Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
LA HOUILLE B L A N C H E r
ÉDITIONS B. A R T H A U D , Succ de J. REY, GRENOBLE
Pour la Rédactiors ; Abonnernent ( France 40 francs Pour les Ábonneraents et Annonces ;
COMITÉ DE D I R E C T IO N SCIENTIFIQUE
BARBILLION, Professeur títulaíre d'Electrotechnique á la Faculté des GRIGNARD, Membre de l'Institut, Doyen de la Faculté des Sciences,
Sciences de l'Université de Grenoble. Directeur de l'Ecole de Chimie Industrielle de l'Université de Lyon.
CAMICHEL, Di recteur de l'Institut Electrotechnique de Toulouse. MAUDU1T, Directeur de l'Institut Electrotechnique et de Mécaniqne appli-
CHALUMEAU, Ingénieur en chef de la ville de Lyon. quée á Nancy.
DARR1EUS, Ingénieur des Arts et Manufactures. MERCIER, Administrateur-Délégué de l'Union d'Electricité.
D U V A L , Directeur des Services électriques de la Société Genérale d'En- DE PAMPELONNE, lnspecteur genera! du Génie Rural.
treprises, PARODI, Directeur honoraire des Services d'Electrification de la Compa-
FLUSIN, Directeur de ['Instituí d'Electrochimie et d'Electrométallurgie de gnie des Chemins de fer d'Orléans.
Grenoble. PEPY, Professeur á la Faculté de Droit de Grenoble.
GENISSIEU, Ingénieur en chef au Ministére des Travaux Publics. PAGNON, Ingénieur I. E. G., Secrétaire general.
SOMMAIRE
H Y D R A U L I Q U E . — Problémes constructifs relatifs aux conduites forcees et ouvrages accessoires.(Regles pour le projet, la construction
r
et la r é c e p t i o n ; résultats d'expériences), par D -Ingénieur Uraberto BONO.
ELECTRICITE. — La « Direttissima », Bologne-Florence.
DO CUMENT ATION.
LEGISLATION. •— Le Mois fiscal. — Nouveaux tarifs des impóts sur les bénéfíces commerciaux, sur les traitements et salaires, sur
les bénéfices agricoles, sur les bénéfices non commerciaux, et de Fimpot general sur le revenu. •— La reforme fiscale de Fimpót
sur le chiffre d'aftaires.
INFO R M ATION S. — BIBLIOGRAPHIE.
HYDRAULIQUE
Problémes constructifs relatifs aux conduites forcees
et ouvrages accessoires
(Regles pour le projet, la construction et la réception ; résultats d'expériences)
(SÜITE)
longueur théorique des divers élémenls de m o n t a g e . II rend Sous la partie femelle du j o i n t de dilatation, on placera tou-
le m o n t a g e plus facile et plus expéditif ; ü p e r m e t l ' a t t a q u c jours u n e selle de soutien, aíin de fixer la direction de l'axe
simultanee du m o n t a g e sur plusieurs points, qui p e u v e n t étre de la partie mále.
choisis a u mieux ; il p e r m e t encoré, d u r a n t le m o n t a g e , de
raccourcir u n t u y a u dont Fextrémité a p u éventuellement Ancrages.
s'abímer dans les manceuvres de t r a n s p o r t . De plus, nous avons
vu que dans les conduites frettées, il p e u t teñir lieu également Les ancrages d ' u n e conduite forcee c o m p r e n n e n t générale-
de t r o u d'homme. m e n t d e u x choses : le massif de maconnerie, qui reeoit et mai-
trise les poussées de la conduite, et la ferrare qui, attachée
Quand on rencontre des circonstances particuliérement d'une maniere ou d ' u n e a u t r e á la conduite, t r a n s m e t ees pous-
favorables, il devient possible de supprimer quelques-uns de sées a u massif.
ees joints (par exemple q u a n d il existe des angles en plan sans
de notables variations de pente). Le m o n t a g e devient toutefois Le plus souvent, le calcul de la p a r t i e maconnée est fail, en
beaucoup plus délicat. t e n a n t compte qu'elle réagit p a r l'ellet de son poids, augmenté
du poids de la p a r t i e de conduite. qui repose sur elle. On fait
U n m e m b r e de la U N F I E L a signalé précisément u n cas de
ensuite la vérification au point de vue du renversement et, si
ce genre : il s'agit d'une conduite frettée pour laquelle, profitant
c'est nécessaire, également au point de v u e du glissemcnl.
de deux angles en plan, on a m o n t é trois alignements successifs
Ge calcul m o n t r e l'importance. de la forme á donner au massif.
