression de fluage ou limite
rentes couches et une détermination exacte de l'en- · élastique (fig. 2-c), coefficient de fluage, pression
castrement équ ivalent et des efforts de poussée é- naturel le au repos . Ces caractéristiques n' intervien-
ventuels. nent que dans des études très spéciales et ne figu-
rent pas da ns les rapports usuels.
8

v
cm3
...,
"\)

Vu ou 700 -~~--------------------------------------
1
•O 1
1
..., 1
1
ol 1
zi 1
1
1
2J 1
E 1
1
'u 1
1
\ 1 1
"\JI 1
1
1
1
1
Fig 3o
1 1
1
1
Vf

6.v Vm

VOM

p
bor
Pm Pf Pu
6.

Nota : 1) Les v correspondent aux lectures, les V aux volumes totaux.


2) Les coordonnées de l'origine apparente du domaine pseudo-élastique
sont notées PoM et V 0 M sans donner aucune signification particulière
à ces valeurs.
Calcul de E : 6p-6p·1 6p
E = K (V
o
+v m ) 6v "" K -6v

L'usage des tables et abaques nécessite que le niveau dans le volumètre


soit à 0 quand la sonde est dans son état «au repos».
Calcul de Pt :
Pt = Pu - Pi + 'Y w h
h hauteur entre le pressiomètre et la sonde,
'Yw densité de l'eau.
ou module vierge
v
ou module retour

P2- P1
a EL= moy. K , , ou module cyclique
1
1
v2 - v1
jV2 V'2
1
1 p Fig 3b
p1 p2
9

2.2. Méthode de calcul des caractéristiques pres- diamètre du Va K


siométriques Sonde foraqe (rn rn) (cm3) (cm3)

2.2.1. Calcul du module pressiométrique EX 34 535

Partant de la formule fondamentale de l'expansion AX 44 535 2000


llr d'une cavité cylindrique de diamètre r sous
l'action d'un accroissement de pression llp BX 60 535
·--------
1 + Il
llp
= On recommande d'utiliser l'abaque p.1 0 dont
r E
l'emploi est immédiat pour les sondes EX, AX et
où 11 est le coefficient de Poisson,
BX standard.
on appelle module pressiométrique le moduleE dé-
fini par la relation Par contre pour les sondes NX des pressiomètres
E = K llp G,GA et GC, ainsi que pour toutes les sondes des
llv pressiomètres GB il faut revenir à la formule géné-
rale.
où K est la constante géométrique de la sonde
pressiométrique
11 est pris égal à 0,33 2.2.2. Calcul de la pression limite
llp et llv sont les variations concomitantes de La pression limite théorique est par définition
pression et de volume dans la phase pseudo- l'abcisse de l'asymptote de la courbe pressiométri-
élastique de l'essai (fig. 3a). Il est à noter que. Elle se détermine conventionnellement pour
• que la borne inférieure de l'intervalle llp un volume Vu de la sonde correspondant au dou-
dai: toujours être supérieure à p 0 pression blement elu volume initial de la cavité V 0 + V 0 M ,
honzontale .des terres au repos. soit Vu = 2 (V 0 + v oM ) et Vu = V 0 + 2 V0 M •

On montre que : Compte tenu elu volume initial des sondes standard
EX, AX, BX (535 crn3) + volume v oM de mise au
contact de la gaine avec la paroi elu trou de forage
on peut par simplification prendre pour pL la
où V0 est le volume de la cellule de mesure au re-
valeur correspondant il vu ,, 700 cm3.
pos
Quand les déformations mesurées sont insuffisantes
vm est le volume .de liquide introduit dans la mais que l'on a cependant dôpassé la phase pseudo-
cellule de mesure pour la pression moyen- élastique on peut utiliser une méthode d'extrapola-
ne Pm appliquée tion précise basée sur la théorie des volumes relatifs
ou sur la théorie des inverses des volumes. Dans ce
le coefficient de Poisson 11 est pris égal ar- dernier cas on trace en coordonnées (p. 1/v) l'amor-
bitrairement à 0,33 (ceci n'a aucune influence sur ce de la courbe pressiométrique dans le domaine
l'estimation des tassements selon la méthode pres- plastique qui doit ètre un segment de droite. On
siométrique car c'est le facteur (1 + 11)/E qui in- prolonge cette droite jusqu'à son intersection avec
tervient et il suffit de poser par réciprocité pour le vu= 700 cm3 pour avoir Pv
calcul 11 = 0,33).
On peut aussi obtenir une valeur approchée de la
Les valeurs de K pour vm == 200 cm3 sont les sui- pression limite en tenant compte des deux résultats
vantes pour les sondes standard (il existe des son- statistiques suivants :
des avec cellule de mesure allongée dans les diamè-
tres BX et NX pour obtenir une plus grande pré- -la pression de fluage (ou de fin de phase élastique)
cision dans le module), dans le cas des pressiomè- est égale à la moitié ou aux deux tiers de la pres-
tres G,GA et GC. sion limite ;
~

ECHELLE de:s ~ Pour 1-;,chd\e: sup~rieure ( qs;; 20crrf/ bar) multiplie:r E par 10 (cm•/bar)
qs Ap 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 15 20
1
5 6 7 8 9 10 1,5 20 1 30 1 40 1 50 60 70 80 90 100 150 200

a,' i,; Ji 1i ~~ li\!1"": l\'1Wt 1 ~\!ii~ ,. 1Il 1~! i'J!~~~I\~N\ ~~ ~1 a


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VALEURS DES MODULES E EN FONCTION DU VOLUME MOYEN ET DU RAPPORT !::.v l::.p f


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CENTRE D'ETUDES GEOTECHNIQUES LOUIS MENARD
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-E t=-
- -
---_+----_--___ - :

Exemple de coorcJonnées (p, 1/v)


12

- il existe pour chaque formation géologique un La présentation simultanée de ces divers résultats
rapport entre E et Pî selon la nature du terrain étu- permet de comprendre le comportement du terrain
dié. et présente donc un intérêt appréciable.

2.2.3. En fait les lectures des pressions et des vo- 2.4. Echelle des valeurs de E et Pt
lumes faites sur le terrain doivent subir des com- 2.4.1. Il peut être utile pour le lecteur non fami-
pensations tenant compte : liarisé avec les techniques pressiométriques, de don-
ner les plages habituelles des caractéristiques E et Pt
-de la surcharge piézométrique h due à la hauteur pour les principaux types de sols.
de la colonne d'eau dans la tubulure de la cellule
centrale ;
Sol E en bar Pt en bar
-de l'inertie de l'ensemble «membrane + gaine vases et tou rb es 2à 15 0,2 à 1,5
+éventuellement tube fendu)) (li Pi ou Pi) ; argiles molles 5à 30 0,5 à 3
argiles plastiques 30 à 80 3à 8
-de la dilatation de la tubulure de la cellule cen- argiles raides 80 à 400 6à 20
trale sous l'effet de la pression. marnes 50 à 600 6à 40
sables vaseux 5à 20 1à 5
Les deux premières jouent essentiellement sur la va- limons 20 à 100 2à 15
leur de la pression limite et la troisième (qui est très sables et graviers 80 à 400 12 à 50
réduite sur les appareils type G) sur le module pres- sables sédimentaires 75 à 400 10 à 50
siométrique. •
Sol E en bar Pt en bar
2.2.4. Modules pressiométriques de déchargement roche calcaire 800 à 200.000 30 à +de 100
et modules alternés remblais récents 5 à 50 0,5 à 3
remblais anciens 40 à 150 4 à "Jo
Lorsque l'on doit étudier le terrain sous des fonda-·
tians qui le soumettent à des chargements répétés,
ou à des vibrations, il est intéressant de faire plu- 2.4.2. Le rapport E/ry du module pressiométri-
sieurs cycles de chargements et de déchargements que à la pression limite est une caractéristique du
(fig. 3b) dans la phase pseudo-élastique de l'essai. type de sol étudié ; les valeurs élevées de El pt (12 à
On peut ainsi définir :. 30) se rencontrent dans les sols surconsolidés tels
que les ar·giles sparnaciennes à Paris; les faibles va-
-un module de déchargement Er ; leurs de E/pt (5 à 8) sont plutôt notées dans les ter-
-un module moyen de chargements et décharge- rains alluvionnaires (sables et graviers -sable limo-
ments répétés ou module alterné Ea ; neux sous l'eau). L'étucle systématique de ce
rapport est recommandée pour· suivre avec précision
qui seront utiles pour les études routières et celles les variations de nature de terrain et s'assurer par
des machines vibrantes (voir notices spéciales cor- ailleurs qu'un remaniement 'ne s'est pas produit ma-
respondantes). lencontreusement pendant le forane (ce qui peut se
traduire par une réduction de 20 à 30 %de E!p,).
2.3. Présentation des résultats
Il est utile d'examiner les diagrammes de battage
Les valeurs du module de déformation et de la pres- (du pressiomètre) ou de forage qui sont systéma-
sion limite obtenues au pressiomètre sont systéma- tiquement reportés sur les graphiques ; les valeurs
tiquement représentées en fonction de la profon- indiquées ne présentent évidemment aucune valeur
deur sur des tableaux synoptiques joints au dossier, absolue quoi qu'en pensent ceux qui aimeraient se
en parallèle avec les résultats géologiques, les cour- contenter de battages pour les études de sol, mais
bes d'avancement de l'outil (perforation) et les elles attirent l'attention sur la présence de faiblesses
courbes de battage (carottier ou tube fendu), le ni- très localisées ou de blocs.
veau de la nappe, etc ...
* Il existe des programmes de calculs automatiques sur
calculatrices HP 67,97 et41c (voir Dl46).
. , ... --
PRESSION LIMITE
NATURE DU SOL 1 (barsl
5 10 30
i 1 j 1

1 1 il '
•""\ 1 ! il i
v ' i ' 'i
' 1' 1 ' ~

i :!

t.

