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02 - Saint Luc - Actes Des Apôtres
02 - Saint Luc - Actes Des Apôtres
et
ABBÉ J O S E P H T R I N Q U E T , P. s . s .
Professeur au Séminaire Saint-Sulpice
LA BIBLE
Evangile selon Saint Luc
A ctes des Apôtres
5R
É D ITIO N S RENCONTRE
Nihil obstat
Pans, 10 mai 1973
F . ToUu
Imprimatur
Paris, 11 mai 1973
E . Bettar, v. ê.
LUC
11-19). Il s’est entretenu avec des disciples de Jean-
Baptiste, peut-être avec Cléophas (24, 18), avec l’apôtre
Jean ou des chrétiens de son entourage, ce qui expli
querait les points de contact assez nombreux que l’on
remarque entre le troisième et le quatrième évangile.
Saint Luc semble avoir fréquenté le groupe de femmes
qui avaient suivi Jésus, et qu’il a mis en si belle place
(8, 1-3): Marie de Magdala, Jeanne, Suzanne, la péche
resse dont, par une discrétion qui n’a pas fait école, il a
délicatement tu l’identité (7, 37), d’autres encore,
comme Marthe et Marie ( 10, 38-40 ) et quelqu’xme de ces
« filles de Jérusalem » qui faisaient partie du cortège
de la crucifixion (2 3 ,27-31 ). Mais c’est surtout de Marie,
la mère de Jésus, qu’il semble avoir reçu les confi
dences ( 2 ,19,31; peut-être aussi 4 ,16-30).
Aux renseignements que Luc a recueillis de vive voix
il faut ajouter les sources écrites. On peut tenir pour
assuré que notre évangéliste a eu en mains l’évangÜe
de Mc à peu près dans la forme où nous le lisons
aujourd’hui. Trois sections de 15, 18, 23 péricopes ou
morceaux, dans lesquelles Luc suit bout à bout l’ordre
de Mc, similitude de la narration, quantité imposante
de ressemblances de détail que font ressortir des cor
rections élégantes, tout cet ensemble dépasse les
possibilités de la mémoire. A côté de Mc, Luc a
connu quelques-uns de ces essais évangéliques dont il
mentionne l’existence ( 1 ,1). Peut-être a-t-il connu le Mt
araméen, ou même le Mt grec, en tout ou en partie. En
tout cas, il a recueilli dans les communautés palestinien
nes quelques-uns des documents déjà utilisés par saint
Matthieu.
LUC 10
Pour juger de la manière dont Luc s’est comporté
avec ses sources, nous avons la bonne fortune de pou
voir comparer son texte et celui de Mc pour les pas
sages qu’il lui a empruntés. Il y a tout lieu de supposer
que Luc en a usé avec toutes ses sources comme avec
Mc. Ainsi une comparaison attentive avec ce dernier
nous permettra de nous rendre compte de son degré
de fidélité historique.
Saint Luc est un esprit très fin, qui sait unir sans effort
l’indépendance et le respect et qui, sans bruit, avec
beaucoup de délicatesse et de tact, insinue sa manière
de voir. Tout en suivant Mc de très près, il n’a jamais
rien du plagiaire; Ü reste toujours lui-même. Par une
suite de modifications qu’il fait subir à sa source, il la
rend sienne; il y met l’empreinte de son esprit et de
son cœur. Rien n ’est passionnant comme de le suivre
pas à pas dans ce travaü de révision où se manifestent
toutes ses qualités d’artiste, d’âme religieuse, et de
chrétien.
On peut ramener à quatre les transformations que Luc
impose au récit de Mc: omissions, additions et retou
ches, insinuations, transpositions. Passons-les successi
vement en revue, en essayant d’en déterminer le motif.
11 LUC
( comparer dans les deux évangiles la guérison de
l’hémorroïsse, la résurrection de la fille de Jaïre, la
guérison de l ’épileptique, le début de la parabole des
vignerons homicides, l ’introduction du discours escha-
tologique) — doublets ou considérés comme tels: para
bole de la semence qui croît d’eUe-même (Mc 4, 26-29),
marche de Jésus sur les eaux (Mc 6, 45-52), seconde
multiplication des pains (Mc 8 ,1-9), question sur le pre
mier commandement (Mc 12, 28-34), onction de Bétha
nie (Mc 14, 3-9), comparution devant le grand prêtre
(Mc 14, 53-64), épisode du vin aromatisé (Mc 15, 23).
b) Tout ce qui est sans intérêt pour ses lecteurs ou ris
querait de les choquer, controverse sur la tradition
des anciens (Mc 7, 1-23), la femme syro-phénicienne
(Mc 7, 24-30), le retour d’Elie (Mc 9 ,11-13), les insul
tes relatives à la destruction du Sanctuaire (Mc 15, 2 9 ),
les paroles araméennes de Jésus (Mc 5, 41; 10, 51; sur
tout 15, 34), le vêtement de Jean-Baptiste (Mc 1, 6),
probablement la remarque désobligeante pour la corpora
tion des médecins (Mc 5 ,26), les onctions d ’huile (Mc 6,
13), la guérison d’un sourd-bègue (Mc 7, 32-37) et de
l’aveugle de Bethsaïde (Mc 8, 22-26), le levain des Pha
risiens et le levain d’Hérode (Mc 8, 14-21), le sacrifice
des membres en vue du Royaume (Mc 9, 43-47: image
violente), etc,
c) Tout ce qui contrarie son plan. Le troisième évan
gile se déroule, surtout à partir de 9, 51, sous la forme
d’tm voyage qui conduit Jésus de Galilée, où tout com
mence, à Jérusalem où tout finit (voir plus loin). Luc
omet délibérément tout ce qui pourrait, ne fût-ce qu’un
instant, détourner le lecteur de cette perspective: le
LUC 12
voyage de Jésus au nord de la Palestine (Mc 8, 27-30),
le nom de Césarée de Philippe, qu’il ne pouvait cepen
dant pas ignorer (Mc 8, 2 7 ), le rendez-vous en Galilée
donné par Jésus à ses apôtres (Mc 14, 28). Cette der
nière omission entraîne comme conséquence une
modification des paroles de l’ange de la résurrection; il
parle bien de Galilée, mais seulement pour rappeler les
propos que Jésus y a tenus avant sa résurrection (com
parer 24, 6-7, avec Mc 16, 7). Les apparitions de
Galilée sont évidemment omises, puisqu’elles nous
entraîneraient hors de Jérusalem.
13 LUC
adressées à Jésus en croix. L’expulsion des vendeurs
du Temple est signalée plutôt que racontée (comparer
Le 1 9 ,43-46, avec Mc 1 1 ,13-17, et surtout Jn 2 , 13-17).
C’est ce même manque d’attrait pour tout ce qm est tra
gique, douloureux, angoissant, qui l’aura dissuadé
d’écrire, comme Mc ( 10, 32), que la montée à Jérusalem
s’est faite dans la crainte et l’effroi (Le 18,31 ).
LUC 14
humaine (Le 18, 22); Mc 10, 14: indignation (Le 18,
16); Mc 14,33-34: abattement, effroi (Le 2 2 ,40 ).
2 ) les passages dans lesquels la science de Jésus pourrait
paraître limitée: Mc 13, 32, où Jésus déclare que le jour
et l’heure échappent à la science du Fils de l’homme;
Mc 15, 34: «M on Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu
abandonné? » (apparence de désespoir fondé sur
l’ignorance).
3) Le passage pénible où les parents de Jésus vien
nent « pour se saisir de lui; car ils disaient: Il est hors de
lui » {Mc 3,2 1 ).
15 LUC
n ’a pu se résigner à écrire que Judas avait embrassé Jésus:
il interprète avec sa délicatesse habituelle; « le nommé
Judas, un des Douze, les précédait; et il s’approcha de
Jésus pour lui donner un baiser. Jésus lui dit: « Judas,
c’est par un baiser que tu livres le Fils de l’homme! » En
22, 41, au Heu de tomber à terre, Jésus plus noblement
« se met à genoux ». — Les retouches et additions les
plus intéressantes se rencontrent dans les passages où
Luc introduit ses thèmes favoris: la louange: comparer
Le 5, 25 SV, et Mc 2 , 12; Le 18, 43, et Mc 1 0 ,52; Le 19,
37, et Mc 11, 7-9; Le 2 3 ,47, et Mc 15,39; — Vuniversa-
lisme: comparer I x 3, 6, et Mc 1, 3; — la prière: compa
rer 3, 21; 6, 12; 9, 28; 23, 34, et les passages parallèles
de Mc; — la nécessité des souffrances du Christ:
comparer 9, 31, et 24, 6-7, avec les passages parallèles
de Mc et se reporter à 9, 51, et 24, 26-46; — la pau
vreté et l’ascétisme: 5,11,28; 14,26; 1 8 ,29; — L ’Esprit
Saint: 4,14; 10,21; 11,13.
LUC 16
même pour la Transfiguration. Il semble bien que Luc,
sans l’affirmer directement, a désiré insinuer que la
scène avait eu lieu de nuit. Jésus gagne la montagne
pour y prier (9, 28-29), ce qu’il faisait volontiers la nuit
{6,12; 22, 39-40 ). Les Apôtres sont accablés de sommeil
et ne réussissent qu’avec beaucoup de peine à se tenir
éveillés (9, 32). Enfin Jésus et ses Apôtres ne descen
dent de la montagne que « le jour suivant » (9, 37); c’est
donc qu’ils y ont passé la nuit. Pourquoi, dans ces con
ditions, la scène de la Transfiguration n’aurait-elle pas
eu Heu la nuit? — Dans son long récit de la montée vers
Jérusalem (9, 31-19, 43), Luc, après avoir indiqué le
départ (9 ,3 1 ), mentionne demc fois encore ( 13, 22; 17,
11) que l’on s’achemine vers Jérusalem. De bons
exégètes ont pensé que Luc a voulu par là laisser
entendre que Jésus a fait, au cours de sa carrière pubH-
que, plusieurs visites à Jérusalem (voir 13, 34, et l’évan
gile de saint Jean). — Dans la parabole du figuier
( 13, é-9 ), la mention des « trois ans » (verset 7 ) ne laisse-
t-elle pas entendre que pour Luc, comme pour Jn — à
la différence de Mt et de Mc — la durée du minis
tère de Jésus a été d’au moins trois ans? H se peut
enfin qu’en plaçant l’épisode de Béelzéboub dans un
tout autre contexte que Mc (Le 1 1 ,14-26; Mc 3, 22-30)
Luc ait voulu insinuer que la localisation de Mc pouvait
être revisée.
17 LUC
objection qui risquait de naître dans l’esprit de ses lec
teurs. C’est ainsi qu’il a préféré ne raconter l’appel des
premiers disciples (5, 1-11; Mc 1, 16-20) qu’après le
récit de plusieurs miracles; on comprend mieux alors la
réponse immédiate des disciples à l’appel du Maître,
— Ailleurs c’est un motif de symbolisme qui semble
l’avoir guidé. Mc ( 6 , 1-6), comme Mt (1 3 ,53-58), place
en plein ministère la visite que fait Jésus à ses compa
triotes de Nazareth: Luc au contraire la situe en début
de ministère (4, 16-30); c’est qu’il voit dans le rejet de
Jésus par les gens de son village l’annonce de son
rejet par le peuple entier: ainsi, dès les premières
pages de son récit, le lecteur sent que la mission de
Jésus auprès des siens est vouée à l’échec. D’autres
transpositions sont dues à des préoccupations de
logique et de belle ordonnance. C’est ainsi qu’en 5, 17
il nous présente tout de suite et tous ensemble les
ennemis de Jésus, ceux de Judée comme ceux de Gali
lée; il n ’aura plus ainsi à y revenir (comparer avec Mc 2,
6). L’expulsion des vendeurs du Temple est de même
placée immédiatement après l’entrée triomphale à
Jérusalem (19, 45-46: Mc 11,11-18). Même liberté dans
le récit de la Cène ( 2 2 ,14-38 ) où, brisant avec l’ordre de
Mc, il suit un ordre logique: sentiments de Jésus
( w 14-16), dernière pâque juive et institution de
l’Eucharistie ( w 17-20), annonce de la trahison ( w
21-23), avertissement aux Apôtres ( w 24-30), à Simon
(vv 31-34, dernières instructions ( w 35-38). L’xmique
séance du Sanhédrin prend place au lendemain de
l’arrestation (22, 66-71), alors que Mc raconte la pre
mière séance, la seule importante pour lui, immédiate-
LUC 18
ment après l’arrestation ( 14, ^3-64 ). La mention de l’ins
cription de la croix est également déplacée (23, 38); il
semble qu’elle figure après la scène d’insultes comme
une insulte permanente ajoutée aux autres. Le déchire
ment du rideau du Temple est rapproché des ténèbres
qui précèdent la mort de Jésus {23, 43): deux scènes de
terreur. C’est le même motif, d’ordre purement littéraire,
qui pourrait donner la clef d’un problème si souvent
agité et résolu en des sens divers: celui de l’aveugle
de Jéricho. Mc et Mt placent l’épisode à la sortie,
Luc à l’entrée de Jéricho, La solution nous paraît
simple et n’étonnera aucun de ceux qui sont familia
risés avec les méthodes et les libertés de Luc. Il tenait à
placer à la sortie de Jéricho sa parabole des mines qui
lui paraissait là en excellente situation (19, 11); l’épi
sode de Zachée occupait la traversée de la ville
( 19, 1-10); restait à reporter la guérison de l’aveugle à
l’entrée de Jéricho ( 18, 3.?). Le récit de l’arrestation de
Jésus a subi des remaniements inspirés par les mêmes
motifs d ’ordre littéraire et peut-être aussi par des
raisons de révérence religieuse (22, 47-33; Mc 14,
43-30 ). L’ordre de Mc est le suivant: arrivée de Judas,
arrestation de Jésus, défense des apôtres, discours de
Jésus, fuite des apôtres. Luc présente ces éléments du
récit dans une succession différente: arrivée de Judas,
défense des Apôtres, intervention de Jésus qui remet
en place l’oreille de l’esclave du grand prêtre, discours
de Jésus, son arrestation, aucune mention de la fuite
des Apôtres. Evidemment le récit de Luc est d’une
qualité littéraire supérieure. Il met aussi davantage en
relief la grandeur de Jésus; un souffle johannique passe
19 LUC
STir la scène. Peut-être est-ce le même désir d’arracher
Jésus au joug des circonstances et de le montrer agis
sant de sa propre et entière initiative qui aura guidé
Luc dans son rédt du choix des Douze (comparer 6,
22-I5>etM c3,7-19).
On peut maintenant se rendre compte de l’impor
tance des libertés que prend Luc vis-à-vis de Mc.
a) Dans l ’ensemble, ü lui demeure fidèle. Il le suit pas
à pas, gardant presque toujours l’ordre de ses épi
sodes, la contexture de ses récits, la majeure partie de
son vocabulaire. Il se contente de supprimer ce qui ne
l’intéresse pas, et de gUsser un peu partout les trou
vailles de son âme déUcate et rebgieuse. L’atmosphère
est différente, le fond reste le même.
b) Luc est beaucoup plus original, quand ü a des ren
seignements personnels. Ainsi, par exemple, pour la
visite de Jésus à Nazareth (4, 16-30), où l’évangéliste
s’est peut-être inspiré des souvenirs de Marie. De
même pour l’épisode de la Transfiguration {9, 28-36), oh.
l’apôtre Jean, qu’il mentionne immédiatement après
Pierre (v 28), pourrait bien avoir été son informateur.
Mais c’est surtout dans le récit de la Passion que Luc
fait preuve d’indépendance et d’originalité. Peut-être
a-t-il recueilli plus d’un trait de la bouche des femmes
qui suivirent Jésus jusqu’au Calvaire (23, 49), peut-être
aussi de Jean, dont nous savons qu’ü était au pied de
la croix ( Jn 19, 2ù), et une fois encore de Marie, la mère
de Jésus ( Jn 19, 25-26). Grâce à tous ces renseignements
et guidé par la déHcatesse, la douceur, la profondeur
rebgieuse de son âme, il a fait passer sur le sombre
drame de Marc une brise de sérénité, de miséricorde et
LUC 20
de tendresse, qui rafraîchira toujours les coeurs chré
tiens.
Le plan de Le
21 LUC
apostolique et n’avait pas qualité pour bouleverser le
récit traditionnel.
Il a donc adopté un compromis. Gardant le plan
quadripartite (Jean-Baptiste, Galilée, montée à Jérusa
lem, Jérusalem) il s’est contenté d’omettre ce qui ne
l’intéressait pas (voir surtout la « grande omission »
Mc 6 ,45-2), 2é ), et d’y ajouter son « bien propre », soit au
début (les deux premiers chapitres), soit en cours de
récit (les deux interpolations, la « petite »: 6, 20-8, 3, et
la « grande »: 9, 51-18, 14), où il a groupé la majeure
partie de son « bien propre », soit dans son dernier cha
pitre. Mais là encore ü a su mettre sa marque person
nelle. Il a représenté tous les événements de la vie du
Seigneur comme emportés par une force mystique vers
Jérusalem, le théâtre de sa passion et de son triomphe.
C’est là le lien vivant de son évangile, où tout com
mence et finit à Jérusalem. Les deux premiers chapitres
nous conduisent souvent à la Cité sainte (1, 5-23‘, 2,
22-38, 41-50 ). Dans le récit de la tentation, Jérusalem, au
lieu d’être le site de la deuxième tentation, comme
dans Mt, l’est de la troisième, par climax mystique et
symbolique (4, 9-12): c’est là où Jésus triomphe pour la
première fois, au début de son ministère, comme il y
triomphera définitivement lors de la Passion. Dès 5, 17,
nous voyons apparaître les Pharisiens et les docteurs
de Jérusalem. On a déjà signalé comment Luc écartait
toute indication géographique qui aurait détourné le
lecteur de la grande perspective (omission du voyage
dans la région de Tyr et de Sidon, ainsi que de Césarée
de Philippe). Mais c’est surtout à partir de 9, 51, que
Jérusalem domine et attire tout. Le grand voyage est
LUC 22
introduit en termes d’une religieuse solennité:
« comme s’accomplissaient les jours où il devait être
enlevé [de ce monde], il prit fermement la route de
jérusalem » (9, i l ) . Puis, l’évangéliste nous montre
Jésus s’acheminant vers la Cité, et sans doute pour rani
mer l’attention du lecteur, il rappelle à deux reprises
( 13, 22; n , 11) que Jésus fait route vers Jérusalem. En
18, 31, Jérusalem reparaît, puis 19, 11, puis encore 19,
2H. En 19, 41, on approche. On arrive enfin ( 19, 43), et
dès lors il semble qu’on n’en sorte plus. Ce n’est qu’en 21,
17, que Luc signale, en passant et comme à regret, que
Jésus s’en va passer ses nuits au mont des Oliviers.
Après la résurrection, tout se passe à Jérusalem, et les
Apôtres, au lieu d’être invités à se rendre en Galilée,
invitation déjà deux fois omise (Mc 14,28; 16, 7), reçoi
vent l’ordre de « rester dans la ville, jusqu’à ce qu’ils
soient revêtus de la puissance d’en-haut » ( 24, 49 ). C’est
à peine si les Apôtres s’éloignent jusque vers Béthanie
pour assister au départ du Seigneur; après quoi, ils
reviennent à Jérusalem en grande joie, et ils sont conti
nuellement dans le Temple à louer Dieu (24, 30-33). Il
est historiquement invraisemblable que Luc ait ignoré les
apparitions en Galüée, comme il est certain qu’il a
connu un intervalle de quarante jours entre la Résurrec
tion et l’Ascension (Ac 1, 3). Il savait aussi que les
Apôtres, à leur retour du mont des Ohviers, étaient
venus demeurer dans « la chambre haute » où ils
« étaient assidus à la prière » ( Ac 1, 22-14 ). Néanmoins il
omet ce détail dans l ’Evangile, qu’il préfère terminer
sur le beau tableau des Apôtres occupés continuelle
ment à louer Dieu dans le Temple, Le récit de Luc avait
23 LUC
commencé dans le Temple par la prière ( 1, 8-10, 13 ) ; il
s’achève dans le Temple par la louange ( 24, 33 ). Ainsi
les omissions de Luc, que bien des critiques ont attri
buées à l’ignorance, sont dues à des préoccupations de
composition littéraire et d’esthétique.
Comment à l’intérieur de ce plan d’ensemble, Luc
a-t-il disposé ses matériaux? Il semble qu’il ne se soit
astreint à aucune discipline rigoureuse, exclusive, et
qu’il se soit comporté avec sa souplesse ordinaire. Il lui
arrive de grouper, comme Mt, les paroles de Jésus
d’une manière systématique ou logique, par matière.
Ainsi 9, 37-é2 présente trois cas de vocation; 11, 1-13
réunit plusieurs instructions sur la prière; 15 traite du
privilège du pécheur; 16 du danger des richesses et du
Ijon emploi qu’il en faut faire. Mais en 18, 1-5, il est
encore question de la prière, et en 12, 13-21, 33-34, de
la richesse.
D’m e manière générale, Luc évite le groupement. Nous
avons noté déjà que Luc a disséminé à travers son
évangile une bonne partie des paroles du Maître que
Mt avait réunies dans le Sermon sur la montagne.
Il n’a pas voulu rassembler ce qu’il a trouvé dis
persé. Il paraît d’ailleurs préoccupé de placer les
paroles de Jésus, sinon dans leur cadre de temps ou
de lieu, du moins dans leur contexte psychologique,
ainsi qu’on peut en juger d’après les passages sui
vants: 3, 15; 9, 43; 11, 1, 29; 13, 1; 17, 20; 18, 1, 9;
19, 11. — Il aime aussi distinguer les auditoires: 11, 39,
45; 12,1, 13, 16, 22, 41, 54; 14, 3, 7, 12, 15, et souli
gner les diverses parties d’un discours: 6, 39; 13, 14, 18,
20; 14, 3, 5; 18, 1, 6. Bref, tandis que l’évangile de Mt
LUC 24
obéit à la loi de concentration, celui de Le obéit à celle de
dispersion. Aussi advient-il que le lecteur éprouve
parfois embarras et lassitude et qu’il regrette les magni
fiques ensembles du premier évangile. Mais soyons
reconnaissants à Luc qui, en demeurant ainsi fidèle à
ses sources, a mieux conservé le caractère fragmen
taire, épisodique, de l’enseignement de Jésus.
Il semble que parfois Luc ait organisé en un seul récit
plusieurs éléments distincts. C’est ainsi que son
épisode de la visite de Jésus à Nazareth (4, 16-30) pour
rait bien être la synthèse de trois visites: tme première
(vv 16-22a), tout à fait en début de ministère et répon
dant à la situation indiquée par Mt 4, 13; une seconde
( vv 22B-24 ), celle qui est relatée par Mc 6 , 1-6, et Mt 13,
33-58; une troisième (vv 25-30), que les deux synop
tiques n ’ont point relatée, et sur laquelle Luc avait des
informations particulières. —■ Le récit de l’appel des
premiers apôtres ( 5 , 1-11 ) semble, lui aussi, se composer
de trois éléments: le cadre ( 1-3; voir Mc 4 , 1-2 ) ; la pêche
miraculeuse {4-lOa, propre à Luc); l’appel de Simon
( 1Ob-11 ), rappelant Mc 1 ,17-20. — C’est une préoccupa
tion artistique qui, dans ces deux cas, a guidé notre
auteur: ne pas traiter à plusieurs reprises de faits sem
blables et obtenir un récit plus riche et plus dramatique.
C’est un même motif qui a poussé Luc à lier intime
ment les diverses parties de son récit. Nous avons déjà
dit la place que tient Jérusalem dans l’économie de
notre évangüe, et comment tout s’y trouve irrésistible
ment emporté vers la Cité sainte: principe d’unité litté
raire comme d’unité mystique. Deux autres dispositions
contribuent à accroître la cohésion de l’œuvre:
25 LU C
a) l’annonce de faits à venir par des expressions qui
les laissent attendre sans les divulguer. Ainsi 1, 80
(« Jean fut dans les endroits déserts jusqu’au jour oà
il se présenta à Israël ») annonce 3, 3. De même 4, 13
( « le diable s’écarta de lui jusqu’au moment favorable »)
laisse pressentir 22, 3. Et encore 9, 9 pour 23, 8; 8, 2-3
pour 2 3 ,49; 2 1 ,3 7 pour 2 2 ,39.
h) la progression dans l’attitude d’hostilité des enne
mis de Jésus. Luc s’est bien gardé de dire, dès le début,
que les Pharisiens et hérodiens délibérèrent « afin de
le faire périr » (Mc 3, 5). Il a noté, en termes attentifs, le
caractère toujours croissant de leur opposition: 6, 12;
1 1 ,33-34; 19, 47; 2 0 ,19; 22, 2, 34. Ainsi le récit gagne
en vraisemblance et en intérêt.
Le message de Lztc
LUC 26
parabole du bon Samaritain, ou celle de l’enfant pro
digue, ou l’épisode du « bon larron », ou celui des dis
ciples d’Emmaüs? Si ces pages n’avaient pas été
écrites, il manquerait beaucoup à nos âmes.
L’évangile de Luc est avant tout l ’évangile du salut et
de la miséricorde. Jésus est le Sauveur et le Sauveur
universel, le second Adam (3, 38) qui relie de nouveau
l’humanité à Dieu. Le disciple de Paul a insisté avec
complaisance sut la «■bonté de Dieu et son amour pour
les hommes » {T !i3,4). Les pécheurs sont par excellence
l’objet de la prédilection divine et des recherches du
Seigneur ( 1 9 ,10). I l y a pour eux un véritable privilège:
15, 7,10, et l’enchanteur et sublime refrain ( 15, 24, 32 ).
Tout au long du récit, Jésus ne cesse de se commettre
avec les publicains et les pécheurs, afin de les convertir
( 15, 1-2). C’est l ’évangile des grands pardons: la péche
resse (7, 36-30), Zachée (19, 1-10), les bourreaux (23,
34), le « bon larron » (23, 39-43). Il n’y a de sévérité
que pour « les orgueilleux et les souverains » ( 1 ,31-32),
pour les riches qui « sont repus » des biens d’ici-bas ( 6,24-
23a) et demeurent insensibles à la misère de leurs frères
( 1 6 ,19-21 ), pour les heureux toujours en liesse ( 6 ,23b ),
pour les faux justes, fiers d’une vertu qu’ils ne pratiquent
pas ( 16, 13), pour ces Pharisiens, que leur prière même
condamne ( 18, 9-14 ), pour le prêtre et le lévite, qui pas
sent insensibles à la souffrance du malheureux blessé
( 10, 31-32 ). En revanche, le Royaume s’ouvre tout grand
à ceux que le Juif orthodoxe ne regardait qu’avec
mépris: publicains. Samaritains, femmes perdues. Rien
n’est touchant comme la parabole du figuier stérile
(13, 6-9), que Luc a préférée à l’épisode du figuier
27 LUC
desséché (Mc 11, 12-14, 20-2^). Vraiment Dante n’a pas
eu tort de saluer dans l’auteur du troisième évangile le
« scriba mansuetudinis Christi ».
Ce parti pris de miséricorde et de pardon est la
marque d’un Sauveur plein de pitié pour toutes les
misères humaines, toujours à la recherche de la brebis
perdue, avide de s’immoler pour les siens (12, 49-50-,
22, 15), riche en prévenances et en délicatesses. Avec
quel accent de tendresse Jésus ne parle-t-il pas aux
siens! «Je vous le dis à vous, mes amis» (12, 4). Et
encore: « Sois sans crainte, petit troupeau » ( 12, 32 ). On
pressent déjà les sublimités des entretiens après la
Cène de l’évangile de saint Jean. A la vue de Jérusa
lem, Jésus se lamente en songeant aux malheurs qui
vont bientôt fondre sur sa patrie (19, 41-44), comme il
s’apitoie sur le sort prochain des « filles de Jérusalem »
( 23, 28-31 ). Judas reçoit des lèvres du Maître qu’Ü trahit
un reproche tout ensemble amer et doux, un reproche à
rompre le cœur (22, 4S ). Et c’est un regard de Jésus qui
appelle Pierre au repentir: « à l’instant même, un coq
chanta, et se retournant, le Seigneur regarda Pierre »
(22,61).
Mais Jésus ne pardonne aux âmes que pour les rele
ver et les introduire dans une vie supérieure. Et cette
ascension réclame l’effort et le sacrifice. Evangile de la
miséricorde, l ’évangile de saint Luc est aussi celui des
exigences. Jésus demande à ceux qui veulent le suivre
un renoncement absolu: 14, 25-33, surtout 33: « Quicon
que d’entre vous ne donne pas congé à tous ses biens
ne peut être mon disciple »; 12, 33. « Vendez vos biens
et donnez-les en aumône »; et encore: 6, 34-35; 12,
LUC 28
13-21; 1 4 ,12-14; 16, 9-13. Certes, Luc ne condamne pas
la richesse en elle-même; il connaît de bons riches,
Jeanne, femme de Chouza (8, 3 ), Zachée (19, 2, 8),
Joseph d’Arimathie (23, 30-51); mais il sait que la
richesse, souvent mal acquise, mérite bien la désigna
tion flétrissante de « malhonnête Mamon » (16, 11) et
qu’elle expose ceux qui la possèdent à des tentations
d’orgueil et de dureté. — Enfin un point mérite d’être
signalé. Si Luc n ’a pas conservé le mot de Jésus sur les
eunuques volontaires (Mt 19,12) — sans doute à cause
du caractère violent de l’expression — il a, par deux
fois et seul des synoptiques, nommé l’épouse parmi les
biens d’ici-bas dont l’abandon ou le détachement
s’impose au parfait disciple ( 14, 26 et 18, 29 ). On recon
naît bien là le disciple de Paul ( 1 Cor 1 ,7 ,2 6 ).
Cette vie de détachement n’est d’ailleurs possible
que par la prière, et là, comme pour la pauvreté {9 ,3 8 ),
Jésus a donné l’exemple. Luc aime à nous le montrer en
prière, surtout dans les grandes circonstances de sa
vie, lors de son baptême (3, 21), avant le choix des
Douze (6 ,1 2 ), avant la Transfiguration (9, 28). Dès les
premiers jours de son ministère public, Jésus se retire
dans les endroits déserts pour y prier (5, 16), et c’est à
l’issue d’une de ses heures de prière qu’il donne à ses
disciples la formule de la prière nouveEe (11, 1 ). Le dis
ciple doit imiter le Maître, il doit prier sans cesse (18,
1), avec insistance, importunité, impudence même
(11, 3-10; 18, 2-3), mais toujours avec la plus profonde
humilité ( 18, 10-14). — Enfin on ne s’étonnera pas que
le disciple de Paul et l’auteur des Actes des apôtres —
qu’on a pu appeler l’évangile de l’Esprit Saint — se soit
29 LUC
plu à insister d’un bout à l’autre de son évangile sur le
rôle de VEsprit. Bornons-nous à donner les références:
1, V , 35, 41, 67; 2, 25-27-, 3, 16, 22-, 4, 1, 14, 18-, 10,
21; 11,13; 12,10,12; 24,49.
Cette révélation de la mansuétude divine et des
grandeurs de l’âme pardonnée se poursuit dans une
atmosphère ■douce et joyeuse. Le concert de louanges
inauguré par les anges sur le berceau de l ’enfant divin
(2, 14) se répercute à travers toutes les pages de l’évan
gile. Luc est heureux de noter toutes les manifestations
de reconnaissance et d’allégresse que soulèvent les
bienfaits du Seigneur (5, 26; 1 0 ,17; 13,17; 1 8 ,43; 19,
37; 2 4 ,4 1 ,5 2 ). Une rumeur d’âmes chantantes bruit tout
au long de cette œuvre d’optimisme, qui s’ouvre par le
« Gloria in excelsis Deo » et trouve sa digtie conclusion
dans le tableau des Apôtres bénissant Dieu dans le
Temple.
Toutes ces exquises magnificences nous sont contées
par un artiste délicat. Luc écrit dans la belle langue de
l’époque hellénistique, sans fausse recherche d’élé
gance et sans souci d’un purisme démodé. Son style est
d’une plasticité extraordinaire. Il imite à la manière des
maîtres; ses deux premiers chapitres sont du meilleur
style biblique. Il corrige les imperfections littéraires de
Mc avec un tact parfait. Quand d’aventure son grec
est de qualité moindre, c’est qu’il se laisse enchaîner
par sa source (11, 5-8), ou que peut-être il cède à
la fatigue (24, 44, 49). Il est incomparable dans les mor
ceaux où il ne relève que de lui-même (7, 36-50; 10,
30-42; 15; 1 6 ,19-31; 24,13-35, etc.) Son récit est sobre,
mesuré, sans détails inutiles; le trait est fin, pénétrant.
LUC 30
Luc sait terminer un récit, une parabole, un entretien,
comme pas un écrivain au monde (4, 30-, ,10, 37, 42;
15, 32; lé , 31; 24, 32-33). Mais partout c’est sa délica
tesse d’âme qui nous ravit et fait de la lecture de son livre
un véritable enchantement. Luc a le don d’apaiser et de
séduire. Certes il est des ouvrages plus fortement
conçus, il en est de plus puissants, de plus dramatiques;
il n’en est peut-être pas qui rendent Dieu si aimable ni
qui stimulent à pareil degré le désir de devenir meil
leur.
31 LU C
Table analytique de VÉvangile selon saint Luc
PROLOGUE
{U 1-4)
LUC 32
1 — Saint Luc faisant le portrait de
la Vierge.
Livre d’Heures. Manuscrit du X V F
siècle. Bibliothèque de Poitiers, «” 57.
33 LUC
guérison d’un homme ayant un esprit de démon
impur (4,31-37).
Guérison de la belle-mère de Simon ( 4 ,38-39 ).
Guérisons collectives du soir ( 4 ,40-41 ).
Jésus quitte secrètement Capharnaüm et parcourt la
Galilée (4,42-44).
Appel des quatre premiers disciples et destin de
Simon-Pierre (5,1-21).
Guérison d’un lépreux {5,12-16).
LUC 34
Nécessité de la pratique (6 ,4 6 ).
Parallèle entre celui qui pratique et celui qui ne
pratique pas ( 6, 47-49 ).
Guérison de l’esclave d’un centenier (7,1-10).
Résurrection du füs de la veuve de Naïn ( 7 , 11-17).
Message de Jean-Baptiste et témoignage rendu par
Jésus à son précurseur (7,18-30).
Jugement porté par Jésus sur sa génération
(7,31-33).
La pécheresse pardonnée et aimante (7,36-30).
L’entourage féminin de Jésus ( 8 ,1-3 ).
Deux paraboles (8,4-18):
Occasion (8 ,4 ).
Le semeur ( 8 ,3-13 ).
La lampe (8,16-18).
La vraie parenté de Jésus ( 8 ,19-21 ).
35 LUC
6, Quelques autres paroles et miracles de Jésus
{9,22-50) ■
Première annonce de la Passion ( 9,22 ),
Conditions pour suivre Jésus ( 9 ,23-26 ).
La Venue prochaine du royaume de Dieu (9 ,2 7 ).
La Transfiguration. ( 9 ,28-36).
Guérison d’un possédé (9 ,3 7 -43a).
Deuxième annonce de la Passion ( 9 ,43b-45 ).
Qui est le plus grand ? ( 9 ,46-48 ).
De l’usage du nom de Jésus ( 9 ,49-50 ).
LUC 36
La prière (1 1 ,1-13 ) :
Le « Pater » ( 1 1 ,1-4).
L’ami importun {11,3-8).
Efficacité de la prière (1 1 ,9-13 ).
Jésus et Béelzéboul (1 1 ,14-26) \
Jésus accusé par certains de chasser les démons
par Béelzéboul {11,14-22).
Intransigeance de Jésus {11,23).
Retour offensif et victorieux de l’esprit impur
(11,24-2^).
La vraie béatitude (1 1 ,27-28 ).
Le signe de Jonas (1 1 ,29-32 ).
Encore la parabole de la lampe {11,33-36).
Contre les Pharisiens et les légistes (1 1 ,37-34 ).
Quelques obligations des disciples de Jésus
{12,1-13,9):
Professer la vérité ouvertement et sans crainte
{ 12 , 1- 12 ) .
Pratiquer le détachement des biens de ce monde
(1 2 ,13-21).
S’abandonner à la Providence ( 12,22-32 ).
Vendre ses biens ( 12,33-34 ).
Se tenir prêts pour le retour du Maître (12, 33-
48).
Comprendre l’état de violence spirituelle inau
guré par Jésus ( 12,49-33 ).
Savoir interpréter les signes des temps et agir en
conséquence ( 12,34-39 ).
Faire pénitence et profiter de la longanimité
divine: parabole du figuier stérile ( 1 3 ,1-9 ).
37 LUC
Guérison, un jour de sabbat, d’une femme toute
courbée (1 3 ,10-17).
Deux autres paraboles ( 1 3 ,18-21 ) :
Le grain de sénevé ( 1 3 ,18-19).
Le levain ( 1 3 ,20-21 ).
LUC 38
Le fils perdu et retrouvé, et le fÜs fidèle, orgueil
leux et jaloux: « l’enfant prodigue » {15,11-32).
Danger des richesses et l’emploi qu’Ü en faut faire
(16,1-15):
Parabole du gérant prudent (16,1-8).
Le bon emploi de l’argent (16,9-13).
Contre les Pharisiens, amis de l’argent ( 16, 14-
15).
Trois paroles de Jésus ( 1 6 ,16-18):
A l’assaut du royaume ( 16,16 ).
Pérennité de la Loi (1 6 ,2 7 ).
Indissolubilité du mariage (16,18).
Danger des richesses: Le mauvais riche et Lazare
(16,19-31).
Quatre paroles de Jésus ( 1 7 ,1-10):
Le scandale ( 17, l-3a).
La correction fraternelle (1 7 ,3b-4 ).
La puissance de la foi ( 17,5-6 ).
Servir avec humilité ( 17, 7-2 0 ).
39 LUC
B ) Section commune aux trois synoptiques
(18,15-19,27):
Jésus bénit les petits enfants ( 1 8 ,15-17).
La question d’un riche ( 1 8 ,18-23 ).
Le danger des richesses ( 1 8 ,24-27).
Récompense promise à quiconque aura tout laissé
(18,25-30).
