vendredi 22 décembre 2023 — Quotidien n° 42802 —2,70 €

Ce week-end dans Religion Culture

« La Croix L’Hebdo » La messe de minuit, Le phénomène des
Bach, un génie une histoire salles de cinéma
au service de Jésus de familles P. 20-21 « premium » P. 22-23
éditorial

Qui sont les prêtres

Arnaud Alibert

Joyeux Noël
réaliste
de demain ? D
epuis plusieurs semaines
les lumières de Noël
éclairent nos villes et
villages, vitrines, portes d’entrée
Une étude inédite, publiée en exclusivité par La Croix, ou encore balcons. Nous l’avons
peut-être oublié mais nous en
permet de cerner le profil des séminaristes en France étions privés l’an dernier, pour
cause de risque de pénurie élec-
P. 2 à 4 trique. Le monde irait-il mieux
par conséquent ? On aimerait
répondre oui. Mais comment
le dire en restant réaliste ?
L’encre de l’actualité s’est
épaissie. Chaque jour nous
démontre un peu plus que la
paix est suspendue aux agisse-
ments des nations en fonction
de leurs puissances destruc-
trices, non de leur contribution
au bien de tous. La précarité,
telle celle d’un enfant qui aurait
Depuis 1883 – ISSN/0242-6056. – Imprimé en France : 2, 70 € ; DOM : 3,55 € Belgique :

été couché dans une mangeoire,

touche de trop nombreuses
populations, à l’image des civils
gazaouis littéralement écrasés
par l’appareil militaire israélien.
2,90 € ; Luxembourg : 2, 90 € ; Italie (Rome) : 3,40 € ; Maroc : 36 MAD

La société française, au-delà

de la crise politique du moment,
connaît, elle aussi, des pannes.
En cette fin d’année, il est de
notre responsabilité de prendre
en charge ces situations.
Des signes, dont certains
se retrouveront sous les sapins
à travers des cadeaux différents,
décarbonés, de seconde main,
témoignent d’un changement
Annonces légales p. 10

culturel en cours. Qui ne connaît

parmi ses proches un porteur
de projet positif pour construire
demain ? Du neuf désirable
est bien en train de naître.
Joyeux Noël, donc ! L’espérance
est aussi une caractéristique
Messe en l’église Saint-Sulpice, à Paris, dans le cadre du rassemblement des séminaristes de France, le 3 décembre. Corinne Simon/Hans Lucas d’un Noël réaliste.

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L’ A B U S D ’ A L C O O L E S T D A N G E R E U X P O U R L A S A N T É , À C O N S O M M E R AV E C M O D É R AT I O N .
 La Croix - vendredi 22 décembre 2023

2 ÉVÉNEMENT
La Croix a réalisé une étude Pour la plupart issus de familles Confiants dans l’avenir,
inédite pour mieux cerner le profil catholiques pratiquantes, ils ont très à cœur
des quelque 700 séminaristes ils témoignent d’un très fort d’évangéliser dans
de France. attachement à l’Église et à la doctrine. une société sécularisée.

Une enquête qui dessine

le profil des futurs prêtres
Leur parcours
72 % appartiennent à des familles Près de deux séminaristes sur trois Plus de la moitié ont été scouts, Plus d'un tiers ont envisagé leur prêtrise
très pratiquantes ont été servants d'autel un tiers scouts d'Europe avant l'âge de 10 ans
Avez-vous reçu une éducation religieuse ? Avez-vous été servant d’autel ? (423 répondants) Avez-vous été scout ? (421 répondants) Quand avez-vous envisagé la prêtrise pour
(434 répondants) la première fois ? (420 répondants)
Ma famille
Ma famille Oui, pendant Non Oui, scout À l’adolescence Pendant
est catholique
allait à
non pratiquante
de nombreuses
26 % d’Europe 27 % mes études
l’église
(ne va à l’église que pour
années
34 % 23 %
chaque les baptêmes, mariages 59 %
dimanche ou funérailles)
72 % 8%
Ma famille allait
à la messe pour Non
les grande fêtes Oui,
saisonnières scout 44 %
(Noël, Pâques) unitaire
de France
8%
11 %
Ma famille allait à
la messe environ Oui, scout
une fois par mois de France

7% 5%
Ma famille est Ma famille est Oui, Autre Avant l’âge Après mes études,
d’une autre religion non catholique occasionnellement mouvement de 10 ans à l’âge adulte
2% 3% 15 % 6 % 36 % 14 %
Plus de deux tiers ont fréquenté une communauté nouvelle,
dont plus de la moitié régulièrement Près de la moitié ont fréquenté une communauté traditionnaliste

Avez-vous fréquenté une communauté nouvelle (Frères de Saint-Jean, communauté Saint-Martin, Avez-vous fréquenté une paroisse ou une communauté traditionaliste ? (297 répondants)
Sœurs de Bethléem, Chemin-Neuf, communauté de l’Emmanuel, Béatitudes…) ? (299 répondants)

Oui, Oui,
régulièrement 36 % régulièrement 18 %

Oui, Oui,
occasionnellement 32 % occasionnellement 29 %

Non
32 % Non
53 %

tPlus de 430 séminaristes,
qui se destinent aux diocèses
de France, ont répondu
aux questions de La Croix.
tIls apparaissent comme
très attachés à leur fidélité
à l’Église et partagent
un idéal fort et une vision
classique du prêtre.
Des futurs prêtres profondé-
ment soucieux de fidélité à l’Église
et à sa doctrine, redoutant les cari-
catures et les querelles intra-
catholiques, portant une vision
classique de la prêtrise. C’est ainsi
que l’on pourrait résumer à grands
traits l’enquête exclusive menée
auprès des 673 séminaristes qui se
destinent aux diocèses de France.
Pour mieux connaître et mieux
comprendre les prêtres de demain,
La Croix, avec l’accord de la Confé-
rence des évêques de France, a
adressé un questionnaire en ligne
inédit (voir les repères sur les mo-
dalités de l’enquête) aux candidats
Leurs parents sont
les premières figures
déterminantes
de leur itinéraire
spirituel.
à la prêtrise des 25 séminaires
français. « Dans un contexte de sé-
cularisation et de recomposition
du catholicisme, l’enquête montre
des futurs prêtres bien dans leur
catholicité, dans une fidélité ecclé-
siale assumée et affirmée, analyse
le sociologue du catholicisme
Yann Raison du Cleuziou, qui a
contribué à l’élaboration de la cin-
quantaine de questions adressées
à ces jeunes. Ils n’apparaissent pas
comme étant en demande d’évolu-
tions. Ils sont dans un esprit de ser-
vice de l’Église, d’une pleine adhé-
sion confiante, pleinement dans
“la ligne”, pourrait-on dire. »
Près des deux tiers (64 %) des
séminaristes, dont l’âge médian
est de 27 ans, ont accepté de ré-
pondre au questionnaire. Pre-
mier enseignement majeur : leur
vocation est enracinée dans un
terreau catholique solide. À 72 %,
ils viennent d’une famille catho-
lique pratiquante qui se rendait à
la messe chaque dimanche, et
pour 62 %, leurs parents sont les
premières figures déterminantes
de leur itinéraire spirituel.
« L’importance de la matrice fami-
liale est notable, insiste Yann Rai-
son du Cleuziou. Cela souligne
bien le rôle de la famille comme
petite Église où naissent les voca-
tions de prêtres. D’ailleurs, 36 %
des répondants disent avoir en-
visagé la prêtrise pour la pre-
mière fois avant l’âge de 10 ans. »
Suite page 4. PPP

Leur vision de la prêtrise
62 % d’entre eux envisagent de régulièrement porter le col romain
et 48 % la soutane
Envisagez-vous de porter le col romain/la soutane ? (434 répondants)
Oui, régulièrement
Non
Je ne me pose pas cette question
Le col romain
(383 répondants)
La soutane
(407 répondants)
Le cœur de leur mission est la célébration des sacrements, suivie de la prédication
Pour vous, quel est le cœur de votre mission de futur prêtre ?
Réponses arrivant en tête du questionnaire à choix multiples (403 répondants)
70 %
10 %
La célébration La prédication
des sacrements
Près de 30% souhaitent l'ordination d'hommes mariés
Concernant le célibat sacerdotal…
Réponses arrivant en tête du questionnaire à choix multiples (391 répondants)
Vous comptez sur Dieu
et sur l'Église pour vous
aider à y être fidèle
C'est un point qui devrait
évoluer, il devrait être
possible d'ordonner
des hommes mariés
C'est un renoncement
qui vous est coûteux
C'est une source de joie
repères
Une enquête exclusive
sur les séminaristes
L’enquête publiée en exclusivi-
té par La Croix est fondée
sur un questionnaire adressé
aux 673 candidats à la prêtrise
au sein des 25 séminaires sou-
mis à l’adaptation française
de la Ratio fundamentalis
– le « programme » du Vatican
pour la formation des futurs
Oui, occasionnellement
62 %
48 %
7% 5%
La transmission L'accompagnement L'accompagnement
des Écritures spirituel
16 %
10 %
prêtres. De ce fait, les sémina-
ristes qui se préparent à deve-
nir prêtres au sein des instituts
traditionalistes ne font pas
partie de l’enquête.
Le taux de réponse à ce ques-
tionnaire est de 64 % (434 ré-
pondants). Sa réalisation et
le traitement des résultats ont
été assurés par Bayard Études,
le département études
du groupe dont La Croix fait
partie, avec la collaboration
La Croix - vendredi 22 décembre 2023
ÉVÉNEMENT
entretien
«Les séminaristes
Ça m'est indifférent
expriment une crainte
20 % 4% 7% 7%
d’être caricaturés»
25 % 9% 7% 11 %
MgrJean-Marc Micas
Évêque de Lourdes, président
du Conseil pour les ministres
ordonnés et les laïcs en mission
ecclésiale de la Conférence
des évêques de France
tPour MgrJean-Marc
Micas, engagé depuis
longtemps dans la formation,
l’enquête offre
une photographie
représentative des prêtres
de demain.
Quels enseignements
retenez-vous des résultats de
l’enquête sur les futurs prêtres ?
Mgr Jean-Marc Micas : Je re-
tiens d’abord une confirmation
que l’immense majorité des sémi-
3% 3% 1%
naristes vient de familles catholi-
ques pratiquantes. Cela conforte
une intuition, que je défends de-
L'enseignement La gouvernance puis longtemps, que pour faire naî-
des aumôneries et la formation d'une paroisse tre des vocations sacerdotales, il
convient de soutenir la pastorale
des familles. On a pu penser un
temps que des prêtres étaient issus
de conversion ou avaient vécu dif-
férentes vies avant de se destiner à
45 % la prêtrise, mais ces situations sont
très minoritaires. Alors que je suis
engagé dans la formation des
futurs prêtres depuis longtemps, je
trouve que la photographie que
29 % met à jour cette enquête est assez
juste et représentative, à la fois
dans leur relation à l’Église ou leur
rapport à la société. Ils désirent
s’engager dans la prêtrise pour ce
qui constitue le cœur de la mission
du prêtre : le service des commu-
nautés chrétiennes, la célébration
des sacrements et l’évangélisation.
L’identité du prêtre est marquée
par trois fonctions : enseigner,
sanctifier, gouverner. Si l’enseigne-
ment et le gouvernement sont da-
vantage partagés aujourd’hui, la
du sociologue Yann Raison
du Cleuziou, chercheur
sanctification et la célébration de
la messe ont tendance à devenir
à l’Institut de recherche premières pour les prêtres.
Montesquieu de l’université Ces futurs prêtres
de Bordeaux. apparaissent profondément
attachés à leur fidélité
Cette enquête a été lancée à l’Église et à sa doctrine,
avec l’accord du Conseil comment l’interprétez-vous ?
pour les ministres ordonnés Mgr J.-M. M. : Leurs réponses
et les laïcs en mission ecclésiale illustrent qu’ils sont très loyalis-
et de la Conférence des évêques tes. Je concède que j’ai été étonné,
de France. Elle a été dépouillée dans le bon sens, par le taux d’affi-
de manière strictement nité avec le pape François, ce qui
anonyme. ne semblait pas évident si on en
juge par les réactions qu’il suscite
au sein de l’Église ou plus large-
3
ment dans la société. Les sémina-
ristes disent ce qu’ils pensent, ils
peuvent être déconcertés par cer-
taines prises de position ou par un
certain style mais ils demeurent
loyalistes. C’est encourageant
pour la catholicité de l’Église.
Quant à la doctrine, il y a un
attachement qui me réjouit à l’hé-
ritage. La foi est une révélation qui
vient de Dieu et qui est confiée à
l’Église. C’est un trésor à propager,
à accueillir pour se laisser conver-
tir. Je sens toutefois chez les fu-
turs prêtres une ouverture sur la
manière de transmettre ce trésor.
Les séminaristes expriment une
crainte d’être caricaturés, d’être
perçus sans nuances et non pour
ce qu’ils sont. Je perçois des jeu-
nes généreux et courageux pour
répondre à l’appel de Dieu dans le
contexte de la crise des abus
sexuels au sein de l’Église, où le
prêtre vit à l’heure du soupçon. Ils
doivent affronter cela.
« Je perçois
des jeunes généreux
et courageux
pour répondre
à l’appel de Dieu. »
Ces futurs prêtres sont-ils
différents des générations
précédentes ?
Mgr J.-M. M. : Comme à chaque
génération, ils vont devoir être ca-
pables de s’adapter à un contexte
ecclésial qui évolue rapidement.
Mais, déjà à mon époque, lorsque
j’étais au séminaire, on nous met-
tait en garde sur la manière d’être
prêtre dans une Église avec un
maillage paroissial en mutation.
Aujourd’hui encore, les séminaris-
tes ne savent pas à quoi va ressem-
bler leur mission. Il est fondamen-
tal de pouvoir s’adapter. De
manière générale, je trouve qu’ils
font confiance. Ils sont portés par
la foi mais en restant réalistes sur
les conditions de leur futur minis-
tère. Au cours de leur formation,
les candidats à la prêtrise doivent
apprendre la souplesse. On ne leur
enseigne pas une méthode mis-
sionnaire qui serait la panacée.
Parmi les différences, on note aussi
que presque la moitié des sémina-
ristes envisagent de porter la sou-
tane. Je crois qu’il faut l’interpréter
en lien avec la société actuelle : il y
a un désir d’être identifié. Elle peut
permettre des rencontres.
Recueilli par Arnaud Bevilacqua
 La Croix - vendredi 22 décembre 2023

4 ÉVÉNEMENT
bien pointant le fait que les diffé- l’Église. Ainsi, 84 % ont confiance
Leur rapport à l'Église Pour 58 %, le concile Vatican II
rentes missions au cœur de l’iden- dans leur évêque pour faire les ré-
83% se sentent en affinité avec le pape François reste une référence tité du prêtre sont indissociables. formes nécessaires face aux abus
« Il est difficile de hiérarchiser les dans l’Église. Et ils sont 45 % à
Par rapport au pape François Pour vous, le concile Vatican II... (393 répondants)
et aux orientations pastorales missions du prêtre, indique un compter sur Dieu et l’Église pour
qu’il donne à l’Église depuis le Est encore Est un bel héritage séminariste. Elles sont toutes liées les aider à être fidèles au célibat
début de son pontificat, vous à mettre en œuvre mais sa mise en œuvre a
les unes aux autres et découlent du auquel ils s’engagent. En cas de
sentez-vous… et vous voulez entraîné des dérives sur
vous y employer lesquelles il faut revenir sacrement de l’ordre. » difficulté dans leur futur minis-
(434 répondants)
Cette vision classique du sacer- tère, c’est aussi le recours à l’ac-
Très en affinité 58 % 24 % doce s’exprime par plusieurs traits compagnateur spirituel qui est
18 % Est un héritage majeurs. Sans être exclusive, la fi- plébiscité (81 %), très nettement
au même titre que gure du curé d’Ars est souvent ci- devant le psychologue (2 %).
les autres conciles
tée comme modèle. Près des trois Cet idéal et leur lecture princi-
Peu en
11 % quarts envisagent de porter la palement spirituelle des sujets ap-
En soutane, au moins occasionnelle- paraissent dans certains de leurs
affinité Est allé
affinité
41 % 12 % trop loin dans la ment, la moitié régulièrement. Si commentaires, qui pointent des
réforme de l'Église ce sujet peut être clivant parmi les formulations trop « mondaines »

Pas du tout
Assez en affinité en affinité
24 % 5%
Pour 38% d’entre eux, « les femmes devraient bénéficier de plus de reconnaissance et exercer des rôles
d’autorité sans qu’il soit besoin de modifier l’accès au diaconat ou au sacerdoce »
Que pensez-vous de la place des femmes dans l’Église ? (382 répondants)
Elles devraient bénéficier de plus de reconnaissance
et exercer des rôles d’autorité sans qu’il soit besoin
de modifier l’accès au diaconat et au sacerdoce
Elles ont suffisamment de reconnaissance dans
l’Église, c’est dans la société qu’elles devraient
être mieux reconnues
Elles ne sont pas reconnues à la mesure de leur
engagement dans l’Église. Les rôles d’autorité
et de diaconat devraient être ouverts aux femmes
2%
Hommes et femmes devraient être totalement
égaux, y compris dans l’accès au sacerdoce 1%
Je n’en pense rien 10 %
Autre 15 %
PPP Suite de la page 2. qu’elle ne correspond pas à leurs
L’accent mis sur la famille se re- attentes mais qu’ils n’ont rien con-
trouve dans leur conception de tre, quand 7 % la préfèrent et espè-
l’évangélisation, puisque 61 % rent la célébrer régulièrement et
citent en premier la transmission 14 % apprécient autant de célébrer
familiale comme meilleure moda- selon les deux rites. « Ils ont grandi
lité pour partager la foi. dans une Église plurielle et appré-
Concernant leur itinéraire spiri- cient cette pluralité, souligne Yann
tuel, si les parcours manifestent Raison du Cleuziou. Dans ce cadre,
une grande variété, des marqueurs l’univers traditionaliste est surtout
forts émergent : près de deux sur perçu comme une ressource qui fait
trois ont été servants d’autel pen- partie de ce paysage. »
dant de nombreuses années (59 %) Si Benoît XVI est le pape qui les a
et scouts (56 %), dont 34 % parmi le plus marqués (39 %), ce n’en est
les Scouts d’Europe. Trois quarts pas pour autant un désaveu pour
ont participé aux Journées mon- François. Là encore, les futurs prê-
diales de la jeunesse (JMJ), et plus tres témoignent de leur fidélité à
l’Église : ils sont près de deux tiers
Parmi les difficultés à se dire en affinité avec lui, voire
de la « génération François », con-
qu’ils perçoivent tre 17 % qui sont peu ou pas en affi-
dans leur futur nité avec le pape argentin. « On
peut être en désaccord mais la
ministère, question de l’affinité que l’on sent
la charge de travail envers le pape n’est franchement
pas une question légitime », expli-
et la solitude que un séminariste refusant de se
se détachent. positionner. « Les catholiques sui-
vent le pape et l’Église », affirme un
autre, sur le ton de l’évidence.
Comment les prêtres de demain
d’un tiers a fréquenté régulière- se projettent-ils dans leur futur
ment une communauté nouvelle. ministère ? Pour 70 % d’entre eux,
Fait notable également, un peu le cœur de leur mission sera d’a-
moins de la moitié (47 %) a fré- bord la célébration des sacre-
quenté régulièrement ou occa- ments, loin devant la prédication
sionnellement une paroisse ou ou la transmission des Écritures.
communauté traditionaliste. Sur Toutefois, cette réponse est à
cette même question « tradi », pour nuancer car plus de 120 répon-
60 % des répondants, la messe se- dants ont souhaité apporter des
lon le rite tridentin n’est pas vrai- précisions, citant également l’an-
ment un sujet : 34 % expliquent nonce de l’Évangile, la prière ou
1% catholiques, il ne faut pas y voir un
retour en arrière, estime Yann
Autre
Raison du Cleuziou, mais une
6% « manifestation de la culture con-
temporaine, à l’image du port du
voile pour les jeunes musulmanes
ou de la kippa pour les jeunes juifs,
dans un désir d’assumer une visibi-
38 % lité ». Par rapport au concile
Vatican II, ils se situent d’ailleurs
majoritairement dans une forme
34 % de continuité : 58 % des répon-
dants souhaitent s’employer à le
mettre en œuvre et 24 % affirment
qu’il s’agit d’un bel héritage,
même si sa mise en œuvre a en-
traîné des dérives.
Parmi les difficultés qu’ils per-
çoivent dans leur futur ministère,
la charge de travail et la solitude se
détachent, mais ces jeunes hom-
mes, qui font un choix à contre-
courant, portant un idéal fort, af-
firment leur confiance dans
Rassemblement des séminaristes de France, dans l'église
Saint-Sulpice, à Paris, le 3 décembre. Corinne Simon/Hans lucas
du questionnaire ou expriment
surtout leur crainte de tomber
dans la « tiédeur spirituelle ». In-
terrogés sur leur vision de l’avenir
de l’Église, ils sont un tiers à se
projeter dans la constitution de
pôles spirituels dans lesquels le
prêtre se recentrera sur le cœur de
sa mission.
Les questions ayant trait à leur
rapport à l’Église, sur la synodalité,
la place des laïcs ou la crise des
abus dessinent globalement un
désir de suivre la « ligne de
l’Église ». Sur la place des femmes,
si 38 % des répondants estiment
qu’elles devraient bénéficier de
plus de reconnaissance et pouvoir
exercer des rôles d’autorité,
presque autant (34 %) trouvent
qu’elles sont suffisamment recon-
nues et un certain nombre pointe
un « faux débat ». En revanche, sur
la question du célibat, 29 % sont fa-
vorables à l’ordination d’hommes
mariés.
Sur la délicate question de l’ac-
cueil des personnes homosexuel-
les, les réponses témoignent d’une
tension entre respect de la doc-
trine catholique et accompagne-
ment des personnes. Si pour 32 %
des répondants, elles « ont toute
leur place dans l’Église dans la me-
sure où elles ne promeuvent pas
l’homosexualité comme égale à
l’hétérosexualité », 19 % ont préféré
expliquer leur position dans un
commentaire personnel qui, le
plus souvent, insiste sur la distinc-
tion entre les personnes et les
actes, rappelant explicitement le
Catéchisme de l’Église catholique.
Futurs prêtres dans une société
multiconfessionnelle, comment
perçoivent-ils les musulmans ? Une
majorité (57 %) répond d’abord que
les rencontrer est une priorité et
qu’il faut dialoguer avec eux
comme avec les autres croyants,
tandis que 26 % affirment, en pre-
mier, que leur foi est une chance,
qui rappelle la présence de Dieu
dans une société sécularisée.
« Dans une société de plus en plus
areligieuse, les musulmans sont
perçus avec respect comme des
croyants qui assument leur foi »,
analyse Yann Raison du Cleuziou.
Très désireux d’éviter les « querelles
idéologiques », ils ont à cœur d’é-
vangéliser une société sécularisée.
« Tout ce qui est conflictuel est perçu
comme superflu », poursuit-il, dans
une volonté de se « recentrer sur
l’essentiel ».
Arnaud Bevilacqua

