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ARTICLE

TECHNIQUES DE L’INGÉNIEUR
Techniques L’expertise technique et scientifique de référence
de l'Ingénieur

p2645
w5510
Spectrométrie
Eaux de -masse
de distribution Filières -dePrincipe
traitement
et appareillage

Date de publication : 12/09/2014


10/08/2010
Par :
Guy BOUCHOUX
Bernard LEGUBE
Professeur
Professeur àdes
l’université Paris
Universités XI (Orsay),
(Chimie École
de l'eau Polytechnique,
et Traitement DCMR,
des eaux), Palaiseau
Directeur de l'École nationale
supérieure de Poitiers (ENSI-Poitiers), Coordonnateur du programme de recherche « Eaux-Sols »
Michel SABLIER
de l'Université de Poitiers, Ancien directeur du Laboratoire de chimie et microbiologie de l'eau
Chargé de recherches
(UMR CNRS 6008) de au CNRS, École
l'Université Polytechnique, DCMR, Palaiseau
de Poitiers
Pierre
Guy MOUCHET
BOUCHOUX
Ingénieur agronome INA Paris - GREF, Ancien directeur à la société Degrémont
Professeur à l’université Paris XI (Orsay), École Polytechnique, DCMR, Palaiseau

Michel SABLIER
Chargé de recherches au CNRS, École Polytechnique, DCMR, Palaiseau

Cet article fait partie de la base documentaire :


Mesures -de
Procédés Analyses
traitement des eaux potables, industrielles et urbaines
Dans le pack : Technologies
Mesures - Analyses
de l'eau
et dans l’univers : Technolgies de -l’information
Environnement Sécurité

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l'Ingénieur
Eaux de distribution
Filières de traitement
par Bernard LEGUBE
Professeur des Universités (Chimie de l’eau et Traitement des eaux)
Directeur de l’École nationale supérieure de Poitiers (ENSI-Poitiers)
Coordonnateur du programme de recherche « Eaux-Sols » de l’Université de Poitiers
Ancien directeur du Laboratoire de chimie et microbiologie de l’eau (UMR CNRS 6008)
de l’Université de Poitiers
et Pierre MOUCHET
Ingénieur agronome INA Paris – GREF
Ancien directeur à la société Degrémont

1. Critères de choix d’une filière .............................................................. W 5 510 - 3


1.1 Qualité de la ressource ................................................................................ – 3
1.2 Procédés ....................................................................................................... – 3
1.3 Évolutivité ..................................................................................................... – 3
2. Difficultés rencontrées ........................................................................... – 3
2.1 Qualité de l’eau distribuée, santé publique et demande
du consommateur ........................................................................................ – 3
2.2 Sélection et optimisation des procédés ..................................................... – 3
3. Différentes approches pour définir la filière.................................... — 4
3.1 Désinfection précédée (au plus) de trois groupes d’étapes
de traitement ................................................................................................ – 4
3.2 Relations paramètres-procédés .................................................................. – 4
3.3 Relation qualité de la ressource-filière type .............................................. – 4
4. Filières de traitement pour eaux souterraines ou profondes ...... – 4
4.1 Principaux problèmes rencontrés dans les eaux souterraines destinées
à l’AEP ........................................................................................................... – 4
4.2 Filières de traitement des eaux souterraines ou profondes ..................... – 6
4.3 Quelques tests pour le choix des filières ................................................... – 9
5. Filières de traitement pour eaux superficielles ............................... – 10
5.1 Principaux problèmes rencontrés dans les eaux superficielles
destinées à l’AEP.......................................................................................... – 10
5.2 Différentes classes d’eau (douces) superficielles destinées à l’AEP........ – 10
5.3 Filières de traitement des eaux superficielles (ES) ................................... – 11
5.4 Quelques tests pour le choix des filières ................................................... – 15
6. Conclusion.................................................................................................. – 15
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. W 5 510

elon la disponibilité et la qualité des ressources, les eaux brutes destinées


S à produire des eaux de consommation sont prélevées dans les nappes
souterraines ou dans les milieux aquatiques de surface (rivières, canaux, lacs
naturels ou de retenue...). Bien que 95 % des ressources utilisées soient d’ori-
gine souterraine, elles ne concernent que 66 % des volumes captés.
Inversement, les eaux d’origine superficielle représentent 4,6 % du total des
ressources, mais concernent plus du tiers des volumes captés (34 %).

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EAUX DE DISTRIBUTION _____________________________________________________________________________________________________________

La réglementation actuelle s’appuie sur le décret no 2003-461 du 21 mai 2003


relatif à certaines dispositions réglementaires du Code de la santé publique
(titre II, chapitre 1er), notamment sur la section « Eaux destinées à la
consommation humaine à l’exclusion des eaux minérales naturelles ».

Ce décret définit les eaux destinées à la consommation humaine comme devant :


(1) ne pas contenir un nombre ou une concentration de micro-organismes, de parasites
ou de toutes autres substances constituant un danger potentiel pour la santé des
personnes ;
(2) être conformes à un certain nombre de limites et de références de qualité fixées par
le décret [W 1 700].

Dans les années 1960-1970, les eaux souterraines étaient simplement pom-
pées, chlorées et distribuées. Toutes les filières de traitement d’eaux
superficielles étaient conçues selon le schéma classique « coagulation, flocula-
tion, décantation, filtration en profondeur, désinfection » avec une
pré-chloration quasiment systématique, permettant aux différents procédés de
travailler en ambiance chlorée sans qu’aucun phénomène biologique ne puisse
y prendre place.
Le développement considérable des connaissances en chimie analytique et en
toxicologie, la publication de nouvelles réglementations et les exigences du
consommateur permettent de comprendre pourquoi les filières ont considéra-
blement évolué à partir des années 1970-1980 (suppression de la pré-chloration,
optimisation de l’élimination des matières organiques, introduction de traite-
ment d’affinage de type ozonation/filtration sur charbon actif en grains). Ces
filières sont désignées comme « conventionnelles » dans cet article.
Les filières conventionnelles de traitement peuvent parfois – et cela sera
encore plus le cas dans l’avenir – présenter des limites en termes d’efficacité
et/ou de fiabilité. Depuis la fin des années 1980, et beaucoup plus fréquem-
ment aujourd’hui, les membranes apportent des solutions nouvelles, qui, bien
qu’elles ne soient pas universelles et généralisées, permettent indéniablement
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d’alléger le dimensionnement et la conduite de la filière et d’améliorer la


qualité du produit. La microfiltration, l’ultrafiltration et, à moindre effet, la
nanofiltration sont de plus en plus utilisées dans les filières que nous qualifie-
rons de « filières avancées ».

Les conseils qui suivent sur le choix de la meilleure filière de traitement dans le
domaine de l’eau potable doivent être considérés comme un guide et non comme une
règle infaillible, chaque eau constituant souvent un cas unique. Par ailleurs, aucun pro-
cédé n’est décrit dans cette partie ; le lecteur pourra se reporter à la base documentaire
« Technologies de l’eau » et notamment à la rubrique dédiée aux opérations unitaires de
traitement (volume W2).

Quelques chiffres sur les eaux potables en France

• 30 000 captages (soit ≈ 95 % en eau souterraine et ≈ 5 % en eau superficielle), mais 90 % des captages ne produisent que 21 % des
volumes.
• 18 millions de m3 par jour sont captés (soit ≈ 34 % en eau superficielle et ≈ 66 % en eau souterraine).
• 80 % des ressources en eaux superficielles pour l’AEP sont des eaux courantes (rivières, canaux) et 20 % des eaux stagnantes (dont
13 % de barrages et réservoirs).
• 3 000 usines et stations, 560 000 km de canalisations et plus de 10 millions de m3 de capacité de réservoirs (soit ≈ 1 journée de
consommation).
• 150 litres d’eau potable consommée par habitant et par jour, avec un rendement (volume consommé/volume mis en distribution) de
70 à 75 %.
• Les pertes (30 à 25 % en moyenne) comprennent les volumes soutirés hors comptage (détournés et gaspillés), les fuites en réseau
(cassure ou rupture de canalisation, fuites sur vannes, pertes sur branchements) et les défauts d’enregistrement des compteurs.

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______________________________________________________________________________________________________________ EAUX DE DISTRIBUTION

