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TECHNIQUES DE L’INGÉNIEUR
Techniques L’expertise technique et scientifique de référence
de l'Ingénieur

p2645
bm5030
Spectrométrie
Durée de vie d'unde masse
système - Principe
mécanique -
et appareillage
Analyse de chargements aléatoires

Date de publication : 12/09/2014


10/07/2007
Par :
Raed KOUTA
Guy BOUCHOUX
Docteur, Maître de conférences à l'université technologique de Belfort-Montbéliard
Professeur à l’université Paris XI (Orsay), École Polytechnique, DCMR, Palaiseau
Daniel PLAY
Michel SABLIERProfesseur d'université à l'Institut national des sciences appliquées de Lyon
Ingénieur-Docteur,
Chargé de recherches au CNRS, École Polytechnique, DCMR, Palaiseau

Guy BOUCHOUX
Professeur à l’université Paris XI (Orsay), École Polytechnique, DCMR, Palaiseau

Michel SABLIER
Chargé de recherches au CNRS, École Polytechnique, DCMR, Palaiseau

Cet article fait partie de la base documentaire :


Mesures - Analyses
Comportement en service des systèmes et composants mécaniques
Dans le pack : Fonctions
Mesures - et
Analyses
composants mécaniques
et dans l’univers : Technolgies de l’information
Mécanique

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Durée de vie d’un système mécanique


Analyse de chargements aléatoires
par Raed KOUTA
Docteur
Maître de conférences à l’université technologique de Belfort-Montbéliard
et Daniel PLAY
Ingénieur-Docteur
Professeur d’université à l’Institut national des sciences appliquées de Lyon

1. Conditions d’usage d’un système mécanique ................................. BM 5 030 — 2


2. Analyses statistiques ou méthodes de comptage des charges
aléatoires.................................................................................................... — 2
2.1 Événement charge ....................................................................................... — 2
2.2 Spectre de charges, histogramme ............................................................. — 3
2.3 Relevés de données caractéristiques d’une sollicitation aléatoire.......... — 4
2.3.1 Méthodes globales de comptage ...................................................... — 5
2.3.2 Méthodes locales de comptage (événements locaux) .................... — 6
2.3.3 Méthodes matricielles de comptage................................................. — 7
2.3.4 Conclusions sur les méthodes de comptage ................................... — 9
3. Analyses fréquentielles .......................................................................... — 10
3.1 Densité spectrale de puissance (DSP)........................................................ — 10
3.2 Spectre de réponse extrême....................................................................... — 12
4. Conclusion ................................................................................................. — 13
Références bibliographiques ......................................................................... — 13

ous allons traiter, dans une série de trois dossiers, les différentes approches
N
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pour l’analyse d’une sollicitation aléatoire dans l’objectif d’enrichir les


méthodes de calcul de durée de vie.
Ce premier dossier [BM 5 030] est consacré aux méthodes d’analyse. Le
deuxième [BM 5 031] traitera de la modélisation des sollicitations aléatoires.
Une sollicitation, ou la combinaison de plusieurs sollicitations, est considérée
comme la cause principale de la diminution de la résistance des composants
mécaniques considérés. Les méthodes de prise en compte des conséquences
d’une sollicitation aléatoire sur la durée de vie d’un composant mécanique
feront l’objet d’une présentation dans la troisième partie [BM 5 032].
Les motivations de ce présent dossier partent du constat qu’opérer trop de sim-
plifications sur une sollicitation aléatoire fait perdre beaucoup de son contenu et,
par conséquent, risque de faire perdre les bonnes informations issues des condi-
tions réelles d’usage. L’analyse d’une sollicitation aléatoire s’effectue de plusieurs
manières et selon plusieurs approches, dans l’objectif d’évaluer ultérieurement la
nature incertaine de la durée de vie d’un composant mécanique.
Les analyses statistiques et les analyses fréquentielles constituent deux appro-
ches complémentaires. Les analyses statistiques ont l’avantage de conduire à des
modèles probabilistes [33] qui offrent des possibilités de modélisation de la dis-
persion naturelle des sollicitations étudiées et de leurs conséquences (fissuration,
fatigue, endommagement, durée de vie, etc.). L’inconvénient de ces analyses sta-
tistiques réside cependant dans le fait qu’elles ignorent l’historique des événe-
ments. D’un autre côté, les analyses fréquentielles tentent de remédier à cet

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DURÉE DE VIE D’UN SYSTÈME MÉCANIQUE _________________________________________________________________________________________________

inconvénient, en utilisant des relations qui existent entre, d’une part, les fréquen-
ces contenues dans la sollicitation considérée et, d’autre part, soit les amplitudes
moyennes mesurées (étudiées avec la transformée de Fourier, TF), soit leurs dis-
persions (étudiées avec la densité spectrale de puissance, DSP) [12] [34]. L’incon-
vénient des analyses fréquentielles réside dans la nécessité d’émettre beaucoup
d’hypothèses et de simplifications pour les exploiter dans des modèles de calcul
de durée de vie (par exemple, limitation à un système avec un degré de liberté en
utilisant des modèles probabilistes simplifiés pour l’enveloppe de la sollicitation).
Une combinaison des deux analyses est possible et permet une bonne
complémentarité des deux approches. Cette combinaison passe par une inter-
prétation visuelle de l’aspect fréquentiel. Ainsi, une sollicitation aléatoire est
considérée comme un processus aléatoire à étudier au niveau de l’amplitude du
signal, de sa vitesse et de son accélération.

