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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

FACULTE DES SCIENCES ET TECHNIQUES


INSTITUT DES SCIENCES DE LA TERRE

N° d’ordre : 409 / IST / 2020


Mémoire de fin d'études pour l’obtention du Grade d’ingénieur géologue de conception
SUR

INVESTIGATIONS GÉOTECHNIQUES EN VUE DU


DIMENSIONNEMENT D’UNE FONDATION SUPERFICIELLE PAR
RADIER D’UN IMMEUBLE (SS + R + 6) À OUAKAM

Présenté par :
Mlle Sira DIOP
Soutenu publiquement le 20/03/2020 devant la commission d’examen
composée de :

M. Abdoul Aziz NDIAYE Président IST/UCAD


M. Ignace GBAGUIDI Rapporteur IST/UCAD
M. Moussa SAWADOGO Rapporteur TECHNOSOL
M. Adama DIONE Examinateur IST/UCAD
M. Papa Sanou FAYE Examinateur UFR SI/Thiès
Au nom d’ALLAH le Tout Miséricordieux, le
Très Miséricordieux.
Louanges à ALLAH Seigneur de l’Univers, paix et
salut sur le Noble Prophète Mouhammad (SAWS)
ainsi que sur sa famille et ses compagnons.

DEDICACES
 A mes très chers parents Macoumba et Sirandou DIALLO, pour vos nuits sans sommeil,
pour tous les sacrifices consentis, pour les précieux conseils et les innombrables prières,
rien ne saurait être à la hauteur de ce que vous méritez. Recevez néanmoins ce modeste
travail qui, je l’espère, vous rendra fiers.
 A mes grandes sœurs Fatou, Siga et Soukeye, vaillantes femmes exemplaires, vous
constituez une source de motivation, une force réconfortante et un repère pour ma
personne. Qu’ALLAH vous récompense pour tout et vous protège avec vos petites
familles.
 A mon bien-aimé petit frère Mouhamed, ami et compagnon de tous les jours. La valeur
des âges n’atteint point le nombre d’années disait l’adage, tu en es bien une illustration.
Je te dédie ce travail en guise de reconnaissance et de mon grand amour.
 Au regretté frère promotionnaire Mouhamadou Fodé Kaba DIAKITE, et à ses
courageux et adorables parents ; puisse ALLAH t’accueillir dans Son paradis éternel.
 A mes braves promotionnaires, avoir cheminé avec vous fut à la fois agréable et
instructif.
 A mes tantes, oncles, cousines et cousins, vos prières et soutiens m’ont toujours
accompagné.
 A mes adorables nièces et neveux.
 A tous mes amis, supports constants sur qui je peux compter.
 A mes tuteurs, parrains, et filleuls de l’Institut des Sciences de la Terre, aussi inspirants
les uns que les autres.
 A mes chers enseignants et professeurs de Mariama NIASS, de Fadilou MBACKE et
de l’IST qui ont grandement contribué à mon souhait de devenir leur homologue, de par
la bonne maîtrise de leur domaine et la belle manière de transmettre leur connaissance.
 A tout le personnel de Technosol Ingénierie, ces quatre mois passés avec vous dans un
cadre convivial furent pleins d’enseignements.

ii
REMERCIEMENTS
 M. Abdou Aziz NDIAYE, Directeur et enseignant à l’IST, pour les efforts fournis et le
soutien incontestable à l’endroit des étudiants de l’IST ;
 M. Abdourahmane MBENGUE, Directeur Général de Technosol Ingénierie, merci de
m’avoir accordé ce stage et de toujours contribuer à la bonne formation de vos cadets
au sein de votre entreprise ;
 M. Ignace GBAGUIDI, Enseignant-chercheur à l’IST, merci pour votre encadrement
de qualité, votre bienveillance et disponibilité sans failles manifestées tout au long de
notre cursus ;
 M. Adama DIONE, Enseignant-chercheur à l’IST, merci beaucoup pour votre
encadrement et vos précieux conseils ;
 M. Gorgui Thierno Yoro DIOUF, Ingénieur Génie Civil-Géotechnicien, Chef du
Service Géotechnique de Technosol Ingénierie, un grand merci à vous pour votre
accueil bienveillant, le suivi opportun et l’examen de ce document ;
 M. Moussa SAWADOGO, ingénieur géologue/géotechnicien, chef du laboratoire de
géotechnique pour m’avoir accompagné et encadré avec rigueur et bonne volonté tout
au long de ce stage. Merci d’avoir partagé avec moi votre expérience et votre passion
de la géomécanique ;
 M. Papa Sanou FAYE, d’avoir accepté l’examen du document et améliorer la qualité du
travail ;
 M. BALL, Chef du Service Administratif de la Faculté de Médecine de l’UCAD, merci
d’avoir facilité mon insertion dans Technosol Ingénierie ;
 Tout le corps professoral de l’IST particulièrement M. Moustapha THIAM, M. Ibrahima
DIA et Mme NDIAYE Mame Codou pour les conseils, le soutien et la qualité des
enseignements ;
 Tout le personnel de Technosol Ingénierie, mes vifs remerciements pour l’accueil
chaleureux, le partage d’expérience et les bons conseils ;
 Ma famille pour leur soutien inconditionnel, je ne saurai assez vous remercier ;
 Mes amis toujours présents à mes côtés, je ne saurai tous vous citer, merci infiniment
pour votre soutien, vos conseils et prières.

A toutes et à tous, merci, qu’ALLAH (SWT) vous rétribue vos bonnes actions.

iii
Résumé

Ce présent mémoire traite des investigations géotechniques en vue du dimensionnement d’une


fondation superficielle par radier d’un immeuble (SS + R + 6) à Ouakam.
Les deux sondages carottés (SC1) et (SC2), espacés de 20 m environ et arrêtés à 15 m de
profondeur, révèlent la présence de blocs de basanites issus du volcanisme du Pléistocène. Ces
blocs sont surmontés par des argiles sableuses brunâtres parfois concrétionnées et datant du
Pléistocène, d’épaisseur variant de 7,40 m (SC1) à 1,40 m (SC2).
Les coupes des sondages montrent ainsi une discontinuité lithologique en fonction de la
profondeur. Cette discontinuité est liée en partie aux conditions de mise en place des coulées
volcaniques.
Les résultats des essais pressiométriques et de laboratoire ont montré que les argiles sableuses
sont très plastiques, surconsolidées et moyennement compressibles. Elles ont une pression
limite pouvant atteindre 1,6 MPa. Leur cohésion est de 28,5 kPa en présence de concrétions de
latérite et l’angle de frottement interne 40 °.
Les blocs de basanites présentent une résistance moyenne à la compression simple Rc égale à
20 MPa. L’indice RQD est de 35 %, ce qui correspond à un substratum rocheux fracturé.
L’étude géomécanique menée à partir les indices RMR et GSI les classe dans le groupe des
massifs rocheux de qualité moyenne.
Le calcul des capacités portantes donne 1,41 MPa pour les argiles sableuses et 12,88 MPa pour
les blocs de basanites.
La nature pétrographique des terrains pouvant changer dès 2,00 m de profondeur, la fondation
de type radier envisagée présente des risques importants de tassements différentiels sous les
argiles sableuses. Il sera donc nécessaire, avant de construire le radier, d’excaver le sous-sol et
de mettre en place un remblai sableux de bonnes caractéristiques géotechniques dont
l’épaisseur, de 1,50 m au moins, est fonction de la pression de gonflement des argiles sableuses.

Mots clés : Ouakam, argiles sableuses, basanites, sondages, géotechnique, essais.

iv
Table des matières

DEDICACES ....................................................................................................................... ii
REMERCIEMENTS .......................................................................................................... iii
Résumé ................................................................................................................................ iv
Table des matières ................................................................................................................v
Liste des figures ................................................................................................................. vii
Liste des tableaux .............................................................................................................. vii
Liste des annexes ............................................................................................................... vii
Liste des symboles et abréviations ................................................................................... viii
INTRODUCTION GÉNÉRALE..........................................................................................1
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU PROJET, DU SITE D’ETUDE ET
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE SUR LES FONDATIONS SUPERFICIELLES ......3
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DU PROJET ET DU SECTEUR D’ETUDE .............4
1.1- Présentation du projet ...............................................................................................4
1.2- Présentation de la zone d’étude .................................................................................5
1.2.1- Situation géographique et sociologie urbaine................................................................5
1.2.2- Géomorphologie et contexte géologique ........................................................................7
1.2.2.1- Géomorphologie .....................................................................................................7
1.2.2.2- Géologie de la presqu’île de Dakar ........................................................................7
a- Tertiaire .............................................................................................................................7
b- Quaternaire...................................................................................................................... 10
CHAPITRE 2 : GÉNÉRALITÉS SUR LES FONDATIONS SUPERFICIELLES ......... 14
2.1- Définition des fondations superficielles ......................................................................15
2.2- Types de fondations superficielles ........................................................................................... 15
2.2.1- Semelles filantes............................................................................................................... 16
2.2.2- Semelles isolées............................................................................................................. 16
2.2.3- Radiers ......................................................................................................................... 16
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION ET INTERPRETATION DES RESULTATS
DES INVESTIGATIONS GEOTECHNIQUES ................................................................ 17
CHAPITRE 3 : SONDAGES CAROTTÉS ET ESSAIS PRESSIOMÉTRIQUES .......... 18
3.1- Sondage carotté ........................................................................................................18
3.1.1- Principe ........................................................................................................................ 18
3.1.2- Résultats et interprétation ........................................................................................... 19
3.2- Essai pressiométrique .............................................................................................. 23
3.2.1- Principe ........................................................................................................................ 23

v
3.2.2- Résultats et interprétation ........................................................................................... 25
CHAPITRE 4 : RÉSULTATS DES ESSAIS DE LABORATOIRE ................................. 28
4.1- Essais d’identification .................................................................................................. 28
4.1.1- Détermination de la teneur en eau........................................................................... 28
4.1.2- Analyse granulométrique......................................................................................... 28
4.1.3- Limites d’Atterberg ................................................................................................. 29
4.1.4- Poids spécifique par ébullition ................................................................................. 30
4.1.5- Détermination du poids volumique humide et du poids volumique sec ................. 31
4.1.6- Essai au bleu de méthylène ...................................................................................... 31
4.1.7- Résultats et interprétation ....................................................................................... 32
4.2- Essais mécaniques ........................................................................................................ 36
4.2.1- Essai de cisaillement................................................................................................. 36
4.2.2- Essai de compressibilité à l’œdomètre ..................................................................... 36
4.2.3- Essai de résistance à la compression simple ............................................................ 37
4.2.4- Résultats et interprétation ....................................................................................... 37
CHAPITRE 5 : CALCUL DE LA CAPACITE PORTANTE ET DE LA CONTRAINTE
ADMISSIBLE DES TERRAINS DE FONDATION ......................................................... 40
5.1. Capacité portante des argiles sableuses ............................................................................... 40
5.2. Capacité portante des blocs de basanites ............................................................................. 42
5.3. Dispositions constructives .................................................................................................... 44
CONCLUSION GÉNÉRALE ET RECOMMANDATIONS ............................................ 46
RÉFÉRENCES BIBILIOGRAPHIQUES ......................................................................... 48
LISTE DES NORMES CITEES ........................................................................................ 49
LISTE DES SOURCES INTERNET ................................................................................. 49
ANNEXES ............................................................................................................................ i
 Annexe 1 : PV essais pressiométriques .......................................................................... ii
 Annexe 2 : Résultats des essais de laboratoire ............................................................. iv
 Annexe 3 : Photos des carottes de sondages ................................................................. ix
 Annexe 4 : Notes de calcul GEOFOND et détermination de l’indice GSI……………xi

vi
Liste des figures

Figure 1 : Carte de situation de la zone d’étude (Google Earth) ...........................................................6


Figure 2 : Carte géologique de la presqu’île de Dakar à l’échelle 1/500 000 (Roger et al., 2009) .........9
Figure 3 : Colonne stratigraphique synthétique de la tête de la presqu’île du Cap Vert (Roger et al.,
2009, modifiée)................................................................................................................................. 11
Figure 4 : Carte géologique de la côte ouest de la presqu'île du Cap-Vert dans le secteur des Mamelles
(Gorodiski, 1952, in Crévola, 1974) .................................................................................................. 12
Figure 5 : Différents types de fondations en fonction de D et B (DTU 13.12, 1988) .......................... 15
Figure 6 : Types de fondations superficielles (https://www.4geniecivil.com/) ................................... 15
Figure 7 : Coupe du sondage SC1 à Ouakam ................................................................................... 21
Figure 8 : Coupe du sondage SC2 à Ouakam .................................................................................... 22
Figure 9 : Profil en section des sondages carottés ............................................................................. 23
Figure 10 : Schéma d’un pressiomètre en place (a) et courbe pressiométrique (b) (Sibille, 2018) ...... 24
Figure 11 : Diagramme de plasticité (LCPC, 1992) .......................................................................... 35
Figure 12 : Abaque de détermination du coefficient de portance Kp (DTU 13.12) ............................ 41
Figure 13 : Modèle d’illustration des dispositions constructives ....................................................... 45

Liste des tableaux

Tableau 1 : Cordonnées des sondages et des essais pressiométriques ................................................ 18


Tableau 2 : Valeurs des paramètres pressiométriques ....................................................................... 25
Tableau 3 : Classification pressiométrique des terrains (Fascicule 62-Titre V, 2004) ........................ 26
Tableau 4 : Résultats des essais d’identification et classification des terrains .................................... 33
Tableau 5 : Classification des sols grenus (LCPC, 1992) .................................................................. 34
Tableau 6 : Classification des sols à grains fins (LCPC, 1992) ......................................................... 35
Tableau 7: Résultats des essais mécaniques ...................................................................................... 38
Tableau 8 : Valeurs caractéristiques de RQD (Fascicule 62-Titre V, 2004) ....................................... 39
Tableau 9 : Valeurs du facteur de forme en fonction de la forme de la fondation (SETRA,
2009)………………………………………………………………………………………….41
Tableau 10 : Valeurs du paramètre mi par groupe de roches (SETRA,2009)……………….42

Liste des annexes

Annexe 1 : PV essais pressiométriques ........................................ Erreur ! Signet non défini.