Symboles 2. Difficultés rencontrées


AEP : Alimentation en eau potable
CAG : Charbon actif en grains 2.1 Qualité de l’eau distribuée,
CAP : Charbon actif en poudre santé publique et demande
COD : Carbone organique dissous du consommateur
EPa : Filière avancée pour eaux profondes
EPc : Filière conventionnelle pour eaux profondes ■ Les ressources en eaux superficielles sont assez rarement
d’excellente qualité et les eaux souterraines sont de plus en plus
ESa : Filière avancée pour eaux superficielles souvent contaminées par les polluants d’origine anthropique. La
ESc : Filière conventionnelle pour eaux superficielles difficulté majeure est donc de toujours fournir une eau de bonne
MES : Matières en suspension qualité, en accord avec la réglementation en vigueur, même
lorsque la qualité de la ressource est (ou est susceptible d’être)
MF : Microfiltration
contaminée.
MON : Matières organiques naturelles
Par ailleurs, les limites et références (paramètres) de qualité des
NF : Nanofiltration eaux de consommation sont sévères et de plus en plus difficiles à
THM : Trihalométhanes respecter alors que les moyens analytiques permettant de les
UF : Ultrafiltration contrôler sont de plus en plus perfectionnés. En outre, ces para-
mètres doivent être désormais respectés au robinet du
consommateur et non plus à la sortie de la station de traitement.
L’eau refoulée doit donc être chimiquement stable (réduction
maximale des métaux tels que Al, Fe, Mn...), biologiquement
1. Critères de choix stable (élimination du carbone organique biodégradable par traite-
ment biologique) et chimiquement inerte vis-à-vis des matériaux
d’une filière du réseau (neutralisation de l’agressivité carbonique, adoucis-
sement ou reminéralisation suivant le cas).
L’établissement d’une filière de traitement pour la production ■ Avec l’allongement de l’espérance de vie, la proportion des
d’eau potable consiste toujours à assembler, dans un ordre déter- populations à risque augmente et, parallèlement, la fin du
miné, un certain nombre de procédés (ou opérations unitaires) de XXe siècle a été marquée par la découverte de nouveaux facteurs
traitement des eaux, traditionnels et/ou avancés. susceptibles de menacer la santé des consommateurs. Parmi ces
risques « émergents », on peut actuellement citer :
– les pollutions « induites » par le traitement (aluminium, acryla-
1.1 Qualité de la ressource mide, sous-produits chlorés, bromates, chlorites...) ou les maté-
riaux du réseau de distribution (chlorure de vinyle...) ;
Le choix de ces procédés est évidemment guidé en priorité par – les « nouveaux » organismes pathogènes (protozoaires para-
la nature de l’eau à traiter et par le débit souhaité. C’est pourquoi sites Giardia et Cryptosporidium, dont les kystes résistent aux
la filière définitive ne peut être choisie qu’après avoir rassemblé le désinfectants usuels, bactéries de type Legionella, Campylobacter
maximum de données analytiques sur la ressource. ou E. coli souche O157:H7, certains virus...) ;
– la prise de conscience de substances naturelles nocives
Dans le cas d’une eau superficielle, sujette à des variations sai- (exemple : toxines d’algues) ou de nouveaux polluants (perturba-
sonnières, plusieurs campagnes analytiques seront réalisées. teurs endocriniens, hormones naturelles et de synthèse, plasti-
L’arrêté du 21 janvier 2010 relatif au programme de prélèvements fiants, pesticides...).
et d’analyses du contrôle sanitaire peut aider dans cette démarche,
bien que d’autres paramètres que ceux demandés puissent être ■ Une autre difficulté à surmonter est l’exigence de plus en plus
très utiles. grande du consommateur sur le goût de l’eau, mais aussi sa
méfiance sur la qualité de l’eau du robinet comparativement aux
eaux embouteillées qu’il consomme sans crainte [W 2 002]. Le trai-
teur d’eau doit donc produire une eau sans (mauvaise) saveur et
1.2 Procédés spécialement sans goût de chlore. Cependant, comme la régle-
mentation et la santé publique l’imposent, l’eau doit être impérati-
D’autres critères que ceux énoncés ci-dessus peuvent ensuite vement désinfectée, avant et pendant sa distribution. L’absence de
entrer en ligne de compte, comme l’autonomie des procédés, leur goût de chlore ne peut alors être obtenue que par application de
coût et parfois leur image médiatique. La protection de l’environ- faibles doses de ce réactif ou de ses dérivés, donc sur des eaux
nement est également un critère important, en termes d’utilisation d’excellente qualité, ce qui impose un traitement efficace avant la
la plus faible possible de réactifs chimiques, de faible dépense désinfection finale.
énergétique, de capacité à produire un minimum de déchets
(boues, concentrats, éluats de régénération, etc.) et d’encombre-
ment au sol minimum. 2.2 Sélection et optimisation
des procédés
1.3 Évolutivité Les procédés disponibles sont de plus en plus variés et leur
fonction n’est pas unique. En effet, nombre d’entre eux peuvent
Enfin, la filière doit être choisie de façon à être évolutive compte satisfaire totalement ou partiellement plusieurs objectifs de qualité
tenu de la dégradation possible de la qualité de la ressource, de sans toutefois que les conditions optimales de fonctionnement
l’augmentation de la demande en eau potable, par exemple par soient toujours compatibles avec chacun de ces différents objec-
l’accroissement de la population raccordée, et de l’évolution pro- tifs. C’est pourquoi, la conception actuelle (et future) des stations
bablement de plus en plus fréquente de la réglementation, voire modernes s’appuie (et s’appuiera de plus en plus) sur la notion de
de la prise de conscience de nouveaux problèmes. traitement « multibarrière », associant de réelles barrières phy-

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EAUX DE DISTRIBUTION _____________________________________________________________________________________________________________

siques (membranes) et des procédés biologiques aux procédés 3.2 Relations paramètres-procédés
physico-chimiques traditionnels.
Outre l’acquisition de données analytiques sur la ressource, les
tests en laboratoire sont généralement indispensables et ils sont Une seconde approche (ou approche complémentaire) pour
relativement aisés à réaliser (sélection d’un coagulant, de sa dose définir la filière consiste à s’appuyer sur les relations existantes
et de son pH optimum d’utilisation, sélection d’un floculant, sélec- entre paramètres de qualité et procédés de traitement.
tion d’un charbon actif en poudre, détermination de la demande en
désinfectant ou en oxydant et du potentiel de formation de
sous-produits de désinfection, tests simples de filtration sur mem- Il y a quelques années, un groupe de travail de l’AGHTM
brane comme le fouling index, etc.). Une démarche parfois prati- (aujourd’hui ASTEE) a établi les relations entre les paramètres de
quée avant la définition d’une filière consiste en des tests effectués qualité et les procédés de traitement (tableau 1) [3]. Il en ressort
à l’échelle pilote, qui sont compliqués, coûteux et consommateurs que :
de temps, mais qui peuvent dans certains cas complexes éviter de – certaines substances sont difficilement éliminables par un seul
graves déboires techniques et/ou financiers sur la future station procédé (exemple : antimoine, benzène, bore, 1,2-dichloroéthane,
industrielle. tétra-chloroéthylène et trichloroéthylène) ;
– un objectif de qualité peut être très souvent atteint par plu-
sieurs procédés de traitement (exemple : matières organiques, la
plupart des métaux) et inversement, un seul procédé peut
3. Différentes approches conjointement éliminer (en partie ou en totalité) plusieurs
paramètres ;
pour définir la filière – certains composés sont formés pendant la désinfection et
seule une minimisation de leur formation lors du traitement peut
être envisagée (exemple : THM, bromates, chlorites) ;
3.1 Désinfection précédée (au plus) – enfin, d’autres substances peuvent être apportées par le
réseau de distribution (plomb, acrylamide, chlorure de vinyle, épi-
de trois groupes d’étapes chlorhydrine) et ne dépendent donc pas (ou peu) de la filière.
de traitement Cette approche, tout comme la précédente, bien que très utile,
ne permet pas à elle seule de préciser les filières de traitement.

Une première approche est de considérer qu’une filière de


traitement des eaux destinées à la consommation humaine doit 3.3 Relation qualité
inclure en priorité une excellente désinfection [W 5 500] précé- de la ressource-filière type
dée, au plus, de trois groupes d’étapes de traitement (prétraite-
ments physico-chimiques, clarification, traitements d’affinage).
La meilleure approche pour définir la filière la mieux adaptée
consiste à classer les filières en fonction de la qualité de la res-
■ L’étape de prétraitements physiques et/ou physico-chimiques
source en eau. C’est l’objectif de cet article, le problème majeur
est assez fréquente pour le traitement d’eaux souterraines. Elle est
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résidant dans le fait qu’il existe de très nombreuses qualités


alors souvent spécifique car dépendante des caractéristiques
d’eau brute et par voie de conséquence, de nombreuses filières
particulières de l’eau : il s’agit principalement de l’oxydation pour
possibles...
déferriser ou démanganiser, de la nitrification, de la dénitrification,
de l’adoucissement par la chaux et/ou de la neutralisation. Pour les
eaux superficielles, les prétraitements sont souvent réduits à des
procédés physiques (dégrillage, dessablage, tamisage, microtami-
sage...), à une pré-oxydation, voire exceptionnellement dans le cas
des eaux très douces, une reminéralisation. 4. Filières de traitement
■ L’étape de clarification est généralement réduite à une simple fil-
tration, avec ou sans coagulation, pour les eaux souterraines. Dans
pour eaux souterraines
le cas d’eaux de surface, c’est une clarification complète avec coa-
gulation, floculation, décantation (ou flottation) et filtration, avec
ou profondes
parfois une reminéralisation et/ou une oxydation, en tête de filière
et/ou entre la décantation et la filtration. 4.1 Principaux problèmes rencontrés
■ L’étape de finition (ou d’affinage) est conventionnellement une dans les eaux souterraines
filtration sur charbon actif en grains souvent précédée d’une ozo- destinées à l’AEP
nation. Bien qu’elle soit également utilisée en eau souterraine
notamment lors d’une dénitrification ou de l’élimination de pesti- Pour les eaux souterraines, la qualité peut être :
cides, cette étape est plutôt réservée au traitement d’eaux de sur- – excellente ;
face. – détériorée naturellement par une turbidité épisodique (eaux en
Les procédés à membrane ont fait une apparition notable ces zone karstique), par des micro-organismes, par le fer, le manga-
dernières années et les filières traditionnelles se sont progressive- nèse, l’ammoniaque, l’arsenic, le sélénium, le fluor, ou trop
ment modifiées [4] [8], soit au niveau de la clarification pour les « dure » pour être distribuée ;
eaux souterraines (il est fréquent que la microfiltration ou l’ultrafil- – détériorée par des activités d’origine anthropique conduisant à
tration remplace la filtration en profondeur), soit au niveau de la présence de nitrates, pesticides, solvants chlorés, additifs pétro-
l’étape d’affinage du traitement des eaux superficielles (remplace- liers (MTBE) ou autres micropolluants.
ment du filtre CAG, ou de l’ensemble O3/CAG, par le couplage Les filières correspondant à ces différentes qualités sont décrites
UF/CAP ou remplacement de O3/CAG par la nanofiltration NF). À schématiquement ci-après. Pour de plus amples informations sur
titre d’exemple, on trouvera dans le tableau 1 de l’article [W 4 120] les procédés mis en œuvre, on pourra se reporter aux
un récapitulatif des applications de l’UF au sein des filières tradi- « Technologies de l’eau » et notamment aux opérations unitaires
tionnelles de potabilisation. de traitement (volume W2).

