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COURS D’ANALYSE FINANCIERE PROFESSEURE : Z.

ERRABIH

SECTION III: Les Notions de Solvabilité, Liquidité et Rentabilité


L’objet de l’analyse financière est de faire le point sur la situation financière de

l’entreprise en mettant en évidence ses forces et ses faiblesses tout en tenant compte des

contraintes financières majeures susceptibles d’influencer les orientations de l’analyse,

en l’occurrence: la solvabilité, la liquidité et la rentabilité.

1- La solvabilité:
La solvabilité d’une entreprise se définit comme son aptitude à assurer le règlement de
ses dettes lorsque celles-ci viennent à échéance. Les engagements à prendre en compte
concernent:
- Le remboursement et le règlement d’intérêts concernant des dettes
antérieurement souscrites et parvenant à leur terme,
- Le règlement des dépenses qui conditionnent la continuité de l’activité et qui
procèdent soit d’une obligation juridique précédemment contractée sot d’un
impératif économique (dettes commerciales, crédits clients, investissements… .
- Le règlement des prélèvements obligatoires de caractère fiscal, parafiscal ou
social.
Le caractère permanent de l’impératif de solvabilité explique l’importance stratégique

de cette contrainte non seulement par rapport à la gestion financière proprement dite,

mais également par rapport à l’ensemble des fonctions de gestion. Quelles que soient

les qualités de ses réalisations et de son potentiel au plan technique et au plan

commercial, une entreprise peut en effet voir sa survie ou son autonomie comprises par

une phase d’insolvabilité, même transitoire.

A l’origine, l’analyse financière a été développée par les banquiers dans le but

d’apprécier la solvabilité de leur clientèle. C'est-à-dire leur capacité à assurer sur leurs

flux de liquidités le service de la dette. Dans la pratique, les analystes parlent

indifféremment de solvabilité, d’équilibre financier ou encore de risque de faillite. En ce

sens, l’appréciation de la situation d’une entreprise en termes d’équilibre financier

requiert la confrontation entre les emplois stables à long terme , d’une part, et les

ressources permanentes à long terme , d’autre part, cette adéquation emplois

stables/ressources permanentes est la base d’une gestion financière saine, car le non
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respect de ce principe peut aboutir à des situations de cessation de l’activité et de faillite

de l’entreprise.

2- La liquidité:

La liquidité est la capacité de l’entreprise de faire face à ses dépenses par une utilisation

optimale de ses flux de trésorerie (encaissements/décaissements). Cette notion de

liquidité ne doit pas être confondue avec celle de la solvabilité: Une entreprise peut être

solvable c'est-à-dire a la capacité de rembourser ses dettes mais avoir des problèmes de

liquidité. En effet, la liquidité est toujours associée à la trésorerie, et plus précisément

aux décalages engendrés par les encaissements d’une part et les décaissements d’autre

part. Ce décalage est accentué par les stocks et pas les délais de règlement accordés aux

clients et allégé par ailleurs par les délais de règlement octroyés par les fournisseurs. Ce

processus peut être générateur d’un besoin de financement du cycle d’exploitation.

3- La rentabilité:

La rentabilité est l’aptitude d’une entreprise à générer des bénéfices. Elle est une

condition essentielle de sa survie et de son développement. En effet, la croissance

impose à l’entreprise des contraintes qu’elle ne pourra lever que si elle dégage des flux

de résultats suffisants. Ainsi, l’entreprise est amené à honorer à temps ses échéances de

dettes, à payer ses salariés, ses impôts, ses charges sociales … une entreprise qui cumule

des pertes d’année en année est conduite un jour ou l’autre à cesser son activité et à

déposer son bilan parce qu’elle serait incapable de faire face à ses engagements. Il

convient de souligner que la rentabilité de l’entreprise conditionne également sa

solvabilité future.

Par ailleurs son on peut distinguer deux types de rentabilité:

- La rentabilité économique, qui mesure le rapport entre le revenu courant et le

"capital stable" ou bien l’actif financé par las capitaux permanents.

- La rentabilité financière, qui mesure le rapport entre le revenu courant net (après

impôts) et les capitaux propres. Cette rentabilité est essentielle pour les apporteurs

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de capitaux puisqu’elle mesure la performance des ressources qu’ils ont investies

dans l’entreprise.

En définitive, cette notion de rentabilité ne doit pas être confondue avec celle de

rendement ni de productivité. Le rendement est utilisé plutôt par les épargnants et

investisseurs concernant leurs placements notamment à taux fixe. La productivité

rendement physique est le rapport d’un élément quantitatif à un élément financier ou

le rapport de deux éléments quantitatifs. Par exemple, on rapporte le chiffre d’affaires

d’une entreprise aux effectifs pour exprimer la productivité main d’œuvre.

SECTION IV: Approches et Méthodologie de l’Analyse Financière

L’objet de l’analyse financière est de permettre le diagnostic d’une entreprise en vue de

prendre une décision adéquate. Toutefois, les objectif, les préoccupations et les décisions

prises seront différents et variés bien que la méthode d’analyse reste généralement la

même.

1- Les principales approches d’analyse financière:

Parmi les utilisateurs de l’analyse financière on retrouve:

- Les gestionnaires: en tant qu’analystes internes, ils sont les mieux placés pour faire

une analyse aussi fine que possible en raison de la disponibilité de l’information

d’une part, et d’autre part d’une bonne maîtrise des problèmes de l’entreprise et de

son environnement.

- Les bailleurs de fonds et principalement les banques qui consentent des emprunts

ou des avances. Les objectifs de ces prêteurs varient selon la nature d’un prêt

octroyé. Pour les crédits à court terme, ils sont essentiellement intéressés par la

liquidité de l’entreprise, c'est-à-dire son aptitude à régler ses échéances à court

terme. Dans le cas crédits à long terme, ils sont davantage intéressés par la

solvabilité à long terme et la rentabilité, qui conditionnent le paiement des intérêts

et le remboursement du capital.

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