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33e Année N o 215-216 N o v e m b r e - Décembre 1934

LA HOUILLE B L A N C H E r
ÉDITIONS B. A R T H A U D , Succ de J. REY, GRENOBLE
Pour la Rédactiors ; Abonnernent ( France 40 francs Pour les Ábonneraents et Annonces ;

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Secrétaire General Editeur
Le Numero : 7 francs
19, Boukvard Qambetia, 19 Compte Cheques Postaux LYON 5-84 23, Grande-Rué, 23
GRENOBLE GRENOBLE

COMITÉ DE D I R E C T IO N SCIENTIFIQUE
BARBILLION, Professeur títulaíre d'Electrotechnique á la Faculté des GRIGNARD, Membre de l'Institut, Doyen de la Faculté des Sciences,
Sciences de l'Université de Grenoble. Directeur de l'Ecole de Chimie Industrielle de l'Université de Lyon.
CAMICHEL, Di recteur de l'Institut Electrotechnique de Toulouse. MAUDU1T, Directeur de l'Institut Electrotechnique et de Mécaniqne appli-
CHALUMEAU, Ingénieur en chef de la ville de Lyon. quée á Nancy.
DARR1EUS, Ingénieur des Arts et Manufactures. MERCIER, Administrateur-Délégué de l'Union d'Electricité.
D U V A L , Directeur des Services électriques de la Société Genérale d'En- DE PAMPELONNE, lnspecteur genera! du Génie Rural.
treprises, PARODI, Directeur honoraire des Services d'Electrification de la Compa-
FLUSIN, Directeur de ['Instituí d'Electrochimie et d'Electrométallurgie de gnie des Chemins de fer d'Orléans.
Grenoble. PEPY, Professeur á la Faculté de Droit de Grenoble.
GENISSIEU, Ingénieur en chef au Ministére des Travaux Publics. PAGNON, Ingénieur I. E. G., Secrétaire general.

SOMMAIRE
H Y D R A U L I Q U E . — Problémes constructifs relatifs aux conduites forcees et ouvrages accessoires.(Regles pour le projet, la construction
r
et la r é c e p t i o n ; résultats d'expériences), par D -Ingénieur Uraberto BONO.
ELECTRICITE. — La « Direttissima », Bologne-Florence.
DO CUMENT ATION.
LEGISLATION. •— Le Mois fiscal. — Nouveaux tarifs des impóts sur les bénéfíces commerciaux, sur les traitements et salaires, sur
les bénéfices agricoles, sur les bénéfices non commerciaux, et de Fimpot general sur le revenu. •— La reforme fiscale de Fimpót
sur le chiffre d'aftaires.
INFO R M ATION S. — BIBLIOGRAPHIE.

HYDRAULIQUE
Problémes constructifs relatifs aux conduites forcees
et ouvrages accessoires
(Regles pour le projet, la construction et la réception ; résultats d'expériences)
(SÜITE)

par Dr.-Ing. UMBERTO BONO

Joints de dilatation. á soutenir et on verra que d e u x ancrages ne suflisent pas, e t