3 :~

5 !
z:"""
,,
6 Résistance à 1 avance-
ment :
-
/
Nombre de coups pour
10 cm d'enfoncement

8
;;,---..,
9 r'
1
~~-

b
·to ~-t-------+··-·-+---ri++iî

r Résistanceà !/avance-
4·'1 ment : nombre de se-
!1 1i condes pour une passe
12 -r-·--r--r '
' ' 1 '

1
r-r+,
1 1 -t+-ti-1\ directe de 30 cm
1 i 1
·1
Fig. 4 w
14

2.5. Corrélation entre Rpet p1 Il en résulte qu'un terrain sera défini non seulement
par la moyenne des caractéristiques obtenues mais
Rappelons que la résistance en pointe RP du péné· aussi et surtout par leur variation en plan et en pro-
tromètre statique est proportionnelle au module de fondeur.
compression E et à la pression limite p,. Les rap·
ports R /p, et RP/E sont constants pour une cou-
che géofogique donnée mais varient avec la granulo- 2.7.1. L'étude complète des tassements différen·
métrie du terrain et sa teneur en eau. On a établi les tiels fait intervenir le tassement spécifiqu·e du ter-
relations suivantes, déduites de la théorie pressio· rain (tassement d'une fondation de 1 m de côté
métrique et vérifiées expérimentalement. travaillant à 1 bar) à chaque emplacement de son-
dage et les variations en % de ce tassement spéci-
Nature du terrain RP/p, fique aux différents emplacements.

argiles 2,5 à 4 Il est souhaitable, dés le stade de l'étude.générale,


limons 5 à 6 d'utiliser cette même notion de tassement spéci·
sables 7 à 9 tique normalisé pour un cas type de chargement
(cas de trois semelles filantes fictives parallèles de
1 m de large, 4,50 rn d'entr'axe) et un taux de tra·
2.6. Influence du niveau de la nappe vail égal à l'unité (1 bar). Le calcul de ce tassement
ws n'est effectué qu'à chaque emplacement de son·
L'influence du niveau de la nappe sur les caractéris- dage en utilisant la formule ci-après (qui sera justi·
tiques mesurées n'est pas négligeable et croît avec fiée au § 4.6.1) qui tient compte de la dégressivité
le rapport E/p 1 du terrain. Ainsi le passage à satura- des contraintes et des variations de module avec la
tion d'un sol initialement sec avec E/p 1 = 20 pourra profondeur grâce à une loi de pondération. On a di·
réduire le module de 20 à 40 %. On devra tenir visé le terrain en tranches de 1 m d'épaisseur (sauf
compte de ce phénomène pour des ouvrages fondés la 1ère tranche qui ne fait que 50 cm) sur 25 m de
sur des limons situés dans des zones inondables ou profondeur pour obtenir:
soumises à des fortes variations hydrométriques. i = 25
Dans certains cas on pourra extrapoler les résultats
obtenus au-dessous du niveau de la nappe.
L i =0
2.1. Physionomie générale du site étudié
où E·1 est le module pressiométrique à la pro·
Avant de procéder à l'étude même des fondations, fondeur i ;
il est nécessaire au préalable de dégager la physio-
nomie générale du terrain grâce à l'analyse statis- n·1 est le coefficient numérique de pondéra-
tique des résultats géotechniques obtenus. Nous tion à la même profondeur dont les va·
verrons ultérieurement que les tassements (et en leurs sont données ci-après et qui tient
particulier les tassements différentiels) limitent compte d'un coefficient de structure a
dans la plupart des cas le taux de travail d'une fon- variable selon le 1ype de sol (voir§ 4.2).
dation en imposant des conditions plus sévères que On a pris ici les valeurs pour un sol nor·
la résistance même du terrain à la rupture. rnalernent consolidé.
15

-,--

~rain, <'(
Prof.
0 1 2 3 4. 5 6
!~I~~l~g ---- 10 11

Sable 1/3
Limon 112
11
16
10
13
5,3
7,8
3,7
5,8
2,9
4,6
2,2
3,5
1,7
2, 8
1,2
2,2
o,fl
1,7J 1,4
0,1 0,5
1, 1
0,45
0,9
Argile 2/3 21 18 10,3 7,5 6,0 5,0 4, 0 3,3 2,8 2,3 1,9 1,6
Remblai 1 34,5 30 18,0 15,0 13,3 11,6 10, () B,G 7,3 G,3 5,5 4,7
f----- r------ -·

:, Ir~:J~!
Prof.
12 13 14 15 16 17 1 23 25
Terrain,"- .24

l
c----
Sable 1 /3 0,4 0,4 0,35 0,35 0,3 0,3 0,' 0,2 0,2
Limon 1 12 0,8 0,7 0,65 0,6 0,55 0,5 0, 0,35 0,3
Argile 2/3 1,4 1,2 1,1 1,0 0,9 0,8 o,-5
7
0,4!)
O,fîb
0,40
0,6~)
10,4
0,6 0,55 0,5
Remblai 1 4,1 3,5 3,1 2,7 2,3 2,1 1, 9 1,7 1,6 '1,5 1,5 1,4
-- ~-·--· ·-···-·-·--
___ .l__

Le tassement est obtenu en centimètres pour des L'analyse en plen des villeurs elu tassement spécifi-
modules exprimés en bars. que peut faire é1pparaitre des zones nettement ca~
ractérisées (plus faibles ou plus résistentes) suscep-
Etant donné que pour la plupart des terrains, le tibles d'une étude pi~rticulière.
tassement cl'une semelle varie selon le niveau de
fondation retenu, il convient de préciser le niveau Enfin, pour des investicrations très importantes
choisi pour le calcul du tassement spécifique (on comportant quelques dizaines de sondages, il est
choisit souvent 1 m de profondeur). conseillé de dessiner des courbes d'égal tassement
spécifique ; l'étude du rrrelicf» ainsi constitué sim-

On obtient ainsi les n valeurs w 1 , w 2 , ••. wi' ... wn plifie l'étude globitle du terrain.
du tassement spécifique calculé pour les n forages
F 1 , F 2 , F ... Fn ; l'étude de ces valeurs permet de 2.1.2. L'examen de chacun des profils mécaniques
1
déterminer deux caractéristiques essentielles du ter- en fonction des conditions gôoloSJiques permet sou-
rain étudié : vent de préciser les cc.cuses d'une faiblesse locale (ni-
veau de !a nappe, hrns cl'une Elncienne rivière, fonH
-la valeur moyenne du tassement spécifique : tis en évolution, rivière souterraine, etc), et surtout
d'estimer les possibilitôs d'extension ou d'aggrava-
tion d'une telle filiblesse entre. les points étudiés.
Des sondages compl(~mcntaires peuvent dès lors apH
paraître cornrne inclispen~;ables pour lever une indéH
w --- termination locale ct {!lirniner ainsi des risques d'o-
n rigine géotechnique:;.

3. Calcul de la force portante


-la valeur de !'écart-type e:

j '' n L'essai pressiornétriquc est essentiellement un essai


de force portante pilrticulier donnant entre autres
2j = 1
la pression limite c!n rupture Pt du terrain. L'expé-
rience et la théorie ont montré que la force portan--
te à la rupture cl' une foncbtion est proportionnelle
n - 1
à PL ,le facteur de proportionnalité étant fonction
de la profondeur relative et de la forme de la fon-
d'où l'indice d'hétérogénéité :
dation.
. e
1 =----
w
16

Ce facteur appelé facteur de portance a été l'objet 3.2. Terminologie


de très nombreuses recherches théoriques et expé-
On utilise souvent la pression limite nette Pt' égale
rimentales, bon nombre d'entre elles ayant été ef-
à la différence entre la pression limite effective-
fectuées au Centre d'Etudes Géotechniques de Paris
ment atteinte Pt et la pression latérale au repos
et publiées dans la revue Sols-Soils.
Po du terrain :
La méthode directe de calcul présente, sur les mé- Pt * = Pt· Po
thodes traditionnelles faisant intervenir les notions
de cohésion et d'angle de frottement, les avantages (dans un terrain de résistance nulle Pt = p0 soit,
de la simplicité et d'une plus grande précision, Pt*= 0).
quels que soient le type de fondation et la nature
du terrain. Par ailleurs on a souvent pris l'habitude dans la trans-
cription des résultats pressiométriques de faire figu-
Les essais de chargement en vraie grandeur effec- rer la valeur Pt'= Pt· 'Yw.h, leterme'Yw.hétant la
tués au Centre d'Etudes Géotechniques, sur des se- pression d'eau correspondant à la différence d'alti-
melles, des puits et des pieux, ont par ailleurs fait tude entre l'appareil de mesure (manomètre princi-
apparaître la notion d'encastrement critique. Pour pal) et la solide.
une fondation profonde (encastrement supérieur à
l'encastrement critique), le matériau déplacé par On simplifie beaucoup le calcul et la présentation
enfoncement de la fondation est absorbé grâce à des résultats en confondant Pt* et pt', l'erreur in-
l'élasticité du milieu environnant, tandis que pour troduite est inférieure à 2 % dans la majorité des
une fondation superficielle (encastrement inférieur terrains de fondations usuels hors d'eau.
à l'encastrement critique), on observe au moment
de la rupture un soulèvement de la surface du sol De même on peut définir la force portante q' net-
d'autant plus important que la fondation est moins te du terrain égal à la surcharge qu'il peut encais-
encastrée. ser avant la rupture :

3.1. Formule fondamentale R-0 q' = q,. qo

(dans un terrain sans résistance q, = q 0 et q' = 0).