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______________________________________________________________________________________________________________ EAUX DE DISTRIBUTION

Tableau 1 – Paramètres chimiques : traitement d’élimination


(d’après ASTEE – sous la coordination de J.P. Duguet, 2006) [8]
Traitement

exploitation et dosage
oxydation-rétention

Agrément matériau
Flottation-Filtration
Coag-Décantation/

Exigences qualité
Réduction par fer
Collage-Filtration

Décarbonatation

Osmose inverse
Échange d’ions

Microfiltration

Nanofiltration

Électrodialyse
Ultrafiltration

Optimisation
Précipitation

Coagulation
Adsorption

Traitement
biologique
Ozonation

Oxydation

spécifique
Couplage

Stripping
chimique

chimique

Aération
directe

Paramètres

Limites de qualité (décret no 2003-461)


Acrylamide ++ +++ ++
Antimoine ++ +++ +++ +++
Arsenic ++ ++ ++ ++ +++ +++ +++ +++
Benzène +++
Benzo(a)pyrène +++
Bore (1) ++ ++
Bromates ++ +++
Cadmium ++ +++ +++ +++ +++ +++
Chrome total ++ +++ +++ +++ +++ +++
Chlorure de ++ +++
vinyle
Cuivre ++ +++ +++ +++ +++ +++
Cyanures totaux +++ +++ ++ ++
1,2-dichloroé- ++ +++
thane
Épichlorhydrine ++ +++ ++
Fluorures ++ ++ ++ ++ +++ +++ +++ +++
HPA +++
Mercure total ++ ++ +++ +++ +++
Nickel ++ +++ +++ +++ +++ +++
Nitrates +++ +++ +++ +++ ++ ++
Nitrites +++
Pesticides +++ + +++ +++ +++
Total pesticides +++ + +++ +++ +++
Plomb +++ +++ +++ +++ +++ +++ +++
Sélénium ++ +++ ++ ++ +++ +++ +++ +++
Tétra et tri- ++ +++
chloroéthylène
Total ++ +++ +++ +++ ++ ++ +++
trihalométhanes
(THM)
Turbidité ++ ++ +++ +++
Références de qualité (décret no 2003-461)
Aluminium total ++ +++ +++ +++ +++ +++ +++
Ammonium ++ +++ ++
Chlore libre ++
et total
(1) Pour l’élimination du bore par osmose inverse, il faut régler le pH à environ 10.
(2) Paramètres pouvant être corrigés par la neutralisation (chaux, soude...) et/ou la reminéralisation (CO2 + chaux ou CaCO3), dans les cas d’eaux agressives et/ou
trop douces.

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EAUX DE DISTRIBUTION _____________________________________________________________________________________________________________

Tableau 1 – Paramètres chimiques : traitement d’élimination


(d’après ASTEE – sous la coordination de J.P. Duguet, 2006) [8]
Traitement

exploitation et dosage
oxydation-rétention

Agrément matériau
Flottation-Filtration
Coag-Décantation/

Exigences qualité
Réduction par fer
Collage-Filtration

Décarbonatation

Osmose inverse
Échange d’ions

Microfiltration

Nanofiltration

Électrodialyse
Ultrafiltration

Optimisation
Précipitation

Coagulation
Adsorption

Traitement
biologique
Ozonation

Oxydation

spécifique
Couplage

Stripping
chimique

chimique

Aération
directe

Paramètres

Chlorites +++ ++
Chlorures +++ +++ +++
Couleur (2) ++ ++ +++ + ++ ++
Conductivité (2) + ++ ++
Carbone ++ ++ ++ +++ +++ +
organique total
Équilibre + + + +
calco-carbonique
(2)
Fer ++ ++ ++ ++ ++ +++ ++
Manganèse ++ ++ ++ ++
Ox. KMnO4 ++ ++ +++ +++ +++ +
(10 min. H+)
Odeur + +++ +++ ++ +++ +++ +++ ++ ++
Saveur ++ +++ +++ +++
Sodium +++ +++ +++
Sulfates +++ +++ +++
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Autre paramètre
Algues ++ ++ ++ +++
(1) Pour l’élimination du bore par osmose inverse, il faut régler le pH à environ 10.
(2) Paramètres pouvant être corrigés par la neutralisation (chaux, soude...) et/ou la reminéralisation (CO2 + chaux ou CaCO3), dans les cas d’eaux agressives et/ou
trop douces.

4.2 Filières de traitement des eaux pour éviter la reviviscence des micro-organismes sans pour cela
créer de saveurs et odeurs inacceptables.
souterraines ou profondes
Les principales filières sont schématisées figure 1 où les 4.2.2 Eau souterraine (épisodiquement) turbide :
symboles EPc et EPa signifient « eaux profondes, filière filières EP1c ou EP1a
conventionnelle » et « eaux profondes, filière avancée », avec un
numéro correspondant ; le « zéro » ayant été attribué au cas où
seule la désinfection est utilisée. Quelques cas particuliers sont Une eau souterraine épisodiquement turbide est traitée tradi-
décrits au § 4.2.9. tionnellement par filtration en profondeur (lente ou rapide),
parfois précédée d’une coagulation (ou collage) sur filtre (filière
4.2.1 Eau souterraine d’excellente qualité : EP1c).
filière EP0
Dans ce dernier cas, on parle encore de « filtration de contact ».
La coagulation permet également d’éliminer les matières orga-
Une eau souterraine d’excellente qualité est simplement niques naturelles (MON). Assez exceptionnellement (cas difficile,
désinfectée avant sa distribution, généralement par du chlore ou débit important), une clarification complète comportant coagu-
gazeux, de l’hypochlorite de sodium (eau de Javel) ou du lation-floculation-décantation-filtration peut être appliquée (voir
dioxyde de chlore. filière ES1c pour eaux superficielles).
Aujourd’hui, les procédés à membranes microporeuses (MF ou
UF) remplacent de plus en plus souvent la filtration en profondeur
Une attention particulière sera portée sur le résiduel de chlore (filière EP1a) [4]. L’unité de filtration peut être précédée d’une coa-
avant distribution, résiduel qui doit être suffisamment important gulation simple ou d’une coagulation-floculation.

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______________________________________________________________________________________________________________ EAUX DE DISTRIBUTION

EAUX SOUTERRAINES D’EXCELLENTE QUALITÉ

Filière EP0 Désinfection

EAUX SOUTERRAINES TURBIDES avec MO éventuelle

Filière EP1c Coagulation1 Filtration en profondeur2 Désinfection

Filière EP1a Coagulation1 Floculation1 MF ou UF Désinfection

EAUX SOUTERRAINES avec FER et/ou MANGANÈSE

Aération ou Oxydation
Filière EP2c
Ajustement pH Filtration en profondeur3 Désinfection

Aération ou Oxydation
Filière EP2c bis
Ajustement pH Filtration biologique4 Désinfection

EAUX SOUTERRAINES fortement BICARBONATÉES CALCIQUES

Décarbonatation à la chaux
Filière EP3c Filtration en profondeur Désinfection
ou à la soude

EAUX SOUTERRAINESavec NH+4

Aération ou Ozonation Nitrification biologique Ozonation et/ou filtration Désinfection au Chlore ou


Filière EP4c
éventuelle1 (en un ou deux étages) CAG1 Hypochlorite

EAUX SOUTERRAINES avec PESTICIDES ou autres micropolluants organiques

Filière EP5c Filtration sur CAG Désinfection

CAP/UF ou CAP/
Filière EP5a Désinfection
autre système de séparation

EAUX SOUTERRAINES avec NITRATES

Filière EP6c Dénitrification biologique Aération ou Ozonation Filtration sur CAG Désinfection

Filière EP6c bis Échange d’ions Désinfection

Filière EP6a Électrodialyse Désinfection

EAUX SOUTERRAINES avec ARSENIC

Pré-oxydation
Filière EP7c Coagulation FeCl3 Filtration en profondeur Désinfection
(O3 ou ClO2 ou KMnO4)

Pré-oxydation1 Coagulation FeCl3


Filière EP7a MF Désinfection
(O3 ou ClO2 ou KMnO4) (+ polyélectrolyte)

Pré-oxydation1 Adsorption
Filière EP7a bis Désinfection
(O3 ou ClO2 ou KMnO4) (alumine ou GHF5)

1. Étape éventuelle.
2. Filtration rapide (le plus souvent) ou filtration lente.
3. Filtration rapide (physico-chimique) pouvant être précédée d’une décantation ou d’une flottation à air dissous.
4. Dans la majorité des cas, 2 étages de filtration si présence simultanée de fer et de manganèse.
5. GHF : Granulé d’hydroxydes de fer.
Les étapes d’ajustement du pH et de reminéralisation ne figurent pas sur les diagrammes, à l’exception de la déferrisation
et de la démanganisation où l’ajustement de pH doit être prévu à titre optionnel dans le procédé.

Figure 1 – Principales filières de traitement des eaux souterraines (EP) destinées à la consommation humaine

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EAUX DE DISTRIBUTION _____________________________________________________________________________________________________________

