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Réactivité des surfaces de béton / Reactivity of concrete surfaces

Article · June 2014

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Matthieu Horgnies
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ARTICLE
TECHNIQUES DE L’INGÉNIEUR
Techniques L’expertise technique et scientifique de référence
de l'Ingénieur

p2645
cor415
Spectrométrie
Réactivité de masse
des surfaces - Principe
de béton
et appareillage

Date de publication : 12/09/2014


10/06/2014
Par :
Matthieu HORGNIES
Guy BOUCHOUX
Docteur, Chargé de recherche au Centre de recherche de Lafarge, Saint Quentin-Fallavier
Professeur à l’université Paris XI (Orsay), École Polytechnique, DCMR, Palaiseau

Michel SABLIER
Chargé de recherches au CNRS, École Polytechnique, DCMR, Palaiseau

Guy BOUCHOUX
Professeur à l’université Paris XI (Orsay), École Polytechnique, DCMR, Palaiseau

Michel SABLIER
Chargé de recherches au CNRS, École Polytechnique, DCMR, Palaiseau

Cet article fait partie de la base documentaire :


Mesures - Analyses
Matériaux: résistance à la corrosion et au vieillissement
Dans le pack : Corrosion
Mesures - Vieillissement
Analyses
et dans l’univers : Technolgies de l’information
Matériaux

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l'Ingénieur
Réactivité des surfaces de béton

par Matthieu HORGNIES


Docteur
Chargé de recherche au Centre de recherche de Lafarge, Saint Quentin-Fallavier

1. Définition d’une peau de béton ........................................................ COR 415 - 2


2. Interactions avec l’eau et les ions en solution ............................. — 2
2.1 Mécanismes d’hydratation....................................................................... — 2
2.2 Efflorescences à base de carbonate de calcium..................................... — 3
2.3 Lixiviation et décalcification des surfaces de béton par l’eau............... — 4
2.4 Influences des ions sulfates et chlorures................................................ — 5
3. Interactions avec les coffrages et les agents de démoulage ... — 6
3.1 Influences des huiles de démoulage....................................................... — 6
3.2 Contamination ou fonctionnalisation des surfaces : cas particulier
des moules en silicone ............................................................................. — 6
3.3 Formation de portlandite liée à l’utilisation d’une solution
de décoffrage à base de tensioactifs....................................................... — 7
4. Interactions avec les gaz et l’environnement ............................... — 7
4.1 Mise en évidence du front de carbonatation.......................................... — 7
4.2 Réactivité avec les oxydes d’azote (NOx) ............................................... — 9
4.3 Ancrage des micro-organismes biologiques.......................................... — 9
5. Revêtements de protection du béton .............................................. — 12
5.1 Variabilité de la composition ................................................................... — 12
5.2 Différentes familles de revêtements ....................................................... — 12
5.3 Effet photocatalytique .............................................................................. — 12
5.4 Adhérence des revêtements .................................................................... — 13
5.5 Conclusions ............................................................................................... — 13
6. Conclusions ............................................................................................ — 14
Pour en savoir plus ......................................................................................... Doc. COR 415

a réactivité des surfaces de béton est un sujet complexe que l’on peut
L définir par les interactions à l’interface entre la microstructure d’un maté-
riau à base de liant hydraulique et le monde extérieur, celui-ci pouvant être
constitué de différents gaz (CO2 , NO2), d’eau liquide (plus ou moins chargée
en sels), d’agents ou de résidus de décoffrage et d’autres agents agresseurs
(micro-organismes…).
Ainsi, cet article vise à décrire la variabilité des réactions possibles entre la
surface du béton et son environnement immédiat, que ce soit durant son
hydratation et son durcissement ou lors de sa carbonatation et de son vieillis-
sement. Divers exemples seront ainsi décrits dans cet article afin d’expliciter le
type de réaction ayant lieu en surface. Nous avons choisi de séparer ces inte-
ractions en trois types :
– celles résultant des réactions avec l’eau liquide ou avec des ions présents
en solution : phénomènes d’hydratation au jeune âge, de formation d’efflores-
cence après décoffrage, de lixiviation et de décalcification suite à des
expositions récurrentes à l’eau, attaque sulfatique et pénétration des ions
chlorures ;

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RÉACTIVITÉ DES SURFACES DE BÉTON __________________________________________________________________________________________________

– celles résultant des interactions avec les éléments du coffrage, comme les
moules et les agents de décoffrage : influences des huiles de décoffrage,
contamination et fonctionnalisation avec certains moules, croissance de port-
landite favorisée par certains tensioactifs ;
– celles résultant des interactions avec l’environnement : carbonatation en
présence de CO2 , dépollution de certains gaz irritants ou toxiques, croissance
de micro-organismes, comme les algues ou les champignons.
Enfin, le dernier chapitre décrira les fonctionnalités apportées par les divers
types de revêtements de protection potentiellement applicables sur le béton.

1. Définition d’une peau 2. Interactions avec l’eau


de béton et les ions en solution
Le béton compte parmi les produits les plus importants manu- 2.1 Mécanismes d’hydratation
facturés par l’homme. La production mondiale de béton est esti-
mée à plus d’1 m3 par an et par habitant. Ce matériau de Les grains de ciment issus de la fabrication du clinker sont
construction est un mélange constitué de granulats, de sable, de composés de phases anhydres qui vont partiellement se dissoudre
ciment et d’eau (dans certaines formulations, de fines particules, lors de leur réaction avec l’eau. La re-précipitation partielle de
appelées « filler », sont aussi ajoutées). certaines espèces chimiques conduit à la formation de phases
hydratées qui apportent la cohésion et la résistance mécanique
La fabrication du ciment de type CEM I (le plus couramment
durant la prise du béton.
utilisé) provient du chauffage à très haute température (> 1 400 oC)
d’un mélange majoritairement constitué de calcaire et d’argiles. Le tableau 1 récapitule les différentes phases présentes dans le
Les réactions à haute température et notamment la décarbona- clinker anhydre et après hydratation d’un ciment Portland
tation du calcaire donnent lieu à la fabrication de boulets de ordinaire (type CEM I) [5]. Les pourcentages sont donnés ici à titre
clinker, qui deviendront des grains de ciment CEM I après broyage indicatif pour un ciment Portland CEM I, 28 jours après le début de
et addition de gypse. l’hydratation.
Étant donné que la phase anhydre Ca2SiO4 (belite) réagit très
La réaction du ciment avec l’eau, appelée « hydratation », donne
lentement (au bout de plusieurs semaines à plusieurs mois), les
lieu à la prise d’une pâte dite « hydratée » qui lie les granulats et
réactions principales donnant lieu à la formation de la pâte de
les grains de sable et donne une cohésion importante au béton. La
ciment hydratée au niveau de la peau de béton peuvent être
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distribution granulaire au sein d’un béton peut varier fortement


