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Faculté de génie

Département de génie civil

PERFECTIONNEMENT DE LA MÉTHODE SHERBROOKE DE


CONTRÔLE DE COMPACTAGE

Mémoire de maîtrise ès sciences appliquées


Spécialité : génie civil – géotechnique environnementale

Jury : Alexandre R. Cabral professeur, Département de génie civil (Directeur)


Mathieu Nuth, professeur, Département de génie civil
Mourad Karray, professeur, Département de génie civil

Eric Bivumburanyiki

Sherbrooke (Québec) Canada Juin 2016


À
Dieu tout puissant
Ma fille Uwumukiza Felice Abe Amy
La famille Richard Baginski
Toi aussi
Ce mémoire est dédié
RESUME

En 2008, une nouvelle méthode appelée « méthode Sherbrooke » de contrôle de compactage in


situ au moyen de la sonde de teneur en eau avait été développée par le groupe de la géotechnique
environnementale de l’université de Sherbrooke, à des raisons de réduire les coûts et risques
associés aux méthodes nucléaires, tout en gardant le temps de l’essai le plus rapide possible et
obtenir des résultats fiables que ceux obtenus au moyen des méthodes destructives.

La méthode Sherbrooke est basée sur les lectures de la sonde de teneur en eau enfoncée dans le
sol à analyser. Les lectures stabilisées sont prises à l’aide d’un appareil portatif concis connecté
à la sonde. Une courbe de calibration spécifique au sol est construite en laboratoire afin de
convertir les lectures de la sonde en teneur en eau volumique. Avec l’aide d’équations connues
de la géotechnique, la teneur en eau volumique est transformée en masse volumique sèche et
conséquemment en teneur en eau massique

Ce projet de maîtrise présente les limites de la méthode Sherbrooke, principalement les


matériaux acceptables, les conditions requises d’application et raffine la méthodologie. Les
effets de l’hypothèse principale consistant à saturer le sol complètement sans application de la
pression, Sr=100%, ainsi que les effets de la densité relative, Gs, ont d’abord été minutieusement
évalués. Une analyse comparative entre méthode Sherbrooke et celles étalons notamment la
méthode au nucléodensimètre et la méthode au cône de sable a été par la suite faite.

Mots clés : compaction, compactage, contrôle de compactage in situ, réflectomètre de domaine


de fréquence, calibration de la sonde.

i
REMERCIEMENTS

Je voudrais présenter mes remerciements à ceux qui m’ont aidé de près ou de loin dans cette
étude. Je remercie plus précisément :

Mon directeur de recherche, Alexandre Cabral (professeur titulaire, Département de génie civil,
Université de Sherbrooke, Géotechnique environnementale) pour l’opportunité qu’il m’a
donnée d'évoluer dans son groupe de recherche de géotechnique environnementale ; pour sa
disponibilité et d’avoir assuré un excellent encadrement. Enfin, ses qualités humaines d’écoute
et de communication ont permis de maintenir un environnement de travail des plus agréables
tout au long de ce travail.

Mathieu Nuth, professeur à l’université de Sherbrooke, Département de génie civil,


Géotechnique environnementale, pour les conseils.

Jean-Guy Lemelin (technicien au laboratoire de mécanique des sols de l’Université de


Sherbrooke), pour sa rigueur, son esprit critique et son perfectionnisme constitue en partie un
gage de la qualité de la mise en œuvre des essais que nous avons effectués tant au laboratoire
que sur le terrain. Je le remercie pour les discussions intéressantes, enrichissantes et utiles au
maintien d’un environnement sain de travail.

Le Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), pour le soutien


financier aux projets du groupe.

Le groupe de recherche de géo environnement, pour l’aide apportée, principalement, Bahar


Caroline, Éliane, et bien d’autres pour leurs compagnies chacun à une période de mes études et
leur aide pour les essais au laboratoire.

ii
TABLE DES MATIÈRES

RESUME ..................................................................................................................................... i

REMERCIEMENTS .................................................................................................................. ii

LISTE DES FIGURES ............................................................................................................... v

LISTE DES TABLEAUX ........................................................................................................ vii

1. INTRODUCTION ............................................................................................................... 8

1.1 Contexte et Objectifs .................................................................................................... 8

1.2 Hypothèse de la méthodologie .................................................................................... 11

1.3 Organisation du mémoire............................................................................................ 12

1.4 Travaux non liés à ce projet et effectués pendant la maîtrise .......................................... 13

2. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ........................................................................................ 14

2.1 Contrôle de compactage in situ ................................................................................... 14

2.2 Essais normalisés in situ de contrôle de compactage ................................................. 15

2.2.1 Méthodes directes ou Essais destructifs .............................................................. 15

2.2.2 Méthodes indirectes ou Essais non destructifs .................................................... 19

2.3 Essai non normalisé in situ de contrôle de compactage .............................................. 22

2.3.1 Essai au moyen de la méthode Sherbrooke ......................................................... 22

3. MATÉRIAUX ET MÉTHODES ...................................................................................... 25

3.1 Présentation des sondes (EC-5 et 5TM) ..................................................................... 25

3.2 Essai de contrôle de compactage sur le terrain ........................................................... 28

3.2.1 Description de l’essai au nucléodensimètre......................................................... 29

3.2.2 Description de l’essai au cône de sable ............................................................... 29

3.2.3 Description de l’essai in situ avec la méthode Sherbrooke ................................. 31

3.3 Essais en laboratoire ................................................................................................... 32

3.3.1 Analyse granulométrique ..................................................................................... 32

iii
3.3.2 Essai de densité relative....................................................................................... 34

3.3.3 Essai Proctor et calibration de la sonde ............................................................... 35

3.3.4 Calibration de la sonde dans le moule en PVC ................................................... 37

3.4 Description des sols .................................................................................................... 39

3.5 Analyse des courbes de calibration ............................................................................. 41

3.6 Synthèse de la méthodologie ...................................................................................... 47

4. RÉSULTATS ET DISCUSSIONs .................................................................................... 49

4.1 La masse volumique sèche et la teneur en eau massique in situ ................................. 50

4.2 Synthèse des résultats ................................................................................................. 60

4.2.1 Comparaison des moules de calibration : Moules Proctor et moule en PVC ...... 60

4.2.2 Le nombre minimum des points requis pour définir la courbe de calibration ..... 61

4.2.3 Effets de la teneur en eau massique pour le sol extrêmement sec et la calibration
dans le moule Proctor 6 pouces .......................................................................................... 61

4.2.4 Comparaison de la méthode Sherbrooke avec la méthode au nucléodensimètre et


avec la méthode au cône de sable....................................................................................... 63

4.2.5 Marges d’erreurs, pour hypothèse où le degré de saturation est de 100% .......... 66

4.2.6 Effets de l’hypothèse principale sur les résultats de la méthodologie ................. 67

4.2.7 Effet de la densité relative sur les résultats de la méthodologie .......................... 69

4.2.8 Fuseaux granulométriques ................................................................................... 71

CONCLUSION ........................................................................................................................ 72

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 74

ANNEXE A : ............................................................................................................................ 77

Étude paramétrique du lysimètre en régime transitoire ......................................................... 77

Modélisation d’un écoulement en régime transitoire dans un milieu non saturé .................. 77

Courbe de rétention et conductivité hydrauliques ................................................................. 78

Modèle de simulation............................................................................................................. 80
iv
Description du modèle de simulation ................................................................................. 81

Condition limites et condition initiale ................................................................................... 82

Résultats et discussion ........................................................................................................... 84

Influence de la hauteur de la paroi du lysimètre .................................................................... 84

Influence de la largeur/diamètre du lysimètre ....................................................................... 85

Influence de la profondeur d’installation ............................................................................... 86

Influence des matériaux/remblai ............................................................................................ 87

ANNEXE B : ............................................................................................................................ 90

Résultats de contrôle de compactage in situ .......................................................................... 90

Résultats de l’analyse statistique ........................................................................................... 96

LISTE DES FIGURES

Figure 1-1 : Sonde ECH2O – EC-5 et l’appareil ECH2O Check (adapté de ECH2O Probe User’s
Manuals, Decagon Devices, Inc., 2365 NE Hopkins Court, Pullman WA, USA) .................... 10
Figure 2-1 : Organigramme avec la présentation de la revue bibliographique ......................... 14
Figure 2-2 : Méthodes destructives de détermination de la masse volumique in situ (extrait
de (Holtz and Kovacs 1991) ...................................................................................................... 17
Figure 2-3 : Méthode de Hilf – une méthode destructive de détermination de la masse volumique
in situ extrait de (Holtz and Kovacs 1991) ................................................................................ 18
Figure 2-4 : Méthodes non destructives normalisées de détermination de la masse volumique et
de la teneur en eau in situ, à l’aide d’un appareil nucléaire extrait de (Holtz and Kovacs 1991)
................................................................................................................................................... 21
Figure 3-1 : Organigramme des essais faits sur le terrain et au laboratoire .............................. 25
Figure 3-2 : Sonde ECH2O-EC-5, 5TM et l’appareil ProCheck (adapté de ECH2O Probe User’s
Manuals, Decagon Devices, Inc., 2365 NE Hopkins Court, Pullman WA, USA) .................... 26
Figure 3-3 : Détails de la sonde ECH2O - EC-5, du câble et du connecteur (tiré de ECH2O Probe
User’s Manual, Decagon Devices, Inc., 2365 NE Hopkins Court, Pullman WA,USA) ........... 27

v
Figure 3-4 : Volume d’influence des sondes : a) Sonde EC-5, b) Sonde 5TM ; adapté de Decagon
Devices Inc. ............................................................................................................................... 28
Figure 3-5 : Disposition spatiales d’essais in situ : 1-Essais au nucléodensimètre, 2,3-Essai avec
la méthode Sherbrooke, 4- Essai avec la méthode au cône de sable ......................................... 29
Figure 3-6 : Étapes de l’essai au cône de sable : 1-Creusage d’un trou et récupération du sol 2-
Remplissage du trou par le sable d’Ottawa 3-Recuperation du sable d’Ottawa 4-Essai avec la
méthode Sherbrooke. ................................................................................................................. 31
Figure 3-7 : Différentes étapes de l’essai de la densité relative ................................................ 35
Figure 3-8 : Étapes de l’essai Proctor conjointement avec la calibration de la sonde : 1-moules
Proctor (4 pouces et 6 pouces), 2-Moule Proctor rempli au rebord, 3-Calibration de la sonde
dans le moule Proctor. ............................................................................................................... 37
Figure 3-9 : Détails de la calibration de la sonde dans le moule en PVC ................................. 39
Figure 3-10 : Courbes de calibration : a) échantillon King Ouest, b) échantillon Dufferin, c)
échantillon Sandhill, d) échantillon Notre Dame du Rosaire, e) échantillon Bowen sud, f)
échantillon Bradley, g) échantillon Galt Est, h) échantillon Argyll, i) échantillon Coaticook. 46
Figure 3-11 : Différents points de la synthèse de la méthodologie : Effet de la teneur en eau pour
sol extrêmement sec, Nombre minimum requis des points pour définir la courbe de calibration,
Comparaison des moules et méthodes, effets du degré de saturation, effets de la densité relative
et la précision de la méthodologie. ............................................................................................ 48
Figure 4-1 : Box plot et Test de Tukey HSD pour la comparaison des moules de calibration . 61
Figure 4-2 : Effet de la considération de la teneur eau massique du sol extrêmement sec lors de
la calibration .............................................................................................................................. 63
Figure 4-3 : Corrélation des densités sèches de différentes méthodes ...................................... 65
Figure 4-4 : Corrélation de teneurs en eau massique de différentes méthodes ......................... 66
Figure 4-5 : Effet du degré de variation sur le degré de compacité........................................... 68
Figure 4-6 : Effet du degré de saturation sur la teneur en eau massique ................................... 68
Figure 4-7 : Effet de la densité relative sur la masse volumique sèche ..................................... 70
Figure 4-8 : Effet de la densité relative sur la teneur en eau massique ..................................... 70
Figure 4-9 : Fuseau granulométrique général de la région étudiée ........................................... 71

vi
LISTE DES TABLEAUX

Tableau 3.1 : Caractéristiques des sondes EC-5 et 5TM ........................................................... 27


Tableau 3.2 : Résultats de l’analyse granulométrique et de la densité relative ......................... 41
Tableau 4.1 : Résultats de contrôle de compactage de l’échantillon King Ouest ..................... 50
Tableau 4.2 : Résultats de contrôle de compactage de l’échantillon Dufferin .......................... 51
Tableau 4.3 : Résultats de contrôle de compactage de l’échantillon SandHill ......................... 52
Tableau 4.4 : Résultats de contrôle de compactage de l’échantillon de Notre Dame du Rosaire
................................................................................................................................................... 53
Tableau 4.5 : Résultats de contrôle de compactage de l’échantillon de Bowen Su .................. 54
Tableau 4.6 : Résultats de contrôle de compactage sur le chantier de Bradley ......................... 55
Tableau 4.7 : Résultats de contrôle de compactage sur le chantier Galt Est No.1 .................... 56
Tableau 4.8 : Résultats de contrôle de compactage sur le chantier Galt Est No.2 .................... 57
Tableau 4.9 : Résultats de contrôle de compactage sur le chantier Argyll ................................ 58
Tableau 4.10 : Résultats de contrôle de compactage sur le chantier CoatiCook1 1 .................. 59
Tableau 4.11 : Résultats de contrôle de compactage sur le chantier Coaticook 2 ..................... 60
Tableau 4.12 : Résultats in situ King Ouest sous les différentes courbes de calibration en moule
Proctor 6 pouces) ....................................................................................................................... 63

vii
1. INTRODUCTION

1.1 Contexte et Objectifs

Le contrôle de compactage des remblais en terre compactée est une étape importante dans la
réalisation des projets de construction notamment, les barrages en terre, les digues, les aqueducs,
les remblais d’autoroutes, de voies ferrées et les installations aéroportuaires. Il permet
d’accepter ou de refuser la qualité des travaux de compactage à la lumière d’un degré de
compacité (Dc) comme critère de contrôle, pré spécifié par le devis de construction. Le degré
de compacité (souvent exprimé en pourcentage) est le rapport de la masse volumique sèche
obtenue à partir d’essai in situ par la masse volumique sèche maximale corrigée de l’essai
Proctor ou par la masse volumique sèche maximale corrigée d’une planche de référence. Plus le
degré de compacité est élevé, plus la compacité du sol est grande et plus le compactage a été
efficace.

Au Québec, on se sert de l’essai Proctor modifié. La valeur du degré de compacité recommandée


dépend de la nature des ouvrages. Dans les cas des barrages en terre et des remblais des sols qui
recevront des bâtiments ou d’autres types d’ouvrages, il doit se situer entre 95% et 98% de
l’essai Proctor modifié. En construction routière les cahiers des charges et devis généraux du
Ministère de Transports du Québec recommandent un degré de compacité d’au moins 98% de
l’essai Proctor modifié pour la fondation d’une route. On précise toutefois que la compacité de
la dernière couche de 150mm de la sous-fondation doit atteindre 95% de l’essai Proctor modifié
(MTQ 2009).

Les mesures précises de la masse volumique sèche in situ sont nécessaires pour déterminer le
degré de compacité et approuver les travaux de compactage sans délai. Cependant, les processus
d’obtention de la masse volumique sèche au chantier peuvent être longs (cône de sable) et/ou à
risques potentiels d’exposition aux radiations s’il est effectué au moyen de l’équipement
fonctionnant à partir des sources radioactives.

Plusieurs méthodes destructives et celles non destructives sont présentement utilisées pour
mesurer la masse volumique sèche au chantier. Parmi les méthodes destructives, on retrouve la
méthode au cône de sable qui permet de déterminer la masse volumique sèche à partir d’un sable

8
étalonné. L’essai fournit des résultats très fiables s’il est bien effectué(Tremblay et al. 2014).
Cependant, on doit arrêter toutes les machines vibrantes à proximité du lieu d’essai afin d’éviter
la densification du sable dans le trou. De plus, les manipulations sur le terrain sont longues et la
réponse ne peut être obtenue qu’après 16 heures.

Dans le cas des méthodes non destructives, on retrouve la méthode au nucléodensimètre par
exemple. Cet appareil est couramment utilisé pour les mesures in situ de la masse volumique
sèche et de la teneur en eau massique des sols. C'est une méthode de mesure indirecte et non
destructive qui a prouvé son efficacité depuis longtemps dans le domaine de la construction
routière. Cependant, la méthode d'étalonnage du nucléodensimètre semble avoir une grande
influence sur les résultats obtenus en chantier. De plus, l’appareil en soi est à la fois dispendieux
et complexe : sa manipulation exige un opérateur dûment formé tant sur les principes de
fonctionnement de l'appareil que sur la réglementation en matière de sécurité. En outre,
l’équipement nécessite une surveillance en permanence, à cause de la matière radioactive. La
norme ASTM-D 6938 (2015) estime que la marge d’erreur des résultats obtenus par la méthode
au nucléodensimètre dépend du type des matériaux. Selon Tremblay et al. (2014), la marge
d’erreur de la méthode au nucléodensimètre varie en fonction de l’équipement et du mode de
comptage, toutefois, il précise que le mode de comptage lent (4 minutes) est le plus précis.

En 2008, le domaine de la géotechnique a vu émerger la méthode Sherbrooke utilisant une sonde


de teneur en eau (FDR1) pour le contrôle de la qualité de compactage. Le but principal de cette
méthode est de réduire les coûts et risques associés à la méthode du nucléodensimètre tout en
gardant le temps d’essai le plus rapide possible et d’obtenir des résultats fiables.

La méthode Sherbrooke de contrôle de compactage consiste à obtenir la masse volumique sèche


et la teneur en eau massique au chantier à partir de la constante diélectrique du sol mesurée au
moyen de la sonde de teneur en eau de marque ECH2O-EC-5, fabriquée par Decagon Devices
Inc., Pullman, WA (Figure 1-1). Pour ce faire, une calibration préalable est nécessaire en
laboratoire de la géotechnique, afin de transformer les lectures de la sonde en teneur en eau
volumétrique.