La force portante à la rupture q, d'une fondation On arrive ainsi à la formule simplifiée :
est liée à la pression limite pr·essiométrique p, du
terrain par une fonction linéaire :
[q' = k p,' l
qu'on utilisera en particulier dans le calcul du ter-
me de pointe des pieux et des puits dont on néglige
en Fr·ance le poids propre.
où k est le facteur de portante variant de 0,8 à
9 selon l'encastrement, la forme de la Cette simplification n'est évidemment pas valable
fondation et la nature du terrain ; pour les études dans les terrains très mous noyés
(vases, tourbes) surtout si la profondeur est impor-
q0 est la pression verticale au repos du ter- tante. Quand la nappe est au niveau du sol ;
rain au niveau de la semelle sur son pour-
tour après construction ; qt · 'Yh = k [(pt· 'Yw .h) - K0 1'h]

formule dans laquelle:


p0 est la pression horizontale au repos du
terrain au niveau de l'essai (au moment h profondeur de l'ess-ai sous le niveau du terrain
de l'essai). naturel (pressiomètre au niveau du sol)
est le poids spécifique humide du matériau
Ces contraintes p0 et q 0 sont des contraintes to-
tales (en particulier p 0 peut être mesurée avec un 'Y' est le poids spécifique déjaugé du matériau
capteur de contrainte Geocell). est le poids spécifique de l'eau
17

est le coefficient de pression des terres au tian de la force portante du sol mais aussi des tas-
a'h sements admissibles pour l'ouvrage étudié.
repos=-,-.
av
3.3.2. Encastrement critique he
Il est à noter qu'habituellement K0 'Y'= 0,55 'Yw.
En effet quand .:!_ ~ 0,55
(sol très lâche) K0 ~ 1 et Au-dessous d'une certaine profondeur, une fonda-
l' 'Y w tion réellement encastrée garde une force portante
quand- o= 1,1 (sol compact) K0 ~ 0,5 (cf D/39).
à la rupture q, - q 0 constante. Cet encastrement
'Yw
critique est fonction de la catégorie du terrain :en
valeur relative (c'est-à-elire rapporté à la demi-
3.3. Valeur du coefficient de portance k largeur de la fondation), on peut dresser le tableau
ci-dessous selon la forme de la semelle :
On a déjà indiqué que la valeur de k dépendait à
la fois du type de terrain, de l'encastrement H
et de la forme de la fondation. Valeurs de he; R

C'est ainsi qu'ont été établies les règles R1, R2 et


R3 (cf Sols Soils nO 5). Fondation
Sol circulaire
filante
-- f--ou carrée
3.3.1. Catégories de terrain

Au point de vue pratique on divisera les terrains en


quatre catégories selon les critères ci-dessous. catégorie 1 4 6
catégorie Il 10 12
Il est à noter que les remblais récents et les terrains catégorie Ill 16 18
non consolidés ne sont pas inclus dans ce tableau. catégorie Ill bis 20 22
Nous y reviendrons à l'occasion de la notion de
seuil d'autoportance (§ 4.9). Dès maintenant disons
qu'il faudra toujours tenir compte du fait que le
·taux de travail admissible n'est pas seulement fonc-
--
plages des pressions Nature du sol Catégories de sol
limites p1 (bars)

moins de 12 Argile
moins de 7 Limon catégorie 1

18 - 40 Argile raide et marne


12 - 30 Limons compacts catégorie Il
4 - 8 Sable compressible
10 - 30 Roche tendre ou altérée
10 - 20 Sable et gravier
40 - 100 Roche catégorie Ill

Sable et gravier
30 - 60 catégorie Ill bis
très compact
18

3.3.3. Variations de k 3.4. Cas des terrains hétérogènes

En fonction de la catégorie du terrain, de la pro- Il convient alors de définir au préalable la notion de


tondeur d'encastrement H de la fondation par pression limite équivalente p18 et celle de profon-
rapport à la profondeur d'encastrement critique et deur d'encastrement effectif he.
de la forme de fondation, on peut donner un
abaque général représenté sur la fig. 5 page 19. 3.4.1. Pression limite équivalente (Règle R4)

Le terrain situé au-dessus du niveau de la fondation Lorsque la fondation repose sur des couches dont
à un rôle d'autant plus efficace au point de vue de la résistance est variable en fonction de la profon-
la force portante de la fondation qu'il est plus résis- deur, on définit la pression limite nette équivalente
tant (et pas seulement pesant comme le laisseraient P,e comme moyenne géométrique des valeurs net-
penser les théories par trop élémentaires de la plas- tes obtenues près du nivaau de la fondation :
ticité) ; l'abaque montre que dans un terrain homo-
gène en protondeu r, la résistance· de la fondation
croît avec l'encastrement jusqu'à ce qu'elle attei-
Pr 'e
'
=v
3~-----------
p,' 1 x p,·• 2 x P,' 3

gne une valeur asymptotique caractérisant les fon-


dations profondes. valeur de p,. mesurée à un niveau situé
'un diamètre au-dessus du niveau de la base
La valeur la plus faible correspond à une fondation se de fondation
posée en surface : k ~· 0,8.
p, ' 2 valeur de p,• mesurée au niveau de la base ;
Les valeurs maximales de k qui sont obtenues pour
une profondeur supérieure à celle de l'encastre- p, ' 3 valeur de Pt' mesurée sous la base à une
ment critique sont données ci-dessous et s' em- profondeur d'un diamètre de fondation.
ploient pour calculer le «terme de pointe>> de la
force portante de ces fondations (règles R 1 pour Dès que la fondation à une largeur supérieurê à
les pieux, R2 pour les parois moulées). 1 m, les valeurs ci-dessus sont elles-mêmes les mo-
yennes géométriques des valeurs mesurées dans cha-
cune des tranches de terrain considérées :
Facteur de portance
Catégories de sol pieu pieu paroi de +3R à+ R au-dessus du niveau de la fonda-
foré. battu moulée tion pour 1\ ' 1

1 1,8 2 1,4 de+ R à - R de part et d'autre de la fondation


Il 3,2 3,6 2,1 pour p, ' 2
Ill 5,2 5,8 2,9
Ill bis 7 9 4 de- R à - 3R au-dessous de la fondation pour
p, '3

Les chapîtres 3.5, 3.6 et 3.7 traiteront successive- Pour une fondation superficielle faiblement encas-
ment des fondations sur semelles, sur radier et sur trée, on ne fait pas intervenir la valeur Pr ' 1 ,il vient
donc;
pieux.
,
Pr e =
2
v~~.--.
Pr 2 x Pr 3
19

Variation du facteur de portance


pour une profondeur inférieure à la profondeur critique
k
9

Catégqrie
8 --·f-----+-1[ bts

5
······1··········--t---1

0 4 8 12 16 20

-PÏE'UX forÉ>s -·--Pieux battus ·-·-Parois moulé-€'<:.

Fig. 5
20

-Cette' règle suppose dans tous les cas que les diffé- la fouille reste ouverte plusieurs mois, à réduire les
rences entre p,, 1 , p,' 2 , Pt' 3 , ne soient pas trop im- caractéristiques mécaniques d'un terrain fragile sur
portantes (J: 30% de Pt'el ; une hauteur de 0,5 à 2 m (cas du sable fin légère-·
ment cohérent, argile à haute limite de liquidité,
IPt'i-Pt•el . . ,.
Dans le cas où ------>30 0Yo, LI convtent d etre etc). A titre d'exemple, il est recommandé dans les
Pt'e calculs de force portante de réduire de 20% sur 1 à
prudent et d'examiner Je problème plus en détail. 2 m les valeurs de Pt mesurées avant travaux lors-
On pourra tracer la courbe représentative de Pte en que le terrassement général atteint plusieurs mètres
fonction de la profondeur d'assise et supprimer de profondeur.
avant utilisation tout point anguleux. Le problème
suivant (détermination de he) devra être vu simul- 3.5.2. L'encastrement équivalent est calculé à par-
tanément. tir du niveau de terrassement général (niveau du
sous-sol), mais on ne doit pas oublier de tenir
Dans le cas des terrains mous noyés il est préférable compte de l'influence bénéfique des dalles de béton
d'effectuer ces calculs en (p, - p 0 ) pour avoir une reposant sur les sols (adopter p, = 100 bars sur tou-
plus grande précision. te l'épaisseur de la dalle).

3.4.2. Profondeur d'encastrement équivalente (Rè- A l'inverse dans le cas de semelles coulées entre cof-
gle R5) frages avec remblaiement ultérieur de la fouille, il
convient pour le calcul de l'encastrement de tenir
Lorsque le terrain présente des caractéristiques va- compte du seul remblai et non du terrain naturel
riant avec la profondeur, il est nécessaire de définir (adopter pour le remblai p, = 1 à 4 bars selon le
la profondeur d'encastrement équivalente he rap- compactage réalisé).
portée au terrain qui constitue l'assise de la fonda-
tion. Cette profondeur h 8 est calculée à l'aide de La présence des fondations voisines a une influence
la formule suivante: (Règle R5) généralement favorable pour la force portante de

semelles superficielles (sauf dans le cas de semelles
isolées très rapprochées, qui se comportent alors
comme une semelle continue).

OLJ Pt'e a été déjà défini. On utilisera pour déterminer la valeur de k le no-
(et H est l'encastrement cie la fondation) mogramme de la figure 6 qui représente un agran-
Ainsi dans le cas d'un puits fondé sur un wrrain sa- dissement partiel de la figure 5. Le mode d'u-tilisa-
bleux de 16 bars de pression limite, l'encastrement tion du nomogramme est porté sur la figure.
et donc la force portante sont équivalents, que le
mort terrain situé entre la surface et le niveau de la 3.5.3. Dans le cas de fondations superficielles iso-
fondation soit constitué par 8 rn de remblai (Pt ~' 2 lées rapprochées, le facteur de portance est limité
bars), ou 2 rn de limon sabi<Jux (p, =' 8 bars) ou par les relations suivantes :
50 cm de sol-ciment (p, 'c 32 bars). Dans ces trois L
cas la profondeur d'encastrement effectif est de k<1 -{- ~ k < k nominal
1 m (encastrement dans un terrain homogène fic- R
tif ayant 16 bars de pression limite depuis la surfa-
ce). R demi-dimension de la semelle dans le sens de
l'alignement des semelles
3.5. Calcul des fondations sur semelles L distance entre bords de semelles voisines.
3.5.1. Les travaux de terrassement ont tendance Cette condition. ne devient effective que pour
lorsqu'ils sont réalisés par temps pluvieux ou que
L < 2
R
k
Fig. 6.
B~
0
3
1,1

1,25
SEMELLE CARREE
'
L
1,50 =1
2R
1/5

(Mo) L2 1
Il.
L 'c~i!J,o:;,;.e l:..l--
1 / •

2R ' 2} 50
3 .,....r-
' '
or.IC 1. ••••
4 ~ ' SEMELLE FILANTE
5 -L -oo
6 2R
10
20
A o ..,
1

0,8 1 3
~
(1,5) 2

L'échelle graduée L!2R permet de calculer graphiquement le facteur de portance d'une semelle rectangulaire
par interpolation entre semelle filante et semelle carrée.
Exemple :calculer la valeur de k pour he/R = 1,5. L!2R = 2 (rapport courant pour une semelle isolée) et un
sol de catégorie Ill. On trace la droite he/R = 1,5 qui coupe les deux courbes de catégorie Ill en A et B. Il s'a-
git de calculer l'ordonnée k de M de telle sorte que M divise le segment AB dans le même rapport que M0 le
segment A0 B0 . On trace donc A0 A et 8 0 B qui se coupent en C par où on mène une droite passent par M0 . "-'

