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TECHNIQUES DE L’INGÉNIEUR
Techniques L’expertise technique et scientifique de référence
de l'Ingénieur
p2645
bm5030
Spectrométrie
Durée de vie d'unde masse
système - Principe
mécanique -
et appareillage
Analyse de chargements aléatoires
Guy BOUCHOUX
Professeur à l’université Paris XI (Orsay), École Polytechnique, DCMR, Palaiseau
Michel SABLIER
Chargé de recherches au CNRS, École Polytechnique, DCMR, Palaiseau
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2014 | Techniques
Techniques de
de l’Ingénieur
l'Ingénieur | tous droits réservés
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ous allons traiter, dans une série de trois dossiers, les différentes approches
N
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inconvénient, en utilisant des relations qui existent entre, d’une part, les fréquen-
ces contenues dans la sollicitation considérée et, d’autre part, soit les amplitudes
moyennes mesurées (étudiées avec la transformée de Fourier, TF), soit leurs dis-
persions (étudiées avec la densité spectrale de puissance, DSP) [12] [34]. L’incon-
vénient des analyses fréquentielles réside dans la nécessité d’émettre beaucoup
d’hypothèses et de simplifications pour les exploiter dans des modèles de calcul
de durée de vie (par exemple, limitation à un système avec un degré de liberté en
utilisant des modèles probabilistes simplifiés pour l’enveloppe de la sollicitation).
Une combinaison des deux analyses est possible et permet une bonne
complémentarité des deux approches. Cette combinaison passe par une inter-
prétation visuelle de l’aspect fréquentiel. Ainsi, une sollicitation aléatoire est
considérée comme un processus aléatoire à étudier au niveau de l’amplitude du
signal, de sa vitesse et de son accélération.
1. Conditions d’usage classes d’usage. La présentation la plus simple d’une classe d’usage
ou d’un profil de vie dans le domaine des transports consiste, par
d’un système mécanique exemple, à formuler le kilométrage qu’un utilisateur moyen fera
durant une période déterminée. Ce kilométrage se présente comme
une somme pondérée d’un ensemble de types de sévérité souvent
Les systèmes mécaniques et les composants mécaniques assurent appelés des profils de missions ou tranches de vie (bonne route,
des fonctions en vue d’actions plus ou moins compliquées. Ces mauvaise route, rond-point, montagne, ville, différentes conditions
actions sont effectuées et pilotées par un ou plusieurs utilisateurs climatiques, etc.). Même dans le cas de ces configurations simpli-
dans des conditions variées [1]. La diversité des utilisations conduit fiées, les calculs prévisionnels de résistance et durée de vie
ainsi à un grand nombre de situations de chargement. Le défi des nécessitent l’énoncé de simplifications et d’hypothèses qui condui-
concepteurs des systèmes et composants mécaniques est alors sent à l’emploi de facteurs de sécurité [10] pour limiter les risques de
d’intégrer ces conditions réelles d’usage [2]. Plus généralement, le défauts. En effet, une classe d’usage (ou un profil de vie) est considé-
défi consiste à prendre en compte les souhaits déclarés ou éventuel- rée par le concepteur de composants mécaniques, comme un
lement non explicités des utilisateurs. Il s’agit concrètement de consi- ensemble homogène. Malgré tout, cette homogénéité s’accompagne
dérer la diversité des chargements et des sollicitations appliquées d’incertitudes qui nécessitent une prise en compte en termes d’infor-
aux composants mécaniques. Cette condition est ajoutée aux exigen- mations aléatoires. Il est en effet prouvé aujourd’hui [11] qu’une con-
ces d’optimisation géométrique et aux conditions de résistance des trainte mécanique aléatoire conduit à une durée de vie plus réduite
matériaux [3]. Elle nécessite la mise en place d’un outillage de calcul qu’une contrainte alternée qui lui semble globalement semblable.
adapté, à la fois pour obtenir un modèle représentatif des charge-
ments et pour mener à bien les calculs de dimensionnement [4].