1
La nomenclature communément utilisée est celle en anglais, FDR (frequency domain reflectometry). Elle sera
adoptée dans ce texte

9
Figure 1-1 : Sonde ECH2O – EC-5 et l’appareil ECH2O Check (adapté de ECH2O Probe
User’s Manuals, Decagon Devices, Inc., 2365 NE Hopkins Court, Pullman WA, USA)

La méthode Sherbrooke serait une alternative pour remplacer la méthode au nucléodensimètre.


En plus d’être peu coûteuse, la sonde est relativement petite et facile à installer. Les données
sont également lues à partir d’un appareil peu coûteux et facile d’utilisation. De plus, les lectures
sont obtenues en une ou deux secondes. De ce fait, les consignes d’entretien, de transport et de
manipulation sont extrêmement simples, ce qui réduit considérablement les coûts d’opération et
d’entretien. Le fonctionnement de la sonde n’est ni affecté par la salinité ni perturbé par les
vibrations autour du point de mesure, ce qui démontre l’importance de documenter davantage
cette nouvelle méthodologie de mesure.

La méthode Sherbrooke fut testée sur trois types de matériaux : sable relativement uniforme,
mélange de sable et de compost et résidus de désencrage. Les résultats obtenus sont concluants
et les erreurs relatives à cette méthodologie sont comprises dans les marges d’erreurs acceptables
de lecture de la sonde bien calibrée(Santos 2008).

Voici les questions de recherche : Jusqu’à quel point peut-on se fier à cette méthodologie de
mesure indirecte ? Quelles sont les conditions requises d’application de la méthodologie ? Pour
quels types – ou gammes - de sols s’applique-t-elle ?

10
Les objectifs de ce travail de maîtrise sont :

 Premièrement, d’évaluer les limitations de la méthodologie, soit les conditions requises


pour son application, principalement, les matériaux acceptables.
 Deuxièmement, de mesurer in situ la masse volumique sèche et la teneur en eau massique
avec une sonde de teneur en eau de marque ECH2O et de valider les résultats obtenus
avec des méthodologies reconnues en géotechnique (nucléodensimètre et cône de sable)
et ce, pour plusieurs matériaux.
 Enfin, de raffiner et de documenter la méthodologie afin qu’elle puisse être appliquée
de façon courante dans la pratique.

1.2 Hypothèse de la méthodologie

La méthodologie est basée sur trois hypothèses :

 La première hypothèse est qu’il serait possible de considérer le sol saturé après
mouillage rapide d’un petit volume du sol compacté situé autour des électrodes de la
sonde.
 La deuxième hypothèse suppose que les perturbations des sols qui accompagnent
l’insertion de la sonde sont négligeables.
 La troisième hypothèse concerne la possibilité d'extrapoler la courbe de calibration
obtenue en laboratoire à toute la gamme de teneurs en eau d’un essai Proctor, possible
de retrouver sur le terrain.
À partir des teneurs en eau volumique non saturée et saturée obtenues, il est possible de
déterminer la masse volumique sèche, la teneur en eau massique, et par conséquent, l’efficacité
du compactage.

L’effort dans ce travail est mis, d’une part à préciser les matériaux auxquels s’applique la
nouvelle méthodologie, à préciser les conditions requises d’applicabilité, à étudier la sensibilité
de la nouvelle méthodologie à la variabilité de ses paramètres potentiels, notamment le degré de
saturation et la densité relative; et d’autre part à l’étude comparative (sur le plan statistique) des
résultats in situ de la méthodologie et ceux des méthodes de contrôle de compactage reconnues
en géotechnique.

11
1.3 Organisation du mémoire

Les principales étapes présentées dans ce mémoire sont les suivantes :

Le chapitre intitulé Revue bibliographique met en contexte le sujet du mémoire. Il présente un


aperçu des essais de contrôle de compactage du sol sur le terrain. Deux types d’essais de contrôle
de compactage in situ sont exposés : les essais normalisés et non normalisés. Chacun est
représenté selon le type de méthodologie, ses avantages et ses désavantages.

Le chapitre Matériels et méthodes présente les instruments et outils employés à la recherche,


décrit les essais in situ et essais en laboratoire et leurs illustrations respectives. Il décrit aussi les
matériaux analysés, et présente l’analyse des courbes de calibration et la synthèse de la
méthodologie.

Le chapitre intitulé Résultats et discussions présente et discute d’abord les résultats issus de la
comparaison des moules de calibration, ensuite les facteurs clés du processus de calibration en
laboratoire de géotechnique et leurs avantages. Il présente et discute également l’ensemble des
résultats des essais réalisés in situ, et les résultats issus de la comparaison des méthodes de
contrôle de compactage. Enfin, il présente les résultats des effets des incertitudes associées aux
paramètres potentiels de la méthode Sherbrooke, notamment l’hypothèse fondamentale et la
densité relative.

12
1.4 Travaux non liés à ce projet et effectués pendant la maîtrise

En plus des travaux principaux de ce mémoire de maîtrise portant sur la méthode de suivi de
compactage au moyen d’une sonde de teneur en eau, un autre projet relatif à l’étude
paramétrique du lysimètre en régime transitoire a été effectué. Il s’agissait de modéliser les
différentes conformations du lysimètre au moyen d'un programme commercial qui permet de
modéliser un milieu poreux par la méthode des éléments finis, SEEP/W (Geo-Slope
international, 2007). Par la suite, l’influence de chacun des paramètres de conception du
lysimètre sur sa capacité de mesurer correctement le débit d’eau d’infiltration à travers un
recouvrement d’enfouissement de matières résiduelles a été évaluée.

13
2. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

La figure ci-après montre l’organigramme représentatif de la disposition des sujets référentiels utilisés
comme base bibliographique de ce mémoire.

Figure 2-1 : Organigramme avec la présentation de la revue bibliographique

2.1 Contrôle de compactage in situ

Le compactage consiste à appliquer suffisamment d’énergie aux sols pour les stabiliser et en
augmenter la capacité à porter les charges. Pour s’assurer d’atteindre cet objectif, on vérifie la
qualité des opérations de compactage sur terrains en utilisant comme critère de contrôle le degré
de compacité (DC) et, dans certains cas, l’indice de densité relative (ID). Pour ce faire, on effectue
les essais de contrôle du compactage sur le chantier qui permettent de déterminer la masse
volumique sèche, et la teneur en eau massique d’une couche de sol qui a été compactée. En

14
comparant ces résultats avec ceux de l’essai Proctor ou de l’essai à la table vibrante on établit le
degré de compacité par le rapport :

d chantier
Dc(%)  100 2.1
d maxP
C

Où  d chantier et  d maxPC sont respectivement la masse volumique sèche maximale in situ et la

masse volumique sèche maximale de l’essai Proctor adapté à la teneur en pierre mesurée au
chantier, PC.

La teneur en eau massique du sol ici mesurée est par définition, la quantité d’eau qui peut être
évaporée d'un sol par chauffage entre 100°C et 110°C, mais généralement à 105°C, jusqu'à ce
qu'il n'y ait plus de perte de poids(Smith and Mullins 2001).
Les essais menés lors de contrôle de compactage sont divisés en essais normalisés et essais non
normalisés. La différence est que les essais non normalisés sont encore en études.

2.2 Essais normalisés in situ de contrôle de compactage

2.2.1 Méthodes directes ou Essais destructifs

Pour déterminer la masse volumique sèche et la teneur en eau in situ, les méthodes directes
nécessitent un creusage et un prélèvement d’une partie du matériau déjà compacté, occupant un
volume connu. La teneur en eau massique est obtenue par séchage de l’échantillon du sol dans
un four à la bonne température. Quatre méthodes directes de contrôle du compactage sont
couramment utilisées. La méthode du cône de sable, la méthode du ballon, la méthode du
déversement d’eau (ou d’huile) et la méthode Hilf.

Les problèmes pouvant résulter en erreurs de mesure associées aux méthodes directes de masse
volumique sèche et de teneur en eau massique sont décrits ci-après (Holtz and Kovacs 1991;
Kaderabek and Ferris 1979; Tremblay et al. 2014):

 La masse volumique maximale de référence n’est pas toujours connue avec exactitude ;
 Le temps pour déterminer la teneur en eau massique du sol doit être d’au moins 16 heures
;

15
 La détermination du volume du matériau excavé peut amener à des résultats erronés ;
 Il y a des problèmes si le remblai compacté contient de grosses particules de gravier ;
 La vibration produite par le fonctionnement des équipements qui se trouvent à proximité
du lieu des essais (méthode au cône de sable) entraine la sous-estimation des résultats,
(Figure 2-2-a) ;
 Des problèmes avec toutes les irrégularités dans les parois du trou et de la surface
(méthode au cône de sable et méthode du ballon, Figure 2-2-b) ;
 Des problèmes si le sol est constitué de grosses particules de sable et de gravier
(méthodes nécessitant des liquides, ex. : méthode du déversement d’eau ou d’huile,
Figure 2-2-c).

Il existe une autre méthode destructive applicable uniquement aux sols cohérents. Cette méthode
est rapide et précise. Le but principal de la méthode est de déterminer la compacité relative d’un
remblai de même que la différence entre la teneur en eau optimale et la teneur en eau du remblai,
sans recourir au séchage au four de l’échantillon. Cette méthode (Figure 2-3) a été développée
dans les années 50 et 60(Watson and Burnett 1995) par la méthode Hilf2 (1961). Son avantage
est qu’on peut déterminer en une heure de temps les paramètres de contrôle du compactage
(Holtz and Kovacs 1991). Son principal inconvénient est la manière complexe avec laquelle les
données obtenues doivent être manipulées (Krebs and Walker 1971).

2
Cette méthode de contrôle du compactage est communément appelée dans la littérature de méthode de Hilf.

16
Figure 2-2 : Méthodes destructives de détermination de la masse volumique in situ
extrait (Holtz and Kovacs 1991)

17
Figure 2-3 : Méthode de Hilf – une méthode destructive de détermination de la masse
volumique in situ extrait de (Holtz and Kovacs 1991)

18
2.2.2 Méthodes indirectes ou Essais non destructifs

Les méthodes indirectes de contrôle de compactage in situ déterminent indirectement la masse


volumique sèche et la teneur en eau massique in situ (sans le prélèvement d’une partie du
matériau), à l’aide des instruments plus sophistiqués. Ils nécessitent une calibration. La méthode
au nucléodensimètre en est l’exemple.

Les essais non destructifs utilisent des isotopes radioactifs pour estimer la masse volumique
sèche et la teneur en eau massique. Les instruments radioactifs fonctionnent avec les radiations
gamma, qui sont déviés ou soit absorbés (adsorbés) par les particules du sol à l’étude. La
dispersion est proportionnelle à la masse volumique totale du matériau. Pour déterminer la
teneur en eau massique, les instruments analysent les atomes d’hydrogène dispersés dans l’eau
présente dans les pores du sol (Gnaedinger 1971; Kaderabek and Ferris 1979; McCook and
Shanklin 2000).

Les méthodes nucléaires effectuent les essais plus rapidement et les résultats sont connus en
quelques minutes. Avec cette rapidité, un plus grand nombre d’essais peut être fait. Ce grand
nombre d’essais amène au contrôle statistique de l’ouvrage et à la possibilité d’obtenir une
valeur moyenne de la masse volumique et de la teneur en eau à partir d’un volume de
construction significatif. Avec un grand nombre de données, il est possible de calculer la
variabilité naturelle des sols compactés (Arora and Saxena 1979; Holtz and Kovacs 1991; Lenke
et al. 2003; Tremblay et al. 2014).

Les problèmes liés aux essais non destructifs normalisés sont décrits ci-après :

 Le coût de l’appareil et le coût initial du matériel radioactif requis (radium ou d’un


isotope radioactif du césium) sont relativement élevés ;
 Le temps de livraison des substances radioactives est long étant donné que ces produits
sont importés ;
 L’entité ou l’entreprise qui manipule l’appareil doit détenir une certification de l’énergie
atomique du Canada ;
 Les risques potentiels d’exposition aux radiations pour le personnel de chantier ;

19
 Le personnel de chantier doit être formé et il doit connaître les normes relatives aux
radiations des appareils nucléaires ;
 Il est nécessaire de procéder à l’étalonnage en surface des matériaux compactés de masse
volumique connue ;
 La présence d’une nappe d’air peut modifier considérablement les mesures ;
 La composition des matériaux qui se trouvent près de la surface peuvent fausser les
résultats.
Trois techniques nucléaires sont couramment utilisées. La méthode de transmission directe, la
technique de rétrodiffusion et la méthode de la poche d’air (Figure 2-4 a, b et c, respectivement).

Selon Jean Harrison (Harrison 2007), l’un des essais nucléaires de contrôle du compactage les
plus fréquemment pratiqués au monde et au Québec depuis les années 60 est l’essai au
nucléodensimètre. C’est un appareil de réponses rapides qui ne nécessite pas l’arrêt des travaux
sur le chantier. Toutefois, il demeure un appareil sensible fonctionnant à partir de sources
radioactives. Sa précision et la régularité des mesures pour déterminer la masse volumique et la
teneur en eau in situ dépendent du rayonnement émis, de la qualité de l’étalonnage, des
conditions du terrain et du matériau à l’étude, soit un sol granulaire, du béton ou des revêtements
bitumineux.

La base blindée de l’appareil comporte des détecteurs de rayonnement radioactif et la tige-source


abrite les deux sources radioactives. Après avoir placé le nucléodensimètre sur une surface plane
et enfoncé sa tige-source dans un avant-trou, les rayons gamma émis par la première source de
radiation traversent le matériau compacté jusqu’aux détecteurs, où ils sont comptés. Plus le sol
est compact, plus les rayons sont absorbés et moins le détecteur compte les rayons gamma et
plus la masse volumique sèche est importante. À l’inverse, plus le sol est lâche, plus les rayons
le traversent facilement et plus le décompte est important et la masse volumique moins élevée
(Tremblay et al. 2014). Le rapport entre les rayons émis et les rayons lus permet de mesurer la
masse volumique sèche.

La mesure de la teneur en eau massique repose sur la décélération des neutrons rapides émis par
la seconde source radioactive. Ces neutrons sont ralentis puis réfléchis par les atomes

20
d’hydrogène présents dans l’eau. Plus la teneur en eau du sol est élevée, plus les neutrons sont
ralentis et réfléchis vers le détecteur et plus le décompte est important.

Même si l’appareil contient une faible quantité de matières radioactives, la sécurité de son
manipulateur et du personnel de chantier dépend du respect de certaines règles élémentaires de
sécurité en matière de radiation(Holtz and Kovacs 1991) .

Figure 2-4 : Méthodes non destructives normalisées de détermination de la masse volumique


et de la teneur en eau in situ, à l’aide d’un appareil nucléaire extrait de (Holtz and Kovacs
1991)

21
2.3 Essai non normalisé in situ de contrôle de compactage

2.3.1 Essai au moyen de la méthode Sherbrooke

La méthode Sherbrooke fut développée par Santos (2008). Elle consiste à obtenir la teneur en
eau massique et la masse volumique sèche au chantier en deux étapes, à partir de la constante
diélectrique du sol mesurée au moyen de la sonde de teneur en eau FDR, de marque ECH2O
fabriquée par Décagone Devises Inc., Pullman, WA.

La première étape consiste à construire au préalable, en laboratoire de géotechnique, la courbe


de calibration spécifique aux sols à compacter afin de transformer les lectures de la sonde en
teneur en eau volumique. La deuxième étape consiste en l’obtention de la teneur en eau
volumique avant et après saturation sur le chantier, après compactage. Ces teneurs en eau
volumiques sont reliées à la teneur en eau massique et à la masse volumique sèche par des
équations de mécanique des sols.

Dans la méthode Sherbrooke, il est fait l’hypothèse fondamentale de la possibilité d’atteindre


un degré de saturation, Sr, égal à 100% après avoir ajouté de l’eau dans un petit volume
d’échantillon de sol autour des électrodes et en laissant suffisamment de temps pour la
stabilisation des lectures de la sonde. Soient  -la teneur en eau volumique non saturée,  sat -la
teneur en eau volumique saturée, n-la porosité et G3s - la densité relative, en supposant que
l’échantillon de sol est complètement saturé (Sr =100%), alors, la teneur en eau volumique
saturée est égale à la porosité. Dans ces conditions, la masse volumique sèche,  d et la teneur

en eau massique, (%) sont respectivement données par les équations :

d  (1  sat )G s  2.2

 *  w
 (%)  2.3
d

3
Specific gravity(Gs), en anglais ou densité relative (Dr), en français. L’abréviation anglaise sera adoptée dans ce
texte.

22
Il est bien connu qu’en mécanique des sols, la saturation complète d'un échantillon du sol
nécessite l’application de la pression. Ajouter de l’eau seule n’entraînerait donc pas une
saturation complète. On suppose que l’erreur inhérente à hypothèse principale, Sr = 100 %, est
suffisamment petite et permet une évaluation assez précise de la teneur en eau massique, w (%)
et de la masse volumique sèche, ρd. En d'autres termes, les valeurs de w et ρd seraient assez
proches de celles mesurées avec la méthode au nucléodensimètre (ND) et les différences entre
les réponses obtenues avec les deux méthodes seraient du même ordre de grandeur que la marge
d’erreur acceptable des lectures avec le nucléodensimètre. C'est ce qui doit être vérifié, et ce,
pour les différents matériaux de génie civil. En outre, les effets de l’hypothèse fondamentale de
la méthode (Sr=100%) sur les valeurs de w et ρd seront examinés.

