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TECHNIQUES DE L’INGÉNIEUR
Techniques L’expertise technique et scientifique de référence
de l'Ingénieur
p2645
j3350
Spectrométrie
Flottation de masse
- Mécanismes - Principe
et réactifs
et appareillage
Michel SABLIER
Chargé de recherches au CNRS, École Polytechnique, DCMR, Palaiseau
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de l’Ingénieur | tous droits réservés
l'Ingénieur
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Flottation
Mécanismes et réactifs
par Pierre BLAZY
Professeur à l’École nationale supérieure de géologie (ENSG)
et El-Aid JDID
Docteur ès sciences
Ingénieur de recherche au Laboratoire environnement et minérallurgie (LEM)
ENSG-INPL-CNRS UMR 7569
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La flottation des sulfures métalliques, qui sont les minerais naturels des
métaux de base non ferreux, représente historiquement le procédé qui a permis
de traiter des minerais complexes à fine minéralisation ou à faible teneur,
notamment les minerais de plomb-zinc-cuivre, qui sont concentrés par flottation
dans plus de 90 % des cas, dans des usines dont la capacité journalière peut
varier de quelques centaines de tonnes à 100 000 tonnes.
Les minéraux de type oxydes, silicates et silicoaluminates, bien que de
familles minéralogiques différentes, présentent en solution aqueuse des pro-
priétés physico-chimiques semblables et répondent aux mêmes types de réac-
tifs. La flottation, sauf pour le fer hématite, est peu développée industriellement
pour l’ensemble de ces trois familles.
Enfin, les minéraux de type sels (carbonates, sulfates, fluorures, tungstates et
phosphates) représentent une famille extrêmement importante, de propriétés
assez homogènes, puisqu’ils sont constitués de cations et d’anions entre les-
quels existent des liaisons ioniques. La flottation s’applique surtout aux miné-
raux peu solubles, bien qu’il existe des usines de flottation de minéraux solubles
tels que la sylvinite (KCI) et la halite (NaCl) en milieu saumure.
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Soit, pour un accroissement infinitésimal, l’expression générale : On détermine ainsi la densité d’adsorption qui peut être soit néga-
∂γ
∂ G S tive, soit positive selon le signe du terme ------------------ .
∂ln ( a i )
γ = ----------- (4)
∂ A P, T, n
Comme à pression et composition constantes, on a par unité À la fin du XIXe siècle, la découverte de gisements métal-
d’aire : liques à minéralisations fines et dispersées a rendu les métho-
des d’enrichissement basées sur l’exploitation des propriétés
∂ G S massiques des minéraux difficilement applicables. C’est ainsi
----------- = –SS (5)
∂ T P, n que le procédé de flottation, qui fait appel aux propriétés super-
ficielles des phases minérales en milieu aqueux, est apparu
ou encore : comme un procédé miracle, capable de fournir des concentrés
marchands à la métallurgie à partir de tonnages de plus en plus
dγ importants de minerais.
------- = – S S (6) Trois grandes périodes ont marqué le développement de ce
dT
procédé, liées à la mise sur le marché industriel de grandes
L’énergie superficielle totale ES est donnée par la relation : quantités de réactifs, appelés collecteurs, qui confèrent l’hydro-
phobicité nécessaire aux surfaces minérales. Dans un premier
ES = GS + TSS (7) temps, pour flotter les sulfures on fit appel aux acides gras natu-
rels, dont les consommations étaient élevées. Dans un
il vient : deuxième temps, vers les années 1920-1930, on synthétisa des
collecteurs de type dithiocarbonates et dithiophosphates, ayant
dγ une grande affinité pour les sulfures conduisant à de faibles
E S = γ – T ------- (8) consommations. Enfin, arrivèrent sur le marché, dans un troi-
dT
sième temps, d’autres collecteurs de synthèse tels que les ami-
Dans un système à composants multiples, l’accumulation d’un ou nes, les alkylsulfonates et les alkylsulfates, permettant de flotter
plusieurs composants à l’interface constitue le phénomène des oxydes et des sels.
d’adsorption. Dans le cas de substances dissoutes dans un solvant, Dès le début, la sélectivité a été un des principaux moteurs de
l’équation de Gibbs donne la relation entre la tension superficielle γ la flottation, qui a nécessité bon nombre de travaux scientifi-
entre deux phases et l’entropie superficielle SS, la température T, le ques et techniques, depuis la compréhension des phénomènes
potentiel chimique µi de l’espèce i en solution et sa concentration de surface jusqu’à la recherche de réactifs modulant l’action des
molaire par unité d’aire à l’interface liquide-air (Γi, en mol/m2). collecteurs, ou la découverte de réactifs nouveaux. C’est ainsi
que, plus récemment, sont apparus les collecteurs chélatants,
d γ = – SS d T – ∑ Γi d µi (9) qui font l’objet d’études pour le traitement des gisements à
minéralisations complexes.
Comme le procédé de flottation se déroule à température cons- En dehors de l’industrie minérale, le procédé de flottation
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tante, il vient l’équation de Young : s’est développé dans d’autres applications dont les principales
sont l’industrie papetière pour le désencrage des vieux papiers,
d γ = –∑ Γi d µi (10) et le traitement des eaux pour la séparation des huiles insolu-
bles et des matières en suspension.
En exprimant dµi en fonction de l’activité ai, soit :
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1,5
1,0
0
C14H29 C12H25 C10H21
10–7 10–6 10–5 10–4 10–3
θ Ce (mol.l-1)
CMC CMC CMC
2,0
Figure 6 – Isothermes d’adsorption des chlorures d’alkylamines
sur la biotite ; cas de l’isotherme continu
C14H29 C12H25 C10H21
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Cependant, à côté des espèces formées telles que « métal- Des résultats similaires sont obtenus avec l’adsorption de dodé-
xanthate » ou dixanthogène, qui contribueraient également à cylsulfates sur la fluorine et la barytine. D’autres auteurs attribuent
l’hydrophobicité d’après cette théorie, il existerait des réactions cependant l’adsorption du collecteur sur la surface de la barytine, et
secondaires donnant des produits solubles de type monothiocarbo- également de la scheelite ou de l’apatite, à une interaction électro-
nates [12], pouvant conduire à une consommation inutile de réactif. statique [19].