Troisième annonce de la Passion ( 1 8 ,31-34 ).
L’aveugle de l’entrée de Jéricho ( 18,35-43 ).
Zachée (1 9 ,1-10).
Parabole des mines ( 1 9 ,11-27 ).
V A JÉRUSALEM
(19,25-21,35)
LUC 40
Jugement sur les scribes ( 2 0 ,45-47).
L’« obole » de la veuve (21,1-4).
Discours sur la ruine du Temple et la fin des temps
(2 1 ,^-^^):
Annonce de la ruine du Temple et de Jérusalem,
et la Venue en gloire du Fils de l’homme (2 1 ,5-7 ).
La ruine du Temple et de Jérusalem (21, 8-23):
signes précurseurs (21,8-19).
l’investissement de Jérusalem et son caractère
terrifiant (2 1 ,20-23a ).
La grande détresse et les temps des nations
(21,23^-24).
Les catastrophes cosmiques et la Venue en gloire
du Fils de l’homme ( 21, 25-28 ).
La parabole du figuier (2 1 ,29-33 ).
Exhortation à la vigilance (2 1 ,34-36).
Les dernières journées de Jésus (2 1 ,37-38 ).
VI LA PASSION
(22,1-23,56)
41 LUC
Qui est le plus grand ? ( 22, 24-27 ).
Récompense promise aux Apôtres ( 2 2 ,28-30 ).
Annonce du retour et des reniements de Pierre
{22,31-34).
L’heure du combat décisif ( 2 2 ,33-38 ).
LUC 42
V II APRÈS LA RÉSURRECTION
(24, 2-J3)
43 LUC
Luc écrivant son Evangile.
Bible allemande, 1585.
PROLOGUE
ih l-4 )
45 LUC
I, NAISSANCE ET VIE CACHÉE
DE JEAN-BAPTISTE ET DE JÉSUS
( l , j — 2,52)
5 A partir d*ici, Le écrit en grec sémitisant des LXX. A moms qu’il ne tra*
duise un original sémitique, amméen ou hébreu. Le récit se développe sous la
forme d’un dip^que Jean-Jésus, comme il est facile de s’en convaincre en
' consultant la Tshle analytique. Atmosphère de louange (trois cantiques) et de
joie. — n Hérode », roi de Judée, et aussi d’Idumée. Samarie, Galilée et Pérée, de
37 à 4 av. J.“C. — « classe d’Abia », la huitième des vingt-quatre, 1 Chr 24, 10.
<c descenckntes », lit: « filles ».
6 « ordonnances », pour le terme, cf Ro 2, 26\ H e 9,10.
7 « avancés en âge », lit: « en leurs jours. »
8 « O r donc», ut: « E t il advint» (traduction évitée comme trop pesante). —
« les fonctions sacerdotales », cf 1 Pe 2, J, 9.
LUC 46
Dieu, ®il fut, suivant la coutume sacerdotale, dési- 1
gné par le sort pour entrer dans le sanctuaire du
Seigneur et y brûler l’encens. ^“Et toute la multi
tude du peuple était en prière dehors, à l’heure de
l’encens.
Alors lui apparut l’Ange du Seigneur, debout
à droite de l’autel de l’encens. ^^Et à cette vue,
Zacharie fut troublé, et la crainte tomba sur lui,
” Mais l’ange lui dit: « Sois sans crainte, Zacharie,
parce que ta prière a été exaucée, et ta femme
Elisabeth t ’enfantera un fils, et tu l’appelleras du
nom de Jean. ^‘*Et tu auras joie et allégresse, et
beaucoup se réjouiront de sa naissance. Car il
sera grand devant le Seigneur, et U ne hoira ni vin
ni boisson forte, et il sera rempli d’Esprit Saint dès
le ventre de sa mère, et ü ramènera de nombreux
fils d’Israël au Seigneur, leur Dieu. Et lui-même
marchera devant lui avec l’esprit et la puissance
d’Elie, pour ramener les cœurs des pères vers les
9 Lit: « pour faite brûler l ’encens, étant entré dans le sanctuaire du Seigneur. »
— «faite brûler l ’encens», cf Ex 30, 6-8\ il fallait renouveler la braise et les
parfums sur l ’autel qui se trouvait devant le Saint des Saints. L’encensement
avait lieu avant le sacrifice du matin e t après celui du soir.
11 « l’Ange du Seigneur », cf M t 1, 20, et la note.
13 Lit: « tu appelleras son nom Jean », cf 1, 31, 59, 61; 2, 21; 19, 2; Mt 1, 23,
25. Jean signifie « Dieu fait grâce ».
14 « joie, allégresse, se rejouiront », cette allégresse mesâanique est une des
caractéristiques de l ’évangile de Le, cf 1, 47, 58; 2, 10; 10, 17, 13, 17; 15, 7,
32; etc. Ac 2, 46; 8, 8; 12, 14; 13, 52; 15, 3; etc.
15 « il ne TOira... », cf Nomb 6, 2 sv où sont définies les obligations des « nazô-
réens »; Jug 13, 4 sv où sont indiquées les restrictions que doit s’imposer la mère
de Samson, ainsi que le fils qu’elle va concevoir. — « dès le ventre de sa mère »,
cf 1, 41.
16 « il ramènera » (v 17), lit: « il retournera, fera tourner. »
17 Le retour d’Elie devait annoncer et préparer l ’ère messianique (thème de la
littérature apocalyptique), cf Mal 3, 23 sv; Sir 48, 10 sv; Mc 9, 11 sv; Mt 17, 11.
— Sur Jean assimilé a Elie, cf M t 11, 14; 17, 10-13 = Mc 9, 11-13; mais
Jn 1, 21: « Je ne le suis pas. » — « ramener les coeurs », cf Mal 3, 24. — « les
indociles », a Ac 26, 19; Ro 1, 30; 2 Tm 3, 2; T i 1, 16; 3, 3. — « l ’intelligence »,
le terme se rencontre encore et seulement Eph 1, 8.
47 LUC
enfants et les indociles à l’intelligence des justes,
pour préparer au Seigneur un peuple bien dis
posé. » E t Zacharie dit à l’ange: « A quoi con
naîtrai-je cela? car moi je suis un vieillard et ma
femme est avancée en âge. » Et, répondant,
l’ange lui dit: « Moi, je suis Gabriel, qui me tiens
devant Dieu, et j’ai été envoyé pour te parler et
t ’annoncer cette bonne nouvelle. Et voici que tu
vas être réduit au silence et sans pouvoir parler
jusqu’au jour où ces choses arriveront, pour ce que
tu n’as pas cru à mes paroles, lesquelles s’accom
pliront en leur temps. » Et le peuple était dans
l’attente de Zacharie, et on s’étonnait qu’il s’attar
dât dans le Sanctuaire. Quand il sortit, ü ne pou
vait leur parler, et ils comprirent qu’il avait vu une
vision dans le Sanctuaire. Et lui leur faisait des
signes et demeurait muet.
Or, quand furent révolus ses jours de service,
il s’en alla chez lui. ^ Après ces jours-là, sa femme
Elisabeth conçut, et elle se tint cachée cinq mois;
elle disait; « Voüà donc ce qu’a fait pour moi le
Seigneur, aux jours où il a regardé pour enlever
mon opprobre parmi les hommes! »
LUC 48
tttd e rü u K ts o f
n o ttm te c z a ^ n tK if
D ttitf itiib ta e r ^ œ i
lO iictütàlM xC^om -
(vtiaM aaCatiBSbe^
^ e m ra u ü c m fti
1 — Annonciation.
Livre d ’Heures. Manuscrit du XV'
siècle. Bibliothèque Sainte-Geneviève,
n° 1274.
Annonce àe la naissance de Jésus:
« l’Annonciation »
Et Marie dit:
« Mon âme magnifie le Seigneur,
et mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur,
parce qu’i/ a jeté les yeux sur'la bassesse de son
esclave.
Car voilà que désormais toutes les générations
me proclameront heureuse;
parce que le Puissant a fait pour moi de grandes
choses; et Saint est son nom,
^ et sa miséricorde va de génération en généra
tion sur ceux qui le craignent.
Il a déployé la force de son bras,
il a dispersé les hommes au cœur orgueilleux.
Il a renversé les souverains de leurs trônes et
élevé les humbles,
il a comblé de biens les affamés et renvoyé les
riches les mains vides.
^ Il a secouru Israël, son serviteur,
se souvenant de sa miséricorde.
46-55 Ce cantique, insét^ par Luc dans la trame de son rdcit en prose, s’inspire
du cantique d’Anne, la mère de Samuel (1 Sam 2 , 1-10).
46 « magnifie », pour ce terme, cf v 58; Phi 1, 20; A c 5 ,1 5 ; 10, 46; 19, 17.
47 <c exulte », ou <c jubile », Hab 3 , 18; Is 6 1 , 10; Ps 33, 9.
48a Cf 1 Sam 1, I I ; Ps 113, 6 sv. — 48b, cf G n 30, 15; Prov 31, 28.
49 « le Puissant», a valeur de superlatif: le Tout-Puissant. — «Saint est son
nom », Ps 111, 9, c’est-à-dite parfait, transcendant, éloigné de toutes les limita
tions des réalité d’id-bas.
50 Cf Ps 103,17.
51b « les hommes au cœur orgueilleux», lit: «ceux qui sont orgueilleux par la
pensée de leur cœur. »
52 Cf 1 Sam 2, 7; B z 21, 51; Ps 147, 6; Jb 5 ,1 1 ; 12,19.
53 Cf 1 Sam 2, 5; Ps 107, 9.
54 Cf Is 41, S sv; Ps 98,3.
LUC 54
“ — selon qu’il l’avait annoncé à nos pères — en 1
faveur d’Abraham et de sa descendance à jamais! »
Le retour de Marie
55 LU C
Vie des saints. Lyon, 1514.
Circoncision de Jean-Baptiste
LUC 56
de son père, ®*Et prenant la parole, sa mère dit:
« Non, mais il s’appellera Jean. » E t on lui dit: « Il
n ’y a personne de ta parenté qui soit appelé de ce
nom. » “ E t l’on demandait par signes au père
comment il voulait qu’on l’appelle. Et ayant de
mandé une tablette, il écrivit: « Jean est son nom »;
et ils furent tous étonnés. Sa bouche s’ouvrit à
l’instant même et sa langue [se délia], et il parlait,
bénissant Dieu. Et la crainte s’empara de tous
leurs voisins, et dans toute la région montagneuse
de Judée on s’entretenait de toutes ces choses.
E t tous ceux qui en entendirent parler les mirent
dans leur cœur, en disant: « Que sera donc cet
enfant? » E t de fait la main du Seigneur était avec
lui.
57 LUC
® et nous a suscité une puissance de salut
dans la maison de David son serviteur,
selon qu’il l’avait annoncé par la bouche
de ses saints prophètes des temps anciens,
pour nous sauver de nos ennemis
et de la main de tous ceux qui nous haïssent,
pour faire miséricorde à nos pères
et se souvenir de son alliance sainte,
du serment qu’il a juré à Abraham notre père,
de nous accorder que, sans crainte,
délivrés de la main de nos ennemis,
nous le servions en sainteté et justice,
devant lui, durant tous nos jours.
Et toi, enfant,
tu seras appelé prophète du Très-Haut;
car tu marcheras devant le Seigneur
pour préparer ses chemins,
’^pour donner à son peuple la connaissance du
salut
par la rémission de ses péchés ;
™grâce aux sentiments de miséricorde de notre
Dieu, pat lesquels va nous visiter l’Astre levant
d’en haut.
69 « une puissance », lit: « une come », c£ 1 Sam 2, 10; Ps 18, 3; 75, 5; 132, 17;
etc.
72b a Ps 106,47; Lev 26, 42.
73 « du serment », cf Ps 105, S sv.
75 « en sainteté e t justice », cf Eph 4, 24.
76 « prétarer ses diemins », cf 3, 4 et par; 7, 27 et par; Is 4 0 , 3; Mal 3, 1.
78 « sentiments », lit: « entrailles », rf Col 3, 12.. — « visiter », cif v 68, et la
note. — « l ’Astre levant», désigne le Messie comme apportant la lumière, pour
l ’image, cf Nomb 2 4 , 17; Mal 3, 20 « le soleil de justice »; Is 6 0 , 1-3.
79ab Cf Is 9, 1; 42, 7; Ps 107, 10. — « vers tm diemin de paix », cf Is 59, 8;
par « paix » il faut entendre l ’ensemble de tous les biens matériels et spirituels.
LUC 58
pour éclairer ceux qui sont assis
dans les ténèbres et à l’ombre de la mort,
pour diriger nos pas
vers un chemin de paix. »
«CSwItCiîtît elîôtÉ
Vie de Jésus.
X V ' siècle.
80 « Son esprit se fortifiait », lit: « il se fortifiait par son esprit, ou quant à son
esprit. » — « il fut dans les endroits déserts », prépare la manifestation de Jean
« dans le désert » (3, 2).
59 LUC
La naissance de Jésus et la visite des bergers
LUC 62
son cœur. E t les bergers s’en retournèrent, glori- 2
fiant et louant Dieu pour tout ce qu’ils avaient en
tendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé.
La circoncision de Jésus
63 LUC
était juste et pieux; il attendait la consolation
d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. Et il avait été
averti par l’Esprit, l’[Esprit] Saint, qu’il ne verrait
pas la mort avant d’avoir vu le Christ du Seigneur.
^ E t il vint, par l’Esprit, dans le Temple, et comme
les parents amenaient l’enfant Jésus pour faire à
son égard selon la coutume imposée par la Loi,
^ lui le reçut dans ses bras, bénit Dieu et dit:
LUC 64
11 — L’annonce aux bergers. Les anges chantent : «Gloire à Dieu
au plus haut des cieux et sur terre paix aux hommes, qui ont sa
faveur ! » (2, 14). Comme Luc, l’artiste a peint en regard la vie
de Jésus et celle de Jean-Baptiste.
Livre d’Heures. Manuscrit du X V ” siècle. Bibliothèque Mazarine,
«“ 969.
»^
î
A
S S P '
La prophétesse Anne
65 LUC
Jésus ttavaillant avec Joseph.
Vie des saints. Lyon, 1514.
LUC 66
fête, '’^et ime fois les jours accomplis, comme ils
s’en retournaient, l’enfant Jésus resta à Jérusalem à
l’insu de ses parents. Croyant qu’il était dans la
caravane, ils firent xme journée de chemin, et üs le
recherchaient parmi leurs parents et connaissances.
E t ne le trouvant pas, ils s’en retournèrent, tou
jours à sa recherche, à Jérusalem.
'“ Or, au bout de trois jours, ils le trouvèrent
dans le Temple, assis au milieu des docteurs, les
écoutant et les interrogeant; '’^et tous ceux qui
l’entendaient étaient stupéfaits de son intelligence
et de ses réponses. ^ E t, en le voyant, ils furent
frappés d’étonnement, et sa mère lui dit: « Mon
enfant, pourquoi nous as-tu fait cela? Vois! ton père
et moi, nous te cherchons, tourmentés. » ^ E t il leur
dit: « Pourquoi donc me cherchiez-vous? Ne saviez-
vous pas que je dois être aux affaires de mon
Père? » E t eux ne comprirent pas la parole qu’il
leur avait dite.
67 LUC
r** •
69 LUC
3 contrée du Jourdain, proclamant un baptême de
1, 2 - 4
repentir pour la rémission des péchés, '‘ comme il
est écrit au Livre des paroles d’Isaïe, le prophète:
Voix de celui qui clame dans le désert:
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers;
®tout ravin sera comblé
et toute montagne ou colline abaissée;
les passages tortueux deviendront droits
et les chemins raboteux deviendront lisses.
^ Et toute chair verra le salut de Dieu.
Mt 3, 7-10
^ Il disait donc aux foules qui s’en venaient pour
être baptisées par lui: « Engeance de vipères, qui
vous a montré à fuir la Colère prochaine? ®Faites
donc des fruits dignes du repentir, et ne commen
cez pas à dire en vous-mêmes: Nous avons pour
père Abraham. Car je vous dis que Dieu peut, des
pierres que voici, faire surgir des enfants à Abra
ham. ®Déja même la cognée se trouve posée à la
racine des arbres: tout arbre donc qui ne fait pas
de bon fruit va être coupé et jeté au feu. »
Et les foules l’interrogeaient en disant: « Que
nous faut-il donc faire? » ‘‘ Répondant, il leur disait:
« Que celui qui a deux tuniques partage avec celui
LUC 70
qui n’en a pas, et que celui qui a de quoi manger
fasse de même. » “ Vinrent aussi des publicains
pour être baptisés, et ils lui dirent: « Maître, que
nous faut-il faire? » Il leur dit; « N’exigez rien de
plus que ce qui vous est prescrit, » Des soldats
aussi l’interrogeaient, en disant: « Et nous, que nous
faut-il faire? » E t il leur dit: « Ne molestez personne,
n’extorquez rien et contentez-vous de votre solde. »
Jn 1,20
Comme le peuple était dans l’attente et que
tous se demandaient dans leurs coeurs, au sujet de
Mt 3 .11
Jean, s’Ü n ’était pas le Christ, Jean prit la parole
Mc 1, 7 - 8
et leur dit à tous: « Pour moi, je vous baptise avec
Jn 1, lS-27
de l’eau, mais il vient, celui qui est plus fort que 30-31
moi, et je ne mérite pas de délier la courroie de
ses chaussures; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint
Mt i.l2
et le feu. Il a la pelle à vanner dans sa main pour
nettoyer son aire et ramasser le blé dans son gre
nier; quant aux baies, il les consumera dans un feu
qui ne s’éteint pas, » E t par beaucoup d’autres
exhortations ü évangélisait le peuple.
Cependant Hérode le tétrarque, repris par lui
au sujet d’Hérodiade, la femme de son frère, et
pour tous les méfaits qu’il avait commis, ^ajouta
encore celui-ci à tous les autres: il fit enfermer Jean ^
en prison.
10>14 Fxopre à Le, lequel insiste sur l ’éMtnent positif et humain du message de
Jean-Baptiste. Aucune profession n ’exclut du salut, mais il faut pratiquer la
justice et la charité à l ’égard du prodiain. « n ’extorquez rien », ou « ne dénon>
cez pas faussement ».
16-17 C f M t 3 ,l M 2 , et les notes.
18 Pas de parallèle. — « évangélisait », c’est-à-dire « annonçait la Bonne Nou
velle », terme cher à Luc (10 fois dans l ’Evangile, 15 fois dans les Actes).
19 « Hérodiade... », cf M t 14, 3 sv et les notes. Luc en finit avec Jean-Baptiste
(brève apparition 9, 7-9).
71 LUC
Baptême de Jésus
LUC 72
Menna, fils de Mattatha, füs de Natham, fils de 3
David,
fils de Jessé, fils de Jobed, fils de Booz, fils de
Sala, fils de Naasson, fils d’Aminadab, fils d’Ad-
min, fils d’Arni, fils de Hesrom, fils de Pharès, fils de
Juda, fils de Jacob, fils d’Isaac, fils d’Abraham,
fils de Thara, fils de Nachor, fils de Sérouch,
fils de Ragau, füs de Phalec, füs d’Eber, fÜs de Sala,
fils de Kaïnam, füs d’Arphaxad, füs de Sera, füs
de Noé, füs de Lamech, fils de Mathousala, fÜs
de Hénoch, fÜs de Jaret, fils de Maléléel, fils de
Kaïnam, fils d’Enos, füs de Seth, fÜs d’Adam, fils
de Dieu.
73 LUC
quand ils furent finis, il eut faim. ^ Le diable lui dit:
« Si tu es FÜs de Dieu, dis à cette pierre qu’elle
devienne du pain. » * E t Jésus lui répondit: « Il est
écrit que ce n’est pas de pain seul que vivra
l’homme. »
®Et, l’emmenant plus haut, il lui montra en un
Jn 12,31
14,30 instant tous les royaumes du monde, ®et le diable
16,11
lui dit: « Je te donnerai, à toi, tout ce pouvoir, et la
gloire de ces [royaumes], parce qu’elle m’a été
livrée, et je la donne à qui je veux. ^ Toi donc, si tu
te prosternes devant moi, elle sera toute à toi. »
*Et, répondant, Jésus lui dit: « Il est écrit: Tu ado
reras le Seigneur ton Dieu, et à lui seul tu rendras
un culte. »
®Il le mena à Jérusalem et le plaça sur le pinacle
du Temple, et il lui dit: « Si tu es Fils de Dieu, jette-
toi d’ici en bas, “ car il est écrit:
A ses anges il donnera des ordres pour toi,
afin qu’ils te gardent.
“ Et:
Sur leurs mains Us te porteront,
de peur que tu ne heurtes du pied quelque
pierre.
“ Et, répondant, Jésus lui dit: « Il est dit: Tu ne
tenteras pas le Seigneur ton Dieu. »
Le 22, 3
“ Et ayant épuisé toute tentation, le diable
s’écarta de lui jusqu’au moment favorable.
LUC 74
III. MINISTÈRE DE JÉSUS EN GALILÉE
{4,14 — 9, ^0)
Jésus à Nazareth
M t 13,53-58
Il vint à Nazara, où il avait été élevé, entra,
Mc 6, 1 - 6
selon sa coutume le jour du sabbat, dans la synago
gue et se leva pour faire la lecture, On lui remit
le livre du prophète Isaïe, et déroulant le livre, il
trouva le passage où était écrit:
14-15 Le texte parallèle de M t est plus dévelc^pé. Voir les notes. Sur la propa
gation de la' renommée de Jésus et les diverses e:qpressions gui la mentionnent,
c£ V 37; 5, V ; 7 ,1 7 ; M t 9, 76.
16-30 Récit vivant et pittoresque, qui commence par l ’i ^ ll e et s’adhève en
drame. Deux âéments, qui relatent deixr visites, la premiète en début de carrière
( w l6-22a), la seconde en cours de ministère ( w 22b-30), celie que relatent
Mt 13, 54-5S et Mc 6, 1-6. On passe sans transition (en milieu de verset) de l ’une
à l’autre.
16 «N azara», ou «N azareth». — «élevé», lit; « n o u rri» , pour désigner la
prime enfance. Sur Nazareth « patrie » (v 13) de Jésus, c£ 1, 26; 2, 4, 39; M t 2,
23; Jn 1, 46. — « selon sa coutume » (cf pour Paul, Àc 17, 2), tout membre de
la communauté pouvait, avec l ’assentiment du chef de syuagogue, faire la lecture
et même en donner un commentaire.
17 «déroulant» (v 20 «coulant»), les livres étaient des «rouleaux». Autre
75 LUC
UEsprit du Seigneur est sur moi,
parce qu'il m’a oint.
Il m’a envoyé évangéliser les pauvres,
proclamer aux captifs la liberté
et aux aveugles le retour à la vue,
renvoyer en liberté les opprimés,
proclamer une année que le Seigneur agrée.
^“Et, roulant le livre, il le remit au servant et
s’assit. E t les yeux de tous, dans la synagogue,
étaient fixés sur lui. Il se mit à leur dire: « Aujour
d’hui s’accomplit à vos oreilles cette Ecriture. » “ Et
tous lui rendaient témoignage et étaient en admi
ration devant les paroles [pleines] de grâce qui
sortaient de sa bouche.
Et üs disaient: « N’est-ce pas là le fils de
Joseph? » ^ Et il leur dit: « A coup sûr, vous allez
me dire ce dicton: Médecin, guéris-toi toi-même.
Tout ce qu’on nous a dit être arrivé à Capharnaüm,
fais-le de même ici dans ta patrie. » ^ E t il dit: « En
vérité, je vous dis qu’aucun prophète n ’est agréé
dans sa patrie.
leçon, facilitante pour les lecteuis non juifs: « ouvrant ». — « trouva », soit qu’il
l ’ait cherché, soit qu’il soit « tombé dessus ». — « le passage », cf Is 61, 1 sv;
58, 6.
19 « année que le Seigneur agrée », l’année jubilaire, cf Lev 25, 10-15, surtout
v 10; «Vous sanctifierez la cinquantième année, et vous proclamerez la libération
dans le pays pour tous ses habitants. Ce sera pour vous un jubilé; chacun de
vous retournera (hms sa propriété, chacun retournera dans son clan. »
21 « s’accomplit à vos otâlles », c’est-à-dire « Aujourd’hui vous êtes témoins que
cette Ecrituie est accomplie. » — « cette Ecrituie », c’est-à-dire ce passage de
l ’Ecriture, cf Mc 12,10; Ac 8, 55; et encore Jn 19, 57.
22 «grâce» (ou peut-être « d u û m e» ). Le est le seul des Synoptiques à employer
ce terme, 8 fois Ev, 17 fois Ac. Jn l ’emploie 3 fois, mais en un sens plus
profond. — « le fils de Joseph », cf M t 13, 55 « le fils du charpentier », Mc 6, 5
« le charpentier ».
24 « n’est agréé », pour le tenne, cf v 19; Ac 10, 55; Ehi 4, 18. On trouve aussi,
dans un contexte sônblable «mésestimé», cf M t 13, 57; Mc 6, 4; et « n e jouit
d ’aucune estime », Jn 4 , 44.
LUC 76
^ « En toute vérité je vous le dis: il y avait beau- 4
coup de veuves en Israël aux jours d’Elie, lorsque
le ciel fut fermé pour trois ans et six mois, quand Ü
survint une grande famine sur toute la terre; et ce
n ’est à aucxme d’elles que fut envoyé Elle, mais
bien à une veuve de Sarepta, au pays de Sidon.
^^Et Ü y avait beaucoup de lépreux en Israël au
temps d’Elisée, le prophète; et aucun d’eux ne fut
purifié, mais bien Naaman, le Syrien. »
Et tous furent remplis de fureur dans la
synagogue, en entendant cela. ^®Et, se levant, ils
le chassèrent hors de la viUe et le menèrent jusqu’à
un escarpement de la montagne sur laquelle leur
ville était bâtie, de manière à l’en précipiter.
Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son che
min...
26 Cf 1RS 1 7 ,?.
27 e t 2 -Rs 5 ,1 0 ,1 4 .
29 « escaipement », localisation impossible.
30 Cf Jn .8 ,5 ? i 10. 39 (?).
31-32 Voit parallèles, et les notes. — « sa paiole était avec pouvoir », cf M t par
« il les enseignait comme ayant pouvoir ».
77 LUC
forte: ^ « Ah! que nous veux-tu, Jésus le Nazaré-
nien? Es-tu venu pour nous perdre? Je sais qui tu
es: le Saint de Dieu. » E t Jésus le menaça, en
disant: « Silence! et sors de lui. » Et, le précipitant
au milieu, le démon sortit de lui sans lui faire aucun
mal. ^^Et l’effroi les saisit tous, et ils se disaient
entre eux: « Quelle parole! Il commande avec
pouvoir et puissance aux esprits impurs, et ils
Mt 4,23
sortent! » Et il se propageait du bruit à son sujet
en tout Heu de la contrée.
Jésus enseignant
dans la synagogue.
Vie de Jésus,
XV‘ siècle.
33-37 Voir le lé d t patallèle de Mc. et les notes. Pour le v 37, voir v 14, et la
note.
38-39 Voir les récits parallèles de M t et de Mc, et les notes.
40-41 Voir les récits parallèles de M t et de Mc, et les notes.
42-44 Voir le récit parallèle de Mc, et les notes.
LUC 78
Guérison de la belle-mère de Simon
79 LUC
Bible latine. Lyon, 1523.
1-11 Kécit original, sans parallHe dans les deux autres Synoptiques, sauf aux
versets 10 et 11. Quelques rapprochements avec Jn 21, 6 sv, 12.
3 <( s’étant assis... », c£ M t 13,1 sv; Mc 4, I sv.
Lire 80
en étaient descendus et lavaient les fÜets. ^ Etant 5
monté dans un des bateaux qui était à Simon, il
pria celui-ci d’avancer à qudque distance de la
terre; et s’étant assis, du bateau il enseignait les
foules.
Quand il eut cessé de parler, il dit à Simon:
« Avance en eau profonde, et lâchez vos filets pour
la pêdie. » ®Et, répondant, Simon dit: « Chef, nous
avons peiné toute une nuit sans rien prendre; mais
sur ta parole je vais lâcher les füets. » ®Et, l’ayant
fait, ils capturèrent une multitude nombreuse de
poissons; leurs filets se déchiraient. ’ E t ils firent
signe à leurs associés qui étaient dans l’autre
bateau de leur venir en aide. E t ils vinrent,’ et on
remplit les deux bateaux, au point qu’Üs s’enfon
çaient.
®A cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux
de Jésus, en disant: « Sors d’auprès de moi.
Seigneur, parce que je suis xm homme pécheur! »
^ Car l’effroi l’avait envahi, lui et tous ceux qui
étaient avec lui, à cause de cette pêche de
poissons qu’ils avaient faite; ^“pareillement, Jac
ques et Jean, fils de Zébédée, qui étaient les com M t 4,19,22
81 LUC
Guérison à’un lépreux
LUC 82
ils cherchaient à l’introduire et à le placer devant 5
lui. ^®Et ne trouvant point par où l’introduire, à
cause de la foule, ils montèrent sur la terrasse et, à
travers les tuiles, ils le descendirent avec sa civière,
au milieu, devant Jésus. ^ Et, voyant leur foi, il dit:
« Homme, tes péchés te sont remis. »
E t les scribes et les Pharisiens se mirent à rai
sonner, en disant: « Qui est-il, celui-là, qui dit des
blasphèmes? Qui peut remettre les péchés, si ce n ’est
Dieu lui seul? » ^ Comprenant leurs raisonnements,
Jésus prit la parole et leur dit: « De quoi raisonnez-
vous dans vos cœurs? ^ Quel est le plus facile, de
dire: Tes péchés te sont remis, ou de dire: Lève-toi
et marche? ^‘‘Eh bien! pour que vous sachiez que
le Fils de l’homme a pouvoir sur la terre de
remettre les péchés, je te le dis, dit-il au paralysé,
lève-toi et, prenant ta civière, pars chez toi. » ^ Et
à l’instant même, se levant devant eux, prenant
ce sur quoi il était étendu, Ü s’en alla chez lui en
glorifiant Dieu. ^®La stupeur les prit tous, et ils
glorifiaient Dieu. E t ils furent remplis de crainte et
ils disaient: « Nous avons vu d’étranges choses au
jourd’hui! »
83 LU C
5 « Suis-moi. » ^ Et, quittant tout, se levant, il le
suivait.
^**Et Lévi lui fit une grande réception dans sa
maison. Et ü y avait une foule nombreuse de publi-
cains et d’autres gens qui se trouvaient à table
avec eux. ^ E t les Pharisiens et leurs scribes mur
muraient contre ses disciples, en disant: « Pour
quoi mangez-vous et buvez-vous avec les publi-
cains et les pécheurs? » ^^Et, prenant la parole,
Jésus leur dit: « Ce ne sont pas ceux qui sont en
bonne santé qui ont besoin de médecin, mais ceux
qui vont mal; ^^je ne suis pas venu appeler des
justes, mais des pécheurs, au repentir! »
LUC 84
rapiécer un vieux manteau; sinon, certes, et on 5
déchirera le neuf, et la pièce prise au neuf ne
s’accordera pas au vieux.
« Et persoime ne met du vin nouveau dans de
vieilles outres; sinon, certes, le vin nouveau crè
vera les outres, et il se répandra et les outres
seront perdues. Mais du vin nouveau, c’est dans
des outres neuves qu’il le faut mettre. ^®Et per
sonne, après avoir bu du [vin] vieux, ne veut du
nouveau. On dit en effet: C’est le vieux qui est
bon. »
37-39 Voir les parallèles, et les notes. Le v 39 est propre à Le: le vin nouveau 5
de l*£van^le n’est pas du goût de ceux ^ ont bu le vin vieux de la Loi. ^
1*5 Voit les notes sur Mate par. Petites divergences. De plus. Le a en moins: O
« Le sabbat a été fait pour l ’homme, et non l ’homme M ur le sabbatf »
(Mc 2, 27).
85 LU C
La guérison âe Vhomme à la main droite desséchée
et l’observation du sabbat
6-11 Voir les notes sur Marc par. Petites divergences. Le mot «dânence» du
V 11 se rencontre encore e t seulement 2 Tm 3, 9. — « ce qu’ils pourraient bien
faire », au lieu de « afin de la &ite périr ».
12-16 Voir les notes sur Marc par. — « p o u r ^ r ie r » , propre à Le, qu^m en-
tionne à mainte reprise la prière de Jésus, 3, 21; , 18, 28 sv| 11, 1; 22, 41,
LU C 86
Philippe, et Barthélemy, “ et Matthieu, et Thomas, 6
et Jacques, [fils] d’Alphée, et Simon appelé Zélote,
“ et Judas, [fils] de Jacques, et Judas Iscarioth, qui
devint im traître.
44, 45. — « qui devint un traître »j M t par, « celui-là même qui le livrerait »; Mc
par, « celui-là même qui le livra. »
17-19 Voir les notes sur Marc par. — «une puissance sortait de lui et les gué
rissait tous », cf 5, I7 i « la puissance du Seigneur lui faisait opérer des guéri
sons »; 8, 46: « j*al connu qu’une puissance était sortie de moi. »
20 «su r le plateau» (v 17); Mt 5, 1: «dans la montagne». Pas de contradic
tion, mais présentation différente amenée par le développement du récit. Ce pla
teau devait être une zone de terrain à peu près plate aux flancs d’une colline. —
Mt a huit béatitudes, Le quatre béatitudes et quatre malédictions. Mt se tient sur
le pian piuement spirituel, les expressions de Le s’appliquent d’abord à l’ordre
matériel. Le langage de Le est moins palestinien et, semble-t-il, moins primitif. —
« vous »; dans Mt, Jésus s’exprime à la troisième personne, comme dans les
87 LUC
Heureux, vous qui avez faim maintenant, parce
que vous serez rassasiés.
Heureux, vous qui pleurez maintenant, parce que
vous rirez.
Heureux serez-vous lorsque les hommes vous
haïront, et lorsqu’ils vous excluront et qu’ils insulte
ront et rejetteront votre nom comme mauvais, à
cause du FÜs de l’homme. “ Réjouissez-vous ce
jour-là et bondissez, car voici que votre salaire est
grand dans le ciel; c’est de cette manière, en effet,
que leurs pères agissaient avec les prophètes.
Les malédictions
LUC 88
TJamour des ennemis
89 LUC
Compassion et bienfaisance
Conditions du zèle
Mt 15, M
Il leur dit encore une parabole: « Un aveugle
peut-il guider un aveugle? Ne tomberont-ils pas
tous les deux dans un trou!
Mt 10,24-25 '•“ «L e disciple n’est pas au-dessus du maître;
une fois formé, chacun sera comme son maître.
Mt 7, 3 - 5
« Qu’as-tu à regarder la paille qui est dans
l’œil de ton frère? Et la poutre qui est dans ton œil
à toi, tu ne la remarques pas! Comment peux-tu
dire à ton frère: Frère, laisse que je retire la paille
qui est dans ton œil, toi qui ne vois pas la poutre
qui est dans ton œil? Hypocrite! de ton œil retire
d’abord la poutre; et alors tu verras clair pour
retirer la paifie qui est dans l’œil de ton frère.
3â « compatissants », encore et seulement Ja 5, 21. On trouve « compassions »,
Ro 12, Ij 2 Co 1, Phi 2, 1; Col 3, 22; He 10, 28, et « avoir compassion »,
Ro 9, V .
37-38 Voir références marginales, et se reporter aux notes de Mt et de Mc con
cernant ces passages.
39-42 Voir Mt par, et les notes.
LUC 90
« Il n’y a certes pas de bon arbre qui fasse un
fruit pourri, ni inversement d’arbre pourri qui fasse
un bon fruit; car chaque arbre à son propre fruit
se connaît: on ne récolte pas en effet des figues
sur des épines, on ne vendange pas non plus du
raisin sur un buisson.
L’homme bon, du bon trésor de son cœur, sort
ce qui est bon, et le mauvais, de son mauvais
[trésor] sort ce qui est mauvais; car c’est du trop-
plein du cœur que parle sa bouche.
Nécessité de la pratique
91 LUC
6 rent s’est précipité sur cette maison, et il n ’est point
parvenu à l’ébranler, parce qu’elle était bien bâtie.
Mais celui qui a entendu et n ’a pas mis en pra
tique est semblable à un homme qui a bâti une mai
son sur la terre, sans fondations. Sur elle s’est rué le
torrent, et aussitôt elle s’est écroulée; et le dé
sastre de cette maison a été grand! »
LUC 92
guéri. ®Car moi, qui n ’ai rang que de subalterne, 7
j’ai sous moi des soldats, et je dis à l’un: Va, et il
va; et à un autre: Viens, et il vient; et à mon
esclave: Fais ceci, et il le fait. » ®En entendant cela,
Jésus l’admira et, se retournant, il dit à la foule qui
le suivait: « Je vous le dis: pas même en Israël je
n’ai trouvé une telle foi! » “ Et, de retour à la mai
son, ceux qui avaient été envoyés trouvèrent l’es
clave en bonne santé.
93 LUC
7 glorifiaient Dieu en disant: « Un grand prophète
s’est levé parmi nous, et Dieu a visité son peuple! »
^^Et cette parole se répandit à son sujet dans la
Judée entière et dans toute la contrée.
LUC 94
vent, les pauvres sont évangélisés, “ et heureux 7
celui qui ne se scandalisera pas à mon sujet! »
Les envoyés de Jean une fois partis, [Jésus] se
mit à dire aux foules au sujet de Jean: « Pourquoi
êtes-vous sortis dans le désert? Pour contempler tm
roseau agité par le vent?... ^M ais pourquoi êtes-
vous sortis? Pour voir un homme vêtu d’habits
douülets?... Voici que ceux qui ont des vêtements
magnifiques et vivent dans les délices sont dans
les palais royaux. ^®Mais pourquoi êtes-vous sor
tis? Pour voir un prophète?... Oui, je vous le dis, et
plus qu’un prophète. C’est celui dont il est écrit:
95 LUC
place et s’interpellent les uns les autres, et qui
disent:
Nous vous avons joué de la flûte,
et vous n’avez pas dansé !
Nous nous sommes lamentés,
et vous n’avez pas pleuré !