sans joints de dilatation, t o u t en disposant deux ancrages a u x
Tres souvent, en é t u d i a n t judicieusement cette forme, on ob-
extrémités du troncón envisagé et u n a u milieu de l'alignement
tient de meilleures conditions de stabilité t o u t en diminuant
intermédiaire. D a n s cette zone, spécialement au p r i n t e m p s et
le cube. Cette recherche de la meilleure forme se fait volontiers
en été, on eut de fréquents éclatements des garnitures a u t o -
i n t u i t i v e m e n t , en p a r t a n t de la considera tion que la compres-
claves parce que les brides s'ouvraient légérement et que la
sion exercée sur le térra in dépend sur t o u t du poids du massif
garniture cédait sous la pression. L a chose a été étudiée soi-
et, á un degré moindre, de l'influence des poussées que le tuyau
gneusement p a r les techniciens de la Société e t du Construc-
exerce sur lui. D a n s la recherche de la forme la plus rationnelle
teur, et Fon est arrivé á conclure que la cause résidait probable-
á donner a u x massifs d'ancrage, la p r a t i q u e sera done d'une
m e n t dans u n défaut de m o n t a g e . Chaqué éclatement de garni-
plus grande utilité que la recherche a n a l y t i q u e . U n ceil bien
t u r e nécessitait le vidage de la conduite et l'interruption du
exercé p e r m e t t r a de dessiner tres r a p i d e m e n t la forme la plus
service d u r a n t plusieurs heures.
convenable d a n s les divers cas.
Comme conclusión, je suis d'avis que le joint de dilatation
est toujours opportun. La conception du calcul a u r e n v e r s e m e n t p a r t de la suppo-
D a n s les collecteurs, le joint de dilatation est également sition naturelle q u e le bloc forme un monolithe. E n regle gené-
recommandable. II est toutefois nécessaire qu'il y ait á l'extré- rale, on doit done exclure de sa construction la maconnerie
mité aval u n massif d'ancrage contre lequel puisse s'exercer simple. Le massif doit étre a r m é avec des fers lui conférant le
t o u t e la poussée h y d r o s t a t i q u e . D e cette facón, le t u y a u col- caractére du monolithe. Ces fers seront d i s ü n c t s des ferrares
lecteur ne supporte plus la sollicitation axiale due á la poussée d'ancrages p r o p r e m e n t dite, d o n t on parlera plusloin, et qui sont
hydrostatique sur le fond ,* il ne subit done plus les déforma- toujours portees p a r le t u y a u . On p e u t aussi, dans certains cas,
tions élastiques axiales qui p r o v o q u e n t toujours des efforts recourir á une construction cellulaire. On remplit alors les di-
de flexión a n o r m a u x sur les dérivations a u x machines et sur verses cases avec des m a t é r i a u x quelconques, d o n t la fonction est
les attaches elles-mémes. II n'est m é m e pas j u s t e de diré que s i m p l e m e n t d'ajouter au poids. Mais la case elle-méme doit
cette solution nécessite u n ancrage complet en plus. E n effet, former u n t o u t rigide.
le joint de dilatation p e r m e t de diminuer l'importance de i'an- D a n s le calcul des massifs, on doit porter b e a u c o u p d'attention
crage situé i m m é d i a t e m e n t á l'amont, cet ancrage n ' a y a n t a u terrain sur lequel ils reposent et á son a p t i t u d e á les supporter.
plus pour fonction que de soutenir le troncón qui le precede.
Le terrain ne doit a b s o l u m e n t pas ceder sous les pressions
Les joints de dilatation sont de divers types, se différenciant que le massif lui t r a n s m e t ; des t a s s e m e n t s m é m e minimes,
l'un de l'autre -par des détails de construction. D a n s la grande p e u v e n t c o m p r o m e t t r e complétement la stabilité de la con-
majorité des cas toutefois, le joint est établi sur le principe d u i t e forcee.
II faut se souvenir q u e la p r u d e n c e d a n s le calcul des massifs
est u n e regle excellente ; ce sont en effet les massifs qui assurent
la stabilité de la conduite forcee.
On est quelquefois a m e n é á proceder á des dérochages pour
a u g m e n t e r l'assiette du massif. A ces occasions, on entend
souvent l'objection suivante : poürquoí devons-nous enlever
de la roche pour la remplacer p a r du béton ?