Annexe 2 : Résultats des essais de laboratoire .............................. Erreur ! Signet non défini.
Annexe 3 : Photos des carottes de sondages ................................. Erreur ! Signet non défini.
Annexe 4 : Notes de calcul GEOFOND et méthode de détermination du GSI……………….xi

vii
Liste des symboles et abréviations

%: Pourcentage
al.: All others : tous les autres
c : Cohésion
Cc : Coefficient de compressibilité
Cg : Indice de gonflement
EM : Module pressiométrique Ménard
GSI : Geological Strength Index
IC : Indice de consistance
Ip : Indice de plasticité
IST : Institut des Sciences de la terre
LCPC : Laboratoire Central des Ponts et Chaussées
Ma : Millions d’années
MPa : Méga Pascal
Pf : Pression de fluage
Pl : Pression limite
Pl* : Pression limite nette
Ple : Pression limite équivalente
Rc : Résistance à la compression simple
RMR : Rock Mass Rating
RQD: Rock Quality Designation
SPT : Standard Penetration Test
TN : Terrain Naturel
UCAD : Université Cheikh Anta DIOP de Dakar
Wl : Limite de liquidité
Wp : Limite de plasticité
γd : Poids volumique du sol sec
γh : Poids volumique humide
γs : Poids volumique des particules
σ'p : Pression de préconsolidation
φ : Angle de frottement interne

viii
ix
INTRODUCTION GÉNÉRALE

La connaissance de la nature pétrographique et des propriétés physiques et mécaniques des


terrains de fondations d’un ouvrage de Génie civil permet de bien choisir et de dimensionner
les fondations, en tenant compte des sollicitations engendrées par l’ouvrage. Les dimensions et
la profondeur d’ancrage des fondations doivent être bien définies pour éviter, d’une part, la
rupture du terrain par cisaillement et, d’autre part, les tassements inadmissibles sous les
semelles des fondations, surtout lorsqu’ils sont de nature différentielle.

La capacité portante est la contrainte maximum entrainant la rupture du terrain. La contrainte


admissible sur le terrain est la capacité portante rapportée à un facteur de sécurité.

Si le terrain est meuble, le dimensionnement des fondations peut s’effectuer, soit avec les
résultats des essais mécaniques de laboratoire notamment l’essai de cisaillement rectiligne, soit
avec les résultats des essais in situ comme l’essai pressiométrique, l’essai SPT, l’essai de
pénétration dynamique, etc. Le calcul des tassements peut se faire avec les résultats de l’essai
œdométrique ou de l’essai pressiométrique.

Par contre, en présence de blocs rocheux dans le terrain ou dans le cas d’un substratum rocheux,
il faut tenir compte du degré de fracturation de la roche exprimé par le paramètre RQD
(désignation de la qualité de la roche) et de la résistance à la compression simple mesurée sur
éprouvette. La connaissance de la loi de comportement du milieu rocheux est parfois nécessaire
et, dans ce cas, il convient d’approcher au mieux la relation contrainte-déformation de la roche.

L’intense urbanisation de la région de Dakar et la rareté des réserves foncières entrainent


souvent la démolition des bâtiments anciens et la construction de nouveaux, aux mêmes
emplacements, en privilégiant l’immobilier d’immeuble.

Les terrains constituant le sol et le sous-sol de la région de Dakar sont bien connus et font
toujours l’objet d’études géotechniques nécessaires aux divers projets de construction. Les
investigations géotechniques sont menées aujourd’hui dans le cadre des missions définies par
la norme NF P 94-500 (novembre 2013).

C’est ainsi que le cabinet TECHNOSOL INGENIERIE, en collaboration avec l’Institut des
Sciences de la Terre (IST), a proposé le sujet de mémoire de fin d’études d’ingénieur-géologue

1
intitulé : « Investigations géotechniques en vue du dimensionnement d’une fondation
superficielle par radier d’un immeuble (SS + R + 6) à Ouakam ».

Il s’agit, d’une part, d’étudier les propriétés géotechniques des terrains constituant le sous-sol
et de déterminer la nature du substratum rocheux du site du projet jusqu’à la profondeur limite
des sondages ; d’autre part, sur la base des résultats des sondages, de l’essai pressiométrique et
des essais de laboratoire, il s’agit de fournir les données utiles au dimensionnement d’une
fondation superficielle par radier d’un immeuble comprenant un sous-sol, un rez-de-chaussée
et six étages, à Ouakam, dans la région de Dakar.

Ce présent mémoire s’articule autour de deux parties comprenant cinq chapitres :

 le chapitre 1 de la première partie présente le projet, le cadre géographique et le contexte


géologique du site d’étude ;
 le chapitre 2 de la première partie est une synthèse bibliographique sur les fondations
superficielles, notamment les radiers ;
 le chapitre 3 de la deuxième partie est axé sur la présentation et l’interprétation des
résultats des sondages carottés et des essais pressiométriques ;
 le chapitre 4 de la deuxième partie se rapporte à la présentation des résultats des essais
de laboratoire et à leur interprétation ;
 Le chapitre 5 de la deuxième partie est consacré au calcul de la capacité portante et de
la contrainte admissible des terrains de fondation.

Le mémoire se termine par une conclusion générale et des recommandations.

2
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION
DU PROJET, DU SITE D’ETUDE ET
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE SUR
LES FONDATIONS SUPERFICIELLES

3
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DU PROJET ET DU SECTEUR
D’ETUDE

Introduction

L’une des principales composantes de la géotechnique est l’étude des propriétés physiques et
mécaniques des sols pour le dimensionnement des fondations d’ouvrages de Génie civil. Le
choix et le dimensionnement du système de fondations conditionnent, dans une large mesure,
la stabilité de l’ouvrage projeté.

L’étude concerne la caractérisation géotechnique des terrains de fondation constituant le sous-


sol d’un site à Ouakam où un immeuble doit être construit. La fondation superficielle envisagée
est un radier.

Après une rapide présentation du projet, ce chapitre décrit le secteur d’étude avec des données
sur la localisation géographique, la sociologie urbaine et le contexte géologique.

1.1- Présentation du projet

Dans le cadre de la construction d’un immeuble moderne constitué d’un sous-sol, d’un rez-de-
chaussée et de six étages à Ouakam, le Cabinet TECHNOSOL INGENIERIE a été mandaté
pour la réalisation des études géotechniques. Cette mission correspond à une étude
géotechnique d’exécution de type G3 relative au mode de fondation.
Le Maître d’Ouvrage n’a pas fourni à TECHNOSOL INGENIERIE le plan masse, le plan de
situation et les plans d’architecte se rapportant à l’immeuble à construire. Les sollicitations
engendrées par l’ouvrage (poids du bâtiment et charges d’exploitation) n’ont pas été également
communiquées. Le dimensionnement convenable du radier envisagé et le calcul des tassements
sous le radier ne peuvent s’effectuer qu’en connaissant ces sollicitations. De même, c’est le
Maître d’Ouvrage qui doit indiquer, avec précision, sur le plan masse, la position des sondages
et des essais in situ à exécuter.
L’étude et le suivi géotechniques d’exécution (Mission G3), selon la norme NF P94-500 de
novembre 2013, est une mission d’ingénierie géotechnique qui permet de réduire les risques
géotechniques résiduels par la mise en œuvre à temps de mesures correctives d’adaptation ou
d’optimisation. Elle est confirmée à l’entrepreneur qui réalise les ouvrages géotechniques sauf
disposition contractuelle contraire. Elle comprend deux phases interactives :
 Phase étude :

4
-définir si besoin un programme d’investigations géotechniques spécifique, le réaliser ou en
assurer le suivi technique, en exploiter les résultats ;
-étudier dans le détail les ouvrages géotechniques : notamment établissement d’une note
d’hypothèses géotechniques sur la base des données fournies par le contrat de travaux ainsi que
des résultats des éventuelles investigations complémentaires, définition et dimensionnement
(calculs justificatifs) des ouvrages géotechniques, méthodes et conditions d’exécution
(phasages généraux, suivis, auscultations et contrôles à prévoir, valeurs seuils, dispositions
constructives complémentaires éventuelles) ;
-élaborer le dossier géotechnique d’exécution des ouvrages géotechniques provisoires et
définitifs : plans d’exécution, de phasage et de suivi.
 Phase suivi :
-suivre en continu les auscultations et l’exécution des ouvrages géotechniques, appliquer si
nécessaire des dispositions constructives prédéfinies en phase Etude,
-vérifier les données géotechniques par relevés lors des travaux et par un programme
d’investigations géotechniques complémentaire si nécessaire (le réaliser ou en assurer le suivi
technique, en exploiter les résultats) ;
-établir la prestation géotechnique du dossier des ouvrages exécutés (DOE) et fournir les
documents nécessaires à l’établissement du dossier d’interventions ultérieures sur l’ouvrage
(DIUO).

1.2- Présentation de la zone d’étude


1.2.1- Situation géographique et sociologie urbaine

Ouakam est l’une des dix-neuf communes d'arrondissement du département de Dakar, dans la
région administrative de Dakar. Elle fait partie de l'arrondissement des Almadies et est dominée
par les deux collines des Mamelles qui s’élèvent sur un cap rocheux volcanique.
Le climat est de type sahélien. Il est caractérisé par l’alternance d’une saison sèche qui dure de
novembre à juin et d’une saison pluvieuse de juillet à octobre. Pendant la saison sèche, la
presqu’île de Dakar est balayée par les alizés qui cèdent la place à la mousson en saison des
pluies. Du fait de sa situation côtière et de l’action des alizés, Ouakam, tout comme le reste de
la presqu’île, bénéficie d’un microclimat agréable avec une température moyenne de 25 °C sur
une partie de l'année. En 2019, la température minimale moyenne s’estimait à 22,2°C et la
température maximale moyenne à 27,7°C (https://www.infoclimat.fr/climatologie/globale/dakar-
yoff/61641.html).

5
L’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) estimait la population de
Ouakam à 74 692 habitants en 2013 ; selon ses projections, celle-ci atteindrait les 91 306
personnes en 2020.
La commune de Ouakam est peuplée majoritairement de Lébous. La pêche occupe une place
prépondérante au sein de l'activité économique en plus du commerce. Les propriétés foncières
font régulièrement l’objet de tensions vives à cause des conflits d’intérêts entre pouvoir
traditionnel et pouvoir étatique et local.
Surplombée par le phare des Mamelles sur la grande colline, Ouakam bénéficie de sites
stratégiques pour les camps de l’armée et les casernes de la gendarmerie mais aussi pour le
tourisme avec la plage de Ouakam, la Mosquée de la Divinité et le Monument de la Renaissance
Africaine qui est érigée sur la petite colline.
Le site du projet (Figure 1) a été investigué avec les sondages carottés (SC) et les essais
pressiométriques (SP) suivants : SC1/SP1 (X : 0232111,50 et Y : 1628492,48) et SC2/SP2 (X :
0232091,76 et Y : 1628494,54).

Figure 1 : Carte de situation de la zone d’étude (Google Earth)

6
1.2.2- Géomorphologie et contexte géologique
1.2.2.1- Géomorphologie

La presqu’île de Dakar correspond à la région administrative de Dakar. Sa morphologie se


caractérise par deux zones réunies par une dépression dunaire :

- à l’Ouest, la tête de la presqu’île est limitée par de petites falaises côtières et est dominée
par les deux collines des Mamelles dont la plus grande, surmontée d’un phare, culmine
à 105 m, tandis que la deuxième culmine à 99 m et porte le Monument de la Renaissance
Africaine ;
- à l’Est, le plateau de Bargny se situe à une altitude variant de 20 à 30 m.

