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Nancy
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’ingénieur
‟
Analyser
concevoir
et aménager
dans la durée „
JNGG 2016
Nancy
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’ingénieur
Analyser, concevoir
et aménager dans la durée
Conférence invitée 1
Sournoiseries de l’eau dans le sol sur le site de la 4ème écluse de Lanaye à Visé
(Belgique), Welter Philippe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Stockage de chaleur dans les sols compactés, Boukelia Ahmed [et al.] . . . . . . . 44
Progrès dans l’estimation du taux de réemploi des sols de déblai et dans celle de
la portance des sols de fondation en remblai, Cuinet J.-M. [et al.] . . . . . . . . . 77
1
Amélioration pour le calcul des tassements sous des remblais ou des radiers de
grandes dimensions, Cuinet J.-M. [et al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
Apports du calcul à la rupture dans la conception des soutènements, Cuira Fahd [et
al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
Effect of fine particles on the hydraulic behavior of interlayer soil, Duong Trong
Vinh [et al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
Le Grizzly 3
R à énergie variable : Nouveaux développements de l’essai de péné-
tration dynamique DPSH, Escobar Esteban [et al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
Une nouvelle méthode d’estimation du chargement des piliers de mine et les per-
spectives envisageables, Hauquin Thomas [et al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163
Argile des Flandres : Influence du mode d’installation sur la réponse des pieux, Le
Kouby Alain [et al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 213
Projet SOLCYP : Programme et objectifs des essais de chargement axiaux sur des
pieux in situ, en centrifugeuse et en chambre d’étalonnage, Le Kouby Alain [et al.] 237
Impact du comportement des argiles gonflantes sur les soutènements, Meyer Gré-
gory [et al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 270
Identification des propriétés élastiques d’une argile remaniée par propagation d’ondes
ultrasonores sur chemins triaxiaux complexes, Ighil Ameur Lamine [et al.] . . . . 386
Influence d’un compacteur roulant de laboratoire sur le compactage des sols fins, Sediki
Ouardia [et al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 434
MESURES DES PROPRIETES CYCLIQUES DES SOLS LIMONEUX OU ARGILEUX
AU LABORATOIRE, Serratrice Jean François . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 442
Comportement au fluage de l’argile sur chemin œdométrique, Zhao Dan [et al.] . 485
Géosynthétiques 493
Etude des paramètres influant sur les pertes de béton projeté par voie sèche, Ar-
mengaud Julie [et al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 611
Prise en compte du fluage dans l’analyse des mesures pour la prévision de tasse-
ments résiduels, Favre Marc [et al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 684
Etude du comportement anisotrope d’une paroi de galerie par suivi des déforma-
tions d’un front de galerie du site expérimental de Tournemire (IRSN), Hedan
Stephen [et al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 699
Suivi des déformations mécaniques par extensométrie optique en paroi d’une ga-
lerie située à -445m du laboratoire souterrain de Meuse/Haute-Marne, Hedan
Stephen [et al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 707
Réalisation d’un déblai de grande hauteur dans la cadre d’un marché de conception-
réalisation, Antoinet Eric [et al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 795
Transfert couplé de chaleur et d’eau dans le sol environnant les câbles électriques
haute tension, Eslami Hossein [et al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 837
Capacité portante d’une semelle filante sur un sol frottant soumise à une charge
inclinée, Ouahab Mohamed Younes [et al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 932
Analyse stochastique des paramètres relatifs aux sols gonflants, Dounane Nawal [et
al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 980
Calcul des tunnels au tunnelier sans taux de déconfinement: est-ce possible, voire
souhaitable ?, Demay Bruno . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1020
Échelles de temps et démarche de conception du projet Cigéo, Ozanam Odile [et al.]1060
Sols structurés sous sollicitations sismiques, Brule Stephane [et al.] . . . . . . . . 1150
Offshore cable burial depth using a risk based approach, Doan Dinh-Hong [et al.] 1174
Comportement des sols sous les fondations d’éolienne de grande hauteur, Iman-
zadeh Saber . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1182
Nouvelles procédures pour le dimensionnement d’un pieu sous charge latérale cy-
clique dans une argile, Khemakhem - Ben Amor Meriam [et al.] . . . . . . . . . . 1190
Cisaillement direct cyclique sol-structure en vue du calcul des pieux, Pra-Ai Suriyavut [et
al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1198
Nouvelle procédure pour le dimensionnement d’un pieu sous charge latérale cy-
clique dans un sable, Rosquoet Frédéric [et al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1223
Potentiel de réutilisation des sols excavés par TBM et traités par additifs, Djeran-
Maigre Irini [et al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1240
Gestion des risques 1248
Elaboration d’une carte de vulnérabilité du sol aux effets induits par le séisme.
Application à la ville de Chlef (ex El Asnam- Algérie), Boutaraa Zohra [et al.] . . 1265
Aléa rocheux diffus : du qualitatif au quantitatif, Hantz Didier [et al.] . . . . . . 1320
Les fontis du val d’Orléans : étude des mécanismes de formation afin d’améliorer
la prévision, Perrin Jérôme [et al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1358
Retour d’expérience sur le confortement des coteaux sous-cavés de Touraine par
les technologies de clouage et de boulonnage, Philippe Alexandre . . . . . . . . . 1366
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ABSTRACT - The triggering of a large landslide caused the complete closure of the
Chambon tunnel and, therefore, of the major road RD1091 between Grenoble and
Briançon by the Romanche valley in the French Alps (Isère department). This road was the
only one in the valley and there was no possible short bypass. Its closure had and still has
serious consequences on the inhabitants daily lives and the local economy. In July 2015,
additional safety measures were adopted during two periods of large displacements of the
landslide, during which catastrophic failure was feared, and made communications
between the two parts of the valley even more difficult. This article contributes to the
understanding of the phenomenon and its temporal evolution, and presents an
interpretation of geological disorders as manifestations of a progressive failure of the
slope.
1. Introduction
Un tronçon d'un linéaire d'environ 30 mètres du grand tunnel du Chambon (ouvrage d'une
longueur de 780 mètres situé sur la route RD1091 reliant Grenoble et Briançon par la
vallée de la Romanche dans le département de l'Isère et traversant une partie du versant
nord de la retenue du barrage hydroélectrique du Chambon) connaissait depuis de très
nombreuses années des désordres structurels notables. Le 10 avril 2015, le Conseil
Départemental de l'Isère (CD38), maître d'ouvrage, a été contraint de fermer le tunnel à la
circulation compte tenu de l'aggravation de ces désordres. En surface, à l'aplomb de la
zone des désordres dans le tunnel, ont été observés le développement et la propagation
dans le versant de fractures délimitant un volume en mouvement estimé entre 600 000 m³
(hypothèse raisonnable) et 800 000 m³ (hypothèse haute).
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Les risques associés à une éventuelle rupture brutale (formation de vagues sur la retenue,
phénomènes de run-up, nuage de poussières, etc.) ont nécessité une gestion de crise
mobilisant de nombreux acteurs et l'adoption par le Préfet de l'Isère de mesures
spécifiques pour assurer la sécurité des personnes et des ouvrages lors de ces deux
« crises ».
Le présent article expose, dans une première partie, une description du site complétée par
celle du glissement, puis, dans une dernière partie, une interprétation de ces désordres
comme les manifestations d'une rupture progressive du versant.
2. Description du site
Le mouvement de versant est situé au pied d'un vaste cirque d'érosion, dominé par des
sommets culminant à près de 2000 mètres d'altitude et marquant la bordure méridoniale
du plateau d'Emparis. Cette forme d'érosion est profondément incisée par quatre cours
d'eau de direction parallèle (nord-nord-est – sud-sud-ouest). La partie occidentale du
cirque, où se sont installés les hameaux de Singuigneret et des Aymes (à 200 mètres en
amont de l'escarpement principal du glissement), présentant des pentes plus faibles, est
soumise à des phénomènes érosifs moins intenses et est recouverte par la végétation.
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site du
glissement
Grenoble
Briançon
Bourg-d'Oisans
La Grave
Figure 1. Extrait de l'atlas des routes de France concernant la petite route de l'Oisans
reliant Grenoble à Briançon, établi vers 1750 (source : www.culture.gouv.fr).
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S0 S1
site du glissement
a) b)
Figure 2. a) Coupe géologique le long de la vallée de la Romanche (Gidon 2001).
b) Affleurement de schistes altérés à proximité du glissement.
Une dizaine de séismes ont été enregistrés dans le secteur de La Grave entre juillet 2014
et juin 2015, tous de magnitude locale ML relativement faible, comprise entre 1,1 et 2,8
(source : Sismalp). Le dernier séisme notable dans la région (ML = 4,8) remonte au
7 avril 2014 ; son épicentre était situé près de Jausiers (04), à environ 80 km au sud-est
de la retenue du Chambon. Le glissement de terrain a montré une légère sensibilité aux
vivrations engendrées par des tirs de mines réalisés à proximité.
D'après les relevés de la station météorologique de EDF de La Grave, les mois précédant
l'aggravation des désordres dans le tunnel début 2015 ont été caractérisés par une
pluviosité inférieure à la normale (cf. figure 3.a)). Une fonte de la neige due à un
radoucissement soudain des températures a été observée sur les sommets fin mars 2015.
La première « crise » de juillet 2015 a été précédée par une période sèche d'une durée de
17 jours, la seconde « crise » de juillet 2015 par quelques épisodes pluvio-orageux
d'intensité faible à moyenne (cf. figure 3.b)).
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l'Ingénieur - Nancy 2016
a) b)
Figure 3. a) Précipitations mensuelles à La Grave entre avril 2014 et juillet 2015.
b) Précipitations journalières à La Grave en juin et juillet 2015 (source : EDF).
En pied de versant, il existe très probablement dans les schistes relativement perméables
une nappe d'accompagnement en équilibre avec le niveau d'eau de la retenue. De plus,
les fissures du massif rocheux sont les sièges de circulations d'eau préférentielles, dont
une partie est interceptée par le tunnel. Ces venues d'eau, ainsi que l'eau de la source des
Aymes, la plus proche du glissement de terrain en surface, sont basiques (pH entre 7,5 et
8,3). Elles présentent une minéralisation élevée (conductivité supérieure à 600 µS/cm),
voire, pour certains points de mesures, une minéralisation très élevée (conductivité entre
1000 et 1250 µS/cm) (cf. figure 4). Ces hautes valeurs de conductivité pourraient révéler
de longs trajets ou de longs temps de séjour de l'eau dans les fissures des formations
carbonatées de la couverture jurassique.
a) b)
Figure 4.a) Conductivité des venues d'eau dans le tunnel (repérées par leurs points
métriques notés PM). b) Conductivité de l'eau de la source des Aymes.
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Les travaux côté La Grave ont été rendus délicats par la découverte en novembre 1931
d'une fracture longue de 130 m et large de 0,5 m (entre les PM40 et PM160), remplie de
matériaux « plus terreux et instables », de même direction que la galerie d'avancement.
Au cours de l'année 1932, la mise à la section définitive dans cette même zone a
également été problématique (importants travaux de purge, éboulement d'un volume de
200 m3 de la voûte, comblement des zones purgées ou éboulées avec du béton maigre).
Par la suite, le secteur situé entre les PM60 à PM90, très humide, n'a cessé de subir des
désordres (chutes d'écailles détachées du toit, fissuration de la voûte, etc.) (cf. figure 5) et
a fait l'objet de travaux lourds de réparation, notamment à la fin des années 1970
(renforcement de la voûte maçonnée originelle par une voûte en béton armé, clouage de
blocs de béton instables, etc.). Un profil de mesures extensométriques a été mis en place
au PM69 en juillet 1979 et ausculté jusqu'en avril 2015 (cf. figure 6).
Figure 5. Relevé des désordres affectant le grand tunnel du Chambon lors de l'inspection
détaillée de 2005 avant transfert au CD38 (source : DDE38/CETU).
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l'Ingénieur - Nancy 2016
Des déformations, d'amplitude relativement faible mais de vitesse croissante par paliers,
étaient mesurées depuis 1979, avec une composante transversale légèrement déjetée
vers l'aval et une tendance à l'aplanissement de la voûte. On note une première
augmentation de la vitesse des déformations à la fin de l'année 1999, puis une seconde
plus brutale à partir de la fin de l'année 2014. Début avril 2015, les désordres évolutifs
(notamment la fissuration et le décollement d'un bloc de plusieurs m3 de la voûte en béton)
ont conduit le CD38 à fermer préventivement le tunnel à la circulation.
3.1 Mécanisme
Le CD38 a observé dès le 12 avril 2015 des fractures en surface dans le versant à
l'aplomb de la zone des désordres dans le tunnel (futur escarpement principal). Les
observations de terrain réalisées par les géologues du CD38, du bureau d'études SAGE et
de EDF ont mis en évidence une propagation des fractures latérales du glissement du
haut vers le bas à une vitesse moyenne de l'ordre de 3 m/j (soit 10 à 15 cm/h), jusqu'à
atteindre la cote NGF +1006 (niveau d'eau de la retenue) le 26 mai 2015. Par ailleurs, les
vitesses des déplacements en surface, suivis par géodésie par le CD38 depuis fin mai
2015, ont augmenté de manière continue jusqu'à début juillet 2015.
Les observations de terrain et l'analyse des résultats des reconnaissances engagées par
le CD38 (relevés LiDAR, reconnaissances géophysiques, sondages destructifs et mesures
des déplacements) révèlent un glissement de terrain bien délimité, avec une surface en
forme de cuillère, un escarpement principal en vaste arc de cercle et des déplacements
présentant une double composante translationnelle et rotationnelle (cf. figures 7.a) et 8).
Le glissement a un dénivelé d'environ 180 mètres et une largeur d'environ 100 mètres.
L'épaisseur maximale des terrains en mouvement est de l'ordre de 25 à 30 mètres. Le
bourrelet de pied est situé au fond de la retenue sous le niveau d'eau (cf. figure 9).
Le contrôle structural du glissement de terrain n'est pas évident, même si le flanc ouest
semble être conforme à la schistosité. Au cours des mois de juin et de juillet 2015, la
masse en mouvement s'est fracturée en trois grands compartiments, présentant chacun
sa propre cinématique, le plus volumineux et le plus actif étant le compartiment basal n°1.
a) b)
Figure 7.a) Coupe transversale schématique du versant instable.
b) Variation du coefficient de sécurité en fonction du niveau d'eau dans la retenue.
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l'Ingénieur - Nancy 2016
Figure 8. Différents stades d'évolution du glissement de terrain fin juin 2015 à gauche,
début juillet 2015 au centre et fin juillet 2015 à droite (avec compartiments numérotés,
arbre repère sur le glissement et cote NGF du niveau d'eau).
NGF +988
La variation relative du coefficient de sécurité calculé pour la surface de la figure 7.a) ci-
avant, en fonction de la variation du niveau d'eau de la retenue et par rapport à la situation
de référence avec un niveau d'eau à la cote NGF +1006, est illustrée par la figure 7.b).
Les calculs ont été réalisés par la méthode de Carter au moyen du logiciel Geostab, en
considérant une nappe dans le versant en équilibre avec le niveau de la retenue. À
géométrie du versant constante, une montée du niveau de l'eau au dessus de cette cote
de référence entraîne une diminution du coefficient de sécurité (environ -6 % à la cote
maximale d'exploitation), alors qu'une baisse du niveau d'eau entraîne une augmentation
du coefficient de sécurité (environ +5 % en cas de vidange totale).
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La figure 10.a) représente l'allure des courbes (1/Vm24) en fonction du temps obtenues
pour des cibles topographiques représentatives en surface du glissement, auscultées
toutes les heures par le CD38. Vm24 désigne la vitesse moyenne sur 24 heures.
a) b)
Figure 10.a) Évolution des courbes (1/Vm24) début juillet 2015.
b) Évolution des vitesses Vm24 pour des cibles en pied de glissement en juin et
juillet 2015 (source des données brutes : CD38).
Quelques jours avant cette première « crise », une rupture brutale étant redoutée, EDF
avait réalisé des calculs de hauteur de vagues basés sur des hypothèses conservatives
(méthode empirique de Heller, volume glissé d'un million de m³, vitesses d'entrée dans
l'eau égales à 10 m/s et à 30 m/s). Les résultats de ces calculs étaient les suivants :
- hauteur maximale des vagues sur le lac : 18 à 40 m,
- hauteur du phénomène de run-up sur le versant opposé : 50 à 140 m,
- hauteur maximale des vagues au niveau du barrage : 2 à 4 m (sans incidence sur la
structure de l'ouvrage).
La rupture brutale n'étant pas intervenue, il a été décidé dans les jours suivants :
- d'examiner la faisabilité technique d'une purge au moins partielle du glissement par
terrassement et minage. Cette solution présente de nombreuses incertitudes,
- et d'évaluer la sensibilité du glissement aux variations du niveau d'eau de la retenue.
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l'Ingénieur - Nancy 2016
Un protocole de montée par paliers suivie d'une descente brutale du niveau d'eau a ainsi
été mis en œuvre sur quelques jours par EDF. Les résultats sont présentés sur le
graphique de la figure 10.b) et sont concordants avec les calculs présentés à la figure 7.b)
ci-avant : une élévation de 3,5 m du niveau d'eau a conduit à une augmentation des
vitesses (après un délai de réaction du massif d'environ 24 heures), une diminution du
niveau d'eau à une vitesse de 1 m/j (vitesse maximale possible) a conduit à une
diminution des vitesses et ne permet pas d'atteindre des conditions de vidange rapide.
Compte tenu des résultats du protocole exposés ci-avant et dans le but d'accélérer le
glissement, le Préfet de l'Isère a décidé d'élever le niveau d'eau de la retenue à partir du
20 juillet 2015 pour atteindre la plus haute cote possible (NGF +1014,5), en débutant en
parallèle la procédure de requalification du barrage.
Dans la nuit du 26 au 27 juillet 2015, les vitesses de déplacement ont dépassé 750 cm/j,
avec une tendance nette à l'accélération (cf. figure 11, la dernière cible disponible, C10, a
été perdue en milieu de nuit). La rupture brutale n'est cependant pas intervenue, les
déplacements totaux du compartiment 1 ont été estimés de l'ordre de 15 à 20 mètres.
Figure 11. Évolution de la courbe (1/Vm24) de la cible C10 fin juillet 2015.
Comme pour la première « crise » de juillet 2015, le ralentissement des vitesses résulte
très certainement de la modification de la géométrie du glissement induite par les grands
déplacements. Le volume total de matériaux glissés et/ou éboulés au fond de la retenue
au cours du mois de juillet 2015 a été estimé de l'ordre de 100 000 m³ à partir de relevés
LiDAR, ce qui représente environ un sixième du volume total initial du glissement.
4. Interprétation
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l'Ingénieur - Nancy 2016
Les désordres affectant le tunnel, similaires à certains analysés par Causse (2015),
étaient compatibles avec l'existence d'un mouvement de versant, très lent, selon une
direction principale oblique par rapport à la direction de l'ouvrage. Cette direction
principale correspond approximativement à celle de la ligne de plus grande pente du
versant (cf. figure 5). Ce dernier se trouvait très certainement dans un état proche de
l'équilibre avant le début du percement du tunnel en 1931 (forte pente, érosion en pied par
la Romanche, contraintes de cisaillement élevées mais inférieures à la résistance au
cisaillement instantanée de pic de la matrice des schistes) et était affecté par des
déformations très lentes de fluage sous cisaillement selon des mécanismes analogues à
ceux décrits par Vyalov et Maksimyak (1976) : réarrangement de la structure et
développement progressif de défauts (microfissuration et coalescence des fissures).
4.2 Phase de rupture entre début avril 2015 et début juillet 2015
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l'Ingénieur - Nancy 2016
L'allure des courbes (1/V) en fonction du temps obtenues à Selborne est similaire à celle
présentée sur le graphique de la figure 10.a) et peut donc renseigner sur le mode de
rupture du massif :
- une tendance linéaire traduirait l'initiation et la propagation de fractures,
- et une tendance asymptotique un glissement le long d'une unique surface bien définie.
La phase de post-rupture à partir du 6 juillet 2015 jusqu'à aujourd'hui est caractérisée par
l'existence de phases de réactivation du glissement de terrain en relation avec des
épisodes d'élévation du niveau de la retenue (requalification en deux étapes : au cours de
la seconde quinzaine de juillet 2015 et lors du mois de mai 2016) ou des périodes
d'augmentation des circulations d'eau naturelles dans le massif en lien direct avec la
pluviosité (hiver 2015). Les déplacements totaux du compartiment 1 depuis le
1er août 2015 ont ainsi atteint au moins 2 à 3 mètres.
5. Conclusions
Le cas du glissement du Chambon illustre les difficultés parfois rencontrées pour identifier
et interpréter les phénomènes en jeu (fluage, influence de la viscosité, etc.), prévoir leur
évolution et anticiper la survenue d'évènements brutaux susceptibles d'impacter certains
axes de communication sensibles. Au cours de la gestion des « crises », l'analyse en
quasi temps réel des mesures disponibles a cependant apporté des renseignements
précis sur le stade d'évolution du glissement aux géologues mobilisés (CD38, SAGE, EDF,
RTM38 et Cerema). Elle a permis de réactualiser régulièrement la connaissance du
phénomène, et ainsi de rendre l'appui technique au Préfet le plus pertinent possible.
6. Références bibliographiques
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Journées nationales de Géotechniques et de Géologie de l'Ingénieur – Nancy 2016
Philippe Welter1
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Service Public de Wallonie, Direction Générale Opérationnelle des Routes et des
Bâtiments, Département des Expertises Techniques, Direction de la Géotechnique,
B – 4000 Liège, Belgique
ABSTRACT - The Albert Canal is a link between the industrial zone of Liège and the
harbour of Anvers. Unveiled in 1939, with a weight clearance for barges of 2000
tons, it has been redesigned up to a weight clearance of 9000 tons. Along its life, a
lot of drainage and canalizing works of underground waters around and below the
canal have been carried on.
Through some problems encountered the last years, due to slynesses of
underground waters, the paper illustrates the fastidious and permanent battle against
the effects of the water into the soil.
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Journées nationales de Géotechniques et de Géologie de l'Ingénieur – Nancy 2016
2. Le site de Lanaye
15
Journées nationales de Géotechniques et de Géologie de l'Ingénieur – Nancy 2016
Entre Liège et le Bouchon de Lanaye, le Canal Albert est réalisé entre le pied du
versant ouest de la vallée de la Basse Meuse et le fleuve.
Les relèvements de son plan d'eau au cours des aménagements successifs qui ont
suivi sa construction pour le porter au gabarit de 9000 tonnes, ont conduit à un profil
transversal mixte déblai (rive gauche) – remblai (rive droite) et à la réalisation
d'importants murs-digues en rive droite, notamment pour l'aménagement de zones
portuaires et la protection des villages situés entre le Canal Albert et la rive gauche
de la Basse Meuse.
16
Journées nationales de Géotechniques et de Géologie de l'Ingénieur – Nancy 2016
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Journées nationales de Géotechniques et de Géologie de l'Ingénieur – Nancy 2016
Plusieurs niveaux sont encore ou ont été exploités : les silex dont la taille permet la
réalisation de pierres ornementales ou de pavés, les bancs de tuffeaux pour la
réalisation de pierres de construction et la craie pour la fabrication du ciment.
Ainsi, au cœur de la Montagne Saint-Pierre, entre la Tranchée de Caster (début de la
branche campinoise du Canal Albert) et le Canal de Lanaye, un important réseau
d'anciennes exploitations souterraines, encore circulable aujourd'hui, parcourt le
massif.
Les dépôts mésozoïques sont localement altérés et présentent des traces de
phénomènes karstiques, bien visibles sur les flancs de la vallée et dans les
anciennes exploitations souterraines.
Dans la vallée, au pied des parois crayeuses, sous les remblais éventuels, les
alluvions modernes (AMO) composent les dépôts récents de la plaine alluviale de la
Meuse. Elles sont constituées d’un horizon sablo-graveleux, surmonté d’un niveau
limono-argileux, pouvant être tourbeux. Ces alluvions ont une épaisseur qui peut
dépasser les 10 mètres. Elles reposent directement sur les craies blanches de la
Formation de Gulpen.
Montagne
Saint-Pierre
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Journées nationales de Géotechniques et de Géologie de l'Ingénieur – Nancy 2016
Sur le plan géotechnique, de nombreux sondages et essais sur site, complétés par
des essais de laboratoire ont été exécutés au fil des travaux de creusement et
d'aménagement du Canal Albert. Au "Bouchon de Lanaye", les études
géotechniques pour la construction de la 4ème écluse ont débuté en 1985 et se sont
échelonnées jusqu'en 1997 (Tableau 1).
Par ailleurs, des essais géotechniques sur site ont été réalisés pour des
aménagements et travaux périphériques (Tableau 2).
19
Journées nationales de Géotechniques et de Géologie de l'Ingénieur – Nancy 2016
Selon l’endroit, certaines entités sont absentes. La figure 5 montre une coupe
géotechnique schématique à l'entrée du site éclusier de Lanaye.
20
Journées nationales de Géotechniques et de Géologie de l'Ingénieur – Nancy 2016
Alors que les essais de perméabilité de type Lefranc indiquaient que le substratum
crayeux était plus perméable que les alluvions sablo-graveleuses, des essais de
pompage, réalisés en 1997 sur une période de 40 jours, avec 2 puits de pompage
(un puits dans les alluvions sablo-graveleuses et un puits dans la craie) entourés de
7 piézomètres ont révélé un comportement très différent des aquifères :
Depuis la construction du canal dans les années 1930, les ingénieurs ont été
confrontés à des problèmes de fuite, particulièrement le long de la rive droite du
Canal Albert entre Liège et Visé. En effet, sur une grande partie de son tracé, le
Canal Albert est localisé dans la partie haute de la plaine alluviale et son niveau de
flottaison est plus élevé que le niveau de la Meuse qui franchit deux chutes aux
21
Journées nationales de Géotechniques et de Géologie de l'Ingénieur – Nancy 2016
barrages de Monsin (sortie de Liège) et de Lixhe (un peu à l'amont de Lanaye), avant
de faire sa jonction avec le Canal de Lanaye, à l'aval du "Bouchon de Lanaye".
Lors des travaux de mise au gabarit de 9000 tonnes, les nouveaux murs-digues en
rive droite du canal (Figure 6), qui sont pour la plupart fondés sur des pieux battus et
moulés dans le sol (type FRANKI) verticaux ou inclinés et traversant les alluvions
compressibles de la vallée de la Meuse, ont été équipés d'un parafouille du côté
canal, constitués d'un rideau oblique de palplanches en bois, en béton ou en métal,
selon l'époque des travaux. Ces structures ont vieilli et nécessité régulièrement des
travaux de réfection.
En rive gauche, entre Lixhe et Lanaye, le canal est creusé à la base du flanc ouest
de la vallée (Figure 5). Il est pourvu d'un perré incliné ou de murs de quai en béton.
Un parafouille incliné, du même type que celui de la rive droite, empêche la
communication des eaux entre le canal et le sol.
Derrière les structures de rive, un drain-pertuis récolte toutes les eaux, en particulier
celles des ruisseaux et rivières venant du plateau, e.a. le ruisseau de La Loën. Ce
pertuis de rive gauche passe sous la branche campinoise du canal à l'entrée de la
Tranchée de Caster pour aboutir dans le Canal de Lanaye, quelques dizaines de
mètres à l'aval des deux petites écluses.
22
Journées nationales de Géotechniques et de Géologie de l'Ingénieur – Nancy 2016
23
Journées nationales de Géotechniques et de Géologie de l'Ingénieur – Nancy 2016
Tous ces travaux ont été menés avec la contrainte d'assurer la navigation en
permanence.
Ces travaux ont permis de solutionner durablement les phénomènes intempestifs de
circulation d'eau souterraine à la confluence du Canal Albert et du Canal de Lanaye.
Les travaux de construction de la 4ème écluse de Lanaye (2012-2015) ont été réalisés
à l'abri d'enceintes étanches permanentes ou temporaires, fichées jusque dans la
craie :
• rideaux provisoires ou définitifs (servant alors comme parafouille) de
palplanches métalliques dans le bief amont et dans le bief aval,
• parois moulées dans le sol et tirantées pour le sas de la nouvelle écluse et la
CHSP (Centrale Hhydroélectrique et Station de Pompage) réalisée entre les
3ème et 4ème écluses.
L'épuisement des fouilles a été réalisé par un réseau de puits de pompage recoupant
l'entièreté de la couche d'alluvions sablo-graveleuses. Ce dispositif était placé à
l'intérieur des enceintes étanches.
Si le rabattement dans les fouilles s'est déroulé correctement par rapport aux
prévisions, des venues d'eau localisées, parfois importantes, ont été observées :
• lors de la réalisation de plusieurs tirants d'ancrage, il a été nécessaire
d'injecter le sol au niveau des têtes d'ancrage pour arrêter les venues d'eau
dont les débits atteignaient parfois, plusieurs litres par seconde. Ces
phénomènes ont particulièrement été marqués en rive gauche, dans la paroi
moulée la plus proche de la 3ème écluse.
• lors de la réalisation de la CHSP, des venues d'eau ont été observées au fond
de la fouille réalisée à l'abri de la paroi moulée d'enceinte. Pour réaliser le
bétonnage correct du radier de l'ouvrage, il a été nécessaire de réaliser
quelques puits de décharge, en fond de fouille.
Beaucoup de ces venues d'eau étaient localisées à proximité de la 3ème écluse dont
l'étanchéité des ouvrages (bajoyers, drains périphériques, parafouilles) s'était sans
doute détériorée avec le temps, malgré des travaux réguliers de rénovation.
24
Journées nationales de Géotechniques et de Géologie de l'Ingénieur – Nancy 2016
et la 4ème écluse, ont permis aux différents intervenants (Maître d'Oeuvre, Bureaux
d'Etudes internes et externes et de Contrôle technique, Entreprises) de suivre en
temps réel les évolutions des niveaux piézométriques et des écoulements d'eau
souterraine et de prendre les mesures nécessaires pour la sécurité des travaux et
des ouvrages. Le suivi piézométrique fut particulièrement utile et nécessaire pendant
la phase de terrassement et de construction du bajoyer gauche de la 4è écluse au
droit de la CHSP déjà réalisée, alors soumise à des poussées horizontales
dissymétriques.
déformations du sol
Des inspections par plongeurs ont révélé l'apparition de trous dans le corroi
d'étanchéité et des écoulements d'eau du canal vers le substratum sablo-graveleux
alluvionnaire avec érosion du sol. Dans le dernier trou observé (avril 2016), le
comblement du trou a nécessité l'apport de plusieurs m³ de béton. Des essais de
traçage au départ des trous ont indiqué une vitesse de circulation du traceur
comprise entre 0,4 et 1,0 m/min, entre les trous dans le canal et le drain et le remblai
situés derrière le mur de quai.
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Journées nationales de Géotechniques et de Géologie de l'Ingénieur – Nancy 2016
4. Conclusion et remerciements
Je remercie tous les intervenants sur ce projet, au niveau des travaux du génie civil :
• la Direction des Voies hydrauliques de Liège
• le Bureau d'Etudes Greisch s.a.
• l'Entreprise Besix s.a.
• le Bureau de Contrôle technique Semaco
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Conception et durabilité des ouvrages
géotechniques
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Tahar Ayadat,
Université de Prince Mohammad Bin Fahd, Al-Khobar, Arabie Saoudite
RÉSUMÉ – La construction est un domaine périlleux. Parmi ces périls on peut citer par
exemple les dommages et les désordres survenus dans les propriétés à cause des
glissements de terrains. Le glissement d’une pente se produit lorsque les sollicitations
déstabilisantes des matériaux du talus, dû à la gravité et les contraintes de cisaillement,
dépassent la résistance au cisaillement. Plusieurs facteurs peuvent conduire à
l’augmentation des contraintes de cisaillement ou à la diminution de la résistance au
cisaillement, incluant l’érosion et altération de la géométrie du talus.
Cette communication représente le cas d’un glissement de terrain sur un tronçon d’une
route régionale. Il discute la vérification de la stabilité dudit talus, les causes des
désordres observés au niveau du terrain, ainsi que le dispositif de réfection durable et la
méthode de sa mise en place. Les mesures correctives ont été conçues selon une
perspective de performance, d’adaptabilité et de durabilité .
ABSTRACT – The domain of construction is a perilous area. These perils include for
example the damages and disorders occurring in the properties due to slope failure and
landslides. Slope failure occurs when destabilizing forces or solicitations acting on slope
materials, caused by gravity and shear stresses, exceed the materials’ shear strength.
Many factors might driving the increase in shear stresses and reducing material shear
strength, including erosion and alteration of slope geometry.
This communication represents the case of a slope failure on a section of a regional
road. It discusses the slope stability verification, the causes of the disorders observed in
the section of the road, and also the sustainable repair method and its implementation.
The remedial measures were designed according to a perspective of performance,
adaptability and sustainability.
1. Introduction
Le glissement des talus (la rupture des pentes) peut se produire rapidement ou
progresser graduellement sur une période de plusieurs années. Les modes de rupture
des pentes comprennent : 1- un mouvement de rotation le long d'une surface courbe qui
donne un effet d’affaissement, 2- des cales ou des blocs qui se déplacent le long d'une
surface plane généralement le long d'une base inclinée, ou 3- une combinaison des deux.
Le développement de pressions interstitielles positives, perte de résistance du matériau à
cause des intempéries, la déclivité excessive, et la faiblesse des matériaux de fondation
contribuent tous à des conditions d’instabilité des pentes.
Dans le présent article une étude de cas d’un glissement de terrain sur un tronçon
d’une route régionale d’environ 40,0 m a été menée. L’étude comprenne une analyse de
la stabilité du talus, le diagnostic des causes du glissement, la proposition de la méthode
de réflexion, ainsi que la méthode de mise en place de la solution proposée. Les mesures
correctives ont été conçues selon une perspective de performance, d’adaptabilité et de
durabilité.
1
28
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Un glissement de terrain s’est produit le 21 avril 2008 sur un tronçon d’une route
régionale, reliant deux petites villes ayant une population d’environ 6000 habitants. Le
glissement s’est produit dans la partie concave d’un méandre prononcé sur la rive gauche
de la rivière adjacente à la route. Il s’agit d’un glissement rotationnel dans un talus
argileux de 4 m de hauteur. L’escarpement arrière de la cicatrice a une hauteur de 1,5 m
suivant une inclinaison de 52°. La distance minimale entre cet escarpement et la route est
d’environ 3 m. Une fissure avec un rejet de 0,25 m n’est située qu’à 0,80 m de la route
alors qu’une microfissure a été observée dans l’accotement de la route à 0,30 m de la
surface pavée.
La cicatrice du glissement a une largeur de 17 m mesurés parallèlement à la route.
Une accumulation de blocs et de cailloux provenant de l’épierrage des champs a été
notée en surface du talus et dans les débris. Ceux-ci ont envahi partiellement le lit de la
rivière réduisant sa largeur à 1,5 m. On aperçoit à l’avant-plan de cette figure
d’importantes marques d’érosion jusqu’à 2 m de hauteur en aval du glissement. L’érosion
est moins sévère en amont du glissement jusqu’à l’enrochement qui a été mise en face
en 2007 pour réparer un glissement de terrain. Ainsi, 31 m de rive ont été empierrés en
2007. La pente frontale de l’enrochement varie localement entre 31 et 38°. Les marques
d’érosion visibles de part et d’autre de la cicatrice du glissement de terrain prouvent que
l’action érosive de la rivière a joué un rôle prépondérant dans la survenance du
glissement de terrain. La pluie abondante et la fonte de la neige ont aussi contribué à la
rupture du talus. Le talus instable s’étend sur une longueur d’une quarantaine de mètres,
soit de la fin de l’enrochement en amont de la cicatrice du glissement jusqu’à une
distance de 10 m en aval de celle-ci.
Il n’est pas nécessaire de rétablir à court terme l’ancien lit de la rivière malgré le
rétrécissement provoqué par les débris du glissement de terrain. La berge droite de la
rivière est suffisamment base pour permettre le libre écoulement de l’eau même si le
niveau d’eau de la rivière s’élève momentanément avec les précipitations.
Même si le talus n’est pas très haut (4 à 5 mètres), le glissement, les affaissements et
les fissures observés montrent qu’il s’agit d’une rupture de talus de forme circulaire
relativement profonde, impliquant une perte de terrain au sommet et émergeant
probablement au niveau du lit du cours d’eau.
Le glissement de terrain ayant fait l’objet d’une intervention en 2008 n’avait toujours
pas été réparé. La situation s’est même aggravée au fil du temps. Le 17 mai 2011, un
autre glissement s’est amorcé au même endroit. Cette amorce s’est développée entre
l’enrochement effectué en 2007 et le glissement de terrain qui s’est déclenché en 2008.
La mobilisation de la masse de sol a provoqué un déplacement vertical directement dans
l’accotement de la route. Ce rejet mesurait jusqu’à 0,5 m sur environ 11,5 m de longueur
(Figure 1). Plusieurs autres fissures ponctuelles avec des déplacements verticaux ont été
observées dans l’alignement de la fissure principale, en arrière de la cicatrice du
glissement qui s’est produit en 2008. L’asphalte se trouve à une distance variant entre 0,3
et 1,3 m de la principale fissure délimitant le début d’un glissement de terrain.
Une compagne de reconnaissance du site du talus (incluant des forages, des essais au
laboratoire et une série d’arpentage) a été effectuée en 2011 dans le but d’étudier la
stabilité dudit talus. En se basant sur les résultats des forages et du labo, la stratigraphie
du terrain a été regroupée en trois horizons :
Remblai compact à dense de 0,7 m d’épaisseur,
Argile silteuse ferme de 11,3 m d’épaisseur,
Till argileux ferme à raide d’une épaisseur ≥ 1,5 m (rencontré à partir de la
profondeur de 12,0 m).
2
29
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
En se basant sur les résultats des travaux in-situ et au laboratoire, les paramètres
physiques et mécaniques à l’état drainé (comportement à long terme) des sols sur place
ont été estimé à partir de deux sources, en l’occurrence :
La littérature technique d’ordre général (parmi d’autres, Das, 1983 ; Bowles.
1997): les paramètres retenus pour les matériaux en place sont généralement
admises pour ce type de matériaux dans la littérature technique (Tableau 1).
Les travaux de Lefebvre (1981) (scenario 2): Ces valeurs (Tableau 1) ont été
adoptées en se basant sur la corrélation présentée dans le Tableau 6 de
Lefebvre proposée pour paramétrer les dépôts argileux.
Selon les indications et les conditions d’eau souterraine mesurées dans les
piézomètres, l’écoulement semble être hydrostatique. En outre, étant donné que la
crépine du tube d’observation dans l’un des forages a été placée dans du till, il est sensé
de croire que le niveau d’eau dans le talus est stable à une profondeur d’environ 3,0 m.
Cette profondeur a été considérée lors des simulations effectuées pour les analyses de
stabilité du talus.
Tel que mentionné, des relevés d’arpentage ont été effectués en 2011 pour établir la
géométrie du talus existant. Ainsi, deux (2) coupes types ont été définies afin de bien
représenter l’ensemble du talus à l’étude. Les deux coupes (notées sections A et B) sont
illustrée sur les Figures 2 et 3.
3
30
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Dans le cas de stabilité de talus, il est souvent difficile d’effectuer un calcul à rebours. En
effet, il n’est pas évident de modéliser le glissement de terrain qui s’est produit sur place.
Il est difficile de s’assurer que le cercle de rupture obtenu par modélisation soit semblable
à celui observé sur le terrain.
En se basant sur les paramètres physiques et mécaniques des sols et la géométrie du
talus définis précédemment et en tenant compte de la fissure importante apparue le 17
mai 2011 et la partie érodée du talus, une analyse de stabilité du talus a été effectuée.
Les calculs de la stabilité du talus ont été réalisés à l’aide du logiciel de calcul
SLOPE/W (Géo-Studio 2012) développé par GEO-SLOPE International Ltd, Calgary,
Canada. Il est à noter que la vérification de stabilité du talus a été effectuée selon ces
deux scenarios.
Aux fins d’analyses, la méthode Morgenstern-Price pour les surfaces générales de
glissement a été utilisée. La méthode consiste à déterminer la surface de rupture par
glissement rotationnel la plus probable compte tenu de la stratigraphie, de la géométrie
de la pente locale et des conditions de l’eau souterraine et d’évaluer le facteur de sécurité
associé à ce glissement. Il faut rappeler que dans le cas d’analyses de stabilité, un talus
présentant un facteur de sécurité supérieur à 1,3 est jugé stable, en absence du séisme,
et 1,15 en cas de séisme. La stabilité à long terme a été vérifiée en conditions drainées
sans séisme.
D’après les résultats obtenus, le coefficient de sécurité du talus est près de 1,
notamment au niveau de la section A et selon le scénario 1 (Tableau 2). Par conséquent,
il est confirmé que le talus est instable nécessitant des remèdes. Il est donc préconiser de
procéder à des mesures de stabilisation.
Avec perré
Sans perré
Section Sans clé Avec clé
Scénario 1 Scénario 2 Scénario 1 Scénario 2 Scénario 1 Scénario 2
Section A 0,93 1,29 1,20 1,63 1,44 1,91
Section B 1,13 1,53 1,37 1,88 1,69 2,25
4
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Il est important de souligner que le talus étudié était toujours stable pendant plusieurs
années. Il était stable même sous l’effet des intempéries et du séisme. En effet, malgré
les trois séismes qui se sont produits en 2008 dans un rayon de 1000 kilomètres autour
du site à l’étude, le talus n’a subi aucun glissement ou désordre. En outre, ces trois
séismes avaient une magnitude inférieure à 2,3 MN, ce qui n’est pas suffisamment élevé
pour déclencher un glissement de terrain. En fait, le glissement ne s’est déclenché
qu’après l’érosion du terrain au niveau du pied du talus (l’érosion a atteint jusqu’à 2 m de
hauteur). En général, deux aspects d'érosion doivent être considérés du point de vue de
la stabilité des pentes. Le premier est l’érosion à grande échelle, tel qu'une érosion
fluviale se produisant à la base d'une pente (notre cas). Le second est une érosion
relativement localisée causée par les eaux souterraines ou les eaux de ruissellement.
Dans le premier type, l'érosion peut modifie carrément la géométrie du terrain qui devient
potentiellement instable.
5
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Similairement à l’étude décrite dans précédente, une analyse de stabilité de talus a été
réalisée à l’aide du logiciel de calcul SLOPE/W (Géo-Studio 2012) en considérant la
stabilisation du talus avec un perré. Deux cas ont été analysés : talus avec perré sans clé
et talus avec perré ayant une clé de 1,2 m de hauteur. Le poids volumique et l’angle de
résistance au cisaillement (angle de frottement) du perré ont été évaluées à = 19,0
kN/m3 et ’ = 40o.
Les résultats de l’analyse de stabilité de talus avec perré sans clé montrent que le
coefficient de sécurité a été légèrement amélioré, mais qu’il reste toujours inférieur à 1,3.
Il a été constaté que des cercles de glissement passent légèrement sous l’extrémité
inférieure du perré, indiquant la nécessité d’une clé. Les résultats de l’analyse de stabilité
de talus avec perré ayant une clé montrent que le coefficient de sécurité est supérieur à
1,3, et ce, même pour le scénario 1 (Tableau 2). Finalement, il est important de noté que
si le matériau constituant le perré est modelé ou simulé à un matériau de haute
résistance, les valeurs des coefficients de sécurité pour les sections A et B (perré avec
clé, scénario 1) sont respectivement de l’ordre de 2,6 et 3,8. Rappelons que, le modèle de
haute résistance est utilisé pour simuler un matériau très solide qu'aucune surface de
glissement ne se développe à travers le matériau (c'est-à-dire que la clé est modelée
comme un mur de soutènement poids).
6
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
5. Conclusion
Un glissement de terrain s’est produit le 21 avril 2008 sur un tronçon d’une route
régionale, reliant deux petites villes d’une population d’environ 6000 habitants. Le 17 mai
2011, un autre glissement s’est amorcé au même endroit. Le talus instable s’étend sur
une longueur d’une quarantaine de mètres. Les calculs de vérification de la stabilité
effectués ont montrés que le coefficient de sécurité du talus est de l’ordre de 1. Par
conséquent, il est confirmé que le talus est instable nécessitant des remèdes. Il a été
constaté que le glissement s’est déclenché après l’érosion du terrain au niveau du pied du
talus (l’érosion a atteint jusqu’à 2 m de hauteur). La prévention principale consiste donc à
empêcher la rupture d’une berge au pied du talus en évitant l’érosion des sols et prévoir
une protection globale contre l’érosion afin de garantir la pérennité de l’ouvrage. Les
travaux proposés consistent en la réalisation d’un empierrement à la base de la berge,
d’un perré en enrochement le long du talus, et d’une clé en enrochement, mise en place à
la base de l’empierrement, pour s’assurer d’ancrer le système empierrement-perré sous le
plan de rupture.
5. Références bibliographiques
Bowles, Joseph E., 1997. Foundation Analysis and Design, 5th Edition, McGraw-Hill, New
York.
Das, Braja M., 1983. Principles of Foundation Engineering, 7th Edition, Publisher Global
Engineering.
Lefebvre, G, 1981. Fourth Canadian Geotechnical Colloquium: Strength and slope
stability in Canadian soft clay deposits, Canadian Geotech. Journal, 18(3), 420-442.
8
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG – Nancy 7-8 juillet 2016
ABSTRACT – The site, nearly 8 hectares, is located near Bayonne, and includes alluvial
deposits, 20m to 60m thick. To fulfill the needs of two construction projects, one year
apart, soil consolidation by preloading has been planned over the future parking areas and
roads. In the course of the works the observational method has evolved in order to
ascertain the consolidation percentage and the estimate of creep at 10 years.
Introduction
1
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG – Nancy 7-8 juillet 2016
Ancien marais, le site était remblayé en partie par des matériaux externes inconnus et par
des apports en matériaux de concassé calcaire provenant du comblement du Charre. Sur
l’ensemble du site, les alluvions, d’une épaisseur de 20 à 50m, proviennent du
remplissage d’un ancien affluent de l’Adour. Ces alluvions sont de nature argilo-sableuse
vasarde, très compressibles, présentant parfois de la matière organique. En s’approchant
du lit de l’Adour, au Nord du site, des lentilles sableuses d’épaisseur métrique à quelques
dizaines de mètres sont aussi présentes. Enfin le substratum est variable et correspond à
des marnes argileuses et sableuses mais aussi à des calcaires et brèches d’argile rouge à
inclusions de gypse. Ce dernier se trouve entre 20 à 60m de profondeur.
En ce qui concerne les travaux de voiries et réseaux divers, les marchés et les études
de sols prévoyaient une technique de préchargement sur une durée de 10 mois.
DRAINS
HORIZONTAUX
DRAINS VERTICAUX
2
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG – Nancy 7-8 juillet 2016
Pz CPTu
CPTu
Inclinomètre
t0 et t0+18s CPI Profilomètre
L’objectif de cette instrumentation très fournie était de pouvoir corréler les mesures de
tassements des différents instruments, afin d’obtenir des valeurs précises et sûres.
Il a été par exemple possible pour les profilomètres, qui donnent en fonction du temps
le tassement suivant un profil donné, avec une précision de l’ordre de 2 cm, de vérifier et
d’améliorer leur précision en plusieurs points. Ceci en les recoupant avec les plots
topographiques posés en tête du remblai de préchargement. En revanche les mesures
des plots topo ont l’inconvénient de démarrer seulement quand le remblai est terminé.
C’est une des raisons pour lesquelles sur le deuxième chantier d’IICB des piges
topographiques ont été mises en œuvre à la base des remblais de préchargement. Celles-
ci se sont révélées très fiables et présentent l’avantage de fournir le tassement absolu
pendant toute la durée du chantier, y compris lors de la phase de la montée des remblais.
3
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG – Nancy 7-8 juillet 2016
En ce qui concerne les boules tassométriques (BT), il a été remarqué sur le premier
chantier d’IKEA que les résultats étaient irréguliers sur le long terme. Elles n’ont donc
servi que de référence au démarrage pour le chantier d’IICB.
Les résultats des tassomètres magnétiques ont quant à eux permis d’évaluer la
répartition des tassements en fonction de la profondeur.
Figure n°4 : IICB – Mesures de tassement en fonction du temps en deux points d’un profil
Les inclinomètres ont permis d’évaluer les déplacements latéraux engendrés par le
remblai de préchargement. Deux types d’instruments ont été installés : flottant (profondeur
20 m) et ancré dans le substratum (de 3 m minimum).
4
39
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG – Nancy 7-8 juillet 2016
5
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG – Nancy 7-8 juillet 2016
Une méthode alternative à la méthode d’Asaoka (Baguelin, 1999) est d’ajuster d’une
courbe de consolidation radiale (tableur FINCONSOLRAD), ce qui permet de :
• combiner plusieurs types de mesures (profilo, topo, voire pige).
• séparer la contribution des strates argileuses et des strates sableuses,
• donner l’avancement de la consolidation non seulement en proportion du tassement
total final, mais aussi en termes de vitesse de consolidation des strates argileuses.
Les figures 6 et 7 montrent un exemple des données au point A de la zone 3 d’IKEA.
En figure 6, les mesures brutes (marqueurs vides) ont été décalées d’une même
quantité pour un appareil donné, de manière à former un faisceau aussi étroit que possible
(marqueurs pleins). Cependant on voit que la BT15 diverge après la phase initiale.
La figure 7 montre les points pris en compte dans l’ajustement de FINCONSOLRAD
(cercles pleins), et les points ignorés (cercles vides) : il s’agit du tassement produit lors de
la montée des remblais, car la charge n’est pas constante ; et des mesures de la BT, non
fiables. Cette prise en compte augmenterait significativement l’écart-type de l’ajustement.
6
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG – Nancy 7-8 juillet 2016
Au bout de 4 mois, on commence à voir se manifester le fluage. Dans l’ajustement sur les
points de mesure, on remplace la courbe de consolidation par une courbe de fluage de la
forme :
t − t0
s = s0 + d . Ln (1 + ) (2)
tF 0
Le raccord se fait au point de coordonnées (t 0 ; s 0 ), le paramètre t F0 caractérise une
courbe ‘isotache’ (même vitesse) dans le diagramme de type œdométrique (log σ’ ; e),
courbe parallèle à la droite C c . Cette interprétation est une application du modèle de
fluage de Bjerrum (1967). Pour une valeur donnée du paramètre ‘d’ , qui caractérise
l’intensité du fluage, on détermine le temps t 0 du point de raccord et le paramètre de
l’isotache t F0 de manière à ce que les courbes de consolidation et de fluage aient même
pente et même courbure. Il en découle la valeur de s 0 . La valeur de ‘d’ est ajustée afin de
minimiser la somme des écarts quadratiques entre mesures et valeurs théoriques. Le
paramètre ‘d’ est lié à la valeur moyenne de Cα , coefficient de fluage habituel, et à
l’épaisseur cumulée H des couches soumises à fluage, selon la relation : d =H.Cα / Ln(10)
= 0,434 H.Cα .
Au final, sont calés sur l’ensemble des points de mesure de tassement les paramètres
moyens : paramètres (a, b ,c) sur la partie consolidation (4 mois), paramètre ‘d’ sur la
partie fluage.
7
42
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG – Nancy 7-8 juillet 2016
Le critère de fluage imposé était que le tassement pendant les 10 premières années de
service des parkings et des voiries soit d’au plus 10 cm. Cette exigence a pu être
respectée sans modification du planning de préchargement sur presque toutes les zones.
Fait exception une zone sur IKEA (zone 3), qui a nécessité un rechargement de 1,20 m au
bout de 6 mois, avec maintien de la charge ainsi majorée jusqu’au huitième mois. L’étude
a été menée toujours selon le modèle de Bjerrum, avec les aménagements nécessaires
pour tenir compte notamment de la mise en place différée de la charge supplémentaire.
4. Conclusion
5 Références bibliographiques
8
43
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
ABSTRACT - The coupled effect of the water content, dry density and temperature
on the thermal parameters is studied. The results showed that thermal conductivity
and diffusivity reached a maximal value near to the optimum water content, whereas
the volumetric heat capacity reached a plateau on the wet side of the compaction
curve. Thermal properties of soils increased with temperature.
1. Introduction
44
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
2. Matériaux et méthodes
Quatre différents types de sols sont étudiés : un limon (L1), 2 mélanges sable-
limon (SL2 et SL3) et un mélange sable-illite (SI). Les matériaux sont préparés à
différentes teneurs en eau et compactés à l’énergie Proctor normal. Les
caractéristiques thermiques des sols : la conductivité thermique (), la capacité
thermique volumique (C) et la diffusivité thermique (α) sont ensuite mesurées avec
un conductimètre thermique KD2 Pro.
Les propriétés des matériaux étudiés sont présentées dans cette partie. Le
Tableau 1 résume la minéralogie des matériaux utilisés. Le matériau illitique utilisé,
nommé Arginotech©, provient de l’est de l’Allemagne. Les limons utilisés dans cette
étude nommés, limon de Plaisir, limon de Jossigny et limon de Xeuilley proviennent
du bassin parisien.
45
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
2,0
Tableau 3 : Compactage
1,9
Proctor.
d (Mg/m )
3
1,8 sol wOPN(%)
I 1,42 31,5
1,7 L1 1,81 16,0
L2 1,75 15,5
1,6 L3 1,66 19,2
SI 1,73 17,9
1,5 SL2 1,89 16,6
SL3 1,88 13,7
1,4
Pour préparer les éprouvettes à des teneurs en eau et densités voulues, les
matériaux secs et broyés sont initialement humidifiés et conservés dans des sacs
hermétiques pendant 24h afin d’homogénéiser la teneur en eau. Puis les éprouvettes
de 116 mm de hauteur et 152 mm de diamètre sont préparées par compactage
46
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
dynamique dans un moule CBR. Pour étudier l’effet d’une variation de température
sur les propriétés thermiques des deux matériaux SI et L1, les éprouvettes préparées
à différentes teneurs en eau et densités sont isolées avec du papier aluminium et
placées dans des boites hermétiques afin de limiter la variation de la teneur en eau.
Les éprouvettes sont ensuite portées à des températures de 1 à 50°C dans une
enceinte climatique thermorégulée.
Pour améliorer les paramètres thermiques des limons, l’ajout de 50% de sable qui
a une conductivité thermique et une capacité thermique volumique plus élevées a été
effectué. On constate qu’avec la même énergie de compactage, par exemple pour le
mélange SL3, une densité plus importante est obtenue et des paramètres
thermiques du mélange sont à la fois plus élevés que ceux du sable ou du limon L3
(Tableau 4). Ceci peut être dû à une forte augmentation de la densité du mélange.
La variation de la minéralogie a également modifié les paramètres thermiques. Par
exemple dans le cas de l’illite I, la conductivité thermique est passée de I = 0,920
W/m.K à SI = 1,915 W/m.K pour le mélange SI.
3. Résultats obtenus
3.1. Effet couplé de la teneur en eau et de la densité initiales sur les paramètres
thermiques
47
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
3,5 1,2
3,0 1,0
2,5 0,8
2,0 0,6
1,5 0,4
1,0 0,2
0,5 0,0
a) c)
3,5
3,0
2,5
2,0
1,5
b)
Figure 2 : Effet couplé de la densité et de la teneur en eau sur : (a) la conductivité
thermique, (b) la capacité thermique volumique et (c) la diffusivité thermique.
48
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
0,5 1,4
1,2 1,2
a)
Teneur en eau (%) b) Teneur en eau (%)
1,0 2,0
Diffusivité thermique (mm2 /s)
0,8 1,8
0,6 1,6
Courbe de
0,4 compactage 1,4
0,2 1,2
c) Teneur en eau (%)
49
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Des mesures de la capacité thermique sont effectuées sur trois éprouvettes l’une
compactée du coté sec de la courbe de compactage, la seconde à l’optimum Proctor
et la troisième du coté humide. Les résultats des mesures réalisées lors des premiers
paliers (T1i et T2) et à la fin du programme (T1f) sont comparés avec les données
obtenues à 20 °C en Figure 4.
(T1i) (T2) (T1f)
Capacité thermique volumique (MJ/m3 K)
3,8 1,9
Masse volumique sèche (Mg/m 3)
3,5
1,8
3,2
2,9 1,7
Courbe de
2,6 compactage
1,6
2,3
1,5
2,0
50
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
4. Conclusion
5. Références bibliographiques
51
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – Dans le cadre du projet ANR TerDOUEST, un remblai réalisé en argile très
plastique et en limon, tous deux traités à la chaux, ainsi qu’à la chaux et au ciment, a été
construit à Héricourt (70) dans le cadre de la mise à 2x2 voies de la RD438. Ce remblai
(H = 5 mètres) a été instrumenté afin de suivre l’évolution des propriétés des matériaux
en talus et sous l’influence des remontées de nappe. L’article présente les données
acquises pendant 4 ans et propose quelques interprétations.
1. Introduction
a IP Indice de plasticité
1
52
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
2
53
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
0.25m 0.3m
ASS0 GNT 0/31.5 ASS0
CDF0 1%CaO + 5%CEM II CDF0
0.3m
0.3m
PST2 PST2
0.3m
0.3m
PST1 3%CEM II PST1
0.3m
0.3m
PST0 PST0
0.3m
0.3m
R11 R11
0.3m
0.3m
R10 R10
0.3m
0.3m
R9 R9
0.3m
0.3m
R8 R8
0.3m
0.3m
R7 R7
0.3m
0.3m
R6 2%CaO R6
0.3m
0.3m
R5 R5
0.3m
0.3m
R4 R4
0.3m
0.3m
R3 R3
0.3m
0.3m
R2 R2
TN TN
0.3m
0.3m
R1 R1
0.4m
0.4m
R0 R0
3
54
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
P2 P1
P2 P1
Figure 3. Position des profils instrumentés P1 et P2 dans les différents casiers (à gauche
dans l’argile et à droite dans le limon)
Des sondes TDR (Time Domain Reflectometry) modèle Trime Pico 64 ont été
installées dans le remblai. Ces sondes mesurent la teneur en eau volumétrique des sols
ensemble avec la température. Les sondes Mes 6 et 5, Mes 9 et 8 et Mes 10 ont été plus
particulièrement observées car elles reflètent les variations de teneur en eau volumique
dans le talus du remblai (Figure 4). Ces sondes sont installées respectivement au sein
des couches R5, R8 et R10. Chaque sonde a été introduite horizontalement dans le sol.
Deux avants trous sont réalisés au moyen d’un gabarit équipé de pointes en acier d’un
diamètre légèrement inférieur aux électrodes, afin de favoriser la pénétration des
électrodes lors de la pose du capteur. Pour chaque sonde posée, un prélèvement de sol
est réalisé afin de "caler" la mesure réalisée par la sonde à une valeur exacte de teneur
en eau.
4
55
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Pour ce qui concerne l’argile, la référence de l’optimum Proctor normal a été évaluée
comme étant la valeur de masse volumique à 85% de degré de saturation. Ceci explique
que les argiles traitées à la chaux ont été compactées dans des états hydriques plutôt
secs. Toutes les autres modalités ont été compactées dans des états hydriques moyens à
humides.
Les données acquises sur le remblai ont été riches. Il a été fait le choix de ne présenter
que les mesures reflétant le comportement en talus des matériaux traités. Le talus est la
partie de l’ouvrage la plus exposée aux intempéries et pouvant présenter des pathologies
de type rupture. C’est la partie de l’ouvrage où la connaissance des sollicitations est la
plus intéressante pour évaluer la stabilité en lien avec la connaissance de la cohésion du
matériau et ce qui peut l’affecter.
300 300
0.25m 0.3m
0.25m 0.3m
ASS0 ASS0
CDF0 CDF0
0.3m
PST2
0.3m
PST2
0.3m
PST1
0.3m
PST1
0.3m
PST0
0.3m
PST0
0.3m
R11
0.3m
R11
0.3m
R10
0.3m
R10
0.3m
R9
0.3m
R9
250 250
0.3m
R8
0.3m
R8
0.3m
R7
0.3m
R7
0.3m
R6
0.3m
R6
0.3m
R5
0.3m
R5
0.3m
R4
0.3m
R4
0.3m
R3
0.3m
R3
0.3m
R2
0.3m
TN R2 TN
0.3m
R1
0.3m
R1
0.4m
R0
0.4m
R0
200 200
succion (cbar)
succion (cbar)
150 150
100 100
50 50
0 0
4
0
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couche R4 couche R5 couche R6 couche R8 (25cm) couche R4 couche R5 couche R6 couche R8 (25cm)
Figure 5. Relevé des mesures de succion en talus (-0,25 m de profondeur) à gauche sur
les limons traités à 3% de ciment et à droite sur les argiles traitées à 2% de chaux vive et
3% de ciment (juillet 2010 à décembre 2014). En pointillé les valeurs de résistance en
compression diamétrale (Rtb) mesurées en laboratoire.
5
56
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Evolution de la succion dans le Limon sur le profil 2 en peau (25 cm de profondeur) Evolution de la succion dans l'Argile sur le profil 2 en peau (25 cm de profondeur)
300 300
0.25m 0.3m
0.25m 0.3m
ASS0 ASS0
CDF0 CDF0
0.3m
PST2
0.3m
PST2
0.3m
PST1
0.3m
PST1
0.3m
PST0
0.3m
PST0
0.3m
R11
0.3m
R11
0.3m
R10
0.3m
R10
0.3m
R9
0.3m
R9
250 250
0.3m
R8
0.3m
R8
0.3m
R7
0.3m
R7
0.3m
R6
0.3m
R6
0.3m
R5
0.3m
R5
0.3m
R4
0.3m
R4
0.3m
R3
0.3m
R3
0.3m
R2
0.3m
TN R2 TN
0.3m
R1
0.3m
R1
0.4m
R0
0.4m
R0
200 200
succion (cbar)
succion (cbar)
150 150
100 100
50 50
0 0
4
0
01
01
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31
couche R4 couche R5 couche R6 couche R8 (25cm) couche R5 couche R6 couche R8 (25cm)
Figure 6. Relevé des mesures de succion en talus (-0,25 m de profondeur) à gauche sur
les limons traitées à 2% de chaux vive et à droite sur les argiles traitées à 4-5% de chaux
vive (juillet 2010 à décembre 2014).
Les graphiques présentant les relevés sur 4 ans montrent que la succion se développe
par à-coups au sein des matériaux. Pendant les périodes hivernales, les succions sont
quasi nulles. Pendant les périodes estivales les succions se développent jusqu’à
plafonner aux valeurs maximales d’acquisition des sondes (250 kPa), avec des
évènements très ponctuels au printemps (2012, 2014). La pluviométrie (non reportées sur
les graphiques pour des raisons de lisibilité) atténue la succion mais l’observation fine des
données montrent que ce n’est pas le seul paramètre qui influence la mesure : il semble
que l’évaporation joue un rôle et que ce soit le bilan hydrique qui influence le résultat final.
La position dans le talus ne semble pas être un critère déterminant dans la hiérarchie
des succions : les valeurs les plus fortes peuvent se trouver indistinctement sur les
couches en pied de remblai ou sur les couches les plus hautes.
On peut constater que les succions ne reviennent plus à 0 kPa deux ans après la
construction, ceci de manière plus nette dans les matériaux traités à la chaux, et qu’une
succion de 5 à 10 kPa persiste dans le temps, au moins en peau.
Les valeurs de succion sont plus importantes sur les limons traités que sur l’argile
traitée que ce soit à la chaux ou ciment. Bien que les capteurs soient limités à 250 kPa on
peut constater que les valeurs semblent rarement dépasser ce seuil pour les argiles, ce
qui est moins le cas dans les limons. Pour ces derniers, c’est la modalité de traitement au
ciment qui semble présenter les valeurs de succion les plus fortes (>250 kPa) sur de
relativement longues périodes (environ 2 mois) et paradoxalement, en surface de la
couche la plus proche du terrain naturel (R4). À évènement climatique identique (fin d’été
2013), le limon traité chaux développe moins de succion que celui traité ciment. Dans le
cas de l’argile, les succions observées sont dans les mêmes gammes de valeur que ce
soit dans le casier traité ciment ou celui traité chaux, sans excéder 250 kPa (sauf
exception ponctuelle en été 2014).
Evolution de la succion dans le Limon sur le profil 1 en profondeur (25, 50 et 75 cm de profondeur) Evolution de la succion dans l'Argile sur le profil 1 en profondeur (25, 50 et 75 cm de profondeur)
300 300
0.25m 0.3m
0.25m 0.3m
PST2 PST2
0.3m
0.3m
PST0 PST0
0.3m
0.3m
R11 R11
0.3m
0.3m
R10 R10
0.3m
0.3m
R9 R9
250 250
0.3m
0.3m
R8 R8
0.3m
0.3m
R7 R7
0.3m
0.3m
2%CaO R6 2%CaO R6
0.3m
0.3m
R5 R5
0.3m
0.3m
R4 R4
0.3m
0.3m
R3 R3
0.3m
0.3m
TN R2 TN R2
0.3m
0.3m
R1 R1
200 200
0.4m
0.4m
R0 R0
succion (cbar)
succion (cbar)
150 150
100 100
50 50
0 0
07/2010 07/2012
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couche R8 (25cm) couche R8 (50cm) couche R8 (75cm) couche R8 (25cm) couche R8 (50cm) couche R8 (75cm)
6
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
chaux vive et 3% de ciment (juillet 2010 à décembre 2014). En pointillé les valeurs de Rtb
mesurées en laboratoire.
Evolution de la succion dans le Limon sur le profil 2 en profondeur (25, 50 et 75 cm de profondeur) Evolution de la succion dans l'Argile sur le profil 2 en profondeur (25, 50 et 75 cm de profondeur)
300 300
0.25m 0.3m
GNT 0/31.5 ASS0
0.25m 0.3m
GNT 0/31.5 ASS0
1%CaO + 5%CEM II CDF0
1%CaO + 5%CEM II CDF0
0.3m
PST2
0.3m
PST2
0.3m
3%CEM II PST1
0.3m
3%CEM II PST1
0.3m
PST0
0.3m
PST0
0.3m
R11
0.3m
R11
0.3m
R10
0.3m
R10
0.3m
R9
0.3m
R9
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0.3m
R8
0.3m
R8
0.3m
R7
0.3m
R7
0.3m
2%CaO R6
0.3m
2%CaO R6
0.3m
R5
0.3m
R5
0.3m
R4
0.3m
R4
0.3m
R3
0.3m
R3
0.3m
TN R2
0.3m
TN R2
0.3m
R1
0.3m
R1
200
0.4m
200 R0
0.4m
R0
succion (cbar)
succion (cbar)
150 150
100 100
50 50
0 0
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0
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01
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01
02
01
31
01
02
01
31
couche R8 (25cm) couche R8 (50cm) couche R8 (75cm) couche R8 (25cm) couche R8 (50cm) couche R8 (75cm)
14,0 14,0
pluviométrie (mm)
pluviométrie (mm)
6,0 Mes10
6,0
Mes6
25,0 4,0
25,0 4,0
Mes8
w initiale moyenne = 23,2 %
2,0 pluviométrie
2,0
20,0 0,0
20,0 0,0
01-févr-12
09-févr-13
11-avr-11
20-avr-12
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07-juil-10
04-oct-10
02-mars-11
20-mai-11
29-juin-11
07-août-11
16-sept-11
25-oct-11
22-déc-13
11-mars-12
29-mai-12
08-juil-12
17-août-12
13-déc-12
25-sept-12
21-mars-13
08-juin-13
17-juil-13
26-août-13
04-oct-13
11-mars-14
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27-févr-14
07/2010 07/2010
24-avr-11
26-janv-12
23-avr-12
28-nov-12
11-janv-13
27-avr-13
14-janv-14
12-avr-14
07/2012 07/2013
07-juil-10
08-oct-10
11-mars-11
06-juin-11
20-juil-11
02-sept-11
16-oct-11
10-mars-12
06-juin-12
20-juil-12
01-sept-12
15-oct-12
14-mars-13
10-juin-13
23-juil-13
05-sept-13
19-oct-13
02-déc-13
07/2013
date des mesures
date des mesures
7
58
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
évolution des teneurs en eau en talus sur le limon traité 2% chaux évolution des teneurs en eau en talus sur l'argile traitée à 4% Chaux
18,0 18,0
pluviométrie (mm)
pluviométrie (mm)
35,0 12,0 35,0 12,0
Mes10 Mes10
10,0 Mes6 w initiale moyenne = 33,5 % 10,0 Mes8
Mes5 pluviométrie
30,0 8,0 pluviométrie 30,0 8,0
6,0 6,0
01-févr-12
09-févr-13
07/2010
11-avr-11
20-avr-12
04-nov-12
29-avr-13
13-nov-13
31-janv-14
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22-déc-13
02-mars-11
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07-août-11
16-sept-11
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11-mars-12
29-mai-12
08-juil-12
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13-déc-12
25-sept-12
21-mars-13
08-juin-13
17-juil-13
26-août-13
04-oct-13
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28-févr-11
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24-nov-12
07-avr-13
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22-janv-12
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07/2013
07-juil-10
03-oct-10
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01-août-11
08-sept-11
16-oct-11
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01-août-12
08-sept-12
17-oct-12
15-mai-13
23-juin-13
31-juil-13
07-sept-13
16-oct-13
31-déc-13
18-mars-14
07/2010 07/2012 07/2013 07/2012
date des mesures date mesure
Figure 10. Évolution des teneurs en eau volumique en peau de remblai (-0,25 m de
profondeur) à gauche sur les limons traitées à 2% de chaux vive et à droite sur les argiles
traitées à 4-5% de chaux vive (juillet 2010 à décembre 2014).
L’amplitude des teneurs en eau est beaucoup plus prononcée dans les modalités
traitées au ciment que dans celles traitées à la chaux, et surtout sur la couche la plus
proche du terrain naturel. Bien que ne disposant pas de la totalité des enregistrements de
la pluviométrie, il semble que les variations de teneur en eau soient corrélées comme
pour la succion au bilan hydrique plus qu’au simple paramètre pluviométrie, et peut-être
également à la présence d’eau libre en base de remblai (celui-ci étant dans la zone
inondable de la Lizaine, les hivers 2012 et 2013 étant marqués par une forte remontée de
la nappe et des inondations). Dans les limons traités, les pics de succion intensifient la
réduction des teneurs en eau en période estivale.
Les variations de teneur en eau volumique sont très nettement atténuées en
profondeur (Mes 5) soit à environ 1,80 m du talus.
8
59
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
- les teneurs en eau évoluent de manière cyclique et réversible en talus avec une
légère tendance à l’accentuation des valeurs hautes après 2 années de vie du remblai
dans le cas de l’argile traitée ciment (sans que l’on puisse faire le lien avec les succions)
et avec un retour aux valeurs basses en période estivale. Les pics de teneur en eau
s’observent entre février et avril. Cette observation n’est pas sans intérêt lorsque l’on sait
que la teneur en eau des sols non saturés a une influence sur les propriétés des remblais
(tassement, cohésion) et peut entraîner des désordres soit par humidification soit par
dessication (Mieussens,1997). En contexte de changement climatique, l’appréciation des
variations réelles de teneur en eau permet d’appréhender le temps nécessaire à la
modification des performances et de répondre au problème spécifique de la durabilité
d’un ouvrage à savoir : quelle performance reste acquise pendant la durée de vie
attendue par le maître d’ouvrage ?
5. Conclusions
9
60
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
6. Références bibliographiques
Froumentin M., Boussafir Y. (2013). La construction d’un remblai expérimental en sol non
conventionnel. TerDOUEST 2013. Colloque « Le traitement des sols pour un
terrassement durable ». Marne-la-Vallée, France, 18-19 juin 2013. Actes du colloque,
pp.351-365.
Hung C., Bessafi K., Froumentin M., Boussafir Y. (2012a). Contribution de l’entreprise
Roger Martin au projet de recherche TerDOUEST. 3rd International Seminar on
Earthworks in Europe. Berlin, Germany, 19 – 20 March 2012. Actes du colloque.
Hung C., Froumentin M., Boussafir Y. (2012b). Durabilité des effets du traitement sur une
argile très plastique. 3rd International Seminar on Earthworks in Europe. Berlin,
Germany, 19 – 20 March 2012. Actes du colloque.
LCPC, Sétra (1992). Réalisation des remblais et des couches de forme. Fascicules 1 et 2.
Guide Technique. Editions LCPC, Sétra, réf. D9233-1.
LCPC, Sétra (2000). Traitement des sols à la chaux et/ou aux liants hydrauliques.
Application à la réalisation des remblais et des couches de forme. Guide Technique.
Editions LCPC, Sétra, réf. D9924.
Mieussens C. (1997). Les remblais en marne – Etudes, pathologie et techniques de
réparation. Lisboa, 23 septembre 1997. Actes du colloque.
Afnor (1992). NF P11-300. Exécution des terrassements. Classification des matériaux
utilisables dans la construction des remblais et des couches de forme d’infrastructures
routières. Edition Afnor.
Afnor (2003). NF EN1990. Eurocode structuraux (eurocode 0). Bases de calcul des
structures. Edition Afnor.
10
61
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
®
RÉSUMÉ – Cet article évalue le procédé géotechnique VSoL dans le cadre normatif
français et étranger fixé par les principaux standards nationaux existants concernant les
ouvrages en sol renforcé. Les points suivants ont été particulièrement examinés : la
majoration des efforts de traction due à la configuration en treillis, la mobilisation des
efforts d'interaction avec le remblai et la durabilité des treillis métalliques soudés enterrés.
ABSTRACT – This article assesses the VSoL® geotechnical system within the French and
foreign normative framework set by the principal national existent standards concerning
reinforced soil structures. The following points were examined in particular: the increase of
tensile forces due to mesh configuration, the mobilization of soil-reinforcement interaction
resistance and the durability of buried welded metallic meshes.
1. Introduction
Cette étude ne concerne que les ouvrages de soutènement en remblai renforcé par des
®
treillis métalliques soudés VSoL . Ce procédé est constitué d'armatures peu extensibles
(module d’Young équivalent du renforcement supérieur à 20 MPa) et souples (une
inclusion est considérée comme souple si son matériau constitutif est ductile et si les
efforts de flexion induits par les déformations du massif armé sont négligeables, par
rapport aux efforts de la traction).
Les lits de treillis sont placés horizontalement dans le massif de remblai à intervalles
régulièrs et forment une succession de lits parallèles généralement équidistants inclus
dans le remblai, depuis la base de l’ouvrage jusqu’à son sommet. Un treillis comprend
usuellement deux à quatre barres longitudinales liées entre elles par soudage de barres
transversales du même diamètre nominal. La Figure 1 illustre ce type de renforcement
unidimensionnel de sol dont les résistances font l’objet de cet article.
1
62
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
A propos de chacun des trois sujets majeurs de l'étude on compare les règles fixées par
les principaux standards nationaux existants (présentés au Tableau 1), afin d'en discerner
les points de convergence ou de divergence. On fait ensuite le point des connaissances
et des données dont on dispose.
®
L’idée principale de ce travail est de comparer une armature VSoL constituée de deux
barres longitudinales, placée dans un remblai de classe de matériau 1 (NF EN 14475 du
janvier 2007) d’un coefficient d’uniformité Cu ≥ 4, mis en œuvre et compacté de la même
manière (énergie de compactage moyenne), respectant les critères chimiques et
électrochimiques caractérisant un milieu comme modérément agressif, dans des cadres
normatifs différents. Prenons le cas d'un ouvrage dont les hypothèses de calcul sont
présentées au Tableau 2 et comparons des barres de diamètre Ø8, Ø10, Ø12 et Ø14.
Dans la grande majorité de ces normes, la valeur du coefficient de poussée interne K(z) en
fonction de la profondeur z est fixée par les équations (1 & 2) suivantes (z0 = 6m) :
z z
Si z ≤ z0 K( z ) A (1 ) B (1)
z0 z0
Si z > z0 K( z) B a (2)
2
63
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
3.1.1. NF P 94-270
Dans la norme française (§E.2.3.3), cette majoration correspond au coefficient Ω1 qui est
censé couvrir le risque de surtension localisée qui peut être causée par l’introduction des
plus gros éléments du remblai dans les mailles des renforcements en forme de treillis
soudé. Si le matériau de remblai peut comporter des éléments supérieurs à sx / 2 ou sy / 2
il convient de prendre Ω1=1,25 dans les calculs qui concernent la vérification de la
résistance structurelle (l’application du coefficient Ω1 ne concerne pas la vérification de la
résistance d’interaction).
3.1.2. BS 8006-1
Bien que la norme britannique mentionne les treillis soudés comme étant l’une des formes
possibles de renforcements métalliques (§2.1, §2.11, §3.2.1, etc.) le fait est qu’elle ne
préconise aucune majoration des efforts de traction due à la configuration en treillis. Pour
les renforcements métalliques inextensibles, indépendamment de leur forme, quand on
dimensionne l’ouvrage en sol renforcé selon la « Coherent Gravity Method », en tenant
compte de l’effet du moment de renversement dû à la poussée des terres à l’arrière de
l’ouvrage sur les contraintes développées à l’intérieur du massif, la valeur de K est fixée
par les équations données dans le paragraphe §6.6.4.1.
3.1.4. AS 4678
La norme australienne donne peu d’indications sur le modèle de dimensionnement à
utiliser. Néanmoins, la méthode classique (mais atypique pour les ouvrages en sol
renforcé) d’Ingold (Ingold, 1979) pour le calcul de K(z) en fonction de l’énergie de
compactage est proposée (§J9, Figure J5).
3.1.5. Geoguide 6
Le guide de dimensionnement des structures en sol renforcé de Hong Kong ne se
distingue pas (§7.5.2, Figure 36), pour le présent sujet, du Code of Practice Britannique.
3
64
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
ha h
Si ha ≤ h0 µ* C (1 ) D a (3)
h0 h0
Si ha > h0 µ* D (4)
3.2.1. NF P 94-270
S’agissant de l’interaction sol-renforcement, la NF P 94-270 souligne l’influence de la
granulométrie du remblai sur le coefficient d’interaction µ* en associant ce dernier au
rapport D50 / dx. Les valeurs du coefficient d’interaction proposées sont valables tant que
Cu > 2 (§G.3, Tableau G.3.1) et que Dmax ≤ min {sx/2,sy/2}. La longueur d’interaction est
liée au nombre de barres transversales situées dans la zone résistante.
3.2.2. BS 8006-1
Le BS 8006-1 ne traite pas de façon explicite des renforcements en treillis. Il ne donne
d’ailleurs aucune indication sur les coefficients d’interaction (µ*) à utiliser, si ce n’est qu’ils
doivent provenir d’essais (§2.12, §4.3.3). Le Code of Practice renvoie en fait pour cela
aux Certificats d’Agrément propres à chaque produit.
3.2.4. AS 4678
Sur ce sujet, le standard australien prend le même parti que la norme britannique.
3.2.5. Geoguide 6
À défaut d’un Certificat d’Agrément, le guide recommande, en tenant compte de la
granulométrie du remblai, une méthode analytique (§3.4.2, Figure 20) qui décompose
l’interaction sol-renforcement à l’effet du frottement sur les barres (longitudinales &
transversales) et celui de la mise en butée des barres transversales. A part le supplément
apporté par la prise en compte du frottement (≈20%), on retrouve l’ordre de grandeur des
valeurs de µ* dont nous avons déjà fait état au-delà de 6m de profondeur (contrairement
à tous les autres codes, le Geoguide 6 ignore l’effet de la dilatance empêchée sur le 6m
supérieurs). L’analyse proposée suppose à priori qu’on mobilise toute la butée disponible
alors que les valeurs de µ* correspondent à une mobilisation partielle de cette butée
(déplacement limité à 15mm en France et à ≈20mm aux USA).
4
65
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
L'idée principale est de trouver à quel point les efforts de traction admissibles de design
(tous coefficients de sécurité confondus) varient d'une norme à l'autre. En premier lieu, il
faudra calculer les données communes de la comparaison: la section initiale d’acier S0 et
sa résistance (équation 1). Puis, on calcule pour chaque norme la section résiduelle
(après corrosion) ainsi que la résistance admissible.
2
R0 S 0 f u ;k f u ;k (5)
4
3.3.1. NF P 94-270
La norme française, étant le standard le plus récent en ce qui concerne le calcul de la
corrosion, propose une méthode assez détaillée pour le calcul de la résistance à la
traction à long terme des renforcements en acier.
Elle est aussi la seule norme à s'occuper de l'effet d'entaille, qui est susceptible de
générer des concentrations de contraintes au voisinage des piqûres, uniquement sur les
barres rondes de petit diamètre. D'après des mesures effectuées par Romanoff (1957)
sur des pièces en acier galvanisé enterrées, les piqûres sont au maximum 7 fois plus
profondes que la pénétration moyenne (Δα=A*tn-ez) de la corrosion. Un examen plus
attentif montre que cette profondeur maximale dépend aussi dans une certaine mesure
du périmètre de la section transversale de la pièce. Comme la forme et la profondeur des
5
66
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
f
2
Rt ;dy 1 y
S S 0 f y ;k
1 y
At n e z At n e z
4 y ;k
(6)
S 0 M 0 2 M0
4
f
2
Rt ;dr 1 r
KS S 0 f u ;k
1 r
K At n e z At n e z
4 u ;k
(7)
S 0 M 2 2 M2
4
3.3.2. BS 8006-1
Au Royaume-Uni, le principe est le même qu'en France avant l'apparition de la NF P 94-
270. Les épaisseurs sacrifiées à la corrosion sont spécifiées au §3.2.1.2. L'épaisseur
minimale de galvanisation est fixée, dans l'état actuel du BS 8006-1, à 70µm (ou
500kg/m²) comme en France.
Tu S f f r ;k - 2es 2
UK
f r ;k
TD f m f m
4
UK
Rf (9)
f fs f n f fs f n f fs f m f n f fs
- 2E c 2
t f y ;k
T T t S f f y ;k USA
4
D t u
USA
Rf (10)
f fs p p p
6
67
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
3.3.4. AS 4678
Le standard australien adopte (§5.5.1.6 & K5) une approche des effets de la corrosion
originale à l'époque de son apparition dont on constate qu'elle s'inspire de l'analyse qui en
a été faite par Darbin, Jailloux et Montuelle (Darbin et al., 1988).
2 At n ez
2
2
1 K ud S f AUS f u ;k 1 K
2 4 f u ;k
ud
*
T 0
rt rs ud u
TD
AUS
Rf (11)
g g g g
3.3.5. Geoguide 6
Le guide de dimensionnement de Hong Kong est identique sur ce point du "Code of
Practice" Britannique BS 8006-1, sauf pour ce qui concerne les coefficients de sécurité
partiels. De ce fait les efforts de traction admissibles, tous coefficients de sécurité
confondus, deviennent beaucoup plus élevés.
Tu S f fu ;k - 2e 2
HK
f u ;k
s
TD m n m n 4
HK
Rf (12)
f f f m n f
3.3.6. Synthèse
La revue que nous venons d'effectuer, et dont les résultats sont illustrés à la Figure 2,
montre un écart qui est pratiquement de 1 à 2 entre les USA et Hong Kong. On en a
identifié les raisons principales au passage. Elles tiennent surtout à des niveaux de
sécurité radicalement différents d'un pays à l'autre. Mais aussi, aux USA, à un
malentendu sur le comportement des renforcements corrodés.
7
68
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
4. Conclusions
Sont passées en revue dans cet article successivement les questions liées à la majoration
des efforts de traction due à la configuration en treillis, puis la mobilisation des efforts
d’interaction avec les remblais et enfin la durabilité des treillis métalliques soudés
enterrés.
En ce qui concerne le calcul du coefficient K, on peut constater que les normes fixent
sa valeur à partir du rapport K/Ka. Néanmoins, il s’avère que la résistance au cisaillement
du sol vierge n’est pas toujours complètement mobilisée, ce phénomène étant plus
sensible pour les sols très frottants. Afin de s’affranchir de ce problème qui peut conduire
à une sous-évaluation des efforts à reprendre par les renforcements, un seuil maximal
pourrait être fixé pour l’angle de frottement interne (φ ≤ 34°). En réalité, les valeurs
expérimentales du coefficient K dépendent très fortement du taux de compactage adopté
et les normes devraient donner des valeurs de K en fonction de l’énergie de compactage
ou tout au moins fixer un seuil de compactage pour son application. Toutes les normes, à
l’exception de la NF P 94-270 (particularité surprenante), préconisent K/Ka=1 au-delà de
6m supérieurs d’un ouvrage.
En ce qui concerne la mobilisation de l’effort d’interaction, dans leur grande majorité,
les règles en vigueur proposent des formules pour le calcul de l’interaction mobilisée et
non pas de l’interaction mobilisable. Néanmoins, il semble plus logique pour un
dimensionnement aux ELU de baser le calcul sur le pic de mobilisation de l’interaction et
de réserver aux ELS le calcul basé sur l’interaction mobilisée pour un déplacement relatif
sol-armature donné.
En ce qui concerne la durabilité des treillis métalliques, il est intéressant de constater à
quel point les efforts de traction admissibles de design varient encore d'une norme à
l'autre. Ce constat suggère évidemment de n'examiner qu'avec la plus grande prudence
les comparaisons qui pourraient être faites entre des ouvrages à priori semblables,
utilisant la même technologie, mais construits dans des pays différents.
L’analyse faite ici met clairement en évidence que la norme française NF P 94-270
nécessiterait d’être revue en ce qui concerne le procédé géotechnique utilisant des
armatures sous forme de treillis afin d’exploiter au mieux les performances réelles de
cette technique d’ouvrages en sol renforcé.
5. Références bibliographiques
American Association of State Highway and Transportation Officials (2012). LRFD Bridge
Design Specifications. Washington, DC: AASHTO, LRFD.
Association Française de Normalisation (2009). Calcul Géotechnique. Ouvrages de
Soutènement, Remblais Renforcés et Massifs en Sols Cloués. Paris: AFNOR, NF P 94-
270.
British Standards Institution (2010). Code of Practise for Strengthened/Reinforced Soils
and Other Fills. Londres : BSI, BS 8006-1.
Darbin M., Jailloux J.M., Montuelle J. (1988). Durability of Reinforced Earth Structures: the
results of a long-term study conducted on galvanized steel.
Geotechnical Engineering Office (2002). Guide to Reinforced Fill Structure and Fill
Design. Hong Kong: GEO, Geoguide 6.
INGOLD T.S. (1979). The effects of compaction on retaining walls. Wiley, New York,
534pages.
Romanoff M., (1957). Underground Corrosion. NBS Circular 579, U.S. Dept. of
Commerce.
Standards Australia (2002). Earth Retaining Structures. Sydney: SA, AS 4678-2002.
8
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1
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
La pile P5, implantée sur le versant sud-est de la vallée, est fondée superficiellement.
Les autres appuis sont fondés sur des pieux, ancrés dans la craie (quatre pieux Ø 1400
pour les culées et six pieux Ø 1800 pour les piles).
Le projet s’inscrit dans le contexte du plateau de Caux, qui forme un vaste entablement
crayeux, recouvert en surface par des limons. Le substratum est constitué par la craie à
silex du Crétacé supérieur (épaisseur maximale voisine de 250 m) présentant une
altération plus ou moins marquée (craie altérée à fracturée), généralement en tête de la
formation. La craie est surmontée par des formations résiduelles à silex (argiles à silex)
qui affleurent en bord de plateau, tandis que le substratum apparaît sur les versants.
Le plateau crayeux est profondément entaillé par la vallée de l’Austreberthe,
qu’enjambe le viaduc. Des alluvions, déposées par la rivière, en tapissent le fond.
Dans ce contexte géologique, des poches de dissolution et cavités karstiques peuvent
être rencontrées au sein de la craie. Elles sont généralement remplies, partiellement ou
totalement, par des formations résiduelles à silex, accompagnées parfois de sables et de
limons argileux. L’altération karstique peut également prendre la forme d’une dissolution
partielle de la craie accompagnée d’une réduction de ses caractéristiques mécaniques.
Ces phénomènes constituent un aléa important pour la construction.
De plus, le risque d’interférence du projet avec des puits et des chambres souterraines
anciennement utilisées pour l'extraction de la craie est également présent. Ces anciennes
marnières, dont l'orifice est généralement comblé, provoquent parfois des effondrements
localisés.
La découverte d’anomalies karstiques préalablement à la réalisation de la culée C0 a
conduit le GIE A150 (Groupement Intérêt Economique) à réaliser une campagne
approfondie de sondages de contrôle sur les autres appuis de l’ouvrage, dont les
fondations étaient déjà réalisées.
Ces sondages complémentaires (forages de type destructif) ont mis en évidence la
présence d’une anomalie dans la craie au niveau de la pile P1. L’examen des
enregistrements des paramètres de forage et de leurs variations (augmentation de la
vitesse d’avance et de la pression de retenue de l’outil, diminution de la pression
d’injection et du couple de rotation) ont en effet permis d’identifier une zone fortement
décomprimée, ne correspondant cependant pas à un vide franc. Ces observations ont été
confirmées par des essais pressiométriques et par un sondage carotté qui a montré la
présence, au sein de la craie, d’un matériau de remplissage silteux à limoneux contenant
des débris de silex.
Figure 2a. Carotte des argiles de Figure 2b. Carotte de craie saine sous le
remplissage de l’anomalie karst
karstique
2
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L’anomalie a été localisée environ 2 m sous la base des fondations de la pile (pieux de
14,5 m de longueur) sur une épaisseur comprise entre 0,5 m et 2 m.
Compte tenu de la faible distance entre le toit de l’anomalie et la base des pieux, une
solution de confortement se devait donc d’être mise en œuvre afin d’assurer la pérennité
de l’ouvrage.
3
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Figure 4a. Tête de forage avec tricône et Figure 4b. Forages inclinés équipés avec
buse de pour jet grouting un tubage pour facilité la
remonté des spoils
Dans un second temps, les forages seront poursuivis en diamètre plus petit (Ø 114)
jusqu’à 27 m de profondeur. Ils serviront de sondages de reconnaissance pour confirmer
la position de l’anomalie par l’analyse des paramètres de forage.
Enfin, le jet grouting sera réalisé. Le moniteur de jet (pièce tubulaire placée à
l’extrémité des tiges de forage et comportant les buses d’injection) est descendu dans le
forage, à la base de la zone à traiter. Le traitement par jet rotatif de coulis sous haute
pression se fait ensuite en remontant pas à pas avec un temps de station à chacun
d’entre eux. Le processus de traitement est exécuté automatiquement avec un réglage
contrôlé des différents paramètres : débits et pressions des fluides, pas de remontée,
temps de station et vitesse de rotation de la tête de jet grouting.
4. Plot d’essai
Avant d’entamer les travaux, un plot d’essai a été réalisé afin de vérifier la validité des
paramètres de Jet Grouting choisis vis-à-vis des objectifs à atteindre :
- Pression de coulis : 450 bars
- Débit de coulis : 280 L/min
- Pression d’air : 9 bars
4
73
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- Temps de station : 10 s
- Pas de remontée : 3 cm
- Vitesse de rotation : 55 tr/min
L’analyse des paramètres du forage de reconnaissance a permis de confirmer la
position de l’anomalie vers 21 m de profondeur.
Les contrôles qui ont été effectués afin de vérifier le respect des objectifs fixés sont les
suivants : contrôles sur le coulis et sur les spoils et contrôle du diamètre de la colonne.
Les contrôles sur le coulis et les spoils consistent en des essais de compression à 7, 14
et 28 jours sur des échantillons prélevés en sortie de centrale pour le coulis et lors du Jet
Grouting pour les spoils. Des mesures de densité sont également effectuées sur le coulis
et les spoils.
5
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Figure 6a. Mesure de cylindre électrique Figure 6b. Mesure de cylindre électrique
en forage avant jet grouting en forage après jet grouting
Figure 7a. Colonne de jet grouting avec Figure 7b. Contrôle de densité des spoils
pompage des spoils à la balance baroïde
6
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6. Conclusion
La découverte d’une anomalie karstique, remplie d’argile, dans le massif crayeux, à moins
de 2 m sous la pointe des pieux de la pile P1 du viaduc de l’Austreberthe a imposé la
mise en œuvre d’une solution technique inédite en matière de traitement de karsts : des
colonnes de jet grouting. Les études de la géométrie de l’anomalie et de la nature du
remplissage (argile de décalcification à forte teneur en eau) ont en effet montré que les
autres solutions de confortement qui ont pu être envisagées (injection de coulis de ciment
ou injection solide) n’étaient pas en mesure d’apporter la sécurité nécessaire à la
fondation de l’ouvrage.
Les résultats de l’ensemble des procédures et essais de contrôle ont tous été
satisfaisants. Le jet grouting a ainsi apporté une réponse technique totalement adaptée
au contexte géologique et aux contraintes techniques pour le confortement des fondations
profonde de la pile du viaduc en interaction avec une anomalie karstique.
7
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
ABSTRACT – the assessment of re-use rate of soils coming from cuts is a major
challenge for geotechnical engineers, working on geotechnical studies of roads or railways
projects. We develop here recent improvements in this approach. These improvements
are also interesting in the assessment of soil stiffness of the different layers of
embankments.
1. Introduction
Le géotechnicien s'appuie sur le guide pour les terrassements routiers, pour dans un
ouvrage élémentaire de déblai, découper le déblai en couches ayant un comportement
homogène au sens du GTR 92.
Ce travail, il le fait à partir de l'analyse des résultats de laboratoire : analyses
granulométriques, limites d'Atterberg et essais au bleu de méthylène essentiellement.
Ensuite, pour une période de prélèvement donnée, de préférence caractéristique d'une
saison type, comme les mois de Mars-Avril et Septembre-Octobre en France, il recense
toutes les teneurs en eau (de la fraction 0/20 mm), dont il dispose, pour dresser un
histogramme des teneurs en eau de chaque couche caractéristique, cet histogramme
étant alors rattaché à une situation météorologique de saison défavorable de teneurs en
eau élevées, ou de teneurs en eau de saison favorable. L'idéal évidemment est de
disposer des deux histogrammes, pour se rendre compte, comme sur l'exemple Figure n°
1 de la région de BOURG-EN-BRESSE, sur des sols A2, que les histogrammes favorables
et défavorables sont très différents, les valeurs moyennes présentant un écart de 4 points.
1
77
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Chaque histogramme se doit aussi d'être analysé en géographie des valeurs mesurées.
Il est important de constater, soit que la dispersion est aléatoire, soit que le constat est fait
que les valeurs de teneurs en eau les plus faibles sont localisées à la surface du déblai et
que plus on progresse à coeur de déblai, plus elles augmentent, ou toute autre
configuration.
Cette analyse est évidemment importante et est à comparer aux moyens d'extraction :
le scraper va peler le déblai comme un fruit, alors que la pelle en rétro va avoir tendance à
homogénéiser les couches sur la hauteur de travail.
Si l'histogramme des teneurs en eau est aléatoire, le géotechnicien va raisonner sur la
valeur moyenne et la considérer comme représentative. Si l'histogramme est très orienté
géographiquement, le géotechnicien va plutôt raisonner sur des groupes de teneurs en
eau, et les considérer un à un comme représentatifs.
Enfin, et c'est là que l'état de l'art a été longtemps insuffisant, sur chaque famille
homogène était réalisé un essai Proctor normal avec IPI, et ce couple d'essais était
considéré comme représentatif de la couche étudiée.
Le géotechnicien faisait alors la projection de ces histogrammes sur la courbe IPI
représentative, comme sur la figure n° 2 :
IPI
Nov. Mars
Juillet-
Septembre
18 20 22 24 26 28 30 32 34 WN 0/20
W5
Il déduisait, sur ce cas spécifique, les taux de réemploi suivant, pour une extraction
homogénéisant les teneurs en eau autour de la moyenne :
- taux de réemploi Novembre Mars 0%
- taux de réemploi Juillet Septembre 100 %
2
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Par contre pour une distribution orientée des valeurs les plus faibles en surface vers
des valeurs les plus élevées en profondeur, il considérait :
- taux de réemploi Novembre Mars 41 %
- taux de réemploi Juillet Septembre 79 %
en faisant les rapports entre le nombre de teneurs en eau correspondant à un IPI
supérieur à 5 (pour des A2) au nombre total de teneurs en eau mesurées et en appliquant
une marge de sécurité.
Cette démarche, déjà relativement pertinente, se heurtait à une difficulté, à savoir que
la courbe IPI de chaque couche présente également une dispersion, ce que l'on avait
rarement l'occasion de vérifier, faute de moyens, ne disposant que d'une courbe par
famille, au stade des études.
Par contre, en contrôle sur le terrain par les entreprises, celles-ci faisant une série de
courbes IPI par couche, il apparaissait clairement que cette dispersion devait être
intégrée.
2.0
1.9 γd OPM
95 % OPM
1.8
γd OPN
Sr=1
1.7
Sr=0.9
95 % OPN
1.6 Sr=0.8
Sr=0.7
1.5
W%
5 10 W OPM 15 W OPN 20
IPI
Immédiat PM
30
20 Immediat PN
Immersion PM
10
Immersion PN
W%
0 5 10 15 20
3
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Le géotechnicien retrouvait ici la difficulté précitée, d'une valeur d'IPI qui semblait
unique, pour une couche donnée, à une teneur en eau donnée, alors que la courbe dite de
référence n'était pas unique, mais qu'il fallait l'intégrer dans un ensemble de courbes,
caractérisé par une tendance moyenne et une dispersion.
La valeur de l'IPI en tant que telle caractérisait une traficabilité. En dessous de 5, pour
les A2, la traficabilité des engins à pneus est impossible. Au niveau de la PST, la valeur
d'IPI était transformée en module Ev22 de deuxième chargement à la plaque du sol de
fondation, par la relation :
Ev22 ≈ 3 IPI en MPa (1)
IPI en valeur de pourcentage.
Cette valeur lui permettait ensuite de déterminer l'épaisseur h en centimètres d'une
couche de forme de module intrinsèque Ev12, pour un objectif de plateforme caractérisée
par un Ev32 du bicouche (couche de forme ; sol de fondation) par la relation de J.C.
GRESS :
1
Ev 22 − 1
+ 0,6 Ev 2 − 1
Ev12 2
h = 30 LN 3
1 Ev 2
Ev32 − 1 1
Ev 2
(2)
La démarche nouvelle proposée va s'appuyer sur les mêmes développements, en
cherchant à évaluer IPI d'une manière plus pertinente.
4. Avancées récentes
0,045 + 0,52 WL
WOPT =
1 + 0,959 WL
(3)
1 + 0,959 WL
૪d OPT en T / m 3 = (4)
0,447 + 0,905 WL
1,046 − WL
IPI OPT = 22,73
1 + 2,322 WL
(5)
1
IPI = IPI OPT + 7,5 (1 − WL )
1
−
(6)
W
N W OPT
4
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
L'intérêt de ces relations est bien de montrer que les valeurs d'IPI sont dispersées
aléatoirement dans le déblai, puisque comme le montre la figure n° 4, issue de l'étude du
déblai de TANVOL de l'autoroute A40, les valeurs de W L sont dispersées.
L'application de la relation (5) aux limons de TANVOL, conduit à l'histogramme attendu
de la variation de l'IPI dans le déblai pour une population de 14 couples de valeurs (W L ;
WN). L'idéal est de disposer d'une trentaine de valeurs (figure n° 5).
TANVOL : Limons ocres et gris A2 m ou h
N Fréquence
10
9 Juillet Septembre
8
7 Novembre Mars
6
2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 IPI
Evidemment cette variabilité de l'IPI est ainsi à analyser géographiquement, les valeurs
étant comparées aux valeurs seuils de chaque famille de sols Ai.
5. Conclusion
Il ressort de cette analyse que l'approche suggérée consiste, pour chaque couche
caractéristique, à réaliser des points d'IPI à la teneur en eau de prélèvement, à l'énergie
Proctor normal.
5
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Ces valeurs étant placées dans un histogramme, de préférence hiver, puis été, elles
sont analysées géographiquement et comparées aux valeurs seuils. Le taux de réemploi
est déduit du mode d'extraction. Au niveau de la plateforme de remblai, cette analyse
permet d'appréhender la dispersion attendue des IPI et déduire l'épaisseur de couche de
forme à envisager.
L'avantage de l'approche IPI est que pour des sols de fraction granulométrique 0,20
mm, les mesures en laboratoire sont pertinentes. Pour les sols OD, avec D > 20 mm, des
progrès restent à faire dans l'analyse.
Pour les sols 0-400µ, la mesure de la limite de liquidité en parallèle est intéressante et
les relations déduites du travail de Mr DUBREUCQ permettent de compléter la série de
mesures directes des valeurs d'IPI.
Références bibliographiques
DUBREUCQ T., 2015. Quelques corrélations relatives aux sols fins compactés dans les
travaux de terrassement. SEC2015. IFSTAR. Pages 361-371.
GRESS J.C., 1983. Méthode rationnelle de dimensionnement des couches de forme
granulaire. Revue Générale des Routes et Aérodromes. Pages 27-43.
GTR 1992. Réalisation des remblais et des couches de forme. GTR 92. SETRA. LCPC.
6
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RESUME – l'estimation des tassements sous des remblais ou des radiers de grandes
dimensions est un challenge important pour le géotechnicien confronté à des études
d'infrastructures linéaires ou à celle de plateformes logistiques par exemple. Nous
présentons ci-après l'utilisation de résultats connus en géodynamique afin de parfaire nos
estimations.
1. Introduction
2. Etat de l'art actuel dans le calcul des tassements sous remblais ou radiers
Pour les ouvrages d'impact au sol important, comme des remblais larges, des dallages,
radiers, ou par l'effet de groupe de semelles, se pose toujours la pertinence de la méthode
de calcul des tassements.
On observe une tendance fâcheuse à privilégier les calculs de tassements en méthode
élastique :
pihi
W = ∑i + (1)
Ei
pi : contrainte induite au milieu de la ième couche
hi : son épaisseur
E Mi
Ei+ : module estimé par : où EMi module pressiométrique de MENARD et αi
coefficient rhéologique de la αi ième couche.
1
83
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Quand le résultat de ce calcul est cohérent avec l'observation, c'est soit le hasard des
calculs, soit que le contexte du sol est désaturé ou saturé surconsolidé, sablograveleux ou
rocheux et que la méthode est effectivement applicable.
Par contre, elle semble effectivement pouvoir s'appliquer aux sols fins désaturés ou
saturés surconsolidés, aux niveaux sablograveleux et aux roches.
L'idéal pour les conditions particulières de ces ouvrages, est de considérer que la
meilleure approche est une approche couplant :
- l'approche œdométrique pour les sols dont la matrice 0.400µ détermine le
comportement (supérieure à 30 % en poids),
- l'approche élastique pour les niveaux sablograveleux et rocheux.
Nous présentons d'abord le travail de SEED (1970) sur les sables, caractérisé par les
résultats de la figure n° 1 :
2
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G
Figure n° 1 – Variation de avec ૪ pour les sables.
G max
F' étant le rapport G/Gmax.
Puis celui de VUCETIC et DOBRY (1991) pour des sols fins, caractérisés par la valeur
de PI, indice de plasticité en pourcent et pour des niveaux de surconsolidation variant de 1
à 15.
G
Figure n° 2 – Variation de avec ૪ pour les sols 0.400µ.
G max
Ces travaux montrent que quand la distorsion diminue, la valeur de G augmente pour
tendre vers une valeur maximale Gmax pour une distorsion que nous appellerons γε en
pour cent.
Nous résumons dans le tableau n° 1, les valeurs con statées pour γε en %, en valeurs de
log(10+6γε).
Tableau n° 1 –Variation de log10 6γε avec Ip.
Sols
Sols Sables 0,1 0,3 0,5 1 2
Ip=0
log(10+6γε) 2,51 2,59 2,9 3,19 3,51 3,78 4,02
Les valeurs de γε en pour cent pour les sables et les sols à PI = 0 sont les mêmes. PI
est exprimé en valeur vraie.
3
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( )
log 10 6 × γε ≈
4,2 PI + 0,55
PI + 0,25
sauf en PI = 0 (6)
Ayant déterminé les valeurs de γεnous analysons ensuite comment varie log100F, avec
γ
γ ε , F étant le rapport de G/Gmax.
γ
Tableau n° 2 – Variation de log 100F avec log γ ε
γ
log γ ε 0 0,7 1,7 2,7 3,7
Nous constatons pour les sols que l'évolution est indépendante de la valeur de PI.
Pour les sables, nous notons des valeurs légèrement différentes, mais assez voisines.
En recherchant une formulation pour caractériser ces évolutions, il semble que les
meilleures approches soient du type :
2,172
2,172
x
y=4 1− −2 (7)
5
4
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F(γ e )
La proposition est de corriger le résultat du calcul par la valeur du rapport (9)
F(γ i )
en regardant la figure : τ
τ max
σv
0 ν σz 0' σz
1 −ν
5
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Au pressiomètre, quand le calcul est possible pour les sols pulvérulents par exemple, le
tassement est estimé par :
α∆σ H
∆H = (18)
EM
6
88
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C'est cette distorsion qu'il va falloir comparer à celle en phase d'essai comme estimé en
5.2.
6. CONCLUSION
L'évolution de G en fonction de la distorsion est donc une donnée sur laquelle les
géotechniciens se doivent de travailler dans le futur. Outre l'intérêt que présente cette
évolution pour les géodynamiciens, nous avons montré ici comment elle permettrait de
corriger les amplitudes de déformation calculées classiquement sous un remblai ou un
radier, pour coller plus finement à la réalité des observations faites sur des ouvrages réels.
Références bibliographiques
Baguélin F., Jezequel J.F., Shielb D.H. (1978). The pressuremeter foundation engineering.
Transtech Publications.
Seed H.B., Idriss I.M. (1970). Soil modules and damping factors for dynamic response
analyses. Report EERC 75–29. Berkely. California.
Vucetic M., Dobry R. (1991). Effect of Soil Plasticity on Cyclic Response. ASCE. Vol.117
n° 1. Pp. 89-107.
7
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
1. Introduction
Modèle structures
Ouvrage à
concevoir
Modèle géotechnique
1
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
L’ouvrage étudié est une dalle de couverture de voies ferroviaires existantes dont la
construction s’inscrit dans le cadre de l’opération dite ATM (Paris 13e). La dalle est
amenée à supporter à terme des immeubles et des voiries avec une charge de service
estimée à 170 kPa environ. Le mode de fondation retenu est celui d’un groupe de 2 à 4
barrettes par point d’appui descendues au toit du Calcaire Grossier qui constitue ici
l’horizon porteur. Sous cet horizon, on rencontre une couche d’argiles (fausses glaises)
d’une épaisseur allant de 10 à 20 m selon les zones (Figure 2 – gauche). Ces conditions
ont justifié le recours à une modélisation numérique en éléments finis visant à apprécier
les tassements absolus et différentiels de la dalle, à court et à long terme. Les tassements
estimés sont de l’ordre de 2 cm pour un appui isolé dont 1,5 cm sont attribués à la couche
de fausses glaises. Les effets d’interaction entre fondations (propagation des tassements
au sein de la couche déformable) amplifient ce tassement d’un facteur pouvant atteindre
2,2. Le niveau de tassement global obtenu est en réalité proche de celui que l’on
obtiendrait en transférant la charge de 170 kPa directement au toit des fausses glaises.
Ces résultats ont ensuite été convertis en « raideur » équivalente par appui en écrivant
le rapport entre la charge appliquée et le tassement résultant. Les raideurs ainsi obtenues
ont permis d’alimenter le modèle traitant du comportement de la superstructure. La figure
2 (droite) présente la distorsion dans la dalle de couverture pour différentes situations.
~ 1/300
0.30%
Sans ISS (appuis rigides)
0.20% 1/500
0.15%
0.10% 1/1000
0.05%
0.00%
0 10 20 30 40 50 60 Distance (m)
La première situation (trait discontinu) est celle d’un modèle sans ISS mené en
négligeant la souplesse des fondations (appuis rigides), cela conduit à des distorsions
2
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
La poursuite du processus itératif présenté dans l’exemple précédent mettrait très vite en
évidence un lien de dépendance « apparente » entre la descente de charge et les
raideurs : les raideurs évoluent avec la descente de charge et ce en l’absence de toute
forme de non-linéarité propre au comportement du sol. Ce constat s’explique en réalité
par les effets d’interaction (ou effets de groupe) entre les fondations qui conduisent
mathématiquement à des raideurs apparentes dépendantes de la charge comme le
montre l’exemple schématisé dans la figure 4.
V1 V2
u1 = α11.V1 + α12.V2
L
u2 = α21.V1 + α22.V2
Milieu élastique
1 u V 1 u V
1 α11 α12 2 2 α 22 α 21 1
K1 V1 V1 K 2 V2 V2
3
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
structure d’être autonome dans la poursuite du processus itératif visant à ajuster les
raideurs au niveau de chaque point d’appui.
Modèle
géotechnique
n-1 n
Fi
Ki Modèle
ui structure
L’exemple qu’on propose de regarder à présent est celui d’un R+30 implanté dans un
environnement urbain dense et restreint. Ces conditions ont privilégié le choix d’un
système de fondation par micropieux au stade projet. La superstructure repose ainsi sur
quatre files de piédroits longitudinaux reposant chacune sur 3 à 5 files de micropieux.
L’emprise en plan de ces piédroits a été décomposée en 13 zones caractéristiques
comme le schématise la figure 6 ci-dessous.
Figure 6. Exemple d’un IGH sur micropieux - zonage sur le système de fondation.
4
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Matrice de souplesse
Modèle « super-structure »
« sol + fondation »
Une autre question souvent source de difficulté dans les échanges entre les bureaux
d’études géotechnique et structure est celle des termes couplés : couplage entre les
degrés de liberté d’un même point d’appui. L’exemple type est celui d’un pieu isolé sous
chargement transversal en tête (figure 8) : l’application d’une force provoque à la fois une
translation et une rotation en tête du pieu. De même pour l’application d’un couple. Il y a
donc couplage entre le degré de liberté en rotation et celui en translation. Assimiler la
réponse en tête d’un pieu à celle d’un couple de ressorts indépendants en
translation/rotation conduira nécessairement à une raideur apparente dépendante du
couple (T, M) et ce en dehors de toute non linéarité propre au comportement du sol. La
question se complique bien évidemment quand il s’agit non pas d’un pieu isolé, mais d’un
groupe de pieux ou de micropieux, éventuellement inclinés dans des directions variables,
et liaisonnés en tête par une semelle de répartition. Le problème est tridimensionnel, il y a
6 degrés de liberté et autant de termes couplés.
θ θ
y y
T M
Application Application
d’un effort d’un couple
T ρ1y ρ2θ
M ρ2y ρ3θ
Figure 8. Problématique des termes couplés – cas d’un pieu chargé transversalement.
L’exemple qui suit est une parfaite illustration de la problématique évoquée. L’ouvrage
étudié est un pont arc biais à structure mixte sur le canal de Saint-Denis dans le nord de
Paris (Figure 9). La structure du pont est amenée à supporter à terme deux voies
ferroviaires supplémentaires en élargissement d’un pont rail existant (pont arc en
maçonnerie). L’ensemble de l’opération s’inscrit dans le cadre du projet EOLE
(prolongement du RER E à l’Ouest de Paris). Le principe de fondation qui a été retenu est
5
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
celui d’un groupe de plusieurs dizaines de micropieux injectés permettant la reprise d’une
résultante de charge inclinée à 45° par rapport à l’horizontale.
Modèle
Groupie+
dx dy dy
dz dz dx
CY CX CZ
KX KY KY
KZ KZ Kx
OXZ OYZ OXY
Figure 10. Matrice de rigidité d’un groupe de pieux – élimination des raideurs couplées par
un changement de repère (ou du point d’application).
6
95
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Pour des ouvrages reposant sur un système de fondation composé de longrines, radier ou
dallage, le géotechnicien est systématiquement confronté à la question du coefficient de
réaction à donner au structuriste. La problématique peut être illustrée à travers l’exemple
simple d’une poutre de roulement (figure 11), soumise à une charge mobile pouvant être
exercée en partie courante (situation 1) ou à proximité du bord (situation 2). L’exercice est
traité à l’aide d’un modèle Tasplaq (Cuira et al, 2008) qui permet de mener et de comparer
les deux types de modélisation : une, de référence, de type «radier sur sol multicouche »,
face à une autre de type « radier sur ressorts ».
Poutre en BA Q
E = 11 000 MPa
0,7 m Q L/2
Charge
0,5 m
répartie sur
1mx1m Situation 1
1m 1m 1m
50 m Sol homogène
E = 50 MPa
ν = 0,35 Situation 2
3m
Figure 11. Poutre de roulement – quel coefficient de réaction donner au « structuriste » ?
2000 200
Calcul sur massif X (m)
élastique E = 50 MPa 0
1500 0 10 20 30
Moment Mx (kNm/ml)
Moment Mx (kNm/ml)
7
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Figure 13. Tour Majunga – vue de la Tour en cours de construction (à droite) – répartition
des coefficients de réaction sous le radier issue d’un modèle Tasplaq (à gauche)
4 Conclusions
5 Références bibliographiques
Cuira F., Simon B. 2008, Modélisation 3D simplifiée d’une plaque sur sol multicouche
élastique, Revue Française de Géotechnique n° 124
Cuira F., Poulain J., Some practical considerations about Soil Structure Interaction, World
Nuclear Exhibition, le Bourget 2014
Lefevre C., Simon B. 2010, Tassements sous un IGH fondé sur radier, Colloque sur les
Immeubles de Grande Hauteur et Ouvrages Souterrains (CIGOS), Paris
Simon B., 1995, Commentaires sur le choix des coefficients de réaction pour le calcul des
écrans de soutènement, Revue Française de Géotechnique n°124
Vezole P. 1986, Interaction Sol-Structure, Méthode de calcul des pressions normales à
l’interface dans quelques cas courants. Annales de l’ITBTP, N°44
8
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – The kinematical approach of yield design theory is one rigorous framework to
use for assessing reliability of some widely used schemes of active or passive pressure
limit states against earth-retaining structures. Examples are given where some of those
approximations are quite pessimistic and others lie quite on the unsafe side.
1
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Figure 1. Frontière d’un bloc - succession d’arcs de spirale logarithmique de même pôle.
Pour une inclinaison fixée par rapport à la normale au parement, le profil limite de
pression dans un massif frottant est obtenu en recherchant la valeur maximale max d’une
surcharge triangulaire à appliquer dans un équilibre de poussée (Figure 2a, force de
gravité motrice) ou de butée (Figure 2b, force de gravité résistante) pour atteindre un
coefficient de rupture égal à 1. Les valeurs max peuvent être comparées aux valeurs
issues des tables de Kerisel et Absi (2003) pour les mêmes conditions limites. Le tableau
1, établi pour un angle de frottement = 30°, montre que les valeurs obtenues avec la
méthode du calcul à la rupture diffèrent de quelques pourcents seulement des valeurs
exactes établies numériquement. Les valeurs du coefficient de poussée sont toujours
2
99
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
inférieures à celles des tables, alors que celles du coefficient de butée sont toujours
supérieures. Ceci est conforme au caractère « par l’extérieur » de l’approche mise en
œuvre (surestimation de la charge de rupture du système).
Tableau 1. Comparaison des valeurs ka ou kp calculées aux valeurs des tables ( = 30°).
Poussée = 0 = +2/3 = +1 Butée = 0 = -2/3 = -1
ka (table) 0,333 0,300 0,308 kp (table) 3,00 5,30 6,50
ka (calcul) 0,333 0,300 0,305 kp (calcul) 3,00 5,34 6,93
Rapport 1,00 1,00 0,99 Rapport 1,00 1,01 1,07
L’écart relatif augmente avec la valeur absolue de l’inclinaison. Pour des inclinaisons
significatives, les mécanismes critiques s’écartent sensiblement du mécanisme plan ( =
0) associé au modèle de Rankine (applicable pour = 0) ou de celui résultant de la
juxtaposition d’un équilibre de Rankine et d’un équilibre de Boussinesq dans la solution
des tables (correspondant à ≠ 0 dans le cas particulier examiné).
Figure 2. Détermination des profils limites de poussée et butée ( = 30°, /= +1 et -1).
On s’intéresse aux états de poussée dans un milieu purement cohérent, ce qui est le cas
lorsque le sol concerné révèle un comportement non drainé, caractérisé par un couple de
valeurs cu ≠ 0 et u = 0. Dans le modèle de Rankine, la résistance au cisaillement du sol
est mobilisée dans deux familles de plans conjugués inclinés à 45° par rapport à la
verticale. La hauteur maximale d’un talus vertical non soutenu est alors Hc,Rankine = 4cu/(,
poids volumique du sol). Tout talus vertical de hauteur supérieure doit être soutenu en
exerçant un effort Pa = ½ H2 – 2cuH. Ce résultat peut être retrouvé par le calcul à la
rupture en limitant la recherche à des blocs délimités par un segment de droite (θmax = 0).
En étendant la recherche à des arcs de spirale quelconque, le calcul à la rupture conduit à
une valeur plus faible de la hauteur critique Hc,rupture = 3,83 cu/γ pour un arc de spirale
d’angle au centre (θmax = 30°).
Si on construit le diagramme des contraintes normales p à exercer sur le talus vertical,
sous la profondeur Hc,rupture pour obtenir en tout point F = 1 on obtient une distribution qui
dépend à la fois du découpage et du choix de la valeur p adoptée en Hc. Cette distribution
s’écarte de celle, triangulaire, fournie par le modèle de Rankine : pRankine = H – 2cu qui
n’est retrouvée que sous la double condition consistant à limiter la recherche à des
spirales max = 0 d’une part et à conduire une recherche algébrique de p depuis le sommet
du talus d’autre part. Alors la pression p qui donne F = 1 pour H < Hc est négative et
représente un effort de « déconfinement du talus ». La pression p devient positive pour H
> Hc. Ceci illustre le caractère peu physique et réducteur de la démarche par laquelle le
modèle de Rankine peut être retrouvé. A l’inverse la démarche appuyée sur le calcul à la
rupture, permettant de construire pas à pas, un profil de contrainte p tel que p soit nul
3
100
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
La norme écrans (NF-P 94-282) exclut l’utilisation des modèles élastiques pour
représenter l’action d’un talus et suggère la méthode de Houy comme alternative (Figure 4
- gauche). Celle-ci consiste à définir les profondeurs z1 et z2 entre lesquelles la poussée
(inclinaison ) est interpolée linéairement entre la poussée d’inclinaison sous un sol
horizontal placé en pied du talus et celle sous un sol horizontal placé au sommet du talus.
Dans le cas d’un sol frottant (angle ) et d’un écran situé directement au pied (d1 = 0) d’un
talus de grande largeur (d2 très grand) et de pente uniforme , la construction du
diagramme de poussée implique implicitement que le coefficient de poussée apparent
ka*(, ) est relié à celui sous une surface horizontale ka() par la relation suivante :
Cette géométrie particulière permet de comparer les valeurs ka* obtenues selon la
méthode de Houy aux valeurs exactes trouvées dans les tables et également à celles
qu’établit le calcul à la rupture selon la démarche déjà décrite (Figure 4 – droite).
d 1 d 2
H
aq = kaZ
Z 1
Z 2
aq = ka(Z + H)
4
101
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Le calcul à la rupture peut également servir d’outil pour intégrer l’effet d’une surcharge
localisée sur le terrain aux diagrammes limites de poussée/butée. La puissance du calcul
à la rupture réside dans sa capacité à traiter aisément de configurations quelconques de
stratigraphie et de chargement sur le terrain. La figure 5 propose une comparaison avec
les approches analytiques fournies dans la norme écrans (NF P 94 282 – Annexe D) et
dérivées des théories d’élasticité et de plasticité (pour le cas d’un sol homogène).
Le calcul à la rupture établit un diagramme de poussée limite additionnelle Δp
d‘amplitude (~ 0,31q) et de résultante (~ 0,58qB) très voisines de celles issues de la
théorie de plasticité. Il montre en revanche que l’effet de la surcharge intervient à partir
d’une profondeur plus importante de la surface. On note par ailleurs que le recours à la
théorie d’élasticité dans le cas étudié conduit à des résultats exagérément optimistes.
poussée additionnelle Δp/q
0.00 0.05 0.10 0.15 0.20 0.25 0.30 0.35
0
Approche élastique
2 Approche plastique
calcul à la rupture
4
6
profondeur (m)
10
12
14
Approche Approche 16
élastique plastique B = d = 5 m, φ’ = 30°, δ/φ=0
18
Figure 5. Butée sous une risberme – mécanismes critiques - comparaison au cas d’un sol
Des risbermes sont souvent aménagées au pied d’un soutènement dans l’objectif
d’améliorer la butée mobilisable. Le calcul à la rupture permet d’évaluer la valeur limite de
la butée, comme les valeurs p(zi) d’une surcharge polygonale appliquée dans le plan de
l’écran, telle que le coefficient de rupture soit égal à 1 à chacune des profondeurs zi.
L’exemple de la Figure 6 montre que le profil de butée issu du calcul à la rupture s’inscrit
entre ceux associés à un sol horizontal placé au sommet ou au pied de la risberme.
Dans le cas particulier étudié, le diagramme est proche de celui qui serait obtenu en
considérant le talus unique de même pente moyenne que la risberme ( = 16°) ; il se situe
nettement sous celui calculé par l’approche élastique en assimilant la risberme à une
surcharge négative de Boussinesq appliquée au niveau supérieur de la risberme. Le
5
102
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calcul à la rupture constitue bien une méthode plus adaptée qui surmonte les
insuffisances des modélisations de type élastique lorsque celles-ci sont utilisées pour
représenter des talus ou des risbermes.
Figure 6. Butée sous une risberme – mécanismes critiques - comparaison au cas d’un sol
horizontal, d’un sol incliné (pente moyenne) ou d’un calcul élastique.
On étudie le cas d’un écran de palplanches fiché dans un sol limoneux renforcé par
inclusions métalliques. Les inclusions sont supposées travailler exclusivement en
cisaillement. La démarche présentée précédemment pour l’évaluation de la butée limite à
l’aide du calcul à la rupture peut être reconduite ici en intégrant les termes résistants
apportés par les inclusions. L’évaluation de ces termes résistants pour chaque
mécanisme examiné se base sur la méthode dite du « multi-critère » (Schlosser, 1982).
La Figure 7 présente le résultat obtenu et illustre l’effet bénéfique du renforcement par
inclusions qui se reflète dans l’augmentation de la butée limite disponible sur la hauteur de
la fiche. L’amélioration de la butée limite a une conséquence directe sur la limitation des
déformations et des sollicitations comme l’illustre l’analyse de l’équilibre local de l’écran
par un modèle aux coefficients de réaction (Figure 7 – centre et droite).
Inclusions Moment
Φ500 mm déformée 0,6M0 M0
fléchissant
e = 6 mm
S235 MPa
Z = ‐10.00 Z = ‐10.00
Figure 7. Calcul d’une fouille renforcée par inclusions rigides – Calage de la butée limite
(gauche) – déformée de l’écran (centre) – sollicitations dans l’écran (droite)
La situation est celle d’un rideau de palplanche situé sous un quai de type danois. Le
talus surmontant l’écran est soumis au marnage : il est découvert à marée basse et
immergé à marée haute (Figure 8). Dans le sol peu perméable et déformable (alluvions
argileuses) les pressions interstitielles ne peuvent pas suivre les variations du niveau
imposées par le marnage. Ces conditions transitoires peuvent être décrites en écrivant
que la variation de pression u par rapport à la situation haute est égale en tout point du
6
103
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Figure 8. Coefficients de poussée effective sur un écran placé en pied d’un talus soumis à
la marée (Sol c’ = 0, ’ = 30°, ’ = 2/3, hauteur talus 3,3 m, hauteur écran 9 m).
H ϕ1, c1 FH
2c
W + FV
δ
ϕ2, c2
P
Mononobe-Okabe Calcul à la rupture
7
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Mécanisme en arcs
de spirale (θ = 35°)
340.00 NGF
Mur en sol renforcé
Mécanisme
Sables argileux plan (θ = 0°)
334.00
cu = 30 + 3z
φ’ = 35° kh = 0,15
c‘ = 5 kPa
kv = ±0,075
φ’ = 35°
c‘ = 10 kPa Pad = 980 kN/ml / θ = 35 °
320.00 Pad = 660 kN/ml / θ = 0 °
Substratum
molassique Calcul mené
Poussée avec 1,25 à
dynamique sur
tan(φ’) etdu
l’arrière 1,40 sur cucloué
massif
Figure 10. Poussée dynamique à l’arrière d’un mur soutenant un terrain hétérogène
3. Conclusions
4. Références bibliographiques
Coussy O., Salençon J. (1979) Analyse de la stabilité des ouvrages en terre par le calcul à
la rupture Annales des Ponts et Chaussées, 4e trimestre 1979.
Cuira F. (2015) Apports de l’ingénierie géotechnique dans la conception parasismique des
ouvrages – 9e Colloque national de l’AFPS – Marne-la-Vallée.
Kerisel J., Absi E. (2003) Tables de poussée et de butée des terres. Presses de l’Ecole
Nationale des Ponts et Chaussées, Paris.
Okabe, S. (1924): General theory on earth pressure and seismic stability of retaining wall
and dam. Journal of the Japan Society of Civil Engineering 10:6, 1277-1323.
Salençon J. (1983) Calcul à la rupture et analyse limite. Presses de l’Ecole Nationale des
Ponts et Chaussées, Paris.
Schlosser F. (1982) Behavior and design of soil nailing. Proc. of Symposium on Recent
Developments in Ground Improvement Techniques, Bangkok, pp. 399-413.
Simon B. (2006) Applications du calcul à la rupture aux ouvrages de soutènements.
Compte-rendu Symposium international ELU – ULS, LCPC, Paris.
8
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1 1 1 1
Trong Vinh DUONG , Yu-Jun CUI , Anh Minh TANG , Jean-Claude DUPLA , Nicolas
2
CALON
1
Ecole des Ponts ParisTech, U.R. Navier/CERMES, France
2
French railway company (SNCF), France
ABSTRACT – The hydraulic behavior of an interlayer soil taken from Sénissiat was
investigated. Different fines contents were considered and wetting-drying cycles were
applied to the soil specimens. Results suggest that the unsaturated hydraulic conductivity
is mainly governed by fine particles through suction effect. By contrast, in saturated state,
the hydraulic conductivity is mainly governed by the water transfer through macro-pores.
1. Introduction
Many railway lines over the world have been in operation for more than one hundred
years. In France, the conventional lines represent 94% of the whole railway network. As
opposed to the new lines, the conventional ones were constructed by direct installation of
ballast onto sub-grade without any separation layer. Over years of operation and with the
increasing traffic, load, and speed of train, there are more and more problems related to
loss of stability and strength of substructure. A number of studies have been conducted to
assess the state of substructure and to develop adequate maintenance methods (Trinh
2011; Duong et al. 2013; Cui et al. 2013). It was found that one of the particularities of
conventional substructure is the presence of a soil layer namely interlayer that has been
created mainly by inter-penetration of ballast and fine particles of sub-grade.
In France, it has been decided recently to renew the conventional railway network.
During the renewal, the interlayer will be kept as part of the substructure thanks to its high
3
mechanical resistance related to its high dry unit mass (2.4 Mg/m at the Sénissiat site,
according to Trinh et al. 2011) reached by natural dynamic compaction corresponding to
the circulation of trains. However, the mechanical behavior of interlayer soil can show
large variability, depending on the proportion of fine particles contained in it. A number of
studies (Babic et al. 2000; Pedro 2004; Naeini and Baziar 2004; Kim et al. 2005; Verdugo
and Hoz 2007; Cabalar 2008; Seif El Dine et al. 2010; Ebrahimi 2011; Anbazhagan et al.
2011; Trinh et al. 2012) showed that the mechanical behavior of soil containing a large
proportion of fines is strongly influenced by the water content. As the water content
changes are governed by the hydraulic behavior of soil, it appears important to assess the
influence of fine particles content on the hydraulic behavior of interlayer soil.
1
106
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
In this study, laboratory tests were performed using a large-scale infiltration column
(300 mm in diameter) and a small-scale infiltration column (50 mm in diameter), and the
instantaneous profile method was used to determine the hydraulic conductivity of soil.
Both wetting and drying paths were performed and different fines contents were
considered: natural interlayer soil (ITL0), natural interlayer soil with 10% sub-grade added
(ITL10), fine-grained soil prepared by passing ITL10 through a 2 mm sieve (Fines). The
results enable the assessment of the effects of fine particles and wetting/drying cycles.
The soils (both the interlayer soil and sub-grade) were taken from the railway site
Sénissiat (North-West of Lyon, France). Mineralogy analysis reveals that the interlayer soil
is a mixture of materials that come from the construction and maintenance (broken
stones, gravel, sand, etc) of tracks, the aging process of track components and the sub-
grade. It also showed that the fine particles in the interlayer soil mainly come from the
sub-grade. The main geotechnical properties of interlayer soil and sub-grade are
presented in Table 1. The results show that the sub-grade is high-plasticity silt. More
details about the characterization of the interlayer soil can be found in Trinh et al. (2011).
Table 1: Properties of the soil studied
Soil Properties Value
3
Interlayer soil (ITL0) s (particles smaller than 2 mm) 2.67 Mg/m
3
s (particles larger than 2 mm) 2.68 Mg/m
d10 0.01 mm
d30 5 mm
d60 30 mm
liquid limit wL (smaller than 100 μm) 40.2%
plasticity index Ip (smaller than 100 μm) 11.3%
Subgrade (Fines to liquid limit wL 57.8%
create ITL10) plasticity index Ip 24.1%
In order to study the effect of fines contents on the hydraulic behavior of interlayer soil,
a quantity of sub-grade representing 10% interlayer soil by dry mass was added into the
interlayer soil to form a soil with a higher content of fines: ITL10. The grain size distribution
curves of the natural interlayer soil (ITL0) and ITL10 are presented in Figure 1.
100
90 ITL10
80 ITL0
Fines
70
Percentage finer (%)
60
50
40
30
20
10
0
10-3 10-2 10-1 1 10 102
Figure 1: Grain size distribution curves
Grain sizeof ITL0, ITL10 and Fines
(mm)
2
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To better evaluate the effect of fines on the hydraulic behavior of interlayer soil, the
hydraulic conductivity of pure fine particles was also determined. For this purpose, ITL10
was sieved at 2 mm to obtain the fine part (namely Fines). The grain size distribution
curve of Fines is also presented in Figure 1.
The interlayer soil was tested in a large-scale infiltration column (Figure 2). The column
(300 mm in diameter and 600 mm in height) is equipped with five water content sensors
(TDR1 to TDR5) and five tensiometers for measuring pore-water pressure (T1 to T5)
arranged at various elevations along the column (h = 100, 200, 300, 400 and 500 mm
from the bottom of the soil specimen). The working pressure range of the tensiometers is
from 100 kPa to -85 kPa. The accuracy of the TDR used is ± 2% and that of the
tensiometer is ± 0.5 kPa. At each instrumented height, as the area occupied by the
sensors is just 6.8% of the total apparatus section area, the influence of the sensors
installation on water transfer is expected to be insignificant.
For the ITL10 specimen preparation, water and fine particles were added to the dry
natural interlayer soil to reach the target water content and fine particles content, and a
large mixer was used to homogenize the material. For the ITL0 specimen preparation, only
desired quantity of water was added to the dry natural interlayer soil. After mixing, the wet
materials were stored in hermetic containers for at least 24 h for moisture
homogenization. Soil compaction was conducted using a vibrating hammer in six layers of
0.10 m each at a dry unit mass of 2.01 Mg/m 3. Prior to compacting the subsequent layer,
a TDR probe and a metal rod of 25 mm diameter were placed on the compacted layer.
Once the soil specimen was prepared, water was injected from the bottom and it flowed
out from the outlet after about half an hour. After saturation of the sample, the metal rods
were removed and the tensiometers were installed. This protocol was adopted to avoid
damaging the tensiometers during the compaction and also any cavitation due to possible
high suction in the column. More details about the large-scale infiltration column can be
found in Duong et al. (2013).
The infiltration tests were conducted in two wetting/drying cycles. After installation of
the tensiometers, the saturation of soil column was completed (Saturation 1). This wetting
stage was followed by a draining stage (Drainage 1). Water was allowed to drain out
through the bottom valves by keeping a constant water level at the bottom of soil sample
3
108
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using an external water source. The first wetting/drying cycle ended by a stage of
evaporation (Evaporation 1) where the top cover of the column was removed to allow soil
water evaporation. A fan was used to accelerate the evaporation process. The
evaporation stage ended when the suction value indicated by tensiometer T5 (h = 500
mm) was about 60 kPa (higher suction would lead to cavitation). A second wetting-drying
cycle was applied following the same procedure (Saturation 2, Drainage 2 and
Evaporation 2). Before the second drainage, the hydraulic conductivity in saturated state
was also measured by applying a constant water head of 0.61 m. The hydraulic gradient
was equal to 1. According to Tennakoon et al. (2012), any hydraulic gradient smaller than
4 can be considered as being low enough to ensure the Darcy’s flow. Note that the
experimental procedure with saturation from the bottom and evaporation from the top is
also recommended in an ASTM standard (ASTM 2010). During the measurement of
hydraulic conductivity under saturated condition, the volume of water injected increased
3
linearly with a rate of 50 cm per minute.
The unsaturated hydraulic conductivity of Fines was determined using a small-scale
infiltration column of 50 mm in diameter and 200 mm in height (Munoz et al. 2008).
Suction measurements were performed by four high-capacity tensiometers (Cui et al.
2008) installed at 40, 80, 120 and 160 mm height from the base of the sample. The
accuracy of this tensiometer is ± 1 kPa. The soil was statically compacted in the column in
four layers of 50 mm each. Once the compaction was completed, the tensiometers were
installed.
The dry unit mass and water content of Fines were taken equal to those of fine
particles contained in the sample of interlayer soil. These two parameters can be
calculated as follows:
M s, f M s M s ,b (1 m) dV (1 m) d s ,b
d , f (1)
Vf V Vs ,b V
m
dV s ,b m d
s ,b
Mw M sw w
wf (2)
M s , f M s M s ,b 1 m
where M, Mw, Ms are the total mass, mass of water and mass of solid particles,
respectively; V, Vw, Vs are the total volume, volume of water and volume of solid particles
respectively; ρd, ρs are the dry unit mass of the specimen and unit mass of solid particles,
respectively; the subscripts f and b stand for particles smaller and larger than 2 mm,
respectively; m is the percentage of particles larger than 2 mm.
Based on the grain size distribution curve, a value m = 0.67 was obtained. From Eqs
(1) and (2), a value of 1.33 Mg/m3 was obtained for the dry unit mass of Fines.
The test procedure followed for the small-scale infiltration column was akin to that for
the large-scale one. After the suction stabilization, the sample was saturated from the
bottom (Saturation 1). After completion of saturation, an external water source was
connected to the bottom in order to ensure a constant water level after the drainage. The
top cover was then removed allowing water evaporation from the soil surface (Evaporation
1). When suction at 160 mm reached about 400 kPa, Evaporation 1 was stopped to avoid
cavitation of the tensiometers. A second wetting-drying cycle was applied by following the
same procedure as in the first cycle (Saturation 2 and Evaporation 2).
Unlike the large-scale column where both suction and water content were monitored,
the small-scale column has only suction monitored. To obtain the water content changes
during infiltration, the soil-water retention curve (SWRC) was needed. This was done
4
109
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
The obtained hydraulic conductivities of ITL0 and ITL10 are presented in Figure 3. In the
-5
saturated state, the two soils have almost the same value: 1.6710 m/s for ITL10 and
1.7510-5 m/s for ITL0. Both values are lower than the critical value proposed by Selig and
Waters (1994) for the railway substructures. In unsaturated state, even the data are
scattered for the two soils, an identical trend can be identified: the hydraulic conductivity is
decreasing with the increase of suction. Moreover, the average value for ITL10 is slightly
higher than that for ITL0, suggesting a slightly greater hydraulic conductivity for ITL10.
