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TRAITE IVANATOMIE HUMAIN PUBLIS SOUS LA DIRECTION DE \ i . PAUL POIRIER HEP ups ‘ThAVAUX ANATOMLOUES, INGIEN YES MOPITAUX, Par MM. A. CHARPY A. NICOLAS 4A. PRENANT Professour @'znatomie Profasseue agvigd Professour agrépé 4 Ia Faculté de Toulouse A ly Faculté de Nancy Chef des travaur histologiques ‘Chef des travaus anatomiques, ‘Ja Pacallé do Naney P. POIRIER 'T. JONNESCO Professeur agrégé Proseeteur do la Faculté Chef des travaux anatomiqoes te Pats Chirurgiea dos Mapitaus TOME PREMIER ARTHROLOGIE : Paut POIRIER Développement el Histilogie : A. NIGOLAS 440 Dessins originaux par MM, Ha, GUYER, A. LEUBA, etc ANCIENNE MAISON DELABAYE L. BATTAILL Cc’, EDITEURS Pract ny bw alioReINE, PARIS LIVRE TROISIEME ARTHROLOGIE Par Paut POIRIER On donne communément Je nom d’Arthrologie & cette partie de l'anatomie qui traite des moyens d’union des os entre eux. Le terme arthrologic ainsi employé est loin d'étre parfait ; rigoureusement i] devrait tre réservé a Pélude des articulations ; c'est par extension qu’on la appliqué a étude de tous les modes d’union des os, méme a ces articulations dites « & distance » dans lesquelles Jes os n'arrivent point au contact, mais sont seulement. réunis par des ligaments ; pour ces derniéres articulations, le terme de syndesmologie serait préférable. CHAPITRE PREMIER DEVELOPPEMENT DES ARTICULATIONS Par A. NICOLAS On a vu, & propos du développement du squelette (V. t. J, p. 114), que les pieces cartilagineuses qui le constituent a Porigine apparaissent isolément au sein du méseachyme par diflérenciation des éléments mésenchymateux et pro duetion d'une substance intereellulaire jouissant de caractéres spéciaux. Les noyaux cartilaginenx ainsi formés se trouvent séparés du ou des noyaux voisins par une zone plus ou moins épaisse du tissu mésenchymateux indi férent. Puis ils augmentent de volume, s'allongent suivant telle direction, s'épaississent suivant {elle autre et ne tardent pas, finalement, & acquérir une configuration caractéristique pour chacun d'eux, rappelant bientot de tres prés dans son ensemble celle qu’auront les pidces osseuses de ladulte. Cet accroissement résulte, on le sait aussi, de lactivilé formatrice d'une zone cellulaire, intermédiaire au mésenchyme indifférent dont elle dérive et au car- tilage déja produit, la couche chondragéne, qui entoure de toutes parts les earlilages et se reconstitue sans cesse, & mesure que de nouveaux dépdis carti- lagineux s‘ajoutent aux anciens, Grace a ce processus La distance q| séparait les cartilages diminue toujours 35 ly 832 ARTHROLOGIE davantage, la zone mésenchymateuse qui les isolait devient par suite, en eer tains endroits, de plus en plus mince. En un mot les segments eartilagineux londent a venir au contact les uns des autres, par leurs extrémilés, par leurs faces latérales, ou par quelque point déterminé de leurs bords, suivant qu’il S'agit d'un carlilage précurseur d’os long, d’os court, ou d’os plat. Si l'on examine en ce moment une coupe intéressant & 1a fois deux carlileges voisins, on constate les faits suivants. Supposons, pour fixer les idées, qu'il Slagisse d'une coupe longitudinale passant par l'un des mélacarpiens et Ja. pre- miére phalange qui lui correspond (V. fig. 473). La couche chondrogene (e.ch, régne sur toute Ja périphérie de chacun des cartilages, aussi bien sur ses faces latérales que sur ses extrémités, partout avec les mémes caractéres. I] existe entre l’extré- milé distale du métacarpien (M) et Sextré- milé proximale de la phalange (P), tapis- coh s6es une et l'autre par Ja couche ehondro- cm gene, un certain intervalle que comble une <¢h Jone cellulaire /c.m),en conlinuité de partot autre avec le méseuchyme ambiant dont elle a les caractires. Toute cette région (2.i), intermédiaire aux extrémités cartilagineu- ses et constituée par trois couches : deux extrémes chondrogénes, et uve moyenne mésenchymateuse, a regu des noms divers couche mésochondrale, bande axticulaire. Leexpression de zone intermédiaire nous Te eats on tog. CO; paratt suffisamment caractéristique. Toute- par lo méacacpien Met la pre. fois, répétonsle, il ne sagit pas li d’une Imjtre phalange P (@'apres Samus}. formation propre, indépendant, puisque les ahy20n,ntermétai aves sa osu ros couches qui ls composent he different Ses deuk Couchss chondeogencs'cek, on rien de celles qui recouvrent Jes faces Iatérales des pigces eartilagineuses. Toutesles articulations,& quelque categorie qu’elles doivent appartenir plus lard, passent par ce stade. Les transformations ultérieures varieront néces- sairement suivant les cas. Toujours les deux couches chondrogénes de la zone intermédiaire se transformeront cependant en cartilage, ot contribueront par conséquent a allonger le segment, tout comme Ja couche chondragéne latérale contribue a I'épaissir. Quant a la couche mésenchymatouse moyenne, tantot olle persistera ot s‘organisera en tissu fibreux, lanlal elle disparaitra sans laisser de traces. Voyons dans une série de paragraphes les divers eas que Von peut observer. P Fig. 473, Coupe longitudinale d'un doigt (om- § 1. — SYNCHONDROSES Les pidees cartilagineuses continuent a s‘allonger, leurs extréinités se rappro- chent de plus en plus (lig. 474, II), la couche mésenchymateuse s'amineit pro- DEVELOPPEMENT DES ARTICULATIONS 533 gressivement, employée qu’elle est A reconstituer les couches chondrogenes adjacentes. Il arrive ua moment oti celles-ei se tonchent, puis se confondent (V. fig. 474, II) en ane seule couche. Cetie couche unique subit alors la trans- formation cartilagineuse, el en fin de compte les deux segments cartilagineux primitivement séparés sont intimement soudés (III). Il y a la ce qu’on appelle une synchondrose (articulation de la premiére céle avec le sternum, de apo Wig. 474. — Schémas montvant le mode de formation dui -ynchondrose, 6, pitces cartiluginouses : en J, elles sont séparées pat 1a zone interimédiaire em; e.ck, couche choalrogene'~ ea 12 lies Se {ouchent? en Milt iar fasion es complies physe styloide avec Ja base du crane... elc.), mais on voit que ce n'est pas & proprement parler une articulation: ¢’est, comme on 'a dit, une simple union sans articulation. Parfois eependant Ja fusion n‘est pas complete etl se produit entro les deux cartilages, par un processus qui sera étudié dans un instant, une fente qui les isole plus ou moins complétement, § I]. — AMPHIARTHROSE! Lorsque 1a formation de substance cartilagineuse aux extrémités des pieces squelettiques se fait avec lenteur, on lorsque la distance qui sépare celles consi est érable, la couche moyenne mésenchymateuse de la zone intermédiaire Sorganise en tissu fibreux ou en fibro-cartilage (V. fig. 473). Il- en résulte que les cartilages ne peuvent arriver au contact l'un de l'autre et restent maintenus a distance par une couche résistante qui les unit solidement, et joue Ie rdle d'un ligament interarticulaire (par exemple l'articulation de la poignée avec le manche du sternum). Dans ces cas, la couche chondrogéne se transiorme, lorsque le développement est lerminé, en une mince couche eartilagineuse 536 ARTHROLOGIE (V. fig. 475, ca) que Von retrouve sur la surface dite artieulaire de los adulte, entre la substance o: Fig. 478, Formation d'une amphiurthrose 1.08 pideos eartlagineuses restent écartées vane de autre grace fia persistance de 1a Fouche moyenne ge_ la 20ne intermediaice ijgatnent tnterariievlaire, ff); lorsque foGsineation ‘sera terminée, les’ os en pre sence se trouveront reves «un cantloge use el Ja face correspondante du ligament inlerarticul . On donne aux articulations qu prennent naissance par ce processus Je nom d@amphiarthroses ou articu- lations sem 11 faut iontefois faire observer qu’iei, comme dans Ja iére catégorie, il pout so pro- nilivement, ou méme secon- dairement, une fente