décrites via l’hydratation du Ca3SiO5 (présent sous forme d’alite)
d’une formulation à l’autre, en fonction des propriétés requises
qui commence à réagir après quelques heures (figure 1) et s’opère
(résistance mécanique, perméabilité, densité...) ; une différence de
en plusieurs étapes :
plusieurs ordres de grandeur entre les plus petites et les plus
grosses particules peut être utilisée dans les bétons à ultra hautes – dissolution des grains :
performances (BUHP) par exemple [1].
Ca3SiO5 + 3 H2O ⇒ 3 Ca2+ + 4 OH− + H2SiO−4
La composition de la surface d’un élément en béton (appelée
aussi « peau du béton ») est cependant différente du volume. En – précipitation des silicates de calcium hydratés (C-S-H) :
effet, le contact avec les moules/coffrages produit un effet similaire
à celui détecté en surface de chaque granulat, à savoir une x Ca2+ + 2(x − 1) OH− + H2SiO−4 ⇒ (CaO) x ⋅ (SiO2 ) ⋅ (H2O) x
décroissance de l’empilement granulaire du fait de la restriction de
mouvement des particules adjacentes à la surface. L’épaisseur de – précipitation de l’hydroxyde de calcium (Ca(OH)2 , aussi appelé
cette zone de transition, contenant des particules de même taille, « portlandite ») :
correspond à la moitié du diamètre de la particule considérée [2]
[3]. Cet effet de bord conduit à un enrichissement de la couche de Ca2+ + 2 OH− ⇒ Ca(OH) 2
surface en fines particules (ciment par exemple) ; la peau du béton
est ainsi constituée presque exclusivement de pâte de ciment et Les C-S-H issus de l’hydratation du ciment sont très complexes à
de fillers (fines particules < 100 µm), comme explicité plus en détail décrire et sont parfois désignés sous la forme d’un « gel colloïdal
dans nos bases documentaires [C 2 231] [TRI 4 600]. de C-S-H », de structure amorphe [6]. Leur composition et leur
nanostructure intrinsèque peuvent être considérées comme étant
La quantité de pâte (ciment + eau) présente dans le béton ainsi proches d’un minéral naturel appelé 1,4 nm-tobermorite
que la présence de filler peuvent influencer la porosité ouverte de (Ca5Si6O16(OH)2,4(H2O)) qui est composé d’un feuillet de CaO
la surface, la rugosité et la perméabilité. Bien sûr, d’autres para- associé à des tétraèdres de silice répartis de part et d’autre.
mètres (comme nous le verrons par la suite) peuvent aussi modi- L’espace interfeuillet est occupé par des molécules d’eau et des
fier la microstructure de surface d’un béton durci, tels que la ions calcium [7]. La stœchiométrie des C-S-H est variable, le ratio
composition et la texture des moules ou la composition des agents CaO/SiO2 pouvant varier de 0,6 à 2, avec une moyenne de 1,5 à 1,7
de décoffrage [4]. pour les bétons non carbonatés.

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__________________________________________________________________________________________________ RÉACTIVITÉ DES SURFACES DE BÉTON

Figure 1 – Hydratation d’un grain de C3S après quelques heures, la portlandite (plaquettes minces de forme hexagonale) et les C-S-H (fibrilles
buissonnantes très fines) sont visibles au MEB, notamment à fort grossissement (image de droite)

Tableau 1 – Principales phases minérales rencontrées dans le ciment anhydre


et la pâte de ciment hydratée
Nom des phases Composition % en volume
Clinker anhydre
Alite – Silicate tricalcique 3CaO·SiO2 40 à 75
Belite – Silicate bicalcique 2CaO·SiO2 10 à 35
Aluminate tricalcique 3CaO·Al2O3 0 à 15
Alumino-ferrite tétracalcique 4CaO·Al2O3·Fe2O3 1 à 20
Chaux libre CaO <3
Pâte de ciment hydratée
Portlandite Ca(OH)2 15 à 20
Silicates de calcium hydratés (C-S-H) Variable 50 à 70
6CaO·Al2O3·3SO3·32H2O
Ettringite et monosulfate 10 à 20
4CaO·Al2O3·SO3·12H2O

La portlandite (Ca(OH)2) représente, quant à elle, 15 à 20 % du Les mécanismes de formation peuvent être séparés en trois
volume solide d’un béton traditionnel. La portlandite est cristalline phases (figure 2b) :
et précipite essentiellement sous forme de plaquettes hexagonales,
de quelques µm à quelques dizaines de µm de longueur. – Phase 1 : dissolution des ions. La pâte de ciment hydratée
contient des phases minérales ayant une faible mais significative
capacité à se dissoudre dans l’eau. Celle-ci peut ainsi pénétrer
dans le réseau poreux du béton qui va alors se dissoudre partiel-
2.2 Efflorescences à base de carbonate lement.
de calcium
– Phase 2 : migration des ions vers la surface. Lorsque la surface
extérieure est exposée à un air sec, la solution capillaire contenant
Les efflorescences sont des dépôts minéraux de couleur des ions en solution migre vers la surface avant de s’évaporer,
blanchâtre (carbonate de calcium) qui apparaissent à la surface laissant alors les ions s’accumuler graduellement.
d’éléments en béton (cf. image MEB, figure 2a). Les défauts – Phase 3 : précipitation du carbonate de calcium. À l’extrême
occasionnés sont d’ordre esthétique, sans atteinte particulière surface de la peau de béton, le dioxyde de carbone de
de la macrostructure, et sont liés à la présence de chaux libre l’atmosphère se dissout dans la solution capillaire. Le CO2 va
dans la solution interstitielle, aux mouvements d’eau vers la réagir avec les ions calcium et des cristaux de CaCO3 vont alors
surface et aux conditions de séchage [8] [9] [10]. précipiter.