Il n’en demeure pas moins que cette théorie explique mal les rela- Les minéraux de type sels peuvent aussi adsorber des amines.
tions entre xanthate et dixanthogène. L’adsorption de ces collecteurs sur la calcite, l’apatite, la barytine, a
d) La théorie de l’adsorption du xanthate [13] [3] a pour avantage été considérée d’abord comme le résultat d’un échange d’ion avec
d’éclairer ce type de relation : ainsi, pour de la galène PbS broyée formation d’un sel insoluble composé de l’anion minéral et du col-
dans un broyeur en acier inox, à pH basique, on distingue, en utili- lecteur cationique [20]. Un tel échange devrait être accompagné
sant comme collecteur de l’amylxanthate, un processus impliquant d’un relargage de l’ion calcium dans la solution, mais on ne constate
deux étapes, comme le montre l’observation des produits réaction- pas d’augmentation de la concentration en Ca2+ dans la solution
nels par spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier. Durant [21]. Selon [22], la forte augmentation de l’adsorption avec la
une première étape, il se forme, pour les faibles concentrations de concentration en amine est attribuée à la formation de micelles sur
xanthate, une couche mixte stœchiométrique 1:1 de xanthate de des domaines dont l’activité varie, étant donné l’hétérogénéité des
plomb et de dixanthogène. Cette stœchiométrie disparaît pour des surfaces. On retrouve sur les minéraux de type sels les caractéristi-
concentrations croissantes. Dans une deuxième étape, il se forme ques qui ont été exposées en 1.1.4.
du dixanthogène quand tous les ions plomb ont été consommés. On
assiste donc à une disparition préjudiciable du xanthate de plomb
qui, cependant, peut réapparaître pour de fortes concentrations en 1.1.7 Adsorption de mélanges de collecteurs
xanthate. Autrement dit, on observe successivement une précipita-
tion de xanthate de plomb suivie de l’oxydation des molécules L’utilisation de mélanges de réactifs de flottation peut produire un
adsorbées. Pour la pyrite FeS2, l’adsorption du xanthate et la forma- effet synergique dont les mécanismes ne sont pas encore bien élu-
tion de dixanthogène est aussi liée à la concentration en collecteur : cidés. Ainsi, des tensioactifs non ioniques (de type alcools) associés
il y a formation de xanthate ferrique puis de dixanthogène à mesure à des collecteurs ioniques peuvent, par coadsorption, réduire la
que la concentration en xanthate augmente. répulsion entre les têtes polaires de ces derniers, favorisant alors
l’association des chaînes non polaires dans le film superficiel [23].
De même, l’utilisation de cocollecteurs, qui consiste à combiner des
surfactants anioniques et cationiques, peut aussi produire un effet
1.1.6 Adsorption des collecteurs sur les minéraux synergique. C’est le cas par exemple de la flottation de l’apatite [24],
de type sels de la séparation du feldspath du quartz [25] [26], de la flottation de
la fluorine [27]. Dans la flottation des sulfures et des métaux pré-
La flottation des sels faiblement solubles tels que l’apatite, la cal- cieux, l’effet synergique est obtenu par des mélanges de collecteurs
cite, la magnésite, la barytine et la fluorine, est contrôlée à la fois thiols [28] [29] [30].
par des critères de solubilité et de réactions chimiques entre le
collecteur anionique (acides gras, sulfates, sulfonates) et le cation
métallique. Les modèles thermodynamiques impliquent des phases 1.2 Broyage et modification
tridimensionnelles infinies, car les mesures d’adsorption du collec-
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teur montrent que l’on peut largement dépasser la capacité de la des propriétés superficielles
surface pour fixer une seule monocouche. et massiques des minéraux
Dans le cas de la fluorine CaF2, la dissolution du minéral provo-
que la mise en solution d’ions fluor et calcium. Si l’on utilise un sur- L’énergie superficielle des minéraux est activée par le broyage. La
factant ionique, l’ion F− peut entrer en concurrence pour s’adsorber dissipation de grandes quantités d’énergie lors de la fracturation
sur les sites positifs de la surface minérale et les ions Ca2+ peuvent engendre des phénomènes d’altération superficielle et d’amorphi-
précipiter le surfactant pour donner un savon d’acide gras. Toutefois, sation et modifie même les propriétés chimiques des minéraux
les impuretés et les conditions de pH entraînent de grandes varia- [A 5 050].
tions dans les valeurs du produit de solubilité du complexe surfac-
tant-calcium [14] [15] et, de ce fait, il est difficile de déterminer les
mécanismes d’adsorption pour de faibles concentrations. La charge 1.2.1 Modification des propriétés superficielles
de surface de la fluorine paraît être le facteur contrôlant l’adsorp-
tion. Certains auteurs trouvent une valeur de − 35 mV [16], tandis 1.2.1.1 Cas de surfaces stables : cassitérite, biotite, quartz
que d’autres donnent une valeur de − 15 mV [14]. En utilisant de
l’oléate de sodium comme surfactant, le champ électrique de sur- Les surfaces les plus stables sont représentées par les surfaces
face fortement négatif dans le premier cas (− 35 mV) s’oppose à la des oxydes et dans une mesure moindre par celles des silicates. Les
chimisorption. Les cations Na+ et Ca2+ peuvent être adsorbés isothermes d’adsorption d’ion dodécylamine sur la cassitérite, le
comme contre-ions. Dans le deuxième cas (− 15 mV), l’adsorption quartz et la biotite, montre des déformations très caractéristiques de
du collecteur devient difficile et les ions Na+ sont peu adsorbés. l’isotherme (θ, Ce) et son déplacement vers les faibles énergies [31]
[32].
Dans le cas de la calcite CaCO3, des phénomènes d’adsorption
semblables sont interprétés par certains auteurs [17] comme la chi- Pour la cassitérite broyée à 75 µm (figure 7), en considérant les
misorption d’un sel résultant de l’interaction de l’adsorbant anioni- fractions granulométries [50-75] µm et < 50 µm, on constate que
que et des ions calcium de la surface pour former une première l’isotherme des produits fins est déformée et déplacée vers les fai-
couche. Sur celle-ci, il y aurait formation d’une deuxième couche bles énergies. Cette constatation montre qu’il est nécessaire, pour
physisorbée, dont la cohésion est assurée par liaisons entre chaînes flotter des fines particules, d’utiliser des quantités dix fois supérieu-
hydrocarbonées. L’adsorption des alkylsulfates et alkylsulfonates res de tensioactifs à celles nécessaires pour flotter les particules
par formation d’un sel sur la surface de la calcite est mise en évi- plus grossières.
dence par spectroscopie infrarouge [18]. On obtient d’ailleurs une Le mode de broyage par boulets à sec (BBS) et par boulets en
corrélation directe entre les récupérations de calcite flottée et la humide (BBH) donne des résultats sensiblement différents, comme
solubilité des alkylsulfates ou alkylsulfonates de calcium, en faisant le montrent les isothermes d’adsorption de tensioactif sur la biotite
appel à des collecteurs à longueur de chaîne différente. et sur le quartz.