A premiére vue, la question semble e m b a r r a s s a n t e . J'admels
d'ailleurs que, dans certains cas, on puisse conserver toute
la sécurité désirable, en r e m p l a c a n t une p a r t i e du béton par
des fers solidement ancrés dans le rocher, et qui intéressent
ce dernier á la résistance. IJ faut c e p e n d a n t bien approfondir
Fig. 25. — J o i n t de dilatation avec bolte á étoupe l'examen a v a n t de se décider dans ce sens. Q u a n d le, massif
et presse-étoupe. est calculé á la gravité, et qu'il est bien construit, et bien ap-
p u y é sur le rocher, il est alors a b s o l u m e n t sur. Q u a n d on veut
du t u b e télescopique, avec boíte á étoupe et presse-étoupe au contraire faire usage d'ancrages dans le rocher, on court
pour assurer l'étanchéité, t o u t en p e r m e t t a n t l'engagement le risque d'étre t r o m p é sur la masse de la roche intéressée et on
et le dégagement du t u y a u mále dans le t u y a u femelle (fig. 25). p e u t tres bien se t r o u v e r en présence d ' u n ancrage rendu tout
LA H 0 U 1 L L E BLANCHE ¡63
á fait insuffisant p a r la présence de failles, de fissuratíons, etc. 27, 28 et 31), ou que le t u y a u soit noyé seulement sur sa moitié
II y a beaucoup d'exemples de conduites ancrées dans le rocher inférieure (fig. 30), ou encoré que le t u y a u soit complétement
dans des conditions de sécurité complete, mais, je le répéte, hors du bloc (fig. 29). La disposition de ees ferrares sur le t u y a u
il faut étre p r u d e n t dans la généralisation. doit ensuite étre étudiée de telle facón que la transmission
Si la conduite forcee court en galerie creusée dans le rocher, des efforts se passe, a u t a n t que possible, avec une bonne distri-
le probléme du massif d'ancrage se simplifie beaucoup. Dans bution.
ce cas, le massif p e u t trouver u n point d ' a t t a c h e sur le fond, L'idéal serait d'avoir toujours le t u y a u complétement hors
sur les flanes ef sur la calotle. On p e u t alors a b a n d o n n e r la du massif ; de cette facón, le t u y a u serait toujours complétement
visitable, et on pourrait également toujours observer les fer-
rares d'ancrage dans leur fonction. Cette condition devient
encoré plus utiJe s'il s'agit de t u y a u x rivés, vu qu'il est difficile
que les rivures réalisent i m m é d i a t e m e n t l'étanchéité et la
maintiennent toujours. Si le t u y a u est maconné
dans le bloc, et que les rivures perdent, on ne p e u t
pas definir e x a c t e m e n t le point de p e r t e et, pour y
remédier, il faut refaire le m a t a g e intérieur
sur t o u t e la longueur de la partie maconnée.
La chose, á ce point de vue, a moins d'impor-
Fig. 26.— Massif d'ancrage avec t u y a u x
complétement noyes. Ferrares constituées t a n c e pour les t u y a u x soudés et pour
par des comieres doubles rivées sur les les t u y a u x frettés ; on a u r a
t u y a u x et par des tirants radiaires. p o u r t a n t des joints qui viendront
moi-méme, il y a peu d'années, alors qu*on n ' u s a i t pas encoré d'ailleurs t r e s efficaces, conférent aussi u n e certaine élégance
d e ees boites de drainage. á la construction. D a n s la toute récente installation de Vobarno,
de la Société Électrique de Brescia, il y a u n e tres belle et im
Q u a n d le t u y a u est complétement noyé dans le massif, la
p o r t a n t e application de ce t y p e , d a n s le dernier ancrage des
ferrure d'ancrage utilisée habituellement est celle á comieres
conduites forcees. D a n s cette installation, le dit t y p e d'ancrage
(fig. 26) ; on s'en sert pour les t u y a u x rivés et soudés, mais
a été imposé également p a r d ' a u t r e s considera tions : il a permis,
pas pour les t u y a u x frettés. Des comieres enveloppent les t u y a u x
dans des circonstances particuliéres tres spéciales, d'alléger
á l'extérieur, t o u t en leur
é t a n t solidement attachées la masse maconnée plus que t o u t a u t r e systéme. Comparé aux
a u t r e s t y p e s déjá décrits, celui-ci est le plus c o ü t e u x sous le
r a p p o r t de la ferrure ; p o u r t a n t , d a n s de n o m b r e u x cas, ce coüt
elevé p e u t étre largement compensé p a r Féconomie de béfon,
comme ce fut le cas dans Finstallation de V o b a r n o citée ci-dessus.
Avec les t u y a u t e r i e s frettées, le t y p e de ferrure a d o p t é jus-
q u ' á m a i n t e n a n t est celui a v e c collier de contre-
poussée. U n collier moulé, de forme généralement
tronconique, recoit la poussée du tuyau
sur sa p e t i t e base, et la t r a n s m e t au
Fig. 28. — Massif d'ancrage
avec t u y a u x complétement
noyes. La ferrure d'ancrage
se réduit au collier de contre-
poussée á l'amont du massif.
Comme il s'agit d'un coude
avec concavité dirigée vers le
haut, les tirants ne sont en
effet pas nécessaíres.
Joinís de démoníage.