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RÉACTIVITÉ DES SURFACES DE BÉTON __________________________________________________________________________________________________

Air Air

Séchage ⇒
CO2 (gaz) précipitation

Ca2+ + CO32–
Film
CO32–,
d’eau → CaCO3 (s)
Ca2+ , OH–

Na+ , K+
Ca2+ , OH–

Béton Béton

a b

Figure 2 – (a) Image MEB de cristaux de carbonate de calcium en surface d’un béton et (b) schéma de formation des efflorescences

Efflorescences
de CaCO3

Revêtement
perméable à l’eau
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Zone du béton
décalcifiée

100 µm 100 µm

a b

Figure 3 – (a) Images MEB et (b) cartographie en microanalyse X du calcium d’une section polie d’une surface de béton recouverte d’un revête-
ment relativement perméable à l’eau : la précipitation des cristaux de carbonate de calcium est visible en surface du revêtement alors que la
couche externe du béton est clairement décalcifiée

Pour expliciter ces mécanismes, nous pouvons prendre 2.3 Lixiviation et décalcification
l’exemple où un revêtement, relativement perméable à l’eau,
exacerbe les mécanismes responsables des efflorescences après
des surfaces de béton par l’eau
plusieurs mois d’exposition en extérieur (multiples cycles
d’humidification par la pluie/séchage au soleil). La lixiviation des surfaces de béton intervient lors de leur expo-
sition à l’eau de pluie mais aussi lors d’immersions répétées dans
La figure 3 présente ainsi une image MEB en électrons l’eau (bord de mer, bassin de décantation, etc.). Cette lixiviation de
secondaires et une cartographie EDS du calcium ; les observations la peau du béton a pour effet de décalcifier les hydrates (par disso-
montrent clairement les efflorescences à base de carbonate de lution des ions calcium) et d’augmenter la porosité de la zone pré-
calcium qui ont cristallisé en surface du revêtement alors que la sente sous la surface, tout en favorisant la précipitation de
couche externe du béton, située sous la couche de peinture, est cristaux de carbonate de calcium à l’extrême surface (ce dernier
significativement décalcifiée. phénomène s’apparentant aux efflorescences, cf. figure 3).

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__________________________________________________________________________________________________ RÉACTIVITÉ DES SURFACES DE BÉTON

a b

Figure 4 – Images MEB (électrons secondaires) montrant l’augmentation de la porosité sous l’extrême surface d’un béton soumis
aux intempéries pendant six mois

La figure 4 présente une surface de béton soumise en extérieur


à six mois d’intempéries. Sur les images MEB, l’augmentation de
la porosité est clairement visible sous l’extrême surface du béton.
Seuls les grains de calcaire (filler) sont encore visibles alors qu’une
grande partie de la pâte de ciment hydratée a disparu. Ce
phénomène a pour effet d’augmenter la perméabilité de la surface
à divers agents agressifs pour les armatures (ions chlorures,
sulfates).
La lixiviation de la peau de béton peut induire une forte décalci-
fication, le pH de l’eau de pluie étant beaucoup plus acide que
celui du milieu alcalin du béton (l’eau de pluie présente généra-
lement un pH situé entre 4 et 6, dû par exemple au dioxyde de
carbone dissous alors que le pH d’une pâte de ciment est de 13-14
après décoffrage et de 8-9 après carbonatation).
Cette décalcification altère les hydrates tels que la portlandite et
les C-S-H (diminution du rapport calcium/silicium et polyméri-
sation des groupements silicates). La microstructure sous la
surface présente ainsi une plus faible concentration en calcium
après lixiviation (cf. cartographie du calcium sur la figure 5) alors
que l’extrême surface est recouverte de cristaux de carbonate de 100 µm
calcium précipités (cf. flèches rouges sur les figures 4 et 5).

Les flèches rouges indiquent la précipitation sous forme de cristaux de


2.4 Influences des ions sulfates carbonate de calcium des ions préalablement dissous dans le matériau.
et chlorures
L’eau en contact avec la surface du béton contient dans de Figure 5 – Cartographie en microanalyse X du calcium en surface
d’un béton soumis aux intempéries pendant six mois
nombreux cas des ions en solution. Si la plupart de ces ions
n’influencent que très peu la composition de surface des bétons,
certains autres, comme les sulfates et les chlorures, peuvent Plusieurs réactions résultent de la présence des ions sulfates en
impacter l’aspect de surface et la durabilité de l’aspect de surface, solution. Tout d’abord, du gypse dit « tardif » pourra se former par
la microstructure et/ou accélérer la corrosion des armatures. réaction entre les sulfates dissous et la portlandite ; puis ce gypse
réagira avec les aluminates de calcium présents au sein du béton
2.4.1 Attaque sulfatique externe pour former des cristaux d’ettringite (ettringite dite « secondaire »).
Cette cristallisation est cependant expansive (contrairement à
Les ions sulfates peuvent provenir des sols dans le cas d’une l’ettringite formée immédiatement après gâchage), ce qui se traduit
attaque sulfatique externe (ou sont déjà présents dans les par une pression de cristallisation très élevée (de plusieurs dizaines
granulats au départ, dans le cas d’une attaque sulfatique de MPa), induisant par conséquent un fort écaillage/fissuration de la
interne [C 2 254]). surface du béton et un éclatement possible de la structure.