qu'il en faut encoré plusieurs intermédiaires.
Dans le domaine des joints de dilatation, il existe deux ten-
Quand les joints de dilatation m a n q u e n t , les raccords t r a n s -
dances ; Tune ,spécialement en h o n n e u r dans quelques pays
versaux sont beaucoup plus fortement sollicités, spécialement
étrangers. ne v e u t pas de joints de dilatation ; l'autre, spéciale-
p a r les phénoménes thermiques ; ils doivent done étre plus
roent observée chez nous, v e u t des joints de dilatation dans
robustes, et, en conséquence, la conduite, pese et coüte plus.
teus les alignernents, ou presque. Le sujet a donné lieu á des
II faut, en outre, recourir á des dispositifs spéciaux, parce que
discussions, e t u n d é t r a c t e u r a m é m e a f i r m é q u e le joint était
r a c h é v e m e n t du montage de la conduite doit étre fait en re-
apliqué u n i q u e m e n t p o u r simplifier les calculs. Cette raison, lation avec la t e m p é r a t u r e a m b i a n t e p r é v u e > dans le projet.
méme si on a d m e t t a i t q u e ce füt la seule, serait en elle-méme
II faut, en outre, laisser p o u r chaqué troncón, entre deux
excellente. Mais il en existe encoré d'autres, tres nombreuses,
ancrages, un élément de jonctíon, d o n t les dimensions de lon-
qui militent en faveur du j o i n t de dilatation. L a suppression
gueur sont fixées a u dernier m o m e n t .
du joint procure l'économie de quelques ancrages, pas de t o u s
c
, ependant, parce q u e cela serait impossible. On ne p e u t égale- P a r contre, le joint de dilatation sur c h a q u é alignement
™ nt pas songer á n ' a v o i r que d e u x ancrages, l'un en tete et
e
rend les calculs des sollicitations longitudinales plus fáciles e t
i'autre á l'extrémité de la conduite forcee, s u r t o u t quand la parfaitement determines. Avec sa pénétration, qui p e u t varier
conduite est longue e t qu'elle doit vaincre de fortes dénivel- entre des limites tres étendues, il corrige les erreurs éventuelles
Mtions. Que l'on pense seulement a u poids de t o u t e la conduite du relevé, ainsi que la différence entre la longueur réelle e t la
Article published by SHF and available at http://www.shf-lhb.org or http://dx.doi.org/10.1051/lhb/1934020
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longueur théorique des divers élémenls de m o n t a g e . II rend Sous la partie femelle du j o i n t de dilatation, on placera tou-
le m o n t a g e plus facile et plus expéditif ; ü p e r m e t l ' a t t a q u c jours u n e selle de soutien, aíin de fixer la direction de l'axe
simultanee du m o n t a g e sur plusieurs points, qui p e u v e n t étre de la partie mále.
choisis a u mieux ; il p e r m e t encoré, d u r a n t le m o n t a g e , de
raccourcir u n t u y a u dont Fextrémité a p u éventuellement Ancrages.
s'abímer dans les manceuvres de t r a n s p o r t . De plus, nous avons
vu que dans les conduites frettées, il p e u t teñir lieu également Les ancrages d ' u n e conduite forcee c o m p r e n n e n t générale-
de t r o u d'homme. m e n t d e u x choses : le massif de maconnerie, qui reeoit et mai-
trise les poussées de la conduite, et la ferrare qui, attachée
Quand on rencontre des circonstances particuliérement d'une maniere ou d ' u n e a u t r e á la conduite, t r a n s m e t ees pous-
favorables, il devient possible de supprimer quelques-uns de sées a u massif.
ees joints (par exemple q u a n d il existe des angles en plan sans
de notables variations de pente). Le m o n t a g e devient toutefois Le plus souvent, le calcul de la p a r t i e maconnée est fail, en
beaucoup plus délicat. t e n a n t compte qu'elle réagit p a r l'ellet de son poids, augmenté
du poids de la p a r t i e de conduite. qui repose sur elle. On fait
U n m e m b r e de la U N F I E L a signalé précisément u n cas de
ensuite la vérification au point de vue du renversement et, si
ce genre : il s'agit d'une conduite frettée pour laquelle, profitant
c'est nécessaire, également au point de v u e du glissemcnl.
de deux angles en plan, on a m o n t é trois alignements successifs
Ge calcul m o n t r e l'importance. de la forme á donner au massif.
sans joints de dilatation, t o u t en disposant deux ancrages a u x
Tres souvent, en é t u d i a n t judicieusement cette forme, on ob-
extrémités du troncón envisagé et u n a u milieu de l'alignement
tient de meilleures conditions de stabilité t o u t en diminuant
intermédiaire. D a n s cette zone, spécialement au p r i n t e m p s et
le cube. Cette recherche de la meilleure forme se fait volontiers
en été, on eut de fréquents éclatements des garnitures a u t o -
i n t u i t i v e m e n t , en p a r t a n t de la considera tion que la compres-
claves parce que les brides s'ouvraient légérement et que la
sion exercée sur le térra in dépend sur t o u t du poids du massif
garniture cédait sous la pression. L a chose a été étudiée soi-
et, á un degré moindre, de l'influence des poussées que le tuyau
gneusement p a r les techniciens de la Société e t du Construc-
exerce sur lui. D a n s la recherche de la forme la plus rationnelle
teur, et Fon est arrivé á conclure que la cause résidait probable-
á donner a u x massifs d'ancrage, la p r a t i q u e sera done d'une
m e n t dans u n défaut de m o n t a g e . Chaqué éclatement de garni-
plus grande utilité que la recherche a n a l y t i q u e . U n ceil bien
t u r e nécessitait le vidage de la conduite et l'interruption du
exercé p e r m e t t r a de dessiner tres r a p i d e m e n t la forme la plus
service d u r a n t plusieurs heures.
convenable d a n s les divers cas.
Comme conclusión, je suis d'avis que le joint de dilatation
est toujours opportun. La conception du calcul a u r e n v e r s e m e n t p a r t de la suppo-
D a n s les collecteurs, le joint de dilatation est également sition naturelle q u e le bloc forme un monolithe. E n regle gené-
recommandable. II est toutefois nécessaire qu'il y ait á l'extré- rale, on doit done exclure de sa construction la maconnerie
mité aval u n massif d'ancrage contre lequel puisse s'exercer simple. Le massif doit étre a r m é avec des fers lui conférant le
t o u t e la poussée h y d r o s t a t i q u e . D e cette facón, le t u y a u col- caractére du monolithe. Ces fers seront d i s ü n c t s des ferrares
lecteur ne supporte plus la sollicitation axiale due á la poussée d'ancrages p r o p r e m e n t dite, d o n t on parlera plusloin, et qui sont
hydrostatique sur le fond ,* il ne subit done plus les déforma- toujours portees p a r le t u y a u . On p e u t aussi, dans certains cas,
tions élastiques axiales qui p r o v o q u e n t toujours des efforts recourir á une construction cellulaire. On remplit alors les di-
de flexión a n o r m a u x sur les dérivations a u x machines et sur verses cases avec des m a t é r i a u x quelconques, d o n t la fonction est
les attaches elles-mémes. II n'est m é m e pas j u s t e de diré que s i m p l e m e n t d'ajouter au poids. Mais la case elle-méme doit
cette solution nécessite u n ancrage complet en plus. E n effet, former u n t o u t rigide.
le joint de dilatation p e r m e t de diminuer l'importance de i'an- D a n s le calcul des massifs, on doit porter b e a u c o u p d'attention
crage situé i m m é d i a t e m e n t á l'amont, cet ancrage n ' a y a n t a u terrain sur lequel ils reposent et á son a p t i t u d e á les supporter.
plus pour fonction que de soutenir le troncón qui le precede.
Le terrain ne doit a b s o l u m e n t pas ceder sous les pressions
Les joints de dilatation sont de divers types, se différenciant que le massif lui t r a n s m e t ; des t a s s e m e n t s m é m e minimes,
l'un de l'autre -par des détails de construction. D a n s la grande p e u v e n t c o m p r o m e t t r e complétement la stabilité de la con-
majorité des cas toutefois, le joint est établi sur le principe d u i t e forcee.
II faut se souvenir q u e la p r u d e n c e d a n s le calcul des massifs
est u n e regle excellente ; ce sont en effet les massifs qui assurent
la stabilité de la conduite forcee.
On est quelquefois a m e n é á proceder á des dérochages pour
a u g m e n t e r l'assiette du massif. A ces occasions, on entend
souvent l'objection suivante : poürquoí devons-nous enlever
de la roche pour la remplacer p a r du béton ?
A premiére vue, la question semble e m b a r r a s s a n t e . J'admels
d'ailleurs que, dans certains cas, on puisse conserver toute
la sécurité désirable, en r e m p l a c a n t une p a r t i e du béton par
des fers solidement ancrés dans le rocher, et qui intéressent
ce dernier á la résistance. IJ faut c e p e n d a n t bien approfondir
Fig. 25. — J o i n t de dilatation avec bolte á étoupe l'examen a v a n t de se décider dans ce sens. Q u a n d le, massif
et presse-étoupe. est calculé á la gravité, et qu'il est bien construit, et bien ap-
p u y é sur le rocher, il est alors a b s o l u m e n t sur. Q u a n d on veut
du t u b e télescopique, avec boíte á étoupe et presse-étoupe au contraire faire usage d'ancrages dans le rocher, on court
pour assurer l'étanchéité, t o u t en p e r m e t t a n t l'engagement le risque d'étre t r o m p é sur la masse de la roche intéressée et on
et le dégagement du t u y a u mále dans le t u y a u femelle (fig. 25). p e u t tres bien se t r o u v e r en présence d ' u n ancrage rendu tout
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á fait insuffisant p a r la présence de failles, de fissuratíons, etc. 27, 28 et 31), ou que le t u y a u soit noyé seulement sur sa moitié
II y a beaucoup d'exemples de conduites ancrées dans le rocher inférieure (fig. 30), ou encoré que le t u y a u soit complétement
dans des conditions de sécurité complete, mais, je le répéte, hors du bloc (fig. 29). La disposition de ees ferrares sur le t u y a u
il faut étre p r u d e n t dans la généralisation. doit ensuite étre étudiée de telle facón que la transmission
Si la conduite forcee court en galerie creusée dans le rocher, des efforts se passe, a u t a n t que possible, avec une bonne distri-
le probléme du massif d'ancrage se simplifie beaucoup. Dans bution.
ce cas, le massif p e u t trouver u n point d ' a t t a c h e sur le fond, L'idéal serait d'avoir toujours le t u y a u complétement hors
sur les flanes ef sur la calotle. On p e u t alors a b a n d o n n e r la du massif ; de cette facón, le t u y a u serait toujours complétement
visitable, et on pourrait également toujours observer les fer-
rares d'ancrage dans leur fonction. Cette condition devient
encoré plus utiJe s'il s'agit de t u y a u x rivés, vu qu'il est difficile
que les rivures réalisent i m m é d i a t e m e n t l'étanchéité et la
maintiennent toujours. Si le t u y a u est maconné
dans le bloc, et que les rivures perdent, on ne p e u t
pas definir e x a c t e m e n t le point de p e r t e et, pour y
remédier, il faut refaire le m a t a g e intérieur
sur t o u t e la longueur de la partie maconnée.
La chose, á ce point de vue, a moins d'impor-
Fig. 26.— Massif d'ancrage avec t u y a u x
complétement noyes. Ferrares constituées t a n c e pour les t u y a u x soudés et pour
par des comieres doubles rivées sur les les t u y a u x frettés ; on a u r a
t u y a u x et par des tirants radiaires. p o u r t a n t des joints qui viendront