1.2.2.2- Géologie de la presqu’île de Dakar

La géologie de Ouakam s'insère dans le cadre géologique régional de la presqu'île de Dakar qui
appartient au Bassin sénégalo-mauritanien. Les formations de la presqu’île (Roger et al., 2009)
s’échelonnent du Tertiaire au Quaternaire (Figures 2 et 3).

a- Tertiaire
 Paléocène

Le Paléocène est marqué par une transgression et s’accompagne d’un ralentissement de la


subsidence (Sarr, 1995). À Dakar, il est représenté par deux formations :

- la Formation des Madeleines correspond au Danien : elle comprend des calcaires


argileux et des marnes qui affleurent à l’Anse des Madeleines (corniche ouest), à la
Plage des Enfants (corniche est) et au Port de Dakar ;
- la Formation de l’Hôpital, au Landénien marin (Thanétien) : elle est constituée d’argiles
silteuses jaunâtres communément appelées « limons de l’Hôpital ». Elles forment les
falaises littorales du Sud de Dakar, avec une puissance de 15 m à la Pointe Diop. Ces
argiles silteuses se situent à la partie supérieure de la Formation des Madeleines où les
roches carbonatées ont subi une altération supergène.
 Eocène

Sur la presqu’île de Dakar, l’Éocène est représenté par trois formations :

- La Formation de Rebeuss correspond à l’Yprésien (Éocène inférieur) qui est caractérisé


par une transgression importante : à l’affleurement, dans la petite falaise de la plage de

7
Reubeuss, cette unité vient progressivement relayer les argiles de la formation de
l’Hôpital (Sarr, 1995 ; Mbani, 2000) sans discontinuité apparente. Les dépôts, d’une
dizaine de mètres de puissance au maximum, se composent d’argiles feuilletées
blanches à attapulgite, avec des intercalations sableuses.
- La Formation de la Poudrière correspond au Lutétien (Éocène moyen) : elle est marquée
par l’installation d’une plateforme carbonatée et est représentée à l’affleurement par les
argiles marneuses de la formation de la Poudrière. Au Sud de cette formation, il y a un
petit affleurement de 35 ° de pendage à la plage de l’Anse Bernard montrant une
succession de calcaires-argileux, de marnes et de marno-calcaires cumulant une
vingtaine de mètres de puissance.
- La majeure partie des argiles beiges dites « Argiles de Yoff » qui sont discordantes sur
l’Yprésien correspond au Priabonien (Eocène supérieur).
 Oligocène

L’Oligocène est peu représenté au Sénégal. Les premières manifestations du volcanisme


tertiaire de Dakar se traduisent par la mise en place de sills de pyroxénolite de l’Anse des
Madeleines datés de 30,7 ± 2 Ma, et des basaltes incorporés dans les calcaires à lépidocyclines
de l’Anse Bernard et de la Plage Pasteur (Sarr, 1995).

8
Figure 2 : Carte géologique de la presqu’île de Dakar à l’échelle 1/500 000
(Roger et al., 2009)

 Miocène

Le volcanisme s’intensifie durant le Miocène, avec la mise en place de l’ensemble volcanique


du Cap Manuel et de Gorée.

9
L’ensemble volcanique du Cap Manuel est constitué de tufs et de basaltes. Les basaltes reposent
sur la Formation de l’Hôpital et les tufs englobent de nombreux fragments de calcaires à
lépidocyclines.

L'île de Gorée est constituée en majeure partie de roches d’origine sédimentaire. Le tiers sud
de l’île est constitué de roches volcaniques prismées qui forment un plateau à 40 m au-dessus
du niveau de la mer et limité par des falaises à pic. Leur surface présente des reliques de
cuirasses latéritiques. La roche volcanique est une basanite riche en augite, tendant vers une
néphélinite, mais à structure doléritique (Roger et al., 2009).

 Pliocène

Sur la presqu’île de Dakar, le Pliocène est représenté par une cuirasse latéritique d’épaisseur
variant de 3 à 8 m (Ndiaye, 2000). Cette formation d’altération latéritique couvre les coulées
basaltiques du Cap Manuel.

b- Quaternaire

Le Quaternaire est caractérisé par de grandes pulsations climatiques, avec des épisodes marins
et des épisodes continentaux, du Pléistocène à l’Holocène (Récent).

 Pléistocène

La tête de la presqu’île de Dakar est marquée, dans sa morphologie et son paysage, par le
volcanisme des Mamelles (1 500 000 ans B. P.) avec des pauses où s’accumulent des lentilles
de sable entre Mermoz et Ouakam. L’activité magmatique a été importante, et trois ensembles
peuvent être distingués (Crévola, 1974) :

• L’Ensemble volcanique inférieur est recoupé en sondages entre 85 et 94 m et comporte des


tufs et des laves très altérés ; il repose sur les sables de base à gravillons ferrugineux.

• L’Ensemble volcanique moyen couvre la partie moyenne des sables (15 m) avec quatre
coulées de basanite surmontées par une coulée de dolérite ; les coulées sont séparées par de
minces niveaux de tufs et de sables à graviers. Il affleure à Mermoz et à Ouakam.

• L’Ensemble volcanique supérieur au sommet des sables, correspond au volcan des Mamelles
et aux coulées qui en sont issues. Il affleure largement entre Ngor et Yoff jusqu’à la baie de
Soumbédioune et à la Patte d’Oie mais peut être localement recouvert par des sables dunaires
récents.

10
A cette même époque, les différents ergs dunaires suivants se mettent en place : Pikine, Keur
Massar-Bambilor, Sangalkam.

 Holocène

Au Tchadien, le climat de plus en plus humide devient guinéen et se traduit par le dépôt de
vases et la présence de mangroves connus à -20 m en mer. La mer envahit la rivière de
Sangalkam et les lacs Retba et Malika pour former un vaste golfe marin. Le raccordement du
littoral nord à la baie de Hann, entre Pikine et Thiaroye, transforme Dakar en île au
Nouakchottien.

Au Tafolien, des plages soulevées à coquilles et galets sont connues au Cap Manuel et à la
Pointe des Almadies. Avant la fin de cette époque, Dakar se raccorde au reste du continent.
Durant le Subactuel et l'Actuel, la mer dépose des cordons littoraux coquilliers au lac Retba et
à la Pointe de Fann.

Figure 3 : Colonne stratigraphique synthétique de la tête de la presqu’île du Cap Vert


(Roger et al., 2009, modifiée)

11
La géologie locale du site est illustrée par la Figure 4. Il y a les formations issues du volcanisme
du Plio-Quaternaire (dolérites en filon ou en coulée, basanites, scories et laves scoriacées, tufs
stratifiés) ainsi que des sables argileux et galets de plage.

Zone d’étude

Figure 4 : Carte géologique de la côte ouest de la presqu'île du Cap-Vert dans le secteur des
Mamelles (Gorodiski, 1952, in Crévola, 1974)
En ce qui concerne la tectonique, les failles sont principalement orientées suivant deux
directions : N-S parallèle à la ride médio-atlantique et WNW-ESE correspondant à l’extension
des failles transformantes océaniques dans le continent. Le volcanisme semble être associé à
ces failles. Cela peut être témoigné par la direction des principaux dykes notés au Cap des

12
Biches. L’activité magmatique est essentiellement localisée à l’intersection des deux
principales failles WNW-ESE et subméridienne (Dia, 1982).

Conclusion

La presqu’île de Dakar a fait l’objet de nombreuses études géologiques. Le site du projet se


situe à Ouakam qui est un secteur qui a été bien étudié par Gorodiski (1952) puis Crévola
(1974).

La tête de la presqu’île de Dakar est un cap rocheux volcanique où dominent les deux collines
des Mamelles issues du volcanisme du Pléistocène, au Quaternaire. La morphologie du site
résulte en partie de ce volcanisme. Le sous-sol montre une succession lithologique où les
basanites sont surmontés par les sables argileux et les argiles sableuses parfois concrétionnées
du Pléistocène, d’après les résultats de travaux antérieurs.

Ainsi, le volcanisme quaternaire des Mamelles a laissé une empreinte indélébile sur la
presqu’île de Dakar qui concentre aujourd’hui 23 % de la population totale du Sénégal sur 0,28
% de la superficie du territoire.

Le renouveau urbain se traduit par l’émergence de l’immobilier d’immeubles sur des aires déjà
urbanisées, avec la destruction d’édifices anciens et la construction de nouveaux bâtiments pour
répondre à la demande sans cesse croissante de logements neufs.

L’immeuble projeté comprend un sous-sol, un rez-de-chaussée et six étages. Une fondation


superficielle de type radier est envisagée.

13
CHAPITRE 2 : GÉNÉRALITÉS SUR LES FONDATIONS
SUPERFICIELLES

Introduction
Les fondations permettent d’ancrer les bâtiments et les divers ouvrages de Génie civil dans un
terrain, à une profondeur soigneusement fixée d’après les résultats des investigations
géotechniques et du dimensionnement.

Suivant les caractéristiques physiques et mécaniques du terrain et le type d’ouvrage à construire,


il convient de distinguer les fondations superficielles, les fondations semi-profondes et les
fondations profondes. Cette classification (Figure 5) se fait selon la profondeur d’ancrage D
des fondations et la valeur du rapport de D sur la largeur B de la semelle de fondation (semelle
isolée ou semelle filante) ou son diamètre Φ (puits, micropieu, pieu) :

 D’après le DTU 13.12, une fondation est dite superficielle lorsque les deux conditions
suivantes sont réalisées :

D/B < 4 et 0,8 m < D < 3,0 m

B : largeur de la semelle carrée ou rectangulaire

 Selon le DTU 13.2, une fondation semi-profonde ou puits satisfait les deux conditions
suivantes :

4 < D/Φ < 10 et 3,0 m < D < 8,0 m

Φ : diamètre de la tête du puits (Φ ≥ 0,6 m)

 D’après le DTU 13.2, une fondation profonde de type pieu doit satisfaire aux deux
conditions suivantes :

10 < D/Φ < 50 et 8,0 m < D < 30,0 m

Φ : diamètre du pieu (Φ variable, en général : 0,6 ; 0,9 ; 1,0 ou 1,2 m)

14
Figure 5 : Différents types de fondations en fonction de D et B (DTU 13.12, 1988)

2.1- Définition des fondations superficielles


La fondation superficielle est, par définition, une fondation qui est ancrée dans le terrain pour
transmettre les charges à une faible profondeur. La profondeur d’ancrage maximum est variable
selon les pays : 1,0 m en France ; 3,0 m au Sénégal ; 5,0 m au Maroc. Il y a trois types de
fondations superficielles : les semelles filantes, les semelles isolées et les radiers (Figure 6).

Figure 6 : Types de fondations superficielles (https://www.4geniecivil.com/)

2.2- Types de fondations superficielles

15
2.2.1- Semelles filantes

Une semelle filante (Figure 6) peut être définie comme une fondation de grande longueur par
rapport à la largeur. Ce type de fondation permet de distribuer dans un terrain de bonnes
caractéristiques géotechniques les charges transmises par les murs porteurs.

2.2.2- Semelles isolées

Les semelles isolées (Figure 6) sont utilisées pour transmettre les charges provenant des piliers
et des poteaux. La semelle a le plus souvent une base carrée ou rectangulaire ou parfois
circulaire. Quand la semelle est importante, il est intéressant de créer un glacis permettant
d’économiser du béton et, dans ce cas, la semelle prend une forme pyramidale.

2.2.3- Radiers

Lorsque le terrain présente des caractéristiques à la rupture médiocres (argile molle, vase,
tourbe, etc.) ou si l’immeuble à construire est très lourd, la largeur des semelles peut devenir
prohibitive. Dans ce cas, il faut recourir à un système de fondation par radier (Figure 6). Le
radier est courant pour les immeubles comprenant un sous-sol. Le radier est tel que la surface
de la fondation occupe la surface totale de l’emprise du bâtiment. Il existe divers types de
radiers : le radier plat qui est le plus courant, le radier nervuré, le radier voûté, le radier
champignon.

Conclusion
Le choix de l’une ou l’autre des différents types de fondation superficielle est fonction de la
nature du sol et de l’ouvrage à construire. En présence de murs porteurs, la semelle filante est
appropriée, car elle assure une meilleure répartition des charges. Dans le cas de structures
poteaux, la semelle isolée permet de limiter le coût de la fondation. En revanche, pour les sols
instables, pour les immeubles lourds ou les immeubles avec sous-sol, le radier est privilégié si
la charge et les tassements sont admissibles.

16
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION
ET INTERPRETATION DES
RESULTATS DES INVESTIGATIONS
GEOTECHNIQUES

17
CHAPITRE 3 : SONDAGES CAROTTÉS ET ESSAIS
PRESSIOMÉTRIQUES

Introduction
Les investigations géotechniques se rapportant au projet comprennent l’exécution de deux
sondages carottés (SC1 et SC2) atteignant chacun 15 m de profondeur couplés à deux essais
pressiométriques (SP1 et SP2) jusqu’à 8 et 2 m de profondeur respectivement (Tableau 1).
Il s’agit de connaître la nature pétrographique des terrains constituant le sous-sol du site du
projet et de déterminer les paramètres pressiométriques des terrains.

Tableau 1 : Cordonnées des sondages et des essais pressiométriques

Cordonnées UTM
Sondages et essais
Points
pressiométriques
X Y Z (m)

P1 232111,50 1628492,48 36 SC1/SP1

P2 232091,76 1628494,54 39 SC2/SP2

3.1- Sondage carotté


Les sondages ont été réalisés avec une sondeuse TP-50 D de marque TECOINSA suivant la
méthode de carottage avec injection d’eau. Les carottiers utilisés ont 101 mm de diamètre et
mesurent 1,90 m de long. Le sondage carotté est exécuté d’après la norme XP P 94-202.