1. Conditions d’usage classes d’usage. La présentation la plus simple d’une classe d’usage
ou d’un profil de vie dans le domaine des transports consiste, par
d’un système mécanique exemple, à formuler le kilométrage qu’un utilisateur moyen fera
durant une période déterminée. Ce kilométrage se présente comme
une somme pondérée d’un ensemble de types de sévérité souvent
Les systèmes mécaniques et les composants mécaniques assurent appelés des profils de missions ou tranches de vie (bonne route,
des fonctions en vue d’actions plus ou moins compliquées. Ces mauvaise route, rond-point, montagne, ville, différentes conditions
actions sont effectuées et pilotées par un ou plusieurs utilisateurs climatiques, etc.). Même dans le cas de ces configurations simpli-
dans des conditions variées [1]. La diversité des utilisations conduit fiées, les calculs prévisionnels de résistance et durée de vie
ainsi à un grand nombre de situations de chargement. Le défi des nécessitent l’énoncé de simplifications et d’hypothèses qui condui-
concepteurs des systèmes et composants mécaniques est alors sent à l’emploi de facteurs de sécurité [10] pour limiter les risques de
d’intégrer ces conditions réelles d’usage [2]. Plus généralement, le défauts. En effet, une classe d’usage (ou un profil de vie) est considé-
défi consiste à prendre en compte les souhaits déclarés ou éventuel- rée par le concepteur de composants mécaniques, comme un
lement non explicités des utilisateurs. Il s’agit concrètement de consi- ensemble homogène. Malgré tout, cette homogénéité s’accompagne
dérer la diversité des chargements et des sollicitations appliquées d’incertitudes qui nécessitent une prise en compte en termes d’infor-
aux composants mécaniques. Cette condition est ajoutée aux exigen- mations aléatoires. Il est en effet prouvé aujourd’hui [11] qu’une con-
ces d’optimisation géométrique et aux conditions de résistance des trainte mécanique aléatoire conduit à une durée de vie plus réduite
matériaux [3]. Elle nécessite la mise en place d’un outillage de calcul qu’une contrainte alternée qui lui semble globalement semblable.
adapté, à la fois pour obtenir un modèle représentatif des charge-
ments et pour mener à bien les calculs de dimensionnement [4].
La prise en compte des conditions réelles d’usage devient un
enjeu technologique et économique. Mais elle entraîne un profond 2. Analyses statistiques
changement d’attitude puisque les causes sont envisagées d’une
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manière probable à partir de suppositions d’utilisation par un seg- ou méthodes de comptage


ment significatif d’une population. Et, naturellement, le calcul des
effets sera présenté en termes de probabilité de résistance et de fia- des charges aléatoires
bilité [35]. Cette approche est possible car deux maillons de la
modélisation sont bien maîtrisés actuellement. Tout d’abord, les On s’intéresse ici aux méthodes d’interprétation des paramètres
conséquences des chargements variés appliqués sur les compo- caractéristiques d’un historique de charges (ou une représentation
sants peuvent être analysées et calculées en termes de surcharges graphique discrète) en vue d’obtenir une loi de la distribution de ces
dynamiques [5] [6]. Puis le comportement physique des matériaux paramètres [13]. Du point de vue de la vérification de la fatigue des
soumis à des sollicitations répétées est de mieux en mieux connu composants mécaniques, l’étendue de la variation des charges
[36] [37]. L’ingénieur concepteur peut alors mettre en place des variables est un paramètre essentiel de même que la valeur de la
méthodes de calcul conciliant au mieux les connaissances actuelles contrainte moyenne. Les charges variables peuvent provenir autant
et les objectifs qu’il doit atteindre. Ainsi, en amont de l’approche, il d’actions extérieures que de sollicitations intérieures. Dans la suite
lui faut connaître les chargements à partir des conditions imposées du document, on ne fera aucune distinction sachant qu’il est possi-
par les utilisateurs. Et, en aval de l’approche, il lui faut calculer les ble de déterminer les sollicitations à partir des actions variables
conséquences de ces chargements. appliquées à une structure ou à un composant, en faisant des cal-
Une des grandes difficultés rencontrées dans l’intégration de con- culs mécaniques soit quasi statiques, soit dynamiques.
ditions réelles d’usage lors de la conception d’un composant
mécanique réside dans la variété de ces mêmes conditions. Par
exemple, un modèle d’appareils est conçu comme une réponse aux 2.1 Événement charge
besoins d’une classe d’utilisateurs (figure 1). Une classe d’utilisa-
teurs ou classe d’usage [2] [7] [8] [9] est souvent déterminée en fonc-
tion d’un profil de vie dont une étude du marché a confirmé La notion « événement charge » [14] donne lieu à un historique de
l’existence. Malgré la définition de plusieurs classes d’usage, les sollicitations (appelé aussi trajectoire). Cet événement charge est un
constructeurs cherchent autant que faire se peut, sur les parties opé- état de charge de service, caractéristique du système mécanique et
ratives des appareils, à rendre l’offre plus globale, c’est-à-dire à trou- produisant, au sein de chaque composant considéré, une variation
ver des éléments intégrateurs de ressemblance entre différentes de sollicitations.

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_________________________________________________________________________________________________ DURÉE DE VIE D’UN SYSTÈME MÉCANIQUE

Phase 1 : Phase 5 :

Identification des pratiques Profil pour tous les


des utilisateurs utilisateurs Population
(moyenne)

pour toutes
les utilisations
Population
(mini et maxi)
Phase 2 :

Envoi de questionnaires (dans le but


de classer par importance les pratiques
des utilisateurs)

Phase 4 :

Segmentation Segment 1
des utilisateurs

Phase 3 : Segment 2
Définition de valeurs
sur les pratiques
des utilisateurs
Définition de valeurs
pour différentes Segment 3
Distribution, moyenne, écart-type utilisations
Figure 1 – Prise en compte de conditions
d’usage

Exemples : citons dans le domaine des transports les cas suivants : c* γ


— pont-route : le passage d’un véhicule caractérisé par la masse, le P ( C s > c * ) = exp – ⎛ -----⎞
⎝ c 0⎠
nombre d’essieux, la vitesse, produisant une sollicitation en un point
particulier du système, est fonction de plusieurs paramètres (les irré- γ c* γ – 1 c* γ
et - ⎛ -----⎞
P ( c *  C s < c * + dc * ) = ---- exp – ⎛ -----⎞ dc *
gularités de surface du revêtement, la position transversale du véhicule c 0 ⎝ c 0⎠ ⎝ c 0⎠
sur l’ouvrage, le poids de la charge roulante, la vitesse, etc.) ;
— route-châssis : les sollicitations subies par le châssis d’un véhi- P(Cs > c*) représente la probabilité de dépasser un seuil c* ;
cule circulant sur un tronçon routier ;
Cs est la variable aléatoire représentant un événement contrainte
— plate-forme marine : l’action de l’eau en fonction de l’état de tem-
sévère (qui peut être ici une contrainte due au passage sur une route
pête caractérisée par la durée, la hauteur, la période et la direction
en mauvais état et représentée par une contrainte significative c0 ;
moyenne des vagues.
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P ( c *  C s < c * + dc * ) représente la probabilité d’être situé autour