« Jean le Baptiste est venu en effet, qui ne
mangeait pas de pain ni ne buvait de vin, et vous
dites: Il a un démon! ^‘‘Le Fils de l’homme est
venu, qui mange et boit, et vous dites: Voilà un
homme glouton et ivrogne, un ami des publicains
et des pécheurs! ^^Et la Sagesse a été justifiée
par tous ses enfants. »
37 Cette femme n ’est ni Marie de Béthanie, sœur de Marthe 10, 39, ni Marie
appelée Magdaléenne 8, 2.
39 « s’il était prophète », car un prophète lit dans les cœurs, cf Jn 4, 19.
LUC 96
15 — La pécheresse aux pieds de Jésus, avec son vase de parfum.
Si d’après l’Ecriture cette femme n’est pas Marie-Madeleine, l’icono
graphie a confondu les deux personnages.
Vitrail de Marie-Madeleine, X III” siècle. Cathédrale de Chartres.
16 — Marthe et Marie. « ... Une femme du nom de Marthe le
reçut dans sa maison. E t celle-ci avait une sœur appelée Marie qui,
s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe,
elle, était absorbée par les multiples soins du service...» (10, 38-40).
Vitrail du X III° siècle. Cathédrale de Bourges.
qu’elle est: une pécheresse! » ^°Et, prenant la 7
parole, Jésus lui dit: « Simon, j’ai quelque chose à
te dire: » Et lui: « Parle, maître », dit-il. — « Un
créancier avait deux débiteurs; l’un devait cinq
cents deniers, l’autre cinquante. Comme ils
n’avaient pas de quoi rembourser, il fit grâce à tous
deux. Lequel donc des deux l’aimera le plus? »
Répondant, Simon dit: « Je suppose que c’est
celui à qui il a fait grâce de plus. » [Jésus] lui dit:
« Tu. as bien jugé. »
Et, se retournant vers la femme, il dit à Simon:
« Tu vois cette-femme? Je suis entré dans ta mai
son, tu ne m’as pas donné d’eau pour mes pieds;
elle, au contraire, m’a arrosé les pieds de. larmes, et
avec ses cheveux elle les a essuyés. ^®Tu ne m’as
pas donné de baiser; elle, au contraire, depuis que
je suis entré, n’a cessé de me couvrir les pieds de
baisers. Tu ne m’as pas oint la tête d’huÜe; elle,
au contraire, m’a oint les pieds de parfum. A
cause de cela, je te le dis, ses péchés, ses nom
breux [péchés] lui sont remis, puisqu’elle a beau
coup aimé. Mais celui à qui on remet peu aime
peu.» Il dit à la [femme]: «Tes péchés sont
remis. » Et ceux qui étaient à table avec lui se
mirent à dire en eux-mêmes: « Qui est-il, celui-là,
qui remet même les péchés? » ^ Il dit à la femme:
« Ta foi t ’a sauvée! va en paix. »
41 « cinq cents deniers », un peu moins de cinq cents ârancs-or.
42 Cf Mt 18, 26 SV.
44 « tu ne m’as pas donné d’eau pour mes pieds », plutôt que « tu ne m’as pas
versé d’eau sur les pieds ».
47 « elle a beaucoup aimé », ou « a montré beaucoup d’amour ».
49 « Qui est-il celui-là...? » pour l ’étonnement, cf Le 8, 2^ et par; pour le
pardon des péchés, cf 5, 21 et par.
97 LUC
Le xepas chez Simon.
Ortulus Rosarum, XV’ siècle.
LUC 98
sortis, ^ et Jeanne, femme' de Chouza intendant 8
d’Hérode, et Suzanne, et plusieurs autres, qui les ^
assistaient de leurs biens.
Le semeur
99 LUC
8 ®Ses disciples lui demandaient ce que pouvait
bien signiEier cette parabole. “ Il dit: « A vous il a
été donné de connaître les mystères du royatune
de Dieu, mais pour les autres, c’est en paraboles,
afin que
regardant, ils ne regardent pas,
et qu’entendant, ils ne comprennent pas.
“ « Voici ce que signifie la parabole. La semence,
c’est la parole de Dieu. Ceux qui sont le long du
chemin sont ceux qui ont entendu, puis vient le
diable, et ü enlève la Parole de leur cœur, de peur
qu’ils ne croient et soient sauvés. ^ Ceux qui
sont sur le roc sont ceux qui accueülent la Parole
avec joie lorsqu’ils l’ont entendue, et ceux-là n’ont
pas de racine: ils ne croient que pour im moment
et, au moment de l’épreuve, ils font défection.
^‘‘Ce qui est tombé dans les épines, ce sont ceux
qui ont entendu, mais en chemin ils sont étouffés
par les soucis, la richesse et les plaisirs de la vie, et
ils n’arrivent pas à maturité. Ce qui est dans la
bonne terre, ce sont ceux qui, ayant entendu la
Parole avec un cœur noble et généreux, la retien
nent et portent du fruit par la constance.
La lampe
16-18 Cf Mc 4, 21-22 fa r.
LUC 100
la met sur un lampadaire, pour que ceux qui pénè
trent voient la lumière. Car il n ’y a rien de secret
qui ne deviendra manifeste, ni rien de tenu secret
qui ne doive être connu et venir au grand jour.
M t 13,12
Prenez donc garde à la manière dont vous
entendez! Car celui qui a, on lui donnera, et celui
qui n ’a pas, même ce qu’il pense avoir lui sera
enlevé. »
La tempête apaisée
Mt 8,23-27
Or donc, \m de ces jours-là, il monta dans un
Mc 4,33-41
bateau, ainsi que ses disciples, et il leur dit: « Pas
sons à l’autre rive du lac. » Et ils gagnèrent le large.
^ Tandis qu’ils naviguaient, il s’endormit. Et une
bourrasque s’abattit sur le lac; ils faisaient eau et
étaient en danger. ^ S’étant avancés, ils le réveil-
18 « entendez », plutôt que « écoutez », cf w 32, 13, 14, 13. — « même ce qu’il
pense avoir », faite disparaître l ’oxymoron de Mc par « même ce qu’il a ».
19-21 Voir Mc par, et les notes.
22-25 Voir Mc par, et les notes. Le, gui suit Mc de très près, lui enlève une part
de son pittoresque et de sa vie; voit en particulier les w 37, 3S et 39 de Mc.
101 LUC
lèrent, en disant; « Chef, chef, nous périssons! »
Lui, s’étant réveillé, menaça le vent et le tumulte
des flots. Ils s’apaisèrent, et le calme se fit, ^ Il
leur dit: « Où est votre foi? » Saisis de crainte, ils
furent étonnés, se disant les -uns aux autres; « Qui
donc est-il, celui-là, qu’il commande même aux
vents et à l’eau, et qu’ils lui obéissent? »
LUC 102
brisant les liens, il était poussé par le démon vers
les endroits déserts. ^ Jésus l’interrogea: « Quel
est ton nom? » Il dit: « Légion », parce que beau
coup de démons étaient entrés en lui. ^^Et ils le
priaient de ne pas leur commander de s’en aller
dans l’abîme.
Or, il y avait là un troupeau d’un bon nombre
de cochons qui paissait dans la montagne. E t [les
démons] le prièrent de leur permettre d’entrer
dans ces [codhions]. E t il le leur permit. Etant
sortis de l’homme, les démons entrèrent dans les
cochons, et le troupeau s’élança du haut de l’es
carpement dans le lac et s’étouffa.
^ Voyant ce qui était arrivé, les gardiens prirent
la fuite et rapportèrent [la chose] à la ville et dans
les hameaux; ^®les gens sortirent voir ce qui était
arrivé. Et ils vinrent vers Jésus et trouvèrent, assis,
l’homme dont étaient sortis les démons, vêtu et rai
sonnable, aux pieds de Jésus; et ils eurent peur.
Ceux qui avaient vu [la chose] leur rapportèrent
comment avait été sauvé celui qui avait été
démoniaque. Et toute la multitude de la contrée
des Guéraséniens demanda à [Jésus] de les quitter,
car ils étaient en proie à une grande peur. Lui, mon
tant en bateau, s’en retourna.
L’homme dont les démons étaient sortis le
priait de le garder avec lui. Mais il le renvoya en
disant: « Retourne chez toi et raconte tout ce
que Dieu a fait pour toi. » Et il s’en alla, proclamant
par la viUe entière tout ce que Jésus avait fait pour
lui.
103 LUC
Guérison d’une hémorroisse et résurrection de la
fille de Jdire
LUC 104
® Tandis qu’il parlait encore, vient de chez le 8
chef de synagogue quelqu’un qui dit: « Ta fille est
morte à présent; ne fatigue plus le Maître. »
“ Jésus, qui avait entendu, lui répondit: « Sois sans
crainte; un acte de foi seulement, et elle sera sau
vée. » Venu à la maison, il ne laissa personne
entrer avec lui, si ce n ’est Pierre, et Jean et
Jacques, ainsi que le père de l’enfant et la mère.
“ Tous pleuraient et se frappaient la poitrine à
cause d’elle. Il dit: « Ne pleurez pas; elle n’est
pas morte, mais elle dort. » Et ils se moquaient
de lui, sachant qu’eUe était morte. ®^Mais lui,
tenant sa main, l’appela en disant: « Enfant, lève-
toi. » “ Et son esprit revint, et elle se tint debout à
l’instant même. Et il commanda de lui donner à
manger. Et ses parents furent saisis de stupeur, et
lui leur prescrivit de ne dire à personne ce qui était
arrivé.
105 LUC
besace, ni pain, ni argent; et n ’ayez pas chacun
deux tuniques. ‘‘E t en quelque maison que vous
entriez, demeurez là et c’est de là que vous sortirez.
^ Et ceux qui ne vous recevront pas, en sortant de
cette ville, secouez la poussière de vos pieds, en
témoignage pour eux. »
®Etant partis, ils passaient de village en village,
évangélisant et guérissant partout.
LUC 106
à l’écart vers une ville appelée Bethsaïde. “ Les
foules, l’ayant su, le suivirent. Et, leur faisant bon
accueil, il leur parlait du royaume de Dieu et rendit
la santé à ceux qui en avaient besoin.
Le jour avait commencé à décliner. S’avançant,
les Douze lui dirent: « Renvoie la foule, pour qu’ils
aillent dans les villages à la ronde et dans les
hameaux, où ils trouveront logis et vivres, car ici
nous sommes dans un lieu désert. » Il leur dit:
« Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Ils dirent:
« Nous n ’avons pas plus de cinq pains et de deux
poissons. A moins peut-être d’aUer nous-mêmes
acheter des aliments pour tout ce peuple. » Car
ils étaient environ cinq mille hommes. Il dit à ses
disciples: « Faites-les s’allonger .par groupes
d’environ cinquante. » Ils agirent ainsi et les
firent s’allonger tous. Ayant pris les cinq pains
et les deux poissons, levé les yeux au ciel, Ü les
bénit et les rompit, et il les donnait aux disciples
pour les servir à la foule. E t ils mangèrent et fu
rent tous rassasiés, et on enleva ce qui leur était
resté de morceaux: douze couffins!
107 LUC
disant; « Qui suis-je, au dire des foules? » Répon
dant, ils dirent: « Jean, le Baptiste; d’autres, Elie;
d’autres, qu’un des anciens prophètes est ressus
cité. » Il leur dit: « Mais pour vous, qui suis-je? »
Pierre, répondant, dit: « Le Christ de Dieul » Mais
il leur enjoignit sévèrement de ne le dire à per
sonne.
LUC 108
de l’homme aura honte, lorsqu’il viendra dans sa 9
gloire et dans celle du Père et des saints anges.
La Transfiguration
109 LUC
comme ceux-ci se séparaient de lui, Pierre dit à
Jésus: « Chef, il est bon que nous soyons ici; faisons
donc trois tentes, ime pour toi, et une pour Moïse,
et une pour Elie »: il ne savait ce qu’il disait.
Tandis qu’il disait cela, advint une nuée, et elle
les prenait sous son ombre; ils furent saisis de peur
en pénétrant dans la nuée. E t tme voix advint de
la nuée, qui disait: « Celui-ci est monfÜs,rElu: écou-
tez-le! » Et quand advint la voix, Jésus se trouva
seul. Et eux gardèrent le silence et ne rapportèrent
à personne, en ces jours-là, rien de ce qu’ils
avaient vu.
LUC 110
vous et vous supporterai-je? Amène ici ton. fÜs. »
“^Celui-ci ne faisait encore qu’approcher, quand le
démon le brisa et le secoua avec une grande vio
lence, Mais Jésus menaça l’esprit, l’[ esprit] impur,
guérit l’enfant et le remit à son père. ^^Et tous
étaient frappés dé jà grandeur de Dieu.
43b-45 Voir les notes sur le passage parallèle de Mc. — « n e comprenaient pas
cette parole», sur cette inintelligence des Apôtres, dissimulée par Mt, voilée par
Le, cf Mc 8, 17-21, et la note. — «pour qu’ils n’en saisissent pas le sens»,
cf 18, J4.
46-48 Volt les notes sur Mc par.
111 LUC
9 qu’il accueille, et quiconque m’accueüle, accueille
Celui qui m’a envoyé; car celui qui est le plus petit
parmi vous tous, c’est celui-là qui est grand. »
LU C 112
IV. LA MONTÉE VERS JÉRUSALEM
(9, J I — 19,27)
51-56 Piopre à Le. — « les jours o k U devait être enlevé», c£ Mc 16, 19;
Ac 1, 2, I I , 22; 1 Tm 3, 16. — « p rit fermement la toute de Jérusalem», lit:
« affeaanit sa face pour aller à Jérusalem », pour l*e:q>tession, 2 Rs 1 2 , 18,
53 Sut les Samaritains hostiles aux Juifs et détestés par eux, cf Sir 50, 25 svj
Mt 10,5; Jn 4 , 9. , ^
54 Cf 2 Rs 1, 10-12. Jacques et Jean se comportent vraiment en « fils du
tonnerre » (Mc 3 ,1 7 ).
113 LUC
Exigences de Jésus en matière de vocation apos
tolique
9 57-62 Trois loifa-, les deux piemleis sont communs à Le et à Mt (voir les
de ce dernier), le troisième est propre à Le.
^ „ 61 « prendre congé », cf 14, 55; Mc 6, 46; Ac 18, 18, 21; 2 Co 2,15.
10 1-12 a 9, 5-5; M t 10, ?-16| Mc 6, 8-II.
2 Cf Mt 9,57-58.
LUC 114
a c D a tîa C a p im lttin ^ x ^
^ tcmocfîgna.
ctaWos kpta^^in'J
taditostm idtnios
b(no3 anu fadem
fitamîn omîieiîîcî^#
ttimtcmet locaquo
eran'pfeveiîtoroe»
Èt oi'c€ps£
®clïïstQuWc?mu!
ta î operar# autem
paaâ'Hogaîe ergo
(Oom tîîEm m cfC s vî
mttîatoperartos ixî
mcffem fîîajt ^Jteîeece ego mftto vos fîcut
Bible latine. Lyon, 1521.
3 Œ M tlO , K .
4 Les disciples n ’ont pas de temps à perdre en cm lités et bavardages, a la
manière des Orientaux, c£ 2 Rs 4, 29.
115 LUC
10 ^ « En quelque maison que vous entriez, dites
Le 9, 3 - 5
d’abord: Paix à cette maison! ®Et s’il y a là un fils
de paix, votre paix ira se poser sur lui; sinon,
certes, elle vous reviendra. ^Demeurez dans la
même maison, mangeant et buvant ce qu’ils ont;
car l’ouvrier a droit à son salaire. Ne passez pas de
maison en maison. ®Et en quelque ville que vous
entriez et où l’on vous accueillera, mangez ce
qu’on vous sert; ®et guérissez ses malades, et dites
aux gens: Le royaume de Dieu est tout proche de
vous. “ Mais en quelque viUe que vous soyez
entrés et où l’on ne vous accueillera pas, en sortant
sur ses places, dites: “ Même la poussière qui, de
votre ville, s’est attachée à nos pieds, nous
l’essuyons pour vous [la laisser]. Pourtant sachez-le:
le royaume de Dieu est tout proche. “ Je vous dis
que, pour Sodome, en ce jour-là, ce sera plus
supportable que pour cette viUe-là.
M t n , 21-24
“ « Malheur à toi, Chorazin! Malheur à toi,
Bethsaïde! Parce que, si les miracles qui ont été
faits chez vous avaient été faits à Tyr et Sidon, il y
a longtemps que, sous le sac et assises dans la
cendre, elles se seraient repenties. “ Aussi bien.
5 « Fïûïc à cette maisoa », formule de salutation des Juifs, 24, 36*, Jn 20, 19, 24,
26; par « p aix » , il faut entendre Tensemble des biens temporels et spirituels. Mt
par écrit: « Saluez<la. »
6 «fils de paix» (sémitisme), quelqu’un qui en est digne; cf «fils de géhenne»
(Mt 23, 15); « fils de la perdition» (Jn 17, 12; 2 Th 2, J ) . — «elle vous
reviendra », la paix est, pour ainsi dire^ personnifiée.
7 « l ’ouvrier a droit à son salaire. » Paul se rappellera cette déclaration
(1 Tm 5, 15 Verbatim; 1 Co 9, 14), sans d’ailleurs user lui-même du «droit que
confère l ’Evangile » (1 Co 9, 15). Voir encore 1 Th 2, 7, 9; 2 Th 3, 9,
11 Cf Mc 6, 11, et la note.
12 « ce sera plus supportable », cf v 14; M t 10, 15; 11, 22, 24.
13-15 Cf Mt 11, 21-24 par, et les notes.
LUC 116
pouf Tyr et Sidon ce sera plus supportable, lors du 10
Jugement, que pour vous. ^^Et toi, Capharnaüm,
serais-tu élevée jusqu’au ciel?... Jusqu’à l’Hadès tu
descendras' ^
« Celui qui vous écoute, c’est moi qu’il écoute,
et celui qui vous rejette, c’est moi qu’il rejette, et
celui qui me rejette rejette Celui qui m’a envoyé. »
16 Pour une forme quelque peu différente de ce îogion, cf 9, 48\ Mt 10, 40:
Mc 9, 37; Jn 13, 20.
17 « démons soumis par ton Nom », cf Mc 16, 17. L’expulsion des démons par
la vertu de TEsprit Saint est un signe que le royaume de Dieu est arrivé (11, 20;
Mt 12, 28), et donc que le règne de Satan touche a sa fin, cf Jn 12, 31.
19 «serpents et scorpions» (Ps 91, 13), à entendre de toute puissance maléfique
de l ’ennemi, de quelque nature qu’elle soit.
20 « vos noms inscrits dans les deux », c’est-à-dire que vous êtes comptés au
nombre des élus. L ’image, empruntée à TA.T. (Ex 32, 32 sv; Is 4, 3; Dan 12, 1;
Ps 69, 29), reparaît plusieurs fois dans l ’Apocalypse, sous la désignation « Livre
de vie », cf 3, 3; D , 8; 17, 8; 2 0 ,1 2 , 13; 21, 27.
117 LUC
La révélation réservée aux si Le Fère et le
Fils
LUC 118
Parabole du bon Samaritain
119 LUC
10 donna à rhôtelier et dit: Prends soin de lui, et tout
ce que tu dépenseras en plus, c’est moi qui, lors de
mon retour, te le rembourserai. ^ Qui de ces trois
te semble s’être montré le prochain de l’homme
tombé aux mains des brigands? » Il dit: « Celui
qui a exercé la miséricorde envers lui. » Jésus lui
dit: « Va, et toi aussi, fais de même. »
Marthe et Marie
Jn 11, 1 -2
Comme ils faisaient route, il entra dans un
village, et une femme du nom de Marthe le reçut
dans sa maison. Et celle-ci avait ime sœur appe
Jn 11,20
lée Marie qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur,
écoutait sa parole. '“ Marthe, elle, était absorbée
par les multiples soins du service. Intervenant, elle
dit: « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur me
laisse servir toute seule! Dis-lui donc de m’aider. »
Mais, répondant, le Seigneur lui dit: « Marthe,
Marthe, tu te soucies et t ’agites pour beaucoup de
choses; ® pourtant il en faut peu, une seule même.
C’est Marie qui a choisi la bonne part: elle ne lui
sera pas enlevée. »
LUC 120
Le Pater
priez, dites:
Père,
Sanctifié soit ton Nom!
^ Vienne ton règne!
Notre pain quotidien,
donne-le-nous chaque jour,
^ et remets-nous nos péchés,
car nous-mêmes remettons à quiconque nous
doit,
et ne nous fais pas entrer en tentation! »
121 LUC
L ’ami importun
Efficacité de la prière
LUC 122
Jésus accusé par certains
de chasser les démons par Béelzéboul
123 LUC
11 il lui enlève sa panoplie en laquelle il se confiait,
et il distribue ses dépouilles.
Intransigeance de Jésus
La vraie béatitude
LUC 124
Le signe de Jonas
29-32 Voir les notes sur M t par» — « elle dieidie un signe »; M t par
« ledietdie un signe ».
33-36 Voir les notes sur les parallèles.
125 LUC
11 donc ton corps tout entier est lumineux sans avoir
de partie ténébreuse, Ü sera lumineux tout entier,
comme lorsque la lampe t ’illumine de son éclat. »
37*54 Ensemble ptopte à Le. Bien des traits s’y rencontrent que M t a distribués
autrement dans son discours contre les scribes et les Pharisiens. Se reporter aux
références marginales. On se contente d ’indiquer les principales divergences entre
les deux discours qui s’appuient sur un même texte de base.
37 •« le prie », sur cette invitation, cf 7, 36.
38 « lavé », c’est-à-dire fait les ablutions rituelles, cf Mc 7, 2-5, et les notes.
39 « plat », M t par <c éraelle »; <c de rapine et de perversité », M t par « pleins de
rapine et d’^ o n tinence ».
41 <ice que vous avez » (?) ou « ce qui est dedans » (?).
42 « dîme de la menthe, de la rue et de tous les légumes », Mt par « dîme de la
mendie, du fenouil et du cumin»; « e t vous négligez la justice et l ’amour de
Dieu! » Mt par « et vous avez laissé ce qui a le plus de poids dans la Loi, la
justice, la miséricorde et la foi! ».
LUC 126
« Malheur à vous, les Pharisiens, parce que 11
vous aimez le premier siège dans les synagogues
et les salutations sur les places pubhques!
• ^ « Malheur à vous, parce que vous êtes comme
les tombeaux que rien ne signale et sur lesquels les ***
hommes marchent sans le savoir! »
Prenant la parole, tm des légistes lui dit:
« Maître, en disant cela, tu nous outrages, nous
aussi! » Il dit: « A vous aussi, les légistes, mal
heur, parce que vous chargez les hommes de *
charges difficiles à porter, et vous-mêmes ne tou
chez pas à ces charges d’un seul de vos doigts!
« Malheur à vous, parce que vous bâtissez les
tombeaux des prophètes, et ce sont vos pères qui
les ont tués! ^®Donc, vous êtes des témoins, et ^*23,2s-3i
vous approuvez les œuvres de vos pères: eux les
ont tués, et vous, vous bâtissez!
^ « E t voilà pourquoi la Sagesse de Dieu a dit: Je
leur enverrai des prophètes et des apôtres, et às
en tueront et pourchasseront, ®®pour qu’il soit
demandé compte à cette génération du sang de
tous les prophètes qui a été répandu depuis la fon
dation du monde, depuis le sang d’Abel
jusqu’au sang de Zacharie, qui périt entre l’autel et
127 LUC
11 la Maison. Oui, je vous le dis, il en sera demandé
compte à cette génération.
« Malheur à vous, les légistes, parce que vous
Mt 23,1 3
avez enlevé la clef de la science! Vous-mêmes
n’êtes pas entrés, et ceux qui vordaient entrer,
vous les en avez empêchés. »
^^Et quand il Ext sorti de là, les scribes et les
Pharisiens se mirent à [lui] en vouloir terriblement
et à le faire parler sur une foule de choses, ^ le
guettant pour surprendre quelque [parole] de sa
bouche.
129 LUC
12 Esprit vous enseignera à l’heure même ce qu’il faut
dire. »
LUC 130
S’abandonner à la Providence
22-31 Comparer avec M t 6, 25-3} par, e t voir les notes. Quelques légères diver
gences, w 23, 24, 25, 27, 29. A signaler, au v 27, une leçon suspecte d’harmoni
sation avec M t 6, 2S par. « comme ils croissent: ils ne peinent ni ne Aient. » —
Au V 29 « ne vous tourmentez pas », contresens célèbre de la Vulgate, qui a
traîné dans bien des livres et entretiens de spiritualité: notite in sublim e tolli.
131 LUC
12 « Sois sans crainte, petit troupeau, parce qu’il
Ac 20,2S
Jn 10,16 a plu à votre Père de vous donner le Royaume.
LUC 132
troisième veüle, s’il trouve les choses ainsi, heu- 12
reux seront-ils! Comprenez bien ceci: si le maître
de maison avait su à quelle heure le voleur allait
venir, il n ’aurait pas laissé percer le mur de sa
maison. '‘“Vous aussi, tenez-vous prêts, parce que
c’est à l’heure où vous n’y pensez pas que le Fils
de l’homme va venir. »
Pierre dit: « Seigneur, est-ce pour nous que tu
dis cette parabole, ou bien aussi pour tout le
monde? » Et le Seigneur dit: « Quel est donc l’in-
tendant fidèle, prudent, que le seigneur a établi sur
sa domesticité pour donner en temps voulu la
ration de blé? Heureux cet esclave, que son sei
gneur, en venant, trouvera occupé ainsi! ^V rai
ment, je vous dis qu’il l’établira sur tous ses biens.
‘‘^Mais si cet esclave dit en son cœur: Mon sei
gneur tarde à venir, et qu’il se mette à battre les
garçons et les filles, à manger, et à boire et à s’eni
vrer, '’^il arrivera, le seigneur de cet esclave, un
jour qu’il ne s’y attend pas et à une heure qu’il ne
connaît pas; et il le retranchera et mettra sa part
avec les infidèles.
« Cet esclave qui, connaissant la volonté de
son seigneur, n ’aura rien préparé ou fait conformé
ment à sa volonté, recevra un grand nombre de
coups; quant à celui qui, sans la connaître, aura
quatre veilles (Mt 14, 2J; Mc 13, 35), les Juifs en trois. C’est à la seconde
manière que semble se référer Le.
40 Sur cette incertitude de l ’heure du retour, qui semble avoir été un des
thèmes de la catéchèse apostolique, cf w 39, 46-, 17, 26-30-, 21, 34 sv: M t 24, 36,
42, 44, 30; 25, 13; Mc 13, 34-36-, 1 Th 5, 2-4; 2 Pe 3, 4-7, 9-10.
41-46 Cf Mt par, et les notes.
47-48 Propre è Le.
133 LUC
12 par sa conduite mérité des coups, il n’en recevra
que peu. A qui on aura donné beaucoup il sera
beaucoup demandé, et à qui on aura confié beau
coup on réclamera davantage.
LUC 134
Savoir interpréter les signes des temps
et agir en conséquence
135 LUC
13 ^ Et, prenant la parole, il leur dit: « Pensez-vous que
ces Galiléens fussent de plus grands pécheurs que
tous les [autres] Galiléens, parce qu’ils ont subi
pareil sort? ^ Non, je vous le dis; mais si vous ne
vous repentez pas, vous périrez tous pareillement.
Ou ces dix-huit que la tour de Siloé a tués dans
sa chute, pensez-vous que leur dette fût plus
grande que celle de tous les hommes qui habitent
Jérusalem? ^ Non, je vous le dis; mais si vous ne
voulez pas vous repentir, vous périrez tous de
même. »
®Et il disait cette parabole: « Quelqu’un avait un
figuier planté dans sa vigne. Il vint y chercher du
fruit et n ’en trouva pas. ^ Il dit au vigneron: Voilà
Mc 11, V
trois ans que je viens chercher du fruit sur ce
figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le; pourquoi
donc encombre-t-il la terre? ®Celui-ci, répondant,
lui dit: Seigneur, laisse-le encore cette année, le
temps que je creuse tout autour et que je mette du
fumier. ®Peut-être fera-t-il du fruit à l’avenir... Sinon,
certes, tu le couperas. »
LUC 136
Guérison un jour de sabbat d’une femme toute
courbée
137 LUC
Le grain de sénevé
Le levain
LUC 138
“ « Dès que le maître de maison se sera levé et 13
aura fermé la porte et que, restés dehors, vous
vous serez mis à frapper à la porte, en disant:
Seigneur, ouvre-nous, il vous répondra: Je ne sais
d’où vous êtes, “ Alors vous vous mettrez à dire:
Nous avons mangé et bu devant toi, et tu as
enseigné sur nos places. ^^Et il vous dira: Je ne
sais d’où vous êtes: écartez-vous de moi, vous tous,
ouvriers d’injustice! “ Là seront les sanglots et les
grincements de dents, lorsque vous verrez
Abraham, et Isaac, et Jacob et tous les prophètes
dans le royaume de Dieu, et vous chassés dehors.
“ E t on arrivera du Levant et du Couchant, du nord
et du midi, et on se mettra à table dans le royaume
de Dieu.
« Et voilà qu’il y a des derniers qui seront pre-
miers, et il y a des premiers qui seront derniers. »
27 Ci Ps 6, S.
31-33 Propre à Le. — «Hérode... renard», il s^agit d’Hérode-Antîpas (3, 1, et la
note). Jésus est sur ses terres, c’est-à-dire en Pérée, puisqu’il fait route vers Jém-
139 LUC
13 ma route, parce qu’il ne convient pas qu’un pro
phète périsse hors de Jérusalem.
Apostrophe à Jérusalem
Mt 23,37-3?
^ « Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les pro
phètes et lapides ceux qui te sont envoyés, que de
fois j’ai voidu rassembler tes enfants de la manière
dont une poule rassemble sa couvée sous ses
ailes... et vous n ’avez pas voulu! Voici que votre
Salem (9, SI; 13, 22). H ne semble pas quH étode ait eu le dessein de « tu e r»
Jésus. Peut-être a-t-il voulu pat ce faux bruit habilement répandu se débartasset
de Jésus; c’est à cette manœuvre de roué que ferait allusion l’éjâthète de renard.
34-33 C i le texte par de Mt; très menues divergences.
LUC 140
maison vous est laissée. Je vous le dis: vous ne me 13
verrez plus, jusqu’à ce qu’arrive [le jour] où vous
direz:
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! »
141 LUC
14 ne va pas t ’étendre sur le premier divan, de
peur qu’un plus digne que toi n ’ait été invité aussi,
®et que celui qui vous a invités, toi et lui, ne
vienne te dire: Cède-lui la place. E t alors tu te met
trais, plein de honte, à ^ e r occuper la dernière
place. “ Mais lorsque tu es invité, va te mettre à la
dernière place, de façon qu’à son arrivée celui qui
t ’a invité te dise: Mon ami, monte plus haut. Alors il
y aura pour toi de l’honneur devant tous les autres
Mt 23,12 Il.
convives; "" parce que quiconque s’élève sera
abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé. »
LUC 142
Sur les invités qui se dérobent
15*24 Voir le passage parallèle de Mt, avec ses notes. — « p i^ d r a son repas
(lit: «mangera du p ain») dans le royaume de D ieu»; depuis longtemps la M id té
des temps messianiques était comparée à un ban^iet, cf Is 25, 5: «pour tous les
peuples... un festin de viandes grasses, tm festin de vins dépouillés, de viandes
grasses, pleines de modle, de vins dépouillés, clarifiés», voir encore Le 13, 29\
22, 50. —* « p ris de colère», cf M t 18, 34 (en Mc 1, 41 «pris de p itié » ). —
«force les gens à entrer», il ne s’agit ^ s de les violenter, mais de passer outre
au rebis que i>outrait provoquer diez eux la honte de leur indigence et de leur
saleté. On sait l ’abus qui a été fait au cours de l’histoire de ce compeîle întrare.
143 LUC
14 remplisse. ^C ar, je vous le dis, aucun de ces
hommes qui avaient été invités ne goûtera de mon
dîner. »
25-27 « se retournant », sur cette attitude de Jésus notée par Le, cf 7, 44\ 9, 55:
22, 61-, 23, 28. — « ne hait pas », hyperbole hébraïsante; il faut préférer Jésus a
tout ce qu’on a de plus cher. — « sa femme », propre à Le, dont il illustre la
tendance ascétique, de même 18, 29. — «n e porte pas sa croix», encore Jn 19,
27; on trouve encore « prendre sa croix », 9, 25; Mt 16, 24-, 27, 52; Mc 8, 34', 15,
21, « se saisir de sa croix », Mt 10, 38.
28-33 Propre à Le. — « tour », non pas une tour de vigne, petit édifice destiné
à servir de guet (Is 5, 2), mais un bâtiment considérable. — « demander la
LUC 144
•C3C■owîîmn^itfm commmm « pt t f puBf k
145 LUC
14 lui avec vingt mille? “ Sinon, certes, alors que
l’autre est encore loin, il envoie une ambassade
demander les conditions de paix, “ Ainsi donc,
quiconque d’entre vous ne donne pas congé à tous
ses biens ne peut être mon disciple.
La drachme perdue
147 LUC
15 drachme que j’avais perdue! C’est ainsi, je vous
le dis, qu’il naît de la joie devant les anges de Dieu
pour un seul pécheur qui se repent. »
11-32 La plus émouvante des paraboles, celle qui foit verser des lannes à tous
et tressaillir les cœurs les plus endurcis. On ne peut pas ne point évoquer les
pages immortelles de Péguy: <cUn homme avait deux fils... »
13 « rassemblant tout », ou « ayant tout réalisé ».
15 « garder les cochons », une des pires humiliations pour un fils d*Israël, le
cochon étant pour lui un animal impur, dont Pélevage lui était interdit, cf Lev
11, 7; Deut 14, 8.
16 « caroubes », fruits du caroubier, nourriture des indigents et des bêtes.
18 « je veux partir » (v 20), lit: « m’étant levé, je ferai route vers. » Eviter la
traduction « je me lèverai », littéralisme ridicule qui a longtemps t r ^ é dans les
sermonnaires et ouvrages de spiritualité, et susdté quelques
LUC 148
dire: Père, j ’ai péché contre le Ciel et envers toi; 15
^®je ne suis plus digne d’être appelé ton fils,
traite-moi comme l’un de tes mercenaires, “ Il
partit et vint vers son père.
« Tandis qu’il était encore loin, son père le vit et
fut pris de pitié; il courut se jeter à son cou et l’em
brassa tendrement. Le fils lui dit: Père, j’ai péché
contre le Ciel et envers toi; je ne suis plus digne
d’être appelé ton fils, ^^Mais le père dit à ses
esclaves: Vite, apportez la plus belle robe et l’en
revêtez, et mettez-lui un anneau au doigt et des
chaussures aux pieds. “ E t amenez le veau gras,
tuez-le, mangeons et festoyons, parce que mon
fÜs que voilà était mort, et il est revenu à la vie; il
était perdu, et il est retrouvé! E t Üs se mirent à
festoyer.
“ « Son fils aîné était aux champs. E t quand, à
son retour, il approcha de la maison, il entendit de
la musique et des danses, “ et appelant un des ser
viteurs, Ü demanda ce que cela pouvait bien être.
“ Celui-ci lui dit: C’est ton frère qui est arrivé, et
ton père a tué le veau gras, parce qu’il l ’a recouvré
en bonne santé. “ Il se mit en colère, et il refusait
d’entrer. Son père sortit l’en prier. “ Mais répon-
oratoires. — « Ciel », c’est-à-dite Dieu, cf Jn 3, 27; Mt 21, 25; 1 Mac 3, 18, 50;
4, 10, 40, 55; etc.
20 « fut pris de pitié », cf la pitié de Jésus, 7, 13; Mt 9, X; 14, 14; 15, 3; 20,
34; etc. — « la plus belle robe », et non « la première robe », contresens gro
tesque, qui a permis à de pieux auteurs d’y déceler la robe de l ’innocence baptis
male.
22 « un anneau... », cf Ja 2, 2. — « chaussures », les siennes doivent être bien
usées ou inexistantes.
24 « perdu, retrouvé », revient comme un joyeux refrain w tf, 9, 32.
25 Le fils aîné représente les Pharisiens et scribes du v 2, et comme eux, il
murmure.
28 « sortit l ’en prier », lit: « étant sorti, il le priait. »
149 LUC
15 dant, il dit à son père: Voilà tant d’années que je te
suis asservi sans avoir jamais transgressé un seul de
tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau
à moi, pour festoyer avec mes amis; ^“et quand
ton fils que voilà revient, après avoir dévoré ton
bien avec des prostituées, tu fais tuer pour lui le
veau gras!
« Il lui dit: Toi, mon enfant, tu es toujours avec
moi, et tout ce qui est à moi est à toi. ^^Mais il
fallait bien festoyer et se réjouir, parce que ton
frère que voilà était mort, et il a repris vie; il était
perdu, et il est retrouvé! »
Le gérant prudent
15 29 « je te suis asservi sans avoir jamais transgrçssé im seul de tes ordres », cet
orgueil de la vertu que l ’on croit avoir exprime l ’attitude de «ceux qui se
flattent d’être justes e t qui méprisent les autres », 18, 9.
32 « il était perdu, et il est retrouvé »; il convenait que la parabole du privilège
du pédieur se termine par ce refrain ( w 6, 9, 24).
16 1-8 Propre à Le.
1 « dissipant », ou « dilapidant », cf 0 ,1 3 .
2 « gestion », vv 3, 4.
4 « il y en ait qui m’accueillent », lit; « iis m’accueillent. »
LUC 150
L ’inspiration
des fils de ce monde.
«Grande Vie du Christ»
de Ludolphe le Chartreux.
XV® sihcle.
151 LUC
Le bon emploi de l’argent
LUC 152
devant les hommes, mais Dieu connaît vos cœurs; 16
car ce qui est élevé chez les hommes est une abo
mination devant Dieu.
A l’assaut du Royaume
Férennité de la Loi
5 ,1 8
« Il est plus facile que le ciel et la terre pas-
sent que ne tombe un seul menu trait de la Loi.
Indissolubilité du mariage
M t 5 ,3 2
« Quiconque répudie sa femme et en épouse 19, 9
une autre commet l’adultère, et celui qui épouse
une femme répudiée par le mari commet l’adultère.