1E-4
ITL0 - Saturated state
1E-5
Hydaulic conductivity (m/s)
1E-7
1E-8
1E-9
1E-11
0.1 1 10 100
Figure 3: Comparison of hydraulic conductivity
Matric suctionbetween
(kPa) ITL0 and ITL10
The results of hydraulic conductivity of Fines are shown in Figure 4, including the
hydraulic conductivity measured at saturated state by applying a constant water pressure
of 0.7 kPa: 2.610-6 m/s. Albeit the large data scatter, a clear trend can be observed: as
for the natural interlayer soil, the hydraulic conductivity increased when the suction
decreased.
It is worth noting that the results obtained for the two drying paths are quite similar. The
same conclusion can be drawn for the two wetting paths.
5
110
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1E-5
Saturated state van Genuchten's model
wetting path
1E-6
Brooks-Corey's model
1E-9
1E-10 1. Wetting 1
2. Drying 1
3. Wetting 2
1E-11 4. Drying 2 Brooks-Corey's model
drying path
1E-12
0.1 1 10 100 1000
In Figure 5, the hydraulic conductivity of ITL10 and Fines is plotted versus suction. It can
be observed that in unsaturated state the wetting and drying curves of the interlayer soil
are quite close to those of Fines, suggesting that the hydraulic conductivity of the
interlayer soil is mainly governed by the hydraulic conductivity of the fines contained in it.
In other words, in unsaturated state, water transfer in the interlayer soil takes place mainly
through the network of pores between fine particles, coarse elements like ballast behaving
as inert materials. By contrast, in saturated state, a value of 1.67×10 -5 m/s was obtained
for ITL10, higher than the value for Fines (2.6×10-6 m/s). This difference is considered as
being significant because as opposed to the determination of unsaturated hydraulic
conductivity, the determination of saturated hydraulic conductivity can be deemed
accurate. The higher value for ITL10 can be explained as follows: the macro-pores in ITL10
are larger than those in Fines and water flow in saturated state took place mainly through
macro-pores. Thereby, the water flow mechanism in saturated state is different from that
in unsaturated state.
1E-4
ITL10 - Saturated state
van Genuchten's model
1E-5 Fines - Saturated state wetting path
1E-6
Hydaulic conductivity (m/s)
Brooks-Corey's model
1E-7 drying path
van Genuchten's model
1E-8 drying path
1E-9
1E-12
0.1 1 10 100 1000
6
111
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
From a practical point of view, Figure 5 shows that to determine the unsaturated
hydraulic conductivity of interlayer soils, it is not necessary to use large-scale
experimental devices to match the soil grain size; smaller devices can be used to
determine their hydraulic conductivity by testing the fine particles only, provided that
equivalent dry density is accounted for. This is however not valid for saturated state.
4. Conclusions
Infiltration tests were performed on the interlayer soil (ITL0) and its derived soils - adding
10% of sub-grade to form ITL10 and sieving ITL10 at 2 mm to form Fines. Two
wetting/drying cycles were applied for each test. The obtained results allowed the effect of
fine particles on the water retention capacity and hydraulic conductivity of interlayer soil to
be analyzed.
The effect of wetting/drying cycles on hydraulic conductivity was found negligible - the
results of the first cycle are quite similar to those of the second cycle, suggesting an
insignificant microstructure change by wetting/drying cycles.
Hysteresis exists for both the soil water retention curve and the hydraulic conductivity
changes with suction. The wetting process was found to be much faster than the drying
process, and the hydraulic conductivity during wetting is always higher than that during
drying. This can be explained by the effect of ink-bottle and the difference between the
water transfer through the network of macro-pores and micro-pores.
Adding 10% fine particles does not induce significant changes in hydraulic conductivity.
In saturated state, the hydraulic conductivity of natural interlayer soil is 1.7510-5 m/s,
while the value of the soil with 10% fines added is 1.67×10 -6 m/s. In unsaturated state,
even though the results are little scattered, the results of ITL10 are within the variation
range of the results of ITL0. However, it is worth noting that the mean value of ITL10 is
slightly greater than that of ITL0.
The results of unsaturated hydraulic conductivity curves of ITL10 and Fines showed a
good agreement, regardless of the drying or wetting paths. This suggests that water
transfer in the unsaturated interlayer soil takes place mainly through the network of pores
between fine particles, coarse elements like ballast behaving as inert materials. On the
contrary, in saturated state, a higher value was obtained for ITL 10, suggesting that in this
case the hydraulic conductivity is mainly governed by the water flow through macro-pores.
Thereby, the water flow mechanism in saturated state is different from that in unsaturated
state. From a practical point of view, this finding shows that to determine the unsaturated
hydraulic conductivity of interlayer soils, a device as small as the small-scale infiltration
cell can be employed by testing the fine particles only, provided that equivalent dry density
is taken into account. However, this is not valid for the determination of saturated
hydraulic conductivity.
5. References
7
112
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
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8
113
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – Dans cet article nous présentons le Grizzly 3®, pénétromètre dynamique
DPSH à énergie variable assisté par ordinateur et permettant de mesurer une courbe
charge-enfoncement en pointe pour chaque impact du mouton. L'application des
méthodes d'analyse développées à partir du Panda 3® permet de déterminer la
résistance en pointe dynamique (q d ) et pseudo statique (q s ), le module d'élasticité (E kd P3)
pénétrométrique, la vitesse des ondes de compression (V p P3) et le coefficient
d'amortissement du sol (J s ). L'asservissement de l'énergie de battage, permet d'adapter
automatiquement l'énergie de battage en fonction de la raideur du sol rencontré et
d'améliorer ainsi la sensibilité de mesures réalisées en sols meubles.
1. Introduction
Bien qu'en France, environ 75% des fondations soient dimensionnées sur la base du
pressiomètre et le reste à partir du CPT, l'essai de pénétration dynamique n'en est pas
moins intéressant. En effet, à l'exception des quelques pays d'Europe, cet essai est la
technique d'auscultation la plus utilisée à travers le monde. Son usage concerne non
seulement la reconnaissance géotechnique, mais aussi le contrôle d'ouvrages en terre et
le dimensionnement de fondations.
Toutefois, les pénétromètres dynamiques présentent différents inconvénients. En effet,
on peut constater qu'il s'agit d'une technique qui n'a pas su intégrer les avancées
technologiques des capteurs et des chaînes d'acquisition associées. De même,
l'interprétation et l'exploitation de la valeur la plus significative, la résistance de pointe q d ,
demeurent largement empiriques.
Par ailleurs, le caractère fortement dynamique des pénétromètres lourds est considéré
comme un désavantage important pour l'auscultation de sols meubles ou saturés.
Depuis plus d'une vingtaine d'années maintenant, Sol Solution et l'Institut Pascal de
Clermont-Ferrand travaillent ensemble afin d'améliorer la technologie, l'interprétation et
l'exploitation du pénétromètre dynamique. Les travaux réalisés autour du pénétromètre
1
114
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Panda® (Gourvès, 1991) et du Panda 3® (Benz, 2009) ont permis de montrer que l'on
peut aller beaucoup plus loin dans l'interprétation d'un tel essai.
Dans cet article nous présentons le Grizzly 3®, pénétromètre dynamique DPSH à
énergie variable assisté par ordinateur et permettant de mesurer une courbe charge-
enfoncement en pointe pour chaque impact du mouton. L'application des méthodes
d'analyse développées à partir du Panda 3® permet de déterminer les résistances en
pointe dynamique (q d ) et pseudo statique (q s ), le module d'élasticité pénétrométrique
(E kd P3), la vitesse des ondes de compression (V p P3) et le coefficient d'amortissement du
sol (J s ). L'asservissement de l'énergie de battage, permet d'adapter automatiquement
l'énergie de battage en fonction de la raideur du sol rencontré et d'améliorer ainsi la
sensibilité des mesures réalisées en sols meubles.
Ce modèle propose une option, sur le pénétromètre dynamique lourd Grizzly® (Benz et
al. 2012), qui permet d’adapter automatiquement l’énergie de battage du marteau en
fonction de la compacité du sol lors de la réalisation d’un sondage.
H4
H3
H2
H1
2.1. Principe
2
115
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Comme le montre le tableau 1, les 4 hauteurs de chute disponibles ont été calculées pour
correspondre aux énergies de battage ramenées à la surface de la pointe selon la norme
européenne (ISO 22476-2), des pénétromètres DPL, DPM, DPH, DPSH (respectivement
Dynamic Penetrometer Light, Medium, Heavy, Super Heavy).
Par ailleurs, nous avons conçu une tête de mesure équipée des différents capteurs
permettant d'adapter la technologie et le principe de mesure du Panda 3® (Benz, 2009)
au cas des pénétromètres lourds. L’ensemble ainsi constitué est le pénétromètre
Grizzly 3®, permettant d'ausculter des formations superficielles jusqu'à des profondeurs
de 10 à 15m.
Le principe de l'essai Grizzly 3® consiste à mesurer, dans la tête de mesure la
variation de déformation ε(t) et d'accélération a(t) entraînée par le passage de l'onde de
compression créée par l'impact. Pour chaque coup de marteau, après découplage des
ondes descendantes et remontantes ε d et ε r , on calcul l'enfoncement s p (t) et la force F p (t)
résultante en pointe lors de l'enfoncement de la pointe. En faisant certaines hypothèses
simplificatrices (Escobar, 2015), il est possible de tracer la courbe charge-enfoncement
dynamique (σ p -s p ) pour chaque impact du mouton (figure 2).
4.5
4.0
Contrainte en pointe, σp (MPa)
Rs
3.5 A
3.0
2.5
2.0
1.5
PC Grizzly 1.0
3®
0.5
se B smax
0.0
0 5 10 15 20
Tête de mesure -0.5
Grizzly 3® Enfoncement en pointe, Sp (mm)
3
116
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Une synthèse des paramètres exploités à partir de l’analyse des signaux enregistrés lors
du battage est présentée dans ce qui suit.
∆qd π d p 1
= (1 − µ 2 )
p3
Ed ' (1)
∆s p 4 k M
∆ω
K dP 3 = 2π (2)
∆M
P3
E Kd =
(1 − µ ) K
2
P3
(3)
φp d
4
117
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
1 − 2µ P3
VsP 3 = Vp (4)
2(1 − µ )
A la fin d'un sondage réalisé au Grizzly 3®, les résultats obtenus pour chaque impact, et
donc pour chaque courbe σ p -s p obtenue, sont présentés en fonction de la profondeur (z)
sous forme de pénétrogrammes tel que présenté dans la Figure 4.
Afin de montrer l’intérêt de cette nouvelle technique d’auscultation, nous avons réalisé
des essais in situ, permettant de tester la sensibilité du système de battage à énergie
variable et d’obtenir ainsi la courbe charge-enfoncement et son exploitation.
Dans ce cadre, nous avons eu la possibilité de réaliser des essais expérimentaux sur la
commune de Cournon-d'Auvergne (63). L’intérêt de ce site pour notre étude est lié
principalement aux caractéristiques géomécanique variables des sols rencontrés. En
effet, des études géotechniques préalables ont révélé trois horizons géotechniques:
Formation « 1 » - Remblais et terre noires moyennement fermes (z = 0 - 3m)
Formation « 2 » - Colluvions argileuses, localement sableuses peu fermes (z = 3 - 11m)
Formation « 3 » - Marnes et marnes argileuses, compactes (z > 11m)
Les mesures acquises par la tête de mesure ont été enregistrées en continu. Pour
chaque impact, nous avons calculé la courbe charge-enfoncement ainsi que les
paramètres extraits de cette courbe.
5
118
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Marnes
12.0 12.0 12.0
qd qs Ekd Vp Vs
14.0 14.0 14.0
6
119
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
4. Conclusions
Cet article a présenté un nouveau type de pénétromètre dynamique lourd intégrant deux
aspects novateurs. Tout d’abord un système de battage à énergie variable s’adaptant
automatiquement à la résistance du sol rencontré et permettant ainsi d’obtenir un plus
grand échantillonnage de mesures notamment dans les sols de faible portance et une
meilleure sensibilité du signal enregistré aux variations du sol. Par ailleurs, cet essai
intègre une tête de battage équipée de capteurs permettant de mesurer la variation de
déformation ε(t) et d'accélération a(t) entraînée par le passage de l'onde de compression
créée par l'impact. Ce système permet d’obtenir une courbe charge-enfoncement
dynamique (σ p -s p ) du sol pour chaque impact du mouton. A partir de cette courbe,
plusieurs paramètres caractéristiques du sol traversé peuvent être analysés et leur
évolution en fonction de la profondeur mesurée.
Le présent travail a fait l’objet du dépôt des brevets WO 124426 du 29 Aout 2013 et EP
2963184 du 03 juillet 2015.
5. Références bibliographiques
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in situ à l’aide d’un essai de chargement statique d’une pointe pénétromètrique, Revue
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l’Université de Grenoble, Grenoble, France.
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de Géologie de l’ingénieur, Bordeaux, France, pp 157-164.
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Robinet A. (2014). Détermination de la raideur dynamique des plateformes ferroviaires
à l’aide de l’essai pénétrométrique Panda 3®, 2ème Symposium International en
Géotechnique Ferroviaire, Marne la Vallée, France.
7
120
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
8
121
VARIATION DE LA PÉNÉTRATION DYNAMIQUE EN FONCTION DE
L'ÉTAT HYDRIQUE ET CORRÉLATIONS NOUVELLES
VARIATION OF THE DYNAMIC CONE PENETRATION DUE TO A VARIATION
OF THE MOISTURE CONTENT AND NEW CORRELATIONS
Matthias FERREIRA1, Benoît GIUDICELLI2
ABSTRACT - This study deals with the influence of the moisture content on the dynamic
cone penetration on the loam of the Nothern France. We propound to define two empirical
laws of the form qd,sat=f(wn, wn,sat, qd) inspired by the work of Freitag (1987) and Gress
(2015 and 2016).
1. Introduction
D'une manière générale, la plupart des régions du monde présente des cycles de
variations hydriques au cours du temps rendant impératif aux géotechniciens de se poser
la question de savoir ce que vaut le paramètre mesuré in situ : est-il dans des conditions
de saturation ? La valeur mesurée est-elle constante dans le temps ? A partir de quelle
profondeur les cycles de précipitations n'impactent plus l'état hydrique du sol ? L'objectif
de cette étude est de donner de nouveaux outils pour anticiper les effets de la saturation
et d'anticiper la dégradation de certaines valeurs mécaniques mesurées in situ. Nous
proposerons ici deux approches :
• approche inspirée des travaux de Freitag (Freitag, 1987) issus d'une étude
agronomique sur la circulabilité des champs cultivés,
• approche issue des travaux de Gress (Gress, 2015 et 2016).
122
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
site comme étant représentatif des limons des plateaux normands et de manière plus
générale des limons loessiques du nord de la France. On retient les paramètres principaux
suivants (Tableau 1) :
Ainsi, le protocole a été répété 32 fois sur les deux années d'expérience. Celui-ci a permis
d'établir les données brutes suivantes (Figure 1) :
123
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Sur ces quatre études, le contexte géologique est le même avec un limon en tête
comparable au limon de Saint Jacques Sur Darnetal (Tableau 2) :
Cela rejoint par ailleurs les caractéristiques établies par Leplat (Leplat, 1965) définissant
les limons loessiques du Nord de la France comme suit :
• %80µm compris entre 85 et 95%
• wL comprise entre 27 et 35% et IP compris entre 9 et 15.
Cela nous a permis de travailler sur la base de données suivantes dont la variation de
teneur en eau s'étale de 12,0% à 30,0% (Figure 2 et 3) :
124
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
125
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Le paramètre b apparaît ici constant alors que le paramètre a varie de 9,0 à 10,0 :
[
qd = e 9,0−0,09×wn ; e10, 0−0, 09×wn ] [qd en kPa, wn en pourcentage] (2)
Afin d'appréhender le paramètre a sur la population étudiée, nous proposons ci-après une
approche par statistiques inférentielles. Cela consiste à déterminer, pour un intervalle de
confiance donné, l'écart acceptable à la moyenne suivant les relations suivantes :
s
• IC = x ± t α . si n < 30, (3)
n −1;1−
2 n −1
Avec :
• IC : intervalle de confiance
• x : moyenne de la résistance en pointe dynamique pour une teneur en eau
donnée,
• s : écart-type,
• n : nombre d'éléments de la population,
• tn-1 : table de statistiques, nombre de Student
126
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
0 , 09×(wn − wn ,sat )
qd , sat = qd × e [qd en kPa, wn en pourcentage] (5)
On voit ici que le paramètre a variable n'intervient plus dans la relation (5).
Enfin en suivant les corrélations reliant la résistance en pointe dynamique avec d'une
part la pression limite et d'autre part la résistance au pénétromètre statique (Gress, 2012
et 2015) :
Pl = qd
* 0,8
(6)
Avec qd : résistance en pointe dynamique [kPa]
et Pl* : pression limite
qc = 0,83 × qd (7)
Avec qc : résistance en pointe statique
et qd : résistance en pointe dynamique
Nous obtenons les corrélations suivantes pour estimer les paramètres à saturation dans
des matériaux peu à moyennement plastiques :
0 , 072×( wn − wn ,sat )
Pl *,wn ,sat = Pl*,wn × e [Pl*en kPa, wn en pourcentage] (8)
0 , 09×( wn − wn ,sat )
qc , wn ,sat = 0,83 × qc , wn × e (9)
Les travaux de Gress (Gress, 2016) proposent une relation comme suit :
n
X 1 wn , 2
= (10)
X 2 wn ,1
127
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Figure 6 : loi de comportement inspiré des travaux de Gress, 2016 (abscisse wn(%) ;
ordonnée qd(MPa))
Nous obtenons un modèle satisfaisant pour n = 2,2 en calant le modèle sur la base des
bornes définies en (2) et en comparaison de la forme empirique retenue en (4), soit :
2, 2
qd ,1 w (11)
= n , 2
qd , 2 wn ,1
Les deux modèles présentés ci-avant dépendent d'un paramètre b et n que l'on peut
relier à l'argilosité du sol.
Pour les limons du Nord de la France, pour une VBS variant de 1,5 à 3,0, on calcule un
paramètre n variant de 3,4 à 3,7. Les deux modèles proposés précédemment convergent
128
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
vers des paramètres qualifiant un sol plastique à très plastique pour caractériser le
comportement des limons du Nord de la France.
Cela nous amène à conclure que seule l'argilosité ne saurait définir le comportement
des sols et que des paramètres tels que la densité et la granulométrie influent également
sur celui-ci. Notamment, les limons du Nord de la France ont la particularité d'avoir une
fraction à 2µm importante (20 à 30%) pour une argilosité faible à moyenne.
6. Conclusions
L'intérêt de cette étude est de donner aux géotechniciens des outils pour anticiper l'effet
de la saturation sur un paramètre mécanique que l'on aurait mesuré à un instant t. Cela
permettra, entre autre, d'assurer la pérennité des ouvrages géotechniques.
6. Références bibliographiques
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Journal of Terramechanics, volume 24, n° 1. p. 25-39.
• GRESS JC, 2012. Corrélations nouvelles pour améliorer la pertinence du
diagnostic géotechnique – Journées Nationales de Géotechniques et de Géologie
de l'Ingénieur 2012, Bordeaux.
• GRESS JC, 2015. Caractérisation en laboratoire et in situ des sols – 1er séminaire
international sur les routes et les matériaux routiers (RMR' 2015), USTHB Alger.
• GRESS JC, 2016. Avancées dans la caractérisation du comportement prévisible
des sols à risques de retrait gonflement par les essais en laboratoire et par les
mesures in situ – symposium géotechnique de Dakar.
• LERAT J., 1965, Limons et loess – exposé présenté aux journées de la géologie
Appliquée aux problèmes des Ponts et chaussées, organisées à Rouen les 12, 13
et 14 mai 1965.
• NF EN ISO 22476-2 , juillet 2005: reconnaissance et essais géotechniques – essais
en place – partie 2 - essai de pénétration dynamique dynamique.
129
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
1. Objectifs
Le Deep Soil Mixing est une technique permettant d’améliorer les caractéristiques
mécaniques ou hydrauliques d’un sol en le malaxant avec un liant hydraulique. Cette
opération de malaxage s’effectue in situ. Cette technique est applicable de manière
courante pour une large gamme de sols, allant des sables et graviers denses jusqu’aux
argiles molles et ce quel que soit leur degré de saturation mais doit faire l’objet d’études
spécifiques détaillées.
La technique du Deep Soil Mixing peut être subdivisée en deux méthodes : sèche et
humide.
La technique du Deep Soil Mixing peut être utilisée pour plusieurs types d’applications :
- Amélioration des caractéristiques mécaniques du sol, par la construction de
colonnes ou de panneaux permettant d’assurer des fonctions de reprise de charges
verticales, de reprise d’efforts de cisaillement ou encore de limitation de
tassements. Des fonctions de soutènement peuvent également être assurées, dans
certains cas ;
- Amélioration des caractéristiques hydrauliques des sols ou des ouvrages
géotechniques, par exemple par construction d’écrans de faible perméabilité
constitués de sol traité en place ;
- Traitement in situ des zones contaminées ou polluées.
Cette communication, issue des travaux entrepris au sein du Projet RUFEX, traite
spécifiquement des techniques de traitement visant à améliorer les caractéristiques
mécaniques ou hydrauliques des sols en place, qu’ils soient pollués ou non. Le sujet du
traitement des sols en vue d’une décontamination ou d’un confinement de la pollution
n’est pas abordé.
1
130
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
L'utilisation des sols en tant que matériaux constitutifs des ouvrages exécutés par la
technique du Soil Mixing implique une bonne connaissance des conditions géologiques et
géotechniques des sites. Cette connaissance est obtenue à l’aide d’investigations
géotechniques préliminaires adaptées au procédé.
Les investigations géotechniques doivent permettre entre autres :
- de caractériser géométriquement et physiquement les différentes couches des sols
en place,
- d’identifier le(s) niveau(x) des eaux souterraines,
- d’obtenir des échantillons de sols de chacune des couches traitées pour la
réalisation d’une étude de formulation en laboratoire.
Le rapport de sols doit contenir les informations permettant la classification des sols
suivant la norme NF P 11-300 (1992) :
- la teneur en eau massique des différentes couches de terrain (ISO/TS 17892-1),
- la répartition granulométrique (ISO/TS 17892-4),
- les limites d’Atterberg (ISO/TS 17892-12) (et plus particulièrement la limite de
liquidité (Szymkiewicz et al., 2013)) ou les valeurs au bleu VBS (NF P94-068),
- les informations sur la compacité (par exemple la masse volumique suivant la
norme ISO/TS 17892-2).
La connaissance de ces informations est importante pour la détermination des
quantités d’eau et de liant à incorporer notamment.
La réalisation d’essais de formulation en laboratoire nécessite d’avoir des échantillons
représentatifs des sols en place. En particulier, les prélèvements doivent concerner
séparément toutes les couches impactées par le traitement. Ces échantillons peuvent être
intacts ou remaniés.
Les échantillons de terrain doivent être :
- extraits dans l’emprise du projet (et identifiés par emplacement de prélèvement) ;
- représentatifs des couches de terrain à traiter ou à défaut de la couche définie pour
l’étude ;
- conditionnés après prélèvement dans des sacs ou récipients étanches et
conservés de manière à garder intactes les conditions hydriques du sol.
Les sols de nombreux sites ayant accueilli par le passé des activités industrielles sont
potentiellement contaminés par une grande variété de polluants (hydrocarbures,
composés organiques volatils, métaux lourds …). L’influence sur les caractéristiques des
sols après traitement est différente si les polluants sont intégrés directement aux
mélanges ou si la pollution affecte les sols traités après la mise en œuvre.
Compte tenu du nombre considérable de polluants, une reconnaissance de sols
poussée avec des analyses chimiques des sols et des eaux souterraines est nécessaire
lorsque le contexte suggère la présence d’une pollution sur un site.
Une étude spécifique du traitement en laboratoire s’impose pour chaque cas particulier.
2
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
L’agressivité des sols et des eaux souterraines peut être évaluée par rapport aux
valeurs limites définies dans la norme NF EN 206-1 (2004) pour les classes d'exposition
correspondant aux attaques chimiques sur les bétons.
La réalisation d’une étude de formulation est impérative dès lors qu’il existe un doute soit
sur le déroulement de la prise du mélange sol-liant, soit sur sa durabilité. Cette
recommandation s’applique notamment dès que l’on est amené à traiter des sols :
- partiellement ou totalement contaminés (hydrocarbures, sulfates, chlorures,
nitrates, COV…),
- contenant de la matière organique (limon ou argile organique, tourbes),
- en présence de conditions salines (eau de mer..).
Une étude de formulation est également nécessaire si le degré d’exigence en termes
de caractéristiques du matériau sol-ciment est très élevé. Par exemple, si on recherche
une résistance à la compression spécifique à un âge donné ou encore une perméabilité
très basse (k<10-8 m/s).
L’étude de formulation peut être facultative si l’entreprise peut justifier de suffisamment
d’expérience dans le même type de sols avec la même méthode de traitement, avec le
même liant.
Il est impossible de reproduire en laboratoire une technique de malaxage in situ
(Terashi 1997 ; Larsson 2005). La cinématique de malaxage et les conditions de cure sont
en effet très difficiles à simuler, et reproduire les deux en même temps en laboratoire
serait trop coûteux, surtout qu’il existe de nombreuses techniques et outils différents.
La réalisation de l’étude de formulation permet d’appréhender les effets et la
compatibilité de différents liants avec le sol à traiter et d’estimer les indices d’incorporation
pour atteindre le niveau de performance requis pour le projet.
Une étude de formulation consiste à :
- déterminer un dosage préliminaire correspondant à une formule choisie à priori
d’après l’expérience, sans étude de laboratoire spécifique ;
- ou à étudier en laboratoire les variations des performances mécaniques et/ou
hydrauliques du sol traité en fonction du dosage en liant hydraulique. Ce type
d’étude est réalisé en l’absence d’expériences dans des conditions géotechniques
et géologiques similaires. Pour ce faire, il y a lieu de retenir au minimum deux
valeurs de dosage encadrant un dosage préliminaire jugé le plus pertinent a priori ;
- dans certain cas, une étude de l’incidence des dispersions d’exécution sur les
performances mécaniques du sol traité est nécessaire. Dans ce cas, des
éprouvettes spécifiques sont confectionnées suivant les modalités supposées
reproduire les dispersions d’exécution généralement observées sur les chantiers.
Ces éprouvettes sont ensuite soumises aux essais de caractérisation utilisés pour
déterminer leurs performances mécanique et/ou hydraulique.
Les résultats de ces études permettent de retenir un dosage minimal et le cas échéant
de déterminer le surdosage permettant de compenser les dispersions d’exécution.
Il existe de nombreuses méthodes plus ou moins similaires pour la préparation
d’éprouvettes de sol traité en laboratoire. Ces différentes méthodes ont été recensées par
Terashi et Kitazume (2009).
Le protocole proposé ci-dessous s’inspire de ces protocoles et résulte des travaux
menés par Szymkiewicz (2011) et Guimond-Barrett (2013) dans le cadre du projet RUFEX
(2010-2014).
3
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
3.1. Matériaux
3.1.1. Sols
Les essais de laboratoire sont réalisés avec un ou plusieurs échantillons de sol prélevés
sur le site du projet. Une fois arrivé au laboratoire, l’échantillon de terrain doit être analysé.
Puis il doit être préparé : on sélectionne les échantillons adéquats pour l’essai en visant
à obtenir le sol le plus représentatif possible. Souvent, il s’agit soit de la couche de sol
pouvant poser le plus de problèmes potentiels ou soit de la couche de sol la plus
dimensionnante pour le projet.
Le matériau est homogénéisé et éventuellement écrêté de manière à être compatible
avec les moyens de malaxage utilisés et la dimension des éprouvettes choisies.
3.1.2. Liants
Le choix du liant dépend de la nature des terrains à traiter et des caractéristiques visées.
Généralement, la méthode du Deep Mixing est compatible avec de nombreux liants
comme les ciments, la chaux, le laitier, les cendres volantes ou les pouzzolanes.
Pour choisir le type de liant, on peut s’appuyer par exemple sur le tableau du SETRA /
LCPC (2000) qui donne l'adéquation des ciments courants avec différents sols désignés
conformément à la classification de la norme NF P 11-300 (1992).
Le guide EuroSoilStab (2002) donne également quelques indications sur le choix du
liant en fonction de la teneur en matière organique présente dans le sol.
Lors des essais laboratoire, le type de liant utilisé ainsi que sa provenance (usine de
fabrication) doivent être identiques à ceux qui seront utilisés pendant l’exécution.
Le dosage en liant (indice d’incorporation) est à définir en fonction de l’objectif visé, des
conditions hydriques et de la nature du sol à traiter.
3.1.3. Eau
L’eau utilisée pour les mélanges en laboratoire doit être similaire à celle disponible sur
chantier. Il peut s’agir d’eau du réseau ou d’une autre provenance, comme par exemple
de l’eau pompée dans une rivière, un étang ou un lac. Dans ce cas, il faut réaliser une
analyse chimique préliminaire avant utilisation sur site. Sur chantier, des précautions
doivent être prises pour maintenir l’eau de gâchage à une température correcte (ni trop
froide en hiver, ni trop chaude en été).
3.2. Matériels
3.2.1 Malaxeurs
Les mélanges sont réalisés à l’aide d’un malaxeur à mortier d'une capacité suffisante pour
mélanger un lot de sol avec le ou les liants considérés (5 litres minimum).
3.2.2 Moules
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Les quantités de sol, de liant et d’eau nécessaires sont préalablement calculées à partir
de la masse volumique sèche du sol à traiter et de l’indice d’incorporation visé. Les
masses requises pour chaque constituant sont pesées.
Le sol puis le liant (sous forme sèche ou humide) sont placés dans le malaxeur et
mélangés jusqu’à l’obtention d’un matériau visuellement homogène afin de limiter la
dispersion des résultats finaux. En général, un temps de malaxage de 10 minutes est
suffisant.
Le mélange sol-liant fluide est ensuite coulé dans des moules en 3 couches successives à
l’aide d’une main écope.
Après la mise en place de chaque couche, le matériau est piqué avec une tige en acier
ainsi que vibré manuellement en tapant légèrement le moule contre une surface
horizontale. La combinaison de ces 2 méthodes assure en effet les meilleurs résultats
((Kitazume et Nishimura, 2009) et (Marzano et al., 2009)). La réalisation du mélange et
des éprouvettes doit être complétée en moins de 30 minutes. Les éprouvettes sont
remplies jusqu’en haut, puis refermées, identifiées et stockées au laboratoire dans des
conditions thermiques et hydriques constantes.
Lors de la réalisation d’ouvrages en sols traités par Deep Mixing, il est indispensable de
mesurer et contrôler les paramètres opératoires sur la machine : en effet, les paramètres
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4.2. Prélèvements
Les essais de laboratoire sont effectués sur des éprouvettes prélevées sur chantier dans
le matériau à l’état frais ou par carottage à l’état durci.
Les échantillons sont prélevés à l’état frais (« wet-grab ») immédiatement après
l'exécution du traitement. Un dispositif d'échantillonnage est utilisé pour extraire le
mélange sol-liant à la profondeur visée. Le matériau frais est généralement versé dans
des moules cylindriques suivant une procédure identique à celle décrite au paragraphe
3.3.3. Les éprouvettes sont conservées à température constante (généralement 20°C)
dans l’eau ou dans une chambre humide à l’abri de la lumière.
Le prélèvement des rejets remontés en surface (spoil) lors du malaxage ne permet pas
d’obtenir d’échantillons représentatifs du matériau constituant le massif de sol traité. De
même, le prélèvement d’échantillons à l’état frais à faible profondeur n’est pas conseillé.
Pour les sols, il existe trois principaux types d’essais (NF P94-070) :
- non consolidé non drainé (UU),
- consolidé non drainé avec mesures de la pression interstitielle u (CU+u),
- consolidé drainé (CD).
Les essais UU permettent de mesurer des caractéristiques qui décrivent le
comportement mécanique à court terme des sols traités (Cu - u - Eu) tandis que les
essais CD permettent de déterminer des paramètres liés au comportement à long terme
(c’ - ’ - E’). L’interprétation des essais CU+u en contraintes totales et effectives permet
d’obtenir les deux types de caractéristiques (court et long terme).
6
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Deux types d’essais peuvent être effectués à l’aide d’un appareil triaxial cyclique (NF
EN 13286-7) :
- essai CCP : la contrainte axiale est cyclique sous une pression de confinement
constante,
- essai VCP : la contrainte axiale et la pression de confinement sont cycliques.
Les études de matériaux sous charges cycliques portent sur le comportement
réversible et sur les déformations permanentes.
La perméabilité k en m/s des échantillons est déterminée en se basant sur la loi de Darcy.
La porosité accessible n à l’eau est obtenue par pesage hydrostatique après saturation
sous vide pendant 24 heures et par la mesure de la perte d’eau après séchage de
l’échantillon dans une étuve à 105°C.
6. Discussion et perspectives
Ces recommandations non contraignantes doivent être vues comme un guide de bonne
conduite à suivre lors de tout chantier de Soil-Mixing, afin d’approfondir la connaissance
du matériau et de la méthode, notamment en matière de pollution et de durabilité. Les
perspectives du projet RUFEX sont l’élaboration de formulations de mélanges pour un
grand nombre de type de matériaux naturels et la rédaction de guides techniques sur le
renforcement par mélanges en place.
7. Références bibliographiques
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
AFNOR. (2003). EN 13286-43: Mélanges traités et mélanges non traités aux liants
hydrauliques - Partie 43 : méthode d'essai pour la détermination du module d'élasticité
des mélanges traités aux liants hydrauliques.
AFNOR. (2004). NF EN 13286-7. Mélanges avec ou sans liant hydraulique - Partie 7 :
essai triaxial sous charge cyclique pour mélanges sans liant hydraulique.
AFNOR. (2004). NF EN 206-1 Béton - Partie 1 : spécification, performances, production et
conformité.
AFNOR. (2005). NF EN 14679 :2005-09 Exécution de travaux géotechniques spéciaux –
Colonnes de sol traité.
ASTM. (1992). C 42-90. Standard test method for obtaining and testing drilled cores and
sawed beams of concrete, ASTM, U.S.A.
European-Standard 2005. Execution of special geotechnical works - Deep Mixing.
European Committee for Standardization (CEN) Brussels. Standard. NF EN 14679
EuroSoilStab. (2002). Development of Design and Construction Methods to Stabilise Soft
Organic Soils. Design Guide Soft Soil Stabilisation. European Commission, 95 pages.
Guimond-Barrett, A. (2013). Influence of mixing and curing conditions on the
characteristics and durability of soils stabilised by deep mixing. Thèse de doctorat
Université Paris Est.
ISO/TS 17892-2 (2004). Reconnaissance et essais géotechniques -- Essais de laboratoire
sur les sols -- Partie 2: Détermination de la masse volumique d'un sol fin.
ISO/TS 17892-1 (2005). Reconnaissance et essais géotechniques -- Essais de laboratoire
sur les sols -- Partie 1: Détermination de la teneur en eau.
ISO/TS 17892-4 (2005). Reconnaissance et essais géotechniques -- Essais de laboratoire
sur les sols -- Partie 4: Détermination de la granulométrie.
ISO/TS 17892-12 (2005). Reconnaissance et essais géotechniques -- Essais de
laboratoire sur les sols -- Partie 12: Détermination des limites d'Atterberg.
Kitazume, M. and S. Nishimura (2009). Influence of specimen preparation and curing
conditions on unconfined compression behaviour of cement-treated clay. Deep
Mixing'09, Okinawa.
Larsson, S. (2005). State of Practice Report – Execution, monitoring and quality control.
Deep Mixing '05, Stockholm, Sweden, 732-786.
Marzano, I. P., A. Al-Tabbaa and M. Grisolia (2009). Influence of sample préparation on
the strength of cement-stabilised clays. Deep Mixing’09, Okinawa.
RUFEX (2014). Deep Soil Mixing : Recommandations pour l’étude de formulation du
mélange, 17 pages (non encore publié)
SETRA / LCPC. (2000). Guide Technique Traitement des sols à la chaux et/ou aux liants
hydrauliques - Application en remblais et couches de forme.
Szymkiewicz, F. (2011). Evaluation des propriétés mécaniques du matériau Soil-Mixing.
Thèse de doctorat Université Paris-Est.
Szymkiewicz, F., Tamga, F-S., Le Kouby, A. & Reiffsteck, P. (2013), Optimization of the
strength and homogeneity of the deep mixing material by mean of the determination of
the workability limit and optimum water content, Canadian Geotechnical Journal 50,
1034-1043.
Terashi, M. (1997). Theme lecture: Deep mixing method - Brief state of the art. 14th
ICSMFE, Hamburg, 2475-2478.
Terashi, M., & Kitazume, M. (2009). Keynote lecture : Current Practice and future
perspective of QA/QC for Deep-Mixed ground. Proceedings of the Internation
Symposium on Deep Mixing and Admixture Stabilisation, May 19-21, Okinawa.
8
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – Dans le cadre de la réalisation du tramway T6, qui relie Chatillon à Viroflay en
région parisienne, une section souterraine a été réalisée compte tenu de la forte densité
urbaine de Viroflay. Ce chantier a été l’occasion de mettre en place deux procédés
innovants : d’une part un pavé au coulis non-armé auto-stable pour l’attaque du tunnelier,
et d’autre part des liernes métalliques cintrées dans les stations réalisées en taupe.
1. Introduction
Dans le cadre de la réalisation du tramway T6, qui relie Chatillon à Viroflay en banlieue
parisienne, compte tenu de la forte densité urbaine de Viroflay, une section souterraine a
été réalisée sous la ville.
Cette section comporte 2 stations ainsi qu’un puits d’entrée, et est réalisée avec un
tunnelier à pression de terre. Ce chantier a été l’occasion de mettre en œuvre deux
procédés constructifs innovants : un pavé au coulis auto-stable pour l’attaque du
tunnelier, et des liernes cintrées dans les stations.
Le puits d’entrée du tunnelier se situe dans la forêt de Meudon, dans les Sables de
Fontainebleau. Le front d’attaque doit répondre à 2 objectifs : offrir une surface plane
d’attaque pour le tunnelier, et permettre sa mise en pression progressive, la couverture de
terrains sur les premiers mètres étant très mince.
Le tunnelier ayant un diamètre de 9.20 m, il s’agit donc de réaliser un soutènement
d’une hauteur de 11.00 m, dans les sables de Fontainebleau, et dans le même temps
d’améliorer les caractéristiques de la couche de terrain située au-dessus du passage du
tunnelier, afin que celui-ci puisse entrer en pression.
La solution initialement prévue consistait en la réalisation d’une paroi moulée pour le
soutènement, armée en fibres de verre afin de permettre le passage du tunnelier. Il était
également prévu un traitement de terrain par injections en surface pour améliorer les
caractéristiques des sables de Fontainebleau.
La solution alternative retenue était la réalisation, par substitution complète du terrain,
d’un pavé au coulis sans armature et auto-stable de 6m d’épaisseur et 11.00 m de
hauteur, qui présentait l’avantage de répondre aux 2 objectifs.
1
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
La paroi moulée qui borde l’entrée du tunnelier a été conservée car elle constitue le
soutènement latéral définitif du puits d’entrée.
Notons qu’à l’arrière du pavé de coulis un maillage au coulis a été réalisé afin de
permettre la mise en pression progressive du tunnelier.
La justification du pavé au coulis est menée en 3 étapes qui sont détaillées par la suite.
2
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La poussée des terres maximale que devra reprendre le bloc de coulis est calculée à
l’aide du logiciel PARIS, logiciel de calcul interne Solétanche-Bachy pour les calculs aux
coefficients de réaction.
Le terrain est constitué des Sables de Fontainebleau dont les caractéristiques sont
indiquées dans le tableau 1. On considère une inclinaison de la poussée de 2/3.
Le profil considéré est détaillé dans la figure 3, avec notamment la présence d’un
important talus en tête et une nappe hydrostatique à 8m de profondeur par rapport à la
plateforme.
La poussée maximale pmax calculée avec les hypothèses exposées précédemment est
égale à 133 kPa. En considérant les caractéristiques géométriques du pavé, D = 14.2m et
H = 6.0m, on calcule les contraintes maximales de compression et de cisaillement dans la
voûte à partir des formules des tubes épais (1) et (2).
3
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
On obtient alors les contraintes maximales suivantes : max = 640 kPa et max = 160
kPa.
On recherche une résistance caractéristique à la compression RC avec une sécurité
telle que :
RC > 2 max = 1.3 MPa
RC > 10 max = 1.6 MPa
Le coulis doit donc avoir une résistance caractéristique à la compression RC ≥ 1.6 MPa.
L’état limite ultime de compression du coulis est vérifié avec le même niveau de sécurité
que s’il s’agissait d’un béton. En effet conformément à l’Eurocode 2 Partie 1-1 et en
considérant comme permanente la pression des terres « p » on doit vérifier l’inégalité (3).
1.35· < RC / 1.5 (3)
2.2.3. Reprise des efforts par le massif de terrain autour de la paroi moulée
On doit vérifier que le terrain situé autour de la paroi moulée, devant le pavé de coulis,
peut reprendre les efforts de poussée ramenés par la voûte inscrite dans le pavé au
coulis.
L’intégrale de la poussée sur toute la hauteur du pavé de coulis est calculée à l’aide du
logiciel PARIS, elle vaut P = 760 kN/ml.
On peut donc déterminer l’effort global R apporté par la voûte, indiqué sur la figure 2. Il
vient R = P·Rmoyen avec Rmoyen = 12.7m. On obtient donc R = 760·12.7 = 9650 kN.
Cet effort global R se décompose en un effort normal N repris par compression dans le
terrain et un effort tangentiel T pour lequel on considère de manière sécuritaire qu’il est
repris uniquement par le frottement latéral du terrain sur la paroi moulée (voir figure 2).
On calcule , l’inclinaison de l’effort global par rapport à l’axe de la paroi moulée
comme indiqué sur la figure 2, au moyen de la relation (5). Il s’agit là de l’angle le plus
défavorable car il maximise l’effort tangentiel T.
On obtient = 56°. On en déduit les valeurs de l’effort normal N = R·sin = 9650·sin(56°)
= 8000 kN ainsi que de l’effort tangentiel T = R·cos = 9650·cos(56°) = 5400 kN.
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La reprise de l’effort normal N par compression dans le terrain est justifié de facto par la
vérification du non-poinçonnement du terrain, voir §2.2.2.
On détermine l’effort tangentiel maximal pouvant être repris par frottement latéral le
long de la paroi moulée, Q, en considérant un linéaire de 10m de paroi, une fiche paroi à
la cote 114.00 NGF, un frottement limite qs = 80 kPa, estimé selon les règles en vigueur,
et une diffusion à un angle de 35° dans le sol (= angle de frottement du terrain), comme
indiqué sur la figure 4. On calcule Q = 5540 kN. On vérifie bien que Q = 5540 kN > T =
5400 kN.
2.3. Conclusion
En termes de coût cette innovation a permis de s’affranchir d’un pan entier de paroi
moulée, et notamment de son ferraillage en fibres de verre. Ce dispositif auto-stable a par
ailleurs permis d’éviter la mise en place d’un système d’appuis provisoires ce qui permet
de réaliser une économie non négligeable.
Cette absence d’appuis est également un atout car elle permet de s’affranchir des
problématiques d’encombrement au niveau du front d’attaque du tunnelier.
En termes de délai la réalisation d’un pavé au coulis est beaucoup plus rapide que la
réalisation de la paroi moulée (moins profond, pas d’équipement, etc…).
On économise par ailleurs la démolition de la paroi moulée, le coulis étant beaucoup
plus facile et rapide à démolir que le béton armé de fibres de verre.
Des injections initialement prévues étant remplacées par le traitement du terrain au
coulis, on réalise un seul ouvrage au lieu de deux, ce qui permet une large optimisation
du projet initial, tant en coût qu’en délai.
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Les travaux de terrassement des stations ont été réalisés sous dalle afin de maintenir la
circulation en surface. En phases travaux les parois moulées des stations étaient
appuyées au fur et à mesure des terrassements par la dalle de couverture en tête ainsi
que deux lits d’appuis provisoires inférieurs.
Les appuis provisoires sont constitués de butons métalliques traversant associés à des
liernes métalliques devant la paroi afin de garantir l’appui sur l’ensemble des cages
d’armature.
3.1. Problématique
Les travaux de terrassement étant réalisés en taupe, la présence d’une ouverture dans la
dalle de couverture est nécessaire. La traversée de cette trémie par un buton étant
interdite, ses dimensions importantes ont pour conséquence d’augmenter l’espacement
entre les deux butons adjacents à la trémie, comme on peut le voir sur la figure 6.
La mise en place d’une lierne droite s’est avérée impossible en raison du type et du
nombre de profilés qu’il aurait fallu mettre en place. Il a donc été décidé de réaliser une
lierne cintrée, en forme d’arc. Notons que les butons appuyant la lierne cintrée ont été
précontraints afin de permettre leur décharge avant la dépose.
6
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3.2. Fonctionnement
7
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3.4. Conclusion
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4. Références bibliographiques
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ABSTRACT – The activity of construction generates on the one hand, the exhaustion of
the natural aggregate layers which force to seek new sources of provisioning, on the other
hand, the accumulation of the quantity of waste of construction, which can be estimated at
million tons per annum in the countries of the world in particular in Algeria, the recycling of
these materials already engaged in the sector of public works is the most promising
solution.
Using recycled materials, beyond the economic interest that it provides, presents other
advantage such as the preservation of natural resources.
This work constitutes an experimental contribution to the study of the durability of
various materials coming from the demolition of the building (concrete, brick and breeze
block) for their use in the infrastructures of the flexible pavements.
The primary results obtained are extremely encouraging for maximum incorporation of
recycled materials, in the body roads
1. Introduction
Chaque année les activités du Bâtiment et des Travaux Publics produisent plus de 100
millions de tonnes de matériaux de démolition et de déblais, qui dans le cas général sont
des déchets inertes. Leur réutilisation dans un contexte d’économie de la ressource
naturelle a vite été considérée comme une priorité pour les acteurs des Travaux Publics :
maîtrises d’ouvrage, maîtrises d’oeuvre, entreprises de BTP, carriers…. l’utilisation de tels
matériaux dits recyclés offre plusieurs avantages :
Ces matériaux granulaires recyclés sont issus de chantiers de démolition de BTP, dits
« bétons et produits de démolition recyclés » ou « grave recyclée ». Ils peuvent se
substituer aux matériaux naturels en techniques routières à l’issue d’un processus
d’élaboration spécifique.
Les matériaux issus du recyclage peuvent, selon leurs caractéristiques, être considérés
comme des matériaux de terrassement, ou comme des granulats pour chaussée. Pour
1
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
cela ils doivent satisfaire aux exigences d’élaboration et de définition de leur « gisement
», terme originellement utilisé pour les matériaux naturels. [1]
L’objectif Cette étude expérimentale est d’étudier le comportement mécanique et la
durabilité des matériaux recyclés utilisés en couches d’assises des chaussées souples, et
d’analyser les phénomènes et les mécanismes qui se produisent à travers :
- La nature des granulats de recyclage, la granulométrie, l’état de compacité des
matériaux.
Les produits de recyclage sont de natures différentes allant de graves non calibrées aux
granulats classés tels que sables et gravillons.
On peut définir cinq Graves de Recyclage, GR0 à GR4 (tableau1). Leur caractérisation
est faite à partir des normes NF P 11-300, XP P 18-545, NF EN 13242 et NF EN 13285.
[2] [3] [4] [5].
Tableau 1 . Caractéristique des graves de recyclage. [1][6]
Référence à la NF P 11-300 XP P 18-540 et NF P 98-129 (GNT A)
norme F 72 F 71
Catégories de GR0 GR1 GR2 GR3 GR4
graves de
recyclage.
Granularité Non calibré 0/D 0/D 0/D 0/D
D≤ 80 mm D≤ 31,5 mm D≤ 20 mm D≤ 20 mm
Dureté Non spécifié LA≤ 45 LA≤ 45 LA≤ 40 LA≤ 35
MDE≤ 45 MDE≤ 45 MDE≤ 35 MDE≤ 30
LA+MDE≤ 80 LA+MDE≤ 65 LA+MDE≤ 55
Propreté Non spécifié ES non ES ≥ 50 ES ≥ 50 ES ≥ 50
spécifié
Teneur en Selon ≤ 0,7% ≤ 0,7% ≤ 0,7% ≤ 0,7%
Sulfate utilisation
3. Domaines d’emploi
Les matériaux définis ci-dessus peuvent être utilisés en constructions routières pour
réaliser les remblayages divers, les couches de forme et les assises de chaussées.
Ces graves peuvent contenir une petite proportion de plâtre qui vise à limiter la
fragmentabilité du matériau. Elles sont inutilisables en couche de forme mais leur emploi
est possible en remblai.
Comme les graves GR0 cette catégorie peut être employée dans les remblais et les
couches de forme en particulier lorsque les graves GR0 ne peuvent pas être utilisées.
Leur emploi en assises de chaussées est possible, soit sous forme de graves non
traitées soit après traitement aux liants hydrauliques. Les spécifications relatives aux
possibilités ou aux conditions d’emploi de ces graves sous forme brute sont données
2
148
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4. METHODOLOGIES EXPERIMENTALES
Dans cette partie expérimentale nous avons procédé à une identification complète des
matériaux pour la détermination de leurs caractéristiques physiques et géotechniques
puis nous avons procédé à la réalisation des essais destinés à étudier les
caractéristiques mécaniques des granulats.
Nous avons ramené des blocs de béton, de brique et de parpaings issus d’une
démolition d’une vieille construction.
Ces blocs, en leur état initial, contiennent des impuretés de toute nature (le fer, le bois,
le plastique, le sol). Nous avons donc procédé à l’enlèvement de toutes les substances
non désirées qui peuvent polluer et affecter les caractéristiques des granulats produits.
Les blocs ont été soumis au concassage afin d’obtenir les différentes classes
granulaires dont la dimension maximale des gros grains est de 31,5 mm.
Après le concassage des blocs, les granulats produits ont été soumis au séchage à
l’étuve à la température de 105 °C, ensuite nous avons réalisé une série d’essais
d’identification.
3
149
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Les caractéristiques granulométriques obtenues montrent que les trois échantillons ont
une granulométrie étalée, cela nous a permis de choisir toutes les classes
granulométriques que nous avons utilisé par la suite.
Les résultats obtenus pour les trois matériaux donnés par le tableau 4.
Les résultats Nous permis de dire que les matériaux étudiés sont dits non plastiques et
ne contiennent pas de fines argileuses.
5. ESSAIS MECANIQUES
4
150
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Dans notre étude, les courbes Proctor obtenues (figure 2) ont une allure aplatie, cela
s’explique par le fait que nos matériaux sont peu sensibles à l’eau.
Les trois échantillons présentent des valeurs de densité humide maximales
rapprochées et avoisinante de 2 % (valeur recommandée par le guide des terrassements
routier GTR) ce qui caractérise une bonne compacité, néanmoins l’échantillon de brique
présente une densité légèrement petite par rapport à celle des deux autres échantillons,
cela s’explique par le poids léger de ce matériau, ainsi que la forme particulière de ses
grains.
5
151
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Quant à la teneur en eau optimale, elle est plus élevée pour cet échantillon, ce qui
montre que les débris de brique absorbent une quantité importante d’eau pour obtenir une
meilleure compacité de ce matériau. Il est clair que les débris de béton présentent les
meilleures caractéristiques au compactage.
L’indice CBR est une caractéristique qui dépend de l’énergie de compactage, de la
nature du matériau et de sa teneur en eau. De nombreuses recherches ont montré que
l’indice CBR croit avec l’augmentation de l’énergie de compactage Il est d’autant meilleur
que la teneur en eau est optimale. [12]
Les résultats trouvés indiquent une portance satisfaisante de nos matériaux, pour leur
utilisation dans le corps de chaussée. Il est évident que les débris de brique présenteront
une portance moins élevée par rapport aux deux autres échantillons, du fait qu’ils
présentent une mauvaise compacité.
Cet essai permet de mesurer les résistances combinées à la fragmentation par chocs
des boulets et à l’usure par frottements réciproques des éléments d’un granulat.
6.2. Essai Micro Deval : (NF EN 1097-1) [14]
Cet essai permet de mesurer la résistance des granulats à l’usure par frottement.
Les résultats des deux essais sont donnés dans le tableau.
6
152
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On constate une corrélation d’un aspect particulier entre les essais de dureté et de
durabilité, en effet les matériaux présentant les résistances mécaniques les plus élevées
sont les matériaux les plus résistants à l’action de l’eau, ce sont les matériaux ayant la
compacité la plus forte.
L’échantillon de brique est caractérisé par une forte résistance au choc, à l’usure et à
la fragmentation dynamique, cela est du à la dureté de ce matériau sachant qu’il est
produit à des pressions et des températures très élevées.
La résistance mécanique des granulats dépend essentiellement des forces de liaisons
interparticulaires et assez peu de la dureté des particules. Le parpaing est caractérisé par
une résistance médiocre au choc et à la fragmentation dynamique, ces essais font donc
intervenir la notion de fragilité qui caractérise ce matériau, elle est due à sa structure très
poreuse et à son hétérogénéité. [12]
7. Conclusion
A travers tous les essais effectués on constate un lien direct entre la résistance
mécanique, la dureté et la durabilité des matériaux étudiés. En effet, les débris de brique
dont les granulats sont relativement durs présentent une meilleure réponse aux cycles du
point de vue résistance mécanique et durabilité. De même, les débris de parpaing dont
les granulats sont relativement tendres, présentent la plus faible résistance et des taux
d’écrasement les plus importants, c’est donc le matériau le moins durable.
Les résultats obtenus sur ces matériaux dont les performances sont considérables par
rapport aux granulats naturels de point de vu de dureté et durabilité, résistances et
épaisseurs des couches, dont son utilisation dans le domaine routier permis de recycler
ces déchets industriels, de diminuer la pollution et d’utiliser un minimum de produits
nobles nécessitant une énergie d'exploitation importante et une économie sur les couches
de surface réalisées avec des matériaux onéreux (bétons bitumineux).
5. Références bibliographiques
[1] IDRRIM Institut Des Routes, des Rues et des Infrastructures pour la Mobilité N°22 -
CLASSIFICATION ET AIDE AU CHOIX DES MATERIAUX GRANULAIRES RECYCLES -
FEVRIER 2011 PAGE 3 ET 8.
[2] Guides Techniques et Études Générales Élaborés par le CTTP, Ministère des travaux
publics Algérie.
7
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8
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
ABSTRACT – Energy retaining walls are subjected to temperature changes that can lead
to i) additional displacements, ii) additional structural forces and iii) and evolving of
geotechnical resistances. After modelling of a typical configuration to assess the specific
behaviour of theses structures, design rules are proposed.
1. Introduction
1
155
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
2. Problématique
2.1 Réglementation
2
156
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3
157
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
L'état de contraintes initiales est généré en utilisant le coefficient de pression des terres
au repos fourni par la formule de Jaky (procédure K0). Une représentation globale du
modèle (de dimensions 50 x 100 m) et du maillage (éléments triangulaires à 15 nœuds,
1043 éléments, 8796 nœuds et 12516 points de Gauss) est reportée sur la Figure 2.
e th
ε = ε +ε (1)
εlth = αT ΔT (2)
εVth = 3α T ΔT (3)
4
158
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
4. Résultats et analyse
B3 σ v (x1 ) σ v (x2 )
M= (4)
12 x1 x2
5
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6
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
7
161
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
5.2 Justification
Dans un second temps, les résultats de la modélisation permettent de justifier l'ouvrage
sous chargement thermique. L'idée est ici de suivre les même règles (même vérifications
- en apportant une attention particulière aux problématiques d'étanchéité le cas échéant -,
même facteurs partiels de sécurité, etc.) que pour les écrans de soutènement classiques.
Afin de justifier l'ouvrage, les résultats obtenus lors de la phase de modélisation
précédente peuvent être considérés comme les valeurs caractéristiques de l'effort
thermique et introduites dans les diverses justifications (Habert et Burlon, 2012).
6. Conclusion
7. Références bibliographiques
8
162
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
ABSTRACT – This study presents a new method for determining the loading of irregular
mine pillars. We show, through a comparison with the results obtained by using the
traditional tributary area method, the advantages of using this method regarding the
stability assessment of existing mines and the design of future underground exploitations.
1. Introduction
La stabilité des mines souterraines exploitées par la méthode des chambres et piliers
représente un enjeu majeur pour les exploitants de minerai mais également pour les
communes situées à l’aplomb d’exploitations abandonnées. En effet, la détérioration
progressive de la roche située à proximité des zones exploitées peut mener à un
affaissement, parfois rapide, de la surface topographique.
La stabilité des mines repose majoritairement sur la capacité des piliers laissés en
place à soutenir la sollicitation verticale à laquelle ils sont soumis sous l'effet du poids du
recouvrement. Traditionnellement, les piliers sont considérés comme stables lorsque le
rapport résistance/contrainte verticale moyenne (Facteur de Sécurité : FS) est
significativement supérieur à 1. De nombreux travaux ont été consacrés à l'étude de la
résistance des piliers mais beaucoup moins l'ont été à l'étude de leur chargement rendant
la détermination du dénominateur du FS relativement incertaine. Encore récemment, la
principale méthode de détermination du chargement vertical des piliers (théorie de l’aire
tributaire) n'était valable que dans le cas de piliers de dimensions uniformes. Afin de
maitriser les performances des piliers, les exploitations modernes se font donc
généralement par panneaux constitués de piliers de production de géométrie régulière.
Cependant, les panneaux sont souvent séparés les uns des autres par des piliers
barrières de plus grandes dimensions dont l’effet sur le chargement des piliers de
production est difficilement déterminable à partir des méthodes traditionnelles.
Tout d’abord, nous évoquerons succinctement deux méthodes générales permettant
d’estimer le chargement des piliers, puis nous présenterons une méthode plus récente qui
est avantageuse pour des piliers aux dimensions irrégulières. Nous rappellerons ensuite
brièvement comment peut être estimée la capacité portante d’un pilier. Enfin, nous
verrons dans quelles mesures la nouvelle méthode du calcul du chargement des piliers
peut être utile pour estimer l’état de stabilité d’une mine abandonnée ou pour
dimensionner de nouvelles exploitations à partir du facteur de sécurité FS.
1
163
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
(1)
En théorie, une valeur de FS > 1 doit garantir la stabilité des piliers. Cependant, il
existe en pratique des piliers auxquels une valeur élevée du facteur de sécurité est
attribuée et qui s’effondrent tout de même. Il est donc plus pertinent d’évaluer la stabilité
des piliers selon une approche basée sur le risque (Salamon et al., 2005).
À partir des FS attribués à aux piliers d’une base de données, la probabilité de rupture
associée à chaque valeur de FS peut être estimée à partir de la distribution cumulée des
FS attribués aux piliers instables d’une base de données (Salamon et al., 1998).
Appliquée à la base de données de piliers de charbon utilisée par Salamon et Munro
(1967), cette méthode attribue une probabilité de rupture inférieure à 1 % à un FS = 1,6,
c’est pourquoi il avait été suggéré qu’une valeur de 1,6 devait être recherchée dans le
cadre d’un bon dimensionnement. Les valeurs recommandées dans la littérature sont
variables en fonction des bases de données et du degré de sécurité recherché mais
restent assez cohérentes dans différents contextes. Elles varient souvent entre 1,5 et 2.
2
164
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
(2)
Le taux de défruitement r correspond au rapport d’une section excavée par une section
totale (excavée + piliers) calculé sur une certaine surface horizontale. Dans le cas de la
théorie de l’aire tributaire initiale, cette surface correspond à l’aire tributaire (définie
précédemment) du pilier considéré. Dans le cas de la méthode de Poulsen (2010) r se
calcule à l’intérieur d’une surface d’influence circulaire centrée sur le pilier considéré et
dont le rayon est une fonction quadratique de la profondeur à laquelle il se trouve (voir
Abel, 1988). Plus le pilier considéré est profond, plus sa surface d’influence est grande et
plus le nombre de piliers enveloppés dans le calcul du taux de défruitement est important.
On parle d’un taux de défruitement en « champ proche ».
À l’échelle d’une mine, r indique le pourcentage d’extraction de minerai dans le
gisement. Cet indice est donc à la fois un indicateur du chargement des piliers et de la
productivité d’une mine. C’est la raison pour laquelle il est presque universellement utilisé.
Une nouvelle méthode analytique de calcul du chargement de piliers irréguliers vient
d’être proposée par Hauquin et al. (2016). Elle prend en compte à la fois le taux de
défruitement local rL autour d’un pilier et le taux de défruitement total rt de la mine. Pour
ce faire, le concept de taux de défruitement relatif rrel a été introduit :
(3)
(4)
permettait de décrire adéquatement la contrainte verticale moyenne des piliers dans des
configurations géométriques aléatoires et pour des profondeurs et des largeurs
d’exploitation variées. Il a été suggéré que les coefficients B et C devaient être
décomposés de la manière suivante :
(5)
Une étude numérique de sensibilité a permis de montrer que, dans des configurations
minières courantes avec des taux de défruitement totaux compris entre 30% et 75%, des
3
165
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
(6)
Avec une erreur commise par rapport aux résultats numériques d’environ 1,5% en
moyenne avec un écart type de l’ordre de 3,5% la fonction quadratique du taux de
défruitement relatif s’avère être plus précise que les deux méthodes préexistantes dans le
cas d’un milieu aux propriétés mécaniques homogènes mais également lorsque le rapport
de module d’Young entre les piliers et la roche encaissante est compris entre 0,16 et 6.
(7)
Pour des piliers « côtes » infiniment longs, Hedley et Grant (1972) utilisent les
coefficients : K = 1, = 0,5 et = 0,75. Pour des piliers carrés de calcaire de bonne
qualité, Roberts et al. (2007) utilisent les valeurs: K = 0,65, = 0,30 et = 0,59.
4
166
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
pilier. Ces contraintes moyennes sont comparées à celles obtenues par les méthodes de
l’aire tributaire ainsi que par la fonction quadratique du taux de défruitement relatif
récemment développée. Les résultats sont présentés en Figure 2a.
Les résultats issus des deux méthodes de calcul suivent une même tendance. En effet,
les piliers les plus chargés le sont quelle que soit la méthode utilisée (idem pour les piliers
les moins chargés). Cependant, la méthode de l’aire tributaire surestime les fortes valeurs
de contrainte par rapport aux résultats numériques. Si on admet que ces derniers sont les
plus représentatifs, la fonction quadratique offre une meilleure estimation du chargement
des piliers et ne présente pas de tendance à surestimer ou à sous-estimer les contraintes.
Connaissant la largeur et la hauteur des piliers, et en admettant que la résistance en
compression de la roche UCS = 100 MPa, on peut estimer la capacité portante des piliers
modélisés à partir d’une équation empirique de résistance. Utilisons à titre d’exemple
l’Eq. 7, avec les coefficients appropriés, dont le modèle réalisé respecte les conditions
d’application (l/h < 3). À partir des capacités portantes, deux FS sont estimés pour chaque
pilier en utilisant respectivement la méthode de l’aire tributaire et la fonction quadratique
pour estimer leur chargement (résultats en Figure 2b). En admettant qu’un facteur de
sécurité de 1,8 doit être recherché, interprétons les résultats suivant deux indicateurs : le
nombre de piliers ayant un FS <= 1,8 et le FS moyen de tous les piliers.
Gravité
(9,81 m/s2)
200 m
Chambres
n°1 … n°19
50 m Piliers
-50
-50 6,0
(a) -45 5,5
(b)
-45
5,0
-40
-40 4,5
-35
4,0
-35 Résultats numériques
-30 3,5 Aire tributaire
Fonction quadratique
Aire tributaire
3,0
Résultats numériques
Fonction quadratique
-25 -30
Fonction quadratique
2,5
-20 Aire tributaire
-25 2,0
-15
1,5
-10 -20 1,0
0 5 10 15 20 0 5 10 15 20
-15
-10
Figure 2. Chargement (a) et facteur de sécurité FS (b) des piliers modélisés.
0 5 10 15 20
Bien que les deux méthodes produisent des résultats significativement différents en
termes de contraintes pour les piliers les plus chargés, les différences sont assez peu
marquées en termes de facteur de sécurité (dans les conditions du modèle réalisé). Les
5
167
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Le choix de la méthode utilisée pour estimer le chargement des piliers peut également
avoir une influence significative sur le dimensionnement d’une future exploitation. Afin de
mettre ce point en évidence, considérons un projet de mine fictif, en trois dimensions,
contraint par certaines limites de nature géométrique, comme cela pourrait être le cas
d’un véritable projet :
On souhaite exploiter une mine, à une profondeur H, constituée de m panneaux
identiques et séparés par des piliers barrières de largeur B afin d’isoler mécaniquement et
de protéger les différents panneaux. Chaque panneau comprend de petits piliers de
production de largeur p, de hauteur h fixée et de section carrée. On fixe la longueur totale
d’un panneau et du pilier barrière adjacent L, la largeur d’un panneau L1 ainsi que la
largeur des chambres c à l’intérieur desquelles doivent circuler les engins (Figure 4).
En raison de la géométrie imposée, on peut montrer que le nombre de chambres dans
la longueur de la mine n s’obtient par la résolution de :
(8)
(9)
(10)
6
168
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
FS > 1,8 pour les piliers de production. Une étude de sensibilité sur B et rt, dont les
résultats sont présentés en Figure 3, a été effectuée afin de répondre à cette question.
(a) (b)
L1 = 100 m
rt = 0,53 B = 200 m
c = 10 m p = 13 m
Conception optimale
Fonction p = 11 m
quadratique
rt = 0,58
Figure 4. Vue de haut sur les panneaux, à l’échelle, permettant d’obtenir un facteur de
sécurité de 1,8 pour les piliers de production, en fonction de la méthode utilisée.
Les résultats de l’étude de sensibilité sont influencés par une interaction complexe
entre tous les effets que peut avoir la variation de géométrie de la mine sur la résistance
et le chargement des piliers. Il est donc difficile de les interpréter exhaustivement.
Cependant quelques tendances importantes peuvent être mises en évidence.
La Figure 3a montre que, toutes choses étant égales par ailleurs, plus la largeur des
piliers barrières est importante plus le facteur de sécurité est faible pour un taux de
défruitement donné car la largeur des piliers diminue. On voit également que plus le taux
de défruitement est élevé, plus le nombre de piliers augmente mais plus ils sont petits
(Figure 3b). Ceci entraîne globalement une diminution du facteur de sécurité à mesure
que rt augmente indépendamment de la méthode d’estimation du chargement utilisée.
Cependant, pour une largeur donnée B des piliers barrières, la méthode de l’aire
tributaire, qui a tendance à surestimer les contraintes (cf. Section 3.1.), est plus
pessimiste que la fonction quadratique en termes de facteur de sécurité. Elle prévoit, par
7
169
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
exemple, que FS = 1,8 soit atteint pour un taux de défruitement rt = 0,53 contre rt = 0,58
pour la fonction quadratique. Les plans de mines fictifs correspondant à ces deux
situations sont représentés en Figure 4. On déduit de ces résultats que l’aire tributaire
entraînerait potentiellement un abandon inutile de 5% du minerai, ce qui représente un
volume considérable à l’échelle d’une exploitation.
4. Conclusion
5. Références bibliographiques
Abel JF. (1988). Soft rock pillars. Int J of Min Geol Eng, vol. 6, n°3, pp. 215-248.
Hauquin T, Deck O, Gunzburger Y. (2016). Average vertical stress on irregular elastic
pillars estimated by a function of the relative extraction ratio. Int J Rock Mech Min Sci,
vol. 83, pp.122-134.
Hedley DGF, Grant F. (1972). Stope-and-pillar design for Elliot Lake Uranium Mines.
Canadian Mining and Metallurgy Bulletin, vol. 65, pp. 37-44.
Poulsen BA. (2010). Coal pillar load calculation by pressure arch theory and near field
extraction ratio. Int J Rock Mech Min Sci, vol. 47, n°7, pp.1158-1165.
Roberts D, Tolfree D, McIntire H, others. (2007) Using confinement as a means to
estimate pillar strength in a room and pillar mine. In: 1st Canada-US Rock Mechanics
Symposium. American Rock Mechanics Association.
Salamon MDG, Canbulat I, Ryder JA. (2005) Development of Seam-Specific Strength
Formulae for South African Collieries. Final Report to Coaltech 2020.
Salamon MDG, Munro AH. (1967). A Study of Strength of Coal Pillars. J S Afr Inst Min
Metall, vol. 68, n°2, pp.56-57.
Salamon MDG, Ozbay MU, Madden BJ. (1998). Life and design of bord-and-pillar
workings affected by pillar scaling. J S Afr Inst Min Metall, vol. 98, n°3, pp.135-145.
8
170
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Le caissonage en Deep Soil Mixing ou en jet grouting en zone sismique
RÉSUMÉ – Le caissonnage en Deep Soil Mixing (DSM) ou en jet grouting est utilisé
principalement pour remédier aux effets potentiels de la liquéfaction lors d’un séisme. Le
caisson constitué de tranchées en sol-ciment agit comme une boite de cisaillement
confiné qui apporte une forte augmentation de la rigidité au cisaillement face à des
sollicitations horizontales. Ce type de renforcement permet de réduire la distorsion dans
le sol ralentissant de ce fait la génération des pressions interstitielles à l’origine de la
liquéfaction et crée une barrière avec les zones extérieures non traitées. Le principe en
vigueur de conception du caissonnage vis-à-vis de la liquéfaction se fonde sur la
réduction de la distorsion du sol.
Le sol renforcé par caissonnage peut être classé dans une nouvelle catégorie de sol dont
les caractéristiques entrainent une réduction des sollicitations sismiques au sein de la
structure. Il est même possible d’envisager un coût du renforcement de sol compensé par
une diminution des coûts globaux de la construction.
Cet article récapitule les résultats des dernières recherches sur le sujet et présente une
application sur deux cas concrets.
ABSTRACT – Grid of In-Ground Shear Wall by Deep Soil Mixing or jet grouting is mainly
used to rectify potential effects of liquefaction during a seism. The Shear Wall is
constituted of soil mixed trenches and acts like a confined shear box which brings a huge
increase of shearing stiffness against horizontal stress. Such that reinforcement allows to
reduce the distortion in the soil. Consequently it slows down the generation of interstitial
stress which is behind liquefaction and it creates border with untreated exterior area. The
design principle in use for Shear Wall regarding liquefaction is based on reduction of soil
distortion.
Reinforced soil by Shear Wall may be ranged in a new category of soil whose
characteristics lead to a reduction of seismic stress inside the structure. It is also possible
to consider a compensation of soil reinforcement cost by a diminution of construction
global cost.
This article sums up the results of last researches on the subject and shows an
application on two real cases.
1 Introduction
1
171
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Le caissonage en Deep Soil Mixing ou en jet grouting en zone sismique
Le procédé de caissonnage a fait l’objet de plusieurs études dont les résultats sont
devenus une aide précieuse pour l’ingénieur chargé du dimensionnement. Les principaux
résultats de ces études sont récapitulés ci-après et portent essentiellement sur la
détermination du module de cisaillement équivalent du massif de sol renforcé et sur
l’estimation du risque potentiel de la liquéfaction après traitement.
(1)
2
172
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Le caissonage en Deep Soil Mixing ou en jet grouting en zone sismique
(2)
La liquéfaction du sol est un processus dans lequel les sols situés sous nappes perdent
temporairement la totalité ou partiellement leur résistance lorsqu’ils sont soumis à une
sollicitation sismique. Typiquement, les formations géologiques sableuses lâches
saturées de granulométrie uniforme sont les sols les plus susceptibles de se liquéfier.
L’étude du risque de liquéfaction débute par une évaluation de la situation initiale à
partir de la méthode NCEER (2001), par laquelle est estimé un facteur de sécurité à la
liquéfaction F Sinitial avant renforcement.
Si cette étude met en évidence des sols potentiellement liquéfiables, un renforcement
de sol par caissonnage peut permettre d’augmenter le coefficient de sécurité vis-à-vis du
risque potentiel de liquéfaction à une valeur supérieure ou égale à 1,25.
À partir de la méthode simplifiée de Seed et Idriss (1971) pour la détermination du
CSR, N’Guyen et al. 2012 propose de déterminer l’augmentation du coefficient de
sécurité du sol renforcé en introduisant un coefficient de réduction de CSR nommé R CSR
tel que :
F CSRi a max,i rd , i
= . = R a max . R rd
s ,initial
F s final = (3) avec R CSR = (4)
RCSR CSRU a max,u rd , u
Les modélisions aux éléments finis effectuées par ce programme de recherche ont
permis de constater que les caissons développent des distorsions plus faibles et des
contraintes de cisaillement plus grandes que le sol en place confiné et que le voile
parallèle à la direction de la sollicitation sismique se déforme moins que le voile
perpendiculaire qui développe de la flexion. Le sol adjacent au voile parallèle développe
3
173
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Le caissonage en Deep Soil Mixing ou en jet grouting en zone sismique
les plus faibles distorsions et les plus faibles contraintes puis augmentent en s’en
éloignant. A partir de ces résultats, N’Guyen et al. 2012 proposent une relation pour
estimer R CSR qui inclue des facteurs d’ajustement liés à la flexion du voile perpendiculaire
et la différence de déformation entre le sol et le caisson. Les facteurs d’ajustement
modifient la relation proposée par Baez (1995) pour les colonnes ballastées et
Durgunoglu et al (2006) pour des colonnes de sol malaxé, et permet d’estimer la
réduction de contrainte de cisaillement par la présence du sol renforcé.
1
Rrd = (5)
1
Gr Ar C G γ r + (1 − Ar )
Gr
Pour chaque projet, il convient de classer le site selon tableau 3.1 du paragraphe 3.1.2 de
l’EN 1998-1 à partir de la valeur moyenne de la vitesse des ondes de cisaillement V s30 sur
les 30 premiers mètres conformément à l’expression suivante [EC8-5 / § 3.1.2. (3)] :
(6)
expression dans laquelle h i et v i désignent l’épaisseur (en mètres) et la célérité des ondes
de cisaillement (à un niveau de distorsion inférieur ou égal à 10-5) de la i-ème formation
ou couche, sur un total de N existant sur les 30 m supérieurs.
Le renforcement de sol concerne en général les sols superficiels pour lesquels il est
alors nécessaire de définir la nouvelle vitesse des ondes de cisaillement. Celle-ci peut
être estimée à partir de la quantification de la rigidification du système caissons/sol en
estimant le module de cisaillement G équivalent du sol renforcé. La vitesse de
propagation des ondes de cisaillement au sein de la couche traitée peut ensuite être
définie par la relation : G = ρ. Vs² avec ρ le poids volumique du sol. (7)
L’exemple ci-dessous traite du traitement d’un sol de classe D par caissonnage en
DSM sous un bâtiment. Les données d’entrée sont récapitulées au tableau 1.
4
174
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Le caissonage en Deep Soil Mixing ou en jet grouting en zone sismique
Dans son état initial le sol présente une V s,30 = 145 m/s ce qui correspond bien à un sol
de classe D. Le traitement envisagé consiste en la mise en place de colonnes de DSM de
60 cm de diamètre espacées de 45 cm ce qui permet de former un voile d’épaisseur
équivalente 54 cm. Un matelas de 1 m est mis en place entre les caissons de dimensions
5 x 5 m d’axe en axe et le radier du bâtiment. La résistance caractéristique en
compression du mélange sol-coulis du DSM considérée est au minimum égale à 2,5 MPa
pour cet exemple.
Pour des argiles, le module de déformation minimale à long terme du DSM est de
l’ordre de 200 à 300.fck. Nous proposons de retenir la valeur de 300.fc soit 750 MPa. Le
module court terme pour le calcul sismique est pris égal à 2 fois le long terme pour tenir
compte des microfissures qui apparaitront certainement lors du séisme. Compte tenu de
la magnitude du séisme, la dégradation du module de cisaillement G considérée est de :
G/Gmax = 0,9 se rapprochant des valeurs usuellement utilisées pour les sols très
compacts ou le rocher. Les caractéristiques du DSM sont récapitulées dans le tableau 2.
5
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Le caissonage en Deep Soil Mixing ou en jet grouting en zone sismique
Figure 3 : résultats des déformations des 2 modèles avec caissons et sol homogéisé.
Par comparaison, l’application des formules (1) et (2) permettent de trouver un module
équivalent du sol traité par caissonnage compris entre 60 et 66 MPa ce qui conduit à une
vitesse V s,30 > 206 m/s soit le même ordre de grandeur que Plaxis 3D.
Exemples de projets
6
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Le caissonage en Deep Soil Mixing ou en jet grouting en zone sismique
Dans le cadre d’une réhabilitation d’une église aux Etats-Unis, la reconnaissance de sol a
mis en évidence un risque important de liquéfaction entre 3,2 et 8,5 m de profondeur par
rapport au TN. L’étude du confortement s’est orientée vers un confortement par
caissonnage en jet grouting. Ce procédé a l’avantage d’être réalisé par l’intermédiaire de
petites foreuses pouvant accéder facilement à l’intérieur des ouvrages et de travailler
sous des hauteurs limitées. Le dimensionnement a permis de définir une taille de caisson
de 8,8 m x 8,4 m correspondant à un taux de substitution de 37,2 %.
γr Asoilcrete A S Ar CG
7
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Le caissonage en Deep Soil Mixing ou en jet grouting en zone sismique
Conclusion
Ce procédé est particulièrement bien adapté pour des projets lourds en zone sismique
situés dans des contextes géotechniques particulièrement complexes. Sa réalisation est
possible au sein d’une grande variété de sols y compris lorsque les conditions de
réalisation sont difficiles (réhabilitation de bâtiments existants…) grâce à des outils de
réalisation variés sachant s’adapter à quasiment toutes les situations.
Références bibliographiques
Davidovici V., Lambert S., (2013), Fondations et procédés d’amélioration du sol Guide
d’application Eurocode 8, Editions Eyrolles,
M.Gueguin, P de Buhan & G. Hassan (2013), A homogenization approach for evaluating
the longitudinal shear stiffness of reinforced soil, International Journal for Numerical
and Analytical Methods in Geomechanics Volume 37, Issue18, p. 3071-3292.
N’Guyen T.V., Rayamajhi D., Boulanger R.W., Ashford S.A., Lu J., Elgamal A., and Shao
L. (2012). Effect of DSM grids on shear stress distribution in liquefiable soil.
Geocongress 2012. p.1948-1957.
Sondermann W. et al., Ground improvement to reduce the liquefaction potential around
pile foundations, Publicatios of the geotechnical Institute of the Technical University of
Berlin, Issue N° 57, Berlin, 2011, Presentation to the 7th Hans Lorentz Symposium on 6
th Oct. 2011.
8
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Le caissonage en Deep Soil Mixing ou en jet grouting en zone sismique
Topolnicki, M., (2004). “In situ soil mixing, liquefaction mitigation”, in Ground
Improvement, 2nd edition, M. P. Moseley & K. Kirsch, 2004, p. 383Uchida A., Yamada
T., Odajima N. and Yamashita K. (2012). Piled raft foundation with grid-form ground
improvement subjected to the 2011 earthquake. 9th International Conference on Urban
Earthquake Engineering/4th Asia Conference on Earthquake Engineering. Joint
conference proceedings, p.151-156.
Youd, Idriss, Andrus, Arango, Castro, Christian, Dobry, Finn, Harder, Hynes, Ishihara,
Koester, Liao, Marcuson, Martin, Mitchell, Moriwaki, Power, Robertson, Seed, and
Stokoe (2001) : “Liquefaction resistance of soils: summary report from the 1996
NCEER and 1998 NCEER/NSF workshops on evaluation of liquefaction resistance of
soils, J. Geotech. and Geoenviron. Engrg., ASCE, 127(10), 2001 : 817-833.
9
179
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Van Cuong LE1, Jean-Claude DUPLA1, Jean CANOU1, Yu-Jun CUI1, Anh Minh TANG1,
Hocine DELMI1
1
Ecole des Ponts ParisTech, U.R. Navier/CERMES, France
ABSTRACT – The cyclic behavior of the soil-column interface in soil–mix was investigated
on a physical model in the laboratory. The amplitude of the cyclic displacement was
considered. Results show both a phase of degradation and reinforcement during the cyclic
loading, and a reduction in local friction during post-cyclic monotonic loading. The
degradation rate is governed by the amplitude of the displacement during the cyclic loading.
1. Introduction
Parmi toutes les techniques actuelles, la technique de renforcement par des colonnes en
« soil-mixing », développée dans les années soixante (Bruce, 1996), connaît aujourd’hui un
essor important. Elle vise à introduire par malaxage avec le sol en place un liant de
stabilisation. Elle permet donc de réaliser des colonnes de sol stabilisé sans excavation, et
peut s’apparenter aux colonnes rigides ou semi-rigides. Cette technique présente un intérêt
économique important, du fait de la réduction des rejets et de la rapidité de réalisation sur
chantier.
Dans ce contexte, un projet de recherche a été initié en 2010 (RUFEX, Renforcement et
réUtilisation des plates-formes ferroviaires et des fondations EXistantes) afin de développer
cette technique. Ces travaux s’inscrivent dans le cadre de ce projet, et plus particulièrement
sur l’étude du comportement local de l’interface sol-colonne sous sollicitations cycliques
(domaine ferroviaire).
Dans la littérature on trouve de nombreuses recherches à la fois sur le matériau soir-mix
(Topolnicki 2004, Hernandez-Martinez et al. 2007) et le comportement de l’interface sol-
colonne (Shen et al. 2003, Ishikura et al. 2007). Cependant, dans ce dernier cas d’études,
il n’existe aucune étude qui porte sur le frottement local entre la colonne en soir-mix et le
sol environnant. En ce qui concerne le dimensionnement des colonnes, on trouve
également plusieurs travaux (Kasali and Taki 2003, Chen et al. 2008). Dans le cas de
l’application ferroviaire, on peut citer l’étude de Schwarz and Raithel (2005) et le projet
INNOTRACK (2009) qui a permis d’étudier en vraie grandeur l’applicabilité de cette
méthode au domaine ferroviaire. Cependant, le comportement sous chargement cyclique
reste mal connu, bien que ce soit la sollicitation prédominante dans ce domaine.
Notre étude porte donc à mieux comprendre les mécanismes de fonctionnement du
système sol-colonne à partir d’une modélisation physique de type chambre d’étalonnage.
1
180
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
On met l’accent sur le cas des chargements cycliques. On présente tout d’abord les
dispositifs d’essai développé pour cette étude, en particulier le tronçon de soil-mix
instrumenté, puis des résultats typiques (monotone, cyclique et post-cyclique). Les résultats
permettent de mettre en évidence une première phase de dégradation du frottement local
suivie d’une phase de renforcement. Les chargements post-cycliques permettent d’évaluer
l’influence du chargement cyclique sur le frottement statique initial. On présente finalement
l’influence de l’amplitude du déplacement cyclique sur les résultats observés.
La partie principale du dispositif est constituée d’un réservoir circulaire métallique, composé
de deux modules, de 55 cm de diamètre intérieur et d’une hauteur totale de 73 cm.
L’ensemble est placé sur un support métallique de 30 cm de hauteur. Un couvercle permet
de fermer le dispositif à l’aide de tirants, et possède en son centre un trou où vient se placer
un anneau de guidage. La Figure 1a montre une vue schématique d’ensemble du dispositif
d’essai. Dans la cuve d’essai, rempli par le sol reconstitué, on vient fabriquer un tronçon de
colonne en soil-mix de 20 cm de longueur (diamètre de 8 cm), instrumenté par deux
capteurs de force (étendue de mesure de ± 20 kN). La longueur totale du module,
comprenant les pièces métalliques en tête et en pointe, est d’environ 80 cm. On trouve en
tête de la colonne une pièce nommée « cylindre d’appui supérieur », qui permet de
transmettre la force appliquée par le vérin servo-hydraulique (à la tête du tronçon de soil-
mix instrumenté) et qui supporte le capteur de force haut. Dans la partie inférieure, on trouve
la seconde pièce métallique nommée « sabot inférieur », qui permet à la fois d’éloigner la
pointe de la zone de mesure et de réduire la force en pointe (pointe ouverte). Cette pièce
supporte le second capteur de force. La figure 1b présente une vue complète du dispositif
placé sous le bâti quatre colonnes équipé du servovérin hydraulique MTS (capacité ± 100
kN de force et de ± 75 mm de course).
Tronçon en soir-mix
(a) (b)
2
181
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
2.2. Matériaux
Il est difficilement envisageable, dans le cas des massifs de grande taille, d’utiliser un sol
naturel (homogénéité des éprouvettes, remaniement et reproductibilité des prélèvements).
Il est donc nécessaire de reconstituer le massif de sol au laboratoire à partir de matériau
broyé. Le sol de référence choisi dans le cadre du projet et le limon de Jossigny, qui a fait
l’objet de nombreuses études dans le passé (Le Runigo, 2008). On a donc cherché à
reconstituer un massif de sol « artificiel » qui se rapproche le plus possible des
caractéristiques du sol de référence (limon de Jossigny). Ce choix nous a permis d’assurer
la facilité d’’approvisionnement des matériaux et de la répétabilité de la procédure de
préparation, tout en restant le plus proche possible du sol de référence en termes de
granulométrie et de caractéristiques mécaniques.
On a choisi d’utiliser la kaolinite Speswhite et le sable broyé Millisil C10 de Sibelco afin de
reconstituer un matériau artificiel proche du limon de Jossigny. Le mélange « artificiel »
retenu est composé de 30% d’argile et de 70% de sable broyé (nommé C10Kao). Les
courbes granulométriques et les caractéristiques de ces matériaux sont données sur la
figure 2.
La procédure de préparation du sol « artificiel » consiste à mélanger à sec la kaolinite et
le sable broyé dans un malaxeur, puis d’ajouter l’eau progressivement à ce mélange. Le
teneur en eau de référence est de 16%, et correspond à une valeur proche de l’optimum
Proctor normal. Les limites d’Atterberg obtenues pour le sol « artificiel » (Le, 2014) sont très
proches de celles du limon de Jossigny (Le Runigo, 2008). Ce mélange C10Kao est classé
dans les argiles peu plastiques (Ap), comme le limon de Jossigny.
Il faut également noter qu’il est le principal constituant des colonnes de soil-mixing. Dans
le cadre de cette étude, le ciment retenu est le CEM III/C 32,5 N CE PM-ES NF fabriqué
par le Groupe Calcia. En laboratoire, on simplifie la procédure de fabrication du matériau
soir-mix par rapport à la méthode de réalisation in situ. En effet, pour assurer une bonne
représentativité, ainsi que la répétabilité de la procédure de fabrication d’une colonne en
soir-mix, on a choisi de couler le soir-mix prémélangé à l’extérieur dans le forage
préalablement réalisé avec une tarière à main. Il a donc été nécessaire d’établir un
protocole de fabrication du matériau soir-mix en laboratoire. La procédure consiste donc à
mélanger à sec les trois composants (kaolinite, sable broyé et ciment), puis d’introduire
l’eau nécessaire. Les valeurs retenues des paramètres pour le mélange soil-mix sont :
wn=48 % (teneur en eau initiale), 300 kg/m3 de ciment et un C/E de 0,36.
3
182
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
3. Essais typiques
4
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Les courbes donnant les coefficients d’évolution du frottement latéral et la force du vérin
MTS sont présentées sur la figure 5 dans le cas du massif SM10 (s’c=100 kPa, 7 jours, 400
mm, 5Hz). Dans cet essai, l’amplitude du déplacement est équivalente à 0,5% du diamètre
de la colonne (dc). Le coefficient d’évolution relatif à la force du vérin MTS est défini de la
même façon. On observe une dégradation jusqu’au cycle 5000, puis une phase de
renforcement jusqu’à la fin de l’essai. En terme de coefficient d’évolution maximum obtenu
dans la phase de dégradation, on obtient une valeur de dégradation de 0,34. Cette valeur
est proche de celles mesurées par Tali (2011) pour un chargement cyclique à une amplitude
cyclique totale de 500µm dans un sable.
5
184
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
chargement monotone initiaux. La figure 5 présente les deux courbes de frottement latéral
obtenues. Le résultat montre que, par rapport au comportement monotone initial de
référence (massif SM8), après un chargement cyclique non-alterné de 400 µm (massif
SM10), les parties initiales, jusqu’à 2 mm de déplacement, sont similaires. Par contre, en
terme de frottement à la rupture, l’interface post-cyclique présente une résistance nettement
inférieure par rapport celle de l’interface initiale. Ce résultat montre une dégradation, comme
on pouvait s’y attendre à partir des résultats de l’essai cyclique, de l’interface de la colonne
après le chargement cyclique.
Des chargements cycliques à déplacement contrôlé ont été réalisés à différents niveaux
d’amplitude cyclique. On présente sur la figure 6 les coefficients d’évolution correspondant
aux trois niveaux d’amplitude cyclique non-alternée testés : 200 µm (SM9 : 0,25 % dc),
400µm (SM10 : 0,5% dc) et 800µm (SM11 : 1% dc).
On peut observer que le renforcement initial du frottement apparaît uniquement pour la
plus faible amplitude (200 µm), mais celui-ci reste à un niveau assez faible. Pour les deux
6
185
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
autres amplitudes de chargement (400 et 800 mm), on observe une dégradation dès le début
de l’essai, avec un taux d’autant plus important que l’amplitude est grande. Pour l’amplitude
de 200 µm, la phase de dégradation est relativement limitée. En ce qui concerne le niveau
de dégradation finale, on constate que plus l’amplitude du déplacement cyclique est élevée,
et plus l’interface se dégrade vite. Pour le cas des faibles amplitudes cycliques (200 µm), la
dégradation est faible (Ce,f = 0,90 à 60 000 cycles). Par contre, pour l’amplitude la plus
élevée (800 µm), le coefficient d’évolution Ce,f diminue jusqu’à une valeur de 0,10 après
30 000 cycles.
7
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
5. Conclusions
6. Références bibliographiques
Bruce, D.A. 1996. The return of deep soil-mixing, Civil Engineering, ASCE, 44-46.
Chen, R.-P., Chen, Y.-M. and Xu, Z.Z. 2008. A theoretical solution for pile-supported
embankment on soft soil under one-dimensional compression, Canadian Geotechnical
Journal, 45, 611-623
Hernandez-Martinez, F.G., Osman, A.A.M. and Al-Tabbaa, A. 2007. Wet soil mix
improvement of soft clays and organic soils : Laboratory investigation, Proceedings of
the XIV European Conference on Soil Mechanics and Geotechnical Engineering, Madrid,
Vol. 3,1329-1334
Ishikura, R., et al. 2007. Estimation of the settlement of improved ground with floating-type
cement-treated columns Soft Soil Engineering - Chan & Law (eds), 625-635.
INNOTRACK 2009. Rapport du projet - D.2.2.5 - Subgrade reinforcement with columns Part
1 Vertical columns, Part 2 Inclined columns, INNOTRACK D2.2.5.
Kasali, G. and Taki, O. 2003. Design and Construction Aspects of Soil Cement Columns as
Foundation Elements. Proceedings of 3rd International Specialty Conference on Grouting
and Ground Treatment, 540-551
Le, V.C. 2014. Etude sur modèle physique du renforcement des sols par colonnes en « soil-
mix ». Application aux plates-formes ferroviaires. Thèse de doctorat, Université Paris Est.
Le Runigo, B. 2008. Durabilité du limon de Jossigny traité à la chaux et soumis à différentes
sollicitations hydriques : Comportements hydraulique, microstructural et mécanique.
Thèse de doctorat, Université de Nantes.
Schwarz, W. and Raithel, M. 2005. Stabilization of soft organic soils with cement columns
using the Mixed-in-Place technique (MIP) for a railway embankment. International
Conference on Deep Mixing, Stockholm, Sweden, 289-296.
Shen, S.-L., Miura, N. and Koga, H. 2003. Interaction mechanism between deep mixing
column and surrounding clay during installation, Can. Geotech. J., 40, 293-307.
Tali, B. 2011. Comportement de l'interface sol-structure sous sollicitations cycliques.
Application au calcul des fondations profondes. Thèse de doctorat, Université Paris Est.
Topolnicki, M. 2004. Chapter 9: In situ soil mixing. In M.P.M.K. Kirsch (Ed.), Ground
Improvement (pp. 331–423). Abingdon, UK: Spon Press
8
187
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
1. Introduction
1
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
𝜆
𝛼= (1)
𝐶
Dans cette étude, le matériau utilisé est un limon dénommé « limon de Plaisir » provenant
de l’ouest du bassin parisien.
Les caractéristiques du limon de Plaisir sont données dans le tableau 1, ainsi que la
courbe granulométrique (figure 1). Ce matériau est un limon peu argileux, classé A1 selon
la norme NF P11-300 (1992).
2
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Les teneurs en eau optimales et les masses volumiques sèches maximales du limon de
Plaisir naturel ou traité ont été déterminées à partir de l’essai Proctor normal. La courbe
de compactage du limon de Plaisir, ainsi que les indices de portance immédiats (IPI) en
fonction de la teneur en eau sont donné dans la figure 2. La teneur en eau optimale est de
14,3% et la masse volumique sèche maximale est de 1,80 Mg.m -3.
3
190
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Dans cette étude, les paramètres thermiques mesurés sont la conductivité thermique et la
diffusivité thermique.
5. Résultats expérimentaux
4
191
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5
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(a) (b)
(a) (b)
6
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(a)
(b)
7
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(a) (b)
(a) (b)
6. Conclusions et Discussions
L’objectif de cette étude est de quantifier l’effet des paramètres de mise en œuvre et l’effet
de traitement sur les paramètres thermiques d’un sol compacté.
Pour une masse volumique donnée, la conductivité thermique du limon de Plaisir est
plus forte du côté humide et pour une même teneur en eau, la conductivité thermique du
limon de Plaisir est plus faible pour une masse volumique plus faible. Pour les teneurs en
8
195
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
eau et masses volumiques testées dans cette étude, la diffusivité thermique n’a pas varié
de façon significative.
L’ajout de kaolinite au limon de Plaisir augmente la masse volumique maximale du
mélange, cet ajout augmente également la conductivité thermique par contre la diffusivité
ne varie pas de façon significative. L’ajout de chaux vive au limon de Plaisir diminue la
masse volumique maximale du mélange, l’ajout de chaux vive diminue également la
conductivité thermique alors que la diffusivité thermique ne varie pas de façon
significative.
Le limon de Plaisir traité à la kaolinite et compacté du côté humide de l’optimum Proctor
a les meilleures capacités à stocker et à restituer de l’énergie thermique.
7. Références
9
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – Cette communication présente l’étude qui a été effectuée sur les deux
matériaux naturels présents sur le site de Vernouillet. Des mélanges ont été effectués en
laboratoire et des prélèvements ont été effectués sur les colonnes de sol-ciment réalisées
sur site. Les propriétés mécaniques (E0, E50, qu) mesurées sur les échantillons mélangés
en laboratoire et sur site sont comparées et des corrélations sont proposées.
ABSTRACT – The paper presents a research study that has been achieved on two
natural soils that can be found in the Vernouillet site. Indeed, soil-cement mixes have been
carried out in the laboratory and soil cement columns were built. Comparisons between
mechanical properties (E0, E50, qu) measured on laboratory samples (and on site samples)
are shown and correlations are proposed.
1. Introduction
1
197
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
(1 )(1 2 ) 2
E0 Vp
(1 )
(Vplaque temps )
G ( )
hauteur.de.l ' éprouvette
La mesure du module lors de l’essai de compression simple s’effectue par mesure globale
ou locale. De nombreuses études ont montrées la nécessité de réaliser l’essai par
mesures locales de façon préférentielle.
La résistance à la compression simple (NF EN 13286-41, 2003) (Figure 2) est déterminée
par la relation :
Rc = Fmax / S
avec Rc en Pa, Fmax en N et S (surface d'application de la force) en m2
Le module local E50 est calculé par la méthode présentée sur la Figure 3. Cette méthode
est utilisée pour le calcul du module global et du module local.
2
198
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Capteurs de
déplacement
Zone de
déformation
locale
F (kN) max
Fma
x
max
max /2 E50 2
qquu
FFmax
max max
be
SS 2
d (mm) be max
2 max
2
L’évolution du module statique E50, mesurée à différents temps de cure dans quatre sols
traités en laboratoire à différents dosages, est représentée en fonction de la résistance à
la compression qu dans la Figure 4. Dans le cas des sables (sable de Fontainebleau (FS)
et sable de Vernouillet (VSA)) les valeurs de qu sont comprises entre 0,1 et 9 MPa. Le
module statique E50 varie entre 0 et 15 GPa et semble présenter une relation linéaire avec
qu.
3
199
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Les valeurs de E50 déterminées dans cette étude sont plus élevées que celles publiées
dans la littérature (EUROSOILSTAB, 2002). Ceci peut être expliqué par les différentes
méthodes utilisées pour mesurer les déformations longitudinales des échantillons pendant
le chargement. Les travaux expérimentaux ont permis d’analyser l’influence des mesures
de déformation (externe et locale) sur la rigidité des sols traités (Tan et al., 2002; Goto et
al., 1991; Shibuya et al., 1992). Les déformations à la rupture des échantillons de sol
traités dans le cas des essais de compression simple et essais triaxiaux sont de l’ordre de
1 à 5% pour une déformation mesurée de manière externe entre les plateaux (CDIT,
2002; Åhnberg et al., 2003; Åhnberg, 2006 (a) and (b)).
Les déformations à la rupture mesurées ici en utilisant un système de mesures locales sur
des échantillons traités en laboratoire sont 5 à 10 fois plus faibles avec des déformations
de l’ordre de 0,1 à 1,0 % soit moindres que celles mesurées entre les plateaux.
La détermination des modules à des valeurs de déformation plus faibles explique les
ratios E50/qu élevés (2055 pour les sables traités et 720 pour les limons traités).
Bien que la relation linéaire semble représenter de manière correcte la relation entre E50
et qu’il est intéressant de noter que les ratios E50/qu diminuent avec la résistance
suggérant une relation non linéaire entre les deux paramètres.
4
200
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Dans les cas du limon et du sable, le module dynamique E 0 augmente de manière non
linéaire avec la résistance à la compression qu (Figure 5). Les valeurs de E0 sont
comprises entre 1,4 et 20 GPa pour les sables et entre 2 et 12 GPa pour les limons. E 0
est proche de 3,5 GPa pour le ciment CEMIII après 28 jours. Etant donné que la
résistance à la compression du sable est pratiquement proportionnelle à la vitesse d’onde
de compression Vp 4 (Guimond-Barrett, 2013) et qu’il existe une relation entre E 0 et Vp, E0
montre une corrélation tout à fait intéressante avec la racine carrée de q u (Figure 5 ).
Dans le cas des limons, le module dynamique E0 est proportionnelle à qu 1/3 ( Figure 6).
Les modules dynamiques mesurés sur les échantillons de limon sont inférieurs à ceux
trouvés pour les échantillons de sable.
Figure 6. Relation entre le module statique local (E50) et le module dynamique (E0) à
partir d’essais en laboratoire
5
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
A Vernouillet, six colonnes tests ont été réalisées (X1, X2, X3, X4, X5 et X6) et deux
colonnes qui ont servi à des essais de chargement (C1 et C2). Les colonnes X4, X5 et X6
ont été excavées et carottées à 28 jours tandis que les cinq autres ont été prélevées à
180 jours.
Dans le cas du limon, les valeurs moyennes mesurées sont de l’ordre de 3 MPa à 28 jours
et de 5,25 MPa à 180 jours. On note une dispersion importante due à l’hétérogénéité du
sol initial, les variations de distribution et de dosage en ciment, les variations des
paramètres machines et la présence d’inclusions de sol toujours plus importantes dans les
sols fins par rapport aux sols granulaires.
Dans le sable, les valeurs de résistance sont plus élevées et la dispersion est également
importante en raison de l’hétérogénéité de la couche de sable qui contient des lentilles de
graviers qui constituent des zones de fortes résistances.
Les résistances obtenues sur site sont inférieures à celles obtenues en laboratoire dans le
cas des limons et du sable jusqu’à 4 m de profondeur. A cinq mètres de profondeur, en
revanche, les valeurs obtenues sont supérieures à celles obtenues en laboratoire (Figure
7).
Malgré une certaine dispersion, la relation entre les modules statiques et dynamiques,
dans le cas des échantillons prélevés sur site, est assez proche de celle établie à partir
des essais en laboratoire pour des valeurs de E 0 plus petites que 10 GPa (Figure). Au-
delà de 15 GPa, la relation établie pour les sables semble constituer, pour les échantillons
prélevés sur site, une corrélation adéquate.
6
202
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
7. Conclusions et perspectives
Le renforcement des sols par colonne ou écran réalisés avec la technique du Soil Mixing
présente de nombreux avantages tels que la rapidité d’exécution et la possibilité de régler
le dosage en ciment en fonction du type de matériau. Les mesures de modules locaux
sont les plus proches des modules à utiliser pour tout type de modélisation des ouvrages.
Les méthodes utilisées pour mesurer les modules sont proposées dans les deux guides
issus du projet RUFEX ; Projet RUFEX (a) et (b). Néanmoins, l’hétérogénéité du matériau
obtenue après mélange constitue un domaine qui nécessite encore des travaux
expérimentaux avant de valider la méthode.
8. Références bibliographiques
AFNOR. (2003). NF EN 13286-41: Mélanges traités et mélanges non traités aux liants
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compression des mélanges traités aux liants hydrauliques.
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7
203
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
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Projet RUFEX. (a). (2014). Rapports projet FUI Rufex : Deep Soil Mixing - Guide pour le
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8
204
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – Les propriétés des argiles mélangées avec du ciment par la technique du
deep soil-mixing est au cœur de cette étude. Cinq argiles ont été testées dont 2 argiles
kaolinitiques, 2 argiles illitiques et 1 argile montmorillonitique. Le sable de Fontainebleau
mélangé au ciment est utilisé comme référence. Après l’identification géotechnique des
matériaux étudiés, les résultats des tests de compression simple après un temps de cure
est mis en regard des caractéristiques physico-chimiques et microstructurales
(minéralogie, analyses thermiques et porosité) des matériaux pour expliquer la variation
des propriétés mécaniques observée. Enfin, les résultats obtenus sont utilisés pour mieux
comprendre le comportement de deux sols naturels traités par la technique du deep soil-
mixing.
ABSTRACT – This study focuses on the properties of clay materials treated with cement
(Deep Mixing Method). Five different types of clays were implemented (2 kaolinitic, 2 illitic
and 1 montmorillonitic materials). In addition the siliceous Fontainebleau Sand was tested
as a reference. After the geotechnical identification of materials, the results of unconfined
compression tests after 28 days curing time were confronted to the physico-chemical and
microstructural characteristics of materials (mineralogy, porosity and thermal analyzes) in
order to explain the variations of the mechanical properties. Finally, the results obtained
were used to better understand the behaviour of two natural soils treated with the
technique of deep soil-mixing.
1. Introduction
Le Soil-Mixing est une méthode innovante qui consiste à utiliser le sol déjà en place sur le
site d’un chantier pour réaliser des ouvrages géotechniques par le biais d’un mélange
mécanique avec un liant, ici du ciment. Ses aspects économiques et écologiques ont
rendu cette méthode attrayante. Toutefois avec l’augmentation de la demande, de
nouvelles exigences concernant le matériau ont été formulées. Force est de constater que
la présence d’argiles (et notamment d’argiles gonflantes) entraine une perte de
performance mécanique. Le rôle des argiles comme perturbateur de prise du ciment est
depuis longtemps connue dans le domaine des bétons. Leroux et Unikowski (1980) puis
Unikowski (1982) notaient un effet d’écrantage des granulats par l’argile (d’où une
mauvaise liaison entre le ciment et le granulat), une compétition pour l’eau entre le ciment
qui s’hydrate et les argiles gonflantes au fort pouvoir de succion, des réactions
pouzzolaniques potentiellement bénéfiques associées aux argiles lors de la prise du
ciment et une action des argiles sur la compacité. Depuis, peu d’étude traite finalement
des problèmes d’argilosité des granulats (les granulats étant lavés et fillérisés) ou des sols
argileux mélangés avec du ciment. L’étude des problèmes liés aux argiles dans les sols a
cependant connu un intérêt grandissant ces dernières années dans le domaine des
1
205
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
terrassements mais les conclusions et observations sur des sols traités à 2% de chaux ou
5% de liants hydrauliques ne sont pas toujours directement transposables à un matériau
contenant 10-20% de ciment (mis en place sans compactage). Pour mieux comprendre le
comportement des sols argileux comme les deux sols naturels traitée par la méthode du
soil mixing (traités notés S et MV dans cette étude), des mélanges d’argiles dont la
minéralogie montrent qu’elles sont composées en majorité d’une phase argileuse pure ont
été réalisées en laboratoire. Les propriétés géotechniques des argiles ont été déterminées
ce qui a permis de classer les différents matériaux puis une caractérisation mécanique a
été réalisée (essais de compression simple Rc). Une caractérisation à l’échelle
microstructurale des échantillons après 28 jours de cure (minéralogie par diffraction de
rayons X, par analyses thermiques et par porosimétrie par intrusion de mercure) permet
de comparer les matériaux et de mieux comprendre les différences d’avancement de la
prise hydraulique des mélanges.
Plusieurs matériaux argileux ont été sélectionnés pour simuler des sols argileux et
montrer l’influence de la nature minéralogique du sol sur le matériau Soil-Mixing. Nous
avons sélectionné la Kaolinite Armoricaine de type Sialite (Société Kaolinière
Armoricaine), la Kaolinite de Provins (IMERYS, Poigny, France), l’illite Arvel (argile verte,
Société Argile du Velay) ; l’illite du Puy (cette argile provient d’une carrière dans le Massif
Central), la montmorillonite Arvel (argile en provenance de Turquie, société Argile du
Velay). Enfin, le sable de Fontainebleau NE34 (Sifraco) a été sélectionné pour réaliser un
mélange de référence et deux sols notés S et MV ont également été testés. Le Tableau 1
recense les propriétés géotechniques des différents matériaux étudiés. Il s’agit
principalement d’argiles selon la classification basée sur la granulométrie.
2.3. Liant
Le liant utilisé pour les mélanges est un ciment au laitier fabriqué par Calcia (usine de
Rombas) contenant 85% de laitier de haut fourneau et 15% de clinker (Classification
européenne : CEM III/C 32.5 N CE PM-ES NF « HRC »). Il est assez lent de prise (4
heures de prise après hydratation).
2
206
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
La procédure est celle proposée par Guimond Barrett (2013). Le matériau est séché au
préalable. La quantité de matériau pour réaliser une série d’éprouvettes est disposée dans
un malaxeur à pale (Figure 1). Le ciment est ensuite ajouté sous forme de poudre (à sec)
dans la proportion souhaitée, puis l’eau est introduite. Le malaxeur tourne ensuite pendant
10 min. Un couvercle empêche les projections tout en protégeant l’opérateur des lames,
cependant une ouverture dans ce couvercle permet à l’opérateur d’améliorer la qualité du
mélange en remuant la préparation avec une spatule. Le mélange est ensuite moulé dans
des tubes cylindriques en plastique (h= 110 mm, d = 52 mm). Ils sont remplis en trois fois
avec battage manuel afin d’éliminer les bulles d’air Les éprouvettes sont ensuite
conservées dans une double enveloppe hermétique (un papier imbibé d’eau est introduit
entre les deux sachets plastiques afin de garantir une conservation sans perte d’eau).
Figure 1 Procédure de mélange : (a) mélange du sol avec le ciment, (b) pendant la
réalisation du mélange, (c) conditions de cure et (d) dispositif d’essai mécanique (Rc)( NF
EN 13286-41)
On a réalisé des mélanges sur les matériaux argileux et les autres sols testés à différents
dosages de ciment (Tableau 2 et Tableau 3). La teneur en eau est ajustée en fonction de
la nature du sol et de la quantité de ciment. La masse d’eau ajoutée correspond à m eau =
wL x (masse de sol sec + masse de ciment ajoutée au mélange). Les temps de cure
testées pour les essais macroscopiques sont de 7, 14, 28, 56, 90 alors que le temps de
cure de 28 jours a été choisi pour étudier les propriétés physico-chimiques.
3
207
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
3. Résultats expérimentaux
3.1. Résultats mécaniques
Les résultats sur la Figure 3 montrent que la résistance à la compression augmente avec
la durée de cure pour l’ensemble des échantillons comme on peut s’y attendre avec un
liant hydraulique. La valeur de résistance à 28 jours (souvent prise comme référence dans
le domaine des bétons) n’est toutefois pas la valeur ultime dans la majorité des cas. Pour
certaines courbes la résistance a même doublé voire plus entre 28 et 90 jours (soit +105%
pour IArvC140W80). La résistance à 28 jours est donc loin d’être la valeur finale atteinte
en termes de performance. Par contre, il semblerait qu’au-delà de 90 jours la croissance
de la résistance soit nettement plus faible.
Figure 3 Résistance à la compression (a) dosage à 140 kg/m3 (b) dosage à 210 kg/m3 en
fonction du temps pour les matériaux soil mixing à base d’argile.
4
208
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
une Rc qui diminue lorsque l’IP augmente. Une incohérence apparaît cependant avec la
Kaolinite Armoricaine qui semble être proche de la réponse de la montmorillonite au
traitement alors que son indice de plasticité est proche de celui de l’Illite du Puy. Notez
cependant sa limite de plasticité proche de celle de la Montmorillonite. L’indice de
plasticité n’est donc pas un indicateur absolu pour prédire la prise du matériau de même
que la minéralogie des sols comme le montre le comportement atypique des deux
kaolinites testées. Des essais avec une teneur en ciment plus importante, soit 210 kg/m 3
(environ 8% en masse) montrent que les résistances à la compression R c augmentent. On
vérifie bien ainsi l’effet du dosage en ciment (y compris dans le cas de la Kaolinite
armoricaine). Dans ce cas, la microstructure va s’en doute jouer un rôle majeur, en
passant d’un sol traité au ciment à un béton de sol (du sol dans une matrice cimentaire ou
bien du ciment dans entre les particules de sol). De manière similaire, on estime que de
l’argile dans un sol granulaire commence à gouverner le comportement du mélange à
partir de 30% d’argile. Enfin, pour vérifier si nos résultats obtenus sur des argiles presque
pures sont transposables sur les sols, nous avons caractérisé observé le comportement
des sols S et MV composés majoritairement de quartz et d’illite. Les mélanges à 210
kg/m3 présentent des Rc après 90 jours de cure qui atteignent celle du sable de
Fontainebleau (Figure 3). La présence du quartz ‘dilue’ l’effet pathogène des illites
compensé également par le taux de ciment important dans le mélange.
Tableau 3. Composition minéralogique des matériaux testés (les croix donnent une
estimation de la quantité des principales phases qui composent les matériaux)
Échantillons Quartz Kaolinite Illite Montm. Feldspaths Calcite
Sable F xxxxx
Kaol. Armor. xx xxxxx x
Illite Puy x x xx x xxx
Sol S xxxx xx x
Sol MV xxxx xx x
Illite Arvel xx x xxxx xxx
Kaol. Provins xx xxx
Montm. Arvel x présence présence xxxx présence
5
209
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
été réalisées sur les échantillons après 28 jours de prise. La présence de CSH est
généralement identifiée grâce à la perte de masse de l’échantillon entre 25 et 130-150°C
(voir plus 200-230°C) (les échantillons ont été au préalable lyophilisés). Force est de
constater que là encore les courbes thermogravimétrique (TG) caractéristiques des
matériaux soil mixing sont très proches des courbes TG du matériau argileux servant à
KaoP_C140_W100_28j
réaliser le mélange excepté pour l’échantillon FSC210W19 où une perte de masse entre
400
7000 200
Calcite or tobermorite zoom
d=3,34349
d=2,93783
d=3,05973
Q
6000 100
Intensity (counts)
5000
0
32.3 33 34 35 36 37 38 39
2-Theta - Scale
KaoP_C140_W100_28j - File: KaoP_C140_W100_28j.raw - Type: Locked Coupled - Start: 3.000 ° - End: 69.961 ° - Step: 0.050 ° - Step time: 154. s - Temp.: 25 °C (Room) - Time Started: 16 s - 2-Theta: 3.000 ° - Theta: 1.500 ° - P
Operations: Smooth 0.201 | Background 1.000,1.000 | Import
T-KProv_pure - File: KProv_pure.raw - Type: Locked Coupled - Start: 3.000 ° - End: 69.961 ° - Step: 0.050 ° - Step time: 154. s - Temp.: 25 °C (Room) - Time Started: 17 s - 2-Theta: 3.000 ° - Theta: 1.500 ° - Phi: 0.00 ° - Display pla
4000 Operations: Smooth 0.201 | Background 1.000,1.000 | Import
K
00-006-0010 (D) - Tobermorite, syn - (CaO)x·SiO2·zH2O - Y: 1.15 % - d x by: 1. - WL: 1.78897 - Orthorhombic - a 11.20000 - b 7.30000 - c 25.00000 - alpha 90.000 - beta 90.000 - gamma 90.000 - 2044.00 - F12= 0(0.0670,838)
01-086-2342 (A) - Calcium Carbonate - Ca(CO3) - Y: 1.10 % - d x by: 1. - WL: 1.78897 - Rhombo.H.axes - a 4.97800 - b 4.97800 - c 17.46200 - alpha 90.000 - beta 90.000 - gamma 120.000 - Primitive - R-3c (167) - 6 - 374.744 - I/I
K
d=7,23070
d=4,46462 Q
3000 d=4,26008
K K
d=3,57727
K
K
2000
d=4,16927
d=2,34024
A
d=2,56214
d=2,50251
1000 Q Q
d=2,93376
d=3,06394 Q
0
5 10 20 30 40 50
2 Theta °
Figure 4. Diffraction de rayons X sur la kaolinite de Provins et sur l’échantillon
KaoPC140W100 après 28 jours de cure. K : kaolinite, Q : quartz, A : anatase.
Les analyses thermiques entre 25 et 150°C ne sont globalement pas suffisamment
précises pour dissocier l’eau contenue dans les argiles et l’eau des CSH en cours de
formation, toutes deux étant libérées lors du chauffage jusqu’à 150°C. En l’absence
d’argile, la compétition pour l’eau entre les argiles et le ciment anhydre n’a pas lieu (noter
cependant que les teneurs en eau utilisées pour réaliser les mélanges sont en principe
adaptées pour permettre l’hydratation à la fois des argiles et du ciment). Plus globalement,
les analyses montrent une perte de masse entre 25-1200°C (PF) supérieure en présence
de ciment (sauf en présence d’illite Arvel).
Ipuy C140 W70 50,2 34,9 15,3 0,49 54,1 2,40 +++ 4.1 (3.9) 17.76 (15.78) 1089
Iarv C140 W80 56,7 30,6 26,1 0,75 64,7 2,45 ++ 2.7 (3.1) 13.3 (16.37) 570
KaoP C140 W100 89 30,4 58,6 0,93 67,2 2,21 + 2.4 (2.92) 17.01 (15.36) 380
MontA C140 W130 118,1 44,8 73,3 1,08 67,5 1,93 Non 7.5 (7.5) 21.26 (20.9) 164
6
210
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KaoA C140 W70 55,3 42,5** 12,8 0,78 65,7 2,45 Non 0.9 (0.5) 12.85 (11.82) 147 **
*PIM à 28 jours, **matériaux avant mélange, *** entre parenthèse : la valeur obtenue par analyse
thermique sur le matériau sans ajout de ciment, n = porosité, d = densité apparente calculée à partir de la
porosimétrie par intrusion de mercure.
La différence de PF peut également être associée à la présence des hydrates mais cette
différence n’est pas directement corrélable avec l’évolution des Rc.
Finalement les mesures de porosimétrie par intrusion de mercure (Figure 5) se sont
révélées intéressantes comme méthode indirecte pour détecter la présence de CSH
caractérisés par une nanoporosité (observation des pores entre 3 et 100 nm (mais il faut
noter que la porosité interfeuillet des argiles est également présente dans cette gamme de
pores).
0,2 2
KaoAC210W70-7j
FS C210 W19 7j
(mL/nm/g)
(mL/nm/g)
0,1 1
0,05 0,5
0 0
100000 10000 1000 100 10 1 100000 10000 1000 100 10 1
taille de pores (nm) taille de pores (nm)
0,6 IPuyC140W70-28j
Intrusion différentielle dV/dlogD
0,5 VO-MVC210W34-28j
VO-SC210W34-28j
0,4
FSC210W19-28j
(mL/nm/g)
0,3
0,2
0,1
0
100000 10000 1000 100 10 1
pore size (nm)
2
KaoAC140W70-28j
Intrusion différentielle dV/dlogD
MontAC140W130-28j
1,5 IArvC140W80-28j
IPuyC140W70-28j
(mL/nm/g)
1 KaoPC140W10028j
0,5
0
100000 10000 1000 100 10 1
pore size (nm)
Figure 5. Courbes de porosimétrie par intrusion de mercure sur les différents matériaux
testés après mélange avec le ciment.
7
211
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
4. Conclusions et perspectives
L’approche mico-macro appliquée dans cette étude est une voie d’amélioration de la
compréhension du matériau soil mixing. En particulier, cette étude a confirmé que la
présence d’argile dans les sols est néfaste pour la prise hydraulique correcte du ciment.
Plus l’argile est sensible (VBS grande), plus les performances mécaniques en termes de
compression simple après 28 jours de cure sont faibles. Cependant les résultats sur la
kaolinite armoricaine ont montré que la minéralogie seule n’explique pas tout et que
d’autres paramètres à identifier impactent également la prise. Enfin, si la diffraction de
rayons X ou les analyses thermiques ne semblent pas pertinentes pour mettre en
évidence une évolution au cours du temps sur le matériau soil mixing, la porosimétrie
mercure semble permettre de révéler une évolution des CSH via leur porosité.
5. Références bibliographiques
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ciment.Rapports de recherche des Laboratoires des Ponts et Chaussées.
8
212
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – Durant les vingt dernières années, les argiles surconsolidées des Flandres
dans le nord de la France ont été le lieu de plusieurs campagnes d’essai de chargement
de pieux. On peut notamment citer les campagnes d’essais effectuées dans le cadre des
projets de recherche tels que les projets nationaux Vibrofoncage et SOLCYP
(SOLlicitations Cycliques sur les Pieux). Différents modes d’installation de pieux ont été
testés : les pieux refoulants tels que les pieux aciers battus ouverts et fermés, béton
préfabriqués battus, acier vibrofoncés, vissés ainsi que les pieux non refoulant (forés).
Des essais de compression et de traction ont été réalisés.
ABSTRACT – During the last twenty years, the Flander overconsolidated clays in the
North of France were the place of several pile load tests campaigns. French national
research projects such as Vibrodriving and SOLCYP can be mentioned. Different
installation methods have been tested: displacement piles such as open and close ended
steel piles, steel Vibrodriven pile, screw pile and non-displacement piles (bored).
Compression and tension tests were carried out.
1. Introduction
1
213
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(a) (b)
(a) (b)
2
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Dans le cadre du projet Vibrofoncage, seulement deux pieux ont été retenus pour ce
papier. Les profils de résistance (qc et pl* sur les Figures 1 et 2 (a) et (b)) sont équivalents
sur les deux projets. Les deux pieux (tube ouvert) du projet Vibrofoncage ont un diamètre
de 508 mm et une longueur de 9,3 m pieux. Les quatre pieux battus SOLCYP
présentaient un chemisage de 4 m (Figure 4) et une fiche de 9 m dans l’argile des
Flandres.
Pour le projet SOLCYP, quatre pieux battus fermés de diamètre 406 mm ont été
installés (B1, B2, B3 et B4). De même, deux pieux forés et deux pieux vissés de diamètre
420 mm ont été sollicités sous chargement monotoneet sont présentés dans ce papier.
Les pieux battus et vibrofoncés ont été installés par la société IHC. Les pieux en béton
(vissé et foré) ont été réalisés par Franki Fondations.
On pourra ainsi comparer la réponse des pieux battus et vibrofoncés, la réponse des
pieux battus ouverts et fermé ainsi que la réponse des pieux battus, vissés et forés. Les
cas des pieux refoulants et non refoulants sont donc traités ici.
En ce qui concerne les pieux battus, l'analyse comparative des courbes du nombre de
coups pour 25 cm d'enfoncement (Figure 3 (a)) et des courbes d'énergie appliquée en tête
de pieu (Figure 3 (b)) montre que si on impose une énergie faible on bat plus pour
enfoncer de la même profondeur et inversement pour une énergie plus élevée on bat
moins. De même, on observe peu de différences entre les pieux ouverts et fermés
présentés ici. .
3
215
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
(a) (b)
Elle consiste à utiliser des jauges extensométriques collées sur un ruban métallique
placé dans un tube-logement à l’intérieur du pieu. Cette technique assure que les jauges
ne subissent pas de sollicitations excessives avant le début de la mesure, ce qui pourrait
se produire pour des jauges collées lors du battage ou vibrofonçage d’un pieu métal ou
pour des jauges coulées dans le béton lors du coulage ou du séchage du pieu (Rocher-
Lacoste et al., 2014). Cette meilleure maîtrise de la mise en œuvre permet de limiter les
facteurs d’influence ou d’erreur sur les résultats de mesure. De plus, l’utilisation d’un
dispositif amovible offre une grande souplesse car les jauges sont réutilisables et
interchangeables.
La figure 4 montre un schéma descriptif de l’instrumentation des pieux ainsi qu’une photo
de l’extensomètre amovible et son montage avant mise en place dans un pieu (Le Kouby
et al.,2012). Par exemple, dans le projet SOLCYP, pour chacun des types de pieux, 12
niveaux de jauges ont été prévus, un premier tronçon de 1 m en tête de pieu, un dernier
tronçon de 1 m à proximité de la pointe puis 10 autres tronçons de 1 – 1,40m de long en
fonction des cas.
Dans le cas du pieu battu, étant donné qu’un préforage de 4 m a été réalisé pour guider
l’installation des pieux battus fermés, l’instrumentation installée dans les 4 premiers
tronçons n’est pas pris en compte car il n’y a pas de frottement mobilisé sur ces quatre
mètres.
Les pieux avaient un diamètre respectivement de 406 mm pour les pieux battus et de 420
mm pour les pieux bétons. Le schéma d’instrumentation choisi pour les pieux battus est
tel que deux tubes en acier fermés ont pu être soudés au tube métallique battu (figure 4)
afin d’introduire deux chaînes extensométriques dans le pieu et ainsi faire une moyenne
des déformations mesurées. Le tube en acier fermé devait être installé avec la cage de
ferraillage pour les pieux bétons et il n’y avait la place que pour un tube extensométrique
au centre du pieu.
4
216
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5
217
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(a) (b)
Figure 5. Courbe Déplacement – charge (a) comparaison pieux battus ouvert, fermé et
vibrofoncé, (b) comparaison entre les quatre essais effectués sur les quatre pieux
SOLCYP (B1, B2, B3 et B4).
3.2. Comportement local
Les figures 6 à 9 montrent les mesures locales de frottement latéral effectuées le long
du pieu pendant les essais de chargement.
Sur la figure 6, les frottements latéraux maximums mesurés le long du pieu sont
supérieurs dans le cas du pieu battu comme on pouvait s’y attendre mais on constate une
plus grande dispersion des frottements latéraux mesurés dans le cas des pieux battus.
Néanmoins, on remarque que pour les figures 6 à 9, le plus grand nombre de tronçons est
compris dans un fuseau qui constitue un intervalle de 1/3 de la valeur du frottement
maximum (par exemple 50-80 kPa et 35-50 kPa respectivement pour la Figure 6 (a) et (b).
Les différences pourront être faites en comparant les frottements maximums.
Dans le cas des pieux battus fermés, pour la compression, la plupart des tronçons
forme un fuseau proche du frottement maximum. Seulement les deux tronçons les plus
proches de la surface montrent des valeurs plus faibles. Néanmoins, la distribution des
frottements est plus régulière dans le cas de la traction traduisant probablement l’influence
de la profondeur et donc des contraintes normales sur le frottement mesuré le long du
pieu. Les valeurs maximales obtenues en compression et traction sont toutefois du même
ordre de grandeur (figure 7).
Les pieux vissés (figure 8) montrent les mêmes spécificités que les pieux battus avec
dans le cas de la compression un fuseau assez serré des frottements mesurés le long du
pieu. La traction montre un frottement latéral maximum supérieur à celui de la
compression mais une distribution des frottements plus régulière le long du pieu et une
influence de la profondeur du tronçon.
Le cas des pieux non refoulants (pieux forés, figure 9) est également significatif avec
des courbes de mobilisation de frottement latéral qui forment également un fuseau assez
serré autour de la courbe atteignant la valeur maximale. Les courbes de mobilisation
montrent bien que les frottements maximaux mobilisés sont bien inférieurs à ceux obtenus
dans le cas de pieux refoulants (battu, vibrofoncé et vissé). Les courbes de mobilisation
en traction montrent de nouveau une distribution plus régulière le long du pieu.
6
218
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
(a) (b)
Figure 6. Tube 508 (a) battu ouvert, (b) vibrofoncé
(a) (b)
Figure 7. Tube 406 battu fermé – (a) B1 compression, (b) B3 traction
(a) (b)
Figure 8 Pieu vissé 420 mm – (a) S1 compression, (b) S2 traction
(a) (b)
Figure 9 Pieu foré 420 mm (a) F1 – compression, (b) F3 - traction
7
219
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Les frottements latéraux mesurés lors de l’essai de traction du pieu F3 sont très
supérieurs à ceux mesurés sur le pieu F1 (essai de compression). Ces différences
peuvent être dues à des différences dans les paramètres de forage et au fait que le pieu
F3 a subi des séquences de chargement cyclique avant la réalisation de l’essai de
chargement monotone. Ces trois modes d’installation semblent montrer, qualitativement,
le même type de réponse en traction et en compression.
4. Conclusions
Le site de Merville a permis de tester la réponse de différents types de pieu sur une
géologie assez homogène, une argile surconsolidée dans le cadre de deux projets de
recherche : Vibrofonçage et SOLCYP.
Les résultats ont montré une différence de l’ordre de 30 % entre les frottements mobilisés
pour un pieu battu ouvert et un pieu vibrofoncé (Figure 6). Les frottements mobilisés sur
un pieu battu fermé sont 30 % supérieurs à ceux mobilisés sur un pieu battu ouvert
(Figure 7). De même, la comparaison entre les pieux refoulants (battu, vibrofoncé et vissé)
et non refoulant (foré) a mis en évidence une différence de réponse. Les pieux battus
fermes présentent des frottements mobilisés supérieurs de l’ordre de 30-40 % à ceux des
pieux vissés et de l’ordre de 60 % par rapport aux pieux forés.
En outre, une différence significative existe entre la réponse des pieux soumis à un
chargement de compression et de traction pour des pieux courts (rapport L/D entre 18 et
32). En effet, les courbes de mobilisation du frottement latéral forment, pour la plupart, un
fuseau assez serré autour du maximum pour la compression alors que dans le cas de la
traction, une distribution plus uniforme en fonction de la profondeur est observée. Les
valeurs de frottement maximum mobilisées pour les deux sens de chargement ne sont
pas très différentes dans tous les cas étudiés.
Il serait intéressant de voir dans quelle mesure, ces différences de mobilisation du
frottement latéral pour des valeurs de pression limite identiques mesurées sur un site,
peuvent avoir une influence sur le calcul des pieux.
5. Références bibliographiques
AFNOR (1999a) NF P94-150-1 Essai statique de pieu isolé sous effort axial en
compression. 29p.
AFNOR (1999b) NF P94-150-2 Essai statique de pieu isolé sous effort axial en traction.
26p.
Benzaria, O., Puech, A., Le Kouby, A. (2013). Essais cycliques axiaux sur des pieux forés
dans une argile surconsolidée. . Actes, Congrès international de Mécanique des Sols
et de Géotechnique, Paris, septembre 2013, pp. 2327-2330.
Borel S. and Reiffsteck P. 2006. Caractérisation de la déformabilité des sols au moyen
d’essais en place. Géotechnique et Risques Naturels, LCPC, GT81.
Josseaume H. 1998. Propriétés mécaniques de l’argile des Flandres à Dunkerque et
Calais. Revue Française de Géotechnique, N°84 .
Le Kouby, A., Rocher-Lacoste, F. (2012). Effect of Cyclic Axial Loading on the Distribution
of Load along a Pile. ASCE Special Publication n°227, pp. 436-451.
Rocher-Lacoste, F., Le Kouby, A., Dudouyt, F. (2014). Essai statique de pieu isolé
instrumenté avec la technique de l’extensomètre amovible , sous charge axiale,
méthode d’essai IFSTTAR ME68, 45p.
Vibrofoncage. (2006). Guide technique. 382 pages.
8
220
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – Les principaux objectifs de ce papier, qui s’intègre dans le projet de recherche
RUFEX, sont de parvenir à une meilleure connaissance des propriétés mécaniques à long
terme des matériaux sol-ciment produits in situ par Deep Mixing. En particulier, l'objectif
est d'évaluer l’impact de certains facteurs susceptibles d'influer sur la durabilité des sols
traités.
ABSTRACT – Within RUFEX project, the main objectives of this paper is to reach a better
understanding of the long term mechanical properties of soil cement materials made in
situ with Deep mixing method. In particular, the objective is to evaluate the impact of some
factors that can influence the durability of treated soils.
1. Introduction
Les principaux objectifs de ce papier, qui s’intègre dans le projet de recherche RUFEX,
sont de parvenir à une meilleure connaissance des propriétés mécaniques à long terme
des matériaux sol-ciment produits in situ par Deep Mixing. En particulier, l'objectif est
d'évaluer l’impact de certains facteurs susceptibles d'influer sur la durabilité des sols
traités. La présence de composés chimiques potentiellement perturbateurs (sulfate de
calcium, chlorure de sodium et diesel) et les effets du séchage et de l’humidité relative
sont les deux mécanismes de dégradation potentiels étudiés afin d'évaluer la durabilité
des sols traités. Malgré une certaine dispersion, les résultats de cette étude mettent
clairement en évidence les effets de différentes conditions de mélange et de cure sur les
caractéristiques des sols traités. Les données accumulées dans ces travaux montrent qu'il
est possible de définir, à partir de différents indicateurs, un cadre général pour l'évaluation
de la durabilité des sols traités par Deep Mixing (Guimond-Barrett, 2013). La corrélation
directe entre certains indicateurs potentiels et les paramètres de mise en oeuvre (tels que
le dosage en ciment et la teneur en eau) suggère qu'il est possible d'optimiser les
propriétés des matériaux soil-mix dans les limites imposées par les conditions
géologiques du site. Des classes de durabilité potentielle basées sur la porosité
accessible à l'eau sont proposées pour comparer différents mélanges sol-ciment.
1
221
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Un grand nombre de facteurs internes et externes aux matériaux doivent être pris en
compte pour évaluer la durabilité des sols traités. Ces facteurs sont essentiellement liés :
• aux conditions géologiques (nature et caractéristiques physico-chimiques des sols
en place et de l’eau souterraine),
• aux conditions de mélange avec le liant (quantité d’eau, dosage et type de liant,
conditions de malaxage et homogénéité du mélange),
• aux conditions de cure et d’exposition à l’environnement extérieur.
Dans cet article, dans un premier temps, une synthèse du guide sur le traitement des sols
issu du projet RUFEX et qui traite de la durabilité du matériau Soil mixing est proposée.
Notamment, les facteurs internes et externes qui influencent la durabilité sont présentés.
Puis, dans un second temps, une étude de cas est présenté sur l’influence des cycles de
humidification - séchage sur la réponse d’un matériau traité par Soil mixing.
2. Facteurs internes
En conséquence, la porosité des argiles traitées est souvent élevée ce qui pénalise la
résistance.
Le mélange de sols sableux avec un liant par voie humide requiert un ajout d’eau moins
important et une énergie de malaxage plus faible. Les matériaux formés sont
généralement moins poreux, plus homogènes et possèdent des caractéristiques
mécaniques supérieures à celles obtenues avec des sols fins.
2
222
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Leur présence dans les sols est relativement rare et résulte principalement des
épandages d'engrais dans des régions agricoles. Ils peuvent être retardateurs de prise.
Dans certaines conditions, ils ont un effet délétère sur la résistance des sols traités. Cet
effet dépend du type de sol, du type de liant et des conditions de cure.
2.1.4. Chlorures
2.1.5. Sulfates
Les sulfates sont présents dans les sols naturels (sous forme de gypse ou de pyrites) et
anthropiques (remblais contenant du plâtre).
L’effet néfaste des sulfates sur les ciments et les bétons est bien connu.
Les sulfates permettent de réguler la prise (ils sont inclus dans la composition de
certains ciments). Toutefois, si l'alimentation en sulfates et en eau est suffisante, ils
réagissent avec l’aluminium du sol ou du ciment ce qui conduit à la précipitation
d'ettringite (espèce cristalline expansive). La formation d’ettringite peut être associée à un
gonflement des sols traités et à une diminution des caractéristiques mécaniques.
Les effets des sulfates dépendent de nombreux paramètres : teneur et type de sulfates,
type de sol, type de liant, dosage en ciment et conditions de cure.
L’utilisation de ciments résistants aux sulfates (notamment à base de laitier de haut-
fourneau ou à faible teneurs en C3A (aluminate tricalcique) et C4AF (alumino ferrite
tétracalcique)) et d’additions minérales (cendres silico-alumineuses) permet de réduire les
risques de désordre.
Les sols contenant des matières organiques peuvent être stabilisés par la technique du
soil mixing. Cependant, le développement des caractéristiques mécaniques après
traitement est souvent considérablement plus faible que pour les sols inorganiques. Les
résistances obtenues après traitement sont habituellement de l’ordre de quelques
centaines de kilopascal.
3
223
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
L’eau dans les sols traités est un mélange d’eau libre retenue dans le sol et d’eau
d’apport (pour un traitement par voie humide).
La présence de certains composés chimiques dans l’eau (principalement les composés
cités ci-dessus) peut modifier considérablement les effets du traitement sur les sols.
L’eau d’apport utilisé pour un traitement par voie humide ne doit pas apporter
d’éléments chimiques perturbateurs (celle-ci doit être conforme à la norme NF EN 1008).
3. Facteurs externes
Les facteurs externes aux matériaux concernent les conditions de cure et d’exposition
des ouvrages à l’environnement extérieur.
3.1. Immersion
Trois phénomènes sont susceptibles de se produire pour des sols traités immergés en
continu :
Une perte de liant peut se produire par délavage lorsque les sols traités sont mis en en
œuvre sous nappe dans des sols perméables. Cette perte se traduit généralement par
des caractéristiques mécaniques inférieures à celles attendues pour le dosage en liant
considéré.
La lixiviation de composés hydratés peut entrainer une augmentation de la porosité du
matériau.
Les conséquences de la précipitation sont différentes en fonction de la nature du
composé formé. La précipitation de carbonate de calcium CaCO3 peut par exemple
contribuer à réduire la porosité du matériau et améliorer la durabilité. A l’inverse, la
formation d’ettringite liée à un apport continue en sulfates dans l’eau peut générer un
gonflement du matériau et une perte de résistance mécanique.