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2.4.2 Pénétration des ions chlorures et corrosion – dans le cas de coffrages non poreux et imperméables qui favo-
des armatures risent le bullage et l’ouverture de pores en surface du béton ;
– dans le cas de coffrages rugueux qui peuvent occasionner une
Les ions chlorures sont, bien sûr, naturellement présents en trop forte adhésion avec le béton par ancrage mécanique.
front de mer, sur les côtes, mais le sont aussi dans les zones géo-
graphiques fortement verglacées ou enneigées du fait de l’usage Les huiles de démoulage présentent des modes d’action
des sels de déverglaçage. La diffusion de ces espèces oxydantes distincts selon leur composition [13] [14]. Alors que l’huile miné-
au sein de la porosité ouverte du béton peut accélérer la corrosion rale agit comme une barrière hydrophobe entre le coffrage et le
des armatures en acier (en l’absence de carbonatation ou de béton frais, les agents à base d’huile végétale réagissent chimi-
chlorures, une armature en acier est normalement passivée par le quement avec l’hydroxyde de calcium contenu dans le béton frais
pH élevé – 13 ou 14 – du béton). La précipitation d’oxydes ou pour donner des stéarates de calcium selon une réaction de sapo-
d’hydroxydes de fer (rouille) de volume plus important peut faire nification, ce qui réduit les frottements à l’interface avec le béton
fissurer le béton et induire un fort écaillage de la surface [C 2 245] frais. De plus, il a été démontré [13] que les agents de démoulage
[COR 407]. à base d’huile végétale, de par leur action chimique (réaction de
saponification avec l’hydroxyde de calcium) plutôt que mécanique
Concernant la durabilité des structures en béton et les méca- (cas de l’huile minérale), donnaient de meilleurs résultats en
nismes détaillés des attaques concernant le cœur de ce matériau termes d’homogénéité de teinte, de bullage et de texture.
(attaque sulfatique, corrosion des armatures, etc.), nous renvoyons
le lecteur vers nos bases documentaires où plusieurs articles
décrivent déjà ces phénomènes (voir la rubrique « Pour en savoir
plus »).
3.2 Contamination ou fonctionnalisation
des surfaces : cas particulier
des moules en silicone
3. Interactions avec les Le tableau 2 présente les concentrations atomiques des princi-
paux éléments détectés par XPS en extrême surface d’éléments en
coffrages et les agents béton (formulation BUHP) préalablement coffrés dans des moules
en polychlorure de vinyle (PVC), en bakélite et en polydiméthyl-
de démoulage siloxane (PDMS). Les détections des éléments comme le calcium,
le silicium et l’oxygène ont été essentiellement attribuées à la
présence des phases hydratées principales, c’est-à-dire la
portlandite et les C-S-H [15]. Une partie du silicium a aussi été
3.1 Influences des huiles de démoulage attribuée à la présence de fumée de silice.
Par rapport à la composition atomique estimée pour la pâte de
ciment hydratée (avec présence de filler calcaire, fumées de silice
Le rôle des agents de décoffrage, bien souvent composés et adjuvants), les résultats XPS montrent néanmoins que les
d’huile à base minérale ou végétale, est de maintenir un film résidus de coffrage peuvent modifier la composition d’extrême
d’eau à l’interface coffrage/béton frais et de pérenniser l’effet surface.
lubrifiant de cette couche afin de limiter les forces de cisail-
lement trop importantes (la couche d’eau à l’interface Comme montré par le tableau 2, de fortes modifications
coffrage/béton frais peut être détruite par des granulats qui surviennent après l’utilisation de moule en PDMS (sans agents de
s’approchent de la surface ou peut être fragilisée par une démoulage) : le transfert des résidus de PDMS pendant le temps
texture importante du coffrage). Dans la plupart des cas, les de coffrage peut expliquer les fortes teneurs en silicium et en
carbone « d’origine organique » [15]. Un effet d’écrantage dû aux
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frottements à l’interface entre coffrage et béton frais ne sont


pas suffisants pour détruire complètement le film d’huile de résidus de coffrage permet aussi d’expliquer pourquoi les
quelques µm d’épaisseur présent sur les coffrages [11]. concentrations en calcium et carbonates (une des composantes du
pic XPS du carbone) sont relativement faibles après utilisation
d’un moule en PDMS. À titre de comparaison, le coffrage en PVC
Il a été démontré [12] que la perméabilité et la texture des influence plus légèrement la composition d’extrême surface du
coffrages pouvaient modifier l’aspect de surface des bétons. Les béton durci (bien que de légères traces de chlore aient été
agents de démoulage sont notamment nécessaires : détectées).

Tableau 2 – Comparaison entre les concentrations élémentaires estimées pour la peau de béton
et celles détectées par XPS en extrême surface du béton (selon le coffrage utilisé)

Carbone C1s
Éléments Calcium Ca2p Silicium Si2p Oxygène O1s Chlore Cl2p
Carbonates Organique
« CO3 » « C-org »

Composition estimée au sein


18,3 12,9 65,0 2,3 0,6 0,0
d’une peau de béton

Moule PVC 10,1 15,0 55,4 8,9 8,2 0,8


Étude XPS
Moule PDMS 3,5 25,9 49,8 0,4 18,2 0,0

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__________________________________________________________________________________________________ RÉACTIVITÉ DES SURFACES DE BÉTON

Figure 6 – Photo d’une surface de béton devenue hydrophobe après transfert de résidus siliconés provenant d’un coffrage en PDMS