3.1.1- Principe
Le principe des sondages carottés est de découper par fonçage ou battage (carottier
poinçonneur) ou par rotation (carottier rotatif), un cylindre de terrain peu ou pas remanié.
L’échantillon de terrain obtenu appelé carotte permet de réaliser des observations afin de
connaître la lithologie du sous-sol. Des prélèvements sont ensuite opérés sur ces échantillons et
sont soumis à des essais normalisés de laboratoire pour leur identification et leur caractérisation
géotechniques.

18
3.1.2- Résultats et interprétation

Les deux sondages carottés SC1 et SC2 ont permis de dresser les coupes lithologiques
suivantes, de bas en haut :

-Sondage SC1 :

 de 15,00 m à 8,00 m : blocs de basanites poreux, fracturés et altérés


 de 8,00 m à 1,00 m : argiles sableuses brunâtres + concrétions latéritiques
 de 1,00 m à 0,60 m : argiles sableuses brunâtres
 de 0,60 m à 0,00 m : remblai sablo-argileux et blocs de béton

-Sondage SC2 :

 de 15,00 m à 2,00 m : blocs de basanites poreux, fracturés et altérés


 de 2,00 m à 0,60 m : argiles sableuses brunâtres
 de 0,60 m à 0,00 m : remblai sablo-argileux et blocs de béton

Les sondages carottés renseignent également sur le niveau de la nappe qui a été rencontrée lors
des investigations à 6,19 m.

Ainsi, ces sondages ont rencontré deux formations datant du Pléistocène au Quaternaire
(Figures 7 et 8) :

 Les basanites

Les blocs de basanite sont de très grandes tailles. Ils sont poreux, légèrement altérés et
présentent des vacuoles remplies de calcite et de zéolite (Crévola, 1974). Leur mode de mise
en place est lié à la nature des explosions qui ont donné naissance aux produits du volcanisme
du Quaternaire : un appareil central polygénique ou volcan des Mamelles, des coulées de
basanite et une coulée de dolérite, des points de sortie adventifs (de dolérites). On distingue les
explosions « magmatiques » ou explosions primaires, les « hydroexplosions » ou explosions
secondaires, et les déferlantes basales :

- les explosions primaires (explosions stromboliennes, par exemple) sont superficielles et


sont dues à la libération violente de gaz accumulé dans des poches au voisinage de la
surface de la lave dans le cratère ;
- les explosions secondaires, classiques pour des magmas basiques, sont dues à la
production quasi instantanée d’énormes quantités de vapeur d’eau lorsqu’un magma en

19
voie de vésiculation et de fragmentation par explosion primaire entre en contact avec de
l’eau (eaux souterraines, eaux de surface, eaux marines). Dans le cas d’eaux
souterraines, on qualifie ces explosions de phréatiques. Par rapport aux explosions
basaltiques stromboliennes, les phénomènes explosifs y sont exceptionnellement
violents avec des fréquences élevées (20 à 90 explosions par minutes). La proportion
des produits pyroclastiques est beaucoup plus élevée et leur granulométrie plus fine
Dans certains cas, les produits de l’hydroexplosion ne sont constitués que par des
fragments du substratum ; dans d’autres cas, en partie ou en totalité, par du matériel
volcanique juvénile : on parlera d’éruption phréatomagmatique ;
- les déferlantes basales sont des nuages de gaz et d’éjecta en forme de tore qui se
développent à la base de la colonne centrale formée lors d’une hydroexplosion. Elles se
déplacent à grande vitesse, horizontalement et de manière centrifuge à partir du centre
d’explosion, en transportant de grandes quantités de matériaux en suspension qu’elles
déposent en donnant naissance à des dépôts particuliers. Elles sont aussi capables
d’éroder des formations meubles préexistantes.
 Les argiles sableuses et sables argileux concrétionnés

Sur la pointe de la presqu'île du Cap-Vert, cette formation correspond aux produits d'érosion
des formations volcaniques auxquels s'ajoute une fraction sableuse issue du remaniement éolien
des ergs ogoliens. Leur position stratigraphique est établie à la base par la latérite pliocène qu'ils
recouvrent et dans leur partie sommitale par les paléosols (concrétions calcaires) pléistocènes
antérieurs à 19 000 ans BP qui les affecte (Lappartient, 1971).

Ils proviennent de l'accumulation de sable d'origine dunaire, dans les fonds de dépressions
creusées à la surface des coulées volcaniques. Ils sont mêlés à une argile provenant de
l'altération de la roche volcanique sous-jacente et sont colorés en rouge par des oxydes de fer
(Crévola, 1974).

20
Figure 7 : Coupe du sondage SC1 à Ouakam

21
Figure 8 : Coupe du sondage SC2 à Ouakam
La corrélation entre les deux coupes de sondage a permis de proposer un profil en section
(Figure 9).

22
Figure 9 : Profil en section des sondages carottés

3.2- Essai pressiométrique

L’essai pressiométrique est exécuté selon la norme NF P 94-110-1. Le pressiomètre Menard


utilisé est de type GeoSPAD2 et permet l’acquisition de données pressiométriques à partir de
l’unité centrale universelle GeoBOX. Les données enregistrées sont ensuite traitées avec le
logiciel GEOVISION.

3.2.1- Principe

Le principe de l’essai consiste à dilater radialement une sonde cylindrique tri-cellulaire


introduite à l’intérieur d’un trou de forage bien calibré. Un fluide est injecté dans la sonde qui
est reliée au contrôleur pression-volume. Le volume d’eau injecté et la pression appliquée sont
mesurés.

23
Le volume d’eau injecté renseigne sur la déformabilité du terrain, tandis que la pression d’eau
indique la contrainte reprise par le terrain.

L’essai permet d’obtenir, à une profondeur donnée, la courbe du volume d’eau injecté en
fonction de la pression appliquée, qui traduit la loi de comportement c’est-à-dire la relation
contrainte-déformation jusqu’à la rupture du terrain (Figure 10). L’essai est exécuté à
différentes profondeurs et permet d’obtenir le profil pressiométrique.

Figure 10 : Schéma d’un pressiomètre en place (a) et courbe pressiométrique (b) (Sibille,
2018)

La courbe pressiométrique (b) comprend trois parties :

 partie OA : phase de mise en contact de la sonde avec le sol ;


 partie AB : phase correspondante à la déformation du terrain dans le domaine pseudo-
élastique ;
 partie BC : phase des grandes déformations jusqu’à la rupture du terrain.

L’exploitation des résultats permet de déterminer les caractéristiques pressiométriques utiles


pour le dimensionnement des fondations :

- le module pressiométrique de Ménard EM qui caractérise la déformabilité du terrain ;


- la pression limite du terrain Pl ;
- la pression de fluage Pf.

24
3.2.2- Résultats et interprétation

L’essai pressiométrique peut s’effectuer dans un terrain rocheux lorsque la sonde est bien
adaptée avec une rainure. L’essai se pratique facilement dans les terrains meubles.

Du fait de la présence des blocs de basanites, l’essai (SP1) a été arrêté à 8,00 m de profondeur
tandis que (SP2) a été arrêté à 2,00 m. Les valeurs des paramètres pressiométriques sont
indiquées dans le Tableau 2 et les résultats sont détaillés en annexe 1.

Tableau 2 : Valeurs des paramètres pressiométriques

Profondeur (m) Pf (MPa) Pl (MPa) Pl* (MPa) EM (MPa)

1,00 0,47 1,62 1,61 12,9

2,00 0,49 0,91 0,89 6,8

3,00 0,48 1,52 1,49 20,0

4,00 0,94 1,49 1,46 18,3


SP1
5,00 1,09 1,31 1,26 14,5

6,00 1,09 1,35 1,29 16,4

7,00 1,23 1,50 1,43 21,4

8,00 1,13 1,67 1,59 18,4

1,00 0,47 1,62 1,61 12,9


SP2

2,00 0,48 1,21 1,19 9,6

En faisant abstraction du remblai sablo-argileux comprenant des blocs de béton, pour (SP1), la
pression limite Pl varie de 0,91 MPa à 2,00 m de profondeur à 1,67 MPa à 8,00 m. Le module
pressiométrique EM varie respectivement de 6,8 MPa à 18,4 MPa pour 2,00 et 8,00 m de

25
profondeur. EM atteint la valeur maximale de 21,4 MPa à 7,00m. Pour (SP2), P l est égale à 1,21
MPa à 2,00 m et la valeur de EM est de 9,6 MPa.

Ces résultats montrent que les paramètres pressiométriques ont des valeurs appréciables dans
les argiles sableuses concrétionnées, et de faibles valeurs dans les argiles sableuses
superficielles.

En considérant la classification du Tableau 3, ces argiles sableuses concrétionnées


correspondent à la Classe B des argiles et limons fermes (1,2 MPa < Pl < 2,0 MPa).

Tableau 3 : Classification pressiométrique des terrains (Fascicule 62-Titre V, 2004)

Nature du sol Classe Consistance ou Compacité Pl (MPa)

A Argiles et limons mous <0,7


Argiles-Limons B Argiles et limons fermes 1,2-2,0
C Argiles très fermes à durs >2,5
A Lâches <0,5
Sables-Graves B Moyennement compacts 1,0-2,0
C Compacts >2,5
A Molles <0,7
Craies B Altérées 1,0-2,5
C Compactes >3,0
Marnes A Tendres 1,5-4,0
Marno-calcaires B Compacts >4,5
A Altérées 2,5-4,0
Roches
B Fragmentées >4,5

Conclusion
Les sondages carottés (SC1) et (SC2) sont espacés de 20 m environ et les coupes
correspondantes montrent une discontinuité lithologique en fonction de la profondeur. Cette
discontinuité est liée en partie aux conditions de mise en place des coulées volcaniques. Pour
SC1, les argiles sableuses atteignent 7,40 m de puissance en surmontant les basanites tandis
que, pour SC2, le recouvrement argilo-sableux n’est plus que de 1,40 m.

26
Les essais de laboratoire permettront de déterminer les caractéristiques géotechniques des
argiles sableuses et de les situer dans un groupe de classification. L’état de fracturation et la
résistance en compression des basanites seront également déterminés.
La fondation de type radier présente des risques importants de tassements différentiels car, de
2,00 à 8,00 m de profondeur, la nature pétrographique des terrains sous le radier envisagé peut
être différente, à une profondeur donnée, avec des argiles sableuses et des basanites.

27
CHAPITRE 4 : RÉSULTATS DES ESSAIS DE LABORATOIRE

Introduction
Les échantillons de terrains prélevés lors des sondages carottés ont été soumis à une série
d’essais de laboratoire en fonction de leur nature pétrographique afin de déterminer leurs
propriétés géotechniques qui sont utiles pour apprécier leur comportement. Les essais
d’identification et les essais mécaniques ont concerné les argiles sableuses tandis que l’essai de
résistance à la compression simple a été effectué sur des éprouvettes de basanites.

4.1- Essais d’identification

Les essais d’identification permettent de déterminer les propriétés physiques des terrains et de
les situer dans un groupe de classification géotechnique. Dans le cadre de ce mémoire, c’est la
classification LCPC qui a été utilisée.

4.1.1- Détermination de la teneur en eau

La teneur en eau est déterminée, selon la norme NF P 94-050, par dessiccation d’un échantillon
maintenu à l’intérieur d’une étuve réglée à 105 °C pendant un temps suffisant (24 h pour les
sables et 48 h pour les argiles). La teneur en eau w (%) est donnée par le rapport entre le poids
d’eau évaporée (ww) et le poids de sol sec (wd) :

ww
w  100 (%)
wd

La teneur en eau est un paramètre d’état qui est relié à plusieurs paramètres physiques,
notamment le degré de saturation. Le comportement d’un terrain de nature pétrographique bien
définie peut varier suivant qu’il est sec, humide ou saturé.

4.1.2- Analyse granulométrique


La granulométrie est un moyen de description des formations meubles et est à la base d’un
certain nombre de méthodes de classification géotechnique des sols.

L’analyse granulométrique se propose de définir la distribution en poids des particules d’un


échantillon de matériau suivant leurs dimensions. Elle comprend deux étapes :

- le tamisage, par voie sèche ou humide, pour les particules de dimensions supérieures ou
égales à 80 µm (NF P 94-056) ;

28
- la sédimentométrie, pour les particules de dimensions inférieures à 80 µm (NF P 94-
057).
Le tamisage consiste à faire passer un échantillon représentatif de l’ensemble du matériau à
travers une colonne de tamis présentant des ouvertures décroissantes du haut vers le bas. Le
refus, c’est-à-dire la quantité de matériau retenu dans chaque tamis, est séché et pesé. Les
masses de refus cumulées sont exprimées en pourcentage de la masse de l’échantillon analysé.
Le passant est la quantité de matériau qui traverse chaque tamis :
Passants (%) = 100 % -refus (%)
La courbe granulométrique de l’échantillon de matériau est tracée sur un diagramme semi-
logarithmique, en joignant les différents points expérimentaux, avec en abscisses les diamètres
normalisés des tamis utilisés et, en ordonnées, les pourcentages des passants cumulés.
À partir des résultats de l’analyse granulométrique, il est possible de calculer les coefficients
d’uniformité (Cu) et de courbure (Cc) de Hazen qui permettent une approche géotechnique
rapide de certaines propriétés d’un matériau :
D60
Cu 
D10
D10 : diamètre équivalent ; c’est l’ouverture du tamis au travers duquel il passe 10 % de
l’échantillon de matériau
D60 : diamètre correspondant au passant de 60 %.
Pour Cu < 2 : granularité uniforme ou serrée
Pour Cu ≥ 2 : granularité continue ou étalée
( D30 ) 2
Cc 
D60  D10
Cc exprime la régularité de la courbe granulométrique.
Pour Cu ≥ 4 et 1 ≤ Cc < 3 : matériau bien gradué ou bien classé
4.1.3- Limites d’Atterberg

En géotechnique, les fines sont les particules minérales de dimensions inférieures à 80 µm,
tandis que les argiles sont les particules minérales de dimensions inférieures à 2 µm.