La prise en compte des conditions réelles d’usage devient un
enjeu technologique et économique. Mais elle entraîne un profond 2. Analyses statistiques
changement d’attitude puisque les causes sont envisagées d’une
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Phase 1 : Phase 5 :
pour toutes
les utilisations
Population
(mini et maxi)
Phase 2 :
Phase 4 :
Segmentation Segment 1
des utilisateurs
Phase 3 : Segment 2
Définition de valeurs
sur les pratiques
des utilisateurs
Définition de valeurs
pour différentes Segment 3
Distribution, moyenne, écart-type utilisations
Figure 1 – Prise en compte de conditions
d’usage
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S (t)
100
80
60
40
20
– 20
– 40
– 60
– 80
– 100
0 100 200 300
Temps
a enregistrement
Pic
S (t) primaire S (t )
Pic
secondaire
Temps
Fréquence
b détail du signal
en conditions réelles d’usage
s’effectuent), correspond en général à une trajectoire de charge- l’accent sur l’étude de la distribution statistique de l’étendue de la
ments et de sollicitations : un signal temporel mesuré et digitalisé. variation de contrainte. Et pour certaines applications, la contrainte
Ce dernier est défini sur une durée relativement courte. moyenne de chaque cycle est parfois retenue. On supposera, dans
la suite de la présentation, que la moyenne globale des sollicitations
Exemple : une accélération enregistrée sur l’essieu d’une voiture
est nulle sur la durée de la trajectoire.
lors de son passage sur un tronçon d’essais, la vitesse d’une rafale de
vent pendant une durée donnée, etc.
À partir de cette trajectoire, le problème consiste à obtenir les
informations nécessaires pour disposer d’un histogramme, ou 2.3 Relevés de données caractéristiques
d’une loi de distribution de sollicitations que l’on appelle spectre de d’une sollicitation aléatoire
charges ou de sollicitations [14], et qui n’est en réalité qu’une repré-
sentation approchée de l’ensemble des charges ou sollicitations
appliquées. On remarque aussi que l’obtention de spectres de char- Hormis quelques cas particuliers de processus (trajectoire pério-
ges réduit l’information, en ce sens que l’on perd l’aspect chronolo- dique sinusoïdale, processus stationnaire gaussien à bande étroite,
gique des cycles de variations des charges. Le calcul ultérieur de c’est-à-dire avec peu de fréquences d’excitation caractéristiques), il
l’endommagement (présenté en [BM 5 032]) ne pourra donc pas est en général difficile d’associer une étendue de variation de con-
tenir compte d’une éventuelle interaction entre les cycles successifs trainte à un cycle (figure 2). Dans le cas d’une trajectoire de sollicita-
de variations de contraintes dues à ces charges. On peut, toutefois, tion très irrégulière, comme celle de la figure 2, les pics secondaires
admettre que beaucoup de phénomènes sont largement aléatoires posent problème. Et toute définition a priori de la façon de compter
et qu’il est illusoire, au stade de la prévision du comportement des des étendues de variation de contrainte risque de conduire à des
systèmes et composants mécaniques, de prétendre avoir une quel- écarts de prévision par rapport à la réalité, si elle n’est pas confortée
conque connaissance de l’ordre précis d’apparition, par exemple, par une vérification expérimentale. Les lois d’endommagement
des valeurs des étendues de variations de contraintes. On met ainsi reposent sur des modèles plus ou moins simples [40], et la seule
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sera défini par le temps qui sépare deux maximums locaux succes- Cette méthode considère le signal digital enregistré comme un
sifs dont la valeur du premier est SM et celle du second est S M′ échantillon statistique en ignorant l’aspect temporel. L’échantillon
(figure 3 a), le minimum local intermédiaire ayant une valeur Sm. est regroupé en classes d’amplitudes (figure 4 a traits pointillés
L’étendue de variation de contrainte associée à ce cycle n’est pas horizontaux). Dans ce cas, aucune distinction n’est faite entre les
unique dans ce cas, puisqu’elle peut être prise comme étant : valeurs extrêmes et les autres. L’avantage de cette méthode réside
dans la possibilité immédiate de faire une modélisation statistique
S = SM – Sm ou S′ = S M′ – S m et de proposer un modèle de densité de probabilité (partie droite de
la figure 4 a). Étant donné qu’entre deux points successifs il y a un
pas de temps prédéfini par la méthode de mesure, le nombre de
• Une autre façon de définir un cycle, et qui n’est plus cette fois-ci points comptabilisés dans une classe une fois multiplié par le pas de
liée au comptage des creux et des pics d’une trajectoire, est liée à temps donne le temps global de maintien de la sollicitation étudiée
l’intervalle de temps qui sépare deux passages par zéro et par valeur dans cette classe d’amplitudes. Cette méthode de comptage doit
croissante (ou valeur décroissante) de la trajectoire (figure 3 b). être uniquement réservée aux sollicitations homogènes (ou dont la
L’exemple de la figure 3 b avec des pics et des creux locaux, mon- source est considérée homogène), c’est-à-dire des cas sans change-
tre la difficulté de définir un cycle et l’étendue de variation de con- ment important de nature de chargement. En effet, cette méthode
trainte associée à ce cycle. Seul le cycle no 2 de la figure permet de est très dépendante de la vitesse (dérivée première sur la courbe
définir une seule étendue de variation de contrainte associée au cycle. considérée comme une trajectoire avec une signature dynamique
spécifique) et de l’accélération (dérivée seconde) de la sollicitation
En résumé, trois informations doivent être distinguées à partir étudiée. Dans le cas où la sollicitation présente plusieurs types
d’un chargement aléatoire : les amplitudes que le chargement d’information (liés aux freinages, virages, chargements variés...), le
considéré a pu imposer (analyse globale), les amplitudes particuliè- signal perd son homogénéité et le comptage par classe sera altéré
res observées par effet de zoom, et qui traduisent la sévérité du par ces différentes utilisations dont la signature dynamique n’est
chargement (analyse locale), et enfin les étendues ou les cycles pas la même. La figure 4 a présente une sollicitation digitalisée où
extraits du chargement étudié. Ainsi les méthodes de comptage [16] 28 points et 9 classes d’amplitudes sont définis. Le comptage par
se répartissent en trois groupes : les méthodes globales, les classe (à partir de la classe du bas) conduit successivement à 2, 7, 3,
méthodes locales et les méthodes de comptage matricielles. 5, 1, 2, 5, 1 et 2 amplitudes par classe.