Fig. 6
22 1
a
1
i'
1
3.5.4. Coefficient de sécurité 3.5.6. Cas de semelles au voisinage de fouilles 1
'
Le coefficient de sécurité est en général pris égal à Indépendamment de la règle de non report des
3 ; il convient de l'appliquer au coefficient de por- charges d'une semelle sur l'autre lorsque les niveaux
tance : de semelles voisines sont décalés (1) il est nécessai-
k re d'appliquer une réduction sur le taux de travail
q <-
a 3
Pt<e des semelles sur terrain très en pente naturellement
ou par suite de terrassements actuels ou à venir.
Cette réduction q' /qa s'exprime en fonction de
ou d'une manière plus générale : l'angle ~ avec l'horizontale sous lequel on voit l'a-
k
rête de la semelle depuis le fond de fouille voisin.
qa < qo + - (p, ·Pol Elle est donnée par le diagramme ci-après pour
3 des sols présentant à la fois du frottement et de la
cohésion.
3.5.5. Cas des semelles excentrées
3.6. Cas des radiers
On admet dans ce cas comme il est usuel que la ré-
partition des contraintes est trapézoïdale et qu'elle 3.6.1. Le' radier se comporte comme une large se-
est caractérisée par une pression Pm sur le bord le melle dans la mesure où il est très rigide; les règles
moins chargé et une pression pM sur le bord le plus relatives aux semelles lui sont applicables compte
chargé. tenu de l'encastrement relatif qui est généralement
faible.
La rupture peut intervenir soit par enfoncement gé-
néral de la semelle, soit par rupture localisée dans 3.6.2. Mais la résistance à la rupture du terrain si-
la zone la plus chargée avec déversement de la fon- tué sous le radier peut varier entre les bords et le
dation. Les conditions correspondantes de stabili- centre du radier, même quand le terrain est homo-
té qui sont à vérifier toutes deux, sont les suivan- gène en plan, mais variable avec la prof4lndeur ;
tes : dans le cas fréquent où le radier est fondé sur une
couche de sol compressible de 2 à 3 m d'épaisseur,
1) la stabilité générale est assurée si reposant elle-même sur une couche résistante, la ré-
sistance globale du terrain décroît progressivement
du centre vers les bords ; de nombreux ouvrages pé-
rissent ainsi par rupture locale du terrain tout au
2 moins dans les cas où la rigidité du radier est insuf-
où qa est le taux de travail admissible pour la fisante pour transférer les charges périphériques
semelle supposée chargée uniformément vers les zones centrales plus résistantes.

2) la stabilité au déversement est assurée si Le taux de travail admissible en un point dépend


donc en général de la distance de ce point au centre
du radier ; le calcul s'effectue en considérant les se-
melles fictives constituées par des bandes s'appu-
Cette seconde relation fait appel à une hypothèse yant sur le bord du radier et de largeur croissante
simplificatrice qui n'est valable que pour un encas- (1 m,2m,3m).
trement relatif h/R supérieur à 1. Sinon on fera à
nouveau le calcul de la force portante pour une Dans le cas où le taux de travail moyen imposé par
fondation fictive constituée par le tiers le plus char- l'ouvrage est supérieur au taux admissible pour
gé de la fondation réelle. L'encastrement relatif de
la fondation fictive partielle est évidemment plus ( 1) Dans les documents techniques unifiés, il est
élevé que celui de la fondation complète, ainsi que conseillé de ne pas dépasser entre semelles voisines
le coefficient k correspondant. une pente de 2/3 entre arêtes se faisant face.
Reduction de la force portante
_9_' ~ E>n fonction de tg (3
q •
§ 3.5.6.
_L_j_
/~:···.'.:...'.'·'. /),
/~
-,' -• : ~
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24

l'une de ces bandes, il convient de rigidifier le ra- En ce qui concerne les pieux métalliques ou avec
dier en conséquence pour permettre ainsi le trans- chemisage permanent, il est conseillé de réduire les
fert des charges vers les zones plus résistantes. valeurs (A) et (B) de 20% dans les terrains argileux
et de 30 % dans les sables et les sables et graviers
3.7. Calcul des fondations profondes immergés.

La force portante d'une fondation profonde est la Pou r les parois moulées on adoptera des valeurs d u
somme de deux termes : la résistance en pointe et frottement latéral courant ou à la base déduites des
la résistance au frottement latéral ; bien qu'i l y ait courbes A et B divisées par 2.
interaction entre ces deux termes il est traditionnel
de les calculer séparément. D'une manière générale le frottement paraît dimi-
nuer quand la courbure décroît ; pou r les pieux
3.7.1. Résistance en pointe dont le diamètre ·est supérieur à 60 cm, on appl i-
quera un abattement sur le frottement, d'au moins
Le facteur de portance est donné sur les diagrammes 10 % pour f:1 80 cm et 30 % pour% 120 cm, ces
de la fi gu re 5 déjà présentée (Règle R1 pour les taux de réduction pouvant être augmentés en fonc-
pieux et R2 pour les parois moulées). Dans le cas tion des problèmes de réalisation propres au chan-
d'un empattement à la base, voir § 3.7 .5. Les pieux tier.
battus ou foncés provoquent u.n compactage des
terrains environnants et il en résulte un accroisse- Il est usuel d'adopter un coefficient de sécurité de
ment de la va leur du facteur de portance qui est 2 sur le frottement latéral. ·
particu lièrement sensible dans les sab les.
3.7.3. Frottement latéral négatif
Il est usuel de prendre un coefficient de sécurité de
3 sur la résistance en pointe d'une fondation. Deux cas sont à considérer :

3. 7. 2. Frottement latéral 1 - le terrain dans lequel on met en place aes pieux,


est très compressible et tasse encore sous son pro-
La résistance au frottement entre la paroi latérale pre poids (E < 15 bars) ; toutefois i1 ne doit pas
de la fondation et le terrain est généralement infé- être surchargé par la suite. On a dans ce cas un frot-
rieure à la .résistance au cisaillement du terrain na- tement négatif sur la paroi latérale des pieux à tra-
turel par suite du remaniement provoqué par laper- vers la couche compressible que l'on prend_ra en
foration du trou ou par le battage. Par ailleurs, la première approximation éga l à 0,1 bar;
pointe au moment du chargement a tendance à
provoquer un serrage du terra in contre la paroi la- 2- Lorsqu'un terrain compressible dans lequel·on a
térale et à augmenter loca lement le frottement sur placé des pieux est surchargé ensuite par un rem-
une hauteur de l'ordre de trois fois le diamètre (ou blai (cas fréquent de part et d'autre des ouvrages
la largeur) de la fond ation à partir de la base (tout d'art d'autoroute), le déplacement des couches en-
au moins dans les sols pulvérulents). traîne la partie haute du pieu. On conseillera de
prendre en compte un frottement négatif calculé à
La résistance au frottement latéral est représentée l'aide de la courbe D de la figure 7 au niveau de
fig. 7 en fonction de la valeur Pt de la pression li- toutes les couches de terrain qui, chargées par le
mite dans les cas suivants : remblai, sont susceptibles de tasser de plus de
0,5 cm par rapport au pieu dans sa position après
- pieux battus forés et pieux battus traditionnels : tassement total ; pour toute valeur intermédiaire
-frottement courant (courbe A) on appliquera une règle proportionnelle.
-frottement immédiat au-dessus de la base
(courbe B) ; Le calcul se fait par itération en se fixant un niveau
de base du pieu et en faisant varier la contra inte q
- pieux spéciaux mobilisant tota lement le frotte- en po inte. Une programmation pour ordinateur a
ment latéral (courbe C). déjà été établie.
25

R<?sistonce ou frottement latéral d'un p1eu


5 en fonction de Jo pression limite
bar
c
115 !----ri-,- ------.,----,~
j l----r----r--------.-,--,---------,-------,-.,--,------,--,

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1 1 PIEUX FORÉS ET BATTUS
TRADITIONNELS

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#/ Il est recommandé de ne prendre en compte le
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-~sous ( Jr·r~~ ~~u~e
surcharge __L_~_ __ L _ J -
i D

Fig: 7
26

On peut toutefois procéder à un calcul simplifié de 3.7.4. Refus au battage


la manière suivante :
Avant de calculer la force portante ou la fiche de
a) calculer le tassement de chaque couche cornpres- pieux battus on devra s'assurer qu'il est possible de
siüle par la règle T-5 (voir chap. 4), en tenant les battre. Le phénomène du refus des pieux battus
compte cependant d'un seuil de rn icro-contraintes doit être examiné en détail avant d'établir des rè-
gles.
P;: ~- 0,05 i· E/1.000 (bars)
On doit distinguer le refus des pieux
au-dessous duquel la couche est réputée incom-
pressible, et tracer la courbe cumulée des tasse- - selon le type de terrain ;
ments (fig. 7 bis) ; - selon le mode de battage.

b) s'imposer un tassement de la base du pieu a) Influence du type de terrain

2~
-dans les sables et graviers l'expérience montre que
w1 = 3o C';oRY' (règle r-2) le frottement latéral qui sera par la suite mobilisé
compatible avec les tassements admissibles pour statiquement n'intervient que très peu au cours du
l'ouvrage et avec la contrainte maximale admissi- battage. C'est surtout la «rigidité» du sol autour
ble en pointe (règle R1) ; de la pointe, donc le module pressiométrique du
terrain, qui déterminera le refus.
Àd = 1 ou 1 . 12 (voir page 31 )
-dans l'argile par contre le frottement latéral total
c) calculer le tassement w 0 en tête du pieu en a- croît linéairement en fonction de la profondeur
joutant a w 1 le raccourcissement élastique du dans un terrain homogène et c'est donc lui qui fi-
pieu, la contrainte moyenne dans le béton étant xera le refus au battage.
estimée à 30 bars (la section la plus sollicitée
étant au point neutre, intersection entre les deux b) Influence du type de pieu
courbes représentatives du tassement) ; 4