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θ
C12H25NH3+CI– θ
1,5
50 - 75 µm
+ < 50 µm 2,5
1,0
2,0
0,5
1,5
1,0
10–6 10–5 10– 4 10–3 10–2
Ce (mol.l-1)
0,5
Figure 7 – Modification de l’isotherme d’absorption du chlorure
de dodécylamine en fonction de la dimension des grains
de cassitérite
0
10–5 10–4 10–3
Ce (mol.l-1)
BBS broyage par boulets à sec
BBH broyage par boulets en humide
θ BREF quartz de référence (104 - 250 µm)
Pour la biotite (figure 8), le broyage BBS engendre une activation L’amorphisation et l’hypersolubilité sont les conséquences pre-
de la surface, alors que le broyage BBH provoque une chute de réac- mières des désordres apportés par le broyage fin des minéraux.
tivité sans doute due en partie à la pollution générée par les corps ■ Amorphisation
broyants. Le plateau à θ = 0,5, correspondant au recouvrement des
faces latérales, n’est pas conservé pour le BBH alors qu’il demeure Un broyage prolongé apporte un désordre qui se manifeste dans
pour le BBS. la structure cristalline par une dégradation de la périodicité. L’apti-
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tude à l’amorphisation dépend des conditions de milieu. Les solides 1.3.2 Principaux collecteurs
immergés dans l’eau, présentent une couche d’eau liée de faible
extension qui, étant donné sa forte structuration, protège le solide
Les collecteurs actuels appartiennent à la famille des thiols RS et
grâce à son élasticité et son effet répartiteur de contraintes. En
les plus répandus sont les dithiocarbonates et les dithiophosphates,
conséquence, dans le cas du broyage humide, le minéral est peu
plus connus respectivement sous leur dénomination de xanthates
affecté par un désordre structurel. Toutefois, si l’on déstructure l’eau
et d’Aerofloats. Les groupements alkyls sont généralement courts
liée à l’aide par exemple de rupteurs de liaison hydrogène (ammo-
[C2 (éthyl) à C8 (hexyl)]. Les produits commerciaux sont générale-
niaque) ou quand cette couche n’existe pas comme c’est le cas du
ment des sels de sodium ou de potassium (tableau 3).
broyage à sec, l’amorphisation se produit rapidement. Elle est géné-
ralement associée à un frittage mécanochimique et à une diminu-
tion de la surface spécifique et de la capacité d’échange.
■ Hypersolubilité Tableau 3 – Principaux collecteurs des minéraux sulfurés
La vitesse initiale de dissolution du minéral dans l’eau est (R = radical aliphatique)
modifiée par le broyage ainsi que par le produit d’activité ionique.
En conséquence, les domaines de stabilité des minéraux sont plus pH de mise
Collecteur Formule
ou moins affectés par la durée du broyage et la stabilité naturelle du en œuvre
minéral. La formation d’une phase de composition différente de Alkyldithiocarbonates 8-13
celle du minéral peut engendrer un enrichissement sélectif de la S
(xanthates)
solution en certains éléments. R O C
S - , K+
Dialkyldisulfures 1-11
1.3 Réactifs de flottation des sulfures (dixanthogène) S S
R O C C O R
Dialkyldithiophos- 4-12
S
Les propriétés fondamentales des sulfures, qui ont une influence phates R O
prédominante sur leur comportement en flottation concernent : P
R O
— leur très grande insolubilité (les pKs des réactions MeS → Me2+ S-, K+
+ S2− sont de l’ordre de 20) ; Dialkyldithiocarba- 5-12
— leur instabilité en présence d’eau et d’air ; les réactions mates R S
suivantes : N C
R
S - , K+
→ 2Me 2+ + 2S (solide) + 4e –
2MeS ←
Isopropylthionocarba- S 4-9
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mate H
S + 2O 2 + 2e
–
→ SO 2–
← 4
(CH3)2 CH O C N
C2H5
–
4S + 3O 2 + 4e ←→ 2S 2 O 2–
3 Mercaptobenzothia- 4-9
N
zole
C S -, Na+
S
2– –
S 2 O 3 + H 2 O + 3O 2 + 4e ←→ 2SO 2–
4 + 2OH
–
Me
2+ –
+ 2OH ←→ Me ( OH 2 )
(solide) Il existe aussi des collecteurs chélatants, qui présentent peut-être
un intérêt dans le futur, bien qu’actuellement ils n’aient guère
2+ 2–
→ MeS 2 O 3 dépassé le stade du laboratoire et que leurs coûts soient prohibitifs
Me + S2 O3 ← (solide) pour un usage industriel. Ce sont des macromolécules qui forment
sélectivement un composé superficiel avec un métal donné, grâce à
2+ 2–
→ MeSO 4 un ou plusieurs groupes fonctionnels [34].
Me + SO 4 ← (solide)
Les propriétés les plus importantes des réactifs thiols sont les sui-
sont toutes possibles et conduisent à envisager (suivant le pH, le vantes.
type de sulfure et la solubilité des espèces MeS2O3 ou MeSO4) une a) Leur solubilité relative est assez élevée pour les concentrations
composition de surface des sulfures, après oxydation par l’oxygène rencontrées en flottation (sauf pour les deux dernières familles
dissous, comportant des espèces telles que soufre, thiosulfate, sul- citées tableau 3). Cette solubilité dépend de la longueur des chaînes
fate, hydroxyde. En raison de la présence de gaz carbonique dissous alkyles.
et en fonction de la solubilité relative des carbonates par rapport
b) Les thiols sont des réducteurs pouvant tous donner lieu à des
aux sulfates, thiosulfates, hydroxydes, etc., le composé de surface
réactions du type :
peut se transformer, par un mécanisme d’échange d’ions, en un car-
bonate de surface. Les temps de contact entre les phases (air, solu- 2RS− → RSSR + 2e−
tion aqueuse, minéral) sont relativement courts (de l’ordre de
quelques dizaines de minutes lors des opérations de broyage, par Les composés du type RSSR sont des huiles hydrophobes insolu-
exemple) et les cinétiques relativement lentes, ce qui conduit à bles dans l’eau. Les potentiels standards de ces réactions dépendent
n’envisager que la formation de quantités faibles de composés oxy- du thiol et, apparemment, de la longueur de sa chaîne. Pour les xan-
dés (en règle générale, inférieures à la quantité nécessaire pour cou- thates et les dithiophosphates, les valeurs sont, respectivement, de
vrir la surface des particules du sulfure). l’ordre de − 0,08 V et + 0,2 V par rapport à l’électrode normale à
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La vitesse de décomposition dépend donc très fortement du pH. 1.3.4 Activants et déprimants
Pour l’éthylxanthate, le temps nécessaire pour observer la dispari-
tion de la moitié de la concentration en collecteur est de 5 minutes à
pH 3, de 4 heures à pH 5 et de 20 jours aux pH supérieurs à 7 (à Les thiols à courte chaîne (jusqu’à C5 ou C6) n’ont aucune action
25 ˚C). sur les minéraux autres que les sulfures et les métaux natifs (or,
argent, platine, cuivre). Cependant, quelques autres minéraux natu-
e) Les thiols donnent des sels peu solubles avec la majeure partie rellement hydrophobes peuvent accompagner les sulfures : élé-
des métaux de transition. Les produits de solubilité pour les éthyl- ments natifs tels que le graphite et le soufre ; silicates tels que le
xanthates et diéthyldithiophosphates sont donnés dans le tableau 1 talc. La difficulté essentielle est, toutefois, d’atteindre une sélectivité
(§ 1.1.5) pour les différents métaux d’importance économique. Les entre différents sulfures de façon à obtenir des concentrés répon-
réactions ne sont pas toujours simples puisque, dans le cas du cui- dant aux exigences industrielles de qualité (teneur en métal de
vre par exemple, on peut observer des réactions d’oxydoréduction : valeur, absence d’éléments pénalisants...). Cette action sélective est
assurée par les activants ou les déprimants.
