Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
TECHNIQUES DE L’INGÉNIEUR
Techniques L’expertise technique et scientifique de référence
de l'Ingénieur
p2645
w5500
Spectrométrie
Eaux de -masse
de distribution - Principe
Désinfection
et appareillage
Guy BOUCHOUX
Professeur à l’université Paris XI (Orsay), École Polytechnique, DCMR, Palaiseau
Michel SABLIER
Chargé de recherches au CNRS, École Polytechnique, DCMR, Palaiseau
Copyright
Copyright ©
© 2014
2015 | Techniques
Techniques de
de l’Ingénieur | tous droits réservés
l'Ingénieur
Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5
Eaux de distribution
Désinfection
par Jacques MOLES
Directeur Technique du Pôle Eau Potable
DEGREMONT groupe SUEZ
Virus Virus
Virus Virus
d’odeurs d’odeurs
Absence d’haloformes Absence d’haloformes
Figure 1 – Comparatif général des principaux agents de désinfection pour différents objectifs de traitement
La figure 1 illustre les avantages et les limites des principaux 2.2 Désinfectants et sous-produits
agents de désinfection actuellement utilisés. On constatera qu’il n’y
a pas de désinfectant idéal et que le travail du traiteur d’eau sera de désinfection
d’utiliser conjointement l’un et l’autre des moyens qui sont à sa dis-
position pour optimiser les filières de traitement.
Le chlore réagit sur les matières organiques et peut produire des
molécules organochlorées diverses dont les plus simples sont les
trihalométhanes (THM), les composés chlorés de l’acide acétique et
2. Normes et contrôle de l’acétonitrile.
de la désinfection Pour chacun des produits de désinfection, des sous-produits sont
identifiés et des études toxicologiques ont été entreprises, condui-
sant à certaines limites vis-à-vis de ces composés générés par le
2.1 Microbiologie traitement lui-même.
Comme il n’est pas possible de recenser, en contrôle de routine, Les dernières données disponibles dans les législations OMS
tous les germes pathogènes, on se base sur certains organismes-tests (Organisation Mondiale de la Santé), de l’Union Européenne, de la
ou germes témoins qui constituent simultanément des preuves de France et des États-Unis sont détaillées en [Doc. W 5 500].
pollution des eaux brutes et des témoins de bonne désinfection des
eaux traitées.
Selon les pays ou les organismes de contrôle, l’approche est En tout état de cause, le respect des recommandations en
légèrement différente ; on trouvera en [Doc. W 5 500] les principales terme de sous-produits de désinfection ne doit en aucun cas
législations en vigueur. réduire la garantie vis-à-vis du risque microbiologique.
de résistance, de reproduction et/ou de dissémination peuvent Seattle), il a pu être admis que l’on puisse procéder à une désin-
ensuite coloniser le réseau et contaminer le consommateur, car la fection par l’ozone en tête du traitement mais il s’agit bien de
désinfection n’en détruit pas la totalité ; c’est pourquoi, certains cas particuliers.
spécialistes américains s’élèvent contre la possibilité de distribuer
une eau de surface, même limpide, sans filtration et rejoignent ainsi
On peut même préciser que dans des pays comme la France, la
la conception européenne qui tend à développer le concept de
législation (décret 2001-1220 qui transpose en droit français la direc-
multibarrière.
tive européenne no 98/83/CE cf. [Doc. W 5 500]) implique de prati-
Nota : NTU Nephelo metric Turbidity Unit (unité de turbidité néphélométrique quer au minimum une filtration sur toute eau prise à la surface du
(cf. [P 4 210]) sol ou dans une nappe peu protégée.
La figure 2 montre un exemple de relation pouvant exister entre Aux États-Unis, une filtration est aussi exigée sur les eaux de sur-
pointe de turbidité/comptage de particules et détection de kystes de face et les eaux souterraines influencées, à moins que les crédits
Giardia. d’élimination exigés ne soient assurés par d’autres moyens.
Particules
Nombre de particules par mL
2 500
6,3 oocystes/L 2 à 5 µm
Tb 0,4 NTU
2 000
0 à 2 700 L
< 2 oocystes/L Tb 0,2 NTU
1 500 2 700 à 3 600 L
Tb 0,5 NTU
1 000
0,6 oocystes/L
Tb 0,1 NTU
500 Fin de cycle 5 à 10 µm
0
0 5 000 10 000 15 000 20 000
Figure 2 – Exemple de comparatif d’évolution
Tb = turbidité Volume traité (L) du comptage de particules, de la turbidité
et de la concentration en oocystes
4. Désinfection physico-
chimique
4.1 Modèles cinétiques
De nombreux chercheurs ont mis en évidence l’influence :
— de la concentration C d’un désinfectant ;
— du temps de contact entre ce désinfectant et un germe donné
sur la vitesse d’inactivation de ce germe.
Les principaux modèles cinétiques sont :
— CHICK (1908) ln N/N 0 = – k t
n
— WATSON ln N/N 0 = – ΛC t
Figure 4 – Reviviscence en réseau en fonction du CODB
— GARD (1957) – ( dN/ dt ) = kN/ ( 1 + aCt )
m n
— PADUSKA, HERSHEY, HOM (1975) dN/ dt = – kNt C
(0)
— C est la concentration en désinfectant, exprimée en mg/L ; Degré d’inactivation requis 0,5 2,0
— T est le temps de contact, exprimé en min. Crédit de coagulation directe* 2,0 1,0
Le CT s’exprime donc en mg ⋅ min/L. Degré d’inactivation requis 1,0 3,0
Crédit de filtration lente* 2,0 2,0
Degré d’inactivation requis 1,0 2,0
Trihalométanes Chloropicrine Crédit de filtration sur 2,0 1,0
Br Cl précouche*
Degré d’inactivation requis 1,0 3,0
Cl C H Cl C NO3
Pas de filtration 0,0 0,0
Cl Cl
Degré d’inactivation requis 3,0 4,0
Source : AWWA 1991, Guidance manual for compliance with the filtration
and disinfection requirements for public works systems using surface water
Trihaloacides Hydrate de chloral sources. Denver, CO.
Cl O Cl H * Valeurs indicatives.