La méthode Sherbrooke nécessite une courbe de calibration spécifique aux matériaux pour
transformer les lectures in situ en teneurs en eau volumiques. Ni le moule de calibration ni le
nombre minimum des points nécessaires pour définir la courbe de calibration n’ont encore été
suggérés. Diverses formes d’équations de calibration ont été proposées par le Decagon Devices
Inc. Selon ce dernier, la courbe de calibration serait un polynôme de cinquième degré. Il est clair
que le processus de la calibration est à examiner attentivement. Principalement, le meilleur
moule de calibration et le nombre minimum des points requis pour définir la courbe de
calibration dans le contexte géotechnique sont à recommander. En outre, la précision de la sonde
bien calibrée, en termes de teneur en eau volumique, est de ±0,02m3/m3 ou 2%(Campbell 2001;
Campbell et al. 2009; Limsuwat et al. 2009). Cette erreur est amplifiée par son produit avec la
masse volumique des grains solides. Ainsi, les conséquences dues à la précision de la sonde sur
les résultats de la méthode Sherbrooke sont également à examiner.

Par ailleurs, la détermination de la masse volumique sèche par la méthode Sherbrooke nécessite
la valeur de la densité relative, habituellement obtenue en laboratoire. Cet essai est
supplémentaire comparativement aux autres méthodes de contrôle de compactage. Les effets
dus au choix arbitraire de la densité relative sur les résultats w (%) et d de la méthode
Sherbrooke sont à évaluer. En d’autres termes, des précisions sur l’obtention des valeurs de la
densité relative sont nécessaires.

23
Deux sources d’erreurs intrinsèques sont également connues : Selon Campbell(2009) , certaines
sondes (FDR) séparent le signal en une partie réelle et une partie imaginaire. La partie réelle est
due à la capacitance et la partie imaginaire est due à la résistance. Toutefois, la plupart des
sondes FDR ne sont pas en mesure de séparer les deux éléments. Ainsi, la partie résistive
s’ajoute à la capacitance apparente, ce qui provoquerait une erreur substantielle. Une autre
source d’erreur proviendrait de l’effet de la tête de la sonde (partie en plastique dans laquelle
siège le circuit). Les électrodes de la sonde contribuent de 95 à 97% aux mesures de la sonde et
la tête de la sonde y contribue de 3 à 5% (Limsuwat et al. 2009). Si la sonde n’est pas
complètement couverte par le sol, cela aboutirait à la sous-estimation des lectures avant l’ajout
de l’eau. Pendant ce travail, les conséquences des erreurs intrinsèques de la sonde sur la
méthodologie n’ont pas été évaluées.

24
3. MATÉRIAUX ET MÉTHODES

Le but de ce chapitre est de présenter les équipements nécessaires à la détermination in situ de


la masse volumique sèche des sols et de la teneur en eau massique au moyen d’une sonde (FDR)
avec un appareil ProCheck capable de lire sa réponse, de décrire la séquence des essais de
contrôle de compactage faits sur le terrain et au laboratoire, de décrire les matériaux et
d’effectuer la synthèse de la méthodologie. La Figure 3-1 montre la séquence des essais faits sur
le terrain et au laboratoire.

Figure 3-1 : Organigramme des essais faits sur le terrain et au laboratoire

3.1 Présentation des sondes (EC-5 et 5TM)

Dans la présente étude, on a choisi de faire le contrôle de compactage in situ à l’aide de deux
sondes de teneur en eau de marque ECH2O : les sondes de type EC-5 et 5TM et de l’appareil
ProCheck (Figure 3-2). Ces appareils sont fabriqués et commercialisés par la compagnie Nord-
Américain Décagon Devices Inc., Pullman, WA.

Par la technique de capacitance ou technologie de domaine de fréquence, la famille des sondes


ECH2O mesurent la constante diélectrique apparente d’un « sol » non-conducteur et en

25
déduisent la teneur en eau volumique au moyen de la courbe de calibration (Bogena et al. 2007;
Campbell et al. 2009; Campbell and Greenway 2005). En effet, en chargeant et en déchargeant
rapidement une électrode positive et la masse (condensateur) dans le sol, un champ électrique
est généré, dont le temps de chargement (t) est lié à la capacitance (C) par la relation (Kizito et
al. 2008):

V Vf
t  RC ln( ) 3.1
Vi  V f

R- la résistance en série, V- la tension au temps t, Vi –la tension initiale, Vf –tension appliquée

Plus la teneur en eau dans le sol est élevée, plus le temps de chargement est long et plus la
tension de sortie (valeur brutes) est élevée.

Figure 3-2 : Sonde ECH2O-EC-5, 5TM et l’appareil ProCheck (adapté de ECH2O Probe
User’s Manuals, Decagon Devices, Inc., 2365 NE Hopkins Court, Pullman WA, USA)

Selon Decagon Devices, les sondes EC-5 et 5TM fonctionne à une fréquence d’excitation fixe
de 70MHZ, ce qui leur permettent de neutraliser les effets de la salinité. La réponse des sondes
peut être lue par des acquisiteurs des données ou par un appareil manuel vendu par la même
compagnie Decagon Devices Inc. (Figure 3-2). Cet appareil lit la réponse envoyée par la sonde

26
en valeur brute (vwc4). La précision des sondes en termes de la teneur en eau volumique est de
±0,03 m3/m3 (±3%) pour les sols sans calibrage et de ±0,02 m3/m3 (±2%) avec le calibrage
spécifique. Leur gamme des mesures est de 0 à 100%. La longueur du câble de branchement des
sondes EC-5 et 5TM à l’appareil ProCheck est de 5m. Le câble peut être allongé au besoin. Le
connecteur est une prise stéréo de 3,5 mm (Figure 3-3).

Figure 3-3 : Détails de la sonde ECH2O - EC-5, du câble et du connecteur (tiré de ECH2O
Probe User’s Manual, Decagon Devices, Inc., 2365 NE Hopkins Court, Pullman WA,USA)

Par ailleurs, les sondes EC-5 et 5TM sont conçues différemment. Le Tableau 3.1 regroupe les
points de divergence.

Tableau 3.1 : Caractéristiques des sondes EC-5 et 5TM

Type de Nombre Dimensions Temps nécessaire pour Température


sonde d'électrodes (cm x cm x cm) avoir une mesure d'opération
(Millisecondes)
EC-5 2 8,9 x 1,8 x 0,7 10ms -40ºC à 60ºC

5TM 3 10 x 3,2 x 0,7 150ms -40ºC à 50ºC

4
Teneur en eau volumique, vwc (volumetric water content). La version anglaise sera adoptée dans ce texte.

27
De plus, le champ de la lecture de la sonde dépend de la position d’installation (Limsuwat et al.
2009). La Figure 3-4 présente les champs d’influence des sondes EC-5 et 5TM lorsqu’elles sont
installées verticalement.

Figure 3-4 : Volume d’influence des sondes : a) Sonde EC-5, b) Sonde 5TM ; adapté de
Decagon Devices Inc.

À l’aide des valeurs brutes lues par le ProCheck, d’une équation de calibration spécifique pour
les matériaux et des formules de base de la mécanique des sols, la masse volumique sèche et la
teneur en eau gravimétrique peuvent être calculées.

3.2 Essai de contrôle de compactage sur le terrain

La méthode au nucléodensimètre, la méthode au cône de sable et la méthode de la sonde FDR


ont été utilisées pendant le contrôle de compactage in situ. Les deux premières méthodes ont été
choisies pour pouvoir valider les résultats de la méthode de la sonde FDR. La méthode de cône
de sable a été choisie car elle présente moins de restrictions granulométriques. La disposition
spatiale de différents essais est présentée à la Figure 3-5.

28
Figure 3-5 : Disposition spatiales d’essais in situ : 1-Essais au nucléodensimètre, 2,3-Essai
avec la méthode Sherbrooke, 4- Essai avec la méthode au cône de sable

3.2.1 Description de l’essai au nucléodensimètre

L’essai au nucléodensimètre a été effectué sur tous les sites par nos collaborateurs à titre d’essai
de référence. Ils effectuaient le contrôle de compactage dans un trou foré de 8 pouces et/ou 2
pouces de profondeur. D’abord, on choisissait une surface compactée située loin de toute masse
qui pouvait fausser les résultats. Ensuite, on nivelait le sol afin qu’il y ait un excellent contact
entre ce dernier et la base du nucléodensimètre. À l’aide d’un marteau, on enfonçait le foret dans
le sol pour creuser l’avant-trou. En se guidant de ses marques, on installait le nucléodensimètre
au-dessus de l’avant-trou et on libérait le mécanisme de la sécurité de la tige source qu’on
enfonçait dans l’avant-trou à la bonne profondeur. Après avoir choisi le mode de compactage,
on activait les détecteurs et notait les résultats suivants : la masse volumique sèche du sol et
masse volumique humide, les deux exprimés en kg/m3, et la teneur en eau massique.

3.2.2 Description de l’essai au cône de sable

L’essai au cône de sable permet de déterminer la masse volumique des sols en place en utilisant
un sable étalonné pour mesurer le volume du trou. Les essais au cône de sable ont été effectués
en conformité avec la norme (CAN/BNQ-2501-060 2005). L’essai n’a pas été fait sur tous les
chantiers, suite aux conditions de travail imposées. En effet, le temps alloué à l’essai n’était pas

29
assez suffisant partout, étant donné que les manipulations de l’essai sont longues et qu’il
nécessite l’arrêt des activités à proximité du lieu d’essai. Le cône de sable équipement numéro
2 et le sable d’Ottawa C-190 ont été utilisés. La masse volumique du sable C-190 est de 1564,
95 kg/m3. La masse du sable dans le cône était de 1738,3g.

D’abord on pesait le cône de sable rempli du sable étalonné, M1. Sur la couche du sol dont on
voulait vérifier la compacité, on choisissait une surface plane, nivelée et on y déposait la
plateforme. On creusait un trou dans le sol, à travers l’ouverture de la plateforme en prenant
soin de récupérer tout le sol en provenance du trou (Figure 3-6Figure 3-6-1). La profondeur du
trou était approximativement de 15cm à 20cm. On pesait ensuite le sol humide provenant du

trou, M 2 . On plaçait le cône rempli de sable étalonné sur la plateforme et on ouvrait la valve
pour remplir le trou, la plateforme et l’entonnoir (Figure 3-6-2-3). Après le remplissage, on
fermait la valve et on pesait le cône avec le sable restant, M3. Si M4 est la masse du sable étalonné
déversé dans le trou, ρd(sable) est la masse volumique du sable étalonné, le volume du sol excavé
dans le trou d’essai V, est déterminé par l’équation :

𝑀4
𝑉= 3.2
𝜌𝑑(𝑠𝑎𝑏𝑙𝑒)

Le sol retiré du trou est séché dans le four au laboratoire pendant 24 heures. Si M s est la masse
sèche du sol retiré du trou ; la teneur en eau gravimétrique ω, et la masse volumique sèche
ρd chantier sont calculées au moyen des équations :

M2  Ms
 (%)  *100 3.3
Ms

Ms
 d chantier  3.4
V

L’échantillon sec provenant du trou est tamisé sur le tamis de 5mm pour obtenir la teneur en
pierre du sol mesurée au chantier, Pc. Si ms-pierre et M S sont respectivement la masse de la pierre
sèche provenant du trou et la masse totale du sol sec provenant du trou ; la teneur en pierre
mesurée au chantier est déterminée par :

30
ms  pierre
PC  3.5
Ms

Figure 3-6 : Étapes de l’essai au cône de sable : 1-Creusage d’un trou et récupération du sol 2-
Remplissage du trou par le sable d’Ottawa 3-Recuperation du sable d’Ottawa 4-Essai avec la
méthode Sherbrooke.

3.2.3 Description de l’essai in situ avec la méthode Sherbrooke

L’essai au moyen de la sonde EC-5 ou 5TM a été fait dans le sol situé autour du trou utilisé par
le nucléodensimètre et/ou le cône de sable (Figure 3-5 et Figure 3-6-4). Pour réaliser un essai
sur le terrain au moyen de la nouvelle méthodologie, il faut d’abord parvenir à insérer la sonde
dans le sol. Les mesures de la sonde (en valeur brute) avant et après l’ajout de l’eau dans le sol
sont les résultats anticipés. Les matériels nécessaires pour la démarche sont :

 Appareils ProCheck ;
 Sonde ECH2O -EC-5 ou 5TM ;
 Une bouteille d’eau de 600 ml ;
 Un récipient contenant de l’eau pour remplir et compléter le niveau de la petite bouteille
 Et du matériel pour faire des annotations.

31
Quatre petits trous sont forés autour du trou de l’essai au nucléodensimètre ou de l’essai au cône
de sable. La sonde est insérée au fond du premier trou suivant une direction qui offre plus de
facilités. Ensuite, on connecte la sonde à l’appareil ProCheck et on attend la stabilisation des
mesures. Quand ces dernières sont stables, on note le chiffre affiché par l’appareil ProCheck
(lecture avant la saturation du sol). La sonde est laissée au même endroit et on y ajoute de l’eau
sans débordement jusqu’à la saturation du sol par laquelle les mesures affichées par le ProCheck
ne changent plus. On fait la deuxième lecture (lecture après saturation du sol). Après la
calibration, les moyennes des lectures substituent les variables de la fonction de calibration pour
obtenir la teneur en eau volumétrique avant la saturation  , et la teneur en eau volumétrique

après la saturation  sat . Les teneurs en eau volumiques sont respectivement associées à la masse
volumique sèche et la teneur en eau massique par les équations 2.2 et 2.3.

3.3 Essais en laboratoire

Les essais en laboratoire ont été réalisés sur les échantillons de sols prélevés sur les chantiers
lors de contrôle de compactage in situ. Quatre essais ont été faits : Analyse granulométrique,
Essais de la densité relative, essai Proctor et essais de calibration de la sonde dans le moule
Proctor 4 pouces, moule Proctor 6 pouces et moule en PVC5. L’objectif était d’obtenir les
courbes granulométriques des matériaux afin de préciser les frontières d’application de la
méthodologie, de faire un choix adéquat de la méthode de l’essai Proctor, ensuite, d’obtenir les
courbes de calibration pour transformer les lectures de la sonde en teneur en eau volumique et
enfin, d’obtenir la valeur de la densité relative (Gs) requise pour estimer la masse volumique
sèche de la méthodologie.

3.3.1 Analyse granulométrique

L’analyse granulométrique par tamisage a été faite pour tous les échantillons afin de connaître
la répartition des particules du sol suivant les diamètres des particules. Cette analyse se faisait

5
La nomenclature communément utilisée est celle en anglais, PVC (polyvinyl chloride). Elle sera adoptée dans ce
texte.

32
en deux étapes : Tamisage de gravier et tamisage de sable, conformément à la norme
(CAN/BNQ-2501-025 2013).

Tout d’abord, on séparait les graviers des sables d’un échantillon humide. Pour ce faire, on
faisait passer l’échantillon total humide représentatif sur un tamis de 5mm. Ensuite, le refus était
séché au four, puis brossé et tamisé à nouveau sur un tamis de 5mm pour détacher les particules
fines des graviers. Le refus sec était ensuite passé dans une série de tamis de 40 mm, 28 mm,
20mm, 14 mm 10mm et 5mm. Après le tamisage, le refus recueilli sur chaque tamis était pesé

soit mi ; avec une balance de précision de ± 1g. Le tamisat à 5mm était ajouté au tamisat recueilli
lors de la séparation initiale. Ensuite, on déterminait la masse humide et la teneur en eau(ω) du
tamisat totale à 5mm. La masse sèche du tamisat à 5mm, mts ; La masse sèche totale de
l’échantillon, ml et le pourcentage cumulatif retenu, RC sont respectivement obtenus par les
équations :

mt
mts  3.6
1 w

ml   mi  mts 3.7

mRCi
RC  *100 3.8
ml

mRCi - la masse du refus cumulatif sur chaque tamis.

Le tamisage de sable a été fait avec un échantillon représentatif du tamisat sur 5mm. D’abord,
on prélevait un échantillon représentatif qu’on séchait dans le four. Ensuite, on faisait passer
l’échantillon sec d’environ 500g dans une série des tamis de 2,5mm ; 1,25mm ; 630μm ; 315μm
; 160µm et 80µm. Le pourcentage total de passant a été calculé au moyen de l’équation :

(100  RC
%totaldepassant  *%totalpassantletamis5mm 3.9
100

33
3.3.2 Essai de densité relative

Les essais de densité relative sont effectués pour déterminer la densité relative des grains
solides(Gs), requis pour estimer la masse volumique sèche de la méthode Sherbrooke, selon
l’équation 2.2. La norme (CAN/BNQ-2501-070 2014) a été suivie pour tous les essais. L’essai
a été effectué sur une portion de sol passant le tamis de 5mm. Un échantillon de 400g au
minimum a été prélevé pour exécuter deux essais distincts. On séparait l’échantillon en 2 parties
approximativement égales soit 200g chacune. Puis, on introduisait chaque partie dans un
pycnomètre. On remplissait le pycnomètre aux deux tiers avec de l’eau distillée.

L’échantillon restait trempé pendant 24 heures (Figure 3-7-1). Ensuite, le mélange était désaéré
au moyen d’une pompe à vide pendant au moins une heure (Figure 3-7-2). Pendant la
désaération, on agitait les pycnomètres fréquemment pour faciliter le départ des bulles d’air.
Après la désaération, on ajoutait de l’eau distillée, préalablement désaérée, jusqu’ à un niveau
légèrement inférieur à la ligne de repère (Figure 3-7-3). Cela étant fait, on ajoutait de l’eau
distillée jusqu’à une goutte près d’un repère.

Après avoir essuyé l’extérieur des pycnomètres, on les pesait et on notait les deux valeurs de
M3. Ensuite, on bouchait les pycnomètres, on les agitait et on prenait la température (T2) au
centre de gravité (Figure 3-7-4). Enfin, on vidait les pycnomètres dans des récipients distincts,
préalablement pesés, sans perdre des grains de sol. On rinçait soigneusement l’intérieur des
flacons afin de tout récupéré. On plaçait les récipients dans l’étuve, où les mélanges étaient
séchés à 110oc, après quoi on les pesait pour obtenir les valeurs de Ms. La densité relative de
chacun des deux pycnomètres est obtenue par :

Ms  (T2 )
Gs ( Dr )   3.10
M s  M 2  M 3  (20 0C )

Ms –Masse du sol sec, M2 – Masse du pycnomètre rempli d’eau, interpolée sur la courbe de
calibration en regard de la température T2, M3 –Masse du pycnomètre contenant le sol et rempli

d’eau, à la température T2  (T2 ) -Masse volumique de l’eau à la température T2,  (20 0C ) Masse

volumique de l’eau à 20oC égale à 0,998204 g/cm3.