Cadeaux
de Noël
tMerci à Geneviève
Jurgensen pour sa chronique
« Papier, ficelle, étiquettes... »
(La Croix du 18 décembre).
Je me suis sentie si légère
après la lecture de ses propos !
Car oui, je me suis retrouvée,
et je me suis sentie beaucoup
moins seule de pouvoir
partager avec elle ces doutes
et cette culpabilité face à
l’accumulation de tous mes
achats (notre famille est
nombreuse).
Mais, comme Geneviève
Jurgensen le décrit, l’emballage
des cadeaux est un moment
de paix et de plaisir (pour
information, je confectionne
depuis trois ans des sacs en
tissu que les uns et les autres
réutilisent volontiers pour les
Noëls suivants ou d’autres
occasions). Et c’est si vrai aussi,
ceux que nous portons dans
nos cœurs ne sont jamais
aussi présents que lors de cette
fête de Noël. Joyeux Noël
à tous !
Dominique
Guerre
Israël-Hamas
tEspérer la paix
et craindre l’extension
de la guerre.
Merci à La Croix de nous
éclairer avec bienveillance
vu par Deligne
Vos réactions par courrier : 18 rue Barbès, 92128 Montrouge Cedex. Par courriel : lecteurs.lacroix@groupebayard.com. Sur le site : ww@w.la-croix.com
sur les populations souffrantes
des deux parties en guerre.
À l’approche de Noël,
je me souviens d’une veillée
d’il y a trois ou quatre ans,
quand mes petits-enfants
avaient entonné la chanson
Noël des enfants du monde
(signée Jean Naty-Boyer
et Jacques Lafont), adressée
notamment aux « enfants
de Palestine ou enfants
d’Israël… ». (…)
Philippe Drevon
tLa trêve instaurée
par Israël et le Hamas
n’aura duré qu’un bref
instant, et l’espoir d’un
cessez-le-feu durable et
salutaire s’est très vite
évanoui ! Noël approche,
« I have a dream ».
À Bethléem, en Cisjordanie,
l’église de la Nativité serait
tout indiquée pour devenir
le lieu symbolique d’une
« re-naissance », toutes
religions confondues,
pour les Israéliens et les
Palestiniens ! Généralement,
un cessez-le-feu se
transforme rarement
en traité de paix mais, si tous
les hommes de bonne volonté
– il en existe encore, Dieu merci
– se retrouvaient autour
d’une table pour échanger,
cela déboucherait peut-être
sur une véritable réconciliation
s’inscrivant dans la durée.
Rêve ou réalité ?
Claude Gisselbrecht
À suivre
La Croix - vendredi 22 décembre 2023
Débats
billet
Alain Rémond
La leçon de philo du jour
J
’ai une bonne nouvelle pour
nos amis les chiens et nos
amis les chats : ils mange-
ront désormais des croquettes,
des pâtées et le reste sans ni-
trites. Ainsi en a décidé l’Union
européenne. Petits veinards.
J’ai une mauvaise nouvelle pour
nos amis les humains : ils conti-
nueront, eux, à manger des trucs
(en particulier de la charcuterie)
pleins de nitrites. Or la science
l’a abondamment prouvé : les
nitrites ont une responsabilité
directe dans nombre de cancers
colorectaux. Les chiens et les
chats ont donc bien de la chance.
Mais les humains, non. Bon,
on ne peut pas non plus gagner
à tous les coups. Ni sur tous
les tableaux. Ni vouloir le beurre
et l’argent du beurre. C’était la
leçon de philosophie du jour.
courrier
Betterave Horace Vernet
et sucre bio
t« Horace Vernet
tJ’ai lu avec intérêt l’article et l’encombrant héritage
du 6 décembre relatif à la filière colonial » (La Croix du
de la betterave bio. J’espère 5 décembre) : passionnant
que les efforts de ces agriculteurs article sur ce grand peintre
trouveront une porte de sortie du XIXe siècle, brillant
viable économiquement. représentant du courant
Je suis sensible à l’argument bio. orientaliste. Mais réduire son
Toutefois je vois rarement, dans travail (les tableaux commandés
les commerces que je fréquente, par Louis Philippe à la gloire
de proposition de sucre bio, que je de la conquête coloniale
ne manquerais pas d’acheter si et de ses fils) à celui d’un vulgaire
j’en avais connaissance. Y aurait-il propagandiste dont les
un effort à faire aussi côté tableaux seraient pétris d’idées
marketing et distribution ? fausses est un peu court.
Christiane Nuytten Si le colonialisme à su mobiliser
La
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• La révision attendue de la fameuse traduction 1923 du Chanoine Crampon
• Une des premières Bibles modernes et la plus répandue au début du XXe siècle grâce à sa simplicité,
ses notes explicatives, sa fidélité aux textes originaux en hébreu, araméen et grec et la mention des principales variantes.
• Le bibliste Bernard-Marie, ofs, y apporte avec parcimonie et prudence les modifications nécessaires
pour prendre en compte l’évolution de la langue française
et les recherches bibliques récentes (Qumrân, etc.).
PIERRE TÉQUI éditeur
PubLaCroixDecembre2023.indd 1
5
À part ça, c’est Noël (mais vous
le saviez peut-être déjà). Et ça,
c’est une bonne nouvelle. Sauf
pour les chapons, les canettes
ou les pintades dont on va se
régaler (alors qu’eux, non). Sans
parler des oies qui se font gaver
pour qu’on ait du foie gras. Bon,
c’est la vie. On ne va pas non plus
manger les croquettes et les
pâtées de nos amis les chiens et
les chats, même garanties sans
nitrites pour éviter le cancer
colorectal. Heureusement, il y a
les bougies, le sapin, les cadeaux,
les sourires des enfants. Noël,
quoi. Qui, rappelons-nous, n’ar-
rive qu’une fois par an. Je vous
le souhaite joyeux, festif, tout ça.
En espérant qu’il n’y aura pas
trop de réveillons gâchés par les
empoignades sur la loi immigra-
tion. Ni sur les nitrites.
à côté de militaires, des artistes,
le travail de ces derniers ne peut
être qualifié de simple
instrument de propagande.
J.-C. de Gabory
À nos lecteurs
Il n’y aura pas de nouveau
numéro de La Croix L’Hebdo
ce week-end, cependant
celui du 15 décembre est
toujours disponible en kios-
ques et en format numérique.
Toute l’équipe de L’Hebdo
vous souhaite un joyeux Noël
et vous donne rendez-vous
le 28 décembre prochain.
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20/12/2023 08:57
 La Croix - vendredi 22 décembre 2023

6 FRANCE

La loi immigration bouleverse

l’hébergement d’urgence
tVotée le 19 décembre,
la loi immigration prévoit
que les étrangers déboutés
du droit d’asile ou sous
le coup d’une obligation
de quitter le territoire
n’auront plus le droit
à un hébergement d’urgence.
tUn changement
de cap très lourd
de conséquences.
C’est une disposition dont on a
peu parlé mais qui risque d’avoir
des conséquences extrêmement
puissantes. L’article 19 ter du pro-
jet de loi immigration, voté le
19 décembre, prévoit que « l’étran-
ger ne bénéficiant pas d’un droit
au séjour en France et faisant l’ob-
jet d’une décision portant obliga-
tion de quitter le territoire français
(…) ne peut être hébergé au sein du
dispositif d’hébergement d’urgen-
ce que dans l’attente de son éloigne-
ment ». Et l’article 19 quater ajoute
que les déboutés ne peuvent plus
se maintenir dans les centres pour
demandeurs d’asile où ils pou-
vaient jusque-là demeurer de fa-
çon temporaire.
« Il s’agit d’un changement de cap
très important car jusqu’ici le prin-
cipe, c’était l’inconditionnalité de
l’accueil », précise Pascal Brice,
président de la Fédération des ac-
teurs de solidarité, qui fédère 90 % Dans l'abri de nuit de la Croix Rouge à Perpignan (Pyrénées-Orientales), en décembre 2022. Nicolas Parent/L'Indépendant/MaxPPP
des structures d’hébergement
d’urgence. Conformément à l’arti- indiquait ainsi Marine Le Pen en texte n’est pas très bien rédigé : est-
cle L345-2-2 du Code de l’action so- « On remet 2017. À ce titre, le devoir du gouver- ce qu’il dit qu’on n’a plus le droit repères
ciale et des familles, « toute person- nement français est de mettre un d’héberger ou qu’on peut le faire
ne sans abri en situation de détres- cette fois vraiment coup d’arrêt à la politique d’accueil jusqu’à l’éloignement ? »
se médicale, psychique ou sociale a en cause le principe des migrants. » « Est-ce que cela veut dire qu’on va Emmanuel Macron
accès, à tout moment, à un disposi- Le discours a fini par essaimer. nous demander de dire qui est sous défend la loi
tif d’hébergement d’urgence ». « Il fondamental D’autant que quelques conten- OQTF ? Est-ce qu’on va nous de-
est bien dit toute personne sans du droit tieux sont venus fragiliser le prin- mander de remettre des personnes Interrogé sur France 5 le 20 dé-
abri en détresse, on ne regarde pas cipe de l’inconditionnalité de l’ac- à la rue ?, s’interroge Pascal Brice. cembre, Emmanuel Macron a
le statut administratif », insiste inconditionnel cueil. Ainsi, en 2016, une décision Si c’est le cas, je peux vous dire que vigoureusement défendu la loi
Pascal Brice. à l’hébergement. » du Conseil d’État a indiqué que ça va aggraver la pénurie de tra- adoptée la veille. C’est « un bou-
Or, depuis les années 1990, le l’État ne pouvait être accusé de ca- vailleurs sociaux. Quand on fait ce clier qui nous manquait ».
public de l’hébergement d’urgen- rence s’il ne pouvait pas héber- travail, c’est pour aider, pas pour
ce a changé, la figure du grand ger une personne déboutée ou remettre à la rue des gens ! » Il a assuré que le texte ne com-
marginal se faisant plus rare, alors piers représenteraient plus de la sous obligation de quitter le terri- « Héberger des gens, c’est quand portait pas de « dispositions qui
que les jeunes, les familles et les moitié des effectifs en province et toire français (OQTF). même le niveau minimum de la di- sont de nature Rassemblement
migrants sont devenus plus nom- plus des deux tiers en région pari- « Toutefois, rappelle Marie Roth- gnité, si on ne peut plus protéger national », assurant qu’il
breux. Tandis que les publics en si- sienne. De sorte que malgré l’aug- hahn, juriste à la Fondation Abbé des familles avec enfants, c’est ex- constituait même « une défaite »
tuation régulière, accessibles au mentation du nombre de places, Pierre, d’autres jurisprudences de- trêmement grave », s’alarme Chris- pour le parti d’extrême droite
travail et aux allocations, peuvent passé de 70 000 en 2010 à plus de puis sont allées dans un sens diffé- tophe Robert, délégué général de car il prévoit des régularisations
plus facilement évoluer vers une 190 000 aujourd’hui, le dispositif rent. » De sorte que, en droit com- la Fondation Abbé-Pierre. D’au- de sans-papiers.
solution de logement, les étran- est saturé. me en pratique, malgré quelques tant que, ajoute-t-il, « les personnes
gers primo-arrivants sans papiers, Jusqu’ici, seule l’extrême droite pressions de certains préfets, il est ne vont pas disparaître parce Pour éviter que le RN arrive
démunis parmi les démunis, se re- demandait l’arrêt de la prise en toujours admis que les personnes qu’on ne les héberge plus. Est-ce au pouvoir, il « faut traiter les
trouvent mathématiquement sur- charge des sans-papiers. « Il est en situation irrégulière peuvent que le gouvernement se rend comp- problèmes qui le nourrissent » et
représentés dans l’hébergement très difficile de ne pas établir un être hébergées. te que cela va aboutir à des campe- « montrer qu’il y a une réponse
d’urgence, où ils demeurent aussi lien entre la difficulté à loger les Que changerait la loi ? « On re- ments de rue, à des squats à des hé- dans le champ républicain
plus longtemps faute de solution SDF et l’afflux massif de migrants met cette fois vraiment en cause le bergements sous la coupe de mar- conforme à nos valeurs », a-t-il
alternative. dans notre pays, dont le logement principe fondamental du droit in- chands de sommeil ? Est-ce que plaidé, ajoutant qu’il comptait
Aujourd’hui, selon des estima- est souvent pris en charge priori- conditionnel à l’hébergement, re- c’est ça qu’on veut ? » continuer à agir pendant les
tions non officielles, les sans-pa- tairement par les pouvoirs publics, prend Marie Rothhahn. Mais le Nathalie Birchem trois ans restants de son mandat.

explication
Gabriel Attal précise
le contour des
groupes de niveau
tLes groupes de niveau
au collège remplaceront,
en septembre 2024, l’heure
de soutien lancée l’année
dernière pour les élèves
les plus fragiles.
tLes postes d’enseignant
qui devaient être supprimés
seront maintenus.
Comment vont être organisés
ces groupes ?
En fonction de leurs résultats
aux évaluations nationales de dé-
but d’année, les élèves seront ré-
partis en trois groupes, des meil-
leurs aux plus faibles, a détaillé
jeudi 21 décembre le ministre de
l’éducation nationale. Cette mesu-
re concernera les élèves de sixième
et de cinquième à la rentrée 2024,
puis de quatrième et de troisième à
la rentrée suivante. Pour les enca-
drer, 574 postes de professeur se-
ront créés en 2024, auxquels s’a-
jouteront les professeurs qui assu-
rent aujourd’hui l’heure de soutien
qui, elle, doit disparaître.
Depuis la rentrée dernière, cette
dernière bénéficiait aux élèves les
plus en difficulté, et s’ajoutait à
leurs heures d’enseignement obli-
gatoire, en maths et en français.
Elle sera donc supprimée. À la pla-
ce, les 15 élèves les plus en difficul-
té de leur niveau – par exemple des
classes de sixième du même collè-
ge – seront rassemblés au sein d’un
même groupe. Autrement dit,
pour eux, à longueur d’année, « les
cours de français et de mathémati-
ques seront dédoublés. Au cours de
l’année, les élèves pourront changer
de groupe : s’ils progressent, ils
pourront évoluer », a expliqué
Gabriel Attal.
Quels moyens pour mettre
en œuvre la réforme ?
Le ministre a détaillé les moyens
alloués à la rentrée 2024, et notam-
ment le nombre de postes de pro-
fesseur. Celui-ci ne baissera pas, a-
t-il promis, revendiquant le « choix
historique de ne pas restituer d’em-
plois, alors que le nombre d’élèves
continuera de baisser massivement
en 2024, avec 83 000 élèves en
moins ». Grâce à cela, le nombre
d’enfants par classe sera le plus bas
« depuis 1960 », a rappelé Gabriel
Attal, alors que la France se situe
aujourd’hui parmi les pays de
l’OCDE où les classes sont les plus
chargées, comme l’a encore rappe-
lé récemment l’enquête Pisa.
Quels bénéfices peut-on
en attendre ?
Sur un plan pédagogique, le bé-
néfice de ce type d’approche divi-
se. Des enseignants font valoir que
des tentatives ont déjà vu le jour
avant d’être abandonnées. « Ces
dernières années, les professeurs de
langue étaient, par exemple, en-
couragés à enseigner par groupes
de compétences, cite le proviseur
d’un lycée hôtelier parisien. Fina-
lement, aujourd’hui, on revient en
arrière car chacun constate que ça
n’apporte pas de bénéfice réel. »
Surtout, selon lui, répartir les élè-
ves en fonction de leurs notes
aboutit à en fragiliser certains :
« Les élèves en difficulté mais tra-
vailleurs gagnent toujours beau-
coup à être tirés vers le haut par les
élèves travailleurs meilleurs
qu’eux. »
Sur un plan pédagogique,
le bénéfice de ce type
d’approche divise.
Des enseignants font
valoir que des tentatives
ont déjà vu le jour avant
d’être abandonnées.
Les chercheurs sont eux aussi
prudents. « Les études portant sur
la différenciation par la création
de classes ou groupes de niveau
concluent unanimement à une ab-
sence d’effets, voire à des effets né-
gatifs », écrivent même les scien-
tifiques rattachés au ministère de
l’éducation nationale, sur la pla-
teforme de recherche IDEE. Une
telle organisation scolaire com-
porterait en effet certains effets
pervers. « Il faut à tout prix éviter
que les élèves ne s’enferment sur
une vision dévalorisante d’eux-
mêmes et que les professeurs bais-
sent leur niveau d’exigence face au
groupe le plus en difficulté », illus-
tre le neuroscientifique Grégoire
Borst.
« Tout l’enjeu est de faire en sorte
que les élèves ne s’enferment pas,
durablement, dans une catégorie et
que la composition des groupes soit
réévaluée très régulièrement »,
confirme Hugues Draelants, pro-
fesseur de sociologie à l’Université
catholique de Louvain (Belgique).
L’autre enjeu est de former des pro-
fesseurs à des approches pédago-
giques adaptées aux élèves moins
scolaires. « Or aujourd’hui, c’est
loin d’être systématique », rappelle
le chercheur.
Emmanuelle Lucas
La Croix - vendredi 22 décembre 2023
FRANCE
Céline Berthon,
première femme
à la tête de la DGSI
tCette ancienne
commissaire de police
de 47 ans a été nommée,
mercredi 20 décembre,
directrice générale
de la DGSI, chef de file
de la lutte contre
le terrorisme en France.
Cela s’appelle avoir du flair ou
être bien informé. « Il y a de fortes
chances que Céline ne s’arrête pas
là. Elle ira très loin », confiait en
juillet dernier Nicolas Lerner, le pa-
tron de la Direction générale de la
sécurité intérieure (DGSI) à propos
de Céline Berthon. Il n’a pas fallu
six mois pour que cette prédiction
ne tape dans le mille : mercredi
20 décembre, Céline Berthon a été
nommée à la tête de la DGSI où elle
remplacera… Nicolas Lerner qui,
lui, occupera la même fonction à la
Direction générale de la sécurité
extérieure (DGSE).
Nul doute que Céline Berthon fe-
ra des envieux et des jaloux en dé-
crochant ce poste à la fois très con-
voité et hautement sensible. La
DGSI est en effet le chef de file de la
lutte antiterrorisme en France : ce
sont ses agents qui sont chargés de
déjouer les attentats et de surveiller
les individus repérés pour leur ra-
dicalisation. « C’est une promotion
méritée, car Céline Berthon fait l’u-
nanimité à la fois pour ses qualités
humaines mais aussi par son par-
cours professionnel exemplaire »,
salue Frédéric Lauze, secrétaire gé-
néral du Syndicat des commissai-
res de la police nationale (SCPN).
Un compliment venu d’une mai-
son que Céline Berthon connaît
bien : elle a en effet dirigé de sep-
tembre 2014 à avril 2018. « Être à la
tête du SCPN, c’est souvent un bon
tremplin pour la suite de sa carriè-
re », estime un responsable d’un
autre syndicat qui reconnaît à
Céline Berthon « une énorme capa-
cité de travail et une grande maîtri-
se des dossiers ». Petite-fille d’agri-
culteurs et d’ouvriers, la nouvelle
patronne de la DGSI n’est pas tom-
bée dans la marmite « police » par
hasard. Son père est en effet officier
de police dans le renseigne-
ment. Mais c’est au contact de
fonctionnaires de terrain qu’elle
adémarré sa carrière à la tête de plu-
sieurs commissariats, à Houilles,
Saint-Cyr-l’École ou Poissy, trois
communes des Yvelines.
Après son passage à la tête du
SCPN, elle a rejoint en 2018 la DGSI
au poste d’adjoint à la sous-direc-
tion de la lutte contre le terrorisme.
Un poste de l’ombre qui lui a per-
Finfo_Informes_Sept23.indd 1
Sandrine Sarfati/SICop/DGPN/
Ministère de l’intérieur
mis de bien connaître tous les roua-
ges internes de la maison qu’elle di-
rigera à partir du 9 janvier 2024.
C’est la première fois qu’une fem-
me arrive au sommet de la DGSI.
Cela ne devrait guère perturber
Céline Berthon. En 2021, elle avait
déjà été la première femme à arri-
ver à la tête de la Direction centrale
de la sécurité publique (DCSP), où
elle avait autorité sur près de
70 000 policiers. Rebelote en avril
dernier, lorsqu’elle était devenue la
première directrice générale ad-
jointe de la police nationale.
Céline Berthon va-t-elle devenir
un symbole en tant que briseuse de
ce fameux «plafond de verre» auquel
se sont souvent heurtées les femmes
en quête de hautes responsabilités
dans la police ? En fait, son cas est
loin d’être isolé. Voilà plusieurs an-
nées que les femmes arrivent aux
plus hautes fonctions sécuritaires.
En 2022, Agnès Thibault-Lecuivre a
été ainsi nommée à la tête de l’Ins-
pection générale de la police natio-
nale (IGPN). Deux ans plus tôt, Pas-
cale Regnault-Dubois était devenue
la première femme à diriger les
CRS. « Mais c’est d’abord en raison
de ses qualités que Céline Berthon
arrive là où elle est », assure Frédé-
ric Lauze, en estimant que son es-
prit fédérateur sera très utile. « Elle
arrive à travailler avec tout le mon-
de. Or, face à la menace terroriste, il
est crucial que les patrons de la
DGSI et de la DGSE travaillent
main dans la main. »
Pierre Bienvault
Les informés
de Victor Matet
du lundi au vendredi à 20h
1h de décryptage et
d’analyse de l’actualité
chaque dimanche avec
7
essentiel
Banque T
Les fraudes
par manipulation
en plein essor
Le taux de fraude sur les paie-
ments par carte a atteint en 2022
son plus bas niveau à 0,99 %,
mais les techniques de fraude
par manipulation ont augmenté
de 27 %, a alerté jeudi 21 décem-
bre la Banque de France.
Le plus souvent, le fraudeur
se fait passer pour le conseiller
bancaire de la personne ciblée et
lui demande de communiquer
ses identifiants bancaires.
La sécurité apportée par les
mécanismes informatiques
sophistiqués tels que la double
authentification est ainsi
contournée.
Violence
Émoi après
l’agression
en pleine rue
d’une élue
municipale
de Saint-Denis
Une adjointe au maire
de Saint-Denis, (Seine-Saint-
Denis), a été violemment frap-
pée dans la soirée du mercredi
20 décembre en pleine rue,
après avoir été suivie.
L’agression s’est produite alors
que l’adjointe au maire socialiste
en charge des solidarités et des
droits des femmes, Oriane
Filhol, sortait d’une réunion de
travail et rentrait à son domicile.
Elle a été blessée mais « n’a pas
de fracture ou de blessure exces-
sivement grave », a précisé la
mairie de Saint-Denis. Si le motif
de l’agression n’est « pas claire-
ment établi » dans l’immédiat,
les faits pourraient toutefois être
liés à son statut d’élue, selon le
communiqué publié par la
municipalité, ce qui constitue
une circonstance aggravante
en droit pénal. Une enquête
a été ouverte.
X sur la-croix.com
TSoins palliatifs :
un plan pour quand ?
24/08/2023 15:45
 La Croix - vendredi 22 décembre 2023

8 MONDE

Bras de fer autour du contrôle de

latélévision publique polonaise
tLe nouveau
gouvernement a démis
en bloc les dirigeants des
médias publics, reprochant
notamment à la télévision
nationale d’être devenue
un instrument
de propagande au service
de l’ancien pouvoir.
tDans l’opposition,
l’ancienne majorité proteste
et crie à l’atteinte à la liberté
de la presse.

Mer Lituanie
Baltique
Russie
Biélor.

