L'arret Droit Civil À Commenter

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Université de Pau et des Pays de l’Adour

Année universitaire 2022–2023

L2 AES

Travaux dirigés de
DROIT DES OBLIGATIONS – LE CONTRAT

Responsable chargée du cours : Madame Camille DROUILLER

Chargé des travaux dirigés : Messieurs Kevin GRACIA et Claude SANE

Séance n°6

Thème : Le contenu du contrat

DOSSIER DOCUMENTAIRE :

- Cass. civ. 3ème, 4 mai 1983, n°79-16.575


- Cass. civ. 1ère, 12 juill. 1989, n°88-11.443
- Cass. civ. 1ère, 4 juill. 1995, n°93-16.198
- Cass. civ. 1ère, 3 juill. 1996, n°94-14.800
- Cass. com, 22 oct. 1996, n°93-18.632
- Cass. com., 25 juin 2013, n°12-17.037
- Cass. civ. 2ème, 17 oct. 2013, n°12-23.375
- Cass. com., 4 nov. 2014, n°11-14.026

EXERCICE : Commentaire d’arrêt


Vous commenterez la décision rendue par la Troisième chambre civile de la Cour de cassation
le 4 mai 1983, n°79-16.575

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Cass. civ. 3ème, 4 mai 1983, n°79-16.575 : (arrêt à commenter)

ATTENDU, SELON L'ARRET ATTAQUE (ORLEANS, 8 OCTOBRE 1979), QUE PAR


ACTE SOUS SEING PRIVE M Y... A DONNE EN LOCATION A M X... POUR UNE
DUREE DE TROIS ANNEES UN ETABLISSEMENT D'ENSEIGNEMENT DE LA
CONDUITE AUTOMOBILE QU'IL EXPLOITAIT DANS DES LOCAUX APPARTENANT
A UN TIERS ;

QUE PAR CET ACTE LES PARTIES SONT CONVENUES EN OUTRE DE


REGULARISER, A L'EXPIRATION DE LA LOCATION ET MOYENNANT LE PRIX DE
50000 FRANCS LA CESSION PAR M Y... A M X... DE L'AGREMENT ADMINISTRATIF
NECESSAIRE A L'EXPLOITATION DE L'ETABLISSEMENT ;

QUE M X..., AYANT CESSE D'ACQUITTER LE PRIX DE LA LOCATION AVANT LA


FIN DE LA PERIODE DE TROIS ANNEES ET N'AYANT PAS REGLE LE PRIX DE
CESSION DE L'AGREMENT, M Y... L'A ASSIGNE EN PAIEMENT ;

(…)

SUR LE SECOND MOYEN : ATTENDU QUE M Y... FAIT GRIEF A L'ARRET D'AVOIR
REJETE LA DEMANDE EN PAIEMENT DU PRIX DE CESSION DE L'AGREMENT
ADMINISTRATIF D'EXPLOITATION DE L'ETABLISSEMENT ALORS, SELON LE
MOYEN, QUE D'UNE PART, L'EXPLOITANT D'UN ETABLISSEMENT
D'ENSEIGNEMENT DE CONDUITE AUTOMOBILE, INSCRIT AU REGISTRE DU
COMMERCE ET ACHETANT DES VEHICULES POUR EN LOUER L'USAGE, EST UN
COMMERCANT QUI EXPLOITE UN FONDS DE COMMERCE DONT L'AGREMENT,
ACCORDE DE PLEIN DROIT A L'ACQUEREUR QUI REMPLIT LES CONDITIONS
REGLEMENTAIRES, CONSTITUE NON UN ELEMENT PERSONNEL MAIS UN
ELEMENT REEL POUVANT, DES LORS, ETRE CEDE A TITRE ONEREUX, ET ALORS,
D'AUTRE PART, QUE, ET EN TOUT ETAT DE CAUSE, A SUPPOSER QUE LEDIT
AGREMENT FUT HORS COMMERCE, LA CONVENTION LITIGIEUSE PAR
LAQUELLE L'EXPLOITANT S'ETAIT ENGAGE A DEMISSIONNER DE SON
AGREMENT AFIN QUE SON SUCCESSEUR PUISSE, MOYENNANT UN PRIX
CONVENU, OBTENIR LE MEME AGREMENT, S'ANALYSAIT EN UNE OBLIGATION
DE FAIRE PARFAITEMENT LICITE ET DONT CE DERNIER DEVAIT RESPECTER LES
TERMES, PUISQU'IL L'AVAIT ACCEPTEE, PEU IMPORTANT, DES LORS, QUE LA
CLIENTELE DE L'ETABLISSEMENT FUT (OU NON) EPHEMERE ;