Le comportement d’un matériau argileux varie en présence d’eau. Il s’agit notamment de la


plasticité, de la cohésion et de l’aptitude au tassement et au gonflement.

Les états définissent les différents comportements de la fraction fine argileuse qui se succèdent
dans un ordre déterminé, selon les variations de la teneur en eau. Les états sont limités par des

29
valeurs particulières de la teneur en eau, à savoir la limite de liquidité Wl, la limite de plasticité
Wp et la limite de retrait WR. Ces teneurs en eau limites sont les limites d’Atterberg qui sont
fixées de façon conventionnelle, à partir d’un essai réalisé suivant la norme NF P 94-051.

La limite de liquidité Wl marque le seuil entre le passage du matériau argileux de l’état liquide
à l’état plastique. Elle représente la teneur en eau du matériau qui correspond
conventionnellement à une fermeture sur 1 cm des lèvres de la rainure appliquée sur la coupelle
de Casagrande après 25 chocs.

La limite de plasticité Wp marque le seuil entre le passage du matériau argileux de l’état


plastique à l’état solide avec retrait ; ce seuil conventionnel est déterminé en formant un rouleau
de 3 mm de diamètre sur une longueur de 10 à 15 cm ; Wp est atteinte lorsque le rouleau, soulevé
par son milieu de 1 à 2 cm, se fissure.

Ces limites Wl et Wp ont pour valeurs respectives les teneurs en eau de l’échantillon de matériau
argileux aux différents seuils de transition.
La différence de ces deux limites correspond à l’indice de plasticité Ip qui définit l’étendue du
domaine plastique du matériau :
IP = Wl - Wp
L’indice de consistance Ic est également un paramètre important qui est défini par la relation
suivante, sachant que w est la teneur en eau naturelle :
wl  w
Ic 
Ip
4.1.4- Poids spécifique par ébullition

Le poids volumique des particules d’un sol (γs) est le quotient du poids de ses particules solides
(Ws) au volume (Vs) qu’elles occupent sans les vides qui les entourent. L’essai est décrit par la
norme NF P 94-054. Le poids des particules solides est obtenu par pesée. Le volume des grains
solides est mesuré au pycnomètre.

Ws
s 
Vs

30
4.1.5- Détermination du poids volumique humide et du poids volumique sec

Le poids volumique humide (γh) d’un échantillon de sol est exprimé par le rapport entre son
poids et son volume apparent qui tient compte du volume des grains et des vides qui les
entourent. L’essai s’effectue selon la norme NF P 94-053.

- En connaissant son volume, l’échantillon de sol est prélevé à l’aide d’un carottier de dimension
et de poids connus. Après la pesée, le poids volumique humide (γh) est calculé. Il est ensuite
placé à l’étuve pour la détermination de la teneur en eau w et le calcul du poids volumique sec
(γd).

- En connaissant son poids, l’échantillon de sol est enrobé de paraffine pour éviter toute
imbibition d’eau puis est pesé. L’immersion permet de procéder à la mesure de la poussée
hydrostatique et de déterminer son volume. Le volume Ve de l’échantillon est donné par :

( P2  P3 ) ( P2  P1 )
Ve  
w p

Avec :

P1 : poids humide de l’échantillon avant paraffinage


P2 : poids de l’échantillon paraffiné
P3 : poids obtenu par immersion
γp : poids volumique de la paraffine (en principe 9 kN/m3)
γw : poids volumique de l’eau à la température de l’essai

Le poids volumique humide (γh) est calculé. Le poids volumique sec (γd) est déterminé, après
avoir calculé la teneur en eau w (%) de l’échantillon :
P1 h
h  et d 
Ve w(%)
1
100
4.1.6- Essai au bleu de méthylène
L'essai au bleu de méthylène consiste à mesurer par dosage le degré d’adsorption de molécules
de bleu de méthylène par un échantillon de sol ou de matériau rocheux. Il est décrit par la norme
NF P 94-068. La valeur de bleu du sol (VBS) est directement liée à la surface spécifique des
particules constituant le sol ou le matériau rocheux.

Le dosage s'effectue en ajoutant successivement, dans le matériau mis en suspension dans l'eau,
différentes quantités de solution de bleu de méthylène. L'adsorption est ensuite contrôlée, après

31
chaque ajout, en prélevant une goutte de la suspension qui est déposée sur du papier filtre, ce
qui provoque la création d'une tache. L'adsorption maximale est atteinte lorsqu'une auréole bleu
clair persistante apparaît à la périphérie de la tache. La valeur de bleu du sol (VBS) est exprimée
en grammes de bleu pour 100 g de matériau sec et se calcule comme suit :

B
VBS   100 (g/100 g)
M0

M0 = Masse sèche de la prise d'essai (g),


B = Masse de bleu introduite (g) (solution à 10 g/l)  V  0,01 .

4.1.7- Résultats et interprétation


Les essais d’identification réalisés ont permis de déterminer certaines caractéristiques
géotechniques des échantillons prélevés lors des sondages et de les classer. Les résultats des
essais sont répertoriés dans le Tableau 4 et sont cohérents avec la nature pétrographique des
terrains. Les résultats détaillés des essais sont consignés en annexe 2.

32
Tableau 4 : Résultats des essais d’identification et classification des terrains

Sondages SC1 SC2


Profondeur (m) 0,00-0,60 0,60-1,00 1,00-8,00 0,00-0,60 0,60-2,00
Argiles
Remblai Argiles Argiles
sableuses Remblai sablo-
Nature de l’échantillon sablo- sableuses sableuses
brunâtres + argileux
argileux brunâtres brunâtres
concrétions
Teneur en eau W (%) 16,16 18,64 31,50 5,30 30,59
 0,08
6 66 75 5 76
mm (%)
Passants
Granulométrie
à 2 mm 100 99 98 100 99
(%)

Cu Cc 2 5,61 - - - - 1,86 5,23 -

Sec d 14,90 14,16 14,29 14,58 14,40


Poids Humide
17,31 16,80 18,79 15,35 18,81
volumiques h
(kN/m3) Grains
24,30 25,80 22,80 25,40 23,50
solides s
Degré de saturation Sr(%) 62,33 58,65 119,70 18,19 114,10
VBS (g/100 g) 0,33 - - 0,33 -
Wl - 55,90 65,60 - 60,75

Limites Wp - 24,81 31,21 - 28,01


d’Atterberg IP - 31,09 34,39 - 32,74
IC 1,20 0,99 0,92
Sable mal Argiles très Argiles très Sable mal Argiles très
Classification LCPC
gradué plastiques plastiques gradué plastiques

Les résultats de l’analyse granulométrique montrent qu’il y a peu de fines (particules de


dimensions inférieures à 0,08 mm) dans le remblai sablo-argileux (6 et 5 %). Les valeurs du
coefficient d’uniformité Cu sont inférieures à 6 et celles de courbure Cc sont supérieures à 3. La

33
classification du LCPC situe ainsi les sables argileux du remblai dans la classe des sables mal
gradués (Tableau 5).

L’analyse granulométrique montre également que le pourcentage de fines des argiles sableuses
brunâtres est important et varie de 66 à 76 %, soit plus de 50 %. De même, les échantillons
d’argiles sableuses passent presque tous au tamis de 2 mm.

La nappe phréatique a été rencontrée à 6,19 m de profondeur. Les valeurs du degré de saturation
Sr qui sont de 62,33 % pour SC1 et 18,19 % pour SC2 montrent que les sables argileux du
remblai ne sont pas saturés. Par contre, les argiles sableuses de SC1 et SC2 sont saturées par
capillarité au-dessus de la nappe, avec des valeurs respectives de Sr de 119,70 % et 114,10 %.

Les sables sont peu argileux avec une valeur de bleu VBS de 0,33 g/100 g.

Tableau 5 : Classification des sols grenus (LCPC, 1992)


SOLS GRENUS
Définitions Conditions Appellations
-de 5% des éléments Cu ˃ 4 Grave bien graduée
˂ 0,08mm et 1 ˂ Cc ˂ 3 (Gb)
examiner la courbe Cu ˂4 ou Cc ˃3 ou Grave mal graduée
+ de 50% des granulométrique (1) Cc ˂ 1 (Gm)
éléments de
dimensions ≥
+ 12% des éléments ˂ Point situé au- Grave limoneuse
0,08mm sont retenus
0,08 mm et faire les dessous de la ligne A (GL)
au tamis de 2 mm
limites d’Atterberg, du diagramme de
Déterminer wL et wP plasticité
GRAVE et situer le point lP , Point situé au-dessus Grave argileuse (GA)
+de 50% des éléments
de dimension ≥ 0,08mm wL(1) de la ligne A du
diagramme de
plasticité
-de 5% des éléments Cu ˃ 6 et Sable bien gradué
˂ 0,08mm et 1˂ Cc ˂ 3 (Sb)
SOLS examiner la courbe
GRENUS + de 50% des granulométrique(1) Cu ˂ 6 ou Cc ˂ 1 ou Sable mal gradué
éléments de Cc ˃ 3 (Sm)
dimensions ≥
0,08mm passent au + 12% des éléments ˂ Point situé au- Sable limoneuse
tamis de 2mm 0,08mm et faire les dessous de la ligne A (SL)
limites d’Atterberg, du diagramme de
Déterminer wL et wP plasticité
SABLE et situer le point lP , Point situé au-dessus Sable argileuse (SA)
wL(1) de la ligne A du
diagramme de
plasticité
(1) Entre 5 et 12% d’éléments ˂ 0,08mm : cas limite nécessitant le double symbole adapté aux caractéristiques de la
courbe granulométrique de la plasticité

Les valeurs de limite de liquidité obtenues sont supérieures à 50 et celles d’indice de plasticité
situent ces matériaux dans le groupe des argiles très plastiques (Figure 11 et Tableau 6).

34
Figure 11 : Diagramme de plasticité (LCPC, 1992)

Tableau 6 : Classification des sols à grains fins (LCPC, 1992)


SOLS FINS
Définitions Conditions Appellations
Point situé au-dessous de Limon peu plastique
la ligne A du diagramme (Lp)
MO < 3 de plasticité et WL˂50
Point situé au-dessous de Limon très plastique
OU Faire les limites
Argile (A) la ligne A du diagramme (Lt)
d’Atterberg, déterminer
de plasticité et WL ˃ 50
WL et Wp et situer les
OU Point situé au-dessus de Argile peu plastique
points WL dans le
la ligne A du diagramme (Ap)
diagramme de plasticité
de plasticité et WL˂50
Limon (L) Point situé au-dessus de Argile très plastique
MO(%) 10 la ligne A du diagramme (At)
Et de 50 des éléments de de plasticité et WL ˃ 50
dimensions  0.08 mm Point situé au-dessous de Sol faiblement
la ligne A du diagramme organique limoneux
de plasticité et WL˂50 peu plastique (Fo-
SOLS FINS Lp)
3%˂M0≤10% Point situé au-dessous de Sol faiblement
Faire les limites la ligne A du diagramme organique limoneux
d’Atterberg, déterminer
de plasticité et WL ˃ 50 très plastique (Fo-Lt)
Sol faiblement WL et Wp et situer Ip et
Point situé au-dessus de Sol faiblement
Organique WL dans le diagramme
de plasticité la ligne A du diagramme organique argileux
(Fo) de plasticité et WL˂50 peu plastique (Fo-
Ap)
Point situé au-dessus de Sol faiblement
la ligne A du diagramme organique argileux
de plasticité et WL ˃ 50 très plastique (Fo-
At)

35
4.2- Essais mécaniques

Les essais mécaniques permettent de caractériser le comportement d’un sol en fonction d’un
chargement donné.