4.2.3 Eau souterraine avec fer et/ou manganèse : l’ordre de 1,5 mg/L en ion NH+4 , doit comporter une insufflation
filières EP2c d’air intégrée dans un biofiltre aéré de type Biostyr®, Nitrazur N®,
etc.) suivie d’une filtration sur sable ou bicouche, et éventuel-
lement une étape de finition (ozonation et filtration CAG) en aval.
Une eau souterraine contenant du fer et/ou du manganèse Un apport en phosphore (acide phosphorique) peut être néces-
est oxydée puis filtrée en profondeur, par voie saire. À une température inférieure à 10 oC, la nitrification est for-
physico-chimique pouvant inclure une décantation avant la fil- tement ralentie.
tration (filière EP2c), ou par voie biologique (filière EP2c bis).
4.2.6 Eau souterraine polluée par les pesticides :
Si l’eau brute est dépourvue d’oxygène dissous, la première filières EP5c ou EP5a
oxydation doit être de préférence une aération (ouverte à l’air libre
ou sous pression, suivant le type de station), éventuellement
complétée par une oxydation chimique (KMnO4, ClO2, O3, Cl2...). Une eau souterraine contenant des pesticides est générale-
Ici encore, les procédés à membrane peuvent être utilisés (très ment filtrée sur lit de CAG (filière EP5c).
exceptionnellement compte tenu de l’essor des traitements biolo-
giques dans ce cas), l’ultrafiltration remplaçant la filtration en pro-
fondeur. Le filtre CAG peut présenter une activité biologique positive
La déferrisation biologique est généralement facile à démarrer vis-à-vis de la présence d’azote ammoniacal et de matières orga-
(sauf en eau trop froide), tandis que la démanganisation doit sou- niques naturelles.
vent être initiée par ajout d’un oxydant, notamment le permanga- Les procédés nouveaux dans ce domaine sont le couplage
nate de potassium (à 2 mg/mg de manganèse), pendant la période CAP/UF de type CRISTAL® ou CARBOFLUX® (filière EP5a). Des
d’ensemencement du sable (1 à 2 mois) [17]. tests sur l’efficacité des charbons actifs doivent être préalablement
effectués (tests de sélection au laboratoire, essais sur unités
Lorsqu’une eau contient simultanément du fer et du manganèse,
pilotes).
on se heurte à l’obligation d’observer des conditions (Eh, pH, rH) dif-
férentes pour l’élimination de ces deux éléments par voie biologi-
que (voir [W 2 703] § 1.3 et 1.4), d’où la nécessité de passer par deux 4.2.7 Eau souterraine polluée par les nitrates :
étages successifs de filtration. L’élimination du manganèse ne filières EP6c ou EP6a
commencera que lorsque celle du fer sera terminée. Exceptionnelle-
ment, pour des teneurs faibles et un pH voisin de la neutralité, l’éli-
mination peut parfois être obtenue sur le même filtre (mais au prix Une eau souterraine contenant des nitrates (moins de
d’une vitesse limitée et d’une campagne d’essais préliminaires). 100 mg/L) peut être dénitrifiée par voie biologique (filière EP6c,
cas le plus fréquent) en milieu anaérobie, à condition que la
4.2.4 Eau souterraine bicarbonatée calcique : température de l’eau soit supérieure à 7-10 oC.
filière EP3c
Dans ce cas, une source carbonée est apportée généralement
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sous la forme d’éthanol (0,7 mg/mg de nitrates), dont l’excès est


Une eau souterraine fortement bicarbonatée calcique pourra ensuite éliminé sur un filtre biologique en aérobie (CAG). Une
être collectivement adoucie (ou décarbonatée) à la chaux ou à étape d’ozonation préalable à la filtration CAG permet d’oxygéner
la soude. l’eau et assure une excellente désinfection.
Une variante avancée consiste à ajouter un procédé à mem-
brane (UF) en aval de la dénitrification biologique classique, en
Le traitement peut être réalisé, soit dans un décanteur à circula-
recyclant les eaux de lavage du réacteur (après traitement par flot-
tion de boues, soit dans un réacteur « catalytique » ensemencé par
tation et filtration) et celles du rétrolavage de l’UF en amont de la
du sable fin, et suivi par une filtration sur sable ou sur milieu
filtration CAG, ce qui limite les pertes globales en eau à moins de
bicouche.
0,5 % tout en optimisant la qualité de l’eau traitée. Une autre
L’adoucissement sur échangeurs d’ions peut être également pra- variante peut mettre en œuvre un bioréacteur à membranes ana-
tiqué à l’échelle collective ou, plus fréquemment, en individuel (ou logue au modèle utilisé pour le traitement de certains effluents,
ménager). Certains procédés antitartre peuvent également être uti- surtout s’il y a d’autres polluants dissous (§ 4.2.9.4).
lisés.
Ce type d’eau peut être également dénitratée par échange d’ions
L’adoucissement peut être obtenu également par NF, mais dans (filières EP6c bis). L’échangeur d’ions est régénéré, dans la plupart
ce cas, l’eau brute nécessite un prétraitement correspondant à la des cas, par une saumure de chlorure de sodium. Il existe aussi
filière EP1c ou EP1a. quelques réalisations de traitement par électrodialyse (filière
EP6a).
4.2.5 Eau souterraine polluée par l’azote
ammoniacal : filière EP4c 4.2.8 Eau souterraine contenant de l’arsenic :
filières EP7c ou EP7a
Une eau souterraine contenant des concentrations
« élevées » en ion ammonium peut être traitée par nitrification Une eau souterraine contenant de l’arsenic est traitée par
biologique, notamment quand les teneurs en NH+4 sont trop coagulation sur filtre au chlorure ferrique (filière EP7c), avec
élevées pour être oxydées par chloration. une pré-oxydation pour assurer l’oxydation de l’arsénite (AsIII)
en arséniate (AsV).

Une attention particulière sera portée sur la teneur en oxygène


dissous (au moins 4 à 5 mg/L par mg d’azote ammoniacal). Une Le filtre en profondeur peut être remplacé par une microfiltration
étape d’aération, voire d’ozonation, peut être installée en amont du (filière EP7a) mais dans ce cas la coagulation est double (chlorure
filtre biologique (lequel, à partir d’un seuil de concentration de ferrique + polyélectrolyte).

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Bien que l’alumine activée soit un adsorbant traditionnellement se développe en traitement des eaux potables, notamment dans le
utilisé pour éliminer l’arsenic (AsV), cet adsorbant est aujourd’hui cas de la dénitrification.
de plus en plus remplacé par un oxo-hydroxyde de fer ferrique (ou Le procédé est constitué de deux parties essentielles (bioréac-
GHF ; en allemand : « GEH », acronyme parfois utilisé en France) teur et poste de filtration tangentielle, reliés par la boucle de recir-
qui n’impose pas de pré-oxydation. Dans ce cas, on peut culation) et assure le traitement de l’eau en trois étapes
considérer que c’est une filière avancée (filière EP7a bis). successives :
– dénitrification en culture libre dans le réacteur agité ;
4.2.9 Quelques cas particuliers – adsorption des pesticides (et autres matières organiques qui
accompagnent presque toujours les nitrates) sur CAP ajouté dans
4.2.9.1 Arsenic et fer le bioréacteur ;
Lors de la déferrisation biologique d’eau contenant de l’arsenic, – clarification/désinfection/rétention de la biomasse et du CAP
il est observé une baisse systématique et significative de l’arsenic par les membranes UF.
total sans atteindre toutefois les 10 µg/L imposés par la réglemen-
tation pour l’arsenic total. 4.2.9.5 Sélénium
Quelques études pilotes réalisées sur différents sites ont Ce paramètre ne fait jamais (ou que très rarement) l’objet de
montré que, pour des eaux oxydantes (AsV > 99 %) ou réductrices traitement ; le distributeur d’eau cherche plutôt à régler le pro-
(AsIII compris entre 50 et 70 %) contenant 200 µg/L de fer, quelle blème par mélange avec des eaux dépourvues de sélénium.
que soit la vitesse de filtration (30 à 50 m/h), il faut doper en FeSO4 L’échange d’ions sur résines anioniques (du même type que celles
à des concentrations qui dépendent de la teneur initiale en arsenic utilisées en dénitratation) régénérées par le chlorure de sodium est
total (jusqu’à 2 000 µg/L quand As atteint 80 µg/L). Le rapport [FeII un procédé efficace mais coûteux.
ajouté]/[As]t est en moyenne de l’ordre de 30 µg/µg.
4.2.9.6 Couleur
4.2.9.2 Azote ammoniacal et fer ou manganèse
Certaines eaux souterraines sont naturellement colorées par des
La nitrification simultanée sera toujours très limitée au cours des acides humiques. Les filières les plus simples à appliquer sont :
traitements de déferrisation et/ou démanganisation biologique
(temps de contact trop courts, vitesses de filtration trop rapides – pour des valeurs inférieures à 15-25 ppm Pt-Co, une coagula-
pour accrocher des bactéries nitrifiantes et trop faible teneur en O2 tion-filtration (voir filière EP1c) en appliquant une oxydation préa-
dissous). La nitrification biologique ne peut donc en général lable si nécessaire (combinaison EP1c et EP2c) ;
s’effectuer que dans un stade postérieur à la déferrisation biolo- – pour des valeurs supérieures à 15-25 ppm Pt-Co, une filière
gique. De plus, la démanganisation biologique n’est pas possible complète de clarification, comme pour une eau de surface de turbi-
si la nitrification n’est pas terminée (voir [W 2 703] § 1.6.1 et dité élevée (ES1c) ou riche en algues (voir § 5.3.6.2).
figure 8). Dans certains cas, l’application de techniques avancées (ozone,
Si l’eau contient les trois paramètres (Fe2+, Mn2+, NH+4 < 0,5 à CAG, NF...) peut être requise.
1,8 ppm), le traitement peut être alors basé sur une filière à deux
étages (comme pour les eaux qui contiennent Fe2+, Mn2+), mais en
dimensionnant la deuxième filtration sur les critères de la 4.3 Quelques tests pour le choix
nitrification : la démanganisation biologique sera alors réalisée en des filières
même temps que la fin de la nitrification.
Il est parfois nécessaire de réaliser de simples tests de labora-
Pour des concentrations supérieures en azote ammoniacal, il
toire sur la traitabilité de l’eau. Dans quelques cas, seule une étude
faut adopter une autre solution, par exemple incluant : une déferri-
à l’échelle pilote (et/ou le savoir-faire de l’homme de l’art) permet
sation biologique (pour ne pas encrasser le réacteur de nitrifica-
de définir au mieux la filière avant de la proposer à l’exploitant et
tion), une nitrification classique en réacteur aéré (voir filière EP4c,
au constructeur. Dans tous les cas, seuls des essais réalisés sur
§ 4.2.5), puis une filtration de finition où nitrification et démangani-
place, immédiatement après le prélèvement (effectué à l’abri de
sation s’achèveront simultanément par voie biologique [17].
l’air), peuvent être représentatifs de la traitabilité des eaux souter-
raines privées d’oxygène dissous, dont les caractéristiques
4.2.9.3 Fluorures seraient modifiées après tout contact accidentel avec l’atmos-
L’élimination des fluorures en traitement des eaux potables n’est phère.
pas simple dans la mesure où la précipitation et/ou la fixation sur Pour les eaux souterraines, les tests de laboratoire sont relative-
adsorbant nécessite des quantités importantes de réactifs. Dans ment limités, on peut citer :
tous les cas, il faut mettre en œuvre, au moins, un mélangeur suivi
d’un décanteur et/ou d’un filtre. – les tests d’aération par transvasements en béchers et filtration,
après traitement chimique éventuel, sur papier de laboratoire (par
L’utilisation d’un mélange bien choisi de chaux et d’acide phos- exemple, Durieux bande bleue), membrane 0,45 µ ou petite
phorique (conduisant à la formation de phosphate tricalcique) est colonne de sable, pour évaluer la traitabilité d’une eau contenant
une solution pour précipiter les fluorures, ainsi que la coagula- du fer et/ou du manganèse dissous ;
tion-floculation-décantation par le sulfate d’alumine (mais à très – les tests sur les conditions (dose et pH) d’utilisation de certains
forts taux de traitement). Une autre solution est la filtration sur alu- réactifs (chaux, coagulant, charbon actif en poudre) pour l’élimina-
mine activée, de faible granulométrie, régénérée par de la soude et tion d’un paramètre donné (turbidité, MES, MON, dureté, micro-
de l’acide sulfurique. polluant organique, arsenic...) ;
Il faut noter que pour les eaux souterraines « dures » et magné- – les tests de colmatage pour les procédés à membrane (fouling
siennes, l’adoucissement (ou décarbonatation) à la chaux peut index et modified fouling index).
conduire à des résultats intéressants sur les fluorures.
La filtration sur CAG (pesticides ou autres micropolluants) et les
traitements biologiques (déferrisation, démanganisation, nitrifica-
4.2.9.4 Nitrates et pesticides par bioréacteurs tion, dénitrification) peuvent faire l’objet d’essais à l’échelle pilote,
à membranes
souvent coûteux et consommateurs de temps (il faut compter 1 à
L’association d’un traitement sur membranes à un traitement 5 jours pour une déferrisation biologique, 2 à 3 mois pour une
biologique, constituant ainsi un bioréacteur à membranes (BRM), démanganisation biologique, 6 à 12 mois pour une filtration CAG).