Cl C C OH Cl C C OH
Cl Cl OH 4.2.1 Intérêt du CT
(0)
Temps pour 99,9 % d’inactivation (min)
5 4 30 6 44 8 60
0,1
E. Coli 10 3 22 4 33 6 45
15 2 15 3 22 4 30
20 1 11 2 16 3 22
25 1 7 1 11 2 15
0,01
10 100 1 000
Temps
pour 99 % d’élimination (s)
Le tableau 4 est une illustration des effets de la température et du
pH sur le CT à appliquer pour inactiver 2, 3 et 4 lg de virus par le
Figure 6 – Efficacités comparées du chlore sur deux chlore.
micro-organismes (pH = 6,6 – T = 5 °C)
Bien que représentant un moyen simple pour rendre compte
Pour situer les ordres de grandeur, si un CT de 1 mg ⋅ min/L est de l’efficacité d’un désinfectant, le concept de CT est simplifica-
suffisant pour éliminer 99 % des bactéries par le chlore dans des con- teur et aujourd’hui, on s’accorde à penser qu’une relation du
type Cn T m serait plus représentative.
ditions données, le même degré d’inactivation réclamera un CT de 10
pour les virus et de 100 pour les kystes de Cryptosporidium.
1,0
T10 / τ
E (t)
0,8
0,6
0,4
0 τ t
0,2
F (t)
0
1 0 10 20 30 40 50 60
L/l
0 τ t
Réacteur piston
Réacteur quelconque
Mélangeur parfait
40 60
5. Chlore 30
[H+] [OCl+]
70
K=
20 [HOCl] 80
K = 2,0 × 10– 8 à 0 ˚C
5.1 Introduction 10 90
K = 3,3 × 10– 8 à 20 ˚C
0 100
Le chlore est le désinfectant le plus utilisé à travers le monde 4 5 6 7 8 9 10 11
depuis ses premières applications en traitement des eaux vers 1897 pH
en Europe.
à 0 ˚C à 20 ˚C
Cet oxydant a permis de franchir une grande étape technologique
– à pH 7 environ 80 % d’HOCl environ 70 % d’HOCl
en permettant à moindre frais et avec une efficacité redoutable
– à pH 7,5 environ 60 % d’HOCl environ 45 % d’HOCl
d’atteindre un niveau d’hygiène et de qualité faisant reculer les
grandes épidémies hydriques. Il peut être utilisé sous forme : – à pH 8 environ 30 % d’HOCl environ 20 % d’HOCl
— de chlore gazeux Cl2 (liquéfié en bouteilles ou en tanks, utilisé Figure 10 – Dissociation de l’acide hypochloreux dans l’eau
par prélèvement direct en phase gazeuse, ou en phase liquide par en fonction du pH
l’intermédiaire d’un évaporateur, et introduit dans l’eau après
dosage et mise en solution dans un appareil appelé chloromètre) ;
Cette notion est importante à connaître, car l’effet germicide de
— d’hypochlorite : l’acide hypochloreux est très supérieur à celui de l’ion hypochlorite :
• de sodium : NaOCl (liquide : eau de Javel), la désinfection par le chlore sera donc beaucoup moins efficace en
• de calcium : Ca(OCl)2 (en poudre). milieu alcalin et à haute température qu’à froid et à pH faible.
Parution : février 2007 - Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5
Figure 12 – Exemple de système de stockage et dosage de chlore à partir de fûts (500 kg ou 1 tonne) sans évaporateur
Cette eau chlorée est à son tour injectée dans l’eau à traiter en un
point où le mélange sera effectué de manière efficace : chute d’eau, En règle générale, le maintien d’une concentration de 0,5 mg/l
agitateur, mélangeur « in-line ». de chlore libre, pendant un temps de contact de 30 min. et à pH
inférieur à 8, permet d’éliminer les bactéries pathogènes et les
Lorsque l’on dispose de bouteilles de 50 kg, l’installation est
virus de la poliomyélite.
simplifiée.
On utilise alors des chloromètres compacts (voir [C 5 200,
figure 6]), montés directement sur la tête de la bouteille ou reliés par Ces conditions sont en revanche généralement insuffisantes à
une courte tuyauterie. l’égard de certains parasites animaux (ex. : kystes de Giardia ou de
Cryptosporidium) qui devront être éliminés par d’autres types de trai-
Le chlore Cl2 est un produit très dangereux et très toxique (voir tement (ex. membranes).
[C 5 200, § 1.4.1], pour les précautions à prendre contre les fuites).
Parution : février 2007 - Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5
Le tableau 5 récapitule les exigences de la nomenclature des instal- Des tableaux donnent les valeurs du CT, à prendre en compte en
lations classées en ce qui concerne les stockages de chlore liquide. fonction du pH et de la température de l’eau à traiter (cf. tableaux 6
En fonction de la masse stockée sur l’installation, celle-ci est sou- et 7).
mise à déclaration ou autorisation.
Exemple de dimensionnement
– Débit à traiter : 1 000 m3/h
– Inactivation de virus souhaitée : 4,0 lg
5.6 Mise en contact. Dimensionnement – Température : 10 °C
– pH : 7,5
Dans le cas d’une désinfection simple, le point d’injection se situe – Concentration en chlore résiduel : C = 0,5 mg/L
en aval du traitement de clarification, juste avant le réservoir d’eau Pour obtenir 4 lg d’inactivation de virus, le tableau 4 donne un CT de
traitée servant au stockage de l’eau avant distribution. Ce réservoir 6 mg ⋅ min/L
dit « de contact » doit être aménagé pour assurer un bon mélange du
réactif avec l’eau à traiter et permettre d’assurer un temps de (0)
6
d’où T 10 = --------- = 12 min .
0,5
6. Chloramines
Si l’on envisage un réacteur correctement compartimenté, soit un
12
T10 /τ de 0,6,τ sera de --------- = 20 min, d’où le volume du réservoir de
0,6 6.1 Introduction
1 000 × 20 3
contact : ---------------------------- = 334 m
60
Les chloramines sont surtout employées dans les pays anglo-
En prenant comme hypothèse une hauteur d’eau utile de 3 m, la sur- saxons où le goût de chlore qu’elles communiquent à l’eau est un
334 2 gage de bonne désinfection.
face au sol du réservoir sera de ----------- = 111 m , soit environ 10 × 11 m.
