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CHEMINEMENT du CONDUCTEUR « PE ou PEN »

J’avais déjà répondu à une question similaire sur ce forum. Je vous invite à consulter celle-ci que trouverez
en pièce jointe.

Dans votre question, vous citez un texte issu de l’aide en ligne du logiciel « CANECO » Ce texte m’interpelle
à plus d’un titre. Il me semble qu’il y a confusion entre « conducteur de protection » et « liaisons
équipotentielles ». Pour bien distinguer chacun d’eux, je vous demande de consulter d’une part le guide
pratique UTEC 15-106 (Edition de décembre 2003) et les définitions de la NFC 15-100 (Edition de décembre
2002)

Pour revenir à votre question, il me semble également que le texte de « CANECO » est d’un autre âge. En
effet de telles dispositions étaient encore appliquées dans les années 60, abandonnées depuis la parution du
décret du 14 novembre 1962 (texte abrogé et remplacé par le décret du 14 novembre 1988), de la « nouvelle
norme NFC 15-100 couverture grenat » et de tous les textes qui gravitent autour.

Vous trouverez également en pièce jointe un schéma issu du guide UTE C 15-106, ce document est explicite
et il se suffit à lui même. Vous remarquerez en particulier la présence des conducteurs PE issu des tableaux
de distribution et vers chaque point d’utilisation.

Pour enfoncer un peu plus le clou, voici ce que l’on peut lire à la page 15 du guide UTE C 15-106 : « Dans les
schémas TN et IT, le conducteur de protection doit faire parti de la même canalisation que les conducteurs
actifs du circuit correspondant ou passer à proximité immédiate sans interposition d’éléments
ferromagnétiques. »

La norme NFC 15-100 admet que le conducteur PE peut être commun à plusieurs circuits. Cette autorisation
se heurte néanmoins à une difficulté majeure : le calcul de l’impédance de la boucle de défaut.

Une étude de l’impédance d’une boucle de défaut constituée par un câble S=240²+1x70² menée par l’APAVE
LYONNAISE met en évidence l’importance de la position du conducteur PE. Le courant de défaut est égal à
800A environ. Voir ci-après les résultats de cette étude. L’impédance de la boucle de défaut à cos ϕ 0,8
=0,21 Ω/km.

Pose sur dalle en


Pose sur chemin de câbles en tôle perforée Epaisseur 15/10 L = 185mm H = 60mm
ciment
140mm

Z1 =0,42Ω / km Z1 =0,50Ω / km Z1 =0,81Ω / km Non mesurée


Z1 =2×Z d Z 2 ≠2×Z d Z 3 ≠4×Z d Z 4 >4×Z d

Cet exemple est significatif.

Remarque.
Dans le schéma TN lorsque le neutre est distribué, celui-ci peut-être confondu ou non avec le conducteur PE.
On distingue alors les circuits TN-C (conducteur PEN) et TN-S (conducteur PE et N distinct). Les circuits
TN-S ne peuvent être mis en œuvre qu’en aval des circuits TN-C. Dans les circuits TN-C, le conducteur
neutre ne peut pas être commun à plusieurs circuits et dans ce cas ci-dessus est réglé, le conducteur PEN
doit faire partie intégrante de chaque canalisation.

Jean-Marie BEAUSSY Page 1 26/07/2008


L:\Forum Résélec\Cheminement_du_ PE.doc
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UTE C 15-106 -8-


L

L
Masses HT
K

K
SHT

Conducteur de mise à
SHT (*) la terre du neutre
J

J
Transformateur HT/BT

St Masse du transformateur
SHT (**)
I

I
SPEN
RPAB
H

H
Tableau général basse tension

SLP
G

G
SPE SPE SPE Liaison équipotentielle principale

SPE
F

F
E

E
Tableau divisionnaire ou terminal

SPE SPE SPE


D

D
C

Figure 2 - Schéma TNR

Note : Les conducteurs actifs ne sont pas représenté sur ce schéma


B

(*) L'orsque le conducteur de protection et le conducteur neutre sont distincts entre le transformateur
et le tableau général basse tension, le conducteur de protection est raccordé à la borne principale de terre
et la section du conducteur de mise à la terre du neutre doit être égale à S P0, ainsi que le conducteur de
mise à la terre du tableau général.
A

(**) La probalité d'un amorçage à la masse côté basse tension étant faible, la section du conducteur de mise
à la terre de la masse du transformateur est égale à SHT

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La Rochelle Folio N°
Déssiné par
JM BEAUSSY
CONDUCTEUR de PROTECTION à l'ORIGINE SP0
Fichier N°:
Date
21/06/2005
SCHEMA TNR
1/3
Sp0 15-106 Modifié le : 25/07/2008
Liste des réponses Page 1 sur 1

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z Sommaire

La question :
Nom Prénom TAURES Lilian SUEZ Question postée le : 25-04-2008
Sujet : Boucle de terre comme PE
Est-ce que la réglementation électrique française a accepté, dans l'une de ses différentes évolutions,la
Question : possibilité de relier tous les récepteurs BT au réseau de protection par une boucle de terre (câblette de cuivre
nu) au lieu de distribuer le conducteur de terre (PE) dans chaque canalisation ?