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S (t)
Temps
a constitution de l’histogramme
S (t)
Temps
2.3.1.2 Comptage du nombre de dépassements d’un niveau bornes des classes. Le comptage par niveau (avec la sollicitation de
donné la figure 4 b, à partir du niveau du bas) conduit successivement à 0,
0, 2, 1, 0, 1, 1 et 2 dépassements par niveau.
Cette méthode, comme la précédente, demande que soient
définies au préalable des classes d’amplitudes (figure 4 b). Le
comptage, pour un niveau donné, est déclenché chaque fois que le
signal franchit un niveau avec une pente positive (d’où le nom de 2.3.2 Méthodes locales de comptage (événements
dépassement de niveau). Un comptage du nombre de locaux)
dépassements d’un niveau donné n’est pertinent que si une attitude
de sélection des petites oscillations est définie. Ces petites oscilla- Les valeurs extrêmes (pics et creux) d’une sollicitation aléatoire se
tions peuvent apporter des effectifs (nombre) de charge sans intérêt présentent selon quatre familles différentes suivant :
du point de vue du calcul de l’endommagement et du calcul de la — les valeurs maximales positives précédées d’une pente posi-
durée de vie. Ainsi, pour le comptage du nombre de dépassements tive (pics > 0) ;
de niveau, un incrément de signal noté ∆ est défini. Il correspond — les valeurs minimales négatives précédées d’une pente néga-
souvent, dans le cas d’un composant mécanique, à un intervalle de tive (creux < 0) ;
contrainte au-dessous d’une limite de fatigue définie sur une courbe
— les valeurs maximales négatives précédées d’une pente posi-
de Wöhler [17]. Cet incrément ∆ est considéré comme un seuil de
tive (pics < 0) ;
réarmement dans le processus de comptage. Historiquement, plu-
sieurs méthodes de comptage ont été proposées. La méthode la — les valeurs minimales positives précédées d’une pente néga-
plus intéressante compte un niveau seulement si la sollicitation a tive (creux > 0).
déjà traversé au moins une fois le seuil ∆, cela sans distinction de La figure 5 illustre ces quatre familles d’amplitudes. De même
nature de pente. Il faut rappeler aussi que le comptage s’effectue que pour l’analyse globale, le regroupement en classes pour chaque
avec un signal digitalisé, ainsi une règle de proximité doit être mise famille donne la possibilité de construire un modèle de densité de
en place afin de compter une amplitude très proche des niveaux probabilité par type de valeurs extrêmes. Le résultat de cette
déterminés. Cette méthode de comptage permet – comme la précé- méthode de comptage autour de la sollicitation présentée sur la
dente – de construire un modèle de densité de probabilité. L’applica- figure 5 conduit, en partant de la classe du bas pour les 9 classes
tion de cette méthode se focalise sur les niveaux définis par les d’amplitudes, aux résultats du tableau 1.