4
224
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
D’une manière générale, les sols pulvérulents traités résistent mieux au séchage que
les sols fins plastiques qui sont sensibles aux variations de la teneur en eau. Une cure
prolongée en milieu endogène avant exposition à l’air augmente quelque peu la résistance
à la dessiccation.
Même avec des dosages en ciment très élevés, l’évolution de la profondeur carbonatée
est bien plus rapide dans les sols traités par soil mixing que dans les bétons. Il convient
d’en tenir compte lorsque les travaux de deep soil mixing concernent la réalisation d’un
soutènement puisque la carbonatation du matériau conduit à la corrosion des armatures.
Il est à noter que de nombreux essais classiques de durabilité appliqués pour les
bétons ne sont pas transposables aux mélanges sol-ciment. Par exemple, l’essai de
carbonatation accélérée ne permet pas de caractériser convenablement le comportement
de sols traités exposés au dioxyde de carbone.
Dans tous les cas, une protection du matériau doit être mise en œuvre pour les
ouvrages en sols traités exposés aux effets du séchage à long terme.
Dans ce paragraphe, l’influence des conditions de cure sur la réponse des matériaux
traités est étudiée.
La procédure ASTM D559 (2005) n’a pas été utilisée car la procédure imposée par
la norme ASTM car la température utilisée pour le séchage était de 60°C ; une
température qui aurait accéléré l’hydratation du ciment et qui aurait pu modifier les effets
des cycles pour les types de matériaux naturels utilisés.
Deux sols ont été testés avec un dosage de ciment défini. Les quantités de ciment et les
teneurs en eau utilisées pour ces mélanges sont donnés dans le tableau 1. Le
pourcentage de ciment C (%), la teneur en eau W (%) et le ratio E/C ont été calculés à
partir des équations 1, 2 and 3.
C = poids de ciment sec sur le poids de sol sec (1)
E = poids de l’eau / poids de sol sec et ciment (2)
E / C = poids de l’eau / poids de ciment sec (3)
5
225
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Les teneurs en ciment et en eau testées dans cette étude ont été utilisées dans des
projets de Deep soil mixing en France.
Des essais en laboratoire sont utilisés pour déterminer le module de cisaillement G0 (essai
non destructive). L’essai de compression est utilisé pour évaluer la résistance de
compression qu et un module statique E50.
Les résultats sont montrés dans le tableau 2. Les résistances à la compression et les
modules E50 atteignent les valeurs les plus élevées dans le cas des échantillons
immergés. Le cas le plus défavorable est celui de la conservation à l’air. Le cas des cycles
de séchage – humidification est intermédiaire de ces deux cas extrêmes et qui doit
probablement représenter un cas qui est plus proche de la réalité.
6
226
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
La figure 2 présente les courbes typiques de réponse des matériaux traités aux différentes
conditions de cure pour les deux matériaux naturels traités.
Figure 2. Courbes typiques contraintes - déformations (a) mélange n°1 Sable C=11,8%;
(b) mélange n°2 Limon C=20,7%,
N°1
Cycles humidification -
Sable (C=11,8%) 2,57 4,33 1685,43 0,34
séchage (30 jours)
7
227
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
4, Conclusions et perspectives
Dans le cadre du projet RUFEX, une première étude sur la durabilité des matériaux
traités a été effectuée dans la thèse de Guimond-Barrett (2013). Les facteurs internes et
externes qui influencent le comportement des matériaux traités sur le long terme ont été
définis et font l’objet des recommandations du projet RUFEX (Projet RUFEX (b) et (a)).
De plus, dans ce papier, une étude de cas a été effectuée sur la réponse des matériaux
traités soumis à des cycles d’humidification – séchage. Les échantillons de limon et de
sable traités en laboratoire avec du ciment ont été placés dans trois différentes conditions
de cure (immersion dans l’eau, cycles de séchage – humidification, conservation à l’air)
après 7 jours. Des différences qualitatives ont pu être observées sur les deux types de
matériaux naturels. Le module de cisaillement G0 a été déterminé par des essais de type
Pund it. Les essais de résistance à la compression permettent de déterminer la R c ainsi
qu’un module statique E50.
5, Références bibliographiques
ASTM. American Society for Testing and Materials (2005). D559-03 Standard Test
Methods for Wetting and Drying Compacted Soil-Cement Mixtures.
GUIMOND-BARRETT, A, (2013), Influence of mixing and curing conditions on the
characteristics and durability of soils stabilised by deep mixing, Thèse de doctorat
Université Paris Est,
Projet RUFEX. (a). (2014). Rapports projet FUI Rufex : Deep Soil Mixing - Guide pour le
traitement des sols. 19 pages.
Projet RUFEX. (b). (2014). Rapports projet FUI Rufex : Deep Soil Mixing -
Recommandations pour l’étude de formulation du mélange. 17 pages.
8
228
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – Cet article s'intéresse aux écrans étanches mis en œuvre par la méthode de
« tranchée de sol mixé » sur les digues de Loire afin de parer au risque d'érosion interne.
Deux techniques ont été testées et un suivi des ouvrages a été organisé. Une
comparaison avec les résultats de mélanges effectués en laboratoire a été étudiée et
l’’évolution dans le temps des propriétés hydrauliques et mécaniques fait l’objet d’un
protocole de suivi..
ABSTRACT – The proposed paper focuses on levees reinforced by the Deep Soil Mixing
method in the Loire area against internal erosion. Two techniques have been tested.
Mechanical and hydraulic properties are followed on a long term period. In addition,
comparisons between results obtained from laboratory and in situ mixed materials are
presented.
1. Introduction
Dans le cadre du renforcement des digues de Loire, l’IFSTTAR et le CEREMA ont été
sollicités par la DREAL Centre-Val de Loire afin d’évaluer une technique de restauration
de l’étanchéité récemment utilisée en France en adaptant la technique du Deep Soil
Mixing utilisée dans les domaines des fondations spéciales et profondes. Dans le cas du
val d’Orléans, il s’agit de réaliser un écran étanche par mélange en place grâce à cette
technique de « tranchée de sol mixé ». Deux méthodes ont été testées sur deux sites du
val d'Orléans. La méthode sèche consiste à réaliser une tranchée de 1 m de profondeur, à
épandre du ciment en poudre à un dosage fixé. L’outil de malaxage mélange ensuite le
sol avec le ciment en rajoutant de l’eau jusqu’à une profondeur maximale de 9 m. La
méthode humide consiste, quant à elle, à injecter directement un mélange contrôlé d’eau
et de liant hydraulique (coulis) à un C/E fixé.
2. Contexte de l’étude
Deux ouvrages ont été réalisés en avril 2013 sur la val d’Orléans (VO), plus
précisément à Guilly, au lieu-dit Maison Vieille, et Sigloy (45) selon les prescriptions du
CCTP (2012) et de la norme NF EN 14679.
Tableau 1. Sites identifiés pour un renforcement de corps de digue sur le val d'Orléans
229
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Les profils lithologiques des deux sites sont présentés dans les tableaux 2 et 3. Ces
données sont issues d'études géotechniques préalables aux travaux.
230
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Au cours des chantiers, l'axe des écrans est matérialisé par une pré-tranchée de 1 m
de profondeur et de 1 m de large environ. Les sols de la pré-tranchée ont été prélevés afin
de réaliser des mélanges sol-ciment en laboratoire, bien qu'ils ne soient pas représentatifs
de l'ensemble des sols malaxés en place. Une caractérisation géotechnique des sols a
été effectuée (Tableau 4). Elle est conforme aux études géotechniques préliminiares.
Zone de production
("vitesse de croisière")
231
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
(a) (b)
(c)
Figure 3. Réalisation de l’écran étanche par voie sèche : (a) pré-tranchée et épandage du
ciment, (b) trancheuse malaxeuse positionnée dans l’axe de la pré-tranchée et injection
de l’eau à partir de la lame avant mise en place de la lame à la verticale, (c) malaxage
vertical en zone de production.
- des mélanges en laboratoire confectionnés à partir de sols prélevés dans les pré-
tranchées, à des dosages en ciment proches de ceux utilisés sur chantier, pour comparer
les deux approches, VS et VH,
- des carottages dans la zone de convenance (ZC), pour chacun des sites, à 28, 90,
365 jours et deux ans pour des essais de perméabilité in situ et en laboratoire.
La zone de convenance servant au réglage des paramètres de production, de fortes
dispersions des dosages en ciment et eau ont été constatées.
4. Conductivités hydrauliques
Deux types d'essais de perméabilité ont été réalisés à 1 et 2 ans, sur les 2 sites :
- des essais d'eau en forage, de type Nasberg (NF X 30-423, 2011),
- des essais de perméabilité en cellule triaxiale sur des éprouvettes provenant de
sondages carottés (XP CEN ISO/TS 17892-11, 2005).
La Figure 4 permet de synthétiser l'ensemble des valeurs obtenues. Les mesures in
situ sont encadrées en noir. Chaque valeur est positionnée sur le graphique en fonction
de la profondeur moyenne d'essai.
Globalement, la perméabilité des mélanges sol-ciment constitutifs des écrans diminuent
entre 1 et 2 ans, quels que soient le site et la méthode utilisée, ce qui est favorable en
termes de pérennité de l'ouvrage.
Entre 2,50 et 6,00 m de profondeur, les perméabilités à 2 ans de l'écran de Sigloy sont
comprises entre 3.10-10 et 2.10-9 m/s tandis que celles de l'écran de Maison Vieille sont
comprises entre 1 et 3.10-9 m/s. La perméabilité de l'écran de Sigloy est donc inférieure ou
égale à celle de l'écran de Maison Vieille. Cette observation est également vraie à 1 an.
La très faible perméabilité mesurée sur le sondage carotté de Sigloy, à 2 ans, à environ
1 m de profondeur, pourrait être associée au surdosage en ciment constaté au niveau de
la pré-tranchée.
232
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Perméabilité k (m/s)
1,E-11 1,E-10 1,E-09 1,E-08 1,E-07 1,E-06
0,00 MV - 2 ans
MV - 1 an
1,00 Sigloy - 2 ans
Sigloy - 1 an
2,00 1.10-8 m/s
3,00
Profondeur (m)
4,00
5,00
6,00
7,00
8,00
Figure 4. Suivi des ouvrages - mesures des perméabilités sur deux ans.
5. Performances mécaniques
Sur le site de Maison Vieille (Figure 5), les Rc augmentent entre 1 et 2 ans. Toutefois, la
valeur de Rc devrait être plus ou moins homogène en fonction de la profondeur puisque la
trancheuse doit mélanger le sol sur toute la profondeur.
A 1 an, seules 3 éprouvettes ont pu être taillées à partir du sondage carotté, témoignant
de la fragilité du mélange sol-ciment vis-à-vis du carottage.
Sur le sondage carotté à 2 ans, à partir duquel 13 éprouvettes ont été extraites, il est
observé une diminution de Rc avec la profondeur au-delà de 1 m de profondeur, traduisant
l’influence de la pré-tranchée. En effet, cette dernière, dans laquelle est épandu le ciment
anhydre avant le début du malaxage, est probablement la zone où se trouve la plus
grande quantité de ciment, même après le mélange en place. Si l’énergie de malaxage
permet effectivement de répartir le ciment sur la hauteur de la tranchée, la quantité de
ciment n'en reste pas moins plus importante dans la partie supérieure.
Après 2 ans, à partir de 2 m de profondeur, les valeurs de Rc restent, pour la plupart,
inférieures aux 1,5 MPa définis à 28 jours.
Sur le site de Sigloy (Figure 6), le mélange sol-ciment prélevé par carottage est plus
résistant que celui de Maison Vieille. La méthode utilisée est la voie humide. Le dosage
en ciment dans la zone de convenance est de 280 kg/m3 de sol à traiter à Sigloy tandis
qu'il est d'environ 210 kg/m3 à Maison Vieille. Un facteur réducteur devrait donc être
appliqué pour pouvoir comparer les résultats obtenus sur les 2 sites.
233
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Rc (MPa)
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0
0,00
MV - 2 ans
MV - 1 an
1,5 MPa
1,00
2,00
3,00
Profondeur (m)
4,00
5,00
6,00
7,00
8,00
Avec des valeurs de Rc à 2 ans s'échelonnant entre 1,5 et 9 MPa, il n'est pas possible
de conclure quant à l'homogénéité du mélange sol-ciment constitutif de l'écran.
Il est constaté une augmentation de la résistance mécanique du mélange entre 1 et 2
ans. Les valeurs sont, pour la plupart, supérieures au critère de 1,5 MPa, hors prise en
compte du vieillissement. Ces valeurs sont comparées à celles obtenues sur les mélanges
en laboratoire.
Rc (MPa)
0,0 1,0 2,0 3,0 4,0 5,0 6,0 7,0 8,0 9,0
0,00
Sigloy - 2 ans
Sigloy - 1 an
1,00
1,5 MPa
2,00
3,00
Profondeur (m)
4,00
5,00
6,00
7,00
8,00
Les protocoles de malaxage et de coulage des mélanges sont très semblables à ceux
des différentes équipes internationales travaillant sur le sujet (Kitazume et Nishimura,
2009 ; Guimond-Barrett, 2013). Les formulations réalisées sont récapitulées dans le
Tableau 5.
234
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
235
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
(a) (b)
Figure 8. (a) Maison Vieille – dosage en ciment de 200-210 kg/m3, (b) Sigloy – dosage en
ciment de 280-300 kg/m3.
6. Conclusions et perspectives
Références bibliographiques
AFNOR. NF EN 13286-41. (2003). Mélanges traités et mélanges non traités aux liants
hydrauliques - Partie 41 : méthode d'essai pour la détermination de la résistance à la
compression des mélanges traités aux liants hydrauliques.
AFNOR. XP CEN ISO/TS 17892-11. (2005). Reconnaissance et essais géotechniques -
Essais de laboratoire sur les sols - Partie 11 : détermination de perméabilité à charge
constante et à charge variable décroissante
AFNOR. NF X 30-423. (2011). Détermination du coefficient de perméabilité d’un terrain
par essai à charge variable en forage ouvert. 32 p.
CCTP. (2012). Mise en œuvre de mélanges en place pour le renforcement des zones
de recouvrement du val d’Orléans
European-Standard (2005). Execution of special geotechnical works - Deep Mixing.
European Committee for Standardization (CEN) Brussels. Standard. NF EN 14679
Eurosoilstab (2000). Development of design and construction methods to stabilise soft
organic soils. Design guide soft soil stabilisation. European project BE 96-3177. Report
CT97-0351.
GUIMOND-BARRETT, A. (2013). Influence of mixing and curing conditions on the
characteristics and durability of soils stabilised by deep mixing. Thèse de doctorat
Université Paris Est.
KITAZUME, M. and NISHIMURA, S. (2009). Influence of specimen preparation and
curing conditions on unconfined compression behaviour of cement-treated clay. Deep
Mixing '09, Okinawa, Japan.
236
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Alain LE KOUBY1, Alain PUECH 2, Luc THOREL 1, Matthieu BLANC1, Matias SILVA3,
Jean CANOU 4, Jean Claude DUPLA 4
1
IFSTTAR, Paris & Nantes, France
2
Fugro GeoConsulting, Nanterre, France
3
Laboratoire 3SR, Grenoble, France
4
Ecole des Ponts ParisTech, laboratoire Navier, Champs sur Marne, France
RÉSUMÉ – L’objectif ultime du projet SOLCYP (SOLlicitations Cycliques sur les Pieux)
est de proposer des recommandations sur la prise en compte des cycles dans le
dimensionnement des pieux. Il a été décidé d’établir une base de données d’essais pour
caractériser la réponse d’un pieu sous chargement cyclique en termes d’accumulation des
déplacements et d’évolution de la capacité portante (plus précisément du frottement
latéral et de la résistance en pointe). Deux sols de référence ont été choisis : une argile
surconsolidée et un sable.
ABSTRACT –.One of the main objective of the SOLCYP project is to provide design
recommandations on pile response submitted to cyclic loading. A database of cyclic
loading pile tests in terms of cumulative displacements and bearing capacity evolution (in
particular shaft friction and tip resistance) has been created from in situ and laboratory
tests. Two reference soils were chosen : an overconsolidated clay and a sand.
1. Introduction
De nombreux travaux de recherche ont été effectués sur le comportement des pieux
sous chargements cycliques axiaux. Les recommandations relatives aux cas des charges
cycliques sont assez peu nombreuses, on notera les API (1993) et le DnV (1992). Un des
objectifs du projet SOLCYP était de faire une synthèse des travaux les plus pertinents
existants dans la littérature, de développer des procédures permettant la prise en compte
de l’effet des cycles dans le dimensionnement des ouvrages de génie civil ou maritime.
Cette procédure a été testée et validée dans le cadre d’un programme expérimental
proposé dans le cadre du projet SOLCYP.
.
Trois types d’essais ont été mis en œuvre :
- Essais in situ réalisés par l’IFSTTAR sur les sites expérimentaux de Merville (argile
surconsolidée) et Loon-Plage (sable de Dunkerque)
- Essais en centrifugeuse à l’IFSTTAR (sable de Fontainebleau) (Figure 1),
- Essais en chambre d’étalonnage au Laboratoire 3SR (sable de Fontainebleau) et au
Laboratoire Navier (sable de Fontainebleau et kaolinite Speswhite) (Figure 1).
1
237
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
2. Les dispositifs
Deux dispositifs expérimentaux de laboratoire et les essais in situ sont décrits dans
cette partie.
2.2. Centrifugeuse
Les effets d’échelle ainsi que l’effet de la taille des modèles sont résumés dans Garnier
et al. (2007).
La centrifugeuse permet d’étudier la réponse axiale ou transversale d’un système sol-
pieu complet de dimensions réduites en respectant au mieux les règles de similitude et en
reproduisant, en particulier, par macro-gravité, l’état des contraintes réel qui règne le long
du pieu prototype.
2
238
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Figure 2. Sonde (a) Imperial College Prototype (ICP) (b) CERMES 36 mm.
(a) (b)
Figure 3. sonde (a) Blanc (2013) ; (b) Rakotonindriana (2009).
L’essai de chargement in situ sur pieu(x) prototype(s) est a priori le type d’essai le plus
représentatif lorsque :
- il est effectué dans une zone où les conditions de sols (stratigraphie, nature des
matériaux, caractéristiques géotechniques) sont représentatives de l’ensemble ou d’une
partie de l’ensemble du projet. Les conditions de sol doivent être déterminées à proximité
immédiate des pieux d’essais par des investigations appropriées.
- le mode d’exécution des pieux est similaire à celui des pieux de l’ouvrage.
- les caractéristiques géométriques des pieux sont identiques à celles des pieux de
l’ouvrage ou suffisamment proches pour ne pas introduire d’effet d’échelle.
Le principal inconvénient des essais in situ est lié à leur coût.
3
239
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Deux sites de référence ont été choisis : un site dont la géologie était constituée
principalement d’argile surconsolidée (Merville) et un second site sableux (Loon Plage).
Plusieurs techniques d’installation de pieux ont été testées : foré, vissé, battu.
L’instrumentation utilisée est de type extensomètre amovible. La figure 4 montre un
schéma descriptif de l’instrumentation des pieux ainsi qu’une photo de l’extensomètre
amovible et son montage dans un pieu (Rocher-Lacoste et al., Méthode d’essai n°68,
2011). Pour chacun des types de pieux, plusieurs niveaux de jauges ont été prévus. La
procédure suivie était : un premier tronçon de 1 m en tête de pieu et un dernier tronçon en
pointe de 1 m pour valider la descente de charge et l’effort récupéré en pointe complété
de plusieurs autres tronçons à adapter en fonction du type de pieux et de la géologie.
Le concept de diagramme de stabilité cyclique d’un pieu a été introduit par Poulos
(1981). Il permet d’analyser globalement la réponse d’un pieu relativement rigide soumis à
des actions cycliques axiales et d’en évaluer le comportement en fonction de la
combinaison de ces actions et du nombre de cycles. Des chargements non alternés
(traction ou compression) et alternés (compression et traction dans la même séquence)
ont ainsi été appliqués (Figure 5).
L’objectif des essais est d’établir un diagramme de stabilité sous charge axiale (Figure 6).
En désignant par :
- Vuc : la résistance ultime à la compression monotone ;
- Vut : la résistance ultime à la traction monotone (arrachement) ;
on peut représenter :
- En abscisse: la composante moyenne normalisée de la charge cyclique Vm / Vu;
- En ordonnée : l’amplitude normalisée de la sollicitation cyclique Vc / Vu
L’enveloppe externe du triangle joignant les points où Vm / Vu et Vc / Vu sont égaux à 1 est
le lieu des points de rupture statique (chargement monotone pour lequel (Vm + Vc)/Vu = 1).
Le diagramme est dissymétrique par rapport à l’axe des ordonnées car la capacité en
compression est supérieure à la capacité en tension (Vuc > Vut)
Dans sa forme la plus élémentaire, le diagramme (Figure 5.) peut être décomposé en trois
zones définies par des combinaisons (Vm / Vu ; Vc / Vu) ( Projet SOLCYP (2016)).
4
240
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Chargement alterné
cycle 1 cycle 3 cycle 4
400
300 cycle 5
Effort en tête (kN)
200
0
permanent (mm)
100 0 20 40 60 80 100 120 140
Déplacement
-1
0
0 20 40 60 80 100 120 140
-100 -2
-200 -3
-300
-4
Déplacement (mm)
-5
Temps (s)
Figure 5. Courbes typiques des différents chargements cycliques appliqués (se lit de
gauche à droite) – chargement non alterné et alterné.
Une spécificité du projet SOLCYP est que le chargement non alterné (traction ou
compression pour une séquence) et alterné (traction – compression dans la même
séquences) ont été testés.
Dans le cas du projet SOLCYP, la solution retenue consistait à utiliser deux vérins en
opposition : un vérin statique monté au-dessus de la poutre et un vérin cyclique monté en
dessous de celle-ci. Le vérin statique était relié à un accumulateur air/huile qui permettait
d’appliquer un effort de référence constant. Cet effort de référence pouvait être réglé par
ajustement de la pression de l’accumulateur. Le vérin cyclique agissait en opposition par
5
241
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Deux essais de pieux de référence sont effectués en compression (S1) et traction (S2).
Un pieu (n°3) est consacré aux essais de compression et un autre (n°4) pour la traction
avec la méthodologie suivante : une séquence cyclique F=3 suivi par une séquence F = 2
si les déplacements cumulés ne dépassent pas un critère défini par le cahier des charges
(par exemple 10% D). Un pieu pourra subir des chargements alternés ciblés afin de
compléter le diagramme.
Enfin, un essai statique rapide permet de valider une perte ou pas de capacité portante.
Puis on peut encore effectuer des séquences cycliques tant que le critère en déplacement
est respecté.
3.2. Essais en centrifugeuse
6
242
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Figure 8. Essai en chambre d’étalonnage (a) Tali (2011), (b) Silva (2014).
3.3. Essais in situ
Dans ce paragraphe, on montre les résultats d’une séquence de chargement cyclique
alterné pour un nombre de cycles de 51 dans l’argile de Merville. Entre N = 1 et N = 50, la
boucle d’hystérésis se déplace vers la gauche soit dans le sens de la traction traduisant le
sens de déplacement du pieu pour cette séquence à savoir un mouvement ascendant qui
pourrait s’accentuer pour un nombre de cycles plus importants (Figure 9).
7
243
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
4. Conclusions et perspectives
Ce papier a permis de mettre en évidence la complémentarité des essais in situ et en
laboratoire dans le but de caractériser le comportement des pieux sous sollicitations
cycliques autant au niveau global (accumulation des déplacements et évolution de la
capacité portante) qu’au niveau local (évolution du frottement latéral et de la résistance de
pointe) (tableau 2). Les essais in situ peuvent permettre de tester la réponse d’un pieu
pour une géologie donnée mais étant donné le nombre de pieux limités, plusieurs séries
de chargement doivent être appliquées aux pieux d’essais. En revanche, dans le cas des
essais de laboratoire, chaque séquence de chargement peut être appliquée à un pieu qui
n’a jamais subi d’autres sollicitations dans son histoire. Dans le cas d’un projet de
construction, la procédure décrite pourra être utilisée.
Méthodes d’essais
5. Références bibliographiques
8
244
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
ABSTRACT – As part of the construction of the second bridge over the Wouri River
(Cameroon), the access roads take place in a sensitive geotechnical context which is
typical of estuary with significant thickness of compressible alluvium but also backfills. The
design-build consortium decided to perform a test embankment to reliable geotechnical
models.
1. Introduction
Le second pont sur le fleuve Wouri est un projet en conception-réalisation, confié par le
maître d’ouvrage (Etat du Cameroun) au groupement emmené par SOGEA-SATOM. Il
comprend la réalisation d’un pont de 760 m de longueur supportant un tablier routier et un
tablier ferroviaire ainsi que les accès associés. L’ouvrage, parallèle au pont existant,
permet de relier la rive ouest (Bonabéri) à la rive est (Deïdo) de la ville de Douala. Les
études géotechniques des accès (ouvrages en terre, ouvrages d’art courants et blocs
techniques du viaduc) ont été réalisées par GEOS Ingénieurs Conseils pour le compte du
groupement.
Wouri
Deïdo
Bonabéri
1
245
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
L’accès côté ouest, d’un linéaire d’environ 700 m, est en profil rasant ou en déblai sur
environ 580 m, puis en remblai jusqu’à l’arrivée sur le pont. L’accès côté est, d’un linéaire
total d’environ 2000 m, est principalement en remblai avec des hauteurs d’ouvrages en
terre qui atteignent environ 8 à 9 m au niveau du raccordement au pont et au niveau du
giratoire. Les travaux des accès comprennent la réalisation de trois ouvrages d’art
courants : deux cadres fermés et un double cadre avec des trémies (giratoire dénivelé).
La zone de construction se situe au niveau de l’estuaire du fleuve Wouri. Sur la rive est,
les terrains ont été gagnés sur le fleuve. Le substratum est constitué par des argilites et
siltites du Mio-Pliocène. Au-dessus, on trouve des remblais et des alluvions : remblais
sableux, sables plus ou moins silteux, contenant des poches de terrains argileux (argiles
molles) et/ou organiques (vases) et alternant avec des horizons de sols plus fins (argiles
plus ou moins silteuses).
2.1. Objectifs
2
246
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Ainsi, cette expérience en vraie grandeur avait pour but d’observer le comportement
des sols à grande échelle, et plus seulement à celle de l’échantillon ou du sondage
vertical, peu représentative dans ce contexte géologique lenticulaire.
Le remblai d’essai a été mis en œuvre sur un linéaire de 60 m pour une hauteur de 8 m
dont 4 m de surcharge par rapport à la cote finale du projet. La contrainte appliquée au sol
par le remblai était de l’ordre de 142 kPa. Les figures ci-dessous présentent la géométrie
du remblai d’essai :
3
247
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Nous avons considéré que les horizons au-delà des sables lâches n’avaient pas
d’impact sur les déformations du remblai.
Les sols fins compressibles sont entrecoupés de lentilles et d’horizons de faible
épaisseur plus sableux. Cette couche est composée de sols très mélangés (argile, vase,
sable fin).
4
248
Vitesse de tassement (mm/j) Tassemennts (m)
10,0
12,0
14,0
16,0
18,0
0,0
2,0
4,0
6,0
8,0
2,00
1,80
1,60
1,40
1,20
1,00
0,80
0,60
0,40
0,20
0,00
25/05/2015 09/03/2015
16/03/2015
01/06/2015 23/03/2015
30/03/2015
08/06/2015
06/04/2015
15/06/2015 13/04/2015
20/04/2015
22/06/2015 27/04/2015
04/05/2015
29/06/2015
11/05/2015
06/07/2015 18/05/2015
25/05/2015
13/07/2015 01/06/2015
08/06/2015
20/07/2015 15/06/2015
22/06/2015
27/07/2015
29/06/2015
03/08/2015 06/07/2015
13/07/2015
10/08/2015 20/07/2015
27/07/2015
17/08/2015 03/08/2015
24/08/2015 10/08/2015
17/08/2015
31/08/2015 24/08/2015
5
31/08/2015
249
07/09/2015 07/09/2015
14/09/2015
14/09/2015
21/09/2015
21/09/2015 28/09/2015
05/10/2015
28/09/2015 12/10/2015
19/10/2015
05/10/2015 26/10/2015
02/11/2015
12/10/2015
09/11/2015
19/10/2015 16/11/2015
23/11/2015
26/10/2015 30/11/2015
07/12/2015
02/11/2015
14/12/2015
09/11/2015
0,00
1,00
2,00
3,00
4,00
5,00
6,00
7,00
8,00
9,00
10,00
16/11/2015
Hauteur du remblai (m)
23/11/2015
30/11/2015
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
07/12/2015
14/12/2015
T3
T2
T1
Hauteur du remblai
Pour analyser les données, nous avons utilisé le logiciel GEODEPL développé par GEOS
Ingénieurs Conseils. Il permet d'estimer, en fonction des mesures de tassement réalisées
sur le terrain, le taux de consolidation du sol et de prédire l'évolution des tassements
primaires et secondaires. Trois méthodes différentes sont appliquées :
La méthode d'Asaoka, traçant le déplacement à un instant donné en fonction du
déplacement à l'instant précédent,
La méthode de Recordon, qui recherche une loi exponentielle du tassement
primaire en fonction du temps, à laquelle peut s'ajouter une loi logarithmique
régissant le tassement secondaire à compter d'une certaine date,
La méthode d'Al-Shamrani qui intègre une loi hyperbolique du tassement en
fonction du temps.
Tableau 2. Estimation des tassements totaux sur la base des mesures réelles.
Tassement final selon Tassement final selon Tassement final selon
Tassomètre
Asaoka (m) Recordon (m) Al-Shamrani (m)
T1 0,70 m 0,72 m 0,69 m
T2 1,62 m 1,66 m 1,62 m
T3 1,47 m 1,50 m 1,47 m
T1 31/07/2015 0,74 m
T2 14/07/2015 1,65 m
T3 13/07/2015 1,50 m
Les tassements mesurés correspondent aux tassements théoriques estimés plus haut,
ce qui tend à confirmer l’estimation de la fin de consolidation entre le 13/07 et le
31/07/2015, soit entre 47 et 65 jours après la fin de la montée du remblai.
Sur la base du modèle géotechnique défini précédemment, nous avons calculé les
tassements théoriques sous la charge du remblai d’essai. Les calculs sont de type
élastique car il s’agit de vérifier la validité du modèle géotechnique simplifié (modules
équivalents de déformation des couches de sol) qui n’utilise pas la théorie de la
consolidation.
6
250
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
On note que le calcul théorique donne des résultats du même ordre de grandeur que
les tassements mesurés sur site pour T2 et T3 (amplitude maximale comprise entre 1 et
2 m), ce qui fiabilise le modèle géotechnique précédemment retenu.
La proportion entre les tassements ayant eu lieu pendant la montée du remblai et les
tassements différés est de l’ordre de 76 à 88 %. Le calcul théorique donne une répartition
entre les tassements de la couche de sols fins compressibles (tassements différés) et les
tassements de la couche de sable lâche (tassements quasi-immédiats) de l’ordre de
90 %.
Les proportions entre tassements immédiats et tassements différés sont donc
inversées au regard du comportement réel de l’ouvrage. Cette situation peut s’expliquer
par :
La présence de lentilles et horizons sableux au sein de la couche argileuse qui
permettent une évacuation rapide des pressions interstitielles et par conséquent
une augmentation de la vitesse de consolidation,
La montée assez lente du remblai, qui a permis à la consolidation de se produire
progressivement pendant la mise en charge du sol.
Nous avons donc estimé un coefficient de consolidation global de la couche de sols fins
compressibles, caractéristique de ce comportement, à partir de la formule suivante :
Cv = Tv x H2 / t (1)
Avec :
Tv : facteur temps (égal à 2 pour une consolidation considérée comme complète)
H : longueur de drainage (égale à 10,8 m (couche drainée sur les deux faces))
t : durée de consolidation (égale à 47 ou 65 jours)
Les résultats obtenus sont les suivants :
47 5,7.10-5
65 4,2.10-5
Ainsi, nous avons obtenu un ensemble cohérent de valeurs comprises entre 2.10-5 m2/s
et 6.10-5 m2/s.
7
251
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
3.3.2. Fluage
Les tassements de fluage sont estimés à partir de la formule suivante :
4. Conclusion
5. Références bibliographiques
8
252
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ –De nombreuses mesures ont été effectuées pour dimensionner les talus de
grandes hauteurs nécessaires au passage de la déviation routière d'Ax-les-Thermes, ce
qui en fait un cas d'étude très documenté. Nous présentons, dans cet article,les données
et les analyses déjà effectuées sur ce cas afin que ces informations puissent servir à une
comparaison nationale puis internationale sur le risque chute de blocs.
ABSTRACT–Many measurements have been carried out to design the great height
cuttingsof Ax-Les-Thermesdiversion road making it a particularly well-documented case
study. This article presents all data and analyses done in order to use this information for
national and international comparisons on rock fall hazard.
1.Introduction
Ax-les-Thermes est située dans les Pyrénées, à environ 130 km au sud de Toulouse et
30 km de la frontière entre la France et l'Andorre. La route vers l'Andorre est la route
nationale 20, une voie très fréquentée, à la fois par les usagers locaux, le transport de
marchandise et les touristes. Ainsi, la construction d’une déviation de la ville a été
envisagée depuis les années quatre-vingt.
Ax-les-Thermes se trouve dans la zone primaire axiale des Pyrénées composée de
roches essentiellement hercyniennes (gneiss, granitoïdes et micaschistes) et délimitée au
nord par la faille nord-pyrénéenne. La voie de contournement d'Ax rencontre
successivement du granite et des gneiss, très fracturés,datant de l’orogénèse hercynienne
et, dans la vallée, des dépôts fluvio-glaciaires du Quaternaire d'épaisseur variable.
La déviation de de la ville a nécessité la création de 5,8 km de route et l'excavation de
déblais rocheux de hauteur importante (1,2 million de m3 à bouger dont 500 000 m3 à
1
253
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
miner). Des photos ont été réalisées par PhotosTP (2004), un blog illustré de
photosréalisé par un particulier
L’ensemble des travaux de terrassement ont été réalisés entre 2004 et 2009. En
effet,après quelques semaines de travaux, ils ont étéinterrompus jusque mi 2007, avec
changement d’entreprise pour la réalisation des déblais.La déviation est orientée Est-
Ouest au Nord puis Nord-Sud au Sud (Figure 1). Le passage d'Esquiroulet, sur lequel
l'article se focalise est positionné sur la figure 1. À son endroit, la route, orientée N95°,
traverse la montagne et excaveune quarantaine de mètres de profondeur sur 270m en
créant: un talus aval incliné à 76°,de hauteur comprise entre 0 et 30 m et un talus
amontincliné à 76° de 42 m de hauteur au maximum (Figure 2).
Passage
d'Esquiroulet
1000 m
Dans le cadre des études avant-projets et projet, 128 sondages verticaux ont été
réalisés sur l'ensemble de la déviation entre 1999 et 2001, dont 2 sondages carottés (de
15,4 m et 42 m), un sondage destructif (de 54 m) et un sondage destructif avec essais
pénétrométriques (de 42 m)dans le secteur d'Esquiroulet. Deux sondages ont été
explorés par caméra optique (un des sondages carottés et le sondage correspondant aux
essais pressiométriques). Ces sondages ont permis d'extraire des échantillons pour
effectuer des essais de laboratoire
En automne 2005, l'interruption des travaux a également permis le relevé de
nombreuses discontinuités.
2
254
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Nord Sud
Front
Pente
de taille
naturelle
Talus
aval
Pente
naturelle
Talus
amont
3.Essais de laboratoire
3.1.Essais de compressions
26 essais de compression ont été réalisés sur des échantillons classés en 2 groupes :
granite et gneiss.La presse utilisé à l’époque ne permettait ni d’enregistrer la courbe
d’essai, ni de mesurerles modules;seules les valeurs de résistance à la compression
Rcsont donc disponibles.
La résistance moyenne à la compression des échantillons est de 64,6 MPa avec un
écart type de 29,8 MPa. Seuls les gneiss affleurent au niveau du passage
d'Esquiroulet,leur résistance moyenne à la compression est de 83,7 MPa avec un écart
type de 23,6 MPa, mais l'ensemble des résistances sont données dans les fichiers
accessibles pour le Benchmark. Parmi les échantillons, seule une seule carotte provenait
du talus Esquiroulet et sa résistance à la compression était de 77 MPa.
3.2.Essais de traction
19 essais de traction indirecte par fendage (essais brésiliens) ont permis de déterminer
une résistance à la traction moyenne de 6,15 MPa avec un écart type de 2,5 MPa. En ne
prenant que les gneiss, la valeur moyenne est de 7 MPa avec un écart type de 2,5 MPa.
3
255
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Deux séries d’essais de cisaillement sur des discontinuités naturellesont été réalisées, en
2005 et en 2007,selon la norme française XP P 94-424 (AFNIR, 2003).
La première série comportait 8 essais, dont deux sur des roches d’Esquiroulet qui ont
conduit à une résistance au cisaillement de 675 kPa et 580 kPa pour des contraintes
normales respectivesde 550 kPa et 590 kPa.
La seconde série d’essai, en comportait 5, et a permis de tester une gamme plus
importante de contraintes normales de 0,68 à 20 MPa (contraintes normales testées :
0,68; 2; 5; 10 et 20 MPa). Le processus de réalisation des essais a été présenté dans
Gasc-Barbier et Guittard (2009) et l'ensemble des résultats disponibles sur Gasc-Barbier
(2016)dans Gasc-Barbier et Marache (2010).
4
256
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Des diagraphies caméra (BIPS) ont été réalisées en 2000 dans 2 sondages verticaux: le
sondage (SC43) carotté de 42 m et le sondage (SP47) de l'essai pressiométrique
(cf.Figure 4). Dans le premier (SC43) les informations ne sont exploitables que jusqu'à
11 m. Ces logs de sondage seront disponibles sur Gasc-Barbier (2016).
5.Analyses suggérées
À partir des données présentées les estimations de l'aléa chute de blocs peuvent s'opérer
selon diverses méthodologies, en utilisant divers logiciels. L'idée de ce Benchmark est de
comparer les pratiques concernant :
le regroupement des relevés en familles de fractures,
la prise en compte des biais d'échantillonnage,
les caractéristiques prises pour les discontinuités (déterministe ou
stochastique),
l'estimation de l'aléa chute de blocs,
les indicateurs de stabilités donnés suite aux analyses de stabilité,
la prise en compte d'un renforcement (boulonnage) et de la présence d'eau dans
l'évaluation de l'aléa,
les logiciels utilisés pour ces différentes étapes,
la prise en compte des incertitudes géométriques et sur les propriétés
mécaniques.
Précisons que le benchmark proposé se limite à estimer l'aléa instabilité de blocs
rocheux et ne prend pas en compte la trajectographie qui fait déjà l'objet d'autres
comparaisons sur d’autres sites.
5
257
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Nord Sud
Passage
d'Esquiroulet
100 m
N 95°
42 m
Excavation
Talus amont
Talus aval 76°
Nord Sud
Les informations relatives aux discontinuités ont déjà été exploitées et, selon les
traitements adoptés, regroupées en 3 ou 4 familles par Gasc-Barbier et al. (2008) et
Nguyen et al. (2016). Notons que dans Nguyen et al. (2016), les analyses de stabilité
effectuées correspondent au front de taille et donc à une orientation à 90° par rapport au
talus amont d'Esquiroulet. Par ailleurs, les biais liés à l'orientation des lignes de mesures
n'ont pas été pris en compte dans ces traitements.
Les participants à ce benchmark sont invités à utiliser leur méthode usuelle pour
effectuer ce regroupement.
6
258
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Les informations fournies sur les essais de cisaillement ainsi que la bibliographie peuvent
permettre de discuter des propriétés à introduire dans l'analyse de stabilité de talus. Nous
ne donnons pas d'indications sur ce choix, mais souhaitons que les participants nous
précisent les propriétés retenues.
Les participants à ce Benchmark, sont invités à préciser la(es) méthode(s) choisi(es), le(s)
logiciel(s) utilisé(es) et les paramètres nécessaires aux méthodes et logiciels.
Les "indicateurs de stabilité" issus des analyses, peuvent être variés,Nguyen et al. (2016)
en a proposé quelques-uns. On peut, par exemple considérer les résultats en terme de :
Plus gros bloc instable
Bloc moyen le plus probable (avec éventuellement un intervalle de confiance) en
terme de volume et de poids
Volume (poids) total instable le plus probable, dispersion autour de ce volume
Nombre de blocs instables
Déplacement des blocs
Indicateur local ou global de la stabilité (facteur de sécurité, de fiabilité, etc.)
Le maximum d'information fournie par les outils et méthodes est souhaité afin de
pouvoir faire des comparaisons les plus exhaustivespossibles.
Afin d'éviter les glissements plans ou en dièdre, lors de l'étude d'avant-projet il avait été
préconisé un boulonnage du talus par des clous inclinés de 5° par rapport à l'horizontale.
Les participants peuvent proposer un schéma de boulonnage (préciser la maille, la
longueur, le diamètre, la résistance, la longueur de scellement, etc. des clous).
6. Conclusions
7
259
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
7.Références bibliographiques
Chantron, L. and Zumbo, V. (2002) Formalisation des critères descriptifs d'un massif
rocheux - mise au point d'une feuille de saisie des discontinuités, JNGG, Nancy, France,
12 pages.
Gasc-Barbier (2016) ResearchGate network dedicated to science and research.
Connect, collaborate and discover scientific publications, jobs and
conferences,https://www.researchgate.net/profile/Muriel_Gasc-
Barbier/publicationsdernière consultation le 09/05/2016.
Gasc-Barbier, M. and Guittard, J. (2009) Comportement au cisaillement d’un joint
rocheux naturel, Revue Française de Géotechnique, pp. 5-13.
Gasc-Barbier, M. and Marache, A. (2010) Comportement mécanique des joints
rocheux, in: S. Lambert and F. Nicot (Eds.), Géomécanique des instabilités rocheuses du
déclenchement à l'ouvrage -Traité MIM Mécanique et ingénierie des matériaux. Hermes
science publ. Lavoisier, Paris, 27 pages.
Gasc-Barbier, M., Ballion, A. and Virely, D. (2008) Design of large cuttings in jointed
rock, Bulletin of Engineering Geology and the Environment, pp. 227-235.
Géoportail (2016) l’information géographique de référence : cartes, photographies
aériennes, bases de données géographiques,
http://www.geoportail.gouv.fr/accueildernière consultation le 09/05/2016.
Godefroy, J., Merrien-Soukatchoff, V. and Gasc-Barbier, M. (2009) Stabilité de pentes
rocheuses fracturées. Recherche des conditions aux limites pour un calcul à l’équilibre
limite 3D. , Journées AUGC 2009, Saint Malo, France, 17 pages.
Nguyen, A. T., Merrien-Soukatchoff, V., Vinches, M. and Gasc-Barbier, M. (2016)
Grouping discontinuities in representative sets: influence on the stability analysis of slope
cuts, Bulletin of Engineering Geology and the Environment. Springer Berlin Heidelberg,
pp. 1-16.
PhotosTP (2004) RN20 : Déviation d'Ax-les-Thermes (09),
http://photostp.free.fr/phpbb/viewtopic.php?f=8&t=13dernière consultation le 09/05/2016.
8
260
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – La modélisation des efforts horizontaux sur les inclusions rigides a été réalisée
à l’aide d’une méthode classique réglementaire et d’un modèle Plaxis 2D. La comparaison
des deux méthodes a permis de mettre en évidence l’importance de la modélisation de la
déformée du sol pour évaluer l’impact sur les structures de fondation.
ABSTRACT – The impact of the horizontal deformation of soil on the rigids inclusions is
studied using a classical analytic method and a Plaxis 2D model. The comparison between
the methods reveals the major role of the soil deformation modelling to evaluate the
deformation of the foundations structures.
1. Présentation du projet
1
261
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Zbase/tête
Cote γh γ’ EM pl * EYoung qs Effort de Ktanδ
Couche sondage α
(m NGM) (kN/m3) (kN/m3) (MPa) (MPa) (MPa) (kPa) pointe pieu foré
(m)
Sable
-8.0 -4.4 17 8.1 2.2 0.28 1/2 4.4 0 0.15
vasard
Sable
ple* = 1.2
limoneux à
-13.8 -10.2 20 10.2 14.0 1.18 1/2 28.1 65 kp = 1.1 0.45
marneux
Sable ple* = 2
grésifié -15.5 -11,9 21 11.2 52.5 3.05 1/2 105.0 80 kp = 1.1 1
ple* = 1.6
Sable
-20 -16.4 21 11.2 18.0 1.59 1/2 35.9 75 kp = 1.1 1
marneux
Le renforcement de sol prévu est un maillage d’inclusions rigides ancrées dans l’horizon de
sable grésifié.
Les caractéristiques géométriques du renforcement sont les suivantes :
Longueur : 11.5m à partir de la cote 0.65m avec un ancrage de 60cm dans l’horizon
de sable grésifié
2
262
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Diamètre : 0.4m
Maillage : 1.3m x1.3m
Module à long terme : 10043MPa
Compte tenu de la problématique de retards rencontrée sur ce projet, l’exécution des
inclusions s’intègre dans un phasage travaux complexe, permettant d’optimiser les délais.
Il est ainsi prévu de réaliser les inclusions au plus vite, puis de poursuivre la mise en œuvre
des remblais de préchargement en parallèle de la construction de l’ouvrage.
Un tel phasage des travaux entraine obligatoirement la génération d’efforts transversaux
importants sur les inclusions. En effet, le tassement de l’horizon compressible sous la
charge de remblai génère un déplacement horizontal du sol vers la zone non chargée. Ce
déplacement du sol génère des efforts horizontaux sur le système de renforcement. Ces
efforts sont à considérer dans les calculs lors du dimensionnement des inclusions rigides.
Les critères de tassement sont de 2cm maximum de tassement total sous l’ouvrage et ses
abords et de 1cm/an maximum de tassement de fluage sous bloc technique.
Le maillage d’inclusions défini permet de répondre à ces critères de tassement.
Cependant, les inclusions définies doivent également permettre la reprise des efforts
horizontaux.
3
263
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
l’horizon compressible pour s’ancrer dans un horizon plus résistant. Les inclusions n’étant
pas dimensionnées pour reprendre les moments de flexion, la solution est alors de mettre
en place une cage d’armatures afin de reprendre les efforts de flexion.
La réponse préconisée par les règlements est de retarder la mise en œuvre des éléments
de fondation ou de renforcement après la mise en œuvre des remblais à proximité.
Cependant, le phasage travaux de l’entreprise ne permet pas toujours de mettre en
application cette préconisation, comme c’est le cas dans ce renforcement de sol au Maroc.
Il revient alors au dimensionnement de prendre en compte ces contraintes d’exécution.
La méthode retenue pour la prise en compte des efforts horizontaux est celle intitulée
détermination de g(z) dans la couche compressible dans les règlements. Le g(z) est le
déplacement horizontal libre du sol, en l’absence de tout élément structurel. La formule
utilisée ici est celle présentée dans le fascicule 62 titre V, référent sur ce projet.
( , ) = ( ). ( ) (1)
Cette valeur maximale est elle-même composée d’un terme dépendant de la cohésion
non drainée du sol compressible et de son épaisseur, du niveau de charge de remblai ainsi
que de l’angle d’inclinaison du talus du remblai, et d’un terme relié aux tassements calculés
à l’axe du remblai en section courante, dépendant du temps.
Le terme gmax(0) se calcule, entre autres, en fonction de la cohésion non drainée Cu. En
l’absence d’essai adapté au droit du futur ouvrage, la valeur de Cu est basée sur la
corrélation de Ménard (Cassan, 2005) : Cu = pl*/5,5 = 65 kPa.
Le calcul mené pour un élément de fondation situé à proximité directe du pied de remblai,
mène à une valeur de gmax(0) égale à 3cm.
4
264
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Cette déformée horizontale est appliquée aux inclusions par le biais de la formule citée
précédemment et à l’aide du module Piecoef+ du logiciel Foxta de Terrasol. La modélisation
est réalisée sur un élément isolé (sans prendre en compte le réseau d’inclusions rigides).
La figure 3 présente les courbes de déformation et d’efforts sur l’inclusion calculée.
5
265
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Le tableau 2 présente les efforts résultant de l’action du sol sur les inclusions.
Les efforts obtenus sont incompatibles avec une section de béton non armé. Le
ferraillage des inclusions est donc nécessaire. Les valeurs du tableau ci-dessus sont
utilisées pour déterminer le ferraillage à mettre en place dans les inclusions. Il s’agit de
valeurs importantes au regard du diamètre des inclusions ce qui implique un taux de
ferraillage supérieur à 2% (taux maximal souhaité par l’entreprise).
6
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Il est nécessaire de réduire l’inclusion à une longueur de 6,5m pour obtenir les valeurs
souhaitées d’efforts, pour la zone en pied de remblai. Le même calcul est mené sur
plusieurs coupes entre le pied de remblai et l’ouvrage permettant ainsi de définir les
différentes longueurs d’inclusions sur la zone où elles sont armées.
Lorsque la distance est suffisante, l’influence du remblai devient minime et il n’est plus
nécessaire d’armer les inclusions. Elles conservent donc alors la longueur initiale
déterminée.
La dernière vérification concerne le tassement au droit des inclusions réduites. En effet,
elles doivent permettre de réduire les valeurs de tassement, comme expliqué
précédemment. Les valeurs alors déterminées restent faibles par rapport aux tassements
sans renforcement mais elles impliquent des valeurs résiduelles après montée des remblais
de l’ordre de quelques centimètres ce qui est incompatible avec le phasage travaux
souhaité (mise en œuvre de la structure de voie dès finalisation des remblais).
7. Modélisation bidimensionnelle
Le modèle Plaxis est calé à l’aide d’une comparaison des valeurs de tassements entre
les deux logiciels. Le tassement maximal calculé sous Plaxis est de l’ordre de 22cm hors
zone renforcée par les inclusions rigides et de 3cm dans la zone renforcée. Ces valeurs
sont relativement similaires à celles déterminées à l’aide du logiciel Foxta.
Dans la zone renforcée par les inclusions rigides, la modélisation permet de constater que
le tassement est rapide et qu’il se produit en grande partie pendant la phase de travaux. La
consolidation semble donc accélérée par la présence du réseau d’inclusions.
7
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Le modèle Plaxis permet de constater que pour des tassements du même ordre de
grandeur, la valeur maximale du déplacement horizontal est plus faible (environ 3cm contre
les 5cm calculés précédemment) et plus rapidement dissipé lorsqu’on se déplace vers
l’ouvrage. La différence de valeur de déplacement provient de la prise en compte de la
hauteur de remblai déjà mis en place et de la présence du réseau de renforcement.
Cependant, l’intérêt majeur de cette modélisation est la mise en évidence d’une déformée
de sol très différente de la déformée calculée par la formule du fascicule 62. En effet, dans
le fascicule, la déformée ne s’applique que sur la hauteur de sol compressible comme si
l’horizon sous-jacent ne subissait aucune déformation. L’inclusion semble alors
parfaitement encastrée dans cet horizon ce qui génère des efforts importants, notamment
à l’interface entre les deux horizons (moment maximal).
Or, même s’il s’agit d’un sol qui présente de meilleures caractéristiques que le sol
compressible, le sol d’ancrage présente quand même un potentiel de déformation et c’est
ce que met en évidence le modèle Plaxis.
L’interface entre les deux horizons s’atténue au regard du faible écart entre leurs modules
de déformation. Cette déformée est extraite et réinjectée dans le modèle Foxta afin de
réaliser une comparaison des efforts. La figure 6 montre les différentes courbes
correspondantes (déformées du sol et du pieu, moment de flexion et effort tranchant).
8
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
8. Conclusion
9. Références bibliographiques
9
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
ABSTRACT – Swelling clays can be found during retaining structures design. The
swelling pressures measured with œdometric tests are discussed in this paper using a
hydromechanical coupling calculated on an undrained solicitation for quasi-saturated
soils. Some practical conclusions are suggested for some of the geologic layers in Paris
(Grand Paris Express subway).
1. Introduction
Les sols argileux sont caractérisés par une proportion en fines, c’est-à-dire d’éléments
inférieurs à 2 µm, d’au moins 30% (Mouroux et al., 1988). Ces fines sont des minéraux
argileux de type phyllosilicates, dont l’hydratation produit un gonflement lorsque la teneur
en eau augmente et un retrait lorsque la teneur en eau diminue. Le phénomène de
gonflement est dix fois plus rapide que celui de retrait, mais la somme des déformations
de retrait et de gonflement est constante, après quelques cycles de déformations
(Magnan, 2013).
La composition minéralogique des argiles est un facteur prédominant dans le
phénomène de gonflement, bien que tous les sols fins soient sujets à cette manifestation.
En effet, plus un sol argileux est riche en montmorillonites (de la famille des smectites),
plus l’amplitude des mouvements de gonflement sera élevée. À noter que l’activité des
montmorillonites (définie comme le rapport entre l’indice de plasticité et le pourcentage
d’éléments inférieurs à 2 µm) est de l’ordre de 7 contre moins de 1 pour l’illite et la
kaolinite (Skempton et al., 1953).
L’organisation microstructurale des argiles se décompose en trois niveaux : le
feuillet, la particule et l’agrégat (Jackson et al., 1953). Le feuillet est constitué d’une
superposition de couches de SiO4 tétraédriques et de couches de Al2(OH)6 ou Mg3(OH)6
octaédriques (Figure 1). L’épaisseur d’un feuillet varie entre 7,2 Å pour une kaolinite et
9,6 Å pour une montmorillonite (Mitchell, 1993). La particule est un empilement de
feuillets argileux suivants différentes configurations ; elle peut atteindre une taille
maximale de 2 µm. La position des feuillets les uns par rapport aux autres et le nombre
de feuillet varie suivant le type d’argile. Leur espacement, ou espace interfolliaire, dépend
de l’état hydrique du sol. Il peut atteindre plusieurs nanomètres (Ben Rhaeim et al., 1986 ;
1
270
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Saiyouri, 1996). L’agrégat (ou grain) est constitué d’un assemblage de particules d’argiles
désordonnées et d’autres éléments du sol plus grossiers.
L’empilement des feuillets diffèrent pour ces trois familles d’argile. Il est ordonné pour
la kaolinite et l’illite, et l’espace interfolliaire est respectivement de 7 et 10 Å, ce qui
implique des liaisons de type Van de Waals fortes. Les smectites présentent quant à elles
un empilement désordonné, avec des feuillets tournés dans son plan par rapport au
précédent et un espace interfolliaire de 14 Å. Cette géométrie facilite donc l’écartement
des feuillets et par conséquent l’adsorption d’autres molécules dont l’eau. La composition
des smectites et leur quantité dans un sol argileux joue sur le caractère plus ou moins
gonflant de ces sols.
Pour les sols proches de la saturation où l’air est occlus (Sr généralement compris
entre 95 et 100%), l’air est situé dans les plus gros pores et les feuillets d’argiles sont déjà
saturés en eau. Le gonflement lié à l’apport d’eau supplémentaire ne semble donc pas
trouver d’explication par l’adsorption d’autres molécules d’eau sur les feuillets d’argiles.
Dans ce domaine de l’air occlus, la théorie des contraintes effectives de Terzaghi
continue à s’appliquer, même pour des pressions d’eau négatives (succion), dont l’origine
est essentiellement capillaire. Le gonflement peut s’expliquer simplement par un
changement de contrainte effective lors d’une imbibition. Cette méthode a été utilisée sur
des marnes de la LGV Rhin Rhône (Boutonnier, 2007).
2
271
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Il s’agit de l’essai décrit dans les normes françaises XP P 94-090-1 (AFNOR, 1997) et
plus récemment la XP CEN ISO/TS 17892-5 (AFNOR, 2005 en révision). L’éprouvette est
placée dans un bâti œdométrique (donc sans déformation latérale possible) et lorsqu’elle
a tendance à soulever le dispositif d’application de la charge lors de la mise en eau, un
chargement correspondant à la contrainte de gonflement est appliqué jusqu’à l’apparition
du premier tassement stabilisé.
Les temps entre chaque palier de chargement permettant d’annuler le gonflement sont
souvent longs pour ce type d’essais.
3
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Cette méthode n’est pas normalisée. Le principe de cette méthode est de saturer une
éprouvette tout en maintenant son volume constant. L’essai est poursuivi jusqu’à ce que
l’échantillon ne présente plus de tendance au gonflement. La pression nécessaire pour
maintenir le volume constant est la pression de gonflement. Dans une cellule
œdométrique, cela consiste à bloquer le piston sur un bâti de presse afin d’empêcher la
déformation de hauteur et à mesurer l’évolution de la contrainte de gonflement verticale à
l’aide d’un capteur de force intercalé entre la cellule et le bâti de presse.
Dans un appareil triaxial, la contrainte de gonflement isotrope peut être mesurée à
l’aide d’un contrôleur pression-volume. Cette méthodologie est assez avantageuse
puisqu’elle ne nécessite qu’une seule éprouvette et qu’elle ne dure que quelques jours.
Néanmoins, elle nécessite un appareillage particulier d’une grande précision.
L’essai de type Huder-Amberg (Huder & Amberg, 1970) a été développé pour l’analyse du
gonflement des roches (typiquement les marnes) et est très utilisé en tunnel. Il consiste à
réaliser un cycle de chargement-déchargement sur l’échantillon, à sa teneur en eau
naturelle, avant de le saturer. La procédure est relativement longue en raison du temps
de stabilisation des paliers de gonflement (150j au minimum et jusqu’à plus de 350j
parfois).
Une procédure réduite en temps (palier de 72h) et imposant une contrainte initiale du
sol limitée à σ’v0 lors du premier cycle (méthode B) est présentée dans la norme
internationale D4546 (ASTM, 2003), permettant de l’appliquer aux sols courants. La
valeur de la charge lorsque l’échantillon s’effondre est la pression de gonflement.
L’intérêt du premier cycle est de se rapprocher des conditions avant prélèvement de
l’échantillon. Dans tous les cas, ces essais sont menés dans un bâti œdométrique
Un certain nombre de comparaisons entre les différents essais a été réalisé (BRGM,
2006). Différentes procédures sur un même matériau donnent des résultats de pression
de gonflement différente (Serratrice et Soyez, 1996 et Figure 3).
4
273
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Il en ressort que les essais de gonflement à l’air libre donnent toujours des valeurs de
pression de gonflement plus élevées que les autres méthodes, pouvant aller jusqu’à
doubler la valeur recherchée. D’autre part, le temps de stabilisation des déformations peut
conduire à réaliser ces essais sur une durée de plusieurs semaines.
La méthode de gonflement en parallèle donne quant à elle, des valeurs parfois plus
faibles ou parfois plus importantes que celle à volume constant. La nécessité de tailler au
moins quatre éprouvettes sur une même carotte peut engendrer une incertitude sur leur
homogénéité.
La méthode à déformation constante donne les résultats les plus pertinents par rapport
à ceux constatés sous des bâtiments (Erol et al.,1987 et Khaddaj, 1992). Mais la
complexité de l’appareillage peut fortement biaiser les résultats (Serratrice et Soyez,
1996), et l’essai de gonflement en parallèle est alors à préférer.
Un dispositif expérimental par interférométrie est également en cours d’élaboration par
(Asselman et al., 2011), qui consiste à étudier les déplacements d’un miroir lors de la
mise en eau d’un échantillon. Cette méthodologie n’est pas plus détaillée ici en raison de
son caractère récent.
La méthode de calculs numérique se base sur une modélisation du sol fin de type
triphasique (squelette, eau et air). Néanmoins, le sol fin est supposé quasi-saturé (l’air est
occlus), ce qui correspond au domaine D3 pour un sol sous la nappe (cf. Figure 4) et le
domaine D2 pour un sol au-dessus de la nappe avec de l’eau en tension (Boutonnier,
2007). À forte profondeur, l’air présent dans le sol peut être complètement dissout. Le sol
est alors parfaitement saturé (domaine D4). Le domaine D1 où la phase air est continue
est peu rencontré dans les sols naturels en milieu tempéré (sauf pour les dépôts éoliens
de type lœss).
Lors d’un déchargement mécanique, le sol peut passer du domaine D3 ou D4
(pressions d’eau positives) au domaine D2. Ainsi, Mahmutovic et al. (2016) mettent en
évidence la succion générée par le prélèvement de carottes sur un déblai dans des
marnes. Plus le déconfinement est important (donc plus l’échantillon est profond) et plus
la succion sera importante. En cas d’imbibition, on peut imaginer que le gonflement
mesuré à l’œdomètre soit d’autant plus important que la succion est élevée.
5
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Figure 4. Détermination des différents états de saturation des sols. Les marnes du bassin
parisien sont dans le domaine quasi-saturé (D2, D3) ou saturé (D4)
La courbe de saturation des sols en fonction des pressions interstitielles peut être
appréhendée par la définition de seulement trois paramètres constants (Boutonnier,
2007) : Sre représentant la saturation du sol au passage des domaines D2 et D3 (pression
d’eau nulle), rbm le rayon des bulles de gaz occlus dans le domaine D3 et α la pente de la
droite du degré de saturation fonction de la succion dans le domaine D2 (supposé linéaire
sur ce segment). À noter que la taille des bulles est effectivement une constante, ce sont
leur nombre qui varie en fonction des différents états de saturation du sol. Ces
paramètres peuvent être déterminés à partir de simples essais œdométriques.
Néanmoins, des paramètres moyens sont proposés par Boutonnier et al (2015) pour des
argiles et des marnes (Tableau 1).
H C u
S log w ini (1)
H 1 e0
Dans cette communication, nous souhaitons tester deux formations du bassin Parisien
réputées gonflantes : les marnes vertes de Romainville et les Marnes d’Argenteuil. A
priori, ces formations sont quasi-saturées ou saturées du fait de la présence de nappes
6
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
7
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La pression d’eau in situ avant prélèvement uw0 a été calculée selon la méthodologie
de Mahmutovic (2016) avec deux hypothèses : une eau interstitielle incompressible
(uw0 incomp) et un fluide interstitiel avec présence d’air occlus (uw0 comp) en utilisant les
paramètres du Tableau 1. Les calculs avec air occlus ont été faits en considérant que l’air
dissous a le temps de repasser à l’état de gaz, ce qui n’est pas forcément le cas. Par
ailleurs, la valeur de teneur en air prise en compte est relativement importante. Le cas
avec air est une borne inférieure de la pression d’eau in situ calculée. Le cas avec eau
interstitielle incompressible donne la borne supérieure de la pression initiale in situ
calculée. Les pressions d’eau calculées avant prélèvement sont plausibles par rapport
aux mesures disponibles in situ, même si la plage possible pour le calcul est grande, sans
parler des problèmes possibles d’évolution de la teneur en eau des éprouvettes de sol
entre le prélèvement et l’essai œdométrique.
Cependant, les résultats montrent que la contrainte effective de Terzaghi en prenant
une pression d’eau négative permet d’expliquer et de retrouver très simplement la
pression de gonflement mesurée sur des essais de gonflement en parallèle avec
d’excellents ajustements mesures calculs. L’explication physique du gonflement basée
sur un simple couplage hydromécanique d’un sol quasi-saturé avec succion initiale
semble la plus plausible. La pression de gonflement mesurée à l’œdomètre ne serait
donc que le résultat de la combinaison de la pression interstitielle initiale de l’eau
in situ et de la relaxation des contraintes lors du prélèvement au carottier, qui
génère de la succion capillaire dans les éprouvettes.
8
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
5. Références bibliographiques
9
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
ABSTRACT – A gabion wall of 4 m high was designed and sized with a Reno
mattress at the foot of the wall to prevent scouring. A compacted backfilling was
implemented at the back of the wall up to the existing riverbank. The aim of this
structure is to prevent erosion of the riverbank of the site located along the Seine
River.
1. Introduction
2. Données disponibles
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
géologique mais sur les alluvions antérieures de « basse terrasse » que le cours
actuel de la Seine n’a pas recreusées entièrement ;
- les alluvions anciennes qui sont généralement constituées par une grave
argileuse. On y trouve également des sables, des graviers et galets hétérogènes ;
- le substratum crayeux du Crétacé supérieur.
Compte tenu du contexte historique du site, une épaisseur de remblais est
présente au-dessus des alluvions modernes.
Des sondages ont été réalisés au droit du site dans le cadre de phases
d’investigations précédemment réalisées et notamment :
- 2 sondages pressiométriques descendus à environ 12 m de profondeur à partir
de la partie haute de la zone ;
- 1 sondage carotté descendu jusqu’à une profondeur de 20 m ;
- 2 sondages au pénétromètre dynamique descendus jusqu’à 15 m de profondeur
par rapport au niveau du terrain naturel à partir de la partie haute de la zone ;
- 5 piézomètres implantés dans le secteur. Ils ont été descendus jusqu’à une
profondeur de 7,0 m à 7,7 m environ à partir du haut du talus ;
- 5 fouilles à la pelle mécanique menées jusqu’à environ 1,5 m à 3,2 m de
profondeur au droit de la zone de marnage.
Des essais en laboratoire ont également été réalisés sur les échantillons intacts
prélevés dans le sondage carotté.
Suite à ces reconnaissances, deux modèles géotechniques ont pu être établis, le
premier modèle correspondant à la zone de marnage et le second correspondant au
talus situé à l’arrière de la zone.
280
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
L’aquifère intéressant le projet dans la zone d’étude est la nappe superficielle dans
les formations alluviales à dominante limoneuse.
La Seine est fortement soumise aux marées, avec des variations de plus de 4 m
entre la marée haute maximale et la marée basse maximale. Les variations
piézométriques subissent l’influence de ces marées de la Seine.
Un suivi des eaux souterraines et des niveaux piézométriques a été réalisé à
l’aide de capteurs de pression sur le site. Sur la base des données issues de ce
suivi, un niveau de marée haute à +3,5 m NGF et un niveau de marée basse à
-1,3 m NGF ont été considérés.
En bordure de berge, à marée haute, le niveau de la nappe est identique à celui
de la Seine. A marée basse, il suit la topographie existante.
On note que le niveau de la nappe augmente à environ une trentaine de mètres
en arrière des berges pour atteindre des cotes voisines de +4,75 m NGF.
281
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
La solution proposée par Antea Group pour le renforcement des berges est une
solution de type mur poids en gabions, situé globalement au niveau de l’ancien perré
du site, avec remblaiement à l’arrière du mur et mise en place de drains dans le
remblai. Cette solution a l’avantage de redonner au site la géométrie initiale des
berges. De plus, le mur poids en gabions présente une certaine souplesse et permet
de protéger dans le temps les berges reconstituées du phénomène d’érosion.
Le contexte géotechnique a mis en évidence la présence d’alluvions fines sur une
épaisseur importante contenant notamment des passées tourbeuses d’épaisseur non
négligeable. Ces sols présentent la particularité d’être compressibles. La structure
souple des gabions a alors l’avantage de pouvoir absorber les tassements et les
déformations qui se développeront suite à la mise en œuvre et à l’application de la
charge du remblai et du mur poids en gabions lui-même.
282
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
3.1.3. Résultats
Les calculs effectués fournissent des coefficients Fs supérieurs à 1,5 pour les deux
profils, en situation de marée haute et marée basse. Les profils étudiés sont donc
stables à long terme.
283
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
4.1. Généralités
Les travaux ont été réalisés du 15 mai au 30 septembre 2012 par une entreprise
spécialisée dans un contexte où la sécurité du chantier était un élément
prédominant.
Un des grands enjeux du chantier était également l’asservissement des durées de
travaux à la marée, ce qui limitait considérablement les horaires de travail au droit du
mur, les travaux de nuit étant de plus interdits.
Les travaux ont été réalisés par zone depuis le haut de la zone de telle sorte à
terrasser, poser le géotextile de séparation entre les terrains existants et le remblai
d’apport et remblayer sur les trente premiers centimètres sur une même zone
pendant une marée.
284
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Afin de protéger le mur contre les phénomènes d’affouillement (baisse du niveau des
alluvions en pied de mur), des matelas Reno ont été mis en œuvre. Il s’agit d’une
structure similaire à celle des gabions constituant le mur mais qui présente une
épaisseur plus faible (0,3 m).
Cette protection a été disposée sous l’ouvrage gabion et devant le mur sur une
longueur égale à environ deux fois la profondeur d’affouillement prévisible, soit sur
une longueur d’environ 6,0 m au total (soit 2,5 m sous le mur et 3,5 m devant le mur)
permettant la protection contre un affouillement potentiel de 1,75 m.
S’agissant d’une structure souple au même titre que les cages gabions, le matelas
et les cages forment un ensemble homogène se déformant de la même manière en
réaction aux tassements du sol support.
285
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
En amont comme en aval du mur, les jonctions entre l’ouvrage et les terrains
existants ont été réalisées en enrochement percolés.
Aux deux extrémités, un géotextile a été mis en place puis les enrochements
déposés avant que le béton ne soit coulé. Des barbacanes ont également été mises
en œuvre au sein des enrochements percolés.
Figure 4. Mise en place des enrochements percolés et vue des travaux terminés
5. Conclusions
Depuis la fin des travaux, une surveillance semestrielle de l’ouvrage est réalisée.
Aucun désordre (figures d’érosion/tassement) n’est observé sur le remblai technique,
mise à part la prolifération de végétation qui fait l’objet de débroussaillage. Le
matelas Reno a été peu à peu recouvert de vase, aucun affouillement n’est observé.
Le drainage du remblai par les drains chaussettes est observable visuellement. Deux
levés topographiques des différents lits du mur ont été réalisés et n’ont pas montré
de déformations majeures. Ainsi, l’ouvrage dans son ensemble répond aux objectifs
fixés.
286
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ –Le projet Skyligth consiste à la réalisation d'une résidence étudiante en R+18
enjambant le tunnel du RER A derrière la Grand Arche de la Défense. La géométrie du
projet ainsi que le porte-à-faux créé par la présence du tunnel a conduit à des descentes
de charges pouvant dépasser 5000 tonnes sur certains appuis.
Dans ces conditions, afin de rendre le projet viable économiquement, TECHNOSOL, en
partenariat avec FRANKI FONDATION, s'est orienté vers une conception de fondation sur
groupe de pieux ancrés dans le Calcaire Grossier et dimensionnés selon une approche de
mécanique des roches. Afin d'étudier les tassements du projet et son influence sur les
tunnels du RER A, une modélisation éléments finis 3D a été menée, prenant en compte
l'ensemble des pieux de fondation du projet.
Le dimensionnement a conduit à des pieux forés simple pouvant atteindre 1.5 m de
diamètre et 28 m de profondeur. Leur exécution a été confiée à FRANKI FONDATION,
sous la supervision d'exécution de TECHNOSOL.
1. Présentation du projet
1
287
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Figure 2 : Superposition de l’emprise du projet (en rouge) et des voies du RER A (en
grisé)
Dans ces conditions, les descentes de charge sur les différents appuis du projet sont
très variables et présentées ci-dessous. Sur 32 appuis, le tiers présente une descente de
charge supérieure à 1000 tonnes, 5 appuis ont une descente de charge supérieure à 3000
tonnes, et l’un des appuis supporte une charge supérieure à 5000 tonnes. Les appuis les
plus chargés sont ceux implantés au Sud du RER A
2
288
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
2. Contexte géotechnique
Compte tenu des enjeux du projet, le Calcaire Grossier a fait l’objet d’une étude détaillée
en mécanique des roches.
Des échantillons de rocher ont été prélevés au sein des 7 sondages carottés exécutés
pour réalisation de mesures de résistance à la compression en laboratoire (figure 3). On
en déduit que le calcaire massif CGm, très poreux, présente une résistance à la
compression très faible sur une grande partie de sa hauteur (Rc=5 MPa environ), et que
la résistance à la compression simple augmente significativement à partir de la cote +29
m NGF aussi bien dans le calcaire massif que dans le calcaire glauconieuxCGg.
La fracturation du calcaire a ensuite été étudiée par l’établissement de Rock Quality
Design (RQD). Deux exemples sont présentés figure 4. Conformément aux
recommandations de l’AFTES GT1, le rocher apparait de qualité très mauvaise à
mauvaise, avec des passages broyés (RQD=0%).
Enfin, afin de vérifier l’importance et l’orientation des joints de fracturation au sein du
calcaire, des imageries de paroi ont été exécutées. Elles sont permis de confirmer la
porosité du massif jusqu’à 27 m de profondeur environ, et ont permis de mettre en
évidence des fractures subhorizontales entre 28 et 30 m de profondeur comme l’indique
l’exemple en figure 5.
3
289
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
21 m 24 m 27 m
24 m 27 m 30 m
4
290
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Compte tenu des charges très importantes reprises par les fondations, et de la présence
des ouvrages du RER A en profondeur, une solution de fondation sur pieux s’est imposée
au projet, en solution d’exécution de type foré simple.
Une approche classique de type mécanique des sols à partir du pressiomètre est
apparue surdimensionnantedu fait de la limitation de la pression limite à 8 MPa (en essais
haute pression) par rapport à la capacité portante réelle du rocher. Nous avons donc
orienté la conception vers une approche type « mécanique des roches », avec prise en
compte de la fracturation et de la résistance en compression du rocher dans le
dimensionnement, conformément au Guide SETRA – Fondations au rocher. La contrainte
de rupture sous la base du pieu quet le frottement latéral admissible u sont alors définis
en fonction de la résistance encompression simple𝜎𝑐 :
∗
𝑞𝑢 = 2α 𝜎𝑐,𝑒 (1)
𝜏𝑢 = 𝜎𝑐∗ (2)
5
291
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Un des enjeux du projet était la mise en évidence des interactions éventuelles entre le
projet de fondation et le tunnel du RER A dont le radier s’établit environ 20 m sous le
terrain naturel, soit vers la cote +36 mNGF. En effet, bien que dans les calculs le
frottement soit négligé sur la hauteur des terrains située au-dessus de cette cote, le choix
d’exécution des pieux, de type foré simple (dans cette gamme de diamètre la mise en
œuvre d’un double chemisage n’était pas envisageable pour l’économie du projet) ne
permet pas de garantir l’absence de transmission d’effort par diffusion du frottement
latéral via le sol entre les pieux et le tunnel.
D’autre part, les sujétions liées au tassement du projet et aux déformations éventuelles
du tunnel RER A doivent être étudiées, d’une part du fait du tassement des pieux sous
l’effet des charges appliquées (le raccourcissement élastique seul des pieuxest estimé
supérieur au centimètre), et d’autre part du fait queles charges apportées par le projet en
R+18 (environ 200 kPa de surcharge uniforme équivalente) vont charger l’ensemble des
terrains et se diffuser vers les couches profondes compressibles (Argile Plastique).
Afin d’étudier ces différents phénomènes, une modélisation aux éléments finis
tridimensionnelle du projet a été réalisée à l’aide du logiciel PLAXIS 3D. Le tunnel a été
modélisé en section droite, et l’ensemble des pieux isolés ou monolithes implantés de part
et d’autre ont été représentés et chargés.
Le tableau suivant présente les hypothèses géomécaniques prises en compte dans les
calculs. Les ratios Ey/Em considérés sont issus du tableau de l’annexe J de la norme NF
P 94-261. Concernant l’Argile Plastique, son comportement a été différencié entre le court
terme (calcul élasto-plastique) et le long terme (calcul de consolidation avec le modèle
Soft Soil). La figure 6 présente une vue générale du modèle.
Angle de
Module Module Poids Cohésion Indice de Indice de
frottement
Couche 𝐸𝑦 /𝐸𝑀 pressiométrique𝐸𝑀 d’Young𝐸𝑦 volumique effective compression gonflement
effectif
(kPa) (kPa) (kN/m3) c' (kPa) Cc Cs
' (°)
R 4.5 5 000 22 500 20 0 25 - -
Mca 4.5 33 000 148 500 20 5 30 - -
MC 4.5 150 000 675 000 17 5 33 - -
CGm - 300 000 994 000 20 200 33 - -
CGg - 300 000 1 823 000 17 0 30 - -
SC/SS 3 200 000 600 000 20 0 35 - -
FG 4.5 160 000 720 000 18 0 35 - -
AP 3 72 500 217 500 18 16 14 0.133 0.0133
6
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
4.2. Résultats
7
293
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
a)
intrados
extrados
b)
extérieur
intérieur
c)
5. Chantier
Figure 9 : Pieux diamètre 1500 mm en cours de foration (gauche) et après foration (droite)
8
294
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – La technique de confortement des ouvrages instables par clouage vertical est
utilisée depuis environ 40 ans sur le réseau ferré national. Son coût élevé a conduit à
réfléchir sur son optimisation. Un retour d’expérience a montré que, sous certaines
conditions, il est possible de diminuer le coefficient de sécurité prescrit à SNCF Réseau et
donc le maillage des pieux. Cette optimisation a été retenue sur un site non encore traité.
ABSTRACT – The vertical soil-nailing technique has been used since 40 years on
National Railway Network for landslide stabilisation. Its high cost led to think of an
optimization. An experience feedback showed under certain conditions, that the factor of
safety using in nail design by SNCF, and piles spacing can be reduced. This optimization
is applied to an existing landslide not yet reinforced.
1 Introduction
Le réseau ferré national est le siège de désordres au niveau des ouvrages en terre qui
peuvent avoir un impact sur la sécurité et la régularité des circulations des trains. La
maintenance du réseau a entre autres pour objectif de traiter préventivement les ouvrages
instables par des travaux de confortement. Parfois, il s’agit de travaux curatifs.
Les interventions les plus courantes dans le domaine des ouvrages meubles se font par
des techniques de terrassement (par retrait ou apport de matériaux). Ce type de travaux
peut ne pas être adapté ou impossible à réaliser du fait des emprises ou des accès. Alors,
des solutions alternatives sont envisagées. Le clouage vertical par pieux forés ou battus
est l’une d’entre-elles.
Le clouage vertical est utilisé depuis une quarantaine d’années sur le réseau ferré national
pour conforter les ouvrages instables. C’est sous l’instigation de l’IFSTTAR (ex LCPC),
qu’un premier chantier test est entrepris en 1982 sur le glissement du remblai de Boussy
St Antoine, au km 23 de la ligne Paris – Marseille. Les pieux réalisés à la tarière, de
diamètre 800 mm, ont permis de réduire de façon très significative les mouvements
affectant le remblai dans les deux années qui ont suivi. Une instrumentation spécifique
avec inclinomètres et jauges de contraintes avait à l’époque été mise en place sur les
pieux et dans le talus pour apprécier leur comportement et quantifier les paramètres
mesurés lors de cette expérimentation. Ce chantier a permis de confirmer les hypothèses
de calculs par une mise en situation en vraie grandeur, qui se basait sur l’utilisation de la
méthode des modules de réaction (Baguelin et al., 1977 et Bourges et Frank, 1989).
Depuis cette période, plusieurs centaines d’ouvrages en terre ferroviaires ont été
confortés avec succès par la méthode du clouage vertical (Talfumière, 2011).
1
295
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Cette méthode (figure 1) repose sur l’hypothèse que la partie du massif en mouvement
engendre, par les efforts appliqués sur les clous, une déformation de ces derniers. Les
efforts résultants (essentiellement liés à de la flexion) transmis par les pieux sous la
surface de rupture s’opposent aux déplacements ; ainsi plus le sol instable se déplace,
plus le pieu résiste à ce déplacement de par son inertie.
Cette théorie consiste à résoudre l’équation 1 :
𝑑𝑑4 𝑦𝑦
𝐸𝐸𝐸𝐸 . 𝑑𝑑𝑧𝑧 4 = 𝐾𝐾𝑠𝑠 . �𝑔𝑔(𝑧𝑧) – 𝑦𝑦(𝑧𝑧)� (1)
Y(z)
g(z)
Y(z)-g(z)
T = f[y(z)-g(z)]
3Lo
2
296
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Le calcul est mené à la fois avec un logiciel de calcul de stabilité pour s’assurer du
nouveau coefficient de sécurité et par un logiciel spécifique (PILATE développé par
l’IFSTTAR) qui définit les efforts et déformations dans les pieux, à partir du déplacement
appliqué au-dessus de la surface de rupture dans le sol instable.
Les calculs sont menés généralement jusqu’en limite du fluage des sols mais d’autres
hypothèses de calcul peuvent être adaptées à des cas plus particuliers (sols
compressibles,…).
Les pieux utilisés par SNCF RESEAU peuvent être (figure 2) :
• des pieux battus : palplanches, profilés, tubes, caissons de palplanches, rails, …
• des pieux forés de diamètre 200 à 800 mm, scellés et armés de profilés, tubes ou
rails,…
Dans le premier cas, il faut veiller à la problématique des vibrations et à la résistance
des terrains (refus prématuré en cas de module pressiométrique supérieur à 25 MPa).
Dans le deuxième cas, les accès à la foreuse sont à aménager et, dans la plupart des
cas, une banquette de travail est à construire avant la réalisation des inclusions.
(a) (b)
Figure 2 : Exemples de clouage vertical par pieux battus (a), pieux forés (b)
3
297
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Les mouvements des sites étudiés ont été suivis par des inclinomètres. L’analyse des
résultats de ce suivi montre que la vitesse des mouvements affectant ces ouvrages
confortés par clouage vertical est réduite quasi-immédiatement après les travaux de 10 à
20 fois (figure 3a) par rapport à la vitesse initiale. Bien que sur certains ouvrages les
mouvements continuent d’évoluer, le confortement permet de ramener l’activité des
déplacements à des vitesses annuelles compatibles avec l’entretien courant des voies
ferrées.
La figure 3b donne l’exemple d’évolution des déplacements horizontaux en fonction du
temps d’un remblai conforté par clouage vertical sur la ligne reliant Bordeaux à Irun. On
constate qu’avant le confortement de l’ouvrage, les vitesses des mouvements mesurées
par les inclinomètres varient entre 6 cm et 12 cm par an en fonction des saisons. Ces
valeurs dépassent largement les seuils admissibles pour une voie circulée à 100 km/h. Le
confortement a permis de réduire la vitesse à 1 cm/an. Sur la majorité des ouvrages
étudiés, le confortement a permis de diminuer la fréquence des opérations de bourrage au
niveau de la voie.
(a) (b)
Figure 3 : Activité des déplacements avant et après confortement des sites étudiés (a),
Evolution des déplacements en fonction du temps sur un remblai conforté par clouage (b).
4
298
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
(a) (b)
Figure 4 : marge de sécurité réellement obtenue (a), évolution des déplacements
inclinométriques d’un site conforté par palplanches (b).
Par ailleurs, dans le cas des pieux forés, on constate que trois ouvrages ont été
stabilisés pour des marges de sécurité inférieures à 25%, et deux autres avec une marge
de sécurité de 36% et 39%.
En première analyse, il ne semble pas y avoir de lien entre le diamètre des pieux ou le
profilé et la marge de sécurité permettant la stabilisation. D’autres paramètres ont très
vraisemblablement une influence sur le résultat, tels que la pression de fluage
réelle/théorique, les incertitudes liées à la cinématique réelle du glissement, l’espacement
entre les pieux, la position des tubes inclinométriques par rapport aux pieux, des pieux par
rapport à la surface de rupture etc. Le faible échantillonnage ne permet pas à ce stade de
conclure.
Par ailleurs les valeurs pressiométriques (module pressiométrique E M et pression de
fluage p f ) utilisées pour estimer le module de réaction k s , le déplacement libre du sol g(z)
et les efforts à reprendre, peuvent également influencer le comportement des pieux et
avoir un impact sur la marge de sécurité permettant la stabilisation. Il est donc nécessaire
d’apporter un soin particulier à l’interprétation et au choix de ces paramètres.
Pour confirmer les premiers résultats obtenus et préciser les conditions d’optimisation
du coefficient de sécurité, le remblai d’Aurillac situé sur la ligne Figeac à Arvant a été
conforté par clouage (diamètre 800 mm et profilés HEB 450) en octobre 2014 avec une
amélioration du coefficient de sécurité de seulement 15%. Les mesures inclinométriques
réalisées depuis ne montrent pas à ce jour de mouvement significatif mais les travaux
sont encore trop récents pour confirmer la stabilisation. La poursuite du suivi
inclinométrique permettra de savoir si la marge prise a suffi à stabiliser l’ouvrage.
Ce remblai de grande hauteur (15 à 20 m) sur la ligne Paris- Le Havre, situé à flanc de
coteau sur des formations de versant affectées de glissements anciens, connaît des
mouvements lents avec quelques périodes d’accélération, depuis le glissement profond
survenu en 1961 après élargissement de ce remblai vers l’aval (il s’agissait de déplacer la
plateforme pour créer une déviation au tunnel de Pavilly situé côté le Havre).
Le glissement de 1961 (13 000 m3 sur environ 220 m) a concerné la moitié du remblai
et le sol support, créant un bourrelet de pied dans la prairie aval et détruisant l’aqueduc de
5
299
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
LLLooocccaaallilisissaaatttiioioonnn
ddduuu bbbooouuurrrrrreeelleleettt
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4.2 Problématiques
Des travaux de clouage vertical ont été envisagés pour conforter ce glissement de
versant.
Une première étude a été réalisée en 2004 selon les règles de dimensionnement
usuelles sur le réseau ferré national.
A l’aide du logiciel Talren et de Pilate (calculs des efforts repris par un pieu isolé), elle a
abouti au dimensionnement de pieux de 800 mm de diamètre, armés de profilés HEB 450,
de 23,5 m de long et disposés sur trois files avec un espacement de 2,1 m par file, pour
un gain de 25 % sur le coefficient de sécurité initial.
6
300
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Compte tenu du coût important de ces travaux, une optimisation a été demandée par le
Maître d’Ouvrage pour dimensionner une solution plus économique. Celle-ci, basée sur 3
critères, permettait de supprimer une des trois files :
• une recherche de gain du coefficient de sécurité moindre,
• une surface de rupture active plus réduite que le glissement historique et qui
ressortirait plus en amont, à vérifier en posant de nouveaux tubes inclinométriques
et en analysant plus en détail les niveaux piézométriques,
• l’assouplissement du critère de mobilisation de la pression de contact sol-inclusion,
à savoir l’autorisation d’un léger fluage du sol.
Cette optimisation entrainera une stabilisation plus lente de l’ouvrage et n’exclut pas de
réaliser la 3ème file ultérieurement en cas de non stabilisation.
Les réflexions menées en parallèle sur la base de l’analyse des clouages verticaux déjà
réalisés ont montré que ce cas pouvait répondre aux critères des ouvrages stabilisés plus
efficacement que prévu (macropieux et glissement de versant) et donc à une optimisation
envisageable du dimensionnement.
Il a donc été décidé de dimensionner l’ouvrage en prenant un abattement sur le
coefficient de sécurité d’un tiers (gain de 17% recherché) et une surface de rupture plus
réduite que celle de 1961, que les inclinomètres posés en 2009 ont confirmé (très faible
activité de l’inclinomètre le plus en aval) ;
Cela aboutit (calcul TALREN sur la base du profil géotechnique figure 6) à des efforts
moteurs à reprendre de 500 kN/ml au lieu de 710 kN/ml (820 kN/ml pour la surface de
rupture de 1961 avec un gain de 25%).
Le gain obtenu pour la surface de rupture de 1961 correspond à 12%, ce qui reste dans
la fourchette des recommandations du guide technique (Sève et Pouget, 1998, Durville et
al, 2010).
Le dimensionnement des pieux calculé avec PILATE pour ces efforts comporte donc 2
files de pieux de diamètre 800 mm armés de HEB 450, de longueur 23,5 m, espacés de
2,75 m par file.
Le chantier est actuellement programmé en 2017. Après les travaux de confortement,
un suivi de l’évolution site est prévu (inclinométrie, géométrie de la voie…) de façon à
observer l’influence de la diminution du maillage sur la durée et la vitesse de stabilisation
du site.
7
301
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
5 Conclusions
6 Références bibliographiques
Baguelin F., Frank R., Saïd Y.-H. : Etude théorique du mécanisme de réaction latérale
des pieux, Bull. liaison Labo. P. et Ch. 92, nov.-déc. 1977, p. 35-58.
Bourges F., Frank R. (1989). Fondations Profondes Techniques de l’Ingénieur, C248-
249.
Collectif, (1988). Renforcement des sols par clouage, Bulletin de liaison des Ponts et
Chaussées.
Durville J.L., Magnan J.P., Blivet J.C., Pouget P., Chapeau C., Sève G., Reiffsteck P
(2010). Prévention et stabilisation des glissements de terrain : conception, mise en œuvre
et maintenance des dispositifs : Guide technique. Laboratoire Central des Ponts et
Chaussées (LCPC), 161p.
Philipponnat G., Bertrand. H. (2008). Fondations et ouvrages en terre. Eyrolles.
Sève G., Pouget P., (1998). Guide technique Stabilisation des glissements de terrain,
LCPC.
Talfumière V., (2011). Confortement des ouvrages en terre par la technique du clouage
vertical, Revue française de géotechnique, n°134-135, pp 99-109.
Talfumière V., (2011). Maintenance des ouvrages en terre sur le réseau ferré national,
Revue française de géotechnique, n°134-135, pp 7-14.
8
302
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Yvette TANKPINOU (1) (2), Nadia SAIYOURI(1), Richard FABRE(1), Victor GBAGUIDI(3)
(1)
Institut de Mécanique et d’Ingénierie (I2M) Bordeaux (France)
(2)
Université de Lokossa (Bénin)
(3)
Université d’Abomey-Calavi (Bénin)
RÉSUMÉ – Trois sols argileux et sableux ont été traités au LHR pour une application en
géotechnique routière. L’effet du traitement a été mesuré au moyen des paramètres
mécaniques : résistance à la compression et résistance à la traction. On note que les sols
traités répondent différemment aux différents essais. Une catégorisation des sols traités
en couche de chaussée a été faite.
ABSTRACT – Clayey and sandy soil were treated at LHR for application in road. The
effect of treatment was measured by mechanical parameters: Compressive strength and
tensile strength. Note that the treated soils respond differently to the two tests. A
categorization of treated soil was made.
1. Introduction
Il n’y a pas de route sans disponibilité et mise en œuvre de matériaux ; cette mise en
œuvre passe par le compactage qui est une opération indispensable en technologie
routière et dont la réalisation dans le cas des sols fins est souvent rendue difficile par leur
forte humidité et/ou leur forte argilosité (LCPC SETRA, 1992). Les sols fins, à l’état
naturel, sont souvent à mettre au rebut et substitués par des matériaux présentant de
meilleures caractéristiques mécaniques (Maubec, 2010). Cependant, de nos jours le
contexte de développement durable, les enjeux économiques et environnementaux
incitent, lors des travaux de terrassement, à valoriser les matériaux locaux (situés dans
l’emprise même des projets d’infrastructures) présentant parfois des caractéristiques
mécaniques inadéquates pour être employés (Abdo, 2009). Le traitement des sols au liant
est une solution qui se développe de plus en plus et permet de modifier le comportement
mécanique et la maniabilité des sols.
Afin d’aménager pour rendre accessible en toute saison une zone difficile d’accès en
saison pluvieuse (présence de sols fins très plastiques), des prélèvements ont été réalisés
pour être traités à la chaux, et/ou au liant hydraulique routier afin d’apprécier les
modifications apportées et en tirer des solutions qui permettront une meilleure tenue des
ouvrages routiers à aménager.
2. Matériels et méthodes
La zone d’étude se situe au Bénin et est délimitée par les longitudes 1°5 et 2°1 Est et les
latitudes 6°2 et 7°5 Nord. Du point de vue géologique, la zone d’étude fait partie du bassin
sédimentaire côtier partie intégrante de la province géologique appelée «la Baie du
1
303
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Dahomey» (Figure 1). L’argile (Ar) est prélevée dans la dépression de la Lama. Le sable
silteux jaunâtre (SS) est pris dans les dépôts littoraux et le sable argileux (SA) encore
appelé «terre de barre » est pris sur le plateau de Bopa.
Trois sols ont été étudiés. Visuellement, il s’agit d’une argile noirâtre (Ar), d’un sable
silteux jaunâtre (SS) et d’un sable argileux rougeâtre (SA).
2.2. Méthodes
Les essais d’identification simple suivants ont été réalisés suivant les normes AFNOR:
teneur en eau (NF P 94-050), analyse granulométrique par tamisage (NF P 94-056),
analyse granulométrique par sédimentométrie (NF P 94-057), limites d’Atterberg (NF P 94-
051), essai au bleu de méthylène (NF P 94-068). La classification GTR a été adoptée (NF
P 11-300).
Pour l’aspect mécanique, les caractéristiques de compactage Proctor ont été
déterminées à partir des essais Proctor normal (PN) et Proctor modifié (PM) suivant la
norme NFP 94-093. La détermination des indices CBR après immersion a été faite suivant
la norme NF P 94-078.
Les paramètres de résistances mécaniques : la résistance à la compression simple, la
résistance à la traction indirecte et le module (à partir des essais de compression) ont été
déterminés respectivement suivant les normes NF EN 13286-41 et NF EN 13286-42, NF
EN 13286-43.
Les éprouvettes ont été traitées au liant hydraulique routier à 3, 6 et 9%. L’argile a connu
un prétraitement à 2% de chaux hydraulique. Les éprouvettes ont été compactées suivant
la norme NF EN 13286-50 dans des moules cylindriques d’élancement 2. Le compactage
2
304
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
a été fait à 98,5% de la densité sèche OPN pour les résistances à la compression et à
96% pour les résistances à la traction.
Pour maintenir la teneur en eau constante, les éprouvettes traitées ont été conservées
hermétiquement à une température de 20°C; Ainsi conditionnées, elles ont été écrasées
respectivement après des temps de cure de 7, 28, 60 et 90 jours.
L’effet du traitement a été mesuré par le biais de la résistance à la compression simple
(NF EN 13286-41) et de la résistance en traction (NF EN 13286-42).
3. Résultats
Selon la classification GTR (Figure 2), le sol Ar est de classe A4 donc est un sol fin très
plastique. Les sols SS et SA sont des sables argileux ou peu argileux de classe B2 ; la
différence est surtout caractérisée par la VBS et l’lP tel que mentionné dans le tableau 1.
Figure 2 : Classification GTR des trois sols (d’après LCPC SETRA, 1992)
305
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Caractéristiques Ar SS SA
Densité sèche maximale OPN (ρdOPN) 1,350 1,832 1,930
Teneur en eau optimale (wOPN en %) 30,60 9,0 14,30
Résistance à la compression simple (Rc en MPa) 0,155 0,194 0,231
Résistance à la traction indirecte (Rit en MPa) 0,073 0,061 0,087
Densité sèche maximale OPM (ρdOPM) 1,520 1,892 2,070
Teneur en eau optimale (wOPM en %) 25 8,90 10,10
Indice CBR à 95% OPM après 96h d’imbibition 4,6 34 20
Indice CBR à 98,5% OPM après 96h d’imbibition 5,4 60 45
On note que le sol SS, le moins argileux, admet la plus faible résistance à la traction et
cependant le CBR le plus élevé par rapport à SA qui admet la plus forte densité sèche.
Pour ce dernier la valeur plus faible du CBR peut s’expliquer par une plus forte sensibilité
à l’eau pendant les 96h d’imbibition.
Les références Proctor (teneur en eau optimale wopt et densité sèche maximale d m ax )
déterminées sur les sols naturels ainsi que ceux traités se présentent pour les trois types
de sols sur les figures suivantes.
1,50 Ar
Densité sèche
1,45 Ar 3%
Ar 6%
1,40
Ar 9%
1,35
1,30
1,25
18 23 28 33
Teneur en eau (%)
2,00
Densité sèche
SS
SS 3%
1,95 SS 6%
SS 9%
1,90
1,85
1,80
1,75
6 8 10 12 14 16
Teneur en eau (%)
306
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
2,00
Densité sèche
SA
SA 3%
1,95 SA 6%
SA 9%
1,90
1,85
1,80
10 12 14 16 18
Teneur en eau (%)
Des différences de comportement des trois sols après traitement sont observées,
l’optimum Proctor se plaçant différemment par rapport à l’optimum Proctor du sol naturel
dans chacun des cas : Ar et SA manifestent une augmentation de masse volumique
sèche optimale et une diminution de la teneur en eau optimale à 3 et 6% de traitement;
Pour Ar, à 9% on note une quasi stabilité des résultats par rapport à 6% ; pour SA, on
note une légère baisse de la teneur en eau optimale. Pour SS, si l’augmentation de masse
volumique sèche optimale est évidente, on note plutôt une faible évolution à la hausse de
la teneur en eau optimale.
L’évolution de l’indice CBR après 96h d’immersion à 95 % et 98,5% de l’Optimum Proctor
Modifié en fonction de la teneur en LHR est représentée sur la
Evolution du CBR des sols en fonction de la teneur en LHR
I CBR
1000
Ar (95%)
100 SS (95%)
SA (95%)
Ar (98,5%)
SS (98,5%)
SA (98,5%)
10
1
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Teneur en liant (%)
Figure 6. On note pratiquement la même allure pour les courbes des indices à 95 % et
98,5% de l’OPM.
Pour Ar, sol argileux très plastique, le CBR passe de 4 pour le sol non traité à 10 pour le
sol traité à 9%. Pour SS et SA, on note une évolution considérable.
307
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Ar (95%)
100 SS (95%)
SA (95%)
Ar (98,5%)
SS (98,5%)
SA (98,5%)
10
1
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Teneur en liant (%)
308
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
10,0
Ar 3%
Ar 6%
Ar 9%
SS
1,0 SS 3%
SS 6%
SS 9%
SA
SA 3%
SA 6%
SA 9%
0,1
0 20 40 60 80 100
Temps de cure (jours)
0,8
Ar
Résistance à la traction (MPa)
0,7 Ar 3%
Ar 6%
0,6
Ar 9%
0,5 SS
SS 3%
0,4
SS 6%
0,3 SS 9%
SA
0,2
SA 3%
0,1 SA 6%
SA 9%
0
20 40 60 80 100
4. Discussions
309
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Suivant le GTS 2000 (remblais et couches de forme), figurent sur l’abaque présenté à la
Figure 9, les zones 1 à 5 correspondant aux classes de performances mécaniques
attribuées aux matériaux traités. Les niveaux de performance sont croissants de la zone 5
à 1. Un classement en zone 5 ne permet pas de valider une réutilisation du matériau, les
performances mécaniques étant alors considérées comme trop faibles.
Les couples (Rt ; E) obtenus à 90 jours de cure des sols traités sont reportés sur
l’abaque (figure 10). Ne figurent pas les couples (Rt ; E) de l’argile (Ar) car les valeurs du
module obtenues sont toutes inférieures à 103 MPa.
Pour SS, on note le passage rapide de la zone 5 (traitement à 3%) à la zone 3
(traitement à 6%), qui atteste d’une capacité du matériau traité à être réutilisé en assise de
chaussée. A 9% de LHR, le matériau traité reste toujours dans la zone 3.
Pour SA, le passage en zone 3 n’est effectif que pour le traitement à 9% de LHR ;
cependant pour les deux teneurs plus faibles, les sols traités appartiennent à la zone 4.
5. Conclusions
Trois sols classés A4 et B2 ont été traités au LHR. Les sols traités ont répondu
différemment aux essais réalisés. Le sol A4 est un sol argileux très plastique réputé inapte
au traitement ; son traitement au LHR dans les conditions de références Proctor Normal a
permis néanmoins d’améliorer un tant soit peu ses caractéristiques mécaniques.
Le sable silteux (SS) et le sable argileux (SA) ont vu leurs caractéristiques mécaniques
très améliorées et sont acceptables en tant que matériaux de couche de forme ou
d’assises de chaussée.
310
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Bibliographie
311
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
5
RÉSUMÉ – On étudie l’évolution, sous grands nombres de cycles (10 cycles) du
frottement local sol-pieu mesuré sur une sonde-pieu mise en œuvre dans des massifs
d’argile saturée reconstitués en chambre d’étalonnage. Après une description du dispositif
expérimental et du protocole d’essai, on décrit un essai typique en mettant en évidence
une phase de dégradation initiale du frottement suivie par une phase de renforcement.
ABSTRACT – The evolution, for high numbers of cycles (10 5 cycles), of local soil-pile
shaft friction, as measured on an instrumented pile-probe tested in saturated clay
specimens reconstituted in a calibration chamber, is studied. After describing the
experimental setup and testing protocol, a typical test is described, showing an initial
phase of local friction degradation followed by a phase of friction reinforcement.
1. Introduction
1
312
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
le cas des sols fins cependant (typiquement argiles saturées), on n’a rien trouvé
d’équivalent dans la littérature.
2
313
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
On présente et on analyse dans la suite les résultats d’un essai typique réalisé à partir du
dispositif décrit ci-dessus.
Le sol mis en œuvre est une kaolinite spécifique, la Speswhite. C’est une argile de
référence en France pour la géotechnique, utilisée, en particulier, pour reconstituer des
massifs de sol testés ensuite en centrifugeuse ou en chambre d’étalonnage. Cette argile
a une limite de plasticité de 28 et une limite de liquidité de 58 (indice de plasticité de 30).
3
314
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Pour cet essai, le massif d’argile a été consolidé jusqu’à une valeur de la contrainte
vertical effective σ’v0 de 125 kPa et une contrainte horizontale effective de 72 kPa,
correspondant à une valeur estimée du coefficient des terres au repos de 0,58. Dans le
consolidomètre, la consolidation du massif a été faite en quatre paliers, correspondant à
des contraintes appliquées successives de 5, 15, 45 et 125 kPa.
(a) (b)
Figure 4. Phase d’installation de la sonde : (a) résistance de pointe ; (b) frottement local
4
315
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
initial observé au deuxième chargement. Il est intéressant de noter que les valeurs de
rupture obtenues sont très proches pour les deux chargements, le premier chargement
n’ayant donc pas trop d’influence sur les mesures réalisées au deuxième chargement.
(a) (b)
5
316
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
est intéressant de remarquer que, malgré le renforcement observé pendant cette phase,
le frottement maximal mobilisable en fin de séquence reste inférieur au frottement
mobilisé lors du premier cycle de chargement.
(a) (b)
(c) (d)
(a) (b)
Figure 7. Cycles typiques décrits pendant la séquence cyclique : (a) phase de dégradation
cyclique du frottement ; (b) phase de durcissement cyclique du frottement
Après la séquence cyclique, deux essais de chargement statique sont finalement réalisés
pour évaluer l’influence de la séquence cyclique sur le frottement statique maximal
6
317
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
mobilisable après cycles, de manière similaire aux deux essais statiques réalisés avant la
séquence cyclique. Pour l’essai présenté ici, les deux essais statiques ont été réalisés à
la même vitesse de chargement de 300 microns par minute jusqu’à la rupture (4 mm de
déplacement vertical). Le premier essai est réalisé tout de suite après la fin de la
séquence cyclique alors que le deuxième est réalisé après une attente de deux heures
après le premier. La figure 8 présent les résultats obtenus en termes de frottement local.
On peut observer une différence significative entre les deux chargements (fig. 8-a). Pour
le premier chargement, un pic marqué de frottement est observé (de l’ordre de 27 kPa)
pour un déplacement relativement faible (de l’ordre de 800 microns) suivi par un
radoucissement important avec stabilisation progressive du frottement aux grands
déplacements (autour de 14 kPa). En ce qui concerne le deuxième chargement, on
n’observe pas de pic de résistance mais une mobilisation très rapide (après environ 100
microns) du frottement maximum mobilisable, qui se maintient ensuite sur un plateau
remarquablement constant, jusqu’aux grands déplacements. Cette deuxième réponse est
qualitativement très semblable à celle observée lors des chargements statiques initiaux
avant la séquence cyclique. Ceci montre que les cycles ont un effet de renforcement
significatif en termes de frottement statique mobilisable au premier rechargement statique
après la séquence cyclique.
(a) (b)
Figure 8. Mobilisation du frottement statique après cycles : (a) comparaison des deux
chargements réalisés après cyclage ; (b) comparaison avec le chargement statique
réalisé avant la séquence cyclique
Le deuxième chargement statique montre cependant que cet effet de renforcement est
« fragile » et qu’il a disparu lors du deuxième chargement statique. La figure 8-b permet
de comparer le frottement statique mobilisé lors du chargement statique avant et après la
séquence cyclique.
f s ,max(i ) f s ,min(i )
Ce, fs (1)
f s ,max(1) f s ,min(1)
où fs,max(1) et fs, max(i) sont les valeurs maximale du frottement mesurées au cycle 1 et i
respectivement, fs,min(1) et fs, min(i) étant les valeurs minimales du frottement mesurées sur
7
318
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Figure 9. Coefficient d’évolution Ce,fs fonction du nombre de cycles pour l’essai présenté
4. Conclusions
On a présenté un dispositif d’essai prototype ainsi qu’un protocole d’essai approprié pour
étudier l’évolution du frottement local mobilisable le long d’une sonde-pieu pour de très
grands nombres de cycles. L’essai présenté montre que l’on peut observer, après une
phase initiale de dégradation du frottement, une phase de renforcement. Le protocole
utilisé permet de mettre en évidence l’influence du chargement cyclique sur le frottement
statique mobilisable après la séquence cyclique.
5. Références bibliographiques
Bekki, H., Canou, J., Tali, B., Dupla, J.-C., and Bouafia, A. (2013), Evolution of Local
Friction Along a Model Pile Shaft in a Calibration Chamber for a Large Number of
Loading Cycles. Comptes Rendus - Mecanique, Vol. 341, No. 6, pp.499-507.
Chan, S.-F. and Hanna, T.H. (1980). Repeated Loading on Single Piles in Sand.
J. Geotech. Engrg. Div., Vol. 106, No. 2, pp.171 188.
Goulois, A., Whitman, R. V. and Høeg, K. (1987). Effects of Sustained Shear Stresses on
the Cyclic Degradation of Clay. NGI Publication, Vol. 167, 16 p.
Matlock, H., Bogard, D. and Cheang, L. (1982). A Laboratory Study of Axially Loaded
Piles and Pile Groups Including Pore Pressure Measurements. Proceeding of The
Third International Conference on the Behavior of Offshore Structure (BOSS), Vol. 1,
pp.105- 121.
Poulos, H.G. (1981). Some Aspects of Skin Friction of Piles in Clay Under Cyclic Loading.
Geotechnical Engineering, 12 : pp. 1-17.
Poulos, H.G. (1982). Influence of Cyclic Loading on Axial Pile Response”. University of
Sydney, 36 p.
Procter, D.C. and Khaffaf, J.H. (1987). Cyclic axial displacement tests on model piles in
clay. Géotechnique, Vol. 37, No. 4, pp.505-509.
8
319
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – Lors d’une étude de soutènement, les incidences d’un choix techniquement et
économiquement judicieux sont particulièrement importantes. Ce manuscrit présente
d’abord les bilans relatifs au glissement de terrain, ensuite les problèmes de stabilité
mécanique du soutènement. Il se propose de comparer les solutions et d’en tirer enfin la
technologie terre armée comme solution.
1. Préambule
Les ouvrages à risques engageant la sécurité des personnes et des biens comme les
soutènements nécessitent des études géologiques et techniques approfondies qui
fourniront plusieurs solutions à un même problème. Le choix de l’une ou de l’autre des
solutions étudiées et proposées sera fonction d’une part des conditions liées au site et
d’autre part, des conditions économiques liées au projet. Le long de la ligne ferroviaire
FCE, des mouvements du terrain se sont produits au cours du temps mettant en danger
la stabilité des talus.
Les études ont conduit à la détermination des cercles du glissement. Le calcul a été
basé sur le cercle de rupture le plus probable donnant un coefficient de sécurité minimum
« Fmin ». La modélisation a été effectuée sur des programmes informatiques GEOSTAB,
STABR, PLAXI et GAWACWIN et le calcul a été fait suivant la méthode de Bishop.
Trois (03) variantes de solution ont été prises en compte : mur de soutènement en
gabions, en béton armée et la terre armée.
2. Situation générale
1
320
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
géophysique a été menée. Elle a été réalisée sur la base de la mission géotechnique de
type G 5.
2.1. Investigations
Les figures 3, 4 et 5 illustrent les résultats issus d’un sondage électrique vertical (SEV) et
de quatre profils de panneau électrique utilisant la technique d’imagerie montrant un
terrain hétérogène.
Pd5/Tr8
10 20
Pd4/Tr7 1
2
10 20 30
4
Refus à 4,30 m
1
5 Qd = 37,61 MPa
6
2
Pd3 3
7
10 20 4
8
ALLURE DU TOIT ROCHEUX
9
5
1 7
2 8
Pd2/Tr2 Refus à 8,10 m
10 20 30 3 Qd = 35,62 MPa
Côté rail 4
9
6
Refus à 5,40 m
Qd = 38,64 MPa
1
Pd1
10 20 30
axe
PC : 96.00 m 3
105.45 10.71
106.64 12.00
109.83 15.87
111.24 19.17
112.07 24.00
112.45 25.32
117.95 31.50
122.16 40.00
131.95 49.97
133.08 54.63
105.65 10.63
100.54 -5.01
100.05 -2.50
-0.50
0.00
0.51
1.59
101.62 3.56
101.70 4.74
105.70 9.46
Distances à l'axe TN
99.48
99.49
99.50
99.27
Altitudes TN
2
321
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Terre végétale
Terre végétale 0,00
Terre végétale
0,20
0,00 0,00
0,20 Sable limoneux jaunâtre 0,20
3
322
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4. Solutions
4
323
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35.95
27.95
26.53
23.82
23.09
21.66
16.45
15.24
13.83
13.73
Côté rail
9.7 9.64
9.93 10.21
8.33
5.62 5.70
6.16
Acien axe
3.27
0.00
49.97
10.71
15.87
19.17
24.00
25.32
31.50
33.59
40.00
43.58
-5.01
-2.50
0.00
1.59
3.56
4.74
6.79
9.46
Distances à l'axe TN
35.95
27.95
26.53
23.82
23.09
21.66
16.45
15.24
13.83
13.73
Côté rail
9.7 9.64
9.93 10.21
8.33
5.62 5.70
6.16
Acien axe
3.27
0.00
49.97
10.71
15.87
19.17
24.00
25.32
31.50
33.59
40.00
43.58
-5.01
-2.50
0.00
1.59
3.56
4.74
6.79
9.46
Distances à l'axe TN
5
324
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35.95
27.95
26.53
23.82
23.09
21.66
16.45
15.24
13.83
13.73
Côté rail
9.7 9.64
9.93 10.21
8.33
5.62 5.70
6.16
Acien axe
3.27
0.00
49.97
10.71
15.87
19.17
24.00
25.32
31.50
33.59
40.00
43.58
-5.01
-2.50
0.00
1.59
3.56
4.74
6.79
9.46
Distances à l'axe TN
5. Dimensionnement
Les coefficients de sécurité du mur en béton armé vis-à-vis du renversement (2.11 >1.5)
et du glissement (19.29> 1.5) témoignent sa stabilité.
Les murs en gabions sont stables vis-à-vis du renversement (coefficient 9.79>1.5 et
du glissement (coefficient 3.16>1.5).
L’ouvrage a été dimensionné selon la méthode de calcul spécifié par la norme NF P 94-
220-0.
La figure 8 résume les détails de calcul ainsi que les caractéristiques de l'ouvrage.
6
325
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
6. Bilan technique
Pour les soutènements en béton armée et en gabions, leur édification nécessite des
fondations sur micro-pieux ou puits ancrés aux horizons résistants.
La construction d’un massif en terre armée doit être conforme à l’exigence de la norme
NF P 94-220-0 en vigueur non seulement sur la mise en œuvre mais également sur le
critère de choix des matériaux. On devra prévoir une correction des pentes afin d’éviter le
glissement des terrains durant l’édification du mur.
La durabilité de chacun de ces ouvrages de soutènement est liée aux éléments
stabilisateurs, armatures et protection métallique. Leur comportement à long terme fait
l’objet de spécifications.
6. Bilan économique
Pour chaque variante, le coût au mètre linéaire est basé sur le prix au mètre cube de
matériaux. Il tient également compte de la distance de transport des matériaux par
rapport au site (Tableau 1).
7
326
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
3 3
Prix m Quantité en m pour 1ml Montant pour 1
Type d’ouvrage
(Ariary) de l’ouvrage ml (Ariary)
Mur de soutènement en 90 650.20 60.00 + (2.35 en béton) 6 618 975.60
gabions
Mur de soutènement en
502 112.17 16.79 8 430 463.33
béton armée
Mur de soutènement en
166 667.67 45.78 7 631 713.61
terre armée
On constate que le coût de la variante 1 est moindre par rapport à la variante 3 bien
que la solution en gabions est plus économique. Cependant, nous avons choisi la solution
en terre armée. L’économie de l’ordre de 15 % est essentiellement à mettre en compte
sur la pérennité et la sécurité de l’ouvrage vis-à-vis du vandalisme, et de la durée de vie
même de l'ouvrage.
7. Conclusion générale
8. Références bibliographiques
Edou Minko A., Colin F., Trescases J. J., Lecomte P., (1992). Altération latéritique du gîte
d’Ouvala (Gabon), et formation d’une anomalie superficielle de dispersion. Mineral
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d’Antananarivo.
Raunet M., (1997). Les ensembles morphopédologiques de Madagascar. Rapport
CIRAD-FOFIFA-ANAE, Antananarivo, 106p.
8
327
Matériaux et géomatériaux
328
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
1. Introduction
Les sols compactés, largement utilisés dans les ouvrages de génie civil et travaux publics
(remblais routiers, barrages, barrières ouvragés, ...) sont le résultat de la densification des
sols par application d’une énergie mécanique. Comme ces ouvrages sont souvent soumis
à des sollicitations hydriques (séchage et humidification), nombreuses recherches ont été
réalisées pour suivre le comportement des sols compactés sur des chemins de drainage
et d’humidification (Biarez et al., 1987 ; Fleureau et al., 1993, 2002 ; Kheirbek-Saoud,
1994 ; Taibi et al., 2011 ; …).
Lors de la dessiccation, les sols compactés présentent généralement un retrait
suffisamment important pour provoquer l’apparition d’un réseau de fissures (Miller et al.,
1998 ; Albrecht et al., 2001 ; Auvray et al. 2013) qui peut être préjudiciable au bon
fonctionnement de l’ouvrage.
Ce papier présente le comportement des matériaux à partir de différents états initiaux
sur des chemins de drainage – humidification et une étude de caractérisation de la
fissuration par dessiccation de ce matériau compacté. Il s’inscrit dans le cadre du projet
ANR TerreDurable qui a pour objectif d’améliorer la conception des ouvrages en terre
(compactage et stabilité) en combinant recherche expérimentale et théorique avec le
retour d’expérience des praticiens. Ce projet a pour ambition de mieux comprendre la
mécanique des sols non saturés et notamment celle des sols proches de la saturation.
Ces derniers ont un comportement bien spécifique avec la présence de bulles d’air
1
329
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
occluses. Cet état hydrique correspond par ailleurs à la majorité des ouvrages en terre
anthropiques en sols fins (déblais, remblais, barrages en terre, digues,…).
2. Matériau
Une marne a été sélectionnée dans le cadre du projet ANR TerreDurable pour ses
caractéristiques peu conventionnelles. Il s’agit de la marne de l’A 304. Ses
caractéristiques physiques et mécaniques sont présentées dans le tableau 1. On
remarque que selon la classification du GTR, avec une limite de liquidité de 80%, la
marne est classée A4.
3. Méthodes
Différentes méthodes sont utilisées pour contrôler ou imposer la succion des échantillons
(Fleureau et al. 1993 ; Taibi 1994) :
2
330
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
L’essai consiste à suivre l’évolution dans le temps des propriétés physiques (teneur en
eau) et géométriques (retrait, fissuration …) d’un échantillon de sol compacté en
dessiccation libre. Le dispositif expérimental (Figure 1.) est composé d’un plateau support
de l’échantillon posé sur une balance de précision et d’un banc d’acquisition d’images à
intervalle régulier tout au long de la dessiccation. Le dispositif est placé dans une salle
climatisée à une température égale à 22°C et HR=30%.
3
331
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
déplacement des points et recalculer ainsi le champ de déformation (Wei 2014, Eid
2015).
Evolution des fissures
Les grandes déformations provoquent des ruptures localisées constituant un réseau de
fissures. L’évolution de ce réseau de fissures est analysée à l’aide du logiciel ImageJ
(imagej.nih.gov/ij/). Son principe consiste à identifier les fissures en utilisant un seuil de
gris sur une image transformée en échelle de gris. Le seuil définit une limite de niveau de
gris (comprise entre 0 et 255). Tous les pixels ayant une valeur inférieure à la limite sont
considérés comme des fissures. Par la suite, l’image est convertie en binaire (noir=0 pour
les fissures et blanc=1). Ainsi, le pourcentage de fissuration est calculé. Ce pourcentage
de fissuration noté CR (Crack Ratio) est défini par le rapport de la surface totale des
fissures par la surface totale de l’échantillon.
4. Résultats et discussion
4
332
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
sont aussi placées sur la figure 2B afin de les comparer aux chemins de drainage-
humidification.
Sur la Figure 2B, le drainage de la marne suit la droite de corrélation Cc et
l’humidification épouse la droite de corrélation Cs.
Le plan [w ; Sr] (figure 2C) met en évidence deux domaines de teneur en eau. Un
domaine correspondant à un degré de saturation proche de 100% avec une forte variation
de l’indice des vides. Dans ce domaine, l’échantillon perd de l’eau et se rétrécit tout en
restant quasi saturé. Un deuxième domaine, à partir du point d’entrée d’air ou de
désaturation (wd, sd), présente une faible variation de l’indice des vides avec une forte
diminution du degré de saturation jusqu’à 22% correspondant à une valeur de succion
égale à 305 MPa.
Sur le plan [log(s) ; Sr] (figure 2D), en augmentant progressivement la succion, les
échantillons restent quasi-saturé jusqu’à la succion de désaturation égale à 1,5 MPa. Ce
domaine correspond à un comportement irréversible pour le drainage et l’humidification
du matériau. Ensuite, le degré de saturation décroit rapidement. Cette diminution rapide
du degré de saturation se traduit par la chute de la teneur en eau (figure 2E).
Le plan [log(s) ; w] (figure 2E) correspond à la courbe de rétention usuelles dans
laquelle les axes sont inversés pour mettre en évidence les correspondances entre les
5
333
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
6
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
7
335
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
5. Conclusion
Les essais présentés ont comme intérêt une représentation globale de l’état des
matériaux au cours d’un cycle de drainage-humidification. Cela permet de suivre
l’évolution de la saturation du sol et de relier les caractéristiques de retrait et de
désaturation aux caractéristiques de drainage et d’humidification. Les résultats illustrent
l’existence d’un domaine où les matériaux soumis à une succion (pression interstitielle
négative) restent saturés et un deuxième domaine où ils sont non saturés. Par ailleurs, au
voisinage de la saturation, les chemins d’humidification mettent en évidence l’existence
d’un degré de saturation inférieur à l’unité pour des valeurs de succions nulles.
8
336
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
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août 2013.
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296.
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doctorat, Ecole Centrale Paris
Wei X. (2014). Etude micro-macro de la fissuration des argiles soumises à la
dessiccation. Thèse de doctorat, Ecole Centrale Paris.
9
337
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
1 2 3 2
Brahim BANOUNE , Frédéric ROSQUOET , Bachir MELBOUCI , Thierry LANGLET
1
Département de Génie Civil, Université de Béjaïa, 06000 Béjaïa, Algérie
2
Laboratoire des Technologies Innovantes, Université de Picardie Jules Verne
3
Laboratoire de Géomatériaux, Environnement et Aménagement
1. Introduction
338
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
2. Site de prélèvement
La vase étudiée a été prélevée en amont de la retenue du barrage de Kherrata (figure 1),
situé au Sud Est de la ville de Bejaia au Nord de l’Algérie.
Zone de prélèvement
L’emploi des sédiments récupérés lors d’opération de dragage, à l’état naturel ou après
traitement, ne peut être discuté qu’après une étude approfondie de leur nature et leurs
caractéristiques mécaniques (Banoune et al., 2015).
D’un point de vu minéralogique, le matériau est composé essentiellement de quartz et
de calcite (tableau 1).
La composition granulométrique d’un sédiment peut s’étendre des cailloux (d>20 mm)
aux argiles (d< 2 μm). Notre sédiment est composé essentiellement de fraction avec plus
de 70 % des particules qui ont un diamètre inférieur à 80 μm (figure 2).
339
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Nous nous sommes donc intéressés à l’argilosité de notre sédiment. Ce paramètre est
d’une importance majeure pour le choix du traitement à apporter à notre matériau,
notamment si on envisage leur utilisation en technique routière.
Le Guide du Traitement du Sol GTS (LCPC et SETRA 2000b) propose deux méthodes
pour évaluer l’argilosité des sédiments. La première consiste à déterminer l’indice de
plasticité IP et la seconde à estimer la valeur au bleu de méthylène VBS. L’indice de
plasticité IP est déterminé après calcul des limites d’Atterberg selon les normes françaises
NF P94-051 (AFNOR, 1993a). Cet essai nous a également permis de classifier notre
matériau selon Casagrande (Figure 3). Il s’agit d’un sol peu plastique. Ce résultat est
conforté par l’essai au bleu de méthylène (Tableau 2). L’analyse granulométrique par
tamisage de l’échantillon est complétée par une analyse sédimentométrique selon les
normes NF P94-057 (AFNOR, 1992), plus appropriée pour les particules dont le diamètre
est inférieur à 80 μm. La distribution granulométrique révèle une texture limoneuse avec
une faible proportion de particules fines (< 2 µm). Le calcul des coefficients d’uniformité
(Cu > 2) et de courbure Cc (1 < Cc < 3) révèle une granulométrie étalée.
340
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
L’étude menée pour déterminer les caractéristiques mécaniques des sédiments bruts pour
une utilisation dans le domaine des travaux routiers a montré une faible capacité portante
et de médiocres caractéristiques mécaniques. Afin de valoriser notre matériau un
traitement à la chaux sera réalisé afin d’accroitre les performances mécaniques. Les
4
341
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
sédiments, de teneur en eau initiale élevée ont été séchés à l’air libre puis à l’étuve à 40°C
pour éviter toute modification ou altération de leurs caractéristiques en particulier les
matières organiques. A la fin du séchage, il est nécessaire de fragmenter et de tamiser
pour obtenir une classe granulaire de 0/2 mm. Cette fraction sera utilisée et considéré
comme sédiment brut.
Pour visualiser l’apport du traitement on a étudié la variation de trois paramètres : la
variation de la résistance à la compression simple (Rc), l’indice de portance immédiat (IPI)
et indice CBR après immersion (ICBR). Enfin, pour compléter notre étude nous avons fait le
choix d’ajouter, en plus du traitement à la chaux, un correcteur granulométrique sous la
forme de fine de carrière.
Nous avons fait variés les teneurs en chaux (Ch) entre 2 % et 12 % de la matière
sèche. Ensuite nous nous sommes fixé une teneur en chaux de 2 % et avons fait varier la
teneur en fines de carrière entre 5 et 25 %.
Les paramètres de compactage (W opt et dopt) sont déterminés pour chaque formulation
par l’essai Proctor normal. L’indice de portance immédiat IPI et indice CBR après
immersion ICBR sont ensuite déterminés.
On note une nette amélioration de la portance et du rapport I CBR/IPI en fonction du
dosage en liant (tableau 4). Ceci témoigne de l’efficacité du traitement du point de vue
portance. Celle ci est nettement améliorée après 4 jours d’immersion. Ainsi, le risque de
perte de cohésion en cas de saturation hydrique de la couche est écarté, et les rapports
(ICBR/IPI) sont tous nettement supérieurs à 1, ce qui est un critère de pérennité des
traitements envisagés (LCPC et SETRA 2000b).
342
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Dans une deuxième série d’essais, le taux de chaux a été maintenu à 2%, et la
granulométrie des sédiments a été modifiée à l’aide de fines de carrière dans des
proportions allant de 5% à 25%. L’impact recherché par cet ajout est l’amélioration des
résistances mécaniques par la modification du squelette granulaire et réduction du taux
des matières organiques dans le mélange, sachant que ces apports sont inorganiques.
Sur la figure 5, il apparait une nette amélioration de Rc à court et long termes après
ajout des fines de carrière avec des résistances supérieures au seuil de 1 MPa requis dès
le 7ème jour, dépassant même 2,5 MPa à 28 jours. On peut conclure que l’effet de la
poudre de carrière est stabilisateur. Ceci peut s’expliquer par la granulométrie bien étalée
et par la finesse des fines de carrière, ce qui améliore la cohésion au sein du sédiment.
Toutefois, des résistances moindres sont obtenues pour des pourcentages élevés en fines
de carrière. Cela peut être dû à la quantité importante de fine dans le produit final.
Sachant que les fines de carrière sont constituées de 25 % de particules de moins de
2µm.
343
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
5. Conclusion
L’objectif de cette étude est de mettre en avant les principaux avantages d’un traitement à
la chaux et de la modification de la granulométrie des sédiments de dragage afin de les
valoriser dans le domaine routier.
L’étude minéralogique révèle que le matériau était composé majoritairement de quartz
et de calcite. Les principales caractéristiques physiques mesurées montrent que la
proportion de fines est prédominante avec plus de 70% de tamisât à 63 μm. Un faible
pourcentage d’argile et une présence significative de matières organiques. Toutefois, ce
faible pourcentage d’argile présent dans les sédiments favorise leur utilisation en
géotechnique. La classification selon le Guide technique (LCPC and SETRA 2000a)
confirme cette réflexion (matériau de classe, A2). Néanmoins, à l’état brut, les
performances mécaniques des sédiments montrent que l’indice de portance après
immersion est en dessous des normes requises pour les matériaux routiers.
Afin d’obtenir les performances souhaités une stabilisation de ces sédiments par la
chaux a été réalisée.
Les résultats obtenus sur les différentes formulations étudiées sont prometteurs et
montrent que l’ajout de chaux dans les sédiments influe favorablement sur les paramètres
géotechniques. Ainsi la portance du nouveau matériau est nettement améliorée,
notamment après 4 jours d’immersion dans l’eau. Les résistances en compression simple
Rc obtenues ont augmentée comparée aux sédiments bruts, dépassant le seuil requis de 1
MPa permettant leurs utilisations comme couche de forme pour une structure de chaussée
(LCPC et SETRA 2000b).
L’apport d’un correcteur granulométrique en faible proportion s’avère encore plus
efficace en termes d’amélioration des résistances en compression simple Rc. Ces
dernières augmentent substantiellement avec l’incorporation de la poudre de carrière en
association avec 2% de chaux. Le critère de de traficabilité est largement satisfait
7
344
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
6. Référence bibliographiques
AFNOR (1992) Analyse granulométrique des sols-Méthode par sédimentation (NF P94-
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technique. Fascicule II-Annexes techniques, 2ème édition, Paris, 211 pages.
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Application à la réalisation des remblais et des couches de forme, guide technique,
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Génie Civil- Génie Côtier, Brest, pp.603-612, doi: 10.5150/jngcgc.2006.058-L
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pp. 4.1- 4.12.
345
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Katia Bellagh1, Thomas Lenoir2, Hélène Paulus3, Myriam Duc1, Emmanuel L'Huillier4,
Philippe Gotteland5, Jean-Pierre Magnan1.
1
IFSTTAR, 14-20 Boulevard Newton, Champs-sur-Marne, 77442 Marne-la-Vallée.
2
IFSTTAR, Route de Bouaye, 44344 Bouguenais.
3
ESITC, 28 Avenue du Président Wilson, 94 234 Cachan, France.
4
Razel Bec, 3 Rue René Razel, 91400 Saclay, France.
5
FNTP, 3 rue de Berri, 75000 Paris, France
1. Introduction
346
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
2. Matériels et méthodes
Les deux sols urbains étudiés proviennent de la région Parisienne. De même nature
géologique, ils sont cependant issus de sites exploités de manière différente. Le premier
(Boulogne) provient d’un site industriel et le second (Ivry) est excavé d’un remblai au
niveau du périphérique parisien.
Ils présentent une forte contamination en sulfate (soit des quantités lixiviées de l’ordre
de12900 mg/kg pour le sol de Boulogne et 10660 mg/kg pour le sol d’Ivry (test de
lixiviation NF EN 12457-2)) et certains métaux dont les teneurs sont en dessous des seuils
environnementaux pour une réutilisation en technique routière selon la réglementation
française (Setra, 2011).
La préparation des matériaux, à savoir une réduction granulométrique (criblage et
concassage de la fraction supérieure à 20 mm), une homogénéisation et un sous-
échantillonnage a permis d’avoir des matériaux homogènes, représentatifs des matériaux
initiaux et avec une dimension maximale de 20 mm. Les matériaux ont été caractérisés du
point de vue géotechnique et minéralogique. Une étude de formulation pour une
réutilisation en couche de forme (suivant le guide GTS, 2000) a également été réalisée. La
caractérisation des matériaux comporte :
Une identification géotechnique suivant la norme (NF P 11-300, 1992). Les essais
entrepris ont permis de classer les matériaux, il s’agit :
D’une analyse granulométrique (NF P 94-056, 1996) et (NF P 94-057, 1992).
Une détermination des limites d’Atterberg (NF P 94-052-1, 1995)
Mesure de la valeur au bleu de méthylène (VBs) (NF P94-068, 1998)
la mesure de la teneur en matière organique sur les fractions 0/0.08 mm et 0/2 mm)
suivant la norme NF EN 15169 (2007)
La mesure de la masse volumique des particules solides sur la fraction 0/2mm et
0/0.08 par la méthode du pycnomètre à eau (NF P 94-054, 1991) puis sur la fraction
2/20 mm (NF EN 1097-6, 2014)
Un essai Proctor normal (NF P 94-093) et une mesure de l’Indice Portant Immédiat
(IPI) du sol (NF P 94-078)
Une Identification des composants des squelettes granulaires par des essais de tri
(NF EN 933-11, 2009).L’essai consiste à séparer visuellement les différentes familles
de matériaux qui composent les sols. Les scories n’étant pas incluses dans cet essai,
elles ont été séparées en matériaux ferreux et non ferreux au moyen d’un aimant en
réadaptant la norme NF EN 1744-8, 2012.
347
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Ensuite, une étude de formulation a été entreprise suivant les modalités de réutilisation
des matériaux détaillées dans le GTS (2000). Cette étude a pour but de valider les
performances mécaniques du matériau traité à la chaux et/ou au ciment lors d’une
réutilisation en technique routière. Le sol a été traité soit avec 5% d’un ciment normalisé
(CEMII/ B (LL-W) 42.5 R CE) soit avec 1 % de chaux. Les essais de laboratoire entrepris
ont permis au final d’avoir la classe mécanique des sols testés. Un essai d’évaluation de
l’aptitude au traitement est appliqué (mesure du gonflement volumique de sol traité et de
sa résistance à la compression diamétrale suivant la norme NF P 94-100). Des mesures
de la résistance à la compression simple (à 7, 28 et 60 jours de cure et à 98,5% de l’OPN)
et de la résistance à la traction indirecte (à 28 et 90 jours de cure et à 96 % de l’OPN)
complètent les essais mécaniques réalisés sur les sols urbains testés.
3. Résultats et discussions
La distribution granulométrique des deux sols urbains étudiés est donnée sur la Figure
1. Les courbes montrent que les deux sols présentent une granulométrie étalée avec des
proportions égales en fraction grossière et une légère différence (autour de 10 %) pour la
fraction fine. Les essais effectués sur la fraction fine (limites d’Atterberg et essai au bleu
de méthylène dans le (Tableau 1) ont montré que les deux matériaux présentent une
faible activité argileuse.
La masse volumique des particules solides a été évaluée sur la fraction fine et la
fraction grossière avant et après calcination. Les résultats montrent des différences entre
les deux fractions qui seraient dues à la présence de matière plus légère dans la fraction
grossière (dont une part de matière organique qui disparaît avec la calcination à 550 °C).
Par ailleurs, la teneur en matières organiques mesurée sur les fractions 0/0,08 mm et 0/2
mm reste faible dans les deux sols. Finalement, les caractéristiques rassemblées dans le
Tableau 1 permettent de conclure que les deux sols étudiés présentent des propriétés
géotechniques quasi similaires avec cependant une différence au niveau des fines.
De prime abord, les résultats permettent de classer les matériaux de type « sols
urbains » comme un sol de classe C1A1 pour Boulogne et C1B5 pour Ivry (Figure 2) selon
le GTR. Cependant, l’observation visuelle des matériaux montre la présence d’une
quantité non négligeable d’éléments de type déchets (Figure 2). Les matériaux de type
« sols urbains » pourraient donc être considérés également comme des sous-produits
industriels (en fonction du taux de déchet) et donc classés F. Finalement, il s’avère difficile
de classer les sols urbains au sens des normes en vigueur (NFP 11-300, 1992).
3
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
La suite de l’étude doit montrer si ces matériaux de type « sols urbains » peuvent être
considérés comme des sols naturels ou comme des déchets (granulat) en déterminant les
proportions des éléments naturels et anthropiques.
349
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
ferreuses) et de verre. Cette composition est typique d’un sol urbain comme le montrent
les analyses de Wessolek et al. (2011) et Meuser (2010). Le gypse et les produits de
démolition et de construction contribuent au relargage des sulfates qui contaminent les
matériaux testés. Le gypse est présent car il est utilisé comme liant dans les mortiers de
jointement des maçonneries ou comme enduit de cloisons de bâtiment mais il peut
également provenir de matériaux naturels comme les roches granitiques contenant des
inclusions de pyrite (qui s’oxydent pour donner du gypse). Les résultats du Tableau 2
mettent également en évidence la présence d’une proportion plus importante en artefacts
(les briques, les déchets de démolition…) dans le sol de Boulogne (48.2 %). À l’opposé, le
sol d’Ivry présente une part naturelle plus importante (18.1 % d’artefacts).
Les courbes Proctor des deux sols urbains étudiés sont représentées sur la Figure 4.
La masse volumique sèche à l’optimum Proctor est de 1.77 t/m3et 1.81 t/m 3
respectivement pour les sols de Boulogne et Ivry. Pour les deux sols, une diminution de la
densité sèche à l’optimum Proctor avec un traitement à la chaux apparaît. Cela peut
s’expliquer par la réorganisation de la microstructure des sols lors du traitement avec la
floculation des particules argileuses. Avec un traitement à 5% de ciment, la densité sèche
optimale n’évolue pas ou peu par rapport à celle obtenue sur les sols non traités.
Figure 4. Caractéristiques des deux sols étudiés lors du compactage Proctor Normal
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
sulfates (12900 mg/kg pour le sol de Boulogne et 10660 mg/kg pour le sol d’Ivry) et de la
composition complexe de leurs squelettes granulaires (présence de gypse, de briques, de
scories…). Ils présentent tous deux un gonflement volumique inférieur au seuil d’aptitude
soit 5% (avec le ciment) et 10% (avec la chaux). De même, la résistance à la traction est
supérieure au seuil d’aptitude au traitement soit 0,2 MPa (le seuil est atteint si l’on
considère l’écart type sur la mesure pour le sol d’Ivry).
Le Tableau 4 présente les résistances à la compression simple des deux sols urbains
étudiés. Les éprouvettes ont été traitées à 5 % de ciment (CEM II 42.5) et compactées à
98.5% de l’OPN et à 100% de teneur en eau optimale. Les résultats sont la moyenne des
mesures obtenues sur 3 éprouvettes. Ils montrent que les deux sols présentent bonne
résistance au jeune âge et que la résistance à la compression R c évolue avec le temps de
cure (Figure 5). Si Rc continue d’augmenter au bout de 60j avec le sol de Boulogne, R c
semble s’être stabilisé dès 28 jours avec le sol d’Ivry. La légère diminution observée à 60j
pour le sol d’Ivry devra être confirmée.
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Figure 5. Position des matériaux étudiés dans les zones mécaniques du GTS.