creusée dans Vépaissour méme du ligament inter arliulaire (V. fig. 473, f.a). Crest méme ainsi que les choses se passentle plus souvent (symphyse pubienne, ar- ticulation sacro-itiaque, ete.), de Celle sorte qu'entre Pamphiarthrose typ que et la diarthrose on trouve des Hencroulement,eas—fa.fentearicuisizosp: formes intermédiaires réunies sous parsiseant cane certaines eatenories dains : Pilaribroses (Gianhiro-ampiiatinvoses) aa Le nom de diarthroamphiartroses. Iniliea du ligament mterarticulatre § UI. -- DIARTHROSES Dans la majorilé des cas, les extrémités ou certains points de la surface des pieces cartilaginenses, jusqu'alors unies (et séparées en méme temps) par la zone intermédiaire parviennent & se rencontrer ayee les extrémilés ou les surfaces correspon- dantes des pieces voisines, mais sans se fusionner en ancune fagon aver elles. I se forme en effet dans leur intervalle une sorte de fissure, la fente articulaire, qui assure l'indépendanee complete des surfaces mises alors simplement en contact Pune avec autre (V. fig. 476, f.a). On congoit que ces rapports des extrémités carlilagineuses leur permettent de glisser I'une sur l'autre. Nous avons affaire iei & des articulations parfaitement mo- biles, a des diarthroses. FENTE ARTICULAIRE. — Le mode de forma- tion de Ja fente articulaire est encore un sujet de contro Vopinion qui pavait la plus accop- table (Kalliker, Retierer), bien qwelle soit pas-gayaina inontrant commont sible dobjections et qu'elle ne rende pas nelle: Ia. fonte arliculaire, fia, se meat compte de tous les fails, est la suivante. ipralamee sur: les: cules Ce) Tintertigne asticulaive (culs- Nous avons vu précédemment. que la couche — desac synoniancr) on sinsi- chondrogine qui limite Vextrémité du cartilage nvantdansépaissourméme i fas dy périchondre. subitla méme évolution qu’en une autre région, Cest-i-dire forme, & ses propres dépens, du cartilage. Nous avons appris en outre que, par suite de ce processus, Ja couche mésenchymateuse moyenne DEVELOPPEMENT DES ARTICULATIONS 538 s‘amincit de plus en plus, différenciée qu'elle est, petit & pelit, en couche chon drogéne, puis disparatt. Les deux couches chondrogénes se juxtaposent, ou & peu prés, séparées senlement par un mince liseré amorphe ; enfin elles se iransforment en substance cartilagineuse. C'est a ce moment que la fente arti- culaire commence apparaitre sur les cétés, dans l'interstice des deux couches chondrogénes (Schulin, Retterer) ; elle gagne ensuite le contre, et regue dés lors dans toute la largeur de Vinter- valle intercartilagineux. En somme, la transformation de chacunc des deux couches chondrogénes en substance ear- lilagineuse a eu pour résultat « une vé- ritable reneontre de deux couches dures croissant & Lencontro Pune de Mautre etdevenant contigués (Retterer) » ; Zoi, production d'une fente quand le contact est élabli. Mest vraisomblable que des influences extérieures interviemnent, sinon pour déterminer, du moins pour favoriser Vig. 67 Coupe frontale passant. par Vavticulation sterno-clavieulaire gaucho d'un embryon wumain de 43m, ©, oxtrémité sternale de 1a clavicule. poignée du. sternum — di, ebauche du Ineat Interarticulaire sépare de chacune dos pibees cartilaginouses par uno fente. — On Voit que ta peripherie de cos piéces est re= vette dune zone plas foasee feourhe ehon- Grogene) particullérement épaisse au uiveau s, de Fontrenite de la elavicule- Vapparition de la fente articulaire. Les muscles, par exemple, pour ne pas étre sans doute elle commence & apparaitre, n’en existent pas moins l'état d’éhauches histologi- quement différenciées, Selon toutes probabilités ils sont sus- coptibles de se contracter, par suile d’exercer des tractions, aussi faibles gu’on voudra, mais cependant efficaces, sur Jes extrémilés articulaives des piéces squelettiques Tel est, esquissé dans ses traits essentiels, le mode de formation de la fente ar laire. Dans les cas les plus typiques, il n'y ena qu'une seule (articulation scapulo- humérale de la hanche...ete.), Figure schémalique mentiant commont dans certains “A*is quiailleurs il s‘en dé cas les fentes arliculaives, fa, seproduisent de telle Yeloppe deux. Ainsi quand sorle qu'il subsiste & la surface des cartilages den- Ja couche mésenchymateuse erotiement, ea, ‘une mines amelio, 4f, de la.cOu- moyenne organisée en tissu che moyenne de la zone internéaiaire finan eas épaisse, il se fait deux fontes (V. fig. 477), Pune entre Pextrémité de l'un des segments (C) squelettiques ct la couche précédente, d.i, la seconde entre l'ox- trémité de Pautre segment (S) et la face correspondante de vetle méme couche. Us puissants & Pépoque ob jens 536 ARTHROLOGIE Hy a, en un mot, deux cavités arliculaives indépendantes une de autre, séparées par un disque interarticulaire. Celui-ci dailleurs peut étre plus ou moins complet; souvent il est perforé (secondairement) et les deux eavilés articulaives communiquent ensemble. Dans exemple que nous venons de considérer, la surface artioulaire de cha- cun des os respectivement en rapport avec le disque interarticulaire est recou- verle uniquement par du cartilage, mais il n'en est pas toujours ajnsi. Dans cerlaines articulations (articulation du maxillaive inférieur avec le temporal, symphyse pubienne quand il se développe une fente arliculaire), une partie de Ja couche mésenchymateuse moyenne est déjt organisée quand la fenle, ow les fentes, font leur apparition. Elles se produisent alors (V. fig. 478) de telle sorte que le revétement eartilaginenx (ea) de la surface articulaire se trouve tapissé par une couche plus ou mans épaisse de tissu fibreux (1./) qui le sépare de Ia cavilé articulaire. des phénoménes qui viennent d'etre exposés n’aboulit pas a Ia ion d'une articulation complete. La fente axticulaire, isolant les pidees squelettiques anx endroits ott elles vicunent se juxtaposer, leur permet de se mouvoir les unes sur les autres, mais il est nécessaire que cerlains dispositifs assurent Ja solidilé et Ja permanence de leurs connexions. Ce but est alleint par le développement des capsules et ligaments périarticulaires, des bourre- lels marginans et des ménisques fibro-cartilagineux. CAPSULE ET LIGAMENTS PERIARTICULAIRES, — Sur une coupe passant par une articulation en yoie de développement, on constate (V'. fig. 479) sur les la seconde, chez un embryon Inmain de Pig, extoémité dlstale de Ia premiére phalango; — Pp, extrémité proximate de Ja deuxsome phalenge, — Zp, ébauche dela capsule, ~- i, son jusertion sur le cartilage. Les surfaces grticuldires sont discordantes. (loutes deux convexes}; la couche chondrogene a dispar A Jour niveau et il svexisie plus entre elles qu'une lamelle, im, extrémement mince de la Couche moyenne dela zone intermediaire, ev, laquelle, sur les e6tes, forme wn amas trian gulaize, La fentoe, sultant probablemdnt des tanipilationr auxqueles & 66 soumis tem rryon fend particuliorement ete elie iamelle qui est restee applique sila 2 phalanige. Dans Varticulation métacarpo-plalangienne du meme ortell iLn'eu existe aucune trace. parties latérales de la zone intermédiaive V’existence d'une couche dense formée a’éléments cellulaires orientés d’un earlilage a autre (1,p), et assez distinete, en dchors, du mésenchyme ambiant en dedans, de la couche moyenne de la zone DEVELOPPEMENT DES ARTICULATIONS 337 intermédiaire (cm). Celle couche se continue de part et d’autre de Varticulation en partie avec Ia zone fibrillaire du périchondre, et, de plus, se fixe (in) surla face externe des deux cartilages. C'est la l'ébauche de la capsule articulaire, e’est- a-dire d'un manchon fibreux, plus ou moins épais, fixé a chacun des deux carti- lages (plus tard des deux os) qu'il maintient en contact, En cerlains endroits cotte capsule s'organisera en handelettes, en cordons fibreux, les ligaments périarticulaires, qui