Cu
2+ –
+ 2RS ←→ Cu ( RS ) 2
1.3.4.1 Activation des sulfures : cas de la blende
2Cu(RS)2 → 2CuRS + RSSR
Ce minéral ne flotte pas ou flotte mal avec des thiols à courte
f) En raison de la faible longueur des chaînes hydrocarbonées des chaîne. Pour le flotter, il est nécessaire de transformer sa surface en
thiols utilisés couramment en industrie (C2 à C5), ces réactifs n’ont un autre sulfure susceptible d’adsorber un thiol selon une réaction
pas de propriétés de surfactants à l’interface liquide/gaz et ne sont du type :
pas des moussants. Pour la même raison, ils ne forment que peu
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avec Me métal.
1.3.3 Adsorption des collecteurs sur les sulfures
Cette réaction est possible thermodynamiquement pour les ions
Ag+, Cu2+, Pb2+ et Hg2+, mais les deux seuls cations utilisés indus-
Indépendamment des théories plus ou moins complémentaires
triellement sont Cu2+ et Pb2+, car ils sont soit présents dans les
sur les mécanismes de l’adsorption des thiols, qui ont été exposées
minerais de zinc (en particulier Pb2+), soit ajoutés volontairement
au paragraphe 1.1.5, l’action de ces derniers répond aux règles pra-
pour activer la blende.
tiques suivantes :
— la plupart des sulfures d’importance industrielle sont naturelle- ■ Activation par Cu2+
ment hydrophiles en l’absence d’oxygène (milieu réducteur).
Cependant, pour certains d’entre eux, on constate une flottabilité La constante d’équilibre de la réaction à 25 ˚C est :
naturelle. C’est le cas, par exemple, de la molybdénite (MoS2) et de
la stibine (Sb2S3) ; K = [Zn2+]/[Cu2+] = 9 x 1010
— les sulfures n’adsorbent pas les thiols en milieu réducteur et la
flottation est impossible ; La structure formée à la surface correspond à une covellite orien-
— tous les sulfures (sauf la blende) adsorbent fortement les thiols tée sur la blende, qui joue le rôle de cristal hôte (phénomène de
à courte chaîne en présence d’oxygène de l’air ; la flottation est pos- topotaxie). Cette réaction hétérogène est relativement rapide au
sible et même facile. L’hydrophobicité de surface conférée ainsi aux départ (environ 30 min pour les trois premières couches) puis elle
sulfures par un film adsorbé, correspondant en général à moins est bloquée par les mécanismes de diffusion à l’état solide. En pré-
d’une couche moléculaire, est relativement importante et tient aussi sence des thiols et d’oxygène, il se forme sur la surface activée un
bien à l’hydrophobicité des composés adsorbés qu’à la très faible film continu de CuS partiellement recouvert de CuRS et de RSSR
affinité de la surface des sulfures pour l’eau ; adsorbés.
— pour la galène et la plupart des sulfures, à l’exception de la
■ Activation par Pb2+
pyrite et de la blende, l’adsorption peut résulter :
• soit d’une réaction du thiol avec les composés oxydés du sul- [ Zn ]
2+
fure de type échange d’ions, par exemple entre RS− et carbonate 3
La faible valeur de la constante d’équilibre K = ----------------- = 10 ,
ou thiosulfate de Pb dans le cas de PbS ; [ Pb 2+ ]
• soit d’une réaction du thiol sur le sulfure en présence d’oxy- permet de contrôler la réaction (en déplaçant l’équilibre vers la gau-
gène dissous, conformément à la théorie électrochimique qui che) avec des quantités relativement faibles de réactifs. En particu-
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lier, l’ajout d’ions carbonates contrôle le sens de la réaction par les 1.4.1.1 Solubilité superficielle
concentrations d’équilibre des réactions suivantes :
Les oxydes, que ce soit des oxydes simples (comme Fe2O3, SiO2,
Al2O3, etc.) ou des oxydes mixtes comme les spinelles [chromite
→ Zn 10−10
2+ 2–
ZnCO 3 ← + CO 3 Ks = 2 x ; (FeO, Cr2O3) ; ilménite (FeO, TiO2), etc.], ne se dissolvent pas dans
l’eau en tant que tels. Cependant, leur surface n’est pas thermody-
namiquement stable : l’eau est chimisorbée à la surface des oxydes,
→ Pb 2+ + CO 2–
PbCO 3 ← 3 Ks = 1,5 x 10−13. pour donner des composés très stables du type MeOH (où Me est un
métal constituant du minéral) qui couvrent la surface et ont des pro-
La condition d’équilibre pour la réaction d’activation peut égale- priétés différentes des composés qui peuvent exister en solution.
ment s’écrire : Les silicates, et en particulier les silicoaluminates, sont instables
en présence d’eau et se décomposent à plus ou moins long terme.
2–
[ Zn ] [ CO 3 ]
2+ 2+ – 10
[ Zn ] 2 × 10
K = ----------------- = ----------------- ------------------- = ----------------------------- > 10 3 (25)
[ Pb 2+ ] [ Pb 2+ ] [ CO 2– 3 ] 1 ,5 × 10
– 13
Tableau 4 – Valeurs du pH au point de charge nulle
pour des oxydes et des silicates
La réaction est donc possible vers la droite, ce qui permet de maî-
triser l’activation de la blende. Minéral pcn
Oxydes
1.3.4.2 Dépression des sulfures
Quartz (SiO2) 0 à 1,5
On peut donner quelques principes généraux sur la dépression Cassitérite (SnO2) 4,5
des sulfures car les possibilités sont nombreuses et dépendent de
cas particuliers. Rutile (TiO2) 6à7
a) Une oxydation poussée et sélective de certains sulfures, dont la Chromite (FeO, Cr2O3) 5,5 à 7,5
surface est transformée en un composé oxydé, est un moyen de les Hématite (Fe2O3) 4,8 à 6,7
déprimer.
Magnétite (Fe3O4) 6à7
b) Étant donné que O2 est nécessaire à la flottation des sulfures
par les thiols, une maîtrise du pouvoir oxydant de la pulpe permet Goethite (FeOOH) 6,8
de moduler l’adsorption. La faible conductivité de la blende se prête Corindon (Al2O3) 9,1
mal à ce type de contrôle, car les réactions électrochimiques de sur-
face sont difficiles, que ce soit des réactions de réduction de l’oxy- Boehmite (AlOOH) 7,8 à 8,8
gène et d’oxydation du sulfure, ou des réactions d’adsorption des Silicates
thiols (avec oxydation des sulfures ou des thiols).