4. Conclusions et perspectives
Les résultats présentés dans cet article montrent que les deux sols urbains qui ont été
testés, malgré leur composition complexe (mélange de matériaux naturels et
anthropiques), présentent des propriétés géotechniques satisfaisantes et des
performances acceptables pour une application en techniques routières. La présence en
particuliers de fortes teneurs en sulfates et d’artefacts dans ces sols n’affecte pas ou peu
le traitement au ciment et la chaux.
5. Remerciements
6. Références bibliographiques
352
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
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environnementale. Guide SETRA, mars 2011
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Méthode du cône de pénétration.
NF P94-068, 1998. Mesure de la capacité d'adsorption de bleu de méthylène d'un sol ou
d'un matériau rocheux - Détermination de la valeur de bleu de méthylène d'un sol ou
d'un matériau rocheux par l'essai à la tâche.
NF EN 1097-6, 2014 Essais pour déterminer les caractéristiques mécaniques et physiques
des granulats - Partie 6 : Détermination de la masse volumique réelle et du coefficient
d'absorption d'eau
NF P94-054, 1991. Détermination de la masse volumique des particules solides des sols -
Méthode du pycnomètre à eau.
NF EN 15169, 2007. Caractérisation des déchets - Détermination de la perte au feu des
déchets, des boues et des sédiments
NF P94-093, 2014. Détermination des références de compactage d'un matériau - Essai
Proctor Normal - Essai Proctor modifié - Sols : reconnaissance et essais -
Détermination des références de compactage d'un matériau - Essai Proctor Normal -
Essai Proctor modifié
NF P94-078 Mai 1997. Sols : reconnaissance et essais - Indice CBR après immersion.
Indice CBR immédiat. Indice Portant Immédiat - Mesure sur échantillon compacté dans
le moule CBR.
NF P11-300, 1992. Exécution des terrassements - Classification des matériaux utilisables
dans la construction des remblais et des couches de forme d'infrastructures routières
NF EN 933-11, 2009 Essais pour déterminer les caractéristiques géométriques des
granulats - Partie 11 : essai de classification des constituants de gravillons recyclés
NF EN 1744-8 Novembre 2012 Essais pour déterminer les propriétés chimiques des
granulats - Partie 8 : essai de comptage des particules métalliques contenues dans les
granulats provenant de mâchefers d'incinération de déchets non dangereux (MIDND) -
Essai de tri pour déterminer la teneur en métaux des granulats de mâchefer d'usines
d'incinération
NF P94-100 Août 2015 Sols : reconnaissance et essais - Matériaux traités à la chaux
et/ou aux liants hydrauliques - Essais d'évaluation de l'aptitude d'un sol au traitement
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
1. Introduction
Le barrage TAKSEBT se situe sur la rivière de Takhoukhth, entre Aït Irathen et Ait Aïssi
dans la wilaya de Tizi-Ouzou en Kabylie, Algérie. Il est d’une capacité de 175 million de
m3, destiné à l'alimentation en eau potable des villes situées sur les couloirs des willayas
de Tizi-Ouzou, Boumerdes et Alger.
Comme le barrage est situé dans une zone montagneuse caractérisée par un climat
agressif, celui-ci présente des phénomènes d’érosion interne et externe très accrus, ce
qui accélère son envasement et réduit par conséquent sa capacité d’emmagasinement
d’eau.
Vu leurs effets néfastes tant sur le barrage et sur l’environnement, la valorisation de
ces sédiments devient indispensable ce qui a incité les chercheurs à entreprendre
plusieurs études dans ce sens afin de valoriser ces materiaux dans plusieurs domaines, à
savoir le domaine routier, la fabrication des tuiles, de brique,... (Belas et al., 2011 ;
Bourabah, 2012 ; Kazi Aoual et al., 2014 ; Labiod et al., 2004 ; Remini, 2006 ; Remini et
Remini, 2003 ; Semcha, 2006).
Cette étude a pour objectif la valorisation des sédiments de barrage dans le domaine
routier en vue de leur utilisation dans les corps de chaussées (couches de fondation et
couches de base).
1
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Ce travail peut avoir plusieurs intérêts, tant sur le plan économique et environnemental, à
savoir :
- L’exploitation des quantités importantes de sédiments abandonnées dans les barrages
ou dans la nature dont les effets sont néfastes sur l’environnement.
- Par conséquent, la récupération des espaces occupés par ces matériaux pour une
éventuelle utilisation pour d’autres activités.
- Le renforcement des secteurs du génie civil et des travaux publics par de nouvelles
sources de granulats routiers, sachant que les sources habituelles alluvionnaires restent
parfois incapables de satisfaire les besoins nationaux.
Les granulats routiers utilisés sont fournis par une entreprise de réalisation des travaux
publics. C’est les granulats généralement utilisés pour la réalisation des couches de
fondations et de couche de base des chaussées au niveau de la région de la grande
Kabylie, Tizi-Ouzou (Algérie). Ces granulats forment la classe granulaire 0/20, cette
dernière est caractérisée par la courbe granulométrique présentée sur la figure 1. Selon le
système unifié de classification des sols (USCS), les granulats routiers utilisés se
présentent sous forme d’une grave propre bien graduée, de granulométrie étalée.
Les sédiments du barrage Taksebt utilisés comportent le passant au tamis 1mm. Leurs
caractéristiques physiques ainsi que le rapport d’essais d’analyse chimique établi par le
Laboratoire de l'habitat et de la Construction du Centre/Groupe L.H.C.C (Unité de Oued
Smar, Alger) est résumé dans le tableau 1.
2
355
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Les échantillons soumis aux essais mécaniques sont préparés à base de granulats
routiers et de sédiments de barrage, sous forme de mélanges selon les proportions
suivantes :
- Echantillon 1 : Granulats routiers seuls : (GR+00% de sédiments) ;
- Echantillon 2 : Granulats routiers + 05% de sédiments ;
- Echantillon 3 : Granulats routiers + 10% de sédiments ;
- Echantillon 4 : Granulats routiers + 15% de sédiments ;
- Echantillon 5 : Granulats routiers + 20% de sédiments ;
- Echantillon 6 : Granulats routiers + 25 de sédiments.
L’ensemble des essais est réalisé au laboratoire de mécanique des sols de l’université
Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou (Algérie). Afin d’étudier le comportement des mélanges
sous les principales sollicitations routières en fonction de leur teneur en sédiments, les
échantillons préparés sont soumis aux essais mécaniques suivants :
- Essais de compactage au Proctor modifié ;
- Essais de portance immédiat (IPI) et essais de portance après immersion (CBRimm) ;
- Essais de cisaillement direct à la boite de Casagrande.
5. Résultats et discussions
Les essais Proctor sont réalisés selon la norme NF P 94-093. Ils permettent de montrer
l’aptitude au compactage des mélanges étudiés en fonction de leurs teneurs en
sédiments. Les courbes de compactage correspondant aux différents mélanges sont
présentées sur la figure 2.
A première vue, nous pouvons constater que les courbes Proctor représentant les
différents mélanges se distinguent clairement de celle correspondant aux granulats
routiers seuls. Par rapport à cette dernière, nous pouvons remarquer que les courbes
représentant les mélanges à 5 et 10% de sédiments sont situées pratiquement du coté
sec, tandis que les courbes correspondant aux mélanges dont la teneur en sédiments est
supérieure à 10% sont situées du coté humide.
L’évolution de la densité sèche maximale et de la teneur en eau optimale des
mélanges étudiés en fonction de leurs teneurs en sédiments est présentée avec plus de
précision sur la figure 3.
La densité sèche des mélanges s’améliore de plus en plus jusqu’à atteindre une valeur
maximale pour une teneur en sédiments de 10%. Au-delà de cette proportion, les
mélanges commencent à perdre de leurs densités, toutefois, ces densités restent
supérieures à 2. De tels résultats sont assez suffisants pour un matériau routier (Autret,
1983). Ceci est dû au fait que cette proportion de vase adéquate rentre facilement dans
les vides entre les granulats routiers ce qui réduit leur volume (vides) et rend les
mélanges plus denses. A cet effet, la quantité d’eau nécessaire pour le compactage qui
occupera les vides restants dans les mélanges est réduite.
3
356
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Une proportion supérieure à 10% de sédiments, dépasse le volume des vides existants
entres les granulats routiers, elle commence à entourer ces derniers ce qui engendre des
structures désorganisées des mélanges avec des densités sèches réduites et des teneurs
en eau de compactage plus importantes.
Ainsi, des densités sèches considérables peuvent être obtenues dans le cas des
mélanges à 10% de sédiments à des teneurs en eau réduites, ce qui peut intéresser,
notamment les régions arides, où l’eau est généralement rare, et peut également
influencer positivement l’enveloppe budgétaire de ce type de projets.
Les essais de portance immédiats sont réalisés selon la norme NF P 94-078. Ils
permettent d’évaluer la portance des mélanges sous la circulation des engins au cours de
la réalisation des projets. L’essai permet ainsi de déterminer l’Indice Portant
Immédiat (IPI).
4
357
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Les courbes représentant les forces en fonction des enfoncements pour les mélanges
dont la teneur en sédiments de 5 à 10% se distinguent clairement sur la figure 4. La
portance des mélanges s’améliore dès le premier ajout de sédiments. Néanmoins, les
mélanges à 10% de sédiments présentent les portances les plus élevées, sachant que
ces derniers sont constatés les plus denses au cours des essais de compactage.
Dans ce cas la structure du mélange très dense contribue en bloc à la résistance au
poinçonnement.
Au-delà de 10% de sédiments, ces derniers forment peut être une couche molle en
surface des granulats routiers, cette couche se poinçonne initialement et facilement avant
que l’effort ne se transmet en profondeur aux granulats. Par la suite, une nouvelle
résistance au poinçonnement due aux granulats se développe, ce qui est traduit sur les
courbes forces-enfoncements. En effet, au-delà de 8mm d’enfoncement les mélanges
montrent des résistances au poinçonnement ayant tendance à augmenter.
Les essais CBR après immersion réalisés selon la norme NF P 94-078, permettent
d’évaluer la portance des mélanges sous la circulation des engins dans les plus
mauvaises conditions hygrométriques (Indice CBR après immersion : CBRimm).
5
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Les essais de cisaillement direct à la boite réalisés selon la norme NF P 94-071 montrent
que les résistances au cisaillement des mélanges sont améliorées avec l’ajout de 5 à
10% de sédiments (figure 6). Cette résistance est principalement assurée par le
frottement interne provoqué par les granulats routiers seuls. Tandis qu’avec l’ajout des
sédiments, la résistance au cisaillement peut être assurée par le frottement et la
cohésion.
En effet, comme le montre la figure 7, les granulats routiers seuls développent un angle
de frottement interne très important et une cohésion très faible. Tandis que les mélanges
dont la teneur en sédiments ne dépassent pas 10% développent des cohésions
remarquables en plus du frottement important légèrement inférieur relativement aux
granulats routiers seuls, ce qui explique l’augmentation de leur résistance au cisaillement.
Au-delà de 10% de sédiments, les granulats sont complètement noyés dans la vase,
cette dernière joue le rôle d’un lubrifiant qui réduit sensiblement le frottement entre les
grains ainsi que la cohésion des mélanges.
6
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Nous pouvons constater ainsi que les échantillons dont les teneurs en sédiments entre
5 et 10% forment des mélanges adéquats, qui présentent un compromis intéressant entre
les angles de frottement interne et les cohésions pour former des matériaux qui
développent des résistances au cisaillement très intéressantes.
6. Conclusions
7. Références bibliographiques
7
360
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Labiod Z., Remini B., Belaredj M. (2004). Traitement de la vase du barrage de Bouhanifia
en vue de sa valorisation, Larhyss Journal, N°03, pp. 7-12
NFP 94-071 (1994) Norme française, Sols, reconnaissance et essais. Essai de
cisaillement rectiligne à la boite. Cisaillement direct.
NFP 94-078 (1997) Norme française, Sols, reconnaissance et essais. Indice CBR après
immersion – Indice CBR immédiat – Indice portant immédiat. Mesure sur échantillon
compacté dans le moule CBR.
NFP 94-093 (1999) Norme française, Sols, reconnaissance et essais. Détermination des
références de compactage d’un matériau. Essai Proctor normal - Essai Proctor modifié.
Remini B. (2006). Valorisation de la vase des barrages, quelques exemples algériens,
Larhyss Journal, N° 05, pp. 75-89.
Remini w., Remini B. (2003). La sedimentation dans les barrages de l’Afrique du nord,
Larhyss Journal, N° 02, pp. 45-54.
Semcha A. (2006). Valorisation des sédiments de dragage, Applications dans le BTP, cas
du barrage de Fergoug, Thèse, Université de Reims Champagne- Ardenne.
8
361
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – Le but de cette communication est de faire un lien entre les essais de
terrassement classiques utilisés dans la profession et la succion, afin de mieux
appréhender le comportement à court et long terme des ouvrages en terre. Les résultats
de plusieurs essais (Proctor, Rc, IPI) sont ainsi analysés au travers de la succion. Ce
papier présente des résultats préliminaires qui seront présentés plus en détail dans le
guide méthodologique du projet TerreDurable.
ABSTRACT – This paper aims to build a link between earthworks laboratory tests and
suction in order to improve earthworks behavior knowledge in the short and long terms.
Results of different tests (Proctor, Rc, IPI) are analyzed with respect to suction. The paper
presents preliminary results that will be detailed in the TerreDurable project
methodological guide.
1. Introduction
1
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
A cet effet, les résultats d’essais Proctor, d’essais de compression simple (Rc), et d’Indice
Portant Immédiat (IPI) sont analysés au travers de mesures de succion, degré de
saturation et teneur en eau.
Les résultats présentés par la suite s’appuient sur quatre sols différents : deux marnes
provenant du chantier de l’autoroute A304 (Charleville Mézières (08)), un sable limoneux
provenant du barrage de Livet Gavet (Isère, 38) et une argile plastique provenant du
chantier de la LGV SEA. Les résultats présentés sont partiels mais ils seront
intégralement disponibles dans le guide méthodologique de synthèse du projet
Terredurable.
2.2. Rôle des différents essais de laboratoire testés dans le cas des sols fins
2
363
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
des tassements différés n’est effectuée dans les corps de remblai, le compactage étant
sensé limiter le risque de tassements différés.
Quatre sols différents ont été étudiés au cours du projet Terredurable comme illustrés
dans le tableau 1. Quatre doctorants ont travaillé sur la réalisation de ces essais.
3
364
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Les essais Proctor ont été réalisés à différentes énergies de compactages (norme NF-
EN-13286-47). Des mesures de succion par technique au papier filtre (Gardner, 1937)
viennent compléter les mesures Proctor. Les papiers filtres ont été placés à l’intérieur des
moules Proctor pendant la phase de compactage. Chaque moule a fait l’objet de deux
mesures de succion, avec mesures de porosimétrie mercure pour certains moules.
a. Sable limoneux Livet Gavet b. Argile à châtaignier SEA (Zong-Sen Li, 2015)
Nous donnons à titre d’exemple les résultats des mesures effectuées sur 2 sols
différents (Figure 1). Des courbes d’iso-succion sont tracées sur les courbes Proctor. Ces
dernières permettent d’apprécier l’impact de la teneur en eau et de l’énergie de
compactage sur la succion.
Les résultats de l’étude montrent que les courbes d’isosuccion sont à la fois
influencées par la teneur en eau et l’énergie de compactage. Coté « sec » (à ne pas
confondre avec les états hydriques du GTR) de la ligne optimale de compactage (ligne
reliant le sommet des courbes Proctor, teneur en air volumique généralement de l’ordre
de 6%), les lignes d’isosuccion sont presque verticales. Ce type de constat converge avec
d’autres résultats disponibles dans la littérature (Alonso 1998, Li 1995 ; Romero 1999,
Tarentino & De Col 2008).
Les valeurs de l’intrusion incrémentale sont reportées en fonction de la taille des pores
pour différents types de sols sur la Figure 2. Les pores de gros diamètre (diamètre
supérieur à 2 µm) sont présents coté sec ou à l’optimum. Ils disparaissent coté humide de
4
365
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
l’optimum Proctor. Ces résultats convergent avec d’autres essais déjà réalisés dans la
littérature (Delage et al. 1996, Ferber 2006, Hoffmann et al 2007).
Des essais IPI (Indice de Portance Immédiat) ont été réalisés sur les échantillons Proctor
une fois terminés. L’essai consiste à enfoncer un piston dans le sol encore dans le moule
afin d’obtenir l’indice IPI.
Les papiers filtres présents dans les moules permettent d’obtenir la valeur de la succion.
Cette dernière est obtenue après enfoncement du piston.
Les différents sols ont été compactés à différentes énergies de compactage (OPN , OPN
+10 coups et OPN -10 coups pour la marne du D5 et le limon de Livet Gavet, et OPN et
OPM pour la marne du D9B)
Des exemples de résultats des essais IPI en fonction de la succion ou de la teneur en eau
sont reportés sur la figure 3 pour différentes énergies de compactage. La relation IPI
succion est clairement mise en évidence pour une énergie de compactage donnée. Côté
sec de l’Optimum Proctor Normal, une augmentation de l’énergie de compactage se
traduit par une augmentation de l’IPI (et donc de la résistance au cisaillement) alors que
5
366
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
coté humide elle se traduit au contraire par une diminution de l’IPI. Ces résultats
convergent avec les résultats de Pelizzari et al (2016).
Il a été montré précédemment que la résistance au cisaillement d’un sol avait tendance
à augmenter lorsque celui-ci était compacté du côté sec. Mais qu’en est-il d’un sol
compacté à l’optimum et qui sèche ? ou d’un sol soumis à des cycles climatiques
(séchage, humidification) ? Ces questions essayeront de trouver réponse au travers
d’essais Rc conçus spécifiquement à cet effet.
6
367
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Le détail des résultats n’est pas présenté ici mais sera publié ultérieurement. Il est très
clairement mis en évidence les phénomènes suivants:
a. Les lots 1 et 2 donnent des résultats comparables. La teneur en eau initiale de
préparation des éprouvettes à peu d’influence tant que le matériau n’a pas été compacté.
En revanche, le lot 3 donne des résistances très supérieures à celle des lots 1 et 2.
b. Les lots 3 et 4 donnent des résultats très différents. Après un cycle de dessiccation /
réhumidification, la résistance à la compression mesurée est entre 30 et 50% plus faible.
c. Les lots 3 et 5 montrent une diminution progressive de la résistance à la
compression simple en fonction de la teneur en eau depuis le coté sec (lot 3) vers le côté
humide (lot 5).
7
368
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
2) A partir de l’observation (b), on voit qu’un sol compacté perd sa résistance sous l’effet
d’un cycle de retrait / humidification. Ce résultat rejoint le retour d’expérience chantier de
Vinci, Valerian et Egis. Dans la conception des ouvrages en terre, pour les sols fins
soumis aux cycles de retrait / humification, il est donc recommandé de prendre des
caractéristiques de cisaillement de matériaux remaniés (effacement de la résistance
au cisaillement supplémentaire liée au compactage à long terme). Sinon, il convient
d’isoler ces matériaux de ces cycles (masques de protection granulaire ou traité, etc.).
7. Références bibliograhiques
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Simposio Internacional Sobre Drenaje interno de Firmes y Explanadas. Granada
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Pelizzari B., Mahmutovic D., Boutonnier L., Bufalo M., Gavois L., Salager S., 2016,
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Zhing-Sen L. 2015. Etudes des propriétés hydromécaniques des sols argileux non
saturés proches de la saturation. Thèse de doctorat, Ecole Centrale Paris, France.
8
369
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
ABSTRACT – The swelling ratio is used to compare the free swelling index and
rheological parameters of bentonite. The swelling ratio highlights the difference of
mineralogy between bentonites. A good correlation was observed between the free
swelling ratio and the static rheological swelling ratio rather than swelling ratio in dynamic
state.
1. Introduction
1
370
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
est proposé pour permettre la comparaison des résultats issus des essais rhéologiques à
l'état liquide, et ceux obtenus à partir des essais de gonflement à l’état de suspension.
Toutes les argiles testées sont des bentonites commerciales couramment utilisées en tant
que composante de barrière hydraulique en France (Couradin et al. 2008). B1, B2 et B3
sont des bentonites sodiques activées françaises, l'argile B4 est une sodique naturelle
des Etats-Unis. Les B5 et B6 sont des bentonites calciques naturelles de France. Le
fluide d'essai est l’eau déminéralisée (DW). Les propriétés des bentonites sont résumées
dans le tableau 1. Les suspensions de bentonite ont été préparées en mélangeant de la
bentonite séchée à l'air et à l'eau pendant 20 minutes. Pour l'équilibre hydrique du
mélange, la suspension a été maintenue pendant 24 heures, dans une pièce à
température contrôlée à 22±1 °C. Cette phase a été suivie par 1 min d’homogénéisation.
La préparation des échantillons est identique pour tous les essais (Laribi et al. 2005).
Pour toutes les suspensions de bentonite, la concentration en matière sèche dans l'eau
déminéralisée (DW) reste dans la gamme de 4% à 8%. Pour chaque suspension de
bentonite, un volume inférieur à 30 mL de suspension a été nécessaire pour tester le
matériau dans le rhéomètre.
Le mécanisme de gonflement est modélisé avec un paramètre simple qui fait intervenir le
rapport des proportions géométriques des particules de bentonites. Le modèle prend en
compte une hypothèse sur la forme des particules d’argile (Russel et al. 1989, Tadros
1996). Ces particules sont des plaquettes, qui se regroupent et forment des agrégats. La
morphologie résultante est de forme sphéroïde. La fraction de conditionnement Φp
représente la fraction d'argile particulaire dont les particules solides sont comprises dans
le volume total VT (Eq. 1):
Φp =ΣVb/VT (1)
2
371
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
modélisation. Le modèle le plus simple est celui avec p=1 où les particules sont
considérées comme des sphères. Pour une description plus réaliste de l’échelle
microscopique des particules le facteur de forme prend des valeurs égales à p=3 et p=50
(Güven et Pollastro 1992, Philipse 1996). Le coefficient est introduit pour décrire le
rapport de gonflement (Russel et al. 1989, Tadros 1996). définit le gonflement des
particules exprimée dans l'équation 2:
2
a a
( R a )r a 2 Vb 1 1
4
p p3
V V
R r a a
1 1
2
(2)
Vb Vb Vb Vb R r
Vp est le volume unitaire fictif, R le grand axe et r le petit axe de la particule, associé à
une couche d'eau immobile et homogène fictive, d'une épaisseur , Vb le volume de la
bentonite solide d'une particule, d'une épaisseur égale à une couche d'eau fictive, VT le
volume total et Vp le volume d'une particule.
Dans les paragraphes suivants, une approche simple est décrite pour déterminer le
ratio de gonflement correspondant à chaque test, conforme à la représentation
schématique texturale des argiles (Figure 1). L'hypothèse de forme sphéroïdale sera
utilisée par la suite pour décrire les dimensions de la particule (Tableau 2).
Les différents tests mécaniques et rhéologiques seront unifiés avec le paramètre clé
qui est défini pour chaque essai, afin de décrire le gonflement qui se produit.
3
372
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
hauteur de l'argile gonflée dans le cylindre est mesurée. Les essais ont un écart type de ±
0,5 mL/2g. Le résultat de l’essai donne la valeur de l’indice de gonflement libre (FSI). FSI
représente le volume total VT du matériau après gonflement à l'intérieur du cylindre
d’essai, Vs est le volume total de la bentonite solide placé dans le tube cylindrique
correspondant à Vs=ms/. La masse solide de la bentonite est ms et la densité spécifique
associée est =2,65 g/cm . Le test de gonflement libre est réalisé avec ms=2g d'argile. Le
3
RDT
V p
pVT
p
(4).
V b mVT lim
G 'o
p
m
1 (5)
s p
4
373
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RST
V p
pVT
p
(6)
V b mVT m
Enfin, l’équation 5 est insérée dans équation 6 pour obtenir l'expression de RST de
l'équation 7:
1
p p (7)
RST 1
s
Connaissant la viscosité de l’eau ηs=0,001 Pa.s, le ratio de gonflement RST peut être
calculé à partir d'un essai de rhéologie permanent, à condition que la concentration de la
suspension de bentonite soit suffisamment faible pour maintenir son comportement
newtonien, et que la courbe tirée de l'équation 7 montre un alignement linéaire de
données.
4. Résultats et discussion
Gonflement libre
Les résultats FSI et le ratio de gonflement associé à tous les échantillons de bentonite
(équation 3) sont reportés sur la Figure 2. Les valeurs FSI sont de même ordre de
grandeur que celles mesurées par d'autres chercheurs pour des bentonites (Jo et al.
2001, Katsumi et al. 2008, Shackelford et al. 2000). Le potentiel de gonflement des
bentonites calciques B5 et B6 sont similaires, avec une faible valeur de FSI autour de 6
mL/2g, ce qui est pertinent pour une argile faiblement gonflante. La bentonite sodique
naturelle a un ratio de gonflement plus élevé avec FSI plus de 31 mL/2g, car elle contient
plus de cations de sodium que les argiles activées.
Figure 2. Indice de gonflement libre FSI, associé au ratio de gonflement FSI pour
différentes bentonites. Le ratio pour une structure constituée des sphères (p = 1).
Rhéologie en dynamique
Les fractions maximales pour un état d’agencement donné sont déterminées à partir de la
Figure 3 où le module d'élasticité G'o dépend de la fréquence libre. G'o est exprimé en
5
374
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Rhéologie en statique
La Figure 4 présente la viscosité relative en fonction de la fraction d’argile avec une
dépendance linéaire prévue pour les fluides newtoniens. La Figure 5 montre que les
bentonites calciques naturelles ont le ratio de gonflement le plus faible. Les bentonites
calciques activées (B1 et B2) possèdent le ratio de gonflement le plus élevé (28,4 et
28,7), tandis que la valeur de la bentonite sodique naturelle (B4) se trouve dans la même
gamme (28,5).
6
375
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
réduire le volume libre, et augmente ainsi le volume efficace occupé par l’argile. Bien qu’il
n’y a pas une différence des performances entre les bentonites B1 et B2, la bentonite B3
a le ratio de gonflement le plus faible parmi les bentonites activées.
5. Conclusions
Le ratio de gonflement est utilisé pour décrire les mécanismes de gonflement des
bentonites. Les particules sont assimilées à des sphéroïdes avec un rapport d'aspect
différent. Différentes nature des bentonites ont été étudiées expérimentalement: la
sodique naturelle, la calcique naturelle et les bentonites calciques activées.
- Le ratio de gonflement proposé, permet de relier les tests de gonflement libre et de
rhéologie. Les deux essais rhéologiques RST et RDT sont en bon accord avec le FSI .
L’essai de rhéologie en statique correspond mieux à l'indice de gonflement libre par
rapport à des tests de rhéologie dynamiques. Il est possible d'estimer finement le potentiel
de gonflement libre de bentonite avec des essais rhéologiques statiques.
- Cette étude a permis de démontrer que la rhéologie est en mesure de quantifier la
capacité gonflante des bentonites, des natures différentes. Les corrélations extraites de
l'approche proposée, entre le gonflement libre et la rhéologie, présentent une forte
confiance (R2 ~ 0,9). L’essai rhéologique statique permet la classification des argiles par
7
376
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
6. Références bibliographiques
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8
377
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – Cette recherche s’intéresse aux bétons de sol fabriqués in-situ par jet-
grouting ou soil-mixing. L'objectif est d’évaluer la durabilité de ce matériau en vue d’une
possible utilisation structurelle. Des essais de laboratoire réalisés sur différents mélanges
sable, argile, ciment, eau, visent à déterminer les indicateurs de durabilité ainsi que les
propriétés mécaniques résiduelles dans des conditions de vieillissement accéléré.
ABSTRACT – This research focuses on soilcretes made in situ by jet grouting or soil-
mixing. The aim is to evaluate the durability of this material for possible structural use.
Laboratory tests realized on variable mixtures sand, clay, cement and water, are therefore
performed to determine the durability indicators and residual mechanical properties under
accelerated aging conditions.
1. Introduction
1
378
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
2. Protocole expérimental
Le tableau 1 présente les différentes formulations testées. Trois sols artificiels sont
préparés en substituant du sable avec différentes proportions volumiques d’argile K [%]
(0,10 et 25% du volume de sol). Les sols mixtes élaborés sont composés de sable de
Fontainebleau NE 0/1 type (0/0.315) et de kaolinite SpeswhiteTM.
3
Deux dosages en ciment ont été testés (200 et 300 kg/m ). Le ciment utilisé est un
CEM/III C 32.5 N CE PM-ES NF contenant plus 81% de laitier de hauts fourneaux,
responsables du lent développement de la résistance, mais dont le caractère latent est
favorable en matière d’ouvrabilité. En France ce ciment est l’un des plus utilisés en
fondations car il résiste particulièrement bien aux attaques chimiques.
Enfin, la quantité d’eau dans les mélanges est fixée par rapport aux techniques de
mise en œuvre in-situ. Ce dernier paramètre est ajusté de façon à garder un étalement
constant (32 cm au mini-cône) entre les formulations (Helson, 2014).
2.2. Procédures
Le sable, l’argile et le ciment sont préalablement mélangés à sec pendant 5 min. Une
fois le mélange homogène, on procède au mélange mécanique avec l’eau pendant
10 minutes dans un malaxeur à mortier CONTROLAB d’une contenance de 15 litres. Les
moules cylindriques (Ø= 50mm et h= 100mm & Ø= 40mm et h= 80mm) sont ensuite
remplis en 3 couches par la méthode tapping. A l'exception des mélanges K0, plus
fermes, dont chaque couche est vibrée 20 secondes.
Les éprouvettes sont démoulées après 7 jours de maturation, enroulées dans des
chiffons humides et placées dans des sacs plastiques étanches. Ce mode de
conservation préserve l’humidité durant la cure, et évite un séchage prématuré des
bétons de sol. Les essais de durabilité sont lancés après 180 jours de cure endogène afin
d'attendre la fin des réactions d'hydratation et éviter leur interaction avec l'influence des
cycles H/S sur l'endommagement du matériau.
La masse volumique apparente sèche (ρd) et la porosité accessible à l’eau (η) sont
déterminées selon la norme béton (NF P18-459, 2010). Pour ce faire, les éprouvettes
(Ø= 40mm et h = 100mm) sont séchées dans une étuve à 60°C jusqu’à masse constante.
Une fois sèche, chaque éprouvette est pesée puis placée sous vide dans un
dessiccateur. La phase de saturation par immersion dure 3 jours, et est suivie d'une
pesée à l’état saturé et hydrostatique afin de déterminer la valeur de ρd et η.
Les essais en compression simple sont réalisés sur des éprouvettes cylindriques
(Φ=50mm et ht=100mm) poncées aux extrémités afin d’obtenir deux faces planes et
parallèles. Le chargement des éprouvettes est ensuite réalisé en contrainte contrôlée à
une vitesse de 0,04 MPa/s, à l'aide d’une presse électromécanique Instron®.
2
379
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
La mesure des vitesses d’ondes de compression (Vp) est effectuée à l’aide d’un
Pundit7 (Cv = 2%). La mesure consiste à émettre un signal ultrasonore sous forme d’une
impulsion et de mesurer le temps de parcours de l’onde ultrasonore entre deux capteurs
piézoélectriques, un émetteur et un récepteur, placés au contact de l’échantillon en vis-à-
vis. Ce type de mesures non destructives permet d’obtenir d'importantes informations sur
la porosité et l’état de fissuration du matériau.
k(m/s)=(Q.μ.L)/(ΔP.A.ρ)×107 (1)
Les cycles H/S modélisent les variations du niveau de la nappe phréatique que l’on
peut rencontrer in situ en fonction des saisons. Après 180 jours de conservation
endogène une partie des éprouvettes (Ø= 50mm et h= 100mm) est soumise à des cycles
H/S, afin d'engendrer un vieillissement accéléré par fatigue mécanique. Dans la littérature
plusieurs protocoles ont déjà été proposés (tableau 2). En s'appuyant sur ces différents
travaux, une phase de 2 jours d’immersion dans l’eau a été adoptée et correspond pour
les bétons de sol testés à un degré de saturation optimal (masse stabilisée). La phase de
3
380
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
séchage est-elle cependant plus délicate à établir, car la vitesse de séchage dépend à la
fois de la formulation, de la taille de l’éprouvette, de la température et de l’hygrométrie.
Dans ce travail de recherche deux types de séchage ont été testés afin d’observer
l’influence de la vitesse de séchage sur le niveau de dégradation des bétons de sol. Les
échantillons sont ainsi placés soit dans une étuve à 53°C pendant 24 heures (cycles
"accélérés"), soit dans une enceinte climatique à un degré d’humidité relative de 50%
pendant 2 semaines (cycles "longs"). Dans le cas des cycles "accélérés" la température
de séchage est inférieure à 60°C afin de limiter les contraintes d’origine thermique et
l'altération de l'argile. La durée de séchage en étuve est choisie de façon à optimiser le
nombre de cycle H/S dans une semaine et s'adapter aux contraintes pratiques (week-
end). Les essais de caractérisation sont réalisés après 3, 6, 12 et 24 cycles.
Tableau 2. Cycles H/S proposés dans la littérature pour les mélanges sol-liant.
Temps 1 cycle H/S Nombre Taille des
Référence Matériau
de cure (immersion/séchage) de cycle éprouvettes
5 h dans l’eau / 42 h dans Φ=101,6mm Sol-ciment
(ASTM D559, 2005) 7j 12
une étuve à 71°C. ht=116,4mm compacté
(Aldaood, Bouasker, 48 h dans l’eau à 20°C / 48 Φ=50mm Sol gypseux
28j 6
& Al-Mukhtar, 2014) h dans une étuve à 60°C. ht=100mm + chaux
Limon
24 heures dans l’eau / 48 h Φ=40mm
(Li, 2014) 28j 10 argileux +
dans une étuve à 40°C. ht=80mm
CEMI
1 à 4 jours dans l’eau / 24 h
(Guimond-Barrett, Φ=50mm sable/limons
7j dans une enceinte à 20°C 6
2013) ht=100mm + CEMIII/C
et 65% HR.
3. Résultats et analyse
4
381
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5
382
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
dosage en ciment permet de retarder la chute de Vp. Pour les bétons K25, la diminution
de vitesse est la même quel que soit le dosage en ciment en cycles "accélérés" tandis
qu’en cycles "longs" il existe un écart de 50% entre les bétons K25C200 et K25C300 qui
tend à se réduire après 15 cycles. Pour les cycles longs, les pertes de vitesse sont
d’autant plus importantes que la résistance en compression initiale des bétons est faible
(tableau 1).
a) b)
a) b)
6
383
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
comportement entre les cycles "accélérés" et "longs" est observée. Pour les cycles
"longs" un plus fort dosage en ciment retarde l’endommagement.
Après 24 cycles H/S, les formulations avec 25% d’argile sont très endommagées et ne
conservent que 20 à 50% de leur résistance initiale. Un dosage en ciment supérieur à 300
3
kg/m et une quantité d'argile dans le sol inférieure ou égale à 10%, permettent de
conserver suite aux cycles H/S environ 80% des propriétés mécaniques. La corrélation
entre les essais "accélérés" et "longs" semble difficile à effectuer. Le séchage est plus
intense lors d’un cycle long que lors d’un cycle court. Pour un même nombre de cycles
l’endommagement mécanique est donc logiquement moins important pour les cycles
"accélérés". L’effet bénéfique d’un plus fort dosage en ciment sur l’endommagement
mécanique n’est pas observé suite aux cycles "accélérés" à l’inverse des cycles "longs".
En considérant la perte d’eau comme moteur d’endommagement et en se plaçant donc à
un degré de séchage identique, les deux types de cycles n’entrainent pas les mêmes
pertes de résistance, notamment selon la quantité de ciment.
a) b)
4. Conclusion
7
384
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
5. Références bibliographiques
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on Stabilisation/Solidification Treatment and Remediation, 437–457.
8
385
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
ABSTRACT – The aim of this research is to characterize the variation of elastic properties
of damaged clay under triaxial loading. Triaxial loading was performed on saturated kaolin
K13 specimens following different stress paths and stress levels. Test results show that P-
wave velocity is related to the phenomenon of dilatancy, and depends on the stress level
and not on the loading path.
1. Introduction
1
386
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Le matériau étudié est une kaolinite commercialisée sous le nom de Kaolin K13. Ses
propriétés ont été, entre autres, caractérisées par Hammad (2010). Des essais au
granulomètre laser ont mis en évidence que près de 83% de particules était de taille
inférieure à 2 μm, et environ 30% de taille inférieure à 1 μm. Les limites de plasticité et de
liquidité sont respectivement de 20% et 40%. La densité des grains solides est égale à
2,65.
Figure 1. Matériau utilisé : (a) Photographie au MEB des particules du kaolin P300 (Hattab et
al., 2015), (b) Eprouvette découpée.
Les chemins triaxiaux sont réalisés en normalement consolidés et surconsolidés, dans les
conditions drainées, avec différents chemins de contrainte (à '3 constante et purement
déviatorique à p' constante). Deux types d'essais ont été réalisés, le premier consiste à
conduire le chargement jusqu'à l'état critique, le second, consiste à réaliser différents
chemins pour atteindre un même niveau de contrainte. Ce niveau de contrainte est
désigné par le point P2, dont les coordonnées sur le plan des contraintes sont (q, p') =
(160, 300) kPa.
2
387
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Figure 2. Mesure ultrasonore à la fin du chargement triaxial : (a) état final de l'éprouvette,
(b) découpe des échantillons.
3. Mesure ultrasonore
Pour réaliser les mesures ultrasonores, nous avons adopté la méthode d'insertion-
substitution dans un dispositif expérimental développé au laboratoire. Le schéma de
principe de cette méthode, représenté sur la figure 3, permet de déterminer la vitesse
d'onde de compression Vp.
3
388
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
1
Vp (1)
1
Veau .d
Veau est la vitesse de référence calculée sur la distance séparant les deux
transducteurs (L1+d+L2). "d" est l'épaisseur de l'échantillon choisie. "" est la pulsation
d'onde elle est fonction de la fréquence choisie. est le phasage entre UT1 et UReau.
Le dispositif expérimental utilisé dans cette étude est schématisé sur la figure 4. Il est
composé d'un couple de transducteurs (émetteur-récepteur) ayant un diamètre actif de 15
mm et une fréquence de sollicitation de 1 MHz. La distance séparant les deux
transducteurs est égale à 10 cm. Un générateur de fonction arbitraire sollicite le
transducteur émetteur, ce qui permet la génération puis la propagation d'une onde
ultrasonore à travers le milieu (couplant puis échantillon) pour atteindre la surface du
transducteur récepteur. L'acquisition du signal est ensuite effectuée à l'aide d'un
oscilloscope relié à un ordinateur pour le traitement de l'onde acoustique reçue.
4
389
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
4. Résultats et discussion
Le concept d'état critique a été établi par Roscoe et al. (1958), c'est un état ultime
observé expérimentalement et mis en évidence par de nombreux travaux tels que ceux
réalisés par Biarez et Hicher (1994).
La figure 5 montre les projections M et CSL de l'état critique du kaolin K13,
respectivement sur les plans (q, p') et (e, logp'). L'état critique est identifié sur chemins
normalement consolidés.
Figure 5. Représentation de l'état critique sur : (a) le plan [q - p'], (b) le plan [e - logp'].
Sur la figure 5 (a), le point P2 représente le niveau de contrainte atteint par quatre
chemins différents, en normalement consolidé et en surconsolidé. L’argile ainsi sollicitée
fera l’objet d’une analyse des propriétés élastiques. On peut noter que P2 se situe
suffisamment en dessous de la droite M d'état critique.
Figure 6. Vitesse d'onde de compression sur chemins à (a) '3=cste et (b) p'=cste en
fonction de l'indice des vides final.
5
390
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(1 2 )(1 )
Edyn .V p2 (2)
(1 )
Figure 7. Module élastique dynamique sur chemins à (a) '3=cste et (b) p'=cste en
fonction de l'indice des vides final.
Pour analyser l'influence du chemin de contrainte, nous allons nous focaliser sur les
mesures de vitesse des ondes effectuées au niveau de contrainte représenté par P2 sur
6
391
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
la figure 5 (a). Les propriétés élastiques obtenues en ce point par les quatre chemins NC-
p300P2, NC-sig250P2, OC-p300P2 et OC-sig250P2, sont présentées sur la figure 8.
Figure 8. Propriétés élastiques du point P2 : (a) vitesse d'onde et (b) module élastique
dynamique en fonction de l'indice des vides final.
Sur chemins normalement consolidés la vitesse moyenne obtenue est de 1545 ± 4,4
m/s pour les essais NC-sig250P2 et NC-p300P2 (Fig. 8 (a)). D'autre part, les chemins
surconsolidés mettent en évidence une vitesse moyenne de 1483 ± 2,9 m/s pour les
essais OC-sig250P2 et OC-p300P2. L'écart entre ces deux valeurs moyennes (62m/s)
montre que la surconsolidation affecte la vitesse d'onde qui devient plus faible comparé
au cas normalement consolidé.
Les modules élastiques dynamiques calculés à partir de ces vitesses sont reportés sur
la figure 8 (b) en fonction de l'indice des vides final. Les résultats montrent des valeurs
très proches excepté le cas de l'essai OC-sig250P2 qui enregistre le coefficient de Poisson
le plus élevé ( = 0,410).
5. Conclusions
7
392
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
6. Références bibliographiques
8
393
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – Les bassins sédimentaires sont un enjeu majeur, car ils sont le réservoir et la
source d’énergies fossiles (hydrocarbures, uranium) et renouvelables (géothermie, eau),
ainsi que le lieu de stockage artificiel de ces énergies et de leurs sous-produits (e.g., CO2).
Les argiles présentes dans le bassin du Markstein ont été caractérisées par le biais de
différentes méthodes afin de caractériser les conditions géologiques de formation des
ressources potentielles en hydrocarbures.
ABSTRACT – The sedimentary basins are a major stake, because they are the reservoir
and the source of fossil energy (hydrocarbons, uranium) and renewable (geothermal science,
water), as well as the artificial storage place of these energies and their by-products (e.g.
CO2). The occurring clays in the Markstein basin were studied by different methods to
characterize the geological conditions of formation of the potential resources of hydrocarbon.
1. Introduction
Le degré de métamorphisme des roches de basse température est très difficile à évaluer.
Des méthodes bien spécifiques existent pour le déterminer. Ainsi, les méthodes
classiquement utilisées sont en relation avec l’étude de la minéralogie des argiles qui
répondent principalement à deux facteurs que sont la durée du métamorphisme et le régime
pression/température. L’étude des argiles est souvent associée à la « cristallinité » de l’illite.
Elle a été développée dans les années 1960 pour répondre à une demande dans le domaine
de l’exploration pétrolière. Cette technique permettait de reconnaitre les différents stades de
la diagenèse atteints et donc de définir si les sédiments étaient matures, super-matures ou
stériles (Kübler et Goy-Eggenberger, 2001). Cette méthode permet également de
caractériser les transitions entre la diagenèse profonde et les zones métamorphiques de
basse température en l’absence de smectites. Elle est souvent couplée avec d’autres
techniques telles-que la réflectivité de la matière organique ou les calculs thermodynamiques
des températures. Dans tous les cas, seule une étude multi-méthodes permet d’appréhender
l’évolution thermique d’un bassin et de le caractériser par la suite en termes de ressources
potentielles, notamment en hydrocarbures. Le but de cette étude est de tester la pertinence
et l’apport de chacune des méthodes dans l’étude d’un bassin avec une histoire polyphasée
mais dans un contexte simple : ne présentant pas ou peu de tectonique (pas de
contraintes/déformations), l’évolution des argiles est étudiée uniquement sous l’angle de la
température.
1
394
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
2. Contexte géologique
Basé sur les styles tectoniques, les Vosges sont généralement subdivisées en deux
domaines litho-tectoniques: la zone Saxothuringienne au nord et la zone Moldanubienne au
centre et sud, séparées par une faille majeure de direction SW-NE, la zone de cisaillement
de Lalaye Lubine (LLSZ) (Schaltegger et al., 1996). Le secteur nord est constitué de
séquences sédimentaires et volcaniques d’âges Précambrien (schistes de Villé), Silurien
(schistes de Steige) et Dévonien à Carbonifère inférieur (vallée de Bruche et évènements de
la Bande-médiane) et une série de plutons dioritiques à granitiques ; la totalité formant la
partie Saxothuringienne des Vosges. Les secteurs centraux et sud sont constitués de
séquences métamorphiques de bas à haut degré avec de nombreuses intrusions de plutons
granitoides (âge de l’intrusion entre 335 et 340 Ma, Schaltegger et al., 1996).
Le bassin du Markstein est subdivisé en unités sédimentaires : une unité allochtone au
nord (unité du Markstein) et un groupe d’unités autochtones au sud (unités d’Oderen et de
Thann) (Jung, 1928). L’unité du Markstein est composée d’une séquence sédimentaire
turbiditique siliclastique d’âge Carbonifère inférieur (jusqu’à 3500m d’épaisseur) de pélites
et grauwackes interstratifiés (Krecher et al., 2007). Les unités autochtones correspondent à
des roches volcanosédimentaires d’âge Viséen inférieur à supérieur (Skrzypek et al., 2012).
Les sédiments d’âge Viséen inférieur à moyen sont composés de pélites interstratifiées et
de turbidites grauwackes et associés à un volcanisme spilitique (Schneider, 1990).
L’unité du Markstein est entourée par une bordure granitique avec des intrusions de
veines microgranitiques (Gagny, 1968 ; Schaltegger et al., 1996) associées au « granite des
Crêtes » par Gagny (1968). Le contact est soit faillé, soit métamorphisé par métamorphisme
de contact caractérisé par une croissance secondaire de biotites et hornblendes (Petrini et
Burg, 1998). Ils ont trouvé un métamorphisme de contact dans un rayon externe jusqu’à 1500
m du contact (basé sur la présence de biotite).
3. Matériels et méthodes
3.1. Diffraction des rayons X : indice de l’illite et paramètre b des micas K (b0)
2
395
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Diagenèse
0,52
Anchizone inférieure
0,42
Anchizone supérieure
0,32
Epizone
3.2. MEB-EDX
3
396
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
tétraédriques mais d’un mélange aléatoire dans un seul type de site octaédrique. Ensuite,
l’activité logarithmique idéale est déterminée. Le géothermomètre est défini comme :
(1)
Où
4. Résultats
Au total, 70 échantillons ont été analysés. Les paragenèses des échantillons des unités du
Markstein (MAU) et d’Oderen (ODU) sont présentées dans les tableaux 2 et 3,
respectivement. Les échantillons du Markstein sont principalement composés de quartz, de
feldspaths, de chlorite et d’illite/muscovite ; la paragonite et les minéraux indices tels que
l’actinolite et la biotite sont présents en quantité variable. Les échantillons d’Oderen
présentent les mêmes phases principales, à la différence de l’actinolite et de la paragonite
qui ne sont pas présents. Il est à noter dans l’ensemble des échantillons analysés l’absence
d’argiles gonflantes.
Les indices de Kübler (KI) ont été calculés à partir des FWHM de l’illite/muscovite. Les
valeurs obtenues sont présentées dans les tableaux 2 et 3, et la distribution spatiale des
valeurs de KI sur la figure 1.
Pour l’unité du Markstein, KI est compris entre 1,39°2 et 0,27°2, ce qui correspond à
un degré métamorphique diagénétique à épizonal. Les valeurs les plus importantes sont
4
397
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
5
398
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
observées dans la partie centrale de l’unité, tandis que les bordures présentent des valeurs
plus faibles. Pour l’unité d’Oderen, KI est compris entre 0,87°2 et 0,60°2, ce qui
correspond à un degré métamorphique diagénétique. Les valeurs de KI n’ont pas été
établies pour les échantillons contenant de la biotite en raison de l’interférence au niveau du
pic de 10 Å. La présence de biotite implique des conditions métamorphiques épizonales
(Tableau 1).
Les distributions spatiales des échantillons et de leurs degrés métamorphiques sont
présentées dans la Figure 1. L’unité du Markstein est localisée au nord de la ceinture des
Klippes, et l’unité d’Oderen au sud. Une zone de métamorphisme de bas-degré
(diagenèse/anchizone inférieure) est localisée au sud-ouest de l’unité du Markstein, orientée
NW/SE. Dans la direction NE, une transition progressive est marquée par l’anchizone
supérieure, puis par l’épizone. Dans la direction SW, une transition brutale passe de
l’anchizone inférieure à l’épizone. Une anomalie est localisée dans l’unité d’Oderen : un point
diagénétique dans la zone épizonale est dû à la présence de paragonite (10% ; cf. Tableau
3). Les échantillons contenant de la biotite et l’actinolite sont présentés dans la Figure 1. La
distribution d’actinolite, indiquée par le degré d’épizone, correspond aux résultats de KI et la
zone à biotite.
6
399
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
5. Discussion - conclusion
Pour les unités du Markstein et d’Oderen, une relation entre la position des échantillons et le
degré métamorphique peut être établie, en lien avec les intrusions granitiques encaissantes
du bassin.
Ainsi, la présence de biotite dans les sédiments en bordure du bassin indique des
conditions métamorphiques plus élevées qu’au cœur de ce dernier. Cette zonation, liée à la
mise en place des granites aux alentours de 340 Ma (Schaltegger et al., 1996) avait été
décrite dans la littérature par Pétrini et Burg (1998) mais ne concernait qu’une zone
s’étendant sur 1500 m vers l’intérieur du bassin. Ici, l’utilisation de la diffraction des rayons
permet une meilleure résolution et de montrer que cette zone s’étend sur 3000 m.
Les données de cristallinité de l’illite confirment cette observation en montrant une
zonéographie identique avec un cœur du bassin montrant des conditions diagénétiques
(associées à l’enfouissement des sédiments) et épizonales au contact des intrusions
granitiques. Les données de température obtenues par le géothermomètre d’Inoue et al.
(2009) indiquent des valeurs autour de 300°C en bordure du bassin.
Les valeurs du paramètre b des micas potassiques montrent que la zonéographie du
bassin n’est pas uniquement dû à la mise en place des granites, puisque dans la partie
centrale du bassin, là où les valeurs de KI sont les plus élevées, les valeurs montrent un
métamorphisme de type enfouissement et non de contact.
La combinaison des différentes méthodes nous permet ici de mettre en évidence une
histoire complexe et de tracer les limites d’influence des différents évènements thermiques
qui ont pu affecter notre bassin. Un premier évènement thermique a lieu lors de
l’enfouissement des sédiments et un deuxième va lui succéder aux alentours de 340 Ma avec
la mise en place des granites en bordure du bassin. Ceci permet de retracer les paléo-
températures qui ont pu affecter le bassin et ainsi estimer les possibilités de ressources
potentielles (hydrocarbones liquides et gazeux). En effet, les conditions diagénétiques
(environ 100°C) du cœur du bassin indiquent les conditions potentielles de la fenêtre à huile
(gamme de températures où on peut générer des hydrocarbures) : cette zone pourrait
présenter des hydrocarbures liquides (températures de formation entre 60°C et 120°C). En
bordure de bassin, les conditions épizonales (environ 300°C) présentent une température
trop élevée pour que cette zone soit pétrolifère.
7
400
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
6. Références bibliographiques
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8
401
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
1. Introduction
ker c (1)
où : est le taux d’érosion par unité de surface et par unité de temps (kg/s/m2) ; τc est
la contrainte de cisaillement hydraulique (Pa) ; ker est le coefficient d’érosion du sol (s/m);
τc est la contrainte critique du sol (Pa).
Les deux paramètres d’érosion ker et τc caractérisent l’érodabilité d’un sol et sont
influencés par plusieurs facteurs. Plusieurs études traitent de l’influence des conditions de
compactage des sols sur ces deux paramètres (e.g., Wan et Fell, 2002 ; Whal, 2010 ;
Benahmed et Bonelli, 2012 ; Bennabi et al., 2012 ; Haghighi, 2012). Ces études montrent
notamment que l’augmentation de la densité sèche initiale induit une diminution du
1
402
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
2. Matériaux et méthodes
L’étude a été réalisée sur un limon fin du Bassin Parisien [classe GTR : A1 ; wL = 28,5 % ;
wP = 20,5 % ; VBS = 1,56 ; pourcentage (< 80 µm) = 99,2 %]. Les produits de traitement et
les dosages utilisés sont les suivants : une kaolinite (2, 5 et 9 %), une bentonite calcique
activée (2, 5 et 9 %), une chaux vive (1 et 3 %) et un ciment CEM II (3 et 6 %).
2
403
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Le dispositif HET développé dans le cadre de ce travail a été conçu spécifiquement pour
la détermination du processus d’érosion des sols traités sous hautes contraintes de
cisaillement hydraulique (Figure 1). Ce dispositif comporte plusieurs nouvelles
améliorations qui concernent principalement : i) le système l’application de pression à
l’entrée de la cellule (avec une pression maximale de 670 kPa). Cette pression est
appliquée par un réservoir à membrane air-eau, le maintien du niveau de pression se fait
par le réglage automatique de la vanne de régulation d’entrée d’air dans le réservoir. ii) La
cellule d’essai qui a été conçue de manière à maintenir l’éprouvette de sol intacte même
sous hautes contraintes hydrauliques.
Le dispositif comporte aussi d’autres composantes, à savoir : i) des capteurs de
pression placés dans la chambre d’entrée et dans la chambre de sortie permettant la
mesure du différentiel de pression (ΔP) entre l’amont et l’aval de la cellule, ii) un
débitmètre à ultrasons placé en amont de la cellule d’essai, iii) un turbidimètre connecté à
la chambre de sortie et permettant la détermination de la concentration des particules de
sol dans les effluents. Le dispositif et la méthode d’analyse sont décrits en détail dans
Mehenni (2015) et Mehenni et al. (2016).
3
404
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Après le compactage du sol, le conduit initial est réalisé par forage, avec un diamètre
variant entre 3 et 6 mm. L'éprouvette du sol est ensuite placée dans la cellule d’essai.
L’essai d'érosion est réalisé par application d'une pression constante à l'entrée de la
cellule d’essai. L’objectif étant de maintenir cette pression à un niveau stable pendant
l'essai et de mesurer pour chaque pas de temps le débit d’eau traversant le conduit, le
différentiel de pression entre l’amont et l’aval, et aussi la turbidité des effluents.
À la fin de l’essai, le conduit érodé est rempli avec de la paraffine liquide afin de
déterminer la géométrie et le diamètre final moyen.
Pour établir la loi d’érosion d’un sol (équation 1), il est nécessaire de calculer la valeur de
et de τc tout au long du processus d’érosion. Avec les hypothèses considérées par Wan
et Fell (2002), les deux paramètres se calculent comme suit :
d .dr(t ) / dt (2)
c P /2.L.r(t ) (3)
Avec un compactage du côté humide de l’optimum, le limon sans traitement présente une
résistance à la compression Rc de 142 kPa et une conductivité hydraulique k de
6,0 × 10-09 m/s. ces deux valeurs constituent les valeurs références de l’étude.
L’ajout de la kaolinite ou de la bentonite n’a pas modifié de manière significative la Rc
du limon (Tableau 1). L’ensemble des éprouvettes compactées du côté humide de
l’optimum présente une Rc variant entre 142 et 186 kPa. L'ajout de 2 et 5 % de kaolinite
permet de réduire k à 2,3 × 10-09 et 1,3 × 10-09 m/s respectivement. L’utilisation d’un
dosage plus élevé en kaolinite (9 %) induit une réduction encore plus importante de k qui
atteint une valeur de 7,3 × 10-10 m/s (Tableau 1). L’ajout de la bentonite engendre une
réduction significative de k, l’ampleur de cette réduction est plus importante avec des
dosages élevés en bentonite (Tableau 1).
L’ajout de la chaux engendre une augmentation de Rc qui atteint, sans période de cure,
200 et 250 kPa respectivement pour 1 et 3 % de chaux. Après une période de cure de 90
jours, Rc atteint 300 kPa pour 1 % de chaux et une valeur de l’ordre de 500 kPa pour 3 %
de chaux. Par rapport au sol naturel, Rc a augmenté avec un ratio de 2 et 3,5
respectivement pour 1 et 3 % de chaux. L’ajout de 1 % chaux n’a pas modifié de manière
significative k qui atteint une valeur de 9,0 × 10-09 m/s après 90 jours de cure. Avec un
dosage de 3 % de chaux, k du limon diminue légèrement et atteint une valeur de 9,7 × 10-
10
m/s après 90 jours de cure. De plus, k reste stable sur la période de cure variant entre 0
et 90 jours de cure.
L’ajout du ciment engendre une augmentation de Rc qui atteint, après 90 jours de cure,
des valeurs de l’ordre de 800 et 1500 kPa respectivement pour 3 et 6 % de ciment. Par
4
405
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
rapport au sol naturel, Rc a augmenté avec un ratio de 5,5 et 10,9 respectivement pour 3
et 6 % de ciment. Avec un dosage de 3 % de ciment, k du limon diminue légèrement et
-09
atteint une valeur de 1,9 × 10 m/s après 90 jours de cure. Avec un dosage de 6 % de
ciment, k diminue d’un ordre de grandeur par rapport à k du limon sans traitement. k reste
stable sur la période de cure variant entre 0 et 90 jours de cure pour les deux dosages
étudiés.
Les caractéristiques d’érosion (ker, τc) du limon avec et sans traitement sont présentées
dans la Figure 2. Les principaux résultats sont synthétisés dans cette partie.
Plusieurs essais ont été réalisés sur des éprouvettes compactées dans les mêmes
conditions, et seules les éprouvettes dont le conduit final est érodé de manière uniforme
ont été analysées. Le limon sans traitement présente une τc variant entre 291 et 615 Pa,
et un ker variant entre 1,13 × 10-4 et 3,04 × 10-4 s/m. Les valeurs moyennes retenues
comme références sont : τc = 429 Pa et ker = 2,0 × 10-4 s/m. Les résultats montrent que le
dispositif assure une bonne répétabilité des essais, les rapports de variation des deux
caractéristiques mesurées sont similaires aux rapports usuellement obtenues à partir
d’essai HET (e.g., Wan et Fell 2002, Haghighi 2012).
5
406
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
L’évolution de τc en fonction de Rc est illustrée dans la Figure 3.a. Les valeurs maximales
de τc sont obtenues pour les valeurs les plus élevées de Rc. De plus, l’augmentation de Rc
s’accompagne d’une augmentation de τc. Cette tendance peut être expliquée par les liens
cimentaires qui se créent dans le sol traité et qui confèrent au sol une meilleure
résistance mécanique, et aussi une meilleure résistance à l’arrachement lors du
processus d’érosion. Les résultats montrent que la relation entre τc et Rc peut être définie
6
407
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
par des domaines de variations par paliers pour les deux paramètres comme illustré dans
le Figure 3.a. Ces domaines permettent de donner une idée sur l’ordre de grandeur de τc
à partir des résultats des essais Rc. Ces résultats peuvent être utilisés sur des sols
limoneux similaires au sol étudié comme un premier indicateur du niveau de la contrainte
critique avant la réalisation des essais d’érosion qui nécessitent des moyens techniques
adaptés et des délais plus long.
La Figure 3.b montre l’évolution de ker en fonction de k. Globalement, les valeurs du
coefficient d’érosion peuvent être séparées en deux zones. Une zone où le coefficient
d’érosion est supérieur à 1 × 10-04 s/m et avec des valeurs de k globalement supérieures
-09 -04
à 1 × 10 m/s. Une seconde zone où ker est inférieur à 1 × 10 s/m et avec des valeurs
-09
de k inférieures à 1 × 10 m/s. La corrélation entre ces deux paramètres est faible, mais
une tendance d’augmentation du ker est observée avec l’augmentation de k.
a) b)
La résistance à la compression simple (kPa) La conductivité hydraulique (m/s)
8. Conclusion
Le principal objectif de cette étude a été de déterminer l’impact du traitement sur les
caractéristiques hydromécaniques et la résistance à l’érosion interne d’un sol fin. Un
dispositif d’érosion type HET a été développé spécifiquement pour la quantification de
l’évolution des caractéristiques d’érosion après traitement. Le nouveau dispositif permet
ainsi de réaliser des essais d’érosion interne soumis à des pressions pouvant atteindre
670 kPa. Les résultats de cette étude ont permis de présenter les conclusions suivantes :
o l’ajout d’un produit argileux permet de diminuer la conductivité hydraulique et aussi
le taux d’érosion des particules de sol. L’ampleur de ces effets est liée à la nature
et au dosage de l’argile utilisée ;
o l’ajout de la chaux permet d’augmenter la résistance mécanique du sol et aussi la
contrainte critique du sol. De plus, la maitrise des conditions de compactage
permet de maintenir, voire de diminuer, la conductivité hydraulique du sol après
traitement ;
7
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
9. Références bibliographiques
8
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RÉSUMÉ – Les mécanismes d’érosion et d’affouillement sont des sujets très complexes.
Pour améliorer la caractérisation de ces phénomènes, un nouvel essai, le « Wheel
Erosion Test », a été développé. Il consiste à faire tourner une roue au dessus d’un lit de
sédiments. A partir d’une contrainte seuil, une fosse d’érosion est observée et ses
dimensions peuvent être mesurées par des méthodes acoustiques ou optiques.
1. Introduction
Les ouvrages d’art en milieu aquatique peuvent être menacés par des phénomènes
érosifs, c’est notamment le cas des piles de ponts soumis à l’affouillement sous l’effet
d’efforts hydrodynamiques qui peuvent être variables ou continus (Briaud, 2008). A terme,
l’affouillement peut impacter la capacité portante de l’ouvrage et mener à sa ruine.
Cependant les mécanismes en jeu dans ce processus érosif sont très difficiles à évaluer,
surtout à l’échelle réelle (Delancret, 2015).
Plusieurs dispositifs, comme les érodimètres à jets (Hanson, 2004 ; Reiffsteck et al.,
2012), l’«Erosion Function Apparatus» (Briaud et al., 2001) ou le «Hole Erosion Test»
(Chevalier et al., 2010 ; Haghighi et al., 2013 ; Wan et Fell, 2004) ont été développés pour
mesurer l’érodabilité d’un sol. Cependant, la transposabilité des résultats d’essais en
laboratoire aux sites réels s’avère délicate. Les essais en laboratoire utilisent des
sollicitations tangentielles bien contrôlées mais ne sont pas exploitables sur site tandis
que les essais de terrain (plus simples) utilisent généralement des jets perpendiculaires
au sol peu représentatifs des phénomènes naturels. Une étude récente (Jerez Loaiza,
2012) a par ailleurs montré qu’il n’existe pas de méthode pour simuler les propriétés d’un
sédiment cohésif réel en laboratoire et qu’il est préférable de faire, dans un premier
temps, les mesures en laboratoire pour connaitre le comportement des sédiments et,
ensuite, de faire les expériences directement sur site pour avoir les caractéristiques
réelles d’érosion.
Pour surmonter ces difficultés, il a été conçu un nouveau dispositif, le « Wheel Erosion
Test » (WET – essai d’érodimètre de roue). Cet essai permet de générer une sollicitation
tangentielle à l’interface et d’obtenir des observations et des mesures précises du
1
410
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
2. Développement du prototype
Afin de quantifier les diverses contraintes qu’il convient de prendre en compte pour
concevoir un dispositif de terrain, les premiers essais sont réalisés sans courant ambiant
en présence d’une érosion due uniquement à la rotation d’un mobile cylindrique (la roue)
tournant selon un axe horizontal au dessus d’un lit sédimentaire dans un aquarium rempli
d’eau douce. La vitesse de rotation de la roue et sa distance par rapport à la surface du
sol sont contrôlables. La rotation de la roue entraine le fluide ambiant et induit ainsi une
contrainte tangentielle sur l’interface eau-sédiment. Lorsque cette contrainte est suffisante
une mise en mouvement des particules du lit provoque l’apparition d’une fosse d’érosion.
Les dimensions géométriques de celle-ci (longueur, largeur, profondeur) sont mesurées.
Elles permettront de calculer le volume érodé et par conséquent la masse de sol
correspondante et donc d’établir une loi macroscopique d’érosion. Cette loi pourra être,
par la suite, affinée pour donner lieu à une loi plus locale exprimant l’écoulement en terme
de contrainte de cisaillement.
Le dispositif utilisé dans cette étude est illustré par la Figure 1. Il se compose des
éléments suivants :
- un aquarium de 120 cm de longueur, de 50 cm de largeur et de 50 cm de hauteur,
rempli d’eau jusqu’à une hauteur de 41 cm et, dans la présente étude, de 7 cm de
sable de Fontainebleau ;
- une structure constituée d’un assemblage de profilés en aluminium : un bâti et un bras
mobile sur l’axe vertical descendant ZZ’. Le bras mobile supporte une roue de diamètre
10 cm et de largeur 13 cm, et est relié à une manivelle qui permet de régler la distance
initiale (Hi) entre la roue et le lit sédimentaire ;
- un moteur de marque DMX-UMD monté sur la structure en aluminium et connecté à un
ordinateur afin de piloter la vitesse à la périphérie de la roue (VR) grâce à un logiciel
dédié ;
- un niveleur intégré sur la structure qui permet de réaliser une surface plane du lit
sédimentaire initial.
X Y M
Niveleur
Z mobile selon
XX’
Aquarium
Bras mobile
suivant ZZ’
R
Roue en rotation VR
Distance roue-sol Hi
Sédiments
2
411
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Si la vitesse de rotation de la roue est assez importante pour provoquer une modification
du relief de la surface de sédiments, deux méthodes sont utilisées pour effectuer les
relevés bathymétriques : une méthode acoustique et une méthode optique. Ces relevés
se font une fois la rotation de la roue arrêtée et le bras mobile relevé.
Nappe laser
Caméra frontale
M Y
X Y Z
Bras mobile
relevé
Z
Relief plat
Y
Z
Fosse
d’érosion
Fosse d’érosion
cac * t v
d ss ; hf ( x, y) dss ( x, y) dss 0
2
La sonde est fixée sur un support permettant un déplacement selon les axes
longitudinal XX’ et transversal YY’. De ce fait, il est possible de faire un système de
maillage pour reconstituer toute la fosse d’érosion.
3
412
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
M
Bras mobile Temps de vol (tv)
relevé Générateur
Oscilloscope
. .
Sonde mobile
YY’ selon XX’ et X Y
YY’
Sonde Z
XX’ Signal
Signal
émis reçu
100
80
Passant (%)
60
40
20
0
0,01 0,1 1 10
Diamètres (mm)
4
413
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Un EPV est une succession d’essais sans remise à niveau initial du lit et avec une
vitesse de rotation qui croit par paliers toutes les 20 minutes. Des relevés bathymétriques
sont effectués après chaque palier.
Sur le sable de Fontainebleau, un essai par paliers de temps, un essai par paliers de
vitesses et plusieurs essais en régime quasi permanents avec des distances initiales
roue-sol (Hi) égales à 0,5 cm, 1cm et 2 cm ont été réalisés.
Le Tableau 1 présente l’ensemble des essais jusqu’ici effectués.
3. Résultats
Quand la vitesse à la périphérie de la roue (VR) est assez importante pour provoquer un
transport sédimentaire, une fosse d’érosion peut être observée (Figure 5). Elle est
associée à deux zones de dépôts situées respectivement en amont et en aval. Le dépôt
(ou dune) en aval est beaucoup plus volumineux que le dépôt en amont. Dans le plan
transversal, la symétrie est observée par rapport au plan XZ situé au milieu du cylindre.
Y
Z
Zone de dépôt
Longueur
Largeur
Fosse d’érosion
Figure 5. Fosse d’érosion obtenue avec VR= 0,47 m/s avec Hi= 0,5 cm.
5
414
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1
ZZ' (cm)
-2
0
-1 -3
-2
-4
EPT - 0,5 cm - 1 min
-3 EPT - 0,5 cm - 1 min EPT - 0,5 cm - 2 min
EPT - 0,5 cm - 2 min
-4 EPT - 0,5 cm - 5 min
EPT - 0,5 cm - 5 min -5
EPT - 0,5 cm - 10 min
-5 EPT - 0,5 cm - 10 min
EPT - 0,5 cm - 20 min
EPT - 0,5 cm - 20 min -6
-6
XX' (cm) YY' (cm)
0 10 20 30 40 50 60 (d) 0 5 10 15 20 25 30 35 40
( c) 5
Aval de la roue Amont de la roue 1
4
3 0
2
1
-1
ZZ' (cm)
ZZ' (cm)
0
-2
-1
-2 -3
-3
-4 0,78 m/s - 0,5 cm- EPV
-4
0,78 m/s - 0,5 cm- EPV 0,62 m/s - 0,5 cm -EPV
-5 0,62 m/s - 0,5 cm - EPV
-5 0,47 m/s - 0,5 cm - EPV
-6 0,47 m/s - 0,5 cm - EPV
0,31 m/s - 0,5 cm - EPV 0,31 m/s - 0,5 cm - EPV
-7 -6
6
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
La Figure 7 présente les profils des fosses d’érosions obtenus grâce à la méthode de
suivi acoustique suivant les plans verticaux XX’ (plan de rotation de la roue) et YY’ (plan
de l’axe horizontal de la roue).
Les courbes (a) et (b) montrent l’évolution des dimensions de la fosse d’érosion pour
une vitesse (VR) et une distance initiale (Hi) constantes, avec des interruptions à 1, 2, 5,10
et 20 minutes pour prendre des mesures. Les courbes (c) et (d) présentent l’essai par
paliers de vitesse. Elles mettent en évidence l’augmentation des dimensions de la fosse
dans les trois plans XX’, YY’ et ZZ’ ainsi que l’évolution de sa forme en fonction du temps
(a et b) et de l’augmentation des sollicitations (c et d).
La pente observée au niveau des fosses d’érosion suivant les plans verticaux XX’ et
YY’ augmente avec la vitesse (VR). Pour VR > 0.62 m/s, elle est voisine de l’angle de
frottement du sable utilisé (env. 30-35°) et correspond ainsi à un maximum. Lors des
essais aux plus fortes vitesses (lorsque la fosse d’érosion est également la plus
profonde), il est ainsi observé des pentes plus importantes que l’angle de frottement.
Juste après l’arrêt de la roue, de petites avalanches se produisent mais elles ne modifie
pas substanciellement la géométrie observée de la fosse.
(a) 6 (b) 30
Hi= 0,5 cm acoust Hi = 0,5 cm acoust
Hi = 1 cm acoust Hi = 1 cm acoust
Profonfeur (cm)
Hi = 2 cm acoust Hi = 2 cm acoust
4 Hi = 0,5 cm opt Hi=0,5 cm opt
Largeur (cm)
20
Hi = 1 cm opt Hi = 1 cm opt
Hi = 2 cm opt Hi = 2 cm opt
2 10
0 0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
Vitesse de la roue (m/s) Vitesse de la roue (m/s)
4. Conclusion et perspectives
Les résultats présentent un fort potentiel pour développer une loi macroscopique
d’érosion, laquelle prendra en compte la relation entre la variation de la vitesse (VR) et la
distance initiale (Hi). En effet, l’écoulement généré par le dispositif permet selon (VR) et
(Hi) d’éroder ou non un sol immergé. Lorsqu’une érosion est produite, la quantité de
sédiments érodée augmente avec la vitesse de l’écoulement. Ainsi le dispositif permet de
tester la sensibilité d’un matériau vis-à-vis de l’érosion. Cependant pour le démontrer, et
7
416
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
5. Remerciements
6. Références bibliographiques
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Geotech. and Geoenviron. Eng., ASCE, 30(4), pp. 373-380.
8
417
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ - Cet article a pour but de présenter une planche de compactage réalisée à
Charleville Mezière (08) sur des matériaux A2 (GTR). Quatre paramètres ont été testés :
le type de compacteur, l’énergie de compactage, l’état hydrique du sol ainsi que la taille
des mottes appelée aussi mouture. Les essais in situ et de laboratoire réalisés sur la
planche permettent de mettre en évidence le rôle de chaque paramètre sur le bon
compactage d’un sol.
ABSTRACT – This paper aims to present a full compaction test on gray marls next to
Charleville Mezière. Four parameters are being tested: compactor type, compaction
energy, material grinding and water content. Then series of in-situ and laboratory tests are
performed in order to acknowledge the state and the mechanical response of the soil.
1. Introduction
Cette communication s’intéresse aux problèmes de compactage des sols fins. Si des
prescriptions existent dans le Guide des terrassements routiers (GTR, SETRA- LCPC,
1992) et le guide de conception et de réalisation de 2007 (CFTR 2007), les données
permettant de quantifier l’effet de certains paramètres sont rares. En effet il est difficile de
trouver des informations ou recommandations quant à l’impact de la mouture, du type de
compacteur ou du nombre de passes de compactage si l’on va au-delà des prescriptions
du GTR. Des informations sur le sujet permettraient de pouvoir étendre les pratiques
proposées par ce dernier.
Une planche de compactage a ainsi été réalisée dans le cadre du projet de recherche
TerreDurable sur des matériaux marneux de l’autoroute A304. Plusieurs paramètres
comme le type d’engin utilisé (cylindre vibrant lisse ou vibrant pied dameur), le nombre de
passes de terrassement, l’état hydrique des matériaux en place (sec, moyen ou humide),
ainsi que le type de mouture (brute ou pulvimixée) sont analysés au travers de valeurs de
résistance de pointe (d’essais pénétrométriques de type Panda 2 (Benz Navarette,
2009)), de mesures de succion ainsi que des valeurs de densité sèche.
1
418
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Les matériaux utilisés pour la réalisation des différents plots proviennent du dépôt 18P2
constitué à partir de matériaux prélevés dans le déblai D9B voisin. Un volume total de
2700 m3 de matériaux a été nécessaire à la réalisation. Il s’agit d’une marne grise de
classe A2 au regard du GTR. Les principales caractéristiques géotechniques du matériau
utilisé figurent dans le tableau 1. L'extraction a eu lieu de manière frontale à la pelle
directement dans le dépôt de 18P2. Ce dépôt a été préalablement compacté dans les
règles de l’art et présentait une résistance en point au Panda comprise entre 2 et 5 MPa.
Tableau 1. Propriétés géotechniques du matériau de la planche
CaCO3 Classe
Matériau IP wl WOPN
GTR
Marne 24 46% 21% 18,4% A2
Les deux rouleaux V5 et VP5 présentent des propriétés relativement proches. La charge
de la bille sur le sol (58kg.cm-1), la fréquence de vibration (30Hz) ainsi que les
excentriques (1mm) présentent quasiment les mêmes valeurs. Ces compacteurs sont
donc parfaitement comparables dans le cadre de nos essais. Le Pulivimixeur permet
d'atteindre une mouture comprise entre 0 et 50 mm. Le bulldozer permet, grâce à la herse
montée à l'arrière, la scarification du matériau pour faciliter son séchage.
Trois état hydriques différents ont été testés : Sec (14.7%<w<18.9%), Moyen
(18.9%<w<23.1%) et Humide (23.1%<w<27.3%t). Sachant que la teneur en eau naturelle
du sol extrait du déblai est autour de 21% (proche de wopn) soit un état medium selon le
GTR. Le séchage du sol, pour obtenir un état sec, a consisté à répandre le matériau, le
scarifier en surface et le laisser sécher à l’air libre. L’humidification du matériau pour l’état
humide, a consisté à répandre le matériau, le mouiller à l’aide d’une queue de carpe. Le
risque d’hétérogénéité hydrique du matériau n’est pas à écarter. La météo sur la période
était globalement clémente avec des Température proches des 20°C, un ciel dégagé, et
un léger vent.
2
419
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Deux types de moutures différentes ont été testés : une mouture brute (non retravaillée
ou très légèrement par rapport au matériau extrait du déblai) présentant des mottes allant
jusqu'à 70 cm de diamètre et une mouture pulvimixée à un calibre 0/50 mm à l’aide d’un
pulvimixeur. Le maintien des épaisseurs finales de couche est difficile dû à la nature du
matériau (Froumentin & Morel, 1981).
Le choix de l’énergie de compactage de référence s’est fait à Partir du GTR sur la base
d’un compactage avec un compacteur V5 sur un sol dans un état hydrique moyen. Quatre
passes de compactage ont ainsi été retenues pour un compactage normal et 12 passes
pour un surcompactage. L’objectif est de pouvoir comparer différents paramètres à même
énergie de compactage (type de compacteur et teneur en eau)
La planche d’essai comprend 10 plots différents :
4 plots (n°1 à 4) réalisés sur la couche de protection de la PST du D9A. Ils sont
composés de 3 couches de 30 cm chacune. Les 2 premières couches ont été
compactées normalement, c’est-à-dire 4 passes de terrassement, la moitié de la 3e
couche (selon le sens longitudinal) a été compactée normalement (4 passes) et
l’autre moitié sur-compactée (12 passes). Les deux premières couches
compactées permettent d’avoir un support représentatif du matériau en remblai à
la 3e couche, qui est celle que l’on cherche à étudier.
2 plots (n°5 et 6) réalisés sur le dépôt 18P2 ayant une structure en 3 couches de
30cm.
4 plots (n°7 à 10) réalisés sur le dépôt 18P2 mais avec une seule couche de 30 cm
(moitié compactée normalement et l’autre sur-compactée). Ce changement de
protocole a été dicté par des raisons logistiques et justifié par le fait que le plot
18P2 avait été compacté dans les règles de l’art. Le plot humide avec matériau
brut et compacteur lisse n’a pas pu être compacté convenablement à cause d’une
portance insuffisante.
Le détail des caractéristiques de compactage des différents plots est rappelé dans le
tableau 2.
Chaque plot a fait l’objet d’essais in situ et de laboratoire dans le but de tirer des
conclusions quant au bon compactage. Plusieurs types d’essais ont été réalisés sur
chaque plots comme présenté dans le tableau 3.
3
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12 passes de
compactage
4 Passes de
compactage
4
421
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5
422
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
bénéfique du sur-compactage avec le rouleau lisse est moins visible, ce qui justifierait
cette explication.
Une autre hypothèse viendrait d’un meilleur ré-arrangement des mottes possibles avec
le pulvimixage lors du sur-compactage.
Il est difficile de valider totalement une de ces deux hypothèses à cause du manque de
données expérimentales valables en termes de teneur en eau. En effet, les carottes
issues de la planche de compactage ont pour certaines séchées entre la date de
prélèvement et celles des essais de laboratoire. De plus les différentes mesures donnent
place à une grande dispersion, ce qui implique un manque d’homogénéité au sein du
matériau. Les teneurs en eau in situ n’ont quant à elles été réalisées que sur les plots
normalement compactées.
4 passes de compactage /
Matériaux Pulvi
4 passes de compactage /
Matériaux Pulvi
12 passes de compactage
/ Matériaux Pulvi
12 passes de compactage
/ Matériaux Pulvi
Pour un matériau dans un état hydrique moyen, compacté au VP5, les valeurs de qd
sur matériaux pulvimixiés (figure 4), sont plus homogènes que sur matériaux bruts, et ceci
quel que soit le degré de compactage. L'effet du pulvimixage est plus difficile à repérer
avec le VP5 dû à l'effet triturant de son rouleau.
6
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Du côté humide, le matériau pulvimixé se trouve être plus résistant que le matériau
brut. Cette différence s’accentue lors du sur-compactage (figure 5). Toutefois un doute
subsiste sur la teneur en eau entre ces deux matériaux du côté humide. Le séchage du
matériau pendant l’action du pulvimixage n’est pas à écarter.
Comme évoqué précédemment, l’effet du type de compacteur est très visible du côté
sec (figure 6 ; matériaux bruts), avec des résultats beaucoup plus homogènes en
présence du pied dameur.
Pour des matériaux médium, brut ou pulvimixés, les résultats sont équivalents entre V5
et VP5, avec des résistances un peu meilleures parfois au V5.
Pour les matériaux humides, le VP5 est très supérieur, avec des résistances beaucoup
plus homogènes (voir résultats sur matériaux pulvimixés) et le seul à arriver à trafiquer sur
les matériaux bruts.
4 passes de compactage / Compacteur VP 12 passes de compactage / Compacteur VP
Figure 6. Valeur de résistance aux pénétromètres pour les plots secs et humides
7
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
7. Conclusion
Remerciements
Le projet Terredurable est soutenu par l’ANR programme Bâtiments et Villes Durables,
convention ANR 2011 VILD 004 01.
La DREAL Champagne-Ardenne est vivement remerciée pour avoir autorisé les
partenaires du projet Terredurable à réaliser cette planche sur les emprises du chantier
de l’autoroute A304.
Bibliographie
Athapaththu A. A. R.G. et al. A lightweight dynamic cone penetrometer for evaluation of
shear strength of natural masado slopes, Doboku Gakkai Ronbunshuu C 63.2 (2007),
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SETRA- LCPC (1992). Réalisation des remblais et couches de forme (GTR), Guide
technique STREA-LCPC, 2 fascicules, 98 et 102 p.
8
425
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
1. Introduction
Le stockage de remblais des sols latéritiques, issue de l’exploitation de nickel à Ambatovy
dans la région centrale de Madagascar, concerne l’analyse de stabilité de leur pente. Ces
remblais sont dans la classe des sols fins dont la teneur en éléments des oxydes majeurs
pourrait jouer un rôle prépondérant dans ladite stabilité.
Cet article propose d’analyser la relation entre la teneur en éléments des oxydes majeurs
et les paramètres mécaniques de compressibilité et cohésion apparente de ces remblais.
Les données à valoriser et à capitaliser sont les résultats des travaux de recherche
antérieurs sur l’évolution minéralogique, la distribution et le comportement géochimique de
certains éléments au sein du profil latéritique nickelifère d’Ambatovy (Mandimbiharison
A.J, 2012) ; et les reconnaissances géotechniques de site de stockage de sols latéritiques
nickelifères à basse teneur d’Ambatovy (Boissé, 2015).
La méthode d’Analyse en Composante Principale est l’outil statistique choisi car il est bien
adapté au grand nombre des données et leur structure sous forme de tableau avec des
observations en ligne et des variables quantitatives en colonne.
1
426
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Pour les données géotechniques, tous les essais sont réalisés selon les normes
françaises. La classification des sols est selon le Guide des Terrassements Routiers et la
réalisation des remblais et des couches de forme (NF P 11 300).
Les techniques d’échantillonnage sont définies suivant les essais :
Prélèvement des échantillons remaniés pour les Essais d’identification ou de nature :
Granulométrie par tamisage (NF P 94 -056), Limites d’Atterberg (NF P 94 – 051), et
Teneur en eau pondérale des sols (NF P 94 – 050) ;
Prélèvement des échantillons intacts par sondages carottés pour les essais d’état :
Essai Triaxial non drainé et non consolidé (NF P 94 – 074), Essai de cisaillement à la
boite (NF P 94 -071), et Essai de compression à l’oedomètre (NF P 94 – 090).
Pour l’Essai de scissomètre sur chantier (NF P 94 – 112), les échantillons sont en
place à l’état nature.
Les coordonnées, des points de prélèvement des échantillons, constituent la clé primaire
de mise en relation de base des données géologiques et mécaniques de cette étude.
L’analyse statistique descriptive par la méthode d’Analyse en Composante Principale a été
choisie car le nombre de variables quantitatives à analyser est important. L’Analyse en
Composante Principale se porte sur la ressemblance de deux observations du point de
vue de l’ensemble des variables. Elle s’intéresse également à la manière dont les
variables sont corrélées positivement ou négativement ou indépendantes entre elles.
2. Résultats
Trois (3) catégories de résultats sont obtenues par des essais et analyses réalisés :
2
427
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3
428
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Deux (2) axes sont retenus pour l’interprétation des résultats : le premier axe F1 qui
représente 45,58% de l’inertie totale et l’axe F2 retient 26,03% de l’inertie. Les deux (2)
axes conduisent à un taux d’inertie expliquée à 71,61%.
Tableau 8. Coordonnées des variables
F1 F2 F1 F2
Passant à 80 0,824 -0,283 Cuu (KPa) triaxial -0,479 0,790
W% 0,831 -0,272 ϕuu (°) triaxial -0,648 0,375
WL (%) 0,870 -0,099 Cuu (KPa) cisaillement 0,155 0,897
WP (%) 0,867 0,121 ϕuu (°) cisaillement -0,475 -0,566
IP (%) 0,824 -0,270 Eo 0,798 0,096
g(kN/m3) -0,072 -0,793 Cuu scissomètre 0,578 -0,740
gd (kN/m3) -0,803 -0,501 SiO2 0,747 0,455
Sr (%) 0,745 -0,488 Fe2O3 -0,363 -0,642
gs (kN/m3) -0,258 -0,439 MgO 0,853 -0,088
σ'c (KPa) 0,572 0,183 Al2O3 -0,622 0,575
Cc 0,971 0,136 Cr2O3 -0,132 -0,794
Cg 0,795 0,555 TiO2 -0,583 0,534
4
429
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F1 F2 F1 F2
Passant à 80 5,964 1,235 Cuu (kPa) 2,014 9,587
W% 6,059 1,134 ϕuu (°) 3,686 2,160
WL (%) 6,647 0,152 Cuu (kPa) 0,210 12,356
WP (%) 6,594 0,223 ϕuu (°) 1,977 4,915
IP (%) 5,954 1,123 Eo 5,594 0,141
g(kN/m3) 0,045 9,654 Cuu 2,928 8,412
gd (kN/m3) 5,662 3,853 SiO2 4,894 3,175
Sr (%) 4,871 3,661 Fe2O3 1,154 6,337
gs (kN/m3) 0,586 2,968 MgO 6,385 0,120
σ'c (KPa) 2,874 0,513 Al2O3 3,397 5,085
Cc 8,280 0,283 Cr2O3 0,154 9,699
Cg 5,541 4,737 TiO2 2,980 4,390
Individus F1 F2 F3 F4
A2h -1,268 -2,772 -1,289 2,684
A2s -3,092 4,250 0,774 0,861
A3h -1,532 -0,322 -2,579 -2,574
A3th -0,668 -2,313 3,249 -1,175
A4 6,559 1,157 -0,155 0,204
5
430
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Axe F1
• Variables
Pour repérer les contributions significatives des variables à la formation de l’axe F1, on
compare les valeurs des coordonnées du premier axe factoriel à la racine carrée de la
contribution moyenne soit 20%. Et compte tenu de la qualité de représentation ainsi
que la contribution des variables, on obtient
• Individus
Pour repérer les contributions significatives des individus à la formation de l’axe F1, on
compare leurs coordonnées à la racine carrée de la première valeur propre.
Le tableau suivant résume la contribution des individus
L’axe F1 met en opposition les individus sables fins argileux peu plastiques (A2s) et
argiles très plastiques (A4).
Suivant les contributions des variables et des individus à la formation de l’axe F1, cet
axe met donc l’opposition qui existe entre sables fins argileux peu plastiques (A2s) et les
argiles très plastiques (A4) dans leur compressibilité et teneur en SiO2 et MgO.
6
431
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
corrélation de Pearson, la MgO ainsi que la SiO2 ont une corrélation positive très forte
(0,916 et 0,866) avec l’indice de compression Cc.
En se référant au profil d’altération latéritique des sols d’Ambatovy, les sols A2s se
situent au sommet du profil tandis que A4 se trouvent à la base. Les Mg et Si sont les
premiers éléments les plus lessivés et plus mobiles dans l’altération de la roche mère.
D’où la teneur décroit depuis la base du profil d’altération jusqu’au sommet. Plus
particulièrement, la teneur en Mg décroît lentement de la roche-mère à la saprolite
grossière et devient brutalement très faible dès la base de la saprolite fine. Ce
comportement de Mg est caractéristique de la plupart des manteaux d’altération des
péridotites en zones chaudes (Mandimbiharison A.J., 2012).
La compressibilité de ces deux (2) types de sols est liée au type d’argiles qui les
constituent. En vérifiant la relation de Skempton,
Cc = 0,009 (wL – 10)
Pour les sols A2s, wL = 53,1% on obtient Cc = 0,388
Lors de l’essai Cc =0,340
Pour les sols A4, wL = 81,6% on obtient Cc=0,644
Lors de l’essai Cc = 0,747
Ces deux (2) types de sols satisfont à peu près la relation de Skempton.
Selon l’indice de compression, les sols A2s sont classés Illites (0,30 ˂ Cc ˂ 0,50) qui
sont des sols très compressibles. Les sols A4 sont de Montomorillonites (0,50 ˂ Cc), sols
extrêmement compressibles.
La forte valeur en Cc est en corrélation négative avec la densité sèche γd. Ceci explique
la valeur de γd A2s (11,8 kN/m3) et γd A4 (9,6 kN/m3).
Axe F2
• Variables
Pour repérer les contributions significatives des variables à la formation de l’axe F2, on
compare les valeurs des coordonnées du deuxième axe factoriel à la racine carrée de la
contribution moyenne 20%. Et compte tenu de la qualité de représentation ainsi que la
contribution des individus, On obtient
- +
Cr2O3 Cuu
• Individus
Pour repérer les contributions significatives des individus à la formation de l’axe F2, on
compare leurs coordonnées à la racine carrée de la deuxième valeur propre, on obtient
- +
A2h
A2s
Suivant les contributions des variables et des individus à la formation de l’axe F2, cet
axe reflète la particularité de la cohésion des sols A2h et A2s et leur teneur en Cr2O3.
7
432
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Selon la classification GTR, ces deux (2) types de sols appartiennent à la même sous
classe fonction de la nature A2 des sols fins A ; mais leur différence réside au classement
selon l’état hydrique.
Conclusions
Les principales conclusions concernant l’influence des teneurs en oxydes majeurs sur
les paramètres mécaniques des sols latéritiques nickelifères d’Ambatovy sont les
suivantes ;
La distribution de la teneur en Mg et Si dans les différents horizons d’altération de
ces sols latéritiques affecte leur compressibilité. Les sables fins argileux (A2s)
peu plastiques se trouvent au sommet du profil d’altération et sont très
compressibles tandis que les argiles très plastiques (A4) se situent à la base du
profil et sont extrêmement compressibles ;
Même si les sols A2h et A2s se diffèrent de leur comportement hydrique, la
variation de teneur en Cr2O3 pourrait aussi jouer un rôle prépondérant à leur
comportement relatif à la cohésion ;
La contradiction au niveau de la corrélation entre teneur en eau et teneur en Cr2O3
mérite d’être étudiée plus en détail.
4. Références bibliographiques
Boissé M. (2015). Site investigation waste dump Ambatovy et low grade stockpile et
Analamay. Rapport d’étude
Magnan J., Baki A.A., Pichot P. (1993). Analyse statistique de la variabilité des propriétés
physiques et mécaniques des sols. Bulletin de liaison Labo P. et Ch. -186
Mandimbiharison A.J (2012). Evolution minéralogique, distribution et comportement
géochimique de certains éléments au sein du profil latéritique nickelifère d’Ambatovy,
Centre est de Madagascar. Thèse de Doctorat
Moullou Y. (2008). Etude géotechnique, chimique et minéralogique de matière premières
argileuses et latéritique de Burkina Faso améliorées aux liants hydrauliques :
application en génie civil (bâtiment et route). Thèse de Doctorat
Pilot G., Amar S., Le Roux A. (1969). Relation entre la composition minéralogique et les
caractéristiques mécaniques de quelques sols argileux français. Colloque de
Géotechnique à Toulouse.
Skempton (1944). Notes of the compressibility of clas Quart – J. Géol.Soc.London -100,
119-135,
8
433
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
ABSTRACT – The study focus on the influence of a laboratory roller compactor on the
compaction of silt from Val d’Europe. A comparative study was carried out with dynamic
compaction by Proctor and static compaction. The results show that the macroscopic and
microscopic characteristics of the samples are susceptible to the compaction mode
applied.
1. Introduction
Un défaut de compactage est à l’origine de divers désordres observés dans les chantiers
de terrassement, tels que des problèmes liés aux tassements, des dégradations de la
surface des sols sous l’effet de trafic (Gillies et al. 2005), la perte de portance du sol, des
fissurations (Etymezian et al. 2003) etc. Un compactage de bonne qualité permet de
limiter sensiblement ce type de problèmes. Sur chantier, le compactage est réalisé à
l’aide de différents engins de compactage comme les rouleaux à pneus, les rouleaux
lisses, les rouleaux vibrants, les pieds dameurs ou le pied de mouton. La qualité de
compactage visée sur chantier fait référence aux valeurs de densité sèche maximale et
de la teneur en eau optimale obtenues à l’essai Proctor (Proctor, 1933). L’essai Proctor
présente l’avantage d’être un essai pratique et reproductible permettant d’estimer
rapidement une valeur moyenne de la densité nécessaire pour un compactage optimisé.
En revanche, l’essai Proctor se limite à une énergie fixe de compactage, quelque soit
l'état du sol, sans lien avec le type de compactage utilisé sur terrain. Il ne renseigne pas
comment adapter l’effort de compactage en fonction des propriétés du sol (Saffih-Hdadi
et al. 2009) et/ou matériel de compactage (Vogler et al. 2007 ; Mesbah et al. 1999)
réellement utilisé sur chantier. Le lien possible, entre le compactage in-situ et celui réalisé
au laboratoire sur le même sol selon des méthodes normalisées, n’est donc pas maitrisé,
et in fine le comportement des sols compactés in-situ non plus.
1
434
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
2.1. Dynamique
2.2. Statique
La méthode de compactage statique a été réalisé à l’aide d’une presse mécanique de
capacité maximale 100kN. L’éprouvette compactée est de forme cylindrique
(ϕ=101±0.5mm), compactée en une couche de 40±0.5 mm d’épaisseur. L’énergie
statique appliquée correspond au travail déployé donné par l’équation 1.
d
1
E V ds (1)
v0
v est le volume total de l’éprouvette (m3), V est l'effort vertical (kN), ds le tassement
élémentaire (mm) avec V ds Wi le travail élémentaire (kN.m).
2
435
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
3. Matériau
Le sol étudié est le Limon Val d’Europe de classe géotechnique A2. Ce matériau provient
du bassin parisien, sur la commune de Magny et Hongre (77). Après prélèvement, le sol a
été séché en chambre climatique à 40°C, puis concassé, tamisé à 2 mm et enfin
conditionné dans des fûts jusqu’à utilisation. La courbe granulométrique et la courbe de
compactage Proctor Normal du limon sont représentées respectivement sur la Figure 2a
et Figure 2b, les propriétés géotechniques sont récapitulées dans le Tableau1.
3
436
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4. Programme expérimental
Après homogénéisation à sec du sol, il a été humidifié à la teneur en eau optimale, puis
mis dans des sacs fermés hermétiquement pendant 24h minimum, pour une
homogénéisation hydrique.
La variation de l’intensité de l'effort permet d’étudier son influence sur le compactage d’un
sol. Trois efforts de compactage ont été appliqués: un effort minimal F1 = 50 kPa = 0,73
kN, correspondant au chargement minimal que peut fournir le dispositif de compactage
roulant, et deux efforts F2 = 201 kPa = 3,72 kN et F3 = 5620 kPa = 10,5 kN équivalents à
deux types de compacteurs à rouleaux lisses de terrain.
L’effort de compactage est dans un premier temps ajusté. Ensuite, la quantité de sol,
nécessaire pour atteindre l’objectif de densité, est incorporée dans le moule. L'ensemble
moule+sol est déposé sur le plateau mobile du compacteur. L'essai de compactage est
réalisé par des passages successifs de la roue sur l'éprouvette. Chaque passage est
précédé d’une élévation du plateau mobile permettant d’imposer une hauteur de sol à
compacter. Ces cycles (liés aux passages de la roue) sont répétés jusqu’à l’obtention de
la densité souhaitée. Un exemple de courbe de tassement est représenté sur la Figure 3.
4
437
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Les profils de poids volumique des éprouvettes compactées sont mesurés par
absorption des rayons gamma selon la norme NF P 98-250-5 au moyen d’un banc
gamma-densimétrique.
La distribution des pores des échantillons a été obtenue à l’aide des essais de
porosimétrie au mercure par le biais d’un porosimètre Micromeritics AutoPore IV 9500
V1.09 suivant la norme ISO 15901-1:2005.
5. Résultats et discussions
Les résultats des essais réalisés sur le matériau sont présentés et discutés. On
présentera d'abord les résultats de compactage par roulement, puis une comparaison
avec les modes de compactage en dynamique et en statique.
5
438
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
La Figure 5a montre différentes allures dans les profils du poids volumique très
dépendant du mode de compactage. Le compactage en dynamique induit un profil
influencé par le nombre de couches (3 couches dans notre cas), la courbe présente un
poids volumique minimal qui correspond au fond de chaque couche.
Le compactage en statique induit des profils en poids volumique plus homogène. Ceci
est lié à l’épaisseur relativement faible de l’échantillon qui favorise la transmission de
l'énergie.
Pour le compactage par roulement avec l’effort F1, la courbe montre une diminution du
poids volumique avec la profondeur. Il peut y avoir ici plus de dissipation de l’énergie, qui
peut être compensée par l’augmentation de l’effort appliqué (Figure 5b).
6
439
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
6. Conclusions
Le compacteur roulant (CR) de laboratoire est un outil original qui permet de compacter
un sol en appliquant des sollicitations similaires à celles appliquées in-situ.
Une étude comparative des différentes méthodes de compactage a été réalisée, à
diverses échelles, sur le limon Val d’Europe: dynamique, statique et par roulement. Les
7
440
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Remerciements :
Nous adressons nos remerciements à : la Fédération Nationale des Travaux
Publics (FNTP), le Syndicat Professionnel des Terrassiers de France (SPTF) ainsi que
l’entreprise VINCI Constructions et Terrassements (VCT) qui ont contribué à
l’accompagnement de cette étude.
Références bibliographiques
AFNOR Mars1993 : NF P 98-250-5, «Partie5 : Mesure en laboratoire de la masse
volumique apparente d’un corps d’épreuve au banc Gammadensimétrique»
AFNOR 1999 : NF P 94-093, « Détermination des références de compactage d’un
matériau ». ISSN : 0335-3931
Etymezian V., Kuhns H., Gillies J., Chow J., Hendrickson K., McGown M., Pitchford M.
(2003). Vehicle-based road dust emission measurement (III): effect of speed, traffic
volume, location, and season on PM10 road dust emissions in the Treasure Valley, ID.
Atmospheric Environment, Vol. 37, pp. 4583-4593
Gillies J.A., Etymezian V., Kuhns H., Nikolic D., Gillette D.A. (2005). Effect of vehicle
characteristics on unpaved road dust emissions. Atmospheric Environment, Vol. 39, pp.
2341-2347
ISO 15901-1:2005, “Pore size distribution and porosity of solid materials by mercury
porosimetry and gas adsorption – Part 1 : Mercury porosimetry”
Mesbah A., Morel J.C., Olivier M. (1999). Comportement des sols fins argileux pendant un
essai de compactage statique : détermination des paramètres pertinents. Matériaux et
Constructions, Vol. 32, pp. 687-694
Proctor R.R. (1933). Fundamental Principles of Soil Compaction. Engineering News-
Record, Vol. 111(n°9, 10, 11 et 12)
Saffih-Hdadi K., Défossez P., Richard G., Cui Y.J., Tang A.M., Chaplain V. (2009). A
method for predicting soil susceptibility to the compaction of surface layers as a
function of water content and bulk density. Soil & Tillage Research. Vol.105, pp. 96-103
Vogler T. J., Lee M. Y., Grady D. E. (2007). Static and dynamic compaction of ceramic
powders. International Journal of Solids and Structures, Vol 44, pp. 636-658
8
441
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – Une méthode d'exploitation des essais triaxiaux cycliques est proposée pour
identifier les propriétés dynamiques des sols fins limoneux ou argileux au laboratoire.
L'essai consiste à appliquer plusieurs séquences successives de cycles en condition non
-4 -2
drainée dans une gamme de déformations axiales comprises entre 10 et 10 . Une
approximation en séries de Fourier des courbes expérimentales permet d'effectuer
l'identification précise du module d'Young sécant et de l'amortissement. L'exploitation d'un
essai donne une illustration de la méthode.
ABSTRACT – An operating method for cyclic triaxial testing is proposed to identify the
dynamic properties of silty or clayey fine soils in the laboratory. The test consists in
applying several successive sequences of undrained cycles in a range of axial
deformations between 10-4 and 10-2. Fourier's serial approximation of the experimental
records allows the precise identification of secant Young modulus and damping. An
operating test gives an illustration of the method.
1. Introduction
1
442
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Les essais triaxiaux cycliques destinés à la mesure des propriétés dynamiques des sols
se déroulent en plusieurs phases. Pour les aspects conventionnels, la réalisation de
l'essai se réfère à la norme de l'essai triaxial à chargement monotone. Pour les aspects
cycliques il est fait référence à la norme américaine ASTM D 3999-91. Quelques
éléments pratiques sont indiqués ci-dessous.
Après découpage, l'éprouvette est placée dans la cellule triaxiale. Celle-ci est munie
d'un dispositif d'extension. Il est recommandé d'utiliser un dispositif de mesure locale de
la déformation fixé sur l'éprouvette. La saturation du sol est parachevée par l'application
de paliers de contre-pression. L'éprouvette est consolidée sous une pression effective
isotrope pc définie en fonction des conditions de site (la profondeur dans le massif ou le
chargement sous l'ouvrage).
La sollicitation cyclique non drainée est appliquée ensuite (CUy). Elle est composée
par plusieurs séquences de cycles successives pilotées en déplacement (essai étagé en
mode DF, contrôle en déplacement et en fréquence). Le déplacement axial sinusoïdal
alterné, qui est imposé, est défini par une amplitude ∆h et une fréquence f. La sollicitation
cyclique est maintenue constante jusqu'à atteindre un nombre fixé de cycles. A cette
amplitude cyclique correspond l'amplitude de la déformation axiale ∆εa (notée aussi ∆εa SA
pour simple amplitude). Cette amplitude ∆εa est augmentée d'une séquence de cycles à
-4 -2
l'autre afin de balayer la gamme des déformations axiales comprises entre 10 et 10 (de
0,01 % à 1 %). La reconsolidation préalable de l'éprouvette sous la pression effective
isotrope pc est effectuée avant de commencer une nouvelle séquence si la pression
interstitielle accumulée devient trop grande pendant la séquence précédente.
Pendant les séquences de cisaillement cyclique, le déplacement axial ∆h (mesures
globale et locale), l'effort axial F et la pression interstitielle u sont enregistrés en continu.
L’échantillonnage des mesures est réalisé à pas de temps constant à raison de 50 ou 100
points par cycle. Ces mesures sont converties en déformation axiale εa, pression effective
moyenne p = (σ'a + 2σ'r)/3 et déviateur q = σ'a – σ'r, où σ'a et σ'r sont les contraintes
effectives axiale et radiale. Le déviateur q constitue la réponse du sol. Les déformations
et les contraintes sont comptées positivement en compression. Le calcul de ces variables
est effectué à partir des données brutes, en tenant compte de la variation de section de
l'éprouvette (forme de déformation en tonneau). Pendant chacune des séquences de
cycles ces variables sont représentées graphiquement en fonction du temps (t, εa, q, u) et
sous la forme de courbe contrainte déformation (εa, q) et de chemin des contraintes
effectives (p, q).
Dans son principe, l'essai triaxial, pendant lequel la pression de confinement est
maintenue constante, permet de mesurer le module d'Young E, rapport entre le déviateur
q et la déformation axiale εa. Un essai non drainé permet de mesurer le module d'Young
non drainé Eu, dans une plage où la pression interstitielle ne change pas trop. Ce module
est directement lié au module de cisaillement G (Eu = 1,5 G). Dans les essais triaxiaux
cycliques, le module d'Young non drainé sécant représente la pente moyenne de la
2
443
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
boucle contrainte-déformation (εa, q). Cette pente est bien définie pour un matériau
viscoélastique. D'autres définitions des modules concernent les modules tangents.
L'amortissement hystérétique traduit la dissipation de l'énergie par le sol pendant les
cycles de chargement-déchargement. Dans un matériau viscoélastique, il est
proportionnel au rapport entre l'énergie dissipée pendant un cycle (l'aire Ac de la boucle)
et l'énergie stockée pendant ce cycle (l'aire du triangle At = ∆εa, × ∆q / 2 sous la demi-
boucle). Ce rapport exprime aussi le déphasage ϕ entre la sollicitation εa(t) et la réponse
q(t) D = sin(ϕ) / 2 = Ac / 4π At (hystérésis signifie "en retard").
Dans les sols fins limoneux ou argileux la progression du déviateur est continue
pendant chacune des séquences de cycles et s'amortit progressivement. Elle est retardée
par rapport à la sollicitation qui est imposée en déformation. Toutefois, les boucles
contrainte-déformation (εa, q) se distordent peu à peu quand l'amplitude ∆εa est
augmentée d'une séquence de cycles à l'autre, pour s'éloigner progressivement de la
réponse d'un matériau viscoélastique. Les boucles (εa, q) ne sont plus fermées. La norme
ASTM D 3999-91 précise les conditions d'exploitation de l'essai triaxial à ce titre. Dans les
sables, les amplitudes supérieures à 10-3 conduisent souvent à des fortes déformations
plastiques et une dégradation marquée du module Eu, voire à la liquéfaction du sol.
Dans cette situation, la méthode d'exploitation des essais triaxiaux cycliques proposée ici
veut répondre à deux objectifs :
3
444
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
- améliorer l'exploitation des essais en tenant compte de la forme compliquée des cycles
dans la gamme des déformations moyennes,
- réduire l'effet du bruit des mesures.
En effet, il n'existe pas de méthode pour déterminer les propriétés dynamiques à partir de
boucles d'hystérésis déformées.
Une autre proposition est suggérée ici. Le graphique de la figure 1 montre une boucle
contrainte-déformation (εa, q) enregistrée pendant une séquence de cycles d'un essai
triaxial. L'origine de la boucle a pour coordonnées (εa0, q0). La sollicitation et la réponse
sont caractérisées par les doubles-amplitudes ∆εa DA et ∆q, mais des amplitudes distinctes
en compression et en extension ∆εa c, ∆εa e, ∆qc, ∆qe. De ces caractéristiques sont déduits
les modules sécants Ec = ∆qc / ∆εa c, Ee = ∆qe / ∆εa e, Et = ∆q DA / ∆εa DA, l'aire du cycle Ac,
l'aire du triangle At et l'amortissement D = sin(ϕ) / 2 = Ac / 4π At, où ϕ est le déphasage.
Chaque séquence de cycles contrôlée en mode DF fait l’objet d’une exploitation séparée
(contrôle en déplacement et en fréquence). Pour chacune de ces séquences, des
approximations des courbes enregistrées εa(t) et q(t) sont calculées au sens des moindres
carrés à l’aide de séries de Fourier (approximation de Bessel). Le calcul est effectué pour
tous les cycles de la séquence ou pour un nombre donné de cycles, les dix derniers
cycles sur une séquence de cinquante cycles par exemple. Dans les sols fins limoneux ou
argileux, ce choix permet de s'éloigner du début de la séquence des cycles où les
variations du déviateur et de la pression interstitielle sont souvent les plus fortes, pour ne
retenir que les cycles les mieux stabilisés.
L'approximation s'exprime par :
n n
y(t) = a0/2 + ∑k=1 ak cos(2π k t / T) + ∑ k=1 bk sin(2π k t / T) (1)
où ak et bk sont des amplitudes, T est la durée de la séquence des N cycles et 2n le
nombre de mesures. Les coefficients ak et bk sont calculés par la méthode des moindres
carrés. Les fréquences mineures sont éliminées alors, pour ne conserver que les
fréquences dominantes. Cette réduction permet d'effectuer un filtrage des hautes
fréquences et d'éliminer ainsi le bruit des mesures.
Les propriétés des cycles sont calculées ensuite à partir de ces approximations :
- les amplitudes cycliques de la déformation axiale et du déviateur en compression et en
extension, ∆εa c, ∆εa e, ∆q c et ∆q e, à partir de l'origine (εa0, q0) des cycles,
- les doubles-amplitudes cycliques ∆εa DA = ∆εa c - ∆εa e et ∆q DA = ∆q c - ∆q e,
- l’aire Ac des boucles (εa, q) pendant chacun des cycles,
- l’aire du triangle situé du côté des compressions At = ∆εa c × ∆q c / 2.
Les propriétés dynamiques du sol se déduisent de ces résultats, pour chacun des
cycles, avec les modules sécants en extension Ee et en compression Ec, le module global
Et :
Ee = ∆q e / ∆εa e Ec = ∆q c / ∆εa c Et = ∆q DA / ∆εa DA (2)
et l’amortissement D, qui représente la dissipation d’énergie (ou le déphasage ϕ entre la
déformation axiale et le déviateur) :
D = sin(ϕ) / 2 = Ac / 4 π At (3)
La méthode s'avère efficace, en particulier pour identifier les modules d'Young sécants
sur les courbes. L'identification des amortissements pendant les séquences de cycles
successives est améliorée aussi. Mais cette l'application de cette méthode n'échappe pas
aux questions habituelles de l'influence de la machine d'essai et des conditions d'essai
(fréquence, nombre de cycles, jeu des contacts machine-éprouvette).
4
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
L'exemple d'un essai triaxial cyclique est présenté. Il porte sur un limon testé dans son
état naturel. Les propriétés dynamiques du sol sont identifiées par la méthode proposée.
4.1. Le limon
Le limon provient du site de Vauxrains, près de Soissons dans l'Aisne. Les échantillons
carottés ont été prélevés dans trois sondages de près de cinq mètres de profondeur. Les
échantillons carottés sont parfaitement bien conditionnés dans des conteneurs en PVC
de 85 mm de diamètre intérieur, fermés à leur extrémité par des bouchons et du ruban
adhésif. Ils sont stockés verticalement au laboratoire. L'ouverture des conteneurs révèle
la présence d'un limon beige brun ou beige orangé, légèrement argileux ou légèrement
sableux, homogène dans l'ensemble. Le tableau 1 indique les moyennes de
caractéristiques d'état où z est la profondeur, w la teneur en eau, γ le poids volumique, γd
le poids volumique sec, e l'indice des vides et Sr le degré de saturation.
Le poids volumique γ et le poids volumique sec γd sont calculés avec g = 9,81 m/s .
2
L'indice des vides e et le degré de saturation Sr sont calculés avec un poids volumique
solide γs = 26,5 kN/m3 par défaut, soit une masse volumique solide ρs = 2,70 g/cm3. Le
tableau 1 indique aussi la masse volumique sèche moyenne ρd, la teneur en eau à
saturation wsat et le poids volumique à saturation γsat du limon. Le sol est peu compact,
avec un indice des vides moyen égal à 0,63. Il n'est pas saturé, Sr < 1.
L'essai triaxial CU cyclique a été réalisé en mode DF, essai contrôlé en déplacement et
en fréquence. L'éprouvette de 50 mm de diamètre et d'élancement deux est saturée sous
contre-pression (ucp = 400 kPa), puis elle est consolidée sous la pression effective
isotrope pc = 50 kPa. Les cycles en mode DF sont appliqués ensuite en condition non
drainée à la fréquence f = 0,5 Hz (période T = 2 s). Huit séquences de cinquante cycles
ont été appliquées pour des amplitudes ∆εa égales à 0,005 %, 0,01 %, 0,02 %, 0,05 %,
0,1 %, 0,2 %, 0,5 % et 1 % respectivement.
En cours d'essai et pendant les quatre premières séquences de cycles y1 à y4, les
enregistrements montrent que l'accroissement de la pression interstitielle reste limité
5
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(inférieure à 5 kPa). Elles ont été enchaînées l'une après l'autre de ce fait, jusqu'à la
séquence y5. Des phases de reconsolidation sont effectuées ensuite avant les séquences
de cycles y6, y7 et y8, puis après la séquence y8. Les premières produisent des
déformations volumiques cumulées limitées, inférieures à 0,5 %. Par contre, les
séquences de cycles y6, y7 et y8 provoquent des montées de pression interstitielle plus
fortes (17, 25 et 35 KPa), puis des déformations volumiques de reconsolidation cumulées
de près de 0,5, 1 et 2 %.
6
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fermées. Parallèlement, l'accroissement de la pression interstitielle est plus lent dans cet
intervalle. D'autres choix d'intervalles de calcul sont possibles.
Pour terminer, les paramètres dynamiques du limon, qui ont été mesurés à partir de
l'essai triaxial cyclique non drainé présenté ici, sont comparés aux propriétés tirées de
deux formulations empiriques. Les modules sécants Et et les amortissements D sont
reportés sur les graphiques de la figure 3 en fonction de l'amplitude de la déformation
axiale ∆εa SA.
Sur la base d'une compilation de nombreux essais de laboratoire publiés dans la
littérature concernant des argiles et des limons, Vardanega et Bolton (2013) ont proposé
une expression semi-empirique donnant le module maximal de cisaillement Gmax en
fonction de la pression effective de confinement et de l'indice des vides. Le module de
cisaillement G s'exprime, via le rapport G / Gmax, en fonction de la déformation de
cisaillement γ et d'une déformation de référence γref. Comme Gmax pour l'axe des modules
G en ordonnée, γref est introduite là pour normaliser l'axe des déformations en abscisse.
Son expression est établie en fonction de l'indice de plasticité Ip :
γref = 2,2 (Ip / 100000) (4)
Le rapport Gmax / G est donné alors par l'expression :
Gmax / G = 1 + (γ / γref)0,943 (5)
Cette formulation établie en termes de cisaillement est convertie dans les variables
triaxiales εa et q en admettant que Eu = 1,5 G et que γ = 1,5 εa. Il est admis aussi que le
module d'Young non drainé maximal vaut Eu max = 80 MPa. Ce module en petite
déformation est attribué arbitrairement ici à titre d'illustration et en l'absence de mesures
de la vitesse des ondes de cisaillement Vs ou l'utilisation d'une colonne résonnante sur le
limon. Les courbes obtenues ainsi sont reportées dans le plan (∆εa SA, Eu) de la figure 3a
pour des indices de plasticité allant de 10 à 200. Les points expérimentaux tirés de l'essai
7
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
triaxial cyclique, sont reportés sur le graphique. Ces points sont groupés autour des
courbes empiriques Ip = 10 et 15 qui reflètent à peu près l'indice de plasticité du limon.
Différents auteurs ont proposé de relier l'amortissement D au rapport G/Gmax au moyen
de formulations empiriques appropriées. La relation polynomiale en G/Gmax de Ishibashi
et Zhang (1993) est mise en œuvre ici. Elle est paramétrée aussi en fonction de l'indice
de plasticité Ip. Elle est constituée de deux termes :
1,3 2
DIp = 0,167 [1 + exp(-0,0145 (Ip) )] D = DIp [0,586 (G/Gmax) -1,546 (G/Gmax) + 1] (6)
Dans ces expressions, l'amortissement minimal pour γ = 0 est Dmin = 0,039 DIp, tandis
que l'amortissement maximal pour γ = ∝ est D∝ = DIp. Les courbes calculées par ces
expressions sont reportées dans le plan (∆εa SA, D) de la figure 3b. Les points
expérimentaux tirés de l'essai triaxial cyclique sont groupés autour de la courbe Ip = 15,
pour un indice de plasticité qui n'est pas trop éloigné de celui du limon. L'amortissement
prévu par les lois empiriques croît vers une asymptote, alors que la mesure recueillie
pendant la séquence de cycles y8 se trouve en retrait par rapport à celle de la séquence
y7.
5. Conclusion
Une méthode d'identification des paramètres dynamiques d'un sol est proposée. Elle
s'applique aux courbes contraintes et déformations qui sont enregistrées au cours d'un
essai triaxial cyclique. Des approximations en série de Fourier des courbes
expérimentales sont calculées au préalable sur un intervalle donné des enregistrements.
Partant de ces courbes et après filtrage pour éliminer le bruit des mesures, il est possible
d'identifier les paramètres caractéristiques des boucles d'hystérésis recueillies pendant
les séquences de cycles successives appliquées à l'éprouvette. La méthode trouve un
intérêt dans sa capacité à décrire des boucles distordues qui s'observent quand
l'amplitude cyclique de la déformation imposée augmente et produit une réponse de plus
en plus non-linéaire. La méthode proposée pour identifier les propriétés dynamiques à
partir des courbes triaxiales semble donner satisfaction. Elle est adaptable aux différentes
modalités pratiques de mise en œuvre de l'essai triaxial (amplitude, fréquences, durée
des séquences de cycles). Elle peut s'appliquer à toute ou partie des séquences de
cycles. Elle a été mise en œuvre avec succès à de nombreux essais triaxiaux cycliques
effectués sur des sables, des limons et des argiles.
6. Références bibliographiques
ASTM (American Society for Testing and Materials, 1996) ASTP standard D3999-11,
Standard Test Methods for the Determination of the Modulus and Damping Properties
of Soils Using the Cyclic Triaxial Apparatus, ASTM Standards, 14 p.
El Mohtar C.S., Drnevich V., Santagata M., Bobet A. (2013) Combined resonant column
and cyclic triaxial tests for measuring undrained shear modulus reduction of sand with
plastic fines. Geotechnical Testing Journal, vol. 36, n° 4, pp. 1-8.
Ishibashi I., Zhang X.J. (1993) Unified dynamic shear moduli and damping ratios of sand
and clay. Soils and Foundations, vol. 33, n° 1, pp. 182-191.
Vardanega P. J., Bolton M. D. (2013). Stiffness of clays and silts: normalizing shear
modulus and shear strain. Journal of Geotechnical & Geoenvironmental Engineering,
vol. 139, n° 9, pp. 1575-1589.
8
449
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
1. Introduction
1
450
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Deux échantillons carottés ont été prélevés entre 19,5 et 20,5 m, puis entre 21,5 à 22,5 m
respectivement. Les échantillons sont carottés en diamètre 170 mm. Le sol apparaît sous
la forme d'une argile grise compacte homogène. Les éprouvettes pour essais mécaniques
sont découpées manuellement au touret au cœur des échantillons carottés. Le grand
diamètre des échantillons permet de découper plusieurs éprouvettes à un même niveau,
dans un tronçon homogène d'argile.
Les caractéristiques d'état de l'argile, teneurs en eau et densités, ont été mesurées sur
les éprouvettes d'essai et des fragments d'échantillons (plusieurs dizaines de mesures).
Le tableau 3 donne les caractéristiques moyennes d'état de l'ensemble des mesures où w
est la teneur en eau, γ le poids volumique, γd le poids volumique sec, e l'indice des vides
et Sr le degré de saturation. Le poids volumique γ et le poids volumique sec γd sont
2
calculés avec g = 9,81 m/s . L'indice des vides e et le degré de saturation Sr sont calculés
avec un poids volumique solide γs = 26,5 kN/m3 soit une masse volumique solide
ρs = 2,70 g/cm3. Le tableau 1 indique aussi la masse volumique sèche moyenne ρd, la
teneur en eau à saturation wsat et le poids volumique à saturation γsat de l'argile. L'argile
est très homogène avec une teneur en eau moyenne w = 20,5 % et un indice des vides
moyen e = 0,56. Elles peuvent être considérées comme saturées (Sr > 99 %).
Le programme expérimental comprend des essais triaxiaux de différents types. Pour les
aspects conventionnels, la réalisation des essais triaxiaux se réfère à la norme de l'essai
triaxial à chargement monotone. Les éprouvettes sont découpées au touret (diamètre
50 mm, élancement deux). Après découpage, les éprouvettes sont montées dans des
2
451
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
membranes en néoprène sur des circuits de drainage saturés en eau désaérée. Les
cellules triaxiales sont équipées de dispositifs d'extension. Les déformations et les
contraintes sont comptées positivement en compression.
Une première phase d'essai consiste à mesurer la pression interstitielle négative qui
règne à l'état initial dans l'argile. L'enregistrement de la pression interstitielle de pied est
initié pour une durée de 70 heures environ. Une pression de confinement de 20 à 50 kPa
est appliquée. Les pressions interstitielles augmentent avec l'application de ce
confinement. Puis elles diminuent et deviennent négatives pour se stabiliser vers -15 kPa
environ. Dans une seconde phase d'essai, la saturation du sol est parachevée par
l'application de paliers de contre-pression, pour atteindre des coefficients B de Skempton
supérieurs à 0,95 (contre-pression ucp de 300 ou 400 kPa).
3.2. Consolidation
Deux modes de consolidation sont employés ensuite. Le premier consiste à consolider les
éprouvettes sous des pressions effectives isotropes pc comprises entre 75 et 1600 kPa
(drainage vertical exclusivement). La durée des phases de consolidation isotrope est de
l'ordre de 70 heures. La déformation axiale εa et la déformation de volume εv sont
enregistrées en fonction du temps. Des temps de consolidation t100 relativement courts
apparaissent dans la majorité des essais triaxiaux. Ils s'établissent autour de une à quatre
heures. Seules quatre éprouvettes présentent des temps plus longs, de l'ordre d'une
vingtaine d'heures. Ainsi, les coefficients de consolidation verticale cv de l'argile sont
-8 -7 2 -11
estimés entre 2 10 et 5 10 m /s environ pour des perméabilités comprises entre 2 10
-10
à 5 10 m/s. L'argile présente une certaine hétérogénéité à ce titre.
3
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Les déformations finales de consolidation, axiale εac et volumique εvc, tirées des
courbes expérimentales, sont représentées par des points sur la figure 1 dans le plan
(pc, εvc) en échelles arithmétiques et dans le plan des déformations (εac, εvc).
4
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Les chargements non drainés (CU) monotones sont mis en œuvre dans une quatrième
phase d'essai. Le cisaillement CU est effectué à partir de l'état de contrainte effective de
consolidation isotrope (pc) ou anisotrope (pc, qc), en compression ou en extension à des
vitesses lentes v = 0,004 à 0,015 mm/min. La durée des phases de cisaillement drainé va
de 25 à 75 heures environ. Le calcul des variables est effectué à partir des données
brutes, enregistrées en continu, en tenant compte de la variation de section de
l'éprouvette, pour des mesures globales des déformations (forme de déformation en
tonneau). Les résultats s'expriment à l'aide de la déformation axiale εa, du déviateur q et
de la pression interstitielle u.
Au total, quatorze éprouvettes ont été cisaillées en compression pour des pressions de
consolidations pc comprises entre 75 et 1600 kPa. Les courbes d'essai sont représentées
sur la figure 3. Les pressions de consolidations sont indiquées dans la légende. Plusieurs
éprouvettes sont cisaillées sous la même pression de consolidation, ce qui permet
d'observer la dispersion des réponses, qui est à attribuer à l'hétérogénéité locale de
l'argile.
Dix éprouvettes ont été cisaillées en extension pour des pressions de consolidations pc
comprises entre 75 et 600 kPa. Les courbes d'essai sont représentées sur la figure 4. Les
pressions de consolidation pc sont indiquées dans la légende. Plusieurs éprouvettes sont
5
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6
455
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Les modules d'Young non drainés Eu sont identifiés au début des courbes de chargement
-4
non drainé (εa, q) pour des niveaux de déformation axiale de l'ordre de 10 . Il s'agit de
modules initiaux tangents. Ces données sont reportées sur le graphique de la figure 5
dans le plan (pc, Eu). Les modules Eu croissent avec pc. Les modules d'extension sont
plus grands que les modules de compression. Des approximations en racine de pc
peuvent être admises pour représenter ces variations, qui sont reportées sur le graphique
et qui s'écrivent :
0,5
compression Eu = 7,5 (pc) (pc en kPa, Eu en MPa) (1)
extension Eu = 12,5 (pc) 0,5 (pc en kPa, Eu en MPa) (2)
Un rapport de 1,7 s'établit entre ces modules. Les essais triaxiaux non drainés de
compression et d'extension font apparaître un comportement souvent observé avec les
argiles surconsolidées. Un faible écrouissage apparaît à basse pression (faible remontée
de l'enveloppe de rupture). Des pics peu marqués apparaissent à haute pression en
compression, suivi par une faible dilatance (la pression interstitielle diminue) et un faible
radoucissement. Ces évolutions s'expliquent par la rupture systématique de l'argile sur
des plans, dont certains semblent préexister. En extension, les paliers de résistance
semblent mieux établis. Les éprouvettes cassent aussi sur des plans.
7
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
contraintes effectives (p, q). Les couples des contraintes effectives (prup, qrup) identifiés sur
les courbes d'après ce critère sont reportés dans le plan des contraintes effectives (p, q)
de la figure 6. Deux droites de Coulomb traduisent la résistance effective des argiles à
haute pression en compression et en extension. Leurs caractéristiques sont indiquées
dans le tableau 3, avec leurs ordonnées à l'origine Cqc et Cqe et leurs pentes Mc et Me.
Ainsi l'argile présente une cohésion à basse pression, qui peut être estimée à c' = 32 kPa
environ en moyenne. L'argile se révèle faiblement frottante. A base pression, la résistance
en extension dépasse le critère qui a été identifié en compression (figure 4a).
Un critère de rupture en qmax est appliqué en contraintes totales aux pics de résistance.
Ces points et leur enveloppe de rupture constituée de deux branches de paraboles sont
représentés dans le plan des contraintes totales (pT, qT) superposés au plan (p, q) et à
deux échelles sur la figure 6. Ces critères ont pour expression, en compression et en
extension :
σa = σr + σci [1 + mci (σr / σci))] αci σa > σr (3)
σa = σr + σti [1 – mti (σr / σti))] αti σa < σr (4)
avec, comme paramètres, la résistance en compression uniaxiale σci = 120 kPa (σci > 0),
la résistance en traction σti = -120 kPa (σti < 0), les coefficients positifs mci = mti = 1,2 et
les exposants αci = 0,9 et αti = 0,77, qui se réduisent au nombre de cinq avec la relation
mti σci = -mci σti. La résistance en traction peut être définie aussi par le rapport rct tel que
σti = -rct σci (rct > 0, ici rct = 1). Enfin, 0 < αci < 1 et 0 < αti < 1.
5. Conclusion
6. Références bibliographiques
Serratrice J.F. (1995). Essais de laboratoire à haute pression sur des marnes, Colloquium
Mondanum, Bruxelles, 20-22 mars 1995, 1.1.61-1.1.70.
Serratrice J.F. (1998) Caractéristiques mécaniques des marnes de l'Oligocène du bassin
de Marseille. Comptes rendus, 2ème Symposium International sur les sols indurés et
les roches tendres, Naples, 11-14 octobre 1998, Vol. 1, pp. 301-310.
Serratrice J.F. (2002) Outils et procédures de caractérisation des sols indurés et des
roches tendres : L'expérience du LRPC d'Aix en Provence. Actes du Symposium
International PARAM 2002, Paris, 2-3 septembre 2002, pp. 313-326.
Serratrice J.F. (2014) Divers aspects du comportement mécanique des marnes en
laboratoire. Actes du Symposium International sur la Stabilité des Versants Rocheux RSS
2014, Marrakech, 2-4 avril 2014, pp. 175-189.
8
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Thi Dong VO1,2, Ahmad POUYA2, Sahar HEMMATI1, Anh Minh TANG2
1
IFSTTAR, Marne-la-Vallée, France
2
Ecole des Ponts, Marne-la-Vallée, France
ABSTRACT – The main objective of this research is to study by numerical simulation the
evolution of suction and strain fields, the initiation and propagation of cracks under the
effect of drying. A finite element method will be used with the cohesive fracture model for
crack propagation. A simulation of a soil sample with comparisons to experimental data
allows evaluating the proposed model.
1. Introduction
La fissuration due à la dessiccation est un phénomène très courant dans les sols,
particulièrement dans les sols argileux. Sous l’effet de la variation des conditions
climatiques, l’eau dans le sol peut s’évaporer. Cette diminution de la teneur en eau est
accompagnée par une augmentation de la succion et de la contrainte effective qui cause
le retrait du sol. Si ce retrait est restreint (par les conditions aux limites, la concentration
de la contrainte ou l’hétérogénéité dans la structure du sol…), il génèrera une contrainte
en traction. Dès que cette contrainte atteint la résistance à la traction du sol, le réseau
des fissures pourra être formé. A cause du couplage hydromécanique dans le processus
de formation et de propagation des fissures hydriques, plusieurs propriétés du sol sont
influencées par ce processus. Du côté hydraulique, la présence du réseau des fissures
change la perméabilité du sol, augmente l’infiltration des fluides et influence la courbe de
rétention d’eau. Concernant les paramètres mécaniques, les fissures changent la
compressibilité et la résistance du sol. C’est une des raisons importantes d’instabilités des
ouvrages en sol comme des barrages ou des remblais.
La formation et la propagation des fissures par la dessiccation sont étudiées par de
nombreux travaux de recherches. La méthode expérimentale (Peron et al. 2009; Lau
1987; Tang et al. 2011) a pour objectifs principaux d’étudier la formation et la propagation
du réseau des fissures sous les conditions de température et d’humidité relative contrôlés
et d’observer l’influence des paramètres comme le type du sol, l’épaisseur de l’échantillon
et les conditions aux limites sur la morphologie du réseau des fissures créé. Dans les
calculs numériques, la propagation est expliquée généralement par la Mécanique
Élastique Linéaire des Fractures (H.Morris et al. 1991; Konrad et Ayad 1997). D’autres
simulations numériques visant à simuler l’apparition d’un réseau des fissures hydrique
1
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
sous dessiccation ont été effectuées par la méthode des éléments discrètes (Amarasiri et
al. 2010; Stirling 2014) ou des méthodes utilisant des éléments d’interfaces (Sánchez et
al. 2014; Asahina et al. 2014; Amarasiri et Kodikara 2013).
Le couplage hydromécanique dans l’initiation et la propagation des fissures pose
toujours de grandes difficultés de simulation numérique et il est de ce fait très simplifié
dans la plupart des études. Dans cet article, nous proposerons une approche pour
simuler le couplage hydromécanique du processus de dessiccation avec la formation des
fissures en utilisant le modèle d’élasticité-endommagement des fissures cohésives
(Pouya et Bemani 2015). La simulation numérique est réalisée en utilisant le code aux
éléments finis Porofis (Pouya 2015) qui est conçu pour les matériaux POreux FISsurés.
Le couplage hydromécanique est réalisé dans ce code par un processus itératif passant
du problème hydraulique à la mécanique et vice versa. L’objectif principal de ce travail est
de montrer la capacité du modèle proposé pour simuler le processus de dessiccation,
ainsi que l’initiation des fissures. Une simulation d’un échantillon de sol comprenant
quatre joints cohésifs a pour objectif d’observer l’évolution des paramètres du sol comme
le degré de saturation et le tassement ainsi que la formation des fissures lors du séchage.
2. Equations constitutives
Dans cette partie, nous allons rappeler les équations principales du problème hydraulique
et mécanique résolues dans le modèle. Pour plus de détails sur les modèles constitutifs,
nous renvoyons aux travaux de Pouya et al. (2015) et Pouya et Bemani (2015).
p
div(k p) CM r (1)
t
1 .dS / dp v
Avec CM S ; r Sb , p la succion (MPa), k k m / où k m est la
N S t
perméabilité intrinsèque de la matrice (m2) ; la viscosité dynamique du fluide (Pa.s) ; b
le coefficient de Biot et N le module de Biot. Ces paramètres sont reliés au module de
compressibilité du matériau K, le module de compressibilité des grains Ks et la porosité 0
par la relation : b 1 K / K s 1/ N (b 0 ) / K s
2.1.2. Ecoulement dans la fissure
Dans le modèle, la conductivité transversale de la fissure est supposée infinie, ce qui
implique que la pression est identique sur les deux côtés de la fissure et peut être
représentée par une seule valeur de p variant le long de la fissure. L’écoulement dans la
fissure est régi par la loi cubique : la conductivité hydraulique est une fonction de
l’épaisseur e de la fissure et de la viscosité du fluide par la loi de Poiseuille :
2
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s (cs p) v .n r f (2)
e
Avec r f dont s représente l’abscisse curviligne le long de la fissure, n la vecteur
t
unitaire normale et v v v la discontinuité de vitesse entre les deux lèvres de la
fissure au point considéré qui est calculée automatiquement dans le code.
Dans ce travail, le sol est supposé d’avoir un comportement élastique linéaire représenté
par la relation suivante, avec C le tenseur d’élasticité.
C : b(Sp) (3)
dp
d bd v (4)
N
Le couplage hydromécanique dans le code Porofis est effectué par un processus itératif
passant du problème hydraulique au problème mécanique et vice versa. Le schéma
général du calcul et du couplage hydromécanique est représenté sur la Figure 1 :
3
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3. Simulation numérique
Dans ce travail, le test de dessiccation reporté par Sanchez et al. (2013) est utilisé
comme une donnée de base pour évaluer le modèle proposé. Dans ce test, une couche
circulaire d’un limon (30% sable, 57% limon, 13% argile) de 100 mm de diamètre et de 13
mm de l’épaisseur préparée à l’état très molle a été laissée sous la condition contrôlée
avec 19,5° (0,30 ) de température et 37% (4%) d’humidité relative. En utilisant la
technique de scan laser 2D, toutes les caractéristiques du sol lors du séchage sont
observées (le changement du volume, les tassements, la variation du degré de
saturation…). Particulièrement, le développement du réseau des fissures lors du séchage
(ouverture, profondeur) a été observé. L’évolution de la morphologie de l’échantillon au
cours du temps a permis de distinguer deux phases lors de la dessiccation : dans le
premier temps, le sol se tasse sans fissuration et après quelques temps pendant le
séchage, la phase de fissuration commence, les fissures sont initiées et ensuite elles
commencent à se propager. Les résultats principaux de ce test comme le tassement, le
degré de saturation, ainsi que le développement du réseau des fissures seront utilisés
comme la base d’évaluation du modèle proposé.
4
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Figure 2: (a) Courbe de rétention d’eau et (b) Evolution d’ouverture des fissures 1 et 3 au
cours de l’évaporation
3.4. Résultats
5
462
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6
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4. Conclusions
Cet article a présenté une approche pour la simulation numérique de la fissuration lors
de la dessiccation prenant en compte un faible couplage hydromécanique avec des
calculs de l’écoulement et de la déformation dans la matrice et dans les fissures. La
simulation numérique a été effectuée en utilisant le code aux éléments finis Porofis et en
utilisant la loi de fissure cohésive (Pouya et Bemani 2015) pour représenter la
propagation des fissures. La simulation numérique a permis de distinguer deux phases
lors de l’évaporation : le tassement sans fissuration et l’initiation et ensuite la propagation
des fissures. La simulation numérique a permis également d’observer l’évolution de la
succion, du degré de saturation et du tassement ainsi que du champ de contrainte et de
déformation au cours de l’évaporation. La comparaison entre les résultats de la simulation
numérique et des données expérimentales a permis de valider le modèle proposé.
Malgré certains points faibles restant encore à améliorer, la simulation numérique a
montré que la loi de fissure cohésive intégrée dans le code Porofis permet de modéliser
la fissuration des sols argileux sous l’effet de séchage. L’étude de l’espacement entre les
fissures et de leur profondeur est envisagée dans la suite de ce travail afin de mieux
évaluer l’effet de cette fissuration sur la perméabilité des sols.
Référence
7
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Konrad, J.-M. et Ayad, R., 1997. An idealized framework for the analysis of cohesive soils
undergoing desiccation. Canadian Geotechnical Journal, 34, pp.477–488.
Pouya, A., 2015. A finite element method for medeling coupled flow and deformation in
porous fractured media. International Journal for Numerical and Analytical Methods in
Geomechanics, 32.
Pouya, A. et al., 2015. Modélisation numérique de la fissuration hydrique d’un sol non
saturé. In SEC2015. pp. 1–10.
Pouya, A. et Bemani, P., 2015. A damage-plasticity model for cohesive fractures.
International Journal of Rock Mechanics and Mining Sciences, 73, pp.194–202.
Sanchez, M. et al., 2013. Exploring desiccation cracks in soils using a 2D profile laser
device. Acta Geotechnica, 8(6), pp.583–596.