Les réponses :
Nom Prénom BEAUSSY Jean-Marie Réponse postée le : 25-04-2008
Sujet : Boucle de terre comme PE
Bonsoir.

Le sujet n'est pas nouveau. Vous lirez avec beaucoupo d'attention la note technique de Monsieur Lucien
RICHARD parue en 1976. Cette note correspond sensiblement à la date d'application du régime TN en France. Je
n'ai pas fait le tour de toute la réglementation pour réactualiser cette note. A mon sens elle reste d'actualité.
Une lecture rapide des articles de la section IV du décret n°88-1056 du 14 novembre 1988 montrent qu'il ne
peut pas en être autrement. Par exemple voici un extrait de l'article 30:

La protection contre les risques de contact indirect dans les installations alimentées par du courant alternatif
peut être réalisée :
- soit en associant la mise à la terre des masses à des dispositifs de coupure automatique de l’alimentation, ces
dispositifs pouvant être généraux et protégeant l’ensemble de l’installation, ou divisionnaires et permettant une
séparation sélective de parties de l’installation ;
- .../...
Réponse :
Vous consulterez également l'arrêté du 10 octobre 2000 fixant la périodicité, l'objet et l'étendue des vérifications
des installations électriques au titre de la protection des travailleurs ainsi que le contenu des rapports relatifs
auxdites vérifications.

Cet arrêté vous oblige de fournir à l'organisme de contrôle une note de calcul des installations électriques en
bonne et due forme. Sur cette note doit figurer entre autre les résultats des calculs des courants de court-
circuit. Or si le conducteur de protection n'est pas inclus dans la canalisation ou à proximité immédiate
(conducteur PE jointif aux conducteurs actifs), les calculs des courants de court-circuit sont impossibles et dans
cas, l'étude de la protection contre les contacts ne peut être satisfaite. La seule dérogation dérogation a mon
sens concerne les régimes de neutre du type TT. Ceux-ci ne faisant pas appel aux courants de court-circuit
(Idéfaut simple Phase/PE ou de I de double défaut Phase/PE-PE/Phase ou Phase/PE-PE/Neutre) pour assurer
la protection contre les contacts indirects.

Ressource : Note_de_Lucien_Richard.pdf (66,53 Ko)


Nom Prénom TAURES Lilian Réponse postée le : 26-04-2008
Sujet : Boucle de terre comme PE
M. BEAUSSY,
Réponse : Merci pour ces explications.

Voir la liste des


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questions

http://www.iufmrese.cict.fr/liste/liste_rep_1_quest.php?Ligne=2929 26/07/2008
PREVENTION DU RISQUE ELECTRIQUE
(Extrait de la revue J3E N°380 du 7 avril 1976)

1 le point aujourd’hui

Dans un article paru dans la revue « La houille blanche »1, Lucien Richard, Ingénieur en chef, attaché à la
direction du groupement des APAVE, commente certains points de la réglementation et de la normalisation.
Nous en analysons ci-dessous l’essentiel.

Des rappels sont faits sur la parution en 1962 de textes concernant les installations électriques :

- d’une part la NFC 15-100 élaborée par l’UTE et comprenant « les règles de l’art » qui s’appliquent
d’une manière générale à la réalisation des installations basse tension quel que soit le statut juridique
du lieu d’installation
- d’autre part le décret du 14 novembre 19622 du ministère du Travail concernant « la protection des
travailleurs dans les établissements qui mettent en œuvre des courants électriques »

Ces deux textes exposent les dispositions à mettre en œuvre pour prévenir les dangers inhérents à
l’utilisation de l’électricité :

- risques de « choc électrique »


- risques « thermiques » (dangers résultants de brûlures, incendies et explosions).

D’autres textes publiés depuis 1962 sont également rappelés. Enfin, la dernière partie de cet exposé est
consacrée à la nouvelle présentation de la NFC 15-1003 ainsi qu’à une brève analyse de la note technique du
ministère du Travail portant la référence SEC/EL n°17 du 15 octobre 19744.

2 Modalités de vérification des installations électriques

La refonte de la NFC 15-100 (couverture bleu) sera effectuée à partir du texte primitif, des guides
pratiques et prescriptions provisoires, en adoptant le plan élaboré par le comité 64 de la C.E.I. et pour les
règles générales, la rédaction des documents harmonisés CENELEC.