Phyllosilicates (muscovite, biotite) 0 à 1,5
c) Les composés de surface métal-thiol ou RSSR peuvent être
détruits à pH très acide. Tectosilicates (quartz, microcline, oligoclase, 0à2
labrador)
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1.4.1 Propriétés de l’interface minéral/solution Les surfactants utilisés en pratique industrielle pour la flottation
aqueuse des ces minéraux ont des propriétés assez homogènes. Ils appar-
tiennent aux familles suivantes :
Les phénomènes qui se produisent lorsque l’on met un minéral — les acides alkylcarboxyliques (acides gras), RCOOH et leurs
de type oxyde ou silicate en contact avec une solution aqueuse (ne sels (alkylcarboxylates) ;
contenant pas initialement de surfactant organique) sont de plu- — les alkylsulfonates RSO3Na ;
sieurs types, comme cela est décrit ci-après. — les alkylsulfates ROSO3Na ;
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— sulfates
– +
ROSO 3 + H ←→ RSO 4 H (pKa ≈ 1,5)
ζ (mV)
— sulfonates
– +
RSO 3 + H ←→ RSO 3 H (pKa ≈ 1,5)
40
— amines primaires
+
RNH 2 + H ←→ RNH +3 (pKa = 10,6)
lg(cmc) = a − bn (26)
— les alkylhydroxamates ; R C NH
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• étheramines CH3(CH2)xO(CH2)3NH2
— les aminoacides R NH CH 2 COOH . 1.4.3 Adsorption des collecteurs sur les surfaces
Les amines sont cationiques, alors que les quatre premiers types des oxydes et des silicates
sont anioniques. Les aminoacides ont la propriété d’être anioniques
à pH basique et cationiques à pH acide [35]. Pour des raisons de
coût, ces réactifs sont en général dérivés de produits naturels (aci- Comme il a été mentionné au paragraphe 1.1.4, les surfaces des
des gras saturés et insaturés), de résidu de l’industrie du bois (tall oxydes et des silicates adsorbent des surfactants dont la charge de
oil), de résidus de l’industrie du pétrole (sulfonates, sulfates), etc. la partie polaire est opposée à celle de la surface. Pour de très faibles
Les produits le plus couramment utilisés ont des chaînes voisines de concentrations, les ions du surfactant se comportent comme des
C12 (pour les produits venant de l’huile de coprah), C18 (pour les contre-ions dont l’adsorption est réglée par interaction électrostati-
dérivés de l’acide oléique) et C16 à C18 (pour les dérivés du suif). Les que adsorbat-adsorbant. Ensuite, au fur et à mesure du remplissage
propriétés essentielles de ces réactifs sont décrites § 1.4.2.1 et des sites homogènes, les interactions entre chaînes créent une con-
§ 1.4.2.2. densation bidimensionnelle dont le terme définitif est la formation
d’une première couche. À partir de cette première couche, la crois-
sance devient tridimensionnelle (figures 3 et 4), et comme la tête
1.4.2.1 Hydrolyse et solubilité polaire du surfactant est tournée vers la phase liquide, on confère
Les réactions d’hydrolyse sont les suivantes : théoriquement une hydrophilie au système (bien que l’excédent de
collecteur aille préférentiellement se fixer à l’interface solution-air).
— carboxylates
– +
RCOO + H ←→ RCOOH (pKa = 4,7) Il faut donc veiller à ce que la concentration du collecteur reste suf-
fisamment basse pour assurer de bonnes conditions de flottation.
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Tableau 6 – Équilibres chimiques entre les espèces dérivant de la dissolution de la calcite et de la fluoroapatite
en solutions aqueuses
Calcite CaCO3 Fluoroapatite Ca10(PO4)6(F, OH)2
→ CaCO 3 (aq)
CaCO 3 (s) ←
K1 = 10−5,09 Ca
2+ –
+ OH ←→ CaOH + K1 = 101,40
→ Ca 2+ + CO 2–
CaCO 3 (aq) ←
K2 = 10−3,25 + –
CaOH + OH ←→ Ca ( OH ) 2 (aq) K2 = 101,37
3
2–
→ HCO –3 + OH –
CO 3 + H 2 O ←
K3 = 10−3,67 → Ca ( OH ) 2 (s)
Ca ( OH ) 2 (aq) ←
K3 = 102,45
–
→ H 2 CO 3 + OH –
HCO 3 + H 2 O ←
K4 = 10−7,65 3–
→ HPO 2–
PO 4 + H 2 O ←
– K4 = 10−1,98
4 + OH
→ CO 2 (g) + H 2 O
H 2 CO 3 ←
K5 = 101,47 2–
→ H 2 PO –4 + OH –
HPO 4 + H 2 O ←
K5 = 10−6,81
Ca
2+ –
→ CaHCO +3
+ HCO 3 ←
K6 = 100,82 –
→ H 3 PO 4 + OH –
H 2 PO 4 + H 2 O ←
K6 = 10−11,87
→ H + CaCO 3 (aq)
CaHCO 3 ←
+ + K7 = 10−7,90 Ca
2+ 2–
+ HPO 4 ←→ CaHPO 4 K7 = 10−2,74
Ca
2+ –
+ OH ←→ CaOH + K8 = 101,40 Ca
2+ –
→ CaH 2 PO +4
+ H 2 PO 4 ←
K8 = 101,41
+ –
CaOH + OH ←→ Ca ( OH ) 2 (aq) K9 = 101,37 Ca
2+ 3–
+ PO 4 ←→ CaPO –4 K9 = 106,46
→ Ca ( OH ) 2 (s)
Ca ( OH ) 2 (aq) ←
K10 = 102,45 Ca
2+ –
+ 2F ←→ CaF 2 K10 = 10−9,79
–
→ HF + OH –
F + H2 O ←
K11 = 10−10,75
Pour la fluorine, la réaction : — les réactifs cationiques qui s’adsorbent sur les surfaces élec-
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Concentration à l'équilibre
1.5.1.2 Principaux collecteurs (mol.l–1)
Les collecteurs des minéraux de type sels sont les mêmes que Figure 12 – Isotherme théorique d’adsorption d’un acide
ceux des oxydes et des silicates (§ 1.4.2) : carboxylique sur du carbonate de calcium à 25 ˚C et à pH 10
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potentiels électrocinétiques sont très faibles, les solubilités étant l’absence de moussant, ont des formes allongées. La forme inter-
très élevées : la solubilité de KCl dans l’eau à 20 ˚C est de 312 g/l, vient sur la vitesse d’ascension des bulles dans les pulpes, qui est
celle de NaCl dans une solution saturée en KCl est d’environ 300 g/l, d’autant plus faible que la forme se rapproche de celle d’une sphère
mais la solubilité de KCl diminue dans une saumure où NaCl est pour un volume donné. Enfin, l’aire globale de l’interface liquide-gaz
abondant. Cette observation montre la difficulté d’établir des règles augmente avec la finesse des bulles.
générales de solubilité quand on sait que dans le même gisement
on trouve des sels simples et des sels doubles ou triples. ■ La deuxième fonction consiste à faciliter la fixation à l’inter-
face liquide-gaz des particules collectées, par coadsorption
Dans un gisement de potasse, on peut ainsi trouver associées
avec le collecteur, comme le démontre l’augmentation de l’angle de
des substances potassiques aussi diverses que : la sylvinite KCl,
contact. Le revêtement collecteur se trouverait donc plus solide-
l’arcanite K2SO4, la carnallite KCl–MgCl2–6H2O, la glaserite 3K2SO4–
ment adsorbé.