Connaître la répartition statistique des événements charges, au d’un seuil. Il est possible d’évaluer ainsi la probabilité que cette con-
cours de l’utilisation escomptée du système ou du composant trainte soit comprise entre c* et c* + dc*.
mécanique, conduit alors à l’établissement d’une loi de distribution Pour cet exemple, la connaissance statistique du nombre total de
statistique donnée par le nombre moyen d’occurrences de chaque tronçons de mauvaise route permet alors de définir un nombre
type d’événements. Pour un pont, cette répartition est celle du trafic d’occurrences à associer à un état donné de contrainte.
escompté ; pour le châssis d’un véhicule, ce sont les conditions de La difficulté d’estimer une répartition statistique d’événements
roulage et, pour une structure marine, ce sera une donnée charges est celle de toute prévision statistique, qu’elle porte sur les
météorologique portant sur la fréquence des tempêtes. phénomènes naturels (vent, houle, courant...) ou sur l’utilisation en
service d’un système ou composant mécanique considéré (trafic sur
Lorsque chaque événement de charge est caractérisé par un ou un pont, résistance d’un châssis...). Cette prévision portant sur la loi
plusieurs paramètres, la répartition à long terme se présente sous la de distribution des événements charges peut être remise en cause
forme d’un histogramme, aisément représentable pour un ou deux par l’apparition de causes exceptionnelles.
paramètres [38]. Exemple : on peut ne pas avoir prévu l’intensification du trafic sur
un pont pour des raisons saisonnières particulières ; ou bien, il est tou-
Dans certains cas, l’expérience et la modélisation théorique per- jours délicat d’extrapoler sur le long terme la valeur extrême d’une hau-
mettent de disposer de cette répartition sous forme analytique. L’his- teur de vague, à partir de valeurs statistiques de hauteurs de vagues
togramme obtenu est alors remplacé par une loi de distribution mesurées sur quelques mois.
continue. La majorité des systèmes et composants mécaniques, des
plus simples aux plus compliqués, est soumise à des répartitions de
charges représentées souvent par des lois de Weibull [39]. 2.2 Spectre de charges, histogramme
Par exemple, dans le domaine du transport terrestre, cette
répartition peut concerner les contraintes sévères subies par le Un événement charge (une situation d’usage donnée), avec des para-
châssis d’une voiture telles que : mètres d’exploitation bien déterminés (l’endroit où les observations

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S (t)
100

80

60

40

20

– 20

– 40

– 60

– 80

– 100
0 100 200 300
Temps

a enregistrement

Pic
S (t) primaire S (t )

Pic
secondaire

Temps

Fréquence

Figure 2 – Visualisation d’une sollicitation S(t)


c histogramme
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b détail du signal
en conditions réelles d’usage

s’effectuent), correspond en général à une trajectoire de charge- l’accent sur l’étude de la distribution statistique de l’étendue de la
ments et de sollicitations : un signal temporel mesuré et digitalisé. variation de contrainte. Et pour certaines applications, la contrainte
Ce dernier est défini sur une durée relativement courte. moyenne de chaque cycle est parfois retenue. On supposera, dans
la suite de la présentation, que la moyenne globale des sollicitations
Exemple : une accélération enregistrée sur l’essieu d’une voiture
est nulle sur la durée de la trajectoire.
lors de son passage sur un tronçon d’essais, la vitesse d’une rafale de
vent pendant une durée donnée, etc.
À partir de cette trajectoire, le problème consiste à obtenir les
informations nécessaires pour disposer d’un histogramme, ou 2.3 Relevés de données caractéristiques
d’une loi de distribution de sollicitations que l’on appelle spectre de d’une sollicitation aléatoire
charges ou de sollicitations [14], et qui n’est en réalité qu’une repré-
sentation approchée de l’ensemble des charges ou sollicitations
appliquées. On remarque aussi que l’obtention de spectres de char- Hormis quelques cas particuliers de processus (trajectoire pério-
ges réduit l’information, en ce sens que l’on perd l’aspect chronolo- dique sinusoïdale, processus stationnaire gaussien à bande étroite,
gique des cycles de variations des charges. Le calcul ultérieur de c’est-à-dire avec peu de fréquences d’excitation caractéristiques), il
l’endommagement (présenté en [BM 5 032]) ne pourra donc pas est en général difficile d’associer une étendue de variation de con-
tenir compte d’une éventuelle interaction entre les cycles successifs trainte à un cycle (figure 2). Dans le cas d’une trajectoire de sollicita-
de variations de contraintes dues à ces charges. On peut, toutefois, tion très irrégulière, comme celle de la figure 2, les pics secondaires
admettre que beaucoup de phénomènes sont largement aléatoires posent problème. Et toute définition a priori de la façon de compter
et qu’il est illusoire, au stade de la prévision du comportement des des étendues de variation de contrainte risque de conduire à des
systèmes et composants mécaniques, de prétendre avoir une quel- écarts de prévision par rapport à la réalité, si elle n’est pas confortée
conque connaissance de l’ordre précis d’apparition, par exemple, par une vérification expérimentale. Les lois d’endommagement
des valeurs des étendues de variations de contraintes. On met ainsi reposent sur des modèles plus ou moins simples [40], et la seule

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façon de dire si une méthode d’identification de cycles dommagea-


bles est meilleure qu’une autre est de corréler les résultats du S (t )
modèle étudié avec ceux de l’expérience dans le cas où c’est possi-
ble de la réaliser (échelle de temps et/ou coût compatibles...). En réa- SM
lité, les méthodes existantes donnent des résultats assez dispersés
en comparaison des résultats publiés [15]. Pour ces différentes rai-
sons, l’extraction d’informations d’une sollicitation aléatoire doit S ’M
s’effectuer avec précaution. Les différents types d’informations à S
extraire peuvent se présenter selon les trois formes suivantes.
S’
■ Analyse globale où l’ensemble des amplitudes de la sollicitation
Sm Temps t
est étudié sans distinction sur la forme géométrique de la trajectoire
(amplitude extrême, à pente positive ou négative, courbure vers le 1/2 cycle
haut ou vers le bas). Cette analyse s’effectue grâce à l’histogramme
de la sollicitation ou au suivi d’amplitudes particulières dans la sol- a définition d’un demi-cycle
licitation étudiée.