Varsovie
Poznan
Allemagne

POLOGNE
Wroclaw
Cracovie
Rép. tchèque
200 km

En arrivant à la tête du gouverne-

ment, le libéral Donald Tusk avait
annoncé un changement de cap ra-
pide. Il est passé à l’action, mercre-
di 20 décembre, avec le renvoi des
dirigeants de tous les médias pu-
blics : télévision, radio et agence de
presse. Une décision qui passe mal
auprès de l’ancienne majorité, les
conservateurs du parti Droit et Jus-
tice (PiS). Le président polonais
Andrzej Duda, lui-même issu du
PiS, a dénoncé une « atteinte à l’or-
dre juridique polonais », tandis que
l’état-major du parti s’est précipité
au siège de la télévision publique.
Les ténors du parti conserva-
teur y ont passé une partie de la
nuit dans une ambiance de mee-
ting. « Ce que nous voyons est le
premier pas vers une dictature », a
ainsi lancé aux journalistes pré-
sents l’ancien premier ministre
Mateusz Morawiecki, tandis que
les nouveaux dirigeants de la télé-
vision tentaient avec de grandes
repères
Les hautes instances judi-
ciaires dans le viseur de l’UE
La Cour de justice de l’Union
européenne (CJUE) a remis
en question jeudi la légitimité
d’une chambre de la Cour
suprême polonaise créée,
en 2017, par l’ancien gouverne-
ment nationaliste populiste.
Cette chambre est notamment
Des policiers bloquent l’entrée du siège de la télévision publique TVP lors d’un sit-in de protestation à Varsovie, le 20 décembre.
Attila Husejnow/Sopa Images/Sipa
difficultés de se frayer un chemin
vers leur bureau.
Au même moment, la chaîne
publique d’information perma-
nente TVN Info a interrompu ses
programmes. Le journal télévisé
de la principale chaîne publique
n’a pas non plus été diffusé. À la
place, un nouveau présentateur a
promis de remplacer bientôt l’an-
cienne « soupe de propagande » de
la chaîne par une « eau propre ».
Le bâtiment a été placé sous la
garde d’un cordon de police. Cette
bataille pour le contrôle des mé-
chargée des questions relatives
aux élections et aux référen-
dums mais est aussi compéten-
te dans un large éventail
de domaines dont la concur-
rence, les infrastructures,
les télécommunications et les
départs de juges à la retraite.
La CJUE reproche à cette cham-
bre d’être composée de juges
nommés « en violation ma-
nifeste de règles nationales
fondamentales ».
dias publics apparaît déjà comme
la première épreuve de force pour
le nouveau gouvernement qui doit
cohabiter avec de nombreux res-
ponsables nommés par l’ancien
pouvoir.
Les médias publics polonais ont
été régulièrement mis en cause, ces
dernières années, pour leur man-
que d’impartialité. Durant la der-
nière campagne électorale, ils ont
ouvertement épousé la cause du
PiS, multipliant les reportages des-
tinés à discréditer Donald Tusk, dé-
crit comme une marionnette de
l’Allemagne. « Les médias publics, et
notamment le groupe TV TVP, sont
devenus des instruments de propa-
gande gouvernementale », écrit Re-
porters sans frontières dans son
dernier rapport. Depuis son arrivée
au pouvoir, le nouveau premier mi-
nistre refuse toute accréditation
aux journalistes des chaînes publi-
ques. Il a expliqué vouloir « restau-
rer l’ordre juridique et la décence
commune dans la vie publique », af-
firmant être doté d’« une détermi-
nation de fer » pour y arriver. Mer-
credi 20 décembre, soit huit jours
Remplacer
l’ancienne « soupe
de propagande »
de la chaîne par
une « eau propre ».
après la mise en place du nouveau
gouvernement, le Parlement polo-
nais a adopté une résolution de-
mandant la « restauration de l’ordre
légal, l’impartialité et la crédibilité
des médias publics ». Puis Bartlo-
miej Sienkiewicz, le ministre de la
culture, a signé un décret rempla-
çant en bloc les dirigeants des mé-
dias publics.
Le président Andrzej Duda con-
teste la légalité de cette décision, af-
firmant qu’elle ne peut être prise
par décret, et qu’elle relève du Con-
seil de radio-télévision, une instan-
ce créée par le PiS et dont la légalité
est elle-même contestée… Pour sor-
tir de l’imbroglio, le président du
Parlement, Szymon Holownia, in-
dique avoir convenu avec le chef de
l’État que le Parlement « travaille-
ra, dès que cela sera possible, sur un
projet de loi pour trouver une solu-
tion au chaos autour des médias pu-
blics ». Ce bras de fer illustre la diffi-
culté à gérer l’héritage de huit an-
nées de pouvoir du PiS, une période
durant laquelle la Pologne s’est éloi-
gnée de l’État de droit, selon l’ana-
lyse de la Commission européenne.
Parti ultra-conservateur et euros-
ceptique, il se considérait comme le
seul dépositaire de l’intérêt des Po-
lonais. Il a placé les siens à tous les
postes de pouvoir, partout où cela
était possible : à la tête des entrepri-
ses publiques, des institutions d’É-
tat ou dans la magistrature.
Tous peuvent compter sur le
soutien du président polonais
Andrzej Duda qui dispose de larges
prérogatives et dont le mandat
court jusqu’en 2025. Et chacun
d’entre eux semble décidé à défen-
dre chèrement sa place. Les chan-
gements rapides voulus par Do-
nald Tusk pourraient bien prendre
de nombreux mois.
Alain Guillemoles

Un premier test décisif pour Javier Milei
tLe chef de l’État argentin
a présenté mercredi
20 décembre au soir
un décret visant à libéraliser
l’économie en modifiant
pas moins de 300 lois.
tL’avenir de cette
initiative, qui peut être
bloquée par le Congrès,
sera un indicateur de la
capacité de l’économiste
libertarien à appliquer
son programme de choc.
C’est entouré des douze mem-
bres de son cabinet que Javier Milei
est apparu mercredi soir sur les
écrans de télévision pour annoncer
un « jour historique » pour l’Argen-
tine. Le président, qui gouverne de-
puis dix jours, a présenté un « dé-
cret d’urgence » de dérégulation
massive destiné à modifier, ou à
abroger, pas moins de 300 lois,
pierre angulaire de sa révolution li-
bertarienne.
En s’attaquant au cœur du « mo-
dèle de la décadence », Javier Milei
promet le renouveau. « L’objectif est
d’entamer le chemin vers la recons-
truction du pays, rendre la liberté et
l’autonomie aux individus et com-
mencer à désarmer l’énorme quan-
Une année de détention en Algérie
pour le journaliste Ihsane El Kadi
tLa grâce présidentielle
constitue le dernier recours
pour le patron de presse,
tandis que l’ONU pointe
du doigt la situation
des détenus d’opinion
en Algérie.
Amnesty
C’était il y a un an. Dans la nuit
du 24 décembre 2022, le patron
de presse Ihsane El Kadi était in-
terpellé, et les locaux de son
agence, qui abritaient Radio M et
le site d’information Maghreb
Émergent, parmi les derniers
Marcos Brindicci/Getty Images via AFP
tité de régulations qui ont retenu,
entravé et empêché la croissance
économique dans notre pays », a-t-il
déclaré dans cette allocution égale-
ment diffusée à la radio.
Devant caméras et micros, Javier
Milei a présenté une trentaine des
mesures concernées. Certaines
touchent directement à la vie quo-
tidienne des Argentins, comme l’a-
brogation de la loi encadrant les
loyers. Mais aussi le tourisme, la
santé, Internet ou encore le petit
commerce. Même le football n’é-
chappe pas à la passion liberta-
rienne du tout nouveau chef de l’É-
médias libres du pays, étaient
placés sous scellés. Dans quel-
ques jours, il vivra un nouveau
Noël sous les verrous, pendant
qu’Abdelmadjid Tebboune pro-
noncera sa traditionnelle allocu-
tion du 25 décembre. Ce même
président qui avait accusé le
journaliste de 64 ans, à la télévi-
sion nationale, le 24 février der-
nier, d’être un khabardji, c’est-à-
dire un « indic » à la solde de
puissances étrangères. Un ver-
dict politique que les tribunaux
ont ensuite confirmé les uns
après les autres, jusqu’à un arrêt
de la Cour suprême le 12 octobre.
Incarcéré à la prison d’El-Har-
rach en banlieue d’Alger, Ihsane
El Kadi doit encore purger quatre
ans ferme pour « perception de
fonds de l’étranger ». À moins que
son principal accusateur décide
de le gracier.
« Il a perdu du poids, mais le moral
reste solide. Le plus dur pour lui
est de ne plus recevoir la visite des
avocats qui lui donnaient des nou-
velles de l’extérieur », indique un
proche. Le journaliste était as-
sisté d’une quinzaine de défen-
seurs, tant que tous les recours
n’étaient pas épuisés. Il n’a plus
La Croix - vendredi 22 décembre 2023
MONDE
tat puisque les clubs, aujourd’hui
propriété des supporteurs, les « so-
cios », pourront désormais tomber
aux mains d’acteurs économiques
ou financiers.
Sans surprise, les entreprises pu-
bliques, nombreuses en Argentine
(la compagnie aérienne Aerolineas
Argentinas, le groupe pétrolier
YPF… ), sont également dans le col-
limateur de cet ennemi déclaré de
l’État : les lois empêchant leur pri-
vatisation seront abrogées par le
décret. En vue de leur privatisa-
tion, elles seront toutes transfor-
mées en sociétés anonymes.
La Casa Rosada va devoir
chercher des soutiens
auprès de la coalition
de centre droit Juntos
por el Cambio (81 députés
et 24 sénateurs) et auprès
des 26 députés et huit
sénateurs indépendants.
Si Javier Milei a lancé cette révo-
lution par décret, c’est qu’il n’a
guère le choix. Son parti, La Liber-
tad Avanza, ne compte que 40 dé-
putés, sur 257, et seulement sept
sièges au Sénat, sur 72. Très loin,
donc, de la majorité absolue. Pire
encore, le groupe majoritaire dans
droit qu’à une visite familiale tou-
tes les deux semaines. Son entou-
rage réfléchit à une manière d’ou-
vrir une autre affaire pour que ses
avocats accèdent de nouveau au
parloir.
L’Algérie figure à la 136e place sur
180 pays au classement mondial de
la liberté de la presse de Reporters
sans frontières (RSF) en 2023. D’ici à
la fin de l’année, la branche algé-
rienne de RSF a prévu de publier un
texte demandant au chef de l’État
de tourner la page. Tout un contexte
D’ici à la fin de l’année,
la branche algérienne
de RSF a prévu de publier
un texte demandant
au chef de l’État de tourner
la page. Tout un contexte
pourrait l’y amener.
pourrait l’y amener, à commencer
par l’élection présidentielle de dé-
cembre2024, et dont le bruit court
qu’elle pourrait être avancée en
avril. Abdelmadjid Tebboune pré-
pare sa candidature. Un geste en-
vers les détenus d’opinion – ils se-
raient autour de 300 – contribuerait
à un climat de paix avant le scrutin.
les deux chambres n’est autre que
celui de l’opposition péroniste, à
quelques encablures de la majorité
absolue.
Mais la partie n’est pas gagnée
pour autant pour Javier Milei : le
décret peut en effet être retoqué par
le Congrès, si les deux chambres le
rejettent. La Casa Rosada va donc
devoir chercher des soutiens au-
près de la coalition de centre droit
Juntos por el Cambio (81 députés et
24 sénateurs) et auprès des 26 dé-
putés et huit sénateurs indépen-
dants. Javier Milei devra batailler
au Congrès, mais également sans
doute aussi auprès de l’opinion pu-
blique. S’il a été élu avec une cer-
taine forme de ferveur – il a re-
cueilli près de 56 % des voix au
second tour, un record depuis le re-
tour de la démocratie il y a qua-
rante ans –, il n’est pas certain que
l’état de grâce soit durable. Et ce
d’autant plus que les syndicats res-
tent puissants en Argentine et sont
très proches de l’opposition péro-
niste. Dans plusieurs quartiers de
Buenos Aires, les annonces de mer-
credi ont été accueillies par un con-
cert de casseroles, et des milliers de
personnes ont convergé vers le Par-
lement pour exprimer leur mau-
vaise humeur.
Gilles Biassette
L’Algérie sera par ailleurs sous
les projecteurs internationaux en
2024. Outre une visite en France
du président Tebboune qui doit
être reprogrammée, Alger va re-
joindre le Conseil de sécurité de
l’ONU en tant que membre non
permanent pour deux ans. Une
occasion de se remettre de l’af-
front de ne pas avoir été retenue
pour entrer dans les Brics, club de
pays émergents, à la différence de
l’Égypte qui l’intégrera au 1er jan-
vier.
La visite en Algérie, du 26 no-
vembre au 5 décembre, de Mary
Lawlor, rapporteuse spéciale de
l’ONU sur la situation des défen-
seurs des droits humains, a été
l’occasion de faire passer des mes-
sages. L’Irlandaise n’a pas été au-
torisée à rencontrer Ihsane El
Kadi en prison, au motif que son
jugement était définitif. Mais
avant de partir, elle a rappelé, lors
de son point presse, que l’arti-
cle 95 bis introduit en 2020 dans le
code pénal sur les atteintes à la sé-
curité de l’État – celui qui a con-
damné le journaliste – allait « à
l’encontre de la déclaration de
l’ONU sur les droits de l’homme ».
Jean-Baptiste François
9
essentiel
Ukraine T
Nouvelle attaque russe
avec 35 drones
L’Ukraine a annoncé jeudi
21 décembre avoir essuyé une
nouvelle attaque nocturne de la
Russie avec 35 drones Shahed
de fabrication iranienne, dont
34 ont été abattus. Les attaques
se sont déroulées « par vagues »
durant la nuit et provenaient
de Chauda (en Crimée occu-
pée), de Primorsko-Akhtarsk
(sur la rive orientale de la mer
d’Azov) et de Koursk, ville russe
proche de la frontière nord
de l’Ukraine. La Russie lance
quasiment toutes les nuits
des attaques de drones
et de missiles contre l’Ukraine.
République tchèque
Au moins
dix morts
dans une fusillade
à Prague
La police tchèque a annoncé
jeudi 21 décembre qu’un
l’homme ayant tué au moins
dix personnes et blessé plus de
trente autres dans un bâti-
ment universitaire du centre
de Prague, avait été « élimi-
né ». La fusillade s’est produite
à la Faculté des arts, dont les
enseignants et les étudiants
reçurent l’ordre de s’enfermer
pendant l’intervention de la
police. La chaîne de télévision
privée Nova TV a fait état
d’une explosion et d’un tireur
sur le toit du bâtiment situé
dans le centre historique
de Prague. La France a expri-
mé son « émotion » et de sa
« solidarité ».
Jordanie T
Emmanuel Macron parle
de Gaza avec Abdallah II
Le président français est arrivé
jeudi 21 décembre en Jordanie
où il s’est entretenu avec le roi
Abdallah II de l’aide humani-
taire à Gaza et du processus
de paix au Proche-Orient.
Les deux hommes ont eu un
premier entretien à l’aéroport
avant de rejoindre le palais
royal d’Aqaba pour un déjeuner.
Le chef de l’État devait ensuite
rejoindre les 350 militaires
français postés sur une base
aérienne de Jordanie pour
un discours et un dîner
de Noël préparé par les cuisines
de l’Élysée.
X sur la-croix.com
T« À Gaza, j’avais peur
de mourir à chaque ins-
tant » : le récit d’Ahmad,
réfugié en Égypte
 La Croix - vendredi 22 décembre 2023

10 Services
carnet bloc-notes annonces

Transmission Paris et à distance

du carnet culture et spiritualité
Formations
Pour démarrer 2024, le CIF (Centre pour l’intelligence de la foi) a quatre
Par courrier : propositions toutes accessibles sur Zoom (également en présentiel
18, rue Barbès,
pour les cours trimestriels).
92128 Montrouge Cedex.
Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme,
Par téléphone comment y croire ?
renseignement : Cours donné par Bernard Klasen, prêtre, philosophe, directeur du CIF.
de 9 heures à 17 heures Le lundi, du 8 janvier au 25 mars. Par Zoom, de 20 heures à 22 heures,
au 01 74 31 66 06 ou au CIF de 14 heures à 16 heures.
(du lundi au vendredi).
Les sacrements, un sens à retrouver ?
E-mail : Cours donné par Isaïa Gazzola, moine cistercien, théologien.
carnetlacroix@bayardmedia.fr Le mardi, du 9 janvier au 26 mars. Par zoom de 20 heures à 22 heures
(Préciser nom, adresse ou au CIF de 14 heures à 16 heures.
et n° de téléphone). De l’Ancien au Nouveau Testament
Samedi 13 janvier, une journée bible avec Roselyne Dupont-Roc,
Les textes doivent parvenir
bibliste. Deux rendez-vous Zoom, de 10 heures à 12 heures et de 14 heures
avant 11 h pour une parution
le lendemain (pas de rubrique à 16 heures.
le samedi/dimanche). Des écoles catholiques, pour quoi faire ?
Cinq séances pour se plonger dans un pan de l’histoire de l’Église.
La ligne : Avec le père Philippe Saudraix, historien. Mardi de 20 heures à 22 heures,
20 € TTC. sur Zoom les 9, 16, 23, 30 janvier et 6 février.
La ligne en gras est facturée
sur la base de deux lignes.
Remise de 10 % à nos abonnés. Programmes complets et inscriptions : lecif.fr (rubrique boutique).
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CIMIANO
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les caractéristiques suivantes :
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Forme : Société à responsabilité limitée. CHANGEMENT
Capital social fixe : 1000 euros Peinture - Maçonnerie - Plomberie -
SHAKE IT PRODUCTION Siège social : DE DÉNOMINATION
Capital : 1 000 € 15 RUE DE SUEZ, 75018 PARIS. Electricité - Salles de Bain -
Siège social : 68 avenue de Saint-Ouen, Objet : Revêtements Sols et Murs -
75018 PARIS Création, conception, production et DOLMA Climatisation - Tous corps d’état
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 La Croix - vendredi 22 décembre 2023

RELIGION&SPIRITUALITÉ
« Demain, nous
ferons une crèche »

Illustrations : Beya Rebaï pour La Croix

Q
tis des gouttes se frayant passage à

Témoigner. travers les roches. Comme si, après

leur séjour au ciel, ces gouttes em-
ployaient toute leur faible force à
rejoindre la terre. Pour nous, pensa

En 1223, à Greccio, en Italie, uatre jours qu’ils

marchaient. L’hiver les avait con-
traints à porter plusieurs couches
François, c’est le chemin inverse.

« Pour vous,
François d’Assise organisait de vêtements. Sous une cotte de lin
émaciée, rapiécée, une chemise de
grosse laine… cela finissait par pe-
mes frères,
qu’est-ce donc
la première crèche vivante ser. La bure, quant à elle, disait l’i-
déal de pauvreté plus qu’elle ne te-
nait chaud. C’est qu’il peut faire
que cette crèche
où, dit-on,
pour célébrer la naissance froid aussi dans ce pays.
Ils avaient quitté Rome mardi.
La nuit qui tombait annonçait
Marie enfanta ? »

de Jésus. Le philosophe Martin donc dimanche. François proposa

qu’on s’arrête dans le village de
Greccio, où les accueillera son ami
Chacun devina dans l’obscurité
la place qui pouvait être la sienne.
Frère Gilles ramassa du petit bois

Steffens livre pour La Croix Giovanni Velita, le seigneur des

lieux. Puisqu’il était tard, on dé-
cida de ne pas déranger l’hôte. Les
tandis que frère Léon finissait de
préparer l’endroit où l’on allume-
rait le feu. Bientôt, le visage des

un récit inédit dans lequel frères trouvèrent un abri dans les

grottes qui surplombent le village
et dont sieur Velita, de passage à
compagnons s’illuminait au
rythme saccadé des flammes. Les
lueurs du feu, vives mais sitôt rete-

il imagine le dialogue Assise, avait souvent vanté la

beauté. Il n’avait pas menti. L’en-
droit respirait la paix. Immédiate-
nues, éclairaient leur visage sans
en accuser la fatigue. « Nous som-
mes dans une grotte qui pourrait

qui précéda cet événement.

ment, la douceur de l’air enveloppa
les quatre hommes. Ils restèrent là
un moment, à écouter l’eau perler
le long des parois de la grotte. Ils se
laissaient bercer par le doux clapo-
être celle où, un jour, naquit le
Fils de Dieu. » François était
poète, ils le savaient tout trois. Ex-
travagant aussi. Mais les derniers
Suite page 12. PPP

12
Témoigner/« Demain, nous ferons une crèche »
« Nous sommes dans une grotte qui pourrait être celle
où, un jour, naquit le fils de Dieu. »
PPP Suite de la page 11.
temps l’avaient fait taciturne. Dans
cette Règle de leur ordre qu’ils
étaient venus déposer aux pieds du
Pape, François avait mis le trésor
de son cœur. Dans cette « forme de
vie », il avait jeté ses dernières for-
ces. Sa rédaction achevée, il ne par-
lait plus que rarement… Mais il
écoutait encore : « Pour vous, mes
frères, qu’est-ce donc que cette crè-
che où, dit-on, Marie enfanta ? »
Les trois frères restèrent silen-
cieux. Frère Rufin observait un si-
lence plus prononcé encore. La
manière qu’il avait de se taire sem-
blait absorber les bruits de la nuit
et interdire toute parole hâtive ou
légère. Naturellement, les regards
convergèrent vers lui. Sans lever la
tête, sentant seulement que la
question était venue se poser sur
son épaule, Rufin dit de sa voix
douce : « La crèche n’est pas un lieu
comme les autres. Elle se situe à l’in-
térieur de chacun de nous. Elle y est
comme un abri préparé pour Dieu,
afin qu’en ce monde, toujours, son
Verbe puisse naître et renaître. La
crèche fait à nos vies un petit vide,
comme un manque de Dieu, sa
place inhabitée, toute pure, toute
neuve, de sorte que, quelques souil-
lés que soient notre corps et notre
âme, nous pouvons, aujourd’hui
même, à cet instant précis, quitter
RELIGION& SPIRITUALITÉ
le péché et commencer tout de nou-
veau. Dieu nous veut comme cette
grotte, humble, oui, mais assez pro-
fonde pour que, sitôt qu’il crie : “Me
voici !”, jaillisse de l’intérieur de
nous notre propre : “Me voici !” Oui,
mes frères, nous vivons en écho de
Dieu ! »
Cette dernière parole, énig-
matique, avait été prononcée
avec force. Elle rebondit un ins-
tant sur les parois de la grotte.
Les frères souriaient. Gilles se
prit carrément à rire : « Ah toi,
Rufin, on voit bien que tu viens
de la noblesse ! Tu nous parles de
pureté ! Je veux bien que le ven-
tre de la Vierge fût immaculé !
Mais cette grotte où le petit Jésus
est né, te souviens-tu qu’on y a
mis l’âne, et le bœuf ? Tu sais ce
que c’est que l’odeur des bêtes ?
Ça cogne, vois-tu ! Et puis dis,
as-tu vu, déjà, un bébé, animal
ou humain, tout juste sorti de
celle qui en est enfin délivrée ?
Sais-tu quel cri cela pousse ?
Mon vieux frère, mon Rufin, tu
as peut-être un peu raison : la
crèche, ce pourrait bien être un
lieu comme à l’intérieur de
nous… Mais tu es si pur, de cœur,
d’âme, et même de corps, qu’à
mon avis, tu rates un peu le mys-
tère divin. Car évidemment, si je
cherche un endroit à l’intérieur
La Croix - vendredi 22 décembre 2023
« Un Dieu-bébé,
mes frères, c’est un
Dieu tombé au plus
bas. Et ça tombe
bien, car c’est ici
justement que nous
nous trouvons ! »
de moi où Dieu peut naître, je
vais d’abord regarder ce qui res-
semblerait à un palais, à l’une
des belles pièces de ces châteaux
que tu as cédés pour épouser
Dame Pauvreté. Mais tu vois,
j’ai beau chercher en moi : de
belles pièces, il n’y a pas ! Or heu-
reusement, le Fils, lui, a choisi
de naître dans ces lieux de mi-
sère où je n’ose l’attendre. Dans
ces recoins de mon âme qui sen-
tent l’âne et le bœuf. Il m’y at-
tend pour que, comme les ber-
gers et leur bétail, je puisse
mieux contempler sa divine mi-
séricorde ! Un Dieu-bébé, mes
frères, c’est un Dieu tombé au
plus bas. Et ça tombe bien, car
c’est ici justement que nous nous
trouvons ! »
On laissa mourir dans l’obs-
curité les flammèches qui jailli-
rent d’un crépitement un peu
plus appuyé que les autres. La
parole de frère Gilles semblait
sans appel. Gilles avait été l’un
des premiers, il y a quinze ans, à
suivre François dans la difficile
aventure de la sainteté. Frère
Léon prit à son tour la parole : «
Je suis bien d’accord avec toi,
Gilles. Dans les villes que nous
avons traversées ces jours-ci, on
a vu se préparer des fêtes de vil-
lage. Ce sont les rites païens de la
régénérescence. En ce temps où
les nuits sont les plus longues,
nos frères paysans adressent
aux dieux de la terre leurs vœux
d’abondance. Notre Tradition
catholique a voulu placer la fête
de la Nativité au milieu de tou-
tes ces festivités. Et c’est, je crois,
pour nous faire entendre une
musique toute différente. Écou-
tez bien ce qui se niche dans les
recoins de notre grotte, si elle
avait été celle de la Sainte Fa-
mille. Ce n’est pas la richesse es-
pérée. Ce n’est pas le chant païen
de la terre. C’est le cri d’un bébé
qui a faim. Tous les bébés ont
faim. Tous, ils sont des anges
abandonnés dans la f ête des
hommes, au milieu de nos orgies
païennes. La naissance de notre
Jésus, c’est sa Passion, déjà ! Le
massacre des innocents, voyez-
vous, annonce celui de l’Inno-
cent ! Et la mangeoire où Marie
et Joseph déposèrent l’Enfant
est, je crois, du même bois que
celui de la croix. »
François n’imaginait pas que sa
petite question ouvrirait de si pro-
fondes plaies. Cela ne l’inquiéta
pas. A dire vrai, il trouva dans les
paroles qu’il venait d’entendre une
grande consolation. Ses frères, se
dit-il, ont acquis une vision claire
et juste de la Joie. Ils ne la confon-
dent pas avec le bonheur. Ils savent
que la Joie d’être frère du Christ
n’est pas exclusive du mystère du
mal. Au contraire, elle permet de
l’envisager, sans fard, et sans s’y
laisser confondre.
Ses trois frères tentaient de de-
viner, dans l’obscurité, l’état
d’âme de François. « François, dit
enfin frère Rufin. Tu souris et cela
veut dire : “Décidément, ils sont
si loin du compte. Ils n’ont pas
vu. Mais, dans leur aveuglement,
je ne les en aime pas moins.” » «
Je ne crois pas que vous vous soyez
trompés, répondit François. Se
trompe-t-on parfois quand on
laisse parler son cœur ? » « Ah ça
non ! s’emporta soudain frère
Gilles. Tu ne vas pas nous laisser
à la Passion quand nous parlons
d’Incarnation, et à la mort du
Christ après nous avoir PPP