conception du calcul par gravité et teñir compte


seulement des aspérités des parois de la galerie.
Dans ce cas, on p e u t considérer la masse du béton comme
encastrée dans ees parois et, naturellement, le volume du
bloc en ressort considérablement diminué.
Un a u t r e point á teñir en considération est la possibilité
que des courants d'eau s'étabíissent sous la fondation des á étre noyes dans le béton
massifs, s u r t o u t q u a n d le sol de fondation est terreux. Ce sol et qui demeureront ainsi
soustraits á l'inspection
directe.
Quand on doit noyer dans le bloc des raccords á brides avec
g a r n i t u r e autoclave, une bonne précaution consiste á réserver
u n e boite de drainage sur le p o u r t o u r du raccord, á l'aide d'une
petite tole minee, et d'en détacher, au point
le plus bas, u n petit t u y a u de décharge,
avec débouché hors du massif. E n
opérant ainsi, on peut vérifier
i m m é d i a t e m e n t si la garniture t i e n t
ou non ; si elle perd et si cette
Fig. 27. — Massif d'ancrage avec garniture est autoclave, on verra
tuyaux complérement noyes. Ferrare s'améliorer considérablement les condi-
d'ancrage constituée par un collier
de contre-poussée ct par des tirants. tions d'étanchéité. U n e garniture

court le risque d'étre délavé et il


convient alors de se p r é m u n i r contre u n
tel danser.
La position relative d é l a masse macon-
née vis-á-vis du t u y a u p e u t étre diverse.
Nous passerons en r e v u e les divers cas en p a r l a n t des
ferrares d'ancrages, parce q u e c'est d'elles que dépend
précisément le choix du t y p e du massif.
Comme il a éfé dit plus h a u t , p a r ferrures d'ancrage, on
entend t o u t e cette a r m a t u r e métallique qui est rigidement autoclave a en effet besoin, pour fonc-
associée á la conduite e t qui a p o u r fonction de t r a n s m e t t r e tionner, d'une différence de pression bien
á la masse du bloc les efforts engendres p a r le t u y a u méme, m a r q u é e entre l'intérieur et l'extérieur. Or, le drain ne penr.et
sous l'effet des poussées h y d r o s t a t i q u e s , du poids, des efforts pas á l'eau íiltrée de se maintenir en pression. Si le drain
de frottement nés des varialions t h e r m i q u e s de longueur, etc. m a n q u e , il p e u t arriver que la masse du béton soit suffisante
Ne fait done pas p a r t i e des ferrares d'ancrage, au sens propre, pour empécher p e n d a n t longtemps le fonctionnement de la
l'armature que l'on mel. dans le massif pour en faire u n monolithe. garniture. Cela, sans compter que la masse de béton se m e t
La disposition de ees ferrures d'ancrage. p e u t étre telle qu'eJle en pression et qu'elle p e u t se rompre. On a deja v u des
exige que le t u y a u soit c o m p l é t e m e n t noyé dans le massif (fig. 26, r u p t u r e s de massifs pour de lelles raisons, et j ' e n ai rencontré
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moi-méme, il y a peu d'années, alors qu*on n ' u s a i t pas encoré d'ailleurs t r e s efficaces, conférent aussi u n e certaine élégance
d e ees boites de drainage. á la construction. D a n s la toute récente installation de Vobarno,
de la Société Électrique de Brescia, il y a u n e tres belle et im­
Q u a n d le t u y a u est complétement noyé dans le massif, la
p o r t a n t e application de ce t y p e , d a n s le dernier ancrage des
ferrure d'ancrage utilisée habituellement est celle á comieres
conduites forcees. D a n s cette installation, le dit t y p e d'ancrage
(fig. 26) ; on s'en sert pour les t u y a u x rivés et soudés, mais
a été imposé également p a r d ' a u t r e s considera tions : il a permis,
pas pour les t u y a u x frettés. Des comieres enveloppent les t u y a u x
dans des circonstances particuliéres tres spéciales, d'alléger
á l'extérieur, t o u t en leur
é t a n t solidement attachées la masse maconnée plus que t o u t a u t r e systéme. Comparé aux
a u t r e s t y p e s déjá décrits, celui-ci est le plus c o ü t e u x sous le
r a p p o r t de la ferrure ; p o u r t a n t , d a n s de n o m b r e u x cas, ce coüt
elevé p e u t étre largement compensé p a r Féconomie de béfon,
comme ce fut le cas dans Finstallation de V o b a r n o citée ci-dessus.
Avec les t u y a u t e r i e s frettées, le t y p e de ferrure a d o p t é jus-
q u ' á m a i n t e n a n t est celui a v e c collier de contre-
poussée. U n collier moulé, de forme généralement
tronconique, recoit la poussée du tuyau
sur sa p e t i t e base, et la t r a n s m e t au
Fig. 28. — Massif d'ancrage
avec t u y a u x complétement
noyes. La ferrure d'ancrage
se réduit au collier de contre-
poussée á l'amont du massif.
Comme il s'agit d'un coude
avec concavité dirigée vers le
haut, les tirants ne sont en
effet pas nécessaíres.

par des rivures ou des soudures. Le systéme d ' a t t a c h e


des comieres p a r soudure oxy-acétylénique ou électrique
disparait de plus en plus, et c'est u n bien. Les soudures massif, p a r sa g r a n d e base (fig. 28, 32 e t 33). On ne rnet en
produisent des réchauffements de tole toujours considerables et general q u ' u n seul collier, mais il f a u t a r m e r en conséquence
plus ou moins localisés ; c'est u n désavantage, spécialement
t o u t le massif. Ces colliers pesent plusieurs t o n n e s et sont
pour les t u y a u x soudés et dans le voisinage des zones de
p a r suite t r e s coüteux. Quand le massif a u n e longueur nota­
soudure. Ce t y p e d'ancrage distribue tres bien les poussées
ble, qui lui p e r m e t d'englober plusieurs raccords de t u y a u x ,
dans le massif.
on p o u r r a i t c e r t a i n e m e n t a d m e t t r e q u e ces raccords servent
Quand le t u y a u est noyé á demi, on applique encoré des d ' a n n e a u x de poussée. Les constructeurs d e v r a i e n t done
comieres en demi-cercle sur la partie noyée du t u y a u , ou bien é t u d i e t le moyen de transformer les raccords en a n n e a u x de
Fon fixe á celui-ci des poussée. D e cette facón, les colliers seraient elimines et on
tiges de scellement qui épargnerait des tonnes de m e t a l .
T o u t e s les fois que Fon doit ancrer u n coude p r é s e n t a n t sa
concavité vers le terrain, c'est-á-dire t o u t e s les fois que la re­
s u l t a n t e des poussées h y d r o s t a t i q u e s ets dirigée vers le haut,
il est bon d ' e n t o u r e r le t u y a u , d a n s sa partie
supérieure, avec des a t t a c h e s qui p é n é t r e n t cnsuite

Fig. 29. — Massif d'ancrage avec


conduite complétement libre. Les
ferrares sont constituées par de
robustes poutres encastrées dans
le massif et solidement fixées aux
tuyaux.

se répartissent ensuite dans la masse du


béton. II est nécessaire, dans le premier
cas surtout, d'embrasser la p a r t i e supérieure du t u y a u avec
des t i r a n t s qui v o n t plonger dans le massif.