4.2.1- Essai de cisaillement

L’essai a pour but de mesurer les caractéristiques mécaniques d’un échantillon de sol, à savoir
la cohésion (C) et l’angle de frottement interne (φ). Suivant la norme NF P 94-071-2, l’essai
s’effectue sur une éprouvette de sol placée dans un bâti de cisaillement constitué de deux demi-
boîtes indépendantes. Le plan de séparation des deux demi-boîtes constitue un plan de
glissement préférentiel correspondant au plan de cisaillement de l’éprouvette. L’essai consiste
à:

 appliquer sur la face supérieure de l’éprouvette un effort vertical (N) maintenu constant
pendant toute la durée de l’essai ;
 produire, après consolidation de l’éprouvette sous l’effort (N), un cisaillement dans
l’éprouvette selon le plan horizontal de glissement des deux demi-boîtes l’une par
rapport à l’autre en leur imposant un déplacement relatif δl à vitesse constante ;
 mesurer l’effort horizontal de cisaillement (T) correspondant.
4.2.2- Essai de compressibilité à l’œdomètre

Décrit par la norme XP P 94-091-1 l’essai œdométrique est une application directe de la théorie
de la consolidation. L’essai consiste à exercer des cycles de chargement et de déchargement sur
un échantillon de sol drainé sur deux faces, à l’intérieur d’une cellule rigide appelée cellule
œdométrique. L’essai œdométrique permet de tracer la courbe de compressibilité sous la forme :
e  f (log ' ) . L'indice des vides e correspond aux tassements finaux mesurés à la fin de chaque
palier de chargement sous une contrainte  ’. Il faut noter qu'avec l’essai œdométrique, la
variation Δe de l'indice des vides est équivalente à celle Δh de la hauteur de l'échantillon de sol
puisqu'il existe une relation directe entre les deux :

h e

h0 (1  e0 )

La courbe de compressibilité permet de déterminer :

 La contrainte de préconsolidation  ' p , qui est la pression maximale sous laquelle le sol

s’est déjà consolidé au cours de son histoire. Les sols dits sous-consolidés sont ceux

36
pour lesquels la contrainte verticale effective est supérieure à  ' p , (exemple : vases

récentes). Les sols dits surconsolidés sont ceux pour lesquels la contrainte verticale
effective est inférieure à  ' p , (exemple : sols anciens érodés). Les sols normalement

consolidés subissent une contrainte verticale effective de l’ordre de  ' p ;

 l’indice de compression Cc, qui est utilisé pour calculer le tassement de la couche de sol
lorsque celui-ci est soumis à une contrainte supérieure à  ' p ;

 l’indice de gonflement Cs, utilisé pour calculer le tassement de la couche de sol lorsque
celui-ci est soumis à une contrainte inférieure à  ' p ou sur des cycles de déchargement-

rechargement.
4.2.3- Essai de résistance à la compression simple

Décrit par la norme NF P 94-420, l’essai de résistance à la compression simple permet de


mesurer la résistance Rc d’une éprouvette de roche. Il s’agit de faire croître l’effort axial fourni
par la presse à une vitesse correspondant à 0,5 MPa/s environ jusqu’à la rupture de l’éprouvette.
Rc (MPa) est calculée d’après la formule suivante :

𝐹
𝑅𝑐 =
𝜋𝑅2

Rc : résistance à la compression de l’éprouvette ;


F : effort maximal,
R : rayon de l’éprouvette.

4.2.4- Résultats et interprétation


Les résultats des essais mécaniques sont donnés dans le Tableau 7. Les résultats détaillés sont
consignés en annexe numéro 2.

37
Tableau 7 : Résultats des essais mécaniques

Essai de
Essai œdométrique
cisaillement
Résistance à

frottement interne

compressibilité Cc
préconsolidation
la

gonflement Cs
Contrainte de

Coefficient de
Profondeur compression

Cohésion

Indice de
Angle de

σp’(kPa)
C (kPa)
Echantillon

φ (°)
(m) simple Rc
(moyenne)
(MPa)

Sables peu
0,00 -0,60 6,7 34 - - - -
argileux
Argiles
0,60 -1,00 brunâtres très 16,0 41 245 0,266 0,030 -
plastiques
Argiles
brunâtres très
1,00-8,00 plastiques 28,5 40 150 0,100 0,025 -
+concrétions
latéritiques
Basanites
8,00-15,00 - - - - - 20
fracturés

Les résultats des essais de cisaillement montrent que les sables peu argileux du remblai ont une
cohésion (C) de 6,7 kPa et un angle de frottement interne (φ) de 34°. Les argiles brunâtres très
plastiques ont une cohésion de 16,0 kPa tandis que celles avec des concrétions latéritiques ont
une cohésion plus élevée atteignant 28,5 kPa. Les valeurs de l’angle de frottement interne sont
assez élevées avec respectivement 40 et 41 °.

Les résultats de l’essai de compressibilité à l’œdomètre montrent que les argiles brunâtres sont
surconsolidées et moyennement compressibles.

Les résultats de l’essai de compression simple effectué sur des éprouvettes de basanites (8  16
cm) donnent des valeurs de résistance Rc de 24,42 et 15,48 MPa respectivement pour SC1 et
SC2, d’où une moyenne de 20 MPa.

Le degré de fracturation de la roche se traduit par le paramètre RQD (désignation de la qualité


de la roche) qui est donné par la formule suivante :

RQD(%) 
 Xi 100
L

38
Avec :

Xi : longueur des carottes supérieures à 10 cm

L : longueur de la passe de forage

Les valeurs de RQD sont de 39,05 % et 30,64 % respectivement pour les sondages SC1 et SC2.
Elles se situent entre 25 et 50 %. D’après les données du Tableau 8, les basanites sont
fracturées.

Tableau 8 : Valeurs caractéristiques de RQD (Philiponnat et Hubert, 2003)

RQD (%) État de la roche


0 – 25 Très fracturé
25 – 50 Fracturé

50 – 75 Moyennement fracturé

75 – 90 Peu fracturé
90 – 100 Pas fracturé

Conclusion

Les résultats des essais de laboratoire confirment la nature pétrographique des échantillons de
terrains recueillis. L’identification géotechnique des terrains meubles a permis de les situer dans
la classification du LCPC (1992).

Les sables du remblai sont peu argileux et mal gradués avec une cohésion faible et un angle de
frottement interne élevé.

Les argiles brunâtres sont très plastiques, surconsolidées et moyennement compressibles. Leur
cohésion atteint 28,5 kPa en présence de concrétions de latérite et l’angle de frottement interne
40 °.

Les blocs de basanites ont une résistance à la compression simple moyenne de 20 MPa et sont
fracturés avec une valeur RQD moyenne de 35 %.

39
CHAPITRE 5 : CALCUL DE LA CAPACITE PORTANTE
ET DE LA CONTRAINTE ADMISSIBLE DES TERRAINS
DE FONDATION

Introduction

La capacité portante ou contrainte ultime qu est la contrainte maximum entrainant la rupture du


terrain. Pour les argiles sableuses le calcul de la capacité portante se fera avec le logiciel
GEOFOND suivant la méthode pressiométrique, conformément au DTU 13.12 applicable aux
fondations superficielles. Pour les basanites, la méthode géomécanique sera utilisée.

5.1. Capacité portante des argiles sableuses

Selon le DTU 13.12, pour une semelle sous charge verticale centrée de largeur B, de longueur
L et d’encastrement D, on a :


qu  k p  ple  D

avec :

γ, la masse volumique du sol

ple*, la pression limite nette équivalente calculée comme la valeur moyenne des pressions
limites nettes existant sur une profondeur égale à 1,5 B située sous la semelle. Les pressions
limites nettes étant toutefois plafonnées à 1,5 fois leur valeur minimale sur la profondeur
envisagée. La pression limite nette équivalente ple* est donnée par la formule suivante :

1 D1,5. B 
1,5.B D
Ple 
*
Pl ( z ).dz

Kp est le facteur de portance qui dépend des dimensions de la fondation, de son encastrement
relatif et de la nature du sol. Il est donné par l´abaque suivant (Figure 12):

40
Figure 12 : Abaque de détermination du coefficient de portance Kp (DTU 13.12)

Les hypothèses de calcul ci-dessous ont été considérées :

 type de fondation : semelle rectangulaire de longueur L égale à 52,98 m et de largeur


B égale à 33,5 m
 encastrement D : 3 m
 inclinaison de la charge : 0°
 excentricité de la charge : 0 m
 poids volumiques des terrains : 19 kN/m2
 niveau d’eau : 6,19 m

Les descentes de charge ne sont pas disponibles.

Les valeurs de contraintes de rupture (qu) et des contraintes admissibles à l’ELS et à l’ELU
données par le logiciel sont consignées dans le tableau 11 et les notes de calcul GEOFOND
sont rapportées dans l’annexe 4.

Les contraintes admissibles sont calculées en considérant un facteur de sécurité de 3 à l’ELS et


2 à l’ELU.

41
5.2. Capacité portante des blocs de basanites

Pour une fondation superficielle, la contrainte de rupture q u peut être évaluée selon la méthode
issue du critère empirique de Hoek et Brown (Fondation au rocher SETRA, 2009) :

m
qu  C f  ci s (1  (  1) )
s

- Cf est un facteur de forme en fonction de la forme de la fondation. Il est donné par le tableau
9.
Tableau 9 : Valeurs du facteur de forme en fonction de la forme de la fondation
(SETRA, 2009)

Type de Rectangulaire Rectangulaire Rectangulaire


Circulaire Carrée
fondation (L/B>6) (L/B=5) (L/B=2)

Cf 1 1,05 1,12 1,2 1,25

-  ci est la résistance à la compression Rc ;


-s et m sont des paramètres de Hoek et Brown :
GSI 100

 se 9
avec GSI : Global Strengh Index
GSI 100
 m  mi e 28
avec mi : constante du matériau pour la roche intacte indiquée dans le

tableau 10.
La méthode de détermination du GSI est développée dans l’annexe 4.

42
Tableau 10 : valeurs du paramètre mi par groupe de roches (SETRA, 2009)

Texture
Type de roche Classe Groupe
Grossière Moyenne Fine Très fine
Argilite
Conglomérat Grès Siltite 4±2
*** 17 ± 4 7±2 Schiste
Détritique
Brèche 6±2
*** Greywacke 18 ± 3* Marne
7±2
Sédimentaire Charbon
Organique
8 ± 21*
Calcaire Calcaire Calcaire Calcaire
Non
Carbonatée cristallin Sparitique micritique dolomite
détritique
12 ± 3 10 ± 2* 9±2 9±3
Anhydrite
Chimique - Gypse 8 ± 2 -
12 ± 2
Cornéenne Quartzite
Sans foliation Marbre 9 ± 3 -
19 ± 4* 20 ± 3
Migmatite Amphibolite Gneiss
Métamorphique Légère foliation -
29 ± 3* 26 ± 6 28 ± 5*
Schistes Phyllites Ardoise
Foliation nette** -
12 ± 3 7 ± 3* 7±4
Granite 32 ± 3 Diorite 25 ± Obsidiène
Claire -
Granodiorite 5 19*
Plutonique
Gabbro 27 ± 3 Dolérite
Foncée - -
Norite 20 ± 5 16 ± 5*
Porphyrite Diabase Péridotite
Hypabyssale -
20 ± 5* 15 ± 5* 25 ± 5*
Magmatique
Rhyolite Dacite
25 ± 3* 25 ± 5*
Lave - -
Andésite Basalte
Volcanique 25 ± 5 25 ± 5*
Agglomérat Brèche Tuf
Pyroclastique -
19 ± 3* 19 ± 5* 13 ± 5*

* Ces valeurs sont estimées.


** Ces valeurs sont données pour des échantillons de roche sollicités perpendiculairement aux plans
de foliation, la valeur de mi sera très différente si la rupture se produit le long d'un plan de faiblesse.
*** Conglomérats en brèches peuvent présenter un large éventail de valeurs de mi en fonction de la
nature du matériau de cimentation et le degré de cimentation, de sorte qu'ils peuvent avoir des valeurs
similaires au grès, jusqu'à des valeurs utilisées pour les sédiments à grains fins (même de moins de
10).

43
Application numérique :
-Cf = 1,12

24,422  15,479
-  ci = Rc moyenne =  19,9505MPa
2
𝐺𝑆𝐼−100 50−100
-s = 𝑒 9 =𝑒 9 = 0,00386592

𝐺𝑆𝐼−100 50−100
-m = mi𝑒 28 =25*𝑒 28 = 4,191931219

  4,191 
qu = 1,12  19,9505  0,00386592  1    1 
  0,004  
  

qu = 12,88 MPa

Les valeurs de contraintes de rupture (qu) et des contraintes admissibles à l’ELS et à l’ELU
calculées sont consignées dans le tableau 11.

Tableau 11 : Contraintes ultimes et admissibles à l’ELS et à l’ELU des terrains de fondation

Types de terrain Argiles sableuses Basanites

Contrainte ultime qu (MPa) 1,41 12,88

Contraintes admissibles ELS 0,47 4,29

qadm (MPa) ELU 0,71 6,44

5.3 Dispositions constructives

Les résultats des sondages carottés ont montré qu’à partir de 2,00 m de profondeur, la nature
pétrographique des terrains sous le radier envisagé peut être différente, avec des argiles
sableuses d’une part et des blocs de basanites d’autre part.

Ainsi, les dispositions constructives suivantes sont proposées pour éviter des tassements
différentiels sous le radier :

- excaver le sous-sol jusqu’à une profondeur suffisante et mettre en place un remblai


sableux de bonne qualité, compacté par couche de 0,20 m, dont l’épaisseur (1,50 m au
moins) est fonction de la pression de gonflement des argiles sableuses,

44
- construire le radier sur un béton de propreté de sorte que la hauteur sous plafond du
sous-sol soit de 3,00 m ;
- prévoir un système de blindage des parois à cause de la profondeur de l’excavation et
du voisinage à sécuriser.

La figure 13 est un modèle d’illustration.