Sánchez, M., Manzoli, O.L. et Guimarães, L.J.N., 2014. Modeling 3-D desiccation soil
crack networks using a mesh fragmentation technique. Computers and Geotechnics,
62, pp.27–39.
Stirling, R.A., 2014. Multiphase Modelling of Desiccation Cracking in Compacted Soil.
Tang, C.-S. et al., 2011. Experimental characterization of shrinkage and desiccation
cracking in thin clay layer. Applied Clay Science, 52, pp.69–77.
Wilson, G.W., 1990. Soil Evaporative Fluxes for Geotechnical Engineering Problems.
8
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
ABSTRACT – This paper aims to build a link between a earthwork laboratory test, and
suction in order to improve earthworks behavior knowledge in the short and long terms. A
modelisation is presented and compared with experimental data. Only the wet side of
Proctor test is analysed.
1. Introduction
Cet article s’inscrit dans le cadre du projet ANR Terredurable, commencé en 2012 et
qui prendra fin en décembre 2016. Terredurable a pour objectif d’améliorer la conception
des ouvrages en terre (compactage et stabilité) en combinant recherche expérimentale et
théorique avec le retour d’expérience des praticiens. Ce projet a pour ambition de mieux
comprendre la mécanique des sols non saturés et notamment celle des sols proches de
la saturation. Ces derniers ont un comportement bien spécifique avec la présence de
bulles d’air occluses. Cet état hydrique correspond par ailleurs à la majorité des ouvrages
en terre anthropiques en sols fins (déblais, remblais, barrages en terre, digues,…).
Cette communication permet d’illustrer le lien entre un essai de terrassement classique
l’IPI et la mécanique des sols quasi-saturés où l’air est occlus. Le sol étudié est un sol
marneux de type A4 selon le Guide des terrassements routiers (GTR). Les paramètres
géotechniques de ce dernier sont résumés dans le tableau 1.
1
466
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Huit éprouvettes Proctor compactées à différentes teneurs en eau ont été soumises à des
essais IPI (Indice de Portance Immédiat). Chaque éprouvette a également fait l’objet de
mesures de succion au papier filtre. Les courbes des forces de réaction du sol en fonction
de l’enfoncement du piston sont reportées sur la figure 1. Les relations succion / teneur
en eau et l’évolution de la densité sèche et de l’IPI en fonction de la teneur en eau de
compactage sont reportées sur la figure 2.
Le sol testé est une marne de classe A4 selon le GTR (Guide des Terrassement Routiers)
avec un indice de plasticité de 49% et une limite de liquidité de 80%
Côté sec
OPN
Côté
humide
2
467
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
l’optimum. Cette inflexion délimite deux comportements distincts : d’une part, les courbes
compactées du côté sec de l’OPN et, d’autre part les courbes compactées du côté
humide de l’autre. Ce résultat a déjà été observé par de nombreux auteurs (Cui 1993,
Fleureau et al 2002, Leong et Rahardjo 2002). La synthèse bibliographique effectuée par
Boutonnier (2007) montre que l’optimum Proctor correspond en général à la limite entre le
domaine où l’air est occlus (côté humide) et le domaine où l’air est libre (côté sec). Ceci a
été confirmé par des essais de perméabilité à l’air sur ce matériau (non présentés dans
cette communication).
1 - Sr h.S r
cf =
1 1
. S re S rair cw pour uw < 0 (1) cf =
u w rbm Pa u wg
cw pour uw > 0 (2)
Sr sair
Cet état de saturation est typiquement ce que l’on retrouve dans les ouvrages en terre
anthropiques tels que les ouvrages routiers, autoroutiers, ou encore les digues ou
barrages en terre.
Figure 4 et 5. Division d’un sol en 4 domaines de saturation sur une courbe de rétention
et une courbe Proctor (Boutonnier 2007).
3
468
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Tant que la tension capillaire se reporte sur le squelette (u w < 0, domaine D2), le modèle
est caractérisé par le degré de saturation à l’entrée d’air Srair, la succion à l’entrée d’air sair
et le degré de saturation pour lequel la pression interstitielle est nulle S re. Dans le
domaine D3 où les pressions d’eau uw deviennent positives, il faut ajouter la constante
d’Henry h et le rayon moyen des bulles d’air rbm emprisonnées dans le fluide (en général,
ce rayon correspond à celui des plus gros pores, Boutonnier 2007). Ces paramètres se
retrouvent dans les équations (3) et (4) qui permettent de décrire l’évolution du degré de
saturation, dont dépend le coefficient de compressibilité du fluide interstitiel.
(3) (4)
D’après la synthèse de Boutonnier (2007), la succion d’entrée d’air peut être trouvée à
partir de la courbe Proctor (Figure 2). C’est la succion au niveau de l’optimum (200 kPa).
Le degré de saturation équivalent à l’entrée d’air est déterminé par l’équation (3) (en
prenant un γs mesuré de 27,5 kN/m3, il est égal à 0,88). Le degré de saturation Sre
correspondant à une pression interstitielle nulle est déterminé à partir de l’équation (4).
Cette valeur varie pour chaque éprouvette compactée à une teneur en eau différente.
En plus des essais IPI, des essais mécaniques (essais oedométriques et triaxiaux) ont été
réalisés sur échantillons intacts prélevés dans le moule Proctor afin de pouvoir compléter
les paramètres du modèle. Un modèle élasto-plastique de type Cam Clay modifié a été
utilisé dans la modélisation numérique. La démarche permettant de déterminer chacun de
ses paramètres est décrite ci-dessous.
Les paramètres λ et κ sont déterminés à partir de l’essai oedométrique réalisé. Il est
possible de retracer la courbe de consolidation vierge et ainsi retrouver le paramètre N0
(Equation (5)) qui est l’indice des vides pour une contrainte effective moyenne de 1kPa.
(5)
La pente M est déterminée à partir d’un essai triaxial Consolidé Drainé. La contrainte
effective de préconsolidation p’c est calculée à partir de la courbe de consolidation vierge
4
469
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
(Figure 9). La contrainte de préconsolidation isotrope p’c étant l’intersection entre la pente
λ et la pente κ (Equation (8)), il suffit de connaître l’état de contrainte effective et de
densité du sol en un point quelconque pour retrouver cette valeur. C’est ce qui est fait en
considérant l’état du sol à la fin d’un essai Proctor en nous appuyant sur les mesures de
succion et de densité sèche. Les paramètres déduits des essais de laboratoire sont
résumés dans le tableau 3.
(6) (7)
(8)
e
N0 1
Dry side of
Proctor curve
λ
Ln p’
p’ref1kpa p’ini p’ref
5
470
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
humide de la courbe Proctor, une augmentation de la teneur en eau se traduit par une
diminution de la succion (et donc une diminution de p’) et une augmentation de l’indice
des vides et donc par une diminution de la contrainte de préconsolidation.
Un modèle axisymétrique a été utilisé, reproduisant les dimensions d’un moule CBR,
c’est-à-dire 7,5 cm de rayon et 12 cm de hauteur. Des conditions de non déplacement ont
été fixées aux extrémités du modèle (non déplacement vertical en base et non
déplacement horizontal sur les frontières latérales). Le frottement latéral n’est pas pris en
compte en raison d’une lubrification des parois du moules Proctor avant compactage.
L’action du piston est simulée par un déplacement fixé au sommet du modèle sur 1/3 de
la surface. La vitesse d’enfoncement du piston a été prise inférieure à la réalité pour que
cette dernière n’ait pas d’effet sur la résolution numérique (condition quasi-statique). Le
calcul a été modélisé en grandes déformations, avec en plus un remaillage automatique
en cours de calcul, afin de permettre un enfoncement plus grand du piston à l’intérieur du
moule.
Une modélisation numérique a été menée pour chaque point de teneur en eau du côté
humide de l’optimum Proctor. Les résultats de la simulation, superposés aux mesures
expérimentales sont reportés sur la figure 10.
6
471
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Figure 11. Comparaison entre un fluide incompressible (eau pure – triangles bleus) et un
fluide compressible (contenant de l’air occlus – carrés rouges) sur un exemple d’essai IPI
(w = 27,5%).
Une étude paramétrique de ces paramètres montre une influence plus importante de
l’indice des vides que de la succion initiale qui s’explique par une variation de la contrainte
de préconsolidation (Figures 12 et 13)
600
500
400
Strength [N]
Strength [N]
400
300
300
200
w=31,5 suction = 42 kPa 200 w=31,5 % gd = 14 KN/m3
100 w=31,5 suction = 42 x1,5 kPa w=31,5 % gd = 14 - 0,03 KN/m3
100
w=31,5 suction = 42 / 1,5 kPa w=31,5 % gd = 14 + 0,03 KN/m3
0 0
3 3 3 3 3 3 3 3 3 3
0 110 210 310 410 510 0 110 210 310 410 510
Figure 12 et 13 – Etude de l’effet de l’indice des vides (ou poids volumique sec) et
succion initiales sur la force de réaction du sol.
7
472
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
6. Conclusion
Cette démarche reste à étendre au côté sec de l’optimum Proctor, où l’approche est plus
complexe car le coefficient [références Bishop + Khalili] doit être pris en compte dans le
domaine où la phase air est continue.
7. Remerciements
Le projet Terredurable est soutenu par l’ANR programme Bâtiments et Villes Durables,
convention ANR 2011 VILD 004 01.
8. Références bibliograhiques
8
473
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Abstract: The objective of this work is to study the evolution of hydraulic and mechanical
behavior of sand subjected to high stress, from high pressure oedometer tests on different
types of sands. These tests are followed by size analysis before and after loading,
permeability measurements at different load levels, micro scans tomographic X-ray were
performed also under different loading levels (0; 2.5; 5; 10 MPa) on a carbonated sand
clipped at 1.6 mm, the evolution of porosity and the specific surface area can be estimated
from the image analysis techniques.
Keywords: oedometric load, Breakage, permeability, sand, micro tomography x-ray,
Creep.
1-Introduction
L’étude de la rupture des matériaux granulaires est fondamentale pour développer
et appliquer les méthodes de conception dans divers domaines tels que : génie civil où le
phénomène d’endommagement des grains peut se produire sous les pieux des grands
ouvrages et dans les bases des barrages ; l’ingénierie des réservoirs où ce phénomène
se produit dans les réservoirs pétroliers lors de l’injection de l’eau de production a forte
1
474
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Fig. 01-(a)Une nouvelle surface de fracture créée soudainement (b) la particule remplace
par des fragments (c) réorganisation des fragments. (Einav et Nguyen(2009)).
Lade et al., (2010) ont effectué des essais triaxiaux sur un sable afin d’étudier l’influence
de fluage sur un matériau granulaire Lors des essais à charge contrôlée, Lade et al.
(2010) ont mesuré une déformation qui augmente avec le temps. D’après les auteurs, cet
effet serait dû à l’écrasement des grains différés dans le temps, qui produit un
effondrement par réorganisation des fragments cassés.
Dans le cadre de ce travail nous avons explorés l’évolution de les caractéristiques
hydromécaniques des différents sols testés en cours d’écrasement, avec des outils
expérimentaux, et aussi avec l’analyses d’image et nous avons prend en considération
l’effet du fluage sur l’évolution de la granulométrie sur un sable HN 0.4 /0.8, et aussi nous
avons effectué des scans micro tomographique rayon x sur un sable carbonaté soumis à
2
475
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
2-Programme expérimentale
2.1-Matériaux
Les quatre sables utilisés dans cette étude présentant des caractéristiques distinctes ont
été choisis pour cette étude afin d’évaluer l’influence de la taille moyenne des grains sur
les mécanismes de la rupture des grains. Les propriétés des sables sont présentées dans
le tableau 1 et les courbes granulométriques sont présentés sur la Figure 2.
Le sable de Fontainebleau NE34 et les sables d’Hostun HN34 et HN 0.4/0.8 sont des
sables de référence utilisés couramment dans les essais en laboratoire. Le sable
carbonaté, dérivé principalement à partir de matériaux de carbonate, il est très fragile en
compression par rapport au sable siliceux, La confrontation des résultats obtenus sur ces
quatre sables permettra d’étudier :
− L’effet de la nature minéralogique (sable carbonaté vs Sable Hustun HN 34) ;
− L’effet de l’angularité des grains (HN34 vs NE34) ;
− L’effet de la taille moyenne des grains (HN 0.4/0.8 vs NE34).
-L’effet du temps (des essais de fluage ont effectué sur le sable HN 0.4/0.8 et le sables
carbonaté).
476
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2.2-Dispositifs expérimentaux
Les essais œdométriques sont réalisés sur un bâti œdométrique à haute pression
(Figure3). La déformation axiale est mesurée par un capteur de déplacement électronique
installé en haut du bâti et relié avec un système d’acquisition. Les essais sont réalisés sur
une cellule de 50 mm de diamètre et de 42 mm de hauteur (fig.03-04).
Ces essais sont suivis par des mesures de perméabilité, en utilisant un tube de Mariotte,
qui permet d’avoir une charge constant. La figure 4 présente le dispositif utilisé. Des scans
à la micro-tomographie aux rayons X ont été réalisés au tomographe de laboratoire Navier
sous une résolution de 34 micromètres, en utilisant une cellule œdométrique en
plexiglass. C’est une technique non destructive qui permet la reconstruction d'images en
coupe d'un objet à trois dimensions, l'acquisition d'images 3D par micro-tomographe à
rayons X, un échantillon est placé sur un plateau rotatif entre la source de rayons X et le
détecteur (voir Fig.05). L'échantillon est mis en rotation pas à pas, en prenant une image
de projection à chaque position angulaire. En raison de l'absorption par le matériau.
477
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3-Résultats expérimentaux
3.1- Réponse mécanique
Des échantillons à l’état sec ont été préparés à un indice de densité 0.9 dans une cellule
œdométrique de 42 mm de hauteur et 50 mm de diamètre. Des essais de compression
œdométrique à charge contrôlée ont été effectués en appliquant des différents paliers de
contrainte verticale (0.5 au 30 MPa). Selon Biarez et Hicher (1994), Novello et Johnston
(1989), le changement de la pente de cette courbe peut être attribué au phénomène
d’écrasement des grains. Ainsi, le seuil d’écrasement est évalué en utilisant la méthode
d’évaluation de la contrainte de pré-consolidation dans la mécanique des sols classique.
478
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Fig.08 Courbe granulométrique (sable HN 0,4/0,8) Fig .09 Courbe granulométrique (sable carbonaté
écrêté à 1,6mm)
Fig .10 Courbe granulométrique (sable d’Hostun HN34) Fig .11 Courbe granulométrique (NE34)
L’évolution des courbes granulaires due aux fines créer pendant l’encrassement ce qu’est
très remarquable c’est l’augmentation important des petits grains.
3.3- Effet du fluage sur l’endommagement des grains :
Un essai œdométrique a été réalisé. La charge a été maintenue pendant 24 heures à 10
MPa. Un essai a été réalisé en utilisant des échantillons secs suivie par analyse
granulométrie
479
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Les déformations ne se stabilisent pas même après 24 heures de chargement (voir Fig.12)
donc le temps d’application du chargement est un facteur relativement important dans le
mécanisme rupture des grains. Ce résultat nous montre aussi que l’évolution de la rupture
des grains(Fig.13) ne dépend pas aux niveaux de chargements appliqué, cette évolution
serait dû à la propagation des fissures et la redistribution du squelette granulaire qui
mettre en enjeux les grains les plus faibles ou les grains qui contient des fissures ou bien
des défauts donc le mécanisme de rupture évoluera au cours du temps, Lade et
Karimpour (2010) ont trouvé que les ruptures des grains décalées dans le temps soient
dus à la fatigue du matériau et l’augmentation des déformations due à un effondrement
par redistribution des fragments cassés.
3.4 -Evolution de la perméabilité : On constate une diminution de la perméabilité pour les
quatre types de sable voir Fig.14. Cette diminution est due à la production des fragments
et des fines qui peuvent colmater le milieu et est due aussi à cause de la réorganisation
du squelette granulaire, mais cette diminution est différente dans chaque type de sable et
Le sable qui a la nature minéralogie la plus faible a la plus forte diminution de perméabilité
(sable carbonaté)
480
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4- Analyse d’images
481
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Fig.16 la porosité méthode VER 0MPa Fig.17 le surface spécifique méthode VER 0MPa
L’évaluation de la REV est estimé dans les figures 16 et 17 , dans le calcules des
porosités par la méthode VER égale à 9.82 mm et dans le calcul de surface spécifique est
égale à 13.8 mm donc un peu plus par rapport aux résultats qu’ont trouvé dans la
porosité.
B= (1)
482
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5-conclusion
Dans cet article, une étude expérimentale a été réalisée pour explorer l’effet de la rupture
des grains sur la microstructure et la perméabilité des sables étudiées. Des essais
œdométriques à haute pression suivie par l’analyse granulométrie et mesures de
permiablité, et une compagnie de scan tomographique ont été réalisés. Les résultats
expérimentaux montrent que :La minéralogie, la tailles des grains et le temps
d’applications du contrainte ont un effet significatif sur le phénomène de la rupture, Le
sable le plus écrasable a la plus forte diminution de perméabilité, La technique d’imagerie
est efficace pour estimer la porosité et le surface spécifique du matériau granulaire.
L’évolution de la charge appliquée va engendrer une augmentation de la surface
spécifique et une diminution de la porosité. Parmi la difficulté fréquenté au sien de cette
études c’est la détection des fissures sur les grains après le traitement d’image, le
développement d’un script en MATLAB est donc nécessaire pour qu’on puisse estimés le
taux des fragments cassés pendant la rupture.
Remerciement
Les auteurs remercient Sadok Feia et Abdelali Dadda pour le soutien apporté au travail de
thèse du premier auteur et pour les discussions enrichissantes qu’ils ont eues avec eux.
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11
484
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
ABSTRACT – The objectives of this research are to study the creep behavior of kaolin
K13 and Shanghai clay. Based on oedometer creep tests, the secondary compression
coefficient Cαe was measured and the influence of the stress level, the compression index,
the void ratio and the time are discussed. These results will be used to develop a
nonlinear 1D creep model of soft clays.
1. Introduction
Les sols argileux sont des matériaux complexes contenant une quantité significative de
particules fines ayant une grande influence sur les propriétés physiques, mécaniques et
physico-chimiques. Le fluage est un des comportements qui caractérise ce type de
matériau, il est généralement mis en évidence dans des essais de consolidation à
l’oedomètre parfois au triaxial en consolidation isotrope. Une des difficultés rencontrée se
situe dans la caractérisation du phénomène de fluage sur des chemins triaxiaux plus
complexes.
L’expression du fluage en 1D est la plus simple à poser du point de vue de la
modélisation, et à observer du point de vue de l’identification expérimentale. A chaque
niveau de contrainte, la déformation obtenue est principalement composée d’une
consolidation primaire, avec la dissipation des surpressions interstitielles, et d’une
consolidation secondaire attribuée généralement au fluage. Buisman (1936) souligne que
la relation entre la déformation et le logarithme du temps est essentiellement linéaire
dans l'étape de consolidation secondaire, il propose le concept de la consolidation
secondaire liée au coefficient Cαe. Bjerrum (1972) considére que Cαe dépend de la
pression de préconsolidation. Mesri et al. (1977) montrent que Cαe est en fait indépendant
du rapport de contrainte, et dépend uniquement de la contrainte finale. Les auteurs ont
alors suggéré de représenter les résultats en terme de Cαe-Cc, ce qui permet de mettre en
évidence la relation (contrainte-compressibilité) en fonction du temps. Pour différents
types de sols, le rapport Cαe/Cc est généralement compris entre 0,025 à 0,1. Yin (2010)
montre que pour un sol naturel, il est nécessaire d’analyser le fluage à l’état intact et à
l’état remanié. L’auteur montre que pour l'argile molle intacte, l’expression de Cαe devrait
prendre en compte différents paramètres dont le degré de surconsolidation, la densité (ou
l'indice des vides), et la structure.
1
485
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Certains modèles constitutifs de fluage ont été développés sur la base de l’expression
de Cαe dans l'essai de compression 1D. Bjerrum et al. (1972) ont proposé une relation
logarithmique qui relie l'indice des vides au temps par l'intermédiaire du coefficient Cae.
Les résultats des essais de fluage en long terme ont démontré que la relation de la
déformation de fluage (ou l'indice des vides) en fonction du log du temps n’est pas
linéaire. Ce qui a conduit Yin et Graham (1989) à proposer un modèle 1D visco-élasto
plastique sous la forme d’une fonction puissance avec une contrainte limite de fluage.
Dans cette étude nous nous proposons d’analyser le comportement au fluage sur
chemins oedométriques à différents niveaux de chargement. Deux types de matériaux
sont utilisés dans le cadre de cette étude, le kaolin K13, qui est une argile de laboratoire,
et l’argile de Shanghai qui est une argile naturelle. Tous les essais ont été réalisés sur
des échantillons remaniés reconstitués, afin d'éliminer l’effet de structure du sol sur
l'évolution du paramètre Cαe.
Le kaolin K13 est une argile de laboratoire commercialisée par la société Sibelco
France. Le matériau est composé principalement de kaolinite, de traces d’illite et de
quartz. Le poids spécifique est , la limite de liquidité est
et la limite de plasticité . La photo au MEB présentée en figure 1
montre des particules de kaolinite en grande proportion.
Les échantillons ont été fabriqués à partir d’une boue d’argile préparée à une teneur
en eau de w=1,5 wL. La boue est ensuite laissée au repos pendant 24 heures, ce qui
permet une meilleure homogénéité de la teneur en eau. Les essais oedométriques ont
2
486
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(1)
3
487
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4. Consolidation secondaire
(2)
Les courbes, présentées sur la figure 5, exhibent la forme typique des courbes de
consolidation dans des sols. L'analyse de la consolidation secondaire peut alors se faire
comme décrit en figure 4. Les pentes à prendre en compte sont indiquées sur les courbes
de la figure 5 par des flèches dont l’extrémité correspond à t100.
4
488
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avec le temps. Dans le cas de l'argile de Shanghai, on peut observer que Cαe décroit
d’une manière plus marquée à v = 400 kPa comparé à v = 800 kPa.
La figure 8 présente l’évolution du paramètre C ae (ce qui équivaut aux pentes des
lignes d'ajustement sur la figure 5) dans le domaine des faibles contraintes, puis les
courbes changent de tendance pour décroitre dans le domaine des fortes contraintes
(après σ’vL). Ces tendances dans l'évolution de C ae semblent corroborer les résultats de
Zhu (2014) sur la même argile de Shanghai.
5
489
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Taux de charge
6
490
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(3)
Dans le modèle 1D de Yin (2012), Cαef est le coefficient de fluage, et ef l'indice des
vides pris égal à l’indice des vides initial e0. Cαef prend la valeur initiale de Cαe0 (Fig.10),
m est une constante matérielle, qui correspond à la pente de la droite (partie linéaire
obtenue en fortes contraintes) mise en évidence dans le plan (log Cαe-log e) de la figure
10.
7
491
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5. Conclusions
6. Références bibliographiques
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8
492
Géosynthétiques
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
ABSTRACT – This paper presents the extension project of the old landfill in Champigny in
France and the design method used to estimate the tensile strength of the geosynthetic
reinforcement required for this project. The design is based on the RAFAEL method,
which is a reference method for the design of geosynthetics used to prevent against the
soil subsidence.
1. Introduction
1
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
2. Présentation du projet
Le projet consiste à agrandir une ISDND par la superposition d’une nouvelle aire de
stockage des déchets sur une ancienne zone, la surface concernée représente environ
12 000 mètres carrés. Cette superposition de nouveaux déchets sur 22 mètres
d’épaisseur entraîne un tassement de la zone support, ce qui risque d’endommager le
complexe d’étanchéité (géomembrane et niveau drainant). Pour éviter cela, il a été décidé
d’installer un géotextile de renforcement afin d’assurer un “effet membrane” et de le
dimensionner pour limiter sa déformation à 3 %.
Nouveaux déchets
Digue
2
495
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
2.3.1. Etanchéité
2.3.2. Renforcement
Le géotextile utilisé dans ce cas sera à base de polymère résistant dans le temps aux
contraintes mécaniques et aux conditions chimiques d’une ISDND.
Le géotextile est posé en fond de forme du casier C et s’arrête en pied de digue
périphérique. Le complexe d’étanchéité, quant à lui, remonte sur les flancs pour être
ancré en haut de la digue périphérique à la fin des travaux (Figures 1 et 3).
3
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Figure 3. Pose du Geoter FPET et mise en place des déchets (Sources : Egis et Texinov)
4
497
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vD 1
Rt ;d 1
2 6 max
5
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RFfluage :
Le facteur de réduction lié au fluage permet de considérer l'influence du fluage sur la
résistance en traction des renforcements géosynthétiques et de limiter les déformations
pendant la durée de vie de l’ouvrage. Pour le calcul à l’ELU, on utilise le coefficient de
fluage correspondant à la rupture physique du produit alors que pour un calcul à l’ELS, on
utilise le coefficient de fluage correspondant à un allongement de fluage maximal, entre la
fin de construction et la durée d’utilisation. Dans ce deuxième cas, on se reporte aux
courbes isochrones. Les deux critères sont généralement vérifiés pour ce type de projet
même si le cas le plus dimensionnant est souvent le calcul à l’ELS où l’utilisation des
courbes isochrones est indispensable.
RFendommagement
Ce facteur de réduction correspond à l'endommagement des géosynthétiques de
renforcement lors de leur installation et le compactage des remblais. Il dépend de
plusieurs paramètres liés à la fois au type de géosynthétique (type de polymère,
fabrication, masse surfacique…) et aux conditions de l’ouvrage (matériau de remblai,
conditions de mise en œuvre, épaisseur de la couche compactée…).
RFchimique
Le facteur de réduction lié au vieillissement (hydrolyse, oxydation) des géosynthétiques
de renforcement dépend également du type de produit (polymer PET, PVA, PP, PE,
Aramide…) et des conditions de l'environnement du produit. Dans le cas des décharges,
le risque de contact direct ou indirect avec les déchets exclut d’office l’utilisation de
certains polymères.
m ;t :
Facteur partiel pour la résistance du géosynthétique de renforcement vis-à-vis d’une
rupture par traction. Selon la NF G 38064, la valeur à affecter à ce facteur partiel à l’ELU
est de 1,25.
Tm ax m f
LL =
( H Q ) * (C i1 tan) + ( H Q ) * (C i 2 * tan)
6
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
3. Choix du Géosynthétique
Le choix du géosynthétique est fait sur plusieurs critères. Les deux critères
principaux sont la résistance caractéristique du produit et la nature du polymère. Le
produit choisi pour cet ouvrage est le Geoter FPVA 400 qui présente une résistance
caractéristique en traction Rt ;k de 400 kN/m. Celle-ci est supérieure à la résistance de
traction ultime Rt calculée en intégrant le comportement du géosynthétique dans le temps
pour la durée de service. Le produit choisi est à base de polymère polyvinyle alcool (PVA)
qui présente une bonne résistance chimique à long terme même au contact direct ou
indirect de déchets.
4. Conclusions
7
500
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
méthodes équivalentes) est à ce jour la méthode la plus adaptée pour les projets de
rehausse de décharge mais ne permet pas un dimensionnement optimisé. En effet, cette
méthode est développée pour le cas d’effondrement d’un sol granulaire au-dessus d’une
cavité. Les mécanismes de comportement des matériaux de déchets sont différents de
ceux des matériaux granulaires. Un suivi par une instrumentation adaptée (fibre optique
intégrée dans le géosynthétique de renforcement, capteurs de tassement, inclinomètre,
capteur de pressions) permettrait de développer et d’adapter cette méthode pour les
projets de rehausse d’ISDND.
Remerciements
Nous tenons à remercier le maitre d’ouvrage Coved et à l’entreprise Guintoli qui nous
ont fourni les informations nécessaires et qui ont contribué directement ou indirectement à
la réalisation de cet article.
5. Références bibliographiques
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Géotechnique, 99 : 23-34.
8
501
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – L’objet de cet article est de présenter les résultats d’un premier programme
d’essais portant sur les interactions physico chimiques bentonite / ciment. Ces résultats
révèlent l’influence de la concentration, valence et nature du cation présent en solution
vis-à-vis du gonflement libre des bentonites et de l’échange cationique. Le pH à forte
alcalinité est lui aussi un facteur d’influence.
ABSTRACT – The aim of this paper is to present the results of a first test program based
on the physico chemical interactions bentonite / cement. These results reveal the
influence of the concentration, nature and valence of the cation present in solution on the
free swelling and cationic exchange bentonite. The high alkalinity pH is also an influencing
factor.
1. Introduction
Les zones urbaines se trouvent sans cesse en mutation et la reconquête de ces espaces
s’opère le plus souvent avec comme principal objectif d’optimiser la surface au sol. C’est
ainsi que de nombreux ouvrages disposent de constructions enterrées. Cette
configuration peut entraîner une interaction directe entre l'ouvrage et son milieu
environnant, notamment la nappe phréatique. Il est alors nécessaire de contrôler les
venues d'eau vers le bâtiment. Dans cette optique, une des techniques couramment
employées consiste à mettre en œuvre un géosynthétique bentonitique (GSB) pour
garantir l’étanchéité de l’ouvrage. L’avantage de ces géomatériaux est de présenter une
très faible perméabilité (< 10-11 m/s). L’un des arguments mis en avant pour l'utilisation de
ce type de géomatériaux est leur supposée stabilité dans le temps par analogie avec la
grande stabilité des matériaux argileux dans leur environnement naturel. De récents
travaux de recherche menés au droit d’ouvrages génie civil en béton dans le contexte du
stockage profond de déchets radioactifs ont soulevé des questions fondamentales sur ce
point. En effet, les solutions hyper-alcalines formées au contact du béton peuvent
entraîner des échanges ioniques intenses conduisant à une modification des matériaux
argileux (Dauzères, 2010 ; Gaucher et Blanc, 2006). Sur le plan minéralogique, il faut
noter une illitisation des argiles gonflantes liée à la diffusion de l’hydroxyde de potassium
(KOH), une précipitation de silicates de calcium hydratés (CSH) et une carbonatation liée
à l’enrichissement en calcium. Plus récemment, certains auteurs (Gates et Bouazza,
2010 ; Benson et al., 2010) ont souhaité identifié les modifications des bentonites
contenues dans des GSB en contact prolongé avec des solutions hyper alcalines. En
effet, cette question se pose également vis-à-vis du confinement de certains déchets
miniers ou de l’industrie. Les résultats semblent en accord avec ceux dont témoigne la
1
502
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Au total, ce sont huit bentonites qui ont été retenues (B1 à B8). Ces bentonites possèdent
des caractéristiques initiales distinctes (minéralogie, activation ou non, provenance
géographique, …,). Deux ciments ont été sélectionnés. Ils proviennent des deux
principales cimenteries situées en région Rhône – Alpes, avec l’une située à proximité de
Lyon pour le ciment Lafarge (La) et l’autre à proximité de Grenoble pour le ciment Vicat
(V). Ces ciments ont été choisis parmi ceux les plus courants pour confectionner les
bétons dans le cas des ouvrages enterrés et souterrains. Ils sont de type CEM I 52,5 N -
SR3 CE PM-CP2 NF. Les solutions de référence sont au nombre de deux avec de l’eau
déminéralisée (ED) et du chlorure de sodium (NaCl) de concentration égale à 10 -3 M. Les
solutions d’essais synthétiques sont au nombre de deux et sont du chlorure de calcium
(CaCl2) et de l’hydroxyde de potassium (KOH). Ces solutions synthétiques présentent des
concentrations égales à 10-1 M, 10-2 M et 10-3 M. Elles ont été obtenues à partir d’une
poudre appartenant chacune à la gamme de produits AnalaR NORMAPUR. Les solutions
cimentaires sont au nombre de deux et ont été élaborées à partir des ciments (La et V).
Le ratio liquide/solide (L/S) qui a été retenu pour ce programme est égal à 10.
Le programme d’essais présente le contenu et les cinq étapes suivantes : 1) sélection des
bentonites contenues dans les procédés d’étanchéité bentonitiques commercialisés
aujourd’hui sur le territoire national, 2) approvisionnement en plusieurs types de ciments
susceptibles d’être utilisés dans le cas des ouvrages enterrés ou souterrains, 3)
caractérisation initiale des bentonites avec détermination de leur indice de gonflement
libre (AFNOR, 2002), leur valeur au bleu (VBS), leur capacité d’échange cationique
(AFNOR, 1993), leur teneur en carbonate (AFNOR, 1996), 4) essais de gonflement libre
de la bentonite contenue dans les procédés d’étanchéité par géosynthétique bentonitique
à partir des solutions de références, des solutions synthétiques et des solutions
cimentaires, 5) caractérisation chimique finale des solutions surnageantes résultant des
essais de gonflement libre. Les cations analysés en fonction des bentonites (B), des
solutions initiales cimentaires (Si-La, Si-V) et des solutions surnageantes (S-CaCl2, S-
KOH, S-La et S-V) sont présentés dans le Tableau 1.
2
503
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
retenue dans le cadre du programme LIXAR (Guyonnet et al., 2003) comme solution de
référence. Les solutions synthétiques mono-ioniques (CaCl2 et KOH) ont comme principal
objectif de simuler des concentrations molaires croissantes possédant soit un cation
divalent (Ca2+) susceptible de favoriser les échanges cationiques soit un cation
+
monovalent relativement neutre (K ) du point de vue des échanges. Si le calcium en
solution peut se substituer facilement au cation interfoliaire sodique, en revanche, sa
capacité à engendrer le gonflement libre est moindre jusqu’à devenir quasi inhibant à
forte concentration. Le potassium peut conduire à des amplitudes de gonflement
+ +
comparables à celles obtenues avec le cation monovalent sodium (Na ) et lithium (Li )
tant que le déficit en charge du minéral argileux est localisé dans la couche octaédrique
(comme c’est le cas des montmorillonites qui sont un sous-groupe des smectites). D’autre
part, les solutions de chlorure de potassium sont connues depuis longtemps pour
stabiliser le gonflement des argiles bentonitiques voire même les inhiber (Azzouz, 1985).
Il est à noter que certains auteurs (Konan, 2006, Bouala et al., 2011) ont opté pour une
solution d’hydroxyde de calcium ou chaux éteinte Ca(OH)2 afin de simuler le milieu
cimentaire. En effet, ce milieu constitue une solution idéale puisqu’il se rapproche des
conditions d’équilibre d’une solution cimentaire riche en calcium et possédant un pH
alcalin à très alcalin. Mais puisque l’adsorption des ions Ca2+ et OH- se fait dans un
rapport proche de 2 dans le cas de la montmorillonite, ce résultat semble indiquer un lien
entre les adsorptions des ions calcium et hydroxyle. C’est pourquoi, ce programme
expérimental a fait le choix de déconnecter le signal entre l’adsorption des ions calcium et
hydroxyle en choisissant d’une part une solution de chlorure de calcium et d’autre part
une solution d’hydroxyde de potassium.
La détermination de l’indice de gonflement libre (IG) est utilisée à la fois pour
caractériser la bentonite initiale contenue dans les différents procédés d’étanchéité avec
les solutions de référence et celles soumises au contact avec les solutions synthétiques
et cimentaires. Il s’agit donc de l’essai principal de ce programme. Cet essai est retenu
comme un indicateur de performance pour caractériser les bentonites (Guyonnet et al.,
2008). En effet cet essai qui permet de renseigner la compatibilité du système électrolytes
en solution – bentonite, reste simple dans sa mise en œuvre, facile dans son exploitation,
rapide vis-à-vis de l’obtention du résultat et aisément reproductible d’un géomatériau à
l’autre voire d’une solution d’essai à l’autre. C’est pourquoi, certains auteurs (Shackelford,
2000, Jo, 2001, Shan, 2002, Ashmawy, 2002, Kolstad, 2004, Katsumi et al., 2008)
proposent d’établir une corrélation entre cet indice et la performance hydraulique des
GSB. Cette corrélation demeure problématique pour des valeurs inférieures à 20
cm3/2gsec.
3. Résultats
3
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
3
Le résultat des essais de gonflement libre (IG, 2g/cm sec) avec les solutions de
référence sont présentés dans les Tableaux 3 et 4. Chaque solution surnageante fait
l’objet après IG de la détermination du potentiel hydrogène (pH, -) et de la conductivité
électrique (CE, µS/cm).
Tableau 4. Indice de gonflement libre (IG) avec le chlorure de sodium (NaCl) 10-3 M
Essai B1 B2 B3 B4 B5 B6 B7 B8
3
IG (cm /2gsec) 25 27 27 25 27 25 26 27
pH (-) 9,35 9,7 10,05 9,96 9,9 9,89 9,55 10,12
CE (µS/cm) 240 232 274 383 423 416 253 369
-1
Tableau 7. Indice de gonflement libre avec KOH 10 M
Essai B1 B2 B3 B4 B5 B6 B7 B8
IG (cm3/2gsec) 17 16 20 20 15 32 12 19
pH (-) 12,38 12,41 12,33 12,36 12,41 12,37 12,38 12,41
CE (µS/cm) 17840 17750 18450 17800 18320 17940 18130 17670
Le résultat des essais IG avec les deux solutions est présenté dans les Tableaux 8 et 9.
4
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Les Tableaux 10 à 13 présentent les bilans ioniques avec les solutions surnageantes.
3.6 Commentaires
Toutes les bentonites possèdent des proportions très faibles en carbonate de calcium (<
à 5 %), une capacité d’échange cationique élevée (> 65 meq/100g). Ces différentes
valeurs sont classiques pour ce type de matériau (Tableau 2). Les solutions surnageantes
révèlent un pH faiblement basique (Tableaux 3 et 4). Ce constat s’explique dans le cas de
la solution de chlorure de sodium puisque son pH initial est déjà légèrement basique. En
revanche, l’eau déminéralisée possède un pH initial neutre. Cette évolution du pH vers la
basicité peut s’expliquer par la nature des surfaces argileuses qui sont en contact direct
avec les molécules d’eau. En effet, les plaquettes de l’argile bentonitique (cas des
smectites prépondérantes) comportent deux surfaces basales siliceuses et des surfaces
latérales. La surface basale siliceuse, par l’intermédiaire des doublets d’électrons
5
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
disponibles sur les atomes d’oxygène, se lie à la molécule d’eau par l’intermédiaire de
l’atome d’hydrogène. Le transfert d’électrons de la surface basale siliceuse vers la
molécule d’eau favorise la fixation de H+. La surface se comporte alors comme une base
faible de Brönsted. Comme prévue, la conductivité électrique des solutions synthétiques
(Tableau 5) est fonction de leur concentration molaire avec une forte valeur pour les deux
-1
solutions à 10 M. Le pH des solutions d’hydroxyde de potassium se révèle alcalin à
fortement alcalin.
La série d’essais avec les solutions CaCl2 (Tableau 6) met en évidence l’influence de la
concentration de la solution initiale sur le résultat de l’IG. En effet, l’indice de gonflement
en présence de la solution 10-1 M est égal ou proche de 10 cm3/2gsec (avec les solutions
-2 -3
10 M et 10 M cet indice passe respectivement à des valeurs comprises entre 22 et 26
3 3
cm /2gsec et entre 23 et 40 cm /2gsec). La série d’essais avec la solution KOH (Tableau
7) révèle les conditions initiales d’alcalinité puisque en présence de la solution
-1
hyperalcaline KOH 10 M, les bentonites présentent des capacités atténuées au
3
gonflement avec des indices de l’ordre de 15 à 20 cm /2gsec alors que la conductivité
électrique initiale de la solution révèle une forte concentration en électrolytes en tout cas
similaire à celle de CaCl2 10-1 M. Pour information et pour des conditions initiales de pH
basique à fortement basique (en présence de KOH 10-3 M et KOH 10-2 M) l’indice de
gonflement des différentes bentonites ne présente pas de valeurs inférieures à 20
cm3/2gsec.
Les solutions cimentaires possèdent un pH fortement basique et une conductivité
électrique moyenne, en tout cas, inférieure à celle obtenue avec les solutions CaCl 2 et
KOH 10-1 M. Les résultats issus des essais de gonflement libre (Tableaux 8 et 9) mettent
en évidence un comportement distinct des bentonites en contact avec les deux solutions
issues d’un ciment de même classe (CEM I) et dont le rapport L/S est équivalent. En effet,
la solution cimentaire CEM I La favorise un gonflement homogène et supérieur à 24
cm3/2gsec, alors que la solution cimentaire CEM I V fait apparaitre des gonflements
atténués et contrastés dont la majorité demeure de l’ordre de 20 cm 3/2gsec.
-1
Dans le cas de la solution CaCl2 10 M, la solution surnageante en contact avec les
bentonites B2, B3, B4 et B8 est moins concentrée en cation Ca 2+ que la solution initiale,
c’est l’inverse avec la solution CaCl2 10-2 M. Les solutions surnageantes en KOH sont
moins concentrées en cation K+ que les solutions initiales (Tableau 10). Ce résultat est en
conformité avec les expérimentations et simulations des auteurs. A savoir, la formation
d’un panache alcalin à partir duquel peut se générer, entre autres, l’illitisation des
smectites par la diffusion du potassium.
Initialement et pour un même rapport L/S, les solutions cimentaires possèdent des
concentrations différentes en alcalins (Na+ et K+) et calcium (Tableau 11). En effet, les
grains anhydres du ciment se dissolvent pour former des silicates de calcium hydratés
(CSH) et de la portlandite (Ca(OH)2), en équilibre avec une solution de pH très basique.
Le milieu cimentaire est donc basique et riche en cations dont le plus important est le
calcium. La solution CEM I V est deux fois plus concentrée en cations K+ et Ca2+ (mol/L)
que la solution CEM I La (pour un même rapport L/S). Ainsi, les deux ciments semblent
posséder des compositions chimiques (et de ce fait minéralogiques) différentes. Cette
différence de composition s’exprime vis-à-vis des échanges ioniques au cours de la mise
en suspension des bentonites (Tableaux 12 et 13). Alors que le sodium vient enrichir la
concentration des deux solutions surnageantes, le potassium demeure stable en
présence des différentes bentonites mises en contact avec la solution CEM I V, tandis
qu’avec la solution CEM I La, sa concentration diminue sauf au contact des bentonites B7
et B8. Pour le calcium, les concentrations initiales des solutions cimentaires diminuent
après la mise en suspension des bentonites. Finalement, la solution qui opère les plus
importants échanges ioniques avec les bentonites est la solution CEM I La puisqu’elle
opère un bilan d’échange ionique deux fois plus important que CEM I V. Toutes
6
507
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bentonites confondues, c’est le sodium qui participe le plus aux échanges ioniques,
ensuite le potassium uniquement avec la solution CEM I La puis le calcium.
4. Conclusions
Les résultats issus de ce programme d’essais sont en conformité avec l’état de l’art en la
matière, à savoir, une influence de la concentration, valence et nature des cations qui
composent les solutions mises en contact avec les différentes bentonites pour les essais
de gonflement libre. L’aspect innovant consiste en l’approche combinée et comparative
des solutions mono-ioniques (CaCl2, KOH) avec des concentrations croissantes et les
solutions cimentaires.
L’influence du pH est bien démontrée grâce aux solutions KOH. Cette influence semble
s’atténuer avec les solutions cimentaires. En effet, ces solutions sont poly-cationiques, si
bien qu’une compétition entre cations se révèle être un facteur d’atténuation. Ainsi, il ne
paraît pas réaliste de considérer uniquement des solutions synthétiques mono-
cationiques (même à concentration croissante) pour espérer aborder les interactions
physico-chimiques entre ciment et bentonite.
Enfin, bien que les solutions cimentaires possèdent le même rapport (L/S = 10) les
échanges entre ces solutions et les bentonites sont contrastées. L’essai IG bien que
simple et efficace ne permet pas à lui seul de couvrir et d’expliquer la globalité des
phénomènes, comme de prédire la cinétique des échanges ioniques et leur impact en
termes de performance hydraulique à long terme. L’apport de l’analyse chimique des
solutions surnageantes après l’essai de gonflement libre permet de constater les
échanges ioniques sans les confirmer de manière quantitative au niveau des bentonites.
Bien que ces premiers résultats soient encourageants, il n’est pas permis à ce stade de
l’expérimentation d’envisager une conclusion quant à l’évolution des performances
hydrauliques des bentonites soumises au contact avec des solutions cimentaires. C’est
pourquoi une étude plus approfondie et fournie mérite d’être entreprise.
5. Références bibliographiques
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2006 Konan, K, L., (2006). Interactions entre des matériaux argileux et un milieu basique
riche en calcium. Thèse de l’Université de Limoges. 144 pages.
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Geomembranes, vol. 18, pp. 133-161.
Shan H.Y., Lai Y.J. (2002). Effect of hydrating liquid on the hydraulic properties of
geosynthetic clay liners. Geotextiles and Geomembranes, vol. 20, pp. 19-38.
Remerciements
MeTeD_k porteur et concepteur du projet remercie les sociétés DIP Technologies (69),
NAUE Applications (38) et SPPM (91) pour leur contribution à ce programme.
8
509
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – L’objet de cet article est de présenter les principaux résultats de l’échange
cationique entre un GSB (Géosynthétique Bentonitique) et un sol riche en fraction
carbonatée. Le protocole expérimental en laboratoire atteste de son efficacité puisque en
deux mois d’essais les transferts hydriques et l’échange cationique ont bien opéré.
ABSTRACT – The aim of this paper is to present the main results of cation exchange
between GCL (Geosynthetic Clay Liner) and a soil with a high carbonate fraction. The
experimental laboratory protocol demonstrates its effectiveness as two months of testing
the water transfer and the cation exchange have operated well.
1. Introduction
Développés pour la première fois dans les années 80 aux Etats-Unis (Gates et al., 2009),
les géosynthétiques bentonitiques (GSB) occupent actuellement une place importante sur
le marché du génie civil et de la géotechnique. Appréciés surtout pour leur fonction
d’étanchéité, leurs domaines d’application sont divers et depuis quelques années, leur
utilité dans le secteur de l’environnement est confirmé pour de plus en plus de projets :
réhabilitation de sites pollués, surveillance de sites miniers et étanchéité des installations
de stockage de déchets. Les GSB voient ainsi leurs domaines d’applications s’étendre et
leur amélioration s’accroître, grâce aux nombreuses recherches réalisées au niveau
national et international. Leur utilisation dans les installations de stockage de déchets est
également concernée et a d’ailleurs permis de dévoiler l’existence d’un phénomène non
négligeable vis-à-vis de l’étanchéité des GSB : l’échange cationique. En effet, il s’avère
que face à l’échange cationique, la fonction étanchéité des GSB peut à terme s’altérer
jusqu’à devenir en le couplant à d’autres sollicitations, comme les cycles
d’hydratation/dessiccation, quasi-irréversibles. Parmi la communauté scientifique et
professionnelle, des guides et des recommandations sont régulièrement mis à jour vis-à-
vis de ce phénomène. La plus récente recommandation propose l’estimation préalable
des transferts ioniques entre un GSB et un sol, et donc l’impact sur les performances
hydrauliques d’un GSB, lorsqu’un sol calcaire est impliqué lors des travaux (MEEDDAT,
2009). Cependant, de telles vérifications n’ont jamais réellement vues le jour et aucune
application n’a pour l’instant été proposée pour et par les professionnels du domaine.
Depuis la définition de l’échange cationique et de son effet négatif sur les GSB, des
projets de recherche ont été réalisés pour mieux comprendre ce phénomène, en
1
510
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
laboratoire mais également in situ. En laboratoire, il a plus souvent été question d’enrichir
en calcium la solution d’hydratation du produit que de mettre en contact le géosynthétique
avec un sol réel. Rares sont donc les projets qui ont exploité ce deuxième cas et qui ont
étudié des GSB composés de bentonite calcique activée. In situ, les travaux concernent
essentiellement les barrières sommitales des installations de stockage de déchets.
En laboratoire, le travail le plus récent (Bradshaw et al., 2013) a consisté en la mise en
contact direct d’un GSB (bentonite sodique naturelle) avec plusieurs sols en mode
support dont la teneur en calcite variait entre 4 et 7 %. La teneur en eau de ces sols était
comprise entre 12 et 16 %. Le suivi de ces essais a été réalisé et des prélèvements de
GSB ont permis l’évaluation de l’échange cationique à travers la mesure de l’Indice de
Gonflement libre (IG) de la bentonite. Au bout de seulement trente jours de contact et
d’hydratation par le sol, l’IG a diminué à une valeur de 21,5 mL/2gsec alors que la
bentonite neuve gonfle jusqu’à 28 mL/2 gsec.
Une expérimentation similaire a consisté à simuler l’hydratation et l’échange cationique
d’un GSB (bentonite sodique naturelle) avec un sol support d’un mètre d’épaisseur (Rowe
et Abdelatty, 2012). Pour enrichir ce dernier en calcium, le sable utilisé a été hydraté avec
une solution de chlorure de calcium jusqu’à atteindre une teneur en eau de 13,9 %.
L’essai a été réalisé durant 3 ans, avec des prélèvements fréquents permettant de suivre
le déroulement de l’échange cationique. Au bout de 130 jours (soit 4 mois), la bentonite a
déjà perdu 5 mL/2gsec en indice de gonflement libre. L’échange cationique s’est déroulé
jusqu’à 625 jours (soit un peu plus de 1,5 ans), au terme desquels la perméabilité du GSB
a augmenté d’un facteur 10.
En couverture d’installations de stockage de déchets, des GSB composés de bentonite
sodique ont été exhumés après huit ans de service (Touze-Foltz et al., 2013). Les deux
sols utilisés dans la couverture (sol de confinement et couche de forme) ont été
considérés riches en calcium avec une concentration voisine des 110 mg/L. Cette forte
valeur explique les indices de gonflement obtenus, inférieurs à 10 mL/2gsec et
synonymes du passage de la bentonite sodique à une nature calcique. Une même
opération a été exécutée pour des GSB (bentonite sodique naturelle) en service dont la
durée a varié entre quatre et onze ans (Meer et Benson, 2004, 2007). Les sols de
confinement utilisés possédaient une faible teneur en carbonate : entre 1,0 et 2,6 %.
Pourtant, l’échange cationique a bien affecté chaque GSB, avec une forte baisse de l’IG
(entre 11 et 7 mL/2gsec), alors que l’IG est de 35 mL/2gsec pour la bentonite neuve. La
durée de service du GSB n’a pas influencé l’échange cationique, l’ampleur de ce dernier
étant bien plus proportionnelle à la concentration en CaCO 3 des sols, même si les teneurs
étaient très faibles.
Face à ce constat, les producteurs de GSB proposent de nouveaux types de GSB. C’est
le cas de la société Naue Applications qui a mis au point un nouveau procédé dans le but
de remédier essentiellement au risque d’échange cationique mais également à celui de
dessiccation : le Bentofix® X2.
D’un point de vue expérimental et scientifique, l’originalité de cette étude tient aux
configurations envisagées puisqu’il s’agit de simuler en laboratoire l’échange cationique
d’un GSB en contact prolongé avec un sol à forte teneur en carbonate de calcium. Dans
notre cas, l’échange cationique est provoqué par transfert hydrique soit en imbibition, soit
en phase vapeur. En rappel, de nombreux types de sols et matériaux riches en calcium
peuvent être utilisés en ouvrages de génie-civil : limons, sables calcaires, marnes
calcaires, craie, calcaire, ou les sols issus de leur altération, …
2
511
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
2.2.1. Introduction
Pour répondre aux objectifs du projet, plusieurs essais de géotechnique et de géochimie
ont été choisis en fonction des phénomènes à étudier. Les méthodes d’essais utilisées
peuvent être réparties en deux groupes : 1) Essais de caractérisation, 2) Essais de
performance.
3
512
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
1 Capteur de déplacement
2 Contrainte normale
3 Piston
4 Sortie
5 Vis de fixation
6 Embase
7 Gorge
8 Purge
9 Eprouvette GSB
10 Eléments poreux
11 Entrée
12 Bouteille de Mariotte phase 1 Hi+0
13 Purge
14 Bouteille de Mariotte phase 2 Hf
4
513
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
3. Résultats
Avant son écrêtage au tamis de 1 mm, le sable référent est classé B2. Son passant à 2, 1
et 0,08 mm est respectivement égal à 98, 96 et 10 %. Sa valeur au bleu de méthylène est
égale à 0,5. Sa fraction carbonatée est égale à 25%. La distribution des cations majeurs
dosés dans ce sable présente l’ordre suivant : Ca2+>>Na+>K+>Mg2+ avec Ca2+ égale à
+ + 2+
1,42 meq/L puis 0,26, 013, 0,08 meq/L pour respectivement Na , K et Mg . Les trois
bentonites possèdent les caractéristiques initiales suivantes (Tableau 1).
Après essais de gonflement libre (IG) avec la bentonite X2, les mêmes solutions
possèdent les caractéristiques suivantes (Tableau 3).
5
514
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Les principales grandeurs des essais en sol support sont présentées dans les Tableaux 4
et 5. Les essais sont codifiés selon l’organisation suivante : le premier ensemble (X2, CV)
distingue la bentonite du GSB, le second composé de trois lettres (SSI, RSI) distingue
pour la première, le GSB avec ou sans revêtement (R ou S), la seconde, la configuration
(S car sol support et / sans sol support), la troisième représente l’état hydrique initial de la
bentonite (ici I pour teneur en eau initiale), enfin le troisième ensemble (M) distingue s’il
s’agit ou non du sable référent adjuvanté en bentonite FZO (M pour adjuvanté).
Tableau 4. Caractéristiques des éprouvettes (sable référent et GSB) – Essai sol support
Essai (n°) Durée (j) Teneur en eau bentonite (%) Epaisseur GSB (mm) Teneur en eau sable (%)
Essai Initiale Finale Initiale Finale Sable/Finale
X2 S/I 24 12,9 149,2 4,28 7,60 /
X2 SSI 29 12,7 156,6 4,64 7,85 23,5
X2 SSI ∞ 57 12,7 156,3 3,92 7,42 21,7
X2 RSI 73 12,6 82,7 5,26 5,67 24,1
X2 SSI M 19 12,5 91,8 3,61 5,14 9,5
CV SSI M 23 14,1 94,9 4,87 7,28 9,15
Tableau 5. CEC, CaCO3 et CM des bentonites en fin d’essai – Essai sol support
Essai CEC CaCO3 Cations majeurs (cmol+/kg) Na/(Na+Ca)
+ 2+ 2+ +
(n°) (cmol+/kg) (%) Na Ca Mg K (%)
X2 S/I 59,6 5,565 60,45 16,5 5,0 1,05 78,55
X2 SSI 59,2 6,655 37,6 18,7 5,65 0,9 66,8
X2 SSI ∞ 59,5 4,37 52,2 20,5 5,75 0,85 71,8
X2 RSI 56,65 3,675 61,6 15,35 5,9 1,0 80,05
X2 SSI M 52,55 1,565 31,4 31,4 7,05 1,1 49,8
CV SSI M 49,10 2,9 13,4 21,7 5,8 1,4 38,15
L’essai X2 SSI ∞ représente le cas où la phase de gonflement a été conduite pour des
temps d’essai dépassant la durée pour arriver aux 100 % du gonflement pour un temps
infini puisque ils ont été atteints au bout de 20 jours alors que l’essai a duré 57 jours.
L’essai X2 S/I peut être considéré comme témoin car réalisé sans sol support.
6
515
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
3.3. Commentaires
Les résultats issus des essais d’identification (Tableau 1) révèlent que la bentonite CV est
sodique naturelle à plus de 70 % de sa CEC. La bentonite X2 possède un excédent en
sodium échangeable par rapport à sa CEC, ce qui laisse supposer que ce biais dans la
mesure peut être attribuable à la présence de carbonate de sodium (Na2CO3) résultant
d’un processus d’activation de cette bentonite. Dans ce cas, le rapport Na/(Na+Ca) révèle
que le procédé d’activation de cette bentonite a bien opéré car égal à 80 %.
Les résultats issus des essais de caractérisation (Tableau 3 et Figure 2) expriment la
même tendance, à savoir, que le gonflement libre et le volume absorbé diminuent en
fonction de l’augmentation de la concentration en électrolytes de la solution initiale. En
-2 -1
comparaison, l’IG obtenue avec la bentonite CV et les solutions ED et CaCl 2 à 10 et 10
3
mol/L est respectivement égal à 29, 31 et 12 cm /2gsec. La valeur égale à 11/12
3 -1
cm /2gsec pour l’IG avec CaCl2 à 10 mol/L atteste d’une certaine inhibition des
bentonites X2 et CV au gonflement libre. En comparaison, la bentonite FZO (cacique
naturelle) possède un IG égal à 7 cm3/2gsec avec ED. Les essais de capacité
d’absorption se révèlent être plus sensibles à la concentration en électrolytes que l’essai
de gonflement libre puisque dès CaCl2 à 10-2 mol/L, le volume absorbé pour un temps
infini (Va∞) est inférieur à celui obtenu avec ED (respectivement Va∞/CaCl2 à 0,01 mol/L
= 405,5 % contre Va∞/ED = 482,6 %) alors que dans le cas de l’IG, ce rapport s’inverse
en faveur de l’IG avec la solution CaCl2 à 0,01 mol/L.
Les essais de performance appellent les commentaires suivants. Les transferts
hydriques du sol support vers le GSB ont fonctionné car au terme de chaque essai il est
attesté une augmentation de la teneur en eau et de l’épaisseur du GSB (Tableau 4). De
ce point de vue, le phénomène d’absorption d’eau et de gonflement de la bentonite
contenue dans le GSB est prouvé. Ce commentaire vaut également pour le GSB muni de
son revêtement en polyoléfine (essai X2 RSI) avec cependant une tendance moins
affirmée à l’absorption et au gonflement. Comparativement, le sol support a gagné en
teneur en eau lorsque l’appareillage est en système ouvert (gain réalisé par imbibition)
alors qu’il en a perdu en système fermé (perte en phase vapeur). Le phénomène
d’échange cationique de la bentonite contenue dans le GSB est témoigné par l’évolution
du rapport Na/(Na+Ca) indiquant une substitution des ions de sodium par ceux de calcium
(Tableau 5). Ce phénomène est encore plus accentué pour les essais présentant le sol
support adjuvanté à 3 % en bentonite calcique. Ce commentaire n’est pas justifié pour
l’essai X2 RSI (GSB avec revêtement en polyoléfine) et X2 S/I (essai témoin). Les essais
de capacité d’absorption (Figure 3) et de gonflement libre (Tableau 6) des bentonites
issues des essais de performance expriment la même tendance avec en ordre
décroissant pour l’IG, CV SSI M(30) = X2 RSI(30) > X2 S/I (29, témoin) > X2 SSI M(28) >
X2 SSI ∞(26) > X2 SSI(25) et pour VA∞, CV SSI M(558,7) > X2 S/I(523,85, témoin) > X2
RSI(494,3) > X2 SSI ∞(435) > X2 SSI(396,85). Le critère d’arrêt des essais de
performance semble être pertinent car le volume absorbé et le gonflement libre de X2 SSI
∞ sont supérieurs à ceux de X2 SSI. Il n’est donc pas nécessaire de conduire l’essai de
performance au-delà des 90 % du gonflement ou du volume pour un temps infini.
4. Conclusions
7
516
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
la minéralogie initiale des deux bentonites (sauf dans le cas de l’essai X2 RSI). Ainsi, ce
protocole expérimental s’avère pertinent dès lors qu’il s’agit « (…) de vérifier l’effet d’un
transfert des ions calcium du sol vers la bentonite du GSB, (…) », (MEEDDAT, 2009).
5. Références bibliographiques
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performance d’un géosynthétique bentonitique en couverture d’installation de stockage de
déchets. 9èmes Rencontres Géosynthétiques. 8 pages.
Remerciements
MeTeD_k porteur et concepteur du projet remercie la société NAUE Applications pour sa
contribution à ce programme.
8
517
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur / Nancy 6-7-8 Juillet 2016
RÉSUMÉ –Parmi les enjeux sociétaux, la transmission du savoir, tant dans l’entreprise
qu’à l’université, a été bouleversée ces dernières années par l’informatique et ses
réseaux. En rappelant les travaux en géotechnique et informatique depuis trois décennies,
des tentatives de systèmes experts, de bases de données, et plus récemment
d’ontologies, l’article propose une approche nouvelle dédiée aux bureaux d’étude.
1.Introduction
518
2. Brefs rappels historiques
Si les ontologies trouvent leurs origines dans la philosophie (et notamment Aristote), ce
n’est pas avant 1991 que l’on trouve dans la littérature spécialisée la première définition
des ontologies dans le cadre des systèmes d’information:
Neches et al.(1991)mettent en avant l’approche terminologique.
Gruber (1993)voit dans les ontologies une conceptualisation du monde.
Guarino (1998)privilégie une approche logicienne mettant en relation un
vocabulaire et un agencement conceptuel (un modèle).
Sowa (2001) se veut synthétique et fait le lien entre l’approche forcément
terminologique du concept (il est difficile sinon impossible d’exprimer une idée
autrement que par support linguistique) et la conceptualisation d’un domaine
Aussenac-Gilles (2004)est beaucoup plus pragmatique en visant à la construction
d’un référent de connaissances plutôt qu’à une représentation du monde.
Une ontologie apparait comme un ensemble de syntagmes (mot ou groupe de mots)
nommant des concepts avec un ensemble de relations reliant ces concepts. On obtient un
graphe 3D avec des milliers de nœuds (les concepts) et des centaines de liaisons
différentes (les relations entre deux concepts).
519
Il existe d’autres définitions des ontologies, mais elles vérifienttoutes les assertions
suivantes:
Les ontologies sont des outils de référence pour une communauté,
Les ontologies doivent permettre de dépasser les phénomènes
terminologiques et donc corollairement, les ontologies traitent avant tout de
concepts.
Une nouvelle structure d’ontologie est présentée dans cet article, structure qui permet
de faciliter sa mise en œuvre et de résoudre les problèmes terminologiques comme la
synonymie et la métonymie. Elle permet aussi le glissement sémantique pour
l’élargissement des questions, des statistiques lexicales et l’obtention des thésaurus.
(Faure et al., 2014a) (Faure et al., 2015)
Ces quatre formes conduisent à la connaissance quand l’ingénieur les utilise dans le but
de construire. « Pour obtenir la quantification de tel objet, quels concepts sont nécessaires
pour utiliser ce logiciel, avec quelles précautions et quelles données ?» est la démarche
usuelle de l’ingénieur dans son acte de construire.
Il se sert aussi de sa méta-connaissance des choses, à savoir où et comment il peut
avoir accès à telle information. C’est par l’expérience qu’il acquiert cette méta-
connaissance. (Faure, 2007)
520
Si ces approches sont très utiles, elles ne sont réservées qu’à un petit nombre,
autodidactes ou formés à ce type de recherche. Et elles sont dévoreuses de temps.
Cependant des projets moins ambitieux rapprochant élèves et professeur ont toujours leur
place, mais il apparait aussi que d’autres approches sont à inventer, en triant l’information
de façon plus pertinente (Faure et al., 2012).
5. Approche téléologique
Téléologique traduit la notion de but. On cherche quelque chose pour mieux résoudre un
problème posé par la réalisation du projet de construction.
Une encyclopédie est peu utile si on ne sait pas la page où se cache l’information, le
moteur de recherche fournira trop de références qu’on ne saura exploiter et
l’enseignement fournira bien peu de fois une réponse précise.
5.2.Mise en œuvre
Le choix des textes représentant le domaine est la première action de la mise en œuvre
de MKD. Ce corpus de textes pourra être augmenté à chaque moment (cas de la veille
technologique par exemple)
Un module de MKD, construit classiquement une base documentaire de documents
fournis.
Un autre module recherche tous les syntagmes (mots ou groupe de mots utilisés
plusieurs fois) des textes, qui sont rangés dans les arbres des sous-domaines.
521
Avec des outils de traitement automatique du langage, MKD retrouve les fragments de
texte (phrases déductives) qui sont transformés en granules. Au fil des textes ajoutés, la
base de connaissances ainsi créée croît et se complète.
5.3.Applications
522
Base de cas pour raisonnement par analogie : la recherche de cas semblables (ou
d’articles semblables) est une simple comparaison de la signature des articles
5.4.Quelques résultats.
MKD a permis de traiter les 2344 articles de congrès internationaux des tunnels, les 600
articles des JNGG et les congrès de l’AFTES et autres cours ou recommandations.
L’ontologie en français comprend 22 sous-domaines et regroupe près de 6000 syntagmes
(Faure et al., 2014b).
La fonction la plus usitée est la recherche d’articles semblables à un article donné. Au
retour d’un congrès savoir qui travaille sur le même sujet que celui de l’article est très
prisé.
Le prototype actuel, écrit en PHP et Perl avec une base MySQL, a permis de valider
tous les points cités.
6. Conclusion
Mettre en œuvre MKD, pour préserver et diffuser (via un Intranet) l’expérience et le savoir
d’un service c’est aussi :
Rafraîchir les esprits, les mémoires, et mettre à plat la connaissance collective,
S’approprier un métier rapidement, efficacement, le transfert de connaissances et
de compétences est favorisé, la communication améliorée,
Valoriser le domaine d’expertise de chacun et montrer le périmètre de compétence
de chacun ce qui éveille l’intérêt des autres et permet l’enrichissement mutuel,
Pérenniser le capital de savoir de l’entreprise,
Gagner en réactivité, en productivité (on se comprend plus rapidement), on gagne
en qualité (on se comprend mieux),
Créer de la connaissance (par juxtaposition de connaissances) et
optimiserl’organisation du service.
7. Références bibliographiques
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Site : www.pentes-tunnels.eu
8. Annexe : quelques précisions
En complément de la figure 1 qui montre la structure du granule il faut préciser que
l’axiomatique qui traduit la phrase déductive d’un texte avec les seuls mots de l’ontologie
est une succession de propositions (sujet = ce dont on parle, relation, ce qu’on en dit) à
trois éléments pouvant être combinées avec des ET et des OU. Ces triplets sont
regroupés en prémisse et conclusion reliées par une des cinq relations déductives
impliquant (éventualité, obligation, négation, recommandation, risque). Lors de sa création
le granule est comparé aux granules existants et il est introduit dans la base de
connaissance que s’il apporte des connaissances nouvelles (nouveau granule ou granule
existant modifié) afin que cette base ne contienne aucune redondance.
A titre d’exemple voici un granule.
Phrase Relations Univers Modèle d’univers
SI
Le coefficient de sécurité Y est en Z Coefficient de sécurité X = coefficient de sécurité
au glissement d’un mur en X caractérise Y au glissement, Mur, au glissement
béton armé est inférieur à Béton armé Y = Mur
1.5 Z = béton armé
X < 1.5
ALORS (modalité : recommandation)
Mettre une bêche à l’arrière C caractérise A Bêche, Semelle, À = Bêche
de la semelle dont la D caractérise B Hauteur, Épaisseur B = Semelle
hauteur soit au moins égale À à l’arrière de B C = Hauteur
à l’épaisseur de la semelle D = Épaisseur
C>D
Tableau - Exemple simplifié de granule
C’est ce granule issu des théories de la représentation du discours qui permet la
transcription simple et fidèle de toute forme d’information menant à la connaissance et ses
possibiltés de composition permettent d’exprimer de nouvelles connaissances.
La structure de l’ontologie est faite d’arbres plans (une relation principale pourtous les
termes et quelques relations, dites de voisinage, pour lier deux concepts de nature
différente mais qui sont souvent cités ensemble). Ces liens permettent le glissement
sémantique qui élargit les questions posées et induit des réponses pertinentes. Les lignes
pointillées d’un arbre à l’autre signifient que les deux concepts sont identiquement
nommés, ce qui relie tous les graphes entre eux et permet de naviguer dans l’ensemble
du vocabulaire, fait de syntagmes (groupe de mots) et non pas de mots simples.
525
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
ABSTRACT – A set of vertical electrical soundings was extracted from the ERT surveys to
monitor the temporal evolution of the Geosynthetic Clay Liner (GCL) bulk electrical
resistivity. An evolution of the GCL’s electrical behaviour occurred over time. It is linked
with changes in the proportion of sodium and calcium cations which involve an increase of
its hydraulic conductivity (measured on samples three years after its installation).
1. Introduction
1
526
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
2. Site d’étude
Une couverture expérimentale de type imperméable a été installée en septembre 2009 sur
la commune de Champniers en Charente. Cette couverture est constituée, de bas en
haut, de 1 m de matériau argilo-graveleux, un GSB de 6 mm d’épaisseur
(Bentomat®AS3700), 0,30 m de graviers, un géotextile de séparation et 0,15 m de terre
végétale (figure 1). Le GSB est constitué d’un assemblage de deux géotextiles séparés
par de la bentonite calcique activée. Il est caractérisé par une très faible perméabilité,
inférieure à 5.10-11 m.s-1 à l’état initial d’après la fiche technique du produit.
Trois lés de GSB d’une longueur de 13 m ont été nécessaires pour recouvrir l’ensemble
de la parcelle, la largeur d’un rouleau étant de 5 m. Le GSB a été placé de façon à
dépasser de 1 m les limites de la zone excavée pour la création de la couverture (figure
1). Les recouvrements des lés de GSB sont d’une largeur de l’ordre de 0,5 m, avec ajout
de bentonite en poudre sur une dizaine de centimètres à leur interface, conformément aux
recommandations du CFG (2011).
2
527
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Plusieurs défauts ont été créés au sein du GSB et simulent essentiellement des
malfaçons pouvant apparaître lors de la pose du GSB sur sites réels (figure 1). L’un
d’entre eux associe une déchirure du GSB sur une longueur de 2,5 m à une fissure de
0,04 m de large traversant toute l’épaisseur du matériau argilo-graveleux. Un arrachage
semi-circulaire de un mètre de rayon a également été réalisé. Ce défaut peut représenter
l’effet d’un coup de godet donné par un engin de chantier sur une ISD; le matériau argilo-
graveleux est donc directement en contact avec la couche de graviers sus-jacente à
l’endroit de ce défaut. Il est également juxtaposé à une double épaisseur de GSB
correspondant à la partie découpée. Enfin, un défaut de recouvrement de deux des lés de
GSB a été réalisé sur une largeur de 0,4 m et une longueur de 2 m.
Des mesures de tomographie de résistivité électrique ont été effectuées le long du profil
AA’ qui recoupe le défaut de recouvrement et l’arrachage volontairement créés au niveau
du GSB (figure 1). Elles ont été réalisées pendant près de trois ans, dans des conditions
météorologiques variables. Ces données météorologiques (pluviométrie, température,
etc.) ont été enregistrées grâce à une station météorologique installée à proximité
immédiate de la couverture expérimentale (Genelle, 2012).Chaque mesure de TRE a été
réalisée à l’aide de quarante-huit électrodes espacées de 0,25 m selon le dispositif dipôle-
dipôle. Les données de résistivité électrique ont été traitées au moyen du logiciel
RES2DINV© par une inversion robuste (norme L1) associée à un affinage du maillage du
modèle.
De l’ensemble des tomographies réalisées (Genelle, 2012), on rapporte les résultats
essentiels obtenus au moyen du dispositif dipôle-dipôle (Genelle, 2012 ; Sirieix, 2013) :
un premier horizon conducteur peu épais est bien caractérisé : il correspond à la
terre végétale,
un deuxième horizon très résistant dont l’épaisseur change au cours du temps est
attribué au GSB ; il s’avère très épais en 2010 (figure 2) et devient moins épais à
partir de 2011 ce qui permet de le distinguer du niveau argileux sous-jacent. La
surestimation de son épaisseur s'explique par le principe d’équivalence (Maillet,
1947).
le niveau de gravier se distingue mal de la terre végétale et du GSB en raison du
principe de suppression (sa résistivité est intermédiaire entre celles de la terre
végétale et du GSB)
un troisième horizon conducteur associé au matériau argilo-sableux situé en
dessous du GSB devient visible essentiellement à partir de juillet 2011.
les défauts n’ont été détectables qu’après le mois de juillet 2011, après que la
résistivité du deuxième horizon ait diminué, soit vingt-deux mois après la pose du
GSB.
Trois de ces modèles issus de Genelle (2012) sont montrés figure 2.
Il apparait donc que la seule observation des modèles de résistivité ne permet pas de
modéliser le GSB et que celui-ci se manifeste par une surestimation de l’épaisseur et une
sous-estimation de la résistivité (deuxième et troisième colonne du tableau 1). Cependant,
par application du principe d’équivalence et en supposant une épaisseur de 0,6 mm pour
le GSB, la résistivité du seul GSB a pu être estimée (quatrième colonne du tableau 1) ; les
estimations ont été faites à partir des résistivités électriques extraites des modèles de TRE
en se plaçant à 4 m de l’extrémité gauche du début du profil AA’ et suffisamment loin des
défauts pour qu’ils n’aient aucune influence (figure 1). Celles-ci évoluent de 4,6105Ωm au
mois de février 2010 à 1,2105Ωm au mois de mai 2012 en passant par 15,2105Ωm pour
le mois de septembre 2010 après un été chaud et sec.
3
528
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Globalement, les résistivités ont diminué avec le temps ce que l’on a cherché à vérifier
et préciser au moyen de données 1D (assimilables à un SEV) dont les inversions ont été
réalisées par une méthode d’optimisation globale (ici, les essaims particulaires PSO).
Médianes des
Calculées pour
Estimées à partir des distributions
une épaisseur
modèles inversés TRE obtenues par
Date des mesures de 6 mm)
PSO
ρGSB ρGSB (Ωm) à
Epaisseur (m) ρGSB (Ωm)
(Ωm) partir des TRE
4 février 2010 5,5×103 0,50 4,58×105 3×105
28 septembre 2010 13,0×103 0,70 15,20×105 10×105
20 mai 2011 6,0×103 0,40 4×105 3,5×105
22 juillet 2011 2,3×103 0,30 1,15×105 0,4×105
29 juillet 2011 1,3×103 0,60 1,30×105 0,4×105
30 janvier 2012 1,9×103 0,45 1,43×105 0,9×105
10 mai 2012 2,4×103 0,30 1,20×105 0,52×105
a)
b)
c)
Figure 2. Modèles de résistivité électrique (a) 09/2010 ; (b) 07/2011 ; (c)01/ 2012 ; Erreurs
absolues respectives : 5,1%, 1,7 % et 2,2%.
4
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
On a appliqué une telle méthode au moyen du logiciel VESLAB développé par Fernández
Martínez et al. (2010) ; ce logiciel permet d’inverser des SEV de type Schlumberger au
moyen d’une méthode d’optimisation fondée sur des algorithmes globaux (ici les essaims
particulaires, en anglais PSO pour Particle Swarm Optimisation. Avec cette méthode, on
obtient, non pas un unique modèle par SEV mais une distribution statistique des
paramètres des modèles (distributions des épaisseurs et des résistivités réelles des
terrains) conditionnellement aux données des SEV.
Afin d’appliquer cette méthode à des SEV de type Schlumberger dont nous ne
disposions pas, nous avons transformé au moyen de la méthode de Patella (1974) les
données issues des tomographies de résistivité électrique de type dipôle-dipôle (Sirieix et
al., 2013 ; Siriex et al., 2015) en données compatibles. L’application de la méthode a
consisté à explorer l’espace dit des modèles (tableau 2 ; espace à 2N-1 dimensions : N
pour les résistivités et N-1 pour les épaisseurs) à la recherche des meilleurs modèles.
L’intérêt de cette méthode consiste en l’obtention d’un ensemble de modèles satisfaisant
un seuil fixé a priori et, à ne pas dépasser pour la fonction coût ; modèles desquels
découlent des distributions statistiques des paramètres résistivité et épaisseur des N
terrains. Le seuil choisi, pour cette étude, a été 10%. La fonction coût mesure l’écart entre
le modèle trouvé et les données expérimentales selon l’équation1.
∗
∑ è é
(1)
∑ é
4.2. Résultats
5
530
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Figure 3. Distribution des valeurs des résistivités électriques (Ωm en abscisses) du GSB
obtenues par la méthode des essaims particulaires (fréquences cumulées en ordonnées).
6
531
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Les analyses mettent en évidence un changement dans les proportions d’ions sodium
et calcium par rapport à l’échantillon de GSB0 vierge (tableau 3).S'agissant de bentonite
calcique activée, les ions sodium, présents initialement à près de 80 %, ont été presque
totalement remplacés par des ions calcium. Cela explique une baisse de l’indice de
gonflement (divisé par deux) et l’augmentation significative de la conductivité hydraulique
de quatre ordres de grandeur, bien supérieure à celle du produit vierge.
6. Conclusions
5. Références bibliographiques
7
532
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
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geosynthetic clay liner (GCL) system installed as capping since seven years.
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service. Rencontres géosynthétiques, pp. 339-348.
8
533
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – Une étude numérique couplant les méthodes discrètes et continues a permis
de mettre en évidence les mécanismes de transfert de charges au sein des plateformes
granulaires renforcées par géosynthétique soumises à des effondrements localisés. Il a
ainsi été établi que la géométrie de la distribution des charges agissant sur le
géosynthétique n’est pas uniforme et dépend fortement du mode d’ouverture de la cavité.
ABSTRACT – A numerical study coupling the discrete and continuous methods has
contributed to highlight the load transfer mechanisms within granular embankments
reinforced by geosynthetic and subjected to localized sinkholes. It is thus established that
the load distribution acting on the geosynthetic is not uniform and depends heavily on the
open mode of the cavity.
1. Introduction
1
534
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
études complémentaires (Huckert, 2014) ont été récemment menées dans le cadre du
projet FUI GeoInov (Conception de géosynthétiques hautes performances sous
contraintes environnementales) comportant un volet expérimental et numérique.
Les expérimentations en vraie grandeur ont permis de simuler l’ouverture d’une cavité
circulaire sous un remblai granulaire en grave roulée 20/40 mm renforcé par une nappe
géosynthétique (Huckert et al., 2016). Un dispositif d’ouverture composé d’une buse de
grand diamètre en PVC et de chambres à air concentriques positionnées sous le remblai
permet de simuler une ouverture progressivement de la cavité à des diamètres de 0,75 m,
1,25 m et 2,2 m (Fig.1).
Remblai Regard
Billes d’argile de visite
(Accès)
Chambre à air φ 2,2 m
Chambres à air φ 1 m
Trappe
Une instrumentation spécifique a été mise en œuvre pour déterminer les déplacements
de la nappe et au sein du remblai, les tensions dans la nappe et les mécanismes de
report de charge. Les déformations des géotextiles sont mesurées par fibres optiques
(réseaux de Bragg – système Géodétect©) et par le passage en surface d’un Géoradar
détectant un réseau de réflecteurs métalliques positionnés au préalable sur la nappe.
Une mesure de la déflexion de la nappe a été effectuée après ouverture de la cavité à
2,2 m de diamètre grâce à un dispositif comprenant un distance-mètre laser coulissant
sur un rail introduit sous la nappe depuis le regard de visite. Les tassements de surface
sont mesurés lors des ouvertures successives de cavité par topographie et par des
mesures manuelles effectuées au droit des déflexions de surface.
Les reports de charge sont estimés par le biais de capteurs de pression totale CPT
positionnés respectivement à 20 cm et 60 cm du bord de la cavité.
Les déplacements au sein du remblai sont obtenus grâce à un réseau de réflecteurs
métalliques répartis au sein du remblai et dont la position est repérée par Géoradar.
Lors de la formation d’un vide sous un remblai renforcé, une partie du poids du cylindre
de sol subjacent à la cavité est reporté via des mécanismes de transfert de charge vers le
pourtour de la cavité, alors que l’autre partie est directement transmise à la nappe
géosynthétique qui s’incurve pour reprendre par traction les efforts verticaux qui lui sont
appliqués. Les mécanismes de transfert de charge sont liés à une modification
progressive des orientations et intensités des forces d’interaction entre les grains du
matériau granulaire. Il se crée ainsi des chaînes de force qui viennent s’arc-bouter au
2
535
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
voisinage des bords de la cavité et qui permettent un report des efforts verticaux de la
zone effondrée vers les zones stables. Pour appréhender ces mécanismes complexes
nous avons utilisé une modélisation 3D qui permet de rendre compte du comportement
des matériaux granulaires par le biais d’une modélisation discrète et du comportement en
traction et en membrane du géosynthétique par l’intermédiaire d’une modélisation
continue (Villard et al., 2016). Des effondrements sous un remblai renforcé de 1 m
d’épaisseur ont été simulés en considérant des formes de cavités circulaires. Par raison
de symétrie et pour limiter la durée des calculs la cavité a été positionnée dans l’un des
coins du modèle (Fig. 2).
Particules
du matelas
granulaire
3
536
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
On déduit des forces de contact sur la nappe l’efficacité du transfert de charge E au sein
du remblai granulaire [Eq. 1] et la géométrie de la distribution de charge agissant sur la
nappe.
E = (W s-Fg)/ W s (1)
Les résultats comparatifs des tests d’effondrement sont donnés, pour un même
diamètre de cavité (D = 2,2 m), dans le tableau 1. On constate que globalement les
efficacités du transfert de charge sont assez similaires d’un cas à l’autre bien que les
flèches maximales du géosynthétique et les tassements de surface soient assez
différents. De même le coefficient de foisonnement du matériau de remblai au dessus de
la cavité est sensible au mode d’ouverture de la cavité et est légèrement plus élevé lors
d’une ouverture de la cavité par augmentation de son diamètre (Process A).
4
537
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Pour expliquer les différences de comportement entre les deux modes d’ouverture de
la cavité on présente sur la figure 5 les géométries des distributions de contraintes sur la
nappe géosynthétique. On constate sur cette figure, une très nette différence entre les
résultats à savoir : une répartition tronconique pour le Process A (avec des concentrations
de charge au centre de la cavité) et une distribution de charge plutôt constante voire
inversée pour le Process B (avec une concentration d’effort plus importante sur le
pourtour intérieur de la cavité). Ceci est lié au fait que les transferts de charge vers les
bords de la cavité sont systématiquement remis en cause par l’augmentation progressive
du diamètre de la cavité (Process A) alors qu’ils sont peu perturbés tout au long du
Process B. De même l’ouverture progressive du diamètre de la cavité engendre une zone
de sol cisaillée plus important et donc un coefficient de foisonnement plus élevé.
5
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6
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Après validation expérimentale, l’outil numérique permet une détermination précise des
efforts agissant sur la nappe géosynthétique au-dessus et sur le pourtour de la cavité. Il a
ainsi été montré que l’intensité de la charge agissant sur le géosynthétique peut être
estimée à partir de la formule classique de Terzaghi mais en considérant que le ratio
entre les contraintes horizontales et verticales au droit des bords de la cavité est de 1,3
(pour le matériau granulaire testé). La géométrie de la distribution de contrainte sur le
géosynthétique au-dessus de la cavité n’est pas uniforme et dépend du mode d’ouverture
de la cavité. Pour le Process A (Fig. 8), la distribution de charge sur la nappe est plutôt de
forme tronconique avec une contrainte verticale plus élevée au centre de la cavité. Pour le
Process B (Fig. 8) la distribution des contraintes verticales sur la nappe est plutôt de
forme parabolique inversée, avec une contrainte plus élevée en bord de cavité. Dans les
deux cas, et ce pour la géométrie testée et le matériau granulaire utilisé (grave roulée
20/40 mm), le ratio q1/q2 (Fig. 8) obtenu numériquement est de 4.
En termes de dimensionnement analytique, il est possible de tenir compte de ces
résultats en intégrant une forme de distribution de contrainte tronconique ou parabolique
inversée dans les méthodes usuelles (Villard et Briançon, 2008). La comparaison et les
écarts important obtenus entre les résultats des simulations numériques et analytiques
des Process A et B confirment l’intérêt et l’importance de la prise en compte de la forme
de la distribution de contrainte dans le dimensionnement analytique du renforcement
géosynthétique sur cavités (Fig. 8).
6. Conclusion
L’étude numérique réalisée a permis de compléter les connaissances actuelles sur les
mécanismes de transfert de charges au sein des remblais granulaires renforcés par
géosynthétique sur cavités potentielles. Après validation expérimentale du modèle, deux
modes d’ouverture de la cavité (par augmentation progressive du diamètre ou par
7
540
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
7. Remerciements
Les auteurs souhaitent remercier l’ensemble des partenaires du projet GeoInov ainsi que
les pôles de compétitivité Techtera et Fibres pour leurs aides technique et financière à la
réalisation de ces travaux.
8. Références bibliographiques
8
541
Massifs rocheux, géothermie, stockage
de déchets en surface et souterrain.
542
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543
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No structures with tectonic origins have been observed on the URL. All observed
structures/fractures are induced by drifts and boreholes excavation. The word
“fracture” used in this publication only referred to excavation-induced fractures.
After a presentation of the methodology used for the 3D laser scanning geological
survey and the structural analyses on core drillings, this paper discusses the data
analysis and the resulting 3D excavation-induced fracture network model built for
N155°E-oriented drifts.
1. Introduction
544
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Le levé géologique THR est réalisé en deux temps afin d’effectuer un relevé
exhaustif, précis et détaillé dans des conditions de sécurité optimales avec :
• un levé topographique et photographique du front sans soutènement,
• un relevé sédimentologique, géotechnique et structural détaillé effectué par le
géologue, après mise en sécurité du front.
545
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
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Figure 3. Restitution géologique sur un modèle 3D d’un levé de galerie N155°E
Environ 650 forages carottés, soit près de 9 km de carottes, ont été réalisés dans les
galeries du laboratoire souterrain et analysés par nos équipes de géologues. Après
reconstitution des carottes de forage sur une table orientée, une description
géologique minutieuse des fractures induites par le creusement des galeries est
effectuée.
548
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Figure 4. Typologie des principales fractures observées en forage
Une vérification de ces mesures peut être effectuée par diagraphie (caméra optique).
Dans ce cas, les mesures sont considérées comme sûres.
La totalité de ces fractures et leurs caractéristiques sont également incorporées à
une base de données informatique.
Les données issues d’une même section de forages dans une galerie orientée
N155°E ont été modélisées en 3D sur le logiciel Polyworks© avec un code couleur
correspondant au mode de rupture de cette dernière. La visualisation
tridimensionnelle des plans montre deux zones distinctes (cf. Figure 5).
La première zone correspond au premier tiers de la partie fracturée du massif, en
bordure de la galerie. Elle est représentée par des plans de fractures d’orientations
hétérogènes, sans organisation visible mais avec des pendages très redressés,
proches de la verticale. Ces structures sont en grande majorité des plans en
extension mais sont également présents des plans cisaillants et indéterminés.
La seconde zone présente des structures orientées de façon beaucoup plus
homogène, constituée uniquement de plans cisaillants et indéterminés. Elle est
comprise entre la zone d’orientations hétérogènes et la dernière fracture constatée
sur les forages. L’extrapolation des plans de fracture met en évidence deux
structures majeures :
• Un ensemble de plans cisaillants situés dans la partie supérieure, de directions
subparallèles à la galerie présentant un pendage vers le parement droit,
• un ensemble de plans cisaillants situés dans la partie inférieure, également de
directions subparallèles à la galerie présentant un pendage vers le parement
gauche.
549
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
L’examen des tectoglyphes montre que ces fractures se forment par rupture en
cisaillement normal. Le redressement des plans mesurés dans la zone médiane
souligne la forme légèrement courbe des deux ensembles de structures. Ces deux
ensembles se rejoignent et/ou se recoupent dans la zone médiane de cet ensemble
de forages. Ces structures s’apparentent donc vraisemblablement aux fractures en
chevrons observées à front de galerie.
550
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Figure 6. Modèle 3D de la fracturation induite des galeries N155°E
6. Références bibliographiques
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551
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
1. Introduction
1
552
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Le problème est abordé dans son ensemble en partant de la situation étudiée (fond de
bassin ou socle) afin de définir la meilleure stratégie englobant à la fois les opérations de
forage et de stimulation potentielle. Pour cela, une approche basée sur des modélisations
numériques couplées hydromécaniques 3D de la stimulation hydraulique d’un puits au
sein d’un réservoir géothermique fracturé est mise en œuvre. Le travail réalisé repose sur
les étapes suivantes :
• Définition des modèles conceptuels : Pour chaque contexte géologique, un
modèle conceptuel est établi, faisant le lien entre la géologie du site et le modèle
numérique mis en œuvre. Il définit la taille du réservoir, les principaux types de roches
rencontrées, les structures géologiques (zones de failles, fracture etc.) et leurs
caractéristiques (densité, comportement hydraulique, comportement mécanique,
persistance etc.) et le régime tectonique permettant d’estimer les contraintes au sein du
réservoir (régime de faille normale, de chevauchement ou de décrochement) ;
• Construction des modèles numériques et calculs : à partir du modèle
conceptuel, le modèle numérique 3D est réalisé avec le code 3DEC© (Itasca, 2008a). Il
permet de simuler le comportement du réservoir fracturé autour de la partie ouverte du
puits et les processus hydromécaniques mis en jeu lors de la stimulation hydraulique. A
partir du modèle numérique établi, une série de calculs est réalisée en testant différentes
orientations et trajectoires de puits au sein du réservoir fracturé ;
• Identification des configurations optimales : Les résultats obtenus sont analysés
notamment pour mettre en évidence les effets de la stimulation hydraulique sur le
réservoir fracturé tant d’un point de vue mécanique qu’hydraulique. Pour le contexte
géologique étudié, l’architecture de puits optimale pour la stimulation hydraulique est
identifiée, c’est-à-dire celle permettant de créer le maximum d’ouvertures hydrauliques
irréversibles au sein du réseau de fractures ;
• Pré-étude de la stabilité mécanique du puits à la foration : Une fois la
configuration optimale identifiée une pré-étude de la stabilité mécanique du puits lors de
son creusement est réalisée. L’objectif est d’évaluer les risques de rupture mécanique
potentiels lors du creusement du puits du fait de sa trajectoire, des contraintes in situ et
du faciès de roche rencontré (les trois étant déterminés lors de l’étape précédente). Pour
cela, un modèle numérique basé sur une approche particulaire avec le code PFC2D©
(Itasca, 2008b) est mis en œuvre afin d’étudier les ruptures induites dans la matrice
rocheuse autour du puits par le déconfinement dû à la foration.
Les différentes étapes de la méthodologie et les modèles mis en œuvre sont détaillés
dans le cas de l’application à un réservoir de toit de socle en contexte de rift.
La construction du modèle conceptuel est basée sur une étude bibliographique des
données de sites existantes et par l’intégration de connaissances géologiques plus
génériques. La Figure 1 illustre, pour le toit socle en contexte de rift, la démarche adoptée
pour construire le modèle conceptuel de fracturation ; elle prend en compte des données
de sites mesurées à différentes échelles, telles que les données géophysiques à l’échelle
du réservoir ou les données mesurées en puits, ainsi que la connaissance de l’histoire
tectonique permettant d’expliquer les structures en place et le régime de contraintes. Les
différentes familles de fracturation sont définies (orientation, pendage) par cette analyse
2
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Pour le modèle présenté ici, les données de fracturation à l’échelle du fossé rhénan ont
permis de réaliser une décomposition générale en blocs structuraux faisant apparaître les
grandes directions tectoniques à l’échelle du fossé rhénan au niveau du toit du socle
(Dezayes et al., 2014). A l’échelle du puits, le modèle conceptuel est focalisé sur un
accident majeur hercynien qui a pu rejouer au cours des phases tectoniques ultérieures. Il
est basé sur les données issues du forage GPK3 (site EGS de Soultz sous Forêts) aux
alentours de -4660 m de profondeur. La fracturation dans un linéaire d’un kilomètre
autour du cisaillement principal a été réinterprétée en termes de directions de Riedel afin
de déterminer les densités de fracturation de chacune des directions constituant le
réseau. Cette réinterprétation a été ajustée et complétée avec les données concrètes
disponibles dans la littérature et dans les forages réalisés à Soultz.
Le modèle conceptuel est complété avec la nature des formations géologiques
traversées ainsi que les évaluations du tenseur des contraintes in situ réalisées
(Tableau 1).
3
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a b
Figure 2 Modèle numérique du "réservoir" de socle : lithologie (a) et fracturation (b).
4
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Lithologie
Nature Age Epaisseur
Granite standard Paléozoïque (334,0+3,8/−3,5Ma) inconnue
Interface : N33°E-58°SE
Granite à deux micas Paléozoïque (327 ± 7Ma) inconnue
Fracturation
2 fractures R (direction moyenne du pendage N289°E) qui s’arrêtent sur le cisaillement principal Y
Granite 2 fractures R’ (direction moyenne du pendage N229°E) qui s’arrêtent sur le cisaillement principal Y
standard et sur le décrochement R
2 fractures T (direction moyenne du pendage N259°E) qui s’arrêtent sur le cisaillement principal Y
et sur les conjuguées en décrochement R et R’
1 fracture R (direction moyenne du pendage N289°E) qui s’arrête sur le cisaillement principal Y
Granite à deux
micas 4 fractures T (direction moyenne du pendage N259°E) qui s’arrête sur le cisaillement principal Y et
sur le décrochement R
Contraintes in situ
L’état des contraintes évalué pour le site de Soultz aux profondeurs concernées (Cornet et al., 2007) est:
h = (0,54 ±0,02)*v ; H = (0,95 ±0,05)*v ; v = v0 + 0,0255*(z -1377) avec v0 = 1377*0,024
où z est la profondeur en m, h et H sont respectivement les contraintes principales horizontales mineure et majeure et
v la contrainte principale verticale. La direction de la contrainte principale horizontale majeure H est N175°E ± 6°.
normal, et ses composantes élastique et en dilatance. k n [Pa.m-1] est la raideur normale, ΔP [Pa] la
surpression hydraulique, et ψ [°] l’angle de dilatance. Un déplacement limite usc est pris en compte au-delà
duquel la dilatance est constante.
Comportement hydraulique et hydromécanique des joints
L’écoulement du fluide au sein des fractures est supposé être laminaire monophasique et obéir à la loi cubique :
g 3 h où Q le débit dans la fracture [m3/s], a l’ouverture hydraulique équivalente, h/L le gradient de
Qf a f
12 L
charge hydraulique pour une longueur L d’écoulement, [kg/m3] et [Pa.s] respectivement la densité et la viscosité
dynamique du fluide, et g [m/s2] la gravité.
L’ouverture hydraulique évolue en fonction du déplacement normal de la fracture :
a = a0 + un avec a0 [m] l’ouverture hydraulique initiale. Afin de borner l’augmentation de l’ouverture hydraulique,
une valeur maximale, amax, de cette dernière doit être fixée
Paramètres pris en compte pour les joints
kn [MPa/m] ks [MPa/m] c [MPa] [°] ψ [°] usc [mm] a0 [mm] amax [mm]
80000 80000 0 45 1 10 2,5 10-3 165 10-3
5
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A partir du modèle numérique une série de calculs est réalisée en faisant varier la
trajectoire de puits ; pour cette étude, quatre trajectoires de puits ont été testées : un puits
vertical, un puits incliné à 30° (par rapport à l’horizontale) dans la direction est-ouest, un
puits incliné à 30° (par rapport à l’horizontale) dans la direction nord-sud et un puits
combinant trajectoire verticale et inclinée à 30° est-ouest. Les résultats sont ensuite
analysés afin de déterminer pour quelle trajectoire de puits la stimulation hydraulique est
la plus efficace. A ce stade, il faut définir un critère pour juger de cette efficacité et dans le
cadre de l’étude présentée, il a été décidé de regarder les ouvertures résiduelles
irréversibles créées par la stimulation dans le réservoir autour du puits. Pour cela une
procédure de post-traitement des résultats permet de cartographier le halo 3D
d’augmentation de l’ouverture hydraulique par rapport à l’ouverture hydraulique initiale.
Pour cette étude un facteur trente d’augmentation des ouvertures hydrauliques a été
choisi (arbitrairement) afin de mieux visualiser le halo3D et différencier les résultats des
différentes configurations. De plus du fait de la densité de fracturation du modèle il est
plus aisé de représenter ce halo 3D en le projetant sur les faces Nord, Ouest et Bas du
modèle (Figure 3 b) ce qui permet également d’identifier plus aisément les directions
préférentielles du halo 3D. Une analyse visuelle qualitative de ces cartographies est
réalisée afin de discriminer les quatre configurations ; elle se base sur l’aire des surfaces
projetées sur les trois faces. Cette analyse montre que c’est la configuration avec le puits
incliné dans la direction est-ouest (Figure 3 a) qui présente les aires de surfaces projetées
les plus importantes et donc spatialement la plus grande répartition d’augmentation
d’ouverture hydraulique. Par conséquent, en se basant sur ce critère, c’est cette
orientation de puits qui permet la plus grande efficacité à la stimulation hydraulique.
a b
Figure 3 a : Trajectoire de puits inclinée dans la direction est-ouest et b : Effet de la
stimulation hydraulique (projection des halos 3D d’ouvertures hydrauliques supérieures
7,5 10-2 mm).
6
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4. Conclusions
5. Références bibliographiques
Blaisonneau A., Guillon T., Gentier S., Rachez X., 2015, Eléments de réflexion sur le
comportement mécanique des zones de faille dans un modèle 3D DEM pour la
stimulation hydraulique des puits dans les réservoirs géothermiques. 13th ISRM
congress, May 2015, Montreal, Canada.
Cornet, F.H., Bérard, Th., Bourouis, S., 2007. How close to failure is a granite rock at a
5km depth?, Int. J. Rock Mech. & Min. Sci., Vol. 44, pp 47-66, July 2007.
Dezayes C., Lerouge C., Sanjuan B. Gentier S. avec la collaboration de Guillon T., Peter
M., Brach M., Bailly L. Fléhoc C., Innocent C., Wille G, Ramboz C., Gurenko A., 2014,
Relations tectonique et anomalies thermiques : le rôle des circulations fluides dans le
Fossé Rhénan. Projet TECITUR. BRGM/RP-63928-FR.
ITASCA Consulting Group, Inc., 2008a: 3DEC, Version 4.0, 3 Dimensional Distinct
Element Code. User’s Manual. Itasca Consulting Group Inc., Minneapolis, MN.
ITASCA Consulting Group, Inc., 2008b, PFC2D – Particle Flow Code in 2 Dimensions,
Ver. 4.0, Theory and Background Manual. Minneapolis: Itasca.
Katz Y., Weinberger R., Aydin A., 2004, Geometry and kinematic evolution of Riedel
shear structures, Capitol Reef National Park, Utah. Journal of structural Geology 26,
pp. 491-501.
Peter-Borie M., Blaisonneau A., Gentier S., Guillon T., Rachez X., 2015, Study of Thermo-
Mechanical Damage around Deep Geothermal Wells: from the Micro-Processes to
Macroscopic Effects in the Near Well, Proceedings World Geothermal Congress 2015,
Melbourne, Australia, 19-25 April 2015, 10p.
Riedel, W. 1929. Zur mechanik geologischer brucherscheinungen. Zentralblatt fur
Mineralogie, Geologie und paleontologie B, 354 -368.
8
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – Les travaux présentés dans ce papier reviennent sur la réponse d’un système
géothermique soumis à des opérations de soft stimulation. Le modèle couplé
hydromécanique utilisé intègre l’évaluation de la microsismicité induite. Les résultats
montrent le rôle complémentaire des zones de faille présentes dans le système, ainsi que
l’impact de leur loi de comportement sur l’estimation de l’énergie sismique.
1. Introduction
Parmi les techniques d’amélioration de l’injectivité des puits dans les EGS (Enhanced
Geothermal Systems), la soft stimulation consiste à appliquer une surpression dans le
puits afin de réactiver les zones de faille préexistantes par cisaillement. Le cisaillement
subit par les zones de faille peut être à l’origine d’évènements microsismiques dont le
suivi peut renseigner sur l’évolution du réservoir géothermique sous les sollicitations
thermohydromécaniques et ainsi améliorer sa mise en place et son exploitation (Brown et
Duchane, 1999). Toutefois, la microsismicité induite peut devenir problématique
lorsqu’elle dépasse des seuils d’acceptabilité : le projet d’EGS à Bâle a été fermé
définitivement suite à un séisme de magnitude 3,4 provoqué en 2006 par des opérations
de développement (Baisch et al., 2009). La microsismicité induite doit être anticipée et
intégrée dans les modèles numériques servant à analyser les conséquences de la soft
stimulation. De cette façon, les outils numériques peuvent être utilisés pour proposer des
scénarios de stimulation garantissant le respect des seuils d’acceptabilité. Dans ce
papier, nous proposons de commencer par détailler le modèle hydromécanique (HM)
servant à étudier la soft stimulation et d’illustrer ses résultats sur un cas d’étude pris à
Soultz-sous-Forêts. Ensuite, nous revenons sur la prise en compte de la microsismicité
induite et sur les résultats complémentaires apportés au cas d’étude.
1
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
encaissante est très inférieure à la transmissivité des zones de faille (notées ZdF par la
suite). Les phénomènes hydromécaniques sont supposés se produire uniquement au
niveau des ZdF, tandis que la masse rocheuse, imperméable en comparaison, n’exprime
qu’un comportement mécanique. Toutefois, les interactions HM se produisant dans les
ZdF exercent un effort sur la matrice rocheuse et peuvent la déformer. Une description
détaillée du modèle physique peut être trouvée dans Blaisonneau et al. (2015), et seules
ses caractéristiques principales sont rappelées ici.
L’équilibre mécanique global est écrit en tenant compte du comportement élastique de
la matrice rocheuse, du comportement élasto-plastique des ZdF, de leur dilatance lors de
leur phase plastique, et de l’écoulement du fluide dans les ZdF. Du fait du mécanisme
physique mis en jeu lors des soft stimulations, c’est à dire réactiver par cisaillement les
ZdF préexistantes, le choix de la loi de comportement en cisaillement de ces dernières
dans le modèle est prépondérant. L’influence de cette loi de comportement en
cisaillement est abordée dans Blaisonneau et al. (2015) : les résultats soulignent son fort
impact sur la répartition des ouvertures hydrauliques irréversibles dans le réseau et
montrent notamment son influence sur l’étendue de la surface en cisaillement de chacune
des ZdF et sur la répartition des débits dans les différentes ZdF. La loi de comportement
utilisée dans les travaux présentés ici est une loi élastoplastique associée à un critère de
Mohr Coulomb (MC). Le comportement normal des ZdF intègre une composante
irréversible en considérant un effet de dilatance induite lors du glissement :
0 u s < u sp
u ndil = u s tanψ u sp ≤ u s < u sc (1)
u c tanψ u sc ≤ u s
s
où undil [m] est la part en dilatance du déplacement normal, ψ [°] l’angle de dilatance, et
us [m] le déplacement de cisaillement. Les déplacements au seuil de plasticité usp [m] et
critique usc [m] bornent la dilatance.
Les interactions HM se produisent dans les ZdF, où le débit d’écoulement dépend
directement du déplacement normal :
(
q l = f (a 0 + u n ) 3 ) (2)
où ql [L.s-1] est le débit d’écoulement dans la ZdF, a0 [m] l’ouverture initiale de la ZdF,
et un [m] son déplacement normal. L’équation (2) souligne l’impact de la mécanique sur
l’hydraulique. Réciproquement, l’écoulement influe sur l’état de contrainte effective dans
les ZdF en y modifiant la répartition de la pression.
La stimulation est modélisée par la méthode des éléments distincts (3DECTM) car elle
permet de prendre explicitement les ZdF en compte sous la forme de joints 2D. La
position des joints dans le modèle doit être donnée en accord avec les mesures in situ du
cas étudié. Le cas d’étude présenté dans ce papier est l’open-hole du puits GPK4 de
Soultz-sous-Forêts pour lequel la position des ZdF est issue de l’interprétation de
résultats d’imagerie de puits (UBI). La géométrie est présentée en Figure 1, où l’open-
hole du puits est un segment vertical au centre du modèle.
2
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Figure 1. Géométrie du cas d’étude. La matrice rocheuse (blocs) est recoupée par les
neuf zones de failles (joints) dont l’orientation par rapport aux contraintes principales
horizontales est donnée à droite.
Les conditions aux limites doivent rendre compte de l’état de contrainte naturelle
s’exerçant sur la masse rocheuse : les faces ouest, nord et du bas ont leurs
déplacements normaux bloqués, tandis que la contrainte naturelle est appliquée sur les
faces est, sud et du dessus. Concernant le cas de GPK4, l’état de contrainte appliqué au
modèle est issu de relevés dans le puits (Cornet et al., 2007) et l’orientation des
contraintes principales horizontales est donnée à droite de la Figure 1. Pour ce qui est
des conditions aux limites hydrauliques, une pression hydrostatique est maintenue sur les
parois du modèle tout au long de la simulation.
L’état initial est donné par l’état d’équilibre lorsque le modèle est soumis aux conditions
aux limites. Ensuite, la soft stimulation est simulée en augmentant par paliers successifs
la pression hydraulique dans les nœuds d’injection, c’est à dire, les nœuds situés aux
intersections de l’open-hole et des ZdF.
3
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
En faisant une analyse au cas par cas, on constate que l’augmentation de transmissivité
des ZdF est fortement liée à leur orientation vis-à-vis de la contrainte horizontale
majeure : dans notre cas d’étude, la FZ8 est particulièrement sollicitée, alors que FZ4 et
FZ6 le sont beaucoup moins (Figure 3).
Figure 3. Débits d’entrée dans les zones de faille : gain de débit à la post-stimulation qlps
par rapport à celui à la stimulation qls
Les ZdF moins affectées par la stimulation peuvent sembler moins intéressantes car elles
contribuent assez peu à l’augmentation de la perméabilité apparente du système.
4
563
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Toutefois, à l’échelle d’un réseau de failles, ces ZdF ont l’intérêt d’améliorer la connexion
du système, et de mieux distribuer la surpression sans devoir mobiliser trop de
cisaillement. Dans notre cas d’étude, la FZ6 remplit particulièrement bien ce rôle du fait
de son faible pendage qui lui permet de traverser le réseau de part en part. FZ6 a par
ailleurs un comportement singulier, puisqu’elle présente un gain de débit acceptable alors
même qu’elle ne subit aucun cisaillement pendant la phase de stimulation. Après analyse,
il s’avère que les ouvertures irréversibles de cette ZdF ne sont pas provoquées par son
cisaillement, mais par les rotations des blocs la délimitant sous l’influence du cisaillement
des autres ZdF (stimulation indirecte, voir Gentier et al., 2011).
Lors du cisaillement des ZdF, une partie de l’énergie mécanique emmagasinée par
accumulation de contrainte est libérée sous la forme d’énergie sismique. Aki (1966)
estime que l’énergie sismique générée par une zone en cisaillement de superficie As [m2]
est donnée par :
où Msis [J] est l’énergie sismique (aussi appelée moment sismique), G [Pa] le module
de cisaillement de la roche encaissante, et uscos [m] le déplacement de cisaillement
cosismique.
uscos dépend de la loi de comportement considérée. Dans le cas de la loi de MC, nous
faisons l’hypothèse que les microséismes sont générés par le frottement des aspérités
des deux épontes lorsqu’elles ne sont plus alignées. Ce phénomène apparaît dès que la
dilatance se produit et se poursuit au-delà du déplacement de cisaillement critique :
0 u s < u sp
u scos = (4)
u s − u s u sp ≤ u s
p
L’énergie sismique libérée le long d’une ZdF est directement proportionnelle à la surface
en cisaillement (équation (3)). En conséquence, les ZdF fortement affectées par le
cisaillement, telle que la FZ8, vont relâcher beaucoup plus d’énergie que les ZdF moins
cisaillées, par exemple FZ4 et FZ6 (Figure 4).
5
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a b
a b
La Figure 5b confirme que la FZ8 est source d’activité microsismique (plus du double
d’évènements que la FZ4 ou la FZ6). Les résultats confortent aussi la particularité de la
FZ6, qui n’exprime que peu de microsismicité alors qu’elle améliore l’efficacité de la
stimulation à l’échelle du réseau. Ce type de structure est particulièrement intéressant en
géothermie EGS où la microsismicité induite doit rester sous des seuils d’acceptabilité.
6
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Le modèle utilisé dans cette étude surestime l’énergie sismique. En effet, le déplacement
cosismique associé à la loi de MC n’a pas de limite supérieure et peut virtuellement faire
tendre les estimations de moment sismique vers l’infini. Dans la réalité, la sismicité est
associée à une chute de contrainte dont la nature finie borne naturellement l’énergie
sismique libérée. Le logiciel 3DECTM propose la loi de type pic-résiduelle CYJM
(Continuously Yielding Joint Model, voir Itasca 2013) avec laquelle des déplacements au
pic et résiduel peuvent être identifiés (respectivement uspic et usrés, voir Figure 6b). Le
déplacement cosismique sera au maximum de usrés -uspic :
0 u s < u spic
u scos = u s − u spic u spic ≤ u s < u srés (6)
0 u srés ≤ u s
a b
a b
Même s’il est borné avec la loi CYJM, le uscos moyen est plus important que celui de la loi
MC (Figure 7b). Toutefois, avec la loi CYJM les nœuds mécaniques peuvent sortir de
l’état cosismique pendant le cisaillement, ce qui n’est pas le cas avec la loi de MC où tout
nœud ayant dépassé le seuil de plasticité continuera à générer de la microsismicité tant
qu’il sera en cisaillement. Il en résulte des évènements à peu près deux fois moins
7
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4. Conclusions
5. Remerciements
Les auteurs remercient le projet GEISER (FP7 Grant Agreement no. 241321-2), qui a
permis le développement des outils de calcul des moments sismiques.
6. Références bibliographiques
Aki K. (1966). Generation and propagation of G waves from the Niigata Earthquake of
June 16, 1964. Part 2. Estimation of earthquake moment, released energy, and stress-
strain drop from the G wave spectrum. Bulletin of the Earthquake Research Institute,
vol. 44, pp. 73-88.
Baisch S., Carbon D., Dannwolf U., Delacou B., Devaux M., Dunand F., Jung R., Koller
M., Martin C., Sartori M., Secanell R., Vörös R. (2009). Deep Heat Mining Basel -
Seismic Risk Analysis. Rapport d’expertise, 21 pages.
Blaisonneau A., Guillon T., Gentier S., Rachez X. (2015). Éléments de réflexion sur le
comportement mécanique des zones de faille dans un modèle 3D DEM pour la
stimulation hydraulique des puits dans les réservoirs géothermiques. Proceedings, 13th
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Brown D.W., Duchane D.V. (1999). Scientific progress on the Fenton Hill HDR project
since 1983. Geothermics, vol. 28, pp. 591-601.
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a 5km depth? International Journal of Rock Mechanics and Mining Sciences, vol. 44,
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Gentier S., Rachez X., Peter-Borie M., Blaisonneau A. (2011). Hydraulic stimulation of
geothermal wells: Modeling of the hydro-mechanical behavior of a stimulated fractured
rock mass. Proceedings, 12th ISRM International Congress on Rock Mechanics, pp.
524–525.
Hanks T.C., Kanamori H. (1979). A moment magnitude scale. Journal of Geophysical
Research, vol. 85, pp. 2348-2350.
Itasca Consulting Group, Inc. (2013). 3DEC – Three-Dimensional Distinct Element Code,
Ver. 5.0. Minneapolis: Itasca.
8
567
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1. Introduction
1
568
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Montes-Hernandez et al., 2004 ; Pham et al., 2007). Les propriétés de rétention d’eau de
l’argilite du COx ont été étudiées en détail par Wan et al., (2013) avec une description
complète des changements de volume, teneur en eau et degré de saturation le long de
chemins de séchage et remouillage. Cette étude a également mis en évidence certains
mécanismes régissant les changements de volume et le gonflement.
Dans ce travail, l’étude des propriétés de rétention d’eau de l’argilite du COx est
complétée par une investigation microstructurale conduite par l’utilisation de la
porosimétrie au mercure sur des échantillons lyophilisés à l’état initial et à différentes
succions imposées. Une attention particulière a été accordée au rôle joué par la fraction
de smectite dans la matrice argileuse. La teneur en argile dans la zone du COx d’où
proviennent les échantillons de cette étude est de l’ordre de 50% en masse de l'argilite du
COx.
2. L’argilite du Callovo-Oxfordien
L’argilite du COx est une roche sédimentaire déposée depuis 155 millions d’années entre
deux couches de plusieurs centaines de mètres d’épaisseur de Dogger calcaire et
d’Oxfordien calcaire. L’argilite est principalement composée d’une matrice argileuse
contenant des grains détritiques, en majorité de carbonates et quartz. Les proportions des
minéraux changent en fonction de la profondeur. Au niveau du laboratoire souterrain de
Bure (490 m), la composition minéralogique moyenne d’après Gaucher et al,. (2004) est
de 45-50% de minéraux argileux, 28% de carbonates et 23% de quartz. L’argilite du COx
contient également 4% d'autres minéraux dits lourds, essentiellement de la pyrite (0,5-1%)
et la sidérite (0,5-3%).
Les éprouvettes d’argilite testées proviennent d’une carotte de 80 mm de diamètre et
300 mm de longueur, forée parallèle au plan de litage (EST44584) et extraite au niveau de
laboratoire souterrain (490m). La porosité et le degré de saturation ont été calculés à
partir de la teneur en eau - obtenue après séchage à l'étuve à 105°C pendant 48h - et du
volume de l'échantillon - obtenu par pesée hydrostatique. La succion initiale totale a été
déterminée en utilisant un hygromètre à point de rosée (WP4, Decagon). Les échantillons
EST44584 ne sont pas complètement saturés à l’état initial avec un degré de saturation
de 77,6% correspondant à une succion de 34 MPa pour une porosité de 17,0%. Les
masses volumiques sèche et de grain sont 2,16 et 2,6 Mg/m 3, respectivement.
3. Méthodes expérimentales
2
569
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Les éprouvettes ont été laissées dans les dessiccateurs jusqu'à atteindre la
stabilisation de masse (vérifiée par pesées périodiques). Une fois l’équilibre atteint, une
mesure de succion a été effectuée en utilisant le WP4 pour confirmer la valeur de succion
désirée. Ensuite, les éprouvettes ont été pesées et immédiatement paraffinés afin de
déterminer leur volume par pesée hydrostatique (voir Wan et al., 2013 pour plus de
détails). Finalement, elles ont été coupées en petits morceaux pour mesurer leur teneur
en eau et leur degré de saturation.
V Hg
n Hg (1)
V
Le diamètre d’accès aux pores (D) a été déterminé à partir de la pression d'intrusion de
mercure PHg en supposant une forme cylindrique des pores selon l'équation Laplace-
Young:
4 cos
D (2)
PHg
3
570
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Figure 2. (a) : changement de degré de saturation par rapport la succion, (b) : changement de
volume en fonction de la succion.
5. Porosimétrie au mercure
Les résultats de l’essai porosimétrique obtenus à l’état initial (Sr = 77,6%, porosité n =
17%) sont présentés en Figure 3a sous forme de courbe cumulée et en Figure 3b sous
forme de distribution de taille de pores. La porosité totale n de l’éprouvette est également
présentée dans la courbe cumulée, montrant que la porosité pénétrée nHg est inférieure
avec une infra-porosité n - nHg de 4%. Les pores de diamètre inférieurs à 5,5 nm,
correspondant à la pression maximale de mercure appliquée (227,5 MPa), ne peuvent
être détectés par la porosimétrie au mercure.
La distribution de taille de pores (Figure 3b) met en évidence une seule population de
pores bien identifiée par un point d'inflexion à 32 nm définissant le diamètre d’entrée
moyen dans la matrice argileuse.
La Figure 4 présente un agrandissement entre 0,001 et 0,1 m des courbes
porosimétriques des échantillons A1 et B1 (séchés respectivement jusqu’à 150 et 331
MPa à partir de l’état initial), et des courbes obtenues à l’état initial et après séchage à
l’étuve (105°C) durant 48h. Les porosités totales, également présentées, sont comme
précédemment supérieures aux porosités pénétrées par le mercure. Les infra-porosités
des échantillons séchés sont inférieures à celle obtenue à l’état initial (n - nHg= 3% pour
les échantillons séchés jusqu'à 150 et 331 MPa, comparée à 4% à l'état initial).
Cependant, la porosité pénétrée par le mercure de l’échantillon séché dans l’étuve (12%)
est assez proche de la porosité totale (13%), avec une infra-porosité n - nHg= 1%,
significativement inférieure à celle obtenue à 150 et 331 MPa de succion (3%).
5
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Figure 3. Courbes porosimétriques à l’état initial, Figure 4. Courbes porosimétriques à l’état séché,
(a) : courbe cumulée, (b) : courbe de distribution. (a) : courbe cumulée, (b) : courbe de distribution.
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Figure 5. Courbes porosimétriques à l’état humide, (a) : courbe cumulée, (b) : courbe de
distribution.
6. Discussion
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de pores très bien classé autour d’un diamètre moyen de 32 nm. Cette bonne organisation
du réseau poreux permet d’adopter le modèle dit de briques, qui consiste à considérer
que la principale famille de pores est située entre les plaquettes représentées en Figure 6
qui sont assimilées à des briques. En d’autres termes, on estime que le diamètre moyen
de 32 nm est représentatif de l’épaisseur moyenne des plaquettes dans la matrice
argileuse.
Figure 6. modèle microstructural proposé pour l’argilite du COx (Yven et al., 2007).
Le changement dans les courbes de distribution est interprété en se basant sur les
mécanismes d'hydratation des smectites par le placement successif de couches de
molécules d'eau en fonction de la succion, connu depuis un certain temps (par exemple,
Mooney et al., 1952). Typiquement, la première couche de molécules d’eau est observée
à des succions élevées de quelques centaines de MPa, tandis que la seconde est
observée à quelques dizaines de MPa et la troisième en-dessous de 7 MPa (voir Saiyouri
et al., 2004). L’analyse par diffraction des rayons X a également montré que, à partir d'une
distance inter-feuillets de 9,6 Å dans le cas de l'illite et de la smectite, des espacements
inter-feuillets de 12,5, 15,5 et 18,5 Å correspondent aux états hydratés de smectite avec
respectivement une, deux et trois couches de molécules d'eau adsorbées. Cette
adsorption se produit au niveau intra-plaquette, dans les plaquettes d'argile représentées
dans le schéma de la Figure 6. Elle affecte donc l'épaisseur moyenne des plaquettes que
nous détectons ici en mesurant le diamètre d’entrée moyen des pores dans la matrice
argileuse à partir des courbes porosimétriques de distribution de pores.
L'observation des courbes porosimétriques de la Figure 4b indique que le séchage est
caractérisé par une réduction du diamètre moyen de l’unique population de pores de 32
nm (état initial) à 28 nm pour 150-331 MPa et 21 nm pour l’échantillon séché à l'étuve.
Selon le modèle de brique, cette variation correspond à une réduction de l'épaisseur des
briques, c.-à-d. des plaquettes. Cette réduction est due à des changements dans
l'espacement inter-feuillets au niveau des smectites, étant donné que les couches d’illite
ne sont pas sensibles aux variations de teneur en eau. La réduction de diamètre moyen
de 32 nm (état initial) à 28 nm lors du passage de 34 MPa à 150 et 331 MPa peut être liée
à la transition de deux couches de molécules d’eau adsorbées (espacement inter-feuillets
de 15,6 Å) à une seule couche de molécules d’eau adsorbée (espacement inter-feuillets
de 12,6 Å).
Considérant que, à l’état complètement sec à l’étuve, on n’a plus de couches de
molécules d’eau adsorbées (distance inter-feuillets de 9,6 Å pour les smectites et les
illites) et avec une épaisseur moyenne de 21 nm pour les plaquettes d’argile (obtenue à
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
7. Conclusions
Les changements de microstructure qui se produisent dans l'argilite du COx sous l’effet de
variation de succion ont été étudiés à l’aide de la porosimétrie au mercure le long des
chemins de séchage et de remouillage de la courbe de rétention d'eau. Les mécanismes
d'hydratation des smectites en fonction des changements de succion, appliqués à
l'hydratation des interstratifiés illite-smectite de la matrice argileuse, permettent
d’interpréter les changements de microstructure observés.
La réduction de succion à 9 MPa à partir de l’état initial (caractérisé par une succion de 34
MPa) induit la saturation de l’argilite du COx sans affecter la microstructure, avec pas de
gonflement et pas de changement notable de distribution de tailles de pores en accord
avec la stabilité de deux couches de molécules d’eau adsorbées dans cette gamme de
succion. Le passage de 9 MPa à une succion nulle permet le placement de la troisième,
puis de la quatrième couche de molécules d’eau et se traduit par un changement
significatif de la porosité intra-plaquettes et le développement de la fissuration à l’état
saturé.
Le séchage de l’échantillon à 150 et 331 MPa se traduit par une réduction de 32 à 28
nm du diamètre moyen de la courbe porosimétrique, avec le passage à une seule couche
de molécules d’eau adsorbée, ce qui explique les faibles différences de microstructure
observé à ces deux succions. Le séchage à l’étuve réduit le diamètre moyen de la
porosité inter-plaquettes à 21 nm, un état compatible avec le statut de minéraux de
smectite à l'état sec, sans couche d'eau adsorbée et une distance inter-feuillets de 9,6 Å.
Finalement, les mécanismes d'adsorption de l'eau régissant l’hydratation des smectites
permet de mieux définir le statut de l'eau dans les argilites et les roches contenant des
smectites, avec une distinction entre l'eau adsorbée (située dans les plaquettes de
smectite) et l'eau libre (située dans la porosité inter-plaquettes) qui définit la pression
interstitielle et est soumise à des transferts. La courbe porosimétrique à l'état initial donne
une idée des proportions des deux types d'eau, avec environ 68% d’eau libre (eau inter-
plaquettes) et 32% d’eau adsorbée (eau intra-plaquettes).
8. Références bibliographiques
Pham QT., Vales F., Malinsky L., Nguyen Minh D., Gharbi H. (2007). Effects of
desaturation-resaturation on mudstone. Phys. Chem. Earth, 32: 646–655
9
576
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
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Callovo-Oxfordian claystone, International Journal of Rock Mechanics & Mining
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Oxfordian formation by investigative drilling. Phys. Chem. Earth 29: 55-77
Yven B., Sammartino S et al. (2007). Mineralogy texture and porosity of Callovo-Oxfordian
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France, 178: 73-90
Delage P., Marcial D., Cui Y.J., Ruiz X. (2006). Ageing effects in a compacted bentonite: a
microstructure approach. Géotechnique, 56 (5): 291–304
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Sammartino S., Bouchet A., Prêt D et al. (2003). Spatial distribution of porosity and
minerals in clay rocks from the Callovo–Oxfordian formation (Meuse/Haute-Marne,
Eastern France)—implications on ionic species diffusion and rock sorption capability.
App. Clay Sc., 23 (1–4): 157–166
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Mooney R.W., Keenan A.C., Wood L.A. (1952). Adsorption of water vapor by
montmorillonite. II. Effect of exchangeable ions and lattice swelling as measured from
X-ray diffraction. J. Am. Chem. Soc., 74: 1371–1374
Saiyouri N., Tessier D., Hicher P.Y. (2004). Experimental study of swelling in unsaturated
compacted clays. Clay Min., 39:469–479
10
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
ABSTRACT – BRGM, as deputy controller, handled the safety works on a lead-silver ore
processing residue deposit in Pontgibaud (Auvergne, France) between 2013 and 2014
and on behalf of the French State. These residues have a potential impact on population
and environment due to, especially, residual concentration of lead and arsenic. Safety
engineering work consisted in residue regrouping and reshaping, adding earth cover.
1. Introduction
Les fonctions opérationnelles en matière d’après-mine en France ont été attribuées par
l’État au BRGM qui a créé, à cet effet, le Département Prévention et Sécurité Minière
(DPSM). Les principaux objectifs du DPSM sont la garantie de la sécurité des biens et
des personnes dans les anciennes zones minières ainsi que le maintien de compétences
techniques minières. Pour cela, il s’est vu confier les principales missions suivantes :
- les travaux de mise en sécurité en qualité de maître d’ouvrage délégué,
- les interventions suite à une mesure d’expropriation,
- la surveillance d’ouvrages de sites miniers, au titre du code minier ou du code de
l’environnement,
- la gestion du système d’information après-mine, dont la gestion des archives
techniques intermédiaires minières et le concours au renseignement minier.
1
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Les données minéralogiques des minerais renseignent directement sur la nature des
éléments chimiques pouvant poser un problème environnemental potentiel et qui seront à
rechercher ou à analyser dans les différents milieux affectés (eaux, sols, sédiments…).
Les minéralisations du district de Pontgibaud sont complexes et leur composition est
variable en fonction des gisements et de leur localisation. De plus, les études
minéralogiques réalisées dans les années soixante montrent que plusieurs phases
minéralisées se succèdent à l’intérieur des mêmes filons. Ce qu’il faut retenir, est la
présence d’une paragénèse sulfurée dominée par la pyrite et la marcasite, deux sulfures
de fer fortement acidogènes et producteurs de drainage minier acide, associés au
mispickel (FeAsS), source de l’arsenic dans l’environnement et à la galène argentifère
(PbS) qui était le minéral recherché et valorisé.
Accessoirement on trouve de la blende (ZnS), de la chalcopyrite (FeCuS2), et surtout
des sulfo-sels de cuivre (cuivres gris) et de plomb (sulfo-arséniures et sulfo- antimoniures)
avec des minéraux de bismuth. Ces sulfo-sels constituent d’autres sources d’arsenic pour
le milieu récepteur. La gangue est constituée de quartz et barytine (origine du baryum
décelé dans les résidus) avec localement de la sidérite (carbonate de fer). Le cadmium a
été décelé en inclusions dans la blende et explique les concentrations résiduelles
trouvées dans les dépôts (Barranger, 2008). Dans de rares filons plus anciens ont été
décrites des paragénèses à quartz, cassitérite (SnO2) et mispickel.
Le dépôt des Fonderies jouxtant l’ancienne usine minéralurgique, à présent disparue, est
entouré d’enjeux dont des installations sportives fréquentées, des bois, la rivière Sioule et
un poste de traitement/dégrillage des eaux usées de la commune (fig. 1 et fig. 2).
Les résidus de traitement de minerai constituant le dépôt sont issus de l’unité de
concentration des Fonderies et ont été stockés à proximité. Le site était constitué sur
20 700 m² de plusieurs tas de résidus contenant des matériaux fins de couleurs jaunâtres
(volume des résidus de l’ordre de 70 000 m3). En certains endroits, l’épaisseur du dépôt
était d’une dizaine de mètres. Juxtaposant au sud la zone de dépôts sableux, une zone
plus petite (2 100 m² pour un volume de 8 200 m3) était constituée d’un tas de scories
2
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Figure 1. Vue aérienne du site des Fonderies avant les travaux (source Google).
Figure 2. Vue du site des Fonderies avant les travaux en 2013.
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L’objectif de cette mise en sécurité est de mettre fin à la dispersion des résidus dans
les milieux (eau superficielles, voisinage...) sous les divers effets de l’érosion ainsi qu’au
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contact direct du public fréquentant les installations sportives. Les solutions permettant de
rétablir cette compatibilité en rompant la chaîne Source-Transfert-Cible ont été choisies
suite à un bilan coûts/avantages. Une solution durable et passive, ne nécessitant aucun
entretien pour l’État, a été recherchée afin de pérenniser la solution de gestion. Il a été
choisi un regroupement et un remodelage du dépôt suivi de la mise en place d’une
couverture de terre ensemencée afin de pérenniser le remodelage et d’intégrer les
résidus à leur environnement (Bellenfant, 2010). Les analyses montrant l’absence de
dissolution des métaux par percolation ou par ruissellement, une couverture étanche
n’était pas nécessaire. La gestion des eaux s’est donc portée sur des fossés étanchés
isolant le site pour limiter les infiltrations risquant de déstabiliser le dépôt à long terme. Un
schéma conceptuel du site avec les aménagements envisagés a donc été élaboré (fig. 4).
Fin 2011, la DREAL Auvergne a saisi le DPSM pour réaliser la mise en sécurité du site
des Fonderies. Un marché de maîtrise d’œuvre pour la conception et la réalisation des
travaux a été passé avec la société ANTEA Group afin de réaliser le projet. Cette phase a
duré un an et a inclus les investigations préliminaires, la recherche des solutions
techniques ainsi que le montage des dossiers réglementaires et leur soumission.
Différents dossiers réglementaires ont été établis afin de disposer des autorisations
préalables nécessaires à la réalisation des travaux.
Le site étant limitrophe d’une zone Natura 2000, une étude d'incidence a été réalisée.
Elle est composée d’un inventaire faunistique et floristique ainsi que des mesures de
protections de la faune et de la flore à mettre en place en phase chantier pour limiter son
impact environnemental. Le site se trouvant pour partie dans le lit majeur de la Sioule et
les eaux de ruissellement collectées par les fossés étant rejetées dans la rivière, une
déclaration au titre des articles L. 214-1 à L. 214-6 du code de l'environnement,
autrement nommé « nomenclature eau », a été déposée.
Le projet était soumis à l’obtention d’un permis d’aménager au titre du code de
l’urbanisme en raison de la superficie et des affouillements et exhaussements
nécessaires à la réalisation du dépôt final. Le projet a été dispensé d’une étude d’impact
lié au permis suite au dépôt d’une « demande d'examen au cas par cas » (art. R122-3 du
code de l'environnement). Le permis a été accordé par arrêté préfectoral accompagné de
préconisations de l’Agence Régionales de Santé (ARS) d’Auvergne (le site se trouvant
dans le périmètre de protection rapproché du captage d’eau potable de Peschadoires).
Ce service a demandé un suivi analytique de l’eau du captage avant, pendant et après le
chantier et la prise de toutes les précautions nécessaires à la pollution sur le chantier
(fuites…). Ces analyses d’eau ont été réalisées et les résultats n’ont révélé aucun écart
significatif pour les paramètres analysés.
Le dossier de consultation des entreprises a été mis en appel d’offre publique. Le chantier
de mise en sécurité s’est déroulé de fin octobre 2013 à début avril 2014.
En novembre et décembre 2013, les opérations ont consisté en un curage des abords
afin de retrouver le terrain naturel et en un regroupement des résidus en un unique dôme.
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Les scories et les blocs de basaltes du site ont permis de réaliser des merlons
périphériques (fig. 5) ayant pour rôle le maintien des pentes du dôme et la prévention de
l’érosion en cas de crue de la Sioule. La partie interne des merlons a été recouvert d’un
géotextile pour laisser circuler l’eau mais éviter le transfert des résidus au travers.
Entre janvier et février 2014, s’est déroulée la réalisation des fossés internes et
périphériques étanchés par une géomembrane accroche-terre limitant les infiltrations et
garantissant un maintien de la couverture végétale. Des exutoires nord et sud vers la
Sioule ont été réalisés en enrochement maçonné (fig. 6) ainsi que la couverture en terre
et la piste d’accès au poste de dégrillage.
De fin mars à début avril 2014, l’amendement, l’ensemencement, la couverture
géotextile en jute et les clôtures ont été mis en place.
6
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Il était prévu pour ce chantier de décaper les résidus sur l’ensemble du pourtour du site
jusqu’au terrain naturel. Il s’est avéré que les reconnaissances initiales n’étaient pas
exhaustives et auraient nécessité des fouilles plus systématiques. Côté ouest du site le
long de la Sioule, l’épaisseur attendue était de l’ordre de 50 cm à 1 m or durant le chantier
des matériaux identifiés comme pouvant être des boues de décantation ont été
découverts sous les résidus. Après fouille, il s’est avéré qu’elles étaient présentes sur des
épaisseurs dépassant 4 m. Leur comportement fortement thixotropique a fait prendre du
retard au chantier et a nécessité une adaptation du projet et donc une surproduction.
Globalement, les épaisseurs de matériaux aux abords du site ont été sous-estimées en
phase de conception et des reconnaissances initiales plus poussées auraient permis
d’éviter des adaptations et des retards en cours de réalisation.
Les solutions choisies pour ce chantier avaient pour but de réaliser une mise en sécurité
pérenne et cohérente à un coût économiquement acceptable. Les systèmes hydrauliques
ont été réalisés pour résister au temps en utilisant des géocomposites garantissant un
maintien des profils et une étanchéité. Les pentes du dépôt ont été calculées en fonction
des caractéristiques géotechniques des résidus afin d’annihiler l’aléa glissement. La
couverture en terre permet d’empêcher la mobilisation des résidus et la végétalisation
ainsi que la toile de jute assure une protection contre l’érosion.
Afin de réduire strictement les usages sur le site, de protéger la couverture, d’assurer la
pérennité des aménagements et de conserver la mémoire du site, des servitudes d’utilité
publique (SUP) au titre du code de l’environnement ont été demandées par le Préfet.
Elles ont été prises par arrêté préfectoral en février 2016 sur la base du dossier établi par
le DPSM. Elles sont opposables au tiers et interdisent :
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6. Conclusions
7. Références bibliographiques
8
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – L’injection de CO2 sous forme dissoute ou supercritique dans la porosité d’un
réservoir géologique induit un vieillissement des matériaux de puits (ciments, aciers,
composites) et des roches réservoir et couverture. Deux bancs d’essai expérimentaux
(MIRAGES-1 et 2) ont été conçus afin de modéliser, à échelle réduite (1/20ème), l’effet du
CO2, gaz acide, sur les matériaux de puits et sur son environnement proche.
1. Introduction
1
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Quelle que soit la forme du CO2 stocké, la dissolution de ce gaz induit la formation
d'acide carbonique qui peut interagir avec la roche réservoir et couverture mais aussi
avec les matériaux de puits, ciments et cuvelage, qu'il s'agisse des puits d'injection ou
d'anciens puits d'exploitation. Les réactions qui vont se produire peuvent engendrer des
dissolutions et des précipitations de minéraux induisant une modification irréversible des
propriétés du réservoir et une possible fracturation des matériaux et des différentes
interfaces. Il peut ainsi en résulter une faiblesse du puits d'injection qui pourra à terme, et
dans un cas extrême, créer un drain permettant la fuite vers l'atmosphère du CO2 stocké.
Dans ce papier, une approche expérimentale innovante est présentée à partir de deux
bancs d'essai MIRAGES-1 et MIRAGES-2 qui permettent d'injecter, en continu, du CO2
sous forme supercritique ou dissoute dans une solution aqueuse. Le dispositif permet de
ème
reproduire, dans un puits d'injection à une échelle 1/20 , des conditions réalistes de
pressions et températures de réservoirs géologiques profonds.
Un travail expérimental spécifique est réalisé sur la région proche puits. Il permet de
caractériser les perturbations d’ordres géochimique et pétrophysique induites par
l’injection d’un fluide riche en CO2. Une attention particulière est apporté aux différentes
interfaces du puits (ciment/tube d’injection, ciment/roche réservoir) où les interactions
peuvent être importantes (Loizzo et al., 2009) et qui semblent présenter les faiblesses les
plus probables (Zhang et Bachu, 2011, Gasda et al., 2004).
2. Modélisation expérimentale
Les aquifères du Dogger du bassin parisien ont été identifiés comme d’excellents
candidats pour le stockage du CO2 (Grataloup et al., 2009, Vidal-Gilbert et al., 2009) en
raison de leur profondeur (> 800 m dans le centre du bassin) et de leurs propriétés de
porosité et de perméabilité favorables. Ils sont également le siège d’exploitations
géothermiques depuis 30 ans. Le calcaire du Lavoux est considéré comme représentatif
des calcaires du Dogger du Bassin de Paris.
Tube d’injection
Calcaire du Lavoux
Matériau composite
Ciment Portland
classe G
Rondelle téflon
Point d’injection
Matériaux composite
Figure 1. Vue schématique de l’échantillon simulant le puits d’injection sur les bancs
d’essai MIRAGES-1 et 2. Les dimensions sont données en millimètres.