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EAUX DE DISTRIBUTION _____________________________________________________________________________________________________________

5. Filières de traitement rable de distinguer, d’une part, les eaux de cours d’eau, et d’autre
part, les eaux de retenues, ces dernières étant toujours très parti-
pour eaux superficielles culières à traiter surtout lorsqu’elles sont eutrophisées (ou en
cours d’eutrophisation).
■ Les eaux de cours d’eau sont généralement turbides (plus
5.1 Principaux problèmes rencontrés turbides que les eaux de retenues ou les eaux souterraines). Leur
minéralisation est variable, généralement faible à l’amont (près de
dans les eaux superficielles la source) et plus élevée à l’aval, compte tenu des communications
destinées à l’AEP dans le sens nappe-rivière. En particulier, elles peuvent être carac-
térisées par leur plus ou moins forte teneur en ion hydrogénocar-
Pour les eaux superficielles (rivières et lacs naturels ou de bar- bonate (ou bicarbonate, mesuré par le TAC) de calcium, les eaux
rage), la qualité est très rarement excellente, les problèmes ren- les plus « dures » étant ainsi généralement les plus
contrés sont de trois types : « tamponnées », car leur teneur en bicarbonates s’oppose à de for-
– problèmes courants d’origine naturelle (turbidité et MES, fer, tes variations de pH qui pourraient être induites par certaines
manganèse, aluminium, MON, bactéries, algues, faible variations saisonnières de l’eau brute (exemple : CO2 libre) ou,
minéralité) ; pendant le traitement, par l’ajout de coagulant, de chlore, etc. On
– problèmes de plus en plus fréquents d’origine anthropique peut donc qualifier certaines d’entre elles comme des eaux
(nitrates, pesticides, résidus pharmaceutiques, perturbateurs endo- « dures », avec un pH stable (en cours de traitement), et d’autres,
criniens et autres micropolluants organiques, métaux, bactéries et comme des eaux « douces », présentant un pH variable. Ces der-
virus pathogènes, matières organiques issues des rejets urbains et nières vont être plutôt chargées en MON. Aux matières organiques
industriels, etc.) ; naturelles vont s’ajouter les rejets des agglomérations et autres
– problèmes engendrés par le traitement et la distribution (THM, industries avec des risques plus ou moins importants de
chlorites, bromates, plomb, acrylamide, chlorure de vinyle, épi- contamination par des polluants organiques ou minéraux d’origine
chlorhydrine, etc.). anthropique.
■ Les eaux de retenues, généralement eutrophisées, présentent
toujours une faible turbidité, une forte concentration en MON, de
5.2 Différentes classes d’eaux (douces) fortes fluctuations de pH, des teneurs parfois très élevées en
superficielles destinées à l’AEP algues, de faibles risques de contamination d’origine anthropique,
mais souvent de fortes concentrations en métaux naturels comme
Une classification possible des eaux superficielles pourrait le fer et le manganèse.
consister à utiliser l’annexe 13.1 (III) du décret no 2003-461. Cette
annexe définit trois classes d’eau (A1, A2 et A3) correspondant à ■ L’examen des données disponibles auprès des Agences (réseau
trois types de traitements (article R. 1321-38 du même décret) : RNB), des DASS et des DIREN, montrent assez nettement qu’il
– A1 : traitement physique simple et désinfection ; existe en fait trois types d’eau brute superficielle (tableau 2) qui
– A2 : traitement normal physique et chimique et désinfection ; peuvent servir de repères pour la définition des filières telles que
– A3 : traitement physique, chimique poussé, affinage et désin- présentées ci-dessous.
fection.
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La classe A1 correspond aux eaux d’excellente qualité ne néces- Attention, les filières de traitement pour eau superficielle
sitant qu’une désinfection, précédée éventuellement d’une filtra- étant parfois complexes, seules les filières de base sont présen-
tion (lente, ou rapide après coagulation, ou sur membranes UF ou tées ci-après (de nombreuses variantes sont fréquemment ren-
MF). Il n’y a vraiment pas beaucoup de traitement d’eau superfi- contrées).
cielle dans ce cas, en France. Pour les classes A2 et A3, il est préfé-

Tableau 2 – Trois grandes classes d’eaux superficielles


Eaux « dures » Eaux « douces »
Paramètres
Cours d’eau « dure » Cours d’eau « douce » Lacs et Retenues
Turbidité Peut être forte Peut être forte Faible

Élevée Faible Faible


Minéralisation
(TAC et TH = 15 à 25 of) (TAC et TH  15 o f) (TAC et TH = qqs of)
Stable Variable
pH Variable
(7,5 à 8,5) (jusqu’à 10)
Faible Élevée Élevée
Teneur en matières organiques (COT)
(1 à 5 ppm) (jusqu’à 10 voire 15 ppm) (jusqu’à 25 ppm)