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S (t )
(0)
2 4 0 0 0 S+
4
S –1
3 2 2 0 0 S +2 S –3
4 0 1 0 0 S +3 Temps
5 0 0 0 0
S –2
6 0 0 0 0 S –4
7 0 0 2 1
8 0 0 0 1
9 0 0 0 1 1 cycle 1 cycle 1 cycle 1 cycle
(1) la classe la plus basse
a comptage entre pics et creux
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Amplitude S (t)
S (t)
b
Classe j
Sa (i, j)
S (j )
Temps
Sm (i, j)
0 Temps
S (i )
Classe i
a classe d'amplitudes a
1 1
Classes de départ
1 3
Ligne i n (i,
(i, j) 1 2 1 1 1 1
1 1 1 1 1 2 1
1 1 3 1
1 1 1 1 1
1 1 2 2 1
b matrice de transition 0
2 1 1 2 2 1
1 1 4 3 1
3 7 3 1
Figure 8 – Construction de la matrice de Markov
1 1 4 1
1 1 2 1 1
2 1 1
– Classes d'arrivée + 2 1 1
– b 1 1
Sm Sm
0
0 2.3.4 Conclusions sur les méthodes de comptage
Sm Sm
Classes de départ
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De même, ces modélisations seront indispensables pour établir seulement par les sollicitations extérieures mais également par les
des méthodes prévisionnelles de calcul de durée de vie ou pour effets d’interaction du composant étudié avec les différents élé-
effectuer des analyses de fiabilité. ments du système dont il fait partie. Par exemple, la figure 12 b [28]
Les difficultés, pour faire ce type de modélisations avec certaines montre la densité spectrale de puissance d’un signal relevé sur un
méthodes de comptage (le comptage de la goutte d’eau ou des rése- système mécanique en automobile. Deux fréquences caractéristi-
rvoirs par exemple), conduisent à envisager d’autres méthodes ques, du bâti et de la suspension, sont identifiées.
comme celle du dépassement de niveau ou celle de la matrice de
Markov [23] [24] [25]. Lorsque l’on compare les différentes méthodes La détermination du spectre de puissance d’une sollicitation aléa-
de comptage pour un historique donné d’usage, il faut s’interroger toire, observée dans les conditions réelles d’usage d’un composant
sur la sensibilité des méthodes vis-à-vis des paramètres suivants : mécanique, apporte deux types d’informations :
— nombre de cycles détectés ; — distinction entre les différentes provenances des sollicitations
— détection des grands cycles ; mesurées ;
— prise en compte des petites étendues de variation de
contrainte ; — contribution de chaque fréquence à l’intensité de la sollicita-
tion, définie en valeur quadratique moyenne.
— prise en compte des valeurs moyennes de chaque cycle.
Finalement, dans le cadre d’un métier donné, il faut choisir une Selon Wiener-Khintchine [29], la DSP d’un processus stationnaire,
méthode représentative des chargements considérés et qui soit en notée aussi ΦXX(Ω), est définie comme la répartition fréquentielle de
adéquation avec les résultats de l’expérimentation. Mais aussi, le l’énergie moyenne d’un processus X(t) où t représente le temps.
choix de la méthode va être conditionné par les méthodes mises en ΦXX(Ω) est reliée à sa fonction d’autocorrélation RXX(τ).
œuvre ultérieurement pour effectuer les calculs de durée de vie. La
trajectoire de sollicitations représentative de l’événement charge Pour un processus stationnaire, on a :
s’apparente à un processus aléatoire dont on ne sait pas, a priori, la
+∞
forme que prendra sa réalisation. Les outils mathématiques
nécessaires à la résolution de ce type de problèmes relèvent de la
théorie des probabilités et des propriétés relatives à la statistique R XX ( τ ) = ∫ x ( t ) *x ( t – τ ) dt (1)
des trajectoires des processus aléatoires [26] [27]. 0
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X V2 X V2
X (t)
A
X
Amplitude X (t)
t Fi f (Hz) t t
a procédure numérique
10–3
DSP (mm2/s2)
Bâti
10–4
Suspension
10–5
10–6
0,23 0,1 1 10 50
Fréquence (Hz)
Figure 12 – Obtention de la densité spectrale
b exemple de DSP [29]
de puissance DSP
T⁄2
Ainsi : Φ XX ( Ω ) = ------- R XX ( τ ) ⋅ e –j Ωτ d τ (2) 2
2π
–∞
1
Φ XX ( Ω ) = lim -----------
T → ∞ 2πT
∫ X ( t ) ⋅ e –j Ω t dt (5)
+∞ –T ⁄ 2
et R XX ( τ ) = ∫Φ
–∞
XX ( Ω ) ⋅ e j Ωτ d Ω (3) Cette relation donne une interprétation intéressante, surtout dans
le cas d’une mesure unique. En pratique, l’intensité du signal (solli-
citation) est déterminée par bandes de fréquences (les plus sélec-
Alors, pour ce même processus, mais avec une moyenne nulle, tives possibles). Cette intensité est représentée par l’aire limitée par
l’expression de la variance (ou du RMS dans ce cas) s’obtient en la courbe signal-temps pour chaque fréquence. D’une façon géné-
imposant τ = 0 dans la relation suivante : rale, cette intensité est caractérisée par les variations de la courbure
+∞
de la trajectoire signal-temps. La figure 12 a montre schématique-
ment la détermination de la DSP. Dans ce cas, pour un signal réel, la
R XX ( 0 ) = ∫Φ
–∞
XX ( Ω ) d Ω = σ X2 = E [ X 2 ( t ) ] = RMS = m 0 (4)
fonction d’autocorrélation est réelle et paire, il en est de même pour
la DSP ΦXX(Ω). Les relations (2) et (3) peuvent alors s’écrire :
m 2 = – R˙˙( 0 ) et m4 = R ( 4 ) ( 0 )
1
Φ XX ( Ω ) = ---
π ∫ 0
R XX ( τ ) cos ( Ωτ ) d τ
∞ (6)
R(4) désigne la dérivée quatrième.