15 « SC donnent pour Justes », lit: « se justifient », cf 10, 29; 18, 9 « certains qui
se flattaient d ’êtie des justes »; M t 23, 78.
16 Cf Mt par, et la note.
17 Cf Mt par, et la note.
18 Cf Mt par, et la note.
153 LUC
Le mauvais riche et Lazare
LUC 154
consolé, et toi, tu es tourmenté, Ce n’est pas 16
tout: entre nous et vous un grand abîme se trouve
fixé, afin que ceux qui voudraient passer d’ici
chez vous ne le puissent, et qu’on ne traverse pas
non plus de là-bas chez nous.
^ « Il dit: Je te prie donc, père, d’envoyer
[Lazare] dans la maison de mon père, ^ car j’ai
cinq frères; qu’ü leur porte son témoignage, pour
qu’ils ne viennent pas, eux aussi, dans ce lieu de la
torture. Et Abraham de dire: Ils ont Moïse et les
Prophètes; qu’ils les écoutent. ^“Mais il dit: Non,
père Abraham, mais si quelqu’un de chez les morts
va les trouver, üs se repentiront, Mais il lui dit:
Du moment qu’ils n ’écoutent pas Moïse et les Pro
phètes, même si quelqu’un des morts ressuscite, ils
ne seront pas convaincus. »
Bible italienne.
Venise, 1525.
29 <( Moïse et les Ftophètes », pour désigner l ’ensemble de la Bible et ses deux
grandes autorités, cf 24, 27; Mt 17, 3 et par, Jn 1, 46\ Ac 28, 23.
31 Un des versete majeurs de l ’év an ^ e. A qui n’utilise pas les moyens que
Dieu met à sa dispositicm, le plus grand miracle ne serait d’aucun profit. Même
pensée Jn 5, 45’47.
155 LUC
Le scandale
Im correction fraternelle
Mt 18, l ï
21,22 « Si ton frère vient à pécher, réprimande-le et, s’il
se repent, remets-lui. '‘E t si sept fois le jour il
pèche contre toi et que sept fois il revienne à toi,
en disant: Je me repens, tu lui remettras. »
La puissance de la foi
LUC 156
Servir avec humilité
157 LUC
17 s’en allaient, ils furent purifiés. L’un d’entre eux,
voyant qu’il avait été guéri, revint, glorifiant Dieu
d’une voix forte, et il tomba sur la face aux
pieds de [Jésus], en le remerciant. Et c’était un
Samaritain! Prenant la parole, Jésus dit: « Est-ce
que les dix n ’ont pas été purifiés? Les neuf autres,
où sont-ils? Il ne s’est trouvé, pour revenir rendre
gloire à Dieu, que cet étranger! » ^®Et il lui dit:
« Relève-toi, va; ta foi t ’a sauvé! »
LUC 158
l’homme, et vous ne le verrez pas. ^ E t on vous 17
dira: Le voici là! Le voici ici! N’y allez pas, n ’y 24,2M7
courez pas. ^‘‘ Car, de même que l’édair étincelant
brille d’un point du ciel à l’autre, ainsi en sera-t-il
du Fils de l’homme en son Jour. “ Mais d’abord il
doit souffrir beaucoup, et être rejeté par cette
génération.
“ « E t comme il advint aux jours de Noé, ainsi en 24, 37 .3s
sera-t-il encore aux jours du Fils de l’homme. ^ On
mangeait, on buvait, on prenait femme ou mari, jus
qu’au jour où Noé entra dans Varche\ et vint le
déluge, qui les fit tous périr. “ Pareillement,
comme il advint aux jours de Lot: on mangeait, on
buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on
bâtissait; mais le jom où Lot sortit de Sodome, il
tomba du ciel une -pluie de feu et de soufre, qui les
fit tous périr. De même en sera-t-il, le Jour où le
Fils de l’homme doit se révéler.
« En ce Jour-là, que celui qui sera sur la terrasse M t 2 4 ,17-1S
et aura ses affaires dans la maison ne descende pas
pour les prendre, et pareillement, que celui qui
sera au champ ne retourne pas en arrière. ^^Rap
pelez-vous la femme de Lot. Quiconque cher Mt 10,39
chera à préserver sa vie la perdra, et quiconque la
perdra la fera vivre. Je vous le dis: Cette nuit-là.
159 LUC
17 deux seront sur un même lit: l ’im sera pris et l’autre
m 2^,40-41 laissé; deux seront à moudre ensemble: l’une
sera prise et l’autre laissée. » ...] ^^ Et, prenant la
parole, ils lui disent: « Où, Seigneur? » Il leur dit:
Mt 24, 2S
« Où sera le corps, là aussi les aigles se rassem
bleront. »
LUC 160
20 — Le retour du fils prodigue (15, 11-32).
Vitrail du X III" siècle. Cathédrale de Sens.
21 — Le retour du fils prodigue. 23 — Le mauvais riche et Lazare
'Peinture du X V i r siècle. Musée du (16, 19-31).
Louvre. Sacramentaire de Paris. Manuscrit du
X III" siècle. Bibliothèque Sainte-
Geneviève, n° 102.
Le Pharisien et le publicain
161 LUC
Jésus bénit les petits enfants
Mc io; il-is qu’ü les touchât; ce que voyant, les disciples les
réprimandaient. “ Mais Jésus appela à lui ces
[enfants] et dit: « Laissez les enfants venir à moi et
ne les empêchez pas; car c’est à leurs pareils
qu’appartient le royaume de Dieu. ” En vérité je
vous le dis: quiconque n ’accueille pas le royaume
de Dieu comme un enfant n’y entrera pas, »
LUC 162
puis viens, suis-moi. » En entendant cela, il 18
devint très triste, car ü était fort riche.
163 LUC
18 tout ce qui se trouve écrit par les Prophètes pour le
Fils de l’homme. Car il sera livré aux nations, et
bafoué, et outragé, et couvert de crachats, et
après l’avoir fouetté, on le tuera, et le troisième
jour il ressuscitera. » Et eux ne saisirent rien de
tout cela, et cette parole leur demeurait cachée et
ils ne comprenaient pas ce qui était dit.
31 « écrit par les Prophètes », c£ 24, 25, 2 7 , 4 4 ; Ac 3, 18; 8, 32-35; 13, 27; 26, 27.
34 « ne comprenaient pas », rf 9, 45.
35 C’est pour \in motif d’ordonnance littéraire que h c a déplacé le mîrarîf» de
l ’aveugle de Jéricho, bien en situation dans les textes parallèles de Mt et de Mc.
37 « le Nazôréen », cf la note sur Mt 2, 23.
43 Le récit de « l ’aveugle de l ’entrée de Jéricho » est moins vivant et pittoresque
que celui de Mc, mais à la fin Le y introduit sa note de joie; comparer ledit
verset 43 et Mc 10, 52.
LUC 164
vé! » et à l’instant même il recouvra la vue, et il 18
le suivait en glorifiant Dieu. Et tout le peuple,
voyant cela, célébra les louanges de Dieu.
Zachée
165 LUC
19 voir, car il devait passer par là. ®Et quand il fut
arrivé en ce lieu, Jésus, levant les yeux, lui dit:
« Zachée, hâte-toi de descendre, car il me faut
aujourd’hui demeurer dans ta maison. » ^ E t il se
hâta de descendre et le reçut avec joie. ’ Ce que
voyant, tout murmuraient et disaient: « Il est entré
loger chez un pécheur! » *Mais Zachée, debout,
dit au Seigneur: « Voici, Seigneur, que je donne la
moitié de mes biens aux pauvres, et si j’ai extor
qué quelque chose à quelqu’im, je lui rends le
quadruple. » ®Jésus lui dit: « Aujourd’hui le salut
est arrivé pour cette maison, parce que lui aussi est
un fils d’Abraham. “ Car le Fils de l’homme est
venu chercher et sauver ce qui était perdu. »
LUC 166
lointain pour recevoir la dignité royale et revenir. 19
Appelant dix de ses esclaves, il leur donna dix
mines et leur dit: Faites des affaires jusqu’à ce que
je vienne. ^‘‘Mais ses concitoyens le haïssaient, et
ils envoyèrent derrière lui une ambassade pour
dire: Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur
nous.
« Or, quand Ü fut de retour après avoir reçu la
dignité royale, ü fit appeler les esclaves auxquels il
avait donné l’argent, pour savoir quelles affaires
chacun avait faites. ^^Le premier se présenta, en
disant: Seigneur, ta mine a rapporté dix mines. E t il
lui dit: C’est bien, bon esclave; puisque tu t ’es
montré fidèle en très peu de chose, reçois pouvoir
sur dix villes. “ E t vint le second, en disant: Ta mine,
Seigneur, a produit cinq mines. dit encore à
celui-là: Et toi, sois à la tête de cinq villes.
« Et l’autre vint, en disant: Seigneur, voici ta
mine, que je tenais déposée dans un liage. Car
j’avais peur de toi, parce que tu es un homme
rigide, tu prends ce que tu n ’as pas mis et mois
sonnes ce que tu n’as pas semé. “ Il lui dit: C’est
d’après ta bouche que je te juge, mauvais esclave.
Tu savais que je suis im homme rigide, prenant ce
que je n’ai pas déposé et moissonnant ce que je
n’ai pas semé. “ Pourquoi donc n’as-tu pas confié
mon argent à la banque? Et moi, en venant, je
12 « pays lointain » (cf 20, P), cet éloignement, qui nécessite un long voyage,
évoque peut*êtie les délais de la Parousie. —• « et revenir ensuite », allusion pro
bable au voyage que fit Archélaüs à Rome en Pan 4 av. J.-C., pour faîte confir
mer en sa faveur le testament d’Hérode le Grand. Des Juifs Ty avaient suivi
pour faire échouer sa démarche (v 14).
167 LUC
19 l’aurais retiré avec un intérêt. ^"^Et à ceux qui se
tenaient là, il dit: Enlevez-lui sa mine, et donnez-la
à celui qui a les dix mines. Et ils lui dirent: ^ Sei
gneur, il a dix mines!... — Je vous dis qu’à tout
Mt 13,32
homme qui a on donnera; mais à celui qui n ’a pas,
même ce qu’il a sera enlevé.
« Quant à mes ennemis, ceux qui n ’ont pas
voulu que je règne sur eux, amenez-les ici et égor-
gez-les devant moi. »
L’entrée à Jérusalem.
«Grande Vie du Christ» de Ludolphe le Chartreux, XV‘ siècle.
LUC 168
V. MINISTÈRE DE JÉSUS
À JÉRUSALEM
(19,28 — 21,38)
169 LUC
19 Et ils ramenèrent à Jésus et, jetant leurs man
teaux sur l’ânon, ils firent monter Jésus. “ Tandis
qu’il avançait, les gens étendaient leurs manteaux
sur le chemin. Comme déjà il approchait de la
descente du mont des Oliviers, toute la multitude
des disciples, dans sa joie, se mit à louer Dieu
d’une voix forte pour tous les miracles qu’ils
avaient vus. Ils disaient:
« Béni soit celui qui vient,
le Roi, au nom du Seigneur!
Dans le ciel paix,
et gloire au plus haut [des deux] ! »
LUC 170
jour, toi aussi, les conditions de la paixl Mais non, 19
cela a été caché à tes yeux... Car arriveront des
jours sur toi, où tes ennemis t ’environneront de re
tranchements, et t ’investiront, et te presseront de
toute part. ^ E t ils t ’écraseront, toi et tes enfants
en toi, et ils ne laisseront pas en toi pierre sur
pierre, parce que tu n ’as pas reconnu le temps où
tu fus visitée! »
171 LUC
Propos polémiques de Jésus
La mission de Jésus et le baptême de Jean
LUC 172
“ « Et le temps venu, il envoya aux vignerons un 20
esclave, pour qu’on lui donne du fruit de la vigne;
les vignerons le renvoyèrent les mains vides, après
l’avoir battu, Il envoya encore un autre esclave;
celui-là aussi, l ’ayant battu et traité avec mépris, ils
le renvoyèrent les mains vides. Il en envoya en
core un troisième; celui-ci aussi, l’ayant blessé, ils
le jetèrent dehors. “ Le seigneur de la vigne se
dit: Que faire? Je vais envoyer mon fils, le bien-
aimé; peut-être ils le respecteront, “ Mais en le
voyant, les vignerons faisaient entre eux ce raison
nement: Voici l’héritier; tuons-le pour que l’héri
tage soit à nous. “ Et, le jetant hors de la vigne, ils
le tuèrent,
« Que leur fera donc le seigneur de la vigne?
“ Il viendra et fera périr ces vignerons, et il don
nera la vigne à d’autres. » En entendant cela, ils
dirent: « Jamais de la vie! » “ Mais, les regardant,
il dit: « Qu’est-ce donc que ceci qui se trouve écrit:
ha pierre qu’avaient rejetée les bâtisseurs,
c’est elle qui est devenue tête d’angle?
“ « Quiconque tombera sur cette pierre sera fra
cassé, celui sur qui elle tombera, elle le broiera. »
“ Et les scribes et les grands prêtres cherchèrent
à porter les mains sur lui à l’heure même, et ils
craignirent le peuple. Car ils avaient compris que
c’était pour eux qu’ü avait dit cette parabole.
assez long», pour cette allusion aux délais de la Parousie, c£ Mt 24, 48; 25, 5,
19; voir aussi 2 Pe 3, 9.
17 Citation plus courte que dans les par.
19 « porter les mains sur lui », pour l ’expression, c£ 21, 2; Mt 26, 50; Mc 14,
46; Jn 7, 30, 44; Ac 4, 3; 5, 18; 12, 1; 21, 27. — « c’était pour eux... », cf Mc 12,
12.
173 LUC
Le paiement de l’impôt
LUC 174
— l’interrogèrent en disant: « Maître, Moïse a 20
écrit pour nous: Si le frère de quelqu’un vient à
mourir, ayant femme et qu’il soit sans enfant, il faut
que son frère prenne la femme et suscite une
descendance à son frère. ^ Il y avait donc sept
frères. E t le premier, qui avait pris femme, mourut
sans enfant; ^ le second aussi; et le troisième
prit la [femme]. De même aussi, les sept ne laissè
rent pas d’enfants et moururent. Finalement, la
femme aussi mourut. Eh bien! cette femme, à la
résurrection, duquel d’entre eux doit-elle devenir la
femme? Car les sept l’ont eue pour femme. »
Et Jésus leur dit: « Les fils de ce monde-ci
prennent femme et mari, ^^mais ceux qui ont été
jugés dignes d’avoir part à ce monde-là et à la
résurrection d’entre les morts ne prennent ni
femme ni mari; car il ne peuvent plus mourir, ils
sont en effet les égaux des anges et ils sont füs de
Dieu, étant fils de la résurrection. ^^Et que les
morts se relèvent. Moïse même nous en a prévenus,
au passage du Buisson, quand il appelle le
Seigneur: le Dieu d’Abraham, et le Dieu d’Isaac, et
le Dieu de Jacob. Or Dieu n’est pas [im Dieu] de
morts, mais de vivants; tous, en effet, vivent pour
lui. »
175 LUC
20 Prenant la parole, quelques-uns des scribes
dirent: « Maître, tu as bien parlé. » Car ils
n ’osaient plus l’interroger sur rien.
LUC 176
U « obole » de la veuve
177 LUC
La ruine du Temple: signes précurseurs
8-18 Voir les notes sur Mc par. — Le, ayant déjà traité du Retour glorieux de
Jésus (17, 22-37), n ’envisage directement ici que la ruine de Jérusalem, laquelle se
trouve prédite, notamment aux w 23-28, en termes devenus traditionnels chez les
prophètes pour décrire les grandes interventions de Dieu dans l ’histoire. Tout au
long du discours, il combine Mc avec une autre source, qui apparaît clairement
en plusieurs endroits, par exemple aux w 20, 21b-22, 23b-26a, 28.
9 Cf Dan 2, 28.
10 Cf Is 19, 2; 2 Chr 15, é.
12 « on portera les mains sur vous », pour l ’expression, cf 20, 19, et la note.
15 « car c’est moi qui... », Luc attribue à Jésus l ’initiative que Mc 13, 11; Mt
10, 20 et Le lui-même 12, 12 réservent à l ’E c r it du Père (Mt) ou à l ’Esprit Saint
(Mc et Le).
LUC 178
Jérusalem e t le T em ple.
Cosmographie de Munster. X V I' siècle.
179 LUC
La ruine de Jérusalem:
l’investissement et son caractère terrifiant
LUC 180
Les catastrophes cosmiques et la Venue en gloire
du Fils de l’homme
La parabole du figuier
181 LUC
Exhortation à la vigilance
LUC 182
VI. LA PASSION
{ 2 2 , 1 — 23,^6)
183 LUC
Les préparatifs du repas pascal
7-13 Voir les notes sur Mc par. Menues divergences. Mt écrit en style de
14-18 Propre à Le, sauf le v 14.
15 « E t il leur dit », les paroles prononcées par Jésus à la Cène tiennent chez
Le une place plus importante ^ e wez M t et Mc; les entretiens de Jn 13, J2-17,
26 seront encore plus développa* — <cJ ’ai désiré ardemment », lit: « T*ai désiré
de désir », sémitisme pour indiçtuer un désir intense, cf Gn 31, 30.
LUC 184
dans le royaume de Dieu. » Et, ayant reçu une 22
coupe, rendu grâce, il dit: « Prenez ceci et parta
gez entre vous; “ car je vous dis que je ne boirai
plus désormais du produit de la vigne, jusqu’à ce
que le royaume de Dieu soit venu. »
Annonce de la trahison
185 LUC
22 malheur à cet homme par qui il est livré! » ^ E t eux
se mirent à se demander entre eux quel était donc
parmi eux celui qui allait faire cela.
LUC 186
en a disposé pour moi, ^“pour que vous mangiez 22
et buviez à ma table en mon Royaume, et que vous
vous asse)dez sur des trônes pour juger les douze
tribus d’Israël.
187 LUC
22 la prenne, de même celui qui a une besace, et que
celui qui n’a pas de glaive vende son manteau
pour en acheter un. Car je vous dis que ce qui
se trouve écrit doit s’achever en moi, ceci: E t avec
des sans-loi U a été compté. Aussi bien, ce qui me
concerne touche à sa fin. » Ils dirent: « Seigneur,
voilà ici deux glaives. » Il leur dit: « Cela suffit. »
LUC 188
Au mont des Oliviers. La prière et « Vagonie »
189 LUC
L ’arrestation de Jésus
LUC 190
vait de loin, Comme ils avaient allumé du feu au 22
milieu de la com et s’étaient aâsis ensemble, Pierre
s’assit au milieu d’eux. “ Une servante, le voyant
assis près de la flambée, le fixa des yeux et dit:
« Celui-là aussi était avec lui! » Mais il nia, en
disant: « Je ne le connais pas, femme. » Et un
peu après, quelqu’un d’autre l’ayant vu, déclara:
« Toi aussi, tu en es. » Mais Pierre déclara:
« Homme, je n’en suis pas. » E t après un interval
le d’environ une ' heure, im autre soutenait avec
insistance: « En toute vérité, celui-là aussi était
avec lui, et d’ailleurs il est galiléen, » Mais Pierre
dit: « Homme, je ne sais pas ce que tu dis. » E t à
l’instant même, tandis qu’il parlait encore, un coq
chanta, “ et se retournant, le Seigneur regarda
Pierre, E t Pierre se ressouvint de la parole du Sei
gneur, qui lui avait dit: « Avant qu’un coq chante
aujourd’hui, tu me renieras trois fois. » “ Et, sortant
dehors, il pleura amèrement.
Premiers outrages
191 LUC
22 qui t’a frappé? » Et ils proféraient contre lui beau
coup d’autres injures.
26 — La Cène.
Evangiles en arménien. Manuscrit du X V r siècle. Musée Condé,
Chantilly, n° 1346.
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193 LUC
Jésus à nouveau devant Pilate
LUC 194
Sur le chemin du Calvaire
Le crucifiement
195 LUC
23 droite, l’autre à gauche. Jésus disait: « Père,
remets-leur; car ils ne savent ce qu’ils font. » Et,
se partageant ses vêtements, ils jetèrent les sorts.
montre comment Le a su faire passer une brise de douceur suc ces scènes
d’horreur et de dérâiction. — « Crâne », en latin càlvaria, d’où notre terme de
Calvaire. Le a évité le mot araméen Golgouia, de M t et de Mc.
34 « ils ne savent ce qu’ils font », même pensée Ac 3, 17; 13, 27; 1 Co 2, ê. Le
diacre Etienne priera dans le même erorit, Ac 7, 60, suivant l ’exemple laissé par
le Maître à tous ses disciples, 1 Pe 2, 23.
35 « à regarder », tandis que, dans M t 27, 35-44 et Mc 15, 25-32, toute l ’assis
tance et même les brigands irisultent Jésus, Le dit simplement de la foule qu’elle
« regardait », et conte l ’épisode du « bon larron ». — « le Christ de Dieu »,
cf 2, 26, et la note. — « l’Elu », cf 9, 35; Jn 1, 34.
36 « du vinaigre », la posca, mélange d’eau et de vinaigre dont buvaient les
soldats romains.
38 « aussi », comme une moquerie permanente de surcroît.
LUC 196
mérité nos actes, mais lui n ’a rien fait de fâcheux. » 23
Et il disait: « Jésus, souviens-toi de moi, lorsque
tu viendras dans ton royaume. » E t ü lui dit: « En
vérité je te le dis: Aujourd’hui, avec moi, tu seras
dans le Paradis. »
42 « dans ton royaume », ou. suivant une autre leçon « avec ton royaume ».
43 « le Paradis », jardin délicieux: image exprimant un lieu d’inaltérable félicité,
et (en raison de l ’article) le seul lieu de la félicité. On ne peut pas ne point citer
Bossuet: «Aujourd’hui; quelle promptitudel avec moi, quelle compagnie! dans le
paradis, quel séjour! »
44 « le soleil s’étant éclipsé », à entendre au sens large. Luc savait, comme tout
le monde, que les éclipses de soleil ne se produisent pas au moment de la pleine
lune (date de la Pâque). I l emprunte le langage courant chez les prophètes pour
décrite les grandes interventions de Dieu dans le monde (cf 21, 25),
45 Dans Mt 27, 51 et Mc 15, 5S, le rideau du Temple ne se déchire qu’après la
mort de Jésus. Luc, qui préfère souvent l ’ordre de la logique littéraire à l ’ordre
chronologique, place l ’événement à côté des ténèbres comme im autre phénomène
lugubre. Il s’agit du rideau qui séparait le Saint du Saint des Saints, plutôt que
du rideau extérieur, celui de la porte d’entrée. Pour le symbolisme de l ’événe
ment, cf He 10, 1 9 sv.
197 LUC
23 Tous ses familiers se tenaient au loin, ainsi que
jn ^ jjgg femmes qui l’accompagnaient depuis la
19, 2
Galilée, et qui voyaient cela.
La sépulture
LUC 198
V II. APRÈS LA RÉSURRECTION
(24,I-J53)
199 LUC
24 relevé. Rappelez-vous coroment il vous a parlé,
quand il était encore en Galilée: ^ Il faut, disait-il,
que le Fils de l’homme soit livré aux mains d’hom
mes péchexors, et qu’il soit crucifié et que le troi
sième jour il ressuscite. » ®E t elles se rappelèrent
ses paroles.
Pierre au tombeau
7 C i v 46-, 9, 22.
9 Sur les « Onze », qui succèdent aux « Douze », après la défection de Judas,
cf V Mt 2 8 , 16\ Mc 16, 14\ Ac 1, 26) 2 , 14.
10 Sur ces femmes, c£ 8, 2 sv. — «Marie, mère de Jacques», cf Mc 16, 1, et la
note. — « le dirent» (v 9); Mc par « E t elles ne dirent rien à personne, car elles
avaient peur ».
11 «refusèrent de les croire» (plutôt que « n e les crurent pas»), cf v 41) Mc
16, II, 16) Ac 28, 24.
12 « les bandelettes », encore et seulement Jn 19, 40) 20, 9, 6, 7. — « s’éton
nant », il ne croit pas encore; cf Mc 16, 14: « il blâma leur incrédulité, parce
qu’ils n ’avaient pas cru... »
LUC 200
Vie des saints
en espagnol.
X V P siècle.
13-15 Les « pèlerins d’Emmaüs », un des léd ts les plias justement célèbies de
Luc; il a diatmé toutes les générations dûétîennes, et il donne envie de croire à
ceux qui n ’ont pas le bonbeur d’avoir la toi.
13 «Emmaüs», difficile à identifier. Ceux ^ adoptent la leçon «cent soixante
stades » voient Emmaüs dans Amwas-Nicopolis, située à l’extrémité orientale de
la grande plaine de Lydda. Mais cette leçon parait secondaire et facilitante. On
a proposé Kolonije à une trentaine de stades à l ’ouest de Jérusalem, et eU
Kûbêbe dont la distance de Jérusalem répond à peu près à celle de notre texte,
mais dont la tradition est relativement récente.
201 LUC
24 en personne s’approcha, et il faisait route avec eux;
^^mais leurs yeux étaient empêchés de le recon
naître. Il leur dit: « Quelles sont ces paroles que
vous échangez en marchant? » E t ils s’arrêtèrent, le
visage sombre.
Prenant la parole, l’un d’eux du nom de Cléo-
phas lui dit; « Tu es bien le seul de passage à
Jérusalem à ne pas savoir ce qui y est arrivé ces
jours-ci! » E t il leur dit: « Quoi donc? » Ils lui di
rent: « Ce qui concerne Jésus le Nazarénien, qui
s’est montré un prophète puissant en œuvres et en
paroles devant Dieu et devant tout le peuple;
^“comment aussi nos grands prêtres et nos chefs
l’ont livré pour être condamné à mort et l’ont cru
cifié. ^^Nous espérions, nous, que c’était lui qui
devait racheter Israël; mais avec tout cela, voilà le
troisième jour depuis que ces choses sont arrivées!
Quelques femmes qui sont des nôtres nous ont,
il est vrai, stupéfiés. S’étant rendues de grand
matin au tombeau ^ et n ’ayant pas trouvé son
corps, elles sont venues nous dire qu’elles avaient
même vu une vision d’anges, qui le disent en vie.
^Quelques-uns des nôtres sont allés au tombeau
LUC 202
et ont trouvé les choses tout comme les femmes 24
avaient dit; mais lui, Üs ne l’ont pas vu! »
^ E t lui leur dit: « O cœurs insensés et lents à
croire à tout ce qu’ont annoncé les Prophètes! “ Ne
faUait-il pas que le Christ endurât ces souffrances
pour entrer dans sa gloire? » Et, partant de
Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta
dans toutes les Ecritures ce qui le concernait.
E t quand ils furent près du village où ils se ren
daient, lui fit semblant d’aller plus loin. ® Mais ils le
contraignirent, en disant: « Reste avec nous, car le
soir vient et déjà le jour est à son déclin. » Et il
entra pour rester avec eux. ^ Or, comme il était à
table avec eux, ayant pris le pain, il dit la bénédic
tion et, l’ayant rompu, il le leur remettait. Leurs
yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent... mais il avait
disparu de devant eux, ^^Et ils se dirent l’un à
l’autre: « Notre cœur n’était-il pas tout brûlant au-
dédans de nous, quand il nous parlait en chemin,
quand il nous expliquait les Ecritures? »
Et à l’heure même, ils partirent et s’en retour
nèrent à Jérusalem. Et ils trouvèrent réunis les Onze
et leurs compagnons, qui dirent: « Réellement, il
s’est relevé, le Seigneur, et il est apparu à Simon! »
203 LUC
24 E t eux de raconter ce qui était arrivé en chemin,
et comment il s’était fait reconnaître d’eux par la
fraction du pain.
LUC 204
faut que s’accomplisse tout ce qui se trouve écrit 24
de moi dans la Loi de Moïse, et les Prophètes, et
les Psaumes. » Alors il leur ouvrit l’esprit à
l’intelligence des Ecritures, et il leur dit: « Ainsi
est-il écrit que le Christ souffrirait et ressusciterait
d’entre les morts le troisième jour, et qu’en son M t 2 8 , 18-20
Nom le repentir pour la rémission des péchés serait
proclamé à toutes les nations, à commencer par ^
Jérusalem. De cela vous êtes témoins.
« Et voici que moi j’envoie sur vous la promes
se de mon Père. Vous donc, restez dans la ville,
jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la puissance
d’en haut. »
45 « leur ouvrit l'esprit », cf Dan 9, 22: « Daniel, maintenant je suis sorti pour
t ’ouvrir rintelligence. » Luc insiste sur la nécessité de l’interprétation des Ecri
tures, soit par Jésus (v 27), soit par un de ses apôtres ou disciples (Ac 8, 51-55).
47 « à commencer par Jérusalem », cf Ac 1, Sj Ro 15, 19.
48 « témoins », cf Ac 1, 8, 22\ 3, 15; 5, 52; 10, 59; etc.
4P « la promesse de mon Père », c’est-à-dire ce que mon Père a promis, l ’Esprit-
Saint, cf Ac 1, 4 sv; 2, 55, 58 sv; cf Ga 3, 14, 22; Eph 1, 15; Jn 1, 55. — « puis
sance d’en-haut », cf 1,
50 « Béthanie », sur le flanc oriental du mont des Oliviers, à moins de 3 km de
Jérusalem,
31 « emporté », ailleurs « enlevé », cf Ac 1, 9, 22; Mc 1 6 , 19.
52 « en grande joie », cf 1, 14, et la note.
53 <( continuellement dans le Temple », Luc sait bien que les Apôtres n’étaient
pas continuellement dans le Temple (Ac 1. 15 sv), mais Û lui plaît que son évan
gile se termine au Temple où il a commence.
205 LUC
Actes des Apôtres
INTRODUCTION
Le Livre
La diffusion du christianisme
A. Yue d’ensemble
La Pentecôte.
Evangiles avec commentaires. Paris, X V ” siècle.
témoins à Jérusalem, et dans toute la Judée et la
Samarie, et jusqu’à l’extrémité de la terre » (Ac 1, 5 );
« Après que j’y serai allé (à Jérusalem), il me faut aussi
voir Rome » ( Ac 19,21 ).
B. Les étapes
C. Les instruments
I Les hommes
213 ACTES
portance numérique. Mais on peut être sûr qu’elles se
composaient presque exclusivement de petites gens,
cf 1 Co 1 ,26-28.
Le pasteur. Paul a toujours été préoccupé de la vie
de ses fondations et de leur persévérance: « mon
obsession quotidienne, le souci de toutes les Eglises »
(2 Co 11, 2S). Aussi les engage-t-il à « rester attachées à
la grâce de Dieu » (13, 43), les visitant et les faisant
visiter, cf 15, 36: « il dit à Barnabé: Retournons donc
visiter les frères dans chacune des villes où nous avons
annoncé la parole du Seigneur, pour voir comment ils
vont », et cf 14, 21-23; 16, 4-5; 18, 23; 2 0 ,1-3, 7-11. A
cette sollicitude pastorale nous devons ses Epîtres. Lire les
Adieux aux anciens de l’Eglise d’Ephèse 20, 18-35,
surtout w 18-21,27,31,33-35.
II La parole
ACTES 214
annoncé par Moïse et les Prophètes qui ont prédit sa
mort et sa résurrection. Par lui est assurée la rémission
des péchés. C’est le message même de Pierre (2, 22-36),
sauf que 13, 38b-39 contient une affirmation spécifique
ment paulinienne ( voir la note sur 1 3 ,1é ).
2) Auditoires pàiens'. Lystres (14, 13-17), Athènes
( 17, 22-31 ). Le Dieu que Paul annonce est le Dieu de la
création et de l’histoire. Après « les temps de l’ignorance »
où Dieu « a laissé toutes les nations suivre leurs voies »,
il faut « se tourner vers le Dieu vivant qui a fait le ciel,
la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve ». Voir encore
les discours devant Félix (24, 14-21) et devant Agrippa
(26,2-23).
3 ) Auditoires chrétiens: Voir les adieux de Paul aux
anciens de l’Eglise d’Ephèse (20, 18-33), qui sont une
apologie de son ministère et une mise en garde contre
des hommes « aux discours pervers ».
215 ACTES
IV L ’activité apostolique
V L’Esprit Saint
ACTES 216
porte », 8, 35>; « envoie en mission », 13, 2-4; « établit
les épiscopes », 20, 23; « lie Paul », 20, 22; « Jésus oint
par l’Esprit », 10, 38; « prédit », 1 , 16; « signifier par »,
11, 28; « témoigne », 5, 32; 15, 8; 20, 23. — 3° Attitu
des coupables envers l’Bsprit: « mentir à », 5 ,3 ; « s’op
poser à » , 7, 51; «résister à » , 6, 10; «tenter, le
mettre à l’épreuve », 5 ,9.
VI UEglise et sa croissance
Les obstacles
217 ACTES
code de pureté et qui n’admettent pas que les païens
entrent dans l’Eglise sans être circoncis: « Tu es entré
chez des indrconcis et tu as mangé avec eux! » (Ac 11,
3 ). Il faudra que l’Esprit Saint fasse irruption sur les nou
veaux convertis, pour que les Judéo-chrétiens de Jéru
salem se résignent à reconnaître qu’« aux nations aussi
Dieu à donné le repentir qui mène à la vie! » Le
conflit pourtant n’est pas apaisé: « Des gens descendus
de Judée enseignaient aux frères (d’Antioche): Si vous
n ’avez pas été circoncis selon la coutume de Moïse,
vous ne pouvez être sauvés » ( 15, 1 ). C’est le « concÜe
de Jérusalem» et sa charte libératrice (15, 28 sv) qui
ramènera la paix dans l’Eglise.
3. L’obstacle majeur réside dans l’attitude hostile et
parfois violente des Juifs envers les disciples du Christ,
et particulièrement envers Paul « le protagoniste de la
secte des Nazôréens » (24, 5 ), auquel ds ont infligé
d’innombrables épreuves (20, 19). Voici les principaux
textes: avant les missions de Paul, 4, 2-22; 5 , 17-42; 6,5,
8-1, 60; 8 , 1-3; 9, 2-2, 23-23; 1 2 ,1-17; lors des missions
de Paul à Chypre, 13, 6-12; à Antioche la Pisidienne, 13,
45,50 sv; à Iconium, 1 4 ,5 sv; àLystres, 14,19sv; àThes-
salonique, 17, 3-9; à Corinthe, 18, 5 sv, 22-27; à Ephèse,
19, 9, 33; en Grèce, 20, 3; à Jérusalem, 21, 27-30; 22,
22 sv; devant le Sanhédrin, 23, 2-20; complot pour tuer
Paul, 2 3 ,12-13; plainte contre Paul devant le gouverneur,
2 4 ,1-9; grands prêtres et notables préparent un guet-apens
pour tuer Paul, 2 5 ,1-3; 26,22.
ACTES 218
Les résultats
L’atmosphère
Valeur historique
219 ACTES
est relativement aisé de « situer » les épîtres du grand
apôtre.
Le lecteur remarquera qu’à plusieurs reprises le récit
cède la place au journal, la première personne rempla
çant la troisième. C’est ce qu’il est convenu d’appeler
les « morceaux-Nous » (16, 10-17; 20, ^-1^; 21, 1-18;
27, 1-28, 16). Pour les faits relatés dans ces passages,
l’auteur a dû être témoin oculaire.
Luc est un historien de bonne qualité. Il dispose de
sources sérieuses, grecques ou araméennes, qu’il a
recueillies dans les diverses communautés palesti
niennes, ou dans les Eglises fondées par Paul. Rien ne
permet de penser qu’ü les ait mal comprises ou
systématiquement faussées. Certes il ne s’embarrasse
pas de minuties chronologiques. Il insiste le moins qu’il
peut sur certains événements pénibles; il lui arrive
même d’en omettre (comme « l’incident d’Antioche »
de Ga 2, 11-21). L’histoire de la primitive Eglise, telle
qu’il l ’a écrite, contient un minimum d’ombres. Les
discours sont des compositions littéraires plutôt que
des reproductions littérales. La physionomie de Paul,
son héros, qu’ü admire et qu’il aime, n’a pas l’accent de
celle des Epîtres. Luc s’exprime souvent à demi-mot, et ce
délicat par excellence blâme moins les attitudes qui lui
déplaisent qu’il ne loue celles qui lui agréent. Mais ce
ne sont là que légères réserves. Son œuvre, qu’ü a
voulue toute de paix et de sérénité, mérite notre
confiance.
ACTES 220
Valeur littéraire
Le texte
221 ACTES
Table analytique des Actes des Apôtres
a. Prologue ( 1 ,1-3 ).
b. Derniers entretiens de Jésus avec ses disci
ples (1,4-8).
c. L’Ascension de Jésus (1,9-11).
d. Les disciples dans la chambre haute ( 1 ,12-14 ).
e. L’élection de Matthias ( 1,15-26 ).
f. La descente de l’Esprit (2,1-13).
223 ACTES
b, Saul à Damas et à Jérusalem: premier voyage
à Jérusalem ( 9 ,19b-30 ).
31 — L’Ascension.
Peinture attribuée à Nicollo di Liberatore di Foligno, XIV'° siècle.
Musée Vivenel, Compiègne.
32 — Les apôtres et la Vierge pendant l’Ascension.
Vitrail du milieu du X IP siècle. Cathédrale du Mans.
34 — La Pentecôte.
Sacramentaire. Manuscrit du X I V
siècle. Bibliothèque Sainte-Geneviève,
n° 103.
35 — La Pentecôte.
Livre d’Heures. Manuscrit du X V P
siècle. Musée Condé, Chantilly,
1178.
33 — La Pentecôte.
Livre d’Heures. Manuscrit du X V ’
siècle. Bibliothèque Mazarine, n” 969.
36 — Pierre guérit le boiteux de la Belle Porte. « De l’argent et
de l’or, je n’en possède pas, mais ce que j’ai, je te le donne : au
nom de Jésus Christ le Nazôréen, lève-toi et marche» (3, 6).
Tapisserie du X V I‘ siècle. Eglise Saint-Pierre, Saumur.
H. A Antioche ( 12,24-13,3 ) :
225 ACTES
c, De Lystres à Troas ( 1 6 ,6-8 ).
d. De Troas à Philippes. Fondation de l’Eglise
de Philippes ( 16,9-40 ).