Liaison de la tete amont des conduites avec les galeries maconnées. Fig. 35. — E x e m p l e d'ajutages pour venturimétres appliqués
immédiatement ,á l'amont des robinets-vannes d'arrét des
Avant de passer á d'autres sujets, j ' a t t i r e r a i l'attention machines (céntrale de Cardano).
LA H O U I L L E BLANCHE 167
une bonne précaution que de prolonger sur la conduite les soudables pour les t u y a u x soudés. P o u r les a n n e a u x , on p e u t
barres longitudinales du r e v é t e m e n t armé. Ces barres entoure- employer u n acier du t y p e semi-dur prévu pour les t u y a u x
ront complétement la conduite et s'attacheront á elle au moyen sans soudure, en d i m i n u a n t u n peu sa résistance m i n i m u m
de ferrares. á la r u p t u r e et en a u g m e n t a n t légérement l'allongement m á x i -
m u m et l'allongement m i n i m u m .
Qualilé des maiériaux (/). P o u r l'acier moulé, je suis d'avis qu'il serait utile d'en adoucir
Ce su jet est t r a i t e dans tous ses détails dans les « Normes la qualité dans t o u t e la mesure possible. C'est pourquoi, je
pour la construction et la réception des conduites forcees á verrais volontiers la charge m i n i m u m de r u p t u r e descendre
j u s q u ' á 40 kg/mmq, á la condition de voir m o n t e r l'allonge-
haute pression ». J e n e juge done pas qu'il soit nécessaire de
m e n t a u x environs de 22 %, sans jamáis descendre au-dessous
le développer largement, et je me limiterai á un rappel succinct,
de 18 %. J ' a i d'ailleurs deja constaté, á maintes reprises, que
en r e n v o y a n t a u x normes ci-dessus visees pour tous les détails
les bonnes aciéries dépassent presque toujours ces valeurs
relafifs á la composition chimique et a u x coeíTicients.
pour l'alíongement, t o u t en m a i n t e n a n t la résistance dans les
Les m a t é r i a u x Jes plus c o m m u n é m e n t employés dans la limites presentes.
construction des éléments des conduites forcees sont :
la fon te (dont les applications v o n t toujours en diminuant) ;
CoEFFICIENTS DE TRAVAIL.
l'acier demi-dur ;
l'acier e x t r a - d o u x ; D a n s l'énoncé des critériums de calcul, les « Normes » fixent
l'acier moulé. qu'il faut teñir compte d' « une pression intérieure égale á la
J e suis d'avis qu'on devrait arriver á supprimer t o t a l e m e n t somme de la pression hydrostatique, correspondant au niveau
l'emploi de la fonte dans la construction des éléments qui sont m á x i m u m que l'eau p e u t atteindre dans la c h a m b r e de charge,
et de la surpression due au coup de bélier le plus défavorable
directement soumis á la pression de l'cau. E n cela, je suis peut-
qui se puisse vérifier dans les conditions normales de service».
étre un peu trop catégorique ; cependant, le fait est que les
Plus loin, elles prescrivent que la surpression susdite ne doit
appareils en fonte, qui ne sont d'ailleurs employés que sous
j a m á i s étre inférieure au 10 %.
de basses pressions, sont ceux qui d o n n e n t le plus gros pourcen-
fage de r u p t u r e s . D a n s les conduites forcees, il est bien rare^ P o u r ce qui concerne la prendere partie ,il serait bon de pré-
qu'il n'y ait pas quelques phénoménes vibratoires et l'on sait ciser ce qu'on entend par ce « coup de bélier le plus défavorable
combien ceux-ci sont nuisibles á la fonte. D ' a u t r e part, c'est qui se puisse vérifier dans les conditions normales d'exercice ».
dans les parties h a u t e s de la conduite forcee qu'on rencontre J ' a i toujours admis qu'il s'agissait du coup de bélier corres-
les basses pressions ; or, dans les grandes chutes modernes, p o n d a n t á la décharge instantanée de toutes les machines
ees parties h a u t e s se t r o u v e n t dans des régions oü la tempéra- alimentées par la conduite et fonctionnant en pleine charge.