34
Figure 3-7 : Différentes étapes de l’essai de la densité relative

3.3.3 Essai Proctor et calibration de la sonde

Les essais Proctor ont été réalisés conjointement avec l’essai de calibration de la sonde. L’essai
Proctor a été effectué conformément à la norme (CAN/BNQ-2501-250 2013), sauf que la
méthode A de la dite norme, a été effectué même pour les échantillons dont le retenu 20mm était
inférieur à 7,5%. L’essai Proctor permet d’établir une relation teneur en eau / masse volumique
sèche, afin de déterminer la teneur en eau optimale d’un sol, avec laquelle on obtiendra la masse
volumique sèche maximale corrigée nécessaire pour définir le degré de compacité. La
calibration de la sonde dans les moules Proctor permet de déterminer les coefficients de la
courbe de calibration, nécessaire pour convertir les lectures de la sonde in situ en teneur en eau
volumétrique. La sonde a été calibré dans le moule Proctor de 6 pouces et/ ou de 4 pouces,
dépendamment du type de sol ; l’objectif étant d’une part de déterminer le moule qui donne une
meilleure courbe de calibration, et d’autre part de préciser le nombre minimum de points de la
courbe de calibration.

La procédure suivante a été suivie pour tous les points de l’essai Proctor :

 Pour obtenir au moins cinq points sur la courbe de Proctor, on a d’abord séparé
l’échantillon en 5 parties en prenant soin de ne pas produire de ségrégation. Ainsi, chaque
partie destinée au moule 6 pouces ou au moule 4 pouces a été pesée, soit 5,75kg chacune
pour le moule 6 pouces.
35
 La teneur en eau de chaque échantillon a été réglée, en y ajoutant de l’eau ou en l’asséchant
pour enlever l’excédent d’eau. Pour avoir une meilleure courbe de calibration, de teneur en
eau ont été choisies de la manière suivante : La teneur en eau minimale voisine de 0% pour
le premier point, puis 1,5%, 3%, 4,5%, 6%, …
 Pour homogénéiser la teneur en eau, chaque échantillon a été soigneusement malaxé
pendant 10 minutes et mis dans un sac plastique jusqu’ à son utilisation après 24 heures de
repos.
 Chaque échantillon de sol a été compacté en suivant la même méthode : on déposait dans
le moule 3 couches égales de sol, en compactant chacune au moyen de 56 coups de marteau
pour la méthode B, C, D et 25 coups par couche pour la méthode A.
 Lorsque ces trois couches étaient compactées, le moule est rempli au rebord (Figure 3-8-2).
On insérait ensuite manuellement la sonde verticalement et le plus centré possible (Figure
3-8-3).
 Ensuite, on connectait la sonde à l’appareil de lecture (ProCheck). On faisait la lecture de
mesures après 5 minutes d’attente de stabilisation des mesures. Puis, on notait la valeur
affichée par l’appareil ProCheck.
 On démontait le collet et on arasait le sol au niveau du moule à l’aide d’une règle à métal.
On pesait le moule contenant le sol humide et on déterminait la teneur en eau massique du
sol.
 Chaque point de la courbe de calibration, Pi ( xi ,i ) est défini par une réponse de la sonde

FDR dans le moule, xi et la teneur en eau volumétrique au four correspondante,  i est


donnée par l’équation :

i  d
i  i
3.11


Où i ,  di sont la teneur en eau massique au four et la masse volumique sèche de iième point de

l’essai Proctor.

36
Figure 3-8 : Étapes de l’essai Proctor conjointement avec la calibration de la sonde : 1-moules
Proctor (4 pouces et 6 pouces), 2-Moule Proctor rempli au rebord, 3-Calibration de la sonde
dans le moule Proctor.

3.3.4 Calibration de la sonde dans le moule en PVC

La sonde a été calibrée du côté sec de la courbe Proctor dans le moule en PVC, de dimensions
et de poids connus pour établir la courbe de calibration et comparer celle-ci avec celles obtenues
avec l’essai Proctor. Les sols humides ont été préparés à des teneurs en eau massiques et masse
volumiques sèche voisines de celles des points de la courbe Proctor. Ensuite, le sol était
compacté, en deux couches, dans un moule en PVC de volume, Vt =6589 cm³, de façon à obtenir
la même masse volumique humide d’un point de la courbe Proctor.

Les matériaux de laboratoire utilisés pour réaliser ces essais sont :

- Un moule en PVC de 25,4 cm de diamètre et 17 cm de hauteur, c’est-à-dire avec un


volume de 8617,49cm³ (Figure 3-9)
- Une tige en acier ;
- Des cuillères ;
- Un vernier pour mesurer ;
- Une balance électronique de précision ;
- Une spatule métallique ;
- La sonde EC-5 ou 5TM
- Appareils ProCheck pour la lecture des mesures de la sonde
- Et d’autres outils de laboratoire.

37
La procédure suivante a été suivie :

 D’abord, on choisissait la teneur en eau,  et la masse volumique sèche,  d d’un point

de la courbe Proctor. La masse totale du sol humide, mh , à placer dans le moule est
calculée par l’équation :

mh  d (1   )*Vt 3.12

 On pesait un échantillon du sol sec d’un seul point de la courbe Proctor, et puis on le
malaxait pendant 10 minutes à une teneur en eau visée, pour s’assurer d'une bonne
distribution de l’humidité. Après le malaxage, on scindait l’échantillon en deux parties
égales. On gardait chaque partie de l’échantillon dans un sac en plastique jusqu’à son
utilisation.
 On compactait chaque partie de façon à occuper une épaisseur de 6,5 cm dans le moule.
La première partie de l'échantillon était placé dans le moule ; le sol est d’abord nivelé,
puis tassé avec une tige en acier, avec énergie variable. Au moyen d’un vernier, on
vérifiait de temps en temps la profondeur occupée par la première couche soit la
profondeur libre du moule est de 10,356cm (Figure 3-9-a). La deuxième couche est bien
tassée s’il ne reste que 3,656cm de profondeur libre.
 Une fois les 2 couches étaient mises en place, le moule est rempli jusqu'à 13cm de sa
hauteur. La sonde de teneur en eau est alors insérée verticalement au centre du moule,
au moyen de la main. On connectait ensuite la sonde à l’appareil ProCheck (Figure
3-9-b). On attendait 5 minutes pour la stabilisation des mesures. Ensuite, on notait le
chiffre affiché par ProCheck.
 On prélevait un échantillon dans le moule autour de la sonde pour l’essai de teneur en
eau au four. Enfin, on déterminait la teneur en eau volumique associée à ce point au
moyen de l’équation (3.11).
 La même procédure était suivie pour avoir au moins quatre ou cinq points de la courbe
de calibration.

38
Figure 3-9 : Détails de la calibration de la sonde dans le moule en PVC

3.4 Description des sols

Le contrôle de compactage a été fait sur neuf chantiers différents lors de la construction de sous
fondation, de couches de roulement granulaire et d’accotements. Selon la classification du
Québec, on a fait le contrôle de compactage sur un mélange de sable et de gravier à des
proportions variables dont les courbes granulométrique sont incluses dans les fuseaux
granulométrique des matériaux granulaires MG 20 et sable MG 112 (CAN/BNQ-2560-114
2014). Dans le cadre de ce mémoire, chacun des échantillons prélevés porte le nom du lieu
même de contrôle de compactage. Les sols sont décrits ci-après (Tableau 3.2) :

L’échantillon de King Ouest est constitué de 70% de sable, de 25% de particules graveleuses et
de 5% de passant au tamis 0,080 mm (silt et argile). Il peut être décrit comme un sable graveleux.
Avec un coefficient d’uniformité de 12 et un coefficient de courbure de 0,3. Ce sable a une
granulométrie mal graduée et peu étalée.

L’échantillon de Dufferin quant à lui est constitué de sable et de gravier dans des proportions de
79% et 16% respectivement. Les 5% restant sont des particules fines (silt et argile). Ce qui
permet de le qualifier du sable avec un peu de gravier. Avec un coefficient d’uniformité de 6,1
et un coefficient de courbure de 0,81 ; ce sable a une granulométrie mal graduée et peu étalée.

L’échantillon de Sand Hill est composé d’environ 58% de sable, 36% de gravier et de 6% de
traces des particules fines. Il s’agit donc d’un mélange de sable et de gravier. Avec son

39
coefficient d’uniformité de 23,3 et son coefficient de courbure de 0,48 ; sa granulométrie est
également mal graduée et étalée.

L’échantillon de Notre Dame du Rosaire est composé de 47,5% de graviers, d’environ 52% de
sable et peu de particules fines (argile et silt). Ce qui permet de le qualifier de sable et de gravier.
Du point de vue granulométrie, sa granulométrie est mal graduée et semi étalé. En effet, son
coefficient d’uniformité est de 10,14 et son coefficient de courbure est de 0,65.

L’échantillon de Bowen Sud est constitué de sable et de gravier à des proportions d’environ
82% et 17% respectivement. Il a été qualifié d’un sable avec un peu gravier. Avec son coefficient
d’uniformité de 4,29 et son coefficient de courbure de 0,85 ; sa granulométrie est mal graduée
et serrée.

L’échantillon de Bradley est composé majoritairement de sable à 89% et d’environ 11% de


gravier. Il est qualifié d’un sable avec un peu de graviers. Du point de vue de la granulométrie,
elle est mal graduée et serrée car ses coefficients d’uniformité et de courbure sont
respectivement de 3,95 et 0,67.

L’échantillon de Galt-Est est constitué d’environ 90% de sable et 9,7% de graviers. Il a été
classifié comme sable avec de traces de graviers. Sa granulométrie est mal graduée et serrée, car
son coefficient d’uniformité est de 2,67 et son coefficient de courbure est de 0,91.

L’échantillon d’Argyll est essentiellement constitué de sable et de gravier à des proportions de


92% et 7% respectivement. Ce qui permet de le qualifier d’un sable avec des traces de gravier.
Du point de vue granulométrique, l’échantillon a une granulométrie bien graduée car son
coefficient d’uniformité est 5,93 et son coefficient de courbure est de 1,94.

L’échantillon de Coaticook est constitué de 62% de sable est de 37% de gravier. Ce qui permet
de le qualifier sable et de gravier. Avec son coefficient d’uniformité de 8,89 et son coefficient
de courbure de 0,45 ; ce sol est mal gradué et peu étalé.

40
Tableau 3.2 : Résultats de l’analyse granulométrique et de la densité relative

Coefficients Description de l'échantillon


Densité
Échantillon De
D’uniformité relative Gravier Sable Nom
courbure
(Cu) (Cc) (Gs) (%) (%)
King Ouest 12 0,3 2.7 24,8 69,4 Sable graveleux
Dufferin
6,11 0,81 2,71 15,8 78,9 Sable avec un peu de gravier

Sandhill
23,3 0,48 2,71 36 58,3 Sable et gravier
Notre Dame
du Rosaire 10,14 0,65 2,65 47,5 52,5 Sable et gravier
Bowen Sud 4,29 0,85 2,7 17,3 82,7 Sable avec un peu de gravier
Bradley 3,95 0,67 2,71 11,2 88,8 Sable
Galt Est 2,67 0,91 2,71 9,7 90,3 Sable
No.1&No.2
Argyll 5,93 1,94 2,72 7,1 92,4 Sable
Coaticook 8,89 0,45 2,80 37,7 62,2 Sable et gravier

3.5 Analyse des courbes de calibration

Les Figure 3-10-a à la Figure 3-10-i présentent les courbes de calibration construites à partir des
moules Proctor 4 pouces, moules Proctor 6 pouces et moule en PVC. Les courbes de neuf
échantillons sont présentées, notamment : des échantillons King Ouest, Dufferin, Sandhill,
Notre Dame du Rosaire, Bowen Sud, Bradley, Galt Est, Argyll et Coaticook. Les figures
permettent de remarquer que :

 Les courbes de calibration obtenues sont tous linéaires, avec une forte corrélation
positive
 Les courbes de calibration sont sécantes. Ceci fait que les teneurs en eau volumique
estimées au moyen des courbes de calibration avec les moules Proctor 6 pouces, moule
Proctor 4 pouces et le moule en PVC sont différentes. Ceci n’est pas venu au hasard. Ces
différences sont attribuées à l’effet des moules ou parois sur les lectures de la sonde. En
effet, les diamètres des moules sont différents et les moules Proctor sont en métal tandis
que l’autre moule est en PVC. L’influence du moule de calibration sur les résultats de la
méthode est discutée plus loin.

41
30.0
King Ouest - 5TM (a)
25.0
y = 0.0388x - 3.1798
Teneur en eau volumique (%)

R² = 0.9174
20.0
y = 0,0593x - 11,463
R² = 0,9863
y = 0.0382x - 3.2113
15.0 R² = 0.9536

10.0 Moule Proctor 6 pouces


Moule Proctor 4 pouces
Moule PVC
5.0 Linéaire (Moule Proctor 6 pouces)
Linéaire (Moule Proctor 4 pouces)
Linéaire (Moule PVC)
0.0
200 260 320 380 440 500 560 620 680
Lecture de l'appareil ProCheck(vwc)

30.0
Dufferin - 5TM (b)

25.0
y = 0.0443x - 6.629
Teneur en eau volumique (%)

R² = 0.9861

20.0 y = 0.0541x - 9.1187


R² = 0.9966

15.0

Moule Proctor 6 pouces


y = 0.0404x - 4.1673
10.0 R² = 0.9953 Moule Proctor 4 pouces
Moule PVC

5.0 Linéaire (Moule Proctor 6 pouces)


Linéaire (Moule Proctor 4 pouces)
Linéaire (Moule PVC)
0.0
200 260 320 380 440 500 560 620 680
Lecture de l'appreil ProCheck (vwc)

42
25.0
Sandhill-5TM
(c)
20.0
Teneur en eau volumique (%)

y = 0.0476x - 3.1854
y = 0.0353x + 0.7662
R² = 0.9944
R² = 0.9395
15.0

10.0
Moule Proctor 6 pouces
Moule PVC
5.0
Linéaire (Moule Proctor 6 pouces)
Linéaire (Moule PVC)
0.0
260 320 380 440 500 560

Lecture de l'appareil Pro Check(vwc)

25.0
Notre Dame du Rosaire - EC-5 (d)
Teneur en eau volumique (cm3/cm3)

20.0

15.0

y = 0.0532x - 23.475 y = 0.0876x - 50.852


R² = 0.9436 R² = 0.978
10.0

Moule Proctor 6 pouces

Moule PVC
5.0
Linéaire (Moule Proctor 6
pouces)
Linéaire (Moule PVC)

0.0
520 580 640 700 760 820
Lecture de l'appareil ProCheck(vwc)

43
25.0
Bowen Sud - 5TM (e)
y = 0.0465x - 5.3784
R² = 0.8888
20.0
y = 0.0593x - 10.345
Teneur en eau volumique (%)

R² = 0.9886
y = 0.04x - 4.129
15.0 R² = 0.9434

10.0 Moule Proctor 6 pouces


Moule Proctor 4 pouces
Moule PVC
5.0 Linéaire (Moule Proctor 6 pouces)
Linéaire (Moule Proctor 4 pouces)
Linéaire (Moule PVC)
0.0
180 240 300 360 420 480 540 600
Lecture de l'appareil ProCheck(vwc)

30.0
Bradley - EC-5 (f)
y = 0.0633x - 32.51
25.0 R² = 0.9683
y = 0.0761x - 41.6
Teneur en eau volumique (%)

R² = 0.9891
20.0

y = 0.0659x - 36.456
R² = 0.9837
15.0

10.0 Moule Proctor 6 pouces


Moule Proctor 4 pouces
Moule PVC
5.0 Linéaire (Moule Proctor 6 pouces)
Linéaire (Moule Proctor 4 pouces)
Linéaire (Moule PVC)
0.0
550 610 670 730 790 850 910

Lectures de l'appareil ProCheck(vwc)

44
30.0
Galt Est - EC-5 (g)
25.0
y = 0.0848x - 45.981
R² = 0.9746
Teneur en eau volumique (%)

20.0

15.0 y = 0.0963x - 52.105


y = 0.0875x - 49.354
R² = 0.9998
R² = 0.9801

10.0
Moule Proctor 6 pouces
Moule Proctor 4 pouces
Moule PVC
5.0 Linéaire (Moule Proctor 6 pouces)
Linéaire (Moule Proctor 4 pouces)
Linéaire (Moule PVC)
0.0
550 580 610 640 670 700 730 760 790 820
Lectures de l'appareil ProCheck(VWC)

25.0
Argyll - 5TM Moule Proctor 6 pouces
(h) Moule Proctor 4 pouces
Moule PVC
Linéaire (Moule Proctor 6 pouces)
20.0
Linéaire (Moule Proctor 4 pouces)
Teneur en eau volumique (%)

Linéaire (Moule PVC)

y = 0.0533x - 9.5626
15.0 R² = 0.9853

10.0 y = 0.0503x - 9.1841


R² = 0.9688
y = 0.0505x - 8.3642
R² = 0.9952
5.0

0.0
210 250 290 330 370 410 450
Lectures de l'appareil ProCheck(vwc)

45
30.0
Coaticoak - 5TM (i)

25.0
y = 0.0446x - 3.6992
R² = 0.9633
Teneur en eau volumique(% )

20.0

15.0 y = 0.058x - 12
R² = 0.9938

10.0
Moule Proctor 6 pouces

Moule PVC
5.0
Linéaire (Moule Proctor 6
pouces)
Linéaire (Moule PVC)
0.0
140 200 260 320 380 440 500 560 620
Lecture de la sonde 5TM(vwc)

Figure 3-10 : Courbes de calibration : a) échantillon King Ouest, b) échantillon Dufferin, c)


échantillon Sandhill, d) échantillon Notre Dame du Rosaire, e) échantillon Bowen sud, f)
échantillon Bradley, g) échantillon Galt Est, h) échantillon Argyll, i) échantillon Coaticook.