PPP invités à évoquer sa divine
naissance ! Et puis je n’aime pas
trop que l’on parle mal de nos frè-
res paysans, comme tu l’as fait
Léon. Car peut-être ont-ils raison
de festoyer quand nous, chré-
tiens, portons une triste mine. » Il
se tourna vers François : «
N’as-tu pas donc, pour nous, une
parole de vie ? »
Ainsi donc son œuvre l’obli-
geait. Il fallait à celui qui parle
de la Joie parfaite en être le pre-
mier témoin. Son corps, pour-
tant, était fatigué. Son âme
aussi s’était faite plus ténue. La
pauvreté n’était plus depuis
longtemps la Dame que sa jeu-
nesse avait épousée, mais un
repères
Quelques méditations
sur Noël
Ma crèche, Méditations sur Noël
du pape François, Éd. de l’Em-
manuel, 204 p., 18 €. Dans ce
livre publié à l’occasion du 800e
anniversaire de la crèche de
saint François d’Assise sont
rassemblées les plus belles mé-
ditations du pape François sur
Noël. « L’étonnement et l’émer-
veillement sont les deux senti-
ments qui animent tout le mon-
RELIGION& SPIRITUALITÉ
quotidien qui petit-à-petit l’é-
puisait. Il alla donc chercher au
fond. Tout au fond. Là où brille
la lueur, où résonne l’écho. Là
où Dieu, depuis l’origine, mais
c’est à chaque instant, prononce
son Fiat : que cela soit ! Est-ce la
flamme ou l’intensité de son re-
gard ? Celui-ci étincela : « Mes
frères ! Demain, nous irons les
voir, ces paysans, et leurs fem-
mes, et leurs enfants ! Leurs bê-
tes aussi ! Nous les ferons venir
ici. L’un, si le cœur lui en dit,
sera Joseph. Une autre sera Ma-
rie. Un troisième, un nourrisson,
sera le divin enfant. Les gamins,
petits et grands, leur feront un
cortège angélique… Les amis de
de, petits et grands, devant la
crèche, qui est comme un Évan-
gile vivant jaillissant des pages
de l’Écriture sainte », écrit le
pape, qui livre son regard sur les
différents éléments de la crèche,
de la Sainte Famille aux mages,
en passant par les bergers, l’âne
et le bœuf, les anges, l’étoile, la
lumière…
La Crèche et les Santons, de
Juliette Levivier, Éd. des Béati-
tudes, 60 p., 19,50 €. Un beau
livre, illustré de belles photos de
santons, pour explorer le mes-
La Croix - vendredi 22 décembre 2023
« Il nous faut
contempler
ensemble,
de nos yeux de
chair, la naissance
de Jésus. »
leurs amis seront les bergers ! Et
s’il y a de l’or, de la myrrhe, de
l’encens, et même si nous man-
quons de tout cela, nous aurons
nos rois-mages ! Demain, nous
ferons une crèche pour adorer
le Seigneur. Car je vous le dis, il
sage de la crèche, depuis huit
cents ans : en Jésus, Dieu s’est
fait homme pour nous sauver.
Le Noël de François d’Assise,
d’Éloi Leclerc, illustré par
Clémence Meynet, Salvator-
Première Partie, 33 p., 12,90 €.
Les éditions Salvator-Première
Partie publient ce récit pour les
enfants de la première crèche
vivante, écrit par le franciscain
et auteur de spiritualité Éloi
Leclerc (décédé en 2016),
et délicatement illustré
par Clémence Meynet.
nous faut contempler ensemble,
de nos yeux de chair, la nais-
sance de Jésus. Et savez-vous
pourquoi ? On se tromperait
gravement si l’on réduisait la
venue du Verbe dans notre
chair à sa seule œuvre, certes
sublime, de Rédemption. L a
Nativité nous enseigne que la
chair était bénie, dès avant la
Création du monde, puisqu’elle
fut jugée digne d’être revêtue
par le Fils ! Ce n’est pas notre
péché qui exigeait l’Incarna-
tion du Verbe. C’est au con-
traire l’Incarnation, joyau et
raison d’être de la Création, qui
exigeait que le péché fût un jour
vaincu ! »
Les gouttes continuaient de
perler. On eût dit des notes de
musique. Le bois continuait de
crépiter, ajoutant à la mélodie
son rythme propre. « Mes frères,
reprit François, je pense qu’il est
juste et bon de célébrer pour elle-
même la naissance de notre Jésus.
Ce sera rappeler qu’avant notre
péché et ce que lui a coûté son par-
don, il y a en lui la joie et le don de
la vie. Dès le commencement, et
chaque fois qu’un enfant voit le
jour, le Malin a perdu ! Alors dor-
mons maintenant, puisque de-
main est un jour de fête. »
Martin Steffens
13
dis-moi en
quoi tu crois
Marie
Lefebvre-Billiez
Journaliste protestante
M. Lefebvre-Billiez
La compassion,
aussi
C
ours d’éducation morale et
civique au collège. Le pro-
fesseur demande aux élèves
de nommer toutes les émotions qui
existent. À l’unanimité, les adoles-
cents n’en citent qu’une: la haine.
D’ailleurs, ils ont tous la haine.
Contre les professeurs, les devoirs
et les interrogations surprises.
Contre le système. Contre la socié-
té. La haine du harcèlement, la
haine du racisme. Bref: la haine de
la haine. Ils font sans le savoir écho
à l’actualité qui nous entoure tous:
la guerre en Ukraine, le déchaîne-
ment entre Gaza et Israël, les guer-
res oubliées en Arménie, au Kivu,
etc. La haine de l’envahisseur russe,
du terroriste du Hamas, du colon
sioniste, de l’autre, de l’Autre… Au
milieu de ce défoulement général,
une petite main se dresse dés-
espérément, cherchant à se faire
interroger par le professeur et
refusant qu’on la réduise au silence.
Enfin, l’élève a la parole. «Il y a la
compassion aussi.» Parmi les
émotions à noter au tableau, il tient
absolument à ce que le professeur
l’inscrive. Compassion, j’écris ton
nom. L’élève s’est fait prophète. Car
il y a bien la compassion aussi. La
compassion pour les victimes
ukrainiennes, pour les mères rus-
ses, pour les otages israéliens, pour
les territoires occupés, pour les
réfugiés, pour les femmes violées.
Cette petite main, cette petite voix
nous invitent à cesser nos luttes,
intérieures et extérieures, pour
nous arrêter sur le bord du chemin,
au pied d’une mangeoire dans une
étable. Là un tout-petit, juif, né en
Judée puis réfugié en Égypte, émet
les cris d’un nouveau-né comme
autant d’hymnes à la compassion.
Il est la compassion incarnée. Dans
son visage et son sourire nous
pouvons nous voir les uns les
autres, et nous aimer les uns les
autres. Car il y a bien la compas-
sion, aussi.
La chronique «Dis-moi en quoi tu crois»
prend fin. Merci à Marie Lefebvre-Billiez,
Michel Cool, François Molliet et sr Marie-
Anne Le Roux.
 La Croix - vendredi 22 décembre 2023

14 RELIGION& SPIRITUALITÉ

Comprendre.

Figures de la rencontre (4/4). Pendant l’Avent, La Croix

explore l’héritage spirituel de quatre personnalités d’Église
du XXe siècle qui ont tissé des liens inédits avec la société.

Pour sœur Emmanuelle,

Dieu se trouve
chez les pauvres
t Qui était sœur aller vivre et enseigner à l’école des contrée fin 1975, elle parcourt l’Eu- tions humaines. C’est aussi propre
enfants pauvres, alors qu’elle vient rope et l’Amérique du Nord pour à la vie spirituelle, mystique, de
Emmanuelle ? d’obtenir un diplôme de lettres et trouver des fonds, construit écoles sœur Emmanuelle, qui a vécu la
À Noël 1914, la jeune Belge Ma- devrait enseigner la philosophie aux et dispensaires, offre une éduca- présence quasi continue du Christ
deleine Cinquin a 6 ans et fait une lycéennes de milieu favorisé. tion pour permettre aux jeunes de pendant tout “le temps du grand
rencontre décisive, selon le récit En 1971, sa congrégation trans- sortir de la fatalité qui les enferme amour”, comme elle disait, qu’elle a
qu’elle en fera plus tard. Devant la met leur collège à d’autres religieu- dans leur condition. passé au bidonville. »
crèche, elle se demande pourquoi ses. Les sœurs de Notre-Dame de Sœur Emmanuelle est aussi
l’Enfant-Jésus dort sur un lit de Sion sont priées de se chercher une marquée par la rencontre avec les
paille. « Parce qu’il a voulu se faire nouvelle affectation. Le nonce apos- t Quelle autres religions. « Le sens de l’éter-
pauvre pour nous », explique sa tolique invite sœur Emmanuelle à nel est un don de l’Égypte. » Les py-
mère. La fillette a perdu son père, visiter un bidonville d’éboueurs au
importance ramides témoignent de l’éternité,
mort d’une noyade trois mois Caire – les chiffonniers –, dont il se la rencontre et les musulmans d’un absolu :
plus tôt, elle sait la fragilité de la soucie. Elle a 62 ans. Le spectacle « J’ai reçu de l’islam une nouvelle
petite enfance blessée. Se faire qu’elle y découvre, dit-elle, « me
avait-elle clarté sur la transcendance de
pauvre avec et pour les pauvres brûle corps et âme d’un feu qui ne pour sœur Dieu » (4). En communion avec
en donnant sa vie pour ce Jésus… s’éteindra plus » (1). eux, elle priait parfois comme les
Ce désir naissant orientera toute On connaît la suite : elle s’ins-
Emmanuelle ? musulmans, front contre terre.
son existence. talle en ce lieu jonché d’ordures, « C’est par la rencontre des autres Des juifs, elle disait tenir aussi
Madeleine grandit, devient une « plein de voleurs, fumeurs et ven- que l’on s’enrichit », écrivait sœur son sens de l’absolu. Quant aux
jeune fille coquette, aime plaire, deurs de haschisch, et même de Emmanuelle (3), estimant avec athées, elle écrivait à propos de
mais c’est la vie religieuse qu’elle tueurs » (2), où les policiers ne met- Aristote que « l’homme est un ani- l’une de ses cousines, très enga-
choisit. Entrée dans la congrégation tent jamais les pieds. Peu à peu, mal politique » en vertu de quoi la gée auprès des enfants handica- « Musulmans,
de Notre-Dame de Sion, dont la mis- elle noue le dialogue, parvient à at- relation sociale est constitutive de pés : « J’admire la force de dévoue-
sion est l’éducation, elle enseignera tirer une vingtaine d’enfants et à la nature humaine. « Elle avait une ment qu’elle puisait en elle-même, athées et juifs
en Turquie, puis en Tunisie et en les alphabétiser. Avec l’aide de immense ouverture à l’autre et aux tandis que moi, je dois m’appuyer ont nourri ma foi
Égypte, à Alexandrie d’abord. Elle y sœur Sara, une religieuse copte-or- autres. Au premier Autre des autres sans cesse sur le Christ pour l’imi-
bataille contre ses supérieures pour thodoxe des Filles de Marie ren- d’abord : Dieu », témoigne le père ter. » « Musulmans, athées et juifs chrétienne.
Philippe Asso, son assistant pour ont nourri ma foi chrétienne. Ils Ils ont élargi
l’écriture de son autobiographie, ont élargi ma compréhension de
L’association. puis son accompagnateur spiri- Dieu » (5). ma compréhension
tuel. « Elle était capable de créer de de Dieu. »
« Asmae-Sœur-Emmanuelle », la relation avec n’importe qui : les
journalistes, dont elle notait le nom t Quels fruits
pour les enfants vulnérables des enfants, le président Jacques
ses rencontres dialogue. Nous allions récupérer
Chirac ou le mendiant du coin, à les jeunes le soir dans les cafés pour
parts égales. Tout le monde, pour ont-elles laissés ? les alphabétiser. Aujourd’hui, après
Cette association loi 1901 a été créée par sœur Emmanuelle en elle, était quelqu’un. Mais les pau- plus de cinquante ans de travail avec
1980, pour « améliorer les conditions de vie des enfants vulné- vres, les exclus, les enfants avaient « Quand j’ai commencé à tra- une quarantaine de sœurs des Filles de
rables et leur permettre de se développer et de révéler leurs poten- droit à davantage de considéra- vailler avec sœur Emmanuelle », Marie, nous avons des écoles, des
tiels ». Loin d’une démarche d’assistanat, l’association soutient tion, d’indulgence et de compas- se souvient sœur Sara qui a pris dispensaires, des lieux de rencontre
avant tout les acteurs locaux, « qui connaissent les probléma- sion. » Ces petits, ces pauvres, ces sa suite à la tête de leurs œuvres pour les jeunes, des jardins d’en-
tiques, les données culturelles et les réponses bien mieux que exclus, c’est en eux qu’elle voyait le en Égypte, « aucun enfant n’al- fants, des centres de formation pro-
nous ». Elle privilégie une démarche globale, qui accompagne visage de Dieu. lait à l’école, de nombreux nour- fessionnelle. » Un travail largement
aussi les familles et tient compte de l’environnement des en- « On touche là quelque chose d’é- rissons mouraient du tétanos, les entamé du temps de sœur Emma-
fants. Elle est partenaire de 52 associations aujourd’hui, dans minemment chrétien, souligne le femmes avaient un enfant cha- nuelle, fruit d’une étroite collabo-
huit pays dont la France. En 2022, elle a soutenu 24 projets. père Asso : le Dieu de l’Incarnation que année, elles étaient battues. ration : « Elle avait besoin de moi,
39 300 enfants ont bénéficié de son action. se rencontre et s’éprouve principa- Sœur Emmanuelle et moi allions qui étais une Égyptienne – elle
Rens. : https://asmae.fr/ lement par la médiation des rela- trouver les maris pour engager le parlait mal la langue arabe PPP

Sœur Emmanuelle dans un bidonville du Caire, en Égypte, le 7 mai 1991.
PPP a u d é bu t e t c o n n a i s s a i t
mal les usages –, et j’avais besoin
d’elle – de son énergie, de sa déter-
mination. Elle était comme ma
mère », confie la religieuse ortho-
doxe. Sœur Sara porte encore le
flambeau, trente ans après le re-
tour en France de sœur Emma-
nuelle, et quinze ans après sa dis-
parition.
Adrien Sallez, l’actuel directeur
de l’association Asmae-Sœur-
ce qu’il faut
retenir
Une vie de dévouement
C’est devant une crèche de
Noël, à l’âge de 6 ans, que s’es-
quisse la vocation de la future
sœur Emmanuelle : consacrer
sa vie à Jésus et aux enfants
pauvres. Son père est mort
quelques mois plus tôt et
elle a soif d’absolu et d’éternité.
RELIGION& SPIRITUALITÉ
Jean-Michel Turpin/Gamma-Rapho via Getty Images
Emmanuelle, n’a pas connu la re-
ligieuse. Pourtant, il n’hésite pas
à dire qu’aujourd’hui, il « travaille
tous les jours avec elle ». Alors qu’il
préparait sa candidature à ce
poste, il a beaucoup lu, regardé
nombre d’interviews… Et s’est
senti « capté » : « À travers le temps
et les caméras, j’ai perçu son cha-
risme, son aura. J’ai rencontré au
Caire des personnes qui l’ont con-
nue quand elles étaient enfants. Je
Sœur Emmanuelle est entrée
à 21 ans dans la congrégation
de Notre-Dame de Sion,
dont la mission était l’ensei-
gnement. Elle a enseigné
les lettres et la philosophie
à Istanbul, à Tunis, à Alexandrie,
travaillant de préférence
dans des écoles pour les
enfants pauvres.
À 62 ans, en visitant un bidon-
ville du Caire où vivent et tra-
vaillent les éboueurs, les chif-
fonniers, elle décide de s’instal-
La Croix - vendredi 22 décembre 2023
parle d’elle sans arrêt, avec nos
donateurs, nos équipes, elle fait
partie de notre identité. J’ai tou-
jours dans mon sac un livre d’elle à
offrir. »
Christel Juquois
1. Confessions d’une religieuse,
Flammarion, p. 157.
2. Id., p. 158.
3. Id., p. 269.
4. Id., p. 277 et 282.
5. Id., p. 284 et 286.
ler parmi eux. Avec l’aide
de sœur Sara, une religieuse
copte-orthodoxe, elle fonde
des écoles, des dispensaires,
des jardins d’enfants
dans plusieurs bidonvilles
de la capitale égyptienne.
Aujourd’hui, sœur Sara pour-
suit son œuvre en Égypte au
sein de l’association Asmae-
Sœur-Emmanuelle, qui agit
également au Liban, aux
Philippines, à Madagascar,
au Burkina Faso, en Inde,
en Côte d’Ivoire et en France.
des femmes, des dieux
et des hommes
Par Sébastien Fath
Historien, chercheur au CNRS, spécialisé dans l’étude
du protestantisme évangélique
Source : S. Fath
Une influence catholique
chez les néo-pentecôtistes?
S
ous le pontificat de François,
les voix se sont multipliées
pour pointer l’influence
croissante du protestantisme
évangélique sur le catholicisme.
Le sens du témoignage, le goût de
l’évangélisation et pour le réseau,
le soin porté à la louange d’assem-
blée, la mise en valeur des laïcs et
des jeunes : autant de traits évan-
géliques qui inspirent paroisses et
diocèses catholiques, renvoyant à
cette synthèse de Valérie Aubourg:
Réveil catholique. Emprunts évan-
géliques au sein du catholicisme
(1). Pour autant, ces translations
ne sauraient occulter un autre
mouvement de fond : celui d’une
recatholicisation partielle de
certains milieux issus de l’évangé-
lisme. Autrement dit : si les catho-
liques s’inspirent de l’évangé-
lisme, l’inverse est vrai aussi,
particulièrement dans les milieux
qu’on qualifie de néo-pentecô-
tistes. De quoi s’agit-il ?
Le protestantisme évan-
gélique le plus « clas-
sique » est caractérisé par
le primat de l’assemblée
locale des convertis. Avec
un régime de validation
mutuelle (Hervieu-Lé-
ger) qui met à distance l’institu-
tion verticale au profit de la re-
connaissance des pairs. Le pente-
côtisme, qui met l’accent sur
l’efficacité miraculeuse du Saint-
Esprit, s’inscrit en partie dans cet
héritage. Il en est autrement des
courants néo-pentecôtistes, ou
« charismatiques troisième va-
gue », qui se sont beaucoup déve-
loppés depuis les années 1990.
Issus d’une critique interne du
pentecôtisme, ces mouvements
revalorisent le territoire, le com-
bat spirituel, des ministères com-
me celui d’apôtre… Et une partie
d’entre eux réincorporent en leur
sein des éléments catholiques.
Cinq incubateurs nourrissent
ces hybridations. Le premier est
celui du décorum. Loin de l’idée
reçue du pasteur sobrement vêtu,
on peut rencontrer des officiants
néo-pentecôtistes, notamment en
15
Amérique latine et en Afrique, qui
arborent chasuble, étole, mitre et
crosse, réinvestissant des codes
vestimentaires et visuels catho-
liques. Le second est celui de la
titulature. Évêques et arche-
vêques refont leur apparition
en milieu néo-pentecôtiste,
ainsi que le titre de « père » ou de
« papa » donné au pasteur, à l’i-
mage du « mon père » tradition-
nellement adressé au prêtre
catholique.
Le troisième incubateur de reca-
tholicisation est celui de la hiérar-
chie institutionnelle. Loin
de l’horizontalité associative
décrite en sociologie du protes-
tantisme évangélique, on fait
face, dans des milieux comme
celui d’Hillsong France, à une
verticalité institutionnelle qui
fait fi du contrôle par l’assemblée.
Quatrième passerelle, celle du
réenchantement du rite sacra-
mentel. L’évangélisme a
été marqué par l’influen-
ce calviniste, qui tend à
une interprétation sym-
bolique des sacrements.
Dans nombre d’Églises
néo-pentecôtistes, no-
tamment en Afrique
subsaharienne, la Cène (partage
du pain et du vin) se voit au-
jourd’hui réinterprétée, non pas
sur un mode symbolique, mais
conformément à la doctrine ca-
tholique de la transsubstantia-
tion, qui postule qu’une fois con-
sacré, le pain devient vraiment le
corps de Christ, et le vin, vraiment
le sang de Christ. Enfin, un pro-
cessus de resacralisation de l’au-
torité s’observe aussi. Le pasteur,
théologiquement, n’est plus un
laïc, mais un médiateur mis à
part, un prêtre à la manière catho-
lique. De quoi interroger nos
catégories, et se demander si l’ère
postcoloniale n’est pas en train
d’accoucher d’un nouvel hybride,
ni catholique, ni évangélique,
mais un peu des deux…
Un cathogélisme ?
(1) Labor et Fides, 2020, 360 p.
 La Croix - vendredi 22 décembre 2023

16 RELIGION& SPIRITUALITÉ

S’inspirer.

Podcast. Cette émission passionnante retrace la vie de Philibert Vrau, grand patron lillois,
chrétien engagé, pionnier du catholicisme social.