ture peut s'abaisser tres bas d u r a n t l'hiver, ce qui n'est pas D a n s de nombreux cas, cette condition p e u t paraitre onéreuse,
sans influencer dangereusement la t e n u e de la fonte : et cela mais il est p o u r t a n t hors de doute qu'clle. p e u t étre souvent
est encoré u n e bonne raison pour la déconseiller. La fonte, vérifiée. Vu cette situation, j e crois qu'il serait opportun de
par contre, p e u t t r o u v e r son emploi dans des accessoires de supprimer cette. limite de 10 % fixée comme m i n i m u m . Désor-
moindre importance. mais, dans les installations modernes, les turbines Pellón sont
toujours munies d'un déviateur du jet et, de leur cóté, les t u r -
Dans la préface des « Normes » la Commission declare, en
bines Francis possédent toutes le déchargeur synchronique
se référant a u x coeíTicients de r u p t u r e et d'allongement et á
(orífice compensateur). Dans ces conditions, le constructeur
la qualité en general des matériaux. : p e u t tres souvent descendre au-dessous de cette valeur de 10 %
« Une telle fixation des coeíTicients de résistance et d'allonge- pour le coup de bélier m á x i m u m , et cela sans difficultés parti-
ment, á peine temperes dans les presentes normes p a r quel- culiéres. On ne voit pas, d'autre part, pourquoi on devrait ajouter
ques tolérances pour les toles de grande épaisseur, constitue de nouvelles sujétions pesant sur la conduite forcee, q u a n d on
une exigence quelque peu élevée de leur qualité, supérieure t i e n t deja compte de la susdite décharge instantanée m á x i m u m .
dans une certaine mesure á ce q u ' o n pourrait exiger dans l'usage
Plus loin, les « Normes » disent encoré : « Les conditions de
courant.
coup de bélier qui peuvent étre considérées comme t o u t á fait
« La Commission a toutefois estimé qu'il était i m p o r t a n t exceptionnelles, mais toutefois possibles dans l'exploitation,
d'assurer, avec la valeur des dits coeíTicients, les conditions comme celles qui corresponden! á la plus grande activité simul-
de produclion des m a i é r i a u x , conditions qu'il importe de re- tanee des obturateurs de toutes les turbines d'une méme céntrale,
mettre en h o n n e u r le plus r a p i d e m e n t possible, par le respect devront étre prises en considération, afin de vérifier que les
des caractéristiques trop négligées en cette période d'aprés surpressions correspondantes ne dépassent pas de 50 % la
guerre ». pression hydrostatique ».
Cela équivalait alors á conceder de légers adoucissements Que signifie cela ? F r a n c h e m e n t , je ne le comprends pas ;
á ces coeíTicients. M a i n t e n a n t , au contraire, ees coeíTicients parce que, si l'on v e u t ici faire allusion á la décharge instan-
devraient élre consideres comme intangibles. tanée de la charge m á x i m u m , accompagnée par un bon fonc-
Les « Normes », en outre, ne donnaient pas de prescriptions tionnement des régulateurs, ou des orífices compensateurs,
cette décharge n'est pas précisément une condition t o u t á fait
pour les t u y a u x frettés, parce que leur apparition était al~rs
exceptionnelle. II suffit en effet que la ligne aille á terre (court-
trop récente el q u ' o n m a n q u a i t d'expérience á leur égard.
circuit) pour qu'elle se vérifie sans a u t r e . A moins que la Commis-
Maintenant, pour eux également, on p e u t dicter les caracté-
sion n'ait voulu prévoir ici un mauvais fonctionnement des régu-
ristiques des m a t é r i a u x . P o u r les toles des chemises il n ' y a
lateurs ou des orífices compensateurs. Mais, si nous nous enga-
qu'á se référer complétement a u x caractéristiques des toles
geons dans les hypothéses des défauts des organes de régulation
des machines, nous risquons de rendre prohibitif le cout des
(1) On doit relever que le présent rapport a été rédigé a v a n t conduites forcees. J e crois done qu'il serait suffisant de donner
que les nouvelles « Normes» (italiennes) fussent publiées.
LA HOUILLE BLANCHE
168
o
II existe des installations, dans lesquelles la conduite forcee II m e semble d o n e qu'il est raisonnable d'étre p r u d e n t dans
est montee dans u n puits creusé dans la roche, 1'intervalle la fixation des eoeffieients de t r a v a i l des t u y a u t e r i e s rigides
e n t r e t u y a u t e r i e et roche é t a n t rempli avec du béton. J e ne bétonnées en p u i t s .
parle pas ici des tuyauteries élastiques, máis bien des tuyauteries
normales rigides.
II. — CONSTRUCTION D E LA CONDUITE FORCEE
D a n s quelques-unes de ees installations, les eoeffieients de
travail des t u y a u x ont été poussés á des valeurs beaucoup plus On n ' e n t e n d p a s ici donner des regles et des instructions
h a u t e s que les normales. J ' a i h a t e de signaler une chose : il a u x constructeurs ; on v e u t seulement rappeler á celui qui
ne faut pas croire que, par le fait que la t u y a u t e r i e est entourée doit étudier u n e conduite forcee, et qui doit ensuite rédiger
p a r la roche, cette t u y a u t e r i e soit soulagée p a r cette roche le cahier de c o m m a n d e a u constructeur, quelles s o n t les pré-
dans la résistance á la pression. E n effet, pour que la roche cautions les plus i m p o r t a n t e s qu'il convient de connaítre en
puisse venir en aide á la tole dans la résistance á la pression, m a t i é r e de construction. P a r mesure d e plus g r a n d e simplicité
il faut que le t u y a u , sous l'effet de la pression, a u g m e n t e son e t d e plus g r a n d ordre, je t r a i t e r a i s é p a r é m e n t les divers types
diamétre, de facón á presser le béton contre la roche et á compri- de tuyaux.
mer cette derniére. Alors seulement la roche réagira. Or, j'affirme
q u e cela ne se produit p r a t i q u e m e n t pas.