Dans le cas des processus étudiés ici, m0, m2 et m4 sont identi-
ques aux variances respectivement de la sollicitation, de sa dérivée
R XX ( τ ) = 2 ∫Φ0
XX ( Ω ) cos ( Ωτ ) d Ω
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Amplitude S (t)
DSP (mm2/s2)
A
1
Temps Fréquence (Hz)
B
2
Temps Fréquence (Hz)
C
3
Temps Fréquence (Hz)
4
Temps Fréquence (Hz)
5
5 10 15 20
Temps Fréquence (Hz)
Fréquence (Hz)
une sinusoïde, ainsi sa DSP est centrée autour de la fréquence La figure 13 b montre la DSP relative à la mesure d’un déba-
principale, il s’agit d’une sollicitation très régulière. Les deux sommets ttement, présentée dans la figure 10. On constate qu’il s’agit d’un
bien identifiés des DSP des sollicitations 2 et 3 s’expliquent bien scénario de chargement assez proche de la sollicitation 4 repré-
par la présence de deux fréquences qui apparaissent sur les sollicita- sentée sur la figure 13 a. En effet, malgré la présence de bruit d’un
tions présentées. Les amplitudes maximales des DSP de 2 et 3 niveau énergétique non négligeable, il y a une fréquence qui se dis-
indiquent que ces deux fréquences n’ont pas la même signature tingue bien des autres et qui a un niveau énergétique important.
énergétique pour chaque sollicitation. Pour les sollicitations 4 et 5 , Physiquement, cela s’explique par les cinq chocs obtenus lors du
toutes les fréquences observées ont presque la même importance. La passage du véhicule sur les bosses en béton.
sollicitation 4 montre une fréquence qui se distingue des autres,
dans le domaine des basses fréquences. La sollicitation 5 a un niveau
d’énergie pratiquement constant quelle que soit la fréquence et cela
sur une plage fréquentielle étendue. Ainsi les DSP renseignent sur la 3.2 Spectre de réponse extrême
nature statistique des sollicitations étudiées et sont indispensables
quand il s’agit de faire une classification des différents profils de mis-
sion ou de classes d’usage d’un composant ou d’un système La réponse extrême (RE) [32] est caractérisée par la quantité :
mécanique. Leur importance est d’autant plus grande que c’est grâce
aux DSP que les laboratoires d’essais reproduisent, aux bancs d’essais,
RE = ( 2πf p ) 2 Z M
les sollicitations enregistrées dans des conditions réelles d’usage [31].
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4. Conclusion
L’analyse statistique est représentée principalement par les
méthodes de comptage. L’analyse fréquentielle est principalement
Fréquence déterminée par l’étude de la densité spectrale de puissance et du
spectre de réponse extrême. La combinaison des deux analyses per-
b spectre de réponse extrême (sollicitation de la figure 10)
met de considérer une sollicitation étudiée comme un processus
Figure 14 – Exemple de spectre de réponse extrême aléatoire. En effet, l’assimilation d’une sollicitation aléatoire à une
trajectoire aléatoire va permettre de proposer des modélisations
probabilistes d’un certain nombre de méthodes de comptages
ZM est la réponse maximale rencontrée une seule fois, au sens numériques. Ces modélisations probabilistes pourront aussi inté-
probabiliste, au cours de la durée de l’excitation aléatoire. Le spec- grer des éléments de l’analyse fréquentielle et, plus particuliè-
tre de réponse extrême (SRE) est la courbe représentative des rement, de densité spectrale de puissance de la sollicitation étudiée.
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