3
Remarque 1
Elles présentent l’avantage, vis-à-vis du chlore, d’avoir une
Pour avoir un T10/τ de 0,6, l’abaque de la figure 8 donne L/l = 22 durée de vie beaucoup plus longue, ce qui accroît leur intérêt
D’après la figure 13, qui représente schématiquement un réacteur pour les eaux chaudes et dans les cas de réseaux de distribution
avec 4 chicanes, on obtient : longs et maillés, pour lesquels on ne souhaite pas procéder à
des rechlorations après la sortie de l’usine de traitement.
5 × 10 × 5
L/l = ------------------------- = 22,7 , ce qui est satisfaisant.
11
l
60
T 10 = --------- = 120 min
0,5
τ = 120
----------- = 200 min
0,6
soit un volume de 3 300 m3 !
On voit donc le côté prohibitif de la lutte contre les kystes de proto-
Entrée
zoaires par le chlore et le net avantage des systèmes membranaires. (a) (c)
(0)
(a) (b) (c) (d) = chicanes (ici n = 4)
Tableau 7 – Principales caractéristiques des lampes
Figure 13 – Contacteur de chlore à chicanes
Paramètres BP BPHI MP
Pression de vapeur 0,931 0,931 1,3 ⋅ 104
de mercure (Pa) à 1,3 ⋅ 106 100
Chloramine (%)
Température
40 à 60 180 à 200 600 à 800 Monochloramine
opérationnelle (°C) 80
Puissance 0,5 1,5 à 10 50 à 150
entrante (W/cm)
60
Puissance UV 0,2 0,5 à 3,5 5 à 30
germicide (W/cm) (254 mm) (254 mm) (total UV-C) Eaux
naturelles
Rendement 40
35 à 38 30 à 35 10 à 20
énergétique (%)
Durée de vie 8 000 8 000 à 10 000 3 000 20
(h) à 10 000 à 5 000
Consommation Dichloramine
électrique (W) 15 à 70 120 à 260 4 000 0
0 3 5 6 7 8
Coûts approximatif 28 à 130 180 à 1 900 170 à 200
pH
d’une lampe ($) Trichloramine
La figure 14 présente la répartition des différentes espèces, En présence de matières organiques, il forme peu d’haloformes. Il
monochloramine, dichloramine et trichloramine en fonction du pH oxyde les phénols en quinones, qui n’engendrent pas de mauvais
de la solution. goûts. Il peut détruire des complexes formés avec le fer ou le man-
Aux pH des eaux naturelles, la monochloramine sera toujours ganèse et les substances humiques, et, par la suite, détruire les
prépondérante. acides humiques.
6.2 Préparation Il pourrait donc paraître tout indiqué pour remplacer le chlore
en préoxydation et en désinfection.
Eh potentiel d’oxydo-réduction
8.2 Problématique des bromates Figure 17 – Diagramme potentiel-pH de différents couples
oxydo-réducteurs
–
Les ions bromates [ BrO 3 ] sont des sous-produits d’oxydation
indésirables, suspectés d’avoir un effet cancérigène, bien que leur
toxicité ne soit pas clairement établie.
HBrO
Gunten et Hoigné ont décrit un certain nombre de réactions qui
selon la figure 18 mettent en jeu soit des mécanismes électroni-
ques, soit des radicaux libres, mais qui permettent d’expliquer la O3
formation de bromates à partir des bromures d’une eau brute. OH
Le tableau 6 regroupe les différentes formes de sous-produits O3 O3
bromés que l’on peut trouver dans une eau contenant des bromures Br – BrO – BrO2– BrO3–
et ayant subi une ozonation.
Étant donnée la complexité du système ozone/bromure et la diver- OH˚
sité de la nature des matières organiques présentes dans les eaux OH˚ O3
naturelles, il n’y a pas de relation directe entre la concentration ini-
tiale en bromures [Br–]o dans l’eau et la quantité de bromates formée.
Il est donc impossible de prévoir combien de bromates seront formés Br˚ Br2˚ BrO˚
au cours d’une ozonation, à la simple vue d’une analyse de l’eau
brute. Figure 18 – Cycle des bromates (selon Gunten et Hoigné)
On notera comme l’indique la figure 19 que pour une eau donnée Sur les pesticides et notamment les triazines, le fait que l’ozone ne
le CT et la température ont une influence directe sur la formation casse pas le cycle triazinique et entraîne la formation de produits tout
des bromates. Or, la valeur paramétrique fixée pour les bromates aussi indésirables conduit à éviter son emploi lorsque l’unique objectif
par la directive 98/83/CE est actuellement de 25 µg/L, puis sera abais- est celui de la dégradation de ces composés.
sée à 10 µg/L à partir du 25.12.2008 : cette limite apporte donc une On notera que pour des pollutions particulières et ciblées, il peut
forte contrainte à la désinfection par l’ozone, lorsque des taux de rester un outil de choix (trichloroéthylène, par exemple).
traitement élevés sont nécessaires.
Pour connaître la quantité exacte de bromates formée au cours
d’une ozonation, il est nécessaire de faire des essais d’ozonation avec 8.4 Préparation
l’eau en question. Ces essais ne doivent pas s’arrêter à l’étape d’ozo-
nation mais prendre en compte également une éventuelle chloration Nota : voir également les dossiers [G 1 171] et [C 5 200].
finale susceptible de former des sous-produits d’oxydation cancérigè- L’ozone est un gaz instable. Il est donc produit sur le site au
nes tels que les composés organobromés et organochlorés. moment de l’emploi.
De ce qui précède, on peut cependant déduire certaines règles qui Industriellement, l’ozone s’obtient en faisant passer un courant
permettent de limiter la quantité de bromates formée sans pouvoir d’air ou d’oxygène, éventuellement un mélange des deux, entre deux
garantir la concentration à laquelle on arrivera. électrodes (généralement de forme tubulaire) recouvertes d’un diélec-
trique et soumises à une différence de potentiel alternative comprise
Ces règles sont les suivantes :
en pratique entre 6 000 et 18 000 V.