De Philippes à Thessalonique. Fondation de
l’Eglise de Thessalonique ( 1 7 ,1-9 ).
f PaiJ à Bérée (1 7 ,1 0-1^ ),
g. Paxxl à Athènes (1 7 ,1 6-34 ).
h. Fondation de l’Eglise de Corinthe (18, 1-18).
i. Fin du deuxième voyage missionnaire.
Quatrième séjour de Paul à Jérusalem (18,
, 19-22).
ACTES 226
IV Paul prisonnier à ]érusalem et à Césarêe ( 2 1 ,17-26,
32): .
227 ACTES
L’Ascension.
Légende dorée. Westminster, 1483.
Prologue
1 <( mon premier livre » , le troisième évangile dédié, lui aussi, à Théophile,
chrétien de haut rang, c£ Le 1, .3. — «fait depuis le début», lit: « a commencé
de faire », cf 10, 37.
2 « par l ’Esprit Saint », c£ Jn 20, 22. — Ou « après avoir donné des ordres aux
Apôtres qu’il avait choisis par l ’Esprit Saint ». — « enlevé », même terme
vv 11, 22‘, Mc 16, 19‘, 1 Tm 3, 16. On trouve « élever » une seule fois, Ac 1, 9.
3 « leur disant », texte dont il a été fait de fréquents abus.
4 Ou « mangeait avec eux. » — A la différence de Mt, de Mc et du ch 21 de
Jn, Luc, fidèle à lui-même (Le 24, 6, à comparer avec Mc 16, 7 ), passe sous
silence les apparitions en Galilée: rien ne doit distraire le lecteur de Jérusalem,
la ville sainte, qui est tout ensemble le lieu de l ’achèvement de la carrière terrestre
de Jésus et le point de départ de la prédication apostolique. — « la promesse du
Père », c£ Le 24, 49.
231 ACTES
de moi: ®Jean a baptisé avec de l’eau, mais vous,
c’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés
d’ici peu de jours, »
®Eux donc, s’étant réunis, l’interrogeaient en
disant: « Seigneur, est-ce en ce temps-ci que tu vas
rétablir la royauté pour Israël? » ’ Il leur dit: « Il
ne vous appartient pas de connaître les temps ou
moments que le Père a fixés de son propre pou
voir; ®mais le Saint Esprit survenant sur vous, vous
recevrez de la puissance, et vous serez mes té
moins à Jérusalem, et dans toute la Judée et la
Samarie, et jusqu’à l’extrémité de la terre. »
L ’Ascension de Jésus
ACTES 232
Missel de Paris. Paris, 1489.
L’élection de Matthias
12 mont appelé « Olivaie » (encore et seulement Le 19, 29; 21, 17); ailleurs
(Le 19, 17; 22, 19; etc.) « mont des Oliviers ». — Parcours autorisé un jour de
sabbat: un kilomètre environ.
13 « chambre haute », chambre située sur ou immédiatement sous la terrasse,
généralement vaste, et servant de lieu de réunion (20, S ). Etait-ce la «salle»
(Le 22, 11) oh Jésus avait célébré sa dernière Pâque, ou une pièce de la maison
de Marie, mère de Jean Marc (Ac 12, 12)? — Dans ce catalogue des Apôtres,
à la différence de ceux de M t (10, 2-4), de Mc (3, 16-19), et même de Le
(6, 14-16), Jean vient immédiatement après Pierre. De fait, dans les premiers
chapitres des Actes, alors que « les Apôtres » paraissent à peine, on rencontre
fréquemment Jean aux côtés de Pierre (3, 1, 1, 4, 11; 4, I I , 19; 8, 14). Voir
aussi Ga 2, 9; « Képhas et Jean. » — « Jacques, fils d’Alphée » n ’est pas le
Jacques, frère du Seigneur (Mc 6, 1, et par), le futur évêque de Jérusalem;
Judas, [fils] de Jacques, non plus, n’est pas le frère du Seigneur de Mc 6, 3,
et par, le futur auteur de l ’épître qui porte son nom.
14 « d’un commun accord », terme irénique aimé de l ’auteur des Actes, qui
l ’emploie dix fois (2, 46; 4, 24; S, 6; etc.). — « ses frètes », ses cousins. Voir
Mc 6, 3.
15 « En ces jours-là », expression biblique, de sens vague, indéterminé. — les
« frètes », c’est-à-dire les membres de la communauté.
ACTES 234
s’accomplît l’Ecriture qu’a prédite l’Esprit, 1’[Es 1
prit] Saint, par la bouche de David, au sujet de
Judas, lequel s’est fait le guide de ceux qui ont sai
si Jésus. Il était, en effet, compté parmi nous et
un lot de ce service lui était échu. Cet homme
donc a acquis un domaine avec le salaire de son
injustice et, tombant la tête en avant, a crevé par le
milieu, et toutes ses entrailles se sont répandues.
Et la chose a été connue de tous les habitants de
Jérusalem, en sorte que ce domaine a été appelé
dans leur langue Hakeldamach, c’est-à-dire Do
maine du Sang. ^ Il est écrit en effet au Livre des
Psaumes:
Que son campement devienne désert
et que personne n’y habite.
Et:
Que sa charge, un autre la prenne.
« Il faut donc que, parmi les hommes qui nous
ont accompagnés pendant tout le temps que le
Seigneur Jésus est allé et venu parmi nous, de
puis le baptême de Jean jusqu’au jour où il a été
enlevé d’auprès de nous, il y en ait un qui devienne
avec nous témoin de sa résurrection. »
16 « qui s’est fait le guide », c£ Le 22, 47.
17 « lo t» , et non « p a r t» (c£ Ac 8, 21, et Col 1, 12), terme biblique pour
désigner une portion de terre, une charge, une faveur que l ’on reçoit directement
ou indirectement de Yahvé.
18 « a acquis un domaine » n’est pas sans étrangeté. Mt 27, S-8 semble
plus près de l ’exactitude historique. Comparer l ’ensemble du récit avec Mt 27, 3-10.
20 Ps 69, 26, et 109, 8. 11 s’agit des persécuteurs (« leur campement ») ou d’un
persécuteur du psalmiste. La menace vise un ennemi, que le psalmiste voue aax
pires malheurs (psaume imprécatoire).
21 « est allé et venu», lit; « est entré et sorti» (9, 28), hébraïsme (Deut 31, 2;
1 Sam 18, 13, 16; 29, 6), pour désigner l ’ensemble des actions de la vie courante.
29, 6), pour désigner l ’ensemble des actions de la vie courante.
22 Le fait de la résurrection est au centre du témoignage des Apôtres (cf 1 Co ,
13, 3-4), comme il sera au centre de la métaphysique du Christ.
235 ACTES
^ E t ils en présentèrent deux, Joseph appelé
Barsabbas, qui avait été surnommé Justus, et Mat
thias. Et ils firent cette prière: « Toi, Seigneur,
qui connais tous les cœurs, désigne lequel de ces
deux-là tu as choisi ^ pour prendre dans ce ser
vice apostolique la place dont Judas s’est retiré,
pour s’en aller à sa place à lui. “ Et on les fit tirer
au sort, et le sort tomba sur Matthias, qui fut
compté parmi les onze Apôtres.
La descente de VEsprit
ACTES 236
Bréviaire de Paris, 1492.
ciel. ®Au bruit qui se fit, la multitude s’assembla, et
elle fut confondue de ce que chacun les entendait
parler dans sa propre langue.
^ Ils étaient stupéfaits, et dans leur étonnement
ils disaient: « Tous ces gens qui parlent ne sont-
ils pas des Galiléens? ®Comment donc les enten
dons-nous chacun dans notre langue maternelle?
®Parthes, et Mèdes, et Elamites, et habitants
de la Mésopotamie, de Judée et de Cappadoce,
du Pont et de l’Asie, “ de Phrygie et de. Pamphy-
lie, d’Egypte et de la région de la Libye voisine de
Cyrène, et Romains résidant ici, “ Juifs et prosé
lytes, Crétois et Arabes, nous les entendons parler
dans nos langues des grandeurs de Dieu! »
^^Tous étaient stupéfaits, et perplexes ils se
disaient l’un à l’autre: « Qu’est-ce que cela veut
dire? » “ Mais d’autres raillaient et disaient: « Ils
sont pleins de vin doux. »
convient de rappeler que, selon une tradition rabbinique, quand Yahvé donna la
Loi, sa voix fut entendue de toutes les nations qui sont sous le ciel.
6 Autre élément du miracle. Tandis que, dans les autres cas, «personne ne
comprend» (1 Co 14, 2 ) celui qui «parle en langues», ici, chacun des auditeurs
entend les Apôtres parler dans sa propre langue.
9 «Judée», texte difficile et peut-être corrompu (incorrection grammaticale).
On a proposé d’entendre ce terme de toute la terre occupée par les Juifs de la
frontière de l ’Egypte à l ’Euphrate, ce qui expliquerait l ’omission de la Syrie.
11 Les prosélytes (6, J; 13, 43; Mt 23, 15) étaient des païens agrégés au
judaïsme par la circoncision. — « Arabes », il s’agit probablement des Arabes
Nabatéens, dont la capitale était Fétra.
13 Ce « vin doux » ne pouvait être que celui de la précédente récolte, qu’une
recette permettait de conserver longtemps.
ACTES 238
Premier discours de Pierre et premières conversions
239 ACTES
et il adviendra. que quiconque invoquera le
[nom du Seigneur sera sauvé.
^ « Israélites, écoutez ces paroles; Jésus le Nazô-
réen, cet homme que Dieu a accrédité auprès de
vous par des miracles, prodiges et signes que Dieu
a faits par lui au milieu de vous — comme vous-
mêmes le savez — ^ ce t homme, livré selon le
dessein établi et selon la prescience de Dieu, et
que vous avez tué en le fixant [à la croix] par la
main des sans-loi, ^ Dieu l’a ressuscité, le délivrant
des douleurs de la mort, parce qu’il n’était pas
possible qu’il fût retenu en son pouvoir. ^ David,
en effet, dit à son sujet:
]e voyais constamment le Seigneur devant moi;
car il est à ma droite, pour que je ne sois pas
[ ébranlé.
Voilà pourquoi mon cœur est dans l’allégresse
[ et ma langue exulte,
et même ma chair s’abritera dans l’espérance.
^ Car tu n’abandonneras pas mon âme à l’Hadès
et tu ne laisseras pas ton Saint voir la corruption.
Tu m’as fait connaître des chemins de vie,
tu me rempliras de gaieté par [la vue de] ta Face.
« Frères, qu’Ü soit permis de vous dire avec
assurance du patriarche David qu’il est mort et a
ACTES 240
été enseveli, et que sa tombe est parmi nous jus
qu’à ce jour. ^ Etant donc prophète et sachant que
Dieu lui avait juré par serment de faire asseoir sur
son trône un fruit de son rein, ^^il a prévu et
annoncé la résurrection du Christ, en disant qu’iZ
n’a pas été abandonné à l’Hadès et que sa chair
n’a pas vu la corruption.
« C’est ce Jésus que Dieu a ressuscité, de quoi
tous nous sommes témoins. ®Ainsi donc, exalté
par la droite de Dieu et ayant reçu du Père l’Esprit,
r[E sprit] Saint promis, il a répandu ce que vous
voyez et entendez, ^ Car David n’est pas monté
aux deux; il dit lui-même:
Le Seigneur a dit à mon Seigneur:
Assieds-toi à ma droite,
jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis
comme marchepied de tes pieds.
« Que toute la maison d’Israël le sache donc
avec sûreté: Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce
Jésus que vous, vous avez crucifié. »
” En entendant cela, ils furent piqués au cœur,
et ils dirent à Pierre et aux autres Apôtres: « Frères,
que nous faut-il faire? » Et Pierre de leur [dire] :
« Repentez-vous, et que chacun de vous soit bap
tisé au nom de Jésus Christ pour la rémission de
ses péchés, et vous recevrez le don du Saint Esprit.
Car elle est pour vous la Promesse, ainsi que
30 2 Sam 7, 32; Ps 89, 3; 132, 13. — « tin fruit de son rein » (bébtàïsme,
cf H e 7, 3, 30), c’est-à^dite un fils de son sang.
34 Ps 110, 3. Un des textes de l ’A.T. cités ou utilisés le plus souvent dans les
écrits du Nouveau; M t 22, 44, et par, 1 Co 15, 25: Eph 1, 20; H e 1, 3, etc.
39 « la Promesse», celle de l ’E c r it (v 33), qui était l ’ultime épanouissement de
241 ACTES
pour vos enfants et pour tous ceux qui sont au loin,
tous ceux qu’appellera le Seigneur notre Dieu. »
''“ E t par beaucoup d’autres paroles il les adjurait
et exhortait, en disant: « Sauvez-vous du milieu de
cette génération tortueuse. » Ceux-là donc qui
accueillirent sa parole furent baptisés, et ce jour-là
furent ajoutées environ trois mille âmes.
ACTES 242
Bible française.
Lyon, 1557.
243 ACTES
vers lui, ainsi que Jean, dit: « Regarde-nous. »
^ Celui-ci les regardait attentivement, s’attendant à
recevoir d’eux quelque chose. ^Mais Pierre dit:
« De l’argent et de l’or, je n ’en possède pas, mais
ce que j’ai, je te le donne: au nom de Jésus Christ
le Nazôréen, lève-toi et marche. » ^ Et, le prenant
par la main droite, il le fit lever. A l’instant même,
ses pieds et ses chevilles s’affermirent; ®et d’un
saut ü fut debout, et il marchait. Puis il entra avec
eux dans le Temple, marchant, sautant et louant
Dieu. ^ Et tout le peuple le vit marcher et louer Dieu.
On le recotmaissait: c’était bien Ixoi qui, pour de
mander l’aumône, était assis près de la Belle Porte
du Temple. E t l’on fut rempli de frayeur et de stu
peur au sujet de ce qui lui était arrivé. “ Comme il
ne lâchait pa? Pierre et Jean, tout le peuple, saisi
de frayeur, accourut vers eux au portique dit de
Salomon.
ACTES 244
Jésus, que vous, vous avez livré et renié devant
Pilate, dors que celui-ci jugeait devoir le relâcher.
*'*Mais vous, vous avez renié le Saint et le Juste, et
vous avez rédamé pour vous la grâce d’un meur
trier, tandis que vous avez tué lè Chef de la vie,
que Dieu a relevé d’entre les morts, de quoi nous
sommes témoins. “ E t c’est par la foi en son Nom,
que son Nom a affermi celui que vous voyez et
connaissez, et c’est la foi qui vient par lui qui a
donné à cet homme ce parfait état devant vous
tous.
” « E t maintenant, frères, je sais que c’est par
ignorance que vous avez agi, tout comme vos
chefs. Ce que Dieu avait annoncé d’avance par
la bouche de tous les prophètes, à savoir que son
Christ souffrirait, il l’a ainsi accompli. Repentez-
vous donc et convertissez-vous, pour que soient
effacés vos péchés, afin que viennent d’auprès
du Seigneur des moments de rafraîchissement, et
qu’il envoie celui qui vous a été destiné d’avance
comme Christ: Jésus, que le ciel doit rece
voir jusqu’aux temps du rétablissement de toutes
choses, dont Dieu a parlé par la bouche de ses
saints prophètes des temps anciens. Moïse en
évangile (23, 4, 14-16, 20, 2 2), suc le désir que Pilate, persuadé de l'innocence
de Jésus, avait de le telâchér.'
15 « le Chef », ou « l ’Initiateur », ou « le Prince ». Le terme reparaît Ac 5, J l;
He 2, 10; 12, 2.
17 Pierre se fait insinuant. Bientôt Etienne tiendra un tout autre langage
(Ac 7, 51-53).
18 CC Le 24, 46.
20 C’est-à-dtre les temps messianiques. — Dieu « enverra » Jésus, Christ, établir
son règne glorieux.
21 Mt 19, 28 emploie le terme de « Régénération ». On trouve aussi « rétablir
tout », Mt 17, 11; Mc 9, 12 par; « rétablir la royauté », Ac 1, 6.
245 ACTES
effet a dit: Le Seigneur Dieu vous suscitera d’entre
vos frères un prophète comme moi; vous l’écou
terez en tout ce qu’il vous dira; et il adviendra
que quiconque n’écoutera pas ce prophète sera
exterminé du milieu du peuple. ^'^Et tous les pro
phètes qui ont parlé depuis Samuel et ceux qui ont
suivi ont aussi annoncé ces jours-là. ^^Vous êtes,
vous, les fils des prophètes et de l’alliance que
Dieu a établie pour vos pères, en disant à Abraham:
Et en ta descendance seront bénies toutes les fa
milles de la terre. C’est pour vous d’abord que
Dieu a suscité son serviteur et l’a envoyé vous
bénir, en détournant chacun de vous de ses perver
sités. »
ACTES 246
main, car c’était déjà le soir. '‘Beaucoup de ceux
qui avaient entendu le discours embrassèrent la foi,
et le nombre des hommes s’éleva à environ cinq
milliers.
^ Or donc, le lendemain, les chefs des [Juifs], les
anciens et les scribes s’assemblèrent à Jérusalem,
®ainsi que Anne le grand prêtre, et Caïphe, et
Jean, et Alexandre, et tous ceux qui étaient de fa
mille pontificale. ’ Et, les plaçant au milieu, ils leur
demandèrent: « Par quelle puissance ou par quel
Nom avez-vous fait cela, vous? » ®Alors Pierre,
rempli d’Esprit Saint, leur dit: « Chefs du peuple et
anciens, ®puisqu’on nous interroge aujourd’hui sur
un bienfait accordé à un homme infirme et par le
quel il a été sauvé, “ sachez-le, vous tous, ainsi
que tout le peuple d’Israël: c’est par le Nom de
Jésus Christ le Nazôréen que vous avez crucifié,
vous, et que Dieu a relevé d’entre les morts; c’est
par lui que cet homme se présente devant vous en
pleine santé. C’est lui la pierre méprisée par
vous, les bâtisseurs, qui est devenue tête d’angle.
Et le salut n ’est en aucun autre; car il n’est pas
sous le ciel d ’autre Nom donné chez les hommes
par lequel nous devions être sauvés. »
247 ACTES
Remarquant l’assurance de Pierre et de Jean,
et comprenant que c’étaient des illettrés et des
simples, ils étaient dans l’étonnement. Ils les recon
naissaient pour avoir été avec Jésus; mais
comme ils voyaient avec eux, debout, l’homme qui
avait été guéri, ils n ’avaient rien à répliquer.
Leur ayant ordonné de s’en aller hors du Sanhé
drin, ils discutaient entre eux; « Qu’aUons-nous
faire à ces hommes-là? disaient-ils. Qu’un signe no
toire soit arrivé par eux, c’est en effet chose mani
feste pour tous les habitants de Jérusalem, et nous
ne pouvons le nier. Mais, pour que la chose ne se
propage pas davantage dans le peuple, défendons-
leur avec menaces de parler désormais à qui que
ce soit en ce nom-là. »
Et, les ayant appelés, ils leur interdirent for
mellement d’ouvrir la bouche et d’enseigner au
nom de Jésus.
‘^Mais Pierre et Jean, prenant la parole, leur
dirent: « S’il est juste devant Dieu de vous écouter
plutôt que Dieu, à vous d’en juger; ^ car nous ne
pouvons pas, nous, taire ce que nous avons vu
et entendu. » Après leur avoir fait de nou
velles menaces, ils les relâchèrent, ne trouvant pas
comment les punir, à cause du peuple, parce que
tous glorifiaient Dieu de ce qui était arrivé; ^ car
l’homme à qui était arrivé ce miracle de guérison
avait plus de quarante ans.
ACTES 248
Prière des fidèles après la délivrance des Apôtres
23 « les grands prêtres », c’est-à-dire le grand prêtre, les anciens grands prêtres et
les membres des familles pontificales (cf v d).
24 P sl4 6 , ff.
25 La construction est enchevêtrée, soit que la phrase ait subi une retouche
maladroite, soit qu’elle représente la traduction fautive d’un original araméen. —
Ps 2,1-2.
27 « les peuples d’Israël », le pluriel, au lieu du singulier (« le peuple »}, par
référence à la citation (v 25).
249 ACTES
4 Nom de ton saint serviteur Jésus. » E t quand ils
eurent prié, le lieu où ils se trouvaient assemblés
fut ébranlé; et ils furent tous remplis du Saint Esprit,
et ils annonçaient la parole de Dieu avec assurance.
ACTES 250
Bible italienne. Venise, 1525.
Ananie et Saphire
4 La vente des biens (2, 4i', 4, 34) était donc laissée à l ’initiative d’un chacun.
6 « les jeunes p n s », non des ptofessionnels, mais les plus jeunes, donc les
plus vigouiemc et les plus décidés.
9 Pour voir si l ’Esprit Saint ferait découvrir leur fraude aux Apôtres. L’expres
sion « tenter Dieu » ou « le mettre à l ’épreuve » fait partie du vocabulaire religieux
d’Israël: Ex 17, 2; Deut 6, 16 (cité par M t 4, 7, e t par)-, Jdt 8, 12-13-, Ps 95, 9
(cité par H e 5, 9). Elle est passée dans le N.T.: Ac 15, 10; 1 Co 10, 9. On
« tente Dieu », en particulier, quand on lui demande de confirmer par des mira
cles ime puissance qu’il a surabondamment démontrée.
10 De ce double châtiment exemplaire, rapprocher 1 Co 11, 30, où Paul attribue
à des manques d ’égard envers « le Corps» beaucoup de maladies, d’infirmités
et même de décès survenus à Corinthe.
AC'TES 252
Miracles opérés par Pierre et les Apôtres
12 C i 2, 43.
15 A son habitude, le texte Occ. ajoute ime précision, qu’on peut trouver inutile:
« car ils étaient débarrassés de toute maladie que chacun d'eux avait ».
17 « intervint », lit: « se leva ».
253 ACTES
son publique. ^®Mais, pendant la nuit, l’Ange du
Seigneur ouvrit les portes de la prison, les fit sortir
et dit: ^ « Allez et, debout, annoncez au peuple,
dans le Temple, ces paroles de vie. » Ce qu’ayant
entendu, ils entrèrent au Temple, dès l’aurore, et
se mirent à enseigner.
Survenant, le grand prêtre et ceux qui étaient
avec lui convoquèrent le Sanhédrin et tout le Con
seil des anciens des füs d’Israël, et ils envoyèrent
à la geôle pour amener les [Apôtres]. ^^Mais en y
arrivant, les gardes ne les trouvèrent pas dans la
prison. Ils revinrent l’annoncer: « Nous avons,
dirent-ils, trouvé la geôle fermée en toute sûreté et
les sentinelles debout aux portes; mais ayant
ouvert, nous n ’avons trouvé personne dedans. »
Quand ils eurent entendu ces paroles, le com
mandant du Temple et les grands prêtres, per
plexes au sujet des [Apôtres], se demandaient ce
que cela pouvait bien signifier. “ Survint quel
qu’un, qui leur annonça: « Les hommes que vous
avez mis en prison, les voüà qui se tiennent dans le
Temple et endoctrinent le peuple. » ^ Alors le
commandant du Temple partit avec les gardes et
les amena, mais sans violence, car ils avaient peur
d’être lapidés par le peuple,
^^Les ayant amenés, ils les placèrent dans le
Sanhédrin. Le grand prêtre les interrogea en
19 « l ’Ange du Seigneur », e^tession stylisée, empruntée à l ’A.T., pour désigner
tout ange de Dieu charge d’ime mission particulière: 8, 2d; 12, 7, 21; Le 1,
11-19; 2,9-10; M t 1,20, 24-, 2,1 1 , 19. , ^ ..
21 On peut aussi traduire « c’est-à-dire tout le Conseil », Sanhednn et Conseil
désignant de toute évidence le même Conseil supérieur.
26 Sur ce personnage, voir Ac 4 ,1 , et la note.
ACTES 254
disant: ^ « Nous vous avions expressément inter
dit d’enseigner en ce Nom-là, et voilà que vous
avez rempli Jérusalem de votre enseignement, et
que vous voulez faire retomber sur nous le sang de
cet homme! » ® Mais répondant, Pierre et les Apô
tres dirent: « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hom
mes. ^“Le Dieu de nos pères a relevé Jésus, que
vous aviez fait mourir, vous, en le suspendant au
gibet. C’est lui que, par sa droite. Dieu a élevé
au rang de Chef et Sauveur, pour donner à Israël
le repentir et la rémission des péchés. ^^Et nous
sommes témoins de ces choses, nous et l’Esprit,
r [Esprit] Saint, que Dieu a donné à ceux qui lui
obéissent. »
En entendant, ils frémissaient de rage et
voulaient les tuer. Alors se leva dans le Sanhé
drin un Pharisien du nom de Gataaliel, doc
teur de la Loi honoré de tout le peuple, et il or
donna de faire sortir ces hommes un instant. Puis
il dit aux [sanhédrites]: « Israélites, prenez garde à
ce que vous allez faire à l’égard de ces hommes.
Ces temps derniers, se leva Theudas qui se
disait quelqu’im et auquel se rallièrent environ
quatre cents hommes; il fut tué, et tous ceux qu’il
28 Voir 4. 18.
30 I3eat 21, 22, cité pat Ga 3 , 13.
32 La foi est âé^uemment présentée conune un acte d’obéissance (Ko 13, 18),
soit à la foi (6, 7: Ro 1, 3j 16, 2 6), soit à l ’enseignement (Ro 6, 17), soit a
l ’Evangile (Ro 10, 16-, 2 Th 1, 8 ), soit au Christ (2 Co 10, 5-, 1 Pe 1, 2; H e 5, 9 ).
34 II s’^ t de Gamialiel I , ou l ’Ancien, illustre docteur juif, de tendances libé
rales, mais Pharisien sincère. Son intervention, aussi sensée que courageuse, n ’a
nui en rien à son prestige auprès de ses compatriotes. Il fut le maître de Paul
(Ac 22, 3).
36 Josèphe a connu cette révolte de Theudas, mais il l’a située sous le gouver
nement de Fadus (44-46). C’est peut-être une erreur de sa part, ou un accident
de transmission.
255 ACTES
5 avait gagnés se débandèrent et furent réduits à
rien. Après lui, à l’époque du recensement, se
leva Judas, le Galiléen, qui entraîna du monde à
sa suite; celui-là aussi périt, et tous ceux qu’il avait
gagnés furent dispersés. Et maintenant, je vous
le dis: écartez-vous de ces hommes, laissez-les. Car
si cette entreprise ou cette œuvre vient des hom
mes, elle sera détruite; mais si elle vient de Dieu,
vous ne pourrez les détruire. Ne risquez pas de
vous trouver en guerre avec Dieu. » Ils se rangè
rent à son avis ‘‘“et, après avoir rappelé les Apô
tres et les avoir fait battre, ils leur interdirent de
parler au nom de Jésus et les relâchèrent. Eux
donc se retirèrent de devant le Sanhédrin, joyeux
d’avoir été jugés dignes d’être traités avec mépris
pour le Nom. E t chaque jour, au Temple et à la
maison, ils ne cessaient d’enseigner et d’annoncer
la bonne nouvelle du Christ Jésus.
37 Ce « recensement » eut lieu en l ’an 6-7 ap. J.-C., Sulpicius Quirinius étant
gouverneur de la Syrie.
38 Après « laissez-les », le texte occidental ajoute: « ne vous souillez pas les
mains », leçon peut-être originale.
39 « d e vous trouver en guerre avec P ie u » , cf 2 Mac 7, 19: « n e pense pas que
tu resteras impimi, après avoir entrepris de faire la guerre à Dieu. »
41 «pour le Nom » (cf 3 Jn 7), c’est-à-dire le nom de Jésus: 21, 13; 1 Pe 4,
14, etc.
1 « En ces jours-là », expression vague empruntée à l ’A.T.: 1, 13; 11, 27; M t 3,
1; M c 8, 1; Le 6, 12. — «Hellénistes», Juifs nés à l ’étranger ou y ayant vécu, et
parlant grec. — «H ébreux», Juifs nés en Palestine et parlant la langue du pays,
laquelle depuis longtemps n ’était pas l ’hébreu, mais l’araméen.
ACTES 256
37 — Institution des «diacres» (6, 1-7). Saint Pierre impose les
mains à Etienne.
Tapisserie du XV" siècle. Musée de Cluny.
38 — Lapidation de saint Etienne (7, 54-60).
Vie des saints. Manuscrit du X I I P siècle. Bibliothèque Sainte
Geneviève, n° 588.
breux, parce que dans le service quotidien leurs
veuves étaient négligées. ^Les Douze convoquè
rent l’assemblée des disciples et dirent: « Il ne
nous plaît pas de délaisser la parole de Dieu pour
servir aux tables. ^ Recherchez donc parmi vous,
frères, sept hommes de qui l’on' rende un bon
témoignage, remplis d’Esprit et de sagesse, que
nous préposerons à cet office; '^pour nous, nous
serons assidus à la prière et au service de la Pa
role. » ^ Ce langage plut à toute l’assemblée, et on
choisit Etienne, homme rempli de foi et d’Esprit
Saint, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménas
et Nicolas, un prosélyte d’Antioche. ^ On les pré
senta aux Apôtres qui, après avoir prié, posèrent
les mains sur eux.
’ Et la parole de Dieu croissait, et le nombre des
disciples se multipliait considérablement à Jérusa
lem, et une nombreuse foule de prêtres obéissaient
à la foi.
257 ACTES
Etienne devant le Sanhédrin.
Bible latine. Lyon, 1569.
A CTES 258
l’avons entendu dire, en effet, que Jésus, ce Nazô-
réen, détruirait ce Lieu et changerait les coutumes
que Moïse nous a transmises. » Et tous ceux qui
siégeaient dans le Sanhédrin, fixant les yeux vers
[Etienne], virent son visage comme un visage
d’ange.
^ Le grand prêtre dit: « En est-il bien ainsi? »
^ Il déclara:
Discours à’Etienne
259 ACTES
parla ainsi: Sa descendance séjournerait en pays
étranger, et on Vasservirait et on la maltraiterait
durant quatre cents ans. ’ Mais la nation à laquelle
Us auront été asservis, je la jugerai, moi, dit Dieu;
et après cela, ils sortiront et me serviront en ce
lieu-ci. — ®Puis il lui donna l’alliance de la circon
cision, et c’est ainsi qu’[Abraham] engendra Isaac
et le circoncit le huitième jour. E t Isaac [fit de
même] pour Jacob, et Jacob pour les douze patriar
ches.
®« E t les patriarches, devenus jaloux de Joseph,
le vendirent pour l’Egypte. Mais Dieu était avec lui-,
l’arracha à toutes ses afflictions et lui donna
faveur et sagesse devant Eharaon, roi d’Egypte,
qui l’établit chef sur l’Egypte et sur toute sa maison.
Vint une famine sur toute l’Egypte et sur Canaan,
et une grande affliction, et nos pères ne trouvaient
rien à manger. Ayant appris qu’il y avait des
vivres en Egypte, Jacob [y] envoya nos pères rme
première fois. ^^Et la seconde fois, Joseph se fit
reconnaître de ses frères, et la race de Joseph
devint manifeste au Pharaon. ^'‘ Joseph alors fit
7 E k 3 ,1 2 .
8 Gn 17, 10. — Gn 21, 4. — Ici et au v ?, ce sont les donae fils de Jacob qui
sont qualifiés de « patriatdies ». En 2, 29, le même titte est donné à David, et en
H e 7 ,4 , à Abraham.
9 Gn 37, 11. — Gn 37, 2S; 45, 4. — « était avec lui » (Gn 39, 2, 5, 21, 23),
expression fréquemment employée (Gn 26, 5; 28, 15; 31, 3; Ex 3, 12; Jos 1, 5;
3, 7; Jug 6, 16; J r 1, 19, etc.), pour exprimer l ’appui tout puissant que Yahvé
prête à ses ptotégra. Dans le N.T., on la rencontre encore Ac 10, 38; Jn 3, 2, où
Dieu est avec Jésus, et M t 28, 20, où Jésus déclare à ses Apôtres qu’il « sera avec
eux tous les jours jusqu’à la fm du monde ».
10 Gn 39, 21. — Gn 41, 46. — Gn 41, 40-41, 43; 45, S; Es 105, 21.
11 Gu 41, 54-55; 42, 5.
12 Gn 42,1-2.
13 G n 4 5 ,1.
ACTES 260
venir Jacob, son père, et toute sa parenté: soixante- 7
quinze personnes. E t Jacob descendit en Egypte,
et il mourut, ainsi que nos pères. “ Et ils furent trans
portés à Sichem et mis dans la tombe qu’Abraham
avait acquise à prix d’argent des fils d’Emmor,
à Sichem.
« Comme approchait le temps de la promesse
que Dieu avait jurée à Abraham, le peuple s’ac
crut et se multiplia en Eg3rpte, jusqu’à ce que se
leva sur l’Egypte un autre roi qui n’avait pas connu
Joseph. Celui-là, usant d’astuce envers notre
race, maltraita nos pères au point de leur faire
exposer leurs nouveau-nés pour les empêcher de
vivre. ^ C’est à ce moment que naquit Moïse, qui
était divinement beau. Il fut nourri trois mois dans
la maison de son père, ^ et comme il avait été
exposé, la fille de Eharaon le prit et l’éleva comme
son propre fils. Moïse fut instruit dans toute la
sagesse des Egyptiens, et il était puissant en pa
roles et en oeuvres.
261 ACTES
Alors qu’il atteignait la quarantaine, le désir
lui monta au cœur de visiter ses frères, les fils
d’Israël. ^ E t en voyant un à qm on faisait tort, il prit
sa défense et vengea l’opprimé en frappant l’Egyp-
tien. “ Ses frères, croyait-il, comprendraient que,
par sa main. Dieu leur accordait le salut; mais eux
ne comprirent pas. Le jour suivant, ü en vit qui se
battaient, et il voulait les réconcilier: Hommes, di
sait-il, vous êtes frères; pourquoi vous faire tort l’un
à l’autre? — ^ Mais celui qui faisait tort à son pro
chain le repoussa, en disant: Qui t’a établi chef et
juge sur nous? ^ Voudrais-tu me tuer de la manière
dont tu as tué hier l’Egyptien? — A cette parole,
Mdise s’enfuit et alla séjourner au pays de Madiân,
où il engendra deux fÜs,
« Quarante ans s’étant écoulés, un Ange lui
apparut au désert du mont Sindi dans la flamme
d’un buisson en feu. Moïse, voyant [cela], était
étonné de cette vision. Comme il s’avançait pour re
garder, advint la voix du Seigneur: Je suis le
Dieu de tes pères, le Dieu d’Abraham, et d’Isaac et
Is 19, 11-12). Philon sait que Moïse a été initié à toutes les blanches du savoir:
sciences, philosophie, astrologie, poésie, musique. — «puissant en paroles et en
œuvres », cf Le 24, 19. La puissance oratoire de Moïse ne consistait pas dans une
facilité d’élocution (Ex 4 , 10), mais dans l ’effîcacité de ses paroles.
23 « Monter au cœur » est une expression biblique (Jr 3, 16; 7, 31; 19, 3;
— Ex 2 , 11.
24 Ex 2, 12. Les IX X , suivis par le texte Occ, ajoutent: « q u ’il cacha dans le
sable ».
23 L’attaque commence.
27 Ex 2, U
27-28 Ex 2,14.
29 E x 2 , 13, 22.
30 Ex 3,1-2.
32 E x 3 , é.
ACTES 262
de Jacob. Devenu tout tremblant. Moïse n ’osait pas
regarder, Mais le Seigneur lui dit: Délie la chaus
sure de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une
terre sainte. J’ai vu, j’ai vu les mauvais traite
ments de mon peuple qui est en Egypte, et j’ai en
tendu son gémissement, et je suis descendu pour
les délivrer. Et maintenant viens, que je t’envoie en
Egypte.
« Ce Moïse, qu’ils avaient renié en disant: Qui
t’a établi chef et juge? c’est lui que Dieu envoya
comme chef et rédempteur, par l’entremise de
l’Ange qui lui était apparu dans le buisson. C’est
lui qui les fit sortir, en opérant des prodiges et des
signes au pays d’Egypte, à la mer Rouge, et au
désert pendant quarante ans. C’est ce Moïse
qui dit aux fils d’Israël: Dieu vous suscitera d’entre
vos frères"un prophète comme moi. C’est lui qui,
lors de l’assemblée au désert, fut avec l’Ange qui
lui parlait sur le mont Sinaï, ainsi qu’avec nos
pères, lui qui reçut des oracles de vie pour vous les
donner. ^®Et c’est à lui que nos pères refusèrent
33 Ex 3 ,5 .
34 Ex 3, 7-S. — Ex 3,1 0 .
35 Moïse est « tédempteur», patce qu’il délivie, «rachète», les fils d’Israël de
la servitude où les tiennent les Egyptiens.
36 Ex 7, 5. — Nomb 14, 55.
37 D eu tlS , 0 .
38 « l ’assemblée» (Nomb 16, 5; Dent 9, 10; 10, 4), ou « l ’assemblée de Yahvé»
(Nomb 16, 5; 20, 4),^o u « l ’^semblée d’Israël » (Ex 12, 6\ Lev 16, 17; Deut
31, 50), ou « l ’^ em b lée des fils d’Israël» (Nomb 14, 5): autant de termes pour
designer les Hébreux réunis au désert en vue d’y recevoir la Loi. — « avec
l’Ange», dans le récit biblique (Ex 3-4), c’est Yahvé lui-même qui apparaît et
parle à Moïse — l ’Ange de Yahvé n ’en étant que la manifestation sensible
(comparer Ex 3, 2, et 3, 4) — mais, pour mieux sauvegarder la transcendance et
la dignité divines, on en vint à remplacer Yahvé par l ’Ange exécuteur de sa
volonté. Voir encore 7, 55; Ga 3, 29; He 2, 2, où il est question non d’un ange,
mais d’anges — « oracles de vie », lit: « oracles vivants ».