Éventualité d’une pollution par NH+4 Moyenne Moyenne Forte


Éventualité d’une pollution par NO −3 Forte Forte Faible à moyenne

Éventualité d’une pollution par pesticides Forte Forte Faible à moyenne


Teneur en fer et manganèse Faible Faible à moyenne Forte

Développement d’algues Faible Peut être fort Fort

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5.3 Filières de traitement des eaux 5.3.3 Eau « dure » de cours d’eau contaminée
superficielles (ES) ou avec de forts risques de contamination :
filières ES2
Les principales filières sont schématisées figure 2 où les
symboles ESc et ESa signifient « eaux superficielles, filière
conventionnelle » et « eaux superficielles, filière avancée », avec
Le type de filière ES2c est historiquement la filière de base
un numéro correspondant ; le « zéro » ayant été attribué au cas où
présentée ci-dessus (ES1c), à laquelle ont été ajoutés (générale-
le traitement est réduit à une filtration directe suivie d’une désin-
ment à cause de la détérioration de la ressource), une pré-oxy-
fection. Quelques cas particuliers sont décrits en § 5.3.6.
dation (souvent une pré-ozonation), ainsi que des traitements
Pour de plus amples informations sur les procédés mis en de finition (ou d’affinage) axés principalement sur une
œuvre, on pourra se reporter aux « Technologies de l’eau » et inter-ozonation et une filtration sur CAG (figure 5).
notamment aux opérations unitaires de traitement (volume W2).
Par ailleurs, il faut noter que les opérations de prétraitement
grossier tels le dégrillage, dessablage, débourbage, déshuilage, ■ La pré-ozonation (à ≈ 0,8 g/m3) a pour objectif principal d’amé-
tamisage et microtamisage ne sont pas mentionnées dans les liorer la coagulation-floculation en termes de turbidité éliminée,
schémas des filières proposées. durée de vie des filtres, économie de réactifs. La coagulation-flocu-
lation est réalisée au sulfate d’aluminium ou au polychlorure d’alu-
minium. Les doses appliquées sont généralement faibles, juste
5.3.1 Eau superficielle d’excellente qualité : suffisantes pour clarifier l’eau, c’est-à-dire quelques g/m3 à
filière ES0 quelques dizaines de g/m3. L’injection de CAP est indispensable
dans ce cas, car la contamination chimique (même temporaire)
En règle générale, la désinfection directe ne doit pas être utilisée peut être importante. Les doses utilisées sont de 10 à 30 g/m3, au
en traitement des eaux superficielles sans être précédée d’une maximum 50 g/m3 (au-delà, le coût du traitement serait excessif ;
filtration : ainsi, certaines eaux de lacs ou de retenues peuvent être par ailleurs, les technologies de décantation à contact de boues
clarifiées, soit par coagulation sur filtre (filière ES0c, analogue à permettent de réduire la demande en CAP [2] [1]) ; l’ajustement du
EP1c), soit par ultra- ou microfiltration (filière ES0a, analogue à taux de traitement aux fluctuations de la pollution permet de cou-
EP1a – figure 3). Un affinage est néanmoins souvent nécessaire per les « pics » et d’éviter l’arrivée de doses massives de polluants
(voir filières ES2). sur le CAG. La nitrification se fait généralement d’une manière
Les limites d’application de la filtration directe, au-delà des- naturelle sur les filtres à sable et/ou CAG. L’oxydation au niveau de
quelles il faut appliquer la filière ES1 (§ 5.3.2), sont récapitulées la désinfection par le chlore doit toutefois prendre le relais en
dans le tableau 3. Les valeurs admissibles des différents critères période froide.
de qualité d’eau brute dépendent de divers facteurs : présence
simultanée ou non de plusieurs paramètres défavorables, techno- ■ L’inter-ozonation a deux objectifs principaux : désinfecter et
logie appliquée tant en filtration en profondeur (sur sable ou sur transformer une partie du COD restant en carbone organique bio-
milieu bicouche : granulométrie des matériaux, vitesse de filtra- dégradable, éliminable partiellement sur les filtres CAG biolo-
tion, nature des réactifs...) que sur membranes de clarification (MF giques. Un autre objectif est l’oxydation des micropolluants
ou UF, filtration frontale ou tangentielle, sous pression ou en organiques. Toutefois, il est actuellement déconseillé d’optimiser
immersion, présence ou non d’une coagulation préalable...). l’étape d’ozonation sur cet objectif à cause de la formation de
sous-produits d’ozonation dont certains pourraient être plus
« nocifs » que les micropolluants initiaux.
5.3.2 Eau « dure » de cours d’eau non
(ou faiblement) contaminée : filière ES1 Les doses appliquées sont variables (entre 1 et 4 g/m3). Si une
apparition importante de bromates est observée, il faut alors soit
Pour des usines à faible débit, c’est la filière de base tradition- diminuer le pH d’ozonation (ce qui n’est pas toujours facile), soit
nelle qui est utilisée dans ce cas, c’est-à-dire une clarification diminuer les taux d’ozonation, en restant vigilant sur la désinfec-
complète suivie d’une désinfection (filière ES1c – figure 4). tion.
Une variante (non représentée sur la figure 2) consiste en un
traitement membranaire (MF ou UF) en remplacement ou en ■ L’étape de filtration sur CAG est maintenant indispensable sur
complément de la filtration en profondeur, notamment si l’on toute filière de traitement d’eau de surface de ce type, surtout
craint la présence de kystes de protozoaires parasites (Giardia, lorsqu’une étape d’ozonation la précède. En effet, il est fortement
Cryptosporidium) dans l’eau brute. déconseillé d’appliquer l’ozonation en fin de filière (post-ozona-
Notons que la pré-oxydation par le chlore ou l’hypochlorite (bien tion) sans filtre biologique en aval, qui représente un support bac-
que longtemps utilisée dans ce cas) est aujourd’hui « interdite » à térien idéal entraînant un abattement partiel mais permanent de la
cause de la détérioration des qualités organoleptiques de l’eau et matière organique (10 à 30 %) et contribue à la nitrification faite
de la formation potentielle de composés organochlorés (dont les déjà en grande partie en premier étage de filtration, évitant ainsi la
THM sont les traceurs). poursuite de ces réactions secondaires dans le réseau, ce qui favo-
riserait la formation de biofilms.
L’eau étant naturellement dure, le pH sera pratiquement
constant lors de l’ajout du coagulant. L’utilisation de polychlorures La désinfection peut être effectuée au chlore (ou dérivés) ou
d’aluminium sera préférée à celle du sulfate d’aluminium car leur encore par le dioxyde de chlore, en prenant soin de conserver du
solubilité à pH légèrement basique (7,5 à 8 dans ce cas) est faible chlore sur le site (par exemple au niveau de la production du
comparativement à celle du sulfate d’aluminium. La possibilité ClO2), à cause de la présence fréquente d’azote ammoniacal, diffi-
d’injecter du CAP doit être prévue dans la filière, en cas de pollu- cilement éliminable par voie biologique en période froide. Dans le
tion accidentelle de la ressource. cas d’une désinfection par le chlore, une déchloration est parfois
pratiquée avant la distribution en réseau.
La désinfection sera généralement effectuée avec du chlore
gazeux ou, plus fréquemment, avec de l’hypochlorite de sodium
Certaines variantes (rares mais connues) de cette filière pour eau
(qui nécessite moins d’équipement que le chlore gazeux).
dure (ou moyennement dure) incluent l’utilisation de la filtration
Pour les eaux très chargées en MES, voir § 5.3.6.1. lente sur sable à la place de la filtration rapide.

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EAUX DE DISTRIBUTION _____________________________________________________________________________________________________________

EAUX SUPERFICIELLES D’EXCELLENTE QUALITÉ

Filtration
Filière ES0c Désinfection Filière ES0a UF ou MF Désinfection
(lente ou rapide)

EAUX DURES DE COURS D’EAU

Filière ES1c Coagulation


Floculation Décantation Filtration en profondeur Désinfection
eau non contaminée (SA ou PCA, pH libre)2

Filière ES2c Pré-oxydation1 Coagulation


Injection de CAP1 Floculation Décantation
eau « contaminée » (O3 ou ClO2) (SA ou PCA, pH libre)2

Filtration en profondeur3 Ozonation Filtration sur CAG Désinfection Déchloration partielle1

Filière ES2a Pré-oxydation1 Coagulation


eau « contaminée » (O3 ou ClO2) (SA ou PCA, pH libre)2 Injection de CAP4 Floculation Décantation

CAP/UF ou autre
Filtration en profondeur Ozonation1 Désinfection Déchloration partielle1
procédé de séparation

Filière ES2a bis Pré-oxydation1 Coagulation


Injection de CAP1 Floculation Décantation
eau « contaminée » (O3 ou ClO2) (SA ou PCA, pH libre)2

Filtration en profondeur Ozonation1 NF Reminéralisation Désinfection

EAUX DOUCES DE COURS D’EAU

Pré-oxydation Pré-reminéralisation Coagulation


Filière ES3c Injection de CAP1 Floculation
(O3 ou ClO2) éventuelle1 (Chlorure ferrique)
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Décantation Ajustement éventuel Reminéralisation


Filtration en profondeur Ozonation
ou Flottation du pH1,5 éventuelle1,6

Filtration sur CAG Désinfection

EAUX DOUCES DE RETENUES (avec une très forte teneur en MO)

Pré-oxydation Coagulation Flottation (ou


Filière ES4c
(O3 ou ClO2) (Chlorureferrique) Injection de CAP1 Floculation
décantation lamellaire)

Ajustement pH ou Reminéralisation
Inter-Ozonation Filtration en profondeur Post-ozonation1
Reminéralisation5 éventuelle1,7

Filtration sur CAG Désinfection

1. Étape éventuelle.
2. SA : sulfate d’alumine – PCA : Polychlorure d’aluminium.
3. Filtration rapide (le plus souvent) ou filtration lente.
4. Seulement dans le cas du procédé CAP/UF (concentrat de l’ultrafiltration).
5. À éviter quand potentiel élevé de formation de bromates.
6. Reminéralisation conseillée avant filtre CAG pour éviter problème de turbidité.
7. Au cas où la reminéralisation n’est pas prévue avant l’inter-ozonation

(c’est-à-dire peu de problèmes de manganèse ou élimination correcte avant l’inter-ozonation).
Les technologies avancées présentées dans les filières ES2a et ES2a bis peuvent être insérées dans les filières ES3c et ES4c.

Figure 2 – Principales filières de traitement des eaux superficielles (ES)

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______________________________________________________________________________________________________________ EAUX DE DISTRIBUTION

Figure 5 – Exemple de filière ES2c : installation de MORSANG


(Essonne, France). Capacité : 240 000 m3/j. Vue générale
de la station, construite en 3 phases successives, représentatives
de l’évolution de la technologie entre les années 1970
et les années 1990 (doc. Degrémont)

Figure 3 – Exemple de filière ES0a : modules d’ultrafiltration 5.3.4 Eau « douce » de cours d’eau : filière ES3
traitant l’eau du lac Léman sur la station de LAUSANNE (Suisse).
Capacité : 70 000 m3/j (doc. Aquasource)

Ces eaux de rivière sont caractérisées par une faible minéra-


Tableau 3 – Limites d’application de la filtration lisation (TH calcique et TAC faibles), par une teneur moyenne,
directe parfois élevée, en MON. Quels que soient les risques de
contamination de ces eaux, la filière de base est articulée
Turbidité (NTU) 10 à 25* autour de la coagulation-floculation par le fer ferrique à pH
MES (mg · L–1) 10 à 40* légèrement acide (filière ES3c). C’est en effet dans ces
conditions (avec 2 mg de fer par mg de COD soit 14 à 15 mg de
Couleur (ppm Pt-Co) 15 à 50 FeCl3 technique par mg de COD) que la matière organique est
Microalgues planctoniques 1 000 à 2 500* la mieux éliminée.
* « Pics » de courte durée admissibles en MF ou UF : 200 NTU
ou 300 mg · L–1 MES, ou 10 000 microalgues par mL.
■ La pré-ozonation ou la pré-oxydation par le dioxyde de chlore
aura pour objectif de lutter contre les algues en période chaude.
Les taux pratiqués seront de l’ordre de 0,5 à 1,5 g/m3 (avec le pro-
blème de la formation de chlorites).
■ L’eau étant naturellement douce, le pH descendra par simple
ajout de chlorure ferrique. Toutefois, l’addition d’acide sulfurique
sera parfois nécessaire, fonction des teneurs en matières orga-
niques à éliminer dans l’eau à traiter (les essais aideront dans la
décision). Si le coagulant n’est pas sous-dosé (c’est-à-dire, à une
dose nettement inférieure à 2 mg Fe/mg COD), il n’y aura pas
besoin de remonter le pH avant la filtration pour éliminer le fer.
■ L’inter-ozonation aura donc lieu à pH légèrement acide, ce qui
diminuera la consommation d’ozone et inhibera la formation des
bromates.
■ L’étape de filtration sur charbon actif en grains (CAG) est main-
tenant indispensable sur toute filière importante de ce type, que
l’eau soit dure ou douce, surtout après une étape d’ozonation (cf.
commentaires § 5.3.3).
■ La reminéralisation est-elle indispensable ? L’eau pouvant être
agressive à ce moment du traitement (surtout en absence d’aug-
mentation du pH avant la filtration sur sable), il faudra la mettre à
Figure 4 – Exemple de filière ES1c : station de KEUR MOMAR SARR l’équilibre. Dans certains cas d’eau très douce, une partie de la
(Sénégal). Capacité : 65 000 m3/j (doc. Degrémont) reminéralisation pourra être réalisée en tête pour faciliter la
conduite du traitement de coagulation. Par ailleurs, certains
bureaux d’études préfèrent aujourd’hui placer la reminéralisation
Une autre variante (filière ES2a) consiste à remplacer l’étape finale avant le filtre à CAG, afin d’éviter les résiduels de turbidité.
de filtration sur CAG par un système couplant l’addition de ■ La désinfection sera de préférence effectuée par chloration. En
CAP et un procédé de séparation liquide-solide (procédé CRIS- cas d’utilisation de dioxyde de chlore, les doses à appliquer
TAL® ou CARBOFLUX®) ou encore à remplacer le traitement devront être suffisamment faibles pour ne pas entraîner la forma-
de finition O3/CAG par la NF (filière ES2a bis). Une acidifica- tion trop importante de chlorites (0,7 mg ClO −2 formé par mg de
tion et une injection de complexant (ou sequestrant) sont alors ClO2 consommé). Dans ce cas, la production du dioxyde de chlore
nécessaires en amont de la NF, ainsi qu’une reminéralisation
ou réajustement du pH et une légère désinfection en aval. sera assurée par le procédé au chlore de façon à disposer de
chlore sur le site en cas de pollution par l’azote ammoniacal.