Les échantillons utilisés pour simuler le puits d’injection à l’échelle 1/20 ème ont été
carottés perpendiculairement à la stratification de la roche sur un diamètre de 100 mm
2
587
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pour une hauteur de 100 mm. L’assemblage réalisé pour reproduire le puits d’injection
(Fig. 1) consiste en un tuyau en acier inox 316SS vissé sur une bague téflon et fixé à la
carotte avec du ciment portland class G. Le ciment est gâché selon le protocole API-ISO
10426-A avec un rapport Eau/Ciment de 0,44.
2.2.1. MIRAGES-1.
Le dispositif MIRAGES (Modèle d’Injection Radiale pour Gaz à Effet de Serre) est
constitué d’un autoclave ″d’injection″ de 2 L (Fig.2 ; poste 9) en acier inoxydable (316L-
X2CrNiMo 17-12-2) dont le corps et la partie inférieure du couvercle sont composés d’un
revêtement en téflon. Cet appareillage permet l’injection de CO2 supercritique au travers
d’un échantillon de roche immergé dans les conditions P et T d’un réservoir géologique.
MIRAGES-2 MIRAGES-1
BouteilleCO 2
34 1 11
2
35 15 3
13
33 Echantillonnage
37
36 12
14
31
32 27
BY-PASS Purge de
24 18
la pompe
29 16
Ni vea u haut
A B
Echantillonnage
Ni vea u bas
24 22
30 BouteilleCO2
25
21
Fluide 26 28 20
Purge des 37
caloporteur
KAISER sondes 9
23
Deverseur 5
BY-PASS 18 17
Transmetteur de pression avec Event 10
membrane séparatrice en hastelloy 2 4
8
Disque de rupture 3 7
1
6
Vanne manuel ouvert/fermée Echantillonnage 19
6,5
22 READ O/C
Manomètre Câble chauffant
Le système est alimenté en CO2 à partir d’une bouteille contenant le gaz à l’équilibre
liquide-vapeur (Fig.2, poste 37). L’injection à débit continu et constant est assurée par
une pompe seringue Teledyne Isco Model 500D spécialement conçue pour la
3
588
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pressurisation de fluides supercritiques (Fig. 2, poste 16). Cette pompe est couplée à un
débitmètre massique Bronkhorst (Fig.2 ; poste14) via un automate de régulation (Fig .2 ;
poste 15). Ce couplage permet de travailler à une pression d’injection pouvant atteindre
200 bar et un éventail de débit compris entre 0,01 et 500 g/L (précision de 0,01 g/L). Afin
d’assurer l’injection du fluide dans l’échantillon, le tube métallique de ce dernier est vissé
sur la partie basse du couvercle de l’autoclave. La pression de confinement est contrôlée
par un déverseur avec membrane en hastelloy en sortie d’autoclave (Fig.2, poste 23). Un
collier chauffant en MICA permet de réguler la température à la valeur souhaitée.
En sortie d’autoclave, le fluide circule au travers d’un by-pass équipé de sondes haute
pression et haute température permettant la mesure in situ du pH et l’analyse de la
spéciation des carbonates aqueux par spectroscopie Raman (Fig. 2 ; postes 17 et 18).
L’ensemble est chauffé par un câble chauffant afin de réaliser les mesures dans les
conditions exactes de l’expérience. L’échantillonnage de la solution pour son analyse
chimique est également possible à partir d’une vanne de prélèvement.
2.2.2. MIRAGES-2.
Afin de pouvoir réaliser l’injection d’une solution aqueuse monophasique et saline avec
une concentration en CO2 dissous maîtrisée, un dispositif de mélange est couplé à
MIRAGES-1.
Une cuve de mélange d’une capacité de 5 L (Fig.2 ; poste 24) en acier inoxydable
(316L-X2CrNiMo 17-12-2) permet de réaliser la solution désirée dans des conditions
pouvant atteindre une température de 150°C et une pression de 60 bar. Les parois ainsi
que la partie inférieur du couvercle sont revêtues de téflon afin d’éviter tout problème de
corrosion inhérent à l’utilisation d’une solution acide et salée.
Le corps de la cuve est entouré d’une double enveloppe (Fig.2 ; poste 25) permettant
de réguler en température le milieu réactionnel. Le système est rempli d’eau pure ou
salée de façon autonome à l’aide d’un dispositif de pressurisation hydrostatique (Fig. 2,
item 32) contrôlé par un capteur de niveau baignant dans la solution (Fig.2 ; poste 29).
L’interfaçage entre la pompe et le dispositif de régulation du niveau de la solution est
assuré par une unité électrique. Le CO2 provient d’une bouteille à l’équilibre liquide-
vapeur. Le gaz arrive dans l’autoclave via un fritté de 5µm (Fig. 2, poste 26) et la
solubilisation du CO2 est optimisée par le biais d’un agitateur magnétique à palle (Fig. 2,
poste 27).
Une fois l’équilibre entre le CO2 et la solution atteint, la solution est évacuée de la cuve
par sa partie basse à l’aide d’un tube plongeur (Fig.2, poste 28). Le mélange circule alors
au travers d’un système by-pass permettant son analyse in situ. Il est composé i) d’une
sonde Raman haute pression haute température ; ii) d’une vanne de prélèvement
permettant l’analyse chimique du fluide. En sortie du by-pass, l’eau acidifiée par le CO2
remplit alors la pompe seringue qui permet d’assurer l’injection dans MIRAGES-1.
L’échantillon est placé dans l’autoclave MIRAGES-1 en sertissant la canne d’injection sur
la partie basse du couvercle le reliant ainsi au système d’injection. Une première étape de
cure en système fermé est alors réalisée à 120 bar et 60°C. Ces conditions de P et T
permettent la prise du ciment dans les conditions P et T du stockage, avant injection du
CO2. A la fin de la cure (7 à 10 jours), la pompe seringue assure l’injection en continu du
fluide selon un débit de 150 (expériences MIR1 avec CO2 supercritique) à 250
g/h (expérience MIR2 avec CO2 dissous):
4
589
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
MIR1 : La pression dans l’autoclave est ajustée à 110 bars à l’aide du déverseur et la
température est régulée à 80°C. Le vieillissement a duré 610 heures et a permis l’injection
de 134 kg de CO2 dans le système. A l’issue de cette expérience, l’autoclave est
dépressurisé lentement (quelques bar/min) et l’échantillon est ensuite retiré (Sterpenich et
al, 2013).
MIR2 : La pression dans l’autoclave est ajustée à 120 bar et la température régulée à
60°C. La phase injectée (CO2+H2O) devant rester monophasique dans tout le système, la
concentration en CO2 dans la solution injectée reste toujours inférieure au maximum de
solubilité dans les conditions P et T de l’expérience. Dans nos conditions de réservoir, la
solubilité du CO2 dans l’eau pure est de 1,12 mole/kg. En conséquence, une pression de
30 bar et une température de 20°C sont imposés à l’autoclave de mélange afin d’atteindre
une solubilité théorique de 0,93 mole/kg. La concentration en CO2 dissous, avant et après
percolation dans la carotte, est vérifiée par mesure Raman. Le vieillissement a duré 502
heures et a permis l’injection de 73,7 L de CO2 dans le système.
3. Résultats et discussion
Tube d’injection
Wormhole
Puits d’injection
Réseau poreux
20 mm
5
590
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
L’échantillon issu de l’expérience de percolation MIR2 (CO2 dissous) est marqué par
l’apparition d’un réseau poreux radial au niveau de la zone d’injection avec un
phénomène de « wormholing » qui traverse la carotte depuis le point d’injection du fluide
(Fig 4. a) jusqu’à la partie extérieure de la carotte (Fig4. a et b). L’analyse 3D révèle
également la modification de la morphologie du puits qui adopte une forme conique. Cette
observation illustre une réactivité importante du fluide acide injecté qui provoque des
dissolutions massives de carbonate jusqu’à générer des phénomènes de micro-
karstification.
Une section des puits est réalisée en le coupant en deux parties égales en suivant le
diamètre de la carotte (Fig. 5 a et b). Des prélèvements sont réalisés à différents endroits
représentatifs et particulièrement à l’interface ciment/roche (Fig. 5 c et d) afin de réaliser
des lames minces polies.
Le résultat marquant est que l’injection des différentes solutions percolantes des deux
expériences n’a en aucun cas altéré la cohésion mécanique entre le ciment et la roche
réservoir où aucune fissuration significative n’est observée. Cependant une zone réactive
apparaît dans le ciment selon un front parallèle à l’interface et dont l’épaisseur varie entre
0,5 mm et 2 mm. Cette zone est visible sur les photos optiques (Fig. 5) et représente un
liseré de couleur plus foncée au niveau de l’interface.
Un dépôt de faible épaisseur (plus marqué pour l’expérience MIR2) et de couleur
orangée (Fig. 5 a et b) est également observable à la surface du puits, où le ciment est en
contact direct avec la solution. Il témoigne d’une transformation des phases cimentaires
placées au contact direct de la solution altérante.
Le MEB permet l’observation des variations minéralogiques à un plus fort
grossissement (Fig. 6). En sections polies, les observations confirment la cohésion de
l’interface ciment/calcaire déjà mise en évidence par tomographie X, ainsi que l’étendue
du front d’altération du ciment. Ce front peut se subdiviser en plusieurs zones
correspondant à plusieurs étapes de réactivité chimique décrites dans la littérature (e.g.
Duguid et al., 2006 ; Kutchko et al., 2007 ; Rimmelé et al., 2008 ; Regnault et al., 2009).
a b c
Zone
d’altération
d
c
d
Calcaire
Ciment altéré
1 cm Ciment sain 1 cm
6
591
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
a
Z2
Z1
Il faut distinguer cependant des successions de réactions différentes dans le cas des
expériences MIR1 et MIR2.
Dans l’expérience où le CO2 supercritique est injecté et que la solution aqueuse n’est
pas renouvelée (MIR1), on distingue 2 zones Z1 et Z2. La zone 2 est fortement
carbonatée et est le résultat de la dissolution de la portlandite (CH) et de la lixiviation des
phases silico-calciques C2S, C3S et CSH qui génèrent du calcium en solution qui se
combine ensuite avec les carbonates de la solution pour précipiter des carbonates de
calcium (calcite ou aragonite, vraisemblablement en fonction du taux de magnésium en
solution). Ces minéraux carbonatés sont ensuite soumis à une nouvelle attaque acide liée
à l’arrivée par diffusion du CO2 à l’interface ciment/roche (zone 1). Il est important de
noter que le transport diffusif joue un rôle important dans la transformation du ciment
dans cette expérience.
Concernant l’expérience MIR2, il y a renouvellement de la solution acide, chargée en
CO2. Globalement, les réactions chimiques mises en jeu sont similaires à l’expérience
précédente, à savoir le relargage du calcium par les phases cimentaires et la combinaison
du calcium aux carbonates aqueux pour précipiter de la calcite ou de l’aragonite. Ainsi, on
retrouve une zone de forte carbonatation (Z’2) devancée par une zone de réactivité des
phases cimentaires (Z’3). Cette zone de réactivité présente cependant une porosité
notable liée au renouvellement rapide du fluide agressif. Ainsi, les phases CSH se
retrouvent assez fortement dissoutes, vraisemblablement en raison d’un micro-
environnement alcalin lié à la consommation des H + par les réactions de lixiviation des
phases C2S et C3S. La zone à l’interface ciment calcaire (Z’1) montre une reprise de la
dissolution des carbonates précédemment précipités en raison du renouvellement de la
solution acide dans cette zone.
4. Conclusions
7
592
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
karstification du calcaire lors de l’injection de CO2 dissous alors que l’injection de CO2
supercritique dans un aquifère carbonaté captif n’entraîne pas de modifications
importantes des propriétés pétrophysiques du réservoir.
En dépit d’une altération prononcée des phases cimentaires et de leur carbonatation, la
cohésion mécanique de l’interface ciment/roche est conservée dans les puits d’injection,
quelle que soit la forme sous laquelle le CO2 est injecté. L’étude de la réactivité des
interfaces mérite d’être affinée par l’utilisation d’outils de modélisation chimie-transport qui
permettent de hiérarchiser les phénomènes cinétiques (vitesses de diffusion vs vitesses
de dissolution/cristallisation). La réalisation d’expériences sur d’autres types d’échantillons
(eg. roche réservoir silicoclastique) permettra d’étendre la compréhension de ces
phénomènes à d’autres types d’aquifères.
5. Références bibliographiques
Duguid A. (2006). The effect of carbonic acid on well cement. Ph.D Thesis. Faculty of
Princeton University, USA, 311 pp.
Gasda S.A., Wang J., Celia M. (2011). Analysis of in-situ wellbore integrity data for
existing wells with long-term exposure to CO2. Energy Procedia, vol.4, pp. 5406-5413.
Grataloup S., Bonijoly D., Brosse E., Dreux R., Garcia D., Hasanove V., Lescanne M.,
Renoux P., Thoraval A. (2009). A site selection methodology for CO2 underground
storage in deep saline aquifers: case of the Paris Basin. Energy Procedia, vol.1, pp.
2929-2936.
Kervévan C., Bugarel B., Galiègue X., Le Gallo Y., May M., O'Neil K., Sterpenich J.
(2013). CO2-Dissolved - A Novel Approach to Combining CCS and Geothermal Heat
Recovery. SES 2013 conference.
Loizzo M., Bressers P., Benedictusb T., Le Guenc Y., Poupardc O. (2009). Assessing
CO2 interaction with cement and steel over a two-year injection period: current state
and future risks for the MovECBM project in Poland. Energy Procedia, vol.1, pp. 3579-
3586.
Kutchko B.G., Strazisar B.R., Lowry G.V., Thaulow N., (2007). Degradation of Well
Cement by CO2 under Geologic Sequestration Conditions. Environ. Sci. Technol,
vol.41, pp. 4787-4792.
Regnault, O., Lagneau V., Schneider H. (2009). Experimental measurement of portlandite
carbonation kinetics with supercritical CO2. Chemical Geology, vol. 265, pp. 113–121.
Rimmelé G., Barlet-Gouédard V., Porcherie O., Goffé B., Brunet F. (2008).
Heterogeneous porosity distribution in Portland cement exposed to CO2-rich fluids.
Cement and Concrete Research, vol.38, pp. 1038-1048.
Sterpenich, J., Sausse, J., Pironon, J., Géhin, A., Hubert, G., Perfetti, E., and Grgic, D.,
(2009). Experimental ageing of oolitic limestones under CO 2 storage conditions:
Petrographical and chemical evidence. Chemical Geology, vol. 265, pp. 99-112.
Sterpenich, J., Jobard, E., El Hajj, H., Pironon, J., Randi, A., and Caumon, M.-C., (2014).
Experimental study of CO2 injection in a simulated injection well: the MIRAGES
experiment. Greenhouse Gases: Science and Technology, vol. 4, pp. 210-224.
Vidal-Gilbert S, Nauroy J.F., Brosse E. (2009). 3D geomechanical modelling for CO2
geologic storage in the Dogger carbonate of the Paris Basin. International Journal of
Greenhouse Gas Control, Vol. 3, pp. 288-289.
Zhang M., Bachu S. (2011). Review of integrity of existing wells in relation to CO 2
geological storage: What do we know? International Journal of Greenhouse Gas
Control, Vol.5, pp. 826-840.
Ces études ont été financées dans le cadre des projets ANR Géocarbone injectivité
(ANR-05-CO2-007-05) et CO2-DISSOLVED (ANR-12-SEED-0009)
8
593
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – Depuis 2003, les stockages souterrains français d’hydrocarbure sont soumis
au Code Minier. La législation énonce des règles pouvant être utilisées pour écarter
certains risques du souterrain dans les études de danger. Des cavités conçues plus
récemment peuvent-elles être soumises aux retours d’expérience de l’après mine ?
L’article apporte, en prenant un exemple réel, quelques éléments de réponse.
1. Introduction
Depuis 2003, les stockages souterrains d’hydrocarbure implantés en France sont soumis
au règlement minier. A ce titre, les exploitants doivent justifier de l’exclusion de certains
risques dont font partie les effondrements. De nouveaux textes énoncent les différentes
règles méthodologiques pouvant être utilisées pour écarter les menaces liées au
souterrain dans les études de danger. Ces règles résultent principalement des retours
d’expérience français et internationaux des mines en chambres et piliers.
L’un des principes retenus pour exclure des études de danger le risque d’effondrement
généralisé est que le phénomène pourra être écarté lorsque le taux de défruitement de
l’excavation est inférieur à 50%. Nous commentons ici l’applicabilité des notions de taux
de défruitement aux stockages souterrains de conception récente, le plus souvent
composés de deux ou trois galeries parallèles.
Après une présentation de ces règles et des méthodologies récentes de conception des
stockages souterrains d’hydrocarbure, l’analyse réalisée sur un cas réel de stockage est
décrite : le chargement des piliers du stockage est estimé par un calcul tridimensionnel
aux éléments finis, puis Il est comparé au chargement qui s’appliquerait aux piliers d’une
excavation type « chambres et piliers » équivalente.
1
594
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Depuis la loi n°2003-8 du 3 janvier 2003, l’ensemble des stockages souterrains de gaz
naturel, d’hydrocarbures liquides, liquéfiés ou gazeux ou de produits chimiques à
destination industrielle, sont régis par le Code Minier.
Cet article fera principalement référence à :
la note technique relative à l’établissement de critères d’exclusion du risque
d’effondrement au droit des stockages souterrains durant la phase d’exploitation,
publiée en août 2009 par l’INERIS
la circulaire du 10 mai 2010 qui définit les règles méthodologiques relatives aux études
de danger, à l’acceptabilité de la démarche de maîtrise des risques et aux PPRT des
stockages souterrains de gaz,
le guide des règles méthodologiques applicables aux études de dangers des stockages
souterrains publié par l’INERIS en décembre 2013.
La circulaire du 10 mai 2010 traite notamment des risques d’effondrement du sol, localisé
et généralisé. Le tableau 1 présente brièvement les règles d’exclusion applicables.
Ces critères d’exclusion sont issus des recommandations formalisées dans la note
INERIS référencée DRS-09-103911-09771A. Ils sont, à la demande du législateur,
volontairement simples, essentiellement géométriques et utilisables rapidement.
L’absence de retour d’expérience suffisant sur la tenue à long terme des stockages
souterrains en cavités minées justifie de s’inspirer de celui acquis mondialement par les
experts dans le domaine minier, sur les excavations en chambres et piliers. En France, on
citera, entre autres :
les accidents survenus dans les carrières de la région parisienne, étudiés par J-C
Vachat en 1982,
les effondrements ayant eu lieu sur des exploitations minières françaises répertoriés
par J-P Josien en 1995,
les nombreux cas d’affaissement, bien documentés, sur le bassin ferrifère lorrain.
2
595
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
L’un des principes retenus par le législateur (cf. 2.1) est que le phénomène
d’effondrement généralisé peut être exclu des études de danger lorsque le taux de
défruitement est inférieur à 50 %. L’applicabilité de ce critère d’exclusion est discutée ici.
3
596
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Ce taux est défini par la circulaire (cf. § 2.1) comme étant le ratio entre la surface totale
des projections au sol des cavités et la surface du polygone reliant ces projections au sol
dans lequel ces projections sont inscrites.
Publié en 2013, le guide de l’INERIS détaille : « Pour éviter toute confusion sur le tracé
de ce polygone B, nous invitons à considérer, de manière systématique, celui de plus
grande surface dont aucun sommet ne se situe en dehors des contours projetés des
cavités.» Cette définition demandait encore des clarifications et a occasionné de longs
débats.
GEOSTOCK considère, comme l’INERIS, qu’une approche basée sur les concepts
d’aire tributaire et de taux de défruitement est tout à fait légitime et permet de bénéficier
d’un large retour d’expérience. Toutefois, l’application du concept au cas de stockages
constitués de deux ou trois galeries, sans en adapter la façon de définir le périmètre,
s’avère trop sécuritaire et soulève de nombreuses questions :
Doit-on considérer que le taux de défruitement d’une galerie unique atteindrait 100 %?
Comment peuvent jouer l’effet bénéfique et la contribution mécanique des bordures
extérieures du stockage, protégées réglementairement de toutes nouvelles
excavations ?
Y-a-t-il réellement une notion de pilier représentatif sur un stockage classique en cavité
minée ?
Le guide 2013 de l’INERIS ajoute à ce sujet :
« Il convient de remarquer que cette définition du taux de défruitement peut avoir, du
fait qu’elle ne prend pas en compte la contribution à la stabilité, des terrains extérieurs au
polygone B précédemment défini, un caractère excessivement pénalisant dans certaines
configurations. C’est le cas, par exemple, pour des stockages dont la géométrie est peu
assimilable aux schémas de type « chambres et piliers » (par exemple, ceux où le nombre
de cavités, de galeries ou d’excavations principales tend vers un).
Au regard de ces éléments, dans le cas où l’exploitant jugerait que la définition du taux
de défruitement proposée dans la circulaire est excessivement pénalisante et que de ce
fait, le critère ne peut pas être rempli, il pourra proposer une démonstration étayée du
caractère irréaliste d’un effondrement généralisé compte tenu du contexte géomécanique
du stockage concerné, justifiant que ce risque soit écarté de l’appréciation de la démarche
de réduction du risque à la source, du PPRT et du PPI.»
Le taux de défruitement du stockage considéré est supérieur aux 50% préconisés par la
circulaire. En application du guide de l’INERIS, le caractère irréaliste de son effondrement
généralisé a été démontré en utilisant une simple approche comparative : le chargement
vertical réel des piliers du stockage est estimé par un calcul tridimensionnel aux éléments
finis. Il est comparé au chargement qui s’appliquerait aux piliers d’une excavation type
« chambres et piliers » équivalente (profondeur, taux de défruitement et poids des terrains
sus-jacents sont similaires).
4
597
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Figure 2 : Calcul du taux de défruitement du stockage (surface des projections au sol des
cavités / la surface du polygone rouge)
Le concept classique de l’aire tributaire est utilisé pour déterminer la charge d’un pilier :
chaque pilier supporte de façon uniforme le poids des terrains sus-jacents au pilier et à la
moitié du vide situé de chaque côté du pilier.
3 MPa
Contrainte verticale, Sv:
(0.027 MPa/m à 112 m)
5
598
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
L’objectif du calcul numérique tridimensionnel est d’évaluer, sur une géométrie réaliste, la
contrainte moyenne dans les piliers du stockage.
Le calcul a été réalisé avec le logiciel aux éléments finis ABAQUS Standard. Le modèle
rhéologique choisi est la loi élastique. Les contraintes initiales dans le modèle sont
supposées isotropes et résultent du poids des terrains (2700 kg/m3) à la profondeur du
stockage (112m).
Trois piliers ont été identifiés à différentes profondeurs de l’exploitation (figure 5). Afin
d’estimer le chargement moyen de chaque pilier, des profils de valeurs de la contrainte
verticale ont été relevés dans chacun d’eux et moyennés (figure 6).
6
599
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
La contrainte verticale moyenne dans le pilier le plus sollicité du stockage est estimée à
5 MPa par le calcul numérique tridimensionnel.
Tableau 2. Contrainte verticale moyenne calculée par ABAQUS dans chaque pilier du
stockage
Dans le pilier CD Dans le pilier AC Dans le pilier AB
à z= -131m à z= -122 m à z= -114 m
Contrainte verticale
5 MPa 4.6 MPa 4.5 MPa
moyenne
Il est ainsi démontré par cette étude que la contrainte verticale moyenne estimée par le
modèle tridimensionnel sur une géométrie réaliste du stockage étudié est plus faible (5
MPa) que celle qui s’appliquerait sur un pilier dit équivalent d’une excavation type
chambres et piliers (6,4 MPa). La contrainte moyenne verticale qui charge le pilier le plus
sollicité du stockage (5 MPa) est en fait équivalente à la contrainte moyenne dans le pilier
d’une excavation en chambres et piliers située à la même profondeur, avec un taux de
défruitement de 40 %. Par ce seul critère, le risque d’effondrement généralisé du stockage
pourra être écarté.
La figure 7 illustre l’impact bénéfique de l’effet de bord ; le massif reprend une partie de
la charge verticale. L’effet de bord est négligé par la méthode de l’aire tributaire qui
7
600
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
considère un pilier au centre d’une excavation infinie. Dans le cas présenté, un calcul 3D
a été effectué, d’autres approches demeurent possibles pour justifier du caractère trop
pénalisant d’un taux de défruitement calculé sur la stricte limite du périmètre excavé.
5. Conclusion
Depuis 2003, les stockages souterrains français d’hydrocarbure sont soumis au Code
Minier. La législation énonce des règles méthodologiques pouvant être utilisées pour
écarter certains risques liés au souterrain dans les études de danger. Le guide publié en
2013 rappelle que ces critères, volontairement simples et essentiellement géométriques,
résultant du retour d’expérience mondial sur des excavations en chambres et piliers,
peuvent s’avérer trop sécuritaires pour des stockages souterrains de conception récente.
Les stockages ont un faible nombre de galeries, des piliers souvent non adjacents et à
des profondeurs différentes. Ils sont conçus pour durer et leur stabilité est continuellement
surveillée. L’étude présentée dans cette publication montre que les piliers d’un stockage
souterrain constitué par un nombre limité de galeries de stockage et de recoupes à
différentes profondeurs sont bien moins sollicités (plus de 20% d’écart) que ceux d’une
cavité en chambres et piliers ‘équivalente’ ; la méthodologie quantifie sur un cas réel le
caractère très pénalisant de la définition utilisée dans la circulaire du 10 mai 2010.
6. Références bibliographiques
8
601
Prospection, exploitation des ressources
naturelles et enjeux économiques
602
RECYCLAGE DES SEDIMENTS MARINS DRAGUES DANS LA
FORMULATION D’UN REMBLAI DE BETON ALLEGE
RECYCLING OF DREDGED MARINE SEDIMENTS FOR THE
FORMULATION OF LIGHTWEIGHT CONCRETE USED AS EMBANKMENT
RESUME – Cette étude présente le développement d’un béton innovant qui réutilise
les sédiments marins en tant que matière première et en remplacement des
granulats traditionnellement utilisés. Il est fabriqué à partir d’une mousse pour lui
conférer une densité faible (1,2). Les formulations retenues sont constituées en
volume de 20% et 25% d’air. La quantité de ciment utilisée est environ de 75 kg/m3
et permet d’obtenir une résistance mécanique à 28 jours de l’ordre de 0,2MPa.
1. Introduction
L’activité de dragage consiste à enlever les fonds marins dans les ports dans le but
de sécuriser la navigation et l’aménagement d’un quai en assurant une hauteur d’eau
suffisante pour le passage des bateaux.
603
entre les feuillets de silice et d’alumine. Dans les sédiments marins on distingue la
phase minérale et la matière organique. La proportion de matière organique est très
faible par rapport à la phase minérale mais peut jouer un rôle sur les caractéristiques
physiques, mécaniques et environnementales du sédiment. En effet la matière
organique interagit avec les composés minéraux et modifie les caractéristiques
géotechniques du sol comme la compressibilité [ACH 13]. Le béton développé dans
cette étude est fabriqué à partir d’un sol artificiel pour pallier au problème de
variabilité des prélèvements naturels. L’absence de matière organique dans notre sol
artificiel est donc à prendre en compte sur l’applicabilité de nos résultats à un sol
naturel. L’incorporation de la mousse dans le béton permet d’obtenir une densité plus
faible égale à 1,2. Ce béton correspond à un matériau de remblais. Les applications
visées correspondent à des rénovations de quais maritime afin d’utiliser de manière
in situe les sédiments marins dragués.
2. Méthodes et matériaux
Le béton développé dans cette étude a pour but de recycler des sédiments marins
du bassin d’Arcachon (port du Rocher). Ces sédiments marins ont été caractérisés
en mesurant la valeur au bleu de méthylène, la limite de liquidité et la granulométrie
par tamisage de 5 échantillons (E1, E2, E3, E4, E5) d’un même prélèvement. La
valeur au bleu de méthylène et la limite de liquidité permettent d’évaluer l’argilosité
des sédiments.
La valeur au bleu de méthylène est mesurée avec la norme NFP 94-068 et est
exprimée en grammes de colorant par kilogramme de sédiments. Les valeurs
présentées tableau 1 indiquent que le sol est limoneux.
604
100
Tamisa cumulé(%)
80 E1
60
E2
40
20 E3
0 E4
0,01 0,1 1
E5
Ouverture de Tamis (log(mm))
120
116,0458581
Limite
de
liquidité
110
100
(%)
605
pour une formulation sont le pourcentage massique de ciment C, le rapport w/wL, le
pourcentage volumique de mousse M (par rapport à la quantité totale de béton à
fabriquer) et la masse totale de béton à fabriquer. Le calcul des constituants
s’effectue de la manière suivante ;
• Calcul de la masse de ciment à partir du pourcentage massique de ciment fixé
et de la masse de béton à fabriquer.
• Calcul de la masse du mélange « sol + eau » qui correspond à la masse de
béton à fabriquer moins la masse de ciment.
• Calcul de la teneur en eau w du mélange « sol + eau » par rapport à la limite
de liquidité du sol et la valeur du rapport w/wL
• Calcul de la masse d’eau et la masse de sol avec la teneur en eau et la masse
du mélange « sol+eau ».
• Calcul du volume de mousse à incorporer par rapport au volume de béton
sans mousse et le volume de béton final.
La valeur optimale w/wL est propre à la quantité de ciment. Le ciment utilisé
correspond à un ciment de classe I (CEMI 52,5 N PM-CP 2). L’étude vise à
minimiser la quantité de ciment. Le premier pourcentage massique de ciment testé
est fixé à 4%. La vitesse de malaxage utilisée pour la fabrication des éprouvettes
correspond à 30tr/min. Les moules utilisés sont cubiques de dimension
100x100x100mm3 pour les essais mécaniques à la compression selon la norme EN
206. Avant de couler le béton frais, les moules sont huilés afin de faciliter le
démoulage. Aucun procédé de mise en place n’est utilisé. En effet les mesures
d’étalement au cône d’Abrams effectuées pour différentes formulations indiquent des
valeurs qui s’étalent de 30cm à 80cm ce qui correspond à un béton très fluide. Au
niveau des conditions de cure, pour palier le phénomène de fissuration et de retrait,
les éprouvettes sont emballées dans un film plastique avec leurs moules pendant 7
jours. A cette échéance, les éprouvettes sont démoulées et placées dans des bacs à
humidité contrôlée égale à 90%HR et à une température de 20°C. Les pourcentages
de mousse testés pour cette quantité de ciment sont 0%, 25%, 50%, 75%. Pour une
valeur de w/wL, le rapport E/C est identique pour les différents pourcentages de
mousse utilisés (tableau 2). Ce dernier présente les quantités des constituants pour
des rapport w/wL de 1,25 et 1,5
Tableau 2 : Masses (kg/m3) d’eau, de ciment et de sol ainsi que la valeur du rapport
E/C pour les différentes formulations testées.
w/wL 1,25 1,5
M(%) 0 25 50 75 0 25 50 75
E 716,61 537,46 358,31 179,15 769,33 577,00 384,66 192,33
C 56,40 42,30 28,20 14,10 55,80 41,85 27,90 13,95
S 636,99 477,74 318,49 159,25 569,87 341,92 60,81 142,47
E/C 12,71 13,79
w/wL 1,75 2
M(%) 0 25 50 75 0 25 50 75
E 822,06 616,54 411,03 205,51 814,63 610,97 407,31 203,66
C 56,00 42,00 28,00 14,00 52,80 39,60 26,40 13,20
S 521,94 313,17 260,97 130,49 452,57 339,43 181,03 90,51
E/C 14,68 15,43
606
3. Résultats et discussions
Les courbes de la densité à l’état frais en fonction du rapport w/wL pour les
différents pourcentages de mousses et pour C=4% sont présentées sur la figure 3.
Pour des valeurs de w/wL faibles, les valeurs de la densité du béton frais pour
différents pourcentages de mousse sont presque identiques. A partir d’une certaine
valeur de w/wL, la densité à l’état frais chute et les valeurs selon les différents
pourcentages de mousse se différencient. Ces résultats sont en cohérences avec
ceux de Horpibulsuk [HOR 14]. Ces observations s’expliquent par le phénomène
d’affaissement de la mousse. Le ciment met en jeu des mécanismes d’hydratation
qui nécessitent de l’eau. Le ciment consomme l’eau de la mousse provoquant ainsi
son affaissement. La valeur optimale du rapport w/wL correspond à la fin de la chute
de la densité pour minimiser l’affaissement de la mousse et aussi limiter la porosité
créée par l’excès d’eau. Dans notre étude, pour le pourcentage de ciment 4%, la
valeur optimale w/wL correspond à 1,6.
1,6
Densité
à
l'état
frais
1,4
M=0%
1,2
1
M=20%
0,8
M=25%
0,6
0,4
M=30%
1
1,2
1,4
1,6
1,8
2
2,2
M=50%
Rapport
w/wL
Tableau 3 : Quantités des constituant pour les différentes formulations pour C=8%
w/wL 1,6 1,7
M(%) 20% 25% 30% 20% 25% 30%
3
E(kg/m ) 612,45 574,17 535,89 620,90 582,10 543,29
C(kg/m3) 90,24 84,60 78,96 89,28 83,70 78,12
3
S(kg/m ) 425,31 398,73 372,15 324,65 136,83 355,09
E/C 6,79 6,95
w/wL 1,8 2
M(%) 20% 25% 30% 20% 25% 30%
E(kg/m3) 637,12 597,30 557,48 624,55 585,51 546,48
C(kg/m3) 89,60 84,00 78,40 84,48 79,20 73,92
3
S(kg/m ) 314,63 368,70 344,12 346,97 260,23 242,88
607
E/C 7,11 7,39
1,3
Densité
à
l'état
frais
1,2
1,1
M=20%
M=25%
1
M=30%
0,9
1,5
1,6
1,7
1,8
1,9
2
2,1
Rapport
w/wL
100
Etalement
(cm)
80
60
M=20%
40
20
M=25%
0
M=30%
1,5
1,6
1,7
1,8
1,9
2
2,1
Rapport
w/wL
608
extensomètres à la vertical, deux à l’horizontal (figure 5 à gauche). Pendant l’essai,
l’écartement des quatre extensomètres et la force sont mesurés toutes les 0,02
secondes. A partir de ces données, la courbe de la contrainte en fonction de la
déformation des capteurs A et B (capteurs qui mesurent la déformation longitudinale)
a été tracée pour chaque essai. Les courbes d’une même formulation ont été
superposées pour évaluer le comportement mécanique global et l’élasticité du béton
de cette formulation. La fiabilité de chaque essai est évaluée en observant la
différence des courbes entre le capteur A et B et l’allure globale des courbes. La
figure 5 à droite présente la superposition des courbes de tous les essais (à gauche)
et la superposition des courbes jugées fiables (à droite) pour chaque formulation.
Globalement, pour toutes les formulations, les courbes présentent un domaine
linéaire assez limité. Le module d’Young a été calculé de sur la droite du domaine
élastique. Les résultats obtenus sont présentés tableau 4.
0,10
0,11
1,8 25 84 0,11 0,11 10%
0,13
0,12
609
0,12
0,12
0,11
2 20 84,48 0,12 6%
0,11
0,13
0,12
0,08
0,10
2 25 79,2 0,08 14%
0,08
0,07
4. Conclusion
L’objectif de cette étude est de développer un béton allégé qui réutilise les
sédiments marins issus de l’activité du dragage. La première démarche a consisté à
mettre en place la méthode de formulation qui fixe un pourcentage de ciment, un
pourcentage volumique de mousse, une quantité d’eau. La quantité d’eau est fixée
par le rapport w/wL. w et wL correspondent respectivement à la teneur en eau et à
la limite de liquidité des sédiments marins. L’étude a permis de démontrer que la
valeur optimale du rapport w/wL dépend de la quantité de ciment; pour C=4% et
C=8%, les valeurs optimales du rapport w/wL correspondent respectivement à 1,6 et
1,8. Ces pourcentages de mousse ne permettent pas d’obtenir une résistance
mécanique satisfaisante pour l’application visée. De nouvelles formulations avec une
quantité de ciment plus importante et correspondant à C=12% et C=15% sont
étudiées.
5. Remerciement
Les travaux présentés dans cet article ont pu être réalisés grâce au
financement de l’entreprise Balineau que nous remercions.
6. Références bibliographiques
610
Reconnaissance et auscultation des
sites et des ouvrages
611
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ –La projection de béton par voie sèche conduit à des proportions importantes
de pertes par rebond (~30%). Cet article se propose d’étudier différents paramètres ayant
un effet sur ces pertes: teneur en eau et granulométrie du mélange ainsi que l’utilisation
d’additions ; l’influence sur la porosité des bétons réalisés est également examinée. Des
mesures statiques et dynamiques sur le béton projeté frais permettent de corréler les
caractéristiques à l’état frais et le phénomène de rebond indépendamment de la
composition du mélange projeté.
1. Introduction
Le béton projeté par voie sèche est une technique fréquemment utilisée en réalisation de
travaux de génie civil de type stabilisation de parois, en réparation d’ouvrages, ou encore
en bâtiment de par la liberté des formes géométriques possibles.
La principale problématique de cette technique est de conduire à des pertes en matériaux
très élevées (30% en moyenne), liées au rebond du béton projeté sur la surface de
réalisation.
En effet, au coût économique de ces pertes, s’ajoutent la modification de la composition
du béton en place par rapport à la formulation choisie, ainsi que l’impact environnemental
liéà la surconsommation de matériaux (nécessité d’une mise en décharge des pertes,
surémission de CO2 liéà la fabrication du ciment, pollution potentielle des eaux).
Face à ce constat, la perspective d’améliorer les caractéristiques du béton projeté afin de
diminuer la surconsommation de matériaux due au rebond s’avère un enjeu important.
Ainsi, après une rapide revue bibliographique dégageant les principaux éléments
influant sur le rebond du béton projeté par voie sèche, les résultats expérimentaux
obtenus au laboratoire LMDC de Toulouse sont présentés. Plusieurs paramètres de
formulation sontévalués dans l’objectif de dégager leur influence sur le rebond. Ces
paramètres étant dépendant les uns des autres, il est proposé d’étudier le rebond en
fonction des propriétés du béton frais et non de la formulation initiale.Des mesures
statiques et dynamiques sont donc réalisées afin de caractériser le béton frais et de les
relier au rebond.
1
612
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
2
613
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Deux types de mélanges avec des granulométries différentes ont été étudiés : les
mélanges notés A avec un rapport G/S de 0,52 et les mélanges notés B avec un rapport
G/S de 0,22. Afin de vérifier l’action du type de liant sur le rebond, de la fumée de silice
(SF), du métakaolin (MK) et du laitier de hauts fourneaux (LL) ont été employés en
remplacement partiel de CEM I. Le tableau 1 récapitule les différentes formulations (les
noms des mélanges indiquent le type d’addition et le pourcentage massique de
remplacement du ciment). Pour évaluer l’impact de l’eau sur le rebond des différents
mélanges, plusieurs consistances ont été réalisées. Les granulats et le sable utilisés sont
d’originealluvionnairesiliceux, roulés et lavés.
3
614
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
frottements de l’air sont négligés. 6 mesures ont été réalisées par panneau.La contrainte
de contact dynamique a été calculée comme :
4
615
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
.
Figure 2. Rebond en fonction de la porosité et des mélanges. Les mélanges de référence
sans addition sont signalé par les marqueurs plein. Les marqueurs vides correspondent
aux mélanges avec addition
La Figure 3 montre que pour les 2 types de mélanges, l’ajout d’eau permet de réduire le
rebond. Les teneurs en eau mesurées se situent entre 8,3% et 14,8%.(Géromey,
2003)relevait des teneurs en eau entre 7,8 % à 9,8 %. Cependant, les mélanges étant
différents il est donc difficile de conclure quant à la quantité d’eau « normale » à insérer.
L’ordre de grandeur de la teneur en eau reste néanmoins identique, ce qui confirme la
cohérence des résultats obtenus.Le coefficient de corrélation obtenu sur la Figure 3a reste
cependant plutôt faible. Cela peut s’expliquer par l’utilisation de différentes formulations,
qui ne réagissent donc pas de la même manière avec l’eau. Il est intéressant de constater
qu’en fonction de chaque mélange, l’influence de la teneur en eau est plus ou moins
importante sur le rebond.
En effet, en ce qui concerne la courbe et les points pour les mélanges A + addition
(Figure 3b), le mélange de référence est beaucoup plus sensible à la teneur en eau que le
5
616
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
(a)
(b) (c)
Figure 3. Rebond en fonction de la teneur en eau pour les mélanges A et B confondus (a),
pour les mélanges A (b), et les mélanges B (c)
Ceci montre l’intérêt de mettre en place des additions dans les mélanges afin de limiter
l’impact de la teneur en eau sur le rebond. En fonction de chaque mélange et de chaque
addition, (qui agissent de manière spécifique sur le mélange), l’ajout d’eau peut alors
influer de manière plus ou moins importante sur le rebond.
6
617
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
le coefficient de corrélation deux fois plus élevé que celui obtenu Figure3. Cependant,
cette mesure ne prend pas en compte la composante dynamique de l’impact.
(a) (b)
(c)
Figure 4. Rebond en fonction de la pénétration statique (a). Rebond en fonction de la
contrainte dynamique (b). Rebond en fonction de la contrainte statique et dynamique (c)
Au vu des résultatsobtenus avec les mesures statiques et dynamiques, il semble que ces
paramètres soient indépendants du mélange. Il serait donc intéressant de déterminer
quelles sont les caractéristiques du mélange initial nécessaires pour diminuer P et P dyn
afin de limiter le rebond. En recherchant directement les leviers d’action sur P et P dyn, il
sera plus aisé de proposer des formulations à faible rebond. La capacité d’une addition à
7
618
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
interagir avec l’eau et la capacité de la pâte à dissiper l’énergie (et donc réduire Pd)
peuvent en particulier constituer des moyens intéressants.
6. Conclusion
De nombreux paramètres sont identifiés comme influençant le rebond du béton projeté
par voie sèche. Trois paramètres de formulation ont été plus particulièrement examinés
dans cette étude : la granulométrie, les additions et la teneur en eau :ils jouent un rôle
primordial dans l’optimisation des mélanges afin de réduire les pertes par rebond.
Cependant, si l’action sur le rebond de chaque paramètre pris indépendamment est
connuede manière empirique, l’influence combinée de ces paramètres semble plus
complexe :c’est en particulier le cas de l’influence d’une addition qui est différente selon le
squelette granulaire dans lequel elle est incluse.. Des mesures statiques et
dynamiquesont été réalisées sur le béton frais afin de caractériser le mélange en fonction
du rebond.Cette corrélation entre les mesures statiques et dynamiques et les pertes par
rebond a pu se faire indépendamment de la formulation initiale. Les essais
complémentaires en cours devraient permettre à terme de comprendre les mécanismes
d’interaction et donc d’optimiser la formulation de béton projeté par voie sèche.
7. Références bibliographiques
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Armelin, H.S.,Banthia, N.(1998). Mechanics of aggregate rebound in shotcrete—(Part I).
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projetés dans des soutènements provisoires, des revêtements définitifs et des
renforcements d’ouvrages.Thèse INSA Lyon, URGC - Unité de Recherche en Génie
Civil, France.
Ginouse, N.(2014). Étude Fondamentale du Processus de Mise en Place en Béton
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Kaci, A. et Chaouche, M. (2011). Influence d’une argile bentonitique sur le comportement
rhéologique des mortiers projetés. XXIX - Rencontres universitaires de Génie Civil,
Tlemsen, 29 au 31 Mai 2011. 2011. p. 459 469.
Morgan, D. (1988). Dry mix silica fume shotcrete in western Canada.Concreteinterna-
tional. Janvier 1988. Vol. 10, n° 1, p. 24-32.
Pfeuffer, M. et Kusterle, W. (2001). Rheology and rebound behaviour of dry-mix
shotcrete.Cement and Concrete Research.Juillet 2001. Vol. 31, p. 1619–1625
Royer, J.M.(2013).Étude de la mise en place et compaction du béton projeté. Thèse
Université Laval, Canada
8
619
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
1. Introduction
1
620
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
données obtenues à partir d’un scanner laser LIDAR et de deux appareils photos, aux
caractéristiques techniques différentes.
2.1. Matériel
2
621
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
de 42,4 mégapixels. Ce type de capteur permet d’acquérir des photos à très haute
résolution. Le Tableau 2 présente les principales caractéristiques techniques de cet
appareil photographique.
2.1.3. Smartphone
Le smartphone utilisé a été commercialisé en septembre 2013. Le capteur de l’appareil
photo présente une définition de 8 mégapixels et mesure 6 x 4.8 mm. Il possède un
logiciel de correction des distorsions intégré. Ses caractéristiques techniques sont
présentées dans le Tableau 2.
2.2. Méthodologie :
Nous avons comparé les données numériques 3D obtenues par lasergrammétrie, et par
photogrammétrie avec deux appareils photos : un smartphone standard, et un appareil
photo numérique très haute définition destiné au grand public. Pour réaliser cette
comparaison, nous avons analysé une paroi rocheuse de 20 m de haut sur 20 m de long,
située sur la commune de Crolles (Isère, France) (Figure 1). Cette paroi présente
plusieurs plans structuraux bien identifiables : discontinuité stratigraphique entre les
alternances de bancs marno-calcaires, et plans de fracturation. Ces plans forment des
zones d’ombre (surplomb rocheux), et une faible végétation recouvre une partie de
l’affleurement.
Les données de lasergrammétrie ont subi un traitement permettant d’éliminer
automatiquement une partie de la végétation (traitement par les échos). Généralement, en
photogrammétrie, les nuages de points sont recalés à partir de mesures ponctuelles
réalisées par tachéomètre. Pour ne pas introduire de biais, nous avons recalé les nuages
de points photogrammétriques à partir de mesures ponctuelles issues du scanner laser.
La comparaison des différents nuages de points s’effectue par mesure des distances entre
les points, en utilisant le laser comme référence.
Figure 1. Affleurement rocheux de Crolles (38). Nuage de points colorisé obtenu par
lasergrammétrie.
2.3. Précision
3
622
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
montre que la résolution de l’appareil photo influe dans la précision du nuage de point.
Plus la résolution de l’appareil photo est grande, meilleure est la précision. Quel que soit la
résolution de l’appareil photo, les écarts principaux sont localisés sur les zones de
végétation et les zones de surplombs entrainant de l’ombre.
a b
Les zones d’ombre concentrent les écarts les plus importants entre les différentes
méthodes d’acquisition (Figure 3). Le smartphone présente des écarts supérieurs à 10 cm,
tandis que L’appareil photo haute résolution est plus précis. Toutefois les écarts
dépassent les 5 cm. Ces différences sont dues aux contrastes de luminosité importants
qui ne sont pas bien pris en compte par les appareils photos numériques. Une acquisition
spécifique pour ces zones est nécessaire, en adaptant l’exposition.
a b c
a
3. Apports de la lasergrammétrie
3.1. Géoréférencement
Le géoréférencement est essentiel pour pouvoir ensuite replacer les objets étudiés dans
un référentiel universel, et y intégrer d’autres données. La position absolue du LIDAR est
4
623
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
définie par un récepteur GPS (Global Positioning System) intégré de précision infra-
métrique. En pratique, pour améliorer le positionnement du LIDAR sur le terrain, il est
couplé avec un récepteur GPS RTK lui permettant d’atteindre une précision centimétrique
(Jaboyedoff et al., 2012). En cas de mauvaise réception GPS du laser, le
géoréférencement est obtenu par visée avec le LIDAR de points géoréférencés connus
(Wilkinson et al., 2010). Dans ce cas, il est nécessaire d’appliquer une transformation des
coordonnées propres du scanner, vers un système de coordonnées global, en utilisant un
minimum de 4 points géoréférencés. Cette transformation est ensuite appliquée à
l’ensemble du nuage de point.
En photogrammétrie, le géoréférencement des données s’effectue d’après la méthode
dite de triangulation en utilisant une station totale. La position de la station totale est
déterminée à partir de références connues, puis les points caractéristiques (où cibles) sont
levés afin de recaler les données photogrammétriques dans un référentiel absolu. Cette
méthode nécessite donc un appareil spécifique supplémentaire pour pouvoir géolocaliser
l’objet étudié.
En conditions de noir total, le LIDAR présente l’avantage de pouvoir acquérir des données
sans dégradation de leur qualité. Au contraire, en photogrammétrie, il est recommandé
d’utiliser une seule source lumineuse proche de l’objectif afin de minimiser la présence
d’ombres, mais qui ne permet pas un éclairage naturel.
Les données obtenues avec le scanner laser peuvent être filtrées automatiquement afin
de séparer une partie de la végétation du reste de l’affleurement, en utilisant des
techniques de traitement du signal avancées, appelées « online waveform processing ».
En jouant sur les échos des signaux émis, il est possible de sélectionner les points
correspondant à la végétation ou à un grillage pendu le long d’une paroi. Cependant,
aucun traitement automatique ne permet de réaliser cette séparation avec les points
obtenus par photogrammétrie. Il est cependant possible de sélectionner manuellement les
points correspondant à la végétation, et de les supprimer. Cette opération, longue et
fastidieuse ne donne aucune information sur les surfaces présentes derrière la végétation,
et qui n’ont pas été correctement « visualisées » par la photogrammétrie.
a b
5
624
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Dans le cas de la paroi rocheuse de Laifour (09), une végétation assez dense recouvre la
partie inférieure de l’affleurement (Figure 4), et masque la présence d’un merlon, qui
n’avait pas été remarqué lors de l’étude de terrain. Sur ce secteur, la photogrammétrie ne
permet pas de réaliser de MNT de qualité, contrairement à la lasergrammétrie qui a
permis de visualiser et caractériser le merlon existant, et d’obtenir un MNT précis de
l’ensemble du versant, utilisable pour la modélisation trajectographique.
De même, la lasergrammétrie permet de s’affranchir d’objets surfaciques tels que les
grillages plaqués au-dessus de parois rocheuses. La figure 5 montre la discrimination
automatique des échos générés par les grillages pendus, des échos générés par la paroi.
Notons que dans ce cas, il est nécessaire de multiplier les stations et d’augmenter la
résolution angulaire par rapport à un levé classique pour obtenir suffisamment de points
sur la paroi rocheuse et réaliser un maillage précis. Ceci augmente sensiblement la durée
d’acquisition et de traitement des données.
3.4. Réflectance
a b
Figure 6. Mise en évidence de suintement d’eau sur un ouvrage d’art à Tencin (38)
(a) Nuage de points colorisé ; (b) Nuage de points vu en réflectance
6
625
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
a c
Figure 7. Mise en évidence de l’altération du béton sur un ouvrage d’art à Tencin (38) ;
(a) Photographie HD ; (b) Nuage de points colorisé ; (c) Nuage de points vu en
réflectance.
7
626
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Figure 8. Mesure par photogrammétrie de l’ouverture d’une fissure (en m) sur un ouvrage
d’art à Tencin (38)
4. Conclusion
5. Références bibliographiques
Charbonnier P., Chavant P., Foucher P., Muzet V., Prybyla D., Perrin T., Grussenmeyer
P., Guillemin S., Accuracy assessment of a canal-tunnel 3d model by comparing
photogrammetry and laserscanning recording techniques. ISPRS International
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v. 1, n. 2, p. 171-176, 2013.
Fricout B, (2009). Application de deux méthodes de télédétection rapprochée à l’étude des
escarpements rocheux instables : la photogrammétrie et la scannerisation laser.
Thèse de doctorat, Université de Savoie - Spécialité Géologie.
Jaboyedoff, M., Oppikofer, T., Abellán, A., Derron, M.-H., Loye, A., Metzger, R.,
Pedrazzini, A., 2012. Use of lidar in landslide investigations: a review. Nat. Hazards
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Marshall, G. F. Handbook of Optical and Laser Scanning Ch. 2 (Dekker, 2009).
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Vosselman, G., Mass, H. G., 2010. Airborne and Terrestrial Laser Scanning. Whittles
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Wilkinson, B. E., Mohamed, A. H., Dewitt, B. A., Seedahmed,G. H., 2010. A novel
approach to terrestrial lidar georeferencing. Photogrammetric Engineering & Remote
Sensing 76 (6), 683–690.
8
627
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – Dans le domaine ferroviaire, les ouvrages en terre meubles sont suivis depuis
une quarantaine d’années par des instrumentations inclinométriques. Initialisées par
l’IFSTTAR, la technique de suivi et l’interprétation des mesures ont été progressivement
améliorées. L’article passe en revue le retour d’expérience que SNCF-RESEAU a pu
cumuler depuis la fin des années 1970.
ABSTRACT – Since forty years, the french railway company used to monitor the
earthworks with the inclinometric measurement technic. This method, developped by
IFSTTAR, had been gradually improved. This paper presents SNCF RESEAU feedback
from the seventies to the present day.
1 Introduction
Le réseau ferré national comporte un linéaire d’ouvrages en terre de l’ordre de 29 000 km.
Une bonne part sont des ouvrages meubles (plus de 80 %). Ils peuvent être le siège
d’instabilités qui touchent les talus de déblai ou de remblai. Les plus graves peuvent avoir
un impact sur la plate-forme et donc sur la sécurité et la régularité des circulations
ferroviaires. Ces instabilités, une fois détectées, peuvent être suivies par topographie, ce
qui permet d’avoir une connaissance des mouvements en surface ; mais la connaissance
des mouvements en profondeur est parfois indispensable pour appréhender la
cinématique et la cinétique des glissements. C’est pourquoi SNCF RESEAU depuis une
quarantaine d’années a mis en place un réseau de suivi basé sur de l’inclinométrie
(Talfumière, 2011 et fig. 1).
1
628
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
2 Principe de la mesure
Comme les autres MOE, MOA ou bureaux d’études de sols, SNCF RESEAU suit la
réglementation nationale en matière d’inclinométrie, en appliquant la norme NF P 94-156.
3 Historique
2
629
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
La majorité des tubes était mesurée puis dépouillée par les correspondants régionaux
des pôles ingénieries, qui se sont progressivement équipés en sondes, ceci succédant à
une période de centralisation à Paris. Un logiciel interne a également été développé pour
tenir compte des spécificités des mesures et des besoins en matière de courbes
interprétatives.
Actuellement, le parc de tubes inclinométriques mesurés est proche de 1000 unités,
l’immense majorité en aluminium. Les longueurs vont de 5 à 40 m de profondeur ;
certains sont mesurés depuis près de 30 ans.
Les mesures et leur dépouillement sont effectués essentiellement par SNCF RESEAU,
le reste étant sous-traité. Mais l’interprétation reste du domaine du Maître d’Ouvrage ou
de son assistant qui doivent avoir une analyse fine et globale de l’ensemble des
informations sur un site instrumenté pour pouvoir donner un avis sur l’évolution d’un
ouvrage et lancer une alerte en cas d’évolution significative.
L’équipement utilisé est important pour une bonne qualité de mesure. Plusieurs types de
tubes existent sur le marché : en Aluminium, en ABS ou en PVC. Les tubes Aluminium,
dont l’efficacité a été démontrée au fil du temps, sont les plus utilisés et recommandés
lors de l’instrumentation des ouvrages en terre. A l’inverse, les tubes en PVC sont
proscrits car peu pérennes et trop fragiles. Ceux en ABS sont tolérés pour des mesures
limitées dans le temps (déformation plus rapide).
Les prescriptions de forage et de pose du tube sont essentielles pour une bonne
qualité de mesure. Sur le terrain, cela nécessite une réception du chantier exigeante :
pose verticale avec tolérance de 6°, scellement correct du tube pour un déplacement
associé représentatif de celui du sol, pose correcte du tube sans espace entre les
éléments (cas contraire illustré par la courbe de la fig.3b).
3
630
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Profondeur (m)
Profondeur (m)
Variation angulaire (10-4 rad) Erreur de mesure Variation angulaire (10-4 rad)
(3a) (3b)
La tête et le pied du tube doivent être aménagés pour assurer une bonne protection et
maintenir sa pérennité. Le tube doit en théorie rester étanche, mais c’est rarement le cas
en pratique. Cela ne pose pas vraiment de problème tant qu’aucun élément solide ne
rentre à l’intérieur du tube.
Les non conformités lors de la pose des tubes inclinométriques provoquent des
déformations parasites des tubes et des difficultés lors du dépouillement des mesures,
lorsqu’elles n’entrainent pas le blocage de la sonde :
- absence de bouchon de pied ou de tête, ou bouchon mal vissé : risque de coincer la
sonde ou de réaliser une mesure supplémentaire en fond de tube et de décaler les
mesures,
- absence de rivets, déboitement des manchons : artéfacts lors du dépouillement,
- défauts de scellement et infiltrations des coulis dans les tubes : déformations des tubes
différentes de celles du sol.
Le contrôle par la fausse torpille et la mesure initiale sont indispensables pour vérifier
la longueur du tube, d’éventuels défauts géométriques ou de nettoyage.
Pour obtenir une mesure exploitable, les procédures doivent être respectées, ce qui
nécessite de former les agents chargés des mesures sur le terrain ou de veiller au respect
de ces procédures par le sous-traitant.
Il est notamment important d’attendre la stabilisation de la sonde en température (sous
peine d'avoir des incertitudes de mesures trop élevées voire des courbes inexploitables).
Faire 4 mesures au lieu de deux par plan permet de pallier une part de cette erreur (la
deuxième série de montée-descente sera au moins en température) ; en contrepartie, la
série de mesures dans le plan parallèle à la voie est souvent inutile et n’est réalisée qu’en
cas d’indice de glissement biais par rapport à la plateforme (versant, quart de cône).
Ces erreurs de mesures sont très préjudiciables dans le sens où elles rendent le
résultat inexploitable et ne permettent pas d'apprécier l'évolution du site instrumenté.
Outre, l’application des procédures, l’opérateur est formé pour être attentif à tout
changement (tête de protection, tête de tube) pour assurer une mesure précise d’une
campagne à l’autre (même position du câble et même orientation de la sonde) et éviter
des erreurs suivantes :
- mesure dans le sens inverse,
- mesure supplémentaire en plus au fond du tube et décalage lors du dépouillement,
- mesure importée sur le mauvais tube.
4
631
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
L’interprétation des mesures est régie par des paramètres (profondeur d’ancrage du tube,
niveau de rupture, calcul de l’activité) permettant d’obtenir, à partir des mesures d’angles,
les niveaux de ruptures, les déplacements du tube (déformée) et l’activité du site. Ces
paramètres doivent être choisis avec attention par l’opérateur.
Au moment du dépouillement, il est important de constater la validité de la mesure, en
calculant des moyennes et des écarts types qui permettent de juger de la dérive de la
sonde, et d’erreurs de mesures ponctuelles.
L’analyse poussée des différents résultats et notamment des mesures d’angle est
propre à SNCF RESEAU et n’est pas présente dans la majorité des dépouillements faits à
l’extérieur de l’entreprise. Elle permet une finesse d’interprétation qui assure la détection
de mouvements significatifs dès leur initialisation et même de détecter un mouvement dès
la première mesure.
C’est grâce au développement d’un logiciel interne amélioré au fil des années que
cette méthode a pu être utilisée et enseignée à l’ensemble des agents assurant des suivis
inclinométriques au sein de SNCF RESEAU.
Les courbes de variation angulaire et de déformée, issues des mesures sont souvent
typiques d'une surface de rupture (fig. 4) : pic angulaire et déformation en forme de
baïonnette.
Profondeur (m)
Profondeur (m)
-4
Variation angulaire (10 rad) Erreur de mesure Déplacement (mm)
(4a) (4b)
Mais leur aspect peut également traduire d’autres types de mouvements : surfaces de
rupture emboîtées (fig. 5a), phénomènes de tassement (flambement du tube), fluage des
terrains superficiels (déversement en tête), combinaison des différents types de
mouvements (tassement et rupture, fig. 5b), surface de rupture non ponctuelle (influence
sur plusieurs mètres de sol). D'autres ne trouvent pas d'explication directe et, s'il s'avère
qu'elles ne sont pas erronées, l'analyse du site instable dans son ensemble peut
permettre de les expliciter.
5
632
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Profondeur (m)
Profondeur (m)
-4 -4
Variation angulaire (10 rad) Variation angulaire (10 rad)
(5a) (5b)
Déplacement (mm)
L'erreur de mesure n'est parfois pas prise en compte dans l'interprétation et certains
peuvent évoquer des déplacements négatifs (qui correspondraient à une remontée du sol
ce qui est impossible). Ces activités négatives sont généralement en rapport avec des
incertitudes de mesures plus importantes que d'habitude, voire dans certains cas le reflet
d'un scellement tube/sol défaillant (élasticité du tube).
Une mesure est considérée comme fausse lorsque la différence entre les 2 mesures
réalisées à une même profondeur est supérieure à 10x10 -4 radians (répétabilité des
-4
mesures). Il est en de même lorsque l’erreur de mesure est supérieure à 25x10 radians.
En dehors des erreurs de mesures, certaines courbes se révèlent difficiles à interpréter
voire inexploitables et ont pu être analysées sans recul. Ainsi, une grande différence entre
6
633
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
deux mesures successives (dont une fausse) peut être interprétée comme une
accélération des mouvements et donc comme l’indice d’une rupture imminente.
Lorsqu’un tube est endommagé/cassé, et que les mesures ne peuvent plus être
réalisées, plusieurs cas peuvent se présenter. Le non remplacement doit être justifié :
- soit le tube évoluait de manière importante et il sera remplacé,
- soit le tube ne montrait pas d’évolution significative et son remplacement sera analysé
en fonction des paramètres du site.
En cas de remplacement de tube, la reprise des anciennes mesures ne peut pas être
effectuée. L’interprétation du nouveau tube sera faite en corrélation avec les mesures de
l’ancien tube.
Enfin, les mesures issues d’un tube inclinométrique ne doivent pas être analysées
seules ; elles doivent toujours être remises dans le contexte de l’environnement du tube.
100
90
80
70
60
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170 180
7
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Les activités inclinométriques sont comparées aux différents suivis existant sur
l’ouvrage notamment les suivis topographiques en piste et/ou en voie (repère ou
installations ferroviaires en place), de façon à évaluer le caractère évolutif du site et les
suites à donner. Les évolutions de la géométrie de la voie sont également analysées
(défauts de voie, bourrages mécaniques, reprises manuelles, …).
Les mesures prises ensuite (travaux de confortement, urgence, suivi, …) sont
adaptées en fonction de l’activité du site et de la zone concernée (voie impactée ou non).
5 Conclusions
Comme tout suivi, les mesures inclinométriques doivent donc être réalisées dans les
règles de l’art par des personnes formées car elles participent indirectement à la sécurité
des circulations ferroviaires. Elles doivent être interprétées rapidement après réalisation et
croisées avec les autres indices d'évolution du site afin d'évaluer correctement son
activité.
Cette interprétation nécessite également une compétence géotechnique et un recul par
rapport aux données fournies, compte tenu des différentes sources d'incertitudes que la
mesure comporte.
En effet, une mauvaise interprétation peut aboutir à une mauvaise estimation de
l'évolution du site ou à la réalisation d’un confortement inadapté (notamment si celui-ci est
sous-dimensionné), qui pourrait avoir un impact sur la sécurité des circulations
(considérant les faibles déplacements d’ordre millimétrique tolérés par le transport guidé).
Le retour d'expérience ici capitalisé met en évidence les points principaux à respecter
et les bonnes pratiques à utiliser pour une mesure inclinométrique efficace et pertinente
pour la gestion du patrimoine ouvrages en terre d'une infrastructure.
6 Références bibliographiques
8
635
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Essais Cross Hole : Nouveaux développement pour la réalisation et l’interprétation
1. Introduction
L'essai sismique Cross Hole est utilisé par INNOGEO® pour la détermination des
paramètres dynamiques du sol dans le cadre de projets nécessitant des calculs
d’interaction sol-structure, et plus particulièrement encore en cas de risque de liquéfaction
des sols au droit d'un ouvrage.
Les expérimentations récentes associées aux retours d'expérience d’INNOGEO ® ont
permis de nouveaux progrès de la méthodologie d'acquisition et d’interprétation, en
particulier pour les terrains moins propices à la transmission des ondes P ou S.
Ces développements ont débouché sur une nouvelle procédure de mesure INNOGEO®,
combinant la méthode Cross Hole à différentes méthodes géophysiques d’acquisition
sismique telles que l’essai Down Hole, la Tomographie Sismique, la MASW, ainsi qu’à la
mise en œuvre de différentes sources sismiques. La méthodologie d’acquisition est ainsi
établie en amont de l’étude sur la base des données géologiques du site et peut être
ensuite directement adaptée sur le terrain pendant les essais.
L’interprétation conjointe des différentes données d’entrée (géologie, coupes de
sondage, essais de laboratoire, acquisitions géophysiques,…) permet de contraindre le
log des vitesses des ondes de cisaillement et de compression et ainsi de fiabiliser les
résultats des essais sismiques.
2. Principe de la méthode
L'essai Cross-Hole consiste à mesurer les temps de propagation des ondes sismiques de
compression (ondes P) et de cisaillement (ondes S) entre plusieurs forages afin de
déterminer, en fonction de la profondeur, leurs vitesses sismiques et les paramètres
636
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Essais Cross Hole : Nouveaux développement pour la réalisation et l’interprétation
637
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Essais Cross Hole : Nouveaux développement pour la réalisation et l’interprétation
La source sismique, disposée dans le forage « émetteur » peut être de deux types :
Source mécanique de type Ballard : elle comporte une masse sismique mobile et un
dispositif de plaquage pneumatique. En frappant alternativement vers le haut et vers le
bas, la source produit alternativement une onde S polarisée verticalement (Sv), vers le
haut, puis vers le bas en même temps que l'onde P, qui n’est pas, quant à elle,
polarisée. L'onde S est ainsi mieux identifiée dans le train d'ondes ;
Source piézo électrique de type étinceleur généralement appelé Sparker : un
générateur délivre une impulsion électrique qui via un étinceleur produit une onde
mécanique dans le sol. Selon l’embout utilisé, il est généré une onde de compression
P ou bien une onde de cisaillement S, polarisée horizontalement (Sh). Pour les ondes
de cisaillement, la source comporte un dispositif de plaquage pneumatique.
Les sondes sont munies d'un capteur de déclenchement qui est relié à l'enregistreur et
permet la synchronisation précise du choc et du déclenchement de l'enregistrement.
Les ondes sismiques sont mesurées dans les forages « récepteurs » à l'aide de sondes
sismiques réceptrices également plaquées à la paroi du forage par un système d'ancrage
mécanique ou pneumatique. Les sondes comportent un ensemble de trois capteurs
orientés à 90° les uns des autres (un vertical et deux horizontaux disposés à 90° l'un de
l'autre). Cette disposition de capteurs permet, lors de l'essai Cross-Hole, une bonne
identification des trains d'ondes S (Sv ou Sh)
Les mesures sont effectuées à différents niveaux de profondeur afin d'obtenir une
coupe des vitesses des ondes P et S en fonction de la profondeur. Les paramètres
dynamiques et la vitesse harmonique VS,30, définie par l’Eurocode 8 comme la moyenne
harmoniques des vitesses des ondes de cisaillement sur les 30 premiers mètres de
terrain, sont ensuite calculés en utilisant les formules suivantes :
𝑉𝑝 2 −2×𝑉𝑠 2
𝐶𝑜𝑒𝑓𝑓𝑖𝑐𝑖𝑒𝑛𝑡𝑑𝑒𝑃𝑜𝑖𝑠𝑠𝑜𝑛 ∶ 𝜈 = 2× 𝑉𝑝 2 −𝑉𝑠 2 (1)
2
𝑀𝑜𝑑𝑢𝑙𝑒𝑑𝑒𝑌𝑜𝑢𝑛𝑔 ∶ 𝐸𝑑 = 2 × 𝜌 × 𝑉𝑠 × 1 + 𝜈 (2)
𝑀𝑜𝑑𝑢𝑙𝑒𝑑𝑒𝑐𝑖𝑠𝑎𝑖𝑙𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 ∶ 𝐺𝑑 = 𝜌 × 𝑉𝑠 2 (3)
30
𝑉𝑆,30 = 𝑖 (4)
𝑖=1,𝑁 𝑉
𝑖
638
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Essais Cross Hole : Nouveaux développement pour la réalisation et l’interprétation
La réalisation des essais Cross Hole par INNOGEO®se conforme à la fiche AGAP
Qualité 92.1 SIS 25 (SISMIQUE « CROSS HOLE ») ainsi qu’à la norme américaine ASTM
D 4428/D 5528 M (Standard Test Méthods for CrossholeSeismicTesting).
La méthode Cross Hole, dans la pratique, peut être limitée par un certain nombre de
facteurs soit liés à la géologie (réfraction des ondes, pendage des couches, aliasing
spatial lorsque les couches de terrains sont de faibles épaisseur) soit liés aux forages
(problèmes de couplage mécanique tubage / terrain).En cas d’anisotropie marquée des
terrains, il peut être nécessaire d’ajouter un ou deux forages formant une branche
perpendiculaire (en L) par rapport aux deux ou trois forages du dispositif classique.
Afin de répondre au mieux aux objectifs des mesures Cross Hole, INNOGEO® a fait
évoluer sa méthodologie de réalisation des essais ces dernières années à la fois en
s’appuyant sur l’amélioration du matériel de mesure, et notamment des sources
sismiques, mais aussi en couplant différents types de méthodes géophysiques
complémentaires (Down Hole, Up Hole, Masw). Ces développements visent à assurer des
résultats de qualité et à compenser, dans une certaine mesure, les limitations indiquées
précédemment.
Il est également à noter qu’il est possible, voire très souhaitable, de contrôler le
scellement des forages par diagraphie afin de valider le couplage mécanique tubage
terrain et d’éliminer ainsi l’incertitude sur la qualité des scellements. En effet en cas de
résultats bruités, il est toujours difficile de faire la part des choses entre des scellements
médiocres et des hétérogénéités réelles des terrains.
Le choix de nouvelles sources sismiques a été motivé par la difficulté d’obtenir des ondes
de compression et des ondes de cisaillement dans certains terrains avec une source de
type marteau-enclume classiquement mise en œuvre (voir Figure 1). En effet, ce type de
source génèreprincipalement, de par sa conception, des ondes de cisaillement (Sv),
l’obtention d’ondes de compression étant liée, quant à elle, à la qualité des terrains.
639
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Essais Cross Hole : Nouveaux développement pour la réalisation et l’interprétation
Dans certains cas, une source de type « Sparker » équipée pour émettre des ondes de
cisaillement peut être mise en œuvre. L’expérience d’INNOGEO®montre que ces sources
sont surtout adaptées aux terrains rocheux correspondant à des vitesses élevées pour les
ondes sismiques (voir figures 3 et 4, qui correspondent à un même niveau de mesure sur
un même site).On notera que la source Sparker S produit des ondes de cisaillement
horizontales (Sh) alors que la source Ballard produit des ondes de cisaillement verticales
(Sv).
640
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Essais Cross Hole : Nouveaux développement pour la réalisation et l’interprétation
Arrivée de
l’onde de
cisaillement
Il est à noter que les différentes méthodes citées ci-dessous ne mesurent pas exactement
les mêmes paramètres dans le cas de terrains anisotropes. Le traitement et l’interprétation
doit donc être réalisé avec discernement.
Les traitements Cross Hole se basent sur le calcul de la vitesse de l’onde directe entre le
forage émetteur et les deux forages récepteurs ainsi qu’entre les deux forages récepteurs.
Afin d’approcher au plus près les vitesses sismiques, la déviation du forage est prise en
641
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Essais Cross Hole : Nouveaux développement pour la réalisation et l’interprétation
compte dans les calculs. Le calcul entre les deux forages récepteurs (uniquement dans le
cas d’un triplet de forages) permet de s’affranchir de problèmes de calcul liés à un
décalage du temps de déclenchement des acquisitions.
Cependant, se baser sur le calcul de l’onde directe conduit à ne pas prendre en compte
d’éventuels phénomènes de réfraction des ondes au niveau des interfaces. Ces
phénomènes se produisent lorsque les vitesses sismiques présentent des contrastes forts
mais aussi pour un espacement entre forages important.
La norme américaine ASTM D 4428/D 5528 M (Standard Test Méthods for
CrossholeSeismicTesting) propose une méthode empirique basée sur l’analyse des
variations de vitesse en fonction de la géologie pour corriger ces phénomènes de
réfraction, cependant il apparait plus judicieux d’utiliser un logiciel d’inversion sismique afin
de calculer les vitesses vraies des terrains niveau par niveau et de vérifier l’existence ou
non de réfraction.L’inversion est réalisée avec comme modèle d’entrée les vitesses
calculées pour les trajets direct. Le logiciel inverse ces données et par itération se
rapproche du modèle de vitesse réaliste (voir Figure 7).
Les autres méthodes interviennent afin d’apporter des données supplémentaires qui
permettent d’ajuster le modèle de vitesse.
Comme indiquer dans le paragraphe précédent, les mesures Up hole et MASW vont
permettre de compléter les informations ensubsurface, et le Down Hole, réalisé sur
l’ensemble de la hauteur des forages, permet de confirmer la loi de vitesse déterminée par
Cross Hole et de caractériser l’hétérogénéité des sols.
De même, le premier traitement Down Hole correspond à une détermination graphique
des vitesses des terrains rencontrés (voir Figure 6). Cette détermination présente
néanmoins l’inconvénient d’obtenir des vitesses non corrigées des phénomènes de
réfraction aux interfaces, par analogie avec le Cross Hole. Pour corriger ces phénomènes,
INNOGEO® a développé en interne un logiciel (DH_refrac) permettant d’inverser les
temps d’arrivés des ondes sur la base du modèle obtenu graphiquement.
642
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Essais Cross Hole : Nouveaux développement pour la réalisation et l’interprétation
Les deux modèles ainsi obtenus (Cross Hole et Down Hole) sont ensuite comparés et
affinés afin d’obtenir le profil de vitesse du site. C’est ce profil de vitesse qui est utilisé
ensuite dans le calcul des paramètres dynamiques (Ed et Gd), du coefficient de Poisson et
de la vitesse harmonique VS,30définie par l'Eurocode 8.
5. Conclusion
Les acquisitions et l’interprétation des méthodes Cross Hole et sismiques associées ont
évolué ces dernières années par l’intégration de nouveaux matériels, tout particulièrement
les sources, d’une nouvelle approche d’interprétationmulti méthodes (Cross Hole, Down
Hole, Up Hole, Masw) et de nouveaux traitements (inversion tomographique, modélisation
Down Hole …) grâce au développement d’algorithmes performants.
Ces avancées développées et mise en œuvre par INNOGEO® permettent aujourd’hui
d’améliorer et de fiabiliser les résultats d’une étude sismique afin d’apporter une solution
adaptée au besoin du client, c’est-à-dire un modèle de terrain synthétique utilisable
directement dans les calculs géotechniques liés à la prise en compte du risque de
liquéfaction des sols et plus généralement de l’interaction sol-structure sous sollicitation
dynamique (séisme, vibration).
643
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – Une étude multi-méthodes a été menée pour mieux comprendre l’origine des
désordres affectant la voie ferrée construite sur sol tourbeux à proximité d’Abbeville. Afin
d’identifier la structure de la plateforme ferroviaire et de faire une caractérisation
mécanique des différentes couches sous-jacentes, des investigations géophysiques par
géoradar et sismique par ondes de surface ont été réalisées.
ABSTRACT – A multi-methods analysis had been carried out to better understand the
origin of instabilities detected along a railway built on peat, close to the city of Abbeville.
To identify subgrade structure and to characterize its different layers, ground penetrating
radar and surface-wave seismic investigations have been conducted.
1. Introduction
1
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Boulogne
Alluvions
anciennes
Limons
Tourbe
Tuf calcaire
Longueau
2
645
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Km xx1.000
Boulogne
Somme
Km xx0.000
Km xx9.000
Longueau
3
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
s’amplifie pour des vitesses supérieures à 120 km/h. Ainsi, le modèle montre que pour
une augmentation de vitesse de 120 à 140 km/h, l’accélération verticale que subit la
motrice passe de 400 m.s-2 à 700 m.s-2),
ii) le poids des circulations apparait comme le paramètre déterminant dans la déflexion.
Son influence peut être minimisée si la charge pesant sur la plateforme est plus répartie,
iii) les mesures de déformation de la voie sous charge statique (20 t / essieu) montrent
que la zone subissant le plus de déformation correspond à la zone où la hauteur de
remblai est la plus faible (voire nulle).
Figure 3. Principe des travaux entrepris sur 650 m linéaire de plateforme (coupe
construite à partir des informations contenues dans l’étude du LCPC (Aubin, 1974)
4
647
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
3. Problématique et investigations
D’autres désordres tels que l’affaissement des deux files de rails de la voie 2 ou bien
une surépaisseur de la banquette de ballast (voir du fluage de ballast) ont été observés
lors de la visite.
En se référant aux archives (cf. § 2.2.3), la zone qui présente les désordres les plus
importants est située en limite aval de la zone qui fut reprise lors des travaux de 1974. A
noter que des documents de 1983 décrivent les mêmes types de déformations en limite
amont de la zone reprise en 1974.
Afin de mieux comprendre l’origine et la répartition des défauts observés sur la voie 2,
des investigations géophysiques ont été réalisés en mai 2015. Il est important de noter
que ces investigations ont été menées avant la découverte des archives relatives au site.
De ce fait, l’implantation des mesures n’a malheureusement pas été optimisée au regard
de ce nouvel éclairage.
5
648
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Une inversion des courbes de dispersion devra été réalisée pour traduire ce contraste
en variations de vitesse de cisaillement
6
649
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Figure 7 - Altitude de chaque interface détectée sur le profil radar réalisé voie 2
3.4. Synthèse des investigations
Les résultats des investigations radar et sismique sont cohérents avec ce que nous avons
découvert récemment dans les archives sur ce site.
Les profils radar permettent ainsi de contrôler l’étendue de la zone qui a été traitée lors
des travaux de 1974.
L’analyse des données sismiques nous montrent que la dispersion des ondes de
surface met en évidence que les zones les plus affectées par les défauts de voie
correspondent à une diminution de la Vs et donc des caractéristiques mécaniques du sol
support. Ces dernières seront prochainement estimées par inversion pour être comparées
à des données géotechniques telles que des sondages pénétrométriques PANDA
effectués au niveau des différents profils sismiques.
4. Conclusion et perspective
7
650
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5. Références bibliographiques
Aubin J. (1974). Remblais sur sol tourbeux. Thèse de doctorat de l’école nationale des
ponts et chaussées.
Ezersky M., Bodet L., Akkawi E., Al-zoubi A., Camerlynck C., Dhemaied A., And Galibert
P-y. (2013). Seismic Surface-wave prospecting methods for sinkhole hazard
assessment along the Dead Sea shoreline. Journal of Environmental and Engineering
Geophysics, vol. 18, n°3.
Socco, L.V., Foti, S., and Boiero, D. (2010). Surface-wave analysis for building near-
surface velocity models — Established approaches and new perspectives. Geophysics,
vol. 75.
8
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
1. Introduction
1
652
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
de hauteur variable, portés par 22 appuis, ou une solution nommée « M70 » à tablier à
ossature mixte acier-béton de type bipoutre à entretoises, porté par 21 appuis.
Les deux solutions envisagées pour le moment comptent donc respectivement 20 et 19
piles fondées sur 4 pieux de grande longueur ancrés dans le substratum rocheux et deux
culées en rive fondées également sur pieux. Les deux remblais d’accès au pont sont à
réaliser sur des sols compressibles, mais ne seront pas traités dans la suite de cette
communication.
Les pieux seront a priori tubés en tête dans les sols mous puis ancrés dans le
substratum rocheux sain. Les diamètres retenus pour les pieux sont actuellement de
1,4 m pour la solution « B70 var » et 1,3 m pour la solution « M70 » pour reprendre des
efforts normaux en tête de pieu pouvant aller jusqu’à plus de 13 MN.
2
653
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
La zone d’étude du nouveau pont est située dans l’estuaire d’une rivière. En raison
d’une forte influence des marées et de la présence de mangroves au niveau des berges,
le trait de côte est assez irrégulier.
Les terrains que l’on trouve en surface sont des terrains sédimentaires d’épaisseur
variable et très peu consolidés. Ce sont des dépôts fluvio-marins de séries différentes
selon le côté de la rive étudiée. Ces formations quaternaires reposent sur un substratum
rocheux granitique très résistant d’époque précambrienne.
Les dépôts sédimentaires sont de trois types. Le premier est un horizon vasard de
teneur en eau très élevée et présentant une très faible compacité et des caractéristiques
mécaniques médiocres. En dessous de ces vases, les reconnaissances ont mis en
évidence des lentilles de sables, de teneur en eau élevée et de caractéristiques
mécaniques faibles. Cet horizon n’est pas rencontré pour tous les sondages et n’est donc
pas présent sur tout le linéaire de l’ouvrage. Enfin, au-dessus du substratum granitique
sain se trouve un horizon caractérisé d’« argiles d’altération » qui correspond à une argile
sableuse, de forte teneur en eau et de caractéristiques mécaniques faibles. Cette couche
est hétérogène en termes de caractéristiques mécaniques et sa compacité n’augmente
pas nécessairement linéairement avec la profondeur.
Afin de réduire les incertitudes géotechniques qui subsistent actuellement sur le projet,
il a donc été recommandé de réaliser 5 sondages carottés jusqu’à 5 m sous le niveau du
substratum rocheux permettant de prélever des échantillons de roche pour réaliser de
nouveaux essais de compression et de traction ainsi que d’abrasivité (pour chaque
sondage) et un sondage pressiométrique jusqu’à 5 m sous le niveau du substratum
rocheux sous chaque appui de l’ouvrage n’ayant pas fait l’objet de sondages auparavant
(a minima il faut un sondage pressiométrique ou carotté sous chaque appui).
Il est aussi proposé de réaliser une campagne sismique pour avoir une connaissance
plus précise du toit et de la qualité du substratum granitique.
3
654
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Les premières investigations ont permis d’aborder les calculs préliminaires vis-à-vis des
solutions constructives envisagées mais ne permettent pas de dimensionner les ouvrages
en phase Projet (phase G2 PRO de la mission géotechnique de type G2). Des
reconnaissances complémentaires sont donc essentielles pour essayer de lever un
maximum d’incertitudes géologiques et pour le dimensionnement en phase projet.
De plus, dans le projet de « Recommandations pour la bonne application de la norme
NF P94-500 (novembre 2013) sur les missions géotechniques » de Syntec-Ingénierie et
4
655
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
l’Union Syndicale Géotechnique, il est précisé que, d’une manière générale, une mission
ne doit pas être partielle. Il faut donc réaliser toutes les phases d’une mission, y compris
les phases G2 AVP et G2 PRO.
La norme NF P94-500 régissant les missions géotechniques ajoute de plus que
« chacune des phases de la mission G2 doit s’appuyer sur des données géotechniques
pertinentes, ce qui peut nécessiter la réalisation d’un programme spécifique
d’investigations géotechniques. […] il est indispensable de ne les définir qu’à l’issue de la
réalisation de chacune des phases d’études précédentes ». (Article 8.1 de la norme
NF P94-500 : 2013)
Il ne faut pas non plus oublier que suite aux évolutions normatives, la phase AVP de la
mission G2 (NF P94-500 : 2013) ne correspond pas à l’ancienne mission G12
(NF P94-500 : 2006) car elle est plus complète. Les différentes étapes du projet doivent
donc évoluer avec la normalisation en vigueur lors de la réalisation de chacune des
études géotechniques.
D’autre part, il est recommandé aux bureaux d’études qui seraient dans le cas de
réalisation d’une mission G3 en l’absence des phases G2 PRO et G2 DCE/ACT de
réclamer au maître d’ouvrage la réalisation de la phase G2 PRO. Ainsi, sans
investigations complémentaires suffisantes, la phase G2 PRO ne sera pas réalisable et
compromet l’enchaînement des missions géotechniques suivantes pour l’ensemble du
projet de construction du nouveau pont.
Enfin, selon la norme NF EN 1997-2 : 2007, portant sur les reconnaissances des
terrains et essais pour le calcul géotechnique, et le guide du projeteur Ouvrage d’Art du
Sétra de 1999, il convient d’effectuer, pour des ouvrages longs et non courants, des
sondages dans l’axe de l’ouvrage centrés sur les appuis avec un sondage
pressiométrique par appui. Le programme proposé répond également à l’exigence de
maîtrise de la qualité et des risques techniques financiers tels que définis dans
l’instruction technique du 29 avril 2014 relative aux modalités d’élaboration des opérations
d’investissement et de gestion sur le réseau routier national.
Compte tenu des enjeux financiers que représente le poste fondations dans
l’estimation de l’ouvrage (plus de 15 % du montant hors taxe des travaux), il est important
de sécuriser la conception et le dimensionnement des fondations ainsi que des remblais
d’accès.
Des incertitudes subsistent sur la présence ou non d’une zone de contact géologique
ainsi que sur le niveau de l’horizon vasard et du toit du substratum rocheux. Pour ces
deux types d’incertitudes, afin de donner des arguments financiers pour la suite du projet
à mener (réalisation des études et avancement du projet), il a été décidé d’estimer les
variations des coûts en tenant compte d’une variabilité spatiale ou d’une variabilité des
paramètres mécaniques.
5
656
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Pour les piles pour lesquelles les données géotechniques du pont existant ont été
utilisées, 30 % de variabilité a été retenu.
Pour l’estimation du coût des fondations, trois calculs ont donc été menés : un sans
prise en compte de l’incertitude des données géotechniques, un en retenant les
paramètres géométriques minimaux (plus faible longueur de pieu possible compte tenu
de la variabilité) et le troisième en retenant les paramètres géométriques maximaux (plus
grande longueur de pieu possible compte tenu de la variabilité).
Avec cette méthode, on obtient une variation de coût sur les fondations de +/- 7 % du
coût des piles et culées (fondations, chevêtres et piles). Ce résultat non négligeable
montre qu’il est important de fiabiliser au maximum le modèle géotechnique.
Enfin cette variation de l’enveloppe financière nécessaire pour la réalisation des appuis
est à rapprocher du coût des reconnaissances complémentaires à mener qui est
nettement inférieur.
6
657
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
5. Conclusions
5. Références bibliographiques
7
658
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – Dans le cadre de la rédaction d’un nouveau cahier des charges pour le
dimensionnement de Colonnes à Module Contrôlé (CMC) sous semelle et sans
plateforme de transfert de charge, une expérimentation en vraie grandeur de
chargements verticaux et horizontaux a été réalisée. Le comportement de la semelle a
été modélisé sous PLAXIS et les résultats numériques ont été confrontés aux mesures
expérimentales.
ABSTRACT – Menard has recently submitted a new guideline (specifications) for the
design of Controlled Modulus Columns (CMC) under footings without any Load Transfer
Platform. A full-scale test consisting in vertical and horizontal loadings has been
performed to validate these new specifications. PLAXIS finite element models have been
carried out to simulate the footing behavior and the numerical results have been
compared to the experimental measurements.
1. Introduction
Les Colonnes à Module Contrôlé (CMC MENARD) sont des inclusions semi-rigides et
cimentées dont les modules de déformation sont de 5 à 30 fois plus faibles que ceux du
béton. Elles sont mises en œuvre comme procédé de renforcement de sol.
Le procédé CMC Menard est encadré depuis 2002 par un cahier des charges précis
intitulé « Cahier des charges CMC 2002 v1.12 ». Ce document permet de garantir la
qualité d’exécution et la pérennité dans le temps des ouvrages CMC réalisés par Menard.
Il a fait l’objet d’un contrôle et d’une validation de la part du Bureau VERITAS, spécialisé
dans l’évaluation de la conformité et la certification.
Le Procédé CMC MENARD est ainsi certifié conforme à l’ensemble des normes
régissant la réalisation des travaux de renforcement de sol. Cependant cette certification
est limitée dans le temps, et la récente évolution des normes (notamment le passage aux
Eurocodes et le projet national ASIRI (2012)), a conduit MENARD à renouveler le cahier
des charges en y intégrant ces récents changements.
Dans ce cadre, une expérimentation en vraie grandeur de semelle sur CMC a été mise
en œuvre pour valider le nouveau cahier des charges. Deux semelles, dont une posée sur
quatre CMC, ont subi différents chargements (verticaux centrés et excentrés, horizontaux)
afin d’analyser le comportement du sol de fondation. Les mesures expérimentales ont été
confrontées aux résultats de modélisations par éléments finis afin de valider les calculs
numériques et confirmer la validité des méthodes développées par MENARD.
1
659
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
2. Expérimentation
2.1. Contexte
La société MENARD a réalisé les plots d’essais ainsi que les différents tests en accord
avec son client entre avril et juin 2014 sur le site de « BIOGIS CENTER » situé à Venette
(60280). Antea Group a assuré la mise en place et le suivi de l’instrumentation.
γ c’ ϕ’ E Pl* α qc
(kN/m3) (kPa) (°) (MPa) (MPa) (-) (MPa)
0
Remblai en place 20 11 25 15 0,96 1/2 5
1
Limon 3 20 6 31 5,5 0,43 1/2 1
compressible
5
Sables et
16,5 0 43 35 2,50 1/3 20
graviers
9,5
Craie molle 18 10 25 5,5 0,50 2/3 -
12
19
Craie
20 30 35 164 5,00 1/2 -
compacte
25
2
660
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Le plot expérimental consiste à appliquer des chargements sur deux semelles et deux
CMC isolées :
• une semelle de 2 m x 2 m de section en béton armé et de 0,5 m d’épaisseur, cette
semelle repose directement sur le sol compressible et sert de plot de référence.
Deux essais de chargement vertical centré sont réalisés sur cette semelle ;
• une semelle de 2 m x 2 m de section en béton armé et de 0,5 m d’épaisseur
reposant sur quatre CMC. Des essais de chargements verticaux centré et excentré
ainsi que des essais de chargement horizontal seront appliqués sur cette semelle ;
• deux CMC chargées verticalement pour réaliser des essais de chargement statique
classiques.
Afin d’appliquer les différents chargements, des systèmes de réaction ont été
spécifiquement créés (Figure 2). Pour appliquer les efforts verticaux, une poutre en acier
renforcée a été disposée sur des pieux de réaction permettant de disposer un vérin entre
chaque semelle testée et la poutre. Pour les essais de chargement statique sur les deux
CMC, la machine de forage a servi d’appui pour le vérin. Pour appliquer les efforts
horizontaux sur la semelle reposant sur les quatre CMC, un massif d’appui fondé sur
quatre pieux a été construit à proximité de la semelle testée. Le dimensionnement des
semelles ainsi que de l’ensemble des dispositifs de réaction a fait l’objet d’une étude
détaillée.
2m
Massif de Semelle
réaction
Poutre de
réaction
1,2 m
3.4. Instrumentation
3
661
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
4. Modélisation
Les essais de chargement ont été modélisés sous PLAXIS. Le calage des paramètres a
été fait avec PLAXIS 2D à partir des résultats des essais de chargement statique sur les
CMC. La modélisation des essais de chargement sur les semelles a été effectuée avec
PLAXIS 3D. Les résultats des essais ont aussi été comparés aux résultats obtenus par un
logiciel développé par MENARD en interne.
4
662
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
4.1. Calage à partir des essais de chargement statique sur CMC isolée
Le calcul des chargements des colonnes isolées avec les paramètres initiaux (modules et
paramètres de cisaillements issus des campagnes de sol) amène à des tassements
surestimés et à une rupture sous une charge de 320 kN très inférieure à celle démontrée
expérimentalement (Figure 3). Ces paramètres de modélisation ne permettent donc pas
de représenter autant que possible les essais de chargement sur site. Il a donc été décidé
de caler les paramètres de la modélisation sur les résultats des essais de chargement
statique sur les colonnes isolées :
• le comportement en pointe de l’inclusion a été modélisé en calant les
caractéristiques de la couche d’ancrage (sables et graviers) pour obtenir la
courbe de mobilisation de l’effort de pointe définie par l’approche semi-
empirique de Frank & Zhao (1982),
• la mobilisation du frottement le long de l’inclusion a été modélisée en calant les
paramètres de cisaillement des couches de sol traversées afin d’être conforme à
la courbe semi-empirique de Frank & Zhao (1982).
Le modèle avec les paramètres calés sur la pointe et le frottement converge. Les
tassements calculés grâce au logiciel PLAXIS sont plus proches des valeurs mesurées
lors des essais sur site mais restent néanmoins légèrement surestimés (Figure 3). Le
calcul aux éléments finis est ainsi sécuritaire.
0
-2
-4
-6
Tassement [mm]
-8
-10
-12
-14
CMC isolée A
-16 CMC isolée B
-18 PLAXIS - paramètres initiaux
-20 PLAXIS - paramètres calés
CMCPLT
-22
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 550 600
Charge [kN]
5
663
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
4.2. Calage à partir des essais de chargement sur semelles non renforcées par
CMC
Les calculs aux éléments finis sont réalisés à l’aide du logiciel PLAXIS 3D. Du fait des
conditions de symétrie au bord du modèle, le modèle 3D a été simplifié : seulement un
quart de la semelle est représenté.
Le calcul PLAXIS avec les paramètres initiaux (modules et paramètres de cisaillement
issus des campagnes de sol) montre des tassements beaucoup plus élevés (Figure 4).
Ces paramètres de modélisation ne permettent donc pas de représenter les essais de
chargement sur site.
Dans le cas de recours à des méthodes numériques, la norme Fondations
superficielles NF P 94-261 (2013) préconise pour le calcul des tassements des fondations
superficielles à l’ELS quasi-permanent des valeurs de module de Young EY par
corrélation avec le module pressiométrique EM, différent du coefficient rhéologique α. Les
modules de Young de chaque couche ainsi ajustés permettent de modéliser correctement
l’essai de chargement sur semelle non renforcée par CMC (Figure 4).
Un calcul analytique du tassement par la méthode pressiométrique permet d’estimer à
la charge ELS un tassement voisin aux valeurs mesurées lors des essais et comparables
aux résultats numériques avec ajustement des modules.
-20
-40
Tassement [mm]
-60
-80
Dans cet article, seuls les essais de chargements verticaux centré et excentré sont
présentés et comparés aux résultats de la modélisation numérique.
6
664
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Les résultats indiquent que la prise en compte des paramètres calés permet de modéliser
correctement la courbe de chargement de la semelle. La feuille de calculs CMCMAT
donne des tassements comparables au calcul PLAXIS avec les paramètres calés et aux
résultats d’essais.
-1
-2
Tassement [mm]
-3
-4
ESSAI 1B - Cycle1
-5 ESSAI 1B - Cycle2
ESSAI 4B
-6 ESSAI 6B
PLAXIS - paramètres initiaux
-7 PLAXIS - paramètres calés
CMCMAT
-8
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
Charge [kN]
Les tassements calculés avec PLAXIS sont proches des valeurs mesurées lors des
essais sur site mais restent néanmoins légèrement surestimés pour les deux
excentrements (Figure 6). Le logiciel CMCMAT utilise la surface de référence, ce qui est
défavorable par rapport aux calculs aux éléments finis et aux mesures mais les résultats
sont ainsi sécuritaires.
0
-1
e = 30 cm
-2
-3
-4
Tassement [mm]
-5
0
e = 45 cm
-6
-1
-7
-2
-3
-8
ESSAI 2B
-4
-9
ESSAI 3B
-10
-5
PLAXIS - paramètres calés
-11
-6
CMCMAT
-12
-7
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
Charge [kN]
Pour vérifier la cohérence des résultats, les contraintes appliquées en tête d’une CMC
située du côté de l’excentrement sont comparées pour une charge appliquée de 600 kN.
(Tableau 2). On note qu’il existe des différences importantes entre les mesures de la
contrainte sur la CMC située du côté de l’excentrement et les résultats de la modélisation.
Les mesures de la contrainte peuvent être remises en cause et cette difficulté à mesurer
7
665
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
correctement la charge appliquée peut s’expliquer par une répartition non homogène de
la charge sur les quatre CMC. On observe en particulier que les contraintes mesurées
pour les charges verticales centrées ne sont pas répétables et très inférieures aux
contraintes estimées en supposant qu’un quart de la charge est transférée sur chaque
inclusion. La mesure de la contrainte devient plus cohérente dans le cas des
chargements excentrés. Par ailleurs la mesure du report de charge sur chaque inclusion
est très sensible au diamètre de la CMC, par exemple la modélisation donnerait les
mêmes résultats que les mesures enregistrées pour les deux cas de chargement
excentrés en considérant des CMC de 0,38 m de diamètre.
Tableau 2. Comparaison entre les mesures et la modélisation pour une charge de 600 kN
Contrainte appliquée sur une CMC
Excentricité Mesures Modélisation
e=0 750* kPa 1290 kPa
450** kPa
e = 0,3 cm 1250 kPa 1780 kPa
e = 0,45 cm 1450 kPa 2040 kPa
* : moyenne à partir des deux cycles de l’essai 1B, ** : moyenne des essais 4B et 6B
6. Conclusions
La comparaison entre les mesures des essais de chargement de CMC isolée, de semelle
posée sur sol non renforcé et de semelle sur quatre CMC sans plateforme granulaire
intercalée avec les résultats de leur modélisation sous PLAXIS a mis en évidence la
nécessité d’un calage des paramètres du sol de fondation et d’interaction CMC/sol. La
mobilisation des interactions proposée par l’approche de Frank & Zhao (1982) permet
d’obtenir une modélisation fidèle aux expérimentations en termes de tassement.
Les incertitudes liées à la mesure de la contrainte verticale en tête d’inclusion ne
permettent pas de conclure sur le transfert de charge. Une nouvelle expérimentation avec
une instrumentation sur les quatre CMC pourrait permettre de lever les doutes.
Cette étude a cependant permis de valider les outils de dimensionnement utilisés sous
réserve d’un bon calage et le bon fonctionnement du renforcement par CMC sous semelle
sans plateforme granulaire intercalée.
Il est à noter que les résultats des essais de chargement statique horizontal (H/V =
20%) feront l’objet d’un article ultérieur. Ils montrent en particulier que le déplacement
horizontal des têtes d’inclusion est inférieur au déplacement de la semelle elle-même,
mettant en évidence un léger glissement de la semelle sur les inclusions. En outre, les
comparaisons des mesures expérimentales avec les résultats des modèles analytiques
MH1 et MH2 développés dans le guide ASIRI (2012) s’avèrent pertinentes.
7. Références bibliographiques
8
666
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Jean-Pierre BAUD1
1 Eurogéo, Avrainville, France
ABSTRACT – The PMT cyclic test provides a new approach to Pressiorama® pressiometric
classification of soils and rocks. It reconsiders the graph with two axes Ec1/EM et p*LM/p0,
independent, non-dimensional and measured in the same cyclic test according to French
standard XP P94-110-2. Issued upon the assumption (Baud & Gambin 2013) on the
relationship between , EM, p*LM, p0, this chart exhibits the range from soft soils to rocks,
displayed according to pressiometric state parameters, and with a value for ’ angle.
L’essai pressiométrique Ménard est à la fois très largement employé, depuis 60 ans, dans
les reconnaissances géotechniques pour tous les ouvrages en France, et assez souvent
critiqué, depuis son origine, pour le caractère hégémonique qu’il aurait ainsi acquis, ou pris
éventuellement à d’autres techniques.
Ces querelles de chapelles, aussi vieilles que notre jeune métier, ne sont pas éteintes,
et se réaniment régulièrement pour la recherche de techniques plus économiques ou
cherchant à donner simultanément plus de paramètres du sol (Mayne et al. 2009). Tous les
praticiens sont cependant d’accord pour asseoir l’ingénierie géotechnique sur un
croisement des données de plusieurs types de techniques d’étude du sol (USG, 1978,
2007), et satisfaits lorsque le crédit consacré à la reconnaissance des sites d’ouvrages,
permet à la fois des carottages continus, des échantillonnages permettant des
identifications et des essais géomécaniques sur échantillons intacts, et plusieurs techniques
différentes d’essais in-situ.
Lorsqu’on dispose d’une série de sondages pressiométriques, traversant une même série
lithologique, les essais correspondants sont accompagnés d’une connaissance de la nature
des sols, soit très sommaire (contexte géologique connu et peu d’analyse des copeaux ou
« cuttings » de forage destructif), soit un peu plus complète, dans le cas de sondages semi-
destructifs à la tarière, ou de description d’un sondage carotté sur le même site.
Même en l’absence d’informations physiquement vérifiables (échantillons, déblais de
forage) sur la nature des sols dans le forage pressiométrique, la plupart des logs de
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667
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
sondage pressiométrique publiés sont assortis d’une colonne lithologique, souvent même
habillés d’un figuré explicite par les logiciels de dessin. Les utilisateurs des logs de forage
qui s’intéressent principalement à la pression limite, secondairement au module, et pour
lesquels l’examen des courbes d’essais pressiométriques d’origine n’est pas habituelle, ne
comprennent pas, parfois l’absence d’information lithologique, qu’il faut justifier en rappelant
les raisons liées au forage et à la réalisation des essais : carence de remontée de déblais
de forage par perte d’injection, essais à l’aveugle pour cause de fonçage ou battage de la
sonde. Plutôt que d’être nommée « nature du sol », entretenant une confusion avec un
sondage carotté dans lequel le sol extrait peut être manipulé, photographié et testé, cette
colonne lithologique propre au sondage pressiométrique devrait n’indiquer que
« informations sur les sols acquises au cours du forage destructif ».
Louis Ménard avait indiqué dès les premières années de sa méthode pressiométrique
l’attention qu’il fallait porter au rapport du module à la pression limite E M/p*LM, sa relation
directe avec la nature du sol soumis à l’essai, et le rôle important joué par le coefficient
rhéologique dans l’application au calcul des déformations (Ménard et Rousseau, 1961).
C’est en gardant ces principes, vérifiables expérimentalement, qu’avait été proposée
pour les 50 ans du Pressiomètre Ménard (Baud, 2005) la représentation des résultats
d’essais dans un diagramme [ln(p *LM) ln(EM/p*LM)]. Le postulat est que des points
représentatifs suffisamment groupés devraient correspondre à une lithologie et une
structure du sol identiques ou du moins proches.
Cette première version alors nommée diagramme spectral, avait comme objectif de
tenter de figurer dans ce plan les valeurs du coefficient . Une des solutions numériques
proposée, à partir des seules caractéristiques EM et p*LM est exposée dans la figure 1 ci-
après. C’est également celle de l’annexe A des normes NF P 94-261 et NF P 94-262, dans
un dessin discriminant d’ailleurs moins le pôle argileux du pôle sableux. La place d’un essai
donné dans le diagramme caractérise en effet un comportement, de type sableux, argileux
ou intermédiaire, la nature réelle du sol restant à vérifier sur le terrain.
Cette tentative de recherche d’une valeur rationnelle pour s’avère prématurée et entachée
d’une erreur de principe : le coefficient ne peut pas être identique pour une pression limite
donnée, selon que celle-ci est mesurée dans un sol peu confiné, à faible profondeur, ou à
grande profondeur, sous une pression horizontale des terres au repos plus importante. Le
diagramme proposé était à peu près réaliste pour une profondeur d’essai moyenne de
l’ordre d’une dizaine de mètres, celle des études courantes.
C’est pourquoi il est préférable de comparer les essais sur leurs paramètres d’état
pressiométrique : EM/p0, p*LM/p0, EM/p*LM. La valeur proposée pour :
𝟏⁄𝟐 (𝒑∗ ⁄
= 𝒌−𝟏 ∗
𝑬 ⋅ (𝑬𝑴 ⁄𝒑𝑳𝑴 ) ⋅ 𝑳𝑴 𝒑𝟎 )−𝟏⁄𝟒 (1)
dessine alors dans le plan [ln(p *LM/p0) , ln(EM/p*LM)] (Figure 2) comme dans la figure
précédente, des lignes parallèles qui deviennent une caractéristique de l’essai, et qui ont
permis de proposer un diagramme n°3, non représenté ici, [, ln(EM/p0)] dans lequel les
deux autres paramètres d’état ci-dessus sont traçables, égalemnt par des échelles
logarithmiques obliques (Baud et Gambin, 2013).
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Figure 1. Diagramme Pressiorama® avec indications des types de sols selon catégories
du fascicule 62 titre V du CCTG, et de l’ordre de grandeur du coefficient rhéologique
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Ces mises en application des diagrammes sur des campagnes d’essais ont incité à
rechercher une méthode de classification qui permette d’échapper à l’objection que la
pression limite nette p*LM, apparaissant dans les deux axes principaux des 3 diagrammes,
les rend non indépendants (Reiffsteck et al. 2013), y compris dans la formulation proposée
pour , ajustée empiriquement de façon graphique et difficile à démontrer et ajuster, avec
un coefficient kE dont le rôle physique n’apparaît pas encore clairement.
Déterminer pour une valeur mesurée et non calculée est en définitive simple : il suffit
de se référer à la définition initiale (Ménard et Rousseau 1961) pour l’essai pressiométrique
à 3 cycles, que Louis Ménard a initialement préconisé (TLM, D60, 1963) :
Dans le but de tenter de rendre plus systématique le recours à l’essai cyclique pour la
classification pressiométrique, nous proposons de retenir que, dans la pratique des essais
à plusieurs cycles, il apparait assez systématique que l’essentiel du module cyclique est
acquis dès le premier cycle et que l’on peut considérer comme une approximation
raisonnable la valeur donnée par le premier cycle : Ec1 = 0.9Ec3, donc :
Cette relation entre les modules de premier et troisième cycle n’est pas une constante
absolue, et pourrait être affinée, en disposant de suffisamment d’essais à au moins trois
cycles. La figure 3 propose une classification pressiométrique des sols et des roches, avec
en abscisse le rapport Ec1/EM et en ordonnée (positive vers le bas) le paramètre d’état
pressiométrique p*LM/p0. Les autres paramètres d’état pressiométriques viennent en
déduction : en axe horizontal secondaire par définition par (3), EM/p0 et EM/p*LM par calcul
∗ ),
avec (1) et 𝑘𝐸 = 2/√ln(𝐸𝑀 ⁄𝑝𝐿𝑀 qui fait décroître ce coefficient, jusqu’ici fixé
arbitrairement à une valeur moyenne de 4 (Baud et Gambin 2013), entre 6 et 2,5 lorsque
EM/p*LM est croissant. Soit l’expression complète du coefficient rhéologique de Ménard pour
un essai à une profondeur ou un p0 connus :
Quelques exemples résultants d’essais cycliques avec mesure de Ec1 seront donnés, à
partir de données publiées ou non. Un plus grand nombre de données reste nécessaire
pour vérifier la convergence pour entre valeur mesurée et valeur calculée.
De nombreux auteurs ont établi sur le plan théorique les expressions liant les mesures
pressiométriques EM et p*LM aux caractéristiques du sol c’ et ’ (Ménard 1957, Salençon
1966, Baguelin et al. 1978, Monnet et Khlif 1997, Combarieu 1998), expressions en général
assez complexes qui démontrent qu’un essai pressiométrique isolé n’est pas jamais
suffisant pour connaître à la fois c’ et ’, et que plusieurs essais dans des conditions de
confinement différentes sont nécessaires pour fixer l’un des deux.
Ménard (TLM 1963) et Gambin (1977) ont proposé une expression très simple, relation
biunivoque entre l’angle de frottement et la pression limite
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
′
𝒑∗𝑳𝑴 (𝒃𝒂𝒓) = 𝟐, 𝟓 ∙ 𝟐(𝝋 −𝟐𝟒°)⁄𝟒 (5)
Différents auteurs ont ensuite proposé de l’adapter à des sols différents, en étendant et
modifiant soit le multiplicateur 2,5 en fonction du rapport EM/p*LM (TLM 1970, Muller 1970,
cité par Baguelin et al. 1978), soit les coefficients accompagnant ’ (Hamid et al. 2010).
𝝋′ −𝟏𝟖° 𝟏 𝝋′ 𝟏 𝝋′
𝒑∗𝑳𝑴 (𝒃𝒂𝒓) = 𝓮 𝟔 ≅ 𝟐𝟎 ⋅ 𝓮 𝟔 ≡ 𝒑∗𝑳𝑴 (𝑴𝑷𝒂) = 𝟐𝟎𝟎 ⋅ 𝓮 𝟔 (6)
forme plus simple et qui permet plus facilement le passage aux logarithmes népériens.
Nous proposons une forme généralisée de la relation de Ménard, exprimant le paramètre
d’état p*LM/p0, tenant compte de sa variation selon le coefficient rhéologique du sol , et
permettant l’ajustement de coefficients susceptibles de la rapprocher des expressions
théoriques plus complètes en tenant compte du confinement de l’essai :
𝒑∗𝑳𝑴 𝝋′
= 𝒃 ⋅ 𝜶𝒄 ⋅ 𝓮 𝒂 (7)
𝒑𝟎
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Seuls ces 3 coefficients (a, b, c) sont nécessaires et suffisants pour disposer des courbes
d’isovaleurs de ’ dans la classification Pressiorama au mieux de notre expérience concrète
de la valeur « vraie » ou plutôt vraisemblable, pour la gamme de types de sols et roches
couverte par le diagramme. L’exposant c a été maintenu à 2 par cohérence avec les
expressions (1) et (2). En se calant sur des valeurs de ’ vérifiées respectivement à 37°,
38° et 41° sur des sables de Seine (Combarieu 1996), on peut proposer pour les coefficients
a=6 et b=1/9. D’autres triplets de valeurs seraient bien sur possibles pour un résultat voisin.
En identifiant les expressions (3) et (7), et avec les valeurs retenues pour les coefficients
de l’expression (7), l’expression de Ménard et Gambin généralisée devient :
𝒑∗𝑳𝑴 𝟐 𝝋′ 𝑬 𝝋′
= ⋅ 𝒆 𝟔 = 𝟏𝟎⋅𝑬𝑴 ⋅ 𝒆 𝟔 (8)
𝒑𝟎 𝟗 𝒄𝟏
Ces abaques présentent une certaine ressemblance avec un abaque empirique non
publié, reproduit par Baguelin et al. (1978, chap. 6-D « Soil properties ») et attribué à
Calhoon (1970) sans précision sur la nature du tracé ni le mode d’emploi.
∗ ⁄ ))2
𝐼𝑐 = [(1 + 𝑙𝑜𝑔(𝑝𝐿𝑀 𝑝0 + (1 − 𝑙𝑜𝑔(𝛼))²]1⁄2 (12)
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∗ ⁄ )
𝐼𝑐 = [ln(𝑝𝐿𝑀 𝑝0 + (1 + ln(𝐸𝑀 ⁄𝐸𝑐1 ))²]1/2 (13)
Sous cette forme, il prend des valeurs de 1, minimum pour un sol cohérent à la limite de
la liquéfaction, à 4,5 pour un amas granulaire grossier (graves crues ou roches
complètement fracturées). On remarque que pour les sols les moins consolidés, cet indice
est pratiquement l’inverse de ; avec la consolidation, il évolue en direction des valeurs
plus faibles de Ec1/EM. La limite s’il en est une entre comportement argileux et
comportement sableux, est à mi-distance entre les valeurs extrêmes, soit 2,7 environ.
3. Conclusions.
Le diagramme Pressiorama [ln (p *LM) ln (EM/p*LM)] (Baud 2005) a été utilisé par différents
auteurs pour la classification des sols à partir des essais pressiométriques Ménard
monotones (sans cycles). Malgré son intérêt dans la caractérisation d’un ensemble de
résultats pressiométriques, il a montré ses limites, liées à celles de l’essai standard lui-
même, et la nécessité pour caractériser le comportement du sol de connaître, ou mieux de
mesurer dans une procédure de mise en contact avant l’essai, le confinement représenté
par p0 (hs ou h0 dans d’autres notations moins intuitives), et par ailleurs lors d’un cycle
dans la phase pseudo-élastique, le coefficient rhéologique de Ménard.
Les auteurs souhaitent, après d’autres (Combarieu 1996, 2001, Monnet 1997, 2013,
Baud et Gambin 2015), inciter à l’utilisation plus systématique de l’essai pressiométrique à
un cycle dans les études géotechniques courantes, apportant ces données mesurées
complémentaires, et propre à renforcer la possibilité de caractériser, par la mise en œuvre
d’une même technique, une plus large gamme de propriétés des sols étudiés dans une
campagne de reconnaissance géotechnique.
Cette pratique permet également de proposer aux concepteurs de fondations et
ouvrages en terre une approche plus rationnelle de deux paramètres dont la mesure directe
est assez rare lors des reconnaissances géotechniques :
- un « module d’Young » équivalent, attribuant aux sols une élasticité linéaire qu’ils
n’ont pas naturellement, par l’approximation EY ≈ 1,1Ec1 ≈ EM/² ;
- un angle de frottement interne ’, déterminant des coefficients de poussée et butée.
Très souvent en effet, en l’absence de véritables mesures in situ ou sur échantillons dans
les campagnes de reconnaissance, les valeurs de ces deux paramètres des calculs de
déplacements sont données arbitrairement en fonction de l’expérience du calculateur.
4. Remerciements.
L’auteur remercie M. Gambin, O. Combarieu et J. Monnet qui ont bien voulu relire cet article
avec pour chacun la compétence que leur a donné leur vision pratique et théorique des
essais pressiométriques, pour extraire des données mesurées des caractéristiques
fondamentales du milieu soumis à l’essai.
Des remerciements sont dus également aux donneurs d’ordre qui ont accepté des essais
cycliques pour le dimensionnement de leur projet, et leur utilisation pour ce travail : C.E.A.
pour Bruyères-le-Châtel, Botte Fondations pour Orgon, Colas-DTP pour Sartrouville.
5. Références bibliographiques
Baguelin F., Jézéquel J-F., Shields D.H. (1978). The Pressuremeter and foundation engineering. Clausthal,
Germany. Trans Tech Publications
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ABSTRACT – This paper describes the results of laboratory experiments on the Merville
clay, a highly plastic and overconsolidated soil. The main physical characteristics are first
presented. Then the mechanical behaviour along monotonic triaxial tests is shown, before
examining more deeply the behaviour of reconstituted samples along cyclic loading with a
relatively unusual high number of cycles.
1. Introduction
Les règles de dimensionnement actuelles pour les fondations profondes proposent des
coefficients de sécurité forfaitaires, souvent économiquement pénalisants, lorsqu’il s’agit
de prendre en compte la nature cyclique des charges, telles que le vent ou la houle. Un
dimensionnement optimisé nécessite d’appréhender le comportement du sol sous charge
répétée, ce que les essais in situ standards (pénétromètre ou pressiomètre) ne
permettent pas dans l’état actuel de développement des matériels. Signalons toutefois
l’existence du pressiomètre cyclique qui peut remédier à cette carence. Une alternative
plus courante repose sur les essais de laboratoire à même de permettre de déceler une
sensibilité particulière aux chargements cycliques.
On présente ainsi dans cette communication les résultats d’une campagne d’essais
triaxiaux CIUc (consolidation isotrope puis cisaillement en condition non drainée)
cycliques sur une argile prélevée à Merville (Nord) mais reconstituée en laboratoire, pour
les raisons invoquées dans la section suivante. Les essais cycliques présentent la
particularité de comprendre un nombre élevé de cycles, de l’ordre du million, ce qui est
assez inhabituel en géotechnique.
Sur le site de Merville, dans le cadre du même projet SOLCYP, des essais de
chargement de pieux en grandeur réelle ( = 0,42m, L=13m), sous sollicitation axiale non
alternée en compression ou alternée, ont été réalisés. Les résultats de ces essais sont
présentés dans (Benzaria et al., 2013). De manière synthétique, tant que la charge
maximale Qmax appliquée lors d’un cycle ne dépasse pas un seuil estimé à 90 % de la
capacité portante statique en compression Quc (Qmax/Quc < 90 %), les déplacements
1
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
accumulés en tête de pieu, même après quelques milliers de cycles, sont négligeables.
Dès que le seuil est dépassé, alors des déplacements irréversibles apparaissent en tête
de pieu, l’amenant à la rupture.
L’argile rencontrée dans le sous-sol de Merville est de la même origine que l’argile des
Flandres ou l’argile de Londres, plus largement étudiée dans la littérature géotechnique.
L’argile fut déposée dans un golfe marin à l’ère éocène, avant d’être recouverte d’une
épaisseur d’environ 200 mètres de sédiments. Les formations sus-jacentes furent ensuite
érodées et partiellement remplacées par des alluvions quaternaires de faible épaisseur,
en même temps que des phénomènes physico-chimiques ne génèrent une cimentation
de l’argile. De ce fait, l’argile de Merville est une argile raide fortement surconsolidée : des
essais oedométriques sur des échantillons naturels, sous fortes contraintes (jusqu’à 12
MPa), sont nécessaires pour estimer la contrainte effective de pré-consolidation
(Josseaume, 1998 ; Han, 2014), de l’ordre de 2750 kPa (soit un degré de
surconsolidation supérieur à 25). Néanmoins, cette valeur n’est qu’apparente en raison
des processus de cimentation et de vieillissement qui ont pu se produire au cours des
temps géologiques (Cotecchia et Chandler, 1997 ; Han, 2014).
Egalement en raison de son histoire, l’argile de Merville naturelle apparait structurée
dans la partie supérieure de la couche, i.e. qu’un réseau de microfissures s’est
développé, rendant difficile la préparation d’échantillons intacts. Dans ce qui suit, les
essais sont donc conduits sur des échantillons reconstitués en laboratoire pour
s’affranchir de la variabilité liée à la micro-fissuration, Le degré de surconsolidation est
également plus faible (1 ou 4) et choisi de manière à permettre la comparaison avec des
résultats de la littérature.
A partir de 3 sondages carottés désignés par SC1, SC2 et SC3, descendus jusqu’à une
profondeur de 11 mètres, il a été possible de définir le profil géotechnique suivant :
- Une couche de couverture de 3 mètres d’épaisseur constituée d’un limon sablo-
argileux ;
- La couche d’argile d’intérêt, entre 3 et 11 mètres de profondeur (et probablement
plus).
On peut distinguer dans cette couche d’argile une première tranche, entre 3 et 6 m, où
le matériau est microfissuré. Cette microfissuration est moins marquée pour les
profondeurs plus importantes. La transition entre la couche de limon et la couche d’argile
correspond approximativement à la position de la nappe phréatique.
Une analyse par diffraction X montre que l’argile est constituée de quartz et d’illite comme
minéraux dominants, de smectite et de kaolinite comme minéraux secondaires. Le
matériau naturel présente donc un potentiel de gonflement (Josseaume, 1998) mais celui-
ci n’a pas fait l’objet d’une étude particulière. Néanmoins, pour donner un ordre de
grandeur, Lancelot et al. (2002) rapportent, pour l’argile des Flandres naturelle prélevée à
Dunkerque, des valeurs de potentiel de gonflement entre 6 et 10 % et des pressions de
gonflement comprises entre 100 et 350 kPa (dépendant fortement de la méthode de
mesure et de la teneur en eau initiale).
2
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w ou w ou w (%)
L P
0
0 20 40 60 80 100 120
2
LIMON
Profondeur (m)
ARGILE
4
w
L
10
w
P
w
12
Les premiers essais triaxiaux sur des échantillons intacts ont révélé une dispersion assez
importante, en raison de la microfissuration présente dans les carottes. Toute analyse
comparative devenait délicate et il a donc été décidé de reconstituer des échantillons
d’argile, selon la procédure exposée ci-après.
L’argile naturelle est séchée dans une étuve à 105 degrés Celsius puis réduite sous
forme de poudre. Une boue est ensuite préparée par mélange de poudre d’argile et d’eau
à une teneur en eau égale à 1,5 fois la limite de liquidité wL. La boue est déposée dans
un consolidomètre de 50 mm de diamètre et consolidée sous une contrainte verticale de
100 ou 300 kPa, pendant trois semaines. Finalement, des échantillons cylindriques de 35
mm de diamètre et 70 mm de hauteur sont découpés, avant d’être placés dans une
cellule triaxiale pour des essais de caractérisation mécanique.
Dans la cellule triaxiale, les échantillons reconstitués (lettre « r » dans l’intitulé des essais)
sont consolidés de manière isotrope puis cisaillés en condition non drainée à un taux de
cisaillement de 2,57 %/h, en compression (essai CIUc) ou en extension (essai CIUe).
Certains échantillons, avant d’être cisaillés, subissent une décompression isotrope de
3
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Les échantillons destinés aux essais cycliques ont suivi la même procédure de
reconstitution que lors des essais monotones présentés précédemment. Ils sont tous
consolidés de manière isotrope sous une contrainte moyenne effective p’ de 400 kPa,
avant d’être déchargés également de manière isotrope jusqu’à p’ = 100 kPa, de telle sorte
que le degré de surconsolidation soit de 4.
Pilotés en force, les essais cycliques sont de type alterné, c’est-à-dire que la contrainte
déviatorique moyenne qmoy est nulle. Le chargement est sinusoïdal, avec une fréquence
4
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5
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Pour des rapports Rc faibles (Rc = 0,11 ou 0,22), l’évolution de l’état des contraintes
effectives au sein des échantillons ne permet pas d’atteindre la ligne d’état critique, ni en
compression ni en extension. Pour Rc = 0,44, la rupture est atteinte en extension. Enfin,
pour les rapports les plus élevés (Rc = 0,48 et 0,52), l’état des contraintes effectives vient
toucher à la fois les lignes de rupture en compression et en extension. La rupture est ainsi
assez rapide dès que Rc dépasse 0,50 : le nombre de cycles à la rupture pour l’essai 5
est de seulement 6 990 cycles, valeur toutefois supérieure au nombre de cycles souvent
appliqué lors d’essais triaxiaux cycliques (un millier).
Ces essais confirment les observations faites lors des essais de pieux en vraie
grandeur sur le site de Merville. En effet, il a été observé qu’en deçà d’un seuil, des cycles
de faible amplitude en force ne détériorent pas la capacité portante du pieu. Au contraire,
au-delà de ce seuil tel que la force cyclique appliquée est de l’ordre de 0,9 fois la capacité
portante monotone, la rupture est atteinte rapidement.
La durée des essais cycliques triaxiaux, avec un nombre de cycles supérieur au million,
est d’un peu plus de deux semaines. Plusieurs raisons pourraient expliquer une
diminution de la pression interstitielle : problème d’instrumentation, défaut d’étanchéité
sur l’appareillage, consolidation inachevée avant le lancement du chargement cyclique …
Chacune d’entre elles a été vérifiée et invalidée. La diminution de la pression interstitielle
est liée à l’évolution du matériau au cours du temps. La question du fluage s’est
naturellement posée. Ainsi, un essai triaxial non drainé de fluage a été réalisé, sous une
contrainte déviatoire fixée de 50 kPa appliquée en une minute environ.
L’évolution de la déformation axiale et de la surpression interstitielle au cours de l’essai
est représentée sur la Figure 5. On observe une diminution continue de la surpression
interstitielle attribuée au fluage du matériau argileux. Il y aurait donc deux mécanismes
antagonistes pendant le cisaillement cyclique : d’une part une augmentation de la
surpression due aux cycles, d’autre part une diminution due au fluage. Ce point devra
faire l’objet d’une étude plus approfondie.
6
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4. Conclusions
7
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5. Remerciements
Les travaux présentés ont été effectués dans le cadre du projet de recherche
collaborative SOLCYP. Le financement a été assuré par l’Agence Nationale de la
Recherche (volet ANR-SOLCYP), douze entreprises des secteurs du Génie Civil et de
l’Energie, le Ministère du Développement Durable (MEDDE), la FNTP et la Région Pays
de la Loire (volet PN-SOLCYP). Le Projet était piloté par l’IREX.
6. Références bibliographiques
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overconsolidated Flanders clay. Proceedings of TC209 workshop: Design for cyclic
loading – piles and other foundations, 18th International Conference of the Internatioanl
Society of Soil Mechanics and Geotechnical Engineering, Paris, pp. 73-76.
Cotecchia F., Chandler R.J. (1997). The influence of structure on the prefailure behaviour
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surconsolidée sous chargements monotones et cycliques. Thèse de doctorat, Ecole
Centrale de Nantes.
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Ecole Centrale de Paris.
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Calais. Revue française de géotechnique, n°84, pp. 3-26.
Lancelot L., Shahrour I., Khaddaj S. (2002). Etude en laboratoire du gonflement de l’argile
des Flandres. Actes du symposium PARAM, Paris, pp. 145-152.
8
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – L’interprétation du suivi des tassements des ouvrages peut s’avérer difficile si
tous les phénomènes ne sont pas pris en compte. L’intégration de l’expression du
tassement secondaire, via sa fonction logarithmique, dans les équations théoriques du
tassement en fonction du temps, permet de caler plus finement les estimations de
déplacements résiduels avec les mesures.
2. Développement
Une méthode d’extrapolation des déplacements de sols sous charge constante, à partir du
modèle de Terzaghi donne une solution de l’équation de diffusion de la déformation du sol
en fonction du temps et de la profondeur, via le degré de consolidation de la couche
compressible d’épaisseur H en fonction du temps (Recordon, 1988) :
∙
∆ ∙ ∙ ∙
= ∆
=1−∑ ∙ (1)
∙ ∙
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
∆ =∆ ∙ 1−!∙ "∙
(2)
Il a été démontré que l’erreur commise était au maximum de 1,5% pour U > 35% et de
0,2% pour U > 50 % (Recordon, 1988).
Cette méthode n’est cependant applicable que si le sol est n’est pas soumis à d’autres
comportements : si la courbe des mesures se cale mal avec la courbe exponentielle, la
seule conclusion possible est que la déformation du sol n’est pas due au phénomène de
consolidation.
La théorie développée par Terzaghi suppose que seule la consolidation primaire entre en
compte dans le phénomène de tassement, c’est-à-dire que la consolidation ne s’effectue
que par dissipation des surpressions interstitielles.
Pour des durées d’observations longues ou dans le cas de sols à forte teneur en
matières organiques, la simple prise en compte de la consolidation primaire n’est pas
suffisante. En effet, l’expérience montre que dans certains cas, la courbe des mesures de
tassements n’atteint pas un seuil asymptotique mais au contraire présente une variation
linéaire en fonction du logarithme du temps.
Ce phénomène est observable à partir d’une certaine date, notée t0, qui est
communément acceptée comme le point de départ de la consolidation secondaire du sol
dite « fluage ». En notant ΔHs l’amplitude des tassements de consolidation secondaire, il
vient :
∆ # = $ ∗ &'( ) + (3)
* | - *
"∙
∆ =∆ ∙ 1−!∙ + $ ∙ &'( ) + (4)
* | - *
685
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
2.4. Résolution
Parmi tous les modèles calculés, le modèle retenu est celui qui minimise l’équation (5)
tout en satisfaisant les critères d’admissibilité définis ci-dessus.
3. Applications
Les modèles décrits précédemment ont été appliqués à différents cas exposés ci-après.
Le dallage d’un bâtiment à usage commercial fondé sur sol compressible a fait l’objet de
mesures topographiques semestrielles sur une période de plus de treize ans, qui ont
montré une amplitude de tassements absolus beaucoup plus importante que celle
estimée. La méthode exposée précédemment permet de caler une loi de consolidation
primaire et secondaire finement avec les mesures, et met clairement en évidence la
consolidation secondaire.
686
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Figure 1 : Application au suivi du dallage d’un centre commercial sur sol compressible
3.2.1 Suivi des tassements d’une plateforme de tramway fondé sur remblai
La construction d’une nouvelle ligne de tram nécessite la mise en œuvre d’un remblai de
hauteur limitée mais de très grande largeur sur des sols faiblement compressibles, mais
sollicités jusqu’à une grande profondeur compte tenu de la largeur du remblai.
Figure 2 : Suivi des tassements d’une plateforme de tramway fondée sur remblai
4
687
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Les tramways étant des systèmes sensibles aux dévers, l’interprétation des mesures
sur différents profils en travers a permis de prédire l’évolution des tassements différentiels
transversaux des rails, qui est un critère fondamental pour l’exploitation.
Figure 3 : Evolution des tassements d’une plateforme de tramway fondé sur remblai
1Dans la mesure où les tassements n’ont pas été suivis depuis l’origine, l’amplitude globale des tassements
de consolidation primaire est sous-estimée.
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4. Conclusion
5. Références bibliographiques
690
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
LEVEES REINFORCED BY THE DEEP SOIL MIXING METHOD IN THE LOIRE AREA :
CONTRIBUTION OF GEOPHYSICAL METHODS FOR THE ASSESSMENT
1 1 2
Yannick FARGIER , Yannick ANANFOUET , Yasmina BOUSSAFIR , Sérgio PALMA
LOPES3, Alain LE KOUBY2, Edouard DURAND1, Lucile SAUSSAYE1
1
Cerema Normandie Centre, Laboratoire Régional de Blois
2
IFSTTAR, site de Marne La Vallée
3
LUNAM Université, IFSTTAR, site de Nantes
ABSTRACT –To palliate the decrease of the safety level of levees in time, the “Deep Soil
Mixing” method presents an interesting trade-off. However this kind of reinforcement
technique doesn’t have assessment method to determine the quality of construction. We
propose in this paper a synthesis of research qualifying geophysical methods (seismic,
radar, electric) for the assessment of these reinforcement structures.
1. Introduction
La préservation des ouvrages de lutte contre les inondations est une composante forte de
la politique de développement durable. Au sein de ces ouvrages anciens, des
phénomènes d’écoulements internes sont à l’origine de dégradations (érosion interne)
pouvant amener à la ruine des ouvrages.
Les « écrans étanches » type sol-ciment permettent à la fois de renforcer le
comportement mécanique de l’ouvrage et de diminuer sa perméabilité hydraulique ainsi
que son érodabilité et donc sa durabilité (Fonseca et al., 2009). La méthode dite du « soil
mixing » par voie humide consiste à mélanger le sol en place sur de grandes hauteurs à
l’aide d’une trancheuse en y incorporant du liant et de l’eau (figures 1.a et 1.b).
a) b)
1
691
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2. Essais en laboratoire
Plusieurs facteurs vont avoir un impact sur les propriétés d’un mélange sol-ciment
(Porbaha et al., 2000, Larsson, 2001) :
• la formulation (teneur en ciment/sol/eau du mélange) ;
• la qualité du mélange ;
• le temps de cure ;
• le type de ciment ;
• la nature du sol.
Pour la constitution des éprouvettes, deux types de sols sont étudiés à savoir un sol fin
(Tours) et un sol plus grossier (Sigloy). Plusieurs formulations sont étudiées (figure 2.a)
(en kg de ciment/m3 de sol sec) : 140, 210 et 280 kg/m3 et enfin une pâte de ciment pur.
Le ciment utilisé correspond au ciment utilisé sur les chantiers de Sigloy et Tours, à savoir
un CEM III/C 32,5. Pour le mélange la teneur en eau est fixée à la limite de liquidité du
sol. Trois éprouvettes sont réalisées par formulation (figure 2.b) afin de tenir compte de la
dispersion des résultats. Les éprouvettes sont conservées en immersion dans l’eau et les
mesures géophysiques sont réalisées aux temps de cure suivants (en jours) : 7, 14, 28,
60, 90 et 120.
Les figures 2.c et 2.d présentent la cellule utilisée pour la mesure de résistivité
électrique des échantillons. La résistivité moyenne de l’échantillon est recalculée en
fonction des cinq mesures réalisées.
2
692
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a) b)
c) d)
3
693
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3. Modélisation numérique
L’objectif de cette partie est de donner les limitations des techniques d’imagerie
géophysique in situ dans le cas le plus favorable qu’il soit. En effet, son principe réside
dans la construction de modèles géologiques parfaits sur lesquels sont simulées
numériquement les méthodes géophysiques.
Cette partie présente exclusivement les résultats de modélisations numériques de la
méthode géoélectrique. En effet, la simulation de l’objet qui nous intéresse nécessite un
maillage 3D complexe. Or, nous n’avons à notre disposition qu’un seul logiciel permettant
cette modélisation, dédié aux modélisations électriques.
La figure 4 présente le milieu modélisé, à savoir une digue de plusieurs centaines de
mètres de long, de 5 m de hauteur et de largeur de crête, de 25 m de largeur de base
avec des pentes de 2H/1V. L’écran étanche est modélisé quasiment au centre de la crête,
sur 8 m de profondeur et 60 cm de largeur. La résistivité du sol naturel est fixée à 50 Ω.m
tandis que la résistivité de l’écran est fixée à 100 Ω.m.
Figure 4. Présentation du milieu simulé par éléments finis de la digue (en bleu) et de
l’écran étanche (en vert). Une vue en plan (a) en perspective (b) section longitudinale (c)
et transversales (d) sont présentées
4
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a) b)
Figure 5. Présentation a) du modèle géométrique en éléments finis (en bas) et d’une vue
en plan du modèle (en haut) et b) des résultats d’inversion des données pour un écran
étanche de résistivité 100 Ω.m (en haut) et 200 Ω.m (en bas)
La figure 6 synthétise les résultats d’une campagne réalisée entre forages (cross-hole)
dans l’écran. En effet, la perte de résolution en profondeur étant inhérente à la méthode,
nous proposons d’utiliser des mesures en forage pour limiter ce point. Pour cela trois
anomalies sont ajoutées à l’écran étanche (figure 6.i). Trois cas d’études en forage sont
étudiés avec une distance inter forage de 1,5, 3 et 6 m. Les résultats d’inversion pour
l’espacement de 6 m sont présentés à la figure 6.ii).
i) ii)
Ces résultats montrent des résistances élevées à proximité des forages qui sont
proches de la résistivité de l’écran et une résistivité faible en dehors des forages. Les trois
anomalies ne sont clairement pas détectables sur ces résultats d’inversion quel que soit
l'espacement entre les forages. Les structures inversées (en dehors des zones de
forages) peuvent être interprétées comme des artéfacts liés au caractère 3D de la zone
non prise en compte dans l’inversion. En conséquence, bien que les données simulées
5
695
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ne soient pas entachées de bruit (principe du crime inverse), les résultats démontrent que
l’utilisation de la TRE dans les configurations conventionnelles présentées ne permet pas
de répondre à la problématique.
4. Essais in situ
L’objectif de cette partie est de présenter une étude géophysique utilisant des outils
conventionnels adaptés à une auscultation « grand rendement » d’un ouvrage réel. L’idée
était de démontrer le caractère inopérant de la méthode dans son utilisation
conventionnelle, tout du moins pour répondre aux objectifs de la problématique.
Parmi toutes les campagnes de terrain réalisées, seules les campagnes de TRE
transversale et en forage sont présentées ci-dessous. Les campagnes non présentées
par soucis de clarté de l’article sont i) une campagne de TRE longitudinale à l’ouvrage, ii)
une campagne de radar en forage et iii) une campagne sismique en forage.
6
696
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5. Conclusion
7
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6. Références bibliographiques
Beck, Y. L., Lopes, S. P., Ferber, V., and Côte, P. (2011). Microstructural Interpretation of
Water Content and Dry Density Influence on the DC-Electrical Resistivity of a Fine-
Grained Soil. Geotechnical Testing Journal, American Society for Testing and
Materials, West Conshohocken, PA., 34(6), pp. 1-14.
Fonseca, A. V., Cruz, R. C., and Consoli, N. C. (2009). Strength Properties of Sandy Soil–
Cement Admixtures. Geotechnical and Geological engineering (Springer Science), 27,
pp. 681-686.
Hammad, A. H. (2013). Evaluation of soil cement properties with electrical resistivity. Msc
Thesis, Dalhousie University, Halifax, Nova Scotia.
Larsson, S. (2001). Binder distribution in lime-cement columns. Proceedings of the ICE -
Ground Improvement, 5(3), pp.111-122.
Porbaha, A., Shibuya, S., Kishida, T. (2000). State of the art in deep mixing technology.
Part III: geomaterial characterization. Ground Improvement, 4(3), 2000, p. 91–110.