■ Analyse locale par l’intermédiaire de l’étude des valeurs extrê- S (t )


mes selon la forme géométrique de la trajectoire. Dans ce cas, les
valeurs extrêmes sont séparées en quatre familles statistiques : les
pics positifs, les creux positifs, les pics négatifs et les creux négatifs. S’ S ’’ Temps t
Les amplitudes qui ne présentent pas un changement de direction
dans le signal digitalisé ne sont pas étudiées. S

■ Analyse des étendues de la sollicitation et/ou des cycles : quand


la sollicitation aléatoire étudiée est une contrainte, il est judicieux de
raisonner en étendue ou en cycle de contrainte. Cette définition est 1 2 3 4
en adéquation avec ce qui est fait lors d’essais de fatigue sous solli-
1 cycle 1 cycle 1 cycle 1 cycle
citations sinusoïdales où la durée de vie est comptabilisée en nom-
bres de cycles. Dans le cas d’une sollicitation sinusoïdale, une
étendue ne concerne que la moitié d’un cycle. Dans le cas d’une sol- b succession de cycles
licitation aléatoire S(t), la définition d’un cycle est moins facile.
Figure 3 – Définition des caractéristiques d’une sollicitation
● Définition d’un pic et d’un creux de contrainte
Un pic de contrainte SM (ou un creux de contrainte Sm) sera défini
comme la valeur d’un maximum local (ou d’un minimum local) de la 2.3.1 Méthodes globales de comptage
fonction S(t). Ce pic (ou ce creux) peut être positif ou négatif.
Les principales méthodes globales de comptage [16] sont : le
Définition d’un demi-cycle ou d’un cycle d’étendue de variation

comptage par classe et la méthode de comptage du dépassement de
de contrainte niveaux. Pour chaque méthode de comptage, une application sera
• Un demi-cycle d’étendue de variation de contrainte sera défini présentée autour de la sollicitation représentée sur la figure 4 a.
par le temps qui sépare deux extrêmes locaux successifs de valeurs
SM et Sm (l’étendue de la variation de contrainte étant définie par S 2.3.1.1 Histogramme ou temps de maintien dans une classe
= SM – Sm (figure 3 a). Un cycle d’étendue de variation de contrainte d’amplitudes
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sera défini par le temps qui sépare deux maximums locaux succes- Cette méthode considère le signal digital enregistré comme un
sifs dont la valeur du premier est SM et celle du second est S M′ échantillon statistique en ignorant l’aspect temporel. L’échantillon
(figure 3 a), le minimum local intermédiaire ayant une valeur Sm. est regroupé en classes d’amplitudes (figure 4 a traits pointillés
L’étendue de variation de contrainte associée à ce cycle n’est pas horizontaux). Dans ce cas, aucune distinction n’est faite entre les
unique dans ce cas, puisqu’elle peut être prise comme étant : valeurs extrêmes et les autres. L’avantage de cette méthode réside
dans la possibilité immédiate de faire une modélisation statistique
S = SM – Sm ou S′ = S M′ – S m et de proposer un modèle de densité de probabilité (partie droite de
la figure 4 a). Étant donné qu’entre deux points successifs il y a un
pas de temps prédéfini par la méthode de mesure, le nombre de
• Une autre façon de définir un cycle, et qui n’est plus cette fois-ci points comptabilisés dans une classe une fois multiplié par le pas de
liée au comptage des creux et des pics d’une trajectoire, est liée à temps donne le temps global de maintien de la sollicitation étudiée
l’intervalle de temps qui sépare deux passages par zéro et par valeur dans cette classe d’amplitudes. Cette méthode de comptage doit
croissante (ou valeur décroissante) de la trajectoire (figure 3 b). être uniquement réservée aux sollicitations homogènes (ou dont la
L’exemple de la figure 3 b avec des pics et des creux locaux, mon- source est considérée homogène), c’est-à-dire des cas sans change-
tre la difficulté de définir un cycle et l’étendue de variation de con- ment important de nature de chargement. En effet, cette méthode
trainte associée à ce cycle. Seul le cycle no 2 de la figure permet de est très dépendante de la vitesse (dérivée première sur la courbe
définir une seule étendue de variation de contrainte associée au cycle. considérée comme une trajectoire avec une signature dynamique
spécifique) et de l’accélération (dérivée seconde) de la sollicitation
En résumé, trois informations doivent être distinguées à partir étudiée. Dans le cas où la sollicitation présente plusieurs types
d’un chargement aléatoire : les amplitudes que le chargement d’information (liés aux freinages, virages, chargements variés...), le
considéré a pu imposer (analyse globale), les amplitudes particuliè- signal perd son homogénéité et le comptage par classe sera altéré
res observées par effet de zoom, et qui traduisent la sévérité du par ces différentes utilisations dont la signature dynamique n’est
chargement (analyse locale), et enfin les étendues ou les cycles pas la même. La figure 4 a présente une sollicitation digitalisée où
extraits du chargement étudié. Ainsi les méthodes de comptage [16] 28 points et 9 classes d’amplitudes sont définis. Le comptage par
se répartissent en trois groupes : les méthodes globales, les classe (à partir de la classe du bas) conduit successivement à 2, 7, 3,
méthodes locales et les méthodes de comptage matricielles. 5, 1, 2, 5, 1 et 2 amplitudes par classe.

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DURÉE DE VIE D’UN SYSTÈME MÉCANIQUE _________________________________________________________________________________________________

S (t)

Temps

a constitution de l’histogramme

S (t)

