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Mai 1934.

SCIENCE ET INDUSTRIE 195

L’étude des fondations(l)


Caractéristiques physiques et mécaniques des sols
Par M. BUISSON,
Ancien eléve de l Ecole Polytechnique, chef du service de Contrôle des Constructions immobilières au Bureau Veritas

UELS sont les facteurs entrant en ligne de compte dans l’étude Le premier phénomène est le plus souvent relativement ra­
Q des fondations ? pide, toujours dans le cas des sables, dans certaines circonstances
Poser cette question, c’est essayer de fixer le nombre de va­ seulement dans le cas des argiles peu perméables.
riables indépendantes qui déterminent les conditions de résis­ Le deuxième phénomène est toujours lent en ce qui concerne
tance du sol. les sols peu perméables.
Cette question doit préoccuper celui qui aborde, sans idées L’étude de la durée des phénomènes présentera donc un inté­
préconçues, l’étude des fondations. Pour y répondre, il faut grou­ rêt considérable et, partant, l’étude des causes déterminant les
per un certain nombre de faits et les comparer avec la théorie qui phénomènes constatés.
a pu être faite, de certains phénomènes se passant dans des De ces deux composantes, la première peut être réversible ou
milieux ayant des analogies marquées avec les sols. partiellement réversible ; la deuxième ne l’est jamais totalement.
On se posera notamment la question suivante : Les théories Ces deux composantes résultent de :
de la résistance des matériaux sont-elles applicables aux sols ? a) Propriétés mécaniques des sols qui sont elles-mêmes déter­
Cela revient à dire : quelles sont les différences, si elles existent, minées par les caractéristiques physiques (et chimiques) ;
entre les sols et les corps solides ? Par exemple la base des cal­ b) Des forces appliquées.
culs de résistance des matériaux est la loi de Hooke. Cette loi
peut-elle être appliquée aux sols ? Dans quelles limites ? Caractéristiques physiques et chimiques des sols. —
On a l’intuition de la complexité extrême des propriétés des Parmi les caractéristiques physiques du sol, nous rangerons :
sols. Peut-on en faire une analyse assez précise et complète pour Io La finesse des grains (le diamètre équivalent des grains dont
en dégager les lois et pour ne plus être surpris dorénavant par la définition sera donnée plus loin), la granulométrie, le pour­
les résultats obtenus en certaines occasions ? Y a-t-il quelque centage de grains dont les dimensions sont de l’ordre du y);
chose de plus décevant que les essais de sol ? Peut-on faire 2° La forme des grains : ramassés, plats, anguleux, etc. ;
quelque chose de mieux que ce qui est fait à l’heure actuelle, 3° L’enchevêtrement des grains, la structure (qui dépendent
mettre sur pied une théorie qui soit susceptible de permettre à certains points de vue des déformations antérieures et ruptures
d’en interpréter les résultats souvent contradictoires ? C’est le préalables d’équilibre et aussi de la finesse, de la forme des
mérite de M. C. Terzaghi d’avoir posé le problème tel qu’il grains) ;
devait l’être sur le plan expérimental, de sorte qu’à l’heure 4° Le pourcentage de vides et, par conséquent, la densité
actuelle on peut entrevoir qu’il sera possible de comprendre les apparente ;
phénomènes que l’on a constatés jusqu’à maintenant sans pou­ 5° Le pourcentage d’eau contenu dans les vides.
voir les expliquer. Les caractéristiques chimiques des sols résultent de :
Nous essaierons dans ce qui va suivre de saisir les analogies, 6° La nature chimique des constituants solides (notamment,
les différences aussi, qui peuvent exister entre les corps solides le poids spécifique des grains composant le sol s’en déduit) ;
et les sols, et aussi de classer les différences existant entre les 7° La nature du liquide baignant les pores ;
propriétés des divers sols d’après les résultats obtenus et les 8° La nature et le pourcentage des sels minéraux ou colloïdes
théories élaborées notamment par M. C. Terzaghi. organiques dissous et entre autres l’humus.
Pour ne pas revenir là-dessus à chaque instant, nous indique­ En réalité, 1 eau est le liquide qui baigne toujours les pores,
rons simplement nos sources, lorsqu’elles ne seront pas chez on considère presque toujours la viscosité de l’eau à la tempéra­
M. Terzaghi. ture moyenne de 10 degrés dans le sol.
Nous verrons quelle importance a ce 8e paragraphe.
Données du problème des fondations. — Dans notre pré­ Les 4° et 5° résultent des pressions antérieurement appli­
cèdent article, nous avons, en un très court résumé, donné un quées, que celles-ci proviennent de charges proprement dites
certain nombre de résultats qui ont fait apparaître les principales ou de la pression capillaire ; ces pressions peuvent ou non être
variables dont dépend le tassement. annulées dans le premier cas par l’état de déchargement du sol,
Nous pouvons donc maintenant élaborer un plan d’étude des dans le deuxième cas par le fait que le sol baigne dans l’eau.
sols, au point de vue des fondations.
Nous avons indiqué à plusieurs reprises que, étant donné un Caractéristiques mécaniques des sols. — De ces carac­
sol dans un état déterminé et un système de forces agissant sur téristiques physiques résultent des caractéristiques mécaniques :
lui, il en résulte un tassement total qui est la somme de deux Io La pression équivalente de la forme de consistance du sol
composantes qu’il s’agit de déterminer et de prévoir : due à la pression capillaire ou la pression extérieure appliquée ;
Io Le tassement sous volume constant (résultant de la défor­ 2° De celle-ci résulte la cohésion, le cas échéant ;
mation du sol et, à la limite, de l’écoulement latéral sous la charge); 3° L’angle de frottement interne et celui sur les corps solides ;
2° Le tassement sous charge constante (appelé consolidation 4° Le coefficient de Poisson, ou, par suite de la relation qui
dans le cas de 1 argile, résultant de la diminution de volume du lie les deux coefficients, la poussée au repos ;
sol, sous l’influence des sollicitations extérieures). 5° Les poussées (active et passive) dont est susceptible le sol;
(1) Voir Science et Industrie : Construction et Travaux Publics, avril 1934, 6° La résistance à l’écoulement de l’eau (perméabilité), d’où
Pages 142-148. résulte 1 existence de tensions hydrodynamiques.