8
698
Etude du comportement anisotrope des déformations d’un front de galerie.
1. Introduction
Les roches argileuses sont actuellement considérées pour le stockage des déchets
hautement radioactifs en formations géologiques profondes. Parmi les questions cruciales
liées à l'évaluation de la sécurité à long terme de ces dépôts géologiques, l'étude de la
zone endommagée (EDZ) autour des ouvrages est d'une importance particulière.
L'ouverture et l'extension de l'EDZ sont régies par de nombreux paramètres (Blümling et
al., 2007) : les propriétés du matériau de la roche (exemple : anisotropie du matériau), le
champ de contrainte initial, l'existence de zones de fractures naturelles dans le massif
rocheux, la géométrie de la galerie, et l'état hydrique existant dans la galerie. En ce qui
concerne le comportement mécanique anisotrope d’une galerie ou d’un front de galerie,
plusieurs moyens expérimentaux de quantification peuvent être envisagés. L’utilisation
des jauges de déformations se trouve rapidement limitée si l’on souhaite spatialiser
l’information mécanique avec une résolution spatiale suffisante (ex : un point de mesure
chaque cm²). De plus, la réponse de ces jauges peut être perturbée par sa localisation
(ex : collée sur une fissure hydrique). Depuis quelques années, les méthodes optiques de
mesure de champ sont en plein essors en géomécanique. Leurs atouts sont : une
spatialisation des résultats, une bonne résolution spatiale (de 1 à 500 µm.pixel-1) (Wang
et al.2015) (Hedan et a l., 2012) (Hedan et a l., 2014) et la non intrusion du matériau
étudié. Toutefois, certaines de ces méthodes nécessitent un marquage approprié
(exemple : mouchetis) de la surface étudié. Les précédentes études faites sur ce front de
galerie se sont concentrées sur la quantification des ouvertures des fissures sub-
1
699
Etude du comportement anisotrope des déformations d’un front de galerie.
2. Contexte géologique
Le dispositif expérimental mis en place dans la galerie comprend quatre parties (Hedan et
al., 2014) : (a) une zone d'étude (344×275mm²) située sur le front de la galerie, des
images acquises toutes les 30 minutes en utilisant une caméra CMOS IDS eye
(1280×1024 pixels²), équipée d'un objectif 50mm et d'un projecteur lumineux de 400 W,
d’un PC qui contrôle simultanément l’acquisition des images et l’allumage de la lumière
lors de l’acquisition des images. Les données climatiques (HR et T) sont enregistrées
toutes les 15 minutes à l'aide de capteurs placés à une distance de 2 m de la zone
d'étude. La configuration du dispositif expérimental permet d’atteindre une résolution
spatiale d’environ 269 µm et une taille d’un sous-domaine de 10,8 mm.
Les conditions aux limites sont :
- chargement hygrométrique (RH et T) induit par la ventilation naturelle de la galerie et
une circulation d’eau faible au sein du massif,
- champ de contrainte principale : contrainte verticale v=3,8±0,4MPa (orientée N 72°E
et un angle de 10° avec la verticale (la verticale est proche de l’axe y (voir figure 1) de
2
700
Etude du comportement anisotrope des déformations d’un front de galerie.
notre étude; contraintes horizontales H=4±2 MPa, orientée N 162±15°E; h=2,1±1 MPa,
orientée N 72±15°E et fait un angle de 10° avec l’horizontale (Rejeb et Tijani, 2003). L’axe
z de notre étude (le long de la galerie EST1996) est orienté de N 105°E,
u(x,y) v(x,y)
Echelle [mm]
x a)
CIN classique
344 mm
x b)
CIN multi-
échelle
x c)
H-DIC
Figure 1. Champs des déplacements (u,v) obtenus par (a) CIN classique, (b) CIN multi-
échelle et (c) H-DIC.
Les conditions aux limites en déplacement sont : en profondeur (c’est-à-dire pour des
grandes valeurs de y), les déplacements sont supposés nuls et le déplacement hors-plan
(suivant z) de la paroi est autorisé.
Les mesures des composantes des déplacements plans de la figure 1 ont été obtenus
par des algorithmes de corrélation classique (CIN classique) (Sutton et al., 1983), multi-
échelle (CIN multi-échelle) et un algorithme tenant compte de discontinuités (Heaviside
digital image corrélation, H-DIC) (Valle et al., 2015). Les méthodes optiques de corrélation
consistent à enregistrer des images numériques d'une surface au cours d'une
transformation physique, afin d'obtenir des champs de déplacement de la surface filmée.
Les méthodes de corrélation se basent sur la comparaison de sous-domaines de niveaux
de gris entre deux images. La corrélation entre ces sous-domaines est calculée à partir
3
701
Etude du comportement anisotrope des déformations d’un front de galerie.
d'une fonction de corrélation basée sur une transformation simple permettant de mesurer
les déplacements plans (u,v).
La corrélation classique et la corrélation multi-échelle sont implémentées d’une
transformation développée à partir d’un déplacement de solide rigide et les premiers
gradients. La différence entre ces deux algorithmes porte sur la taille du sous-domaine
qui est constant avec la CIN classique (32x32) et diminue avec la CIN multi-échelle
(32x32->8x8). Cette procédure améliore la résolution spatiale par rapport à la CIN
classique et donc permet de mieux localiser les fissures. Toutefois cette diminution de la
taille du sous-domaine se traduit du temps de calcul et par une légère augmentation de
l’erreur de mesure sur les champs de déplacements. Dans l’algorithme de corrélation (H-
DIC), une fonction d’Heaviside a été ajoutée permettant au logiciel de prendre en compte
une discontinuité de déplacement (fissures) dans le sous-domaine de calcul et donc de
localiser encore plus finement les fissures (figure 1 et 2a).
4. Résultats et discussion
L’analyse des champs de déplacements (u,v) obtenus avec H-DIC ont permis de localiser
très précisément les fissures hydriques sub-horizontales et sub-verticales (figure 2a). La
figure 2a montre clairement que l’utilisation de la CIN classique ne permet pas de localiser
précisément la fissure : dans cet exemple, la pente maximale entre deux pixels voisins est
proche de la position y=144 mm alors que pour la CIN multi-échelle et H-DIC, cette pente
maximale est proche de y=149 mm. De plus, on constate que le saut de déplacement
entre deux pixels voisins est plus important avec H-DIC que pour la CIN multi-échelle,
traduisant des valeurs d’ouverture de fissures sous-estimées avec la CIN multi-échelle.
En superposant toutes les fissures obtenues avec H-DIC, des blocs dits « continus » ont
été définis. Ces blocs « continus », au nombre de quinze (indexé k=1-15), ne présentent
pas de fissures hydriques internes (à l’intérieur des blocs) à notre échelle d’observation.
Une couleur en niveaux de gris par bloc a été choisie pour délimiter leur étendue. La
figure 2b montre les blocs ainsi que leur numéro. Sur cette même figure, les zones
blanches correspondent soit à une fissure hydrique dont les contours ont été dilatés de
cinq pixels de part et d’autre des fissures, soit à des points décorrélés dus à une
modification locale des niveaux de gris (exemple : écaille tombée) mettant en défaut
l’algorithme de corrélation. Ce masque a été obtenu à partir des champs de
déplacements de la figure 1c.
1 3
v[mm] 2 6
Position de la fissure 5
4 8
7
9
11
10
13
y [mm] 12
15
14
Figure 2. (a) profils de déplacement (v) obtenus par CIN classique, CIN multi-échelle et H-
DIC. (b) masque délimitant chaque bloc « continu ».
4
702
Etude du comportement anisotrope des déformations d’un front de galerie.
[mm]
L [mm]
Le rapport (rk) entre les déformations xxk et yyk définit l’anisotropie des déformations
hydriques du bloc k. La figure 4 montre l’évolution de yy par rapport à xx sur une période
de plus d’un an et pour chaque bloc. Malgré des variations hygrométriques lors de cette
période, les déformations hydriques sont toujours négatives (contractions) car l’état de
référence choisi correspond à état « saturé » (RH=91,1%, T=13°C). Suivant les blocs, les
amplitudes des déformations sont différentes, mais l’évolution de yy par rapport à xx
semble linéaire dans tous les cas. On constate rk reste sensiblement constant (tableau 1)
avec des coefficients de corrélation (R²) élevés et supérieurs à 0,91 (figure 3). Les valeurs
de rk(xx/yy) varient entre 0,19 et 0,33 et la valeur moyenne est de 0,25 (tableau 1). La
valeur de rk(xx/yy) égale 0,19 obtenue sur le bloc 11 peut être expliquée par une largeur
de bloc (i.e. dans la direction perpendiculaire à la stratification) faible par rapport à sa
longueur, ce qui peut rendre moins précis les valeurs de déformations. Les valeurs de
rk(xx/yy) proches de 0.25 indiquent donc que yyk est quatre fois plus importante que xxk .
5
703
Etude du comportement anisotrope des déformations d’un front de galerie.
Les valeurs de rk(1/2), varient entre 0,18 à 0,31 et la valeur moyenne de 0,24 reste très
proche de rk(xx/yy). Ceci confirme que les axes x et y sont proches des axes principaux.
Figure 3. Evolution des déformations yy par rapport aux déformations xx pour les
quinze blocs. Les valeurs des pentes affichées correspondent à 1/r.
6
704
Etude du comportement anisotrope des déformations d’un front de galerie.
Bloc 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 moy
k
r (xx/yy) 0,28 0,22 0,33 0,25 0,27 0,23 0,26 0,23 0,22 0,21 0,19 0,25 0,35 0,23 0,25 0,25
R²
0,98 0,98 0,96 0,98 0,97 0,97 0,96 0,96 0,98 0,93 0,94 0,97 0,96 0,98 0,95 -
(xx/yy)
k
r (1/2) 0,28 0,21 0,31 0,24 0,26 0,21 0,25 0,23 0,21 0,20 0,18 0,24 0,32 0,22 0,22 0,24
R² (1/2) 0,97 0,95 0,97 0,97 0,95 0,96 0,94 0,95 0,95 0,92 0,91 0,98 0,98 0,96 0,95 -
Tableau 1. Valeurs des rapports d’anisotropie rk en fonction des déformations ( xxk , yyk )
et des déformations principales ( 1k , 2k ).
5. Conclusion
Le travail présenté dans cet article a permis de mesurer les champs de déplacements sur
une surface de 344×275mm². L’analyse de ces champs a permis de localiser des fissures
hydriques et de quantifier quinze blocs « continus ». Sur ces blocs, le déplacements
varient linéairement dans les directions parallèles et perpendiculaires à la stratification.
L’originalité de notre approche a permis d’interpoler chaque déplacement de chaque bloc
par l’équation d’un plan. Ce travail a permis de caractériser l’anisotropie des déformations
hydriques de l’argilite de Tournemire.
L’anisotropie des déformations hydriques à notre échelle d’observation semble
homogène sur la surface d’étude avec une valeur moyenne de 0,25. Autrement dit la
déformation perpendiculaire à la stratification est quatre fois plus élevée que celle
parallèle à la stratification. Cette valeur confirme le caractère anisotrope de l’argilite de
Tournemire. Ce travail expérimental pourrait d’être comparé des résultats de
modélisations numériques (exemple : méthode des éléments finis) et pourrait permettre
d’enrichir les lois de comportement implémentées pour affiner la modélisation du
comportement hydromécanique des argilites à l’échelle d’une galerie.
7
705
Etude du comportement anisotrope des déformations d’un front de galerie.
6. Références bibliographiques
8
706
Suivi des déformations par méthodes optiques en galerie souterraine (URL Meuse/Haute Marne).
RÉSUMÉ – Cette communication présente les résultats d’une étude visant à quantifier
l’influence mécanique de la dépose de cintres de la niche -445 m du laboratoire souterrain
Meuse/Haute Marne en effectuant des mesures sans contact par méthodes optiques. Les
résultats obtenus des champs de déplacements sont analysés au regard des variations
des variables états (température et humidité relative) mesurées sur le site.
ABSTRACT – The results of a study aiming to quantify the mechanical influence of the
removal of liners in the niche -445 m at the Bure site, by optical methods are presented.
The results of the displacements fields are discussed with regard to the changes in state
variables (temperature and relative humidity) both measured in the site.
1. Introduction
Les formations argileuses dans leur état naturel présentent des conditions très favorables
pour le dépôt de déchets radioactifs, car elles possèdent généralement une conductivité
hydraulique très faible et de une capacité importante de rétention des radionucléides. En
France, dans le but de démontrer la faisabilité d'un stockage de déchets radioactifs dans
une formation d'argilite, l'agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs
(ANDRA) a commencé depuis 2000 la construction du laboratoire de recherche souterrain
de Meuse/Haute-Marne à Bure (ANDRA, 2005). La formation hôte est composée d’argilite
(roche argileuse du Callovo-Oxfordien-COx) située entre les profondeurs -420 m et -550
m (Fig. 1). Dans le haut de la couche du COx (unité silto-carbonatée (USC)), une galerie
expérimentale de diamètre Ø = 4,6 m a été excavée. Depuis Novembre 2014, cinq cintres
(distants d'un mètre chacun) et le radier en béton ont été supprimés sur une longueur
totale de 6 mètres. L'objectif de notre étude visait à répondre à la question suivante : est-
ce que les déposes des supports et du radier réactivent les déformations du massif
rocheux ? Pour apporter des éléments de réponse à cette question une expérience en
galerie a été réalisée sur une période de cinq mois. En effet, dans une perspective de
sureté ; il est nécessaire de savoir, contrôler et être en mesure de remédier à l'impact du
retrait des soutènements sur le comportement de la roche durant et après l’exploitation du
futur site de stockage. Les méthodes optiques non invasives sont bien adaptées (Hedan
et al., 2014) pour un monitoring des déformations et consécutivement pour surveiller le
comportement hydromécanique de l'argilite. Les avantages de ces méthodes sont de
mesurer la transformation physique en fonction du temps, d'être sans contact avec la
surface étudiée et permettre des études sur une gamme d’échelle allant du mm² à dm²
(Wang et al., 2011) (Fauchille et al., 2016) (Hedan et al., 2014).
1
707
Suivi des déformations par méthodes optiques en galerie souterraine (URL Meuse/Haute Marne).
2. Contexte géologique
Les deux montages expérimentaux sont situés dans la galerie excavée à -445 mètres de
profondeur. Le premier s’intéresse à une surface de la paroi rocheuse située dans la zone
de dépose des cintres et le second à une surface en dehors de la zone de dépose des
cintres. Dans la suite du papier, les surfaces d’étude (55×43.9 cm²) sont nommées zone 1
et zone 2 (figure 3a). La zone 1 est filmée par deux caméras (caméras 1 et 2) permettant
de mesurer les trois composantes planes du déplacement (u,v,w). Dans la zone 2, une
2
708
Suivi des déformations par méthodes optiques en galerie souterraine (URL Meuse/Haute Marne).
RH [%]
Dépose des cintres et du radier en béton T [°C]
Début de l’étude
Time [Month]
Les méthodes optiques de mesure de champs basées sur les techniques de corrélation
sont de plus en plus utilisées en géomécanique. Elles présentent de nombreux avantages
comme la non-destruction des matériaux utilisés et la spatialisation des données. Les
méthodes optiques de corrélation consistent à enregistrer des images numériques d'une
surface au cours d'une transformation physique, afin d'obtenir des champs de
déplacement de la surface filmée. Les méthodes de corrélation se basent sur la
comparaison de sous-domaines de niveaux de gris entre deux images. La corrélation
entre ces sous-domaines est calculée à partir d'une fonction de corrélation basée sur une
transformation simple (Sutton et al., 1983).
3
709
Suivi des déformations par méthodes optiques en galerie souterraine (URL Meuse/Haute Marne).
b) Spot lumineux
a)
Caméra 2 Caméra 1
Cintres
4. Résultats et discussion
Les résultats présentés dans cette partie seront découpés en deux parties
correspondantes aux deux zones. La première correspond à une surface d’étude située
dans le domaine de dépose des cintres (zone 1) et la seconde dans une étendue où les
cintres sont toujours présents (zone 2).
4
710
Suivi des déformations par méthodes optiques en galerie souterraine (URL Meuse/Haute Marne).
1.1. Zone 1
Les deux caméras de la zone 1 permettent d’obtenir les trois composantes des
déplacements (u,v,w) sur une surface de 55x43,9 cm² (figure 4). Cette zone 1 montre
clairement la translation tridimensionnelle d’une partie de la paroi (appelé fragment dans
la suite) en haut à droite (entourée en rouge sur la figure 4) des champs sans toutefois
que le fragment ne se détache complètement et sorte du champ d’étude.
La translation dans le plan du fragment par rapport à la paroi rocheuse peut être
traduite comme une ouverture de fissure et mesurée avec la même équation utilisée pour
le calcul des ouvertures de fissure (Hedan et al., 2014).
Composante Echelle
(25/01/2015) (02/02/2015)
s [mm]
x 2.57
2.25
y
u 1.93
1.61
55 cm
1.29
x -0.86
y -1.4
v -1.93
-2.47
-3
Figure 4. Champs des déplacements (u,v,w) de la zone 1 pour deux états déformés.
5
711
Suivi des déformations par méthodes optiques en galerie souterraine (URL Meuse/Haute Marne).
Une fois cette translation brutale survenue, de faibles fluctuations des valeurs sont
observées. Ces fluctuations sont dans l’erreur de mesure de la méthode.
La figure 6a montre le champ de déplacement hors-plan et confirme le déplacement
hors-plan du fragment. Toutefois, comme pour les déplacements dans le plan, la valeur
mesurée du déplacement hors-plan suppose que les caméras (les supports de caméras)
sont fixes, ce qui dans notre cas de ne peut être confirmé.
Pour caractériser le déplacement hors-plan du fragment, les déplacements hors-plan
ont été calculées sur de petites zones (quatre zones sur la figure 6a) prises sur et en
dehors (area ref, 1, 2, 3) du fragment et tracées en fonction du temps.
a)
b)
Puis, un calcul des variations des déplacements hors-plan (w) des zones 1, 2 et 3 a
été réalisé par rapport à la zone « area ref » (figure 6b). L’évolution des w montre
clairement une variation du déplacement hors-plan des zones 2 et 3 (wref-2 et wref-3)
avec des valeurs se situant entre -0,6 et -1,8 mm et confirmant ainsi une translation hors-
plan du fragment. Les variations du déplacement de la zone 1 ( wref-1) est
significativement plus faible que celles des zones 2 et 3 (wref-2 et wref-3).
6
712
Suivi des déformations par méthodes optiques en galerie souterraine (URL Meuse/Haute Marne).
1.2. Zone 2
Contrairement à la zone 1, cette zone 2 ne se situe pas dans la zone de dépose des
cintres. La figure 7 montre la présence des trois fissures (crack 1, 2 et 3) qui sont
observables sur les champs de déplacement. Pour ces trois fissures, l’ouverture a été
calculée à partir des champs de déplacements avec l’algorithme de corrélation (H-DIC).
x x
Crack 1 Crack 1
y y
Crack 2 Crack 2
Crack 3 Crack 3
litage
55 mm
Figure 7 Champs des déplacements (u,v) de la zone 2 après la dépose des cintres.
7
713
Suivi des déformations par méthodes optiques en galerie souterraine (URL Meuse/Haute Marne).
une variation au cours du temps de l’ouverture des trois fissures. L’ouverture des fissures
a été comparée aux variations d’humidité relative (RH) et température (T) (figures 8b et
8c). L’ouverture des fissures montre une tendance à croître « linéairement » avec RH et
atteindre un maximum autour de 0,2 mm pour la fissure 1 (crack 1), 0,35mm pour la
fissure 2 (crack 2) et 0,15 mm pour la fissure 3 (crack 3). En ce qui concerne l’ouverture
des fissures en fonction de T, il est difficile d’identifier une relation claire entre T et
l’ouverture de fissure. Toutefois, il semble que les ouvertures maximales soient obtenues
lorsque T est grand (T≈-4,7°C)
5. Conclusion
6. Références bibliographiques
8
714
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
ABSTRACT – The purpose of the paper is to review some correlations from authors,
between cone penetration tests and some geotechnical parameters. Out of investigations
performed on a site in the north of France, the paper comments if correlations are
relevant or not.
1. Introduction
2. Description du site
Le site étudié se trouve dans le département du Nord. Il a été réalisé trois essais de
pénétration statique, 4 sondages carottés et 6 sondages pressiométriques. Les
formations rencontrées sous les remblais présents jusqu’à 2 à 4m de profondeur, sont
des limons argileux (LA) jusqu’à 5.5 à 8m, puis des limons sableux(LS) jusqu’à 14 à 16m.
La nappe est rencontrée entre 1 et 2 m de profondeur. La figure 1 donne les logs
pressiométriques et pénétrométriques mesurés entre 2 et 15m de profondeur dans ces
formations.
1
715
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Les essais pénétrométriques ont été analysés selon l’abaque de Robertson (2015) reprise
par la norme NFP94-261(AFNOR, 2013) à partir de la résistance de pointe normalisée QT
et du rapport de frottement normalisé FR, selon l’indice de comportement IR (annexe A de
cette norme). Ils ont été comparés à la description des sols réalisée conformément à
l’annexe B de la norme NF EN ISO 14-688-2 (2005) donnée dans le tableau 1.
2
716
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
3
717
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
4. Caractéristiques de résistance
Des corrélations entre pression limite nette pl*=pl-p0 et résistance de pointe nette qc-v, et
entre module pressiométrique EM et résistance de pointe nette, ont été proposées par
plusieurs auteurs (Cassan, 1988), selon la nature des sols et synthétisées par Aubrion
(2013) : les figures 3 et 4 rappellent ces plages de corrélation.
4
718
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Le tableau 2 présente les ratios qc/pl* et EM/qc calculés, qui sont dans les plages de
ratios habituels pour ces sols.
5. Caractéristiques de déformation
Nous avons estimé le module d’Young E de déformation du sol selon les annexes de la
norme NF P94-261, J.2.1 à partir des essais au pressiomètre, et J2.2 à partir du
pénétromètre, selon les formules(1).
Nous avons tracé la courbe (J.2.1) donnant E à partir du module pressiométrique
déduit de qc avec les valeurs de E/EM=4.5 dans le limon argileux et de E/E M= 3 dans le
5
719
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
limon sableux (figure 5). La courbe J2.1 a tendance à légèrement surévaluer le module E
ainsi estimé dans le limon argileux, alors que la courbe J2.1 est bien calée. En revanche
dans les limons sableux, la dispersion est plus grande, et J2.1 s’avère proposer une
valeur plus prudente que J2.2.
si IR < 2 .2
E 0.01510(0.55IR1.68 (qc v) (1)
QT
si IR > 2.2 : et QT < 14 E (qc v) ; si QT >14 : E 11.7(qc v)
1.2
La cohésion non drainée Cu a été estimée selon les formules proposées par Cassan par
rapport à la valeur de pl* :
pl *
Cu , si Pl*< 0.4 MPa (2)
5 .5
pl *
Cu 0.03 (MPa), si Pl*< 2.5 MPa (3)
12
A partir du pénétromètre statique, nous avons considéré dans les limons argileux,
Cu=qc/18, et dans les limons sableux Cu=qc/20.
Nous avons analysé pour les sols fins, l’équivalence entre la contrainte effective de
préconsolidation σp’et la cohésion non drainée Cu, donnée par la relation de Leroueil
(Leroueil, 1983):
6
720
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
7. Conclusions et perspectives
Ces premières analyses ne prétendent pas à partir d’un seul site valider ou invalider une
méthode de corrélation. Des études sont en cours sur d’autres sites pour afiner ces
analyses.
Elles permettent néanmoins de pointer l’importance de caler les mesures in situ,
généralement plus rapides, à partir d’une caractérisation de la nature et du comportement
par l’identification complète des sols en laboratoire. L’intérêt des essais de pénétration
étant avec une mesure continue, de caractériser la variabilité de nature et de
comportement d’une formation donnée, ce qu’aucun autre outil d’investigation
géotechnique n’est en mesure de proposer.
L’estimation du degré de consolidation des sols fins à partir de la méthode présentée
offre l’intérêt de compenser le peu de mesures réalisées à l’oedomètre, à la fois longues
et parfois délicates à interpréter du fait du remaniement des échantillons.
8. Références bibliographiques
Aubrion P. (2013), Etude de corrélations entre les résultats des essais pressiométriques
et des essais de pénétration statique, Polytech Lille.
Cassan M. (1988), Les essais in situ en mécanique des sols 1 Réalisation et
interprétation, Eyrolles, Paris, 1988.
Leroueil S., Magnan J.P.,Tavenas F. (1985), Remblais sur argiles molles, Tec Doc
Lavoisier 1985.
Mayne P.W. (2014) Interpretation of geotechnical parameters from seismic piezocone
tests. Proceedings, 3rd International Symposium on Cone Penetration Testing
NF EN ISO 22 476-1 (2013), Reconnaissance et essais géotechniques - Essais en place -
Partie 1 : essais de pénétration au cône électrique et au piézocône, AFNOR
NF P94 261 (2013), Norme française d’application de l’Eurocode 7 pour les fondations
superficielles, AFNOR
NF EN 1997-2 (2007), Eurocode 7 : calcul géotechnique - Partie 2 : reconnaissance des
terrains et essais Reconnaissance des terrains et essais, Annexe D, AFNOR
NF EN ISO 14 688-2 (2005), Reconnaissance et essais géotechniques- Dénomination,
description et classification des sols - Partie 2 : principes pour une classification, NF
P94-400-2, AFNOR
NF P 94 110-1 (2000) Sols : reconnaissance et essais - Essai pressiométrique Ménard -
Partie 1 : essai sans cycle, AFNOR
Robertson P.K., Cabal K.L. (2015), Guide to cone penetration testing, Gregg Drilling &
Testing, Inc, 6th edition
Robertson P. K. (2009) Interpretation of cone penetration test- a unified approach,
Canadian Geotechnical Journal , NRC Research Press, p1337-1355
7
721
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
ABSTRACT - the sizing of cavity in drilling allows to obtain a 3D statement of its geometry.
Its use allows to establish a gravity model of the cavity which will serve to estimate the
capacity of the method at its detection. The sizing and the modeling become a decision-
making tool on the choice of the method in programming phase, and on the choice of
processing to operate in survey phase.
L’outil géophysique
722
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
12
15
18
21
24
27
30
33
36
39
42
45
-9
-6
-3
0
3
6
9
0
-5
anomalie grav imétrique (µgals)
-10
-15
Z=2m
-20 Z=4m
Z=8m
-25
-30
-35
Distance (m)
Figure n°1 : Anomalie gravimétrique générée par une cavité sphérique à 2, 4, 6m de prof.
Nous utilisons une sonde possédant un bras articulé équipé d’un système laser (voir figure
n°2). Une fois la sonde descendue dans la cavité, le bras articulé se déplie et l’acquisition
peut être lancée. Elle se fait par cycle de mesure, à raison de 400 points par seconde, la
sonde tournant sur elle-même sur 360° et le bras s’inclinant de 0 à 180° de manière à
couvrir la totalité du volume. La mesure de la distance entre sonde et paroi, associée avec
l’orientation et l’inclinaison de la sonde, permettent d’obtenir un nuage de points
géométriquement référencés. Ces points (correspondant aux parois de la cavité)
permettent une représentation en 3D de la cavité auscultée.
La mise en œuvre de cette sonde depuis plus d’un an a permis à FONDASOL d’obtenir de
nombreux relevés de cavités regroupées par type (voir figures n°3 et n°4).
723
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Les catiches sont des anciennes carrières d’exploitation de craie, bien connues en région
Nord, en forme de bouteille ou d’entonnoir renversé. Elles sont souvent reliées les unes
aux autres pour former un réseau.
La modélisation gravimétrique 3D
Les nuages de points récupérés lors de dimensionnement peuvent alors servir à établir un
modèle gravimétrique. Pour cela nous avons utilisé la formule de Nagy (1966) qui donne
l’anomalie créée par un prisme rectangulaire, au droit d’un point de mesure, dans un
référentiel donné (x/y/z) :
Une anomalie de masse peut ainsi être approximée par un ensemble de prismes (voir
figure n°5).
724
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Le programme technique a été défini sur la base du problème posé et des informations
disponibles à proximité de la zone d’étude : substratum constitué de craie Sénonienne, toit
de cette craie présentant de faible variations et à faible profondeur, nappe phréatique vers
13m de profondeur.
725
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Cette correction peut être vue comme un filtrage basse fréquence ayant pour but de faire
ressortir les anomalies de faible ampleur liées à des événements en proche surface. Hors,
on constate que, dans le cas de sites de grandes dimensions en zone urbaine (comme le
site de Faches-Thumesnil), l’anomalie régionale est difficile à établir, d’autant plus si les
cavités à détecter concernent des volumes importants.
Le deuxième intérêt de la modélisation 3D à partir de relevé laser est de contrôler, après
la campagne de sondage, la corrélation entre anomalie résiduelle négative et vide
rencontré.
La profondeur des vides rencontrés et l’évaluation de leur volume permettent de calculer
l’anomalie théorique attendue au droit de celle-ci et donc de valider ou modifier le choix de
l’anomalie régionale, à postériori, pour arriver à la carte d’anomalie résiduelle définitive.
726
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
323250
323200
2 .5 0
3 .0 0
3.00
114
218
3 ,0 0
?
?
115
4 .4 0
4 .3 0
3 .8 0
2 .3 0 4 ,0 0
240
232 3.50
1 .9 0
11 8 219
11 6 11 7
2 34
4 .2 0
5 .0 0
3 .7 0
4 .0 0
2 39 238
IV
3 ,0 0 4.20
0 ,3 0
216
2 33
3 .3 0
3 .5 0
3 ,7 0
3 .1 0
2 15
238
5 .0 0
237
1 17 3.20
3 .1 0
30
3.20
23 5
21 4
323150
A
RUE
DES
MARGUER
ITOIS
12
3.10
1 .1 0 0.90 4.00
186
2.00
3 .8 0
0 .9 0
190
1 83
1 .0 0
222
3.9 0
18 7
220
11
1 .3 0
3 .6 0
0.90
MV
LE
A RGI
3 .0 0
218
1 0
0.90
196
1 91
1.90
4 .2 0
9
188
SOL ARGILEU X
3 .5 0
1 .5 0
216
1.60
2 .0 0
214
193
1 .4 0 197
AR
GI
LE
4 .8 0
8
4 .4 0
205
3.00
1 .2 0
212
?
20 1
9
1 .7 0
210
208
DE
NI
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LLATI
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+1.0 2.90
0m
198
PL AQUE BETON
4 .3 0
19 9
3 .1 0 3.50
20 8
2 .4 0 2.30 213
202
206
2 .0 0
3 .4 0 2.10
7
1.90
4 .2 0
3 .7 0
200
4 .5 0
? 2 .1 0
6
1 .6 0
2.20
323100
34
3.30 3.60
1 .8 0
4 .0 0
5
202
2 .3 0
2.60
200
3 .4 0
8 SOND AGE S A 15 ,0 0 m 210
2 .60
211
3 .2 0
4 .0 0
2 .3 0
?
14
2 .2 0
3 .0 0
4
2 .2 0
20 9
2 .6 0
3 .0 0
2.20
2 .3 0 2 .7 0
2 .6 0
PUITS D'E AU 3 .7 0
2 .0 0 3
3
2.20
2 .3 0
1.10
4 .0 0 212
13
2 .3 0
2 .3 0
2.40
2 .3 0
2.10
2.50
3.30
2 .6 0 2
1 .9 0
20 8
2.10 p ou r a na lys e
3 .1 0 2 .0 0
3 .0 0
2 .3 0 2 .3 0
2 .0 0
2.20
2 .5 0
2.30 3.20
15 2 .5 0
2.00
2.70
2 .7 0
ARGILE 2
2.40
LE
2.00
ARGI
1 .9 0
2.30
2.40 2 .6 0
1 .8 0
2 .7 0 2.40
99 2 .1 0 3 .5 0
2.70
2 .6 0
1 .8 0
2 .6 0
P U IT S 2 2 0 0 1 8
Pro f:10 ,8 0 m
2.60
97
2 .9 0
2 .0 0 2 .2 0
124
2.00
0
1 .0 0
3 .0 0
3 .0 0
1.80 1 ,7 0
2 .3 0
2 .1 0
2 .0 0
2 .7 0
95
2 .5 0
2 .9 0 2 .3 0
2.40
1 .9 0
1
1 6
2 .5 0
0 .9 0
93
2 .10 1.50
122
2 .2 0
27 b 1.90
2 .1 0 2 .2 0
33
3 .1 0
2 .0 0 2.40
2.30 2 .0 0
91
0 .0 0
2 .6 0
PUITS D'E AU 3 0
13 b
120
1 .9 0
2 .7 0
3.00 pro f.n a pp e :1 ,2 0m
1 .6 0
2 .1 0
2 .0 0
2.30
1.90
1 .4 0
1 .5 0 AFFAISSE MENT
3 .0 0
2 .4 0 FASH40G(0622299)
2.60 2 .1 0
2 3/06 /1 9 88
2 .8 0
32
3 .0 0
89
118
17 2 .3 0
29
2.30
2 .0 0 1.40
2 .4 0 2 .3 0
2 .0 0
116
1.70
2 .2 0 2 .5 0
2 .2 0
2.4 0 1 .6 0
2 .8 0
2.70
19
2 .7 0
2 .5 0
2.30
2 .2 0 28
1 .7 0
1 .5 0
114
2 .8 0
2 .1 0
2 .3 0
2 .6 0 2.00 2 .4 0
2 .4 0
2 .1 0
2 .0 0
112
2 .0 0
1 8
2 .60 31
2 7
2 .8 0
1 .6 0
2.70
18t 1 .7 0
2 .1 0
2.20
323050
2 .8 0
2.10
2 .4 0
110
1 .8 0
2 .2 0
2.60
2 .6 0
0 .9 0
20
2 .8 0
108
1.60
16 b
18b
2 .6 0
1 .9 0
0 .6 0
1 .7 0
106
21
1.60
2 .8 0
2 .3 0
27
2.20
1 .6 0
26
104
25
2 .0 0
1.60
2 .1 0
23
1.80
2 .8 0
2 .6 0
2 .0 0
2.20
1.50
2 .1 0 3 .2 0 2.10
21
1 .7 0
19
2.20
2 .1 0
2.40
3.50
2 .0 0
102
2 .8 0
3 .2 0
2 .1 0
25
3.10
17
36
3 .1 0
2 2
15
24
2 .7 0
4 .4 0
3 .2 0
100
2,2 0
34
3 .1 0
13
32
98 2 .8 0
11
2 .8 0
30
4 .1 0
G ILE
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9
96
28
23
3 .8 0
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7
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26
24
5
3
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22
1
RACINE
RUE
20
323000
90
NOUVELLE
RUE
18
16
88
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RUE
LA
FONTAINE
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14
82
12
80
78
76
74
72
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2
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322950
66
20B
64
55
RUE
2
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53
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4
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60
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1
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12
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56
44
16
42
11
40
13
322900 18
22
20
15
24
17
26
22
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32
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(1222071)
36
RUE
38 ?
NOUVELLE
AN CIEN PUITS
322850
6,70
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C IEL /R AIL
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6 ,5 0
C IEL -R AIL
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45
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4,00
1,50
FASH58G(0722514)
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56
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(3 1/0 7 /1 99 7 )
27 2 .5 0
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58
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6,20
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5
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C IEL /R AIL
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5,50
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C IEL /R AIL
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BAPTISTE
17
C IEL /R AIL
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B
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15 4.00
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13
3 .5 0
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1 ,3 0
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(2 4 /1 1/19 9 8)
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651850
651900
651950
652000
652050
652100
652150
652200
652250
652300
652350
Figure n°9 : Carte d’anomalie résiduelle de la zone d’étude, Faches Thumesnil (59)..
727
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
L’anomalie (A) correspond aux carrières reconnues au Nord, l’anomalie (B) correspond à
un ensemble de carrières soupçonnées à l’Est, l’anomalie (C) correspond à une extension
des carrières au centre de la zone, en partie comblée.
Cependant, si la synthèse fait permet de valider l’ensemble des informations traitées, 1
cavité franche a été mise en évidence à 4.5m de profondeur sur un secteur d’anomalie
résiduelle positive.
Le dernier intérêt de la modélisation 3D, dans ce cas, était de dimensionner cette cavité
afin de comprendre pourquoi la méthode microgravimétrique ne l’avait pas mise en
évidence. Son volume a été évalué à 13.9 m3, et le calcul de l’anomalie théorique générée
par cette cavité a donné une valeur de 6 µgals (anomalie inférieure au seuil de
détectabilité de la méthode).
728
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Conclusion
Références bibliographiques
729
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
1 - Introduction
2 - Protocole expérimental
1
730
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
A B
Nous avons comparé les vecteurs pendages des discontinuités observées sur les deux
sites d’étude en utilisant 3 techniques décrites ci-après :
2
731
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
3
732
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
B C
A
La figure 2 montre la coloration obtenue avec le logiciel pour le site 1. Cette représentation
fait ressortir les 3 familles de fracturation observées sur l’affleurement. Une fois identifiés,
les plans peuvent être sélectionnés par deux méthodes différentes : de manière interactive
en délimitant manuellement des plans identifiés, ou de manière semi-automatique en
fixant les orientions des plans visibles (Figure 3). Cette dernière méthode facilite la
visualisation des différentes familles de plans, et permet d’en mesurer les fréquences. Une
fois les différentes familles de plans repérées par l’analyse 3D, les orientations et
pendages de chaque plan sont exportés sous un logiciel d’analyse géostructurale à partir
duquel on déduit les canevas, utilisés pour l’étude de stabilité des massifs rocheux.
Pour pouvoir comparer les nuages de points obtenus par lasergrammétrie et
photogrammétrie en s’affranchissant du biais de la géolocalisation, nous avons utilisé des
points de mesure laser pour recaler le NdPt photogrammétrique. Le choix du laser comme
référence est lié au principe de cette méthode qui mesure le temps de retour du rayon
laser émis sous forme de pulsation. Ce type de mesure n’induit pas de déformation liée à
l’appareil et ne nécessite pas de correction post acquisition, contrairement à la
photogrammétrie (Kraus, 2007).
Sur le site n°1, la projection des données structurales obtenues par chacune des
méthodes est présentée dans le tableau 1. La comparaison des canevas montre que la
dispersion des données est beaucoup plus importante avec la boussole qu’avec les autres
4
733
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Sur le site n°2, la projection des données structurales obtenues par chacune des
méthodes est présentée dans le tableau 2. Dans ce cas, l’orientation des plans de
discontinuité est sensiblement identique en lasergrammétrie et en photogrammétrie. En
revanche le levé manuel (2 mesures à distance) diverge des deux autres, avec
notamment des différences dans les pendages qui sont de l’ordre de 15 à 20°. Ces
différences sont dues pour l’essentiel à des erreurs d’appréciation de l’inclinaison des
plans du fait des levés à distance.
5
734
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Canevas
obtenus sur le site
n°2 : Front de taille
en tunnel
4 - Discussion
4.1 - Géoréférencement :
6
735
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Grillage 2
Paroi
A B Grillage 1
4.3 - Luminosité :
Les conditions de luminosité ne sont pas une limite pour la lasergrammétrie, qui pourrait
être réalisée dans l’obscurité totale. En revanche, avec la photogrammétrie, l’utilisation de
capteurs spécifiques dit « bas niveau de lumière » est impérative afin de permettre la
restitution d’images de qualité. Les écarts maximaux (supérieurs à 5 cm sur le site 1) entre
les deux méthodes apparaissent sur les zones de forts contrastes. Dans ce cas, même
avec un APN très haute définition et un iso très élevé, la photogrammétrie est moins
précise que la lasergrammétrie.
Cette étude montre aussi que la méthode d’acquisition des données est primordiale,
afin de minimiser les zones d’ombre et avoir une densité de points homogène sur toutes
les orientations de plans, dans la perspective de pouvoir ensuite extraire les statistiques
sur les fréquences de discontinuités. L’angle d’incidence du laser ainsi que l’angle de prise
de vue photographique influent sur la qualité des données. Plus l’angle est tangentiel
moins bonne est la restitution 3D. Une des limites de ces techniques sera donc l’obtention
de données qualitatives dans des cas d’études à morphologie complexes, de grandes
hauteurs avec faible recul. L’utilisation des drones pour des acquisitions aéroportées peut
être une solution.
Notons enfin que les données lasergrammétriques permettent de disposer de données
complémentaires telles que la mesure de la réflectance, qui permet de visualiser la
présence d’eau ou zones humides au niveau de fractures. Cette mesure est directement
intégrée dans le traitement usuel des données de lasergrammétrie
7
736
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
6 - Références bibliographiques
Buckley Simon J., Howell J.A., Enge H.D., and Kurz T.H., Terrestrial laser scanning in
geology: data acquisition, processing and accuracy considerations, Journal of the
Geological Society, v. 165:625-638, doi:10.1144/0016-76492007-100.
Dueholm K.S, Garde A.A, Pedersen A.K, Preparation of accurate geological and structural
maps, cross-sections or block diagrams from colour slides, using multi-model
photogrammetry, Journal of Structural Geology, Volume 15, Issue 7, 1993, Pages
933-937, ISSN 0191-8141, http://dx.doi.org/10.1016/0191-8141(93)90186-E.
Dunning S.A., Massey C.I., Rosser N.J., Structural and geomorphological features of
landslides in the Bhutan Himalaya derived from Terrestrial Laser Scanning,
Geomorphology, Volume 103, Issue 1, 1 January 2009, Pages 17-29, ISSN 0169-
555X,
Duong H. (2006) Full waveform analysis: Icesat laser data for land cover classification. In:
ISPRS commission VII mid-term symposium ‘‘remote sensing: from pixels to
processes’’,
Harding D (2008) Pulsed laser altimeter ranging techniques and implications for terrain
mapping, Chap 5. In: Shan J, Toth CK (eds) Topographic laser ranging and
scanning: principles and processing. CRC Press, Taylor & Francis, pp 173–194.
Heritage GL, Large ARG (2009) Laser scanning for the environmental sciences. Wiley-
Blackwell, London.
Jacquin A. (2015) - Qualification de la précision de données topographiques issues
d’acquisitions par méthode scanner laser dynamique ferroporté au sein de la SNCF.
Metzger R. (2009) - Coltop3D: A New Software for Structural Analysis with High
Resolution 3D Point Clouds and DEM - University of Lausanne, Lausanne,
Switzerland.
Kraus K.: Photogrammetry - Geometry from Images and Laser Scans - 2nd edition;
Walter de Gruyter, Berlin, 2007, ISBN: 978-3-11-019007-6; 459 pages.
Slob S. and Hack R.: 3-D Terrestrial Laser Scanning as a New Field Measurement and
Monitoring Technique, in: Engineering Geology for Infrastructure Planning in Europe,
A European Perspective, edited by: Hack, R., Azzam, R., and Charlier, R., Lecture
Notes in Earth Sciences, Springer, Berlin/Heidelberg, 104, 179–190, 2004.
8
737
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – Lors de la réalisation d’un forage destructif, les variations des paramètres de
fonctionnement de la machine peuvent être enregistrées. Cependant, leur interprétation
est complexe étant donné le nombre important de facteurs qui influent sur leur valeur.
L’article présente la démarche de mise en place d’un paramètre composé qui permet de
faciliter l’interprétation de ces paramètres et son application.
1. Introduction
Les machines les plus répandues en forage géotechnique sont les machines hydrauliques
puisqu’elles peuvent être instrumentées pour les enregistrements de paramètres
(Moussouteguy, 2002). De manière générale, les paramètres de forage peuvent être
classés en quatre catégories (Cailleux, 1986) :
les paramètres qui sont imposés par la méthode et qui ne sont pas enregistrés
numériquement (type d’outil et diamètre, nature du fluide d’injection,
performances/limites de la machine et du système d’injection) ;
1
738
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Les paramètres composés combinent des paramètres individuels entre eux. Ils ont pour
but de minimiser la part de la machine et des conditions de pilotage qui ne sont pas pris
en compte, qui peuvent ainsi influer sur les paramètres et donc fausser l’interprétation des
données (Moussouteguy, 2010). Ainsi, les paramètres composés sont moins dépendants
des conditions de forage que les paramètres enregistrés et permettent de synthétiser les
données afin de créer un plus grand contraste entre les différentes couches.
Un travail bibliographique a tout d’abord été réalisé afin de connaître les différentes
approches déjà existantes. En effet, de nombreuses recherches ont été menées sur ce
sujet, tout d’abord dans le domaine pétrolier et plus récemment dans le domaine du génie
civil (depuis les années 1970) afin d’apporter une simplification dans l’interprétation des
paramètres de forage.
Nous avons appliqué les différents paramètres trouvés dans la bibliographie sur
plusieurs chantiers déjà traités, chantiers qui présentaient des couches lithologiques
variées, classiques de la géologie parisienne (limon, argile, sable, marne, calcaire). De
cette étude a pu être retenu un critère qui semblait le mieux retranscrire la variation de
2
739
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
compacité le long du forage (comparaison des courbes des paramètres composés avec le
log des pressions limites nettes mesurées dans le forage) : l’indice de Somerton Sd.
Cette relation a été développée à partir de résultats expérimentaux obtenus au
laboratoire (Somerton, 1959) et décrit la résistance au forage dans la roche. Pour chaque
formation géologique d’un chantier donné, si on néglige l’effet de la variation de la vitesse
de rotation, il est possible de réduire Sd à :
PE
Sd ≃ (1)
√VA
avec :
VA la vitesse d’avancement en m.h-1 ;
PE la poussée nette appliquée à l’outil de forage en bar (qui est égale à la pression
de retenue soustraite à la pression de poussée).
Remarque : Le fait d’utiliser la racine carrée de la vitesse permet de réduire l’impact des
pics de vitesse (LCPC, 2010).
La pression de retenue n’étant mesurée que pour un certain nombre de machines de
Forensol, nous avons choisi dans notre analyse de travailler avec la pression sur outil à la
place de la pression effective. Toutefois, nous avons pu remarquer que la valeur de la
pression de retenue reste négligeable par rapport à la valeur de la pression de poussée
dans les zones où les terrains ne sont pas décomprimés et où il n’y a pas de vide. En
effet, nous avons pu remarquer sur un chantier, pour 20 sondages où 3 machines
P
différentes ont été utilisées, que le rapport R vaut entre 1 et 10 % (en moyenne).
Po
Dans l’application que nous avons réalisée, plusieurs adaptations de ce paramètre ont
ensuite été étudiées (en plus de l’indice de Somerton) :
- L’inverse de l’indice de Somerton pour que l’échelle de variation des données soit
plus étendue, ce qui permet d’avoir des écarts plus importants de valeurs au niveau
des terrains où la vitesse d’avance est forte et ainsi mieux différencier les terrains de
faibles compacités ;
- L’indice de Somerton avec la vitesse d’avancement multipliée ou divisée par le
couple de rotation afin de prendre en compte les variations du couple dans les
formules ;
- L’indice de Somerton avec la vitesse d’avancement multipliée par le couple de
rotation le tout normalisé par les plus grandes valeurs de vitesse d’avancement et de
couple de rotation obtenues lors du forage afin de prendre en considération les
caractéristiques maximales de la machine.
L’observation des graphiques a permis de sélectionner le critère qui retransmet au
mieux les variations de faciès et le comportement mécanique (comparaison de la courbe
du paramètre composé avec les graphiques pressiométriques) :
Po
K = x 10 (2)
CR √VA
Remarque : L’indice a été multiplié par dix afin d’obtenir des valeurs comprises dans un
intervalle facilement manipulable.
3
740
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Trois chantiers ont plus particulièrement été étudiés pour la mise en place de ce
paramètre K, il s’agit du projet de prolongement de la ligne 14 entre Saint-Lazare et la
mairie de Saint-Ouen, du projet de construction d’un site de maintenance SNCF à Vaires-
sur-Marne (77) et du projet de construction du nouveau campus de l’Ecole Centrale de
Paris à Gif-sur-Yvette (91). Nous détaillerons plus particulièrement la méthodologie mise
en œuvre pour ce dernier.
Nous avons appliqué le paramètre composé K sur tous les sondages de la campagne
de reconnaissances réalisée en juin 2013 à Gif-sur-Yvette (10 sondages pressiométriques
de 15 à 30 m de profondeur réalisés par 3 machines différentes). La succession
lithologique globalement tabulaire rencontrée au droit des forages de ce chantier est la
suivante :
de la terre végétale ;
des limons argileux marron-brun (Limons des Plateaux) ;
des argiles marron-orangé (Argiles à Meulières) ;
des sables beige-blanc (Sables de Fontainebleau).
Sur les graphiques que nous avons tracés, nous arrivons à distinguer avec le
paramètre K les différentes couches de sol avec une forte ressemblance entre la courbe
du paramètre et les valeurs de pression limite. Ci-dessous, un exemple de sondage
pressiométrique avec enregistrement de paramètre où nous avons appliqué le paramètre
K.
4
741
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5
742
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Le terrain où ont été réalisés les sondages est relativement plat et les couches
géologiques sont tabulaires. Ainsi, une même profondeur correspond à une même cote
altimétrique et s’il n’y a pas de discordance, une même profondeur correspond à une
même couche géologique. Ceci nous permet donc de comparer directement les
graphiques entre eux.
On observe que les courbes du coefficient K’ ont la même forme quelle que soit la
machine utilisée, et la mise en place du coefficient machine permet d’obtenir des valeurs
de paramètre comparables.
Le coefficient K’ met en évidence de manière uniforme la transition entre l’argile à
meulière et le sable fin beige à environ 10 m de profondeur, aussi repérable avec le
changement de caractéristiques pressiométriques et les carottés faits à proximité.
6
743
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
On remarque une nouvelle fois une très bonne concordance de valeurs de K’ pour
chaque couche.
7
744
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4. Conclusion
6. Références bibliographiques
Cailleux, J.-B. (1986). Étude des diagraphies instantanées en forage. Rapport des
laboratoires, GT12, 97 pages.
LCPC (2010). Paramètres de Forage en Géotechnique. Méthode d'essai n°79.
Moussouteguy, N. (2002). Utilisation des essais pressiométriques et diagraphies
instantanées pour mieux évaluer le risque géotechnique en reconnaissance des sols.
Thèse de l’Université de Bordeaux I.
Reiffsteck, P. (2010). Utilisation des paramètres de forage en reconnaissance
géotechnique. Journées Nationales de Géotechniques et de Géologie de l’Ingénieur
JNGG 2010.
Somerton, W.H. (1959). A Laboratory Study of Rock Breakage by Rotary Drilling. Journal
of Petroleum Technology. Vol. 216: 92–97.
8
745
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
ABSTRACT – This paper presents an approach for developing a soil classification based
on drilling parameters. Validation by comparison with a database of these tests leads to
the conclusion on the reliability of the abacus and proposes some advices for its practical
use. A newer version taking into account initial state of the ground is also tested.
1. Introduction
Il a toujours été utile de corréler les résultats des essais réalisés en place avec ceux
obtenus sur les éprouvettes taillées dans les carottes prélevées sur site. Cependant, il
serait fallacieux d'affirmer que les valeurs dérivées des essais en place peuvent se
substituer à la réalisation des essais de laboratoire. Ces corrélations ont en effet
beaucoup de difficulté à intégrer certains aspects du comportement des sols comme la
surconsolidation et l'activité de la fraction fine. Toutefois, il s’agit d’un outil important pour
le praticien pour vérifier la cohérence des résultats.
Récemment les normes d’application nationales pour le dimensionnement des
fondations superficielles et profondes de l’Eurocode 7, proposent d’utiliser un abaque de
classification basé sur les résultats des essais pressiométriques : pression limite et
module Ménard. A l’instar de la classification des sols développée par Robertson à partir
des résultats des essais de pénétration statique, cet outil définit des classes de sol dans
un plan construit à partir de la pression limite normalisée et du rapport module sur
pression limite. Dans l’étude présentée, les différents paramètres de forage combinés sont
normalisés pour définir des axes similaires à ceux proposés par Robertson (1990).
1
746
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
𝑓𝑠
𝐹𝑟 = . 100% (2)
𝑞 𝑡 −𝜎𝑣
9 3,6
2 1,6 Argiles
et
1 Ic= 3,6 limons 2,3
2
0,1 1 10 1
a Rapport de frottement normalisé F b 1 a 0,1 r
Avec
1. sols granulaires fins sensibles ; 6. sable [sable limoneux à sable propre] ;
2. sol organique et tourbe ; 7. sable à sable graveleux ;
3. argile [argile limoneuse à argile] ; 8. sable à sable argileux à sable « très raide » ;
4. limon hétérogène [argile limoneuse à 9. sol granulaire fin très raide, sol cimenté ou
limon argileux] ; surconsolidé.
5. sable hétérogène [limon sableux et sable
limoneux] ;
En 2009, Robertson intègre à son abaque l'indice Ic proposé par Jefferies et Been
(2006), permettant d'approcher les frontières des zones par des arcs de cercle (traits
épais sur la Figure 1a). La frontière séparant le comportement argileux du comportement
sableux est ainsi donnée pour Ic =2,60.
2 2 0,5
𝐼𝑐 = 3,47 + 𝑙𝑜𝑔 𝑄𝑡 + 1,22 − 𝑙𝑜𝑔 𝐹𝑟 (3)
Sur la figure 1a, un jeu de données de sites expérimentaux dont les essais d’expansion
PMT, de pénétration de cône CPT, ou de carottier SPT et de cisaillement FVT, au sens de
l’Eurocode 7, sont de qualité mais ne présentant pas tous une unité de situation
2
747
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
2 0,5
∗
𝑝𝐿𝑀 2
𝐼𝑐 𝑃𝑀𝑇 = 1 + 𝑙𝑜𝑔 𝑝𝑜 + 1 − 𝑙𝑜𝑔 𝛼 (4)
Cet abaque s’avère apte à classifier les sols dans les cas où les sols sont fermes (sols
raides, roches tendres) et quand on dispose d’essais avec un module Ménard mesuré
avec le moins de remaniement possible et non borné artificiellement par la limite de l’essai
normalisé à 5 MPa.
Réaliser une classification du sol foré à partir de paramètres enregistrés (VA : vitesse
d’avance ; PE : poussée nette ; Pi : pression d’injection ; Qi : débit de fluide de forage ; Cr :
couple de rotation ; Vr : vitesse de rotation – en italique ceux qui ne sont généralement
pas mesurés) a été tenté par de nombreux auteurs (Girard, 1985, Bourget et Rat, 1995 ;
Ferry, 1996 ; Colosimo, 1998 ; Gui et al., 1999 ; Moussoutheguy, 2002). Toutefois, la
combinaison de plusieurs paramètres composés avec des méthodes de pondération et
des seuils n’a pas permis d’aboutir à une méthode de discrétisation des couches fiable à
100%. Nous utiliserons ici la résistance à la pénétration Rp et l’indice de Somerton modifié
Sd (Reiffsteck et al., 2010).
𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑒𝑛 𝑠 𝑃𝐸
𝑅𝑝 = 0,2 𝑚 et 𝑆𝑑 = (bar/(m/h)-0.5)
𝑉𝐴
(5)
3
748
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
On observe sur la Figure 2 que l’état de compacité des argiles ou des marnes donne
des plages de valeurs très importantes de résistance à la pénétration ne permettant pas
de trancher sur leur nature si aucune identification des cuttings n’est réalisée. La
distinction entre les argiles et les marnes se fait principalement sur la base de la teneur en
CaCO3.
50000 35
45000
30
40000
35000 25
PE /√ (VA)
30000
20
s/0,2m
25000
15
20000
15000
10
10000
5
5000
0 0
0 1 2 3 4 5 6 7 0 1 2 3 4 5 6 7
sol sol
Figure 2. Relation entre la classification et la résistance à la pénétration ou l’indice
Somerton modifié (argile=1, limon=2, sable=3, grave=4, craie=5, marne=6, roche=7)
9 argile 16 argile
limon limon
8 14
sable sable
7 grave 12 grave
craie craie
6 10 marne
Fréquence
marne
roche
pl (MPa)
5 roche 8
4 6
3 4
2 2
1 0
4
0
0
92
0
18
27
36
46
55
64
73
82
92
9 argile 25 argile
limon limon
8
sable sable
20
7 grave grave
craie craie
6
marne 15 marne
Fréquence
pl (MPa)
5 roche roche
4 10
2 5
1
0
0 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
0 10 20 30 40
rapport 10,pl /(PE/√Va)
c) PE/racine (VA) d)
Figure 3. Relation et histogrammes des relations entre la pression limite pressiométrique
et différents paramètres composés
4
749
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Argiles et limons Fermes 0,50 – 0,75 0,4 à 1,2 1,0 à 2,5 75 à 150 45 à 138 2,5 à 8
Raides 0,75 – 1,00 1,2 à 2 2,5 à 4,0 150 à 300 138 à 230 8 à 13
Très raides > 1,00 ≥2 ≥ 4,0 ≥ 300 ≥ 230 ≥ 13
Sols
intermédiaires Classement à
réaliser selon les
(sable limoneux, indications des
sable argileux, figures 1
argile sableuse)
Très lâches < 0,2 < 1,5 <3 < 27 < 1,3
Lâches 0,2 à 0,5 1,5 à 4 3à8 27 à 70 1,3 à 3,3
Moyennement
Sables et graves denses
0,5 à 1 4 à 10 8 à 25 70 à 140 3,3 à 6,6
Des relations similaires à celles proposées par Robertson (1990) peuvent être
proposées pour la caractérisation des sols et des roches à partir des informations
obtenues lors de la pénétration d'un outil de forage (Reiffsteck et al., 2010). Toutefois, afin
de normaliser la pression de poussée nette, il est nécessaire de la diviser par le taux de
pénétration (vitesse) de sorte qu'il soit constant comme pour la pénétration lors de l’essai
CPT. Les unités ont également été mises en mètres par seconde pour le taux de
pénétration et la vitesse de rotation.
𝑃 𝐸 −𝜎𝑣 𝑉𝐴
𝑄𝑡 𝑀𝑊𝐷 = (6)
𝜎′ 𝑣
Pour utiliser cette expression, la pression de rotation doit être transformée en couple.
Ce qui nécessite de connaître la cylindrée du moteur de rotation de la machine (en
cm3/tr).
𝑃 ∙ 𝑐𝑦𝑙𝑖𝑛𝑑𝑟𝑒𝑒
𝐶𝑅 = 𝐶𝑅 2∙𝜋 (8)
De même la vitesse de rotation qui est une vitesse angulaire doit être exprimée en
vitesse linéaire en périphérie de l’outil (de rayon r).
5
750
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𝑉𝑅 = 𝜔 ∙ 𝑟 ∙ 𝜋 30 (9)
Un premier calage a été réalisé sur la base de données IFSTTAR qui
malheureusement ne recouvre pas totalement les sites expérimentaux utilisée sur les
deux graphiques de la figure 1 (figure 4).
1000 1,31
2,05 sols argileux
1,31
Résistance à la pénétration normalisée Qt 100 2,6 3,5 sols limoneux
2,05 sols sableux
2,6 10
5 sols graveleux
0,001
0,0001
rapport de frottement normalisé Fr
Figure 4. Abaque de classification basé sur les paramètres de forage proposé avec le jeu
de données des sites (base de données IFSTTAR)
On observe un positionnement des sols les plus raides et des roches dans la partie
droite inférieure, les sols granulaires se placent en position centrale et les sols argileux se
répartissent sur l’ensemble de la plage. Malheureusement, l’influence de la
surconsolidation ou de la cimentation des argiles n’ont pas été renseignées. De même les
sols classés argileux ou sableux sont le plus souvent des sols intermédiaires dont la
seconde classification (au sens de norme NF EN ISO 14688-2) n’est pas définie.
Une tentative de calage d’un indice de classification montre la possibilité de réutiliser
cet outil sous réserve de mieux localiser les zones. Ces arcs de cercles ont été figurés sur
les graphiques des figures 4 et 5.
2 2 0,5
𝐼𝑐 𝑀𝑊𝐷 = 3,47 − 𝑙𝑜𝑔 𝑄𝑡 𝑀𝑊𝐷 + 1,22 + 𝑙𝑜𝑔 𝐹𝑟 𝑀𝑊𝐷 (10)
Cet abaque a été testé avec une base de données collectée dans les dossiers d’étude
de la société Fondasol (Hamel et Vaillant, 2014). Elle comporte 18 chantiers
principalement en région parisienne et environs 100 forages de 15 à 30 m de profondeur,
soit 121730 valeurs (figure 5).
On observe, au-delà de la dispersion liée à la variabilité inhérente aux horizons testés
et à la technique d’essai et des erreurs ou approximations de classement potentielles des
logs de forage, un positionnement assez clair des classes plutôt sur des axes parallèles à
(1 ; 10) vers (1000 ; 0,01). On retrouve les matériaux argileux plutôt sur la zone Fr MWD =
10 et Qt MWD variant entre 0,1 et 1. Les argiles marneuses étant plus proches de sols
indurés comme les marno-calcaires. On est ici à la limite de la classification à partir des
cuttings voire sur carotte. Le pourcentage de calcaire n’est en effet pas vraiment défini (Ic
MWD >5). Les matériaux granulaires se placent sur des valeurs élevées de Fr MWD pour un
Qt MWD proche de l’unité. Une partie du limon est également localisée sur cette partie du
diagramme (Ic MWD 5). Les matériaux indurés comme les calcaires, marno-calcaires et
marnes se positionnent sur deux lignes : une ligne haute ((1 ; 10), (1000 ; 0,01)) et une
ligne basse ((1 ; 0,02), (100 ; 0,001)). Les nuages de point pour les marno-calcaires, les
6
751
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
argiles marneuses en partie et le calcaire se placent dans une zone Fr MWD =1 et Qt MWD
variant entre 1 et 10 (Ic MWD < 3,5).
1000 1,31 1000
2,05 1,31
1,31 argile 2,05
Résistance à la pénétration normalisée Qt
1,31
0,001 0,001
0,0001 0,0001
rapport de frottement normalisé Fr rapport de frottement normalisé Fr
1000 1,31
2,05
1,31
Résistance à la pénétration normalisée Qt
3,5 1
0,01 0,1 1 10 100 1000
grave
0,1
5
0,01
0,001
0,0001
rapport de frottement normalisé Fr
Figure 5. Abaque de classification basé sur les paramètres de forage proposé avec le jeu
de données chantiers (base de données Fondasol)
4. Conclusions
5. Remerciements
7
752
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
6. Références bibliographiques
Baud J.P. (2005) ISP5 Analyse des résultats pressiométriques Ménard dans un
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Magnan et Mestat (ed.), Presses de l’ENPC/LCPC, Paris, 167-174
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Civil, Thèse de doctorat de l’université Bordeaux I, 99 p.
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Hamel M., Vaillant J.-M., (2014) Utilisation des paramètres combinés dans des études
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8
753
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
1
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Figure 1. Exemple de pénétrogrammes obtenus dans des sols de nature différente mais avec des
paramètres d’état similaires
2.1. Généralités
Les RNA (Bishop, 1995), sont des modèles mathématiques basés sur le fonctionnement
des réseaux de neurones biologiques. Ainsi, un réseau de neurones est constitué d’un
graphe dont les nœuds sont les neurones, c’est-à-dire, les unités de calcul. Pour cet
ensemble de neurones, on établit un flux d’information par le biais d’une topologie
d’interconnexions (synapses).La sortie de chaque neurone est filtrée par une fonction
d’activation ou fonction de transfert du neurone.
La littérature propose actuellement de nombreux RNA d’architecture différente. Dans
cette étude, notre choix s’est porté sur deux classifieurs neuronaux
supervisés :Perceptron Multicouche (PMC) etRéseau Probabiliste (PNN) dont
2
755
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l’architecture est visible (figure 2). Ils sont appelés réseaux de type Perceptron ou en
anglais Feed-Forward puisque l’information se propage vers l’avant sans retour en arrière
possible.
Le PMC (Rumelhart et al. 1986) est l’architecture neuronale la plus répandue dans le
domaine de la géotechnique (Shahin et al. 2008). Il s’agit d’une architecture stratifiée de
neuronesqui traitent l’information selon le modèle proposé par McCulloch-Pitts(McCulloch
et Pitts, 1943). Le choix du PMC pour un problème de classification, comme celui qui nous
intéresse, est justifié par le fait que, avec un nombre de neurones et de données
d’apprentissage suffisant, ils sont capables de réaliser une approximation juste de
n’importe quel type de fonction arbitraire (Poggio et Girosi, 1990).
Le PNN (Spetch, 1990) est un Réseau à Fonction de Base Radiale (RBF) dont la
fonction d’activation est une fonction exponentielle gaussienne à la différence du PMC
dont la fonction d’activation est souvent la tangente hyperbolique ou la fonction
sigmoïde.Le PNN est capable d’estimer les fonctions de densité de probabilité pour
chaque classe de sortie du réseau, grâce au théorème de Bayes, dans un problème de
classification. Les avantages du PNN sont la fourniture des sorties du réseau en termes
de probabilité, la rapidité avec laquelle l’apprentissage est réalisé et la facilité
d’implémentation.
3
756
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
puisqu’on dispose des entrées, les pénétrogrammes, et des sorties, la classe du sol en
fonction de sa nature permettant d’établir une sorte de mémoire associative intelligente.
2.3. Utilisation des Réseaux de Neurones en Géotechnique
3. Démarche proposée
L’idée de ce travail est de développer un RNA permettant d’identifier une classe de nature
de sol à partir de la signature de son pénétrogrammeobtenu à l’aide du Panda. Les étapes
de ce développement sont: choix et établissement d’une base de donnéesservant à
l’apprentissage et à la validation du réseau ; définition des entrées du RNA à partir de la
codification des pénétrogrammes ; définition des sorties du RNA sous forme de classes
de nature de sols.
Pour que le RNA puisse faire un bon apprentissage et obtenir ainsi de bons résultats, on
doit disposer d’une base de données robuste, suffisamment importante et représentative
de la diversité des situations auxquelles le Réseau devra répondre. La base de données
crééeest composée de 218 pénétrogrammesobtenus dans des sols suffisamment
homogènes et identifiés. Parmi ces essais, 149 ont été obtenusau laboratoire et 69 in situ.
Pour les essais au laboratoire, il s’agit des pénétrogrammes issus d’essais Panda2®
réalisés en chambre de calibration de 80 cmde hauteur, pour une trentaine de sols
« modèles »et pour lesquels on dispose de l’ensemble des informations de caractérisation
géotechnique (Chaigneau, 2000).
4
757
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Les échantillons restants sont des pénétrogrammes issus d’essais Panda2® réalisésin
situ lors de campagnes géotechniques menées principalement en région Auvergne. Pour
chacun des essais, nous disposons ainsi de l’identification des matériaux traversés à
partir des essais de caractérisation au laboratoire sur les échantillons prélevés.
5
758
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variation qd aplatissement
15. Coefficient 1 droite
5. Variance qd 10. Entropie Shannon qd
régression
3.3. Définition des sorties du RNA
Dans le cadre du Machine Learning, l’ensemble des données est normalement divisé en
ensemble d’entraînement, validation et test (Bishop 1995, Ripley 1996), technique connue
comme sous-échantillonnage. La pratique courantede sous-échantillonnage consiste à
diviser la base de données de la manière suivante : 75% des échantillons pour l’ensemble
d’entraînement et 15% pour les ensembles de validation et de test(ensembles
indépendants et inconnus pour le RNA). Cette division a été retenue pour le calcul du
réseau final dont la matrice de confusion (matrice fournissant le résultat final du RNA) est
affichée dans la figure 4.
Un des inconvénients présentés par le PMC, à la différence du PNN, est l’absence
d’une méthode systématique pour définir la meilleure topologie du réseau et le nombre de
neurones cachés. On a donc adopté une stratégie afin de trouver la meilleure
configuration du réseau par le biais d’une analyse multicritère, en étudiant plusieurs
configurations possibles et l’influence des divers paramètres.Pour chaque neurone de
calcul, on a entraîné50 réseaux différents.Parmi tous les PMC testés, le modèle le plus
performant pour le problème traité a les caractéristiques suivantes : une couche cachée
de 12 neurones, un algorithme d’entraînement de Levenber-Marquardt (Levenberg, 1944 ;
Marquardt 1963), une normalisation des données dans l’intervalle [-1,1] et une fonction de
transfert de type tangente hyperbolique.
6
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Entraînement Validation
75 2 0 0 97% 17 1 0 0 94 %
estimée
estimée
Classe
Classe
1 18 0 0 94% 0 2 0 0 100 %
0 0 25 0 100% 0 0 7 0 100 %
0 0 0 31 100% 0 0 0 6 100%
98% 90% 100% 100% 98% 100% 67% 100% 100% 97%
Classe réelle Classe réelle
Test Total
18 0 0 0 100% 110 3 0 0 97%
estimée
estimée
Classe
Classe
0 3 0 0 100% 1 23 0 0 96%
0 0 5 0 100% 0 0 37 0 100%
1 0 1 5 71% 1 0 1 42 96%
94,7% 100% 83% 100% 94% 98% 89% 97% 100% 97%
Classe réelle Classe réelle
4. Conclusions et perspectives
7
760
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
situ. Par la suite, l'incorporation d'autresparamètres mesurés sur les sols, tels que ceux
obtenus à partir des images géoendoscopiques (Breul 1999, Haddani 2004) ou ceuxdu
Panda 3 (Benz, 2009 ; Escobar, 2014), permettra d’améliorer encore cette classification.
5. Références bibliographiques
8
761
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Université de Bordeaux PAC Talence, Bât B18, CS 50023, 33615 Pessac Cedex, France
ABSTRACT – Earthworks carried out for the extension of Formigal’s ski resort in 2004 near the
France-Spain border have compromised the stability of an hillslope. An aerial monitoring
(aircraft/LiDAR and UAV/RGB) over the period 2010-2015 allows to better understand hillslope
evolution and to affirm that only materials initially mobilized not explain the damages on
infrastructures today. Equilibrium profile of slope is not yet reached.
1. Introduction
2. Site d’étude
Cette étude se situe au cœur des Pyrénées, à quelques centaines de mètres au sud du
col du Pourtalet ; ce col frontalier établit la connexion depuis le nord entre la France et
l’Espagne, entre les hautes vallées d’Ossau et de la Tena, entre la départementale 934 et
l’autoroute 136 (Fig. 1). Ce secteur, où naît la rivière Gállego, est caractérisé aujourd’hui
par une forte empreinte anthropique. Alors que la nature y était privilégiée il y a décennie
tout au plus, le site a été modifié au profit des aménagements nécessaires à l’extension
de la station de ski de Formigal : la création de l’aire de stationnement et de la plate-
forme pour les bâtiments d’exploitation, la déviation et l’élargissement de l’axe routier
A136 (Fig. 1).
L’excavation d’une importante masse de matériaux en pied du versant rive gauche
(Fig.1) a compromis la stabilité de celui-ci ; la suppression de la butée a entrainé la
réactivation d’anciens mouvements de terrain dès les premiers travaux de terrassement
1
762
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
effectués au cours de l’été 2004. Des solutions de confortements tels que le reprofilage
du versant, la création de murs de soutènement et un drainage superficiel s’avèrent
inefficaces, puisque peu de temps après la réception des travaux, l’apparition d’un
bourrelet frontal dans la partie nord de l’aire de stationnement n’est pas restée inaperçue.
Fig.5
Fig.4B
Fig.2
Fig.4A Fig.4B’
Fig.4A’
Ruisseau
Tectonique
Ternet et al (2003)
763
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
acquises pendant et après les travaux de terrassement, soit avec un intervalle de 11ans,
dans des conditions quasi-similaires.
2004 2015
Figure 2. Illustration diachronique montrant l’évolution du site d’étude entre 2004 et 2015. La
localisation et l’axe de ces deux prises de vues sont indiqués (Fig. 1).
Ce site a déjà été approché par plusieurs équipes scientifiques au cours de cette
dernière décennie : citons principalement Herrera et al (2009), García López-Davalillo et
al (2014) et Bru et al (2015). L’instrumentation du site est donc conséquente :
inclinomètres, piézomètres, extensomètres, cibles DGPS, différents traitements avancés
d’images SAR acquises au sol ou par satellites, etc. Plusieurs modèles numériques avec
plus ou moins de complexités ont été aussi proposés pour reproduire l’évolution du
versant. Cependant, la limitation des approches existantes par rapport à l’emprise des
investigations et l’apparition de nouveaux désordres sur les infrastructures a permis de
motiver la nécessité de recherches complémentaires : la plupart des scientifiques
s’intéressent essentiellement à la zone El Binzanar (Fig. 1), située dans les moraines du
Tardiglaciaire (Ternet et al, 2003), pour expliquer les dommages et s’affranchissent des
pélites argilo-gréseuses du Dévonien. Celles-ci sont recouvertes par des colluvions sinon
des mares depuis la zone excavée jusqu’à une altitude de 1850 mètres. On y observe
pourtant une niche de décollement tout comme dans les moraines (Fig. 1).
Les dommages sur les infrastructures se traduisent en sus du bourrelet frontal,
essentiellement par la présence de fissures transversales et une déformation
impressionnante de toute une portion de la bande de roulement de l’A136 : les usagers
sont d’ailleurs tenus de maintenir une faible vitesse sur plus d’un kilomètre lorsqu’il
aborde le contournement de l’aire de stationnement sur cet axe, afin d’éviter d’être surpris
par les surélévations multiples de chaussées, véritables ralentisseurs naturels.
3. Méthodologie
Le premier capteur utilisé est l’appareil Canon Power Shot ELPH110HS 4.3 RGB installé
dans l’eBee (senseFly), un drone de type aile volante comme illustré ci-après (Fig. 3).
764
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Deux campagnes de mesures ont été réalisées avec ce système : le 29 octobre 2014 et
le 21 août 2015.
Figure 3. Drone ebee utilisé sur le site avec son système de commande.
Tableau 1. Principales caractéristiques planifiées pour les missions communes des campagnes
de mesures 2014 et 2015 effectuées avec le drone.
Mission Résolution Recouvrement Recouvrement Espacement des Hauteur
au sol latéral longitudinal lignes de vols moyenne
(cm/pixel) (%) (%) (m) (m)
V1 5 85 75 34.6 201
V2 1.5 85 75 10.4 90
Préalablement à l’acquisition des images, dix cibles photogrammétriques (GCP) ont été
disposées de manière homogène sur le site. En utilisant la méthode statique, un pivot
temporaire, un post traitement (filtrages des satellites et correction différentielle) adapté
sous le logiciel GPS Pathfinder Office v5.4 (Trimble), l’obtention de coordonnées
tridimensionnelles précises est possible avec l’association récepteurs-antennes
bifréquences (constellations GPS et GLONASS) suivante : GeoXH6000-Tornado en pivot
et Geo7X-Zéphyr2 en mobile.
Le deuxième capteur utilisé dans cette étude est un LiDAR embarqué dans un avion. Un
nuage de points de coordonnées X, Y et Z acquis au cours de l’été 2010 a ainsi été fourni
par l’Instituto Geográfico National (IGN) d’Espagne. Sans classification, mais
géoréférencé, il couvre l’ensemble du site d’étude avec une densité de 0.5 point/m².
4. Résultats
L’ensemble des résultats ont été intégrés dans un Système d’Information Géographique
(SIG) afin de faciliter leur exploitation et d’apprécier les changements morphologiques du
site d’étude tant d’un point de vue qualitatif que quantitatif. Celui-ci a été créé avec le
logiciel ArcMap version 10.2 de la solution ArcGIS (Esri) ; le système de coordonnées
utilisé est le système géodésique WGS84 UTM zone 30N / ellipsoïde GRS80 / géoïde
EGM2008.
765
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Une résolution au sol de 5.5 et 3.3 cm a été obtenue pour la campagne de 2014 et de
2015 respectivement (Tableau 2). L’erreur quadratique moyenne (RMS) dans toutes les
directions (X, Y et Z) pour les GCP doit être nulle dans l’idéal, sinon inférieure à la
résolution au sol ; une valeur de 1.7 cm permet d’indiquer que la qualité de la
reconstruction du modèle 3D est ici satisfaisante. La densité moyenne de points/m² des
deux campagnes de mesures avec le drone à l’avantage d’être bien plus importante que
celle obtenue avec la lasergrammétrie (Tableau 2).
Tableau 2. Informations principales des campagnes de mesures 2014 et 2015 effectuées avec le
drone eBee.
Campagne Résolution Nombre d’images Altitude Nombre de Densité
de mesures au sol (calibrées / moyenne des points 3D moyenne
(cm/pixel) géolocalisées) photos (m) (points/m²)
29/10/2014 5.5 447 / 451 1910 50 156 479 46
21/08/2015 3.3 803 / 812 1895 93 205 346 119
Une fois le traitement terminé, différents produits dérivés ont été générés à partir de
chaque nuage de points 3D dense afin de faciliter la lecture de paysage. Les désordres
observés au cours de ces reconnaissances sont ainsi aisément identifiables (Fig. 4), à la
fois sur les infrastructures (Fig. 4A et Fig. 4A’) et au sein du versant dans les moraines
(Fig. 4B et Fig. 4B’). Cet inventaire des désordres illustré ci-après n’est pas exhaustif.
A B
A’ B’
Figure 4. Illustration des différents désordres visibles avec l’ortho-image 2015 : le bourrelet frontal
de l’aire de stationnement (A), le bourrelet frontal du talus bas et les fissures transversales de
l’A136 (A’) ainsi que les zones d’arrachements dans les moraines (B et B’). Chaque zone est
située (Fig. 1) avec sa légende correspondante.
5
766
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Figure 5. Déplacements verticaux issus de l’auscultation aérienne entre 2010 et 2015 avec le
relief ombré dérivé du nuage de points 3D LiDAR de 2010 en arrière-plan. La zone auscultée est
localisée (Fig. 1).
Même si, selon les secteurs, on observe une intensité différente de mouvements
verticaux (-1.5 à 1.5 mètre), tout le pourtour de la zone excavée est affecté. Le bourrelet
frontal au nord de l’aire de stationnement est bien présent tout comme la niche de
décollement dans les moraines (Fig. 5). La zone d’arrachement principale dans les
colluvions n’a malheureusement pas été auscultée puisque l’étendue de la zone
d’acquisition avec le drone s’arrête juste un peu en dessous pour ce secteur.
Malgré cela, on remarque au niveau de Majada de la Barella (Fig. 1), une évolution
significative des déplacements verticaux entre 2014 et 2015 : les colluvions se sont
soulevés de près d’un mètre, traduisant la présence d’une loupe de solifluxion affectant la
zone sur 200 mètres environ (Fig. 5). On remarque aussi, parallèlement, que le talus haut
6
767
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
de l’axe A136 au niveau des colluvions bombe de 0.25 mètre entre 2014 et 2015 ; cette
même valeur avait été enregistrée pour la période 2010-2014, soit sur 4 ans. Il s’avère
que l’activité des mouvements dans les colluvions s’intensifie entre 2014 et 2015.
En ce qui concerne la zone El Binzanar (Fig. 1), dans les moraines, aucun
déplacement vertical significatif n’est observé sur ce même laps de temps (Fig. 5). En fait,
la phase paroxysmale des mouvements dans les moraines semble être atteinte.
5. Discussion
Les dommages observés se situent à la fois sur l’aire de stationnement et l’axe A136,
avec essentiellement des bourrelets frontaux sur le parking et des fissures transversales
sur la bande de roulement de la route ; ils ont été observés au nord du site d’étude
initialement, ils sont constatés aussi au sud depuis 2009. L’auscultation aérienne sur la
période 2010-2015 a permis d’enregistrer des déplacements totaux. Des déplacements
verticaux se manifestent toujours dans les moraines au nord bien qu’ils s’amortissent
depuis 2014 (Fig. 5). Cette tendance de décélération de la vitesse des déplacements
horizontaux au niveau des moraines depuis le début mai 2011 avait été aussi observée
avec les capteurs des zones extensométriques (Fig. 1) par García López-Davalillo et al
(2014). Sur cette période, de nouveaux mouvements sont mesurés dans les colluvions qui
recouvrent le versant (Fig. 5) en relation directe avec les dommages observés (Fig. 1).
Surveillance aérienne
768
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Bien que les désordres fussent visibles dès le commencement des travaux en 2004,
leur aggravation s’est produite à la fonte des neiges de l’hiver 2009 où l’on observe une
hauteur maximale de neige d’environ 170 cm (Fig. 6), soit trois fois plus que les cinq
années précédentes. L’accélération de la vitesse des déplacements horizontaux
enregistrés au niveau des moraines l’hiver 2010 par chaque zone extensométrique
(García López-Davalillo et al 2014) confirme l’influence de la hauteur de neige sur ce site
d’étude. Les hivers 2013, 2014 et 2015, très neigeux sont en fait à l’origine de la poursuite
des mouvements dans les moraines mais surtout de l’activation des mouvements dans
les colluvions depuis 2014.
6. Conclusion
7. Remerciements
Ce site fait l’objet d’une thèse de doctorat menée conjointement entre le laboratoire I2M-
GCE et la société CETRA depuis novembre 2013. Il convient de remercier les partenaires
suivants pour leurs subventions accordées : la Région aquitaine, l’ANRT pour le compte
du ministère de l’Enseignement et de la Recherche ainsi que l’entreprise suisse senseFly.
8. Références bibliographiques
Bru G., Fernández-Merodo J.A., García-Davalillo J.C., Herrera G., Fernández J. (2015).
3D Stability analysis of the Portalet landslide using finite element method, in:
Engineering Geology for Society and Territory, Volume 2, Springer International
Publishing, pp. 1519-1524. doi:10.1016/j.rse.2015.12.029
García López-Davalillo, J.C., Monod B., Álvarez-Fernandez, M.I. Herrera Garcia, G.,
Darrozes, J., Gonzáles-Nicieza, C., Olivier, M. (2014). Morphology and causes of
landslides in Portalet area (Spanish Pyrenees). Probabilistic analysis by means of
numerical modelling. Eng. Fail. Anal. 36, pp. 390-406.
doi:10.1016/j.engfailanal.2013.10.015
Herrera, G., Fernández-Merodo, J.A., Mulas, J., Pastor, M., Luzi, G., Monserrat, O.,
(2009). A landslide forecasting model using ground based SAR data: The Portalet
case study. Eng. Geol. 105, pp. 220–230. doi:10.1016/j.enggeo.2009.02.009
Ternet Y., Barrère P., Canérot J., Majesté-Menjoulàs C. (2003). Carte géol. France (1/50
000), feuille Laruns-Somport (1069), BRGM, Orléans. Notice explicative par Ternet Y.,
Majesté-Menjoulàs C., Canérot J., Baudin T., Cocherie A., Guerrot C., Rossi P. (2004),
192p.
769
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
ABSTRACT – For accurate dimensioning of soil nails in shallow tunnels, experimental pull
out tests were performed. The results highlight the effect of confining pressure on the
shear strength of the soil-grout interface. A detailed description of these tests is first
presented. Laboratory results compared with in-situ result, allowed authors to propose
parameters which influence behavior.
1. Introduction
Pour la construction d’un tunnel, lorsque le creusement au tunnelier n’est pas applicable, il
faut avoir recours à la Méthode Conventionnelle (Martin, 2012). C’est un procédé agile et
flexible, il est souvent retenu comme base pour la construction de tout le projet et
demeure indispensable pour les points singuliers. Mais la technologie a peu progressé
dans les dernières décennies. Depuis 2012, SOLETANCHE-BACHY et ses filiales sont
chef de file d’un groupement comprenant : EGIS Tunnels et EGIS Géotechnique, la
RATP, ITECH, l’IFSTTAR, le laboratoire IBISC et le centre de Géosciences dans le cadre
du projet de recherche « NEWTUN » (Cascarino, 2014). La diversité de ce groupe de
travail permet au projet NEWTUN de traiter toutes les étapes de la chaîne de réalisation
des travaux de construction d’un tunnel peu profond. Le centre de Géosciences,
spécialisé dans le comportement mécanique des sols et des roches, est chargé de
l’approche expérimentale concernant le boulonnage de front. Cet article présente des
résultats expérimentaux obtenus sur 2 années de travail.
Tout d’abord, il était très important d’identifier les mécanismes physiques entrant en jeu
sur les chantiers de pré soutènement afin de pouvoir les reproduire lors des
expérimentations. De même, les matériaux à utiliser doivent être, soit identiques à ceux
utilisés en chantier, soit correspondre à ces derniers via un changement de dimension par
exemple. Une attention particulière est portée aux surfaces de rupture ou interfaces de
faiblesse : le contact inclusion-scellement et surtout le contact sol-scellement plus souvent
impliqué dans les désordres observés sur chantiers de faible profondeur. Dans cette
1
770
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
première étape, l’ensemble des inclusions mises en œuvre sur chantier a été passé en
revue. Puis une étude détaillée du sol «généralement » rencontré sur les sites de tunnel
pouvant faire l’objet de la méthode d’excavation NEWTUN est conduite car le matériau
choisi doit avoir un comportement mécanique représentatif. Ensuite, il s’agit de définir le
protocole expérimental à mettre en œuvre sur les séries d’essais. Les normes Françaises
et Américaines sont étudiées afin de respecter les ratios de dimensions et vitesse de
déplacements. A partir de cette définition, le dispositif expérimental et d’enregistrement
mis en place par Blanco-Martin (2012) durant sa thèse, est modifié et partiellement
adapté, aux dimensions des inclusions à tester, à la gamme des pressions ou forces
appliquées et aux déplacements et déformations observés.
Une fois l’ensemble des éléments définis, 3 séries d’essais d’arrachement ont été
menées pour 4 pressions de confinement et 3 longueurs de scellement. Des essais ont
été reproduits, et 2 essais particuliers ont permis de mieux qualifier le bruit et les erreurs
sur les mesures. A partir des résultats bruts, une analyse a été menée afin d’obtenir la
relation entre la force axiale et le déplacement. Puis, après calcul de la contrainte
moyenne de cisaillement le long de l’interface sol-scellement, 2 types de lois de
comportement sont ajustés. L’un correspond à l’approche classique de Frank et Zhao
(CLOUTERRE, 1991) et Bourgeois (2012). L’autre, plus complet, puisqu’il comprend la
phase post-rupture, correspond à une approche déjà proposée par le centre de
Géosciences (Blanco-Martin, 2012).
Les inclusions étudiées sont les boulons en fibres de verre posés au front et les boulons
en acier de type autoforeur utilisés pour les essais d’arrachement in situ. Ces derniers
sont aussi, parfois utilisés en boulons radiaux.
Pour les boulons de front, les marques fournisseur, les caractéristiques des matériaux, et
les procédures de mise en place sur chantier sont répertoriées dans le tableau 1. Ce
tableau fait également la synthèse comparative entre ces dernières et celles utilisées au
laboratoire.
Les entreprises vérifient souvent la qualité des matériaux et de leur mise en œuvre via
des essais d’arrachement in-situ. Notre étude a pris appui sur les mesures faites sur des
boulons autoforeurs arrachés dans le tunnel Sud de Toulon.
Deux types de résultats sont distingués : le faisceau des lignes quasi verticales et
voisines de la réponse élastique de la partie libre (non scellée) d’un boulon acier et les
arrachements montrant une réponse plus complexe voire complète avec rupture, cas des
clous n°1 ou n°19 qui sont détaillés en figure 1.
Pour les essais avec rupture, si la surface de faiblesse reconnue est l’interface
scellement-sol, le tracé des déplacements en fonction des valeurs de contraintes
moyennes de cisaillement est possible. Le comportement observé (points) est du type tri-
linéaire (traits) comme proposé par Frank et Zhao en 1982 et repris dans les
recommandations CLOUTERRE. La résistance latérale unitaire qs est précisée.
2
771
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
3 x Barres plates en fibre de verre 1 boulon fibre de verre 3 x Barres plates en fibre de verre
3 x 40 mm x 5 mm = 600 mm2 diamètre 13 mm 3 x 10 mm x 3 mm = 90 mm2
Résistance à la traction 750 à 1000 MPa - Résistance au cisaillement >100 MPa -
Module d’élasticité à la traction 40 GPa
Surface à haute adhérence par ajout de sable siliceux (0.15-0.3 mm)
fixé à la résine lors de la fabrication ;
Marque SIREG Durglass FL
Forage D = 90 mm
Forage D = 30 mm
Les inclusions sont « poussées »
Les inclusions sont « poussées » manuellement dans le trou de
manuellement dans le trou de
foration creusé par carottage à l’eau et rainurage
foration creusé par la méthode roto-
« Newtun ».
percussion à l’eau et non tubé.
Scellement au coulis de ciment
Scellement résine Carbopur WF
C/E = 2 Ciment CEM I 52.5 PMES Scellement résine Lockset
ou Lockset
Ou à la Résine Minova Carbopur WL
500
Contrainte de cisaillement moyenne en kPa
450
400
350
300
250
200 clou 1
100
clou 19
qs/2
50 pente2 = 5 kPa/mm
modèle clou 19
pente1 = 25 kPa/mm
0
0 5 10 15 20 25 30
Déplacement de la tête en mm
3
772
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Pour le clou n°19 scellé à la résine mais dans les matériaux du socle bréchiques et non
plus dans les colluvions, le comportement observé est différent à l’origine, l’augmentation
des valeurs des pentes traduit de meilleures caractéristiques mécaniques pour le sol. Le
comportement post-rupture, avec des valeurs de frottement résiduel très faible ne
correspond plus au modèle tri-linéaire proposé dans Clouterre.
Des essais de traction sur les boulons en fibre de verre posés au front ont également
été réalisés sur quelques chantiers (Tartaiguille Nord 1998). Pendant ces essais, seule la
partie élastique du comportement est testée car les observations sont très voisines des
valeurs de déplacement calculées avec le module d’Young des sections de fibres. En effet
les longueurs de scellement sont toujours importantes et les efforts à mettre en œuvre
pour obtenir la rupture du contact scellement-sol sont alors considérables et souvent
supérieurs à ceux qui provoquent la rupture en traction des fibres. Ce n’est également pas
l’objectif de ces essais in-situ qui visent au contraire à valider la bonne mise en place des
dispositifs de présoutènement.
2.2. Le sol
Pour cette étude, les données des chantiers de tunnels à Toulon sont particulièrement
intéressantes, car ces ouvrages traversent une dizaine de faciès géologiques différents et
pour certains à plusieurs profondeurs. Les caractéristiques mécaniques des matériaux
rencontrés ont été mesurées au laboratoire et parfois in situ.
Afin d’obtenir un matériau ayant des caractéristiques voisines de ceux rencontrés sur
les chantiers, il a été choisi d’utiliser un gel de silice additionné de sable fin. Ses
caractéristiques mécaniques sont reportées sur la figure 2. Le sol synthétique se
comporte plutôt comme un sol dense, son volume s’accroit lors du cisaillement en raison
du phénomène de dilatance. Il est très intéressant vis à vis de la reproductibilité des
résultats mais pose le problème de la conservation des éprouvettes préparées car on
constate un vieillissement important à la dessiccation ou l’humidification et des tests de
conservation sont mis en place. Les essais d’arrachement sont donc réalisés moins de 7
jours après la prise du matériau.
2.3. Le scellement
L’expérience des entreprises réalisant ce type de chantier, ainsi que les cahiers des
clauses techniques et pratiques suggèrent d’utiliser des coulis de ciment, ou des résines.
Trois moyens de scellement sont donc testés (1 coulis et 2 résines). Le contact boulon-
scellement est toujours parfait quelque soit le matériau choisi. Le coulis de ciment se
rétracte ou se retire légèrement lors de sa prise. La résine Lokset SiS SF-L de marque
Minova semble obtenir de bons résultats même si sa maniabilité est délicate car la prise
est rapide et sa granularité grossière. Enfin la résine utilisée sur les chantiers de boulon
de front : Minova Carbopur, est sensible à la présence d’eau et différentes quantités d’eau
sont testées.
4
773
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
3. Essais et résultats
Le dispositif qui permettait d’arracher des boulons aciers scellés dans du grès (Blanco-
Martin, 2012) est modifié afin de l’adapter aux boulons en fibre de verre et surtout à la
roche très tendre du projet Newtun. Ce dispositif complexe, non élaboré pour ce test, a
pour inconvénient que les valeurs mesurées résultent de plusieurs phénomènes
physiques. Les modifications les plus importantes sont les suivantes : changement des
capteurs de pression pour enregistrer les mesures de la gamme 0-50 bar ; changement
de la pompe d'application de la pression de confinement, pour une plus précise ; 2
nouveaux capteurs d’enregistrement des déplacements entre la cellule et le vérin sont
installés sur le dispositif. L’ensemble des matériaux étant choisi, ainsi que leur mode de
mise en place, la figure 2 en fait la synthèse.
Tableau 2. Série d’essais n°1 sur boulon cylindrique scellé à la résine Lockset – effet de la
longueur de scellement
n°d’essai 14 9 16 19 11 17
longueur de scellement initiale L (cm) 15.0 20.0 20.7 24.8 25.0 31.5
pression de confinement maximale P (kPa) 493 507 508 500 507 478
Tableau 3. Série d’essais n°2 sur boulon cylindrique scellé à la résine Lockset – effet de la
pression de confinement
n°d’essai 12 11 19 13 18
5
774
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Sol synthétique
C = 137 kPa Partie extraite lors de
Phi = 31° l’essai d’arrachement
E = 227 MPa
Diamètre = 144 mm
Deux lois d’interface ont été essayées afin d’interpréter les résultats d’essais
d’arrachement : une loi tri-linéaire et une loi exponentielle. Ces deux lois décrivent
l'évolution de la contrainte de cisaillement au niveau de l'interface scellement-sol en
fonction du déplacement tangentiel subi.
Depuis la parution en 1991, des recommandations CLOUTERRE, les modèles
trilinéaires sont couramment choisis dans ce contexte. On remarquera sur la figure 3, la
faible variation du déplacement au pic environ 1.65 mm. Les autres variables dont la
valeur d’Imax évoluent linéairement avec la pression de confinement (tableau n°3). La
force d’arrachement est donc nettement influencée par la pression de confinement. Le
modèle tri linéaire ajusté à la contrainte moyenne de cisaillement (figure 3) est intéressant
dans la partie pré-pic mais après la rupture, il n’est plus satisfaisant. Dans ce contexte, un
deuxième type de loi d’interface est suggéré. Cette loi (1) est équivalente à un joint, le
comportement au cisaillement est non linéaire et tient compte du confinement. Dans notre
6
775
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
A partir des résultats des essais n°31, 32, 33, on recherche les valeurs de uc, τc, a1, a2,
a3, a4 afin que les courbes du modèle s’ajustent le mieux possible aux résultats
expérimentaux. Les valeurs des coefficients sont reportées sous la figure 4. On peut
également essayer de vérifier que cette loi théorique est proche du comportement de
l’interface d’arrachement du clou n°19. On notera que le modèle exponentiel est calculé à
partir de la pression de confinement instantanée de l’éprouvette. Pour le clou 19, le
confinement proposé peut correspondre à sa localisation.
4. Conclusions
7
776
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Données expérimentales et modèles
600
500
Contrainte de cisaillement kPa
400
300
200
essai 33
essai 31
100
essai 32
clou 19
modèle 33
modèle 31
modèle 32
0
modèle 19
5. Remerciements
Nous remercions vivement les entreprises SIREG-S.p.A, WOELLNER France pour leurs
contributions gracieuses à ce travail de recherche. Les partenaires du projet NEWTUN
remercient vivement la Banque Publique d’Investissement, ainsi que le Conseil Général
des Yvelines pour leur soutien et leur confiance.
6. Références bibliographiques
ARCADIS (2007). Liaison A50 / A57 Traversée souterraine de Toulon, 2 nd tube du tunnel
routier (sud) Tunnel Foré, Note de justification des taux de déconfinement de terrain
pour le profil de soutènement type PS4/PS5, 147p
CEBTP Direction régionale Méditerranée (1998). TGV Méditerranée Lot 1 C, Tunnel de
Tartaiguille, Essai de traction contrôle sur les boulons fibre de verre, tunnel nord, 9p.
Recommandations CLOUTERRE (1991). Presses de l’Ecole nationale des ponts et
chaussées, 268p.
Additif aux recommandations CLOUTERRE 1991 (2002). Presses de l’Ecole nationale des
ponts et chaussées, 217p.
Blanco Martin L. (2012). Etude théorique et expérimentale du boulonnage à ancrage
réparti sous sollicitations axiales. Thèse MINES ParisTech, 191p.
Bourgeois E., Le Kouby A., Soyez L. (2012). Soils and foundations 52(3): 550-561
« Influence of the strip-backfill interaction model in the analysis of the behavior of a
mechanical ly stabilized earth wall ».
Cascarino S., Congrès de l’AFTES (2014). NEWTUN – Nouvelles techniques en tunnels
voûtes parapluies, 9p.
ERG ingénieur conseil (2008). Procès verbal d’essai d’arrachement de clou à vitesse de
déplacement constante, Tunnel de Toulon, clou n°1.
ERG ingénieur conseil (2008). Procès verbal d’essai d’arrachement de clou à vitesse de
déplacement constante, Tunnel de Toulon, Attaque ouest PM 728, clou n°19.
Martin F., Saïtta A. (2012). Mécanique des Roches et Travaux Souterrains - Cours et
exercices corrigés, Cours de l’ENS Cachan, huitième édition, 88p.
8
777
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
1
Egis géotechnique, Seyssins, France
2
3SR, Grenoble, France
3
GAÏATECH,Seyssinet-Pariset, France
1.Introduction
Cet article s’inscrit dans le cadre du projet ANR Terredurable, commencé en 2012 et
qui prendra fin en décembre 2016. Terredurable a pour objectif d’améliorer la conception
des ouvrages en terre (compactage et stabilité) en combinant recherche expérimentale et
théorique avec le retour d’expérience des praticiens. Ce projet a pour ambition de mieux
comprendre la mécanique des sols non saturés et notamment celle des sols proches de
la saturation. Ces derniers ont un comportement bien spécifique avec la présence de
bulles d’air occluses. Cet état hydrique correspond par ailleurs à la majorité des ouvrages
en terre anthropiques en sols fins (déblais, remblais, barrages en terre, digues,…).
Cette communication est une contribution à la compréhension de ces phénomènes au
sein d’ouvrages en terre tels que les déblais. Les données expérimentales en vrai
grandeur sur les gonflements mesurées in situ sont rares dans la littérature scientifique,
même si quelques auteurs se sont intéressés au sujet (Blight 2013) Un ouvrage en terre
sur un chantier autoroutier a ainsi été instrumenté par les membres du projet
Terredurable et analysé au cours du temps. Les principaux résultats de cette étude sont
présentés par la suite. Cet article est la première partie d’un double article consacré à
l’instrumentation du déblai D9B et à sa modélisation. L’autre partie est également
présentée aux JNGG 2016 (« Simulation du déchargement mécanique d’un déblai
marneux avec un modèle quasi-saturé » - Mahmutovic et al, JNGG 2016).
1
778
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Figure 1. Profil en travers du déblai D9B sur lequel on peut voir la position de
l’instrumentation (photo prise à la fin des travaux à gauche, schéma du déblai à droite)
La formation géologique est celle des Marnes à ovoïdes. Il s’agit d’argiles légèrement
calcaires (5 à 20 % de CaCO3) pouvant contenir 30 % de montmorillonite (argiles
gonflantes). Les feuillets argileux montrent des stratifications entrecroisées avec des
pendages de 0 à 45°. La présence d’une ammonite marqueur (Oistoceras figulinum)
permet de situer l’arase du déblai au sommet du Pliensbachien inférieur (= Carixien). Les
Marnes à ovoïdes sont surmontées par les Marnes bleues à plaquettes de lumachelles »
du Pliensbachien supérieur (= Domérien). Le passage entre les deux formations est
progressif avec l’apparition de petits bancs calcaires. Les Marnes à plaquettes de
2
779
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
lumachelles sont plus silteuses et plus micacées que les Marnes à ovoïdes. Les bancs
calcaires décimétriques y sont plus nombreux et servent d’assises à de petits aquifères
perchés. Le pendage général des formations est de 3 à 5° vers le Sud.
Les élongamètres chaînés (figure 2.a et 2.b) sont des dispositifs automatiques de
mesure des déformations. En se déformant, le sol va également déformer le coulis en
contact avec les élongamètres. Le déplacement de ce dernier va pouvoir être enregistré
par un capteur de déplacement. Ainsi chaque élongamètre permet de mesurer un
déplacement sur une certaine hauteur (2 ou 3 m en fonction des élongamètres), et donc
un déplacement total en additionnant les différentes valeurs. Ce dispositif a la même
fonction que les piges de tassement gonflement mais permet d’avoir un déplacement
différentiel en fonction de la couche de sol étudiée. Une chaîne de mesure de
déformations de 24 mètres linéaires constituée de 9 éléments (3х2m et 6х3m) a ainsi été
développée dans les locaux d’EGIS Géotechnique et assemblée sur le chantier.
Ces quatre dispositifs ont été installés au sein de trous de forage réalisés à différentes
profondeurs (cf figure 2), et recouverts par un coulis ayant des caractéristiques
mécaniques se rapprochant de celles du sol en place. Les quatre dispositifs ont été
placés parallèlement à l’axe du déblai (à 3 mètres du début de l’arase en pied de talus de
déblai) pour être au plus près de l’arase sans pour autant interférer avec les travaux de
couche de forme.
Les équipements ont été mis en œuvre dans des forages distincts afin de fiabiliser la
mesure. Ils restent cependant très proches les uns des autres pour mesurer des
phénomènes identiques. Les différents dispositifs sont conçus afin de permettre
l’enregistrement automatique des mesures (enregistrement embarqué) sauf dans le cas
des piges de tassement/ gonflement où une mesure manuelle est nécessaire. Chacun
3
780
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
des dispositifs est en capacité de stocker plusieurs mois de données pour une fréquence
d’une mesure quotidienne.
d.
a.
b. c.
TN
Tubage
Enlèvement Chambre de Coulis
métallique
du tubage mesure en
Arase sable fin
Mise en
Bouchon
place du
étanche argile
capteur
gonflante
CPI
Figure 3. Descriptif du protocole de pose des CPI
TN
Tubage Coulis
Enlèvement
métallique
du tubage Présence de tubes
Arase Mise en en PVC permettant
place des le coulissage
piges CPI vertical des piges
Enclume
4
781
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
TN
Tubage
métallique Coulis
Arase
Centrale
d’acquisition
Paroi du trou Partie du
sans tubage tubage
métallique
retombée
Elongamètres dans le trou
chaînés
Remarques :
Les CPI ont été posés en fond de trou de forage à l’intérieur d’une chambre de mesure
réalisée en sable fin. Cette dernière permet une communication latérale avec le sol
naturel, un bouchon argile ayant été posé en partie supérieure de la chambre pour que le
trou n’agisse pas comme un piézomètre ouvert.
Un coulis est injecté à l’intérieur du trou de forage des piges de tassement gonflement
une fois que le dispositif est mis en place, ce qui permet de sceller l’enclume à l’arase.
Les piges en acier sont quant à elles introduites dans une gaine en PVC, ce qui leur
permet de coulisser à l’intérieur du coulis lorsque l’arase du déblai gonfle.
La pose des élongamètres a été ponctuée par la retombée d’une partie du tubage
métallique à l’intérieur du trou de forage lors de la pose de l’instrumentation (Novembre
2012) entravant la mesure du dispositif jusqu’à ce que le tubage soit enlevé (Juillet 2013),
soit la fin des travaux de terrassement. Les mesures des piges de tassement gonflement
permettent de compléter les mesures manquantes pendant ce lapse de temps.
4. Essais de laboratoire
Le forage du trou à destination des élongamètres a été réalisé par carottage entre 18
et 50m de profondeur en diamètre 200mm. Les échantillons intacts issus de ce dernier
ont fait l’objet d’essais de laboratoire afin de mieux étudier le sol sous l’arase du déblai.
Ainsi des essais d’identification classiques ont été réalisés : granulométrie, IP, valeur
au bleu, ainsi que des essais mécaniques tels que des essais triaxiaux et oedométriques.
Les différents résultats de cette analyse sont reportés dans le tableau 1.
Il est à noter que la marne est surconsolidée. Des résultats complémentaires concernant
ce matériau sont disponibles dans l’article de J-F Serratrice (JNGG 2016).
5
782
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Des mesures de succions ont également été effectuées lors du forage. Ainsi des
mesures au papier filtre ont été réalisées tous les 50 cm entre 18m et 50 m de
profondeur. L’objectif ici était de voir l’effet d’un déchargement mécanique en mesurant la
succion liée au déconfinement du sol. Les résultats de cette analyse sont reportés sur la
figure 6. Une augmentation de la succion est ainsi observée avec l’augmentation de la
profondeur de prélèvement.
Figure 6 – Valeurs des mesures de succion effectuées à différentes profondeurs sur les
échantillons intacts issus des carottes du trou à destination des élongamètres chaînés
5. Résultats de l’instrumentation
6
783
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Gonflement 2
mètres
supérieures
Gonflement
total
Les deux capteurs CPI ont été endommagés pendant la phase de terrassement, les
données associées aux phases de terrassement et post terrassement n’ont donc pas pu
être récupérées. Les deux CPI permettent tout de même de connaitre l’état initial du sol
en termes de pression interstitielle au niveau de l’arase et de se rendre compte que la
nappe était relativement stable au cours des 6 mois pendant lesquels les capteurs ont
fonctionnés. De plus, en associant ces données aux mesures de succion effectuées à la
même profondeur sur les carottes du dispositif d’élongamètres, il est possible de voir de
manière qualitative l’effet d’un déchargement mécanique sur les pressions interstitielles.
Ainsi en supposant une pression d’eau initiale de 160 kPa (valeur stabilisée de la
pression interstitielle de la CPI 2 à 22m de profondeur figure 8) avant travaux de
terrassement, cette dernière passerait à une valeur de pression d’eau négative de
-200kPa (figure 6 à une profondeur de 22 m) après travaux.
7
784
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
6. Conclusion générale
7. Remerciements
Le projet Terredurable est soutenu par l’ANR programme Bâtiments et Villes Durables,
convention ANR 2011 VILD 004 01.
La DREAL Champagne-Ardenne est vivement remerciée pour avoir autorisé les
partenaires du projet Terredurable à réaliser cette expérimentation sur les emprises du
chantier de l’autoroute A304.
8. Références bibliographiques
Blight G-E., (2013). Unsaturated soil mechanics in Geotechnical practice. Taylor & Francis
Group, LLC.
Boutonnier, L., Serratrice, J.-F. (2002). Caractérisation du comportement d’une marne en
vue de la réalisation d’un déblai. Congrès. Param 2002, Paris, Presses de
l’ENPC/LCPC, p.519-530.
Boutonnier, L., Virollet, M. (2003). Tassements et gonflements instantanés dans les sols
fins proches de la saturation. Revue Française de Géotechnique 104, p.3-19.
Mahmutovic D., Boutonnier L., Monnet J., 2016. Simulation du déchargement mécanique
d’un déblai marneux avec un modèle quasi-saturé. Journées Nationales de
Géotechnique et de Géologie de l’ingénieur – Nancy 2016, France.
Serratrice J-F., 2016. Mesures des propriétés mécaniques d’une argile surconsolidée au
laboratoire. Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’ingénieur –
Nancy 2016, France.
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785
Modélisation numérique, physique,
simulation, effet d’échelle
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
hf
hc
t
Figure 1. Three zones of disturbance due to long-wall caving mining method.
The caved zone is the much fragmented zone where the roof totally collapses into the
floor of the excavation. (Kenny, 1969) performed in-situ measurements in order to determine
the height of the caved zone. He found that for a seam with height (t), the caved zone height
1
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(hc) is equal to (2 – 4) t. While (Hasenfus et al., 1998) found that hc is equal to (4 – 6) t,
recently (Shabanimashcool, 2012) proposed that hc = 4t based on the numerical modeling
results. The second influenced zone is the fractured zone which lies directly above the
caved zoned, where the strata are broken into blocks associated with major horizontal and
vertical crakes and bed separation. (Peng and Chiang, 1984) proposed that the fractured
zone height (hf) is equal to (28 – 42) times the seam thickness (t). The last zone is the
continuous deformation zone, where the rock mass behaves as a continuous medium.
The principal issue in the goaf area (caved zone + fractured zone) numerical simulation
is the assessment of the mechanical behavior of the goaf material which is very difficult due
to the inaccessibility to the damaged area as well as the heterogeneity of the material itself.
Many researches have been released to assess numerically the mechanical properties of
the goaf area. (Kose and Cebi, 2010) suggested a wide interval of elastic module within the
goaf area as (15 - 3500) MPa. While (Tajdus, 2009) applied a back analysis method for
determining the values of rock mass parameters for areas disturbed by mining influence in
eleven areas of polish mine. Tajdus found that the elastic moduli in horizontal direction and
in vertical direction are very low, in range of (50 – 150) MPa. (Cheng et al., 2010) and (Jiang
et al., 2012) assigned goaf material with elastic modulus and Poisson ratio 190 MPa and
0.25 respectively. (Salamon, 1990) defined the stress strain relationship of the goaf material
as:
𝐸$ 𝜀 (1)
𝜎=
1 − (𝜀/𝜀* )
where, 𝜀 and 𝜎 are the vertical strain and stress respectively and E0 is the initial elastic
modulus of the goaf material. 𝜀* is given by Eq. (2) using the buckling factor BF:
𝐵𝐹 − 1 (2)
𝜀 =
*
𝐵𝐹
E0 (MPa) can be calculated as a function of the unconfined compressive strength of the
intact rock, 𝜎/ , and the buckling factor, (Pappas and Mark, 1993) and (Yavuz, 2004):
10.39
𝜎/ 5.$67 (3)
𝐸$ =
𝐵𝐹 8.8
Salamon’s model is valid for cave-in materials under hardening condition, (non-elastic)
behavior. E0 and 𝜀*
must be detected firstly then the hardening table will be estimated by
using Eq. (1).
(Wilson, 1980) suggested that, after consolidation of the goaf, the vertical stress within
the goaf increases linearly from zero at the ribside to the pre-mining vertical stress at a
distance from the ribside equal to (0.3 – 0.4) times H where H is the mining depth. (Wilson,
1982) also suggested that the peak vertical stress on the ribside (the “abutment pressure”)
might be as high as six time the initial one. The generally accepted stress re-distribution
developed by (Wilson, 1982) is as shown in Fig. 2. However, Wilson proposed a 2D
estimation and he did not consider the effect of the third direction that may be play an
important role. Also, he did not refer to the material properties and its effect in stress
redistribution.
The aim of this research is to simulate numerically, by using the elastic model, the goaf
area above the excavated panel as well as to assess mechanically the long-wall mining
consequence. The goaf area will be presented as an elastic material with a certain geometry
and with an elastic modulus various linearly with the height. The geometry and the
mechanical properties of the goaf area will be calibrated with the convergence between the
roof and the floor as well as the in-situ measurements of the subsidence at the surface.
2
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Pre-failure
Actual
Stress
Crushed coal
Distance
0.3 - 0.4 H 0.12H
Figure 2. Vertical stress distribution within the goaf and the ribside (Wilson, 1982).
2. Case study
The current case study is the Provence coalmine, located in the south of France. It had
been exploited between 1984 and 2004 using the long-wall mining method, with a panel
width of 200 m with various lengths. The average thickness of the exploited coal seam is
t=2.5 m, at a depth of 700 to 1250 m. The overburden is mainly composed of Fuvelian
limestone and Begudo-Rognacian limestone and marl as shown in Fig. 3. The stiffness of
the Rognacian layer is low compared with the adjacent Fuvelian layer because it contains
a high percentage of marl and clayey limestone, (Gaviglio, 1985). The initial mechanical
properties of the different layer within the rockmass are given in Table 1, (Gaviglio et al.,
1996). The estimation of the mechanical properties takes into account the rock mass quality
and the characterization from laboratory tests.
Table 1: Rock mass mechanical properties.
Rock type E (GPa) 𝝂 𝝆
(kg/𝐦𝟑 )
Rognacian 1 0.25 2400
Fuvelian 8.4 0.24 2400
Lignite coal 3 0.32 1500
Jurassic 17 0.25 2400
3. Numerical model
A 3D numerical model of the mine was constructed using the finite difference code
FLAC3D (Fig. 3). Four different rock types are specified: the coal seam, the Fuvelian,
Rognacian with height 400 m and 600 m above the coal seam, respectively, and Jurassic
limestone beds below.
Figure 3. 3D and 2D view of the model showing the mining panel and the goaf area.
3
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The overall dimensions of the model are 4600 m in the x- direction, 6020 m in the y-
direction and 2270 m in the vertical direction (z). The top of the model coincides with the
ground surface at level z = 0.0 while the excavated panels lies at depth of 1000 m below
the surface. This model contains 2.5 million mesh with a very high precision near to the
excavated zone in order to overcome the mesh effect. The mechanical properties in Table
1 were used as input data in the numerical model.
Figure 4. Linear variation of elastic modulus within the goaf area.
In order to satisfy the convergence between the roof and the floor of the excavation (i.e.
convergence = mining seam thickness (t)), we found that the Eimmediate-roof must have 180
MPa maximum as shown in Fig. (5).
4
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2.6
2.5
2.3
2.2
Direct roof E = 600 MPa.
2.1 Direct roof E = 450 MPa.
2 Direct roof E = 225 MPa.
Direct roof E = 180 MPa.
1.9
Without goaf
1.8
1.7
1.6
1.5
2 2.5 3 3.5 4 4.5 5 5.5 6 6.5 7
Length (L) / Width (W)
Figure 5: Total convergence between the roof and floor for different panel lengths.
For that, Eq. (4) will be modified to be as follow:
Egoaf(hg.t) = > T$
F5T$ . ℎQ
. 𝑡
+ 180 (MPa)
?@ABC@DE
(5)
The excavation progress will be performed at once;; the consequence of excavation is as
shown in Fig. (6). After excavation of each panel the elastic modulus of the goaf area above
it will be modified to obey Eq. (5). Fig. (6) shows the variation of the elastic modulus within
the goaf area from step 1 (excavation of panel 200 m width) until step 7 (excavation of panel
1400 m width). As shown in Fig. (6) the minimum elastic modulus is directly above the
excavated area. In order to calibrate the geometry and the mechanical properties of the goaf
area, a general flowsheet of the modelling process has been followed as shown in Fig. (7).
(a)
32t
Pa
ne
l&7
14
00
m
el&
2
& an
n e
Pa 00m
l&1 P
2
(b)
Step 1: Panel 1
Step2:
Step 2:Panel
Panel22
Step
Step 7: Panel
Panel 77
Figure 6. Excavation sequence of the coal panels and elastic modulus variation within the
goaf area.
5
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Stress initiation
Fill the excavated area with a very
soft material that has Young modulus
Check the equilibrium of the E = (50 - 250) MPa.
initial and boundary conditions
Solve until the convergence between
Identify the goaf height = (32t) the roof and the floor is
where t is the seam thickness 90% excavation height (t)
(a)
70
60
Subsidence/ Seam thickness (t)
50
40
30
Min. in-situ subsidence
(b)
60
50
Subsidence/ Seam thickness (t)
40
10
Numerical model (without changing the E goaf)
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4
Figure 8. Numerical and in-situ measurement of the subsidence-seam thickness ratio for
various panel width-mining depth ratio (a) goaf height 32t (b) goaf height vary with the
panel width.
6
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It is clearly shown that changing the elastic modulus within the goaf area has an influence
on the surface compared the other model. However, the proposed model with 32t height of
goaf gave overestimated values of surface subsidence for the excavation with width larger
than the mining depth.
For that, according the consolidation over the time, we suggested decreasing the goaf
height (32t) for the panel width larger than 1000 m as shown in Fig. (8b) in order to decrease
the surface subsidence to be calibrated with the in-situ measurements. To fit the in-situ
surface subsidence measurements in case of panels with different widths 1H, 1.2H and
1.4H, the the goaf height should be :30t, 28t and 26t, respectively. The x factor in Eq. (6)
could be classified according to the panel with to mining width ratio as follows:
Egoaf(hg.t)= (
>?@ABC@DE
N.O
F
5T$
.
ℎQ .t) + 180 (6)
i) W/H = 0.2 – 0.8, x = 32 ii) W/H = 1.0, x = 30
iii) W/H = 1.2, x = 28 iv) W/H = 1.4, x = 26
We can note that the height of the goaf decreases with increasing of the mining width, or
in another word the influenced zone due to an excavation become smaller with mining
advance which could be the effect of the consolidation of the fragmented rock.
The next step after obtaining the goaf geometry and mechanical properties is comparing
the induced vertical stresses to the initial values. Fig. (9) illustrates the normalized vertical
stress (induced vertical stress/initial vertical stress) for different panel width to depth ratios.
We can notice that the induced vertical stress will be equal to the initial value at (0.6 – 0.7H)
which is compatible with the values obtained by (Wilson, 1982). As shown in Fig. 2. (Wilson,
1982b) proposed that the induced vertical stress equals the initial values at (0.3 H – 0.4 H),
however, he did not provide any effect of the third dimension (the panel length).
1,1
0,9
0,8
Induced3vertical3stress3/3initial3vertical3stress3
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1 1,1 1,2 1,3 1,4
!0,1 Panel3width3(W")3/3Mining3depth3("H )3
!0,2
Figure 19. Ratio between induced vertical stress and initial vertical stress
6. Conclusion
This research concerns the simulation of the goaf area associated with long-wall caving
panels of the Provence coal mine. We proposed a methodology for the modeling process in
order to be able to calibrate the model with the convergence between the roof and the floor
of the panel as well as the in-situ measurements of the surface subsidence. We assumed
that the height of the goaf zone initially is 32t, where t is the coal seam thickness. In addition,
7
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the elastic modulus varies linearly within the goaf zone from Eimmediate-roof for the direct roof
above the excavation, until Ehost-rock where the excavation effect will disappear. Based on
many iterations have been performed, we found that the Eimmediate-roof is 180 MPa at
maximum to satisfy the total convergence between roof and floor of the excavation.
The methodology was applied on several panel width (W) to mining depth (H) ratios. The
goaf height varied linearly within this height is sufficient to reproduce rational values of
surface subsidence for W/H less than 1. However, this proposition gave over estimation of
the surface subsidence in case of W/H ≥ 1. For that, the goaf height was reduced in order
to calibrate the model with the in-situ measurements. We noticed that the goaf height
decreases with face advance, which could be the effect of the consolidation of the
fragmented rocks.
Reference
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8
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Eric ANTOINET1, Renaud BOURGUET1, Vincent L’Heure2, Daniel PLAINDOUX2 & Denis
SAUTEREY3
1
Antea Group, Orléans, France
2
Roland, Montargis, France
3
Conseil Départemental d’Eure-&-Loir, Chartres, France
ABSTRACT – The bypass road around Nogent-le-Roi (France) needs the digging of a
deep excavation in sand soil and chalk rocks. The best balance between the cut and the
filling volumes induces a steep slope with nailing at the base. Special geological context
has been observed during earth works, generating an adaptation of the initial design.
1. Le projet de déviation
1
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Affleurement
craie
Tronçon
déviation Zone remblai
vallée Eure
La Vacheresses Le Roulebois
Marnière
craie
Figure 1. Vue générale du site (d’après fond de plan du site Internet www.geoportail.fr).
2. Le contexte géotechnique
Les investigations géotechniques préalables réalisées au droit du projet entre les vallées
du Roulebois et de la Vacheresses, qui comportaient 3 sondages à la tarière et un
sondage carotté, avaient mis en évidence la succession lithologique suivante au droit de
la butte, les terrains étant décrits du plus récent au plus ancien :
- des terrains de couverture terre végétale et colluvions sur les pentes et des Limons
des plateaux, sur une épaisseur métrique,
- les Sables de Fontainebleau, jusqu’à une profondeur de l’ordre de 15m. Il s’agit de
Sables fins, ayant un fuseau granulométrique assez étroit, présentant un angle de
frottement élevé (38 à 39°) et pratiquement pas de cohésion effective. Des lentilles
légèrement plus argileuses sont parfois rencontrées.
- la Craie blanche à silex, du Sénonien (C6-4), sur une forte épaisseur. Des
affleurements, anthropiques pour la plupart, sont observables à quelques centaines
de mètres du projet. En particulier, une marnière (exploitation de la craie pour
l’amendement des champs) avec accès horizontal par le flan du coteau est visitable
à proximité du projet, environ 100 m au Sud. Cette marnière, constituée par une
petite galerie, met en évidence une alternance de bancs de silex de 5 à 15 cm
d’épaisseur et de couches de 30 à 50 cm d’épaisseur de craie. Quelques racines
karstiques de petit diamètre, remplies d’argile marron avec des silex, sont
observables dans la marnière.
Les affleurements du massif crayeux à proximité du projet mettent en évidence une
craie très régulièrement litée par des bancs de silex. Sa stabilité verticale ne pose pas de
problème sur une hauteur pouvant atteindre une quinzaine de mètres. Les
caractéristiques de la craie saine ont été définies à partir d’une rétro-analyse de la stabilité
des talus observés. Il s’agit a priori de valeurs minimales. Une frange altérée et de
transition entre les Sables de Fontainebleau et le Craie, épaisse de 2 m, a été prise en
compte dans le modèle géotechnique.
Les photos de la figure 3 présentent l’aspect de la craie aux enivrons immédiats du
projet. L’implantation des ces photos est donnée sur la Figure 1.
2
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3
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Les deux objectifs majeurs qui ont guidé la conception du déblai sont une minimisation
des coûts de construction et une optimisation de l’équilibre des volumes de déblai et de
remblai. La principale zone de remblai est constituée par un remblai dans la vallée de
l’Eure, qui permet le préchargement des sols en vue du prolongement ultérieur de la
déviation jusqu’à la rive droite de cette rivière. Des volumes moins importants sont
nécessaires pour les remblais d’accès aux ouvrages d’art. Le solde des matériaux a été
mis en place en partie sommitale de la déviation, afin de protéger au mieux les riverains
(centre équestre) des bruits générés par le trafic routier. Cette conception a permis de
minimiser les coûts de transport et les impacts environnementaux des travaux. Cependant
une telle conception exigeait la réalisation d’un déblai fortement penté. Pour tenir compte
du contexte géotechnique avec des matériaux à dominantes sableuses sur les quinze
premiers mètres, recouvrant le massif crayeux, le déblai a été conçu avec la géométrie
suivante (cf. Figure 4) :
- un talus penté à 2H/1V dans les Sables de Fontainebleau, sur environ 7 m de
hauteur,
- Un talus penté à 1H/1V avec mise en place d’un masque de protection en
matériaux traités au liant hydraulique sur 8 m de hauteur,
- Une paroi clouée, pratiquement verticale (1H/5V) dans les terrains crayeux, sur une
hauteur maximale d’une douzaine de mètres dans la partie où l’excavation est la
plus profonde.
Merlon en Sables de
Fontainebleau
T.N.
15 m
Sables de Fontainebleau
Craie altérée 2m
10 m
Silex dans matrice argilo-sableuse
3m
Craie saine
Avec un angle de frottement estimé à 38° pour les Sables de Fontainebleau, un talutage à
26° (2H/1V) ne présente pas de difficulté particulière. Le principal risque à moyen/long
terme est dû aux effets de l’érosion des sables par les eaux de ruissellement. Un placage
de terre végétale a rapidement été mis en place et ensemencé afin de limiter les risques
d’érosion des sables. Quelques zones de venues d’eau très localisées ont conduit à la
réalisation de masques drainants en enrochement, afin de collecter et canaliser les eaux
souterraines vers les dispositifs de gestion des eaux pluviales.
4
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Figure 6. Essai de cisaillement de type CU+u sur sable traité au liant Roc VDS à 4 %.
Sur la base des informations disponibles initialement, le creusement du talus dans la craie
aurait dû être réalisé dans des terrains rocheux présentant une nette amélioration des
caractéristiques géotechniques. La conception de la partie inférieure du talus prévoyait un
clouage relativement important de la partie sommitale de la craie, qui pouvait présenter
une frange altérée. Cette conception permettait également de gérer le risque lié aux
racines karstiques remplies de matériaux argileux que l’on rencontre souvent dans la craie
(cf. photo de gauche de la Figure 3). La longueur des clous était adaptée à la fonction de
5
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Les calculs de justification de la stabilité du talus ont été menés sur la base de la norme
NF P 94 270. Ils ont été réalisés avec le logiciel TALREN pour les calculs à la rupture,
avec les coefficients de sécurité partiels définis dans cette norme. Afin de disposer d’une
meilleure compréhension du comportement du talus, des calculs en déplacement ont été
menés avec le logiciel FLAC (méthode des différences finies explicites), l’analyse de la
stabilité étant dans ce cas réalisée par la méthode de l’analyse limite.
6
800
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Résultat d’un calcul FLAC (analyse limite) Calcul à la rupture avec coefficients de
Coefficient de sécurité global : sécurité partiels
FS = 1,43 FS = 1,00 (≥ 1)
Figure 8. Résultats des calculs de stabilité par analyse limite et calcul à la rupture
7
801
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5. Conclusions
Les travaux de terrassement du grand déblai ont mis en évidence des conditions
géologiques et géotechniques extrêmement particulières, avec un paléo relief de la craie
comblé par des blocs de silex alluvionnés. Dans ces conditions, la solution technique
retenue au stade de la conception a démontré sa robustesse : malgré l’aléa géologique, le
profil initial du déblai avec un talus de plus en plus raide au fur et à mesure de
l’approfondissement de l’excavation a pu être conservé. Cela est en partie dû aux bonnes
caractéristiques géotechniques de l’amas de silex. Le principal problème rencontré
pendant les travaux a concerné une augmentation de l’épaisseur de béton projeté liés aux
hors profils en phase de terrassement par passes. L’équilibre entre les remblais et déblais
a pu être optimisé, ce qui limité au strict minimum l’évacuation de matériaux à l’extérieur
du site.
8
802
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – Tout d’abord on présente une solution analytique pour le diamètre équivalent
d’un drain plat, établie grâce à la théorie du potentiel complexe des champs laplaciens.
Puis on donne les vérifications expérimentales de la vitesse de consolidation effectuées
sur le chantier Ikea à Bayonne, où les alluvions molles d’une épaisseur de 20 m à 50 m
ont été traitées par drains plats plastiques, verticaux, puis pré-chargées par un remblai.
ABSTRACT – First an analytical solution is presented for the equivalent diameter of a flat
drain, solution which is derived from the theory of complex potential of Laplace fields.
Then are shown the experimental checks of the consolidation rates measured on the Ikea
construction project at Bayonne, where soft alluvial deposits, 20m to 50 m thick, have
been treated by vertical, flat, plastic drains and preloaded by an embankment.
1. Introduction
On considère dans un plan horizontal un écoulement permanent régi par la loi de Darcy.
Le vecteur vitesse V de composantes u(x,y) et v(x,y) dérive d’un potentiel : V grad .
Ce potentiel obéit à la loi de Laplace :
1
803
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
² ²
0 . (1)
x ² y ²
Les fonctions et , réelles, sont reliées par les relations dites d’association :
u ( x, y ) et : v ( x, y ) (3)
x y y x
Les lignes = constante sont les lignes équipotentielles. Les lignes = constante sont
les lignes de courant. Elles forment un réseau orthogonal.
Considérons une transformation du plan (x,y) en un plan image (X,Y) par une fonction
complexe dérivable : Z = g(z) , et affectons la même valeur de potentiel complexe f au
point de départ M, d’affixe z = x + i y , et au point image M’ d’affixe Z = X + i Y. La théorie
montre que l’on a alors dans le plan image (X,Y) un réseau orthogonal de lignes
équipotentielles et de lignes de courant.
La figure 1a présente le cas d’un écoulement permanent vers un drain circulaire de
rayon r0. En désignant par log le logarithme népérien, par r et les coordonnées polaires
de l’affixe z : z = r ei , le potentiel complexe est, en posant R = r/r0 et en imposant pour le
potentiel scalaire une valeur nulle au bord du drain (r=r0) :
Le schéma de la figure 1b présente l’écoulement vers un drain plat ; il est symétrique par
rapport à chacun des deux axes. En remplaçant l’écoulement du demi-plan inférieur par
un écoulement de sens opposé, on obtient l’écoulement antisymétrique de la figure 1c :
c’est l’écoulement à travers une fente AB, de même largeur que le drain plat. Un tel
écoulement est un cas classique d’application de la théorie des potentiels complexes.
On utilise une transformation de Joukowski d’ordre 2. Avec L = 2 c , largeur de la fente
ou largeur du drain plat, R et coordonnées polaires du plan image (Z = X+iY = R ei ),
cette transformation est exprimée par les relations suivantes :
2
z / c 1 Z 1 z 1 1
ou : Z . (6)
z / c 1 Z 1 c 2 Z
2
804
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
z 1 i e i cos 1 i sin 1
R e R R (7)
c 2 R 2 R 2 R
y
20
O
‐18 2 x
O
x
‐1 8 0 18
‐18
Figure 1a Drain circulaire ‐2 0
équipotentielle, r Figure 1b Drain plat
drain circulaire de rayon r0
lignes de courant lignes de courant drain
5
C y C' Y
O'
O C' C'
‐1 8 0 18
A' 0
B'
‐5 0 5
C A B D' X
cercle unité lignes de courant
‐18
Figure 1c Ecoulement à
travers une fente
Figure 1d Ecoulement dans
lignes de courant le plan image (X,Y)
lignes imperméables
L’écoulement image dans le plan (X,Y) est un écoulement limité au demi-plan supérieur
(Figure 1d). D’après la relation (7), le demi-cercle unité A’O’B’ (R=1, de 0 à ) donne la
fente AOB du plan (x,y) puisque y=0, et x varie de +1 à -1 ; la source C’ répartie à l’infini
positif (R ∞, de 0 à ) donne la source C répartie à l’infini positif; le puits concentré D’
(R=0, de 0 à ), à l’origine des axes du plan image (X,Y), donne le puits à l’infini négatif
D, car (R-1/R) tend vers l’infini négatif, sin est positif, donc y est négatif.
L’écoulement de la Figure 1d est ainsi celui d’un demi-puits, avec : 0 < < ; le
potentiel complexe est :
Le débit physique du demi-puits vaut . Dans le plan image (X,Y), les équipotentielles
correspondent à R fixé et sont des demi-cercles, les lignes de courant correspondent à
fixé et sont des demi-droites. D’après la relation (7), elles deviennent, dans le plan (x,y) de
la Figure 1 c, respectivement :
3
805
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drain plat
drain circulaire équivalent
lignes de courant du drain plat
équipotentielles du drain plat
‐2 0 0 20
lignes de courant du drain
circulaire
équipotentielles du drain
circulaire
échelle = 5 c = 2.5 L
échelle = 5
c = 2.5 L
‐2 0
Situé en bordure de l’Adour au Nord, le projet IKEA de Bayonne s’étend sur 550 m du
Nord au Sud et sur 300 m d’Est en Ouest. Il comprend deux opérations indiquées au
schéma de la figure 3, décalées d’environ 1 an dans le temps :
4
806
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Sur les voieries et les parkings, il a été prévu un préchargement des alluvions très
compressibles, des argiles peu plastiques d’épaisseur de 20m à 50m. La reconnaissance
G0 et le projet G2 ont été réalisés par Fugro, les remblais de préchargement et leur suivi
ont été assurés par Colas, assisté de Fondasol et de Géolithe.
Le but du préchargement est de limiter le tassement de fluage des zones de parking et
de voierie pendant les 10 premières années de service à 10cm. Il était prévu sur le projet
Ikea une durée de préchargement de 6 mois, avec 90% de consolidation à 4 mois, et sur
le projet Inter-Ikea, 95% de consolidation à 6 mois, pour une durée de préchargement de
8 mois sur la Voierie Est, de 6 mois sur le Parking Nord. On examine ici uniquement la
consolidation à 4 mois, à l’exclusion du fluage produit ultérieurement.
Les argiles ont été traitées par drains verticaux en plastique, foncés sur toute la
profondeur des alluvions pour le projet Ikea et la Voirie Est du projet Inter-Ikea. Sur le
Parking Nord, la profondeur des drains a été limitée à -15m NGF, compte tenu de la
présence d’une épaisse couche de sable entre -7 et -22 NGF, surmontant à nouveau des
argiles molles. La cote du TN se situe aux environs de +2 NGF. La largeur des drains est
L=10 cm, l’épaisseur e=3mm, le maillage est carré, la trame ‘d’ est 1,25m sur Ikea, 1,30m
sur Inter-Ikea.
D’après la théorie de Barron, la consolidation radiale est donnée par :
Ln n 3 n 2
U r 1 exp(t / c) c A / cr A D [ 2
] (10)
8 (1 n 2 )
m
32
5
807
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Le coefficient cr a été mesuré par des essais oedométriques à drainage radial (Fig. 4),
réalisés suivant la méthode d'essai LCPC N°13 (Magnan et al.,1985), où la procédure de
l’essai ordinaire est modifiée en pratiquant un drain central dans l’éprouvette et en
empêchant le drainage vertical. Les essais ont été effectués à différentes profondeurs
dans 3 sondages situés dans la partie centrale du site. Aucune tendance n’ayant été mise
en évidence, que ce soit avec la profondeur ou avec la proximité de l’Adour, une seule
valeur de calcul, prudente, a été préconisée par Fugro et retenue sur l’ensemble du site, à
savoir cr= 1,4.10-7 m²/s.
Le tassement en un point donné a été mesuré par différents moyens (Binda et al.,
2016): profilomètre, boule tassométrique, relevé topographique d’un repère placé sur le
remblai, et, en quelques points du projet Inter-Ikea, pige sur plaque placée au niveau du
TN. La fréquence des relevés était de 2 par semaine (Ikea) ou 1 par semaine (Inter-Ikea).
Pour déterminer le pourcentage de consolidation à la fin des 4 mois, la méthode
d’Asaoka était prescrite. Nous avons préféré appliquer un tableur, dit FINCONSOLRAD,
dont le principe est d’ajuster une courbe de consolidation radiale sur les points de mesure
(Baguelin, 1999). Par rapport à la méthode d’Asaoka, cette méthode permet :
- d’interpréter des intervalles de temps non rigoureusement constants, avec possibilité
d’interruption des mesures, en cas d’avarie de matériel, ou en période de vacances.
- de combiner plusieurs types de mesure, moyennant des recalages.
- de séparer la contribution des strates argileuses et celle des strates sableuses, et de
donner l’avancement de la consolidation non seulement en proportion du tassement
total final, mais aussi en termes de vitesse de consolidation des strates argileuses.
La figure 5 montre le suivi du tassement au point B du profilomètre 4 en zone 3 d’Ikea.
Le TN est à +2 NGF, le substratum à -34 NGF, la hauteur du remblai de préchargement
est 4m et la charge nette est de 73 kPa. Les mesures ignorées (cercles vides) sont les
mesures de la boule tassométrique et les mesures avant la fin de montée du remblai, car
la charge est alors variable. Les mesures prises en compte (cercles pleins) sont celles du
profilomètre 4, au droit du point B, et les mesures du repère topographique, posé sur le
remblai, recalées, car il leur manque le tassement produit par la montée du remblai.
On ajuste sur les cercles pleins la courbe “s théo (total)”, en recherchant les valeurs
des paramètres a, b, c, minimisant la somme des carrés des écarts ‘e’ entre mesure et
valeur théorique. La fonction théorique est de la forme :
6
808
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Les résultats de l’ajustement à 4 mois sur l’ensemble des points A, B et C, sont donnés
au tableau 1.
Le terme sc = a+b est le tassement total final, e est l’écart-type de l’ajustement. Il est
de l’ordre de grandeur de la précision des mesures de tassement des profilomètres (2 cm
environ, cf Binda et al, 2016). Les termes ‘a’ et ‘b’ représentent respectivement le
tassement de consolidation final des strates argileuses, qui se consolident lentement, et le
tassement de consolidation final des strates sableuses, qui est atteint dès la fin de la
montée des remblais. La consolidation des argiles (courbe “s théo (consolidation)”) est
régie par la constante de temps ‘c’. Le cas de la figure 5 est celui de la ligne “zone 3, B-
pro 4”.