46
3.6 Synthèse de la méthodologie

On émet l’hypothèse que le contrôle de compactage a eu lieu tout de suite après compactage et
donc que le sol compacté n’a pas subi davantage de variation du volume (hypothèse tout à fait
justifiable) et que la sonde a été bien calibrée. Dans pareilles conditions, la masse volumique
sèche et la teneur en eau massique de la méthodologie sont respectivement obtenues au moyen
des équations :

d  1  sat Sr  Gs  3.13


w(%)  3.14
1   sat Sr  Gs

Si  sat est l’incertitude associées à la teneur en eau volumique égale à ± 0,02m3/m3ou ± 2%

(Decagon Devices Inc. 2016), Gs est l’erreur associée à la densité relative prise égale à

0,01(CAN/BNQ-2501-070 2014),  est l’erreur associée à la masse volumique de l’eau, prise
égale à 0,901 m3/m3 médiane de l’erreur sur la masse volumique de l’eau pour des températures
variant entre 0 et 30˚C. Ainsi, par considération de l’hypothèse Sr=100%, l’erreur maximale
associée à la masse volumique sèche,  d et l’erreur maximale incertitude associée à la teneur

en eau massique,  sont respectivement obtenues au moyen des équations :

d  Gs  sat  1   sat   Gs  Gs   3.15

1    
           d   3.16
d   d  

Les effets de l’hypothèse principale sur la méthodologie ont été évalués dans les conditions où
le degré saturation serait inférieur à 100%. Pour ce faire, un sol moyen a été considéré. Le degré
de saturation était la seule variable.

Les effets de l’incertitude de la densité relative sur la masse volumique sèche et la teneur en eau
massique ont également été évalués, et ce, dans la condition où hypothèse Sr=100% est prise en
considération. L’objectif est d’examiner les conséquences liées aux choix arbitraires de la
47
densité relative. Pour ce faire, un sol moyen a été considéré. La densité relative était la seule
variable.

Enfin, les résultats ont été analysé de deux différentes façon : la première était ANOVA-uni
varié pour comparer les moules de calibration ou les méthodes de contrôle de compactage. La
deuxième était TUKEY HSD pour déterminer le meilleur moule de calibration ou valider la
méthode de la sonde vis-à-vis des méthodes standards. Pour chaque analyse, l’intervalle de
confiance était de 95%. La figure 3.11 montre les points traités.

Figure 3-11 : Différents points de la synthèse de la méthodologie : Effet de la teneur en eau


pour sol extrêmement sec, Nombre minimum requis des points pour définir la courbe de
calibration, Comparaison des moules et méthodes, effets du degré de saturation, effets de la
densité relative et la précision de la méthodologie.

48
4. RÉSULTATS ET DISCUSSIONS

Les résultats in situ de contrôle de compactage avec la méthode au nucléodensimètre, avec la


méthode de cône de sable et avec la méthode de la méthode Sherbrooke ainsi que la synthèse
des résultats sont présentés dans ce chapitre.

La méthode au nucléodensimètre, la méthode de cône de sable et la méthode Sherbrooke


donnent la masse volumique sèche et la teneur en eau massique comme résultats de contrôle de
compactage. Tous les essais ont été effectués conformément aux normes prescrites. Le contrôle
de compactage a été réalisé sur onze chantiers soient ; King Ouest, Dufferin, Sandhill, Notre
Dame du Rosaire, Bowen Sud, Bradley, Galt Est No.1, Galt Est No.2, Argyll, Coaticook No.1
et Coaticook No.2. Les résultats sont présentés sous forme des tableaux, chantier par chantier et
sont par la suite discutés.

Du point de vue de la méthode Sherbrooke, seulement les résultats obtenus au moyen de la


courbe construite à partir du moule Proctor 6 pouces figurent dans les tableaux parce qu’il a été
démontré que celle-ci donne les meilleures estimations de la teneur en eau volumique. En ce qui
concerne la marge d’erreur du nucléodensimètre, en termes de la masse volumique sèche, la
norme (ASTM-D6938 2015) recommande 31 kg/m3 soit 1,5%, pour le sable mal gradué. La
même valeur a été considérée pour le sable bien gradué. Tandis que pour la méthode Sherbrooke,
les marges d’erreur moyenne de ± 3% et 1,2% respectivement pour la masse volumique et la
teneur en eau massique ont été considérées. Le degré de compacité de 95% a été pris comme
critère de contrôle de compactage.

La synthèse des résultats traite plusieurs points :

 D’abord l’analyse sur le plan statistique des moules de calibration (moule en PVC, moule
Proctor 4 pouces et moules Proctor 6 pouces) et les méthodes de contrôle de compactage
(méthode au nucléodensimètre, méthode au cône de sable et méthode Sherbrooke).
 Ensuite, les effets de teneur en eau massique pour le sol extrêmement sec sur la
calibration dans le moule Proctor 6 pouces, le nombre minimum de points nécessaire
pour définir la courbe de calibration, les effets d’hypothèse principale et ceux de la
variation de la densité relative sur la méthodologie.

49
 Enfin, le fuseau granulométrique qui montre les frontières d’application de la méthode
Sherbrooke.

4.1 La masse volumique sèche et la teneur en eau massique in situ

1. King Ouest

Les résultats de contrôle de compactage sur le chantier King Ouest sont présentés dans le
Tableau 4.1. Il peut être conclu que le compactage n’a pas été bien fait. En effet, les degrés de
compacité obtenus au moyen de l’essai au nucléodensimètre (93%) et l’essai avec la méthode
Sherbrooke (94%) sont tous inférieurs à un critère de contrôle de compactage de 95%. Pourtant,
l’écart absolu de degré de compacité entre les deux essais est de 1%. Cet écart est compris à la
fois dans la marge d’erreur acceptable de lecture de la sonde 5TM de ± 3% et la marge d’erreur
du nucléodensimètre pour le sable mal gradué (± 1,5%).

Par ailleurs, la teneur en eau massique du sable in situ estimée avec le nucléodensimètre est de
5,8%, celle estimée avec la méthode Sherbrooke-moule 6 pouces est de 6,1%, soit une différence
absolue en matière de teneur en eau massique d’au plus 0,3% ; écart compris à la fois dans la
marge d’erreur acceptable de la sonde 5TM de ±1,2% et celle du nucléodensimètre de 0,9%,
pour un sable mal gradué.

Tableau 4.1 : Résultats de contrôle de compactage de l’échantillon King Ouest

Sonde de teneur en eau : 5TM


Méthode Nucléodensimètre Lectures in situ : Moule

Avant et après la Proctor 6"
saturation (vwc) p/r6 Nucléo7
Avant
W(terrain) 5,8% 388 6,1% 0,3%
Après
d (kg/m3) 1913 812 1943 1,6%
DC 93% 94% 1%
WoptPc 6,9%

6
Abréviation de « Par rapport »
7
Nucléodensimètre

50
2. DUFFERIN

Les résultats de contrôle de compactage sur le chantier de Dufferin sont présentés dans le
Tableau 4.2. Il permet de conclure que, selon l’essai au nucléodensimètre et l’essai de la
méthode Sherbrooke, le compactage a été bien fait tandis que selon les résultats de l’essai au
cône de sable, le compactage n’a pas été bien effectué. En effet, les degrés de compacité obtenus
au moyen de l’essai au nucléodensimètre (98,5%) et l’essai avec la méthode Sherbrooke (98,3%)
sont presque pareils et sont tous supérieurs à un critère de contrôle de 95% de degré de
compacité. Tandis que le degré de compacité obtenu au moyen de l’essai au cône de sable (86%)
est de loin inférieur à un critère de contrôle de compactage de 95%. Ceci pourrait être dû au trou
très profond de l’essai au cône de sable qui aurait conduit à la sous-estimation de la masse
volumique sèche. On remarque que seul l’écart absolu de 0,2% entre le degré de compacité de
l’essai au nucléodensimètre et celui de l’essai avec la méthode Sherbrooke est compris dans la
marge d’erreur acceptable de lecture de la sonde de ±3% et du nucléodensimètre (± 1,5%), pour
le sable mal gradué. Par ailleurs, la teneur en eau massique du sable in situ estimée avec l’essai
au nucléodensimètre est de 6,3%, 5,3% avec l’essai au cône de sable et 6,9% avec l’essai de la
méthode Sherbrooke-sonde5TM. La différence absolue en matière de teneur en eau massique
entre les méthodes étalons est de 1% tandis que celles entre l’essai au nucléodensimètre et l’essai
avec la méthode Sherbrooke sonde 5TM est de 0,6% la différence absolue est tout à fait comprise
dans la marge d’erreur acceptable des deux méthodes.

Tableau 4.2 : Résultats de contrôle de compactage de l’échantillon Dufferin

Sonde de teneur en eau : 5TM



Nucléode Cône de Lectures in situ : 
Méthode Moule
nsimètre sable P/r Avant et après la p/r p/r au
Proctor 6"
Nucléo) saturation(VWC) Nucléo cône8
W(terrain) 6,3% 5,3% -1% Avant 463 6,9% 0,6% 1,6%
14,8
d (kg/m3) 2023 1760 -13% Après 725 2020 -0,1%
%
12,3
Dc 98,5% 86% -12,5% 98,3% -0,2%
%
WoptPc 8,7%

8
Abréviation de « cône de sable »

51
3. SANDHILL

Les résultats de contrôle de compactage sur le chantier Sandhill sont présentés dans le Tableau
4.3. À un critère de 95% de contrôle de compactage, on aboutit aux deux conclusions
divergentes, malgré un écart absolu en termes de degré de compacité de 2%, l’écart compris
dans la marge d’erreur acceptable. En effet le degré de compacité obtenu au moyen de l’essai
au nucléodensimètre (96%) est supérieur à un critère de 95% tandis que celui obtenu avec l’essai
de la méthode Sherbrooke - sonde 5TM (94%) est inférieur au même critère.

Par ailleurs, la teneur en eau massique du sable in situ estimée avec l’essai au nucléodensimètre
est de 4%, et celle estimée avec l’essai de la méthode Sherbrooke - sonde 5TM est de 5,1%. Soit
une différence absolue en matière de la teneur en eau massique d’au plus 1,1%. Cette différence
absolue est légèrement supérieure à la marge d’erreur acceptable du nucléodensimètre (0,9%)
et comprise dans la marge d’erreur acceptable de la méthode de la méthode Sherbrooke (1,2%).

Tableau 4.3 : Résultats de contrôle de compactage de l’échantillon SandHill

Sonde de teneur en eau : 5TM


Méthode Nucléodensimètre
Lectures in situ (VWC)
Moule 
Proctor 6" p/r Nucléo9
W (terrain) 4% Avant la saturation 274 5,1% 1,1%
d (kg/m3) 2084 Après la saturation 689 2031 -2,5%
Dc 96% 94% -2%
WoptPc 6,2%

4. NOTRE DAME DU ROSAIRE

Le Tableau 4.4 présente les résultats de contrôle de compactage du chantier de Notre Dame du
Rosaire. Il peut être conclut que le compactage a été mal effectué. En effet, le degré de compacité
obtenu au moyen de l’essai au nucléodensimètre (94%) et celui obtenu au moyen de l’essai de
la méthode Sherbrooke-sonde EC-5 (93%) sont tous les deux inférieurs à un critère de 95%. En
plus, l’écart absolu en termes de degré de compacité de 1% est compris dans la marge d’erreur
acceptable de la méthode Sherbrooke FDR et du nucléodensimètre.

9
Nucléodensimètre

52
Par ailleurs, la teneur en eau massique du sable in situ estimée avec l’essai au nucléodensimètre
(5,3%) et celle estimée avec l’essai de la méthode Sherbrooke (5,2%) sont toutes pareilles. Soit
une différence absolue en matière de teneur en eau massique d’au plus 0,1% ; comprise dans la
marge acceptable des deux méthodes.

Tableau 4.4 : Résultats de contrôle de compactage de l’échantillon de Notre Dame du Rosaire

Sonde de teneur en eau : EC-5


Méthode Nucléodensimètre 
Moule
Lectures in situ(VWC)
Proctor 6" p/r Nucléo
W (terrain) 5,3% Avant la saturation 636 5,2% -0,1%
d (kg/m3) 2022 Après la saturation 906 1995 -1,3%
Dc 94% 93% -1%
WoptPc 6,9%

5. BOWEN SUD
Les résultats de contrôle de compactage sur Bowen sud sont présentés dans le Tableau 4.5.
S’appuyant sur les résultats de l’essai au cône de sable et l’essai de la méthode Sherbrooke -
sonde 5TM, il peut être conclu que le compactage a été bien fait. En effet, le degré de compacité
obtenu au moyen de l’essai au cône de sable (97%) et celui obtenu au moyen de l’essai de la
méthode Sherbrooke-sonde 5TM (101%) sont tous les deux supérieurs à un critère de 95%. La
méthode Sherbrooke semble surestimer la masse volumique sèche. Ceci peut être causé par la
sous-estimation des lectures in situ, due au temps de mouillage insuffisant pendant l’essai de la
méthode Sherbrooke. Le degré de compacité de l’essai au nucléodensimètre (86%) est de loin
inférieur à un critère de 95%. On remarque ensuite que tous les écarts soit entre les méthodes
étalons soit entre les méthodes étalons et la méthode Sherbrooke sont en dehors des marges
acceptables.

Par ailleurs, la teneur en eau massique du sable in situ estimée avec l’essai au nucléodensimètre
est de 4,3%, 4,9% avec l’essai au cône de sable et 4,3% avec l’essai de la méthode Sherbrooke.
La différence absolue en matière de la teneur en eau massique entre les méthodes étalons est de
0,6% alors qu’entre l’essai au nucléodensimètre (cône de sable) et l’essai avec la méthode

53
Sherbrooke 5TM sont respectivement 0%(0,6%), toutes comprises dans les marges acceptables
de deux méthodes.

Tableau 4.5 : Résultats de contrôle de compactage de l’échantillon de Bowen Su

Sonde de teneur en eau : 5TM



Méthode
Nucléode Cône de Lectures in situ : 
nsimètre sable p/r avant et après la Moule p/r p/r au
Nucléo) saturation (VWC) Proctor 6" Nucléo cône
W
4,3% 4,9% 0,6% Avant 328 4,3% 0,0% -0,6%
(terrain)
d
1806 2036 13% Après 652 2115 17,1% 3,9%
(kg/m3)
DC 86% 97% 11% 101% 15,0% 4,0%
WoptPc
8,3%

6. BRADLEY
Les résultats de contrôle de compactage du sable de Bradley sont présentés dans le Tableau 4.6.
S’appuyant sur les résultats de l’essai au cône de sable et l’essai de la méthode Sherbrooke, on
peut conclure que le compactage a été bien fait. En effet, le degré de compacité obtenu au moyen
de l’essai au cône de sable (98%) et celui obtenu au moyen de l’essai de la méthode Sherbrooke
(99%) sont tous supérieurs à un critère de 95%. Le degré de compacité de l’essai au
nucléodensimètre (90%) est inférieur à un critère de 95%. On remarque ensuite que seul l’écart
absolu de 1% entre l’essai au cône de sable et l’essai de la sonde EC-5 est compris dans la marge
d’erreur acceptable de lecture de la sonde EC-5 de ± 3% et compris également dans la marge
d’erreur du nucléodensimètre.

En plus, la teneur en eau massique du sable in situ estimée avec le nucléodensimètre est de 3,9%,
celle estimée avec l’essai au cône de sable est 4,7%, et celle estimée avec la méthode Sherbrooke
est de 5,3%. Seule la différence absolue en matière de teneur en eau entre les méthodes étalons
(0,8%) et celle entre la méthode au cône de sable et la méthode de la sonde (0,6%) sont
comprises dans la marge acceptable de la méthode Sherbrooke.

54
Tableau 4.6 : Résultats de contrôle de compactage sur le chantier de Bradley

Sonde de teneur en eau : EC-5



Méthode
Nucléode Cône de Lectures in situ : 
nsimètre sable p/r avant et après la Moule p/r p/r au
Nucléo) saturation (vwc) Proctor 6" Nucléo cône
W
3,9% 4,7% 0,8% Avant 683 5,3% 1,4% 0,6%
(terrain)
d
1788 1942 9% Après 908 1966 10% 1%
(kg/m3)
DC 90% 98% 8% 99% 9,0% 1%
WoptPc
7,6%

7. GALT EST No.1


Les résultats de contrôle de compactage du sable de Galt Est No1 sont présentés dans le Tableau
4.7. Il peut être conclu que le compactage a été mal fait. En effet, les degrés de compacité obtenu
au moyen de l’essai au nucléodensimètre (90%), celui obtenu avec l’essai au cône de sable
(94%) et celui obtenu au moyen de l’essai de la méthode Sherbrooke (94%) sont tous inférieurs
à un critère de contrôle de 95%. On remarque que le degré de compacité de l’essai au cône de
sable et l’essai avec la méthode Sherbrooke sont tous pareils et que l’écart absolu associé est nul
(0%), cet écart est compris dans la marge d’erreur absolue de la méthode Sherbrooke (3%), ce
qui est de loin inférieur à l’écart absolu de 4% entre les méthodes étalons.

Par ailleurs, la teneur en eau massique du sable in situ estimée avec l’essai au nucléodensimètre
est de 3,7%, celle estimée avec l’essai au cône de sable est 4,6% et celle estimée avec la méthode
Sherbrooke est de 5,3%. On remarque que seule la différence absolue de teneur en eau entre la
méthode de cône de sable et la méthode de la sonde de 0,7% est comprise dans la marge d’erreur
absolue de la méthode Sherbrooke (1%).

