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PAT H O L O G I E D U B Â T I M E N T

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Désordres dans les voiries
et réseaux divers
Mauvaise qualité des remblais, défauts de compactage,
méconnaissance de l’implantation des réseaux existants...
l’extension et la complexité actuelles des VRD ont multiplié les risques de désordres,
tant dans le neuf que dans l’existant.

Les entreprises de Travaux Publics ont à leur disposition une


classification des roches en 6 groupes (Recommandations
du Laboratoire Central des Ponts et Chaussées) qui attes-
tent en fonction de leur indice de plasticité (teneur en argile
et sensibilité à l’eau), que celles-ci peuvent être utilisées en
remblai ou en couche de forme.
La recherche d’économie en réutilisant les terres
extraites, comme l’absence de lit de pose, sont vecteurs
de déformations potentielles.

L’agression chimique ne doit pas être écartée


En aucun cas, les sols mis en place ne doivent avoir une
teneur en sulfates supérieure à 0,5 % : l’association sul-
fates/ciment/eau provoque la formation de sels expansifs
d’Ettringite (jusqu’à 400 % de pouvoir d’expansion) pouvant
développer des pressions de plusieurs dizaines de tonnes
d’où l’apparition de fissures et de soulèvements en surface,
avec le risque de rupture des réseaux en souterrain.

Le remblai et la forme doivent faire l’objet


d’une attention particulière
Plus encore que la nature même du matériau enrobant le
Les chaussées sont souvent le siège de sinistres réseau ou support de voirie, c’est le serrage des grains qui
affectant l’état de surface. est primordial pour assurer une bonne résistance aux défor-
mations potentielles. Ce serrage ne pouvant s’effectuer à
sec, il faut non seulement que le matériau présente une
teneur en eau minimale, de façon à ce que les grains puissent
glisser les uns contre les autres, mais également maximale

Q u’il s’agisse de la voirie elle-même (enrobés bitumi-


neux), de l’alimentation en eau potable (fonte-polyéthylène),
pour pouvoir supporter le poids de l’engin qui le compacte.
Cet indice de compactage s’exprime par un pourcentage
du rapport entre la densité sèche du sol en place et une
des différents réseaux de communication, de raccordement densité de référence déterminée en laboratoire par la métho-
électrique (plastique), d’assainissement (béton ou PVC), de de conventionnelle de l’essai Proctor.
gaz (polyéthylène-acier), les ouvrages de VRD sont aujour- L’expérience montre que l’on peut prescrire :
d’hui réalisés avec des matériaux difficilement putrescibles, • pour les voiries, 95 % de la densité Optimum Proctor dans
associant à la fois une bonne résistance et une relative sou- le corps de remblai et 100 % dans la couche de forme,
plesse. La majorité des désordres qui les affectent est cau- • pour les tranchées de faible profondeur, un compactage à
sée par des agressions extérieures, d’ordre mécanique en la plaque vibrante ou pilonnette par passes de 20 cm.
particulier.
Une démarche administrative indispensable
L’agression mécanique pour connaître les réseaux existants
constitue le risque le plus courant Bien plus encore que les désordres structurels dus aux mou-
Le lit de pose et le remblai ne doivent pas contribuer à une vements des terres, la durabilité d’un ouvrage de réseau est
érosion mécanique du réseau. conditionnée par les modifications éventuelles apportées au
• Le lit de pose, dont la vocation est de supprimer les aspéri- réseau voisin (branchement supplémentaire, augmentation
tés du terrain naturel en fond de fouille et de répartir unifor- de capacité, création d’un autre nouveau réseau...), chacun
mément la charge future, est constitué d’un sable contenant d’eux étant positionné conventionnellement (voir schéma au
moins de 5% de particules inférieures à 0,1 mm et ne com- verso).
prenant aucun élément de diamètre supérieur à 30 mm. Cette méconnaissance, source fréquente de dommages
• Le remblai, charge par excellence, se doit d’être éliminé ponctuels, était telle que les Pouvoirs Publics ont réagi par
des éléments supérieurs à 250 mm, et avoir une courbe Décret (Décret 91-1147 du 14 octobre 1991) de façon à
granulométrique la plus étalée possible de façon à per- imposer une recherche préalable à l’ensemble des interve-
mettre le bon assemblage des grains entre eux. nants dans ce secteur.
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En altimétrie - du haut vers le bas :
• les PTT,
• le chauffage urbain,
• le gaz et l’électricité,
0,60 m 0,40 m normal 0,90 m 0,40 à 0,50 m • l’eau à 1,10 m environ pour éviter les méfaits
terrain 0,60 m sous voie carrossable à interdit sous
normal 1,20 m chaussée carrossable du gel,
parallèle à leur axe • l’égout eaux pluviales,
1,00 m et sous bordure • l’égout eaux usées.
sous voie de trottoir
carossable En position transversale - en partant
des façades vers l’axe de la chaussée :
PTT (sous fourreau) • les canalisations de télécommunications,
≥ 0,50 avec électricité ou gaz • les canalisations de distribution d’énergie
≥ 0,20 avec électricité si sous fourreau
≥ 0,40 avec les autres canalisations Gaz électrique,
• les canalisations de gaz,
• les canalisations d’eau,
Électricité HT ≥ 0,50 • les câbles électriques MT,
0,20 • les canalisations de chauffage,
Électricité BT ≥0 • les canalisations d’assainissement.
,20
Signalisation par grillage avertisseur :
≥0