MAIS ATTENDU QUE LE NOMBRE ETABLISSEMENTS D'ENSEIGNEMENT DE LA


CONDUITE AUTOMOBILE N'ETANT LIMITE PAR AUCUNE DISPOSITION LEGALE
ET L'AGREMENT PREFECTORAL NECESSAIRE A L'EXPLOITATION D'UN TEL
ETABLISSEMENT ETANT DELIVRE A TITRE PERSONNEL A TOUS CEUX QUI
PRESENTENT LES APTITUDES REQUISES PAR L'ARRETE DU 10 MARS 1970 ET
JUSTIFIENT DES CONDITIONS ET DES MOYENS MATERIELS EXIGES PAR CE
TEXTE, LA CONVENTION RELATIVE A LA CESSION DE L'AGREMENT ETAIT,
QUELLE QU'EN SOIT LA QUALIFICATION DONNEE PAR M Y..., DEPOURVUE
D'OBJET ;

QUE, DES LORS, L'OBLIGATION DE PAYER MISE A LA CHARGE DE M X... EN


CONTREPARTIE ETAIT NULLE FAUTE DE CAUSE ;

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D'OU IL SUIT QUE L'ARRET SE TROUVE LEGALEMENT JUSTIFIE ;

PAR CES MOTIFS : REJETTE LE POURVOI FORME CONTRE L'ARRET RENDU LE 15


NOVEMBRE 1979 PAR LA COUR D'APPEL D'ORLEANS.

Cass. civ. 1ère, 12 juill. 1989, n°88-11.443 :

Sur le moyen unique, pris en ses deux branches :

Attendu qu'en 1981, M. Y..., parapsychologue, a vendu à Mme X..., elle-même


parapsychologue, divers ouvrages et matériels d'occultisme pour la somme de 52 875 francs ;
que la facture du 29 décembre 1982 n'ayant pas été réglée, le vendeur a obtenu une ordonnance
d'injonction de payer, à l'encontre de laquelle Mme X... a formé contredit ; que l'arrêt attaqué
(Paris, 24 novembre 1987) a débouté M. Y... de sa demande en paiement, au motif que le contrat
de vente avait une cause illicite ;

Attendu que M. Y... fait grief audit arrêt d'avoir ainsi statué, alors, selon le moyen, d'une part,
que la cause du contrat ne réside pas dans l'utilisation que compte faire l'acquéreur de la chose
vendue, mais dans le transfert de propriété de cette chose, et qu'en prenant en compte, pour
déterminer cette cause, le prétendu mobile de l'acquéreur, la cour d'appel aurait violé les articles
1131, 1133 et 1589 du Code civil ; et alors, d'autre part, qu'en déclarant nulle pour cause illicite
la vente d'objets banals au prétexte que ceux-ci pourraient servir à escroquer des tiers, bien qu'il
soit nécessaire que le mobile illicite déterminant soit commun aux deux parties sans qu'il y ait
lieu de tenir compte de l'utilisation personnelle que l'acquéreur entend faire à l'égard des tiers
de la chose vendue, l'arrêt attaqué aurait de nouveau violé les textes susvisés ;

Mais attendu, d'abord, que si la cause de l'obligation de l'acheteur réside bien dans le transfert
de propriété et dans la livraison de la chose vendue, en revanche la cause du contrat de vente
consiste dans le mobile déterminant, c'est-à-dire celui en l'absence duquel l'acquéreur ne se
serait pas engagé ; qu'ayant relevé qu'en l'espèce, la cause impulsive et déterminante de ce
contrat était de permettre l'exercice du métier de deviner et de pronostiquer, activité constituant
la contravention prévue et punie par l'article R. 34 du Code pénal, la cour d'appel en a
exactement déduit qu'une telle cause, puisant sa source dans une infraction pénale, revêtait un
caractère illicite ;

Attendu, ensuite, que M. Y... exerçait la même profession de parapsychologue que Mme X...,
qu'il considérait comme sa disciple ; qu'il ne pouvait donc ignorer que la vente de matériel
d'occultisme à celle-ci était destinée à lui permettre d'exercer le métier de devin ; que la cour
d'appel n'avait donc pas à rechercher si M. Y... connaissait le mobile déterminant de
l'engagement de Mme X..., une telle connaissance découlant des faits de la cause ;