Il est ainsi possible de faire croître une couche de Ca(OH)2,


Tableau 3 – Angles de contact mesurés épaisse de quelques µm et plus ou moins continue, en surface du
par la méthode de la goutte sessile sur différents béton BUHP (cf. images MEB de la figure 7). Ce phénomène ferme
moules et les surfaces de béton correspondantes partiellement la porosité de surface, réduit la reprise en eau et
après démoulage confère des propriétés hydrophiles à la surface qui devient alors
Surface Nature Angle de contact plus facilement nettoyable.
étudiée du coffrage (o ) La figure 8 présente, quant à elle, la quantité d’eau adsorbée par
m2 de béton : la reprise en eau par un BUHP recouvert majoritai-
PVC 87 (± 3) rement de portlandite (préalablement coffré dans un moule PVC
Moule recouvert d’agents de décoffrage contenant des tensioactifs non
PDMS 140 (± 5)
ioniques) est beaucoup plus faible que pour d’autres bétons
PVC 42 (± 4) coffrés dans des conditions différentes (sans agents de décoffrage
BUHP après
ou avec des agents de décoffrage à base d’huile).
démoulage PDMS 148 (± 3)

Cette contamination avec des résidus de moule PDMS n’est pas


sans conséquence sur les propriétés de surface de certains types
4. Interactions avec les gaz
de béton. En effet, l’alliance entre la faible porosité des formula- et l’environnement
tions de béton BUHP, la possibilité de transférer la rugosité des
moules vers la texture d’extrême surface des BUHP et le transfert
de résidus siliconés provenant des moules PDMS conduit à la
fabrication de surfaces de béton hautement hydrophobes
4.1 Mise en évidence du front
(tableau 3 et figure 6) [16], et donc moins sensibles à l’encras- de carbonatation
sement par les poussières. Un phénomène décrit comme une
contamination des moules pourrait alors s’avérer bénéfique dans Au cours du temps, les hydrates, et notamment les cristaux de
certains cas (ici des formulations de BUHP) et pour certaines appli- portlandite (Ca(OH)2), se carbonatent naturellement au contact du
cations (protection des façades par exemple). dioxyde de carbone atmosphérique dissous dans l’eau capillaire
selon la réaction de carbonatation [5] :

3.3 Formation de portlandite liée Ca(OH) 2 + CO 2 ⇒ CaCO 3 + H2O


à l’utilisation d’une solution Dans les conditions ambiantes de température et d’humidité
de décoffrage à base de tensioactifs relative, la carbonatation est gouvernée par le transport du CO2
atmosphérique au sein de l’eau capillaire. Elle débute à l’extrême
Outre la nature des coffrages, la composition des agents de surface du béton et progresse vers le cœur du matériau [18] [19]. À
décoffrage peut influencer la composition et la microstructure de noter que les C-S-H se carbonatent aussi mais plus lentement, le
la surface du béton. Par exemple, l’utilisation de solution aqueuse rapport calcium/silicium diminuant au cours du temps du fait de la
de décoffrage contenant des tensioactifs non ioniques permet polymérisation des silicates et de la décalcification.
d’obtenir une peau de béton (de type BUHP) relativement enrichie Dans un environnement trop sec, elle est ralentie par l’absence
en portlandite [17]. d’eau capable de transporter le CO2 . Dans un environnement trop
En effet, une fois dilués dans une solution aqueuse, ces humide, les pores sont saturés et le transport du CO2 est alors
tensioactifs favorisent la formation d’une couche d’eau à l’interface ralenti. La carbonatation de la surface n’a pas d’effet notable
béton/coffrage dans laquelle les cristaux de portlandite pourront visible (sauf de permettre le développement de taches biologiques,
croître plus efficacement qu’en temps normal. Cette propriété comme nous le verrons dans le chapitre suivant). Plus à cœur et
repose sur une diminution de la tension de surface à l’interface dans le cas du béton armé, la carbonatation a des effets néfastes
portlandite/eau, favorisant la précipitation des ions calcium sous en termes de durabilité. La diminution du pH à cœur induit une
forme d’hydroxyde de calcium. corrosion des armatures métalliques néfaste à la durabilité des

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RÉACTIVITÉ DES SURFACES DE BÉTON __________________________________________________________________________________________________

a b

Figure 7 – Images MEB de cristaux de portlandite recouvrant une surface de béton, préalablement moulée avec des agents de décoffrage à base
aqueuse comprenant des tensioactifs non ioniques
Concentration de la composante « carbonate »

800
15
Reprise en eau / surface (g/m2)

600
du pic C1s (%)

10

400
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5
200

Valeur estimée d’après la formulation du béton


0
0 0 50 100 150 200 250
0 50 100 150 200 250 Durée d’érosion ionique (s)
Temps (min)

Moule PVC + agents de décoffrage à base aqueuse 28 jours après décoffrage


contenant des tensioactifs 10 jours après décoffrage
Moule PVC + agents de décoffrage à base d'huile 3 jours après décoffrage
Moule PDMS sans agents de décoffrage
Moule PVC sans agents de décoffrage
Figure 9 – Gradients de concentration de la composante
« carbonate » du pic carbone C1s, mesurés en surface du béton
Figure 8 – Courbes de reprise en eau par des surfaces de béton par XPS et en fonction du temps après décoffrage
BUHP (en fonction de la nature des coffrages et des agents
de démoulage utilisés)
tation qui progresse vers l’intérieur de l’échantillon en fonction du
temps après le démoulage, les concentrations en carbonate
structures (le changement de volume consécutif à l’oxydation des
augmentant régulièrement 10 et 28 jours après le démoulage [20].
armatures en acier induit des fissurations et parfois un éclatement
du béton). Pour de plus amples renseignements concernant la durabilité du
béton et notamment la dégradation de leur surface par écaillage
La figure 9 présente l’évolution des gradients de concentration ou éclatements (suite à la croissance de cristaux expansifs au sein
de la composante carbonate (pic carbone analysé par XPS et après de la microstructure ou à la rouille des armatures en acier), nous
différents temps d’érosion ionique) de l’extrême surface d’un conseillons la lecture de certaines références dans nos bases
béton BUHP. Les résultats mettent en évidence le front de carbona- documentaires [C 2 228] [C 2 245] [COR 407].