Na2SO4, la polyhalite K2SO4–MgSO4–2CaSO4–2H2O, la kaïnite
KCl–MgSO4–3H2O, la langbeinite K2SO4–2MgSO4, etc. La sylvinite, ■ La troisième fonction est de donner une écume (mousse + parti-
la carnallite, la polyhalite et la langbeinite forment les gisements les cules) pseudostable au-dessus de la cellule de flottation. L’écume
plus abondants. Toutefois, on peut considérer que, la plupart du sert de milieu de séparation des particules solides que l’on désire
temps, les minerais de potasse sont constitués principalement de récupérer de celles qui ne flottent pas. Son rôle mécanique est
sylvinite (KCl), halite (NaCl) et accessoirement de gypse, d’anhydrite essentiel. Elle a également, suivant sa hauteur, un rôle de concentra-
et d’argiles. tion secondaire. En raison de la grande turbulence existant dans la
La séparation par flottation de la sylvinite et de la halite, aux cellule de flottation et des courants parasites qui existent dans les
propriétés très voisines, est cependant réalisée industriellement. traînées des particules et des bulles qui pénètrent dans l’écume, une
Les surfactants de la sylvinite les plus employés sont les amines certaine quantité de particules hydrophiles est entraînée mécani-
avec des longueurs de chaînes hydrocarbonées en C8 à C18. En solu- quement. Ces particules retombent dans la pulpe, drainées par le
tion saturée, il est probable que l’adsorption sélective des amines à courant d’eau descendant de la partie supérieure de l’écume et pro-
la surface de la sylvinite soit rendue possible en raison de la dimen- venant de la rupture des films d’eau composant les bulles d’air, dans
+
sion très voisine de la partie polaire NH 3 du surfactant et des ions des conditions de faible turbulence.
K+. Avec une concentration de l’ordre de 5 x 10−4 mol · l−1 en cétyla-
mine ou en tétradécylamine, on obtient une flottation pratiquement
complète de la sylvinite et pratiquement nulle de la halite. Des ami- 1.6.2 Nature et adsorption des moussants
nes éthoxylées, dont la propriété essentielle est la forte solubilité, à l’interface air-eau
ont donné de bons résultats avec des longueurs de chaîne > C16. On
peut à l’inverse flotter la halite par des acides gras employés
conjointement avec des métaux lourds. Les exigences techniques sont un des critères de choix des mous-
sants, en sachant toutefois qu’avec des moussants industriels, on
n’atteindra que des conditions approchées [1] répondant aux critè-
res suivants :
1.6 Formation des mousses — un moussant industriel doit agir à de faibles concentrations et
permettre une écume de volume et de stabilité suffisantes, afin de
jouer le rôle d’un milieu qui sépare les particules flottées des parti-
La stabilité de la fixation sur des bulles des particules minérales,
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∆ P = γ ----- – -----
1 1 La quantité de moussant adsorbée à l’interface air-eau est donnée
(28)
r r par l’équation de Gibbs à pression P, température T et concentration
1 2
des espèces dissoutes C1 à Cn constantes,
avec r1 et r2 rayons de courbure principaux de l’interface
liquide-gaz, Cm ∂γ
Γ m = – -------- ----------- (29)
γ tension superficielle, RT ∂C m P , T , C1 , C2 , ... Cn
∆P différence de pression de part et d’autre de
l’interface. avec Γm quantité de moussant adsorbée à l’interface,
En présence de moussant, les bulles sont beaucoup plus petites : γ tension superficielle,
de 0,1 à 1 mm (0,5 mm en moyenne). Elles ont une forme très voi-
R constante des gaz parfaits,
sine d’une sphère (en raison de la très grande élasticité de leur sur-
face que leur confère le tensioactif adsorbé), alors que les bulles, en Cm concentration en moussant.
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FLOTTATION __________________________________________________________________________________________________________________________
2.1 Introduction
Tableau 9 – Principaux moussants de flottation [1]
Solubilité La flottation ionique et la flottation de précipité se rattachent aux
Quantités
dans l’eau techniques de séparation par adsorption sur bulles [39] [40] [41], qui
Moussants employées
à 20 ˚C utilisent les différences des activités de surface des espèces présen-
(g/t)
(g/l) tes en solution. Ces espèces peuvent être ioniques, moléculaires,
colloïdales, cristallines..., mais, dans tous les cas, elles doivent être
1 – Alcools aliphatiques tensioactives à l’interface liquide-gaz, et donc pouvoir s’adsorber
Méthylisobutylcarbinol (MIBC) 17 30 pour les sélectivement à la surface des bulles qui traversent la solution. Cela
CH3CH(CH3)CH2CH(OH)CH3 ou minerais sulfurés permet leur séparation et leur concentration dans un faible volume
4 méthyl-2 pentanol C6H14O 125 pour le de liquide résultant des mousses après leur abattage.
charbon
Quand une espèce n’est pas tensioactive, on peut lui conférer ces
Acide crésylique (ou crésol) 1,66 40 pour les propriétés en ajoutant dans la solution un ion tensioactif : soit pour
CH3C6H4OH minerais sulfurés la complexer, si elle est soluble, sous forme d’un composé qui peut
Huile de pin (mélange d’alcools 2,5 30 pour les être un complexe soluble ou un précipité, soit pour s’adsorber à sa
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terpéniques) C10H17OH minerais sulfurés surface quand il s’agit d’une espèce solide. On obtient alors, dans
130 pour le tous les cas, un composé hydrophobe capable de s’adsorber à
charbon l’interface liquide-gaz pour être ainsi séparé par flottation.
2 – Polyéthers hydroxyles La base fondamentale qui régit les méthodes de séparation par
Éther de glycol polypropylé- 25 pour les adsorption sur bulles est l’équation de Gibbs (cf. § 1.1.1).
nique, CH3(C3H6O)nOH minerais sulfurés Le domaine d’application des techniques de flottation ionique et
3 – Paraffines alkoxy substituées de flottation de précipité se situe généralement dans des concentra-
tions allant de l’ordre de 1 ppm à quelques centaines de ppm. Cela
Triéthoxy 1,1,3-butane (TEB) 8 30 pour les revient à dire qu’elles sont susceptibles de concurrencer les techni-
CH3CH(OC2H5)CH2CH(OC2H5)2 minerais sulfurés
ques d’extraction par résines dont le champ d’application, en terme
de teneurs, se situe dans le domaine des concentrations inférieures
à 500 ppm, dans la plupart des cas. Toutefois, elles peuvent aussi
Il existe encore des moussants moins classiques : par exemple, jouer un rôle complémentaire aux techniques de séparation existan-
l’éthylacétal ou les alcools dicétones, qui sont solubles dans l’eau et tes (extraction liquide-liquide, résines, précipitation...). Leur déve-
qui, bien qu’il s’adsorbent sur les solides, ne modifient pas leur loppement est étroitement lié aux normes de pollution exigées pour
hydrophobicité [37] ou encore des mélanges d’alcools, d’éther de la protection de l’environnement, à la valorisation des minerais pau-
polyglycol et de polyglycols [38]. vres, dont l’exploitation n’est rentabilisée que par une lixiviation en
tas ou in situ et à la nécessité de fournir à la métallurgie extractive
des solutions limpides ou très pures.