Temps

Figure 4 – Statistique descriptive


b définition de la fonction densité de probabilité
d’une sollicitation
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2.3.1.2 Comptage du nombre de dépassements d’un niveau bornes des classes. Le comptage par niveau (avec la sollicitation de
donné la figure 4 b, à partir du niveau du bas) conduit successivement à 0,
0, 2, 1, 0, 1, 1 et 2 dépassements par niveau.
Cette méthode, comme la précédente, demande que soient
définies au préalable des classes d’amplitudes (figure 4 b). Le
comptage, pour un niveau donné, est déclenché chaque fois que le
signal franchit un niveau avec une pente positive (d’où le nom de 2.3.2 Méthodes locales de comptage (événements
dépassement de niveau). Un comptage du nombre de locaux)
dépassements d’un niveau donné n’est pertinent que si une attitude
de sélection des petites oscillations est définie. Ces petites oscilla- Les valeurs extrêmes (pics et creux) d’une sollicitation aléatoire se
tions peuvent apporter des effectifs (nombre) de charge sans intérêt présentent selon quatre familles différentes suivant :
du point de vue du calcul de l’endommagement et du calcul de la — les valeurs maximales positives précédées d’une pente posi-
durée de vie. Ainsi, pour le comptage du nombre de dépassements tive (pics > 0) ;
de niveau, un incrément de signal noté ∆ est défini. Il correspond — les valeurs minimales négatives précédées d’une pente néga-
souvent, dans le cas d’un composant mécanique, à un intervalle de tive (creux < 0) ;
contrainte au-dessous d’une limite de fatigue définie sur une courbe
— les valeurs maximales négatives précédées d’une pente posi-
de Wöhler [17]. Cet incrément ∆ est considéré comme un seuil de
tive (pics < 0) ;
réarmement dans le processus de comptage. Historiquement, plu-
sieurs méthodes de comptage ont été proposées. La méthode la — les valeurs minimales positives précédées d’une pente néga-
plus intéressante compte un niveau seulement si la sollicitation a tive (creux > 0).
déjà traversé au moins une fois le seuil ∆, cela sans distinction de La figure 5 illustre ces quatre familles d’amplitudes. De même
nature de pente. Il faut rappeler aussi que le comptage s’effectue que pour l’analyse globale, le regroupement en classes pour chaque
avec un signal digitalisé, ainsi une règle de proximité doit être mise famille donne la possibilité de construire un modèle de densité de
en place afin de compter une amplitude très proche des niveaux probabilité par type de valeurs extrêmes. Le résultat de cette
déterminés. Cette méthode de comptage permet – comme la précé- méthode de comptage autour de la sollicitation présentée sur la
dente – de construire un modèle de densité de probabilité. L’applica- figure 5 conduit, en partant de la classe du bas pour les 9 classes
tion de cette méthode se focalise sur les niveaux définis par les d’amplitudes, aux résultats du tableau 1.

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S (t )

Figure 5 – Statistique descriptive


avec événements locaux

(0)

Tableau 1 – Méthode locale de comptage S (t )

Classes Creux < 0 Pics < 0 Creux > 0 Pics > 0


1 (1) 1 0 0 0 S+
1

2 4 0 0 0 S+
4
S –1
3 2 2 0 0 S +2 S –3

4 0 1 0 0 S +3 Temps
5 0 0 0 0
S –2
6 0 0 0 0 S –4
7 0 0 2 1
8 0 0 0 1
9 0 0 0 1 1 cycle 1 cycle 1 cycle 1 cycle
(1) la classe la plus basse
a comptage entre pics et creux
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2.3.3 Méthodes matricielles de comptage S (t )

Les méthodes matricielles de comptage prennent en compte


l’évolution de la contrainte moyenne et/ou font intervenir la notion
de cycle de contrainte.
S2
2.3.3.1 Comptage des étendues entre pics et creux
Une étendue (figure 6 a) est définie comme étant la différence S1 Temps
entre un maximum et le minimum suivant (étendue négative), ou
entre un minimum et le maximum suivant (étendue positive). Cette
méthode compte des demi-cycles. Une variante de cette méthode
consiste à associer, à chaque cycle, la moyenne entre l’étendue
négative et l’étendue positive (pour faire le comptage des étendues
moyennes). Les résultats de cette méthode de comptage, concer-
nant la sollicitation étudiée dans ce paragraphe, sont affichés sur la
1 cycle 1 cycle
figure 6 a. En effet, les valeurs S 1– , S 1+ , S 2– , S 2+ , S 3– , S 3+ , S 4– et S 4+
sont les seules étendues identifiées dans cette sollicitation.
b comptage en cycles moyens
2.3.3.2 Comptage des cycles moyens
Figure 6 – Comptage des étendues d’une sollicitation
Un cycle moyen est défini par le temps qui sépare deux passages
par zéro par valeur croissante (dérivée positive). L’étendue de la
variation de contrainte S pour ce cycle moyen est définie par le maxi-
mum des maxima locaux et le minimum des minima locaux compris la figure 6 b. En effet, cette méthode de comptage permet de locali-
dans ce cycle moyen (figure 6 b). De même que la méthode précé- ser 2 cycles identifiés par les étendues S1 et S2 qui correspondent
dente, les résultats de comptage de cette méthode sont indiqués sur respectivement aux valeurs S 2– et S 3– de la méthode précédente.

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2.3.3.3 Méthode de la « goutte d’eau »


S (t )
Cette méthode prend en compte toutes les séquences de sollicita-
tion et, en particulier, elle compte toutes les variations secondaires 1
de sollicitation de la trajectoire. Elle prend en compte des cycles et
des demi-cycles de façon différente de celle qui a été définie au 2
3 1C, 232’
paragraphe 2.3.3.1. Son nom provient de la façon d’identifier les 4
cycles par l’écoulement d’une goutte d’eau qui glisse le long de la 2’
trajectoire du haut vers le bas (figure 7 a, axe des temps vertical
pour imager la représentation). À chaque fois que la goutte d’eau
quitte la trajectoire, un nouveau cycle est initialisé à partir du som- 5
met suivant. Le comptage du cycle s’arrête lorsque la goutte d’eau 6
est bloquée (la goutte d’eau ne peut pas emprunter le même chemin 7 1 C, 676’
6
qu’un chemin suivi antérieurement par une autre goutte). Si l’extré- 6’
mité de la trajectoire est atteinte sans blocage, on ne compte qu’un 8
demi-cycle. Cette méthode est lourde à mettre en œuvre et elle ne se
prête pas facilement à la modélisation mathématique statistique et
à l’utilisation des propriétés statistiques des trajectoires d’un pro- 9 1 C, 898’
cessus aléatoire. Dans le cas de la figure 7 a, 3 cycles sont observés
(232’ ; 676’ et 898’) ainsi que 3 demi-cycles (1-4, 5-8, 4-9).
8’ 10
2.3.3.4 Méthode du réservoir
Cette méthode de comptage s’apparente à la précédente. Elle a
également l’avantage de prendre en compte toutes les séquences 1/2 C 4 – 9 1/2 C 1 – 4
d’étendues de variation de contrainte. Cette méthode prend son
nom dans l’analogie hydraulique qu’elle présente avec la vidange 1/2 C 5 –10
d’un réservoir. On imagine que l’on remplit d’eau toutes les poches Temps
de la trajectoire (figure 7 b : maintenant l’axe des temps est repré-
senté horizontalement). On identifie par valeurs décroissantes tous a méthode de la goutte d’eau
les creux et on imagine que chacun de ces creux dispose d’un robi-
net de vidange. Le robinet du creux le plus bas est ouvert, le rése-
rvoir se vide laissant les autres poches remplies d’eau. On procède S (t )
de la sorte en ouvrant le robinet du creux suivant le plus bas et ainsi b e
de suite jusqu’à ce que l’on ait vidé toutes les poches. On identifie, à
chaque différence de hauteur d’eau, une étendue de variation de a d
contrainte. À chaque étendue de variation de contrainte correspond S1
un cycle. Ainsi, quatre réservoirs sont détectés sur la sollicitation de
1
la figure 7 b. Chaque réservoir définit un cycle de sollicitation. Les
réservoirs détectés sont :
Temps
— le réservoir délimité par le niveau (a) et le creux (1) ; S2 S4
— le réservoir délimité par le niveau (d) et le creux (2) ;
c
— le réservoir délimité par le niveau (c) et le creux (3) ;
— le réservoir délimité par le niveau (e) et le creux (4). S3
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Cette méthode donne des résultats similaires à ceux obtenus avec 3