Q u a n d le t u y a u est complétement hors du massif, on le tient


profondément dans le massif. Cette a r m a t u r e spéciale doit étre
généralement soulevé au-dessus de celui-ci , t o u t comme sur
n a t u r e l l c m e n t proportionnée á la c o m p o s a n t e , prise vers
le reste du plan de pose. L ' a n c r a g e est habituellement obtenu
l'extérieur, de la r e s u l t a n t e des poussées (fig. 26, 27 et 30).
a u m o y e n de robustes poutres composées, généralement en
forme de double T , q u i sont fixées sur les flanes du t u y a u p a r Comme je l'ai dit p r é c é d e m m e n t p o u r les massifs de béton,
le m o y e n de leur a m e , et qui p é n é t r e n t ensuite profondément il est bon, également p o u r les ferrares, d e projeter avec
dans le massif, en fonctionnant comme de grosses consoles prudence. Les coefíicients d e t r a v a i l doivent é t r e t e n u s bas,
Quand il y a plusieurs de ces poutres, on réalise u n véritable parce q u ' ü convient de réduire a u m í n i m u m les déformations
p o r t i q u e múltiple, d o n t le t u y a u est u n élément. Ces ancrages, élastiques de ces fers.
LA HOUILLE BLANCHE 165

Chdssis de guidage. est plus précaire et, ensuite, la possibilité de correction d e


longueur n'existe plus, alors que le j o i n t de d é m o n t a g e p e r m e t
Les efforts de írotlemenL sur les selles produits p a r la dilata-
aussi de petites corrections de longueur.
tion t h e r m i q u e dans les divers alignements, p r o v o q u e n t u n e
charge en b o u t , ou quelque chose de semblable, sur la t u y a u - Organes de purge d'air.
Bien qu'ils ne constituent q u ' u n détail de
minime i m p o r t a n c e , ces organes o n t une utilité
appréciable. Sur tous les points de la conduite
forcee oü p e u v e n t se former des poches d'air,
il est nécessaire de placer u n robinet de purge.
Chacun sait combien les poches d'air sont
génantes. Les organes de p u r g e trouveront
s u r t o u t leur application sur les troncons horizon-
t a u x et t o u t particuliérement sur les collecteurs
et les distributeurs. D e petits robinets suílisent.

Appareils de mesure du débil.

Nous n e considérons pas ici les systémes de


mesurage bases sur des principes chimiques, e t
également p a r les divers h y d r o m é t r e s qui ne sont
pas d'applícation dans les conduites forcees.
Les appareils de mesure du débit sur les
Fig. 30. — Masslf d'ancrage avec conduite partiellement noyée. conduites forcees se réduisent ,en fait, a u x
moulinets et a u x venturimétres.
terie. Si d o n e u n a l i g n e m e n t a u n e longueur notable, et s'ii J e n'ai pas beaucoup de s y m p a t h i e pour les moulinets. Sans
se trouve en m é m e t e m p s q u e le diamétre de la eondüite soit parler de la difficulté des mesures et des tarages, il est de fait
petit, il est b o n de fractionner cette longueur en disposant q u e les conditions de fonctionnement de ces appareils s'alté-
des ehássis d e guidage. L e u r construetion est tres simple : r e n t avec le temps, spécialement en présence d'eaux non purés.
avec des profilés, on forme u n véritable ehássis courbe ou rec-
tangulaire e m b r a s s a n t le t u y a u et s ' a n c r a n t dans u n p e t i t
massif, qui p e u t é t r e u n socle de soutien, u n peu a u g m e n t é
dans ses dimensions. Ces ehássis fonctionnent t o u t á fait comme
les guides q u ' o n applique sur les barres longues sollicitées a u
flambage (fig. 34).

Joinís de démoníage.

Les joints d e d é m o n t a g e sont d ' u n e a p p l i c a t i o a tres utile


dans tous les p o i n t s d e la conduite forcee oü il faut pouvoir
démonter e t r e m o n t e r r a p i d e m e n t u n élément d u r a n t Fexercice.
lis doivent d o n e toujours accompagner les appareils de fer-
meture et de sécurité, ainsi que les dérivations des machines.
Dans certains cas, ils p e u v e n t remplacer avec profit u n organe
de fermeture tres coüteux, p o u r v u qu'ils soient accompagnés
par un bouclier de reserve.
Dans u n e installation de construetion récente, il existe u n
collecteur de 2600 m m de diamétre, avec 12 a t m . de pression
de service. Des robinets-vannes, ou des v a n n e s sphériques,
pour les sectionnements en cas d'exclusion du service de quel­
que partie de la conduite, eussent été t r e s coüteux et terrible-
ment e n c o m b r a n t s . U n e distribution o p p o r t u n e de joints de
démontage s u r le collecteur, e t d e u x boucliers de reserve, ont
également résolu le probléme, t o u t en é p a r g n a n t des centaines
de milliers de lires. Q u a n d on v e u t exclure, ou une t u y a u t e r i e
de conduite, ou u n e b r a n c h e du collecteur, il n ' y a q u ' á dé­
monter u n joint et appliquer u n bouclier á sa place. E n moins
d'une journée l'opération est terminée (1).
Dans de n o m b r e u x cas, pour des raisons d'économie, on
remplace le joint de d é m o n t a g e p a r u n e simple bride démontable,
que Fon place sur u n des éléments q u e Fon doit pouvoir dé­
monter. Celle-ci r e m p l i t le m é m e b u t ; p o u r t a n t son étanchéité

(1) Le collecteur cité est celui representé dans la fig. 8 et il


appartient á l'installation de Mezzocorona de la S.G.E.T. Dans
la photographie quelques joints de démontage sont visibles. Fig. 3 1 . —• Massif d'ancrage avec conduite compíétement noyée.
166 L A H O U I L L E BLANCHE

J ' a i v u des moulinets, construils p a r d'exeellents spécialistes


et avec toutes les ressources de la fine mécanique, commeneer
á m a l fonctionner apres quelques mois seulement.
J ' e s t i m e que le venturimélre, quoique plus coüteux, esL
bien préférable, á cause de sa plus grande e x a c t i t u d e et de la
continuité de son bon fonctionnement. L'endroit le plus com-

Fig. 34. — Chássis de guidage á mi-longueur


d'un alignement.
Fig. 32. — Collier de contre-poussée pour ancrage.

sur un inconvénient sígnale p a r un membre


de la U N F I E L .
D a n s d e u x installaüons recentes, la tete
a m o n t de la conduite forcee se raccorde á
u n e galerie sous pression m u n i e d'un revéte-
m e n t a r m é . Les premiers fuyaux de la con­
duite forcee sont noyes sur u n e certaine
longueur (quelques méfrcs) dans u n tampon
de béton qui se lie au r e v é t e m e n t a r m é de la
galerie. E n ce point de jonction se sont
formées des fissures transversales, qui s'élar-
gissent ou se resserrent s u i v a n t les variations
de la t e m p é r a t u r e de l'eau. Nalurellcmenl,
il s'y produit des pertes qui m e t t e n t sous
pression les régions avoisinanl la galerie, ce qui
aggrave la situation. On a a p p o r t é u n remede
avec des disposilifs de fermeture élastique et
par la création de drainages appropriés ; l'opé-
ration semble avoir bien réussi.
Fig. 33.— Exemple de collecteur aneré á son extrémité aval. La photographie
est príse de l'amont vers l'aval. On remarque qu'il manque encoré la conduite P o u r éviler ce défaut, il faut que la
voisine de la céntrale, l'installation n ' é t a n t pas encoré achevce. On voit, au fond, conduite métallique penetre plus profondé-
les deux colliers de contre-poussée et la face amont du massif d'ancrage. m e n t dans la galerie revétue, et ce sera

mode pour l'installation des venturimétres est dans le voisi-


nage de la céntrale, parce qu'il p e r m e t de monter l'appareil
enregistreur et indicateur directement dans la salle des ta-
bleaux (fig. 35). Certainement, q u a n d les chutes sont tres fortes,
la construction de l'ajutage devient coüteuse. D a n s ees cas,
le v e n t u r i m é t r e p e u t étre place, avec une dépense moindre,
dans la partie h a u t e de la conduite forcee, en installant l'ap­
pareil enregistreur soit dans la chambre des appareils de ma-
nceuvre, soit dans la maison du gardien, si elle existe.
S'il y a plusieurs conduites en paralléle on m o n t e naturel-
lement un appareil sur chaqué conduite.
II est presque mutile de rappeler l'utilité des appareils de
mesure du d é b i t ; la t e n d a n c e actuelle des offices gouverne-
m e n t a u x préposés á ees installations est d'ailleurs de les prescrire.