TUYAUX RIVÉS.
L a chemise de béton, méme diminuée dans t o u t e la mesure
possible, a u r a une épaisseur moyenne d'au moins 25 centimétres. T o u t le m o n d e sait m a i n t e n a n t q u e les t r o u s pour les rivures
Avec ees dimensions, v u la longueur des t u y a u x á monter, il doivent étre exécutés á la perceuse, j a m á i s a v e c le poincon.
sera déjá difficile de réussir á obtenir u n béton parfait. Ce béton L e poinconnage des t r o u s p r o v o q u e u n écrouissage de la tole
subit d ' a u t r e p a r t , d u r a n t la prise, u n certain retrait, que nous avoisinant le t r o u , ainsi que des petites crevasses. II est arrivé
pouvons i m m é d i a t c m e n t évaluer de Fordre de 1 /2000 de ses plusieurs fois q u e des rivures se s o n t r o m p u e s p o u r c e t t e raison
dimensions. P e n d a n t cette prise, également, la t e m p é r a t u r e et, dans ce cas, la r u p t u r e se p r o d u i t sous des t a u x de travail
du béton s'éléve, e t cela d ' a u t a n t plus que le milieu est complé- r e l a t i v e m e n t b a s . On p e u t exceptionnellement p e r m e t t r e l'cxé-
t e m e n t clos. La tole subit cet échauffement et naturellement cution a u poincon d ' u n trou n o t a b l e m e n t plus p e t i t que celui
se dilate. L a prise effectuée, t o u t revient á la t e m p é r a t u r e définitif, en p r o c é d a n t ensuite á son élargissement á Faide
a m b i a n t e , et alors la tole se retire en laissant un intervalle de l'alésoir. II est toutefois encoré préférable d'éviter ce procede.
t r e s fin e n t r e elle e t le béton. Quand on m e t l'eau, qui a une
II est b o n q u e le t r a c é d u percage soit fait a p r é s le faconnage
t e m p é r a t u r e toujours inférieure á ceñe a m b i a n t e (il s'agif
des toles e t a v e c les b o r d s á river déjá superposés. D e cette
de l'intérieur d ' u n e montagne), la tole se retire encoré. Tous
facón, l'outil perce s i m u l t a n é m e n t les d e u x épaisseurs, ce qui
ees faits démontrent, q u ' á construction finie, il existera u n cer-
g a r a n t i t la parfaite co'fncidence des t r o u s .
t a i n jeu e n t r e tole e t béton e t entre béton et roche. A cela on
doit ajouter u n e certaine déformation du béton sous l'effel Q u a n d la rivure est bien faite, sa résistance n ' e s t p a s entié-
de la compression. r e m e n t représentée p a r la résistance du cisaillement de la üge
d u rivet, mais encoré p a r le f r o t t e m e n t qui se p r o d u i t entre
P r e n o n s m a i n t e n a n t u n exemple pratique, Considérons ur
les d e u x faces en c o n t a c t avec les b o r d s rivés, sous l'effet
t u y a u soudé d e 1.740 m m . de diamétre intérieur et calculé poui
de la tensión d e la tige d u rivet. P o u r cette raison les plus
u n e sollicitation de 15 k g / m m q .
modernes presses á river sont rnunies d ' u n e presse-fóles, c'est-
L e coefficient d'élasticité des toles, r a p p o r t é a u millimétre carré á-dire d ' u n appareil qui comprime f o r t e m e n t les d e u x bords
est de 20 000. II en resulte que si la tole travaille á 15 k g / m m q á river p e n d a n t q u e l ' é t a m p e forme la tete d u rivet. D a n s cetto
le diamétre d e ce t u y a u a u g m e n t e r a d'environ 1,3 m m . L< opération, il faut veiller á ce que l'ouvrier n'enléve pas la
¿
retrait du béton sur 50 cm d'épaisseur est de l'ordre de l/ pression t r o p t ó t ; u n p e t i t t e m p s d ' a t t e i % est nécessaire afiíj
LA HOUILLE BLANCHE 169
que la t e m p é r a t u r e du rivet s'abaisse u n peu, sinon le rivet n e se sont pas liées, spécialement sur les petites épaisseurs,
s'allongerait sans opposer de résistance, en d i m i n u a n t d ' a u t a n t il est préférable d'exécuter u n e r é p a r a t i o n á la fiamme o x h y -
l'ellicacité de la rivure. drique, plufdt q u ' a u gaz á l'eau. L a r é p a r a t i o n á la fiamme
Les b o r d s des toles e t les tetes des rivets sont mates. D a n s oxhydrique, qui n'intéresse toujours que des zones tres res-
cette i n t e n t i o n les bords des toles (chanfreins) sont convena- treintes, n'exige pas u n nouveau recuit.
blement usinés á la r a b o t e u s e .
