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LE PROTECTIONNISME :

La fin du second conflit mondial 1945 et la période des tentes glorieuses ont entraîné la
libéralisation du commerce international. La remise en question du libre échange va intervenir
dès 1970, avec les années de crise, la montée du chômage et l’aggravation des déséquilibres.
Dès lors, les tendances protectionnistes se multiplient, contestant le libre échange comme
élément de croissance et de régulation des économies.

Au sens large, le protectionnisme désigne toutes les interventions de l’Etat ou des entreprises
portant sur le commerce extérieur du pays et ayant pour objectif d’orienter la consommation
vers le produit local.

Les effets de ces actions varient selon le type d’obstacles choisi. En revanche, dès lors que la
protection porte sur des biens produits par des entreprises situées sur des marchés non
concurrentiels et / ou dès lors qu’existent des économies d’échelle, une politique commerciale
bien ciblée peut apporter des gains par rapport au libre échange, à condition que le reste du
monde n’adopte pas également des dispositions protectionnistes.

I- Les mesures protectionnistes et leurs effets :

Le protectionnisme peut être décomposé en deux formes distinctes à savoir le protectionnisme


tarifaire et le protectionnisme non tarifaire.

1- Le protectionnisme tarifaire : le tarif douanier

a- présentation :

Le tarif douanier est u protectionnisme par les prix, il consiste en taxant les importations, à en
augmenter directement le prix sur le territoire national. Les droits de douane sont de deux
grands types :
- droit de douane spécifique : a la forme d’une somme d’argent par unité physique
importée ( exemple : tant de dinars par tonne de barre d’acier )
- un droit de douane ad valorem : c’est un pourcentage de la valeur marchande estimée
des produits quand ceux-ci atteignent le prix importateur.

Les effets du tarif douanier sont les suivants :

- un effet sur la consommation : la consommation domestique du produit baisse


- un effet sur la production : la production domestique augmente
- un effet sur les importations : les importations diminuent
- un effet de recette fiscale : augmentation du revenu fiscal du gouvernement du pays
importateur
b- Le droit de douane et les termes de l’échange :

Les termes de l’échange présentent le rapport entre le prix des exportations et le prix des
importations.

Prix des exportations


Termes de l’échange = ---------------------------------------------
Prix des importations

Si les termes de l’échange se détériorent cela signifie que les prix des importations
augmentent plus vite que les prix des exportations entraînant un déséquilibre de la balance
commerciale.
Ainsi l’augmentation des droits de douane une diminution de la demande nationale
Une diminution du prix mondial des importations le prix des importations devient
inférieur au prix des exportations amélioration des termes de l’échange

2- Le protectionnisme non tarifaires :

Depuis les années 1970, de nouvelles formes de protection apparaissent ( ou réapparaissent ),


ces mesures ont tendance à se substituer ou à s’additionner au tarif douanier.

a- Le quota :

Il consiste à n’accepter en terme de volume ou de valeur, qu’un certain montant


d’importations. Il y a restriction quantitative si le volume importé est fixé à un niveau
inférieur à celui qui résulterait du libre échange.
Ainsi :
- lors d’un accroissement de la demande du produit contingenté, le quota fait augmenter
son prix sur le territoire national ( à quantité fixe l’ajustement se fait par les prix )
- une fois le quota écoulé, le producteur local retrouve une situation totale de monopole
à laquelle va être confrontée la demande résiduelle des consommateurs. Il pourra donc
élever son prix et / ou vendre des produits de moins bonne qualité sans craindre la
concurrence étrangère.

b- Les restrictions volontaires aux exportations ou RVE :

Une restriction volontaire aux exportations est un quota adopté par le pays étranger
exportateur au lieu de l’être par le pays importateur. ( Les RVE peuvent apparaître comme
une variante du quota). Les pays ont tendance à recourir aux RVE dans les situations
suivantes :
- lorsque le bien existe en quantité réduite dans le pays exportateur ( afin d’éviter les
pénuries)
- lorsque le producteur se trouve dans une situation de monopole pour vendre moins à
des prix plus élevés. ( Les exportateurs de matière première, ou de produits
stratégiques, peuvent essayer de se constituer en cartel international, c’est le cas de
l’OPEP )
- .
c- Les subventions :