— réaliser l’ozonation à un pH inférieur ou égal à 7 ; Les tubes élémentaires sont regroupés dans un appareil de produc-
— diminuer le temps de contact ; tion appelé ozoneur. On trouvera des informations détaillées sur les
— limiter le taux de traitement en ozone à la dose qui est stricte- générateurs d’ozone dans les références [1], [2], [C 5 200] et
ment nécessaire pour atteindre le but recherché du traitement et [G 1 171].
adapter ce taux aux changements de qualité et de débit d’eau brute L’énergie spécifique utilisée pour la production d’un kilogramme
(voir influence directe du CT, figure 19) ; d’ozone s’établit comme suit :
— appliquer un rapport taux de traitement en ozone sur matières — air : 13 à 18 kWh/kg pour une concentration de 18 g ⋅ Nm–3 ;
organiques aussi faible que possible (on peut envisager un rapport — oxygène : 6 à 18 kWh/kg pour une concentration de 70 à
O3/COT inférieur à 0,4 ou 0,5 ) et minimiser le résiduel en sortie, ou 100 g ⋅ Nm–3.
en tout cas détruire cet excès dès la sortie de la tour de contact ; Une partie très importante de cette énergie est dégradée sous
— dans certains cas, en fonction des conditions d’ozonation, la forme de chaleur qui vient augmenter la température du plasma et
+ réduire le rendement de production. Pour maintenir la production à sa
présence d’ions ammonium NH 4 , peut diminuer la formation des
valeur optimale, il convient donc de refroidir l’ozoneur par un fluide
bromates. annexe (en général de l’eau).
60
50
40
30
20
10
0
0 5 10 15 20 25 30
CT (mg . min/L)
T = 13 à 15 ˚C
Figure 19 – Effet du CT et de la température
T = 18 à 20 ˚C –
d’ozonation sur la formation de BrO 3
0,8 Remarque : dans les tours des contacts, deux paramètres sont
CODB formé (mg de CODB/L)
0,8 0,71
8.6 Dimensionnement
0,6
0,43 0,43
0,35 Dans tous les cas, le dimensionnement d’une installation d’ozone
0,4
relève de deux paramètres :
chlore).
On voit donc que l’on peut garantir des taux d’élimination de germes
pathogènes supérieurs à ceux du chlore avec des CT encore accepta-
bles quant à la formation des bromates.
a) Choix du CT
En prenant en compte un CT de 1,9 mg ⋅ min/L avec l’hypothèse
d’une tour de 5 m de haut et un résiduel de 0,4 mg/L en sortie de cha-
cun des 3 compartiments, on a les valeurs suivantes :
Concentration « moyenne » :
( 35 % × 0,4 ) + ( 55 % × 0,4 ) + ( 75 % × 0,4 )
= ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ = 0,22
3
Si T10 /τ = 0,6
1,9
τ = -------------------------- = 14,4 min
0,6 × 0,22
1 000 × 14,4 3
V = --------------------------------- = 240 m
60
H = 5 m
Figure 22 – Ozone. Mise en contact par chambres successives
Surface « utile » = 48 m2 (à comparer avec H = 3 m et S = 111 m2 de
la citerne de chloration).
Ce dernier réacteur proposé par la Société Degrémont sous le nom b) Taille de l’ozoneur
de «Tubazur », se présente comme un puits de 15 à 20 m de profon-
Pour déterminer la taille de l’ozoneur, il faudra réaliser une courbe qui
deur alimenté par une tuyauterie centrale dans laquelle l’eau à traiter et
donne l’évolution de l’ozone résiduel en fonction de l’ozone introduit,
le gaz ozoné circulent vers le bas et se mélangent tandis que la pres-
sion augmente. La partie extérieure, où l’eau remonte, sert de temps pour un temps correspondant à celui de la tour de contact (ici environ
de contact, et compte tenu du fait que le réacteur présente un flux très 10 à 15 min).
proche du flux piston (s’il est correctement dimensionné), ce temps La courbe de la figure 25 donne 1,5 mg/L si l’on souhaite obtenir un
peut être plus faible que dans une tour classique. De nombreuses appli- résiduel de 0,4 ppm.
cations ont en particulier été trouvées pour ce procédé au Japon où le On prévoit donc un ozoneur capable d’assurer un taux de traitement
coût de la construction est très élevé et où les surfaces disponibles de 2 ppm afin de tenir compte du rendement de dissolution qui dépen-
sont faibles. dra du système utilisé pour la mise en contact.
9. Ultraviolets (UV)
Nota : voir également [C 5 200, § 6].
9.1 Introduction
Depuis plusieurs dizaines d’années, un procédé physique de désin-
fection est utilisé en production d’eau potable : le rayonnement
ultraviolet.
Parution : février 2007 - Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5
En Amérique du Nord, on estime que 3 000 à 6 000 usines d’eau contenant la population microbienne est mélangé de façon optimale
potable utiliseront les UV dans les 10 à 15 prochaines années pour grâce à l’utilisation d’un barreau magnétique. Le mélange sert à obte-
être en accord avec les nouvelles réglementations. nir une irradiation uniforme de tous les micro-organismes du liquide.
De nouvelles technologies de lampes se sont également dévelop- Il convient d’utiliser des lampes calibrées à 254 nm et de spectre
pées, plus efficaces ou plus puissantes, qui rendent le procédé appli- d’émission connu. L’intensité incidente est d’abord mesurée et notée
cable à des stations de très grande capacité sans avoir à multiplier pour calibration. La suspension bactérienne est alors placée dans une
indéfiniment le nombre de lampes. Il s’agit principalement des lam- boîte de Pétri de même dimension que la fenêtre de la cellule photo-
pes Moyenne Pression et Basse Pression Haute Intensité. électrique utilisée au cours de la calibration. De préférence, le maté-
riau de la coupelle est un matériau fortement absorbant dans le
domaine UV de manière à éviter la réflexion. Les suspensions sont
exposées pendant des durées variables et le nombre d’organismes
9.2 Notion de dose vivants est mesuré. Il est recommandé de reproduire les essais au
moins trois fois.