tantot continueront & faire corps avec elle, lantot s'en sépareront complétement. II convient de ranger dans cette catégorie de liga~ ments ceux que l'on appelle interosseux (ligaments croisés du genou, par exemple) et qui en réalité sont également périarticulaires (V, 480, 1.c). Fig. 480, Coupe verticale d'une articulation du gonou chez un embryon humain de 45m; a coupe passe par Tospace intercondylien. Jr femur — 2, rotule dont Vextrémité supérieuro se continue avec le tendon du triceps fémo- ral’ et Voxtrémite inférieure avec le ligament rotulien, tr. —T. tibia, — Dans Matervallo doe trols os on volt: 1° la fento, articulaire située on avant 1 ot en arriére ++ d'ane masse de {issu clair et pew riche en cellules, Za, ebauche du ligament adipoux ; — 410 culsdecene par leguel la fente se prolonge audessus’ de Vextrsmits supéricure de la Totule pout former ty gul-do-sae sous tricipital, ¢1.; — 3 Lebauche du ligament crolse antoriour, foe ke une par Me du ménisque interarttoaiaire externe, mt En méme temps que la capsule, et aux dépens de sa couche la plus interne, se différencie une membrane dont V'importance est considérable et que Pon appelle Ia synoviale. Ses dispositions et ses limites sont du reste en relation @roite avec extension qu'acquiert la fente articulaire. Celle-ci en effet ne s'é- tend pas seulement (V. fig. 476, 480, 481) dans Pintervalle des extrémités artien- aires, du moins dans la plupartdes diarthroses; mais, s'insinuant sur leurs faces latérales (V. fig. 480, 481), elle envoie suivant certaines directions déterminées des prolongements en forme de culs-de-sac plus ou moins étendus (¢.s.t). D'ordi- naire, la fissure ne passe pas entre la couche chondrogéne et Ia zone fibritlaire 538 ARTHROLOGIE, du périchondre, mais dans Vépaisseur méme de catte dernidre de sorte qu'elle se trouve sparée de Je couche chondrogtne par une mince zone périchondrale. Les résultats de co phénoméne sont : agrandissemont de la cavilé artioulaire ; en outre 'allongement du manchon eapsulaire, dont les insertions en certains points se font maintenant & une distance beaucoup plus considérable du niveau de Vinterligne articulaire ; enfin, pour les os en contact, la-possibilité de se dé placer les uns sur les autres dans des limites heauconp plus étendues, puisque Vespace (virtuel bien entendu) dans lequel ils jouent est plus développé. La couche périchondrale qui limite du edté du cartilage (de los plus tard) Jes prolongements latéraux de la fente articulaire, ne part, et celle qui répond Fig. 481. Coupe verticale d'une articulation du genou chez Yembryon de la fig. préeédente ; Ia ‘coupe passe par le condyle externe du fémur, etatteint en outre la rotule Zt, 7, tubévositg externe du Ubia. — P, péroné, — fa, fente articulalre — Lx, Ligament rotulien dont Ta lace profonde est doubige par te tscu Idehe du Ligament adipeut, vile complete tent. sur lx Coupe proesdente. On'remarquera que Ia. contexte gu condyle femeral nest Enrapport avec ly suFace piané du plateau tibial que sur tne faible stendue,et que, de chaque chee existe un amas trlangulaire.adierant parsa pointe a0 tibia, Ces deus. amas repre Sontent a coupe au mebiagu esterue, m#, aWeiit en avant et on arriere de sa circonte ala capsule articulaire, d’autre part, continues d'ailleurs Tune avec l'autre, se différencieront pour donner naissance a la synoviale, laquelle dans tout son trajet juxtacapsulaire adhére étroitement a la capsule elle-méme et ne peut en étre séparée par la dissection. La synoviale est une membrane, dont nous ver~ rops plus tard la constitution histologique, qui séeréle ou laisse transsuder un liquide visqueux, la synovie, qui lubréfie les surfaces cartilaginenseset en facilile lo glissement. ROURRELETS MARGINAUX ET MENISQUES INTERARTIOULAIRES. — Lorsque les surfaces articulaires ne se correspondent pas, cest-a-dire lorsque l'une a’elles est convexe et autre plane (V, fig. 481), elles s’écarlent naturellement ahs DEVELOPPEMENT DES ARTICULATIONS. 539 Mune de l'autre sur les edtés, limitant ainsi un espace de forme triangu- laire a base périphérique, sur une coupe, en réalité une sorle de gouttidre prismatique qui régne sur tout Je pourtour de Varticulation. Cette gouttiére se trouve comblée par la zone inlermédiaire dont la couche moyenne est considéra- blement épaissie (V. fig. 481, m.i). La fente articulaire simple vers Je contre de articulation, 14 ow les deux surfaces articulaires sont tangentes, se prolongera en dehors de coté et d'autre de I'épaississement qui occupe la gout- tiére, entre chaeune des couches chondrogénes et Ja couche moyenne, se bifurquera en quelque sorte pour isoler cette derniére entre deux diverticules (V. fig. 482). Lamas prismatique ainsi délimité ‘organise en tissu fibreux ou fibro-cartilagineux et devient un ménisque interarticulaire (articu- Jation du genou). On comprend aisément com- ment, grace & cette disposition, la concordance entre les surfaces articulaires est rétablie, chacune elles coincidant exactement avec la face corres- pondante du ménisque. Fig. 482. Dans d'autres cas et par un processus analogue, prennent naissance des bourrelets marginaux, ee _ cee ae 2 isolés seulement d'un cOlé {hourrelets glénoidien tan dus" nsinicquesitocase et cotyloidien); ils rétablissent 'harmonie entre — culaires, les surfaces articulaires, on en augmentent léten- duc. D'autres fois enfin se développent de simples replis, des reliefs inmégulid- rement confignrés dont la signification est la méme que celle des formations préeédentes. § IV. — SYNARTHROSES Hest une derniére catégorie d'articulations dont il convient @indiquer le mode de développement: ce sont les synarthroses. Ces articulations s‘observent exclusivement au crane et a la face, cest-i-dire entre les os qui ne sont pas précédés d'une ébauche cartilagineuse, Ces os, ainsi qu'on I'a vu, se forment et s'accroissent au sein d'une éebauche continue de nature conjonetive, indé- pendamment les uns des autres. Ns tendent done a se rapprocher par leurs hords; & une certaine époque, ils arrivent tons & se juxtaposer. Alors certains entre eux se soudent, Je tissu qui leur donne naissance et qui les séparait ‘ossifiant complétement (os frontanx) ; d’aulres restent aceolés sans se fusion= ner et s‘engrinent de diverses maniéres (sutures dentées, écailleuses, ele.). Is sont maintenus dans leur situation réciproque non seulement grace & la con formation spéciale qu’acyuicrt V'os sur ses hords, mais encore grace & un vestige du tissu dans lequel ils se sont développés, qui persiste entre enx. Plus tard seulement, a une époque variable pour chacun d’eux, les os du erine se fax sionnent avec leurs voisins par suile de ossification du tissu qui les séparait. Les divers phénomenes qui viennent d'etre décrits se manifestent pendant le 560 ARTHROLOGIE cours de la vie fortale. L'apparition de la fente articulaire, qui marque le stade essentiel de la formation des diarthroses, a liew & des époques différentes pour chaque articulation, Sur des embryons humains de trois mois ot demi a quatre mois (parfois méme & une époque moins avaneée), toutes les articulations sont parfailement constituées. Les surfaces arliculaires possédent les lraits les plus caractéristiques de la configuration qu’on leur reconnait chez Fadulte ; la cavilé ar re présente & peu de chose prés la méme extension, les memes Jimites, par rapport aux organes qu'elle isole, que celles qu'elle aura apré complet développement. Enfin les capsules, ligaments, ménisques.... ele., exis- lent tous sous la forme et avee les rapports qu’ils gardent ensuite, seulement ils sont encore en voie de différenciation au point de vue histologique et n’acqué- reront que beaucoup plus tard leur constitution définitive, eulai son CHAPITRE DEUXIEME STRUCTURE Un coup d’ciil d’ensemble sur un squelelie encore pourvn des parties