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4.2 Réactivité avec les oxydes d’azote d’adsorption s’effectuent avec les hydrates les plus riches en cal-
cium (ou d’oxydes de calcium), c’est-à-dire la portlandite et le
(NOx) C-S-H 1,7 alors qu’il a été prouvé que les composés anhydres ne
réagissaient pratiquement pas avec les NOx.
La pollution atmosphérique par les oxydes d’azote affecte la
santé des habitants des zones urbaines, fortement impactée par le Cette adsorption du NO2 est beaucoup plus faible après carbo-
trafic automobile toujours grandissant [21]. Bien que des solutions natation des pâtes de ciments et des surfaces de béton, le pH de la
technologiques à base de béton contenant des pigments de type solution interstitielle diminuant du fait de la carbonatation des
dioxyde de titane ou oxyde de zinc existent (§ 5) pour réduire cette hydrates (d’un pH 13 vers un pH 9 environ). Néanmoins, il a été
pollution [22] [23], nous nous concentrerons dans cette partie sur démontré qu’il était possible d’améliorer et de prolonger cette
la capacité intrinsèque des bétons à adsorber le dioxyde d’azote. adsorption de NO2 en introduisant une petite quantité de charbon
En effet, dans certaines conditions (concentrations de polluants actif dans le mélange de béton (figures 10 et 11b ) [24] [26]. On
de quelques centaines de ppbv, temps de séjour du gaz, rapport suppose que le NO2 est adsorbé de façon irréversible par une réac-
entre surface d’échantillon de béton et volume de réacteur), les tion de neutralisation avec une solution alcaline aqueuse recou-
surfaces de béton (par exemple des formules de béton de type vrant la surface des hydrates et le charbon actif.
autoplaçant) peuvent adsorber sur de longues périodes une
fraction importante du NO2 présent dans une atmosphère
constituée d’azote ou d’air synthétique (figure 10) [24]. 4.3 Ancrage des micro-organismes
Le dioxyde d’azote peut se dissoudre aisément en milieu biologiques
basique et se transformer en composés ioniques (nitrites et
nitrates), eux aussi fortement solubles. Cette réaction est favorisée
lorsque des pâtes de ciment hydratées, composées majoritai- Après une certaine période de vieillissement, les façades et les
rement d’hydrates fortement alcalins de type C-S-H et Ca(OH)2 parements en béton ont tendance à se recouvrir petit à petit de
sont soumises à un flux de NO2 . Ce gaz se dissout donc au sein de taches liées à la prolifération de micro-organismes (algues,
l’eau interstitielle, voire en surface des hydrates qui sont toujours champignons et moisissures) [27] [28]. L’apparition de ces défauts
recouverts de quelques monocouches moléculaires d’eau liée [25]. esthétiques est exacerbée sous un couvert végétal ou pour des
façades exposées au nord (figure 12).
Après avoir soumis des poudres d’hydrates purs (C-S-H,
Ca(OH)2) à un flux conséquent de NO2 , les analyses par chromato- Les mécanismes d’implantation et de colonisation sont
graphie ont permis de mettre en évidence les ions nitrites et nitra- complexes et mettent en jeu le pH, la rugosité et la porosité
tes dans les jus de lixiviation [26]. L’ordre de grandeur des ouverte de la peau du béton [29]. La figure 13 présente par
quantités de nitrites/nitrates lixiviées est en effet similaire à celui exemple des images MEB (enregistrées en mode environnemen-
des quantités de gaz NOx adsorbés dans le réacteur pour les tal) prises sur des surfaces de bétons recouvertes par une algue
hydrates purs réduits en poudre (tableau 4). Les meilleurs taux filamentaire de type Klebsormidium flaccidum.

300

250
Concentration en NO2 dans le réacteur (ppbv)

200

150

100

50

0
0 5 10 15 20
Temps d’exposition en continu (h)
Réacteur vide Roche calcaire
Béton autoplaçant de référence Béton autoplaçant contenant du charbon actif

Figure 10 – Évolution de la concentration du dioxyde d’azote (NO2) dans un réacteur soumis à un flux continu de 250 ppbv de NO2

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Tableau 4 – Quantités d’ions nitrites/nitrates mesurées dans l’eau de lixiviation des poudres ayant
préalablement été soumises à un flux d’oxydes d’azotes dans un réacteur
(comparaison avec les quantités de gaz adsorbées)
Ions contenus dans l’eau
Quantité de gaz adsorbée Temps d’exposition au gaz
de lixiviation
Échantillons réduits en poudre (× 10–8 mol/g)
et introduits dans le réacteur (× 10–8 mol/g) dans le réacteur
(min)
NO2 NO Nitrites Nitrates

Tricalcium
15,7 6,5 0 3,9 960
silicate C3S
Phases minérales
Dicalcium
du clinker anhydre 6,9 2,0 1,2 2,5 1 006
silicate C2S

Ciment anhydre 16,1 0,8 7,7 2,0 1 046

Portlandite (Ca(OH)2) 91,4 26,4 66,5 7,0 1 326

C-S-H
Phases minérales pures 43,1 24,4 13,6 7,4 1 082
(Ca/Si = 0,9)
se trouvant dans
une pâte de ciment C-S-H
92,4 57,3 – – 1 002
hydratée (Ca/Si = 1,5)

C-S-H
179,1 196,8 92,4 6,0 2 608
(Ca/Si = 1,7)
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a b

Figure 11 – (a) Photographie d’un échantillon de béton au sein d’un réacteur, (b) image MEB d’une section polie d’une surface de béton
contenant du charbon actif (particules noires)

L’étape préalable à la colonisation par des micro-organismes tation. Les résultats montrent clairement que la colonisation
biologiques est la diminution du pH de la peau de béton. Un fort débute beaucoup plus vite si la surface de béton est préalablement
pH inhibe la croissance des micro-organismes au jeune âge du carbonatée. Via l’exposition d’échantillons sur un banc de
béton jusqu’au moment où la carbonatation (figure 13b ) et la lixi- ruissellement, il a été démontré que la texture de surface du béton
viation de la surface ramènent le pH à des valeurs plus tolérables influençait directement la probabilité d’ancrage des spores.
pour les micro-organismes (pH de 8 à 9 après quelques semaines La rugosité moyenne (Ra) des matériaux de construction (cal-
d’exposition aux intempéries). caire, tuile, béton) peut donc servir de paramètre comparatif pour
La figure 14a présente la variation de l’aire colonisée par une déterminer si la colonisation par les micro-organismes sera
algue filamenteuse sur des surfaces de béton avant/après carbona- pérenne.