L’efficacité de la désinfection (l’abattement en terme de micro- Comme première approximation, les cinétiques d’inactivation en
organismes) est fonction de la dose appliquée à l’eau à traiter. boîte de Pétri peu profonde et bien mélangée peuvent être modélisées
La lampe génère une intensité UV : I exprimée en mW/cm2. comme des réactions photobiochimiques du premier ordre
L’application de cette intensité pendant une durée t exprimée en dN
-------- = kI moy N Loi de Chick et Watson
secondes (correspondant au temps de contact) fournit une dose D : dt
D = lt avec N (nombres d’organismes/L), concentration en organis-
mes viables,
Il existe différentes unités pour exprimer l’intensité et la dose. t (s) temps,
(0) (mW/cm2) intensité de radiation moyenne, Imoy
Intensité * temps = dose k (cm2/mJ) constante d’inactivation du premier ordre.
À chaque temps d’irradiation t, la dose UV est définie par le produit
mW/cm2 * s = mW ⋅ s/cm2 = mJ/cm2 = 10 j/m2
Imoy t (mJ/cm2).
µW/cm2 * s = µW ⋅ s/cm2
W/m2 * s = J/m2 = 0,1 mJ/cm2 = 100 µW ⋅ s/cm2
0,4
donnée, suivi ensuite par la quantification de la viabilité des micro-
organismes (exprimée en logarithme d’inactivation).
La plupart des laboratoires utilisent un appareil à faisceau UV col- 1,5
limaté (« collimated beam ») pour mener leurs expériences sur sou- O3 introduit
ches pures (cf. [Doc. W 5 500]). (mg/L)
La loi de Chick et Watson définit un taux de destruction des micro- La figure 28 donne des exemples de courbes « dose-réponse »
organismes proportionnel à la population présente dans l’eau. obtenues en collimateur avec différents micro-organismes. Ces
En intégrant l’équation : courbes plus ou moins linéaires répondent donc plus ou moins à la
loi de Chick-Watson.
N kl t
------- = e moy Les micro-organismes utilisés classiquement dans les tests en colli-
N0 mateur et dans le but d’estimer la dose réellement délivrée par un réac-
avec N0 (nombres d’organismes/L), concentration en organis- teur industriel sont les bactériophages MS2 à des doses entre 25 et
mes viables avant exposition, 120 mJ/cm2 et les spores de B. subtilis dans la gamme 25 à 80 mJ/
cm2.
N (nombres d’organismes/L), concentration en
organismes viables après un temps d’exposition t. Ces deux micro-organismes présentent les avantages suivants : ils
ne sont pas pathogènes, donc faciles à mettre en œuvre ; ils sont
relativement résistants aux UV et donnent une relation linéaire en
fonction de la dose.
Absorption UV (u.a.)
10
9.3 Lampes UV
Guanine
5 Les sources lumineuses utilisées en désinfection par UV sont des
lampes à vapeur de mercure, métal choisi car il présente une raie de
Thymine
résonance à 253,7 nm, ce qui est très proche de la bande d’efficacité
0 optimale pour la désinfection.
200 250 300
L’apparence et le fonctionnement des lampes UV sont similaires à
Longueur d’onde (nm) ceux des lampes fluorescentes. Chaque lampe est placée dans une
gaine de quartz, transparente aux rayonnements UV. Une décharge
électrique entre les deux électrodes de la lampe provoque l’excita-
tion des atomes de mercure, qui émettent des radiations.
Absorption UV (u.a.)
1,0 L’eau circule à travers les gaines de quartz dans des réacteurs qui
peuvent fonctionner soit sous pression, soit en canal ouvert.
0,8 ADN
En eau potable, ce sont les appareils sous pression qui sont utili-
0,6 sés le plus couramment ; ils permettent à l’eau de circuler à travers
des faisceaux tubulaires sous de très faibles épaisseurs.
0,4
Parution : février 2007 - Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5
1
9.4 Mise en œuvre
10–1
9.4.1 Réacteurs en canal
10–2
Un système UV est constitué d’un réseau de lampes maintenues
10–3 ensemble sur un châssis. Ces lampes sont renfermées dans des
tubes de quartz les protégeant du contact direct avec l’eau à traiter.
10–4
Ces lampes peuvent être disposées à l’horizontale ou à la verticale
10–5 par rapport à l’écoulement de l’eau (voir en [Doc. W 1 500] figure C).
L’eau circule en fine couche entre les tubes.
10–6 Les réacteurs sont à l’air libre et à écoulement gravitaire ; dans le
0 20 40 60 80 100
cas d’une production d’eau potable, il est recommandé qu’ils soient
UV Dose (mJ / cm2) couverts pour éviter tout contact avec l’extérieur.
E. coli Pores de B. subtilis Coliformes totaux Rotavirus
9.4.2 Réacteurs sous pression
Figure 28 – Courbes d’abattement en fonction de la dose appliquée Pour les applications eaux potables, les systèmes fermés sont
(Chang et al., 1985) préférés pour les raisons suivantes (USEPA 1996) :
« Sécurité »
Doses UV « standard »
A A
Hépatite
s
Poliovirus
Virus viru
ta s
Rotavirus Phage MS2
Adenovirus
Giardia (excystation)
4 4 lg Giardia Lamblia
ture
ul (culture
ce cellulaire)
Protozoaires Cryptosporidium
4 4 lg Cryptosporidium
ridum
i (culture cellulaire)
(excystation)
4 lgrypt
Cryptosporidium
ospo (infectuosité animale)
Figure 29 – Récapitulatif de l’efficacité des UV sur divers micro-organismes en fonction de la dose d’après ML. Janex et al. 2001 (Sources : Bukhari et al.
1999, Chang et al. 1985, Harris et al. 1986, IAWPRC 1991, Karanis 1992, Meng et Gerba 1996, Shin 1999, Tree 1997)
1,0
Échelle relative d’intensité
0,8
0,6
Parution : février 2007 - Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5
0,4
0,2
0,0
220 240 260 280 300 320
Longueur d’onde (nm)
Longueur d'onde (nm)
Spectre des lampes MP
Gamme germicide
cuits et les zones mortes. La figure 32 montre comment la disposi- La transmittance est la fraction du faisceau qui ressort de la solu-
tion des lampes peut être optimisée pour une meilleure répartition tion (la fraction transmise) :
de la dose.