motles, gui relient entre eux ses divers os, permet de voir que le mode d’union des os est des plus variables. Envisagé dune facon générale, if apparatt sous deux formes principales: tantot 'union est continue, c'est-a-dire que la contiauité entre denx piéces osseuses est établie par un tissu intermédiaire plus ou moins apparent, de nature cartilagineuse ou conjonetive; —tantdt, au contraire, Funion est discontinue: il y a seulement contact entre deux pidees osseuses, comme on Ie voit dans la plupart des articulations des membres, et le tissu qui réunit ces extrémités est disposé & leur périphérie, allant dun os a l'autre, sous forme de manchon. : Lunion des os par continuité s'stablit de deux manidres différentes : 1° par synchondrose quand le tissu intermédiaire aux deux os est cartilagineus ; 2° par synarthrose quand la continuité est établie par du tissu conjonctif. Nous ayons vu par étude du développement que a synchondrase est le type primitif de Ja plupart des articulations ; je ne m‘explique point qu'elle ait été considérée jusqu’a ce jour comme une yaridté de lasynarthrose, alors qu'elle différe de celle-ci par son développement, sa constitution et sa structure. Liunion discontinue, par simple contiguite, ost appelée diarthrose, Des moyens d’union si différents comportent, on Ie comprend, une mobilité fort différente. Nulle dans lasynarthrose, peu apparente dans ia synchondrose, la mobilité devient trés grande dans les diverses variétés de la diarthrose ; de calif élrange d’articulations immobiles, donné aux synchondroses et aux synarthroses, tandis que les diarthroses sont dites articulations mobiles Entre ces types extrémes, il existe un type intermédiaire comprenant des arti- culations en partie contigués, en partie continues, les amphiarthroses. L’étude du développement nous a montré comment apparaissaient Jes parties constituantes des articulations. Nous allons étudier suceessivement, au point de vue de leurs earactéres géné- raux, de la structure de leurs éléments, et de leurs subdivisions en genres : 1° les synchondrroses ; 9° les amphiartleroses ; 3° les diarthroses ; 4° les synarthroses. § 1. — SYNCHONDROSES La synchondrose est essentiellement constiluée par des surfaces osseuses mises en continuité par un cartilage interposé; elle n'a po 1 de ligaments. Le bie ARTHROLOGIE cartilage interposé est du cartilage hyalin; c’est généralement un reste de Pébau- che carlilagincuse primitive. Le périchondre épaissi est en continuité avec le périoste de chacun des deux os et contribue a assurer la solidité du contact Les principaux types de synchondrose sont: l'union de Ja premiére cole avec le sternum, celle de l'apophyse styloide avec le rocher, colle de la lame perpen- diculaire de Vethmoide avec le vomer. La plupart des synchondroses sont temporaires, e’est-i-dire qu’avee Page elles disparaissent par ossification du cartilage intermédiaire. Sur le plus grand nombre, cette ossification ne se fait qu'a un age avaneé ; sur la synchondrose sphéno-occipitale 1a soudure des deux pices osseuses se fait normalement ot d'assex bonne heure. § 1. — AMPHIARTHROSES Les amphiarthroses, qui constituent le type intermédiaire aux synchondro- ses et aux diarthroses, sont parfois désignées sous les noms de symphyses, articulations semi-mobiles, articulations mites. Luschka les a décrites sous Je nom de halbgelenke (demi-articulations) dans une monographie trés remar- quable (Luschka, die Halbgelenke des menschlichen Keerpers, Berlin, 1858). Les amphiarthroses présentent des surfaces osseuses planes ou légérement déprimées vers le centre; cés surfaces sont revélues d'une couche de cartilage hyalin qui occupe leur partie centrale et les aplanit. Les moyens @union sont représentés par des ligaments interosseue extremement résistants, et. par des ligaments périphériques en général peu développés. Le centre de Varticle est occupé par un tissu mou, de structure spéciale, circonscrivant une cavité tou- jours mal Jimitée et qui peut manquer. Les mouvements des amphiarthroses sont peu étendus mais trés variés : on constate tous les mouvements, depuis le simple glissement jusqu’a la rotation, Les amphiarthroses doivent éire divisées en deux ordres : 1° Jes amphiar- throses typiques, représentées par les articulations des corps vertébraux entre eux; 2° les amphiarthroses & un degré d’évolution plus avaneé, qui les rappro- che des articulations parfaites ou diarthroses : on les appelle pour eelte raison diarthvo-amphiarthyvoses : la symphyse sacro-iliaque est le type de celles-ci. Je ne puis consentir & conservor Io qualificatif d'emphiarthrose imparfaite, commu: appliqué aux diarthro-amphiarthroses, Jamais qualificatif ne fut plus injustement jué, puisque les diarthra-amphiarthroses représentent un type plus avancé, plus parfait Wamphiarthrose. srRucrURE, — Les amphiarthroses offrent & étudier : 1° la couche cartila~ gineuse qui encrodte leurs surfaces articulaires ; — 2° la couche de tissu qui les ament interosseux. Cartilage d’encrotitement. —Ce cartilage appartient & la variété dite hya~ line. JI nest cependant pas rare que sa substance fondamentale, surtout la zone qui confine au ligament intorarticulaire, soit fibrillaire (par exemple & la sym- physe pubienne). STRUCTURE 38 Ligaments interosseux. — Ces formations, que l'on observe au niveau de la symphyse pubienne, de Varticulation sacro-iliaque, entre Jes corps des ver- tebres (disques intervertébraux),pour ne citer que quelques exemples, n'ont pas parlout une constitution identique. Elles sont composées essentiellement par du fibro-cartilage; parfois cependant en certains points leur structure est exclusive- ment fibreuse. Nous les étudierons ici dans leur forme typique, la colonne vertébrale. Les autres seront éludiées avec les articulations auxquelles elles appartiennent. Disquss asrenvenniunaus. — Les disques qui unissent les faces inférieure et supérieure de deux verlébres superposées sont formés : 1° de couches périphériques, lamel- aires, fibro-cartilagineuses et conjonctives disposées en an- neaux, complets ou non, em- boités les uns dans Jes autres; 2° d'une zone centrale, molle (noyau gélatineux des auteurs) formée de fibro-cartilage (V. fig. 483). Fig. 483, Les couches annulaires péri- Coupe passant au travers du disque qui unit le phériques sont déji bien visi- eee ‘vIn 3¢ (homme de 36 ans) bles sur des coupes fratches, qui ©, couches périphériques annulaires ; — A, noyau montrent des bandes alterna- central; — 2, prolongements mous qui fon ‘ent en tivementblanches(tissufibrenx) Beia“smeieh"fcemtral et aul sout attires au dohors et jaunatres (fibro-cartilage). Les fibres dans chacune de ces handes sont orientées dans des sens différents ; une fagon générale elles sont dirigées de haut en has, mais toujours plus ou moins obliques par fapport aux surfaces arlieulaires. La figure 484 rend compte de l'aspect d’une coupe transyersale d'un disque intervertébral, passant par la zone périphérique; elle ne montre que la moilié de Yépaisseur d’un disque. A la substance (ov) du corps de la vertébre fait suite lo cartilage d'encrottement (c.hy) auquel suecéde le fibro-cartilage (F.c). Les fibrilles dont est composée presque exclusivement la substance fondamentale sont d’abord & peu pres rectilignes et les cellules forment des séries plus ou moins netles. Plus en dedans Jes faisceaux fibrillaires eont ondulés et comme enchevétrés, puis ils s’écartent en ménageant dans leurs intervalles des inters- tices remplis par une substance fondamentale homogéne et par des eellules. Celles-ci sont beaucoup plus volumineuses que dans les zones plus rappro- chées de la surface articnlaire; elles sont isolées ou groupées et émettent des prolongements de longueur variable mais trés fins. La zone centrale, molle, du disque interverlébral est constituée, dune part par du