Qu'il s'ensuit que le moyen ne peut être retenu en aucune de ses deux branches ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi

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Cass. civ. 1ère, 4 juill. 1995, n°93-16.198 :

Sur le moyen unique :

Attendu, selon les énonciations des juges du fond, que, le 17 octobre 1989, M. X... a acquis
auprès de la société Cartier une bague en or composée d'un rubis et de cinquante-six brillants ;
que, sur le prix affiché de 101 556 francs, M. X... a obtenu une remise de 1 556 francs ; que,
soutenant qu'il y avait eu une erreur d'étiquetage et que le prix réel du bijoux était de 460 419
francs, la société Cartier, a, le 18 décembre 1989, assigné M. X... en nullité de la vente pour
absence de consentement et défaut de prix sérieux ;

Attendu que la société Cartier fait grief à l'arrêt attaqué (Bastia, 4 mai 1993) d'avoir rejeté sa
demande, alors, selon le moyen, d'une part, que le vendeur d'une chose mobilière peut solliciter
l'annulation de la vente non seulement dans le cas où il n'y a pas eu d'accord sur le prix, mais
également dans le cas où le prix stipulé n'est pas sérieux ; qu'en écartant l'action de la société
Cartier, pour la raison que les parties sont tombées d'accord sur le prix de 100 000 francs, sans
se demander si ce prix constitue un prix sérieux, la cour d'appel, qui énonce que la différence
entre le prix stipulé et le juste prix est sans effet sur la validité de la vente, a violé l'article 1131
du Code civil ; et alors, d'autre part, que l'erreur sur la valeur ne constitue par une cause de
nullité des conventions ; qu'en relevant, pour écarter l'action de la société Cartier qui faisait
valoir que le prix stipulé n'était pas un prix sérieux, que le vendeur supporte le risque de
l'étiquetage, ou encore que l'acquéreur est en droit de penser que le prix demandé correspond à
la valeur réelle de la chose vendue et qu'il n'est pas dérisoire, la cour d'appel, qui s'appuie sur
des motifs tirés de l'erreur sur la valeur, a violé l'article 1110 du Code civil ;

Mais attendu que la cour d'appel relève, dans l'exercice de son pouvoir souverain d'appréciation,
que le prix de 101 556 francs n'apparait nullement dérisoire ; qu'elle en a justement déduit que,
même si la valeur réelle du bijou était supérieure au prix demandé, la vente n'était pas nulle
pour absence de cause ; que le moyen n'est donc fondé en aucune de ses branches ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi.

Cass. civ. 1ère, 3 juill. 1996, n°94-14.800 :

Sur le moyen unique, pris en ses deux branches :

Attendu que la société DPM fait grief à l'arrêt attaqué (Grenoble, 17 mars 1994) d'avoir annulé,
pour défaut de cause, le contrat de création d'un " point club vidéo " et de location de cassettes
conclu avec M. et Mme Y..., en retenant que la cause, mobile déterminant de l'engagement de
ces derniers, était la diffusion certaine des cassettes auprès de leur clientèle, et que cette
exploitation était vouée à l'échec dans une agglomération de 1314 habitants, alors que, d'une

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part, dans un contrat synallagmatique la cause de l'obligation d'une partie réside dans
l'obligation de l'autre partie, et qu'en l'espèce la cause de l'engagement des époux X... était la
mise à leur disposition des cassettes vidéo, et que, d'autre part, les motifs déterminants ne
peuvent constituer la cause du contrat que dans le cas non relevé par la cour d'appel où ces
motifs sont entrés dans le champ contractuel ;

Mais attendu qu'ayant relevé que, s'agissant de la location de cassettes vidéo pour l'exploitation
d'un commerce, l'exécution du contrat selon l'économie voulue par les parties était impossible,
la cour d'appel en a exactement déduit que le contrat était dépourvu de cause, dès lors qu'était
ainsi constaté le défaut de toute contrepartie réelle à l'obligation de payer le prix de location des
cassettes, souscrite par M. et Mme Y... dans le cadre de la convention de création d'un " point
club vidéo " ;

Que l'arrêt est ainsi légalement justifié ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi.