39 L’attaque devient plus pressante. — Nomb 14, 5.
263 ACTES
d’obéir! Au contraire, ils le repoussèrent et, retour
nant de cœur en Egypte, Us dirent à Aaron: Fais-
nous des dieux qui marchent devant nous; car ce
Moise qui nous a fait sortir du pays d^Egypte, nous
ne savons ce qu’il lui est advenu. E t ils fabriquè
rent un veau en ces jours-là et offrirent un sacrifice
à l’idole, et ils se réjouirent des œuvres de leurs
mains. ‘*^Mais Dieu se détourna [d ’eux], et il les
livra au service de l’Armée ciel, selon qu’il est
écrit au livre des Prophètes:
Des victimes et des sacrifices, m’en avez-vous
[offerts
pendant quarante ans au désert, maison d’Israël?
Vous avez porté la tente de Moloch
et l’étoile du dieu Kompha,
ces images que vous avez faites pour les adorer?
Aussi vous déporterai-je par-delà Babylone.
« Nos pères, au désert, avaient la Tente du Té
moignage, selon qu’avait prescrit Celui qui avait dit
à Moise de la faire suivant le modèle qu’il avait vu.
'‘^L’ayant reçue, nos pères, avec Josué, la firent
entrer dans le pays conquis sur les nations que Dieu
chassa de devant nos pères; [ainsi en fut-Ü] jus
qu’aux jours de David. Celui-ci trouva grâce de
vant Dieu et demanda de trouver un abri pour le
40 E x 3 2 ,1 , 23.
41 E x32, 4,
42 Ou « les tourna » (de l ’idôlatrie à l ’astrolattie). — « l’Armée du ciel (ou « des
ACTES 264
Dieu de Jacob. Ce fut Salomon qui lui bâtit une
maison. le Très-Haut n ’habite pas dans ce
qui est fait à la main, selon que dit le prophète:
Le ciel est mon trône,
et la terre, le marchepied de mes pieds.
Quelle maison me bâtirez-vous? dit le Seigneur,
ou quel sera le lieu de mon repos?
N ’est-ce point ma main qui a fait tout cela?
« [Hommes] à la nuque raide et incirconcis de
cœur et d’oreilles, toujours vous résistez, vous, à
l’Esprit, l’[Esprit] Saint! Tel furent vos pères, tels
vous êtes! Lequel des prophètes vos pères
n ’ont-ils pas persécuté? Ils ont tué ceux qui. annon
çaient d’avance la venue du Juste, dont vous vous
êtes faits maintenant traîtres et meurtriers, vous
qui avez reçu la Loi par le ministère des anges et ne
l’avez pas gardée! »
Lapidation d’Etienne
265 ACTES
Vie des saints. Lyon, 1514.
ACTES 266
Première persécution
267 ACTES
8 esprits impurs, ceux-ci sortaient en clamant d’une
voix forte. Beaucoup de paralysés et de boiteux
furent guéris. *E t il y eut grande joie dans cette
ville.
®Or ü se trouvait déjà dans la ville rm homme du
nom de Simon qui, par ses pratiques magiques,
stupéfiait le peuple de Samarie. Il se disait un per
sonnage, et tous, du plus petit au plus grand,
s’attadiaient à lui: « Cet homme, disaient-ils, est
la Puissance de Dieu, celle qu’on appelle la
Grande. » Ils s’attachaient à lui, parce que
depuis un assez long temps il les tenait stupé
faits par ses tours de magie. ‘^Mais lorsqu’ils eu
rent cru Philippe, qui leur annonçait la bonne nou
velle du Royaume de Dieu et du nom de Jésus
Christ, ils se faisaient baptiser, hommes et femmes.
Simon crut, lui aussi, et une fois baptisé, il était
assidu près de Philippe, et à la vue des signes et
des grands miracles qui arrivaient, il était stupéfait.
Apprenant que la Samarie avait reçu la parole
de Dieu, les Apôtres qui étaient à Jérusalem y en
voyèrent Pierre et Jean. ^^Une fois descendus,
ceux-ci prièrent pour eux, afin qu’ils reçoivent
l’Esprit Saint. “ Car il n’était encore tombé sur
ACTES 268
aucun d’eux; ils avaient seulement été baptisés au 8
nom du Seigneur Jésus. Alors [Pierre et Jean]
posèrent les mains sur eux, et ils recevaient l’Esprit
Saint.
“ Simon, voyant que l’Esprit était donné par
l’imposition des mains des Apôtres, leur offrit de
l’argent, en disant: « Donnez-moi ce pouvoir à
moi aussi, poxxr que celui sur qui je poserai les
mains reçoive l’Esprit Saint. » ^ Mais Pierre lui dit:
« Périsse ton argent avec toi, puisque tu as cru ac
quérir le don de Dieu à prix d’argent! Tu n’as ni
part ni lot en cette affaire, car ton cœur n’est pas
droit devant Dieu. ^Repens-toi donc de ta mé
chanceté et prie le Seigneur pour que te soit re
mise, si possible, la pensée de ton cœur; ^ ca r je
vois que tu es dans un fiel amer et des liens d’injus
tice. » ^ Répondant, Simon dit: « Priez vous-mêmes
pour moi auprès du Seigneur, afin qu’il ne m’arrive
rien de ce que vous avez dit. »
^®Eux donc, après avoir rendu témoignage et
annoncé la parole du Seigneur, s’en retournaient à
Jérusalem, et ils évangélisaient de nombreux vil
lages des Samaritains.
269 A CTES
UEvangile chez les exclus: baptême d’un eunuque,
intendant de la reine d’Ethiopie
ACTES 270
Sa génération, qui la racontera?
Car sa vie est enlevée de la terre.
jugement qui pesait sur lui; le^ texte hébreu est différent. — On traduit aussi
« dans son abaissement la justice lui a été déniée », et « dans l ’humiliation
son jugement a été détruit ». — « sa génération », ou « sa postérité ».
35 « ouvrant la bouche », cette expression, quelque peu emphatique, introduit
une déclaration importante: 10, 34\ Jb 3 , 1\ M t 5, 13, 35.
31 [Philippe] dit: « Si tu crois de tout ton cœur, c’est possible. » Et, répondant,
il dit: « Je crois que Jésus Christ est le Fils de Dieu. »
3P « joyeux », c£ v ^ et la note.
40 « Azot », entre Gaza et Joppé. — « Césarée », entre Joppé et Dora, résidence
des procurateurs de Judée.
271 ACTES
La conversion de Saul
ACTES 272
voix qui lui disait: « Saoul, Saoul, pourquoi me per
I C o 9 ,1
sécutes-tu? » ^ Il dit: « Qui es-tu. Seigneur? » Et lui: 15, S
« Je suis Jésus, que tu persécutes; ®mais relève-toi
et entre dans la ville, et on te dira ce que tu dois
faire. » ’ Les hommes qui faisaient route avec lui
s’étaient s’arrêtés, muets de stupeur: ils enten
daient bien la voix, mais ne voyaient personne.
* Saul se leva de terre et bien qu’il eût les yeux ou
verts, il ne voyait rien. C’est en le conduisant par la
main qu’on le fit entrer à Damas. ^Et il fut trois jours
sans voir, et il ne mangea ni ne but.
“ Il y avait à Damas un disciple du nom d’Ana-
nie. Le Seigneur lui dit dans une vision: « Ananie. »
Celui-ci dit: « Me voici, Seigneur. » Le Seigneur
lui [dit] : « Debout! va dans la rue qu’on appelle la
Droite et cherche dans la maison de Judas un nom
mé Saul de Tarse: il est justement en prière, et il
a vu dans une vision m homme du nom d’Ananie
entrer et poser les mains sur lui, afin qu’il recouvre
la vue. » Ananie répondit: « Seigneur, j’ai appris
de bien des gens au sujet de cet homme quel mal
il a fait à tes saints, à Jérusalem, ^'‘ et ici il a
273 ACTES
9 pouvoir de la part des grands prêtres pour lier
tous ceux qui invoquent ton Nom. » Mais le Sei-
E^i k gneur lui dit: « Va, car cet homme m’est un instru
ment de choix pour porter mon Nom devant les na
tions, les rois et les fils d’Israël, car moi je lui
montrerai tout ce qu’il doit souffrir pour mon
. Nom. »
Ananie s’en alla, entra dans la maison et,
posant sur lui les mains, il dit: « Saoul, mon frère,
c’est le Seigneur qui m’a envoyé — Jésus, qui t ’est
apparu sur le chemin par où tu venais — afin que tu
recouvres la vue et que tu sois rempli d’Esprit
Saint. » Et aussitôt tombèrent de ses yeux comme
des écailles, et il recouvra la vue. Et, se levant, il fut
baptisé; et quand il eut pris de la nourriture, les
forces lui revinrent.
(Ac 2, 21; Ro 10, 13, citant Jo 3, 3 ), oh eUe désigne les fidèles de Y ^vé.
ACTES 274
« N’est-ce pas lui qtii malmenait, à Jérusalem, ceux
qui invoquent ce Nom, et n’est-il pas venu ici tout
exprès pour les amener, liés, aux grands prêtres? »
^ Mais Saul se fortifiait de plus en plus et confon
dait les Juifs qui habitaient à Damas, en démon
trant que [Jésus] est le Christ.
^ Quand se furent écoulés un bon nombre de
jours, les Juifs se concertèrent pour le tuer. Leur
complot vint à la connaissance de Saul. On
gardait même les portes jour et nuit, afin de le tuer.
2Co 11, 32-33
^ Mais ses disciples, le prenant de nuit, le descen
dirent par la muraille en le laissant gbsser dans
une corbeille.
Ga 1.18-19
“ Arrivé à Jérusalem, il tentait de se joindre aux
disciples; mais tous le craignaient, ne croyant pas
qu’il fût un disciple. ^ Barnabé, le prenant avec lui,
l’amena aux Apôtres et leur raconta comment, sur
le chemin, [Saul] avait vu le Seigneur qui lui avait
parlé, et comment à Damas il s’était exprimé avec
assurance au nom de Jésus. Et il était avec eux
allant et venant dans Jérusalem, s’exprimant avec
assurance au nom du Seigneur. Il parlait et dis-
22 Luc, qui volontiers abrège et simplifie (v 27; 17, 14-16 et 18, 5; 22, 17, etc.),
omet le séjour de Paul en Arabie, que nous connaissons par Ga 1 , 17.
25 Voir, en 2 Co 11, 32 -3 3 , le récit par Paul lui-même (et quelque peu différent)
de cette évasion.
26 L’épître aux Galates permet de donner de Pair à ce récit fort resserré; c’est
seulement « trois ans après » sa conversion que Paul « monta à Jérusalem »
(Ga 1 , 18).
27 Sur Barnabé, voir 4, 36 -3 7 , et la note. — Selon Ga 1,^ 1 8 -1 9 , Saul, monté à
Jérusalem pour faite la connaissance de Képhas, c’est-à-dire de Pierre, ne vit
« aucun autre des Apôtres, sauf Jacques, le frère du Seigneur ». — « qui lui avait
parlé », ou « et ce qu’il lui avait dit ». — « Parler avec assurance » — terme cher
à l ’auteur des Actes: 4, 13, 2 9 , 31] 13, 46] 14, 3; 18, 2 6 , etc. — c’est délivrer le
message évangélique en toute franchise et sincérité (2 Co 4, 2), sans redouter les
combats et dangers que cela comporte (1 Th 2, 2).
28 « allant et venant », lit: « entrant et sortant » (cf 1, 21).
275 ACTES
9 cutait avec les Hellénistes; mais ceux-ci entrepri-
rent de le tuer. ^“Les frères, Payant su, le firent
descendre à Césarée, d’où ils l’envoyèrent à Tarse.
ACTES 276
Pierre à Joppé: résurrection de Tahitha
277 ACTES
Conversion de Corneille: Ventrée dans l’Eglise des
premiers pdiens « craignant Dieu »
ACTES 278
Vision de Pierre.
Bible latine. Lyon, 1569.
279 A CTES
10 préparatifs, Ü lui vint une extase: “ il voit le ciel
ouvert et un objet qui descendait comme une
grande nappe tenue par les quatre coins, et qui
s’abaissait vers la terre; il y avait dedans tous les
quadrupèdes et reptiles de la' terre et les oiseaux
du ciel. E t une voix lui advint: « Debout! Pierre,
tue et mange. » Pierre dit: « Non, non, Seigneur,
car jamais je n’ai rien mangé de souiUé ou d’im
pur! » Et de nouveau, xme seconde fois, une voix
lui [d it]: «C e que Dieu a déclaré pur, toi, ne
l’appelle plus somllé. » Cela eut lieu par trois
fois, et aussitôt l’objet fut enlevé vers le ciel.
Tandis que Pierre, perplexe, se demandait ce
que pouvait bien signifier la vision qu’il avait vue,
voici que les hommes envoyés par Corneille, qui
s’étaient renseignés sur la maison de Simon, se
présentèrent au portail. Ils appelèrent et deman
dèrent si c’était bien là que logeait Simon, sur
nommé Pierre. Comme Pierre était toujours à
réfléchir sur la vision, l’Esprit dit: «Voici deux
hommes qui te cherchent; ^“mais debout! des
cends et va avec eux sans hésiter, car c’est moi
qui les ai envoyés. » Pierre descendit vers ces
hommes et dit: « Me voici; je suis celui que vous
cherchez. Pour quel motif êtes-vous ici? » “ Ils
dirent: « Le centenier Corneille, homme juste et
craignant Dieu, de qui toute la nation juive rend
bon témoignage, a été averti par un ange saint
14 Même attitude qu’EzêcMel (Ez 4, 14). Sur la loi de pureté alimentaire, voir
Lev 11.
15 Cf Mc 7,14-25.
ACTES 280
d’avoir à te faire venir chez lui pour entendre tes 10
paroles. » [Pierre] donc les fit entrer et leur offrit
l’hospitalité.
Le lendemain, il partit et s’en alla avec eux; et
quelques-uns des frères de Joppé allèrent avec lui.
Le lendemain, il entra à Césarée. Corneille les
attendait, ayant convoqué ses parents et ses amis
intimes. ^ Quand donc Pierre entra. Corneille vint
à sa rencontre et, tombant à ses pieds, se pros
terna. ^ Pierre le releva, en disant: « Debout! et
moi aussi, je suis un homme. » E t tout en conver
sant avec Im, il entra. Il trouve réunis un grand
nombre de gens, ^ et il leur déclara: « Vous savez
comme il est illicite pour rm Juif de frayer avec un
étranger ou de l’approcher; mais Dieu m’a montré
à moi qu’il ne faut appeler aucun homme souillé ou
impur. Voüà pourquoi, sans discuter, je suis venu
à votre appel. Je vous le demande donc: pour quel
motif m’avez-vous fait venir? »
Et Corneille déclara: « Il y a quatre jours, à
cette heure-ci, j ’étais à prier chez moi, à la neu
vième heure, et voici qu’un homme se tint devant
moi, en habit splendide: Corneille, dit-ü, ta
prière a été exaucée, et de tes aumônes on s’est
souvenu devant Dieu. Envoie donc quelqu’un à
Joppé et fais venir Simon, qui est surnommé Pierre;
il loge dans la maison de Simon le corroyeur, près
de la mer. — l’instant donc j’ai envoyé vers
281 ACTES
10 toi, et tu as bien fait d’arriver. Maintenant donc,
nous voici tous ici devant Dieu, pour entendre tout
ce qui t ’a été prescrit par le Seigneur, »
Ouvrant la bouche, Pierre dit: « En toute vérité,
je comprends que Dieu n’est point partial, mais
qu’en toute nation celui qui le craint et pratique la
justice est agréé de lui, “ Telle est la parole qu’il a
envoyée aux fils d’Israël, leur annonçant la bonne
nouvelle de la paix par Jésus Christ, qui est le
Seigneur de tous.,. ^^Vous savez, vous, ce qui est
arrivé dans toute la Judée, à commencer par la Ga
lilée, après le baptême qu’avait proclamé Jean:
Jésus de Nazareth, comment Dieu l’a oint d’Esprit
Saint et de puissance, lui qui a passé en faisant le
bien et en guérissant tous ceux qui étaient tyranni
sés par le diable, parce que Dieu était avec lui. Et
nous sommes témoins de tout ce qu’il a fait dans le
pays des Juifs et à Jérusalem, lui qu’ils ont tué en le
suspendant au gibet. Mais Dieu l’a relevé le troi
sième jour et lui a donné de se montrer, non à
tout le peuple, mais aux témoins choisis d’avance
par Dieu, à nous qui avons mangé et bu avec lui
après sa résurrection d’entre les morts. Et il nous
ACTES 282
a prescrit de proclamer au peuple et d’attester que 10
c’est lui qui a été établi par Dieu juge des vivants
et des morts. A lui tous les prophètes rendent ce
témoignage, que quiconque croit en lui reçoit par
son Nom rémission des péchés. »
Pierre prononçait encore ces mots, quand
l’Esprit, l’[Esprit] Saint, tomba sur tous ceux qui
écoutaient la Parole. Tous les croyants de la Cir
concision qui avaient accompagné Pierre furent
stupéfaits de ce que le don du Saint Esprit se fût
répandu même sur ceux des nations; '*®car ils les
entendaient parler en langues et magnifier Dieu.
Alors Pierre prit la parole: « Peut-on refuser l’eau
du baptême à ceux qui ont reçu l’Esprit, l’[Esprit]
Saint, tout comme nous? » Et ü prescrivit de les
baptiser au nom de Jésus Christ. Alors ils le priè
rent de rester quelques jours.
283 ACTES
11 la parole de Dieu, ^Et lorsque Pierre fut monté à
Jérusalem, ceux de la Circoncision le prenaient à
partie, ^ en disant; « Tu es entré chez des incircon
cis et tu as mangé avec eux! » Pierre se mit alors
à leur faire un exposé suivi :
^ « J ’étais, dit-Ü, en train de prier, dans la ville de
Joppé, quand je vis, en extase, une vision: un ob
jet descendait, comme une grande nappe tenue par
les quatre coins, qui s’abaissait du ciel et qui vint
jusqu’à moi. ®J ’observais, les yeux fixés vers elle,
et je vis les quadrupèdes de la terre, et les bêtes
sauvages, et les reptiles et les oiseaux du ciel.
^ J ’entendis aussi une voix me dire: Debout! Pierre,
tue et mange. — ^ Je dis: Non, non. Seigneur, car
ce qui est somUé ou impur n ’est jamais entré dans
ma bouche, — ®Une seconde fois, une voix reprit
du ciel: Ce que Dieu a déclaré pur, toi, ne l’appelle
plus souillé, Cela eut lieu par trois fois, et tout fut
de nouveau retiré au ciel.
« E t voilà qu’à l’instant trois hommes qui
m’étaient envoyés de Césarée se présentèrent
devant la maison où nous étions. L’Esprit me dit
d’aller avec eux sans hésiter. Les six frères que
void vinrent avec moi, et nous entrâmes dans la
ACTES 284
maison de l ’homme. Il nous annonça comment il 11
avait vu dans sa maison l’ange se présenter et dire;
Envoie à Joppé et fais venir Simon, surnommé
Pierre; il te dira des paroles grâce auxquelles tu
seras sauvé, toi et toute ta maison.
« Je commençais à parler quand l’Esprit, 1’[Es
prit] Saint, tomba sur eux, tout comme sur nous au
commencement. Je me souvins de la parole du
Seigneur, qui disait: Jean a baptisé avec de l’eau,
mais vous, vous serez baptisés dans l’Esprit Saint.
Si donc Dieu leur a donné le même don qu’à
nous qui avons cru au Seigneur Jésus Christ, qui
étais-je, moi, pour pouvoir m’opposer à Dieu? »
En entendant cela, ils se tinrent tranquilles, et
ils glorifièrent Dieu en disant: « Donc, aux nations
aussi Dieu a donné le repentir qui mène à la vie! »
15 En réalité, l ’exposé catédiétique de H erte avait dû être assez long (10, 34-43).
16 Verset précieux:, qui montre comment les paroles de Jésus, d’abord incom
prises, s’éclaimîent à la lumière des événements. Cette parole est rapportée Ac 1, 5.
17 L ’attitude de Pierre est à la fois humble et habile.
18 Cette fois, tout se termine bien. Mais la bataille entre légalistes et <clibéraux »
ne fait que commenœr.
19 n s’agit de la Parole par excellence, l ’Evangile.
285 A CTES
11 il y en eut quelques-uns, des Cypriotes et des Cyré-
néens qui, venus à Antioche, s’adressèrent aussi
aux Grecs et leur annoncèrent la bonne nouvelle
du Seigneur Jésus. ^^Et la main du Seigneur était
avec eux, et grand fut le nombre de ceux qui cru
rent et se tournèrent vers le Seigneur.
J^La nouvelle en vint aux oreilles de l’Eglise
établie à Jérusalem, et on envoya Barnabé à An
tioche. ^ Quand il fut arrivé et qu’il eut vu la grâce
de Dieu, il se réjouit et il les exhorta tous à rester
d’un cœur ferme attachés au Seigneur; car
c’était un homme de bien, et rempli d’Esprit Saint
et de foi. E t une foule considérable fut ajoutée
pour le Seigneur.
[Barnabé] se rendit à Tarse pour rechercher
Saxil. Et l’ayant trouvé, il l’amena à Antioche. Or
donc, ils furent reçus dans l’Eglise une année tout
entière, et ils instruisirent une foule considérable;
et c’est à Antioche que pour la première fois on
donna aux disciples le nom de chrétiens.
ACTES 286
Deuxième voyage de Saul à Jérusalem
287 ACTES
12 ^Voyant que cela plaisait aux Juifs, il fit encore
prendre Pierre. On était aux jours des Azymes.
L’ayant appréhendé et mis en prison, il le confia à
la garde de quatre escouades de quatre soldats,
dans l’intention de le produire devant le peuple
après la Pâque. ®Pierre, donc, était gardé dans la
prison, tandis que l’Eglise priait Dieu pour lui ar
demment.
®Or, comme Hérode allait le faire comparaître,
cette nuit-là, Pierre, lié de deux chaînes, dormait
entre deux soldats, tandis que des sentinelles,
devant la porte, gardaient la prison. ^ Et voici qu’un
ange du Seigneur se présenta, et tme lumière res
plendit dans le cachot. Frappant Pierre au côté, il le
réveilla, en disant: « Debout! Vite! » E t les chaînes
lui tombèrent des mains. ®L’ange lui dit: « Mets ta
ceinture et chausse tes sandalettes »; ainsi fit-il. E t il
lui dit: « Revêts ton manteau et suis-moi. » ^ E t
[Pierre] sortit et il le suivait, mais sans savoir que ce
qui arrivait par l’ange était vrai; il pensait regarder
ime vision. “ Ils franchirent un premier poste de
garde, puis un second, et vinrent à la porte de fer
Jean aurait subi le même sort que son &ète (Mt 20, 2 3), proposent de lire, contre
toute la tradition- manuscrite: « Jacques et Jean son frère ». Fantaisie qui mérite à
peine d’être signalée.
3 « jours des Azymes », c’est-à-dire la semaine t^scale, du 14 au 21 Nisan,
pendant laquelle on mangeait des pains azymes, c’est-à-dire sans levain. Cf Mt 26,
17, et par; 1 Co 5, 7S .
4 « mis en prison », soit dans la caserne de la forteresse Antonia, au nord-ouest
de l ’esplanade du Temple, soit dans le Palais d’Herode, qui dominait la ville
haute. — « quatre escouades », tme pour chacune des quatre « veilles » de la nuit.
— « après la Pâque », pour ne pas souiller la Fête par une exécution capitale.
6 Texte embarrassé. U s’agit de la nuit précédant le jour où Pierre doit compa
raître.
7 « l ’Ange du Seigneur », cf 5 ,1 9 , et la note.
8 « Mets ta ceinture », pour retrousser la longue tunique et en retenir les plis à
la ceinture; c’est la tenue de marche (cf Le 12, 3 j).
apprend qu'
289 ACTES
12 mère de Jean surnommé Marc, où un bon nombre
de personnes se trouvaient réunies et priaient. ^ Il
frappa à l’entrée du portail, et une servante du
nom de Rhodé vint aux écoutes. ^'’ EUe reconnut
la voix de Pierre et, dans sa joie, elle n ’ouvrit
pas le portail, mais elle courut à l’intérieur annon
cer que Pierre se tenait devant le portail. Ils
lui dirent; « Tu es folle! » Mais elle soutenait avec
insistance qu’il en était ainsi. Et eux de dire; « C’est
son ange. » Cependant Pierre frappait toujours.
Quand ils eurent ouvert, ils le virent et furent stupé
faits. ^^Màis, de la main, [Pierre] leur fit signe de
se taire et leur raconta comment le Seigneur l’avait
fait sortir de la prison. Et il dit; « Annoncez cela à
Jacques et aux frères. » Puis il sortit et s’en alla
dans un autre lieu.
Le jour venu, on ne fut pas peu troublé chez
les soldats; qu’était donc devenu Pierre? ^®Hé-
rode le fit rechercher et, ne le trouvant pas, il inter
rogea les sentinelles et ordonna de les emmener.
Puis de Judée il descendit à Césarée, où il
séjourna.
ACTES 290
M-ort d’Hérode
291 ACTES
Saul et Barmbé envoyés en mission par VEgj,ise
d’Antioche
1 « prophètes », voir 11, 27, et la note. — « docteurs », chrétiens qui ont reçu
le don d^enseigner leurs frères. En 1 Co 12, 28, Paul les range immédiatement
après les apôtres et les prophètes, dans la hiérarchie des membres de la commu
nauté qui ont reçu un don de l ’Esprit — un charisme — en vue du bien
commun. — Niger, c’est-à-dire le Noir. — Il s’agit de l ’Hérode de la Passion:.
Le 23, é-I2; Ac 4, 27, mentionné à plusieurs reprises dans les évangiles: Le 3, 1;
8. 3; 13, 31-33; Mc 6, 14-27 et par, etc.
2 « l ’Esprit dit », par l ’organe d’un des prophètes.
4 « Séleucie », le port d’Antioche. — Barnabé était originaire de Chypre (4, 35).
5 « Salamine », suc la côte orientale de l ’île de Chypre. — « dans les synagogues »,
telle ftit toujours la ligne de conduite de Paul. Comme descendance d’Abraham,
qui avait reçu les promesses, les Juifs devaient recevoir les premiers l ’annonce
que ces promesses étaient maintenant réalisées, cf v 45; 18, J; Ro 1, 15; 2, 9-10.
— Sur Jean, c’est-à-dire Jean Marc, voir 12, 12, et la note.
ACTES 292
toute l’île jusqu’à Paphos, ils trouvèrent un certain 13
magicien, faux prophète juif, du nom de Bar-Jésus,
’ qui était avec le proconsul Sergius Paulus,
homme intelligent. Ce dernier fit appeler Bamabé
et Saul, et il demanda à entendre la parole de
Dieu. *Mais Elymas le magicien — c’est ce que
veut dire son nom — leur résistait, cherchant à
détourner de la foi le proconsul. ®Saul, qui est
aussi Paul, rempli d’Esprit Saint, fixa les yeux vers
lui “ et dit: « O toi qui es plein de toute ruse et de
toute scélératesse, fils du diable, ennemi de toute
justice, ne cesseras-tu pas de pervertir les voies du
Seigneur qui sont droites? E t maintenant, voici
que la main du Seigneur est sur toi: tu seras aveu
gle et pour un temps tu ne verras pas le soleil. » A
l’instant même, tombèrent sur lui obscurité et ténè
bres, et allant de tous côtés, il cherchait des guides.
Alors, à la vue de ce qui était arrivé, le proconsul
embrassa la foi, frappé de la doctrine du Seigneur.
6 Soit environ rm trajet d’environ 180 km. — Paphos, port sur la côte occi
dentale de nie, et résidence du gouverneur. — Bar-Jésus, c’est-à-dire: fils de Jésus
ou de Josué.
7 Sergius Paulus a le titre de proconsul, parce que, à cette époque, Chypre était
province sénatoriale.
8 « Elymas le magicien... », texte d’interprétation difficile. Peut-être appelait-on
Bar-Jésus de ce nom, dont le sens paraît être « sage », et que l ’écrivain a entendu
d’expert en arts magiques.
9 Les Jtiifs avaient souvent deux noms, un nom juif et xm nom grec ou latin
(Jean-Marc; Joseph-Barsabbas-Justus (1, 23). Maintenant que Saul entre vraiment
en contact avec le monde païen, Luc lui donne son nom latin.
10 Nous avons traduit: « rendre pleines de détours », pour souligner l ’emploi —
probablement intentionnel — du meme terme aux versets 8 et 10. — Os 14, 10.
11 « la main du Seigneur... », cf 11, 21, et la note.
293 ACTES
Paul et Bamabé à Antioche la Pisidienne
13 « Paul et ses compagnons », lit: « ceux qui étaient autour de Paul ». Paul a pris
la direction, il est « le chef de la parole» (14, 32). —* Province romaine située au
sud de l ’Asie Mineure. — « s’en retourna », sans doute effrayé p ^ la longueur et
les périls du voyage missionnaire projeté par Paul. Ce dernier lui en tint rigueur
[15,37-40). ^ , , . , ,
14 Autre leçon; « Antioche de Pisidie ». Mais, à cette époque, Antioche ne^ faisait
pas partie de la Pisidiej elle était située vers ses confins nord-est, La Pisidie était
une région montagneuse de l ’Asie Mineure, au nord de la Pamphylie.
16 « vous qui craignez Dieu », voir 10, 2. et la note. — Ce discours est le type
des discours de Paul à ses auditoires juifs. Il se compose; 1° d’un résumé de
l ’histoire d’Israël d’Abraham à David (37-22); 2° d’un témoignage et d’un com
mentaire sur la mort et la résurrection de Jésus (23-37); 3° d’un appel pressant a
la fol {38-41). 11 présente beaucoup de ressemblances avec le discours de Pierre, le
jour de la Pentecôte (2, 22-36).
17 « ce peuple », désignation emphatique d’Israël. — « à bras levé » (he: « d’un
bras étendu »), Ex 6, 3, 6; surtout Deut 4, 34; 5, 33; 7, 13; etc., expression biblique
pour désigner l ’action toute puissante de Dieu.
18 Deut 1,33.
19 Deut 7, 3, .qui énumère « les sept nations ».-
ACTES 294
ans. E t après cela il leur donna des juges jusqu’à 13
Samuel, le prophète. Ensuite ils réclamèrent un
roi, et Dieu leur donna pour quarante ans Saül, fils
de Kis, homme de la tribu de Benjamin. ^ Puis il le
rejeta et leur suscita pour roi, David, à qui il rendit
ce témoignage: J'ai trouvé David, fils de Jessé,
homme selon mon cœur, qui fera toutes mes vo
lontés. — “ C’est de sa descendance que Dieu, ^
selon sa promesse, a amené à Israël im sauveur;
Jésus. ^'^Dès avant sa venue, Jean avait proclamé
rm baptême de repentir à tout le peuple d’Israël.
“ Et, comme Jean achevait sa course, il disait: Ce
que vous supposez que je suis, moi je ne le suis
pas; mais voici que vient après moi celui dont je ne
suis pas digne de délier la chaussure.
^ « Frères, vous les fils de la race d’Abraham, et
vous ici présents qui craignez Dieu, c’est à vous
que cette parole de salut a été envoyée. En
effet, ceux qui habitent à Jérusalem et leurs chefs
ont méconnu ce [Jésus], ainsi que les paroles des
prophètes qu’on Ht chaque sabbat, et qu’ils ont
accomplies en le condamnant. E t sans trouver en
lui aucun motif de mort, ils ont demandé à Pilate
de le tuer. Après avoir achevé tout ce qui se
trouvait écrit de lui, ils l’ont descendu du gibet
295 ACTES
13 et mis au tombeau. ^ Mais Dieu l’a relevé d’entre
icoi5, 3 - 8 jg g morts, et pendant de nombreux jours il est
apparu à ceux qui étaient montés avec lui de Gali
lée à Jérusalem, ceux-là mêmes qui sont mainte
nant ses témoins auprès du peuple.
« Et nous, nous vous annonçons la bonne nou
velle: la promesse faite à [nos] pères, ^^Dieu l’a
Ro 15, 8
accomplie pour nous, leurs enfants, en ressuscitant
He 1, 5
5, 5 Jésus, tout comme il est écrit au psaume deuxième:
Tu es mon fils; c’est moi qui t’engendre aujourd’hui.
— Que Dieu l’ait ressuscité d’entre les morts
pour ne plus devoir retourner à la corruption, c’est
bien ce qu’il a dit: Je vous donnerai les choses
saintes de David, celles qui sont sûres. — C’est
pourquoi ailleurs encore il dit: Tu ne laisseras pas
ton Saint voir la corruption. — “ Or David, après
avoir en son temps servi le dessein de Dieu, s’est
endormi, a été adjoint à ses pères et a vu la corrup
tion. Mais celui que Dieu a relevé n ’a pas vu la
corruption.
Eph 1, 7
« Sachez-le donc, frères: par lui la rémission
Col 1,14
des péchés vous est annoncée; de tout ce dont
Ro 20,28 n’avez pu être justifiés par la Loi de Moïse,
en lui, quiconque croit est justifié. Prenez
33 Autre leçon, moins bonne, bien que fort attestée: <c nos en&nts ». — Ps 2, 7.
34 Is 55, 3. — « les dioses saintes de David » sont les promesses &ites à David
en faveur de sa descendance, et qui ne peuvent s’accomplir intégralement que
par la résurrection de J^ u s.
35 Cf Ps 16, 10, déjà cité 2, 27. Voir la note sur 2, 25-28.
36 C i 2, 29-31.
38-39 C’est la seule mention qui soit faite, dans les discours de Paul relatés par
les Actes, d’une des idées fondamentales de la pensée de l ’Apôtre. Pierre, au
<( concile » de Jérusalem, tiendra, et d’une manière encore plus accentuée, le même
langage (1 5 , 10-11).
ACTES 296
donc garde qùe ne survienne ce qui se trouve dit 13
dans les Prophètes:
Voyez, contempteurs,
et étonnez-vous et disparaissez!
Car moi je fais en vos jours une œuvre,
une œuvre que vous ne croiriez pas, si on vous
[la racontait. »
Comme ils sortaient, on les pria de parler le
sabbat suivant sur le même sujet. Et quand l’as
semblée se fut séparée, beaucoup de Juifs et de
prosélytes adorateurs suivirent Paul et Barnabé, et
ceux-ci, dans leurs entretiens avec eux, les enga
geaient à rester attachés à la grâce de Dieu,
Le sabbat suivant, presque toute la viUe se
rassembla pour entendre la parole de Dieu. A la
vue de ces foules, les Juifs furent remplis de jalou
sie, et ils répliquèrent par des blasphèmes à ce que
disait Paul. Mais, pleins d’assurance, Paul et
Barnabé dirent: « C’était à vous d’abord que devait
être annoncée la parole de Dieu. Puisque vous la
repoussez et que vous-mêmes ne vous jugez pas
dignes de l’éternelle vie, eh bien! nous nous tour
nons vers les nations. '^^ Car ainsi nous l’a com
mandé le Seigneur:
]e t’ai établi lumière des nations.
297 ACTES
pour que tu deviennes le salut jusqu'à l’extrémité
[de la terre. »
13 ‘‘®Ën entendant, ceux des nations, joyeux, glori-
Ro 8,29-30 fiaient la parole du Seigneur, et tous ceux-là cru
rent, qui étaient désignés pour la vie étemelle.
^®La parole du Seigneur se répandait à travers
toute la contrée. ™Mais les Juifs montèrent la tête
aux dames distinguées qui.adoraient [D ieu], ainsi
qu’aux notables de la ville; ils soulevèrent ime per
2Cb 6, 3
sécution contre Paul et Barnabé et les chassèrent
2T m 3 .1 1
de leur territoire. Ceux-ci, secouèrent contre eux
la poussière de leurs pieds et vinrent à Iconium.
“ Quant aux disciples, ils étaient remplis de joie
et d’Esprit Saint.
ACTES 298
les âmes de ceux des nations. ^ [Paul et Barnabe] 14
prolongèrent donc leur séjour un assez long temps,
pleins d’assurance en l’appui du Seigneur, qui ren- ^coia.ia
dait témoignage à la parole de sa grâce en accor- ^
dant que signes et prodiges se fassent par leurs
mains. *La population de la ville se divisa: les uns
étaient pour les Juifs, les autres pour les apôtres.
®E t comme ceux des nations et les Juifs, avec leurs
chefs, s’élançaient pour les outrager et les lapider, ^
®[les apôtres], s’en étant aperçus, se réfugièrent
dans les villes de Lycaonie, Lystres, et Derbé, et
dans [toute] la contrée, ’ et là ils annonçaient
l’Evangile.
299 ACTES
G u ^ o n du b oiteu x d e L ystres. L ’illu strateu t n ’h ésite pas à
u tiliser un docum ent où P au l est atitéolé du nim be crucifère.
Bible italienne. Venise, 1525.
ACTES 300
« Hommes, que faites-vous là? Nous aussi, 14
nous sommes de même nature que vous, des hom
mes qui vous exhortons à abandonner ces Vanités, ^
pour vous tourner vers le Dieu vivant qui a fait
le cielj et la terre, et la mer et tout ce qui s’y
trouve. ^*Dans les générations passées, ü a laissé
toutes les nations suivre leurs voies; d’ pourtant il
n ’a pas manqué de se rendre témoignage par ses
bienfaits, vous donnant du ciel pluies et saisons
fertÜes, comblant vos cœurs de nourriture et de
gaieté. » E t ce disant, à peine empêchèrent-ils
les foules de leur offrir un sacrifice.
d®D’Antioche et d’Iconium survinrent alors des
Juifs qui gagnèrent les foules, lapidèrent Paul et
le traînèrent hors de la ville, croyant qu’il était
mort. Mais les disciples l’entourèrent; il se releva
et entra dans la ville.
15 Pour l ’attitude, cf Pierre devant Corneille (10, 2fi) et Jean devant l ’ange de
l ’Apocalypse (Ap 19, 10; 22, 9 ). Pour l ’expression « d e même nature» (lit: «ayant
mêmes passions, affections, sentiments »), cf Ja 5,17.
16 Ce sont « les temps de l ’ignorance » du discours sur l ’Acropole (17, 50).
17 Ce verset respire l ’tmtimisme et la joie. I l semble qu’on y perçoive un écho
du psaume 104,15,15, 16, 24, 31.