Liaison de la tete amont des conduites avec les galeries maconnées. Fig. 35. — E x e m p l e d'ajutages pour venturimétres appliqués
immédiatement ,á l'amont des robinets-vannes d'arrét des
Avant de passer á d'autres sujets, j ' a t t i r e r a i l'attention machines (céntrale de Cardano).
LA H O U I L L E BLANCHE 167

une bonne précaution que de prolonger sur la conduite les soudables pour les t u y a u x soudés. P o u r les a n n e a u x , on p e u t
barres longitudinales du r e v é t e m e n t armé. Ces barres entoure- employer u n acier du t y p e semi-dur prévu pour les t u y a u x
ront complétement la conduite et s'attacheront á elle au moyen sans soudure, en d i m i n u a n t u n peu sa résistance m i n i m u m
de ferrares. á la r u p t u r e et en a u g m e n t a n t légérement l'allongement m á x i -
m u m et l'allongement m i n i m u m .
Qualilé des maiériaux (/). P o u r l'acier moulé, je suis d'avis qu'il serait utile d'en adoucir
Ce su jet est t r a i t e dans tous ses détails dans les « Normes la qualité dans t o u t e la mesure possible. C'est pourquoi, je
pour la construction et la réception des conduites forcees á verrais volontiers la charge m i n i m u m de r u p t u r e descendre
j u s q u ' á 40 kg/mmq, á la condition de voir m o n t e r l'allonge-
haute pression ». J e n e juge done pas qu'il soit nécessaire de
m e n t a u x environs de 22 %, sans jamáis descendre au-dessous
le développer largement, et je me limiterai á un rappel succinct,
de 18 %. J ' a i d'ailleurs deja constaté, á maintes reprises, que
en r e n v o y a n t a u x normes ci-dessus visees pour tous les détails
les bonnes aciéries dépassent presque toujours ces valeurs
relafifs á la composition chimique et a u x coeíTicients.
pour l'alíongement, t o u t en m a i n t e n a n t la résistance dans les
Les m a t é r i a u x Jes plus c o m m u n é m e n t employés dans la limites presentes.
construction des éléments des conduites forcees sont :
la fon te (dont les applications v o n t toujours en diminuant) ;
CoEFFICIENTS DE TRAVAIL.
l'acier demi-dur ;
l'acier e x t r a - d o u x ; D a n s l'énoncé des critériums de calcul, les « Normes » fixent
l'acier moulé. qu'il faut teñir compte d' « une pression intérieure égale á la
J e suis d'avis qu'on devrait arriver á supprimer t o t a l e m e n t somme de la pression hydrostatique, correspondant au niveau
l'emploi de la fonte dans la construction des éléments qui sont m á x i m u m que l'eau p e u t atteindre dans la c h a m b r e de charge,
et de la surpression due au coup de bélier le plus défavorable
directement soumis á la pression de l'cau. E n cela, je suis peut-
qui se puisse vérifier dans les conditions normales de service».
étre un peu trop catégorique ; cependant, le fait est que les
Plus loin, elles prescrivent que la surpression susdite ne doit
appareils en fonte, qui ne sont d'ailleurs employés que sous
j a m á i s étre inférieure au 10 %.
de basses pressions, sont ceux qui d o n n e n t le plus gros pourcen-
fage de r u p t u r e s . D a n s les conduites forcees, il est bien rare^ P o u r ce qui concerne la prendere partie ,il serait bon de pré-
qu'il n'y ait pas quelques phénoménes vibratoires et l'on sait ciser ce qu'on entend par ce « coup de bélier le plus défavorable
combien ceux-ci sont nuisibles á la fonte. D ' a u t r e part, c'est qui se puisse vérifier dans les conditions normales d'exercice ».
dans les parties h a u t e s de la conduite forcee qu'on rencontre J ' a i toujours admis qu'il s'agissait du coup de bélier corres-
les basses pressions ; or, dans les grandes chutes modernes, p o n d a n t á la décharge instantanée de toutes les machines
ees parties h a u t e s se t r o u v e n t dans des régions oü la tempéra- alimentées par la conduite et fonctionnant en pleine charge.
ture peut s'abaisser tres bas d u r a n t l'hiver, ce qui n'est pas D a n s de nombreux cas, cette condition p e u t paraitre onéreuse,
sans influencer dangereusement la t e n u e de la fonte : et cela mais il est p o u r t a n t hors de doute qu'clle. p e u t étre souvent
est encoré u n e bonne raison pour la déconseiller. La fonte, vérifiée. Vu cette situation, j e crois qu'il serait opportun de
par contre, p e u t t r o u v e r son emploi dans des accessoires de supprimer cette. limite de 10 % fixée comme m i n i m u m . Désor-
moindre importance. mais, dans les installations modernes, les turbines Pellón sont
toujours munies d'un déviateur du jet et, de leur cóté, les t u r -
Dans la préface des « Normes » la Commission declare, en
bines Francis possédent toutes le déchargeur synchronique
se référant a u x coeíTicients de r u p t u r e et d'allongement et á
(orífice compensateur). Dans ces conditions, le constructeur
la qualité en general des matériaux. : p e u t tres souvent descendre au-dessous de cette valeur de 10 %
« Une telle fixation des coeíTicients de résistance et d'allonge- pour le coup de bélier m á x i m u m , et cela sans difficultés parti-
ment, á peine temperes dans les presentes normes p a r quel- culiéres. On ne voit pas, d'autre part, pourquoi on devrait ajouter
ques tolérances pour les toles de grande épaisseur, constitue de nouvelles sujétions pesant sur la conduite forcee, q u a n d on
une exigence quelque peu élevée de leur qualité, supérieure t i e n t deja compte de la susdite décharge instantanée m á x i m u m .
dans une certaine mesure á ce q u ' o n pourrait exiger dans l'usage
Plus loin, les « Normes » disent encoré : « Les conditions de
courant.
coup de bélier qui peuvent étre considérées comme t o u t á fait
« La Commission a toutefois estimé qu'il était i m p o r t a n t exceptionnelles, mais toutefois possibles dans l'exploitation,
d'assurer, avec la valeur des dits coeíTicients, les conditions comme celles qui corresponden! á la plus grande activité simul-
de produclion des m a i é r i a u x , conditions qu'il importe de re- tanee des obturateurs de toutes les turbines d'une méme céntrale,
mettre en h o n n e u r le plus r a p i d e m e n t possible, par le respect devront étre prises en considération, afin de vérifier que les
des caractéristiques trop négligées en cette période d'aprés surpressions correspondantes ne dépassent pas de 50 % la
guerre ». pression hydrostatique ».
Cela équivalait alors á conceder de légers adoucissements Que signifie cela ? F r a n c h e m e n t , je ne le comprends pas ;
á ces coeíTicients. M a i n t e n a n t , au contraire, ees coeíTicients parce que, si l'on v e u t ici faire allusion á la décharge instan-
devraient élre consideres comme intangibles. tanée de la charge m á x i m u m , accompagnée par un bon fonc-
Les « Normes », en outre, ne donnaient pas de prescriptions tionnement des régulateurs, ou des orífices compensateurs,
cette décharge n'est pas précisément une condition t o u t á fait
pour les t u y a u x frettés, parce que leur apparition était al~rs
exceptionnelle. II suffit en effet que la ligne aille á terre (court-
trop récente el q u ' o n m a n q u a i t d'expérience á leur égard.
circuit) pour qu'elle se vérifie sans a u t r e . A moins que la Commis-
Maintenant, pour eux également, on p e u t dicter les caracté-
sion n'ait voulu prévoir ici un mauvais fonctionnement des régu-
ristiques des m a t é r i a u x . P o u r les toles des chemises il n ' y a
lateurs ou des orífices compensateurs. Mais, si nous nous enga-
qu'á se référer complétement a u x caractéristiques des toles
geons dans les hypothéses des défauts des organes de régulation
des machines, nous risquons de rendre prohibitif le cout des
(1) On doit relever que le présent rapport a été rédigé a v a n t conduites forcees. J e crois done qu'il serait suffisant de donner
que les nouvelles « Normes» (italiennes) fussent publiées.
LA HOUILLE BLANCHE
168
o