3t
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Données concernant les forces extérieures. — D’autre sur des échantillons de sol ; mais on conçoit la difficulté de
part, le système des forces extérieures directement appliquées pareilles recherches. En effet, pour que des déductions puissent
est donné par leur intensité, leur direction, leur répartition, la être valables, il faut que les échantillons prélevés soient iden­
profondeur d’application, les dimensions des surfaces d’appui. tiques au sol lui-même, de telle façon que les propriétés des
échantillons soient bien les mêmes que celles du sol lui-même.
Énoncé du problème. — Etant donnés tous les éléments
Dans le précédent article, nous avons montré l’importance qui
énoncés, il s’agit, et c’est là le but de l’étude des fondations, de
pouvait résulter du remaniement de l’argile, c’est-à-dire de son
déterminer les tassements susceptibles de se produire, ainsi que
changement de structure sur la résistance à la compression de
les conditions de rupture. Simultanément, on cherchera à déter­
cubes ou de cylindres sans contrainte latérale.
miner la répartition des pressions dans le sol.
D’un autre côté, il est nécessaire que les conditions de conser­
Le problème se subdivise tout d’abord : Quelle est 1 influence
vation soient telles que l’échantillon prélevé reste à coup sûr
respective des propriétés physiques des sols sur les propriétés
identique à lui-même, et à ce qu’il était dans le sol.
mécaniques ? Ensuite, lorsque cette influence aura été détermi­
Heureusement, on a pu montrer qu’il est possible d’arriver à
née nous passerons au problème direct du tassement.
un tel résultat. Par exemple, en ce qui concerne l’argile, pour
Il nous paraît important de définir ainsi les problèmes posés
conserver un échantillon dans les mêmes conditions qu’il se
et de ne pas perdre de vue, au cours de ce qui suit, la méthode
trouve dans le sol, il suffit de le placer dans des conditions telles
de travail que nous nous imposons logiquement ; il faudra tenir
qu’il ne puisse : Io ni absorber d’eau ; 2° ni abandonner son eau
compte du fait que, dans les sciences expérimentales, il n est pas
par évaporation. Pour obtenir ces deux résultats, il est nécessaire,
toujours facile de suivre un ordre absolument rigoureux.
en ce qui concerne le premier, de ne pas placer 1 échantillon en
De cette façon, le lecteur se rendra mieux compte de la néces­
contact avec l’eau liquide et, en ce qui concerne le deuxième, de
sité de certains développements qui pourront peut-être bien
placer l’échantillon dans une atmosphère saturée d’humidité.
paraître un peu longs, mais qui sont nécessaires pour comprendre
En effet, sauf dans le cas d’argile très sèche (ayant dépassé la
et analyser les phénomènes en face desquels on se trouve placés.
limite de retrait), aucune absorption d’eau n’a pu être décelée
On pourra ainsi parcourir rapidement le lent travail de recherches
du fait de la conservation d’échantillons en atmosphère saturée;
expérimentales et analytiques qui a occupé les vingt-cinq der­
dans le sol, de telles argiles ne contiennent que deux phases
nières années; on pourra à chaque instant procéder à la synthèse
(solide et liquide).
des éléments épars, et qui concourent tous au progrès dans la
Au contraire, une argile plastique abandonne toujours de l’eau
résolution du problème des fondations. On se rendra compte, par
par évaporation en atmosphère non saturée, jusqu’à ce que l’équi­
le seul énoncé des propriétés physiques et chimiques, combien
libre résultant du degré de saturation s’établisse ; de même,
est nécessaire le travail d’identification des sols en vue d’éviter
une argile sèche absorbe ou abandonne de l’eau suivant la possi­
les erreurs grossières qui sont commises lorsqu’on se préoccupe
bilité d’équilibre, eu égard au pourcentage d’humidité contenu
seulement d’une seule ou de quelques-unes seulement des carac­
dans l’air ; mais le pourcentage d’eau est alors très faible.
téristiques dont l’ensemble seul permet de définir les propriétés
D’autre part, le contact de l’argile avec l’eau étant équivalent
de résistance du sol.
à l’annulation des pressions extérieures résultant des tensions
A ces caractéristiques, on en substituera d’autres dans certains
superficielles, il en résulte un phénomène de gonflement en tous
cas, dans un but de commodité de l’expérimentation, et de sim­
points semblable au phénomène d’augmentation de volume d’un
plification. Telles seront, par exemple, les limites de consistance
corps solide par annulation des forces extérieures de compres­
d’Atterberg, dont la définition sera donnée plus loin dans le cas
sion.
de l’argile. Ce sont des définitions semi-empiriques qui ne se
Moyennant les deux précautions énoncées, on pourra donc
justifient que parce qu elles signifient quelque chose au point de
conserver des échantillons d’argile.
vue pratique, et que les renseignements qu elles procurent per­
Par exemple, on pourra les paraffiner, de façon à éviter l’évapora­
mettent de se faire une idée de la possibilité de déformation et
tion ; cette façon de procéder est celle qu’on emploie d’habitude
de l’importance de la consolidation.
sur les chantiers en vue du transport des échantillons au labora­
Classification des sois. — Ce qui précède constitue en fait toire. Le paraffinage doit être effectué avec soin et ne s’applique
une classification des sols. qu’aux échantillons gorgés d’eau, et non à ceux qui contiennent
Cette façon de procéder éloigne des classifications anciennes aussi de l’air, en les plongeant rapidement dans la paraffine fondue.
qui étaient en général basées sur une propriété des sols. Au laboratoire, et pendant toute la durée des essais, on se place
C’est ainsi que d’aucuns ont voulu classer les sols suivant la en atmosphère saturée, par exemple en entourant l’échantillon
géologie. d’un linge humide n’ayant aucun contact avec lui.
Si cette façon de procéder se justifie à certains points de vue Ainsi, à part l’exception mentionnée plus haut, les échantillons
(il est toujours intéressant de connaître l’âge géologique d’un prélevés et conservés en laboratoire auront exactement les
sol), il est impossible d’en déduire des renseignements vraiment mêmes caractéristiques mécaniques que lorsqu’ils se trouvaient
sérieux, au point de vue des fondations. C’est ainsi que deux sols dans le sol. il ne restera plus qu’à déduire, des résultats trouvés
qui seraient classés géologiquement de la même façon peuvent au laboratoire, les conclusions utiles en ce qui concerne les fon­
avoir des propriétés de résistance très dissemblables suivant la dations elles-mêmes. Cene sera pas le moins difficile; mais on
proportion d’eau, d’humus, inclus. La nature chimique des sols pourra ainsi avoir des indications sérieuses. r
est intéressante, parce que, dans certains cas, ce renseignement En ce qui concerne le sable, le prélèvement des échantillons
permettra, par exemple, de prévoir une partie irréversible de la ne peut se faire sans en modifier profondément la structure.
compression due à l’écrasement des particules peu résistantes Ni la densité apparente, ni la position relative des éléments
(présence de calcaires tendres dans des sables). constituant l’échantillon ne seront les mêmes que dans le sol ;
Il suffit, la plupart du temps, de connaître les proportions de il est donc vraisemblable que les propriétés ne seront plus les
quartz, de calcaire, de feldspath dans le cas des sables, les pro­ mêmes. On admettra néanmoins, à titre d’approximation, que
portions de matières humiques, de sels dissous, de calcaire dans l’échantillon a les mêmes propriétés que le sol, lorsque sa densité
le cas des vases et des argiles. apparente sera la même ainsi que le pourcentage d’humidité et
Justification de l’étude des échantillons de sols. Ce les conditions de pression.
qui précède montre l’intérêt que peuvent présenter les recherches Les variations des propriétés des sols en fonction de celles des
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caractéristiques étudiées doivent fournir les bases de la con­ haut. Cette nomenclature est plus un résumé préliminaire des­
naissance du sol. Aussi, attachons-nous à ces recherches la plus
tiné à faire comprendre les discussions qui suivront, qu’un clas­
grande importance. Nous reviendrons ultérieurement, et avec de sement effectué dans un ordre logique et absolument intangible.
plus grands développements, sur l’influence des caractéristiques
chimiques sur les caractéristiques mécaniques. Définitions. — Dans ce qui suit, nous appellerons :
10 Pourcentage de vides — n, le volume de vides ou des pores
Essais élémentaires des échantillons du sol. dans 1 unité de volume du sol dans l’état où il se trouve ;
De même que dans l’étude de tous les corps, il est logique de ^n^ce ^es vides, le rapport du volume des vides au volume
chercher, pour les sols, la loi qui relie la compression d’un sol ^es P^ies solides d’un sol, on le désigne par la lettre s ; on a
aux charges qui lui sont appliquées. donc :
Dans le cas des corps solides, on étudie la résistance à la corn- _ n
pression qui est celle à laquelle cède un corps soumis à une seule 1
tension principale extérieure de compression. Est-il possible
de conserver une telle définition pour les sols ? Les sols pulvé- C est le volume de vides contenu dans le sol, rapporté à l’unité
rulents ne peuvent s’y adapter; certains sols plastiques ou semi- de volume des parties solides
solides peuvent, par contre, être caractérisés par une telle résis Il résulte de cette définition que l’unité de volume de matière
tance. solide occupe un volume apparent : 1 + s; la variation £ indique
On constatera que, conformément à la loi générale, moins le donc, lorsque la pression variera, la variation de volume,
sol est plastique, plus sa résistance à la compression croît. Nous
^ ^ A Ä
Compressibilité.
#
Sic min est l’indice des vides du sol tassé
<ü ’ A A