Figure 13 : Modèle d’illustration des dispositions constructives

Conclusion

Les calculs donnent des capacités portantes de 1,41 et 12,88 MPa respectivement pour les
argiles sableuses et pour les basanites.

Les valeurs des contraintes admissibles aux différents états limites devront être comparées avec
les contraintes de référence afin de justifier la fondation.

La portance des argiles sableuses étant très inférieure à celle des blocs de basanites, les
dispositions constructives indiquées devront être prises pour éviter tout désordre lié à
l’hétérogénéité des terrains, notamment les tassements différentiels.

45
CONCLUSION GÉNÉRALE ET RECOMMANDATIONS

Ce présent mémoire traite des investigations géotechniques nécessaires en vue du


dimensionnement par radier d’un immeuble (SS + R + 6) à Ouakam.

Pour mener à bien cette étude, la géologie locale du site a d’abord été décrite en s’appuyant sur
les travaux antérieurs. Les sondages carottés SC1 et SC2 exécutés dans le cadre du projet ont
mis en évidence, de bas en haut, des formations du Pléistocène constituées de blocs de basanites
surmontés par des argiles sableuses parfois concrétionnés. La couche de surface est un remblai
sablo-argileux avec des blocs de béton.

Les coupes des sondages SC1 et SC2 révèlent une discontinuité lithologique en fonction de la
profondeur. Pour SC1, les argiles sableuses brunâtres atteignent 7,40 m de puissance en
surmontant les basanites alors que le recouvrement argilo-sableux n’est plus que de 1,40 m
pour SC2.

Les essais in-situ et les essais de laboratoire effectués ont permis de déterminer les paramètres
physiques et mécaniques des terrains. Ainsi, les argiles sableuses brunâtres sont très plastiques,
surconsolidées et moyennement compressibles. Leur cohésion atteint 28,5 kPa en présence de
concrétions de latérite et l’angle de frottement interne 40°. Elles ont une pression limite pouvant
atteindre 1,6 MPa d’après les résultats des essais pressiométriques.

Le substratum rocheux est fracturé avec une valeur RQD moyenne de 35 %. Les blocs de
basanites ont une résistance Rc moyenne égale à 20 MPa. L’étude géomécanique effectuée avec
les indices RMR et GSI le classe dans le groupe des terrains rocheux de qualité moyenne.

Les investigations géotechniques ont ainsi fourni toutes les informations relatives aux terrains
constituant le sous-sol du site et nécessaires pour le dimensionnement du radier de l’ouvrage
projeté. Le calcul de la capacité portante a donné 1,41 MPa pour les argiles sableuses et 12,88
MPa pour les blocs de basanites. Le calcul des contraintes admissibles donne :
- pour les argiles sableuses : 0,71 MPa à l’ELU et 0,47 MPa à l’ELS ;
- pour les blocs de basanites : 6,44 MPa à l’ELU et 4,29 MPa à l’ELS.
Cependant l’absence de données telles que les sollicitations engendrées par l’ouvrage (poids du
bâtiment et charges d’exploitation) ne permet pas leur comparaison avec les contraintes de
référence et le calcul des tassements.

46
L’hétérogénéité des terrains investigués peut apparaître dès 2,00 m de profondeur, d’après les
résultats des sondages carottés. Pour éviter des tassements différentiels, il sera donc nécessaire
d’excaver le sous-sol et de mettre en place un remblai sableux de bonnes caractéristiques
géotechniques et bien compacté par couche, avant de construire le radier.

Par conséquent, les recommandations suivantes sont émises :

 faire une prospection géophysique du sous-sol pour mieux connaître la


configuration des différentes formations du site,
 demander au Maître d’Ouvrage les descentes de charges et indiquer sur le plan masse
les positions des sondages et des essais pressiométriques ;
 déterminer la pression de gonflement des argiles sableuses ;
 veiller à la bonne application des dispositions constructives proposées ;
 réaliser les fondations dans des conditions climatiques favorables, temps sec de
préférence (en dehors de la saison des pluies).
 minimiser les aléas liés à l’eau en assurant une bonne étanchéité du sol autour du
bâtiment.

47
RÉFÉRENCES BIBILIOGRAPHIQUES

CREVOLA G. (1974). Les dépôts de déferlantes basales du volcan des Mamelles (presqu'île
du Cap-Vert, Sénégal). Annales de la Faculté des Sciences de l’Université de Dakar, t.27, pp.
99-129.
DIA A. (1992). Contribution à l’étude des caractéristiques pétrographiques, pétrochimiques et
géochimiques des granulats basaltiques de la Presqu’île du Cap-Vert et du Plateau de Thiès.
Thèse troisième cycle, Université de Dakar, 183 p.
DTU 13.12 (1988). Règles pour le calcul des fondations superficielles, (DTU P11-711), 20 p.
Fascicule 62-Titre V (2004). Règles techniques de conception et de calcul des fondations des
ouvrages de génie civil, n° 6021, 188 p.
GORODISKI A. (1952). Notice explicative de la carte géologique du Sénégal au 1/20 000 et
(feuilles Ouakam et Dakar). Bull. Direction des Mines. A.O.F., Dakar, n° 10, pp. 5-57.
LAPPARTIENT J.R. (1971). Période de concrétionnement dans le Quaternaire récent de
Dakar. Buul. Soc. Géol. Fr, t. XII, n° 3-4, pp 409-415.
LCPC (1992). Réalisation des remblais et des couches de forme - Guide technique. Bagneux :
SETRA, Bagneux ; LCPC, Paris ; septembre 1992. 2 vol., 98+102 p.
MBANI J. N. (2000). La formation de la Prison de Dakar (Sénégal) : lithostratigraphie,
biostratigraphie et évolution paléoenvironnementale. Mémoire DEA, Université Cheikh Anta
Diop de Dakar, 76 p.
NDIAYE I. (2000). Caractérisation géotechnique des terrains de fondations dans
l’agglomération de Dakar. Mémoire d’Ingénieur-Géologue 0094/IST/2000, Université Cheikh
Anta Diop de Dakar, 74 p.
PHILIPONNAT G. et HUBERT B. (2003). Fondations et ouvrages en terre, Editions
Eyrolles, n° 5913, 548 p.
ROGER J. et al. (2009). Notice explicative commune aux cartes géologiques à 1/50 000 et
1/20 000 du secteur d’activité du Cap-Vert (Sénégal), Projet PASMI, Direction des Mines et de
la Géologie, Dakar, 245 pages.
SARR R. (1995). Etude biostratigraphique et paléoenvironnementale des séries d’âge Crétacé
terminal à Eocène moyen du Sénégal occidental. Systématique et migration des ostracodes.
Thèse Doctorat d’Etat ès Sciences, Université Cheikh Anta Diop, 335 p.
S.E.T.R.A (2009). Fondations au rocher, Reconnaissance des massifs rocheux, conception et
dimensionnement des fondations, 108 pages.
SIBILLE L. (2018). Géotechnique pour le technicien IUT Génie Civil et Construction Durable
Module MXG5. Licence, France, cel-01784592, 62 pages.

48
LISTE DES NORMES CITEES

NF P 94-050 : Teneur en eau naturelle


NF P 94-051 : Limites d’Atterberg
NF P 94-053 : Poids volumique apparent
NF P 94-054 : Poids spécifique ébullition
NF P 94-056 : Analyse granulométrique par tamisage
NF P 94-057 : Analyse granulométrique par sédimentométrie
NF P 94-068 : Valeur au bleu de méthylène
NF P 94-071-2 : Cisaillement rectiligne direct à la boite
XP P 94-091-1 : Compressibilité à l’œdomètre
XP P 94-202 : Sondage carotté
NF P 94-110-1 : Essai pressiométrique Menard
NF P 94-420 : Détermination de la résistance à la compression uniaxiale
NF P 94-500 : Classification des missions géotechniques

LISTE DES SOURCES INTERNET

 15/12/2019 : http://bibnum.ucad.sn/
 29/01/2020 : http://www.ansd.sn/ressources/publications/indicateurs/Projections-
demographiques-2013-2025+.htm
 28/01/2020 : https://www.4geniecivil.com/
 21/01/2020 : https://www.infoclimat.fr/climatologie/globale/dakar-yoff/61641.html

49
50
ANNEXES

i
 Annexe 1 : PV essais pressiométriques

ii
APAGEO - RAPPORT DE FORAGE Latitude : 232111.50
Chantier : OUAKAM Longitude : 1628492.48
Sondage : SP1 Profondeur finale : 15 m Altitude : 36 m

Technique de Niveau Taux de


Prof (m) Nature du sol Pression limite Pl (MPa) Module menard (EM) Pression limite nette (Pl*)
Forage d'eau recuperation 0.1 1 10 100 0.1 1 10 100 0.1 1 10 100
0.00 Dallage en beton et
remblai en sable peu
argileux 1.62 12.9 1.61
Argile sableuse marron
1.50 plastique
0.908 6.78 0.89

; la nappe a été interceptée à 6.19 m de profondeur à la date du 05/11/19


3.00 1.52 20 1.49

35 1.49 18.3 1.46


4.50
Argile marron plastique +
concrétions latéritiques 1.31 14.5 1.26

6.00 1.35 16.4 1.29


CAR/O.DGIN

1.5 21.4 1.43


7.50
1.67 18.4 1.59

9.00

10.50

Blocs de basalte poreux et


40
altérés
12.00

13.50

15.00

APAGEO - RAPPORT DE FORAGE Latitude : 232091.76


Chantier : OUAKAM Longitude : 1628494.54
Sondage : SP2 Profondeur finale : 15 m Altitude : 39m

Technique de Niveau Taux de


Prof (m) Nature du sol Pression limite Pl (MPa) Module menard (EM) Pression limite nette (Pl*)
Forage d'eau recuperation 0.1 1 10 100 0.1 1 10 100 0.1 1 10 100
0.00 Dallage en béton
Sable peu argileux
35 1.62 12.9 1.61
Argile sableuse marron
1.50 plastique
1.21 9.6 1.19
; La nappe a été interceptée à 6.19 de profondeur à la date du 05/11/2019

3.00

4.50

6.00
CAR/O.DGIN

7.50

Blocs de basalte poreux et 40


altérés
9.00

10.50

12.00

13.50

15.00

iii
 Annexe 2 : Résultats des essais de laboratoire

CHANTIER : ETUDES GEOTECHNIQUES POUR LA CONSTRUCTION D’UN IMMEUBLE SOUS-SOL RDC + 6 ETAGES
DAKAR/ OUAKAM

O B J E T : Identification complète

CLIENT : XXX
Teneur en eau Poids volumiques (KN/m3) Sondage: SC

W (%) γh γd γs Echantillon: Sable peu argileux


16,16 17,3 14,9 24,2 Prof de prélèvement 0 m-0.60 m
Indice des vides
Porosité n (%) Provenance :
e OUAKAM
38,43 0,62
Date :11/11/2019 s
ANALYSE
GRANULOMETRIQUE
ANALYSE GRANULOMETRIQUE Diamètre Tamis % passant
10
argile silt sable f in sable grossier grav ier cailloux 8
100 6,3
90 5
80
4
70
3,15

Pourcentage cumulé (%)


2 100
60
1 99
50
0,63 99
40
0,5 99
30
0,4 95
20 0,315 86,00
10 0,2 22
0
0,125 9
0,001 0,01 0,1 1 10 100
Diamètre des tamis et passoires (mm) 0,08 6

Dmax (mm) = 1
Classification selon
VBS
%P à 2mm = 100 NF P11-300

%P à 0,08mm = 6 B-2

0,33

Essai de cisaillement direct


Contrainte (kPa) Cohésion
Contrainte Cis (kPa) Angle de frottement
50 39 C'(kPa) f'(°)
100 77,1 6,7 34,2
200 141,7
Contraintes tangentielles

160

140

120

100

80

60

40

20

0
0 50 100 150 200 250

Contraintes normales

iv
CHANTIER : ETUDES GEOTECHNIQUES POUR LA CONSTRUCTION D’UN IMMEUBLE SOUS-SOL RDC + 6 ETAGES
DAKAR/ OUAKAM

O B J E T : Identification complète

CLIENT : SABLUX
Teneur en eau Poids volumiques (KN/m3) Sondage: SC

W (%) γh γd γs Echantillon: Argile marron tres plastique


18,63 16,8 14,16 25,8 Prof de prélèvement 0.60m-1,00 m
Indice des vides
Porosité n (%) Provenance :
e OUAKAM
45,12 0,82
Date :19/11/2019
ANALYSE
GRANULOMETRIQUE
Diamètre Tamis % passant
ANALYSE GRANULOMETRIQUE
10
argile silt sable grossier grav ier cailloux
sable fin
8
100 6,3
90 5 99,5
80 4 99,5
70 3,15 99,5

Pourcentage cumulé (%)


60 2 99
50
1 98,5
0,63 98
40
0,5 97
30
0,4 95
20 0,315 91,50
10 0,2 77,5
0 0,125 69,5
0,001 0,01 0,1 1 10 100 0,08 66
Diamètre des tamis et passoires (mm)

Dmax (mm) = 5 LW 55,9


Classification selon
%P à 2mm = 99 NF P11-300 LP
24,81
%P à 0,08mm = 66 A-3 IP IP 31,07