Pour favoriser la production nationale ( et donc l’emploi ), un pays peut se contenter de


subventionner les producteurs dont les biens sont concurrencés par les importations. La
subvention vise donc à modifier le prix auquel vont avoir à faire face les producteurs
nationaux, sans modifier celui auquel vont être confrontés les consommateurs.

d- Le dumping :

Il y a dumping lorsqu’une entreprise vend sur les marchés étrangers à un prix inférieur au prix
domestique ou inférieur au coût de production. Le dumping ne résulte pas d’une décision de
l’Etat mais d’un comportement des firmes. Le dumping constitue une entrave à la concurrence
et porte préjudice aux économies étrangères.

e- L’union douanière :

Elle s’effectue entre un certain nombre de pays, elle doit remplir les conditions suivantes :
- une complète élimination des tarifs douaniers entre les membres de l’union,
- l’établissement d’un tarif douanier uniforme entre les importations en provenance des
pays extérieurs à l’union,
- une redistribution concertée des revenus douaniers entre les pays membres.

L’union douanière peut avoir les effets suivants :


- un effet de création de trafic entre les pays membres
- un effet de détournement de trafic
- un effet sur les termes de l’échange qui peuvent s’améliorer

Application :

3- Les autres obstacles non tarifaires :

a- Les normes de pollution, sanitaires ou techniques :

Ces mesures sont destinées à empêcher les produits étrangers ( qui ne répondent pas à ces
différents critères parfois draconiens ) de pénétrer sur le marché domestique afin de protéger
le consommateur national.

b- Les mesures administratives :

Il s’agit d’imposer des procédures d’importation lourdes afin de les décourager.

c- Les marchés publics :

Pour ses acquisitions, l’Etat applique une procédure d’appel d’offres. C’est dans ce cadre qu’il
peut favoriser les producteurs domestiques et exclure les fournisseurs étrangers.( Exemple :
les entreprises étrangères peuvent être empêchées de participer à des appels d’offres
concernant la réalisation de certains projets publics étrangers, seules les entreprises du pays y
sont admises.
d- Action sur le taux de change :

Le gouvernement peut recourir à une politique de dévaluation compétitive qui consiste à


diminuer la valeur de sa monnaie par rapport à la monnaie étrangère, ce qui lui permettrait de
renchérir le prix de ses importations.

II- Les arguments en faveur du protectionnisme :

Le protectionnisme est une pratique non récente, en effet à partir du courant de pensée
mercantiliste, des auteurs du 17e siècle affirment que le rôle des gouvernements est d’aider au
maximum la production nationale pour que le pays vende plus qu’il n’achète et accumule
ainsi le maximum d’or.

1- La protection de l’industrie naissante :

Les pays qui s’engagent dans la production d’un bien ( fabriqué par une branche « dans
l’enfance ») sont contraints de se protéger afin d’améliorer la compétitivité de la branche.

2- La protection de l’emploi :

Le protectionnisme apparaît comme une solution, au moins temporaire pour défendre l’emploi
de branches menacées par la concurrence étrangère. La défense de son emploi par un pays se
traduit par la fermeture de ses frontières, donc par la réduction de l’activité de ses
fournisseurs. Or en se protégeant, on risque d’appauvrir les partenaires qui produisant moins
importent moins. Le pays va voir en retour ses exportations diminuer et donc sa production
diminuer.

3- Les répliques à des actions jugées déloyales :

Lorsque les pays étrangers exportent sur le marché domestique dans des conditions
considérées comme déloyales, le gouvernement du pays se sent autorisé à imposer des
barrières pour freiner les importations des biens concernés. Ainsi si l’étranger pratique le
dumping, bien souvent des mesures antidumping sont adoptées par exemples sous forme de
droits. De même, lorsque l’étranger subventionne ses exportations, le pays instaure des
dispositions anti-subventions.

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