sommes donc limités, en ce qui concerne la propriété des échantil- aumaximum, s0 l’indice des vides correspondant à un état aussi
Ions de sols de pouvoir être comprimés sans qu’il soit nécessaire Peu tassé que possible, on appelle compressibilité et on désigne
de leur imposer des contraintes latérales, aux sols ayant de la par lettre C le rapport :
cohesion. C est la première différence que nous sommes amenés
à constater entre les divers types de sols. Les uns ont de la cohé- C O min n n mm

sion, les autres non. min n mm (1 n,)


Par contre, dans le cas des fondations, il est rare qu’une telle r îù■ .
sorte de résistance à la compression puisse être envisagée. Le . coefficient peut varier dans de larges limites suivant l’expé-
sol sur lequel on s’appuie est limité latéralement. rimentation et les conditions dans lesquelles on se place. Ceci
La partie cylindrique se trouvant sous la charge reçoit des devra faire l’objet d’une normalisation ;
réactions latérales qui empêchent les parois du cylindre de gon- v 4° L état de comPression (qui se désigne par la lettre F) est
fler latéralement. On conçoit donc qu’il y a intérêt à effectuer l’état dans lequel se trouve un sol dont l’indice des vides est s :
une autre série d essais de compression : le déplacement latéral
étant empêché, cette série pourra être commune aux sols sans F = —^ ^ - T , ^

cohésion et aux sols avec cohésion. Dans la pratique, on aura co c min <4

affaire a un cas intermediaire que 1 on pourra, comme on le On voit que F peut varier de 0 à 1 ; on adoptera par exemple
verra, rattacher aux deux types de compression décrits ci-dessus. la classification suivante :
L expérimentation de M. Ehrenberg permet de pousser l’analyse
plus loin et de vérifier les déductions que l’on peut faire, en par­
Sables non tassés........................................ Q < F <1/3
tant des essais élémentaires que nous venons d’indiquer. Elle
Moyennement tassés...................................... ]/3 < F < 2/3
consiste a appliquer à 1 échantillon des contraintes latérales, en Denses............................... 2/3 < F < 1
même temps qu on le soumet à la compression.
L experimentation de M. Krey permet de connaître avec une
5° Densité apparente. — Le poids d’un volume de sol égal à
approximation suffisante la résistance au glissement interne de l’unité (vides compris) ;
1 échantillon en fonction de la pression appliquée, du temps, et 6° Densité absolue o ou poids spécifique. Le poids de l’unité
de la teneur en eau.
de volume des grains constituant le sol ;
L experimentation de M. Terzaghi permet par différentes
7° Densite relative : le quotient de la densité apparente parla
méthodes la détermination de la perméabilité du sol, c’est-à-dire
densité absolue ;
de la vitesse d écoulement de l’eau en fonction de la pression et
de la teneur en eau et de la nature de l’échantillon.
8° Coefficient de stabilité. — Le coefficient de stabilité que
nous désignerons par la lettre B est le quotient de la charge
Les quatre expériences précédentes permettant de déterminer
A T# A M ä

la compressibilité sans contrainte latérale, la compressibilité moyenne en kg : cm2 par l’enfoncement produit par cette
charge lorsqu on effectue un essai de chargement du sol ;
sans gonflement latéral, le glissement interne, la perméabilité
9 Le degre d humidité designe par la lettre G est le pourcen­
sont fondamentales, parce que la plupart des caractéristiques des
tage d’eau contenu dans les pores.
sols s en déduisent. De plus, 1 expérimentation d’Ehrenberg Soit <o le pourcentage d’eau par rapport à la matière sèche (le
apportera un complément intéressant.
A 1 occasion de 1 etude des propriétés de ces quatre expérimen­ poids d eau accompagnant 1 unite de poids de matière sèche)
tations fondamentales des sols, nous aurons l’occasion de faire on a < -------
apparaître 1 influence des facteurs physiques et chimiques énu­
mérés plus haut.
Granulométrie. Diamètre C’est le diamètre
Il est clair que les ruptures d équilibre et les tassements dé­
d une sphère qui se décante à la même vitesse que le grain de
pendent (en suivant des lois qui peuvent ou non se traduire algé­
forme irreguliere considere et ayant le même poids spécifique.
briquement) des facteurs précédemment indiqués qui apparaî­
En réalité, le diamètre equivalent déterminé par l’expérience de
tront au cours de 1 etude, mais pas toujours dans l’ordre fixé plus lévigation et la formule de Stokes :
? N /d X X
(1) Voir Science et Industrie: Construction et Travaux Publics, avril 1934, G C1 O
pages 149 et suivantes, l’article de M. Buisman.
V 0,0556 d2
9 rt 2 T
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est inférieur au diamètre réel. Par exemple, quand, d’après cette (et surtout dans le cas des particules de forme plate).
■ m ^ * a H û

formule, le diamètre équivalent est compris entre 0,02 mm et La compressibilité, et par conséquent aussi la valeur du retrait,
0,002 mm, le diamètre réel mesuré au microscope a été trouvé est très fortement influencée par la teneur en particules très fines.
varier de 0,05 mm à 0,005 mm. Aussi, l’étude de la granulométrie jointe à celle de la compres­
Dans cette formule : sibilité et du retrait donneront des renseignements très intéres­
V vitesse en centimètres par seconde ; sants au point de vue pratique.
d diamètre équivalent en centimètres ; Plus la finesse des grains est grande, plus le pourcentage de
h poids spécifique des grains de sol ; vides peut être grand à l’état non tassé, plus la différence entre
o Poids spécifique du liquide. le pourcentage de vides entre cet état et l’état non tassé peut
Tl viscosité = 1,165 10 ~ 5 g : cm : sec2 à une tempé­ être grande, plus le sol est donc compressible.
rature de 15° pour l’eau. Classification de F American Foundation Committee.
Si c1 (1) = 2,85 o = 1, on a la formule simplifiée v ~ 0,073. L’American Foundation Committee a adopté la classification sui­
104d2. pour vante qui pourrait être également adoptée tout au moins provi­
d 0,002 mm 0,02 mm 0,2 mm soirement en vue de l’identification des sols.
V 0,00035 cm : s 0,035 cm : s 3,5 cm : s
En réalité, dans le cas des petites particules, il faudrait tenir Écartement des mailles en mm.
compte de la pellicule d’eau adsorbée et entraînée dans la chute. Nomenclature. Méthode d’analyse.
Passe. Reste.
On a pu apprécier son épaisseur dans certains cas : elle est de
l’ordre de 100 u ¡J. et est par conséquent d’un ordre de grandeur
Gravier. Gros. 32 16
comparable aux dimensions des particules les plus fines de l’argile. I Moyen. 16 8 Tamis-plaque perforée.
Pour l’étude de la granulométrie, on se sert du tamis et on peut Fin. 8 4

séparer de cette façon les grains ayant un diamètre supérieur à Sable. Gros. 4 2
II Moyen. 2 1 Tamis en fil de fer.
2/100® de millimètre. A partir de ce diamètre, les grains adhèrent Fin. 1 0,5
les uns aux autres, sous l’action de la tension capillaire de l’eau. #