31

Essai de cisaillement direct Limite d'atterberg


Contrainte (kPa) Cohésion
Contrainte Cis (kPa) Angle de frottement Nombre de coups 20 25 28,000 32,000
50 30 C'(kPa) f'(°) Teneur en eau 57,35 55,90 54,60 52,64
100 55 15,9 41
200 170,4

58,00
180
Contraintes tangentielle

160 57,00
140
TENEUR EN EAU

120 56,00

100
55,00
80
60 54,00
40
20 53,00

0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 52,00
0 5 10 15 20 25 30 35
Contraintes normales NOMBRE DE COUPS

v
CHANTIER : ETUDES GEOTECHNIQUES POUR LA CONSTRUCTION D’UN IMMEUBLE SOUS-SOL RDC + 6 ETAGES DAKAR/
OUAKAM

O B J E T : Identification complète

CLIENT : XXXXX

Teneur en eau Poids volumiques (KN/m3) Sondage: SC

Argile marron très plastique +


W (%) γh γd γs Echantillon:
concretions lateritiques

31,5 18,8 14,29 22,8 Prof de prélèvement 1.00m-8.00 m

Porosité n (%) Indice des vides e Provenance :


OUAKAM
37,32 0,60
Date :
ANALYSE
GRANULOMETRIQUE

ANALYSE GRANULOMETRIQUE Diamètre Tamis % passant

cailloux
10
argile silt sable fin sable grossier gravier
8 100
100
6,3 100
90 5 100
80 4 100
70
3,15 99

Pourcentage cumulé (%)


60
2 98
50
1 97
0,63 96
40
0,5 95
30
0,4 94
20 0,315 92,00
10 0,2 85
0
0,125 78
0,001 0,01 0,1 1 10 100
Diamètre des tamis et passoires (mm) 0,08 75

Dmax (mm) = 3,15 LW 65,61


Classification selon
IP
%P à 2mm = 98 NF P11-300 LP
31,21
%P à 0,08mm = 75 A-3 34,4 IP 34,4

Essai de cisaillement direct Limite d'atterberg


Contrainte (kPa) Cohésion
Contrainte Cis (kPa) Angle de frottement Nombre de coups 20 25 30,000 35,000
50 69,8 C'(kPa) f'(°) Teneur en eau 66,46 65,61 64,51 63,36
100 110,8 28,45 39,5
200 193,5
1
67,00
Contraintes tangentielles

250
66,50

200 66,00
TENEUR EN EAU

65,50
150
65,00

100 64,50

64,00
50
63,50
0 63,00
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 0 5 10 15 20 25 30 35 40

Contraintes normales NOMBRE DE COUPS

vi
Procès verbal d'essai à l'oedomètre
Essai de compressibilité sur sols fins saturés avec chargement par paliers
Essai réalisé conformément à la norme XP 94-090-1

PROJET ou CHANTIER : Nature du sol : Argile sableuse N° Registre :


244 - 2019
SITE : date d'arrivée au laboratoire : N° Sondage :
OUAKAM date des essais : 28/10/2019 SC1
N° Echantillon :
Caractéristiques de l'éprouvette avant l'essai après l'essai

Diamètre : D en mm D0 = 50,47 Profondeur


Hauteur : H en mm Hi = 20 éprouvette (m) =
Masse volumique sèche en Mg/m 3 γdi = 1,85 γdf = 0,60-1,00 m
Poids spécifique en MG/m 3 γs = 2,62 Expérimentateur :
Teneur en eau en % Wi = 38,80 Wf =
Degré de saturation en % Sri = 242,01 Srf = N° Bâti :
2
heure
Date (début) palier σv Δh e e corrigé
-2
de palier n° (kPa) (10 mm)
1 5 0,0 1,135 0,455
2 28 4,0 1,131 0,450
3 56 14,0 1,121 0,440
4 111 31,0 1,104 0,430
5 277 92,0 1,043 0,400
6 555 160,0 0,974 0,320
7 830 210,0 0,924 0,270
8 1000 240,0 0,894 0,240
9 400 213,0 0,921 0,280
10 200 196,0 0,938 0,305
11 111 171,0 0,963 0,320
12 5 102,0 1,033 0,400

courbe oedométrique Résultats

0,500 Caractéristiques de compressibilité

0,450
Indice des vides ei= 0,455
0,400
e0= 0,440
0,350 Contrainte effective verticale (kPa) σ'V0= 0
Contrainte de préconsolidation (kPa) σ'p= 245
indice des vides

0,300
Indice de compression Cc= 0,265
0,250 Pression de gonflement ( kPa) Pg=
Indice de gonflement Cs=
0,200

0,150

0,100

0,050

0,000
1 10 100 1000

contrainte normale en kPa

vii
Procès verbal d'essai à l'oedomètre
Essai de compressibilité sur sols fins saturés avec chargement par paliers
Essai réalisé conformément à la norme XP 94-090-1

PROJET ou CHANTIER : Nature du sol : Argile sableuse marron + concrétions N° Registre :


244 - 2019
SITE : date d'arrivée au laboratoire : N° Sondage :
OUAKAM date des essais : 29/10/2019 SC1
N° Echantillon :
Caractéristiques de l'éprouvette avant l'essai après l'essai Argile sableuse marron
+ concrétions
Diamètre : D en mm D0 = 50,47 Profondeur
Hauteur : H en mm Hi = 20 éprouvette (m) =
Masse volumique sèche en Mg/m 3 γdi = 1,85 γdf = 1m à 8m
Poids spécifique en MG/m 3
γs = 2,62 Expérimentateur :
Teneur en eau en % Wi = 23,22 Wf = THIAO
Degré de saturation en % Sri = 144,83 Srf = N° Bâti :
4
heure
Date (début) palier σv Δh e e corrigé
de palier n° (kPa) (10-2 mm)
1 5 0,0 0,900 0,455
2 28 6,0 0,896 0,450
3 56 9,0 0,895 0,448
4 90 13,0 0,893 0,440
5 277 24,0 0,886 0,380
6 655 32,0 0,882 0,315
7 800 55,0 0,869 0,302
8 1000 99,0 0,845 0,278
9 555 73,0 0,860 0,290
10 277 54,0 0,870 0,305
11 111 18,0 0,890 0,320
12 5 4,0 0,897 0,400

courbe oedométrique Résultats

0,500 Caractéristiques de compressibilité

0,450
Indice des vides ei= 0,332
0,400
e0= 0,452
0,350 Contrainte effective verticale (kPa) σ'V0= 0
Contrainte de préconsolidation (kPa) σ'p= 150
indice des vides

0,300
Indice de compression Cc= 0,1
0,250 Pression de gonflement ( kPa) Pg=
Indice de gonflement Cs=
0,200

0,150

0,100

0,050

0,000
1 10 100 1000

contrainte normale en kPa

viii
 Annexe 3 : Photos des carottes de sondages

ix
x
 Annexe 4 : Notes de calcul GEOFOND et détermination de l’indice GSI
4.1 Notes de calcul GEOFOND

xi
xii
Détermination de l’indice GSI
Introduit par Hoek et al. (1995) puis amélioré par Hoek et Brown (1997), le Geological Strength
Index ne présente pas une classification géomécanique en soi. Cependant, il constitue un lien
entre le RMR et la détermination des paramètres de déformabilité et de résistance des massifs
rocheux.

Il est donc nécessaire de déterminer l’indice RMR.

1. L’indice RMR

Pour déterminer le RMR, indice global attribué au massif, la classification de Bieniawski prend
en compte un certain nombre de caractéristiques principales géologiques et géotechniques ;
chaque paramètre reçoit une note selon la grille d’évaluation définie dans la classification.

RMR = ∑ 𝐝𝐞𝐬 𝐧𝐨𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐚𝐫𝐚𝐦è𝐭𝐫𝐞𝐬 ± 𝐨𝐫𝐢𝐞𝐧𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐝𝐢𝐬𝐜𝐨𝐧𝐭𝐢𝐧𝐮𝐢𝐭é𝐬

Dans le cas de l’utilisation de l’indice RMR pour la classification des basanites, on utilisera les
cinq paramètres suivants :
 la résistance à la compression uniaxiale de la roche (note A1),
 la valeur de l’indice RQD pour la masse rocheuse (note A2) ;
 l’espacement des discontinuités (note A3) ;
 l’état des discontinuités (note A4) ;
 les conditions hydrauliques (note A5).
 Caractérisation de la matrice rocheuse

On considère la résistance à la compression uniaxiale de la roche. Les écrasements effectués


donnent des Rc égales à 24,422 MPa pour SC1 et 15,479 pour SC2. Elles sont comprises dans
l’intervalle 5-25 MPa correspondant à une note A1 de 2.

 Caractérisation des discontinuités du massif


 Indice de fracturation RQD

Le RQD a été développé par Deere. Il permet de quantifier l’état de fracturation de la roche. Le
RQD se définit comme étant le pourcentage des échantillons de carottes supérieures à 10 cm
sur la longueur de la passe ou la longueur forée.

RQD(%) 
 Xi 100
L

xiii
avec X i : longueur des carottes supérieures à 10 cm et L : profondeur foré.

Les valeurs de RQD sont de 39,05 % et 30,64 % respectivement pour SC1 et SC2, toutes deux
étant dans l’intervalle 25-50 %. La note A2 est donc égale à 8.

 Espacement des discontinuités

L’espacement est la distance qui sépare les discontinuités le long d’une direction donnée. Les
discontinuités mesurées sur les carottes donnent une moyenne de 8,85 mm < 60 mm. Ainsi la
note A3 est de 5.

 Nature des discontinuités

Leurs surfaces sont légèrement rugueuses avec un faible remplissage de matériau issu de
l’altération de la roche d’épaisseur inférieure à 1 mm ce qui lui confère une note A4 de 25.

 Caractérisation hydrogéologique du massif

Elle prend en compte les conditions hydrauliques et l’état hydrique. Ici on considérera une
condition générale « mouillée », car le sondage a été effectué avec l’eau comme fluide de forage
et la nappe a été interceptée à 6,19 m. Ainsi, la note A5 sera de 7.

Plusieurs versions de la classification de Bieniawski ont été publiées, dans ce document on


retient comme référence la version publiée en 1989 (Tableau A) ; cet indice est noté RMR89.

xiv
Tableau A : Classification RMR des massifs rocheux de Z.T.Bieniawski, 1989 ; modifée

A. Paramètres de classification et notes affectées

Paramètres Intervalles de valeurs

Résistance

Compression
1 250 100-250 50 -100 25-50 5-25 1-5 1
Uni axiale (MPa)

Notes 15 12 7 4 2 1 0

RQD 90-100% 75-90% 50-75% 25-50% 25%


2
Notes 20 17 13 8 3

Espacement des 600-


2000mm 200-600mm 60-200mm 60mm
discontinuités 2000mm
3
Notes 20 15 10 8 5

Surface
Surface Surface
Surface légèrement
légèrement lustrée ou
rugueuses, non rugueuse,
Nature des rugueuse, remplissage Remplissage mou 
continue, épaisseur 
épaisseur   5mm ou 5mm ou épaisseur 
Discontinuités épontes en 1mm,
1mm, épontes épaisseur de 5mm, joint continu
contact et non épontes
fortement 1-5mm, joint
altérées faiblement
altérées continu
altérées

4 Notes 30 25 20 10 0

Eau : condition
générale Complètement Humide Mouillé Suintant Débitant
sec

Notes 15 10 7 4 0

Valeur du RMR89 100-81 81-61 61-41 41-21 21

I II III IV V
Classes
Très bon Bon Rocheux Rocheux Rocheux très
Description du massif rocheux médiocre
rocheux Moyen médiocre

B. Propriétés globales attribués aux massifs rocheux en fonction des classes

Classes I II III IV V

Cohésion du massif
400 300-400 200-300 100-200 100
rocheux (kPa)

Angle de frottement du
40 35-45 25-35 15-25 15
massif rocheux (°)

xv
La sommation des différentes notes obtenues donne une valeur de RMR égale à 47 (Tableau
B) et situe les roches dans la classe III des roches de qualité moyenne.

Tableau B : Classe par RMR des basanites prélevés des deux sondages sur site

Espacement des Nature des


Paramètres Rc RQD Eau
discontinuités discontinuités

Notes 2 8 5 25 7

RMR 47

Classe et qualité du
III-Rocher moyen
massif rocheux

RMR’89 est défini comme une valeur modifiée de RMR89 calculé en retenant une valeur de 15
pour le coefficient relatif à l’eau (A5) et une valeur nulle pour le coefficient de correction relatif
à l’orientation des discontinuités (B). Ainsi,

RMR’89 = 2+8+5+25+15 ; RMR’89 = 55.


2. L’indice GSI

Si RMR’89 > 23, GSI = RMR’89 – 5.

D’où GSI = 55-5 ;

GSI = 50.

Suivant la valeur de GSI calculée, le massif rocheux est classé dans les rochers de qualité
moyenne (Tableau C).

Tableau C : Qualité du massif rocheux en fonction du GSI

Valeur GSI 95-75 75-55 55-40 40-20 20

Qualité du Très bon Rocher Très mauvais


Mauvais
massif Bon Rocher
Rocher Moyen Rocher Rocher
rocheux

xvi

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