Le rendement du battage dépend de plusieurs ca-


cl) déduire de la figure 7 bis les mouvements rela- ractéristiques du pieu :
tifs pieu-sol et calculer les efforts positifs et né- -pieu préfabriqué d'un seul élément :l'énergie sert
gatifs appliqués à chaque tronçon du pieu; entr'autres à vaincre le frottement latéral et à
comprimer le pieu
e) vérifier que :
-pieu en partie préfabriqué type West : une partie
-la contrainte dans le fût du pieu au niveau du de l'énergie est aussi perdue à la liaison entre le
point neutre est admissible ; mandrin et la pointe
-la contrainte p choisie pour la base est bien ef- -pieu à tube battu :en plus de l'énergie perdue en
fective, frottement latéral, selon le niveau auquel le tube
sinon recommencer le cycle des opérations (b) à est entrainé, une autre partie d'énergie peut être
(d) par approximations successives en changeant perdue en compression du tube.
la valeur de p et éventuellement le niveau cie ba-
se du pieu. Enfin la pénétration sera d'autant plus élevée que
l'énergie du mouton sera grande.
Nota- Si l'on choisit la position du point neutre sur
le premier tronçon (compté à partir de la De ces remarques et de l'expérience acquise, on
pointe du pieu) de la courbe représentative peut déduire entre <>utres que:
du tassement du sol (calculée en a) qui a - les pieux préfabriqués battus en béton armé d'un
une pente marquée, !'itération est conver· seul élément ont le refus pour un encastrement de
gente à la troisième opération.
- 1 mètre dans du sable et wavier caractérisé par
E > 150 bars sur au moins 4 mètres d'épaisseur;
27

caractéristiques du pieu : ëô <1l


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- charge en tête p :0
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vérifier p+ Fnt + Fnr < rr oz cr max (béton)
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p+ Fn 1 + Fnr - (F p1 + F p 2)--110
- - -- qa
4

Fig. 7 bis
28

- 3 mètres dans du sable et gravier caractérisé par ment étant pris égal à la hauteur du parement ver-
E > 75 bars sur une épaisseur d'au moins 6 mè- tical de la «patte d'éléphant».
tres.
Enfin il arrive que les puits soient dégarnis sur une
Le surbattage n'est pas conseillé, la rupture du pieu partie de leur surface latérale par suite de travaux
étant fréquemrnent observée ; ultérieures.

-les p·1eux moulés type Franki passent assez 1acile- Dans le cas d'un puits carré dont la base est au-
rncmt des couches de 2 ii 3 rnètms d'épaisseur de dessous de la profondeur critique, on peut dresser
sable et gravier ou [ atteint 300 bars. Le surbat- le graphique (fig. 7 ter) donnant les valeurs de k
tage est plus aisé et sans préjudice pour le futur en fonction du nombre de faces dégarnies, en sup-
pieu. posant que le dégarnissage ne s'étend pas en-dessous
de la bàse du puits. Si le dégarnissage ne se fait que
-l'encastrement des pieux battus dcms !'ar·~~ile est jusqu'à une hauteur h' au-dessus de la base, l'asymp-
limité par la valeur elu frottement latéral calculé à tote de k=f (nombre de faces dégarnies) est relevée
partir de la courbe A (figure 7) sans sécurité. jusqu'à la valeur de k donnée par les figures 5 ou 6.

3.1.5. Cà/cul des puits


Si le dégarnissage s'étend en-dessous de la base, l'a-
On ne devra pas perdre de vue que la profondeur symptote tend vers la valeur k telle que :
relativc; d'encastrement he/li joue un rôle prépon-
dérnnt dans le calcul de q a... q = 2s
ou s est la résistance au cisaillement (équation de
Les puits, souvent creusés à la main, mais aussi compression simple). Puisque :
quelquefois avec des pelles mécaniques adaptées à
cet effet, ont nénéral{~ment une faible profondeur
relative. Il est donc important dans le calcul du ter-
me de pointe de calculer he/li par les règles li4 et il vient:
f-i5 appliquées successivement.

Le frottement latéral devra être négligé ou réduit


en fonction de la valeur de he/he et du mode de Nota- Pour avoir un ordre de grandeur k pour des
forage. Si le blindafJC en bois est laissé en place, ce puits dégarnis sur n faces, on peut adopter
frotternent est nul bien entendu. la formule :
k max
Fréquemment 1\11aîtl"e d'Oeuvre ou t=ntrepreneurs k "~ - - - - - - - - -
proposent des puits à bnse élargie (à .«patte d'élé- 1< max ·- O,B
phant)>} pour rendre la fondation plus éconornique. n----- +
3,2
Attention : la réalisation de cette «patte d'élé- k
phant)) déconîprime !e terrain au-dessus de la cavité
et la charç1e adrnissible du puits ne croÎt pas propor-
~'
tionnellement à l'au~_FYJentation de surface. On pro-

K
pose de calcuiN cette charge.; admissible comme la
somme de deux terrnes : Figure 7 ter

-celle du puits de section droite épie à celle du tût


au-dessus de l'élargissement (k étant calculé avec 0,8 .. -- -·· ·-
un lw;li' fictif)
·celle de l'anneau, correspondant à l'élargissement, ·······----~

supposé travaillant cornnw une sc-~mel!e selon la rè- 0 1 2 3 4 nombre de faces


gle li3 (k est donné par la figure 6), l'encastre- dégarnies
29

3.7. 6. Calcul des petits pieux tronconiques La résistance verticale provient d'une combinaison
complexe de frottement latéral {par cisaillement)
Les groupes de mini-pieux tronconiques mis en pla· et de portance vcrticnle {qrcîce à l'inclinaison de la
ce par refoulement du terrain ont une force portan· paroi).
te accrue par rapport à des pieux cylindriques es-
pacés. La portance unitaire ramenée à la surface périphé-
rique 2 7T r llt est (,gale il :
a) influence du refoulement f
s + - x q,
L'exécution même d'un groupe de mini-pieux con- 100
duit à une densification du terrain environnant, va-
riable selon la nature du matériau. où:

En première approximation, on adoptera les valeurs s résistance au cisaillement latéral {mobilisa-


suivantes d' arnél ioration : tion totale (Jriîce ù l'effet de recompression
du terrain par le pinu),

force portante du terrain pour une fonda-


p1 pression limite pressiométrique du terrain tion de dim<~nsion r il la profondeur rela-
après exécution, tive correspondtlnte,

{p 1) 0 pression limite du terrain naturel, -1' tangente du demi «nqle au sommet du cône
p coefficient fonction du rapport du volume 100 du pieu.
de béton au volume total du terrain et à la
nature du sol. Pour la plupart des applications pratiques, on peut
adopter la règle approximative suivante
%de
Sable Limon Argile s=~
densification 6
k étant le facteur de portance habituel,
1% 1,3 1,2 1'1
-en-dessous de la profondeur critique :

2% 1,5 1,4 1,2 k= 2 clans l'arç]ile


-- 1-- k = 3,6 dans le lirnon

1,6 1,3 k= 6 clans le sable


4% 2,0
-au-dessus de la profondeur cnttque, on utilisera
Le tableau des valeurs ci-dessus suppose que l'exé- les règles de fondation habituelles.
cution de l'ensemble des mini-pieux est rapide et ne
permet donc qu'une seule phase de consolidation La force portante du pieu est donc égale :
{hypothèse pessimiste). -pour la tranche de 0 il 1 rn, à :
b) influence de la forme tronconique 27T [r 1 xp, {~+~ )1100
1 6 100
L'essentiel de la charge est transmise au terrain grâ-
-pour la tranche de 1 à 2 m, à :
ce aux interactions sol-béton sur la paroi latérale ; 1
la résistance en pointe est généralement négligeable. 2 7T [r 2 x Pi {- + U.< )1100 etc ...
2 6 100
r1 , r , etc ... {p,) 1 , {p() 2 etc ... étant respectivement
2
30

le rayon moyen du pieu et la pression limite du raître que le facteur dimension de la fondation joue
sol (éventuellement majorée) dans les tranches cor- un rôle différent de celu i qui est traditionnellement
respondantes. fixé par les théories de l'élasticité, et que ce rôle est
variable selon la structure du matériau. On a fait
soit : pour r en cm, p1: en bar et P en tonne, si k ainsi intervenir dans les calculs un coefficient ap-
est constant : pelé ex, caract éri.stique très importante li ée à la
structure du matériau.

En plus du tassement défini ci-dessus toute fonda-


tion au dessus d'une couche non normalement con-
sol idée subira également un mouvement complé-
mentaire provoqué par le tassement sur elle-même
si k n'est pas constant : de cette couche, nous dirons quelques mots sur ces
tassements plus loin.

Toutes ces considérations pré-supposent que le sol


est auto-portant, c'est-à-dire qu'il ne tasse pas sous
4. Calcul du tassement d'une fondation son propre poids sans l'·a ction ou sous l'action de
phénomènes extérieures. Un paragraphe sera spécia-
4.1. Le tassement sous une fondation provoqué lement consacré aux sols dont les caractéristiques
par les charges et surcharges qu'elle transmet, résul- mécaniques sont inférieures au seuil d'ilLito-portance.
te de deux phénomènes totalement différents :

-un phénomène de consolidation .sous l'influence 4.2. Formule générale de tassement d'une fon-
de la composaf)te sphérique du tenseur des con- dation isolée (règle T-0)
traintes. L'augmentation de la pression moyenne
provoque alors une diminution de volume du ma- Considérons une semell e circulaire, de di!lmètre
tériau qui est plus ou moins élevée selon la valeur 2 R, ou rectangulaire de dimensions 2 R x 1. Dési-
du module de compression volumétrique . gnons par:

-un phénomène de fluage latéral sous l'influence de


E le modu le pressiométrique du sol supposé
la composante déviato rique du tenseur des con-
traintes. Les déformations angulaires qui en résu l- homogène
tent conduisent à des déplacements sans variation
de volume du matériau. p la pression moyenne uniforme ajoutée par
la semelle rigide sur le so l ;
Les courbes représentatives en fonction de la pro-
fondeur des composantes sphérique et déviatorique une longueur de référence égale à 30 cm ;
du tenseur des contraintes sont très différentes. La
première est maximale immédiatement sous la base 0: le coefficient de structure, variable selon la
de la semelle et la seconde à une profondeur éga le nature du matériau et le rapport E/ p1 ob-
à la demi-largeur de la fondation; tenu au pressiomètre.