Tamis en fil de fer


Poussier. Gros. 0.5 0,25
Il faut donc séparer préalablement les particules en les délayant III Moyen. 0,25 0,125 et lévigation.
Fin. 0,125 > 0,0625
dans l’eau. Dans la réalité, on limite la séparation par tamisage
aux grains de dimensions supérieures à 0,6 mm et on procède Farine. Grosse. 0,0625 0,03125
0,015625
Par lévigation.
IV Moyenne. 0,03125
par lévigation pour les grains de dimensions inférieures à 0,6 mm Fine. 0,015625 0,0078125
en ayant soin de diviser le plus possible les grains avant délayage.
L’analyse du sol par lévigation a servi pendant longtemps aux Les grains de dimension inférieure peuvent être observés au
céramistes et aux agronomes ; ce sont donc des savants tels que microscope. Leur forme dépend essentiellement de leur compo­
Schlösing, Atterberg, Schöne, Wiegner qui ont mis au point ce
sition minéralogique.
procédé d’analyse. Les divers procédés reposent tous sur le fin 0,0006
même principe énoncé plus haut. Des variantes ont été imaginées, Les grains de la grosseur colloïdale ' gros (entre 0,002 mm
et la méthode employée au Bureau Veritas est basée sur la me­ et 0,006 mm)
sure de la densité d’un mélange argile et eau placé dans une éprou­ ne peuvent être observés directement. On ne peut déduire la
vette en fonction du temps au moyen d’un pèse-liquide (méthode présence de grains en forme d’écaille que des mesures (de la
Bouyoucos). tension superficielle ou de la perméabilité par exemple).
Bien des précautions préalables sont nécessaires pour cette On représente graphiquement la composition granulométnque
analyse. En effet, les sols riches en calcaire et en humus ne se désa­ de la façon suivante : sur un graphique logarithmique on porte,
grègent pas facilement. Il est alors indispensable de faire bouillir en ordonnées, le pourcentage du poids des grains ayant un dia­
ces sols pendant vingt-quatre heures et de les traiter au prélable mètre maximum de x. Les courbes sont d’autant plus inclinées
par les acides et les bases. que la granulométrie est uniforme (c’est-à-dire que le sol est
Influence de la finesse des grains sur les propriétés composé de grains de même diamètre (fig. 1).
caractéristiques des sols.
— On verra plus loin que la
possibilité pour les sols d’être
cohérents dépend en premier X= 2.0 0.0019 0.0005 0.000125=%
lieu de la finesse des parti ­
cules. De plus, la pression
capillaire n’a une importance
très grande que dans le cas
des très fines particules

(1) Poids spécifique souvent


observé de Vargile.
(2) Les termes mo et schluff dé~
signent en allemand des genres de 400 %
sols dont Uéquivalent n existe pas en
français.Les Américains les désignent
sous le nom de silt. Suivant la clas­
sification de VA.F.C. le mo est un
mélange de poussier fin et de farine
grosse et moyenne. Le scbluficontient
des éléments fins de farine et des élé­
ments encore plus fins. On rencontre
ces sols en France dans les dépôts
des embouchures de fleuves.
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Influence du volume des pores sur la compressibilité Ce tableau a été établi au laboratoire de Freiberg par M. Ko­
(sables). — Le tableau suivant montre comment varient le gler. Il dépend de la forme et des dimensions de la surface d ap­
volume des pores et la compressibilité C dans quelques cas par­ pui. Les dimensions de 31,6 cm et 35,7 cm ont été choisies de
ticuliers. Cette compressibilité est mesurée sur des échantillons façon à obtenir l’enfoncement minimum, par conséquent le coef-
„nfermés latéralement et pour lesquels, par conséquent, Vin- ficient de stabilité maximum (1 ) . Ily a lieu de le comparer avec les
fluence du frottement latéral sur les parois est relativement im­ résultats exposés dans le tableau précédent pour ne pas généra­
portante. La granulométrie est donnée, d’autre part, en ce qui liser d’une façon trop hâtive. Il faut d ailleurs remarquer que les
concerne le sable de mer et le sable de dunes par les deux courbes essais ne sont pas comparables, le premier tableau se rapportant
B et C. (fig. 1). H est à remarquer que le résultat obtenu par à des échantillons placés dans des conditions telles que le gonfle­
vibration n’est pas accompagné des caractéristiques de l’appareil ment latéral est empêché, le deuxième se rapportant à des essais
employé. Il est donc fort possible qu’avec des moyens différents de sols. Nous reviendrons plus loin sur cette question qui n est
on obtienne des résultats également différents. donnée ici qu’à titre d’indication.
* " /A' " < * j/T
Influence de la teneur en eau sur la compressibilité. —
# n0 n ; n mm Compressi­ A l’état naturel, puisque les vases, les argiles sont la plupart du
non bilité.
tassé.
vibré. tassé.
C
temps le résultat du dépôt de sédiments dans des lacs, dans la
mer, elles sont gorgées d’eau : les pores ne contiennent pas d air.
Plus la quantité d’eau est grande, plus fluide est l’argile.
A. Sable quartzeux (0,25-
0,7 mm).................. 50,9 44 40 0,50 Pour une argile ou un sable saturé.................................... G = 1
B. Sable fin de mer----- 49,6 41,9 38,8 0,55
C. •—• des dunes .... 45,8 33,9 33,9 0,66 — — secs........................................ G= 0
D. —• limoneux........ 41,6 33,9 29,3 0,710 Pour un sable humide .............................. 0 <C G <Z 0,25
— très humide......................... 0,25 <Z G <C 0,5
— mouillé................................ 0,5 -< G <C 0,75
Ce qui précède montre qu’il est très difficile, sinon impossible — très mouillé......................... 0,75 <G 1
d’avoir un échantillon intact de sable, et même de mesurer l’état Dans la plupart des argiles, sauf pour l’argile des croûtes supé­
de compression de celui-ci dans le sol, autrement que par un rieures desséchées : G = 1.
essai direct de chargement du sol ; mais nous verrons plus loin Les trois facteurs : ô, e, et G déterminent la densité apparente
les difficultés auxquelles on se heurte en ce qui concerne son des sols.
interprétation. Le poids spécifique du sable est compris entre 2,6 et 2,65;
Lorsque les sols présentent de la cohésion, on mesure C et F celui des matières constituant l’argile entre 2,75 et 2,93, en
comme il sera expliqué par la suite. moyenne 2,85 (pour les grains de grosseur inférieure à 0,6 mm).
Dans le cas des sols cohérents, la vibration n’amène pas de La teneur en eau n influe pas beaucoup sur les propriétés des
tassement. Cette remarque est importante. Le battage produit sables, sauf cependant, comme on le verra, par effet produit par
des effets très différents de tassement en terrains sableux et argi­ l’augmentation de densité qui se produit lorsque le sol a absorbé
leux. Alors que, dans le premier cas, l’effet de serrage est très de l’eau, sans être entièrement saturé, ou par la diminution de
important, il est nul dans le deuxième cas. densité qui se produit lorsque le sol est dans une nappe d’eau,
Enfin, pour une petite augmentation de pression, le tassement par suite de la poussée d Archimède. Ce qui précède montre
obtenu est bien plus important dans le cas de l’argile que dans le déjà que la résistance d’un sol est fonction de sa densité apparente,
cas des sables. et une variation considérable de résistances se produisent lors
Du tableau précédent, on déduit que, pour deux sables ayant de l’élévation de la nappe d eau. Cet abaissement de résistance
des volumes des pores différents, la compressibilité peut être sera encore accru lorsque la pression d’eau sera telle que les
plus grande pour un sable ayant un volume des pores plus petit. grains de sable sont rendus mobiles.
Le volume des pores ne saurait donc être pris comme un crité­ En ce qui concerne les argiles et les sols cohérents, toutes les
rium de la compressibilité. En réalité, les courbes de granulomé­ propriétés varient d’une façon considérable et continue avec la
trie montrent que plus le sol contient d’éléments fins, plus la teneur en eau.
compressibilité est grande.
Compressibilité et élasticité comparées du sable
Influence de l’indice des vides ou de la densité relative et de l’argile. — La compressibilité est plus importante dans
sur le tassement (sables ). — L’importance de la valeur de le cas de l’argile que dans le cas du sable.
1 indice des vides des sables se trouve matérialisée, en ce qui Ainsi, lorsque l’on fait passer la pression de 0,5 kg à 3 kilo­
concerne la résistance à la compression des sables naturels dans grammes sur un échantillon de sable dont le gonflement latéral
le tableau suivant. Dans ce tableau, le coefficient B = coefficient est empêché, l’indice de vides variera par exemple de 0,97 à
de stabilité. 0,93, soit de 4 p. 100. Au lieu de cela, quand la pression passe
Il correspond à des essais sur plaque carrée de 31,6 cm de sur un échantillon d’argile de 0,5à 3 kilogrammes, l’indice variera
côté ou ronde de 35,7 cm de diamètre et à une classification des dans des limites plus larges, par exemple de 1,67 à 1,17, si on laisse
sables naturels suivant leur densité relative ou leur indice de à l’eau contenue dans les pores la possibilité de s’écouler et en
vides. prenant les précautions nécessaires pour éviter l’évaporation de
l’échantillon ; c’est-à-dire en opérant en présence d’eau.
Inversement, si on réduit la pression de 3 kilogrammes à
Tassement en
Densité C
mm pour une 0,5 kg, e passe de 0,93 à 0,94 dans le cas du sable, de 1,17 à 1,30
relative. charge de
dans le cas de l’argile, si on laisse l’argile en présence de 1 eau.
w