19 Même chasse il l’homme 17, 15. — «lapidèrent», cf 2 Co 11, 25, et aussi
2 Tm 3,11.
301 A CTES
14 disciples, les exhortant à rester attachés à la foi, et
iTh3, 3-4 disant] que c’est par beaucoup d’afflictions
qu’il nous faut entrer dans le Royaume de Dieu.
Ils leur désignèrent des anciens dans chaque
Eglise et, après avoir prié et jeûné, ils les confièrent
au Seigneur en qui ils avaient cru. ^Traversant
alors la Pisidie, ils vinrent en Pamphylie, ® et après
avoir annoncé la Parole à Pergé, ils descendirent à
Attalia. ^ De là ils firent voile vers Antioche, d’où
ils avaient été confiés à la grâce de Dieu pour
l’œuvre qu’ils venaient d’accomplir. ^ K leur arri
vée, ils rassemblèrent l’Eglise et racontèrent tout ce
1 0 )1 5 ,1 0
que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait
ouvert aux nations la porte de la foi. ^P u is ils
passèrent un temps assez long avec les disciples.
ACTES 302
la coutume de Moïse, vous ne pouvez être sau- 15
vés. » ^11 s’ensuivit une controverse et une discus-
sion assez vive entre eux et Paul et Barnabe, et on
décida que Paul, Barnabé et quelques autres des Ga 2, 1 ?
leurs monteraient à Jérusalem vers les Apôtres et
les anciens pour traiter de cette question.
^ Eux donc, après avoir été accompagnés par
l’Eglise, traversèrent la Phénicie et la Samarie, ra
contant en détail la conversion des nations, et ils
causaient une grande joie à tous les frères.
'‘Arrivés à Jérusalem, ils furent accueillis par
l’Eglise, les Apôtres et les anciens, et ils racontè IC o 15.10
rent tout ce que Dieu avait fait avec eux. ^ Alors se
levèrent quelques-uns de la secte des Pharisiens
qui avaient cru, pour dire: Il faut les circoncire et
leur prescrire de garder la Loi de Moïse.
^Les Apôtres et les anciens s’assemblèrent pour
examiner cette affaire. ^ Une grande discussion
étant survenue, Pierre se leva et leur dit: « Frères,
vous le savez: dès les premiers jours. Dieu a fait
son choix parmi vous, pour que, par ma bouche,
2 Jérusalem reste pour ces païens omvertîs d’Antiodie FEglise mère, au juge>
ment et aux décisions de laquelle on se réfère, cf 11, 22.
3 « grande joie »; rf 8, 8, 39; 11, 23; 13, 48, 32; 15, 31. Dans l ’Evangile de
Le, cf 1, 14, 28; 2, 10; 6, 23; 10, 17, 20; 13, 17; 15, 3, 7, 10, 32; 19, 6, 37;
24, 41, 32.
5 Reprend le verset 1.
6 Rarement assemblée religieuse eut à discuter et résoudre un problème de
pareille importance: il ne s’agissait de rien moins que de l ’avenir du christianisme.
Le déroulement des débats et le décret qui les condut sont un modèle d’audace
prudente et charitable. Mais bien des points dmneurent obscurs. En particulier,
il est remarquable: 1° que Jacques, quelques années plus tard, informe Paul des
décisions dudit décret, comme si l^ u l n ’en avait jamais entendu parler (21, 23),
2° que Paul n’y fasse pas la moindre alltision, alors qu’il traite de problèmes, au
sujet desquels l ’autorité des décisions prises par le « condle » pourrait être diri
mante (1 Co 8-lOj Ro 14). — Mais ces obscurités ne sont pas une raisem suffisante
pour dénier au récit toute valeur historique.
7 Allusion à la conversion de Corneille.
303 ACTES
15 ceux des nations entendent la parole de l’Evangile
et embrassent la foi. ®Et Dieu, qui connaît les
cœurs, leur a rendu témoignage en leur donnant
l’Esprit, r [Esprit] Saint, tout comme à nous. ®Et il
n’a fait aucune distinction entre eux et nous, puis
qu’il a purifié leur cœur par la foi. “ Maintenant
Ga 3,io-ip pourquoi mettez-vous Dieu à l’épreuve en
imposant sur le cou des disciples un joug que ni
Ro 3 ,2 4
9 ,1 6 nos pères, ni nous, n ’avons eu la force de porter?
“ Aussi bien c’est par la grâce du Seigneur Jésus
que nous croyons être sauvés, de la même manière
qu’eux. »
“ Toute l’assemblée se tut, et on écoutait Bar-
nabé et Paul raconter tout ce que Dieu avait fait
par eux en fait de signes et de prodiges parmi les
nations.
“ Après qu’ils se furent tus, Jacques prit la pa
role et dit: « Frères, écoutez-moi: Syméon vous a
raconté comment Dieu a d’abord visité les nations
pour y prendre un peuple qui soit à son Nom. “ E t
avec cela s’accordent les paroles des Prophètes,
selon qu’il est écrit;
8 « qui connaît les cœuts », même épiâiète 1, 24. Idée fréquemment e^^rimée
dans la Bible: 1 Sam 16, 7; 1 Bs 8, 39; Jr 11, 20; 17, 10; 20, 12; Ps 7, 10; etc.
Dans le N.T., Le 16, V ; Ro 8, 27; 1 Th 2, 4; etc.
10 Cf 13, 38, et la note.
11 Paul n^auiaît pas parlé autrement. Mais la conversion de Corneille et
l ’influence que cet événement n ’a pas manqué d ’avoir sur la pensée de Pierre ne
tendent pas ce discours invraisemblable sur ses lèvres.
14 Syméon, forme sémltisante du nom de Simon-Pierre (cf 2 Pe 1 , 1).
15 Am 9,11-12, d té librement d’après les LXX. Le verset 18 s’inspire d’Is 45, 21.
I l semble étrange que Jacques, à Jénisalem, cite un texte biblique d’après la version
grecque, et précisément dans im passage oh celle-ci est presque en contradiction
avec l ’hébreu: au lieu de <c afin que le reste des hommes recherche le Sdgneur »
(v 17), l ’hébreu porte <c afin qu’ils (les fils d’Israël) conquièrent ce qui reste
d’Edom ».
ACTES 304
Après cela je reviendrai 15
et je relèverai la tente de David qui était tombée;
et ses ruines, je les relèverai
et je la redreserai,
afin que le reste des hommes recherche le
[Seigneur,
ainsi que toutes les nations qui sont appelées de
[mon Nom,
dit le Seigneur, qui fait ces choses, [ à lui]
[ connues depuis toujours
305 ACTES
15 eux et de les envoyer à Antioche avec Paul et Bar-
nabé: c’étaient Judas, appelé Barsabbas, et Silas,
hommes considérés parmi les frères. “ On leur
remit la lettre suivante:
« Les Apôtres et les anciens, vos frères, à ceux
des frères qui sont à Antioche, en Syrie et en Cih-
cie, et qui viennent des nations, salut!
« Ayant appris que quelques-uns des nôtres
Ga 1, 7 vous ont troublés par leurs paroles et ont boule
5 ,1 0
versé vos âmes, et sans mandat de notre part,
^ nous avons décidé d’un commun accord de choi
sir des hommes et de vous les envoyer avec nos
chers Barnabé et Paul, ^ des hommes qui ont
livré leur vie pour le Nom de notre Seigneur Jésus
Christ. Nous envoyons donc Judas et Silas qui, de
vive voix, vous annonceront la même chose:
« L’Esprit, 1’[Esprit] Saint, et nous-mêmes
avons décidé de ne pas vous imposer d’autres far
deaux que ceux-ci qui sont indispensables: ^vous
ico 6,28^^ abstenir de viandes immolées aux idoles, de sang,
de chairs étouffées et de fornication; de quoi vous
gardant fidèlement, vous ferez bien. Bonne santé! »
Eux donc, quand on les eut fait partir, descen
dirent à Antioche, où ils réunirent l’assemblée et
remirent la lettre. On la lut, et on se réjouit de ce
icoi4,3-4 qu’elle avait de réconfortant. Judas et Silas, qui
ACTES 306
étaient eux-mêmes prophètes, exhortèrent les frè 15
res par maint discours et les affermirent. Au bout
de quelque temps, les frères les firent partir en
paix vers ceux qui les avaient envoyés. [^'^...]
Quant à Paul et Barnabé, ils séjournaient à An
tioche, enseignant et annonçant avec beaucoup d’au
tres la bonne nouvelle de la parole du Seigneur.
307 ACTES
En cours de route, Paul prend avec lui Timothée
15 41 Cf 14, 22 et la riote.
i Z 1 « Timothée », sur sa famille et son éducation, c£ 2 Tm 1, 5 (sa mère s’appc*
lait Eunice, sa grand-mère Lois), et 3, 15 (Ximodiée «connaît les Saintes Leûres
d ^ u is sa tendre enfance»). I l deviendra le collaborateur de dioix de Paul, «son
enfant bîen-aimé et fidèle dans le Seigneur» (1 Co 4, 17), pour lequel il aura les
attentions (1 Co 16,10-11) et les ménagements (1 Tm 5 ,2 3 ) d’un père.
2 « rendaient un bon témoignage », cf 6, 3, et la note.
3 Né d'une mère juive, Timothée devait être circoncis, sous peine d'être incri
miné d'apostasie par les Juife. Paul, qui n'attadie aucune importance ou valeur
à la circoncision (1 Co 7, 13; Ga 6, 13), circoncit Timothée, pour rendre possible
son apostolat auprès des Juife (1 Co 9, 12, 20). — «grec», c'est-à-dire non Juif.
4 Ces décisions — celles du « concile de Jérusalem » — n'avaient été adressées
qu'aux frères issus du paganisme « qui étaient à Antiodie, en Syrie et en Cilicie »
(15, 23), mais elles étaient valables pour toutes les communautés de même prove
nance, et leur promulgation était d'autant plus indiquée à Lystres, Iconium et les
villes évangélisées lors du premier voyage missiminaire, si, comme nous le
croyons, les événements qui ont donné naissance à l'épître aux Galates avaient
déjà eu lieu.
5 Cf 6, 7, et la note.
ACTES 308
De Lystres à Troas
De Troas à Philippes
Fondation de VEglise de Philippes
309 ACTES
16 mière ville de ce district de Macédoine, une colo
nie. Nous passâmes quelques joizrs dans cette viUe
^^et, le jour du sabbat, nous sortîmes hors de la
Porte,- près d’un cours d’eau où nous croyions qu’ü
y avait un lieu de prière. Nous nous assîmes et par
lâmes aux femmes qui s’étaient réunies.
, E t m e femme du nom de Lydie, négociante en
pourpre de la ville de Thyatire et qui adorait Dieu,
écoutait. Le Seigneur lui ouvrit le cœur, pour qu’elle
s’attachât à ce que disait Paul. ^^Lorsqu’elle eut
été baptisée, ainsi que les siens, elle [nous] fit cette
prière: « Si vous me jugez fidèle au Seigneur, entrez
dans ma maison et demeurez-y. » E t elle nous y
contraignit.
“ O r donc, un jour que nous allions au lieu de
prière, une servante qui avait un esprit python vint
au-devant de nous; elle procurait im bon gain à ses
maîtres en pratiquant la divination. ^’ Et tout en
nous suivant, Paul et nous, elle criait: « Ces hom
mes-là sont des esclaves du Dieu Très-Haut, et ils
ACTES 310
VOUS annoncent une voie de salut. » Elle fit cela 16
pendant plusieurs jours. Excédé, Paul se retourna
et dit à l’esprit: « Je t ’ordonne, au nom de Jésus
Christ, de sortir de cette [femme]. » Et [l’esprit]
sortit à l’heure même.
^®Mais ses seigneurs, voyant disparaître leur ^co 6, ;
espoir de gain, se saisirent de Paul et de Silas, les 1Th 2, 2
traînèrent sur la place publique, devant les magis
trats et les amenant aux prêteurs, ils dirent:
« Ces gens-là perturbent notre viUe. Ce sont des
Juifs, qui annoncent des coutumes qu’il ne nous
est permis ni d’accueiUir, ni de pratiquer, à nous
qui sommes Romains. » ^^La foule se souleva con-
tre eux, et les préteurs, après avoir fait arracher
311 ACTES
16 leurs vêtements, ordonnèrent de les battre de ver
ges. ^ Les ayant couverts de plaies, ils les jetèrent
en prison, en donnant au geôlier la consigne de les
tenir sous bonne garde. Ayant reçu pareille con
signe, celui-ci les jeta dans le cachot intérieur et
leur fixa les pieds dans les ceps.
Eph 5 ,1 9
“ Vers minuit, Paul et Silas, en prière, chantaient
Col 3 ,1 6
les louanges de Dieu; les prisonniers les écou
taient. “ Tout à coup, il y eut une grande secousse,
en sorte que les fondations de la geôle furent
ébranlées. A l’instant même, toutes les portes
s’ouvrirent et les liens de tous les prisonniers
se détachèrent. ^ Réveillé et voyant ouvertes
les portes de la prison, le geôlier tira son glaive,
et Ü allait se tuer, croyant que les prisonniers
s’étaient enfuis. ^ Mais Paul cria d’une voix forte:
« Ne te fais pas de mal: nous sommes tous là. »
^®Le geôlier demanda des torches, entra préci
pitamment et, devenu tout tremblant, tomba devant
Paul et Silas. Puis, les menant dehors, il déclara:
« Seigneurs, que dois-je faire pour être sauvé? »
Ro 10, 9
Ils dirent: « Crois au Seigneur Jésus, et tu seras
sauvé, toi et les tiens. » “ E t ils lui annoncèrent la
parole de Dieu, ainsi qu’à tous ceux qui étaient
dans sa maison.
[Le geôlier] les prit avec lui à cette heure de
la nuit, lava leurs plaies, et Ü fut baptisé, lui et tous
ACTES 312
les siens, à l’instant même. Puis, les emmenant 16
chez lui, il mit la table, et il exulta avec tous les
siens d’avoit cm en Dieu,
Le jour venu, les préteurs envoyèrent les lic
teurs dire [au geôlier]: «Relâche ces hommes. »
Le geôlier annonça ces paroles à Paul: « Les pré
teurs envoient dire de vous relâcher; maintenant
donc, sortez et allez en paix. » Mais Paul leur
déclara: « Ils nous ont fait battre en public et sans
jugement, nous qui sommes des Romains, et ils
nous ont jetés en prison. Et maintenant ils nous
feraient sortir en cachette! Non, non! qu’ils vien
nent en personne nous élargir. » Les licteurs an
noncèrent ces paroles aux préteurs, qui eurent peur
en apprenant que c’étaient des Romains. Ils vin
rent donc, les exhortèrent, les élargirent et les
prièrent de quitter la viUe, Une fois sortis de la
prison, [Pard et SÜas] entrèrent chez Lydie, y virent
les frères, les exhortèrent et partirent.
De Philippes à Thessalonique
Fondation de VEglise de Thessalonique
34 « il se i:éjouit », cf 8, 8, et la note. 16
37 Cf 22, où Paul aigue de sa qualité de citoyen romain pour ne pas
recevoir le supplice du fouet.
39 Ou: <i vinrent les presser de quitter la ville. »
1 Amphipolis et ApoUonie, deux étapes sur la <cvia Egnatia », qui reliait l*Egée 17
à TA^iatique. — Thessalonique, la Salonique moderne, était la capitale de
la province romaine de Macédoine. C’était une grande cité maritime et commer
ciale, de population nombreuse et mêlée, comprenant une colonie juive im j^r-
tante.
313 ACTES
17 synagogue. ^ Selon sa coutume, Paul entra chez
iTh 2, 2 pendant trois sabbats il discuta avec eux à
gj.
partir des Ecritures; ^ il les leur ouvrait et établissait
que le Christ devait souffrir et ressusciter d’entre
les morts; « et le Christ, [disait-il], c’est Jésus que je
vous annonce. » * Quelques-uns d’entre eux furent
persuadés et se joignirent à Paul et à Süas, ainsi
qu’une multitude nombreuse de Grecs qui adoraient
[D ieu], et maintes dames de qualité.
2C b 6, ;
^ Les Juifs en furent jaloux et, prenant avec eux
quelques vauriens des rues, üs provoquèrent des
attroupements et semèrent le tumulte dans la ville.
Ils se présentèrent à la maison de Jason, cherchant
Ko 16,21
[Paul et Silas], pour les faire comparaître devant
l’assemblée du peuple. ^Ne les trouvant pas, ils
traînèrent Jason et quelques frères devant les poli-
tarques, en clamant: « Ces gens qui ont bouleversé
le monde, les voilà maintenant ici, ^et Jason les
accueille! Tous ces gens-là contreviennent aux
édits de César, en disant qu’il y a un autre roi,
Jésus. » * Ces propos troublèrent la foule et les
politarques, ®et ce n ’est qu’après avoir exigé rme
caution de la part de Jason et des autres qu’ils les
relâchèrent.
4 « se joignirent à », lit: « furent assignés comme lot à », c’est le rôle qui leur est
assigné dans l ’œuvre de la conversion des païens. Four l ’expression, cf Ac 26, 18:
Eph 1,11; Col 1,12.
6 «politarques», magistrats municipaux dont l ’existence est attestée par les
documents épigraphiques.
7 Même accusation contre Jésus: Le 23, 2; Jn 19, 12-15.
ACTES 314
Paul à Bérêe
Paul à Athènes
315 ACTES
17 cette ville toute remplie d’idoles. ^^11 discutait
donc à la synagogue avec les Juifs et ceux qui
adoraient [D ieu], et sur l’agora, chaque jour, avec
les passants. ^®Et des philosophes épicuriens et
stoïciens s’entretenaient avec lui. Certains disaient:
« Que peut bien vouloir dire ce picoreur? » D’au
tres: « On dirait un prêcheur de divinités étrangè
res », parce qu’il annonçait Jésus et la résurrection.
Le prenant avec eux, ils l’amenèrent à l’Aréo
page, en disant: « Pouvons-nous savoir quelle est
cette nouvelle doctrine dont tu parles? “ Ce sont
propos étranges, en effet, que tu nous fais enten
dre; nous voulons donc savoir ce que cela veut
dire. » Tous les Athéniens et les étrangers rési
dents n’avaient d’autre passe-temps que de dire
ou d’écouter la dernière nouvelle.
Debout au milieu de l’Aréopage, Paul dit:
« Athéniens, je vois qu’en tout vous êtes les plus
religieux des hommes. “ Parcourant en effet [votre
ville] et considérant vos monuments sacrés, j’ai
même trouvé un autel qui portait l’iascription: A ton
ACTES 316
Bible latine. Lyon, 1569.
23 Paul n’a pu lire sur cet autel qu’une des inscriptions suivantes: « Aux dieux
inconnus »; « A une divinité inconnue « A la divinité que cela concerne ». Il
n ’y était jpas question — évidemment — du Dieu Créateur et Ptovidence. Mais,
usant de sa liberté d’orateur, Paul a tiré de sa rencontre un magnifique exorde,
une « captatîo benevolentiae » digne d’un orateur classique.
25 « lui qui donne à tous... », cf Ac 14, 15-17 (discours de Lystres), et Ps 104,
27-30.
317 ACTES
17 “ D’un sexd être il a fait tout le genre humain,
pour qu’il habite sur toute la face de la terre, éta
blissant des temps prescrits et les limites de leur
Ro 1,19-20 Jjabitat, ^’^pour qu’ils cherchent Dieu, si toutefois,
1 Co 1,2 1
en tâtonnant, ils peuvent le trouver, encore qu’il ne
soit pas loin de chacun de nous. “ Car c’est en Lui
que nous avons la vie, et le mouvement et l ’être,
tout comme l’ont dit certains de vos poètes: Car de
sa race aussi nous sommes.
Ro 1,2 9
“ « Ainsi donc, étant de la race de Dieu, nous ne
devons pas croire que la divinité soit semblable à
de l’or, ou de l’argent, ou de la pierre, travaillés
par l’art et la pensée de l’homme.
Ro 3 .2 6
“ « Voici donc que, fermant les yeux sur les
temps de l’ignorance. Dieu annonce maintenant aux
hommes d’avoir tous et partout à se repentir,
Ro 14, ÎO
parce qu’il a fixé un jour où il va ]uger le monde
avec justice, par un homme qu’il a établi et accré
2 Co 5 ,1 0
dité auprès de tous en le ressuscitant d’entre les
IT h l.IO
morts. »
En entendant parler de résurrection des morts,
les uns se moquaient, les autres dkent: « Nous t ’en
tendrons là-dessus une autre fois. » C’est ainsi
26 <c des temps prescrits », c’est-à-dire la durée des différents peuples; « les limi«
tes de leur habitat », c’est-à-dire leur aire d’e;^>ansion. Cf Deut 32, 8: « Quand le
Très-Haut s^ a ra ît les fils d ’Adam, il dressa les bornes des peuples d’après le
nombre des fÛs d’Israël »,
27 « en tâtonnant », ce sont « les temps de l ’ignorance » (v JO) où l ’humanité,
cheminant dans les ténèbres, ne peut trouver Dieu qu’en le chprrhflnt laborieuse
ment à tâtems. Dans l ’épître aux Romains (1, 20-2J), Paul se montre plus sévère.
2S La citation est empruntée au philosophe'Aratus. Même idée diez Cléanthe et
Epiménide.
31 Ps 96,13; 98, 9.
52 Pour l ’esprit grec, la résurrection est un non-sens, cf Eschyle, E um (A l
« Lorsque la poussière a bu le sang d’un homme, s’il est mort, il n ’est plus pour
lui de résurrection. »
ACTES 318
que Paul sortit du milieu d’eux. ^‘‘Mais quelques 17
hommes se joignirent à lui et embrassèrent la foi,
parmi lesquels Denys l’Aréopagite, une femme du
nom de Damaris, et d’autres avec eux.
319 ACTES
18 attestant aux Juifs que Jésus est le Christ, ®Mais,
devant leur opposition et leurs blasphèmes, il
secoua ses vêtements et leur dit: « Que votre sang
soit sur votre tête! Pour moi, je suis pur, désormais
c’est aux nations que j’irai. » ’ E t partant de là, il
vint à la maison d’un nommé Titius Justus, homme
adorant Dieu, dont la maison était contiguë à la sy
nagogue, ®Crispus, le chef de synagogue, crut au
1 Co 1,1 4
Seigneur avec tous les siens. Et beaucoup de Corin
thiens qui entendaient [Paul] croyaient et étaient
baptisés.
IC o 2, 3
®Une nuit, dans une vision, le Seigneur dit à
2Co 12, 1
Paul: « Sois sans crainte, mais parle et ne te tais
pas, “ parce que moi je suis avec toi, et personne
ne mettra la main sur toi pour te maltraiter; car j’ai
à moi un peuple nombreux dans cette viUe. » Il
demeura là xm an et six mois, enseignant parmi eux
la parole de Dieu,
Alors que Gallion était proconsul d’Achaïe,
les Juifs se soulevèrent d’un commun accord contre
Pard et l’amenèrent devant le tribunal, en disant:
ACTES 320
41 — Conversion de Saul (9, 1-19).
Psautier à l’usage de Sainte-Elisabeth de Senlis. Manuscrit du
X l i r siècle. Bibliothèque Sainte-Geneviève, n° 2689.
^ CIŸ LC
fAUTOpwmitopcçjplicn
42 — Saint Paul s’adressant aux Romains. ^
Bible latine. Manuscrit du XI" siècle. Bibliothèque de Dijon, n 2.
« Cet homme persuade aux gens d’adorer Dieu 18
contrairement à la Loi. » Comme Paul allait ouvrir
la bouche, Gallion dit aux Juifs: « S’il s’agissait de
quelque injustice ou de quelque vilain méfait, ô
Juifs, comme de raison, je vous supporterais. Mais
puisqu’il s’agit de questions sur des mots, des
noms et ime loi qui est la vôtre, à vous de voir; de
cela je ne veux pas, moi, être juge. » E t il les ren
voya du tribunal. Tous alors se saisirent de Sos-
thène, le chef de synagogue, et ils le frappaient
devant le tribxmal. Et de tout cela Gallion n ’avait
cure.
18
Paul resta encore un bon nombre de jours.
Puis, ayant pris congé des frères, ü s’embarquait
pour la Syrie, avec PrisciUe et Aquüas, après s’être
fait tondre la tête à Kenchrées, car il avait fait un
vœu.
321 ACTES
18 “ puis, ayant débarqué à Césarée, il monta saluer
l’Eglise et descendit à Antioche.
ACTES 322
grand secours à ceux qui avaient cru; car il réfu 18
tait vigoureusement les Juifs en public, démontrant
par les Ecritures que Jésus est le Christ.
28 Apollos tin t une place considérable dans l'église de Corintbe, gn’il avait dû 18
séduire par son éioquence (1 Co 1, 22; 3, 4, S, 6, 22; 4, é; 16, 12). U en est
encore question Ti 3, 13. Peut-être a-t-il écrit l ’Epître aux Hébreux.
1 « le haut pays», la zone montagneuse qui sépare la Phrygie de la province 19
d’Asie.
3 Ces « disciples » (v 1) étaient probabiement des disciples de Jean-Baptiste
(comme Apollos?); de Jésus, ils savaient seulement ce que ces derniers leur en
avaient appris. L ’insistance râ e met Paul, dans son discours à Antiodie la Pisi-
dienne (Ac 13, 24-23), à subordonner Jean à Jésus et à marquer la vraie nature
de son baptême, semblerait prouver que, dans son auditoire, il y avait, comme à
Ephèse, des disaples de Jean-Baptiste.
6 « parlaient en langues », cf Ac 2, 4, 11; 10, 44-46: 11, 13. Il s’agit du « don
des langues» ou «glossolalie», qui se manifestera à Corinthe avec tant d’éclat et
de tumulte (1 Co 12-14). — «prophétisaient», c’est-à-dire parlaient sous l ’inspira
tion de l ’Esprit pour âdiorter, édifier, louer Dieu, cf 1 Co 14, 1, 3, 4, 3, 24,
31, 33.
323 ACTES
19 ®Puis il entra dans la synagogue et pendant trois
mois il parlait avec assurance, discutant et s’effor
çant de persuader sur le Royaume de Dieu. ®Mais
Ro 9,1 8
comme certains se durcissaient, refusaient de
croire et maudissaient la Voie devant l’assemblée,
il rompit avec eux, prit les disciples à part, et cha
que jour il discutait dans l’école de Tyrannos.
Cela dura deux ans, de sorte que tous les habi
IColé, $ tants de l’Asie, Juifs et Grecs, entendirent la parole
du Seigneur.
Ac 14, 3
“ Dieu faisait par les mains de Paul des miracles
peu ordinaires, tel point qu’on prenait, pour
les appliquer sur les malades, des linges ou des
mouchoirs qui avaient touché sa peau; les maladies
les quittaient, et les esprits, les [esprits] mauvais,
s’en allaient.
Quelques exorcistes juifs ambulants entrepri
rent de prononcer le Nom du Seigneur Jésus sur
ceux qui avaient les esprits, les [esprits] mauvais:
« Je vous adjure, disaient-ils, par le Jésus que Paul
proclame. » Or, un certain Scévas, grand prêtre
ACTES 324
juif, avait sept fils qui faisaient cela. ^^Mais, pre- 19
nant la parole, l’esprit, l’[esprit] mauvais, leur dit:
<<Jésus, je le connais, et Paul, je sais qui il est; mais
vous qui êtes-vous? » Et, sautant sur eux, l’hom
me en qui était l’esprit l’[esprit] mauvais, maîtrisa
les uns et les autres et il fut si fort contre eux qu’ils
s’enfuirent de cette maison, nus et couverts de
blessures. Cela fut connu de tous les Juifs et
Grecs qui habitaient Ephèse; la crainte tomba sur
eux tous, et le nom du Seigneur Jésus était magni
fié.
Beaucoup de ceux qui avaient cru venaient
avouer et déclarer leurs pratiques. ^®Bon nombre
de ceux qui avaient exercé la magie apportaient
leurs bvres et les consumaient devant tous. On en
estima la valeur: cela faisait cinquante mille [piè
ces] d’argent. Ainsi, selon la puissance du Sei
gneur, la Parole croissait et se fortifiait.
Ces événements accomplis, Paul forma le
projet de se rendre à Jérusalem en traversant la ^
Macédoine et l’Achaïe: « Après que j’y serai allé, 1,10-1}
15,23-29
16,25
disait-il, il me faut aussi voir Rome. » “ Il envoya
en Macédoine deux de ses auxiliaires, Timothée et 2Tm 4,20
Eraste; lui-même resta quelque temps en Asie.
16 « fut si fort », cf Le 11, 21-22; mais à l ’invetse du cas normal envisagé par Luc,
ici c’est le démon qui est plus fort que l ’exorciste.
17 « Grecs », c’est-à-dire non Juifs, comme Ro 1, 16. — « était magnifié », pour
le terme, cf Le 1, 46; Ac 10,_ 46; Phi 1, 20.
19 Sciences occultes et magie florissaient à Ephèse.
20 Refrain optimiste, à la manière de Luc (Ac 6. 7; 9, 51; 12, 24).
21 Voici indiqué le plan de la dernière partie du livre des Actes: d’Ephèse à
Jérusalem par la Macédoine et l’Achaïe (19, 22-21, 26); Jérusalem et Césatée
(21, 17-26, 52); de Césatée à Rome (27-28). Dans l ’épître aux Romains, écrite
quelque temps après, lors de son séjour en Achaïe (Ac 20, 2-5), Paul exprime
avec insistance le désir qu’il a de voir Rome et même de passer en Espagne
(Ro 1,11-15; 15, 22-52).
325 ACTES
Paul à Ephèse. — 2° L ’émeute des orfèvres
ACTES 326
Bible latine. Lyon, 1569.
327 ACTES
19 Le secrétaite cdma la foide: « Ephésiens, dit-il,
quel est l’homme au monde qui ignore que la ville
d’Ephèse est la gardienne de la grande Artémis et
de sa statue tombée du ciel? Cela donc étant
indiscutable, vous devez rester calmes et ne rien
faire d’inconsidéré. Car ces hommes que vous
avez amenés ne sont ni des sacrilèges ni des blas
phémateurs de notre déesse. Si donc Démétrius
et les artisans qui sont avec lui ont un grief contre
quelqu’un, Ü se tient des audiences et il y a des
proconsuls: qu’on se cite en justice. Et si vous
avez autre chose à demander, il en sera statué
dans l’assemblée régulière. Aussi bien nous
courons le péril d’être accusés de sédition pour ce
qui s’est passé aujourd’hui, vu qu’ü n’existe aucun
motif qui nous permette de rendre raison de cet
attroupement. » E t cela dit, Ü congédia l’assemblée.
ACTES 328
d’avis de s’en retourner par la Macédoine. ^L’ac- 20
compagnaient Sopatros, [fils] de Pyrrhus, de Bérée;
les Thessaloniciens Aristarque et Secundus; Caïus,
de Dobérès, et Timothée; les Asiates Tychique et
Trophime. ®Ceux-ci, ayant pris les devants, nous
attendaient à Troas. ®Pour nous, partis de Philip-
pes, nous nous embarquâmes après les jours des
Azymes et, au bout de cinq jours, nous les rejoi
gnîmes à Troas, où nous passâmes sept jours.
La nuit de Troas
329 ACTES
Bible italienne. Venise, 1525.
ACTES 330
De Trous à Milet
331 ACTES
20 ves qui me sont arrivées par les complots des Juifs,
^ comment je n ’ai rien négligé de ce qui était utile
IT h 2,11
pour vous avertir et vous enseigner en public et
dans les maisons, adjurant Juifs et Grecs de se
convertir à Dieu et de croire en notre Seigneur
Jésus.
“ « Et maintenant, voici que, lié par l’Esprit, moi
je vais à Jérusalem, sans savoir ce qui m’y arrivera,
“ sauf que, de ville en ville, l’Esprit, 1’[Esprit] Saint
IC o 9.26
m’atteste que liens et afflictions m’attendent.
Ga 2, 2
Mais d’aucune façon je ne tiens ma vie pour pré
Phi 2 .Ï6
cieuse, pourvu que j’accomplisse ma course et la
2T m 4, 7
charge que j’ai reçue du Seigneur Jésus: rendre
témoignage à l’Evangile de la grâce de Dieu.
^ « E t maintenant, voici que moi je sais que vous
ne verrez plus mon visage, vous tous parmi les
quels j’ai passé en proclamant le Royaume. “ C’est
pourquoi je vous atteste aujourd’hui que je suis pur
du sang de tous; car je n ’ai [rien] négligé pour
vous annoncer tout le dessein de Dieu.
PH 1, 1
^ « Prenez garde à vous-mêmes et à tout le trou
lT m 3 , 1-2
peau sur lequel l’Esprit, l’[Esprit] Saint, vous a éta
Ti 1, 7
blis épiscopes pour faire paître l’Eglise de THeu,
AC’TES 332
qu’il s’est acquise par son propre sang, ^M oi je 20
sais qu’après mon départ entreront chez vous des
loups redoutables qui n ’épargneront pas le trou
peau, ^ et que, du milieu même de vous, se lève
ront des hommes qui tiendront des discours per
vers pour entraîner les disciples à leur suite. 1 Th 2, 9-12
C’est pourquoi veillez, vous rappelant que, trois
années durant, nuit et jour, je n’ai cessé d’avertir
avec larmes chacun de vous,
« E t maintenant, je vous confie au Seigneur et
à la parole de sa grâce, qui a le pouvoir de bâtir
[l’édifice] et de vous donner l’héritage parmi tous IC o 9,12
les sanctifiés. Argent, or, ou vêtements, je n’en ai 2C ol2,13-K
convoité de personne. ^ Vous savez vous-mêmes qu’à IC o 4,12
mes besoins et à ceux de mes compagnons ont
pourvu les mains que voÜà. ^®En tout je vous ai
montré que c’est en peinant de la sorte qu’ü faut
secourir les faibles et se souvenir des paroles
du Seigneur Jésus, qui a dit lui-même: Il y a plus de
bonheur à donner qu’à recevoir. »
333 ACTES
20 E t ce disant, il se mit à genoux avec eux tous
et pria. Tous éclatèrent en sanglots, et se jetant
au cou de Paul, üs le couvraient de baisers, ^ tour
mentés surtout de la parole qu’il avait dite, qu’ils
ne devaient plus voir son visage. Puis ils l’accom
pagnèrent jusqu’au bateau.
ACTES 334
nous, terminant notre traversée, de Tyr nous arriva- 21
mes à Ptolémaïs; nous saluâmes les frères et nous
demeurâmes un jour chez eux.
A Césarée
335 ACTES
De Césarée à Jérusalem
ACTES 336
avons ici quatre hommes qui sont tenus par un 21
voeu. Prends-les avec toi, purifie-toi avec eux et
dépense pour eux de quoi se faire raser la tête. Et
tous sauront qu’il n ’y a rien de vrai dans ce qu’ils
ont entendu dire de toi, mais que tu te conduis,
toi aussi, en observateur de la Loi. Quant à ceux
des nations qui ont embrassé la foi, nous leur
avons, nous, mandé nos décisions: se garder de la
viande immolée aux idoles, de sang, de chair
étouffée et de fornication. » “ Alors Paul prit ces
hommes, et le jour suivant, s’étant purifié avec eux,
il entra dans le Temple et divulgua le délai dans
lequel, une fois les jours de purification accomplis,
on présenterait l’offrande pour chacun d’entre eux.
337 ACTES
21 Peuple, contre la Loi et ce Lieu-ci! Il a même fait
entrer des Grecs dans le Temple et souiUé ce saint
2 Tm 4,20
Lieu! » ^ Car ils avaient vu auparavant Trophime,
l’Ephésien, avec lui dans la ville, et ils croyaient
que Paul l’avait fait entrer dans le Temple. ^“La
ville entière s’agita et de toute part le peuple
accourut; on se saisit de Paul et on le traîna hors
du Temple, dont les portes furent aussitôt fermées.
On cherchait à le tuer, quand parvint au tribun
de la cohorte la nouvelle que tout Jérusalem était
dans la confusion. l’instant, prenant avec lui
des soldats et des centeniers, ü courut à eux. A la
vue du tribun et des soldats, on cessa de frapper
Paul. Alors le tribun s’approcha, se saisit de lui et
ordonna de le lier de deux chaînes; puis il de
manda qui il était et ce qu’il avait fait. ^ On pous
sait les cris les plus divers dans la foule. Ne pou
vant rien savoir de sûr à cause du tumulte, [le tri
bun] ordonna d’amener [Paul] dans la forteresse.
Lorsqu’il fut sur les degrés, les soldats durent le
porter, à cause de la violence de la foule. “ Car la
multitude du peuple suivait, aux cris de: « A mort,
cet homme! »
ACTES 338
Discours de Taul aux Juifs de Jérusalem soulevés
contre lui
339 ACTES
22 élevé dans cette ville-ci, et c’est aux pieds de Ga-
Ga 1,14 maliel que j’ai été instruit selon l’exactitude de la
Phi 3, 5
Loi des ancêtres. J ’étais rempli de zèle pour Dieu,
Ro 10, 2
comme vous l’êtes tous aujourd’hui. ‘‘J ’ai persé
PH 3, 6
cuté à mort cette Voie, chargeant de liens et jetant
Ac 8, 3
en prison hommes et femmes, ^ tout comme le
grand prêtre m’en est témoin, ainsi que tout le col
lège des anciens. Ayant même reçu d’eux des
lettres pour les frères de Damas, je m’y rendais en
vue d’amener aussi ceux qui étaient là-bas, liés, à
Jérusalem, pour être châtiés.
®« Or donc, chemin faisant et comme j’approchais
de Damas, vers midi, soudain, venant du ciel, res
plendit autour de moi une grande lumière. ’ Je
tombai sur le sol et j’entendis une voix qui me
disait: Saoul, Saoul, pourquoi me persécutes-tu? —
®Je répondis: Qui es-tu Seigneur? — Il me dit: Je
suis Jésus le Nazôréen, que tu persécutes. —
®Ceux qui étaient avec moi virent bien la lumière,
mais ils n ’entendirent pas la voix de celui qui me
parlait. “ Je dis: Que dois-je faire. Seigneur? — Et
le Seigneur me dit: Relève-toi, va à Damas, et là on
te parlera de tout ce qu’ü t ’est prescrit de faire. —
Comme je n’y voyais pas à cause de l’éclat de
cette lumière, c’est condtdt par la main de mes
compagnons que j’arrivai à Damas.