fibro-cartilage et du tissu conjonctif, d'autre part, par les vestiges de la corde dorsale (Voir Ostéologie, p. 275). Dans Je jeune age on rencontre au centre du disque une cavité piriforme remplie par des cellules de grande taille, vésiculeuses, groupées en amas ou agencées en cordons, el enfouies dans une substance inlermédiaire amorphe et semi-fluide. Ces cellules dérivent des élé- as ARTHROLOGIE ments de Ia corde dorsale, proliférant activement. Chez Padulte, le noyau muqueux du disque intervertébral provient en partie de Pamas cellulaire cordal primitif ; il est contenu dans une cavité de forme inré- guliére dont 1a paroi, de con- sistance trés molle, est formée par une substance fondamen- tale fibrillaire renfermant des ceilules cartilaginenses, Mest a remarquer que cette substance molle se mélange le plus souvent d'une facon assez intime avec les vestiges cor- daux, de tolle sorte que 1a eavité qui loge ceux-ci n'est pas, cher Vadulte, aussi bien limitée que chez enfant. § III. — DIARTHROSES Les diarthroses constituent le type actuellement Ie plus parfait d'articulation : elles ont pour attributs principaux: des surfaces indépendantes, des moyens d'union rejetés a la pé- riphérie ot une eavilé articu- laire bien cireonserite par une membrane dile membrane sy- noviale, Lours parties constituantes indiquées schématiquement dans Ia figure 485 sont Jes suivantes : 1° les cartilages . articulaires (c.a) qui recou- Fig. ash, vrent Jes surfaces en contact ;— Coops perpndicuaine 8a surface un dsqve inte 26}q membrane synovial (€y) qui limite en partie le cavité : oo, 08 corps do Ia vestdbre) — ey cartilage dyalin aTehiroutoment Feiibro-carilage (apres. Sau: articulaire; — 3° Ia eapsule culaires; — 4° les ménisques interarticulaires et les bourrelets marginaux. CARTILAGES ARTICULAIRES. — Les cartilages articulaires, appelés aussi cartilages @encroitement, forment a la surface de la substance osseuse une couche qui adhére solidement a cette surface dont elle reproduit la forme générale, STRUCTURE Bi Conformation extérieure. — J.’épaisseur du cartilage d'encroitement e en raison n'est point uniforme ; elle var irecte de la pression que supporte la surface articulaire dans ses différentes parties. Plus grande en général sur les articulations des membres inférieurs, elle varie de 4mm. (contre des cavités glé~ noides du tibia) 1/2 mm. (cavité glénoide de la phalangetle). La loi de pression qui rogle l’épaisseur de ce revétement cartilagi- noux ne parait pas subir dexception. Il ne faut plus dire que Pépaisseur des cartilages varie suivant la forme de la sur= face articulaire, qu’elle est plus grande au centre sur Jes surfaces convexes, a la péri- phérie sur les surfaces concaves. Sappey arefuté cette erreur par des mensurations trés précises, montrant que le revétement cartilaginenx de la téte fémorale et de Ja cavité cotyloide est plus épais dans la moitié supérieure’ que dans I'inférieure. Morel et Duval remarquent également que dans les articulations métacarpo-phalangiennes, le cartilage d’encrofitement est. plus épais vers la. partie palmaire des condyles métacar- piens, parce que c'est dans la flexion que se font sentir les plus grands efforts dans ces articulations; tandis que dans les arti- culations métatarso-phalangiennes 1’épai seur maxima se trouve vers la partie dor= sale des condyles métatarsiens, parce que Fig. 485, Coupe schématique d'uno diarthrose. Baa, exirémliés atticulsires. des os, ~eareattlingend-enerodtemonts eee caps artcblaire! "aj synoviale Son fajet oat lodique par Une ligne pose Hee im ey euedosnt senowaat. I reinarquera que ia partiede lees hate conrearondante fos ox dpa ce at ‘un prolongement du périoste, Pifa aablte articulatre, normalement viitolle est se! considdrablement tase gie pour les besoing du schema, C'est dans Vexiension, par exemple quand on repose sur la pointe des pieds, que ces articulations subissent le maximum. de pression. Lidtendue du revélement cartilaginenx est en rapport avec Vétendue des mouvements de la jointure et nullement en rapport avec l’élendue de la surface articulaire opposée. Compare7 a cet égard Je revdtement cartilagineux de la cavité glénoide de lomoplate a celuidela (ele humérale. La face adhérente des cartilages est unie de la maniére la. plus intime a I'os sous;jacent, avec lequel le cartilage se continue. La face libre est remarquable par l'extréme poli qu'elle présente : elle est humectée par un liquide filant de consistance onetueuse, la synovie, — A la périphérie les cartilages s'amincis- sent: A la couleur blanc laileux de leur partie épaisse suceéde un liseré bleuatre ou rosé di a la transparence du cartilage qui, en couche mince, permot d’aper- cevoir I'os sous-jacent. Structure. — Les carlilages d'encrotlement apparliennent a la variété dite cartilage hyalin ; ils sont forinés par une substance fondamentale, ereusée de cavités ou chondroplastes, ou capsules eartilagineuses, que remplissent des éléments cellulaires, les cetlules cartilagineuses. ji 866 ARTHROLOGIE Comme on peut le voir sur une coupe perpendiculaire d'un cartilage diar- throdial el de la couche osseuse sous-jacente (V. fig. 486), les capsules cai Lilagineuses, plongées dans une substance fondamentale apparemment amorphe, different entre elles par Jeur forme, leurs dimensions et leur direction dans les divers points de l épaisseurdu cartilage. Dans a couche la plus superficielle, elles sont petites, aplaties; leur grand axe est paralléle a la surface du cartilage; — audes- sous de ees cellules aplaties on en trouve dautres plus arron- dies ef plus volumineuses ; plus profondément et jusq) os les capsules sont trés lon- gues, et Jeur grand axe est per- pendiculaire & la surface os~ souse, I résulle de cette dispo- sition de Ia couche profende, que si Yon vient & briser un cartilage, sa tranche prend un aspeot fibroide, comme s'il était composé de fibres perpendien lairement. implantées sur la surface osseuse. Ui ne convient point dans un Pig, 486, trail d’analomie descriptive {Coupe d'un curtilage diaethrodial (Waprés Sarees), d'insister sur les particularités ea, cartilage anticulaive; orfentation différente des de structure du carlilage, non captutes eaviilagineuses suteantlenlveaus-—=21,20n6 i oetdohte; a, o& spongieus. plus que surleurs propriétés de tissu, Toulefois il est une pro- priété qu'il importe de mettre en relief : je veux parler de Pecctréme élasticité du cartilage d'encrodtement, élasticilé telle que 'épaisseur d'un earlilage pout diminuer de moitié sous Vinfluenee dune pression pour reprendre ensuite ce que Poirier appelle Pépaissour de repos. Dans presque toutes les articulations, on trouve enire le cartilage articulaire etl'os unc zone irréguligrement épaisse (V. fig. 486, z.03.), constituée par de la substance osseuse incomplétement développée ; on I'a appelée pour cette raison couche ostéoide. On y voit au sein d'une substance fondamentale grenue, incomplitement calcifiée, des corpuscules arrondis ou allongés, isolés ou groupés, qui ne sout autre chose que des cellules carlilagineuses, plus ou moins alrophiées, & capsule épaissie et infilirée de sels caleaires. Chez Jes sujets Agés, les cartilages sont souvent {rés diminués d’épaisseur, parfois méme disparos i no Sagit point 8a d'usure, mais bien do: Als surface des cartilages artieulaires (dans quelyues articulations, dans la temporo-maxillaire, par exemple, peut-ttre aussi dans Ja sterno-claviculaire), STRUCTURE BAT on trouve une minee couche de tissu eonjonetif qui s’épaissit avec les progrés de Vage. Nous avons vu, par P'élude du développement, comment pouvail s‘expli- quer existence de ce revétement. On voit parfois en certains points d'une surface arlicnlaire ou sur le bord réunissant dour facoties eartilaginenses, le cartilage d’encrottoment faire place & du fibro-carti- lage. Sappey