• Rouge : électricité • Bleu : eau potable


,2 0

Eau • Jaune : gaz • Vert : télécommunications


• Assainissement, chauffage urbain :
Adduction
non normalisé.

Ce texte de loi impose :


• Au maître d’ouvrage, assisté ou non d’un maître d’œuvre, Le processus d’essai Optimum Proctor
de se renseigner sur le positionnement des réseaux sou- • L’échantillon de sol est passé à l’étuve à 105 °C
terrains éventuels. Ceci auprès de tous les exploitants dont pendant 24 heures.
la liste est consultable en mairie, dans le cadre de l’élabo- • Un premier essai est effectué avec une certaine
ration du projet (DIT : Déclaration d’Intention de Travaux). quantité d’eau, en compactant dans un moule type
• Aux exploitants consultés qui ont l’obligation de répondre avec une certaine énergie.
dans le délai d’un mois, la réponse étant réputée valide • Le moule est pesé.
durant un délai de 6 mois. • On détermine la teneur en eau (w %) et le poids
• A l’entreprise d’exécution des travaux qui doit procéder volume sec gd, pour obtenir un premier point de
aux mêmes démarches que le maître d’ouvrage, au moins courbe par les coordonnées :
10 jours avant le démarrage de ceux-ci (DICT : Déclaration gd
et w , g w étant le poids volumique de l’eau (@
d’Intention de Commencement de Travaux).
1,00).
• Aux exploitants qui doivent répondre à l’entreprise dans un gw
délai de 9 jours après la date de réception de l’envoi. • On recommence avec d’autres valeurs de w pour
avoir plusieurs points de la courbe (minimum 3 avec
En conclusion, bien réaliser un réseau souterrain exige trois
conditions principales : Densité sèche

- la recherche par le maître d’ouvrage ou l’entrepreneur de


1.8 Versant Versant
renseignements concernant les réseaux en place, sec mouillé
- l’utilisation de matériaux appropriés bien définis,
- une mise en œuvre conforme accompagnée d’un auto-
contrôle.
1.7
Portance Portance
très très
La leçon. La qualité globale d’un ouvrage peut se favorable faible
trouver totalement altérée par une négligence ponc-
tuelle, en cours de réalisation neuve ou lors d’une 10 15
intervention ultérieure sur l’existant.
OPTIMUM PROCTOR
(teneur en eau réalisant la densité maximale)

coordonnées assez distinctes).

9, boulevard Malesherbes
75008 Paris

114, avenue Émile Zola


Michel HOUEIX

75739 Paris Cedex 15

R EPRODUCTION INTERDITE SANS AUTORISATION DES ÉDITEURS

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