Elle contiendra en particulier des recommandations pratiques qui compléteront les instructions contenues
dans la note technique du ministère du Travail SEC/EL N°17 du 15 octobre 1974 relative aux modalités des
vérifications permettant de s’assurer de l’efficacité des mesures prises contre les risques de contacts
indirects. Ce texte réglementaire classe les vérifications en trois catégories :

1. Contrôle du fonctionnement des dispositifs spécialement prévus pour la protection contre les
contacts indirects : contrôleurs permanents d’isolement, dispositifs de coupure à courant
différentiel résiduel.
2. Vérification des résistances des prises de terre ainsi que de la continuité du conducteur de
protection reliant les masses au circuit général de mise à la terre.
3. Mesure des isolements par rapport à la terre.

Il fixe pour chacune de ces catégories, l’échantillonnage des mesures à effectuer en fonction à la fois de la
nature de la vérification (initiale ou périodique), de l’accessibilité des masses, et des risques particuliers
résultant éventuellement de leur lieu d’installation. Cependant, dans le cadre des mesures de continuité, les

1
Revue des anciens élèves de l’institut Electrotechnique de Grenoble (l.E.G).
2
Décret Abrogé et remplacé par le décret du 14 novembre 1988.
3
Depuis la parution de cette note, la NFC 15-100 de 1977 (couverture grenat) à été réactualisée en 1991
(couverture rouge) et en 2003.
4
Note technique non parue au Journal Officiel.

Lucien RICHARD Page 1 07/04/1976


C:\Documents and Settings\Propriétaire\Bureau\Note de Lucien Richard.doc
PREVENTION DU RISQUE ELECTRIQUE
(Extrait de la revue J3E N°380 du 7 avril 1976)

grandeurs à mesurer dans chaque cas de figure (résistance ou impédance), ainsi que les valeurs à obtenir ne
sont pas précisées, et il est fait renvoi à leur sujet « à la fin des études en cours ». Ce sont ces études qu’a
poursuivi la Sous Commission U.T.E. 15 A et leurs résultats pratiques figureront dans la nouvelle NFC 15-
100.

3 Cheminement du conducteur de protection

Selon les textes réglementaires, le conducteur de protection peut être soit indépendant, reliant de proche
en proche les différentes masses de l’installation (sans se préoccuper des conducteurs actifs), soit être
incorporé à la canalisation contenant les conducteurs actifs des circuits. Lucien Richard rappelle que
l’utilisation de la charpente métallique de l’établissement comme seul conducteur de protection est
autorisée, à condition de vérifier sa continuité. Les plus récentes études ont démontré qu’en pratique Ces
solutions ne sont valables que si l’on utilise des dispositifs de coupure à courant différentiel résiduel
comme protection contre l’augmentation du potentiel des masses.

Lucien Richard signale également que si le conducteur de protection ne chemine pas à proximité immédiate
des conducteurs actifs, la réactance de la boucle de défaut, si elle a une certaine surface, devient
prépondérante par rapport à la résistance propre des conducteurs actifs. Ainsi, les valeurs de l’impédance
de la boucle peuvent retarder le fonctionnement des protections contre les surintensités de telle sorte
qu’elles n’agissent plus dans le temps requis par la courbe de sécurité déterminée par la CEI « temps de
coupure maximal en fonction de la tension de contact »

La valeur de l’impédance de boucle. dans le cas de conducteur de protection éloigné des conducteurs actifs
ne peut pas être déterminée lors de la conception d’une installation, c’est donc seulement au moment de la
mise on service de cette installation qui sera possible de mesurer les impédances de boucle réelles et de
déterminer si elles répondent aux critères d’efficacité des mesures de protection contre les contacts
indirects. Dans le cas contraire, et afin d’améliorer l’installation. des liaisons équipotentielles locales seront
ajoutées5 ou bien, les protections contre les surintensités seront doublées par des dispositifs à courant
différentiel résiduel. Ce dernier cas n’est possible que lorsque le conducteur neutre et le conducteur de
protection sont distincts. Cela signifie que cette solution n’est pas applicable dans les installations réalisées
suivant le schéma TN-C.

En conclusion, Lucien Richard pense qu’il faut prévoir systématiquement la mise en place du conducteur de
protection dans la même canalisation ou au moins au voisinage immédiat des conducteurs actifs, aussi bien
dans les installations à mise au neutre que dans celles à neutre isolé ou impédant, lorsque les protections
contre les surintensités sont utilisées pour assurer la coupure en cas deux défauts d’isolement simultanés.

5
Ces liaisons sont prévues dans les diverses vesions de la NFC 15-100 (1977 et suivantes)

Lucien RICHARD Page 2 07/04/1976


C:\Documents and Settings\Propriétaire\Bureau\Note de Lucien Richard.doc

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