l'interprétation ci-dessus mentionnée p o u r le « eoup de bélier de m m . L ' é c a r t de t e m p é r a t u r e consideré, a d m i s de 25 »


le p l u s défavorable, entre t o u s eeux qui p e u v e n t se produire p r o v o q u e u n e diminution de d i a m é t r e de 0,5 m m environ.
d a n s les conditions normales d'exercice ». On voit d o n e q u e des 13 dixiémes de m m . d ' a u g m e n t a t i o n de
diamétre, 7,5 dixiémes sont absorbes p o u r compenser ees vides,
D a n s cette hypothése, je retiens que les eoeffieients de travail
qui se forment inévitablernent. E n considérant ensuite la difi-
fixés p a r les « Normes » sont acceptables. culté d'exécution du béton, l'impossibilité d'obtenir u n bourrage
II faut p o u r t a n t ajouter les eoeffieients de t r a v a i l pour les parfait contre la tole et contre la roche, e t la contraction du
t u y a u x frettés. L'usage courant, pour ees t u y a u x , est de ne b é t o n lui-méme sous les premieres déformations, on voit faci-
p a s fixer séparément les eoeffieients de la tole de la chemise l e m e n t que les derniers 5,5 dixiémes de déformation n e sont
e t des frettes, mais de donner un coefficient de t r a v a i l moyen, pas suílisants, m é m e de loin, p o u r p r o v o q u e r une compression
q u i serait eelui d ' u n t u y a u soudé ideal, sans frettes, équivalent d e la roche et, p a r suite, son intervention s e c o n d a n t la tole.
d u t u y a u fretté. On laisse ensuite a u constructeur la faculté E n p r a t i q u e , done, le t u y a u s u p p o r t e r a effectivement l'eífort
de r e p a r t i r les charges entre la chemise et les a n n e a u x , soit de 15 k g / m m q , lequel est excessif p o u r u n t u y a u soudé, comme
sur la base de la répartition du metal e n t r e les d e u x parties, il serait également excessif pour u n t u y a u rivé e t peu tolerable
soit sur la base de la qualité de l'acier des a n n e a u x . J e crois p o u r un t u y a u fretté.
que ce systéme p e u t effectivement étre a d o p t é .
Le fait que la t u y a u t e r i e est en puits p e u t a t t é n u e r les effets
D a n s ce cas, en t e n a n t compte que la surpression due au d ' u n e r u p t u r e ; á moins qu'il n'arrive ce qui s'est déjá produit
coup d e bélier est déjá introduite dans le calcul, je proposerais, d a n s u n e installation, oü la r u p t u r e d ' u n e t u y a u t e r i e en puits
comme coefficient de travail, 10 k g / m m q . a mis en pression u n e v a s t e zone de l'intérieur de la montagne,
P o u r t o u t le reste de cette question, je renvoie a u x « Normes ». en p r o v o q u a n t á sa surface extérieure (distante d'environ
A v a n t d ' a b a n d o n n e r le sujet des eoeffieients de t r a v a i l je 70 métres) une fissure longue de plus de cent métres e t large
v e u x diré quelques m o t s des conduites en puits. de 10 centimétres,

II existe des installations, dans lesquelles la conduite forcee II m e semble d o n e qu'il est raisonnable d'étre p r u d e n t dans
est montee dans u n puits creusé dans la roche, 1'intervalle la fixation des eoeffieients de t r a v a i l des t u y a u t e r i e s rigides
e n t r e t u y a u t e r i e et roche é t a n t rempli avec du béton. J e ne bétonnées en p u i t s .
parle pas ici des tuyauteries élastiques, máis bien des tuyauteries
normales rigides.
II. — CONSTRUCTION D E LA CONDUITE FORCEE
D a n s quelques-unes de ees installations, les eoeffieients de
travail des t u y a u x ont été poussés á des valeurs beaucoup plus On n ' e n t e n d p a s ici donner des regles et des instructions
h a u t e s que les normales. J ' a i h a t e de signaler une chose : il a u x constructeurs ; on v e u t seulement rappeler á celui qui
ne faut pas croire que, par le fait que la t u y a u t e r i e est entourée doit étudier u n e conduite forcee, et qui doit ensuite rédiger
p a r la roche, cette t u y a u t e r i e soit soulagée p a r cette roche le cahier de c o m m a n d e a u constructeur, quelles s o n t les pré-
dans la résistance á la pression. E n effet, pour que la roche cautions les plus i m p o r t a n t e s qu'il convient de connaítre en
puisse venir en aide á la tole dans la résistance á la pression, m a t i é r e de construction. P a r mesure d e plus g r a n d e simplicité
il faut que le t u y a u , sous l'effet de la pression, a u g m e n t e son e t d e plus g r a n d ordre, je t r a i t e r a i s é p a r é m e n t les divers types
diamétre, de facón á presser le béton contre la roche et á compri- de tuyaux.
mer cette derniére. Alors seulement la roche réagira. Or, j'affirme
q u e cela ne se produit p r a t i q u e m e n t pas.
TUYAUX RIVÉS.
L a chemise de béton, méme diminuée dans t o u t e la mesure
possible, a u r a une épaisseur moyenne d'au moins 25 centimétres. T o u t le m o n d e sait m a i n t e n a n t q u e les t r o u s pour les rivures
Avec ees dimensions, v u la longueur des t u y a u x á monter, il doivent étre exécutés á la perceuse, j a m á i s a v e c le poincon.
sera déjá difficile de réussir á obtenir u n béton parfait. Ce béton L e poinconnage des t r o u s p r o v o q u e u n écrouissage de la tole
subit d ' a u t r e p a r t , d u r a n t la prise, u n certain retrait, que nous avoisinant le t r o u , ainsi que des petites crevasses. II est arrivé
pouvons i m m é d i a t c m e n t évaluer de Fordre de 1 /2000 de ses plusieurs fois q u e des rivures se s o n t r o m p u e s p o u r c e t t e raison
dimensions. P e n d a n t cette prise, également, la t e m p é r a t u r e et, dans ce cas, la r u p t u r e se p r o d u i t sous des t a u x de travail
du béton s'éléve, e t cela d ' a u t a n t plus que le milieu est complé- r e l a t i v e m e n t b a s . On p e u t exceptionnellement p e r m e t t r e l'cxé-
t e m e n t clos. La tole subit cet échauffement et naturellement cution a u poincon d ' u n trou n o t a b l e m e n t plus p e t i t que celui
se dilate. L a prise effectuée, t o u t revient á la t e m p é r a t u r e définitif, en p r o c é d a n t ensuite á son élargissement á Faide
a m b i a n t e , et alors la tole se retire en laissant un intervalle de l'alésoir. II est toutefois encoré préférable d'éviter ce procede.
t r e s fin e n t r e elle e t le béton. Quand on m e t l'eau, qui a une
II est b o n q u e le t r a c é d u percage soit fait a p r é s le faconnage
t e m p é r a t u r e toujours inférieure á ceñe a m b i a n t e (il s'agif
des toles e t a v e c les b o r d s á river déjá superposés. D e cette
de l'intérieur d ' u n e montagne), la tole se retire encoré. Tous
facón, l'outil perce s i m u l t a n é m e n t les d e u x épaisseurs, ce qui
ees faits démontrent, q u ' á construction finie, il existera u n cer-
g a r a n t i t la parfaite co'fncidence des t r o u s .
t a i n jeu e n t r e tole e t béton e t entre béton et roche. A cela on
doit ajouter u n e certaine déformation du béton sous l'effel Q u a n d la rivure est bien faite, sa résistance n ' e s t p a s entié-
de la compression. r e m e n t représentée p a r la résistance du cisaillement de la üge
d u rivet, mais encoré p a r le f r o t t e m e n t qui se p r o d u i t entre
P r e n o n s m a i n t e n a n t u n exemple pratique, Considérons ur
les d e u x faces en c o n t a c t avec les b o r d s rivés, sous l'effet
t u y a u soudé d e 1.740 m m . de diamétre intérieur et calculé poui
de la tensión d e la tige d u rivet. P o u r cette raison les plus
u n e sollicitation de 15 k g / m m q .
modernes presses á river sont rnunies d ' u n e presse-fóles, c'est-
L e coefficient d'élasticité des toles, r a p p o r t é a u millimétre carré á-dire d ' u n appareil qui comprime f o r t e m e n t les d e u x bords
est de 20 000. II en resulte que si la tole travaille á 15 k g / m m q á river p e n d a n t q u e l ' é t a m p e forme la tete d u rivet. D a n s cetto
le diamétre d e ce t u y a u a u g m e n t e r a d'environ 1,3 m m . L< opération, il faut veiller á ce que l'ouvrier n'enléve pas la
¿
retrait du béton sur 50 cm d'épaisseur est de l'ordre de l/ pression t r o p t ó t ; u n p e t i t t e m p s d ' a t t e i % est nécessaire afiíj
LA HOUILLE BLANCHE 169