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EAUX DE DISTRIBUTION _____________________________________________________________________________________________________________

■ En cas de manganèse dans l’eau brute, l’expérience montre que CAG sont les mêmes que ceux décrits dans les filières précédentes
pour ce type d’eau, il est bien éliminé au niveau de la clarification. (ES2c et ES3c).

Les technologies avancées présentées dans les filières ES2a Les technologies avancées présentées dans les filières ES2a
et ES2a bis peuvent être insérées dans la filière ES3c. Une et ES2a bis peuvent être insérées dans la filière ES3c.
autre variante possible de la décantation pour lutter contre les La désinfection sera de préférence effectuée par chloration.
algues est l’utilisation de la flottation (voir les limites d’appli- En cas d’utilisation de dioxyde de chlore, les mêmes précau-
cation dans le § 5.3.6.2). tions que précédemment (filière ES3) devront être prises.
Une telle filière exige la construction d’ouvrages résistant à Une telle filière exige la construction d’ouvrages résistant à
la corrosion. la corrosion.

5.3.5 Eau douce de retenue « eutrophisée » : 5.3.6 Quelques cas particuliers


filière ES4
5.3.6.1 Eau brute très turbide

La filière de base pour les eaux de retenues douces, avec Sous certains climats, les teneurs en MES des eaux courantes
notamment des MON, du fer et du manganèse, est comme pré- peuvent (au moins épisodiquement) dépasser 1 g/L ; certains
cédemment articulée autour de la coagulation-floculation par le « pics » peuvent atteindre 120 à 150 g/L ; il convient alors d’appli-
fer ferrique à pH légèrement acide, avec 2 mg de fer par mg de quer des technologies adaptées en particulier pour les phases de
COD (filière ES4c). floculation-décantation.
Lorsque la teneur en MES est comprise entre 1 et 5 g/L, on adop-
tera, selon la granulométrie des MES, soit un décanteur statique
■ La pré-ozonation ou la pré-oxydation par le dioxyde de chlore raclé, soit un dessableur suivi d’un décanteur rapide ou statique,
aura les mêmes objectifs et sera appliquée aux mêmes taux que selon la granulométrie des MES.
dans le cas précédent (ES3c). Un poste (en secours) d’injection de
permanganate de potassium sera prévu pour les périodes Lorsque la teneur en MES est supérieure à 5 g/L, on adoptera
« difficiles » de manganèse dans l’eau brute. Comme dans le cas une décantation en deux stades, comprenant un prédécan-
précédent, voire d’une manière plus marquée, l’eau étant naturel- teur-débourbeur suivi d’un décanteur à contact de boues et/ou
lement douce, le pH descendra par simple ajout de chlorure lamellaire (moins de 20 g/L de MES dans l’eau brute), voire d’un
ferrique. L’addition d’acide sulfurique sera donc rarement néces- décanteur statique raclé pour les eaux brutes les plus chargées. Un
saire, mais celle de chaux à prévoir. traitement chimique (coagulant minéral et/ou polymère) doit pré-
céder chaque stade de décantation.
■ La flottation sera préférée à la décantation car les flocs sont
généralement plus légers que pour les eaux de rivière (absence de 5.3.6.2 Eaux occasionnellement riches en algues
turbidité) et les algues sont mieux éliminées que par décantation.
Sous l’influence de rejets riches en phosphates, de nombreuses
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Une variante peut mettre en œuvre une décantation lamellaire,


seule ou associée à un lit de boues. eaux « dures » ou « douces », courantes ou stagnantes, peuvent
connaître des poussées saisonnières de microalgues plancto-
■ L’augmentation du pH avant la première étape de filtration sera, niques. Si par ailleurs ces eaux ne sont pas contaminées et que
dans ce cas d’eau, indispensable, à cause principalement du man- ces développements d’algues ne sont pas accompagnés d’autres
ganèse qui nécessite l’application de pH relativement élevé (8 à nuisances (goûts et odeurs, toxines), on peut adopter la filière
8,2) pour sa précipitation et sa rétention sur les filtres. ES1c, mais avec certaines adaptations [18] :
– en préférant une décantation (lamellaire et/ou à lit de boue)
■ Une inter-reminéralisation (chaux + CO2, bicarbonate de sodium pour les eaux de rivière et une flottation à air dissous pour les
ou autre), jusqu’à une valeur du TAC de 10 à 12 of, sera préférable
eaux stagnantes. D’une façon générale, la flottation est
à une simple remontée du pH. Elle aura les avantages suivants :
déconseillée pour traiter les eaux dont la turbidité et les MES
– apport de TAC nécessaire à la nitrification biologique (le TAC peuvent dépasser 20 à 25 NTU et 30 à 40 mg · L–1, respectivement ;
pouvant être initialement nul dans certaines eaux à ce niveau du – et en étudiant soigneusement la nature et les doses requises
traitement) ; des réactifs pour obtenir une élimination maximale du phytoplanc-
– stabilisation de l’ozone moléculaire (par rapport à un pH iden- ton (mesure du potentiel Zêta, comptages d’algues résiduelles,
tique sans TAC) permettant ainsi une meilleure oxydation du etc.).
manganèse ;
– amélioration de la précipitation du manganèse sous forme car- 5.3.6.3 Sulfates et nanofiltration
bonate manganeux.
Suite à un problème de pollution des ressources par les sulfates
■ L’inter-ozonation sera donc placée, dans ce cas de filière, avant dans l’est de la France, la technique de nanofiltration a démontré
la filtration sur sable et ce pour l’élimination du manganèse sur les son efficacité à résoudre ce problème. Les taux de rejet en sulfates
filtres à sable. Comme le risque de formation de bromates est évi- observés sont toujours supérieurs à 90 %, et atteignent plus de
dent dans de telles filières (ozonation à pH élevé), il faudra ajuster 98 % avec certaines membranes. À la suite de ces études, une ins-
au mieux les doses d’ozone, même si ce risque peut être diminué tallation industrielle a été réalisée.
par la présence éventuelle d’azote ammoniacal au niveau de l’ozo-
nation avant la filtration sur sable. 5.3.6.4 Filière « tout membrane »
■ La filtration sur CAG est-elle indispensable ? Oui, s’il y a des Un traitement membranaire par UF ou « coagulation + MF » peut
pointes fréquentes de pesticides et/ou de métabolites d’algues, remplacer une filière classique de clarification (filière ES1c). En
surtout si ces derniers proviennent de cyanobactéries (substances revanche, pour les eaux riches en matières organiques naturelles
sapides et/ou odorantes, hépatotoxines, neurotoxines). Une autre et/ou contenant des micropolluants organiques dissous (filières
solution est de placer un filtre bi-couche (charbon/sable) en pre- ES2c, ES3c et ES4c), il faut ajouter des traitements membranaires
mier étage de filtration. Les autres avantages de la filtration sur plus élaborés : soit la NF, soit un procédé couplant CAP et UF.

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______________________________________________________________________________________________________________ EAUX DE DISTRIBUTION