I
T = ----
I0
Transmittance (%) Elle est souvent exprimé en % :
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 I
Transmittance (en %) = ----100
I0
2,01,5 1 0,8 0,7 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0,05 0,00 On parle aussi souvent d’absorbance, aussi appelée densité
optique :
Absorbance
I0
Figure 33 – Relation entre transmittance et absorbance Absorbance = densité optique = DO = lg ----
I
Parution : février 2007 - Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5
— débit de pointe et débit moyen ; — Enfin, ces rejets sont des concentrats de sels, de matières orga-
— pertes de charge acceptables/espace ; niques et de tous les micropolluants arrêtés : se pose alors le pro-
— redondance d’équipements : secours installé/dose maximale à blème de leur traitement avant retour vers le milieu naturel.
(0)
débit de pointe… ;
— type de lampe : MP/BP/BPHI en fonction d’une législation locale Tableau 8 – Ordres de grandeur de la transmittance
éventuelle ; de différents types d’eau
— capteur UV : pour déterminer la dose réellement appliquée ;
— mécanisme de nettoyage des lampes : mécanique et éventuelle- Absorbance ou Absorbance
Transmittance densité optique UV
ment chimique. Type d’eau
typique
(cm–1) (m–1)
C’est ensuite le fournisseur de réacteurs UV qui propose le dimen-
sionnement en fonction des objectifs de traitement demandés et des Eau de surface
impositions listées ci-dessus. non filtrée 80 à 95 % 0,097 à 0,022 9,7 à 2,2
Microfiltration
Le schéma classique de la figure 34 nous montre qu’une microfil-
tration fine arrête des bactéries et toutes les formes vivantes d’une
taille supérieure, mais laisse passer au moins partiellement les virus : Figure 34 – Comparaison des seuils de coupure
elle ne peut donc pas exercer une action désinfectante totale, alors
qu’une ultrafiltration à une porosité de 0,01 µm arrête également la
totalité des virus. Ce résultat sera a fortiori également atteint sur des 10.1.2 Ultrafiltration
membranes NF ou OI.
Les membranes d’ultrafiltration dont la taille est voisine de
0,01 µm n’arrêtent pas les ions et n’influencent donc pas l’équilibre
10.1.1 Nanofiltration. Osmose inverse calco-carbonique des eaux.
L’énergie à mettre en œuvre pour vaincre la perte de charge due à
Sur la figure 34, on voit que si l’objectif réside aussi dans l’élimi- la membrane est plus faible que pour la nanofiltration (pression de
nation des composés organiques, seules la nanofiltration et fonctionnement 1 à 1,5 bar).
l’osmose inverse sont envisageables.
Elles piègent tous les virus, les kystes et les bactéries, ce qui leur
Les membranes de nanofiltration présentent cependant certains confère un pouvoir désinfectant absolu.
inconvénients.
Pour ce qui concerne leur moindre efficacité vis-à-vis des matières
— Elles éliminent les ions bivalents : or, le calcium est un élément organiques, elles peuvent être mises en série avec des traitements
primordial dans l’équilibre calco-carbonique d’une eau, et si une miné- conventionnels (ozone/CAG) ou bien on peut mettre en œuvre le pro-
ralisation correcte n’est pas assurée, c’est le réseau de distribution cédé CRISTAL qui consiste à utiliser du charbon actif en poudre
qui sera en danger. À l’heure actuelle des membranes spécifiques (CAP) dans une boucle de recirculation (cristal simple) ou mieux dans
sont à l’étude qui laisseront passer une fraction des ions bivalents un réacteur spécifique (cristal étendu).
tout en piégeant les matières organiques, mais il n’est pas sûr que le
taux de réjection soit constant dans le temps.
— Le prétraitement doit être particulièrement soigné (préfiltration à 10.2 Mise en œuvre
10-50 µm), ce qui renchérit le coût du système.
— La consommation en énergie est élevée (pression de fonctionne-
ment 5 à 6 bar). Une unité d’ultrafiltration proprement dite comporte donc :
— Le taux de conversion est inférieur à 85 %, ce qui entraîne des — une bâche et des pompes de gavage (ou d’alimentation) ;
rejets de l’ordre de 15 %. — un étage de préfiltration (tamisage mécanique) ;
ap
Pression (bar)
ultrafiltrée des bulles e l
ed
é e rapid
s
as n
e c atio
ibr nt
1 f gme
rm éat Au
Fibres Pression du pe 1 fibre
intègres intègre
Temps (min) cassée Temps (min)
gueur d’environ 1 m.
Modules : ces fibres sont assemblées en faisceaux, lesquels 6
sont regroupés dans des carters étanches appelés modules.
Blocs : ces modules sont regroupés sur des châssis métalliques 5
appelés « Skids » ou « blocs », sur lesquels on retrouve les diffé-
Parution : février 2007 - Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5
oct
oct
oct
oct
oct
oct
Cet ensemble, qui se veut un « piège absolu », vis-à-vis de toute
01
02
03
04
07
08
02
03
04
05
06
09
10
11
12
13
16
17
18
19
20
23
24
25
26
27
30
26
27
28
29
30
exempte de germes pathogènes selon le principe de la double — certaines en diminuant les concentrations de matières organi-
barrière. ques dissoutes diminuent la demande immédiate et améliorent la sta-
bilité du désinfectant dans le temps ;
— d’autres en retenant les particules de la taille des germes : par-
ticipent effectivement à la désinfection ;
— et enfin les désinfectants proprement dits luttent directement
11. Conclusion par leur caractère germicide.
Parmi les outils potentiels de la désinfection, l’ozone et le chlore
conservent une part prépondérante ; mais les membranes et les ultra-
La désinfection ne peut plus être considérée comme une étape violets voient leur importance grandir.
ultime du traitement qui consisterait à injecter un désinfectant dans Cependant si l’on souhaite distribuer de l’eau potable dans des
l’eau avant sa distribution. réseaux qui ont des temps de séjour élevés, il faudra toujours
conserver l’ajout d’un désinfectant à effet rémanent long.