Les phénomènes de déformation par fluage sont Ce coefficient est le rapport entre le module pres-
prépondérants pour les fondations sur semelles,
siométrique et le module de déformation E + du
puits ou pieux ; les phénomènes de consolidation
sol dans un champ de contrainte quasi isotropique
prédominent sous un radier ou sous un remblai, et
d'autant plus que le coefficient de sécurité vis-à-vis E
de la rupture est élevé. Les recherches sur les tas- 0: = -
sements effectuées sur des ouvrages en vraie gran- E+
deur (Ménard èt Rousseau, 1962) ont fait appa- Il est donné dans le tableau ci-après
31

Sable et
Tourbe Argile Limon Sable
Type de gravier
matériau
E/p, 0: E/p, 0: E/p, 0: E/p 1 0: Etp 1 0:

Surconsolidé > 16 1 > 14 2/3 > 12 1/2 > 10 1!3

Normalement
1 9- 16 2/3 8- 14 1/2 7- 12 1/3 6- 10 i/4
consolidé
--
Altéré et
7- 9 1/2 1/2 1/3 1!4
remanié

Un matériau peut être remanié à la suite d'un glis- Le tassement w obtenu après stabilisation s'ex-
sement de terrain et par l'action de J'eau (pluviale prime par la formule suivante où les premiers et
ou souterraine) spécialement en fond de fouille. seconds termes représentent respectivement les in-
Les valeurs de o: sont données dans ce cas à titre fluences des composantes déviatorique et sphéri-
l?rovisoire ; elles sont légèrement pessimistes et se- que du tenseur.
ront revues à la lumière de résultats d'essais expéri-
mentaux. Dans un remblai on prendra" = 1. 1,33 R o:
W=3EP Ro (ÀJ--)
r R +
0
Pour .un rocher la valeur de o: dépend essentielle-
ment de son degré de fissuration, on prendra : pour R > 30 cm, avec R0 = 30 cm pour les sondes
normales et :
a:
o: - 1/3 dans un rocher très fracturé; 1,33 ' 0:
w =TEP "d R + 4,5E pAs R
o: = 1/2 dans un rocher normal ;
pour R ,;; 30 cm
o: -- 2/3 dans un rocher très peu fracturé ou très
Ces formules correspondent à une fondation encas-
altéré.
trée au moins d'un diamètre dans Je sol (h > 2 R).
Dans Je cas contraire, il convient de majorer w de
Indiquons qu'il y a une relation directe entre Je
10% pour h = R et 20 %pour h = O. (En toute
coefficient o: et Je coefficient de concentration
rigueur on devrait considérer he au lieu de h).
mis en évidence par Frohlich.
4.3. Terrain hétérogène
Ad, Às coefficients de forme fonction du rapport,
L!2R de la longueur à la largeur de la fondation. Pour la plupart des terrains, les modules de défor-
mation varient avec la profondeur.

1 En théorie, Je problème est très complexe mais


L/2R 2 3 5 20
cercle carré pourvu que les variations du module pressiométri·
1----- --- que avec la profondeur ne soient pas trop importan-
tes, on peut calculer et utiliser dans les formules de
ÀcJ 1 1'12 1,53 1,78 2,14 2,65 tassement des modules équivalents Es et Ed cor-
Às 1 1'1 1,2 1,3 1,4 1,5 respondant respectivement aux zones à tendance
sphérique et déviatorique.
32

//// / / /
y~
/ /
// v / / / / / / / / / /

0 1 2R J E1
R
2 E2
2R
3
3 R 1"

4R
4 E 3/4/S
5
SR
6
6R 1"
7 E6f7f8
7R r-
8
SR
9 1
9R
10 1
-~
10R r ll
11
11R l" !
12 1
12R E9 à 16
13 1
13R 1
14
14R 1
15
15R F ig 8
16
16R

Domaine sphérique

4
+ ~--;o:-:-
Domaine déviatorique
1 1 1
Ed = 1 1 + 25 E
~-t· 0,85 E2 + E3/4/5 2,5 E6/7 /8 ' 9 à 16
33

[){,coupons le terrain sous la fondation de largeur 4.4. Terrain très hétérogène


2 f1 en tranches d'épaisseur R (fig. 8). Désignons
par i le numéro de la tranche comprise entre les Lorsque la variation des valeurs du module pressio-
profondeurs (i - 1) Ret iR et parEi le module pres- métrique est très importante en fonction de la pro-
siométrique de cette tranche, égal à la moyenne fondeur, c'est-à-dire généralement quand les cou-
harmonique des modules obtenus dans cette tran- ches successives de terrains correspondent à des
che, si plusieurs modules ont été mesurés : étages géologiques très distincts, la méthode utilisée
ci-dessus n'est plus applicable :en effet le champ de
~- ~" contraintes n'est plus comparable à celui d'un mi·
Ei n ~ IJ
lieu homogène compte tenu du frettage qu'exer-
cent les couches résistantes sur la couche faible.
Les calculs de pondération conduisent aux formu-
les suivantes: 4.4. 1. Cas du bicouclw (règle T5)

Ce cas se présente souvent pour le calcul du tasse-


4 ment d'un remblai ou d'un radier fondé sur une
1 +
--+--1-+ __ +--1- couche molle, reposant elle-même sur le substratum
E1 0,85 E2 E3; 4; 5 2,5 E6 /7,ll 2,5 Eg à 16 et d'épaisseur inférieure il la demi-largeur de la fon-
dation.
oi.1 E (p à q) est la moyenne harmonique des modu-

133 p R
et w.=-'-
3Ed
0
les des tranches p à q

R
(~d --·
R0
8
1 ex+--
4,5E5
P~s R
Le tassement de la fondation après stabilisation est
donné par la formule :

cc (z) p(F) p (z)


E (z)
- - - - - dz où

lormule dans laquelle la vale.ur de cc peut être diffé-


rente pour chaque terme, selon le type de maté- p (z) est la pression verticale à la profondeur z
riau prépondérant dans choque domaine. due à la surcharç1e apportée au terrain par
la fondation ;
L.es cieux termes du membre de droite de l'égalité
sont souvent désignés par les expressions w 2 = Wrf E (z) module pressiornétrique i1 la profondeur z;
et w 3 ,= Ws (w 1 correspondant à un tassement élas-
tique négligeable). <X (z) coefficient de structure déjà défini et cor-
respondant à la tranche de terrain située à
Nota : si E9 è 16 n'est pas connu mais est supposé la profondeur moyennez ;
supérieur aux valeurs les tranches supérieures:
p (FI coefficient fonction de la valeur de la sécu-
rité F adoptée (rapport' de la pression de
rupture au taux de travail effectif de la fon-
dation) :
si E617 18 n'est pas connu non plus:
F
p(F)=_3_ pour F < 3
Ed '~ _1___ ..::~c:,2:____ 3 F - 1
----- + ----- +
E1 0,85 E2 E3/4/5 On prendra p(F) '" 1 pour F > 3
34

4.4.2. Cas d'une couche molle intercalaire à une 4.5.1. Méthode d'estimation rapide du tassement
profondeur quelconque. L'existence d'une couche w d'une fondation isolée semi-profonde,
molle d'épaisseur H perturbe le champ de con- pieu ou puits (règle T 4)
traintes et les déformations sont augmentées du
fait de la consolidation en cours de cette couche. Lorsque le rapport d'encastrement équivalent d'un
Il est conseillé de calculer le tassement du terrain pieu ou d'un puits de rayon R < 1 m est inférieur à
supposé homogène et d'y ajouter le terme corres- cinq, he< 5, on peut employer la formule simpli-
pondant à la couche molle intercalaire : R
1 ,, fiée suivante :
w = w + w
Ec Em E
q' R cc
w=C- 30(Àd-l pour30cm<R<100cm
q 2E 30

ou

q' cc
/ w=C-ÀdR
q 2E
dans laquelle :
pour R .;; 30 cm

w' est obtenu par la formule générale en substi· q' désigne le taux de travail du fût en tête du
tuant au module Ec de la couche compressible un pieu ou du puits;
module du même ordre Em que les couches voisi-
nes. E désigne· le module pressiométrique du sol ;

Le tassement supplémentaire provoqué par la cou- désigne le coefficient de structure du sel! ;


che compressibleest obtenu par la relation :
désigne le coefficient de forme ( Àd = 1
w" = cc ( -1 - -1- ) 6p H pour une section circulaire et Àd = 1,12
c E E c
C m
pour une section carrée) ;

ccc et 6pc désignant le coefficient de structure et désigne un coefficient d'encastrement


la valeur de la surcharge verticale au niveau de la 1
couche considérée. c = ----'---
q 0,8 + 0,1 he
R
En première approximation 6pc peut être calculé
à l'aide des formules de Boussinesq.
4.6. Tassement d'un ensemble de fondation rap-
prochées (immeuble, etc ... )
4.5. .Calcul du tassement d'une fondation pro-
fonde.
Lorsque les fondations d'un ouvrage sont rappro·
chées, les champs de contraintes interfèrent. On
La revue Sols-Soils a présenté dans son numéro 7
est amené dans ce cas, spécialement en ce qui con-
une méthode numérique de calcul du tassement des cerne le tassement, à utiliser la méthode de calcul
pieux (règles T1 à T3) à laquelle on voudra bien se
plus complexe ci-après.
reporter.
35

Prenons l'exemple (figure ci-après) d'un bâtiment où E·1 est le module pressiométrique de la cou-
avec trois murs porteurs en sous-sol ; désignons par che comprise entre les profondeurs
p le taux de travail des semelles et Pm la pression i - 0,5 et i + 0,5 (en mètre) ;
moyenne uniforme qu'imposerait le bâtiment sup-
posé fondé sur radier général. n·1 un coefficient pour la couche i , donné
par le tableau du même paragraphe et
variable selon la valeur de a pour le ma-
tériau formant le terrain de fondation.