nous a montré que le long du bord par lequel les deux eavités sigmotdes du cubitus tunissent, le cartilage d'enevotitement lait romplacé par du fibro-cartilage. J’ai vu quil en était de méme sur le bord tranchant qui sépare la trochlée huunérale du plan in Ging qui doseend vers Te condyle, On trouvera plus loin (V. articulation scapulo-humé- yale) le résultat de mes recherches sur le revétement cartilaginevx de la gléne seapulaire = ‘au niveau de la tache que Fon rencontre parfois vers le contre de cette cavité, Te cartilage Wencrostement s‘anincit et fait place a du fibro-eartilage. La découverte de ee detail m’a ‘permis de montrer combien étaient erronées cortaines assertions produites dans ces temps Gerniers sur la physiologic de cette articulation. En offet, le fibro-cartilage apparatt la od la pression ne s'exereo que temporairement ou fatblement, cat, foujours, Ia loi de pression rogle Ia, production et [épaisseur du cartilage d’encroitement. Je ne doute pas que lat- tention étant appelée sur eo pointon n'arrive a trouver du fibro-cartilage en certains points de rovétements cartilagineux considérés jusqu‘ici comme formds uniquement par du carti- lage d'enerottement (Pornuen). Les carlilages articulaires sont constamment, a l'état physiologique, privés de vaisseaux et de nerfs. — On a cependant observé chez le feetus et méme chez le nouveau-né, danscertaines articulations, des vaisseaux qui s étendaient sur la sur- face des carlilages, Le fait est sans doute réel; mais ces vaisseaux doivent étre considérés comme appartenant Ala couche moyenne de la zone intermédiaire et non au cartilage. En tous cas, chez ’adulle, iln’en reste plus la moindre trace. SYNOVIALES. — La disposition des membranes synoviales peut étre com- parée & celle d’un manchon cylindrique, dont les extrémités sinséreraient au pourtour des surfaces articulaires, exactement a Ia limite de l'os et du carti- lage d’encrotitement, sur lequel elles empiétent quelquefois légerement. Bichal, assimilant les synoviales aux grandes séreuses viscérales (plévre, péritoine) les décrivit comme membranes closes de toutes parts, sacs sans owver~ ture, revélant sans interruption toute la surface interne des cavilés articulaires, capsule fibreuse et surfaces cartilagineuses. Celte fagon de concevoir les syno- viales fut longtemps adoptée ; cependant los travaux des histologistes modernes ont été impuissants a démontrer l’existence d'un revélement queleonque, fat-ce une simple couche endothéliale a la surface des carlilages articulaires. Lorsqu’une articulation présente un fibro-cartilage péri on intra-articulaire, Ia membrane synoviale s‘arréle toujours sur le bord adhérent du fibro-cartilage ; crest ainsi que dans les articulations pourvues de ménisque, Ia synoviale ne revet point les faces de celui-ci, pas plus qu'elle ne revét les cartilages articu~ Jaires : elle subit une interruption au niveau du bord adhérent du fibro-cartilage et reprend son trajet sur le bord opposé. Les membranes synoviales, aprés avoir tapissé la face interne de la capsule fibreuse, se réfléchissent pour s'appliquer aux os sur lesquels elles remontent jusqu’au pourtour du cartilage d’encroutement. Dans cette réflexion, les syno- viales forment des culs-de-sac dont la profondeur est réglée par Vétendue des mouvements de articulation. Souvent ces culs-de-sae se prolongent fort loin, & plusieurs centimttres de articulation : cette derniére disposition n'est point Primitive : elle résulle en général de la fusion d’une bourse séreuse museulaire ou tendineuse, primitivement isolée, avec la synoviale articulaire. 36 B18 ARTHROLOGIE, Les membranes synoviales, mi {nce ces el Lransparentes, sont en rapport par leur externe avec la capsule fibreuse, et, au niveau de leur parlie réléchic, avec Je périoste. A Vinverse des capsules fibreuses, qui sont quelquefois perforées ow réduiles & quelques fibres clairsemées, comme aux poiuts oi les museles vien- nent les doubler et pour ainsi dire los remplacer, les synoviales ne présentent jamais douverturcs ; 1a oit le manchon eapsulaire manque, la membrane sy- noviale existe, mince, transparente, bouchant la perle de substance par laquelle on Ia voit faire hernie lorsque on vient a insufller la cavité articulaire. Ces membranes sont tantdt soudées intimement a la surface interne de la capsule articulaire qui les renforce; tantot elles quittent celle capsule pour s’appliquer, apras s'étre rélléchies, sur une surface osseuse A laquelle elles n’adhérent que faiblement; tantot enfin elles sont presyue nues, & peine doublées par une minee couche conjonctive. Structure. — Les membranes synoviales sont constituées (V.fig. 487): 4° par une couche de tissu conjonclif (c.j.) renfermant de fines fibres élastiques, des eaux ot des nerfs; — 2° par une couche interne (c.e.) qui confine immédia- tement a la cavité de articulation ef dont la uature esl encore un objet de con- troverses, sans compler que son existence méme a élé mise en doute, Les uns prétendent qu'elle est formée par une seule couche de cellules aplaties, juxta- posées par leurs bords, comme les éléments d'un endothélium ; les autres déeri- vent un épithéliam stratifié comprenant denx, trois ou quatre assises de grosses cellules aplaties pourvues d'un noyau arrondi (Kelliker), Cerlains auteurs (Hermann et Tourneux) la considérent comme étant de nature cartilagineuse = Fig. 487 Coupe perpenticulaive & la surface de la synoviale du genon {homme adulte) ej, eouchio interne conjonctives — ee, Interne épithétiale; — g.¢ grosses cellules gestipdes ef simulant par places un epithelium ;— , vaisseaus. elle serait alors constituée par une substance fondamentale homogine, légére- mint granuleuse, englobant dans son épaisseur des cellules cartilagineuses mo- difiges. La coupe que représente la figure 487 montre netlement, tout a fail a la surface, une rangée, peutétre d’ailleurs discontinue, de collules trés aplaties 5 au-dessous, plongées dans une substanee amorphe, des cellules a noyau ovotde, orientées d'une facon variable, ici yassemblées par groupes et simulant un é) thélium irréguligrement stratifié, la isolées complétement. Ces cellules peuvent toul aussi bien etre considérées comme des éléments eonjonetifs que comme des éléments carlilagineux. Lours caracléres se rapprochent mée davantage de ceux quoffrent plus profondément des collules indiscutablement eonjonelives. STRUCTURE B69 Prolongements. — Les synoviales ne possédent ni glandes ni papilles, mais elles sont souvent pourvues de prolongements, Les uns soulévent la face interne des membranes synoviales : ils ont regu, suivant leurs dimensions, les. bourrelet adipeux, franges, villosités, ele. ; — les autres s'insinuent entre les faisceaux fibreux des ligaments of aflectent souvent Ia forme de petits folli- cules. 4° — Saitlies soulevant la face interne des membranes synoviales. — Les saillies, qui soulevent la face interne des membranes synoviales sont elles-mé- mes de deux ordres : les masses adipeuses et les villosités. 