1 kg : cm2
L'argile est donc plus élastique que le sable, en ce sens qu’après
Très dense............... 1 à 0,85
déchargement, son état final se rapproche davantage de l’état
0 à 0,1175 0,666 à 1,33 15
Moyennement dense 0,85 à 0,70 0,1175 à 0,43 0,666 à 1,33 15 à 7,5 initial; en d’autres termes, les boucles d’hystérésis des courbes
Peu dense................ 0,70 à 0,55 0,43 à 0,82 1,33 à 3,33 7,5 à 3
Ayant foisonné.. , . 0,55 à 0,4 0,82 à 1,5 3,33 à 6 3 à 1,25 de compression en fonction de la pression sont plus plates dans
Léger...................... 0,4 à 0,25 1,5 à 4 6 à 25 1,25 à 0,4
Très léger .............. 0,25 à 0 4 à
le cas du sable que dans le cas de l’argile.
25 et plus 0,4 à 0
(1). Voir Science et Industrie: Construction et Travaux Publics, avril 1934,
fig. 1, page 147.
200 SCIENCE ET INDUSTRIE Mai 1934.

D Ulffuxmurieó dco ■comp(ieooioru> une des dimensions est petite par rapport aux deux autres.
en po-tvc umz aitflmmt” Círvvt-Éieo de pi ■ c-um,
de, -cPva/t^-«, cU- 1,5 a, 3,0 viOrri On doit penser que certaines roches sont composées de cris­
4o 204004 a
^-cívQ/rvt. cLe twuU/f. ■ taux ayant des formes ramassées, et d’autres de cristaux de forme
',1o Zo 3o -10 2o . 3o
l^mpoín ■yru.M- £5- d^p-vo^wao
fe/VL-CU/n/ 'be ÍMíssissipi 5o > dUÍwnx^ío de 00-ÍÍ& 'be.
plate ; enfin, certaines roches sont stratifiées. Au cours de la
(?oEtomSuL ?5-
cLtvtveo ñ- ^-cci-vrvo xtmdo
(/linyi 'íHcSiú)
0 4o 2o 5o 10 2o 3i 4o 2o^00Te't de, -rnvccv
! . „ c ■m;
oliíwtvo
d
désagrégation des roches par les agents atmosphériques, par exem­
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‘Jo’nx 3'o e-TV -yru-i
be. 0,5 I'm — — ———
ple le gel, ou par les actions mécaniques, les éléments constitutifs
4.9
ce Alloouxiupú
Gxvnxéo se séparent, en grains ronds notamment dans le cas du quartz
1.8 2o
M.[.TCowÎt-uIe, (CcvLdívne et du feldspath, en grains plats dans le cas des micas, schistes,
'bfw
Se/rruxj erv rrvúyvateo kaolin, talc, etc. En fait, les argiles se trouvant le plus souvent à
t CVupvEc Sot ^Vv<ví)fe
3 I de, 9cuvvrui. l’état de dépôts proviennent de l’érosion ou des sols à l’époque
glaciaire.
14 Il est remarquable de constater que les mêmes corps (ceux qui
ACA
13 cristallisent dans un système tel que les trois dimensions sont
comparables entre elles) ne donnent pas lieu au phénomène de
11 plasticité. Par contre, ceux qui se désagrègent en donnant nais­
4.0 sance à des particules en forme d’écaille ou de lamelles sont
0.9 plastiques.
-X
Nous reviendrons plus loin sur cette importante pro­
0.8
priété.
En ce qui concerne la compressibilité comparée des divers
0,6
sols, on conçoit qu elle soit liée à la structure du sol; cette struc­
ture peut être simple en ce sens que tous les grains sont en con­
1 Z 3 1 ¿ 3 1 2, tact les uns avec les autres, ou complexe en ce sens que les grains
Fig. 2. Diagramme des valeurs-pressions relatives à des mélanges de sable mica
peuvent être placés de telle façon que des vides dont le volume
^ î] & et autres terrains typiques naturels.
est supérieur à leurs dimensions peuvent subsis­
oz r-°/ 10% Z. to ter entre eux.
Q/o 5 0 20;
Telle est une structure en nids d’abeilles par
480 exemple. On conçoit que, dans ce cas, le pour­
4 > c/m' 11/^ 1 ^Cm
l^L centage de vides peut être fort important. Ceci
Am
peut se produire dans le cas des sols ayant de
la cohésion, c’est-à-dire composés de particules
320
o 3oo très fines (fig. 3).

J X—
Nous avons vu que la compressibilité du
•r sable telle qu’on l’a définie au tableau II est très
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inférieure à celle de l’argile, et cette différence
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à 0, c’est-à-dire la cohésion résultant de l’at­
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gros et du fait précédemment indiqué (in-
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Sous compression de 1 kilogramme par C/2


1_
Non [tassé, versé dans éprouvette graduée
Poids de tous chantillons : 200 gr.