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Figure 12 – Exemples de prolifération à base d‘algues et de champignons recouvrant des murs en béton

a b

Figure 13 – Images MEB (en mode environnemental) d’une algue filamenteuse Klebsormidium flaccidum recouvrant une surface de béton :
l’image de droite (b) montre l’enracinement de l’algue dans une zone carbonatée

Enfin, la teneur résiduelle en eau du béton, paramètre fortement classés en fonction de leur capacité à conserver l’eau. Comme le
lié à la porosité ouverte de la surface, est le dernier facteur impor- montre la figure 14b, les surfaces fermées et peu poreuses, carac-
tant à prendre en compte. En effet, l’accès à un réservoir d’humi- téristiques des bétons BUHP, présentent une très faible réserve
dité amplifie la colonisation par des micro-organismes. Les potentielle en eau, 10 fois inférieure à celle d’un béton standard, et
matériaux utilisés pour réaliser des façades peuvent donc être 100 fois inférieure à celle d’une pierre calcaire.

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5.2 Différentes familles de revêtements


Surface colonisée (%)

60

BUHP carbonaté
5.2.1 Base polyacrylique aqueuse
50 Les revêtements à base acrylique sont composés de résine acryli-
que diluée dans de l’eau. Le séchage permet la formation d’un film
protecteur étanche aux liquides à base aqueuse et relativement
40
épais (> 100 µm). Leurs intérêts principaux sont leur relative inno-
cuité, leur facilité d’emploi (absence de rejets nocifs dans l’atmos-
30 phère) et leurs bonnes propriétés d’adhérence sur le béton.
Le plus souvent, ces produits résistent mal aux solvants et
s’imbibent relativement facilement des produits à base d’huile.
20
Leur durabilité (face aux conditions climatiques ou vis-à-vis de la
friction mécanique) est plus faible que celle des revêtements à
10 base polyurée.

BUHP 5.2.2 Base polyurée/polyuréthane


0
Les revêtements à base polyurée forment un film tendu relati-
vement résistant aux agressions extérieures et aux rayures [31]. Ils
-10 peuvent être bicomposants ou monocomposants et sont constitués
-5 0 5 10 15 20 25 30 35 40 majoritairement d’isocyanates dilués dans du solvant. Dans ce
Temps (jours) dernier cas, la réaction en surface s’effectue en quelques heures
a entre les isocyanates aliphatiques et l’humidité de l’atmosphère
(leur réticulation à cœur est plus longue : quelques jours). Les surfa-
Surface colonisée (%)

100 ces à base de polyurée ainsi obtenues ont alors une excellente
dureté grâce à leur réticulation tridimensionnelle et aux monomères
90 de faible longueur de chaîne et présentent une bonne résistance chi-
mique leur permettant d’être nettoyées par des solvants.
80
Déposé seul et au pistolet, l’épaisseur d’un vernis monocouche à
70 base polyurée se situe dans un intervalle de 10 à 200 µm. Pour des sur-
faces peu poreuses et lisses, l’utilisation d’un primaire d’adhérence (à
60 base polyacrylique par exemple) est souvent rendue nécessaire.

50 5.2.3 Base silane/siloxane hydrophobe


BUHP
Calcaire
La plupart des revêtements d’imprégnation à base silicone ou
40
silane/siloxane [32] présentent des propriétés hydrophobes
Brique
30
(c’est-à-dire repoussant l’eau ou les produits à base aqueuse). Ces
Béton
ordinaire
revêtements se présentent sous forme de base aqueuse ou d’émul-
20 sion (mélange d’eau et de résine siliconée par exemple) ou de base
solvant (polysiloxane dilué dans un solvant pétrolier par exemple).
10 Ces produits ont des bonnes propriétés d’imprégnation du béton
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mais forment rarement un revêtement filmogène imperméable.


0 Ainsi, la peau du béton devient hydrophobe, mais sa microporo-
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4
sité ouverte de surface n’est pas entièrement bouchée (ces
Temps (semaines)
produits limitent assez peu l’apparition d’efflorescences).
b
5.2.4 Base silicatée
Figure 14 – (a) Aire colonisée sur une surface de béton BUHP
de référence ou préalablement carbonatée, (b) aire colonisée Les revêtements à base silicatée sont en fait majoritairement
par une algue filamenteuse sur des surfaces de matériaux composés de silicates de sodium ou de potassium. La réaction
de construction (présentant diverses capacités à retenir l’eau) rapide entre les silicates et l’hydroxyde de calcium (portlandite) dis-
exposés au banc de ruissellement
ponible dans la peau du béton permet de créer un film minéral à
base de silicate de calcium. Ce film ferme la porosité de surface du
béton tout en étant résistant à la rayure, aux frictions mécaniques et
5. Revêtements de protection aux agressions chimiques. Cependant, les expositions extérieures
et l’alternance répétée des températures froides/chaudes ont ten-
du béton dance à « faïencer » la surface de ces revêtements, ce qui les rend
poreux à terme et diminue leur durabilité.