ACTES 340
« Un certain Ananie, homme pieux selon la Loi 22
et de qui tous les Juifs habitant [la ville] rendaient
un bon témoignage, vint vers moi et, se présen
tant, il me dit: Saoul, mon frère, recouvre la vue. —
Et moi, au même instant, je recouvrai la vue et le
regardai, Il dit: Le Dieu de nos pères t ’a destiné
à connaître sa volonté, à voir le Juste et à enten Ga 1, V -16
dre une voix sortie de sa bouche; car pour lui tu
géras témoin, auprès de tous les hommes, de ce
que tu as vu et entendu. “ E t maintenant, que
tardes-tu? Lève-toi, sois baptisé et lave-toi de tes
péchés en invoquant son nom,
« Or donc, de retour à Jérusalem, comme je
priais dans le Temple, j’entrai en extase “ et je vis
le [Seigneur] qui me disait: Hâte-toi et sors vite de
Jérusalem, car ils n ’accueiUeront pas ton témoi
gnage à mon sujet. — “ Et moi je dis: Seigneur, ils
savent, eux, que c’est moi qui faisais mettre en
prison et battre, de synagogue en synagogue, ceux Ac 87,, 1 ^8
qui croient à toi; ^ et lorsqu’on répandait le sang
d’Etienne, ton témoin, moi aussi j’étais présent,
j’approuvais, et je gardais les vêtements de ceux
qui le tuaient. — E t il me dit: Va, parce que moi, Eph 3, 8-10
c’est vers les nations, au loin, que je t ’enverrai. »
341 ACTES
Faul citoyen romain. Sa conversation avec le tribun
de la cohorte casernée dans la forteresse Antonia
ACTES 342
Paul devant le Sanhédrin
343 ACTES
23 en la résurrection des morts que je suis mis en
jugement. » ^ Comme il disait cela, ime controverse
s’éleva entre Pharisiens et Sadducéens, et l’assem
blée se divisa, ®Les Sadducéens, en effet, disent
qu’il n’y a ni résurrection, ni ange, ni esprit, tandis
que les Pharisiens professent l’un et l’autre, ®Ce
fut une grande clameur. Quelques scribes du parti
des Pharisiens se levèrent et protestèrent avec
énergie: « Nous ne trouvons rien de mal en cet
homme. Et si un esprit lui avait parlé?,,, ou un
ange? » “ Comme la controverse s’aggravait, le
tribun, craignant qu’ils ne missent Paul en pièces,
ordonna à la troupe de descendre pour l’arracher
du milieu d’eux et l’amener à la forteresse.
8 Voici le témoignage de Josèphe (Ant. jud. 18, 1, 3'4): «Les Pharisiens croient
à l ’immortalité de Pâme et à des récompenses et des peines... la doctrine des
Sadducéens fait mourir les âmes en même temps que les 0 )rps. »
10 C i2 l,3 U 3 6 .
11 11 est vraisemblable que, comme à Corinthe (18, 5^), Paul, inquiet, a eu besoin
d’être rassuré, encouragé, fortifié. Luc n ’a garde de signaler le moindre flédiisse<
ment dans l ’âme de son héros. Mais les épîttes de Paul sont, heureusement, plus
explicites. Cf le beau texte de 2 Co 7, 3: « nous étions affligés de toute manière:
au dehors, des batailles; au dedans, des craintes. »
A CTES 344
Complot des Juifs. Intervention du neveu de Paul.
Paul transféré à Césarée
345 ACTES
23 demander de faire descendre Paul, demain, devant
le Sanhédrin, sous prétexte de s’informer plus
exactement à son sujet. Toi donc, ne vas pas les
croire, car c’est im guet-apens que lui préparent
plus de quarante d’entre eux; ils se sont engagés
par anathème à ne manger ni boire avant de l’avoir
tué, et maintenant ils sont prêts et n ’attendent que
ton accord. » “ Le tribun alors congédia le jeune
homme, en lui faisant cette recommandation: « Ne
raconte à personne que tu m’as révélé ces
choses. »
“ Et appelant deux des centeniers, il dit: « Te
nez prêts à partir pour Césarée, dès la troisiè
me heure de la nuit, deux cents soldats, soixante-
dix cavaliers et deux cents lanciers. Qu’on pré
pare aussi des montures afin de transporter Paul
sain et sauf chez le gouverneur Félix. » Et il écri
vit tme lettre ainsi conçue:
“ « Claudius Lysias à l’excellent gouverneur
Félix, salut!
« L’homme que voici avait été saisi par les Juifs,
et üs allaient le tuer quand, survenant avec la troupe,
je le leur arrachai, ayant appris qu’il était Romain.
Voulant connaître le motif pour lequel ils l’accu
saient, je l’ai fait descendre devant leur Sanhédrin.
ACTES 346
^®J’ai trouvé qu’on l’accusait à propos de ques- 23
tions touchant leur loi, mais qu’il n’y avait rien dans
l’inculpation qui méritât la mort ou les liens. ^ Pré
venu qu’un complot se préparait contre cet homme,
je te l’envoie à l’instant, tout en enjoignant à ses
accusateurs de dire devant toi ce qu’ils ont contre
lui. »
Les soldats donc, conformément à ce qui leur
avait été prescrit, prirent Paul et l’amenèrent de
nuit à Antipatris. Le lendemain, laissant les cava
liers partir avec lui, üs retournèrent à la forteresse.
Entrés à Césarée, [les cavaliers] remirent la lettre
au gouverneur et lui présentèrent aussi Paul. [Le
gouverneur] lut la lettre et demanda de quelle pro
vince il était. Apprenant qu’il était de Cilicie:
« Je t ’entendrai, dit-Ü, lorsque tes accusateurs
seront arrivés, eux aussi. » E t il ordonna de le
garder dans le prétoire d’Hérode.
347 ACTES
P aul devant F élix.
Bible italienne. Venise, 152}.
ACTES 348
même tenté de profaner le Temple et nous l’avons 24
alors arrêté, [’ ...] ®Par lui tu pourras toi-même, en
l’interrogeant, t ’assurer de tout ce dont nous l’ac
cusons. » ®Les Juifs l’appuyèrent, affirmant qu’il en
était ainsi.
Le gouverneur lui ayant fait signe de parler,
Paul répondit: « Sachant que depuis de nombreu
ses années tu es juge de cette nation, c’est de bon
cœur que je défends ma cause. “ Comme tu peux
t’en assurer, il n ’y a pas plus de douze jours que je
suis monté, pour adorer, à Jérusalem, et ni dans
le Temple, ni dans les synagogues, ni par la viUe,
on ne m’a trouvé discutant avec quelqu’un ou pro
voquant un attroupement de la foule. Ils ne peu
vent pas non plus te prouver ce dont maintenant
ils m’accusent.
« Je te le déclare cependant: c’est selon la
Voie qu’ils appellent xme secte que je sers le Dieu
des ancêtres, croyant à tout ce qu’il y a dans la Loi
et à ce qui est écrit dans les Prophètes, ayant en
Dieu cette espérance, comme ils l’ont eux-mêmes,
qu’il va y avoir une résurrection des justes et des
injustes. “ C’est pourquoi, moi aussi, je m’efforce
d’avoir constamment une conscience irréprochable
devant Dieu et devant les hommes.
7 Le texte Occ. ajoute: «Nous avons voulu le juger selon notre lo i; mais le
tribun Lysias, étant survenu. Va arraché de nos mains avec ime grande violen(% (8)
et a ordonné à ses accusateurs de venir devant toi. »
10 « de nombreuses années », environ huit ans.
U Cf 21,27 et 2 4 ,1.
14 Cf 9, 2 et la note.
15 « des justes et des injustes », au sens religieux de ces termes, c’est-à-dire de
ceux qui ont accompli la volonté de Dieu et de ceux qui ne l’ont pas accomplie.
349 ACTES
24 « Après bien des années, je suis venu faire
Ro i5,2;-2s aumônes à ma nation et [présenter] des offran
des. C’est alors qu’ils m’ont trouvé, purifié, dans
le Temple, et il n’y avait ni attroupement ni tumulte.
^®Mais certains Juifs d’Asie, qui devraient être là
devant toi pour m’accuser, s’ils avaient quelque
chose contre moi... Ou bien qu’Üs disent, ceux
que voici, quelle injustice üs ont trouvée en moi,
quand j’ai comparu devant le Sanhédrin. A moins
qu’il ne s’agisse de cette seule parole que j’ai
criée, debout parmi eux: C’est pour la résurrec
tion des morts que je suis aujourd’hui mis en juge
ment devant vous. »
Félix, qui savait très exactement ce qui con
cernait la Voie, les ajourna, en disant: « Lorsque le
tribun Lysias descendra, j’instruirai votre affaire. »
^ Et il prescrivit au centenier de garder Paul, tout
en lui laissant quelque liberté, et sans empêcher
aucun des siens de lui rendre service.
17 Seule allusion dans les Actes à « la collecte en lavent des saints » (1 Co 16, 1 ),
qui a tenu une si grande place dans l’activité de Paul et lui a a é ê tant de soucis
(Ro 15, 25-2S; 1 Co 16, î-4; 2 Co 8-9; Ga 2, 10). Nous ne savons conunent elle
fut agtéée, ni si l ’Eglise de Jérusalem en manuesta quelque reconnaissance à
Paul.
21 a 23, 6.
24 La plus jeune des trois filles d’Hérode A^ipt>a I.
25 « la continence », vertu que Félix ne pratiquait guère.
ACTES 350
comme Paiil discourait sur la justice, la continence 24
et le jugement à venir, Félix, saisi de peur, répon
dit: « Pour le moment, va; quand j’en aurai l’occa
sion, je te rappellerai. » ^ Il espérait aussi que
Paul lui donnerait de l’argent; et c’est pourquoi il le
faisait venir fréquemment pour converser avec lui.
26 Félix, savût que Paul «était venu pour faire des aumônes sa nation » 24
(v 17), devînt penser qu*il disposait d*tme grosse somme d’agent.
Z I « j^rcius Festus », procurateur de Judée de 60 à 62.
3 Cf 23, 20-21. 25
351 ACTES
Faul en appelle à César
ACTES 352
tus. “ Comme ils restèrent là plusieurs jours, Fes- 25
tus exposa au roi le cas de Paul; « Il y a ici, dit-il, un
prisonnier laissé par Félix, au sujet duquel, lors
que je me suis rendu à Jérusalem, les grands prê
tres et les anciens des Juifs ont porté plainte, ré
clamant sa condamnation. “ Je leur ai répondu
que les Romains n ’avaient pas coutume de livrer un
homme, avant que l’accusé ait été confronté avec
ses accusateurs et ait obtenu la faculté de se dé
fendre contre l’inculpation. ‘^^Eux donc m’ayant
accompagné ici, sans aucun délai, le jour d’après,
je me suis assis au tribunal et j’ai ordonné d’ame
ner l’homme. “ Les accusateurs se sont présentés
et n ’ont porté contre lui aucun des fâcheux
motifs que je supposais; ^®ils en avaient après
lui pour certaines questions sur leur religion à eux,
et sur un certain Jésus, qui est mort, et que Paul
affirmait être en vie. “ Ne sachant que faire dans
une discussion de ce genre, je lui ai demandé s’il
voulait aller à Jérusalem pour y être jugé là-dessus.
Mais Paul en ayant appelé pour être réservé au
jugement de l’Auguste, j’ai ordonné de le garder
jusqu’à ce que je l’envoie à César. » “ E t Agrippa
à Festus: « Je voudrais bien, moi aussi, entendre
cet homme. » — « Demain, dit-il, tu l’entendras. »
353 ACTES
Discours de Paul devant Agrippa
25 23 <( les tribuns c’est-à-dire les commandants des cinq cohortes de Césarée.
^ ^ 26 « Seigneur », titre divin porté par les empereurs romains depuis Galigula.
2 O 27 « les charges qui pèsent sur lui », lit: « les motifs contre lui. »
1 Paul étend la main droite, qu’il dégage de son manteau. En 13, 16 et 21, 40,
il « fait signe de la main »; mais ici, devant parler solennellement devant im audi
toire presque complètement païen, Paul fait le geste classique de l ’orateur. — Ce
discours est, après le discours de l ’Aréopage^ le plus soigné des Actes. En le
comparant au discours adressé par Paul aux Juifs soulevés contre lui (22, 3-21),
ACTES 354
dre aujourd’hui devant toi, *qui connais parfaite- 26
ment toutes les coutumes des Juifs et leurs ques
tions. C’est pourquoi je te prie de m’écouter
patiemment.
* « Ce que, dès ma jeunesse, a été ma vie, qui
depuis le commencement s’est passée dans ma na
tion et à Jérusalem, tous les Juifs le savent, ^ Ils me
connaissent depuis longtemps et peuvent, s’ils le
veulent, témoigner que j’ai vécu suivant la secte la
plus stricte de notre religion, en Pharisien. ®Et
maintenant, c’est pour avoir espéré en la promesse
faite par Dieu à nos pères que je comparais en
jugement, ’ cette promesse dont nos douze tribus,
en servant Dieu avec ardeur nuit et jour, espèrent
la venue. C’est pour cette espérance que je suis
accusé par des Juifs, ô roi! ®En quoi juge-t-on
incroyable parmi vous que Dieu relève des morts?
®« Pour moi donc, j’avais cru que je devais tout n’,3‘-2i
mettre en oeuvre contre le Nom de Jésus le Nazô-
réen, ^“et c’est ce que j’ai fait à Jérusalem. J ’ai Ac 8.3
8.1
moi-même enfermé dans des prisons rm grand
nombre de saints, ayant reçu pouvoir des grands
prêtres, et quand on les tuait, j’apportais mon suf
frage, “ Souvent aussi, parcourant toutes les syna-
355 ACTES
26 gogues et usant contre eux de sévices, je les for
çais à blasphémer et, dans l’excès de ma folie
contre eux, je les poursuivais jusque dans les vüles
étrangères.
« C’est ainsi que je me rendais à Damas avec
pouvoir et procuration des grands prêtres,
quand, vers le müieu du jour, en chemin, je vis,
ô roi, venant du ciel, plus brillante que le soleil,
une lumière resplendir autour de moi et de ceux
qui faisaient route avec moi, ^^Et comme nous
étions tous tombés à terre, j’entendis une voix qui
me disait en langue hébraïque: « Saoul, Saoul,
pourquoi me persécutes-tu? Il t ’est dur de regimber
IC o 9, 1
contre l’aiguillon, » ^®Moi, je dis: « Qui es-tu. Sei
gneur? » E t le Seigneur dit: « Je suis Jésus, que tu
persécutes. ^®Mais relève-toi et tiens-toi sur tes
pieds; car voici pourquoi je te suis apparu: je te
destine à être serviteur et témoin des choses pour
lesquelles tu m’as vu et de celles pour lesquelles je
Ga 1,1 6
t’apparaîtrai. Je t’arracherai au peuple et aux
nations vers qui je t ’envoie, pour leur ouvrir les
Eph 2, 2
yeux, afin qu’ils se détournent des ténèbres vers la
Col 1, V
lumière et du pouvoir de Satan vers Dieu, et qu’ils
I l «jusque dans les villes étrangères» (lit: « d u dehors»), trait qui ne figure pas
dans les deux autres récits du passé persécuteur de Faui.
14 C’est-à-dite: toute résistance est înutiie. Ce proverbe — qui ne figure dans
aucun texte araméen — se rencontre fréquemment dans ia littérature ciassique.
Dans les versets suivants, Paul abrège e t condense. I l attribue à un seul discours
de Jésus des paroles prononcées en des circonstances différentes. Le personnage
d’Ananie disparâit.
16 Ez 2 ,1 . — « vu... apparaîtrai », cf 2 Co 1 2 ,1.
17-18 J r 1, S-8-, Is 42, 7 , 16.
17 Autre traduction: « Je t ’ai enlevé du peuple et des nations ».
18 «pouvoir de Satan», cf 2 Co 4, 4; Eph 2, 2; Col 1, 13. — « u n lo t» , cf
Col 1, 12; Ac 1, 17; 8, 21. Les « sanctifiés » sont ceux qui, par la foi et le
baptême, ont été rendus saints.
ACTES 356
reçoivent par la foi en moi la rémission des péchés 26
et m lot parmi les sanctifiés.
« Dès lors, roi Agrippa, je ne me suis pas mon
tré indocÜe à la vision céleste, ^°mais à ceux de Ga 1,15-24
Damas d ’abord, puis à Jérusalem et par tout le pays
de Judée, puis aux nations, j’ai annoncé qu’il fallait
se repentir et se tourner vers Dieu par une conduite
digne du repentir. C’est à cause de cela que les
Juifs m’ont saisi dans le Temple et ont tenté de me
faire mourir. ^ Mais, avec le secours que j’ai obtenu
de Dieu jusqu’à ce jour, je me tiens debout, rendant
témoignage devant petits et grands, ne disant rien
en dehors de ce que les Prophètes et Moïse ont
déclaré devoir arriver, ^ à savoir: que le Christ
aurait à souffrir et que, premier ressuscité d’entre l C o 0 , 5 -204
les morts, il annoncerait la lumière au peuple et
aux nations. »
Il en était là de sa défense, quand Testas dit
d’une voix forte: « Tu es fou, Paul! ton grand savoir
te mène à la folie! » ^ E t Paul de dire: « Je ne suis
pas fou, excellent Festus, mais ce sont des paroles
de vérité et de bon sens que je prononce. “ Car le
roi est instruit de ces choses, et je lui parle avec
assurance, persuadé que rien de cela ne lui
échappe; cela, en effet, ne s’est point passé dans
un coin. Crois-tu aux Prophètes, roi i^ ip p a ? Je
sais que ta [y] crois. » ^ E t Agrippa à Paul: « Tu
357 ACTES
26 veux me persuader de me faire chrétien, à peu de
frais! » Et Paul: « A peu ou à beaucoup de frais,
plût à Dieu que non seulement toi, mais encore
tous ceux qui m’écoutent aujourd’hui, vous deve
niez tels que je suis... à l’exception de ces liens! »
ACTES 358
nous Aristarque, xm Macédonien de Thessalonique. 27
^ Le jour suivant, nous abordâmes à Sidon, et Julius, '‘’i?
qui traitait Paul avec humanité, lui permit d’aller
voir ses amis et de recevoir leurs bons-.offices. '^De
là, gagnant le large, nous navigâmes sous Chypre,
parce que les vents étaient contraires, ^puis, tra
versant la mer de Cilicie et de Pamphylie, nous
descendîmes à Myre en Lycie. ®E t là, le centenier,
trouvant im bateau d’Alexandrie qui naviguait vers
l’Italie, nous y fit monter.
^ Pendant un bon nombre de jours la navigation
fut lente, et c’est à grand-peine que nous arrivâmes
à la hauteur de Cnide. Le vent ne nous favorisant
pas, nous navigâmes sous la Crète vers Salmone
®et, après l’avoir côtoyée à grand-peine, nous
vînmes à un endroit appelé Bons-Ports, près
duquel était la ville de Lasaïa.
La tempête
359 ACTES
27 plus au pilote et au capitaine qu’aux dires de Paul,
^ et comme le port ne convenait pas pour l’hiver
nage, la plupart furent d’avis de gagner le large,
afin d’arriver, si possible, pour hiverner, à Phénix,
port de Crète qui regarde au sud-ouest et au nord-
ouest,
^ Un léger vent du sud s’étant mis à souffler, ils
se crurent maîtres de leur dessein et, levant
l ’ancre, ils côtoyaient la Crète, ^^Mais peu après
s’abattit sur l’[île] un vent d’ouragan appelé Eura-
quilon, Comme le bateau était entraîné et inca
pable de tenir tête au vent, nous nous laissâmes
aller à la dérive, Filant sous tme petite île appe
lée Cauda, nous parvînmes, non sans peine, à nous
rendre maîtres de la chaloupe, Après l’avoir
hissée, on usa des moyens de secours et on cein
tura le bateau. Puis, par crainte d’échouer sur la
Syrte, on fit descendre l’ancre flottante, et on allait
ainsi à la dérive. Comme nous étions fortement
battus par la tempête, le jour d’après [les matelots]
jetaient du fret ^®et, le troisième jour, de leurs
propres mains ils lancèrent les agrès du bateau.
^°Mais, comme ni soleil ni étoües ne brillaient
depuis plusieurs joms et qu’une violente tempête
continuait à sévir, tout espoir de nous sauver était
désormais perdu.
11 Ou « au capitaine et à l ’aimateui ».
12 Fort de la côte métidionale de la Crète.
14 Vent est-nord-est.
15 Ou encore: Clauda. Elle est située à l ’ouest du cap Lithinos.
17 « on ceintura », avec des câbles. — I l s’agit de la grande Syrte. — L’ancre
flottante était un large plateau jeté de la poupe et traîné derrière le navire pour
en ralentir la marche.
ACTES 360
Depuis longtemps on ne mangeait plus. Alors 27
Paul, debout au milieu d’eux, dit: « Hommes, il
fallait m’écouter, ne pas quitter la Crète et nous
épargner ce dommage et ce préjudice, ^^Et main-
tenantj je vous conseÜle d’avoir bon courage, car
aucun de vous ne périra; il n’y aura de perdu que
le bateau. Cette nuit, en effet, s’est présenté à
moi un ange du Dieu auquel j’appartiens et que je
sers. ^ Sois sans crainte, Paul, a-t-il dit; ü faut que
tu comparaisses devant César, et voici que Dieu
t ’accorde la vie de tous ceux qui naviguent avec
toi. — C’est pourquoi, hommes, ayez bon cou
rage; j’ai confiance en Dieu qu’il en sera de la
manière dont il m’a été dit. ^M ais nous devons
échouer sur une île. »
C’était la quatorzième nuit que nous étions
ballottés sur l’Adriatique, quand, vers lé milieu de la
nuit, les matelots soupçonnèrent l ’approche d’une
terre. Jetant la sonde, ils trouvèrent vingt bras
ses; im peu plus loin, ils la jetèrent de nouveau et
trouvèrent quinze brasses. Craignant alors de
nous voir échouer quelque part sur des récifs, de la
poupe ils mouillèrent quatre ancres, et ils appe
laient de leurs vœux la venue du jour. ^“Mais,
comme les matelots cherchaient à s’enfuir du ba
teau et qu’ils avaient fait descendre la chaloupe à
la mer sous prétexte d’élonger des ancres du côté
de la proue, Paul dit au centenier et aux soldats:
361 ACTES
27 « Si ceux-là ne demeurent dans le bateau, vous ne
pouvfâ être sauvés. » Alors les soldats tranchè
rent les cordes de la chaloupe et la laissèrent
tomber.
En attendant qu’il fît jour, Paul exhortait tout
le monde à prendre de la nourriture, en disant:
« C’est aujourd’hui le quatorzième jour que vous
passez à attendre, à jeun, sans rien prendre.
C’est pourquoi je vous exhorte à prendre de la
nourriture; il y va en effet de votre salut, car il ne
se perdra pas un cheveu de la tête d’aucun de
vous. » Cela dit, ayant pris du pain, Ü rendit
grâce à Dieu devant tous, le rompit et se mit à
manger. ^®Et tous, encouragés, prirent eux aussi
de la nourriture. ^^Nous étions en tout deux cent
soixante-seize personnes à bord. Une fois ras
sasiés de nourriture, ils allégèrent le bateau en
jetant le blé à la mer.
Lorsqu’il fit jour, üs ne reconnaissaient pas la
terre, mais ils distinguaient une baie avec une
plage, et ils se proposaient, si possible, d’y pous
ser le bateau. Ils détachèrent les ancres, qu’ils
laissaient aller à la mer, et en même temps relâ
chant les attaches des gouvernails et hissant
au vent la voile d’artimon, üs cinglaient vers la
plage. Mais ayant donné sur un haut-fond entre
ACTES 362
deiEc courants, ils y échouèrent le navire. La proue, 27
qui s’était engagée, demeurait immobile, tandis
que la poupe se disloquait sous la violence [des
vagues],
'’^Les soldats eurent l’idée de tuer les prison
niers, de peur qu’il ne s’en échappe quelqu’un à la
nage. Mais le centenier, qui voulait sauver Paul,
s’opposa à leur dessein. Il ordonna à ceux qui sa
vaient nager de se jeter à l’eau les premiers et de
gagner la terre; ''‘^les autres [la gagneraient] qui
sur des planches, qui sur des débris du bateau. Et
c’est ainsi que tous parvinrent sains et saufs à la
terre.
Séjour à Malte
363 A CTES
Saluat'* de naufragio TatduSjCÙminmfu^leiÇcurk
nomen Melite') eongregeiffet farmmtonirti alr% '
qudtam muîtitiidinemj igmque impôfmjfet,m-M.
'pera caloreprocedemampuk-moimnPHUi^V'ir.
dentes antem bafharï hefiiam pendentem ât
mantt^dixerüf.Homicida efl bomo ifle,qm cmi
euafit maris pericitlajyltk nonfin it ettmymereX
Tanltu yerh yiperam excuties^ nihil mali pafim
fins efi. lllis antem diu expeflantibf{s^& yiden~
tibus enm manerefanmn ,conu>ertahtibtM dixe-
rmt^iütm ejfe £>eiim, 28.
dirent entre eux: « A coup sûr, cet homme est un 28
meurtrier, puisque, sauvé de la mer, la Justice n ’a
pas permis qu’il vive, » ^ Mais lui, secouant la bête
dans le feu, ne souffrit aucun mal, ®alors qu’eux
s’attendaient à le voir enfler ou tomber mort tout à
coup. Après une longue attente, constatant qu’il ne
lui arrivait rien de fâcheux, ils changeaient d’avis
et disaient: « C’est un dieu! »
’ Aux environs de cet endroit il y avait des terres
appartenant au Premier de l’île, nommé PubHus,
qui nous reçut et nous donna pendant trois jours la
plus cordiale hospitahté. ®Or donc, le père de
Pubhus était couché, en proie aux fièvres et à la
dysenterie. Paul entra diez lui, pria, posa les
mains sur lui et le guérit. ®Là-dessus, les autres
habitants de l’île qui avaient des maladies venaient
le trouver, et ils étaient guéris. Aussi nous com
blèrent-ils d’honneurs et, quand nous gagnâmes le
large, ils pourvurent à nos besoins.
De Malte à Rome
Vaul à Rome
ACTES 366
vés ici ne nous a rapporté ou dit du mal de toi. 28
^^Mais nous voudrions entendre de toi ce que tu
penses; car, pour ce qui est de cette secte, nous
savons qu’elle rencontre partout la contradiction. »
^ Et, lui ayant assigné un jour, ils vinrent en plus
grand nombre le trouver dans son logis. Il leur fit
un exposé, rendant témoignage au Royaume de
Dieu et s’efforçant de les persuader au sujet de
Jésus, à partir de la Loi de Moïse et des Prophètes,
depuis le matin jusqu’au soir. ^“^Les uns étaient
persuadés par ce qu’il disait, les autres refusaient
de croire. ^ Comme ils n’étaient pas d’accord
entre eux, ils se séparaient, tandis que Paul leur
disait ce simple mot: « l’Esprit, l’[Esprit] Saint a
bien parlé, quand il a dit à vos pères par Isaïe, le
prophète:
^ Y a trouver ce peuple et dis:
Vous entendrez de vos oreilles, et vous ne
comprendrez pas, et regardant, vous regarderez
et vous ne verrez pas;
^ car le cœur de ce peuple s’est épaissi,
et Us sont devenus durs d’oreilles,
et ils ont fermé leurs yeux,
de peur qu’ils ne voient de leurs yeux,
et n’entendent de leurs oreilles,
et ne comprennent avec leur cœur.
367 ACTES
28 et ne se convertissent;
et je les aurais guéris!
29 « Sui ces mots les Juifs se letitècent, ^sentant vivement entte emc, »
30 C’est au cours de ces deux années que Paul a écrit ses lettres aux Colossiens,
aux Ephésiens, à Hhilémon, et peut-être aux Philippiens.
31 Suc cette fin abrupte, voir l ’Introduction.
ACTES 368
Cartes
T A B L E D ES M A T IE R E S
I'v'ÿpv '
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A m i r iM iiw#tî€fii'<|it|r m cBtoafn««ï]pW0inïb;
| jW û i i m t m i m - ficfîT t m â i J U m m 'm 46 — Luc assis, entre deux têtes qui sortent de nuées ; celle du
bœuf, son attribut, et une tête d’homme.
I m cfïïf iS m iïïô ^ fîï^î^ftrrîT'^r mt - Bible latine. Manuscrit du X I P siècle. Bibliothèque de Troyes, n° 438.
|,. lm rtti# ^ le n n # îî^ fïtt& m c ft'€ r'; Deux initiales sont illustrées, dans le texte latin de l’Evangile de
Luc: le Q du prologue (44-46) et le F du récit (3-5, 52).
'^ , t m ê n m n n i h ; 'à t
44 — Luc écrivant son Evangile. Il a la tête du bœuf, son attribut.
Bible latine. Manuscrit du X P siècle. Bibliothèque de Dijon, n" 2.
tili- f ^ e r ^
47 — Evangiles. Manuscrit du X ”
siècle. Bibliothèque de Douai, 11.
‘c a m d i i T i i ; i . i i c u n ;
H I I .L O :,T tf lr ( .t
p 3 ic ;/IO tllîi0 d î-
.în jc U is c r .ib itc l;
.la o m a ïu n fc iii
(r-iltlccau ncmcn iu;.t:cr1? .n1
48 — Luc, sous la forme du bœuf
ailé portant le livre où est écrit son
nom.
Chaire de Pomposa. Sculpture de la
fin du X r siècle. Musée du Louvre.
fm ---------- p ra
m m éâ S m û e^a tù m * üi^srÿpfm
Annonce de la naissance mfi------ " "
de Jean-Baptiste
y w im N e * * » w v i v i » # v< »«*
Kwàxop
tn ttu iite tt^ ^ |m a|n r aCnàt ''
^ Ç c x p ^ tim ^ fk ttniuKbfica
■ , -^ V - - ■
; CopPiltOtt^^
pang^w am
50 — Cette initiale commençant le . ha.
texte de l ’Evangile de Marc est illus
trée par des scènes empruntées à
panotuic^piuuiTO
à m m a im M tx l’Evangile de Luc. Le sujet est le
même que dans les photographies 4,
- J
5 et 52.
Bible latine. Manuscrit du X I I ‘ siècle. tnttad& w tnoa^tm i^faffîM ^J
^twCm4d«rmte^ Bibliothèque de Troyes, n° 28. fie ™
*^9E1683ET^ b.....
.ut|»{inak £tufor.iiti|ui%fi«ult
lami^iibilkimD .un ^ba»aeia^i2;3AeM
' iti mffjptTOBU'jÿKI'''* IM m gttw feom m ixûasm m
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f S Æ i S î f i h r f i ~ - f . » » - S
Ü
* tm ia nfoodu^tiM naïubtcS w c^^,
f b s r a u ia ^ f iif d 52 — L’Ange du Seigneur s’adresse rilt*ârî«Qi5urtm b«^ 'jT T " " " ::r T
à Zacharie. Zacharie s’adresse par gestes
à Elisabeth.
Evangiles. Manuscrit du X II" siècle.
ircDfT ro e m z U lflm tS S ftil C X O C O lttlC ^ * ^ ctr<
Bibliothèque de Troyes, n° 449.
h ’Annonciation
55 — Même sujet.
53 — Annonciation. Chapiteau du X IF siècle. Eglise
Fresque du X I P siècle. Saint-Martin-de-Fenollar. Saint-Pierre de Chauvigny.
56 — Issu de la Trinité, Jésus se donne au monde par Marie, qui 57 — Marie, surprise pendant qu’elle est en prière, se retourne
fait le geste de l’acceptation. pour répondre au message de l’ange.
Mbâtre anglais du XV" siècle. Victoria and Albert Muséum, Londres. Livre d’Heures. Manuscrit du XIV" siècle. Bibliothèque de Rouen,
n° 137.
La Visitation
59 — Tapisserie de la vie de la
Vierge, X
‘ L/’ siècle. Beaune.
La naissance de Jésus
64 — L’Annonciation et la Nativité.
Marie est au centre du mystère de
l’Incarnation.
Ivoire de Venise, fin X IF siècle. Vic
toria and Albert Muséum, Londres.
A Joseph fait la cuisine tandis que Jésus, non dans un berceau mais sur un
autel qui préfigure son sacrifice, tend avec simplicité la main vers sa mère.
Livre d’Heures. Manuscrit du X IV ” siècle. Bibliothèque de Rouen, «" 137.
Uannonce aux bergers
71 — Psautier. Manuscrit du X II F
siècle. Musée Condé, Chantilly,
«° 14?3.
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Circoncision
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75 — La Circoncision (2, 21).
Missel. Manuscrit du XV® «ècie. Bi
bliothèque Mazarine, n° 416. miiun^
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A d ^ te n rn n & u m 76 -— La Circoncision.
Missel. Manuscrit du X V ’ siècle. Ca
thédrale de Narbonne.
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74 — Présentation de Jésus au Tem
tf^ v m d a m tr ple (2, 22-38). Syméon, en vêtement
sacerdotal, tient Jésus debout sur
heûim fdSnqtwd l’autel.
Evangéliaire. Manuscrit du X I I ’ siè
cle. Bibliothèque de Laon, n° 330.
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Enfance de Jésus
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80 — La drachme perdue (15, 8-10).
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« Miroir de l’Humaine Salvation ».
Manuscrit du X V ”siècle. Musée Condé,
Chantilly, n° 1363.
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86 — Pour les moralistes, le mauvais riche est l’image du glouton auquel 87 — Deux anges emportent au ciel l’âme du pauvre Lazare, figurée par
son vice fait perdre le sens d’autrui. un petit corps nu dans une mandorle. Des diables arrachent celle du
Livre de piété. Manuscrit du X I I P siècle. Bibliothèque Mazarine, n° 870. mauvais riche, sous les yeux de deux femmes.
Chapiteau du X IV siècle. Vézelay.
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88 — En bas : le riche et Lazare, dont les chiens lèchent les plaies 89 — Des diables enlèvent l’âme du mauvais riche. Celle de Lazare est
(16, 19-31). mise par un ange « dans le sein d’Abraham ».
Bible historiée. Manuscrit du X IP siècle. Bibliothèque d’Amiens, n° 108. Bible historiée. Manuscrit du XII" siècle. Bibliothèque d’Amiens, n" 108.
Les disciples d’Emmaüs
Le P initial des Actes des Apôtres, dans la Bible latine, est le plus souvent
illustré par l’Ascension (97-100). Ce sujet s’inscrit aussi dans diverses
lettres historiées des livres liturgiques (96, 101-104). Il a été traité par
tous les arts (31, 32, 93...).
S I R T f l® N ^ f e r 'f l F R C I
© M lb flW S ® T H l » P b 1L î
93 — Jésus bénissant les Apôtres du haut de la nuée. 94 —■Première page des Actes des Apôtres. Dans le P, Luc s’adresse à
Missel de Saint-Martin de Tours. Manuscrit du X I I T siècle. Bibliothèque Théophile ; au-dessous, Jésus assis au milieu des Apôtres.
de Tours, n° 193. Bible latine. Manuscrit du X T siècle. Bibliothèque d’Arras, n° 539.
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95 — Jésus s’élevant dans le ciel à la vue des disciples. 96 — Jésus achève de s’élever dans le ciel. L’empreinte de ses pieds est
Chasuble brodée, 1663. Eglise de Beaune. marquée sur le sol. Deux anges s’adressent aux disciples : « Galiléens,
pourquoi vous tenez-vous là, regardant vers le ciel ? Ce Jésus, qui a été
enlevé d’auprès de vous vers le ciel, viendra de la même manière que vous
l’avez vu s’en aller vers le ciel» (1, 11).
Missel à l’usage de Nantes. Manuscrit du X V E siècle. Bibliothèque du
Mans, n” 223.
97 — Bible latine. Manuscrit du XI1° 98 — Bible latine. Manuscrit du 99 — Bible latine. Manuscrit du 100 — Bible latine. Manuscrit du
siècle. Bibliothèque Sainte-Geneviève, X I I P siècle. Bibliothèque Sainte-Ge X l i r siècle. Bibliothèque de Tours, X l i r siècle. Bibliothèque Sainte-Ge
n° 10. neviève, n° 1181. «“ 13. neviève, n° 13.
V
III ■ I
101 — Missel. Manuscrit du XV° 102 — Missel. Manuscrit du X I V 103 — Sacramentaire. Manuscrit du 104 — Commentaire sur les Psaumes
siècle. Bibliothèque Mazarine, n° 416. siècle. Bibliothèque de Soissons, 89. X l i r siècle. Bibliothèque Sainte-Ge de Pierre Lombard. Manuscrit du
neviève, n° 102. X i r siècle. Bibliothèque Sainte-Ge
neviève, n° 56.
La Pentecôte
108 — L ’iœ n o g ra p h ie c h ré tie n n e re p ré s e n te trè s so u v e n t P ie rre e t P a u l 109 — D a n s ce c h a p ite a u , a p p elé le m o u lin m y stiq u e , o n a v u M o ïse,
e n se n ib le (c f E p ître s d e P a u l, p h o to g ra p h ie s 22 e t 2 3 ) . re p ré s e n ta n t l ’A n c ie n n e L o i, q u i v e rse le g ra in d a n s le m o u lin . P a u l
Vitrail du X V I" siècle. Cloître de Wettingen, Suisse. re cu e ille la fa rin e sy m b o lisan t la L o i N o u v e lle . O n p e u t y v o ir au ssi P ie rre
e t P a u l.
Chapiteau du X II" siècle. Vézelay.
Le martyre d’Etienne
114 — «Saoul, Saoul, pourquoi me persécutes-tu?» (8, 4) ; 115 — A Malte, mordu par une vipère, Paul secoue sa main et
« Seigneur, dites-moi ce que vous voulez que je fasse ! » n’en souffre aucun mal (28, 1-6).
Evangiles en allemand. Manuscrit du XV® siècle. Musée Condé, Bible latine. Manuscrit du X IP siècle. Bibliothèque de Troyes,
Chantilly, n° 1455. n° 2391.
Les Apôtres