Philibert Vrau, la doctrine sociale avant l’heure

Philibert Vrau, le discret
bâtisseur de Dieu
Un podcast de Michel Picard,
58 mn, sur RCF.fr
D
e Philibert Vrau, il nous
reste une seule photogra-
phie. Aucune rue de Lille
ne porte son nom. Pourtant,
sans lui et son ami d’enfance et
beau-frère Camille Féron, ni
l’Institut catholique de Lille, ni
la cathédrale Notre-Dame-de-
la-Treille, ni même le diocèse de
Lille n’auraient vu le jour. Ce
podcast retrace la vie et l’œuvre
d’un patron d’industrie de gé-
nie, né à Lille en 1829 et mort en
1905. Chrétien fervent et en-
gagé, il est l’un des pionniers du
catholicisme social.
En 1866, il prend la tête, avec son
beau-frère, de l’entreprise fami-
liale, la fabrique de fils à coudre ou
à broder « Au Chinois ». « Pionnier
du marketing », selon Olivier Ca-
melot, président des Amis de Phi-
libert Vrau, il multiplie les ventes
par sept en moins de dix ans. Les
profits qu’il en tire financeront les
œuvres qui lui tiennent à cœur.
En pleine révolution industrielle,
il offre un meilleur salaire, s’abs-
tient de faire travailler les femmes
la nuit, finance écoles et dispen-
saires dans les quartiers pauvres.
Il affronte les évêques de Cambrai
et d’Arras pour créer à Lille une
université catholique avec facul-
tés de médecine, de droit, de let-
tres, de sciences, de théologie. Il fi-
nance la construction d’une
basilique, Notre-Dame-de-la-
Treille. Selon Bruno Cazin, vicaire
général du diocèse de Lille, ces
fondations « seront des arguments
forts pour la création du diocèse »,
qui se fera en 1913.
À travers l'existence de cet
homme, qui ne séparait pas sa
vie spirituelle de sa vie profes-
En pleine révolution
industrielle, il offre
un meilleur salaire,
s’abstient de faire
travailler les femmes
la nuit, finance écoles
et dispensaires
dans les quartiers
pauvres.
sionnelle et sociale, c’est toute
une histoire de la révolution in-
dustrielle qui se dessine, ainsi
que de la place des chrétiens
dans la société. Après la Seconde
Guerre mondiale, le marxisme
se répand jusque dans les mi-
lieux de l’Action catholique, re-
jetant toute forme de
coopération entre patrons et ou-
vriers. Philibert Vrau est relégué
dans la catégorie honnie des pa-
trons « paternalistes ». Ce qui ex-
plique qu’en 1950, le cardinal
Liénart stoppe le processus de
béatification qui avait été dé-
clenché en 1912 et validé par
Pie XI en 1930.
Aujourd’hui, selon le père
Vincent Leclercq, assomption-
niste, postulateur de la cause com-
mune de Philibert Vrau et Camille
Féron, la lecture marxiste de l’his-
toire industrielle n’a plus cours, et
rien n’empêcherait que le procès
en béatification soit relancé.
Christel Juquois

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 La Croix - vendredi 22 décembre 2023

RELIGION& SPIRITUALITÉ 17

Prier.
Les saints du week-end
Samedi 23 décembre
St Jean de Kenty, prêtre, † vers 1473 à Craco-
vie (Pologne) ; Armand, Armande, Sabinien.
Dimanche 24
St Delphin, premier évêque de Bordeaux,
† vers 403 ; Ste Paule Élisabeth Cerioli,
comtesse italienne, fondatrice de l’Institut
des Sœurs de la Sainte Famille de Bergame,
† 1865; Adèle, Irmine, Noémie.
Les saints de la semaine
Lundi 25
Nativité du Seigneur; Emmanuel,
Nadau, Nelly, Noël, Noéline, Novelenn.
Mardi 26
St Étienne, premier martyr, † Ier siècle;
Ste Vincente Marie Lopez, religieuse
espagnole, fondatrice des Filles de Marie
Immaculée, † 1890 ; Bx Second Pollo,
prêtre italien, aumônier militaire durant
la Seconde Guerre mondiale,
†1941 ; Estève, Stéphane.
Mercredi 27
St Jean, apôtre et évangéliste,
† Ier siècle; Ste Fabiola, noble
romaine, fondatrice d’un hôpital
à Ostie, † IVe siècle ;
Bse Sara Salkahazi, religieuse
hongroise, martyre, † 1944 ;
Ivan, Johan, Johnny, Yannick.
Jeudi 28
Les Saints Innocents, martyrs,
† Ier siècle; St Gaspard
del Bufalo, prêtre italien, fonda-
teur des prêtres missionnaires
du Précieux-Sang pour l’évangéli-
sation des campagnes, † 1837 ;
Innocent, Jasper, Kenya.
Vendredi 29
St Thomas Becket, évêque
de Cantorbéry, martyr, † 1170 ;
St Trophime, premier évêque
d’Arles, † IIIe siècle ; Abigaël,
Abby, Daviane, David, Évroult.
Samedi 30
St Perpet, évêque de Tours,
† vers 494 ; Bx Jean-Marie
Boccardo, prêtre italien, fonda-
teur des Sœurs de Saint-Gaétan,
† 1913 ; Germer, Roger.

4e dimanche de l’Avent

Évangile (Lc 1, 26-38)

Partageons la parole de Dieu avec la sœur
Bénédicte, religieuse de l’Assomption,

E
n ce temps-là, l’ange Gabriel fut en communauté à Vilnius (Lituanie).
envoyé par Dieu dans une ville
de Galilée, appelée Nazareth,
n’est comme il faudrait ! Il s’agit toujours en effet
à une jeune fille vierge, accordée
en mariage à un homme de la t Comprendre d’une initiative gratuite de Dieu demandant à la
personne sa collaboration et ne donnant comme ga-
rantie que « Je suis avec toi ». Apprenons de Marie
maison de David, appelé Joseph ; et le nom « Le Seigneur lui donnera le trône de David son père. que Dieu n’a pas peur de nos limites. C’est même no-
Il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son tre petitesse qui l’attire, comme elle le chantera
de la jeune fille était Marie. L’ange entra règne n’aura pas de fin. » Les paroles de l’ange citent la dans son Magnificat : « Il a jeté les yeux sur la petites-
chez elle et dit : « Je te salue, célèbre prophétie de Nathan à David dont nous li- se de sa servante. »
sons un large extrait en première lecture. Le roi Da- Marie, comme les prophètes, s’entend dire : « Le
comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » vid a pour dessein de servir Dieu en lui bâtissant Seigneur est avec toi. » Ne serait-ce pas le message à
une demeure, mais Dieu renverse la perspective : retenir de ce dernier jour d’Avent au seuil de l’arri-
À cette parole, elle fut toute bouleversée, c’est Lui qui a d’abord servi David en le choisissant, vée de l’Emmanuel, « Dieu avec nous » ? Le Seigneur
et elle se demandait ce que pouvait signifier en lui donnant la royauté et en le protégeant. Le est avec toi, tel, telle, que tu es. Il veut demeurer avec
temple sera construit par Salomon, fils de David, toi dans le quotidien banal de ton Nazareth. Il veut
cette salutation. L’ange lui dit alors : « Sois mais c’est Dieu qui constituera la maison-dynastie en toi s’incarner aujourd’hui. Il t’appelle à collabo-
sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce de David. Il promet qu’en elle naîtra Celui qui sera rer à Sa grande œuvre : faire naître et grandir au
pour Lui un Fils et dont le règne sera sans fin. monde l’amour, la paix, la vérité, la justice – le Fils.
auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir Le règne de la dynastie de David a duré environ C’est Son œuvre, mais Il veut avoir besoin de ton
cinq siècles. Il n’a pas été éternel. Mais le Nouveau petit Fiat, ton oui, pour qu’elle s’accomplisse ici et
et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom Testament, donnant souvent à Jésus le titre de Fils aujourd’hui.
de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils de David, révèle que la promesse de Dieu s’est plei-
nement accomplie en lui. Le temple nouveau est
du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera son corps (Jn 2, 21), la maison que Dieu construit,
le trône de David son père ; il régnera pour c’est nous (1 Co 3, 17), et son règne n’aura pas de fin. t Prier
toujours sur la maison de Jacob, et son règne
Il m’est difficile de croi-
n’aura pas de fin. » Marie dit à l’ange :
« Comment cela va-t-il se faire, puisque je ne
t Méditer re, Seigneur, que tu vien-
Nous voici à la veille de Noël. L’Évangile tourne
connais pas d’homme ? » L’ange lui répondit : notre regard vers Marie. On peut se la représenter nes à moi, que tu veuilles
« L’Esprit Saint viendra sur toi, et la
chemin de Nazareth à Bethléem. Vivant l’inquiétu- faire ta demeure chez
parvenue au terme de sa grossesse et au terme du

puissance du Très-Haut te prendra sous son de qu’éprouvent toutes les femmes à la veille d’ac-
ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera coucher, et combien plus les femmes migrantes et
moi, en moi. Tu sais bien
saint, il sera appelé Fils de Dieu. Or voici
sans logis, Marie a dû revenir dans son cœur au mo-
ment de l’annonce, neuf mois auparavant, où elle a
l’étroitesse de mon
sa mission inouïe : devenir la mère du Messie, cœur. Élargis-le. Fais-en
que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, reçu
elle, jeune fille insignifiante et vierge.
a conçu, elle aussi, un fils et en est à son Regardons-la aujourd’hui qui s’ouvre, qui écoute le Bethléem où tu seras
et qui accueille la lumière qui la dépasse totalement.
sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme Elle s’entend appeler « toute graciée », objet de tout Emmanuel pour ceux
l’amour de Dieu qui s’offre à elle dans une gratuité
stérile. Car rien n’est impossible à Dieu. » sans limites. Elle s’étonne. Mais pas de repli en elle qui m’entourent. Avec
Marie dit alors : « Voici la servante du devant la gratuité du don, comme en nous qui avons
tellement besoin d’avoir de la valeur, de mériter : si Marie je te dis : me voici.
Seigneur ; que tout m’advienne selon je suis choisi, c’est parce que je vaux mieux que les
ta parole. » Alors l’ange la quitta. autres… J’attends, j’espère, je
Tous les récits de vocation dans la Bible mention-
Autres lectures : 2 S 7, 1-5-16 ; Ps 88 ; Rm 16, 25-27 nent l’étonnement de l’appelé et sa crainte. Aucun m’ouvre. Viens !
 La Croix - vendredi 22 décembre 2023

18 RELIGION& SPIRITUALITÉ

Agir.

Ils nous inspirent. Le père Jean-Claude Varin,

Source : père J.-C. Varin

prêtre du diocèse de Rouen (Seine-Maritime),

curé du secteur paroissial d’Aumale, propose aux
familles de venir bénir leur crèche de Noël chez elles.
à ne pas
«Bénir les crèches me permet de manquer
ce week-end
vraies rencontres avec les familles» Châteauneuf-sur-Cher
(Cher)
Chaque jour jusqu’au 7 janvier,
de 14 heures à 18 heures, est
exposée dans la basilique
Notre-Dame-des-Enfants
Une petite fille devant la crèche
de Châteauneuf-sur-Cher
installée dans la chapelle
(Cher) la crèche de la paroisse.
du monastère Sainte-Marie
Datant de 1887, disparue pen-
à Thibermont, en
dant trente ans avant d’être
Seine-Maritime,
retrouvée grâce à une petite
le 25 decembre 2018.
annonce sur un site de vente
Corinne Simon/Hans Lucas
entre particuliers,
elle a été restituée en 2021
à la commune berrichonne
qui en est propriétaire.

Brive
(Corrèze)
Les franciscains
de Brive (Corrèze) proposent
de partager la joie de Noël
sous le regard de François et
de Claire d’Assise, en ouvrant
les portes de leur communauté
des grottes Saint-Antoine,
du vendredi 22 décembre
à 18 heures au mardi
26 décembre à 9 heures.
Rens. : hotellerie@fratgsa.org

Lille
2020, du début de l’Avent à la fête dans ce qui est fragile et impar-
(Nord)
Manche
Somme
de la Présentation de Jésus au « Les familles fait. Il a choisi de naître dans une
Lundi 25 décembre, de 15 h 30 à
Temple, le 2 février cette année, qui crèche et non dans un palais. Il
clôt le temps de Noël. Cela permet qui me sollicitent entre dans les crèches de nos vies
17 h 30, le Conseil œcuménique
Dieppe de solidarité des Églises
Aumale de rappeler très simplement le sens ne sont pas toutes marquées par l’ombre comme
chrétiennes du doyenné
religieux, chrétien, de cette grande par la lumière, pour que nous
SEINE- période de l’année liturgique. très pratiquantes. puissions recevoir la lumière di-
« Ville de Lille » organise
MARITIME un goûter de Noël offert
Mais Dieu travaille
Oise

Ce sont les paroissiens qui me vine. Le pape François dit sou-

Le Havre sollicitent et non l’inverse. Ce
Rouen
n’est pas dans mon tempérament.
Calv.
Se
in
e
Et puis Jésus lui-même allait son
chemin, et parfois, quelqu’un l’ar-
Eure
20 km rêtait pour le questionner, pour
l’inviter chez lui… ou pas. Je visite
«
J
’ai fait à la fin des années chaque année pour la bénédiction
2000 une partie de mes des crèches une quinzaine de fa-
études à Rome, où la béné- milles. Avec le rituel par lequel je
diction des crèches familiales est bénis santons et personnes, je
une tradition restée plutôt vivante. propose un temps de prière au
Quand j’ai débuté mon ministère à pied de la crèche, et nous disons
la paroisse Saint-Pierre-et-Saint- ensemble, par exemple, le Notre
Paul à Aumale (Seine-Maritime), Père. Je place la maisonnée sous
qui regroupe une vingtaine de vil- la protection de la Sainte Famille,
lages, j’ai senti comme un appel au sein de laquelle le Christ a ac-
particulier à proposer aux parois- cepté de vivre et de grandir.
siens d’aller bénir leurs crèches C’est un temps assez bref. Par-
chez eux. Ce que je fais depuis fois, les personnes me confient
aussi bien dans
ce qui est fragile
et imparfait. »
ensuite leurs peines et leurs joies,
certaines intentions de prière
aussi. La bénédiction des crèches
à domicile est un outil d’évangéli-
sation, certainement, mais c’est
d’abord une occasion de rencon-
tre et une marque d’attention
pour les familles. Alors, peut-être,
autre chose se produira.
Les familles qui me sollicitent
ne sont pas toutes très pratiquan-
tes. Mais Dieu travaille aussi bien
aux personnes seules, isolées,
vent que nul n’est indigne de l’a-
mour de Dieu. En allant visiter
ou à la rue, à l’église
Saint-Benoît-Joseph-Labre.
ces familles dans la période de
Les personnes disponibles
l’Avent et de Noël, j’essaie de té-
pour préparer le goûter,
moigner de sa patience et de sa
le partager, ou assurer
bienveillance.
le transport des personnes
Les fruits de ces visites ? Je ne
ayant du mal à se déplacer
les trouve pas dans de longs dis-
sont les bienvenues.
cours, mais dans un sourire, un
Rens. :
regard, un remerciement, quand
noelensolidarite@gmail.com
on me raccompagne jusqu’au
bout pour prolonger la conversa-
tion… Ces bénédictions sont l’oc-
casion d’une vraie rencontre, elles
créent un lien, elles ouvrent une
porte. J’aimerais proposer à mes
confrères de doyenné de partager
avec moi cette belle expérience. »
Recueilli par Christel Juquois
 La Croix - vendredi 22 décembre 2023

ÉCO&TRANSITION 19

essentiel
À Rungis, des prix en baisse
pour des produits stars de Noël? Banque en ligne T
La Banque postale
envisage de fermer
Ma French Bank
La Banque postale a annoncé
mercredi 20 décembre qu’elle
étudiait un « projet de cessation
tLa période des fêtes des activités » de sa banque en
de fin d’année représente ligne Ma French Bank, non
en moyenne deux mois rentable. Les 161 salariés « se
de chiffres d’affaires verraient proposer de poursuivre
pour un grossiste du marché leur carrière au sein du groupe »,
de Rungis. et les 750 000 clients quant à eux
tLes professionnels seraient réorientés vers le réseau
envisagent de légères baisses physique de La Banque postale,
de prix pour quelques à travers sa présence dans 7 000
produits phare de Noël, bureaux de poste. La Banque
mais certains continuent postale n’exclut cependant pas
d’augmenter. la vente du portefeuille de
clients à un éventuel repreneur.

À 4 heures du matin, au pavil-

lon de la marée de Rungis, la jour-
née tire déjà à sa fin. Dans cette
forteresse réfrigérée, où les éma-
nations de poissons réveillent vi-
vement les narines, les chariots
roulent à toute allure entre les
étals chargés de produits stars de
Noël : huîtres, coquilles Saint-Jac-
ques, crevettes et autres crusta-
cés… « Pas de doute, l’offre sera
bien présente aux fêtes cette an-
née », se réjouit Stéphane Rey-
naud, à la tête de la maison du
même nom.
Du hangar de la mer à celui de la
volaille, en passant par les fruits et
légumes et le fromage, l’entrée
dans le mois de décembre signe le
début du sprint de fin d’année
pour les grossistes de Rungis.Meurthe-
Ré-
Et-moselle
servé aux professionnels (restau-
rateurs et commerçants), le mar-
ché le plus grand au monde – 234
Casino
Intermarché
et Auchan
auraient pris
des engagements
sur l’emploi
Bruno Le Maire a indiqué jeudi
21 décembre avoir reçu les diri-
geants d’Intermarché et d’Au-
chan, qui doivent racheter la
Préparation des fêtes de fin d’année au marché de Rungis, le 6 décembre. Kévin Guyot/pour La Croix plupart des magasins grand
format du distributeur en difficul-
réjouit le patron. La bourriche tés. Mais les gens cherchent désor- té Casino, et assuré qu’ils ont
Seine-Saint-Denis
d’huîtres de Quiberon de cin- mais d’autres choses que des « pris des engagements » concer-
Moselle quante pièces a baissé de 5 à 10 €, produits bruts », avance-t-il de- nant la préservation de l’emploi.
soit un prix moindre qu’en 2020- vant un éventaire présentant des Selon la direction du groupe, près
Paris
2021. » Le foie gras sera également nuggets, ces croquettes de poulets de 12 300 emplois sont concernés
plus accessible assure de son côté panées et frites. par un changement d’enseigne
Bas-
VAL-DE-MARNE Frédéric Masse, président de la Pour d’autres, les sourires son- dans le cadre du projet de cession
Rhin
Créteil
maison qui porte son nom, avec nent faux. Dans l’entrepôt des de 313 super et hypermarchés.
Seine-et-Marne

Marché
Allemagne

hectares à 17 km au sud de Paris – « une chute de 20 % du prix par fruits et légumes, les prix sont Les salariés craignent 6 000
accueille plus de 50 000 visiteurs de Rungis rapport à 2022, et ce malgré la toujours à la hausse en cette fin suppressions d’emplois.
par nuit dans les trois semaines grippe aviaire qui persiste ». 2023. Surtout pour les produits
qui précèdent Noël, soit deux fois Essonne Au pavillon de la volaille, où les stars de Noël, comme les fruits
Yvelines
plus qu’en temps normal.
Sans surprise, la période des
5 km
Haut-
Rhin Vosges
palettes de chapons, dindes et exotiques (litchis, mangues, fruits
poulardes inondent les allées, les de la passion) et les agrumes. « Les
fêtes de fin d’année est la plus de 11 %, regrette le président de professionnels estiment que les volumes d’agrumes sont limités
42,5%
C’est le taux directeur
importante pour les 1 200 entre- Rungis. Mais ces trois derniers prix sont globalement contenus. par rapport à d’habitude, en rai- de la Turquie.
prises qui vendent sur ce marché mois, il y a une nette décélération. Après une année 2022 « très per- son des calibres du fruit plus petit. Depuis les élections de mai,
de produits frais. « En moyenne, Les prix stagnent, voire baissent turbée » par la grippe qui avait fra- Une conséquence de la séche- la nouvelle équipe à la tête de la
un grossiste de Rungis y réalise pour certains produits, comme la gilisé les stocks, Jean-Luc Lasju- resse », avance Alain Alarcon, pré- Banque centrale et du ministère
deux mois de chiffres d’affaires en coquille Saint-Jacques. » nies, dirigeant de la société sident de Banagrumes, qui an- de l’économie a fait remonter
un », estime Stéphane Layani, La maison Reynaud en a d’ail- Alvidis, a intensifié la diversifica- nonce une hausse de prix de 8 % sept fois de suite le taux principal
président de Semmaris, société leurs fait son produit phare. « La tion de ses produits pour s’assurer sur la clémentine, un incontour- du pays, en partant de 8,5%. Elle a
qui gère le marché d’intérêt na- crevette et l’huître diminuent un filet de sécurité. « La volaille re- nable des fêtes. rompu avec le discours du pré-
tional. Un chiffre qui peut mon- aussi par rapport à l’an dernier, se présente toujours 80 % des activi- En 2022, 2 300 tonnes d’huîtres, sident Erdogan, qui avait long-
ter jusqu’à un tiers du chiffre 2 400 tonnes de Saint Jacques ou temps défendu, à contre-courant
d’affaires annuel pour certains,
comme la maison Masse, spécia-
repères nal de Rungis. En 2022, les 1 200 encore 265 tonnes de foie gras ont
entreprises ont réalisé un chif- été vendus sur le marché. « Cette
des théories orthodoxes, que les
taux d’intérêt élevés étaient à
liste d’un mets incontournable Un repas de Noël 25 % fre d’affaires de 10,2 milliards année, nous tablons sur une crois- l’origine de l’inflation. Cette
pour certaines tablées familia- plus cher qu’en 2021 d’euros, pour 3 millions de sance de 3 % », indique-t-on à dernière a atteint le mois dernier
les : le foie gras. tonnes de marchandises. Rungis. Mais jusqu’au bout, l’in- près de 62%, selon les statistiques
Globalement, les grossistes En comparant les prix de 213 certitude reste entière. « Tout se officielles–et 130% pour
– tous secteurs confondus – abor- produits des fêtes de fin d’an- Le marché de Rungis est un fait au dernier moment, surtout les économistes indépendants
dent cette fin d’année 2023 avec op- née, l’association UFC-Que marché de gros, où se con- depuis le Covid », témoigne Véro- du groupe de recherche sur
timisme. Mais non sans crainte. De- choisir estime à 9,2 % la hausse frontent directement l’offre et nique Gillardeau, présidente de la l’inflation (Enag).
puis deux ans, ils sont hantés par du prix d’un panier pour un la demande, ce qui fait que les maison Blanc, grossiste en pro-
l’inflation qui, l’an dernier, avait repas de Noël entre novem- prix varient de jour en jour. De duits de la mer. Un boucher armé
plombé les ventes des produits de bre 2022 et novembre 2023. Le quoi éviter, dans une certaine d’un chariot, venu faire ses provi-
Noël, déjà plus onéreux que ceux réveillon coûtera en moyenne mesure, l’effet cliquet : des prix sions en amont de la dernière li- X sur la-croix.com
du quotidien. « Les prix ont conti- 25 % plus cher qu’en 2021. qui restent élevés même si la gne droite le reconnaît : « Plus les TEurostar : une grève
nuellement augmenté depuis demande baisse – ce qui est années passent, moins les gens an- surprise provoque
2021. Entre septembre 2022 et Environ 13 000 salariés tra- largement le cas dans la grande ticipent leur repas. » la fermeture du tunnel
2023, nous observons une hausse vaillent au marché internatio- distribution. Sarah Dupont sous la Manche

