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Fichir Article 2414
Fichir Article 2414
RESUME
ABSTRACT
Inter-ethnic alliances or alliances with jokes, very strong in Côte
d’Ivoire but also in many countries of the West African sub-region, are
powerful factors of solidarity and social cohesion between peoples.
Inherited from pre-colonial history, oral tradition tells us that this
custom was instituted by our allies as a means to defuse tensions
between neighboring ethnic groups or clans. This legacy of pre-colonial
diplomacy, dida practiced it on a large scale, making this group, the
one with the most allies in Cote d’Ivoire.
According to Emmanuel Terray, “the form of extension of the network
of political alliances only unites the Dida to all the neighboring peoples
that they have rubbed shoulders with each other in time. And each of
these peoples Abey, Abidji, Attié, Adjoukrou, Alladian, Ahizi, etc, is
allied only to Dida. The Dida are, so to speak, the node and the unique
center of this network. This reflection on “The dida and their allies in
Côte d’Ivoire: modalities and sense of a fruitful rapprochement”, is
an interrogation on the reasons that can lead a people to conclude so
many agreements with its immediate or distant neighbors.
Keywords: interethnic alliances, solidarity factors, colonial
diplomacy, Dida, network, allies,
INTRODUCTION
3 L’histoire raconte que ce sont les Oborou qui les premiers, quittèrent leur pays
originel, celui des Dida. La migration les mènera successivement dans les régions
de Tiassalé et de Dimbokro, après avoir remonté le N’zi. Ils partirent ensuite vers
l’Est dans le Moronou, avant de revenir s’installer dans le Sud, à l’Est des Abidji,
dans la région de Dabou.
4 A l’origine, les habitants de Tiagba, actuel village lacustre de la Sous-préfecture
de Jacqueville étaient entre Sokotohué, village Tigrou du département de Lakota
et Gnahoréhué, un village de la Sous-préfecture de Gagnoa. Ils y ont été chassés
par les Gnakobrognoa du département de Lakota. Ils vont d’abord s’établir dans
le Néko, une tribu actuellement rattachée au canton Tigrou. La migration les
conduira successivement à Lozoua, Yocobué, N’zida, Nadibo, puis enfin dans le
pays Ahizi, près de Jacqueville. Il semble qu’en venant de Néko, un second groupe
ait choisi de passer par Tiégba, chez les Goboa, près de Guitry, en direction des
lagunes. Dans le dialecte parlé par ces populations Ahizi de Tiagba, on retrouve
quelques mots dida, signe de leur appartenance à cette origine.
Les Tiagba ont laissé trois villages dans le Néko : ce sont les villages de Gobouo,
Zikobouo et Gnéprouboué qui regroupent dans la tribu Néko, les Tchagba encore
appelés Néko-Tchagba. A ce propos, d’autres sources pensent que ces trois villages
tout comme les autres Tchagba, seraient plutôt venus de cette autre localité de
Guitry, du même nom. Mais en réalité, le village de Tiégba proche de Guitry n’est
qu’une étape de la migration des Tiagba partis du pays dida en direction de leur
résidence actuelle.
5 Un grave conflit fratricide opposa les Kpanda du clan Affè au clan Bobi qui bouta
hors du pays Avikam, les premiers cités.Ces derniers vont errer cinquante années,
durant lesquelles, ils vont fonder au cours de leurs différentes migrations en pays
dida, les villages Kpanda que nous connaissons. L’histoire raconte que le clan Bobi
chassé du pays Avikam, s’établit d’abord non loin de Fresco, sur le littoral, en un
endroit que les anciens appellent Ekôyô-Kpandon. Ce village existe présentement
et les Godié l’appellent Kpanda-Dou. Là encore, ils sont retrouvés et poursuivis
par les Affê. Ils durent se débarrasser de leur ennemis en prenant la direction
du Nord sous la direction d’un chef appelé Zeglé Bhlakpa pour se retrouver en
pays Diès (Djès), où ils fondent le village de Gbloudoukou–Kpanda. De nouvelles
vicissitudes les emmenèrent à Brahéri chez les Goboua d’où ils durent partir
encore vers le Sud en direction de leur terre d’origine. lls arrivèrent à Yocoboué
d’où ils préparèrent une revanche qui leur permit à nouveau de s’installer sur la
terre de leurs ancêtres. Au cours de cet exil, certains auraient choisi de s’établir
en pays adioukrou où ils fondèrent le village de Kpada appartenant à la phratrie
Oborou de Dabou.
Fort de ce lien, tous ces anciens Dida, sont restés très proches
de leur anciens pays d’origine. Aussi, y viennent-ils chercher leur
femme à marier. C’est pourquoi, la plupart des hommes de Lahou,
Dabou, Jacqueville, avaient pour épouse des femmes d’origine dida.
Du fait de cette situation, l’on comptera dans les localités sud proches
de la côte, bon nombre de femmes d’origine dida.
Cette alliance est donc née des liens de parenté avec le pays
dida. Mais à cette qualité d’anciens groupes dida, entretenue par
des échanges matrimoniaux répétés, il convient d’ajouter celle
d’unebonne position géographique ayant facilité ce lien. Ce sont eux
les pays côtiers, intermédiaires du commerce transatlantique entre
européens et pays de l’hinterland forestier que sont les Dida.
En effet, ils seront les leviers du commerce avec les européens à
une époque où les produits manufacturiers étaient très prisés des
pays de l’hinterland forestier (C. WONDJI, 1985. p.163).Toutes ces
conditions, dis-je, ont été des facteurs favorisants la conclusion
d’alliances.
A propos des Néyo et des Godié de Sassandra faisant partie des
sous groupes proches du monde dida, leur alliance avec ces derniers
pourrait être qualifiée d’alliance de parenté ou d’alliance interne,
parce qu’elle ne concerne que des accords qui les lient seulement à
d’autres sous groupes dida.
Certains accords ne s’inscrivent cependant, dans aucun des
cas cités. Ce sont plutôt des pactes de sangs tissés par crainte de
représailles de nouveaux arrivants, de plus en plus envahissants.
C’est certainement dans cet ordre que peuvent s’inscrire, l’alliance
qui lie les dida aux Baoulé-Kodê. Avoir un nombre aussi important
d’alliés a un caractère interpellateur. Cela nous emmène à nous
interroger sur les raisons qui ont pu pousser tout un peuple à tisser
autant d’alliances.
Quelles significations peut-on donner à la conclusion d’une
multitude d’alliances par un seul groupe?
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Sources orales
ATTE Augustin, militaire à la retraite. Entretien privé du 07 mai 2017 à
Katadji, S/P de Sikensi.
DOKPA Tadjo, 90 ans, ménagère Entretien privé du 23 mars 2008 à Satroko.
GBAHI Carlos, 60 ans, Instituteur à la retraite. Entretien privé du le 06 juillet
2017 à Agboville.
Sources imprimées
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Ouvrages généraux
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WONDJI Christoph, 1985, La Côte Ouest Africaine-1500-1800, Paris,
L’Harmattan.