La figure 6 récapitule les valeurs de ‘c’ obtenues sur les deux sites, ainsi que les
valeurs prévues avec les deux hypothèses de Déq. Pour chaque valeur de ‘c’ observée sur
chantier, elle montre le tassement total ‘sc’ et le tassement des strates argileuses ‘a’. On
voit que sur Ikea la valeur de calcul avec Déq=0.5L est plus représentative. Sur Inter-Ikea,
7
809
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
4. Conclusions
La valeur théorique du diamètre équivalent d’un drain plat a été déterminée par
application de la théorie du potentiel complexe des champs laplaciens. Elle vaut la moitié
de la largeur du drain : Déq=0.5L .
Sur le projet Ikea à Bayonne, où les alluvions, de 20 à 50m d’épaisseur, ont été
préchargées, le suivi de la consolidation montre que la valeur théorique est convenable, à
condition de bien fixer la valeur de calcul du coefficient de consolidation radiale cr.
5. Références bibliographiques
8
810
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – La modélisation des écoulements dans les sols non saturés nécessite la
détermination des courbes de rétention θ(h) et de conductivité hydraulique K(θ). Dans cet
article, nous montrons que l’ajustement de la courbe θ(h) n'est généralement pas
suffisant pour décrire la courbe K(θ) et la variation spatio-temporelle de l'humidité dans le
sol θ(z,t). Cette approche est validée sur deux sols différents.
ABSTRACT – The flow modelling in the unsaturated soils, requires to determine the
retention curve θ(h) and the hydraulic conductivity curve K(θ) of studied soils. In this work,
we show that the adjustment of the retention curve θ (h) is not generally sufficient to
describe the hydraulic conductivity curve K (θ) and the spatio-temporal variation of the
moisture in the soil θ (z,t). This approach is validated on two different soils.
1. Introduction
Dans la pratique, la courbe de rétention θ (h) est facile à mesurer par rapport à la courbe
de conductivité hydraulique K (θ). Pour cette raison, plusieurs modèles empiriques ont été
développés pour estimer ces deux propriétés hydrodynamiques en utilisant les mêmes
paramètres, comme le modèle de van Genuchten-Mualem (1980 à 1976), et le modèle de
Brooks et Corey (1964). Ces paramètres sont généralement obtenus par ajustement des
points expérimentaux de la courbe de rétention θ (h) seulement, la courbe de conductivité
hydraulique K (θ) est déduite après. Le but de ce travail est de vérifier si la courbe de
conductivité hydraulique calculée avec ces paramètres ajustés peut décrire celle
mesurée. Et si elle peut également fournir la variation spatio-temporelle de l'humidité
dans le sol θ(z). Les modèles utilisés sont le modèle van Genuchten- Mualem (1980 -
1976) et le modèle de Brooks et Corey (1964), pour deux sols différents; l'argile du Gault
et le limon de Givors. Ce choix est basé sur l'étude comparative menée par Sillers (1996),
la popularité et la large utilisation de ces deux modèles, ainsi que la différence entre leurs
deux expressions.
2. Propriétés hydrauliques
r
e [ 1 ( h ) n ] m (1)
s r
1
811
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r 0. 5 r m m 2
1
K( ) K s ( ) [1 [1( ) ] ] (2)
s r s r
Où: θe: teneur en eau volumique normalisée; θs: teneur en eau volumique à saturation
3 3 3 3
[L /L ]; θr: teneur en eau volumique résiduelle [L /L ]; Ks: conductivité hydraulique à
-1 -1
saturation [L.T ]. α: paramètre lié à la pression d'entrée d'air [L ]; n: coefficient
adimensionnel, lié à la distribution de tailles de pores avec n ≥ 1; m: coefficient de
Mualem défini par: m=1-1/n (Mualem, 1976).
r hae
N
s pour h hae e h pour h hae (3)
s r h
M
r N
K K s (4)
s r
Où: θe: teneur en eau volumique normalisée; θs: teneur en eau volumique à saturation
[L3/L3]; θr: teneur en eau volumique résiduelle [L3/L3]; Ks: conductivité hydraulique à
saturation [L.T-1]; hae: pression d'entrée d'air [L]; N: indice de distribution de taille de pore;
M: constante définie par M=2+3N.
WL (%) 40 33
WP (%) 19 23
IP (%) 21 10
Les sols étudiés dans ce travail sont l'argile du Gault et le limon de Givors. Les
caractéristiques géotechniques de ces sols, déterminées par Bentoumi (1995) et
Bentoumi et Alimi-Ichola (1996) sont présentées dans le tableau 1.
2
812
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Les valeurs des paramètres des modèles empiriques (équations 1 et 3) ajustées à partir
des points mesurés de la courbe de rétention, pour les deux sols étudiés, sont
récapitulées dans les tableaux 2 et 3 respectivement pour les modèles de van
Genuchten- Mualem (1980-1976), et de Brooks & Corey (1964) (Bentoumi, 1995,
Bouchemella et al., 2015).
Selon les tableaux 2 et 3, les valeurs des paramètres d'ajustement des deux modèles
sont obtenues avec des coefficients de corrélation très élevés pour les deux sols, ce qui
reflètent la bonne précision des paramètres du modèle de rétention dans la description
des données observées.
n 1.163 1.2845
m 0.149 0.221
r 0.971 0.9726
Tableau 3. Valeurs des paramètres du modèle de Brooks & Corey ajustés de θ(h)
Paramètres Argile du Gault Limon de Givors
N 0.0998 0.1498
M 2.299 2.449
r 0.978 0.989
3
813
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
a) b)
En raison du grand écart observé, deux ajustements sont effectués. Le premier consiste
à déterminer les valeurs des paramètres des modèles empiriques en ajustant les points
de mesure de la courbe de conductivité hydraulique. Dans le second, une correction est
apportée à la valeur de Ks estimée à partir de la courbe de conductivité hydraulique
mesurée, en conservant les paramètres déterminés par calage sur la courbe de rétention.
3.1.1. Estimation des paramètres des modèles par calage sur K (θ) en gardant Ks
mesurée.
Le premier ajustement consiste, en gardant la valeur de Ks, à déterminer par calage sur
la courbe de conductivité hydraulique les paramètres des modèles, (n) pour le modèle de
van Genuchten-Mualem et (N) pour le modèle de Brooks & Corey (m et M sont déduits
après). Les résultats de cet ajustement sont indiqués sur les tableaux 4 et 5. Par la suite
une comparaison de la courbe de rétention mesurée et celle calculée avec ces nouvelles
valeurs ajustées est effectuée.
4
814
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
3.1.2. Estimation d'une nouvelle valeur de Ks en gardant les paramètres ajustés de θ (h).
Dans le deuxième ajustement, et sachant que la valeur de la perméabilité Ks a été
obtenue par la méthode des profils instantanés (méthode de mesure indirecte), nous
avons essayé de trouver la meilleure valeur de Ks qui donne une bonne corrélation des
deux fonctions K(θ) (mesurée et calculée) en gardant les paramètres obtenus par
ajustement de la courbe de rétention θ(h) indiqués précédemment sur les tableaux 2 et 3.
-5
Limon de Givors 7.98 10 0.818
-5
Limon de Givors 1.26 10 0.770
a) b)
5
815
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
La figure 2.a et les tableaux 6 et 7 montrent que pour l'argile du Gault, le résultat du
deuxième ajustement n'est pas assez satisfaisant; les coefficients de corrélation obtenus
sont de l'ordre de 0.630 pour le modèle van Genuchten-Mualem et Ks égale à 1.914 10-5
-6
(cm/mn), et de l'ordre de 0.668 pour le modèle Brooks & Corey et K s égale à 1.92 10
(cm/mn). La difficulté de trouver un coefficient de corrélation acceptable est due au faible
nombre de points de mesure compris entre θ r et θs. En effet, la teneur en eau volumique
varie de θi=0.325 à θs =0.365 quand θr = 0.125.
Mais pour le limon de Givors, avec la nouvelle valeur estimée de Ks, les tableaux 8 et
9 montrent qu’une bonne corrélation est obtenue. Les coefficients de corrélation sont de
l'ordre de 0.818 pour le modèle de van Genuchten-Mualem et de 0.770 pour le modèle de
Brooks & Corey. La figure 2.b montre une nette amélioration des courbes calculées par
rapport à celles de la figure 1.b.
4. Profils hydriques
[ k( ) ( h z )] (5)
t z z
Où: θ: teneur en eau volumique du sol [L3/L3], t: temps [T], K: conductivité hydraulique
[L/T], h: potentiel de pression [L], z: la profondeur [L].
Dans cette étude, nous utilisons le modèle numérique développé par Bouchemella
(2015) et Bouchemella et al. (2015) basé sur la résolution de la forme capacitive de
l'équation de Richards, écrite comme suit:
h h
C( h ) ( k( h ) k( h )) (6)
t z z
Où: C( h ) / h est la capacité capillaire du sol [L-1], (h> 0 est une succion)
Pour résoudre l'équation (6), θ (h) et K (θ) sont définies en utilisant les valeurs des
paramètres ajustés de θ (h) mesurée, et en utilisant aussi la valeur mesurée de Ks pour
l'argile du Gault, et la valeur Ks estimée pour le limon de Givors. Afin de tester l'impact du
choix de la méthode d'ajustement sur la description des profils hydriques θ (z). Dans cette
section, seul le modèle de van Genuchten- Mualem est utilisé.
Le problème étudié est une simulation d'infiltration verticale menée sur une colonne de
sol de 25 cm. Le domaine d'écoulement est une couche homogène d'argile du Gault. Les
propriétés hydrauliques sont définies avec le modèle de van Genuchten-Mualem, dont les
valeurs des paramètres sont citées dans le tableau 2, et en utilisant la valeur mesurée de
Ks. Une charge hydraulique (h0 = -100 cm) est imposée à la face supérieure de la
colonne associée à un flux nul à sa face inférieure. Le potentiel de pression initial du sol
est pris égal à hi=1193.397 cm ce qui correspond à une teneur en eau volumique θi =
0.325 (cm3/cm3). Les profils hydriques calculés sont confrontés à ceux mesurés dans les
mêmes conditions initiales et limites, obtenues par Bentoumi & Alimi-Ichola (1996)
comme il est indiqué sur la figure 3.
De la figure 3, nous pouvons observer que les profils hydriques calculés de l'argile du
Gault sont en avance par rapport à ceux mesurés. Lorsque le front d'humidité Zf au temps
6
816
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
7,44 jours, obtenus par le profil calculé, est situé à une profondeur de Zfc=13 cm à partir
de la surface de la colonne. Il est à Zfm=6.3 cm pour le profil hydrique mesuré. Ainsi,
l'infiltration calculée est plus rapide que celle mesurée. On peut donc déduire pour le cas
de l'argile du Gault, que les valeurs des paramètres des propriétés hydrauliques ajustés
uniquement de la courbe de rétention mesurée ne peuvent pas décrire à la fois la courbe
de la conductivité hydraulique, et la variation spatio-temporelle de l'humidité dans le sol
θ (z,t).
Zfm
Zfc
La simulation est réalisée sur une colonne de limon de Givors de 25 cm. Une charge nulle
est imposée à la surface de la colonne combinée avec un flux nul à sa face inférieure. La
valeur initiale de la teneur en eau θi est 0.215 (cm3/cm3), égale à celle utilisée dans
l'essai expérimental. Le modèle empirique de van Genuchten-Mualem est utilisé, avec les
valeurs des paramètres indiquées sur le tableau 2 et la valeur calculée de Ks (tableau 8).
Les résultats sont présentés sur la figure 4.
La figure 4 montre que les profils hydriques calculés de limon de Givors sont très
proches à ceux mesurés, en particulier au moment 3382,81 mn. Une légère différence de
la saturation à la surface est constatée. Nous pouvons donc en déduire pour le limon
Givors, que les valeurs des paramètres des propriétés hydrauliques ajustés de la courbe
de rétention peuvent décrire la courbe de conductivité hydraulique, ainsi que la variation
spatio-temporelle de l'humidité dans le sol θ(z) avec une légère correction apportée sur la
valeur de Ks.
5. Conclusions
Dans cette étude, nous avons montré que l'ajustement des paramètres des modèles
empiriques décrivant les propriétés hydrauliques (courbe de rétention et la conductivité
7
817
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
5. Références bibliographiques
Bentoumi O. (1995). Transfert par infiltration de l’eau dans les sols fins compactés non
saturés. Etude de la diffusivité et de la conductivité. Thèse de doctorat, LGCIE, Insa-
Lyon, France.
Bentoumi O., Alimi-Ichola I. (1996). Experimental determination of the hydraulic
conductivity of an unsaturated soil in laboratory. Bulletin of the International Association
for Engineering Geology.Paris, No.53, 21-27.
Bouchemella S. (2015). Contribution à la simulation numérique des écoulements dans les
milieux poreux non saturés. Thèse de Doctorat, Univ. Guelma. Algérie.
Bouchemella S., Séridi A., Alimi-Ichola I. (2015). Numerical simulation of water flow in
unsaturated soils: comparative study of different forms of Richards’s equation.
European Journal of Environmental and Civil Engineering vol. 19, 1, pp. 1-26.
DOI: 10.1080/ 19648189.2014.926294.
Brooks R. H., Corey A. T. (1964). Hydraulic properties of porous media. Hydrology Paper,
3, Colorado state university, Fort Collins, CO..
Mualem Y. (1976). New model for predicting the hydraulic conductivity of unsaturated
porous media. Water Resour. Res., 12, pp. 513-296.
Sillers W. (1996)., The mathematical representation of the soil-water characteristic curve.
M.Sc. thesis, University of Saskatchewan, Sask, Canada.
van Genuchten M. TH. (1980). A closed form equation for predicting the hydraulic
conductivity of unsaturated soils. Soil SCi. Am. J., 44, pp. 892-898.
8
818
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
ABSTRACT – This paper presents a soil-pile-structure interaction model for energetic pile
group under thermomechanical load. In this model, a rigidity matrix is used to represent
dependencies between piles induced by above structure. This paper proposes a simplified
approach to evaluate rigidity matrix using an equivalent plate model.
1. Introduction
Les pieux géothermiques sont des pieux équipés de pompes à chaleur connectés à un
circuit thermique fermé. Ces pieux sont utilisés comme source d’énergie pour le
chauffage et/ou le refroidissement des bâtiments.
Pour un système de pieux géothermiques relié à un ouvrage, il est nécessaire de
prendre en compte l’interaction entre le changement de température et les efforts et
déplacements induits : un pieu géothermique qui se refroidit provoque des efforts de
traction tandis que le pieu géothermique se réchauffant provoque des efforts de
compression, aussi bien dans le pieu lui-même que sur la structure au-dessus. En
fonction des conditions limites appliquées aux pieux et de la rigidité de la structure, les
efforts générés sont distribués entre le sol et la structure. Ces différentes interactions
peuvent modifier la descente de charge de la structure, générer des tassements
différentiels et donc affecter le comportement mécanique de l’ensemble.
2. Interaction sol-pieu-structure
Le pieu est représenté par un modèle de poutre simple (loi de Hooke) auquel est ajouté
un terme de déformation thermique :
1
819
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
u u 0 N N0
T T0 (1)
x ES
L’interaction entre le sol et le pieu est représentée par une loi de comportement
élastoplastique de type « t-z » (loi de mobilisation type Frank et Zhao, 1982). Cette
interaction est décrite en deux parties :
- Au long du fût du pieu, le frottement latéral mobilisé entre pieu et sol ( ) est relié
directement au tassement du pieu à l’aide d’une loi de type « t-z » prenant en
compte chargements et déchargements (Figure 1.) donnant lieu à l’équation
suivante (où P est le périmètre de la section du pieu) :
N
P u (2)
x
- En pointe de pieu, la contrainte mobilisée (σp) est aussi représentée par une loi de
type « t-z » prenant aussi en compte chargements et déchargements (Figure 1.) à
l’exception prêt qu’aucun effort de traction ne peut être mobilisé. La condition limite
en pointe de pieu est donc la suivante (avec L la longueur du pieu) :
N z L N p S p u (3)
2
820
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
j 4
k u
j 1
ij
j
u0j N i N 0i
N N
1 1
0 structure
k11 k12 k1n u1 u01 N 1 N 01
k12 k 22 k 2 n u 2 u02 N 2 N 02
u1 u01
k k nn u n u0n N n N 0n
1n k2n
Pieu 2 Pieu 4
u N
Pieu 1 Pieu 3
K
Matrice de rigidité Tassement Effort axial
L’obtention de la matrice de rigidité globale d’une structure n’est pas chose aisée, elle
nécessite d’effectuer un modèle aux éléments finis de la structure et d’effectuer des
calculs individuels pour chaque appui de la structure.
Or, dans le cas d’ouvrages courants, un modèle aux éléments finis de la structure n’est
pas usuellement établi. Il peut donc être envisageable d’obtenir une matrice de rigidité
simplifiée de la structure en modélisant, à partir des plans, la structure en 2D comme une
plaque équivalente. Dans la plupart des cas, il suffira de déterminer les rigidités
équivalentes pour un seul niveau de structure sur le groupe de pieux. Au-delà, la structure
a peu d’influence sur le comportement global car les premières interactions auront lieu au
premier niveau de structure fondé sur les pieux. Chaque élément structurel est amené à
l’échelle de la plaque (2D) pour être représenté avec un produit d’inertie équivalente, EI.
N 1 N 01
k2 k4
k1 k3
u1 u01
ki (ui ui0 ) N i N0i
Pieu 2 Pieu 4
Pieu 1 Pieu 3
3
821
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Dans ce modèle de ressort, aucune interaction entre les pieux n’est considérée, les
pieux sont donc indépendants les uns des autres. Pour simuler un pieu bloqué en tête, il
suffit d’appliquer un ressort de rigidité très important en tête des pieux (k=∞). Pour un pieu
libre en tête, un ressort de rigidité nulle (k=0) est appliqué en tête.
Ce modèle est valable dans le cas de pieux individuels, mais dans le cas d’un ouvrage
sur un groupe de pieux, ce modèle ne prend pas en compte l’interaction entre les pieux et
l’ouvrage contrairement au modèle de structure précédent utilisant d’une matrice de
rigidité en tête des pieux.
Les pieux sont discrétisés sous formes d’éléments linéiques 1D. Les équations (1) et (2)
peuvent donc conduire à un système global matriciel.
Cependant l’interaction entre les pieux et le sol est représentée par un comportement
élastoplastique. La résolution de ce système suit alors un processus itératif jusqu’à
atteindre convergence de la solution.
3. Etude de cas
Dans cet article, le modèle d’interaction sol-pieu-structure est appliqué au cas d’un projet
d’usine de traitement des eaux fondée sur des pieux géothermiques (Sept-Sorts, France,
Figure 4.).
Bâtiment étudié
A A’
Remblai
Alluvions
Marnes
altérées
Marnes
Calcaire
Pieu Ø 420 mm
Le bâtiment étudié est fondé sur 102 pieux de longueur 11m et de diamètre 420 mm.
Ces pieux traversent un sol avec un fort pendage pour venir s’ancrer (de 50 cm environ)
dans un substratum rocheux calcaire (Figure 5.). Parmi ces 102 pieux, une rangée sur
deux environ (44 pieux, voir Figure 6.) est constituée de pieux géothermiques (équipés
d’un circuit caloriporteur).
Les efforts et déplacements en tête de pieux (et donc de la structure au-dessus) sont
examinés au droit de deux sections, une « section rigide » (AA’) située sous un voile
extérieur du bâtiment et une « section souple » (BB’) située sous le radier (Figure 6.).
4
822
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
A A’
Section rigide
Section souple
B B’
Pieux géothermiques
4. Analyse de l’interaction
5
823
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
La répartition des pieux géothermiques correspond à une rangée de pieux sur deux
(Figure 6.). Après avoir appliqué un chargement mécanique au droit de tous les pieux, un
chargement thermique de T T0 10C est appliqué à tous les pieux géothermiques.
4.2. Résultats
Les graphiques ci-dessous montrent les déplacements et efforts en tête de pieux des cinq
modèles, uniquement liés au chargement thermique, pour chacune des sections (la
section souple BB’, Figure 9. et la section rigide AA’, Figure 10.).
PG PG PG PG
PN PN PN PN
1
4 2
1 3
4
2 3
5
Pieu
PG :
géothermique
5
Pieu non
PN :
3 géothermique
1
2
Figure 9. Déplacements (en haut) et sollicitations (en bas) en tête des pieux de la section
souple (BB’) pour les 5 modèles structuraux
Le modèle 1 (avec matrice de rigidité provenant d’un modèle structure) est comparé
aux autres modèles. Le modèle considérant les pieux bloqués en tête (Modèle 5)
surestime les efforts dus au réchauffement des pieux tandis que le modèle avec pieux
libre en tête (Modèle 4) surestime les déplacements.
Seul le modèle 2 avec une matrice obtenue de manière approchée (à l’aide d’une
simplification du bâtiment en modèle de plaque équivalente) permet d’avoir des résultats
proches voire identiques au modèle 1 en particulier pour la section souple (Figure 9.).
6
824
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
PG PG PG PG
PN PN PN PN
1
2
4
3
1
2 4
5
3
Pieu
PG :
5 géothermique
3 Pieu non
2 PN :
1 géothermique
Figure 10. Déplacements (en haut) et sollicitations (en bas) en tête des pieux de la
section rigide (AA’) pour les 5 modèles structuraux
Dans le modèle de ressorts (modèle 3), ainsi que les modèles avec pieux libres ou
bloqués en têtes (modèles 4 et 5), les pieux ont des comportements indépendants les uns
des autres, par conséquent les pieux non géothermiques (ou normaux) ne sont pas
impactés par le comportement des pieux géothermiques. Seuls les modèles utilisant une
matrice de rigidité pour la structure (modèle 1 et 2) permettent de représenter le
comportement complexe de la structure avec une interaction entre l’ensemble des pieux.
Dans le cas des pieux qui se situent sous un élément rigide de la structure (voiles
périphériques de l’ouvrage, coupe AA’, Figure 10.) l’interaction entre les pieux se traduit
par l’entrainement des pieux non équipés par le déplacement des pieux géotechniques
accompagné d’un changement important des charges sur les pieux (augmentation de la
charge pour les pieux géothermiques et diminution pour les pieux normaux). Dans le cas
d’une interaction plus souple des pieux sous le radier de la structure (coupe AA’, Figure
9.), les pieux normaux sont moins entrainés, le changement d’effort en tête des pieux est
donc moins important par rapport au cas rigide.
Lors de la phase de chargement thermique des pieux, le chargement global de la
structure ne change pas (son poids reste le même), par conséquent tout incrément
d’effort en tête des pieux géothermiques lors du chargement thermique se traduit par une
diminution d’effort en tête de pieux voisins satisfaisant la condition d’équilibre de la
structure ( n étant le nombre de fondations) :
N
i n
i
N 0i 0 (1)
i 1
Les résultats des calculs mettent en évidence que, pour une bonne représentation de
la problématique, cette interaction sol/pieu/structure doit être traitée avec la prise en
compte d’une matrice interconnectée en tête du groupe de pieux.
7
825
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
5. Conclusions
6. Références bibliographiques
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8
826
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
ABSTRACT –The driving factors for the interlayer creation and mud pumping phenomena
in railway sub-structure was investigated through physical modelling. It appears that in
case of low soil density, the dissipation of pore water pressure in the sub-soil gave rise to
mud pumping. But in In case of higher soil density, the upward migration of fine particles
was generated by the penetration of ballast into the sub-soil, forming the interlayer.
1. Introduction
1
827
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
the contrary, Alobaidi and Hoare (1996; 1999) proposed that this phenomenon is mainly
due to the water pressure developed at the interface between the sub-grade and sub-
base or ballast layers. Van (1985) proposed some models for describing the mud
pumping in the pavement context but their application in the railway context remains to be
verified based on relevant experimental data.
In the present work, using a transparent apparatus recently developed, the
mechanisms of mud pumping and interlayer creation in conventional railway tracks were
investigated. The results obtained allowed the driving factors for the mud pumping and
interlayer creation phenomena to be analyzed.
The sub-soil used in this study was prepared from crushed sand and kaolin (70%/30% by
dry mass), namely70S30K. The reason of using this artificial material is that it can be
reproduced easily in the laboratory for having a large quantity required for the whole test
program, thus avoiding any problems related to the natural soil heterogeneity – the
composition of soil can be slightly different from one sample to another. The material used
in this study has a high percentage of fines (the particles smaller than 80 μm represent
95%), similar to the sub-soils found at the sites with mud pumping identified (Alobaidi and
Hoare, 1996; Aw, 2007). The mixture also has a grain size distribution curve similar to that
of a widely studied soil - the Jossigny silt (Fleureau and Indarto, 1995; Cui and Delage,
1996). Figure 1 shows the grain size distribution curves of the materials used, along with
the curve of Jossigny silt.
100
80
Percentage finer (%)
60
40
2
828
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Figure 2 presents a schematic view of the 1G physical model, with a 3D view (Figure
2a), a side view (Figure 2b) and a view of cross section A-A (Figure 2c). The cylindrical
cell has an internal diameter of 550 mm, a wall thickness of 20 mm and a height of 600
mm. The wall was made of Poly(methyl methacrylate) - PMMA which is a transparent
thermoplastic allowing the observation of sample from outside. The following devices were
installed: a digital camera connected to a computer, that allows the visual monitoring of
the ballast/sub-soil interface; a LED series installed on the top of the PMMA wall, lighting
up the apparatus wall and improving the visual monitoring conditions by the digital
camera; three time-domain refectory probes (TDR1 to TDR3) embedded in the sub-soil (h
= 120, 160, 200 mm), that allow the volumetric water content to be monitored; three
tensiometers (T1 to T3) installed in couple with TDRs at different heights (h = 120, 160,
200 mm). They were home-made with the same principle as that for high capacity
tensiometer (Ridley et al., 2003; Mantho 2005, Cui et al., 2008; Toll et al., 2012; Lourenço
et al., 2011). One pressure sensor installed at the bottom of the apparatus (h = 0 mm) for
measuring the positive pore water pressure under saturated conditions. A hydraulic
actuator with the integrated displacement and force sensors, that allows monotonic or
cyclic loadings.
For the soil specimen preparation, water was added to 70S30K to reach the optimum
water content w = 16 %. The soil specimen was then prepared by manual compaction in
five layers of 40 mm thick each and one layer of 20 mm thick, making a total of 220 mm
thickness for the whole specimen. For the dry unit mass, three values were considered:
1.4, 1.5 and 1.6 Mg/m3. These values are close to those considered by other authors:
1.45 Mg/m3 by Burns et al. (2006) and from 1.52 to 1.54 Mg/m 3 by Alobaidi et al. (1999).
According to Burns et al. (2006), the values in this range correspond to the medium
strength field conditions. The TDR probes were placed between the compaction layers. A
3
829
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
160 mm ballast layer was placed on the sub-soil and the surface of ballast layer was
arranged in order to be horizontal for ensuring a good ballast/piston contact. The whole
apparatus was put under the hydraulic actuator. Finally, the tensiometers were installed
and other devices were set on (lighting up the LED series, setting up the camera).
Three tests were conducted with three values of initial dry unit mass: 1.4 (E1), 1.5 (E2)
3
and 1.6 Mg/m (E3). All the tests started with the sub-soil in unsaturated state (w = 16 %)
and with a pre-loading stage: monotonic loading from 0 to 100 kPa at a rate of 2 kN/min;
low-frequency cyclic loading from 30 to 100 kPa; 0.1 Hz cyclic loading for 20 cycles; 1 Hz
cyclic loading for 50 cycles and 2 Hz cyclic loading for 100 cycles. Afterwards, a 5 Hz
cyclic loading for 500 000 cycles was applied. The value of 5 Hz frequency represents the
train circulation at 100 km/h and the applied stress was chosen according to the stress
distribution in the conventional railway tracks in France (Trinh, 2011).
In order to study the effect of water content or degree of saturation, once the 500 000
cycles ended, the sub-soil was saturated from the bottom under a hydraulic head of
12 kPa. After saturation, the water level was maintained at 20 mm above the ballast/sub-
soil interface in order to ensure the saturated state of the sub-soil. Before the loading
under saturated condition, a pressure sensor was installed at h = 0 mm. Monotonic
loading at the same rate as in the unsaturated case was then applied followed by the 5 Hz
cyclic loading. The test ended when fine particles were observed on the surface of the
ballast layer or when the number of cycles reached 500 000.
3. Results
Figure 3 depicts the evolutions of permanent displacement during the 5 Hz loading under
the unsaturated condition. The displacement was insignificant during the first 100 cycles.
Beyond 100 cycles, it increased almost linearly with the logarithm of number of cycles.
This is consistent with the constitutive models for unbound granular behavior reported in
Paute and Le Fort (1984); Hornych (1993) and AFNOR (1995). The comparison of the
values at the end of cyclic loading (500 000 cycles) shows that the lower the dry unit
mass, the larger the permanent axial displacement. The slope change in test E1 was
probably due to a problem of the horizontality of piston.
3.0
Unsaturated state
Permanent displacement (mm)
2.5 (5 Hz loading)
d-initial = 1.4 Mg/m3 (E1)
2.0 d-initial = 1.5 Mg/m3 (E2)
d-initial = 1.6 Mg/m3 (E3)
1.5
1.0
0.5
0.0
1 10 102 103 104 105 106
Figure 3: Permanent displacementNumber
during 5
ofHz loading (w = 16%)
cycles
4
830
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Figure 4 depicts the evolutions of volumetric water content of sub-soil from the
beginning of the test to the end of the 5 Hz loading for 500 000 cycles. After compaction,
with the same initial water content w = 16%, as expected, the average volumetric water
content (θ) increased with dry unit mass. During the pre-loading stage, there was an
increasing trend at all levels and in all tests. The increase of θ at h = 200 mm (20 mm
below the ballast/sub-soil surface) was the most pronounced. This can be explained by
the ballast penetration into the sub-soil and the settlement of sub-soil that can result in a
decrease of sub-soil void, thereby increasing the volumetric water content. During the 5
Hz loading for 500 000 cycles, the water content was stable.
30 30
d-initial = 1.4 Mg/m3 (E1) d-initial = 1.5 Mg/m3 (E2)
Volumetric water content (%)
(a) (b)
24 Start of 5 Hz loading 24
21 21
18 18 Start of 5 Hz loading
Start of pre-loading
Start of pre-loading
15 15
0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30
30
Elapsed time (hour) Elapsed time (hour)
(c)
Volumetric water content (%)
27
24 TDR1 - h = 120 mm
Start of 5 Hz loading TDR2 - h = 160 mm
21 TDR3 - h = 200 mm
18
Start of pre-loading
d-initial = 1.6 Mg/m3 (E3)
15
0 5 10 15 20 25 30
Figure 4: Evolutions of volumetric water content for 500 000 cycles at 5 Hz
Elapsed time (hour)
When the 5 Hz loading for 500 000 cycles in the unsaturated state ended, the sub-soil
was saturated. A typical result of variations of volumetric water content from test E2 during
saturation is presented in Figure 5a. The corresponding increase of pore water pressure
(or suction decrease) is presented in Figure 5b. The three levels show the same
variations, suggesting a quite fast water flow through the sample. It took about 20 hours
for the volumetric water content to reach stabilization, while about 60 hours were required
for the pore water pressure to reach zero. In addition, when the volumetric water content
became steady, the pore pressure continued increasing. It is well known that during the
saturation of fine-grained soils, it is very difficult to reach Sr = 100% and the hydraulic
permeability of clayey soils is relatively low (Romeo 2013). During saturation, the macro-
pores are filled first, while it takes longtime for water to fill the micro-pores. This can be
observed also in Figure 5b. The fact that the evolutions of the pore water pressures at all
three levels are the same confirms that the micro-pores were filled quickly and the suction
changes were governed mainly by the micro-pores filling process. At the end of saturation
stage where water level was fixed at 2 mm above the ballast/sub-soil interface, the water
pressures given by the tensiometers were consistent with the hydraulic levels: a higher
water pressure was obtained at a lower hydraulic level. This partly indicates the good
performance of the tensiometers used.
5
831
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
45
35
30
TDR1 - h = 120 mm
25 TDR2 - h = 160 mm
TDR3 - h = 200 mm
20
30 40 50 60 70 80 90 100
-50
-100
T1 - h = 120 mm
-150
T1 - h = 160 mm
T1 - h = 200 mm
-200
30 40 50 60 70 80 90 100
Elapsed time (hour)
Figure 5: Typical result of volumetric water content and pore water pressure during the
3
saturation of sub-soil (ρd-initial = 1.5 Mg/m )
At the end of saturation stage, loadings were applied again. Figure 6 shows the
evolution of interface in test E1. The photographs were taken at three moments: before
loading in the saturated state, after the monotonic loading and after the cyclic loading.
They are presented in Figure 6a, b, c, respectively. It can be seen clearly that fine
particles were pumped up as loadings were applied.
Figure 7 presents the photographs of test E2 taken at the ballast/sub-soil interface at
three moments (after the saturation, after the monotonic loading and after the cyclic
loading). As in the previous case, the fine particles were pumped up significantly
especially during the cyclic loading.
6
832
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Figure 6: Photographs showing the evolution of the ballast/sub-soil interface (ρd-initial = 1.4
Mg/m3).
Figure 2: Photographs showing the evolution of the ballast/sub-soil interface: (ρd-initial = 1.5
Mg/m3).
7
833
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Figure 8 shows the photographs taken in test E3 right before the monotonic loading
(Figure 8a), after the monotonic loading (Figure 8b) and after the cyclic loading (Figure
8c). The movement of fine particles can be also observed. During the monotonic loading,
fine particles moved up, but much less than in the previous tests. Even after a large
number of cycles, the sub-soil level rose up by about 20 mm, and there was no fine
particles pumped up to the ballast surface.
Figure 8: Photographs showing the evolution of the ballast/sub-soil interface (ρd-initial = 1.6
Mg/m3).
4. Conclusions
Using a 1G physical model developed, the mud pumping and the interlayer creation
phenomena in the context of railway sub-structure were studied by investigating the
driving factors. The soil sample was prepared in two layers, one ballast layer overlying
one sub-soil layer, representing the conventional railway sub-structure in France. The
tests were conducted at two water contents and three densities of sub-soil with monotonic
and cyclic loadings.
The analysis of the ballast settlement through the particles movement, the global
displacement and the sub-soil settlement showed that the sub-soil state can strongly
influence the ballast behavior: the larger the initial dry unit mass of sub-soil, the lower the
permanent axial displacement. This suggests that in order to understand the overall
behavior of railway sub-structure, it is important to take into account the interaction
between the different layers involved.
The presence of water was found to be the most crucial factor for the migration of fine
particles. In the unsaturated state, both the ballast and sub-soil settlements occurred, but
without the migration of fine particles. Under the near saturated state, the ballast/sub-
surface interface moved up, and the pumping level depends on the sub-soil dry unit mass.
In the case of ρd-initial = 1.4 Mg/m3 and 1.5 Mg/m3, under the cyclic loadings, the pore water
8
834
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
pressure was higher than the minimum value of applied stress, resulting in sub-soil
liquefaction. Excess pore water pressure dissipation took place, bringing fine particles
upward. This corresponds to the mud pumping phenomenon. In the case of ρd-initial = 1.6
Mg/m3, there was just the interpenetration of ballast and sub-soil, resulting in a mixture
layer namely interlayer.
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10
836
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – Lorsqu’un câble très haute tension est enterré, il est nécessaire que le sol
encaissant permette une dissipation optimale de l’énergie générée par effet Joule.
L’objectif de ce travail est d’évaluer par modélisation numérique l’impact des
caractéristiques des matériaux encaissants sur les transferts hydriques et thermiques, en
prenant en compte les couplages thermo-hydriques dans les sols.
ABSTRACT – The admissible current within a buried electrical power cable is limited by
the maximum allowed temperature of the cable (Joule effect). The thermal properties of
the surrounding soil influence heat dissipation around the cable. The main focus of the
study was to evaluate by numerical methods the coupled heat and moisture flow around
such buried electrical cables.
1. Introduction
Les nouvelles lignes électriques sont généralement enterrées pour limiter leur impact sur
le paysage. Dans ce cas, les câbles électriques sont placés à une profondeur moyenne
au sein d’un massif de béton. Cependant, la circulation du courant entraîne un
échauffement du câble par effet Joule. Le courant admissible des câbles électriques
enterrés est limité par la température maximale autorisée du câble. La dissipation de cette
énergie dans le sol doit donc être optimale. Il est essentiel de garantir une dissipation
efficace de cette énergie pour éviter un échauffement excessif du câble qui pourrait
conduire à sa rupture. La chaleur dissipée par le câble dans le sol environnant a fait
l’objet de quelques travaux (par ex. Hanna et al., 1998; Al-Saud et al., 2006). Ceux-ci ont
porté sur le comportement thermique du câble, le courant admissible des câbles, l'effet de
la géométrie de l'installation y compris les dimensions de la tranchée, l'emplacement du
câble et son diamètre.
Les caractéristiques thermiques de divers matériaux dans le voisinage du câble sont
déterminantes sur la température atteinte par le câble. Dans le cas du béton utilisé pour
confiner le câble, les propriétés thermiques sont fonction du type de granulat, de la teneur
en eau et de la porosité (Khan & Bhattacharjee, 1995). La conduction de la chaleur dans
le béton dépend essentiellement de la conductivité thermique des agrégats (Khan, 2002).
Dans le cas du sol encaissant, ces caractéristiques dépendent du type de sol (argile,
sable, etc.), de la densité et la teneur en eau (Abu-Hamdeh & Reeder, 2000; Ekwue et al.,
2006; Eslami et al., 2014).
Les couplages entre les phénomènes thermiques et hydrauliques n’ont cependant pas
été considérés explicitement dans les études existantes. Philip et al., 1957 ont montré
que le flux de vapeur d'eau sous l’action du gradient thermique est une part essentiel de
l'écoulement de l'eau dans le sol. Le transfert d'humidité induit par le gradient thermique,
ainsi que l'effet de la teneur en eau sur la conductivité thermique doivent être pris en
compte pour évaluer le flux de chaleur dans un sol. Ces auteurs ont également introduit
un facteur d’accélération de la diffusion de vapeur pour prendre en compte la différence
entre les transferts prévus à l'aide de la loi de Fick et les flux d'eau mesurés (Gurr et al.,
1
837
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
1952). Les résultats ont montré que ce paramètre dépend fortement de la teneur en eau,
et des variations de température (Cass et al., 1984; Bonsu, 1997; Wildenschild & Roberts,
2001; Lu et al., 2011).
L’objectif de cette étude est donc d’évaluer l’impact des caractéristiques couplées
thermo-hydriques du sol encaissant sur le comportement couplé thermo-hydrique d’une
tranchée contenant un câble électrique très haute tension provoquant un échauffement
du sol. Les couplages thermo-hydriques ont été modélisés en tenant compte de
l'écoulement de l'humidité sous forme d'eau liquide et de vapeur, et le flux de chaleur par
convection et advection. L'objectif était de quantifier l'effet du facteur d'amélioration
mécanique, η, et la conductivité thermique du bloc de béton sur le comportement
thermique et hydraulique de la tranchée et du sol environnant. Les aspects théoriques
sont discutés dans un premier temps. Ensuite, l’approche de modélisation numérique est
détaillée. Les effets de η et de la conductivité thermique du béton seront étudiés et
discutés successivement.
2. Théorie
2
838
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Cavazza, 1954). Philip et De Vries, 1957 ont en effet montré qu’un gradient de
température produit deux effets non pris en compte de manière adéquate par l'équation 4.
Le premier résulte des différentes conductivités thermiques des grains, de l’eau et de l’air.
Le gradient thermique microscopique à travers les pores remplis d'air pourrait être plus
grand que la moyenne du gradient thermique macroscopique mesuré à travers de
l’éprouvette de sol. Ils ont remplacé le facteur de la tortuosité (α) par un facteur de
correction (ζ) pour tenir compte à la fois de la tortuosité du sol et de la sous-estimation du
gradient effectif de température. Ce facteur de correction est donné par:
(∇T ) a
ζ = (5)
∇T
avec (∇T ) a le gradient microscopique de température à travers les pores remplis d'air et
∇T le gradient macroscopique de de température mesuré à travers l’éprouvette de sol.
La deuxième correction vise à prendre en compte le transfert de l’eau dû à la
condensation de la vapeur sur un côté d’un film fin d’eau et l’évaporation de la même
quantité de l’autre côté. Ce phénomène entraine une augmentation de la surface de la
section transversale disponible pour le flux de vapeur. Philip et De Vries (1957) ont ainsi
remplacé a (la porosité à l’air) par a + f(a)θ et avec :
a
f (a )θ = 1 si a ≥ a k et si a < a k (6)
ak
avec a k : la porosité à l’air pour laquelle la continuité des films d’eau commence et θ : la
teneur en eau volumique. En introduisant cette correction dans l'équation 4, il vient :
∂ρ
J v = (a + f (a )θ )ζ D v ∇T (7)
∂T
Philip et De Vries, 1957 ont défini le facteur d’accélération de la diffusion thermique (f Tv
ou η) comme le rapport de l’équation (7) à l'équation(4) :
η=
[ (a + f (a)θ )ζ ]
(8)
aα
L’équation 4 peut donc être réécrite en fonction de η (f Tv ) :
∂ρ
J v = η a α D v ∇T (9)
∂T
Le facteur d’accélération de la diffusion thermique dépend de la porosité à l’air, de la
teneur en eau massique et de la température. La variation de ce facteur en fonction de la
teneur en eau relative et de la température pour un sable et un limon. Pour les sols secs,
η (f Tv ) s’approche à 1 et augmente rapidement à des valeurs proches de 10 pour les
teneurs en eau plus de 50% de saturation à 22 °C. Á des fortes teneurs en eau et 3,5 °C,
η (f Tv ) augmente jusqu’à 15 (Cass et al., 1984).
3
839
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
La Figure 1 illustre le schéma de la tranchée type au sein du sol encaissant qui a été
modélisée dans le cadre de ce travail. Quatre ensembles de matériaux ont été définis.
Cette configuration correspond à une géométrie fréquente pour la tranchée enterrée. La
nappe est située à 4 m de profondeur. Grâce à la symétrie, la modélisation est faite pour
la moitié de la tranchée par rapport à l’axe Y. Afin de choisir les valeurs appropriées pour
les dimensions du modèle, une étude de l’effet de la taille du modèle a été réalisée. La
dimension du modèle utilisé est de 10 m par 10 m. La température initiale du massif est
de 12°C.
Asphaltic concrete
30 cm
Base
1
1
2 150 cm
60 cm 2 Sub-base 3
4
A A’
30 cm
Surrounding soil
4
10 m
Concrete
3
60 cm
Cables
10 m
(a) (b)
4
840
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Après la phase initiale, la phase de chauffage, destinée à évaluer l’impact des câbles
électriques, consiste à injecter la chaleur en imposant un flux de chaleur égal à 55 W/m²
au niveau des fourreaux portant les câbles électriques. Afin de simuler l’échange
thermique à l’interface sol-atmosphère, la température de l’air (T a ) est supposée égale à
20 °C avec le coefficient du transfert de chaleur à la surface de contact avec l’air (C as )
obtenu avec l’équation suivante (Garzoli et Blackwell, 1987) :
Cas = 7.2 + 3.8υ (13)
10000
Succion (MPa)
1000
100
10
1
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0
Sr (-)
5
841
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Le massif de béton est en contact direct avec les fourreaux contenant le câble électrique.
Ses propriétés thermiques peuvent donc influencer la dissipation de la chaleur. Afin
d'étudier l'effet de la conductivité thermique du béton, 3 valeurs de conductivité thermique
ont été utilisés tout en maintenant les autres paramètres constants : λ = 0,7, 1,2 ou
1,7 W/(m.K). Ces valeurs ont été calées à partir d’une étude expérimentale
complémentaire à ce travail (Eslami et al. 2015).
La température à l’interface entre le béton et le sol à une profondeur de 1,5 m peut
ainsi être suivie au cours du temps en fonction de la valeur de la conductivité du béton
6
842
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
(Figure 4). Ainsi, elle augmente d’autant plus que la conductivité du béton est faible. Les
calculs montrent que la température à l’interface atteint 90 % de la valeur à 180 jours au
bout d’un jour quelle que soit la conductivité du béton. La conductivité du béton affecte
aussi la température à l’interface entre le câble et le béton. Celle-ci passe de 57,3 °C pour
λ = 0,7 W/(m.K) à 46,8 ou 42,4°C pour λ = 1,2 ou 1,7 respectivement.
7. Conclusion
8. Remerciement
Ce travail a été réalisé dans le cadre du projet VALO CQFD financé par l’ADEME.
9. Références bibliographiques
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7
843
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
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8
844
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – Les lignes ferroviaires sont parfois exposées au risque de chute de bloc
rocheux. Il est essentiel de pouvoir prédire leur trajectoire afin de pouvoir placer et
dimensionner des ouvrages de détection ou d’interception. L’approche NSCD de la DEM
a été utilisée pour prédire la trajectoire de blocs sur un versant réel surplombant une voie
par simulation de chute individuelle de blocs ou par groupes.
ABSTRACT – Railway lines can be exposed to the risk of rock fall. It is essential to be
able to predict their trajectory in order to place and design adequately detection or
interception equipment. An NSCD based approach of DEM has been used to predict the
trajectory of blocks on a slope overlooking a line by simulation of single blocks fall or
group of blocks.
1. Introduction
Le tracé des lignes ferroviaires dans les reliefs accidentés expose les voies aux risques
de chute de blocs rocheux. La chute de blocs rocheux sur les voies ferroviaires
représente un risque dont les conséquences ont un impact à la fois sécuritaire et
économique sur le trafic ferroviaire. La présence de blocs rocheux sur les voies peut
entraîner l’arrêt complet des circulations et l’impact plus rare de blocs avec un train un
coût humain additionnel. L’estimation du risque d’exposition à ce type d’événement
demeure une tâche difficile et les solutions techniques adoptées pour prévenir ces
accidents ont des coûts substantiels. La difficulté principale réside dans la prédiction de la
trajectoire des blocs rocheux avec précision pour la construction de solutions
d’interception ou de déviation. La prédiction de trajectoire de ces blocs constitue donc un
maillon essentiel de la prévention de ce risque.
La modélisation par éléments discrets est un outil qui peut apporter des réponses
nouvelles par rapport aux modèles traditionnels de prédiction de trajectoire qui sont en 2D
et représentent les blocs par seulement des points. Elle offre également la possibilité
d’analyser la pertinence des solutions proposées pour remédier à ce problème jusqu’à
éventuellement apporter un soutien au dimensionnement des ouvrages de détection, de
déviation ou d’arrêt des blocs rocheux.
L’objectif global de la présente étude est d’évaluer le potentiel de l’approche des
éléments discrets pour réaliser une étude trajectographique de la chute de blocs rocheux
dans l’environnement des voies ferrées. Cette approche s’appuie sur l’outil éléments
discrets LMGC90 déjà utilisé à SNCF depuis plus de dix ans pour la modélisation des
voies ballastées.
L’étude comprend la simulation de la chute de blocs rocheux sur un versant réel. Cette
zone comporte un versant donnant sur une risberme maintenue par un ouvrage en
maçonnerie en pente donnant sur la voie. Une étude précédente a procédé à la
digitalisation d’une partie de cette zone par photogrammétrie afin d’en obtenir une
1
845
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
représentation numérique en trois dimensions. Ces données ont été exploitées pour
procéder à la simulation des chutes de blocs.
La simulation repose sur l’approche éléments discrets permettant d’évaluer le
mouvement de blocs soumis à des sollicitations extérieures (poids, effort) ou des efforts
de contact. Cette méthode permet de prendre en compte une surface digitalisée d’une
zone réelle proche d’une voie où des études de risque doivent être menées.
Dans cet article, est dans un premier temps brièvement décrite la méthode DEM ainsi
que son approche de type NSCD. La section suivante présente les conditions des
simulations DEM utilisées en commençant par la digitalisation du versant, puis le type
d’interaction bloc-versant utilisé et enfin l’étude paramétrique proposée. Les résultats sont
présentés et discutés dans la section finale avant conclusion.
2. Modèle DEM
2
846
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
3. Conditions de simulation
La présente étude concerne une zone pour laquelle SNCF a observé des chutes de blocs
rocheux et pour laquelle un certain nombre de données a été récolté. Un relevé partiel de
cette zone basé sur la photogrammétrie a été utilisé pour produire un maillage (Figure 1).
La zone comprend un versant qui domine une risberme créée pour faciliter l’accès aux
voies ferroviaires en contrebas. La risberme est maintenue par un remblai dont la face est
couverte de maçonnerie. A partir de cette surface est généré un assemblage de trois
blocs fixés dans l’espace: le versant, la risberme et le remblai. Cette partition de la
surface de la zone est nécessaire car le code LMGC90 ne peut pas gérer les interactions
entre corps à forte concavité.
Figure 2. Versant modélisé en simulation avec bloc rocheux en position avant chute
3
847
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Les blocs rocheux sont modélisés par des volumes irréguliers représentant visuellement
les blocs rocheux réels et de tailles similaires (Figure 2). Plusieurs types d’interactions
entre la zone et les blocs rocheux ont été étudiées et la plus prometteuse après
comparaison avec les quelques données expérimentales disponibles est de type
frottement Mohr-Coulomb. Ces étapes préliminaires ont montré qu’un coefficient de
frottement de l’ordre de 2 représente le mieux cette interaction. Ce coefficient qui peut
paraître élevé tient en fait également compte de la rugosité de la surface qui caractérise
l’irrégularité géométrique du versant à une échelle macroscopique.
Trois types de simulations ont été réalisés : chutes individuelles de blocs rocheux, chutes
simultanées avec interaction possible entre blocs avec ou sans ouvrage d’interception.
Dans la première série de chutes individuelles, une centaine de blocs avec position initiale
variable sont utilisés. Dans la deuxième série, un groupe d’une vingtaine de blocs
adjacents a été déposé sur le versant grâce à une paroi temporaire puis laissé chuter sur
le versant. La troisième série correspond à la deuxième série en incluant un ouvrage
d’interception hypothétique des blocs rocheux implanté à la limite de la risberme avec
mesure de son efficacité. Cet ouvrage est modélisé par une paroi verticale de deux
mètres de hauteur. Dans les trois séries, la trajectoire des blocs a été analysée dans les
trois dimensions. Les temps de simulations, bien que supérieurs à ceux des modèles
trajectographiques traditionnels, restent convenables et atteignent un maximum de
quelques heures.
4
848
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Figure 4. Projection des trajectoires des blocs en chutes individuelles dans le plan YZ
perpendiculaire à la voie (gauche), déviation latérale des blocs individuels dans les plans
XZ vertical parallèle à la voie (milieu) et XY horizontal (droite)
5
849
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Une fois que les trajectoires de chute des blocs dans une zone sont identifiées, il devient
plus facile de planifier des ouvrages de détection ou d’interception. Les résultats du cas
précédent de chutes simultanées ont montré qu’une paroi de deux mètres de haut
représentant un filet en acier étudié pour retenir les blocs rocheux d’une certaine taille
peut être placée à la limite de la risberme permettant une accumulation sécurisée des
blocs. La figure 7 montre la trajectoire des blocs lorsque ce filet (pas représenté sur la
figure) est mis en place. L’ensemble des blocs a été stoppé par l’ouvrage de façon
adéquate. Bien que le filet soit représenté par une paroi rigide, aucun bloc n’a rebondi. La
figure 8 montre les trajectoires et écarts dans les différents plans de vues. On notera que
les blocs qui rebondissaient le plus ont bien été interceptés par la paroi confirmant la
hauteur de 2 mètres nécessaire. Les résultats de cette simulation montrent la pertinence
de l’utilisation de la méthode DEM pour analyser des solutions de parade à la chute de
blocs sur versant le long des voies ferroviaires et aussi pour les dimensionner.
6
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Figure 8. Projection des trajectoires des blocs en chutes simultanées avec ouvrage
d’interception dans le plan YZ perpendiculaire à la voie (gauche), déviation latérale des
blocs individuels dans les plans XZ vertical parallèle à la voie (milieu) et XY horizontal
(droite)
5. Conclusions
L’analyse de la chute de blocs rocheux sur un versant le long d’une voie ferroviaire a été
réalisée en utilisant la méthode numérique des éléments discrets. Les trajectoires de
chute de blocs, individuellement ou en groupe, ont été déterminées par cette méthode.
Les résultats de simulations ont permis de localiser une position optimale pour placer
un ouvrage d’interception des blocs mais également de dimensionner ces ouvrages. La
DEM constitue donc un outil utile, plus précis que les modèles conventionnels utilisés
dans le domaine de trajectographie de chute de blocs rocheux.
Certains points de cette analyse requièrent des améliorations certaines afin de pouvoir
prédire avec plus de fiabilité la chute de blocs rocheux. L’identification des blocs
susceptibles de se détacher de la paroi mériterait ainsi une attention particulière. Des
recherches commencent à se pencher sur la visualisation des lignes de faille des roches
lors des relevés topographiques des versants par photogrammétrie ou lasergrammétrie.
De même des modèles DEM prenant en compte la fracture des blocs au cours de leur
chute apporteraient un bénéfice non négligeable aux analyses. Des études récentes vont
dans ce sens.
7
851
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
L’entreprise ferroviaire SNCF, déjà familière avec la méthode DEM pour étudier le
comportement mécanique des voies ballastées, ouvre, avec cette étude exploratoire de la
DEM dans le domaine des chute de blocs rocheux, un nouveau chapitre qu’elle va très
probablement développer dans un futur proche.
6. Références bibliographiques
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8
852
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – Le Hardening Soil Model introduit au début des années 2000 a été intégré
dans de nombreux logiciels éléments finis pour la géotechnique et est progressivement
devenu d’usage courant dans les ingénieries pour le calcul de toutes sortes d’ouvrages.
On met en avant les points de vigilance sur son utilisation dans le cadre de l’étude de
tunnels superficiels.
ABSTRACT – The Hardening Soil Model introduced in the early 2000’s has been
widespread in the geotechnical engineering practices as well as in several finite element
packages. It is now currently used to design all types of geotechnical structures. We put
forward some useful points of vigilance for the geotechnical engineers in the use of the
Hardening Soil Model for studying urban tunnels.
1. Introduction
La loi de comportement du sol est une pièce majeure dans un modèle numérique qui vise
à prévoir, en fonction des méthodes constructives et de la géologie les tassements en
surface provoqués par le creusement d’un tunnel peu profond. Des modèles élastiques
linéaires aux lois de comportements les plus avancées, de nombreuses propositions ont
été formulées. Dans cet article on fait une discussion critique de la loi de comportement la
plus courante utilisée par les ingénieries de travaux souterrains, le Hardening Soil Model.
Cette loi présente la particularité d’intégrer de nombreuses caractéristiques d’autres lois :
un certain nombre de points discutés ici peuvent donc être étendus à d’autres modèles
similaires. Après avoir présenté les mécanismes de la loi, on discute leurs impacts
respectifs sur le tassement maximal et la largeur de la cuvette de tassement, pour un
tunnel de métro standard peu profond. L’ensemble des modélisations a été effectué avec
PLAXIS 2D 2015.
Le Hardening Soil Model (HSM) a été introduit par (Schanz et al., 1999). Il a été intégré
dans PLAXIS depuis plus de dix ans et s’est diffusé dans d’autres suites logicielles.
PLAXIS, ZSOIL et FLAC recommandent explicitement l’utilisation du modèle HSM pour la
modélisation de creusement de tunnel. En particulier (PLAXIS 2D, 2015) met en avant la
complémentarité des mécanismes qui doivent permettre au modèle de traiter une large
gamme de matériaux (graviers, sables, limons et argiles surconsolidés) et de situations
géotechniques (fondations, excavations, tunnels, remblais, barrages…).
1
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2
854
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La Figure 1 décrit l’état initial du massif par rapport aux mécanismes d’écrouissage du
modèle. La droite en trait plein, avec les symboles +, représente l’état de contraintes
initiales dans le massif, en fonction de la profondeur. Les surfaces de charges dessinées
correspondent à un point situé à 20 mètres de profondeur. On a ici K0NC inférieur à K0
c’est-à-dire que le sol est légèrement surconsolidé et l’état de contraintes initiales ne se
trouve pas sur la surface de charge déviatorique. En revanche il se trouve sur la surface
de charge du mécanisme de compression.
On présente sur la Figure 2 l’état de plastification du massif pour trois étapes du
creusement correspondant à 10%, 50% et 65% de déconfinement des contraintes
initiales. On relève la progression des zones plastiques dans le massif.
A 10 % de déconfinement, l’état de contraintes initiales étant d’emblée sur la surface de
charge du mécanisme isotrope, on a une plastification suivant ce mécanisme de presque
la totalité du massif. En radier et en voute le massif est à l’état élastique car les
contraintes moyennes et déviatoriques décroissent.
A 50 % de déconfinement, on observe en clé et en radier une zone où aucune
plastification n’apparait. A partir du rein apparait une zone en « oreille » où le mécanisme
déviatorique est activé.
A 65 %, on a atteint le critère de rupture de Mohr-Coulomb en rein et la zone où le
mécanisme déviatorique est actif a poursuivi son expansion.
On présente dans le Tableau 3 le tassement maximal Smax pour les différentes étapes
de relaxation des contraintes ainsi que le paramètre K caractéristique de la largeur de la
cuvette de tassement, défini comme le rapport entre la distance à l’axe pour laquelle le
tassement est égal à 60% de sa valeur maximale et la profondeur de l’axe du tunnel
(O’Reilly et New, 1982). Le tassement maximal suit une évolution très fortement non-
linéaire et la cuvette de tassement est de façon générale bien plus large que celle issue
des modèles empiriques où K est de l’ordre de 0,35 pour un sable moyen.
400
Critère de
Contraitne déviatorique q = 1 - 3
3
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Légende :
Blanc Linéaire élastique
Gris clair Critère isotrope
Gris moyen Critère déviatorique
Gris foncé Critères combinés
Noir Rupture Mohr-Coulomb
Figure 2. État plastique du massif selon le taux de déconfinement (a) 10% (b) 50%
(c) 65%
3. 1 Ecrouissage isotrope
q²
p eq ( p' )² (1)
M²
4
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En conséquence, le tassement calculé avec le modèle HSM est plus de deux fois plus
important que celui calculé avec le modèle élasto-plastique parfait (Tableau 4). La cuvette
produite par le modèle HSM est également plus large. En effet, les déformations sont
privilégiées dans les zones sollicitées par le mécanisme, qui sont situées en rein. En clé et
en radier, le massif a un comportement élastique caractérisé par le module d’élasticité en
déchargement/rechargement, et est donc plus raide.
Le modèle permet aussi de prendre en compte une valeur initiale du paramètre
d’écrouissage isotrope pp plus grande que la valeur initiale égale à peq, c'est-à-dire
d’agrandir le grand axe de l’ellipse. Dans le cas du creusement d’un tunnel, une
augmentation de pp même faible, de 50 kPa (soit le poids d’environ 2,5 mètres de terrain)
suffit à désactiver le mécanisme isotrope. Les déplacements calculés pour la première
phase deviennent alors sensiblement identiques à ceux du modèle élastique linéaire
(Tableau 4).
Les déplacements calculés à ce stade sont faibles comparés à la suite du calcul, cet
effet du mécanisme isotrope se trouve donc compensé ou dilué lorsque le taux de
déconfinement augmente et la sollicitation du mécanisme déviatorique est importante.
qa q
1 (2)
Ei qa q
2 E50 qf 1
Ei et q q et q f (c cos '3 sin ) (3)
2 Rf Rf 1 sin
5
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1
d q
Et 1 Ei ( 1)² (4)
dq qa
Le module d’élasticité tangent initial est dans notre cas environ cinq fois inférieur au
module de déchargement/rechargement, et diminue à l’approche de la contrainte de
rupture, jusqu’à des valeurs très faibles, vingt fois inférieur au module de
déchargement/rechargement quand q est égal à 80 % de qf, ce qui donne un
comportement très non-linéaire et une redistribution des contraintes particulière. Dans les
sols où K0 est faible une grande attention doit donc être portée sur le choix de E50 qui sera
très différent du module tangent. Il est remarquable que cette formulation n’ait que peu
d’influence sur la largeur de la cuvette de tassement.
qf
400 Ei Et
300
q (kPa)
200
q
qi
100
Eur HSM
Hyperbole
0
0 2 4 1 (%) 6
6
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400
EL +MC MC
HSM 35
300
50
σ1 -σ3 (kPa)
20
200 65 40
60 20 K0
0
100 0
0
0 100 200 300 400 500
(σ1 +σ3 )/2 (kPa)
m
c. cos 3 sin
E ur E ref
(5)
c. cos p ref sin
ur
7
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Sur la largeur du profil de tassement, une raideur croissante avec la profondeur (ici
équivalente à la contrainte à l’état initial) a pour effet de réduire la largeur de la cuvette.
Cet effet reste cependant limité et sa prise en compte ne suffit pas à obtenir des cuvettes
aussi étroites que les cuvettes empiriques.
4. Conclusions
La formulation du Hardening Soil Model entraine plusieurs conséquences pour l’étude des
tassements provoqués par le creusement d’un tunnel. Le mécanisme isotrope est activé
dès l’initiation même si la sollicitation est principalement déviatorique. Le mécanisme
déviatorique conduit à un module d’élasticité tangent bien inférieur aux modules E50 et Eur
et à une très forte non-linéarité du déplacement vis-à-vis du taux de déconfinement. La
rupture selon le critère de Mohr-Coulomb est retardée dans ce modèle. La largeur de la
cuvette de tassement est peu impactée par ces mécanismes. La formulation de la
dépendance des contraintes selon une loi puissance a une influence complexe et difficile
à maîtriser sur la variation des modules.
Il serait intéressant de chercher à proposer une loi, qui évite de rendre tous les
mécanismes interdépendants, reprenant les aspects les plus pertinents du HSM pour
l’étude d’un tunnel superficiel : la variation de raideur avec l’augmentation de la contrainte
déviatorique, la prise en compte d’un module de déchargement/rechargement et une
dépendance de la raideur vis-à-vis des contraintes.
5. Remerciements
Les auteurs remercient le Fond Unique Interministériel, le CG78 et BPIFrance pour leur
support au projet Newtun.
6. Références bibliographiques
Duncan J. M., Chang C. Y. (1970). Nonlinear analysis of stress and strain in soil, Journal
of the Soil Mechanics and Foundation Division, vol. 96,n°5, pp. 1629-1653.
Janin J., Dias D., Emeriault F., Kastner R., Le Bissonnais H., Guilloux A. (2015).
Numerical back-analysis of the southern Toulon tunnel measurements : A comparison
of 3D and 2D approaches. Engineering Geology, Volume 195, pp. 42-52.
Möller S.C., Vermeer P.A. (2008). On numerical simulation of tunnel installation.
Tunnelling and Underground Space Technology, vol.23, pp.461-475.
O’Reilly M.P., New B.M. (1982). Settlements above tunnels in the United Kingdom – their
magnitude and Prediction. Tunnelling, vol. 82, pp. 173-181.
PLAXIS 2D (2015). Reference Manual.
Potts D. M., Zdravkovic L. (2001) Finite element analysis in geotechnical engineering :
application. Thomas Telford, London.
Schanz T., Vermeer P.A., Bonnier, B.G. (1999) The hardening soil model: formulation and
verification. Beyond 2000 in Computational Geotechnics, Balkema, Rotterdam, pp 281-
290
8
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1. Introduction
Le choix de la loi de comportement du massif de sol est essentiel pour la prévision des
déplacements provoqués par le creusement d’un tunnel superficiel. S’il dépend clairement
du type de sol et de son état de confinement, sa dépendance à la typologie de l’ouvrage
géotechnique est moins évidente. Le sol est généralement modélisé un comportement
isotrope, avec différents degrés de complexité dans les formulations. Le rapport (ITA,
2007) souligne que les modèles numériques surestiment la largeur de la cuvette de
tassement, on propose de discuter l’impact de l’hypothèse d’un comportement isotrope.
Dans un premier temps, on introduit l’anisotropie transverse et son influence dans le
calcul du tassement. On présente ensuite une étude bibliographique sur l’apport de
l’anisotropie, qui montre des contradictions entre les approches. Les sources sont
principalement anglo-saxonnes et s’étendent sur les trente dernières années avec des
modélisations numériques et analytiques. On précise ainsi l’influence de l’anisotropie sur
la largeur des cuvettes de tassement. On donne en conclusion quelques pistes pour
introduire l’anisotropie du sol dans l’étude des tunnels superficiels.
2.1 Description
1
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Dans ce cadre, la relation contraintes-déformations s’écrit est donnée par l’équation (1)
où x, y définissent le plan d’isotropie horizontal et z l’axe vertical (Puzrin, 2012) :
1
E hh vh
Eh Ev
h
hh 1 vh xx
xx 0
E E E
yy
h h v
yy vh vh 1
zz
E v E v E v . zz (1)
xy 1 hh xy
0 0
yz
E h yz
xz 0 xz
1
0 0
2Gvh
1
0 0
2Gvh
On a donc cinq paramètres indépendants : Eh, Ev, νhh, νvh et Gvh. Avec ces paramètres
on définit trois rapports caractéristiques.
Le premier est le rapport entre les élasticités horizontale et verticale n E h / Ev .
On introduit également le rapport entre les modules de cisaillement horizontal et
vertical Ghh / Gvh .
On définit ensuite le rapport entre le module de cisaillement vertical et le module
d’élasticité vertical m Gvh / Ev . Pour un massif isotrope, il est égal à miso 1/[ 2(1 hh )] . Sa
valeur est comprise entre 0,33 (cas non drainé ν=0,5) et 0,5 (cas ν=0). On s’intéressera
au rapport m / miso .
On peut établir la relation suivante entre les différents rapports :
m n
(2)
miso
Ghh hh Eh m
n (3)
Gvh vh Ev miso
2
862
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2,8
Tunnel urbain
Semelle
2,3
cas isotrope)
1,8
1,3
0,8
0,25 0,5 0,75 1 1,25
Ghv/Giso
3
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Semelle
Tunnel superficiel
Tunnel profond Déformation verticale Déformation de glissement
4
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3. 1 Modèles numériques
Dans un second temps (Lee et Rowe, 1989) ont étudié l’influence de différents
paramètres.
Le rapport C/D entre la couverture du tunnel et son diamètre a une faible influence. Le
module d’élasticité horizontal Eh n’a pas d’influence significative sur le tassement, de
même que le rapport entre les coefficients de Poisson horizontal et vertical. A m=Gvh/Ev
fixé, plus le coefficient de Poisson νhv est faible plus le tassement maximal est élevé.
Cette étude retient que l’on peut, en première approche, faire les hypothèses Ev = Eh et νhh
= νhv, et privilégier l’influence du rapport m/miso.
(Lee et Rowe, 1989) avancent trois explications pour justifier que le module de
cisaillement transverse est inférieur à la valeur isotrope :
- une explication géologique : ce serait une conséquence de la formation du terrain
par consolidation verticale,
- des considérations liées à la distribution des déformations autour du tunnel : la
relation contrainte-déformation en cisaillement est non linéaire et on constate un
niveau particulièrement élevé de déformation de cisaillement à proximité de
l’excavation,
- enfin, des données expérimentales montrent que pour un chemin de contraintes en
déchargement (cas du tunnel) le module d’élasticité Ev est supérieur en
déchargement tandis que Gvh est constant.
(Simpson et al., 1996) étudient également l’influence de l’anisotropie sur les calculs de
tassement par éléments finis. Après un premier calcul avec un module de cisaillement
transverse très fortement réduit (m=0,1), ils prolongent le résultat de (Lee et Rowe, 1989)
sur le tassement maximal à la largeur de la cuvette de tassement. Cette dernière est
beaucoup plus étroite avec le modèle anisotrope. (Simpson et al.,1996) présentent les
résultats d’analyse par mesure de la vitesse d’onde de cisaillement en laboratoire et in-
situ sur l’argile de Londres pour évaluer le rapport entre les modules de cisaillements.
Les deux méthodes permettent d’établir un rapport égal à 1,5. L’utilisation de l’anisotropie
ainsi formulée, avec réduction du module de cisaillement transverse, associée à une loi
non-linéaire ou élastique linéaire permet d’approcher le profil de la cuvette de tassement
du London Heathrow express. On caractérise la largeur de la cuvette par le paramètre K,
défini selon O’Reilly et New (1982) comme le rapport entre la distance à l’axe du tunnel
où 60% du tassement maximal est atteint et la profondeur du tunnel. Les valeurs de K
obtenues dans le cas de Londres sont proches de 0,4.
(Addenbrooke et al., 1997) arrivent à des conclusions proches de (Simpson et al.,
1996) en prenant appui sur les données du creusement à Londres St James Park. Ils
remarquent qu’un modèle non-linéaire permet de reproduire le tassement maximal en
surface sans modifier la largeur de la cuvette de tassement. Ils proposent de chercher à
améliorer la largeur de la cuvette de tassement à l’aide d’une anisotropie transverse. Un
modèle anisotrope avec n > 1 et un module d’élasticité vertical réduit par rapport au calcul
isotrope augmente la profondeur de la cuvette (Smax) sans significativement en améliorer
la forme. L’introduction d’un rapport m/miso < 1 permet d’atteindre des cuvettes plus
étroites. En outre, (Addenbrooke et al., 1997) et (Simpson et al., 1996) constatent la faible
efficacité d’une loi élastique non linéaire pour réduire significativement la largeur de la
cuvette de tassement.
Lee et Ng (2002) étudient l’influence de K0 et de n sur la base de modélisations
éléments finis tridimensionnelles. Ils retiennent un modèle avec m = miso. Ils montrent que
5
865
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plus K0 est petit plus la cuvette est étroite. Concernant n, ils notent un effet limité sur la
cuvette de tassement, plus n est grand plus celle-ci est étroite (K = 0,47 avec n = 1,6
contre K = 0,51 avec n = 1 dans le cas K0 = 0,5). Cette étude nuance le résultat de (Lee et
Rowe, 1989) et de (Addenbrooke et al., 1997) sur l’influence du rapport des modules
d’élasticité.
(Franzius et al., 2005) discutent l’opportunité d’un modèle élastique non-linéaire
anisotrope avec des modélisations par éléments finis tridimensionnels. Ils retiennent
notamment le modèle de (Graham et Houlsby, 1983) pour caractériser l’anisotropie, avec
m > miso et n > 1. Ils concluent ainsi à l’inutilité de l’anisotropie pour améliorer le profil de
la cuvette de tassement. On notera cependant qu’ils ont utilisé une formulation différente
des auteurs précédents du modèle anisotrope.
3
K pour α compris entre 0,36 et 3,24 (4)
4
6
866
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3.3 Synthèse
4. Conclusions
5. Remerciements
6. Références bibliographiques
Addenbrooke T.L., Potts D.M. et Puzrin A.M. (1997). The influence of pre-failure soil
stiffness on the numerical analysis of tunnel construction. Géotechnique, vol. 47, n°3,
pp. 693-712.
Franzius J.N., Potts, D.M. et Burland J.B. (2005). The influence of soil anisotropy and K0
on ground surface movements resulting from tunnel excavation. Géotechnique, vol. 55,
n°3, pp. 198-199.
Graham J. et Houlsby G.T. (1983). Anisotropic elasticity of a natural clay. Géotechnique,
vol. 33, n°2, pp.165-180.
Hight D.W., Gasparre A., Nishimura S., Minh N.A., Jardine R.J. & Coop M.R. (2007).
Characteristics of the London Clay from the Terminal 5 site at Heathrow Airport.
Géotechnique, vol. 57, n°1, pp.3-18.
7
867
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
ITA, 2007. Settlements induced by tunneling in Soft Ground. Tunnelling and underground
space technology, vol. 22, pp. 119-149.
Lee K.M. et Rowe R.K. (1989). Deformations caused by surface loading and tunnelling :
the role of elastic anisotropy. Géotechnique, vol. 39, n°1, pp. 125-140.
Lee, G.T.K. et Ng, C.W.W. (2002). Three-dimensional analysis of ground settlements due
to tunneling : Role of K0 and stiffness anisotropy. Proceedings, International
Symposium on Geotechnical Aspects of Underground Construction in Soft Ground, pp.
617-622
O’Reilly M.P. et New B.M. (1982). Settlements above tunnels in the United Kingdom –
their magnitude and Prediction. Tunnelling, vol. 82, pp. 173-181.
Park K.H. (2005). Analytical solution for tunneling-induced ground movement in clays.
Tunnelling and underground space technology, vol. 20, n°3, pp. 249-261.
Puzrin A.M. (2012) Constitutive modelling in geomechanics. Springer,Berlin.
Puzrin A.M., Burland J.B. et Standing J.R. (2012). Simple approach to predicting ground
displacements caused by tunneling in undrained anisotropic elastic soil. Géotechnique,
vol. 62, n°4, pp.341-352.
Simpson, B., Atkinson, J.H., & Jovicic, V. (1996). The influence of anisotropy on
calculations of ground settlements above tunnels. Proceedings, International
Symposium on Geotechnical Aspects of Underground Construction in Soft Ground,
pp.591-596
Sagaseta C. (1987). Analysis of undrained soil deformation due to ground loss.
Géotechnique, vol. 37, n°3, pp.301-320.
Verruijt A. et Booker J.R. (1996). Surface settlements due to deformation of a tunnel in an
elastic half plane. Géotechnique, vol.46, n°4, pp. 753-756.
Verruijt A. (1997). A complex variable solution for a deforming circular tunnel in an elastic
half-plane. International journal for numerical and analytical methods in geomechanics,
vol.21 , pp.77-89.
Zymnis D.M., Chatzigiannelis I. et Whittle A.J. (2013). Effect of anisotropy in ground
movements caused by tunneling. Géotechnique, vol.63, N° 13, pp.1083-1102.
8
868
SIMULATION DE LA RUPTURE EN MODE I PAR UNE METHODE
AUX ELEMENTS DISCRETS
Résumé - Une méthode aux éléments discrets a été utilisée pour modéliser
l’initiation et la propagation des fissures dans les matériaux fragiles. Des essais
classiques de mécanique des roches ont été simulés sur des échantillons calibrés
sur le granite du Lac du Bonnet. Afin d’identifier l’influence des paramètres du
modèle sur la valeur de la ténacité du milieu, une étude de sensibilité a été réalisée.
Abstract - A discrete elements method has been used to simulate the initiation and
propagation of cracks in brittle materials. Classical rock mechanics tests carried out
on the Lac du Bonnet granite were simulated to calibrate the input parameters and to
simulate other stress paths. A sensitivity analysis was performed to investigate the
influence of the numerical parameters on the toughness of the material.
Deux grandes approches peuvent être utilisées pour simuler la propagation des
fissures dans les roches : l'approche continue et l'approche discrète. Dans l’approche
continue, les méthodes numériques ont été développées sur les principes des
différences finies (FDM), des volumes finis (FVM) et des éléments finis (FEM). La
résolution de problèmes de fissuration peut être réalisée par la FEM en introduisant
des éléments joints dans le maillage proposé initialement par Goodman et al. (1968).
Plusieurs représentations des éléments joints ont été proposées par la suite par
Zienkiewicz et al. (1970), Ghaboussi et al. (1973) et Buczkowszki et Kleiber (1997).
Cette technique permet de simuler la propagation des fissures mais elle est
fortement contrainte par le maillage utilisé. Afin de remédier à cette limitation, un
nouvel outil numérique a été développé : la méthode des éléments finis étendus
(XFEM). La méthode XFEM a l’avantage de produire une solution indépendante du
maillage utilisé et de traiter des problèmes comportant des singularités telles que
l’initiation, la propagation, la coalescence des fissures avec ou sans fractures
préexistantes (Karihaloo et Xiao 2003, Abdelaziz et Hamouine 2008, Belytschko et
al. 2009, Richardson et al. 2009). L'idée de base de la méthode XFEM est d'enrichir
l’espace des éléments finis classiques avec des degrés de liberté additionnels qui
intègrent les solutions asymptotiques près des têtes de singularités et permettent aux
869
déplacements d'être discontinus sur les faces de ces dernières. Les approches
discrètes telles que la méthode aux éléments discrets (DEM) ou l'analyse des
déformations discontinues (DDA) constituent une alternative. Cundall et Strack
(1979) ont ainsi introduit la méthode DEM dans laquelle le milieu modélisé est
constitué par des assemblages de particules en interaction. Dans la méthode DEM,
chaque particule est identifiée par sa masse, son rayon et son moment d’inertie et
interagit avec ses voisines par l'intermédiaire de lois de contact prédéfinies.
Potyondy et Cundall (2004) ont ainsi introduit le modèle des particules collées (BPM)
qui permet de rendre compte du comportement des milieux rocheux ainsi que des
processus de fracturation mis en jeu. C'est dans ce cadre que nous avons choisi
d'utiliser le code de calcul Yade Open DEM (Šmilauer et al. 2015, Yade
Documentation). Le BPM défini de la discretisation et de l'amortissement numerique
dans Yade a d'ores et déjà démontré sa capacité à reproduire le comportement des
roches fragiles, comme illustré dans la Figure 1 (Scholtès et Donzé 2013) ainsi que
la propagation des fissures dans les milieux fracturés (Scholtès et Donzé 2012).
Comme dans tout BPM, le milieu est modélisé comme un assemblage de particules
en interaction les unes avec les autres.
(a) Configuration de l’essai (b) Evolution de déviateur des (c) Evolution de déformation
de compression triaxiale contraintes σ1-σ3 en fonction volumique εV en fonction de
de déformation axiale ε1 déformation axiale ε1
870
d’ouverture ou d’extension, le mode II est associé à la rupture en cisaillement plan et
le mode III à un cisaillement anti-plan (Figure 2). Des sollicitations composées
pouvant bien évidemment conduire à des modes de rupture mixtes.
On s’intéresse ici à la rupture en mode I qui d'un point de vue expérimental est
généralement étudiée en laboratoire à travers des essais de traction directe, de
flexion 3 points ou de double torsion. Nous avons donc calculé le facteur d’intensité
des contraintes en mode I (KI) en nous basant sur la relation approchée d’Irwin
(1957) exprimée par : (avec la contrainte maximale appliquée et
la largeur initiale de la fissure). Si KI atteint la valeur critique KIC (également appelée
ténacité), ce qui est une forme équivalente du critère de Griffith (1920), la fissure se
propage. La ténacité est ainsi une caractéristique du matériau qui est indépendante
du chargement appliqué et de la géométrie de l’échantillon. C’est dans ce cadre que
nous avons étudié le comportement mécanique, le développement des fissures et
l’énergie libérée durant la fissuration pour des essais de flexion 3 points (Figure 3a)
ainsi que pour des essais de traction directe (Figure 3b) simulés sur des échantillons
numériques préalablement calibrés sur le granite du Lac du Bonnet (Scholtès et
Donzé 2013). Ces simulations ont permis de vérifier la robustesse de la méthode vis-
à-vis de sa capacité à reproduire le comportement macroscopique observé lors des
essais de laboratoire et ce, quel que soit le chemin de chargement appliqué. Afin
d’identifier l’influence des paramètres du modèle sur l’initiation et la propagation des
fissures en mode I, une étude de sensibilité a été menée. Nous avons ainsi pu
évaluer l’influence de la géométrie du modèle (dimensions de l'échantillon,
orientation de la fissure préexistante), de sa discrétisation (nombre de particules) et
de l’amortissement numérique en calculant, pour chaque essai, la valeur du KIC.
871
Les analyses ont été effectuées sur la base de l’évolution, en fonction de
déformation axiale, de la contrainte axiale, de l’énergie élastique, du nombre de
fissures générées dans le milieu et de l’énergie dissipée lors de la fissuration. Les
résultats obtenus pour un échantillon pré-fissuré de dimensions 20x40x20 cm3
contenant 10 000 particules sont présentés sur la Figure 4.
(a) Evolution de la contrainte axiale σ1, de l’énergie (b) Evolution de la contrainte axiale σ1 et du nombre de
élastique Eel de l’échantillon et de l’énergie dissipée microfissures en fonction de la déformation axiale ε1
Ediss par les microfissures en fonction de la
déformation axiale ε1
Plusieurs auteurs ont constaté que la réponse mécanique des BPM était
dépendante de la discrétisation (nombre des particules) et de l’amortissement
numérique choisis. Par exemple, Tarock et Fakhimi (2014) ont simulé un essai de
flexion 3 points et ont conclu que la discrétisation influe sur la valeur de la ténacité
(KIC). De leur côté, Hazzard et al. (2000) ont simulé un essai de compression
uniaxiale et ont souligné que la valeur de l’amortissement numérique doit être choisie
minutieusement afin d’obtenir un comportement mécanique réaliste et ont proposé
de calibrer ce paramètre en fonction du facteur de qualité sismique du milieu simulé
(qui mesure l’atténuation due aux ondes dans le milieu).
872
Tableau 1. Valeurs de la ténacité obtenues pour des simulations d'essai de traction
directe réalisés avec différentes discrétisations (k=1000)
Nombre de 5k 10k 20k 40k
particules
KIC (MPa ) 0,79 0,8 0,84 0,81
σ1 Energie (b)
(a)
8 (MPa) 6000 élastique (J) 5k
5k
6 4000 10k
10k
4 20k
20k 2000
2 40k
40k
0 0
0 0.1
ε1 (mm/m)
0.2 0 0.05 0.1
ε (mm/m)
0.15
1
(a) Evolution de la contrainte axiale σ1 en fonction de la (b) Evolution de l'énergie élastique en fonction de la
déformation axiale ε1 déformation axiale ε1
Figure 5. Réponse de l'échantillon pré-fissuré soumis à une traction directe pour
différents nombres de particules
Une série d'essais de traction directe a été simulée sur un échantillon de dimensions
20x40x20 cm3 constitué de 5 000 particules pour différentes valeurs de
l’amortissement numérique. Dans les codes DEM généralement et dans Yade plus
particulièrement, un amortissement numérique « non visqueux » est introduit de sorte
à réduire les effets inertiels et à faciliter la simulation de problèmes statiques
(Smilauer et al. 2015). En effet, l’amortissement est pris en compte dans l’équation
de mouvement des particules de sorte que la force accélératrice est réduite d’un
incrément sur chaque intervalle de temps tel que :
873
(1)
Amortissement (α) 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8
KIC (MPa ) 0,782 0,781 0,787 0,79 0,795 0,8 0,806 0,81
Une série d’essais de flexion 3 points a été simulée sur une poutre de dimensions
24x8x3 cm3. Pour cette sollicitation, nous avons pu observer que le comportement
mécanique de la poutre reste également indépendant de l’amortissement (Figure 8).
Finalement, nous pouvons conclure que, dans le code de calcul Yade Open DEM,
l’amortissement numérique n’a pas un impact majeur sur la modélisation de la
rupture en mode I pour les sollicitations étudiées, à savoir l’essai de traction directe
et l’essai de flexion 3 points.
(a) Evolution de la force en fonction du (b) Evolution de l'énergie élastique Eel en fonction
déplacement du déplacement
Figure 8. Réponse de la poutre soumise à une flexion 3 points pour différentes
valeurs de l'amortissement numérique (α)
874
4. Discussion
5. Conclusion
Pour la rupture en mode I et dans le cas des sollicitations étudiées, nous avons pu
mettre en évidence l’indépendance de la réponse du modèle DEM par rapport à sa
discrétisation et à l’amortissement numérique utilisé. Ces résultats proviennent de la
formulation particulière du modèle et confirment ainsi la robustesse de ses
prédictions. Pour aller plus loin dans ces travaux, des développements ont été initiés
afin de calculer les différentes composantes énergétiques mises en jeu. Après la
validation de ces développements, nous étendrons ces analyses pour des conditions
de chargement dynamiques dans la perspective d’applications au dimensionnement
d’ouvrages souterrains de type galerie circulaire creusée dans des champs de
contraintes prédéfinis. À plus long terme, nous essaierons de réaliser des
corrélations avec des mesures géophysiques.
6. Références bibliographiques
875
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876
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
ABSTRACT – In order to identify in the field liquefiable soils we suggest to use static
penetration test for which double measurement of cone resistance is performed. To study
the possibility of application of such a method, a discrete numerical model involving fluid-
solid coupling will be developped. This paper presents the modeling strategy and the
preliminary step of setting up a virtual calibration chamber.
1. Introduction
Les essais in-situ, tels que le pressiomètre ou le pénétromètre statique par exemple, sont
très utilisés pour caractériser les sols en géotechnique d'un point de vue mécanique. Le
pénétromètre statique a été fréquemment utilisé lors de campagnes de reconnaissance
dans le cadre du dimensionnement de fondations, de contrôles de compactage, ou de
caractérisations du risque de liquéfaction (Mayne, 2007).
Depuis 20 ans le bureau d'étude Equaterre dans le sillage de l’expérience de ses
créateurs lance des campagnes d’investigation du sol en utilisant le pénétromètre statique
avec un appui dynamique pour traverser les terrains très hétérogènes en sub-surface,
comme par exemple des terrains post-glaciaires (moraine...). L’antériorité de la pratique du
pénétromètre a conduit à maintenir l’usage de la double mesure à l’aide d’une pointe du
type « Gouda », soit la mesure de la résistance de pointe à une vitesse d’enfoncement de
. ê
2cm.s-1 , et la mesure de la même résistance de la pointe à l’arrêt, . En
effet par analogie avec le chargement du sol d’une fondation, la mesure statique à l’arrêt
ê
( ) est notablement plus proche du comportement du futur ouvrage étudié, que la
.
mesure en déplacement ( ). L’expression de la double mesure varie notablement
en fonction des terrains rencontrés. L’expérience montre également une réponse
particulière de la double mesure dans le contexte des matériaux liquéfiables.
La présente contribution s’inscrit dans le développement d’une méthode d’interprétation
des résultats de double mesure afin d'identifier les sols liquéfiables. On décrit dans un
premier temps le principe de la mesure, puis la méthodologie numérique mise en place pour
étudier la relation entre réponse et comportement du matériau en place.
877
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Le schéma de principe d'une pointe type Gouda est présenté sur la Figure 1 en position
ouverte et en position fermée. La pointe du pénétromètre est solidaire d'une tige intérieure
mobile en translation (sur une longueur de 4 cm) par rapport au train de tubes. Ainsi, en
connectant, en tête du train de tubes, la tige intérieure à une cellule de mesure de force, on
accède directement à la résistance de pointe en évitant tout frottement latéral.
L'approche utilisée par Equaterre depuis quelques années consiste à mesurer la
résistance de pointe , dite « statique », lorsque le pénétromètre est enfoncé à une vitesse
de 2 cm.s-1 et d'arrêter l'enfoncement à différentes profondeurs pour suivre l'évolution de
, c’est la double mesure. Dans cet état fixe, l'évolution dans le temps de la résistance de
pointe est variable, en présentant une décroissance, ou dans certains cas particuliers une
ê
augmentation, jusqu'à une stabilisation à une valeur finale que l'on dénomme « ».
ê
La valeur de pourrait être en relation avec l'évolution des pressions interstitielles au
voisinage de la pointe et ainsi être représentative dans une certaine mesure de la sensibilité
à la liquéfaction des sols traversés. Notons que pour un tel essai il n'y a pas de mesure
directe de la pression interstitielle comme cela est fait au cours d'un essai de dissipation
réalisé avec un piézocône.
878
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
. ê
∆ = .
(1)
Le modèle numérique est basé sur la Méthode des Eléments Discrets (MED) pour décrire
le squelette solide du sol. La MED sera dans le modèle final, couplée avec le méthode PFV
(Pore scale Finite Volume) pour résoudre la dynamique de la phase fluide à l'échelle des
pores (Catalano et al., 2014), toutes deux implémentées dans le code libre YADE (Šmilauer
879
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
et al., 2015). Le modèle vise à représenter une Chambre d’étalonnage Virtuelle (virtual
calibration chamber, VCC) au sein de laquelle seront simulés des essais de double mesure.
Afin de s'affranchir des effets de bord sur la résistance de pointe le rapport entre le diamètre
de la chambre d’étalonnage et le diamètre de la pointe du pénétromètre doit être
suffisamment grand, idéalement supérieur à 70 (Salgado et al., 1998 ; Butlanska et al.,
2010). Par conséquent, une représentation complète tridimensionnelle d'une chambre
d’étalonnage conventionnelle représenterait un coût en calcul prohibitif étant donné le grand
nombre de particules qu'il serait nécessaire d'utiliser avec la MED (le coût en calcul étant
en direct relation avec le nombre de particules). Il a alors été choisi de tirer avantage de la
symétrie de révolution du problème pour ne représenter numériquement qu'un secteur
angulaire (Figure 3). Le modèle numérique se présente donc sous la forme d'un prisme dont
une des hauteurs de ce dernier est confondu avec l'axe de symétrie, soit l'axe du
pénétromètre (voir la figure 3). Les limites du prisme sont constituées de parois rigides fixes
non frottantes.
Par ailleurs, toujours afin de contrôler le coût en calcul nous avons opté pour un
raffinement variable de la discrétisation du sol en éléments discrets en fonction de la
distance à la pointe. En effet, au voisinage de la pointe le sol est remanié de manière très
importante et il est indispensable d'utiliser une description fine de celui-ci. En revanche, à
une distance suffisante de la pointe, le réarrangement granulaire est absent et les
déformations restent faibles et essentiellement élastiques. Une discrétisation grossière du
milieu est alors suffisante pour rendre compte de ce type de comportement. Il en résulte la
représentation discrète du sol telle que présentée sur la figure 3, et pour laquelle le rapport
entre le diamètre de la pointe et la taille des grains est de 8,5 à proximité de la pointe.
Notons qu'il est indispensable, dans un modèle comme celui-ci comportant un raffinement
de discrétisation variable d'utiliser des lois de contact inter-particules ainsi qu'une
conductivité hydraulique locale qui rendent les propriétés effectives (porosité, rigidité,
résistance au cisaillement, perméabilité) invariantes vis à vis des tailles de particules.
Figure 3. Vue du modèle numérique discret pour un angle d'ouverture du prisme de 90°,
un « rayon » de 4 m et une hauteur de 10.4 m.
880
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Les paramètres mécaniques du modèle numérique discret étant définis à l'échelle des
contacts entre particules il est nécessaire de procéder à une calibration de ces paramètres
en simulant des essais mécaniques homogènes sur un volume élémentaire représentatif, à
partir desquels sont déduits les propriétés mécaniques macroscopiques (essentiellement,
angle de frottement interne, angle de frottement résiduel, et angle de dilatance). La loi de
contact inter-particule utilisée ici prend en compte une résistance au glissement du contact,
représentée par l’angle de frottement au contact , ainsi qu’une résistance au roulement
caractérisée le coefficient de frottement de roulement . L’introduction de cette résistance
au roulement est une manière indirecte de prendre en compte l’angularité des grains réels
alors que ces derniers sont représentés numériquement comme des sphères.
Des travaux précédents (Aboul Hosn et al., 2016) ont montrés que, pour des rigidités de
contact (rigidité normale et rigidité de roulement) suffisamment grandes (par rapport à la
pression moyenne), le comportement mécanique de l'assemblage granulaire est
principalement piloté par , et la densité initiale. Il apparaît donc essentiel, comme pour
un essai de laboratoire classique, de contrôler la densité initiale de l'assemblage granulaire
en suivant une méthodologie « numérique » de création des assemblages granulaires qui
permet d'accéder aux densités souhaitées. Pour cela il est adopté une procédure
numérique de compactage de l'assemblage par grossissement progressif de grains, au
cours de laquelle soit l'angle de frottement au contact est réduit pour atteindre des densités
élevées (puis remis à sa valeur nominale après compactage), soit une adhésion inter-
particule est ajoutée pour atteindre des densités faibles (et remis à zéro après compactage).
On parvient ainsi à balayer une gamme d'indice des vides comprise entre 0,6 et 0,9.
Par ailleurs, le frottement de roulement est le seul paramètre dont dépend l'angle de
frottement (macroscopique) à l'état résiduel (état critique), alors que l'angle de frottement
interne dépend entre autres (mais pas uniquement) de l'angle de frottement au contact.
Ainsi la procédure de calibration mise en place, à partir de la simulation d'essais triaxiaux
est la suivante (Aboul Hosn et al., 2016) :
1/ calibration de par identification de l'angle de frottement résiduel,
2/ choix de la densité initiale par identification de l'angle de dilatance,
3/ calibration de par identification de l'angle de frottement interne (angle de frottement
au pic du déviateur de contrainte).
Finalement, le comportement en sollicitations cycliques de l'assemblage granulaire sera
confirmé par la simulation d'essais de compression triaxiale cyclique sur un VER.
La pointe du pénétromètre, dont la géométrie est similaire à celle présentée sur la figure 1,
est le premier élément à être généré à l'intérieur de la géométrie prismatique (représentant
la VCC telle que définie sur la figure 3) à une profondeur légèrement inférieure à la mi-
hauteur du prisme. La simulation des essais de pénétration seront donc limités à des
déplacements de la pointe située uniquement dans la partie centrale du prisme, toujours
dans le souci de se prévenir des effets de bord. L'assemblage granulaire représentatif du
sol est ensuite généré à l'intérieure de la VCC sous la forme d'un nuage de grains sans
contact, dont les positions sont générées aléatoirement mais avec des diamètres de grains
croissant avec l'éloignement de la pointe. Il suit alors une phase de compactage par
grossissement des grains (les parois limites du prisme étant gardées fixes) afin d'atteindre
la densité recherchée (tel qu'expliqué dans la partie précédente) sous une pression
moyenne représentative de l'effet de profondeur (l'ensemble des couches de sol depuis la
surface n'étant pas représentées dans le modèle). Cette pression moyenne est déduite des
881
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
forces des contacts existant entre les grains et la paroi du prisme opposée au pénétromètre.
Une fois l'assemblage à l'équilibre, l'essai de pénétration statique est simulé en imposant
une vitesse d'enfoncement de la pointe de 2 cm.s-1. La résistance de pointe est calculée
à tout instant à partir des forces de contact grains-pointe.
Sur les figures 4 et 5 sont présentées les résistances de pointe typiques obtenues avec
le modèle numérique, pour une pression moyenne de 100 kPa et un angle d'ouverture du
prisme de 90°. La hauteur (H) du prisme est variable de 1.3 à 10.4 m et le rayon (R) de 0,5
à 4m. A titre indicatif pour H = 1.3 et R = 0.5 m le nombre de particules est N = 7013 ; et
pour H = 10.4 et R = 4 m, N = 53469. L'angle de frottement au contact est fixé à 30° et le
frottement de roulement est désactivé, se traduisant à l'échelle macroscopique par un angle
de frottement interne ' voisin de 20°.
Par ailleurs, une estimation de la résistance de pointe peut être déduite de la contrainte
limite de pointe qpl telle que déterminée selon le DTU 13.2 pour le calcul des fondations
profondes. Pour un ancrage supérieur à l'ancrage critique :
= . + . . (2)
avec a = 0.05 MPa, Nqmax = 13 (pour ' = 20°), et une cohésion c’ = 0 dans notre cas. Soit
une valeur de qpl = 0,65 MPa. Cette valeur est tout à fait en accord avec la résistance de
pointe obtenue avec le modèle (sans utiliser aucun paramètre de calage) qui malgré de
fortes oscillations (liées à la nature discrète du mode de représentation du sol) présente
une valeur moyenne située entre 0,60 et 0,70 MPa, par exemple dans le cas de dimensions
extrême de la VCC où H = 10.3 et R = 4 m (figure 5).
.
Sur la figure 4 sont présentés les profils de pour un hauteur H de VCC
.
constante et un rayon de cette dernière variable de R = 0,5 à 2 m. Bien que soit
légèrement supérieur à l'initiation de l'enfoncement pour le rayon le plus grand (R = 2 m),
cette différence semble s'estomper au cours du déplacement de la pointe, et il n'apparaît
pas ici, pour les valeurs de R testées, d'influence claire du rayon de la VCC sur la résistance
.
de pointe. De la même manière, on montre sur la figure 5 les profils de obtenus
pour une hauteur de la VCC variable de H = 1.3 à 10.4 m alors que le rayon est gardé
constant (R = 2 m), ainsi que dans le cas de dimensions extrêmes de la VCC avec H = 10.4
et R = 4 m. Ici encore, il ne se dégage pas à partir de ces résultats d'effets notables de la
.
dimension de la VCC sur (du moins pour les jeux de valeurs testées). L'étude
paramétrique est donc à poursuivre afin d'identifier les limites du modèle numérique vis-à-
vis de taille du domaine représenté.
882
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
.
Figure 4. Profils de résistances de pointe simulés pour une hauteur de la VCC
fixée à H = 4.2 m un rayon croissant de R = 0.5 à 2.0 m
.
Figure 5. Profils de résistance de pointe simulés pour un rayon de VCC fixé à
R = 2 m et une hauteur croissante de H = 1.3 à 4.2 m ainsi que pour un jeu de dimensions
extrêmes : H = 10.4 et R = 4 m
883
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
4. Conclusions et perspectives
Dans cette publication nous avons défini les bases d'un modèle numérique discret destiné
à étudier la possibilité d'utiliser le principe de la double mesure de la résistance de pointe
au pénétromètre statique pour caractériser la sensibilité à la liquéfaction des sols.
L'étude paramétrique initiée n'a pas permis d'identifier, dans un premier temps, d'effet de
la taille du domaine représenté sur la résistance de pointe. Elle est donc à poursuivre. Il
sera également nécessaire de caractériser l'influence du rapport entre la taille des grains et
de la pointe toujours sur la résistance de pointe simulée.
Une seconde étape, avant de procéder à la simulation d'essais de pénétration avec
double mesure en condition saturée (avec couplage fluide-solide), sera de calibrer le
modèle numérique sur différents types de comportement de sol caractéristiques
(contractant/dilatant, très perméable/peu perméable, …).
Les données acquises numériquement seront complétées par des essais de laboratoire
sur modèle physique et confrontée à des mesures obtenues sur des essais réels in-situ.
L'ensemble des données devrait permettre de décrire, caractériser et expliquer des
réponses types de sols à des essais de double mesure.
5. Références bibliographiques
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884
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
RÉSUMÉ – Un modèle réduit de laboratoire sous gravité normale permet l’analyse des
mécanismes qui se développent dans une plate-forme de transfert de charge constituée
d’un matériau granulaire, érigée sur un horizon de sol compressible renforcé par
inclusions rigides verticales, lors de l’application d’un chargement cyclique en surface.
Des essais sont réalisés avec 2 conditions limites de chargement en surface de la
plateforme.
ABSTRACT – A laboratory small scale model under normal gravity permits the study of
the mechanisms developing in a granular load transfer platform, built on a soft soil layer
improved by vertical rigid piles, when a cyclic loading is applied on surface. Tests are
performed with 2 boundary conditions for the loading on top of the platform.
1. Introduction
La technique du renforcement des sols par inclusions rigides verticales (Fig. 1) a été
largement étudiée sous chargement monotone et a fait l’objet de recommandations pour
le contexte français (IREX, 2012) suite au Projet National ASIRI. Cette technique diffère
des pieux classiques dans la mesure où les inclusions ne sont pas liées à la structure en
surface : une plateforme de transfert de charge (PTC) est intercalée entre le sol
compressible renforcé et l’ouvrage en surface. Dans cette étude, le cas d’une PTC
d’épaisseur limitée associée avec un dallage en surface est plus particulièrement étudié.
Figure 1. Coupe schématique qu’un massif de sol renforcé par inclusions rigides – cas
dallage.
1
885
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
successifs de zones de stockage… pour ne citer que les cas de chargement cyclique lent,
quasi-statique, auxquels s’intéresse en premier lieu cette étude. Cependant, le
comportement de l’ouvrage sous ce type de chargement est encore très peu appréhendé,
et appelle donc à des travaux de recherche supplémentaires.
L’approche par modélisation physique a déjà été mise en œuvre pour mieux
comprendre le comportement de ce type d’ouvrage sous sollicitation monotone, sous
gravité normale (van Eekelen et al., 2012) ou en centrifugeuse (Blanc et al., 2013 ; Okyay
et al., 2013). Heitz et Kempfert (2007) ont étudié l’influence d’un chargement cyclique de
type trafic routier (fréquence de chargement entre 3 et 5 Hz) sur un modèle réduit 1g.
L’étude présentée dans cette communication consiste donc en une approche par
modélisation physique à échelle réduite et sous gravité normale pour le cas d’une PTC
d’épaisseur relativement faible (à la différence du cas « remblai »). L’objectif est de
contribuer à la compréhension du comportement de cette dernière sous chargement
cyclique lent (sans développement d’effets dynamiques).
Un modèle réduit de laboratoire, sous gravité normale, a été développé avec un facteur
d’échelle de 1/10 sur les longueurs. L’objectif de cette modélisation physique est d’étudier
le comportement du système lorsqu’il est soumis à un chargement cyclique vertical,
uniforme et quasi statique, par la réalisation d’études paramétriques : influence du
chargement cyclique et de la séquence de chargement, influence de la présence d’un
dallage en surface.
Le dispositif expérimental (Fig. 2 et 3) consiste en une cuve rigide de section carrée de
1m x 1m contenant 16 inclusions en aluminium de 35mm de diamètre, disposées suivant
un maillage carré avec un espacement de 200mm. Le taux de recouvrement, défini
comme étant la proportion de la surface totale couverte par les inclusions, est alors de
2,4%. 4 demi-inclusions ont été positionnées le long d’un des bords de la cuve, équipé
d’une fenêtre de visualisation (Fig. 3), afin de suivre les déplacements dans le massif et
de les mesurer par l’utilisation d’une technique de corrélation d’images numériques.
L’instrumentation du modèle est localisée dans la zone centrale du modèle : les têtes
des quatre inclusions centrales sont équipées de capteur de force et trois capteurs de
déplacement prolongés par des tiges à travers la couche de sol compressible permettent
de mesurer le tassement en base de la PTC (Fig. 2). Les capteurs de force en tête des
inclusions permettent notamment de mesurer la proportion de la charge globale appliquée
(charge en surface, poids propre de la dalle et de la PTC) qui est transmise vers les
inclusions. Cette proportion est couramment appelée « efficacité ». Un capteur de
pression relié à un coffret régulateur permet de mesurer puis d’ajuster la pression d’eau
appliquée dans la membrane de chargement en surface du modèle, afin de piloter la
charge verticale, notée Pm, appliquée en surface du modèle.
L’horizon de sol compressible, d’une épaisseur de 400mm dans le modèle réduit, en
réalité constitué de sol argileux ou limoneux, est modélisé ici par un mélange de sable de
Fontainebleau et de billes de polystyrène expansé (sans déformation différée due a un
réel phénomène de consolidation). De l’eau (w = 10%) est ajoutée afin d’éviter la
ségrégation du mélange lors de la mise en place (Dinh, 2010). Le poids volumique en
place de ce matériau est de 4,5kN/m 3 et les propriétés de compressibilité ont été
déterminées par une campagne d’essais œdométriques (Cc = 1,8, e 0 = 7 en considérant
le polystyrène comme du vide).
2
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Les bords intérieurs de la cuve sont graissés et recouverts d’un film polyane, afin de
limiter les effets de bord. Après positionnement des inclusions et des capteurs dans la
cuve, celle-ci est remplie des 180kg de matériau compressible, par couches successives
sur une épaisseur de 400mm, jusqu’au niveau des têtes d’inclusion. Un film de polyane
de très faible raideur et percé de trous au niveau des inclusions permet la séparation
entre le sol compressible et la PTC. La PTC de 100mm est mise en place en 4 couches
de 25mm (masse totale de 150kg), compactée avec un compacteur manuel, suivant un
protocole précis. Une plaque d’acier de même section que la cuve est positionnée en
surface de la PTC (dalle rigide), sur laquelle on place le vérin-membrane souple,
également de même section que la cuve. La cuve est enfin fermée par un couvercle
rigide.12 heures plus tard commence la phase de chargement en surface, par mise en
pression du vérin-membrane.
3
887
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
L’analyse par imagerie s’avère être un outil intéressant pour analyser le comportement de
ce type d’ouvrage en termes de champ de déplacement (Jenck et al., 2007 ; Eskisar et
al., 2012). Cette technique est également mise en œuvre dans la présente étude.
Le champ de déplacements au niveau de la fenêtre de visualisation est mesuré par
une technique de corrélation d’images, appliquée sur des photographies numériques
prises à différentes étapes du chargement (Fig. 3). La résolution des photographies est
de 24 Mpixels, alors 1 pixel équivaut à 75µm. Une technique de corrélation d’images
particulière a été mise en œuvre, la technique Particle Image Tracking, implantée dans le
code Tracker développé au laboratoire 3SR par (Combe et Richefeu, 2013). Cette
technique permet le suivi individuel de chaque grain en 2D (Houda et al., 2014).
Une vaste campagne expérimentale a été réalisée (Houda, 2016) afin d’évaluer l’effet des
cycles appliqués à très basse fréquence sur le comportement du système. Les deux types
de conditions limites en surface sont abordés : avec et sans dalle rigide en surface. Pour
le cas dallage, un déplacement uniforme est appliqué en surface de la PTC alors que
pour le cas sans dallage, une pression uniforme est appliquée en surface via la
membrane de chargement souple. Tous les essais présentés dans cette communication
ont été réalisés sur une PTC de 100mm d’épaisseur. Trois configurations de chargement
ont été étudiées (Fig. 4) : un chargement monotone (M) et deux chargements cycliques
avec une pression en surface entre 10 et 20kPa (C1 et C2). Pour le cas cyclique C2, un
préchargement du système en surface jusqu’à 30kPa est appliqué avant la réalisation des
cycles. Chaque essai a été réalisé au moins deux fois afin de s’assurer de la bonne
répétabilité des résultats, dans un objectif de validation du dispositif expérimental (Houda
et al., 2014). Les niveaux de chargement de la PTC entre 10 et 20kPa correspondraient à
un chargement de 100 à 200kPa dans le prototype, soit une charge statique de 100kPa et
une amplitude des cycles de 100kPa, soit 10m d’eau.
Lors de chaque essai, la force en tête des quatre inclusions centrales est mesurée et une
répartition homogène de la charge appliquée en surface a été obtenue, à 10% près
(Houda, 2016). Seule la valeur moyenne de la force en tête des inclusions est alors
présentée, et l’efficacité est calculée à partir de cette force moyenne et de la charge totale
4
888
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
appliquée sur la zone d’influence des quatre inclusions centrales (l’efficacité est le rapport
de ces deux valeurs).
3.1. Influence du chargement cyclique (en présence d’une dalle rigide en surface)
La figure 6 montre que la force en tête des inclusions n’évolue que faiblement lors de
l’application des cycles (elle a tendance à légèrement augmenter). Ce maintien d’un
report de charge efficace vers les inclusions est bien probablement dû à la présence
d’une dalle rigide en surface, associée à une PTC de relativement faible épaisseur. On
observe également que la force moyenne mesurée pour un chargement en surface de
30kPa est identique pour le cas du chargement monotone et pour le chargement
cyclique : l’application des cycles ne change pas la force en tête des inclusions – et donc
les mécanismes de transfert de charge - lors d’un chargement ultérieur plus important.
Sur la figure 7, on observe une accumulation du tassement au centre du modèle, en
base de la PTC (D3 est mesuré par le capteur CD3, cf. Fig. 2) lors de l’application des
cycles. A chaque cycle, l’accumulation de tassement s’effectue en fin de phase de
rechargement, pour Pm entre 17 et 20kPa. L’accumulation de tassement est plus grande
lors des premiers cycles, puis elle se réduit au cours des cycles, sans toutefois
disparaître. Le tassement supplémentaire mesuré lors de la phase de chargement Pm de
20 à 30kPa est plus faible dans le cas du chargement cyclique préalable (3mm contre
8mm pour l’essai M_D).
Figure 6. Force moyenne en tête des inclusions pour les essais monotone (M_D) et
cyclique (C_D) avec dalle.
La corrélation d’image a été appliquée sur les six premiers cycles (Fig. 5). L’état de
référence correspond à la fin de la phase de chargement monotone Pm = 20kPa. Chaque
image de la figure 8 correspond au champ de déplacement obtenu à Pm = 20kPa, après
n cycles. Chaque polygone de couleur correspond à un grain visible dont le déplacement
a pu être mesuré par la technique. La figure 8 met en évidence l’accumulation des
déplacements au cours des cycles, notamment à la base de la PTC, entre les inclusions.
On voit clairement une zone de tassement quasiment nul au-dessus des inclusions, tout
5
889
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au long du chargement cyclique, mais cette zone n’atteint pas le niveau de la dalle. La
technique a également permis de vérifier les déplacements homogènes de la dalle en
surface (hypothèse de la dalle rigide).
Figure 8. Champ de déplacement vertical à la fin de chacun des six premiers cycles
Sous chargement monotone, les tassements sont plus faibles et l’efficacité est plus
importante en présence du dallage en surface (Fig. 10). Cette différence en termes
d’efficacité illustre bien le rôle bénéfique de la dalle rigide dans le report de charge vers
les inclusions évoqué au §3.1. Des résultats similaires ont été obtenus en centrifugeuse
(Okyay et al., 2013). Sous chargement cyclique, l’accumulation de tassement au cours
des cycles est plus importante en présence d’une dalle rigide en surface (Fig. 11).
Cependant, le tassement final dû à la charge en surface Pm est toujours plus faible pour
le cas d’une dalle en surface. Sans dalle rigide en surface, l’efficacité diminue légèrement
au cours des cycles.
4. Conclusions
7
891
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
5. Remerciement
6. Références bibliographiques
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8
892
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
ABSTRACT – In the case of opposite retaining walls, the interpenetration of the two
passive pressure mechanisms lifts the ground cone situated in the crossing area and
modifies its limit values. This article presents the analytical developments and numerical
models used to highlight the phenomenon.
1. Introduction
Les modélisations numériques par éléments finis ou différences finies peuvent être
utilisées pour étudier les mécanismes de poussée active ou de butée passive (Shiau et
Smith, 2006 ; Mokhbi et Messaset, 2014).
Dans cet article, le logiciel éléments finis en déformation plane PLAXIS 2D est utilisé
avec des éléments triangulaires à 15 nœuds. Deux types de modélisations sont mises en
œuvre : l’une en déplacements imposés, l’autre en forces imposées.
Les modèles représentent la demi-largeur d’une fouille de largeur totale B et
correspondent ainsi au cas de fouilles symétriques. Les déplacements ou forces sont
imposés au bord latéral gauche du modèle sur la hauteur H correspondant à la hauteur
de l’écran. La limite inférieure est bloquée en x et en y tandis que la limite latérale droite
est bloquée en x et libre en y.
1
893
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Une bande de sol de hauteur H/20 est conservée entre la base de l’écran et la base du
modèle. Celle-ci joue le rôle « d’interface » et permet la limitation de la plasticité sous le
pied de fiche. Les modélisations ont été réalisées avec un sol purement frottant doté
d’une loi de comportement élastoplastique parfait Mohr-Coulomb ( =20 kN/m3 et ϕ=30°).
Des lois d’écoulement associées et non associées avec un sol non dilatant sont utilisées.
L’écran est supposé infiniment rigide, aucune surcharge n’est considérée et la surface
libre est prise horizontale.
Le modèle comporte deux phases : une phase initiale de génération des contraintes
géostatiques et une phase où les déplacements sont directement imposés aux nœuds
correspondant à la hauteur de l’écran. La force de réaction horizontale totale Fx associée
au déplacement imposé est calculée à chaque pas de calcul. Cette force atteint un palier
lorsque la butée limite est obtenue.
2 Fx
Le coefficient de butée est déterminé tel que Kp
h²
Dans le cas du simple rideau (B=150m), les coefficients de butée suivants sont
déterminés :
Le rideau est modélisé comme un élément plaque infiniment rigide sans poids.
Une loi de comportement élastique est attribuée à l’interface entre le sol et l’écran avec
un module d’Young égal à celui du sol (E=20 MPa). Son introduction, nécessaire pour
modéliser l’écran rigide, implique de considérer une interface « relativement rugueuse » :
la raideur de cisaillement introduite permet un mouvement relatif entre l’écran et le massif
qui se traduit par une inclinaison de la butée.
Le modèle ne comporte à nouveau que deux phases : une phase initiale de génération
des contraintes géostatiques et une phase où la force triangulaire - variant de 0 à fx - est
2
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appliquée sur la paroi rigide. Cette force est augmentée jusqu’à obtenir divergence du
modèle.
fx
Le coefficient de butée est alors déterminé tel que Kp
h
Pour le simple rideau, les coefficients de butée suivants sont déterminés :
Avec la loi d’écoulement non associée, une différence de 1% est déterminée par rapport
à la valeur théorique pour une obliquité des contraintes nulle sur l’écran. Un écart de 17%
est trouvé pour le modèle avec loi d’écoulement associée.
Avec ce dernier, le rideau se soulève et une concentration de contrainte est retrouvée
à la base de l’écran. Le cisaillement à l’interface est ainsi important et génère une
inclinaison des contraintes. Le modèle avec sol non dilatant permet lui d’obtenir une
rotation de l’écran autour du pied tandis que la contrainte dans le terrain est plus
homogène.
Dans le cas de fouilles étroites, les différents modèles utilisés montrent un soulèvement
du terrain au niveau de la zone d’interpénétration des coins de butée ainsi que des
ruptures le long de bandes de cisaillement au niveau du cône qui se soulève. Ces
dernières peuvent être mises en évidence à l’aide des isovaleurs de déformation
incrémentale de cisaillement (Leśniewska et Mórz, 2003). La figure suivante présente les
résultats obtenus pour le modèle en déplacements imposés avec le sol non dilatant et
pour une largeur de fouille égale à deux fois la hauteur de la fiche (B/H=2).
Soulèvement du
cône
3
895
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3. Développements analytiques
La méthode est basée sur la théorie du Coin de Coulomb. Elle consiste en l’étude de
l’interaction des deux mécanismes de butée pour différentes largeurs de fouilles.
L’interpénétration des deux mécanismes de butée ayant tendance à soulever le cône
de terrain situé dans la zone de croisement, l’équilibre du coin est étudié en considérant
que toute hauteur en interaction constitue une surcharge. La force de butée minimale est
alors recherchée pour tous les angles d’inclinaison physiquement admissibles.
4
896
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Avec:
2 c cos( ) 1
K P 2 Rp
*
(1 sin( )) H ²
Ces deux graphiques montrent qu’en fonction de la distance entre les parois et suivant les
cas, la butée mobilisable peut être soit augmentée, soit réduite . L’augmentation de la
butée mobilisable n’a lieu qu’avec des angles de frottement élevés et pour des fouilles de
largeur réduite.
5
897
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
Le modèle présenté au paragraphe 2 est utilisé pour comparaison. Les deux types de
modélisations – en forces et déplacements imposés – ainsi que les deux types de lois
d’écoulement sont dans un premier temps comparés pour une fouille de largeur B=30 m.
Les valeurs numériques déterminées dans le cas d’un écran unique sont prises en
référence.
Ainsi, quand bien même la cinématique du soulèvement du cône de terrain situé dans
la zone d’interaction est retrouvée avec l’ensemble des modèles, seul celui en force
imposée et loi d’écoulement non associée approche la forte diminution déterminée avec
le modèle analytique.
Notre interprétation de ces divergences est la suivante :
De façon générale, dans les calculs éléments finis, la rupture se traduit par un défaut
d’équilibre en force imposée ou par une diminution de la réaction entre deux pas de
calculs successifs en déplacements imposés. Dans le cas des modèles en force imposée,
le calcul ne diverge pas car, à chaque étape, le déplacement est imposé de manière
incrémentale mais la force horizontale totale continue d’augmenter. Ce faisant, on impose
une cinématique qui ne correspond pas à celle de la rupture et, les modèles en
déplacements imposés ne permettraient donc pas d’identifier la rupture du cône de terrain
qui se soulève dans la zone de croisement et limite la butée mobilisable.
Pour le cas des sols avec loi d’écoulement associée, la dilatance semble empêcher
que le cône de terrain dans la zone d’interaction « décroche » et que la butée mobilisable
soit modifiée.
Le modèle en force imposée et sol non dilatant est utilisé pour comparaison avec le
modèle analytique pour différentes largeurs de fouilles.
Les résultats des modèles éléments finis et de l’approche analytique montrent une
bonne concordance : les différences entre les deux approches sont comprises entre 18 %
et moins de 1%.
6
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
La figure précédente montre également que la rupture du cône se fait selon plusieurs
bandes de cisaillement. Au lieu de la rupture d’un cône rigide qui se soulève en bloc,
cette dernière suggère qu’un multi-mécanisme avec plusieurs blocs doit être considéré.
Comme déjà évoqué au paragraphe 2.2, l’introduction d’un écran rigide implique la
mise en œuvre d’une interface « relativement rugueuse ».
Ces deux remarques pourraient expliquer la différence entre les résultats numériques et
analytiques.
7
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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
5. Conclusions
Cette communication développe l’idée que la butée mobilisable est modifiée lorsque deux
rideaux se font face : les angles d’inclinaisons limites des coins sont différents des valeurs
classiques et dans la zone d’interaction, le cône de terrain se soulève. La cinématique de
ce soulèvement peut être identifiée simplement par modélisation éléments finis.
Un modèle analytique de type équilibre limite, basé sur la théorie du coin de Coulomb
est développé. Celui-ci montre qu’en fonction des cas, la butée limite peut être soit
augmentée soit réduite.
Les modèles éléments finis en déplacements imposés qui sont couramment utilisés
pour étudier la butée passive ou la poussée active ne semblent pas adaptés pour mettre
en évidence une modification du coefficient de butée limite. Seuls les modèles en forces
imposées pour un sol non dilatant ont permis de traduire les tendances identifiées avec le
modèle analytique. Cette conclusion a par ailleurs été retrouvée en utilisant d’autres
hypothèses de modélisation : loi de comportement HSM avec limitation de dilatance,
conditions aux limites différentes avec modèle prolongé vers le bas et application directe
de la force sur le massif (traduisant le cas d’un écran infiniment souple). Si les tendances
restent les mêmes, les valeurs de butées déterminées sont cependant relativement
différentes de celles présentées au tableau 3.
Ces différences entre les différentes modélisations numériques et avec le modèle
analytique montrent que la détermination du coefficient de butée modifié n’est pas aisée.
Des validations restent à mener, notamment dans le cas des sols cohérents pour lesquels
la théorie du coin de Coulomb avec des plans de cisaillements rectilignes est trop
simplificatrice. De même, des modélisations numériques ou des modèles physiques
seraient nécessaires pour vérifier que le coefficient de butée limite peut être augmenté
dans le cas des fouilles étroites et pour des angles de frottement élevés.
D’un point de vue pratique, il conviendra de comparer l’intensité des déplacements
nécessaires à la mobilisation de la butée, réduite ou non.
5. Références bibliographiques
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Gauthier-Villars,
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sols avant la rupture- Journées nationales de la mécanique des sols et des fondations.
8
900
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
ABSTRACT – This paper present an adaptive finite element scheme to predict the
induced vibrations in the infinite beams subjected to moving loads. The proposed
computational scheme is applied to simulate the uniform motion of harmonic load. The
obtained results show a high efficiency of the proposed numerical method for the analysis
of the generated vibrations.
1. Introduction
Dans le développement urbain actuel les transports constituent une des clés de
l’organisation de nos villes. Parmi les modes de transport existants, le transport ferroviaire
permet de disposer de réseaux fiables et réguliers. Malheureusement ce mode de
transport utilise des machines qui génèrent des vibrations significatives surtout après
l’usure des voies ferrées. Bien que les niveaux vibratoires engendrés ne représentent
généralement pas de danger pour les structures riveraines, ils peuvent être suffisamment
élevés dans les bâtiments pour gêner les habitants.
En vertu de la pertinence dans l’analyse et la conception des voies ferrées, la réponse
dynamique des poutres reposant sur fondation élastique et soumises à des charges
mobiles a été largement étudiée. Dans ce contexte, beaucoup des méthodes analytiques
ont été proposées par nombreux chercheurs. (Timoshenko et al., 1974) ont résolu le
problème des vibrations libre des poutres sur fondation élastique. (Ono et Yamada, 1989)
ont développé des formules analytiques conçues pour estimer les amplitudes des
vibrations générées par les voies ferrées grâce aux défauts géométriques au niveau de la
roue ou du rail. Cependant, pour des problèmes plus complexes qui se rapprochent plus
à la réalité, des méthodes numériques doivent être utilisées.
La méthode des éléments finis MEF est une méthode bien établie pour résoudre des
problèmes complexes, y compris le cas des charges mobiles. A noter que cette méthode
a été appliquée pour la première fois au problème des charges mobiles par (Yoshida et
Weaver, 1971). Elle a depuis été utilisée par de nombreux autres chercheurs.
(Yokoyama, 1991) a mis au point une procédure numérique se basant sur la MEF pour
étudier la vibration d’une poutre uniforme de Timoshenko reposant sur fondation
élastique. (Thambiratnam et Zhuge, 1996) ont utilisé le schéma d’intégration de Newmark
1
901
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
2. Formulation mathématique
Le système dynamique est constitué d’une charge harmonique P(t) traversant une poutre-
rail dans la direction X+ avec une vitesse constante V. L’origine de l’axe fixe X est
localisée au centre de la poutre de façon que la charge soit à X=0 lorsque t=0. La poutre
infinie qui obéit à la théorie d’Euler-Bernoulli, ayant une rigidité constante à la flexion EI,
et une masse par unité de longueur m. La couche viscoélastique comprend une série
infinie, rapprochée et indépendante des unités ressort k-amortisseur c de Kelvin-Voigt. La
figure 1 montre le modèle vibratoire de la poutre infinie.
V
P t
X E, I , m
k c
Y
P t P0eit (1)
V0 m1/ 2 EIk
1/ 4
(2)
0 m1/ 2 k1/ 2 (3)
2
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C0 2 mk
1/ 2
(4)
Les simulations numériques sont réalisées sur des structures linéaires dont la solution
analytique peut être trouvée pour toutes les vitesses et les fréquences. Cela nous permet
d’évaluer la précision de la méthode numérique proposée.
4u u 2u
EI ku c m P(t , X ) X Vt (5)
X 4 t t 2
a x i ( b x t )
A1e 1 1 A2e a2 x i (b2 x t ) , x 0
ua ( x, t ) a x i (b x t ) (6)
A3e
3 3
A4e a4 x i (b4 x t ) , x 0
Une nouvelle approche numérique est proposée pour trouver la réponse dynamique d’une
poutre infinie soumise à des charges mobiles, dont son idée principale consiste à faire
déplacer la poutre tout en fixant la position des charges. Dans ce qui suit, on raisonne
dans une référence spatiale attachée au système couplé charge-poutre.
Après avoir discrétisé la poutre mobile en éléments finis ; l’équation différentielle qui
gouverne un élément finis typique de longueur Le (équation 5) est multipliée par une
fonction arbitraire de pondération puis intégrée sur la longueur de l’élément. En adoptant
l’approche de Galerkin, les matrices élémentaires de masse M e, d’amortissement Ce et de
rigidité Ke sont données dans la référence liée au système poutre mobile-charge de la
façon suivante :
Le
M e m H T Hdr (9)
0
3
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Le
Ce c H T Hdr (10)
0
T
2 H 2 H
Le e L
Ke EI 2 dr k H T Hdr (11)
0
r r 2
0
Il est courant d’utiliser la matrice d’interpolation H basée sur les polynômes cubiques
d’Hermite. r désigne l’axe de coordonné local de l’élément finis.
Après avoir assemblé les matrices individuelles des éléments par rapport à leur
position sur la poutre, l’équation dynamique globale du système peut être écrite de la
façon suivante :
Où [M], [C] et [K] sont respectivement les matrices globales de masse, amortissement et
rigidité du système dynamique. {u} et {Q} désignent respectivement le vecteur de
déplacement et des charges ramenées aux nœuds.
En adoptant un maillage temporel approprié, la résolution de l’équation globale du
mouvement (équation 12) est proposée d’être sur des petits intervalles du temps, à partir
duquel on considère le problème spatio-temporel comme étant un problème découplé des
charges stationnaires avec amplitude variable. Pour tenir compte du mouvement des
charges le long de la poutre, il est proposé d’injecter après chaque pas temporel une
nouvelle condition initiale basée sur l’interpolation polynomiale de Hermite. D’où l’aspect
adaptatif de la méthode proposée. La figure 2 montre l’organigramme du schéma
numérique implicite utilisé dans la résolution du système des équations différentielles
linéaires. A noter que les matrices [A], [B] et [C] sont données de la façon suivante :
1
A M C K (13)
dt dt
2
T
1
M C
dt dt
2
1
B M 1 C (14)
dt
1 1 M dt 1 C
2 2
u u
T
C u
t t t t
(15)
3. Résultats numérique
4
904
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
excitatrice. On traite ici le cas de la voie ferrée Européen dont ces caractéristiques
mécaniques sont présentées par (MEZEH et al., 2015).
t=t 0 ; n 0
Changement de configuration
t+dt
u =
1
αdt 2
t+dt
u - u -
t 1
αdt
t
u -
1 t
-1 u
2α
Non Oui
t TT
END
5
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(a ) (b )
1 .0 1 0 -3
3 .0 1 0 -4
N u m é riq u e A n a ly tiq u e
5 .0 1 0 -4
2 .0 1 0 -4
A m p (m )
u (m )
1 .0 1 0 -4
- 5 .0 1 0 -4
- 1 .0 1 0 -3
0
0 10 20 30 0 100 200 300 400
t/T f (H z )
Figure 3. Réponse de la poutre-rail (a) sur l’axe temporel (b) sur l’axe fréquentiel
(V=0.5V0, P0=40 KN, ω=2ω0).
(a ) (b )
5 .0 1 0 -4
E rr e u r (% )
u (m )
50
0
- 5 .0 1 0 -4
0
-5 0 0 50 0 10 20 30
x (m ) t/T
4. Conclusions
6
906
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016
5. Références bibliographiques
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7
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1. Introduction
1
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La rugosité des joints est considérée comme auto-affine ; elle est décrite par
l’intermédiaire de trois paramètres : exposant de rugosité auto-affine, longueur de
corrélation et variance des hauteurs. Sur la base d’un algorithme fondé sur une méthode
spectrale, des moules de surfaces auto-affines correspondant à différentes rugosités sont
créés.
Une surface de fracture est une surface gauche dont les élévations au-dessus d’un plan
de référence varient d’un point à l’autre tout en dépendant de la distance entre ces points.
L’analyse variographique est une méthode classiquement utilisée pour décrire et
synthétiser de telles variations (Gentier et al., 1991, Marache et al., 2002) ; l’outil de base
de cette analyse est le variogramme ou la fonction d’autocovariance. Considérant qu’une
surface de fracture est assimilable à un processus stochastique stationnaire d’ordre 2 de
moyenne nulle et de variance finie, elle peut être analysée, selon que l’on se place dans
l’espace réel ou dans l’espace des fréquences, par sa fonction d’autocovariance (ACV) ou
par sa transformée de Fourier. L’information contenue dans chacune de ces fonctions est
la même.
Le principe repose sur le fait que la suite finie des élévations , d’une surface de
fracture peut être écrite comme une série de Fourier complexe dont les coefficients
s’écrivent à partir de la densité spectrale de puissance (DSP) de l’ACV de , et d’une
phase aléatoire. Les coefficients de la série de Fourier complexe sont donc conditionnés
par la covariance de , . Par conséquent, une simulation de surface de fracture
s’obtient par transformée de Fourier inverse de la série de Fourier conditionnées par les
caractéristiques structurales recherchées.
La réalisation des surfaces autoaffines demande donc de se donner 1) une loi pour la
DSP, 2) les conditions sur la longueur de corrélation et 3) sur la variance des élévations
de la surface.
1) En suivant Makse (1996), on part du principe que la DSP d’une surface auto-
affine suit une loi de puissance selon l’équation 1 où H est un exposant de rugosité
(exposant de Hurst) dépendant de la direction dans l'espace de Fourier.
1
∝ ,
2 2 (1)
1
(2)
1 1
(3)
2
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La DSP prend ses valeurs en chaque point de coordonnées u et v (qui sont des
fréquences). est l’exposant de rugosité dans la direction et sont les
exposants de rugosité dans deux directions perpendiculaires entre elles dans l’espace
réel; si est constant la surface créée est isotrope sinon, elle est anisotrope. L’exposant
de rugosité est calculé selon l’équation (2). Les valeurs de ces exposants font
partie des conditions imposées pour la simulation des surfaces.
2) L’équation (3) donne l’expression de qui est l’équivalent, dans l’espace des
fréquences, de la distance de corrélation c dans l’espace réel (c : distance entre deux
points à partir de laquelle la corrélation des élévations est nulle, il s’agit de la portée sur
un variogramme). La DSP prendra une valeur constante ou celle de l’équation 1 selon que
est inférieur ou supérieur à .
3) La variance, à l’instar de la distance de corrélation et de l’exposant de Hurst, peut
être différente d’une direction à l’autre (cas de surfaces anisotropes) ; elle est prise en
compte par l’intermédiaire de son spectre de puissance.
En conclusion, une fois ces contraintes prises en compte, les coefficients complexes
peuvent être calculés en considérant le spectre de phase comme aléatoire et distribué sur
[0, 2]. Puis, leur appliquant la transformée inverse, on obtient les valeurs simulées de
z(x,y).
1000 40
800 20
600
0
400
200 -20
0 -40
Référence Cas 1 Cas 2
1000
800
600
400
200
0
Cas 3 Cas 4
3
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aux mêmes endroits (figure 2). Ces moules servent à générer les surfaces (les modèles
virtuels) composées d’éléments discrets.
Surface de
Cas 1 Cas 2 Cas 3 Cas 4
référence
0,8 0,8 0,8 0,6 0,6
0,8 0,8 0,8 0,8 0,8
10%* 10% 20% 10% 10%
10% 10% 10% 10% 10%
30 120 30 30 20
30 120 30 30 30
isotrope isotrope anisotrope anisotrope anisotrope
*les distances de corrélation sont données en pourcentage de la taille des surfaces
H = 0,75 H = 0,52
c= 2 cm c= 1,6 cm
² = 0,328 mm² ² = 0,547 mm²
Figure 2. Moules de deux surfaces isotropes pour lesquels les aspérités ont les mêmes
positions et dont la rugosité est différente (plus rugueux à droite).
Un moule représente une surface réelle continue sous une forme discrète, c’est à dire un
ensemble d’élévations aux nœuds d’une grille , . Considérant que les simulations
d’essais mécaniques sont réalisées sur des échantillons virtuels ayant la forme d’une
boîte parallélépipédique, les épontes de la fracture y sont représentées par deux moules
parallèles à sa grande face, l’un représentant l’éponte inférieure et l’autre l’éponte
supérieure. Le code PFC3D® étant un code à éléments discrets, l’étape préalable aux
simulations des essais consiste à remplir chaque demi-boîte de particules sphériques
(figure 3) et de s’assurer que l’échantillon ainsi préparé est à l’équilibre. Sans rentrer dans
les détails que l’on trouve dans Varela-Valdez (2015), cette opération a pour conséquence
que la « rugosité » des surfaces virtuelles n’est plus nécessairement identique à celles du
ou des moules dont elles sont issues.
La question qui se pose alors, est de savoir si la rugosité des épontes virtuelles est
significativement différente ou non de la rugosité des moules. Varela-Valdez (2015) a
établi une méthode pour comparer la rugosité d’une éponte virtuelle à celle du moule, au
4
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Limites de
l'échantillon
Fracture
4. Comportement mécanique
4.1. Généralités
On cherche à reproduire par simulation par éléments discrets les essais de cisaillement
réalisés sur des répliques en mortier par Flamand (2000). Une étape préliminaire consiste
à déterminer les caractéristiques géométriques (nombre de particules sphériques) et
mécaniques (module d’Young, coefficient de Poisson, etc.) du matériau virtuel constitué
d’un empilement de sphères et d’espaces laissés vides entre elles ; cet espace est
considéré comme une porosité de nature numérique n’ayant pas de sens physique.
Pour que les calculs puissent être réalisés avec des durées acceptables même pour
des cas où il y aurait 100 000 particules (trois ou quatre jours de calcul avec 2
Processeurs Intel Xeon CPU E5-2640 0 @ 2.50 GHz ; RAM de 64.0 Go et- Système
d’exploitation Windows Server 2012, 64 bits, processeur x64) le pas de temps critique
(inversement proportionnel à la rigidité des contacts entre les sphères) ne doit pas être
trop petit et, par suite, le module d’Young du matériau virtuel doit ne pas être trop élevé
(PFC3D©, user guide). Ceci conduit à considérer un matériau équivalent au mortier pour
le modèle DEM sur la base du critère selon lequel les déformations calculées doivent être
égales aux déformations mesurées ; en conséquence de quoi on a l’équation 4 :
5
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(4)
E Rc Rt
Mortier (Flamand, 2000) 30 853 MPa 0,187 74,6 MPa 6,6 MPa
Matériau virtuel 48,9 Pa 0,210 0,113 Pa 0,0111 Pa
Matériau équivalent 32 282 MPa 0,210 71,3 MPa 7,0 MPa
6
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Tableau 3. Caractéristiques des moules utilisés pour créer huit types de surfaces virtuelles.
S1 S2 S3 S4 S5 S6 S7 S8
0,75 0,75 0,75 0,75 0,52 0,52 0,52 0,52
cx= cy 16 16 20 20 16 16 20 20
² 0,547 0,328 0,547 0,328 0,547 0,328 0,547 0,328
Plus la contrainte normale est élevée, plus la contrainte au pic est élevée et plus la
rugosité est élevée plus la contrainte au pic est élevée. Des huit moules à partir desquels,
les surfaces virtuelles ont été créées, l’échantillon virtuel issu du moule S1 présente des
caractéristiques proches de celles des échantillons en mortier utilisé par Flamand (2000).
Les écarts rapportés aux valeurs expérimentales sont en valeur absolue inférieurs à 10%
à l‘exception de la rigidité et du déplacement au pic de cisaillement surestimé pour S1 à
14 MPa. Ces derniers écarts demandent encore à être expliqués.
5. Conclusions
A l’issue de ce travail, il est établi que des simulations par éléments discrets permettent de
reproduire le comportement en cisaillement de joints rocheux. La méthode proposée
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repose sur l’enregistrement des élévations d’épontes de fractures naturelles ce qui est
actuellement une pratique courante en laboratoire. Elle consiste ensuite, après calculs des
paramètres de rugosité des surfaces, 1) en la création de moules par la méthode de
Densité Spectrale de Puissance (répliques numériques des épontes), 2) en la création
d’échantillons virtuels de joints rocheux formés par éléments discrets, 3) en l’estimation
des paramètres géométriques et mécaniques du matériau virtuel pour, in fine 4) en la
simulation d’essais par éléments discrets.
Cette méthode alternative à la méthode basée sur l’utilisation de répliques et d’essais
de laboratoire a l’avantage de permettre des essais numériques en ayant une
morphologie d’éponte constante. L’étude paramétrique de l’effet des autres paramètres
que la rugosité est donc possible.
L’adéquation des résultats obtenus sur répliques en laboratoire et sur échantillons
virtuels s’avère encourageante et prometteuse. Ainsi, outre des développements
théoriques à venir, l’application de cette méthode permettrait d’orienter les modalités de
réalisation d’une campagne d’essais en vraie grandeur à partir des résultats de
simulations ne demandant a priori que l’enregistrement des élévations sur des épontes de
fractures naturelles.
6. Références bibliographiques
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