20
La messe
de minuit,
une histoire
de familles
tLa messe de Noël
est un moment particulier
où se manifestent,
dans les familles,
les rapports à la foi
de chacun…
tQuitte à venir perturber
l’unité de la fête familiale,
et susciter négociations
et compromis. Témoignages.
Cette année, Isabelle passe
Noël dans sa belle-famille. Là-
bas, ils sont tous athées sauf la
grand-mère, italienne, qui regar-
dera la messe à la télé, trop âgée
pour se déplacer. Alors Isabelle
s’est décidée : elle ira à la messe
seule. Le dimanche, d’ordinaire,
cette jeune maman se laisse em-
porter par mille autres priorités,
et son mari, non croyant, ne l’en-
courage pas vraiment à aller à
l’église. « Au quotidien, je n’ai pas
grand-chose qui me raccroche à la
religion », reconnaît-elle. Mais au
fond pour elle, la foi c’est impor-
tant. Alors à Noël, « pas d’excu-
se », se dit-elle. « Ces rendez-vous-
là, tu ne les rates pas. » Dans sa
propre famille, catholique, les six
frères et sœurs, pratiquants ou
non, vont à la messe en troupeau
avec les parents, et chantent Les
Anges dans nos campagnes à gor-
ge déployée.
La dernière fois qu’elle avait
passé Noël dans sa belle-famille,
Isabelle ne s’était pas déplacée. Et
c’est vrai que « c’était un peu une
perte de sens », remarque-
t-elle. Elle avait trouvé que, mal-
gré tout, « il manquait quelque
chose ». « Noël, c’est quand même
la naissance de Jésus », tient-elle à
rappeler. Cette année donc, elle
bravera le froid breton pour se
rendre à la messe de 18 heures,
qu’elle a repérée de manière à ar-
river juste à temps pour le dîner,
et ne pas déranger.
Dans une société où le reli-
gieux devient une affaire indivi-
duelle, la messe de Noël reste l’un
des rares moments où se mani-
feste aux yeux de tous, dans les
familles, le rapport à la foi de
chacun. Si dans certaines famil-
les, tous convergent comme un
seul homme vers la messe de mi-
nuit, d’autres y vont en ordre dis-
persé, en y mettant des sens mul-
tiples. Quitte à provoquer de lé-
gères tensions, négociations et
concessions, pour ne surtout pas
perturber la joyeuse unité de la
fête familiale.
La famille de Nathanaël, 32 ans,
cinq frères et sœurs, est plutôt de
celles qui y vont en bloc, alors mê-
me que la moitié de la fratrie ne
pratique plus. À la messe, la fa-
mille de musiciens arrive avec ses
instruments, saxophone, violon,
flûte, et s’installe pour animer. Au
retour, s’ensuit le traditionnel dé-
brief, pour décortiquer la moin-
dre réinterprétation de la célébra-
tion : que penser de cette version
des Anges dans nos campagnes à
la trompette ? Du sermon un peu
gênant ? De cette incroyable
crèche vivante ?
Dans une société
où le religieux
devient une affaire
individuelle,
la messe de Noël
reste l’un des rares
moments où se
manifeste aux yeux
de tous, dans les
familles, le rapport
à la foi de chacun.
Pour Nathanaël, ce rituel va
presque au-delà du religieux, sur-
tout pour ses frères et sœurs éloi-
gnés de la foi. « C’est une sorte de
voyage vers Noël, un sas avant
d’entrer dans le moment de la fête,
réfléchit-il. Ce serait vraiment
étrange de se souhaiter un joyeux
Noël sans aller à la messe. »
L’unité tant désirée autour de
la messe, Nathalie, 57 ans, l’a
trouvée dans la famille qu’elle a
fondée, après en avoir été frus-
trée dans sa famille d’origine.
La Croix - vendredi 22 décembre 2023
RELIGION
Auparavant, elle y allait seule
avec son mari, sans ses frères et
sœurs, et avait l’impression de ne
pas vivre le même Noël qu’eux.
« Ils ne comprenaient pas qu’on
s’habille bien pour la messe, on
faisait notre truc dans notre coin,
quand on rentrait ils étaient déjà
à l’apéritif », évoque-t-elle dou-
loureusement, mesurant l’écart
qui la séparait d’eux.
Aujourd’hui, avec ses deux gar-
çons et son mari, ils y vont tous
ensemble, « tous les quatre unis
devant Dieu, debout, presque
main dans la main ». « Il y a quel-
que chose de très fort quand on est
avec des gens qu’on aime et qu’on
sent que le Seigneur est là, décla-
re-t-elle, la voix rêveuse. Ça nous
porte toute l’année. »
Ce moment suspendu a, pour
elle, quelque chose de magique,
au point que Nathalie verse par-
fois une larme. « C’est minuit, il y
a l’étoile, c’est Noël pour tous et
c’est un peu vertigineux. À la mes-
se de Noël, les chants sont toujours
beaux, j’ai envie d’embrasser tout
le monde. »
Noël est aussi le moment des
agréables surprises, que les pa-
rents ne s’expliquent pas tou-
jours. Aude, cadre parisienne, re-
produit avec ses enfants le même
rite tous les ans : dîner léger, mes-
se à Paris au cirque Grüss, puis
bouillon et ouverture des ca-
deaux. Ses enfants ne pratiquent
repères
Les Français et la messe
de Noël
Presque tous les Français
célèbrent Noël d’une manière
ou d’une autre : 90 % d’entre
eux échangent des cadeaux
et participent à une fête fami-
liale (86 %). Si 77 % des Français
ornent un sapin, seule
une petite moitié (43 %)
installe une crèche chez eux.
plus, l’un vit avec sa compagne
athée, l’autre avec un compagnon
de culture musulmane. Mais « cu-
rieusement », raconte-t-elle, à
Noël, « ils me réclament cette mes-
se. » Une fois là-bas, son fils porte
même l’une des bougies qui si-
gnalent les points de commu-
nion, sa fille a lu une prière uni-
verselle il y a deux ans… « Et ils
communient tous les deux »,
s’étonne-t-elle.
Devant cette surprenante réu-
nion, cette mère de famille nourrit
des espoirs. « Je suis persuadée
qu’il peut se jouer quelque chose à
cette messe », confie-t-elle. Pour ce-
la, elle « fait confiance à l’Esprit
Saint ». « La fidélité à cette messe de
Noël, est-elle convaincue, ce n’est
pas juste un lien à la tradition,
Participer à une messe
de Noël n’est le fait que
d’une petite minorité. Seuls
18 % de Français se rendent
à cette célébration, quand
29 % des chrétiens le font.
Noël est une bonne occasion
de transmettre un message
religieux aux enfants, estiment
82 % des chrétiens pratiquants.
Source : Sondage Odoxa pour
Témoignage Chrétien, « Pratiques
et signification de Noël », 2020
mais à la transcendance, à un ap-
pel de la foi qui est peut-être trop
exigeant pour eux pour l’instant. »
Mais ailleurs, la messe de Noël
cristallise aussi des divergences
de vues qui, d’ordinaire, passent
davantage inaperçu. Arthur (1),
29 ans, quatre frères et sœurs, se
souvient d’une grosse dispute fa-
miliale avant de partir à la célé-
bration, il y a une dizaine d’an-
nées. Sa grande sœur, qui s’inté-
resse aux médecines alternatives
et à l’astrologie, s’est détachée de
l’Église catholique. Ce soir-là,
elle trouvait qu’aller à la messe
de minuit, c’était gâcher l’am-
biance de Noël. « Qu’on soit obligé
de finir vite le repas pour partir à la
messe, elle trouvait ça stressant »,
se remémore Arthur. PPP

Afin d’éviter
les tensions,
l’année dernière,
Nicolas et sa femme
ont concédé
un compromis :
ils ont renoncé
à la messe de
minuit et sont allés
à celle de 18 heures.
PPP Résultat, les troupes n’é-
taient pas parties en même
temps. Le soir de Noël, il arrive
d’ailleurs régulièrement que la
famille se scinde en deux : deux
de ses sœurs, distantes de l’Égli-
se, restent à la maison, pendant
qu’Arthur, son père et le reste de
la fratrie partent à la messe. La
mère d’Arthur en revanche, se
laisse convaincre de rester pour
ne pas laisser ses filles seules. Ce-
la ne plaît pas à la troisième sœur
qui, elle, a pris un virage catholi-
que classique : « Cela la met en co-
lère : elle aimerait avoir une fa-
mille qui va à la messe en bloc, où
tout le monde prie ensemble »,
décrypte-t-il.
Au fond, dans la famille
d’Arthur, deux visions s’affrontent
Des paroissiens,
lors de la messe de minuit,
dans la cathédrale Notre-
Dame-de-l’Annonciation,
à Nancy le 25 décembre 2022.
Alexandre Marchi/L’Est
Républicain/MaxPPP
à ce moment clé : d’un côté,
« l’idée que Noël est une fête fa-
miliale, et que les partisans de la
messe viendraient briser l’unité,
imposant à tous un rite auquel
certains ne croient pas », analy-
se-t-il. De l’autre, celle qu’au
contraire, l’unité devrait se faire
autour de la messe de minuit.
« Chacun désire son Noël idéal
qu’il n’aura jamais », résume-t-
il, fataliste. Arthur a fini par s’y
faire, et y voit presque aujour-
d’hui un côté comique : « Ma fa-
mille ne sera jamais une famille
catholique modèle. »
Pour Nicolas, 37 ans, la messe
de Noël est devenue un sujet de
tension lorsqu’il a retrouvé la
foi. Issu d’une famille non prati-
quante, où, à Noël, seule la crè-
che rappelait l’origine chrétien-
ne de la fête, la messe n’était pas
une question : personne n’y al-
lait. Alors la première fois qu’il a
voulu s’y rendre, les questions
ont fusé : « Tu vas y aller à quelle
heure ? », « Tu reviens quand ? »…
« C’était une sorte de bizarrerie »,
explique-t-il.
Pourtant, rapidement et
sans grande explication, son
frère et sa mère finissent par
l’accompagner. « Ma mère de-
vait avoir l’impression de revivre
une vieille tradition qui s’était
perdue », suppose-t-il. Mais vite,
la nouvelle configuration pose
problème : sa sœur se retrouve à
attendre seule avec son père. En
rentrant, Nicolas les découvre à
moitié endormis sur le canapé,
et essuie des reproches : « Ils se
sont ennuyés sans nous, ça a cas-
sé le repas… » Bref, afin d’éviter
les tensions, l’année dernière,
Nicolas et sa femme ont concédé
un compromis : ils ont renoncé à
la messe de minuit et sont allés à
celle de 18 heures. Retour à
19 h 30 pour les toasts, « c’est in-
dolore ».
Au fond, si Nicolas insiste au-
tant pour aller à la messe, c’est
aussi parce que le sens de Noël
est en jeu. « C’est vrai que je mi-
lite un peu, sourit-il. Pas tant
pour qu’ils viennent à la messe,
mais au moins pour restaurer le
caractère religieux de Noël », une
fête qui le touche particulière-
ment dans sa foi. Il se sent quel-
que part « garant des traditions »
– « Si c’est juste pour se rassem-
bler, on peut faire ça en mars ! »,
lance-t-il parfois à sa famille,
sur le ton de la plaisanterie.
Et parfois, de manière excep-
tionnelle, la messe donne lieu à
La Croix - vendredi 22 décembre 2023
RELIGION
« C’est vrai que
je milite un peu.
Pas tant pour qu’ils
viennent à la messe,
mais au moins
pour restaurer
le caractère
religieux de Noël. »
des miracles. C’est du moins
comme cela que l’a vécu une
année Antoine, 22 ans, en che-
min de conversion vers le ca-
tholicisme. Dans s a famille
protestante évangélique, il n’y
avait pas de culte le s oir de
Noël, et la famille se retrouvait
seulement pour un dîner fami-
lial. Pourtant l’année dernière,
« ma mère a emmené toute la fa-
mille à la messe de minuit pour
me faire plaisir », se souvient-il.
« Allez, on y va », a-t-elle lancé
au moment du dessert, insis-
tant pour que tout le monde se
joigne à elle. La famille s’est re-
trouvée dans la grosse voiture
conduite par le père, direction
la cathédrale de Poitiers pour
la messe de 22 h 30. Arrivés là-
bas, ils ont trouvé une place
sur le parking, et se sont instal-
lés au fond de l’église alors que
résonnaient les chants. C’était
la première fois que ses frères
et sœurs assistaient à une mes-
s e. Antoine s’en s ouvient :
« C’était mon rêve de Noël. »
Marguerite de Lasa
et Héloïse de Neuville
(1) Le prénom a été modifié.
Pascal Lemaître
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21
essentiel
Hanoukka à l’Élysée T Emmanuel Macron revient
sur la polémique
Deux semaines après la polémique déclenchée par l’allumage
de bougies de Hanoukka à l’Élysée, le président se défend de toute
« infraction à la laïcité ». Invité dans l’émission « C à vous », mercredi
20 décembre, sur France 5, il a assuré qu’il s’agissait d’« une bougie
du souvenir d’Auschwitz » qui n’avait « aucun caractère religieux ».
« Le grand rabbin de France a, lui, allumé une bougie religieuse. (…)
Est-ce qu’il fallait que je bondisse sur lui, que je le plaque au sol ? Non »,
a-t-il justifié.
Vœux de Noël T Le pape François invite la Curie
à « l’humilité »
Dans son traditionnel discours aux responsables de la Curie, jeudi
21 décembre, le pape les a exhortés à l’écoute mutuelle, afin d’échapper
à la position « de ceux qui pensent déjà tout savoir » et a mis en garde
contre le risque « d’être comme des loups rapaces » entre eux. Trois
jours après l’annonce de l’ouverture des bénédictions aux couples
« en situation irrégulière », le pape a rappelé que la foi chrétienne
n’est pas faite pour « confirmer nos sécurités, nous installer dans
des certitudes religieuses faciles » mais pour « nous faire sortir
de nos zones de confort ».
Vatican T Visite annuelle à Rome de la Conférence
des évêques de France
La visite annuelle de la Conférence des évêques de France à Rome
s’est achevée mercredi 20 décembre. Elle a débuté par une audience avec
le pape, lundi 18 décembre. L’occasion de revenir sur les
événements ayant marqué l’année 2023 pour l’Église en France,
parmi lesquels la participation de plus de 45 000 jeunes français
aux journées mondiales de la Jeunesse (JMJ), la venue de François
à Marseille, mais aussi le projet de loi sur la fin de vie, en préparation
en France.
X sur la-croix.com
TQue change le document romain « Fiducia
supplicans » pour les couples divorcés-remariés ?
Entretien avec Nathalie et Christian Mignonat
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22
Le cinéma
monte en gamme
Les fauteuils du Cinéum de Cannes (Alpes-Maritimes) sont motorisés, et équipent des salles projetant des films au format Imax. Syspeo/Sipa/
tFace à la concurrence
des plateformes,
certains cinémas
misent sur le « premium »
pour améliorer l’expérience
de la salle et reconquérir
le public.
tUne montée en gamme
qui entraîne une hausse des
tarifs, au risque de rompre
avec l’idée d’un loisir culturel
accessible et populaire.
Lorsque Barbie et Oppenhei-
mer sont sortis le même jour, le
19 juillet, les tuyaux s’échan-
geaient sur les réseaux sociaux
afin de voir ces films dans les
meilleures conditions. Et les
queues s’allongeaient devant le
Grand Rex à Paris, seul cinéma de
la capitale à projeter le film de
Christopher Nolan en 70 millimè-
tres, ou dans les salles Imax – les
deux formats dans lesquels le réali-
sateur a tourné son biopic du père
de la bombe atomique.
« Quitte à voir un film de Nolan,
autant que ce soit dans des condi-
tions optimales », affirmait l’un
des participants à la discussion.
Même si cela signifiait débourser
parfois jusqu’à 21,50 € la place.
Mais qu’importe. Depuis que les
plateformes sont entrées dans
nos foyers, mettant à portée de
clics des milliers d’heures de pro-
grammes, la sortie au cinéma doit
revêtir un caractère exceptionnel
pour décider certains specta-
teurs, notamment les plus jeunes,
à quitter leur canapé.
Les exploitants l’ont bien com-
pris. Depuis quelques années, ils
ont entrepris de diffuser en Fran-
ce les salles dites « premium », al-
liant un plus grand confort d’assi-
se et une qualité de projection du
son et de l’image qui, grâce aux
nouvelles technologies, permet
une expérience inédite. Écrans
XXL avec l’Imax, son enveloppant
avec le système Dolby Atmos, siè-
ges qui bougent en fonction de
l’action avec la 4DX ou encore at-
mosphère immersive avec l’ICE
mis au point par le réseau Circuit
Georges-Raymond (CGR) : les ci-
némas rivalisent désormais de
propositions pour faire de « l’ex-
périence de la salle » une stratégie
de reconquête du public. Notam-
ment depuis l’épidémie de Covid
et la fermeture prolongée des sal-
repères
Un public jeune et urbain
À peine 5 % des cinémas étaient
équipés d’au moins une salle
premium en 2022, soit 101 éta-
blissements et 129 écrans. Une
proportion qui a fortement
La Croix - vendredi 22 décembre 2023
CULTURE
les, qui a mis un coup d’arrêt à la
fréquentation et modifié considé-
rablement les habitudes. « C’est la
seule façon de se différencier et d’a-
dapter notre outil de travail à cet-
te nouvelle donne, estime Auré-
lien Bosc, président de Pathé ci-
némas, leader dans ce domaine.
Le cinéma a un avenir, à condition
qu’il se modernise ».
« Le public senior
s’est montré
réceptif à cette
amélioration
du confort.»
Ce n’est pas la première fois que
le cinéma est contraint de se réin-
venter. Déjà dans les années 1950,
le cinémascope s’est généralisé
pour contrer l’arrivée de la télévi-
sion dans les foyers. Puis l’appari-
augmenté (+ 53 %) depuis 2018.
Les cinémas Pathé-Gaumont
sont incontestablement les
leaders dans ce domaine avec
une centaine de salles premium
dans leur réseau.
Ces salles séduisent un public
plus masculin (62,8 %), plus
tion des multiplexes dans les an-
nées 1990 a dopé une fréquenta-
tion au plus bas depuis l’arrivée
du magnétoscope et la multipli-
cation des chaînes. Depuis, les ex-
ploitants n’ont cessé d’investir
pour moderniser les salles, mais
avec l’arrivée du cinéma pre-
mium, c’est une nouvelle révolu-
tion qui s’annonce. À l’attractivité
de la technologie s’ajoutent des
critères de confort et de services
qui conduisent certains circuits
(Pathé, CGR) à repenser complè-
tement leurs cinémas pour leur
donner un caractère exclusif.
L’année dernière, les deux pre-
miers cinémas 100 % premium
ont ainsi ouvert leurs portes. Le
Monciné d’Anglet (Pyrénées-
Atlantiques) s’est appuyé sur l’ex-
périence du groupe espagnol au-
quel il est adossé. « Cette montée
en gamme globale nous permet de
ne pas réserver le premium qu’aux
films à grand spectacle en se pri-
vant d’une partie du public », ex-
jeune (67 % entre 15 et 24 ans) et
plus urbain, selon une enquête
Médiamétrie de 2019.
92,8 % des spectateurs ayant
assisté à une projection dans
une salle premium sont satis-
faits, 72 % sont prêts à renouve-
ler l’expérience mais 74,9 %
jugent la place trop chère.
plique son directeur François-Xa-
vier Menou. Pari réussi, selon lui,
puisque avec Simone, le voyage du
siècle programmé lors de l’ouver-
ture aux côtés d’Avatar 2, « le pu-
blic senior s’est montré réceptif à
cette amélioration du confort ». Et
si le prix du billet a augmenté, un
système de tarification variable
selon le taux de remplissage des
salles permet de moduler le ticket
de 6,50 € à 12,90 €.
À Paris, le Gaumont-Parnasse,
devenu entre-temps Pathé-Par-
nasse, a été entièrement rénové
dans cet esprit, devenant le pre-
mier cinéma de ce type dans la ca-
pitale. L’expérience commence
dès l’entrée : façade numérique,
espaces d’accueil repensés par le
designer Ora-ïto, parcours entiè-
rement dématérialisé avec confi-
serie en libre-service et réserva-
tion à la place afin d’éviter les files
d’attente. La froideur du hall est
compensée par l’ambiance cha-
leureuse des salles, où un rang sur
deux a été supprimé, pour pou-
voir installer des fauteuils en fla-
nelle très larges et moelleux avec
pieds et dossiers inclinables. Au
premier rang, des banquettes
« lounge » offrent le confort d’une
1re classe de compagnie aérienne.
Ces investissements lourds
– 5 millions d’euros de travaux – et
la réduction de capacité, passée
de 2 100 à 800 places, ont un PPP

PPP coût pour les spectateurs. Le
prix du billet est à 19,90 €, sa-
chant, précise-t-on chez Pathé,
qu’avec les abonnements, seule-
ment une personne sur cinq en
moyenne acquitte le plein tarif.
Cette stratégie de montée en
gamme est parfaitement assumée
par le groupe Pathé, qui a prévu
d’investir 100 millions d’euros
dans la rénovation de ses salles.
« Le cinéma bon marché aujour-
d’hui c’est la télé, a expliqué son
président Jérôme Seydoux lors
d’une audition parlementaire. Je
ne crois pas au cinéma low cost. Ce
qui marche le mieux chez Pathé, ce
sont les salles premium. »
Creuser l’écart
entre multiplexes
et cinémas
indépendants.
Ce que confirme Aurélien Bosc.
« Le premium connaît un véritable
engouement. Il concerne moins de
10 % de nos capacités mais repré-
sente 1/3 de nos entrées sur les
grands films-événements. » Avec
pour objectif de séduire une
clientèle plus jeune en s’adaptant
à son mode de consommation et à
ses goûts. Au Pathé-Parnasse, l’â-
ge moyen des spectateurs a ainsi
baissé de huit ans depuis son pas-
sage au premium.
« Je ne suis pas très à l’aise avec
ce terme de premium qui induit
une augmentation des tarifs et
rend le cinéma moins abordable,
regrette François Aymé, qui dirige
le cinéma Jean-Eustache à Pessac
(Gironde). Il renvoie par ailleurs à
une notion de cinéma-spectacle
qui est assez réducteur. »
Le risque d’une telle évolution
est de rompre avec une tradition
de loisir culturel qui restait jus-
que-là accessible et populaire. Et
de creuser un peu plus l’écart en-
tre les multiplexes et les cinémas
indépendants. Une tendance que
pointait déjà un rapport du CNC
de 2016 sur « La salle de cinéma de
demain » : « Il est probable que les
multiplexes auront évolué “vers le
grand spectacle cinématographi-
que”, par opposition aux lieux de
vie que seront les salles de centre-
ville », prophétisait-il.
« La plus-value par rapport aux
plateformes ne peut pas être seule-
ment celle du confort et de la tech-
nologie, poursuit François Aymé.
C’est aussi proposer des anima-
tions, des rencontres, des débats
pour fidéliser le public. Avec le
premium, le spectateur vient une
fois pour voir Avatar et ne revient
plus pendant des mois. » La diver-
sité des films programmés dans
ces cinémas est l’autre enjeu d’u-
ne telle évolution. Blockbusters et
films familiaux y sont privilégiés,
au détriment d’une offre cinéma-
tographique qui est en France
plus diverse qu’ailleurs et qui
craint de se voir ainsi privée de
débouchés.
Céline Rouden
Un voyage immersif
dans les méandres du temps
Le périple en réalité virtuelle emmène le spectateur sillonner des grands temps géologiques : archéen,
cambrien, carbonifère, jurassique, crétacé, éocène, pléistocène... Excurio/MNHM
tLe Muséum national
d’histoire naturelle
et la société Emissive/Excurio
proposent une déambulation
virtuelle à travers
4,5milliards d’années.
« Mondes disparus »
Au Muséum national
d’histoire naturelle (Paris)
La réalité virtuelle peut être
un simple gadget ludique, mais
elle peut aussi être un outil de
connaissance. S’immerger
dans les mondes du passé, bien
avant l’apparition de l’homme,
en remontant 4,5 milliards
d’années en arrière, telle est la
promesse de l’expérience im-
mersive « Mondes disparus »
proposée au Muséum national
d’histoire naturelle (MNHN) de
Paris jusqu’à l’été 2024 (1). La
vénérable institution, fondée
en 1793, s’est associée à la so-
ciété Emissive/Excurio pour
élaborer ce voyage paléontolo-
gique en neuf chapitres, depuis
la formation de la Terre jusqu’à
l’émergence de la lignée hu-
maine.
Pour le visiteur, coiffé d’un
casque de réalité virtuelle, cette
plongée est l’occasion d’un
changement d’échelle impres-
sionnant : durant 45 minutes, il
évolue dans des paléo-paysages
(archéen, cambrien, carboni-
fère, jurassique, crétacé, éocène,
pléistocène) aux dimensions et à
la durée de vie sans commune
mesure avec ses repères spatio-
temporels habituels.
La Croix - vendredi 22 décembre 2023
CULTURE
De manière intéressante, ce
parcours ne se limite pas aux
époques les plus connues du
grand public. Si les inévitables
dinosaures du jurassique et du
crétacé y ont toute leur place, ils
n’éclipsent pas d’autres réalités
également essentielles, comme
les balbutiements de la vie dans
le décor minéral et désertique de
l’archéen ou le gigantisme des
plantes et des insectes du carbo-
nifère…
La démonstration
technique
est incontestablement
impressionnante et peut
susciter l’envie d’explorer.
Pour les chercheurs du Mu-
séum, la mise au point de ce par-
cours a nécessité un travail de
vulgarisation de connaissances
établies mais aussi une part
d’interprétation, afin de recons-
tituer ce qui n’est pas encore
connu ou assuré. « Il s’agit d’une
coproduction où les scientifiques
ont interagi directement avec les
spécialistes de la réalité vir-
tuelle : choix des paysages et des
époques, choix des espèces à re-
constituer, discussion autour des
couleurs, des mouvements, des
interactions, des sons. Tout a été
discuté, argumenté afin d’être au
plus près des dernières découver-
tes », soulignent les commissai-
res scientifiques du MNHN
Bruno David, Guillaume Lecoin-
tre, Gaël Clément et Sylvain
Charbonnier.
Si le contenu a fait l’objet de
soins, la mise en scène est plus
23
essentiel
Cinéma T Emmanuel
Macron affiche son sou-
tien à Gérard Depardieu
Sur France 5 mercredi 20 dé-
cembre, le président de la
République a dénoncé une
« chasse à l’homme » contre
Gérard Depardieu, objet d’une
procédure disciplinaire de
l’ordre de la Légion d’honneur
depuis la diffusion d’un docu-
mentaire révélant des propos
outrageants sur les femmes. La
Légion d’honneur « n’est pas là
pour faire la morale », a ajouté
le chef de l’État. La ministre de
la culture, Rima Abdul-Malak,
avait rendu publique cette
procédure disciplinaire sur
France 5 le 15 décembre.
sur la-croix.com
Un article détaillé
Guerre Israël-Hamas
Le monde
de la culture
adresse une lettre
ouverte
au président
décevante. Le débit rapide des Des dizaines de personnalités de
personnages virtuels et la fadeur la culture plaident pour « un
de leur interprétation rendent cessez-le-feu permanent et immé-
leur discours difficile à suivre, diat » dans une lettre ouverte
même pour un adulte attentif. Le adressée jeudi 21 décembre au
fil de l’histoire est simpliste et président de la République,
une inutile musique de fond sen- Emmanuel Macron. « Nous, de
sationnaliste baigne le tout. Un toutes les origines et de toutes les
rapide test à la sortie montre confessions, unis par la condam-
d’ailleurs que les enfants passent nation de cette catastrophe, (…)
largement à côté du propos scien- vous demandons de tout mettre en
tifique. œuvre pour que ce massacre
Reste une démonstration tech- cesse », demandent les signa-
nique incontestablement im- taires, parmi lesquels figurent
pressionnante. Elle peut susciter Ariane Ascaride, Agnès B., Alain
l’envie d’explorer plus en détail Damasio, Jean-Pierre Daroussin,
ces « mondes perdus ». Par Virginie Efira, Annie Ernaux et
chance, la Grande Galerie de l’é- J.M.G. Le Clézio. Cette lettre-
volution, la Galerie de minéralo- pétition est publiée sur laculture-
gie et la Galerie de paléontologie pouruncessezlefeu.org
proposent à quelques pas leurs
fabuleuses collections à explorer.
Les deux yeux ouverts sur la réa-
lité, cette fois. X sur la-croix.com
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 La Croix
La vendredi 22 et samedi
Croix - vendredi 23 décembre
22 décembre 2023 2023