Cass. com, 22 oct. 1996, n°93-18.632:

Vu l'article 1131 du Code civil ;

Attendu, selon l'arrêt infirmatif attaqué, que la société Banchereau a confié, à deux reprises, un
pli contenant une soumission à une adjudication à la société Chronopost, venant aux droits de
la société SFMI ; que ces plis n'ayant pas été livrés le lendemain de leur envoi avant midi, ainsi
que la société Chronopost s'y était engagée, la société Banchereau a assigné en réparation de
ses préjudices la société Chronopost ; que celle-ci a invoqué la clause du contrat limitant
l'indemnisation du retard au prix du transport dont elle s'était acquittée ;

Attendu que, pour débouter la société Banchereau de sa demande, l'arrêt retient que, si la société
Chronopost n'a pas respecté son obligation de livrer les plis le lendemain du jour de l'expédition
avant midi, elle n'a cependant pas commis une faute lourde exclusive de la limitation de
responsabilité du contrat ;

Attendu qu'en statuant ainsi alors que, spécialiste du transport rapide garantissant la fiabilité et
la célérité de son service, la société Chronopost s'était engagée à livrer les plis de la société
Banchereau dans un délai déterminé, et qu'en raison du manquement à cette obligation
essentielle la clause limitative de responsabilité du contrat, qui contredisait la portée de
l'engagement pris, devait être réputée non écrite, la cour d'appel a violé le texte susvisé ;

PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur les autres griefs du pourvoi :

CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 30 juin 1993, entre les
parties, par la cour d'appel de Rennes ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état
où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel
de Caen.

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Cass. com., 25 juin 2013, n°12-17.037:

Vu l'article 1128 du code civil, ensemble l'article 22 de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 ;

Attendu, selon l'arrêt attaqué, que M. X... a fait assigner la société Bout-Chard en nullité de la
vente d'un fichier de clients informatisé ;

Attendu que pour rejeter cette demande, l'arrêt, après avoir constaté que le fichier de clientèle
tenu par la société Bout-Chard qui aurait dû être déclaré à la Commission nationale
informatique et libertés (la CNIL) ne l'avait pas été, retient que la loi n'a pas prévu que l'absence
d'une telle déclaration soit sanctionnée par la nullité ;

Attendu qu'en statuant ainsi, alors que tout fichier informatisé contenant des données à caractère
personnel doit faire l'objet d'une déclaration auprès de la CNIL et que la vente par la société
Bout-Chard d'un tel fichier qui, n'ayant pas été déclaré, n'était pas dans le commerce, avait un
objet illicite, la cour d'appel a violé les textes susvisés ;

PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur les autres griefs :

CASSE ET ANNULE en toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 17 janvier 2012, entre les
parties, par la cour d'appel de Rennes ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état
où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel
de Rennes, autrement composée ;

Cass. civ. 2ème, 17 oct. 2013, n°12-23.375:

Sur le moyen unique :

Attendu, selon l'arrêt attaqué (Colmar, 1er juin 2012) qu'un tribunal d'instance, statuant à la
requête de la société Banque CIC Est (la banque) aux droits de la société Crédit industriel
d'Alsace et de Lorraine, a, sur le fondement d'un acte notarié, ordonné la vente par voie
d'exécution forcée d'un bien appartenant à la société civile immobilière « Le Marquis du lac »
(la société) ; que la société a formé un pourvoi immédiat de droit local à l'encontre de cette
ordonnance ; que le tribunal de l'exécution a maintenu son ordonnance d'admission et transmis
le dossier de l'affaire à la cour d'appel ;

Attendu que la société fait grief à l'arrêt de la débouter de son pourvoi immédiat et de confirmer
l'ordonnance ayant ordonné l'adjudication forcée de l'immeuble lui appartenant inscrit au livre
foncier de Munster, section 17, n°115/45, 2 Chemin dit Untersolbergweg, pour une contenance
de 173,63 ares alors, selon le moyen, que les tombeaux et le sol sur lequel ils sont élevés, que
ce soit en cimetière public ou dans un cimetière privé, sont en dehors des règles du droit sur la
propriété et la libre disposition des biens et ne peuvent être considérés comme ayant une valeur
appréciable en argent ; qu'il en résulte qu'un tombeau et le sol qui le supporte ne peuvent être
l'objet d'une saisie immobilière ; qu'au cas d'espèce, en ordonnant l'adjudication forcée de la
totalité de la propriété de la société civile immobilière Le Marquis du lac, quand ils relevaient
eux-mêmes qu'une sépulture y était édifiée, de sorte que celle-ci et le sol lui servant de support
ne pouvaient être compris dans le périmètre de la saisie, les juges du fond, qui n'ont pas tiré les
conséquences légales de leurs propres constatations, ont violé l'article 144 de la loi du 1er juin