la méthode précédente. Du point de vue de sa formulation mathé- 2
matique, elle est plus facile à mettre en œuvre mais elle présente
4
cependant les mêmes inconvénients que la précédente.
b méthode des réservoirs
2.3.3.5 Méthode de la matrice de transition ou matrice
de Markov Figure 7 – Comptage global des cycles d’une sollicitation
Cette méthode facilite le comptage des demi-cycles de sollicita-
tion. Elle est plus facile à automatiser. Elle conduit à la construction
d’une matrice de transition appelée matrice de Markov [18] [19]. croisement de la ligne i et de la colonne j permet d’indiquer le nom-
Cette dernière s’obtient en suivant les étapes ci-dessous (figure 8) : bre n (i, j) de fois où la transition sur la sollicitation a été observée ;
— la sollicitation temporelle étudiée est décomposée en classes — la matrice de Markov représente ainsi les transitions d’un
d’amplitudes de largeur ∆C (figure 8 a). Cette largeur est considérée extrémum à un autre (S(i) → S(j)). L’amplitude alternée Sa(i, j),
comme un seuil de filtrage car toutes les fluctuations à l’intérieur l’amplitude moyenne Sm(i, j) de la transition et l’étendue
d’une classe d’amplitudes sont ignorées. Cette largeur de classe ∆S(i, j) = S(j) − S(i) peuvent être calculées :
correspond souvent, dans le cas d’un composant mécanique, à un
intervalle de contrainte au-dessous d’une limite de fatigue définie S(j) – S(i) S(j) + S(i)
sur une courbe de Wöhler [17] (semblable au seuil ∆ défini au S a = ------------------------------ – S m ( i, j ) S m ( i, j ) = -------------------------------
2 2
paragraphe 2.3.1.2) ;
— pour démarrer le comptage, la classe d’appartenance de la La figure 9 explicite les transitions détectées dans les différentes
première amplitude observée est détectée. Cette classe est considé- sous-parties d’une matrice de Markov. Cette figure particulière mon-
rée comme une classe de départ. La classe d’arrivée est déterminée tre que la majeure partie de la sévérité d’une sollicitation (avec des
quand le signal atteint un extrémum ; valeurs moyennes non nulles) est localisée dans le quart du haut à
— ainsi, la dimension horizontale (ligne i) de la matrice de transi- gauche et dans le quart du bas à droite. La figure 10 montre une
tion (figure 8 b) présente les classes de départ et la dimension ver- matrice de Markov obtenue pour le débattement d’un essieu avant
ticale présente les classes d’arrivée (colonne j). La case de droit de véhicule industriel. Cette sollicitation est observée lors du

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Amplitude S (t)
S (t)
b
Classe j

Sa (i, j)
S (j )

Temps

Sm (i, j)

0 Temps
S (i )

Classe i

a classe d'amplitudes a

Classes Classes d'arrivée


Colonne j
d’arrivée aa 0 b
Classesde 2 2 1
départ

1 1

Classes de départ
1 3
Ligne i n (i,
(i, j) 1 2 1 1 1 1
1 1 1 1 1 2 1
1 1 3 1
1 1 1 1 1
1 1 2 2 1
b matrice de transition 0
2 1 1 2 2 1
1 1 4 3 1
3 7 3 1
Figure 8 – Construction de la matrice de Markov
1 1 4 1
1 1 2 1 1
2 1 1
– Classes d'arrivée + 2 1 1
– b 1 1

0 0 Figure 10 – Matrice de Markov pour le débattement d’un essieu


avant droit de véhicule automobile
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Sm Sm
0
0 2.3.4 Conclusions sur les méthodes de comptage
Sm Sm
Classes de départ

L’utilisation de différentes méthodes de comptage donne des


résultats forts différents selon le type de trajectoire considéré. La
méthode de comptage des cycles moyens donne les mêmes résul-
tats pour les 3 cas de la figure 11 a. La méthode de comptage des
Sm Sm pics donne les mêmes résultats pour les cas (2) et (3) de cette
figure 11 a. Les méthodes de comptage de la goutte d’eau ou du
0 réservoir et des étendues entre pics et creux donnent des résultats
Sm Sm très différents pour les 2 trajectoires de la figure 11 b.
0 À l’heure actuelle, on ne dispose pas d’un nombre d’essais expé-
rimentaux publiés suffisants, sur la fatigue des matériaux sous sol-
licitations aléatoires réelles, pour pouvoir conclure raisonnablement
sur le choix d’une méthode. Cependant, quelques études de labora-
0 toire [20] [21] [22] montrent, dans des cas particuliers, que la
0 méthode de comptage des pics et la méthode de comptage de la
+ goutte d’eau (similaire à la méthode de comptage du réservoir) don-
nent des résultats satisfaisants. Ainsi beaucoup de règlements sur la
Figure 9 – Subdivision de la matrice de Markov vérification à la fatigue des ouvrages, systèmes et composants
mécaniques recommandent, actuellement, de prendre la méthode
passage du véhicule sur un tronçon d’essais spécifique équipé de de comptage de la goutte d’eau. Mais il convient de prendre des pré-
5 bosses en béton. La matrice est subdivisée en huit zones. La pre- cautions pour l’extrapolation des résultats sur des cas industriels
mière diagonale est représentée en escalier pour faciliter la visuali- complexes. Rappelons qu’il ne suffit pas de bien compter les événe-
sation des valeurs des nombres de cycles. ments mais qu’il est aussi indispensable de mettre en place des