24 Télé-radio
Écran-radios 

sélections
sélections et programmes
et programmes du week-end
Vendredi
Samedi Title title
indienne, autitle
pointtitle
d’entitle
partager text text
serre. text. Text
Daphné textreçoit
Roulier text text text text text.
naissance Text text
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chiens. text text textle
Ossau-Iraty, text.
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les loups Text text text text text. Text text député Renaissance et agriculteur, text
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et Anita, Text text
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la mer
À XX h XX
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Dimanche text text. Text text d’Enfer
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text. text text text. Text textde
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À 21h05 France5
Maman j’ai arrêté l’avion et Thierry Marx, chef étoilé et si l’infâme Cruella à l’intérieur des terres, ville
Text text la
Pendant text text de
guerre text. Text textle
Sécession, text. Text text
« La faim text text
du steak » text. Text président de l’Union des métiers et Text text text
convoitait les text text.
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pour text
leur text. Text
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port detext textde
pêche text. Text
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blessé, text text text text. Text text text
À 21heures sur LCP
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de l’hôtellerie. text text text.
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à savourer text text text text. Text
Saint-Jean-de-Luz, text
de la text
vallée
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Biarritz, text en
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sillonnant text
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depuis text text text text text. Text text text text Title title title
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Les 101 text text text text. Text
Dalmatiens À
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ou à moto text Cocagne,
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de Sioux. text text text
Il apprivoise plus text textde
virilité, text text. et
vitalité Text text text
de progrès text text text text. Text text text
À 21h10 sur M6
Text text text text text. Text text
À 20h55 sur France5
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Text text text.
social, Text text
la viande text
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text text. text textd’Espelette,
Piment text. Text text text text
jambon text text. Text textgénéreuse
une gastronomie text text text.
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seconds. text.s’agrège à la tribu
Dunbar Text
danstext text text text.
nos émissions Text
de gaz text de
à effet Text text text
dalmatiens text text. Text
londoniens, text
donnent text. Text textfromage
de Bayonne, text textdetext. Text
brebis Text text text text text.
et authentique.

Vendredi
TF 1
10.30 Amour, gloire et
beauté; 11.00 Les Feux de
l’amour; 11.50 Les douze
coups de midi; 13.00 Jour-
nal; 13.50 Météo; 14.00
La recette d’un Noël inou-
bliable. Téléfilm sentimen-
tal (2022), de Catherine
Cyran; 15.40 Le come-
back de Noël. Téléfilm
musical (2021), de Clare
Niederpruem; 17.25 Star
Academy, la quotidienne;
18.30 Ici tout commence;
19.10 Demain nous appar-
tient; 20.00 Journal.
21.10 Vendredi, tout est
permis avec Arthur. Di-
vertissement. «VTEP Noël
2023». Présenté par Arthur.
Pour les fêtes de fin d’an-
née, Arthur a vu les choses
en grand pour proposer
une soirée exceptionnelle.
Pour l’occasion, il s’est
entouré de nombreux invi-
tés; 1.00 Vendredi, tout
est permis avec Arthur.
Divertissement. Présenté
par Arthur. Les invités de
ce divertissement sont
soumis à diverses épreuves
pour prouver leurs dons
d’improvisation.
France 2
6.30 Télématin; 9.30 La
maison des Maternelles;
10.40 Météo Outre-mer;
10.50 Chacun son tour;
11.55 Tout le monde veut
prendre sa place; 12.50
Journal Météo climat;
13.00 Journal 13h00;
13.55 Ça commence au-
jourd’hui; 16.15 Affaire
conclue...; 18.00 Tout le
monde a son mot à dire;
18.35 N’oubliez pas les pa-
roles; 19.50 Journal Météo
climat; 20.00 Journal;
20.50 Un si grand soleil.
21.10 Astrid et Raphaëlle.
Série policière (Saison 4,
8 et 6/8) «Coupable ». Avec
Sara Mortensen, Lola
Dewaere. Quand Ra-
phaëlle est retrouvée am-
nésique au volant d’une
voiture, avec un homme
mort à ses côtés, Astrid et
Nicolas vont devoir ré-
soudre cette énigme avec
tact; «Sang d’or »; 23.10
Taratata l’histoire. Docu-
mentaire. Trois décennies
après les débuts de «Tara-
tata», Nagui et son équipe
reviennent sur la création
du programme.
France 3
11.15 Outremer.le mag;
11.50 Outremer.l’info;
12.00 Le journal des so-
lutions; 12.20 ICI 12/13
– Edition toute région;
12.55 Météo à la carte;
13.55 Météo à la carte (la
suite); 14.25 Meurtres au
paradis; 16.45 Duels en
familles; 17.25 Slam; 18.10
Questions pour un cham-
pion; 19.05 Hors la ville;
19.10 ICI 19/20 – Edition
toute région; 20.00 Tout
le sport; 20.40 Aux Jeux,
citoyens !
21.10 La fête de la chan-
son française. Variétés.
Présenté par Laury Thille-
man et André Manoukian.
Laury Thilleman, accom-
pagnée d’André Manou-
kian au piano, investit la
scène du Dôme de Paris
pour rendre hommage
aux icônes féminines de la
chanson française; 23.20
Joyeux Noël & bonne
année. Documentaire. Un
retour sur plus de 60 ans
d’archives, drôles, rares et
surprenantes pour racon-
ter les fêtes de Noël et du
Nouvel An.
Arte
11.40 Tempête ! : Les ani-
maux dans la tourmente;
12.25 Médecines d’ail-
leurs; 13.00 Protégeons
les grands arbres !; 13.35
Le bébé et le clochard. Té-
léfilm sentimental (2014),
de Michael Verhoeven;
15.05 Frères des arbres,
l’appel d’un chef papou;
16.40 Voyages en terres
du Nord; 17.25 Invitation
au voyage; 19.00 Hima-
laya, la quête du léopard
des neiges; 19.45 Arte
journal; 20.05 28 minutes.
20.55 La souffleuse de
verre. Téléfilm dramatique
(2016), de Christiane Bal-
thasar, avec Luise Heyer
(1 h 30). En Allemagne, à
la fin du XIXe siècle, deux
sœurs tentent, contre les
règles de la société de leur
temps, de reprendre la
verrerie de leur père ; 22.30
Patrick Swayze, acteur
et danseur par passion.
Documentaire. Patrick
Swayze s’est éteint en 2009.
Acteur fragile et attachant,
ce sex-symbol a toujours
souffert de ne pas être pris
au sérieux.
France 5
10.00 Le magazine de la
santé; 11.05 Le monde se-
cret des libellules; 12.00
Les peuples du Nord
Vietnam; 13.00 Esca-
pades aériennes; 13.35
Le magazine de la santé;
14.30 Consomag; 14.40
La vérité sur le T-Rex;
15.40 Les routes de l’im-
possible; 16.30 Les Mar-
quises, aux sources de la
Polynésie; 17.30 L’invité
de C dans l’air; 17.40 C
dans l’air; 18.55 C à vous;
20.00 C à vous la suite.
21.05 Danse avec les
loups. Western (1990), de
Kevin Costner, avec Kevin
Costner, Mary McDonnell
(3 h 40). Durant la guerre
de Sécession, John Dun-
bar, un lieutenant de l’ar-
mée nordiste, grièvement
blessé, accomplit un acte
héroïque. Cet exploit lui
permet de choisir sa fu-
ture affectation. Il choisit
un poste reculé à la limite
des terres indiennes. Là,
il apprivoise un loup et
éveille la curiosité des
Indiens...; 0.50 C dans
l’air. Magazine.
M6
5.30 M6 Music; 5.40
Incroyables transforma-
tions; 8.50 M6 Boutique;
10.05 Ça peut vous arri-
ver; 11.30 Ça peut vous
arriver chez vous; 12.45
Le 12.45; 13.40 Scènes de
ménages; 14.00 Un jour,
un doc; 17.30 Le château
de mes rêves; 18.30 Tous
en cuisine, menus de
fêtes avec Cyril Lignac.
Magazine. En direct;
19.45 Le 19.45; 20.30
Scènes de ménages. Série
humoristique.
21.10 La France a un
incroyable talent. Diver-
tissement. Présenté par
Karine Le Marchand. «Fi-
nale ». C’est comme
chaque année aux télés-
pectateurs que reviendra
le pouvoir de décider de
l’issue de cette 18e saison
et de désigner le succes-
seur de Rayane; 23.30 La
France a un incroyable
talent, ça continue. Di-
vertissement. «Emission
10». Présenté par Juju
Fitcats. En direct. Juju
Fitcats lève le voile sur les
coulisses de l’émission.
Et aussi...
Canal+ CRYPTÉ : 21.10
Fast & Furious X. 0 Film
d’action (2023), de Louis
Leterrier, avec Vin Diesel,
Jason Momoa (2 h 20).
France 4 21.10 Cabaret
de l’exil. Concert.
LCP 21.00 Maman j’ai ar-
rêté l’avion. MagazineLa
faim du steak ? Présenté
par Daphné Roulier.
NRJ 12 21.10 Fais pas
ci, fais pas ça. Série hu-
moristique : « Coup de
froid ». Avec Isabelle Géli-
nas, Bruno Salomone.
RTL 9 20.55 Le septième
fils. Film fantastique
(2014), de Sergei Bodrov,
avec Ben Barnes, Alicia
Vikander (2 h 00).
KTO
19.30 Églises du monde;
20.00 SIC; 20.05 Vêpres;
20.35 Hors les murs.
Magazine; 21.30 Bonne
nouvelle !; 21.40 Un cœur
qui écoute; 22.10 SIC;
22.20 René Girard, la
vérité mimétique; 23.15
La Foi prise au Mot; 0.10
Chapelet à Lourdes; 0.40
Hors les murs.

Samedi
TF 1
6.30 TFou; 8.30 Télés-
hopping samedi; 10.40
Génération Ushuaïa;
11.50 Les douze coups
de midi; 13.00 Journal;
13.40 Reportages décou-
verte; 16.10 Les Docs du
week-end. Magazine.
Présenté par Karine Ferri.
«Marchés et illumina-
tions : la féérie de Noël»;
17.15 Star Academy, la
quotidienne; 18.00 50mn
Inside. Magazine. Pré-
senté par Isabelle Ithur-
buru; 20.00 Journal.
21.10 Star Academy.
Téléréalité. Présenté par
Nikos Aliagas. En direct.
Le nombre de candi-
dats au château dimi-
nue au fil des semaines,
ne laissant que les plus
talentueux d’entre eux.
Ce soir, ils affrontent à
nouveau le public; 23.45
Star Academy. Téléréa-
lité. «Retour au château».
Présenté par Nikos Alia-
gas. En direct. Une fois le
prime terminé, les acadé-
miciens font leur retour
au château, en bus, aux
côtés de Karima Charni.
France 2
9.30 Bel & bien; 10.35
Consomag; 10.50 Cha-
cun son tour; 11.55 Tout
le monde veut prendre
sa place; 13.00 Journal
13h00; 13.20 13h15, le
samedi...; 13.55 Journal
Météo climat; 14.00 Mys-
tère. Film pour la jeunesse
(2021), de Denis Imbert;
15.25 Affaire conclue...;
18.00 Tout le monde a son
mot à dire; 18.40 N’oubliez
pas les paroles; 20.00 Jour-
nal; 20.30 HugoDécrypte :
L’interview face cachée.
21.10 100 % logique : la
réponse est sous vos
yeux. Jeu. «Spécial Noël».
A l’occasion des fêtes
de Noël, Cyril Féraud a
concocté une version fes-
tive du jeu pour que tout
le monde puisse partici-
per dans la joie et la bonne
humeur; 23.20 Quelle
époque ! Talk-show. Pré-
senté par Léa Salamé. En
direct. Un talk-show drôle
et festif, à la fois magazine
de société et divertisse-
ment, dont l’objectif est
de raconter et interroger
l’époque actuelle.
France 3
11.50 Outremer.l’info;
12.00 Enquêtes de ré-
gion; 12.20 ICI 12/13;
12.50 Les nouveaux
nomades; 13.30 Samedi
d’en rire; 15.30 Les car-
nets de Julie; 16.40 Des
chiffres et des lettres;
17.20 Le jeu des 1000
euros; 17.55 Questions
pour un super cham-
pion; 18.50 Différents, et
alors !; 19.00 ICI 19/20;
19.50 Tout le sport; 20.30
Saveurs de saison; 20.40
Cuisine ouverte.
21.10 Meurtres à... Série
policière (Saison 10, 3/11) :
« Meurtres sur la Côte Fleu-
rie ». Avec Marie-Chris-
tine Barrault, Nicolas Gob.
Clément Royan est appelé
sur une affaire de meurtre.
L’homme retrouvé s’avère
être un ancien employé du
casino ; 22.45 Meurtres
à... Série policière (Sai-
son 10, 8/11) : « Meurtres en
Guadeloupe ». Avec Ber-
nard Yerlès, Clair Jaz. De
retour sur sa terre natale en
Guadeloupe, une policière
enquête sur le meurtre
mystérieux d’un industriel.
Arte
9.30 Au temps des cathé-
drales; 11.15 A l’ombre
des grands châteaux;
13.30 La Princesse de
Clèves. Drame (1961), de
Jean Delannoy; 15.20 Le
diable par la queue. Co-
médie (1969), de Philippe
de Broca; 16.55 Invita-
tion au voyage; 17.35
Le Versailles secret de
Marie-Antoinette; 19.10
Le béhourd, l’art du com-
bat médiéval; 19.45 Arte
journal; 20.05 Terres sau-
vages du Nord.
20.50 La «folie» de Louis
II : Neuschwanstein, le
château enchanté. Do-
cumentaire. Entre génie
architectural et féerie
kitsch, le château de Neu-
schwanstein est intime-
ment lié au destin tragique
de Louis II de Bavière, le
«roi fou»; 22.20 François-
Joseph, l’éternel mari de
Sissi. Documentaire. Por-
trait du dernier empereur
austro-hongrois, François-
Joseph, conservateur im-
muable tombé amoureux
de la plus fantasque de ses
cousines, Sissi.
France 5
9.25 Le Petit Prince et
ses amis; 9.40 Pompon
Ours; 10.10 Zoo nursery :
Berlin; 10.45 Silence, ça
pousse !; 12.40 Les avions
du bout du monde; 13.40
Imprévus; 13.45 Corée
sauvage; 14.40 Vivre loin
du monde; 15.35 Italie,
les lacs romantiques;
16.30 Destination 2024;
16.40 Les routes de l’im-
possible; 17.30 C’est bon à
savoir; 17.40 C dans l’air;
18.55 C l’hebdo; 20.00 C
l’hebdo la suite.
20.55 Echappées belles.
Magazine. «Un hiver dans
les Pyrénées». Présenté
par Sophie Jovillard. So-
phie Jovillard découvre
l’ambiance particulière
du marché de Bagnères-
de-Bigorre avant de partir
pour une randonnée dans
les Pyrénées; 22.25 Echap-
pées belles. Magazine. «Le
Pays basque gourmand».
Présenté par Anto Co-
cagne. C’est en sillonnant
les belles routes du Pays
basque qu’Anto Cocagne,
cheffe cuisinière, découvre
la gastronomie de la région.
M6
6.45 ALVINNN!!! et les
Chipmunks; 7.10 Presto!
Le manoir magique; 7.45
Absolument stars; 10.10
66 minutes : grand for-
mat; 12.45 Le 12.45; 13.30
Le menu de Noël. Téléfilm
sentimental (2021), de
Jessica Harmon; 15.20 En
couple pour Noël. Télé-
film sentimental (2023),
de Dylan Pearce; 17.05 The
Holiday. Comédie senti-
mentale (2006), de Nancy
Meyers; 19.45 Le 19.45;
20.30 Scènes de ménages.
21.10 Les 101 Dalma-
tiens. Film d’animation
(1961), de Clyde Gero-
nimi, Hamilton Luske,
Wolfgang Reitherman
(1 h 20). VM. Un couple
de dalmatiens, parents
de cent un petits chiots,
doit combattre la cruauté
d’une femme qui sou-
haite faire commerce de
leur peau si prisée; 22.45
Les 101 Dalmatiens 2,
sur la trace des héros.
Téléfilm d’animation
(2002), de Jim Kamme-
rud, Brian Trenchard-
Smith (1 h 10).
Et aussi...
Canal+ CRYPTÉ : 21.05
Rugby : Top 14. 10e jour-
née : Toulouse – Toulon.
En direct.
France 4 21.10 Your
Name. Film d’anima-
tion (2016), de Makoto
Shinkai, avec de voix de
Yoann Borg, Alice Orsat
(1 h 50).
LCP 21.05 Au revoir les
enfants. Drame (1987),
de Louis Malle, avec Gas-
pard Manesse, Raphael
Fejtö (1 h 40).
NRJ 12 21.10 The Big
Bang Theory. Série hu-
moristique : « La table de
tous les dangers ». Avec
Johnny Galecki, Jim Par-
sons.
KTO
18.30 Messe à Saint-Ger-
main-l’Auxerrois Emis-
sion religieuse. En di-
rect; 19.30 Q.C.M.; 20.00
Vêpres; 20.35 Lumière
intérieure. Magazine;
21.30 Témoignages;
21.40 Telemann, Han-
del – Diego Fasolis; 0.00
Chapelet à Lourdes; 0.30
Lumière intérieure.
 La Croix - vendredi 22 décembre 2023

Écran-radios 25

sélections et programmes du week-end

Dimanche
Les Chemins de la foi
Sur France 2
8 h 30. Sagesses bouddhistes.
8 h 45. Islam. 9 h 15. À l’origine.
9 h 30. Chrétiens orientaux.
10 heures. Présence protestante.
10 h 30. Le Jour du Seigneur.
David Milliat reçoit le frère
Olivier Poquillon.
Dominicain, il a notamment
été délégué permanent de l’ordre
auprès des Nations Unies, puis
secrétaire général de la Commis-
sion des épiscopats de l’Union
européenne. 11 heures.
Messe en direct de la cathédrale
Saint-Pierre à Montpellier (34).
Prédicateur : frère Thierry
Hubert, dominicain.
La Panthère des neiges
À 21 heures sur Arte
Présente dans les montagnes
reculées d’Asie centrale, la pan-
thère des neiges, espèce en péril,
constitue un graal pour le photo-
graphe animalier Vincent
Munier. En 2018, il convainc
l’écrivain voyageur Sylvain Tesson
de partir avec lui jusqu’au Tibet
dans l’espoir fou d’en croiser
un spécimen. Les deux
hommes invitent à contempler
la nature et ses merveilles.
Meilleur documentaire au
César et Lumières de la presse
internationale en 2022.
Lundi
Luz et les Sonidos
À 20 h 20 sur France 4
À la manière de Mickey dans
Fantasia, Luz, 8 ans, s’immerge
dans la musique classique dans
cette série mêlant animation et
prise de vue réelle. Devenue par
magie toute petite, la fillette
découvre avec les Sonidos, des
créatures lumineuses, les neuf
symphonies de Beethoven au fil
des épisodes (également
disponibles sur Okoo).
Downton Abbey
À 21 h 10 sur France 3
La visite du couple royal formé
par George V et la reine Mary
ne ravit guère la famille Craw-
ley. Branle-bas de combat à
Downton Abbey. Maîtres et
valets de la série à succès re-
prennent du service dans un
film qui vient couronner la série.