55
Tableau 4.7 : Résultats de contrôle de compactage sur le chantier Galt Est No.1

Méthode Nucléode Cône de


Sonde de teneur en eau : EC-5
nsimètre sable 
Lectures in situ : Moule 
p/r avant et après la Proctor 6" p/r p/r au
Nucléo) saturation (vwc) Nucléo cône
W
3,7% 4,6% 1% Avant 690 5,3% 1,6% 0,7%
(terrain)
d
1724 1793 4% Après 940 1796 4,2% 0,2%
(kg/m3)
DC 90% 94% 4% 94% 4,0% 0,0%
WoptPc
6,8%

8. GALT EST No. 2


Les résultats de contrôle de compactage du sable de Galt Est No2 sont présentés dans le Tableau
4.8. Il peut être conclu que le compactage a été bien fait. En effet, les degrés de compacité
obtenus au moyen de l’essai au nucléodensimètre (91%), celui obtenu avec l’essai au cône de
sable (95%) et celui obtenu au moyen de l’essai la méthode Sherbrooke (95%), les deux tous
égaux à un critère de contrôle de 95%. On remarque que le degré de compacité de l’essai au
cône de sable et l’essai avec la sonde sont tous pareils et que l’écart absolu associé est nul (0%),
ce qui est de loin inférieur à l’écart absolu de 4% entre les méthodes étalons.

Par ailleurs, la teneur en eau massique du sable in situ estimée avec l’essai au nucléodensimètre
est de 3,7%, celle estimée avec l’essai au cône de sable est 4% et celle estimée avec la méthode
Sherbrooke est de 5,4%. Les différences absolues de teneur en eau les méthodes étalons et la
méthode Sherbrooke sont toutes en dehors de la marge d’erreur de la méthode Sherbrooke
(1,2%).

56
Tableau 4.8 : Résultats de contrôle de compactage sur le chantier Galt Est No.2

Nucléode Cône de  Sonde de teneur en eau : EC-5


nsimètre sable
Lectures in 
Méthode p/r situ : avant et p/r p/r au
Moule
Nucléo) après la Nucléo cône
Proctor 6"
saturation
(VWC)
W
3,7% 4% 0,3% Avant 692 5,4% 1,7% 1,4%
(terrain)
d (kg/m3) 1749 1829 5% Après 927 1826 4,4% -0,2%
DC 91% 95% 4% 95% 4,0% 0%
WoptPc 6,8%

9. ARGYLL
Le Tableau 4.9 présente les résultats de contrôle de compactage du sable d’Argyll. S’appuyant
sur les résultats de l’essai au cône de sable et l’essai au moyen de la méthode Sherbrooke, on
peut conclure que le compactage a été bien fait. En effet, le degré de compacité obtenu au moyen
de l’essai au cône de sable (98%) et celui obtenu au moyen de la méthode Sherbrooke (100%)
sont tous les deux supérieurs à un critère de 95%. L’écart absolu associé est de 2%, compris
entre la marge d’erreur acceptable de la méthode Sherbrooke (±3%). Toutefois, la masse
volumique sèche de l’essai de la méthode Sherbrooke a été surestimée, faute du temps de
mouillage insuffisant. Le degré de compacité estimé par l’essai au nucléodensimètre est de loin
inférieur à un 95%.

Par ailleurs, la teneur en eau massique du sable in situ estimée avec l’essai au nucléodensimètre
est de 5,9%, celle estimée avec l’essai au cône de sable est 7% et celle estimée avec la la méthode
Sherbrooke est de 6%. Les différences absolues en termes de teneur en eau sont au plus 1%,
donc comprises dans les marges d’erreurs absolues acceptables de la méthode Sherbrooke
(1,2%) et du nucléodensimètre (0,9%).

57
Tableau 4.9 : Résultats de contrôle de compactage sur le chantier Argyll

Sonde de teneur en eau : 5TM


 Lectures in situ : Moule
Nucléode Cône de 
Méthode Proctor 6"
nsimètre sable p/r avant et après la p/r p/r au
Nucléo saturation (VWC) Nucléo cône
W
5,9% 7% 1,1% Avant 409 6% 0,1% 1%
(terrain)
d
1599 1820 14% Après 819 1904 19,1% 4,6%
(kg/m3)
Dc 87% 98% 11% 100% 13,0% 2,0%
WoptPc 5,7%

10. COATICOOK 1(avant la correction du compactage)


Les résultats de contrôle de compactage du sable Coaticook No.1 sont présentés dans le Tableau
4.10. Il peut être conclu que le compactage a été mal fait. En effet, les degrés de compacité
obtenu au moyen de l’essai au nucléodensimètre (94%), avec le cône de sable (91%) et celui
obtenu au moyen de l’essai de la méthode Sherbrooke (84%) sont tous inférieurs à un critère de
95%. Les écarts absolus associés sont tous en dehors des marges acceptables. On remarque que
la méthode Sherbrooke donne un degré de compacité plus bas. Ceci n’est pas étonnant ! Puisque
le sol n’est pas bien compacté, la porosité de même que la teneur en eau volumique associée
sont grandes, ce qui réduit considérablement la masse volumique sèche.

Par ailleurs, la teneur en eau massique du sable in situ estimée avec l’essai au nucléodensimètre
est de 4,6%, celle estimée avec l’essai au cône de sable est 4,2% et celle estimée avec la méthode
Sherbrooke est de 6,4%, donc surestimée ! La surestimation de la teneur en eau massique par la
méthode Sherbrooke est justifiée par le fait que, puis que le compactage n’est pas bien fait, la
porosité du sol est grande voire la teneur en eau volumique (après saturation). Dans de pareilles
conditions, le dénominateur diminue et la teneur en eau massique augmente.

On remarque que la différence absolue en matière de teneur en eau entre les méthodes étalons
et la méthode Sherbrooke est en en dehors de la marge d’erreur de la sonde (1%).

58
Tableau 4.10 : Résultats de contrôle de compactage sur le chantier CoatiCook1 1

Sonde de teneur en eau : 5TM



Nucléode Cône de Lectures in situ : Moule 
Méthode
nsimètre sable avant et après la Proctor 6"
p/r p/r p/r au
Nucléo saturation (vwc) Nucléo cône
W
4,6% 4,2% -0,4% Avant 331 6,4% 1,8% 2,2%
(terrain)
d
2068 1987 -4% Après 772 1842 -10,9% -7,3%
(kg/m3)
Dc 94% 91% -3% 84% -9,6% -6,7%
WoptPc
7,1%

11. COATICOOK 2 (après correction de compactage)


Les résultats de contrôle de compactage du sable Coaticook No.2 sont présentés dans le Tableau
4.11. Il peut être conclu que le compactage a été bien fait. En effet, les degrés de compacité
obtenus au moyen de l’essai au nucléodensimètre (97%), cône de sable (99%) et celui obtenu
au moyen de la méthode Sherbrooke (97%) sont tous supérieurs à un critère de contrôle de
compactage de 95%. On remarque que le degré de compacité de l’essai au nucléodensimètre et
celui de l’essai avec la méthode Sherbrooke sont pareils. On remarque ensuite que, l’écart absolu
d’au plus 1,8% entre le degré de compacité de l’essai avec la méthode Sherbrooke et ceux des
essais des méthodes étalons est comprise dans la marge d’erreur de la sonde 5TM.
Les résultats de la méthode Sherbrooke ne sont pas dus au hasard. En effet, en ajoutant de l’eau
et les passes supplémentaires pendant la correction du compactage, la porosité a diminué voire
les lectures de la sonde. Les teneurs en eau volumique associées aux lectures sont devenues
faibles par rapport au cas précèdent. De là provient la diminution de la teneur en eau massique
et l’augmentation de la masse volumique sèche/degré de compacité.

En outre, la teneur en eau massique du sable in situ estimée avec l’essai au nucléodensimètre
est de 5,4%, celle estimée avec l’essai au cône de sable est de 5,6% et celle estimée avec la
méthode Sherbrooke est de 5,3%. Soit une différence absolue de teneur en eau d’au plus 0,3% ;
tout à fait comprise dans la marge d’erreur de la méthode Sherbrooke (1%) et dans la marge
d’erreur acceptable du nucléodensimètre.

59
Tableau 4.11 : Résultats de contrôle de compactage sur le chantier Coaticook 2

Sonde de teneur en eau : 5TM



Nucléode Cône de Lectures in situ : Moule 
Méthode
nsimètre sable avant et après la Proctor 6"
p/r p/r p/r au
Nucléo saturation (VWC) Nucléo cône
W
5,4% 5,6% 0,2% Avant 324 5,3% -0,3% -0,6%
(Terrain)
d
2137 2175 2% Après 541 2135 -0,1% -1,8%
(kg/m3)
Dc 97% 99% 2% 97% 0,0% -1,8%
WOptPc
6,9%

4.2 Synthèse des résultats

4.2.1 Comparaison des moules de calibration : Moules Proctor et moule en PVC

Tous les résultats de la teneur en eau volumique, de chaque chantier, estimée par les courbes de
calibration construites à partir du moule Proctor 4 pouces, moule Proctor 6 pouces et moule en
PVC ont été intégrés dans l’analyse pour déterminer les moules qui donnent les meilleures
courbes de calibration.

Les résultats de l’analyse statistique (Figure 4-1), montrent que les courbes de calibration
construites à partir de moule en PVC et moule Proctor 6 pouces sont presque identiques. Ainsi,
la sonde peut être calibrée dans l’un ou l’autre des moules. Ceci est justifié par le fait que les
diamètres de ces moules sont plus grands, et par conséquent, les effets de la paroi ou des ondes
électromagnétiques sur les lectures de la sonde FDR y sont moins marquées.

60
Figure 4-1 : Box plot et Test de Tukey HSD pour la comparaison des moules de calibration

4.2.2 Le nombre minimum des points requis pour définir la courbe de calibration

Un polynôme de cinquième degré est la forme de la courbe de calibration proposée par Decagon
Devices (2015). Donc, six coefficients à déterminer lors de la calibration. Les résultats issus de
la calibration de la sonde dans le moule Proctor 6 pouces ont montrés qu’une meilleure courbe
de calibration serait définie par au moins six points décrits ci-après :

 4 points recommandés pour l’essai Proctor


 1 point de teneur en eau massique du sol extrêmement sec
 Au moins 1 point intermédiaire selon les intervalles de teneur en eau recommandé par
la norme.

4.2.3 Effets de la teneur en eau massique pour le sol extrêmement sec et la calibration
dans le moule Proctor 6 pouces

Les essais en laboratoire ont montré que la calibration de la sonde dans le moule Proctor 6
pouces ou en PVC doit nécessairement inclure plusieurs points du côté sec de la courbe Proctor.
La teneur en eau minimale idéale serait 0%. Comme cela n’est pas possible, il faut essayer la
valeur la plus faible possible et augmenter la teneur en eau de façon à avoir des intervalles
réguliers de teneur en eau massique comme recommandé par la norme. Au début, des pas de
l’ordre de 1,5% seraient envisagés. Cela permettra d’obtenir une meilleure courbe de calibration
61
et une bonne approximation de la teneur en eau volumique, de la masse volumique sèche
minimale et de la teneur en eau massique légèrement élevée. Cependant, avec la teneur en eau
massique extrême sèche, il est difficile d’insérer la sonde dans le moule ou de faire la lecture.

À titre d’exemple, la Figure 4-2 permet d’observer deux courbes sécantes de calibrations
d’échantillon de King Ouest : l’une avec extrême sec et l’autre sans extrême sec. Les deux
courbes sont linéaires et les coefficients de déterminations sont proches de l’unité. La position
relative des deux courbes montre que la courbe de calibration sans extrême sec est supérieure à
celle avec extrême sec pour les lectures inférieures à 500(vwc). L’inverse se produit pour les
lectures supérieures à 500(vwc). Il en résulterait une surestimation de la masse volumique sèche
par la courbe de calibration sans extrême sèche et une bonne approximation par la courbe de
calibrations avec extrême sec. Le Tableau 4.12 regroupe les résultats issus de contrôle de
compactage du sable de King Ouest.

S’appuyant sur les résultats de l’essai au nucléodensimètre et sur ceux de l’essai avec la méthode
Sherbrooke (calibration avec extrême sec), on conclut que le compactage n’a pas été bien fait.
Alors que c’est le contraire avec la calibration sans extrême sec. En effet, le degré de compacité
estimé avec le nucléodensimètre est de 93%, celui estimé avec la méthode Sherbrooke (courbe
de calibration sans extrême sec) est de 97%, tandis que celui estimé avec la méthode Sherbrooke
(courbe de calibration avec extrême sèche) est de 94%. L’écart absolu en matière de degré de
compacité entre la méthode au nucléodensimètre et la méthode Sherbrooke - calibration sans
extrême sec (avec extrême sec) sont respectivement 4%(1%). Seul l’écart entre l’essai avec le
nucléodensimètre et celle de la méthode Sherbrooke (avec teneur en eau du sol l’extrême sec)
est compris dans la marge d’erreur absolue acceptable de lecture de la sonde FDR (3%) et dans
la marge d’erreur acceptable du nucléodensimètre.

La teneur en eau massique du sable in situ estimée avec l’essai au nucléodensimètre est de 5,8%,
celles estimées avec l’essai à la méthode Sherbrooke - calibration sans extrême sec et avec
extrême sec sont respectivement de 6,4% et 6,1%. Soit une différence absolue de teneur en eau
d’au plus 0,6% ; comprise dans les marges d’erreurs acceptables.

62
30.0
King Ouest: moule Proctor 6 pouces
25.0
y = 0.0388x - 3.1798
Teneur en eau volumique (%)
R² = 0.9174
20.0

15.0
y = 0.0306x + 0.9619
R² = 0.9782
Avec extrême sec
10.0
Sans extrême sec

5.0 Linéaire (Avec extrême


sec)
Linéaire (Sans extrême
sec)
0.0
200 240 280 320 360 400 440 480 520 560 600 640 680

Lectures de la sonde 5TM(vwc)

Figure 4-2 : Effet de la considération de la teneur eau massique du sol extrêmement sec lors de
la calibration

Tableau 4.12 : Résultats in situ King Ouest sous les différentes courbes de calibration en
moule Proctor 6 pouces)

Nucléodensimètre Calibration sans  Calibration avec 


Méthode Valeur de teneur en eau du (p/r teneur en eau du (p/r
référence sol extrême sec Nucléo) sol extrême sec Nucléo)
W (% )
5,8% 6,4% 0,6% 6,1% 0,3%
(terrain)
d (kg/m3) 1913 2003 4,7% 1936 1%
DC 93% 97% 4% 94% 1%

4.2.4 Comparaison de la méthode Sherbrooke avec la méthode au nucléodensimètre et


avec la méthode au cône de sable

Toutes les valeurs de densité sèche et de la teneur en eau massique estimée in situ avec la
méthode du nucléodensimètre, la méthode au cône de sable et la méthode de la sonde (moule 6
pouces) sont en corrélation et sont présentés sous forme de graphique. Les densités sont

63
présentées en kN/m3. L’objectif est d’avoir une corrélation équidistante des résultats obtenus au
moyen de différentes méthodes pour chaque chantier, ce qui est obtenu lorsque le point se trouve
sur la droite. Les représentations sont montrées ci-après pour tous les chantiers. Les Figure 4-3
et Figure 4-4 permettent d’observer respectivement la corrélation des densités sèches de
différentes méthodes et la corrélation des teneurs en eau massique de différentes méthodes :

La méthode Sherbrooke réagit en fonction du temps d’attente de stabilisation des mesures/mode


de comptage. Plus le mode de comptage est raisonnable, par exemple 4 minutes comme la
méthode au nucléodensimètre, plus la corrélation des densités sèche ou des teneurs en massique
de la méthode Sherbrooke et des méthodes standards (nucléodensimètre et cône de sable) est
bonne. Les points se trouvent sur la droite.
En dehors du mode de compactage lent (4 minutes) ou normal (1 minute), on aboutit à une
mauvaise corrélation des densités sèches ou teneur en eau massique des méthodes. Trois facteurs
peuvent être à l’origine de ce comportement :
 Le premier facteur est associé au mauvais choix du mode de compactage par matériaux.
En effet si ce dernier n’est pas raisonnable, dépendamment des matériaux, la méthode
Sherbrooke sous-estime des lectures in situ et surestime la masse volumique sèche.
 Le deuxième facteur est dû à la sous-estimation des lectures au chantier dû à la
désaturation rapide du sol : En effet, la lecture des mesures de la méthode Sherbrooke se
fait après que les mesures soient stables. Ceci semble subjectif sur le terrain. En ajoutant
de l’eau, les chiffres varient (augmentent) au fur et à mesure que l’eau s’infiltre dans le
sol. Si on ajoute de l’eau une deuxième fois, les chiffres continuent à monter jusqu’à une
valeur maximale. Les chiffres commencent à chuter dès que le sol autour des électrodes
de la sonde commence à se dé saturer. Pour pallier à ce problème, il faudrait parvenir à
alimenter en eau constamment pendant la lecture des mesures.

 Le troisième facteur est dû à l’effet de la tête de la sonde (partie noire en plastique) sur
les lectures de la sonde (avant la saturation). Selon Limsuwat (2009), les électrodes de
la sonde contribuent de 95-97% et la tête de la sonde contribue de 3-5% aux mesures de
la sonde. Dans les sols à faible teneur en eau, avant la saturation en vertu de la
méthodologie, si la tête de la sonde n’est pas complètement couverte par le sol, cela
conduirait à la sous-estimation des mesures de la constante diélectrique, la teneur en eau

64
volumique et la teneur en eau gravimétrique par la méthodologie. Pour pallier à ce
problème, il faudrait réaliser une étude comparant des lectures avec et sans la tête
enfouie. Le cas échéant, un facteur de correction serait obtenu, et ce pour chaque type
de matériau.

L’analyse statistique de tous les résultats (tous les modes de comptage confondus) montre que
la méthode au nucléodensimètre et la méthode de la sonde (moule Proctor 6 pouces) donnent
les résultats statistiquement différents. Pour mieux comparer les deux méthodes, Il faudrait
réaliser plusieurs essais, afin de comparer les résultats de deux méthodes obtenues selon le même
mode de comptage.