Analytiquement l'établissement des valeurs de ni se


fait de la façon suivante :

Le champ des contraintes dû aux charges du bâti-


ment peut se subdiviser en quatre champs élémen-
taires:

un champ à tendance cléviatorique d'intensité Pm


extérieur à la zone AR ;

un champ à tendance sphérique d'intensité Pm 1) On définit un système de fondation constitué de


" la zone AR ;
clans trois semelles de 1 m de large distantes de 4,50 m
entraxe (largeur totale entre faces extrêmes des
· un champ à tendance déviatorique p - Pm à l'ex- semelles 10 m)
térieur des zones As ;
2) On décompose le tenseur des contraintes sous
· un champ à tendance sphérique d'intensité p- Pm chaque semelle en ses deux tenseurs sphériques
sous chaque semelle As ; et déviatoriques équivalents que l'on compose
3 à 3.
Le tassement w du bâtiment est alors donné par la
formule: Toutefois en première approximation on peut rem-
placer pour un calcul global du tassement moyen
W = WdR (pm)-!- WSR(pm) du bâtiment ces six tenseurs par quatre.:

+ Wds(P-Pm) + Wss(P-Pm) -les deux tenseurs d'un radier équivalent de 10 m


de large chargé à (3 x 1) : 10 = 0,3 bar;
où l'on ajoute au tassement calculé pour une surfa-
ce d'appui correspondant à celle de l'ouvrage le tas- - les deux tenseurs de la semelle centrale supposée
sement calculé pour une surface d'appui correspon- travaillant à 1 - 0,3 '~ 0,7 bar.
dant à celle de la semelle.
3) Pour chaque couche i- 0,5/i-!- 0,5 on détermi-
4. 6. 1. Justification des coefficient numériques du ne le coefficient de pondération dont doit être
calcul du tassement spécifique affecté le mo du le pressiométrique correspon-
dant pour chaque type de tenseur en partant de
On a indiqué au :f 2.7.1. que le tassement spécifi- la courbe de variation de l'amplitude de ces ten-
que w 5 pouvait s'exprimer par la formule: sevrs dans l'axe. En l'introduisant dans la formu-
ws=)=25 ni le générale T-0 et en remplaçant toutes les let·
tres par leur valeur on obtient par sommation les
i "' 0 Ei
ni
36

Ainsi pour la tranche de 4,5 à 5,5 où règne E5 on a, Il est habituel de calculer le tassement en deux pha-
dans le cas du sable : ses :

w (déviatorique, radier) ·phase correspondant à la remise en place du ter-


1,33 500 1/3 1 rain de fondation sous une charge de l'ouvrage
- x 0,3 x 30x (1,5-) x- égale au poids du sol excavé ;
3 30 E5 20
·phase correspondant à la surcharge du terrain par
rapport aux conditions d'équilibre initiales.
w (sphérique, radier)
1 1 1 Pour l'une et l'autre phase on applique les formules
- x 0,3 x 500 x 1,2 x- x - générales, mais on utilisera le module alterné Ea
4,5 3 E5 9 pour le premier et le module vierge E pour le se-
cond. Si Ea n'a pas été mesuré au pressiomètre,
on peut en première approximation utiliser le ta·
w (déviatorique, semelle) bleau ci-dessous :
1,33 50113 1
x 0,7 x 30 x (2,5 x - ) - x
3 30 E5 120 Type de sol

argile 2
w (sphérique, semelle) limon 3
1 1 1 sable et gravier 4
x-x0,3x50x1,5x- xO
4,5 3 E5
En réalité ce calcul traditionnel ne tient pas compte
des deux phénomènes suivants :
au total :
22 · L'exécution de la fouille provoque touj&urs une
(0,58 + 1,48 + 0, 12) = ' réduction plus ou moins importante des modules ;
E5 celle-ci atteint 50% dans des terrains sensibles aux
eaux de pluie, spécialement si la fouille reste ou-
1 verte pendant de nombreux mois ;
On trouve bien la valeur n 5 du sable ( cx = ) du
tableau page 15.
3
· Le champ de contrainte appliqué par l'ouvrage ne
se superpose pas rigoureusement :celui qui· était
4.7. Tassement d'un ouvrage fondé dans une ex- dû au poids du terrain excavé (cas d'une fouille de
cavation dimension très supérieure à l'ouvrage · charges
très concentrées, etc ... ).
Certains ouvrages (bâtiment avec nombreux étages
de sous-sols) sont construits à l'intérieur de fouilles On devra donc pour chaque chantier examiner ce
générales relativement profondes. L'enlèvement du. problème particulier, les solutions adoptées seront
terrain provoque une diminution des contraintes en général intermédiaires entre les deux cas limites
dans les couches sous-jacentes et il en résulte un suivants :
soulèvement. La mise en charge progressive de l'ou-
vrage provoque un tassement opposé, inférieur, égal ·on mobilise totalement l'effet de surconsolidation
ou supérieur au premier mouvement selon le rap- dû au poids du terrain excavé et on adoptera :
port entre le poids de l'ouvrage et le poids du ter-
rain excavé.
Ea = 2 à 4 .E selon la nature du sol ;
37

on ne tient aucun compte de cette influence en charges alternées.


rclison des remaniements apparaissant en fond cie
fouille ; le tassement est calculé avec la charge On calculera ce module de réaction ka en rempla-
t.(ltale cie l'ouvrage et on adoptera le module E çant simplement dans la formule ci-dessus les va-
rnesuré dans le terrain naturel avant exécution de leurs de Es et Ert (module de premiers charge-
l" fouille. ments) par les valeurs 3E s et 3Ed qui correspon-
dent assez sensiblement aux modules pressiométri-
.•18. Module de réaction du sol ques sous charges alternées dans les sols .les plus
courants. La formule n'est toutefois valable que si
C" module de réaction désigné habituellement par le massif est encastré d'une profondeur égale au
k et exprimé en bar/cm ou en kg/cm3 a été intro- moins à sa demi-largeur R. Pour un encastrement
duit par Winkler en faisant l'hypothèse d'une pro- plus faible on appliquera à ka un coefficient mino-
portionnalité des contraintes pet des déformations rateur atteignant 0,6 pour un massif simplement
verticales au contact d'une poutre et d'un sol élas- posé sur le sol.
tique sans tenir compte de la largeur de la poutre:
4.8.2. Module de déformation différé du sol
p = k.y (ESOL)

On suppose implicitement que chaque tranche élé- Dans certains programmes de calcul sur ordinateur
mentaire considéré n'a pas d'influence sur les tran- du Service d'Etudes Techniques des Routes et Au-
clws adjacentes ce qui est inexact. toroutes (SET RA) on utilise un module ESOL qui
permet de calculer le tassement w par la formule
Le module de réaction étant toutefois d'un emploi simplifiée
courant dans les calculs de béton armé, il faut pou- 4 pR
voir le fournir. On le calculera à partir de la formu- w=--
le fondamentale T·O. En effet en divisant les 2 ESOL
rrrembres par p il vient:
L'identification de cette formule avec
1 ,33 R ex
(
,, - - x 30(1-d - ) + p=kw
k 3 Ed 30 4,5
donne donc
Il est à noter que le module de réaction de référen-
e ce est souvent donné pour une plaque carrée de 4 1,33 30 R ex 1 ex
30 x 30 cm et que le module de réaction pour une --- ()'d -) + Às
t ESOL 3Ed R 30 4,5 Es
e poutre de largeur fixée s'en déduit par une formule
s ml hoc. Nous conseillons plutôt de donner directe-
:nent la valeur de k pour la largeur étudiée, à con- 4.9. Seuil d'auto-portance
dition de le préciser. Dans le cas d'un radier rece-
e vant des charges concentrées on définira un rayon Sur un sol non.consoliclé, naturel ouartificiel (rem-
t d'influence pour le calcul de k. blai), des ouvrages très légers, n'apportant au sol
s que des contraintes de 0,2 bar sur des semelles de
Dnrnière remarque : l'application brutale de la for- faible dimension peuvent tasser de plusieurs dizai-
mule p = ky au droit de plusieurs sondages neper- nes de centimètres. Le phénomène relativement
n rnnt en aucun cas de définir des tassements diffé- lent peut être accéléré par augmentation de la te-
rentiels réels. neur en eau (s'il s'agit d'un remblai hors d'eau), par
des vibrations ou par tout phénomène qui a tendan-
4.8.1. Module de réaction sous machines vibran- ce à réduire les résistances au cisaillement entre arê-
tes tes des grains. Il peut être contrarié aussi par une
production permanente de gaz (tourbes).
Le calcul des fondations des machines vibrantes
l;rit intervenir le module de réaction du sol sous
38

Le seuil d'auto-portance d'un sol, c'est-à-dire le ni- 5. Estimation des tassements différentiels et
veau des caractéristiques qu'un sol doit atteindre valeurs admissibles
pour ne plus tasser sous son propre poids peut être
défini par des critères sur les propriétés physiques Les distorsions dans la structure et les fissurations
et mécaniques de ce soL L'expérience nous a con- des éléments portés (cloisons, façades, etc ... ) sont
duit à définir ce seuil par rapport à la pression limi- le plus souvent provoquées par les tassements diffé-
te. Si l'on introduit l'influence des phénomènes rentiels dont la connaissance est alors indispensable
extérieurs aléatoires dans la détermination de ce poùr une étude rationnelle de l'ouvrage et de ses
seuil (variation du niveau de la nappe ou de la te- fondations.
neur en eau, vibrations dues entr'autres à la circu-·
lation routière, etc ... ) on peut dresser le tableau ci- Compte tenu de l'hétérogénéité des charges et du
dessous des pressions limites seuils d'auto-portance sol, le tassement des fondations varie d'un point à
en fonction de la nature des matériaux pour la l'autre de l'ouvrage. On est amené à définir le tas-
tranche de sol comprise entre 0 et 10 m. Plus en sement différentiel élémentaire correspondant à
profondeur ces valeurs devraient être relevées. une base (distance entre points soumis à des mesu-
res) de l'ordre de 10 m. Un tassement différentiel
élémentaire de 1 cm crée une distorsion angulaire
de 10- 3 dans la structure.
Pt d'auto-portance
type de sol
(bari Ce tassement différentiel semblerait pouvoir être
obtenu en comparant les tassements absolus en dif-
férents points de la fondation ; en réalité, à cause
argiles 2,5 à 3
de la rigidité de la structure, les fondations ne tas-
limons 4 sent pas indépendamment les unes des autres ; les
sables 6 charges correspondant aux poteaux ayant un fort
sables, graviers tassement sont partiellement reportées grâce à l'i-
caillasses 8 nertie des poutres aux fondations voisines moins
sollicitées. Il en résulte que le calcul du"tassement
différentiel réel fait intervenir un coefficient de
raideur caractérisant la structure.