que la t e m p é r a t u r e du rivet s'abaisse u n peu, sinon le rivet n e se sont pas liées, spécialement sur les petites épaisseurs,
s'allongerait sans opposer de résistance, en d i m i n u a n t d ' a u t a n t il est préférable d'exécuter u n e r é p a r a t i o n á la fiamme o x h y -
l'ellicacité de la rivure. drique, plufdt q u ' a u gaz á l'eau. L a r é p a r a t i o n á la fiamme
Les b o r d s des toles e t les tetes des rivets sont mates. D a n s oxhydrique, qui n'intéresse toujours que des zones tres res-
cette i n t e n t i o n les bords des toles (chanfreins) sont convena- treintes, n'exige pas u n nouveau recuit.
blement usinés á la r a b o t e u s e .
P o u r les troncons bétonnés, il eonvient de n e pas limiter T U Y A U X FRETTÉS.
le m a t a g e de la rivure á la face extérieure seulement, mais
de l'étendre aussi á la paroi intérieure ; ceci afin de diminuer T o u t ce qui a été dit p o u r les t u y a u x soudés s'applique a u x
la probabilité de perfes diffieiles á loealiser. chemises des t u y a u x blindes. On p e u t ajouter que, si on, n e
rectifie pas a u t o u r l'emplacement des a n n e a u x de cerclage,
T U Y A U X SOUDÉS.
il faut que l'opération du calandrage, succédant a u recuit,
soit particuliérement soignée, afin q u e la surface extérieure
J e me limite a la soudure a u gaz á l'eau. du t u y a u se rapproche a u t a n t que possible du cylindre parfait.
On p e u t réaliser cette soudure p a r le recouvrement des bords A v a n t d'appliquer les frettés, il faut s'assurer que la surface
á- souder ou p a r l'interposition de metal d ' a p p o r t . Actuellement, extérieure du t u y a u est propre ; il faut en particulier enlever
ce second t y p e de soudure est á peu prés a b a n d o n n é dans la soigneusement les écailles d'oxyde (ealamine) q u i se f o r m e n t
construction des t u y a u x c o u r a n t s , soit parce que les eonstruc- soit d u r a n t la soudure, soit d u r a n t le recuit. II n e doit pas y
teurs sont m a i n t e n a n t á m é m e d'exécuter d'excellentes sou- avoir de matiéres étrangéres e n t r e a n n e a u et tole. Les frettés
clures á recouvrement, m é m e p o u r des épaisseurs i m p o r t a n t e s , sont naturellement alésées a u tour, sur leur face intérieure,
soit parce que l ' h a b i t u d e est m a i n t e n a n t prise de passer a u x afin de p e r m e t t r e leur ajustage sur la chemise d a n s les condi­
l u y a u x frettés q u a n d les soudures á r e c o u v r e m e n t deviennent tions prévues p a r l e calcul. Elles sont ensuite réchauffées e t a p p l i -
difíiciles, c'est-á-dire q u a n d l'épaisseur de tole á souder dépasse quées sur la tole. D a n s cette opération, il faut encoré veiller
une certaine limite. On ne saurait critiquer cette tendance, á ce q u e la chemise demeure p r o p r e sur la zone d'application
car il est certain q u e la soudure p a r interposition de m e t a l de l'anneau.
d'apport est peu süre e t d'exécution diffieile. Q u a n d le t u y a u est refroidi, t o u s les a n n e a u x seront t e n d u s
II faut a p p o r t e r b e a u c o u p d ' a t t e n t i o n dans la détermina- e t la chemise sera comprimée. P o u r que le t u y a u puisse
tion de la forme des bords á souder. Cette question est l'objet é t r e qualifié de bien réussi, il faudra éprouver la parfaite a d h é -
de n o m b r e u x soins de la p a r t des constructeurs : c'est d'elle rence des a n n e a u x sur la tole s u i v a n t t o u t leur développement.
que dépend en g r a n d e p a r t i e la bonne réussite de la soudure, On p o u r r a tolérer quelques minuscules d é t a e h e m e n t s , limites
parce q u e c'est d'elle que dépend la distribution des tempera- c e p e n d a n t á de petites longueurs ; l'introduction de plaques
tures sur le p o i n t de soudure. d'épaisseur entre a n n e a u e t tole est a b s o l u m e n t inadmissible.
Cela signifierait que la distribution des eflorts d a n s la m a t i é r e
Aprés la soudure, les t u y a u x s o n t soigneusement recuits.
n ' e s t plus celle prévue dans les calculs. C'est dans la zone de
II s'agit lá d ' u n e opération essentielle, parce que le t r a i t e m e n t
soudure que se localisent le plus facilement ees d é t a e h e m e n t s .
thermique de la soudure modifie g r a n d e m e n t les qualités du
Mais, comme je l'ai dit, on p e u t tolérer des détaehements de
metal, n o n seulement sur le point d ' a t t a c h e p r o p r e m e n t dit,
l'ordre d u dixiéme de millimétre, ou légérement plus, limites
mais aussi d a n s les d e u x zones laterales. Le recuit a p o u r effet
á quelques centimétres de longueur.
de régénérer le m e t a l en le r e p o r t a n t a u t a n t q u e possible a u x
conditions initiales. L ' o p é r a t i o n du recuit est exécutée dans On n e doit absolument pas tolérer q u e les a n n e a u x soient
des fours a d hoc e t il faut la conduire avec beaucoup de soins. ajustes sur les chemises á Faide de coups, ou, ce qui est encoré
Les meilleurs constructeurs possédent m a i n t e n a n t de tres pire, en les réchauffanf. Aprés d e telles opérations, le t u y a u
beaux fours, munis d'appareils enregistrant la marche de la ne serait plus u n t u y a u fretté, et les calculs faits n ' a u r a i e n t
t e m p é r a t u r e en divers points du four, convenablement choisis. plus aucune signification. Le t u y a u , u n e fois fretté, ne doit
L'augmentation de t e m p é r a t u r e doit étre réguliére, p l u t ó t plus subir de t r a i t e m e n t t h e r m i q u e , mais u n i q u e m e n t des
lente, e t q u a n d la t e m p é r a t u r e voulue est a t t e i n t e , il est de opérations á froid.
bonne regle que le t u y a u y soit m a i n t e n u p e n d a n t quelques D a n s les t u y a u x frettés, les chemises doivent étre éprouvées
minutes. h y d r a u l i q u e m e n t a v a n t le frettage, et les t u y a u x finis a p r é s .
Des sa sortie d u four, le t u y a u est p o r t é á la calandre afín Naturellement, les pressions d'épreuves d e v r o n t étre diffé-
de parfaire sa courbure. II f a u t agir lestement, afin que t o u t e rentes e t proportionnées, la premiére fois á l'épaisseur de la
l'opération puisse s'effectuer á h a u t e t e m p é r a t u r e . Le refroi- chemise et la seconde fois á la résistance du t u y a u .
dissement se p o u r s u i t directement á l'air. Quelques constructeurs ont l ' h a b i t u d e de passer a u t o u r
L'épreuve h y d r a u l i q u e doit étre exécutée aprés le recuit. le siége de l'anneau sur Fextérieur de la chemise ; quelques
II arrive quelquefois, et spécialement pour les petites épais­ a u t r e s sont a u contraire opposés á ce procede. J e suis en mesure
seurs, q u e l'épreuve h y d r a u l i q u e fasse découvrir des pertes depuis de nombreuses années, de suivre la construction des
sur la soudure. On p e u t , d a n s ce cas, tolérer des réparations, t u y a u x frettés auprés de divers constructeurs. L e plus impor-
sauf si on constate q u e les pertes sont causees p a r des r u p t u r e s t a n t d'entre eux, u n e firme italienne désormais célebre, q u i
indiquant que la soudure n'est pas réussie et que le metal n'est s'est spécialisée dans ees constructions, n e t o u r n e j a m á i s les
pas soudable. II f a u t c e p e n d a n t faire a t t e n t i o n á la facón d'exé­ chemises. D a n s des milliers de t u y a u x blindes que j ' a i v u cons­
cuter ees r é p a r a t i o n s . Si la r é p a r a t i o n doit étre exécutée en t r u i r é p a r cette firme, j e n'ai j a m á i s relevé le plus p e t i t défaut
faisant encoré usage du gaz á l'eau, il faudra proceder ensuite á i m p u t e r a u m a n q u e de t o u r n a g e des chemises. II est certain
á un nouveau recuit. Tres souvent, a u contraire, q u a n d il a p p a - q u e cela impose u n soin considerable d a n s la p r é p a r a t i o n de
raít clairement qu'il s'agit de pertes provoquées p a r de petits la chemise m é m e . P o u r t a n t , u n e fois la p r é p a r a t i o n de la
détaehements %c'est-á-dire p a r de petites zones de m e t a l q u i chemise terminée c o m m e il eonvient, l ' a n n e a u s ' a d a p t e d e
170 L A H O U I L L E BLANCHE