Fig. 2 bis.

De l’origine de la plus grande compressibilité de l’ar­


gile. La grande compressibilité de l’argile provient du fait
qu elle est constituée de particules plates ; on a pu se rendre
compte de l’influence de la présence des particules plates en
mélangeant du sable et de petites plaquettes de mica ; on peut
reproduire ainsi un mélange ayant la compressibilité de l’ar­ Structure d un sol compact composé Structure d'un sol meuble composé
gile; par contre, l’élasticité du mélange sable-mica est plus grande, de grains isolés. de grains isolés.
du fait de la non-cohésion (fig. 2).
Le mélange sable et mica peut présenter un indice de vides
égal ou même supérieur à celui de 1 argile, à consistance égale.
Malgré la grande difficulté de rendre apparente la forme de par­
ticules aussi fines, MM. Dubrisay et Tnllat en France, MM. Ross
et Shannon en Amérique ont réussi à déterminer la forme des
particules minérales constituant l’argile ; il s’agit de particules
micacées de cristaux plats de kaohmte et de particules amorphes
ou de cristaux de grosseur ultramicroscopique ; M. Le Châte-
her avait d ailleurs émis cette hypothèse depuis longtemps. Mais,
au surplus, toutes les observations concourent à cette conclusion;
notamment, on verra que, à diamètre équivalent égal, le sol le Fig. 3.
Structure en nids d'abeilles Structure de deuxième ordre en nids
plus imperméable contient forcément des particules dont d’abeilles.
Mai 1934. SCIENCE ET INDUSTRIE 201

fluence de la présence de grains plats sur la compressibilité). Mais, dans le deuxième cas, <
Au contraire, lorsque les grains sont très fins, des architectures se cohésion est mise en évidence.
forment par suite de l’adhérence des grains les uns aux autres.
Tel est notamment le cas des sédimentations qui se produisent Cohésion vraie. — Il faut donc penser qu’un autre phéno­
au sein des eaux de mer. Les électrolytes qui sont contenues mène est susceptible de s’ajouter à celui de la tension superfi­
dans l’eau de mer produisent la floculation, et nous reviendrons cielle. Que peut être ce phénomène, sinon celui de 1 attraction
plus loin sur ce phénomène important. moléculaire ? En effet on ne le constate qu’en présence d’élé­
ments très fins, pour lesquels le poids de l’élément est petit par
Définition de la cohésion. — Par cohésion, on entend vul­ rapport à l’attraction de deux éléments voisins. Cette force d’at­
gairement la force d’attraction qui fait que les particules ne se traction est ce que l’on peut appeler le frottement sous charge
détachent pas les unes des autres et ne s’écoulent pas les unes par­ nulle ou frottement à zéro dans les dépôts sédimentaires qui n’ont
dessus les autres lorsqu’on abandonne un échantillon ayant des été soumis à aucune pression. Ce frottement à zéro est la limite
parois verticales à lui-même, ce qui permet de passer, par une inférieure de la cohésion vraie (fig. 4).
lente transition, des corps solides aux massifs pulvérulents. Si La cohésion vraie est donc une propriété commun; à toutes
l’on analyse de plus près la nature de la cohésion de certains sols, les masses composées de grains très fins. On se rend compte,
on se rend compte que c’est une résistance qui s’oppose au cisail­ d’après ce qui est dit
lement, les forces extérieures étant nuiles. Nous sommes donc plus haut, qu elle n’est
amenés comme dans le cas des corps solides à la définir comme la fonction que de la forme
résistance au cisaillement, la pression extérieure étant nulle. et de la grandeur des
Dans les corps solides, l’origine de la cohésion est l’attraction grains. Au cours de la
moléculaire, les forces de couture des particules entre elles ; les sédimentation d’un tel
sols ayant de la cohésion peuvent être classés à ce sujet en deux sol, les particules qui
catégories : l’origine de la cohésion de ceux de la première caté­ tombent au fond avec
gorie est la présence d’un liant solide ; dans la deuxième, aucun une vitesse limite, fonc­
liant solide ne peut être décelé. Dans la terminologie de M. tion de leur diamètre, sont
Freyssinet (voir n° 1 de Science et Industrie, janvier 1933), l’argile entourées d’une couche
est un pseudo-solide. de liquide adsorbée su­
perficiellement, et l’épais­
Origine de la cohésion des sols n’ayant pas de liant seur de cette couche est
solide. — Dans cette deuxième catégorie de corps, on de 100 y p. environ. Lors­ Fig. 4. — Processus de décantation de particules
constate que la cohésion croît en sens inverse de la quantité que deux particules se fines dans Veau. Apparition du frottement à zéro.
d’eau incluse. Moins le corps contient d’eau, plus grande est la rapprochent, les couches
cohésion (telles sont les argiles). Par contre, d’autres sols qui ont adsorbées exercent l’une sur 1 autre un effet d échangé molé­
une certaine cohésion, faible d’ailleurs lorsqu’ils sont mouillés culaire et les grains adhèrent 1 un à I autre. On peut se
(les sables par exemple), n’en présentent à aucun degré lorsqu’ils convaincre de son existence par 1 expérience suivante indiquée
sont secs. Que l’eau soit à l’origine de la cohésion, il n’en faut par M. Terzaghi : On délaye dans de l’eau une petite quantité
pas douter. Mais on constate des effets fort différents suivant les d’argile. On en verse une partie dans une petite coupelle de
cas. verre limitée par un anneau de caoutchouc de 2 millimètres de
haut. Cinq minutes après avoir fait le remplissage, on recouvre
Influence de la finesse des particules. — Si l’on compare d’un couvercle en verre de façon qu il n y ait pas de trace d air
des sables, au point de vue de la cohésion lorsqu’ils sont mouil­ et l’on retourne ; douze heures après, on retourne le tout à nou­
lés, on constate que la cohésion est d’autant plus grande que les veau et après douze heures encore on observe les deux faces
grains sont plus fins. avec un microscope. Les particules de diamètre inferieur à 2 à
D’ailleurs, l’argile qui présente la particularité citée plus haut 3 ¡JL adhèrent à la partie supérieure, les plus grosses à la face infé­
est composée de grains très fins, que l’on peut mettre en évi­ rieure. Les dites particules ne sont pas animées d un mouvement
dence par une analyse par lévigation et décantation, par le mi­ brownien ; elles sont donc maintenues par des forces d attrac­
croscope et l’ultramicroscope également. Mais, chose curieuse, tion moléculaire. On dessine les particules les plus caractéris­
des grains de silice pulvérisée de forme ramassée sont loin de tiques et on retourne encore une fois ; douze heures après, on com­
présenter une cohésion comparable à celle qui peut régner entre pare au dessin. Aucune particule ne se détache du verre. Le poids
les grains d’argile de diamètre équivalent. Il faut en tout cas est donc équilibré par la résistance de traction du pont qui se
admettre que la finesse des grains a une influence sur la cohésion forme entre le verre et les particules aux points de contact.
possible ; mais il est évident que cette finesse des grains a pour Le frottement à zéro agit donc, non seulement tangentiellement,
conséquence la ténuité des espaces interstitiels entre grains. Or, mais aussi normalement à la surface. On peut admettre qu il
on sait que la condition requise pour le développement des phé­ doit être sensiblement indépendant de la grosseur du grain et
nomènes de tension superficielle est que l’eau se trouve dans un c’est à partir du l/10e de millimètre que paraît se produire ce
espace très étroit. On sait aussi qu’un sol composé de grains fins phénomène. Il apparaît dès qu’une particule touche, en descen­
dont la surface supérieure se trouve au-dessus d’une nappe dant, un grain reposant à la surface supérieure de la couche en
absorbe l’eau, de telle sorte que le niveau constaté à l’intérieur cours de sédimentation. Si la particule a un diamètre > 0,10 mm,
du sol peut être sensiblement plus élevé que le niveau de la le moment de renversement est supérieur à celui résultant du
nappe, et ce phénomène relève clairement de la tension superfi­ frottement à zéro et la particule tombe dans la cavité la plus
cielle. On constate, d’autre part, que la paroi verticale d’une tran­ proche. Si la particule est plus petite, le frottement à zéro est le
chée exécutée dans un sol sableux composé de grains fins reste plus fort et la particule reste dans la position où elle s est trouvée
droite, à condition qu elle ne soit pas trop haute. Dans certains en descendant. Il peut donc se former des espaces vides, et la
cas, elle reste droite, que la surface soit ou non immergée. Que structure peut être en nids d’abeilles. Une preuve à 1 appui de cette
la tension superficielle intervienne lorsque la paroi est à l’air hypothèse réside dans le fait que les électrolytes ont pour effet
libre, pour empêcher l’éboulement de se produire, cela est clair. de coaguler les limons en cours de sédimentation, et les pourcen-
202 SCIENCE ET INDUSTRIE Mai 1934.