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S (t) S (t) S (t) 3. Analyses fréquentielles


L’analyse fréquentielle [41] apporte la notion de la densité spec-
trale de puissance (DSP) [ou power spectral density (PSD)]. Avant de
développer cette notion de DSP, quelques précautions sont
t t t
nécessaires pour la représentativité des développements. Ces pré-
cautions concernent la nature des sollicitations à étudier. On sup-
pose que la trajectoire relative au processus de sollicitation X(t)
vérifie les hypothèses suivantes :
(1) (2) (3)
— le processus X(t) est continu sur le temps d’observation choisi,
a comparaison de méthodes de comptage égal à une unité de temps que l’on qualifie de période de référence ;
— les dérivées première Ẋ ( t ) et seconde Ẋ˙( t ) de la trajectoire X(t)
S (t) S (t ) sont également des processus continus sur le temps d’observation ;
— le processus X(t) est centré, c’est-à-dire que sa moyenne ou
espérance E(X(t)) est nulle. Si X(t) n’est pas centré, on procède à la
transformation : X(t) → [X(t) – E(X(t))] ;
— le processus X(t) a des propriétés statistiques indépendantes
du temps. Le processus est alors stationnaire. Par propriétés statis-
t t tiques, on entend des moments spectraux (définis plus loin dans le
texte) de (X(t)) d’ordre 0, 2 et 4 ;
— le processus X(t) est gaussien, c’est-à-dire que la variable aléa-
toire (X(t1), X(t2), X(t3), ..., X(tn)) relative aux temps t1, t2, t3, ..., tn suit
Durée de mesure T Durée de mesure T une loi de distribution gaussienne ;
Bande étroite Bande large — les caractéristiques statistiques de la variable aléatoire à un
instant sont les mêmes que celles de la sollicitation temporelle.
b sollicitations à bandes étroite et large

Figure 11 – Différents cas de figure de sollicitations


3.1 Densité spectrale de puissance (DSP)
démarches de modélisations mathématiques, probabilistes et statis-
tiques. Ces modélisations offriront plusieurs possibilités aux ingé- La DSP se détermine en fonction des fréquences qui apparaissent
nieurs, par exemple : dans la sollicitation, en suivant un processus bien connu
— la classification objective des différents types de sollicitations ; (figure 12 a) [42] [43]. On obtient ainsi un spectre de puissance. De
— la possibilité (après classement) de construire des règles de plus, la moyenne quadratique des amplitudes (ou la variance) est
corrélations entre sources de sollicitations ; définie. Cette dernière est souvent appelée l’intensité de la sollicita-
— la production d’essais significatifs sur banc et de calculs numé- tion ou RMS (Root Mean Square). La détermination de la DSP est
riques de fatigue représentatifs à partir de conditions réelles d’usage. considérée comme importante si on sait qu’une sollicitation pour un
composant en un point donné d’observation est provoquée non
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De même, ces modélisations seront indispensables pour établir seulement par les sollicitations extérieures mais également par les
des méthodes prévisionnelles de calcul de durée de vie ou pour effets d’interaction du composant étudié avec les différents élé-
effectuer des analyses de fiabilité. ments du système dont il fait partie. Par exemple, la figure 12 b [28]
Les difficultés, pour faire ce type de modélisations avec certaines montre la densité spectrale de puissance d’un signal relevé sur un
méthodes de comptage (le comptage de la goutte d’eau ou des rése- système mécanique en automobile. Deux fréquences caractéristi-
rvoirs par exemple), conduisent à envisager d’autres méthodes ques, du bâti et de la suspension, sont identifiées.
comme celle du dépassement de niveau ou celle de la matrice de
Markov [23] [24] [25]. Lorsque l’on compare les différentes méthodes La détermination du spectre de puissance d’une sollicitation aléa-
de comptage pour un historique donné d’usage, il faut s’interroger toire, observée dans les conditions réelles d’usage d’un composant
sur la sensibilité des méthodes vis-à-vis des paramètres suivants : mécanique, apporte deux types d’informations :
— nombre de cycles détectés ; — distinction entre les différentes provenances des sollicitations
— détection des grands cycles ; mesurées ;
— prise en compte des petites étendues de variation de
contrainte ; — contribution de chaque fréquence à l’intensité de la sollicita-
tion, définie en valeur quadratique moyenne.
— prise en compte des valeurs moyennes de chaque cycle.
Finalement, dans le cadre d’un métier donné, il faut choisir une Selon Wiener-Khintchine [29], la DSP d’un processus stationnaire,
méthode représentative des chargements considérés et qui soit en notée aussi ΦXX(Ω), est définie comme la répartition fréquentielle de
adéquation avec les résultats de l’expérimentation. Mais aussi, le l’énergie moyenne d’un processus X(t) où t représente le temps.
choix de la méthode va être conditionné par les méthodes mises en ΦXX(Ω) est reliée à sa fonction d’autocorrélation RXX(τ).
œuvre ultérieurement pour effectuer les calculs de durée de vie. La
trajectoire de sollicitations représentative de l’événement charge Pour un processus stationnaire, on a :
s’apparente à un processus aléatoire dont on ne sait pas, a priori, la
+∞
forme que prendra sa réalisation. Les outils mathématiques
nécessaires à la résolution de ce type de problèmes relèvent de la
théorie des probabilités et des propriétés relatives à la statistique R XX ( τ ) = ∫ x ( t ) *x ( t – τ ) dt (1)
des trajectoires des processus aléatoires [26] [27]. 0

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Support Filtre à bande


d’information étroite
Élévateur
au carré Intégrateur

X V2 X V2
X (t)

A
X
Amplitude X (t)

t Fi f (Hz) t t

a procédure numérique

10–3
DSP (mm2/s2)

Bâti
10–4

Suspension

10–5

10–6

0,23 0,1 1 10 50
Fréquence (Hz)
Figure 12 – Obtention de la densité spectrale
b exemple de DSP [29]
de puissance DSP

+∞ Dans la pratique, la DSP s’écrit comme suit :


1

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T⁄2
Ainsi : Φ XX ( Ω ) = ------- R XX ( τ ) ⋅ e –j Ωτ d τ (2) 2