La comparaison de méthode au cône de sable et la méthode de la sonde, chantier par chantier,


ainsi que l’analyse statistique montrent que les méthodes donnent des résultats comparables.
Ceci demande encore des recherches parce que le nombre d’essais au cône de sable n’était pas
suffisant.

22.0
Moule Proctor 6 pouces
Densité sèche donnée par la sonde FDR(kN/m3)

21.5
21.0
20.5
20.0
19.5
19.0
18.5
18.0
17.5
17.0
Nucléodensimètre
16.5
Cône de sable
16.0
16.0 16.5 17.0 17.5 18.0 18.5 19.0 19.5 20.0 20.5 21.0 21.5 22.0
Densité sèche donnée par le nucléodensimètre et par le cône de
sable(kN/m3)

Figure 4-3 : Corrélation des densités sèches de différentes méthodes

65
7.5
Teneur en eau massique donnée par la sonde FDR (%)
7.0
6.5
6.0
5.5
5.0
4.5
4.0
3.5
3.0
2.5
Nucléodensimètre
2.0
Cône de sable
1.5
1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5 5.5 6 6.5 7 7.5

Teneur en eau massique donnée par le nucléodensimètre


et par le cône de sable(%)

Figure 4-4 : Corrélation de teneurs en eau massique de différentes méthodes

4.2.5 Marges d’erreurs, pour hypothèse où le degré de saturation est de 100%

En plus de la procédure présentée au chapitre3.6, les résultats de tous les chantiers ont été
considérés pour déterminer l’incertitude moyennes associée à la masse volumique sèche et celle
associée à la teneur en eau massique de la méthodologie. Une moyenne de la masse volumique
sèche maximale adaptée à la teneur en pierre mesurée au chantier a été utilisée pour déterminer
l’incertitude moyenne en termes de degré de compacité. Les résultats obtenus permettent de
conclure que : si le sol est complètement saturé, c’est-à-dire, Sr=100% ;

 La marge d’erreur acceptable de la méthodologie sur la masse volumique sèche est de


±63kg/m3 soit ± 3% en termes de degré de compacité.
 La marge d’erreur acceptable de la méthodologie sur la teneur en eau massique est de ±
0,012 kg/kg soit ±1,2%.

66
4.2.6 Effets de l’hypothèse principale sur les résultats de la méthodologie

Un sol moyen a été considéré. Ses paramètres moyens sont les suivants : la teneur en eau
volumique avant la saturation est de 0,11m3/m3, la teneur en eau volumique après la saturation
est de 0,28m3/m3, la densité relative est de 2,72 et la masse volumique de l’eau est de 1000kg/m3.
L’objectif est d’examiner, sous les différentes facettes, les effets du degré de saturation sur la
masse volumique/degré de compacité et la teneur en eau massique de la méthodologie. Selon
les résultats obtenus, on conclut que :

1) Si l’on parvient à saturer le sol complètement :

 La masse volumique sèche obtenue, au moyen de la méthodologie, est la plus faible. En


d’autres mots, si le degré de saturation est égal à 100 %, on sous-estime le degré de
compacité.
 La teneur en eau massique sèche obtenue, au moyen de la méthodologie, est la plus
grande.

2) Si le sol n’est pas complètement saturé comme c’est le cas en pratique :

 La méthodologie reste conservatrice. En d’autres termes, à un certain degré de compacité


que peut exiger le devis, si une erreur en matière de degré de saturation est commise
quelque part, la méthodologie de la sonde reste conservatrice.
 Aucun effet notable sur la teneur en eau massique. En effet, si le degré de saturation est
inférieur à 100 %, on sous-estime la teneur en eau massique légèrement mais de même
ordre de grandeur, de telle manière que les différences absolues y relatives sont
pratiquement négligeables et sont comprises dans la marge d’erreur acceptable (±1,2%).

67
99.9

99.4

98.9
Degré de compacité(%)

98.4 y = -0.3711x + 132.55


R² = 1
97.9

97.4

96.9

96.4

95.9

95.4
88 89.5 91 92.5 94 95.5 97 98.5 100
Degré de saturation(%)

Figure 4-5 : Effet du degré de variation sur le degré de compacité

5.62
5.60
5.57
Teneur en eau massique(%)

5.55
5.52
5.50
5.47
5.45
5.42
5.40
5.37
88 89.5 91 92.5 94 95.5 97 98.5 100

Degré de saturation(%)

Figure 4-6 : Effet du degré de saturation sur la teneur en eau massique

68
4.2.7 Effet de la densité relative sur les résultats de la méthodologie

L’influence de la densité relative sur la masse volumique sèche et sur la teneur en massique a
été examiné tel que décrit à la section 3.6. L’objectif est d’évaluer les effets qu’apporteraient les
incertitudes de la valeur de la densité relative si elle est choisie arbitrairement. Les paramètres
moyens d’un sol considérés sont les suivants : la teneur en eau volumique avant la saturation est
de 0,11cm3/cm3, la teneur en eau volumique après la saturation de 0,28cm3/cm3, et la masse
volumique de l’eau de 1000kg/m3. La teneur en eau volumique, la masse volumique de l’eau, la
masse volumique sèche maximale corrigée sont maintenues constantes, seulement la densité
relative variait à une incrémentation de 0,01. On conclut que :

 Une petite incrémentation de la densité relative entraîne une variation non négligeable
de la masse volumique sèche ou du degré de compacité.
 La considération de la densité relative plus faible entraine un degré de compacité plus
faible. Donc, la valeur de la densité relative ne doit pas être choisie arbitrairement ; elle
doit nécessairement être obtenue, pour chaque matériau, au laboratoire.
 La considération d’une petite valeur ou grande de densité relative entraine de variation
négligeable en termes de la teneur en eau massique. En d’autres mots, la densité relative
n’a pas d’effet significatif sur la teneur en eau massique.

69
97.9
97.5
97.1
96.8
96.4
y = 35.088x - 2E-10
Degré de compacité(%)

96.0 R² = 1
95.6
95.3
94.9
94.5
94.1
93.8
93.4
93.0
2.65 2.66 2.67 2.68 2.69 2.7 2.71 2.72 2.73 2.74 2.75 2.76 2.77 2.78 2.79

Densité relative(Gs)

Figure 4-7 : Effet de la densité relative sur la masse volumique sèche

5.76
5.74
5.72
5.70
Teneur en eau massique(%)

5.68
5.66
y = -2.0659x + 11.238
5.64
R² = 0.9998
5.62
5.60
5.58
5.56
5.54
5.52
5.50
5.48
2.65 2.66 2.67 2.68 2.69 2.7 2.71 2.72 2.73 2.74 2.75 2.76 2.77 2.78 2.79
Densité relative(Gs)

Figure 4-8 : Effet de la densité relative sur la teneur en eau massique

70
4.2.8 Fuseaux granulométriques

La Figure 4-9 présente l’ensemble des courbes granulométriques des échantillons étudiés et
définit également les limites de la région déjà couverte par l’étude. Les frontières du fuseau
granulométrique de la région étudiée peuvent être définies comme suit : pourcentage de passant
tamis 112 est de 100%, celui de tamis 5mm est compris entre [52%-94%] et le pourcentage de
passant tamis de 80μm compris entre 0% et7%. Il est clair que le fuseau granulométrique est
inclus dans celui des matériaux granulaires MG112(CAN/BNQ-2560-114 2014).

Figure 4-9 : Fuseau granulométrique général de la région étudiée

71
CONCLUSION

Ce travail a permis d’effectuer le contrôle de compactage in situ, au moyen de la méthode


Sherbrooke ainsi que de la tester aux deux matériaux granulaires de génie civil tels que les sables
MG112 (SW et SP) et MG20. La méthode est simple, rapide, précise et moins dispendieuse. Les
résultats ont été validés par ceux de la méthode au nucléodensimètre et la méthode au cône de
sable. Ce projet a également permis de préciser les matériaux auxquels s’applique la méthode
Sherbrooke, d’évaluer minutieusement les conditions acceptables d’application, d’examiner les
conséquences de l’hypothèse principale (Sr=100%), et enfin, d’examiner les effets du choix
arbitraire de la valeur de la densité relative sur les résultats de méthode Sherbrooke.

La méthode Sherbrooke peut s’appliquer aux matériaux granulaires sable MG112 à condition
que les lectures stabilisées in situ soient prises et que la sonde soit calibrée dans le moule Proctor
6 pouces. Cependant, il n’a pas été possible de réaliser les essais sur les matériaux granulaires
MG 20 pour des raisons d’énergie de compactage élevée et granulométrique. Il faudrait
développer la sonde de teneur eau comme telle pour tester la méthodologie sur ces matériaux.

La prise de lectures in situ par la méthode Sherbrooke exige un temps raisonnable de la


stabilisation des lectures, dépendamment du type des matériaux. Des études ultérieures pourront
préciser le mode de comptage approprié à chaque matériau.

Le moule Proctor 6 pouces semble fournir les meilleures courbes de calibrations


comparativement à celles du moule Proctor 4 pouces et à celles du moule en PVC. De telles
courbes doivent être définies par six points au minimum, comprenant obligatoirement le point
d’une teneur en eau massique du sol extrêmement sec, à des intervalles en termes de teneurs en
eau massique recommandés par la norme.

L’analyse statistique et la comparaison chantier par chantier des résultats de la méthode


Sherbrooke avec les résultats de la méthode au cône de sable montrent que les résultats de ces
deux méthodes sont identiques. Ceci doit être confirmé par les études ultérieures, à raison du
nombre d’observations insuffisantes d’essais au cône de sable.

72
L’analyse statistique des résultats de la méthode Sherbrooke et de la méthode au
nucléodensimètre a montré que les deux méthodes donnent des résultats différents. Cette
différence est due au manque de mode de comptage. Il faudrait déterminer le mode de comptage
fiable pour la méthode Sherbrooke et comparer les résultats de ces méthodes dans le même
contexte.

La considération de l’hypothèse principale (Sr=100%), par la méthode Sherbrooke, conduit à la


masse volumique sèche minimale et la teneur en eau massique légèrement élevée. Comme il
n’est pas possible de saturer complément un échantillon de sol sans application de la pression,
il a été constaté que la méthode Sherbrooke reste conservatrice en ce qui concerne la masse
volumique sèche, malgré les erreurs induites par l’hypothèse fondamentale. Du point de vue de
la teneur en eau massique, les erreurs induites apportent des effets mineurs, voire négligeables.

Il a été constaté qu’une petite incrémentation de la densité relative entraîne une variation non
négligeable de la masse volumique sèche ou du degré de compactage. Ainsi, on recommande
que la valeur de la densité relative soit obtenue, pour chaque matériau, en laboratoire.

Ce mémoire apporte des précisions sur la méthode Sherbrooke de contrôle de compactage.


D’après les résultats obtenus, cette méthode pourrait être implantée à grande échelle. Cependant,
un équipement complet devra être développé. Les remarques et observations des laboratoires
externes ainsi que des organismes nationaux seront nécessaires pour publier une norme complète
afin que la méthode soit couramment utilisée en pratique.

73
BIBLIOGRAPHIE

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76
ANNEXE A :

Étude paramétrique du lysimètre en régime transitoire

L’objectif général de ce travail est d’évaluer, au moyen d'un programme commercial qui permet
de modéliser un milieu poreux par la méthode des éléments finis, l’influence de chacun des
paramètres/variables du lysimètre en régime transitoire, soit sa capacité de mesurer correctement
le débit d’infiltration à travers un recouvrement de site minier ou d’enfouissement de matières
résiduelles.

Modélisation d’un écoulement en régime transitoire dans un milieu non


saturé

SEEP/W a été choisi pour faire les modélisations. Selon GEO-SLOPE(2010), SEEP/W est un
modelé commercial d’éléments finis utilisé pour modéliser l’écoulement en régime permanent
ou transitoire. Son mode de fonctionnement est basé sur le compte du bilan de masse et la loi de
Darcy appliquée à l’écoulement saturé ou non saturé. En régime transitoire, l’équation générale
qui régit l’écoulement en 2-dimension est la suivante :

 H  H 
(Kx )  (Kz )Q  (A.1 )
x x z z t

H- Charge totale, Kx et Ky sont les conductivités hydrauliques dans la direction x et z


respectivement, Q- Débit appliqué, θ- Teneur en eau volumique, t- Temps.
Selon la même source, la teneur en eau en régime transitoire varie en fonction du temps.
SEEP/W considère que la variation de la teneur en eau est causée uniquement par la variation
de la pression interstitielle. Donc, pas d’ajout ni retrait de la matière.

Pour modéliser l’écoulement dans un milieu poreux non saturé, SEEP/W nécessite les détails
des fonctions hydrauliques des matériaux pour définir les comportements de chaque matériau,
le schéma modèle à l’échelle du problème ainsi que les conditions initiales et limites. Cependant,
il a été critiqué par Hughes(1998) que:

 SEEP/W n’est pas capable de modéliser directement le processus d’évapotranspiration

77
 SEEP/W ne permet pas deux conditions d’être appliquées au même nœud et il ne tient
compte non plus de l’échange automatique des conditions limites.

Courbe de rétention et conductivité hydrauliques

Les courbes de rétention d’eau choisies lors de la modélisation adoptent la forme proposée
par(Van Genuchten 1980).

1
e  [ ]m (A.2 )
1  ( ) n

Où  -est la succion,  , m et n sont les paramètres qui contrôlent la forme de la courbe de

rétention,  e -La teneur en eau volumique effective.

  r
e  (A.3 )
s  r

 -la teneur en eau volumique,  s -teneur en eau saturée,  r -la teneur en eau résiduelle.

En outre, la conductivité hydraulique, dans un milieu non saturé, n’est pas constante, elle varie
en fonction de la variation de la teneur en eau volumétrique et indirectement en fonction de la
variation de la pression interstitielle(Bews et al. 1997),(Bews et al. 1999). La conductivité
hydraulique est obtenue par application d’un facteur de réduction (conductivité hydraulique
relative), qui, selon la forme de (Van Genuchten 1980) est définie au moyen des paramètres de
la teneur en eau déjà établie. C’est à dire :

Kr ( )  e [(1  e1/m )m ]2 (A.4 )

Trois matériaux ont été considérés : argile, limon argileux et limon (Tableau A- 1). Les courbes
de rétention d’eau et fonction de conductivité hydraulique ont été lisséés au moyen de RETC
(Figure A- 1) et(Figure A- 2) et ont été par la suite intégrées dans le modèle.

78
Tableau A- 1 : Propriétés hydrauliques des matériaux ()

Teneur en eau Teneur en eau Conductivité


Alpha n
Matériaux résiduelle saturée hydraulique
θr θs α (1/cm) Ksat (cm/jour)

Argile 0,07 0,36 0,005 1,09 0,4810

Limon argileux 0 0,41 0,019 1,31 6,24

Limon 0,078 0,43 0,036 1,56 24,96

1.0E+00
Limon

1.0E-02
Conductivité hydraulique(m/jour)

1.0E-04

Argile
1.0E-06

1.0E-08

1.0E-10

1.0E-12 Limon argileux

1.0E-14
1.0E-02 1.0E+00 1.0E+02 1.0E+04
Succion(kPa)

Figure A- 1 : Fonctions de conductivités hydrauliques de l’argile, limon argileux et limon

10
Valeur tirée dans ACAP phase I

79
6.0E-01

Limon
5.0E-01
Courbes de rétention d'eau (m³/m³)

Limon argileux
4.0E-01
Argile
3.0E-01

2.0E-01

1.0E-01

0.0E+00
0.015 0.15 1.5 15 150 1500 15000
Succion(kPa)

Figure A- 2 : Courbes de rétention d’eau d’argile, limon argileux et limon

Modèle de simulation

Le lysimètre est un conteneur ou récipient enterré quelque part dans un milieu non saturé pour
mesurer la quantité d’eau qui s’infiltre à travers les systèmes de recouvrement ou pour mesurer
la quantité de contaminants qui migre vers l’environnement. L’eau recueillie est évacuée hors
du récipient à travers un tube par gravité ou par une pompe.

Les paramètres de conception du lysimètre pris en considération sont les suivantes : géométrie
(la hauteur de la paroi, la largeur, la profondeur), les propriétés hydrauliques d’un remblai
(fonction de conductibilité hydraulique, courbe de rétention d’eau et le flux de débit, pourvu que
la succion à la sortie du lysimètre(intérieur) soit égale à la succion dans le matériau à cette même
élévation hors du lysimètre(extérieur). Les variables choisies sont montrées à la Figure A- 3.

80
Figure A- 3 : Variables primaires de modélisation du lysimètre : (F)-le flux, (H)-hauteur de la
paroi du lysimètre, (L)-Largeur/diamètre, (R)-Remblai du lysimètre et du recouvrement, (P)-
Profondeur à la base du lysimètre.

Description du modèle de simulation

La Figure A- 4 montre la géométrie d’un modèle considéré lors de la simulation numérique. Les
lysimètres de parois verticales ont été conçus et ont été par la suite installés à une certaine
profondeur dans un site d’enfouissement suffisamment large. L’efficacité du lysimètre de
chaque modèle a été évaluée par comparaison de flux de deux sections identiques placées à deux
endroits différents. La première section (flèche) a été placée au fond du lysimètre ((Intérieur-
B). Le flux enregistré représente la quantité d’eau récoltée par le lysimètre, J I-B. La deuxième
flèche a été placée à l’extérieur loin de la paroi du lysimètre(Extérieur). Son flux est considéré
comme réel ou maximal, JE. L’efficacité du lysimètre est donnée par le rapport :

J I B
E(%)   100
JE

J I B
E(%)   100
JE

E  1 : Indique que le lysimètre fonctionne convenablement

81
E  1 : indique la convergence ou la surestimation de débit

E  1 : indique la divergence ou la sous-estimation de débit

Figure A- 4: Schéma modèle de modélisation à l’échelle du problème.