tages de vides ainsi atteints sont de 4 à 5 fois ceux des dépôts picité est sensiblement plus grande dans le cas de l’argile que
obtenus sans coagulation. Nous reviendrons plus loin sur ce dans le cas du sable.
phénomène important.
La cohésion vraie augmente sensiblement avec la charge à Effet de la pression capillaire sur les sols. Un e pro­
laquelle est soumise la masse, car le nombre de points de contact priété essentielle des sols de fondations est leur compressibilité.
augmente avec la pression. En réalité, dans les dépôts prove- On peut étudier cette compressibilité de deux façons : ou bien
pant de sédimentation, elle ne dépasse guère 20 gr : cm2. Elle ne on effectue la compression dans une direction en laissant le corps
peut donc masquer l’identité des propriétés des sols de diffé­ libre de se dilater latéralement, ou bien au contraire on impose
rentes espèces contenant ou non des grains très fins. au corps une contrainte latérale double qui soit telle que les
dimensions transversales restent intangibles. La première série
Cohésion apparente. —Par contre, la cohésion des sols expo­ d’essais ne peut se faire, bien entendu, que pour les corps cohé­
sés à l’air peut atteindre une, grandeur considérable (plusieurs rents. Mais la deuxième série peut être effectuée dans les deux
kg : cm2) et disparaît sensiblement quand on les immerge. Pour cas. L’expérience prouve que les propriétés de résistance à la
cette raison, nous appellerons cohésion apparente la propriété, compression sont sensiblement identiques pour les deux classes
mise en évidence et résultant des propriétés physiques de l’eau, de sols, à condition d’opérer en l’absence de tension superficielle,
par opposition à la cohésion vraie qui résulte des propriétés c’est-à-dire en présence d’eau. Les diagrammes d’affaissement
physiques des sols eux-mêmes. en fonction de la pression ont exactement les mêmes propriétés ;
En tous cas, nous retiendrons de ce qui précède que deux sols les courbes ont des équations semblables ; seuls les coefficients
de même finesse auront évidemment la même cohésion vraie. diffèrent. On peut donc s’attendre à ce que toutes les autres modi­
Mais nous sommes obligés de constater que, à égalité de gros­ fications d’état provoquées par des forces extérieures soient
seur des particules, les phénomènes capillaires sont bien plus identiques. Si l’on admet ceci, et nous prouverons qu’il en est
intenses dans le cas de l’argile que dans le cas du sable, et, ainsi bien ainsi, on voit qu’il est naturel d’attribuer la cohésion appa­
que nous le disions plus haut, dans un cas la cohésion croît rente à celui des facteurs dont la disparition rétablit l’identité
lorsque la teneur en eau diminue, tandis que dans l’autre elle des propriétés, la tension superficielle.
décroît. Dans le premier, une certaine quantité d’eau ne peut D’ailleurs, si l’on applique des pressions croissantes à un cy­
être évacuée par évaporation ; dans le deuxième cas au contraire, lindre rempli d’argile noyé dans l’eau et sous lequel se trouve un
elle disparaît entièrement. Il faut donc qu’il existe une force qui filtre, l’eau en excédent est éliminée et le cylindre d’argile dimi­
retienne l’eau avec assez de vigueur pour empêcher son évapo­ nue de volume ; à chaque pression, correspond une teneur en
ration dans le premier cas. eau après stabilisation du phénomène. De même, si on laisse
évaporer l’eau d’un cylindre d’argile, celui-ci diminue de volume.
Influence de la forme des grains de l’argile sur la finesse Lorsque la teneur en eau correspondra à celle obtenue par com­
des canaux interstitiels. Conséquences pour la pression pression directe dans le premier cas, il est clair que la pression
capillaire. — Quelle est l’origine de cette force ? Elle réside capillaire régnant dans le sel sera équivalente à celle qu’on aurait
dans le fait que dans l’argile la pression capillaire atteint une dû appliquer pour obtenir la même consistance, puisque seule
valeur considérable, dès que la consistance du sol dépasse ce la pression capillaire agit à ce moment sur l’argile et que rien ne
qu’on appelle la limite de plasticité du sol, parce qu’à partir de distingue le premier du deuxième cylindre. Cette pression a
ce moment les dimensions des canaux interstitiels deviennent pour origine la résistance à la traction de la pellicule d’eau qui se
très fins et permettent le développement de la pression capillaire % trouve à la surface et qui atteint 75 dynes par centimètre. La
qui est, comme on le sait, inversement proportionnelle à la hauteur d’ascension de l’eau dans un tube de rayon r est déter­
largeur de l’interstice. Simultanément, la tension de vapeur minée par l égalité ~ r2/i = 0,0764 X 2 "r cos a (* étant l’angle
émise par le liquide diminue du fait de l’augmentation de la du ménisque avec la paroi). La hauteur maximum est atteinte
courbure des ménisques, de telle sorte qu’il arrive un moment lorsque % 0 (cos oc 1). Le ménisque est alors une demi-sphère
où la tension de vapeur devient nulle. Ce phénomène est mis 0,0764 x 2 0,1528
et la hauteur minimum h
en évidence par le fait que l’eau comprise entre deux plaques de
verre rectifiées dont la distance est de l’ordre de 1/10 [¿ne s’éva­
pore pas ; son poids reste constant, quels que soient la tempéra­ Mécanisme Or, on peut assimi­
ture et le temps. Mais cette finesse ne peut être atteinte que parce ler le sol à un système de tubes capillaires compressibles.Le
que les grains d’argile sont plats. Dans ces conditions, en effet, résultat de l’évaporation dans un tel système est de créer une ten­
les éléments peuvent, sous l’influence de la pression, se coller sion superficielle qui empêche l’eau de se retirer à l’intérieur du
en quelque sorte les uns contre les autres comme les feuillets corps et au pourtour d’un de ces tubes la tension égale :
d’un livre, et les vides peuvent devenir très petits, bien plus
étroits que dans le cas des vides entre grains de sable. En effet, 2 " r cos oc X 0,0764 gr : cm.
dans ce cas, les dimensions des vides sont limitées par la déforma­
tion de grains et leur forme arrondie. Comme, d’autre part, dans Lorsque par suite de l’évaporation et du raccourcissement
l’unité de volume, il y a plus de grains plats que de grains ronds des interstices qui en résulte, oc devient nul, la tension atteint
de même diamètre, le nombre d’interstices est plus grand dans 0,1528 T1 . 1 • , . x
un maximum de-------- cm. 11 est clair qu au moment ou
le cas de l’argile que dans le cas du sable. Etant donnés ces deux
facteurs, on conçoit que la pression capillaire peut croître consi­ cette tension est atteinte le long de tous les orifices même les
dérablement dans ces conditions et atteindre une importance plus petits, le raccourcissement est maximum. Inversement, si
plus considérable dans le cas de l’argile que dans le cas du sable. on place les tubes sous l’eau, la tension superficielle disparaît :
De plus, les grains fins de sable, de même grosseur que ceux de les tubes qui étaient comprimés se dilatent et leur longueur
d’argile, n’adsorbent pas d’eau, comme c’est le cas de l’argile. Il redevient celle du début de l’essai, si le matériau est entièrement
en résulte que, contrairement à ce qui se passe dans l’argile, élastique. Sinon, l’expansion est inférieure à la contraction.
1 eau s’évapore entièrement dans le sable, de sorte qu’en fin de Puisque le retrait agit d’une façon sensiblement égale sur toutes
compte aucune cohésion n’existe plus après évaporation. On les faces, nous en déduisons que la pression capillaire est équiva­
constate, en effet, que la quantité d’eau absorbée par hygrosco- lente à une étreinte triple ou à une pression hydraulique.
Mai 1394. SCIENCE ET INDUSTRIE 203