Le tassement naturel d'une argile molle dont la Enfin les ouvrages sont plus ou moins sensibles au
pression limite moyenne sur une épaisseur de 10 m tassement différentiel ; le béton précontraint est
est de 1 bar sera de l'ordre du centimètre par an- ainsi plus déformable que le béton ordinaire ; de
née. D'une man.ière plus 9énérale le tassement an- même des cloisons en plâtre se fissurent pour des
nuel peut être écrit distorsions faibles, tandis que certains types de
h (cm) 1 -"' Pt 1 2 murs-rideaux sont très déformables.
W~---
-- 1000 aP 1 12 Le but d'une étude de fondation est donc, compte
tenu de la rigidité et de la sensibilité à la fissuration
de l'ouvrage, de calculer les tassements différentiels
pour p 1 < 2/a bar œ ayant les valeurs définies ci- qui ne lui sont pas préjudiciables et de déterminer
dessus. le type de fondation et le taux de travai 1 permet-
tant de remplir cette condition.
Ce tassement sera accéléré sous certaines causes ex-
térieures comme nous l'avons dit ci-dessus. Les sols 5.1. Evaluation du tassement différentiel (cas
comportant des éléments susceptibles de décompo- général)
sition chimique auront des tassements encore plus
importants. La pression limite seuil d'auto-portance Si le nombre de sondages était égal ou supérieur au
doit être augmentée de l'ordre de 20 % pour cha- nombre de points d'appui, l'évaluation du tasse-
que pour cent de matières organiques. ment différentiel s'obtiendrait par comparaison des
39

ltsse ments absolus calculés au préalable à chaque tel que:


omplacement de sondage. Ce cas se rencontre en
pratique pour le calcul des ponts (1 à 2 sondages im = 0,2 pT (2 - p)
p.H appu i) et pour de nombreux ouvrages de génie 2
!:lvi i.
où p un coefficient de pondération variant de 0
Pour les études de bâtiment, la densité des sondages à 2.
os t en général assez faible et la détermination des
11sse ments différentiels prévisibles fait alors· appel On prendra :
llJ ca lcul des probabilités en ce qui concerne le tac-
tour hétérogénéité du sol. p = 2 lorsque l'investigation est très réduite (1
à 2 sondages) ;
On suppose déjà qu'en raison de l'hétérogénéité des
çloscentes de charges (murs de façade et poteaux p = 0 si le terrain est parfaitement étud ié
centraux) on a adapté les taux de travail en fonc-
tion des caractéristiques moyennes du terrain .
5.2. Rigidité des constructions
Nous rappelons que l'investigation des sols a permis
do définir la valeur moyenne du tassement spécifi- La rigidité d'un pont ou d'une structure simple se
que w , l'écart type e et l' indice d'hétérogénéité calcu le directement à l'a ide de la résista nce des ma-
e tériaux.
w
En ce qui concerne le bâtiment, le calcul complet
On calcu le d'abord le tassement abso lu w corres- est quasi impossible pour chacun des cas, compte
ponc.ta nt à la fondation étudiée en adoptant pour tenu de la complexité de la structure et de la pré-
modules pressiométriques les valeurs moyennes ob- sence d'éléments (cloi sons, etc ... ) ayant des carac-
lonues sur le site. téristiques mal définies. A titre de simplification on
propose les coefficients suivants définis pour cha-
o tassement différentiel élémentaire (défini pour cune des catégories de bâtiments.
1 s points d'appu i distants de 10 m) prend une va-
tour maximale statistiquement égale à iw (6w = iw) Attention le ca lcul de w est supposé ci-dessous ef-
lo tassement différentiel élémentaire réel compte fectué pour une seule semelle ce qu i fait que kn
tenu de la rigidité de la structure est donné par la peut avoir une valeur inférieur à l'un ité.
formule:
- Catégorie normale :
iw
6w r = - bât iments habituels avec ossature béton armé ou
kn murs porteurs avec chaînage. Le sous-so l est cons-
titué de murs en béton banché (tout au moins en
l<n coefficient croissant avec la rigidité de l'ou - façade) et les semelles sont continues ; la réparti-
vrage avec tion des efforts au sol est homogène :
kn = 1,1 (vari e entre 1 et 1,2)
kn =1 pour une rigidité supposée nulle
(supports totalement indépendants)
- Catégorie dite à rigidification renforcée :
kn- oo pour un ouvrage infiniment rigide .. comprend les bâtiments spécialement rigidifiés
pour s'opposer aux tassements différentiels :murs
rn réalité, lorsque le nombre de sondages est par de façade et murs de refend en béton au niveau
trop limité, le coefficient d'hétérogénéité i n'est du sous-sol - chaînage renforcé de 50 à 100 % par
pas statiquement suffisamment défini et il doit rapport aux règlements habituels. Les grandes
1re pondéré en tenant compte des résu ltats statis- ·ouvertures sont proscrites ou tout au moins ren-
tiques obtenus sur des sites voisins. On peut aussi forc·ées par des cadres pour éviter les amorces de
'lOns risque d'erreur appréciable le remplacer par im fissuration- bon contreventement·et bon équilibre
40

des charges : moins munis de dispositifs de liaison souple:


kn = 1,5 (peut varier de 1,2 à 1,7) 6w = 7 mm (0,7"/..).

5.3.2. Constructions industrielles.


-Catégorie dite à faible rigidité :
Cette catégorie appartient aux constructions in- -Constructions traditionnelles en charpente métal-
dustrielles très ouvertes, aux bâtiments d'habita- lique ou ossature béton :
tion sans sous-sol ou avec des murs de refend 6w = 10 mm (1 ï..).
porteurs sans aucune rigidité dans le sens de la fa-
.çade: -Constructions traditionnelles mais avec remplis-
sage fragile (parpaings, etc ... )
kn .= 0,8 \ 0, 7 à 1).
6w = 8 mm (0,8"/ •• ).

Il est conseillé de n'adopter des valeurs élevées pour -Constructions sans aucun remplissage:
la rigidité qu'après contrôle des plans de structure. 6w = 15 mm (1,5"/..).

5.3. Valeurs acceptables pour le tassement diffé- Les valeurs limites peuvent être notablement plus
rentiel élevées pour certains ouvrages ; les valeurs maxi-
males doivent dans ce cas être fixées par l'Ingénieur
La valeur 6wr du tassement différentiel ainsi ob- de structure.
tenue doit être inférieure à la valeur admissible
pour l'ouvrage. La détermination des valeurs admis- 5.3.3. Ouvrages divers
sibles a été l'objet d'études nombreuses pour les
structures simples en béton ou métal, mais aucune Les tolérances de tassement différentiel fixées par
recherche précise n'a été réalisée pour le bâtiment. les constructeurs sont souvent sujettes à caution et
généralement trop sévères ou trop larges. Pour les
L'observation des ouvrages existants et les résultats .réservoirs de pétrole à toit flottant par exemple, on
d'essais en vraie grandeur effectués au Centre d'E- note des valeurs variant du simple au triple selon
tudes Géotechniques ou à l'occasion de reprise en le pays ou le fournisseur.
sous-oeuvre nous ont permis d'adopter des plages
de valeurs. Le problème est par ailleurs compliqué Il en est de même pour les ponts ; la confusion
par le fait que le rythme de mise en charge est très provient souvent du fait que certaines des normes
variable d'un chanti<~r à l'autre et que les éléments utilisées font intervenir le tassement théorique cal-
portés (cloisons, etc ... ) ne sont évidemment sen- culé à l'aide des méthodes classiques, et l'on sait
sibles qu'aux tassements différés apparaissant après que ce tassement théorique est souvent supérieur
leur pose. de deux à cinq fois au tassement réel.

Compte tenu de ces réserves, il est conseillé d'adop- On devra donc se faire préciser par le service cons-
ter les valeurs suivantes : tructeur si les valeurs limites données sont le résul-
tat de l'observation de la tenue d'ouvrage vis-à-vis
5.3.1. Bâtùnenis d'habitation de tassements calculés ou mesurés.
- Bâtiments normaux : 5.3.4. Dans le cas où le tassement différentiel, cal .
6w = 3 à 6 mm (0,3 à 0,6 '/,,) culé avec un taux de travail présentant un coeffi-
6w = 5 mm en moyenne (0,5 '/ ••). cient de sécurité de 3 par rapport à la rupture, est
- Bâtiments avec éléments portés fragiles (cloisons, supérieur au tassement différentiel admissible, on
façades, etc) et cas où les éléments préfabriqués est amené à examiner le problème ; on peut alors :
sont bloqués dans l'ossature sans dispositif de
1iaison souple : 6w = 3 mm (0,3 ï .,) . -diminuer le taux de travail ;
- rechercher un niveau plus profond pour les fon-
- Bâtiments avec éléments portés souples ou tout au dations superficielles ;
41

rigidi fier la structure ou la rendre moins sensible Chacune des solution est étudiée successivement
mr t assement différentiel (mu ltiplier les joints de et le Maitre d'Oeuvre peut ai nsi choisir celle qui
rupture et adopt~r des liaisons souples entre élé- est la plus favorabl e sur le plan éco nomique ou le
ments portés, etc ... } · plan pratique.
ntfopter des fondat ions profondes ;
6tudi er un aut re type de structure ou d'ouvrage
mieux adapté au site étudié.

NOTA:
foutes les méthodes de calculs exposés ci-dessus
font l'objet de programmes sur calculatrices HP 67,
t IP 97 et HP 4 1c (voir D/ 40}.

Conclusions

On a pu présenter ci-dessus d'une manière cohéren- fectuées (certaines d'entre elles l'ayant été par des
te l'ex ploitation des essais pressiométriques grâce à Organismes d'Etat ou des tiers à titre privé} ont
lin ensemble de théorie basées sur les derniers tra-
~~<
montré que les résultats prévus à parti r de ces rè-
vaux de ·recherche fondamenta le en mécanique des gles, au point de vue force portante et tassement de
sols, mais on ne doit pas oublier que ces règles sont fondation se sont révélés nettement plus proches de
essentiellement déduites d'expériences en vraie la réalité que ceux déduits des essais traditionnels.
grandeur et de l'observation du comportement
d'ouvrages existants. L'emploi de ces règles conduit donc à des dimen-
sionnements de fondations et d'ouvrages plus réa-
On pourra donc être amené à réviser et à préciser listes, mais les projeteurs devront savoir faire la dif-
certa ines de ces règles en fonction de l'accroisse- férence entre les normes utilisant des méthodes qui
ment de notre expérience. Toutefois dès mainte- conduisent à des résultats pessimistes et les règles
nant on peut dire que toutes les compara isons ef- ci-dessus.

-o-o- o- o- o- o-

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