La désinfection est le fruit de l’efficacité conjuguée de chacune des
étapes du traitement : Un des points principaux à retenir restant le concept
« multibarrières » qui préconise la mise en œuvre de plusieurs étapes
— certaines en retenant les matières en suspension, éliminent des en série plutôt que de se focaliser sur une seule étape jamais à l’abri
« abris » potentiels ; d’une défaillance.
CAP
Rhodopol
Reminéralisation FeCl
3
Ouvrages existants
Ultrafiltration
4 blocs
Rhodopol : adjuvant de floculation de 24 modules DN 450
P
O
U
Eaux de distribution R
Désinfection E
N
par Jacques MOLES
Directeur Technique du Pôle Eau Potable
DEGREMONT groupe SUEZ
S
Organismes pathogènes de l’eau
A
Ils sont donnés dans les tableaux A, B et C.
V
(0) O
Tableau A – Bactéries véhiculées par l’eau I
Organismes
Enterobacteriaceae
Maladies
Spirillaceae
Organismes Maladies
R
– Salmonella typhi Fièvres typhoïdes et paratyphoïdes – Campylobacter(jejuni/coli)
Gastro-entérites et diarrhées
– Salmonella para typhi A et B – Helicobacter pylori
– Shigella dysenteriae
– Escherichia coli entéropathogène
Dysenterie bacillaire
Gastro-entérites et
Autres familles
– Leptospira species Leptospirose
P
diarrhées
La souche O 157 : H7 crée en
– Pseudomonas aeruginosa
(bacille pyocyanique)
Surinfections
L
Parution : février 2007 - Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5
– Yersinia enterocolitica
peut être mortelle
Gastro-entérites et diarrhées
– Francisella (ou Pasteurella) tularensis
– Staphylococcus aureus
Tularémie
Infections
U
localisées
Vibrionaceae – Listeria monocytogenes Listériose S
– Vibrio cholerae Choléra – Legionella pneumophila Légionellose
(0)
– virus Coxsackie B Myalgies épidémiques HÉPATITE A Hépatite infectieuse (Un des plus
Méningites lymphocytaires fréquents)
Myocardites – Péricardites – Éruptions
CALICIVIRUS Gastro-entérite
Virus Norwalk et Hépatite E
– virus ECHO Diarrhées infantiles – Méningites CORONAVIRUS Pneumopathie
lymphocytaires (SRAS)
E FLAGELLÉS
Naegleria gruberi
Giardia lamblia
Meningo-encéphalites
S
Législations en vigueur sur la désinfection
A 1 Microbiologie À noter l’art. 2. – I. du décret : « Les eaux destinées à la consommation humaine
doivent, dans les conditions prévues au présent décret : ne pas contenir un nom-
V Recommandations édictées par l’OMS (Organisation mondiale de la santé),
en Europe (voir tableaux D et E), et aux États-Unis (voir tableau F). bre ou une concentration de micro-organismes, de parasites ou de toutes autres
substances constituant un danger potentiel pour la santé des personnes ; […] »
■ OMS : absence de coliformes totaux et coliformes thermotolérants, comme
O Escherichia coli (indicateur de pollution fécale), dans un échantillon de 100 mL.
■ Union européenne : la directive 98/83/CE du 5/12/1998 est basée également
■ États-Unis : le nombre de paramètres microbiologiques pris en compte est
plus large : virus, coliformes, légionelles, parasites divers...
La législation sur les eaux de surface (SWTR surface water treatment rules
I sur des critères bactériens, absence d’E.Coli et d’entérocoques (tableau D).
■ France : le décret no 2001-1220 du 20/12/2001 (tableau E), relatif aux eaux
de l’EPA environmental protection agency) exige pour les eaux de surface ou
eaux souterraines influencées qu’elles soient :
P
Tableau D – Législation européenne (extraits de la directive 98/83/CE du 5/12/1998)
L
Parution : février 2007 - Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5
U Paramètres microbiologiques
Escherichia coli (E. coli)
Valeurs paramétriques
0/100 mL
S Entérocoques 0/100 mL
Paramètres indicateurs
Bactéries coliformes 0/100 mL
Clostridium perfringens (y compris les spores) 0/100 mL
Teneur en colonies à 22 °C Aucun changement anormal
(0)
Monochloramine 3
Référence de qualité (mg/L)
4,0/4 as Cl2
R
Di- et trichloramine Données insuffisantes
Chlore 5 4,0/4 as Cl2
Dioxyde de chlore
Iode
*
Données insuffisantes
0,8/0,8 as ClO2
– P
* la valeur guide établie pour les chlorites (voir tableau H) assure une protection suffisante contre le risque de toxicité de ce composé.
MRDL maximum residual disinfectant level L
Parution : février 2007 - Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5
(0)
U
Tableau H – Tableau récapitulatif des législations OMS, Europe, France et États-Unis sur les sous-produits de désinfection
(disinfection by-products DBP)
S
OMS France États-Unis
UE
Produits de dégradation 1998 1998 2001 2002
des désinfectants Valeur guide Valeur paramétrique Limite de qualité MCL/MCLG
(µg/L) Référence de qualité (µg/L)
bromates 25 (provisoire) 10 10 10/0
chlorates Données insuffisantes
chlorites 200 (provisoire) 200 1 000/800
Chlorophénols
2-chlorophénol Données insuffisantes
2,4-dichlorophénol Données insuffisantes
2,4,6-trichlorophénol 200
formaldéhyde 900
Trihalométhanes (THM) Somme < 1 mg/L Somme < 100 µg/L Somme < 100 µg/L 80/pas connu
bromoforme 100 0
dibromochlorométhane 100 60
bromodichlorométhane 60 0
chloroforme 200
Acides chloracétiques HAA5*
acide monochloracétique Données insuffisantes 60
acide dichloracétique 50 (provisoire) 0
acide trichloracétique 100 (provisoire) 300
N chloracétone
Acétonitriles halogénés
Données insuffisantes
dichloracétonitrile 90 (provisoire)
dibromacétonitrile 100 (provisoire)
S bromochloracétonitrile
trichloracétonitrile
Données insuffisantes
1 (provisoire)
A chlorure de cyanogène
(sous forme de CN –)
chloropicrine
70
Données insuffisantes
V HAA5 = acide monochloracétique + acide dichloracétique + acide trichloracétique + acide bromoacétique + acide dibromoacétique.