4). — Les masses adipeuses, plus ou moins grosses, apparaissent aux points oi dans los monvements de l'arlicle un éeartement se produit entre les surfaces articulaires ; elles font Voffice de masses de remplissage et servent, comme on dit, a combler le vide qui se produirait entre les surfaces articulaives dans cer- tains mouvements, La plus grosse de ces masses se rencontre au genou oi on la désigne sous le nom impropre de ligament adipews. Mais il est peu d’articula- tions qui en soient dépourvues; je citerai : les masses adipeuses que l'on trouve a chaque extrémité du sillon transversal de la grande cavité sigmoide du eu- bitus ; le bourrelet adipeux qui capitonne, dit-on, l'arriére-fond de la cavilé-co- tyloide; cette autre masse, peu connue, qui s'interpose entre la cupule radiale ef 'humérus quand, dans extension compléte de l'avantbras, la cupule n'est plus en contaet avec le condyle; enfin une autre masse constante au niveau du point of la synoviale de Varticulation seapulo-humérale communique par un large orifice avec Ia bourse séreuse du sous-seapulaire, formant ainsi ce qu’on appelle communéient le prolongement sous-coracotdien b). — Les franges ou villosités sont, a mon avis, des prolongements de méme ordre que les précédents ; ils en différent seulement par leur volume beau- coup moindre ; ils apparaissent a la surface interne de toutes les membranes synoviales, nombreux surtout au niveau des culs-de-sac et des interlignes articu- laires. Comme les préeédents, ils paraissent en rapport avec la nécessité d’oceu- per la place que erée l'écartement des os dans certains mouvements et de 'aban- donner quand Vos y revient. Les plus fins de ces prolongements, auxquels on réservele nom de villosités, sont lamelliformes ou filiformes, groupés parfois en bouquets; ils hérissent. Je bord libre des franges ou replis de Ja synoviale. On s'assure de leur mulli- plicité et de leurs infinies variétés en agitant une synoviale sous une mince couche d’ean. Les prolongements synoviaux sont tantot mous et jaunatres, tantot rouges, formes et élastiques, diflérences qui s'expliquent par leur constitution essen- tiellement graisseuse dans un cas, leur richesse en vaisseaux et en tissu conjone- tif dense dans Vautre. (Muller a décrit sous le nom de lipdme arborescent des articulations le développement anormal de la graisse dans les franges syno- es). Les prolongements vasculaires renferment, en effet, oulre les vaisseaux, arté- rioles, veinules et capillaires, outre la couche interne qui se prolonge sur leur surface, une masse fondamentale de tissu conjonclif dans laquelle se trou- vent parfois des cellules carlilagineuses. Les villosités ne sont que rarement vascularisées et sont composées par un axe conjonctif, renfermant quelquefois 880 ARTHROLOGI des cellules cartilagineuses, et revétu par Ja couche interne commune & toutes les régions de la synoviale. Quelle est Ja signification de ces prolongements qui flottent sur Ta surface interne des membranes synoviales? Clopton Havers les considéra autrefais comme autant de glandes préposées & la séerétion de la synovie. Lacauchie, en 4844, repril cette opinion et les eppela glandes en saillies, Ge sont la opinions d’antan. L’avis général est « qu’ils servent & remplir les, vides qui tendent a se produire par ’écartement des surfaces articulaires dans les mouvements. » Crest aussi mon opinion, hien que je la formule autre~ ment, Relativoment & la forme villeuse dos prolongements synovianx internes, 'osorai aventurer Vhypothese suivante : ectte ténuité extréme, sorte d'efBlochage des prolonge- ments, n’estello point en rapport avec les répétitions incessantes des mouvements. Ie- marquons & Vappui que ces villosités se rencontront. dans los articulations qui sont Je sidge des grands mouvements, fréquemment répétés ; le genou est leur lieu d’élection. Je demandorai encore, hien que eela sorte un pen du sujet, sila méme eanse, répétition inces- sente de mouvements dans un milieu liquide ov gazeux, ne peut. étro invoquée pour ex- pliquer la forme villeuse que prennent certaines tumeurs, vésicales, laryngées ou intesti- rales, lorsque leur structure le parmot; n’est-il pas vraisemblable que ies papillomes des doigts se hérisseraient de prolongemonts s'is flottaient dans un milieu liquide, au lieu 4’Stre soumis aux frolicments répétes comme a la main (PornieR}. 2° — Prolongements folliculaires. — Les prolongements foliculaires, signa- és par les Weber, ont été étudiés par Gosselin (Recherch. sur les Kystes syno- viaus dela main el du poignel, Mém. de VAcadém. de méd., t. XVI, p. 391). Dans la plupart des articulations, on trouve de petits culs-de-sae synoviaux qui s‘engagent entre les faisceaux fibroux des ligaments, et méme entre les fais- ceaux de certains fibro-cartilages. Ces prolongements bursiformes sont de volume variable : Gosselin les a désignés sous Je nom de eryptes ou follicules synovipares, indiquant ainsi quills jouent un certain rdle dans 1a production de la synovie, Jene suis point de cet avis : ce sont des productions accidentelles, de simples prolongements de la synoviale entre les fibres éparses de la capsule fibrouse ou des fibro-cartilages ; ils sont rares chez les tris jeunes sujels. Quant & leur role dans Ia pathogénie des ganglions, il est incontestable pour un certain nombre de ceux-ci; mais il a été exagéré par Gosselin, car bon nombre de ganglions sont de yéritables hernies synoviales (V. asticulations du poignet). Artares, veines et neris. — Les synoviales sont trés riches en vaisseaux et en nerfs. Dans toule Métendue de leur couche conjonctive existe un réseau & mailles serrées, dont les plus superficielles arrivent jusqu’au-dessous de Iépi- thélium (ou des cellules que l'on considére comme tel). Les capillaires de ce réseau ont parfois un calibre extrémement réduil; il en est (V. fig. 487) dont le diametre excede & poine celuid'un globule sanguin. Les franges synoviales soul trés riches en vaisseaux, arlérioles et voinules. Celles-ci, plus Volumineuses quecelles-la, sont flexueuses, s’enroulent et s'anas- tomosent entre elles. Les capillaires forment des anses a la périphérie du repli. Dans l’épaisseur des synoviales, Krause a déorit des corpuscules nerveux ovoides situés sous l'épithélium ; il les considére comme différents des corpus- cules de Paccini que l'on rencontre dans la eapsule fibreuse. STRUCTURE Bot Synovie. — Le liquide, la synovie, qui bumecte constamment les surfaces arliculaires pour en permettre le jou, est clair, transparent, filant comme une huile épaisse. On constate, quand on examine au microcospe, qu'il renferme des éléments cellulaires aplatis et des noyaux libres plus ou moins déformés tenus en suspension dansun liquideincolore. Ces éléments ne peuvent proven! que de la couche interne (épithéliale) de la membrane synoviale, peut-éire aussi de la surface cartilagineuse elle-méme. On y voit également des goultelettes graisseuses. Au point de yue chimique la synovie est composée essentiellement ‘par de eau (environ 940 pour 1000), de la mucine (2 43 pour 1000), une assez forte proportion de substances albuminoides (15 35 pour 1090), enfin des sels et tres peu de corps gras. La teneur en mucine et en substances albuminoides aug- mente notablement quand I'articulation fonctionne activement. Lorigine de ces produits, élaborés partout ailleurs par des éléments glandu- laires, est ici mal déterminée. On a prétendu qu'il y avait de véritables cellules mucipares dans!’épithélium de la synoviale, semblables a celles que l'on observe dans l'épithélium des muqueuses, mais le fait a 6t6 nié formellement de divers edtés. Ce que l'on sait du mécanisme de la séerétion permet cependant d’aflirmer que des éléments cellulaires prennent part & l'élaboration des substances org: niques, mucine et albumine, dissoutes dans l'eau de la synovie, CAPSULE FIBREUSE EY LIGAMENTS. — Dans (oules les articulations, un manchon fibreux va du pourtour d'une surface articulaire au pourtour de la surface opposée, formant ce qu'on appelle la capsule fibreuse de Varticulation. La capsule fibreuse est constante; mais son épaisseur est loin d’étre uniforme; en certains points elle est fort épaisse ; en d'autres, on Ia trouve amineie et com- posée seulement de quelques faisceaux clairsemés. Les points renforcés ont regu Je nom de ligaments. Il importe de bien spécifier que les ligaments ne sont, en général, que des points renforeés d'une capsule fibreuse, allant, a Ia fagon d'un manchon, d'une extrémité articulaire & une autre ; ils constituent des par- ties différenciées de Ja capsule articulaire par leur fonction. Ils sont parfois disposés réguligrement, par