P o u r les troncons bétonnés, il eonvient de n e pas limiter T U Y A U X FRETTÉS.
le m a t a g e de la rivure á la face extérieure seulement, mais
de l'étendre aussi á la paroi intérieure ; ceci afin de diminuer T o u t ce qui a été dit p o u r les t u y a u x soudés s'applique a u x
la probabilité de perfes diffieiles á loealiser. chemises des t u y a u x blindes. On p e u t ajouter que, si on, n e
rectifie pas a u t o u r l'emplacement des a n n e a u x de cerclage,
T U Y A U X SOUDÉS.
il faut que l'opération du calandrage, succédant a u recuit,
soit particuliérement soignée, afin q u e la surface extérieure
J e me limite a la soudure a u gaz á l'eau. du t u y a u se rapproche a u t a n t que possible du cylindre parfait.
On p e u t réaliser cette soudure p a r le recouvrement des bords A v a n t d'appliquer les frettés, il faut s'assurer que la surface
á- souder ou p a r l'interposition de metal d ' a p p o r t . Actuellement, extérieure du t u y a u est propre ; il faut en particulier enlever
ce second t y p e de soudure est á peu prés a b a n d o n n é dans la soigneusement les écailles d'oxyde (ealamine) q u i se f o r m e n t
construction des t u y a u x c o u r a n t s , soit parce que les eonstruc- soit d u r a n t la soudure, soit d u r a n t le recuit. II n e doit pas y
teurs sont m a i n t e n a n t á m é m e d'exécuter d'excellentes sou- avoir de matiéres étrangéres e n t r e a n n e a u et tole. Les frettés
clures á recouvrement, m é m e p o u r des épaisseurs i m p o r t a n t e s , sont naturellement alésées a u tour, sur leur face intérieure,
soit parce que l ' h a b i t u d e est m a i n t e n a n t prise de passer a u x afin de p e r m e t t r e leur ajustage sur la chemise d a n s les condi
l u y a u x frettés q u a n d les soudures á r e c o u v r e m e n t deviennent tions prévues p a r l e calcul. Elles sont ensuite réchauffées e t a p p l i -
difíiciles, c'est-á-dire q u a n d l'épaisseur de tole á souder dépasse quées sur la tole. D a n s cette opération, il faut encoré veiller
une certaine limite. On ne saurait critiquer cette tendance, á ce q u e la chemise demeure p r o p r e sur la zone d'application
car il est certain q u e la soudure p a r interposition de m e t a l de l'anneau.
d'apport est peu süre e t d'exécution diffieile. Q u a n d le t u y a u est refroidi, t o u s les a n n e a u x seront t e n d u s
II faut a p p o r t e r b e a u c o u p d ' a t t e n t i o n dans la détermina- e t la chemise sera comprimée. P o u r que le t u y a u puisse
tion de la forme des bords á souder. Cette question est l'objet é t r e qualifié de bien réussi, il faudra éprouver la parfaite a d h é -
de n o m b r e u x soins de la p a r t des constructeurs : c'est d'elle rence des a n n e a u x sur la tole s u i v a n t t o u t leur développement.
que dépend en g r a n d e p a r t i e la bonne réussite de la soudure, On p o u r r a tolérer quelques minuscules d é t a e h e m e n t s , limites
parce q u e c'est d'elle que dépend la distribution des tempera- c e p e n d a n t á de petites longueurs ; l'introduction de plaques
tures sur le p o i n t de soudure. d'épaisseur entre a n n e a u e t tole est a b s o l u m e n t inadmissible.
Cela signifierait que la distribution des eflorts d a n s la m a t i é r e
Aprés la soudure, les t u y a u x s o n t soigneusement recuits.
n ' e s t plus celle prévue dans les calculs. C'est dans la zone de
II s'agit lá d ' u n e opération essentielle, parce que le t r a i t e m e n t
soudure que se localisent le plus facilement ees d é t a e h e m e n t s .
thermique de la soudure modifie g r a n d e m e n t les qualités du
Mais, comme je l'ai dit, on p e u t tolérer des détaehements de
metal, n o n seulement sur le point d ' a t t a c h e p r o p r e m e n t dit,
l'ordre d u dixiéme de millimétre, ou légérement plus, limites
mais aussi d a n s les d e u x zones laterales. Le recuit a p o u r effet
á quelques centimétres de longueur.