Dimanche
TF 1
6.30 TFou; 11.50 Les
douze coups de midi.
Jeu. Présenté par Jean-
Luc Reichmann; 13.00
Journal; 13.40 Report-
ages découverte. Mag-
azine. Présenté par
Anne-Claire Coudray;
16.05 Star Academy, la
quotidienne. Téléréal-
ité. Présenté par Karima
Charni; 17.20 Sept à huit
Life; 18.20 Sept à huit.
Magazine. Présenté par
Harry Roselmack; 20.00
Journal.
21.10 Les 12 coups. Jeu.
«Les 12 coups de Noël».
Présenté par Jean-Luc
Reichmann. Camille Lel-
louche, Jeff Panacloc,
Pascal Obispo, Donovan,
Philippe Lacheau, sans
oublier le Père Noël, tous
sont dans «Les 12 coups de
Noël»; 0.15 Jeff Panacloc
Adventure. Divertisse-
ment. Une expérience
hors du commun attend
les téléspectateurs avec ce
spectacle. Le mot d’ordre :
l’humour sans conces-
sion de Jeff Panacloc; 2.25
­Programmes de la nuit.
France 2
11.00 Messe. En direct de
la cathédrale Saint-Pierre
à Montpellier (34); 12.00
Tout le monde veut pren-
dre sa place; 13.00 Journal
13h00; 13.20 13h15, le di-
manche; 14.10 La nouvelle
guerre des boutons. Film
pour la jeunesse (2011;
15.50 Un dimanche à la
campagne; 17.30 En bande
organisée; 18.10 Les en-
fants de la télé; 19.35 Jour-
nal Météo climat; 20.00
Journal; 20.30 20h30 en
fêtes.
21.10 N’oubliez pas les
enfants. Jeu. Présenté
par Nagui. L’édition spé-
ciale enfants de «N’ou-
bliez pas les paroles» offre
la possibilité à de nou-
veaux chanteurs en herbe
de montrer qu’ils sont
aussi bons que les aînés;
23.30 N’oubliez pas les
enfants. Jeu. «Le best of».
Nagui propose de reve-
nir sur les meilleurs mo-
ments de cette émission
qui prouve que les plus
jeunes sont souvent aussi
bons que leurs aînés; 0.00
Messe de minuit.
France 3
9.40 Le roi Titi. Téléfilm
d’animation (2022), de
Careen Ingle; 11.00 Ou-
tremer.story; 11.30 Ex-
pression directe; 11.50
Outremer.l’info; 12.00
Nous, les Européens;
12.30 ICI 12/13; 12.50 Le
Mont-Saint-Michel se-
cret; 13.30 Vivement di-
manche; 15.15 Les étoiles
de la glace; 17.10 Des chif-
fres et des lettres; 17.50
Le Grand Slam; 18.55
Zap actu; 19.00 ICI 19/20;
20.10 Stade 2.
21.10 Les enquêtes
de Vera. Série policière
(Saison 6, 1/4) : « Une vie
sous silence ». Avec Brenda
Blethyn, Kenny Doughty.
Vera rejoint la lande de
Northumberland, où une
femme a été découverte
étranglée : l’enquêtrice
passe au crible la vie
familiale et sentimen-
tale de la victime; 22.40
Les enquêtes de Vera.
Série policière (Saison 6,
2 et 2/4) «L’homme des
cavernes ». Avec Brenda
Blethyn; «Un homme
d’honneur ».
Arte
9.55 L’Afrique vue du ciel;
13.30 La souffleuse de
verre. Téléfilm drama-
tique (2016), de Christiane
Balthasar; 15.00 Laurel et
Hardy conscrits. Comédie
(1939), d’A. Edward Suther-
land. NB; 16.30 Forains,
l’art en fête; 17.25 Festival
mondial du cirque de de-
main 2021; 18.50 «Grande
messe en ut mineur» de
Mozart; 19.45 Arte jour-
nal; 20.05 Leslie Caron :
Française à Hollywood,
Américaine à Paris.
21.00 La panthère des
neiges. Film. Un photog-
raphe animalier parmi les
plus réputés au monde
invite un écrivain sur les
hauts plateaux tibétains
dans sa quête de la pan-
thère des neiges; 22.35
«Carmen» à l’Opéra Co-
mique. Opéra. Porté par
la mezzo-soprano Gaëlle
Arquez, le célèbre opéra
de Bizet traverse les épo-
ques sous les ors de la
salle Favart. Une produc-
tion pleine d’audace mise
en scène par Andreas
Homoki.
France 5
8.50 Le Noël de Jingle et
Belle. Film d’animation
(2012), de Chel White; 9.20
Silence, ça pousse !; 10.15
Echappées belles; 11.50
Escapades aériennes; 12.25
C l’hebdo; 13.20 La Corse,
belle et méditerranéenne;
14.20 Cendrillon (Opéra
de Paris). Opéra; 16.50 SOS
Afrique sauvage; 17.20
Des trains pas comme les
autres; 18.20 Tour Eiffel,
le rêve d’un visionnaire;
20.00 Caméras espions en
terre animale.
20.50 Les 100 lieux qu’il
faut voir. Documen-
taire. «Au fil de la Dordo-
gne ». De la haute vallée de
la Dordogne à la région du
Libournais, une découverte
des richesses naturelles et
architecturales qui bordent
la Dordogne; «Sur le che-
min de Compostelle, de la
Bourgogne aux Pyrénées »;
22.40 Jacques Tati,
tombé de la Lune. Docu-
mentaire. Retour sur la vie
artistique de Jacques Tati,
de ses débuts dans le mu-
sic-hall dans les années 30
au naufrage financier.
M6
6.25 Petronix : les défen-
seurs des animaux; 6.55
ALVINNN!!! et les Chip-
munks; 7.25 Presto! Le
manoir magique; 7.55 M6
Boutique; 11.00 Turbo;
12.45 Le 12.45; 13.35 Drag-
ons 2. Film d’animation
(2014), de Dean DeBlois,
Tom Owens; 15.20 Drag-
ons 3 : Le monde caché.
Film d’animation (2019),
de Dean DeBlois; 17.15 40
ans de bêtisiers : le grand
classement; 19.45 Le 19.45;
20.20 Scènes de ménages.
21.20 Les 20 chansons
de 2023 préférées des
Français. Emission
musicale. Présenté par
Elodie Gossuin. «Par-
tie 1 ». Elodie Gossuin
dévoile le classement des
vingt chansons de 2023
préférées des Français
entourée par Vianney,
Mika, Slimane ou encore
Zaho de Sagazan; «Partie
2 »; 23.15 Les 20 chan-
sons de l’année préfé-
rées des Français. Emis-
sion musicale. Présenté
par Elodie Gossuin.
«Partie 1 »; «Partie 2 ».
Et aussi...
Canal+ CRYPTÉ : 21.10 La
Petite Sirène. Film fan-
tastique (2023), de Rob
Marshall, avec Halle Bai-
ley, Jonah Hauer-King
(2 h 15).
France 4 21.10 La reine
des neiges, l’histoire
oubliée de Kay et Gerda.
Théâtre.
LCP 21.00 Rembob’INA.
MagazineClaude Nou-
garo, au commencement
était le verbe. Présenté
par Patrick Cohen.
NRJ 12 21.10 Coup de
foudre royal à Noël. Télé-
film romanesque (2022),
de Jonathan MacPherson,
avec Jordana Largy, Mat-
thew MacCaull (1 h 30).
KTO
12.00 Angélus et Regina
Cæli. En Direct de Rome...;
19.30 Messe de la nuit de
Noël à Rome. Emission
religieuse. En direct; 21.30
Chantons Noël; 22.30
Veillée de Noël et messe
à Saint-Germain-l’Auxer-
rois à Paris; 0.00 Le Berger
Court métrage de Dallas
Jenkins (2017).

Lundi
TF 1
6.30 TFou; 11.50 Les
douze coups de midi;
13.00 Journal; 13.50
Météo; 14.00 Moi, moche
et méchant. Film d’anima-
tion (2010), de Pierre Cof-
fin, Chris Renaud; 15.45
Moi, moche et méchant 2.
Film d’animation (2013),
de Pierre Coffin, Chris
Renaud; 17.25 Star Acad-
emy, la quotidienne; 18.30
Ici tout commence; 19.10
Demain nous appartient;
20.00 Journal;
20.45 Tirage du Loto.
21.10 Joséphine, ange
gardien. Série sentimen-
tale «Chanter sa vie ».
Avec Mimie Mathy, Va-
nessa Demouy. Alors
que Joséphine débarque
dans un très charmant
centre de vacances, sa
cliente est en mauvaise
posture, dépassée par
des adolescents dont elle
a la charge; «Chanter sa
vie »; 22.55 Mimie Mathy,
grandeur nature. Doc-
umentaire. Depuis des
décennies, Mimie Mathy
caracole en tête de tous les
sondages de popularité.
France 2
11.00 Messe. En direct de
la cathédrale Saint-Pierre
à Montpellier (34); 12.00
Bénédiction urbi et orbi;
12.20 Et Jésus devint
enfant; 12.45 Journal
Météo climat; 13.00 Jour-
nal 13h00; 13.50 Le voy-
age du Dr Dolittle. Film
pour la jeunesse (2020),
de Stephen Gaghan; 15.20
Affaire conclue...; 18.00
Tout le monde a son mot
à dire; 18.40 N’oubliez pas
les paroles; 20.00 Journal;
20.50 Un si grand soleil.
21.10 Le père Noël est
une ordure. Comédie
(1982), de Jean-Marie
Poiré, avec Anémone,
Thierry Lhermitte
(1 h 30). Réveillon agité
à la permanence de
SOS détresse-amitié,
prise d’assaut par toutes
sortes de malheureux en
mal d’affection, parmi
lesquels un odieux Père
Noël; 22.40 Un jour, un
destin. Magazine. «Le
Splendid, l’incroyable
histoire des Bronzés».
Présenté par Laurent
Delahousse.
France 3
10.00 Les lapins crétins :
invasion; 10.30 Les Dalton;
11.10 Outremer.le mag;
11.50 Outremer.l’info;
12.00 Le journal des solu-
tions; 12.20 ICI 12/13; 12.50
Météo à la carte; 13.40
La grande évasion. Film
de guerre (1963), de John
Sturges; 16.40 La p’tite
librairie; 16.50 Duels en
familles; 17.30 Slam; 18.10
Questions pour un cham-
pion; 19.00 ICI 19/20; 19.50
Tout le sport; 20.40 Aux
Jeux, citoyens !
21.10 Downton Abbey.
Drame (2019), de Michael
Engler, avec Hugh Bonne-
ville, Elizabeth McGovern
(2 h 00). VM. Des châtelains
et leur personnel se prépar-
ent à accueillir les souver-
ains d’Angleterre jusqu’au
jour où le majodorme royal
impose ses règles; 23.05
Miss Fisher et le tom-
beau des larmes. 0 Film
d’aventures (2020), de Tony
Tilse, avec Essie Davis,
Nathan Page (1 h 40). VM.
Phryne Fisher embarque
dans un périple de Londres
au Moyen-Orient.
Arte
9.25 L’Afrique vue du ciel;
12.05 Olimba, la reine des
léopards; 13.00 Cuisines
des terroirs; 13.35 Le
comte de Monte-Cristo :
La trahison. Film d’aven-
tures (1954), de Robert
Vernay; 15.10 Le comte
de Monte-Cristo : La ven-
geance. Film d’aventures
(1954), de Robert Vernay;
17.10 Invitation au voy-
age; 18.40 Christmas in
Vienna 2023; 19.45 Arte
journal; 20.05 Terres
sauvages du Nord.
20.55 L’extravagant
voyage du jeune et pro-
digieux T.S. Spivet. Film
d’aventures (2013), de
Jean-Pierre Jeunet, avec
Kyle Catlett, Helena Bon-
ham Carter (1 h 40). Un en-
fant prodige du Montana,
féru d’inventions, quitte
sa famille et se rend seul
à Washington; 22.35 Les
loups, sauveurs du parc
de Yellowstone. Docu-
mentaire. Avec la réintro-
duction ciblée de 41 loups
en 1995, la population
de wapitis dans le parc a
nettement diminué.
France 5
9.25 Zoo nursery : Berlin;
9.55 Différents, et alors !;
10.00 Cachalots, une his-
toire de famille; 11.00
Une vie de renarde; 12.40
Caméras espions en terre
animale; 13.40 Les docs
du Mag de la santé; 14.40
Consomag; 14.45 Ecureuil,
les tribulations d’une for-
estière; 15.40 Imprévus;
15.50 La folle aventure du
chocolat; 17.25 L’invité de
C dans l’air; 17.40 C dans
l’air; 18.55 C à vous;
20.00 C à vous la suite.
21.00 Rendez-vous en
terre inconnue. Docu-
mentaire. «Avec Jarry chez
les Inughuit au Groen-
land». Présenté par Ra-
phaël de Casabianca. A
1300 km du pôle Nord,
dans le village autochtone
le plus septentrional de la
planète, Jarry et Raphaël
rencontrent des familles
du peuple Inughuit; 22.50
C dans l’air. Magazine.
Présenté par Caroline Roux
et Axel de Tarlé. «C dans
l’air» donne les clés pour
comprendre un sujet de
première importance.
M6
7.55 Scènes de ménages;
12.45 Le 12.45; 13.45 Toi
et moi à Noël. Téléfilm
sentimental (2021), de
Jessica Harmon; 15.20
Abominable. Film d’an-
imation (2019), de Jill
Culton, Todd Wilderman;
16.55 La reine des neiges.
Film d’animation (2013),
de Jennifer Lee, Chris
Buck; 18.30 Tous en cui-
sine, menus de fêtes avec
Cyril Lignac; 19.45
Le 19.45; 20.30 Scènes
de ménages.
21.10 Lego Masters : la
machine infernale. Jeu.
Présenté par Eric Antoine.
Huit binômes sont con-
frontés à des défis inédits.
Ils doivent également se
plier aux règles de l’in-
vention imaginée par Éric
Antoine : la machine in-
fernale; 23.20 Lego Mas-
ters : extra brique. Jeu.
Présenté par Eric Antoine.
Invité : Georg Schmitt.
Sortez vos passeports, Ex-
tra Brique vous emmène
aux quatre coins du globe
pour observer les candi-
dats des autres pays.
Et aussi...
Canal+ CRYPTÉ : 21.10
La vie pour de vrai.
Comédie (2023), de Dany
Boon, avec Dany Boon,
Kad Merad (1 h 50).
France 4 21.10 Le voyage
de Gulliver. Spectacle.
LCP 20.30 Marilyn, la
dernière vérité. Docu-
mentaire.
NRJ 12 21.10 Crimes.
MagazineTriste Noël à la
Rochette / Tuerie à Sau-
tin / Réveillon sanglant
à Carcassonne. Présenté
par Jean-Marc Moran-
dini.
RTL 9 20.55 Misery. 2
Thriller (1990), de Rob
Reiner, avec James Caan,
Kathy Bates (1 h 50).
KTO
20.00 Urbi et Orbi; 20.35
Le Berger Court métrage
de Dallas Jenkins (2017).
(rediff.); 20.55 Noël ba-
roque dans un monas-
tère bénédictin. Doc-
umentaire; 21.45 La vie
des diocèses; 22.15 Lu-
mière intérieure; 23.10
Chantons Noël; 0.10
Chapelet à Lourdes.

26
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La Croix - vendredi 22 décembre 2023
Services
météo saint du jour
Sainte Françoise-Xavière pape Léon XIII lui demande d’aller
Cabrini († 1917) aux États-Unis accompagner
Fille d’une famille aisée d’agri- les immigrants italiens. Elle y crée
culteurs lombards, elle rêve d’être des écoles et des communautés
Vendredi missionnaire en Chine, mais religieuses. Canonisée en 1946, elle
sa santé est fragile. Elle fonde est sainte patronne des migrants.
la congrégation des Sœurs mis-
9° 12 ° sionnaires du Sacré-Cœur, et le Demain Saint Jean de Kenty
11 ° 13 °
8° 14 °
10 °
10 °
13 °
13 °
méditation
9° 11 °
11 ° 13 °
sous l’action de l’Esprit, qui est
8°
11 °
9°
13 °
Samedi un acteur permanent de ces chapi-
8°
12 °
13 °
15 °
>16°
14/16°
de la 3e semaine tres inauguraux. Alors, l’émerveil-
lement et la crainte de tous se ré-
6°
7°
13 °
11 °
12/14° de l’Avent (Luc 1,57-66) pandent comme une traînée de lu-
10/12°
12 ° 14 ° 8/10° mière dans le ciel précédant Noël.
A
11 ° 13 ° 6/8° utour du b erce au de D’abord les « voisins » et la « famil-
14 ° 17 ° 4/6° Jean-Baptiste, d’autres le » (v. 58), puis tous les habitants
11 ° 16 ° 2/4°
8° 18 ° voix prolongent le chant de la « région montagneuse de Ju-
<2°
11 ° 17 ° du magnificat. Les voisins se dée » (v. 65), enfin tous ceux qui
réjouissent avec Elisabeth qui apprenaient la nouvelle. La voix
Samedi Dimanche prop o s e un nom inattendu de chacun est importante dans le
pour l’enfant. Zacharie confir- concert de cette joie qui s’élargit,
me le choix de ce nom : Jean – passant de cœur en cœur. Soyons
Dieu fait grâce. L’Évangile de attentifs à la parole des personna-
Luc continue ainsi de dessiner ges qui s’avanceront dans les ré-
l’identité divine à travers les cits de Noël. En les écoutant, ap-
noms des personnages. La bou- prenons à laisser l’Esprit parler
che de Zacharie s’ouvre enfin : en nous. Osons relire notre ma-
il bénit Dieu. Il joint sa voix à la nière de parler : comment, de
louange des pauvres. Comme quoi et de qui parlons-nous ?
tous ceux qui prendront la pa- Quelle est la parole que Dieu nous
role dans les scènes de la nati- inspire aujourd’hui ?
vité, il dit une parole positive. Sœur Véronique Thiébaut,
Son silence forcé l’a sans doute religieuse de l’Assomption
dép ouillé de s on as surance
mots croisés p our le rendre capable de
louange et d’accueil. Il le fait
Autres textes : Malachie 3,1-4,23-24 ;
Psaume 24,4-5ab, 8-9,10.14
Problème n° 8287 d’Arthur Gary
souci de montrer ou au moins de
Solennité de la nativité suggérer les premiers pas de Jésus.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
I
du Seigneur (Jn 1,1-18) Jésus a commencé à vivre, au ras
du sol avant d’être élevé. Il a com-
mencé à parler avant de devenir la
II
I
l fallait un commencement. Il Parole de Dieu. Il a commencé à
faut toujours un commence- avoir faim avant de nourrir les fou-
III
ment. Parfois la fin écrase la les. Et ainsi de suite. En ce jour de
magie du commencement et celle- Noël, accueillons cette nouvelle,
IV
ci s’abîme au fond des mémoires. afin de savoir nous regarder nous-
V La résurrection de Jésus, par la lu- mêmes, et nos proches avec nous,
mière qu’elle procure et par l’avenir avec un peu plus de bienveillance
VI qu’elle ouvre, une vie humaine à ja- et de patience. La vie humaine est
mais libérée de la mort, aurait pu affaire de commencement. Appre-
VII faire passer sous silence que Jésus nons à en goûter toute la saveur.
avait commencé à vivre un jour du Cessons de mettre toutes nos at-
VIII temps. Saint Paul, quand il parla tentes dans d’heureux dénoue-
de Jésus sera d’ailleurs très ellipti- ments qui n’arrivent qu’épisodi-
IX
que : de lui, il ne semble connaître quement. « Au commencement
X que le nom de sa mère, Marie, sa était le Verbe… En Lui était la vie et
ville, Nazareth, sa mort par la Croix la vie était la lumière des hom-
et sa résurrection. Reconnaissons mes ». Joyeux Noël à chacun.
Horizontalement. – I. Ils ne sont pas militants à mi-temps. – II. Rabot que cela fait un peu court pour
Alban Dumaillon, prêtre
pour rainer. Ferment. – III. Elles s’applaudissent au cirque. Dressé par écrire une biographie ou bâtir un
le pandore. – IV. C’est nickel ! Le marocain. Clément qui vola. – V. Paris
en armes. Boira à petits coups. – VI. Telle une zone sensible aux programme de catéchisme ! D’au-
Autres lectures :
stimuli. Argent en cagnotte. – VII. Touché. Impératrice d’Orient. – tres disciples du Christ auront le
Is 52,7-10 ; Ps 97 (98) ; Hb 1,1-6
VIII. Greffais. Bécane au bureau. – IX. Débits de cruche. – X. Les
mêmes. Laisse passer certaines choses.
Verticalement. – 1. On sait généralement quel jour il doit expirer. –
2. Littoral. Refuse la confession. – 3. Refroidit. Relatif à un futur RDV
être. – 4. Cuit avec des vapeurs. Peut qualifier des harengs. – MÉDIAS
Radio
5. Aujourd’hui pour demain. Cité près de Dijon. – 6. Fin de messe
classique. Parfumés à la badiane. – 7. Miner. Témoin de meurtres sur le
DIMANCHE À 7H06
Nil. – 8. Possessif. Il a des côtés aléatoires. Des grains. – 9. Elles peuvent
justifier qu’on se montre entreprenant. – 10. Arrêt de la tétée. Réfléchi.
Solutions du n° 8286 : Horizontalement. – I. Hémistiche. – II. Île. Ur. Écoutez Robert Migliorini,
Rot. – III. Supérieure. – IV. Ter. Salent. – V. Origan. – VI. Seltz. Pé. – de LA CROIX
VII. I.I. Na. Ères. – VIII. Étreintes. – IX. Noé. Riante. – X. Suaves. Dés.
Verticalement. – 1. Historiens. – 2. Éluer. Itou. – 3. Mépris. Réa. – le dimanche à 7h06 sur RCF
4. Gêne. – 5. Sursalaire. – 6. Triant. Nis. – 7. El. Zêta. – 8. Cruel. dans l’émission «Un air qui me rappelle»
Rend. – 9. Horn. Peste. – 10. Étêtées. Ès.
Certains abonnés trouveront dans ce numéro un encart Courrier La Croix.

I
l y a quelques jours, nous
avons descendu les boîtes et
les sacs où se trouvent ran-
gés les accessoires et les
décorations de Noël, les
boules, les guirlandes de lumière
et aussi, bien entendu, les per-
sonnages de la crèche. Ces per-
sonnages, c’est moi qui les ai
rapportés d’Aix-en-Provence, du
temps où j’y étais étudiant. Ce
sont de magnifiques petits san-
tons extraordinairement réa-
listes, aux couleurs chatoyantes.
Les artisans provençaux ont
particulièrement travaillé les Rois
mages et leurs costumes d’appa-
rats rouges ou verts ou jaunes,
leurs robes et leurs manteaux aux
fourrures blanches, aux cols
dorés. Sans compter le soin mis à
reproduire délicatement et à
rendre visibles les coffrets dans
lesquels les cadeaux sont pré-
sentés au petit enfant par les trois
majestés venues s’agenouiller
devant la mangeoire. Je me sou-
viens avoir rapporté les figurines
au gré des Noëls successifs où je
rentrais de France au Liban pour
les vacances auprès de mes pa-
rents. Finalement, la crèche a été
«
Nous ne
naissons
pas seuls.
Toute
naissance
est une
connaissance.
»
Paul Claudel
Le 20 décembre, dans un
bureau de vote installé
dans l’Académie des beaux-arts
de Kinshasa, en RD-Congo,
où se tiennent les élections
générales. Arsène Mpiana/AFP
La dernière page
Ambiances
La chronique de Charif Majdalani
complétée, je l’ai conservée et
c’est celle que mes propres en-
fants ont connue, observée de
près, admirée, qu’ils ont ensuite
reconstituée chaque année eux-
mêmes et que l’on dut aussi un
temps déplacer et poser en hau-
teur parce que les miniatures de
son contenu intéressaient beau-
coup un chat que nous avions.
Cette crèche avait remplacé
celle de ma propre enfance, que
j’avais contribué moi-même à
déclasser et à écarter progressive-
ment en la remplaçant par celle
venue d’Aix. Je n’ai plus grand
souvenir de cette crèche ori-
ginelle, mais je me souviens que
ses personnages étaient un peu
plus grands que les santons de
Provence. Ils étaient plus frustes,
moins délicatement sculptés et
peints. Je me rappelle néanmoins
qu’elle me faisait rêver, mais ce
n’était ni pour la beauté des figu-
rines, ni parce que le berceau de
Jésus était à ce moment une
véritable reproduction de man-
geoire et non pas un couffin com-
me dans la scène provençale,
mais parce qu’elle avait quelque
chose de mystérieux. Il s’en déga-
La Croix - vendredi 22 décembre 2023
La crèche était
immense,
et représentait
des vallons,
des montagnes.
Il y coulait des
cascades dont
je n’ai jamais
su comment elles
fonctionnaient.
geait une ambiance feutrée sans
doute causée par les reflets du
tapis persan sur le bord duquel
elle était montée et dont les cou-
leurs soyeuses lui transmettaient
quelque chose de leur discrète
rutilance. La nuit, de surcroît,
la guirlande de lumière colorée
du sapin au-dessus d’elle tamisait
d’un doux éclat la scène de la
Nativité et donnait quelque chose
d’énigmatique à ses personnages
dont la gestuelle et la facture
étaient plutôt artificielles et
convenues.
l’image
Durant une partie de mon
enfance, j’avais un camarade de
classe dont les parents étaient
des amis des miens et dont le
père construisait de son côté une
crèche devenue célèbre en ville.
C’étaient des gens plutôt modes-
tes, leur appartement était petit
et cette fameuse crèche occupait
presque la moitié du salon.
Elle était immense, et représen-
tait des vallons, des montagnes.
Il y coulait des cascades dont je
n’ai jamais su comment elles
fonctionnaient. Des ponts enjam-
baient des ruisseaux, des routes
passaient sous des tunnels,
il y avait des maisons en bas, des
chalets en hauteur, des troupeaux
paissaient au milieu de sapins et
de pins, il y avait des laboureurs,
des chasseurs, des bergers.
Mon camarade accueillait avec
fierté ses amis et les laissait ad-
mirer ce monde entier reconsti-
tué dans lequel la crèche était
certes au cœur du vaste dispositif
mais était si discrète qu’elle pou-
vait même passer presque inaper-
çue.Je ne sais s’il y avait là
un sens, par exemple la volonté
d’accentuer la modestie de
27
l’événement que représentait
physiquement la naissance de
Jésus au sein du vaste univers,
et de jouer de cette ambivalence
pour montrer combien la créa-
tion entière ignorait à ce moment
l’importance à venir de cette
naissance. Je ne le pense pas.
Je trouvais au contraire cette
grande mise en scène un peu trop
théâtrale, trop ostentatoire. Et
puis elle me faisait penser aux
constructions autour de mon
train électrique que je déployais
au milieu d’une variété de gares
et de décors divers. Elle me faisait
songer aussi au circuit de courses
de voitures miniatures que mon
camarade avait chez lui et auquel
son père empruntait certains
éléments pour sa reconstitution.
Je préférais finalement revenir
à la modestie de la crèche plus
convenue qu’il y avait chez nous,
dont le silence, l’immobilité
et la suave tranquillité dans
le clignement des petites
ampoules de couleur me remet-
taient dans l’ambiance de Noël
bien plus sûrement que la specta-
culaire machinerie montée par
nos voisins.
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