facón parfaite. D a n s les deux figures 36 et 37 sont représenles péfiantes. Les chemises n ' a v a i e n t pas été tournées, mais les
d e u x t u y a u x frettés, absolument identiques, qui o n t été poussés dits essais d é m o n t r e n t q u e la valeur des t u y a u x n'en avait
i u s a u ' á la r u o t u r e . D a n s l'un, il s'est j i r o d u i t u n e joetite fissure p a s souffert.
J e ne v e u x toutefois pas c o n d a m n e r le pro­
cede du t o u r n a g e des chemises, en usage chez
certains constructeurs allemands. J e v e u x seu-
lement affirmer, q u ' a v e c un travail soigné, on
p e u t s'en dispenser, économisant ainsi du ma-
tériel et de la peine.

JONCTIONS.

Les jonctions des divers éléments de montage


sont préparées á Fusine. Si elles nécessitent le
percement de trous sur les toles, on ne les pré-
parera q u ' a p r é s Fépreuve h y d r a u l i q u e .
Q u a n d les jonctions sont obtenues á Faide
de rivures, il devient tres utile, ici encoré, de
percer du m é m e coup les d e u x bords á river.
On obtient ainsi, non seulement la co'incidence
des t r o u s , mais aussi la parfaite a d a p t a t i o n des
deux éléments á reunir.
II est toujours de b o n n e regle d'exiger du
constructeur qu'il controle en atelier t o u s les
joints a v a n t Fexpédition. Le m o n t a g e en est
g r a n d e m e n t facilité ; on épargne du t e m p s et
de F a r g e n t et on o b t i e n t aussi u n e meilleure
facture. Q u a n d les raccords c o m p o r t e n t Fexé-
cution, sur les lieux, de rivures transversales,
il est bon que la p a r t i e inférieure de ees rivures
soit constituée p a r des rivets á tete rase á Fin-
Fig. 36 térieur du t u y a u . On p e u t éviter ainsi Fexécution,
sur les lieux, de la t e t e extérieure des rivets,
exécution , q u i serait r e n d u e tres difFicile par
le peu d'espace r é g n a n t entre J a conduite et le
terrain.

ÉLÉMENTS DE FONDERIE.

Les piéces en acier moulé doivent également


étre soigneusement recuites a v a n t d'étre tra-
vaillées.
Les épreuves technologiques seront toujours
exécutées aprés le recuit, et a v a n t le travail en
atelier, afin de pouvoir éventuellement exécuter
u n second t r a i t e m e n t t h e r m i q u e . J ' a i p u cons-
t a t e r , á plus d'une occasion, q u e du matériel qui
présentait des caractéristiques défectueuses aprés
le premier recuit, devenait a u contraire excellent
aprés u n n o u v e a u t r a i t e m e n t t h e r m i q u e düment
étudié et conduit.
II faut, p a r contre, étre tres p r u d e n t avant
d'autoriser des r é p a r a t i o n s sur des piéces qui
se sont révélées défectueuses, s u r t o u t si on se
trouve en présence d'épaisseurs importantes,
comme c'est le cas d a n s les éléments moulés
des collecteurs soumis á de fortes pressions.
Les réparations, q u a n d elles intéressent de
grosses masses de matériel, n e d o n n e n t jamáis
la sécurité de la réussite. N a t u r e l l e m e n t , je parle
Fig. 36 et 37.— Déformations permanentes provoquées dans des t u y a u x frettés ici de réparations qui sont exécutées sur de
en forcant la pression intérieure. véritables Iésions de la piéce. D e t o u t e fácon,
t o u t e s les fois q u e les r é p a r a t i o n s d ' u n e certaine
sur u n e soudure ; dans F a u t r e , c'est un a n n e a u qui s'est r o m p u . i m p o r t a n c e sont exécutées á chaud, il est indispensable de les
Les déformations p e r m a n e n t e s o n t a t t e i n t des proportions stu- faire suivre p a r u n e nouvelle opération de recuit. (A suivre)

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