Importance A + 2 fi 1 + L5
lente. Soit un vide que nous supposerons carré de 0,01 mm A A 0,81 p
^--------- % *
3 3
(1 000 vides au centimètre). Cette dimension correspond aux
ides de la vase. Le périmètre = 0,004 cm. La force est de 0,004
Mais on peut déterminer le coefficient d’élasticité E par un
X 0,0764 = 0,000306 gr et pour 1 0002 ouvertures cm on essai de compression destiné à faire connaître la valeur de la
trouve la pression + 306 gr : cm2. variation de volume en fonction de la pression et on trouve que
Dans le cas de l’argile contenant des éléments colloïdaux Ça
ij||l Il III || llll|| ll III l| ll|8 r on a E G Puisqu’on a les moyens de déterminer à
dont le diamètre des grains sera de l’ordre de fL le diamètre des 0,81
10 la fois E et C, comme on le verra plus loin, on en tire :
1 0,81 E
vides sera de même importance et le périmètre sera de ce qu’il A avec certaines argiles, E = 7 300.
C
était précédemment. Par contre, le nombre d’ouvertures par cen­ 7 300
timètre carré sera multiplié par 1002, donc la pression sera mul­ C 34, d’où ft 171 kilogrammes. Avec certaines
42
tipliée par 100. Elle atteindra donc 30 kilogrammes environ par
autres argiles très fines, on atteint 340 kg : cm2, chiffre bien plus
centimètre carré, ce qui est déjà important. Mais, en réalité, la
élevé que celui obtenu précédemment en faisant une hypothèse
pression atteinte est bien plus importante encore.
sur la dimension des vides.
Quitte à justifier ce qui suit par la suite, nous pouvons en don­
ner une idée de la façon suivante.
Lorsqu’on fait agir la pression sur la face supérieure d’une argile Variation du retrait de l’argile en fonction de la tension
immergée, il se développe dans l’enceinte une pression latérale superficielle. — Si cette conception est exacte, on doit trouver
qui est sensiblement proportionnelle à la pression appliquée; que l’augmentation maximum de densité doit varier avec la
soit Yi cette pression latérale, on a fi = 0,7 à 0,75 p. nature du liquide. En fait, la tension superficielle permet d’aug­
Les deux faces opposées du cylindre supportent la tension prin­ menter la densité de l’argile jusqu’à une valeur du coefficient
cipale p et les deux autres contraintes principales sont fi. Par volume des vides
0,482 à 0,526, tandis que l’argile pétrie
contre, la pression capillaire ft. agit avec la même intensité dans volume du solide
toutes les directions, du moins approximativement ; si les près- ^ns l’alcool (tension superficielle = 23 dynes : cm2) on n’a pu
sions p et pc sont telles que la compression est la même, il faut atteindre que £ 0,798.
que l’on ait : (A suivre.)

nquête sur la vibration du béton en grosses masses


Communication de M. Henri LOSSBER, Ingénieur-Conseil

La participation de 1VI. Henri Lossier à notre enquête sur la « Vibration du béton en grosses masses »,
à laquelle nous avons consacré entièrement notre numéro de février 1934, nous parvient tardivement.
Nous avons le plaisir de la publier ci-après:

regrette de ne pouvoir communiquer pour l’instant des renseigne­ Il est toutefois vraisemblable que cette prescription pourrait être élar­
ments expérimentaux précis au sujet de l’exécution de gros blocs à la mer, gie dans une certaine mesure sans inconvénients pratiques.
à l’aide de la vibration et de la pervibration du béton. Par ailleurs, et sans déroger à nos cahiers des charges actuels, on
En principe, je ne partage pas a priori le pessimisme de certains de nos obtient déjà quelques avantages en utilisant un ciment artificiel de fabri­
collègues et je pense au contraire qu’il doit être possible d’obtenir des cation remontant a plusieurs mois et longtemps siloté. Son durcissement
résultats réellement intéressants, en réalisant notamment les conditions est quelque peu ralenti, mais on parvient finalement aux résistances
suivantes : normales.
a) Emploi d appareils vibrateurs, et pervibratems en nombre restreint, Enfin, certains fabricants procèdent actuellement à des études particu­
mais d une puissance réellement proportionnée aux caractéristiques des élé­ lièrement intéressantes, en vue d’obtenir des ciments à prise très ralentie,
ments à construire. soit en utilisant des pouzzolanes artificielles, soit par d’autres procédés.
Dans la plupart des essais effectués, les appareils utilisés paraissent c) Choix et dosage des matériaux réduisant au minimum la tendance à la
avoir été de types nettement insuffisants. ségrégation.
b) Exécution de chaque élément sam reprises, cest-à-dire dans un délai ?1 est facile de se rendre compte expérimentalement du rôle important
inférieur à celui de la prise du ciment. que jouent la grosseur et la densité relatives des éléments de l’agrégat au
En plus de 1 adoption de moyens mécaniques de production et de mise point de vue de leurs déplacements au cours de la vibration et de la per­
en œuvre appropriés, on peut envisager 1 emploi de ciments dont la prise vibration.
serait ralentie, mais dont le durcissement demeurerait toutefois sensi­ Il en est de même en ce qui concerne la nature du ciment et la quantité
blement normal. d’eau.
On sait que l’on peut notamment parvenir à ce résultat en augmentant En ce qui concerne, par ailleurs, 1 action de la désâéraVon du béton
la teneur en sulfate de chaux ajouté après cuisson ; mais on est actuellement dans la bétonnière, les expériences en cours ne me permettent pas d’en
limité dans cette voie par les prescriptions officielles françaises qui déduire encore des conclusions précises.
exigent, pour les ciments destinés à des travaux en prise à la mer, une J espere être en mesure toutefois de communiquer prochainement
proportion d’acide sulfurique inférieure à 1,5 p. 100. quelques résultats expérimentaux intéressants.

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