Condition limites et condition initiale

Quatre conditions limites ont été choisies :

 La condition « unit flux » a été assignée à la limite supérieure du modèle. Il s’agit de la


fonction de débit qui a été définie en six étapes de 60jours chacune. Le climat du Québec
a été considéré, l’an 2007. Les précipitations totales étaient évaluées à 561mm (avril-
octobre).
 La condition « charge =4,5m » a été assigné à la limite inférieure du modèle
 La charge maximale de succion de 0,5m a été assignée au bas du modèle comme « niveau
initial de l’eau »
 La condition « Total flux =0 m3 » a été assignée au fond du lysimètre. Aucun matériau
n’a été assigné à la paroi du lysimètre.

Tout d’abord, on a fixé la profondeur à 2,5m et on a évalué l’effet de la géométrie et les


matériaux : Pour l’effet de la hauteur, on a comparé les lysimètres de même largeur, mais de
82
hauteur de la paroi différente. Pour l’effet de la largeur, on a comparé les lysimètres de même
hauteur, mais de largeur différente. Pour les matériaux, on a comparé les lysimètres de même
géométrie, mais remblayés par les matériaux différents. Pour l’effet de la profondeur, on a
maintenu la géométrie du lysimètre constante et on variait la profondeur. Les lysimètre de
hauteur de la paroi de 1m et de 0,5m remblayé par l’argile ont été considérés. Au total 125
lysimètres ont été modélisés en régime transitoire en variant chacune des variables. La paroi du
lysimètre a été variée de 0,5m au minimum jusqu’à 2,2m par incrémentation de 50cm puis de
20cm à la fin. La profondeur du lysimètre a été variée de 2,8m au maximum à 50cm au-dessous
de la limite inférieure de la couche de recouvrement. La largeur du lysimètre variait de 30m,
15m, 5m, 3m et 1m au minimum.

83
Résultats et discussion

Influence de la hauteur de la paroi du lysimètre

Les Figure A- 5 et Figure A- 6 permettent d’observer l’efficacité du lysimètre en fonction de la


hauteur de la paroi du lysimètre. Il peut être conclu que, plus la hauteur de la paroi du lysimètre
augmente, plus l’efficacité du lysimètre augmente. En effet, pour tous les matériaux, l’efficacité
du lysimètre obtenue à différentes hauteurs de la paroi varie avec la variation de la hauteur de
la paroi.

100
95
Efficacité du Lysimètre(%)

90
85
80
75 Largeur de 5m
70 Argile
65 Limon argileux
Limon
60
0.5 1 1.5 2 2.5
Hauteur de la paroi du lysimètre(m)

Figure A- 5 : Efficacité du lysimètre en fonction de la hauteur de la paroi, pour un cycle d’un


an

84
Efficacité du Lysimètre(%) 95

85

75

65

55 Largeur de 3m
Argile
45 Limon argileux
Loam
35
0.5 1 1.5 2 2.5
Hauteur de la paroi du Lysimètre(m)

Figure A- 6 : Influence de la hauteur du lysimètre sur son efficacité, pour un cycle d’un an

Influence de la largeur/diamètre du lysimètre

La Figure A- 7 présente la variation de l’efficacité du lysimètre en fonction de la largeur ou du


diamètre du lysimètre. Il peut être conclu que : l’efficacité du lysimètre dépend des propriétés
hydrauliques de remblai : En effet, pour les lysimètre remblayés par le limon et par l’argile
limoneux, on peut constater que les lysimètre de diamètres plus larges sont plus efficaces que
les moins larges. Tandis que pour ceux remblayés par l’argile, les lysimètres moins larges de
hauteur de la paroi suffisante fonctionneraient de la même manière que les lysimètres plus larges
de même hauteur de la paroi (la différence absolue en termes de l’efficacité y est négligeable).

85
100
Limon Argileux
90

80
Efficacité du lysiméetre (%)

70

60

50
Hauteur de la paroi
40

30 2.2m 2.0m

20 1.5m 1.0m
10 0.5m
0
0 5 10 15 20 25 30
Largeur du lysimètre(m)

Figure A- 7 : Influence de la largeur sur l’efficacité du lysimètre, pour un cycle d’un an

Influence de la profondeur d’installation

La Figure A- 8 permet d’observer l’efficacité du lysimètre en fonction de la profondeur. Il peut


être conclu que plus le lysimètre est installé en profondeur, plus son efficacité augmente. On
peut constater sur cette figure que les lysimètre installés à la base de la couche de recouvrement
fonctionneraient correctement. Parce que, si les lysimètres sont collés à la couche de
recouvrement, les gouttes d’eau qui sortent de la couche de recouvrement rentrent directement
dans le lysimètre sans pouvoir dévier de celui-ci.

86
105
Argile
100
Efficacité du lysimètre(%)
95

90

85

80 Largeur/Diamètre

75 30m 15m

70 5m 3m
1m
65
1 1.5 2 2.5 3

Profondeur(m)

Figure A- 8 : Efficacité du lysimètre en fonction de la profondeur, pour un cycle d’un an


(h=1m)

Influence des matériaux/remblai

La Figure A- 9-a) à la Figure A- 9-d), présentent les résultats de l’efficacité du lysimètre en


fonction des matériaux du remblai ; Il peut être conclu que :

 Plus les matériaux du remblai sont plus fins, plus le lysimètre est plus efficace. En effet,
pour les matériaux étudiés, il a été constaté que les lysimètres remblayés par l’argile
enregistrent plus de débit que ceux remblayé par le limon argileux et le limon.
 Les lysimètres ayant les parois plus hautes remblayées par les matériaux différents,
fonctionneraient de la même façon, indépendamment du remblai. En effet, il a été
constaté que les lysimètres de 2,5 m de hauteur de la paroi, enregistraient presque la
même quantité de débit.

87
100
a)
90
80
70
Efficacité du Lysimètre(%)

60
50
40
30
Largeur de 1m
20
Argile
10 Limon argileux
Limon
0
0.5 1 1.5 2 2.5
Hauteur de la paroi du Lysimètre(m)

95 b)

85

75
Efficacité du lysimètre(%)

65

55 Largeur de 3m

Argile
45
Limon
argileux
35
0.5 1 1.5 2 2.5
Hauteur de la paroi du lysimètre(m)

88
100
c)
95
Efficacité du Lysimètre(%) 90

85

80

75
Largeur de 5m
70
Argile
65 Limon argileux
Limon
60
0.5 1 1.5 2 2.5
Hauteur de la paroi du lysimètre(m)

100
d)
95

90
Efficacité du Lysimètre(%)

85

80

75
Largeur de 30m
70
Argile
65 Limon argileux
Limon
60
0.5 1 1.5 2 2.5
Hauteur de la paroi du lysimètre(m)

Figure A- 9 : Influence du remblai sur l’efficacité du lysimètre : Lysimètre de différentes


largeurs : a) 1m, b) 3m, c) 5m, d) 30m.

89
ANNEXE B :

Résultats de contrôle de compactage in situ

King Ouest- Sonde FDR : 5TM


Nucléo Lectures Moule Moule Moule
Méthode PVC  Proctor 6"  Proctor 4" 
densimètre moyennes in situ :
avant et après la Ɵ(x)=0,0593x- p/r p/r p/r
Ɵ(x)=0,0388x-3,1798 Ɵ(x)=0,0382x-3,2113
saturation (vwc) 11,463 Nucléo Nucléo Nucléo
W (terrain) 5,8% Avant 388 6,7% 0,9% 6,1% 0,3% 6,1% 0,3%
d (kg/m3) 1913 Après 812 1716 -10,3% 1943 1,6% 1943 1,6%
DC 93% 83% 10% 94% 1% 94% 1%
WOptPc 6,9%

Dufferin - Sonde FDR : 5TM


 Lectures Moule Moule
Cône moyennes in Moule
Méthode
Nucléode
de  Proctor  Proctor 
situ : avant et PVC
nsimètre 6" 4"
sable après la
p/r saturation Ɵ(x)=0,0541x p/r p/r au Ɵ(x)=0,0443 p/r p/r au Ɵ(x)=0,0404x p/r p/r au
Nucléo (vwc) -9,1187 Nucléo cône x-6,629 Nucléo cône -4,1673 Nucléo cône

W (terrain) 6,3% 5,3 -1% Avant 463 8,4% 2,1% 3,1% 6,9% 0,6% 1,6% 7,2% 0,9% 1,9%
d (kg/m3) 2023 1760 -13% Après 725 1895 -6,3% 7,7% 2020 -0,1% 14,8% 2030 0,3% 15,3%
DC 99% 86% -13% 92% -6% 6,6% 98% -0,2% 12,6% 99% 1% 14%
WOptPc
8,7%

90
Sandhill - Sonde FDR- 5TM
Lectures
Méthode Nucléodensimètre moyennes in situ : Moule PVC  Moule Proctor 6" 
avant et après la
Ɵ(x)=0,0476x-3,1854 p/r Nucléo Ɵ(x)=0,0353x+0,7662 p/r Nucléo
saturation (vwc)
W (terrain) 4% Avant 274 5,2% 1% 5,1% 1,1%
d (kg/m3) 2084 Après 689 1908 -8,4% 2031 -2,5%
DC 96% 88% -8% 94% -2%
WOptPc 6,2%

Notre Dame du Rosaire - Sonde FDR- 5TM


Lectures
Méthode Nucléodensimètre moyennes in situ :
Moule PVC  Moule Proctor 6" 
avant et après la Ɵ(x)= 0,0876x-
saturation (vwc) p/r Nucléo Ɵ(x)=0,0532x-23,475 p/r Nucléo
50,852
W% (terrain) 5,3% Avant 636 2,5% -3% 5,2% -0,1%
d (kg/m )
3 2022 Après 906 1938 -4,2% 1995 -1,3%
DC 94% 90% -4% 93% -1%
WOptPc 6,9%

91
Bowen Sud- Sonde FDR- 5TM
 Lectures Moule Moule
Cône moyennes in Moule
Nucléode  Proctor  Proctor 
Méthode de situ : avant et PVC
nsimètre 6" 4"
sable après la
p/r saturation Ɵ(x)=0,0593x p/r p/r au Ɵ(x)= 0,04x- p/r p/r au Ɵ(x)=0,0465x p/r p/r au
Nucléo (vwc)
-10,345 Nucléo cône 4,129 Nucléo cône -5,3784 Nucléo cône

W (terrain) 4,3% 4,9% 0,6% Avant 328 4,7% 0,4% 0,2% 4,3% 0,0% -0,6% 4,9% 0,6% 0,0%
d (kg/m3) 1806 2036 13% Après 652 1943 7,6% 4,6% 2115 17,1% 3,9% 2034 12,6% 0,1%
DC 86% 97% 11% 93% 7% 4,0% 101% 15,0% 4,0% 97% 11% 0%
WOptPc 8,3%

Bradley- Sonde FDR : EC-5


 Lectures Moule Moule
Cône moyennes in Moule
Nucléode  Proctor  Proctor 
Méthode de situ : avant et PVC
nsimètre 6" 4"
sable après la
p/r saturation Ɵ(x)=0,0633x p/r p/r au Ɵ(x)=0,0761 p/r p/r au Ɵ(x)=0,0659x p/r p/r au
Nucléo (vwc) -32,51 Nucléo cône x -41,6 Nucléo cône -36,456 Nucléo cône

W (terrain) 3,9% 4,7% 1% Avant 683 5,3% 1,4% 0,6% 5,3% 1,4% 0,6% 5,8% 1,9% 1,1%
13,8
d (kg/m3) 1788 1942 9% Après 908 2034 4,7% 1966 10,0% 1,2% 1753 -2,0% 9,7%
%
DC 90% 98% 8% 103% 12% 4,6% 99% 9,0% 1,2% 88% -2% -10%
WOptPc 7,6%

92
Galt Est No.1 - Sonde FDR : EC-5
Cône  Lectures Moule Moule
Nucléode moyennes in Moule
Méthode de  Proctor  Proctor 
nsimètre situ : avant et PVC
sable 6" 4"
p/r après satura Ɵ(x)=0,0875x p/r p/r au Ɵ(x)=0,0848 p/r p/r au Ɵ(x)=0,0963x p/r p/r au
Nucléo tion (vwc) -49,354 Nucléo cône x-45,981 Nucléo cône -52,102 Nucléo cône
W (terrain) 3,7% 4,6% 1% Avant 690 4,6% 0,9% 0,0% 5,3% 1,6% 0,7% 6,2% 2,5% 1,6%
d (kg/m3) 1724 1793 4% Après 940 1819 5,5% 1,5% 1796 4,2% 0,2% 1669 -3,2% -6,9%
DC 90% 94% 4% 95% 5% 1,0% 94% 4,0% 0,0% 87% -3% -7%
WOptPc 6,8%

Galt Est No.2 - Sonde FDR : EC-5


 Lectures Moule Moule
Cône moyennes in Moule
Méthode
Nucléode
de  Proctor  Proctor 
situ : avant et PVC
nsimètre 6" 4"
sable après la
p/r saturation Ɵ(x)=0,0875x p/r p/r au Ɵ(x)=0,0848 p/r p/r au Ɵ(x)=0,0963x p/r p/r au
Nucléo (vwc)
-49,354 Nucléo cône x-45,981 Nucléo cône -52,102 Nucléo cône

W (terrain) 3,7% 4% 0% Avant 692 4,6% 0,9% 0,6% 5,4% 1,7% 1,4% 6,3% 2,6% 2,3%
d (kg/m3) 1749 1829 5% Après 927 1849 5,7% 1,1% 1826 4,4% -0,2% 1703 -2,6% -6,9%
DC 91% 95% 4% 96% 5% 1,0% 95% 4,0% 0,0% 89% -2% -6%
WOptPc 6,8%

93
Argyll-Sonde FDR : EC-5
Cône  Lectures in Moule Moule
Nucléode situ : avant et Moule
Méthode de  Proctor  Proctor 
nsimètre après la PVC
sable 6" 4"
p/r saturation Ɵ(x)=0,0533x p/r p/r au Ɵ(x)=0,0503 p/r p/r au Ɵ(x)=0,0505x p/r p/r au
Nucléo (vwc) -9,56626 Nucléo cône x-9,1841 Nucléo cône -8,3642 Nucléo cône
W (terrain) 5,9% 7% 1% Avant 409 6,5% 0,6% -0,5% 6,0% 0,1% -1,0% 6,5% 0,6% -0,5%
17,4
d (kg/m3) 1599 1820 14% Après 819 1877 3,1% 1904 19,1% 4,6% 1876 17,3% 3,1%
%
DC 87% 98% 11% 98% 11% 0,0% 100% 13,0% 2,0% 98% 11% 0%
WOptPc 5,7%

Coaticook No.1-Sonde FDR - 5TM


Cône 
Nucléode Lectures Moule Moule
Méthode de  
nsimètre moyennes in situ : PVC Proctor 6"
sable
p/r avant et après la Ɵ(x)=0,058x- p/r p/r au Ɵ(x)=0,0446x- p/r p/r au
Nucléo) saturation (vwc) 12 Nucléo cône 3,6992 Nucléo cône
W (terrain) 4,6% 4,2% -0,4% Avant 331 3,9% -0,7% -0,3% 6,4% 1,8% 2,2%
d (kg/m3) 2068 1987 -4% Après 772 1832 -11,4% -7,8% 1842 -10,9% -7,3%
DC 94% 91% -3% 84% -10% -7,1% 84% -9,6% -6,7%
WOptPc 7,1%

94
Coaticook No.2-Sonde FDR - 5TM
Nucléod 
Cône de Lectures Moule Moule
Méthode ensimètr  
sable moyennes in situ : PVC Proctor 6"
e
p/r avant et après la Ɵ(x)=0,058x- p/r p/r au Ɵ(x)=0,0446x- p/r p/r au
Nucléo saturation (vwc) 12 Nucléo cône 3,6992 Nucléo cône
W (terrain) 5,4% 5,6% 0,2% Avant 324 2,7% -2,7% -2,9% 4,7% -0,7% -0,9%
d (kg/m3) 2137 2175 2% Après 541 2186 2,3% 0,5% 2135 -0,1% -1,8%
DC 97% 99% 2% 100% 2% 0,5% 97% 0,0% -1,8%
WOptPc 6,9%

95
Résultats de l’analyse statistique

Figure B- 1 : Comparaison des moules de calibration : Boxplot et Test de Tukey Kramer

Tableau B- 1 : Rapport détaillé du test d’ANOVA pour la comparaison des moules de calibration

Nombre
Groupes
d'échantillons Somme Moyenne Variance

Moule 4 pouces 51 4647,5712 91,1288 141,3045

Moule 6 pouces 75 7220,1603 96,2688 69,9963

Moule PVC 75 7080,1206 94,4016 128,1412

Degré de Moyenne des Valeur critique


Source des variations Somme des carrés F Probabilité
liberté carrés pour F
Entre Groupes 804,1481907 2 402,0740953 3,66406709 0,02738144 3,04152
À l'intérieur des
21727,40537 198 109,7343706
groupes
Total 22531,55356 200

96
Figure B- 2 : Boxplot et Test de Tukey Kramer- Comparaison de la méthode de la sonde FDR avec la méthode au nucléodensimètre et
avec la méthode de cône de sable.

Tableau B- 2 : Rapport détaillé du test de variance pour la comparaison de différentes méthodes de contrôle de compactage

Groupes Nombre d'échantillons Somme Moyenne Variance


Nucléodensimètre 33 3037,532605 92,04644257 13,57654955
Cône de sable 8 757,7997783 94,72497229 21,38823724
Sonde (Moule 6 pouces) 75 7220,160293 96,2688039 69,99630706
Analyse de variance

Valeur
Source des Degré de
variations
Somme des carrés
liberté
Moyenne des carrés F Probabilitécritique pour
F
Entre Groupes 409,045285 2 204,5226425 4,00962591 0,020780446 3,076574309
À l'intérieur des
5763,893969 113 51,00791123
groupes

Total 6172,939254 115

97

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