–∞
1
Φ XX ( Ω ) = lim -----------
T → ∞ 2πT
∫ X ( t ) ⋅ e –j Ω t dt (5)
+∞ –T ⁄ 2

et R XX ( τ ) = ∫Φ
–∞
XX ( Ω ) ⋅ e j Ωτ d Ω (3) Cette relation donne une interprétation intéressante, surtout dans
le cas d’une mesure unique. En pratique, l’intensité du signal (solli-
citation) est déterminée par bandes de fréquences (les plus sélec-
Alors, pour ce même processus, mais avec une moyenne nulle, tives possibles). Cette intensité est représentée par l’aire limitée par
l’expression de la variance (ou du RMS dans ce cas) s’obtient en la courbe signal-temps pour chaque fréquence. D’une façon géné-
imposant τ = 0 dans la relation suivante : rale, cette intensité est caractérisée par les variations de la courbure
+∞
de la trajectoire signal-temps. La figure 12 a montre schématique-
ment la détermination de la DSP. Dans ce cas, pour un signal réel, la
R XX ( 0 ) = ∫Φ
–∞
XX ( Ω ) d Ω = σ X2 = E [ X 2 ( t ) ] = RMS = m 0 (4)
fonction d’autocorrélation est réelle et paire, il en est de même pour
la DSP ΦXX(Ω). Les relations (2) et (3) peuvent alors s’écrire :

Ce dernier résultat est nommé premier moment spectral. Deux ∞


autres moments spectraux sont définis par :

m 2 = – R˙˙( 0 ) et m4 = R ( 4 ) ( 0 )
1
Φ XX ( Ω ) = ---
π ∫ 0
R XX ( τ ) cos ( Ωτ ) d τ

∞ (6)
R(4) désigne la dérivée quatrième.
Dans le cas des processus étudiés ici, m0, m2 et m4 sont identi-
ques aux variances respectivement de la sollicitation, de sa dérivée
R XX ( τ ) = 2 ∫Φ0
XX ( Ω ) cos ( Ωτ ) d Ω

première et de sa dérivée seconde. Ainsi :


La figure 13 a [30] montre différentes formes de sollicitations aléa-
m0 = V(X(t)), m 2 = V ( Ẋ ( t ) ) et m 4 = V ( Ẋ˙( t ) ) toires ainsi que leurs DSP associées. La sollicitation 1 est presque

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Amplitude S (t)

DSP (mm2/s2)
A
1
Temps Fréquence (Hz)

B
2
Temps Fréquence (Hz)

C
3
Temps Fréquence (Hz)

4
Temps Fréquence (Hz)

5
5 10 15 20
Temps Fréquence (Hz)

a types caractéristiques de sollicitations


DSP (mm2/s2)
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Fréquence (Hz)

b DSP pour la sollicitation de la figure 10

Figure 13 – Exemples de DSP

une sinusoïde, ainsi sa DSP est centrée autour de la fréquence La figure 13 b montre la DSP relative à la mesure d’un déba-
principale, il s’agit d’une sollicitation très régulière. Les deux sommets ttement, présentée dans la figure 10. On constate qu’il s’agit d’un
bien identifiés des DSP des sollicitations 2 et 3 s’expliquent bien scénario de chargement assez proche de la sollicitation 4 repré-
par la présence de deux fréquences qui apparaissent sur les sollicita- sentée sur la figure 13 a. En effet, malgré la présence de bruit d’un
tions présentées. Les amplitudes maximales des DSP de 2 et 3 niveau énergétique non négligeable, il y a une fréquence qui se dis-
indiquent que ces deux fréquences n’ont pas la même signature tingue bien des autres et qui a un niveau énergétique important.
énergétique pour chaque sollicitation. Pour les sollicitations 4 et 5 , Physiquement, cela s’explique par les cinq chocs obtenus lors du
toutes les fréquences observées ont presque la même importance. La passage du véhicule sur les bosses en béton.
sollicitation 4 montre une fréquence qui se distingue des autres,
dans le domaine des basses fréquences. La sollicitation 5 a un niveau
d’énergie pratiquement constant quelle que soit la fréquence et cela
sur une plage fréquentielle étendue. Ainsi les DSP renseignent sur la 3.2 Spectre de réponse extrême
nature statistique des sollicitations étudiées et sont indispensables
quand il s’agit de faire une classification des différents profils de mis-
sion ou de classes d’usage d’un composant ou d’un système La réponse extrême (RE) [32] est caractérisée par la quantité :
mécanique. Leur importance est d’autant plus grande que c’est grâce
aux DSP que les laboratoires d’essais reproduisent, aux bancs d’essais,
RE = ( 2πf p ) 2 Z M
les sollicitations enregistrées dans des conditions réelles d’usage [31].

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variations de RE en fonction de la fréquence propre du système à un


SRE degré de liberté fp, pour un facteur d’amortissement ξ donné. La
réponse extrême est représentative de la plus grande contrainte SM
subie par le composant en supposant que SM = K · ZM (avec
K = constante d’élasticité).

La figure 14 a montre le spectre de réponse extrême pour une


sollicitation sinusoïdale et la figure 14 b présente le SRE de la solli-
citation présentée sur la figure 10.
Fréquence
L’obtention du spectre de réponse extrême nécessite la définition
a spectre de réponse extrême (sollicitation sinusoïdale) de la distribution statistique des valeurs extrêmes de la sollicitation
étudiée. C’est l’objet d’un paragraphe de [BM 5 031]. La démarche
d’obtention du spectre de réponse extrême ainsi que des applica-
SRE tions font l’objet de l’annexe C de ce même dossier (§ 7.3).

4. Conclusion
L’analyse statistique est représentée principalement par les
méthodes de comptage. L’analyse fréquentielle est principalement
Fréquence déterminée par l’étude de la densité spectrale de puissance et du
spectre de réponse extrême. La combinaison des deux analyses per-
b spectre de réponse extrême (sollicitation de la figure 10)
met de considérer une sollicitation étudiée comme un processus
Figure 14 – Exemple de spectre de réponse extrême aléatoire. En effet, l’assimilation d’une sollicitation aléatoire à une
trajectoire aléatoire va permettre de proposer des modélisations
probabilistes d’un certain nombre de méthodes de comptages
ZM est la réponse maximale rencontrée une seule fois, au sens numériques. Ces modélisations probabilistes pourront aussi inté-
probabiliste, au cours de la durée de l’excitation aléatoire. Le spec- grer des éléments de l’analyse fréquentielle et, plus particuliè-
tre de réponse extrême (SRE) est la courbe représentative des rement, de densité spectrale de puissance de la sollicitation étudiée.

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