Les concentrats, qui représentent 5 à 10 % du volume d’eau pro- Quand l’objectif principal est l’élimination des MON, il a été
duit, sont soit retournés dans le milieu récepteur quand aucun pro- démontré que les doses théoriques optimales sont de 1 mg Al/mg
duit chimique n’est ajouté (rarement, cf. § suivant), soit plus COD ou 2 mg Fe/mg COD. Dans ce cas, le nombre d’essais peut
généralement envoyés en assainissement. être limité à 2 (un essai à dose théorique optimale et à pH variable,
puis un second essai à pH optimal pour vérifier la dose).
5.3.6.5 Dessalement Les effets de la pré-oxydation, de l’ajout de floculant (polyélec-
En 2007, la capacité des installations de dessalement par mem- trolytes) et de CAP peuvent être ensuite étudiés à partir des
brane dans le monde, notamment par osmose inverse (OI), était de conditions optimales dose/pH (qui peuvent toutefois varier légère-
l’ordre de 15 millions de m3/j, dont 40 % pour la production d’eau ment après ozonation).
potable. Bien que ce procédé ne soit pas (ou rarement) utilisé en À partir de floc formé dans les conditions optimales déterminées
France pour l’alimentation en eau potable, il doit être cité comme dans les essais précédents, des tests de décantabilité, propres à
une possibilité de secours, voire d’avenir. chaque constructeur (par exemple : mesure du coefficient de cohé-
Attention, les procédés membranaires (UF, NF et OI) nécessitent sion des boues pour les appareils à lit de boues pulsé) [9], peuvent
très souvent des prétraitements et des post-traitements (NF et OI). guider l’ingénieur de projet dans le dimensionnement des
Ces prétraitements sont parfois simples (MF, acidification, ajout de ouvrages.
complexant...), parfois constitués d’usines complètes de clarifica-
tion avec traitement d’affinage ou de décarbonatation. Les 5.4.2 Demande en oxydant et potentiel
post-traitements sont la désorption de gaz (CO2 dû à l’acidification
préalable), l’optimisation de l’équilibre calco-carbonique (par
de formation de sous-produits
mélange d’eau, ajustement de pH, reminéralisation...) et la chlora-
de désinfection
tion. La demande en ozone (pour l’inter-ozonation) est réalisée sur
Le lecteur trouvera les détails nécessaires sur les opérations de l’eau clarifiée. Son objectif est de déterminer la dose d’ozone à
dessalement et autres opérations par traitements membranaires appliquer pour obtenir 0,4 mg/L (au minimum) après 4 min. de
dans les références TI [J 2 700] et [W 4 120]. temps contact (au minimum). La teneur en bromates formés doit
être également évaluée, si possible en faisant varier le pH d’ozona-
tion, la concentration résiduelle en ozone dissous et le temps de
5.4 Quelques tests pour le choix maintien du résiduel d’ozone (produit « C · t »).
des filières La demande en chlore ou en dioxyde de chlore est réalisée sur
l’eau clarifiée et ozonée (en absence d’ozone résiduel) sur plu-
Une filière de traitement d’eau de surface est toujours sieurs temps de contact (si possible pour prendre en compte le
compliquée à tester en laboratoire, puisqu’elle met inévitablement réseau de distribution). Des analyses de THM ou de chlorites et,
en œuvre plusieurs opérations unitaires. La filière conventionnelle éventuellement, des tests organoleptiques peuvent alors être
de base est toujours constituée (sauf cas exceptionnel) d’une coa- effectués.
gulation-floculation, précédée parfois d’une oxydation, et suivie
d’une clarification et d’une désinfection. Les autres étapes
(inter-oxydation et filtration sur CAG ou traitement par CAP/UF) et 5.4.3 Autres études préliminaires
la reminéralisation ne sont que des étapes de finition, utilisées soit Il est quasiment impossible (actuellement) d’évaluer la durée
pour affiner l’abattement des MON, soit pour éliminer les micro- d’efficacité d’un filtre à charbon actif en grains (CAG) au labora-
polluants ou encore pour rendre l’eau moins corrosive. Compte toire. Il faut faire appel à des essais sur unité pilote (longue durée)
tenu du nombre important d’essais qui résulterait du croisement et/ou à l’habitude de l’homme de l’art ; à partir de quelques résul-
de chaque étape, il est important d’étudier la filière par étape ou tats expérimentaux, certains centres de recherches appliquent par-
groupe d’étapes : fois des algorithmes mis au point dans leurs laboratoires pour le
– coagulation-floculation, décantation (et éventuellement filtra- dimensionnement des filtres à CAG.
tion) et effet de la pré-oxydation, voire de l’ajout de CAP ;
Les systèmes mettant en œuvre le CAP et les procédés membra-
– demande en oxydant et potentiel de formation de sous-pro-
naires sont également difficiles à évaluer sans essais sur unité
duits de désinfection (bromate et THM) ;
pilote.
– étude pilote sur filtre CAG.

5.4.1 Conditions optimales


de coagulation-floculation 6. Conclusion
Le cœur de la première partie de la filière est indéniablement la
coagulation-floculation – c’est à ce niveau que le « gros » du traite- L’époque est révolue où toutes les eaux souterraines étaient
ment se décide – dont les rôles sont multiples ; éliminer la turbi- simplement pompées, chlorées et distribuées et où toutes les
dité et une grande partie des MON sont les plus importants. filières de traitement d’eaux superficielles étaient conçues selon le
Il est maintenant devenu très rare de tester cette opération sur schéma classique « pré-chloration – coagulation – floculation –
unité pilote. Il est généralement effectué de simples expériences décantation – filtration en profondeur – désinfection ».
de laboratoire dites de Jar-test (ou « essai de floculation ») pour La présence (aujourd’hui quantifiable) de nombreux micropol-
affiner le choix et la dose de coagulant ainsi que le pH de coagula- luants minéraux et organiques dans la ressource (ou formés lors
tion. Le jar-test permet de réaliser la coagulation (agitation rapide du traitement et/ou de la distribution), des réglementations de plus
sur quelques minutes), la floculation (agitation lente pendant 10 à en plus complètes et sévères, les exigences du consommateur, etc.
20 min), la décantation (environ 30 min) et éventuellement la filtra- ont conduit les traiteurs et distributeurs d’eaux à concevoir des
tion sur colonne de sable ou sur membrane de MF. filières de traitement beaucoup plus sophistiquées et perfor-
L’idéal est de réaliser un « topogramme », c’est-à-dire étudier mantes. La plupart de ces filières dites « conventionnelles » sont
l’effet de la dose de coagulant (6 doses) pour une valeur donnée décrites dans cet article pour les eaux souterraines et superfi-
de pH, puis recommencer pour d’autres valeurs de pH (6). En fait cielles, avec quelques tests indispensables à leur optimisation.
on se contente dans la plupart des cas de tester plusieurs doses Toutefois, les traitements conventionnels présentent potentiel-
pour un pH donné ou encore à pH libre. lement des défauts (sous-dosage des réactifs, crevaison des filtres,

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EAUX DE DISTRIBUTION _____________________________________________________________________________________________________________

saturation des CAG, transformation des polluants et formation de mais, plus facilement en baisse des performances hydrauliques
sous-produits de traitement, difficile adaptabilité aux variations de due au colmatage progressif de la membrane qui nécessite alors
la ressource, etc.). C’est pourquoi, depuis la fin des années 1980 et une opération de maintenance.
avec une progression très significative depuis, les procédés mem-
Cependant une (ou plusieurs) membrane(s) ne peuvent pas tou-
branaires ont été introduits dans ces filières conventionnelles,
jours répondre à toutes les problématiques posées par une res-
voire les ont intégralement remplacées. Les nouvelles filières cor-
source. C’est, dans la plupart des cas, une association avec des
respondantes sont également décrites dans cet article sous l’appel-
opérations conventionnelles qui permet d’optimiser la filière en
lation « filières avancées ». Elles permettent en particulier de
termes de coût d’investissement et d’exploitation : c’est dans cet
répondre aux questions de réduction des réactifs mis en œuvre, de
esprit que cet article a été rédigé.
constance de la qualité de l’eau et s’inscrivent alors dans le cadre
de la réduction des impacts environnementaux et d’une politique
de développement durable.
Les principaux avantages de ces nouvelles filières avec procédés Supports et sources
membranaires sont :
– la simplicité d’exploitation (technique « presse-bouton ») ; • L’eau potable en France – Guide technique du ministère de
– la faible utilisation de produits chimiques ; la Santé et de la Solidarité.
– une production de boues qui peut être qualifiée de plus • V. Bonnelye et al. : Apport des membranes dans les filières
naturelle ; EP [4].
– l’excellence de la désinfection, notamment vis-à-vis des kystes • ASTEE – Duguet [3].
de protozoaires (Giardia, Cryptosporidium).
• Cours de Pierre MOUCHET à l’ENGEES-Strasbourg.
De plus, la dégradation des performances de la filière ne se juge
• Cours de Bernard LEGUBE à l’ENSI-Poitiers.
plus uniquement en termes de dégradation de la qualité de l’eau
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P
O
U
Eaux de distribution R

Filières de traitement E
N
par Bernard LEGUBE
Professeur des Universités (Chimie de l’eau et Traitement des eaux)
Directeur de l’École nationale supérieure de Poitiers (ENSI-Poitiers)
Coordonnateur du programme de recherche « Eaux-Sols » de l’Université de Poitiers S
Ancien directeur du Laboratoire de chimie et microbiologie de l’eau (UMR CNRS 6008)
de l’Université de Poitiers A
et Pierre MOUCHET V
Ingénieur agronome INA Paris – GREF
Ancien directeur à la société Degrémont O
I
R
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de l’eau (2009).
BLAZY (P.), JDID (El-A.) et BERSILLON (J.L.). – Dé-
cantation. Équipements et procédés. [J 3 451]
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MONTIEL (A.). – Eaux destinées à la consommation branes et des modules. [W 4 090] Traité Tech-
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mentation. [W 2 002] Traité Technologies de BLAZY (P.) et JDID (El-A.). – Flottation : mécanis-
CAUSSERAND (Ch.). – Filtration membranaire (OI,
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AIMAR (P.). – Filtration membranaire (OI, NF, UF).
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(à paraître).
SUN (L.M.) et MEUNIER (F.). – Adsorption. [J 2 730]
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tions unitaires (2003 et 2005).
TRUC (A.). – Traitements tertiaires des effluents in-
dustriels. [G 1 310] Traité Environnement
Parution : août 2010 - Ce document a été délivré pour le compte de 7200092269 - cerist // 193.194.76.5

ROUSTAN (M.), PHARAMOND (J.-C.) et LINE (A.).


U – Agitation. Mélange. Concepts théoriques de
base. [J 3 800] Traité Génie des procédés
MOUCHET (P.). – Traitement des eaux avant utili-
sation. Substances dissoutes. [G 1 171] Traité
(2007).

DANIS (P.). – Dessalement de l’eau de mer.


(1999). Environnement (2000). [J 2 700] Traité Technologies de l’eau (2003).
S
Publications périodiques
Techniques – Sciences – Méthodes (TSM). Revue mensuelle de l’ASTEE Journal Water SRT – Aqua. International Water Association (IWA),
(ex-AGHTM, Paris). Londres UK.
L’Eau, l’Industrie, les Nuisances. Éditions Johanet, Paris. Water Research. IWA, Pergamon Press – Elsevier UK.
Journal Européen d’Hydrologie. ASEES, Fac. de Pharmacie, Paris.
La Tribune du CEBEDEAU. Liège (Belgique). Water Science & Technology. CR des Congrès de l’IWA, Londres UK.
CR des Journées Information Eau. JIE, années paires, APTEN/ESIP, Journal AWWA, American Water Works Association USA
Poitiers. (http://www.awwa.org).

Législation
Décret no 2003-461 de mai 2003 relatif à certaines dispositions réglementaires
du Code de la Santé publique.

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