5.1 Variabilité de la composition 5.3 Effet photocatalytique


Plusieurs familles de revêtements de protection peuvent être L’effet photocatalytique [22] [33] repose sur l’excitation par un
appliquées sur la peau de béton (base acrylique, polyurée, alkyde, rayonnement UV de matériaux semi-conducteurs tels que le dioxyde
polyesters, vinyliques, époxy, silicatée, etc.) [30]. Le niveau de de titane (de forme anatase, cf. figure 15) [34] [35] ou l’oxyde de
porosité ouverte du béton, variable selon sa formulation et les zinc [36] qui provoque la décomposition de molécules d’eau physi-
conditions de coffrage, nécessite d’appliquer des produits plus ou sorbées à la surface du matériau et la formation de radicaux hydroxy-
moins visqueux afin de former un revêtement homogène. Les sur- les ou oxygénés. Le fort pouvoir oxydant de ces espèces chimiques
faces de béton tolèrent en effet assez peu les excès d’application, permet de dégrader les liaisons chimiques composant les taches
qui peuvent provoquer des défauts esthétiques ou d’adhésion. organiques qui finissent alors par se dissocier.

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Figure 15 – Images MEB (électrons secondaires) montrant une fracture d’un mortier contenant des particules de dioxyde de titane (anatase)
photocatalytique

Une autre propriété de l’effet photocatalytique est la formation de catalytiques. Ce sont eux en effet qui procurent le plus d’avan-
groupements hydroxyles à l’interface entre le matériau photocataly- tages pour un minimum de défauts. La protection contre les taches
tique et l’air. Ces groupements induisent des propriétés superhydro- aqueuses est très souvent obtenue quel que soit le revêtement
philes (angles de contact inférieurs à 10o lors du mouillage) et utilisé mais certaines propriétés, comme la résistance à la rayure
favorisent l’étalement du film d’eau lors d’un nettoyage ou d’une ou l’anti-efflorescence, sont très difficilement obtenues.
pluie [16]. Le ruissellement amélioré du film d’eau aide à enlever les
poussières déposées en surface ou emmène les résidus organiques
de taches préalablement décomposées. Notons que cet effet d’auto-
nettoyage est aussi effectif sur les taches biologiques, comme les Tableau 5 – Avantages des revêtements
algues ou les champignons [36]. Cet effet superhydrophile nécessite protecteurs applicables sur béton
un revêtement très lisse et exempt de défauts pour fonctionner de
façon optimale. Type
Propriétés principales
de revêtement
Enfin, certains revêtements photocatalytiques permettent de
réduire la pollution aux NOx, notamment en oxydant le monoxyde
d’azote (gaz NO) en dioxyde d’azote (gaz NO2), puis en nitrates (ions Étanche à l’eau liquide
Base
Se nettoie relativement bien pour enlever
NO−3 ).Cette dégradation du NO et sa minéralisation en nitrates ont polyacrylique
les poussières
été démontrées dans de nombreuses études effectuées dans des
réacteurs. Les recherches menées actuellement tendent à améliorer Étanche à l’eau liquide
les charges photocatalytiques afin de les rendre actives sous rayon- Base
Résiste bien aux produits acides, huileux,
nement visible (et non plus seulement UV) [37]. polyurée
à base solvant
bicouche
Résistance notable aux rayures

5.4 Adhérence des revêtements Liquide d’imprégnation


Base silane
Le mécanisme d’adhérence des revêtements diffèrent selon leur Barrière fine étanche à l’eau liquide
ou siloxane
composition [4] [TRI 4 600]. La plupart des revêtements à base N’agit pas contre les efflorescences
acrylique ou à base polyurée s’ancrent sous forme liquide dans la
microporosité ouverte de la peau de béton avant de sécher ou de Réaction très rapide qui ferme la porosité
réticuler, respectivement. Les revêtements d’imprégnation (à base ouverte du béton
silane/siloxane par exemple) pénètrent justement cette microporo- Relativement insensible aux agressions
Base
sité avant de réagir mais aucun film fermant la porosité ne se chimiques et mécaniques
silicatée
forme réellement. Les revêtements silicatés, appelés aussi Tendance au faïençage suite à des cycles
« peintures minérales », adhèrent par réaction entre les silicates et alternés d’augmentation/diminution
l’hydroxyde de calcium contenu dans la peau du béton. de la température

Détruit les composés organiques sous UV


5.5 Conclusions Effet
Ralentit la formation de taches biologiques
Réduction du taux de NO dans l’atmos-
Le tableau 5 résume l’intérêt de chaque type de revêtement. Il photocatalytique
phère
en ressort que les revêtements les plus intéressants à utiliser sont Superhydrophilie
les revêtements à base polyurée/polyuréthane et les vernis photo-

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RÉACTIVITÉ DES SURFACES DE BÉTON __________________________________________________________________________________________________

6. Conclusions diverses périodes de temps selon la réaction considérée : de


quelques heures pour l’hydratation des phases minérales princi-
pales d’extrême surface, à quelques jours pour des phénomènes
Contrairement aux idées reçues, la surface du béton est loin tels que les efflorescences et jusqu’à plusieurs mois ou années
d’être inerte. Outre des mécanismes, comme l’hydratation, induits pour les phénomènes liés à la carbonatation, à la lixiviation, ou à
par la nature même du ciment, l’extrême surface du béton est un la croissance de micro-organismes.
lieu d’échange particulier entre la matrice cimentaire et son envi-
Enfin, divers revêtements de protection peuvent être appliqués
ronnement (eau, gaz et micro-organismes).
sur la peau de béton afin de boucher plus ou moins la porosité de
La réactivité des surfaces de béton ne doit donc pas être surface ou apporter de nouvelles fonctionnalités telles que l’hydro-
considérée comme négligeable. Les cinétiques mettent en jeu phobicité ou l’effet photocatalytique.
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P
O
U
Réactivité des surfaces de béton R

E
Matthieu HORGNIES
par
Docteur
N
Chargé de recherche au Centre de recherche de Lafarge, Saint Quentin-Fallavier

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