paires, soit sur les clés de articulation (liga~ ments latéraux), soit en avant ct en arriére (ligaments antérieur et postérieur). Leur position est commaridée par les mouvements de l'article. Si, on général, les capsules fibrensess'insérent au pourtour des surfaces carti- laginenses, il peut arriver que linsertion soit reportée un peu au dela, & une stance variable en rapport avec I’élendue des mouvements de la jointure. Par- fois méme, il semble que le manchon fibreux ne s'insdre pas sur I'0s mobile et forme autour de lui une collerette circulaire ou demi-cireulaire (partie posté- rieure de articulation coxo-fémorale, articulation radio-eubitale supérieure) ; mais & y regarder de prés, cette colleretie civeulaire n'est qu'une bande de ren- forcement; au-dessous d’elle, on peut toujours retrouver des fibres trés parses représentant la capsule fibreuse, Dans certaines articulations (seapulo-humérale, coxo-fémorale), Ia capsule garde l'aspect typique d'un manchon fibreux réunissant les deux segments arti- culaires; dans dautres (genou et cou-de-pied), les parties renforeées ou liga- ments apparaissent seuls a premiére vue, car, en certains points, la capsule n’est 882, ARTHROLOGIE plus représentée que par des fibres éparses entre lesquelles Ia membrane syno- Viale est visible et fait herni Quelques auteurs modernes s‘étant laissé abuser par ect aspect se contentent de décrire & ces articulations des ligaments et négligent de rappeler le manchon fibreux dont les ligaments ne sont que des points renforcés. I] faut se garder de tomber dans cette erreur, déji relevée par Morel et Mathias Duval. La forme et la force de ees ligaments sont assez variables ; leur dissection nest guére qu'une séparation artificielle du reste de la capsule; aussi est-il souvent difficile de distinguer lour limite précise, La longueur des capsules fibrouses est en rapport aveo les mouvements de Vartiele; il y a des articulations laches, comme ln scapulo-humérate, et des arli- culations serrées, comme le cou-de-pied et le conde; on comprend que les luxa- ions ou déplacements articulaires soiont plus fréquentes dans les articulations laches. A coté de ces ligaments qui apparaissent nettement comme des renforcements de la capsule Gbreuse, il en est d’autres qui se détachent plas ou moins de celle- ciet paraissent avoir une existence propre. A Larticulation du genou, le liga~ ment latéral interne est, a n’en pas douter, un point renforeé de la capsule, tandis que l'externe parait & premiére vue indépendant d'elle ; il lui appartient. copendant, & mon avis; mais Finterposition du tendon poplité et d'une partie du tendon bicipital Jui ont donné une sorte d’autonomie ; on peut par une dissection attentive mettre en évidence, en certains points, sa continuité avec Ia capsule fibrouse articulaire. A T'épaule, le ligament coraco-huméral n’ap- partient pas & Ja capsule : if a une existence propre et parail Ctre le vestige @un tendon qui, dans certaines espéces animales,va sinsérer jusqu’a la tele humérale, tandis que, cher ’homme, il est interrompu par lapophyse eora~ cotde. Ges faisceaux indépendants de la capsule, comme le ligament coraco-huméral, sont dits ligaments accessoires ou auciliaires ; ils sont parfois situés assez loin de Varticulation, tels les ligaments sphéno et stylo-maxillaires. On. doit cepen~ dant les décrire avec l'articulation, dans le mécanisme de laquelle ils jouent un role manifeste. Pseudo-ligaments. — On trouve dans certaines articulations des tendons qui traversent la cavilé de Particle, soit qu’ils fassent hernie sur l'une des parois, soit que, eomplétement dégagés, ils traversent librement lintérieur de Vart culation; tel Ie tendon du sous-scapulaire, it demi dégagé; tel le tendon du biceps, complétement dégagé dans articulation seapulo-humérale : mais on ne saurait accorder a ces tendons le nom de ligaments. Dans articulation coxo-fémorale, un ligament, le ligament rond, parait inclus dans la cavité articulaire. Ha é€é longtemps décrit, en raison de H'apparence, comme ligament intra-articulaire : nous savons aujourd'hui qu'il n'est autre chose qu'un débris de tendon séparé chez 'homme de son corps musculaire, avec lequel il est en continuité chez beaucoup d'espéces animales. ‘Au genou, les ligaments eroisés sont encore décrits par quelques anaton cowme ligaments intra-articulaires. Or ils sont, malgré lapparenee, parfaite~ ment en dehors de 'articulation; ee ne sont, je le démontrai plus loin, que des istes STRUCTURE 883 faisceaux renforcés de Ia capsule avec laquelle ils sont en continuité ; ils repré- sentent Ie renforcement du ligament postérieur de l'articulation, Tous ces tendons ou ligaments, méme ceux qui, librement. dégagés, sent article, comme Je tendon du biceps, sont rovétus d'une enveloppe syno- viale ; ils sont done nettement er dehors de la cavilé de celle-ci. Je ne connais de véritables ligaments intra-articulaives que dans les amphiarthroses. Remarquons aver Gegenbaur que on donne souvent le nom de ligaments & des organes qui font office de ligaments, bien qu’ils n’en aient pas la valeur anatomique. Cerlains replis séreux, enveloppant des vaisseaux, comme on en rencontre dans le péritoine ot Jes plevres, sont désignés sous le nom de liga~ ments; dans d'autres cas, ce sont de simples bandeleltes de tissu conjonctif tassées par les mouvemients des organes voisins. Parmi ces pseudo-ligaments, il faut comprendre des appareils ligamentoux provenant des aponévroses des muscles; & mon avis, cerlaines membranes idérent comme des ligaments vrais, sont surtout des aver- inferosseuses, que lous les anatomistes eo doivent etre rangées également dans les pseudotigaments ; o on : {elles les menebranes obturatrices qui ferment le trou membranes @inser! sous-pubien. Les ligaments jaunes, qui réunissent les ares postérieurs des vertébres, for- ment une calégorie & part dont il sera trailé avec les articulations de Ia colonne verlébrale. Rapports. — Par Jour face interne, les capsules et lours renforeements répon- dent a Ja synoviale et aux fibro-cartilages péri ou inlerarticulaires, dans les arliculations od coux-ci existent. — Par leur face externe, ils sont en rapport avec les muscles et Jes tendons. Bn général, les muscles adherent aux ligaments capsulaires par un tissu conjonetif assez Lichs ; quelques-uns de Jeurs fai ceaux viennent parfois se terminer sur Ja capsule, formant ce qu'on appelle Jos museles tenseurs ou rétracteurs dela synovial, ~ Les tendons, lorsqu’ils viennent au contact d'un ligament capsulaire, se confondent en parlie avec celui-ci ct le renforcent, tels les tendons des sus et sous-épineux a Particulation seapulo-humérale. La oi il est suppléé par un tendon, Je ligament eapsulair s'amincit ; parfois méme il disparait complétement et le tendon pénétre dans Yarticulation, comme il arrive pour le tendon du sous-Scapulaire dans la méme articulation. Structure. — Les capsules et les ligaments, périarticulaires ou interosseux, sont presque exelusivement formés par du tissu fibreux disposé en lames plus ou moins épaisses, on en faisceaux paralléles. Leur structure rappelle de tres prés celle des tendons. Au milicu des faiseeaux conjonctifs ou trouve des fibres élas- tiques fines dont 'abondance varie selon les cndroits et des cellules disposéesen files isolées. Ce n'est que rarement, et au voisinage de l'insertion des capsules ou des figaments sur Jos bourrelets marginaux (fibro-carlilagineux), que Ton observe, a c6té des cellules de nature netlement conjonctive, des éléments earti- Jagineux. Dans les capsules et Jes ligaments périarticulaires les vaisseaux sont trésabon- dants. Sappey a beaucoup insisté sur lew nerveux; grace a sa méthode thermo-ch ichesse en éléments vasculaires et ique, il a puisoler ces divers éléments Cay

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