1.6.4 Qualité des écumes
La qualité des écumes dépend moins des propriétés moussantes 2.2 Définitions
de l’agent tensioactif, utilisé comme moussant, que de la présence
ou de l’absence de fines particules, de leurs propriétés de surface et
de leur état de floculation. Les premières définitions de ces techniques ont été données par
Bien dispersées, les fines particules hydrophobes (qui peuvent Sebba pour la flottation ionique [42] [43] et par Baarson et Ray pour
être aussi bien des précipités métalliques de collecteurs que de fines la flottation de précipité [44]. Ensuite, Mahne et Pinfold [45] ont
particules de minerai) cassent les écumes. Elles facilitent, en effet, la introduit une deuxième variante de la flottation de précipité, dite de
coalescence entre bulles en diminuant l’épaisseur du film aqueux deuxième espèce. Enfin Jdid [46] a revu ces définitions en fonction
les séparant. Des particules plus grossières ou des fines particules des propriétés des composés lors de la flottation. La figure 13
agglomérées et hydrophobes peuvent au contraire stabiliser donne les schémas de principe de ces deux techniques.
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Collecteur Agent de
(ion tensionactif) précipitation
Collecteur
(ion tensioactif)
FLOTTATION
2.2.1 Flottation ionique Dans le premier cas, la charge électrique des ions à collecter impose
le plus souvent le choix d’un collecteur de charge opposée. Dans le
On introduit dans la solution un ion tensioactif (collecteur) pour cas des interactions fortes par covalence, la charge des espèces
former avec l’ion à flotter un complexe soluble ou sous forme de entrant en jeu pour former le composé qui flotte n’est pas le para-
précipité. Ensuite, en faisant passer à travers la solution un flux de mètre fondamental à prendre en compte. Comme en extraction
bulles de gaz ascendantes (air, azote...), le composé « ion à flotter- liquide-liquide, on peut alors classer les opérations de flottation
collecteur », qui est hydrophobe, s’adsorbe sur les bulles et remonte ionique selon le type de liaisons mises en jeu. Parfois, l’association
à la surface où il est recueilli dans les mousses sous forme solide « ion à flotter-collecteur » n’a lieu qu’après bullage à l’interface
[42] [47]. liquide-gaz, surtout dans le cas des solutions aqueuses très diluées.
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FLOTTATION __________________________________________________________________________________________________________________________
nature et la concentration des espèces à séparer, la nature et la 2.4.2 Nature et concentration des espèces
concentration du collecteur, la force ionique, la température et le ioniques
mode de bullage.
La connaissance des propriétés chimiques et électrochimiques
des espèces à flotter peut, généralement, permettre d’orienter le
2.4.1 Rôle du pH choix du collecteur, dans un premier temps, et, dans un deuxième
temps, de réaliser des séparations sélectives entre éléments [43].
Le pH du milieu est de loin le paramètre le plus important. Il peut
affecter la nature des espèces ioniques en solution, la nature du col- Le degré d’oxydation de l’espèce que l’on veut flotter peut être
lecteur et le type de flottation. déterminant dans la réussite d’une opération de flottation ionique
ou de flottation de précipité. Il affecte plus particulièrement le com-
portement du collecteur en solution. Ainsi, en fonction de leur degré
2.4.1.1 Influence du pH sur les espèces à flotter d’oxydation, les espèces à séparer vont former ou non des
En flottation ionique, une variation de pH peut modifier le signe complexes avec le collecteur utilisé.
de la charge des complexes que forme l’ion à flotter et/ou le nombre Exemple : dans les milieux H3PO4 5,5 M, l’arsenic (III) est récupéré
des charges que portent ces complexes. Il en résulte alors une inhi- par flottation ionique avec le diéthyldithiophosphate, sous forme de
bition de la flottation lorsque l’interaction de l’ion à flotter avec le précipité, alors que l’arsenic (V) ne l’est pas [51]. Il en est de même
collecteur est de type électrostatique, ou un changement dans la pour l’uranium (VI) et l’uranium (IV) ; seul ce dernier réagit avec les pro-
stœchiométrie de la réaction de formation du composé « ion à flot- duits organophosphorés dans les milieux acides phosphoriques con-
ter-collecteur ». centrés [46].
Exemple : l’uranium (VI) forme dans les milieux acide sulfurique
Par ailleurs, certaines des espèces en solution peuvent oxyder le
( 2 n – 2 )–
des complexes UO 2 ( SO 4 ) n (avec n = 2 ou 3) ; la charge de ces collecteur et le rendre inutilisable en flottation, comme cela est le
cas du fer (III) vis-à-vis des collecteurs de type thiols ([52] [46]). Les
complexes varie de (−2) à (− 4) quand la concentration en acide aug-
conditions de potentiel peuvent donc être déterminantes pour
mente. Ils sont flottés avec des collecteurs cationiques [48] [49] [50].
mener à bien une opération de flottation.
Cependant, pour des pH > 2,5, il est possible de flotter l’uranium (VI)
2+ Lorsque la concentration en ions à flotter devient importante
sous forme UO 2 avec des collecteurs anioniques [49]. (> 5 · 10−2 M), elle peut inhiber la flottation à la suite de processus
complexes qui modifient les processus relativement simples expo-
Il est important de rappeler que, en flottation ionique, la nature de sés ci-avant. En effet :
la charge des espèces à séparer n’est pas très déterminante lorsque
la formation du composé flottable résulte d’une interaction cova- — elle peut entraîner l’addition d’une quantité de collecteur qui
lente. peut être supérieure à la concentration micellaire critique (cmc), ce
qui n’est pas souhaitable pour des raisons qui seront évoquées dans
En flottation de précipité, le pH influe sur le potentiel zêta (ζ). La le paragraphe 2.4.3 ;
variation de celui-ci peut favoriser ou inhiber le rendement de flotta- — l’ion à séparer peut lui-même former des espèces polynucléai-
tion. res (polymérisation), dont le comportement peut être défavorable à
Exemple : ainsi à pH = 6,5, le précipité Cu(OH)2 présente une sur- une opération de flottation ;
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face chargée positivement et flotte avec un collecteur anionique. — une concentration importante de l’espèce à séparer peut don-
Quand le pH croît, des ions OH− viennent se fixer à la surface de ce pré- ner lieu à un précipité trop abondant qui ne justifie pas toujours
cipité et la flottation nécessite l’addition d’un collecteur cationique [47]. l’emploi de la technique de flottation à la place de la filtration
directe, surtout si le volume de liquide entraîné dans les mousses
lors de l’opération de flottation est important.