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1924 mettant en vigueur la législation civile française dans les départements du Bas-Rhin, du
Haut-Rhin et de la Moselle, l'article 14 de la loi n°91-650 du 9 juillet 1991, devenu l'article L.
112-2 du code des procédures civiles d'exécution, ensemble les articles 537 et 1128 du code
civil ;

Mais attendu qu'ayant exactement retenu que l'existence d'une sépulture n'a pas pour effet de
rendre inaliénable et incessible la propriété dans laquelle celle-ci est située dont la vente amiable
ou judiciaire est possible sous réserve qu'il en soit fait mention dans le cahier des charges et
qu'un accès soit réservé à la famille, c'est sans encourir les griefs du moyen que la cour d'appel
a ordonné la vente par voie d'exécution forcée du bien appartenant à la société tel qu'inscrit au
livre foncier ;

D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi ;

Cass. com., 4 nov. 2014, n°11-14.026 :

Attendu, selon l'arrêt attaqué (Paris, 17 février 2011), que la société Camargo, filiale de la
société Française de gastronomie (la société FdG), spécialisée dans la distribution de produits
alimentaires, a conclu, en qualité de fournisseur, un contrat d'approvisionnement exclusif en
chair d'escargot avec la société Larzul, fabricant ; qu'il était stipulé que le prix serait fixé par le
tarif en vigueur au jour de l'enregistrement de la commande et définitivement pour chaque
année civile selon une variation ne pouvant excéder 3 % par rapport à l'année précédente ; que,
se plaignant de manquements répétés de la société Camargo à ses obligations contractuelles, la
société Larzul l'a fait assigner en réparation de son préjudice ; que la société FdG est intervenue
volontairement à l'instance en appel ;

Sur le second moyen :

Attendu que la société FdG et la société Camargo font grief à l'arrêt d'avoir constaté des
manquements sérieux et répétés de cette dernière dans l'exécution du contrat
d'approvisionnement exclusif et condamné en conséquence la société Camargo à payer une
provision à la société Larzul alors, selon le moyen, qu'il résulte des constatations mêmes de
l'arrêt que les prix pratiqués par la société Camargo à l'égard de la société Larzul ne pouvaient
varier, chaque année civile, que dans une fourchette de plus ou moins 3 %, ce dont il s'évince
que la société Camargo n'avait pas le pouvoir de fixer discrétionnairement et unilatéralement
ses prix qui demeuraient étroitement encadrés par la convention des parties ; qu'en estimant
néanmoins que la société Camargo avait pu se rendre coupable, à l'égard de la société Larzul,
d'un abus dans l'exercice d'un droit de fixer unilatéralement ses prix, la cour d'appel, qui ne tire
pas les conséquences de ses propres constatations, viole l'article 1134, alinéa 1er et alinéa 3 du
code civil ;

Mais attendu qu'après avoir relevé que l'article 3 du contrat, qui permettait à la société Camargo
de fixer unilatéralement le prix de vente des marchandises vendues, moyennant une évolution,

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chaque année civile, comprise dans une fourchette de plus ou moins 3 % stipulait à sa charge,
en contrepartie, l'obligation de faire ses meilleurs efforts pour déterminer les prix de manière à
permettre à la société Larzul de faire face à la concurrence, l'arrêt constate que la société
Camargo vendait à la société Larzul les chairs d'escargot à un prix moyen 25 % plus cher qu'à
ses autres clients, que son taux de marge brute moyen était de 29 % sur les ventes à la société
Larzul quand il était de 10 % sur les ventes aux autres clients et qu'elle a consenti à cette dernière
une diminution importante du prix de vente à l'occasion du renouvellement du contrat,
démontrant le caractère excessif des prix habituellement pratiqués ; qu'en l'état de ces motifs,
dont il ressort que les prix unilatéralement fixés par la société Camargo, excessifs dès l'origine,
ne permettaient pas à la société Larzul de faire face à la concurrence, la cour d'appel a pu retenir
que la société Camargo avait abusé de son droit de fixer unilatéralement le prix des
marchandises ; que le moyen n'est pas fondé ;

Et attendu que le premier moyen n'est pas de nature à permettre l'admission du pourvoi ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi ;

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