À noter que les bromates peuvent aussi être apportés par les solutions d’hypochlorite (eau de Javel) en tant qu’impureté. Lorsque le chlore gazeux est utilisé.
une impureté qui peut être ajoutée est le tétrachlorure de carbone dont le niveau guide fixé par l’OMS est de 2 µg/L dans l’eau.
O
I Fournisseurs
R Matériel UV (figure A) Ozonia www.ozonia.com/uv
Berson www.bersonuv.com Trojan/Hach/Aquafine www.trojanuv.com
Calgon/Chemviron Carbon
www.catalyticcarbon.com/ccc/tech/technologies/uv/
P
L
Parution : février 2007 - Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5
U
S
www.membranes.com
Pall www.pall.com
Zenon/General Electric www.gewater.com E
N
S
A
V
O
I
R
P
L
Parution : février 2007 - Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5
U
S
Figure B – Exemples de modules d’ultrafiltration
Bibliographie
Références du texte DELARRAS (C.) et TRÉBAOL (B.). – Surveillance 13th IOA Ozone World Congress (Kyoto, 26-
sanitaire et microbiologique des eaux. Régle- 31 Oct.), Vol. 1, 399-404 (1997).
[1] DEGRÉMONT. – Mémento Technique de
mentation, prélèvements, analyses. 304 pages,
l’Eau. 1904 pages, 2 tomes, 2005, 10e édition,
Éditions Tec & Doc. Lavoisier, Cachan. Paris DO-QUANG (Z.), ROUSTAN (M.), GUIRAUD (P.) et
Éditions Tec & Doc. Lavoisier, Cachan. Paris
(2003). WABLE (O.). – Le concept du réacteur numé-
(2005).
DO-QUANG (Z). – Upgrading conventional water rique appliqué à l’étude des performances des
[2] MASSCHELEIN (W.). – Processus unitaires du treatment plants by numerical modelling and réservoirs de désinfection de l’eau par le chlore.
traitement de l’eau potable. CEBEDOC, simulation. CIRSEE, Le Pecq (France), 1st Asia 5e Congrès Français de Génie des Procédés,
Éditions Tec & Doc. Lavoisier, Cachan. Paris Pacific Technical Seminar, Hong-Kong, 12-14 March, Lyon, 19-21 septembre (1995).
(1996). 9 p (1998).
DO-QUANG (Z.), ROUSTAN (M.) et LAÎNÉ (J.M.). –
[3] COIN (L.), HANNOUN (C.) et GOMELLA (C.). – DO-QUANG (Z.) et LAîNÉ (J.M.). – Advanced design Influence of geometrical characteristics and
Inactivation par l’ozone du virus de la polio- of ozonation contactor for drinking water treat- operating conditions on the effectiveness of
myélite présent dans les eaux. La Presse ment. Use of computational fluid dynamics ozone contacting in fine-bubbles conventional
Médicale, 72, 2153-2156 (1964). modelling for reactor performance evaluation. diffusion reactors. CIRSEE (Le Pecq) et LIPE
Proc. AWWA Annual Conf. (Atlanta, 15-19 June), (Toulouse), Conf. Présentée aux Journées JIE/
Autres références Vol. D, 531-536 (1997). O3 & AOPs, Poitiers, sept. (1998).
COCKY (A.) et DO-QUANG (Z.). – Utiliser la simula- DO-QUANG (Z.), LAîNÉ (J.M.), DUGUET (J.P.) et
tion numérique pour améliorer la désinfection ROUSTAN (M.). – Latest advances in the develop- DORÉ (M.). – Chimie des oxydants et traitement des
par le chlore, l’ozone ou les ultraviolets. L’eau, ment of new simulation tools for the design and eaux. Éditions Tec & Doc. Lavoisier, Cachan.
l’Industrie, les Nuisances, 222, 41-45 (1999). operation control of ozone reactors. Proc. Paris (1989).
U
S
L'expertise technique
et scientifique de référence
Techniques de l’Ingénieur vous apporte une information précise et fiable pour l’étude et la réalisation de vos projets.
Actualisées en permanence, les ressources documentaires profitent aujourd’hui à plus de 300 000 utilisateurs et
sont la référence pour tout ingénieur, bureau d’études, direction technique et centre de documentation.
Depuis près de 70 ans, 3 500 experts contribuent quotidiennement à développer, enrichir et mettre à jour cette
documentation professionnelle unique en son genre.
L'intégralité de ces ressources représente plus de 9 000 articles, répartis dans plus de 430 bases documentaires,
accessibles sur internet, en téléchargement PDF, et sur tablette.
DÉCOUVREZ
les offres de packs !
Sciences fondamentales
Environnement - Sécurité
Énergies
Technologies de l’information
Mécanique
Innovations
Génie industriel
Biomédical - Pharma
Matériaux
Parution : février 2007 - Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5
Mesures - Analyses
Électronique - automatique
Construction
POUR EN SAVOIR PLUS SUR LES OFFRES DE PACKS...
Transports
... contactez le service Relation Clientèle
qui se chargera de vous rediriger vers un chargé d’affaires :
Tél : +33 (0)1 53 35 20 20
Email : infos.clients@teching.com
www.techniques-ingenieur.fr
• ACTUALISATION PERMANENTE
Mises à jour permanentes, publication de nouveaux articles de références et fiches pratique : un contenu complet sur
le sujet qui vous intéresse, des alertes par email.
• MOBILITÉ
Votre abonnement étant 100 % web, vous pouvez le consulter à tout moment, sur n'importe quel ordinateur ou sur
tiwekacontentpdf_w5500
nos versions iPad et Android. Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5
Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5
MONTEZ EN COMPETENCE
• Des formations personnalisées, réalisées au sein de votre établissement et à vos dates
• Un accompagnement à la mise en conformité réglementaire
• Des missions d'audit et de recommandations techniques
Consultez l'intégralité
Parution : février 2007 - Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5
Nous contacter : Tél. : +33 (0)1 53 35 20 20 – Fax : +33 (0)1 53 26 79 18 – E-mail : infos.clients@teching.com