2.4.1.2 Influence du pH sur le collecteur
Le pH intervient dans la nature ionique du collecteur et influe sur
la stabilité de celui-ci. À pH acide, les collecteurs anioniques peu- 2.4.3 Choix du collecteur et influence
vent se protoner et perdre ainsi leur caractère ionique ; par contre, à de sa concentration
pH basique, les collecteurs cationiques peuvent s’hydrolyser [43].
Par ailleurs, les collecteurs, dont les chaînes hydrocarbonées sont Quel que soit le type de flottation envisagé, le collecteur doit être
de types alkylesters, risquent de perdre leur caractère tensioactif par introduit sous sa forme la plus réactive, dans une solution miscible
hydrolyse. avec la solution à traiter. Il arrive qu’il soit insoluble dans le milieu
Exemple : les alkylesterphosphonates peuvent s’hydrolyser en étudié, mais cela ne constitue pas forcément un inconvénient, sur-
milieu basique suivant la réaction : tout si son affinité pour l’espèce à flotter est très grande.
ROP(O)OH + NaOH → ROH + Na+, −OP(O)OH Exemple : le collecteur de l’uranium (IV) dans l’acide phosphorique
concentré n’est pas soluble dans ce milieu, mais, introduit sous forme
De même, en milieu acide, les alkylxanthates (ROCS2) se dégradent de solution dans l’eau ou la soude, il précipite et flotte l’uranium (IV).
en donnant ROH et CS2.
De même, le collecteur doit être, autant que possible, spécifique
de l’espèce à séparer de manière à s’assurer une bonne sélectivité.
2.4.1.3 Influence du pH sur le type de flottation
Dans le cas où les interactions électrostatiques conditionnent la for-
Lorsque le pH se déplace vers les milieux basiques, des hydroxy- mation de l’entité flottable, le collecteur doit être de charge opposée
des métalliques peuvent précipiter. Si la réaction de précipitation à celle de l’ion à séparer, alors que, lorsque cette entité est formée
n’est pas totale, la flottation peut être mixte, c’est-à-dire que l’on par une réaction covalente, la charge, aussi bien du collecteur que
récupère à la fois, avec le même collecteur, les espèces restées de l’ion, importe peu.
encore solubles par flottation ionique et celles qui ont déjà précipité Par ailleurs, la concentration en collecteur doit être juste néces-
par flottation de précipité. Par contre, si cette réaction est totale, on saire pour assurer la flottation de l’espèce à séparer : une trop faible
aura affaire uniquement à la flottation de précipité. concentration peut être, dans certains cas, insuffisante pour former
De même, une variation de pH vers les milieux fortement acides un support de mousses capable de retenir en surface le composé
peut transformer une flottation ionique en un fractionnement par flotté ; alors qu’une très forte concentration peut inhiber les opéra-
moussage [46]. tions de flottation [43] [47]. Cette inhibition est due, soit à la forma-
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tion de micelles qui ne flottent pas et qui peuvent même 2.4.6 Bullage
resolubiliser le précipité formé dans le cas où le composé est un pré-
cipité [43] [53], soit au fait que l’excès du collecteur s’adsorbe sur le
Le mode de bullage est un paramètre physique important. De
précipité déjà formé, ce qui constitue une deuxième couche dont les
forts débits de gaz provoquent des phénomènes de turbulence dans
chaînes hydrocarbonées sont orientées vers le précipité et les têtes
la solution, se traduisant par une redispersion du précipité flotté au
polaires en contact avec la solution, ce qui rend le précipité hydro-
sein de la solution et/ou un entraînement liquide important dans les
phile et donc non flottable [54]. Si l’excès de collecteur ne donne lieu
mousses. Dans ce dernier cas, la flottation ionique avec formation
à aucun de ces deux phénomènes, il peut entrer en compétition
de précipité avant bullage et la flottation de précipité peuvent perdre
avec le composé hydrophobe pour s’adsorber à la surface des
leur avantage sur la filtration directe, si le volume de matière
bulles : la cinétique de flottation se trouve alors affectée et le volume
« liquide-solide » à filtrer constitue une grande part de la solution
du liquide entraîné dans les mousses devient trop important.
initiale traitée.
Enfin, le fractionnement du débit gazeux en bulles à l’intérieur de
2.4.4 Force ionique la solution constitue un compromis technologique : il faut en effet
que l’interface liquide-gaz soit importante, ce qui se traduit par la
En flottation ionique, lorsque le composé flottable est formé par nécessité d’obtenir des bulles suffisamment fines et, si possible, de
paires d’ions, les ions qui portent des charges de même signe que tailles voisines pour éviter la diffusion des petites bulles dans les
l’ion à flotter peuvent diminuer l’efficacité du rendement. L’interfé- grosses. À l’inverse, les bulles doivent être suffisamment volumi-
rence des différents anions sur la flottation des espèces anioniques neuses pour véhiculer les espèces flottables.
à flotter par des collecteurs cationiques croît dans l’ordre suivant :
Cl− < SO 4
2– 3–
< PO 4 . Elle est donc fonction de la charge de l’anion
[47]. Cependant, quand l’affinité du collecteur pour l’espèce à flotter 2.5 Sélectivité
est très grande, comme dans le cas où le composé est formé par une
réaction chimique de type covalent, l’interférence des autres ions en
solution devient moins importante. 2.5.1 Flottation ionique
La force ionique peut aussi modifier le nombre de charges des
complexes que forme l’ion à séparer en solution. Elle dépend de la nature de la réaction de formation du composé
« ion à flotter-collecteur ». Généralement, la sélectivité est très
2–
Exemple : en fonction de la concentration en anions SO 4 , l’ion bonne quand celle-ci est de type covalent. Les réactions par paires
2+ 2– 4–
d’ions sont les moins sélectives. La sélectivité est aussi condition-
UO 2 forme UO 2 ( SO 4 ) 2 ou UO 2 ( SO 4 ) 3 et la stœchiométrie de la née par la longueur de la chaîne du collecteur utilisé [43] [52]. De
réaction avec les collecteurs anioniques change. même, l’addition dans la solution d’agents complexants de l’ion à
flotter lui-même ou des autres espèces qui interfèrent, peut donner
Dans le cas de la flottation de précipité, une augmentation de la lieu à une séparation sélective. Évidemment, le pH, la température
force ionique peut ralentir la cinétique de la réaction de précipita- et la force ionique sont des paramètres qui influent sur la sélectivité.
tion. Elle peut aussi modifier l’état de surface du précipité formé et
la flottation avec un collecteur donné devient impossible [55].
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