de régénérer le m e t a l en le r e p o r t a n t a u t a n t q u e possible a u x
conditions initiales. L ' o p é r a t i o n du recuit est exécutée dans On n e doit absolument pas tolérer q u e les a n n e a u x soient
des fours a d hoc e t il faut la conduire avec beaucoup de soins. ajustes sur les chemises á Faide de coups, ou, ce qui est encoré
Les meilleurs constructeurs possédent m a i n t e n a n t de tres pire, en les réchauffanf. Aprés d e telles opérations, le t u y a u
beaux fours, munis d'appareils enregistrant la marche de la ne serait plus u n t u y a u fretté, et les calculs faits n ' a u r a i e n t
t e m p é r a t u r e en divers points du four, convenablement choisis. plus aucune signification. Le t u y a u , u n e fois fretté, ne doit
L'augmentation de t e m p é r a t u r e doit étre réguliére, p l u t ó t plus subir de t r a i t e m e n t t h e r m i q u e , mais u n i q u e m e n t des
lente, e t q u a n d la t e m p é r a t u r e voulue est a t t e i n t e , il est de opérations á froid.
bonne regle que le t u y a u y soit m a i n t e n u p e n d a n t quelques D a n s les t u y a u x frettés, les chemises doivent étre éprouvées
minutes. h y d r a u l i q u e m e n t a v a n t le frettage, et les t u y a u x finis a p r é s .
Des sa sortie d u four, le t u y a u est p o r t é á la calandre afín Naturellement, les pressions d'épreuves d e v r o n t étre diffé-
de parfaire sa courbure. II f a u t agir lestement, afin que t o u t e rentes e t proportionnées, la premiére fois á l'épaisseur de la
l'opération puisse s'effectuer á h a u t e t e m p é r a t u r e . Le refroi- chemise et la seconde fois á la résistance du t u y a u .
dissement se p o u r s u i t directement á l'air. Quelques constructeurs ont l ' h a b i t u d e de passer a u t o u r
L'épreuve h y d r a u l i q u e doit étre exécutée aprés le recuit. le siége de l'anneau sur Fextérieur de la chemise ; quelques
II arrive quelquefois, et spécialement pour les petites épais a u t r e s sont a u contraire opposés á ce procede. J e suis en mesure
seurs, q u e l'épreuve h y d r a u l i q u e fasse découvrir des pertes depuis de nombreuses années, de suivre la construction des
sur la soudure. On p e u t , d a n s ce cas, tolérer des réparations, t u y a u x frettés auprés de divers constructeurs. L e plus impor-
sauf si on constate q u e les pertes sont causees p a r des r u p t u r e s t a n t d'entre eux, u n e firme italienne désormais célebre, q u i
indiquant que la soudure n'est pas réussie et que le metal n'est s'est spécialisée dans ees constructions, n e t o u r n e j a m á i s les
pas soudable. II f a u t c e p e n d a n t faire a t t e n t i o n á la facón d'exé chemises. D a n s des milliers de t u y a u x blindes que j ' a i v u cons
cuter ees r é p a r a t i o n s . Si la r é p a r a t i o n doit étre exécutée en t r u i r é p a r cette firme, j e n'ai j a m á i s relevé le plus p e t i t défaut
faisant encoré usage du gaz á l'eau, il faudra proceder ensuite á i m p u t e r a u m a n q u e de t o u r n a g e des chemises. II est certain
á un nouveau recuit. Tres souvent, a u contraire, q u a n d il a p p a - q u e cela impose u n soin considerable d a n s la p r é p a r a t i o n de
raít clairement qu'il s'agit de pertes provoquées p a r de petits la chemise m é m e . P o u r t a n t , u n e fois la p r é p a r a t i o n de la
détaehements %c'est-á-dire p a r de petites zones de m e t a l q u i chemise terminée c o m m e il eonvient, l ' a n n e a u s ' a d a p t e d e
170 L A H O U I L L E BLANCHE
facón parfaite. D a n s les deux figures 36 et 37 sont représenles péfiantes. Les chemises n ' a v a i e n t pas été tournées, mais les
d e u x t u y a u x frettés, absolument identiques, qui o n t été poussés dits essais d é m o n t r e n t q u e la valeur des t u y a u x n'en avait
i u s a u ' á la r u o t u r e . D a n s l'un, il s'est j i r o d u i t u n e joetite fissure p a s souffert.
J e ne v e u x toutefois pas c o n d a m n e r le pro
cede du t o u r n a g e des chemises, en usage chez
certains constructeurs allemands. J e v e u x seu-
lement affirmer, q u ' a v e c un travail soigné, on
p e u t s'en dispenser, économisant ainsi du ma-
tériel et de la peine.
JONCTIONS.
ÉLÉMENTS DE FONDERIE.